L'île
Maurice
Maurice est colonisée par des Français
de 1715 à 1810, puis vinrent ensuite des Britanniques qui l'occupèrent
par la force, avant que cette possession ne leur soit confirmée
par le traité de Paris de 1814.
L'occupation britannique dura jusqu'à l'indépendance de
l'île, le 12 mars 1968.
Le télégraphe Solaire
Moins connu, le télégraphe solaire, inventé par
M Leseurre, employé ladministration des télégraphes
français, a imaginé un nouveau moyen de correspondance
télégraphique qui repose sur la réflexion des rayons
solaires, projetant à des distances très considérables
des éclairs lumineux. La répétition de ces éclairs,
leur longueur ou leur brièveté, forment un alphabet particulier,
qui sert à composer une écriture de convention.
La télégraphie optique avait été expérimentée
en France, dès lannée 1856.
« Le télégraphe solaire est destiné
à établir une correspondance rapide dans les pays où
linstallation de la télégraphie électrique
présenterait des difficultés, il sappliquera spécialement
avec de grands avantages en Afrique, pour le service de notre armée.
« Comment concevoir que deux observateurs puissent correspondre
entre eux par lenvoi réciproque déclairs dus
à la réflexion des rayons solaires ?
« Un faisceau de lumière solaire, réfléchi
par un miroir dans une direction déterminée, se transmet,
en rase campagne, à une si prodigieuse distance, que toute la
difficulté ne peut consister quà composer un appareil
susceptible de recevoir commodément les éclairs lumineux
et pouvant fonctionner pendant toute la durée du jour. Un tel
appareil doit pouvoir réfléchir un faisceau lumineux dans
une direction quelconque, et ly maintenir malgré le déplacement
du soleil. Il faut ensuite que les éclairs, alternativement provoqués
et éteints, constituent des signaux auxquels un sens soit attaché.
« Pour, obtenir la fixité du faisceau réfléchi,
M. Leseurre emploie deux miroirs : lun est mobile, et suit les
mouvements du soleil ; lautre est fixe. Exposé au soleil,
le miroir mobile est incliné sur un axe parallèle à
laxe du monde, et tourne autour de cet axe dun mouvement
uniforme et exactement égal au mouvement de rotation de la terre
sur elle-même ; il produit donc leffet de linstrument
de physique qui a reçu le nom dhéliostat, cest-à-dire
quil maintient immobile et dans la même direction le faisceau
lumineux, quelle que soit linclinaison du soleil sur lhorizon.
Le miroir fixe reçoit le faisceau lumineux réfléchi
par ce miroir mobile, et il lenvoie dans la direction dune
lunette et dun écran, qui sont disposés pour le
recevoir à la station opposée.
« Pour produire un signal lumineux sur lécran placé
à lune des stations, on imprime au miroir réflecteur
un léger mouvement, au moyen dune simple pression de la
main, qui fait agir un petit ressort dacier. Par ce léger
déplacement produit par la main sur le miroir réflecteur,
et selon la rapidité de ce déplacement, la station opposée
peut recevoir sur son écran des éclairs brefs ou prolongés.
« On a donné à ces éclairs, brefs ou prolongés,
la même signification que les lignes et les points reçoivent
dans le vocabulaire du télégraphe électrique de
Morse. On sait que le vocabulaire du télégraphe Morse,
aujourdhui adopté dans toute lEurope, se compose
simplement de lignes et de points ; il a été décidé
que les éclairs brefs, dans le télégraphe solaire,
représenteraient les points, et que les éclairs prolongés
représenteraient les lignes : avec ces lignes et ces points,
on compose un alphabet et une écriture, qui suffisent parfaitement
à tous les besoins de la correspondance.
« Il reste à dire comment, avec le télégraphe
solaire, deux personnes, ignorant leur position respective, peuvent
se chercher mutuellement et commencer une correspondance.
« Voici comment opère le stationnaire qui veut avertir
son correspondant et qui ignore sa situation. Il commence par rendre
horizontal laxe de rotation du miroir tournant, et place ce miroir
de façon à réfléchir, parallèlement
à son axe, la lumière solaire. Cette lumière réfléchie
tombe alors sur le deuxième miroir qui est rendu vertical, et
qui peut tourner autour dun axe vertical ; ainsi disposé,
ce miroir doit renvoyer successivement vers tous les points de lhorizon
la lumière réfléchie par le premier miroir. La
zone horizontale quéclaire chaque demi-rotation du miroir
vertical présente un demi-degré de hauteur. Si lon
craint que quelque point nait échappé, on modifie
un peu linclinaison de lun des miroirs, et on balaye lhorizon
par de nouvelles zones déclairs.
« Tous ces mouvements sont guidés par lécran
de la lunette, qui accuse à chaque instant la direction du faisceau
émergent, et dispense de toute précision. La personne
que lon cherche recevra donc quelques-uns des éclairs,
reconnaîtra le point doù ils partent, sorientera
sur ce point, et lui renverra un feu permanent sur lequel on pourra
sorienter à son tour ; la correspondance régulière
pourra alors commencer.
« Dans les expériences qui ont eu lieu
devant M. le maréchal Vaillant, on a établi une correspondance
très rapide entre le mont Valérien et la terrasse de la
coupole à lObservatoire ; le même échange
de signaux a encore eu lieu entre les tours de Saint-Sulpice et la tour
de Montlhéry, à une distance de moitié plus considérable.
« On a fait une expérience bien plus satisfaisante encore,
car on a constaté que lorsque le soleil, voilé par des
brumes, sefface dans le ciel, et ne se manifeste plus que par
une large zone argentée, le signal lumineux est pourtant toujours
sensible à lil nu, et se montre très brillant
dans la lunette. Il résulte de là que, même en labsence
du soleil, la correspondance pourra être continuée.
« Le télégraphe solaire nest
pas, comme le télégraphe aérien, un instrument
nécessairement fixe, et qui exige des stations toujours les mêmes.
Il peut sinstaller partout. Linstrument portatif, construit
par M. Leseurre, ne pèse que 8 kilogrammes. Il se monte sur un
trépied en bois, et soriente à laide dune
boussole et dun niveau à bulle dair. Il noccupe
guère plus de volume quun héliostat, avec lequel
il a beaucoup de ressemblance. Il est surtout remarquable par la facilité
quon a de le transporter dun endroit dans un autre, par
le peu dembarras quil cause et le peu de temps quil
exige pour être installé et mis en place.
« Le télégraphe solaire, ou héliographe,
a été adopté pour le service des armées,
et spécialement pour lAlgérie, puisque cest
par ordre des ministres de la guerre et de lintérieur que
les expériences dont nous venons de parler ont été
faites à lObservatoire.
« On sest demandé si avant Leseurre
personne navait songé à construire quelque appareil
de télégraphie conçu sur un principe analogue.
On peut citer dabord lallemand Bergstrasser, qui, dans ses
travaux nombreux sur la télégraphie aérienne, a
indiqué la possibilité demployer les rayons solaires
réfléchis par un miroir. Mais un appareil anciennement
proposé et qui a une analogie beaucoup plus frappante avec celui
de M. Leseurre, cest celui qui fut proposé par Gauss sous
le nom dhéliotrope, et qui a été perfectionné
depuis dans sa construction par lhabile physicien allemand, M.
Steinheil. Cet appareil a pour fonction de projeter un rayon de lumière
sur un objet éloigné ; il est fondé sur une propriété
géométrique bien connue de la glace sans tain à
surfaces parallèles. Si lon fait tomber obliquement un
rayon de soleil sur une glace à surfaces bien dressées
et exactement parallèles, le rayon transmis et le rayon réfléchi
iront illuminer dans lespace deux objets différents. Si
alors on se place derrière la glace de manière à
voir par réflexion lobjet éclairé par le
rayon transmis, en vertu dune sorte de réciprocité
facile à démontrer, on verra en même temps par transmission
lobjet éclairé par voie de réflexion. On
peut donc utiliser cette remarque pour diriger le rayon réfléchi
dans telle direction quon voudra.
« On aurait pu, à la rigueur, faire de ce dernier appareil
un télégraphe solaire ; mais celui de Leseurre, dont nous
venons de donner la description, est en réalité le seul
qui ait encore été complètement adapté à
sa destination et qui ait été combiné et proposé
comme devant servir aux communications télégraphiques
entre des postes éloignés. »
...
En 1869, Maurice est reliée par le télégraphe
électrque à lEurope puis à lInde.
En 1881 et 1885, un habitant de lîle Maurice, M.
Léon Adam, réalisait, avec des fonds très modiques,
des communications optiques entre lîle de la Réunion
et lîle Maurice.
M. Léon Adam, petit-fils dun amiral célèbre,
lamiral Bouvet, était un capitaine au long cours, ancien
officier volontaire de la marine française, et plus tard, officier
des Messageries maritimes, qui exerçait à lîle
Maurice les fonctions dexpert de lamirauté anglaise,
près des consulats.
En 1881, les travaux de jonction géodésique, entre lEspagne
et lAlgérie, menés à si bonne fin par le
colonel Perrier et le général espagnol Hanez, avaient
attiré ladmiration du monde savant. M. Léon Adam
résolut dappliquer le système des communications
optiques à mettre en rapport télégraphique lîle
Maurice, possession anglaise, et notre île de la Réunion.
En effet, toutes les tentatives faites pour relier
les deux îles par un câble sous-marin paraissaient devoir
échouer, en raison de labondance des récifs
sur les deux rivages, et les deux gouvernements étaient peu disposés
à en faire lexpérience. M. Léon Adam créa
une agitation pacifique à lîle de la Réunion,
pour convertir à son projet les habitants de lîle
; et par de nombreuses publications et brochures, il finit par obtenir
gain de cause.
Les fonds nécessaires pour les premiers essais furent réunis,
grâce au concours et à lactivité dun
habitant de lîle, M. de Buisson, enthousiaste de ce projet,
et les essais ayant parfaitement réussi, M. Léon Adam
partit pour la France, au mois daoût 1882, pour demander
au Ministre de la guerre de lui céder deux appareils télescopiques
du colonel Mangin, du modèle de 0m,60 pour la lentille.
Le 2 octobre 1882, M. Faye communiquait à lAcadémie
des sciences le projet de M. Léon Adam, et ce dernier, après
sêtre exercé au maniement des appareils optiques,
avec le colonel Mangin, repartait pour lîle Maurice, avec
les instruments prêtés par le Ministre de la guerre.
Il fallait obtenir du gouvernement anglais lautorisation détablir
à Maurice la station optique projetée au sommet du Pouce.
Les négociations prirent du temps ; mais en janvier 1883,
lautorisation ayant été accordée et, dautre
part, le Conseil général de la Réunion ayant voté
une somme de 3 000 francs pour cette entreprise, M. Léon Adam
créa le poste de lîle de la Réunion, sur le
pic du Bois-de-Nèfles, à 1 130 mètres daltitude,
et dirigea les rayons solaires, réfléchis par un miroir
dun mètre carré, sur le sommet du Pouce (île
Maurice), à 750 mètres au-dessus du niveau de la mer.
La distance qui sépare ces deux positions est de 215 kilomètres.
En 1885, la réussite fut complète. Du Pouce on
voyait très bien les éclats du miroir : ils avaient laspect
dune étoile rouge-orange.
Plus tard, M. Léon Adam trouva sur le Pic-Vert, à lîle
Maurice, un poste plus favorable, qui rapprochait les distances de 25
kilomètres. Il dut enfin changer encore de poste, pour opérer
en un lieu moins élevé. Le Pic-Lacroix, haut de 680 mètres,
fut définitivement choisi.
M. Léon Adam put alors télégraphier régulièrement,
de lîle de la Réunion à Maurice. Le 12 juillet
1886, on vit, de la Réunion, les éclats du miroir de Maurice,
aussi éblouissants que le soleil à lhorizon.
Quant aux communications de nuit, les appareils furent réglés
et éclairés au pétrole. Dès la première
nuit, on conversa entre les deux postes, avec la plus grande facilité,
pendant plusieurs heures, et des dépêches furent échangées
les jours et les nuits qui suivirent.
Ces échanges comprenaient 20 jours enregistrés : 28 télégrammes
furent transmis, formant, en somme, 292 mots.
La démonstration dune communication régulière
étant faite, surtout en tenant compte dopérations
exécutées à laide dune simple lampe
à pétrole ordinaire, et avec un personnel inexpérimenté,
on conçoit que lentreprise de M. Léon Adam entra
bientôt dans la période du fonctionnement actif et régulier,
les deux îles sont en communication constante par les projections
lumineuses de lappareil Mangin.
...
sommaire
Le Téléphone et Le télégraphe
1883 Les télécommunications ont
fait leurs débuts à Maurice, avec la première ligne
téléphonique installée sept ans après l'invention
du téléphone.
La première ligne téléphonique a été
établie entre la résidence du gouverneur de la colonie
à Reduit et la résidence du gouvernement à Port
Louis .
Au fil des années, le réseau et la téléphonie
se sont améliorés.
1893 Lisolement géographique de
lîle avec létranger prit fin en novembre 93,avec
la mise en service dun câble sous-marin reliant Maurice
aux Seychelles et le Zanzibar.
Le débit de transmission du service télégraphique
était de 15 mots par minute, une révolution historique
à l'époque.
Hormis ces deux dates, je n'ai pas trouvé d'autres
informations concernat le développement des comunications sur
l'île Maurice.
1901 en septembre, un second câble reliant lîle
à Durban, Rodrigues, les îles Cocos et Perth entra en service.
1906 La liaison sous-marine avec La Réunion et Madagascar
se matérialisa en septembre .
Le réseau téléphonique a été
entretenu par le Département de l'électricité et
du téléphone jusqu'en 1956. À partir de cette date,
le service des télécommunications a assumé cette
responsabilité.
Avant l'indépendance du pays et jusqu'en 1985,
les communications internationales étaient gérées
par Cable & Wireless , une société privée britannique.
A partir de 1985, c'est Overseas Telecommunications
Services , qui deviendra par la suite Mauritius Telecom Limited, qui
prend le relais.
sommaire
En 1987, une deuxième station terrienne
de norme B et un réseau satellite national ont été
installés avec Rodrigues et les îles extérieures.
La même année, un échange de données X.25
Packet Switched a également été installé.
En juillet 1988, le Département public des télécommunications
a été privatisé pour devenir Mauritius Telecommunications
Services (MTS). Avec la privatisation, les activités nationales
et internationales ont été fusionnées pour former
Mauritius Telecom Ltd.
La loi sur les télécommunications de 1988 a établi
le cadre juridique permettant de fournir des services de télécommunications
dans le cadre d'un monopole d'État.
Le Conseil national de l'informatique (NCB) a également été
créé en 1988 par la loi sur le Conseil national (n°
43) pour conseiller le gouvernement sur la formulation de politiques
nationales pour le développement du secteur informatique et promouvoir
une culture informatique dans le pays.
En 1989, a été créé le Bureau Central d'Informatique
(CIB) dont les principales fonctions étaient de planifier et
de coordonner l'informatisation au sein de la fonction publique.
La State Informatics Limited a également été créée
en 1989, initialement pour contribuer à l'informatisation de
la fonction publique. en 1992, le Premier ministre mauricien s'est déclaré
fermement opposé à l'ouverture des ondes hertziennes à
la télévision étrangère et que son gouvernement
« n'accorderait pas cette liberté aux étrangers
».
Laccès à linternet débuta
en 1995 suite à un partenariat avec France Telecom et la même
année vit le lancement de la compagnie subsidiaire Cellplus,
deuxième compagnie de téléphone mobile après
le pionnier en la matière, Emtel.
En 1997, le ministère de l'Information et des Télécommunications
a été créé pour formuler et mettre en uvre
des politiques concernant le développement du secteur des TIC.
Le CISD et le CIB deviennent des départements au sein de ce nouveau
ministère.
Cependant, à la suite de l' Accord général
sur le commerce des services (AGCS) à l'OMC, la loi sur les télécommunications
de 1988 a été remplacée par la loi sur les télécommunications
de 1998, qui a fourni le cadre juridique permettant l'émergence
d'un marché des télécommunications libre et démocratisé
sur l'île. Cette loi a également créé la
Mauritius Telecommunications Authority (MTA) en tant qu'organisme de
réglementation du secteur des télécommunications.
Avec le développement des technologies de l'information
et des communications, la loi sur les télécommunications
de 1998 a été remplacée par la loi sur les technologies
de l'information et de la communication de 2001. La MTA a ensuite été
remplacée par l'Autorité des technologies de l'information
et de la communication (ICTA).
En 2007, l' Autorité des technologies de l'information et de
la communication a ordonné aux fournisseurs de services Internet
de bloquer l'accès à Facebook.
En 2009, l' Autorité des technologies de l'information et de
la communication a rejeté une demande de licence de téléphonie
cellulaire présentée par Outremer Telecom.
En 2014, la Division commerciale de la Cour suprême a ordonné
à Data Communication Ltd de payer à l' Information and
Communication Technologies Authority la somme de Rs 20 672 135,80, majorations
de retard comprises, avec frais .
Téléphones - lignes principales utilisées
: 372 200 (2014)
Téléphones - cellulaires mobiles : 1 652 000 (2014)
Système téléphonique : petit système avec
un bon service national : principalement un système interurbain
de relais radio micro-ondes international : indicatif de pays - 230
; station terrienne satellite - 1 Intelsat (Océan Indien) ; nouvelle
liaison micro-onde vers la Réunion ; Liaisons radiotéléphoniques
HF vers plusieurs pays ; le câble sous-marin à fibre optique
( SAT-3/WASC / SAFE ) assure la connectivité vers l'Europe et
l'Asie.