Fin 1877 première conversation entre l'Angleterre et la Fance



Alors que G BELL, arrivé en France termine sa présentation du téléphone en décembre 1877,
Voici ce que l'on a pu lire dans la presse :


R écit de
l'univers illustré page 754
du 1 décembre 1877
Nous lisons dans "la France" que le téléphone vient de fonctionner entre la France et l'Angleterre.
Deux cornets acoustiques aimantés ont élé placés la semaine dernière a Saint-Margaret, sur la côle anglaise, près de Douvres, et a Sangaite, près de Calais, puis reliés entre eux par un fil métallique.
Des conversations ont été échangées ainsi à travers le détroit, les résultats obtenus ont paru très satisfaisants aux inspecteurs des lignes de Douvres et de Calais.


Ces téléphones ont aussi été présentés par le Professeur Hughes, l'inventeur du microphone à M. Despointes, Manager de la "Submarine Telegraph company" Anglaise.


En 1996, c'est un collectionneur Australien de l'ACTS Tony Falzon’s qui a pu acquérir cette historique paire de téléphones Bell


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Ces récepteurs téléphoniques sont la paire originale donnée par BELL à l'Angleterre en 1877 et utilisés pour converser entre L'Angleterre et la France pour la toute première fois.

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En 1891 première communication entre Londres et Paris
La Poste Britanique annonce le lancement imminent du service téléphonique public Londres-Paris. 8 s pour 3 minutes, d'une valeur de 40 £ d'aujourd'hui
.

15 mars 1891
Dans les essais de télégraphie et de téléphonie simultanées, effectués entre Paris et Londres, au mois d'avril 1893, l'office anglais réalisait une importante amélioration. sur l'emploi du système duplex Wheatstone et Hughes.
Cette dernière application fut même l'objet d'expériences si variées et d'observations si minutieuses qu'elle ressortit bientôt comme l'une des plus importantes du programme. En même temps un service pratique en duplex Hughes fut étudié et organisé successivement sur les câbles de Calais-Douvres, Boulogne-Folkestone et Dieppe-Newhaven. Le câble du Havre, ne pouvant fournir le rendement normal, avait été, dès le début, complètement éliminé. Les résultats acquis pendant la période d'essais furent tels que l'administration française et l'office anglaise résolurent de maintenir provisoirement en service régulier une installation duplex Hughes, Quand se produisit l'interruption du câble de Boulogne à Folkestone, le 14 février, il y avait près de deux ans que le poste central de Paris et le post-office de Londres utilisaient journellement, dans des conditions très satisfaisantes, ce système de transmission télégraphique. Aussi, lors de l'interruption du 14 février, le premier soin des correspondants fut-il de constituer d'autres installations duplex.

Dans "Le Panthéon de l'industrie" : journal hebdomadaire illustré du 01 mai 1891, on lisait :

La ligne téléphonique entre Paris et Londres. -

Nous avons fait connaître autrefois des travaux fort intéressants relatifs à la téléphonie à grande distance. Les transmissions se font à des distances de plus en plus grandes ; le 15 mars 1891, on a pu converser téléphoniquement entre Londres et Paris.
On a pu craindre un moment que l'ouverture de la nouvelle ligne ne fut bien retardée, car le vaisseau qui portait le câble téléphonique destiné à relier la France et l'Angleterre a été assailli par une violente tempête. Les journaux ont raconté son odyssée. Les ingénieurs français à bord du Monarch ont pu croire un moment que leur ouvrage était perdu. L'opération de la pose du câble a été rendue très difficile ; mais il a définitivement été posé, et l'on se souvient aussi sans doute que le premier message envoyé d'Angleterre en France a été un verset de la Bible, qui n'était pas trop mal choisi, mais qui ne laissa pas d'étonner un peu ceux qui ne s'attendaient qu'aux courtoises banalités des inaugurations officielles.

M. Preece est l'ingénieur électricien en chef de la poste d'Angleterre ; il avait particulièrement étudié la question de la transmission téléphonique à grande distance ; il avait bien compris que, pour ces transmissions à grande distance, il y a deux obstacles à vaincre, la résistance de la ligne d'abord et puis sa capacité électrostatique; la limite de perceptibilité des transmissions est en rapport avec le produit de ces deux facteurs. L'unité de résistance se nomme l'ohm; l'unité de capacité se nomme farad (une abréviation assez malheureuse de Faraday) et comme le farad est trop grand pour les besoins de la pratique, on fait usage d'une unité moindre qu'on nomme le microfarad. Quand le produit de la résistance d'une ligne mesurée en ohms par sa capacité électrostatique mesurée en microfarads, dépasse 15,000, la transmission devient pratiquement impossible. Pour être dans de bonnes conditions, il ne faut pas rester beaucoup au-dessous de 5,000 et ne pas trop s'approcher de 10,000.
On voit ici l'utilité de ces recherches théoriques, dont les résultats s'expriment dans quelques lois connues des électriciens ; elles leur donnent des moyens pratiques de résoudre certaines questions difficiles; ces quantités mesurables, ohms, microfarads, etc., fournissent à l'électricité des indications précieuses ; il suffit d'établir des câbles, dans certaines conditions données, car on sait mesurer dans ces câbles les éléments dont nous venons de parler.
Entre Londres et Paris, quel câble a-t-on été conduit à choisir pour obtenir une transmission convenable ?
La maison Siemens, de Londres, a fait un câble à quatre conducteurs, dont chacun est fait d'un toron de sept fils de cuivre, isolé par dos couches de gutta-percha. Ces quatre conduc
teurs forment une âme couverte par du fil de jute tanné, protégé par une armature de seize fils de fer de sept millimètres de diamètre, le tout enduit d'un mélange de résine minérale et de sable.
De Londres â Douvres, et de Paris à Calais, la ligne est aérienne ; les fils sont passés sur des isolateurs et des poteaux. Dans Paris même, la ligne est souterraine sur sept kilomètres de longueur entre les fortifications et la direction des postes et des télégraphes.
Nous parlerons prochainement des appareils téléphoniques employés aux extrémités de la ligne; à Londres, on préconise le système dit Gower-Bell ; à Paris, celui de M. Roulez, qui est nouveau. Rien n'est encore décidé d'une manière définitive au sujet de ces appareils.

Le système Gower-Bell a été appuyé par M. Preece et ses collaborateurs ; le système Roulez, par M. Amiot et.les ingénieurs français. Tous les deux ont sans doute leurs avantages et leurs défauts, mais tous les deux peuvent rendre de bons services. Comme tous les transmetteurs actuellement en usage (on a donné le nom de transmetteurs aux instruments qui transforment les sons articulés, caractérisés par des vibrations sonores, en courants électriques), ils sont tous deux des variétés du microphone â charbon du professeur D.-E. Hughes. Le principe de ce dernier appareil est la variation de la résistance électrique du charbon sous l'influence de la pression; cette variation de la résistance du charbon avait été découverte par Th. du Moncel en 1856 (l'on retrouve toujours ce nom â l'origine de toutes les applications de l'électricité), et il avait été utilisé pour la première fois dans la téléphonie par Edison. Hughes a utilisé dans l'appareil qui porte le nom de microphone la résistance d'un contact imparfait ; son invention date de 1878. Tous les transmetteurs sont actuellement fondés sur ces variations de résistance dans les contacts imparfaits, variations qui se produisent quand les vibrations d'un son articulé modifient le contact. Si l'on emploie le charbon, c'est il cause de ses propriétés physiques ; il ne s'oxyde pas, ne fond pas, il est mauvais conducteur de la chaleur. Dans le microphone Hughes, il y a une petite roue en charbon., avec des sortes de dents, fixée derrière le diaphragme en bols qui reçoit et transmet les vibrations sonores. Dans le microphone .Roulez, le microphone est formé par un bloc de charbon percé de petits trous, remplis des filaments brisés des fils charbonneux employés dans les lampes à incandescence» Les bouches de ces petites ouvertures sont couvertes par le diaphragme. La finesse des filaments charbonneux donne une grande délicatesse au microphone Roulez.

Nous avons dit que le câble téléphonique qui relie Londres et Paris a été construit ri. Londres, par la maison Siemens. Nous dirons, à ce sujet, que cette industrie de la construction des câbles sous-marins a pris racine en France. La Compagnie générale des téléphones, qui a cessé, en 1889, d'exploiter les réseaux téléphoniques qu'elle avait installés, a établi une usine â Calais nour la

construction des câbles sous-marins. M. Max de Nansouty en a donné une description dans le Génie civil. Veut-on savoir quelle est la valeur des câbles sous-marins actuellement reposant au fond des mers dans le monde entier ?
Cette valeur s'élève à un milliard de francs, et pourtant cette industrie n'a que vingt ans d'existence. Il était vraiment temps que la France ne restât point à la remorque de l'Angleterre dans la 'construction de ces câbles. L'Italie nous a déjà précédés; l'Angleterre a quatre grandes usines, « les frères Siemens », le « Telegraph Construction and Maintenance oompany », l' « India Rubber Gutta Percha and Telegraph works company » et « Henley's works ». En Italie, il y a la Société Pirelli à la Spezzia.

La Société des téléphones créa une première usine à Bezons, pour fabriquer les âmes des câbles sous-marins et des côtes. L'emplacement était peu commode ; on choisit ensuite Calais, qui a un nouveau port facile d'accès et un grand bassin; MM. Weyher et Richemond, et M. Brasseur, de Lille, fournirent les machines â vapeur; aujourd'hui la fabrication peut se faire couramment; elle n'offre aucune difficulté spéciale, car il nes'agit que d'entourer un conducteur en [cuivre d'une gaine isolante et d'une armaturr. La production de l'usine est calculée pour une longueur de câble de 500 mille marins; un câble transatlantique fournirait à peine six mois de travail à l'usine.

 

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