Johann Philipp Reis
Né le 7 janvier 1834 à Gelnhausen en Allemagne
En juillet 1860, Philipp Reis a fait une démonstration
du « téléphone » à son ancien professeur
de physique Poppe dans sa maison de Friedrichsdorf. Il transmet la
mélodie « Muß i denn zum Städtele hinaus »
depuis un bâtiment arrière à travers la cour jusqu'à
une pièce de la maison. Là, le récepteur de l'aiguille
à tricoter est fixé à une boîte à
cigares, dont la résonance rend les sons clairement audibles
dans toute la pièce. Il s'agit de la première démonstration
certifiée du téléphone et également de
la première du haut-parleur.
Voir
le livre biographie de Philipp Reis
Contexte : Le premier essai de téléphonie
électrique date de 1837.
A cette époque, un Américain nommé Page reconnut
qu'un barreau aimanté peut émettre des sons lorsqu'il
est soumis alternativement à des aimantations et à des
désaimantations rapides.
En approchant brusquement les pôles d'un aimant en fer à
cheval d'une bobine aplatie roulée en hélice, il obtenait
un son auquel il donna le nom de battement magnétique.
Des interruptions fréquentes du courant augmentaient notablement
l'effet des vibrations de Page et donnaient naissance à des
sons distincts très intenses.
En 1854, un Français, Charles Bourseul, publia sur la transmission
électrique de la parole un travail dans lequel il disait :
« Imaginez que l'on parle près d'une plaque mobile assez
flexible pour ne perdre aucune des vibrations produites par la voix,
que cette plaque établisse et interrompe successivement la
communication avec une pile, et vous pourrez avoir à distance
une autre plaque qui exécutera en même temps les mêmes
vibrations... Il est certain que, dans un avenir plus ou moins éloigné,
la parole sera transmise à distance par l'électricité.
J'ai commencé à faire des expériences à
cet égard ; elles sont délicates et exigent du temps
et de la patience, mais les approximations obtenues font entrevoir
un résultat favorable. » Page et Bourseul, sont donc
les précurseurs de Philippe Reis, qui réussit à
construire le premier téléphone électrique.
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Reis
en 1860, est professeur de physique dans une école de Friedrichsdorf.
« Je fus amené, écrivit-il en 1868, à poursuivre,
dans l'intérêt de mes leçons, un travail que j'avais
commencé depuis longtemps au sujet des organes de l'ouïe,
et j'eus bientôt la joie de voir mes efforts couronnés
de succès : je réussis à inventer un appareil
au moyen duquel il est possible de rendre claires et évidentes
les fonctions de l'ouïe, et qui peut aussi servir à reproduire
toute espèce de sons à n'importe quelle distance par
le courant électrique. »
Passionné de sciences, c'est également un ingénieux
inventeur amateur : il met au point en 1860 le premier appareil électrique
capable de transmettre une mélodie musicale à distance,
un modèle d'oreille humaine dans lequel une membrane joue le
rôle de tympan et une pièce de platine celui du marteau.
Il le nomme « telephon ». On peut considérer cet
appareil comme le premier des « téléphones ».
Il décrit cet appareil dans un document de 1863 et le nomme
téléphone pour l’émetteur et appareil de
reproduction pour le récepteur.
Reis a construit
son premier modèle de téléphone en 1858, quatre
ans après l'article de Bourseul.
Une variante du deuxième modèle de Reis a été
construite dans la seconde moitié de 1862 par Wilhelm von
Legat, inspecteur des Télégraphes royaux prussiens,
Certains auteurs considèrent celui-ci comme le troisième
modèle de Reis, tandis que d'autres – de manière
plus appropriée – l'appellent le modèle «
Reis-Legat ».
Reis poursuit ses expérimentations et développe un troisième
modèle Il en fit la première démonstration à
la Société de Physique de Francfort-sur-le-Main le 4
juillet 1863 .
En 1864, il affirme pouvoir également transmettre
la parole.
Il réalise la même année une démonstration
devant l'association de physique de Francfort. Il ne sera jamais considéré
comme l'inventeur du téléphone, n’ayant pas réussi
à vendre son projet et à améliorer son appareil
afin de lui trouver une utilisation pratique ; en revanche, il demeure
à l’origine du mot "téléphone".
L'instrument de Reis n'était destiné qu'à la
reproduction des sons musicaux.
C'était un téléphone musical, qui ne transmettait
que la hauteur du son ; toutefois il renfermait les éléments
essentiels des téléphones-actuels.
Cet instrument était formé de deux parties bien distinctes
: le transmetteur et le récepteur.
Le transmetteur se composait d'un tube A, débouchant dans une
boîte sonore, à la partie supérieure de laquelle
se trouvait une membrane bien tendue qui vibrait à l'unisson
des ébranlements qu'elle recevait.

Téléphone de Reis Postmuseum Frankfurt
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Au centre de cette membrane était un petit
disque de platine qui communiquait par la borne H avec l'un des pôles
d'une pile voltaïque et qui transmettait le courant au fil de
ligne chaque fois que la membrane, soulevée par les sons émis
devant l'embouchure de l'instrument, venait à rencontrer l'extrémité
du fil conducteur aboutissant à la borne H.
L'autre pôle de la pile était relié à la
terre.
Le récepteur était constitué par une tige de
. fer DD, autour de laquelle était enroulé un fil de
cuivre recouvert de soie.
Cette tige s'appuyait sur deux chevalets EE et était placée
sur une boîte creuse très sonore GG', qui renforçait
les vibrations déterminées par les interruptions successives
du courant dans la tige métallique.
Le fil de ligne arrivait à l'une des extrémités
de la spirale de cuivre, et le circuit était complété
par l'autre extrémité, qui communiquait avec la terre.
Le récepteur reproduisait synchroniquement toutes les vibrations
de la membrane du transmetteur; la mesure et la tonalité d'une
mélodie étaient très fidèlement exprimées.
Quand on chantait ou quand on jouait d'un instrument quelconque à
l'embouchure du tube A, la membrane entrait en vibrations, et pendant
ces vibrations la pointe de la tige et du disque o, qui n'était
autre chose qu'un interrupteur du courant, éprouvait une succession
de contacts et de disjonctions avec la membrane.
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Bibliographie ISBN 3-89570-496-2 Geiger-Verlag, 1998
Das Telephon von Philipp Reis 316 Seiten mit zahlreichen Abbildungen.
ISBN: 3-00-004284
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« Le téléphone de Reis n'eut pas le succès
qu'il méritait, dit M. Louis Figuier dans les Merveilles de
la science. Personne ne sut entrevoir l'avenir réservé
à ce remarquable appareil, que les physiciens allemands regardèrent
comme un simple perfectionnement du vibrateur de Page.
Il existe en Allemagne un recueil scientifique qui fait autorité,
les Annales de physique de Poggendorff, dans lequel sont publiés
tous les travaux de physique ayant une véritable valeur.
Philippe Reis sollicita de Poggendorff l'insertion de son mémoire
dans ce recueil magistral; mais Poggendorff ne daigna pas donner asile
à l'œuvre d'un pauvre instituteur inconnu du monde savant.
Il arrête ses recherches en 1865, atteint de tuberculose. Il
décède à Friedrichsdorf en Allemagne le 24 janvier
1874, deux ans avant "l'invention du téléphone"
par Bell.
En 1947, STC, une compagnie de téléphones
allemande, effectue des essais avec le téléphone mis
au point par Philipp Reis et se rend compte que l'appareil transmettait
bien la parole, bien que le son fût faible.
STC est alors liée à AT&T, la société
créée par Bell. L'affaire est étouffée
car elle aurait porté préjudice à l'entreprise
si on avait pu penser que Bell n'était pas le vrai inventeur
du téléphone.
Dans la presse Américaine le "Manufacture
and builder" de mai 1869, on pouvait lire

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