1896 LE TELEMICROPHONOGRAPHE
DUSSAUD Le 29 décembre 1896, Dussaud présente son microphonographe à la Sorbonne, au laboratoire de physiologie du professeur Laborde. Ce dernier décrit ainsi lappareil : « Un instrument appelé le microphonographe Dussaud (du nom de son premier auteur) créé et construit sous ma direction scientifique dans le but de servir au traitement fonctionnel de la surdité». Une démonstration de lappareil est faite devant une assemblée de médecins et de journalistes. « Lamplification des sons parut extraordinaire », écrit lun deux en février 1897 dans La Nature. Cette même revue décrit précisément lappareil : « Lenregistreur se compose dun cylindre horizontal mû par un mouvement dhorlogerie. Sur ce cylindre on fixe un rouleau de cire devant lequel se déplace au moyen dun mécanisme une pièce de la forme et de la grosseur dune montre, composée essentiellement délectro-aimants minuscules qui agissent sur une membrane commandant le burin destiné à graver la cire. Pour enregistrer de faibles bruits, on place [ ] un microphone dun système particulier quon relie au micro-phonographe enregistreur par un courant électrique. [ ] Par lintermédiaire du courant, les sons recueillis par le microphone sont fidèlement répétés par la membrane du microphonographe et inscrits dans la cire par le burin» Le dispositif permet à Dussaud denregistrer les pulsations du cur dun malade. La restitution des sons se fait au moyen dun style arrondi et dune membrane microphonique réglable par vis micrométriques. Le courant (Dussaud utilise des piles au sulfate de mercure) distribue le son à un cornet de type téléphonique . Une autre revue, La Semaine littéraire, consacre un article à la découverte de Dussaud, en 1898. Lauteur, Émile Yung, explique non seulement le principe du microphonographe, mais insiste également sur une prochaine révolution : « Il sagit de combiner la merveille qui nous occupe avec cette autre merveille, le cinématographe »... En tout cas, écrit Yung, une commande est déjà passée à Dussaud et à François Jaubert (lui aussi docteur ès sciences et ancien polytechnicien) pour travailler sur un projet suggéré par lingénieur Eugène Pereire, président de la Compagnie générale transatlantique du Havre. Celui-ci a confié aux deux chercheurs le soin de réaliser pour lExposition universelle de 1900, « une reproduction des scènes de la vie maritime auxquelles assistent les voyageurs qui traversent locéan Atlantique et la Méditerranée sur les paquebots de la Compagnie quil dirige ; une reproduction de la vie à bord, dans laquelle on verrait non seulement les faits et gestes des navigateurs et des habitants des ports, mais dans laquelle on entendrait encore les adieux du départ, le bruit de la vapeur, les commandements du capitaine»... Finalement cest une équipe à trois qui va être formée : Charles François (ou Franz) Dussaud, Georges François Jaubert et Louis Alfred Berthon, administrateur de la société industrielle des téléphones. Ils commencent alors les essais dans un petit théâtre de Paris, dans le but de résoudre un problème crucial : le synchronisme. Les résultats se concrétisent le 25 juin 1897, lorsque les trois chercheurs prennent soin de déposer un brevet pour leur système microphonique, concernant uniquement la transmission du son à distance. Brevet 238185 du 1er juillet 1897. Il sagit de leurs premiers pas sur la voie du synchronisme. sommaire |