En
1879 Les frères Daniel et Thomas Connolly avec
J.McTighe en Amérique, d'origine Grande Bretagne,
inventent le premier commutateur téléphonique automatique
au monde.
À peine un an s'était écoulé
depuis que le premier central téléphonique américain
était opérationnel à New Haven, dans le Connecticut,
en 1878, alors que des efforts étaient déjà en
cours pour recruter le personnel de commutation nécessaire pour
établir et déconnecter les connexions et vérifier
si les téléphones étaient libres ou occupés.
Les lignes et les appels ou les rapports d'occupation peuvent être
réalisés à l'aide d'éléments de commutation
électromagnétiques.
M. Daniel Connolly, de Philadelphie; Thomias A.
Connolly, de Washington, D. C., et Thomas J. McTighe, de Pittsburg,
Pennsylvanie, sont les premiers inventeurs connus dans la technique
de la commutation téléphonique automatique.
Leur premier brevet a été déposé le 10
septembre 1879 et délivré le 9 décembre
de la même année sous le numéro US222458.
Lextrait suivant du brevet permet de deviner létat
des standards manuels à ce moment-là.
Principe
et Station locale
Voir Le brevet 22.458 du 9 décembre 1879. suivi des brevets
US262646,
US262647,
Le 29 octobre 1881, M. D. Connolly, demanda un brevet
pour des améliorations. Le brevet
a été délivré sous le numéro 263.862.
Puis en 1884 dernier brevet US295356A.
Réalisation du Premier modèle
de centre automatique par Daniel et Thomas Connoly avec J.McTighe
Déscription du système Connelly
à
l'exposition universelle de 1881, paru dans
la revue la lumière électrique de 1882.
 
Le coeur du sytème et à droite le cadran (ou manipulateur)
des 18 stations que l'on pouvait joindre.
cadran inspiré du
système Froment en télégraphie en 1851

Dans cette version de 1879,
il y avait 18 directions (téléphones) accéssibles.
A l'Exposition de Paris
en 1881, Daniel Connolly, TA Connolly et TJ McTighe ont exposé
un central téléphonique automatique à 8 lignes,
bien que leur système ait connu peu de succès.
Autre
version 
1882
Suite des brevets Connelly,
US262645, US262646,
US262647, US263862
et en 1884 brevet US295356
sommaire
Exposé dans "La
lumière électrique" de 1882
  |


Bien que ce premier système soit de conception
rudimentaire et limité à un petit nombre d'abonnés,
il incarne néanmoins le principe générique des
systèmes à numérotation ultérieurs. À
chaque station, en plus du téléphone, de la batterie et
de la sonnette d'appel, se trouvaient une clé d'inversion, un
interrupteur composé et un cadran semblable à celui utilisé
dans les systèmes télégraphiques à cadran,
et portant sur sa face le numéros correspondant aux différentes
stations du central. Au bureau central se trouvaient des roues à
rochet : une roue pour chaque station, montées les unes au-dessus
des autres sur un arbre vertical commun et portant des bras d'essuie-glace
qui se déplaçaient avec les rochets. Actionné par
les interruptions de circuit effectuées par le cadran de l'abonné
appelant, un électro-aimant déplacait le bras d'essuie-glace
pour engager le contact de la ligne de l'abonné appelé.
Bien que le mécanisme de commutation soit
relativement simple, diverses manipulations de la clé d'inversion
et de l'interrupteur composé ont été nécessaires
par les deux parties à une conversation pour effectuer les changements
de circuit nécessaires à la station, pour inverser le
courant sur la ligne, pour faire fonctionner les sonneries d'appel et
pour remettre l'appareil de commutation en fonctionnement normal lorsque
les interlocuteurs avaient fini de parler. Le système Connolly
et McTighe, avec huit stations connectées, a été
exposé à l'Exposition universelle de Paris en 1881 et
diverses modifications y ont été apportées par
ses inventeurs dans des brevets ultérieurs. Il n'a jamais été
utilisé dans un service commercial.
Entre 1879 et 1900, un grand nombre de brevets couvrant les systèmes
de commutation à cadran ont été délivrés,
sommaire
Il n'y pas beaucoup d'informations sur
le sujet dans la presse, pourtant il y a un article paru dans deux journaux
américains, qui fera réagir E. Hospitalier dans
la revue parisienne La Lumière électrique, le 1er avril
1880.
L'apparition du telephote,
le 1er Avril 1880, est ee un poisson d'avril ? Non vous ne vous trompez
pas de rubrique.
Le 18
février 1880, au moins deux journaux américains,
le Cincinnati Inquirer et le Chicago Tribune rendent compte de l'annonce,
en provenance de Pittsburgh, de la remarquable invention électrique
pour laquelle Connelly et McTighe, avocats spécialisés,
viennent d'envoyer un dossier à Washington pour l'obtention
d'un brevet concernant un "téléphone amélioré
par lequel deux personnes peuvent voir
leurs images respectives tout en conversant.
Selon le Cincinnati Inquirer, cet appareil n'est pas encore baptisé
et pourrait s'appeler telephote, telicon ou telopticon.
The Chicago Tribune, dont le texte est plus court et moins précis,
a déjà fait son choix : ce sera telephote.
Les différents articles de la presse américaine que
nous reproduisons ici n'ont pas été repérés
par les historiens classiques de la télévision : Shiers
et Abramson ne mentionnent pas ce telephote ; Korn et Burns en mentionnent
l'existence à travers la traduction partielle d'un article
du American Manufacturer and Iron World (27 février 1880)
dans un entrefilet, signé Edouard Hospitalier paru
dans la revue parisienne La Lumière électrique, le
1er avril 1880. 
Hospitalier, un journaliste français spécialiste
des questions relatives à l'électricité parlait
de "canard le plus absurde".
Il faut dire que l'histoire est curieuse et illustre à merveille
la faible distance qui, à l'époque, sépare
la formulation de propositions techniques et l'annonce sous forme
de canular.
Le fait qu'elle cite trois inventeurs réels et une entreprise
ayant pignon sur rue la distingue du canular du diaphote du
Dr. Licks, paru à peine sept jours plus tôt
dans le Bethlehem Daily.
Remarquons que les deux articles paraissent le même jour.
Celui du Cincinnati Inquirer est plus détaillé et
évoque un entretien d'un reporter du journal avec M. T.J.
McTighe. Mais l'affaire se passe à Pittsburgh à 300
miles de Cincinnati et près de 500 miles de Chicago. On ne
peut exclure que les deux articles soient simplement la reprise
d'un article paru quelques jours plus tôt dans un quotidien
de Pittsburgh, qui resterait à découvrir. Il pourrait
s'agir du Pittsburgh Dispatch, dont le rapport est cité dans
l'article du Democrat and Chronicle, journal de Rochester, le 20
févier ou du Pittsburg Exchange, cité par The Charlotte
Observer, ou encore le Pittsburgh Telegraph cité à
partir de juin par différents journaux dans une description
assez cocasse de la méthode de l'inventeur McTighe et que
nous gardons pour la bonne bouche, en fin d'article.
Les frères Connolly et Thomas J. McTighe
Le fait est que les frères Trios A. et M.D. Connolly
(et non Connelly comme cela paraît le plus souvent) ainsi
que Thomas J. McTighe ne sont pas des personnages de fantaisie,
à la différence du Dr. Licks,
Ce sont de réels inventeurs ayant obtenus de nombreux
brevets. Ils sont en particulier connu par les historiens des télécommunications
pour avoir obtenu le 9 décembre 1879 le premier brevet
pour un système de commutation téléphonique
censé permettre à deux interlocuteurs téléphoniques
de communiquer entre eux après s'être déconnectés
du bureau central.
Voici ce qu'en écrivait en 1953 l'historien R.B. Hill :
"The first dial telephone exchange patent, No. 222,458,
was applied for on September 10, 1879, and issued on December 9,
1879, jointly to M. D. Connolly, of Philadelphia; T. A. Connolly,
of Washington, D. C.; and T. J. McTighe, of Pittsburgh. Although
this first system was crude in design and limited to a small number
of subscribers, it nevertheless embodied the generic principle of
later dial systems." (...) "The Connolly and McTighe system,
with eight stations connected, was exhibited at the Paris Exposition
in 1881, and various modifications were made in it by its inventors
in subsequent patents. It was never employed in commercial service."
Le 16 juin 1880, un article détaillé du New York Times,
rapportait une démonstration faite à Philadelphie
de ce système, mais aussi le témoignage d'un proche
des inventeurs qui, de manière anonyme, indiquait que le
système était loin d'être opérationnel.
Les frères Connolly et McTighe obtiendront le 15 août
1882 un deuxième brevet
pour un "Automatic Telephone Exchange" US 262645,
suivi des brevets US262646,
US262647,
US263862 et en 1884 brevet
US295356A.
Telephote, teleican ou teleopticon
Selon les deux articles, les frères Connolly
et McTighe ont introduit, leur demande de brevet pour le telephote
le 17 février 1880 au soir. Le terme
Telephote, qui va connaître une certaine fortune pendant plus
de vingt ans comme le principal terme utilisé pour désigner
un appareil permettant la vision à distance (en concurrence
avec le terme télectroscope, lancé par Figuier en
1878 et qui sera utilisé par Senlecq, Carey et de Paiva).
Peut-être le terme a-t-il été inspiré
par le telefotografo proposé en mars 1879 par le chercheur
italien Carlo Maria Perosino.
Mais il n'y a aucune indication que l'article du professeur italien
soit déjà connu aux Etats-Unis à cette date.
Il résulte de l'accouplement de deux mots grecs (tele-, lointain
et photo-, lumière).
Il est dommage qu'il ait été abandonné car
il était plus élégant que télévision,
qui mêle une racine grecque et une racine latine.
On notera que le chapeau de l'article du Wheeling Daily Intelligencer
du 20 février 1880 parlera d'une demande de brevet pour un
téléscope électrique (electric telescope),
formulation qui rappelle étrangement celle de l'article "
La telescopia electrica" d'Adriano de Paiva publié dans
O Instituto en octobre 1879.
L'appareil est annoncé avec différentes fonctions
: la possibilité de voir son interlocuteur au téléphone,
mais aussi, précise McTighe au correspondant du Cincinnati
Inquirer, la possibilité de transmettre à distance
des copies de documents, par exemple des pages de journaux. Les
spécifications de l'appareil ne sont pas détaillées.
Le Chicago Tribune indique que la reproduction de l'image est le
résultat de "changements chimiques" utilisés
dans les procédés photographiques bien connus des
pratiquants de cet art. Le sélénium n'est pas évoqués.
L'idée que la transmission se fait par un seul fil est commune
avec la proposition de Perosino.
L'idée du fil unique paraît bien plus être ici
une sorte de réponse au 72 fils nécessités
par le diaphote de Licks/Merriman,
L'article du Wheeling Daily Intelligencer insiste plus sur ce qui
est indiqué comme une potentialité de l'idée
("when the new invention will be perfected", "the
inventors believe that they will be able to") et sur le fait
que la demande de brevet vise avant tout à acter la priorité
de l'idée. Il n'en reste pas moins qu'il est affirmé
dans les deux premiers articles que l'appareil fonctionne et que
M. McTighe, à Pittsburgh, est arrivé à transmettre
des images de personnes d'une pièce à l'autre.
Cette précision laisse vraiment perplexe et - n'était
le sérieux attestés des trois inventeurs - pourrait
définitivement laisser penser qu'il s'agit bien d'un canard,
comme suspecté par Edouard Hospitalier.
La circulation de la nouvelle et la description de l'expérience
par le "young McTighe".
L'annonce du 17 février a été reprise dans
de nombreux journaux, avec des variantes.
Nous avons pu relever les citations dans les journaux suivants :
The American Manufacturer and Iron Works, 20 février
1880
The Wheeling Daily Intelligencer, 20 février 1880
Democrat and Chronicle, 20 février 1880
The Detroit Free Press, 20 février 1880
Reno Gazette Journal, 20 février 1880 Harrisburg
Daily independent, 20 février 1880
The Atlanta Constitution, 20 février 1880
The Sommerset Press, 26 févier 1880 Buffalo Daily
Courrier, 20 février 1880
Buffalo Morning Express, 21 février 1880 The Daily
Union Leader, 23 février 1880
The Boston Weekly Globe, 24 février 1880 (qui titre
"The Telopticon")
The Jackson County Banner, 26 février 1880
Willamsport Sun-Gazette, 28 février 1880
The Charlotte Observer, 2 mars 1880
The Charlotte Democrat, 5 mars 1880 qui souligne la priorité
de l'idée de D.F.G.
Mittag, un physiologiste de Lancaster, en Caroline du Sud, qui a
publié le 24 décembre 1877 un article dans The Southern
Home proposant l'idée d'un Teleform suivi par un autre article
dans The Charlotte Democrat le 28 mars 1878.
The Charlotte Democrat revient sur la question avec plus de détails
le 19 mars 1880.
The Herald and Torch Light, 10 mars 1880,
souligne lui aussi la priorité de l'idée de D.F.G.
Mittag et en fournit les références.
The Belmont Chronicle, 11 mars 1880. Cet article, sourcé
"Washington Special to Baltimore American", évoque
un entretien d'un correspondant américain avec T.A. Connolly,
"very sanguine of the ultimate success of their labors is
very modest on the statements regarding the invention." Des
détails sont fournis sur le principe de l'appareil annoncé,
qui est le même que celui du téléphone : "
les inventeurs ont adoptés la théorie selon laquelle
le son, la chaleur, la lumière et l'électricité
sont tous des formes différentes du mouvement et les trois
premiers peuvent être résolus en électricité,
d'une manière similaire à celle du son par le téléphone."
La présentation imminente de l'appareil
est annoncée au journaliste.
Le diaphote du Dr Licks est également évoqué.
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Cincinnati
Inquirer, 18 février 1880

Chicago Tribune, 18 février 1880
Fort Scott Daily Monitor, 1er juin 1880 |
Manitoba Free Press, 27 mars 1880
The Canton Independent Sentinel, 9 avril 1880, qui titre "Diaphote
et Telopticon" et compare les inventions annoncées au roman
A Strange Story de Edward Bulwer-Lytton (1862) Fort Scott Daily Monitor,
1er juin 1880 qui propose un portrait de la chambre noire installée
par le "young man" McTighe dans sa salle de bain, et décrit
la manière dont il a procédé pour transmettre les
images : le bout du fil téléphonique a simplement été
passé par le trou de la serrure de la chambre noire, soigneusement
calfeutré avec du coton. McTighe serait arrivé à
fixer une image du disque solaire, ronde, parfaite et claire. La description
est sourcée Pittsburgh Telegraph "If rumor speaks truly...",
Nature, 15 June 1880. Entrefilet sévère du magazine scientifique
qui souligne que les rumeurs concernant le diaphote et le telephote "de
deux inventeurs concurrents" émanent de la presse non-scientifique.
The Columbus Journal, 14 juillet 1880 qui reprend
le même article, avec la même source que le Fort Scott Daily
Monitor, 1er juin 1880
The Nebraska State Journal, 16 juillet 1880, idem.
Le cycle d'articles sur le téléphote McTighe/Connolly
dans la presse américaine paraît se clôturer avec
ces trois articles et le trio d'inventeurs ne réapparaît
qu'en juin 1881 avec la démonstration à Philadelphie de
leur système de commutation téléphonique.?En Europe,
le scepticisme continuera à s'exprimer après l'article
cité d'Edouard Hospitalier (1er avril 1880).
L'article "Le photophone de MM. Graham Bell et Samuel Tainter -
II. Le téléphote et le diaphote", "Revues scientifiques"
publiés par le journal scientifique La République française,
Paris, 1881 note la différence entre le photophone de Graham
Bell, démontré devant les sociétés savantes,
et le diaphote et le telephote non l'existence, non démontrée,
n'a été rapportée que dans la presse générale.
Le brevet pour le telephote n'a pas été obtenu - sa demande
ne paraît pas avoir été conservée - et les
trois inventeurs ont continué leurs travaux sur d'autres sujets.
Mc Tighe obtiendra divers brevets sur des sujets divers : en 1883 un
brevet sur une dynamo (US5270325), en 1890 1896 et 1897 et 1899 quatre
brevets relatifs aux rails de chemin de fer électrique.(US443947
A, US578829 A, US633886 A, US633887 A), en 1893 un brevet sur une lampe
électrique (US288831 A), en 1900 et 1901, trois brevets sur des
connecteurs électriques (US650861 A, US650860 A, US672387 A),
en 1900 un brevet sur les refroissement des gaz (US650608 A) et, en
1901 un brevet pour une presse hydraulique pour l'épissage des
conducteurs électriques (US671835 A).
Une erreur de communication plutôt qu'un canular ?
Comme le fait remarquer Mark Schubin, Le jugement péremptoire
qu'avaient porté en 1880, à la suite d'Edouard Hospitalier,
sur le "canard" du téléphote Connelly/McTighe
demande à être nuancé.
Les frères Connolly et McTighe ont créé un service
d'enregistrement des brevets, qui sert d'intermédiaire entre
les inventeurs et le Patent Office fédéral à Washington.
Ils n'ont donc pas intérêt à mettre en péril
la crédibilité de leur enseigne par des canulars.
Ce qui apparaît le plus probable est que la publication du canular
du diaphote - à l'initiative du Professeur Merriman - a poussé
les trois inventeurs à anticiper, voire à improviser,
une demande de brevet, pour s'assurer de la primauté de l'idée,
quitte à développer l'appareil et en faire la démonstration
par la suite.
La description de l'expérience de McTighe dans sa chambre noire
pourrait avoir été mal rapportée par le journaliste
et il n'est pas impossible qu'une empreinte du soleil ait pu être
obtenue par une transmission électrique. Il serait donc possible
d'accorder aux trois inventeurs le bénéfice du doute :
il ne s'agirait pas d'un canular mais d'une expérience précoce
et, évidemment, loin d'être aboutie, empreinte d'enthousiasme
et non dépourvue d'une certaine naïveté dans la communication.
Article
de André Lange, du 14 décembre 2017. histoire
de la télévision.
Publicité et conditions pour adhérer au service des
brevets des frères Connolly et McTighe
sommaire
Rapidement
les améliorations du système sont amenées au premir
système de Connelly et McTighe.
A suivre : une page sur les premières
inovations pour les centres téléphoniques.
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