PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINEE
La Papouasie-Nouvelle-Guinée est
la moitié orientale dune vaste île située
au nord de lAustralie, de lautre côté de la
mer de Corail.
La moitié occidentale de lîle était une possession
hollandaise depuis le XVIIIe siècle, puis a été
saisie par les Indonésiens après avoir obtenu lindépendance
des Pays-Bas en 1949.
Ce qui est connu sous le nom de Papouasie était initialement
un protectorat britannique dans la moitié sud-est de lîle,
établi à lorigine sur linsistance des Australiens
en 1884, qui étaient inquiets parce que lAllemagne sécurisait
sa propre colonie de Nouvelle-Guinée allemande au même
moment sur la côte nord-est de lîle.
En 1905, lAustralie a repris la responsabilité de la Papouasie
et, au début de la guerre mondiale en 1914, elle a également
occupé la Nouvelle-Guinée allemande. Après la guerre,
celle-ci est devenue un territoire sous mandat de la Société
des Nations. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les administrations
de la Papouasie et de la Nouvelle-Guinée ont été
combinées, et ce jusquà lindépendance
en 1975.
Restée inexplorée jusquen
1930, la Papouasie-Nouvelle-Guinée a longtemps été
considérée comme une île hostile, peuplée
de tribus sanguinaires.
Cette indépendance fit suite à près de 60 ans d'administration
australienne, qui débuta sur l'ensemble du territoire à
partir de la Première Guerre mondiale.
Le système des télécommunications,
développé à partir du système militaire
mis en place pendant la guerre, a aussi contribué à rapprocher
les
habitants et I'administration des administrés en atténuant
l'étendue et la dispersion.
Le pays a été relié assez tôt à l'extérieur
par deux câbles sous-marins, d'une part depuis Madang par Guam,
d'autre part depuis Port-Moresby par Cairns.
Les liaisons par satellites sont aujourd'hui bien établies.
A l'orée de la décennie on comptait un téléphone
pour 160 habitants et plus de 1 000 points isolés sont reliés
par radio-teléphone.
Une partie du reseau téléphonique est alimentée
en énergie par panneaux solaires.
Dix-neuf stations de radio provinciales émettant en Anglais,
Tok Pisin, Hiri Motu et langues locales, et depuis 1987 un réseau
de télévision à majorité d'intérêts
australiens diffusant dans les principales villes et leurs environs,
complètent cet équipement.
sommaire
En quelques années lutilisation
des téléphones mobiles et dInternet est venue révolutionner,
comme en de nombreux endroits de la planète, les relations humaines
de la région du moyen Sepik.
La Papouasie Nouvelle-Guinée est un pays jeune avec un des plus
forts taux démographique au monde (2,5 millions dhabitants
en 1970 et 8 millions en 2016).
Selon les données de la Banque Mondiale ce pays comptait en 2011
: 140 276 internautes dont 7 500 abonnés haut débit, 2
400 000 abonnés à un téléphone fixe ou mobile.
Il est significatif dobserver le décollage à partir
de 2006 du nombre dabonnés au téléphone qui
passe de 100 000 abonnés en 2006 à 2 400 000 en 2011.
Alors que le nombre dabonnés à un téléphone
fixe na augmenté que de 61 500 à plus de 121 170
durant la même période.
Selon une étude plus récente (Suwamaru, 2014) 41 % de
la population disposerait dun téléphone mobile.
Si le développement des transports par voie terrestre ou aérienne
avait déjà rapproché physiquement les communautés
éloignées, le téléphone mobile permet maintenant
à tout et à chacun de communiquer avec une autre personne
dans les régions où sont implantés des relais.
On assiste notamment selon Logan (2012), Andersen (2013), et Macdonald/Kirami
(2017) à de réels changements dans la vie sociale des
femmes avec la constitution dune société civile
et le développement dune identité nationale. La
téléphonie mobile joue également un rôle
crucial, tant positifs que négatifs, dans le développement
socio-économique du pays comme le montrent les nombreuses et
récentes recherches déjà réalisées
par des Universitaires dans les diverses provinces de Papouasie Nouvelle-Guinée
(Watson, 2011 et 2015 ; Yamo, 2013 ; Telban et Vavrova, 2014 ; Suwamaru,
2014, 2015 et 2016).
Mais, il existe une ambivalence en ce qui concerne les conséquences
du développement des technologies de linformation et de
la communication. Si celles-ci facilitent les relations entre personnes
dun même groupe séparées entre villages et
zones périurbaines, elles participent à laugmentation
de leurs déplacements et poussent les jeunes ruraux à
quitter leur village pour la ville.
Lutilisation du téléphone
mobile a donc permis aux habitants des villages du Sepik de sauter plusieurs
étapes du développement technologique ; installation dordinateur,
achat dappareils photos et installation dun réseau
de téléphone fixe qui aurait été beaucoup
trop coûteux dans cette région. Nombreux sont ceux qui
semblent accepter la déforestation et la pollution minière
comme une chose inéluctable allant de paire avec le développement
des nouvelles technologies dans leur région. La téléphonie
mobile et Internet représentent cependant un outil nouveau pour
engager et organiser une riposte contre les ambitions destructrices
des sociétés multinationales.
Comparée à l'Union européenne, Papouasie-Nouvelle-Guinée
est très en retard dans le développement des télécommunications.
En v, le code national +675 comptait 4,98 millions de lignes. Parmi elles,
on comptait 4,82 millions de téléphones portables, ce qui
correspond à une moyenne de 0,48 par personne. Dans l'UE, ce chiffre
est de 1,2 téléphone portable par personne.