Les
Colonies Espagnoles en Afrique Contrairement aux Portugais, les Espagnols nont
jamais fait la moindre publicité autour de leur uvre africaine,
aussi le public français ignore-t-il à peu près tout
des présides ( places de souveraineté de la
côte nord, et la province d'Ifni.), de Ceuta et de Melilla, dIfni,
du Rio-de-Oro ou Sahara espagnol, de lî²le
de Fernando-Po et de la Guinée espagnole, ensemble de
territoires couvrant un peu moins de 300 000 kilomètres carrés
et groupant environ 400 000 habitants. Cependant, si nul ne conteste lintérêt
économique restreint des « provinces espagnoles » dAfrique,
celles-ci devraient néanmoins retenir toute lattention de
ceux qui suivent au jour le jour lévolution politique du
continent noir. Car, depuis quelques mois, un mouvement nationaliste qui
possède de solides appuis extérieurs se manifeste en Guinée
espagnole, territoire sur lequel la République gabonaise et la
République fédérale du Cameroun ont déjà
certaines revendications à formuler. Le Rio de Oro, « Rivière
d'or ») était une colonie (1884-1958) puis une province (1958-1976)
espagnole, située sur le territoire du Sahara occidental. Elle
est intégrée dans l'Afrique occidentale espagnole entre
1946 et 1958. Contrairement à ce qu'indique son nom, qui parle d'or, les ressources de la province sont limitées : phosphates, dattes, et sa zone de pêche, beaucoup plus rentable. Territoire désertique, peu peuplé, le Rio de Oro coûte plus cher à l'Espagne en proportion de ce que rapportent ses maigres ressources. La province d'Ifni était une ancienne province
d'Espagne colonisée en 1934 et située dans le sud-ouest
du Maroc, sur la côte atlantique. Le Sahara espagnol
Le Sahara occidental est un territoire de 266 000 km2
du Nord-Ouest de l'Afrique, bordé par la province marocaine de
Tarfaya au nord, l'Algérie au nord-est, la Mauritanie à
l'est et au sud, tandis que sa côte ouest donne sur l'Atlantique.
En 1884 l'Espagne place ce territoire sous son protectorat
. Le Sahara espagnol est créé à partir des territoires
de Rio de Oro et de Seguia el-Hamra en 1924. Il est administré
en commun avec le territoire de Cap Juby (Tarfaya), séparément
des territoires marocains sous protectorat espagnol. L'Espagne réorganise
ces territoires en Afrique occidentale espagnole (1946-1958),
puis en Sahara espagnol.... sommaire 1968 La République de Guinée-Equatoriale,
qui comprend les deux provinces de Rio-Muni et de Fernando-Poo,
accède à lindépendance le 12 octobre. C'est dans lamitié
avec lEspagne que les deux provinces espagnoles de Rio-Muni et de
Fernando-Poo accèdent à la souveraineté internationale.
Et si lon ignore encore sous quelle
forme exacte lancienne puissance coloniale maintiendra son aide
technique et économique, du moins sait-on que cette aide indispensable
sera consentie. Les propos du chef de lEtat espagnol
et les commentaires dun quotidien considéré comme
reflétant les thèses gouvernementales permettent de saisir
dans quel esprit lEspagne sest résignée à
une décolonisation réalisée sous la pression constante
de certains organismes spécialisés de lONU et de la
plupart des nations indépendantes dAfrique. Depuis quelques mois, il est vrai, dimportantes prospections pétrolières sont en cours et, compte tenu de labondance des ressources en pétrole du Gabon, pays frontalier, les Guinéens placent de grandes espérances dans ces recherches. La Spanish Gulf Oil Company a entrepris une campagne de prospections en mer à partir de plates-formes venues des Etats-Unis. Associée à la Banco de Bilbao et aux mines de Rio Tinto, cette campagne a déjà décelé des indices intéressants, mais aucun puits nest encore en exploitation. La recherche étant coûteuse et les compagnies américaines opérant en dautres points du golfe de Guinée dont les ressources sont déjà connues notamment au Nigeria et au Gabon, il nest pas exclu que les pétroliers américains préfèrent exploiter dautres gisements africains si leurs efforts venaient à être découragés au large de Bata. Récente, la présence américaine dans
cette partie du continent noir nen vaut pas moins dêtre
signalée. Elle suscite dautant plus de commentaires que lon
a prêté à plusieurs reprises au gouvernement des Etats-Unis
lintention dinstaller une base navale à Fernando-Poo. Aux soixante mille habitants de Fernando-Poo sopposent les deux cent mille habitants du Rio-Muni. Il sagit de deux régionalismes récents, mais vigoureux. Aux Bubis de lîle sopposent les Fangs du continent, appartenant au même rameau ethnique que les populations du nord et de louest du Gabon. A loccasion du référendum daoût dernier, les Bubis défilèrent dans les rues de Santa-Isabel de Fernando-Poo en proclamant : « Non à lindépendance » et surtout : « Indépendance oui, mais sans Rio-Muni. » La consultation électorale, qui intervenait six années après loctroi de lautonomie aux deux provinces, fut évidemment favorable à lindépendance les habitants de Rio-Muni étant largement majoritaires. La commission électorale enregistra 63,1 % de « oui » et 35 % de « non » pour une participation de 93,7 %. Cependant, le pays nétant doté que dun premier ministre, les élections présidentielles du mois dernier ont donné lieu à une âpre compétition entre les trois candidats, incitant les autorités espagnoles à envisager un deuxième tour de scrutin. Contrairement aux pronostics, cest M. Francisco Macias, président dune coalition de trois partis, qui a recueilli le plus grand nombre de suffrages. Mais ses deux adversaires, MM. Bonifacio Ondo Edu considéré avant le scrutin comme ayant les chances les plus sérieuses et Anastasio Ndongo, ont obtenu un nombre important de voix. Les conditions dans lesquelles se sont déroulés le référendum constitutionnel et les élections présidentielles permettent de mesurer lampleur des tensions politiques qui sévissent en Guinée-Equatoriale. Ce sont ces tensions qui, plus que les revendications territoriales des pays voisins, menacent la pérennité du nouvel Etat. En effet, le Nigeria, qui, du fait de la présence de plusieurs milliers de travailleurs nigérians à Fernando-Poo, songea un moment à revendiquer cette île, a renoncé à cette exigence. Il est en effet difficile au gouvernement fédéral, en lutte contre le Biafra au nom du respect du statu quo territorial, de se comporter en expansionniste. Quant au Cameroun et au Gabon, aux dirigeants desquels on prêta longtemps des intentions précises sur ce qui constituait alors la Guinée espagnole, ils ont tous deux officiellement renoncé à incorporer Rio-Muni, dont les 26 000 kilomètres carrés ne contribueraient guère à accroître non seulement la surface mais la prospérité de leurs propres pays. L'ile de Fernando-Po Entre 1959 et 1968, la province portait également le nom de Región Ecuatorial Españolatrad , plus connue sous le nom de Guinée espagnole. En 1959 on comptait 12 bureau de Poste à Fernado-Poo
et 11 à Rio Muni . sommaire |