Extraits du journal L'Abeille de Fontainebleau : journal administratif, judiciaire, industriel et littéraire
extraits concernant le télégraphe et le téléphone.


1873-06-20
Nemours et Chàteau landon sont actuellement les deux seules localités importantes non pourvues de stations télégraphiques. Les habitants de Nemours ont, il est vrai, à leur disposition le télégraphe de la gare, mais ce bureau ne fonctionne que lorsque le service de la Compagnie du chemin de fer est assuré, ce qui, parfois, occasionne de grands retards dans la transmission des dépêches privées. De plus, la gare étant située sur le territoire de la commune de Saint-Pierre, limitrophe cependant de celui de la ville, les dépêches à destination de Nemours sont surtaxées de cinquante centimes pour frais d exprès.

1873-06-27
Le département de Seine-et-Marne est actuellement desservi par 44 bureaux télégraphiques dont voici la nomenclature :
Bray-sur-Seine (m). Brie-comte-Robert (M) Boi le roi (m). Châtenay. Chaumes (m). Coulommiers (l). Crouy-sur-Ourcq (m). Dammartin. Egreville (m). Faremoutiers (m). La Fertè-s.-Jouarre (m). Flamboin-Gouaix. Fontainebleau. Grandpuits. Gretz. Grisy-Suisnes (m). Guérard. Hermé. Lagny (m). Lizy-sur-Ourcq (m). Longueville. Lorrez-le-Bocage (m). Maries. Meaux. Melun. Milry-Morv (m). Montereau (l). Moret. Mormant. Mouroux. Nangis. Nemours. Ormes (les). Ozouer-la-Ferrière. Provins (l). Rebais (m). Rozoy (m). Fouquin (m). Tournan. Trilport (m). Villepatour. Vibiers-sur-Marne. Vimpelles. Voulx (m).
Les noms imprimés en italiques sont ceux des bureaux de l'État. Quand ces noms ne sont suivis d'aucune indication, cela veut dire qu'ils sont à service de jour complet, c'est-à-dire, qu'ils sont ouverts à 7 h. du matin, à partir du 1er avril, à 8 h., à partir du 1er octobre, e t ne ferment qu'à 9 h. du soir. (l) veut dire à service limité. L'ouverture de ces bureaux a lieu de 9 h. du matin à 7 h. du soir, pendant la semaine; de 8 h. à 10 h. du matin et de 3 h. à 6 h. du soir, le dimanche. Ces bureaux sont ouverts de 9 h. du matin à midi et de 2 h. à 7 h. du soir, pendant la semaine, et de 8 h. 1/2 à 9 1/2 du matin et de 5 h. à 6 h., le dimanche. Les noms imprimés en caractères ordinaires indiquent les bureaux de gare autorisés à transmettre les dépêches privées. Pour les bureaux de gare, le port des dépêches .

1873-07-17
Télégraphes (Proposition de MM. Roux et Gaultry. - Le Conseil émet le vœu que des bureaux et des fils télégraphiques soient établis dans tous les chefs-lieux de canton et dans les communes les plus importantes de l'arrondissement, et que des subventions soient accordées, par le département et par l'Etat, aux communes qui seraient disposées à s'imposer des sacrifices dans ce but.

1874-01-16
Télégraphie. Un bureau télégraphique vient d'être ouvert à Claye-Souilly. Par suite des mesures concertées entre les Ministres de l'Intérieur et des Travaux publics, les postes télégraphiques établis aux écluses et barrages de Barbey, La Brosse et Cannes, sur l'Yonne, sont ouverts à la télégraphie privée. - Ces bureaux accepteront au départ les dépêches aux mêmes conditions que les autres bureaux; mais ils ne recevront à l'arrivée que les dépêches adressés : bureau restant.

1874-06-26
Les communes de Chàteau landon et de Souppes vont enfin avoir un bureau télégraphique. Il est actuellement dans Seine-et-Marne bien peu de localités de quelque importance qui ne soient pourvues de ces bureaux.
Il est à espérer que Nemours, si accessible au progrès, ne tardera plus désormais à faire les sacrifices nécessaires pour avoir un bureau de ville, au lieu d'emprunter celui de la gare, dont le fonctionnement pour la télégraphie privée n'a lieu que lorsque le service de la Compagnie est assuré.
Ce bureau n'étant pas pourvu de piétons, comme ceux de l'Etat, les expéditeurs de dépêches sur Nemours sont obligés de payer les frais de port à domicile, soit 30 centimes en sus de la taxe de la dépêche.

1974-10-30
Un certain nombre de chefs-lieux de canton, dit M. le Préfet dans son rapport au Conseil général. ne sont pas encore pourvus de bureaux télégraphiques. Quelques-uns, il est vrai; se trouvent desservis par des stations de chemin de fer, et cette circonstance fait que parfois les municipalités se montrent peu disposées à faire les frais d'un établissement spécial qui présenterait cependant l'avantage considérable de supprimer les surtaxes prélevées au profit des Compagnies pour frais de remise à domicile et d'assurer aux correspondances plus de sécurité et surtout de célérité, le service télégraphique des gares étant toujours subordonné à l'exploitation propre des chemins de fer et fait par des agents sur lesquels l'Administration n'a pas d'action et ne peut exercer aucun contrôle. " Deux chefs-lieux de canton de notre arrondissement sont dans cette situation, Nemours et Moret; ces deux localités ne peuvent faire usage que du télégraphe du chemin de fer. La Chapelle-la-Reine est entièrement dépourvue de bureau télégraphique. Les autres chefs-lieux de canton, Fontainebleau, Montereau, Cbàteaulandon et Lorrez- le-Bocage, sont dotés de bureaux télégraphiques, soit de l'État, soit municipaux.

1875-01-15
Télégraphie municipale. Dans une circulaire du 6 novembre dernier, M. le ministre de l'intérieur fait connaître à M. le préfet que le crédit accordé par la loi de finances du 5 août précédent, pour établissement de lignes télégraphiques d'intérêt local et de bureaux municipaux, en 1875, représente le huitième de la somme nécessaire pour relier tous les cantons qui sont encore dépourvus d'un service télégraphique.
En admettant qu'un crédit égal soit inscrit dans les budgets des exercices suivants, l'achèvement du réseau cantonal exigerait donc encore au moins huit années. Dans cette situation, si la règle de priorité établie en faveur des chefs-lieux de canton par la circulaire du 13 août 1873 était strictement appliquée, il s'en suivrait que la création de bureaux municipaux serait rejetée à une époque indéterminée.
Pour éviter cet ajournement, qui pourrait parfois présenter des inconvénients, M. le ministre a décidé que les demandes des simples communes continueront à être examinées, et que, lorsque l'enquête prescrite par la circulaire rappelée ci-dessus aura démontré l'opportunité de la création, la concession sollicitée pourra être accordée, à une condition expresse, toutefois, qu'en dehors des frais d'établissement estimés à 120 fr. par kilomètre de ligne neuve et à 60 fr. par kilomètre de fil à poser sur des appuis existant déjà, ces communes s'engageront à contribuer pour une somme de cinq cents francs aux dépenses d'acquisition et d'installation des appareils de transmission et de réception.

1875-01-29
Poteaux métalliques pour les télégraphes
On a reconnu, depuis plusieurs années, la nécessité de substituer, pour les communications télégraphiques, des constructions durables aux lignes en poteaux de bois. Sur plusieurs points, des essais de poteaux métalliques ont été déjà faits. Des poteaux en tôle rivée, offrant l'aspect de ceux de bois, ont été plantés aux gares de Juvisv et de Toury. Satisfaisant sous le rapport de l'élégance, ce mode de construction l'est moins sous celui de l'économie et de la durée. La tôle sera promptement détruite par la rouille. Le prix, d'ailleurs, est assez élevé. Un de nos compatriotes, M. Trotin, né à Puiseaux (Loiret), ancien élève de l'institution Maloizel aîné , de Fontainebleau, admis plus tard à l'École polytechnique et aujourd'hui inspecteur des télégraphes à Nevers, vient de faire des expériences concluantes en faveur des poteaux métalliques.
M. Trotin à reconnu qu'on pouvait construire des lignes télégraphiques avec des fers à T, pesant seulement 2 kilogrammes 450 grammes par mètre courant. Ces fers, malgré la faiblesse de leurs dimensions, sont assez résistants dans le sens de la nervure pour qu'un homme y puisse monter sur une échelle, et travailler au sommet, de la façon ordinaire. L'isolateur est alors scellé directement au bout du fer à T, qui est, à cet effet, légèrement appointé. L'expérience a été faite par M. Trotin, en présence de M. Baron, inspecteur divisionnaire , l'un des hommes les plus compétents de l'administration télégraphique. - Quelques ingénieurs ont exprimé la crainte que l'emploi de poteaux métalliques pour les fils de très-grande longueur, ne donnât lieu à des pertes de courant, appréciables, et, en cas de rupture de l'isolateur, à une perte totale. M. Tortin a proposé de parer à l'inconvénient que l'on redoute, en fixant les isolateurs sur des traverses horizontales en bois de chêne, boulonnées, contre la face pleine du poteau. Outre les avantages de durée, la substitution du fer au bois, pour la construction des télégraphes, a l'avantage d'économiser les frais d'entretien, avantage qui sera surtout sensible pour les lignes importantes.

1875-05-27
RAPPORT DE M LE PRÉFET (Suite des extraits.) Depuis le 1 er janvier dernier, tous les bureaux télégraphiques et les lignes départementales de Seine-et-Marne se trouvent réunis sous la direction de M. l'Inspecteur de Paris-sud. Ce chef de service m'a fourni un tableau comparatif du mouvement des dépêches et des recettes, qui constate une augmentation sensible dans le nombre des expéditions et dans le chiffre du produit.
Le réseau municipal continue à se développer chaque jour dans les limites imposées par le budget de l'Etat et les ressources des communes. .... Il ne restera plus à pourvoir de bureaux télégraphiques que les cantons de La Chapelle-la- Reine, Moret, Mormant, Nemours et Tournan. Le premier présente le plus grand intérêt à raison de son éloignement de toute voie ferrée. Les quatre derniers sont actuellement desservis par des gares ouvertes à la télégraphie privée, et, bien que le service y soit entièrement subordonné à l'exploitation des chemins de fer, les municipalités se sont montrées jusqu'à présent peu disposées à faire les-frais d'un établissement spécial, qui présenterait cependant des avantages très-sérieux pour la sécurité et la rapidité des transmissions.
L'administration fait étudier en ce moment rétablissement des fils directs entre Fontainebleau et Montargis, et entre les bureaux de Melun et de Coulommiers, dont le dernier est déjà relié à ceux de Meaux et Provins.
Ces-communications nouvelles, qui seront établies aussitôt que les ressources du budget le permettront, donneront une facilité plus grande aux rapports officiels et privés de Melun avec les sous-préfectures, et du. département de Seine-et-Marne avec celui du Loiret, où se trouve le siège du commandement de la région militaire. ....
1878-02-08
Le service de la télégraphie privée de la commune de Bois-le-Roi aura lieu dorénavant par la poste de l'écluse de La Cave.

1878-04-26
Taxes télégraphiques. Par décret en date du 16 avril, les taxes télégraphiques établies parla loi du 21 mars 1878, seront appliquées à partir du 1 er mai prochain.
Un décret de même date dispose : Art 1 er . -- Il n'est délivré de récépissé d'un télégramme déposé que sur la demande de l'expéditeur et contre le payement de la taxe de dix centimes édictée par l'article 18 de la loi du 23 août 1871. Art. 2. - Les seuls télégrammes dont la remise aux destinataires reste subordonnée à la délivrance d'un reçu sont les télégrammes internationaux et les télégrammes intérieurs, dits spéciaux. Art. 3. - Les télégrammes collationnés ou recommandés pourront seuls à l'avenir donner lieu à remboursement dans les conditions prévues par l'article 31 du décret du 8 mai 1867.

1878-05-31
Qui donc avait dit que l'État ne serait pas en même temps propriétaire et constructeur et explorateur des chemins de fer? Qu'on lise les débats du Sénat; qu'on lise le décret et l'arrêté ministériel constituant le Conseil pour l'exploitation des chemins de fer de l'État et nommant M. Calmon, sénateur, président du Conseil d'administration des chemins de fer de l'État. Il est vrai que, dans le décret, après le mot exploitation, il y a le mot provisoire; mais en France, on sait à quoi s'en tenir sur le provisoire administratif. C'est, à notre avis, un provisoire capable d'enterrer bien des générations, car en France il n'est que le provisoire pour durer éternellement ; Quand on parle de provisoire, Je dis que le provisoirement. Ainsi voilà un certain nombre de voies ferrées qui, comme les postes et les télégraphes, vont être exploitées par l'État. La comparaison sera utile à faire. Là nous n'aurons pas, comme pour les postes et les télégraphes, le monopole qui nous empêche de juger ce que pourrait produire la concurrence. Avec les chemins de fer nous pourrons expérimenter si l'État construira à meilleur marché que les Compagnies, s'il exploiter dans des conditions aussi avantageuses pour lui et surtout pour le public. Comme il ne s'agit que de petites lignes, et que, en somme, nous ne pourrions rien y changer, nous assisterons avec un vif intérêt à l'expérience qui va se faire. Souhaitons qu'elle ne soit pas désastreuse pour les deniers publics.

1878-06-21
Postes et Télégraphes. - Depuis la mise en vigueur des nouvelles taxes postales, les bureaux de poste reçoivent fréquemment à destination de la ville même des lettres portant un timbre d'affranchissement de dix centimes. Ces lettres sont insuffisamment affranchies et doivent acquitter une surtaxe de 20 centimes. Il convient de rappeler que la taxe des lettres nées et distribuables dans la circonscription d'un bureau n'a pas été diminuée par la nouvelle loi. La réduction a porté seulement sur les lettres circulant de bureau à bureau, dont la taxe a été abaissée de 25 centimes à 15 centimes. Il n'y a plus aujourd'hui qu'une seule taxe pour les lettres simples : elles acquittent un droit de quinze centimes, soit qu'elles circulent dans la circonscription du bureau, soit qu'elles se trouvent à destination d'une localité desservie par un bureau quelconque de France, de Corse ou d'Algérie. Voici en outre un renseignement sur le nouveau mode adopté par l'administration des lignes télégraphiques relativement aux réponses payées. La mention réponse payée ou R. P. sans autre signe s'applique à la dépêche de dix mots. Quand l'expéditeur demande une réponse ayant plus de dix mots, il doit faire suivre la mention réponse payée du nombre de mots qu'il désire en plus. Si la réponse n'était payée que pour dix mots et que l'expéditeur en augmentât le nombre, les frais seraient à la charge du destinataire.
Le Monde " se souvient de quatre objets technologiques fondateurs qui ont bousculé les mentalités de leur époque. Après son apparition en 1877, l'invention d'Alexander Graham Bell, peu soutenue par l'Etat et boudée par le grand public, séduit principalement des notables et des entreprises.
C'est une découverte qui a fini par changer nos vies… mais, en 1877, nos ancêtres furent peu nombreux à en percevoir l'intérêt. Le téléphone affronte alors de vives résistances.

1878-07-12
Une singulière application du téléphone.
C'est M. Edison qui, d'après le journal The World de New-York (n° du 18 mai), vient de trouver cette singulière application du téléphone. Notre confrère américain, en citant les noms, raconte que, dans une soirée donnée par M. Bachelor et dans laquelle était réunie toute l'aristocratie de New-York, une dame du meilleur monde demanda à M. Edison, si parmi toutes les inventions, plus merveilleuses les unes que les autres dont il est l'auteur, il ne posséderait pas un système permettant de bercer automatiquement un baby couché, chaque fois que celui-ci crie ou pleure. - Si vous saviez, M. Edison, ajouta la dame, combien il est désagréable et pénible d'être éveillée, la nuit, par les cris d'un baby, et de se lever pour le bercer! Aussi, pourvu que votre système atteigne le but que je demande, qu'il se termine en " phone " ou en " graphe ", cela m'est bien égal ! M. Edison est très-galant, paraît-il. Il promit de s'occuper de cette question. Quelques jours après, M. Edison, selon sa pro-messe, adressait à la dame qui n'aime pas être réveillée, la nuit, par les cris de son baby, une disposition très-originale avec laquelle il est possible, en effet, de mettre en mouvement, d'une manière automatique, le berceau d'un enfant qui pleure. Ce n'est pas une plaisanterie. The World donne le plan de la disposition proposée par M. Edison : Un téléphone est placé très-près du berceau ; chaque fois que les cris de l'enfant se font entendre, la plaque du téléphone vibre, le courant produit par ces vibrations traverse une pile, puis un électro-aimant et se trouve ainsi considérablement augmenté, si considérablement augmenté même que ce courant peut faire déclancher le levier d'un mécanisme qui agite très-régulièrement et très-doucement le berceau. Aussitôt que les cris ont cessé, c'est-à-dire aussitôt que les vibrations du téléphone ne produisent plus, le levier reprend sa position normale et le berceau devient immobile, pour être agité de nouveau quand les pleurs recommencent. C'est aussi simple qu'ingénieux, n'est-ce pas? Nous regrettons seulement que The World ne nous ait pas donné la disposition du mécanisme, ce qui nous aurait permis de mieux comprendre la valeur de la nouvelle curiosité scientifique de M. Edison. C'est égal! le téléphone faisant fonctions de bonne d'enfant, je suis bien certain que M. Gra- ham Bell n'a jamais prévu celte application-là.

1878-07-19
La fusion des deux services des Postes et des Télégraphes a créé une nouvelle situation qui impose de nouvelles modifications à l'annuaire. Nous savons que M. Coutéry s'occupe activement de préparer l'Annuaire des Postes et Télégraphes qui renfermera, outre les instructions télégraphiques qu'il importe à tout le monde de connaître ainsi que les renseignements les plus complets sur les divers tarifs télégraphiques du monde entier. L'annuaire comprendra également une liste des bureaux télégraphiques ouverts en France et à l'étranger. Nous ferons connaître à nos lecteurs, en temps opportun, l'époque à laquelle paraîtra ce nouvel annuaire que tout le monde voudra acheter, car il résumera le fameux proverbe des Américains Times is money. Pour se procurer l'annuaire avec le plan, envoyer 2 fr. 45 à A1. Coutéry, géographe à l'administration générale des postes ou à M. Lévy, 8, Faubourg-Montmartre, à Paris, qui en feront immédiatement l'envoi franco.

1878-08-30
Dans un discours adressé au Conseil général du Loiret, M. Cochery a annoncé que la réduction des taxes postales et télégraphiques a donné des résultats dépassant toutes les espérances.
" Il paraît, a dit M. le Sous-secrétaire d'état des finances, dès à présent probable que la diminution des taxes postales, qui doit temporairement affaiblir les recettes, sera moins onéreuse au Trésor qu'on ne l'avait prévu. " Quant à la télégraphie, dont les tarifs élevés faisaient presque un privilège pour quelques-uns, elle a été mise à la portée de tous. Aussi les résultats ont dépassé les prévisions les plus confiantes. L'abaissement des taxes, loin de produire un abaissement dans les recettes, en a singulièrement accru l'importance. Les trois premiers mois de l'application, du nouveau tarif, en 1878, donnent un excédant de 650,000 fr. sur les recettes correspondantes de 1877, et un excédant de plus d'un million sur les évaluations budgétaires. " Mais ce qui constate surtout les heureux effets de la réforme, c'est l'accroissement du nombre des télégrammes.
La production comparée des trois premiers mois fournit ces résultats :
1877 1878
Mai. . . 624,779 858,068
Juin . . 599,989 937,045
Juillet . 625,059 1,016,133
" Ces chiffres prouvent surabondamment combien s'imposait la modification des taxes. "

1878-10-25
Les postes et les télégraphes formant maintenant une seule et même administration, doivent être réunis dans un local unique. Dans quelques villes, la mesure est déjà mise à exécution ; elle sera généralisée partout sitôt que faire se pourra. A Montargis, les deux services seront réunis sous peu. Moyennant un loyer payé par l'administration, la ville fournira un local qu'elle appropriera en vue de sa destination future.
La question est aussi à l'étude à Fontainebleau. La propriété à laquelle on a tout d'abord pensé pour l'installation dans notre ville du bureau de poste et de télégraphe, est la maison de M. Ronsin, place au Charbon, où était récemment le café Gros. Située sur une grande place très-fréquentée, à proximité du Palais et des hôtels, bien en vue, facilement accessible, pourvue d'un rez-de- chaussée vaste et d'une appropriation aisée, cette maison semble réunir toutes les conditions désirables. Un portail du XVII e siècle donne accès à la cour dépendant de la propriété. Dans cette cour pourraient avoir lieu le stationnement et le déchargement des fourgons de la poste qui n'encombreraient plus la voie publique.
Service télégraphique. - M. le directeur général de postes et télégraphes vient de prendre une mesure qui intéresse le public. Les feuilles destinées à écrire les télégrammes seront désormais quadrillées, de sorte qu'en prenant le soin fort simple de placer un mot dans chaque case, on arrive à une numérotation instantanée. Les feuilles nouvelles n'ont encore été introduites que dans un petit nombre de bureaux pour permettre l'écoulement progressif des anciens imprimés. Cette innovation est un des nombreux résultats du voyage de M. Cochery en Angleterre, où les papiers quadrillés sont depuis longtemps en usage.

1878-11-08
M. Faniot qui, l'hiver dernier a obtenu un succès si mérité, se propose de s'arrêter prochainement à Fontainebleau, où, avec le phonographe, le téléphone et le microphone, il compte donner des représentations, sans préjudice toutefois de la prestidigitation dans laquelle il excelle. Nous nous empressons de donner cette bonne nouvelle au public qui fera, nous en avons l'assurance, le meilleur accueil à M. Faniot.

1878-11-22
Le Téléphone perfectionné du docteur GRAHAM-BELL.
Le microphone de l'électricien HUGHES. - Avec cet instrument, ou entendra le mouvement d'une montre à plus de 150 mètres.
Tous ces appareils seront présentés par M. E. Lambert-Thiboust jeune, ingénieur, chevalier de la Légion d'honneur. La séance comprendra douze expériences.
Prix des places : Premières, 2 fr. ; - Secondes, l fr. Demi-place pour MM. les officiers, sous- officiers et soldats. 4 Salle communale, place Centrale Dimanche 24 novembre 1878, à 8 heures
REPRÉSENTATION de BIENFAISANCE Sous le patronage de l'Administration communale, au bénéfice des Pauvres Par le professeur F (NIOT Physicien, Électricien, membre de plusieurs Sociétés savantes.
Téléphone et Microphone, adaptation fantaisiste à la physique.
Le Phonographe.
El 25 minutes de Magie rose.
Places réservées : 2 fr. - Premières : 1 fr. - Secondes : 50 cent.
Postes et Télégraphes. - L'augmentation produite dans le nombre des télégrammes par la réforme télégraphique peut s'évaluer à environ 50 0/0 en sus ; pendant les cinq mois écoulés depuis la mise en pratique du nouveau tarif, on en a expédié une quantité proportionnelle à 150 contre 100 expédiés dans la période correspondante de 1877. L'élévation n'est pas aussi forte dans le nombre des lettres, mais là elle dépasse encore 26 0/0. Quant aux conséquences financières, il est acquis dès aujourd'hui que les télégraphes, au lieu de donner un déficit, laissent un excédant qui, pour la première année, assure au Trésor une plus-value de trois millions et demi sur les prévisions budgétaires. Dans les postes, on redoutait pour la première année un déficit de 18 millions; or, les résultats du semestre écoulé permettent aujourd'hui d'affirmer qu'il né dépassera pas 12 millions pour l'année entière. On peut supposer que, la seconde année, il n'atteindra pas 6 millions ; dès la troisième année, le Trésor se retrouvera au niveau et profitera dès lors, sans avoir à regretter le moindre sacrifice, de l'accroissement extraordinaire qui doit résulter, dans la circulation de la correspondance privée, de l'abaissement dans le prix des lettres.
On annonce qu'à l'avenir les facteurs ruraux seront autorisés à recevoir des particuliers, pour les déposer au bureau télégraphique de leur résidence, les télégrammes à expédier par ce bureau. Ce transport ne devra toutefois causer aucun arrêt dans le service ordinaire du facteur ; il ne pourra en outre entraîner aucune responsabilité pour l'administration.

1878-11-29
Le Phonographe. - M. Lambert Thiboustjeune a fait vendredi dernier, ainsi que nous l'avions annoncé, à la salle des élections, place Centrale, une démonstration complète des nouveaux instruments, objets en ce moment de la curiosité universelle et de l'examen du monde scientifique. Le microphone de l'électricien Hughes, le téléphone du docteur Graham Bell et le phonographe du célèbre Edison, ont été successivement expérimentés à la grande satisfaction de l'assistance. Le phonographe a particulièrement étonné par sa simplicité et par la netteté avec laquelle il rend les sons " inscrits " automatiquement et conservés par son cylindre, que ces sons soient fournis par la voix humaine ou émis par un instrument de musique à puissante sonorité, comme le cornet à pistons, Le lendemain, M. Lambert Thiboustaété appelé à faire une double démonstration à MM. les officiers-élèves dans le grand amphithéâtre de l'école d'application, en présence de l'état-major de l'Ecole.
Téléphone à charbon d'Edison. - Tout le monde connaît aujourd'hui le téléphone, au moins de réputation, et beaucoup de gens ont eu occasion d'entendre la parole transmise à grande distance par ce merveilleux appareil. Ils ont pu remarquer le peu de volume et le caractère étrange que prend la voix à l'extrémité : du récepteur. Ce défaut incontestable a tenu en éveil l'activité des chercheurs américains, et, en particulier, de l'un des pères du téléphone, Mr Edison qui n'a cessé de travailler à le corriger, Pour faire comprendre le dernier perfectionnement imaginé par M. Edison, il est indispensable de revenir en quelques mots sur la théorie du téléphone ordinaire. Cet instrument se compose,' comme on sait, d'une petite plaque en fer doux devant laquelle on parle; les vibrations qui lui sont communiquées par la voix modifient périodiquement la force d'un aimant fixe placé devant la plaque et relié par un fil télégraphique à l'aimant récepteur. Ce dernier subit, à son tour, et par contrecoups, les mêmes modifications dans son intensité, et attire ou repousse périodiquement aussi une petite plaque de fer doux placée devant lui, et dont le mouvement reproduit alors exactement les phases du mouvement de la première plaquer L'air, en contact avec la dernière plaque, entre à son tour en vibration et produit, par conséquent, des sons identiques, ou du moins très analogues à ceux émis devant le transmetteur. Je dis très-analogues, précisément à cause de la faiblesse et de l'altération des sons transmis, qui ont évidemment quelques éléments de moins que les sons émis. II faut bien se garder de croire, d'ailleurs, que le son chemine à travers le fil; aux deux bouts de l'appareil, il y a des masses d'air vibrantes qui donnent deux sons. Si les deux sons se ressemblent, c'est que, par suite de la concordance des renforcements et des affaiblissements périodiques de l'intensité dans les deux aimants, les deux plaques de fer doux exécutent le même nombre de vibrations par seconde.
Pour donner plus de force aux sons du récepteur, la première idée qui se présente est d'augmenter l'amplitude des oscillations de la plaque .de fer doux, et, pour cela, d'accroître l'étendue des variations de la puissance magnétique. Après bien des tâtonnements, voici les résultats auxquels est arrivé M. Edison :
Deux électriciens français, MM. du Moncel et Clérac, avaient déjà constaté, il y a quelques années que de la poussière de charbon comprimée, oppose au passage d'un courant électrique une résistance variable avec la pression. Cette résistance peut varier dans des limites extrêmement étendues.
Supposons maintenant que la plaque du transmetteur téléphonique, d'un pouce trois quarts de diamètre, et de 3,5 de pouce d'épaisseur, s'appuie sur une sorte de bouton rigide, sur un disque métallique superposé Iuï-mëme à un disque de poudre de charbon comprimée, à travers leque passe le courant d'une pile électrique. Quand on parlera devant le téléphone, la plaque se mettra à vibrer ; à chaque oscillation, le disque de charbon se trouvera comprimé à une pression périodiquement variable; sa conductibilité électrique variera dans une proportion correspondante, et des courants d'induction déterminés dans une bobine auxiliaire vont faire varier la puissance magnétique de l'aimant du récepteur. Dans ce nouveau système, comme on voit, le téléphone transmetteur est seul modifié, et la modification opérée sur lui a ce résultat fâcheux de le rendre impropre à jouer le rôle de récepteur. Au lieu de deux appareils, il en faut donc quatre. Sans vouloir contester ce que cette nouvelle invention présente d'ingénieux, il nous semble qu'elle ôte au téléphone ordinaire un peu de l'élégance et de la simplicité de son mécanisme. On assure que le son transmis a beaucoup plus d'intensité ; la chose est fort probable, puisque l'intensité de courants d'induction énergiques vient modifier dans des proportions plus considérables la puissance de l'aimant récepteur. Mais, d'abord, il n'est nullement prouvé pour nous qu'il ne fût possible d'arriver à un résultat aussi bon et même meilleur, en usant franchement de la pile et en supprimant l'aimant du récepteur. En second lieu, le timbre doit toujours être altéré et c'est précisément là le point intéressant. Bien que, dans la plupart des traités de physique, on enseigne que l'intensité du son est liée à l'amplitude des vibrations, on se trompait beaucoup en admettant à la lettre l'exactitude de cette loi. Et la preuve, c'est que, dans un orchestre, les sons graves, ceux dont l'amplitude est la plus grande et qui remuent mécaniquement les plus fortes masses, sont ceux qui disparaissent le plus facilement pour l'oreille. Vous distinguez beaucoup moins les contrebasses que les violons ; en revanche, mettez dans une salle cent instruments à corde, tous les cuivres que vous ' voudrez et une seule petite flûte, celle-ci 6e fera entendre par-dessus tout. Un ou deux hautbois tiennent facilement tête à tout un orchestre. C'est que l'intensité, l'énergie, la force vive du mouvement vibratoire n'est pas tout. Il faut compter avec les activités tout intérieures, toutes subjectives comme diraient les Allemands, de la sensation proprement dite. Ce qui constitue le timbre des sons, c'est la collection, plus ou moins complète, de sons accessoires appelés harmoniques, et qui résonnent dans des proportions variables sur chaque instrument. Ce qui, dans le téléphone, altère le caractère de la voix, de la voix de3 hommes surtout, qui y semblent tous transformés en autant de chanteurs de la Chapelle Sixtine, c'est précisément qu'en raison des faibles dimensions de la plaque, les harmoniques graves sont supprimés ou très-affaiblis. Dans notre opinion personnelle, on n'arrivera à conserver à la voix son identité qu'à la condition de grandir les plaques du téléphone.

1878-12-06
Applications du téléphone à l'étude de l'oreille et de la voix. - Thermophone. -
Tout le monde a été frappé, à l'Exposition universelle, de 1878, des progrès réalisés par les Américains du Nord dans l'industrie, l'agriculture, les sciences appliquées. Nous. croyons que, dans la science pure, ces gens-là feront aussi bientôt parler d'eux, ou plutôt, les Etats-Unis ont déjà une foule de savants, peu connus en France peut-être, mais de la plus haute valeur. En tout cas, ils s'adonnent avec la plus grande ferveur aux recherches scientifiques le3 plus délicates, et c'est le peuple du monde qui dépen e le plus en instruments de physique ou de laboratoire.
La découverte du téléphone a naturellement surexcité les esprits qui travaillent à tirer du nouvel appareil tout le parti possible. Le docteur Blake, de Boston, vient de lire, à ce-sujet, devant la British society af telegraph Engineers, un mémoire des plus curieux sur l'utilisation du téléphone dans l'étude de l'oreille et de la voix.
Quelques détails d'abord sur la construction de l'oreille. On sait que cet organe se compose de trois parties, l'oreille externe qui est un simple cornet acoustique : l'oreille moyenne formée par la cavité du tympan, et l'oreille interne où sont logés les nerfs auditifs et leurs appendices. C'est l'oreille moyenne qui nous intéresse ici surtout. L'air en vibration, qui arrive par l'oreille externe, se trouve arrêté par la membrane du tympan à laquelle il communique son mouvement. Cette membrane a de huit à dix millimètres de diamètre; sou centre est un peu enfoncé, sa surface externe est légèrement convexe ; en un mot supposez la pelure d'oignon d'un mirliton un peu lâche, dont le centre serait légèrement tiré eu dedans. Cette membrane commande des osselets, le marteau, l'enclume, l' étrier qui agissent sur les fibres de l'oreille interne j ar uu mécanisme qu'il est inutile d'expliquer ici. De ce qui précède, nous ne voulons retenir qu'une seule chose, c'est que la membrane du tympan, qui, dans notre oreille, joue le rôle de la plaque du téléphone récepteur, est merveilleusement propre à recueillir toutes les vibrations possibles. C'est ce qui fait que, dans un bal, j ar exemple, indépendamment des airs de danse où nous distinguons tous les instruments, nous entendons le bruit des pieds, le frôlement des robes, et au besoin, par-dessus le marché, des conversations particulières. i Le docteur Blake a eu l'idée, aussi simple qu'ingénieuse, de pivndre pour plaque téléphonique précisément une préparation anatomique du tympan, au centre de laquelle il a collé un tout petit morceau de fer doux, et en face de laquelle il a placé un tout petit aimant avec sa bobine. Avec ce téléphone d'un nouveau genre, M. Blake a pu soutenir une conversation au bout d'un fil de plus de six-cents pieds de long. La substance qui ressemble le plus, par la contexture, à la membrane du tympan, s'obtient par le feutrage de papiers de qualités différentes. En faisant usage d'une membrane ainsi construite, au lieu de la plaque de fer doux ordinaire, le son de la voix transmise prend un caractère beaucoup plus naturel et plus agréable, lien est de même quand, dans un phonographe, on se sert d'un disque de parchemin. Cela tient à ce que les harmoniques du son émis sont transmis beaucoup plus exactement en raison de la flexibilité de la membrane. ! M. Blake s'est ensuite occupé de la limite supérieure des sons aigus perceptibles téléphoniquement. Avec un disque de papier de carte postale portant à son centre une petite plaque de fer de quinzev millimètres de diamètre, on a pu entendre jusqu'à un son de 40,000 vibrations par seconde avec un des diapasons de Kœnig. Dans les sons téléphoniques, nous avons conscience que le son perd une grande partie de son. volume ; en réalité, il en perd plus encore que nous ne croyons, parce que, quand nous dirigeons notre attention sur des sons de faible intensité, un petit muscle, le tensor tympani, se contracte et donne au tympan une tension, par suite, une sensibilité supérieure. Par des artifices bien connus, M. Blake fait tracer par la membrane dn téléphone une courbe représentative du mouvement, puis il a eu l'heureuse kLe de recourir en même temps au principe du logographe Barlon. Nos lecteurs se souviennent peut-être de cet ingénieux appareil où une personne parle devant une membrane qui dessine sur un cylindre noirci la forme de la parole, en quelque sorte, au moyen de deux téléphones conjugues et a un galvanomètre, M. Blake a pu mesurer la force explosive des consonnes. Il a trouvé de cette manière que le T ayant une force explosive représentée par 100, le R est représenté par 19, l'N pas 11, l'M par 9, le V par 62, etc. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit ici de la langue anglaise. En français ou en allemand les résultats pourraient différer, et, par parenthèses, cjs recherches téléphoniques, sur.les consonnes, avec la découverte d'IHelmotz sur les sons caractéristiques des voyelles, donnent un moyen nouveau et précis de noter la prononciation. Le thermophone de M. Wiesendanger est fondé sur un principe nouveau que nous ne pouvons que brièvement formuler aujourd'hui. Quand un ' courant électrique passe à travers uu fil de cuir dont les deux extrémités sont réunies par un corps mauvais conducteur, ce dernier est chauffe au rouge, et même fondu si le courant est assez fort. Quand le courant est interrompu, le corps se refroidit. Supposons maintenant une série de courants envoyés à travers une substance de cette nature, l'air ambiant, successivement échauffé et refroidi, se dilatera puis se condensera; si le nombre de dilatations et de condensations est assez considérable, le phénomène se traduira par un son qu'il sera possible de renforcer au moyen d'un résonateur. Georges Guéroult.
Le Maire donne lecture au Conseil d'une lettre du directeur des postes et des télégraphes, qui demande le local occupé actuellement par les bureaux de la Caisse d'épargne, pour y installer le service des postes à côté de celui des télégraphes, ces deux services devant être placés maintenant sous la même direction. Le Conseil renvoie l'examen de cette affaire à la commission du contentieux qui devra se mettra en rapport avec une commission déjà nommée par le conseil d'administration de la Caisse d'épargne.

1878-12-13
Postes et Télégraphes
Les services des postes et des télégraphes sont depuis longtemps fusionnés en Angleterre, aux États-Unis, en Suisse et dans d'autres pays. L'Allemagne poursuit la fusion depuis 1875, c'est à peine si elle est plus avancée que nous. Désormais, en France, l'administration départementale des postes et des télégraphes sera divisée en deux services : service technique, établi par régions de corps d'armée, à la tête duquel seront placés les ingénieurs, et service départemental d'exploitation dont les chefs prennent le titre de directeurs. Sur 2229 bureaux, il n'en reste que 648 à réunir; toutes les créations nouvelles sont placées sous le régime de la fusion.
Dans près de deux cents villes importantes l'installation des deux services dans un seul local sera achevée avant le 1 er janvier 1879, à la satisfaction du public, qui aura, réunis dans le même local, les postes et les télégraphes.
Le choix des locaux présente d'assez grandes difficultés que des inspecteurs envoyés sur place cherchent à surmonter.
Pour le personnel des postes il n'y a ni fêtes ni dimanches, ni repos, ni congés réguliers 1676 agents et sous-agents ambulants travaillent douze, quatorze et quinze heures de suite dans des wagons de chemins de fer, souffrant également de la chaleur, du froid et du manque d'air respirable. Beaucoup de bureaux sédentaires ne ferment jamais et une partie du personnel de ces bureaux est également astreinte à un travail de nuit pour lequel elle reçoit une légère rémunération.
Dans beaucoup de communes desservies par des voies ferrées, le service de la télégraphie privée est fait par les agents du chemin de fer. Les dépêches subissent des retards, de plusieurs heures souvent, soit à l'arrivée, soit au départ.
Aucune clause de leur cahier des charges n'oblige les compagnies à assurer le service de la télégraphie privée, elles peuvent seulement être autorisées à s'en charger, sur la demande des communes intéressées, mais à titre purement gracieux. Elles subordonnent forcément l'exploitation télégraphique privée aux exigences de l'exploitation de la voie ferrée, et leur personnel ne peut s'occuper de la transmission des dépêches que dans les loisirs que lui laisse le service du chemin de fer, et avec des appareils souvent du système le plus économique et, par suite, le moins apte à fournir une transmission rapide.
A ces inconvénients vient s'en ajouter un autre non moins sérieux ; l'expédition à domicile par les compagnies doit se faire par exprès et avec une augmentation de tarif. Cette augmentation est de 1 franc par dépêche pour Moret et de 50 centimes pour Nemours. Trois chefs-lieux de canton de notre arrondissement n'ont pas de bureaux télégraphiques municipaux : Nemours et Moret qui sont desservis par les gares, avec les inconvénients rappelés ci-dessus, et La Chapelle- la-Reine qui en est totalement dépourvu.
Un seul remède existe à cet état de choses: l'établissement de bureaux municipaux au prix d'un faible sacrifice que l'État demande aux communes et qui leur assure ainsi de véritables bureaux télégraphiques présentant de sérieuses garanties de célérité.
Les conditions imposées aux communes pour l'obtention d'un bureau télégraphique se résument ainsi : Communes chefs-lieux de cantons. -
1° Payer 1,500 fr. en moyenne pour l'établissement de la ligne à raison de : 120 fr. par kilomètre pour les lignes à construire; 60 fr. par kilomètre pour les fils nouveaux à poser sur les lignes déjà construites;
2° Assurer le port des dépêches à domicile !
Communes, non chefs-lieux de canton, mais ayant une brigade de gendarmerie.-
1° Satisfaire aux deux conditions précédentes ;
2° payer 500 fr. pour frais d'établissement des appareils ;
Autres communes.-
1° Satisfaire à toutes les conditions précédentes;
2° garantir un minimum de recettes de 500 fr. Il aura été ouvert en 1878, 69 bureaux municipaux.
Les demandes de créations s'élèvent à 101, 24 sont à la signature des maires et 77 à l'étude.

1878-12-20
Londres, 17 décembre 1878. Monsieur, Je viens de lire l'intéressant article sur les Postes et Télégraphes publié dans l'Abeille du 13 courant. Il ressort des statistiques que vous relevez que, si la France fait des progrès dans ces deux services, elle les accomplit avec une remarquable lenteur, et n'occupe encore qu'un rang bien peu en rapport avec sa position de grande puissance industrielle, agricole et commerciale. Il résulte de vos chiffres que l'administration française inscrit les Postes et Télégraphes au budget des dépenses et qu'en somme, sauf l'excédant accidentel dû probablement pour ces derniers au mouvement créé par l'Exposition, les contribuables français paient, et sont appelés pour longtemps encore à payer, lourdement pour des services qui sont loin de leur donner la satisfaction à laquelle ils ont incontestablement droit. En Angleterre où nous possédons des systèmes, éloignés encore de la perfection, nous inscrivons ces services au budget des recettes. Les Télégraphes, achetés par l'Etat il y a peu d'années, si parfaits qu'ils soient comparés aux vôtres, attirent encore l'attention des critiques; mais les Postes, auxquelles ils sont joints, donnent de tels profils que l'on commence à les considérer comme illicites et à réclamer pour le public de nouveaux avantages proportionnés à l'excédant des recettes. L'incroyable succès de ces entreprises est uniquement dû au bon marché, aux libéralités de l'Etat sur les questions de poids des lettres et aux facilités accordées au public sur toute l'étendue du territoire, pour la rapide transmission de ses messages. En Angleterre commerçants et particuliers écrivent à tout instant parce que le coût est minime et le service fait avec une grande promptitude; le résultat est un profit. En France où les administrations publiques sont foncièrement routinières et tendent toujours à sacrifier l'intérêt des populations à ce qui leur parait être les exigences de leur propre organisation, on écrit relativement très-peu, et à égalité de charges pour le budget on fait des recettes qui constituent le Trésor en perte. J'ai eu occasion l'été dernier de correspondre de Londres avec Nemours, et ai remarqué des lenteurs et irrégularités qui, dans certaines circonstances m'ont paru exposer mes correspondants à de sérieux préjudices. J'appris que mes lettres partant de Londres le soir et arrivant à Paris le matin en temps pour le départ de 8 heures de la gare de Lyon, au lieu d'être laissées à Nemours à 10 h. 30 au passage du train dans cette gare, étaient emportées à Montargis, d'où elles revenaient à Nemours vers 3 heures de l'après- midi et y étaient bien entendu distribuées trop tard pour une réponse dans la même journée. Il paraît que l'on ne jugeait pas à propos de déranger à 10 h. 30 un facteur chargé de recevoir les lettres à la station ; d'où il résultait que la population de Nemours était privée jusqu'après 3 heures des avantages d'un courrier partant chaque jour de Paris vers 8 heures du malin. La Direction générale des Postes, à laquelle je fis part de ce singulier retard, mit beaucoup d'obligeance à examiner la question et m'indiqua une date après laquelle il serait fait droit à ma réclamation. Mais il parait qu'un facteur est plus difficile à mouvoir qu'un secrétaire d'État, car j'apprends que malgré les recommandations de ce dernier, le progrès, s'il existe, se manifeste jusqu'ici du mauvais côté. En ce qui concerne les Télégraphes Nemours est malheureusement encore plus mal partagé. Les dépêches, livrées au bon plaisir de la Compagnie du chemin de fer, semblent faire assaut de lenteur avec les lettres. J'ai en ce moment sous les yeux une lettre fort courtoise du sous-secrétaire d'Etat chargé de l'exploitation des Télégraphes, expliquant la situation particulière de ce chef-lieu de canton, dont " la correspondance privée dans les gares est " nécessairement subordonnée aux exigences du " service de l'exploitation de la voie ferrée. " " La " création, dit-il, d'un bureau télégraphique à a Nemours est évidemment la seule solution qui " puisse permettre de remédier à cette situation " défectueuse. L'administration est disposée, en " ce qui la concerne, à examiner la question " avec tout l'intérêt qu'elle comporte. Cependant " l'organisation du service télégraphique dans " les localités d'ordre secondaire est soumise à a des règles et à des conditions dont il n'est pas " possible de se départir, et les communes doivent actuellement participer aux frais de premier établissement dans une certaine proportion. Or la municipalité de Nemours qui en 1873 " s'était préoccupée de cette question semble " n'être pas en mesure de souscrire aux obligations réglementaires, car elle n'a pas poursuivi la réalisation de ce projet, Le Gouvernement offre donc son concours, si les municipalités veulent bien accorder le leur. Si je ne me Trompe les contribuables ont vu leurs impôts considérablement augmentés depuis quelques années, du fait de ces dernières, et vos lecteurs penseront sans doute comme moi que ceux qui chargés de l'emploi des fonds votés par les communes devraient prendre sérieusement en considération, et dans le plus bref délai, les intérêts financiers et commerciaux qui dépendent au premier chef d'un système de communications postales et télégraphiques rapides et régulières. Recevez, Monsieur, l'assurance de ma considération distinguée,
London
Une répartition considérable d'avancements va être effectuée dans le personnel des deux administrations postale et télégraphique. M. Cochery se propose, nous dit-on, d'accorder une augmentation de traitement à tous les agents comptant deux années d'ancienneté de grade. De plus, le traitement de début (1,200 fr.) des jeunes employés de la poste serait porté à 1,500 francs. Espérons que cette nouvelle ne tardera pas à se réaliser.
Si nous sommes bien informés, les directeurs des départements dans lesquels la fusion n'est pas encore un fait accompli seraient exclus momentanément de cette répartition.

1879-01-03
Une mesure excellente, dont on parlait d'ailleurs depuis quelque temps, est en voie de réalisation dans les bureaux de poste. On y installe un pupitre, muni d'un encrier et de plumes pour le public, ainsi que cela a déjà lieu dans les bureaux télégraphiques. De la sorte, on pourra rectifier une a dresse, et même, dans les cas pressants, faire son courrier à deux pas du guichet de réception. Nos voisins les Belges jouissent depuis fort longtemps de cette facilité; il convient de féliciter notre administration des postes de n'avoir pas voulu rester plus longtemps en arrière.

1879-01-17
Télégraphes. - 88 localités dans le département sont dotés d'un service télégraphique et admises à profiler des avantages qu'il offre pour la correspondance rapide au point de vue général et particulier des populations. Il s'en faut pourtant que le réseau du département soit complet, et l'on constate avec étonnement que certains chefs-lieux de cantons importants ne soient pas encore en possession d'un service télégraphique spécial, tels sont : La Chapelle-la-Reine, Moret, Nemours, Mormant et Tournan. (Indépendant.)

1879-01-31
Les communications télégraphiques continuent à être interrompues. Le cours de la Bourse n'arrive plus que le lendemain, par la poste. On pense que la reprise du service ne pourra avoir lieu avant plusieurs jours. Des ouvriers sont occupés sur toute la ligne à réparer les avaries.

Caisse d'épargne (le Fontainebleau Le 18janvier 1879, à deux heures, le conseil des administrateurs de la caisse d'épargne s'est réuni au lieu ordinaire de ses séances. Sont présents: MM. Tripier, vice-président, Boucher, secrétaire, Bordereau. Ragot, Régnault, Ronsin, Sautrey, Sauvé-Pitoy, administrateurs; Degas, Duchesne, Rabotin, Samuel, Satin (Charles), administrateurs adjoints. La séance est présidée par M. Tripier, vice- président. A l'ouverture de la séance, le secrétaire rappelle au conseil que dans la séance précédente une commission avait été nommée avec mission de se réunir à la commission du contentieux du conseil municipal, dans le but d'étudier la demande présentée par M. le directeur des postes et des télégraphes. Les deux commissions après s'être réunies, ont reconnu qu'il n'y avait pas lieu de déplacer les bureaux de la caisse d'épargne du local où ces bureaux sont établis actuellement.
Le verglas avait une telle épaisseur et une telle résistance que les fils télégraphiques ont été rompus en plusieurs endroits et que nombre de poteaux ont été arrachés. Les communications télégraphiques ont été conséquemment interrompues. Le télégraphe du chemin de fer était également interrompu, les signaux même ne pouvaient fonctionner. Les trains ont néanmoins continué à circuler ; grâce à l'activité et au dévouement du personnel, le service s'est fait avec une grande régularité et sans accidents, bien qu'on ne pût, sur une bonne partie du parcours, se servir ni du télégraphe, ni des disques, ni des sémaphores.

1879-02-07
Il est créé un ministère des postes et des télégraphes. Ce département nouveau est confié à M. Cochery, député, sous-secrétaire d'Etat au ministère des finances.

1879-03-07
A l'exemple de certaines grandes administrations financières et commerciales, le ministère des postes et télégraphes va employer de jeunes enfants de douze à quinze ans, comme facteurs à Paris. Les demandes peuvent, dès à présent, être adressées au ministère des postes et télégraphes, bureau du personnel, au Louvre.

1879-03-14
Le ministre des postes et télégraphes, vient de déposer sur le bureau de la Chambre le projet de loi tendant à autoriser le gouvernement à faire effectuer le recouvrement, par le service des postes, des quittances, factures, billets, traites et généralement de toutes les valeurs commerciales ou autres payables sans frais, en France ou en Algérie, et dont le montant n'excède pas cinq cents francs (500 fr.)

1879-04-11
Postes et Télégraphes. M. Hirtz, receveur adjoint des Postes et Télégraphes à Reims, est nommé receveur du même service à Fontainebleau.

1879-04-25
M. le directeur des postes et télégraphes de Seine-et-Marne est revenu ces jours derniers à Fontainebleau pour faire choix d'un immeuble dans lequel serait réuni son double service. Après une minutieuse visite de toutes les maisons pouvant convenir à l'installation pratique - tant pour le bien du service que pour la commodité du public - des deux bureaux, l'attention de M. le directeur s'est de nouveau portée sur la maison située place au Charbon, dans laquelle était naguère le café-restaurant Gros. En façade sur une large voie, au centre du mouvement, facilement abordable de toutes parts, cette maison offre de grands avantages pour l'installation projetée. Il est à désirer que l'administration ne rencontre aucune difficulté dans la réalisation de son projet.
Alors que partout ou presque partout la réunion des deux services s'est opérée facilement, il ne pourra être dit qu'à Fontainebleau où les postes et les télégraphes ont une réelle importance, le progrès que l'administration supérieure nous offre, aura été entravé par des obstacles locaux.

1879-05-16
M. Guénée expose au Conseil que l'inspecteur des postes et télégraphes est venu à Fontainebleau pour rechercher, conjointement avec l'administration municipale, un local dans lequel pourrait être réuni les deux services. M. l'inspecteur a été chargé par M. le ministre de demander à la ville de supporter pour moitié le loyer de la nouvelle installation de la poste et du télégraphe.
Le Conseil nomme pour examiner cette proposition une commission de six membres composée de MM. Jeandel, Tripier, Adam-Salomon, Régismanset, Régnault et Péclet.

1879-06-12
La réunion des services des postes et des télégraphes dans un même local est un fait accompli à Melun.
Cette installation aura lieu au centre absolu du mouvement et du commerce, rue du Marché-au-Blé, dans l'ancien hôtel de la Crosse. Ainsi que le fait remarquer l'indépendant, il est ainsi donné satisfaction à tous les intérêts. Quand pourrons-nous en dire autant à Fontainebleau? Pas de sitôt nous le craignons bien aujourd'hui.

1879-08-01
Coulommiers Les bureaux de la poste aux lettres et du télégraphe vont y être réunis dans un seul et même local. A cet effet, on aménage les bâtiments précédemment occupés, rue de là Sous-préfecture, par la recette particulière des finances.
1979-09-12
Nouvelle requête à M. le ministre des postes et des télégraphes.
Le bureau du télégraphe, situé rue du Château, est difficilement abordable le soir pour les habitants de la ville et absolument introuvable pour les nombreux étrangers résidant en notre ville et qui assurément sont de très bons clients pour l'administration. Les jours diminuent sensiblement et cependant le soir la lanterne placée au-dessus de la porte extérieure n'est pas encore allumée; sous la vaste et sombre voûte aucun bec de gaz ne signale l'étroite entrée du bureau auquel on accède par plusieurs marches, formant un véritable casse-cou.
Les appareils sont en place, il s'agit seulement de les allumer.
Si le bureau de Fontainebleau n'a pas de ressources suffisantes, nous prions humblement M. le ministre des postes et télégraphes de vouloir bien trouver sur son budget la modique somme nécessaire pour solder les frais d'éclairage de deux becs pendant une moyenne de trois heures environ chaque jour, durant six mois. Il donnera ainsi satisfaction à un légitime désir du public et préviendra le retour d'accidents fâcheux.

1879-09-19
Le télégraphe de Caliuo.
A Bois-le-Roi, un joli village sur le bord de la Seine, entre Melun et Fontainebleau, il y a un barrage. Sur les pressantes sollicitations des habitants, privés jusqu'alors des bienfaits des communications électriques, dont la rapidité ne saurait être comparées, en France, qu'à celle d'un commissionnaire âgé, ce semblant de bureau télégraphique a été autorisé à recevoir des télégrammes pour les particuliers. Le pays en jubile, mais - il y a un mais; presque rien, mais il y a un mais - les dépêches doivent être adressées bureau restant et l'éclusier n'a pas le droit de faire prévenir les destinataires qu'il y a au bureau une dépêche qui leur est adressée. Ne riez pas, c'est ainsi : le malheureux fonctionnaire a été menacé des xxx de ses supérieurs s'il se dérangeait ou employait quelqu'un pour prévenir les intéressés. Ce qui est un comble, c'est que le maire, le citoyen Bureaud, est obligé d'entamer des correspondances et des démarches pour faire revenir sur cette calinotade une administration que l'Europe nous envie.
La fusion des postes et des télégraphes.
La fusion des services des postes et des télégraphes, décidée il y a un an et accompagnée de la création d'un ministère spécial des postes et télégraphes, est bien près d'être achevée. D'ici à la fin de l'année, elle sera complètement terminée.
Le principe qui a présidé à cette réorganisation est le suivant ; Séparation de la partie scientifique de la télégraphie de l'exploitation proprement dite. Réunion de l'exploitation des postes et de celle des télégraphes entre les mains du même titulaire, dans le même local, à quelques exceptions près, nécessitées par les besoins du service.
En ce qui concerne le personnel, il y avait à se préoccuper des directions et des recettes. La fusion est complète pour les directions. Voici comment on a procédé :
Au début, le ministre s'est trouvé en présence de deux directeurs par département, un pour les postes et un pour les télégraphes. Il devait, pour respecter les droits acquis, conserver â chacun sa position. Dans ce but, il a appelé aux fonctions de directeur des postes et télégraphes du département le plus ancien des deux et a conféré provisoirement à l'autre le titre de directeur-adjoint, en attendant de pouvoir lui trouver une autre destination. Cette unification s'est faite si rapidement que les directeurs adjoints ont tous disparu. II n'y a plus actuellement qu'un directeur des postes et télégraphes par département; l'avancement a même repris son cours.
L'œuvre en ce qui concerne les receveurs, sans être aussi complète, est actuellement très avancée. Comme pour les directeurs, on a dû nommer le receveur des postes ou des télégraphes le plus ancien titulaire et le second adjoint. Il a fallu, pour respecter les droits acquis, nommer au début de la réforme 404 receveurs-adjoints. Mais à mesure que des vacances se produisaient, on faisait passer les adjoints au rang des titulaires. De sorte qu'il n'y a plus aujourd'hui que 90 receveurs-adjoints. Lorsque ces 90 derniers adjoints auront disparu, la fusion des services sera complète, et l'on pourra reprendre les règles de l'avancement hiérarchique.
A côté de la fusion du personnel, il a fallu réaliser la fusion du matériel, c'est-à-dire la réunion des deux exploitations dans un même local.
Cette réunion a une importance considérable, d'abord pour le public qui aura à sa disposition, dans un même bureau, la poste et le télégraphe; ensuite pour l'administration, car il sera possible de placer les agents sous le contrôle direct et la surveillance immédiate de chefs hiérarchiques, et ensuite de mieux répartir le travail et de faire participer les employés aux deux services auxquels il deviendra possible de les habituer.
Voici où en est cette partie de la fusion. Il y avait au début 564 bureaux à réunir; il n'en reste plus que 200 non encore fusionnés. Cette fusion est complète dans 10 départements, et sur le point d'être achevée dans 40 autres. Il ne restera d'ici à quelques jours que 36 départements pour lesquels on devra s'occuper d'achever la fusion. .

1879-09-26
Le ministre des postes et télégraphes a accordé, à Paris, toutes les autorisations nécessaires pour que les représentants des divers téléphones puissent établir des salles de communication publique dans le modèle de celles qui fonctionnent en Amérique. Deux compagnies, celle du téléphone Bell et celle du téléphone Edison, ont déjà profité de cette autorisation. Les expériences ont été des plus satisfaisantes ; la parole se fait entendre avec au moins autant de clarté et de précision que si l'on opérait avec un tube acoustique.

1879-10-10
Ne pourrait-on pas profiter de la pose des poteaux télégraphiques sur le boulevard Magenta pour faire placer quelques bancs à l'usage des promeneurs, très nombreux le soir, sur ce boulevard. Les becs de gaz demanderaient aussi à être déplacés; dans les conditions actuelles la lumière est projetée entièrement sur les murs, alors que la chaussée reste plongée dans une obscurité presque complète. Enfin les habitants du boulevard demanderaient que l'administration voulût entretenir les trottoirs aussi bien que la chaussée.

Depuis quelques jours les employés de la construction des lignes télégraphiques sont occupés dans la rue des Bons-Enfants, la place Solférino et le boulevard Magenta, à Fontainebleau, à l'installation du fil spécial qui reliera le bureau de Fontainebleau à celui de Nemours. Cette opération, ne manquons pas de le constater, s'exécute avec une sage lenteur. On annonce pour le 15 de ce mois l'ouverture du bureau télégraphique de Nemours.

1879-10-17
Pithiviers. - La réunion des postes et des télégraphes dans un même local est un fait accompli à Pithiviers depuis le 16 octobre.

1879-10-31
Montereau Dans quelques jours le bureau du télégraphe de l'avenue de la Gare sera réuni à celui des postes de la rue de l'Hôtel-de- Ville.

1880-01-09
Amélioration" dans les bureaux des postes et télégraphes.
Le ministre des postes et télégraphes se préoccupe de l'étal lamentable où se trouvent, dans un très grand nombre de bureaux, les salles réservées au public; il vient d'adresser aux directeurs départementaux une circulaire dont nous extrayons les passages qu'on lira ci-après. " Mon attention a été fréquemment appelée sur la mauvaise disposition, l'insuffisance et le défaut d'entretien de la salle réservée au public dans les bureaux des postes et télégraphes. l'installation des guichets, qui est généralement fort incommode, devra être particulièrement soignée. II est indispensable que les guichets soient assez larges pour que le public puisse communiquer facilement avec les employés de service. Je considère cette disposition comme particulièrement essentielle, et je vous -prie de tenir compte de cette observation pour toutes les installations actuelles, toutes les fois qu'il sera possible. " En ce qui concerne les salles réservées au public, entretien que les receveurs sont chargés d'assurer à l'aide des fonds d'abonnement ou de régie que l'administration met à leur disposition, vous ne perdrez pas de vue que votre responsabilité serait engagée si vous n'exigiez pas l'exécution des prescriptions administratives. " Vous veillerez spécialement à ce que les salles d'attente soient pourvues de tables ou de tablettes, de sièges, d'encriers et de plumes en nombre suffisant, pour que les expéditeurs puissent facilement préparer les dépêches, cartes et mandats dont ils veulent opérer le dépôt. " Plusieurs de nos abonnés indiquent comme une amélioration facilement réalisable, le placement, dans les salles d'attente des bureaux de poste, surtout à l'époque du jour de l'an, d'une corbeille ou d'un panier où l'on puisse déposer les cartes de visite. Actuellement ces cartes de visite, apportées en quantité parfois assez considérable, doivent être remises au guichet. Or, à certaines heures, le guichet se trouve encombré, les personnes apportant les cartes sont obligées de faire une longue et inutile station, ou, de guerre lasse, de les jeter à la boîte, ce qui n'est pas sans inconvénients.
1880-01-30
Avon. - Par décision du ministre des postes et des télégraphes, en date du 24 janvier 1880, est autorisée la création d'un établissement de poste dans la commune d'Avon. Voilà donc enfin réalisée cette création, objet, depuis tant d'années, des vœux légitimes des habitants de l'importante commune d'Avon.
Ainsi que nous le disions dans notre dernier numéro, il est à désirer que l'installation d'un bureau télégraphique à Avon suive de près celle d'un bureau de poste.
La question a été étudiée dès longtemps ; le local loué par la commune sera suffisant pour recevoir les deux services. Une localité de l'importance de celle d'Avon et qui prend chaque jour une nouvelle extension, ne peut plus longtemps être réduite à des communications postales et télégraphiques aussi rudimentaires que celles dont elle profite actuellement.
1880-03-05
Provins. On va réparer et approprier à sa destination nouvelle la maison Mattelin, de Provins, pour y installer le service fusionné des postes et des télégraphes..

1880-04-16
Fontainebleau. Session extraordinaire de mars. (Suite.) Le Conseil, à l'unanimité moins une voix, celle de M. Rigault, vote une somme de 4,000 francs pour sa part dans les frais d'installation du service des postes et du télégraphe dans les bâtiments dits le " Château d'eau. " La Ville se trouvera ainsi dégagée de l'obligation prise par elle, à une autre époque, de loger gratuitement le service télégraphique.

1880-05-07
Postes et Télégraphes Le nouvel hôtel des postes et des télégraphes de Melun, édifié au point le plus central de la ville, sera prochainement inauguré. L'installation des deux services dans ce bâtiment construit ad hoc ne laissera, nous assure-t-on, rien à désirer. Les bureaux seront vastes et l'espace réservé au public largement mesuré. Melun possédera un bureau modèle.

Le bureau de poste d'Avon fonctionne depuis le I er de ce mois à la grande satisfaction des habitants qui profitent maintenant de trois distributions au lieu de deux. La commune de Samois est désormais desservie par le bureau d'Avon; elle y trouve l'avantage de recevoir ses dépêches beaucoup plus tôt. Il est à espérer qu'Avon sera sous peu doté d'un bureau télégraphique.

1880-05-21
Conseil municipal de Fontainebleau. Séance du lundi 3 mai (suite).
Présidence de M. Meunier, maire. Le Maire donne lecture au Conseil d'une lettre par laquelle M. le Ministre des postes et télégraphes prie M. le Préfet d'insister auprès de la municipalité de Fontainebleau pour obtenir que le chiffre total de sa participation à l'installation, dans le Château -d'Eau, des deux services de la poste et du télégraphe, soit élevé de 4,000 fr. à 6,000 fr.
M. Guénée rapporte une conversation qu'il a eue avec M. Jozon. M. Jozon avait vu, la veille, M. Cochery, qui s'étonne que la ville de Fontainebleau, après avoir pris, au début des négociations, l'engagement moral de payer la moitié de la dépense, refuse aujourd'hui de donner les 6,000 f. qui représentent la moitié de cette dépense réduite elle-même au minimum des exigences du service. M. Meunier dit qu'il y a ici une erreur; que lors de son entrevue avec M. le Ministre, il lui avait déclaré que la Ville entrerait bien pour moitié dans les frais de l'établissement des deux services au Château d'Eau, à la condition que la somme à payer par elle ne dépasserait pas sensiblement 4.000 fr. Celte somme paraissant largement suffisante pour faire face à la moitié des dépenses indispensables. Le Maire demande ensuite au Conseil s'il y a lieu de porter de 4,000 fr. à 6,000 fr. la part contributive de la ville. MM. Guénée, Courcelle, Ronsin, Jarquemin el Salomon disent oui; les autres membres du Conseil s'en tiennent à la délibération du 2 avril dernier, par laquelle le Conseil a offert 4.000 fr .

Par décision du 15 mai, un bureau télégraphique municipal a été créé dans la commune de Saint-Cyr-sur-Morin, arrondissement de Coulommiers.
1880-05-28
Postes et Télégraphes. Depuis mercredi le service des postes de Melun est transféré dans l'hôtel construit spécialement au centre le la ville. Place au Blé, sur l'ancien emplacement de l'hôtel de la Crosse. Le service télégraphique y sera établi également à compter du 1 er juin prochain. Ce double service sera installé dans les meilleures conditions; la salle réservée au public, très propre et suffisamment vaste, est très bien éclairée le jour comme la nuit.
Cette installation devrait servir de modèle à celle qui est à créer à Fontainebleau où la poste ainsi que la télégraphie privée ont une grande importance. Pouvons-nous espérer que l'administration aura quelque souci des intérêts du public qui lui apporte son argent ?.

1880-08-27
Fontainebleau . Les travaux entrepris dans le petit bâtiment du Château d'Eau, en façade sur la rue du Parc, dans le but d'y installer le service des postes et des télégraphes ont repris de plus belle. M. l'ingénieur en chef régional et M. le directeur ont trouvé que tout était pour le mieux dans cette petite baraque. Nous regrettons de ne pouvoir partager l'avis de ces honorables fonctionnaires supérieurs et nous les ajournons à l'époque prochaine où leurs malheureux employés devront, dans un si étroit espace, faire face aux exigences multiples d'un service chargé. Nous verrons également si le receveur pourra recevoir le public dans un triste et humide bureau et si les piétons du télégraphe pourront se tenir dans la petite boîte de deux mètres carrés qui leur est réservée. En admettant même, - ce que nous ne croyons pas, -qu'il puisse être apporté un palliatif à ces graves inconvénients, il en est deux auxquels il ne pourra jamais être remédié : l'éloignement du bureau et la difficulté d'y aborder. Ajoutons à cela le peu de convenance qu'il y a, de la part du gouvernement, à loger misérablement un chef de service qui n'a pas le droit de se chercher un domicile ailleurs, même à ses frais.
A Melun, où les recettes de la télégraphie sont des deux tiers moins importantes qu'à Fontainebleau, on a construit un véritable palais, situé au centre du mouvement, de tous côtés parfaitement accessible.
Chez nous, on n'a eu aucun souci des intérêts du Trésor et du public. Satisfaction complète a été donnée aux demandes incroyables de certains de nos conseillers municipaux. Les clients de la poste et des télégraphes devront une éternelle reconnaissance aux éminents conseillers auxquels nous sommes redevables d'un tel chef-d'œuvre
Le département de Seine-et-Marne compte 92 bureaux de postes en exercice. Il y a un bureau par superficie de 6,300 hectares et par groupe de 3,735 habitants. 97 courriers desservent ces établissements qui presque tous correspondent deux fois par jour avec Paris. 307 facteurs distribuent les correspondances, et chacun d'eux dessert en moyenne 1,131 habitants. Il existe dans le département 46 bureaux télégraphiques de l'État ou municipaux, et 20 postes de barrage ou d'écluse.
Presque toutes les gares des chemins de fer sont ouvertes à la télégraphie privée.
La fusion des postes et des télégraphes se poursuit activement. Elle a été déjà réalisée à Melun, Coulommiers, Lagny, Egreville et Montereau; elle paraît imminente à Fontainebleau, Meaux et Provins. (Extrait du rapport de M. le Préfet.)
1880-09-03
Postes et Télégraphes. Depuis le 1 er septembre dernier,, les communes de Vulaines et de Samoreau ont cessé d'être desservies par le bureau de Fontainebleau pour l'être par celui d'Avon.

1880-09-17
On lit dans l'Union républicaine du 1er septembre : ".... Dans son avant-dernier numéro l'Abeille fait savoir au ministre des postes et des télégraphes que la ville de Fontainebleau.... n'a voulu voter que 4,000 francs pour l'installation nouvelle du bureau de poste et du bureau télégraphique. " Cette lettre prouve que son auteur ne sait pas ce dont il parle. " En effet, la somme de 4,000 fr. ne représente pas, dans l'esprit du Conseil municipal, sa part contributive-dans les frais d'installation de ces services, frais et services dans lesquels la ville n'a rien à voir. "

1880-11-17
On lit dans l'Union républicaine du 1er septembre : ".... Dans son avant-dernier numéro \'Abeille fait savoir au ministre des postes et des télégraphes que la ville de Fontainebleau.... n'a voulu voter que 4,000 francs pour l'installation nouvelle du bureau de poste et du bureau télégraphique. " Cette lettre prouve que son auteur ne sait pas ce dont il parle. " En effet, la somme de 4,000 fr. ne représente pas, dans l'esprit du Conseil municipal, sa part contributive-dans les frais d'installation de ces services, frais et services dans lesquels la ville n'a rien à voir. "
Erreur absolue que l'Union elle-même se charge de réfuter. Dans son numéro du 24 mai, 1 re page, 5 e colonne, ce journal a imprimé ce qui suit : " Le maire donne lecture au Conseil d'une lettre de M. le ministre des postes et des télégraphes, dans laquelle il demande à la ville de porter le chiffre de 4,000 francs, montant de la contribution déjà votée, à 6,000 francs, pour les frais d'installation des services de la poste et du télégraphe au Château-d'Eau r "
Le Conseil maintient sa délibération de mars dernier, et, par suite, la subvention de 4,000 fr. qu'il a votée par celte délibération. " (Séance du 2 avril 1880.)
On lit encore dans Y Union du 12 mars 1880, page 2, colonnes 1 et 2 : " Le maire donne lecture au Conseil municipal d'une lettre par laquelle M. le ministre des postes et télégraphes prie M. le Préfet d'insister auprès de la municipalité de Fontainebleau pour obtenir que le chiffre total de sa participation à l'installation dans le Château d'Eau des deux services de la poste et du télégraphe, soit élevé de 4,000 à 6,000 francs. a M. Guénée rapporte une conversation qu'il a eue avec M. Jozon. M. Jozon avait vu la veille M. Cochery, qui s'étonne que la ville de Fontainebleau, après avoir pris, au début des négociations, l'engagement moral de payer la moitié de la dépense, refuse aujourd'hui de donner les 6,000 francs qui représentent la moitié de cette dépense réduite elle-même au minimum des exigences du service. " M. Meunier dit qu'il y a ici une erreur; que lors de son entrevue avec M. le ministre, il lui avait été déclaré que la Ville entrerait bien pour moitié dans les frais de l'établissement des deux services au Château d'Eau, à condition que la somme à payer par elle ne dépasserait pas sensiblement 4,000 francs. Celte somme paraissant largement suffisante pour faire face à la moitié des dépenses indispensables. " Le maire demande ensuite au Conseil s'il y a lieu de porter de 4,000 fr. à 6,000 fr. la part contributive de la Ville. " MM. Guénée, Courcelle, Jacquemin, Ronsin et Salomon disent oui; les autres membres s'en tiennent à la délibération du 2 avril dernier par laquelle le Conseil a offert 4,000 francs. " (Séance du 3 mai 1880.) En présence de textes aussi formels l'Union est-elle fondée à dire aujourd'hui que le Conseil municipal de Fontainebleau n'a pas entendu participer aux frais de l'installation nouvelle des postes et des télégraphes ?

1880-10-08
Les travaux d'appropriation pour le service des postes et télégraphes dans une partie des bâtiments du Château d'Eau, se poursuivent avec une certaine activité. Ce que nous avons pu voir n'est pas de nature à détruire nos premières appréciations. Nous continuerons à penser que le service sera fort mal installé et fonctionnera difficilement dans les deux salles basses, exiguës et humides qui lui sont réservées. Le surplus de l'installation sera à l'avenant. Directeur, employés et public seront aussi mal que possible malgré les dépenses que l'on fait. De la cour déjà peu grande, il ne reste plus rien. Détail à ne pas omettre : les water-closets improvisés dans la cour, en regard du cabinet du Receveur, seront juste au-dessous des fenêtres de sa chambre à coucher.
Un passage d'un mètre de large environ a été laissé libre entre la clôture hermétique fermant les futurs travaux du futur marché et la galerie provisoirement conservée.. Ce passage, d'ailleurs par trop exigu, est aujourd'hui un véritable réceptacle d'immondices, un foyer d'infection dans lequel on n'ose s'engager. S'il y a dans le conseil municipal une Commission chargée de l'hygiène de la ville, nous l'engageons à faire une petite inspection des lieux.

1880-11-26
Meaux. - Depuis le 20 novembre le service des postes et des télégraphes de la ville de Meaux sont réunis dans un seul et même local, rue Saint-Nicolas.

1880-12-10
Ce Bureau de Poste Tout en se donnant le malin plaisir d'égratigner un peu l'Abeille, pour n'en pas perdre l'habitude, l' Union républicaine affirme que " l'installation- des postes et télégraphes, dans la rue du Château, est loin d'être défectueuse. " Mais!.... car il y a un mais, et le voici dans sa teneur originale : " L'ouverture de la boîte dans laquelle le " public jette les lettres du dehors est trop " étroite, et la pente de la partie intérieure " n'est pas assez marquée; de telle sorte " que si une personne peu attentive ne " pousse pas sa lettre assez fort, cette lettre " reste à l'entrée de l'ouverture ; et que si, " malgré la défense qui en est faite, une personne pressée jette dans cette boîte un " paquet d'imprimés, il s'arrête en chemin " et arrête en même temps les lettres, qu'une " personne mal intentionnée ou un gamin " malfaisant pourraient retirer du dehors. " Ouf!!! Conclusion : Pour obvier aux inconvénients signalés, avec tant de sollicitude, par l'Union républicaine, l'administration ferait bien sans doute de surmonter l'étroite ouverture de la boîte d'une inscription ainsi conçue : Avis aux personnes pressées. - Poussez fort, S. V. P. L'Union demande qu'un second employé se trouve en permanence au guichet.
1880-12-24
A partir du 23 décembre, le service télégraphique de Fontainebleau est réuni au bureau de poste et installé dans son nouveau local 22, RUE DU CHATEAU. ACTES OFFICIELS.

1880-12-31
POSTES ET TÉLÉGRAPHES A partir du 23 décembre, le service télégraphique de Fontainebleau est réuni au bureau de poste et installé dans son nouveau local 22, RUE DU CHATEAU. ACTES OFFICIELS.

1881-01-14
On remarque en passant à Bois-le-Roi, tout contre la station du chemin de fer, un petit bâtiment sans prétention architecturale, mais qui, dans sa simplicité, n'en est pas moins de bon goût. Cette construction a été édifiée pour recevoir le service des postes et des télégraphes qui s'y trouvent, à tous les points de vue, très commodément installés. Cette petite commune de mille habitants a donné à son chef lieu d'arrondissement un exemple qu'il aurait bien dû suivre.

1881-01-21
La télégraphie. Le budget ordinaire des recettes des télégraphes en France, s'élève à 28 millions, dont près de 24 millions sont encaissés directement par les bureaux télégraphiques de France. Nous constatons avec empressement que, dans le budget des dépenses, il est prévu une somme de 120,000 francs, à titre de gratification, à raison de 10 francs pour chacun des facteurs. Cette gratification est motivée par les travaux extraordinaires occasionnés par les élections des conseils généraux. A quand la gratification aux facteurs de la poste pour travaux extraordinaires du jour de l'an ?

1881-06-17
Montigny-sur-Loing. - Depuis le 13 juin 1881, la gare de Montigny-sur- Loing a été ouverte à la télégraphie privée.

1881-06-24
Télégraphes. Par-décision du 20 juin 1881, .M, le ministre des postes et des télégraphes a autorisé la création d'un bureau télégraphique municipal dans la commune d'Avon.

1881-07-01
Les recettes télégraphiques ont été de 21 millions en 1878, de 23 millions en 1879 et de 26 millions en 1880. L'augmentation ayant été de 1 million sur les quatre premiers mois de 1881 on peut estimer que l'année télégraphique actuelle donnera 29 millions de recette brute.

1881-08-26
Postes et télégraphes. - Le bureau télégraphique d'Avon a été ouvert dimanche dernier au service de la télégraphie privée. Le bureau de poste de Samois sera ouvert dès que la municipalité aura mis à la disposition du titulaire le logement qu'elle s'est engagée à fournir pendant dix-huit ans.

1881-09-23
Moret. - Par décision du ministre des postes et des télégraphes, en date du 15 septembre 1881, a été autorisée la création d'un bureau télégraphique municipal à Moret-sur-Loing.

1881-10-07
Télégraphes. - Des bureaux télégraphiques ont été ouverts à Bois-le-Roi, Bourron et Moret. La station de Montigny-sur-Loing a été ouverte à la télégraphie privée. Seul de tous les chefs-lieux de canton, celui de La Chapelle-la-Reine restait dépourvu d'un bureau télégraphique spécial. Le conseil municipal de La Chapelle-la-Reine avait émis le vœu que la station de sa localité soit chargée d'assurer les transmissions privées dès l'ouverture de la section de voie ferrée de Malesherbes à Bourron. Sur la proposition du préfet, Mr le ministre a fait droit à cette demande, tout en désirant qu'il ne tarde pas à s'imposer les quelques sacrifices que n'hésitent plus à faire les simples communes, en vue d'être directement reliées au réseau de l'Etat.

Provins. - Depuis le 28 septembre le bureau de poste de Provins, fusionné avec le bureau télégraphique, est installé place du Val, près de l'hôtel de ville. Au centre de la cité, sur la grande route de Paris à Bâle, on ne pouvait trouver un meilleur emplacement, dit la Feuille de Provins, pour siège d'une administration aux services de laquelle le public a journellement recours. Comme les Provinois, nous voudrions bien pouvoir dire que notre bureau des postes et télégraphes est situé sur une grande voie, au milieu de la ville, mais hélas! nos édiles ont jugé à propos de le placer loin du centre, dans une rue difficilement accessible.

1881-11-04
M. le ministre des postes et des télégraphes vient d'autoriser la création d'un bureau télégraphique municipal dans la commune de Vaudoy, canton de Rozoy- en-Brie.

1881-11-25
La Croix en Brie. - Par décision du 21 novembre 1881, M. le ministre des postes et des télégraphes a autorisé la création du bureau télégraphique municipal à La Croix en Brie, arrondissement de Provins.

1882-03-24
Par décision du ministre des postes et des télégraphes, en date du 20 mars 1882, a été autorisée la création d'un bureau télégraphique municipal dans la commune de Samois. ACTES OFFICIELS.

1882-06-30
Postes et Télégraphes. - En 1877, le nombre des bureaux de poste était de 4,222; il est fixé, pour 1883, à 6,565. En 1877, le nombre des bureaux télégraphiques était de 4,56! ; il est fixé; pour 1883, à 6,448.
Le réseau télégraphique, qui était de 57,090 kilomètres en 1877, sera de 87,020 kilomètres en 1883.
De 1877 à 1883 la circulation a augmenté pour la poste de 64 1/2 %, et pour les télégraphes de 157 1/2%.
Les dépenses n'ont augmenté pendant cet intervalle que de 36%.
Le bureau de Fontainebleau occupe de beaucoup le premier rang parmi les bureaux de Seine-et-Marne pour les recettes de la télégraphie privée.
Le réseau télégraphique souterrain dont partie passe sur notre territoire, est déjà en exploitation sur 1,131 kilomètres; 2,190 sont actuellement en construction.

1882-9-22
Télégraphie, Les bureaux télégraphiques dont les noms suivent correspondent directement avec celui de Fontainebleau :
Avon. Moret. Bourron. Nemours. Ghâteau landon. Paris. Melun. Samois. Montargis Souppes. Montereau. Thomery.
La correspondance télégraphique est également directe entre Fontainebleau (ville) et Fontainebleau (gare) et les écluses de Samois, Champagne et Saint-Mammès.

1882-12-08
Les Télégraphes souterrains. -
Nous avons rendu compte des travaux exécutés sur notre territoire pour l'établissement de la ligne télégraphique souterraine devant relier Paris à Dijon, Lyon et Marseille. Les travaux se poursuivent activement; le mois dernier la pose se faisait à Avignon, sur la rive droite du Rhône. Bientôt on atteindra Marseille. Hier a eu lieu au ministère des postes et des télégraphes la première mise en service des lignes télégraphiques souterraines reliant Paris à Lille, à Dijon et à Nancy. A la fin de l'année la ligne de Lyon sera inaugurée. Société d'horticulture.
1882-12-22
Postes et Télégraphes. - Jusqu'au 1er mars, les bureaux ne seront plus ouverts au public qu'à partir de huit heures du matin au lieu de sept, jusqu'à neuf heures du soir. Le départ des facteurs ruraux a lieu une heure plus tard qu'en été.

1883-01-05
Télégraphes Par décision du ministre des postes et des télégraphes, en date du 30 décembre dernier, un bureau télégraphique municipal a été créé à La Chapelle-la-Reine.

1883-02-23
L'édition de l' Annuaire du ministère des postes et télégraphes pour 1883, destinée aux commerçants de France et de l'étranger, vient de paraître. Ce fort volume in-8° de 360 pages, contient tous les renseignements officiels sur le service postal et télégraphique, les colis postaux, les caisses d'épargne et d'assurance; la liste des pays désignés au tarif général ; les tarifs pour tous les pays de l'Union postale; la table géographique de tous les bureaux étrangers; le personnel de l'administration centrale et la liste de tous les bureaux de poste et de télégraphe avec les noms des titulaires; le service détaillé des paquebots. A la librairie administrative Paul Dupont, à Paris, 4L rue Jean-Jacques-Rousseau. - Prix 3 fr. 50; port en sus. 4-

1883-03-09
Postes et télégraphes. - Par décision du ministre des postes et des télégraphes en date du 27 février, la création d'une recette simple des postes a été autorisée dans la commune d'Ury, arrondissement de Fontainebleau.

1883-04-06
Postes et télégraphes, en date du 31 mars, a été autorisée la création d'un bureau télégraphique municipal à Vareddes, arrondissement de Meaux.
1883-04-13
Nemours. - Par décision du ministre des postes et des télégraphes, en date du 6 avril 1883, a été autorisée la transformation du bureau mixte secondaire de Nemours, en bureau principal des postes et télégraphes à service de jour complet.
1883-06-22
Le Financier des communes, organe de cet établissement, a publié dans son dernier numéro une étude sur la Société de téléphones, étude très intéressante dont nous conseillons la lecture aux nombreux porteurs de ces titres.
1883-07-06
Par décision du ministre des postes et télégraphes, en date du 2 juillet 1883, a été autorisée la création d'un bureau télégraphique municipal dans la commune de Lieusaint.

1883-10-26
Ministre des postes et des télégraphes, en date du 20 octobre 1883, a été autorisée la création d'un bureau télégraphique municipal dans la commune d'Ury, canton de la Chapelle-la-Reine.

1883-11-02
Comme placement parfaitement sûr, mous conseillons les obligations de chemin de fer et, pour joindre à l'absolue sécurité un revenu assez élevé, nous donnons la préférence aux obligations des lignes algériennes qui rapportent plus que celles des lignes françaises. Nous rappelons à ce propos que la Banque des communes do France vend à ses guichets des obligations nouvelles 4 % de l'Ouest algérien, au pris net de 446 fr. On sait que le remboursement et l'intérêt do ces titres sont garantis par l'Etat. Un coupon do 10 fr. est payable au 1 er janvier prochain. Revenu : 4.(7% net. Les actions 9 % privilégiées des "Téléphones de La Plata" se vendent au même établissement au pair : L. 5, soit 125 fr., titres entièrement libérés au porteur. Ces actions privilégiées touchent 9 % de leur valeur nominale avant toute répartition aux actions ordinaires. Cette entreprise est déjà en plein fonctionnement et peut compter sur un développement considérable. Les valeurs étrangères sont sans grand changement : l'Italien 5 o/ 0 à 90.83 ; l'extérieur espagnol à 57.10; le Turc 5 % à 9.95; l'Egypte unifiée se relève à 352.50; la Banque ottomane demeure à 693. Nous n'avons qu'à répéter nos précédents avis : qu'on observe la plus grande réserve, la baisse n'a pas dit son dernier mot.
1884-02-08
Les tramways et les téléphones.
La ville qui compte, proportionnellement à sa population, le plus grand nombre de tramways et la plus grande extension des téléphones, n'est pas en Europe, ni même dans ie nord de l'Amérique. C'est Buenos- Ayres, la capitale de la république Argentine, dans l'Amérique du Sud. Il y a à Buenos-Ayres 1 abonné au téléphone pour 173 habitants, tandis qu'on ne compte à Paris qu'un abonné pour 865 habitants, à Vienne, 1 abonné pour 1,170 habitants, etc.
1884-05-09
Par décision du ministre des postes et des télégraphes, du 2 mai 1884, des bureaux télégraphiques municipaux ont été créés à Couilly, Ferrières-en-Brie et à Puisieux (Seine-et-Marne).

1884-11-07
Postes et télégraphes. - Par décision ministérielle en date du 28 octobre dernier, un bureau télégraphique est créé dans la commune d'Anaet-sur-AJarne, canton de Claye.
1886-08-20
La spéculation sur les titres de la Société des Téléphones devient chaque jour plus hésitante depuis qu'ou reconnaît l'impossibilité de faire intervenir le ministre des postes dans le sauvetage de la Société par la constitution d'une compagnie fermière. On a remarqué de bonnes demandes en polices spéciales A B de l'Assurance financière. Ce titre est adopté par les capitalistes à la recherche d'un placement temporaire de toute sécurité. Les actions de nos compagnies de chemins de fer ont eu depuis plusieurs jours un marché très animé et leurs cours se sont relevés. Les obligations sont très demandées.
1886-09-03
L'action de la Société générale des téléphones est en pleine déroute. Ainsi que nous l'avions prévu, le conseil des ministres s'est refusé à donner sa sanction aux arrangements préparés. L'affaire sera soumise aux Chambres. C'est la certitude d'un échec.
1887-03-18
Par décision du ministre des postes et télégraphes, a été autorisée la création de bureaux télégraphiques dans les communes suivantes : Courpalay, Echouboulains.

1887-04-15
Par décision du ministre des postes et des télégraphes en date du 9 avril 1887, a été autorisée la création d'un bureau télégraphique dans la commune de Ville-Saint- Jacques, canton de Moret.

1887-06-10
Le téléphone de Paris a Meaux. -
Les ouvriers finissent d'installer, sur les bords du canal de l'Ourcq, des poteaux et un fil télégraphique reliant la Villette, Claye, Trilbardou et Meaux.
Ce fil est destiné à l'établissement d'un téléphone qui permettra de transmettre, sans perdre de temps, des renseignements de toute nature. Ce service téléphonique présentera une particularité assez intéressante et qui va être appliquée pour la première lois. Un même fil servira pour les trois stations.
L'intensité seule du courant fourni par les piles agira pour régler la transmission. Avec le courant le plus faible la communication sera établie avec Claye, avec le courant intermédiaire avec Trilbardou, avec le plus fort la parole arrivera à Meaux.
Nous signalons cette nouvelle application de la découverte d'Edison; grâce à elle, on pourra bientôt converser avec la Villette et de là avec les diverses administrations abonnées au service téléphonique. (Echo de la Brie)
1887-07-15
La situation de la Compagnie des tramways du département du Nord s'est notablement améliorée. Après avoir résumé les autres affaires engagées, le rapport examine les affaires nouvelles auxquelles s'intéresse la société. Elle a pris part notamment à l'adjudication des Téléphones de Madrid ; elle a acheté un nombre considérable d'actions de la Banque de Madrid; elle a pris aussi une importante participation dans l'affaire des chemins de fer de l'Est de l'Espagne; s'est intéressée à l'emprunt Hellénique et à l'émission des obligations des chemins de fer italiens. En résumé, on peut se féliciter des résultats déjà acquis pendant la moitié de l'exercice courant, et qui sont d'un bon augure pour le prochain semestre.
1887-09-09
L'administration des télégraphes va faire procéder à l'établissement de deux lignes électriques de MM. Raynaud-Sauvé, horloger, rue de la Paroisse, n° 13, et Molliex- Gozé, à Fontainebleau. Un tracé de ces lignes indiquant les propriétés privées où doivent être placés des supports, restera pendant trois jours consécutifs, à partir du lundi 12 septembre 1887 pour la première, et du jeudi 15 pour la seconde, déposé au secrétariat de la mairie, où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations.

1887-09-16
L'administration des télégraphes va faire procéder à l'établissement de la ligne électrique de M. Dumaine, à Fontainebleau. Un tracé de cette ligne indiquant les propriétés privées où il doit être placé des supports, restera pendant trois jours consécutifs, à partir du jeudi 15 septembre 1887, déposé au secrétariat de la mairie de Fontainebleau, où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations.

1887-10-28
Télégraphes. - Par arrêté du ministre des finances en date du 21 octobre 1887, un bureau télégraphique municipal a été créé dans la commune de Chartrettes (Seine-et-Marne).
1887-11-04
Le téléphone a Fontainebleau. -
La semaine passée, des ouvriers de l'administration des télégraphes ont commencé à poser des supports-isolateurs sur certaines maisons des rues que doivent suivre les lignes téléphoniques de plusieurs de nos concitoyens.
Depuis quelques jours, ils procèdent à la pose des fils. Nous souhaitons que ces réseaux deviennent assez nombreux pour permettre d'établir dans quelques années un bureau central; alors le téléphone, cet instrument merveilleux, pourra rendre les plus grands services aux abonnés de notre ville qui pourraient, de cette façon, non seulement causer entre eux sur quelque point de la ville que ce soit et sans sortir de leur maison, mais encore avec ceux de la capitale. (Défense.)

1888-07-13
la Société des Téléphones de Madrid a distribué 10 °/o du capital versé. Après avoir passé en revue les autres affaires dans lesquelles le Crédit mobilier est intéressé, telles que la Société générale des Téléphones, la Banque générale de Madrid, la compagnie des chemins de fer du Rhône, les Tramways du département du Nord, etc.; le rapport rend compte des opérations nouvelles afférentes à l'exercice 1887 : émission de 40,000 obligations hypothécaires du chemin de fer de l'Est de l'Espagne, participation à divers syndicats, réalisation avec bénéfice d'un immeuble à la Nouvelle-Orléans....
1888/09/14
Le Maire est invité "
1 à demander à l'État le devis des frais d'établissement d'un téléphone entre Paris et Fontainebleau.
2° A solliciter, par voies d'affiches et des journaux, des demandes d'abonnement;
3° A demander aux villes situées sur le parcours du fil téléphonique si elles veulent contribuer à la dépense par abonnement ou par capital versé. Toutes réserves faites pour la décision à intervenir.

1888-11-23
Nous annoncions dans notre dernier numéro que M. Michel Ephrussi s'était rendu acquéreur du château de Sivry.
Voici quelques détails sur cette propriété qui n'est pas, à proprement parler, un château ayant un style et un passé historiques, mais une grande et confortable installation rurale. La propriété de Sivry et surtout les chasses giboyeuses qui l'environnent, ont été créées par le peintre Henri Place qui eut comme artiste son heure de célébrité; plusieurs de ses tableaux ont figuré avec succès au Salon et ont obtenu des récompenses. Sa toile la plus célèbre est la " Falaise d'Etretat ". Henri Place, artiste, était doublé d'un financier, et c'est dans une période de prospérité qu'il acquit et embellit Sivry. Aux années fortunées succédèrent des jours sombres, et le peintre, prenant courageusement son parti, vendit Sivry et reprit sa palette. C'est M. Blanc, le créateur de Monaco, qui devint l'acquéreur de Sivry vers 1850; il voulait installer là un établissement de jeux semblable à celui qu'il avait dirigé à Hambourg dix ans auparavant. Les jeux n'ayant pas été autorisés, M. Blanc ne conserva pas longtemps sa propriété qui devint celle du vicomte Onésime Aguado. Le bienfaisant et généreux propriétaire dépensa sans compter pour améliorer autant qu'il est possible le domaine de Sivry qui devint une des plus confortables résidences de la contrée. Il fit de ce séjour, très recherché de tous tant par le charme de l'accueil que par l'attrait de distractions de tonies sortes, une des demeures les plus gaies et les plus mondaines des dernières années de l'Empire.
Avec 1870 et les ruines du pays vinrent bientôt les mauvais et tristes jours ; le vicomte Aguado songea à vendre le château dans lequel il avait accumulé tout le confort désirable. comme à Ferrières, chez le baron de Rothschild, Sivry avait son usine à gaz, le télégraphe, puis le téléphone.
Les chasses de Sivry sont réputées avec raison comme une des plus agréables qui se trouvent en France; les tirés abondamment peuplés de faisans de toutes races et de perdreaux faisaient l'admiration des invités. Nous pourrions citer tel fusil qui, chaque jour pendant un mois, a chassé tranquillement devant soi au chien d'arrêt et tué chaque fois une trentaine de pièces. Les chasses de Sivry peuvent rivaliser avec les plus belles qui existent ; d'aucunes peuvent être plus importantes, mais certainement nulle n'est plus agréable ni mieux aménagée. Une des merveilles de Sivry sont encore les jardins d'hiver comprenant d'immenses serres dans lesquelles s'élèvent, dans la saison froide, roses et plantes rares comme à Nice ou à Saint-Raphaël. Il est impossible de laisser le vicomte Aguado quitter Sivry sans constater combien il était aimé dans ce pays où il a dépensé avec largesse, disons le mot, avec prodigalité, une fortune considérable. Jamais cœur plus généreux n'a plus facilement donné à quiconque l'en priait; sa grande bonté lui avait acquis l'affection de tous et son départ sera certainement un jour de deuil pour une population qu'il a comblée. Se fixant à Sivry, M. Ephrussi n'avait plus de raison pour conserver son habitation de l'hôtel Pompadour, à Fontainebleau ; il vient de le vendre au comte de Gramont d'Aster.- Le nouveau propriétaire se rattachait déjà à Fontainebleau par plusieurs liens; possesseur du château du Bréau, à Dammarie- les-Lys, il chasse depuis nombre d'années avec l'équipage de Rallye-Franchard et habite plusieurs mois consécutifs le château de Bourron, chez son beau-père, le comte de Montesquiou-Fezensac. C'est sans doute le désir de se rapprocher de Bourron où l'attirent les liens et les souvenirs les plus chers qui a poussé le comte de Gramont à s'installer à Fontainebleau. L'hôtel Pompadour, demeuré presque en son état primitif, est une des habitations les plus intéressantes delà ville. Construit en 1747 sur l'emplacement de l'hôtel de Vendôme donné par Louis XV à sa favorite, son édification, par lüa soins de l'architecte Gabriel, n'a pas coûté moins de 237,000 livres, plus 75,000 livre? pour acquisition â un terrain attiré:**! , 51. jours, bien entendu, des deniers du nu. En y comprenant la valeur du terrain d c i hôtel de Vendôme, il n'est pas exagéré d'évaluer la dépense totale à plus d'un million et demi, valeur de notre temps. Pendant quinze années les fêtes - auxquelles prenaient part la famille royale et la cour entière - s'y sont succédé, plus éclatantes les unes que les autres. On a conservé notamment la tradition de celle donnée en septembre 1752, qui fut signalée par un épisode pyrotechnique extraordinaire pour l'époque. Un an après la mort de la marquise, en 1765, l'hôtel Pompadour perdit son nom pour prendre celui de l'hôtel du Gouvernement. Il fut alors assigné comme résidence au marquis de Montmorin de Saint-IIérem, gouverneur de Fontainebleau. Son fils, le comte de Montmorin, lui succéda ; devenu maire de Fontainebleau lors de l'établissement de la première municipalité en 1785, il présida à l'hôtel du Gouvernement les séances du conseil municipal jusqu'au jour où le roi Louis XVI prêta à la ville l'ancienne vénerie, alors hôtel du Maine, mairie actuelle. En 1802, l'hôtel du Gouvernement fut donné comme dotation au maréchal Ber- thier, sénateur, chef de la première cohorte de la Légion d'honneur, depuis prince de Wagram. Le baron d'Hanneucourt l'acquit des héritiers du prince de Wagram, et le laissa à sa mort, à son gendre, le marquis de Besplas. En 1844 il fut vendu au marquis de Nicolay qui ne semble pas s'en être plus occupé que de son château de Courances et le vendit quelques années après au comte de Bernis, fondateur des courses de Fontainebleau, avec le vicomte Henri Greffulhe et le baron de la Rochette. A la mort du comte de Bernis, M. de Laurencel en devint propriétaire et y fit de nombreux embellissements. Il mourut avant d'avoir pu achever son œuvre. M. Michel Ephrussi était propriétaire de l'hôtel Pompadour depuis quelques années seulement. ? Le Pavillon de" Forêt" de l'exposition universelle. C'est en pleine forêt de Fontainebleau, au Carrefour de la croix de Toulouse, que se préparent tous les détails du pavillon des forêts qui doit figurer à l'exposition universelle de 1889. Nous avons attendu pour parler de ces curieux apprêts que le travail fût arrivé à un certain degré d'avancement, caries préparatifs et l'installation du chantier entrepris depuis le mois d'octobre ne présentaient aucun intérêt; le carrefour de la croix de Toulouse ressemblait alors simplement à un vaste chantier encombré de charpentes et voilà tout. Le seul travail vraiment intéressant à suivre, la décoration extérieure, sera exécuté sur place, à Fontainebleau ; la charpente et le sciage des grosses pièces se feront, partie ici, partie au champ de Mars, à pied d'œuvre. La décoration sera uniquement en rustique, c'est-à-dire formée de panneaux de bois de toutes essences sous écorces, provenant de notre forêt. On y verra le pin, le bouleau, le charme, le tremble, l'ypréau, le chêne, le peuplier, l'érable, l'épicea, le micoucoulier, etc., etc. Dans ce pavillon, entièrement construit en bois, il ne sera fait emploi de fer que pour les clous nécessaires à l'assemblage des différentes parties. La toiture elle-même sera en bois; des bardeaux découpés remplaceront les tuiles. Le pavillon, non compris les annexes, occupera une superficie de 43 mètres sur 37 ; son élévation sera de 20 mètres; les modèles d'une partie de la façade et d'un portique sont dès à présent élevés au milieu du chantier et permettent de se faire une idée de ce que sera la construction du Tro- cadéro qui a été adjugée pour 110,000 fr. ? Cette construction, dont les plans ont été étudiés par M. Leblanc, architecte, sous la direction de M. de Gayffier, conservateur des forêts à Melun, précédemment chargé de l'organisation de l'exposition forestière en 1867 et 1878, est élevée aux frais de l'Etat. Elle est confiée à un entrepreneur de menuiserie de Paris, M. Lecœur, qui achète à l'administration forestière tous les bois dont il a besoin, soit environ 1.800 mètres cubes. Cette quantité est presque entièrement prise dans la forêt de Fontainebleau ; seuls quelques gros chênes destinés à figurer des colonnes seront tirés de la forêt de Montceau, près Trilport, arrondissement de Meaux. L'exposition des collections forestières, particulièrement intéressante en France, un des rares pays possédant des essences si diverses de bois, sera comme on le voit, fort bien installée dans cette construction qui se présentera sous un aspect particulièrement pittoresque et tout nouveau. Ce ne sera pas, comme dans certaines expositions, un chalet banal en bois ouvré soigneusement découpé, poli et vernissé, j comme on en voit aux différentes expositions, ni le chalet fantaisiste dans lequel ! on peut s'attendre ti voir Lattre fin Nn et distribuer des tartines aux enfants. Tout sera absolument i usliqus au naturel. Par l'assemblage d'arbres non écorces, différents de formes et de couleur, par l'appareillage, le choix des proportions, des formes décoratives et des motifs d'ornementation, l'intelligent et inventif constructeur, M. Souc, espère arriver à un résultat carieux et inédit. La grande galerie du bas, autour de laquelle sera ménagé un promenoir, formée d'arbres et de panneaux très divers " sur peaux ",sera entièrement polychrome grâce aux teintes diverses qui se mettront l'une l'autre en valeur. De loin, les colonnes avec leurs chapiteaux, formées de chênes, de hêtres et d'érables entiers non écorcés, avec leurs fûts et leurs piédestaux de couleurs diverses, joueront le marbre. Les plafonds et les murs du promenoir seront aussi en panneaux rustiques sur lesquels on laissera les champignons propres à chaque essence ; les interstices seront garnis de mousse. Bien plus on mettra en certains endroits, l'un à côté de l'autre - afin de mieux faire ressortir les différences - des morceaux de bois sains et d'autres attaqués par des insectes parasites. C'est, comme on le voit, pousser aux dernières limites la passion du naturel. Commencé depuis le mois d'octobre, le travail sera terminé au mois de mars et transporté, au champ du même nom, par voitures et par chemin de fer. Les panneaux seront expédiés de la gare de Bois-le-Roi, au fur et à mesure de leur achèvement; Des précautions seront prises pour éviter les avaries en cours de transport : on réunira ensemble deux panneaux, face contre face, les séparant par une épaisse matelassure de fougère desséchée, tout comme jadis le raisin de Thomery. A l'arrivée à Paris il ne restera plus qu'à rapprocher les diverses façades et à les assembler. Comme nous le disons, le plus curieux à observer - et dont nos concitoyens auront la primeur - sera le façonnage des différentes parties de décoration qui s'opérera progressivement; il est aujourd'hui à peine commencé. MM. de Gayffier, conservateur, Froideau et Croizette-Desnoyers, inspecteur et inspecteur adjoint des forêts, et Leblanc, architecte, sont allés avant-hier mardi se rendre compte des essais proposés qu'ils ont entièrement approuvés; une photographie des spécimens a même été prise. Nos concitoyens qui seraient tentés de faire la promenade de la croix de Toulouse pour se rendre compte des travaux n'ont pas besoin de se déranger avant la fin du mois. A cette époque seulement on pourra voir les premiers panneaux et juger de l'effet produit. Dans ce chantier seront occupés : 15 fers de scie (scieurs de long), 8 abatteurs,. 4 équarrisseurs, 20 rustiqueurs et 3 douelleurs. (Les douelleurs sont les ouvriers occupés à faire les douelles, c'est-à-dire les planchettes de bois destinées à remplacer les tuiles; leur travail entièrement manuel est des plus curieux et mérite une attention spéciale.) La vie de ces braves gens venus pour la plupart du Morvan et de l'Auvergne, est assez originale : ils quittent le matin leurs logements, arrivent au chantier vers cinq heures et font la soupe qu'ils mangent aussitôt prête, se mettent au travail et mangent de nouveau la soupe à midi. Pour la troisième fois... de la journée, à la nuit après la débauchée, ils prennent encore un repas et regagnent leurs domiciles où ils ne vont, comme on le voit, que pour dormir. Ils sont réunis en grand nombre dans une chambre, autant qu'elle en peut contenir, et économisent ainsi les frais de couchage. Tous sont logés dans les villages environnants, à Bois-le-Roi, Samois et Avon où ils séjourneront jusqu'au mois de mars. Souhaitons à ces braves gens qu'ils n'aient pas à supporter cet hiver les froids et les neiges de l'aimée dernière. Tout nous fait présager que l'exposition forestière de 1889, habilement organisée par M. de Gayffier, obtiendra un grand succès. Elle aura d'ailleurs un résultat doublement heureux, celui de mettre en relief la science et le travail du corps d'élite des agents forestiers et aussi les beaux spécimens d'arbres de la forêt de Fontainebleau. + Chemins ruraux. En vertu d'uu arrêté pris le 24 septembre 1888 par la commission départementale ont été reconnus chemins publics de la commune de Fontainebleau ci-après désignés. - Les mots entre parenthèses indiquent la dénomination assignée à chaque chemin : N° 1. - Du boulevard Magenta à la rue de l'Arbre-Sec. (Chemin de l'Obélisque}. N° 2. - De la rue de l'Arbre-Sec à la rue Saint-Merry. (Chemin de Ronde). N° 3. - De la rue Royale au boulevard de Paris. (Chemin du Grand Parquet). N ' 4. - Du boulevard de Paris à la rue I de France. (Chemin du Champ de foire). N° 5. - De la rue de France à la rue de ... . .. .nen H ,i N" 6.-Prolongement de la ïue de la Paroisse jusqu'à la grille principale du cimetière. (Chemin du Cimetière). N° 7. - Prolongement de la rue de F Arbre-Sec jusqu'au boulevard Circulaire. N° 8. - Prolongement de la rue Saint- Honoré jusqu'au boulevard. N° 9. - Prolongement de la rue Guérin jusqu'au boulevard. N° 10. - Entre le boulevard Circulaire, à l'extrémité de la rue des Bois et la 2 e grille du cimetière. (Chemin du Cimetière nord).
1888-07-12
Communication au sujet du téléphone. Traitement de l'adjointe aux cours de jeunes filles.

1889-02-15
Télégraphie. - Par décision ministérielle, la création d'un bureau télégraphique a été autorisée dans la commune de Boissettes.

1889-05-03
Par décision eu date du 29 avril 1889, a été autorisée la création d'un bureau télégraphique dans la commune de Villecerf, arrondissement de Fontainebleau.

1889-06-07
Les communes de Ville- cerf, canton de Moret, et Ville-Saint-Jacques, canton de Montereau, vont être prochainement reliées par une ligne télégraphique.
C'est en 1889 que se déroule le processus de nationalisation du Téléphone français et son assimilation au sein de l'Administration des P & T ;

ARIIÊTÉ fixant l étendue du réseau téléphonique annexe de Fontainebleau.
LE MINISTRE DU COMMERCE, DE L'INDUSTRIE ET DES COLONIES,
Sur la proposition du Directeur général des postes et des télégraphes ;
Vu la loi du 16 juillet 1889;
Vu les décrets du 18 janvier, 29 mars-3i mai et 7 novembre 1890;
Vu l'arrêté ministériel du 27 mai 1891;
ARRÊTE :
L'étendue du réseau téléphonique de Fontainebleau précédemment limitée au périmètre de la commune, siège du réseau, comprendra, en outre, la commune d'Avon.
Fait à Paris, le 29 septembre 1891
En 1890 débute l'ouverture au téléphone manuel de la banlieue parisienne. 48 réseaux annexes de Paris seront créés jusqu'en 1893 dont Fontainebleau le 21 octobre 1891 -


1889-12-06
Postes et télégraphes -
Une innovation des plus importantes et qui est appelée à rendre de grands services aux populations des communes rurales non pourvues d'un bureau télégraphique, va être prochainement introduite dans le service des postes et des télégraphes. Il s'agit de la création de lignes téléphoniques municipales destinées à relier les- dites communes rurales avec le poste télégraphique le plus voisin, dans le but de faciliter rapidement la transmission et la réception des télégrammes de ou pour ces communes. La part contributive aux frais du premier établissement que les municipalités auront alors à supporter en cas d'adhésions est fixée à 100 francs par kilomètre de ligne neuve à construire ou à 50 francs par kilomètre de fil à établir sur appui déjà existant et à 300 francs pour fourniture d'appareils et installation du poste téléphonique.
Télégrammes téléphoniques.
L'une des applications les plus utiles du téléphone consiste dans la transmission téléphonique à un bureau télégraphique du texte d'un télégramme destiné à être expédié par ce bureau. . . , , Jusqu'à ce jour, cette transmission s est effectuée gratuitement sur les réseaux de l'Etat; mais la Société générale des téléphones ne l'avait autorisée sur ses réseaux que moyennant une prime d'abonnement de 50 francs.
Aujourd'hui que l'Etat exploite directement Ions les réseaux urbains, il n'est pas possible de laisser substituer cette dualité de régimes et il semble qu'il n'y ait d'autre alternative que de faire profiler de la gratuité les anciens abonnés de la société, ou bien de soumettre à la prime d'abonnement tous les abonnés de l'Etat.
M. Tirard, président du conseil, propose d'adopter en principe la première solution, mais en la tempérant par une exception. Elle porte sur les villes où existe un réseau souterrain. Elle a pour but de prévenir l'encombrement dans des milieux où l'espace réservé aux fils est limité par la canalisation dont ils doivent suivre le tracé.
Grâce à cette précaution, on estime qu'il est possible d'étendre la transmission gratuite des télégrammes par le téléphone. Mais si cette faculté peut rendre d'utiles services dans les centres qui possèdent un bureau télégraphique, elle devient d'une importance capitule pour les communes qui en sont dépourvues.
Le projet de décret qu'on lira plus loin a précisément pour principal objet de mettre à leur disposition ce nouveau procédé de communication en faisant des principes de la législation en vigueur une application nouvelle.
Dès 1864, l'administration des télégraphes, justement préoccupée de mettre le réseau télégraphique à la portée des agglomérations rurales, tout en restreignant autant que possible les frais de gestion, a créé une catégorie particulière de bureaux télégraphiques sous le nom de bureaux municipaux.
La Ligne qui reliait la commune au réseau général devait être établie aux frais communs de l'Etat et de la municipalité, le bureau installé dans un local appartenant à la commune ou loué par elle, et géré par une personne de son choix.
Ce système, qui a fait l'objet d'une réglementation particulière, a été reçu avec faveur et définitivement consacré par un décret en date du 11 février 1882, qui a fixé la part contributive des communes dans les frais d'établissement à 100 francs par kilomètre de ligne neuve à construire et à 50 francs par kilomètre de fil à établir sur appuis déjà existants.
Depuis cette époque, le nombre des bureaux municipaux n'a cessé de progresser. Il était en 1883 de 3,608; il est aujourd'hui de 4,971. Sur 2,871 chefs-lieux de canton, 2,842 possèdent un bureau télégraphique; il n'y eu a que 29 qui en soient dépourvus.
M. le ministre propose de créer des lignes téléphoniques municipales et de leur étendre les dispositions du décret précité. Cette innovation permettra aux municipalités de faire une économie sur les frais d'installation du bureau, car le prix de revient du poste téléphonique est moins élevé que celui du poste télégraphique.
De plus, au lieu de rechercher pour gérer le poste un agent connaissant le manipulation de l'appareil télégraphique, il leur suffira de préposer à la transmission des télégrammes, en l'absence d'un receveur des postes, soit le receveur buraliste ou le secrétaire de la mairie, soit tout autre personne présentant des garanties d'honorabilité.
Lorsque plusieurs lignes téléphoniques municipales seront reliées à un même bureau télégraphique, ce bureau deviendra, par la force môme des choses, un centre au moyen duquel pourront se mettre en rapport diverses localités privées jusque là de moyens de communications rapides, et dans chaque commune le poste téléphonique lui-même pourra devenir un point d'attache pour les lignes téléphoniques d'intérêt privé qui rayonneront autour de lui. Il est donc permis d'entrevoir le jour où toute personne éloignée d'une agglomération rurale, chef d'industrie, agriculteur, propriétaire, pourra posséder à peu de frais, dans l'intérieur même de son habitation, un appareil qui le mettra en rapport avec le réseau téléphonique local et, au moyen de ce réseau, avec le réseau télégraphique général.
Sans doute ces diverses applications de la téléphonie ne peuvent être Immédiates, mais elles paraissent devoir être, dans un avenir peu éloigné, la conséquence nécessaire de la mesure que le ministre soumet à l'approbation du président de la République.
Mais pour que ces résultats puissent se produire plus facilement, il importe que le réseau télégraphique cantonal soit complètement achevé. C'est pourquoi le ministre propose de ne pas accorder le bénéfice des nouvelles dispositions aux vingt-neuf chefs-lieux de canton qui jusqu'ici n'ont pas cru devoir user des facilités qui leur étaient offertes pour s'assurer la possession d'un bureau télégraphique.
Que les télégrammes soient téléphonés par une ligne municipale, il importe qu'ils ne soient pas d'une longueur excessive, car l'agent télégraphiste ou téléphoniste est sollicité par des appels nombreux et répétés, et la bonne marche du service exige que son temps ne soit pas absorbé par la transcription de dépêches contenant un nombre de mots-très supérieur à a moyenne des correspondances télégraphiques.
C'est pour ce motif que le texte du télégramme téléphoné est limité a cinquante mots par le décret ci-joint que M. Tirard a soumis à la signature du président de la République :
Article premier. - Les abonnés aux réseaux téléphoniques urbains peuvent expédier et recevoir des télégrammes par la ligne qui les rattache à ces réseaux. La transmission de ces télégrammes est effectuée gratuitement, sauf l'exception visée ci-après; mais elle est subordonnée au dépôt préalable d'une provision destinée à garantir le remboursement de la taxe télégraphique. Dans les villes comportant un réseau souterrain, l'abonné qui se propose d'user de la disposition qui précède est tenu de verser annuellement et d'avance une redevance de 50 francs.
Art. 2. - Les localités autres que les chefs- lieux de canton peuvent être reliées à un bureau télégraphique au moyen d'un fil téléphonique. Ce fil et le bureau téléphonique qui le dessert sont établis avec la participation des communes intéressées. La part contributive de ces communes aux frais de premier établissement est fixée à 100 francs par kilomètre de ligne neuve à construire ou à 50 francs par kilomètre de fil à établir sur appuis déjà existants et à 300 francs pour fournitures d'appareils et installation du poste téléphonique.
Art. 3. - Dans les localités possédant une recette des postes, le service téléphonique est confié au receveur. Dans toutes les autres, le gérant du bureau téléphonique et son suppléant sont désignés par le maire après avoir été agréés par le directeur départemental. Ils devront être remplacés sur la demande de l'administration. Ils bénéficient, sur la transmission des télégrammes, des mêmes remises que les gérants des bureaux télégraphiques municipaux. Ils prêtent le même serment professionnel.
Art. 4. - Toute personne peut expédier et recevoir des télégrammes par une ligne téléphonique municipale. La transmission de ces télégrammes est effectuée gratuitement, mais elle est subordonnée au payement de la taxe télégraphique. Le payement de cette taxe est effectué entre les mains du gérant du bureau téléphonique. Si ce gérant n'est pas en même temps receveur des postes, ses recettes et ses dépenses sont comprises dans la comptabilisé du bureau télégraphique avec lequel il communique.
Art. 5. - Tout télégramme destiné à être distribué par un bureau téléphonique municipal est soumis à des frais d'exprès à moins que la municipalité n'ait pris ses dispositions pour que cette distribution puisse s'effectuer gratuitement.
Art. 6. - Un télégramme ne peut être téléphoné, soit par une ligne urbaine, soit par une ligne municipale, que s'il est écrit eu français, en langue claire et si son texte n'excède pas cinquante mots.


1889-12-27
M. Weber dépose et donne lecture d'une nouvelle proposition relative à rétablissement d'un téléphone entre Fontainebleau et Paris.
Le conseil approuve les conclusions de la proposition et délègue M. Weber pour faire des démarches auprès de la direction générale des postes et télégraphes.

1890-01-31
Postes et télégraphes. - Par décision du conseiller d'Etat, directeur des postes et des télégraphes, en date du 25 janvier 1890, a été autorisée la création d'un bureau auxiliaire de poste dans la commune de Bourron.

1890-06-27
Nous avons parlé de l'émission des 11000 actions nouvelles de la Société française des télégraphes sous-marins. Emises au pair de 500 fr. et rapportant un intérêt de 5 % garanti par la Société générale des téléphones, rappelons que c'est jeudi 26 courant qu'elle se fait aux guichets de la Société générale, du Comptoir national d'Escompte, de la Banque d'Escompte, de la Banque internationale et du Crédit mobilier.

1890-11-07
Ligne téléphonique. Le maire de la ville de Fontainebleau a l'honneur d'informer les habitants qu'en raison d'un projet d'établissement d'une ligne téléphonique directe entre Fontainebleau et Paris, il y a intérêt à connaître, dans le plus bref délai possible, combien d'abonnés il y a lieu de compter.
Les personnes qui seraient disposées à prendre un abonnement soit pour un an, soit pour six mois, sont priées de se faire inscrire, sous huitaine, au secrétariat de la mairie.
Cette inscription n'aura pas d'autre conséquence que de renseigner l'administration sur l'utilité de la ligne téléphonique. Fontainebleau, le 4 novembre 1890. Le maire, Regnart.

Le budget des postes. Nous avons souvent demandé que les bénéfices considérables réalisés par l'administration des postes, fussent consacrés au perfectionnement des services postaux et à l'amélioration du sort des employés qui y sont attachés. Ces bénéfices ne se montent pas à moins de cinquante millions, dit le Briard : il nous parait absolument abusif que le Trésor en tienne état pour ses recettes. Uniquement constituées en vue d'un service national, les postes ne sauraient devenir une source de revenus pour l'État sans porter atteinte à l'activité commerciale et industrielle du pays. Que d'améliorations depuis longtemps réclamées et par nos commerçants et par nos cultivateurs, et par tous ceux qui, à un titre quelconque, sont intéressés à la célérité et à l'exactitude dos expéditions postales; que d'utiles réformes ne pourrait-on pas réaliser avec les cinquante millions qui forment le produit annuel de cette administration ! Et ne serait-il pas juste que les employés qui, par leur zèle infatigable, par leur intelligent dévouement, atténuent les insuffisances de l'organisation actuelle, eussent leur part de ces cinquante millions dus, en une certaine mesure, à leur activité ? A un autre point de vue, ne serait-ce pas donner de nouvelles facilités à la prospérité nationale que de profiter d'un gain aussi considérable pour abaisser le taux des lettres, et multiplier ainsi les communications entre les citoyens ?
Et si, sur ces cinquante millions de bénéfices, la direction des postes prélevait une petite somme pour le bureau de poste et de télégraphe de Fontainebleau, elle ferait œuvre de sage administration. Du jour où ce bureau a été transféré rue du Château, l'Abeille a dit sur tous les tons qu'il était placé à plusieurs points de vue dans de très mauvaises conditions. Presque caché dans une rue peu facile à découvrir pour les étrangers nombreux à une certaine époque, ce bureau est beaucoup trop petit pour le service, les employés à l'étroit y sont gênés, le public, à l'heure des vaguemestres, ne trouve pas toujours place dans la salle d'attente qui est aussi celle où on écrit les dépêches; force lui est donc de stationner dans la rue... ou de s'en aller. Et si jamais on essaye d'y ajouter une cabine téléphonique, la situation sera impossible pour le public et les employés. Au moment où l'Abeille a crié gare, il était facile de porter remède au mal ; on ne l'a pas voulu. Aujourd'hui l'expérience est faite et il est impossible de nier le bien fondé de nos observations antérieures. Comme il n'est jamais trop tard pour bien faire, nous voulons espérer qu'une toute petite parcelle des 50 millions de bénéfices sera employée à déplacer le bureau de Fontainebleau et à l'installer commodément - comme il est indispensable.

1890-11-21
Lundi on a discuté à la Chambre le budget des postes et reconnu, comme nous l'avions dit, qu'il se soldait par 55 millions de bénéfices. Plusieurs députés ont demandé qu'une partie de cette somme soit affectée à l'amélioration du sort des employées et du service. Rappelons que, parmi les améliorations urgentes, se trouve le changement de local du bureau de poste et de télégraphe de Fontainebleau.
Nous en avons déjà fait ressortir tous les inconvénients ; inutile d'insister. Les personnes ayant en vue une maison bien située et assez vaste feront bien d'adresser leurs propositions à l'administration des postes qui ne saurait rester indifférente.
De plus celles qui sont intéressées à l'établissement à bref délai de la ligne téléphonique devront également user de leur influence, car il est impossible, dans l'état actuel, d'établir le service téléphonique à côté des postes et télégraphes.
Il n'y aurait place ni pour la cabine, ni pour le ou les employés chargés du soin de donner à la communication.
Le téléphone est en ce moment à l'ordre du jour.
Nos voisins de Melun font aussi des démarches pour l'obtenir. Alais avant de prendre des engagements, les futurs abonnés demandent à connaître les prix qui nous paraissent assez élevés; mille francs environ, par an, pour communiquer directement de son domicile avec Paris ou cinquante centimes par cinq minutes de conversation.
Le prix d'établissement de la ligne de Fontainebleau à Paris coûtera environ 1,000 fr. par kilomètre, soit 60,000 fr.
Nous avons aperçu lundi a Fontainebleau le directeur des postes de Seine-et- Marne; sa présence ne devait pas être étrangère à l'établissement de la ligne téléphonique et aussi au changement de local du bureau de poste dont nous avons parlé il y a quinze jours.

1891-01-23
Téléphone.- Le maire communique au conseil, avec les renseignements à l'appui fournis par le Directeur général des postes et télégraphes, un projet de convention pour l'établissement d'un réseau téléphonique à l'usage des habitants de Fontainebleau, ainsi que d'une ligne téléphonique interurbaine destinée à relier la ville avec Paris.
Le conseil accepte l'établissement d'une ligne téléphonique directe entre Paris et Fontainebleau et approuve la convention ; Autorise des capitalistes de bonne volonté à faire le versement à l'Etat des 55,000 francs demandés ;
Décide que la ville tiendra compte à ces capitalistes d'un intérêt de 3 1/2 % de la somme versée par eux à l'Etat, à compter du jour de ce versement et ce semestriellement jusqu'à remboursement complet et en tenant compte des remboursements partiels effectués sur les recettes du réseau.

1891-02-20
L'établissement d'une ligne téléphonique entre Paris et Fontainebleau a été voté par le conseil municipal dans sa séance du 14 janvier.
Il ne reste plus qu'à verser les fonds pour la construction (55,000 fr.), qui doivent être fournis par des capitalistes de bonne volonté.
Si réellement on tient à avoir le téléphone il serait bon de se hâter d'accomplir toutes les formalités pour qu'il puisse fonctionner pendant la belle saison.
S'il est installé au mois d'octobre il n'aura plus sa raison d'être pour cette année; or, on sait que l'administration se réserve un délai de 4 mois pour établir sa ligne à partir du versement des fonds, ce qui nous mène au mois de juin. Cette ligne suivant un tracé spécial par Melun et n'étant pas posée sur les poteaux télégraphiques déjà encombrés par un grand nombre de fils, l'étude du tracé, puis la construction, seront forcément assez longs. Quant à l'installation de la cabine pourra- t-elle se faire dans le local si exigu du bureau de poste actuel ?
Voilà ce que nous ne savons. En tout cas le service y sera à l'étroit et difficile, assurément.
Le prix d'abonnement annuel au téléphone sera de 1200 fr. pour Paris et de 200 fr. pour Fontainebleau.
La construction coûte 40,000 fr. pour le réseau interurbain et 15,000 fr. pour le réseau urbain.

1891-02-27
Dans notre dernier numéro nous parlions du téléphone et engagions l'administration à liquider la question, qu'elle veuille ou non le faire établir.
Nous apprenons que l'affaire viendra à la séance du conseil municipal de demain vendredi. Complétons nos renseignements de la semaine dernière.
Le prix de l'abonnement annuel sera de 1,050 fr. pour correspondre de chez soi à Paris; de 200 fr. pour parler de Fontainebleau à Fontainebleau; et de 50 centimes par 5 minutes de conversation pour Fontainebleau ou pour Paris. En outre il y aura des abonnements, dits de saison, à moitié prix de la redevance annuelle.
Enfin les travaux, si le téléphone se fait, devront être commencés promptement, car plusieurs villes des environs de Paris sont également en instance pour l'établissement d'un réseau téléphonique; citons : Pontoise, Corbeil et Maisons-Laffitte.
En outre, la question paraît sommeiller à Melun, mais aussitôt les poteaux placés pour la ligne de Fontainebleau , il est probable que le fil meluno-préfectoral ne tardera pas à y être adapté.
L'installation d'un réseau spécial, de Paris à Fontainebleau coûte 40,000 fr., mais, si sur les poteaux existants on place les fils de une, deux, trois ou plusieurs autres villes, il nous semble que les dépenses de premier établissement étant déjà faites et payées, il devrait en être tenu compte dans la suite.
Une diminution devrait être accordée à la ville pour laquelle on a tout d'abord créé la ligne mais dont plusieurs autres villes viennent à profiter plus tard. Ce cas a-t-il été prévu ?
Il ne serait pas juste en effet que l'Etat ou certaines villes profitassent des dépenses faites par une ville plus désireuse que les autres de profiter immédiatement des progrès.

1891-03-06
La question du téléphone est venue vendredi à la séance du Conseil municipal, mais n'a pas reçu encore de solution.
Les capitalistes décidés à prêter les 55,000 francs, nécessaires à la construction demandent 4 % d'intérêt au lieu de 3 1/2 qui leur sont offerts.
La question a été renvoyée à la commission qui statuera à bref délai, et elle aura raison, car il paraît que même, quand les fonds sont versés, les travaux ne sont pas entrepris de suite.
Voici ce que nous lisons dans l'Abeille, de Corbeil : " La ville de Corbeil a opéré le versement exigé par le contrat entre elle et l'État, serait-il indiscret de demander à M. le Directeur des postes et télégraphes de Seine-et- Oise, si la seconde partie contractante s'occupe sérieusement d'exécuter les articles qui lui incombent. " Les industriels et les négociants attendent avec impatience la construction du réseau téléphonique, et ils ne seraient pas fâchés qu'elle eut lieu le plus tôt possible. ? " Nous espérons que M. le Directeur s'empressera de donner satisfaction à ces contribuables. "
Nous ne disons pas que la construction du téléphone s'impose à Fontainebleau; c'est l'affaire de la municipalité de peser le pour et le contre.
Mais nous le répétons, si on se décide à faire cette année cette grosse dépense, il faut au moins que les habitants et les étrangers en profitent pendant la belle saison.
Or, l'administration des postes et télégraphes demande un délai de 4 mois, ce qui nous conduit en juin.

1891-03-27
Allô, allô. - La question du téléphone à Fontainebleau est-elle tranchée; l'établira-t-on, l'établira-t-on pas?
Voilà ce que l'on nous demande, mais pas par le téléphone. Et nous ne pouvons donner aucune réponse.
L'établissement de la ligne est voté en principe depuis le 14 janvier, mais c'est tout. Si on se ravise et qu'on ne veuille plus le faire; rien de mieux, nous n'y croyons pas grand inconvénient, mais qu'on le dise. Si au contraire on veut pousser les choses plus avant et en doter notre ville en 1891, il est temps - s'il n'est pas trop tard - de s'en occuper. Voilà tout ce que nous pouvons dire. Allô, allô R. S.
1891-04-17
(Par téléphone.... imaginaire) Mercredi 15 avril, 11 h. soir. - Allô, allô. Dormez-vous, mon cher directeur ? - Allô, allô. Pas encore. - Bien. Voulez-vous des nouvelles du téléphone ? Il est mort.
Après un rapport très étudié du commandant Apffel, le conseil municipal vient de décider que la question serait ajournée à une date indéterminée, sauf à la reprendre plus tard quand on fera des offres acceptables. -
C'est parfait. Le conseil avait voté le 14 janvier l'établissement d'une ligne téléphonique de Paris à Fontainebleau et autorisé le versement des 55,000 fr. nécessaires.
Depuis il n'avait plus été question de rien et nous avions demandé une solution. Aujourd'hui nous la connaissons; c'est parfait. Voilà les intéressés prévenus. - Allô, allô. Merci et bonsoir.
Si notre communication n'avait pas été subitement interrompue nous aurions pu entendre aussi les échos d'une forte dispute entre deux de nos conseillers, à la sortie de la séance..., mais notre communication téléphonique a été interrompue.

1891-04-24
" Le conseil municipal de Fontainebleau, " Considérant qu'une ligne téléphonique urbaine et interurbaine entre Paris et Fontainebleau, sans présenter le caractère d'utilité publique, rendrait service à quelques habitants de la ville et à un grand nombre d'étrangers qui viennent y résider pendant la belle saison ; "
Considérant que la situation financière de la ville ne lui permet pas de consacrer la somme de 55,000 francs à cette création, mais que le conseil est tout disposé à emprunter cette somme à un taux raisonnable et à grever le budget municipal de l'annuité nécessaire à cet effet; "
Considérant enfin qu'au dernier moment les bailleurs de fonds qui s'étaient offerts pour prêter cette somme paraissent avoir renoncé à leur première intention ; " Décide que la ligne téléphonique projetée ne sera pas établie pour le moment aux frais de la ville, sauf à reprendre l'étude de ce projet lorsque des offres acceptables auront été faites à l'administration municipale. "
Le conseil approuve le rapport et le projet de délibération qui le termine.

1891-05-01
Société Française des Télégraphes Sous-marins, anonyme, au capital de 11 millions entièrement versés. - Siège social : 32, rue Caumartin. - Concessionnaire de 6,754 kilomètres de câbles sous-marins. - 14,200 Obligations de 500 fr., 5 %, rapportant 25 fr. par an (mai - nov.), et remboursables à 500 fr. en 30 ans, par tirages semestriels, à partir du I or mai 1892. On souscrit : samedi 9 mai. et dès à présent, par correspondance : Crédit Industriel, Société Générale, Banque d'Escompte, Banque internationale de Paris, Crédit Mobilier. - L'emprunt est destiné à terminer, dès cette année, les dernières sections du réseau, par les soins de la Société Générale des Téléphones, qui en a pris à forfait la construction et la pose. Les produits nets sont évalués à 1,920,000 fr., comprenant une somme de 355,000 fr. de garanties et subventions qui couvre, à elle seule, le service de l'intérêt des 14,200 Obligations. - Prix d'émission : 487 fr. 50. 50 fr. en souscrivant, 150 fr. à la répartition, 150 fr. le 15 juin, 137 fr. 50 le 15 juillet 1891. - Faculté d'anticiper les versements au taux de 5 °/ 0 l'an. - En se libérant à la répartition, on ne paie que 486 fr. 35 : le placement res^oit ainsi à 5.12 o/o. sans la prime d'amortissement. La cote officielle sera demandée.

1891-05-08
Rappelons que samedi prochain, 9 mai, aura lieu l'émission des 14,200 obligations de 500 fr. 5 % de la Société Française des Télégraphes sous-marins. On peut souscrire, dès maintenant, par correspondance, aux guichets de la Banque d'Escompte, de la Société générale et du Crédit Mobilier. Le réseau de la Société Française des Télégraphes sous-marins est de 6,754 kilomètres de câbles sous-marins. Jusqu'à l'achèvement de ce réseau, que la Société Générale des Téléphones a entrepris à forfait, ladite société paie aux actions des Télégraphes sous-marins un intérêt de 5 o/o. En présence de la campagne de baisse organisée contre la Société des Etablissements Decau- ville, il n'est pas inutile de rappeler que la marche des usines est parfaitement normale, ainsi qu'il est facile de s'en assurer en allant visiter les ateliers de Petit-Bourg. De plus, la société a, en dehors de son fonds de roulement et de ses approvisionnements, plus de trois millions et demi déposés à la Banque de France, tant en espèces qu'en titres garantis par l'Etat français.

1891-05-15
Conformément aux conclusions d'un rapport de M. Weber, au nom de la commission du budget, le conseil adopte la création d'une ligne téléphonique urbaine à Fontainebleau, et suburbaine de Paris à Fontainebleau, pour laquelle M. Ouvré, député, a proposé d'avancer à l'Etat une somme de 42,000 fr., décide qu'un intérêt de 3 1/2 % sera servi par la ville à M. Ouvré sur ses avances, jusqu'à complet remboursement, et vote en provision un crédit de 733 fr. au budget de l'exercice courant pour faire face à la D 6 échéance.
Le conseil émet le vœu que les travaux soient commencés et achevés le plus tôt possible. M. Weber, comme auteur de la proposition de création d'une ligne téléphonique, félicite le conseil d'avoir mené ainsi le projet à bonne fin. Au nom de la commission du contentieux,
Allô, allô. Cette fois, c est sérieux. Fontainebleau va avoir le téléphone. Dans sa séance du 14 janvier, le conseil avait voté la dépense; le 45 avril il avait envoyé cette question à une date indéterminée. Le 9 mai, de nouveau, il a accepté les propositions de M. Ouvré, offrant de prêter, à 3 1/2 % les 42,000 francs nécessaires à la construction du réseau, qui seront ajoutés aux 8,000 francs, prêtés sans intérêt, par la Chambre de commerce de Paris.
La dépense totale du réseau urbain et interurbain de Paris à Fontainebleau s'élève donc à 50,000 francs. Les prix annuels d'abonnement seront de 1,050 francs pour Paris et de 150 francs pour Fontainebleau. Des abonnements de saison (six mois) seront consentis moyennant une réduction de moitié. Enfin il y aura un troisième abonnement annuel de 75 francs permettant de communiquer avec tous les réseaux voisins, Paris compris, en payant les conversations au tarif ordinaire 0 fr. 50 par 100 km. (ou fraction de 100 km. par unité de cinq minutes), mais sans correspondance avec les abonnés du réseau urbain de Fontainebleau.
Si nos prévisions se réalisent, le téléphone pourra être livré au public au commencement de septembre. Pour compléter utilement cette mesure, il est indispensable de déplacer le bureau de poste, de télégraphe et de téléphone, absolument à l'étroit dans le petit local de la rue du Château.
La nouvelle installation, faite pour longtemps, doit être largement prévue pour un service dont l'importance augmente chaque jour. Les employés ont besoin d'être à leur aise... et le public aussi; il lui faut plusieurs guichets et une salle d'attente. A certaines heures, il est forcé de stationner dans la rue et de faire presque le coup de poing pour arriver à ses fins.
L'administration réalise des bénéfices superbes ; qu'elle en alloue une très minime fraction -à laquelle Fontainebleau contribue pour une bonne part - à organiser le service de façon satisfaisante.
En outre, le nouveau bureau devra être installé en un point central répondant à tous les besoins de la population, sur une place ou dans une large rue, sis de façon à être facilement accessible aux étrangers. En l'état actuel un guide est presque nécessaire pour le découvrir; le bureau de poste n'a pas besoin d'être caché, c'est cependant le principal mérite de celui de la rue du Château avec son exiguïté.
Quand l'Abeille aura reçu, non sans peine, satisfaction, les habitants pourront dire qu'ils lui doivent une excellente amélioration qui ne sera pas la dernière, nous osons l'espérer.

1891-05-29
Téléphone. - Avertissement d'enquête. L'administration des télégraphes va faire procéder à l'établissement de la ligne téléphonique de Paris à Fontainebleau. Un tracé de celte ligne indiquant les propriétés privées où il doit être placé des supports restera pendant trois jours consécutifs, à partir du 31 mai 1891, déposé à la mairie de Fontainebleau où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations.

1891-06-05
Téléphone. - Avertissement d'enquête. L'administration des télégraphes va faire procéder à l'établissement de la ligne téléphonique de Paris à Fontainebleau. Un tracé de celte ligne indiquant les propriétés privées où il doit être placé des supports restera pendant trois jours consécutifs, à partir du 31 mai 1891, déposé à la mairie de Fontainebleau où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations.

1891-06-26
Un arrêté du préfet indique le tracé de la ligne téléphonique de Paris à Fontainebleau.
A sa sortie de Melun elle suivra le côté droit de la grande route de Melun à Fontainebleau (n° 5 bis), puis le boulevard de Melun, la rue Grande à gauche, coupera diagonalement la place de l'Etape-aux-Vins et suivra le côté gauche de la rue du Château jusqu'au bureau de poste. Aussi bien que nous, notre municipalité reconnaît l'impossibilité absolue d'installer le téléphone au bureau de poste actuel dont nous avons maintes fois énuméré tous les inconvénients.
Nous ne doutons pas qu'elle ne fasse activement et immédiatement toutes les démarches nécessaires pour empêcher le fil d'être amené rue du Château, mais bien dans un local nouveau. Il n'est pas trop tard mais il est grand temps d'agir avec vigueur.

Le téléphone. - La plupart des villes des environs suivent l'exemple de Fontainebleau et cherchent à établir le téléphone. Melun, la plus proche s'en préoccupe, mais la solution n'est pas encore trouvée. A Meaux, la convention est approuvée; la somme à remettre à l'Etat a été versée samedi à la caisse du receveur des postes. Ce résultat est à porter, pour la meilleure partie, à l'actif du syndicat du commerce et de l'industrie. Etampes va recevoir également une solution prochaine. L'Etat réclame à cette ville 23 à 24,000 francs. M. Dufaure, député, avance 20,000 francs, au taux le plus modéré, 2 %; le surplus est assuré par deux autres habitants. '

1891-07-03
Dans notre dernier numéro nous avions annoncé, d'après l'abbé Fortin, une tempête pour jeudi. Si, dans notre contrée, le temps s'est borné à être orageux, nous devons constater que les prévisions du curé de Châlette étaient absolument exactes. De violents orages ont en effet éclaté au jour dit à Caliors, Périgueux, Haze- brouck, Romorantiu, Belfort, Bourges, etc., etc. Les orages, on le voit, se sont généralisés, car ces pays ne se touchent guère. Plusieurs personnes et des animaux ont même été tués par la foudre. Les lignes téléphoniques ont été coupées
Toujours les demi-mesures et les tâtonnements.
Nos confrères et nous avons été unanimes à demander le déplacement du bureau de poste et de télégraphe de Fontainebleau dont nous avons énuméré tous les inconvénients sans pouvoir trouver à son actif un seul avantage à signaler.
Personne ne paraît s'être occupé de pousser un peu à la roue pour obtenir de l'administration supérieure un déplacement désirable à tous égards. L'occasion était cependant bien choisie par suite de l'adjonction du téléphone - dont on trouvera plus loin les tarifs d'abonnement et dont le service doit fonctionnera Fontainebleau dès le l or août prochain.
On a reconnu néanmoins l'impossibilité absolue, comme nous l'avions dit maintes fois, de faire fonctionner tous ces services dans les locaux actuels.
Au lieu de prendre franchement et promptement un grand parti, on s'est presque décidé à une demi- mesure - provisoire dit- on. Mais en France on devrait savoir que seul le provisoire dure éternellement.
Voici donc ce qui va être fait : On va exhausser un peu le bâtiment actuel du château d'Eau, en façade sur la rue du Château. Dans ce premier étage, à moitié commode, ou à moitié incommode si vous aimez mieux, on installera les appareils téléphoniques et télégraphiques.
On n'agrandira pas en tout cas - et pour cause - le rez-de-chaussée ni la salle des guichets; le public sera toujours aussi mal traité et aussi gêné. Quant an service il sera probablement un peu moins facile encore si c'est possible.
Voilà tout ce que l'on a trouvé comme j changement.
Avouons que c'est peu. Nos ! concitoyens regretteront certainement que j leurs mandataires n'aient pas mis tout en œuvre pour donner satisfaction à une r forme utile et nécessaire au premier chef. ( Encore une amélioration dont on peut faire son deuil. Comment marcheront les différents services pendant l'obstruction causée par les 1 travaux ? Nous le dirons quand nous l'aurons vu.
Il y a quelques années le bureau de poste de Fontainebleau se trouvait à fin de bail rue des Sablons.
L'administration fut sollicitée de chercher un local plus vaste, que bien entendu elle ne trouva pas. On n'a jamais d'argent dans cette administration qui encaisse si bien celui des contribuables, en retour parfois si mal desservis. Désireux de coopérer à la réunion du service des postes et des télégraphes, notre conseil municipal eut alors la faiblesse de condescendre au désir exprimé par un de ses membres. Non seulement il donna son assentiment à l'installation des deux services dans le Château d'Eau, il y contribua même par une subvention de quatre ou cinq mille francs.
Mais cette installation du bureau dans une rue dérobée, peu facile à trouver pour les étrangers, était considérée par tous les habitants comme absolument provisoire. Il ne faisait de doute pour personne qu'il s'agissait d'un expédient pour sauver la situation, permettre la réunion des deux services dans un seul et même local. Une semblable situation ne pouvait se continuer lorsque le service prendrait de l'extension.
En effet les travaux effectués eurent un caractère essentiellement temporaire. L'étroit passage de porte cochère, fermée au fond, devint la salle du public encore rétrécie par un tambour. Un appentis fut pris sur la cour, dans lequel on installa le service du tri des lettres, deux misérables guichets pour le public et les appareils télégraphiques; une petite niche, étroite et humide, pouvant contenir à peine deux personnes, fut attribuée, à titre de cabinet, au receveur et un recoin servit de salle d'attente pour les piétons du télégraphe.
Quant au receveur, il dut partager, pour son logement, le bâtiment du fond avec le fontainier du château. En somme, le public, les employés, le chef de service, les appareils, tout y fut aussi mal que possible.
Mais comme l'administration des bâtiments civils avait dûment stipulé que rien ne serait modifié à l'apparence extérieure des constructions, on patienta.
Voilà déjà nombre d'années que la patience du public est mise à l'épreuve ; aujourd'hui, surtout avec l'installation prochaine du téléphone, il y a impossibilité d'assurer dans un si étroit espace le fonctionnement des services qu'il doit abriter.
On a du chercher, étudier. Mais au lieu de s'installer définitivement ailleurs, dans des conditions dignes de la ville, du public et d'un service important, on n'a trouvé rien de mieux que d'élever - malgré des engagements formels - une construction sur le bâtiment d'entrée.
Oui, dans une sorte de pigeonnier on va installer le télégraphe et le téléphone. Voilà qui va être commode pour les deux services - postes et télégraphes -qui seront ainsi réunis, mais séparés.
Il n'est pas permis de se moquer ainsi du public, et ce n'est pas pour atteindre un but si mesquin que la ville a donné naguère une subvention.

Le téléphone à Fontainebleau. - Abonnements. II sera prochainement établi à Fontainebleau un réseau téléphonique qui permettra aux abonnés de correspondre tant entre eux qu'avec les abonnés de Paris et ceux des autres réseaux annexes créés ou à installer ultérieurement aux environs de cette ville.
Les principales conditions auxquelles devront souscrire les personnes qui désireraient se relier à ce réseau sont les suivantes :
1° Achat des appareils téléphoniques destinés à leur usage personnel ;
2° Payement (une fois seulement) d'une somme calculée à raison de 30 francs par hectomètre, pour participation aux frais d'établissement de la ligne qui les reliera au bureau de poste et de télégraphe de la localité où sera centralisé le service téléphonique;
3° Payement annuel d'un abonnement d'après une des combinaisons suivantes : Abonnement complet de 1,050 francs permettant de correspondre librement toute l'année avec tous les abonnés ci-dessus indiqués. Abonnement restreint de 525 francs, dit de saison, ne conférant la faculté précédente que pendant la période ordinaire de villégiature. Abonnement de 150 francs pour toute l'année ne donnant la faculté de correspondre librement qu'avec les abonnés locaux. Abonnement local de 75 francs, dit de saison, applicable à une période de six mois.
Les abonnés de ces deux dernières catégories peuvent néanmoins correspondre avec ceux de Paris et des autres réseaux annexes. Mais ils doivent, le cas échéant, acquitter une taxe de 50 centimes par conversation d'une durée maxima de cinq minutes.
Les abonnements sont reçus, au bureau de poste et de télégraphe de Fontainebleau, où toutes les indications utiles et tous les renseignements complémentaires seront donnés aux personnes qui en demanderaient.

1891-07-10
Les quatre journaux de Fontainebleau sont unanimes pour regretter que l'administration des postes ne choisisse pas pour son bureau de Fontainebleau, un local mieux placé et assez vaste pour recevoir à l'aise les services multiples qu'il est appelé à desservir : postes, caisse d'épargne postale, télégraphe et téléphone. Si celte administration ne veut pas installer ses employés d'une manière hygiénique et plus favorable à un bon travail, qu'elle veuille du moins se préoccuper du public. Il est indigne en effet de le faire stationner dans un étroit local, sans fenêtre, avec un éclairage insuffisant aussi bien le jour que la nuit. L'unanimité des réclamations de la presse prouve suffisamment combien sont justifiés les vœux de la population.
Une ouverture a été pratiquée dans un des murs de la salle d'attente de la poste pour le placement de la cabine téléphonique.
Les travaux d'installation et de surélévation du bureau ne sont pas encore commencés; il est donc encore temps pour nos commettants député, sénateur, conseiller général, conseillers municipaux, de prendre en main l'intérêt de leurs concitoyens et d'empêcher une installation absurde.

1891-07-24
Le cas du Téléphone" L'installation du téléphone à Fontainebleau qui, d'après les avis publiés par l'administration, doit fonctionner à compter de samedi prochain 1 er août, soulève au dernier moment une difficulté imprévue.
On sait que les appareils téléphoniques sont confiés à des femmes.
Appel a été fait en ce qui concerne Fontainebleau : douze jeunes personnes se sont présentées aux examens ; quatre ont été admises.
Au moment de délivrer les commissions, on s'est enfin aperçu que le local était très défectueux et absolument impropre à sa destination. Les jeunes filles n'ont pas le plus petit coin pour stationner; il faudrait donc les laisser toute la journée dans le bureau, pêle-mêle avec les jeunes employés, ce qui serait contraire aux simples convenances et pourrait entraîner de sérieux inconvénients.
L'administration n'a pas cru devoir, en présence des engagements pris et en raison surtout de la prochaine arrivée de M. le Président de la République, ajourner l'ouverture du service.
Si nous sommes bien informés, on n'y a pas été par quatre chemins pour tourner la difficulté.
On a laissé de côté les quatre postulantes admises, dont la nomination sera ainsi indéfiniment ajournée.
En attendant qu'on ait trouvé un local - ce qui ne sera pas de sitôt, du train dont vont les affaires dans le service des Postes et Télégraphes, - le service téléphonique à Fontainebleau sera assuré par des hommes.
Outre le désagrément que vont éprouver les postulantes admises, qui comptaient entrer en fonctions au 1 er août, le système adopté présente un autre inconvénient grave.
On sait en effet que les avances faites par divers seront remboursées au fur et à mesure des bénéfices réalisés.
Or, la dépense occasionnée par un personnel-hommes devant être plus que double de celle prévue d'abord, l'administration manquera à ses engagements si elle ne prend pas la différence à sa charge.
Le fera-t-elle? Ce qui prouve une fois de plus l'absolue nécessité du déplacement du bureau de Fontainebleau. Toutes les dépenses qui pourraient être faites pour essayer de tirer parti du triste bureau actuel seraient faites en pure perte et n'amèneraient jamais une installation admissible.

1891-07-31
Le maire informe le conseil qu'il a assisté à l'inauguration du téléphone entre Paris et Fontainebleau.
Après échange d'observations entre plusieurs membres, le conseil, à l'unanimité, prend, sur la proposition de M. Weber, la délibération suivante :
" Le conseil, " Considérant que les bureaux de postes et télégraphes établis rue du Château sont notoirement insuffisants, tant pour le service que pour le public qui n'a qu'un espace exigu, mal éclairé et sans même d'aération; " Que cette gêne est sans doute de tous les jours, mais encore plus grande pendant les deux saisons de villégiature dans notre ville; " Que, malgré ces graves inconvénients, dont la population entière se plaint avec tant de raison depuis si longtemps, l'administration des postes paraît vouloir installer encore le service du téléphone dans ce même local; " Qu'alors la situation devient intolérable; " Et que le conseil, se faisant l'écho de l'unanimité de ses concitoyens, a le devoir de protester contre l'état de choses actuel; " Invite le maire à faire des démarches personnelles et pressantes auprès de la direction générale des postes pour exposer et faire valoir les inconvénients et l'impossibilité de la situation existante; " Estime que l'importance de notre bureau de poste doit même, financièrement parlant, comporter une installation plus convenable et mieux appropriée aux besoins; " Et espère que ses légitimes réclamations recevront satisfaction à bref délai. "
Depuis vendredi le téléphone est ouvert au public de Fontainebleau pour correspondre avec Paris.
La première conversation a été faite par M. Regnart, maire. Les personnes ayant fait usage de ce mode de correspondance sont, paraît-il, déjà assez nombreuses. Raison de plus pour organiser définitivement le téléphone dans un local convenable.

1891-08-07
Nous avons dit déjà que notre téléphone fonctionnait chaque jour, entre Fontainebleau et Paris, un assez grand nombre de fois, mais nous n'avons pas dit - et pour cause - qu'il fonctionnait à la satisfaction générale.
En effet, l'installation du bureau est défectueuse au suprême degré et on s'en aperçoit tous les jours.
Sise entre le bureau de poste au milieu du va et vient du public et le bureau télégraphique, la cabine est aussi incommodément placée que possible. Si on ferme la porte on n'y voit pas clair, si on y allumait le gaz on y étoufferait ; si on ouvre la porte on ne peut rien entendre, à cause du bruit | des passants et celui des appareils télégraphiques voisins, mais par contre le public entend tout ce que l'on dit. On entend même de la rue la personne avec qui l'employé demande la communication.
C'est un comble. L'administration des postes voit donc bien que son installation à Fontainebleau est impossible dans de telles conditions. Mais qu'on avise au plus vite, il y a assez longtemps que cet état déplorable dure.

1891-08-14
Sait-on que la vulgarisation du téléphone a donné un nouvel essor à la sténographie ?
Tous les journaux et agences, recevant des communications téléphoniques, sont obligés d'avoir maintenant des rédacteurs- sténographes. Si on dictait les nouvelles il faudrait aller très doucement pour permettre d'écrire correctement en caractères ordinaires ; en occupant longtemps le téléphone, on perdrait le bénéfice du bon marché. Avec l'aide d'un sténographe on reçoit facilement 300 mots en cinq minutes; coût 50 centimes au lieu de 7 fr. 50 par dépêche et encore au tarif réduit.

1891-08-21
Les lauriers (?) du funiculaire de Belleville empêcheraient-ils le téléphone de Fontainebleau de marcher ?
Il y a quelques jours, le fonctionnement laissait à désirer; la voix était couverte par le fameux " bruit de friture ".
Le mal a été réparé; mais mardi, 18 août, il s'est produit une interruption complète, si bien qu'on a dû rembourser l'argent aux clients.
Cette interruption était due, a-t-on dit, à l'humidité. S'il faut un parapluie au téléphone , qu'on le lui donne, mais qu'il marche.
Autre désagrément. La cabine téléphonique est si exiguë qu'on y étouffe littéralement. Si bien que les " consommateurs " sont obligés de laisser la porte ouverte, ce qui permet au public et aux employés d'entendre les conversations qui s'échangent,

1891-08-28
Téléphones. - L'administration vient de faire procéder aujourd'hui aux mairies de Fontainebleau et de Nemours, à une enquête publique, relativement à la construction d'un réseau téléphonique à Fontainebleau.
Des demandes sont déjà, paraît-il, adressées par MM. Ouvré et Gasteau et par le Cercle de la rue de France.

1891-09-04
Hôtel des Postes. - Le maire, après avoir exposé les nouvelles démarches dont il avait été chargé à propos du déplacement de l'Hôtel des Postes, propose au conseil de prendre la délibération suivante : " Le conseil municipal, " Vu la délibération en date du 24 juillet dernier, par laquelle le conseil municipal, se faisant l'écho des légitimes réclamations de la population et des nombreux étrangers en villégiature à Fontainebleau, et vu l'in suffisance reconnue du local dans lequel sont installés les trois services des postes, du télégraphe et du téléphone, demande une installation plus convenable; " Vu l'impossibilité absolue dans laquelle l'administration des postes déclare être d'aménager un bâtiment existant et d'accepter aucun des emplacements qui lui ont été proposés pour assurer à ce service l'installation la plus centrale possible; " Le conseil, regrettant cette impossibilité devant laquelle il est forcé de s'incliner, " Demande s'il ne serait pas possible de construire cet hôtel dans la partie du jardin de Diane située à l'angle de la place Denecourt et de la rue de la Chancellerie, emplacement dont la distraction ne nuirait en rien à l'aspect général des jardins. " Pour faciliter à l'administration la réalisation d'un projet qui s'impose, le conseil offre de faire un emprunt de la somme nécessaire à la construction, à charge par l'Etat de rembourser, chaque année, à la ville, une somme égale à l'annuité payée pour l'amortissement dudit emprunt et de supporter tous les frais accessoires qu'il pourrait occasionner, l'administration devant se considérer, dès le principe, comme propriétaire de l'immeuble. "
Après une discussion générale, le conseil adopte le projet. Le conseil, après lecture du rapport de la commission chargée d'étudier le service des eaux de Saint-Germain-en-Laye, vote des remerciements aux trois commissaires et décide que le rapport sera imprimé et distribué, pour être ensuite discuté en commission générale.

1891-09-11
La ville de Melun va, sous peu, être également dotée d'un téléphone. Comme tout arrive à point à qui sait attendre, dit l'Indicateur, les souscripteurs de Melun et des environs se sont tout à coup produits.
L'empressement a été tel que la presque totalité de la somme demandée, c'es t-à- dire 35,000 francs environ sur 41,000, a été presqu'instantanément réalisée.
Parmi les principaux souscripteurs, nous pouvons citer : M. Ephrussi, 10,000 fr., M. Frédéric Humbert, 10,000 fr.,M. Gruber, 5,000 fr. Beaucoup d'autres souscriptions s'élevant à 3,000 fr., 1,000 fr. et 500 fr. La Chambre syndicale, réunie le 3 septembre, a voté une somme de 500 fr.
Dans une réunion du Conseil municipal qui a également eu lieu le 3 septembre, sous la présidence de M. Balandreau, maire de Melun, il a été décidé à l'unanimité que, afin qu'aucun retard ne soit apporté à l'installation du téléphone, la ville fournirait le complément de la somme nécessaire. Disons, en terminant, que toutes les sommes souscrites l'ont été avec un désintéressement complet, c'est-à-dire que la ville n'aura aucun intérêt à payer, ce qui est pour elle un grand avantage.

1891-10-09
M. Cuisenier, receveur des postes à Fontainebleau, cessera son service dans notre ville jeudi prochain 15 octobre pour prendre la direction d'un bureau récemment créé à Paris.
Son successeur à Fontainebleau est M. Piard, précédemment commis-principal à la division régionale à Paris. Nous ne laisserons pas partir M. Cuisenier sans lui renouveler l'assurance du bon souvenir qu'il laisse dans notre ville.
Ne quittons pas le bureau de poste sans constater qu'une douzaine d'abonnements particuliers sont déjà souscrits pour la ligne téléphonique.
Une remarque : parles temps humides le téléphone fonctionne difficilement, les sons deviennent à peine perceptibles. Il y a une amélioration à apporter à cette défectuosité.

1891-10-23
A New-York, dit-on, les fils télégraphiques et téléphoniques forment une toile d'araignée si épaisse qu'elle obscurcit la lumière céleste. Il n'en est pas encore ainsi à Fontainebleau, mais cela commence ; depuis quelques jours on voit aux angles de certaines rues des consoles où sont fixés les fils téléphoniques des abonnés.
Si par un orage toutes ces électricités se mettaient à bouleverser l'atmosphère.... voila ce que redoutent certaines personnes. Tranquillisons-les en leur disant qu'à New- York, de ce chef, il n'y a jamais eu d'accident... sérieux.
Ne quittons pas le téléphone sans dire que le service est fait maintenant à Fontainebleau par des demoiselles - les demoiselles du téléphone, - mais pas celles du théâtre des Nouveautés.
Elles sont installées dans un grenier; on y est bien à vingt ans, c'est vrai, mais il ne faudrait pas les y laisser jusqu'à ce qu'elles en aient quarante. Aussi espérons-nous que cette situation provisoire ne durera pas éternellement.
Pour ce, il suffit de construire au plus vite le nouveau bureau de poste dans l'angle du jardin de Diane, comme il est projeté.
Les facteurs des postes sont dans la désolation. On vient de leur notifier une décision des plus préjudiciables à leurs bourses, déjà si peu garnies. On les met dans l'impossibilité d'être malades. Expliquons-nous. Autrefois, quand un facteur était reconnu malade par le médecin de l'administration, il était remplacé par les soins et aux frais de cette dernière et continuait à toucher son modeste traitement si sa maladie ne dépassait pas trois mois.
A partir du 16 octobre dernier les facteurs malades doivent se faire remplacer à leurs frais. Touchant environ 3 fr. par jour, ils devront payer 4 fr. ou 4 fr. 50 leur suppléant, ce qui leur causera par jour de maladie une dépense de 1 fr. ou 1 fr. 50 de plus que leur traitement, non compris les frais de médecins et de médicaments.
Nous avons publié dernièrement des extraits du rapport de M. Millerand, député, relatif au budget des postes.
Il reconnaît les bénéfices énormes de cette administration (58 millions) et demande l'amélioration du service et des employés.
Au lieu d'améliorer leur sort on enlève aux facteurs leur traitement au moment où ils en auraient le plus besoin, quand ils sont malades, souvent par la faute d'un service pénible fait par une température rigoureuse.
Quel député prendra en mains la cause de ces humbles, aussi intéressants que les cantonniers, et portera l'affaire à la tribune ? Au Sénat M. Cochery, regretté des posters, ne les oubliera certainement pas.

1891-10-29
Téléphone. - Le ministre du commerce a autorisé la création d'un bureau téléphonique à Barbizon (commune de Chailly-en- Bière).

1891-11-06
Le téléphone est certainement une amélioration utile... quand il fonctionne.
Pour une raison que nous ne connaissons pas, il n'a pas été possible d'en faire usage au commencement de la semaine à Fontainebleau ; souvent d'ailleurs il est difficile de se faire comprendre, surtout par les temps humides. Le défaut provient-il de la construction de la ligne ou de l'installation défectueuse dans le bureau si exigu ?
Nous ne savons. Mais si on hâtait la construction du nouvel hôtel des postes dans l'angle du jardin de Diane, ce serait certainement une amélioration. Un inspecteur des bâtiments civils est venu dernièrement et a promis de donner un avis favorable. C'est un pas en avant mais il y en a encore beaucoup à faire avant le commencement des travaux... et l'achèvement.

1891-11-27
Le téléphone n'a pas augmenté la gaieté, cette vieille gaieté gauloise dont on parle comme d'un souvenir... bien éloigné et disparu. Maintenant tout à la politique, à l'assiette au beurre et au pot de vin; c'est encore de la cuisine, mais de la mauvaise.

- Une réunion a eu lieu dans le but d'obtenir la création d'une ligne téléphonique de Paris à Montereau.

1892-01-01
Nemours. - Imitant l'exemple de M. Dufaure, député de Seine-et-Oise, M. Henri Gréau, conseiller général de Nemours, a avancé, sans intérêt, la somme nécessaire (11.000 fr.) à l'établissement d'une ligne téléphonique.
Cette ligne, passant par Fontainebleau, sera en communication avec Paris; on pense qu'elle pourra fonctionner dans les premiers jour de février.
A Montereau également on s'occupe de la création du téléphone.
D'ici peu à Melun aussi le téléphone pourra fonctionner.
Maintenant une petite remarque : Tous ces fils seront placés sur les poteaux, dont M. Ouvré a fait tous les frais, frais qui lui seront remboursés avec les intérêts au fur et à mesure des recettes.
Les villes de Montereau, Nemours et Melun ne devraient-elles pas contribuer, au prorata, à cette dépense, pour faire diminuer d'autant les avances faites par Fontainebleau ?
1892-01-29
Comment se fait-il que la construction d'une ligne téléphonique coûte d'autant moins cher qu'elle est plus longue? Cela peut paraître extraordinaire, mais cela est. Voici les prix demandés par l'administration des télégraphes : De Paris à Fontainebleau (60 kil.), 50,000 fr. De Paris à Nemours (76 kil.), 11,000 fr. De Paris à Montereau (83 kil.), 27,000 fr. Jusqu'à preuve du contraire, nous ne voyons qu'une explication et la voici : Fontainebleau a payé les fiais de premier établissement d'une ligne qui profitera également à Nemours et à Montereau.
N'est-il pas juste que ces deux villes en prennent leur part ?
Melun. - L'administration des postes et des télégraphes a autorisé la création d'un réseau téléphonique urbain à Melun au taux de 150 francs. Elle invite le maire à lui faire parvenir les noms et les adresses des personnes qui désireraient contracter des abonnements.

1892-02-26
Le syndicat du commerce et de l'industrie à Meaux. Au moment où l'on s'occupe du projet de création à Fontainebleau d'un Syndicat du commerce et de l'industrie, nous croyons à propos de rappeler les résultats obtenus à Meaux. Nous en trouvons l'énumération dans le discours prononcé par M. Prévet, député , dimanche dernier au banquet donné par le syndicat de Meaux, à l'occasion de l'inauguration du téléphone, dont la création est due à son initiative. " De beaux et de nombreux résultats, a dit M. Prévet, attestent depuis dix ans sa vitalité. ....

1892-03-04
Fontainebleau. - Messages téléphonés.
Le service des messages téléphonés est étendu à la ville de Fontainebleau à partir du 5 mars courant. Taxe : 50 centimes par 5 minutes de transmission.
Une affiche apposée dans la salle d'attente du bureau de poste et de télégraphe, indique les destinations autres que Paris avec lesquelles peuvent être échangés des messages téléphonés.
En deux mots voici en quoi consiste le message téléphoné : toute personne voulant correspondre avec une autre non abonnée, peut téléphoner son message qui est ensuite aussitôt porté à domicile comme un télégramme. -

1892-03-11
Messages téléphonés.
Dans notre dernier numéro nous avons annoncé que le bureau téléphonique de Fontainebleau était ouvert aux messages téléphonés depuis le 5 mars.
Les avantages de cette nouvelle mesure sont les suivants : l'expéditeur gagne le temps de la transmission et retransmission télégraphique et aussi, pour 50 centimes en 5 minutes de conversation, peut transmettre environ 50 mots au lieu de 10 mots seulement par dépêche pour le même prix.
Voici les bureaux avec lesquels Fontainebleau peut échanger des messages téléphonés -
Paris compris bien entendu :
SEINE. Asnières. - Àubervilliers. - Bois-Colombes. - Gharenton. - Magasins Généraux (Charenton). - Boulogne-sur-Seine. - Billancourt. - Bondy.- Choisy-le-Roi. - Clichy-la-Ga renne. - Colombes. - Courbevoie. - Créteil. - Fontenav-sous-Bois. - Issy. - Ivry-Centre. - Ivry-le-Petit. - Ivry-Port. - Montreuil-sous- Bois. - Neuilly-sur-Seine. - Nogent-sur- Marne.- Puteaux. - Suresnes. - Saint-Denis. - Saint-Mandé. - Saint-Maur-les-Fossés. - Saint-Maur-le-Parc. - Saint-Maur-Pt-Créteil. - La Varennne-Saint-Ililaire. - Saint-Ouen. - Tliiais. - Villejuif.
SEINE-ET-OISE. Argenteuil. - Bellevue. - Corbeil. - Enghien-les-Bains. - Deuil.-Garches - Gonesse. - Juvisy-sur-Orge. - Marly-le-Roi. - Meudon. - Montmorency. - Le Raincy. - Rueil. - Sèvres. - Saint-Cloud. - Saint-Germain-en- Laye. - Soisy-sous-Montmorency. - Le Vé-sinet.

1892-03-18
Simple constatation : A-t-on remarqué combien l'État se désintéressait de bien des choses et faisait assumer aux villes de lourdes charges ? Pour la construction des casernes, par exemple, et l'établissement du téléphone, l'État ne débourse rien et les villes sont obligées d'avancer l'argent nécessaire. N'est- ce pas un peu abusif ? A
quoi servent les lourdes contributions, toujours augmentées dont nous sommes écrasés ?

1892-04-15
Plusieurs personnes ont pu s'étonner comme nous de lire dans les journaux que l'abonnement - urbain - au téléphone était fixé à 50 fr. par an à Meaux, à Melun et à Nemours, tandis que cet abonnement est fixé à 150 fr. pour Fontainebleau.
Voici l'explication : dans les trois villes précitées l'abonnement urbain est de 50 fr. mais les intéressés doivent en outre, même pour la ville, payer 50 centimes par conversation.
On sait au contraire que moyennant 150 fr. (prix payé à Fontainebleau), la conversation téléphonique urbaine est gratuite. Si nous pouvons donner l'explication de ces deux tarifs différents, nous ne pouvons par exemple dire comment il se fait que la construction d'une ligne téléphonique coûte d'autant moins cher qu'elle est plus longue. -
Vous avez bien lu : plus longue. Voici les prix pour Paris : Fontainebleau, 60 kil. 50.000 fr. Nemours, ... 76 kil. 11.000 fr. Montereau, . . 83 kil, 27.000 fr. ??????????????????????? Si, comme nous le croyons, ces prix sont minimes pour Montereau et Nemours parce que l'on peut se servir des poteaux déjà établis pour la ligne Paris-Fontainebleau, n'est-il pas juste que ces deux villes contribuent, pour une part, aux premiers frais d'installation payés par Fontainebleau.

1892-04-29
Les transmissions téléphoniques prennent chaque jour de l'importance au bureau de Fontainebleau et doivent atteindre maintenant une cinquantaine chaque jour.
Cet été, quand les touristes et les étrangers seront arrivés, le nombre doublera certainement et alors la ligne sera insuffisante pour assurer des communications rapides.
Afin de ne pas faire attendre ses clients, l'administration agirait sagement en décidant dès aujourd'hui la création d'une seconde ligne Paris-Fontainebleau.
Si les travaux sont commencés bientôt, tout sera prêt pour ia saison d'été, mais si'on attend le mois de juin, ou plus tard, les intéressés seront gênés. En employant des fils un peu plus forts, nous croyons que cette amélioration serait heureuse et rendrait plus distinctes les conversations échangées à 60 kilomètres de distance.

Le téléphone de Fontainebleau. Les taxes à percevoir pour les communications téléphoniques ont donné lieu dernièrement à certaines réclamations de la part des abonnés qui les croyaient justifiées.
La lettre ci-dessous, adressée par la direction générale des postes et télégraphes à M. Ouvré, donne les explications suivantes :
Paris, îe 23 avril 1892.
Monsieur le Député, Vous avez bien voulu me transmettre une réclamation d'un certain nombre d'abonnés de Fontainebleau auxquels je vous prie de vouloir bien donner les explications suivantes : Il y a à Fontainebleau des abonnés au réseau annexe de Paris, et des abonnés au réseau local. Les premiers sont assimilés entièrement aux abonnés de Paris même, de ceux-là nous ne parlerons pas. Les abonnés au réseau local sont soumis à toutes les régies des abonnés d'un réseau de province quelconque, fis communiquent gratuitement entre eux. Mais toutes leurs conversations avec d'autres réseaux sont taxées Pour causer de Fontainebleau à Paris, la taxe est de 50 cent., elle est prélevée sur la provision qu'a dû déposer l'abonné. Pour causer de Paris à Fontainebleau, la taxe est de 50 cent, également. Elle doit toujours être payée par l'expéditeur de Paris, qu'il soit abonné ou présent à une cabine, à moins que l'abonné de Fontainebleau ait expressément par écrit déclaré qu'il consentait à payer les conversations à lui adressées. Sur ce point, les abonnés de Fontainebleau ont donc satisfaction et les services intéressés vont être rappelés à l'exécution stricte du règlement.
Vous m'avez demandé si l'abonné au réseau annexe pouvait, lorsqu'il se trouve à Paris, correspondre gratuitement avec les abonnés locaux de Fontainebleau. Il ressort des explications ci-dessus que la chose n'est pas possible, cet abonné est assimilé en tout à l'abonné de Paris même, il a les mêmes droits, ni plus ni moins.
Vous remarquerez qu'autrement il suffirait d'une entente facile à établir entre les abonnés locaux et un abonné annexe, pour que toutes les conversations avec Paris fussent gratuites.
Le projet d'établissement du circuit téléphonique, Montereau-Paris, semble être abandonné ou tout au moins je n'en entends plus parler. D'après les dispositions adoptées par l'administration, Montereau devait être relié à Melun et utiliser le fil que Melun a obtenu avec Paris. Le circuit Montereau-Melun devait suivre la grande ligne de chemin de fer, celui de Melun à Paris aller passer par Corbeil.
Vous savez que celui de Fontainebleau passe par Brie-Comte-Robert. Avec deux tracés différents on aurait moins de chance d'avoir les deux lignes interrompues en même temps.
Nous avions demandé à Fontainebleau une avance de 50.000 fr. pour ligne et réseau urbain. Nous demandons à Melun 41.000 Et à Montereau 27.000 Soit au total 68.000 pour une seule ligne Montereau-Melun-Paris, et deux bureaux centraux, un dans chacune des deux villes. Veuillez agréer, etc

1892-06-17
hôtel des postes et télégraphes à Fontainebleau. Dans notre dernier numéro, parlant de la pose de la première pierre de l'hôtel de la caisse d'épargne, à Fontainebleau, nous demandions quand on pourrait en dire autant du futur hôtel des postes. Cette question posée avec réserve, n'est plus indiscrète aujourd'hui; M. Ouvré veut bien nous l'écrire. Si la cérémonie n'est pas encore annoncée et ne peut avoir lieu de suite, les choses n'en sont pas moins poussées activement, ainsi que le prouve la lettre ci-après que notre député, à la suite de nouvelles démarches, a reçue de M. le directeur général.
Direction générale des postes ET DES TÉLÉGRAPHES.
A M. Ouvré, député de Seine-et-Marne. Paris, 10 juin 1892. Monsieur le Député, J'ai l'honneur de vous informer que, suivant un avis de l'administration des domaines, le terrain, destiné à la construction de l'hôtel des postes et télégraphes à Fontainebleau, sera remis ces jours-ci à mon administration, qui s'occupe en ce moment de préparer le projet dudit hôtel. Veuillez agréer, monsieur le député, l'assurance de ma haute considération. Le directeur général des postes et des télégraphes, De Selves. Nous sommes heureux de pouvoir annoncer cette heureuse nouvelle à nos lecteurs.

1892-07-08
Nous pouvons annoncer qu'un second fil téléphonique entre Fontainebleau et Paris sera mis en service en même temps que le fil Paris-Melun. Il faudra songer aussi probablement à augmenter d'une téléphoniste notre bureau, de façon à soulager un peu le travail des deux jeunes filles faisant alternativement le service.

Fontainebleau se parisianise : depuis le 1 er juillet nous possédons à demeure un quatrième piéton du télégraphe et ce piéton est comme à Paris un petit gamin de treize ans. D'ici peu il aura son uniforme. Augmenter le personnel de notre bureau est une bonne pensée dont il faut savoir gré au directeur départemental ; pour le moment nous ne lui demandons pas d'augmenter aussi le personnel du guichet puisqu'il n'y aurait pas de place pour l'installer- et cependant on en aurait besoin. Mais si on persiste à ne pas commencer bientôt les travaux du nouveau bureau dans le jardin de Diane, le public continuera à stationner longtemps encore dans la rue - ce qui n'est pas le comble du confortable.

1892-07-15
Vient de s'ouvrir la série des jeunes gens de notre ville reçus au baccalauréat par l'admission de M. Albert Lévy, élève du collège de Fontainebleau, qui a passé avec succès les épreuves du baccalauréat ès lettres (philosophie). D'autres élèves sont sur le point dépasser les mêmes examens; nous leur souhaitons bonne chance. M ü0 Clémentine Hébray, élève des cours secondaires de Fontainebleau, vient de subir avec succès l'examen du brevet supérieur à Melun. M n ° Mignotte, élève du même cours, vient de passer les examens d'admission pour les téléphones.

Le public ne demande pas l'impossible mais il n'est pas exigeant en ne voulant pas se contenter de l'état de choses actuel. Et l'installation téléphonique !
Elle est si défectueuse que d'une part on est gêné par le bruit des appareils et d'autre part on entend de la rue les conversations.
Des promesses sérieuses ont été faites à M. Ouvré qui nous les a communiquées; on ne les voit pas vite mises à exécution. Cependant dans sa lettre du 10 juin, M.de Selves annonçait que " ces jours-ci " on allait remettre le terrain du nouveau bureau du jardin de Diane à son administration qui s'occupait de préparer le projet dudit hôtel. Voilà 35 jours de cela ! Combien attendra-t-on encore la réorganisation des services et du local ensuite ?
Vendredi i5 Juillet 1892 (Par Pigeons voyageurs.) Désireux de donner aujourd'hui même le résultat des courses qui viennent d'avoir lieu dans l'après-midi sur l'hippodrome de la Vallée de la Solle, nous avons eu recours une fois de plus aux pigeons voyageurs. Ces intelligents messagers, gracieusement mis à notre disposition par M. Cartier, ont remplacé le télégraphe qui fait défaut dans le pesage de notre champ de course

1892-07-29
La musique du 46° de ligne est arrivée à Fontainebleau le 25 de ce mois, pour le service spécial de la présidence. Cette musique jouera dans le jardin anglais à partir de la semaine prochaine, tous les mercredis, de 3 h. 1/2 à 5 h. 1/2, pendant les réceptions de Mme Carnot. Elle jouera, en outre, avenue de Main tenon, pour les habitants, le mardi et le vendredi, de 4 h. à 5 h.
La double question de la poste : construction d'un nouveau bureau dans le jardin de Diane et changement de l'heure exagérément hâtive de la dernière levée (7 h. 20), n'a pas fait un pas effectif, mais nous avons toutes sortes de bonnes promesses. Quand elles seront devenues réalités, nous le dirons avec plaisir ; d'ici là nous garderons en réserve félicitations et remerciements. Pour la construction du bureau, il paraît que, depuis le 22 juillet, l'architecte du palais, dont dépendait le terrain du jardin de Diane, a été invité par le ministère des travaux publics à remettre ce terrain aux mains du ministre du commerce, le grand chef des postes et télégraphes.

Nous avions raison de signaler la semaine dernière, à M. Carnot, le jour de son arrivée, l'état stationnaire de la question du nouveau bureau de poste et de la rue du Parc. Lui qui avait bien voulu, il y a un an, s'intéresser à ces deux projets, a dû être étonné de les voir si longs à aboutir; aussi, dès samedi, il s'est entretenu de ces questions avec notre municipalité et l'a assurée qu'il en ferait hâter la solution. Cette nouvelle preuve d'intérêt sera bien accueillie par la population de Fontainebleau, très sympathique au Président, bien qu'elle ne vocifère pas - ce dont nous la félicitons.

1892-08-19
Les travaux d'installation du téléphone reliant Melun au réseau de Paris, sont terminés.
M. le Préfet a procédé à l'inauguration officielle. L'ouverture de la cabine téléphonique du bureau de Melun a été accordée au public jeudi dernier.

1892-10-14
L'hôtel des Postes à Fontainebleau.
De toutes parts on nous demande ce que devient l'hôtel des postes qui doit être érigé dans le jardin de Diane et dont nous avions annoncé il y a quelques mois l'établissement prochain. Nous ne pouvons que répéter ce que nous disions, en toute confiance, le 17 juin dernier : " Si l'inauguration n'est pas encore annoncée, les choses n'en sont pas moins poussées activement, ainsi que le prouve la lettre ci-après que notre député, à la suite de nouvelles démarches, a reçu de M. le Directeur général des postes : " A M. Ouvré, député de Seine-et-Marne. " Paris, 10 juin 1892. " Monsieur le Député, " J'ai l'honneur de vous informer que, suivant un avis de l'administration des domaines, le terrain destiné à la construction de l'hôtel des postes et télégraphes à Fontainebleau, sera remis ces jours-ci à mon administration qui s'occupe en ce moment de préparer le projet dudit hôtel. " Veuillez agréer, etc. " De Selves. Nous sommes heureux de pouvoir annoncer cette heureuse nouvelle à nos lecteurs.

1892-10-21
Le fil téléphonique reliant Montereau à Paris est installé ; il sera à la disposition du public d'ici un ou deux jours. Tout est prêt au bureau de poste.
L'hôtel des Postes à Fontainebleau. L'Indépendant veut bien nous approuver d'avoir parlé du retard qu'éprouve la construction de l'hôtel des postes, mais il insinue que nos critiques paraissent s'adresser à M. Ouvré. Où diable a-t-il vu cela? Un peu trop de zèle : voilà notre réponse. Nous avons rappelé tout simplement, qu'à la date du 10 juin 1892, M. de Selve, avait écrit à M. Ouvré pour lui annoncer que sous quelques jours le terrain destiné à la construction nouvelle serait remis à son service. Nous voici arrivés au 20 octobre. Cette remise est-elle faite? Toutefois d'après une lettre du 10 octobre - antérieure de quatre jours à l'article de l'Abeille - quelle malchance ! M. le directeur général des postes annonce au député de Fontainebleau que les plans sont dressés, prêts à être soumis au conseil des bâtiments civils pour être examinés et lui indique une série de démarches à faire afin de hâter cette opération. Décidément tout est bizarre dans cette administration et quel étrange bouleversement de toutes les idées reçues! Jamais, en effet, on n'a vu un directeur général réclamer l'intervention d'un député pour hâter la solution d'une affaire de son ressort... Maintenant, contribuables de Fontainebleau, prenez patience; vous en avez encore pour longtemps à faire le voyage de la rue du Château. Après le conseil des bâtiments civils viendront d'autres formalités et chinoiseries administratives , puis l'emprunt que devra faire la ville, qui n'a pas en caisse les 60, 80 ou 100,000 francs nécessaires pour payer les frais de construction, puis,... puis... enfin après des prodiges de patience, nos arrière-petits-enfants arriveront peut-être à voir un jour s'élever l'hôtel des postes et télégraphes dans le jardin de Diane.

1892-11-11
Téléphone. - Depuis dimanche dernier, le téléphone installé à Montereau fonctionne à la satisfaction du public local. Toutefois cette satisfaction n'est pas sans mélange. La taxe perçue par cinq minutes de conversation est de 50 centimes pour Melun et pour Paris, tandis qu'elle est de 1 franc pour Fontainebleau, distant de 23 kilomètres seulement. Cela tient à ; l'installation des fils qui oblige à faire des ricochets ; mais il n'en est pas moins bizarre que l'organisation ne soit pas telle, pour un réseau appelé à s'étendre et à se compléter , que les tarifs puissent être calculés sur la distance kilométrique réelle.

1892-11-25
CHINOISERIES
EN 1892 (Le cabinet du Directeur général des Postes et Télégraphes. ) M. de Selves. {Il va au-devant de M. Ouvré qui entre pimpant et gaillard.) Eh I c'est encore ce cher monsieur Ouvré ! M. Ouvré. Pas aimable votre encore, mon cher directeur 1 M. de Selves. Eh ! quoi? tout à votre éloge au contraire, mon cher député, il prouve que vous vous occupez fort des intérêts de vos électeurs, car je suppose que c'est ce bureau de poste de Fontainebleau qui me procure le plaisir de vous voir ? M. Ouvré. Parbleu! et j'espère bien qu'aujourd'hui vous allez m'apprendre que, toutes les formalités enfin remplies, terrassiers et maçons n'ont plus qu'à se mettre à la besogne! * M. de Selves. Oh ! mais, vous allez ! vous allez... ! M. Ouvré. Comment je vais... ! Il y a cinq mois ne m'écriviez-vous pas que l'affaire était sur le point d'être terminée? M. de Selves. Eh ! oui - mais cinq mois, qu'est-ce en administration - une quantité négligeable ! M. Ouvré. Ah !... Mais, d'après votre lettre, j'ai cru comprendre que, tous les documents étant entre vos mains, la conclusion ne dépendait plus que de vous seul et... M. de Selves. De moi!... De moi seul !... Ah! que \ous êtes, passez-moi le mot, mon cher député, que vous êtes jeune en fait d'affaires publiques!... de moi!... voyons!...réfléchissez un peu... de quoi s'agit-il?... d'un bureau de poste - bon ! - alors vous devez comprendre que pareille affaire n'est pas de mon ressort - elle dépend absolument de la marine, non sans avoir cependant passé par le bureau des cultes, avoir été soumise aux services coloniaux, en revenant du ministère des beaux-arts, qui ne peut rien sans l'approbation de celui du commerce et de l'agriculture... M. Ouvré, ahuri, interrompant. Vous dites?... M. de Selves, continuant. ... Après en avoir toutefois préalablement référé à la commission d'hygiène... M. Ouvré, même jeu. Hein... !
M. de Selves, poursuivant. ... Qui doit avoir la sanction du ministre de la guerre! M. Ouvré, s'exclamant. Du ministre de la guerre... M. de Selves. Dame ! les postes... vous comprenez ! M. Ouvré, complètement abruti. Ah! oui! les postes!... c'est juste ! M. de Selves. Oui - Vous avez saisi? - Ainsi donc je vais vous indiquer quelques démarches (mouvement de M. Ouvré) oh ! onze cent neuf seulement... M. Ouvré, bondissant. Onze cent neuf! M. de Selves. Oui, je ne vous ai noté que les plus indispensables que vous pourriez tenter pour hâter la conclusion de l'affaire. Mais votre zèle bien connu... (M. Ouvré, sans voix, prend le volumineux dossier que lui tend M. de Selves et se dirige anéanti vers la porte.) Au revoir! cher monsieur Ouvré, au revoir !... A bientôt!... Exit M. Ouvré.
EN 1843 Le cabinet du Ministre des Postes et Téléphones.) Le Ministre, à l'huissier qui entre. Qu'est-ce encore ? L'Huissier. Excellence, c'est ce vieux Monsieur qui est déjà venu, prétendant que vous l'attendiez. .. Le Ministre. Quelque fou ! L'Huissier. Il insiste... Le Ministre. Vous a-t-il donné son nom? L'Huissier. Voici sa carte. Le Ministre, lisant. M. Ouvré, député - il cherche, Ouvré? - député ?... connais pas - après un moment de réflexion - faites entrer. L'Huissier sort. Monsieur Ouvré entre introduit par l'huissier, il est tout voûté, les cheveux entièrement blancs - il porte des lunettes bleues et s'avance péniblement en s'aidant d'une canne. Monsieur le Ministre... il salue et tousse. Le Ministre, lui désignant un fauteuil. Veuillez je vous prie, Monsieur, prendre la peine de vous asseoir... (Monsieur Ouvré s'assoit), je vous écoute. M. Ouvré, bredouillant un peu. Je savais bien, Monsieur, que vous ne pouviez manquer de me recevoir... (mouvement du Ministre). Oui, passons - je serai bref - [il tousse) M. de Selves, un de vos prédécesseurs, directeur des postes et télégraphes, en ce temps l'on était directeur... Le Ministre, interrompant. S'il vous plaît, Monsieur, mes moments sont comptés. M. Ouvré. Parfaitement... (il reprend) le 10 juin 1892... Le Ministre, interrompant. Je vous en prie, au fait... ne remontons pas au déluge ! M. Ouvré, froissé. Mais, je ne dis rien que d'indispensable. (Reprenant) Le 10 juin 1892, M. de Selves, m'indiquait une petite série de onze cent neuf démarches à tenter en vue de faire hâter l'exécution d'un projet relatif à la construction d'un bureau de poste dans le jardin de Diane, à Fontainebleau - ces démarches, je viens vous annoncer que je les ai faites et j'ose le dire, consciencieusement - je n'ai qu'à me louer du résultat -j'ai obtenu les signatures, les apostilles que je sollicitais, - les rapports, enquêtes, sur enquêtes, contre-enquêtes, ont été favorables ... Le Ministre, interrompant. Avez-vous ces documents ? M. Ouvré. Pas sur moi - mais je les ai fait apporter par un commissionnaire... - s'il vous plaît de les faire demander? Le Ministre. {Il sonne - et dit quelques mots à voix basse à l'huissier qui entre, et ressort aussitôt). - (A M. Ouvré) Je donne l'ordre de les apporter. (L'Huissier rentre accompagné d'un commissionnaire qui plie sous le faix d'un énorme paquet). M. Ouvré. Voici. Le Ministre, très calme. Parfait. [L huissier et le commissionnaire sortent).
M. Ouvré. Peut-être, monsieur le Ministre, n'êtes- vous pas fort au courant de cette affaire ? Le Ministre, vexé. Je suis toujours au courant de ce qui concerne mon département, M. Ouvré. M. Ouvré. Excusez-inoi, - mais il y a longtemps qu'elle est entrain, qu'elle aurait pu dormir dans les cartons... Le Ministre, sèchement. Rien ne dort, Monsieur, quand un Ministre veille - l'affaire a suivi (pompeuse- ment) la filière administrative - d'ailleurs... [il va au téléphone) - allô - le chef du service des constructions - c'est vous Monsieur? - ou en est l'affaire du bureau de poste de Fontainebleau ? - parfaitement! - fort bien ! - l'on m'apporte ces documents - c'est évident - je vous remercie - à M. Ouvré, nous attendions ces documents. M. Ouvré, joyeux. Alors la chose est faite! -et votre signature. .. Le Ministre. Comment ma signature... Tudieu ! mais nous n'en sommes pas là ! M. Ouvré. Mais M. de Selves... Le Ministre. M. de Selves!... M. de Selves!... depuis M. de Selves, cher Monsieur!... le temps a marché.... M. Ouvré, tristement. A qui le dites-vous I Le Ministre. Et de grands, très grands progrès ont été réalisés en administration. Nous n'allons plus à l'aventure. Certaines questions dans le temps étaient superficiellement traitées et trop légèrement résolues par des commissions surchargées de travail. Nous en avons créé de nouvelles, que nous avons subdivisées en sous-commissions qui à leur tour se subdivisent elles-mêmes... Tenez... le timbre-poste par exemple... la question paraît fort simple... eh ! bien pour ce seul petit morceau de papier nous avons à l'heure actuelle trente et une commissions et sous- commissions! trente et une! vous entendez bien !... trente et une! ... qui fonctionnent sans désemparer. (S'animant et très vite). La commission du coloriage, divisée en sous- commissions du bleu, du rouge, du jaune, du vert, etc., la commission du gommage, divisée en sous-commissions des gommes végétales, minérales, animales, factices, naturelles, simples, composées, etc. La commission du pointillage, divisée en sous- commissions des trous ronds, carrés, ovales, en losange, etc. La commission de l'oblitération avec sous-sous-commissions de l'encre, du timbre, etc. La commission... mais je n'insiste pas, c'est d'une organisation admirable, monsieur, admirable! M. Ouvré. Admirable! Le Ministre, s'emballant. Et pour l'enveloppe ! monsieur, pour l'enveloppe I la carte-lettre ! le mandat ! oh ! le mandat!... le mandat intérieur, le mandat extérieur, le mandat extra-intérieur, le mandat intra-extérieur, le mandat colonial, le mandat international, le mandat maritime, le mandat aérostatique, le mandat téléphonique, le mandat phonographique !... ma création... c'est merveilleux ! M. Ouvré. Merveilleux ! Le Ministre. Oh ! le progrès ! le progrès I quels pas nous avons faits, nous faisons et ferons encore! et en tout, monsieur, en tout! en science ! en art ! en politique ! Vous le savez d'ailleurs n'êtes-vous pas député? M. Ouvré, soupirant. Je le fus ! (mouvement du ministre) Oui... m'étant entièrement consacré à ces démarches (il désigne le stock de papiers à terre) je n'ai jamais eu le temps de m'occuper de ma réélection et depuis 1893... Le Ministre, avec enthousiasme. Que de zèle!... Avez-vous donc tout négligé?... N'aviez-vous pas d'autres intérêts ? M. Ouvré. Certes, monsieur le ministre, de gros, très gros intérêts industriels, mais pris complètement par l'œuvre à laquelle je m'étais voué, j'ai dù me faire remplacer dans mes affaires par un homme dé confiance et ce sont aujourd'hui les petits-petits-enfants de ce fidèle collaborateur qui dirigent mon exploitation. Moi, j'allais de bureaux en commissions, de directions en ministères, vivant souvent tout un jour d'un petit pain, grignoté sur une banquette d'antichambre ! . Le Ministre. Mais c'est sublime ! quel magnifique exemple de dévouement électoral ! M. Ouvré. Mais je ne regrette pas mes peines, car maintenant me voici assuré de ne pas mourir sans avoir vu aboutir mes efforts... car malgré ce que vous venez de me dire, je ne pense pas que la solution puisse beaucoup tarder...
Le Ministre, tristement. Hélas!... M. Ouvré, inquiet. Quoi ? Le Ministre, avec commisération. Mais, malheureux vieillard ! ignorez-vous ce que sont les rouages administratifs ! Quand une affaire y est engrenée, nulle puissance au monde ne peut l'en faire sortir avant son heure. (Le visage de M. Ouvré se décompose peu à peu.) Certes, à cause de vous je ferai tous mes efforts pour les faire fonctionner le plus hâtivement possible, mais, avant tout, deux mille trois cent dix- sept petites formalités sont encore à remplir et... (J/. Ouvré pousse un faible cri et glisse de son fauteuil.) . Le Ministre, se précipitant. Au secours ! A moi ! (L'on accourt, l'on s'empresse autour de M. Ouvré quon emporte sans qu'il reprenne connaissance.)
ÉPILOGUE
Extraits de l'Abeille de Fontainebleau 22 mars. - Ce matin, à la grande stupéfaction des habitants, une équipe d'ouvriers a envahi le jardin de Diane et s'est mise en demeure de démolir le mur à l'angle de la place Denecourt et dans la rue de la Chancellerie, sur une longueur d'environ 25 mètres - étrange ! - Quel est le mot de cette énigme? 29 mars. - Les travaux du jardin de Diane continuent, poussés avec activité. Renseignements pris, l'on va sur les ordres du ministre des communications têlescopophoniques internationales, à qui ce terrain a été, paraît-il, concédé antérieurement, élever un bâtiment dont nous ignorons la destination. 30 juin. - Les constructions du jardin de Diane sont déjà avancées. L'architecte, venu de Paris, interrogé par nous, doit avoir reçu des ordres pour se taire, car il dit ignorer, ce qui est improbable, la destination du bâtiment qu'il élève. Les plans, fort anciens, ne sont pas de lui. 21 octobre. - Les constructions du jardin de Diane sont enfin terminées. L'on a placé hier sur la façade une plaque de marbre noir avec une inscription en caractères dorés: Postes et Télégraphes. L'on se demande ce que cela veut dire. Télégraphes doit désigner ce vieux mode de communication suranné, abandonné pour sa lenteur, dont se servent encore, dit-on, les naturels arriérés du pôle nord, mais nous ignorons complètement ce que le mot postes peut signifier. Dans la ville on se perd en conjectures. 3 novembre. - Enfin ! Nous sommes en mesure de donner l'explication du rébus. Un de nos amis, archéologue distingué, consulté par nous, nous apprend que dans les temps préhistoriques l'on correspondait au moyen de lettres, c'est-à-dire que l'on écrivait ce que l'on voulait se communiquer sur des feuilles de papier, dit papier à lettres, que l'on enfermait et scellait dans de petites chemises également eu papier, que l'on nommait enveloppes. Ces lettres étaient remises dans des bureaux, portées à leurs destinations par les grossiers moyens de locomotion et de transport appelés chemins de fer, puis distribuées individuellement aux destinataires par des employés, les facteurs. C'est un de ces bureaux de postes auxquels étaient joints les télégraphes qu'on vient de construire dans notre ville. Pourquoi? Comment? La raison en est toute à la gloire de ['administration que le monde nous envie depuis pas mal de siècles. Le projet et les plans de ce bureau présentés en 1892 - vous avez bien lu, en 1892 - étaient depuis ce temps entre les mains des commissions et des sous-commissions; enfin, dûment signés, re signés, paraphés, re paraphés, sur paraphés, ils sont arrivés sous les yeux du ministre actuel des communications télescopophoniques internationales, successeur naturel du directeur des postes et télégraphes des temps anciens, qui, sans plus, a donné l'ordre de procéder à leur exécution. Ainsi nous voici dotés, par ces temps de télépathie, d'un monument antédiluvien. Mais quand même nous sommes heureux de le posséder et notre ville se fera un devoir de l'entretenir à ses frais pour le plus grand honneur de la bureaucratie et la glorification permanente des ronds de cuir. Asamod (*).
(*) Notre collaborateur qui a signé Asmodée le Conseil municipal publié dans notre précédent numéro, ayant appris que ce pseudonyme avait été déjà employé dans l'Abeille, prendra dès aujourd'hui celui d'ASÀMOD
1892-12-09
Séance du 2 décembre 1892. ' Lettre de M. le directeur général des postes et télégraphes, informant que les plans et devis dressés en vue de la construction d un hôtel des Postes à Fontainebleau, on. été approuvé par le conseil général des bâtiments civils. Est joint on projet de conventions qui, peut se résumer ainsi:
- 1o la ville s'engage à faire construire ledit hôtel sur un terrain déjà concédé, et à prendre sur les jardins de Diane,
- 2o Les travaux, exécutés conformément aux plans annoncés, seront dirigés par M. Boussard, l'architecte qui les a dressés;
- 3o La dépense ne devra pas dépasser - 169,459 fr. 31
- 4o La ville devra fournir les fonds, l'Etat prenant rengagement ne l'en rembourser en capital intérêts et ce en 40 ans, délai maximum ;
-5o Les travaux devront être achevés le 1erjanvier 1894. au plus tard.
Renvoi aux commissions des bâtiments, du budget et du contentieux.
Le plan parcellaire a été déposé à la mairie, en vue de l'exécution des travaux d'élargissement de l'entrée de la rue du Parc. Aucune observation n'a été présentée.
Le conseil émet l'avis qu'il y a lieu de déclarer nécessaire la cession, pour cause d'utilité publique, des terrains désignés audit plan. Dans une précédente séance, le conseil à décidé de demander à l'administration des forêts permission d'ouvrir on forêt une route qui ferait suite, en ligne droite, à la rue Paul Jozon prolongée, route qui irait aboutir sur le chemin vicinal n° 14, dit chemin de la Bonne-Dame.
L'administration des forêts se dit prête à donner satisfaction à la ville, à la condition que celle-ci consente à modifier le tracé qu'elle avait indiqué, et à utiliser un chemin existant dit route du Bois-Richou, chemin qui abouti également sur le chemin n° 14 et qui, s il n es pas dans l'axe de la rue Paul Jozon, a cet avantage sur l'autre de ne pas être tracé dans une tranchée profonde.
1892-12-16
M. Rouillard donne lecture du rapport sur le projet de construction de l'hôtel des postes et télégraphes, dans le jardin de Diane. Le projet de convention se résume ainsi : La ville s'engagerait à faire construire l'hôtel des postes sur un terrain distrait du jardin de Diane. Cet hôtel serait construit conformément aux plans et devis annexés. Les travaux seront dirigés par l'architecte des postes qui a préparé les devis et plans et contrôlés par un fonctionnaire de la même administration. La dépense ne devra pas dépenser 169,459 fr. 31, et l'administration des postes remboursera la ville en quarante annuités, de chacune 8,654 fr. 15, comprenant intérêt et amortissement. Les travaux devront être achevés au plus tard le 1 er janvier 1894. Quelque désir qu'ait le conseil de voir cet hôtel édifié, jamais il n'a pris d'engagement " de faire construire " sur des devis et des plans auxquels il est resté étranger. C'est l'administration des postes qui a fait devis et plans, c'est elle qui fera conduire, exécuter et contrôler les travaux, donc la ville ne peut accepter aucun engagement ni aucune responsabilité. Nous n'avons qu'à inviter l'Etat à construire lui-même. Si la dépense prévue, soit 215,186 fr. ramenée sur le papier à 169,459 fr. en supposant un rabais de 25 0/0, vient à être dépassée, la ville peut prendre l'engagement de payer la totalité, pourvu que l'Etat lui rembourse aussi la dépense toute entière. La commission regrette de ne pas avoir eu en communication le plan de la façade regardant la rue de France. Le conseil, considérant qu'il n'a jamais pris rengagement d'entreprendre les travaux de l'hôtel des postes, Qu'il lui est impossible de souscrire à l'engagement de payer des travaux dont les plans et devis ont été faits en dehors de la ville, qui devront être exécutés sans elle et par des personnes qui lui sont absolument étrangères, alors que tous les dépassements lui sont imputés; Que par délibération du 26 août 1891, la ville a bien, mais seulement, offert de faire un emprunt delà somme nécessaire à la construction projetée; Délibère : " Le conseil ne croit pas devoir faire d'observations aux plans qui lui sont soumis; " Demande à l'Etat de vouloir bien les faire mettre à exécution le plus tôt possible; " Renouvelle l'offre déjà faite de faire l'em- prurvt nécessaire pour payer les travaux, en laissant à la charge de l'administration des postes les frais accessoires d'emprunt, et ajoute que les frais de la convention à intervenir entre la ville et les postes restent à la charge de ces dernières ; " Consent à fournir l'eau, au prix réduit, des établissements militaires. " M. Bayard dit qu'il votera contre les conclusions du rapport parce qu'il ne pense pas que la ville doive être le banquier de l'Etat, puisque ce dernier ne donne à son banquier aucune garantie. M. Weber insiste pour que les frais, quels qu'ils soient, soient à la charge de l'Etat et non à celle de la ville, conformément du reste à la délibération du 26 août 1891 . Adopté.

1892-12-23
Séance du ü décembre 1892. Le maire donne lecture d'une réclamation de M. Thomas, agent d'assurances de Y Urbaine, qui assure pour 415,000 francs d'immeubles, mais considère que sa commission, comme agent, est insuffisante en comparaison de celles d'autres agents. Le conseil décide de passer à l'ordre du jour. Le conseil vote un crédit de 89 fr. 33 pour compléter le crédit déjà voté pour payer les intérêts dus à M. Ouvré, en raison de son avance pour l'établissement du téléphone.
M. Dumaine demande l'établissement d'un second fil téléphonique direct de Paris à Fontainebleau, celui actuel ne suffisant pas aux communications, en raison des branchements opérés depuis son établissement. Le conseil s'associe à cette demande.
M. Dumaine a demandé la création d'un second fil téléphonique, et sa demande a été approuvée. On a eu raison. Car pour la prochaine belle saison, le fil unique, dont se servent également les habitants de Nemours, est absolument insuffisant. L'été dernier, nous avons eu une fois le n° 11 et une autre personne le n° 13; en mettant les choses au mieux, cela constitue une attente de plus d'une heure dans le vilain bureau que l'on connaît. Or, même dans un endroit de délices, une heure d'attente est impossible; qui dit téléphone dit rapidité.
Donc cette création s'impose; mais il la faut faire bientôt et ne pas attendre le mois de juin pour songer à s'en occuper. Au mois dè mai, tout devrait être installé. Surtout qu'on ne vie.nne pas nous répondre qu'il faut attendre pour cela l'édification du nouveau bureau, car alors...

1893-01-20
Samedi, la neige est tombée en grande abondance, environ 20 centimètres d'épaisseur; jusqu'alors on avait pu espérer en être préservé, mais elle a tenu fortement sur le sol. Outre ses inconvénients trop connus, il convient d'ajouter la rupture des fils télégraphiques et téléphoniques qui ont causé une réelle perturbation, augmentée encore par les trains, arrêtés.

1893-02-10
Parmi les principales affaires étudiées à la séance nous citerons la question du téléphone. Le besoin impérieux d'un second fil se fait sentir et on demanderait en outre de ne plus rendre obligatoire l'abonnement urbain qui est sans intérêt pour la plupart.

La Chambre a voté, hier, sur la proposition de la commission compétente, la répartition du crédit de 1,800,000 francs, voté mardi dernier, pour augmenter les émoluments des petits agents et sous-agents des postes et télégraphes. Les hautes-payes des facteurs ruraux seront augmentées ; les auxiliaires capables seront progressivement titulaires; les traitements minimes des femmes employées aux postes, télégraphes et téléphones seront portés de 800 à 1,000 francs; les traitements des commis ordinaires commenceront à être relevés dans une certaine mesure; les indemnités de séjour aux employés des bureaux ambulants et du service actif de Paris, seront augmentées, etc., etc. Cela n'a pas été sans de longues discussions qui prouvent que, faute d'un personnel suffisant, le service est en souffrance partout. Néanmoins, accordons pour cette fois un bon point à la Chambre et espérons que, les années prochaines, elle n'hésitera pas à prélever à chaque exercice, sur les 198 millions de recettes, les quatre millions destinés à améliorer la situation du personnel et de ses distributions. Ce sacrifice, léger et passager, serait bientôt compensé par des augmentations de recettes.

1893-03-03
Le maire donne lecture a une heure de m. directeur général des postes et télégraphes, en réponse à celle par laquelle la municipalité avait demandé l'établissement d'un second fil téléphonique direct et exclusif de Fontainebleau à Paris. Le conseil donne acte de la communication et décide qu'il sera répondu à cette lettre, qui ne répond en rien aux réclamations de la ville.
Questions municipales. L'année municipale s'annonce bien à Fontainebleau, nous nous faisons un plaisir de le constater. Après des tâtonnements un peu trop longs elle verra se faire les travaux d'amélioration de la rue du Parc, réclamés par nous dès 1888 - cinq ans. Elle verra au moins commencer aussi la construction de l'hôtel des postes demandée encore par l'Abeille depuis plus de deux ans, depuis le jour où l'installation du téléphone a achevé de rendre impossible le bureau actuel.

1893-04-07
Conclusions adoptées. Rapport sur le mode d'adjudication des travaux de construction de l'hôtel des postes et télégraphes. La commission propose le projet de délibération suivant qui est adopté : Le conseil, confirmant sa délibération en date du 12 février dernier, dit que les travaux de construction seront adjugés par corps d'état et à forfait. Il invite M. Boussard, architecte de l'administration des postes, à lui faire parvenir ses plans et devis descriptifs, pour chacun des corps d'état, afin d'être en mesure de procéder le plus promptement possible, aussitôt après approbation du projet d'emprunt, à l'adjudication des travaux en question. Projet de modification de l'alignement de la rue d'Avon.
La commission, après examen sur place, a été d'avis qu'il était regrettable que le tracé adopté en 1873 ait frappé de reculement une propriété qui présente sur une grande étendue une ligne parfaitement droite. Elle a été unanime à reconnaître qu'il y avait lieu de modifier le plan d'alignement de la rue d'Avon et que le nouveau tracé serait d'urgence soumis à une nouvelle enquête. - Adopté

1893-04-23
Dans notre numéro du 15 avril 1892, nous disions : l'établissement d'une ligne téléphonique coûte d'autant moins cher qu'elle est plus longue. Cela a l'air d'une plaisanterie ridicule, et cependant rien n'est plus vrai.
Voici, avec les distances, les prix payés par différentes villes pour l'établissement d'un réseau téléphonique entre elles et Paris : Fontainebleau, 60 km., 50.000 fr. Nemours, 70 - 11.000 fr. Montereau, 83 - 27.000 fr. auquel il convient d'ajouter : Montargis, 120 km., 40.000 fr. Car Montargis est en instance pour avoir le téléphone. La dépense coûtera seulement, dit le rapport adressé à la municipalité, 40,000 fr. - soit, 10,000 fr. de moins que n'a payé Fontainebleau. La dépense est moindre et la distance double. Bizarre, bizarre... Comment expliquer cela?
Nous ne nous en chargeons pas. Il nous suffira de signaler l'anomalie pour montrer combien Fontainebleau a été victime en la circonstance - et ce n'est pas fini, on va le voir.
Notre ville a avancé une somme importante pour avoir un fil direct et spécial; on lui a fait verser 50,000 fr., puis on a branché sur ce fil celui de Nemours qui profité, sans bourse délier, des avantages faits par nous.
Le fil, pendant l'été, à cause de ce surcroît de communications, est devenu insuffisant; notre municipalité eu référa à l'administration des téléphones qui lui répondit une lettre ridicule. Le conseil municipal décida que celte réponse n'en était pas une et réitéra ses observations.
Depuis, plus de nouvelles. Or, maintenant qui nous dit que le fil Moutargis-Paris ne sera pas raccordé à celui de Fontainebleau ? Alors ce sera complet; pendant la prochaine belle saison, nos concitoyens et nos touristes se serviront du téléphone en concurrence avec les Nemouriens et les Montargois. C'est dire qu'ils attendront longtemps leur tour. Nous n'oublions pas, l'année dernière, avoir eu une fois le n° 13, c'est-à-dire avoir attendu plus d'une heure. Combien attendrons nous, cette année?
Voilà du progrès et de la rapidité fin de siècle - en sens inverse - qui coûtent 50,000 fr. à la ville.

Melun. - Grandement préoccupé des graves questions que soulève l'établissement d'un nouveau casernement en remplacement de celui qui vient d'être évacué, le maire de Melun n'ose pas se hasarder à les trancher seul, et il a recours à la chambre syndicale, dont il reconnaît les services. Rappelant " le concours utile et dévoué " donné à la municipalité par la chambre " syndicale du commerce et de l'industrie " à l'occasion de l'installation du téléphone " et de la révision du tarif d'octroi.
1893-05-05
Association syndicale de Fontainebleau. L'Association syndicale du commerce et de l'industrie du canton de Fontainebleau a tenu, mercredi dernier 2 mai, sa réunion réglementaire, sous la présidence de M. Thomas, président.
Entre autres, nous citerons différentes communications faites par M. Thomas. De concert avec M. Ouvré, député, M. Thomas a renouvelé ses démarches auprès de la direction générale des postes.
L'accueil reçu par ces messieurs a été des plus cordiaux et ils ont rapporté des promesses d'amélioration du service pour le présent et pour l'avenir. M. Thomas a donné quelques détails sur un appareil, dit " régulateur du gaz " l'automatique ", au moyen duquel on obtient une pression constante dans les appareils allumés, quelles que soient les variations de la pression dans les conduits. - Cet appareil fera l'objet d'une étude postérieure. La question du téléphone a été également étudiée à nouveau. -
Un vœu a été émis, ayant pour objet de prier l'administration municipale d'intervenir auprès de l'administration supérieure pour obtenir, a des conditions sortables, l'établissement d'un second fil indispensable ici pendant la saison d'été, surtout depuis que le téléphone de Nemours est branché sur celui de Fontainebleau, et que l'on a quelque raison de redouter d'y voir bientôt s'adjoindre celui de Monlargis.
...

1893-05-12
La Poste a Fontainebleau. - Dans notre numéro du 21 avril dernier, nous annoncions l'avis reçu par M. Ouvré, député, de la création d'un nouvel emploi de facteur de ville au bureau de poste de Fontainebleau, dès que le budget de 1893 serait volé. La réalisation de cette promesse ne s'est pas fait attendre. En effet, dès la promulgation de la loi de finances, un septième emploi de facteur a été établi à Fontainebleau et le titulaire a été nommé pour entrer en fonctions mercredi prochain, 16 mai. Le gardien de bureau, Théau, depuis six ans à Fontainebleau, a été chargé de ce service.
Encore une bonne nouvelle. L'emprunt demandé par la ville, pour la construction d'un hôtel des postes et des télégraphes dans le jardin de Diane, a été voté, mardi dernier, ainsi que nous l'a appris un second télégramme de M. Ouvré. La Chambre a reconnu que l'installation actuelle est des plus défectueuses et absolument insuffisante par suite de l'extension prise par l'exploitation; le téléphone, récemment installé, n'a pu y être aménagé que d'une façon provisoire et avec les plus grandes difficultés. M. Mesureur termine ainsi son rapport : a Au point de vue des services, on pourra réaliser une installation absolument convenable dans une ville fréquentée par de " nombreux étrangers et qui sert en même temps de lieu de villégiature. " Voilà donc un pas, un grand pas même fait. Mais tout n'est pas fini encore. Il reste le Sénat - dont on l'espère du moins - l'approbation ne se fera pas attendre. Puis viendront les formalités administratives pour les transmissions, notifications, etc., et enfin la réalisation même de l'emprunt, la mise en adjudication des travaux, avant de voir donner le premier coup de pioche. Prenons patience cependant et espérons qu'avant la fin de l'année, les travaux seront commencés.
Depuis le 10 de ce mois, Montereau est relié à Paris par un fil téléphonique direct . D'autre part, une enquête est ouverte à la mairie de Montereau sur le projet d'établissement d'une ligne électrique entre cette ville et la limite du département de l'Yonne.

1893-05-19
Conseil municipal de Fontainebleau. Séance du 8,mai 1895.
Téléphone. M. Weber, au nom de la commission du budget, donne lecture d'un rapport sur la question du téléphone.
Le rapporteur explique d'abord que le Conseil municipal a voté l'établissement d'une correspondance directe entre Fontainebleau et Paris c'est-à-dire qu'il a voulu un fil direct, refusant d'être tributaire et de Melun, et de Corbeil et de toutes autres villes qui avaient offert de s'associer à Fontainebleau pour les frais d'une ligne commune. L'administration des Postes et Télégraphes avait accepté ces conditions, et toutes les charges imposées à la Ville ont été remplies. On peut donc dire que ce fil est la jouissance exclusive de Fontainebleau. Or, au mépris de ses droits, et sans qu'elle soit même consultée, la ville de Nemours a été reliée à ce fil, ce qui occasionne la plus grande gêne dans les communications de Fontainebleau avec Paris, dans la belle saison surtout où sa population s'accroît dans des proportions considérables. Le rapporteur, au nom de la commission, soumet au Conseil la délibération suivante à adresser à l'Administration des Postes et Télégraphes : " Le Conseil : " Considérant que, par délibération du 9 mai 1891, il a été voté les fonds nécessaires pour l'établissement d'une ligne téléphonique spéciale et directe entre Fontainebleau et Paris; " Que les fonds, soit 50,000 francs, ont été versés le 8 juin 1891 dans les caisses de l'État ; " Qu'il a été bien entendu et clairement relaté, dans les rapports présentés au Conseil, ????????????????... sa population qui se triple en nombre, pendant l'été notamment; " Considérant que, par suite du reliement d'une ligne d'une ville voisine sur la ligne créée par nous, pour nous et à nos frais, les communications sont, à certaines heures de la journée, notablement retardées, au grand préjudice de nos concitoyens; " Que le téléphone a surtout pour grand avantage de permettre la transmission en très peu de temps des communications au loin et d'obtenir, en très peu de temps aussi, des réponses ou renseignements, sans quoi le télégraphe eût suffi; Considérant qu'il n'y a pas lieu de savoir si la ville voisine fournit plus ou moins de conversations, ni dans quelle mesure elle encombre ou n'encombre pas la ligne, ni à quelles heures de la journée le service est plus ou moins chargé, attendu que la ligne doit répondre aux besoins pour la satisfaction desquels elle a été établie ; " Considérant que la ligne téléphonique Fontainebleau-Paris ayant été créée par la ville de Fontainebleau, à ses frais, pour ses besoins exclusifs, après le refus du concours d'autres villes sur le parcours, pour avoir une correspondance directe, non tributaire de qui que ce soit; " Qu'une ville voisine a été reliée à cette ligne spéciale à Fontainebleau sans l'avis de la principale intéressée et cause à celle-ci une gêne qui se traduit par des préjudices pour tous ceux qui se servent du téléphone; " Proteste contre le raccordement de Nemours à Fontainebleau; " Demande que le droit de jouissance exclusive de son fil soit respecté en son entier; " Et demande que l'administration générale des Postes et Télégraphes prenne immédiatement les mesures qu'elle jugera convenables pour laisser à la ville de Fontainebleau la jouissance exclusive du fil téléphonique Paris- Fontainebleau directement. " Le Conseil, à l'unanimité, adopte les conclusions du rapport.

On pourra remarquer dans le compte rendu du conseil municipal, publié aujourd'hui, une longue délibération relative au téléphone. Elle résume toutes les doléances justifiées que nous avons dès longtemps produites en faveur de nos concitoyens. Souhaitons qu'elles soient prises en considération par l'administration des téléphones.

1893-06-09
Après la lecture du procès-verbal qui est adopté sans observations, le président, M. Thomas, donne la parole à M.Weber, adjoint, qui avait demandé à être entendu au sujet de la délibération prise par la chambre syndicale, dans sa séance du 2 mai, concernant le téléphone.

1893-06-02
Association syndicale de Fontainebleau. Voici l'ordre du jour de la réunion du bureau, mardi prochain, 6 juin, à 8 h. 1/2 du soir, dans la salle de la Justice de Paix : Audition des observations de M. Weber sur la délibération de la Chambre syndicale, relative au téléphone; ... Compte rendu des indications de M. le receveur des postes, relativement à la transmission des messages téléphonés et à l'éclairage de la cabine...

1893-06-16
Le téléphone à Fontainebleau " Nous avons, à plusieurs reprises, exprimé nos doléances au sujet du service parfois trop encombré du fil unique de notre téléphone. La question est connue de nos lecteurs, il est donc inutile d'y revenir. Dans une lettre du 7 juin adressée à M. Ouvré, député, qui nous l'a fait communiquer, l'administration supérieure des postes et télégraphes s'exprime ainsi :
" Au moment même où vous me saisissiez de la question du téléphone de Fontainebleau j'achevais l'étude d'un projet ayant pour but d'introduire dans le bureau de Fontainebleau et par suite de mettre au service de vos communications un second circuit construit avec le concours d'une autre ville plus éloignée qui a fait une avance considérable. Le trafic de cette ville ne doit pas suffire à beaucoup près à employer le fil; l'administration vous fait sans frais profiter de cette voie de communication qui, vraisemblablement, sera presque toujours libre; elle donne à Fontainebleau sur ce deuxième fil le même avantage qui avait été accordé à Nemours sur le premier, mais vous en bénéficierez dans une bien plus large mesure à raison même du nombre plus grand de vos communications. Ce n'est que par un tel système d'aide mutuel que le service pourra être assuré dans les meilleures conditions et au prix de la moindre dépense. " Nous allons donc, comme on le voit, obtenir en partie satisfaction; nous croyons que nos plaintes justifiées et les démarches de M. Ouvré ont puissamment aidé à la spontanéité des bonnes intentions exprimées ci-dessus. Ne nous montrons cependant pas trop difficile et envisageant seulement le résultat, déclarons- nous satisfait... si la solution indiquée ne se fait pas trop longtemps désirer. * * * Sans commentaire et simplement pour bien faire voir que lors de la pose du fil de Nemours on n'a pas agi vis-à vis de Fontainebleau de la même manière que vis-à-vis d'Orléans par exemple, nous reproduisons les lignes ci-dessous empruntées à l'Indépendant de Montargis : " Dans sa séance du 1 er juin, le conseil municipal d'Orléans a repoussé la demande par laquelle M. le maire de Gien sollicitait l'autorisation d'utiliser le réseau téléphonique d'Orléans afin de relier Gien à Paris. Antérieurement, le conseil municipal d'Orléans avait déjà rejeté des requêtes analogues qui lui avaient été adressées par les villes de Tours et de Châteaudun. Le conseil municipal d'Orléans s'appuie, dans la circonstance, sur l'encombrement dont souffre déjà le réseau téléphonique installé aux frais des contribuables d'Orléans. "

1893-06-23
Mr Mignotte, employée auxiliaire du téléphone à Fontainebleau, a été titularisée dans son emploi et maintenue audit bureau

1893-06-30
L'Association syndicale de Fontainebleau se réunira mardi prochain, 4 juillet, à 8 h. et demie du soir, à la Justice de paix. Voici l'ordre du jour : Communication de la réponse du directeur général des Postes, relative à l'établissement du second fil téléphonique; Rapport par M. Croizard des décisions prises par la section commerciale de la chambre, dans sa réunion du 22 juin; Communications diverses.

Dernièrement, dans certains bureaux de poste de Paris, on a confié le service des guichets à des femmes. La même innovation a eu lieu à Fontainebleau, où d'abord Mlle Lheurenx, employée d'ordinaire au téléphone, a remplacé un employé malade, puis lundi une nouvelle employée, Mlle Mélin, a été installée. Cette mesure, qui avait mis en verve au début de son application les journaux illustrés, tendrait-elle a se généraliser? Sans insister sur le plaisir qu'il y aurait à voir derrière les guichets postaux les gentils minois des employées, ou sur le danger des conversations trop prolongées, les partisans de l'émancipation de la femme seront certainement satisfaits de voir cette mesure se généraliser. Mais alors que deviendront les employés du sexe dit fort ? Comme on a déjà du mal à caser les postulants et les candidats, il faudra les renvoyer à l'agriculture qui manque de bras, chacun sait ça.

1893-07-07
Il y a plus de deux ans, le 3 juillet 1891, parlant dans l'Abeille de l'installation prochaine du téléphone, nous commencions notre campagne pour le déplacement du bureau de poste actuel, installé comme on sait rue du Château dans l'immeuble dit du Château d'Eau, construit en 1608 par Henri IV. Depuis, nous sommes revenus maintes fois à la charge et avons pour cette question dépensé bien du temps - mais nous ne l'avons pas perdu, heureusement!
La question en effet a été étudiée sous toutes ses faces et la municipalité a obtenu de l'État un emplacement à l'angle du jardin de Diane et de la rue de la Chancellerie.
Les nombreuses formalités administratives ont quelque peu entravé le bon vouloir et l'empressement de tous. Depuis deux ans si l'affaire a avancé elle n'est pas encore entrée dans la période d'exécution.
Pour faire l'adjudication et donner le fameux premier coup de pioche on attend toujours le vote de la loi déposée au Sénat depuis le 24 mai dernier.
Très long, on le voit, a été l'enfantement de ce projet, favorisé cependant de hautes et puissantes protections. Zuzez un peu alorsss???
Aux dernières nouvelles nous apprenons qu'après l'avis favorable de la commission spéciale, dont nous avons déjà parlé, le projet a été encore renvoyé à la commission des finances. M. Cochery a demandé à être rapporteur et c'est de lui que dépend maintenant la prompte et définitive solution.
Près de la gare, la grêle a été plus abondante que dans la ville. Près de Montereau, sur trois kilomètres de longueur environ, les fils télégraphiques ont été renversés. Notre excellent correspondant de Montereau nous donne les renseignements complémentaires qui suivent : Tout a été détruit et brisé sur une étendue assez vaste, dans les communes de Ville-Saint-Jacques, Varennes et La Grande- Paroisse.
1893-07-14
Le directeur général des postes et des télégraphes a décidé que le 14 juillet, jour de la Fête nationale, il ne sera fait aucune distribution rurale. Le service des facteurs locaux et de ville ne devra pas dépasser midi. Les guichets postaux seront fermés à partir de midi.
L'hôtel des postes (le Fontainebleau, Au cours de la séance de lundi dernier, 10 juillet, M. Jules Godin a déposé sur le bureau du Sénat, au nom de la commission des finances, un avis sur un projet de loi, adopté par la Chambre des députés, relatif à la construction d'un hôtel des postes et télégraphes à Fontainebleau et à un emprunt de 170,000 fr. à contracter par cette ville. Encore un pas de fait. Sera-ce le dernier ... et le bon? Espérons-le, mais dans tous les cas, si la gestation a été longue et pénible, la nouvelle tarde bien à nous arriver.
1893-07-21
CONSTRUCTION "l'un hôtel "les poste et télégraphes à Fontainebleau. Le maire de la ville de Fontainebleau a l'honneur d'informer les intéressés que l'adjudication des travaux à exécuter pour la construction d'un hôtel des postes à Fontainebleau aura lieu, en séance publique, à l'hôtel de ville, le mercredi 16 août 1893, à deux heures de l'après-midi. Les entrepreneurs qui ont l'intention de prendre part à cette adjudication peuvent se faire inscrire dès maintenant, au secrétariat de la mairie. Les séries de plans leur seront remises à partir du 5 août prochain. Enfin ! On comprendra que nous insérions la note ci-dessus avec une satisfaction non dissimulée. Depuis le 3 juillet 1891, l'Abeille n'a cessé de demander le déplacement du bureau de poste actuel. Nous obtenons satisfaction, après deux ans il est vrai, mais enfin c'est un réel succès - venant s'ajouter à celui tout récent de l'agrandissement du tournant de la rue du Parc.
1893-08-04
Lundi, vers neuf heures du soir, un coupé de maître à train jaune, bien attelé de deux bonnes postières, entrait dans les rues de Fontainebleau, venant des environs sud de la ville et se dirigeant vers la gare, intrigua fort les promeneurs. En effet, le cocher portait à son fouet un petit nœud de rubans blancs et l'intérieur de la voiture, entièrement tapissé de fleurs artistement disposées, était occupé par deux personnes - évidemment deux jeunes mariés - allant prendre à la gare de Fontainebleau le train de 9 heures 26.
...
Enfin, le Journal officiel a parlé ! Dans son numéro du 1 er août, est promulguée la loi relative à la construction d'un hôtel des postes et des télégraphes à Fontainebleau. Il en a fallu des paroles, des écritures, des démarches pour en arriver à ce résultat ! La délibération du Conseil municipal est du 26 août 1891 ; le décret de désaffectation du terrain à prendre sur le Jardin de Diane est du 30 avril 1892; l'approbation préfectorale du 10 février 1893 et la promulgation de la loi a lieu le 31 juillet. Et dire que cette affaire a été menée avec une rapidité peu commune à celle belle administration française. Qu'eut-ce été si on avait suivi les errements habituels. Mais le curieux, c'est que la délibération de 1891 ne prévoyait pas tant de retards et que la loi votée, maintient la date d'achèvement des travaux pour le 1 er janvier 1894. En admettant que l'on puisse commencer ces travaux le 1 er septembre prochain, il ne restera que quatre mois aux entrepreneurs pour s'exécuter. Cela ne se sera jamais vu.
...
Le mercredi 16 août prochain aura lieu en sept lots, qui pourront être réunis si les chiffres d'adjudications partielles dépassaient 160,986 fr. 35, l'adjudication - à forfait maximum - des travaux à exécuter pour la construction d'un hôtel des postes et télégraphes à Fontainebleau à l'angle du jardin de Diane. C'est la première fois que l'on emploie à Fontainebleau ce genre d'adjudication à forfait maximum. Pour les renseignements, consulter les affiches et s'adresser à la mairie au directeur des travaux de la ville ou à M. Boussard, architecte de l'administration de6 postes, chargé de la direction de ces travaux, 38, rue de Ribéra à Paris.

1893-08-11
Si on se le rappelle, l'administration supérieure des téléphones a écrit il y a quelque temps à M. Ouvré que la ville de Sens demandant la création du téléphone, ce fil serait mis, quand faire se pourrait, à la disposition de Fontainebleau. Les travaux de pose pour la ligne téléphonique de Sens sont commencés; espérons donc, si ce n'est pou cette saison, du moins pour l'année prochaine! Seulement il y aura, aux environs de Sens, tout un petit réseau téléphonique secondaire; de la sorte, Fontainebleau n'aura peut-être pas autant de facilités qu'on l'espérait pour se servir du fil de Sens quand le nôtre sera surchargé, comme il arrive souvent pendant l'été.

1893-09-01
Ce n'est pas la pioche des démolisseurs, mais bien la hache des bûcherons qui a fait merveille, cette semaine, en deux endroits distincts pour commencer deux travaux également utiles à la ville.
Près de l'ancien réservoir des eaux, à la Porte aux Vaches, on est en train d'abattre des arbres pour construire sur l'emplacement un second réservoir; ensuite on s'occupera de la réfection des conduites et de l'augmentation de l'usine des eaux.
Dans le jardin de Diane, depuis hier, on abat également les arbres là où doit s'élever notre Hôtel des Postes, Télégraphes et Téléphones, un peu l'enfant de Y Abeille, en faveur duquel nous avons, depuis trois ans, rompu bien des lances. Aujourd'hui, nous avons gain de cause pour la plus grande satisfaction de nos concitoyens, nous sommes donc payé de nos peines.
1893-11-03
AVERTISSEMENT D'ENQUÊTE L'Administration des Télégraphes fera procéder prochainement à la construction d'un circuit téléphonique de Montereau à Montigny-Lencoup. Un tracé des lignes à construire indiquant les propriétés privées sur lesquelles devront être placés des supports, sera déposé conformément à la loi du 28 juillet 1885, pendant trois jours consécutifs à partir du 7 novembre, mairie de Salins, où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations. Un agent de l'Administration des Télégraphes se tiendra à la mairie de Salins le 9 novembre prochain, de 2 heures à 3 heures, pour donner verbalement les renseignements et explications qui lui seraient demandés.

1893-11-17
Larchant. - Nous avons annoncé déjà qu'un bureau télégraphique avait été créé à Larchant; il commencera à fonctionner le samedi 25 courant.

1893-11-24
Nous lisons dans le compte rendu donné par le Nouvelliste, de la séance tenue lundi dernier par le conseil municipal de Melun : " A propos des recettes de la ligne téléphonique, M. Wichard expose que selon des explications qui lui out été fournies, plusieurs communes de l'arrondissement ont leur téléphone greffé sur celui de Melun. " Plusieurs conseillers, notamment M. Rossignol, trouvent que l'administration n'aurait pas du autoriser cet abus, surtout après le refus fait à la ville de Melun, par la ville de Fontainebleau, qui s'est dérobée à semblable service. " M. le maire se souvient qu'il est député, aussi engage-t-il ses collègues à ne point faire de misères aux communes voisines : Ponthierry, Lieusainl, Moissy-Cramayel, Chaumes. " - Certainement, dit-il, elles profitent des avantages obtenus avec nos ressources particulières; mais demander une décharge, cela calerait des ennuis à nos concitoyens des environs pour avoir la satisfaction d'être remboursés une année plus tôt. Soyons-donc, avec eux, meilleurs voisins que ne l'a été Fontainebleau. " La municipalité et le conseil municipal ne manqueront pas, nous l'espérons, de relever ces insinuations, inexactes de tous points. Dès aujourd'hui, cependant, nous croyons pouvoir dire que la ville de Fontainebleau n'a pas eu à se dérober à aucune obligation, puisqu'elle n'a aucun traité avec l'administration des téléphones et que, d'autre part, plusieurs localités ont été branchées sur son fil téléphonique, notamment Nemours, Souppes, Sens, et d'autres villes. En toutes circonstances, d'ailleurs, la ville a donné des preuves de bon voisinage : le département et les communes riveraines en peuvent témoigner.

1893-12-22
Grâce aux démarches insistantes de M. Ouvré, président d'honneur, et malgré les dispositions peu favorables du directeur du département, un emploi de facteur a été créé à Fontainebleau, ce qui a été une amélioration importante et a rendu les distributions sensiblement plus actives. Quant au téléphone, la question est toujours pendante; on a lieu toutefois d'espérer une solution favorable

1894-01-19
Communication d'une lettre au sujet du téléphone. Les abonnés actuels de Fontainebleau et d'autres qui seraient susceptibles de le devenir, trouvent avec raison, peu juste, de payer obligatoirement un abonnement pour des communications intra urbaines, dont ils se servent peu ou point; ils ne demandent à ne payer l'abonnement que comme dans les villes voisines. Des démarches dans ce sens vont être poursuivies

1894-02-09
Les Postes de France en 1782.
Disons bien vite que nous ne proposons pas comme modèle le service des postes dont nous allons parler; il date de plus de cent dix ans et, depuis lors, nous avons heureusement fait des progrès.
Les chemins de fer ont détrôné les diligences; les relais de poste, avalés à franc étrier, ne sont plus qu'à l'état de souvenir. Pour rappeler ces souvenirs, nous faisons un emprunt à un vieux livre qui nous est communiqué par le baron Mounier. Sur cette liste, nous voyons que le trajet de Fontainebleau à Paris, par Essonnes, était divisé en 8 postes (la distance d'une poste était d'environ 2 lieues, soit 8 kilomètres) :
De Fontainebleau à Chailly, 1 poste et demie,
De Chailly à Ponthierry, 1 poste, De Ponthierry à Essonnes, 1 poste et demie,
D'Essonnes à Fromenteau, 1 poste et demie,
De Fromenteau à Villejuif, 1 poste et demie,
De Villejuif à Paris, 1 poste royale.
(La poste royale se payait double; elle était établie à l'entrée et à la sortie des villes de Paris, de Versailles et de Lyon, même pendant l'absence du roi).
Voici le prix que l'on devait payer aux maîtres de postes :
Pour la distance d'une demi-poste (1 lieue) : 2 chevaux, 1 livre 5 sous. 4 - 2 - 10 -
Pour une poste (2 lieues) : 2 chevaux, 2 livres 10 sous. 4 - 5 -
Pour une poste et demie (3 lieues) : 2 chevaux, 3 livres 15 sous. " 4 - T - 10 -
Pour deux postes (4 lieues) : 2 chevaux, 5 livres. 4 - 10 -
Et ainsi de suite; le prix pour quatre postes et dix chevaux atteint 50 livres.
De Fontainebleau à Paris, par Melun, on comptait 8 postes également :
De Fontainebleau à Melun, 2 postes, De Melun à Lieursaint, 1 poste et demie,
De Lieursaint à Villeneuve-Saint-Georges, 2 postes, De Villeneuve-Saint-Georges à Gharenton, 1 poste et demie, De Charenton à Paris, 1 poste royale.
De Fontainebleau à Versailles, 9 postes et demie : à Chailly, Ponthierry, Essonnes, Fromenteau, La Croix de Bernis et Versailles. A la même destination, par Ghoisv, 10 postes et demie; même parcours jusqu'à Fromenteau, d'où on relayait, à Choisy, pour revenir à la Croix de Bernis, en prenant des chevaux à Villejuif.
Il y avait aussi un service de Fontainebleau à Villers - Cotteretz, par Melun et Meaux, 13 postes et demie. Relais à Melun, Guignes, Saint-Germain-les-Couilly, Meaux, Lemay, La Ferté-Milon.
De Fontainebleau à Orléans, 10 postes :
De Fontainebleau à la Chapelle-la-Reine, 2 postes, , . , , .
De la Chapelle à Malesherbes, 1 poste et demie, De Malesherbes à Pithiviers, 2 postes, De Pithiviers à Chilleurs, 1 poste et demie, (Le 3 e cheval réciproquement pour l'année.)
De Chilleurs à Loury, 1 poste, De Loury à Orléans, 2 postes.
De Lyon à Paris (Bourgogne), par Mâcon et Aulun, on comptait 56 postes et demie.
De Sens on relayait à Pont-sur-Yonne, Villeneuve-la- Guyard, Fossart, Moret, Fontainebleau, etc., comme plus haut.
De Lyon à Paris (Bourbonnais), par Moulins, 55 postes et demie. Les relais de nos environs, depuis Montargis, étaient à Puy-la-Laude. Fontenay, La Croisière, Nemours et Fontainebleau.
Notre ville était desservie par les diligences faisant le service de Paris à Lyon.
Il partait de Paris pour Lyon cinq diligences par semaine, à quatre heures du matin ; trois les lundi, mercredi et samedi suivaient la roule de Bourgogne; deux, les mardi et jeudi, celle du Bourbonnais, par Moulins.
Elles font station, nous dit le volume, dans les villes ci-après, et les voyageurs n'y sont point chargés de leur nourriture.
Savoir :
Fontainebleau, dînée; prix de la place : 14 livres.
Sens, couchée, 24 livres.
Auxerre, dînée,40 livres, etc.; jusqu'à Lyon, 100 livres.
Au retour, encore dîné à Fontainebleau; le prix de la place, de Lyon ici, était de 86 livres.
Les diligences partaient les mardi, jeudi et samedi, un peu plus tard que de Paris... à cinq heures du matin au lieu de quatre.
Le trajet de Chalon à Lyon se faisait par eau tant que la Saône était navigable.
Le service de Lyon par le Bourbonnais passait également par Fontainebleau où était le dînée; le prix de la place était un peu moins élevé : 12 livres 16 sous, au lieu de 14 livres par la diligence bourguignonne.
A partir de notre ville, l'itinéraire bifurquait et passait par Montargis, couchée, 23 livres 4 sous, etc., et Lyon, 111 lieues, 88 livres 16 sous, au lieu de 100 livres par la Bourgogne. Décidément, la ligne du Bourbonnais, étant la moins chère, devait être la moins... chic (qu'on nous passe le mot - assurément inconnu en 1182).

Nous n'avons extrait de ce curieux volume, rare aujourd'hui, que les renseignements intéressant notre contrée; mais il contient la liste générale des Postes de toute la France en 1182.

Que de changements depuis 112 ans ! Autrefois, pour faire les 111 lieues séparant Paris de Lyon, il fallait perdre cinq jours et dépenser 100 livres; aujourd'hui, pour 51 fr. 35 en première classe, on fait les 512 kilomètres en moins de neuf heures.
Prochainement, avec la nouvelle locomotive inventée par M. Heilmann et expérimentée au commencement de 1894 sur la ligne de l'Ouest, on fera 100 kilomètres à l'heure, soit moins de cinq heures et demie pour aller de Paris à Lyon.
Avec M me de Sévigné, nous dirons : C'est une belle invention que la poste ! Habitués que nous sommes à nous en servir, nous n'en apprécions pas tous les mérites et la merveilleuse organisation.
Le service des correspondances exista de toute antiquité mais naturellement à l'état rudimentaire et lent; il n'eut en France une réelle direction que vers 1800 et prit seulement de l'extension lors de la création des chemins de fer, vers 1844. Jusqu'alors, les lettres étaient transportées par la poste aux chevaux et les postillons au costume légendaire dont on ne voit plus guère de spécimen qu'à l'Opéra- Comique.
Depuis 1182 on voit les progrès accomplis sans compter ceux que l'on pourrait encore obtenir pour la poste seulement, car nous ne parlons ni du télégraphe ni du téléphone.
La première mesure utile serait de réduire le prix de l'affranchissement d'une lettre à dix centimes, et à cinq centimes pour les cartes postales.
1894-02-16
L'Administration des télégraphes fera procéder prochainement à la construction d'une ligne téléphonique à Bourron. Un tracé de la ligne à construire indiquant les propriétés privées sur lesquelles devront être placés des supports, sera déposé conformément à la loi du 28 juillet 1885, pendant trois jours consécutifs à partir du 16 février, mairie de Bourron, où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations. Un agent de l'Administration des télégraphes se tiendra à la mairie de Bourron, le 19 février prochain, de 11 h. à 12 h., pour donner verbalement les renseignements et explications qui lui seraient demandés.

1894-02-23
Depuis dimanche dernier, notre bureau de poste ferme son guichet à 4 heures de l'après-midi, les dimanches et jours de fête. Il va sans dire que cette mesure ne s'applique qu'aux opérations postales. En ce qui regarde le service télégraphique, il fonctionnera, comme par le passé, jusqu'à neuf heures du soir. Cette mesure de donner un peu de liberté le dimanche aux employés de la poste est excellente et ne nuira en rien aux intérêts du public; prévenu, il n'aura qu'à prendre ses précautions et à ne pas se mettre en retard le dimanche pour ses opérations postales. Petit à petit, le repos du dimanche pour les employés et les ouvriers prend de l'extension ; la ligue créée à cet effet et dont un comité fonctionne à Fontainebleau obtient, et obtiendra encore dans la suite, d'excellents résultats. Rien n'est meilleur que le repos du dimanche; sans pousser l'exagération aussi loin qu'en Angleterre, on peut imiter notre voisine sur bien des points autres que la mode des tailleurs et des chapeliers.
1894-03-09
L'administration des télégraphes fera procéder prochainement à la construction de lignes téléphoniques à Fontainebleau. Un tracé des lignes à construire indiquant les propriétés privées sur lesquelles devront être placés des supports, sera déposé conformément à la loi du 28 juillet 1885, pendant trois jours consécutifs, à partir du 21 mars, à la mairie de Fontainebleau, où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations. Un agent de l'administration des télégraphes se tiendra à la mairie de Fontainebleau le 23 mars prochain, de 9 heures à 10 heures, pour donner verbalement les renseignements et explications qui lui seraient demandés.

1894-04-13
Association syndicale du commerce. - La prochaine réunion du bureau de l'association syndicale aura lieu le mardi 17 avril prochain. Ordre du jour :
1° Réponse favorable du ministre à la demande présentée par l'association syndicale, relativement au téléphone à Fontainebleau;
2° Demande du comité du bal du Château;
3° Proposition d'établissement d'un kiosque pour la musique au Jardin de Diane;
4° Examen d'une proposition ayant pour objet de faire adopter la voie étroite dans l'établissement du tramway projeté;
5° Communication de M. Darlet, relative à l'éclairage électrique ;
6° Communications diverses.

Téléphone de Fontainebleau. A la date du 10 février dernier, la Chambre syndicale du commerce et de l'industrie de Fontainebleau chargeait son président d'honneur, M. Ouvré, député, de transmettre à M. le directeur général des postes une pétition des abonnés du réseau téléphonique local tendant à obtenir la transformation du tarif dit " à forfait ", en un tarif dit " spécial " à conversations taxées. A l'appui de leur demande, les pétitionnaires faisaient valoir que l'expérience avait démontré que le tarif à forfait ne répondait pas aux besoins des abonnés et que le tarif appliqué aux autres villes du département également reliées au réseau téléphonique parisien, s'appliquerait beaucoup mieux aux besoins des abonnés du réseau de Fontainebleau.
Par suite des démarches faites par lui auprès de la direction générale des Postes et Télégraphes, M. Ouvré a reçu une lettre qui donne pleine satisfaction à la réclamation formulée. Par lettre en date du 6 avril. M. le Directeur général des Postes et des Télégraphes a fait connaître à M. Ouvré que, sur sa proposition, la mesure sollicitée, recevrait son application à partir du 1 er mai prochain. Par mesure transitoire, les abonnés actuels qui désireraient rester sous le régime ancien pourront l'obtenir tarit qu'ils conserveront l'abonnement à leur nom personnel.
1894-04-05
Le jeudi 26 avril, il sera ouvert au chef- lieu de chaque département, un concours pour l'admission de 400 emplois de dames dans l'administration des postes et télégraphes.
Aucun emploi n'est vacant en Seine-et- Marne, mais il y en a dans les départements limitrophes. La liste d'inscription sera close le 10 avril. Les postulantes devront adresser leurs demandes au directeur des postes du département chargé de l'instruction des candidatures. Elles trouveront, dans les bureaux de la direction, toutes les indications utiles.

1894-04-13
Association syndicale du commerce. - La prochaine réunion du bureau de l'association syndicale aura lieu le mardi 17 avril prochain. Ordre du jour :
1° Réponse favorable du ministre à la demande présentée par l'association syndicale, relativement au téléphone à Fontainebleau;
2° Demande du comité du bal du Château;
3° Proposition d'établissement d'un kiosque pour la musique au Jardin de Diane;
4° Examen d'une proposition ayant pour objet de faire adopter la voie étroite dans l'établissement du tramway projeté;
5° Communication de M. Darlet, relative à l'éclairage électrique ;
6° Communications diverses.
...
Téléphone de Fontainebleau.
A la date du 10 février dernier, la Chambre syndicale du commerce et de l'industrie de Fontainebleau chargeait son président d'honneur, M. Ouvré, député, de transmettre à M. le directeur général des postes une pétition des abonnés du réseau téléphonique local tendant à obtenir la transformation du tarif dit " à forfait ", en un tarif dit " spécial " à conversations taxées.
A l'appui de leur demande, les pétitionnaires faisaient valoir que l'expérience avait démontré que le tarif à forfait ne répondait pas aux besoins des abonnés et que le tarif appliqué aux autres villes du département également reliées au réseau téléphonique parisien, s'appliquerait beaucoup mieux aux besoins des abonnés du réseau de Fontainebleau.
Par suite des démarches faites par lui auprès de la direction générale des Postes et Télégraphes, M. Ouvré a reçu une lettre qui donne pleine satisfaction à la réclamation formulée.
Par lettre en date du 6 avril. M. le Directeur général des Postes et des Télégraphes a fait connaître à M. Ouvré que, sur sa proposition, la mesure sollicitée, recevrait son application à partir du 1 er mai prochain.
Par mesure transitoire, les abonnés actuels qui désireraient rester sous le régime ancien pourront l'obtenir tarit qu'ils conserveront l'abonnement à leur nom personnel.

1894-04-27
Association syndicale de Fontainebleau. Séance du 27 avril 1894.
Le président communique une lettre de M. le directeur général des postes et télégraphes, relativement à la pétition des abonnés au réseau téléphonique, laquelle donne pleine satisfaction à la réclamation formulée.

1894-05-04
L administration des postes et des télégraphes vient de donner des instructions à tous les receveurs, relativement à l'hygiène à observer dans la salle réservée au public. De grandes pancartes vont être suspendues dans les bureaux de poste, pour informer le public des mesures prises et l'inviter à s'y conformer. Il sera défendu, non seulement de fumer, mais de cracher dans les bureaux. A cet effet, des crachoirs y seront placés.
Malgré toutes les instructions de l'administration, le receveur aurait eu bien du mal à assainir l'affreux petit trou qui sert actuellement de bureau.
On se demande, avec l'accumulation du personnel et du public, comment il pourrait trouver la place d'un crachoir à Fontainebleau.
Ce sera plus facile avec la nouvelle installation; on pourra même éviter des saillies sur le parquet eu faisant quelques trous, de distance en distance, dans les énormes blocs de pierres de taille qui y sont accumulés.

1894-05-25
L'administration des télégraphes fera procéder, prochainement, au déplacement de la ligne télégraphique dans la traversée de Fontainebleau. Un croquis du nouveau tracé indiquant les propriétés privées sur lesquelles devront être placés des supports, sera déposé, pendant trois jours consécutifs, à partir du 1 er juin 1894, à la mairie de Fontainebleau, où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations.
Avon, 23 mai 1891. ? Le nouveau timbre-poste. Monsieur le rédacteur en chef,
Assurément le projet de timbre-poste de M me Marie Forget est très méritant, puisque, tout en ne l'adoptant pas, le jury a cru devoir le primer. Mais la distinguée artiste s'est-elle bien conformée aux exigences du programme officiel qui demandait un nouveau type, répondant par la composition de sa vignette au régime politique de la France? Le modèle en usage représente Minerve et Mercure unis dominant le monde. Ce n'est pas l'esprit nouveau qui a pu inspirer l'ostracisme dont sont menacés la déesse de la Paix et le dieu du Commerce, messager des dieux. C'est bien avant qu'il ait commencé à souffler que le changement a été décidé, sur la proposition de M. Mesureur, rapporteur des derniers budgets des postes et télégraphes. Ce modèle porte les mots exigés : République française et Poste. Il est vrai que ce dernier doit être doté d'un s final, surcroît de coût d'impression dont le besoin se fait moins sentir que celui de la diminution des taxes.

1894-06-01
La construction du nouvel hôtel des postes s'avance rapidement; la couverture en est presque entièrement terminée et la sculpture est en bonne voie. Une personne nous faisait remarquer, mardi, l'effet bizarre produit par les cheminées surmontées d'une pierre de taille en forme de petite malle... de voyage - je ne pas lire malle... poste, c'est trop vieux jeu. Une autre trouvait les trois modestes poteaux en fer, destinés à recevoir tous les fils téléphoniques et télégraphiques, peu décoratifs et insuffisants; elle disait qu'il aurait peut-être mieux valu construire sur le toit une terrasse destinée à recevoir une sorte de petite tour quadrangulaire à laquelle auraient abouti tous les fils. Nous avons eu aussi notre idée Pourquoi n'aurait-on pas surmonté cet édifice, spécialement créé pour les télégraphes et téléphones, d'une sorte de clocher à jour, comme nous en avons vu un récemment à l'hôtel des télégraphes d'Aix - la - Chapelle ? Les quatre faces du clocher, au lieu d'être maçonnées, sont garnies d'une myriade de petits isolateurs en porcelaine, bien alignés et d'un effet curieux, auxquels sont adaptés tous les fils, aisément réparables de l'intérieur du pseudo-clocher. Mais nous ne sommes pas l'architecte des postes et télégraphes...

1894-06-08
Nous n'avons pas à regretter d'avoir dit l'effet déplorable produit par les trois poteaux en fer placés sur le toit de notre hôtel des Postes et Télégraphes. Cette installation a été faite, paraît-il, par les ingénieurs, à l'insu de M. Boussard, architecte, qui en est navré. Il ne désespère pas de pouvoir remédier encore au mal et de faire installer, comme nous le demandions, une sorte de clocher à jour, auquel aboutiraient tous les fils téléphoniques et télégraphiques. Un clocher semblable à celui vu par nous récemment en Allemagne, à Aix-la-Chapelle, a été édifié sur le nouvel hôtel des Postes de Bordeaux. Pourquoi n'en serait-il pas de même à Fontainebleau ? Il est encore temps de modifier cette installation aérienne, disgracieuse et incommode; mais il faut se hâter. Il appartient donc à nos autorités de produire leurs doléances justifiées.

1894-06-15
Toutes les villes où ont été récemment édifiés des hôtels des postes et télégraphes possèdent, pour recevoir les fils télégraphiques ou téléphoniques, des constructions spéciales en forme de tourelles ou de clochers.
Comment se fait-il que seul celui de Fontainebleau soit simplement muni de trois misérables poteaux en fer d'un effet déplorable et d'une commodité contestable?

1894-07-13
Postes. - Le 14 juillet, à partir de midi, les guichets postaux seront fermés au public. Le service de la distribution ne sera assuré que pour les correspondances arrivant avant midi.
Le télégraphe restera ouvert jusqu'à 9 heures du soir.

1894-07-20
L'architecte de notre nouvel hôtel des Postes et Télégraphes hésitait, nous l'avons dit déjà, à placer une horloge sur ce bâtiment. Lors d'un récent voyage à Genève, nous y avons vu l'hôtel des Postes, récemment construit ; il est flanqué de deux tours, ornée chacune d'un cadran de grande dimension. Nous ne demandons pas, comme à Genève, deux horloges, mais en réclamer une nous paraît on ne peut plus logique.
On a pu voir, dans le compte rendu du Conseil municipal, que nos édiles avaient décidé l'élargissement de la rue d'Avon, près de l'Etape-aux-Vins. Cette amélioration, réclamée par nous depuis quelque temps déjà, sera une excellente chose.

1894-08-17
Le téléphone, cette invention fin de siècle, est depuis dix ans installé au Saint- Bernard le croirait-on? Il rend de signalés services et a déjà sauvé la vie à bien des pauvres gens. Ainsi relié, vers la Suisse et l'Italie, avec les villages de la vallée, le couvent est prévenu dès qu'un voyageur se met en route vers le col, aussitôt un religieux muni de vin et de nourriture, accompagné d'un des chiens dont nous parlerons plus loin, se met en route à sa rencontre. Il arrive toujours assez à temps pour lui indiquer le bon chemin, le restaurer et l'amener à l'hospice; autrefois, avant le téléphone, les Pères sortaient plusieurs fois par jour, cherchaient au hasard, ne rencontraient personne, et cependant souvent un voyageur transi ou exténué tombait non loin de là On le retrouvait bien, mais souvent trop tard, gelé ou mourant. Depuis l'installation du téléphone il n'y a pas eu sur ce pic de décès provenant d'accidents. Les seules morts ont été causées par des maladies...
1894-08-22
Nous avons le regret de le constater : avec l'Etat on n'est jamais sûr du lendemain.
Témoin l'hôtel (?) des postes et télégraphes qui devait marcher avec une rapidité vertigineuse. Le gros œuvre est achevé, mais tous les aménagements intérieurs sont absolument suspendus depuis quelque temps.
De plus, le départ des gargouilles est en place, mais elles se vident encore par des tuyaux de zinc, se déversant coquettement sur les passants. Les abords sont en outre à l'état de chantiers... abandonnés. A quand la fin ?

1894-11-02
L'aménagement intérieur de notre nouvel hôtel des Postes s'achève.
Du 5 au 10 novembre, les travaux seront reçus par le service technique, qui fera installer alors les appareils et l'ameublement des divers bureaux. Il est donc permis d'espérer que, dans les premiers jours de décembre - avant la grande poussée de fin d'année - les nouveaux bureaux seront ouverts au public.
Alors nous verrons si la distribution des locaux est commode pour le public et les employés. L'emplacement de la boîte aux lettres extérieure est fixé, mais l'ouverture n'en sera faite qu'au dernier moment ; quant à l'horloge, réclamée par nous à plusieurs reprises, elle prendra place, un jour ou l'autre, au fronton du pan coupé, mais on ne sait pas sur quel crédit l'acquérir. Ou ne sait pas, ou on ne veut pas savoir, si elle doit être achetée sur le crédit voté pour les travaux, ou bien si le service des postes doit la fournir.
Dès aujourd'hui, on peut se rendre compte que le premier étage si peu haut, par rapport surtout au rez-de-chaussée, produit avec sa toiture pour ainsi dire affaissée et dissimulée un effet singulier - effet voulu et cherché, dit l'architecte, pour se rapprocher du style du bâtiment voisin : la galerie de Diane.
Lors de l'inauguration, nous reparlerons plus en détail de ce bâtiment auquel nous nous intéressons depuis longtemps, et par nous réclamé à cor et à cri depuis la création du téléphone.

1894-11-15
L'Hôtel des Postes de Fontainebleau.
La construction de cet édifice, élevé dans l'angle du Jardin de Diane, près de la rue de la Chancellerie, est depuis longtemps terminée; l'aménagement intérieur se poursuit, et tout fait prévoir que les services des postes, télégraphes et téléphones pourront y fonctionner le mois prochain, avant 1895.
Dans ces conditions, il n'est pas sans intérêt de donner quelques détails et de dire au public comment lui et les services seront partages.
Entrons par le pan coupé de la façade et prenons la porte de droite (celle de gauche est réservée à la sortie).
De chaque cote du portail se trouvent, à droite et à gauche les deux cabines téléphoniques donnant sur la salle du public, séparée de celle des divers services par une cloison à claire-voie, perpendiculaire a la rue de la Chancellerie; elle est percée de huit guichets, répondant chacun à une destination
Derrière les employés, chargés de répondre aux demandes du public, se trouveront les tables et casiers du départ, puis les tables ou les facteurs feront leurs tris; à leur portée, ils auront un lavabo. Sur la droite de cet immense hall se trouvera tout d'abord le cabinet du directeur communiquant, par deux portes distinctes, avec la salle du public et avec celle des employés.
A la suite, est la pièce réservée aux appareils télégraphiques, bien installés avec méthode et commodité. Sur des tables, seront les petits appareils destinés à relier les bureaux les moins importants et, dans un angle, les appareils plus rapides correspondant avec Pans. Le long du mur se trouvent les paratonnerres, les rosaces de piles et les rosaces de fils. Cette dernière est très curieuse ; formée d un large tableau de bois fermé par une porte avec des écrous à oreilles, elle centralise les câbles aboutissant à Fontainebleau.
A l'heure actuelle, notre bureau n'a que 22 câbles en service, mais on a prévu une augmentation et des fils de secours. Les câbles sont réunis sept par sept dans une grande enveloppe ; les câbles de même enveloppe sont de couleurs différentes : blanc, jaune, noir, groseille, vert, bleu et lilas. Tous les 40, ils aboutissent à la rosace et, a côté de chacun d'eux, se trouve un jeton en os sur lequel est écrit le nom du pays avec lequel il est en relation.
Déjà le fil de terre est posé.
Poursuivons notre promenade et arrivons au bureau des dames téléphonistes qui ont pour elles un vestiaire et des water-closets séparés. A la suite se trouvent, toujours dans l'aile droite, donnant sur la cour : les water-closets des hommes et la salle des archives.
La cour, ornée d'une fontaine, donnera asile à la voiture des postes et aux chevaux des vaguemestres. Une grille ouvre à cet effet sur la rue de la Chancellerie. Le derrière du bâtiment est percé de deux portes : l'une réservée à l'entrée des facteurs et des vaguemestres, qui auront une salle spéciale pour y recevoir et classer leurs courriers, l'autre pour donner accès au premier étage a l'appartement du receveur où nous montons par un escalier un peu étroit, mais clair, et qui a vue sur la salle des employés.
De l'extérieur, on juge que ce premier étage, qui paraît affaissé, est bas de plafond ; il n'en est rien, puisqu'il mesure 3 métrés 20 de haut . Superbe et très vaste, l'appartement du receveur! Nous en faisons tous nos compliments a M. Pierre, appelé à l'habiter le premier Jugez plutôt : on pénètre dans une petite antichambre à gauche duquel se trouvent les water-closets, l'office et la cuisine, le tout a l'extrémité regardant la place d'Armes. Puis a gauche d'un large corridor nous trouvons : salle à manger, chambre avec cabinet de toilette ou de débarras et une autre chambre très grande donnant sur le square. De l'autre coté du corridor deux chambres très belles aussi et un salon, le tout orné de cheminées élégantes avec appareils spéciaux et tapissé de papiers très séduisants.
A noter une innovation : ni au premier ni au rez-de-chaussée aucune pièce n'est parquetée, partout on a placé ou mieux collé une sorte de composition formant tapis et faite avec du linoléum et du liège. Ce plancher assez élastique et non glissant se lave, paraît-il, facilement; en tout cas, il est agréable aux pieds Ce tapis, d'un centimètre d'épaisseur, est posé sur un sol bien plan et bien sec.
Arrivons à la boîte aux lettres dont on a tant parlé- elle est percée aujourd'hui et sera placée sous les fenêtres de la deuxième arcade de la rue de la Chancellerie de façon a ce que les correspondances tombent directement dans le bureau des employés chargés du départ.
Reste l'horloge extérieure; nous l'obtiendrons sans aucun doute. Et alors tout sera parfait. Il n'y aura plus que des compliments à adresser à M. Boussard, architecte. Les bureaux et les appartements nous paraissent suffisamment clairs et vastes, deux bonnes conditions nécessaires aux établissements de ce genre.
N'omettons pas de signaler le petit triangle de droite qui servira de jardin au receveur et communique avec son cabinet. En sortant du nouvel hôtel des Postes, on ne peut pas croire qu'une ville comme la nôtre ait eu jusqu'à maintenant un bureau de poste aussi infect. Le mot n'est pas trop fort. S'il en a été ainsi ce n'est pas la faute de l'Abeille qui dès le premier jour s'était opposée à l'installation de la rue du Château.
L'expérience a été faite et on a été obligé de nous donner satisfaction. Tout est bien aujourd'hui; ne nous plaignons plus.

1894-11-23
L administration des télégraphes fera procéder prochainement à la construction d'une ligne téléphonique à Fontainebleau. Un tracé de la ligne à construire indiquant les propriétés privées sur lesquelles devront être placés des supports, sera déposé conformément à la loi du 28 juillet 1885, pendant trois jours consécutifs à partir du 27 novembre à la mairie de Fontainebleau, où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations. Un agent de l'administration des télégraphes se tiendra à la mairie de Fontainebleau le 29 novembre courant, de 9 heures à 10 heures, pour donner verbalement les renseignements et explications qui lui seraient demandés.

1894-12-07
On pense que l'installation du service des postes, télégraphes et téléphone, se fera prochainement dans le nouvel hôtel, avant le 20 de ce mois.
Dans notre dernier numéro, nous disions combien les deux boîtes aux lettres auxquelles il fallait accéder par des marches étaient incommodément placées et étroites.
Elles ont disparu dès le lendemain, à peine en voit-on maintenant la trace, et seront remplacées par une vaste boîte. Quant à l'horloge, elle ne sera peut-être pas placée du tout. La France est si pauvre...
Ce serait curieux tout de même si nous ne finissions par obtenir cet instrument indispensable à tout bureau de poste. L'installation de ce nouvel hôtel va coïncider avec un rajeunissement de la rue de la Chancellerie.
Un beau trottoir ira de l'angle du jardin de Diane à la place d'Armes, fait en partie aux frais des postes et à ceux du château.
L'affreuse balustrade bordant le simili jardin situé devant le pavillon des Princes va disparaître et le terrain sera nettoyé.
Enfin la fontaine des Pisseux, remise en état et appropriée, fournira facilement son eau excellente aux nombreuses personnes venant s'approvisionner aux sources du Palais. Il faudra maintenant tenir la main à ce que cette fontaine ne soit pas souillée comme elle l'a été fort souvent, trop souvent.

1894-12-14
Le maire donne lecture d'un procès-verbal dressé, le 29 novembre dernier, pour constater la réception par l'administration des postes et télégraphes et la transmission au service technique de l'hôtel récemment construit en notre ville; puis il fait remarquer que ce procès-verbal contient décharge complète à ladite ville, relativement à la construction de cet hôtel.
En outre, il signale que la dépense prévue, d'après les devis, pour 169,459 fr. 31, ne s'est élevée, par suite des rabais consentis par les entrepreneurs, qu'à 156,546 fr. 88, d'où il est résulté un excédent de boni de 12,912 fr. 43 qui devra être déduit du montant des stipulations faites avec la ville et faire réduire proportionnellement les annuités convenues pour le remboursement de l'emprunt contracté spécialement pour ledit immeuble.
Seulement, il appelle l'attention du conseil sur différents points accessoires qui restent à régler, notamment sur le trottoir à établir de compte à demi avec la ville, et sur l'éclairage du carrefour aux frais de la ville.
Enfin, il pose la question de savoir s'il doit être ou non procédé à une inauguration officielle en indiquant que le ministre, consulté, a fait connaître qu'il ne pourrait y concourir et qu'il avait délégué, pour le représenter, M. Caël, inspecteur général de son administration.
Cette communication donne lieu à des explications fournies par le maire qui déclare que les réserves de droit consignées au procès-verbal ci-dessus ne doivent concerner que l'architecte et les entrepreneurs, sans la ville.
Puis le conseil donné acte de l'ensemble et délègue sa commission de la voirie, avec pleins pouvoirs, pour la solution des questions de trottoirs et d'éclairage restant à trancher, en déclarant renoncer à l'inauguration officielle.

Les ouvriers travaillent avec activité pour terminer les travaux de notre nouvel hôtel des postes, télégraphes et téléphones; selon toute vraisemblance, il sera ouvert au public lundi prochain 17 décembre. Ayant donné le 15 novembre la description détaillée de l'aménagement intérieur, nous n'avons pas à y revenir; les câbles télégraphiques et téléphoniques, aux mille couleurs, déjà sur leurs rosaces, sont prêts à desservir les 21 postes télégraphiques et les 20 abonnés du téléphone, les appareils sont en partie installés, les tables et casiers des postes sont en place et les peintres donnent les derniers coups de pinceau.
Les grillages sont posés, les guichets, au nombre de six, attendent les visiteurs, ainsi que les deux cabines téléphoniques. Hier encore on pouvait croire que les boîtes aux lettres étaient enfin définitivement ouvertes, assez bas, sous la troisième baie de la rue de la Chancellerie; aujourd'hui il n'en est plus ainsi, la plaque de bois percée de deux ouvertures a été enlevée. Le passant, inquiet, ne comprend plus rien à ces tergiversations.
A l'intérieur du bureau, faisant suite aux guichets de gauche, se trouvent deux autres boîtes, l'une pour les lettres, l'autre pour les imprimés.
Samedi, les ouvriers doivent avoir fait place nette pour permettre aux divers services de s'installer et de commencer leurs travaux lundi. Ce sera un beau jour pour le public trop longtemps parqué dans le sombre et étroit local de la rue du Château.
L'inauguration ne sera pas solennelle ni suivie d'un banquet ? Nous nous contenterons de demander au service technique une horloge extérieure.

1894-12-21
L'Hôtel des Postes de Fontainebleau
L'installation des services dans le nouvel hôtel des postes, télégraphes et téléphone, s'est faite samedi matin sans tambours ni trompettes, presque subrepticement, pour ainsi dire par alerte.
La veille au matin, les employés ne se doutaient de rien et dans l'après-midi seulement ils étaient avisés, alors qu'ils pensaient bien ne prendre possession du nouveau local - ne disons pas bocal, malgré l'humidité - que le lundi 17 décembre.
Le service technique, grand maître en cette occurrence, en avait décidé ainsi; c'est à lui aussi que nous devons de ne pas avoir d'horloge extérieure mais que nous sommes par contre redevable de cette boîte aux lettres ridiculement placée et presque soigneusement dissimulée aux regards des passants.
On a pu remarquer samedi une brave femme arriver avec une lettre, entrer au bureau, chercher une boîte qui s'y trouve mais ne pas la voir, sortir, faire le tour du monument et revenir au bureau, toujours avec sa lettre à la main, sans avoir découvert la boîte et cependant après être passée devant par deux fois.
N'est-ce pas un exemple suffisant pour nécessiter la modification de cette boîte ? En outre elle devra être éclairée par une lanterne avec inscription, comme aussi l'entrée du bureau.
Ces petites modifications - et l'horloge - viendront, nous n'en doutons pas, petit à petit; aussi faisons-nous crédit pour quelques jours au service technique.
Le nombre des guichets étant augmenté, il nous paraît rationnel que celui des employés le soit également. Nous verrons bien si tel était l'avis de l'administration supérieure.
Le chauffage est assuré par un seul poêle en fonte qui donne dans le grand hall une chaleur suffisante maintenant que l'humidité a en partie disparu.
En dehors du hall se trouvent les jeunes demoiselles téléphonistes, isolées comme il convient - nous ne sommes pas à Cempuis. Elles ne sont donc pas chauffées par le bon poêle de fonte et doivent le regretter; la cheminée au gaz mise à leur disposition nous paraît tout à fait insuffisante, maintenant à cause de l'humidité, et plus tard à cause des gelées.
Comme les dames téléphonistes du bureau de Fontainebleau sont beaucoup plus aimables et obligeantes que leurs camarades de Paris, nous réclamons pour elles un chauffage suffisant et pensons que l'administration n'aura pas pour le sexe faible des rigueurs trop cruelles.
Le chapitre des doléances clos, il nous est agréable de constater combien l'installation intérieure est spacieuse et commode pour les employés et le public. Tout au plus demanderons-nous timidement une table et quelques chaises pour rédiger plus aisément ses dépêches.
Les bureaux sont clairs et les employés travaillent sous les yeux du public, ce qui étonne un peu en France tandis qu'à l'étranger c'est l'habitude.
La première personne ayant mis le pied dans le nouveau local est M. Galland; la première lettre jetée à la boîte était à destination de Thann (Alsace).
Quant à la première communication téléphonique, elle revenait de droit à M. Ouvré, député, qui a même dû attendre assez longtemps, le fil ne fonctionnant pas encore très bien - faute d'habitude sans doute.
Des deux cabines téléphoniques, une seule est actuellement à la disposition du public; on se servira de la seconde quand on aura un second fil avec Paris.
Nombreuses ont été les personnes allant par habitude samedi matin se casser le nez à l'ancien bureau de la rue du Château. Il est bien et dûment fermé. Heureusement.

1894-12-27
Conseil municipal de Fontainebleau. Séance extraordinaire du vendredi 14 décembre 1894.
Renvoi à la commission d'une demande d'un crédit de 400 fr. pour l'établissement d'un téléphone entre la mairie et le nouveau bureau de la direction des travaux de la ville, dans l'ancienne maison de la caisse d'épargne ...

1895-01-18
Renvoi à la commission des bâtiments de la question d'entretien de la lanterne des Postes- Télégraphes.

L'entrée de notre hôtel des Postes était, la semaine dernière, éclairée par un candélabre à verres bleus.
A côté, se trouvait, pour indiquer la station des voitures, un autre candélabre à verres rouges; ce point était donc éclairé, grâce aux autres becs de gaz, de feux tricolores.
La boîte aux lettres, elle, est toujours aussi mal placée, point du tout éclairée et dépourvue de tout tableau indiquant les heures de levée. Combien de temps cela durera-t-il encore?
A propos de ces feux multicolores, il faut nous féliciter que Fontainebleau ne soit pas port de mer, sans cela il pourrait se renouveler un fait qui s'est produit à Alger. Un capitaine prit pour les feux d'un phare les locaux illuminés d'un pharmacien du boulevard de la République, et amena son bateau contre le quai. Voyez-vous un transatlantique entant dans notre hôtel des Postes ?
C'est peut-être pour parer à cet inconvénient que, depuis dimanche, le réverbère bleu de l'hôtel des Postes et le réverbère rouge de la place des voitures ont été supprimés. La lanterne bleue a été remplacée par une autre à verres blancs, portant en rouge, mais en petites lettres, la mention : Postes et Télégraphes. Quant à la lanterne rouge de la place des voitures, elle n'a plus de verres du tout.

1895-03-01
Sur le rapport de M. Berger, relativement à l'installation d'un téléphone entre le secrétariat de la mairie et le bureau des travaux, le Conseil adopte le projet n° 3 présenté par M. Defaut avec garantie des travaux pendant trois ans, et vote un crédit de 232 fr. 55 pour y faire face.

1895-03-15
En faisant des recherches sur le vieux Fontainebleau, recherches que nous avons l'intention de publier en volume dont une centaine de pages sont déjà imprimées, nous avons retrouvé un détail.
S'il est en apparence insignifiant, nous le trouvons bizarre à cause du rapprochement : En l'an IX (1800-1801) la " poste aux lettres " était rue des Bons-Enfants, c'est-à- dire tout près du splendide hôtel des postes, télégraphes et téléphone, inauguré en 1895.
A 95 ans de distance, le bureau est donc revenu presque au même endroit - mais combien changé; le square n'existait pas, la place non plus et des maisons s'élevaient là où est la grille bordant le jardin de Diane.
Le directeur des postes était alors M. La- borde. En 1804 (an XIII), le directeur était M. de Laborde de Réjamont et la poste aux lettres avait été transportée rue de la Charité (aujourd'hui rue Royale).
Elle était ainsi dénommée à cause de l'hôpital de la Charité dont les sœurs de Saint-Vincent ont été expulsées, en novembre 1890, lors de la laïcisation de l'école des filles.
Disons aussi que la poste aux chevaux - une institution qui parait antédiluvienne - était, en 1800, installée rue de France, et en 1803, rue Jean-Jacques (rue Ferrare actuelle, qui s'est appelée aussi auparavant, rue de Bourbon).
Plus tard, elle fut à l'hôtel de la Galère, boulevard Magenta (précédemment; rue du Gouvernement, de l'Obélisque, de de Nemours, de la Liberté). Que de noms successifs pour une même voie !

1895-08-23
Séance ordinaire du mardi 6 aoul 1895.
Lecture d'un rapport sur la pétition d'habitants de la Place-au-Blé, tendant à la rectification du trottoir au-devant de leurs propriétés, entre le n° 16 de la Grand-rue et la rue Montebello. Ce rapport, concluant à la non adoption de celte pétition, donne lieu à un échange d'observations entre MM. Bernard et Maréchaux; puis il est adopté par le conseil. Sur la lecture à lui donnée d'une lettre de l'architecte du palais, relativement au dérasement du mur de la rue de la Chancellerie à la suite de l'hôtel des postes et télégraphes, il sursoit à statuer sur l'exécution de ce projet pour essai d'entente entre ledit architecte et celui de la ville sur le montant de la dépense.
1896-01-31
l'administration des téléphones la communication directe avec les villes de Melun et Monteeau, comme cela existe déjà pour Nemours.
1896-03-12
Renvoi à une prochaine séance, pour complément d'information, de la décision à prendre à la suite d'une lettre de M. le maire demandant à l'association de participer à la dépense d'établissement des communications téléphoniques réclamées entre Fontainebleau, Montereau et Melun.
...
Nous avons demandé déjà que les cabines téléphoniques de nôtre hôtel des postes soient capitonnées. De nouveau, nous renouvelons notre requête. Cette amélioration, qui existe d'ailleurs uniformément partout, est indispensable : d'abord parce que les bruits du bureau, du timbrage et du télégraphe empêchent d'entendre distinctement, ensuite parce que de la salle du public on entend trop bien ce qui se dit dans la cabine. Et de cela on n'a nul besoin. Comme celui des lettres, le secret de la conversation doit être respecté.

1896-05-15
L'Administration des télégraphes fera procéder prochainement à la construction d'un circuit téléphonique de Montereau à Saint-Mammès. Un tracé de cette ligne indiquant les propriétés privées sur lesquelles devront être placés des supports, sera déposé conformément à la loi dn 28 juillet 1885, pendant trois jours consécutifs à partir du 15 mai 1896, aux mairies de Montereau-Ecuelles, Moret et Saint-Mammès, où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations. Un agent de l'Administration des télégraphes se tiendra aux mairies désignées ci- dessus le 18 mai courant, de 9 h. à 10 h. à Moret, de 10 b. 30 à 11 h. 30 à Ecuelles, de 1 h. 30 à 2 h. 30 à Saint-Mammès, de 4 h. à 5 h. à Montereau, pour donner verbalement les renseignements et explications qui lui seraient demandés.
1896-06-19
Direction générale des postes et des télégraphes Avertissement d'enquête L'administration des télégraphes fera procéder prochainement à la construction de lignes téléphoniques à Montereau. Un tracé de ces lignes indiquant les propriétés privées sur lesquelles devront être placés des supports, sera déposé conformément à la loi du 28 juillet 1885, pendant trois jours consécutifs: à partir du 23 juin 1896, à la mairie de Montereau, où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations. Un agent de l'administration des télégraphes se tiendra à la mairie de cette localité le 25 juin courant, de 10 à 12 heures, pour donner verbalement les renseignements et explications qui lui seraient demandés.

1896-07-03
La ville de Melun va devenir le centre d'un réseau téléphonique important, d'après ce que nous apprend " La République ". Après pourparlers avec l'administration des postes et télégraphes, le conseil des directeurs de la caisse d'épargne de Melun a pris l'engagement de verser à l'administration la somme nécessaire pour l'établissement d'un réseau téléphonique reliant le bureau de poste de Melun aux bureaux de Brie-Comte-Robert, Tournan, Mormant, Le Ghâlelet, Perthes, Chaumes, Dammarie, Chailly, Goubert, Guignes, La Chapelle- Gauthier e! Sivry. Par suite de cette déclaration. toutes les communes sus-indiquées seront, dans un avenir très prochain, reliées au chef-lieu du département sans avoir à effectuer aucun déboursé. Il avait été question de relier Fontainebleau à Montereau et Melun, mais jusqu'ici le devis de la dépense demandé à l'administration des téléphones ne paraît pas avoir été envoyé.
...
L'administration des postes et des télégraphes vient de donner son agrément à une fort heureuse innovation. Le secret de la correspondance télégraphique, pourra, désormais, être aussi rigoureusement observé-que celui de la correspondance postale, grâce à la création d'une feuille d'un modèle spécial que chacun pourra posséder chez soi, remplir à sa guise et faire parvenir fermée à remployé du télégraphe.

1896-07-24
L'administration des télégraphes fera procéder prochainement à la construction d'un circuit téléphonique de Montereau à Saint- Mammès. Un tracé de ligne indiquant les propriétés privées. sur lesquelles seront placés des supports, sera déposé conformément à la loi du 28 juillet 1885, pendant trois jours consécutifs à partir du 28 juillet 1896, à la mairie de Saint-Mammès, où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations. Un agent de l'administration des télégraphes se tiendra à ia mairie le 30 juillet prochain, de 9 heures à 11 heures, pour donner verbalement les renseignements et explications qui lui seraient demandés.

AVON
La pose de la voie du tramway électrique va se terminer prochainement; ou peut remarquer les coudes brusques, les zigzags ou elle serpente avec de surprenantes ondulations de couleuvre. La pose des colonnes destinées à supporter les fils électriques est également commencée sur l'avenue du chemin de far. Et elles sont bien vilaines ces colonnes ! De simples tubes, très longs, sans aucune ornementation, aussi disgracieux que les poteaux télégraphiques. On aurait pu, sans grande dépense, leur donner, comme nous en avons vu dans certaines villes, un petit cachet artistique. Les colonnes destinées aux rues de la ville seront-elles aussi laides? Nous espérons encore que non. Restent les travaux d'accès dans la cour de la gare qui ne sont pas ébauchés; ils ne le seront, paraît-il, que lorsque la compagnie du tramway aura construit la passerelle devant faire communiquer le quai d'arrivée de Paris avec la cour de départ de Paris, où doivent seulement stationner les véhicules. Il serait plus agréable pour les voyageurs d'avoir le tramway dans les deux cours, de départ et d'arrivée; ce mode de procéder éviterait en outre la construction, très coûteuse et incommode, de la passerelle souterraine. On objectera sans doute l'exiguïté de la cour d'arrivée gênant le tramway dans ses évolutions; nous pensons que, malgré tout, cette solution ne serait pas impraticable, si on voulait s'y employer.

1896-08-16
L'administration des télégraphes fera procéder prochainement à la construction d'une ligne téléphonique à Montereau Un tracé de cette ligne indiquant les propriétés privées sur lesquelles devront être placés des supports, sera déposé conformément à la loi du 28 juillet 1885, pendant trois jours consécutifs à partir du 12 août 1896, à la mairie de Montereau, où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations. Un agent de l'administration des télégraphes se tiendra à la mairie de cette localité le 14 août prochain, de 9 h. à 11 h., pour donner verbalement les renseignements et explications qui lui seraient demandés.
1896-11-13
Les Monterelais sont désolés et ils expriment ainsi leur mécontentement : " Une équipe d'ouvriers télégraphistes est, depuis quelques jours, occupée à placer, déplacer et replacer les fils télégraphiques et téléphoniques accrochés aux murs de la ville : nos rues, et surtout la Grand-rue, semblent tendues d'immenses toiles d'araignée. C'est fort laid, mais le progrès a ses exigences et il faut s'incliner, bien que dans les villes voisines, Melun, Fontainebleau, Sens, etc., les fils télégraphiques ne soient certainement pas aussi visibles. De plus, nous croyons devoir parler d'un inconvénient qui nous est signalé par un couvreur intelligent, et auquel personne ne paraît avoir songé : Comment s'y prendra-t-on, à l'avenir, pour placer le long des murs des maisons, les grandes échelles destinées à réparer les toits et les gouttières?... Les propriétaires vont donc, à cause des fils télégraphiques, être tenus à des frais supplémentaires pour faire réparer leurs toits et leurs chéneaux ou gouttières, frais qui seront relativement élevés, car on sera obligé de passer par les lucarnes des greniers au moyen d'un dispendieux système de cordages et d'échelles plates.
Auprès des services que rendent les télégraphes, téléphones et tramways électriques, dans notre époque si remuante, au milieu d'une existence si hâtive et si pressée, les quelques fils sillonnant les rues sont vraiment bien peu gênants. Quand on a goûté et usé de ces inventions modernes, on en apprécie trop l'utilité et la commodité pour regretter le réseau tendu au-dessus de nos toits. Il ne faut pas s'opposer au progrès qui marche à grands pas et nous rend des services.

1897-01-15
Par suite de l'augmentation incessante des services des postes, télégraphes et téléphones dans toutes les villes importantes, les locaux primitifs deviennent insuffisants. Fontainebleau a pris la tête du mouvement en Seine-et-Marne et a eu la bonne idée de changer assez promptement son bureau borgne de la rue du Château pour le vaste hôtel de la place Denecourt.
Nous ne sommes pas étranger au mouvement d'opinion qui s'est produit alors et croyons que personne ne peut se plaindre du nouvel état de choses. Si cependant, les habitants du nord de la ville un peu plus éloignés, maintenant. Mais nous espérons bien que, malgré la dépense, on les dotera d'un bureau auxiliaire très utile, sur la place de l'Etape-aux-Vins.
A sou tour, la ville de Melun sent la nécessité d'agrandir son bureau de postes; l'administration demande, par la voie des journaux, un immeuble bien situé et suffisamment spacieux. Espérons qu'elle le trouvera. Adjudication.

1897-02-12
L administration des télégraphes fera procéder prochainement, à la construction de lignes téléphoniques à Bourron et Marlotte. Un tracé de ces lignes indiquant les propriétés privées sur lesquelles devront être placés des supports, sera déposé conformément à la loi du 28 juillet 1885, pendant trois jours consécutifs, à partir du 22 février, à la mairie de Bourron, où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations. Un agent de l'administration des télégraphes se tiendra à la mairie le 24 février prochain, de 10 heures à 12 heures, pour donner verbalement les renseignements et explications qui lui seraient demandés.

1897-02-26
La caisse d'épargne de Fontainebleau a avancé la somme de 2,700 francs, pour la construction du téléphone entre les deux villes de Melun et de Fontainebleau. M. le ministre a été avisé que la ville de Melun était prête également à verser pareille somme afin que l'installation soit commencée au plus tôt. et peut donc espérer être prochainement relié directement avec Melun et communiquer par le téléphone au prix de 25 centimes. Souhaitons. qu'il en soit bientôt de même pour Montereau.

1897-06-24
A propos du téléphone. Le maire de Melun écrit au ministre des postes : Installé à Melun en 1892, le téléphone, par les facilités qu'il procure au monde des affaires, n'a pas tardé à devenir pour les populations un besoin dont elles ne sauraient se passer aujourd'hui. Ce succès rend nécessaire la création d'un nouveau fil, le fil actuel étant devenu absolument insuffisant. Les communications journalières, qui se sont élevées parfois jusqu'à 92, sont en moyenne de 62. Elles seront bien plus nombreuses, sous quelques jours, quand les châtelains des environs : MM. Ephrussi, Sommier, Winter, Reitlinger, Félix, de Gontaut Biron, deGramont d'Aster et autres, occuperont leurs châteaux. Ajoutez à cela que douze réseaux annexes viennent d'être rattachés, ces jours derniers, au bureau de Melun, et vous comprendrez, monsieur le ministre, que le fil actuellement en service ne réponde plus aux besoins du trafic. Dans ces confinions, je viens vous demander de vouloir bien donner des instructions pour la pose d'un nouveau fil téléphonique. Ce qui est nécessaire à Melun l'est bien davantage à Fontainebleau où les communications téléphoniques augmentent l'été dans une très grande proportion. La question a déjà été soulevée, souhaitons qu'elle soit résolue à la satisfaction des intérêts fontainebleaudiens.

1897-06-18
Direction générale des postes et des télégraphes Avertissement d'enquête L'administration des télégraphes fera procéder prochainement à la construction d'une ligne téléphonique à Tavers. Un tracé de cette ligne indiquant les propriétés privées sur lesquelles devront être placés des supports, sera déposé conformément à la loi du 28 juillet 1885, pendant trois jours consécutifs à partir du 18 juin, à la mairie de la Grande-Paroisse, où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations. Un agent de l'administration des télégraphes se tiendra à la mairie de la Grande- Paroisse le 21 juin prochain, de 9 heures à 11 heures, pour donner verbalement les renseignements et explications qui lui seraient demandés.
1897-08-27
Avis aux personnes trop confiantes : Le vol au téléphone et au télégraphe, déjà passé dans les habitudes parisiennes, n'avait pas encore été exploité à Fontainebleau ou aux environs.
Cette lacune a été comblée mardi et deux bouchères ont reçu un télégramme ainsi conçu : M me Tazé, boucher à Fontainebleau. De Paris - midi 1/2. Fais bon marché; aussitôt reçu télégramme, envoie-moi 500 francs, adressés à Russet, 10, rue de Dunkerque, qui me remettra, me faut pour 3 heures. - Signé : Tazé.
Semblable télégramme était reçu par M me Bizouerne, bouchère à Héricy.
M me Tazé, hésita et n'envoya rien, sachant que son mari avait emporté et emportait des sommes suffisantes.
M me Bizouerne, plus confiante, envoya les 500 francs par mandat télégraphique.
En rentrant, à l'heure habituelle, les bouchers apprirent à leur femme qu'ils avaient été victimes de voleurs.
Il est bon de signaler ce genre de vol pour en éviter le retour.
...
La Compagnie des tramways de Versailles vient d'accorder le passage gratuit dans ses voitures aux facteurs des postes en service. Pourquoi même faveur ne serait-elle pas accordée à Fontainebleau aux facteurs des postes, aux piétons du télégraphe, aux gendarmes et aux agents de police? Si on avait fait de cette gracieuseté une condition primordiale lors de l'approbation du cahier des charges, il est certain que la Compagnie du tramway l'aurait octroyée. Bien que n'y étant pas astreinte aujourd'hui elle n'en aura que plus de mérite si elle l'accorde de sa propre initiative. Répondons de suite à une objection que pourrait nous faire la Compagnie du tramway. " Mêlez-vous de ce qui vous regarde; nous sommes entrepreneurs de transports et commerçants, par suite nous faisons " rendre " le plus de recettes possible à notre entreprise. De quel droit nous engagez- vous à faire des gracieusetés? " Nous n'excipons d'aucun droit, mais engageons simplement à suivre un exemple - celui de la presse si vous voulez - qui accorde toujours son concours gratuit et empressé toutes les fois que l'intérêt public est en jeu. Or ce que nous réclamons de la Compagnie des tramways nous le faisons tout simplement au nom de l'intérêt public. Ce qui est possible à Versailles doit l'être à Fontainebleau.

1897-10-08
L'administration des télégraphes fera procéder prochainement à la construction de lignes téléphoniques à Bourron. Un tracé de ces lignes indiquant les propriétés privées sur lesquelles devront être placés des supports, sera déposé conformément à la loi du 28 juillet 1885, pendant trois jours consécutifs à partir du 9 octobre 1897, à Ja mairie de Bourron, où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations. , Un agent de l'administration des télégraphes se tiendra à la mairie de Bourron le 12 octobre prochain, de 9 heures à il heures, pour donner verbalement les renseignements et explications qui lui seraient demandés.

1897-10-15
LES ENSEIGNES DE FONTAINEBLEAU AU XIX 0 SIÈCLE (Suite).
Le Château d'Eau, appelé autrefois Regard des Fontaines, Réservoir des Fontaines, Fontaine Henri IV et Hôtel Henri IV, 22, rue du Château. Construit en 1608 par Henri IV pour recueillir les eaux descendant des coteaux de la forêt dans la " mare aux Pelleux " (quartier des Pleus), et alimenter les diverses fontaines et pièces d'eau du Palais. Le vaste bassin de pierre créé dans la cave reçoit les eaux à l'aide d'un bel aqueduc de 1,400 mètres de longueur sur 2 de hauteur et 1 de largeur. Malgré les siècles, ces travaux de canalisation sont encore en bon état. De 1881 à 1895, la partie des bâtiments du Château d'Eau donnant sur la rue furent affectés au service des postes, télégraphes et téléphone. Henri IV l'aurait - il jamais cru ?

Depuis 1896, le fontainier du Palais, qui n'avait, jamais cessé d'y habiter, a pour voisines, aux lieu et place de la Poste, la bibliothèque et la salle de réunions des officiers en retraite, de réserve et de l'armée territoriale de l'arrondissement de Fontainebleau.

Histoire de l'Hôtel des Postes de Fontainebleau par Georges Galipon
Dans la série des Cahiers d'Architecture du CDAS, Georges Galipon brosse l'histoire de l'Hôtel de la Poste de Fontainebleau, et plus anciennement l'évolution des messageries, malles-poste et autres courriers à travers l'histoire, la naissance de la poste d'Etat sous Louis XI, et les différents relais de poste qui ont existé à Fontainebleau.
L'Hôtel de la Poste que l'on connaît aujourd'hui est intimement lié à l'histoire du Château, puisqu'il a été édifié à la fin du 19ème siècle sur une partie du Jardin de Diane, et son architecture évoque les bâtiments de l'ancienne volière de Catherine de Médicis (voir "Fontainebleau le temps des jardins" par V. Droguet directeur du patrimoine du Château de Fontainebleau). Comme les précédents Cahiers, cet ouvrage riche de détails historiques et d'illustrations vous permettra de mieux connaître et apprécier le patrimoine de Fontainebleau.
1897-11-05
La Compagnie du chemin de fer P.-L.-M. a pris, à Fontainebleau comme dans un certain nombre de villes, l'heureuse initiative de faire porter à domicile par un cycliste les avis de lettres de voitures. Qu'attend l'administration des télégraphes pour donner à son jeune piéton une bicyclette qui lui permette de faire promptement les courses éloignées - et on sait si elles sont nombreuses dans la ville toute en longueur qu'est Fontainebleau ?
Cette mesure serait utilement complétée si la compagnie du tramway accordait le passage gratuit dans ses voitures, si souvent presque vides à cause du prix élevé des places, aux piétons du télégraphe âgés, pour qui l'usage de la bicyclette serait un peu risqué.

1897-11-26
Réformes téléphoniques. - M. Ed. Delpech, sous-secrétaire d'Etat aux postes et télégraphes, vient de décider dans le régime téléphonique, une importante réforme : Jusqu'à présent, les divers réseaux étaient classés en deux catégories : réseaux à abonnement forfaitaire et réseaux à conversations taxées. On a pensé que les deux systèmes pouvaient être simultanément appliqués dans les villes de moins de 60,000 habitants. Dans ces localités, l'abonné pourra donc choisir le système qui lui sera le plus avantageux, d'après l'usage qu'il fait du téléphone et souscrire, soit un abonnement forfaitaire de 200 ou 150 francs (suivant l'importance de la ville), soit un abonnement à conversations taxées, de 50 francs seulement, avec un payement de la taxe des communications demandées à partir de son poste. Les résultats de cette mesure seront d'autant plus appréciables que la taxe locale de l'unité de conversation sera réduite de 25 à 15 centimes, la durée de l'unité étant fixée à 3 minutes.

1897-12-24
A la dernière séance du Conseil municipal, le maire a annoncé que le sous- secrétaire des postes et des télégraphes était décidé à doter Fontainebleau d'un huitième facteur, dès qu'il aurait les ressources nécessaires. Espérons que le traitement du huitième facteur est compris dans le budget de 1898; malheureusement, en attendant le vote et sous le régime des douzièmes provisoires, on ne peut compter voir de suite s'augmenter le personnel de notre bureau. Nous applaudissons d'autant plus volontiers à cette amélioration que nous l'avons réclamée il y a deux ans déjà. Nous ne perdons pas de vue la création d'un bureau auxiliaire, place de l'Etape- aux-Vins; il faudra qu'on y arrive, bon gré mal gré, un de ces jours.

Depuis plusieurs années déjà, les grandes gares du P.-L.-M. sont reliées entre elles seulement par le téléphone. Cette installation leur permettait de communiquer pour des affaires de service et n'avait aucun caractère public. Mais la Compagnie P.-L.-M. ayant reconnu qu'il résulterait de grands avantages pour le commerce ainsi que pour son service de relier les grandes gares avec les réseaux téléphoniques des villes, vient de décider l'adoption de ce projet.

1898-01-21
Le " Vélo", l'organe parisien du cyclisme et de l'automobilisme, se fait l'écho de l'" Abeille " de jeudi, pour prier à son tour l'administration des télégraphes de doter Fontainebleau d'un porteur de dépêches à bicyclette. Quand obtiendrons-nous satisfaction ?

1898-03-11
Saint-Mammès. - Le préfet de Seine-et- Marne, pour l'établissement d'un circuit téléphonique, entre Montereau et Saint- Mammès, a autorisé l'administration des télégraphes à procéder d'office aux élagages nécessaires, à ses frais, soins, risques et périls.

1898-04-01
Bois-le-Roi. Chartrettes. - L'administration départementale des postes et télégraphes s'occupe en ce moment de développer son réseau téléphonique et de créer un circuit reliant Chartrettes et Bois-le-Roi avec Melun.
La somme demandée et à avancer par les deux communes ou par un syndicat de particuliers est fixée à 5,700 francs. Nul doute que les deux municipalités ne s'empressent de résoudre cette affaire le plus vite possible, et de procurer ainsi aux habitants de Bois-le-Roi et de Chartrettes le seul avantage qui leur manque encore, puisqu'ils ont chacun leur chemin de fer, leur télégraphe, un pont commun, etc.
1898-04-15
Embellissement de Fontainebleau
...
Nous voici arrivé au dernier... embellissement que j'ai à examiner. Je n'ai d'abord vu depuis la Mairie que ces deux arcades ajourant le Jardin de Diane et, montrant, comme on dit, le " bout du nez " une construction pierre et brique. J'avise un Flâneur préoccupé de la mise à mort d'un superbe marronnier : - C'est un Corps de garde, cela, Monsieur? - Non, Monsieur, c'est l'Hôtel des Postes.
l'Hôtel des Postes et Télégraphes, oui, Monsieur. Et il me montre la chose écrite là-haut. - Merci bien, Monsieur. - Il n'y a pas de quoi. - Non, assurément, mais je ne vous en remercie pas moins. - Et pour me mettre au point je recule et vais me placer sur le trottoir du n° 1, non sans avoir reçu encore un éclat du " logis rouge " dans les yeux. Quel agaçin; quel agaçin ! quel effet produira-t-il le jour de la Foire aux Bestiaux?
Me voici donc bien face de l'Hôtel des Postes. Avant tout, je proteste avec obstination : C'est un grand Poste, si vous voulez, un grand Corps de garde, mais un Hôtel des Postes! pour cela non non et non. Je veux, pour le moment, m'en tenir à des généralités, aux grandes lignes... bien qu'il n'y en ait pas; je suis encore trop hanté par cette horripilante maison rouge de l'Etape-aux-Vins - un vrai cauchemar!
S'il le faut, plus tard, nous fouillerons les détails de construction et d'installation intérieure. - Peut-être, d'ici là, et je le souhaite, aura t on reconnu et corrigé quelques défauts dans l'aménagement pratique des services spéciaux qui sont éparpillés dans le vaisseau intérieur de cette construction peu monumentale et peu décorative malgré le mal que l'on s'est donné pour cela.
Et je répète : C'est un grand Corps de garde, si vous voulez, mais un Hôtel des Postes ... non pas. Voilà pour la chose en bloc et pour le choix du terrain en tête de pont entre la Place d'Armes et l'aile nord du Château.
Quant au style ? Je vais être un peu dur : c'est une déplorable erreur du talent pratique et reconnu d'un Homme que je crois " sachant " et qui me semble avoir regardé son projet sur le papier et dans ses épures comme dans un miroir à facettes, lui ayant donné l'illusion du " beaucoup " quand en réalité il y a " peu ". Comme ordonnance c'est un " pastiche " assez lourd de la chemise du bâtiment où se trouve la bibliothèque du Château.
Nous avons-là un rez-de-chaussée, un premier étage et un comble; l'ensemble est lourd, disgracieux, surchargé outre mesure de motifs sculptés qui en font un autre " comble " ;
- Les " scabeloni " trop multipliés du premier étage, collés à la muraille, sont accompagnés d'énormes rouleaux voulant déguiser le nud des murs et qui font l'effet de gigantesques manches de Bilboquet.
Les grandes baies à plein centre du rez-de-chaussée sont d'une belle allure, mais elles sont écrasées par l'Etage qui s'y " enfonce ", alors qu'il eût fallu, ce me semble, les en séparer par un stylobate qui aurait donné de la hauteur en dégageant l'ordonnance du rez-de-chaussée.
- Les fenêtres du premier étage sont maigres d'aspect en raison de leur trop grande hauteur, encore exagérée par l'idée que l'on a eu de surmonter ces fenêtres par des frontons surélevés au lieu de les faire reposer immédiatement sur les chambranles; aussi a-t-il fallu masquer le vide des tympans par une moulure lourde et sans caractère.
Quant au comble, tout est dit : il est raté complètement et d'un effet désastreux. C'est un toit " chinoisant " à rampes affaissées, auquel les deux maigres poteaux télégraphiques donnent l'aspect du couvercle d'un four de campagne énorme et par conséquent très laid.
En lui donnant des croupes plus raides, comme sont celles du Château, on aurait pu couronner ce toit par une sorte de campanile, rappelant, si l'on veut, le petit dôme du Baptistère ; les fils télégraphiques seraient venus se grouper là, comme les étais de la mâture d'un vaisseau.
Les arcades ouvertes sur le Jardin de Diane sont une heureuse chose, mais ici encore il faut regretter ce " chapeau " de tuiles qui les couronne (?). Il y aurait eu lieu de les surmonter par une corniche de pierre de taille sur laquelle, à l'aplomb des pieds-droits, on aurait placé des vases pareils à ceux de la porte des Mathurins. Et ces vases auraient même trouvé leur emploi sur les deux pilastres de la grille donnant rue de la Chancellerie, lesquels pilastres sont écrasés par deux véritables modèles d'énormes soupières.
Un seul mot : " raté ", donne l'impression fatale de cette lourde construction, même aux yeux des gens les moins initiés aux convenances de l'Architecture, et, je le répète, c'est un grand Corps de garde ! - un grand Poste ! mais non pas un Hôtel des Postes.
Oh! cette maison rouge de l'Etape ! quel agaçin !
Et dire que pour les deux tiers - au plus - de l'énorme somme que cela coûtera, l'on aurait pu avoir un local tout prêt, et largement, pour l'agencement intérieur et la séparation nécessaire des services : Postes-Télégraphe-Téléphone, y compris un logement convenable pour le chef de service, dans une maison à trois étages, façade sur la rue, aile en retour, cour et jardin donnant un bon dégagement- maison située au centre de la Ville et circonscrite par la Sous-préfecture, la Mairie, le Tribunal, etc., etc.
Et je donne pour en finir, aujourd'hui, un dernier coup de boutoir : Il y a là-haut, dans le tympan de la grande fenêtre, un ornement qui a toute la grâce de ce crustacé nommé : " Crabe danseur " ! Quand le remplacera-t-ou par un cadran d'horloge ? Quand, quand et quand ?
Signé Un Chercheur

1898-04-08
Marlotte-Bourron. - M. le ministre des postes et télégraphes a autorisé l'établissement d'un réseau téléphonique reliant Marlotte au bureau di Bourron. Ce réseau comprendra une cabine téléphonique publique. Montereau.

1898-04-22
Conseil municipal de Fontainebleau. Séance du 7 avril 1898. Le Maire donne lecture de deux lettres transmises par M. Ouvré, député :
la première, dé M. le ministre du commerce, des postes et des télégraphes, annonçant qu'il vient d'autoriser l'établissement de circuits téléphoniques destinés à mettre Fontainebleau en communication avec Melun et Montereau;
la seconde, de la Compagnie P.-L.-M. qui, tout en regrettant de ne pouvoir rendre direct, sur tout son parcours, le train d'été partant de Fontainebleau à midi 27, se propose, afin de répondre dans la mesure du possible au vœu du Conseil, de supprimer les arrêts entre Villeneuve-Saint-Georges et Paris, de façon à le faire arriver à Paris à 2 h. 09 au lieu de 2 h. 18. Il donne également lecture de la réponse faite à sa nouvelle demande relative à la réduction à 0 fr. 10 de la taxe pour la livraison à domicile des colis postaux et à leur apport gratuit à la gare, par laquelle M. le sous-secrétaire d'Etat des postes et télégraphes indique les raisons qui ne permettent pas l'application de ces réductions.
...
Par décision du 12 avril, le sous-secrétaire d'Etat des Postes et Télégraphes a autorisé la création à Fontainebleau d'une recette auxiliaire urbaine des Postes. Elle sera installée, comme nous l'avions demandé, place de l'Etape-aux-Vins. On se rappelle qu'aussitôt l'édification j de l'Hôtel des Postes nous avions réclamé, en faisant valoir toutes les bonnes raisons militant en faveur de notre projet, la création d'un bureau auxiliaire des postes en cet endroit. On a reconnu que toute une partie de la ville, celle justement appelée à prendre de l'extension, était sacrifiée, et on vient de donner satisfaction à la moitié de nos concitoyens. C'est parfait.

1898-09-09
Ç'en est fait et c'est bien regrettable pour les habitants de toute une partie de la ville . Par décision du 26 août, le sous-secrétaire des postes et télégraphes a rapporté la décision du 12 avril 1898 autorisant la création d'une recette auxiliaire urbaine des postes, place de l'Etape-aux-Vins, à Fontainebleau.
Nous avons dit déjà que cette création ne pouvait se faire parce qu'on n'avait pas rencontré dans ce quartier un commerçant voulant bien se charger de gérer cette recette auxiliaire des postes. Dans toutes les villes ou trouve plus de postulants qu'il n'en faut. A Fontainebleau c'est le contraire. Décidément notre ville n'est pas une cité banale ni ordinaire Nous persistons à penser que plus d'un négociant aurait eu intérêt, ne fut-ce que pour favoriser son commerce, à installer dans son magasin un bureau de poste auxiliaire.
Le va-et-vient aurait augmenté certainement son chiffre d'affaires. En attendant, les habitants de toute une partie de la ville (celle justement qui se construit tous les jours), sont obligés, pour prendre un mandat minime, mettre un journal ou une carte de visite à la post, de faire plusieurs kilomètres et de perdre un temps précieux.
Le voilà bien le progrès en cette fin de siècle électrique et pressée I
Avant de laisser annuler une création appelée à rendre d'utiles services et de renoncer à une autorisation difficile à obtenir, a-t-on bien fait tout le nécessaire pour trouver un gérant ? Nous aimerions à n'avoir aucun doute à ce sujet. Fontainebleau est véritablement fort agréable à l'automne; chacun le sait et en profite- les agences de voyage en première ligne.
...
Avertissement d'enquête L'Administration des télégraphes fera procéder prochainement à la construction d'une ligne téléphonique à Fontainebleau. Un tracé de cette ligne indiquant les propriétés privées sur lesquelles devront être placés des supports, sera déposé conformément à la loi du 28 juillet 1885, pendant trois jours consécutifs à partir du 13 septembre à la Mairie de Fontainebleau, où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations. Un agent de l'Administration des télégraphes se tiendra à la Mairie le 15 septembre prochain, de 9 heures à 11 heures, pour donner verbalement les renseignements et explications qui lui seraient demandés.
1898-10-28
Une réunion des abonnés au téléphone de notre ville, pour leur soumettre les propositions de l'administration des postes relatives à la pose d'un deuxième fil spécial à Fontainebleau, et pour rechercher les voies et moyens capables de permettre la réalisation de cette amélioration si désirable, aura lieu demain vendredi, 28 octobre, à 8 h. 1/2 du soir, sous la présidence de M. Thomas, maire.

Le faux de Bismarck et la dépêche d'Ems
Voici comment, dans les " Mémoires de Bismarck ", son ancien secrétaire, M. Busch, rapporte une conversation du chancelier sur la fameuse fausse dépêche d'Ems dont la publication décida de la guerre 1870 :
La conversation est tombée, à table, sur les événements qui se sont déroulés à Ems avant que la guerre n'éclate. Abeken qui se trouvait à cette époque de service auprès du roi, nous raconte qu'après avoir envoyé au chancelier la dépêche célèbre où il rendait compte de son entrevue avec le comte Benedetti, le souverain s'écria devant son entourage : - Eh bien, j'espère que Bismarck va être enfin content de nous! Abeken, se tournant vers le chef, lui dit : - Vous avez dû, effectivement, être content? - Heu l répondit le chancelier en riant, vous pourriez bien vous tromper. J'ai été tout à fait content de vous, mais je n'ai pas été aussi content de Notre Gracieuse Majesté. Je n'en ai même pas été content du tout, oh! mais là, du tout ... Il aurait dû agir avec plus de dignité, et, surtout, avec plus de résolution. Le chancelier réfléchit un instant en silence, puis il continua : - Je me trouvais à Berlin, et j'attendais un télégramme d'un instant à l'autre. J'avais invité, ce soir-là, de Moltke et de Roon à dîner avec moi, afin de causer de la situation, qui prenait un air de plus en plus menaçant. Pendant que nous étions à table, un long télégramme arriva. Il pouvait avoir environ deux cents mots. Je le lus à haute voix, et la physionomie de de Moltke changea brusquement: son corps se voûta; il eut l'air vieux, cassé et infirme. IL ressortait clairement du télégramme que Sa Majesté cédait aux prétentions de la France. Je me tournai vers de Moltke et lui demandai si, en tout état de choses, nous pouvions espérer être victorieux. " Oui ", me répondit-il. " Eh bien, lui dis-je, attendez une minute! " Je m'assis à une petite table, je pris le télégramme royal et je condensai les deux cents mots de la dépêche en une vingtaine, mais sans rien y altérer ni y ajouter. C'était le môme télégramme que celui dont vient de vous parler Abeken. Il était seulement plus court, conçu en termes plus déterminés et moins ambigus. Je le tendis, ainsi rédigé, à de Moltke et à de Roon et je leur demandai : " Et, comme cela, comment çà va-t-il ? " " Ah 1 comme cela, s'écrièrent-ils, ça va dans la perfection ! " Et de Moltke parut ressusciter. Sa aille se redressa, il redevint jeune et frais : il avait sa guerre, il allait pouvoir enfin vaquer à ses affaires... Et la chose réussit en effet. Les Français furent exaspérés du télégramme condensé qui parut dans les journaux, et, quelques jours plus tard, ils nous déclarèrent la guerre...

1898-11-04
Les avis téléphoniques à domicile : Nous avons déjà les messages téléphonés qui permettent pour une somme de 50 centimes de téléphoner, pendant trois minutes, une lettre, un avis ou un fait quelconque, qu'un employé du bureau le plus voisin de la destination prend par écrit et fait parvenir à son destinataire. M. Mougeot, sous-secrétaire d'Etat aux postes et télégraphes, va ajouter à ce mode de communication rapide, des avis téléphoniques à domicile, dont le but sera d'informer toute personne, abonnée ou non, qu'un correspondant, abonné ou non lui-même, lui donne rendez-vous à une heure déterminée, dans une cabine publique ou à un appareil particulier, pour converser avec elle. L'expéditeur d'un avis téléphonique à domicile aura à payer une taxe de 25 centimes si l'avis est envoyé dans un périmètre inférieur à vingt-cinq kilomètres. Les avis seront portés à domicile comme le sont actuellement les dépêches et fis messages. L'avis téléphonique portera également un numéro d'ordre qui assurera au destinataire un droit de priorité à son arrivée à la cabine publique. Afin que l'emploi de ce nouveau mode de communications téléphoniques ne puisse porter préjudice aux abonnés des réseaux ou à l'échange des communications ordinaires, M. Mougeot a décidé qu'en principe, il ne serait autorisé pour le public qu'aux heures les moins chargées de la journée, c'est-à-dire de cinq à huit heures du soir. C'est donc entre cinq et huit heures que les communications résultant d'avis téléphoniques pourront être échangées, du moins dès le début de la mise en pratiqua du cette innovation, car, ultérieurement, la réduction de la durée des conversations téléphoniques que le sous-secrétaire d'Etat se propose de restreindre de cinq à trois minutes, permettra d'étendre le laps de temps réservé pour l'échange des nouvelles communications. La réduction de la durée des conversations téléphoniques, qui coïncidera d'ailleurs avec d'importantes modifications aux taxes actuellement perçues, aura, en effet, pour résultat de dégager les réseaux. Cette réduction sera sans inconvénient pour les abonnés du téléphone, puisque les statistiques démontrent dans cet ordre d'idées qu'en général ceux-ci n'utilisent qu'exceptionnellement, jusqu'au bout, les cinq minutes auxquelles ils ont droit.
...
Le sous-secrétariat des postes et des télégraphes vient de décider que les cartes d'identité délivrées aux vélocipédistes par la Préfecture de police de Paris, et portant la photographie du titulaire ainsi que ses nom et prénoms, seront admises dorénavant par les bureaux de postes, comme pièces justificatives d'identité, pour la livraison des chargements au guichet et pour le payement des mandats télégraphiques.
...
Réunion des abonnés au téléphoné
Sur la convocation de M. Thomas, maire, les abonnés au téléphone de Fontainebleau avaient été priés de se réunir à la mairie le vendredi 28 octobre 1898, à 8 heures 1/2, dans la salle des mariages.
Dix-sept personnes étaient présentes. M. Thomas prend la parole pour expliquer le but de la réunion.
Les abonnés n'ont pas été sans remarquer, et déplorer parfois, que les communications devenant de plus en plus nombreuses, occasionnaient des retards importants.
Les adhérents, au nombre de quatorze en 1895, sont aujourd'hui trente-six. De sorte que les communications journalières ont plus que doublé depuis l'année dernière.
La moyenne quotidienne a été, durant le mois d'août 1898, de 96 - dans une seule journée on en a constaté 210; aussi un abonné a-t-il eu un jour le numéro 28.
Dans ces conditions, prévoyant que l'année prochaine les communications soient encore beaucoup plus lentes, il a semblé utile de chercher à remédier au retard : Le seul moyen serait de pose d'un deuxième fil téléphonique direct avec Paris.
Pour créer ce deuxième circuit, l'administration des télégraphes demande une somme de 36,000 fr ; aux termes de la loi du 20 mai 1890 cette somme doit être avancée à l'administration qui en opérera le remboursement au fur et à mesure des recettes encaissées. C'est donc aux intéressés à fournir cette somme et à se la procurer. Le prix de 36,000 fr., qui a pu sembler élevé, s'explique en ce que l'administration aurait l'intention d'établir la nouvelle ligne en fils de 4 m/ m , ce qui permettrait de communiquer avec Londres, Bruxelles et Berlin dans un temps prochain, c'est à-dire quand les communications internationales seront établies.
L'administration des téléphones se servirait de ce second circuit comme voie normale et lui attribuerait toutes les recettes (le premier fil ne servant plus qu'à donner satisfaction aux demandes urgentes et en cas d'encombrement). Dans ces conditions, l'amortissement des 36,000 fr pourrait être complètement obtenu en moins de quatre ans. On voit donc que le remboursement de l'avance serait très rapide. (A noter que les dépenses occasionnées pour l'installation du premier fil sont remboursées depuis l'année dernière.)
M. le Président, estimant que la situation financière de la ville ne lui permet pas de faire l'avance précitée, et qu'une demande au conseil municipal n'aurait dès lors aucune chance d'être agréée, pense que l'initiative privée, d'accord avec l'Association syndicale, pourrait mener à bien cette opération.
Une association de prêteurs se constituant en personnalité civile, n'ayant pas à subir toutes les lenteurs et les formalités administratives auxquelles ont astreinte une ville, mènerait la ; chose à bien dans un délai rapproché, si l'assemblée admettait toutefois le principe énoncé.
M. Thomas fait en outre observer que le nouveau circuit ne serait pas placé sur les mêmes poteaux que le premier fil; de la sorte, en cas d'orage, d'accident ou de réparations à une des deux lignes, la seconde serait toujours en état de fournir les communications avec la capitale.
M. le président met aux voix la proposition de savoir si le principe de l'initiative privée, avec l'appui delà Chambre syndicale, est admis. Quinze voix déclarent l'accepter ; deux le repoussent.
Dans ces conditions, le groupement étant décidé, M. Thomas demande aux personnes présentes dans quelles mesures elles comptent coopérer à l'avance; il annonce que M. Ouvré et lui s'inscrivent chacun pour une somme de 1,000 fr. Les souscriptions recueillies séance tenante s'élèvent à 9,500 francs.
M. Maréchaux, président de l'Association syndicale, consulté par M. Thomas, dit qu'il soumettra cette proposition au vote de l'Association dès sa prochaine réunion. Si le bureau de l'Association syndicale entre dons les vues de celte délibération, il lui sera demandé de bien vouloir centraliser et recueillir les adhésions, puis passer le traité avec l'administration. Il est décidé que le résultat de celte réunion sera porté à la connaissance des abonnés n'assistant pas à cette séance et qu'une demande, en vue. d'obtenir leur souscription, sera faite auprès d'eux.
1898-12-09
En ce moment l'administration des téléphones fait poser des poteaux le long de la route de Melun à Chartrettes pour établir la ligne téléphonique qui doit relier directement Melun à Bois le Roi.
1899-01-06
Depuis la semaine dernière, le téléphone fonctionne entre Melun et Bois-le-Roi, à la grande satisfaction des intéressés. Les actives démarches de M. Létang, maire dé Bois-le-Roi, ont finalement triomphé des difficultés que soulevaient la création de cette nouvelle ligne.
...
NOUVELLES TAXES TÉLÉPHONIQUES Elles sont appliquées depuis le 1 er janvier, et nous avons le regret de constater qu'elles constituent pour les communications entre Paris et Fontainebleau une augmentation de prix ; en effet, si pour 3 minutes on ne paie plus que 0,40 au fieu de 0,50, on paie par contre 0,80 pour 5 minutes au lieu de 0,50 pour 3 minutes , et 1 fr. 20 pour 9 minutes, au lieu de 1 fr. pour 10 minutes. Par contre, les communications à long parcours sont sensiblement diminuées.
Voici le texte du nouveau décret : L'unité admise dans le service téléphonique interurbain de jour et de nuit est la conversation de trois minutes. La taxe de l'unité de conversation interurbaine de jour est fixée ainsi qu'il suit : Entre deux réseaux d'un même département : 40 centimes. Entre les réseaux de deux départements : 25 cent, par 75 km. ou fraction de 75 km. de distance mesurée à vol d'oiseau, de chef- lieu de département à chef lieu de département, sans que celte taxe puisse être inférieure à 40 cent, ni supérieure à 3 fr., par unité de conversation. La taxe de l'unité de conversation de jour est maintenue à 0,25 entre deux réseaux appartenant ou non au même département et mis en relation par des lignes dont la longueur réelle n'excède pas 25 kilomètres. La durée d'une communication ne peut excéder trois unités de conversation consécutives (9 minutes), lorsque d'autres demandes sont en instance. Les dispositions du présent décret recevront leur exécution à partir du 1 er janvier 1899. Sont abrogés, à partir de cette date, les décrets précédents.
1899-1-13
Depuis douze jours, les personnes qui emploient le téléphone ont pu apprécier le nouveau mode de conversation fixé à trois minutes pour 40 centimes. En ce nui concerne notre ville, cette seconde manière constitue une augmentation et non une diminution de tarif, ainsi que nous l'avons expliqué dans notre dernier numéro.
Puisque la mode est aux lignes, nous croyons que nos concitoyens obtiendraient gain de cause s'ils demandaient, par l'intermédiaire de leurs élus, que le prix des trois minutes soit abaissé à 30 centimes, il nous semble que 10 centimes par minute, comme autrefois cinq minutes pour 50 centimes, est un taux suffisamment rémunérateur pour l'Administration.
En demandant simplement, non une amélioration, mais le maintien de l'ancien prix (0 fr. 10 par minute), nous ne croyons pas nous montrer trop exigeant.
Qu'en pensent les Fontaineuleaudiens ?
C'est très joli d'avoir dégrevé de 2 francs les communications entre Marseille et Paris, mais il ne fallait pas y parvenir en augmentant les habitants de la banlieue parisienne. Chateau-Landon.
1899-01-27
Le service d'avis téléphonique d'appel de correspondants demandés au téléphone, institué par le décret du 16 janvier 1899, fonctionnera à partir du 1 er février 1899. La taxe de transmission de l'appel est fixée : 1° à 25 centimes pour les avis échangés à l'intérieur de tout réseau téléphonique et entre les localités reliées téléphoniquement entre elles par de" lignes dont la longueur totale ne dépasse pas 25 kilomètres; 2° à 40 centimes dans tous les autres cas. Les avis téléphoniques d'appel peuvent être présentés à tout poste téléphonique public; ils peuvent aussi être téléphonés de tout poste d'abonnement dont le titulaire a versé une provision. Ils sont acceptés entre localités admises à correspondre téléphoniquement entre elles et à la condition que la localité destinataire possède un service de distribution télégraphique. Les avis téléphoniques d'appel comportent seulement l'adresse de la personne demandée, la désignation du demandeur, la désignation des postes téléphoniques entre lesquels la conversation doit être échangée et l'heure à laquelle l'expéditeur se propose de demander la communication. Toutefois, cette communication ne sera établie qu'à son rang d'après l'heure à laquelle elle aura été effectivement demandée, le dépôt de l'avis ne constituant pas une demande effective. L'appel téléphonique est notifié au destinataire sous la forme d'un avis distribué dans les mêmes conditions que les télégrammes ordinaires. En cas de non-remise, le poste appelant est avisé aussitôt que les nécessités du service le permettent. L'avis de la non-remise de l'appel téléphonique au destinataire n'est communiqué à la personne qui demande la communication que si elle se présente dans le bureau même où l'appel a été déposé et si elle établit sa qualité d'expéditeur de l'avis d'appel. Les avis téléphoniques d'appel sont adressés à domicile, poste restante ou télégraphe restant.
...
L'Administration des Télégraphes fera procéder prochainement à la construction d'une ligne téléphonique à Vilbert. Un tracé de cette ligue indiquant les propriétés privées sur lesquelles devront être placés des supports, sera déposé conformément à la loi du 28 juillet 1885, pendant trois jours consécutifs à partir du 30 janvier, à la mairie de Vilbert, où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations. Un agent de l'Administration des Télégraphes se tiendra à la mairie le 1 er février prochain, de 1 heure à 2 heures, pour donner verbalement les renseignements et explications qui lui seraient demandés.
1899-02-10
Faisant droit à une demande de l'Association syndicale du Commerce et de l'Industrie, le conseil a adopté le principe d'un prêt à l'Etat d'une somme de 30,000 francs, avec intérêts à 2 0/0, pour l'établissement d'un second fil téléphonique destiné à relier Fontainebleau à Paris. Les administrateurs méritent d'être félicités de cette décision, qui aura deux bons résultats : faire un emploi judicieux et sans aléa des fonds de la Caisse, tout en prenant les intérêts de la ville et en les servant.
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La réunion de la Chambre syndicale a eu lieu mardi dernier 31 janvier, sous la présidence de M. Maréchaux. M. Berger, vice-président sortant, est réélu à l'unanimité pour deux années. M. Maréchaux entretient la Chambre de la question du téléphone et indique les démarches qu'il a déjà faites auprès des abonnés en vue de parfaire la garantie d'intérêt nécessaire à couvrir les frais d'installation d'un second fil téléphonique.
L'accueil reçu par le président, de l'Association auprès des abonnés a été des meilleurs et tous se sont inscrits pour diverses sommes, dont le total s'élève dès à présent à 1,000 fr. environ. Des démarches ont été faites également auprès de la Chambre syndicale de Nemours et de la Chambre de commerce de Paris, on en attend les meilleurs résultats. M. Maréchaux a pensé également faire une demande à MM. les administrateurs de ia Caisse d'épargne afin d'obtenir de cet établissement le prêt à l'État de la somme nécessaire à l'installation du fil. Adopté.

1899-03-17
Le Bureau de l'Association syndicale s'est réuni mardi soir sous la présidence de M. Maréchaux; il s'est occupé du second fil téléphonique à établir entre Fontainebleau et Paris et a voté une somme de cent francs comme participation au payement des intérêts annuels de L'avance de 30,000 francs. Il parait probable que cette somme sera prêtée, moyennant 2 % par la Caisse d'épargne; on n'attend que l'autorisation du ministre du commerce pour terminer les pourparlers avec l'administration des téléphones et commencer les travaux. Il y aurait grand intérêt à ce que tout soit terminé avant l'été.

1899-03-24
Etablissement du second circuit téléphonique entre Fontainebleau et Paris : A la suite d'une demande de l'Association syndicale du commerce et de l'industrie, le conseil approuve, sur la proposition du maire, la délibération suivante : Le conseil, désirant s'associer à l'initiative prise par les abonnés au téléphone et voir aboutir cette amélioration du service, décide que la ville s'associera à la garantie du paiement des intérêts pour une somme qui ne pourra être supérieure à 200 francs, ces 200 francs ne devenant exigibles que pour le cas où la somme totale des intérêts s'élèverait à 1,260 francs représentant l'intérêt à 3 1/2% de la somme de 36,000 francs, étant entendu que la part de la ville sera réduite dans la proportion de la réduction du montant des dits intérêts. M. Rouillard explique que la Chambre de commerce de Paris contribuerait très probablement pour 6,000 francs sur les 36,000 francs nécessaires et ce, sans intérêts; que pour les 30,000 francs on pense trouver un prêteur à raison de 2 %, soit 600 francs d'intérêt total par an; les démarches faites à ce sujet sont en bonne voie.

1899-04-21
La Chambre syndicale, au nom du futur syndicat des souscripteurs de l'avance relative à l'établissement du deuxième circuit téléphonique, avait demandé à l'administration des postes et télégraphes à recevoir communication des devis afférents à ce circuit, après le règlement définitif des dépenses. A ce sujet, il est donné communication d'une lettre adressée par M. Mougeot, sous-secrétaire d'Etat des postes et télégraphes, M. Ouvré, député. Cette lettre dit en substance que : L'administration ne peut remettre les devis d'installation des lignes téléphoniques interurbaines au contrôle des prêteurs. Dans ce cas particulier, il n'est d'ailleurs pas douteux que la somme de 36,000 fr. sera inférieure au montant des dépenses à engager pour la réalisation de ce projet, car cette somme ne comprend que les frais de main- d'œuvre, le prix des fils de cuivre, des isolateurs et des tiges, et seulement une quote-part de la valeur des appuis qui doivent être utilisés.
Toutes les dépenses de remaniement de ligue nécessitées par la pose du circuit étant à la charge du Trésor.
...
La Chambre prend note de la communication. Le président donne lecture d'une lettre de M. Drouet, président de l'Association syndicale de Nemours, annonçant l'envoi d'une somme de 110 francs, montant d'une souscription ouverte parmi les membres de j'Association, comme part contributive à la garantie d'intérêt du prêt demandé pour l'installation du second fil téléphonique.

1899-04-28
Enfin Fontainebleau va être doté, en juillet probablement, d'un second fil téléphonique dont le besoin se faisait vivement sentir, car on en était arrivé à attendre bien longtemps les communications.
Lundi soir a eu lieu à l'hôtel de ville, sous la présidence de M. Thomas, maire, une réunion des abonnés qui ont pris les dernières et irrévocables décisions. M. Thomas a exposé que depuis la dernière réunion il avait été reconnu plus pratique et plus facile de demander aux abonnés l'avance, sans intérêt, non pas des 36,000 francs réclamés par l'administration des Téléphones, mais des intérêts de celte somme qui iront chaque année en décroissant. Les adhésions recueillies assurent dores et déjà la réalisation de cette mesure.
Restait à se procurer la somme de 36,000 fr. ; des démarches instantes ont été faites auprès du ministre pour obtenir ce prêt, au taux de 2 %, par la Caisse d'Epargne de Fontainebleau qui était toute disposée à l'effectuer. Le ministre, après plusieurs démarches, a refusé formellement. Dans ces conditions, M. le Maire s'est adressé à M. Bordereau, ancien banquier, qui a consenti à prêter 30,000 francs moyennant un intérêt de 3 1/2 % . Il n'est besoin que (de 30,000 francs, au lieu de 36,000, parce que, grâce à l'intervention du comte Lavaurs, la Chambre de Commerce de Paris a avancé la différence.
L'assemblée, ayant accepté ces conditions et reconnu qu'il était inutile de perdre davantage son temps en vaines sollicitations auprès du ministre, a remercié M. le Maire, la Chambre de Commerce de Paris et les membres du Comité de la Caisse d'Epargne. Elle a ensuite donné pleins pouvoirs à MM. Ouvré, député, Thomas, maire, Hamelle, comte Lavaurs et Maugey, qui acceptent, pour traiter avec M. Bordereau et lui signer la garantie d'intérêts. On sait qu'outre les abonnés, la ville de Fontainebleau, l'Association syndicale et les abonnés de Nemours, coopèrent dans une certaine mesure à parfaire les annuités. M. le Maire a reçu la promesse que les travaux seraient poussés avec activité et terminés dans l'espace de trois mois, ce qui permettra d'utiliser le second circuit durant la belle saison, époque à laquelle les communications sont beaucoup plus nombreuses.
Tout étant dès lors parfaitement arrêté, on peut espérer que les formalités prendront peu de temps et permettront d'entrer rapidement dans la période d'exécution.

1899-07-06
Comme nous l'avons annoncé, nous avons obtenu la création d'emploi d'un huitième facteur, qui va permettre d'assurer un bon service et pour la distribution des lettres et pour la levée des boîtes, qui avait pris, en 1 même temps que la ville, assez d'extension pour ne pouvoir plus être exécutée par un seul releveur. Or donc, à partir du 16 juillet; le nouveau Service entrera en vigueur et la ville sera, pour la levée des boîtes, divisée en deux circonscriptions, conformément au tableau ci-dessous ...
Après avoir constaté l'excellente amélioration et la bonne direction du receveur, M. Pouquet, il nous est agréable de dire également que le service du télégraphe est maintenant exécuté dans de bonnes conditions de rapidité, grâce aux facteurs cyclistes. Pourquoi faut-il que notre joie ne soit pas sans mélange et que le téléphone laisse encore autant à désirer?
Récemment le sous-secrétaire d'Etat a écrit au député une lettre qui ne disait rien, jugez-en : Toute diligence va être faite en vue de donner au plus tôt satisfaction aux intérêts dont vous vous êtes fait l'interprète en appelant mon attention sur le caractère d'urgence que présente l'établissement du deuxième circuit téléphonique Paris-Fontainebleau, en raison de l'insuffisance de là ligne actuelle. " Nous aurions voulu voir le sous-secrétaire d'Etat fixer la date du commencement et de l'achèvement des travaux, d'autant qu'il y a pour l'Etat une question de probité à les exécuter rapidement puisqu'il en a par avance - et depuis plusieurs mois déjà - touché le montant.
Il nous semble que si le second fil ne pouvait pas, faute d'ouvriers disponibles, sans doute, être posé de suite, l'Etat aurait dû avoir au moins là délicatesse de dire à Fontainebleau : ? Nous ne prendrons votre argent que quand nous pourrons le dépenser et vous donner satisfaction ; jusque-là, gardez-le, il nous brûlerait les mains. ? Or, les mains de l'Etat ne sont pas brûlées du tout, elles sont simplement crochues. Eu attendant, les communications augmentent, les abonnés s'impatientent, les autres droguent, moins à l'aise encore, puisqu'ils stationnent au bureau et perdent leur temps (is money). Cependant la dépense est payée d'avance et toute diligence a été faîte par les intéressés pour avoir satisfaction en temps, c'est-à-dire en été.
Combien de mois l'administration des postes nous fera-t-elle attendre ce qui est à l'heure actuelle noire dû ?

1899-07-21
L'Administration des Télégraphes fera procéder prochainement à la construction d'une ligne téléphonique à Nemours. Un tracé de cette ligue indiquant les propriétés privées sur lesquelles devront être placés des supports, sera déposé conformément h la loi du 28 juillet 1885, pendant trois jours consécutifs à partir du 24 juillet, à la Mairie de Nemours, où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations. Un agent de l'Administration des télégraphes se tiendra A la Mairie le 26 juillet prochain, de 9 heures à 11 heures, pour donner verbalement les renseignements et explications qui lui seraient demandés.

1899-07-28
Séance extraordinaire du 2! juillet 1899. M. Groizard. nommé secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, lequel est adopté sans observations. Le Conseil donne acte au Maire de la communication qui lui est faite par M. le directeur des Postes et Télégraphes du département, l'informant que la pose du second circuit téléphonique est commencée sur trois points à la fois et se poursuit très activement.

1899-08-04
Depuis hier, 2 août, le second circuit téléphonique reliant Fontainebleau à Paris et à l'étranger, est en service. Il fonctionne parfaitement.

1899-08-18
Conversation entendue dans la Forêt.
Nous avons failli avoir la guerre avec l'Angleterre! - Oui, je sais, Fachoda! C'est une vieille histoire. - Vous n'y êtes pas. L'autre jour, vous avez entendu comme moi ces affreux chevaux de bois dont l'orgue éclatant est venu troubler noire villégiature; ils devaient rester jusqu'au 15 août; puis subitement ils ont plié bagage. - Pardon, mais vous parliez de la guerre avec l'Angleterre; maintenant il s'agit de chevaux de bois; votre conversation vagabonde. - Laissez-moi continuer. Vous n'ignorez pas que les gros bonnets du pays, des professeurs, des artistes, les maîtres d'hôtel menacés par leur clientèle de se voir abandonner, ont fait des démarches auprès du maire d'abord, puis auprès du préfet afin d'obtenir l'éloignement de ce vacarme assourdissant. - Ma foi, je les félicite. - De rien du tout; le maire s'est dérobé derrière l'autorisation donnée par l'adjoint; le préfet s'est retranché derrière le maire. Nos gros bonnets sont rentrés bredouille. - Pourtant les chevaux de bois sont partis. - Oui. Parce qu'un Anglais qui avait loué une villa précisément en face du bruyant tourniquet est allô directement trouver le préfet, l'a menacé de se plaindre au consul, à l'ambassadeur, et quoique la flotte anglaise puisse difficilement bombarder notre hameau, le préfet s'est souvenu fort à propos qu'il avait autorité sur les maires, et par téléphone a exigé le retrait de l'autorisation municipale - et la guerre a pu être ainsi encore une fois évitée. Où cette véridique histoire a-t-elle bien pu se passer?

1899-08-25
Les postes téléphoniques des écluses d'Egreville, de Beau-Moulin, des Buttes, de Fromonville, d'Episy et de Bourgogne, sont ouverts à la télégraphie privée depuis le 10 août. Ces postes admettent, au départ, tous les télégrammes présentés, mais ils n'accepteront, à l'arrivée, que ceux adressés a télégraphe restant ".
...
La création d'un second fil téléphonique entre Paris et Fontainebleau n'était pas inutile, car de nouveaux circuits vont être établis entre notre ville et les localités voisines. C'est ainsi que Thomery est en instance pour obtenir le sien. Ensuite il v aura encore des demandes d'autres communes.
D'ailleurs le sous-secrétaire d'Etat aux postes et télégraphes désire beaucoup l'extension des réseaux téléphoniques. A cet effet, il a adressé une circulaire aux préfets comportant un projet de constitution de réseaux téléphoniques pour chaque département. Il invite les préfets à soumettre ces projets aux conseils généraux et à demander à ces assemblées de vouloir bien concourir à leur réalisation.
Dans ces conditions les deux fils téléphoniques de Fontainebleau-Paris seront bientôt encombrés et insuffisants, il faudra alors en poser un troisième. Oui l'eut crû il y a seulement cinq ans ?

1899-09-01
Après Thomery, voici Moret qui est en instance pour obtenir la création du téléphone. Tous ces fils, venant se greffer sur ceux de Fontainebleau à Paris, rendront dans un avenir prochain, les communications aussi longues qu'auparavant, quand il n'y avait qu'un seul fil. Dans ces conditions, il faudra songer à en placer un troisième, d'autant que Souppes et Château-Landon demanderont sans doute ce mode de communication fin de siècle.
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L'Administration des Télégraphes fera procéder prochainement à la construction d'un réseau téléphonique à Thomery. Un tracé des lignes à établir indiquant les propriétés privées sur lesquelles devront être placés des supports, sera déposé conformément à la loi du 28 juillet 1885, pendant trois jours consécutifs à partir du 5 septembre à la mairie de Thomery, où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations. Un agent de l'Administration des Télégraphes se tiendra à la Mairie le 7 septembre prochain, de 9 heures à 11 heures pour donner verbalement les renseignements et explications qui lui seraient demandés.

1899-09-15
A peine le deuxième circuit téléphonique est-il établi que déjà il va falloir songer à réunir les fonds pour eu obtenir un troisième. Ceci n'est pas une plaisanterie. Oyez plutôt : Dans les conditions actuelles, le service téléphonique est bien assuré pour les besoins de Fontainebleau et les lignes s'y raccordant, telles que celles de Nemours, Mar- lotte, Bourron, Sainl-Mammès et Chance- poix, mais ces besoins vont augmenter dans de notables proportions. D'abord le prix d'installation étant diminué d'un tiers, le nombre des abonnés va s'accroître; ensuite, les poteaux de la ligne de Thomery sont déjà posés, précédant de peu ceux de Moret, puis de Souppes et de Ghâteau-Landon, car ces deux localités se sont entendues pour obtenir à brève échéance la création d'un réseau.
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- Une annonce, publiée dans un journal voisin, nous apprend qu'il y a à vendre, à Héricy, une collection d'objets des iii° et iv° siècles. Certainement ceux qui ont envie d'un téléphone d'occasion n'ont pas besoin de se déranger, ils ne trouveront pas là leur affaire. Au m* siècle, il y a 1600 ans, que pouvait-on bien fabriquer?
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Une diminution du prix de l'installation des réseaux téléphoniques est décidée depuis le l or septembre ; elle aura pour résultat certain d'augmenter le nombre des abonnés, car les prix antérieurs étaient trop élevés à notre avis - . Le ministre du commerce a décidé que depuis le 1er septembre le tarif des frais d'établissement des lignes du réseau téléphonique serait réduit de 30 à 20 fr. par hectomètre de ligne double aérienne. La même décision prévoit également à partir de cette date un régime plus favorable pour les transferts de poste nécessités par le changement de domicile des abonnés. Désormais, les frais d'établissement de ligne resteront seuls à la charge des abonnés, qui n'auront à supporter aucune dépense pour le déplacement et la réinstallation des appareils.

1899-10-13
L'Administration des télégraphes fera procéder prochainement à la construction de lignes téléphoniques à Moret-sur-Loing et Veneux-Nadon. Un tracé des lignes à établir indiquant les propriétés privées sur lesquelles devront être placés des supports, sera déposé conformément à la loi du 28 juillet 1885, pendant trois jours consécutifs à partir du 16 octobre, aux mairies de Moret et Veneux- Nadon, ou les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations. Un agent de l'Administration des télégraphes se tiendra à la mairie de Veneux- Nadon le 18 octobre prochain, de 9 heures à 11 heures, et le même jour à Moret, de 1 heure à 3 heures, pour donner verbalement les renseignements et explications qui lui seraient demandés.
Comme on a pu le lire en tête de ce numéro, le téléphone est installé dans nos bureaux. Dès à présent, les personnes qui auraient des communications urgentes à nous faire peuvent l'utiliser.

Fin 1899 On constate qu'il n'y a toujours pas de numéro affecté à chaque abonné.

1899-11-03
Poste et télégraphes et téléphones, le service d'hiver a commencé le 1 er novembre pour durer jusqu'au 1 M mars(...)
Les télégraphe et téléphone fonctionneront jusqu'à 9 heures.

1899-11-17
Les vols de fils de cuivre se continuent avec une ténacité rare. En trois semaines on en a dérobé plusieurs centaines de kilos, d'abord au polygone (100 kilos), puis entre Samois et Avon (110 kilos). En outre, jeudi dernier, on a enlevé, entre l'Obélisque et la croix de Saint- Hérem, le fil de la ligne téléphonique de Nemours-Cbancepoix sur une longueur de 2 kilomètres; le poids en est de 184 kilos. Soit au total près de 400 kilos.
...
Avis aux chefs d'industrie : Par décision publiée au au Journal Officiel du 22 octobre 1899, M. le Ministre du commerce, de l'industrie, des postes et des télégraphes avait imparti un délai de quinze jours aux industriels pour leur permettre de faire connaître le sursis qui leur serait nécessaire pour appliquer l'article 3 de la loi du 2 novembre 1892 fixant, selon le cas, à dix heures par jour, ou à soixante heures par semaine, la durée de travail des jeunes ouvriers de moins de 18 ans. Ce délai est expiré. Après avoir fait un examen approfondi des observations qui lui ont été soumises, ainsi que des rapports des inspecteurs du travail, M. le Ministre du commerce, de l'industrie, des postes et des télégraphes vient de décider que les chefs d'industrie auraient jusqu'au 1er janvier 1900 pour se mettre en règle avec la loi. Passé cette date, les inspecteurs du travail auront l'ordre de dresser des procès-verbaux et de faire exercer des poursuites contre les contrevenants. Les chefs d'industrie sont priés de se conformer aux prescriptions impératives d'une loi dont le Gouvernement ne se reconnaît pas le droit de suspendre l'effet. L'article 3 de la loi du 2 novembre 1892, qui sera appliqué sans nouvel avis à partir du 1er janvier 1900, est ainsi conçu :
" Les enfants de l'un et l'autre sexe âgés de moins de 16 ans ne peuvent être employés à un travail effectif de plus de dix heures par jour. Les jeunes ouvriers ou ouvrières de 16 à 18 ans ne peuvent être employés à un travail effectif de plus de soixante heures par semaine, sans que le le travail journalier puisse excéder onze heures. "

1899-24-11
Le sous-secrétaire d'Etat aux postes et télégraphes vient de confier à une commission spéciale le soin d'étudier les conditions dans lesquelles .il pourrait être procédé à une refonte complète des tarifs téléphoniques des départements. Bien entendu on cherchera une diminution et on aura raison, d'abord parce que le tarif est trop cher, ensuite parce que les communications sont trop peu nombreuses. Si on abaisse le prix elles deviendront beaucoup plus fréquentes, et le téléphone, de ce fait, rendra plus de services.

1899-12-01
L'Administration des Télégraphes fera procéder prochainement à la construction d'une ligne téléphonique au réseau de Fontainebleau. Un tracé de cette ligne indiquant les propriétés privées sur lesquelles devront être placés des supports, sera déposé conformément à la loi du 28 juillet 1885, pendant trois jours consécutifs à partir du 4 décembre, aux mairies de Fontainebleau et Avon où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations. Un agent de l'Administration des Télégraphes se tiendra à la mairie, le 6 décembre prochain, de 9 heures à 11 heures à Fontainebleau, de 1 heure à 3 heures à Avon, pour donner verbalement les renseignements et explications qui lui seraient demandés.
...
A Fontainebleau une expérience faite la veille à Melun : on a téléphoné à longue distance, dans la capitale du Grand-duché de Luxembourg. L'expérience s'est poursuivie durant vingt minutes, vers 8 heures du soir, et a parfaitement réussi.
Les employés des deux bureaux, après avoir fait raccorder leurs fils à Nancy, point de jonction, ont d'abord conversé ensemble, puis on a mis en communication deux abonnés : à Fontainebleau, M. Bourgoin- Potin et à Luxembourg une daine... voilée. Les deux interlocuteurs ont déclaré entendre très distinctement les voix -rien de l'ange Gabriel, et percevoir les sons avec une netteté parfaite. Nous nous empressons d'enregistrer cet excellent résultat qui prouve une fois de plus que le téléphone rend des services à courte et longue distance.
Notre hôtel de ville est moins loin que l'hôtel des postes du Grand - Duché de Luxembourg, on y entendrait donc encore mieux le téléphone... s'il y était installé.
Pourquoi la mairie de Fontainebleau n'est-elle pas, comme la sous-préfecture, pourvue de ce mode commode de communication rapide, ainsi que M. Régismanset, sénateur et ancien adjoint, l'a demandé, voilà longtemps déjà ? Nous pouvons poser la question, mais il ne nous est pas possible d'y répondre.
La parole est à nos édiles. Il est évident que les abonnés de la ville devenant chaque jour plus nombreux, il y aurait utilité pour la mairie à posséder le téléphone. On serait ainsi en communication rapide avec le bureau des travaux (en cas de fuite d'eau), avec la police, dont l'intervention est utile en maintes circonstances, avec les pompiers, en cas d'incendie, etc., etc. La dépense est insignifiante et multiples les services rendus. Le secrétaire ou le secrétaire-adjoint seront peut-être un peu plus souvent mis à contribution, mais ils sont si aimables.... Et puis cela leur évitera les pertes de temps causées parles visites et au bout de la journée il y aura plus que compensation - ils gagneront du temps.

1899-12-08
séance du 8 décembre 1899.
Le téléphone à la mairie de La Ferté- sous-Jouarre : Nous lisons dans le Publicateur " de Meaux : " Les bureaux municipaux de l'hôtel de ville viennent d'être pourvus d'un service d'une réelle importance et dont l'utilité incontestable se faisait vivement sentir. "
Le téléphone, depuis lundi, est installé dans un petit cabinet attenant au bureau du maire. M. Gochener, le dévoué receveur de la poste, initie les profanes au maniement de cette nouvelle installation. " En cas d'incendie, d'élections, ou de tout autre événement, cet appareil deviendra un des meilleurs auxiliaires de la municipalité. La ville, de ce fait, prend rang parmi les abonnés du réseau téléphonique avec le n° 12; espérons que son exemple sera suivi, et ajoutons que, sous peu, elle sera complètement libérée envers l'Etat. Renvoyé au Conseil municipal de Fontainebleau, qui voudra, sans aucun doute, suivre l'exemple de La Ferté-sous-Jouarre, puisqu'il ne le lui a pas donné.
On pose en ce moment tout le long de la route de Moret les poteaux destinés au téléphone de cette ville qui viendra aboutir au bureau de Fontainebleau. Incessamment l'ouverture du réseau ; nous en ferons connaître la date exacte ultérieurement.
...
Importante réforme téléphonique
M. Mougeot, sous-secrétaire d'Etat aux postes et télégraphes, met en ce moment la dernière main à une réforme générale des téléphones en ce qui concerne les communications locales et régionales, réforme destinée à compléter celle appliquée depuis le 1 er janvier de cette année pour les communications interurbaines.
Cette première réforme, que M. Mougeot a exécutée malgré toutes les résistances qui s'y opposaient, avait pour effet de réduire de 43 % les tarifs des communications téléphoniques interurbaines. Elle répondait à une telle nécessité qu'au mois de septembre dernier, non seulement l'Etat avait récupéré la totalité de ses recettes des années précédentes, mais qu'il était en bénéfice de 200,000 francs. Ce qui prouve que les communications téléphoniques interurbaines ont été cette année deux fois plus considérables. Et plus le tarif sera réduit, plus elles seront nombreuses. La réforme de M, Mougeot a donc eu pour résultat de doubler les avantages offerts à tous par les services téléphoniques. Le nouveau projet de M. Mougeot a pour but d'unifier une centaine de règlements mis en vigueur depuis l'ouverture des lignes téléphoniques et de réduire dans une forte proportion les tarifs des communications locales et régionales. C'est dans les départements que les effets de la réforme seraient particulièrement sensibles. La réduction porterait sur les tarifs des deux sortes d'abonnements existant actuellement : abonnements forfaitaires, c'est-à-dire payés par une redevance annuelle fixe comme à Paris, et abonnements mixtes donnant lieu à une redevance fixe très minime et à une taxe particulière par chaque correspondance demandée par l'abonné. Tout d'abord M. dougeot propose d'unifier la taxe de premier établissement, qui varie actuellement suivant la distance du nouvel abonné au bureau central. D'autre part, les redevances fixes des deux sortes d'abonnements seraient réduites. En outre, pour les abonnements mixtes, la taxe de chaque correspondance serait également réduite. Ces correspondances seraient classées en quatre catégories : Correspondances locales, échangées dans l'étendue du réseau particulier de la ville et tarifées à 10 centimes; correspondances échangées dans l'étendue du réseau du canton, 20 centimes; correspondances dans l'étendue du département, 40 centimes; correspondances interdépartementales. Ces prix nous semblent encore trop élevés. En ce qui concerne Fontainebleau, et à cause de sa proximité de Paris, nous estimons que le maximum devrait être 0,10 par minute soit 0,30 par conversation et non 0,40 - ce qui est trop cher. Dans le département, le tarif devrait être également 0,30. Nous avons maintes fois dit et redit que moins chères seraient les taxes postales et téléphoniques, plus nombreux, beaucoup plus nombreux, serait leur emploi.
Et il est facile de le constater : Depuis trois mois à peine le prix d'installation du téléphone a été diminué d'un tiers, et dans ce court espace de temps le nombre des abonnés s'est augmenté de sept : MM. Dubée, notaire; E. Gillois; Jones, hôtel Pompadour; Ilardy, avoué; Noguès, entrepreneur de transports; Brunet, hôtel de la Gare, et " L'Abeille ".
A l'heure actuelle les abonnés de Fontainebleau sont au nombre de 49. La mairie ou la gendarmerie devraient bien compléter la cinquantaine, nous la fêterions.
Mais tout cela dépend des formalités administratives et elles sont longues, oh, combien ! M. Mougeot calcule que, par l'application de ces nouvelles mesures et l'exécution des travaux qu'il a proposés cet été aux conseils généraux pour l'extension des réseaux téléphoniques de chaque département, le réseau téléphonique français sera en mesure, d'ici peu, de rendre au commerce et à l'industrie tous les services qu'on est en droit d'en attendre. Il est bon d'ajouter que ces réformes devant se faire par décret pourront entrer immédiatement en application.

1900-01-19
III. - La Poste. (Suite et fin.]
Occupons-nous maintenant de la poste aux lettres. A l'issue de l'année qui vient de terminer sa carrière, au seuil de celle qui se présente à nous avec son inconnu, le moment est bien choisi pour fournir à nos lecteurs, sous forme de rétrospectifs souvenirs, quelques indications sur le service de la poste aux lettres dans notre bonne ville, il y a plus d'un demi- siècle, alors que Fontainebleau était une petite ville, quoique déjà élégante, et composée surtout d'éléments aristocratiques. Ce sera une manière comme une autre d'envoyer aux lecteurs de l'Abeille notre carte de visite.
En l'an IX (1800-1801), la poste aux lettres était établie rue des Bons-Enfants.
A un siècle de distance - après avoir séjourné, comme nous le verrons par la suite, dans tous les points ou coins de la ville, ce qui a été commun ici à beaucoup d'administrations, la Sous-préfecture entre autre, - la poste est revenue, grâce à l'édification du vaste local que nous voyons aujourd'hui, comme le lièvre, à son point de départ, ou, si on préfère, au quartier où, if y a cent ans, elle avait déjà ses bureaux.
Mais combien les temps sont changés ! Tout d'abord, le chef de service était dénommé " Directeur "; aujourd'hui, depuis les dernières années de l'Empire, il est appelé " Receveur ".
Ensuite, les courriers suivaient une direction différente, selon que les services étaient quotidiens ou bihebdomadaires. Certains jours, on empruntait la voie d'Essonnes; d'autres, on passait par Melun. Les distributions en ville se bornaient à deux par jour (aujourd'hui cinq).
Nous arrivons à l'an XII (1803-1804). La poste aux lettres avait le siège de sa direction rue de la Charité (rue Royale), au coin actuel des rues Royale et Saint-Honoré. Le directeur d'alors était M. de Laborde de Réjamont. En 1825, la poste fit une apparition rue de France, côté pair, entre les rues Saint- Honoré et des Sablons, pour s'en aller, à quelque temps de Là, rue Saint-Merry, à deux endroits différents.
Le promeneur, dans ses flâneries au travers les rues, qui regarde d'un œil complaisant et les nombreuses et coquettes villas émaillant l'agglomération Fontainebleaudienne et sa couronne d'une parure inoubliable, ne se douterait jamais que la maison qui porte actuellement le numéro 56 de la rue Saint-Merry, avec son amoncellement de fleurs : géraniums, bégonias et fuchsias, fut le refuge de la poste aux lettres, ayant pour accès une cour sordide au sol rugueux.
Rien de moins attrayant ni de moins commode que cette installation, qui suffisait toujours à deux distributions. Le courrier de Paris, par Essonnes, arrivait à Fontainebleau les lundis, mardis, jeudis, samedis et dimanches, à minuit; les jeudis et dimanches, à 7 heures du matin, par Melun. Il partait pour Paris, par Essonnes, à 11 heures du soir, les lundis, mardis, mercredis, jeudis et samedis; par Melun, à 6 heures du soir, les vendredis et les dimanches.
Tel était, au commencement de l'époque de 1830, le service des postes. Voyez ce qu'il est aujourd'hui.
Comparez et jugez, chers lecteurs.
A la fin du règne de Louis-Philippe et pendant la période républicaine de 1848 on voit les bureaux de la poste dans la maison qui porte aujourd'hui le numéro 78 de la rue Saint-Merry, mais on avait accès devant le guichet des bureaux par une allée mal pavée qui avait une emprise sur l'immeuble du numéro précédent.
Au fond de cette allée, nullement éclairée, on apercevait tant bien que mal un guichet; c'était là que le public parlementait, négociait, supputait, le genre, l'espèce, le prix du service demandé.
La taxation de l'affranchissement des lettres était une grande affaire, si l'on songe que cet affranchissement n'était pas uniforme mais proportionnel aux distances. Ainsi, une lettre pour la région lyonnaise coûtait soixante-dix centimes (0,70) d'affranchissement; son affranchissement pour Marseille allait jusqu'à 1 fr. 10.
Comme les colloques échangés duraient assez longtemps, on faisait connaissance avec un brave et dévoué employé, devenu plus tard, par une serviabilité sans bornes, " une figure " parmi les employés de la poste de notre bureau; toute une génération a connu " le père Souilliard ", ainsi qu'on l'appelait.
Il y avait, à cette époque, trois facteurs pour la ville. Il y en eut quatre lorsque le bureau fut transporté rue des Sablons, au numéro 33 actuel, avec charge par eux de pourvoir à quatre distributions.
En hiver, par la neige, le verglas; en été, par un soleil des tropiques, on voyait ces modestes fonctionnaires de la poste, coiffés d'une sorte de haut schako en cuir bouilli, l'habit boutonnant droit sur la poitrine, étriqué et serré à la taille, affronter avec bonne humeur tous les quatre temps possibles pour porter la missive, contenant, sous son pli discret, la gaieté ou la tristesse, la joie ou l'infortune.
Après un très long séjour rue des Sablons, la poste aux lettres quitta le domicile où elle fonctionnait depuis de longues années pour aller au Château d'Eau.
Ce fut dans ce petit domaine de l'Etat, élevé en 1608, que s'accomplit la fusion du service des postes et des télégraphes, ainsi qu'il en avait été ordonné par des dispositions législatives des pouvoirs publiques.
Mais, avant d'aller plus loin dans le récit qui concerne la poste aux lettres, nous devons jeter un coup d'œil à côté, sur l'administration des télégraphes, alors distincte de celle des postes, puisque celle-ci dépendait du Ministère des Finances et que la première ressortissait, dès son origine, pour cause de sûreté générale, du Ministère de l'Intérieur.
Aussi, est-ce seulement petit à petit avec beaucoup de circonspection, que l'on mit le service télégraphique a la disposition du public. A Fontainebleau, vers 1855-1856, on songea à procurer aux habitants, ainsi qu'aux étrangers en villégiature, les avantages de la communication télégraphique. Il faut croire, sans qu'on puisse trop l'affirmer, que l'on fit une certaine opposition à ce progrès, surgissant pour le bien des intérêts communs; il y avait bon nombre de gens réfractaires à cette nouveauté. A quelle amélioration, du reste, n'oppose-t-on pas la force d'inertie? A quoi. bon ceci ? Sera-ce ! productif de faire cela ?
Enfin, grâce à un rapport très concluant, d'un lyrisme entraînent, de M. Matignon, conseiller municipal à cette époque, et faisant valoir que par l'électricité appliquée à la télégraphie les distances disparaissaient, que Paris et Pétersbourg, par exemple, se trouvaient rapprochés malgré leur éloignement, etc., etc., la station télégraphique fut décidée.
Son installation eut lieu rue d'Avon, au coin de la rue du Parc.
Quelques années plus tard, en 1864, elle occupa une partie de la maison, rue du Château, numéro 11, faisant suite au jardin de l'hôtel de ville.
Ce fut là qu'en 1870, au mois de décembre, pendant l'invasion allemande, les Prussiens utilisèrent les bureaux pour le fonctionnement de leur télégraphie militaire. Mais les appareils avaient été prudemment enlevés quelque temps avant leur occupation.
Auparavant, ces appareils (des Morse) avaient permis, grâce au dévouement et à l'abnégation d'un employé télégraphiste, M. Lefèvre., frère de l'ancien maire de Montereau récemment décédé, de nous donner communication des dépêches du Gouvernement de la Défense nationale adressées au pays.
En 1880, le télégraphe quitta le numéro 11 de la rue du Château pour aller au numéro 22 de la même rue et y expliquer le mariage de raison avec la poste.
L'avantage, pour le public, de trouver réuni dans un même local les moyens de pouvoir communiquer avec le dehors pour ses intérêts de toute nature constituait un bienfait sans précédent; mais le local, comment était-il ?
On avait utilisé le dessous d'une porte cochère, aussi bien pour les bureaux que pour la salle d'attente. C'était n'avoir pas pitié du pauvre public. Et, de plus, l'on adjoignit, à quelque temps de là, à cette installation si défectueuse, le service téléphonique.
Aussi, qu'en advint-il ? Les réclamations surgirent de tous côtés. La presse locale se fit l'écho du mécontentement général et en 1893, on posa la première pierre de l'Hôtel des Postes et des Télégraphes tel que nous sommes à même de le contempler aujourd'hui.
Du monument en lui-même, nous n'en parlerons pas. Qu'il nous suffise de dire que toute liberté est donnée de converser dans un style non académique; il y a égalité entre le billet parfumé de l'élégante et la lettre écrite à bâtons rompus par le conscrit à sa payse; quant à la fraternité, elle se pratique uniformément par la livraison de la " vignette" à tant de centimes, qui est le laissez-passer à travers les cinq parties du monde.
M. D'Herbin.

1900-06-15
Par arrêté du sous-secrétaire d'Etat des postes et des télégraphes, a été autorisés la création d'un bureau télégraphique à. Féricy.

1900-11-16
L'auto-commutateur ;
M. Millerand et M. Mougeot viennent de faire installer dans nos locaux un nouvel appareil téléphonique, l'auto-commutateur, qui permet d'obtenir les communications désirées par la simple manipulation d'un cordon mobile et sans avoir recours à l'intervention des demoiselles du téléphone. Tous les services du ministère du commerce et du sous-secrétariat des postes - c'est-à-dire une centaine de postes différents - communiquent entre eux seulement par l'auto-commutateur, et cette première expérience officielle a donné de bous résultats.
M. Mougeot va maintenant offrir au public l'occasion d'essayer lui-même l'autocommutateur. Ce n'est point à Paris que cet essai sera fait, car le nouveau système nécessiterait la suppression complète des bureaux centraux téléphoniques et l'installation chez tous les abonnés à la fois des nouveaux appareils. C'est par une petite ville de province que l'on commencera ces essais publics. Cette ville n'est pas encore désignée.
1901-02-01
Quand il fut question de relier par de simples sonneries électriques le capitaine, les officiers et sous-officiers de pompiers entre eux, nous avons qu'il était, préférable de faire tout de suite une plus forte dépense et d'installer le téléphone. Une simple sonnette avec appels conventionnels pour indiquer que le feu s'était déclaré dans tel ou tel quartier, nous semblait insuffisante, surtout la nuit; il était à craindre que l'appelé, réveillé en sursaut, n'entendit qu'une partie des appels et ne fit confusion. C'est pourquoi nous demandions de suite une installation meilleure. Le conseil, ne semblant pas tout d'abord se rallier à notre idée, vota seulement 500 Ir. pour les sonneries. Avant d'entreprendre le travail, la question est revenue à la dernière séance du conseil, et le rapporteur a demandé une nouvelle somme de 600 fr. pour installer le téléphone. Cette proposition a été renvoyée à la commission pour supplément d'études. Espérons qu'on ne lésinera pas et qu'on ne fera pas les choses à moitié de façon à ne pas avoir à les recommencer plus tard.
...
L'Administration des Télégraphes fera procéder prochainement à la construction de lignes téléphoniques à Marolles-sur-Seine et à Barbey. Un tracé de ces lignes indiquant les propriétés privées sur lesquelles devront être placés des supports, sera déposé conformément à la loi du 28 juillet 1885, pendant trois jours consécutifs, à partir du 7 féviier, aux mairies de Marolles et Barbey, où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations. Un agent de l'Administration des Télégraphes se tiendra à la mairie de Marolles le 9 février prochain, de 10 heures à 11 heures; à la mairie de Barbey le 9 février, de 1 heure à 2 heures, pour donner verbalement les renseignements et explications qui lui seraient demandés.

1901-06-22
Le président du Touring- Club vient de saisir le sous-secrétaire d'Etat des postes et télégraphes d'une demande tendant à l'installation, depuis longtemps désirée, d'un poste téléphonique à Barbizon.

1901-05-24
Séance du mardi xx mai 1901. Le maire informe le Conseil que M. le sous-secrétaire d'Etat des postes et télégraphes lui a fait connaître qu'il venait d'autoriser la création d'une recette auxiliaire des postes dans la ville de Fontainebleau, quartier des Suisses, rue Grande, 167.
...
Création d'un troisième fil téléphonique
Les abonnés au téléphone de Fontainebleau se sont réunis hier soir dans la salle de la Justice de Paix, sous la présidence de M. Lefèvre, adjoint. M. Maréchaux a rendu compte de l'état des payements, faits et restant à faire, relatifs au second circuit. Le remboursement total sera terminé à la fin du mois de juin de cette aunée. Il a expliqué ensuite les raisons pour lesquelles il croyait nécessaire la création d'un troisième circuit et donné lecture de la progression toujours croissante des communications, chiffres que nous avons publiés dans notre précédent numéro. Les personnes présentes ont été d'avis qu'il fallait voter cette création ; elles ont en outre adopté le fil de 4 millimètres (qui coûtera 36,000 francs d'installation), de préférence à celui de 2 millimètres 1/2 coûtant seulement 28,000 francs, mais ne rendant pas les mêmes services, puisqu'il ne permet pas de correspondre avec l'étranger, facilité nécessaire à Fontainebleau où viennent en villégiature des Allemands et des Anglais. D'une lettre adressée à M. le sénateur- maire par le sous-secrétaire des postes, il ressort que pour permettre le remboursement du 3 e fil, à l'aide des recettes des 2° et 3°, il est nécessaire que sa création soit décidée et les fonds versés avant le l or juillet de cette année, c'est-à-dire avant le remboursement total du 2° circuit. Comme il importe beaucoup que le remboursement soit effectué le plus rapidement possible afin d'éviter le payement prolongé des intérêts, il a été décidé que l'on ferait tout pour aboutir dans les délais ci-dessus. MM. Maréchaux et Cantonnet ont bien voulu se charger de voir les intéressés et de recueillir des engagements pour le payement des intérêts (environ 1,500 francs). Le délai que l'on juge nécessaire sera de un an et demi, alors qu'il a été de deux ans pour le second fil et bien plus long pour le premier. Le sacrifice à consentir sera d'ailleurs bien moindre que précédemment : d'abord parce que les abonnés étant plus nombreux la part contributive de chacun sera plus petite, ensuite parce que les communications, augmentant de plus en plus, les recettes iront toujours en augmentant et le remboursement se fera bien plus rapidement; par suite la garantie d'intérêt sera de moindre durée. Non seulement on demandera leur concours pécuniaire aux abonnés de Fontainebleau, mais aussi à ceux des environs et aux communes rattachées au poste central, qui est Fontainebleau, c'est-à-dire aux abonnés et aux conseils municipaux de Thomery, Moret, Bourron-Marlotte, Samois, Nemours et Héricy. Tous ont en effet le même intérêt que nous à obtenir des communications rapides puisqu'ils prennent rang avec les abonnés de la ville.

Nouveaux tarifs téléphoniques Nous continuons de publier les indications données à ce sujet dans notre précédent numéro. Disons d'abord que, à partir du ler r octobre, le prix annuel de l'abonnement comprenant l'entretien des fils et des appareils ne sera plus fixe comme autrefois (50 fr. par an à Fontainebleau), mais tarifé à l'hectomètre de fils doubles ou simples, suivant le cas. Pour les installations nouvelles dont les abonnés n'auront plus à payer les frais d'installaion, le taux annuel des abonnements aux réseaux téléphoniques est fixé, en principal, ainsi qu'il suit pour les abonnements principaux à conversation taxée : Dans tous les réseaux où ce régime d'abonnement est admis : 100 fr. la première année par poste principal; 80 fr. la deuxième année par poste principal ; 60 fr. la troisième année par poste principal; 40 fr. les années suivantes par poste principal, Les organes essentiels des postes principaux d'abonnement concédés sous le régime des conversations taxées, sont mis gratuitement à la disposition des abonnés pour la durée du contrat d'abonnement. Les organes essentiels mis ainsi gratuitement à la disposition des abonnés sont d'un type déterminé par l'administration. Un arrêté ministériel fixera dans quelles conditions les appareils d'un modèle différent pourront être admis.
Les organes accessoires des postes principaux ou supplémentaires à conversations taxées sont fournis par les abonnés. Les organes essentiels ou accessoires des postes d'abonnement fournis par les abonnés doit être choisis parmi les modèles-types agréés par l'administration. Ces organes restent la propriété des abonnés..

1901-06-21
Nous recevons les communications suivantes : Monsieur le Directeur, J'ai l'honneur de vous prier de bien vouloir insérer dans les colonnes de votre estimable journal le (compte rendu, à ce jour, des souscriptions et démarches faites pour arriver à la garantie d'intérêt de la somme à fournir pour l'installation d'un 3° fil téléphonique de Fontainebleau à Paris. La situation intéresse Iss abonnés souscripteurs et les non souscripteurs. Veuillez agréer, etc.
A. Maréchaux.
A Messieurs les Abonnés du téléphone du réseau de Fontainebleau. Messieurs,
Dans une réunion tenue à Fontainebleau le 22 mai dernier, réunion à laquelle j'ai eu l'honneur de vous convoquer pour vous exposer l'état des sommes restant dues pour l'installation du 2 e circuit téléphonique établi il y a deux ans; je vous ai aussi consulté sur l'opportunité de l'installation d'un troisième circuit Fontainebleau-Paris, à cause du nombre croissant des abonnés et des communications.
La réunion a décidé :
1° de demander un 3 e circuit;
2° de demander son établissement en fil de 4 m / m comme le dernier ;
3® de solliciter des souscriptions parmi les abonnés;
4® de demander des subventions aux communes, à la Chambre de Commerce de Paris, aux chambres syndicales, etc., sous la réserve que les abonnés des postes supplémentaires reliés à Fontainebleau, intéressés au même point que Fontainebleau à l'installation de ce fil, participeraient comme les abonnés de notre ville à la garantie d'intérêt.

La mission de solliciter et recueillir les souscriptions, subventions, etc., fut confiée à M. Cantonnet et à votre serviteur. M. Cantonnet, a vu les abonnés delà ville; de mon côté je me suis occupé des communes. M. Cantonnet m'a remis une liste que je porterai à votre connaissance en même temps que le résultat de mes démarches.
Au lendemain de la réunion, j'ai mis l'administration municipale au courant de vos désirs; elle a fait le nécessaire pour savoir ce que coûterait ce fil de 4 m / m .
Le 13 juin, M. le Maire a reçu la réponse et, de ce côté, nous avons éprouvé une déception des plus complètes : le dernier fil établi il y a deux ans a coûté, en 4 m / m , 36,000 fr.; aujourd'hui, pour ce même fil, il est demandé 52,500 fr. quoique le prix du métal ait baissé; c'est un prix prohibitif. L'administration propose deux fils : 2 m /m 1/2 pour 28,800 fr. et 3 m / m pour 36,250 fr. J'ajouterai que ces deux prix sont majorés d'au moins 50 % sur les prix de ces fils au tarif de l'administration, 1 fr. 75 le kilo; pour l'un, il faut au plus 6 tonnes de fils, pour 1 autre un peu plus de 8 tonnes, plus les supports et la pose. En comptant largement avec 15 % de marge, pour le premier, la dépense devrait être au plus de 20,000 fr. et pour l'autre de 24,000 fr.; mais c'est l'administration, ne discutons pas et subissons sa loi. Le deuxième fil, de 4 m / m , a été établi certainement dans ces conditions normales, nous espérions être traités de la même façon. Tel n'est pas le résultat de nos négociations.

Au point de vue des démarches faites auprès des communes et des abonnés, je n'ai pas été très heureux. J'ai rencontré deux maires, l'un a été très perplexe sur l'accueil de la demande de subvention : " Nos conseillers, m'a-t-il dit, ne faisant pas usage du téléphone, j'aurai peu de chance de réussir. " - L'autre m'a donné bon espoir. Un troisième, que je n'ai pu rencontrer, m'a répondu qu'en raison de la somme minime demandée, il pouvait presque me dire que ma demande recevrait bon accueil. Tous sont en possession d'une demande de crédit de deux annuités, pour :
4 communes de 30 fr. chacune (20 et 10).
1 chef-lieu de canton, 45 fr. (30 et 15).
1 chef-lieu de canton, 75 fr. (50 et 25).
J'ai adressé mes demandes suivant l'importance et 1e nombre d'abonnés. Une demande de 350 fr. est en instance à la Chambre de commerce de Paris.
J'ai peu rencontré d'abonnés ; ceux que j'ai vus ont souscrit, sauf un, et m'ont donné beaucoup d'espoir, mais cela a été pour moi une illusion; aussitôt que j'eus terminé mes démarches (que je n'ai pu renouveler à mon grand regret, ayant déjà subi pendant mes pérégrinations quelques atteintes de l'indisposition qui me retient maintenant à la chambre, j'ai fait autographier cinquante lettres-circulaires et les ai adressées à tous les abonnés n'habitant pas la ville, même à plusieurs de la ville que je n'avais pas la certitude de trouver chez eux. Des abonnés de la ville, il en reste quelques uns à voir que je m'étais réservés et sur lesquels on peu compter comme souscripteurs.
J'ai reçu deux souscriptions d'anciens abonnés déjà souscripteurs au dernier fil, et une réponse me disant que l'abonné était absent, qu'il fallait attendre son retour. Parmi ces abonnés, il y en a certainement qui souscriront, mais il faut les voir et leur faire ressortir l'intérêt de tous.
Voici donc où en est la souscription : Il y a en tout, en supprimant les doubles emplois, 110 abonnés.
Actuellement on compte 39 souscripteurs pour 1,020 fr. Qui ont souscrit comme suit :
17 anciens souscripteurs de Fontainebleau pour la somme de 575 Fr
2 anciens des environs pour 50 Fr
16 nouveaux de Fontainebleau pour 310 Fr
4 - des communes pour. 85 Fr
Total 1.090 Fr
Ce qui fait donc pour Fontainebleau 885 Fr Pour les communes 135 Fr
Les abonnés de Fontainebleau sont au nombre de 70, ceux des communes, 40. La proportion est fort inégale.
Voici les résultats probables que je peux espérer :
Des abonnés de Fontainebleau restant à voir, qui s'intéressent à la création, et de la Chambre syndicale 300 Fr
De la ville 200 Fr
Des communes (c'est assez problématique) 60 Fr
Des abonnés auxquels j'ai écrit, mais qui n'ont pas répondu , on peut, je crois, espérer 100 Fr
Ce qui ferait donc, avec les 1.020 Fr un total de Fr. 1.680 Fr
La Chambre de commerce, pour mémoire.

C'est certes plus qu'il n'en faudra pour payer l'intérêt d'un fil de 2 m / m 1/2. Il ne faut pas compter sur les abonnés de la ville de Nemours, ils sont très mécontents de leur installation et trouvent qu'un troisième fil ne peut, en telle circonstance, leur être utile. Il serait trop long et abusif de vous en faire connaître cette fois leur situation; sous peu je vous en instruirai.
Comme vous le voyez, Messieurs, le programme que vous avez établi à la réunion du 22 mai est loin d'être rempli suivant vos désirs. Il ne m'est donc pas possible d'aller dire à M. Bordereau : " Continuez votre premier marché comme le propose le sous-secrétaire d'Etat aux Postes et Télégraphes. "
Il y a suffisamment de garanties, c'est vrai, mais elles ne sont pas dans les conditions prescrites par la réunion, et par conséquent chacun peut les retirer, alors la garantie s'efface; cela me mettrait dans une situation inacceptable.
Je crois, avec regret, qu'il faut attendre que tous les intéressés soient mieux pénétrés du besoin de ce troisième fil et que ceux qui sont éloignés manifestent un peu plus de bonne volonté. En outre, le fil de 4 m / m n'est pas possible vu le prix exorbitant .
Voilà donc, Messieurs, où en est la situation ; je vais envoyer le dossier que j'ai constitué pour cette a flaire à la Mairie, si vous croyez ne pas devoir abandonner la chose, que quelques-uns de vous veuillent bien s'en occuper de suite, parce qu'il m'est impossible de le faire moi- même pour cause de maladie.
Je me tiens à la disposition de ceux qui voudront bien s'en charger, pour leur fournir les renseignements dont ils pourraient avoir besoin. Je vous prie, Messieurs, d'agréer avec mes regrets de ne pouvoir continuer, l'assurance de mon entier dévouement.
A. Maréchaux.
Nous comprenons fort bien les raisons de M. Maréchaux et regrettons que la maladie ne lui permette pas de mener à bien la tâche qu'il avait assumée et dont il s'était déjà acquitté avec beaucoup de zèle et de succès lors de la création du second circuit téléphonique.
Bien que les conditions ne soient plus les mômes, nous ne pensons pas qu'aucun de ceux ayant donné leur adhésion au projet primitif se rétractent. Ce que l'on désire, avant tout, c'est un troisième fil pour accélérer les communications et être assuré d'en avoir au moins deux à sa disposition quand il s'en trouve un en réparation. Néanmoins, les personnes qui voudraient retirer leur engagement sont priées de le faire savoir à M. Maréchaux, dans la journée de demain vendredi ; passé ce délai de vingt-quatre heures, les sommes consenties précédemment seront considérées comme définitivement acquises à la nouvelle combinaison, c'est-à-dire à la création d'un circuit de 3 millimètres.
Quelques concitoyens empressés ont bien voulu suppléer M. Maréchaux, malade, et faire les dernières démarches. Elles ont commencé dès aujourd'hui et pensent avoir recueilli, dès samedi, le reliquat nécessaire à la garantie d'intérêt. Aussitôt, on demandera au sous-secrétariat des Postes et Télégraphes le projet de traité, et on versera les 36,000 francs exigés, car il est indispensable que cette question soit tranchée définitivement avant le 30 juin, terme fixé par l'administration des Postes, si l'on veut obtenir d'abord une installation rapide, ensuite le bénéfice de l'amortissement à l'aide des recettes des 2 e et 3 e fils. Si l'on attend davantage, le remboursement ne sera plus prélevé que sur les recettes du 3° fil, c'est-à-dire qu'il serait d'une durée double et qu'il faudrait payer les intérêts de la somme empruntée pendant une trentaine de mois au lieu de quinze.
Comme la création du 3° fil s'impose, il est inutile de tergiverser pendant quelque temps encore pour être obligé quand même d'en arriver là et de payer plus cher.

1901-11-29
... Il donne ensuite connaissance au Conseil d'une lettre de M. le sous-secrétaire d'Etat des postes et télégraphes, relativement aux frais du remboursement anticipé de l'emprunt de l'hôtel des postes, et l'informe que M. le directeur des postes et télégraphes a transmis, dès le 25 octobre dernier, à son administration, des propositions tendant à la création de services télégraphique et téléphonique à la recette auxiliaire du quartier des Suisses. Lecture du rapport de la commission du contentieux sur la convention à passer avec M lle Guillot, pour la gérance delà recette auxiliaire des postes, créée dans sa maison, rue Grande, 167.
M. Meunier donne lecture de son rapport. Le Conseil approuve les conclusions; il adopte le projet de convention qui lui est présenté et vote un crédit de 50 francs pour indemnité de non- jouissance, due à M lle Guillot, du 1 er juillet au 5 septembre, date de l'ouverture du bureau.

1902-02-21
La Chambre de Commerce de Melun, dans sa séance du 10 janvier, au sujet des installations des réseaux téléphoniques, a adopté un vœu, formulé par MM. Munaut et Fourey, concernant une modification à apporter dans le chiffre de la caution exigée par le ministère des postes. Il est ainsi formulé : " Le ministère des postes, télégraphes et téléphones ne pourra en aucun cas demander aux particuliers une caution supérieure au montant exact des frais : soit d'une première installation téléphonique, soit de l'adjonction d'un ou plusieurs fils téléphoniques. " Les sommes demandées en caution seront remboursables aux conditions habituelles. "
La Chambre à l'unanimité a adopté le présent vœu et l'a converti en délibération, décidant, en outre, qu'il sera transmis à M. le Ministre du commerce.

1902-08-15
NOS ABONNÉS AU TÉLÉPHONE
L'Annuaire général contenant la liste complète des abonnés au téléphone doit paraître une fois par an et être suivi, mensuellement, de fascicules donnant les additions ou radiations.
Du mois d'avril 1901, date le dernier annuaire, c'est-à-dire de 16 mois, il a été complémenté seulement de deux fascicules, en janvier et en juillet 1902,
C'est dire qu'il est assez difficile actuellement de savoir promptement et sans recherches, quels sont tous les abonnés de Fontainebleau.
Au moment où on a le plus à employer ici le téléphone, nous avons pensé qu'il serait utile de publier la liste exacte et complète des abonnés de notre ville, du canton et de ceux directement reliés au bureau de Fontainebleau.
Fontainebleau. Taxe locale 0 fr. 10.

Aout 1902 NOS ABONNÉS AU TÉLÉPHONE
L'Annuaire général contenant la liste complète des abonnés au téléphone doit paraître une fois par an et être suivi, mensuellement, de fascicules donnant les additions ou radiations. Du mois d'avril 1901, date le dernier annuaire, c'est-à-dire de 16 mois, il a été complémenté seulement de deux fascicules, en janvier et en juillet 1902. Au moment où on a le plus à employer ici le téléphone, nous avons pensé qu'il serait utile de publier la liste exacte et complète des abonnés de notre ville, du canton et de ceux directement reliés au bureau de Fontainebleau. Taxe locale 0 fr. 10.
J'en ai compté 110 au total dont 9 sur Avon et 1 sur Montigny.

Agence Jeannin, Prinet et Desnoyers, suce 1-8 , location et vente de propriétés, rue Grande.
Agence Union des Propriétaires, Galmiche, rue du Chemin-de-Fer.
Allezinas, boucher, rue Grande.
Barcelo, primeurs, rue Grande.
Bellanger (Jules), rue des Sablons.
Bellanger (René), notaire, place Centrale.
Bengold. D r de la M 8 ®nde Borniol, boul. de Melun.
Bon, hôtel de Moret et d'Armagnac, r. du Château.
Bonjean (Jean), capitaine, rue de Fleury.
Bordas, bois et charbons, rue Grande.
Bourges, imprimeur, journal L'Abeille.
Bourgoin, épicerie Potin, rue Grande.
Brunet, hôtel de la Gare, Avon.
Caïn, nouveautés, rue Grande.
Cantonnet, rue Saint-Merry.
Cercle de Fontainebleau.
Chambeau, avoué, rue Grande.
Châleaurenard (M i8 de), capitaine, r. St-Honoré.
Clémencet, pâtisserie, rue Grande.
Cossé Brissac (comte Maurice de), rue du Parc.
Cossé Brissac (C lc R. de), lieut., r. de la Paroisse.
Croizard, marchand de fers, rue Denecourt.
Depret, rue Saint-Louis.
Desobry, pharm., av. du Chem.-de-Fer, Avon.
Digard, fumiste, rue de Ferrare.
Doidy, café Cadran-Bleu, rue Grande.
Dours, Mess des officiers, boulevard Magenta.
Drouet (A.), hôtel du Cadran-Bleu, rue Grande.
Drouet (E.), voitures, rue dé France.
Dubée, notaire, rue Grande.
Dubos, épicerie, rue Grande.
Dufayel, bureaux, rue Grande.
Dumaine, hôtel France et Angleterre. (le premier abonné au télégraphe en 1887 et au téléphone en 1892 )
Durand, manège, rue Arbre-Sec.
Durand-Massacrie, Bel-Ebat, Avon.
Duranti, hôtel, rue de France.
Eaux de la Ville de Paris, rue de la Corne.
Favriel, La Terrasse, route de Samois, Avon.
Feyel, Les Ruches, avenue Gare, Avon.
Fouret, rue Royale.
Frizot, glacier, rue des Sablons.
Frolicb, boulanger, rue Grande.
Gasteau, bois et charbons, rue de France.
Galland, boucher, rue Grande.
Gillois, rue Arbre-Sec.
Goga, fromages, Avon-
Ghangis. Goldschmidt, rue Arbre-Sec.
Guillemeau, Grand Café, place Denecourt.
Guyou, banque, place Centrale.
Hamelle, Les Fougères, Avon.
Hardy, avoué, rue Grande.
Immeuble Dumaine, rue Royale.
Javal (immeuble), rue Saint-Honoré.
Jones, hôtel Pompadour, boulevard Magenta.
Jubé-Renaud, bicyclettes, rue Grande.
Lamy, nouveautés, rue Grande.
Lamorelle, couleurs, rue Grande.
Lapierre (veuve), boulevard Magenta.
Las Marismas (marquise de), rue Saint-Merry.
Lapeyre (docteur), rue Carnot. (En instance.)
Lavaurs (comte), rue Saint-Honoré.
Lebaudy (Paul), Prieuré des Basses-Loges, Avon. id. chenil, Avon.
Legros, carrosserie, rue de France.
Lehmann, vente de chevaux, rue Grande.
Leroux (veuve), confiseur-glacier, rue Grande.
Lévy-Cavuignac, bicyclettes, rue Grande.
Louis (Albert), voitures, rue de France.
Lozouet, boulevard Magenta.
Mairie de Fontainebleau.
Marie, avoué, rue du Ghemin-de-Fer.
Maugey, banque, rue des Sablons.
Mercier, hôtel Ville de Lyon, rue Royale.
Mercier, café Commerce, rue Grande.
Meunier (Henri), avoué, rue Grande.
Meunier (Paul), banque, rue Grande.
Meunier (Victor), tapissier, rue de la Paroisse.
Michel, pharmacien, rue Denecourt.
Minet, coiffeur, rue de France.
Morand, voitures, rue Grande.
Moreau, hôtel Aigle-Noir, place Denecourt.
Néret (docteur), rue Grande.
Noguès, transports et déménagements, rue Grande.
Orloff (prince), château de Bellefontaine.
Ouvré, sucrerie, Souppes et bât. de Chancepoix.
Oudin (Mo"), chev. et voit., r. Ghemin-de-Fer.
Parrod, eaux gazeuses, rue Saint-Honoré.
Pialat et Beurnel, bazar, rue Grande.
Poirier, rue Paul-Jozon.
Pompes funèbres, rue du Château.
Regu, cabinet d'affaires, rue des Bois.
Républicain (journal), rue de France.
Rey, chaussures, rue Grande.
Ricard (René), rue de France.
Routbier-Mongeon, primeurs, rue Grande.
Salomon (M me Adam), rue Saint-Merry.
Sauvée, villa des Roses, avenue de la Gare.
S té des Explosifs de Cugny, Montigny-s r -Loing.
Société Générale, rue de la Cloche.
Sous Préfecture de Fontainebleau.
Sriber, gérance de propriétés, rue Denecourt.
Talandier, poissonnerie, rue des Sablons.
Tavernier, artiste peintre, rue Royale.
Tinan (de), capitaine, boulevard Magenta.
Thibault, libraire, r. de France. (En instance.)
Thomas, sénateur-maire, rue Saint-Honoré.
Usine à gaz, Leroy, av. Chemin-de-Fer.
Tramways (C ie des), av. Chemin-de-Fer, Avon.
Viatte, architecte, rue Carnot.
Villa Juliette, c sso
Ostrorog, rue Casimir-Poirier.
Communications téléphoniques rapportées.
Nous avons publié, dans notre dernier numéro, un nouveau règlement édicté par le sous- secrétaire d'Etat aux postes et télégraphes, règlement qui supprimait les numéros d'ordre donnés aux clients qui téléphonent d'une ville à l'autre.
Ce règlement, qui apportait de nombreuses modifications dans le fonctionnement des services téléphonique et télégraphique, a mécontenté le public, et la pratique des numéros d'ordre pour les communications interurbaines vient d'être rétablie.
On avait supprimé les numéros d'ordre - sur les lignes indirectes seulement - afin d'éviter des pertes de temps. Par exemple, si de Pans vous demandez une communication pour Avignon, il n'y a pas de ligne directe et on passe par Lyon et par Marseille. Le téléphoniste est donc obligé, pour vous donner un numéro d ordre, de consulter le bureau central de Lyon, puis celui de Marseille. Il doit ensuite attendre la réponse de ces bureaux pour la communiquer au client et cela ne lui indique nullement la durée de son attente. C'était dans le but de simplifier ces opérations et de gagner du temps que l'on avait essayé de supprimer les numéros d'ordre. Mais cet essai n'a pas réussi. Les employés ont plus ou moins bien interprété les ordres qui leur étaient donnés et, d'autre part, le public, habitué aux numéros d'ordre, a réclamé. On est donc revenu à l'ancien procédé.

1902-0-26
Par arrêté du 15 septembre a été autorisée la création d'un bureau téléphonique à Villemer (canton de Moret). Cette commune était desservie : pour les lettres par le bureau de poste de Moret, et pour les dépêches par Villecerf, qui - rareté bizarre - possède un bureau de télégraphe mais pas de bureau de poste.

A quand l'installation d'une cabine téléphonique publique à Fontainebleau, au bureau auxiliaire du quartier des Suisses ?

Ce matin, vers dix heures, pendant que les employés de l'administration étaient occupés au bas de la rue Saint-Louis a poser un fil télégraphique sur le boulevard Magenta, ce fil est tombé. A cela pas grand mal, mais il était resté accroché au fil du tramway qui lui communiqua son électricité. Un chiffonnier vint à passer au même moment et reçut sur la, nuque le fil électrisé ; il fut projeté à terre, sans se faire de mal d'ailleurs. Un chien marcha dessus et fut également roulé à terre; il se sauva sans rien comprendre à cette mésaventure. Mais les communications téléphoniques et télégraphiques ont subi une perturbation. De même le service du tramway a été interrompu pendant un certain temps, toutes les voitures restant en panne sur la voie, faute d'électricité.

1902-10-10
Le sous-secrétaire d'Etat des postes et des télégraphes vient d'adresser une circulaire à ses services pour leur rappeler les prescriptions réglementaires concernant les soins de propreté à donner aux cabines téléphoniques publiques. Les préposés doivent, après chaque conversation, essuyer soigneusement, avec un linge humecté d'eau phéniquée, la plaque du microphone, les poignées et les pavillons de récepteurs, et, en outre, chaque jour, laver les parois des cabines avec un liquide antiseptique. L'observation de ces prescriptions s'impose absolument dans l'intérêt de la santé publique.

Le groupe des sous-agents de l'Association des postes et télégraphes de l'arrondissement de Fontainebleau se réunira à Nemours, hôtel Mallet, en face la gare de Nemours, dimanche prochain 12 octobre, à 4 heures; à 16 heures, comme on dit maintenant. Ordre du jour : Compte rendu du Congrès de l'Association générale; Paiement des cotisations ; Lecture du procès-verbal de la dernière séance; Affaires diverses. Les camarades non adhérents sont priés d'y assister afin de se rendre compte des bienfaits de notre Association depuis sa création, ajoute le président du Groupe de Fontainebleau, M. Gandillon.

1903-06-19
La télégraphie sans fil : Dans le but de faciliter la continuation des recherches qui permettront de faire entrer la télégraphie sans fil dans le domaine pratique, le sous-secrétaire d'Etat des postes a décidé de faire installer dans le voisinage de Paris deux postes destinés à servir à des essais méthodiques, où les appareils pourront être expérimentés et où des praticiens pourront être formés.
L'un de ces postes sera situé près du pont de Gravelle; l'autre, à une distance de trente-cinq kilomètres dans le voisinage de Melun, au moulin de Chérisy, où fonctionnait autrefois un poste du télégraphe Chappe.
L'ex-moulin à vent de Chérisy faisait jadis partie du domaine de Vaux-le-Pénil, aujourd'hui propriété de M. Michel Ephrussi; il appartint auparavant aux Pénil ou Pény, à M. Robert, aux marquis de Rostaing, aux Beaumanoir et à la famille Fréteau [de Pény].

1903-08-21
Le téléphone à Avon
Enfin Comme nous l'avions demandé depuis longtemps, l'importante commune d'Avon va être dotée du téléphone que réclamait avec instance toute une partie de la population.
Le maire de la commune d'Avon a, en effet, l'honneur d'informer les habitants que l'administration des postes et f]es télégraphes fera procéder prochainement à la construction d'un réseau téléphonique urbain, ainsi que d'un circuit téléphonique interurbain aux lignes aériennes destiné à relier la commune d'Avon aux lignes téléphoniques du réseau général par l'intermédiaire de Fontainebleau.
Un tracé des lignes projetées indiquant les propriétés privées sur lesquelles des supports doivent être placés a été déposé à la mairie, pendant trois jours consécutifs, à partir du 17 août 1903.
Si le téléphone d'Avon est un bien pour les habitants de celte commune, il va d'autant sur- surcharger le service de Fontainebleau puisqu'il sera relié à notre bureau. Il appert encore davantage la nécessité de créer un quatrième fil avec Paris, et il faudra s'en occuper dès l'automne de façon à ce qu'il fonctionne au printemps de 1904. Avis aux intéressés.

Nouveaux abonnés au téléphone de Fontainebleau, MM. :
A Fontainebleau
166, Chaligné, électricien, 23, rue du Chemin-de-Fer.
161, Dujardin, Val-Changis, Avon.
164, Raguet, laitier, 92, rue Grande.
A Bois-le-Roi :
10, Cuinat, à Brolles.
A Marlotte :
8, Léger, architecte.
A Montigny :
5, Chauchard, villa des Aulnes.
9, Chevalier, pharmacien.
7, Frol, hôtel, voitures.
8, Mariey, notaire.
A Moret :
18, Edouard Drumont, hommes de lettres, Veneux-Nadon,
14, Lejeune notaire.
A Samois ;
6, Caucurle, moulin de La Madeleine,
8, Geoffroy, Terroine,

1903-04-12
Par ses lettres du 21 août et 28 octobre dernier, M. le Directeur des Postes et Télégraphes de Seine-et-Mame attirail l'attention de la municipalité sur l'importance du mouvement téléphonique des trois circuits reliant Fontainebleau à Paris, et sur l'établissement d'un quatrième circuit, dont la dépense, à avancer à l'Etat et qui est évaluée à 34,500 francs, pourrait être remboursée en quinze mois.
Celte communication, transmise par la municipalité à la Chambre syndicale du Commerce et de l'Industrie de Fontainebleau, qui s'est déjà occupée de la question financière pour l'établissement des deuxième et troisième fils, et celte association ayant décidé qu'avant de s'employer à la création d'un quatrième fil, il convenait de rechercher pourquoi le premier fil est presque toujours inutilisable, le Conseil invite le maire à réclamer de l'Administration des Postes et Télégraphes la mise en bon état du premier fil.

1904-01-22
La télégraphie sans fil près de Melun :
Dans la rue Saint-Liesne, à Melun, des ouvriers sont occupés à la pose des poteaux et des fils qui vont amener l'énergie électrique à l'ancien moulin Chérisy qui va devenir un poste de télégraphie sans fil et servir aux plus intéressantes expériences scientifiques.
Déjà, la vieille tour qui connut jadis le télégraphe Chappe, a vu sa maçonnerie remise en état et le célèbre constructeur Morse, de Paris, y a installé les appareils nécessaires aux expériences.
Le courant alternatif amené de l'usine de Melun, sera transformé en courant continu, grâce aux appareils transformateurs du système le plus nouveau. Il servira à charger les accumulateurs. On verra bientôt commencer les plus intéressantes expériences de télégraphie san3 fil qui aient été faites jusqu'ici.

Perception à domicile des redevances téléphoniques Un arrêté ministériel, en date du 30 novembre dernier, autorise la perception à domicile des diverses redevances téléphoniques pour les abonnés qui en feront la demande. Cette demande devra être adressée au Receveur des Postes et des Télégraphes, détenteur du compte. Elle pourra concerner soit l'abonnement seul, soit toutes les redevances téléphoniques indistinctement. Les nouveaux abonnés spécifieront dans le contrat d abonnement le mode de paiement (au guichet ou à domicile), des redevances auxquelles ils seront assujettis. La perception à domicile donnera lieu au versement par l'abonné d'un supplément de 25 centimes au profit des agents ayant coopéré à l'encaissement. Les abonnés seront avisés trois jours à l'avance du passage de l'agent chargé du recouvrement. Si, par suite d'absence, le recouvrement ne peut être opéré à la première présentation, le récépissé sera représenté. L'abonné sera avisé de la date de la seconde présentation par un avis laissé à son domicile. Après cette deuxième démarche, le paiement ne pourra plus avoir lieu qu'au guichet du bureau. Le recouvrement à domicile s'effectuera à partir du 1 er février prochain.

1904-06-03
La Télégraphie sans fil à Melun
Le télégraphe aérien, dit télégraphe Chappe, disparu, a été rejoindre les vieilles lunes, il est maintenant remplacé par le télégraphe sans fil dont l'installation a lieu près de Melun, à Chérizy, là où s'élevaient autrefois les " bras " du disparu. Le sous-secrétaire d'Etat des Postes et Télégraphes, on le sait, a pris l'initiative d'encourager les expériences relatives à la nouvelle découverte due, pour une bonne part, à la science française.
Il est bon de remarquer, en effet, que si Marconi fit sortir la télégraphie sans fil des limites du laboratoire, ce fut grâce à l'appareil inventé par un savant français, M. Branly; en outre, à l'aide d'appareils dus à M. Rochefort et à M. Ducretet, on est parvenu à communiquer à des distances énormes.
Afin de donner plus d'ampleur aux expériences, M. Bérard vient de faire édifier deux stations de télégraphie sans fil, l'une à Villejuif, l'autre à Chérizy, près de Melun.
A la fin de la semaine dernière, la station de Villejuif a été remise officiellement à l'administration des postes et télégraphes. Près du poste, dans un enclos, se dresse un mât de 50 mètres, couronné d'une étoile métallique en cuivre, formant la partie supérieure de l'antenne. C'est cette antenne qui, vibrant au contact des ondes hertziennes, communique ses mouvements à l'appareil récepteur par un fil aboutissant à un isolateur fiché dans la muraille. A l'intérieur du poste, sur une large tablette, sont disposés les appareils enregistreurs, les piles électriques, etc.
M. Iiochefort propose une phrase, la première venue : " Visiteurs arrivés demandent heure. "
D'un doigt expert, il met en mouvement l'appareil d'émission. Les étincelles électriques jaillissent, crépitent; puis le bruit cesse. La dépêche est envoyée.
Trois minutes encore et, tout à coup, l'enregistreur commence à dérouler sa bande de papier.
La réponse arrive : * Bien reçu; compris; 11 heures à Melun. "
Les deux opérations n'ont pas duré plus de quinze minutes.

1904-06-09
L'Administration des Postes et Télégraphes ne voulant prendre à sa charge que les appareils strictement nécessaires à l'exécution du service téléphonique, le Conseil décide que la ville supportera la dépense supplémentaire d'installation d'un poste, sur le bureau de la gérante de la recette auxiliaire du quartier des Suisses, et que cette dépense, environ 15 francs, sera prélevée sur un crédit de 100 francs, voté le 12 avril dernier.

M. le capitaine commandant la Compagnie, propose d'affecter cette subvention à l'installation d'une seconde ligne d'avertisseurs d'incendie, avec téléphone à la gendarmerie et sonnerie chez deux sous-officiers. Le Conseil donne son approbation à cette affectation.

Le maire donne lecture d'une lettre de M. Bourges, vice-président de l'Association syndicale du Commerce et de l'Industrie du canton de Fontainebleau, relative au quatrième circuit téléphonique entre Paris et Fontainebleau, de laquelle il résulte que cette association n'a pu réunir la totalité de la somme nécessaire au paiement des intérêts de la somme à emprunter pour la création dudit circuit, et prie le Conseil de le renvoyer à la Commission du Contentieux pour la recherche de la solution susceptible de donner satisfaction à la ville, aux abonnés et aux nombreux étrangers qui fréquentent Fontainebleau. Il en est ainsi ordonné.

1904-06-24
Postes, télégraphes, téléphones : Le conseiller général, maire de Fontainebleau, a l'honneur d'informer les habitants que le service téléphonique est ouvert, depuis le 20 juin, à la recette auxiliaire du quartier des Suisses.

1905-04-07
L'Année Scientifique et Industrielle
Non moins que ses devancières, l'année qui vient de s'écouler a été féconde en découvertes intéressantes, en travaux utiles, en perfectionnements importants pour la pratique. Ainsi, les physiciens ont apporté des contributions du plus vif intérêt à la question encore toute neuve et déjà si riche cependant en résultats du radium et de la radio-activité ; ils ont encore fait connaître de remarquables applications nouvelles dans le domaine de la téléphonie et surtout dans celui de la télégraphie avec ou sans fil, à la veille de devenir d'une utilisation générale et pratique. Dans le domaine des sciences biologiques, des travaux vraiment passionnants ont été produits par M. Quinton à propos du rôle joué par l'eau de mer comme facteur dans la formation des espèces, et par M. le docteur Doyen au sujet du traitement des tumeurs cancéreuses. En ce qui concerne l'industrie enfin, de multiples applications nouvelles des découvertes de la science ont également surgi. Et c'est justement ce que le nouveau volume de M. Emile Gautier, volume publié par la librairie Hachette et C ie , sous le titre de L'année Scientifique et Industrielle, quarante-huitième année (1904), enregistre de façon méthodique et scrupuleuse.

1905-04-20
... Les dépêches privées n'existaient pas, l'électricité étant encore dans les limbes; il y avait encore des télégraphes de Chappe sur les monuments élevés qui figuraient des signes inconnus du public, ce langage secret du Gouvernement possédait dans notre pays une tour, sur les rochers d'Arbonne, où le père Gosse transmettait à d'autres stations des figures dont il ignorait lui-même la signification, et que le moindre brouillard pouvait intercepter.

1906-05-18
Des expériences de télégraphie sans fil ont eu lieu à l'Ecole d'Application, sous la direction du capitaine du génie Baudran, durant trois jours, lundi, mardi et hier mercredi. A l'aide de deux dispositifs de quinze mètres de hauteur, élevés dans la cour des Ebats, reliés entre eux et au-dessus desquels sont fixés les antennes nécessaires pour recevoir les ondes herziennes, on a essayé de correspondre avec la tour Eiffel.

1906-05-25
Les expériences de télégraphie sans fil dont nous avons parlé dans notre précédent numéro ont bien réussi la semaine dernière entre la Tour Eiffel et le dispositif établi ici dans la cour des Héronnières. Des dépêches ont été clairement échangées lundi et mercredi ; l'orage de mardi a empêché ce jour-là toute transmission.

1907-06-21
Le maire explique au Conseil toutes les démarches qu'il a faites auprès de l'administration des Postes, Télégraphes et Téléphones pour obtenir le plus rapidement possible un cinquième fil téléphonique entre Paris et Fontainebleau, sans pouvoir obtenir jusqu'à présent de réponse favorable de l'administration centrale.
- Le Conseil regrettera avec lui que l'Etat n ait pas profité de l'avance de fonds proposée par M. Guyou pour réaliser une amélioration réclamée par la population et les nombreux étrangers qui viennent passer l'été à Fontainebleau, et aussi par l'Etat lui- même qui avait provoqué la création du cinquième circuit, qu'il se refuse aujourd'hui à établir" Dans ces conditions, le maire propose au Conseil de rendre à M. Guyou sa liberté et de lui adresser, avec ses regrets de n'avoir pu faire aboutir une affaire avantageuse pour la ville, ses remerciements d'avoir bien voulu attendre jusqu'à ce jour.

1908-11-26
Samedi, à la sous-préfecture de Corbeil, s'est réunie la commission d'enquête sur le projet de dédoubleront des voies du P.-L.-M., de Brunoy à Melun. Les dernières formalités sont maintenant terminées ; tout est décidé en ce qui concerne les satisfactions à donner aux pays traversés.
Il ne reste plus qu'à exécuter les travaux. Téléphonie sans fil ; C'est le vieux moulin de Chérizy, situé en bordure de la route du Châtelet, à Vaux-le- Pénil, près Melun, qui a été, ces jours derniers, le théâtre d'une bien curieuse expérience dont nous avons parlé.
On sait que dans cet antique moulin à vent a été installé, depuis plusieurs années, un poste de télégraphie sans fil, lequel communique avec la tour Eiffel. Or il s'agissait de savoir si des paroles prononcées devant un microphone, à l'intérieur d'un local, seraient entendues dans un autre poste d'une façon distincte.
On sait que l'expérience a très bien réussi, nous l'avons dit dans notre dernier numéro.

1909-03-26
LA GRÈVE DES P. T. T. La grève des employés et des ouvriers parisiens des Postes, Télégraphes et Téléphones qui durait depuis le 16 mars, et dont nous avons déjà parlé, a pris fin avant-hier, mardi 23, c'est- à-dire après huit jours durant lesquels l'isolement a été pour ainsi dire absolu entre la capitale et les départements. Les journaux de la capitale Ont donné à ce sujet les plus circonstanciés détails. Elle a amené un arrêt complet de tous les services. Les lettres, restées en panne, aux points de départ, n'étaient pins distribuées ; les journaux envoyés par ballots uniques en un peul lot au chef-lieu pour chaque département, arrivaient avec beaucoup de retard. Ce fut une Occasion de remarquer une fais de plus combien les arrondissements de Meaux et de Coulommier avaient des communications difficiles avec le chef-lieu, Melun. Quant aux télégraphes et téléphones, abandonnés par les employés, ils restaient sourds à tous les appels. Vendredi ils ont repris de l'activité contrairement au service postal qui, lui, après avoir distribué avec un peu de retard les journaux au début, ne les a même plus donnés à partir de samedi
C'était, fait Unique, la vie suspendue d'une ville à une autre et l'absence absolue de toutes communications. Les dommages causées aux affaires, les inconvénients pour les relations ont été très graves; si on ne les avait éprouvés on n'aurait pu le croire, Surtout dans le siècle fiévreux et rapide que nous traversons. Comme toujours : ce qui a fait le malheur de beaucoup a causé le bonheur de quelques-uns.
Nous voulons parler des facteurs : les bureaux ne recevant plus que quelques lettres venant des communes voisines, il n'y avait pour ainsi dire presque rien à distribuer. La besogne des facteurs, de ce fait, heureux comme des rois, était donc réduite à sa plus simple expression ; en fort peu de temps ils avaient terminé le travail de chaque distribution et il leur restait du bon temps pour causer et commenter les événements auxquels ils devaient un repos auquel ils sont peu habitués. Les plus pressés ont été obligés, fort heureux encore die pouvoir le faire, de recourir aux moyens employés par nos pères : ils ont envoyé dès exprès chargés de " commissions "
Comme au bon vieux temps ou celui qui, de province partait à Paris : par la diligence, emportait de sa ville une cargaison de lettres, de paquets et la aussi de " commissions " verbales pour les amis et connaissances.
Il lest vrai qu'à cette époque les lettres coûtaient très cher d'affranchissement et les voyages aussi; en outre ils étaient lents et peu confortables. Aujourd'hui les chemins die fer les ont rendus accessibles à toutes les bourses et les automobiles, très rapides. En raison des retards apportés dans le départ et dans la distribution des lettres, la Chambre de Commerce avait pris l'initiative d'un, service journalier pour Paris, qui s'effectuait sous le contrôle de la Poste. Il avait été décidé, eu ce qui concernait Fontainebleau, que la correspondance commerciale sortis enveloppe affranchie, et portant l'entête de la Maison de Commerce, pouvait être remise, avant 3 heures du soir, chez M. Maire; président de la Chambre Syndicale; 27, route Béranger, qui se chargeait d'en faire effectuer le départ tous les soirs. La distribution à Paris était assurée! pour Je lendemain.
La cessation de la grève a mis fin, heureusement, à cette combinaison de fortune. Votes de nos députés à l'occasion de l'interpellation sur la grève des postiers :
ont voté POUR l'ordre du jour de confiance, adopté par 346 voix contre 118,
MM. Balandreau, de Melun ; Labori, de Fontainebleau; Lorimy, de Coulommiers. M. Emile Chauvin, de Meaux, avait été porté à " L'Officiel " comme ayant voté contre, mais il a rectifié et dit qu'il avait voté pour. Absent : M. Derveîoy, de Provins.
? LE SABOTAGE
Il n'y a pas de grève sans sabotage, chacun sait cela. Les employés des postes, télégraphes et téléphones de notre ville, qui n'ont pas un instant cessé leur service, sont hors de cause et nous nous plaisons à les féliciter d'avoir été raisonnables.
Il n'en a pas été de même, de la part d'un ouvrier, quoi qu'en aient dit les ouvriers télégraphistes, par la bouche de M. Poron, chef d'équipe à Melun, et un des dirigeants de la grève parisienne. Ils se sont élevés contre le sabotage, l'ont même vigoureusement réprouvé, et cela leur fait honneur, mais il y a eu parmi eux plusieurs brebis galeuses, puisqu'en différents points les fils télégraphiques ont été entremêlés par des mains certainement expertes.
Nous ne parlerons que de ce qui a eu lieu près de Fontainebleau.
On s'est aperçu jeudi soir vers5 heures, c'est- à-dire presqu'à la nuit, alors qu'il était impossible de remédier au mal, que les fils télégraphiques de l'Etat et ceux des signaux du chemin de fer (qu'ils arrêtaient), étaient mis hors de service, au kilomètre 56, c'est-à-dire entre les stations de Bois-le-Roi et de Fontainebleau, à 3 kilomètres de notre gare. De suite on prit les mesures usitées eu pareil cas quand les signaux ne fonctionnent pas : on prescrivit aux trains, dans cette section dépourvue dès lors des signaux habituels, une marche lente et prudente. Il ne se produisit heureusement aucun accident mais bien des retards et des ennuis.
Dès vendredi matin des employés parcoururent les lignes et ne trouvèrent rien; ils passèrent même devant le point saboté sans rien voir parce que le fil utilisé pour réunir entre eux les fils télégraphiques avait été à dessein choisi très mince, c'est-à-dire à cette hauteur, presque invisible.
Les recherches naturellement continuèrent durant toute la journée et c'est seulement vers 3 heures du soir, vendredi, qu'un employé découvrit le sabotage là où ii était déjà passé.
De suite on fit les réparations nécessaires et la marche des trains put reprendre normale après vingt-quatre heures d'énervantes recherches, ce n'était pas trop tôt Aussitôt, en prévision de plus grands dommages possibles dus au personnel des P. T. T. en grève, une réquisition a été adressée vendredi soir par M. le Préfet de Seine-et-Marne, à tous les maires des communes du département, afin de faire surveiller les lignes télégraphiques par les agents communaux.
D'un autre côté, les militaires de la garnison ont été consignés, et nos troupiers ont eu la mission peu agréable de monter jusqu'à hier, sous la pluie, la faction près des ponts et des poteaux de la ligne aérienne. Un poste était établi à la gare. Les dragons ont exécuté sans discontinuer des patrouilles tout le long de la voie. Partout, en un mot, on a exercé une surveillance active, notamment au tunnel du Pet-au- Diable, entre La Rochette et Melun. Là, tous les fils aériens sont réunis pour franchir le long du mur le tunnel, et, en un tour de main, un ouvrier au courant pouvait mettre hors de service un très grand nombre de fils.
On n'a rien tenté, mais il est vrai qu'on a eu aussitôt la précaution d'installer au château de La Rochette un poste de quarante hommes commandés par un officier, de sorte que la surveillance, en cet endroit exposé, n'a pas cessé un instant.

1909-04-16
D'intéressantes expériences de téléphonie sans fil ont été faites, dimanche, entre Paris et Melun. M. Alfred' Picard, ministre de la marine, s'était rendu à Melun pour juger lui-même les résultats de ces essais.
Les appareils employés sont dus à deux lieutenants de vaisseau, MM. Colin et Jean- ce.
C'est M. Colin qui a transmis, du poste de la tour Eiffel, des communications à Melun, où se trouvaient, au poste récepteur, le ministre de la marine et M. Jeance.
M. Colin, parlant devant l'appareil de Paris, a adressé au ministre les paroles que voici : Monsieur le ministre, c'est pour nous un très grand honneur de vous présenter les premiers appareils jpermettant de téléphoner sans fil dans des conditions acceptables, c'est-à-dire avec absence complète de friture, le timbre de la voix véritablement conservé, absence complète de variation à la réception dans l'intensité et le réglage des appareils. L'expérience a parfaitement réussi.
Par télégraphie sans fil - la tour Eiffel ne possédant qu'un appareil émetteur et pas d'appareil récepteur de téléphonie sans fil - le ministre de la marine a témoigné sa satisfaction aux deux officiers.
Rappelons en deux mots sur quel principe repose la télégraphie sans fil.
Une décharge électrique lancée dans l'espace détermine une série d'ondes circulaires, les ondes hertziennes, capables d'électriser par influence un fil métallique tendu dans le champ de leur action. Une décharge de longue durée déterminera une électrisation de longue durée, une décharge brève une électrisation brève, d'où un alphabet par points et traits en tout semblable à l'alphabet Morse.
Dans la téléphonie sans fil c'est encore les ondes herztiennes qui servent d'intermédiaire entre les deux postes. Mais comme ici ce sont des sons que l'on veut transmettre, on a recours à l'arc électrique qui a la propriété d'émettre des vibrations assez voisines des vibrations sonores - on le savait depuis longtemps grâce à la vieille expérience de laboratoire de l'arc chantant. Un arc électrique produit donc un courant continu de vibrations, mais ce courant est modifié par l'induction du courant d'un microphone devant lequel parle l'opérateur. Au poste récepteur, un téléphone ordinaire est impressionné, mais il ne peut enregistrer les vibrations trop rapides de Tare, il ne transmet que leurs modifications, c'est- à-dire les vibrations même du microphone.

1909-05-21
La seconde grève des employés et ouvriers des postes, télégraphes et téléphones, commencée le 12 mai, a duré, on peut le dire, jusqu'à aujourd'hui, 21 mai, Les journaux parisiens, qui arrivaient cependant très irrégulièrement en province - quand ils arrivaient - nous ont dit que cette seconde grève avait englobé peu de personnel, qu'elle notait pas importante, que le pourcentage des défaillants était insignifiant ou presque, etc. Nous autres provinciaux, cependant très voisins de Paris, nous ne mous sommes pas aperçus de la réalité de cet optimisme. Lettres et journaux ont manqué, tout autant, sinon plus que lors de la grève du 16 au 23 mars ; les plis, même recommandés, mettaient deux jours pour venir ici de la capitale et les autres de deux à six jours. Deux lettres, notamment, nous ont été envoyées de Paris mardi ; aujourd'hui vendredi nous ne les avons pas encore reçues. On Voit que la situation n'était pas aussi normale qu'ou a bien voulu le dire. Plusieurs de nos abonnés n'ayant pas reçu, par la faute de la poste, le numéro de " l'Abeille " du 14 mai, nous avait demandé de leur en envoyer un duplicata. Nous avons pu leur donner satisfaction, mais il ne nous reste plus de journaux et les demandes nouvelles que nous pourrions recevoir, bien que peut-être envoyées déjà depuis plusieurs jours, ne pourront plus recevoir satisfaction. S'il n'y a pas eu cette fois de sabotage sur les lignes télégraphiques ou téléphoniques des chemins de fer, celles de l'Etat ont été bien plus gravement et en plus grand nombre endommagées qu'oe mars dernier. Les nombreuses révocations prononcées parmi le personnel des ouvriers des lignes et des ambulants - les plus enragés des grévistes, et celles die quelques agents (employés des bureaux) feront peut-être cesser cet état de choses déplorables et réfléchir la ruasse, pt nous mettront pour quelque temps à l'abri d'aussi répréhensibles menaces. Quant aux sous-agents facteurs, leveurs de boîtes, courriers-convoyeur, ils ne se sont jamais mêlé au mouvement. Est-il besoin d'ajouter qu'aucun agent ou sous-agent du bureau de Fontainebleau n'a manqué à aucun de ses services. Nous ne pouvons que les en féliciter. Pour faire suite à la grève des postiers, la grève générale avait été votée dans kes meetings parisiens ; elle devait commencer avant-hier mercredi. Heureusement elle a échoué et si quelques corporations ont cessé le travail et pris part à des bagarres, la plupart sont restées calmes. Ce qui a le plus manqué à cette grève générale, ce sont les grévistes. C'est fort heureux.
Les patrouilles cyclistes de surveillance le long des lignes télégraphiques et téléphoniques se sont continuées tous les jours. Les ouvriers des lignes travaillant à la pose du câble souterrain de la rue Grande, mercredi dernier, avaient tous plié bagages, dès qu'il eurent appris la déclaration de la grève. Lundi matin ils sont revenus à leur chantier et ont repris leur travail ; depuis ils ne font plus quitté.
Les deux compagnies du 46 e parties d'ici le 12 mai sont toujours à Paris ainsi que les autres troupes venues "e province pour renforcer la garnison de Paris.
A la Chambre des Députés. Jeudi a eu lieu à la Chambre la discussion, qui a énormément manqué de dignité puisque les députés socialistes ont chanté l'Internationale et que la séance a dû être suspendue, au sujet de la grève des Postiers. Le gouvernement a obtenu une imposante majorité qui a soutenu le ministère et approuvé ses révocations.
Ont voté pour le ministère, parmi les députés de Seine-et-Mame, MM. Balandreau, de Melun ; Labori, de Fontainebleau; et Lorimy, de Coulommiers.
Ont voté contre, c'est-à-dire avec les socialistes purs, MM. Emile Chauvin et Perrissoud, députés de Meaux (ce dernier successeur de M. Menier). Absent par congé M. Derveloy, dé Provins.
Les révocations. - Tous les ouvriers des trois équipes en résidence à Melun se sont mis en grève, deux d'entre eux ont été révoqués ce sont les nommés Billié, monteur, et Maitrot, ouvrier temporaire. En outre le nommé xxxx, ouvrier des lignes, en résidence à Moret, a été également révoqué. En même temps, trois autres ouvriers de l'équipe de Moret étaient aussi remerciés, et deux s'en montraient très navrés ; le troisième porte un nom connu dans l'histoire de la grève puisqu'il est le propre frère de M. Pauron, de Melun, l'instigateur, on peut le dire de cette triste manifestation.
Attroupements interdits. - A la date du 12 avril, M. le Préfet de Seine-et-Marne a pris l'arrêté suivant : Tout attroupement est interdit sur la voie publique. Les sous-préfets, maires, commandants de gendarmerie, commissaires spéciaux de police, et tous agents de la force publique, sont chargés do l'exécution du présent arrêté.
Le sabotage des fils. - On a constaté vendredi matin que les communications téléphoniques étaient rompues entre Fontainebleau et Melun. M. Silîard, directeur des postes, donna aussitôt des ordres pour que des recherches fussent entreprises et on découvrit à la Croix-Saint-Jacques une boîte, de raccords de fils téléphoniques qui avaient été détériorés. A l'intersection de l'avenue de Fontainebleau et de l'avenue de Chailly est en effet installée une boîte où sont placés les coupe-circuit et les paratonnerres avant que les fils entrent dans la voie souterraine qui traverse Melun. Quarante-deux de ces , coupe-circuit et sept paratonnerres avaient été brisés ou enlevés. Selon toute probabilité, cet acte de sabotage a dû être opéré par un professionnel, car il y a tout lieu de penser qu'un profane ignore ce qui existe dans cette boîte. Le coupable avait ouvert la boîte qu'il avait ensuite refermée avec soin afin qu'on ne pût pas s'apercevoir de suite du délit, qui a été commis entre 9 heures du soir jeudi et 7 heures du matin vendredi. De nombreux dérangements interrompant les circuits téléphoniques ont été constatés par les facteurs surveillants entre Melun et Paris, sur.la route nationale n° 5 bis. Samedi matin on a en outre constaté que la plupart des grands fils et circuits importants, situés sur la voie ferrée entré Paris et Monlereau, étaient mêlés et inutilisables.
Tous les facteurs surveillants se sont mis en route pour remettre le plus rapidement possible les lignes-en ordre et la gendarmerie avisée a procédé à une enquête. Les recherches ont été difficiles car les fils employés pour le mélange sont si ténus qu'il faut monter à tous les poteaux et les examiner minutieusement pour découvrir ces fils dissimulés le long du bois. Ces actes ne peuvent être attribués qu'à des professionnels Les journaux ont annoncé que des fils télégraphiques avaient été coupés dans une chambre de raccordement à Moret. Enoncé tel quel le fait n'est pas tout à fait exact. Cet acte de sabotage, exécuté certainement par quelqu'un de très expérimenté, a été commis dans la nuit de vendredi à samedi, non à Moret, mais en forêt sur la route de Moret, avant la croix de Mord- Morin, exactement en face la borne hectométrique 37.8, sur le parcours du câble et non dans une chambre de raccordement. Le point a été très bien choisi pour permettre l'exécution facile de cet acte presque en sécurité bien que sur une route fréquentée, môme la nuit. Il a été choisi à un tournant assez accentué de sorte" que deux acolytes, placés non loin du point choisi, ont pu faire le guet, voir loin et avertir le saboteur à temps pour que tous trois se cachent dans le bois jusqu'à ce que la voiture soit passée. C'est certainement ainsi que les choses' ont eu lieu. La ligne télégraphique à laquelle on s'est attaqué est un câble contenant 9 fils et renfermé dans un tuyau de fonte d'assez: petit diamètre qui a été brisé, aussitôt mis à nu par la fouille du saboteur. Cette ligne souterraine relie directement Paris à Lyon et son premier arrêt est à Sens, non à Fontainebleau ; elle fut construite, il y a déjà 25 ans de cela dans notre région, sous le bas côté de la route de Paris, côté gauche en allant d'ici à Chailly et sous le bas côté droit de la route de Moret en se dirigeant dans cette direction. Certainement l'auteur de cet acte criminel connaissait bien l'emplacement du câble pour aller ainsi le briser les yeux fermés, on peut dire.
Aussitôt ce méfait connu l'autorité militaire a fait surveiller tout le parcours de la ligne de Chailly à Villeneuve-la-Guyard en ce qui concerne le commandement de Fontainebleau par des estafettes cyclistes. Des ouvriers ont été envoyés de Paris pour réparer le dommage mais le plus long a été de trouver l'endroit car-le trou avait été rebouché ; mais enfin, lundi, l'équipe venue de Paris terminait le raccordement à 0 heures du soir et les communications étaient rétablies. Essais de transports de lettres par automobiles. - Cette nuit on a mobilisé, comme le service des postes ne marchait plus du tout, un certain nombre d'automobiles; qui ont sillonné nos routes ce qui a pu surprendre les personnes non prévenues - et aucune ne létait.

1909-07-23
Le Maire rappelle au Conseil que dans sa dernière séance il l'a chargé de demander à l'Administration des Postes l'ouverture d'un nouveau guichet et le remplacement des verres dépolis de la porte, d'entrée du bureau de Fontainebleau. M. le Directeur départemental des Postes et Télégraphes a répondu qu'il n'était pas possible de donner satisfaction aux désirs exprimés par le Conseil municipal.
...
Une proposition de M. Auvray, tendant à établir le téléphone au bureau de Police est renvoyée à la Commission du Budget qui sera également chargée d'examiner la possibilité d'installer le téléphone au bureau des Travaux.

1910-05-27
Télégraphie sans fil. Nous avons annoncé dans Un. précédent numéro les expériences qui devaient être faites à FONTAINEBLEAU vendredi. Elles ont en lieu mais ont été contrariées le soir par le fort orage dont on peut se rappeler. L'équipe composée de 1 officier, 1 sergent, 2 caporaux et 4 sapeurs du 5© du génie (bataillon télégraphiste du Mont-Valérien) a, monté ses appareils, amenés dans deux voitures automobiles, dans la cour des Ebats aux Héronnièros à la, fin de l'après-midi elle a communiqué avec la tour Eiffel.
Des expériences similaires ont eu lieu dans nos environs ; voici ce qu'en' disent les journaux voisins : Mercredi matin, arrivait à JOIGNY une automobile conduite par un soldat mécanicien du 5© génie.
Il pilotait le capitaine Cappiano, un sergent, un caporal et trois hommes. La Voiture aménagée pour des expériences ambulantes de télégraphie sans fil, était pourvue de tous les appareils nécessaires. Le capitaine s'est rendu sur le terrain de manœuvres d'Epizy, où il s'est mis en communication avec le Mont-Valérien, et ensuite avec la tour Eiffel. Les expériences ont magnifiquement réussi, malgré le temps orageux.
Jeudi matin, l'équipe de télégraphistes est parti pour SENS. L'automobile est arrivée à Sens à 9 heures, et a été remisée à la caserne Gémeau. A 3 heures les expériences de télégraphie sans fil se sont poursuivies dans la plaine de Saligny. Elles ont continué vendredi. Vendredi après-midi, arrivait à PROVINS, une automobile peu commune renfermant tout un matériel nécessaire pour permettre à deux capitaines du génie de l'armé, en campagne, des expériences de télégraphie sans fil. Les sapeurs devant les aider dans leurs travaux (un sous- officier, un caporal et quatre hommes) étaient arrivés par le train. A 2 h 1/2 l'automobile arrivait sur le petit terrain de manœuvres, boulevard d'Aligre, et en dix minutes, l'appareil était installé. C'est un mât, en bambou, de 18 à 20 mètres de hauteur, surmonté d'un tube de 2 mètres à 2 m. 50, renfermant une puissante lentille; le tout fixé dans la position verticale à l'aide de tendeurs métalliques garnis d'isolateurs attachés à des arbres aux quatre angles du terrain. Par un temps superbe, les résultats furent merveilleux, les opérateurs ayant pu très aisément communiquer avec Fontainebleau, Melun, Montargis et Paris.
Ces expériences se continuèrent avec succès jusqu'à 6 heures du soir. De nombreux curieux étaient accourus, mais il leur était naturellement interdit de s'approcher trop près. Des écriteaux portaient les mots " Danger de mort " et les sapeurs veillaient à ce que personne ne touche aux fils fixant l'appareil. Il était dans l'intention des officiers du génie de faire des expériences de nuit, et, à 8 heures, ils étaient de nouveau sur le terrain, mais à 10 heures, le violent orage qui se déchaîna les interrompit forcément : les étincelles électriques, attirées probablement par les antennes, rendaient lumineux, malgré leur enveloppe isolante, les fils qui, ainsi que nous l'avons dit, fixaient le mât, l'appareil de réception se trouvant dans la voiture.

1910-06-24
Signaux horaires destinés aux Marins On sait que depuis peu on envoie à minuit tous les jours de Paris, grâce à la télégraphie sans fil, l'heure juste aux bâtiments de la marine pourvus des appareils nécessaires.
Cette question confiée à l'Académie des Sciences a été résolue grâce aux études de notre savant concitoyen, M. Guyou, capitaine de frégate en retraite, membre de l'Institut. Nous lisons a, ce sujet dans le " Journal Officiel " du 14 juin le compte rendu suivant de la séance du 6 juin de l'Académie des Sciences : , M. H. Poincaré communique à l'Académie, au nom du bureau des Longitudes, quelques détails sur une intéressante application de la T. S. F. à la navigation. C'est M. le lieutenant de vaisseau Tissot qui en a le premier conçu le projet; il a pensé que d'un poste radiotélégraphique suffisamment puissant, on pourrait envoyer à de très grandes distances aux navires en mer des signaux quotidiens qui leur permettraient de régler leurs montres et même de se passer de chronomètres.
Il a même construit des appareils récepteurs, dont le prix est très modique et fort inférieur à celui d'un, chronomètre, dont le maniement est facile et qui pourrait être facilement acquis, même par les caboteurs .
Le bureau des Longitudes, saisi de la proposition, en confia l'étude à M. le commandant UUyOu; ce savant démontra que la réalisation était possible, et l'on put obtenir sans peine des: pouvoirs publics les crédits nécessaires. On-ne pouvait naturellement rien faire sons le l'encours de l'Observatoire et sans celui du servicie radio télégraphique militaire de lai tour Eiffel.
En de qui concerne la partie astronomique, M. Baillaud a chargé de cette mission M. Roquet, qui s'en est acquitté avec son zèle, son dévouement et sa ponctualité accoutumés. on doit, également remercier M. le commandant Ferrié qui a, organisé les appareils producteurs de signaux et dont la compétence spéciale et l'esprit inventif ont été très utiles.

1910-12-23
La fusion des Postes et Télégraphes, décidée il y a un an lors de la création d'un ministère spécial, est un fait presque accompli.
Réclamations des habitants de Bois-le-Roi qui n'ont plus comme bureau télégraphique que celui de l'écluse de la Cave, celui du pays ayant été supprimé. Or on ne peut y adresser que des télégrammes " bureau restant " et il est défendu à l'éclusier de faire prévenir les destinataires. Alors...

Deux compagnies téléphoniques américaines sont autorisées à installer à Paris des salles de communication publiques. (Peu après l'Etat racheta les installations et prit le monopole des téléphones.).

1910-10-21
La Grève des Chemins de Fer Elle aura juste duré huit jours et sur deux réseaux seulement, c'est peu mais c'est cependant beaucoup trop. Déclarée le mardi 11 octobre elle a cessé officiellement, c'est-à-dire sur l'avis du Comité de la grève générale, mardi dernier, 18 octobre. En fait elle avait pris fin plus tôt car s'il y avait encore des grévistes il n'y avait plus de grève, au Sens propre du mot. Quoi qu'il en soit il nous est agréable de constater que si elle a pris des proportions inquiétantes sur la ligue du Nord et sur celle de l'Ouest-Etal. elle n'a pas à proprement parier existé sur le réseau P.-L.- M. 11 y a eu, certes, en plusieurs points, mais pas dans poire région des défections et des actes de sabotage mais le service n'a été ni interrompu, ni même menacé. Jeudi, seulement, comme nous l'avons annoncé, quelques trains ont eu des retards et deux ont été supprimés, plutôt par mesure de prudence qu'autrement. Et ce fut tout. Le lendemain comme les autres jours tout le service a été assuré dans les meilleures conditions. Nous renouvelons donc et bien volontiers, nos félicitations au personnel, à tous les échelons de la hiérarchie. En ne se laissant pas entraîner par de mauvais conseils et de fallacieuses promesses, ils n'ont fait que leur devoir mais ils l'ont fait tout entier et c'est là, dans les circonstances actuelles un acte de courage civique et aussi d'hommes libres. Leur situation, si enviée par certains qui font démarches sur démarches pour être admis dans la compagnie, n'est pas au-demeurant si précaire que le proclament certains agités, beaucoup s'en contenteraient qui gagnent moins et ont encore plus de mal. t>r©uyc U n a U grand nombre de candidats qui sollicitent une place et doivent bien savoir 'd'avance les avantages et aussi les nécessités du métier. Si les cheminots, même grévistes, n'avaient pas été entourés de professionnels de l'anarchie ils ne se seraient pas portés aux actes de sabotage que les journaux put rapportés. pêché à la ligne; aucun incident ne s'est produit nulle part. Une compagnie du 4o e d'infanterie a été envoyée à Laroche pour garder le dépôt de machines. A partir de Moret, sur les lignes de la Bourgogne et du Bourbonnais, c'est le 82c, de Montargis, qui était de service; dans les gares importantes de Moret et de Montereau, les chefs de détachement étaient deux lieutenants. Le 7 e dragons a continué à fournir des patrouilles à cheval pour surveiller les lignes télégraphiques de Fontainebleau à Villeneuve la-Guyard (Yonne), sur la grande route nationale de Moret-Montereau. En outre, vendredi matin, à la première heure, deux escadrons de ce régiment sont partis pour Paris sous les ordres du commandant Waddington, remplaçant le commandant de Yaubieourt, en permission; rappelé, il a rejoint à Paris. Ces deux escadrons étaient à 2 heures dans la capitale, ce qui prouve que la cavalerie à Fontainebleau peut rendre des services et arriver vite même sans chemin de fer. Nos dragons ont été occupés durant toute la semaine à faire des patrouilles par peloton. Enfin, n'oublions pas de signaler le dévouement et la rapidité avec lesquels tes employés des lignes télégraphiques se sont portés sur les points où les fils étaient coupés. Avec une célérité digne d'éloges ils ont réparé les dommages et rétabli les communications dans un très court délai.
...
1913-07-11
En parlant aujourd'hui de la poste aux lettres et, par extension, du télégraphe, nous n'avons pas la prétention de les ranger parmi les industries disparues. Ce serait tout le contraire de la vérité.
Par ordonnance du Roi, en date du 11 mai 1817 (Bulletin n° 155), l'administration de la Poste aux Chevaux fut réunie à celle de la Poste aux Lettres. Les deux administrations avaient trop de rapports entre elles pour que, nous étant occupés de la première, nous passions la seconde sous silence.
Aussi pensons, nous que le présent chapitre ne sera pas déplace dans cette étude. Citons d'abord les emplacements successifs de la Poste aux Lettres, à Fontainebleau.
- Le plus ancien Bureau de Poste dont les concitoyens septuagénaires aient gardé le souvenir se trouvait situé rue Saint-Merry, dans l'immeuble portant aujourd'hui le numéro 78, en face la rue Carnot.
Le bureau se composait de deux petites pièces, dans lesquelles le public n'était pas admis. Le guichet ouvrait sur une ruelle simplement sablée et couverte, entre cet immeuble et celui portant le numéro 76. Cette ruelle allait de la rue Saint-Merry à la rue des Sablons, la partie de la rue Saint-Honoré qu'elle traverserait aujourd'hui n'existant pas encore à cette époque.
( L'ordonnance royale déclarant d'utilité publique l'ouverture d'une rue de 11 m. 45 de largeur, prolongeant la rue Saint-Honoré jusqu'à la rue des Petits-Champs, est du 18 juin 1845, et le jugement d'expropriation du 27 mai 1846.) .
Quant à la ruelle dont nous venons de parler, la partie située entre les rues Saint-Merry et Saint-Honoré a été, par la suite, achetée par Mme Brodard. Elle la supprima pour réunir sa propriété à ses jardins, sur l'emplacement desquels est située notamment, la chapelle des Sœurs de Saint-Vincent de Paul, rue Saint-Honoré.
C'est dans cette ruelle, ouverte à tous les vents, qu'on venait affranchir les lettres.
Car, ainsi que nous le verrons dans un prochain article, la taxe variait non seulement suivant le poids, mais aussi suivant la distance, et les timbres-poste n'étaient pas encore créés, on ne pouvait affranchir les lettres qu'au bureau, en numéraire. II est vrai que, pour éviter un dérangement, on les expédiait beaucoup plus souvent qu'aujourd'hui en port dû. M. Païui Domet père de feu M. Paul Domet, inspecteur des Forêts, à qui nous devons l'Histoire de la Forêt de Fontainebleau, fut receveur des postes à cet endroit ; il habitait au-dessus du bureau. L'Annuaire de Seine-et-Marne pour 1849, édité par Michelin, l'indique comme receveur des postes à Fontainebleau. C'est sûrement lui le dernier receveur de notre ville qui ait eu à affranchir les lettres au bureau contre argent.
- La poste fut ensuite transférée 33, rue des Sablons, dans une maison appartenant à M. Gouffier et occupée actuellement par M. Jeanquet, coiffeur. En 1866, le bureau se trouvait installé dans cet immeuble avec, pour receveur, M. Nicolin. C'est là, et dans cette fonction, qu'était en 1872 M. Condamine - aujourd'hui retiré rue de la Paroisse - lorsqu'il fut décoré de la Légion d'Honneur au titre d'ancien receveur particulier au 16e corps (armée du Rhin en 1870), et aux armées de Mexique et d'Italie (18 ans de services, 8 campagnes).
Mais la poste aux lettres était entièrement distincte du télégraphe électrique.
Le plus ancien document que nous avions trouvé relativement au fonctionnement de ce dernier dans notre ville est un avis municipal datant de mai 1858.
Le télégraphe électrique en était, sans aucun doute, à ses débuts à Fontainebleau, car c'est seulement à la fin de l'année 1850 qu'il fut installé entre la Chambre des Députés et l'Elysée. A n'en pas douter, la province ne fut servie qu'après.
Il y eut bien, précédemment, non loin d'ici, le télégraphe Chappe, au moyen duquel on correspondait par signaux aériens répétés de poste en poste sur des tours placées à cet effet de distance en distance. Les anciens se rappellent en avoir vu notamment les derniers vestiges, entre le hameau de Bessonville et La Chapelle-la-Reine (altitude 140 mètres), et sur les hauteurs environnant Arbcnne.
" L'Almanach-Annuaire de Seine-et-Marne " pour 1830 cite seulement, pour tout le département, la " Ligne de Paris à Lyon, passant par Bougligny, arrondissement de Fontainebleau ". Il se contente d'ajouter que " les directeurs seuls connaissent la signification des signaux et sont chargés de la traduction des dépêches ". Bougligny est à 120 mètres altitude.
- En 1858, le bureau du télégraphe électrique est installé dans une maison appartenant à M. DeJtil, 14, rue de l'Abreuvoir (rue du Parc). Le public pénètre par la porte du jardin, située rue d'Avon, entre les maisons portant les numéros 2 et 4. (Cette porte, qui existe toujours, sert actuellement d'entrée à la maison de M. Martin, agent d'assurances, 8, rue d'Avon)
Le bureau télégraphique est ouvert " pour les dépêches officielles et privées " tous les jours, de 9 heures à midi, et de 2 à T heures. L' " Almanach-Annuaire " de Fontainebleau pour 1867 indique le Bureau du Télégraphe : " à l'Hôtel de Ville et rue du Château ".
- Effectivement, en 1880, le bureau est encore 11, rue du Château, dans les dépendances de la Mairie, où sont actuellement les Bureaux des Travaux. A ces deux dates, il est ouvert de 7 heures du matin à 9 heures du soir, en ôté, et de 8 à 9 eu hiver.
En 1881, les deux services - la poste d'abord (30 novembre), puis le télégraphe (23 décembre) - sont transférés au Château-d'Eau, 22, rue du Château. (On peut 'encore lire des deux côtés de la porte les mots " Poste et Télégraphe " encore apparents malgré le grattage.) Le receveur des Postes est alors M. Hirtz qui, en 1879, au bureau de la rue des Sablons, a succédé à M. Condamine. Lui-même est remplacé, en 1882, par M. Mallet.
Le 1er septembre 1891, on installe à son tour le téléphone.
Entre autres renseignements obligeamment fournis, M. Dujardin, commis principal, nous fait remarquer que, de 1,050 fr. au début, l'abonnement forfaitaire annuel tomba quelques années plus tard à 150 fr. par an. Mlle J. Liieureux, actuellement surveillante au bureau de notre ville, était alors intérimaire à Champcenest; elle fut nommée dame employée du téléphone à Fontainebleau le 1er octobre 1891, un mois après l'installation de la cabine téléphonique dans l'immeuble do la rue du Château.
Enfin, le samedi 15 décembre 1894, abandonnant ce local, d'ailleurs fort incommode, les services, sous la direction de M. Pierre, receveur, sont transférés dans l'immeuble actuel, nouvellement bâti dans le Jardin de Diane.

Comme toujours en semblable circonstance, la Ville se contenta d'avancer le prix de la construction, que l'Etat lui remboursa par annuités. Le nouvel emplacement avait changé plusieurs fois de destination en un demi-siècle.
Ce côté de la rue des Fossés (aujourd'hui rue de la Chancellerie), était garni de boutiques qui se prolongeaient plus loin sur la rue des Bons-Enfants (actuellement rue Denecourt) lorsque, en 1843, Louis-Philippe acheta quinze maisons dans ce quartier pour y construire une orangerie - laquelle fut, d'ailleurs, par la suite, détruite par un incendie. Au-delà de la poste actuelle, face à la rue Grande, où elle fut transférée, se trouvait l'épicerie Masson (aujourd'hui maison Bourgoin), puis, faisant le coin, le chapelier Lamote.

En 1901, une recette auxiliaire est créée à Fontainebleau dans le quartier des Suisse?.
Autorisée une première fois le 12 avril 1898, on ne trouva tout d'abord personne pour en accepter la gérance.
La nouvelle recette est installée le 5 septembre 1901, au 167 de la rue Grande, .en présence de M. Pouquet, receveur. Son ouverture avait dû subir un nouveau retard par suite d'une erreur dans la nomination de la titulaire, Mlle Guillot, celle-ci ayant été désignée à tort sous le nom de " Madame " GuilLot.
(A suivre.)

1913-07-25
Poste et Télégraphe (II) Anciennement, le service des Postes était loin d'offrir les mêmes commodités qu'aujourd'hui. Nos lecteurs nous sauront gré de rappeler, étape par étape, les progrès réalisés. Une ordonnance du Roi, en date du 21 juillet 1844, autorise l'administration et tous les bureaux de postes de France à recevoir des lettres recommandées pour tous les lieux situés en France et dans les pays où la France entretient des bureaux de poste. Le port de ces lettres est (le même que celui des lettres ordinaires.
Ci port peut être acquitté d'avance ou laissé à la charge du destinataire, mais les lettres recommandées doivent être placées sous enveloppes et fermées au moins de trois cachets en cire avec empreinte. Il faut aussi que les cachets portent sur les plis supérieurs et inférieurs de l'enveloppe.
En raison des avantages offerts, le directeur des postes de Fontainebleau engage vivement les habitants à faire usage de ce mode d'envoi. Maintenant qu'on expédie toutes les lettres et même des circulaires sous enveloppes, la prescription relative à celles-ci paraît bizarre. C'est que, pour nos ancêtres, les enveloppes à lettres étaient un luxe inconnu. Lorsque l'on envoyait une missive quelconque, on pliait le papier en trois dans le sens de la longueur, en ramenant les côtés sur le milieu; on en faisait autant dans le sens de la largeur, mais de façon, cette fois, à ce que l'une des extrémités puisse s'engager quelque peu dans l'autre. On collait les deux extrémités superposées à l'aide d'un pain à cacheter. On ne pouvait désormais ouvrir la lettre sans l'endommager quelque peu. C'était une garantie contre les indiscrétions. Bien entendu, le verso de la dernière page ne contenait pas de texte, mais une fois la lettre pliée, on y écrivait l'adresse du destinataire.

1913-08-01
Nous recevons la lettre suivante :
Monsieur le Directeur, Passant une partie de mes vacances dans les environs de Fontainebleau, je lis avec intérêt les études rétrospectives de l'Abeille. Voulez-vous permettre au lecteur temporaire que je suis, quelques remarques sur le service des Postes et Télégraphes actuel dans votre région. Elles tendent à montrer que les choses n'ont pas subi de bien sensibles modifications, en Seine-et-Marne du moins, depuis Napoléon III ou même Louis XIV. Ainsi je reçois à X... (environ 65 kilomètres de Paris), des lettres qui me parviennent dans la matinée, le surlendemain de leur départ de Paris. Avouez que la poste aux chevaux ou le coche d'eau étaient aussi rapides.
Comme télégraphe, j'ai à deux kilomètres un bureau d'écluse. C'est un mode de communication plutôt lent. Comme j'exposais mes doléances à l'éclusier, cet homme fort poli et très documenté, me répondit ; " Vous avez encore de la chance, car que diriez-vous si le village était desservi par une gare; on ne sait jamais quand les dépêches partent. " Et il m'expliqua que le service télégraphique des gares assurant la sécurité des trains de voyageurs ou de marchandises, les télégrammes privés sont envoyés au petit bonheur.
Comme au temps du télégraphe Chappe, le brouillard interrompt la circulation des dépêches, s'il gêne la circulation des trains. L'ami qui veut bien me donner l'hospitalité dans votre beau pays m'a d'ailleurs mis sous les yeux l'Almanach que lui offre tous les ans le facteur et qui est publié " avec l'autorisation de M. le Directeur des Postes de Seine-et-Marne ".
Ce document officiel m'a permis d'établir une stupéfiante statistique. Sur les 533 communes de Seine-et-Marne, 285 n'ont ni poste, ni télégraphe, ni bureau d'écluse, ni même dé gare. Soit plus de la moitié des communes, et parmi elles des communes de 800 à 1,000 habitants, non pas dans la Lozère ou les Alpes, mais à 40 kilomètres de Paris, en pleine Ile-de-France, avec des routes surchargées d'autos.
Avais-je raison, Monsieur le Directeur, en soutenant que l'administration des Postes, Télégraphes et Téléphones n'a pas fait I de progrès sensibles depuis la poste aux chevaux - ou si elle en a fait, c'est bien malgré elle I Veuillez agréer .
Poste et Télégraphe (III)
Au début de l'installation du télégraphe électrique à Fontainebleau, le coût des dépêches variait selon qu'elles étaient expédiées dans ou en dehors du département. Le 11 juillet 1858 (bureau 4, rue d'Avon), le tarif des dépêches pour quinze mots, plus cinq mots d'adresse non comptés, était de 1 franc pour le département; 1 fr. 50 pour les départements limitrophes ; 2 francs pour le reste de la France, plus 10 centimes par " myriamètre " - 10,000 mètres - compté à vol d'oiseau.
Le nombre des stations télégraphiques est encore peu élevé.
" l'Almanach-Annuaire de Seine-et-Marne ", de Michelin, pour 1867, signale seulement trois dans notre arrondissement : Fontainebleau (bureau de Ire classe), Montereau et Moret. D'autres stations existent à Melun, Chaumes, Coulommiers, Faremoutiers, La Ferté- Gaucher, Rebais, Meaux, La Ferté-sous-Jouarre, Lagny, Trilport et Provins.
En outre : " Beaucoup de gares des lieux non pourvus de bureaux sont ouverts à la télégraphie privée ".
Cela porte à trente-cinq le nombre des localités de Seine-et-Marne desservies par le télégraphe. Aujourd'hui, nous trouverions que ce n'est pais énorme! Avant l'ouverture du bureau de Moret (1er découdre 1866), il avait été question de transférer dans cette ville le bureau existant à la gare de Montereau. Naturellement, les Monterelais protestèrent, demandant non seulement que le télégraphe leur soit maintenu - ce qui fut accordé - mais encore qu'il soit transféré de la gare dans la ville.
Ce transfert eut lieu en 1867, année au cours de laquelle les communes de Lorrez-le-Bocage, Voulx, Bois- le-Roi, Crécy, Brie-Comte-Robert furent également dotées du télégraphe.
Le bureau de la gare de Tournan ne fut ouvert que l'année suivante (1er novembre 1868).
Autre innovation : A partir du 1er janvier 1868 des timbres-dépêches destinés à l'affranchissement des dépêches télégraphiques sont mis à la disposition du-public. Ces timbres sont de : 25 centimes (rouge carmin); 30 centimes (vert); 1 franc (chamois) ; 2 francs (violet).
En général, l'affranchissement au moyen des timbres-dépêches est obligatoire. Le public a la faculté de jeter les dépêches, ainsi affranchies, dans des boîtes disposées à cet effet, ou de les déposer aux guichets des bureaux et de réclamer un reçu constatant le dépôt. Si le prix de la .dépêche dépasse 10 francs pour la France et 20 francs pour l'étranger, l'affranchissement doit avoir lieu au guichet et en argent.
Poux les dépêches de moindre importance en cas d'insuffisance d'affranchissement, le destinataire devra acquitter le complément de la taxe, plus une surtaxe de 50 centimes. S'il s'y refuse, la dépêche est jetée au rebut. Les taxes des dépêches déposées dans les gares des chemins de fer peuvent être acquittées en espèces; si elles sont revêtues de timbres-dépêches, elles ne sont admises qu'en cas d'affranchissement intégral.
Au 1er janvier 1868. pour le cas d'envoi par un bureau de chemin de fer, les taxes sont toujours, pour vingt mots, de 1 franc dans le même département, et de 2 francs dans l'intérieur de l'Empire. Elles sont augmentées par séries de dix mots ou fraction de série excédante.
Comme suite à la création des timbres-dépêches, M. P. Viollat, " chef de station télégraphique ", annonce que : " Depuis le 1er mars 1868, une boîte mobile peinte couleur de chêne pour la distinguer des boîtes aux lettres, et revêtue d'un écriteau bleu-flore sur blanc, portant les mots : " Boîtes aux lettres pour les télégrammes affranchis ", est placée chaque soir à 9 heures, à la porte extérieure du bureau télégraphique de Fontainebleau. Les télégrammes qui y sont jetés doivent être écrits très lisiblement et revêtus de timbres équivalant à la taxe; ils sont transmis dès l'ouverture du bureau. Pour l'achat des timbres-dépêches, s'adresser au bureau télégraphique, où l'on trouvera tous les renseignements désirables.
Le 8 juillet 1868, la taxe des télégrammes échangés entre deux bureaux d'un même département est abaissé à 50 centimes pour vingt mots et 25 centimes par série additionnelle de dix mots. L'année suivante (1 er novembre 1869), elle n'est plus que de 1 franc pour toute dépêche circulant entre deux bureaux quelconques de l'Empire. * Les deux services - poste et télégraphe - sont en progrès lorsque la guerre do 1870 vient tout désorganiser.
Dès la première quinzaine de septembre 1870, le service télégraphique est interrompu ; les communications encore existantes sont réservées poux le service du Gouvernement de la Défense Nationale.
La poste cesse de fonctionner entre Paris et les grandes lignes. De notre ville, on peut seulement expédier les correspondances à destination des localités desservies par les bureaux de Fontainebleau, Lorrez, EgreviLLe, Voulx, Moret, Melun, Rourron, Nemours et Bois-le-Roi. On cherche à établir les communications avec Paris en faisant passer les correspondances par une autre voie.
Un avis de M. H. Rousseau, préfet de Seine-et-Marne, en date du 3 octobre 1870, informe que l'administration des postes expédie fréquemment les lettres de Paris pour les départements au moyen de ballons montés et libres. Le publie est invité à prêter, le cas échéant, aide et secours aux aéronautes pour transporter aussitôt le" paquets, lettres et dépêches' au bureau ou à la station de chemin de fer la plus proche. Les directeurs des postes sont d'ailleurs chargés de payer au porteur, s'il le désire, son déplacement.
Cet avis est daté de Nemours. En effet, le Préfet a dû reculer devant l'invasion qui, dès la, première quinzaine de septembre, atteignait déjà les quatre arrondissements de Meaux Melun, Coulommiers et Provins. Outre les Postes et les étapes militaires de l'armée d'invasion, des recettes des postes allemandes sont établies dans notre département : le 11 octobre 1870 à Coulommiers et Meaux; le 18 octobre à Dammartin et Lagny ; le 31, à Nanteuil-sur-Marne.
Vers le commencement d'octobre, un courrier allemand apporte à Melun des lettres venant de Meaux. Il repart de Melun dans la nuit du dimanche au lundi, avec des lettres ouvertes " adressées par des Melunais, soit à des personnes habitant le nord du département, soit à des prisonniers français Internés en Allemagne. Un avis paru vers le 1er novembre, invite le public à ne donner dans les lettres destinées aux prisonniers aucun renseignement militaire. Ces lettres sont décachetées et lues par les Allemands.
En classant avec soin les indications de cette nature, ils obtiennent un ensemble de faits positifs plus utiles et plus précis que ne pourrait leur fournir le meilleur des espions..
Malgré la chute de l'Empire et la proclamation de la République (4 septembre), on continue à affranchir les lettres avec des timbres-poste " à l'effigie de l'ex-empereur ". Le bruit avait couru qu'au 1er novembre ceux-ci ne seraient plus admis, mais l'administration des postes annonce qu'elle les acceptera jusqu'à complet épuisement.
La raison, c'est qu'elle a encore dans sept caisses un nombre considérable de ces anciennes figurines, dont l'impression représente un prix assez élevé. Ét Par décrets rendus à Paris le 26 septembre 1870 et parvenus à Tours par la voie aérostatique, l'administration des postes est autorisée à expédier de Paris à destination de la France, de l'Algérie et de l'Etranger : Par voie " d'aérostats montés. " les lettres ordinaires, sous enveloppes fermées, dont le poids ne devra pas dépasser 4 grammes. Le taux de l'affranchissement est celui d'une lettre simple (20 centimes). Par voie " d'aérostats libres non montés " des " cartes-poste " - sortes de petites cartes postales - dont le poids ne devra pas dépasser 3 grammes et les dimensions 11 centimètres sur 7. Ces cartes-poste seront affranchies à ; 10 centimes. L'affranchissement de ces lettres et cartes est obligatoire pour l'expéditeur. On n'accepte pas les correspondances en port dû.
Par analogie avec les lettres venant de Paris, celles que certain" chefs de service sont autorisés à expédier de la province pour la Capitale par des moyens extraordinaires non désignés, ne devront pas dépasser 4 grammes. En cas de trop grande affluence de lettres au moment du départ, la préférence sera donnée aux moins lourdes. Il serait intéressant de savoir quels "moyens ; extraordinaires " étaient ainsi employés pour correspondre avec Paris assiégé. En tout cas, il ne s'agissait ni des pigeon" voyageurs - ceux-ci ne transportant pas les lettres telles quelles, ainsi qu'on le verra dans un prochain article - ni des ballons, puisqu'on n'avait pas encore trouvé le moyen de les diriger et de les faire rentrer dans Paris. !
D'après la " Lettre-Journal de Paris, Gazette des Absents ", du 29 octobre, plusieurs personnes. et notamment la Société Générale Forestière, dont les agents connaissent les sous-bois et se glissent dans des sentiers inexplorés, ont cherché à envoyer les lettres des assiégés par des courriers chargés de rapporter des réponses, mais, à cette date, il n'en était pas encore rentré. On chercha aussi à correspondre avec la Capitale en jetant des boîtes remplie" de lettres dans la Seine, espérant qu'elle les véhiculerait jusqu'à Paris. En mans 1872, un pêcheur de Samoreau trouva uns de ces boîtes arrêtée dans les herbes; elle était en zinc et contenait plusieurs centaines de lettres. Une autre boîte, en fer blanc, cette fois, - dans laquelle se trouvaient aussi plusieurs centaines de lettres datées, de 1870 et adressées à des personnes habitant Paris - fut recueillie en mai 1875 à Vimpelles. Ce qui paraît démontrer que le procédé n'a guère dû réussir. Cependant, dans les premiers jours de novembre, avis est. donné qu'il est permis à toute personne résidant sur le territoire de la République de correspondre avec Paris par les pigeons voyageurs de l'administration (française) des " télégraphe" et des postes ". moyennant une taxe de 50 centimes par mot à percevoir au départ.
Ces dépêches - qui ne devront pas comprendre chacune plus de vingt mots - seront reçues dans les bureaux des télégraphes et des postes désignés par l'administration et transmis au point de départ des pigeons voyageurs par la poste ou par le télégraphe " lorsque les exigences du service général le permettront ". Il ne sera perçu aucune taxe complémentaire à raison de la transmission postale ou télégraphique. ni à raison de la distribution des télégrammes à domicile, à Paris. L'Etat ne sera soumis à aucuns responsabilité à raison de ce service spécial. La taxe perçue ne sera remboursée dans aucun cas.
(A suivre.)

1903-08-08
Un poste central téléphonique est installé dans les bureaux de la maison forestière du Quartier des Suisses, où habite le brigadier sédentaire Maillot. Il est relié avec le bureau des P. T. T. de l'Hôtel des Postes puis, par des lignes spéciales, avec : Le Bureau de la Place, rue Saint-Honoré; La maison forestière de la croix de Souvray ; Celle de la Table du Roi; Celle de Franchard (elle-même reliée téléphoniquement à un observatoire à créer dans ce voisinage); L'observatoire (à créer) près de la Croix d'Augas; L'observatoire du Rocher Brûlé, avec prolongement à un observatoire (à créer) dans le Long-Rocher. Rappelons que deux observatoires existants, d'une hauteur de 10 mètres, sont édifié depuis plusieurs année déjà : à la Table du Roi et au Rocher Brûlé.

Poste et Télégraphe (IV)
Le 1er octobre 1870, le Gouvernement de Tours a déjà reçu trois ballons ; un quatrième et un cinquième, partis la veille et l'avant- veille, sont attendus. De son côté, Paris a déjà reçu deux fois des messages du Gouvernement de Tours.
Avec des services parfois interrompus et des courriers obligés à de grands détoure, les correspondances sont forcément longues à parvenir. " L'Abeille " du 20 octobre 1870 cite une lettre venue de Paris par ballon : Ecrite le 2 octobre, elle n'est arrivée à Fontainebleau que le 17.
Pendant le siège de Paris, les journaux ordinaires sont trop grands et trop lourds pour être admis à voyager par ballons. Il se publie alors, sous la direction de M. D. Jouaast, une " Lattre-Journal de Paris, Gazette des Absents ", bihebdomadaire sur feuille simple, d'un format de papier à lettre ordinaire, destinée à donner en province des nouvelles régulières de la Capitale. " L'Abeille " des 5 et 11 novembre - parue aussi sur une seule feuille, mais de format habituel - donne une reproduction des numéros 2 et 3 de cette " Lettre-Journal " (26 et 29 octobre 1870).
Nous y relevons les renseignements suivants sur les ballons emportant les courriers postaux : Le 26 octobre, le " Montgolfier " part de la gare d'Orléans' avec 280 kilos de correspondance. Il est monté par le colonel Le Pierre et le chef de bataillon Le Bouëdee, qui ont, paraît-il, reçu des commandements en province.
Le 27 octobre, c'est au tour du " Vaufcan " de quitter Paris avec 290 kilos de dépêches. Il est monté par M. Berlinger, attaché au Cabinet des Affaires Etrangères, et par M. Cossieirsi, qui emporte avec lui 20 pigeons voyageurs.
Le rédacteur annonce que les Parisiens vont pouvoir envoyer joar les ballons des mandat-poste jusqu'à concurrence de 300 fr.
Il est aussi question de voyages réguliers aériens, organisés par la Société des Transports aériens. Il" doivent avoir lieu de trois en trois jours à partir du commencement de novembre, et emporter non seulement des objets, mais aussi des personnes auxquelles le Gouvernement aura donné l'autorisation de quitter Paris.
" L'Abeille " du 11 novembre 1870 - la dernière parue avant l'interruption forcée occasionnée par l'occupation allemande - donne les détails suivants sur le service des pigeons messagère, récemment ouvert au public : Le maximum de chaque dépêche étant fixé à 20 mots, chaque pigeon messager peut transporter 70,000 mots; sait 3.500 dépêches de 20 mots, lesquels mots à raison (de 50 centimes par mot, représentant une valeur de 35,000 fr.
Ce résultat, presque fabuleux, s'obtient par un procédé aussi simple qu'ingénieux : les dépêches sont transcrites en caractères très fine, les unes à la (suite des autres et sans perte (de place sur unie même feuille dont- il est pris ensuite une réduction photographique sur papier pelure. C'est cette photographie même qui est confiée au pigeon messager et portée par lut à Paris.
Ce procédé peut être encore perfectionné à l'aide de clefs abréviatives déjà employées par certaines administrations télégraphiques et notamment par la télégraphie sous-marine.
On espère que; grâce à ce perfectionnement, les résultats obtenus pourront être décuplés et qu'ainsi un seul pigeon pourra transporter pour 350,000 francs de dépêches.
Au début du Siège; ce mode de correspondance était, sans aucun doute, beaucoup moins perfectionné : A la. date du 21 octobre, la " Lettre-Journal de Paris ", signale l'arrivée d'une dépêche microscopique contenant des nouvelles pour 15 ou 20 familles différentes seulement. On vient de retrouver chez un Parisien un pigeon aujourd'hui naturalisé - qui, pendant le siège de Paris, sortit quatre fois par ballon et rentra trois fois porteur de dépêches. La quatrième, il fut tué. Le " Pèlerin " du 20 juillet 1913 rappelle à grands traits l'odyssée de cet oiseau héroïque : Ce pigeon sortit avec le ballon " Yilie-de- Florence ", le 2 septembre 1870. Lâché à la descente en Seine-et-Oise par l'aéronaute Yernouillefc, il reçut sa provision de dépêches et rentra à son colombier, 87, rue Saint-Martin.
C'était le premier pigeon rentré dans Paris apportant aux assiégés des nouvelles. Il fit sa deuxième sortie avec le ballon " Le Céleste ", le 30 septembre 1870. fut lâché à Dreux, avec ses dépêchas, et revint à Paris. Le {ère de son propriétaire actuel l'emporta à bord du " Washington ", le 12 octobre 1870, et le lâcha du haut de la cathédrale de Blois, le 19 octobre, toujours porteur de dépêches.
Ce pigeon sortit une dernière fois de Paris, le 22 octobre 1870, avec " Le Garihaldi ". D f ut (conduit à Tours par l'aéronaute qui le lâcha sur la route de Mer, près de Blois ; le 5 novembre 1870, porteur de dépêches de la plus haute importance, il fut tué en passant au-dessus du village de Yillebaron (Loir et-Cner).
Mais un jour vient où la poste française doit définitivement céder la place à la Poste allemande.
Par décision en date du 11 octobre 1870, signée Rosisihirt, " administrateur (allemand) des postes dans les territoires français occupés ", le tarif des correspondances est ainsi fixé :
Pour la Confédération de l'Allemagne du Nord, la Bavière, le Wurtemberg, le Grand Duché de Bade, le Luxembourg et la monarchie Austro-hongroise : Lettres ordinaires : 10 centimes pour 15 grammes, au-dessus de 15 grammes, 25 centimes. Lettres choigées (elle peuvent contenir des pièces d'or ou d'argent ou des objets précieux) : droit de chargement de 25 centimes par lettre ; droit d'assurance, 10 centimes par 100 fr. ; accusé de réception, droit fixe, payable d'avance, de 25 centimes. Journaux : 4 -centimes par 40 grammes.
Pour les départements français envahis, les taxes établies avant l'occupation restent en vigueur. Il en est de même pour les correspondances à destination des départements non envahis, mais, pour celles-ci, l'affranchissement est obligatoire : le prix des lettres doit être payé par l'expéditeur.
L'affranchissement se fait au moyen de timbres-poste spéciaux créés et vendus par l'administration des postes allemande. Dans le 1er " Moniteur Officiel du Gouvernement Général (allemand) à Reims " - supplément reproduisant les documents des numéros 1 à 10 -- Rosshut annonce la création de cinq timbre" poste, mais n'en cite que quatre : 1 centime (vert clair), 4 centimes (gris), 10 centime (jaune brun), 20 centimes (bleu clair).
Ces timbres portent comme inscription le mot " Postes " et un gros chiffre donnant l'indication de leur valeur.
Les timbres-poste anciens - les timbres français ne sont plus valables dans les territoire" occupés.
D'autre part : " Tant que le service des facteurs de ville et des facteur ruraux ne sont pas réorganisé, les destinataires se trouveront dans la nécessité de retirer leurs correspondes aux guichets des recettes.
Le 9 décembre 1870, Rosshirt donne avis que les recettes des postes (allemandes) de Coulommiers, Lagny, Meaux, Nanteuil-sur-Marne, Nemours et Tournant sont (autorisées à recevoir au tarif ci-dessus des lettres contenant des valeurs déclarées à destination de l'Allemagne du Nord, de la Bavière, du Wurtemberg et du Grand-duché de Bade.
Le 11 janvier 1871, Rosshirt donne avis que le tarif des correspondances originaires des territoires occupés à destination de la Belgique sera désormais celui-ci : Lettres ordinaire", 25 centimes par 15 grammes. Lettres chargée, même tarif, plus un droit de chargement de 25 -centimes par lettre Imprimés et échantillons. 6 centime par 40 grammes.
Le service de la poste allemande est organisé le 14 janvier entre Fontainebleau et Melun
En traversant la forêt, à hauteur de la. butte Saint-Louis, un des Allemands du convoi est tué. deux autres blessés et plusieurs chevaux atteints par des franc" tireurs embusqués à cet endroit cit habitant Bois-le-Roi, Samois et Avon. Désormais, l'autorité militaire allemande exige que chaque jour un membre du Conseil municipal accompagne le convoi à Melun. M. Gaultry part le premier jour; il est averti qu'il sera fusillé sur place si les francs-tireurs - et ils ne sont pas prévenus - recommencent leur attaque. Puis vient successivement le tour de MM. Bordereau, Guérin, Bourges, Dumaine, etc., etc.
Le premier jour, M. Gaultry fit la route à pied. Par la suite, une voiture fut offerte aux frais de la ville aux conseillera convoyeurs. Comme ceux-ci ne revenaient que le lendemain, les Allemands leur donnaient, pour le coucher, un billet de logement.
(A suivre.)

1913-08-15
Trop de poteaux, trop d'écriteaux ; En dehors des plaques posées sur les routes pour annoncer l'octroi de Fontainebleau à 200 mètres, d'autres ont été installées à la Fourche pour annoncer aux promeneurs la " Direction de Paris ", " la Gare à 3 kilomètres ", " Fontainebleau-Ville " par la rue de France et " le Palais " par la rue Royale. A l'heure actuelle, au carrefour de la Fourche ou au commencement des routes qui y aboutissent, il y a vingt-quatre pancartes, plaques indicatrices ou écriteaux, les uns lisibles et les autres... illisibles. C'est trop, beaucoup trop. D'ailleurs maintenant, à cause de l'éclairage électrique, du télégraphe et du téléphone, que l'on installe partout, des tramways, etc., on ne voit plus sur le bord des routes, dans les rues, le long des maisons que poteaux peu élégants et massifs, poteaux, fils, etc. C'est le progrès...

Les PTT et la mobilisation
Nous recevons la communication suivante :
J'ai lu avec intérêt la lettre que vous avez inséré dans " L'Abeille " du 1er août sur le service des Postes et Télégraphes en Seine et Marne .Voulez-vous me permettre d'ajouter que la situation est, en France, très grave au point de vue " militaire ", en ce qui concerne les Télégraphe et les Téléphones.
Personne n'ignore que, chez nous, la gendarmerie est chargée d'assurer la mobilisation, et. d'en porter l'ordre dans les petites communes. Si cet ordre parvient aux brigades pendant, la nuit, en hiver, que de temps perdu, malgré le dévouement des gendarmes, avant que l'ordre n'arrive dans les village, si nombreux dépourvus de télégraphe et de téléphone.
C'est ce que les Allemands ont admirablement compris. Alors que, même sur notre extrême frontière de l'Est, beaucoup de communes n'ont aucune communication électrique, " hontes " les communes d'Allemagne en sont pourvues.
Dès que l'on franchit la frontière d'Alsace-Lorraine, on est frappé du nombre énorme de poteaux télégraphiques qui se dressent sur toutes les routes, des fils qui se croisent dans tous les sens, mettant en communication avec les centres plus importante, non seulement les villages, mais les postes de douaniers ou de forestiers.
Les Allemands se vantent de déclencher avec une rapidité inouïe, sur un ordre parti de Berlin, la. mobilisation dans tout l'Empire.
Certainement, ils ont raison et gagneront une avance considérable sur nous. Ils prétendent occuper un grand nombre de points de notre extrême frontière avant que les habitants ne se doutent que la guerre a éclaté, gêner notre mobilisation en détruisant las voies ferrées et produire ainsi un effet moral considérable.
De plus, les garnisons allemandes disposent d'un réseau militaire de commandement qui les réunit aux places, brigades ou divisions dont elles relèvent, sans même passer par les bureaux télégraphiques ordinaires.
Ainsi Metz et Strasbourg sont en communication directe avec les bureaux militaires de garnisons d'une importance secondaire. Il a été beaucoup question, lors de la loi de 3 ans, " d'attaque brusquée " ou " d'utilisation rapide des réserves ". Pour parer à la première, il faut que les services civils ou militaires soient avertis avec une extrême rapidité. Pour utiliser nos réserves, pour même les mettre à l'abri des " rafles " de l'ennemi, dans l'Est, il faut que l'ordre de mobilisation parvienne par des moyens plus accélérés que les chevaux ou les bicyclettes des gendarmes. Ceux-ci auront, du reste, assez de besogne par ailleurs.

1913-08-29
Un nouvel incendie s'est déclaré hier en forêt près du montoir de Recloses. Pour la première fois Je téléphone, nouvellement installé, a fonctionné et a permis aux gardes de se porter immédiatement sur les lieux du sinistre. Grâce à la promptitude des secours, quelques ares seulement ont été détruits.
Les Mesures contre l'Incendie Nous disons plus haut qu'on a employé hier, pour la première fois, le téléphone à l'occasion d'un feu en forêt. Dès que l'ensemble des mesures arrêtées récemment sera entièrement réalisé, l'administration forestière se trouvera bien mieux armée pour combattre les incendies.
En voici d'ailleurs les grandes lignes : Sur un certain nombre de points de la forêt seront établis des pylônes reliés téléphoniquement au poste central du quartier des Suisses. Dans ces pylônes est une sorte de sextant; dès qu'un guetteur aperçoit la fumée d'un incendie, il mesure l'angle formé par la direction de l'un des points cardinaux (nord, sud. est, ouest), avec la ligne allant de son pylône à la colonne de fumée; il téléphone le résultat de l'observation au poste central. Comme l'incendie est toujours vu au moins de deux pylônes, le guetteur du deuxième fait la même opération et téléphone au poste.
En possession de ces renseignements, le forestier du service central trace sur la carte les " coordonnées ainsi obtenues et détermine avec une grande précision le point exact de l'incendie.
A son tour il téléphone aux pylônes ce renseignement. Une équipe de huit gardes est en stationnement à chaque pylône. Quatre se détachent de chacun et se rendent sur les lieux du sinistre par le chemin le plus court et les moyens les plus rapides. Comme toutes ces opérations n'ont exigé qu'un temps relativement court et que Les gardes n'ont aucune hésitation sur le chemin à prendre, ils peuvent combattre l'incendie pour ainsi dire à son début. C'est là le point principal.

1913-09-06
Poste et Télégraphe (VII)
M. Aristide Roux, le sympathique secrétaire de mairie d'AVON, veut bien nous retracer l'historique du bureau des postes et des télégraphes dans dette commune :
Par délibérations de l'année 1872, les Conseils municipaux d'Avon, Samois, Vulaines et Samoreau, demandent à l'Administration préfectorale la création d'un bureau de poste et d'une station télégraphique à la gare du chemin de fer.Cette demande n'est pas prise en considération par la Direction des Postes de Seine-et- Marne.
Dans sa réponse, en date du 24 janvier 1873, celle-ci déclare que la Commune d'Avon et la gare n'étant distantes que de deux kilomètres et demi du Bureau de Fontainebleau qui les dessert, il ne lui est pas possible de créer un second bureau dans un rayon aussi rapproché.
Il lui faudrait auparavant faire droit à de nombreuses pétitions formées par des localités éloignées de 10 et même 12 kilomètres de tout établissement de poste, et se trouvant par suite, sous le rapport du service postal, dans des conditions plus défavorables que celle d'Avon, déjà dotée de deux distributions quotidiennes en toute saison.
En 1877, une demande de facteur-boîtier municipal est faite par Avon ; aucune suite n'y est donnée.
Fin décembre 1878, les pourparlers reprennent entre la commune d'Avon et la Direction des Postes de Seine-et-Marne, et aboutissent à un résultat définitif.
Par décision du 21 janvier 1880, M. le Ministre des Postes et Télégraphes autorise la création d'une recette simple de 4 e classe dans la commune d'Avon; ce nouvel établissement sera mis en activité dès qu'il aura été pourvu d'un titulaire.
Par décision du 19 avril 1880, le Ministre des Postes et Télégraphes fixe au 1 er mai suivant l'ouverture du bureau de poste de plein exercice concédé à la commune d'Avon. La gestion de ce bureau est confié à Mme Romanet.

Pour arriver à la création de ce bureau, la commune avait dû s'engager à fournir gratuitement pendant 1S ans, les locaux nécessaires à l'installation du service et au logement du titulaire. Sur la demande du Conseil et les instances de M. Jozon, député de Fontainebleau, cette période fut réduite à 12 ans.
La commune d'Avon installa le bureau dans une maison située rue du Montceau, n° 74, près du Viaduc, appartenant à M. Leveau (Paulin-Pierre), propriétaire jardinier à Chan- gis-Avon.
La location du local fut assurée par la commune d'Avon, pour 12 années, à partir du 1 er mars 1880, moyennant la somme de 350 francs par an, en vertu d'un acte sous seing privé passé entre M. Ch. Lefebvre, maire d'Avon et ledit M. Leveau ; cet acte approuvé par M. le Préfet de Seine-et-Marne l e 20 mars 1880.
L'année suivante une décision ministérielle, prise en juin 1881, autorisa la création d'un bureau télégraphique à Avon. La rétribution de la personne chargée du service de distribution des télégrammes dans la commune fut imposée au budget communal et l'est encore aujourd'hui.
Dans sa séance du 16 juin 1913, le Conseil municipal a porté le traitement annuel du porteur de dépêches à 1,000 fr. A l'échéance des 12 années de bail consenties par la commune d'Avon pour loger le Bureau de postes, l'Administration des Postes transféra ses services dans le local actuel, avenue des Carrosses.

De longs pourparlers ont eu lieu ces années dernières entre l'Administration des Postes et la commune d'Avon pour la construction d'un Hôtel des Postes sur la place Ch.-Lefebvre, mais jusqu'à ce jour ils n'ont pas abouti.
Les locaux actuels contenant les services postaux, télégraphiques et téléphoniques, étant devenus notoirement insuffisante et incommodes, il serait à souhaiter qu'on leur substitue prochainement une installation plus moderne. Il est outre question de créer une recette auxiliaire au centre d'Avon.
Dans sa séance du 9 juin 1913, le Conseil municipal a voté un crédit de 300 fr. pour l'aménagement de cette recette auxiliaire. Jusqu'à ces années dernières, le bureau d'Avon desservait Vulaines et Samoreau. Un bureau de facteur-receveur a été ouvert à Vulaines le 1er décembre 1910. Il dessert les deux communes.
Contrairement aux -indications de l'Almanach des Postes, ce bureau ne comprend que la poste.
On n'y réunira les trois services : poste, télégraphe, téléphone, que lorsqu'on lui aura trouvé un local définitif.

Actuellement, le téléphone fonctionne au bureau de tabac, où il a été installé au 1 début de l'année 1907, d'abord à titre privé, puis, quelque mois après, comme cabine téléphonique publique.
Celle-ci est reliée à la ligne téléphonique Fontainebleau-Héricry, en service depuis le 26 octobre 1900 et créée au moyen d'avances faites par la Caisse d'Epargne de Fontainebleau. Cette avance de fonds n'est autorisée que lorsqu'il s'agit de relier une succursale à la Caisse d'Epargne. C'était le cas pour Héricy, où fonctionne une succursale de la Caisse d'Epargne de Fontainebleau.
Quant au télégraphe, il n'existe que sur le papier et, sous ce rapport, Vulaines et Samoreau sont toujours desservies par Héricy. Cette situation a parfois des conséquences désagréables.
Ainsi, une dépêche déposée à la gare de Montargis le samedi 9 août 1913, à 7 h. i/ 2 du matin, n'est parvenue à son destinataire que le lendemain matin, à 8 h. 1/4, soit 25 heures après; ayant été transmise par la poste elle aurait mis plu" longtemps encore à parvenir si, récemment la distribution postale du dimanche n'avait été avancée.
A de sujet, disons qu'un des premiers effets de la création du bureau de Vulaines fut de retarder, pour Samoreau, les correspondances du deuxième courrier du dimanche, qui, désormais, ne furent distribuées que le lundi matin. L'administration des postes a remédié à cette anomalie, mais tout en améliorant les relations avec Pari les dernières modifications dans le service dos courriers ont amené cet autre inconvénient : jusqu'à ses derniers temps, une " lettre " mise à la poste à Fontainebleau à 8 h. 1/2 du matin était distribuée à midi, le même jour, à VuLaines. Aujourd'hui, elle n'arriverait plus que le lendemain.
La création, en 1897, du chemin de fer de Corbeil à Montereau entraîna, d'ailleurs des inconvénients du même genre pour le transport des colis.
A cette époque, Vulaines recevait journellement la visite des camionneurs de Fontainebleau.
Dès l'ouverture de la nouvelle ligne, ceux-ci cessèrent de fréquenter les villages de la rive droite et, maintenant, malgré le chemin de fer et le tramway, l'envoi d'un colis de Fontainebleau à Vulaines est beaucoup moins facile qu'autrefois.
Dans " L'Abeille " du 1 er août dernier, un correspondant occasionnel se plaignait du trop petit nombre de bureaux de poste et de télégraphe dans notre département. On ne s'étonnera pas si, dans ces conditions, il se trouve des gens pour soutenir l'avis contraire.
Ainsi, dans le " Briard " des 11-12 octobre 1912, un contribuable de Sourdun écrit : "... A quoi nous sert notre bureau de poste, puisqu'il est ouvert quand la plus grande partie de la population est à ton travail. "
Plus récemment - dans le courant de juillet à Montévrain, 72 électeurs (sur 114 inscrits) ont signé une pétition, contre la création, dans la commune, d'un bureau de facteur-receveur.
Il est vrai que, voici un peu plus" d'un demi-siècle, l'installation du télégraphe à Fontainebleau avait bien soulevé une certaine opposition de la part des habitants !

1913-09-12
Poste et Télégraphe (VIII)
En 1873, il n'y a, en Seine-et-Marne, que 44 bureaux de télégraphe.
En 1913, l'Almanach des Postes et Télégraphes en énumère 288, en comprenant ceux des gares et écluses.
Fontainebleau, Meaux et Melun, sont les trois seules villes ayant un bureau de l'Etat à service de jour complet (ouvert de 7 heures du matin en été, et do 8 heures en hiver, jusqu'à 9 heures du soir).
Bxay-sur-Seine, Brie-Comte-Robert, Biolles, Chaumes, Crouy-sur-Ourcq, Egreville, Faremou- tiers, La Ferté-sous-Jonarre, Grisy-Suisnes, La- gny, Lizy-sur-Ourcq, Lorrez-le-Bocage, Mitry- Mory (bureau à la gare), Rebais, Rozoy-en-Brie, Touquin, Trilport et Voulx ont un bureau municipal (ouvert en semaine de 9 h. à midi et dte 2 h. à 7 Ji. ; le dimanche de 8 h. 1/2 à. 9 h. 1/2 et de 5 h. à G h.) '
Coulommiers, Montereau et Provins ont un bureau à service limité (ouvert, en semaine, de 9 heures du matin à 7 heures du soir ; le dimanche de 8 à 10 heures et de 3 à 6 h.).
Châtenay -s. - Seine, Dammartin - en - G ce le, FLamboin-Gouaix, Grandpuits, Gretz, Guérnrd. Hermé, Longueville, Maries, Moret, Mormant. Mouroux, Nangis, Nemounsi, Les Ormes, Ozouer- la-Ferrière, Tournan, Villepafcour, Villiers-sur- Maine et Vimpelles sont desservis par leurs 'bureaux de gare.
Le port des dépêches à domicile, gratuit pour les autres bureaux, coûte 50 centimes quand il sont effectué par ceux-ci. les lignas télégraphiques à un seul fil destinées à assurer, dans je bassin de la Seine, la correspondance de barrage en barrage, ont été instituée par décision ministérielle du 4 février 1870.
Vers la fin de l'année 1873, après entente entre le ministre de l'intérieur et celui des Travaux publics, les postes télégraphiques des écluses de : La Cave, Champagne, La Citanguette, Courbet-on, La Madeleine, Samois, Varennes, sont autorisés à recevoir des dépêches privées.
Au départ, ces dépêches sont reçues dans les mêmes conditions que les autres bureaux à l'arrivée, ne sont admises que celles adressées bureau restant.
En 1876, un bureau télégraphique est ouvert à Thomery. Il n'en existe pas encore dans les chefs-lieux de canton de : La Chapelle-la-Reine, Moret et Nemours. Ces deux dernières communes sont desservies par leurs gares, situées en dehors de leurs territoires.
Il faut payer pour port des dépêches par express 1 fr. pour Moret et 50 centimes pour Nemours.
Avec des circonscriptions postales aussi étendues qu'elles l'étaient autrefois, les facteurs ruraux avaient à accomplir de fameuses randonnées. Et la bicyclette n'était pas encore inventée.
Vers 1850, le père Marguerite, partant du bureau de Fontainebleau, desservait les communes de Samoreau, Vulaines, Héricy, et croyons-nous, Samois. Il allait jusqu'à Montmélian et aux Pressoirs du Roi, hameaux de Samoreau; mais, lorsqu'il avait des correspondances pour Fontaineroux ou l'Epinard, hameaux d'Héricy, il les faisait parvenir par l'entremise d'un commissionnaire.
Il est vrai qu'à cette époque, à la campagne surtout, les correspondances étaient peu nombreuses.
A la ville, on écrivait davantage et cependant, vers 1848, il n'existait, paraît-il à Fontainebleau, qu'un seul facteur de ville, le père Berthault ; il demeurait dans la maison habitée aujourd'hui par Mme Alfred Pouyé.
Vers 1855 ou 1856, il y en avait au moins deux : Tourneur et Voisin.
Leur uniforme comprenait notamment une tunique et un .chapeau haut-de-forme en cuir bouilli rappelant celui des cocher?. Plus tard, ledit chapeau fut remplacé par un haut schako, en pain de sucre, également en cuir bouilli. Dans n L'Abeille " du 19 janvier 1900, M. d'Herbin (pseudonyme de feu M. Fauget), retraçait l'historique de la poste aux Lettres.
Outre les anciens emplacements de celles. déjà indiqués par nous, il citait : vers l'an IX (1800-1801), rue des Bons-Enfants (actuellement rue Denecourt) ; vers l'an XII (1803- 1804) rue de la Charité (rue Royale), au coin actuel des rue Royale et Saint-Honoré; vers 1825, rue de France, entre les rues Saint- Honoré et des Sablons; vers 1830, au 56 actuel de la rue Saint-Merry. La Poste ne fut qu'ensuite transférée au 78 de la même rue (Saint-Merry). A cet endroit, d'après M. d'Herbin, il y avait, en dernier lieu, trois facteurs de ville. Lorsque le bureau fut rue des Sablons, il y en eut quatre.
Au début de l'année 1877, on attendait encore la création - alors prochaine - d'un cinquième emploi de facteur.
Le plus ancien facteur des postes, en service dans notre ville est actuellement Mr- Gandillon, facteur-chef. Lors de union (arrivée à Fontainebleau, en novembre 1881, il n'y avait encore que six facteur de ville et un leveur do boîtes.
Aujourd'hui, par suite de la création, au début de l'année 1913, de deux nouveaux emplois de facteurs le personnel des postes comprend 12 facteurs de ville et 2 facteurs boîtiers. Vu le grand, nombre de facteurs, un sous- chef vient d'être adjoint à dater du 1er septembre 1913, à Mr. GandiLlon.
Le titulaire de cette nouvelle fonction est le facteur Leroy, à Fontainebleau depuis 1886 et depuis cette date desservant le même quartier - rare exemple de fidélité aux habitants qu'il connaît tous. ' Le nombre des facteurs des Télégraphistes n'a pas augmenté dans les mêmes proportions: Il était, en 1881, de trois facteurs ; il est de quatre en 1913 (deux adultes et deux enfants), plus un facteur auxiliaire pour la saison d'été.
Mais en 1881, les trois facteurs des télégraphes avaient à desservir, outre Fontainebleau, plusieurs communes actuellement dotées du télégraphe. De plus, l'emploi du téléphone a considérablement diminué celui du télégraphe.
Par suite de la création du bureau d'Avon, Fontainebleau est une des rares villes n'ayant aucun facteur rural.
En revanche, il existe un facteur forestier. Depuis de longues années, ce service est fait par le père Nicolle qui. toujours en blouse et souvent en galoches, part du bureau après l'arrivée du deuxième courrier, va aux postes de Maintenon, de l'Obélisque, du Parquet, de la Croix de Saint-Hérem, des Erables et Déluge, de la Croix de Souvray, des Grauds- Feuillards, de Franchard, de la Croix du Grand- Veneur, de la Vallée de la Seineet des Huit- Routes, soit une randonnée de vingt-huit kilomètres quel que soit le temps.
Aux postes forestiers, il faut ajouter les " loges " des bûcherons et les scieries installées dans les " ventes ", ce qui porte la distance à parcourir à environ trente kilomètres.
Il y a bien d'autres maisons forestières à desservir, mais elles ne le sont pas par notre facteur sylvestre.
Placées sur la lisière de la forêt, près des. villages pourvus de bureaux de postes, - celles des brigadiers notamment - elles reçoivent leurs correspondances par l'intermédiaire des facteurs d'Ury, Recloses, Aehères, Bois-le-Roi, Chailly, Barbizon. Samois, Avon, Les Sablons, etc.
La progression des boîtes aux lettres n'est pas moins curieuse à constater que celle des facteurs. Avant La création des timbres-poste (1er janvier 1849), les boîtes ne reçoivent que les lettres non affranchies, puisque pour les lettres affranchies le port se paie au bureau 1 . C'est même ce qui fait que, pour éviter un dérangement, on préfère ne pas les affranchir.
En. 1852 il n'y a, en dehors du bureau de poste, que deux boîtes aux lettres en ville : une à l'Hôtel de Ville, l'autre au nouveau Palais de Justice.
En février 1870, il en existe une près de l'entrée principale du Château. En la réparant, on y adapte une porte en fer système Thierry, indiquant les jours, les levées, etc.
C'est une nouveauté à Fontainebleau, ce système n'étant que depuis peu adopté par l'administration.
En mai 1874, on pose une boîte entre le café et la maison Laoodre, rue des Bons-Enfants (rue Denecourt actuelle). La ville en possède cinq autres à la gendarmerie, à l'Hôtel de Ville, au Château, à l'hôtel de Lyon (aujourd'hui hôtel François 1er, et à l'angle des rues de France et Saint-Merry. Celle située au coin de la rue de Lorraine et de l'avenue du Chemin-de-Fer n'est posée que l'année suivante (avril 1875).
Actuellement, il existe 20 boîtes urbaines levées par deux leveurs de boîtes, plus celles de 1p. Fourche et de la rue Jeanne, levées par les deux facteurs faisant la tournée de ces quartiers.
(A suivre.)

1914-08-07
LA GUERRE Depuis la publication de notre dernier numéro les événements se sont précipités avec une vitesse vertigineuse. Nos lecteurs sont au courant, par les journaux quotidiens, des phases au milieu desquelles se sont déroulés les faits qui amènent une conflagration européenne, à laquelle on n'aurait jamais pu croire, tant elle est grosse de conséquences, dépassant tout ce que l'imagination peut concevoir.
La duplicité allemande a voulu, à propos de la lutte entre l'Autriche et la Serbie, cette guerre que la France et l'Angleterre ont tout fait pour l'éviter, offrant, à diverses reprises, leur médiation entre l'Autriche et la Russie et cherchant un moyen de conciliation que l'Autriche elle-même, a semblé un instant vouloir accepter.
Rien n'y a fait. Mais, remarque curieuse, hier encore s'il y avait en face de la Triple Alliance (Allemagne, Autriche, Italie), la double Alliance (France et Russie) et la Triple Entente, on se trouve aujourd'hui en face de facteurs renversés ; Triple Alliance (France, Angleterre, Russie), en face de la Double Alliance (Allemagne et Autriche), puisque l'Italie a déclaré vouloir rester neutre.
Par décret du Président de la République, la Mobilisation des années de terre et de mer est ordonnée, ainsi que la réquisition des animaux, voitures et harnais nécessaires au complément de ces années.
Le premier jour de la Mobilisation est le dimanche 2 août 1914. Tout français soumis aux Obligations militaires doit, sous peine d'être puni avec toute la rigueur des lois, obéir aux prescriptions du fascicule de mobilisation (pages coloriées placées dans son livret). Sont visés par le présent ordre, tous les hommes non présents sous les drapeaux et appartenant : A l'armée de terre, y compris les troupes coloniales et les troupes auxiliaires. A l'armée de mer, y compris les Inscrits maritimes et les armuriers de la Marine. Les autorités civiles et militaires sont responsables de l'exécution du présent décret. Le Ministre de la Guerre. Le Ministre de la Marine.

LA MOBILISATION GENERALE A 5 heures du soir furent apposées les a fiches, ornées de deux drapeaux tricolores entrecroisés, annonçant : l'une la mobilisation générale, l'autre la Réquisition des chevaux fixée pour Fontainebleau
Vendredi soir, à 8 heures, le leader socialiste, M. Jean Jaurès, député de Carmaux, a été tué d'un coup de revolver pendant qu'il dînait au café du Croissant, à Paris. Il était agé de 55 ans. Son meurtrier, un jeune homme le 20 ans, Raoul Vlllain, fils du greffier du tribunal civil de Reims, paraît être un déséquilibré.
Ce crime, que tous les honnêtes gens réprouveront, a soulevé une vive émotion.
- Dans la journée de dimanche, plusieurs patrouilles allemandes, violant la neutralité du Luxembourg, ont envahi notre territoire à de multiples endroits, tuant un soldat îinn is à Joncherey, enlevant les chevaux de réquisition et faisant prisonniers dis hou mit s le complément à Stiarce, près de Belfort.
A Joncherey, les français ripostèrent, tuant un Lieutenant allemand, et faisant deux prisonniers.
- Dimanche soir, à 7 heures, l'Allemagne a sommé la Belgique de la laisser traverser leur territoire pour prendre des mesures définitives contre des masses françaises importantes qui, selon elle, se disposaient à opérer .nue Xuiuur et Givet,
- Lundi matin s'est opéré un remaniement ministériel. M. Gauthier ayant donné, pour raison de santé, sa démission de ministre de a Marine, a été remplacé par M. Augagneur. . Vivian! conserve la présidence du Conseil, mais M. DownergTife revient aux Affaires étrangères.

Plusieurs de nos concitoyens avaient envoyé leurs fils en Allemagne pour la durée des vacances.
On juge de l'inquiétude dans laquelle ils se trouvent, sans nouvelles.
- Dès samedi le téléphone a cessé de fonctionner entre Fontainebleau et Paris, puis avec les communes environnantes, il était réservé aux communications officielles.
- Prévoyant ce qui est arrivé il est venu à la fin de la semaine dernière - alors que rien n'était décidé et que les voyages s'accomplissaient aisément - bien des parents embrasser leurs enfants, nombreux à Fontainebleau où la garnison est fort nombreuse.
Les visiteurs furent en somme presque les seuls parce que depuis le 26 Juillet les touristes, craignant déjà les complications, s'étaient abstenus presque totalement de venir en excursion.
Les adieux des mamans donnèrent lieu à bien des scènes touchantes. - Les fantassins et les soldats à pied des autres armes coiffés du képi rouge portent tous un couvre képi en toile bleue à peu près semblable à la couleur de la capote, afin d'être moins visible.
- A l'angle des rues on a placé des "papillons " (petites affiches), avec des flèches indiquant la direction des diverses casernes.
- M. le docteur Warnecke, médecin principal en retraite, est nommé médecin-chef de l'hôpital militaire de Fontainebleau.
- Le docteur Matry parti le mois dernier ân vacances avec un phlegmon à l'index, suite d'une piqûre, en présence des événements, est rentré à Fontainebleau. Il a repris son poste de chirurgien à l'hôpital et à la clinique de 1 rue de Neuville, convertie en ambulance sous la direction du docteur Lapeyre, J"lire et médecin major de réserve. -M. Delibessart économe de l'hospice; capitaine en retraite a dû quitter la direction de cet établissement pour reprendre le commandement d'une compagnie du 5* escadron du train de réserve commandé par le commandant Lafourcade.
- Les membres du Comité de la Croix Rouge ont placé à leurs portes, à leurs bras, sur leurs automobiles, l'insigne de la Société de Secours aux Blessés: une croix rouge sur fond blanc adopté par la Convention de Genève; c'est l'inverse du drapeau suisse: croix blanche sur fond rouge.
- Les dames de la Croix Rouge organisent les Ambulances; d'autres ont offert leurs services à l'Hôpital; d'autres confectionnent des ceintures de flanelle, etc. etc. Le Comité de la Croix-Rouge recevra avec reconnaissance le linge usagé qu'on voudra bien lui adresser à son ambulance, 71, rus Saint-Honoré.
- Ici s'est mobilisé un important service des Trésors et Postes. Les officiers payeur, avec leur tenue verte, attiraient l'attention de même que les officiers interprètes dont la tenue est peu connue : c'est celle cet officiers d'administration avec col et parer , h de velours bleu.
Si les officiers payeur, ou la tenue verte, comme les forestiers, c'est qu'ils dépendaient tous deux autrefois du ministère des finances qui avait adopté à leur vert foncé.
- M. Sailliot, caissier principal de la caisse se d'Epargne, appelé au 34 e territorial affecté à la garde de la gare de Fontainebleau, est remplacé dans ses fonctions administratives par M. Dumont, ancien caissier ce notaire.
Outre le grand nombre d'officiers des Trésors et des Postes on a remarqué beaucoup de médecins et de pharmaciens militaires et aussi d'officiers d'état major. Ces derniers portent des brassards divers suivant les emplois : blanc : état-major du ministre le la guerre blanc et rouge : état-major général de l'armée,
- tricolore : corps d'armée, rouge : division d'infanterie ou de cavalerie avec le numéro correspondant;
- bleu : brigade d'infanterie, de cavalerie ou d'artillerie.
- Les adjudants et maréchaux des loî^u sous-maîtres de manège à l'école militaire d'artillerie, sont partis en qualités d'estafettes d état major d'une des armées.
Durant les quinze jours de la mobilisation le service des trains est spécialement organisé pour le transport des troupes. Toutefois quelques trains peuvent être utilisés par les particuliers dans la limite des places disponibles.
En ce qui concerne les relations avec Paris voici à quelles heures on peut partir de Fontainebleau : 6 h. 50 - 12 h.50 18 h. 50. et 21 h. 15. Retour de Paris par les trains partant à 0. 05 ( minuit 5 ) ~ : n C5 -12 li. 05-18 h. 05.. -
L'aspect de nos rues et places est tel qu'on n'aurait jamais pu se l'imaginer.
Partout des militaires en nombre tel que la circulation est très difficile; certaines maisons sont transformées en magasin d'habillement, les remises, écuries, hangars en dortoirs; dans les cours et dans les rues à l'aide de quelques pavés on a installé des cuisines de fortune s'il est permis d'employer cette expression.
Partout on fait la popotte et les hommes mangent de bel appétit dans leurs gamelles des rations plus que suffisantes
Recommandons a nos concitoyens de ne pas attacher d'importance aux nouvelles qui ne leur parviendront pas par la voie officielle. Ce fut en effet une tactique de nos ennemis en 1870 d'annoncer par exemple le matin une victoire française fictive; le soir elle se changeait en défaite réelle. En nous faisant passer aux antipodes de l'émotion, ils jetaient le désarroi et le découragement dans Ja population.
- Comme en 1870, au même endroit, on a placé, lundi, un grand panneau sur lequel seront affichées, de deux côtés, les communications officielles, il s'élève sur le terre- plein de la statue Carnot.
- Un certain nombre de gardes forestiers se sont concentrés ici.
- Toute personne désirant, non seulement aller a Paris ou au loin, mais simplement sortir des limites de ia ville doit être munie d'un " Laissez-passer délivré par le commissaire de police, celles voulant aller habiter une autre ville doivent avoir un "Permis de séjour>> pour eux et leur famille, bien et dûniei : 6u rèéle.
- On a. pu voir dans les rues, sur le pas de leurs portes, des femmes assises, occupées à coudre des écussons au col des capotes ou à effectuer de menues réparations aux uniformes des soldats logés dans leurs maisons, Ce simple détail prouve l'empressement de tous et de toutes pour être utile à nos soldats.
- Les cantonnements nous semblent avoir été préparés avec beaucoup de soin et de méthode. Les hommes se trouvent répartis par quartiers, aussi rapprochés que possible des parcs pour l'artillerie, des casernements pour la cavalerie et l'infanterie; de la manutention pour les sections d'ouvriers les boulangers, etc., etc.
- Les chevaux sont mis à la corde un peu partout dans le Parc en divers endroits, dans l'avenue du Touring-Club, dans les rues et places disponibles. L'un d'eux, payé 1,050 fr. le matin, est mort quelques heures après.
- Dans sa séance du 2 août, le Conseil Municipal a décidé la création d'une garde communale qui sera placée sous le commandement de M. Guéiuard. Ce corps sera destiné à garder de jour et de unit les voies municipales, à compléter l'effectif de la compagnie des sapeurs-pompiers, et protéger la forêt contre l'incendie, etc. Ils porteront, comme signe distinctif, un cassard. Des allocations journalières seront accordées à ceux qui en feront la demande
-. Gros émoi la nuit dernière rue des Pins et de la Cloche. Le bruit courait qu'on avait voulu cambrioler une maison. Une patrouille appelée vint rétablir l'ordre avec l'aide de la police.
- Les départs de troupes ont été si importants que la ville semble aujourd'hui presque déserte. Il en reste cependant encore bon nombre.
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1919-10-24
M. Sommier, au nom, de la Commission administrative, propose de faire l'avance à l'Etat, des sommes nécessaires à la création de nouveaux circuits téléphoniques Paris-MIelun et d'un réseau à La Grande-Paroisse. M. Derveloy, président, remercie le rapporteur de ses conclusions. Il dit que les populations réclament avec insistance l'extension des réseaux téléphoniques. Il est nécessaire de faire tout le possible pour qu'elles aient satisfaction. Les conclusions du rapport sont adoptées.

1925-01-31
Hôtel des Postes
On procède en ce moment à l'hôtel des postes à des travaux importants qui sont le prélude de certaines modifications intéressantes à signaler au public. La salle des pas perdus va être agrandie, les guichets seront reculés et modernisé, les facteurs qui vont leur céder la place se- sont installés dans le local occupé aujourd'hui par le télégraphe.
Le services du téléphone et du télégraphe seront transportés dans la partie donnant sur la rue de la Chancellerie, où s'effectuent actuellement les travaux. Le télégraphe occupera le rez-de-chaussée, le téléphone qui, dans un délai assez rapproché espérons-le, deviendra un " central automatique , la construction sera au premier.
La construction de l'actuel Hôtel des Postes est remonte exactement à 30 ans.
Il fut commencé en 1893 et terminé fin 1894, sous la direction de M. Boussard, architecte. J1 a coûté 85.000 fr., avancés par la ville, mais remboursés par des annuités de l'Admirisration des Postes.
Elevé en vue de sa destination actuelle, il fut construit selon les données les plus pratiques pour l'époque.
Dans l'Abeille d'alors, tout en constatant les dispositions le services on lui reprochait son architecture ramassée et peu gracieuse; en même temps, on demandait une horloge extérieure.
Aujourd'hui ce bâtiment, qui paraissait immense et susceptible pour de longues années de suffire à tous les besoins est devenu trop restreint, il faut l'agrandir, c'est le progrès.
Avant d'être transféré où il est aujourd'hui, le bureau de poste était rue du Château, dans les bâtiments du Château d'Eau. Ce n'était qu'une installation de fortune, eut à fait provisoire, dans laquelle tous les services étaient complètement à l'étroit, dans la salle des pas perdus, une dizaine de personnes avaient du mal à se mouvoir à l'aise; lorsque Fontainebleau fut doté du téléphone, il fallut de toute nécessité trouver un autre local. Auparavant la poste était rue des Sablons.

1925-07-17
LE FEU AU PALAIS DE FONTAINEBLEAU

C est dans le grenier d'une aile tu château (à gauche sur notre photographie) qu'un incendie a pris naissance, dans la soirée du 14 Juillet. Il a été rapidement circonscrit.
A peine Minime nous retins de l'émotion causée par le début d incendie au muséee d'artillerie que nous voici de nouveau surpris par un sinistre du même genre, sinistre - battons nous de l'écriture - enrayé rapidement, cette fois, grâce à des énergiques interventions. Mardi dernier, en pleine fête nationale, des employé du lançait à 7 heure du soir un cri d'alerte. Des fenêtre d'un grenier place au dessus de l'appartement de M. Georges d Esparbès échappaient des jets de fumée. Le personnel s'élança ; effectivement, après que l'on eût été chercher la clé de cette pièce M Bray, on put y mettre le pied. Les flammes s'attaquaient à la structure des toits construits de charpentes et de lames de zinc. Le téléphone si précieux en pareille occasion amena de suite tous les se cours possibles, environ 80 soldats du centre d'instruction automobile et du 46è de ligne ; tous les gardiens et bientôt les effectifs disponibles de la compagnie des sapeurs pompiers. On mit alors eu action la moto pompe du château qu'alimentèrent les citernes désignées. puis quatre lances adaptées à des bouches de la ville, dont trois dans la cour des Adieux et une cour des Mathurins. Le foyer ainsi circonscrit fut neutralisé trente minutes plus tard . Mais un incendie galope toujours et le présent avait déjà détruit une quarantaine de mètres carrés de toiture représentant une valeur de 10.000 fr. Dans le grenier, aucun meuble de valeur; on n'y trouva que des archives inondées par l'action des lances. Comme on le pense, notre cher conservateur passa un vilain moment d'angoisse et commença à transporter son mobilier chez M. Bray. Les autorités avisées se rendirent sur les lieux : le sous-préfet, le maire, M. Sedack, le général Dumas, le capitaine Morin, le commissaire de police, M Ripouteau. Quant au dévoué capitaine Guément, il était à son poste, en tête ; de ses hommes. L'enquête va se poursuivre et, tout en félicitant comme d'usage les sauveteurs les plus dévoues, vu rechercher lu cause encore ignorée de cet incendie. On nous dit : " C est la faute de l'intensité calorique du soleil et des vitres ayant fait fonction de lentilles sur de vieux papiers. Admettons cette hypothèse Jusqu'à preuve de son impossibilité. Durant la journée, la chaleur n'est pas montée plus haut que 20°, alors que parfois elle atteint des 40° en cette cour sans ombre. D'autre part, il est prouvé qu'en forêt des végétations à l'état de fouin se contractent sans pouvoir s'enflammer sous l'action des rayons solaires projetés sur d'épais débris de bouteille. Aucun fil électrique ne traverse la pièce en question et le début réel du foyer prend un caractère assez surprenant. Seconde remarque concernant l'alerte : pourquoi interdire de sonner le tocsin en ville ? En des cas si sérieux, nos sapeurs ne seraient ils pus plus rapidement rassemblés ? Nous aurons donc encore à causer de notre organisation contre les feux décidément toujours possibles même lorsqu'on les juge impossibles.

1926-12-24
Après Nice, Angers, Marseille., Paris Va, être doté du téléphone automatique, par A, Reverdy

1927-01-14
Le téléphone automatique Notre hôtel des postes ne date guère que de trente-quatre ou trente-cinq ans.
A cette époque, lorsqu'il remplaça le trop modeste local de la rue du Château, on le considérait comme un modèle du genre. Le temps passe vite et le progrès Je suit, un peu lentement peut-être, il le suit cependant. Le nombre des facteurs atteint aujourd'hui la quinzaine, il y a trente ans, on en comptait cinq ou six. C'était cependant déjà un progrès car trente ou quarante ans auparavant, vers 1850, c'était une femme, une seule femme qui était chargée de distribuer la correspondance. Depuis cette époque, le nombre des lettres, mais surtout celui des journaux et des imprimés s'est accru considérablement et les fonctions des facteurs sont beaucoup plus compliquées que asiles de l'unique distributrice de 1850,
L'hôtel construit vers 1890 a dû pour cette augmentation des services recevoir déjà plusieurs modifications, mais ces dernières sont peu de choses comparées aux travaux en cours actuellement. Ces travaux sont devenus nécessaires à la suite de l'immense extension prise par le téléphone. Il y a trente ans, deux demoiselles téléphoniques suffisaient à assurer complètement le service. Elles sont aujourd'hui bien plus nombreuses et leurs fonctions ne sont pas une sinécure ; que l'on en juge.
Le nombre des abonnés de la Ville dépasse largement six cents. Leurs numéros sont répartis sur sept standards de chacun un mètre de large soit au total sept mètres ; leurs appels sont reçus et leurs communications assurées par deux demoiselles téléphonistes ; chacune a devant elle près de quatre mètres de standard où les volets tombent parfois par séries de deux ou trois aux extrémités des tableaux ; on voit d'ici le mouvement perpétuel et très fatiguant auquel sont astreintes ces jeunes personnes. En même temps elles doivent donner les renseignements qu'on leur demande ; dès lors il est facile de comprendre l'attente contre laquelle peste souvent l'abonné quand il ne reçoit pas immédiatement sa réponse.
Les demoiselles téléphonistes sont dignes de toutes les excuses quand on connaît le travail auquel elles sont soumises et ce dans un local beaucoup trop exigu. Mais le nombre des abonnés au téléphone tend à augmenter de plus en plus d'où la nécessité de recourir un jour au téléphone automatique.

Fontainebleau à ce point de vue sera privilégié, car ça sera la première ville de province en France où fonctionnera le téléphone automatique. Les travaux d'aménagement de l'immeuble sur la rue de la Chancellerie sont à peu près terminés et l'on a commencé à procéder aux travaux d'installation.
Au rez-de- chaussée, sera la salle des machines, les téléphonistes et leurs appareils seront au 1 er étage, tandis que les accumulateurs seront placés au sous-sol. Cette installation est très compliquée ; il faudra compter encore deux ou trois mois avant qu'elle puisse être mise à la disposition du public, mais alors celui-ci devra s'armer de patience. La mise au point des appareils est tissez délicate ; leur usage nécessite un petit apprentissage de la part de l'abonné, mais au bout d'un certain temps, lorsque le réglage est terminé et que l'abonné sait manipuler convenablement l'appareil, celui-ci rend de réels services; il permet une. grande économie de temps et de personnel .
A Fontainebleau, le téléphone automatique n'existera d'abord que pour les relations urbaines ; à ce sujet, faisons remarquer que le bureau d'Avon sera réuni à celui de Fontainebleau.
Plus tard seulement, il pourra être étendu aux relations interurbaines et Fontainebleau deviendra un central automatique.
Puisque nous parlons des travaux à l'hôtel des postes, signalons aussi le coup de pinceau qui vient d'y être donné et qui a remis à neuf les peintures murales dans la salle du public, notamment. En même temps il a été procédé à la réfection des peintures des boîtes aux lettres de la Ville ; un coup de badigeon de temps en temps ne peut faire de mal.

1927-03-11
L'administration des P.T.T. vient d'adresser aux abonnés du téléphone une circulaire les informant qu'il va être procédé prochainement dans les postes d'abonnés, à l'installation du téléphone automatique.
L'administration fournira aux abonnés titulaires de postes supplémentaires les tableaux auxiliaires à adjoindre aux tableaux existants. Elle invite en même temps les abonnés à bien vouloir faciliter la tâche aux agents chargés d'exécuter ces travaux. Quand ils seront terminés, le réseau téléphonique de Fontainebleau et celui d'Avon ne formeront qu'un tout dénommé " Autocommutateur de Fontainebleau ",

1927-04-15
Le Téléphone automatique
Comme nous l'avons annoncé, il y a quelque temps déjà, l'administration des Postes procède actuellement à l'installation du téléphone automatique à Fontainebleau. Depuis une douzaine île jours dis équipes de monteurs ont commencé à poser les nouveaux appareils qui, à la mise en service de la nouvelle installation, vois !e mois de Juin, remplaceront les anciens. Ce nouveau système procurera-t-il une amélioration sensible du service pour les abonnés ? amènera-t-il une économie appréciable à l'administration ? Nous l'espérons. Mais en tous cas, ce ne sont pas les abonnés qui ont demandé ce changement ; c'est l'administration qui, de sa seule volonté, le leur impose. Il serait donc normal, et même tout simplement honnête, que, du fait du changement, il ne puisse résulter aucuns frais pour les abonnés.
Or. beaucoup d'abonnés étaient propriétaires de leur appareil ; certains même l'avaient acheté à l'administration il y a quelques mois sans que celle-ci les mit le moins du monde en garde contre un changement prochain qui pourrait leur être préjudiciable.
Eh bien, l'administration des postes oblige les abonnés qui étaient propriétaires de leur appareil soit à lui acheter le nouvel appareil automatique, soit à le lui prendre en location, et refuse, en échange, de leur racheter leur ancien appareil, devenu inutilisable.
Nous considérons qu'entre l'administration des postes et chacun de ses abonnés, il existe un véritable contrat ; quand l'administration vendait à un abonné un appareil, elle s'engageait par là même à lui fournir les communications par l'intermédiaire de cet appareil. Quand, par un acte unilatéral, elle décide d'adopter un nouveau système qui rend inutilisables tous les appareils qu'elle avait vendus, la stricte justice exigerait qu'elle échange gratuitement et sans aucuns frais les vieux appareils contre les nouveaux qui deviendraient, la propriété de l'abonné.
Mais n'oublions pas que jamais la justice ne règle les rapports entre administration et administrés, et que ceux-ci. malgré leurs protestations sont toujours brimés. Et pas bons socialistes, M.J.L. Du- mesnil en tête, exigent le maintien des monopoles

1927-07-12
Téléphone automatique Par suite à l'installation, à Fontainebleau, du téléphone automatique. l'administration des P. T. T. procède actuellement au changement des appareils. Cette administration s'engage donc à fournir le poste principal mais dans les vastes maisons et chez les commerçants où plusieurs postes s'imposent elle ne veut pas louer les appareils supplémentaires. En fin de séance le Conseil a émis le vœu que les postes téléphoniques secondaires soient fournis par l'administration des P. T. T.

1927-07-29
Le téléphone pendant la nuit
Le service téléphonique automatique devant fonctionner samedi à Fontainebleau et toutes les communications urbaines pouvant désormais être demandées de jour et de nuit par les abonnés le consortium des abonnés du service de nuit cessera d'assurer le service de nuit à partir du 15 août.
Si quelques abonnés désiraient continuer à pouvoir téléphoner, après 21 heures, avec d'autres centres que celui de Fontainebleau, ils devraient, à leurs frais, assurer le paiement d'un employé spécial et, à cet effet, le Syndicat d'initiative se tient à leur disposition pour recueillir leur adhésion en vue de constituer si possible un nouveau consortium.

1927-07-29
MISE EN SERVICE DU Téléphone automatique
Pendant la nuit de vendredi à samedi, il sera procédé aux travaux de mise en service du téléphone automatique à Fontainebleau et en se réveillant le samedi 30 juillet, les abonnés de notre ville auront à leur disposition la nouvelle installation téléphonique et exclusivement cette installation.
Elle est du type automatique et les communications s'obtiendront sans passer par une opératrice.
Voici quelques renseignements à ce sujet : Les postes d'abonnés sont munis d'un disque percé de dix trous numérotés de 0 à 9 ; à la partie inférieure du disque est placée une butée d'arrêt.
Voici comment on opère pour obtenir une communication avec un abonné de Fontainebleau (communication urbaine) : Supposons que nous avions, par exemple, à appeler le 2052. L'abonné demandeur décroche son microtéléphone et le porte à l'oreille; il entend un ronflement continu qui lui indique que l'automatique est prêt à enregistrer son appel ; il place ensuite son doigt dans le trou n° 2 du disque, fait tourner le disque jusqu'à ce que son doigt soit arrêté par la butée et lâche le disque qui revient au repos. La même opérations est faite successivement pour les chiffres 0, 5 et 2 ; à ce moment, la sonnerie du poste demandé, le 2052, fonctionne et le demandeur reçoit un faible courant d'appel intermittent dans son écouteur, ce qui lui indique que l'appel est bien effectif. Quand l'abonné appelé décroche son microtéléphone, l'appel s'arrête et la communication téléphonique peut avoir lieu. Si l'abomié 2052 n'est pas libre et se trouve déjà en conversation, le demandeur en est averti par un ronflement très fort périodique ; il doit alors raccrocher son écouteur et attendre quelques minutes pour redemander la communication.
Pour demander une communication interurbaine, l'abonné décroche et envoie à l'aide de son disque le n° 0, ce qui a pour but de le connecter à une annotatrice ; celle-ci prend note du numéro demandé, indique la durée d'attente et informe le demandeur qu'elle rappellera dès que le correspondant sera obtenu.
Pour les réclamations et les renseignements, on appelle le numéro 2000. Quand une conversation est terminée, il suffît de raccrocher le microtéléphone.
Après une communication, il faut attendre quelques secondes avant de décrocher à nouveau pour faire un nouvel appel. Si en prenant un numéro sur le disque on se trompe de chiffre et que l'on s'en aperçoive avant que le numéro ne soit complètement formé, il suffît de raccrocher pendant quelques secondes le microtéléphone et de recommencer l'opération ; dans ce cas, le faux numéro n'est pas enregistré au compteur.
Si par ailleurs on fait un n° qui n'existe pas, on est mis en relations avec une opératrice qui fait savoir que l'on a fait une erreur.
Les abonnés de Fontainebleau sont numérotés de 2000 à 2600, c'est-à-dire que l'on ajoutera 2000 au numéro actuel, ainsi 52 deviendra 2052. Cependant, quelques-uns des abonnés de Fontainebleau auront des numéros compris entre 5800 ou 5900. Ces derniers seront reliés plus tard à l'automatique d'Avon qui sera en service avant la fin de l'année. Recommandation expresses : En aucun cas il ne faut agiter le crochet de suspension du microtéléphone.
En aucun cas, il ne faut laisser l'appareil décroché après une communication. Avant de décrocher son récepteur l'abonné doit bien s'assurer du numéro qu'il veut appeler, de façon à éviter toute attente inutile sur le meuble automatique qui, dans ce cas couperait la communication. Ce genre de téléphone automatique est du système " tout relai " construit par la Compagnie des télégraphes et téléphones, à Paris, il est du système le plus récent. Fontainebleau est la première ville de cette importance équipée avec cet automatique.
La capacité du meuble est de 3000 abonnés et l'équipement actuel est de 800 abonnés.
Les autres systèmes déjà construits en France, sont du système électromécanique, moins récent et moins perfectionné. Les habitants de Fontainebleau sont donc favorisés par l'administration des postes et téléphones qui a d'ailleurs l'intention de développer dans le département ce système ; un grand nombre de communes rurales seront reliées à l'automatique.
Les avantages pratiques seront pour le public la sécurité et la rapidité des communications, et pour l'Etat, il en- résultera une économie appréciable de personnel et frais d'entretien et l'augmentation du trafic qui s'en suivra par suite des grandes facilités accordées à l'abonné.
Ajoutons que les communications sont enregistrées par un appareil automatique lui aussi, qui ne fonctionne que si le correspondant a répondu. Autre avantage appréciable, il n'y aura pas d'interruption dans le service, qui fonctionnera aussi bien la nuit que le jour.

1927-08-02
Le téléphone automatique en service à Fontainebleau
Mode d'emploi de l'appareil téléphonique
1° Communications urbaines c'est-à- dire avec un abonné de la ville. Notons que la plupart des abonnes conserveront leur numéro mais augmente do 2.000 ; quelques-uns seront augmentés de 5.000. Consulter à ce sujet la liste spéciale qui sera remise par l'administration.
a) Décrocher le microtélephone et écouter s il a ronflement.
b) Dans ce cas, envoyer lu n° à laide du disque d'appel, mettre le doigt dans le trou correspondant au chiffre des mille, c'est 2 ou 5 en l'occurrence, amener le disque jusqu'à la butée d'arrêt et le lâcher, recommencer lu même manœuvre pour les trois autres chiffres.
c) Si l'abonne est libre, on entend un faible ronflement intermittent indiquant que l'appel se fait bien au poste demandé, attendre que celui-ci décroche et causer.
d) Si l'abonné appelé est occupé on entend un ronflement intermittent très tort, dans ce cas raccrocher et attendre quelques minutes avant de recommencer l'appel.
2° Communications interurbaines (de Fontainebleau vers une autre localité).
a) Décrocher, écouter comme dans le premier cas s'il y a ronflement.
b) Dans ce cas, envoyer a l'aide du disque, le n°.
c) On est relié à une opératrice du Central ; attendre qu'elle réponde et lui donner le n° interurbain demandé.
d) Raccrocher et attendre la sonnerie qui préviendra que la communication est établie.
3° Réclamation. Envoyer le chiffre 2.000. Recommandations.
a) Ne jamais agiter le crochet de suspension du microtélephone.
b) Après une communication, attendre quelques secondes après le raccrochage du microtélephone avant de décrocher pour faire un nouvel appel.
c) Ne jamais laisser l'appareil décroché après une communication.
d) Bien s'assurer du n° à appeler avant de décrocher.

1927-08-05
LE CHANGEMENT des Appareils téléphoniques
Dès les premiers jours de Juillet, des agents techniques de l'administration des postes se présentent chez les abonnés les prévenaient que le système dit automatique serait prochainement appliqué dans toute la ville et qu'en conséquence leurs appareils actuels ainsi que le réseau de fils devraient être remplacés.
Après un rapide examen des lieux et quelques explications ces agents, d'ailleurs fort courtois annoncent qu'ils parviendraient avant peu exécuter les travaux indispensables.
Il en fut ainsi pour la plupart des abonnés, car quelques un d'entre eux, avec lesquels les agents techniques ne s'étaient pas entendus définitivement, conservant leur ancien appareil . On leur avait dit d'ailleurs qu'en attendant les modifications prévues, ils pourraient communiquer avec le bureau central, mais ce qui n'eut pas lieu. Les choses en étaient la, lorsqu'un ordre, parti de haut, décida que les travaux devraient être terminés dans la nuit du 29 au 30 juillet et que le 30 au matin tout devrait fonctionner comme sur des roulements à billes.
Le 30 au matin, lieu rien ne marchait plus. Les abonnés couraient affolés et s'y entassaient et s'y rencontraient avec les représentants de toutes les administrations. C'était un gendarme venu prévenir que son capitaine était privé de toute communication avec les brigades; un agent forestier prévenant que tous les bureaux de l'inspection était coupé de partout; une mère de famille disait qu'elle attendait un coup de téléphone de ses enfants devait lui faire savoir l'heure du train par lequel ils arriveraient ce jour même ; un monsieur furibond criait que sa femme était en mal d'enfant et qu'l lui était impossible de demander une sage femme de Paris; un autre se plaignait de ne pas pouvoir communiquer avec sou bureau, etc.
Un s'étouffait dans le bureau, ou faisait queue au téléphoné et au télégraphe, les demoiselles avaient des attaques de nerf, la surveillante était hallali par terre.
Nous avons ainsi eu sous les yeux le spectacle un peu comique, mais, au fond, attristant, du travail d une industrie d'Etat. Car, croyez vous, abonnés mes frères, qu'une société privée aurait ainsi manœuvré pour changer ses appareils.
Croyez vous qu'elle aurait choisi pour faire cette opération le moment ou la ville est pleine de gens en villégiature, où non seulement elle augmenterait ses difficultés d'exécution mais se priverait de recettes exceptionnelles.
Croyez vous qu'une société privée n aurait pas redouté les réclamations d indemnité que lui auraient adressées ses abonnes, taudis que l'Etat s'em moque?
Car, si courtois que soient les agent" de l'Etat, ils ne s'en disent pas moins en eux-mêmes : " Cause toujours, mon vieux, tu es bien oblige d'en passer par ou je veux, car je suis I 'Etat, le Maitre, et si tu grogne trop fort, je te coupe. Quant aux recettes dont je me prive, je m'en fiche, c'est toi contribuable qui les paieras. "
N'est ce pas la vérité ?
Toute industrie d'Etat est un chancre que les socialistes entretiennent avec amour, car ils ne voient que la ruine générale. Quant aux radicaux-socialistes ils ne veulent pas le guérir, car ils tremblent devant les socialistes et trouvent dans les monopôles la facilité de donner des emplois à leurs créatures, la plupart du temps des fruits secs.
Ne les avez-vous pas vu rejeter en masse le projet si remarquable de transformation du monopole des allumettes, présenté par M. Poincaré ?
Seul de tous les députés de Seine-et-Marne, M. Prevet l' a voté ; tous les autres, M. Dumesnil comme M. Chaussy, ont voté contre. Ils en sont maintenant si honteux qu'ils en donnent cette raison stupide que l'argent employé dans cette affaire était de l'urgent étranger !
Voilà une bien grande délicatesse chez dis gens qui savent que les communistes vivent uniquement de l'argent de Moscou, mais n'en font pas moins cause commune avec eux lors des élections. Ils savent aussi que l'industrie privée, à commencer par les compagnies de chemins de fer, sont obligées d'emprunter à l'étranger (mais à nos amis celles-ci), et que, si elles payent des intérêts hors de France, les charges de leurs emprunts laissent cependant d appréciables bénéfices chez nous.
M. Poincaré, répondant dernièrement a certains de ses contradicteurs, leur faisait entendre que s'ils continuaient à piller le budget, les contribuables jouiraient bien en arriver à faire grève.
Hé bien, syndiquons nous, pour refuser le paiement des impôts, mais pour rejeter dans leurs mares toutes ces sangsues qui nous sucent jusqu'au pus. pour employer la forte expression de Saint Simon.
A bas les monopoles industriels, et, en attendant que nous puissions danser sur leurs tombes, demandons gentiment aux agents des Téléphones qui sont personnellement gentils de faire gentiment marcher nos appareils ,et au plus vite.

1927-08-12
Il y aura samedi deux semaines que le téléphone automatique est en service à Fontainebleau, et ce laps de temps nous permet de porter Un jugement sur ce nouveau système de conversation à distance.
Dans la plupart des cas, la majorité même des cas, dès le premier jour, les résultats ont été liés satisfaisants ; une communication demandée dans Fontainebleau était obtenue instantanément ; le maniement de l'appareil est des plus simples et peut être facilement compris de tous. Il y eut cependant des exceptions car les installations pour le téléphone automatique sont un peu plus délicates que pour l'ancien système.
Elles exigent un isolement parlait. Cette condition n'a pas toujours été obtenue du premier coup car ii est à Fontainebleau des installations anciennes et défectueuses.
Un certain flottement était inévitable dans les débuts. Mais sans perdre de temps, les monteurs de l'administration se sont attaqués aux lignes ne fonctionnant pas ; un certain nombre d'abonnés ont déjà obtenu satisfaction et s'en montrent enchantés ; pour les autres, cela ne saurait tarder, et il n'est pas douteux que d'ici peu, Fontainebleau pourra se considérer comme très privilégié avec son réseau de téléphone automatique.

1927-11-11
Les habitants dé Fontainebleau ont depuis plus de trois mois le téléphone automatique à leur disposition.
Ce délai est suffisant pour permettre à son sujet les appréciations.
En ce qui concerne les communications urbaines, à notre avis, c'est parfait, l'appareil est d'un maniement facile, la correspondance est obtenue instantanément et sans erreur.
Pour les relations extérieures, notamment avec Paris, il est quelques réserves à faire, certaines communications sont, parfaites ; d'autres laissent à désirer. Il paraît d'ailleurs, qu'à ce sujet, l'administration partage notre avis et qu'elle est en train d'y remédier d'ici peu, les conversations avec Paris pourront toutes avoir une netteté irréprochable.
En outre, nous pouvons ajouter ce détail que dans un délai assez rapproché les appels de Paris pour les abonnés do Fontainebleau se feront directement du Central de Paris sans que les dames téléphonistes de Fontainebleau aient à intervenir. Cela, c'est vraiment le progrès.

1927-01-20
Quelques réclamations se font entendre au sujet du téléphone automatique, le président les transmettra à l'administration et demandera que des lignes téléphoniques supplémentaires doivent établies entre Fontainebleau et Paris, surtout pour la saison d'été. On décide de demander l'installation à la gare d'une cabine téléphonique pour les voyageurs.

1928-02-24
Lettre du Directeur des Exploitations électriques des Postes, Télégraphes, Téléphones faisant connaître que des instructions ont été données pour remédier aux dérangements du téléphone automatique et qu'un projet d'établissement de deux nouveaux circuits Paris-Fontainebleau est à l'étude.

1929-02-24
Lettre du Directeur des Exploitations électriques des Postes, Télégraphes, Téléphones faisant connaître que des instructions ont été données pour remédier aux dérangements du téléphone automatique et qu'un projet d'établissement de deux nouveaux circuits Paris-Fontainebleau est à l'étude.

1930-05-09
Nouvelles facilités apportées à l'échange de télégrammes entre la France et les colonies. En vue de faciliter les échanges télégraphiques entre la Métropole et les possessions d'outre-mer, M. André Mallarmé, Ministre des P. T. T. a décidé, d'accord avec M. François Piétri, Ministre des Colonies, d'étendre à ces relations le service des télégrammes à remise retardée, dit " DLT ". La tarif modéré dont bénéficieront ces correspondances (le quart environ du tarif ordinaire) sera apprécié par les usagers et contribuera au développement des relations économiques franco-coloniales. Le service des télégrammes " DLT " est ouvert depuis le lor mai avec les Colonies françaises d'Afrique, l'Indochine et la Nouvelle Calédonie. Il est étendu aux relations inter coloniales, entre nos possessions de la côte Occidentale d'Afrique.
Réduction de la surtaxe téléphonique applicable aux communications de nuit demandées à partir des postes publics des réseaux comptant moins do 200 abonnés. Dans les réseaux téléphoniques comptant moins de 200 abonnés, des communications urgentes, motivées par des circonstances exceptionnelles (avis d'accident, demande de secours, etc..) peuvent être obtenues à partir des postes publics pendant les heures ...
Les Améliorations du Service Téléphonique
Le bureau de la Fédération des Commerçants détaillants a été reçu tout dernièrement par M. André Mallarmé, Ministre des Postes, Télégraphes et Téléphones. M. Georges Maus, au nom de la délégation a remis au Ministre le texte des vœux émis par le Congrès du commerce de détail d'Algérie auquel il vient d'assister. Il remercia M. Mallarmé d'avoir si rapidement fait adopter par les Chambres un tarif qui réduit et simplifie l'affranchissement des cartes postales illustrées et qui, en développant l'emploi de celles-ci, va favoriser notamment toutes les branches du commerce qui touchent au tourisme et aux voyages. Le Président de la Fédération a demandé ensuite à M. Mallarmé d'attacher ses efforts à améliorer le fonctionnement du téléphone qui joue un rôle primordial dans toutes les transactions commerciales. Le Ministre a rappelé que le programme d'aménagement de la région parisienne en téléphone automatique se poursuivait par la création à Paris de nouveaux centraux automatiques dont celui de Vaugirard venait d'être inauguré par lui, et par le rattachement au bureau régional de toutes les localités des environs soumises à la taxe fixe de 1 franc. Ces opérations auront pour résultat d'assurer de jour et de nuit des communications plus régulières et rapides. Quant aux réclamations provoquées parfois par le fonctionnement du téléphone, M. Mallarmé a annoncé qu'il faisait étudier l'organisation d'un service central de renseignements qui comprendrait, d'une part, un personnel spécial chargé de recevoir les réclamations, d'autre part, des équipes de monteurs qui se porteraient aussitôt sur les points où des défectuosités auraient été signalées. Au point de vue de la poste, M. Mallarmé a annoncé à la délégation que, dès son arrivée au Ministère au début de mars, il s'était occupé de l'aménagement des bureaux de poste en vue de leur donner plus de salubrité et de confort. Il a déjà donné l'ordre de passer des marchés d'essai en vue d'améliorer le mobilier des bureaux, notamment les objets comme les porte-plumes et les buvards mis à la disposition du public, ainsi que le matériel d'affichage.

1931-11-13
Mise en service du téléphone automatique dans le secteurs Archives et Turbigo.
La mise en service du téléphone automatique dans les secteurs Archives et Turbigo aura lieu le samedi 7 novembre entre 21 heures 30 et 32 heures. L'opération du transfert des abonnés sera faite le plus rapidement possible pour réduire au minimum l'interruption des lignes. Néanmoins, la clientèle téléphonique de Paris est avisée que les appels pour les abonnés Archives et Turbigo effectués le samedi 1 novembre entre 21 h. 30 et 22 heures courront le risque de ne pas aboutir. L'ouverture d'Archives et de Turbigo portera à 81.000 environ le nombre des abonnés du réseau parisien desservis en automatique.

1932-06-17
Une imposante caravane d'autos et autocars sur la route qui domine la vallée de la Seine, c'est l'Aspasienne se dirigeant vers Ste-Assise. Là, un des siens, ingénieur distingué, M. Suret nous fit visiter la fameuse station de radiotélégraphie, l'une des plus puissantes du monde et nous fournit des explications techniques tout à l'honneur de son savoir personnel et du génie scientifique de notre pays. Sur le chemin du retour une copieuse averse, ponctuée de quelques coups de tonnerre, ne réussit pas à refroidir l'enthousiasme des Aspasiens, si peu qu'ils prirent l'engagement de revenir l'an prochain, le lundi de la Pentecôte, plus nombreux que jamais, pour célébrer le cinquantenaire de la fondation do leur chère Ecole. Un Ancien.

1935-11-22
M. Georges Mandel a donné des ordres pour qu'on commence aussitôt les travaux; et l'on peut être dès maintenant 'assuré qu'avant la fin de 1936 plus d'un tiers de la France bénéficiera des avantages du téléphone automatique.

1936-02-14
On sait que les Conseils Généraux de la moitié des départements ont accepté les propositions qui leur ont été faites par M. Georges Mandel, Ministre des P. T. T., en vue d'établir le téléphone automatique. Les travaux d'installation ont été immédiatement entrepris. Ils comportent la pose de plus de 4.000 km. de nouveaux circuits et intéressent 7.000 bureaux. Mais ils sont conduits à un tel rythme que les deux premiers de ces bureaux, ceux de Wareilles et de Bèzelar, dans la Creuse, ont été récemment ouverts au publie et l'on peut être assuré qu'ils entreront tous en service avant le fin de l'année.
1938-05-27
La mise en service du téléphone automatique dans la circonscription " Central " a eu lieu le samedi 21 Mai, entre 21 h. 30 et 22 h. L'opération du transfert des abonnés sur la, nouvelle installation a été faite le plus rapidement possible, pour réduire au minimum la durée d'interruption des lignes.
Le nouveau bureau reçoit, indépendamment des abonnés " Central ", 100 abonnés relié précédemment à l'autocommutateur " Richelieu ". Ces derniers figurent sous leur nouveau numéro d'appel A l'annuaire de 1031. Toutes dispositions utiles sont prises pour renseigner les demandeurs qui appellera vit ces abornés sous leur ancien numéro après leur transfert à " Central " La mise" en service de l'autocommutateur " Central " marque la fin de la transformation en automatique du réseau do la Ville Me, Paris. Depuis le 21 Mai, les 230.000 abonnés do Paris sont tous desservis par des installations automatiques.

1939-06-23
Défection de l'installation Téléphonique à Fontainebleau
En réponse à ses démarches auprès M. le Ministre des P. T. T., M. J.-L. Du- mesnil Sénateur-Maire, vient de recevoir de M. le Ministre des P. T 1 . T. une réponse intéressante, dont, voici l'essentiel :
" En ce qui concerne l'installation téléphonique du Bureau de Fontainebleau, son remplacement complet a été décidé. Les travaux, que des raisons techniques et des questions de locaux, obligent à réaliser en deux temps, sont commencés et déjà fort avancés : " Le meuble interurbain actuel va être remplacé par un meuble neuf, qui est en voie d'achèvement et dont la mise en service est escomptée pour la première quinzaine du mois de Juillet prochain.
Dès qu'il sera livré à l'exploitation, un nouvel autocommutateur sera commande pour remplacer l'installation actuelle. " Veuillez agréer, Mon cher Ministre, l'assurance de mes sentiments les meilleurs. Le Ministre des Postes, 'Télégraphes et Téléphones, Signé : JULIEN

1939-11-07
Samoreau Téléphone automatique :
L'armoire contenant les combinés du téléphone pour le réseau de Samoreau est actuellement installée dans la salle des délibérations du Conseil municipal. Mais cette salle a dû être transformée en salle de classe, par suite de l'ouverture d'une nouvelle classe à l'école de Samoreau. Le bruit fait dans cette armoire, lors de chaque communication téléphonique prise dans la commune, rend la salle à peu près inutilisable. Le maire est entré en discussion avec l'administration des PTT et a obtenu que l'armoire soit placée dans une cabine construite au frais de l'administration dans la cour de l'école, à l'angle formé par les deux parties du bâtiment de l'ancienne mairie.
La commune ne prendrait d'autre engagement que celui de fournir le chauffage par un radiateur, et seulement dans les périodes où les classes et la mairie seraient chauffées, et l'autorisation d'appuyer la construction contre les murs de la mairie. Le Conseil considérant que cette transaction est très avantageuse, accepte les propositions du maire.

1939-07-15
Mardi dernier, à 9 h. 15, un court-circuit s'est produit au Central téléphonique de Fontainebleau, dans le meuble des opératrices. A cet endroit passent environ 5.000 fils téléphoniques, dont les isolants sont très inflammables. Malgré une intervention immédiate des extincteurs, on n'à pu éviter d'importants dégâts et le service a dû être interrompu jusque vers la fin de l'après-midi. Grâce au dévouement et à l'habileté des équipes de réparation, le service urbain de l'automatique a pu être rétabli normalement vers 17 heures. Le service de l'interurbain, plus atteint, a nécessité l'installation de toute une organisation de fortune. Dès mercredi matin, il était possible de communiquer avec Paris et un certain nombre de directions, mais seulement à partir de la poste, où sont installées des cabines provisoires. On peut espérer que le service normal pourra reprendre complètement à partir de jeudi ou vendredi. Quand on songe à l'importance d'un central comme celui de Fontainebleau, au nombre de fils que nécessitent les 1.200 abonnés, on se rend compte de la difficulté de la remise en état aussi rapide du réseau.
Il faut roter que l'incendie a été entièrement éteint par le service des P. T. T.
Les pompiers de Fontainebleau, accourus aussitôt, n'ont pas eu à intervenir.
Des équipes de réparation de Fontainebleau et de Paris ont travaillé, sans interruption, à la remise en état du service, sous la surveillance dos Directeurs et Inspecteurs de Fontainebleau et de Melun.
Ce sinistre aura été l'occasion d'une amélioration. Une table neuve était prévue pour les abonnés de l'automatique urbain ; elle ne devait entrer en service que dans quelques mois.
On profitera des travaux en cours pour en activer l'installation, qui sera terminée vraisemblablement la semaine prochaine.
Comme on ne s'aperçoit de son bonheur que quand on l'a perdu, nombre d'habitants do Fontainebleau auront pu se rendre compte de l'importance que tient le téléphone dans leur vie de chaque jour. Qu'ils aient une pensée de remerciement pour tous les employés et ouvriers qui n'ont pas marchandé leur peine afin que la perturbation apportée au service téléphonique soit aussi courte que possible.
Depuis mercredi midi, il est possible, pour tout abonné de Fontainebleau, de communiquer de chez lui avec Paris. Un appel de Paris est transmis à l'abonné do Fontainebleau, qui est ensuite mis en ligne avec Paris.
Il y a une double manœuvre à faire au central, un délai d'appel un peu plus long, mais la communication directe peut être établie. Inutile de recommander aux abonnés une patience particulière dans leurs demandes de communications interurbaines pendant les quelques jours qui s'écouleront avant la remise eu état définitive du central.


Dans notre siècle de découvertes ahurissantes, de machinisme exaspéré, l'installation, la vulgarisation du téléphone automatique passe à peu près inaperçue. Pour l'abonné moyen cette invention, ou plutôt cette série d'inventions, qui lui permet d'appeler lui-même au bout du fil le correspondant dont il a besoin, se manifeste par une série de gestes supplémentaires à exécuter presque machinalement. Et quand il arrive par hasard dans les vastes salles où sont accumulées les machines qui doivent le servir rapidement et sans risques d'erreurs, il se sent se réveiller cette curiosité perdue depuis longtemps, nécessairement refoulée à notre époque d'intensive spécialisation, et une sensation d'étonnement intrigué, analogue sans doute à celle qu'il ressentira quand on lui présentera le premier Robot, l'oblige à questionner, à exprimer sa stupéfaction, ses doutes ou son enthousiasme. Les machines qui le surprennent et grâce auxquelles la voix est acheminée vers des destinations toutes proches ou extrêmement lointaines sont presque silencieuses. Les moteurs ronronnent doucement comme des chats bien apprivoisés. A droite, à gauche, en haut, en bas des déclenchements, des cliquetis décèlent les conversations. Par ces conducteurs aux formes multiples passent les ordres les menaces, les prières, les conseils, les bonnes et mauvaises nouvelles, la joie et la douleur, et si l'on entendait dans les vastes salles toutes les conversations qui s'échangent grâce à leur matériel entre des milliers d'humains, les oreilles seraient emplies d'une tonitruante rumeur.
Mais on ne devine rien des propos insignifiants ou graves qui courent sur les fils et que répartissent les sélecteurs. Dans ce domaine de ta voix électrique où tant d'éléments métalliques s'agitent avec lenteur ou fiévreuse activité l'on n'entend aucune voix. Des lampes scintillent, des contact" s'établissent, des axes tournent, de petits balais glissent sur des surfaces polies, en quelques secondes s'effectuent des milliers d'opérations et l'on s'habitue si bien au bruit indéfinissable des énorme" et délicats appareils qu'on ne le perçoit bientôt plus. Dans le domaine du fil et des lumières scintillantes, des cerveaux électriques créés par des cerveaux humains lancent des ordres et les machines esclaves obéissent passivement. Vous avez décroché votre appareil ci d'un doigt rapide, vous avez composé le numéro de l'un de vos correspondant Les impulsions données au cadran aux multiples trous suivent les fils, descendent dans l'égout le plus proche et s'en vont jusqu'au bureau téléphonique ou elles permettent de faire la sélection de la ligne demandée.
A Paris, et nous verrons de quelle façon, le système employé pour la téléphonie automatique est un système à commande indirecte.
Les impulsions envoyées par le demandeur sont enregistrées par un appareil qui le remplacera pendant que se fera la sélection : l'enregistreur. Et dès que l'enregistrement du numéro est terminé, la ligne du demandeur n'est plus reliée à l'enregistreur automatique tandis que, par contre, celui-ci se trouve relié au sélecteur final. Quand la sélection est terminée, le ligne demandée étant trouvée, la liaison se rompt entre le sélecteur final et l'enregistreur. Le demandé est relié au demandeur et l'enregistreur ne fait plus partie du circuit. A la fin de la communication, tous les organes utilisés reviennent à la position de repos. Quand l'abonné a répondu et seulement quand il a répondu, le compteur du demandeur fonctionne au moment où il raccroche son appareil.
Pour nous résumer, nous dirons donc que les opérations effectuées sont les suivantes :
1. Décrochage de l'appareil
2. Liaison de b ligne au premier chercheur rencontré.
3. Recherche d'un enregistreur libre,
4. Liaison de la ligne ù un enregistreur et isolement momentané du sélecteur final.
5. L'abonné demandeur entend un bourdonnement et peut alors manœuvrer le disque d'appel.
6. Enregistrement des impulsions envoyées et sélection.
7 . Libération de l'enregistreur.
8. Isolement du chercheur d'enregistreur et liaison de la ligne du demandeur à celle du demandé.
Le sélecteur final est utilisé pendant toute durée de la communication. L'enregistreur ne sert qu'au moment de la sélection. Le nombre d'enregistreurs traducteurs n'est donc pas aussi grand qu'on pourrait le supposer. Leur utilité a été longtemps contestée et cependant ces appareils rendent les plus grands services. L'enregistreur fonctionnera même si les impulsions envoyées arrivent déformées (mauvais isolement, déréglage du cadran d'appel, longueur des lignes). Grâce à lui, l'abonné peut manœuvrer son cadran au rythme qui lui convient. L'enregistreur, sagement, utilisera les sélecteurs sans trop de hâte et tous tes mécanismes se mettront en marche dans les meilleures conditions.
Pour un appel, un enregistreur ne travaille guère que pendant quinze secondes au maximum tandis que ia durée normale d'une communication est comprise entre zéro et deux cent quarante secondes.
Dès qu'il a donné une communication, il peut immédiatement en donner une autre.
Enfin les installations sans traducteurs coûtent bien plus cher que les installations qui utilisent des traducteurs. Il faut dire aussi que le réseau de Paris déjà extrêmement dense, le deviendra davantage.
Si l'on prévoit au cours des années futures d'importantes modifications il est nécessaire d'établir dès maintenant un réseau suffisamment souple comme le système Rotary à enregistreurs-traducteurs pour qu'il puisse se prêter sans dommages à l'installation de nouvelles amorces.
Le réseau de Paris difficilement mis en liaison avec le réseau extra-muros, voilà la cause de la faible densité des abonnés de banlieue. " A titre d'exemple, le département de la Seine, Paris non compris, comportait seulement, fin décembre 1925, 19.500 postes principaux et 3.000 postes supplémentaires pour une population qui dépasse un million et demi d'habitants. "On doit s'attendre après la transformation en automatique à un développement vertigineux du téléphone en certains points de ce département sans qu'on puisse les déterminer à l'avance ". Des circonstances locales, géographiques ou économiques peuvent modifier en peu de temps les lieux, les directions, les intensités des trafics.