Louis PASQUET
Louis Pasquet, né 8 rue de la Porte Neuve (aujourd'hui
rue Amy) à Tarascon le 17 octobre 1867, mort à Paris le
29 avril 1931 à Paris, il fut inhumé au cimetière
Saint-Roch de Salon-de-Provence.

Son père, Pierre Pasquet, avait 24 ans quand son fils est né.
Il était maître maçon. Sa mère, née
Rose Martin, avait 21 ans et était sans profession.
Fils unique, Louis fréquente l'école des Frères
où il montre de très sérieuses dispositions pour
les études.
Le 16 décembre 1880, son père le présente et le
fait accepter comme "facteur enfant des télégraphes"
au bureau de poste de Tarascon. Il a 13 ans.
Cinq ans plus tard, il est nommé commis auxiliaire puis il réussit
le concours du surnumérariat. Il est nommé surnuméraire
à Belleville-sur-Saône. À partir de ce moment, il
fait l'objet de diverses mutations sur sa demande : Salon, Tarascon,
Crest, Sancerre, Le Vigan, Nîmes-Gambetta, Paris et Marseille.
À Salon il rencontre Louise Joséphine Rebière qu'il
épouse le 30 avril 1892 après ses trois ans de service
militaire.
Ses chefs notent sa prodigieuse mémoire. Il était commis
à Marseille lorsqu'il est brillamment reçu le 1er mai
1896 au concours d'entrée de l'École supérieure
des PTT où il est "major en mathématiques".
Sorti breveté de cette école après deux ans d'études,
il est affecté en qualité de rédacteur à
l'administration centrale (Direction du matériel et de la construction).
En 1901 il un système nouveau : le combiné écouteur-transmetteur
téléphonique, apportant ainsi une amélioration
considérable aux appareils de Froment (1854) et de l'Américain
Graham Bell (1878), ce qui lui vaut d'être nommé en 1903
sous-chef de bureau (la commission d'avancement parle d'agent d'élite).
Il est nommé officier d'Académie en 1901 et chevalier
de la Légion d'honneur pour services rendus à l'État
en 1905. Cette année-là, il est détaché,
en qualité de sous-chef de cabinet, auprès de M. Gauthier,
ministre des Travaux publics. Officier de l'Instruction publique en
1907 et officier de la Légion d'honneur en 1913, il est nommé
en 1914 directeur de la Comptabilité puis directeur du Personnel
et de l'Exploitation postale. En 1916 il est
secrétaire général des PTT (poste créé).
En 1918 il devient conseiller d'État en service extraordinaire.
Il était devenu le grand patron des PTT puisqu'il avait la griffe
ministérielle. Pendant la Grande Guerre il coordonna les services
postaux français et alliés, créa les secteurs postaux,
la Poste militaire, organisa la poste navale et jeta les
bases de la poste aérienne.
En 1918 il crée les Chèques Postaux, sur le modèle
allemand mais en l'améliorant. Le ministre des PTT, M. Clémentel,
voulut lui donner le compte n° 1 du c entre de Paris. Modeste, il
prit le n° 1 bis (ce fut le seul CCP portant le titre bis). La demande
d'ouverture de compte était signée de son nom.
Commandeur de la Légion d'honneur en 1919, il demande et obtient
sa mise à la retraite le 1er décembre 1919.
sommaire
Les téléphones PASQUET avenue
parmentier 75011 Paris
Le recepteur Pasquet et Ulmann 1892
Deux récepteurs identiques ou à peu
près figurent au nombre de ceux qui sont admis sur les réseaux
aériens et souterrains; ce sont les récepteurs Pasquet
et Ullmann.
Notre programme ne comprenant que des descriptions d'appareils,
nous ne nous préoccuperons pas ici du nom de l'inventeur,
nous nous bornerons à constater que le récepteur construit
pnr M. Pasquet est le même que celui qui a été
présenté au nom de M. Ullmann, sauf en ce qui
concerne la résistance des bobines.
La résistance du récepteur Ullmann est en effet
de 60 ohms, celle du récepteur Pasquet de 200 ohms.
Ces récepteurs, dont la figure représente un plan
et une coupe, se composent de deux lames aimantées, recourbées
en fer à cheval et superposées.
La position relative de ces deux lames est maintenue par quelques
spires de fil.
Les deux extrémités de la lame inférieure sont
ramenées vers le centre du boîtier et supportent deuxfers
doux garnis
chacun d uno bobine.
Ces bobines, montées en tension, sont réunies par
les deux extrémités de leur lil à un cordon
souple à double conducteur, assujetti sous une petito pièce
de bois maintenue par une vis.
Au-dessus du boîtier en laiton nickelé se place une
rondelle de réglage, puis la plaque vibrante dont le diamètre
est de 57 millimètres et l'épaisseur de 0,28 millimètre,
enfin le couvercle portant l'embouchure en ébonite.
En dessous est un anneau de suspension qui sert en même temps
de poignée. |
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Le transmetteur

g

M. Pasquet a donné à son nouveau microphone la forme
que représente la figure 39.
Les deux tringles aa', bb' sont les branches d'un TJ très allongé,pincé
sous les plaques A, B ; ces tringles sont recouvertes d'une
forte couche de vernis isolant. Les prismes à base carrée
c, d, e, f, en charbon, glissent sur les deux tringles; une petite
lame de caoutchouc garnit la face supérieure de chacun de ces prismes.
Les charbons latéraux g, h, i, j sont, comme par le passé,
divisés en quatre groupes. Les deux groupes g, h sont réunis
par une bride k en laiton nickelé; aux deux groupes t,j sont attachés
les fils de communication.
Le levier-commutateur (fig. 40) pivote autour de l'axe 0.
Le crochet A sert à suspendre l'un des récepteurs; le ressort
antagoniste R ramène le levier à sa position de repos lorsque
le récepteur est décroché.
Dans le poste mural, le fil de ligne communique avec le levier A B, par
l'intermédiaire du ressort antagoniste garni, à cet effet,
d'un boudin de sûreté.

Dans le modèle à pied (type 18), la communication de la
ligne avec le levier a lieu par un ressort f, appuyé sur une forte
goupille g.
Le reste du mécanisme est le même dans les deux types.
Le poids du récepteur suspendu en A a pour effet d'abaisser la
partie A 0 et de relever la partie OB. Dans cette position, le point B
est en relation avec le ressort a; la ligne est sur sonnerie; les ressorts
b, c, d sont isolés.
Lorsque le récepteur est décroché, le ressort antagoniste
R fait relever la partie AO, tandis que BO s'abaisse; alors B s'appuie
sur le ressort b, a restant isolé. En même temps, les ressorts
c, d sont unis par la petite barre métallique e e, isolée
du levier AB par la pièce E. En fait, la ligne communique en B
b avec le circuit secondaire et les récepteurs, tandis que le circuit
primaire, dont les extrémités sont reliées aux ressorts
c, d, est fermé par la pièce métallique e e.
Le poste mural (fig. 41) est réuni aux fils de communication extérieurs
au moyen de bornes. Dans le poste portatif (fig. 42), un cordon souple
à 7 conducteurs est fixé à l'appareil et aboutit
à une planchette de raccordement à 14 bornes, qui reçoit,
d'autre part, les fils venant de la ligne, de la pile et de la sonnerie.
En 1902, l'administration normalise les appareils comme le poste nouveau
Pasquet
Equipés du micro
solid-back
Cet appareil a existé en trois versions :
- l'appareil mobile avec son micro fixe,
- le poste mural de même constitution, sauf qu'il ne comporte pas
de clé d'appel car il est toujours installé avec un appel
magnétique,
- l'applique murale sans micro fixe, qui comporte un "combiné"
(poignée supportant le microphone et l'écouteur).
Plus tard en 1912 l'administration prescrit la modification des appareils
Pasquet en court-circuitant le circuit secondaire à double rupture.
sommaire
L'HOMME POLITIQUE
Sa carrière terminée, Louis Pasquet va se lancer dans
la politique. Membre du Parti républicain radical et radical-socialiste,
il devient le secrétaire particulier de Camille Pelletan, ministre
de la Marine.
Parallèlement à cette tâche administrative
et parisienne, Pasquet, qui n'avait pas oublié ses humbles origines
provençales, s'intéressait à la vie politique des
Bouches-du-Rhône. Dès 1910, il était élu
conseiller général du département par le canton
de Tarascon. Il fut président du Conseil général
de 1913 à 1914 puis, ayant gardé jusqu'à sa mort
la confiance de ses concitoyens, de 1918 à 1930. Cette activité
politique s'exerçait aussi dans la presse : Pasquet a collaboré
à de nombreux journaux, notamment à l'Ere nouvelle, surtout
sur des sujets financiers ou sociaux. Si bien que, venu le moment de
remplacer les sénateurs morts pendant la guerre, Pasquet se présenta
à l'élection partielle du 11 janvier 1920 et fut élu
sénateur des Bouches-du-Rhône dès le premier tour,
et en tête de tous les candidats, avec 372 voix sur 444 suffrages
exprimés. Lors du renouvellement triennal qui eut lieu dès
l'année suivante, le 9 janvier 1921, il fut réélu
dès le premier tour en tête et largement, par 358 voix
sur 443 suffrages exprimés.
Au renouvellement de 1930 - qui a lieu le 20 octobre 1929 - il est réélu
également au premier tour, mais en position moins favorable.
(Sur 479 suffrages exprimés, il en obtient 276).
En 1929 il obtient pour Arles la création d'une école
de maréchalerie. Les Arlésiens l'appelèrent ensuite
« I'école des Métiers ». Quand j'y fus nommé,
l'établissement portait le nom de « Collège technique
Louis Pasquet ». C'est aujourd'hui le lycée général
et technologique Louis Pasquet.
Au Sénat Pasquet fit partie de la commission des Finances et
devint rapporteur du budget du ministère du travail.
Pasquet qui, nous l'avons vu, s'intéressait surtout aux affaires
financières, économiques et sociales, a écrit deux
livres sur ses sujets préférés, l'un édité
à Marseille en 1920 : La renaissance financière, l'autre
à Paris en 1927 : Immigration et main-d'oeuvre étrangère
en France.
Au Sénat, il fait partie des commissions de la marine et de l'aménagement
du Rhône ; mais le voici, dès 1911, membre des commissions
du commerce, de l'industrie, du travail et des postes; en 1922, il entre
dans la commission des finances qui le désigne, de 1923 à
1931, comme rapporteur du budget du Travail.
Le Foyer de Cachan
Une manière de rendre ce qui lui avait été donné
: Louis Pasquet a en effet lui-même bénéficié
dune ascension sociale due notamment aux formations supérieures
quil a suivies au sein des PTT de lépoque.
Fondé en 1915, le Foyer de Cachan initialement
une institution dédiée au soutien des orphelins
de guerre est devenu un acteur clé de léducation
et de linsertion des jeunes. Découvrez son histoire,
de sa création à son rôle actuel auprès
des jeunes en difficulté à travers le Lycée
professionnel Robert Keller.
En 1915, au milieu de la Première Guerre
mondiale, ladministration des Postes se penche sur lavenir
des enfants des postiers et télégraphistes mobilisés,
souvent tombés au front.
À cette époque, environ 1 300 postiers ont perdu
la vie, laissant derrière eux 582 orphelins, dont la majorité
sont des enfants de sous-agents et douvriers des P.T.T.
Pour répondre à cette situation tragique, les associations
Le Soutien Fraternel et LOrphelinat des sous-agents et ouvriers
des P.T.T. unissent leurs forces et créent, avec le soutien
dÉtienne Clémentel, ministre des Postes, LOeuvre
de Protection des Orphelins de Guerre du Personnel des P.T.T.
Les statuts de la nouvelle association sont publiés
le 25 septembre 1915. Louis Pasquet, alors directeur du
personnel de ladministration des Postes, est nommé
président général. Lassociation, qui
débute avec 30 135 membres, se fixe pour mission de soutenir
les orphelins de guerre, quils soient fonctionnaires ou
ouvriers des P.T.T. Le soutien financier vient de diverses sources,
notamment des campagnes de dons et des ventes de charité.
En 1917, lassociation dispose de fonds suffisants pour acheter
un terrain à Arcueil-Cachan, dans la Seine-et-Oise.
Les travaux débutent en 1918 et se poursuivent jusquen
1921. Le 24 décembre 1921, le ministère de lInstruction
publique autorise laccueil de 270 orphelins de guerre. Lassociation
obtient également la reconnaissance dutilité
publique en mars 1922.
Dès 1923, le nouvel orphelinat commence à accueillir
des enfants. Dès 1924, 270 enfants y sont accueillis, et
il continue de croître au fil des années. En 1927,
des ateliers de mécanique sont mis en place pour former
les jeunes aux métiers techniques, et en 1928, une école
de mécanique de précision et délectromécanique
est créée. Entre 1933 et 1936, de nouvelles infrastructures
sont ajoutées pour soutenir cette expansion.
Durant la Seconde Guerre mondiale, le Foyer est brièvement
réquisitionné comme hôpital militaire avant
de reprendre ses activités éducatives malgré
les difficultés économiques dues à la guerre.
Après la guerre, le Foyer a poursuivi sa diversification.
En 1956, il ouvre un foyer féminin, répondant aux
nouveaux besoins éducatifs. Linstitution adapte son
offre de formation et introduit des cours menant au baccalauréat,
avec les premiers bacheliers diplômés en 1969. En
1964, le Foyer passe sous contrat avec lÉducation
nationale, renforçant ainsi son rôle en tant quétablissement
éducatif reconnu tout en soulageant les dépenses
de lassociation. Ce développement se poursuit au
cours des décennies suivantes avec lamélioration
des infrastructures et des équipements pédagogiques.
À partir des années 1980, le Foyer se modernise
: un studio de radio est installé en 1982, le lycée
devient professionnel en 1985, et de nouvelles filières
sont ouvertes dans les années 2000. En 2008, le Foyer est
sélectionné comme lun des 13 internats dexcellence.
En 2013, une résidence étudiante de 300 chambres
est inaugurée : La résidence Jaques Restignat. En
2014, le Foyer accueille 750 jeunes, avec un taux de réussite
aux examens atteignant 92% .
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PASQUET LE CRÉATEUR DE LA SÉCURITÉ
SOCIALE
Débordant d'activité, il parle souvent, toujours sur les
questions financières - et notamment à l'occasion des
budgets - ou sur les questions sociales ayant trait aux retraites et
assurances. La législation française sur les assurances
sociales lui doit énormément.
Nommé ministre du Travail, de l'hygiène, de l'assistance
et de la prévoyance sociales dans le 2e cabinet Herriot, il ne
fut ministre que quelques jours, le cabinet ayant été
renversé à sa présentation devant la Chambre.
C'est en cette qualité qu'il défendit et fit adopter le
projet de loi portant création des assurances sociales devenues
la Sécurité sociale.
En 1922 II publie « la main-d'uvre étrangère
en France », livre devenu introuvable aujourd'hui.
En 1926 Édouard Herriot lui confie le ministère du Travail
(il ne restera ministre qu'une semaine à cause de la chute du
ministère).
Louis Pasquet qui n'avait pas d'enfant multiplia les actions en faveur
des déshérités et en particulier des orphelins.
Il est à l'origine de « l'uvre de protection des
orphelins de guerre du personnel des PTT ». Grâce à
lui et à Herriot, une importante subvention permit la création
de cette uvre. Une autre somme d'argent très importante
elle aussi permit la construction d'un stade pour les enfants.
Ce sera l'origine de l'A.S.P.T.T.
Il fit construire à Arcueil-Cachan la Maison des PTT qui est
un foyer pour les orphelins des PTT. En ce qui concerne la statue qui
est à l'entrée, c'est la fille du savant É. BRANLY
qui accepta de poser. Pasquet devint le président de ce foyer.
Louis Pasquet mourut brusquement le 29 avril 1931, rue de Rivoli, alors
qu'il venait d'acheter une maison à Ville d'Avray (c'était
la maison de Fontenelle) pour y finir ses jours. Il avait 63 ans. Ses
obsèques eurent lieu à Salon-de-Provence le 1er mai 1931
à 15 h. Le président du Sénat Paul Doumer (futur
président de la République) vint saluer sa dépouille.
Toutes les personnalités étaient présentes dont
Fernand Bouisson, président de la Chambre des députés,
député des Bouches-du-Rhône et président
de l'association des maires de France.
Il était juste de rendre hommage à cet homme qui, doté
seulement d'une instruction primaire, s'éleva grâce à
son travail et à sa vive intelligence aux plus hautes fonctions
de l'État.
Pasquet reprit son labeur au Sénat jusqu'en 1930.
La maladie le touche alors cruellement et, le 29 avril 1931, il meurt
à Paris dans sa soixante-quatrième année. Rapatrié
de Paris à Salon, il est inhumé au cimetière de
la ville qui a vu sa carrière débuter comme simple petit
facteur-télégraphiste
Bibliographie :
Très peu de choses ont été publiées sur
Pasquet.
1. Article à la Bibliothèque municipale de Tarascon intitulé
"Un grand Tarasconnais". Il s'agit en fait d'un discours prononcé
le 26 octobre 1968 à Tarascon par Jean-Paul NOURRI, inspecteur
central honoraire des PTT, président de l'Académie provençale
des Jeux floraux (18 pages).
2. Article publié en 1953 dans la revue des PTT par Paul THOULON.
3. Article publié en 1962 dans la revue "PTT Sports et Loisirs"
par M. TINTIGNAC.
4) Article publié dans une plaquette « Lycée général
et technologique Louis Pasquet, Arles, 1988 » (avec photographie
de Pasquet).
Cette photographie a été prise sur la tombe de Pasquet
à Salon par monsieur le proviseur du lycée.
Il y a également au ministère des P et T le dossier de
carrière de Louis Pasquet, que j'ai pu consulter grâce
à l'extrême obligeance de monsieur le proviseur du lycée.
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