Ukraine

Dés le début de la téléphonie, Kiev alors en Russie, était bien en avance, rappelons que en 1878 le premier propriétaire d'un téléphone personnel à Kiev était Alexandre Borodine, un ingénieur qui vivait au 17 rue Tereshchenkovskaya (alors rue Alekseevskaya). L'ingénieur a établi une liaison téléphonique entre les étages,
Les premières stations téléphoniques ont ouvert dans deux villes Kiev et Lviv toutes deux en 1884.
Deux ans plus tard, le précurseur du système de télécommunication moderne a vu le jour. C'était le premier réseau téléphonique urbain à part entière construit à Kiev (1886).
Le 1er avril 1886 sur l'insistance des habitants de Kiev, le premier central téléphonique avec 60 numéros a été mis en service.
À l'avenir, l'Office a construit ses propres stations à Kharkov, Kazan, Astrakhan, Koursk et dans d'autres villes.

A Kiev, le centre était situé dans la rue. Khreschatyk, 24/26. Et encore une fois, le centre de Kiev est devenu le premier de l'empire.
Le bâtiment n'a pas été conservé, mais sa construction est devenue une véritable avancée dans le développement des communications téléphoniques.
Apparu à Kiev la profession des opérateurs téléphoniques.
Ce sont les filles qui assurent manuellement la communication entre deux abonnés. Chaque abonné était rattaché à un commutateur spécifique, et pour joindre un autre abonné, il fallait d'abord contacter l'opérateur téléphonique, qui assurerait la connexion.
En 1893, la compagnie
LM Ericsson and Co ouvre sa première station téléphonique russe à Kiev.

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Entre 1912 et 1914, une reconstruction a eu lieu, ce qui a amélioré la qualité des appels et attiré de nouveaux utilisateurs.
Cependant, la Première Guerre mondiale et l'après-guerre ont freiné le développement des télécommunications, qui n'a été relancé que dans les années 30. Au cours de cette décennie, la capacité du réseau est passée à 22 400 numéros desservis par 4 stations (sous stations) qui ont finalement été détruites peu après le début de la Seconde Guerre mondiale.
Après un très bref épisode entre 1918 et 1920 l'Ukraine ne pourra acquérir son indépendance qu'en 1991 dans le cadre de la dissolution de l'Union soviétique.
La population ukrainienne a longtemps vécu à l'ombre d'états plus puissants : d'abord la Lituanie et la Pologne puis les empires autrichien et surtout russe. Les élites ukrainiennes sont durant cette période en grande partie acculturées. Sous la domination russe à compter du XIXe siècle un afflux important de Russes vient s'installer sur le territoire de l'Ukraine pour coloniser le sud du pays puis pour occuper les emplois dans l'industrie et l'extraction minière en formant la majorité de la population des villes situées à l'est et au centre.
Les Ukrainiens vivent majoritairement dans les campagnes et dans les régions occidentales et centrales.

L’historiographie récente a en effet insisté sur la difficile emprise du pouvoir soviétique en Ukraine, surtout occidentale, après la Seconde Guerre mondiale. L’étude des priorités dans la reconstruction et la reconfiguration des lignes de communication dans leur matérialité permet d’appréhender les modalités pratiques et symboliques de la (ré)installation du pouvoir soviétique en Ukraine.
Les réseaux et l’intensité des échanges traduisent les politiques de subordination dans les modes de gouvernement du pays et sont susceptibles à ce titre d’apporter un éclairage nouveau sur les rapports entre la capitale de l’URSS et la république.

Après la première guerre mondiale en 1919, l’usine Ericsson, qui produit l’essentiel de l’équipement téléphonique en Russie, est nationalisée. Elle prend alors le nom « Aurore Rouge ». Mais confrontée au manque de matières premières et de combustible, la production y est arrêtée.
À cette époque, l’équipement téléphonique disponible en Russie a vieilli sans qu’on ait les moyens de le remplacer, les compagnies étrangères ne fournissant plus la Russie en pièces de rechange ...
En 1923, les autorités moscovites achètent deux packs d’équipement téléphonique à une société de câbles danoise pour le réseau téléphonique de la capitale.
Le Conseil des Commissaires du Peuple d’Ukraine, quant à lui, désire acheter un central téléphonique automatique en Allemagne afin d'équiper Kiev. À cette fin, il prend contact avec la représentation commerciale soviétique à Berlin qui fait des propositions à la Direction du réseau téléphonique.
Le 23 mars 1923, la Direction électrotechnique principale du VSNH intervient dans les négociations. Pour éviter l’achat du central à l’étranger, elle déclare que la production des centraux a un grand avenir en URSS.
La Direction électrotechnique principale propose que le trust des usines de faible courant fabrique 50 % de pièces des centraux ; seules les pièces que celui-ci ne pouvait produire doivent être achetées à l’étranger. C’est le trust qui doit monter la station et ainsi acquérir l’expérience nécessaire pour pouvoir ensuite produire lui-même l’intégralité des centraux.
La Direction du réseau téléphonique réagit avec enthousiasme et lance une étude de faisabilité. Cependant le Commissaire aux Communications émet un avis fort différent : en avril 1923, il qualifie l’idée de la Direction électrotechnique principale « d’illettrisme technique absolu ». Pour lui, les « expérimentations » fondées sur les commandes faites à l’étranger sont le meilleur moyen de discréditer l’USSR.
Pour cette raison, le central téléphonique pour le gouvernement ukrainien est finalement acheté en Allemagne.
Le développement du secteur soviétique des télécommunications est une priorité pour tous les acteurs des échelons supérieurs du pouvoir. Mais la compréhension des moyens pour atteindre cet objectif varie d’un dirigeant à l’autre. Le Commissaire aux Communications comprend mieux que les autres la dépendance des usines soviétiques de leurs partenaires étrangers. Il cherche à respecter leurs intérêts commerciaux.
Le central pour le gouvernement ukrainien est commandé en 1923 à Siemens et Halske.

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En 1935 le central téléphonique automatique Strowger est ouvert à Kiev avec 300 lignes.
Au cours du XXe siècle, la capacité du réseau téléphonique de Kiev est passée de 300 numéros à plus de 4 000 numéros.
La demande continuant d'augmenter, la modernisation du système de télécommunications urbaines était inévitable.

En 1940, plus de 120 centres régionaux n'étaient pas connectés à Moscou par téléphone.

Le contexte particulier des républiques occidentales au moment de la sortie de guerre, marqué par des mouvements de résistance armée, des épurations, des répressions et des déportations, explique la volonté du Kremlin d’avoir un accès téléphonique direct avec le plus grand nombre de localités, au détriment de la structure administrative de la république .

En 1943 l’entrée de l’Armée rouge en Ukraine est suivie du recensement des moyens de communications et de la reconstruction, essentiellement à partir des équipements trophées des lignes détruites.
Deux rapports de 1946 permettent de rendre compte, au détour d’une phrase, de l’héritage récupéré par l’Union soviétique à l’issue de la guerre : « L’Ukraine dispose d’équipement en une quantité telle, comme probablement nulle part ailleurs en Union soviétique » ; « Le nombre des lignes magistrales téléphoniques et télégraphiques a actuellement bien dépassé le niveau d’avant-guerre et, surtout, maintenant, nous avons des appareils d’une qualité exceptionnelle ». Ce sont là des restes des dispositifs de communication des régions occidentales annexées et des techniques de communication de l’ennemi. Cependant, cette modernité des équipements récupérés peut aussi être mise en doute, comme en Volhynie où le central téléphonique polonais est jugé obsolète.
Conformément aux activités de la Commission extraordinaire d’État d’enquête sur les crimes nazis, créée afin notamment de réclamer des réparations aux ennemis, l’accent est placé sur l’envergure des destructions. À cette fin, les rapports de la Direction du délégué du commissariat du peuple aux Communications rattaché au Conseil des commissaires du peuple (Sovnarkom) d’Ukraine, a priori destinés à être communiqués aux interlocuteurs étrangers par le biais de la Commission extraordinaire, insistent sur l’état des réseaux avant la guerre et au moment de l’expulsion des Allemands. Les pertes sont évaluées à hauteur de 72 % de la valeur du parc d’avant-guerre. Cependant, ces estimations sont rapidement contestées par Moscou, parce qu’elles ont été établies sur la base des prix et des tarifs libres et non pas à partir de la liste des prix du commissariat aux Finances et de la direction des statistiques. Le décalage entre les estimations est énorme : de 60 à 3 000 roubles pour un mètre cube.
Parallèlement, certains autres faits ne sont pas remis en cause, telle la destruction de tous les centraux téléphoniques urbains (le central automatique de Lviv excepté), des 23 télégraphes régionaux, des 23 centraux téléphoniques interurbains et des 757 « points de communication téléphoniques et télégraphiques » de district (rajon).
L’image de tabula rasa donnée par ces chiffres bruts peut être nuancée par des mentions de bribes d’équipement éparpillées sur le territoire, dévasté par les passages consécutifs des armées. Les dirigeants devront recoller les morceaux et constituer un nouveau puzzle à partir de ces bribes, en mettant à distance les configurations antérieures des réseaux.

Vers le début de l’année 1946, les rapports envoyés au Comité central du parti ukrainien présentent des estimations des volumes et du rythme de reconstruction. Ils précisent que 60 % des lignes et 74 % des fils existant avant la guerre ont été rétablis.
Il en ressort que l’essentiel des efforts est dirigé vers l’établissement de liaisons directes par des fils de cuivre qui permettent le multiplexage (c’est-à-dire le passage par un même fil de plusieurs communications simultanées), d’un côté, entre la capitale de la république et les centres régionaux (Odessa, Vinnica, Lviv, Dnepropetrovsk et Stalino (Doneck)) et, de l’autre, entre Moscou et les grandes villes ukrainiennes (Kiev, Kharkov – l’ancienne capitale ukrainienne, Stalino ou encore Lviv).
Les rapports admettent que les connexions entre Kiev et les villes de l’Ukraine occidentale existaient déjà avant-guerre.
L’annexion de la Pologne orientale durant la première phase de l’expansion soviétique, en 1939-1941, a déjà conduit à la reconfiguration du réseau : les dirigeants de la république cherchent à connecter Kiev avec les grandes villes devenues ouest-ukrainiennes. Ces mêmes lignes vont bénéficier d’un meilleur équipement qu’avant-guerre : le nombre de canaux sur la ligne téléphonique entre Kiev et Lviv passe de 4 à 8 auxquels ajoutent 12 canaux télégraphiques par fréquence vocale (utilisant la modulation de la tonalité sur le courant alternatif pour transmettre plusieurs messages simultanément).

La reconfiguration du réseau d’avant-guerre se traduit par le développement d’un tracé inédit qui passe par l’abandon de certaines lignes au profit de la construction de nouvelles. Le réseau prend forme avec une centralisation à deux échelles : fédérale avec Moscou et républicaine avec Kiev et matérialise ainsi la structure administrative .
La ville de Kirovograd, au centre de l’Ukraine, se retrouve avec un central téléphonique interurbain américain.
Le chef de la direction des communications de Lviv explique lors d’une réunion qu’il met à profit les occasions que lui offrent « des camarades [qui] arrivent d’Allemagne et d’autres pays et apportent des appareils. Nous faisons en sorte que certains équipements restent chez nous ». Ces soi-disant « équipements importés », qui permettent dans leur formulation de brouiller l’origine exacte et le rapport éventuel aux pillages, sont installés ici et là, entre Kiev et Odessa pour densifier la ligne par la technique du multiplexage, ou encore entre Moscou et Stalino où, par ailleurs, leur usage s’avère impossible faute de pièces adéquates.

Derrière cette reconstruction faisant feu de tout bois, le centre fédéral intervient dans les répartitions pour systématiser la distribution et pourvoir les lignes en techniques étrangères et modernes avant tout celles reliant Moscou.
Une telle répartition trahit la vision des dirigeants de l’URSS quant à leurs priorités en matière de communication.
Le schéma radial avec le croisement de toutes les lignes à Moscou l’emporte visiblement sur la conception d’un réseau maillé des républiques, où les lignes se croisent dans les capitales et où chaque grande ville devient à son tour le centre des communications de sa région.
Pour joindre Kharkov , ou n’importe quel autre centre régional en Ukraine, Moscou n’a pas besoin de passer par Kiev et ce contournement contribue à abaisser le statut politique et symbolique de la capitale ukrainienne tout en renforçant les moyens du contrôle de la capitale soviétique sur l’ensemble de la république.

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En 1946 Kiev, qui disposait de 48 lignes téléphoniques interurbaines avant la guerre, en compte 97 au début de l’année 1946.
Pour Kharkov , ces chiffres sont respectivement de 47 et 86.
Avant guerre, malgré le déplacement de la capitale en 1934 de Kharkov à Kiev, les deux villes avaient conservé la parité du point de vue de leur niveau de connexion aux autres villes. À l’issue du conflit, les dirigeants cherchent à effacer l’ambiguïté de la situation, source de rivalité, en soulignant la centralité de Kiev. Les avancées techniques rendues possibles grâce à la guerre (notamment la diffusion des câbles) sont présentées comme des preuves de l’héroïsme des reconstructeurs qui ont su, en dépit des dégâts et des privations, dépasser les taux d’équipement et de connexion d’avant-guerre.

En 1948, la liaison entre Kharkov et Moscou est toujours bien meilleure que celle entre Kharkov et Kiev, cela indépendamment des distances. Il est vrai que les villes ukrainiennes trouvent leur intérêt dans ces liens directs avec la capitale soviétique pourvoyeuse de ressources.

Le plan pour les années 1946-1950 prévoit tout de même, pour tous les centraux téléphoniques et télégraphiques interurbains, de remplacer par des câbles les fils aériens qui « nuisent à l’image des rues et se rompent souvent à l’intérieur des villes » .
Dès juin 1945, la direction soviétique des fournitures, installée à Budapest, prend contact avec l’usine téléphonique hongroise de Standard Electric Company pour commander, au titre des réparations, des équipements téléphoniques qui permettent d’effectuer plusieurs appels sur la même ligne à haute fréquence, ce qui garantit une meilleure protection de la confidentialité des communications.

En 1947, les nouveaux équipements hongrois à haute fréquence sont en effet installés sur les lignes qui unissent la capitale ukrainienne aux centres régionaux (Vinnica, L´vov, Dnepropetrovsk, Kharkov ), tandis que les vieux appareils SMT-34 (mis au point en 1934 comme leur nom l’indique) sont déplacés sur les lignes à l’intérieur des régions. Les innovations techniques se diffusent par cercles concentriques, en renforçant la centralisation. La vitesse de propagation du progrès dépend des niveaux hiérarchiques : en bas de l’échelle, le mot d’ordre est de prolonger autant que faire se peut l’usage du matériel technique.
Les déclarations sur le rythme vertigineux de la reconstruction disparaissent quand il s’agit de la situation dans des petites localités où les réparations ne portent au début de l’année 1946 que sur 10 % en moyenne des lignes d’avant-guerre, sachant que certaines régions, notamment occidentales (telles celles de L´vov, de Volhynie et de Stanislav) n’ont pas débuté les travaux.
Au 1er janvier 1955, sur les 7 943 agences de communication d’Ukraine, 720 bureaux de poste et agences sont toujours abrités dans des appartements privés ou dans des locaux inappropriés des soviets ruraux.
Pour faire face à la pénurie, des responsables d’agences n’hésitent pas à passer outre la confidentialité des communications en utilisant les lignes jointes où certains abonnés peuvent écouter les conversations des autres : à Pirjatin dans la région de Poltava (au nord-est de la république), 63 abonnés sont connectés à un commutateur d’une capacité de 30 lignes. À Rešetilovka, dans la même région, un commutateur avec 40 points de sortie dessert 60 abonnés. Par contraste, la position du gérant de la région de Sumy (au nord-est de l’Ukraine) est présentée comme scandaleuse : il reçoit de l’équipement et une aide technique afin de monter un nouveau central téléphonique urbain prévu pour 700 lignes, mais ne fait rien pour entreprendre les travaux de montage. A Herson le central téléphonique de 400 lignes est surchargé, plusieurs instances administratives ne sont pas connectées aux réseaux téléphoniques, tandis qu’un nouveau commutateur pour 100 points de sortie n’est pas intégré dans les réseaux.

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Au lendemain de la guerre, le rythme de la reconstruction des réseaux urbains est très lent par rapport au souhait de Moscou.
Dans la région de Drogobyc les plans ne sont réalisés qu’à 12,5 %, en Volhynie à 20 %, à Rovno à 28 %109.
En revanche, le central téléphonique automatique de Lviv, qui a échappé aux destructions, voit sa capacité augmenter et atteindre 14 000 milles numéros en février 1946 quand d’autres centres régionaux ont des centraux pour 300 numéros, et que dans les petites villes de district en Ukraine orientale les centraux ont entre vingt et trente lignes .

En 1947, en Volhynie, les rythmes de connexion des soviets ruraux aux réseaux téléphoniques paraissent en revanche galopants. 92 des 95 soviets ont déjà le téléphone, mais c’est le manque de téléphonistes, surtout pendant les périodes de travaux agricoles, qui restreint la fréquence du recours au téléphone. La tentative d’en réclamer aux dirigeants républicains n’aboutit pas : la règle semble être installée une fois pour toutes, les directions régionales se chargent du recrutement et de la formation du personnel.

En 1948, la région de Lviv arrive à connecter tous les soviets ruraux au réseaux téléphonique. Le contraste est fort comparé aux régions orientales ukrainiennes où, en 1952, dans la région d’Odessa notamment, seuls 23,5 % des kolkhozes et 55 % des sovkhozes sont connectés aux réseaux téléphoniques.
L’Ukraine occidentale devient une « vitrine du socialisme » sans que la direction de l’URSS craigne une montée de mécontentement dans les autres régions de la république.

En 1952, le ministère des Communications de l’URSS exige même qu’on puisse joindre Moscou de n’importe quelle bourgade d’Ukraine.
Le schéma du réseau radial, dicté par le modèle administratif, est valable à l’échelle de toute l’Union soviétique, mais l’emprise de Moscou sur les régions varie fortement en fonction des républiques.

Le choix entre le schéma radial où les grandes villes ukrainiennes sont davantage connectées à Moscou qu’à Kiev et le réseau maillé où les connections entre Kiev et les autres villes l’emportent sur les lignes directes avec la capitale de l’URSS indique dans quelle mesure les dirigeants de l’Union soviétique sont prêts à déléguer la gestion de l’Ukraine aux autorités républicaines.

Dans l’après-guerre, les régions orientales perdent définitivement leur avantage numérique dans le domaine de la téléphonie.

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En 1952, Kharkov n’a retrouvé qu’un quart de son réseau téléphonique urbain d’avant-guerre ; Odessa a 6.500 lignes téléphoniques, soit 1000 de moins qu’avant-guerre. Les efforts sont dirigés vers l’Ouest.
Si les demandes d’Odessa d’élargir son réseau téléphonique urbain sont rejetées « faute de raisons », la construction des centraux « d’une grande importance » apparaît comme la raison principale de l’approvisionnement privilégié de Lviv en équipement téléphonique.
Toutefois, ailleurs, comme dans la région de Vorošilovgrad où les centraux poussent au début des années 1950 sans être connectées aux réseaux téléphoniques, les mêmes arguments restent lettre morte.

Pour les téléphones publics sur le territoire de l'Ukraine. : Après l'effondrement de l'URSS, seul le papier-monnaie pouvait être utilisé alors que les téléphones publics sont restés équipés avec l'ancien système à pièces. Le remplacement du système à pièces nécessitait un financement très important, dont l'entreprise ne disposait pas. Par conséquent, il a été décidé de rendre gratuites les communications locales à partir des téléphones publics sur tout le territoire de l'Ukraine, c'est-à-dire qu'à partir d'un téléphone public, il était possible de passer des appels gratuits dans la ville (les appels interurbains et internationaux restaient payants).

Le téléphone s’affirme comme un outil de gestion et de commandement économique et administratif avant tout là où l’emprise soviétique est fragile, notamment en raison des activités de l’UPA. La résistance au pouvoir soviétique n’est pas toujours évoquée explicitement, mais elle apparaît en filigrane des motivations des dirigeants d’Ukraine et de l’URSS.

Moscou ne se montre pas prête à déléguer la gestion politique aux autorités républicaines.
Les lignes téléphoniques directes entre la capitale de l’URSS et les grandes villes ukrainiennes offrent des moyens de contrôle qui passent outre le gouvernement de la république.
La situation tendue dans les régions occidentales avec une guérilla très active préoccupe les hiérarques du Kremlin qui préfèrent les modes d’intervention directe facilités par les outils de communication modernes.

Au milieu des années 60, Kiev était en mesure de desservir 800 000 numéros dans une ville de 1,1 million d'habitants.
Kiev

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La russie de 2014 avant l'annexion de la Crimée et le déclenchement de la guerre avec l'Ukraine.


En mars 2014, la Russie annexe la Crimée : des troupes russes, sans uniformes identifiables, prennent le contrôle de cette région de l'Ukraine et parviennent à chasser les forces militaires ukrainiennes. Un (semblant) référendum d'auto-détermination est organisé en mars et la Crimée est rattachée à la Russie.

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La guerre du Donbass
Le soulèvement pro-russe, premier événement de la guerre du Donbass, dans le Donbass à l'est, le long de la frontière russe où les russophones et les partisans de l'ancien président Viktor Ianoukovytch sont les plus nombreux, se déroule contre le nouveau pouvoir ukrainien.
Il se manifeste notamment par l'apparition en avril 2014 de deux républiques sécessionnistes proclamées par la « Milice populaire du Donbass » : la République populaire de Donetsk et la République populaire de Louhansk, qui s'unissent le 22 mai 2014 en une Union des républiques populaires, reconnue par la république séparatiste géorgienne d'Ossétie du Sud, elle-même reconnue par la Russie.
Des affrontements armés ont lieu avec les forces loyalistes ukrainiennes, au cours desquels un avion de ligne malaisien survolant la région est abattu en juillet 2014. Cette situation de guerre civile donne lieu à des tensions entre l'Occident et le régime de Vladimir Poutine, accusé de déstabiliser la région par le gouvernement de Kiev et par la communauté internationale.
À la suite du crash de l'avion malaisien de la compagnie aérienne commerciale Malaysia Airlines abattu par un missile sol-air, l'Ukraine interdit le survol de l'est de son territoire
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1990 - 2021
La communication par téléphone portable en Ukraine a débuté au début des années 90 lorsque UMC, une société de télécommunications ukraino-néerlandaise, est arrivée sur le marché. Au moment où l'Union soviétique s'est effondrée en 1991, l'opérateur mobile a mis en place six stations pour fournir la norme de communication cellulaire 1G.
Cela a abouti à un événement marquant, mis en évidence par un appel de 40 secondes passé par le premier président de l'Ukraine, Leonid Kravtchouk, à l'ambassadeur d'Ukraine en Allemagne à l'époque, Ivan Piskov.
L'événement n'a cependant pas suscité beaucoup d'enthousiasme.
A cette époque, il n'y avait qu'un seul téléphone portable pour 18 000 personnes.

Il faudra des années avant que la communication mobile ne dépasse les limites de l'utilisation professionnelle.
Néanmoins, l'Ukraine suivait le rythme des tendances mondiales en matière de télécommunications.
En 1994, un opérateur mobile national, Kyivstar, a été fondé. Il a jeté les bases de la communication en Ukraine, d'abord dans le domaine des affaires, puis lentement mais sûrement dans notre vie quotidienne.
Quelques années plus tard, l'Ukraine franchit une nouvelle étape : le premier fournisseur d'accès Internet, Golden Telecom, entre sur le marché, créant les tout premiers réseaux d'entreprise.

Cependant, en 1996, Internet était loin d'être omniprésent, compte tenu de sa lenteur et de ses prix exorbitants.
Les gens ont commencé à échanger des SMS en 1998 et la même année, les cartes SIM commerciales sont arrivées sur le marché.
L'idée d'être joignable par téléphone, où que l'on soit, s'est peu à peu imposée et la demande a augmenté.
Enfin, à la fin du millénaire, les téléphones portables se généraliseront, car le coût des communications mobiles baissera.

Les années 2000 sont une décennie remarquable qui a numérisé le monde.
Nous pouvons observer une augmentation de la communication mobile en Ukraine pendant cette période.
En 2004, il y avait 12 millions d'utilisateurs desservis par trois opérateurs mobiles : Kyivstar, Djuice et Jeans.
Enfin, en 2006, les téléphones mobiles n'étaient plus considérés comme des attributs des affaires et de la richesse, car de 2004 à 2006, le nombre a triplé pour atteindre près de 36 millions.
Une fois qu'Apple a perturbé l'industrie en 2007, il n'a pas fallu longtemps à l'Ukraine pour rejoindre le train en marche des smartphones.
Comme partout dans le monde, les Ukrainiens ont commencé à utiliser l'Internet mobile pour leurs communications quotidiennes.

La décennie suivante a fait tomber le rideau sur les téléphones traditionnels.
Le nombre de publiphones dans le pays est passé de 56 000 à 60 000. C'est naturel, étant donné que les opérateurs de téléphonie mobile ont commencé à fournir la 3G et que la vitesse d'Internet est montée en flèche. La norme de nouvelle génération de l'internet mobile a radicalement changé la façon dont les Ukrainiens communiquent et a incité les opérateurs mobiles à moderniser leur infrastructure.
La prochaine étape pour l'Ukraine a été la 4G, que le pays a commencé à adopter en 2015.
En 2018, trois opérateurs de téléphonie mobile sur six ont lancé la norme 4G, qui a révolutionné encore plus la communication mobile.

Communication mobile en Ukraine en 2021 et au-delà
Selon des données récentes, l'Ukraine compte au total 55 millions d'abonnés aux opérateurs mobiles. Actuellement, les opérateurs mobiles incluent des sociétés telles que Kyivstar, Vodafone, Lifecell, Intertelecom, Trimob et PeopleNet.
La vitesse de l'Internet mobile en Ukraine est continuellement améliorée. La 4G imprègne toutes les sphères de la vie : des loisirs à la télémédecine et atteint des zones rurales lointaines dans toutes les régions d'Ukraine. Selon le mémorandum signé par le gouvernement et les opérateurs de téléphonie mobile, 95 % de la population ukrainienne aura accès à la 4G d'ici la fin de 2021.
Il convient également de mentionner que l'Ukraine se classe au 4e rang mondial pour l'Internet mobile le moins cher et en tête de liste des pays avec le haut débit fixe le moins cher.

En 2020, le gouvernement a approuvé un plan d'action pour la mise en œuvre de la 5G. Un appel d'offres pour l'obtention d'une licence pertinente aura lieu fin 2021.
Les principaux opérateurs mobiles ukrainiens (Kyivstar, Lifecell et Vodafone) visent à mettre en œuvre la 5G à un moment donné dans le futur. Cependant, un réseau 4G à l'échelle nationale reste pour le moment une priorité absolue pour la plupart des opérateurs.
Vodafone pense qu'au cours des prochaines années, la 4G restera la principale technologie de transmission de données. La société affirme qu'il vaut mieux investir dans un réseau 4G à l'échelle nationale plutôt que dans des points 5G isolés. Cependant, si Vodafone obtient les fréquences nécessaires à la mise en œuvre de la 5G via l'appel d'offres, il y a de fortes chances que la 5G de Vodafone apparaisse dès 2022.
Lifecell est également partisan de la mise en œuvre de la 4G en premier, affirmant que la 5G n'est nécessaire que pour la communication de machine à machine à l'échelle industrielle. Pourtant, la société a déjà déployé un segment de test 5G dans son bureau pour explorer les capacités de la technologie dans l'environnement actuel. Cependant, la société est fermement convaincue qu'elle doit remplir ses obligations de fournir une couverture 4G dans tout le pays avant de se lancer dans la mise en œuvre complète de la 5G.
Kyivstar, aux côtés de ses concurrents, estime que la 4G est suffisamment puissante pour répondre aux demandes de la plupart des utilisateurs, telles que les réseaux IoT, l'accès haut débit sans fil, les jeux B2C, la réalité virtuelle et les réseaux B2B privés.
Cependant, la société prévoit de garder un œil sur un appel d'offres de licence. En cas de victoire, les Ukrainiens pourraient voir la norme 5G de Kyivstar en 2023 ou plus tard.
Malgré le fait que l'industrie des télécommunications en Ukraine soit fortement réglementée, les opérateurs mobiles s'efforcent de surmonter les obstacles sur leur chemin vers l'omniprésence des services dans toutes les régions du pays. Il semble que la prochaine étape pour l'Ukraine soit la 4G, tandis que les perspectives de mise en œuvre de la 5G restent incertaines. Pourtant, on peut dire que les grands acteurs adoptent des technologies modernes pour rester pertinents et ne pas perdre de positions sur le marché. Pour cela, ils s'appuient fortement sur le vivier ukrainien de talents technologiques. En particulier, les scientifiques des données et les spécialistes de l'apprentissage automatique sont très demandés.

2021, la Russie lance une campagne d'occupation par la force pour soit disant retrouver la Russie d'autrefois, l'Ukraine souffre de nouveau ....

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