Colonies britaniques en Afrique

L'Empire britannique fut l'un des empires coloniaux les plus étendus de l'histoire moderne.

Les premières colonies britanniques commencèrent le long de la côte est des États-Unis au cours des XVIIe et XVIIIe siècles.
Cependant, l'Empire perdit ces colonies à la suite de la guerre de l'Indépendance en 1775, ce qui allait permettre la naissance des États-Unis.

À son apogée en 1920, l'Empire britannique administrait le quart de la population mondiale et le quart des terres émergées, donc 540 millions de «sujets» de Sa Majesté répartis sur 33,5 millions de kilomètres carrés.
Moins d'un quart de siècles plus tard, l'Union Jack allait commencer à se retirer sur tous les continents, l'empire des Indes étant le premier en 1947 à quitter le giron colonial.
Le ministère des Colonies fut aboli en 1967.

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L'Afrique coloniale

L’Afrique occidentale britannique
En Afrique de l’Ouest, le Royaume-Uni établit sa domination sur quatre territoires : la Gambie, la Sierra Leone, la Gold Coast et le Nigéria. Il s’appuie sur des établissements commerciaux (compagnies à charte) comme l’United African Company ou la Royal Niger Company qui facilitent son implantation dans la région.Chacun de ces territoires possède alors sa propre organisation administrative :
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La Gambie est la plus petite colonie anglaise d’Afrique (10 300 km2) mais aussi une des plus pauvres. Son territoire est divisé en deux parties : la colonie autour de la ville de Bathurst (aujourd’hui Banjul, la capitale) et le protectorat pour l’intérieur.
- La Sierra Leone, d’une superficie de 72 000 km2, est divisée, comme la Gambie, en deux entités : la colonie pratiquement réduite à la ville de Freetown et à ses environs, existant depuis 1808 et le protectorat pour l’intérieur du pays, proclamé en 1896, qui couvre 99% du territoire.
- La Gold Coast rassemble trois régions, à savoir la colonie proprement dite, correspondant au Sud, l’Ashanti et les territoires du Nord.
- Le Nigéria, longtemps divisé en trois territoires coloniaux (colonie de Lagos, protectorats du Sud et du Nord), est rassemblé, le 1er juin 1914, dans une seule colonie par Lord Lugard. Celui-ci en devient le premier gouverneur et fixe sa résidence à Lagos. Lorsqu’éclate la Grande Guerre au Cameroun, le Nigéria forme donc un ensemble de 900 000 km2, qui va servir de base de départ aux assauts britanniques vers le Nord et le littoral camerounais.

L’Afrique orientale britannique
Dans cette partie de l’Afrique, trois territoires se trouvent sous la domination britannique : Zanzibar, L’Ouganda et Le Kenya.
La politique britannique est moins libérale qu’en Afrique de l’Ouest et la situation y est différente. Il n’y a pas de colonies de peuplement britanniques en Afrique Occidentale, alors qu’en Afrique de l’Est et tout particulièrement au Kenya, les colons sont nombreux. Si bien que, dans ces territoires, se constituent des sociétés multiraciales, comprenant une majorité africaine et des minorités formées par les colons britanniques ainsi que des Arabes et des Indiens.

L’Afrique orientale britannique est, elle aussi, divisée en plusieurs territoires :
L’Ouganda rassemble plusieurs royaumes, en particulier celui de Bouganda, qui signe en 1900 avec les Britanniques un accord qui lui laisse une réelle autonomie politique. Les autres royaumes se trouvent sous l’égide de l’administration coloniale britannique.
Le Kenya est la principale colonie de peuplement britannique en Afrique Orientale. Plusieurs milliers d’Européens s’y installent sur les hauts plateaux du Rift Oriental et accaparent les terres fertiles (les White Highlands) qui appartenaient en fait aux agriculteurs kikuyu ou aux pasteurs massai.
Zanzibar est un protectorat britannique depuis le traité d’Heligoland (1890).
Le Soudan où s'installent les Britanniques à la suite de la révolte mahdiste, lancée contre la domination égyptienne à partir de 1881. Par une convention signée en 1899, le Soudan devient un condominium anglo-égyptien.

La présence britannique en Afrique australe
A la fin du XIXe siècle, le Nyassaland (Malawi actuel), les deux Rhodésies (Rhodésie du nord et Rhodésie du sud devenues respectivement Zambie et Zimbabwe), le Bechuanaland (Botswana actuel), le Basutoland (Lesotho actuel), le Swaziland mais aussi l’Union Sud-africaine sont rattachés à l’Empire britannique.
Les Rhodésies sont constituées de part et d’autres du Zambèze, en 1895. Comme au Kenya, les colons s’y installent massivement et accaparent les meilleures terres. Les Africains sont rejetés dans les réserves. La Rhodésie du nord, deux fois plus étendue que sa voisine du sud, compte beaucoup moins de colons blancs.
Le Nyassaland correspond à la région du lac Nyassa et devient un protectorat britannique en 1891. En 1907, celle-ci prend le nom de Nyassaland. La principale difficulté de ce territoire est l’isolement continental.
Le Bechuanaland, le Basutoland et le Swaziland deviennent des protectorats britanniques. On les appelle « territoires de la Haute Commission » parce qu’ils relèvent de l’administration du Haut Commissaire de la Grande-Bretagne dans l’Union Sud-africaine.
L’Union Sud-Africaine voit le jour, en 1910, quelques années après la guerre des Boers (1899- 1902), qui s’achève par la victoire des Anglais. Elle rassemble, outre le Transvaal et l’Orange, les anciennes colonies britanniques du Cap et du Natal. Sa capitale est installée à Pretoria, dans le Transvaal. L’Union Sud-Africaine possède une autonomie importante au sein de l’Empire britannique et participe à la Grande Guerre aux côtés de la « Triple Entente ». Son rôle est décisif dans la conquête du Sud-Ouest africain allemand et de l’Afrique Orientale allemande.

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