1865 l'UIT Union internationale des télécommunications.

1925 le CCITT Comité consultatif international téléphonique et télégraphique.

sommaire

L
'Union internationale des télécommunications ou UIT (en anglais : International Telecommunication Union ou ITU) est l'agence des Nations unies pour le développement spécialisé dans les technologies de l'information et de la communication, basée à Genève (Suisse).
Elle compte 193 États membres et 700 membres et associés du secteur.
Il s'agit de la plus ancienne organisation intergouvernementale technique de coordination, puisqu'elle a été créée sous le nom d'Union internationale du télégraphe UIT en 1865.


Le développement du téléphone aidant, elle adopte son nom actuel en 1932 et se voit rattachée directement aux Nations unies en 1947.
L'UIT, au sein de laquelle les États et le secteur privé se coordonnent, est chargée de la réglementation et de la planification des télécommunications dans le monde, elle établit les normes de ce secteur et diffuse toutes les informations techniques nécessaires pour permettre l'exploitation des services mondiaux de télécommunications.
Dans ce cadre, elle gère aussi l'attribution des bandes de fréquences radioélectriques pour la communication hertzienne (Secteur des radiocommunications de l'UIT, anciennement International Frequency Registration Board), et assigne les orbites aux satellites envoyés dans l'espace. Son domaine de compétence s'étend aussi à l'Internet haut débit, aux dernières technologies de communications sans fil, à la navigation maritime et aéronautique, à la météorologie par satellite, à la convergence fixe-mobile, à l'accès à Internet, aux données, à la voix, à la télédiffusion et aux réseaux mobiles de nouvelle génération.
L'UIT organise des événements internationaux et régionaux, ainsi que des forums comme le ITU Telecom World (en), qui rassemblent des représentants des gouvernements et des acteurs des télécommunications pour partager idées, connaissances et technologie.
L'UIT se subdivise en trois secteurs principaux : IUT-D (secteur Développement des télécommunications), UIT-R (secteur des Radiocommunications) et IUT-T (secteur de la normalisation des Télécommunications).
Les normes internationales produites par l'UIT-T sont appelées des « Recommandations » (avec une majuscule afin de faire le distinguo avec le sens commun du mot « recommandations »). Elles s'accordent sur les normes à employer pour les systèmes de téléphonie et la transmission de données.
Comme l'UIT-T fait partie de l'UIT, qui est une institution spécialisée des Nations unies, ses normes possèdent une portée internationale plus importante que celles de la plupart des autres organismes publiant des normes dans des domaines similaires
17 mai 1865 : la Convention télégraphique internationale est signée entre 20 États européens à Paris. Elle permet la création de l'Union télégraphique internationale.
1906 : la première Conférence radiotélégraphique internationale est organisée à Berlin. Elle aboutit à la signature de la première Convention radiotélégraphique internationale pour réglementer notamment la télégraphie sans fil.
1924 : création du Comité consultatif international téléphonique (CCIF).
1925 : création du Comité consultatif international télégraphique (CCIT).
1927 : création du Comité consultatif international des radiocommunications (CCIR) lors d'une conférence organisée à Washington. Elle répartit les bandes de fréquences entre les différents services : Fixe, Maritime…
1932 : à Madrid, fusion de la Convention internationale télégraphique et de la Convention internationale radiotélégraphique.
À partir du 1er janvier 1934, l'appellation Union internationale des télécommunications est utilisée.
1947 : À Atlantic City, l'Union internationale des télécommunications est rattachée à l'ONU en tant qu'institution spécialisée des Nations unies. Son siège est transféré de Berne à Genève.
1956 : le CCIT et le CCIF fusionnent pour donner le Comité consultatif international téléphonique et télégraphique (CCITT)
De 1960 à la création de l'UIT-T, en 1992, les Recommandations du CCITT ont été présentées tous les quatre ans à des « Assemblées plénières » pour validation, et l'ensemble des Recommandations était publié après chaque Assemblée plénière dans une collection de volumes nommés collectivement par la couleur de leur couverture. Par exemple, il y a eu le Livre Jaune après l'Assemblée de 1980, le Livre Rouge après celle de 1984 et le Livre Bleu en 1988. Ces publications étaient divisées en fascicules de 700 pages, vendus séparément. Le cycle de quatre ans rendait le CCITT lent et très « délibérateur ».
Le développement des ordinateurs personnels, au début des années 1980, créa une nouvelle habitude chez les professionnels et les particuliers : l'adoption de nouvelles méthodes de communication qui n'étaient pas encore complètement normalisées. De fait, les organisations de normalisation ont dû développer leurs normes plus rapidement sous peine de se retrouver avec des normes « de facto » supplantant les normes « officielles ».
Hélas, à l'instar de l'Organisation internationale de normalisation, le CCITT a été trop lent à s'adapter à cette nouvelle façon de faire.
Dans certains cas, une bataille s'engageait entre plusieurs normes propriétaires sans qu'il n'y ait véritablement de vainqueur, comme c'est encore aujourd'hui le cas pour certaines technologies (les FAX couleurs, ou le JavaScript par exemple). Parfois, le public s'orientait vers des organismes perçus comme plus réactifs et plus compréhensifs, notamment des organisations non gouvernementales telles que l'Internet Engineering Task Force (IETF), ou des consortiums privés tels que le World Wide Web Consortium (W3C).
La normalisation en « temps réel », de 2000 à nos jours.
Comme remède à cette situation, l'UIT-T travaille désormais de manière plus continue et régulière. Le temps séparant la proposition d'un document de travail par une compagnie membre et son adoption en tant que Recommandation pleine et entière par l'UIT-T peut être de quelques mois, voire moins. Ceci permet à l'UIT-T d'être plus réactif dans sa réponse aux demandes des utilisateurs, au vu du développement rapide des nouvelles technologies. Son contrôle qualité et ses révisions sont plus efficaces qu'avec l'ancien protocole, qui s'étendait sur quatre années.
La Politique de mise à jour
Avec l'ancien protocole, un standard qui était amendé pouvait (au besoin) conserver son titre de recommandation et sa référence.
Ainsi, les réseaux de type X.25 (à commutation de paquets) utilisaient deux modes d'opérations différents, selon que c'était la norme de 1980 (Livre Jaune) ou de 1984 (Livre Rouge) qui était implémentée. Maintenant, il est habituel que les standards soient simplement marqués comme « remplacés » quand ils sont révisés, les fonctionnalités des versions précédentes n'étant pas modifiées, et les nouvelles versions en apportant simplement de nouvelles.
Des standards peuvent être développés pour étendre ou compléter un autre standard plutôt que pour le remplacer. Ils sont alors nommés en ajoutant « bis » ou « ter » à la référence du standard originel, comme pour « V.26bis » et « V.26ter » par exemple.

Fonctionnement :
Outre son secrétariat général et l'IFRB, l'UIT est divisée en trois groupes de travail :
L'UIT-T (CCITT, « Comité Consultatif International Téléphonique et Télégraphique », jusqu'en 1993) : traite les questions techniques et de normalisation. À chaque catégorie de normes correspond une lettre de l'alphabet, la référence de la norme étant complétée d'un nombre. Les normes de la série V (Transmission de données par le réseau téléphonique), par exemple V.24 ou V.90, et de la série X (Réseaux informatiques et systèmes ouverts), par exemple X.25, X.400 ou X.500, sont plus particulièrement connues des utilisateurs.
L'UIT-R (CCIR, « Comité Consultatif International des Radiocommunications », jusqu'en 1993) traite les questions techniques et d'exploitation concernant les radiocommunications.
L'UIT-D (BDT, « Bureau de Développement des Télécommunications », jusqu'en 1993) s'attache à promouvoir l'accès aux télécommunications dans les pays en voie de développement.
Les archives de l'institution, conservées au quartier général de Genève, sont inscrites comme bien culturel d'importance nationale.
En 2012 l'UIT organise la WCIT (World Conference on International Telecommunications), une conférence internationale sur la régulation des télécoms. Les modalités, les sujets abordés et les discussions préliminaires à cet événement font l'objet d'importants débats sur la régulation d'Internet.
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Revenons au début des télécommunications pour détailler cette épopée.

Pendant des milliers d'années, la méthode la plus rapide pour envoyer des messages complexes sur de longues distances consistait à utiliser un coursier à cheval. A la fin du XVIIIe siècle, Claude Chappe inaugure un réseau de stations de sémaphores visuels à travers la France.
Puis vint la révolution électrique. Des expériences ont été menées sur l'envoi de signaux électriques le long de fils et, en 1839, le premier service télégraphique commercial au monde a ouvert ses portes à Londres avec un système créé par Charles Whe?atstone.
Aux États-Unis, Samuel Morse utilisa le nouveau code Morse pour envoyer son premier message télégraphique en 1844. Déjà en 1843, un précurseur du télécopieur pour la transmission d'images avait été breveté au Royaume-Uni par Alexander Bain.
Les fils télégraphiques ont rapidement relié les grandes villes de nombreux pays. Un fil télégraphique sous-marin (enrobé de gutta percha protectrice) a été posé entre la Grande-Bretagne et la France en 1850, et un service régulier a été inauguré l'année suivante.

Les premiers accords télégraphiques internationaux

Entre 1848 et 1849, une vague de protestations populaires se répandit à travers l'Europe.
La révolution était dans l'air. Dans plusieurs pays, cela s'est traduit par de nouveaux gouvernements et une plus grande démocratie. Dans le même temps – et peut-être une influence derrière les changements – une révolution technologique se produisait qui conduisait à un énorme bond dans la vitesse des communications : la télégraphie électrique.
Des expériences pratiques avaient été menées dans les années 1830, et les premiers réseaux furent installés en Angleterre par William Fothergill Cooke et Charles Wheatstone. Aux États-Unis, Samuel Morse a ouvert un réseau en 1844 et les lignes télégraphiques ont commencé à relier les principales communautés dans de plus en plus de pays européens.

Le premier traité international (1849)
Parmi les principautés allemandes, la Prusse était devenue dominante grâce à sa forte armée et à sa production industrielle florissante.
Les industriels et le gouvernement avaient besoin de bonnes communications nationales en particulier avec le territoire de Westphalie, qui était séparé du reste de la Prusse.
Des liens internationaux ont également été demandés. Ces facteurs ont conduit la Prusse à montrer la voie en concluant des accords transfrontaliers sur la télégraphie.
À la fin des années 1840, la Prusse avait signé quinze traités de ce type avec d'autres États allemands.
Le premier traité véritablement international est signé le 3 octobre 1849 entre la Prusse et l'Autriche-Hongrie, concernant « l'installation et l'utilisation des télégraphes électromagnétiques pour l'échange des dépêches internationales ».
Cela a abouti à l'établissement d'une ligne télégraphique entre Berlin et Vienne le long d'une voie ferrée existante, avec une station télégraphique commune à Oderberg, en Autriche.
Là, les opérateurs télégraphiques de chaque pays échangeaient des messages depuis l'intérieur de leurs frontières. Les messages du gouvernement avaient la première priorité; les messages concernant le service des chemins de fer venaient en second, et la correspondance publique venait en dernier. Aux dates paires du calendrier, les télégrammes envoyés d'Autriche étaient prioritaires, tandis que les messages prussiens avaient la priorité aux dates impaires.
Le traité suit le modèle des traités postaux bilatéraux précédents et sert d'exemple pour les futurs accords télégraphiques internationaux : il vise à contrôler le flux des messages et les procédures pour les échanger aux frontières nationales, ainsi que l'application des tarifs.
Carte des lignes télégraphiques allemandes en 1850
L'Union télégraphique austro-allemande (1850)
La Prusse a signé des accords télégraphiques avec la Saxe en 1849 et avec la Bavière en 1850.
Avec son traité avec l'Autriche-Hongrie, ceux-ci ont constitué la base de l'Union télégraphique austro-allemande (AGTU) qui a été créée le 25 juillet 1850 à Dresde.
Au cours des années suivantes, d'autres États germanophones se sont joints aux nations fondatrices de Prusse, d'Autriche, de Bavière et de Saxe : Wurtemberg, Hanovre, Bade, Mecklembourg-Schwerin et le Royaume de Lombardie-Vénétie.
Certains États qui entretenaient des relations étroites avec ces territoires ont également rejoint l'union: les Pays-Bas, les duchés de Modène et de Parme, la Toscane et les États pontificaux.
La Convention de Dresde de la nouvelle union deviendrait un modèle pour les traités multilatéraux ultérieurs, jetant ainsi les bases des organisations internationales chargées de réglementer les télécommunications.
Premièrement, le traité AGTU ne couvrait que les communications internationales, et chaque membre du syndicat était libre de gérer son système national comme il l'entendait.
Deuxièmement, il comprenait des mesures visant à normaliser la gestion du service international, comme la tarification.
Troisièmement, la télégraphie étant un moyen nouveau et en constante évolution, il a été décidé que le traité serait revu et révisé lors de conférences télégraphiques périodiques.

Cependant, les barrières ont ralenti le flux de messages à travers les frontières internationales. Par exemple, en 1852, à la frontière de la France et du Grand-Duché de Bade, une station télégraphique commune est établie à Strasbourg. Elle comptait deux employés, un de chaque territoire. Lorsque l'employé français recevait un télégramme de Paris, il devait en écrire le texte sur un formulaire spécial et le remettre de l'autre côté de la table à son collègue, qui le traduisait en allemand puis le renvoyait. En outre, l'envoi de messages internationaux signifiait qu'une pléthore d'accords entre les administrations devaient être conclus sur les tarifs et les questions techniques.
Ces problèmes ont été exacerbés par la carte de l'Europe du milieu du XIXe siècle, dans laquelle l'Italie et l'Allemagne comprenaient plusieurs petits États, tandis que les empires austro-hongrois et ottoman couvraient des pays aux langues différentes.

Enfin, l'adhésion à l'AGTU a été offerte à d'autres pays. Tous ces éléments ont été adoptés, presque sans modifications, par l'Union télégraphique internationale (UIT) qui va naître à Paris en 1865. Préfigurant également un élément essentiel de la structure future de l'UIT, dès la fin des années 1850, l'AGTU a ouvert ses accords à certaines entreprises privées.

En 1857, les dispositions régissant l'AGTU ont été unifiées en un seul document, à partir des quatre précédentes qui avaient été signées lors de ses conférences régulières.
La Convention de Stuttgart qui en a résulté comprenait une autre caractéristique qui devait être fondamentale dans les futurs accords internationaux de télécommunication : la séparation des principes et des aspects pratiques. Les questions qui n'étaient pas susceptibles de changer étaient contenues dans une convention, tandis que des documents distincts couvraient des règlements et des instructions de service qui seraient mis à jour au besoin.

L'Union télégraphique de l'Europe occidentale (1855)
The West European Telegraph Union (WETU) a été fondée à Paris le 29 décembre 1855 par la Belgique, la France, le Royaume de Sardaigne et la Suisse. Ces pays avaient déjà signé des accords télégraphiques bilatéraux entre 1851 et 1854.
Formulaire d'envoi de l'Union télégraphique austro-allemande

Comme pour l'AGTU, d'autres pays ont ensuite rejoint le WETU : le Portugal, les Pays-Bas, le Grand-Duché de Toscane, les Duchés de Modène et de Parme, les États pontificaux et le Royaume des deux Siciles. Certaines sociétés privées britanniques et sociétés de câbles sous-marins ont également été admises. Le WETU a adopté une convention très similaire à celle de l'AGTU.
Au cours des années 1850, il y a eu un processus graduel de convergence et de chevauchement des activités des deux syndicats.
Certains pays parmi leurs membres avaient déjà signé des traités bilatéraux, comme la Prusse et la Belgique en mai 1850, et l'Autriche et la Suisse en 1852. Plus significatif, des conférences mixtes avaient eu lieu entre certains pays des deux blocs.


Les Conventions de Paris et de Berlin (1852 et 1855)
La première des conférences mixtes a eu lieu en 1852 à Paris, impliquant la Belgique, la France et la Prusse.
Ils ont signé une convention de grande portée pour permettre aux lignes télégraphiques de passer les frontières sans interruption. Il reconnaissait le droit de chaque individu d'utiliser le service international moyennant le paiement de frais au point d'origine et garantissait la confidentialité des télégrammes, bien que seuls les gouvernements puissent utiliser des chiffrements.
En 1855, les trois pays se sont à nouveau rencontrés et ont signé la Convention de Berlin mise à jour.

La Convention de Bruxelles (juin 1858)
La troisième réunion entre la Belgique, la France et la Prusse a eu lieu à Bruxelles en 1858.
La Convention de Bruxelles qu'ils ont signée a été une étape importante vers la création d'une union télégraphique paneuropéenne car, en plus des trois pays fondateurs, en 1861, il a été rejoint par onze autres États : le Danemark, le Luxembourg, le Portugal, la Sardaigne, les Siciles, l'Espagne, la Suède et la Norvège, la Suisse, la Turquie, la Russie et les États pontificaux. Du secteur privé, les sociétés de câbles sous-marins d'Algérie, de Corfou et de Malte ont également accepté de suivre ses règles.
En 1858, le premier câble télégraphique transatlantique est posé. Mais il y avait un problème.
Là où les lignes traversaient les frontières nationales, les messages devaient être arrêtés et traduits dans le système particulier de la juridiction voisine. trouver des moyens de surmonter les obstacles et de rendre les services plus efficaces.
Ils créeraient un cadre pour normaliser les équipements de télégraphie, établir des instructions d'exploitation uniformes et établir des règles tarifaires et comptables internationales communes.

La Convention de Berne (septembre 1858)
Pendant ce temps, ces activités conjointes entre les membres des syndicats télégraphiques austro-allemands et d'Europe occidentale ont rendu de plus en plus clair qu'une fusion était nécessaire. Cela a été proposé par le WETU lors de sa réunion en 1857, et il a invité l'AGTU à une conférence qui se tiendra à Berne l'année suivante. L'objectif serait de créer une union télégraphique unique couvrant l'Europe. Bien que l'AGTU n'y ait pas participé, elle a demandé aux hôtes suisses de la conférence de préparer un document qui serait commun à tous les États.
La Convention de Berne qui en résulta, signée le 1er septembre 1858, reprenait presque toutes les dispositions de la Convention de Bruxelles, à laquelle la Prusse était partie. Ainsi, l'AGTU put y adhérer en 1859. L'uniformité à travers le continent se rapprochait pour les services télégraphiques, mais elle n'était pas encore atteinte.

Se réunir à l'UIT (1865)
Malgré les accords conclus entre 1849 et 1858, un problème demeure. Selon son acheminement, un télégramme peut être soumis, séparément ou successivement, aux règles de la Convention de Stuttgart, de la Convention de Bruxelles et de la Convention de Berne. Bien que similaires dans leurs dispositions, ces conventions n'étaient pas totalement cohérentes. L'expansion rapide de la télégraphie internationale, parallèlement aux progrès technologiques, a ajouté au besoin d'uniformité. La solution a été trouvée à Paris en 1865, lorsque la première Convention télégraphique internationale a été signée par vingt États et que l'UIT est née.

Le 17 mai 1865, la première Convention télégraphique internationale est signée à Paris par ses vingt membres fondateurs, et l'Union télégraphique internationale (la première incarnation de l'UIT) est créée pour superviser les modifications ultérieures de l'accord.
1865 Le document (pdf) est disponible ici.
Délégués à la première Conférence télégraphique internationale (Paris, 1865) (Source : UIT)

Sur cette image des «pères fondateurs» de l'Union internationale des télécommunications (UIT), on peut voir les chefs de délégations assistant à la première Conférence télégraphique internationale qui s'est tenue à Paris en 1865.

Après deux mois-et-demi de négociations, les délégués de vingt États européens - l'Autriche, le Grand-duché de Baden, la Bavière, la Belgique, le Danemark, la France, la Grèce, Hambourg, Hanovre, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la Prusse, la Russie, la Saxe , l'Espagne, la Suède, la Norvège, la Suisse, la Turquie et le Wurtemberg – ont signé la première Convention télégraphique internationale, un traité intergouvernemental qui établit les principes de base de la télégraphie internationale.

Le Règlement de service international (également connu sous nom de Règlement télégraphique) complète la Convention. Les dispositions de ce règlement traitent de questions relatives au réseau télégraphique international; au service fourni par les bureaux télégraphiques; aux coûts; à la composition des tarifs et à leur perception; aux codes de signalisation; à la préparation des télégrammes et au comptage des mots; au routage; à la transmission et remise des télégrammes; aux télégrammes relatifs à la sécurité des personnes; aux télégrammes gouvernementaux; aux télégrammes de la presse ainsi qu'à d'autres cas particuliers.

Une série de conférences ont suivi cette première réunion, permettant de réviser le Règlement télégraphique en intégrant les progrès techniques et administratifs. Suite au brevetage du téléphone en 1876 et à l'expansion de la téléphonie qui s'en est suivi, l'UIT a décidé en 1885 d'ajouter des règlements pour «le service téléphonique international" dans le Règlement télégraphique.
Salon de l’Horloge, Quai d’Orsay, Paris
Les membres de l'assemblée avaient été invités en France par le neveu de Napoléon Bonaparte, l'Empereur Napoléon III.
Mû par les idéaux de l'époque en matière de progrès scientifique et de libre-échange, l'Empereur mit en place des réformes de grande envergure, notamment le développement du système ferroviaire national, la modernisation de l'agriculture, destinée à mettre fin aux famines,? et la création de programmes sociaux tels que l'amélioration de l'enseignement pour les femmes. Or son héritage le plus visible demeure la vaste entreprise de reconstruction de Paris, confiée au baron Haussmann, qui remplaça les bidonvilles délabrés par de grands boulevards et des parcs.
M. Haussmann avait notamment conçu un nouveau réseau d'égouts, dans lequel les fils des lignes télégraphiques seraient par la suite posés. Cette réalisation était en adéquation avec le vif intérêt de l'Empereur pour les nouvelles technologies, notamment la télégraphie.
Celui-ci avait par exemple soutenu la création par l'inventeur Giovanni Caselli de plusieurs stations partout en France permettant d'envoyer des images à l'aide de fils grâce à une première version du télécopieur: le pantélégraphe.
Cette volonté de moderniser la France, et d'accroître son influence en Europe et au-delà, amena Napoléon III à proposer de tenir la première Conférence télégraphique internationale, qui s'ouvrit le 1er mars 1865.

Les représentants de vingt pays, pour la plupart européens se réunirent sous la présidence du ministre français des affaires étrangères, Édouard Drouyn de Lhuys, qui expliqua que l'objectif était de rationaliser le traitement du trafic télégraphique international en plein essor.
Un traité général fut proposé à cet effet et, comme celui-ci devait être signé par les autorités nationales, le Royaume-Uni fut le seul pays européen disposant de vastes systèmes télégraphiques à ne pas prendre part à la conférence: en effet, ses réseaux étaient propriété privée et ne constituaient pas un bien public, comme c'était le cas dans la plupart des pays européens.
On eu toutefois le sentiment que, dans la pratique, le Royaume-Uni respecterait les dispositions du traité.

M. Drouyn de Lhuys fit remarquer que les accords alors en vigueur – les Conventions de Bruxelles et de Berne de 1858 – étaient dépassés par les progrès de la télégraphie. Les télégrammes internationaux pouvaient se voir appliquer de multiples règlements qui n'étaient pas entièrement harmonisés. Afin de remplacer ces conventions, les participants à la réunion convinrent qu'un projet de nouveau traité serait rédigé par une commission de "délégués spéciaux" ayant des compétences techniques, composée essentiellement des directeurs des réseaux télégraphiques nationaux.

La commission des délégués spéciaux se réunit seize fois pour arrêter ?les modalités de la Convention télégraphique internationale, et le projet final fut présenté à la Conférence à sa deuxième séance générale, le 13 avril. Ce projet contenait des dispositions novatrices, notamment la mise en place d'un système de tarification standard dans l'ensemble de chaque pays, plutôt qu'un système de tarification par zone (à l'exception d'une partie de la Prusse et des territoires les plus éloignés de la Russie et de la Turquie). Point important, un tableau de tarification des messages transfrontaliers dans une unité monétaire unique, à savoir le franc français, fut annexé au traité?, ?ce qui allait réduire considérablement le prix des télégrammes. En outre, un Règlement de service international fut élaboré en complément du traité. L'une des dispositions les plus importantes de ce Règlement prévoyait l'adoption du code Morse et de ses instruments - rare cas où l'UIT désigna expressément un équipement en particulier?.

La troisième et dernière séance générale de la Conférence eut lieu le 17 mai 1865, date à laquelle les documents finals de la première Convention télégraphique internationale furent officiellement signés. Cette date fut retenue comme celle de la naissance de l'Union télégraphique internationale - l'organisme précurseur de l'actuelle UIT - et marque chaque année la Journée mondiale des télécommunications et de la société de l'information??.

La Convention et son règlement entrèrent en vigueur le 1er janvier 1866. Dans le préambule du traité, les signataires affirmaient être également animés du désir d'assurer aux correspondances télégraphiques échangées entre leurs États respectifs ?les avantages d'?un "tarif simple et réduit", et que les conditions de la télégraphie internationale s'en trouveraient améliorées. Ils soulignaient en outre qu'ils établiraient une "entente permanente" entre leurs États tout en n'interférant pas avec les décisions relatives aux questions n'intéressant pas ?le service télégraphique international.

L'importance de la Convention télégraphique internationale ne saurait être sous-estimée: pour la première fois, les réglements, les tarifs et les techniques étaient harmonisés dans toute l'Europe, jusqu'à ses frontières avec l'Afrique et l'Asie
été en guerre: le second conflit entre le Schleswig-Holstein et le Danemark, auquel la Prusse et l'Autriche avaient également participé, avait pris fin l'année précédente. Néanmoins, le traité télégraphique fut signé par tous. Résumant les réalisations de la conférence, M. Drouyn de Lhuys déclara:

Nous nous sommes réunis ici en tant que véritable Congrès de la paix. S’il est vrai que la guerre ne provienne souvent que de malentendus, n’est-ce pas en détruire l’une des causes, que de faciliter entre les peuples l’échange des idées et de mettre à leur portée ce prodigieux engin de transmission, ce fil électrique, sur lequel la pensée, comme emportée par la foudre, vole à travers l’espace, et qui permet d’établir un dialogue rapide, incessant, entre les membres dispersés de la famille humaine ?

Cette date importante – le 17 mai – est finalement devenue la Journée mondiale des télécommunications et de la société de l'information.

The first Convention of the International Telegraph Union signed in 1865 (Source: ITU)

L'UIT est basée en Suisse.
La Conférence télégraphique internationale de 1868, à Vienne, a décidé que l'UIT fonctionnerait à partir de son propre bureau à Berne, en Suisse. Tout a commencé avec seulement trois membres du personnel. En 1948, le siège de l'UIT sera transféré de Berne à Genève.

1871: Négociations sur le futur des télécommunications: où sont les femmes

Cette photo, tirée des archives de l'Union internationale des télécommunications (UIT) montre les chefs des délégations assistant à la troisième Conférence télégraphique internationale, qui s'est tenue à Rome en 1871.
Avançons dans le temps et intéressons-nous au XXIème siècle et aux récentes Conférences de plénipotentiaires de l'UIT pour en savoir plus sur "La Journée des filles dans le secteur des technologies de l'information et de la communication", alors que l'UIT et les délégations s'attachent à remédier au manque de femmes dans ce secteur.
Vous remarquez quelque chose d'étrange sur cette photo ?
Nous sommes en 1871 et tous les délégués venus à Rome pour négocier le futur des télécommunications à l'UIT (alors appelée Union télégraphique internationale) lors de la troisième Conférence de plénipotentiaires sont des hommes.
Mais où sont donc passées les femmes ?
Eh bien, il a fallu attendre 1932 et la cinquième Conférence de plénipotentiaires, lors de laquelle l'UIT est devenue l'Union internationale des télécommunications, pour que des femmes participent en tant que déléguées avec l'ex-Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS) déléguant Marie Dobruskina, spécialiste du téléphone, et Sarah Ginsburg, ingénieur en chef. Il faudra ensuite attendre 1965, un siècle après la création de l'UIT, pour qu'une femme dirige une délégation. Ce sera Maria Cristina Sejas Sierra, qui dirigera les négociations pour le compte de la Bolivie.

Bien que les temps aient changé et que l'industrie évolue en permanence, le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC) reste dominé par les hommes. On se demande encore aujourd'hui "où sont les femmes ?" L'industrie des TIC est, plus que jamais, un secteur en pleine croissance et riche d'emplois. De nombreux pays et régions prévoient une pénurie d'employés qualifiés dans des branches telles que les mathématiques, les sciences, l'ingénierie et l'informatique, et ce alors que la demande ne cesse d'augmenter. On estime en gros qu'il manque dans le monde plus de 2 millions de professionnels qualifiés dans le secteur des TIC. Malgré les avantages évidents, de nombreuses jeunes filles n'envisagent même pas une carrière dans les TIC, croyant à tort que ce secteur est ennuyeux, réservé aux accros des technologies, et qu'il ne change généralement rien à la vie des gens.

L'UIT, un grand nombre de ses 193 Etats Membres et plus de 700 membres représentant le secteur privé et des établissements universitaires militent pour encourager les femmes et les jeunes filles à jouer un rôle plus important dans ce secteur et à contribuer à inventer notre avenir.

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Seulement une décennie plus tard, le prochain bond en avant dans les communications s'est produit avec le brevet du téléphone en 1876.
Lors de la Conférence télégraphique internationale tenue à Berlin en 1885, l'UIT a commencé à élaborer une législation internationale régissant la téléphonie.
Un article ajouté au Règlement télégraphique spécifiait cinq minutes comme unité de charge, et la durée d'un appel était limitée à dix minutes s'il y avait d'autres demandes d'utilisation de la ligne téléphonique.

Les téléphones signifiaient que vous pouviez réellement parler à une autre personne sur de longues distances, ainsi qu'envoyer des télégraphes en code Morse. Mais que se passerait-il si un fil ne pouvait pas les atteindre, par exemple, sur un bateau ?
En 1880, à la Royal Society de Londres, David Edward Hughes a démontré ce qui allait plus tard être reconnu comme la signalisation sans fil.
Des expériences pratiques ont commencé à être faites dans les années 1890 par des inventeurs tels que Nikola Tesla, Jagadish Chandra Bose, Alexander Stepanovich Popov et Guglielmo Marconi. La radio, connue sous le nom de « télégraphie sans fil », est née.

Peu à peu, la portée de la signalisation radio a augmenté et Marconi a fait une transmission transatlantique unidirectionnelle en 1901.
La première transmission expérimentale de la voix humaine a été réalisée en 1900 par Aubrey Fessenden, qui a également réalisé la première émission de voix et de musique au monde en 1906. .
Cependant, des problèmes sont survenus avec les connexions internationales, comme ils l'avaient fait au début de la télégraphie.
Le problème a été mis en évidence en 1902, lorsque le prince Henri de Prusse, de retour outre-Atlantique après une visite aux États-Unis, a tenté d'envoyer un message de courtoisie de son navire au président américain Theodore Roosevelt.
Le message a été refusé par la station côtière américaine parce que l'équipement radio du navire était d'un type et d'une nationalité différents de celui à terre. À la suite de l'incident, le gouvernement allemand a convoqué une conférence préliminaire des radiocommunications à Berlin en 1903 dans le but d'établir une réglementation internationale des communications radiotélégraphiques.

Cet événement préparatoire fut suivi à Berlin en 1906 par la première Conférence radiotélégraphique internationale, à laquelle participèrent les représentants de 29 nations. Il a décidé que le Bureau de l'UIT agirait en tant qu'administrateur central de la conférence, et la Section radiotélégraphique du Bureau a commencé à fonctionner le 1er mai 1907.
La conférence de 1906 a produit la Convention radiotélégraphique internationale avec une annexe contenant les premières réglementations dans ce domaine. Ceux-ci ont été élargis et révisés par de nombreuses conférences ultérieures et sont devenus connus sous le nom de Règlement des radiocommunications. Aujourd'hui, compte tenu de la multitude de services sans fil, la réglementation comprend plus de 1 000 pages d'informations sur la façon dont la ressource limitée du spectre des radiofréquences - ainsi que les orbites des satellites - doit être partagée et utilisée à l'échelle internationale.
1906 1982
The first edition of the Radio Regulations (1906) had only fifteen pages (Source: ITU)

En 1982, des bénévoles ont rassemblé et emballé 10 000 exemplaires de l'ensemble en deux volumes du Règlement des radiocommunications.
S'il avait été possible de faire une seule pile des 51 393 608 pages A4 imprimées, le résultat aurait fait près de 12 fois la hauteur de la Tour Eiffel (300 m) ! (Source : UIT)
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La conférence a également établi "SOS" comme appel de détresse maritime international - l'une des premières étapes dans le domaine vital des communications d'urgence. Mais le naufrage du paquebot Titanic en 1912 a montré la nécessité d'autres améliorations. Quelques mois seulement après la tragédie, la Conférence radiotélégraphique internationale de 1912, tenue à Londres, s'est accordée sur une longueur d'onde commune pour les signaux radio de détresse des navires. De plus, chaque navire a reçu pour instruction de maintenir le silence radio à intervalles réguliers, lorsque les opérateurs doivent écouter les appels de détresse.
Au cours des années 1920, l'utilisation de la radio s'est développée rapidement, y compris pour la diffusion populaire. Pour améliorer l'efficacité et la qualité de fonctionnement, la conférence de Washington de 1927 attribue des bandes de fréquences aux différents services radio (fixe, mobile maritime et aéronautique, radiodiffusion, amateur et expérimental).

Après la catastrophe du Titanic en avril 1912, la deuxième Conférence radiotélégraphique internationale se réunit à Londres.
Les mesures de sécurité ont été une priorité de discussion et la conférence a approuvé l'article 9 de la convention qui régularise la priorité des appels de détresse sur les autres appels télégraphiques.

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L'ITU a poursuivi son travail technique tout au long de la Première Guerre mondiale, mais aucune réunion internationale n'a eu lieu avant la Conférence télégraphique internationale du 1er septembre - 29 octobre 1925 - Paris, France

A cette conférence, le règlement du service international fut revisé et annexé à la Convention télégraphique internationale de Saint-Pétersbourg (1875). Le document (pdf) est disponible ici.
Le Comité consultatif international téléphonique longue distance (CCIF) et le Comité consultatif international télégraphique (CCIT) sont créés.
De plus, un comité pour l'étude du langage codé, qui s'est réuni à Paris en 1925 et à Cortina d'Ampezzo (Italie) en 1926, a été créé.
Les dispositions applicables aux communications filaires ont été étendues aux communications sans fil.

Il a officiellement intégré à l'UIT le Comité consultatif international des appels téléphoniques longue distance (CCIF) et créé le Comité consultatif international télégraphique (CCIT).
Deux ans plus tard, la Conférence radiotélégraphique, tenue à Washington en 1927, crée le Comité consultatif international des radiocommunications (CCIR). Ensemble, les trois comités ont été chargés de coordonner les études techniques et d'élaborer des normes internationales dans tous ces domaines des télécommunications.
Le CCIF et le CCIT ont fusionné en 1956 pour former le Comité consultatif international téléphonique et télégraphique (CCITT)

En 1932, lors d'une conférence à Madrid, il a été décidé qu'un nouveau nom serait adopté pour refléter l'ensemble des responsabilités de l'UIT : Union internationale des télécommunications.
Le nouveau nom est entré en vigueur le 1er janvier 1934. Dans le même temps, la Convention télégraphique internationale a été fusionnée avec la Convention radiotélégraphique internationale pour former la Convention internationale des télécommunications.

Le 15 novembre 1947, un accord entre l'UIT et l'Organisation des Nations Unies nouvellement créée a reconnu l'UIT comme l'institution spécialisée pour les télécommunications. L'accord est officiellement entré en vigueur le 1er janvier 1949.

Le 17 mai 1969 est instaurée la journée mondiale des télécommunications.

La Journée mondiale des télécommunications marque la célébration de deux événements importants pour l'UIT. De la naissance du télégraphe aux communications par satellite et à l'Internet, en passant par la radiodiffusion sonore et télévisuelle, les travaux de l'Union ont contribué à tirer parti des potentialités scientifiques et technologiques pour répondre à un besoin fondamental de l'homme, celui de communiquer.

Toutefois, nous nous sommes rendu compte que tout le monde ne profitait pas des retombées socio-économiques des télécommunications.
En 1985, l'UIT publiait le fameux rapport Maitland, intitulé "le Chaînon manquant", dans lequel, pour la première fois, était clairement définie la fracture numérique. Depuis lors, l'Union oeuvre résolument à mettre les avantages des technologies de l'information et de la communication (TIC) à la portée de toute l'humanité.
Créer une société de l’information équitable: il est temps d’agir :
En 2003, l'UIT a tenu le tout premier Sommet mondial sur la société de l'information, à Genève. A l'issue de la première phase de cette rencontre, 175 pays ont approuvé une Déclaration de principes et un Plan d'action qui préconisent un accès universel et abordable aux TIC. La seconde phase du Sommet, qui aura lieu en novembre prochain à Tunis, permettra de mesurer les progrès réalisés pour atteindre les objectifs précis fixés à Genève. Ce sera également l'occasion d'appeler les parties prenantes à transformer la volonté politique exprimée lors de la première phase en engagements à long terme. Pour contribuer à attirer l'attention du monde entier sur l'importance de cette mission, les Membres de l'Union ont choisi ...

Chaque journée internationale représente une occasion d’informer le public sur des thèmes liés à des enjeux majeurs comme les droits fondamentaux, le développement durable ou la santé. Ces journées permettent au système des Nations Unies, aux pouvoir publics et à la société civile d’organiser des activités de sensibilisation et de mobiliser des ressources.

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La Télévision :
John Logie Baird a fait la première démonstration publique de télévision, à Londres en 1925.
Une décennie plus tard, son appareil mécanique a été remplacé par les systèmes de télévision électronique de Vladimir Zworykin et Philo T. Farnsworth, développés aux États-Unis à l'aide de tubes à rayons cathodiques créés à l'origine. par Karl Ferdinand Braun quelque 40 ans plus tôt.

Les émissions de télévision régulières à basse résolution ont commencé à la fin des années 1920, avec des améliorations au début des années 1930. Mais c'est après la Seconde Guerre mondiale que le nouveau média a commencé à décoller.
Les premières normes techniques de l'UIT pour la télévision ont été publiées en 1949.
Au cours des décennies suivantes, plus de 150 normes techniques ont été publiées pour permettre la diffusion d'images de haute qualité dans le monde entier. Les normes de l'UIT couvrent désormais tous les types de diffusion du son et de l'image, y compris les transmissions multimédias et de données d'aujourd'hui vers une pléthore d'appareils.

Le rôle important de l'UIT dans l'établissement des bases de la radiodiffusion internationale a été reconnu par l'Académie nationale des arts et des sciences de la télévision (NATAS) des États-Unis en 1983 et 2012, qui a décerné des Emmy Awards à l'Union.
En 2008 et 2017, l'UIT a reçu les Primetime Emmy Awards de l'Académie des arts et des sciences de la télévision (ATAS) en reconnaissance de la collaboration de codage vidéo entre l'UIT, l'ISO et la CEI.
Un autre résultat de la collaboration novatrice de l'UIT avec l'ISO et la CEI a été le partenariat JPEG.
En 2019, l'équipe d'ingénieurs responsable de la première édition de la norme de compression d'images JPEG (série ITU T.80) a été récompensée par un Engineering Emmy Award pour sa contribution exceptionnelle au codage d'images.

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Espace et satellites

L'ère spatiale a commencé le 4 octobre 1957 avec le lancement par l'Union soviétique du premier satellite artificiel au monde, Spoutnik-1. Peu de temps après, les satellites ont été utilisés pour les télécommunications. Le passif Echo-1 a été lancé en 1960 par les États-Unis, suivi en 1962 par Telstar-1 (un projet franco-britannique-américain), le premier satellite actif de communication à relais direct.
Le 23 juillet de cette année-là, il a permis aux gens des deux côtés de l'Atlantique de regarder une émission de télévision en direct en même temps.

Le mouvement de ces satellites devait être suivi pendant qu'ils traversaient le ciel; une idée plus efficace et économique était celle du satellite de communication géostationnaire, proposé pour la première fois par l'écrivain Arthur C. Clarke en 1945.
En 1964, à la suite d'expériences avec des satellites géosynchrones, le premier satellite géostationnaire (Syncom-3) a été lancé.

Comme le spectre des radiofréquences, l'orbite géostationnaire autour de la Terre est une ressource naturelle limitée ; les deux doivent être partagés équitablement et d'une manière qui évite les interférences.
En 1963, l'UIT a tenu une Conférence administrative extraordinaire pour les communications spatiales, qui a attribué des fréquences aux différents services. Des conférences ultérieures ont procédé à d'autres attributions et mis en place des réglementations régissant l'utilisation des créneaux orbitaux par les satellites.

En plus de relier les systèmes de radiodiffusion et de téléphonie filaire et de fournir des services de navigation, les satellites sont également utilisés dans les communications mobiles.
Les téléphones satellites, par exemple, peuvent être vitaux en cas d'urgence ou dans des zones sans accès à des réseaux alternatifs.
Et en 1992, l'UIT a procédé pour la première fois à des attributions de spectre pour répondre aux besoins des communications personnelles mobiles mondiales par satellite (GMPCS).

L'ITU se penche également sur les besoins des radio-astronomes et autres scientifiques de l'espace, qui effectuent des travaux aussi importants que la prévision météorologique et la surveillance de l'environnement et du climat de la Terre. Le changement climatique est un thème majeur des travaux de l'UIT, tout comme les communications d'urgence telles que les systèmes d'alerte en cas de catastrophe par satellite.

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L'Internet

Les appareils pour aider les gens à calculer – comme le boulier – existent depuis des milliers d'années. L'histoire des ordinateurs tels que nous les connaissons aujourd'hui remonte au début du 19ème siècle, lorsque Charles Babbage à Londres a conçu un "moteur de différence" en 1822 et plus tard un "moteur analytique". L'informatique moderne trouve ses origines dans le travail théorique et pratique de personnalités telles qu'Alan Turing au Royaume-Uni avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, ainsi que dans les développements en Allemagne, aux États-Unis et ailleurs. Une autre avancée vitale a été le développement du transistor dans les années 1940. Mais c'est lorsque les ordinateurs ont été reliés entre eux que la révolution Internet a commencé à vraiment changer notre monde.

Tout a commencé en 1969 avec un réseau d'ordinateurs à commutation de paquets - ARPANET - au sein du département américain de la Défense. Celui-ci porte le premier courrier électronique, envoyé en 1971. Puis, en 1989, une avancée importante est faite à l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (ou CERN), près de Genève. Le scientifique britannique Tim Berners-Lee, en collaboration avec le Belge Robert Cailliau, a proposé un système hypertexte distribué qui est devenu connu sous le nom de World Wide Web. Le logiciel nécessaire a été développé en 1990 et, surtout, le système a été utilisé non seulement au sein du CERN, mais également mis gratuitement à la disposition de tous.

L'Internet qui porte le World Wide Web comprend de nombreux types d'équipements et d'infrastructures de télécommunications, qui doivent fonctionner ensemble de manière transparente. L'expansion mondiale d'Internet doit beaucoup aux normes techniques de l'UIT, depuis les débuts des modems jusqu'au haut débit d'aujourd'hui. Pratiquement personne ne serait en mesure d'utiliser cette ressource puissante sans les normes mondiales négociées et approuvées par l'UIT pour les couches de transport critiques et les technologies d'accès. Et l'avenir est continuellement à l'étude, y compris des questions telles que la transition vers IPv6 pour surmonter le besoin urgent d'adresses de protocole Internet, en particulier compte tenu de l'essor de « l'Internet des objets ».

Internet est désormais utilisé par plus d'un tiers de la population mondiale.
Son énorme importance sociale et économique signifie que le débat doit également avoir lieu sur les questions politiques. L'UIT a une longue histoire en tant que lieu de discussion sur la meilleure façon de garantir que l'Internet fonctionne pour tous. Le Sommet mondial sur la société de l'information a donné à l'UIT le mandat de diriger cet effort, en réunissant toutes les parties intéressées. En outre, les membres de l'Union ont mandaté les travaux de l'UIT sur des sujets tels que la cybersécurité; protection des enfants en ligne ; promouvoir le multilinguisme sur Internet; protéger les droits et la vie privée des consommateurs ; la connectivité Internet internationale et la promotion des investissements dans l'infrastructure nécessaire.

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Connectivité mobile
On peut dire que la technologie qui a le plus contribué à connecter les gens à l'époque moderne est le téléphone mobile - et l'UIT a été au cœur de ses progrès spectaculaires.
En 1973, Martin Cooper, de Motorola aux États-Unis, a effectué le premier appel de démonstration avec un téléphone portable.
Des réseaux commerciaux ont été ouverts au Japon en 1979 et dans les pays nordiques en 1981. Ces premiers systèmes utilisaient la technologie analogique.
Ils ont été supplantés avec le lancement en Finlande des services mobiles numériques de deuxième génération (2G) en 1991, puis de troisième génération (3G) au Japon en 2001.

L'UIT a convenu des attributions de spectre de radiofréquences pour la téléphonie mobile 2G lors de la Conférence mondiale des radiocommunications en 1993. Mais à mesure que les technologies progressaient, divers systèmes de téléphonie mobile existaient sur un marché fragmenté.
Après plus de dix ans de travail sous la direction de l'UIT, une décision historique a été prise lors de la conférence tenue en 2000 : l'approbation à l'unanimité des spécifications techniques des systèmes de troisième génération sous le nom d'IMT-2000.
Pour la première fois, l'interopérabilité totale des systèmes mobiles a pu être réalisée et les bases ont été posées pour de nouveaux appareils sans fil à haut débit capables de gérer la voix, les données et la connexion à Internet.
En 2012, l'Assemblée des radiocommunications de l'UIT a adopté des spécifications pour les IMT évoluées – une plate-forme mondiale sur laquelle construire la prochaine génération de services mobiles interactifs.

Selon les chiffres de l'UIT, il y avait 6,8 milliards d'abonnements à la téléphonie mobile en 2013, soit presque le même nombre que la population mondiale. Et de plus en plus, les gens choisissent les smartphones et autres appareils mobiles qui les relient à Internet.

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Développement pour combler la fracture numérique

Les téléphones portables et l'accès à Internet sont des outils puissants pour soutenir les avancées dans les pays en développement. Mais les statistiques de l'UIT mettent en évidence la fracture numérique qui persiste entre les pays et à l'intérieur des frontières nationales entre divers groupes sociaux.

La nécessité de soutenir l'expansion des télécommunications est reconnue depuis longtemps.

En 1952, l'UIT est devenue une organisation participante officielle au Programme élargi d'assistance technique des Nations Unies. L'objectif était de recruter et d'envoyer des experts dans les pays en développement pour les aider dans divers domaines technologiques, ainsi que de soutenir la formation du personnel local.
En 1959, l'UIT prend en charge la gestion de ses programmes d'assistance technique pour les télécommunications, avec un département créé à cet effet l'année suivante.
Le Programme élargi d'assistance technique des Nations Unies a été fusionné avec le Fonds spécial des Nations Unies pour former l'actuel Programme des Nations Unies pour le développement, ou PNUD, qui a commencé ses activités en 1966.
La collaboration de l'UIT avec le PNUD s'est considérablement accrue à partir de cette période.
Parallèlement aux objectifs d'amélioration des ressources techniques, administratives et humaines dans les pays en développement, l'objectif était de favoriser l'expansion des réseaux en Afrique, en Asie et en Amérique latine (ainsi que des réseaux régionaux là-bas et en Asie-Pacifique et au Moyen-Orient).
À partir des années 1970, des projets tels que le Réseau panafricain de télécommunications (PANAFTEL) et le schéma directeur des télécommunications du Moyen-Orient et de la Méditerranée (MEDARABTEL) ont été mis en œuvre.

Une étape importante a été franchie en 1982, lorsque la Conférence de plénipotentiaires de l'UIT, tenue à Nairobi, a créé la Commission indépendante pour le développement mondial des télécommunications.
Il a commencé ses travaux en 1983 sous la présidence de Donald Maitland et a soumis son rapport en 1985. Intitulé officiellement The Missing Link, et également connu sous le nom de Rapport Maitland, le rapport a montré comment l'accès aux télécommunications est en corrélation avec la croissance économique - mais a également attiré l'attention internationale sur l'énorme déséquilibre de cet accès entre pays développés et pays en développement.
En réponse à ce rapport novateur, l'UIT a tenu sa première Conférence mondiale de développement des télécommunications en 1985, à Arusha, en Tanzanie.
En 1989, la Conférence de plénipotentiaires de l'UIT à Nice a reconnu l'importance de placer l'assistance technique aux pays en développement sur le même pied que ses activités traditionnelles de normalisation et de gestion du spectre.
À cette fin, il a créé le Centre pour le développement des télécommunications (incorporé plus tard au Bureau de développement des télécommunications de l'UIT en 1991).

La réduction de la fracture numérique a été confirmée comme une priorité pour l'UIT lors de la Conférence de plénipotentiaires de Marrakech en 2002, qui a également autorisé l'UIT à jouer un rôle de premier plan dans les préparatifs et le suivi du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI).
Le SMSI a été le tout premier rassemblement de dirigeants mondiaux à se pencher sur la meilleure façon de créer une société de l'information sûre et véritablement inclusive.
Le sommet s'est déroulé en deux phases : en 2003 à Genève et en 2005 à Tunis. Les participants venaient de 175 pays, dont une cinquantaine de chefs d'État et de gouvernement et de vice-présidents.
Ses documents finaux, notamment le Plan d'action de Genève et l'Agenda de Tunis pour la société de l'information, abordent des questions telles que l'utilisation des technologies de l'information pour le développement ; la cyber-sécurité; un accès abordable aux communications; Infrastructure; renforcement des capacités et diversité culturelle.
Le sommet a également abouti au Forum WSIS multipartite, organisé chaque année depuis 2009 pour examiner les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs du sommet.
Dans le prolongement du SMSI, la série de conférences régionales Connecter le monde a été lancée par l'UIT afin de mobiliser des ressources techniques, financières et humaines pour le développement des télécommunications. Le premier événement a été le Connect Africa Summit, organisé par le Rwanda en 2007.

L'UIT organise régulièrement des séminaires et des événements de formation et, depuis 2000, elle organise le Symposium mondial annuel des régulateurs. Cela offre un lieu de rencontre unique pour les régulateurs et les décideurs politiques des pays développés et en développement. Les efforts visant à encourager une plus grande participation des pays en développement à la création et à l'adoption de normes techniques se concentrent sur le programme Combler le fossé en matière de normalisation de l'UIT, créé en 2008.

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Lieu de rencontre mondial

En plus de ses conférences régulières, l'UIT organise des événements où les parties prenantes des secteurs public et privé discutent non seulement de questions techniques, mais aussi de questions plus larges. En tant que vitrine de l'industrie et forum de haut niveau, ITU Telecom World a vu le jour en 1971 à Genève.

Depuis lors, il se tient régulièrement dans des lieux du monde entier, réunissant les représentants les plus influents du gouvernement et de l'industrie pour réseauter, partager des connaissances et rechercher des solutions aux défis mondiaux.

En 1994, la Conférence de plénipotentiaires de Kyoto a créé le Forum mondial des politiques de télécommunication (FMPT), une réunion de haut niveau qui encourage le libre échange d'idées et d'informations sur les nouvelles questions de politique découlant de l'évolution de l'environnement des télécommunications. Le premier FMPT s'est tenu à Genève en 1996 sur le thème des communications personnelles mobiles mondiales par satellite. Des forums ultérieurs ont eu lieu en 1998, 2001, 2009 et 2013. Le cinquième FMPT a eu lieu à Genève en 2013 et a examiné des questions de politique publique internationale liées à Internet.

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Au service du monde moderne

De vastes changements se sont produits dans le monde des télécommunications et des technologies de l'information – non seulement depuis la création de l'UIT, mais de plus en plus au cours des dernières décennies.
En 1988, le Règlement télégraphique international et le Règlement téléphonique ont été révisés et combinés pour former le Règlement des télécommunications internationales (RTI).
Au 21e siècle, cependant, ceux-ci n'étaient plus en phase avec les développements modernes, de sorte qu'en 2012, l'UIT a convoqué à Dubaï une Conférence mondiale sur les télécommunications internationales (WCIT-12) dans le but de réviser les ITR pour les adapter à la nouvelle ère.
Le RTI est un traité international, et un débat très détaillé – parfois difficile – a eu lieu lors de la conférence. Après deux semaines de négociations intensives, une majorité de délégués du monde entier se sont mis d'accord sur des ITR révisés qui contribueront à ouvrir la voie au monde hyper-connecté du futur.
Cet avenir se construit sur le haut débit.
En 2010, l'UIT, en collaboration avec l'UNESCO, a créé la Commission du haut débit pour le développement numérique, en réponse à l'appel lancé par le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, à redoubler d'efforts pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement. La Commission estime que l'expansion de l'accès à large bande à Internet est essentielle pour accélérer le progrès économique et social partout, et elle définit des moyens pratiques par lesquels les pays - à tous les stades de développement - peuvent y parvenir, en coopération avec le secteur privé.

L'UIT a continué de tendre la main à tous ceux qui partagent son objectif de connecter le monde.
Les jeunes sont un public clé. Des événements sont organisés pour encourager leur participation à décider de l'avenir des télécommunications, comme le Sommet mondial de la jeunesse BYND 2015.
Tenu au Costa Rica en 2013, cet événement s'est concentré sur l'utilisation de ces technologies pour aider à faire avancer le programme de développement « au-delà de 2015 », la date cible des objectifs du Millénaire pour le développement.
L'amélioration des chances des femmes et des filles est un autre domaine d'action de l'UIT.
En 2010, elle a instauré la « Journée des filles dans les TIC » (célébrée chaque année le quatrième jeudi d'avril) avec un portail Web associé lancé en 2012. L'objectif est d'inspirer les filles à envisager un avenir dans la technologie, en aidant non seulement elles-mêmes, mais aussi leurs communautés .
L'UIT s'emploie également activement à promouvoir une meilleure accessibilité à la société de l'information pour les personnes handicapées.
Ce besoin est promu dans le développement de normes, par exemple, afin que les technologies puissent être facilement utilisées par tout le monde. En 2013, lors de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur le handicap et le développement, l'UIT faisait partie des organisations d'experts qui ont lancé un rapport de consultation mondiale sur l'impact bénéfique des TIC dans ce domaine.

Les membres de l'UIT comprennent des centaines d'organisations du secteur privé, ainsi que 193 États.
En 2011, une nouvelle catégorie d'Academia a été introduite pour l'adhésion des institutions de recherche.
Au-delà de cela, de nombreuses autres personnes et organisations sont invitées à apporter leur point de vue lors d'événements tels que le Forum du SMSI.

Le monde dépend de plus en plus des technologies de télécommunication, dans tous les aspects de notre vie.
Le rôle de l'UIT dans le soutien de l'intégration, de l'expansion et du partage sans heurt de chaque avancée est plus vital que jamais.
L'UIT continuera d'adapter ses priorités et ses méthodes de travail pour répondre aux changements rapides de l'environnement mondial, comme elle le fait depuis un siècle et demi.


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