Les téléphones marins ou Navyphones
Un Navyphone est un téléphone robuste,
spécialement conçu pour les applications à bord
des navires utilisant des circuits à courte portée.
Pendant un temps, la Royal Navy les appelait « téléphones
à haut-parleur », mais le terme « navyphone »
est entré en usage dès 1902. Ils étaient considérés
comme légèrement différents des téléphones
longue distance.
Les téléphones de la marine variaient
considérablement dans leurs caractéristiques physiques,
ne ressemblant pas tous à un téléphone conventionnel.
Certains ressemblaient à des interphones, d'autres avaient une
apparence plutôt comique, avec des trompettes ou de grands pavillons
à l'avant, ou se plaquaient sur les oreilles comme pour partager
un secret avec un tournesol. La plupart devaient être fixés
sur une cloison ou une autre surface verticale pratique.
Photos d'un navyphone en laiton récupéré
dans l'épave d'un croiseur cuirassé de la Royal Navy par
un plongeur néerlandais qui a été fabriqué
par la société Graham.

Il est doté d'une poignée de transport articulée
sur le dessus, d'un presse-étoupe sur le dessous et d'un levier
poussoir unique étiqueté « Appuyer pour parler ».
La conception de ce levier permet de constater qu'il fait tourner une
capsule de granulés de carbone à l'intérieur du
boîtier, comme sur le "Modèle 1855 Navyphone type
de pont supérieur". L'ouverture ronde avant correspond au
microphone par lequel l'utilisateur local parlait ; elle était
peut-être protégée par un grillage léger
qui s'est corrodé avant le début des travaux de restauration.
Le pavillon en laiton qui émerge à l'arrière est
celui par lequel la voix du locuteur distant émanait, sa géométrie
contribuant autant que possible à amplifier le volume.
La plupart des modèles étaient logés dans des boîtiers
métalliques étanches, avec des récepteurs à
l'arrière, dont les diaphragmes étaient orientés
vers l'arrière de l'instrument et se prolongeaient par des trompettes
qui diffusaient le son sur les côtés. L'émetteur
était placé à l'avant et pouvait être tourné
manuellement, bien qu'aucune description précise du plan de rotation
ne soit fournie. On peut supposer que l'exemple ci-dessus était
typique. Ils étaient le plus souvent alimentés par batterie,
initialement, alimentés par paires par six cellules de modèle
1453 dans un boîtier de batterie de modèle 1704 jusqu'aux
classes Lord Nelson , Bellerophon et ultérieures dans lesquelles
ils étaient alimentés par un moteur-générateur.
Les problèmes de pluie, de vent et d'embruns
ont été résolus en 1907 par un modèle «
résistant à l'humidité » (de type non précisé
; il s'agissait de l'un de ceux compatibles avec les générateurs
à moteur, donc peut-être 2140A) qui a été
rigoureusement testé en versant des seaux dessus et en les immergeant
dans l'eau pendant 24 heures.
Téléphones à
haut-parleur de type Graham et téléphones de marine dans
le service britannique
Le haut-parleur était intégré
au châssis du téléphone, le cône était
orienté vers la cloison arrière sur laquelle il était
monté, et l'embouchure apparaissait sur le côté
du récepteur (châssis).
Modèle |
Application |
Déployé
|
Remarques |
1639 |
zones du pont
supérieur avant |
1902 |
obturateur ouvert
à piles pour répondre à une sonnerie externe |
1643 |
salle des machines
avant |
1902 |
obturateur ouvert
à piles pour répondre à une sonnerie externe |
1855 |
zones du pont
supérieur |
1902 |
alimenté
par batterie, push-to-talk, sonnette externe |
1856 |
salle des machines |
1902 |
sonnette extérieure
alimentée par batterie |
1856A |
salle des machines |
1907 |
alimenté
par batterie ou par générateur |
2108 |
postes de contrôle |
~1904 |
couplé
avec 2109 push-to-talk sans sonnerie |
2108A |
postes de contrôle |
|
installé
dans certaines cabines de Dreadnought et de navires ultérieurs |
2108B |
postes de contrôle
|
|
|
2109 |
positions des
armes à feu |
~1905 |
associé
à la sonnette push-to-talk 2108 |
2109A |
positions des
armes à feu |
|
installé
dans certaines cabines de Dreadnought et de navires ultérieurs |
2109B |
positions des
armes à feu |
|
|
2140 |
type universel
|
|
|
2140A |
zones du pont
supérieur |
|
adapté
au générateur |
860 |
contrôle
des incendies |
Classe Bellérophon |
similaire au
2109A mais avec une cloche sur le dessus |
861 |
contrôle
des incendies |
Classe Bellérophon |
pas de sonnerie
similaire au 2108A avec récepteurs portables |
862 |
contrôle
des incendies |
Classe Bellérophon |
pas de cloche,
similaire au 1856A fonctionne avec le 2108A |
863 |
usage général |
Classe Bellérophon |
cloche sur le
dessus, similaire au 2140A nouvel obturateur et poussoir |
541 |
cabines |
~1914 |
combiné
de type moderne |
2461 |
usage général |
Classes Lion
et Orion |
appel du buzzer |
2461A |
salles des machines |
Classes Lion
et Orion |
avec contact
de cloche remplace 2140A, 2108A, 2108B, 2109A, 863, 1856A |
2462 |
cabines |
Classes Lion
et Orion |
appel du buzzer |
2463 |
TS |
Classes Lion
et Orion |
appel du buzzer |
2464 |
Armes à
feu |
Classes Lion
et Orion |
appel du buzzer |
2465 |
TS |
Classes Lion
et Orion |
émetteur
uniquement, appel par buzzer |
2466 |
destroyer et
positions exposées |
Classes Lion
et Orion |
appel du buzzer |
3330 |
TS |
Classe Queen
Elizabeth |
appel du buzzer |
3331 |
positions des
armes, etc. |
Classe Queen
Elizabeth |
appel du buzzer |
3332 |
TS |
Classe Queen
Elizabeth |
appel du buzzer |
3333 |
positions des
armes, etc. |
Classe Queen
Elizabeth |
appel du buzzer |
3334 |
TS |
Classe Queen
Elizabeth |
émetteur
uniquement, appel par buzzer |
sommaire
Les téléphones Alfred
Graham & Cie
On sait peu de choses sur cette entreprise britannique
et son histoire. Elle semble avoir été fondée aux
débuts de la téléphonie, à la fin des années
1880, par un partenariat entre Alfred Graham, Edward Alfred
Graham et Joseph Arthur Lovel Dearlove. Arthur Dearlove semble
avoir été le technicien, détenant des brevets de
télégraphie à son nom.
De 1893 à 1898, Arthur Dearlove se rendit aux Seychelles, à
l'île Maurice et à Zanzibar comme assistant ingénieur
chez Clark, Ford et Taylor pour travailler à la pose de câbles.
Il devint plus tard associé, puis propriétaire, de cette
entreprise.
1894 Création de l'entreprise.
1894 L'ingénieux téléphone à haut-parleur
de « M. Alfred Graham » a été utilisé
dans la recherche scientifique sur l'acoustique.
1898, les téléphones Graham furent adoptés
par la marine britannique.
1911

Publicité de 1911 et le modèle Universal 2461 à
usage général.
Ci dessus, unNavyphone, sans pavillon 2461 similaire ou provenant
du Titanic ou d'un appareil jumeau.
Au centre un Modèle Exposé au musée de Moscou.
A doite le shéma du 2461
Modèle 2462 pour
les cabines
Modèle
2461A,
Sterling U573
Modèle 2466
1911 Une nouvelle usine est installée à Brackley
.
1914 Spécialités de la société :
téléphones à haut-parleur, standards téléphoniques
et autres appareils de communication à bord des navires de guerre
et de commerce, destinés aux centrales électriques, mines,
houillères, etc. avec 300 employés .
Le téléphone naval a été
installé sur le HMAS Australia pendant la construction aux chantiers
John Brown de Clydebank en Écosse. Croiseur de bataille de classe
Indefatigable, l'Australia fut le premier navire amiral de la Royal
Australian Navy.
Le navire fut mis en chantier en juin 1910, lancé en octobre
1911 et mis en service en juin 1913. Il servit pendant la Première
Guerre mondiale, remportant des honneurs de bataille à Rabaul,
en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en 1914 et en mer du Nord de 1915
à 1918. Après la guerre, il servit brièvement comme
navire-école d'artillerie dans la baie de Westernport à
Victoria.
Le partenariat avec les Graham prit fin en 1916. L'usine
d'Halifax développa un marché de niche pour les téléphones
de bord et produisit des téléphones très originaux.
Même ceux-ci sont peu connus, principalement grâce aux détails
contenus dans les catalogues des revendeurs et aux histoires des navires
équipés de téléphones Alfred Graham.
1919, « pas moins de 12 000 installations de téléphones
Graham ont été réalisées sur des navires.
1920 Création d'une nouvelle société, Graham
Amplion Ltd, pour fabriquer et commercialiser des haut-parleurs
Amplion.
1921
1922
1922 Exposant classé au Salon des industries britanniques
(Stand n° B.27). Fabricants de gramophones de qualité et
de distinction ( Algraphones ) ; moteurs à ressort ; caisses
de résonance « Sonat » ; système de classement
de disques ; composants et accessoires pour gramophones.
Juin 1923. Cor de Sparte
octobre
1923
À la fin de la Première Guerre mondiale,
la compagnie était en bonne santé financière, mais
confrontée à une réduction de son marché.
Les traités réduisirent le nombre de navires de guerre.
Ceux qui restèrent en service n'eurent pas besoin d'être
réarmés avant de nombreuses années. Le trafic passagers
était principalement assuré par les navires existants.
Une nouvelle orientation s'imposait. Le siège social fut transféré
à Caxton House, Tothill Street, à Londres, en 1924.
Dès le début des années 1920, une
nouvelle société, Graham Amplion,
commercialisa une large gamme de haut-parleurs Amplion,
bénéficiant de son expertise en acoustique des téléphones
et des systèmes de sonorisation maritime.
1924
L'entreprise fabriqua également des gramophones
sous la marque Aigraphone et vendit des tubes radio Metrovic pour le
nouveau secteur en pleine expansion, la radio. Finalement, elle commercialisa
son propre récepteur radio Amplion. Une nouvelle usine fut proposée
à Perry Hill, à Londres, en 1927, mais pour des raisons
inexpliquées, le projet fut abandonné. Des sociétés
de marketing furent créées aux États-Unis et au
Canada pour commercialiser les produits de l'entreprise. Le nom Amplion
était encore associé aux radios à transistors portables
jusque dans les années 1960, lorsque l'entreprise fut finalement
rachetée (par GEC ?) face à la baisse des ventes due aux
importations moins chères.
Alfred Graham and Co et les usines St Andrew
:
De 1894 à 1928, le plus grand employeur de Crofton Park était
l'usine d'ingénierie électrique d'Alfred Graham and Co.,
qui a commencé par concevoir et fabriquer des haut-parleurs et
des téléphones pour le transport maritime.
Graham's était à l'avant-garde de l'industrie des télécommunications
à ses débuts.
En 1911, l'entreprise faisait la promotion des « téléphones
navals à haut-parleur brevetés d'Alfred Graham and Co,
adoptés par l'Amirauté britannique, de nombreux gouvernements
étrangers et les principales compagnies maritimes ».
Les téléphones de la marine Graham étaient utilisés
sur les nouveaux cuirassés britanniques de classe Dreadnought
et sur le nouveau croiseur lourd HMAS Australia de la marine australienne.
Ils étaient également installés sur des paquebots
de luxe comme l'Olympic et le Titanic. Les téléphones
des cabines de ces paquebots pouvaient être fournis en plaqué
argent.
sommaire
Le Graham "Navyphone Exchange"
Le Graham Navyphone Exchange était un standard téléphonique
permettant aux téléphones de la marine non directement
reliés à d'autres appareils du navire d'être interconnectés
de manière flexible, selon les besoins des appelants. Une version
de ce système était testée à Vernon en 1906
et, selon le rapport annuel de l'École de torpilles de 1911,
il fut initialement installé à bord de l'Orion . Il était
prévu qu'il soit utilisé sur les futurs navires.
Shéma détaillée de deux Navyphones distants en
communication, et en bas à droite, l'élément opérateur
local connecté à une station distante.
Le standard pouvait prendre en charge jusqu'à 60 postes de radiotéléphonie
distants, chacun étant représenté par un voyant
lumineux à côté d'une prise stéréo.
L'opérateur était équipé de son propre émetteur/récepteur
et d'une réserve de câbles, chacun doté d'un croisement
pour les contacts à broches courtes et longues.
Essais en 1906
Les premières unités furent testées à
Vernon et Dreadnought (et non à des fins de contrôle de
tir) en 1906. Un appel au central déclenchait une sonnerie et
une lampe à rubis près de la prise du téléphone
appelant s'allumait. L'opérateur branchait sa fiche dans la prise
et pouvait parler à l'appelant, tout en éteignant le téléphone
distant pour éviter que la sonnerie ne retentisse à nouveau.
Les postes distants étaient reliés entre eux en branchant
le câble de l'un dans la prise de l'autre, ce qui provoquait l'allumage
d'une lampe blanche. Lorsque cette lampe s'éteignait (probablement
parce qu'un correspondant avait raccroché), l'opérateur
retirait la fiche.
Acheminement d'un appel, 1911
- Un seul buzzer local et un voyant lumineux près de
chaque prise alertaient les opérateurs lorsqu'un Navyphone connecté
au central souhaitait passer un appel. L'opérateur branchait
alors son cordon sur la prise de l'abonné, appuyait sur un interrupteur
et demandait verbalement à qui l'appelant souhaitait parler.
Ce branchement coupait le circuit du buzzer, mais maintenait le voyant
lumineux allumé.
- Après avoir identifié la station à laquelle connecter
l'appelant, l'opérateur retire l'extrémité de la
fiche de son élément et la branche sur la prise du navyphone
demandé. Le câble effectue un croisement pour connecter
l'émetteur d'une extrémité au récepteur
de l'autre, et inversement. Je ne sais pas si l'insertion de la fiche
dans la prise de la deuxième station fait sonner le navyphone
appelé, mais je pense que l'appelant doit appuyer sur son bouton
d'appel pour que le poste appelé sonne.
- Ce central téléphonique a été créé
pour les Navyphones Pattern 246X de l'époque , généralement
équipés de boutons de conversation. Lorsqu'un utilisateur
parlait, le voyant de son poste s'allumait. Il incombait à l'opérateur
de repérer deux longs voyants sombres reliés par un cordon
de raccordement, puis de débrancher ce dernier pour mettre fin
à la connexion.
- L'opérateur pouvait connecter son propre élément
à n'importe laquelle des 60 prises. Le buzzer retentissait alors
jusqu'à ce qu'il appuie sur sa touche « Appuyer pour
parler ». Je pense que sa voix se propageait alors, comme
sur un interphone, depuis le téléphone de la marine distant.
À l'inverse, tout téléphone de la marine connecté
au central pouvait utiliser la touche « Appuyer pour parler »
et parler directement à l'opérateur via le circuit du
buzzer, sans l'appeler.
La classe Orion inaugura l'utilisation des nouveaux
Navyphones Pattern 246X et d'un nouveau Graham Navyphone Exchange
pour permettre des communications flexibles. Ces téléphones
causèrent quelques problèmes initiaux : corrosion à
l'endroit où leur boîtier en alliage d'aluminium rencontrait
les vis en laiton, ou là où les embruns pouvaient les
atteindre. Ces défauts furent corrigés vers 1912 par l'installation
de manchons pour les vis et le remplacement des boîtiers en laiton
des téléphones exposés.
À la mi-1918, il a été approuvé d'équiper
les Navyphones modèle 3331 de cloches à fort retentissement
dans les compartiments des machines auxiliaires des classes Lion et
Orion et plus tard là où les Navyphones existants se sont
avérés inefficaces.
Batterie principale
Circuits de Navyphone pour batterie principale.
Les postes de commandement avant et arrière étaient
équipés de téléphones de marine reliés
directement à chacune des cinq tourelles.
Chaque tourelle comportait donc au moins deux téléphones
de marine : un pour chaque poste de commandement . « B »
et « Q » (peut-être prévu pour être remplacé
par « X » en 1914), étant des postes de commandement
alternatifs, chacun disposait d'une paire de téléphones
de marine supplémentaire reliée à un COS bidirectionnel
du poste de commandement avant , offrant les options suivantes :
TS avant vers « B », TS arrière vers « Q »
TS avant vers « Q », TS arrière vers « B »
Les stations de transmission étaient par ailleurs identiques.
Chaque opérateur des instruments de portée, de déviation
et d'ordres s'adressant à une tourelle disposait d'un émetteur
spécial Patt. 2465 en parallèle avec le Navyphone Pattern
2463 de cette tourelle. Ceux-ci étaient reliés au Navyphone
Pattern 2464 , directement câblé dans la tourelle, et prenaient
en charge cinq ensembles de Telaupads (pour les poseurs, les viseurs
et l'entraîneur).
Chaque 2463 du TS était équipé d'un interrupteur
qui, lorsqu'il était ouvert, le mettait en communication avec
sa tourelle. Fermé, le 2463 était connecté à
un jeu de barres du TS, ce qui permettait de multiplexer les 2463 en
deux groupes : (« A » + « B ») et (« Q
» + « X » + « Y »). Lorsque l'interrupteur
du jeu de barres était fermé, toutes les tourelles étaient
adressées simultanément.
Ce style général de contrôle des téléphones
navals était suffisamment attrayant pour qu'une forme modifiée
de celui-ci soit installée sur les navires avant Orion , [24]
bien qu'il faille noter que des COS cylindriques ont finalement été
utilisés pour ce type de commutation de groupe.
Il est intéressant de noter que le groupement « Q »
est associé aux tourelles arrière, tandis que le groupement
« directeur » l'est aux tourelles avant. On peut se demander
si l'un a été modifié ultérieurement pour
concorder avec l'autre.
Batterie secondaire
Indicateurs de roulement Evershed
En 1914, Orion était équipé comme suit.
Les positions de transmission d'Orion à la fin de 1914 étaient
Kiosque
Plateforme de contrôle avant (émetteurs à bâbord
et à tribord avec COS pour sélectionner celui en cours
d'utilisation)
Tourelle « B »
Tourelle « Q » (prévue pour être changée
en tourelle « X »)
...
sommaire
1927 À cette époque, la conception
de ses téléphones était bien établie. Les
téléphones marins présentent des caractéristiques
qui les distinguent des téléphones ordinaires. Ils fonctionnent
dans un environnement soumis aux vibrations constantes des moteurs.
L'atmosphère est corrosive, due soit au sel présent dans
l'air, soit aux cendres ou à la poussière de charbon dans
les chaufferies. L'alimentation électrique peut être irrégulière.
Certains seront installés dans des salles des machines bruyantes.
Dans le cas des téléphones destinés aux navires
de guerre, le téléphone devait pouvoir fonctionner en
conditions de combat et malgré les avaries. Traditionnellement,
ces exigences étaient satisfaites par des tubes phoniques ; les
téléphones de Graham devaient donc être exceptionnellement
bien conçus pour les remplacer.
Ils étaient principalement fabriqués en laiton massif,
très apprécié des ingénieurs navals car
la corrosion superficielle pouvait être contrôlée
par un polissage régulier. Facile à usiner avec précision,
il permettait un ajustement parfait des pièces pour bloquer l'entrée
d'air salin dans les composants électriques. Les pièces
exposées à l'atmosphère étaient soigneusement
filtrées. Les téléphones utilisaient de larges
diaphragmes pour offrir les niveaux sonores les plus élevés.
Les récepteurs des téléphones utilisés dans
les endroits bruyants étaient équipés de trompettes
(appelées « bras latéraux » par Grahams) pour
réduire le bruit de fond. La signalisation par buzzer était
privilégiée car un buzzer comportait moins de pièces
mobiles qu'une cloche, mais les cloches et les buzzers pouvaient être
réglés sur des fréquences différentes pour
les endroits où se trouvaient plusieurs téléphones.
Un brevet de 1928 décrit le fonctionnement d'un
téléphone classique.
Les filtres de l'embout sont constitués d'une fine maille de
laiton et d'un tissu imperméable. Le diaphragme, une innovation
de Graham, est un sandwich composite de matériaux élastiques
entre lesquels se trouve un diaphragme métallique. Le diaphragme
est amorti par un jeu de doigts métalliques, dont la configuration
varie selon les caractéristiques recherchées. Avec un
amortissement précis, le diaphragme peut servir d'émetteur
et de récepteur, ce qui confère à certains téléphones
leur forme caractéristique de tambour. Certains récepteurs
étaient si sensibles qu'on les appelait des téléphones
à haut-parleur et pouvaient être entendus jusqu'à
six mètres de distance.

À gauche : émetteur de 1928. Notez l'aimant
massif (environ 3 pouces de diamètre) et le grand diaphragme.
A droite : Vue éclatée du diaphragme composite.
Pour pallier le manque de fiabilité des alimentations
électriques embarquées, Graham revint au modèle
électrodynamique de l'émetteur original de Bell. Dans
ce modèle, le mouvement du diaphragme générait
un courant dans une bobine maintenue dans un champ magnétique.
Pour Bell, la portée de transmission était trop limitée,
bien que la puissance du signal fût tout à fait adéquate
sur de courtes distances. Pour Graham, la distance de transmission limitée
à bord d'un navire convenait parfaitement à ce type d'émetteur.
Ces appareils furent connus sous le nom de « téléphones
à alimentation sonore » et leur fiabilité
en fit une option privilégiée pour les navires de guerre,
où l'alimentation par batterie pouvait être coupée
par les avaries.
Avec le mouvement prolongé des grands diaphragmes, le signal
pouvait chuter lorsque le diaphragme sortait du champ magnétique.
Pour remédier à ce problème, Graham fixait la bobine
directement au diaphragme sur certains modèles. Edison avait
essayé cette solution, mais elle avait été abandonnée
car elle rendait l'émetteur encombrant et moins sensible. Dans
les téléphones de Graham, le diaphragme plus grand surmontait
le problème de sensibilité, et l'encombrement ne posait
aucun problème car les téléphones étaient
fixés au mur.
1929 Démonstration de la transmission
sans fil sol-air à des fins pédagogiques.
Alfred Graham, qui résidait à «
Irongates » Dacre Road, Forest Hill, Lewisham, est décédé
en 1929 et a été inhumé au vieux cimetière
de Camberwell le 15 avril de la même année.
Les plus belles années de l'entreprise se situent
entre 1900 et 1920, époque à laquelle la construction
de grands paquebots et de navires de guerre prend son essor.
Les téléphones marins ont perduré
durant cette période. Trois nouveaux noms se partagent les brevets
de cette période : E.E. Smith, Cyril
Hugh Vaughan et Maria Graham. Là
encore, on ne sait rien d'eux, mais leurs brevets poursuivent le développement
des systèmes de communication à bord des navires.
Publicité de 1937 pour les téléphones
Triton et indicateur de brevet Graham pour les gouvernails.
1938 Modification des statuts pour inclure la pension.
Avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale,
la situation de l'entreprise aurait pu changer, mais elle semble avoir
manqué de direction et a traversé la guerre avec difficulté
plutôt que de la traverser avec succès. Cela s'explique
en partie par le fait que les ventes aux grandes marines étrangères
étaient désormais reprises par des entreprises comme Stromberg
Carlson, qui fournissait une grande partie de la flotte américaine.
La fin de la guerre marquera la fin de lentreprise.
1952 Filiale de Siemens Bros - relais de démarrage
conçus pour lampes au xénon pour le HMS Eagle.
1954 Classée comme l'une des principales
filiales de Siemens Bros en tant que fabricants d'équipements
électriques divers, lors du rachat par AEI.
sommaire
Alfred Graham & Cie
n'était pas le seul constructeur de matériel téléphonique
pour la Navy, Magnavox était une société
Américaine spécialisée dans la fabrication dappareil
radio et téléphonique destiné à la marine
et à laviation.
Magnavox a été
crée par Peter L. Jansen, Edwin S. Pridham
en 1911. Le modèle qui subsite dans les recherche est un ppareil
téléphonique industriel pour milieux bruyant.
C'est le Coryphone Type A
Téléphone marin antibruit fabriqué sous
brevet Magnavox par Charles Cory & Son, Inc., New York, NY, vers
les années 1920. Ce modèle en laiton est destiné
à une utilisation à bord des navires. Il mesure 15 cm
de large x 21,5 cm de haut x 13 cm de profondeur, pèse environ
11 kg et est équipé d'un raccord fileté de 3,8
cm pour le conduit. Le récepteur « électrodynamique
», doté de grands aimants permanents en forme de fer à
cheval, est intégré au corps du téléphone.
Le son était transmis au combiné par un grand tube flexible.
Les fils de l'émetteur étaient intégrés
à la paroi du tube.
Le combiné est doté d'un écouteur pour chaque oreille
et d'un émetteur qui capte le bruit de fond de chaque côté
du diaphragme pour contribuer à l'éliminer. Des ressorts
situés près de l'émetteur permettent de tenir le
combiné d'une seule main.
Les crochets du combiné sont les plus solides que j'ai jamais
vus et semblent pouvoir être dangereux sur un pont roulant.
La documentation Magnavox vante les mérites de l'émetteur
dans les environnements bruyants :
« Si vos conditions de bruit sont mauvaises, les téléphones
Magnavox les surmonteront, tout comme ils ont surmonté le fracas
des moteurs Liberty des avions américains pendant la Première
Guerre mondiale.
Le vacarme des marteaux de rivetage dans un
chantier naval, ou sur un bâtiment à ossature métallique
devant la fenêtre de votre bureau, n'a aucun effet sur lui. Une
usine à botte fonctionnant à plein régime n'est
pas un endroit pour un téléphone ordinaire , mais un appareil
antibruit Magnavox y fonctionnera parfaitement. Il sera également
bien accueilli dans les endroits suivants : les ateliers de composition
de journaux et les presses ; les usines de tricotage et de filature
; les ateliers d'usinage ; les usines de tuyauterie ; les garages ;
les scieries et les raboteries ; les usines de bardeaux ; les usines
de locomotives ; les usines d'égrenage de coton ; les gares de
triage ; les fonderies à vapeur ou électriques, les centrales
électriques et les usines à gaz ; les usines de hauts
fourneaux ; et les usines de tôlerie. Ceux-ci vous en suggéreront
d'autres. Si vos conditions de bruit sont pires que celles que nous
avons citées, les téléphones Magnavox les surmonteront.
»
Jensen et Pridham fondèrent la Commercial
Wireless and Development Company à Napa, en Californie,
en 1911, puis s'installèrent à San Francisco, puis à
Oakland en 1916. En juillet 1917, la fusion avec la Sonora Phonograph
Distributor Company fut finalisée et la Magnavox Company naquit.
Frank Morgan Steers fut choisi comme premier président de l'entreprise.
Jensen fonda ensuite la Jensen Radio Manufacturing Company à
Chicago, à la fin des années 1920. Pridham resta chez
Magnavox, qui délocalisa sa production à Fort Wayne, dans
l'Indiana , dans les années 1930. Le terme « Commercial
Wireless » avait une signification différente aux débuts
de la radio et du téléphone. Magnavox fabriquait des radios,
des téléviseurs et des phonographes . Dans les années
1960, Magnavox fabriqua les premiers écrans plasma pour l'armée
et les applications informatiques ...
sommaire
La communication sur les navires
Entre 1900 et 1910 apparaissent sur les navires des
moyens de communications radioélectriques basée sur lutilisation
du morse, et les premiers radiotélégraphistes sont embarqués
sur les Paquebots. Comme pour les navires militaires, il y avait aussi
un réseau de téléphones sur les navires, pour communiquer
avec l'équipage et les passagers.
En 1900 Camille Tissot équipe la Marine nationale
française avec ses premiers appareils de TSF,
en 1904 : Installation d'une station TSF de l'armée française
à la tour Eiffel,
en 1904 : La station Ouessant TSF de Camille Tissot effectue des liaisons
radio sur 600 mètres avec une flotte de 80 paquebots.
A l 'époque les stations côtières
Marconi à longue distance, dont la portée varie de 3 000
à 5 000 km sont en Europe celles de Clifden ( Irlande),de Poldhu
(France), en Amérique, celles de Glace Bay (Canada) et de Cape
Cod ( USA), d'autres stations côtières de moindre portée
ont été également établies un peu partout
dans le monde comme celle de Fort de l'eau à Alger en 1910.
Alors, la téléphonie sans fil (TSF), est installée
sur la plupart des grands paquebots, pour être mis à la
disposition des passagers, souvent un journal imprimé à
bord y est distribué et donne connaissance des derniers télégrammes
captés, politiques ou mondains, ainsi que du bulletin météorologiques
des cours des dernières bourses, des résultats des courses,
etc.,
En 1909 La présence d'une station TSF à
bord du navire naufragé Republic entré en collision
avec le paquebot italien Florida a permet de sauver plusieurs centaines
de passagers du naufrage; à la suite de cet accident, des réglementations
commencent à exiger l'installation de postes TSF sur tous les
navires, une exigence que vient encore renforcer le naufrage du Titanic
en 1912.
Le Republic
Le Premier CQD " ancetre de SOS" de l'histoire
de radio maritime. Il est l'oeuvre de l'opérateur Jacques
Binns .
Embarqué a bord du paquebot anglais le " Republic"
de 15 378 t appartenat à la compagnie construit par les chantiers
Harland&Wolf ( ceux là même qui vont construire bientôt
le Titanic).
le 23 janvier 1909, le paquebot quitta le port de New York pour la Méditerrannée,
à son bord 742 passagers et membres d'équipage par visbilité
réduite il entre tôt le matin de cette journée en
collisison avec un autre paquebot italien le "Florida" chargé
de 900 immigrants italiens en route pour New York.à 50 miles
sud-ouest de l'ile de Nantucket.
Le Republic fut sérieusement touché et commença
à sombrer, le commandant William Sealby ordonne à son
opérateur radio Jacques Binns de lancer le CQD.
Ce fut le premir signal de détresse envoyé par un navire.
Cet appel fut vite vite relayer par la station de Nantucket à
tous les bateaux des environs ceux qui à permet de sauver les
passagers et l'équipage des deux paquebots.
Transmis en alphabet morse comme « - ·
- · - - · - - · · » est le premier
signal de détresse adopté pour les communications par
radiotélégraphie.
Il fut annoncé le 7 janvier 1904 par la "Circular 57"
de la Marconi International Marine Communication Company et entra en
vigueur pour les installations Marconi le 1er février 1904.
Les lettres CQ, qui se prononcent en anglais "ci
quiou" comme la phrase seek you qui signifie "vous cherche",
sont toujours utilisées, de nos jours, par les Radioamateurs
pour initier une communication. Les télégraphes, avant
l'invention de la radio, utilisaient déjà le "CQ"
pour avertir toutes les stations que le message qui suivait pouvait
les intéresser, le CQ a donc également été
adopté comme "appel général" pour les
radios maritimes.
Bien qu'utilisé par les opérateurs
de radio Marconi dans le monde entier, CQD ne fut jamais adopté
en tant que standard international. Lors de la seconde Convention Internationale
de Radiotélégraphie qui se tint à Berlin en 1906,
l'appel de détresse allemand (Notzeichen), composé de
trois-points/trois-traits/trois-points (· · · -
- - · · · ), fut adopté comme code international
de détresse en Morse. Ce signal de détresse sera bientôt
connu sous le nom de "SOS".
Les téléphones Graham du Titanic
Mike Guilfoyle, vice-président des Amis des cimetières
de Brockley et Ladywell, découvre que Ladywell Heights était
le site de l'usine St Andrew's d'Alfred Graham
& Co, la plus grande usine de Crofton Park dans les années
1920 et le fabricant des haut-parleurs du Titanic.
Ce site avait en effet une lignée industrielle impressionnante
et un lien fascinant mais important avec le navire britannique Titanic,
exploité par la White Star Line, le RMS (Royal Mail Ship).
Ce majestueux navire, le plus grand navire jamais construit à
l'époque, considéré comme « insubmersible
», lors de son voyage inaugural de Southampton à New York,
a coulé après être entré en collision avec
un iceberg dans la nuit du 14 avril 1912,
Des 2 208 personnes à bord, seules 712 ont été
sauvées. Les autres ont péri dans les eaux glaciales de
l'Atlantique Nord, et cette tragédie fascine et laisse le monde
perplexe depuis.
Mike Guilfoyle attribue cette histoire d'Alfred Graham & Co (les
autres partenaires étant Edward Alfred Graham et Joseph Arthur
Lovel Dearlove) et de ses St Andrew's Works, Crofton Park et le premier
grand employeur de la région des années 1890 aux années
1920, aux recherches entreprises par l'historienne locale Carol Harris,
et j'ai été étonné de découvrir que
les haut-parleurs du Titanic étaient fournis par Alfred Graham
and Company et installés dans certaines des zones les plus bruyantes
du paquebot, comme la chaufferie et la salle des machines.
Le Titanic disposait de téléphones stratégiquement
placés à différents endroits du navire, principalement
pour permettre à l'équipage de communiquer immédiatement,
évitant ainsi de parcourir de longues distances pour transmettre
des messages. La nuit du naufrage, le guetteur Frederick Fleet, dans
le nid-de-pie, a téléphoné au 6e officier Moody,
à la timonerie, pour l'avertir de la présence d'un iceberg
droit devant. (Crédit : RMS Titanic Inc).

L'Olympic (à gauche) est manuvré en cale sèche
à Belfast pour réparations, le matin du 2 mars 1912, après
la perte d'une pale d'hélice.
Le Titanic (à droite) est amarré au quai d'armement. L'Olympic
appareillera pour Southampton le 7 mars, ce qui marquera la dernière
fois que les deux navires seront photographiés ensemble. (Maritime
Press 1912)
De nombreux navires célèbres sont équipés
de téléphones navals Graham, comme l'Olympic et
le Titanic, les cuirassés britanniques de classe Dreadnought
et le nouveau croiseur lourd australien HMAS Australia.
Les téléphones des cabines des paquebots sont optionnellement
plaqués argent. La nouvelle usine à Brackley, inaugurée
en 1911, permet de répondre à la demande. Leurs téléphones
se vendent à l'international, commercialisés par des entreprises
comme Sterling Telephone and Electric et GEC. En 1919, l'entreprise
revendique fièrement « pas moins de 12 000 installations
de navires réalisées ».
Il semble également qu'elle ait vendu des téléphones
à la Poste britannique, qui leur attribue le code fabricant CH.
Oui, le Titanic disposait bien d'un système téléphonique
et d'une radio à bord. Cependant, le principal moyen de communication
longue distance à l'époque était la radiotélégraphie
sans fil. Le Titanic était équipé d'un système
Marconi de pointe, qui permettait de communiquer avec d'autres navires
et des stations terrestres.
Plus tôt le jour de la catastrophe, le Titanic
avait reçu pas moins de six messages d'alerte radio concernant
la présence de glace, mais seuls trois d'entre eux parvinrent
à la passerelle. Le dernier avertissement, à 22h30 heure
locale, du SS Californian , indiquait que le Californian était
immobilisé pour la nuit, coincé dans un champ de glace
à proximité ; mais l' opérateur radio du Titanic
coupa le message en répondant : « Tais-toi ! Tais-toi !
Je travaille à Cape Race ! », signifiant qu'il tentait
de communiquer avec la station de télégraphie sans fil
de Cape Race, à Terre-Neuve, et que les transmissions du Californian
interféraient. À 23h30, l'unique opérateur radio
du Californian éteignit son poste et alla se coucher. À
23h40, le Titanic heurta l'iceberg et, à 00h05, commença
à émettre des appels de détresse d'abord
CQD, puis un nouvel appel de détresse, devenu populaire : SOS.
Le Californian , son poste radio éteint, ne reçut aucun
de ces appels. Au lieu de cela, le capitaine du Californian a essayé
à plusieurs reprises de signaler au paquebot qu'il avait vu au
sud avec une lampe, mais il n'y a eu aucune réponse .
Cette absence de communication paraît scandaleuse, et c'était
perçu ainsi à l'époque, mais elle s'explique en
partie par la nouveauté de la radio en 1912. Les opérateurs
radio du Titanic ne faisaient pas partie de l'équipage ; ils
étaient employés par la Marconi Wireless Telegraph Company
, et leur tâche principale consistait à transmettre des
messages privés aux passagers du navire. Ils transmettaient les
alertes concernant les icebergs à la passerelle comme une faveur,
mais de toute évidence, les opérateurs du Titanic ne considéraient
pas ces tâches liées au navire comme leur mission principale.
De même, l' exploitation radio du Californian n'était guère
considérée comme une fonction essentielle du navire ;
c'est pourquoi la radio est restée sans surveillance après
23 h 30.
Moins d'une semaine après le naufrage, une sous-commission du
Sénat américain ouvrit une enquête.
Parmi les problèmes évoqués figurait l'utilisation
inefficace de la télégraphie sans fil. Le résultat
fut la loi sur la radio de 1912. Cette loi exigeait que les opérateurs
radio soient titulaires d'une licence et établissait une réglementation
détaillée, principalement relative aux appels de détresse.
(Elle précisait même l'appel de détresse à
utiliser : «
»). Mais
elle contenait également une disposition interdisant aux opérateurs
radio de « divulguer ou publier le contenu de tout message transmis
ou reçu par cette station, sauf à la ou aux personnes
auxquelles ce message est destiné, à leur agent autorisé,
ou à une autre station chargée de transmettre ce message
à sa destination, sauf obligation légale du tribunal compétent
ou d'une autre autorité compétente ». Il s'agissait
de la première loi fédérale sur la confidentialité
des communications électroniques adoptée aux États-Unis.
(Plusieurs États avaient déjà adopté des
lois protégeant les messages télégraphiques ordinaires
sur ligne fixe.)
Mais les événements avaient déjà
pris le dessus sur les tentatives du Congrès de réglementer
ce domaine.
En 1912, la percée technologique qui allait permettre à
la radio de devenir un média de masse était à peine
perceptible : le tube à vide triode , qui permettait d'amplifier
un signal radio dans un récepteur afin que l'auditeur puisse
entendre les voix et les sons, et non plus seulement une interruption
du signal. Autrement dit, la triode rendait pratiques les appareils
que nous appelons aujourd'hui « radios ». Dans les années
1920, les premières diffusions sonores par voie hertzienne étaient
réalisées sur des récepteurs appartenant au public.
Afin de tenir compte de l'explosion de la popularité de la radio,
le Congrès adopta la loi sur la radio de 1927, réglementant
cette nouvelle industrie.
Ce faisant, le Congrès a mis à jour, sans
toutefois modifier fondamentalement, la disposition relative à
la confidentialité des communications sans fil encore en cours
d'envoi, exigeant à nouveau des opérateurs radio qu'ils
préservent le secret des télégrammes. Mais il a
également, pour la première fois, introduit une interdiction
générale d'interception des communications privées
: « Nulle personne non autorisée par l'expéditeur
ne doit intercepter un message ni divulguer ou publier à quiconque
le contenu, la substance, la portée, l'effet ou la signification
du message intercepté
». Le terme « intercepter
» n'était pas défini, mais il est souvent utilisé
pour désigner une personne autre que le destinataire prévu
qui obtient une communication radio au moment de sa transmission. Intercepter
un radiotélégramme signifie acquérir un signal
c'est-à-dire se syntoniser sur la fréquence de
transmission à l'aide d'un récepteur puis en obtenir
le contenu en l'écoutant et en le décodant. L'article
605 de la loi sur les communications de 1934, adoptée sept ans
plus tard, a généralisé l'interdiction d'interception
à « toute communication interétatique ou étrangère
par fil ou radio ».
La loi de 1934 a inauguré une tendance qui a
perturbé la réglementation de la confidentialité
des communications électroniques depuis lors : la réutilisation
danciens termes législatifs dans de nouveaux contextes.
Le terme « intercepter » était suffisamment clair
pour les transmissions radio, mais que signifie intercepter un appel
téléphonique ? Est-il intercepté lorsquune
personne surprend une conversation, écoute sur un poste téléphonique
supplémentaire ou branche un enregistreur sur la ligne avec le
consentement de lun des interlocuteurs ? Les tribunaux se sont
penchés sur ce type de questions pendant trois décennies,
jusquà ladoption de la loi moderne sur les écoutes
téléphoniques en 1968. Cette loi définissait l«
interception » comme « lacquisition auditive du contenu
de toute communication filaire ou orale au moyen dun dispositif
électronique, mécanique ou autre ». Ainsi, le terme
« acquisition » figure désormais officiellement dans
la définition, mais au lieu de définir le moyen daccéder
à la communication lacquisition dun signal
, il désigne lacte découte après
laccès (« auditif » signifie relatif à
loreille ou au sens de louïe). La seule limitation
de laccès dans la définition est quil implique
une sorte dappareil.
Qu'en est-il alors de l'écoute d'un enregistrement
de conversation réalisé légalement sans le consentement
d'une partie ? S'agit-il d'une interception ? Les tribunaux ont statué
que non, arguant que cela créerait beaucoup trop de problèmes
pratiques dans l'application de la loi : il serait difficile de savoir
à l'avance si l'écoute d'un enregistrement est légale
ou non, et cela engendrerait d'innombrables violations potentielles
découlant d'un seul enregistrement. Les tribunaux distinguent
donc ces « acquisitions auditives » par l'écoute
d'un enregistrement de celles qui relèvent de la définition.
Mais pour ce faire, les tribunaux ont dû introduire l'exigence
que l'interception soit « contemporaine » à la transmission.
Cette situation est devenue particulièrement problématique
après un autre amendement qui a largement conservé le
libellé de la loi : la Loi sur la protection des renseignements
personnels des communications électroniques, adoptée en
1986. L'ECPA a élargi la portée de la Loi sur l'écoute
électronique afin d'y inclure le courrier électronique,
mais seulement par une reformulation minime de la Loi sur l'écoute
électronique existante. En particulier, la définition
d'« interception » a été modifiée pour
désigner « l'acquisition auditive ou autre du contenu de
toute communication filaire, électronique ou orale » au
moyen d'un appareil. La compatibilité de l'exigence de «
contemporanéité », introduite pour exempter l'écoute
d'enregistrements, avec la surveillance habituelle des communications
par courrier électronique n'est pas claire. Le moyen le plus
simple de surveiller les courriels d'une personne est d'en faire une
copie lorsqu'ils sont stockés dans un stockage intermédiaire
temporaire sur un réseau informatique. Faut-il « acquérir
» un courriel pour en faire une copie lorsqu'il est stocké
dans la mémoire d'un routeur ou d'un autre appareil en route
vers le destinataire ? Certains tribunaux ont répondu par la
négative, d'autres par l'affirmative.
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Le Paquebot Normandie
Les liens avec la téléphonie classique seront plus tardif
par lexemple du Paquebot « Normandie » qui fut le
premier navire équipé de matériel permettant de
relier la cabines passagers de luxe vers les réseaux téléphoniques
classiques même au cours dune traversée de lAtlantique:
Ce réseau comportait souvent de luxueux téléphones
pour les cabines des premières catégories comme sur le
Normandie dans les années 1930.

Poste LMT sur le Normandie 
Le paquebot France en 1962 possède plus
de mille trois cents téléphones, dont mille sont réservés
aux passagers.
A partir des année 70, le formidable bond technologique
des radiocommunications maritimes, en particulier des communications
spatiales, permet de modifier complètement la réglementation
ce qui va entraîner, à partir de 1991, la suppression de
la fonction dopérateur radiotélégraphiste.
Entre temps, cet officier avait été requalifié
comme officier radioélectronicien et la fonction dopérateur
radiotélégraphiste sétant réduite
aux seules communications de détresse et de sécurité
avait laissé le champ libre pour dautres activités.
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