Le téléphone rouge

L’histoire du téléphone rouge durant la guerre froide qui n’était ni un téléphone, ni rouge

Au plus fort de la guerre froide, les États-Unis et l'Union soviétique ont établi une liaison de communication directe pour permettre à leurs dirigeants de se contacter en cas de crise nucléaire ou autre urgence.
La hotline Washington-Moscou a été proposée pour la première fois dans les années 1950, mais l’idée n’a pas eu de succès avant la crise des missiles de Cuba en 1962, lorsque les Américains et les Soviétiques ont constaté que leurs messages diplomatiques mettaient souvent plusieurs heures à se parvenir.
Craignant que de nouveaux incidents ne déclenchent une guerre nucléaire accidentelle, les deux superpuissances se sont rencontrées à Genève l'année suivante et ont signé un «Mémorandum d'accord concernant la création d'une ligne de communication directe».

J.F. Kennedy et N. Khrouchtchev, lors du sommet de Vienne en juin 1961 -©cc

Voici donc le décor de l'histoire. La Guerre froide entre les Etats-Unis et l'Union soviétique poussée à son paroxysme. En octobre 1962, les Américains détectent la présence de missiles soviétiques sur l'île de Cuba, située 160 Km au sud de la Floride. Les flottes des deux puissances se mettent en place, un bras de fer s'engage. Des deux côtés du monde, les dirigeants craignent un conflit nucléaire. "Ce qui a beaucoup marqué les responsables de cette époque, commente André Kaspi, c'est que la crise de Cuba aurait très bien pu dégénérer en une guerre mondiale, qui aurait été une guerre atomique, et qui aurait abouti en fin de compte à la destruction de la planète. Donc on a frôlé le pire."
Tout doucement, pour prévenir le retour à une telle situation, l'idée de mettre en place un canal de discussion entre les deux grands fait surface. Andreï Kozovoï, maître de conférences à l'université de Lille et auteur de plusieurs ouvrages sur la Guerre froide, relate : "L'initiative est américaine. Il faut souligner qu'une proposition en ce sens est faite dès avril 1962, six mois avant la crise. Mais c'est la crise de Cuba qui pousse les Soviétiques à accepter la proposition américaine, qui fait d'abord partie d'un "package" sur le désarmement (voir encadré ci-contre)." Pour Pierre Melandri, la position du président Kennedy à l'issue de la crise lui donne l'avantage : "Une fois que la crise des missiles de Cuba lui a donné l'impression d'être en position de force, d'avoir remporté la victoire dans la crise, ce qui est toutefois disputé sur le plan des réalités, il est prêt à faire des ouvertures à Moscou."
Andreï Kozovoï rappelle que cette création "téléphonique" ne revêt pas que des aspects diplomatiques. La stratégie militaire est elle aussi touchée : "Du côté américain, il y a alors l'émergence de la doctrine MAD, comprendre "destruction mutuelle assurée", selon laquelle pour prévenir un conflit nucléaire, il faut mener des discussions bilatérales. D'une certaine manière, la création d'une ligne anti-crise répond aussi à une demande de l'opinion publique américaine. Elle a vécu intensément la crise, à la différence du public soviétique, qui n'en connaît que la version officielle, mensongère et partielle, diffusée par la propagande."

Le 30 août 1963 était inauguré un objet mythique qui en fait n’a jamais réellement existé : le téléphone rouge.

Cette hotline Washington-Moscou a depuis figuré dans d'innombrables romans et films tels que «Dr. Strangelove », mais contrairement à ses représentations dans la culture pop, il n'a jamais pris la forme d'un téléphone rouge. En fait, cela n'a jamais impliqué d'appels téléphoniques.
On a bien inauguré le 30 août 1963 une liaison directe entre le Kremlin et la Maison blanche mais, non, le téléphone n’était pas rouge.
Rouge suppose l’urgence et traduit le concept anglais de " hot line ".

Chacune des deux superpuissances détient un arsenal nucléaire impressionnant qui permettrait de se détruire mutuellement. C’est ce qu’on appellera l’équilibre de la terreur et dans ce contexte la moindre erreur peut être fatale. Il est d’ailleurs arrivé à plusieurs reprises durant la guerre froide que les ordinateurs évoquent par erreur une attaque. Heureusement, les officiers concernés de part et d’autre ont gardé leur sang-froid et n’ont pas ordonné une frappe en réaction. Qu’un contact direct entre les deux leaders américain et soviétique soit possible est de nature à rassurer l’opinion publique.
Le téléphone inaugure une période de détente relative après le pire moment de tension : la crise des missiles de Cuba en 1962 où Américains et Soviétiques vont se toiser dans le blanc des yeux et ce sera au premier des deux qui cédera. En résumé, les Soviétiques installent des missiles à Cuba pointés sur l’Amérique. En réaction, les Etats-Unis instaurent le blocus de l’île.
"Chacun reproche à l’autre d’être l’agresseur. Khroutchev tentera ainsi de justifier que les missiles de Cuba sont défensifs en disant : si je pointe un pistolet vers vous pour ne pas que vous m’attaquiez, c’est une arme défensive et non offensive."
A ce jeu très dangereux, Nikita Khroutchev finira par céder devant la détermination de John Fitzerald Kennedy, lequel aura l’intelligence d’avoir le triomphe modeste pour ne pas humilier l’adversaire et de chercher à faire ensuite retomber la tension. Cette inauguration du téléphone rouge en fait partie mais Kennedy n’aura guère le loisir de l’utiliser puisque moins de trois mois plus tard il sera assassiné.
Ce téléphone rouge n’existait pas en tant que tel mais paraissait en fait comme l’ultime moyen d’éviter par un contact direct une déflagration mondiale : après tout, tant qu’on se parle, il y a de l’espoir, celui de ne pas se tirer dessus.

Plutôt qu'une liaison téléphonique, qui présentait la possibilité de problèmes de communication, la hotline se composait de téléscripteurs qui permettaient aux deux pays de s'envoyer des messages écrits via un câble transatlantique.
Dans un premier temps, par un câble transatlantique via Londres et Helsinki. Par la suite, on utilisera le satellite pour cette liaison sécurisée qui permet à chacun de transmettre un texte dans sa propre langue et donc dans son propre alphabet. Ce texte était alors remis aux traducteurs respectifs avant d’être transmis au chef d’Etat. Le 30 août 1963, pour tester la ligne, les Américains envoient aux heures paires un texte extrait de l’Encyclopedia Britannica et les Russes aux heures impaires des passages littéraires. L’important est que le message soit neutre et ne comporte aucune insinuation parce que la guerre froide met les nerfs à rude épreuve et est propice à la paranoïa..
Le système soviétique était situé au Kremlin, mais la version américaine était toujours logée au Pentagone, pas à la Maison Blanche.
Des liaisons par satellite ont été ajoutées plus tard à la hotline pendant l'administration Nixon, et en 1986, elle a été mise à niveau pour inclure la capacité de télécopie à haut débit.
La refonte la plus récente a eu lieu en 2008, lorsque le système est passé au courrier électronique.

Bien qu'il n'y ait aucune preuve que la hotline ait jamais été utilisée pour éviter une catastrophe nucléaire, elle a souvent joué un rôle clé dans les relations américano-soviétiques.

Par la suite, d'autres lignes de communications ont été installées dans divers pays : liaisons Inde-Pakistan (2004 et 2011), liaisons Chine-États-Unis (2007 et 2015) et liaison Corée du Nord-Corée du Sud (2018).

La légende
Une image largement diffusée qui montre un téléphone rouge sans cadran exposé dans la bibliothèque et le musée Jimmy Carter à Atlanta, en Géorgie.
Le texte parle d'un téléphone rouge utilisé pour la ligne directe, mais le plus important est que le téléphone exposé n'est qu'une reproduction. Cela est également confirmé par le commissaire de l'exposition, qui a déclaré que ce téléphone était un accessoire que le concepteur de l'exposition voulait utiliser. Il est désormais clair que le téléphone rouge réel de l'image n'a jamais été utilisé sur la ligne directe entre Washington et Moscou, ni sur aucun autre réseau téléphonique sécurisé (bien que les téléphones rouges aient été régulièrement utilisés pour les prédécesseurs du réseau de commutation rouge de la défense, qui est le principal réseau vocal sécurisé de l'armée américaine).
Pour les visiteurs du musée, cela a dû sembler une confirmation de leur idée de la Hotline téléphonique rouge. Lorsque quelqu'un a téléchargé une photo de ce téléphone sur Wikipédia en mars 2011, elle a rapidement trouvé son chemin vers des articles sur la Hotline Washington-Moscou en onze langues, la plupart d'entre eux indiquant à tort que la Hotline avait également une fonction vocale. Ce n'est qu'après des recherches effectuées pour ce blog, qui ont abouti à un article détaillé sur la Hotline l'année dernière, que certains articles de Wikipédia ont été corrigés.
Après que la question de l’attribution erronée du téléphone rouge ait été soulevée ici sur ce blog, la Jimmy Carter Library l’a remarqué et a remplacé la description du téléphone en mars 2016 par le texte suivant, qui est désormais exact :
« Pendant la présidence de Jimmy Carter, le « téléphone rouge » était utilisé pour communiquer avec les centres de commandement militaire américains en cas de crise. Il ne s’agissait pas de la ligne directe des dirigeants soviétiques, comme on le voit souvent dans les films. ».


Le renard et le chien

Le premier message du "téléphone rouge" a été envoyé le 30 août 1963.

Sa signification, étrange, avait en fait un sens purement technique. Il s'agissait d'utiliser toute la chaîne de caractères latins, de l'émetteur américain.
Le système a deux avantages : la vitesse et la clarté. "A notre période d'Internet on a du mal à le comprendre, mais pendant la crise, il faut souvent une douzaine d'heures pour qu'un message arrive de Moscou à la Maison Blanche. Il n'y a pas de ligne de téléphone directe entre l'ambassade de l'Union soviétique à Washington et Moscou. Les échanges se font entre l'ambassade et Moscou par des télégrammes codés envoyés par la Western Union. Alors on envoie des petits coursiers à bicyclette déposer les messages, ensuite transmis à Moscou. Bref, alors que les choses peuvent prendre un tour terriblement urgent, les communications sont d'une lenteur tout à fait inquiétante."
Alors que techniquement, une ligne téléphonique pourrait être mise en place et serait encore plus rapide et directe qu'un télégramme, cette hypothèse n'est pas retenue. "Par peur de malentendus", rapporte Andreï Kozovoï. Ecrits en toutes lettres et à la rédaction posée, ils permettent d'éviter les compréhensions hasardeuses et les quiproquos.

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Liaison États-Unis-Russie

L'idée d'un lien de communication direct entre les dirigeants des deux superpuissances est attribuée à Thomas Schelling qui, en 1961, travaille sur le projet War by Accident, Miscalculation and Surprise (« La guerre par accident, erreur de calcul et surprise ») du département de la Défense des États-Unis, mais Schelling pense plutôt que l'idée s'est peu à peu répandue dans le gouvernement grâce au roman populaire 120 minutes pour sauver le monde de Peter George, sorti en 1958 (et qui inspirera le film de Stanley Kubrick sorti en 1964, Docteur Folamour ou : comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer la bombe).
Le 20 mars 1960, Jess Gorkin du magazine Parade enthousiasme ses lecteurs après avoir publié une lettre ouverte sur ce sujet au président américain Dwight D. Eisenhower et au dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev, parvenant même à interpeller ce dernier lors de sa visite aux États-Unis. Évoquant un « téléphone blanc », Khrouchtchev est d'ailleurs favorable à l'idée d'un lien direct et en fait ouvertement la promotion lors d'une discussion avec le ministre japonais de la Pêche en mai 1962, quelques mois avant la crise des missiles de Cuba.

Par la suite, l'idée d'un « téléphone rouge » entre les deux pays végète mais, après la crise des missiles de Cuba en 1962 qui mène le monde au bord d'une possible guerre mondiale, la proposition est officiellement envisagée. Durant cette crise, les communications entre Khrouchtchev et le président Kennedy mettent plus de six heures à arriver au destinataire par voie diplomatique, illustrant ainsi la question finale de la lettre ouverte de Gorkin publiée deux ans plus tôt : Must a world be lost for want of a telephone call ? (« Un monde doit-il être perdu faute d'un appel téléphonique ? »).

Le 20 juin 1963, le « protocole d'accord entre les États-Unis d'Amérique et l'Union des républiques socialistes soviétiques concernant l'établissement d'une liaison de communication directe » est signé à Genève.

Salle avec l’équipement hotline dans l'aile Est de la Maison-Blanche, avec deux téléimprimeurs occidentaux et deux en cyrillique (en clair), ainsi que quatre machines de chiffrement ETCRRM II.

Première génération
La première génération du système de liaison par communication directe entre les deux pays ne transmet pas la voix, car on estime que les communications verbales spontanées peuvent mener à de mauvaises interprétations. Il transmet des messages à la vitesse de 50 bauds ou 66 mots par minute via une ligne télégraphique duplex.
En 1967, Lyndon B. Johnson est devenu le premier président à utiliser le système lorsqu'il a négocié avec le dirigeant soviétique Alexei Kosygin pendant la guerre des Six jours, un bref conflit entre Israël et plusieurs États arabes.
Richard Nixon l'a utilisé plus tard à des fins similaires pendant la guerre indo-pakistanaise de 1971 et la guerre du Yom Kippour en 1973, et Jimmy Carter a sauté sur la hotline pour s'opposer à l'invasion soviétique de l'Afghanistan en 1979.
Les dernières utilisations de crise de la hotline sont survenues pendant l'administration Reagan et les derniers jours de la guerre froide, mais elle existe encore à ce jour.
Pour s'assurer que le système fonctionnera en cas d'urgence, les techniciens russes et américains continuent de s'envoyer des messages de test une fois par heure.
La ligne suit le trajet Washington – Londres – Copenhague – Stockholm – Helsinki – Moscou. Au départ, la liaison Washington – Londres transite par le câble TAT-1, le premier câble téléphonique transatlantique. Il existe aussi une liaison radio secondaire, Washington – Tanger – Moscou, utilisée pour les communications de service et la coordination des opérations entre les deux points terminaux, mais aussi comme liaison alternative en cas de coupure de la liaison filaire.
Le chef d'État émetteur formule son message dans sa propre langue, puis celui-ci est traduit par le destinataire avant d'être transmis au chef d'État concerné, avec le message original.
Aux États-Unis, le terminal est situé au National Military Command Center (en) au Pentagone. Selon Léonid Brejnev, le terminal soviétique est géré par des civils au quartier général du parti communiste.

Seconde génération
En 1971, alors que de nouvelles technologies sont désormais disponibles, les deux camps décident d'améliorer le système car l'URSS craint qu'une guerre nucléaire puisse être déclenchée sur un malentendu causé délibérément par la Chine.
La première ligne télégraphique est complétée par deux liaisons radio par satellite, l'une composée de satellites américains Intelsat et l'autre de satellites soviétiques Molniya II. La mise à niveau du système dure de 1971 à 1978 et, à cette occasion, la liaison radio Washington – Tanger – Moscou est fermée.
Plusieurs terminaux sont ajoutés des deux côtés ; les Américains en installent deux supplémentaires, dont un situé à la Maison-Blanche qui a la capacité de neutraliser et de verrouiller les deux autres.

Troisième génération
Le système est modernisé en 1984. L’Union soviétique utilise alors des satellites géostationnaires de type Gorizont de la flotte Statsionar (en) pour remplacer les satellites Molniya II9. Par ailleurs, des fonctionnalités de fax à haute vitesse sont ajoutées. Ceci permet aux chefs d'État des deux pays d'échanger rapidement des documents et autres données à la vitesse de 4,8 kbit/s.

Quatrième génération
Le 1er janvier 2008, une liaison par fibre optique est mise en service, permettant ainsi des transmissions vocales et l'échange de messages par courriel10.

Sécurité des communications La ligne de communication est sécurisée grâce au principe du masque jetable, à l'aide de machines de chiffrement dites Electronic Teleprinter Cryptographic Regenerative Repeater Mixer (ETCRRM) fabriquées en Norvège.
Les Soviétiques fournissent leurs clés de chiffrement à l'ambassade des États-Unis à Moscou et les Américains à l'ambassade de l'URSS à Washington5. Les clés sont changées à chaque communication et détruites lorsque celle-ci est terminée.
La technique du masque jetable est utilisée pour plusieurs raisons : c’est le seul chiffrement qui est théoriquement inviolable si plusieurs conditions sont respectées et les valises diplomatiques sont une solution pratique pour un échange sécurisé des clés aléatoires. De plus, le principe de masque jetable était souvent utilisé par l’URSS et ses agents11. Le masque jetable, système très simple et connu depuis 1917, évitait d’avoir à divulguer le fonctionnement d’un algorithme secret de chiffrement à une tierce partie. Les États ont toujours jalousement gardé secrets les rouages de leurs algorithmes, même si cette pratique est potentiellement risquée (principe de Kerckhoffs).

Divers
Le 30 août 1963, afin de tester la liaison les États-Unis envoient un premier message qui contient toutes les lettres de l'alphabet latin : The quick brown fox jumped over the lazy dog's back 1234567890 (« Le renard brun rapide a sauté par-dessus le dos du chien paresseux 1234567890 »). Les soviétiques envoient une description poétique du soleil couchant sur Moscou ; dès lors, la liaison est testée toutes les heures par l'expédition d'un message quelconque, pourvu qu'il ne contienne pas d'insinuations risquant un incident diplomatique. Moscou envoie des passages littéraires et Washington des extraits de l'Encyclopædia Britannica. Les Soviétiques émettent aux heures impaires, les Américains aux heures paires ; les deux côtés échangeant des vœux pour le nouvel an ainsi que tous les 30 août.
Le câble fut sectionné par un agriculteur finlandais labourant son champ, un chalutier de pêche ou encore par un bulldozer à Copenhague.

Durant les négociations des traités Salt sur la limitation des armements stratégiques (Salt II), le président Jimmy Carter envoie des messages personnels à Léonid Brejnev mais reçoit en réponse des messages qui semblent provenir d'une obscure bureaucratie plutôt que du dirigeant soviétique en personne. Le président américain utilise alors le « téléphone rouge » pour se faire entendre mais, la ligne ne devant être utilisée que dans un contexte de crise, les Soviétiques répondent « s'il vous plaît, ne faites plus jamais ça ! ».

Durant les essais de la liaison de seconde génération, les échanges (par un canal de service) entre les techniciens des deux pays, habituellement polis et sobres, prennent à partir de la fin de 1975, une tournure plus joviale qu'à l'accoutumée : les Soviétiques débutent souvent les essais par « bonjour chers estimés collègues » et félicitent les Américains lors des jours de fêtes comme le 4 juillet, ces derniers félicitant leurs homologues russes à l'occasion de dates d'anniversaire comme par exemple celle du lancement de Spoutnik.

Le 21 novembre 2024, la Russie bombarde l’usine aéronautique ukrainienne Pivdenmach, située dans le centre de Dnipro, à l'aide d'un missile balistique à moyenne portée (CF. RS-26 Rubezh) équipé pour l'occasion d'explosifs classiques, mais qui est en mesure de porter des têtes nucléaires. Il s'agit de la première utilisation historique d'un tel type de missile dans un conflit. Le Département de la Défense des États-Unis a annoncé avoir été informé par Moscou peu avant le lancement du missile via « les canaux de réduction du risque nucléaire », 30 minutes avant son tir, selon le porte-parole du Kremlin.

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Liaisons Inde-Pakistan

En 2004, l'Inde et le Pakistan reprennent le principe du « téléphone rouge » en mettant en place une liaison directe entre leurs ministères des Affaires étrangères respectifs, en vue d'éviter un conflit. Ces deux pays, dotés chacun de la puissance nucléaire sont en état de tension sur le Cachemire depuis les années 1940.
En 2011, les deux pays mettent en place une autre liaison directe, cette fois entre les ministères de l'Intérieur, dans le but de « contrer les menaces terroristes ».

Liaisons Chine-Russie

Une ligne téléphonique est mise en place entre la Chine et l'URSS dans le cadre du pacte sino-soviétique, mais alors que le conflit entre les deux pays est sur le point de dégénérer, Alexis Kossyguine tente de joindre directement Mao Zedong le 21 mars 1969, sans succès : l'opérateur chinois refuse de transférer l'appel, qualifiant Kossyguine d'« élément révisionniste ». Peu après, les autorités chinoises déclarent qu'étant donné l'état de leur relation, « une ligne téléphonique directe n'était plus avantageuse ».
Le 3 mai 1998, une liaison directe est ouverte entre le président russe et chinois, suivi en mars 2008 par un lien téléphonique entre les ministères de la Défense des deux États dans le but de « renforcer leur coopération bilatérale ».

Liaisons Chine-États-Unis

Lors d'une réunion secrète tenue en novembre 1973 à Pékin, Henry Kissinger alors secrétaire d'État, propose au Premier ministre chinois Zhou Enlai la mise en place d'une ligne directe entre leurs deux pays, mais la Chine refuse.
Dans les années 1990, en échange d'un vote d'abstention lors d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur l'Irak, les États-Unis s'engagent à aider la Chine qui cherche à améliorer son image et ses relations après la répression sanglante des manifestations de la place Tian'anmen. Dans ce contexte, des discussions s'ouvrent pour l'établissement d'une ligne directe entre les deux États. Après un report dû à l'annonce de la réouverture de la liaison entre la Chine et la Russie, les discussions reprennent et en 1998 un accord portant sur la création d'une ligne directe de communication est signé entre Madeleine Albright et Tang Jiaxuan, contribuant ainsi à élever la Chine au rang de superpuissance.
Le 5 novembre 2007, la Chine et les États-Unis conviennent de l’installation d’un « téléphone rouge » commun entre les autorités militaires, à l’occasion de la visite en Chine du secrétaire à la Défense américain, Robert Gates.
Une autre ligne est installée en 2015 pour échanger des informations sur leurs activités dans l'espace, et ainsi éviter les malentendus qui pourraient déboucher sur une crise.

Liaisons Corée du Nord-Corée du Sud

Une ligne téléphonique est ouverte en septembre 1971 à Panmunjeom afin de permettre les communications de la Croix-Rouge de part et d'autre de la zone démilitarisée. Le 4 juin 1972, les deux pays annoncent leur intention d'ouvrir plusieurs autres lignes ; ainsi, un total de trente-trois liens de communications sont mis en service : cinq pour les communications quotidiennes, vingt et un pour les négociations inter coréennes, deux pour le trafic aérien, deux pour les questions maritimes et trois concernent la coopération économique.
La ligne de Panmunjeom est testée quotidiennement en semaine mais au gré des tensions entre les deux pays, la Corée du Nord cesse parfois de répondre aux appels. Ainsi, le 3 janvier 2018, elle répond finalement aux appels du Sud après presque deux ans de silence.
Le 20 avril 2018, la Corée du Nord et la Corée du Sud décident l’installation d’un « téléphone rouge » commun. Cette ligne relie la Maison bleue, la présidence sud-coréenne à Séoul et le bureau à Pyongyang de la Commission nord-coréenne des Affaires d'État, présidée par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.

Autres liaisons

Plusieurs liaisons entre des capitales européennes et Moscou sont établies, plus pour des questions liées au prestige, à la politique ou à la diplomatie que pour répondre à un impératif de sécurité. Ainsi, en 1966, la France et l'URSS décident d'installer une liaison Télex entre le palais de l'Élysée et le Kremlin ; liaison qui est améliorée à la fin des années 1980 grâce au télécopieur haute vitesse, une technologie également utilisée pour le lien direct mis en service entre Bonn et Moscou en 1989. La ligne entre les autorités britanniques et russes, que les premiers souhaitent depuis 1963 est enfin réalisée en 1992.

En 1945, un téléphone rouge (littéralement) fabriqué par Siemens et utilisé par Adolf Hitler pour envoyer ses ordres à la Wehrmacht est saisi dans le bunker du dictateur par les troupes soviétiques qui en font cadeau à un officier britannique. L'appareil est vendu aux enchères en 2017 pour la somme de 243 000 dollars.

Dans la salle des séances du Parlement de Galice, le siège du président du gouvernement, au premier rang de l'hémicycle, est équipé d'un téléphone rouge. Utilisé par Fernando González Laxe, Manuel Fraga, Emilio Pérez Touriño et Alberto Núñez Feijóo, il est tombé en désuétude avec l'usage du smartphone et des applications de messagerie instantanée.

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New York Times du 18 septembre 1988, Section 6, Page 58.
Il s'agit d'une version numérisée d'un article des archives imprimées du Times, avant le début de la publication en ligne en 1996.
Une version de cet article est parue dans l'édition imprimée du 18 septembre 1988, section 6, page 58 de l'édition nationale, sous le titre : Moscou tient toujours

À L'INTÉRIEUR D'UNE PIÈCE SANS FENÊTRE au cœur du Pentagone, un ensemble de machines de cryptage/décryptage désuètes commence soudainement à fonctionner. Le vrombissement incite un colonel de l'armée aux cheveux gris à lever les yeux vers trois horloges numériques surdimensionnées étiquetées « ZULU » (heure moyenne de Greenwich) et, en russe, « WASHINGTON » et « MOSCOU ». Il est 10 h 57, heure normale de l'Est. « C'est l'appel d'Ivan qui arrive juste avant l'heure », dit le colonel Donald L. Siebenaler. La ligne directe, la liaison électronique 24 heures sur 24 entre Washington et Moscou, est testée, comme elle l'est chaque heure de chaque jour depuis son inauguration il y a 25 ans.
Un sergent de l'armée tape rapidement une combinaison de touches prescrite authentifiant que Washington est prêt à recevoir le message test. Les secondes passent. Le curseur de l'ordinateur clignote sans rien faire. Puis, sur ordre de Moscou, le téléscripteur émet un clic-clac automatique du message décodé en caractères cyrilliques. « Il s'agit de chasseurs et de loups », remarque le colonel Siebenaler, un officier de renseignement parlant couramment le russe.

Contrairement à la croyance populaire, la ligne directe, connue officiellement par les Américains sous le nom de liaison de communication directe Washington-Moscou (les Russes inversent les noms des capitales), n'est pas un téléphone rouge au sommet du bureau ovale du président. Il s'agit plutôt de deux systèmes distincts, l'un par télétype, l'autre par télécopieur, au Centre de commandement militaire national du Pentagone, dans ce qui pourrait être pris pour la salle informatique d'un lycée aisé. La différence est qu'ici, les messages entrants portent toujours la classification de sécurité la plus élevée : « Yeux seulement - Le Président ». L'opération de Moscou, bien que largement présumée se dérouler au Kremlin, se déroule, comme l'a dit un jour Leonid Brejnev à un groupe de journalistes américains basés à Moscou, de l'autre côté de la Place Rouge, au siège du Parti communiste ; elle est dirigée par des civils.

Voici comment cela fonctionne. Dans les rares occasions où un message officiel du gouvernement soviétique est reçu, MOLINK (abréviation de Moscow-link) le traduit immédiatement en anglais et envoie les textes russe et anglais par une ligne de fax inexploitable à la salle de situation du sous-sol de la Maison Blanche, qui est occupée 24 heures sur 24 par du personnel militaire. Si le message devait suggérer une catastrophe imminente, comme une frappe nucléaire accidentelle, l'équipe MOLINK appellerait l'officier de permanence de la salle de situation et lui « résumerait » les principaux éléments pour qu'il les transmette rapidement au président ; ceci est rapidement suivi d'un message méticuleusement traduit. Lorsqu'il n'est pas à la Maison Blanche, le président peut être rapidement « connecté » à MOLINK grâce à un équipement spécial qui l'accompagne à tout moment.

Le nombre exact de fois où la ligne directe a été utilisée est tenu secret, car seul le président est autorisé à déclassifier de telles informations. Mais certains exemples peuvent être extraits des mémoires du président. La période la plus intense d'utilisation a peut-être eu lieu pendant la guerre israélo-arabe des Six Jours en 1967. Le tout premier message officiel jamais transmis a été reçu à Washington le 5 juin. Juste avant 8 heures du matin, comme le président Johnson l'a rappelé dans ses mémoires, « The Vantage Point », le secrétaire à la Défense Robert McNamara l'a appelé dans sa chambre à la Maison Blanche et lui a annoncé : « Monsieur le président, la ligne directe est en service. » Après une frappe préventive israélienne contre des pays arabes, le dirigeant soviétique Alexeï Kossyguine a envoyé un message disant que les forces de son pays resteraient en dehors du conflit en cours si les États-Unis acceptaient de faire de même. Le président a accepté sans hésiter.
Quelques jours plus tard, après qu'un navire de communication américain a été accidentellement torpillé au large de la péninsule du Sinaï, une force opérationnelle de porte-avions américaine s'est rendue dans la zone pour secourir les survivants. Inquiet que l'Union soviétique puisse interpréter les manœuvres de la sixième flotte comme une intervention, le président Johnson envoya un message expliquant l'action. Et lorsqu'il apparut que les troupes israéliennes pourraient avancer sur Damas, Johnson assura à Kossyguine qu'il faisait pression sur les Israéliens pour un cessez-le-feu, et les Israéliens s'arrêtèrent avant la capitale syrienne. Le secrétaire McNamara déclara plus tard que la ligne directe s'était avérée « très utile » pour empêcher ce qui aurait pu devenir une confrontation directe entre les États-Unis et l'Union soviétique.

La ligne directe fut également utilisée en 1971 pendant la guerre indo-pakistanaise ; pendant la guerre israélo-arabe de 1973, lorsque les États-Unis déclenchèrent une alerte nucléaire ; en 1974, lorsque la Turquie envahit Chypre ; en 1979, lorsque l'Union soviétique envahit l'Afghanistan, et à plusieurs reprises sous l'administration Reagan, lorsque les Russes demandèrent des renseignements sur les événements au Liban et que les États-Unis commentèrent la situation en Pologne.

La ligne directe est également connue pour avoir été utilisée dans des situations non critiques. Au cours des négociations sur Salt II, lorsque les lettres personnelles du président Jimmy Carter au secrétaire général Brejnev ont été à plusieurs reprises répondues dans un style qui, selon un conseiller à la sécurité des États-Unis, « avait été écrit par le 14e sous-secrétaire du ministère des Affaires étrangères », Zbigniew Brzezinski, le conseiller à la sécurité nationale, a recommandé au président d'envoyer ses communications par la ligne directe. Cela a bien retenu l'attention de Brejnev, mais un participant de la Maison Blanche se souvient que les Russes, qui prennent l'utilisation de la ligne directe très au sérieux, ont répondu par quelque chose du genre : « S'il vous plaît, ne faites plus jamais ça ! »

LE PRÉSIDENT PEUT ÊTRE le seul à pouvoir décider des communiqués officiels de la ligne directe, mais le personnel de MOLINK assume la prodigieuse et monotone responsabilité de tester continuellement l'équipement pour s'assurer que les lignes fonctionnent correctement.
Cinq équipes militaires de deux personnes, chacune composée d'un communicateur, d'un sous-officier capable de gérer les particularités de l'équipement et d'un officier traducteur, assurent le service de la ligne directe par roulement de huit heures. En plus de maintenir leurs compétences linguistiques, les traducteurs doivent se tenir au courant de la politique mondiale en lisant divers journaux et périodiques et en participant régulièrement à des briefings de renseignements.
Mais toutes les heures, sans faute, ils transmettent ou reçoivent des messages de test. Ce n'est qu'au Nouvel An et le 30 août, anniversaire de la ligne directe, que les deux équipes s'écartent des messages de routine pour échanger des salutations.
De ce côté de la ligne directe, le chef de la branche MOLINK est chargé d'accumuler de nouveaux messages de test. Les Américains envoient parfois Shakespeare, les Russes Tchekhov. Les Américains envoient également des passages de l'encyclopédie, Mark Twain et même un manuel de premiers secours. Le plus important, a souligné le colonel Siebanaler peu avant de céder son poste de chef du MOLINK au colonel de l'armée Thomas C. O'Keefe, est de « s'assurer qu'il n'y ait pas d'insinuations ». Un passage concernant Winnie l'ourson se mettant la tête dans un pot de miel pourrait, par exemple, être considéré comme un affront aux Russes, dont le symbole national officieux est l'ours.

PLUSIEURS PERSONNES ont été créditées de l'idée d'un lien de communication direct entre les dirigeants des deux superpuissances, notamment le professeur Thomas Schelling de Harvard, un économiste politique et ancien stratège nucléaire qui, en 1961, avait travaillé sur un projet d'étude du ministère de la Défense intitulé « Guerre par accident, erreur de calcul et surprise ». Mais Schelling dit que ce n'est pas une question de savoir qui a eu l'idée en premier mais plutôt une prise de conscience générale qu'un moyen de communication aussi fondamentalement crucial n'existait pas. Un tel oubli, dit Schelling, n'était pas rare à l'époque. « C'était comme si Robert McNamara découvrait qu'il n'y avait pas de serrure à combinaison sur les armes nucléaires. » Il a failli tomber de sa chaise. »
Schelling attribue à la littérature populaire, notamment au roman de Peter Bryant, Alerte rouge, paru en 1958, le mérite d'avoir fait prendre conscience aux membres du gouvernement de cette omission.
Alors que la proposition d'une liaison directe circulait au sein du gouvernement, une formidable campagne avait déjà commencé dans l'espace public pour faire adopter la mesure. Le principal chef de file était Jess Gorkin, rédacteur en chef de Parade, qui en 1960 publia dans son magazine une lettre ouverte au président Dwight D. Eisenhower et au dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev, concluant par ces mots : « Un monde doit-il être perdu faute d'un appel téléphonique ? » Les lettres de lecteurs enthousiastes affluèrent.
Se présentant comme un diplomate citoyen, Gorkin harcelait les candidats à la présidence John Kennedy et Richard Nixon pour qu'ils prennent son idée en considération. Lors d'une réception donnée en l'honneur de Khrouchtchev lors d'une visite aux États-Unis, Gorkin réussit à convaincre le dirigeant soviétique de reconnaître le bien-fondé de l'idée.
Mais il y avait de puissants opposants. Le Département d'État et l'armée s'y opposèrent. Gorkin rapporta qu'ils n'appréciaient pas l'idée que le président parle dans leur dos aux Russes. Et le Kremlin refusa obstinément d'envisager toute mesure de contrôle des armements des États-Unis en dehors d'un désarmement général et complet.

La proposition de ligne directe resta lettre morte jusqu'à l'automne 1962, lorsque la crise des missiles cubains démontra de manière spectaculaire le besoin urgent d'une liaison de communication directe. Les messages entre Kennedy et Khrouchtchev prenaient plus de six heures à être transmis par les canaux diplomatiques habituels, de sorte que les deux gouvernements recoururent aux déclarations publiques comme moyen de communication le plus rapide. L'Union soviétique alla jusqu'à demander à l'un de ses conseillers d'ambassade, Aleksandr Fomin, un officier du KGB, de remettre au correspondant de la chaîne ABC John Scali plusieurs messages à transmettre à la Maison Blanche.
Une fois la crise résolue, la proposition de ligne directe devint une priorité immédiate et un accord fut signé à Genève en juin 1963. Lorsque la ligne directe devint pleinement opérationnelle le 30 août, le premier message de Washington, « Le renard brun vif a sauté par-dessus le dos du chien paresseux 1234567890 », n'était guère comparable à la transmission initiale des Russes, une description poétique du soleil couchant de Moscou. Depuis lors, des messages tests sont transmis toutes les heures paires depuis Washington en anglais et toutes les heures impaires depuis Moscou en russe.

La hot line a commencé à rattraper son retard sur la technologie moderne en 1984, lorsque les deux pays ont convenu de moderniser le système de transmission par télécopie. Désormais, les cartes, les graphiques, les textes et les photographies peuvent être envoyés presque instantanément.
La hot line est désormais composée de trois liaisons distinctes, la redondance garantissant qu'un message sera toujours transmis. Un satellite commercial américain, INTELSAT, et un satellite du gouvernement soviétique transportent chacun une ligne de communication, et le câble européen original de 1963 fournit le troisième circuit. Chaque fois que des suggestions sont faites pour abandonner le câble original, les Russes rechignent. Comme le décrit un ancien spécialiste de la hot line : « Ils disent : "Ah, non. C'est l'alliance, le lien qui nous unit." »
Si Ted Koppel parvient à réunir des responsables américains et soviétiques lors d'une téléconférence « Nightline » depuis leurs capitales respectives, beaucoup se demandent pourquoi la hot line n'adopte pas une technique similaire. Mais les hauts responsables militaires américains estiment que si les dirigeants pouvaient se voir mutuellement pendant qu'ils parlent, cela pourrait conduire à des malentendus, à des décisions hâtives et à des échauffourées.
Les deux pays souhaitent néanmoins avoir davantage de lignes directes entre eux. L'année dernière, les gouvernements américain et soviétique ont convenu de créer des centres de réduction des risques nucléaires. Désormais opérationnels, ils sont gérés aux États-Unis par des agents du service extérieur russophones et des spécialistes des communications du département d'État. Ce lien parallèle, appelé par certains « ligne chaude », fournit un canal diplomatique de niveau inférieur 24 heures sur 24 pour échanger des informations sur le contrôle des armements non critiques - comme la notification des essais de missiles et la clarification des points du traité.

Un autre concept en discussion est celui d'une liaison de communications militaires conjointes. Une autre proposition consisterait à créer des liens directs entre les deux chefs de gouvernement et leurs propres ambassades dans les capitales de l'autre.
Sans surprise, la ligne directe a donné lieu à des mesures similaires dans le monde entier. Le président français a sa propre ligne avec les dirigeants soviétiques, tout comme le Premier ministre britannique. Israël et l'Egypte ont une ligne directe, tout comme la Corée du Nord et la Corée du Sud. Les Japonais seraient en train de discuter de l'idée d'une série de lignes directes dans le monde entier.
L'efficacité de cette ligne directe est considérée par beaucoup comme l'un des grands succès de l'ère atomique, car elle a permis à une succession de dirigeants américains et soviétiques de désamorcer secrètement des situations explosives imminentes. En termes de programmes de défense, c'est une aubaine, puisqu'elle coûte actuellement environ 1 million de dollars par an.

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