Alexander Graham BELL le téléphone aux Etats-Unis Première partie

Bell est un scientifique, un ingénieur et un inventeur britanno-canadien, qui est surtout connu pour l'invention du téléphone, pour laquelle l'antériorité d'Antonio Meucci a depuis été officiellement reconnue le 11 juin 2002 par la Chambre des représentants des États-Unis.

Alexandre Bell est né à Édimbourg en Écosse le 3 mars 1847, il avait deux frères : Melvin James Bell (1845-1870) et Edward Charles Bell (1848-1867), tous deux morts de la tuberculose.
Son père Alexander Melville Bell était professeur, et sa mère était Eliza Grace Symonds.

Alexandre, alors âgé de 10 ans, réclama à son père de pouvoir porter un deuxième prénom, comme ses frères.
Son père accepta et lui permit, à l'occasion de son 11e anniversaire, le deuxième prénom "Graham".
Il choisit ce prénom en raison de son admiration pour Alexandre Graham, un interne Canadien soigné par son père, qui devint un ami de la famille.


Pour ceux qui préfèrent découvrir en image, voir le film The Story of Alexander Graham Bell (1939)
Beaucoup d'inventions marquèrent la vie d'Alexander Graham Bell : les travaux exploratoires en télécommunications optiques, l'hydroptère en aéronautique.
En 1888, il devint l'un des membres fondateurs de la National Geographic Society

Le mot téléphone remonte à 1845. Il était donné à un appareil imaginé par le capitaine John Taylor, "un instrument puissant destiné à transmettre des signaux, pendant le brouillard, à l’aide de sons produits par de l’air comprimé traversant des trompettes". Puis en 1854, le même nom a été appliqué au système de langage musical imaginé par Sudre.
Les découvertes de ces dernières années ont considérablement modifié et précisé le sens de ces deux mots, en le réservant aux appareils qui servent à la transmission de la voix à distance.

Le téléphone Bell n’est pas dû, comme d’aucuns pourraient le croire, à la découverte fortuite d’un heureux inventeur. Bell avait connaissance des travaux de ses devanciers, parmi lesquels il cite Page, Marrion, Beatson, Gassiot, De la Rive, Mat-teucci, Guillemin, Wertheim, etc., et s était livré à de laborieuses études sur l’acoustique, en collaboration avec son père.
Il commença par l’étude des sons des voyelles, fit des expériences parallèles à celles de Helmholtz sur la reproduction artificielle des voyelles au moyen de diapasons électriques, combina un harmonica électrique à clavier et un Morse à audition ou sounder. C’est à partir de ce moment que commencèrent sérieusement ses recherches sur les téléphones électriques, et notamment sur la nature des courants engendrés par des actions différentes. On lui doit la découverte des courants ondulatoires, sur laquelle il basa la théorie de son merveilleux appareil.

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Mais avant à partir de 1832, plusieurs inventeurs contribuent par leurs travaux à la conception du télégraphe électrique dont le diplomate russe Pavel Schilling, l’Anglais William Fothergill Cooke, un jeune servant dans l’armée des Indes, et Charles Wheatstone, un physicien.
En mai 1837, Cooke et Wheatstone
brevetèrent un système télégraphique utilisant un certain nombre d'aiguilles sur un tableau pouvant être déplacées pour indiquer les lettres de l'alphabet....
En Angleterre, télégraphe epérimenté par la compagnie de chemin de fer Great Western ne souhaitant pas financer un système qu'elle considérait encore comme expérimental, elle avait insisté pour son usage exclusif de la ligne et avait refusé à Cooke l'autorisation d'ouvrir des bureaux publics de télégraphe. Mais le nouvel accord signé par Cooke autorisait le chemin de fer à utiliser le système gratuitement en échange du droit pour Cooke d'ouvrir des bureaux publics, établissant pour la première fois un service de télégraphie public. Un tarif forfaitaire était fixé (à la différence de tous les services télégraphiques ultérieurs facturant par nombres de mots) d'un shilling, mais de nombreuses personnes ne payaient ce shilling que pour voir cet étrange équipement.
À partir de ce moment, l'utilisation du télégraphe électrique a commencé à se développer sur les nouveaux chemins de fer construits à partir de Londres. Le chemin de fer Londres - Blackwall (une autre installation à traction par cordes) était équipé du télégraphe Cooke et Wheatstone lors de son ouverture en 1840, et de nombreux autres suivirent. ...
L
a vision d’un entrepreneur a donné naissance au télégraphe qui a déclenché la révolution de l’information.
L'américain Samuel Morse s'inspire des travaux de ses prédécesseurs (notamment André-Marie Ampère, François Arago) pour inventer un système simple et robuste. Après un voyage en Europe, c'est en 1832, sur le Sully, navire qui le ramène aux États-Unis, qu'il conçoit l'idée d'un télégraphe électrique après une conversation sur l'utilisation de l'électro-aimant et les travaux d'Ampère avec le géologue Charles Thomas Jackson. Le 20 juin 1840, un brevet est accordé pour l'invention du télégraphe électrique31 pour lequel son assistant Alfred Vail invente un code original de transmission, le code Morse, via la transcription en une série de points et de traits des lettres de l'alphabet, des chiffres et de la ponctuation courante. Le point est une impulsion brève et le trait une impulsion longue ...
Le télégraphe électrique qui ne tarde pas à se répendre dans le monde entier comme le moyen le plus rapide de communication.

Samuel Morse fait construire en 1843 la première ligne télégraphique entre Baltimore et Washington, puis contribue à fonder la « Western Union Telegraph » qui deviendra l'ATT. De son côté Charles Wheatstone produit un télégraphe automatique (ancêtre du Télex) qui transmet jusqu'à 190 mots par minute.
L'essor commercial de la télégraphie commence : le premier câble transManche fonctionne entre Douvres et Calais en 1851. En 1866, la première liaison transatlantique durablement opérationnelle est réalisée entre l'Irlande et les États-Unis via Terre-Neuve.

Gardiner Greene Hubbard (25 août 1822 – 11 décembre 1897) était un avocat, financier et leader communautaire américain. Il fut l'un des fondateurs de la revue Science ; et un défenseur de l'éducation à la parole orale pour les sourds.
Pour optimiser les liaisons en cuivre/laiton, Hubbard et son associé Thomas Sanders (dont le fils était aussi sourd), financent des expériences pour le développement du télégraphe multiple, ce qui amène divers brevets et conduira Alexander Graham Bell à l'invention du téléphone.
Hubbard était alors un des fondateurs de la Clarke Schools for Hearing and Speech, la première école orale pour les sourds aux États-Unis, située à Northampton.

Gardiner Hubbard s'installe d'abord à Cambridge et rejoint le cabinet d'avocats de Boston Benjamin Robbins Curtis . Là, il est devenu actif dans les institutions locales. Hubbard a aidé à établir une usine d'adduction d'eau de la ville de Cambridge, a été l'un des fondateurs de la Cambridge Gas Co. et a ensuite organisé un système de tramway entre Cambridge et Boston. Hubbard a également joué un rôle central dans la fondation de la Clarke School for the Deaf à Northampton, Massachusetts . Ce fut la première école orale pour sourds aux États-Unis, et Hubbard en resta administrateur pour le reste de sa vie.
Hubbard est entré sur la scène nationale en devenant un partisan de la nationalisation du système télégraphique (alors un monopole de la Western Union Company) sous la direction du service postal américain , déclarant dans un article : « Les changements proposés dans le système télégraphique ». On ne prétend pas que le système postal soit exempt de défauts, mais qu'il élimine bon nombre des graves maux du système actuel, sans en introduire de nouveaux ; et que la balance des avantages prédomine grandement en faveur du système postal. tarifs bon marché, installations accrues, pouvoirs limités et divisés du système postal.
À la fin des années 1860, Hubbard a fait pression sur le Congrès pour qu'il adopte le projet de loi américain sur le télégraphe postal, connu sous le nom de projet de loi Hubbard. Le projet de loi aurait créé la US Postal Telegraph Company qui serait connectée au bureau de poste américain , mais le projet de loi n'a pas été adopté.
Pour bénéficier du projet de loi, Hubbard avait besoin de brevets qui dominaient des aspects essentiels de la technologie télégraphique, tels que l'envoi simultané de plusieurs messages sur un seul fil télégraphique. C'est ce qu'on appelait le « télégraphe harmonique » ou télégraphie acoustique . Pour acquérir de tels brevets, Hubbard et son partenaire Thomas Sanders (dont le fils était sourd) ont financé les expériences d'Alexander Graham Bell et le développement d'un télégraphe acoustique, qui ont conduit à son invention du téléphone...

Puis le 9 juillet 1877, il fonde et organise la Bell Telephone Company et en devient président

Edwin Holmes qui a démarré son entreprise en 1849 à Boston, en tant que vendeur d'articles ménagers et entrepreneur, a acquis des compétences qui l'ont aidé plus tard à établir l'industrie des alarmes incendie et antivol. L'alarme électrique a été brevetée en 1853 par le révérend Augustus Russell Pope de Somerville, Massachusetts.
Le fils Edwin Thomas Holmes a acquis les droits de brevet de Pope en 1857 pour 1 500 USD et a fabriqué l'appareil dans son usine de Boston, Massachusetts . Il a commencé à les vendre en 1858. Puis il repris l'entreprise de son père après sa mort
.
Au début, les gens étaient craintifs et sceptiques quant à l'utilisation de l'électricité pour les alarmes, et l'affaire ne marchait pas bien. Par conséquent, en 1859, à la recherche d'un nouveau et plus grand marché, Holmes a déménagé son entreprise à New York, qui était alors perçue comme un endroit où « tous les cambrioleurs du pays avaient élu domicile ». En 1866, il y a installé 1 200 alarmes domestiques et a commencé à commercialiser avec succès auprès des entreprises commerciales. En 1877, c'est à cette date que Holmes et Bell vont entrer en relation, Holmes sera la première personne à avoir un téléphone à domicile.

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Alexander Graham Bell est hautement redevable à son grand-père paternel Alexander qui, ne voulant pas devenir cordonnier comme on l’était dans sa famille de père en fils, avait quitté le Fifeshire pour faire carrière dans un domaine alors nouveau, l’élocution.
Passionné par le métier d’acteur, il avait perfectionné sa diction et s’était installé à Dundee, en 1826, pour enseigner l’élocution à temps plein. Il s’intéressa bientôt aux troubles du langage, en particulier au bégaiement, et commença à écrire un manuel sur le sujet. Alors que sa femme était allée à Édimbourg pour livrer le manuscrit, une de leurs connaissances découvrit qu’elle avait une liaison.
Après leur divorce, Alexander s’établit à Londres avec leur plus jeune fils, Alexander Melville, en 1834.
L’année suivante, il y publia The practical elocutionist, livre dans lequel il indiquait les groupes de mots et les accents par des symboles semblables à des virgules, jetant ainsi les bases d’un système de visualisation du langage en même temps que celles d’une vocation qui intéresserait trois générations de Bell.

En 1838, soit peu après le remariage de son père, Alexander Melville Bell, épuisé par ses longues heures de travail comme assistant d’un marchand drapier de Londres, fut envoyé à Terre-Neuve pour se refaire une santé. Il habita chez un ami de la famille à St John’s et trouva un emploi de commis dans une entreprise de navigation. Il aida ses collègues à obtenir la réduction de leur semaine de travail et organisa cours et pièces de théâtre. De plus, il commença à traiter des bègues, selon les méthodes de son père, avec un succès qui lui valut une certaine reconnaissance publique.
De retour en Angleterre en 1842, il se lança avec son père dans des études originales sur la physiologie des organes vocaux.
En voyage à Édimbourg l’année suivante, il fit la connaissance d’Eliza Grace Symonds, une miniaturiste anglaise de dix ans son aînée.
Dans des souvenirs rédigés à l’intention de ses petits-enfants, il écrirait : « Je ne suis pas tout à fait tombé amoureux dès la première rencontre, mais j’ai été frappé dès la première rencontre. » Attiré par cette femme cultivée, il admettait avoir aussi éprouvé de la sympathie pour elle, d’autant plus qu’elle était partiellement sourde. Leur longue et tendre union soutiendrait Alexander Graham Bell toute sa vie.

Le couple, marié en 1844, s’installa à Édimbourg. L’année suivante, Alexander Melville Bell y publia son premier ouvrage, The art of reading, dont il se servit dans ses conférences sur l’élocution. Il lut également en public des extraits des œuvres « impies » de Charles Dickens, pratique à laquelle les autorités de sa paroisse lui demandèrent de mettre fin. Bell changea plutôt de paroisse.
La prospérité apportée par l’intérêt croissant que suscitaient ses conférences permit au couple d’emménager dans un spacieux appartement de la rue Charlotte Sud, où naquit Alexander.
Le jeune Aleck, comme on l’appelait, fit ses premières classes auprès de ses parents. Son père, qui sut reconnaître sa passion pour les collections de spécimens naturels, l’intéressa à la biologie. Sa mère lui transmit son amour de la musique.
Aleck avait, semble-t-il, un véritable don pour jouer d’oreille, don qu’il perdit, selon lui, en apprenant à lire la musique.
Les leçons du distingué pianiste Benoît-Auguste Bertini lui inspirèrent pendant un moment le désir de devenir musicien. Si ce désir s’estompa, l’expérience n’en fut pas moins utile : « Je suis porté à croire [...] que ma passion précoce pour la musique m’a bien préparé à l’étude scientifique des sons », écrirait-il dans son autobiographie.

Premières inventions
En 1857, Aleck commença à fréquenter l’école, la Hamilton Place Academy.
Dès son plus jeune âge, Bell disposait d'une grande curiosité pour le monde qui l'entourait, il fit ainsi collection d'espèces de plantes et réalisa déjà ses premières expériences. Son meilleur ami était Ben Herdman, un voisin, dont la famille travaillait dans un moulin. Alexandre et Ben allaient souvent au moulin.
Le jeune Alexandre demanda ce qui devait être amélioré au moulin. On lui expliqua que le blé devait être décortiqué à l'aide d'un procédé complexe et laborieux. Alexander, à l'âge de 12 ans, construisit un appareil qui combinait des palettes tournantes et un ensemble de brosses à ongles, inventant ainsi une simple machine pour le décorticage du grain.
Cette machine fut utilisée avec succès, et ce pendant plusieurs années. En retour, John Herdman donna aux deux garçons un petit atelier où « inventer ».
Prise de conscience
Bell montra également très jeune un vif intérêt, et un talent, pour l'art, la poésie et la musique, intérêts encouragés par sa mère. Il apprit le piano sans professeur ni manuel, et devint le pianiste familial. Bien que d'un naturel calme et introspectif, il faisait couramment des "blagues vocales" et de la ventriloquie pour divertir la famille. Bell fut très affecté par la surdité graduelle de sa mère (elle commença à perdre l'audition quand Bell avait 12 ans) et apprit un petit manuel de langue des signes. Ainsi, il pouvait s'asseoir à côté d'elle et converser silencieusement dans le salon familial. Il développa également une technique de parler par des sons clairs et modulés directement sur le front de sa mère, ce qui lui permettait d'entendre son fils relativement clairement. La préoccupation de Bell au sujet de la surdité de sa mère, le conduisit à étudier l'acoustique.

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Sa famille était depuis longtemps associée à l'enseignement de l'élocution : son grand-père, M. Alexandre Bell, à Londres, son oncle à Dublin et son père à Édimbourg étaient professeurs de diction. Son père a publié énormément à ce sujet, et nombre de ses travaux sont encore bien connus actuellement, surtout son "The Standard Elocutionist", apparu dans 168 éditions britanniques et vendu à plus de 250 000 exemplaires aux États-Unis . Dans ce traité, son père explique les méthodes qu'il a développées pour apprendre aux sourds-muets (appellation de l'époque) à articuler les mots et lire sur les lèvres des autres afin de comprendre les messages qui leur étaient adressés. Le père d'Alexandre lui avait expliqué ainsi qu'à ses frères de ne pas seulement écrire mais aussi identifier chaque symbole et le son l'accompagnant. Alexandre devint si doué qu'il fut l'assistant de son père lors de démonstrations publiques où il étonna l'assistance par ses facultés à déchiffrer les symboles du latin, du gaélique et du sanskrit.

Comme ses frères, Bell reçut très jeune des cours à la maison par son père. Il fut également enrôlé très tôt à la Royal High School, Édimbourg, Écosse, qu'il quitta à l'âge de 15 ans, finissant seulement les 4 premières années. Il ne fut pas un brillant élève, sa scolarité ayant plus été marquée par l'absentéisme et des résultats ternes. Son principal intérêt restait dans les sciences, et plus particulièrement en biologie, alors qu'il traitait des autres sujets d'école avec indifférence, à la plus grande consternation de son père. Après avoir quitté l'école, Bell déménagea à Londres pour vivre avec son grand-père, Alexandre Bell. Il prit goût à l'enseignement durant les années qu'il passa avec son grand-père, grâce aux longues et sérieuses discussions mais aussi de nombreuses heures d'études. Son grand-père fit de gros efforts pour que son petit-fils parle clairement et avec conviction, qualités nécessaires pour qu'il puisse être un bon enseignant.
À l'âge de 16 ans, Bell fut nommé étudiant-professeur de diction et de musique à la Weston House Academy (Elgin, Moray, Écosse). Il était lui-même étudiant en latin-grec, mais donnait des cours pour 10 $ la session. L'année suivante, il rejoignit son frère Melville à l'université d'Édimbourg.

Alexander Graham Bell est initialement attiré par la musique. Il s’en détourne cependant au profit d’études sur la phonétique, suivant les traces de son père et probablement touché par les problèmes de surdité dont souffrait sa mère.
Après des études à l'université d'Oxford (Angleterre), il s’établit au Canada en 1870, puis aux États-Unis d’Amérique un an plus tard.
Il fonde en 1872 une école pour les malentendants et débute ses travaux qui aboutiront au téléphone.

Avant qu’Aleck ne quitte Londres, son père encouragea l'intérêt de son fils pour la parole et, en 1863, l'emmena voir un automate développé par Charles Wheatstone, scientifique de premier plan et chercheur en télégraphie, pour voir sa reproduction de la « machine parlante » inventée au xviiie siècle par Wolfgang von Kempelen machine qui simulait une voix humaine.
Cette machine inspira Aleck et son frère Melville James (Melly), qui fabriquèrent leur propre version d’un larynx parlant
Il obtint une copie de l'ouvrage de von Kempelen "L'homme mécanique" (en allemand) et la traduisit péniblement. Il construisit alors avec son frère Melville leur propre automate (une tête). Leur père, très intéressé par ce projet, leur paya toutes les fournitures et pour les encourager, leur promit un "prix" s'ils réussissaient ce projet. Alors que son frère construisait la gorge et le larynx, Alexandre surmonta la difficile tâche de recréer un crâne réaliste.
Ces efforts furent récompensés car il créa une tête aussi vraie que nature, capable de prononcer seulement quelques mots.
Les garçons ajustèrent précautionneusement les "lèvres" et quand un soufflet d'air forcé passa à travers la trachée, un très reconnaissable "maman" se fit entendre, au plus grand plaisir des voisins qui vinrent voir l'invention du fils Bell.
Intrigué par les résultats de cet automate, Bell continua ses expériences sur un sujet vivant, le Skye Terrier de la famille "Trouve".
Après qu'il lui apprit à faire des grognements continus, Alexandre manipula les lèvres et les cordes vocales de son chien pour produire un son brut "Ow ah oo ga ma ma". Avec un peu de volonté, les visiteurs pouvaient croire que le chien articulait "How are you grandma ?" (« Comment allez-vous grand-mère ? »).
Bell était assez joueur et ses expériences ont convaincu plus d'un visiteur d'avoir affaire à un chien parlant. Quoi qu'il en soit, ces premières expériences avec les sons encouragèrent Bell à entreprendre ses premiers travaux sérieux sur le son en utilisant une fourchette modifiée pour étudier la résonance.

Les Bell recevaient chez eux bien des grands de cette époque. Alexander Graham y revit Wheatstone et rencontra des hommes comme Alexander John Ellis, le célèbre phonéticien de Londres, collègue de son père qui sera plus tard décrit comme le professeur Henry Higgins dans Pygmalion..
À 16 ans, toutefois, Aleck avait hâte de subvenir lui-même à ses besoins. Il obtint un poste de professeur stagiaire d’élocution et de musique dans une académie d’Elgin. Il
écrivit un rapport sur son travail et l'envoya à Alexander Ellis,

En 1867, la tragédie frappa la famille, alors établie à Londres : le frère cadet d’Alexander Graham, Edward Charles, fut emporté par la tuberculose.
La même année, Alexander Melville Bell publia à Londres son plus important traité, Visible speech : the science of universal alphabetics.

En outre, il prit Alexander Graham comme assistant et, soucieux de diffuser son code de « langage visible », son alphabet universel et sa méthode de transcription phonétique, lui confia la tâche d’enseigner à ses élèves sourds pendant ses absences.
De 1868 à 1870, Alexander Graham (Aleck) suivit des cours d’anatomie et de physiologie au University College de Londres, mais ne se rendit pas jusqu’au diplôme. En mai 1868, son père lui avait demandé d’adapter sa méthode de langage visible pour enseigner à des enfants sourds dans une école de Kensington (Londres) pendant que lui-même ferait une tournée de conférences en Amérique du Nord avec son frère.
En route pour Chicago
au mois d’août, les deux hommes s’arrêtèrent chez un ami écossais, le révérend Thomas Henderson, à Paris, en Ontario.
Alexander Melville fut saisi par la beauté du paysage. Un an après sa conférence au Lowell Institute de Boston, le conseil scolaire de cette ville ouvrirait, sous la direction de Sarah Fuller, un externat pour les sourds où l’on mettrait à l’essai les nouvelles méthodes orales d’enseignement.
À l’été de 1869, Henderson encouragea Alexander Melville Bell, qui songeait à accepter une nouvelle invitation à Boston, à émigrer au Canada.
Les Bell envisagèrent de le faire à cause de la maladie de Melly, puis écartèrent cette idée. Melly mourut de tuberculose en mai 1870.
La famille accepta alors la proposition de Henderson. Pendant un de leurs derniers repas chez eux à Londres cet été-là, Ellis insista pour qu’Alexander Graham examine un récent ouvrage du physicien allemand Herman Ludwig Ferdinand von Helmholtz.
Après avoir lu le Traité physiologique de la musique, fondé sur l’étude des sensations auditives, le jeune homme s’exclama qu’il serait bientôt possible de « parler par le télégraphe ». Le livre l’incita également à en apprendre davantage sur l’électromagnétisme et l’électricité – ingrédients essentiels de ses futurs travaux sur le télégraphe parlant –, ce qu’il ferait dans le Nouveau Monde.
Consterné d'apprendre que le travail exploratoire avait déjà été entrepris par Helmholtz qui avait transporté des voyelles avec une fourchette modifiée semblable à la sienne, il étudia de manière approfondie le livre du scientifique allemand (Sensations of Tone).
Travaillant sur sa propre mauvaise traduction de l'édition originale allemande, Alexandre fit fortuitement la déduction qui fut la ligne directrice de tous ses futurs travaux sur la transmission du son, reportant : "Sans en connaître beaucoup sur le sujet, il me semblait que si les voyelles pouvaient être produites par de l'électricité, les consonnes pourraient également l'être, et ainsi il serait possible de reproduire la parole", et il remarqua aussi plus tard : "Je pensais qu'Helmholtz l'avait fait ... et que mon échec était seulement dû à ma méconnaissance de l'électricité.
Ce fut une erreur constructive ... Si j'avais été capable de lire l'allemand en ce temps-là, je n'aurais sans doute jamais commencé mes expériences.


Arrivés à Québec le 1er août, Bell, ses parents et la veuve de son frère partirent pour Paris, en Ontario.
Ils entendirent parler d’une maison à vendre en campagne près de Brantford et, avant la fin de la semaine, Alexander Melville Bell avait acheté Tutelo Heights, qui donnait sur la rivière Grand. Alexander Graham s’y trouva rapidement un repaire : « J’avais coutume, l’été, d’apporter une couverture, un oreiller et un bon livre dans ce petit coin douillet, écrirait-il, et de me payer le luxe de passer l’après-midi à rêvasser. »
En avril 1871, Bell quitta ses parents pour enseigner à l’école de Sarah Fuller, à Boston.
L’idée qu’on puisse apprendre à des enfants sourds à parler était nouvelle en Amérique du Nord. On estimait généralement, à l’époque, que les personnes sourdes étaient nécessairement muettes et n’avaient pas de place dans la société. Les Bell n’étaient pas d’accord avec ce point de vue et Alexander Graham réussit à démontrer, à Boston, comment utiliser les techniques du langage visible pour former les professeurs.
En quelques semaines, il parvint à enseigner aux enfants à prononcer plus de 400 syllabes. Ce progrès l’amena à faire des démonstrations à la Clarke Institution for Deaf-Mutes de Northampton ainsi qu’à l’American Asylum for the Education and Instruction of the Deaf and Dumb à Hartford, au Connecticut.
La demande devint telle que, en octobre 1872, Bell ouvrit sa propre école à Boston.
Il exigeait de ses professeurs qu’ils aient « une bonne éducation à l’anglaise, une oreille juste, une connaissance pratique de l’enseignement et [soient] aimables envers les enfants ».

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Une grande partie du travail de Bell consiste en une série d'observations découlant l'une de l'autre. Son intérêt combiné pour le son et la communication donnent naissance à un intérêt pour l'amélioration du télégraphe, lui-même à l'origine de son succès avec le téléphone.
En 1860 Alfreed G Holcomb brevette le phonetic telgraphic relay qui au final ne sra pas reconnu comme appareil parlant.

En 1870, Elysa Gray rachète le premier partenaire de l'ancien télégraphiste Enos M. Barton (George Shawk) dans une petite entreprise de cambriolage et d'alarme incendie et ensemble, ils forment le partenariat de Gray et Barton. L'opération se déplace bientôt de Cleveland, Ohio à Chicago, Illinois, et en 1872, une participation d'un tiers est prise dans l'entreprise par la Western Union Telegraph Company. Le nom Gray and Barton est changé en Western Electric Manufacturing Company. Elle fournit entre autres du matériel télégraphique à Western Union.

En 1872, Bell lit un article de journal portant sur une somme substantielle payée par la Western Union Company à l'inventeur d'un système de télégraphe qui pourrait transmettre deux messages en même temps sur le même fil.
Ces possibilités l'enthousiasment et, inspiré par des conférences publiques entendues au Massachusetts Institute of Technology, il cherche à reproduire certaines des expériences d'Herman Helmholtz avec le courant électrique. Le télégraphe existe déjà depuis plus de 30 ans.
Malgré la réussite du système, le télégraphe se limite à envoyer et à recevoir un message à la fois à l'aide du code Morse.
Même avant de venir au Canada, Bell est intrigué par l'idée d'utiliser un phénomène musical bien connu pour transmettre simultanément des messages téléphoniques multiples. Il sait que tout a une fréquence naturelle (la rapidité des vibrations) et que le ton dépend de la fréquence du son.
En chantant dans un piano, il découvre qu'en modifiant le ton de sa voix, il peut faire vibrer différentes cordes du piano.
Ses observations mènent à l'idée d'envoyer de nombreux messages différents sur le même fil, mais modulés par des diapasons réglés à des fréquences différentes à chaque bout du fil pour envoyer et recevoir le signal, un système qu'il appelle le « télégraphe harmonique ».

Bell avait fait la connaissance de son futur beau-père le 8 avril 1872. Important conseiller juridique en propriété industrielle, Gardiner Greene Hubbard était président de la Clarke Institution. Sa fille Mabel était devenue sourde à cinq ans, en 1863, à cause de la scarlatine.
La rencontre avec Hubbard fut heureuse pour Bell à deux égards : Hubbard lui demanda de donner des cours particuliers à sa fille, et il était fasciné par les inventions électriques, en particulier par tout ce qui avait trait au télégraphe.
En même temps, Bell continuait de correspondre avec son père, demeuré à Brantford. Le registre de cette correspondance et de leurs conversations deviendrait crucial pour la défense de ses brevets d’invention. C’est, de fait, dans une lettre à son père le 11 novembre 1872 qu’Alexander Graham, avec son audace habituelle, explora l’extraordinaire idée d’un télégraphe qui enverrait simultanément plusieurs messages sur un même fil télégraphique.
Bell s’inspirait, cet automne-là, des conférences publiques présentées au Massachusetts Institute of Technology qui, après l’avoir amené à répéter certaines expériences de Helmholtz sur le courant électrique, le mettraient sur la piste du téléphone.
Comme l’a écrit son biographe Robert V. Bruce, Bell avait le talent, le tempérament et les connaissances nécessaires pour cette tâche. Il s’était trouvé au bon endroit au bon moment. La ville de Boston était non seulement un centre intellectuel et scientifique en pleine effervescence, mais elle était également habitée par d’entreprenants capitalistes.
La nomination de Bell comme professeur de physiologie vocale et d’élocution à la Boston University au début de 1873 l’obligea à poursuivre ses expériences sur le télégraphe multiplex la nuit.
En novembre, il commença à donner des cours à Mabel Gardiner Hubbard. Le professeur de 26 ans devint tout de suite amoureux de sa jeune élève de 15 ans.
Le père de cette dernière s’enthousiasma pour le projet de télégraphe de Bell, d’autant plus qu’il y voyait un moyen de briser le monopole de la détestable Western Union Telegraph Company.
Le phonautographe . Capsule de Kœnig
Au printemps de 1874 cependant, deux nouveaux instruments scientifiques susceptibles de rendre la parole visible amenèrent Bell à s’intéresser davantage à l’acoustique : le phonautographe, inventé en France par Leon Scott, appareil doté d’une membrane qui, en vibrant à l’émission d’un son, faisait bouger un pinceau qui traçait alors des lignes sur du verre fumé ; et la capsule manométrique de Karl Rudolf Kœnig, qui analysait le son au moyen des changements produits dans la forme d’une flamme par les vibrations de l’air.

En vue de créer les conditions les plus proches de la réalité dans ses propres expériences sur le phonautographe, Bell se procura, chez un ortologiste, une oreille humaine prélevée sur un cadavre.
Avant un bref séjour à Brantford, il assista, le 13 juin, au deuxième congrès des professeurs d’articulation auprès des sourds et muets à Worcester, au Massachusetts, et fut élu président.

Lors de la création d’AT&T en 1873, les conditions industrielles dominantes étaient connues sous le nom de capitalisme compétitif. Les entreprises industrielles étaient petites, soumises à des contraintes étatiques et gérées par leur propriétaire. Il n’existait pas une seule société industrielle publique. Le capitalisme compétitif ne s’est toutefois révélé que transitoire.

Du début au milieu des années 1870, Gray et Bell travaillaient initialement sur des « télégraphes harmoniques » capables d'envoyer plusieurs signaux télégraphiques sur la même ligne simultanément dans les deux sens. Edison avait déjà breveté un télégraphe multiplex simple en 1870, et en 1875 Émile Baudot de France a multiplié la vitesse de transmission par un facteur de quatre via un système de multiplexage difficile à utiliser. Même ainsi, on pensait que 30 ou 40 signaux simultanés pouvaient être faits pour occuper la même ligne télégraphique. Cette idée était si importante que Western Union avait mis en place un prix d'un million de dollars pour quiconque pourrait multiplier la capacité du réseau télégraphique.
Alors que Bell tente d'intéresser le président de Western Union, William Orton, à son invention télégraphique encore inachevée, Orton parle favorablement de «l'ingénieux ouvrier» Elysa Gray et exaspère Bell lorsqu'il lui dit que son équipement est rudimentaire en comparaison.

Dans le "Scientific-American" du 1er Aout 1874 on pouvait lire :

M. Elisha Gray, de Chicago, homme d'affaires connu comme inventeur et fabricant d'appareils télégraphiques, a mis au point un instrument grâce auquel, selon le Journal of the Telegraph, 80 fils électriques placés à une extrémité d'un fil peuvent être transmis à l'autre par l'électricité, sur des circuits de grande longueur. Il a déjà été testé, selon le Journal, sur les fils de la Western Union Telegraph Company sur un circuit de 2 400 milles, avec les résultats les plus satisfaisants. Les notes jouées sur le panneau de la partie émettrice de l'appareil étaient distinctement audibles et reproduites sans erreur, note pour note, à l'extrémité éloignée de ce long circuit.
L'appareil a été appelé par M. Gray le téléphone. L'appareil de transmission se compose d'un clavier comportant un certain nombre d'électro-aimants correspondant au nombre de touches du clavier, auxquelles sont attachées des touches vibrantes ou des anches, accordées sur une échelle musicale. Chacune de ces touches peut être mise en mouvement séparément en appuyant sur la touche qui lui correspond.
10 cet instrument de transmission est muni d'un fil conducteur, l'autre extrémité étant reliée à l'appareil récepteur, qui peut être n'importe quel appareil sonore pourvu qu'il soit en quelque sorte conducteur d'électricité. Un violon, avec une bande métallique tendue entre les anneaux à un point où le chevalet de l'instrument est ordinairement placé, produira, en recevant le son transmis par le fil conducteur du piano, une mélodie très semblable en qualité à celle d'un violon ordinaire.

Bell et Gray ne sont pas les seuls à travailler sur le sujet, dans le "Scientific-American" du 20 novembre on pouvait lire :
Nouveau système de télégraphe .
Un nouveau système de télégraphe inventé par Paul La Cour, vice-président de l'Institut météorologique royal de Copenhague, a récemment suscité une attention considérable au Congrès télégraphique international de Saint-Pétersbourg, où l'inventeur l'a exposé. L'invention est ainsi décrite par l'inventeur : Le système ne consiste pas en une nouvelle forme d'appareil de réception et de transmission qui, grâce aux combinaisons talentueuses de Hughes, Wheatstone, Siemens et autres, a atteint un tel état de perfection que de grandes améliorations semblent improbables.
Le système de La Cour ouvre cependant un nouveau domaine à la télégraphie, en ce qu'il a construit un instrument simple, par lequel le courant électrique, en passant à travers un instrument différent, obtient des qualités différentes, par lesquelles il peut agir sur les instruments correspondants de la station réceptrice. Supposons que vingt fils conducteurs soient conduits d'un des pôles d'une batterie à travers vingt de ces instruments ; alors, en reliant chacun ou certains d'entre eux par un seul fil télégraphique, on obtient le résultat suivant, à savoir qu'un courant électrique local est produit dans les vingt fils conducteurs correspondants de la station réceptrice, exactement comme si les vingt fils conducteurs de la station émettrice étaient reliés aux vingt fils conducteurs de la station réceptrice au moyen de vingt fils télégraphiques distincts. Chacun de ces instruments contient un diapason relié à un électro-aimant et à deux bobines de fil, de sorte que le courant électrique vibre de manière isochrone dans les mesures qui correspondent aux notes des diapasons ; et ainsi les diapasons qui ont la même note que ceux des instruments de transmission sont mis en vibration, et un courant est créé dans leurs fils locaux.
Le système ci-dessus semble être identique à celui de M. Elisha Gray, de Chicago, dont nous avons publié un compte rendu dans le SCIENTIFIC AMERICAN du 1er août 1874. Il y était indiqué que l'invention avait été essayée avec succès sur un circuit de 2 400 milles sur les lignes télégraphiques de la Western Union. Des détails sur le modus operandi étaient donnés, suffisamment pour permettre à tout électricien compétent de construire un appareil sur le même plan. Il se peut que le vice-président de la Royal Meteorological Society de Copenhague n'ait pas vu le SCIENTIFIC AMERICAN, bien que nous ayons des abonnés là-bas, et que nous croyions que notre article soit archivé dans certaines bibliothèques de cette ville ; il se peut aussi qu'il soit un inventeur indépendant de l'amélioration. Mais à moins qu'il ne puisse produire des preuves d'une date d'invention antérieure à celle de M. Gray, M. La Cour devrait, en toute justice, accorder publiquement à ce dernier les honneurs de la priorité. Les électriciens attendront avec intérêt la réponse de M. La Cour à ce sujet

Le New York Time le 10 juillet 1874 publie un article sur les travaux d'Elysa Gray ou on peut y lire : transmettre la "musique via le télégraphe" et dans lequel apparait le mot téléphone bien qu'i n'y ait pas eu transmission de la parole, que "L'appareil qui a permis cette prouesse a été bpabtisé par Mr Gray le téléphone ..."

Contrairement à l’idée répandue par les entreprises du réseau Bell, Alexander Graham Bell
ne fut ni le premier, ni le seul à imaginer le téléphone.

Aucun des travaux qui menèrent jusque-là n’aurait été possible sans les expériences de Michael Faraday sur l’électromagnétisme et l’induction.
De nombreux scientifiques avaient déjà émis l’hypothèse de la transmission électrique de la parole.
Charles Wheatstone avait déjà fait des expériences sur des tables d’harmonie. Charles Grafton Page, de Salem, avait décrit un phénomène qu’il qualifiait de musique galvanisée – le son produit par la rupture d’un circuit électrique relié à un aimant. Joseph Henry, physicien au College of New Jersey, avait écrit en 1846 qu’il était possible de fabriquer une sorte de clavier avec une glotte en caoutchouc munie d’électro-aimants qui transmettrait des mots par le télégraphe.
* Le Français Charles Bourseul avait expliqué en 1854 qu’on pourrait se servir de plaques flexibles vibrant en fonction des variations dans la pression de l’air pour ouvrir ou fermer un circuit électrique.
* L’Italien Antonio Meucci avait travaillé dans les années 1850 à des variantes primitives du téléphone.
* L’instituteur allemand Philipp Reis, qui avait inventé un émetteur capable d’envoyer des sons audibles sur un fil télégraphique, avait employé pour la première fois le mot téléphonie dans une conférence en 1861 ...
* Elysa Gray, le plus célèbre rival de Bell, qui, allié à la Western Union, essayait depuis 1866 de transmettre des sons par le télégraphe.
* Un autre prétendant moin onnu, James W. McDonough de Chicago, Illinois avait la distinction peu connue d'être le seul inventeur à démanteler Alexander Bell en tant qu'inventeur original du téléphone.
Depuis 1867, il expérimentait le son produit électriquement, il a inventé un récepteur téléphonique en 1875 (photo ci contre) , avant Bell. Il se composait d'un disque de fer entraîné par un électro-aimant.
En 1876, il a déposé une demande de brevet le baptisant «Telelogue». Son application comprenait un émetteur similaire au modèle de Philip Reiss, utilisant un disjoncteur.
Le problème principal avec l'application de McDonough n'était pas le récepteur, mais son émetteur.
Bien que physiquement différent de l'émetteur de Reis, il était en principe pratiquement identique. Et si cela ne suffisait pas, McDonough a fait la même erreur que Reis a fait quand il l'a appelé un «disjoncteur», un instrument qui ferait et romprait le circuit - du moins c'est ce qu'il pensait.
Comme Reis, McDonough n'avait pas encore entendu parler du mot de microphone.
Et comme Reis, l'explication de fabrication et de rupture de McDonough serait tout aussi fatale.
La demande de brevet de McDonough s'est finalement retrouvée impliquée dans des actions d'interférence (qui revendiquent essentiellement la même invention) avec d'autres inventeurs de téléphones, dont Bell et Elisha Gray. . Lorsque cela s'est produit, l'affaire a été renvoyée à l'examinateur des ingérences, dont la tâche était de déterminer, à l'aide d'auditions et de témoignages, qui avait conçu la première invention.
Aux États-Unis, dans les actions en ingérence, le brevet va à l'inventeur qui peut prouver la priorité de conception, pas nécessairement à celui qui a été le premier à déposer.

Et puis, il y avait Daniel Drawbaugh
C'était un inventeur qui vivait à Eberly Mills, près de Harrisburg, en Pennsylvanie.
Au cours de sa vie, il a acquis plus de 125 brevets pour diverses inventions. Il était un pionnier dans la pose d'isolant sur des fils électriques et avait une curiosité particulière pour l'électricité et fonda la People’s Telephone Company.
Son intérêt pour l'électricité l'a amené à expérimenter avec des téléphones dès 1861 Il aurait inventé un téléphone (date incertaine) en 1866-67, c'était un instrument qui comprenait une membrane flexible sur une tasse de thé qu'il avait reliée par un morceau de fil à un récepteur alimenté par un électro-aimant.
Personne ne l'a encouragé à protéger son invention et incapable de payer la demande de brevet. il n'a pas déposé de brevet, mais suffisamment de preuves ont été trouvées pour promouvoir une «défense» devant le tribunal au sujet de sa prétention qu'il avait inventé le téléphone. Des voisins ont témoigné qu'ils avaient entendu une transmission étouffée de mots de l'étage supérieur. Cependant, au tribunal, il a endommagé son cas en disant qu'en 1876, il avait vu l'invention de Bell à l'Exposition du centenaire de Philadelphie mais n'avait fait aucune mention de son invention plus tôt. N'admettant pas sa défaite, la Bell Telephone Company lui a proposé un règlement pour mettre fin à son litige.


En 1867, il était capable de transmettre une voix humaine qu'il démontrait à sa famille et à ses amis.
A cette époque Alexander Graham Bell serait venu voir le travail de Daniel Drawbaugh.
Peu de temps après la visite de Bell, le magasin de Daniel Drawbaugh a été cambriolé et l’un de ses appareils téléphoniques a été volé.
Lorsque Alexander Graham Bell reçut son brevet le 14 février 1876, Daniel Drawbaugh affirma que c’était son invention, et non celle d’Alexander Graham Bell.

Les avocats en brevets de Bell, Anthony Pollok et Marcellus Bailey sont en bons termes avec Zenas Fisk Wilber, l'examinateur de brevets en charge des inventions liées au télégraphe (Wilber a servi avec Bailey pendant la guerre civile). Wilber, un cousin du président américain Rutherford B. Hayes, aime trop le whisky - pendant un an seulement, la police de Washington, DC reçoit 20 plaintes concernant son comportement ivre et désordonné - et il emprunte librement de l'argent à Bailey (Wilber a ensuite travaillé pour Thomas Edison et a été licencié après avoir « emprunté » 1 300 $ sur un compte destiné à payer les frais de brevet d'Edison).
L'avocat de Bell, Pollock, rédige non pas une mais trois demandes de brevet différentes pour Bell, dont l'une est conçue pour "entrer en collision" avec les revendications de Gray, ce qui signifie que l'examinateur de brevets Wilber devra déclarer une "ingérence" qui pourrait lier Gray à un litige. pendant des mois ou des années. Il se trouve que l'autre demande interfère avec une autre déposée en 1864 par un électricien danois nommé Mr Paul la Cour.

Revenons en arrière :
En 1860, Philipp Reis, comme nous l'avons vu, a produit un téléphone qui pouvait transmettre des notes de musique, et même un mot ou deux zézayant ; et une dizaine d'années plus tard, M. Cromwell Fleetwood Varley, F.R.S., un électricien anglais connu, a breveté un certain nombre de dispositifs ingénieux pour appliquer le téléphone musical pour transmettre des messages en divisant les notes en signaux courts ou longs, après le code Morse, qui pourrait être interprété par l'oreille ou par l'œil en leur faisant marquer un papier en mouvement. Ces inventions n'ont pas été mises en pratique ; mais quatre ans après, Mr Paul la Cour, un inventeur danois, a expérimenté un appareil similaire sur une ligne de télégraphe entre Copenhague et Fredericia dans le Jutland. Dans celui-ci un diapason vibrant interrompait le courant qui, après avoir traversé la ligne, traversait un électro-aimant, et attirait les branches d'un autre diapason, lui faisant frapper une note comme la diapason émetteur.
En brisant la note à la station émettrice avec une touche de signalisation, le message était entendu comme une série de bourdonnements longs et courts. De plus, les bourdonnements étaient amenés à s'enregistrer sur papier en transformant le récepteur électro-magnétique en relais, qui actionnait une imprimante Morse au moyen d'une pile locale.

Nous reparlerons de ces batailles de brevet un peu plus loin dans notre leture.
Toutefois, c’est Bell qui, le premier, réussit de façon satisfaisante à transformer le son en impulsions électriques dans un émetteur et à retransformer ces signaux en discours audible dans un récepteur. (mais l'histoire viendra nous montrer qu'il ne fut pas le premier ... )

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La solution s’imposa à Bell dans son « repaire » de Tutelo Heights le 26 juillet 1874 au moment où il venait de terminer son phonautographe.
L’inspiration lui vient, alors qu’il observe le courant de la rivière Grand. Tout à coup, le fonctionnement du tympan, le souvenir des cordes à piano activées par le son, ses expériences sur l’induction électrique, les travaux de Reis sur les courants et ceux de Bourseul sur les plaques vibrantes (qu’il connaissait par le livre de Jean-Baptiste-Alexandre Baille sur l’électricité, dont il avait lu la traduction de 1872), toutes ces idées ne firent qu’une dans son esprit. « Il [nous] serait possible, raconterait-il, de transmettre n’importe quelle sorte de son si l’on pouvait seulement provoquer une variation de l’intensité du courant comme il s’en produit dans la densité de l’air quand un son est émis. »
Sa théorie était la suivante : des anches magnétisées induiraient un courant ondulatoire qui serait transmis par fil à un électro-aimant, lequel convertirait ce courant en vibrations qui, à leur tour, se répercuteraient sur un diaphragme, reproduisant ainsi le son original. Une question demeurait : la voix humaine était-elle assez puissante pour induire le courant nécessaire ?
C’est grâce aux explications qu’il donna sur ce sujet dans une lettre à son père en novembre que Bell put revendiquer la paternité du téléphone.

De retour à Boston en septembre, Bell continua à enseigner. Pendant son séjour en Ontario, il avait participé au congrès des American Instructors of the Deaf and Dumb, à Belleville, et y avait traité de la difficulté, pour ceux qui lisent sur les lèvres, de distinguer certaines consonnes comme P et B. .

Bell a découvert qu'il pouvait utiliser ses anches vibrantes non seulement pour ouvrir et fermer rapidement un circuit comme un télégraphe, mais lorsque cette anche était déplacée dans un champ magnétique, cela générait réellement un courant ondulatoire dans le circuit.
Pour continuer ses expériences le soir et la nuit, il loua un laboratoire dans le grenier de son fournisseur de matériel électrique, Charles Williams, dont la boutique du 109 de la rue Court à Boston était un paradis pour les inventeurs.
Williams permettait également l’embauche d’assistants, et Thomas Augustus Watson collabora avec Bell à compter de janvier 1875
.
Watson se souviendrait de Bell à 27 ans comme d’un « jeune homme grand [et] mince, nerveux, au visage pâle, avec des favoris noirs, une moustache à la gauloise, un gros nez ainsi qu’un front large et incliné surmonté d’une épaisse chevelure noire comme jais »

Toute cette période conduit BELL à sa découverte et à la compétition avec Elysa Gray qui travaille aussi sur un brevet de télégraphe multiplex.
Les travaux avancèrent rapidement.

Le 1er mars 1874
, Bell fit part de ses conclusions à Joseph Henry, alors directeur de la Smithsonian Institution de Washington, et lui expliqua son projet de téléphone. « Vous avez là l’embryon d’une grande invention », répondit Henry, lui conseillant de ne rien publier sur le sujet avant d’avoir résolu tous les problèmes. À Bell qui protestait ne pas avoir les connaissances nécessaires en électricité, Henry rétorqua : « Acquérez-les ! »
Gardiner Greene Hubbard, cependant, n’était pas aussi enchanté et jugeait que le téléphone pouvait attendre.
Quelques jours auparavant, Gardiner Greene Hubbard et Thomas Sanders, marchand de cuir et père d’un élève de Bell, avaient signé une entente selon laquelle, en échange de leur soutien financier, ils partageraient avec Bell les profits tirés de toutes ses inventions télégraphiques.
Déçu que Bell n’ait pas encore mis au point son télégraphe multiplex, Hubbard lui lança, au printemps, un ultimatum : l’inventeur devait choisir entre Mabel et ses travaux sur la transmission électrique de la parole. Têtu, Bell refusa de choisir ; le rejet de son télégraphe multiplex par la Western Union (à cause de la participation de Hubbard) et d’importantes découvertes en téléphonie finirent de rallier Hubbard à sa cause.
Le 4 mai, Bell lui écrivit qu’on pouvait compenser la faiblesse des courants induits en appliquant un autre principe de transmission : « J’ai lu quelque part que la résistance d’un fil [...] est affectée par la tension du fil. Si c’est le cas, un courant continu d’électricité passant dans un fil susceptible de vibrer devrait rencontrer une résistance variable, ce qui devrait induire une pulsation dans le courant. [... Par conséquent], on pourrait transmettre le timbre d’un son [... et] augmenter la puissance du courant [...] sans détruire les intensités relatives des vibrations. »
Cette lettre confirma que Bell avait, le premier, imaginé la résistance variable, dernière clé de l’invention du téléphone. Il lui restait maintenant à mêler tous ces éléments.

En novembre 1874 Bell dépose un caveat à Boston et le transforme rapidement en trois demandes de brevets distincts déposés entre le 25 février et le 10 mars sous les conseilks des avocats Pollok et Bailey, missionnés aussi par Hubbard de tenter de briser le monopole exercé par la Western Union.
(Un caveat était un document décrivant une invention qui n'avait pas encore fait l'objet d'une application et qui devait être transformé en demande de brevet dans un temps imparti ).


Début 1875,
Thomas Watson dans le magasin de Charles Williams que Bell fréquente, à la demande de celui ci, construit un premier modèle téléphonique sur ce principe : un diaphragme qui, en vibrant dans le champ d'un électro-aimant, a produit un courant ondulatoire dans le circuit de l'aimant. Cet appareil a réussi à transmettre une sorte de sons vocaux étouffés.
Il est fascinant de lire ces découvertes car la science de l'époque n'était pas encore mature pour expliquer le phénomène et c'est pourquoi Bell s'est appuyé sur le travail de Charles G. Page pour rendre compte du son. Cette idée s’est rapidement révélée fausse par les diverses expériences qu’il a effectuées. Nous savons maintenant que la cause du "bruit de bobine" est simplement due à la force de Lorrentz subie par les fils en présence d'un champ magnétique.

Les recherches de Bell continue avec beaucoup de succès, il informe son futur beau-père Gardiner Greene Hubbard, de la possibilité du télégraphe multiple.


Un test du télégraphe multiple a été très réussi, comme le décrit Aleck dans cette lettre à ses parents et à sa belle-sœur.

Salem à Boston

Jeudi 18 février 1875
Chers P. M. & C.
La nuit dernière a été une grande journée pour moi. Une expérience a été faite avec mes instruments qui n'a jamais été réalisée avec succès auparavant - à savoir - pour permettre aux stations intermédiaires de communiquer pendant que les messages passaient entre les stations extrêmes.
Chez Mme Sanders - quatre postes ont été construits comme suit Mme Thomas Sanders (opérant à A) a envoyé le mot «Bravo» à M. Watson à D - en même temps que M. Sanders (opérant à B) m'a envoyé le message «Good Tiding» à C.
Mme Sanders ayant le message le plus court avait terminé avant que l'autre ne soit à moitié fait - afin que tous les instruments puissent fonctionner en même temps - elle continuait à taper sur l'instrument en A - en envoyant des signaux au hasard à D - mais elle les signaux n'ont pas du tout gêné la réception de l'autre message en C.
Un télégramme reçu de M. Hubbard a retardé mon départ jusqu'à vendredi.
M. Sanders et moi descendons ensemble vers 21 h.
Je suppose que je trouverai des lettres de vous qui m'attendent.
Je suis bien préparé - et je crains - si quelque chose entrave le brevet - je serai malade.
Avec beaucoup d'amour
Aleck

A la suite d'une expérience le 19 février 1875 dans la résidence de Hubbard à Washington Bell parvient à réaliser deux transmissions avec deux recepteurs et deux émetteurs sur une seule et unique ligne en la présence de William Orton le patron de Western Union Telegraph Compagny.
Suite à ce succès en présence d'ingénieurs de la Western Union, Bell raccorde son dispositif au réseau télégraphique reliant New York à Philadelphie en rebouclant cette ligne à Philadelphie.
Les ingénieurs demandent à Bell de conserver le dispositif pour d'autres tests, mais en fin d'apès-midi lorsque Bell vient reprendre ses appareils, Orton retourne la situation et signifie clairement à Bell, qu'il ne veut pas traiter avec un chercheur indépendant préferant les travaux de son protégé Elisha Gray !!!
Hubbard vient de payer son action menée contre la Western Union Telegraph Company de détenir le monopole des communications.

Tandis que Bell poursuivait ses recherches sur l'amélioration du télégraphe, il avait appris que Joseph Henry avait déjà découvert certains des phénomènes acoustiques qu'il rencontrait auparavant. A cette époque, Joseph Henry a été Premier secrétaire du Smithsonian Institute (1846-1878 ); auparavant professeur à Princeton College; puis premier contributeur à la science d'électromagnétisme (contemporain de Ohm, Faraday , et Ampère), il avait aussi réussi à reproduire les expériences récentes du scientifique britannique Michael Faraday démontrant l'effet du magnétisme sur la lumière. Henry a astucieusement qualifié le phénomène observé par Faraday de "la plus grande découverte du siècle présent",
C'était donc une référence dans le domaine.

Bell a ensuite procédé à diverses expériences afin de mieux comprendre le phénomène et d’appuyer ses affirmations.
Le noyau de fer d'un électro-aimant a été remplacé par un noyau constitué de minces disques de fer disposés côte à côte.
Le son résultant devrait être plus fort que le noyau solide.
Pour prouver cette théorie, il a pris trois instruments et les a mis côte à côte, comme indiqué ci-dessous.
Selon ses attentes, le son qu'il a entendu était beaucoup plus fort que ceux émis auparavant.
Il a ensuite remplacé les trois noyaux de fer par deux clous de fer maintenus face à face.
L'intensité du son a encore augmenté
Le diapason d'un grand diapason a été modifié pour le synchroniser avec l'instrument émetteur. Lors de l'insertion de la tige de la fourche, le diapason a retenti.
Enfin, un clou en fer forgé a été placé entre deux cylindres, comme indiqué ci-dessous

Une note de musique claire a été observée, qui était similaire en hauteur à l'armature de l'instrument émetteur et également en intensité.


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Le 1er et 2 mars 1875 Alexander Graham Bell rend donc visite à Joseph Henry et lui présente son appareil capable de produire un son à partir d'un courant «ondulant».
Nous connaissons bien l'interaction d'Alexander Graham Bell avec Joseph Henry d'après la lettre qu'il a écrite à ses parents, le 18 mars 1875, Bell a expliqué cet effet à son père Melville Bell dans une lettre.

Dans cette lettre Bell décrit sa visite au Smithsonian Institute pour en apprendre davantage sur l'électricité et le magnétisme de l'un des principaux innovateurs et scientifiques américains, Joseph Henry.
Voir l'image l'extrait de la lettre Le 18 mars 1875

Au cours de cette réunion, les professeurs Henry et Bell réalisent une expérience dans laquelle ils produisent du bruit à partir d’une bobine en excitant celle-ci avec un courant électrique. Ce qui intriguait Henry était le son que Bell entendit venant d'une simple bobine de fil de cuivre lorsqu'un courant d'électricité la traversa. Henry a demandé à Bell de répéter l'expérience pour lui, et Bell l'a fait le lendemain.

Dans une conversation entre les deux scientifiques américains, Bell a mentionné son désir d'inventer un objet capable de transmettre la voix humaine à travers un fil et d'être entendu du côté destinataire.
Cependant, Bell a confié à Henry qu’il n’avait pas les connaissances requises en électromagnétisme pour concrétiser cette idée phénoménale.
La réponse concise de M. Henry était la suivante: "Comprenez-le".
On pense que cette réponse à la fois simple et historique est le motif qui a incité Bell à atteindre son objectif et à inventer ce que l’on appelle maintenant le téléphone.

Dans cette lettre voici ce que Bell a écrit : ... J'ai mis l'instrument en état de marche et il resta longtemps assis à la table, écoutant le son avec la bobine de fil contre son oreille. J'étais tellement encouragé par son intérêt que je décidai de lui demander conseil au sujet de l'appareil que j'ai conçu pour la transmission de la voix humaine par télégraphe. J'ai expliqué l'idée et dit: Que conseillez-vous de faire - publiez-le et laissez les autres le résoudre - ou tentez de résoudre le problème moi-même ? Il a dit qu'il pensait que c'était "le germe d'une grande invention" et m'a conseillé de travailler moi-même au lieu de publier. J'ai dit que je reconnaissais le fait qu'il existait des difficultés mécaniques qui rendaient le plan impraticable à l'heure actuelle. J’ai ajouté j’avais l’impression que je n’avais pas les connaissances électriques nécessaires pour surmonter les difficultés. Sa réponse laconique a été: "Comprenez-le.
Je ne peux pas dire à quel point ces deux mots m'ont encouragé. Je vis trop dans une atmosphère de découragement pour la recherche scientifique...
Une idée aussi chimérique que de télégraphier des sons de voix semblerait à la plupart des esprits assez difficilement réalisable pour perdre du temps à travailler dessus. Je pense toutefois que c'est faisable et que j'ai compris la solution du problème....

L
e 6 mars 1875 toujours pour ses travaux sur la télégraphie multiple, Bell dépose un brevet No 161 739 "Améliorations Émetteurs et récepteurs pour la télégraphie électrique" ,accordé en avril 1875 (signaux de multiplexage sur un seul fil).

Le 2 avril 1875, Bell écrivit à Joseph Henry au sujet de sa dernière observation.
Bell a supposé que le son provenant de la boucle était un effet secondaire des vibrations du fil provoquées par un courant traversant le conducteur.
Il a également expliqué comment il avait essayé et découvert une relation positive entre la résistance du fil et la puissance du son créée.
De plus, Bell a parlé d'une seconde expérience connexe.
Figure I et II ci-dessous.
Bell a dessiné un croquis à la main et a expliqué en quoi les conséquences de ce test ont contribuées à renforcer ses spéculations.

Bell a affirmé qu'il avait découvert qu'un son pouvait être généré à partir de la bobine sans compléter (fermer) le circuit dans lequel elle est placée.
Dans la figure ci-dessus, un électro-aimant (E) avec une armature vibrante (A) contre la pointe (P).
Les fils (W) et (W ') ont été placés dans une pièce séparée et connectés à une bobine (C). W sur l'enroulement en gros fil, W' sur le fin.
Après cela, un bruit emis de la bobine était distinctement entendu et l'expérience ci-dessus était reproductible à l'aide d'un condenseur en aluminium.
Un bruit plus audible et fort a été émis par le condenseur en aluminium.
Il a poursuivi l'expérience en croisant les deux fils. Cela a conduit à la création d'étincelles avec une fréquence similaire à celle de la vibration de (A).
Sa présomption était que ces effets ont été créés en raison des courants produits dans l'électroaimant et non par le courant intermittent dans la batterie.

Bell ferma la lettre en demandant si ses pensées étaient uniques.

Hubbard n'est pas particulièrement impressionné par la transmission de la voix par fil et il croit que le travail de Bell retarde le développement du télégraphe multiple. Il lance donc à Bell un ultimatum : choisir entre travailler à la transmission électrique de la voix et Mabel, sa fille et future femme du jeune homme.
Bell est résolu à avoir les deux et écrit à Hubbard le 4 mai 1875 au sujet de ses théories voulant qu'un courant d'électricité continue qui passe dans un fil en vibration devrait induire une action pulsatoire du courant.
Hubbard est conquis par la détermination de Bell et furieux du retournement de position de la Western Union,

Hubbard s'associe à Sanders et donnent à Bell le soutien financier dont il a besoin en incluant le salaire de son nouvel assistant Thomas Watson chargé de transformer les théories et croquis de Bell en appareils fonctionnels. Ensemble ils explorent l'idée d'un dispositif qui pourrait transmettre la voix sous forme électrique.
Malgré un emploi du temps chargé cumulant dans la journée les cours particuliers et les conférences destinées à promouvoir le "Langage Visuel", Bell consacre une grande partie de ses nuits à la poursuite de ses expériences en télégraphie dans le sous-sol de la maison de Salem transformée en véritable laboratoire.

Vers le milieu de 1875, Bell se laisse distraire lorsqu'il découvre qu'il peut transmettre le son. Bell comprend maintenant qu'un seul relais Reed peut recevoir des sons complexes. Elysa Gray affirmera plus tard avoir découvert un phénomène similaire en 1867, mais contrairement à Bell, Gray n'a jamais documenté ses sources.

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Du télégraphe multiplex au téléphone

Pour comprendre les choses de façon chronologique, je vous invite à lire auparavant les biographies de Reiss, Gray et Meucci et de poursuivre cette belle histoire.

Courant 1875
, Bell travaille avec Thomas Watson, le jeune électricien devenu son assistant, et Charles Williams qui tient un magasin d'électricité à Boston et qui loue un atelier à Bell.
Bell poursuit toujours ses essais sur le télégraphe multiplex sur un ensemble de trois stations télégraphiques, (voir schéma inclus dans le brevet) chacune contenant un transmetteurs dans une pièce et deux récépteurs dans une autre pièce. Chaque transmetteur est maintenu en vibration et oscille, les coupures plus ou moins longues forment les points et les traits du code morse ...

Le point de rencontre des pionniers en télégraphie EDISON, WATSON et BELL était dans le magasin de CHARLES WILLIAMS

Williams fabricant important d'instruments de télégraphe, a commencé par offrir ces services uniquement pour gagner sa vie et celle de ses machinistes.
En fin de compte, il est devenu un pionnier dans la fabrication de téléphones et l'un des premiers millionnaires téléphoniques aux États-Unis.

Edison inventeur en télégraphie à son début, a travaillé la nuit pour la Western Union et, pendant ses heures de repos, il travaillait sur ses projets à la boutique Williams.
Williams lui a donné l’espace dont il avait besoin et les crédits pour des matériaux et la main d'oeuvre d'ouvriers dont il avait besoin. Il travaillait parfois après que Williams soit rentré chez lui.
Pendant son séjour à Boston, Edison a travaillé sur un certain nombre de projets, notamment un relais à réglage automatique, une imprimante de stock et son propre télégraphe d'alarme incendie.
En octobre 1868, Edison déposa son premier brevet, un enregistreur de votes pour les organes législatifs.
En décembre 1868, il publia sa première publicité pour l'une de ses inventions et inscrivit le magasin Williams comme son adresse
Le plus célèbre des ouvriers de Charles Williams était Thomas Watson.
Au début de 1874, alors qu'il travaillait sur un appareil de Farmer's, Alexander Graham Bell entra dans le magasin de Williams et se présenta directement à Watson.
Il cherchait à modifier un émetteur et un récepteur de son télégraphe harmonique.
Sa conception consistait à envoyer 6 à 8 messages à différents simultanément sur un fil et à les recevoir sur des récepteurs accordés.

Williams


Edison pub

Watson, le nouvel assistant est recruté par Bell chez Williams.



Depuis janvier 1875, Watson est associé à Bell, (en plus de travailler avec d'autres inventeurs) pour le compte de Ch Williams
.

Dans le grenier du magasin de Williams, le 2 juin 1875, Bell et Watson poursuivaient leurs expériences avec des émetteurs et des récepteurs afin d’envoyer plusieurs messages télégraphiques simultanés sur une seule ligne ...

Thomas Watson travaillait au magasin Williams depuis juillet 1872, à l'âge de 18 ans, en tant qu'apprenti .
Nous avons de la chance que Watson ait décrit l'opération. Cela nous donne un aperçu de la fabrication d’instruments télégraphiques au début des années 1870. Watson rapporte que Williams employait environ vingt-cinq hommes.
Il y avait vingt tours à main et deux tours à moteur en plus des outils à main.
Le laiton, l'acier, le bois d'oeuvre et les moulages bruts sont partout.
Les ouvriers de Williams ont commencé avec le bois brut et le métal et, au milieu de la boutique, il y avait un petit bureau qui gérait les réunions avec les clients et l'exposition des appareils.

c'est la que l'on reboucle avec l'histoire de Bell et le téléphone
.







Reed téléphone (réplique), Bell's harmonic telegraph receiver
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Le 2 juin 1875 Pendant les travaux, alors que Watson signale à Bell qu'un récepteur est resté bloqué, Bell coupe l'alimentation et demande à Watson de le débloquer, ce qu'il fit d'un geste sur, il entendit un son "Twang" de la lamelle qui se débloque. Par chance à cet instant Bell constate que l'armature du transmetteur correspondant entre en vibration alors que le circuit n'est plus alimenté, il se précipite dans l'autre pièce et demande à Watson de répèter son geste.
Watson répète l'opération sur chaque récepteur et de l'autre côté chaque transmetteur correspondant entre en vibration. Lorsque Bell approche son oreille de la bobine il perçoit un faible son.
La découverte est d'importance, elle signifie qu'un faible courant alternatif induit par la vibration de la palette d'un éléctro aimant dans le noyau légeremnt aimenté de façon résiduelle, a été suffisant pour produire des effets audibles à distance.

Configuration expérimentale : schématique de l'émetteur et du récepteur et une image rare de l'émetteur et du récepteur de Bell
Schéma de branchement de l'expérience
Ce récepteur est une version plus avancée du récepteur précédent avec un circuit reed et make-and-break.
Pour Bell cela a dissipé son doute sur le fait qu'une quantité minime de courant était suffisante pour générer des sons audibles, et il a été cité en disant: "Ces expériences," dit-il, "dissipèrent aussitôt le doute qui me trottait dans la tête depuis l'été 1874.
Immédiatement, il sentit qu'il avait la clé pour réaliser son rêve chéri depuis longtemps, celui du téléphone à conversation électrique.

Thomas Watson dira, le "Twang" de cette anche que j’ai pincée le 2 juin 1875 a marqué la naissance de l’une des plus grandes inventions modernes.

Bell déposera plus tard un brevet 178.399 "Récepteurs télégraphiques " , brevet de Bell daté d'avril 1876, délivré en juin 1876

Petite anécdote au passage :
Lorsque Alexander Graham Bell a commencé à travailler au téléphone, Bailey conseil en brevets était associé du conseil en brevets d'Anthony Pollok au sein du cabinet d'avocats Pollok & Bailey. Le patron et futur futur père de Bell, Gardiner Hubbard, a engagé Pollok et Bailey pour travailler sur les demandes de brevet et les brevets de Bell.

L'affaire fortuite avec les anches métalliques conduit à la première tentative de Bell de fabriquer un émetteur téléphonique - le "modèle de potence", un téléphone magnéto-inductif à commande vocale. Essentiellement, c'est l'un de ses relais Reed attaché à un diaphragme ou à une membrane avec une cavité parlante dessus. Parler dans la cavité fait vibrer la membrane et ces vibrations sont traduites en un courant électrique par l'anche amortie, et qui serait envoyé à un dispositif similaire à l'autre extrémité d'un fil. Cela aurait dû fonctionner, mais les aimants de Bell étaient trop puissants, supprimant ainsi la capacité du diaphragme à vibrer. Un deuxième modèle légèrement amélioré transmet quelques "sons vocaux" faibles mais pas de parole articulée.

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Bell réalise qu'il vient de franchir une nouvelle étape et décide d'abandonner le télégraphe multiplex pour se consacrer à la transmission de la parole à distance. Il réalise alors un croquis de ce que va être son premier téléphone
et charge Watson de le réaliser.

Le 3 juin 1875 le Premier téléphone appelé "Gallows Frame " est testé par Bell et Thomas A. Watson dans une mansarde au 109 Rue de la cour. Il a transmis des sons de parole reconnaissables, mais pas le discours intelligible. Les premiers essais sont décevants.
En raison de sa ressemblance fantaisiste avec l'échafaud d'un bourreau, les historiens ont qualifié cet instrument de "Gallows Frame "
(réplique du modèle gallow)
La représentation de Watson de cette esquisse, le modèle Gallows, était simplement une version raffinée du relais Reed décrit ci-dessus. Il s’agissait essentiellement d’un relais à anche dont l’armature était collée sur une membrane ou un diaphragme en parchemin.
Avec cela, Bell espérait prouver ce que le relais à anche original avait simplement promis qu’il pouvait désormais transmettre un discours articulé sur un fil télégraphique.
Bell a connecté le modèle Gallows à plusieurs cellules d’une batterie et au relais Reed précédent. Pendant que Watson écoutait le récepteur à anche, Bell cria dans le diaphragme de l'instrument. Watson a affirmé qu'il pouvait entendre des «sons vocaux» provenant du récepteur Reed, mais il ne pouvait pas comprendre ce que disait Bell. Ils ont changé de place et Watson a crié pendant que Bell écoutait. Encore une fois, aucun discours n'a été entendu. Déçu, Bell a qualifié l’expérience d’échec.

Quelques semaines plus tard le Premier juillet 1875, les essais reprennent avec de nouveaux appareils, le transmetteur équipé d'une menbrane plus épaisse et d'une armature plus légère, est installé au premier étage et est relié au recepteur(gallow) posé au rez de chaussé.
Bell parle et chante au plus prêt de la membrane du transmetteur, lorsqu'il fut interrompu par Watson tout exité "Monsieur je vous ai entendu, faiblement, mais je vous ai entendu" et Watson de répéter les mots qu'il a distingués.
Les deux hommes intervertissent les rôles , Bell colle son oreille au récépteur, mais les résultats sont décevants, Bell ne parvient pas à comprendre les mots prononcés par Watson.

Bell poursuivit ses travaux à Brantford en septembre. À la suggestion du médecin de ses parents, il plaça un mince disque de fer sur la membrane de parchemin et constata que le son était devenu plus audible. Puis, de retour à Boston plus tard ce mois-là, il commença à préparer le mémoire descriptif de son invention tandis que Watson perfectionnait l’appareil. Bell avait déjà vendu les droits pour les États-Unis à Hubbard et les deux hommes souhaitaient ardemment vendre les droits pour l’étranger. Étant donné que l’obtention d’un brevet en Grande-Bretagne était essentiel et que ce brevet ne pouvait leur être accordé si une autre demande était en instance d’acceptation aux États-Unis, ils attendirent pour faire breveter leur invention aux États-Unis.

Dans la foulée, il fait état de l'avancement de ses travaux dans une lettre à Sarah Fuller : " Grande déouverte en télégraphie aujourd'hui. La voix humaine transmise pour la première fois ... "

Techniquement, ces modèles Gallows auraient dû fonctionner et, paradoxalement, les modèles fabriqués des années plus tard ont effectivement fonctionné.
Le problème des deux versions originales n’était pas un problème de conception, mais de mise en œuvre.
D'après des recherches et des analyses ultérieures, il semble que la résistance des relais de Bell était trop faible pour la tension de batterie relativement élevée utilisée, ce qui entraîne un très faible rendement.
Des reproductions ultérieures ont corrigé ce problème. Malgré sa déception, Bell savait qu'en juillet 1875 il avait envoyé une sorte de "sons vocaux" sur un fil. Ces deux mots figureront plus tard dans son célèbre brevet.

Au début d’octobre 1875, Bell retourna à Brantford dans l’intention d’offrir les droits à sir Hugh Allan , puissant financier et président de la Compagnie du télégraphe de Montréal.
Mais le voisin des parents de Bell et propriétaire du Globe de Toronto, George Brown ministre des États du Canada, à qui il avait demandé de le recommander à Allan, lui offrit d’acheter lui-même les droits. Il promit également de déposer la demande de brevet en Grande-Bretagne pendant son voyage à Londres, en février.
Peu après Noël, les deux hommes conclurent une entente à Toronto et, le 25 janvier 1876, soit la veille du départ de Brown,
Bell lui remit le mémoire descriptif de son invention à New York.
Brown et un associé s’assurèrent qu’il n’y avait pas contrefaçon et déposèrent la demande de Bell le 16 février.
Brown, cependant, ne comprenait pas toute la portée des travaux de Bell et semblait douter du caractère pratique de l’invention. Sans l’avertir, il décida « de ne pas donner suite à l’affaire ».


Le 29 décembre 1875 Bell apprenant que Mr Brown n'est pas encore parti, lui fit une seconde visite à Toronto et lui remit les dessins de son appareil, avec un mémoire à l'appui de sa demande de brevet.
Bell termine la rédaction d'une nouvelle demande de brevet de télégraphe harmonique en janvier 1876. Presque après coup, il inclut une illustration du téléphone à potence développé six mois auparavant. Cela inquiète les conseils en brevets de Bell, puisque le droit des brevets interdit de déposer deux inventions sous le même brevet (un « double brevet »). Néanmoins, l'appareil téléphonique brut sera inclus dans le prochain brevet de Bell, le fameux brevet de téléphone du 7 mars 1876.

Le 17 janvier 1876, Bell loue deux chambres à 800 mètres du magasin de Williams dans le grenier au 5 Exeter Place à Boston et déménage, afin d'avoir l'usage d'une pièce au troisième étage en tant que laboratoire. Bell dormit dans l'une et Watson installa le laboratoire dans l'autre.
Watson a apporté des modifications aux instruments dans le magasin de Williams et les a ensuite transportés vers Exeter Place.
Il expérimentait encore avec le "type gallow " et d'autres formes d'émetteur magnétique et de recepteurs "telephones-reed" .
La plupart des expériences pour les deux années suivantes ont été effectuées là-bas jusqu'à ce que le téléphone soit en pleine production.

Le 25 janvier 1876, Bell, son futur beau-père Gardiner Greene Hubbard et l'avocat Pollok rencontrent à New York George Brown, un ami de la famille Bell qui était l'ancien premier ministre du Canada et rédacteur en chef du Toronto Globe. Brown a accepté de se rendre en Angleterre le lendemain pour montrer les plans de télégraphe harmonique de Bell au scientifique Sir William Thomson (connu plus tard sous le nom de Lord Kelvin) et pour obtenir un brevet auprès du British Patent Office. Brown embarqua pour l'Europe le lendemain.
De son côté, Brown devait recevoir un intérêt financier dans l'invention. Le moment était primordial - l'Office britannique des brevets exigeait qu'une invention ne soit pas divulguée avant le dépôt, donc Brown devait déposer en Angleterre, puis envoyer un télégramme transocéanique à Bell signalant que la version américaine de la demande de brevet pouvait désormais être déposée en Angleterre. Brown arrive à Londres le week-end du 5 février 1876
Mais ces savants ne trouvèrent pas que l'invention fût sérieuse, de sorte que M Brown hésitait à faire la demande du brevet.

Bell écrivait lettres sur lettres à son compatriote, pour le presser d'exécuter sa promesse.
Survint un évenement tragique, Bell reçut une dépêche télégraphique, lui annonçant que le ministre du Canada M Brown, avait été assassiné dans une rue de Londres. Il est pourtant évident qu'en 19 jours Brown n'a pas pu faire la traversée de l'atlantique et de se rendre à Londres et contacter un expert.

A cette nouvelle, M. Grabam Bell, renonçant à prendre pour le moment son brevet en Europe, s'occupa de le prendre, sans autre relard, en Amérique.
Bell décida de garder son appareil expérimental à l’écart jusqu’à ce qu’il obtienne des brevets, ce qui n’était pas possible au magasin de Williams.
Il s'inquiétait des possibles espions d'Elisha Gray de la Western Electric Mfg. Co., qui travaillait également dans ce domaine.

Le vendredi 11 février, Gray, qui travaillait auparavant sur un téléphone dans un relatif secret, décide maintenant de laisser le chat sortir du sac et a l'intention de déposer une mise en garde auprès de l'Office américain des brevets le lundi 14 février (Saint-Valentin). Il donne à son assistant, William Goodridge, un dessin approximatif et quelques pages de texte décrivant l'invention, avec des instructions pour que les dessins d'avertissement soient finalisés par William Skinkle, un employé de l'avocat de Gray, William D. Baldwin (Gray et Baldwin mettraient fin à leur relation acrimonieuse des années plus tard ; Gray découvrirait que Baldwin, tout en représentant Gray contre la Bell Telephone Company, avait en fait été sur la liste de paie de Bell. Curieusement, la dernière facture de Baldwin pour ses services juridiques a été rejetée avec colère par Gray, et Baldwin n'a jamais exigé de paiement).

La meilleure preuve que le téléphone électrique que M. Graham Bel fit breveter le 14 février 1876, et auquel le tribunal américain accorda l'antériorité sur celui de M. Elisah Gray, était un instrument sans valeur pratique, c'est qu'à peine ce brevet fut-il obtenu que l'inventeur s'empressa de le mettre de côté, et de chercher mieux".
Et il chercha avec tant d'ardeur qu'il finit par accomplir l'une des plus grandes découvertes de la physique moderne.
Il transmit la parole sans l'intermédiaire du courant électrique.

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LE BREVET : 174 465 d'émetteur-recepteur télégraphique

Heureusement pour Bell, l’impatient Hubbard, qui n’en pouvait plus d’attendre la réponse de Brown, déposa la demande de brevet aux États-Unis le 14 février, et ce, quelques heures seulement avant celle de son concurrent Elisha Gray.



Le Brevet 174,465 Document complet en pdf
Le Brevet 174,465 , Page 1 et Page 2 (clic pour agrandir) et le facsimile : maintained at the Library of Congress, of the first drawing Alexander Graham Bell made of a telephone .

Récit lu dans "Le figuier l'éléctricité"

Ecoutons M. Graham Bell nous raconter ses premiers essais, c'est-à-dire ceux qui suivirent la construction de l'oreille téléphone, imitée du premier, appareil de Philippe Reis.
« La disproportion considérable de masse et de grandeur qui, dans cet appareil, existait entre la membrane et les osselets mis en vibration par elle, attira particulièrement mon attention, et me fit penser à substituer à la disposition compli- quée que j'avais employée pour mon téléphone à transmission de sons multiples,
une simple membrane à laquelle était fixée une armature de fer.
« Cet appareil fut alors disposé comme l'indique la figure ci-contre, et je croyais obtenir par lui les courants ondulatoires qui m'étaient nécessaires . En effet, en articulant à la branche sans bobine d'un électro-aimant boiteux A une armature de fer doux, a b, reliée par une tige à une membran een or battu M, je devais obtenir, par suite des vibrations de celle-ci, une série de courants induits ondulatoires, lesquels réagissant sur l'électro-aimant d'un appareil semblable placé à distance, devaient faire reproduire à l'armature de celui-ci, a' b', les mouvements de la première armature, et par conséquent faire vibrer la membrane correspondante M' exactement comme celle ayant provoqué les courants.
« Toutefois, les résultats que j'obtins de cet arrangement ne furent pas satisfaisants , et il me fallut encore entreprendre bien des essais, qui m'amenèrent
à réduire autant que possible les dimensions et le pied des armatures et même à les constituer avec des ressorts de pendule de la grandeur de l'ongle de mon
pouce. ...

Replica of Bell's 'Patent-office' telephone of 1876, made by Science Museum Workshops, South Kensington, London, England, 1959

Les expériences avec des émetteurs à résistance variable a commencé à peu près à cette époque.

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Quelque chose motive soudainement le groupe de Bell à violer leur accord avec Brown. Ils se précipitent et déposent un dossier auprès de l'office américain des brevets avant midi le lundi 14 février, sans entendre parler de Brown ni exiger de lui un rapport d'étape.

Dépot du brevet BELL d'émetteur-recepteur télégraphique
le 14 février 1876

Voici ce qui se passa, le 14 février 1876, à Washington, au bureau des patentes américaines, récit "Le figuier l'éléctricité" .

Si le récit qui va suivre a les allures d'un roman, qu'on ne l'attribue pas à l'imagination de l'auteur, car tout ce qui se passa dans la journée du 14 février 1876, au bureau des patentes de Washington, est appuyé sur des pièces et des documents qui ont figuré en justice, à l'occasion du procès auquel donna lieu le cas sans exemple que nous allons raconter.
Ce qui se passa le 24 février 1876, dans le bureau du directeur des patentes américaines de Washington.
— Le téléphone à pile de M. Graham Bell et le téléphone à pile de M. Elisha Gray se trouvent face à face. — Un conflit judiciaire. —
Comment les tribunaux américains proclament M. Graham Bell l'inventeur du téléphone, et ce qui s'ensuivit.


Je ne saurais dire exactement comment est disposé, à Washington, le burcau des patentes, mais il ne doit pas beaucoup différer des établissements de ce genre qui sont consacrés, à peu près en tout pays, aux enregistrements officiels des demandes et des délivrances de brevets d'invention. Ils sont distribués, en général, comme il suit. Une vaste salle est divisée en un certain nombre de compartiments, servant chacun de bureau à un employé.
Les murs de cette salle sont couverts de dessins au lavis, de plans géométraux ou de planches gravées en noir et en couleur, représentant divers appareils de mécanique industrielle. De grandes bibliothèques, renfermant l'interminable collection des volumes que chaque nation consacre aux brevets expirés, s'étendent des deux cotés de la salle.
Là se trouvent les collections des brevets expirés enregistrés en France depuis 1800, et la série des patentes anglaises et américaines; ce qui, joint aux principaux recueils scientifiques d'Europe et d'Amérique, forme l'indispensable répertoire que les employés ont à consulter.
De ces employés, les uns travaillent à la correspondance, les autres copient le texte des brevets déposés par les inventeurs. Certains s'occupent à reproduire sur la planche à lavis, les plans, coupes et dessins qui accompagnent les brevets. Tandis que quelques-uns colorient, à la main, les dessins tracés à l'encre, d'autres autûgraphient des manuscrits ou gravent sur pierre ces dessins, pour en faire des tirages plus nombreux.
Au milieu delà grande salle occupée par les petits bureaux des employés, estime porte, donnant accès dans le cabinet du directeur du bureau.

Le 14 février 1876, à deux, heures de l'après-midi, le directeur du bureau des patentes américaines était occupe à expédier les affaires courantes de son service, quand on frappa à sa porte.
« Toc, toc... Entrez. »
On entra.
« C'est vous, monsieur Patrick, dit le directeur; quel bon vent vous amène ?
— Une demande de brevet.
— De la part ?...
— De la part de M. Grabam Bell.
— De M. Grabam Bell, le professeur de l'institution des sourds-muets de Boston ?
— Précisément. — Et de quelle invention s'agit-il ?
— D'un téléphone, c'est-à-dire d'un appareil qui transmet les sons à distance
— Voici le modèle de son appareil. Voulez-vous en prendre connaissance ? »
L'agent d'affaires déposa sur un meuble le modèle du téléphone à pile de M. Graham Bell, et remit au directeur le mémoire du professeur de Boston. Le Brevet 174,465 Document complet en pdf

Le directeur commença la lecture de ce mémoire, que nous allons lire par dessus son épaule.
« Mon invention — est il dit dans le mémoire de M. Graham Bell à l'appui de sa demande de brevet — consiste dans l'emploi d'un courant électrique vibratoire, ou ondulatoire, en opposition à un courant simplement intermittent ou pulsatoire, et d'une méthode ainsi que d'un appareil pour produire une ondulation électrique sur le fil de ligne.
« On comprendra la distinction entre un courant ondulatoire et un courant pulsatoire, si l'on considère que les pulsations électriques sont produites par des changements d'intensité soudains et instantanés, et que les courants ondulatoires résultent de changements graduels d'intensité, analogues aux changements de densité occasionnes dans l'air par de simples vibrations du pendule.
Le mouvement électrique, comme le mouvement aérien, peut être représenté par une courbe sinusoïdale ou par la résultante de plusieurs courbes sinusoïdales. »
M. Graham Bell expose ensuite comment les courants ondulatoires peuvent servir à la transmission simultanée de plusieurs dépèches, et il décrit
en dernier lieu la disposition suivante :
« Un autre mode est représenté par la figure ci-jointe, dans lequel le mouvement peut être communique à l'armature par la voix humaine ou par le moyen d'un instrument musical.
« L'armature ab est attachée librement à la patte d'un électro-aimant A, et son autre extrémité est liée au centre d'une membrane tendue, M
Un cône, P, sert à faire converger les vibrations du son sur la membrane M. Quand un son est émis dans le cône, la membrane est mise en vibration, l'armature est forcée de partager ce mouvement, et ainsi des ondulations sont créées dans le circuit.
Ces ondulations sont semblables en forme aux vibrations de l'air causées par le son, c'est-à-dire qu'elles sont représentées graphiquement par des courbes semblables. Les courants ondulatoires passant par l'électro-aimant a'b' agissent sur l'armature M' pour lui faire copier le mouvement de l'armature M. On entend alors sortir du cône P' un son semblable à celui qui est émis en P. »
Nous ne donnons qu'une esquisse du portrait de M. Graiiam Bell, parce que nous n'avons pu nous procurer de photographie de l'original.
Ce profil a été fait de mémoire,
M. Graham Bell termine ainsi :
« Ayant décrit mon invention, ce que je réclame et désire assurer par la patente est ce qui suit :
« 1. Un système de télégraphie dans lequel le récepteur est mis en vibration par l'emploi de courants électriques ondulatoires, essentiellement comme il est décrit plus haut.
« 2. La combinaison, décrite plus haut, d'un aimant permanent, ou d'un autre corps capable d'une action inductive, avec un circuit fermé, de sorte que la vibration de l'un doit occasionner des ondulations électriques dans l'autre, ou dans lui même; et je le réclame, soit que l'aimant permanent soit mis en vibration dans le voisinage du fil conducteur formant le circuit, soit que le fil conducteur soit mis en vibration dans le voisinage de l'aimant permanent, soit que le fil conducteur et l'aimant permanent, tous deux simultanément, soient mis en vibration dans le voisinage l'un de l'autre.
« 3. La méthode de produire des ondulations dans un courant voltaïque continu par la vibration ou le mouvement de corps capables d'une action inductive, ou par la vibration ou le mouvement du fil conducteur lui-même, dans le voisinage de tels corps, comme il est établi précédemment. »
Ayant pris connaissance de cette demande de brevet, qui était formulée conformément aux lois et règlements de l'administration des Etats-Unis, le
directeur du bureau des patentes fit signer la demande à l'agent d'affaires de M. Graham Bell et le congédia.
Ceci se passait à deux heures.
A peine le dépositaire était-il sorti du bureau des brevets (alors que Bell est à Boston, ce ne pouvait être qur Hubbard ou les avocats Pollok ou Bailey) pour déposer le dossier de Bell, qu'un autre physicien, entra au bureau déposer au caveat portant sur la même invention.
À quatre heures, !e directeur entend de nouveau frapper à sa porte
« Toc, toc!.... — Entrez. »
On entra.
« C'est vous, monsieur Jonathan, dit le directeur ; quel bon venlvous amène ?
-- Une demande de caveat.
— De la part ?
— De la part de M. Elisha Gray.
— M. Elisha Gray, l'électricien de Chicago ?
— Lui-même.
— Et quelle invention M. Elisha Gray veut-il faire breveter ?
— Un téléphone, c'est-à-dire un appareil qui transmet la parole à distance. »
Le directeur se leva de son fauteuil, comme poussé par un ressort.
« Un téléphone ?... En ôtes-vous bien sûr ?...
— Voici le modèle de l'appareil de M. Elisha Gray, et voici ses dessins.
Voulez-vous prendre connaissance du mémoire qui accompagne tout cela ?
— Comment donc, monsieur Jonathan ; mais avec le plus grand empressement ! »
Et le directeur, excessivement intrigué, mais sans rien laisser paraître encore de ce qui lui causait un si vif étonnement, prit des mains du sieur
Jonathan le mémoire de M. Elisha Gray, et s'en donna lecture à lui-même, en accentuant bien chaque phrase.
L'honnête M. Jonathan, qui avait bien des fois rempli le même mandat qu'il accomplissait en ce moment, n'avait jamais vu le directeur du bureau des patentes américaines s'intéresser à ce point à une invention.
II en était émerveillé, et ne savait comment expliquer l'attention tout à fait nouvelle que le directeur apportait à celte affaire.
Voici le texte exact du document manuscrit qui accompagnait la demande de l'électricien de Chicago.
On reconnaîtra bien vite que la description du téléphone faite par M. Elisha Gray est autrement claire, nette et précise, que celle de M. Graham Bell, qui disserte, au lieu de décrire, qui s'égare clans des considérations de physique étrangères au sujet, et dont l'appareil a plutôt pour objet un perleclionncment à la télégraphie électrique qu'un téléphone.
En tête du mémoire de M. Elisha Gray est un dessin, qui porte pour légende : « Instruments for transmitting and receiving vocal sounds tele-
graphicalhj, caveat filed 14 February ' 1870, c'est-à-dire : Instruments pour transmettre et recevoir télégraphiquement des sons vocaux.
Caveat, enregistré le 14 février 1870.
Voici maintenant le texte de l'inventeur : « A tous ceux que cela peut concerner, qu'il soit connu que moi, Elisha Gray, de Chicago, comté de Cook et État d'illinois, ai inventé un nouveau mode de transmettre des sons vocaux télégraphiquement.
Ce qui suit en est la description. « L'objet de mon invention est de transmettre les tons de la voix humaine au travers d'un circuit télégraphique et de les reproduire à l'extrémité réceptrice de la ligne, de telle façon que des conversations effectives puissent cire tenues par des personnes se trouvant à une grande distance l'une de l'autre.
« J'ai inventé et fait breveter des méthodes de transmettre télégraphiquement des impressions ou sons musicaux, et mon invention actuelle est basée sur une modification du principe de ladite invention, qui est décrite et exposée dans des cttres patentes des États-Unis, qui m'ont été accordées le 27 juillet 1875, sous les numéros respectifs 166 095 et 166096, et, de plus, dans une demande de patente déposée par moi le 25 février 1875.
« Pour atteindre l'objet de mon invention, j'ai imagine un instrument pouvant émettre des vibrations concordant avec tous les tons de la voix bumaine, et par lequel ces tons, ou sons, sont rendus perceptibles.
« J'ai représenté sur les dessins ci-joints un appareil renfermant mes perfectionnements de la meilleure manière qui me soit connue maintenant, mais je projette différentes autres applications, ainsi que des changements dans les détails de construction de l'appareil, changements dont quelques-uns se seront nécessairement déjà présentés d'eux-mêmes à un électricien habile ou à une personne versée dans l'acoustique, à la vue de la présente application.
« La première figure de mon mémoire représente une section centrale verticale au travers de l'instrument transmetteur ;

LE TÉLÉPHONE A PRESSION D'EAU VARIABLE , DE M. Elisha Gray.
A, boite acoustique du transmetteur; B, vase de verre plein d'eau; a, diaphragme en baudruche portant une fil métallique attachée à sa partie inférieure ; b, suite de la tige métallique brisée, et communiquant avec le fil conducteur c ; T, communication avec la terre.
« La deuxième figure de mon mémoire représente une section semblable au travers du récepteur;
« La troisième figure, un dessin d'ensemble de tout l'appareil.
« Mon opinion actuelle est que la méthode la plus efficace pour obtenir un appareil capable de rendre les sons variés de la voix humaine, consiste à étendre un tympan, tambour ou diaphragme en travers d'une extrémité de la boîte qui porte un appareil produisant des fluctuations dans le potentiel du courant électrique, et par suite variant dans sa force.
« Sur le dessin ci-joint la personne qui transmet les sons est représentée parlant dans une boîte A, en travers de l'extrémité extérieure de laquelle est tendu un diaphragme a, d'une substance mince quelconque, telle que du parchemin ou de la baudruche, capable de rendre tous les tons de la voix humaine, qu'ils soient simples ou complexes.
A ce diaphragme est fixée une petite tige métallique conductrice de l'électricité, qui descend jusque dans un vase B fait de verre ou d'autre matière isolante et dont la partie inférieure est fermée par un tanipon b qui peut être métallique ou au travers de laquelle passe un conducteur c qui
l'orme en partie circuit.
« Ce vase est rempli d'un liquide possédant une grande résistance, tel que de l'eau par exemple, de sorte que les vibrations de la tige métallique qui ne touche pas entièrement le conducteur b amèneront des variations dans la résistance électrique, et par conséquent dans le potentiel du courant qui passe au travers de la tige métallique.
« Il résulte de ce mode de construction que la résistance varie constamment en concordance avec les vibrations du diapbragme, lesquelles, quoique irrégulières, non seulement en amplitude, mais aussi en rapidité, n'en sont pas moins transmises, et peuvent, par conséquent, être envoyées par une seule tige, ce qui ne pourrait pas être obtenu en établissant et eu rompant alternativement le courant là où l'on emploie des points de contact.
« J'étudie cependant l'emploi de séries de diaphragmes dans une boîte vocale commune, chaque diaphragme portant une tige indépendante et répondant à une vibration d'une rapidité et d'une intensité différentes, cas dans lequel on peut employer des points de contact montés sur d'autres diaphragmes. Les vibrations communiquées de cette façon sont transmises au travers d'un circuit électrique à la station réceptrice.
Dans ce circuit est compris un électro-aimant de construction ordinaire, agissant sur un diaphragme, auquel est fixée une pièce de fer doux.
Ce diaphragme est tendu en travers d'une boite vocale réceptrice c, quelque peu semblable à la boîte vocale correspondante A.
« Le diaphragme à l'extrémité réceptrice de la ligne reçoit alors des vibrations correspondant à celles du côté transmetteur et il se produit des sons ou mots perceptibles.
« L'application pratique évidente de mon perfectionnement sera de permettre à des personnes, postées à de grandes dislances, de converser l'une avec l'autre dans un circuit télégraphique, absolument comme elles le font actuellement en présence l'une de l'autre ou dans un porte-voix.
« Je revendique comme étant mon invention l'art de transmettre des sons vocaux ou conversations télégraphiquement par un circuit télégraphique. »
Nous ouvrirons ici une parenthèse pour dire que celte description est si précise et si complète qu'elle permettrait de construire un appareil qui pourrait certainement constituer un téléphone parlant.

En lisant avec soin la description qui précède et examinant le dessin qui accompagne le brevet de M. Elislia Gray, dessin que nous avons reproduit
exactement d'après le brevet de l'inventeur, on comprend que le jeu de cet appareil est le suivant.
La voix faisant vibrer le diaphragme a de la boîte du transmetteur A, les vibrations de ce diaphragme se communiquent à la tige métallique qui est attachée à ce diaphragme, et cette lige, en vibrant, presse plus ou moins la mince couche d'eau sur laquelle porte l'extrémité inférieure de cette même tige. Ces variations dans la compression de l'eau font varier l'intensité du courant électrique, et ces variations dans l'intensité du courant se
communiquent, par la tige métallique b, et par le fil conducteur c, au récepteur A', après avoir traversé la terre, qui sert de conducteur de retour.
Dès lors, le diaphragme du récepteur A' vibre identiquement comme le diaphragme du transmetteur, c'est-à-dire reproduit les sons de la voix qui a
fait parler le transmetteur.

C'est le principe du téléphone à pile et à conducteur de charbon que M. Edison construisit plus tard, et que nous retrouverons en son lieu.
Il importe de remarquer que le téléphone de M, Elisha Gray diffère du téléphone de Philippe Reis en deux points très importants.
Le transmetteur n'agit pas par des interruptions de contact avec la membrane animale, comme dans l'appareil du maître d'école allemand, mais par les variations de résistance offertes par un liquide au passage du courant électrique.
M. Elisha Gray insiste sur ce point, qui est, en cflèt, d'une importance capitale.
Reprenons l'entretien de nos deux personnages, que nous avons interrompu pour donner l'explication technique du téléphone de l'électricien de Chicago.

Caveat de M. Elisha Gray

Ayant lu consciencieusement, et dans son entier, le mémoire déposé par M. Elisha Gray à l'appui de son caveat, le directeur des patentes fit signer
la demande par l'agent d'affaires; puis, au lieu de le congédier, il le retint du geste. M. Jonathan, qui allait se retirer, et tenait déjà le bouton de la porte, s'arrêta, prêt à écouter de toutes ses oreilles la déclaration qu'allait lui faire l'employé supérieur.
« Vous avez sans doute remarqué, lui dit le directeur, la surprise que j'ai ressentie quand vous m'avez fait part de l'objet de votre demande.
Il me reste à vous expliquer la cause de cette surprise. Sachez donc que deux heures à peine avant que vous entriez ici, votre honorable confrère, M. Patrick, en sortait, après m'avoir remis une demande de brevet pour un téléphone, qui diffère sans doute, par son mécanisme, de celui de
M. Elisha Gray, mais qui donne, en fait, le même résultat, c'est-à-dire qui transporte la paroleà distance, par l'intermédiaire d'un courant électrique. »
Et comme M. Jonathan se récriait, le directeur tira d'un carton et mit sous ses yeux les pièces relatives à la demande de brevet de M. GrahamBell.
« Je vous communique ces pièces, monsieur Jonathan, dit le directeur, pour que vous reconnaissiez par vous-même la vérité de ce que j'avance...
Et j'ajoute que vous ne sauriez contester que la demande de M. Graham Bell n'ait l'antériorité sur celle de M. Elisha Gray, attendu qu'elle a élé déposée aujourd'hui à deux heures, et la vôtre à quatre heures seulement.
— C'est ce que je n'ai nullement l'intention de nier, répliqua le mandataire de M. Elisha Gray. IL y aura certainement procès entre nos deux inven-
teurs, et l'on ne peut savoir quelle en sera l'issue.
Quant à nous, qui n'avons été, en tout ceci, que les intermédiaires, nous ne pourrons que constater la réalité et la sincérité des faits.
Leur appréciation appartiendra au tribunal. »
Sur ces dernières paroles, le sieur Jonathan se retira. Ce qu'avait prévu notre agent d'affaires ne manqua pas, d'ailleurs, de se produire.
Comparaison des shémas Bell et Gray : Lire la petite histoire de Gray

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La loi sur les brevets de l'époque (la loi sur les brevets de 1836) stipule qu'une « ingérence » ne peut se produire que si Gray dépose sa mise en garde avant que Bell ne dépose sa demande de brevet. Les demandes de Bell et de Gray sont remises en mains propres avant midi ; les deux ensembles de documents auraient dû rester dans un panier "In" jusqu'à 15 heures, après quoi ils auraient été envoyés au bureau du greffier en chef, connectés à un "caisse buvard" (un livre comptable non chronologique répertoriant le nom de chaque demandeur ainsi que la taxe de dépôt), et transmise à un examinateur de brevets le lendemain.
Étrangement, la personne qui remet en main propre la demande de brevet de Bell (et non Bell, qui était à Boston à l'époque) exige que les documents soient immédiatement remis à l'examinateur de brevets télégraphiques Zenas Wilber dans la salle 118. Un commis obligeant fait exactement cela ( violant la procédure standard), s'arrêtant brièvement en cours de route pour entrer la demande de Bell dans le sous-main, ce qui en fait la cinquième entrée pour ce jour-là. La paperasse de mise en garde de Gray, toujours dans le panier, passe par des canaux normaux, plus lents, et devient la 39e entrée dans le buvard. Ainsi naît le mythe populaire - encouragé par les avocats de Bell - selon lequel la demande de brevet de Bell a été déposée "deux heures" avant la mise en garde de Gray (dans certaines versions de l'histoire, c'est quatre heures).
Au cours de la semaine qui suit, l'examinateur de brevets Zenas Wilber examine les deux ensembles de documents. Il voit que les revendications 1, 4 et 5 de la demande de Bell pourraient interférer avec la mise en garde de Gray et, conformément à la procédure standard, envoie une lettre à Bell et à ses avocats indiquant qu'il suspend le brevet de Bell pendant 90 jours. Gray aurait maintenant dû avoir 90 jours pour déposer une demande de brevet complète, après quoi l'examinateur déterminerait alors avec finalité si une condition d'interférence existait réellement.
Les avocats de Bell envoient ensuite une lettre à Ellis Spear, commissaire aux brevets par intérim, contenant ce qui suit :
"Nous avons demandé la date de dépôt de cette mise en garde (dans la mesure où nous avons droit à cette connaissance) et avons constaté qu'elle était le 14 février 1876, le jour même où notre demande a été déposée. Si notre demande a été déposée plus tôt dans la journée que la mise en garde, il n'y a alors aucun mandat pour la mesure prise par le Bureau.
Nous suggérons qu'un examen des livres dans les chambres de l'examinateur, M. Moore [un greffier] et du greffier en chef, soit effectué en vue de trancher cette question".
Mais les avocats de Bell n'avaient pas "droit à cette connaissance" (la mise en garde interférente aurait pu arriver jusqu'à un an avant la demande de Bell) et la lettre de Wilber à leur intention n'indique pas que la mise en garde était celle de Gray. Les avocats de Bell savent déjà d'une manière ou d'une autre que l'entrée de Bell dans le sous-main était en avance sur celle de Gray. Naturellement, les avocats de Bell attirent déjà l'attention sur "les livres" pour trancher la question. Mais la procédure standard du Bureau des brevets insiste sur le fait que seule la date et non l'heure du dépôt est significative, sauf dans des circonstances exceptionnelles. Néanmoins, le jour fatidique du 25 février 1976, Ellis Spear, pour des raisons encore inconnues, viole les procédures standard qu'il suit depuis des années et ordonne à Wilber de lever la suspension de la demande de Bell. Dans toutes les années tumultueuses et litigieuses qui suivent, on ne demande jamais à Spear pourquoi il a révoqué la suspension du brevet de Bell .
Étonnamment, Bell et ses associés doivent encore surmonter plus de difficultés. Wilber trouve une autre mise en garde antérieure de Gray, déposée le 27 janvier, qui peut certainement interférer avec la demande de Bell. Wilber informe les avocats de Bell, qui demandent à Bell de venir à Washington et de voir l'examinateur de brevets Wilber en personne pour discuter des mises en garde de Grays.
Bell a un problème. La deuxième mise en garde de Gray comprend des informations sur le principe de la résistance électrique variable et décrit un dispositif de transmission de liquide, dont aucun n'est mentionné dans la demande de Bell.
Au lieu de déposer une ingérence et de demander à d'autres de régler l'affaire, l'examinateur de brevets Wilber prend sur lui de communiquer des informations concernant l'invention de Gray à Bell et de permettre à Bell d'apporter des modifications à sa demande de brevet, la première éliminant soigneusement toute interférence possible avec La mise en garde de Gray.

Quelques mois après, les deux inventeurs étaient en procès.

Le tribunal de Washington dut être fort embarrassé; car si, d'une part, la description du téléphone électrique de M. Elisha Gray était magistrale, et les effets de son appareil aussi nets qu'on pût le désirer, d'autre part, le mémoire de M. Graham Bell trahit des hésitations continuelles, et ne paraît contenir que le germe d'une invention, ayant pour objet la télégraphie électrique, plutôt qu'une invention définitive relative à la téléphonie.
Cependant le tribunal de Washington se prononça en faveur de M. Graham Bell.

Il déposséda l'électricien de Chicago, et investit le professeur de Boston du privilège de la découverte du téléphone.
Ce qui dicta sans doute la sentence des juges américains, ce fut l'antériorité de deux heures dans le dépôt des pièces, antériorité établie en faveur de M. Graham Bell, mais surtout cette considération que M. Graham Bell avait fait une demande de brevet, en bonne et due forme, tandis que M. Elisha Gray n'avait pris qu'un simple caveat.
Il importe, en effet, de savoir qu'aux Etals-Unis, ce qui n'existe pas en France, l'inventeur qui juge que sa découverte n'est pas arrivée à maturité,
peut, avant de demander un brevet, déposer à l'Office des patentes un caveat, c'est-à-dire un mémoire manuscrit, indiquant le plan, l'objet et les
caractères distinctifs de son invention, en demandant protection pour son droit, jusqu'à ce qu'il ait mûri sa découverte.
Il paye, pour cela, une taxe de 20 dollars, dont il lui est tenu compte plus lard, s'il demande un brevet.
Si, pendant l'année qui suit le dépôt d'un caveat, l'Office des patentes reçoit une demande pour une invention semblable à celle du déposant de ce
caveat, celui-ci en est informé et peut faire opposition.
C'est parce qu'il n'avait demandé qu'un caveat que M. Elisha Gray perdit son procès.

Quant au mérite comparatif des deux appareils, personne n'aurait hésité un instant à décerner la palme à l'instrument téléphonique de l'électricien de Chicago.

Dans la version de l'histoire de Bell, il n'était pas autorisé à voir la mise en garde de Gray. Cependant, au cours d'une enquête ultérieure du Congrès, Wilber produisit son propre récit "final" dans un affidavit daté du 6 avril 1886. L'affidavit parut dans de nombreux journaux mais fut rejeté par les membres du comité en raison des "habitudes dissolues" de Wilber et d'un précédent affidavit contradictoire. . Dans ce dernier affidavit, Wilber dit qu'il a permis à Bell (devant des témoins) de regarder la mise en garde de Gray et "a pleinement expliqué la méthode de transmission et de réception de Gray". Wilber a ensuite déclaré que Bell avait quitté le bâtiment, puis était revenu vers 14 heures. Enfin, selon Wilber, "A son départ, je l'ai accompagné dans le hall et au coin de la rue dans un couloir menant à la cour, où le professeur Bell m'a présenté un billet de cent dollars." Bell a bien sûr publié son propre affidavit niant toutes les allégations de Wilber, mais Bell ne l'a jamais poursuivi pour diffamation, et les rumeurs sur l'incident ont persisté à ce jour.
Quoi qu'il en soit, à la suite de la visite de Bell à Wilber au Bureau des brevets, le concept de résistance variable de Gray apparaît maintenant sous la forme d'une minuscule note marginale manuscrite dans la demande de brevet de Bell. Bell mentionne brièvement l'utilisation de mercure liquide comme moyen d'y parvenir, ce qui ne fonctionne pas (le concept de Gray utilise de l'eau, ce qui fonctionnera)

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Le 3 mars 1976, le brevet n° 174 465 est délivré à A.G. Bell et il apparaît dans le numéro du 7 mars 1876 de la Gazette officielle.

Bell devint titulaire du brevet sur le téléphone, deuxième des 30 brevets qu’il obtiendrait entre 1875 et 1922. Intitulé « Améliorations en télégraphie », ce brevet serait le plus lucratif jamais accordé dans l’histoire des inventions, et l’un des plus contestés.
Et dans la presse le meme jour on lisait :

Quelques jours après l'obtention du brevet, BELL reprend ses essais, tous les appareils on été tansférés au dessus de l'atelier de Charles Wiliams à son domicile.

Entre le 7 et le 10 Mars 1876,
Bell et Watson réalisent une série d'expériences avec un nouveau transmetteur non pas de type éléctromagnétique comme décrit dans le brevet mais un transmetteur à résistance variable à eau acidulée entrainant une variation de résistance du circuit lorsque la membrane entre en vibration.



Watson dans ses dernières années, tenant le téléphone original. L'émetteur à micro liquide (à acide) et le schéma original dans son notebook.

Bell n’avait pas réussi à transmettre une phrase complète et audible dans son téléphone mais, fait significatif, il avait modifié la description de son invention au début de janvier pour y incorporer un émetteur à résistance variable.

Le 8 mars, lui-même et Watson reprirent leurs expériences, et le téléphone fut bientôt doté d’un porte-voix.
Replique exacte du microphone à acide


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La première conversation téléphonique de l'histoire est effectuée le 10 mars 1876, à Boston entre Bell et son assistant Watson qui se trouvait alors dans une autre pièce.
Cette transmission a eu lieu dans le laboratoire de leur grenier situé, au 5 Exeter Place.
La plaque commémorative peut être vue à proximité de Lafayette Place, près du point de croisement des rues Avenue de Lafayette et Essex.

En soirée du 10 Mars 1876 , Bell installe le recepteur dans une pièce et le transmetteur dans une autre pièce à quelques mètres. A la suite d'une nième tentative, Bell ajoute de l'acide dans le transmetteur et en renverse sur son patalon le faisant s'exclamer ;
Mr watson i want to see you
(M. Watson, j'ai besoin de vous)

De son côté Watson entend la voix de Bell dans l'appareil et se précipte dans l'autre pièce et déclare qu'il avait entendu et compris ce que Bell disait. Bell demande de répéter les mots. Watson a répondu, "Vous avez dit "M. Watson, j'ai besoin de vous" Fou de joie il se mirent à danser une danse Mohawh (tribue indienne).
...


En changeant de place Bell a pu écouter tandis que M. Watson lisait quelques passages d'un livre dans l'embouchure, les mots étaient à peine audible mais la parole venait d'être transmise pour la première fois, si on ne tient pas compte de l'histoire de Meucci
Le soir même Bell écrit à son père qu'il est enfin parvenu à transmettre la parole.


Evénements racontés par Thomas Watson

Extrait du film The Story of Alexander Graham Bell (1939)


L’exclamation n’était pas aussi élégante que le premier message télégraphique de Samuel Finley Morse – « Dieu tout-puissant ! » –, mais elle est devenue plus célèbre. Cette phrase est souvent citée sans les mots « to see ». Bell les a notés dans son carnet, mais Watson les a omis dans ses notes sur lesquelles il s’est appuyé pour la rédaction de ses mémoires, largement cités.
La question de savoir laquelle des deux villes, de Boston ou de Brantford, pouvait s’enorgueillir de l’invention du téléphone a soulevé une controverse encore plus vive

Selon l’opinion la plus répandue – et consacrée par un important livre sur l’histoire du téléphone, publié en 1985, qui décrit cet appareil comme « la grande invention yankee » –, ce serait Boston. Pour sa part, Bell croyait que les deux villes pouvaient se flatter d’une paternité commune et il s’est maintes fois prononcé sur la question.
À l’occasion d’un banquet donné en son honneur par le Bureau de commerce à Brantford en 1906, il expliqua prudemment que c’est dans cette ville que « l’idée du téléphone, les premières expériences et la solution du problème avaient vu le jour ».
Dans une lettre au Daily Expositor de la même localité en mars 1916, il affirmerait que « Brantford [pouvait] à juste titre se dire “la ville du téléphone” ».
L’année suivante, lors du dévoilement d’un monument en son honneur, il rappellerait que « le téléphone, né à Boston en 1875, a[vait] été conçu à Brantford en 1874 ».

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Sur le site carnet d'expérimentaion de A.G BELL jour après jour on peut lire les commentaires sur ses recherches qui ont servit à déposer son premier brevet
.

Extrait page 40 du NOTEBOOK de Bell


Fin avril 1876
Bell laisse de côté le premier transmetteur à résistance liquide variable et revient à des expérimentations éléctromagnétiques, le concept original.
Watson a construit un ensemble d’instruments dans le magasin de Williams en utilisant du bronze plutôt que du bois et en les polissant comme des miroirs.

Suite du récit de Bell lu dans "Le figuier l'éléctricité"

... Dans ces conditions, au lieu d'articuler ces armatures, je les attachai au centre des membranes, et mon appareil fut alors disposé comme l'indique la figure suivante. »
Dans le second appareil auquel fait allusion M. Graham Bell, le courant électrique était interrompu par les vibrations d'un mince disque de fer, placé en face d'un électro-aimant. La membrane de fer vibrait par la résonnance de la voix, et ses vibrations étaient transmises par le fil de la pile à un appareil vibrant identiquement comme la membrane du transmetteur. Les sons de la voix étaient ainsi fidèlement reproduits. Les figures ci contre représentent cet appareil.
Le transmetteur se compose : d'un électro-aimant, c'est-à-dire d'une lame de fer pur parcouru par un courant électrique, qui lui communique l'aimantation, d'un disque mince de fer placé au fond de l'ouverture du pavillon. Au moyen des vis, on peut tendre plus ou moins la membrane vibrante.
Le récepteur se compose d'un électro-aimant, que les physiciens appellent électro aimant tubulaire. L'aimant a une forme cylindrique, et la bobine de fils parcourue par le courant qui lui communique l'aimantation artificielle, est renfermée à l'intérieur du cylindre. L'armature, de l'élcctro-aimant, c'est-à-dire la pièce de fer attirée par cet aimant, est placée au-dessus du cylindre, et forme comme le couvercle d'une boîte.
Cette dernière disposition de l'électro-aimant rappelle le récepteur du téléphone musical de Philippe Reis.
Ajoutons que le transmetteur pouvait fonctionner comme transmetteur et comme récepteur indifféremment, mais que le récepteur ne pouvait remplir ce double office. En d'autres termes, le transmetteur était réversible, comme on le dit aujourd'hui, mais le récepteur ne l'était pas.
Cet assemblage était assez bizarre, et l'on ne pouvait en espérer rien de bien sérieux. Mais la téléphonie est l'heureuse fille du hasard et de la fortune, et M. Graham Bell expérimentait un peu à l'aventure. Aussi, rien ne saurait donner l'idée de la surprise et de la joie qu'éprouva l'inventeur, lorsque, pour la première fois, le courant électrique traversant ce singulier système, transporta à distance les sons de la voix humaine.


Emetteur ou Transmetteur
Recepteur
Description publiés dans "L'engineering" du 22 décembre 1876. (l'intégral du journal en pdf)


Modèle présenté à l'Exposition du centenaire des Etats-Unis à Philadelphie
en juin 1876


L'émetteur (Reproduction)

Le réepteur (Reproduction)


Les prototypes se succèdent, l'appareil devient de plus plus performant.

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5 mai 1876 Lettre d'Alexander Graham Bell à Alexander Melville Bell et Eliza Symonds Bell,
Correspondance familiale - Bell, Alexander Graham, 1876 Documents de la famille Alexander Graham Bell, Division des manuscrits, Bibliothèque du Congrès

le 10 Mai 1876 Bell réalise une conférence devant l'Américan and Sciences de Boston à l'Athenaeum




C'est l'entousiasme.


Bell lit un article intitulé "Researches in Telephony" devant l'Académie américaine des arts et des sciences à Boston.
M. Graham Bell avait établi le transmetteur de son appareil dans une salle de l'Université de Boston servant à des conférences, et il se tenait près de ce transmetteur. Le récepteur était disposé dans une pièce située à i'élage au-dessous, et un élève écoutait ou parlait dans le récepteur.
M. Graham Bell ayant prononcé ces mots devant le transmetteur : « Comprenez-vous ce que je dis », il crut rêver lorsqu'il entendit, à travers l'instrument, cette bienheureuse réponse, un peu confuse, un peu voilée sans doute, mais enfin perceptible : « Je vous comprends ».
Quelques jours plus tard une démonstration est réalisée au MIT avec le même succès.

A dater de ce moment le problème de la transmission de la parole par le courant électrique était résolu.
Nous sommes en Amérique, et dans ce pays les savants qui se livrent à des recherches nouvelles ont deux objectifs, qui se succèdent dans un ordre méthodique : 1° la découverte, 2° son exploitation industrielle, assurée au moyen d'un brevet d'invention.
M. Graham Bell, en construisant son téléphone à pile, dans lequel une membrane de fer vibrait à l'égal de la voix et transmettait fidèlement ces vibrations à un appareil semblable, placé à une station éloignée, avait réalisé la première partie du programme. La seconde ne se fit pas attendre.

Le 25 MAI 1876 Bell donne une conférence téléphonique devant la Société of Arts, Massachusetts Institute of Technology, Boston.

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Le téléphone va prendre son essor avec l'Exposition du centenaire de Philadelphie.

L’invention du téléphone coïncidait avec le centenaire de l’Indépendance des États-Unis. Talonné par Mabel, maintenant sa fiancée, Bell loua un kiosque à l’Exposition universelle de Philadelphie et y fit une démonstration le 25 juin 1876.
Les inventions et les machines montrés à cette exposition,qui rendaient hommage aux « progrès de l’époque » transformaient déjà la société.
Outre le téléphone, il y avait la machine à écrire, l’ampoule électrique, la levure empaquetée, le moteur à combustion interne et la puissante machine à vapeur Corliss de 700 tonnes. Mais l’économie nord-américaine en pleine crise donnait peu de raisons de se réjouir et, tant au Canada qu’aux États-Unis, les grandes entreprises de télégraphe continuaient à dominer le monde des communications.


Le 25 JUIN 1876
Bell expose un appareil téléphonique à l'Exposition su Centenaire à Philadelphie ; avec démonstration pour Dom Pedro, empereur du Brésil, et Sir William Thomson, physicien britannique (devenu Lord Kelvin).


Gardiner Hubbard (futur beau père) qui a pris conscience du potentiel commercial du téléphone, sait que ses démonstrations ne sont qu'une étape.
Une opportunité se présente avec l'Exposition Internationale célébrant le centenaire des Etats-Unis à Philadelphie en juin 1876,
Hubbard par l'action de sa fille Mabel, a réservé des emplacements pour présenter les travaux de sun futur gendre.

Jusqu'à la fin du printemps 1876, Gray employa aussi toute son énergie à développer son système de télégraphie multiplex en prévision de l'Exposition du Centenaire.
Ses projets pour cette exposition étaient d'une telle ampleur qu'en avril, il construisit une ligne télégraphique spéciale entre Philadelphie et New York sur les poteaux des Chemins de Fer de Pennsylvanie. Cette ligne devait servir à la démonstration du télégraphe multiplex.
L'Exposition du Centenaire marquerait le point culminant des travaux de Gray sur la télégraphie multiplex ; Gray voulait faire la preuve de ses compétences devant toutes les autorités nationales de la télégraphie.
Il effectua sa démontration en présence du jury le dernier samedi de juin 15.
La possibilité de transmettre simultanément huit messages sur un seul fil étonna beaucoup les juges, mais c'est à l'invention d'Alexander Graham Bell, le téléphone électromagnétique, que devaient aller finalement leurs éloges.
Gray assista à la démonstration de Bell, qui réussit à transmettre avec succès une partie du monologue d'Hamlet.
Après cela, Gray écrivit à son conseiller en brevet pour lui demander une copie de son caveat.
Dès la réception du document, Gray chargea son fabricant d'instruments William Goodridge de construire un transmetteur analogue à celui décrit dans le caveat. Goodridge exécuta ce transmetteur en juillet 1876 et l'expérimenta à l'exposition en liaison avec un des transmetteur de Gray.
Les expériences échouèrent, mais il est important de noter que c'était la première fois que Gray tentait de traduire concrètement ses anciennes idées sur
la transmission de la voix. Et cette tentative venait après qu'il eut assisté à une démonstration réussie de Bell.

Pour la petite histoire : Elisha Gray, essaya le téléphone de Bell peu après. Il fut donc un des premiers utilisateur du téléphone qu'il n'avait pas réussir à fabriquer.
Le soir même il rencontra Bell à son hôtel et lui proposa une alliance, qui sera sans suite, pour éviter que leurs inventions ne tombent sous l'empire de Western Union.

Parmi les personnalités présente à cete exposition, figurent l'empereur du Brésil, Dom Pedro, visitant l'Exposition de Philadelphie, arriva en se promenant jusqu'au stand du jeune Alexander Bell ; il prit l'instrument en forme de cône qui était exposé là, et lorsqu'il le placa contre son oreille, Bell se mit à parler dans le transmetteur. « Mon Dieu, mais ça parle ! » s'écria Sa Majesté ; et, dès ce moment, le téléphone devint le clou de l'exposition.
Tel est le compte rendu de la première démonstration du téléphone présenté par Samuel E.Morison et Henry S. Commager dans l'un des manuels d'histoire
des Etats-Unis les plus usités et les plus respectés : The Growth of the American Republic.
Bien que le lieu, l'époque et les protagonistes mentionnés dans ce passage correspondent à la réalité, l'histoire racontée là n'est jamais arrivée.
Le téléphone de Bell, exposé seulement pendant quelques jours, ne devint jamais le «clou de l'exposition».

A cette Exposition universelle de Philadelphie assistait, Sir William Thomson, futur Lord Kelvin (Royaumes-Unis), très impressionné par cette découverte, obteint une nouvelle démonstration en privé le lendemain du 25 juin 76.
Avant de s'embarquer pour l'Angleterre, Thomson est passé par Boston et Bell lui a donné un ensemble de téléphones comme ceux qu'il avait vus à Philadelphie, c'est à ce moment que commence l'aventure du téléphone en Europe.
L'année du Centenaire se termina sur la même note.

Dans de vieux livres, voici comment est raccontée cette fabuleuse histoire :

Comme si les étoiles de leurs cours travaillaient pour ce jeune magicien du fil parlant, l'Exposition du Centenaire de Philadelphie ouvrit ses portes exactement deux mois après que le téléphone eut appris à parler.
C'était une occasion exceptionnelle de faire connaître au monde entier ce qui avait été accompli, et heureusement, Hubbard était l'un des commissaires du Centenaire. Grâce à son influence, une petite table fut installée au Département de l'Éducation, dans un espace étroit entre un escalier et un mur, et sur cette table fut déposé le premier des téléphones.

Bell n'avait aucune intention d'aller lui-même au Centenaire. Il était trop pauvre. Sanders et Hubbard n'avaient jamais fait plus que payer son loyer et le coût de ses expériences. Après trois ou quatre années d'invention, il n'avait encore rien reçu – rien que son brevet.
Pour survivre, il avait été contraint de réorganiser ses cours et de se remettre sur pied dans sa profession négligée par ses recherches.
Mais un vendredi après-midi, vers la fin juin, sa bien-aimée, Mabel Hubbard, prenait le train pour le Centenaire ; il se rendit à la gare pour lui dire au revoir. C'est là que Mlle Hubbard apprit pour la première fois que Bell ne partirait pas.
Elle tenta de le convaincre et de le supplier, sans succès. Puis, alors que le train démarrait, laissant Bell sur le quai, la jeune fille affectueuse ne put plus se contrôler et fut prise d'une violente crise de larmes. À ces mots, Bell, sensible, tel un véritable Sir Galahad, se précipita à la suite du train en marche et sauta à bord, sans billet ni bagage, oubliant sa classe sociale, sa pauvreté et tout le reste, sauf la détresse de cette jeune fille. « Je n'ai jamais vu un homme aussi amoureux que Bell », dit Watson.
Il se trouve que cette visite impromptue au Centenaire s'avéra être l'un des actes les plus opportuns de sa vie.

Le dimanche après-midi suivant, les juges devaient effectuer une visite d'inspection spéciale, et M. Hubbard, après bien des difficultés, avait obtenu la promesse qu'ils consacreraient quelques minutes à l'examen du téléphone de Bell. À ce moment-là, il était exposé depuis plus de six semaines, sans attirer l'attention de quiconque.
Le dimanche après-midi, Bell était à sa petite table, nerveux et pourtant confiant. Mais les heures passèrent sans que les juges n'arrivent.
La journée était d'une chaleur intense et ils avaient de nombreuses merveilles à examiner. Il y avait la première lumière électrique, la première lieuse à grains, le télégraphe musical d'Elisha Gray et la merveilleuse exposition de télégraphes d'impression présentée par la Western Union Company.
Lorsqu'ils arrivèrent à la table de Bell, à travers un fouillis de pupitres et de tableaux noirs, il était 19 heures, et tous les hommes du groupe avaient chaud, étaient fatigués et affamés. Plusieurs annoncèrent leur intention de rentrer à leur hôtel.
L'un d'eux prit un combiné téléphonique, le regarda d'un air absent, puis le reposa. Il ne le porta même pas à son oreille.
Un autre juge fit une remarque désobligeante qui déclencha un rire aux dépens de Bell. Puis se produisit un événement des plus merveilleux – un incident qui ferait un chapitre des « Divertissements des Mille et Une Nuits ».

Accompagné de son épouse, l'impératrice Thérèse, et d'une assemblée de courtisans, l'empereur du Brésil, Dom Pedro de Alcantara, entra dans la salle, s'avança, les mains tendues, vers Bell, déconcerté, et s'exclama : « Professeur Bell, je suis ravi de vous revoir. »
Les juges oublièrent aussitôt la chaleur, la fatigue et la faim. Qui était ce jeune inventeur, au teint pâle et aux yeux noirs, pour être l'ami des empereurs ?
Ils ignoraient, et Bell lui-même l'avait oublié sur le moment, que Dom Pedro avait autrefois visité sa classe de sourds-muets à l'université de Boston. Il s'intéressait particulièrement à ce type d'œuvre humanitaire et avait récemment contribué à l'organisation de la première école brésilienne pour sourds-muets à Rio de Janeiro.
Ainsi, avec Dom Pedro, grand et blond, au centre, les juges et les scientifiques – ils étaient une cinquantaine au total – se lancèrent avec un enthousiasme inhabituel dans les débats de cette première exposition téléphonique.

Un fil avait été tendu d'un bout à l'autre de la pièce, et tandis que Bell se dirigeait vers l'émetteur, Dom Pedro prit le récepteur et le porta à son oreille. L'attente fut intense. Personne ne savait vraiment ce qui allait se passer, lorsque l'Empereur, d'un geste théâtral, leva la tête du récepteur et s'exclama, l'air stupéfait : « Mon Dieu, il parle ! »
Puis vint au récepteur le plus ancien scientifique du groupe, le vénérable Joseph Henry, dont les encouragements à Bell étaient si opportuns. Il s'arrêta pour écouter et, comme le dit plus tard l'un des spectateurs, personne ne pouvait oublier l'expression de crainte qui se lut sur son visage en entendant ce disque de fer parler d'une voix humaine. « Ceci », dit-il, « est plus près de renverser la doctrine de la conservation de l'énergie que tout ce que j'ai jamais vu. »
Puis vint Sir William Thomson, plus tard connu sous le nom de Lord Kelvin. Sa présence était tout à fait appropriée, car il était le plus grand électricien du monde à l'époque et avait été l'ingénieur du premier câble transatlantique. Il écouta et apprit ce qu'il ignorait lui-même : un corps métallique solide pouvait capter de l'air toutes les innombrables vibrations produites par la parole, et que ces vibrations pouvaient être transportées le long d'un fil et reproduites à l'identique par un second corps métallique. Il hocha solennellement la tête en se levant du combiné. « Ça parle », dit-il avec emphase. « C'est la chose la plus merveilleuse que j'aie jamais vue en Amérique.

Ainsi, l'un après l'autre, ce groupe d'hommes remarquables écoutèrent la voix du premier téléphone, et plus ils en savaient sur la science, moins ils étaient enclins à en croire leurs oreilles. Plus ils étaient savants, plus ils s'interrogeaient. Pour Henry et Thomson, les maîtres de la magie électrique, cet instrument était aussi surprenant que pour le commun des mortels. Et tous deux eurent la noblesse d'avouer franchement leur étonnement dans les rapports qu'ils rédigèrent en tant que juges, lorsqu'ils décernèrent à Bell un certificat de récompense. « M. Bell a obtenu un résultat d'un intérêt scientifique transcendant », écrivit Sir William Thomson. « Je l'ai entendu prononcer distinctement plusieurs phrases… J'étais stupéfait et ravi… C'est la plus grande merveille jamais réalisée par le télégraphe électrique. »

Jusqu'à près de 22 heures ce soir-là, les juges discutèrent et écoutèrent tour à tour au téléphone.
Puis, le lendemain matin, ils apportèrent l'appareil au pavillon des juges, où, pendant le reste de l'été, il fut pris d'assaut par les juges et les scientifiques. Sir William Thomson et sa femme couraient d'un bout à l'autre du fil, comme des enfants ravis.
C'est ainsi que ce petit instrument rudimentaire, jeté dans un coin perdu, devint la vedette du Centenaire. Il ne figurait que dix-huit mots dans le catalogue officiel, et là, il était acclamé comme la merveille des merveilles. Il avait été conçu dans une cave et né dans un atelier d'usinage ; et maintenant, de tous les cadeaux que notre jeune république américaine avait reçus pour son centième anniversaire, le téléphone était honoré comme le plus rare et le plus apprécié de tous.

En juin 1876 , Gray avait vu fonctionner le téléphone électromagnétique de Bell et, en juillet, il avait essayé le transmetteur à résistance variable décrit dans son caveat. Mais, au lieu de poursuivre ces expériences, il continua à améliorer son télégraphe multiplex.
William Orton et la Western Union n'étaient pas à la recherche d'un téléphone et ils continuaient à négocier avec Gray l'achat de son système de télégraphie multiplex.
Dans le Sientifc Américain il est dit : Inventions brevetées en Angleterre par Derlcans début juillet 1876 :
From July 4 to July 28, 1876, inclusive. ACOUSTIC TELEGRAPH . -T . A. Edison, Menlo Park, N. J.

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Sir William Thomson écrit à un journal de Londres : " je viens de trouver à l'Exposition la merveille des merveilles en télégraphie ".

Joseph Henry a continué d'appuyer les efforts de Bell pour développer le téléphone. et dans son rôle de juge à l'exposition du centenaire de 1876 à Philadelphie,
Henry soumit un rapport "Alexander Graham Bell en 1876". Archives de la Smithsonian Institution (nég. N ° 9823-C ou SIA2012-1090).
Les témoignages de Henry et d'autres scientifiques éminents ont aidé à établir la crédibilité de Bell à un moment où sa situation financière était précaire.
Bell n'oublia pas la contribution de J.Henry. Peu de temps après la mort d'Henry en 1878, Bell organisa un service téléphonique gratuit pour la veuve d'Henry, Harriet, et ses filles


Entre temps Bell de retour à Brandford au Canada passe l'été 1876 chez son père, et imagine qu'il serait mieux de faire une communication un peu plus longue que entre deux pièces, et comme réaliser soit même une ligne pour une expérience serait trop couteuse, il en profite pofite pour écrire à Toronto au directeur de Dominion Telegraph Thomas Swinyard, pour louer penant une heure la ligne télégraphique entre Brandford et Paris dans Ontariosur sur des lignes télégraphiques de 8 km et 68 km de long.
La permission d'utiliser cette ligne télégraphique a été accordée par Lewis B. McFarlane, un responsable télégraphique, qui adoptera une activité téléphonique en 1879, il deviendra président de la Compagnie de téléphone Bell du Canada de 1915 à 1925.
Swinyard s'exclama " encore une tête brulée ", et ajouta à l'intention du du directeur de bureau de Toronto Lewis McFarlane : "à classer au paniers" . McFarlane finit par convaicre Swinyard et apporta le concours de Dominion Telegraph pour l'expérience.
Bell se servit donc d’une ligne de la Compagnie de télégraphe, qu’il brancha à la maison de son père avec du fil métallique servant à consolider les tuyaux de poêle.
le 3 août 1876 , le premier appel interurbain au monde, depuis le magasin général de Wallace Ellis à Mount Pleasant jusqu’à Tutelo Heights, à quatre milles de là. Trois autres essais sont faits de Brandford et Mount Pleasant à 5 km, on récite des tirades, on chante .... tout marche.

Bell utilisait les fils télégraphiques de la Dominion Telegraph Company entre son bureau de Brantford et le bureau à Paris.
Comme la puissance de la batterie disponible à Brantford était trop faible pour les téléphones à membrane de Bell, la Dominion Telegraph Company lui fourni l'énergie à partir de Hamilton et de Toronto, en Ontario. Bell a branché son téléphone émétteur à membrane aux fils du bureau de Brantford, puis, le récepteur (sorte de boîte en fer) au bureau de Paris.
Bell pouvait entendre les voix de Brantford en grâce aux bobines électromagnétiques à haute résistance sur chaque extrémité de la ligne, les sons étaient transmis et reçus si distinctement que Bell pouvait reconnaître les voix des haut-parleurs.
Le maire et tout le village écoutent pendant une heure Macbeth, puis l'heure de fin convenue arriva, et ils refusaient de quitter le bureau, il fallu télégraphier à la Dominion Telegraph Company pour demander une ralonge de temps sinon les fils auraient été débranchés.

Le 10 août, il parvint à relier Brantford et Paris, distants de huit milles : les voix, la musique et les chansons venant de la maison des Bell parvinrent jusqu’à la foule assemblée dans le magasin de chaussures de Robert White. Grâce à cet essai qui, selon le Daily Expositor, « ravit et informa l’auditoire », Bell attira encore l’attention sur lui et eut droit à un article dans le Scientific American de New York, qui paru le
09 septembre 1876, et publié dans le monde entier.
L'article consacré au téléphone de Bell, explique comment construire un appareil, le succès est foudroyant.
Voir à la page 163, (pdf) Texte sans croquis et faisant référence au téléphone à ficelle montré il y a plusieurs semaines auparavant.
The HUinan Voice Tramllnltted by Telegraph.
it Several weeks ago we gave a sketch and description of the thread telegraph, consisting oftwo small tin or wooden cylinders, each having a membrane stretchedover one end, the two membranesconnected by a stout thread. Twopersons may readily communicatethe sounds of the voice by means of these instruments over a thread fiftyor a hundred feet in length. The person sending speaks within one of the cylinders, which causes the membrane to vibrate; the vibration passes along the stretched thread to the membrane of the other cylinder ; which being held to the ear of the ear of the person receiving the message, the vibration is duly heard, or, in other words, the voice of the sender is made audible.
Professor Graham Bell, by a device somewhat analogous, has succeeded in transmitting the tones of the human voice by telegraph.
In stead of the thread he connects the membranes of the two cylinders or drums with the armatures of the electro, magnets, one drum being placed at each end of the telegraph wire.
In fact, he not long ago demonstrate the possibility of conveying vocal sounds by means of the ord nary telegraph wires and special appliances for transmitting and receiving thesounds. The apparatus used by Professor Bell is thus described :
Two single-pole electro magnets, each having a resistance 10 ohms, were arranged in circuit with a battery of five carbon elements-the total resistance being about 25 ohms.
A drumhead of goldbeater's skin, about 21 inches in diameter, was placed in front of each electro-magnet, and a circular piece of clock spring was glued to the middle of the membrane of each drumhead.
One of these telephones was placed in the experimental room, and the other in the basement of an adjoining house. Upon singing into the telephone thesounds of the voice were reproduced by the instrument in the distant room; and if two persons sang simultaneously, the two notes were audible at the other telephone. At the time of the lecture, an experiment was made to show the transmission of articulate speech, an assistant going into the adjoining building where one of the telephones was placed.
Several familiar questions were, it is said, understood after a few repetitions. The vowel sounds alone are those faithfully reproduced ; dipthongal sounds and rotund vowels are readily distinguished, but consonants are generally unrecognizable. Now and then, however, a sentence comes out with almost startling distinctness, the consonants as well as the vowels being clearly audible.
Professor Bell stated that telephonic effects can be produced with three varieties of currents-the intermittent, the pulsatory, and the undulatory. The first are characterized by the alternate presence and absence of electricity in the circuit ; the pulsatory current by sudden changes in intemsity, while undulatory currents are obtained by gradual changes analogous to the changes of density of air produced by vibrations of a pendulum The most recent trial of Professor Bell's instrument was at his residence, Brantford, Canada, August 11.
The Toronto Globe states that instruments were placed, one in the porch of the residence and the other in an outhouse on the grounds, and communication between these made by ten miles of wire.
Musical notes, the human voice, and songs spoken and sung before one instrument were plainly audible by placing the instrument to the ear at the other.
By this invention, too, any number of messages can be conveyed over one wire in either direction, provided they have a different pitch ; the tones of the voice can pass over the electric wire, enabling the hearer at any distance to hear distinctly what is said, and to distinguish the voice of the speaker.
On August 10 the professor had communication made with his instrument on the common telegraph wire between Brantford and Mount Pleasant (five miles), and was spoken with, while in Mount Pleasant, by Professor D. C. Bell and Mr. Griffin from the Dominion office in Brantford.
On the evening of August 12, the professor tried a new experiment, having had an instrument made so that three persons could sing different tunes or different parts of the same tune into the instrument at the same time.
The trial was perfectly successful, the different voices coming distinctly over the wire at the same time, so that they could be separately distinguished by the listener.
The practical exemplification of the lately discovered system of telephony made by the professor afforded much pleasure and information to those present.
La voix humaine retransmise par Telegraph.
il y a plusieurs semaines, nous avons donné un schéma et une description du télégraphe en fil, constitué de deux petits cylindres en étain ou en bois, chacun ayant une membrane étirée à une extrémité, les deux membranes étant reliées par un fil solide.
Deux personnes peuvent facilement communiquer les sons de la voix au moyen de ces instruments sur un fil de cinquante à cent pieds de longueur. La personne qui envoie parle dans l’un des cylindres, ce qui fait vibrer la membrane; la vibration passe le long du fil tendu jusqu'à la membrane de l'autre cylindre; la vibration étant dûment entendue ou, en d'autres termes, la voix de l'expéditeur est rendue audible.
Le professeur Graham Bell, par un dispositif quelque peu analogue, a réussi à transmettre les sons de la voix humaine par télégraphe.
Au lieu du fil, il relie les membranes des deux cylindres ou tambours aux armatures des électro-aimants, un tambour étant placé à chaque extrémité du fil télégraphique.
En fait, il a récemment démontré la possibilité de transmettre des sons vocaux au moyen de fils télégraphiques ordinaires et d’appareils spéciaux pour la transmission et la réception des sons.
L'appareil utilisé par le professeur Bell est ainsi décrit :
Deux électro-aimants unipolaires, ayant chacun une résistance de 10 ohms, ont été disposés en circuit avec une batterie de cinq éléments au carbone, la résistance totale étant d'environ 25 ohms.
Une peau de tambour peau de batteur d'or, d'environ 21 pouces de diamètre, a été placée devant chaque électro-aimant et un morceau circulaire de ressort d'horloge a été collé au centre de la membrane de chaque peau de tambour.
L'un de ces téléphones était placé dans la salle d'expérimentation et l'autre au sous-sol d'une maison voisine.
En chantant devant le téléphone, les sons de la voix ont été reproduits par l'instrument dans la pièce éloignée; et si deux personnes chantaient simultanément, les deux notes étaient audibles à l'autre téléphone.
Au moment de la conférence, une expérience a été faite pour montrer la transmission de la parole articulée, un assistant se rendant dans le bâtiment voisin où l’un des téléphones était placé.
On dit que plusieurs questions familières ont été comprises après quelques répétitions. Les voyelles seules sont celles fidèlement reproduites; les sons dipthonges (voyelle qui, au cours de sa tenue ou émission, subit une variation de timbre et qui, de ce fait, peut être considérée comme la fusion en une seule syllabe) et les voyelles rondes se distinguent facilement, mais les consonnes sont généralement méconnaissables.
De temps en temps, cependant, une phrase apparaît avec une netteté presque surprenante, les consonnes ainsi que les voyelles étant clairement audibles.
Le professeur Bell a déclaré que les effets téléphoniques peuvent être produits avec trois types de courants: les courants intermittent, pulsatoire et ondulatoire.
Les premiers sont caractérisés par la présence et l'absence d'électricité dans le circuit; le courant pulsatoire par des changements brusques d'intensité, tandis que les courants ondulatoires sont obtenus par des changements graduels analogues aux changements de densité de l'air produits par les vibrations d'un pendule
Le dernier essai de l'instrument de professeur Bell a eu lieu à sa résidence, Brantford, Canada, le 11 août .
Le Toronto Globe indique que des instruments ont été placés, l’un dans le porche de la résidence et l’autre dans une dépendance sur le terrain, et que la communication entre eux a été établie au moyen de 15 km de câbles.
Les notes de musique, la voix humaine et les chansons parlées et chantées devant un instrument étaient clairement audibles en plaçant l'instrument à l'oreille de l'autre.
Grâce à cette invention également, un nombre quelconque de messages peuvent être acheminés sur un fil dans l'une ou l'autre direction, à condition qu'ils aient une hauteur différente ; les tonalités de la voix peuvent passer sur le fil électrique, ce qui permet à l'auditeur, à n'importe quelle distance, d'entendre distinctement ce qui est dit et de distinguer la voix du locuteur.
Le 10 août, le professeur avait communiqué avec son instrument sur le fil télégraphique commun entre Brantford et Mount Pleasant (cinq milles) et le professeur DC Bell et M. Griffin du bureau du Dominion à Brantford parlaient alors qu'il se trouvait à Mount Plellant.
Le 12 août au soir, le professeur tenta une nouvelle expérience en faisant fabriquer un instrument permettant à trois personnes de chanter différents airs ou différentes parties d'un même air à la fois.
Le procédé a parfaitement réussi, les différentes voix venant distinctement sur le fil en même temps, de sorte qu'elles puissent être distinguées séparément par l'auditeur.
L'exemplication pratique du système de téléphonie récemment découvert par le professeur a procuré beaucoup de plaisir et d'information aux personnes présentes.

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Aux USA ces démonstrations ne changèrent pas l'opinion du commanditaire Hubbard et futur beau-père de Bell, qui ne voyait toujours dans le téléphone qu'un simple jouet.
Ceci servit même plutôt à le convaincre que Bell devait cesser de « passer d'un sujet à l'autre » avec ces expériences sur le téléphone et consacrer exclusivement ses efforts à perfectionner la télégraphie multiplex.
«Si vous arriviez à faire une seule bonne invention en télégraphie, lui écrivit-il, vous pourriez doubler votre traitement actuel de professeur... et poursuivre ainsi vos expériences [sur le téléphone?] l'esprit tranquille.»
C'est seulement le 1er octobre 1876 que Bell rejeta enfin les arguments de Hubbard.
Pendant une semaine entière, il se consacra uniquement au téléphone et, après plusieurs expériences réussies, écrivit à ses parents ces mots prophétiques (qui demandaient un certain courage pour l'époque) : «Si seulement je peux continuer [à travailler sur le téléphone], notre fortune est faite.
Le succès [financier] ne fait plus aucun doute. Je sais que la fortune est entre mes mains. Je sais que le succès total est à la portée de la main.»

La démonstration de Bell à l'exposition ne modifia pas non plus les idées de Gray sur l'intérêt «pratique» du téléphone.
Après avoir fait la démonstration de son système multiplex devant les responsables de la Western Union, Gray écrivit à Hayes :
«Bell a dit tellement de choses et il en a réalisé si peu...]e travaille sur un octoplex entre Philadelphie et New York quatre messages simultanés dans chaque sens, huit à la fois. Je voudrais bien voir Bell faire la même chose avec son appareil.»
Plus tard, il écrivit à Baldwin : « Quant au télégraphe parlant de Bell, il ne suscite l'intérêt que dans les milieux scientifiques. En tant que jouet scientifique, il est beau ; mais avec un fil et dans le même temps, on peut déjà faire beaucoup plus de choses. Sa valeur commerciale est donc limitée, du moins en ce qui concerne le service télégraphique.»
Le lendemain, il écrivait de nouveau à Hayes : «... le télégraphe parlant est un bel objet du point de vue scientifique... Mais si on le considère sous l'angle commercial, il n'a aucune valeur. Avec un fil, on peut faire actuellement beaucoup plus, et la vitesse est la seule chose qui nous intéresse.
Bien sûr, une fois amélioré, il peut avoir un certain intérêt comme tube acoustique...
Tel est le verdict des hommes qui ont la pratique du télégraphe. »
Ce verdict fut traduit fin 1876 par le principal porte-parole des «hommes qui ont la pratique du télégraphe» : William Orton, président de la Western Union.
A cette époque, Bell et ses associés proposèrent, en effet, à la Western Union d'acheter leurs brevets pour la somme de 100 000 $.
Orton
refusa net. Il voulait un télégraphe multiplex, pas une «curiosité scientifique».

Le télégraphe parlant vu dans le The Scientific American Supplement for 1876.

Nous avons déjà parlé du succès remarquable du professeur Bell dans la transmission des vibrations de la voix humaine par des moyens électriques sur un fil télégraphique.
Il a récemment amélioré sa méthode de transmission, en se passant de l'utilisation de la batterie et en remplaçant le système magnéto-électrique de production du courant. Le Boston Transcript décrit une expérience récente avec le nouvel appareil, grâce à laquelle des conversations et des chants ont été menés avec succès entre Boston et Malden, à une distance de six milles. Le téléphone, dans sa forme actuelle, consiste en un puissant aimant permanent composé, aux pôles duquel sont attachées des bobines télégraphiques ordinaires en fil isolé. Devant les pôles, entourés de ces bobines de fil, est placé un diaphragme en fer. Un embout pour faire converger le son sur ce diaphragme complète en grande partie l'ensemble. Comme on le sait, le mouvement de l'acier ou du fer devant les pôles d'un aimant crée un courant électrique dans les bobines entourant les pôles de l'aimant, et la durée de ce courant électrique coïncide avec la durée du mouvement de l'acier ou du fer déplacé ou vibré à proximité de l'aimant. Lorsque la voix humaine fait vibrer le diaphragme, des ondulations électriques sont induites dans les bobines entourant les aimants, exactement analogues aux ondulations de l'air produites par cette voix. Ces bobines sont reliées au fil de ligne, qui peut être de n'importe quelle longueur, pourvu que l'isolation soit bonne. Les ondulations induites dans ces bobines parcourent le fil de ligne et, en passant par les bobines d'un instrument de construction exactement similaire à la station éloignée, sont à nouveau transformées en ondulations de l'air par le diaphragme de cet instrument.

Les expériences furent les suivantes : les téléphones ayant été reliés à la ligne télégraphique privée de la Boston Rubber Shoe Company, la conversation commença aussitôt. Posté à l'extrémité du fil à Boston, le professeur Bell demanda à M. Watson, qui se trouvait à l'extrémité à Malden, de parler à voix haute, afin de permettre à toute la compagnie de distinguer immédiatement les sons.

Cette méthode fut si efficace qu'un sourire de plaisir et de surprise se dessina sur les traits des personnes présentes. Mais pour éviter de croire que parler à haute voix était indispensable à l'intelligibilité, M. Bell expliqua que les voix douces pouvaient être entendues à travers les fils plus distinctement encore que les paroles fortes, et même un chuchotement était audible. Pour confirmer cette déclaration, M. Watson commença à parler à tour de rôle à chaque membre de la compagnie ; et après que l'efficacité de cette méthode eut été prouvée à la satisfaction de tous, il prit un journal et informa l'assemblée que l'or avait fermé la veille au soir à New York à 105-5/8. Comme il y avait un assez grand nombre d'hommes d'affaires présents, l'effet produit par cette démonstration pratique de la valeur du téléphone ne peut guère être exagéré. D'autres passages des journaux quotidiens furent alors cités et, à ce moment-là, le désir de conversation étant devenu général, M. Watson fut assailli de questions telles que : « Est-ce qu'il fait froid ou dégel à Malden ? Qui sera le prochain président ? » etc. Il était remarquable que M. Watson ait pu distinguer les voix à l'extrémité de Boston, appelant au moins un monsieur par son nom dès que ce dernier commençait à parler.

Cela dura un certain temps, jusqu'à ce qu'une dame du côté de Malden envoya à la compagnie une invitation à déjeuner par téléphone, et une réponse appropriée fut donnée par le même médium. Finalement, la compagnie de Boston fut priée de rester tranquille pendant qu'une dame à l'autre bout du fil leur transmettait les doux accents de la musique. L'assemblée écouta alors avec une attention ravie une jeune femme se mettre à chanter "The Last Rose of Summer". L'effet fut tout simplement charmant. Le son de la voix pénétra dans l'extrémité du téléphone de Boston avec une netteté égale à celle que l'on peut atteindre dans les parties les plus éloignées d'une grande salle de concert, et un vote de remerciements unanime fut envoyé par le petit instrument pratique qui avait procuré à l'assemblée une heure si agréable.

Le 9 octobre 1876, un téléphone était raccordé à chaque extrémité d'un circuit télégraphique appartenant à "The Walworth Manufacturing Company", qui s'étend de leur bureau de Boston à leur usine de Cambridge, à une distance d'environ deux milles.
La batterie télégraphique de la société composé de neuf cellules de Daniell, ont été retirés du circuit et un autre élément sur dix a été substitué. "
Les sons, d'abord faibles et indistincts, sont soudainement devenus tout à fait forts et intelligibles" .
La batterie télégraphique de l'entreprise constitués de neuf cellules de Daniell, ont été retirés du circuit et un autre de dix éléments carbonés a été remplacé. Il est enregistré que « la transmission a ensuite eu lieu à travers le fil. Les sons, d'abord faibles et indistincts, sont devenus soudainement assez forts et intelligibles ».

Un autre exemple des premières utilisations pratiques du téléphone a été la connexion des usines d'eau avec le bureau central des commissaires à l'eau de Cambridge, Massachusetts.

Fin 1876, six mois après sa démonstration à l'exposition et neuf après sa première expérience réussie, Bell était enfin arrivé à convaincre Hubbard que le téléphone supplanterait un jour le télégraphe.

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De retour à Boston ou Bell retouve Watson, il abandonne le transmetteur voltaique et revient à l'idée initiale, il ne cesse alors de perfectionner ses prototypes et réussi à mettre au point un dispositif bidirectionnel, et en remplaçant la membrane par un disque de fer, des éléctro-aimants par des aimants permanents, l'appareil ne nécessite plus de source de courant.
L'appareil est constitué d'une bobine entourant un aimant permanent. Devant cet aimant vibre une membrane en fer doux.
Les vibrations communiquées par la parole à la membrane du transmetteur (la partie où l'on parle), entraînent des variations de flux magnétique du barreau aimanté.
Rapidement un autre modèle fera l'objet d'un nouveau brevet , la "BOX" qui est un appareil réversible, il sert aussi bien de transmetteur que de recepteur.

Le 1er septembre 1876 Accord sur un contrat entre Thomas A. Watson et Gardiner Greene Hubbard pour lequel Watson se consacre au développement du télégraphe harmonique et le téléphone, et en retour il recoit un dixième d'intérêt pour tous les brevets de Bell.
Le contrat a été signé par Watson le 4 septembre.
L'accord au début était convenu sur un mi temps, car son employeur Williams n'a pas voulu laisser tomber l'activité de Watson à son magasin. Cette arrangement a duré "pendant quelques semaines" selon Watson.

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Sur le vieux continent, c'est d'abord en Angleterrre, le 7 septembre 1877 lors de la réunion à Glasgow de l'Association britannique pour l'avancement de la science, transcrite intégralement par le London Times le lendemain et par La nature le 14, que WH Preece éléctricien du "British Post-Office" et Sir W.Thomson, montrent le téléphone que Bell avait donné à Sir W.Thomson à à Boston.
le 1er octobre, The Telegraphic Journal en a donné davantage de détails. Des images n'apparaîtront que le 22 décembre, lorsqu'un autre magazine britannique, Engineering, publiera des dessins de l'émetteur et du récepteur.

Dans la revue LA NATURE 27 AVRIL 1878 en France, Bell écrit un article sur ses travaux :

Il y a bien des années, mon père, Alexandre Melville-Bell, d’Edimbourg, appelait mon attention sur le mécanisme de la parole; il avait fait de longues études sur ce sujet. Plusieurs d'entre vous peuvent se rappeler l’invention de mon père; elle consistait en un moyen de représenter d’une manière admirablement exacte les positions des organes vocaux, dans la formation des sons. Nous entreprîmes ensemble de nombreuses expériences nous cherchâmes d’abord à découvrir le mécanisme des éléments anglais et étrangers de la parole. Je me souviens surtout d’une recherche dans laquelle nous nous trouvâmes engagés, concernant les relations musicales des sons de voyelles. Quand des sons de voyelles sont
émis, il semble que chaquevoyelle possède une hauleur de ton propre; en prononçant certaines voyelles successivement, l’on peut distinctement percevoir une échelle musicale. Nous nous proposâmes de déterminer la hauteur de ton naturelle à chaque voyelle. Des difficultés inattendues nous firent obstacle; plusieurs voyelles semblaient posséder une double hauteur; probablement la hauteur de la résonnance de l’air dans la bouche, et la hauteur de la résonnance de l’air contenu dans la cavité postérieure de la langue, cavité comprenant le pharynx et le larynx.

J’imaginai un expédient pour déterminer la hauteur, et crus posséder la priorité de la découverte, qui consistait à faire vibrer un diapason devant la bouche durant les accommodations des organes vocaux prises silencieusement. Il fut constaté que chaque position de voyelle renforçait tel ou tel diapason ou plusieurs diapasons spécialement.
J’écrivis une relation de ces recherches à M. Alex. J. Ellis, de Londres. Sa réponse m’informa que les expériences relatées avaient déjà été faites par Helmholtz (Die Lehre von den Tonempfindungen traduction anglaise par Alexandre J. Ellis. —Theory of tone, Théorie de la perception des sons.) et d’une manière beaucoup plus parfaite que je ne l’avais fait. M.
Ellis me dit, en effet, que Helmholtz, non-seulement avait analysé les sons de voyelles en leurs éléments musicaux constitutifs, mais qu'il avait réalisé la synthèse de ces éléments. Helmholtz avait réussi à produire artificiellement certains sons de voyelles en faisant vibrer simultanément, par un courant électrique, des diapasons de différentes hauteurs. M. Ellis eut la bonté de m’accorder une entrevue dans le but de m’expliquer la disposition des appareils employés par Helmholtz, pour produire ces effets extraordinaires et je consacrai la plus grande partie d’une journée avec lui à l’étude de ce sujet.
A cette époque, cependant, je n’étais pas assez familiarisé avec les lois de l’électricité pour comprendre parfaitement les explications qui me furent données, mais l’entrevue eut pour effet d’appeler toute mon attention sur les sujets du son et de l’électricité, et je n’eus pas de repos avant d’être entré en possession d’un exemplaire du grand traité de Helmholtz, et d’avoir essayé, d’une manière rudimentaire et imparfaite, il est vrai, de reproduire les mêmes résultats.

En réfléchissant aux possibilités de production du son par des moyens électriques, je fus comme frappé par l’idée que le principe de faire vibrer un diapason par l’attraction intermittente d’un électro-aimant pouvait s’appliquer à la production électrique de là musique. J’imaginai donc une série de diapasons de différentes hauteurs d’intonation, et les disposai de façon à les faire vibrer automatiquement de la manière indiquée par Helmholtz, chaque diapason interrompant à chaque vibration un courant voltaïque. Et pourquoi, pensai-je, l’abaissement d’une clef, telle qu’une touche de piano, ne dirigerait-elle point le courant d’interruption de l’un quelconque de ces diapasons, au travers d’un fil télégraphique, jusqu’à une série d’électro-aimants actionnant les cordes d’un piano ou d’un autre instrument de musique? Ainsi une personne pourrait jouer du piano-diapason en un lieu, et la musique pourrait s’entendre en un autre lieu, en une ville lointaine, sur un piano électro-magnétique.
Plus je réfléchissais à cet arrangement, plus il me paraissait réalisable. Je ne voyais en effet nulle raison pour laquelle l’abaissement d’un certain nombre de clefs au point de départ du diapason ne serait pas accompagné, dans le circuit, de la production, au lieu d’arrivée, d’un plein accord perceptible sur le piano à l’unisson.
L’attrait que m’offrait alors l’étude de l’électricité me conduisit à l’étude des divers systèmes en usage en Angleterre et en Amérique. J’admirai surtout la simplicité de l’alphabet Morse et ce fait que cet alphabet pouvait être lu par la perception du son que produit son fonctionnement. Au lieu de se reporter sur les points et les traits enregistrés sur le papier, les opérateurs contractent l’habitude d’observer la durée de tic-tac des appareils, et ainsi de distinguer à l’oreille les divers signaux. La possibilité de représenter, d’une manière analogue, le point et le trait du code Morse par la durée d’une note musicale, s’empara de mon esprit. Une personne pourrait agir sur l’une des clefs du piano-diapason, dont nous avons plus haut vu l’arrangement, et la durée du son émis par la corde correspondante du piano lointain y pouvait être observée par une autre personne.
Il me sembla qu’ainsi plusieurs messages télégraphiques distincts pouvaient être simultanément transmis d’un piano-diapason jusqu’à l’autre extrémité du circuit, par des opérateurs manipulant chacun une clef différente de l’instrument. Ces messages seraient lus, me disais-je, par des opérateurs placés auprès du piano d’arrivée, chacun d’eux écoutant des signaux d’une hauteur définie de ton et ignorant tous les autres. L’on pouvait ainsi réaliser la transmission simultanée de plusieurs messages télégraphiques par un seul fil, le nombre de ces messages n’étant limité que par la délicatesse d’oreille de celui qui écoutait.

L’idée d’accroître la puissance de transmission d’un fil télégraphique de cette manière me vint à l’esprit, et ce fut ce but pratique que j’eus en vue, en commençant mes recherches sur la téléphonie électrique. Il se trouve généralement que dans le progrès de la science la complication conduit à la simplification, et qu’en faisant l’histoire d’une découverte scientifique, il est souvent utile de commencer par la fin. Lorsque je porte un regard rétrospectif sur mes recherches, je reconnais la nécessité de désigner, par des noms spéciaux, une variété de courants électriques qui peuvent produire des sons. J’appellerai votre attention sur plusieurs espèces distinctes de courants d’électricité que l’on pourrait appeler téléphoniques . Afin que les particularités de ces courants soient bien comprises, je prierai M. Frost de projeter sur l’écran une illustration graphique de ces différentes variétés. La méthode graphique de représenter des courants électriques, et que nous voyons ici, est la meilleure que l’on puisse imaginer pour étudier exactement les effets produits par diverses formes d’appareils téléphoniques. Elle m’a fait concevoir cette sorte particulière de courant téléphonique que j’appellerai ici courant ondulatoire, et qui rend possible la production artificielle du langage articulé par des moyens électriques.

Une ligne horizontale g g (fig. 1) est prise comme ligne du courant à zéro ; les impulsions d’électricité positive sont représentées au-dessus de cette ligne, celles d’électricité négative au-dessous ou bien vice versa. L’épaisseur verticale d’une impulsion électrique quelconque (b ou d) mesurée à partir de la ligne de zéro, indique l’intensité du courant électrique au point observé, et l'extension horizontale de la ligne électrique (b ou d) indique la durée de l’impulsion. Il y a neuf variétés de courants téléphoniques; il me suffira de vous en indiquer six. Les trois variétés primaires, désignées sous les noms d’intermittentes, de pulsatoires et d’ondulatoires, sont représentées par les lignes 1, 2 et 3. Des sous-variétés peuvent être distinguées sous les désignations de courants directs, ou de courants inverses, selon que les impulsions électriques sont toutes d’une sorte, ou alternativement positives et négatives. Les courants directs peuvent encore se distinguer comme positifs ou négatifs suivant que les impulsions sont d’une sorte ou de l’autre. Un courant intermittent est caractérisé par la présence et l’absence alternatives de l’électricité dans le circuit. Un courant pul- satoire résulte de changements instantanés dans l’intensité d’un courant continu, et un courant ondulatoire est un courant d’électricité, dont l’intensité varie d’une manière proportionnelle à la vitesse du mouvement d’une particule d’air durant la production du son.
Ainsi la courbe représentant graphiquement le courant ondulatoire pour un simple ton musical est celle qui exprime une oscillation simple du pendule, c’est-à-dire une courbe sinusoïdale.

Je dois faire ici la remarque que si la théorie du courant ondulatoire d’électricité est une conception dont je puis revendiquer l’origine, on connaît néanmoins des méthodes de produire des sons au moyen de courants intermittents et pulsatoires. Par exemple, il y a longtemps que l’on a fait la découverte qu’un électro-aimant émet un son lorsqu’il est subitement aimanté ou désaimanté. Lorsque le circuit dans lequel est placé cet électro aimant est rapidement fermé et ouvert, une succession de crépitations partent de l’aimant. Ces bruits produisent à l’oreille l’effet d’une note musicale, lorsque le courant est interrompu un nombre suffisant de fois par seconde.
La découverte de la musique galvanique par Page (1) , en 1837, conduisit les recherches faites en différentes parties du monde, presque simultanément dans le domaine de la téléphonie. Les effets d’acoustique produits par l’aimantation furent soigneusement étudiés par Marrian (2) , Beatson (3) , Gassiot (4) , de la Rive (5) , Matteucci (6) , Guillemin (7) . Vertheim (8) , Wartmann (9) , Janniar (10) , Joule (11) , Laborde (12) , Légat (13) Reis (14) , Poggendorf (15) , du Moncel (16) , Delezennes (17), et d’autres encore (18) .
Il faut aussi mentionner que Gore (19) obtint des notes musicales claires par le mercure ; ces notes étaient accompagnées de rides, singulièrement belles à la surface durant le cours des expériences électrolytiques. Page (20) produisit des tons musicaux dans les barres de Trevelyan par l’action du courant galvanique. Sullivan découvrit plus tard qu’un courant d’électricité est engendré par la vibration d’un fil composé partie d’un métal et partie d’un autre.

1 C. G. Page, la Production de la musique galvanique. Journal de Sillimann, 1857, XXXIII, p.396; Journal de Silli- man, 1858, xxxiii, p. 118; Bibl. univ. (nouvelle série, 1859, n, p. 598).
2 J. P. Marrian, Phil. Mag., xxv, p. 382; Inst., 1845, p. 20; Arch. de l'électricité, voy. p. 195.
3 Beatson, Arch. de l'électricité, voy. p. 197 ; Arch. des Sc. phys. et nat. (2 e série), n, p. 115.
4 Gassiot, voy. Preatise on Electricity, par de la Rive, i, p. 500.
5 De la Rive, Treatise on Electricity, i, p. 500; Phil. Mag., xxxv, p. 422; Arch. de l’élect.,-voy. p. 200; Inst., 1846, p. 85; Comptes rendus, xx, p. 1287; Compt. rend., XXII, p. 452; Pogg. ann., p. 657 ; ann. de chim. et de phys., xxvi, p. 158.
6 Matteucci, Inst., 1845; Arch. de l’élect., voy.p. 389.
7 Guillemin, Compt.rend., xxii, p. 264; Inst., 1846, p. 30; Arch. des sc. phys. et nat. (2 e série), i, p. 191.
8 G. Wertheim, Compt. rend., xxn, p. 356-544; Inst., 1846, p. 65, 100; Pogg. ann., t. XVIII, p. 140; Compt. rend., xxvi, p. 505 ; Inst., 1848, p. 142 ; Ann. de chim. et dephys., xxm, p. 305 ; Arch. des sc. phys. et nat., vin, p. 206 ; Pogg. ann., t. xxvn, p. 45; Berl Ber., IV, p. 121.
9 Elle Wartmann, Compt. rend., xxn, p. 544; Phil. Mag. (3 e série), xxviii, p. 544 ; Arch. des sc. phys. et nat. (2 e série), i, p. 419; Inst., 1846, p. 290; M. natschr. d. Ber Rad., 1846, p. 111.
10 Janniar, Compt. rend., XXIII, p. 519; Inst., 1846, p. 269; Arch. des sc. phys. et nat. (2 e série), p. 394.
11 J. P. Joule, Phil. Mag., xxv, p. 76-225; Berl Ber., m, p. 489.
12 Laborde, Comptes rendus, i, p. 692; Cosmos, XVII, p. 154.
13 Legal, Brix, ZS, ix, p. 125.
14 Reis, Téléphonie Polytech. Journ., c. t. xvm, p. 185, Bôttger's notiz, b., 1863, no 6. 5 J. C.
15 Poggendorff Pogg., Ann., XCVIII,p. 192, Berliner Monatsbar, 1856, p. 133; Cosmos, ix, p.49; Berl Ber., XII, p. 241 ; Pogg. ann., t. xxxvii, p. 159.
16 Du Moncel, Exposé, n, p. 125, et in, p. 85.
17 Delezenne, Sound produced by magnetization; Bibl. univ. (new-series), 1841, xvi, p. 406.
18 Voy. London Journ., XXXII, p. 402; Polytech. Journ., ex, p. 161; Cosmos, iv, p. 45; Gl sener, Traité général, et c. p.550; Dove, Repert., vi,p. 58; Pogg., Ann., xm, p. 411; Berl. Bern, 1, p. 144; Arch. des sc. phys. et nat.; xvi, p. 406; Khuns Encyclopédie der Physik, p. 1014-1021.
19 Gore, Proceedings of Royal Society, xn, p. 217. 8
20 C. G. Page, Vibration of Trevelyan’s bars by the galva- nic current; Silliman’s Journal, 1850, ix, p. 105-108; Sullivan ; Currents of Electricity produced by the vibration of mêlais: Phyl. Mag., 1845, p. 261; Arch. de l’élect., x, p.480.

Le courant durait aussi longtemps que l’émission d’uné note musicale et s’arrêtait immédiatement après la cessation du son. Pendant plusieurs années, mon attention se porta presque exclusivement sur les moyens d’obtenir un instrument interrupteur extrêmement rapide de circuit voltaïque et destiné à prendre la place du diapason transmetteur employé dans les recherches de Helmholtz. C’est un fait singulier que d’importantes découvertes sont souvent faites presque simultanément par plusieurs personnes en différentes parties du monde, et que l’idée de la télégraphie multiple, telle qu’il l’a développée dans les divers diagrammes montrés à la Société, paraît s’être présentée isolément tant en Amérique qu’en Europe à quatre inventeurs différents. Les détails eux-mêmes des arrangements en circuit ont une très-grande ressemblance avec ceux qu’ont proposés M. Cromwell Varley, de Londres, M. Elisha Gray, de Chicago, M. Paul Lacour, de Copenhague, et M. Thomas Edison, deRewark dans l’État de New-Jersey. Quant à la question de priorité d’invention, je ne me propose pas de la discuter.
Pour faire mieux comprendre la difficulté de l’usage d’un courant intermittent, je vous prierai de me suivre dans l'application de l'effet produit quand deux signaux musicaux de hauteurs d’intonation différentes sont simultanément dirigés le long d’un même circuit.
La figure 2 fait voir un arrangement dans lequel les tiges aa de deux transmetteurs interrompent le courant de la même pile B.

Supposons que l’intervalle musical entre les deux tiges soit une tierce majeure. En ce cas leurs vibrations sont dans la proportion de 4 à 5, c’est-à-dire que 4 vibrations de a sont faites dans le même temps que 3 vibrations de A1. A2 et B 2 représentent les courants intermittents produits, 4 impulsions de B2 étant produites dans le même temps que 5 impulsions de A2 . La ligne A2 et B2 représente l’effet résultant sur la ligne principale de la simultanéité d’action des tiges a et b , interrompant et rétablissant le même circuit. Vous voyez par le dessin que le courant résultant, tout en conservant une intensité uniforme, est moins interrompu lorsque les deux tiges sont en opération, que lorsqu’une seule tige est employée. Continuant d’approfondir la question, vous reconnaissez que si un plus grand nombre de tiges de différentes hauteurs de tons ou de différentes vitesses de vibration sont occupées simultanément à interrompre et à rétablir le même circuit, l’effet résultant sur la ligne principale est réellement l’équivalant d’un courant continu. Vous comprenez aussi que le nombre maximum de signaux musicaux pouvant simultanément être dirigés le long d’un seul fil sans confusion, dépend beaucoup delà proportion de durée du rétablissement quant à celle de l’interruption. Plus le contact est court, en même temps que plus l’interruption est longue, plus le nombre des signaux pouvant se transmettre sans confusion est grand, et vice versa. L’appareil au moyen duquel cette conclusion théorique a été vérifiée se trouve devant vous. Il consiste en une boîte ordinaire d'harmonium, dont les tiges sont actionnées par l’air de la manière habituelle. Devant chaque tige est une vis métallique contre laquelle la tige frappe en vibrant. En ajustant la vis on rend le contact long ou court. Les tiges sont reliées à l’un des pôles d’une pile, et les vis contre lesquelles elles frappent communiquent avec la ligne; des impulsions partent ainsi de la pile dans la ligne durant la vibration des tiges. Sans entrer dans des détails de calcul, vous voyez qu’avec un courant pulsatoire l’effet de transmission simultanée de signaux musicaux est presque l’équivalent d’un courant continu d'intensité minima, comme l’indique la figure 3. Si des courants ondulatoires sont employés, l’effet est différent (voyez la figure 4).

Le courant qui vient de la pile B, est formé en ondulations à la suite de faction inductive des tiges de fer ou d’acier MM', lesquelles vibrent devant les électro-aimants ed mis dans le circuit de la pile. A2 et B2 représentent les ondulations causées dans le courant par la vibration des corps aimantés et l’on voit qu’il y a quatre ondulations de B2 pour cinq de A2 . La résultante d’effet sur la grande ligne est exprimée par la courbe A2 - B 2 , somme algébrique des courbes sinusoïdales A2 et B2 . Un semblable effet est produit quand des courants ondulatoires inverses sont employés comme on le voit en la figure 5 où le courant est produit par la vibration d’aimants réunis en circuit sans une pile voltaïque.
Par les figures 4 et 5, on peut voir que l’effet de la transmission de sons musicaux de différentes hauteurs simultanément le long d’un seul fil, n’est point d’eflaccr le caractère vibratoire du courant comme dans le cas des courants intermittents et pulsatoires, mais de changer les formes des ondulations électriques. En effet, le courant est influencé précisément d’une manière analogue à celle de l’air par la vibration des corps inducteurs MM'. Il devrait donc être possible de transmettre simultanément autant de tons musicaux par un fil télégraphique que par l’air.
La possibilité de se servir de courants ondulatoires, dans un but de télégraphie multiple, m’a permis de laisser de côté tous les arrangements compliqués de circuit et d’employer une seule pile pour tout le circuit, en ne conservant que les récepteurs qui m’avaient précédemment servi.
J’ai dit que Helmholtz avait pu produire artificiellement des tons de voyelles en combinant des tons musicaux de différentes hauteurs et intensités. Nous voyons son appareil en la figure 6.

Des diapasons de différentes hauteurs sont placés entre les pôles d’électro-aimants (a1 , a2, etc.), et maintenus en vibration par l’action d’un courant intermittent qui part du diapason g. Des résonnateurs 1, 2, 3, etc , sont placés de façon à renforcer les sons, plus ou moins, selon que les orifices extérieurs sont plus ou moins élargis. On voit que dans le procédé de Helmholtz, les diapasons eux-mêmes produisent des tons d’intensité uniforme, et dont la sonorité varie par un renforcement externe. Ce qui me frappa, c’est que les mêmes résultats pouvaient être obtenus, et d’une manière beaucoup plus parfaite, en faisant vibrer les diapasons à différents degrés d’amplitude.
J’imaginai alors l’appareil de la figure 7 ; ce fut ma première forme de téléphone articulé.

Dans cette figure, une harpe à tiges d’acier est attachée aux pôles d’un aimant permanent N S. Lorsque l’une quelconque des tiges est mise en vibration, un courant ondulatoire est produit dans les bobines de l’électro-aimant ; l'électro- aimant correspondant E‘ attire les tiges de la harpe IT avec une force variable, et met en vibration celle des tiges qui se trouve à l’unisson de la tige qui vibre à l’autre extrémité du circuit. Ce n’est pas tout ; l’amplitude de vibration dans l’une des tiges détermine l’amplitude de vibration dans l’autre, car l’intensité du courant induit est déterminée par l’amplitude de la vibration inductrice, et l’amplitude de la vibration à l’extrémité de réception dépend de l’intensité des impulsions attractives. Lorsque nous chantons dans un piano, certaines cordes de l’instrument sont mises en vibration avec sympathie par l’action de la voix, et, à différents degrés d’amplitude, un son approché de la voyelle proférée part du piano. La théorie nous fait voir que si le piano avait un nombre beaucoup plus considérable de cordes, à l’octave, les sons de voyelles seraient parfaitement reproduits.
Mon idée de l’action de l’appareil, action indiquée en la figure 7, était la suivante : proférer un son dans le voisinage de la harpe H, et certaines tiges seraient mises en vibration à des amplitudes différentes. A l’autre extrémité du circuit, les tiges correspondantes de la harpe H' vibreraient avec leurs relations propres de force, et le timbre du son serait reproduit. La dépense de la construction d’un semblable appareil m’empêcha de m’engager dans cet ordre de recherches. J’ai déjà parlé d'une invention de mon père, d’un système de symboles physiologiques, pour représenter l’action des organes vocaux, et j’avais été invité par le Conseil de l’instruction publique de Boston, à faire une série d’expériences sur ce système dans l’École des sourds et muets. L’on sait que les sourds-muets sont muets parce qu’ils sont sourds, et que dans leurs organes vocaux il n’y a aucun défaut qui les empêche de parler. L’on avait donc pensé que le système de mon père, système de symboles illustrés et depuis longtemps connu sous la désignation vulgaire de langage visible, pourrait être le moyen d’apprendre à un sourd-muet à se servir de ses organes vocaux et à parler. Le grand succès de ces expériences me porta vers la recherche de méthodes de représentation graphique et optique des vibrations du son, pour l’enseignement des sourds-muets. Pendant quelque temps, je poursuivis mes expériences avec la capsule manométrique de Koenig, et avec le phonautographe de Léon Scott.
Les appareils scientifiques de l’Institut de technologie de Boston furent généreusement mis à ma disposition pour ces expériences, et il se trouva qu’à cette époque, un étudiant de l’Institut de technologie, M. Maurey, venait d’imaginer un perfectionnement du phonautographe.
Il avait réussi à faire vibrer par la voix un style de bois de la longueur environ d’un pied, fixé à la membrane du phonautographe. Par cette disposition il avait obtenu des traces agrandies sur une surface plane et noircie à la fumée. Avec cet appareil, je réussis à mon tour à produire de très-belles traces des vibrations de l’air par les vibrations de voyelles. Quelques-unes de ces traces sont indiquées dans la figure 8. Mon esprit fut frappé par cette forme perfectionnée de l’appareil, et je vis là une ressemblance remarquable entre la manière dont la pièce de bois vibrait sous l’action de la membrane du phonautographe, et celle dont les osselets de l’oreille humaine obéissaient au mouvement de la membrane du tympan. Je résolus donc de construire un phonautographe plus exactement modelé sur le mécanisme de l’oreille humaine, et, dans ce but, j’eus recours aux lumières d’un spécialiste distingué, du docteur Clarence J. Blake. Celui-ci me suggéra l’idée d’employer l’oreille humaine comme phonautographe, au lieu d’en faire une imitation artificielle. L'enclume fut retirée, et, à l’extrémité du marteau fut fixé un style en brin de foin, de la longueur d’environ un pouce. En mouillant la membrane du tympan et les osselets avec une mixture de glycérine et d’eau, on obtenait la mobilité nécessaire des parties. En chantant dans l’oreille externe, on mettait en vibration le style, et l’on obtenait des traces sur une surface plane en verre recouvert de noir de fumée, placée au-dessous du style (fig. 9).


Tandis que j’étais livré à ces expériences, je fus surpris à la vue de la disproportion remarquable qui existait entre la membrane et les os qu’elle faisait vibrer. Je pensai que si une membrane aussi mince qu’un tissu de papier pouvait gouverner la vibration d’os, qui, comparés à cette membrane, étaient d’une dimension et d’un poids immense, à plus forte raison une membrane plus grande et plus épaisse ferait-elle vibrer un morceau de fer contre un électro-aimant, et dans ce cas, la complication des tiges d’acier, que nous voyons dans ma première forme du téléphone (fig. 7), serait écarté. Un simple morceau de fer, fixé à la membrane, serait alors placé à chaque extrémité du circuit télégraphique.

Al. GRAHAM Bell.


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Partout des amateurs fabriquent des téléphones en Amérique et aussi en Europe.

Les ventes augmentèrent, début 1877 Watson avait déjà construit et vendu plus de 1000 appareils,
Le problème n'était pas un manque d'intérêt des gens mais la réaction des hommes d'affaires qui considéraient cet instrument comme un jouet.

Le 9 octobre 1876, Bell réussit à établir une conversation réciproque (dans les deux sens) avec Watson, au moyen de la ligne télégraphique reliant Boston à East Cambridge, dans la ville voisine.

Le Le 26 novembre Bell, Watson et d'autres participent à la démonstration du "Premier appel longue distance" dans les deux sens simultanément entre Boston et Salem, sur 16 milles de lignes de télégraphe .
Dans les deux sens veut dire émission et réception sur le même fil télégraphique (l'autre etant la terre comme pour l'usage du télégraphe).

Le 3 décembre Conversation longue distance, entre Boston et North Conway, N. H., 143 milles, sur une ligne télégraphique entre Bell, Watson, Hubbard et d'autres.

Parallélement depuis l'automne 1876, des expériences téléphoniques avaient lieu à l'université Brown de Providence :
En entendant parler des expériences intéressantes et de la remarquable invention de Bell, deux professeurs de l'Université Brown , Un groupe de scientifiques s'est réuni autour de Blake pour travailler sur un projet particulier. Parmi eux se trouvaient le professeur John Peirce et le Dr William F. Channing, médecin et expert en électricité, fils du révérend William Ellery Channing.
Eli Whitney Blake(1836-1895), professeur de physique, est né à New Haven le 20 avril 1836. Son grand-oncle était Eli Whitney, inventeur de l'égreneuse à coton. Son père était l'inventeur du brise-pierre Blake utilisé dans la construction de routes et était également l'ami et l'aide de Morse dans les premiers jours du télégraphe. Le jeune Eli a suivi dans des poursuites scientifiques. Il est diplômé de Yale en 1857. Il a enseigné pendant un an dans une école privée à Unionville, Connecticut, puis a repris ses études à la Sheffield Scientific School. Il étudia ensuite en Allemagne à Heidelberg sous Bunsen et Kirchhoff, à Marburg sous Kolbe, à Berlin sous Dove et Magnus. Il avait prévu d'être chimiste, mais a fini par devenir physicien. Entre 1866 et 1870, il enseigna à l'Université du Vermont, à Columbia et à Cornell. En 1870, il fut nommé premier professeur de physique à l'université Brown de Providence.
Ce petit groupe savait que Bell travaillait sur la théorie selon laquelle la puissance de ses instruments était proportionnelle à leur taille. En fait, lorsque Bell a exposé ses découvertes dans l'ancien Music Hall de Providence, il avait montré de petits instruments à diaphragmes d'un pouce de diamètre, ainsi qu'un plus grand doté d'un diaphragme d'un pied. Les plus petits avaient parfaitement reproduit la musique, mais pas parfaitement la voix humaine.

Alexander Graham Bell avait breveté son téléphone après avoir soumis un modèle brut avec sa demande le 14 février 1876. Son téléphone,avec un récepteur maladroit pesant dix livres, il a été exposé à l'exposition du centenaire cet été. Bell était au courant et ennuyé par les travaux en cours jusqu'à ce qu'il apprenne qu'ils étaient menés pour des intérêts scientifiques plutôt que commerciaux. Après cela, bien qu'il les appelait avec condescendance «les expérimentateurs», il était prêt à connaître leurs progrès. À la fin de l'hiver ou au début du printemps 1877, à la maison de Rowland Hazard au 45, rue Williams, où vivait le professeur Blake, Blake assista à une démonstration du téléphone avec l'aide de William Ely.
Le fil était tendu entre la salle de réception, juste à l'intérieur de la porte d'entrée, et le bureau à l'autre bout du long couloir, avec un téléphone à chaque extrémité. Il se trouve qu'Ely écoutait le récepteur dans le bureau, où le professeur Blake terminait sa préparation, lorsqu'il a entendu une voix familière à l'autre bout du fil et a dit : «Mon père vient d'entrer, j'entends sa voix; vous l'attendiez ?
Le professeur Blake était abasourdi et ravi, car même dans leurs envolées les plus folles, les scientifiques n'avaient pas rêvé de la possibilité de reconnaître les voix individuelles.
Le plus gros problème avec ce téléphone était la taille imposante du récepteur. William Ely peut être crédité de l'idée de remplacer l'aimant en fer à cheval par un aimant à barre de fer aimantée. Le résultat a été ce que John Peirce l'a appelé le «butterstamp» en raison de sa ressemblance avec un ustensile ménager alors utilisé pour estamper des motifs sur des morceaux de beurre. Ce récepteur a également produit des tonalités plus claires. Walter Lee Munro se souvint du matin de mai 1877 lorsque les descriptions et les illustrations du téléphone de Bell parurent dans le Providence Journal :
Le Prof. Blake entra dans la salle de conférence dans un état de grande excitation, une copie du papier à la main et s'adressa essentiellement à la classe comme suit: Messieurs, vous avez vu l'annonce du téléphone du professeur Bell dans le journal de ce matin. Vous connaissez tous l'instrument; certains d'entre vous les ont eux-mêmes fabriqués. Je veux vous dire qu'il y a quelque temps, le professeur Bell est venu de Boston pour comparer des notes avec le professeur Peirce, le Dr Channing et moi-même. Il nous a dit qu'il avait maîtrisé le principe du téléphone mais qu'il n'avait pas été en mesure de concevoir un récepteur qui ne soit pas trop encombrant à utiliser. Nous lui avons montré notre récepteur que vous connaissez tous. Je vous demande de comparer cela avec celui du professeur Bell, comme illustré dans le journal aujourd'hui. C'était l'heure de triomphe du professeur Blake, car il savait que la classe savait de quoi il parlait .

Pour Bell vendre le téléphone est la conséquence logique de son invention, il partagera les droits avec ses deux associées, Watson et Hubbard.
Une nouvelle répartition sera effectuée pour donner 10% à Watson à condition qu'il quitte son emploi chez Williams pour se consacrer à la fabrication des appareils téléphoniques. Il hésita et finit par acccepter la proposition car à cette époque, chez Williams Watson ne gagnait qu'un salaire de compagnon de 3,00 $ par jour et attendait en vain de devenir contremaître.

Hiver 1876-77 la fortune des assoiés ne suffit plus à soutenir le rythme de fabrication, Hubbard voulu offrir les droits sur le téléphone à Western Union pour 100 000 dollars, offre que la Western Union refusa.

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Dès le début de 1877, un premier prospectus vantait l'appareil capable de communiquer jusqu'à 20 milles. Aucune allusion n'était faite à des réseaux d'abonnement.

Le deuxième brevet : la box
Les avocats de Bell le pressent de rédiger des spécifications et le 15 janvier 1877, il dépose à Washington son deuxième brevet sur le téléphone incluant les différentes améliorations. Il lui est attribué le 30 janvier sous le no 186 787 dont voici une reproduction :
et ( en pdf )
Ce téléphone volumineux est une encore une boite disgracieuse (sauf pour les collectionneurs), de plus il n'y avait pas encore de dispositif tel qu'une sonnerie ou un avertisseur sonore pour attirer l'attention de la personne à la réception d'un appel. Il fallait taper fortement avec un crayon sur le diaphragme ou hurler devant l'embouchure. Son utilisation était désagréable: il fallait prendre la boite et crier, puis la porter à l'oreille pour écouter.
Malgré ces problèmes, Bell et son groupe ont décidé de commercialiser entièrement l'invention.

"
Photos au National Museum of Scotland" d'un appareil qui servit aux démonstrations.

il s’agissait du tout premier type de téléphone mis en vente

Bell employa comme transmetteur un aimant aussi fort que possible, composé, d'après leprincipe de Jamin, d'un certain nombre de lames minces d'acier réunies en forme de fer à cheval, comme le représente la figure ci dessous.

Septembre 1877
Contrat entre Melville Bell et l’honorable Alexander Mackenzie pour la location de deux téléphones manuels en bois et deux téléphones en forme de boîte.

Ce téléphone ressemblant à un appareil photographique a été le premier téléphone utilisé dans un cadre commercial. Deux de ces appareils, en plus de deux téléphones manuels en bois, ont été les premiers à être loués au Canada, reliant le bureau du premier ministre Alexander Mackenzie à Rideau Hall à la résidence privée du gouverneur général Lord Dufferin.

Le 12 février 1877, Bell donne une conférence téléphonée au Lycée de Salem. assité par Thomas A. Watson, à l'autre extrémité à Boston.

Plus tard dans la soirée du 12 février 1877, après la manifestation Henry M. Butchelder, un journaliste du Boston Globe, téléphone son rapport à AB Fletcher, un autre journaliste du Globe, présent à la conférence téléphonique improvisée de Boston.
Ainsi, le premier article de journal envoyé par téléphone a été imprimé dans le journal le lendemain matin.


l'intégral du scientific American du 31 Mars 1877

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Le Rutland Daily Glob
e a reproduit l’histoire du Boston Globe.
Comme vous pouvez le constater dans la coupure de presse publiée ci-dessous, le Butland Dailly Globe voyait un grand potentiel dans la technologie téléphonique.
Voici un extrait d'une histoire de Salem Focus intitulée,
“ Le premier appel interurbain “
Le 12 février 1877, Bell effectua le premier appel téléphonique longue distance de l’histoire, du lycée de Salem à Watson au Boston Globe de Boston.
Le téléphone utilisé par Bell lors de sa démonstration était ce qu'il appelait son téléphone "Interurbain".
C'était une boîte en bois d'environ dix pouces sur dix sur huit avec un trou à l'avant. L'appelant parle et écoute à travers le même trou.
Thomas Watson avait mis au point un "thumper" qui était utilisé pour signaler au récepteur l'arrivée d'un appel.
À présent, Bell tenait l'appareil et émettait un son de tapotement sur le diaphragme, lequel reproduisait à son tour le même son sur le diaphragme du téléphone de Watson à Boston.
Quelques instants plus tard, Bell entendit un son dans son téléphone indiquant que Watson était prêt pour la communication. Bell se pencha près de la boîte et parla dans l'appareil, suffisamment fort pour que son auditoire l'entende :
M. Watson, tu m'entends ?
Pendant un instant, la seule chose que l'auditoire entendit fut un craquement provenant de l'appareil récepteur. Puis une voix se fit entendre.
Oui, monsieur, je vous entends
.
Une brève pause ....
Ensuite, M. Bell, je voudrais chanter une chanson pour votre public à Salem. Es-tu prêt ?

...

 


Le "Télégraphique journal", assure du reste qu'une conversation a été échangée de cette manière entre les villes de Boston et de Salem (Massachusetts), éloignées l'une de l'autre de 18 milles, et, cette fois, si la chose est vraie, il n'y a plus qu'à s'incliner devant un résultat aussi merveilleux...

Le magazine Popular Science de décembre 1906 décrit le premier exemple de reportage téléphonique:


Après la naissance du téléphone à Boston, son baptême au Bureau des brevets et son accueil royal au centenaire de Philadelphie, on pouvait supposer que la vie de Bell serait désormais paisible et agréable. Mais comme il s'agit d'histoire, et non d'imagination, il faut noter le fait très surprenant que le jeune nouveau venu ne reçut aucun accueil favorable ni aucune attention de la part du grand monde des affaires. « C'est un jouet scientifique », disaient les commerçants. « C'est un instrument intéressant, bien sûr, pour les professeurs d'électricité et d'acoustique ; mais il ne peut jamais être une nécessité pratique. Autant proposer d'installer un télescope dans une aciérie ou d'atteler un ballon à une fabrique de chaussures. »
Le pauvre Bell, au lieu d'être applaudi, fut la cible d'une pluie de moqueries. C'était un « imposteur », un « ventriloque », un « excentrique qui prétend pouvoir parler à travers un fil ». Le Times de Londres qualifia pompeusement le téléphone de dernière imposture américaine et donna de nombreuses raisons sérieuses pour lesquelles la parole ne pouvait être transmise par fil, en raison de la nature intermittente du courant électrique. Presque tous les électriciens – ceux qui étaient censés s'y connaître – déclarèrent que le téléphone était une invention impossible ; et ceux qui ne le dénoncèrent pas ouvertement comme un canular crurent que Bell avait découvert par hasard une utilisation bizarre de l'électricité, qui ne pourrait jamais avoir la moindre utilité pratique.
Bien qu'arrivé tard dans la lignée des inventeurs, Bell dut essuyer moqueries et adversités.
L'accueil réservé à son téléphone par le public lui fit sympathiser avec Howe, dont la première machine à coudre fut détruite par une foule de Boston ; avec McCormick, dont la première faucheuse fut qualifiée de « mélange entre un char Astley, une brouette et une machine volante » ; avec Morse, que dix Congrès considérèrent comme une nuisance ; avec Cyrus Field, dont le câble transatlantique fut dénoncé comme « un phénomène fou d'ignorance obstinée » ; et avec Westinghouse, traité d'idiot pour avoir proposé « d'arrêter un train avec du vent ».
L'idée même de parler à une plaque de tôle était si nouvelle et extraordinaire que l'esprit normal la répugnait. Pour l'ouvrier comme pour le scientifique, c'était incompréhensible. C'était trop étrange, trop bizarre, pour être utilisé hors du laboratoire et du musée. Personne, littéralement, ne comprenait son fonctionnement ; et le seul homme à proposer une solution claire au mystère était un mécanicien de Boston, qui soutenait qu'il y avait « un trou au milieu du fil ».
Ceux qui parlaient pour la première fois dans une cabine téléphonique ressentaient une sorte de trac. Ils se sentaient ridicules. Agir ainsi semblait absurde, surtout lorsqu'il fallait crier à tue-tête. De toute évidence, le confort que pouvait procurer ce nouveau dispositif était largement compensé par la perte de dignité personnelle ; et rares étaient ceux qui avaient assez d'imagination pour imaginer le téléphone comme faisant partie intégrante de leur travail quotidien. Le banquier disait que cela pourrait convenir aux épiciers, mais que cela ne servirait jamais au secteur bancaire ; et l'épicier disait que cela pourrait convenir aux banquiers, mais que cela ne servirait jamais aux épiciers.
Alors que Bell mettait au point son invention à Salem, un rédacteur en chef afficha le titre « Sorcellerie de Salem ». Le New York Herald écrivit : « L’effet est étrange, presque surnaturel. » Le Providence Press ajouta : « Difficile de résister à l’idée que les puissances des ténèbres y soient, d’une manière ou d’une autre, de mèche. » Et le Boston Times écrivit, dans un éditorial ironique : « On peut désormais courtiser sa femme en Chine aussi bien qu’à East Boston ; mais le plus grave dans cette invention est le pouvoir effroyable et irresponsable qu’elle confèrera à la belle-mère moyenne, qui pourra ainsi faire entendre sa voix aux quatre coins du globe. »

En 1876, des centaines de capitalistes astucieux scrutaient les villes américaines, cherchant avec perspicacité des opportunités commerciales. Mais aucun d'entre eux ne proposa à Bell d'acheter son brevet. Aucun ne se présenta pour un contrat d'État. Et aucun parlement, ni aucun conseil municipal, ne se porta volontaire pour offrir à la population un service téléphonique bon marché et efficace. Quant à Bell lui-même, il n'était pas un homme d'affaires. Dans tous les aspects pratiques des affaires, il était aussi incompétent qu'un Byron ou un Shelley. Il avait fait sa part, et il restait maintenant à des hommes aux compétences diverses de s'approprier son téléphone et de l'adapter aux usages et aux conditions du monde des affaires.
Le premier homme à entreprendre cette œuvre fut Gardiner G. Hubbard, qui devint peu après le beau-père de Bell. Lui aussi était un homme d'enthousiasme plutôt que d'efficacité. Il n'était ni riche ni expérimenté en affaires, mais il était admirablement qualifié pour introduire le téléphone auprès d'un public hostile. Son père avait été juge à la Cour suprême du Massachusetts ; lui-même était avocat et avait principalement exercé en droit. En 1876, c'était un homme d'apparence respectable, avec des cheveux blancs longs et une barbe patriarcale. C'était une figure familière à Washington et bien connue des hommes publics de son époque. Compagnon polyvalent et divertissant, tour à tour prospère et pauvre, et toujours optimiste, Gardiner Hubbard devint un élément indispensable en tant que premier agent de promotion du téléphone.
Aucun autre citoyen n'avait fait autant pour la ville de Cambridge que Hubbard. C'est lui qui avait assuré l'approvisionnement en gaz de Cambridge en 1853, l'approvisionnement en eau potable et la construction d'un tramway vers Boston. Il avait traversé le Sud en 1860 dans l'espoir patriotique d'éviter la guerre de Sécession imminente. Il avait convaincu le Parlement de fonder la première école publique pour sourds-muets, l'école qui avait attiré Bell à Boston en 1871. Et il avait été pendant des années un ardent défenseur des améliorations de la télégraphie et de la poste. Ainsi, en tant que promoteur de projets d'intérêt général, Hubbard n'était en aucun cas un novice. Sa première démarche pour capter l'attention d'une nation indifférente fut de faire grand bruit. Il comprit que cette nouvelle idée du téléphone devait être familière au public. Il parlait téléphone jour et nuit. À chaque voyage, il emportait deux de ces instruments magiques dans sa valise et faisait des démonstrations dans les trains et les hôtels. Il s'adressait à tous les hommes influents qu'il croisait. C'était un véritable « vieux marin » du téléphone. Aucun auditeur potentiel n'était autorisé à s'échapper.
Pour promouvoir cette campagne publicitaire, Hubbard encouragea Bell et Watson à réaliser une série d'exploits sensationnels avec le téléphone. Un fil télégraphique entre New York et Boston fut emprunté pendant une demi-heure et, en présence de Sir William Thomson, Bell envoya une mélodie sur la ligne de 380 kilomètres. « Entendez-vous ? » demanda-t-il à l'opératrice du côté new-yorkais. « Élégamment », répondit l'opératrice. « Quel air ? » demanda Bell. « Yankee Doodle », fut la réponse. Peu après, alors que Bell était en visite chez son père au Canada, il acheta tout le fil de poêle de la ville et le fixa à une clôture en fer forgé entre la maison et un bureau télégraphique. Puis il se rendit dans un village distant de 13 kilomètres et envoya des bribes de chansons et des citations shakespeariennes sur le fil.
Un grand nombre de personnes niaient encore la transmission de la parole par fil. Lorsque Watson discutait avec Bell lors de manifestations publiques, certains rédacteurs en chef parlaient avec scepticisme du « suppositif Watson ». Pour faire taire ces sceptiques, Bell et Watson préparèrent un test très rigoureux du téléphone. Ils empruntèrent la ligne télégraphique entre Boston et l'observatoire de Cambridge, et y branchèrent un téléphone à chaque extrémité. Puis, pendant trois heures ou plus, ils maintinrent la PREMIÈRE conversation téléphonique soutenue, chacun prenant soigneusement des notes de ce qu'il disait et de ce qu'il entendait. Ces notes furent publiées dans des colonnes parallèles du Boston Advertiser du 19 octobre 1876 et prouvèrent sans l'ombre d'un doute que le téléphone était désormais un succès.

Après cela, les événements se succédèrent rapidement. Une série de dix conférences fut organisée pour Bell, à cent dollars chacune, ce qui constituait la première rémunération qu'il recevait pour son invention. Sa première eut lieu à Salem, devant un auditoire de cinq cents personnes, et Mme Sanders, la vieille dame maternelle qui avait hébergé Bell à l'époque de son expérience, était fièrement assise à l'un des premiers sièges. Un poteau fut dressé à l'avant de la salle, soutenant l'extrémité d'un fil télégraphique reliant Salem à Boston. Watson, qui devint le premier orateur public par téléphone, envoya des messages de Boston à divers membres de l'auditoire. Un compte rendu de cette conférence fut envoyé par téléphone au Boston Globe, qui annonça le lendemain matin :

« Cette dépêche spéciale du Globe a été transmise par téléphone en présence de vingt personnes, qui ont ainsi été témoins d'un exploit jamais tenté auparavant : l'envoi de nouvelles sur une distance de seize milles par la voix humaine. »

Cette dépêche du Globe réveilla les rédacteurs en chef avec un sursaut inattendu. Pour la première fois, ils commencèrent à remarquer l'apparition d'un nouveau mot dans la langue et d'une nouvelle idée dans le monde scientifique. Aucun journal n'avait fait la moindre mention du téléphone pendant les soixante-quinze jours qui suivirent l'obtention du brevet de Bell. Aucun des nombreux journalistes qui se pressaient au centenaire de Philadelphie n'avait considéré le téléphone comme un sujet d'intérêt public. Mais lorsqu'une chronique fut envoyée par téléphone au Boston Globe, le monde entier de la presse fut en émoi. Mille plumes écrivirent le nom de Bell. Des demandes de répétition de sa conférence lui parvinrent de la part de Cyrus W. Field, le vétéran du câble transatlantique, du poète Longfellow et de bien d'autres.

Étant orateur de profession, Bell sut tirer le meilleur parti de ces occasions. Ses conférences devinrent des divertissements populaires. Elles étaient données dans les plus grandes salles. Lors d'une conférence, deux Japonais furent amenés à parler dans leur propre langue, par téléphone. Lors d'une deuxième conférence, un orchestre joua « The Star-Spangled Banner » à Boston, et fut entendu par un auditoire de deux mille personnes à Providence. Lors d'une troisième conférence, Signor Ferranti, de Providence, chanta un extrait des « Noces de Figaro » devant un auditoire bostonien. Lors d'une quatrième conférence, une exhortation de Moody et une chanson de Sankey furent diffusées sur la corde vibrante. Et lors d'une cinquième conférence, à New Haven, Bell fit seize professeurs de Yale alignés, main dans la main, et parlèrent à voix haute – un exploit qui était alors, et qui l'est encore aujourd'hui, presque inimaginable.

Le 17 mars 1877 Encouragé par ce succès, l'inventeur multiplie les essais et les démonstrations publiques comme celle réalisée sur une ligne télégraphique de la compagnie sur 9 km qui relie Boston et Malden.

3 avril 1877 - Première conversation téléphonique entre Watson à Boston et Bell à New York, sur uneligne télégraphique; conversation réussie mais extrêmement difficile

Peu après son arrivée à Somerville, Williams a commencé à travailler dans la fabrication de télégraphes, ouvrant finalement sa propre usine et son bureau à Boston. Déménageant au 109 Court Street en 1862, son entreprise fournit des équipements aux grandes entreprises de télégraphe et constitue également le lieu de la recherche et des inventions ouvert à tous les pionniers comme Bell, Edison ... Watson était un des employés qui collaborait avec Bell comme on l'a vu précedement. Williams était impatient d'essayer la nouvelle invention réalisée par Bell et Watson : "le téléphone" et a commencé à construire une ligne entre son bureau à son domicile.

Le 4 Avril 1877, La première ligne téléphonique privée à usage pratique a été installée entre Boston et Somerville.
Alexander Graham Bell connecta un téléphone entre son laboratoire de Boston et le domicile de Charles Williams Jr., situé au 1, rue Arlington, à East Somerville, dans le Massachusetts, à environ 8 km.
Modèle Bell installé : Recepteur Emetteur ou Transmetteur
En France voici ce que rapparte le Journal télégraphique de septembre 1877 :

Les résultats ainsi obtenus ont encouragé un riche particulier, M. Williams, à faire établir entre ses propriétés la première ligne expressément affectée à la téléphonie. Cette ligne dont l'étendue est de 8 kilomètres fonctionnerait très-bien et permettrait d'entretenir à cette distance une conversation aussi facilement que si les interlocuteurs se trouvaient dans la même pièce.
Les hommes de Williams ont érigé cette ligne entre Williams Shop et au 5 Exeter Place. C'était 12 fils galvanisés, d'un demi-mille de long qui couraient sur les sommets des maisons. Cette ligne resta constamment utilisée jusqu'à son abandon en juillet 1877.
Watson passa des heures la nuit à écouter les courants parasites sur cette ligne avec les récepteurs primitifs


Quant aux dispositions de l'appareil téléphonique de Bell, voici la description qu'en donne M. Cardarelli dans L'Elettricista (tome lor, page 56).
« L'appareil transmetteur se compose essentiellement d'un petit tube en laiton, d'un diamètre de 7cm. Une des ouvertures est fermée par une membrane tendue extrêmement mince au milieu de laquelle est collé à l'extérieur un petit disque de fer doux de forme ronde ou allongée. Ce petit disque est placé tout près des pôles d'un électro-aimant à une distance que des vis micrométriques permettent de régler à volonté. L'appareil est disposé de façon qu'on puisse parler dans le tube. Le fil de la bobine de l'électro-aimant communique avec la ligne et par celle-ci avec le récepteur à l'autre station. Le récepteur est également très-simple ; il se compose d'un électro-aimant à une seule bobine, enfermé dans un tube de fer qui, entre autres fonctions, a pour effet de condenser l'intensité du champ magnétique. L'ouverture du tube de fer est fermée par une feuille de fer doux très-mince fixée par un seul point au tube qui dans toutes ses autres parties peut vibrer librement.
...
Malgré les beaux résultats obtenus de nos jours avec la téléphonie, il nous paraîtrait encoire prématuré de se prononcer dès maintenant sur son application pratique et durable. L'avenir nous dira prochainement, sans doute, si ce nouveau mode de communication électrique est appelé à sortir des limites des succès de cabinet et des expériences de curiosité, pour entrer dans le domaine plus vaste de l'exploitation pratique qui subirait alors une transformation radicale.

Il s’agirait du premier circuit téléphonique construit aux États-Unis.

Très lentement, ces conférences et l'activité infatigable de Hubbard repoussèrent le ridicule et l'incrédulité ; et, au cours du joyeux mois de mai 1877, un certain Emery arriva au bureau de Hubbard, venant de la ville voisine de Charlestown, et loua deux téléphones pour vingt dollars réels – la première somme jamais payée pour un téléphone. C'était le premier signe, faible, qu'une nouveauté comme le téléphone pouvait s'établir ; et jamais aucune somme n'avait paru plus précieuse que ces vingt dollars à Bell, Sanders, Hubbard et Watson. C'était le maigre premier fruit de la fortune.
Fortement encouragés, ils rédigèrent une petite circulaire qui fut la première publicité pour le téléphone. Ce document, d'une simplicité étonnante aujourd'hui, était pourtant surprenant pour un esprit de 1877. Il affirmait modestement que le téléphone était supérieur au télégraphe pour trois raisons :
(1) Aucun opérateur qualifié n'est requis, mais une communication directe peut être établie par la parole sans l'intervention d'une tierce personne.
(2) La communication est beaucoup plus rapide, le nombre moyen de mots transmis en une minute par le sondeur Morse étant de quinze à vingt, par téléphone de cent à deux cents.
(3) Aucune dépense n'est nécessaire, ni pour son fonctionnement ni pour sa réparation. Il ne nécessite ni batterie ni mécanisme complexe. Son économie et sa simplicité sont inégalées.

À cette époque, la seule ligne téléphonique au monde reliait l'atelier des Williams à Boston au domicile de M. Williams à Somerville. Mais en mai 1877, un jeune homme nommé E.T. Holmes, qui dirigeait une entreprise d'alarmes anti-intrusion à Boston, proposa de relier quelques téléphones à ses lignes. Ami et client de Williams, il suggéra ce projet, mi-blague, mi-sérieux. Hubbard saisit rapidement l'occasion et prêta aussitôt une douzaine de téléphones à Holmes. Sans demander la permission, Holmes se rendit dans six banques et installa un téléphone dans chacune d'elles. Cinq banquiers ne protestèrent pas, mais le sixième, indigné, ordonna de retirer « ce jouet ». Les cinq autres téléphones pouvaient être reliés par un commutateur dans le bureau de Holmes, et ainsi naquit le premier central téléphonique, minuscule et rudimentaire. Il fonctionna là pendant plusieurs semaines, servant de système téléphonique le jour et d'alarme anti-intrusion la nuit. Les banquiers ne payèrent rien. Ce service leur fut offert à titre d'exposition et de publicité. La petite étagère avec ses cinq téléphones ne ressemblait pas plus aux merveilleux centraux d'aujourd'hui qu'un canot à un Cunarder, mais c'était incontestablement le premier endroit où plusieurs fils téléphoniques se rejoignaient et pouvaient être unis.



Croquis d'artiste du bureau privé de Charles Williams. dans le bureau de son usine au 109, rue Court à Boston, Massachusetts .

Dans cette scène, E.T. Holmes regarde Williams qui parle avec son téléphone.
En mai 1877, un ami de C.Williams, du nom de E. T. Holmes, qui comme on vient de le voir, exploitait une entreprise d’alarme antivol à Boston, proposa de relier quelques téléphones pour l'usage de ses fils,
Holmes était un ami et client de Williams et a lui suggéré ce plan moitié plaisanterie et moitié sérieux.
Hubbard
n'a pas tardé à saisir cette occasion et a immédiatement prêté à Holmes une douzaine de téléphones.
Sans demander la permission, Holmes se rendit dans six banques et y installa un téléphone.
Cinq banquiers ne protestèrent pas, mais le sixième ordonna indigne de faire sortir "ce jouet".
Les cinq autres téléphones pouvant être connectés via un commutateur dans le bureau de Holmes, est ainsi né le premier standard téléphonique minuscule et grossier.
Il fonctionnait pendant plusieurs semaines comme système téléphonique le jour et comme alarme anti-effraction la nuit. Aucun argent n'a été demandé aux banquiers. Le service rendu était sous forme d'exposition et de publicité. .

Donc le premier client au monde, Roswell C. Downer, banquier à Salem, le 1er mai 1877, a été relié sur une ligne privée entre son bureau au State Street à Boston et sa résidence au 170 central Street .

Mais le premier client payant sera James Emery, le 30 mai 1877, pour 20 dollars sur un bail d'un an.
Les 20 dollars, Williams les mis dans sa poche pendant un moment jusqu'à ce qu'il puisse demander à Gardiner Hubbard quoi faire, car à cette époque, seule une «association de brevets» existait, il n'y avait pas encore de socièté commerciale déclarée.
Un son audible "Thump" d'ou le nom de "Thumper".

Pour remédir au soucis de la signalisation, les téléphones de cette ligne étaient équipés du développement alors tardif connu sous le nom de "Thumper" de Watson. Dans ce dispositif, un petit marteau était monté à l'intérieur du téléphone de telle manière que le fait d'appuyer sur un bouton à l'avant du boîtier amènerait le marteau à frapper le bord du diaphragme.
Le seul avantage que ce système avait sur la méthode du crayon était d'éviter les blessures au diaphragme.

Lorsque l'appelant voulait lancer un appel, il appuyait sur le bouton (à gauche ) sur le devant, ce qui a fait que le battant heurte le diaphragme en fer. Les vibrations engendraient une grande impulsion dans la bobine, qui se rendrait au téléphone de la partie réceptrice et générerait un "coup" fort dans son diaphragme, appelant la partie réceptrice au téléphone.

En 1877, Boston était l'épicentre de l'innovation.
L’atelier d’électricité de Charles Williams Jr, à Boston, comme nous l'avons déjà cité, fabriquait des instruments de télégraphe, mais était également le lieu de prédilection des innovateurs et des inventeurs.

En 1877, l’activité d’alarme de la Holmes Burglar Alarm Company a grandi et s’est étendue à d’autres villes.
Elle s’était développée à un point tel que l’atelier Williams ne pouvait plus accueillir le volume d’affaires de Holmes.
De nouveaux ateliers ont donc été aménagés pour la fabrication d'armoires et d'appareils électriques .

COMMENT RELIER LES ABONNES ENTRE EUX ?

Il faut se souvenir pour comprendre la suite que :

1 -
Le brevet d'alarme qui avait été brevetée en 1853 par le révérend Augustus Russell Pope (1819–1858) de Somerville, dans le Massachusetts. a été acquis par Edwin Thomas Holmes pour 1500 USD et a fabriqué l'appareil dans son usine de Boston, dans le Massachusetts. Il a commencé à les vendre en 1858.
La Holmes Burglar Alarm Company va se développer rapidement sur New-York et Boston.
Au début, les gens avaient peur et étaient sceptiques quant à l'utilisation de l'électricité pour les alarmes, et l'entreprise ne s'est pas bien développée.
C'est pourquoi, en 1859, à la recherche d'un marché nouveau et plus vaste, Holmes déménage son entreprise à New York, qui est alors perçue comme un lieu où "tous les cambrioleurs du pays ont élu domicile".
En 1866, Holmes installe 1 200 alarmes sonores et commence à commercialiser avec succès auprès des entreprises. Et en 1877, il établit le premier réseau d'alarmes surveillé par une station centrale à New York et envoya son fils installer et développer ce système à Boston. Edwin Thomas a cependant découvert que le réseau pouvait utiliser les câbles téléphoniques préexistants au lieu de poser les siens. De cette manière, il a rapidement assemblé un réseau de 700 alarmes, que son père a ensuite imité à New York.

2 - que en 1863, sur ce type de réseau (télégraphique-alarme), Edward A. Calahan invente un nouvel usage pour la bourse et a créé la Gold and Stock Telegraph Company en 1867 pour exploiter cette technologie.

Gold and Stock a mis au point un système de messagerie qui envoie des instructions à destination de la bourse.
Trois ans plus tard, le président de la Gold and Stock Telegraph Company s'est réveillé en surprenant un cambrioleur dans son domicile, ce qui l'a inspiré pour créer un système d'alerte basé sur le télégraphe.
Ce système a permi de connecter 50 de ses voisins à une station centrale où toutes les boîtes d'alerte étaient surveillées.
Il existait de nombreuses petites entreprises de distribution télégraphique aux États-Unis au 19ème siècle.
En 1874, 57 entreprises de distribution télégraphique de district se sont affiliées et sont devenues "l' American District Telegraph".
(Nous le verrons plus tard qu'avec l'augmentation de l'utilisation du téléphone à la fin du 19ème siècle, l'activité de messagerie d'ADT a lentement décliné en popularité. ADT a essayé de se diversifier et de développer son activité de signalisation, tout en maintenant son activité de télégraphe en tant que principale source de revenus. ADT sera intégrée à Western Union en 1901 et a séparé son activité de messagerie de son activité principale de signalisation à cette époque. En 1909, Western Union et ADT passèrent sous le contrôle de l'American Telephone & Telegraph Company (AT & T). ADT a commencé à s'étendre dans de nouveaux domaines, tels que les alarmes incendie et les alarmes de sécurité, entre 1910 et 1930, mais a été maintenu à l'écart du secteur des alarmes Holmes d'AT & T. ADT est devenue une société cotée en bourse dans les années 1960 )


1877 Holmes connecte le nouveau téléphone Bell à son système d’alarme et le tout premier central téléphonique au monde voit le jour :


L'année suivante, le bureau central des alarmes Holmes à Boston est devenu le premier central téléphonique, les fils du système d'alarme aériens étant utilisés à des fins téléphoniques pendant les heures ouvrables. Le premier standard était une affaire simple, desservant seulement une poignée d'abonnés.
Le bureau de New York remplissait la même fonction.

Charles Glidden, un télégraphiste de l’époque, a assisté à une conférence de Bell à Huntington Hall, à Lowell. Glidden était inspiré et croyait que la téléphonie était une progression logique de la télégraphie.
Peu de temps après, le standard de Holmes a attiré l'attention du monde entier, ce qui a incité Glidden à rendre visite à la société de distribution téléphonique Holmes.
Holmes écrira dans son livre, «A Wonderful Fifty Years»; Glidden, un opérateur télégraphique, est entré et est ensuite rentré chez lui avec les droits de Lowell dans sa poche . Charles Jasper Glidden était un pionnier du téléphone américain, un financier.

Charles Glidden venait de démontrer la faisabilité d’un standard téléphonique pouvant gérer 50 lignes téléphoniques. en 1880 le Lowell Telephone Exchange a ouvert ses portes et a été le premier central du Massachusetts à être connecté « longue distance » à la Boston Telephone Dispatch Company de Boston, MA. Finalement, le Lowell Telephone Exchange, ainsi que la Boston Telephone Dispatch Company, se sont transformés en The New England Telephone and Telegraph Company.

Peu après, Holmes sortit ses téléphones des banques et lança une véritable affaire de téléphonie auprès des compagnies de messagerie express de Boston. Mais à cette époque, plusieurs centraux avaient été ouverts pour les affaires courantes, à New Haven, Bridgeport, New York et Philadelphie. Un homme du Michigan était également arrivé, qui avait eu l'audace de demander une agence d'État : George W. Balch, de Détroit. Il fut si bien accueilli que Hubbard lui accorda avec joie tout ce qu'il demandait : un droit perpétuel sur tout l'État du Michigan. Balch n'eut pas à payer un centime d'avance, sauf son billet de train, et, bien avant d'avoir atteint l'âge de plusieurs années, il avait vendu son bail pour une belle fortune d'un quart de million de dollars, honnêtement gagnée grâce à son initiative et à son esprit d'entreprise.
En août, alors que le brevet de Bell avait seize mois, 778 téléphones étaient en service. Pour Hubbard, optimiste, cela semblait être un succès. Il décida que le moment était venu d'organiser l'entreprise et créa donc un accord simple qu'il baptisa « Bell Telephone Association ». Cet accord accordait à Bell, Hubbard et Sanders trois dixièmes chacun des brevets, et à Watson un dixième. IL N'Y AVAIT PAS DE CAPITAL. Il n'y en avait pas à acquérir. Les quatre hommes détenaient alors un monopole absolu sur le marché du téléphone ; et tous les autres étaient tout à fait disposés à le leur accorder.
Le seul homme qui avait de l'argent et osait miser sur l'avenir du téléphone était Thomas Sanders, et ce n'était pas principalement pour des raisons professionnelles. Lui et Hubbard étaient attachés à Bell principalement par sentiment, car Bell avait débarrassé le jeune fils de Sanders de son mutisme et allait bientôt épouser la fille de Hubbard.
De plus, Sanders ne s'attendait pas, au départ, à avoir besoin d'autant d'argent. Il n'était pas riche. Son entreprise, qui consistait à découper des semelles pour des fabricants de chaussures, ne valait à aucun moment plus de trente-cinq mille dollars. Pourtant, de 1874 à 1878, il avait avancé les neuf dixièmes des fonds dépensés pour le téléphone. Il avait payé le loyer de Bell, le salaire de Watson, les dépenses de Williams et le coût de l'exposition du Centenaire. Les cinq mille premiers téléphones, et plus encore, furent fabriqués avec son argent. Et tant de longs et coûteux mois s'écoulèrent avant que Sanders ne trouve un soulagement, qu'il fut contraint, bien contre sa volonté et son sens des affaires, d'étirer son crédit au bord de la rupture pour aider Bell et le téléphone. Désespérément, il signa note après note jusqu'à ce qu'il se retrouve avec un total de cent dix mille dollars. Si le nouveau « jouet scientifique » réussissait, ce dont il doutait souvent, il deviendrait le citoyen le plus riche de Haverhill ; et s’il échouait, ce qu’il craignait profondément, il serait en faillite.

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Le lieu de naissance du téléphone

C'est l'endroit ou le 3 juin 1875, Alexander Graham Bell a transmis pour la première fois la parole par des fils électriques depuis cette pièce mansardée. À l'époque, cette pièce se trouvait au cinquième étage d'un immeuble appartenant à Charles Williams, Jr. au 109 Court Street (aujourd'hui le John Fitzgerald Kennedy Federal Office Building), à Boston. Lorsque l'immeuble fut démoli à la fin des années 1920, chaque pièce de bois de la pièce mansardée fut soigneusement retirée, numérotée et notée sur des plans précis. La fenêtre fut conservée intacte. Thomas A. Watson, l'assistant du Dr Bell, authentifia chacun des dessins, et les poutres, les chevrons, le revêtement et les planches de plancher furent soigneusement entreposés dans un bâtiment de la compagnie de téléphone.
En 1959, à partir des plans originaux, la pièce fut réassemblée dans le hall du bâtiment du siège de la New England Telephone and Telegraph Company au 185 Franklin Street, à Boston. Elle est ouverte au public le 3 juin, jour du 84e anniversaire de la naissance du téléphone, la pièce apparaît telle qu'elle était en octobre 1875, lorsque le Dr Bell préparait des croquis et des modèles pour le premier brevet de téléphone qui fut accordé le 7 mars 1876. Bien que le bois d'origine et les plans de réassemblage étaient facilement disponibles, des recherches approfondies s'avérèrent nécessaires pour recréer la pièce telle que le Dr Bell la connaissait. La consultation d'anciennes cartes de la ville et de dessins de bâtiments du quartier a permis de recréer la vue depuis la fenêtre de l'atelier. Le diorama est non seulement historiquement exact, mais les effets de lumière permettent de présenter l'odeur telle qu'elle apparaissait à n'importe quel moment du jour ou de la nuit. L'établi et les étagères étaient temporaires et n'ont été utilisés que pendant dix mois. En s'appuyant sur le témoignage du Dr Bell dans les affaires de brevets et sur les mémoires de M. Watson, l'établi et les matériaux qui s'y trouvaient ont été recréés. Tous les modèles et répliques ont été construits par les Bell Telephone Laboratories à partir de dessins originaux fournis par le Dr Bell. Les livres et autres documents de référenceont été assemblés après des recherches intensives. Parmi ceux-ci, on trouve le Standard Elocutionist de Bell, écrit par l'oncle du Dr Bell et son père, ainsi que la Théorie physiologique de la musique de Helmholtz en français.
Les briques composant un mur proviennent d'un bâtiment dont l'existence est connue en 1870 et sont conformes à la déclaration de M. Watson concernant leur couleur. Dans l'un des murs de la salle, une vitrine à trophées présente les objets les plus importants associés aux débuts de l'histoire du téléphone.

Parmi ces objets figurent le premier standard téléphonique au monde exploité par ET Holmes au 342 Washington Street, à Boston en mai 1877 et le premier téléphone commercial au monde qui se trouvait dans la boutique de Charles Williams et était relié au standard de Holmes. Des répliques des premiers téléphones à transmettre la parole intelligible et des reproductions du premier brevet de téléphone et des plans à partir desquels la salle a été réassemblée.

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Pendant ce temps En avril 1877, Blake et Pierce construisirent le premier téléphone portable conçu par Peirce. Il était fait de deux blocs de bois, dont l'un avait une embouchure conique de deux pouces et un trou en son centre, L'autre bloc de bois cubique, contenait un aimant en fer à cheval composé de deux aimants permanents. Il y avait une plaque de tôle éffleurant une bobine de fil isolé placée en son centre. (bobine de petit calibre pour capter les sons) . Les courants électriques générés par la bobine de fil étaient générés par les vibrations de la voix d'une personne parlant devant l'embouchure. Il pesait environ douze onces et pouvait être tenu dans une main. Selon les procédures de la Rhode Island Historical Society, c'est Peirce qui a inventé le nom "téléphone"
À la suite de cette recherche et de ces expériences, les professeurs Blake et Pierce firent une démonstration au domicile de M. Rowland Hazard, rue Williams, des téléphones ont été installés sur des fils électriques entre deux pièces, séparés d'une certaine distance.
Un grand rassemblement de personnes avait été invité à assister à l'expérience et beaucoup d'entre elles étaient complètement étonnées d'entendre les voix d'amis qu'ils avaient reconnues, mais ne se doutaient pas qu'il y en avait parmi les invités.
Le 8 avril 1877, Pierce ècrit à Bell pour l'informer des travaux qu'il mène avec Blake
Lorsque Alexander Graham Bell pris connaissance des expériences en cours dans les laboratoires de Brown et que la nouvelle de la remarquable manifestation organisée à la Hazard House de Providence lui est parvenue, il a fait exactement ce que tout inventeur ferait dans les circonstances. Il en a perdu de sommeil et a leur a écrit plusieurs lettres d'explications et de revendications .
Ont-ils tenté de tirer profit de leurs découvertes privées ? ont-ils fait appel à un avocat spécialisé en brevets pour tenter de prouver qu'ils avaient déjà revendiqué l'invention et mis au point ce qui semblait être un miracle de la science ?
Pas du tout. Ils s'étaient juste amusés et poursuivaient leurs recherches et leurs expériences.
Et quand ils eurent fini, l’un de leurs instruments, qui aurait été le premier à faire entendre le discours, fut emballé dans une boîte en carton et envoyé à M. Bell, avec leurs cartes de visite.
Peu de temps après, ils purent communiquer avec Bell, en affirmant que, dans la mesure où ils ne l'avait pas fait pour s'enrichir, mais agissaient uniquement dans le véritable esprit de la recherche scientifique
Naturellement, cette action généreuse a amené Bell immédiatement à l'université de Providence pour rencontrer ses futurs amis et s’entretenir avec eux, et à partir de ce moment, beaucoup de choses se sont produites dans l’évolution de l’appareil.

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John Peirce qui était un professeur de chimie américain, un scientifique et un inventeur. a contribué à la création d'un récepteur et d'un émetteur à manche en bois utilisant un aimant permanent maintenu à l'intérieur du manche en bois plutôt que des électro-aimants qui avaient été utilisés auparavant. Les premiers modèles de téléphone avaient un seul récepteur/émetteur, mais cela était déroutant pour les utilisateurs, ainsi que peu pratique car l'appareil devait être constamment déplacé entre la bouche et l'oreille. De 1877 à 1902, le récepteur « butterstamp » est resté le récepteur standard, puis a été remplacé par un modèle plus efficace. Les récepteurs ont été appelés « butterstamp » parce qu'ils ressemblaient au tampon utilisé pour faire de petites mottes de beurre.

Le 15 Mai 1877 - Bell Présente le téléphone à main (hand telephone). Mentionné dans une lettre de Theodore N. Vail à William A. Childs, président de la Law Telegraph Company. il présente au public son invention sous une nouvelle forme imaginée par le professeur Pierce : "the Hand Telephone" ou "Téléphone à Main" aussi appelé "butterstamp" car sa forme évoquait bien les tampons pour mouler le beurre.
Parution tardive dans le Scientific American le 10 octobre 1877




Cette publicité de 1879 illustre le nouveau téléphone mural, créé dans le but de satisfaire aux utilisateurs qui perdaient des bouts de conversation lorsqu’ils déplaçaient le transmetteur/récepteur de la bouche à l’oreille.

l'intégral du scientific American du 6 octobre 1877, le monde découvre le Hand Téléphone

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Dans le "Scientific American" du 9 juin 1877 on s'inqiète déjà du devenir du télégraphe.

Le téléphone parlant du professeur Bell.
Un correspondant demande : « Pensez-vous que le téléphone remplacera le télégraphe actuellement utilisé ? »
Comme cette question est posée par beaucoup de gens, nous répondrons que non. Il peut peut-être remplacer le système Morse dans une certaine mesure pour les lignes privées et autres, et peut-être pourra-t-il être utilisé pour transmettre des articles de presse ; mais pour la télégraphie commerciale régulière, il ne nous semble pas présenter, dans l'état actuel des choses, d'avantages. En premier lieu, les messages devraient être notés en sténographie par l'opératrice réceptrice, puis copiés en écriture ; et nous connaissons tous les risques d'erreur, sans parler des longs délais d'un tel système.
En outre, bien que « Auld Lang Syne », « Home Sweet Home » ou tout autre expression que nous connaissons parfaitement puisse être très facilement reconnu, il est douteux que des messages réguliers puissent être « télégraphiés » sans que de graves erreurs ne se produisent. C'est un peu comme parler à travers un petit télégraphe amoureux ou un tube parlant ordinaire. Si vous prenez grand soin de parler lentement et distinctement, et que vous avez une idée de ce qui arrive, vous pouvez généralement comprendre ce que dit une personne. Mais il nous semble que personne ne voudrait faire confiance à des messages importants, parfois impliquant la vie ou la mort, ou des milliers de dollars, envoyés de cette manière. Nous avons relaté, dans l'avant-dernier numéro, une erreur ridicule commise de cette façon. Un journaliste a télégraphié par télégramme de la police au rédacteur en chef d'un journal de Brooklyn qu'il se trouvait à l'asile de fous, où il était allé pour affaires, et qu'il ne pourrait pas revenir à temps pour l'édition de l'après-midi. Le sergent a demandé à un policier de faire le tour du bureau du journal et d'informer le rédacteur en chef que Koselowski (le journaliste) se trouvait à l'asile de fous. Le policier a mal compris le message et a signalé au rédacteur en chef que le cardinal McCloskey était fou et avait été transféré à l'asile de fous. Il n’est pas exagéré de penser que de telles erreurs se produiraient constamment si le téléphone était utilisé pour la télégraphie commerciale.
Pour les raisons évoquées ci-dessus, nous ne pensons pas que les télégraphistes doivent craindre que le téléphone ne prenne, dans une large mesure, la place du système qui leur a été transmis par le professeur Morse.

A Providence jeudi 28 juin 1877, troisième des quatre jours réservés à l'une des plus grandes célébrations de l'histoire du Rhode Island, Rutherford B. Hayes , président des États-Unis, était l'invité d'honneur de la Grande Armée de la République à un Rocky Pointclambake.
Entre les discours, les coups de canon, les feux d'artifice, les défilés, les acclamations et le tumulte général, il a été annoncé qu'une démonstration de «ce nouvel engin », appelé le téléphone, avait été organisée pour l'amusement du président et de son parti.
Après que le maire de Providence eut terminé son bref discours, le président se retira dans ce que les journaux qualifièrent alors de «salon», où l'agent du professeur Bell, M. Frederick A. Gower, avait installé un appareil téléphonique. Une connexion a été établie avec le City Hotel de Providence, et le président Hayes a expérimenté pendant quelques minutes l'envoi et la réception de messages vocaux.
C'était la première expérience du directeur général avec l'appareil, et il s'est dit satisfait des efforts «très remarquables» produits et de la facilité avec laquelle il a pu le gérer. Le gouverneur de Pennsylvanie et plusieurs autres messieurs ont essayé leurs voix et leurs oreilles avec les mêmes résultats gratifiants.
Plusieurs mois avant le premier message téléphonique présidentiel, un appel sur une distance beaucoup plus longue avait été passé lorsque le professeur Bell a parlé de Providence à M. Watson, son assistant, à Boston. Le premier essai a été réalisé à partir de l'ancienne gare Union, utilisant la ligne télégraphique Providence et Boston, mais bien que des sons puissent être entendus, le nombre de relais et la force du vent soufflant contre les fils rendaient la parole inintelligible. Mais en utilisant une nouvelle ligne télégraphique jusque dans les salles de rédaction du Star and Press sur Dyer Street, ce deuxième essai s'est avéré totalement réussi.

Extrait du Providence Journal , 29 juin 1877:
Le président au téléphone
Vers 3 heures, le président a connu une nouvelle sensation. Sous la direction de M. Fred A. Gower, agent de gestion du professeur Bell, un fil téléphonique a été connecté au fil Western Union Telegraph [à Rocky Point], soumis aux fins du directeur Bradford, et une communication téléphonique établie avec le professeur. Bell à l'hôtel de la ville dans cette ville.
Le président a ensuite été invité à placer l'un des téléphones, qui ressemblait d'ailleurs à une bobine assez grande, contre une oreille, ce qu'il a fait, lorsque M. Gower a parlé dans l'autre d'un ton modéré en disant: " Prof. Bell, j'ai l'honneur de vous présenter le président des États-Unis, qui écoute à l'autre téléphone; vous comprenez ? "
Le président écoutait attentivement tandis qu'un sourire de plus en plus grand entourait ses lèvres, et l'émerveillement brillait de plus en plus dans ses yeux, jusqu'à ce qu'il prenne le petit instrument de son oreille, le regarda un moment avec surprise et remarqua: «C'est merveilleux».
Pendant ce temps, le professeur Bell a déclaré, selon M. Gower, qui écoutait au téléphone : «Monsieur le président, je suis dûment conscient du grand honneur qui m’a été conféré en présentant pour la première fois le téléphone parlant à l’attention. du président des États-Unis. Je suis situé dans l'un des salons du City Hotel, à Providence. Je vous parle à travers treize kilomètres de fil, sans utiliser de courant galvanique sur la ligne. J'espère que vous comprenez bien ce que je dis, et je serai très heureux d'entendre quelque chose de votre part en réponse, s'il vous plaît. "
À la suggestion de M. Gower, qu'il devrait parler au professeur Bell, le président a dit: «Veuillez parler un peu plus lentement.
Quelques messages supplémentaires sont passés, lorsque le président a de nouveau déclaré: «C'est merveilleux», disant qu'il pouvait très bien comprendre certains mots, mais qu'il ne pouvait pas saisir les phrases.

Le gouverneur [de Pennsylvanie] [John] Hartranft a également essayé le merveilleux petit instrument, avec à peu près la même expérience que le président, disant en réponse à une question du professeur Bell : "Je vous comprends très bien."

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Ce modèle de téléphone dit "Hand Téléphone" ou "Butterstamp" va rapidement faire le tour du monde et sera même copié juste avec les explications et photos lus dans la presse.

De Thomas E.Cornish Philadelphie 1877

Une brochure rare et ancienne de 4 pages de la Philadelphia Telephone Company, faisant la promotion du nouveau et étonnant téléphone parlant .

La première version promotionnelle mérite d'être citée: «Le téléphone parlant de Bell attire l'attention du monde entier; moins de six mois après son introduction, 5000 ont été utilisés dans ce pays.
Aucune invention récente n'a été aussi bien reçue par le public, et si pleinement approuvée par la presse et il n’est pas étonnant que les résultats soient étonnants.
Avec cet instrument simple, on peut converser avec un autre, même sur plusieurs kilomètres .

Description manuscrite d'un ancien récepteur téléphonique mis au point par Alexander Graham Bell.
Source: Musées Victoria de Melbourne Australie.

Edward Symonds l’a peut-être écrite entre 1876 et 1877. Symonds était l’oncle de Bell.

Il a été acheté par Symonds lors d’une visite à la famille Bell à Brantford, en Ontario, puis emmené par Symonds en Australie.

En Australie, le téléphone suscitait beaucoup d'enthousiasme.
L’invention a été une inspiration pour commencer à travailler sur le premier téléphone australien.
Un inspecteur des douanes de Geelong, WJ Thomas, a utilisé un instrument artisanal et lié deux maisons de son quartier à la fin de 1877. Il a ensuite transmis sur une distance plus longue, entre Geelong et Ballarat, le soir du 9 janvier 1878, puis entre Geelong et Queenscliff. .

Lettre de John Peirce à Alexander Graham Bell, 7 juillet 1877 : (page 1, page 2, page 3)

L
ettre d'Alexander Graham Bell à John Peirce, du 18 mars 1878 :
page 1 - À propos de l'audience de Peirce chez Bell refusant de déposer un brevet sur l'embout convergent mis au point par Peirce.
page 2 - Bell reconnaît qu'il est redevable à Peirce pour la conception et la forme de l'embout téléphonique.
page 3 - Bell décrit la première fois qu'il a montré le téléphone électrique magnétique en dehors de son laboratoire.
page 4 - Bell explique que l'aimant en fer à cheval est préférable pour un petit téléphone portable..

Le professeur Blake a poursuivi ses expériences à Peace Dale, dans le Rhode Island, où il a créé une ligne téléphonique commode pour faciliter la tâche, entre le domicile de Rowland Hazard et celui de son frère. Cette ligne avait un quart de mille de long et était la première à être utilisée à des fins autres qu'expérimentales.

Sur ordre de Bell, Watson, passa à Williams la première commande pour 25 box et 50 téléphones (handphone) les nouveaux téléphones dont il est question maintenant.
Il y eut ensuite de nombreux scientifiques et amateurs
pour améliorer ce tout jeune téléphone de Bell, qui fabriquèrent des modèles de plus en plus performants et ingénieux.

Puis vint la première des circulaires téléphoniques. Trois pages contenaient des approbations de la presse et des scientifiques, tandis que la première page contenait les déclarations suivantes qui semblent uniques à la lumière des connaissances ultérieures
Le Téléphone
Les propriétaires du téléphone, invention d'Alexander Graham Bell, pour lequel des brevets ont été délivrés par les États-Unis et la Grande-Bretagne, sont maintenant prêts à fournir des téléphones pour la transmission de la parole articulée au moyen d'instruments distants d'une vingtaine de kilomètres. La conversation peut être facilement poursuivie après un peu de pratique et avec la répétition occasionnelle d'un mot ou d'une phrase. A la première écoute du téléphone, bien que le son soit parfaitement audible, l'articulation semble indistincte ; mais après quelques essais, l'oreille s'habitue au son particulier et n'éprouve aucune difficulté à comprendre les mots.
Le téléphone doit être placé dans un endroit calme, où il n'y a aucun bruit susceptible d'interrompre les conversations ordinaires.
Les avantages du téléphone par rapport au télégraphe pour les entreprises locales sont
1. Qu'aucun opérateur qualifié n'est requis, mais que la communication directe peut s'effectuer par la parole sans l'intervention d'un tiers.
2. Que la communication est beaucoup plus rapide, le nombre moyen de mots transmis par minute par sondeur Morse étant de quinze à vingt, par téléphone de un à deux cents.
3. Qu'aucune dépense n'est requise ni pour son fonctionnement, ni pour son entretien, ni pour sa réparation. Il n’a pas besoin de batterie et ne dispose d’aucune machinerie compliquée. Il est inégalé en termes d'économie et de simplicité.
Les conditions de location de deux téléphones à usage social reliant une maison d'habitation à tout autre bâtiment seront de 20 $ par an, à des fins commerciales 40 $ par an, payable semestriellement à l'avance, avec le coût du transport express depuis Boston, New York, Cincinnati, Chicago, St. Louis ou San Francisco. Les instruments seront maintenus en bon état de fonctionnement par les loueurs, sans frais, sauf blessures résultant d'une grande négligence.
Plusieurs téléphones peuvent être placés sur la même ligne moyennant un loyer supplémentaire de 10 $ pour chaque instrument ; mais il n'est pas conseillé d'en utiliser plus de deux sur la même ligne lorsque la confidentialité est requise. Toute personne se trouvant à une distance auditive ordinaire peut entendre la voix qui appelle via le téléphone. Si un appel plus fort est nécessaire, un appel peut être fourni pour 5 $.

Des lignes télégraphiques seront construites par les propriétaires si cela est souhaité. Le prix variera de 100 $ à 150 $ le mile ; tout bon mécanicien peut construire une ligne ; Le fil n° 9 coûte 8 £ cents la livre, soit 320 livres par mile ; 34 isolateurs à 25 cents chacun ; le prix des poteaux et du montage varie selon les localités ; fil de cordage 5 $ par mile ; articles divers 10 $ par mile.
Les parties qui louent le téléphone n'engagent aucune dépense au-delà de la location annuelle et de la réparation du fil de ligne. Dans les pages suivantes figurent des extraits de presse et d'autres sources relatives au téléphone.

------------------------------------------- Gardiner G. Hubbard. -----------------------
Cambridge, Massachusetts, mai 1877.
Pour plus d’informations et adresse de commande Thomas A. Watson, 109 Court St., Boston .

Le travail de fourniture aux clients des téléphones portables, mentionnés dans la circulaire précédente, fut confié à l'assistant de Graham Bell, M. Thomas A. Watson, qui était entré au service des propriétaires du téléphone vers le 1er avril 1876. Il occupa un petit espace de bureau et beaucoup de bancs dans la petite usine de Charles Williams, au 109 Court Street, Boston. Ici, M. Watson a fabriqué et assemblé les pièces, comme les téléphones étaient nécessaires. Naturellement, des améliorations étaient à l'ordre du jour, et bientôt un magnéto-téléphone à poignée en acajou plus petit et plus attrayant fut adopté.
La rapidité avec laquelle le « jouet de Bell » a commencé à gagner la faveur du public est indiquée par la déclaration selon laquelle le 31 juillet 1877, soit moins de quatre mois à compter du jour où la première circulaire a été envoyée par M. Hubbard, 778 téléphones avaient été loués. , alors que selon toute probabilité, un nombre égal de téléphones expérimentaux avaient été fabriqués par des mécaniciens et des scientifiques qui pensaient qu'il serait facile d'améliorer la méthode de Bell. À la fin de l’année 1877, 5 491 téléphones Bell étaient en service.

Puis le développement du commerce des changes et la cession des droits territoriaux commencèrent sérieusement, et M. Hubbard visita toutes les grandes villes cherchant à intéresser des hommes éminents. Mais bien qu'il voyageât ici et là, s'efforçant d'influencer le capital pour qu'il considère favorablement le téléphone comme un investissement souhaitable, la tâche d'intéresser les investisseurs au développement des échanges locaux s'est avérée difficile, et les progrès ont été réalisés lentement aux États-Unis.
Aux États-Unis, le premier bail de droits territoriaux fut signé les 2 et 1er octobre 1877 avec la Telephone and Telegraph Construction Company, de Detroit, Michigan ; pourtant, onze mois s'écoulèrent avant qu'un central téléphonique ne soit ouvert dans cette ville.
Le deuxième bail a été attribué à la District Telephone Company de New Haven, Connecticut, et comprenait les comtés de New Haven et Middlesex. L'ancien comté s'est développé rapidement et a l'honneur d'avoir établi dans ses limites les deux premiers centraux téléphoniques commerciaux (à New Haven et à Meriden), la première mutuellecentral téléphonique (Bridgeport), le premier système de central téléphonique privé (Ansonia) et les premières lignes téléphoniques payantes régulièrement connectées aux centraux téléphoniques commerciaux en activité.

Le 12 février 1878, le territoire fut attribué à la New England Telephone Company, de Boston. Le 8 mars 1878, une licence fut accordée à l'American District Telegraph Company, de Saint-Louis, et le 3 juillet 1878, une licence fut accordée pour la ville de New York et incluant un rayon de trente-trois milles.
Le 9 juillet 1877, Hubbard fonde et organise la Bell Telephone Company et en devient président
.
Cette activité a créé une forte demande de téléphones, et par. à la fin de juillet 1878, plus de 12 000 avaient été placés. Il a donc été jugé plus sage d'organiser une société plus grande et plus flexible.
Ainsi, le 30 juillet 3 878, M. Hubbard organisa la Bell Telephone Company, de Boston, sous les lois du Massachusetts, pour fabriquer, vendre et utiliser des téléphones en dehors de la Nouvelle-Angleterre, et la capitalisa à 150 000 $. M. Hubbard était administrateur, M. Sanders, trésorier, le Dr Bell, électricien, et Thomas A. Watson, surintendant. Cette société a acquis tous les brevets, propriétés et droits de son prédécesseur, la Bell Telephone Association, et son siège social est resté à l'usine Williams au 109 Court Street.
Cette deuxième société mère a conclu neuf accords formels accordant des droits exclusifs d'utilisation des téléphones Bell dans certains territoires spécifiés et a fait un si excellent travail en développant l'ouverture des centraux, que quelque 22 000 téléphones étaient en service lorsque, le 13 mars 1879, il a été a jugé plus sage d'organiser une nouvelle société mère disposant d'un soutien financier suffisant combiné à une influence personnelle et commerciale qui permettrait de gérer l'entreprise à la grande échelle qu'exigeaient les conditions de maturation.

Ainsi, la National Bell Telephone Company a été constituée en vertu des lois de l'État du Massachusetts et la société a capitalisé 850 000 $. Les bureaux exécutifs de cette société mère furent transférés à New York, en août 1878, et situés aux 66 et 68 Reade Street. Un an plus tard, l'entreprise est retournée à Boston et a obtenu des bureaux au 95 Milk Street.

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Entretemps, Bell a pris un congé le 11 juillet 1877, pour épouser Mabel Hubbard, l'une de ses élèves sourdes et fille de l'un de ses partenaires, Gardiner Greene Hubbard.
Le lendemain, Bell concéda 75 % de ses droits canadiens à son père et le reste à Charles Williams, son fabricant d’équipement.
Alexander Melville Bell nomma son ami Thomas Henderson agent de son fils en Ontario. Puis, tous deux accordèrent à un promoteur de tramways de Hamilton, Hugh Cossart Baker fils, l’autorisation exclusive de louer des téléphones dans cette province.

En 1877, A.G. Bell cède 75 % des droits du brevet canadien du téléphone à son père, le professeur Alexander Melville Bell. Après avoir reçu les droits canadiens de la part de son fils, Melville Bell, en collaboration avec l’agent Thomas Henderson, met sur pied une entreprise canadienne du téléphone. C’est le début de la commercialisation du téléphone.

Le premier commutateur téléphonique.
Même le composant électrique le plus simple d'un téléphone a été breveté très tôt et son inventeur est resté dans les mémoires des historiens.

Watson en septembre 1877 ne tarda pas à perfectionner le crochet commutateur et rendre pratique l'utilisation du téléphone de Bell

AMÉLIORATION DE LA COUPURE AUTOMATIQUE DE L'INTERRUPTEUR POUR LES TÉLÉPHONES.
Spécification faisant partie des lettres patentes n° 209 592, datées du 5 novembre 1878 ; demande déposée le 17 septembre 1877

A tous ceux que cela concerne :
Sachez que moi, THOMAS A. WATSON, de Boston, dans le comté de Suffolk et l'État du Massachusetts, j'ai inventé un perfectionnement au mécanisme de commutation ou de coupure pour les téléphones, dont ce qui suit est une spécification :
Il est d'usage, en relation avec les téléphones, d'employer un interrupteur, qui peut être changé de position pour diriger le circuit via le téléphone, ou via une cloche électrique ou magnéto-électrique, pour attirer l'attention.
Dans cette présente invention, le commutateur est rendu automatique dans son fonctionnement, il reste, lorsque le téléphone n'est pas levé pour l'utilisation, en contact avec une vis ou un point métallique connecté en circuit avec la sonnerie et la masse, et lorsqu'il est en cours d'utilisation, il reste en contact avec une autre vis ou point métallique en circuit avec le téléphone.
La figure 1 représente en élévation latérale, en traits pleins, une forme de mon mécanisme de commutation illustrant cette invention, le téléphone étant supposé être utilisé, et sur cette figure les lignes pointillées montrent le téléphone pris en charge et non utilisé. La figure 2 représente, en vue de face, l'appareil représenté sur la figure 1, avec le téléphone non utilisé. La figure 3 montre, sous forme de schéma, l'appareil dans une station lorsqu'il est utilisé comme interrupteur ; Fig. 4, un diagramme lorsqu'il est utilisé comme découpe.
La carte a, sur laquelle le mécanisme de commutation est fixé, peut avoir n'importe quelle forme ou taille appropriée. Le support téléphonique est, dans ce cas de l'invention, constitué d'un levier, b, avec des bras c et un ressort, d. Ce levier est supporté par les extrémités de vis c, munies de sièges concaves pour recevoir les pointes d'un arbre f, prolongé à travers le levier. À l'arrière du levier se trouve un ressort g, pour presser la partie métallique de fermeture du circuit 1 - de préférence un ressort - contre la vis ou le point h, relié par un fil approprié, comme en fi, à la coupelle à vis j, avec laquelle est également connecté un fil, qui s'étend jusqu'à l'une des coupelles à vis, 2, du téléphone.
Le levier b est, par le fil l, relié au fil de ligne. Lorsque le poids du téléphone est retiré du levier, ou lorsque le téléphone est mis en service, ce levier est simultanément actionné pour déplacer la partie d en contact avec la vis h, qui met le téléphone en circuit avec le fil de ligne. .
La coupelle à vis 3 du téléphone est reliée par un fil à la masse ou au fil menant au poste suivant. La coupelle à vis m est reliée à la vis o, et est également reliée par une cloche à la masse ou au fil.
Dans le diagramme, la Fig. 3,1' représente la cloche, p s son marteau, et son électro-aimant, étant utilisé avec la cloche une batterie voltaïque appropriée ou un autre générateur d'électricité.
Pour utiliser cet appareil comme découpe, les fils seront disposés comme indiqué sur le schéma de la figure 4, dans lequel le fil de ligne est représenté par la lettre l. Lorsque le téléphone est mis de côté, la partie d reposera contre la vis o, enlevant ainsi la résistance du téléphone de la ligne.
Grâce à cette invention, il est évident que le simple fait de prendre le téléphone pour l'utiliser et de le remplacer ou de le laisser tomber après utilisation change automatiquement le commutateur pour placer soit le téléphone, soit la cloche en circuit, ou actionner la partie de fermeture du circuit pour la placer. le téléphone en circuit ou le couper du circuit.
Après avoir ainsi décrit mon invention, je ferai remarquer que je ne prétends pas être le premier et original inventeur du commutateur automatique actionné par le transfert du poids du téléphone. En cela, je crois que H. L. Roosevelt avait anticipé ce phénomène ; mais
Un support de téléphone composé des cointinten.'
combinaison d'un joug 011 extrémité d'un levier du premier ordre, amené à basculer par le retrait du téléphone, avec deux points fixes, l'un faisant circuit de connexion par l'intermédiaire de l'instrument de signalisation ou d'appel, l'autre par le téléphone , sensiblement comme illustré et exposé ici.
En témoignage de quoi, j'ai signé mon nom sur cette spécification en présence de deux témoins signataires.
THOMAS A. WATSON. Les témoins: GW GREGORY, W. J PRATT.

Un mois plus tard c'est Hilborne Roosevelt, un facteur d'orgues à tuyaux à New York et l'un des fondateurs de la première compagnie de téléphone de cette ville, dépose une autre demande de brevet sur un commutateur téléphonique en 1877.
Dans cette configuration, le téléphone est pendu en sens inverses par un fil, la gravité agit sur un petit contacteur.



Hilborne L. Roosevelt, "Amélioration des commutateurs téléphoniques", brevet n° 215 837, daté du 27 mai 1879 ; demande déposée le 3 octobre 1877.


L'un de ses dessins de brevet est illustré, où l'interrupteur à ressort (S) entre en contact avec une goupille (P) pour terminer le circuit du récepteur lorsque le récepteur est soulevé.
Dans un autre dessin du brevet de Roosevelt, une broche (A) était incluse dans un circuit de sorte que l'interrupteur fonctionnait comme un interrupteur unipolaire à deux directions.
Dans les conceptions ultérieures, un crochet était utilisé pour maintenir le récepteur, au lieu d'une ficelle comme dans le brevet de Roosevelt; par conséquent, le commutateur est appelé commutateur à crochet ou crochet de commutateur.
Bien que la conception mécanique de nombreux interrupteurs à crochet soit très intelligente, leur fonctionnement électrique est plutôt évident.

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Le 1er Aout 1877 Gardiner Greene Hubbard au conseil de direction de la compagnie du téléphone Bell rédige un rapport sur les agences désignées pour louer des téléphones. C'est très interessant ( document consultable ici )

Traduction selon Google

Une circulaire de 1877 Le téléphone

Les propriétaires du téléphone, l'invention d'Alexander Graham Bell, dont les brevets ont été délivrés par les États-Unis et la Grande-Bretagne, sont maintenant prêts à fournir des téléphones pour la transmission de la parole articulée à travers des instruments distants d'au plus trente kilomètres. La conversation peut facilement être poursuivie après une légère pratique et avec la répétition occasionnelle d'un mot ou d'une phrase.
Lors de la première écoute du téléphone, bien que le son soit parfaitement audible, l'articulation semble indistincte, mais après quelques essais l'oreille s'habitue à le son particulier et trouve peu de difficulté à comprendre les mots.
Le téléphone doit être placé dans un endroit calme, où aucun bruit n'interrompt la conversation ordinaire.
Les avantages du téléphone par rapport au télégraphe pour les entreprises locales sont les suivants :
(1) qu'aucun opérateur qualifié n'est requis, mais une communication directe peut être établie par la parole sans l'intervention d'une tierce personne.
(2) Que la communication est beaucoup plus rapide, le nombre moyen de mots transmis par minute par Morse Sounder étant de quinze à vingt, par téléphone de un à deux cents.
(3) Qu'aucune dépense n'est requise ni pour son entretien, ni pour sa réparation. Il n'a pas besoin de batterie et n'a pas de machinerie compliquée. Il est inégalé pour l'économie et la simplicité.
Les conditions de location de deux téléphones à des fins sociales reliant une maison d'habitation à tout autre bâtiment seront de 20 $ par an, à des fins commerciales, de 40 $ par an, payables semestriellement à l'avance, avec les frais d'expression de Boston, New York, Cincinnati, St. Louis ou San Francisco.
Les instruments seront conservés en bon état de marche par les bailleurs, sans frais, à l'exception des blessures résultant d'une grande négligence.
Plusieurs téléphones peuvent être placés sur la même ligne moyennant une location supplémentaire de 10 $ pour chaque instrument; mais l'utilisation de plus de deux sur la même ligne où la confidentialité est requise n'est pas recommandée.
Toute personne se trouvant à une distance auditive ordinaire peut entendre l'appel vocal via le téléphone.
Si un appel plus fort est requis, un appel peut être fourni pour 5 $.
Les lignes télégraphiques seront construites par les propriétaires si désiré.
Le prix variera de 100 $ à 150 $ le mille; tout bon mécanicien peut construire une ligne; Le fil n ° 9 coûte 8 1/2 cents la livre, 320 livres aux 34 isolateurs du mile à 25 cents chacun; le prix des poteaux et le réglage varient dans chaque localité; fil de filage de 5 $ par mille; divers 10 $ par mile.
Les parties qui louent le téléphone n'encourent aucune dépense au-delà de la location annuelle et de la réparation du fil de ligne.
Sur la page suivante, vous trouverez des extraits de la presse et d'autres sources relatives au téléphone.

Gardiner G Hubbard
Cambridge, Mass, mai 1877 "[Kingsbury 67]

MM. Sanders & Hubbard ont donc prêté à M. Williams 500 dollars. Williams a commencé à livrer des téléphones à nos agents le 10 juin et depuis lors, il a livré 650 hand téléphones ... presque tous sont actuellement en service, aucun d’eux n’a été retourné ou, à notre connaissance, n’a pas donné satisfaction
...
Bell et Mabel Hubbart et s'apprêtent à partir en voyage de noce, ils embarquent pour l'Angleterre le 4 aout 1877 , Bell en profitera pour promouvoir son invention en Europe bien qu'elle soit déjà étudiée et reproduite à l'étranger simplement avec ce que l'on trouvait dans la presse de cette époque.

En août 1877 La BOITE "Box" s'améliore
l’inconvénient de cette forme initiale pour un usage commercial a été rapidement reconnu

Le modèle illustré à la figure ci contre a été proposé par Gower en 1878.
En plaçant les pièces polaires et le diaphragme à droite au lieu de s'aligner sur l'aimant de l'instrument était bien adapté pour se fixer à un mur, et cela constituait l'émetteur.

Le téléphone fit l’objet d’une première démonstration publique au Canada le 29 août ; Baker avait organisé l’événement. Le premier contrat de location d’équipement téléphonique au Canada, signé le 18 octobre, portait sur une connexion entre le domicile de Baker et ceux de deux de ses collègues.
Le mois suivant, à Ottawa, Baker installa une ligne entre le bureau du premier ministre Alexander Mackenzie et Rideau Hall, la résidence du gouverneur général. Pendant encore deux ans, le père de Bell promut la commercialisation du téléphone au Canada et rechercha des agents pour les autres provinces.

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Bell n’avait pas seulement inventé le téléphone, il avait aussi conçu un système pour l’exploiter.
Le jour même où Watson l’entendit pour la première fois par le truchement de l’appareil, il écrivait à son père : « Je pense avoir enfin résolu un gros problème et bientôt, le jour viendra où des fils télégraphiques se rendront jusqu’aux maisons, tout comme l’eau ou le gaz, et où des amis converseront sans sortir de chez eux. »
Le 5 mars 1878, il développait le même thème dans un remarquable prospectus à l’intention des financiers britanniques : « On peut concevoir que des câbles téléphoniques soient enfouis sous terre ou suspendus dans les airs et soient reliés, par des lignes secondaires, à des logements de particuliers, à des bureaux de comptabilité, à des magasins, à des manufactures, etc. ce qui permettrait d’établir une communication directe entre deux points quelconques de la ville Je suis convaincu que, dans l’avenir, des fils relieront les bureaux centraux des compagnies de téléphone de différentes villes et que quelqu’un [qui se trouvera] dans une partie du pays pourra communiquer verbalement avec un autre personne qui sera loin de là. »

A la fin d'août 1877, on comptait 1300 lignes téléphoniques directes poste à poste, en service aux Etats Unis.

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Une série de rebuffades décourageantes força peu à peu Sanders à comprendre que le monde des affaires refusait d'accepter le téléphone comme un article de commerce. C'était un jouet, un accessoire, une merveille scientifique, mais pas une nécessité pour le commun des mortels. Les capitalistes le traitèrent exactement comme ils avaient traité le projet de câble transatlantique lors de la visite de Cyrus Field à Boston en 1862. Ils admirèrent et s'émerveillèrent, mais pas un seul homme ne souscrivit un seul dollar. De plus, Sanders comprit très vite que le moment était particulièrement défavorable à la création d'une nouvelle entreprise. C'était une période de troubles et de suspicion. Entre la faillite de Jay Cooke, l'impasse Hayes-Tilden et l'éclatement d'une centaine de bulles financières ferroviaires, l'actualité était bien peu propice à l'investissement.
Il était impossible pour Sanders, Bell ou Hubbard d'élaborer un plan précis. Quel qu'il fût, ils n'avaient pas les moyens de le mettre en œuvre. Ils croyaient tenir quelque chose de nouveau et de merveilleux, que quelqu'un, quelque part, serait prêt à acheter. En attendant l'arrivée de ce génie, ils ne pouvaient que patauger et accepter les affaires les plus proches et les moins chères. Ainsi, tandis que Bell, dans ses éloquentes éloges, dépeignait sous les applaudissements d'un public enthousiaste les images d'un service téléphonique universel, Sanders et Hubbard louaient des téléphones deux par deux à des hommes d'affaires qui utilisaient auparavant les lignes privées de la Western Union Telegraph Company.
Cette grande entreprise était alors leur ennemi naturel et inévitable. Elle avait englouti la plupart de ses concurrents et cherchait à monopoliser tous les moyens de communication par fil. Le plus bel espoir qui planait sur Sanders et Hubbard était que la Western Union finisse par racheter les brevets de Bell, comme elle en avait déjà acquis bien d'autres. Dans un moment de découragement, ils avaient proposé le téléphone au président Orton, de la Western Union, pour 100 000 dollars ; et Orton avait refusé. « À quoi bon », demanda-t-il aimablement, « cette entreprise pourrait-elle bien utiliser un jouet électrique ? »
Mais outre l'exploitation de ses propres lignes, la Western Union fournissait à ses clients divers types de télégraphes à impression et à cadran, dont certains pouvaient transmettre soixante mots par minute. Ces instruments de précision, croyait-elle, ne pourraient jamais être remplacés par une curiosité scientifique telle que le téléphone. Et elle continua à croire cela jusqu'à ce qu'une de ses filiales, la Gold and Stock, signale que plusieurs de ses machines avaient été remplacées par des téléphones.
La Western Union sortit aussitôt de son indifférence. Il fallait mettre un terme à cette infime atteinte à ses activités. Elle réagit rapidement et créa l'« American Speaking-Telephone Company », dotée d'un capital de 300 000 dollars et comptant parmi ses employés trois inventeurs de l'électricité, Edison, Gray et Dolbear. Forte de toute sa richesse et de son prestige, elle s'abattit sur Bell et sa petite garde du corps. Elle piétina le brevet de Bell avec aussi peu d'inquiétude qu'un éléphant peut l'être lorsqu'il piétine une fourmilière. À la stupéfaction totale de Bell, elle annonça froidement qu'elle possédait « le seul téléphone original » et qu'elle était prête à fournir « des téléphones de qualité supérieure dotés des dernières améliorations apportées par les inventeurs originaux : Dolbear, Gray et Edison ».

Le résultat fut étrange et inattendu. Le groupe Bell, au lieu d'être évincé du marché, fut immédiatement propulsé à un niveau supérieur dans le monde des affaires. L'effet fut comparable à celui de la Standard Oil Company qui se lançait dans la fabrication d'avions. En un éclair, le téléphone cessa d'être un « jouet scientifique » pour devenir un article de commerce. Il commença à être pris au sérieux pour la première fois. Et la Western Union, soucieuse de protéger ses lignes privées, devint involontairement un indicateur pour guider les capitalistes vers le téléphone.
Les proches de Sanders, nombreux et riches, vinrent à son secours. La plupart étaient des hommes d'affaires renommés : les Bradley, les Saltonstall, Fay, Silsbee et Carlton. Ces hommes, ainsi que le colonel William H. Forbes, ami des Bradley, furent les premiers capitalistes à investir, pour des raisons purement commerciales, dans les brevets de Bell. Deux mois après que la Western Union eut donné son soutien massif au téléphone, ces hommes créèrent une société exclusivement axée sur la Nouvelle-Angleterre et y déposèrent cinquante mille dollars.
En peu de temps, Hubbard, ravi, se retrouva à louer des téléphones à raison de mille dollars par mois. Il n'était plus promoteur, mais directeur général. Des gens faisaient la queue pour trouver des agences. De petits centraux téléphoniques rudimentaires étaient installés dans une douzaine de villes. L'esprit de confiance et d'entreprise régnait ; et la prochaine étape, clairement, était de créer une organisation commerciale. Aucun des associés n'était compétent pour entreprendre une telle entreprise. Hubbard manquait d'aptitudes pour l'organisation ; Bell n'en avait aucune ; et Sanders était attaché à ses intérêts dans le cuir. Voilà enfin, après quatre années d'efforts héroïques, les matériaux de base pour bâtir une entreprise de téléphonie. Mais qui allait être le constructeur, et où le trouver ?
Un matin, l'infatigable Hubbard résout le problème. « Watson », dit-il, « il y a un jeune homme à Washington qui peut gérer cette situation, et je veux que tu ailles voir ce que tu en penses. » Watson s'y rendit, fit un rapport favorable et, environ un jour plus tard, le jeune homme reçut une lettre de Hubbard lui offrant le poste de directeur général, pour un salaire annuel de trois mille cinq cents dollars. « Nous comptons », dit Hubbard, « sur vos compétences en gestion, votre fidélité et votre zèle indéfectible. » Le jeune homme répondit par une de ces lettres solennelles, plus courantes au XIXe siècle qu'au XXe. « Ma foi dans le succès de l'entreprise est telle que je suis prêt à lui faire confiance », écrivit-il, « et je suis convaincu que nous établirons l'harmonie et la coopération essentielles au succès d'une entreprise de ce genre. » Une semaine plus tard, le jeune homme, Theodore N. Vail, prit ses fonctions de directeur général dans un petit bureau de Reade Street, à New York, et la construction de l'entreprise commença.

L'arrivée de Vail au moment critique soulignait que Bell était l'un des inventeurs les plus chanceux. Il ne fut pas privé de son invention, comme cela aurait pu facilement arriver. Un à un, des hommes compétents arrivèrent pour l'aider, dotés de toutes les compétences requises par l'évolution de la situation. La concentration des facteurs était telle que toute l'affaire semblait avoir été préparée à l'avance. À peine Bell apparut-il sur scène que ses seconds rôles, chacun à son tour, reçurent leur réplique et prirent part à l'action. Aucun de ces hommes n'aurait pu faire l'œuvre d'un autre. Chacun était unique et indispensable. Bell inventa le téléphone ; Watson le construisit ; Sanders le finança ; Hubbard le lança ; et Vail en fit une entreprise commerciale.

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Le journal "LA NATURE" du 23 Mars 1878, du 27 AVRIL 1878, du 4 MAI 1878.... reproduis presque en totalité la conférence de M. Bell. faite pour la revue 'La Nature'. Ce document, inédit en France, nous paraît offrir une importance capitale ; nous le recommandons à l’attention de nos lecteurs.

31 octobre 1877 Publication du premier ouvrage :
EXTRAITS DE PROCÉDURES DE LA SOCIÉTÉ DES INGÉNIEURS TÉLÉGRAPHIQUES.
Assemblée générale extraordinaire, tenue le mercredi 31 octobre 1877 au 25, Grand George Street, Westminster par Bell.

Aussi en 1877, Alfred Galpin, un banquier d’Appleton, fit construire une ligne téléphonique entre son domicile et son bureau et selon certaines informations, il serait le premier téléphone dans le Wisconsin.
Le pharmacien L. N. Benoit a ensuite installé des téléphones dans son magasin, lui permettant de se connecter aux cabinets de médecins.
Platteville a aussi rivalisé avec Appleton , Richard Valentine crée une ligne privée pour lui-même et une pour son frère à Janesville en 1877.
En 1878, Benoit installe un standard connecté à 25 téléphones de la ville, c'était le premier standard dans le Wisconsin.
Les incursions initiales dans la téléphonie ont suivi l'exemple de Galpin et Valentine. À Madison, la nouveauté s'est étendue sur l'isthme. Des médecins, des avocats, des banquiers, des pharmaciens et des commerçants s’intéressaient tous aux nouveaux moyens de communication.
Les hommes prévoyants, quelle que soit leur profession, ont également acquis le téléphone.
Les lignes communes ont permis aux hommes importants d'une communauté de partager des informations et de créer des espaces publics virtuels.
...

Nous pensons que par suite du bruit que fit en Amérique, en 1877, la découverte du téléphone par M. Elisha Gray et par M. Graham Bell, l'attention fut ramenée sur le télégraphe à ficelle, et que ce petit instrument se répandit alors aux États-Unis, puis en Europe.
C'est peut-être, selon nous, en voyant fonctionner, à Boston, ce jouet populaire, en reconnaissant avec quelle facilité la parole se transmet dans le télégraphe à ficelle, que M. Graham Bell conçut l'idée de se passer du courant électrique pour créer un téléphone, et qu'il vint à penser qu'un fil tendu entre deux membranes vibrantes, pourvues d'un aimant, suffirait à la transmission des sons à dislance.

Cette même année 1877 Emile Berliner né à Hanovre, Allemagne, immigre aux États-Unis et s'est tout d'abord établi à New York, où il a effectué de petits travaux afin d'assurer sa subsistance, puis décide de déménager à Washington, D.C, car on lui avait offert un emploi de commis dans une mercerie dont le propriétaire était un compatriote allemand.
C'est durant cette période que M. Berliner a commencé à expérimenter avec la technologie associée au téléphone nouvellement inventé.
Ayant eut connaissance des travaux de Hughes sur le microphone à charbon, Berliner a conçu et breveté un émetteur ou microphone avec pastille de carbone .

Le microphone Berliner n'est à proprement parler qu'un transmetteur téléphonique du genre de celui de Pollard dont la lame vibrante est constituée par une lame de charbon sur laquelle viennent appuyer, du côté opposé à l'embouchure, une ou deux vis métalliques en rapport avec le circuit téléphonique, et qui constituent les pièces fixes du contact. On mentionne dans le brevet que ces pièces peuvent être constituées avec du charbon; de sorte que l'on pourrait admettre que ce serait M. Berliner qui aurait le premier combiné les transmetteurs à charbon.
Berliner Le 8 avril 1877 : notre chercheur expérimentait un émetteur constitué d'une petite caisse à savon en bois. Il avait remplacé le fond par une feuille métallique mince formant diaphragme, une vis réglable terminée par une bille d'acier poli venait buter au centre de cette menbranne. Un fil reliat le diaphragme à une borne de la batterie, le second joignait la vis à l'autre borne. Lorsqu'il ferma le circuit il entendit un "cloc" venant de la membrane. Il subsista alors à l'interrupteur un diapason, en enroulant une extrémité du fil du circuit à une se ses branhes. Après avoir excité le diapason, il obtent la note émise par la membrane. Berliner nota " si cette membrane était capable de reproduire un son musical, elle devait, en toute logique, pouvoir reproduire des mots, lorsque à la place d'un courant alternatif simple, un courant modulé plus complexe interviendrait pour l'influencer". En fait il avait découvert un modèle de microphone à contact imparfait.
Trop pauvre pour prendre un brevet, il deposa un caveat le 14 avril 1877 qui sera transformé en demande de brevet le 4 juin suivant.
Berliner proposa son microphone à la Bell Company qui lui acheta en septembre 1877 et le nomma conseiller technique. Mais la bell Company préferera le micro de Blake.U.S. Patent 199,141 Telephone . the transmitter, déposé October 1877, accordé le 15 January 1878
Micro Berliner 4 mars 1877

Le microphone de Berliner était sensiblement le même qu'un microphone construit et démontré publiquement par l'Allemand Philipp Reis en 1864, ainsi que par un microphone développé par l'Américain James W. McDonough, (vu un peu plus en avant) qui a déposé une demande de brevet pour son invention le 10 avril 1876.
Plus tard le microphone d'Berliner a été racheté par Alexander Graham Bell pour la somme de 100 000 $ et de 5 000 $ par année pour garder Berliner sous contrat
. Cet argent a permis à Berliner de se consacrer exclusivement à la création du gramophone, mais c'est Edison qui concrétisera le gramophone en 1878.

Reis et McDonough ont décrit à tort leurs microphones comme établissant et rompant des connexions électriques en réponse aux ondes sonores.
La communauté scientifique, ainsi que l'Office des brevets des États-Unis, ont correctement noté que la parole ne pouvait pas être transmise en établissant et en rompant des connexions électriques. En tant que tels, les microphones Reis et McDonough ont été rejetés par la communauté scientifique, et la demande de brevet de McDonough a été rejetée par le US Patent Office, car ils étaient basés sur une "fausse théorie", même si les deux microphones ont fonctionné.

Thomas Edison a breveté un émetteur similaire, ou microphone, cette même année 1877, ce qui entrainera une certaine controverse ( à savoir à qui doit être attribué l'invention du microphone.)
Début 1877 les dirigeants de la
Western Union Telegraph Company se rendent compte que Bell en inventant le téléphone, avait créé un nouveau marché, dont il s'agissait de ne pas perdre la maîtrise. La western Union prospecta les chercheurs succcéptibles de lui fournir un autre appareil téléphonique que celui construit par Bell. Pour ce faire , elle s'adressa aux laboratoirs Edison qui se mirent aussitôt au travail.
Le 18 avril 1877, ces recherches aboutirent à la mise au point d'un émetteur téléphonique à la plombagine, D'une manière empirique, l'équipe Edison avait en effet découvert que la résistance électrique de la plombagine variait en raison inverse de la pression à laquelle elle était soumise. Une pastille de plombagine intercalée derrière la membrane vibrante d'un émetteur téléphonique permettait donc de moduler un courant électrique, en fait Edison avait inventé le microphone qu'il perfectionna par la suite en remplaçant la plombagine par du charbon en poudre.
IL est très similaire aux microphones conçus par David Edward Hughes qui restera officielemnt l'inventeur du microphone à charbon.
La décision d’Edison d’utiliser le carbone s’appuie sur ses efforts pour comprendre les subtilités du des câbles du télégraphe qu’il a vu en Angleterre en 1873. Afin de mener des expériences en laboratoire, il construit des câbles artificiels utilisant des rhéostats à haute résistance constitués de tubes de verre remplis de carbone. Il a constaté que ses câbles artificiels n'étaient pas fiables car la résistance du carbone variait en raison du bruit et du mouvement, mais ce type de résistance variable sensible était exactement ce dont il avait besoin pour le téléphone.
À la fin de 1877, Edison avait donc conçu un émetteur dans lequel un petit bouton de carbone noir de fumée était placé sous le diaphragme de l'émetteur.

De plus Edison avait compris que le téléphone devait communiquer à grande distance, ce que ne faisait pas le système Bell, alors il employa l'énergie de "la pile" et conçu aussi un système à variation de résistance
.

Assez insolite, le téléphone de Havens Paru dans le "Scientific American" du 11 Aout 1877

Nouveau Téléphone
M. George B. Havens, de Lafayette, Indiana, a inventé une forme très simple de téléphone, que nous illustrons dans la gravure ci-jointe. On peut dire que l'instrument remplace une « touche télégraphique », étant actionné par la voix au lieu de la main, et au lieu d'envoyer un message comme dans les instruments télégraphiques, c'est de la musique qui est transmise. Il peut être utilisé sur n'importe quelle ligne télégraphique ordinaire.
On peut dire que l'instrument est constitué d'un cylindre métallique, ressemblant à un seau d'un quart, tourné sur le côté et attaché à un bloc de bois.
En référence à la gravure, A est le bloc ou la base dans laquelle sont placées les parties fonctionnelles de l'instrument. B est la caisse de résonance en métal, et peut être en laiton, de la taille d'une mesure de quart, ouverte à l'extrémité, C, et fermée à l'autre extrémité, qui sert de vibrateur.
Devant E se trouve un étalon métallique, D, avec une vis de réglage à pointe de platine, qui est en léger contact avec le vibrateur, E. Les fils principaux, F, G, relient E et D.
L'instrument est connecté à la ligne télégraphique principale, comme un relais ordinaire, et les mélodies sont fredonnées dans l'extrémité ouverte de la boîte, B, et entendues depuis l'armature de tous les relais du circuit. De cette manière, des mélodies ont été envoyées, comme nous l'informe M. Havens, sur plus de cent milles. En parlant de l'instrument, M. Havens dit : « Seule l'armature des relais en circuit vibre.
Ces vibrations sont si rapides que le levier n'a pas le temps de faire des allers-retours. Souvent, en maintenant le levier du relais enfoncé, les vibrations sont beaucoup plus fortes, et pour savoir si la musique passe, nous utilisons la clé ordinaire et l'instrument télégraphique. J'ai également pu télégraphier l'alphabet Morse avec ma voix, en émettant un son long pour un tiret et un son court pour un point. Nous rapprochons parfois les aimants du relais de l'armature pour rendre le son plus fort. »

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Le 17 novembre 1877, Western Union décida de contester le monopole de Bell dans le secteur de la téléphonie et créa à la fois l'American Speaking Telephone Co. et la Gold & Stock Telephone Company pour combiner son intérêt dans les brevets d'émetteur d'Edison avec les brevets de récepteur d'Elisha Gray, maintenant détenus. par l'Harmonic Telegraph Company. Western Union était une énorme entreprise à l'époque et a commencé à déployer des systèmes téléphoniques dans le monde entier. En théorie, la petite Bell Company n'avait aucune chance.

Tandis que ni Elisha Gray ni la Western Union ne voyaient le moindre intérêt économique au téléphone, Alexander Bell et ses associés continuaient leurs démonstrations en mettant l'accent sur sa «praticabilité».
Des hommes éminents tels que le président de Harvard et celui du MIT soutinrent le projet de Bell et, en un an, le scepticisme des experts se transforma en dépit.
Une fois que les responsables de la Western Union eurent réalisé l'intérêt du téléphone, ils voulurent se lancer eux aussi dans cette affaire.
Mais ils durent se passer des brevets de Bell.
Fin 1877, la compagnie Western Union décida de contester la priorité de l'invention du téléphone à Bell.
Elle passa donc un accord avec Gray et fonda ses revendications sur le caveat de ce dernier.
L'histoire de la bataille juridique qui s'ensuivit est longue et confuse.
Le procès porté devant la cour itinérante des Etats-Unis se termina par un compromis aux termes duquel la Western Union renonça à ses intérêts dans le téléphone au profit de l'American Bell Telephone Company, en échange d'une participation de 20 % sur toutes les royalties et les abonnements que celle-ci percevrait jusqu'à l'expiration des brevets. Ainsi se termina l'intervention de la Western Union sur le marché du téléphone.
Mais pour Elisha Gray, les améliorations du téléphone continuaient, de même que la bataille juridique pour la priorité de l'invention.
A l'époque du compromis, en effet, Gray venait juste de réaliser l'intérêt commercial du téléphone.

Durant dix sept ans, 600 procès vont opposer les avocats de Bell aux différentes compagnies concurentes.
Après les années 1878-79, la compagnie Bell remporte des centaines de poursuites judiciaires en matière de brevets, ce qui fait la fortune d’Alexander Graham Bell avant ses 35 ans. Vous pouvez consulter divers documents , compte rendus de tribunaux sur ces litiges.

Les prétendants
Le tribunal de Boston ayant exclu toute possibilité de contourner les droits de Bell, les tentatives d’invalidation du brevet sont apparues. Là encore, l’activité était canalisée par la configuration particulière du droit américain. Alors que la plupart des pays reconnaissaient le premier demandeur à déposer un brevet, les brevets américains étaient délivrés uniquement au « premier et véritable » inventeur – une invitation permanente, acceptée avec gratitude par le nombre croissant d'opposants à Bell, à mettre en avant les inventeurs antérieurs « découverts » après que la technologie soit devenue une entreprise en activité.
On se souvient à juste titre du litige téléphonique grâce à cette troupe de personnages hauts en couleur : des hommes comme le mécanicien Daniel Drawbaugh d'Eberly's Mills, Pennsylvanie, autoproclamé comme « l'un des plus grands génies inventifs de cette époque », qui prétendait avoir construit des téléphones en les années 1860 et le début des années 1870. Un autre prétendant, le Dr Sylvanus Cushman, affirmait qu'il l'avait fait à Racine, Wisconsin, en 1851, lorsque ses expériences électriques lui avaient soudainement permis d'entendre le coassement des grenouilles dans un marais voisin. Un troisième, le machiniste d'origine italienne Antonio Meucci, affirmait avoir inventé un télégraphe parlant alors qu'il était décorateur de théâtre à La Havane en 1849 ou 1850. Meucci avait déposé une réserve (avis d'invention) auprès de l'Office américain des brevets en 1871, mais avait Il n'a pas déposé une demande complète, a-t-il expliqué, parce qu'une explosion sur le ferry de Staten Island l'avait rendu invalide. Ces hommes et d’autres comme eux pourraient s’appuyer sur une longue histoire personnelle d’expérimentation électrique. Mais leur qualification principale était l'obscurité préalable, accompagnée d'arguments de pauvreté pour expliquer pourquoi ils n'avaient pas rendu public leurs découvertes plus tôt.
La société Bell, soucieuse de réfuter les affirmations des prétendants, a répondu en engageant l'agence nationale de détective Pinkerton pour découvrir les détails discréditants.
Toutes les compagnies de téléphone rivales n'ont pas découvert leur propre demandeur. Beaucoup ont invoqué les travaux du German Reis, dont la réputation scientifique a connu un remarquable regain d’intérêt à titre posthume au milieu des années 1880. À l'aide d'un appareil qui, comme un télégraphe, produisait et coupait alternativement un courant électrique, Reis avait transmis des sons musicaux au début des années 1860. Il n’a pas fallu grand-chose – seulement le poids d’une armature ou l’étirement plus serré d’un diaphragme – pour que le téléphone de Reis fonctionne avec le courant constant et fluctuant utilisé par Bell. Ainsi configuré et manipulé avec beaucoup de soin, le téléphone Reis pouvait parler. Sur cette base, les opposants de Bell affirmaient que Reis avait inventé le téléphone (certains prétendaient qu'il avait transmis de la parole dans les années 1860), ou, à tout le moins, que la distinction rigide établie par le tribunal de Boston entre les téléphones à courant ondulatoire et les téléphones à courant alternatif les dispositifs de freinage ont devancé la compréhension scientifique de l'électricité.
Bien que communément considérées comme des offres de crédit inventif, les contestations de la priorité de Bell étaient en fin de compte motivées par des considérations financières. Le nombre de prétendants était, comme le faisait remarquer Scientific American, « un indice fidèle de la valeur du prix ». Meucci est resté obscur jusqu'à ce qu'il soit porté à l'attention d'un syndicat de Philadelphie, dont les membres ont organisé une société soutenue par les intérêts du Baltimore & Ohio Telegraph. Cushman a attiré le soutien des conseillers municipaux de Chicago et des propriétaires de pharmacies.
Le lien le plus important s'est peut-être produit en 1879, lorsqu'un avocat en brevets de Washington, Lysander Hill, a représenté Drawbaugh et son partenaire Edgar Chellis dans un litige en matière de brevet concernant un robinet. Peu de temps après, ces hommes formèrent un partenariat pour promouvoir les réclamations téléphoniques de Drawbaugh, s'associant à des hommes d'affaires de New York, de Washington et de Cincinnati pour constituer la People's Telephone Company avec une capitalisation autorisée de 5 millions de dollars.
La People’s Company a rejoint un groupe diversifié d’entreprises de téléphonie établies au mépris du brevet de Bell. Il est impossible de les rendre tous compte ; même les 600 poursuites en contrefaçon engagées par Bell n'ont pas permis de découvrir tous les échanges de l'arrière-pays et tous les téléphones fabriqués en atelier. Cependant, les contrevenants les plus déterminés – ceux qui ont mené la lutte juridique contre Bell – ont adopté un modèle spéculatif caractéristique. Après s'être constituées avec une collection de brevets téléphoniques mineurs et une importante valorisation papier, ces entreprises ont promu des sociétés d'exploitation dans plusieurs États, dans le but de tirer profit de la vente de licences et d'actions. Ainsi, la Molecular Telephone Company, basée à New York, a autorisé une succursale à Cleveland, tandis que l'Overland Telephone Company a promu des filiales en Pennsylvanie, au New Jersey et au Kentucky.
La Panlectric Telephone Company, créée dans le Tennessee, a commercialisé ses brevets auprès de parties du Missouri, de l'Illinois, de l'Alabama, du Texas et de la région de Washington, D.C. Certaines de ces entreprises ont abouti à la construction de véritables lignes téléphoniques, tandis que d'autres sont restées sur papier.
Tous partageaient cependant un objectif commun : éviter l'inévitable poursuite en contrefaçon de Bell....

Dans cette bataille : En 1877 Amos Dolbear, diplômé de l'Ohio Wesleyan University, professeur de physique et d'astronomie
Alors qu'il était étudiant à Ohio Wesleyan, il avait fait un "télégraphe parlant" et inventé un récepteur contenant deux caractéristiques du téléphone moderne: un aimant permanent et un diaphragme métallique . Il aurait inventé le premier récepteur téléphonique à aimant permanent en 1865, 11 ans avant qu'Alexander Graham Bell ne brevette son modèle.
En janvier 1876 Dolbear apprend que Bell a déposé une demande le 15 janvier 1877 de brevet le concernant, mais ne donne pas de suite sur ce point
mais Dolbear édite son livre "The Telephone" en 1877


Reproduction
Prototype tel qui est photographié dans le livre "The Telephone" de A.E Dolbear , le premier livre sur le telephone publié en 1877.

En 1880 Dolbear déposera une demande de brevet pour un type de téléphone élétrostatique, différents du téléphone éléctromagnétique.
Il obtiendra son brevet en 1881 .
Bell réagira et déposa une plainte pour contrefaçon. Au procès les avocats de Dolbear ont eut la mauvaise idée d'amener un téléphone de Reiss pour lui en donner la patérnité, ce qui priverait Bell de ce privilége. Mais l'appareil refuse de fonctionner. C'était encore un système de type télégraphique à rupture du courant et non pas courant de modulation produit par la voix.
Dans le jugement en 1883 le juge décrète que Bell a breveté la véritable idée de transmission de la parole par l'électricité ....
Bell avait il été au courant de cette améloiration et en a t'il tiré parti ?

Des échanges de courriers continueront entre Bell et Pierce : (lettre du 13 avril 1878 page 1, page 2, page 3) ... voir les archives de Bell.

Au milieu des années 1880, la question des brevets téléphoniques a dépassé le monde des avocats, des financiers et des ingénieurs pour atteindre une scène publique plus large.
Là, la réputation du brevet Bell s'est mêlée à l'une des grandes préoccupations de l'âge d'or : la corruption. Des allégations de malhonnêteté ont tourbillonné autour d'Alexander Graham Bell et du Bureau des brevets, aboutissant à l'accusation selon laquelle Bell avait obtenu son brevet par fraude. Cette affirmation sensationnelle est devenue la base d’un procès du gouvernement fédéral contre la société Bell – une intervention remarquable qui allait elle-même tourner au scandale.

En 1884 WH PREECE étéit en visite ay Canada et aux Etats-Unis, et rapportait :

Le téléphone a traversé une période assez difficile aux États-Unis. On a tenté avec détermination de renverser les brevets de Bell dans ce pays ; et ceux qui ont visité l’exposition de Philadelphie ont vu les instruments exposés sur lesquels les avocats du plaignant s’appuyaient. On dit qu’un Américain très ingénieux, nommé Drawbaugh, avait devancé tous les inventeurs de chaque partie du système téléphonique ; qu’il avait inventé un récepteur avant Bell ; qu’il avait inventé le dispositif à charbon comprimé avant Edison ; qu’il avait inventé le microphone avant notre ami le professeur Hughes ; et qu’en fait, il avait tout fait sur la surface de la terre pour établir les revendications énoncées. Certains de ses brevets ont été présentés, et j’ai non seulement dû examiner ses brevets, mais j’ai dû passer en revue un grand nombre de dépositions des preuves présentées, et je dois avouer que je n’ai jamais vu de cas plus fragile porté devant un tribunal. Je ne sais pas si je serai diffamatoire en exprimant mon opinion (je m'en remettrai à notre avocat avant que les notes ne soient imprimées), mais je n'hésiterais pas à dire que je n'ai jamais vu de complot plus évident pour tenter de perturber la position d'un brevet bien établi. Cependant, j'ai entendu dire que le jugement a été rendu comme le public l'avait généralement supposé ; car dès que l'affaire a été terminée, les actions de la compagnie Bell, qui valaient 150 dollars, ont grimpé à 190 dollars, et maintenant que la décision est rendue, on m'a dit qu'elles atteindront probablement 290 dollars.

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A peu près à la même époque, le Dr Fenner H. Peckham, futur responsable de la Providence Telephone Company, a établi une communication entre son domicile du 27 Benefit Street et son bureau situé à proximité du tunnel de chemin de fer de North Main Street.
Cette ligne avait une longueur de 800 mètres et utilisait des fils télégraphiques déjà connectés entre les deux endroits.
Le premier appel à une assistance médicale jamais reçu par téléphone a été transmis sur cette ligne, un message d’urgence qui a immédiatement démontré l’énorme valeur pratique de la nouvelle invention
..

A l’époque, toutefois, Bell s’est déjà éloigné de la compagnie pour se consacrer à d’autres champs d’intérêt.
Les Bell ont deux filles, Elsie May Bell (1878-1964) et Marian Hubbard « Daisy » Bell (1880-1962), ainsi que deux fils, Edward (1881) et Robert (1883), qui meurent tous deux en bas âge

Fin 1877 début 1878, le téléphone construit par Brown Ayres, de l'institut Stevens, d'Hoboken (États-Unis), se distingue par une organisation simple et une action énergique. le Dr Brown Ayres, était président de l'Université du Tennessee à sa mort en 1919.
C'était un homme brillant qui avait déjéà installé une ligne téléphonique en 1877 sur un fil de laWestern Union,
Son talent précoce en électricité et télécommunications lui a valu de devenir ami avec Thomas Edison et Alexander Graham Bell, qui lui ont offert l’opportunité de rejoindre le système de communication naissant de Bell alors qu’il était encore jeune.
Il a même refusé l'offre d'emploi de Bell au profit de la poursuite de sa carrière universitaire, qui l'a finalement conduit à Knoxville à la présidence de l'Université du Tennessee, où il a joué un rôle déterminant dans la planification et la conception d'un nouveau bâtiment spectaculaire qui devait être placé au sommet. de la plus haute colline sur le campus. Mais il est mort deux ans avant la fin des travaux sur The Hill.


On retouve la description de ce téléphone dans "Le téléphone le microphone et le radiophone 1825" de Swartze Théodor,
qui a certainement été inspiré de l'artile du le journal de l'université
. de 1878.

Le Téléphone de Brown Ayres
La figure en donne la coupe en Jong.
La boite a, 17 centimètres de. longueur et 7 centimètres de diamètre, A travers le bloc cylindrique de bois, on a creusé un trou de 5 centimètres de diamètre, dans lequel les aimants se trouvent fortement enserrés et fixes, mais peuvent toutefois glisser au moyen de la vis v, Ils se composent de deux aimants en fer à cheval, m, m, chacun de 7 centimètres 5 de longueur, et sont semblables à ceux que l'on trouve chez les quincailliers. Ces deux aimants sont réunis en ce que l'on appelle un aimant composé, et séparés par un morceau de bois t, d'environ 3 millimètres d'épaisseur; les pôles de même nom sont placés l'un sur l'autre.
Entre chaque paire de pôles semblables, on serre un morceau de fil de fer doux, i, à peu près de 4 à 5 millimètres de diamètre et de 30 millimètres de longueur,dont l'un des bouts sur une longueur de 15 millimètres, a été limé à plat des deux côtés; cet ensemble magnétique est, à l'aide de deux morceaux de bois w, w, et deux vis abois, réunis en un tout solide, comme le représente la figure ci contre.
A la partie de derrière des morceaux de bois w, est fixée au moyen de petites vis une bande de laiton d. C'est à travers le milieu de cette bande, qui est tendue dans l'intérieur de la boîte de bois, que passe la vis v au moyen de laquelle on règle l'écartement, entre les pôles magnétiques et la membrane. Sur chacun des deux morceaux de fer i, qui dépassent les pôles magnétiques, se trouve placée une petite bobine b, en carton, bois de buis ou caoutchouc durci, entouré de
fil de cuivre recouvert (n° 38 de la jauge de Birmingham).
Chacune des deux bobines a 13 millimètres 5 de; longueur et 12 millimètres 5 de diamètre. Les deux bouts de fil des bobines sont réunisparles bornespl,p-, qui servent à intercaler l'instrument dans le circuit. La membrane é est faite en tôle de. fer mince légèrement
vernie. La bonne marche de l'appareil dépend de la qualité.

Photos du modèle de la collection Jean Godi

Au Canada en 2021, une lettre de 1878 d'Alexander Graham Bell à ses parents provenant d'une archive conservée par un associé de Bell.

Cette lettre, datée du 30 décembre, de 8 pages comprend des dessins rares et élaborés du téléphone, s'est vendue à près de 93 000 $

Bell répondait à une lettre de ses parents à Brantford, en Ontario, lui expliquant comment un coup de foudre avait endommagé leur câblage.

La lettre indique aux parents de Bell comment mettre le téléphone à la terre pour éviter les dommages causés par la foudre lors de l'accident à Tutelo Heights.
Il leur ordonne de faire passer un fil de cuivre solide de leur maison à l'étang à canards et de l'y enterrer.
"Si vous avez une bonne connexion avec une couche de terre constamment humide, vous n'avez jamais à craindre la foudre et vos messages seront en sécurité", a écrit Bell.

Le vice-président de RRAuction, Bobby Livingston, ne nommerait pas le meilleur enchérisseur, mais il l'a décrit comme «un collectionneur de documents de au Texas qui a l'œil pour les meilleures choses». L'enchère s'est conclue à 92 856 $.

 

L'accident montre que les bornes de terre de votre ligne téléphonique sont défectueuses car le courant a trouvé un chemin plus court vers le sol à travers deux de vos pôles que par le chemin approprié '.

Et il continue de dessiner un schéma remarquable - deux téléphones - montrant le bon assemblage mécanique pour assurer le bon fonctionnement et, surtout, la sécurité.

Il poursuit: `` Comme je ne connais pas vos connexions, je vais simplement indiquer quelles connexions je devrais conseiller afin d'éviter une répétition de l'accident - ce qui aurait pu être plus grave si les poteaux n'avaient pas été heurtés et avait ainsi permis un passage partiel à la Terre.'

 

Cette même lettre, décrite comme «l'une des 10 meilleures lettres scientifiques» existantes, a de nouveau été proposée à la vente l'année suivante par un autre revendeur américain de documents historiques, pour 115 000 $.

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Nommez ce document lorsque vous écrivez.
Kent, Woodman & Co., 25 Congress St., Boston, Mass.


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Janvier 1878. Note à l'attention du rédacteur en chef du Scientific American : Bell est partout reconnu comme l'inventeur du téléphone. Que votre journal soit donc le premier à faire remonter son nom dans le temps avec sa grande invention. Appelons-le tous le " Bellophone ".
Philadelphie, Pennsylvanie.


Octobre 1878 dans le "Scientic American" Hopkins décrit comment fabriquer son téléphone :

TÉLÉPHONES SIMPLES.
Le téléphone, bien que généralement bien connu aujourd'hui, n'est pas moins intéressant qu'il ne l'était au début. Il existe de nombreuses formes de ce merveilleux instrument, dont certaines sont très simples, faciles à construire et à utiliser, tandis que d'autres sont plus compliquées. Le principe est le même dans toutes.
Dans la gravure ci-jointe, la figure 1 représente un téléphone en service ; la figure 2 est un instrument facile à construire ; la figure 3 est une coupe verticale d'une partie du même ; la figure 4 est un téléphone de la forme Bell ; et les figures 5 et 6 illustrent les méthodes de magnétisation des barres pour téléphones.
Le téléphone représenté sur la figure 2 utilise deux aimants en U ordinaires, qui peuvent être de n'importe quelle taille pratique et peuvent être achetés dans presque n'importe quelle quincaillerie ou magasin de jouets. Un noyau de fer de 80 pieds est serré entre deux pôles similaires des aimants et est fileté pour recevoir la bobine, sur laquelle est formée une bride pour supporter le diaphragme et l'embouchure. Les extrémités du fil qui forme la bobine sont reliées aux bornes de connexion vissées dans la bride. Le disque ou diaphragme est constitué d'une plaque de ferrotype ordinaire, telle qu'on peut s'en procurer chez n'importe quel photographe.

Le téléphone représenté sur la figure 4 a un manche en bois qui contient un aimant en barre ronde, K, ayant à une extrémité une bobine, L, en fil fin isolé. Les bornes de la bobine sont reliées aux bornes de connexion, N, à l'extrémité du manche. Le disque en fer, J, est supporté dans l'embouchure près de l'extrémité de l'aimant.
Lorsque les ondes sonores frappent le disque du téléphone émetteur, le disque vibre devant l'aimant, et comme il est lui-même un aimant par induction, sa puissance change constamment pendant qu'il vibre. Lorsque la plaque se déplace vers la bobine, un courant est induit dans cette dernière, qui traverse toute la longueur du fil la reliant à un instrument distant ; lorsque la plaque revient, un courant inverse s'ensuit. Ces courants ondulants produisent dans le disque de l'instrument récepteur des vibrations similaires à celles de l'instrument émetteur.
A l'intention de tous ceux qui désirent construire un téléphone, nous avons publié dans le SUPPLÉMENT SCIENTIFIC AMERICAN, n° 142, des instructions complètes, accompagnées de dessins grandeur nature, pour la fabrication d'un téléphone fonctionnel.


SUPPLÉMENT 142 page 2261 : COMMENT FABRIQUER UN TÉLÉPHONE FONCTIONNEL. Par Georce M. Hopkins.
Comme la plupart, sinon tous les lecteurs de ce journal, connaissent le principe du téléphone articulé, et comme une compréhension approfondie du principe sur lequel il fonctionne n'est pas essentielle à la construction de l'instrument, je vais omettre les détails du principe de fonctionnement, et je vais procéder immédiatement à la description de la manière dont un téléphone peut être facilement fabriqué.
La figure 1 de la gravure de la page 2260 montre le téléphone en fonctionnement actif, un téléphone utilisant des aimants en U ordinaires.
La figure 3 est une vue en coupe détaillée du même. La figure 4 est une élévation latérale partiellement en coupe d'un téléphone qui est essentiellement le même que celui de Bell. Les figures 5 et 6 représentent des dispositifs pour magnétiser les barres des téléphones. Les figures 2, 3 et 4 représentent la taille réelle des instruments.
Le téléphone représenté sur les figures 2 et 3 est très facile à fabriquer. Les deux aimants en U, B, qui peuvent être de la taille indiquée sur la gravure, ou plus grands ou plus petits, peuvent être achetés dans presque toutes les quincailleries ou magasins de jouets, et le noyau en fer doux, A, sur lequel est placée la bobine, D, peut être fileté extérieurement et aplati pour s'adapter entre les aimants par n'importe quel forgeron ou ouvrier en fer. Le noyau en fer, A, doit avoir un diamètre de 30 pouces, et l'extrémité aplatie qui s'étend sur environ 1 pouce entre les aimants doit avoir une épaisseur de 14 pouces, et les autres pôles doivent être séparés de la même distance par un bloc de bois.
Les deux aimants sont fermement serrés ensemble par les vis, C, et la vis, qui s'étend à travers l'un d'eux dans un trou taraudé dans l'autre. Les aimants doivent être disposés avec des pôles similaires en contact avec le noyau en fer doux, A.
La bobine en bois, D, a un diamètre de 1 pouce et une longueur de 50, et a sur son extrémité extérieure une bride concave, E ayant une surface d'appui annulaire pour le diaphragme ; F. La bride a un diamètre de 244 pouces et la surface d'appui annulaire a une largeur de 1/2 pouce, ce qui laisse la partie médiane du diaphragme, qui a un diamètre de 134 pouces, libre de vibrer.
La bobine est enroulée avec 1/2 once de fil de cuivre recouvert de soie n° 36 ou n° 38, et les extrémités du fil sont fixées à de petites vis de serrage, a, qui dépassent de l'arrière de la bride concave, E.
Le diaphragme, qui est simplement un disque de fer étamé très léger ou une plaque de ferrotype, a le même diamètre que la bride, E, sur laquelle il est placé.
L'embouchure, G, est fixée à la bride, E, par trois petites vis ; le diaphragme étant fixé à trois endroits équidistants pour permettre ce mode de fixation. Le diamètre de l'ouverture de l'embouchure est de 14 pouces et l'embouchure, comme la bride, doit être concave.
La distance entre le diaphragme F et l'extrémité du noyau en fer doux A est réglée en vissant la bobine D vers le haut ou vers le bas sur le noyau. Le meilleur réglage consiste probablement à placer le diaphragme aussi près que possible de l'extrémité du noyau sans provoquer de secousses lorsque l'on parle à l'instrument.
Ce téléphone, lorsqu'il est connecté à un autre du même type au moyen de deux fils porteurs fixés dans les bornes de connexion, fonctionnera admirablement. Un seul fil peut être utilisé pour connecter une borne de connexion de chaque téléphone, l'autre borne de connexion étant connectée à la conduite d'eau ou à un fil de terre correctement connecté à de grandes plaques métalliques enterrées dans la terre constamment humide.
Le téléphone ainsi décrit est plus facile à fabriquer que celui représenté sur la figure 4, car le problème de magnétisation de l'acier est évité.
En remplaçant le noyau de fer A par un aimant en barre de 3 pouces de diamètre et de 5 pouces de long, fileté à une extrémité, on obtient un téléphone très compact et facile à régler.
Le téléphone représenté en coupe partielle sur la figure 4 se compose de 5 parties principales : la poignée H, l'embouchure I, le diaphragme J, l'aimant K et la bobine L. La poignée est percée longitudinalement au centre pour recevoir l'aimant rond K et il y a deux petits trous sur les côtés opposés de l'aimant, à travers lesquels passent les fils robustes M, qui sont soudés aux bornes de la bobine L et reliés aux vis de fixation N à l'extrémité de la poignée. La poignée H est logée pour recevoir la bobine L et possède une embouchure I et un diaphragme J qui sont de la même taille que ceux décrits précédemment.
Dans le cas présent, l'embouchure ou le capuchon est vissé sur la poignée, mais il peut être fixé avec tout autant d'avantages au moyen de petites vis, comme le montrent les figures 2 et 3.
La bobine doit être remplie d'environ 1 once. de fil de cuivre recouvert de soie n° 36 ou n° 38, et les aimants doivent être placés aussi près que possible du diaphragme sans le toucher, et lorsqu'il est correctement réglé, il est serré par une vis, O, à l'extrémité la plus petite de la poignée. L'aimant en barre, K, a un diamètre de 3 pouces 1/2 et une longueur de 6 pouces.
La connexion entre deux ou plusieurs téléphones et la connexion à la terre est effectuée de la manière décrite précédemment.
Il existe deux méthodes de magnétisation des barres que je vais décrire. La première chose à faire est de durcir et de tremper la barre. Cela se fait en la chauffant jusqu'à ce qu'elle soit rouge cerise foncé et en la plongeant dans de l'eau froide, puis en tirant la trempe jusqu'à ce qu'elle soit de couleur paille. La première méthode de magnétisation consiste à placer à chaque extrémité de la barre d'acier trempé, Q (fig. 5), un capuchon en fer doux, R, et à enfermer la barre ainsi armée dans une hélice, P, faite de trois ou quatre couches de fil de cuivre isolé n° 16, et à connecter l'hélice à 4 ou 6 piles Bunsen disposées en fonction de la quantité. L'hélice doit s'étendre jusqu'aux extrémités des capuchons en fer doux, et elle doit être déconnectée de la batterie avant de retirer l'aimant.
Une autre méthode consiste à faire passer une hélice, 8, sur la barre, T (fig. 6). L'hélice, 8, est composée d'environ 10 onces. Le fil de cuivre isolé n° 16 a un diamètre intérieur de 40 pouces et une longueur d'environ 144 pouces.
L'hélice étant connectée à une batterie de 6 cellules Bunsen, elle est tirée sur la barre d'un bout à l'autre et ramenée au milieu de la barre lorsque la batterie doit être déconnectée. Ce sont des méthodes de magnétisation faciles et peuvent être pratiquées par toute personne possédant les appareils, mais les aimants ne posséderont pas la force présentée par des aimants chargés par une puissante machine magnéto-électrique.
Le fil de la ligne téléphonique doit être isolé de la même manière que les fils télégraphiques. Pour les lignes courtes, un fil de retour doit être utilisé ; pour les lignes longues, il faudra une connexion à la terre.

Février 1878 vu dans le "Scientic American"
Utilisation du téléphone.
Les gens de 'Bell telephone' dans une ville ont adopté le système de location d'appareils à 50 $ la paire double par an pour une utilisation sur les lignes locales et refusent de les vendre aux utilisateurs.
Afin d'empêcher toute violation de leurs brevets, ils confient à des agents le soin de surveiller les tentatives de fabrication privée de l'invention dans certains districts et, en cas de détection, d'exiger du fabricant non autorisé le même loyer que s'il avait régulièrement loué son appareil. Cette méthode de gestion d'un brevet est rarement couronnée de succès. L'appareil peut être construit très facilement et pour seulement quelques cents ; c'est une telle nouveauté que des centaines de personnes le fabriqueront, ne serait-ce que pour satisfaire leur curiosité, tandis que d'autres, ayant trouvé des utilisations pour lui, continueront à l'utiliser aussi librement qu'ils le feraient pour le télégraphe. Aucun système d'espionnage ne peut tenir compte de tous ces cas, et par conséquent, il serait probablement beaucoup plus rémunérateur si l'invention était fabriquée et vendue avec un bénéfice raisonnable. C'est ce qui se fait déjà en Allemagne, nous écrit un correspondant, où le professeur Bell n'a pas de brevets et où l'on peut acheter une paire d'instruments pour six dollars. En Angleterre, le prix demandé est de 150 dollars, ce qui est évidemment excessif. Les titulaires et les propriétaires de brevets commettent une erreur en essayant de réaliser de plus gros profits en gardant leurs appareils si étroitement. Il y a plus à gagner en les laissant entrer dans l'usage le plus large possible et en faisant preuve d'une libéralité raisonnable
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Fait marquant à Providence (État du Rhode Island) :
Le colonel William H. Reynolds, qui vivait à Providence plusieurs années avant sa mort en 1906, et qui était le grand-père du citoyen local bien connu, qui porte le même nom, s’intéressa beaucoup à l’invention de M. Bell et a pu entrer en contact avec celui ci.
Le colonel Reynolds était un ancien combattant de la guerre de Sécession, ayant été lieutenant-colonel du premier régiment d'artillerie à la tête de la batterie A à la bataille de Bull Run.
... Pour la somme de 5 000 $, le colonel Reynolds a finalement acheté le contrôle du brevet de M. Bell pour le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, et pour 2 500 $ de plus, il a obtenu les droits de contrôle pour l'Espagne, l'Italie, le Portugal et la Russie.
En Angleterre on ne tardera pas à faire de la publicité pour le téléphone de Bell

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28 février 1878 à New Haven , le premier centre téléphonique manuel ouvre : (le standard manuel)
Bell a continué à perfectionner son invention. Lorsque le premier central téléphonique a été fondé à New Haven, Connecticut, le 28 février 1878, les abonnés utilisaient le téléphone « nouveau et amélioré » Butterstamp, nommé d'après un gadget de cuisine et de restaurant à l'époque, utilisé pour presser un motif décoratif dans un pat de beurre. Chaque composant "butterstamp" mesure environ 6 pouces de long et environ 3 pouces de diamètre. À l'intérieur, on peut trouver une barre aimantée, une petite bobine de fil et un diaphragme en fer. Les spécimens existants du téléphone butterstamp fonctionnent toujours aujourd'hui

Les démonstrations se multiplient aux quatres coins du pays, certaines villes commencent à installer des appareils;
L'un des plus prolifiques de ces inventeurs était le président de Highland Park, Elisha Gray.pour qui sa demande de brevet est parvenue au gouvernement seulement deux heures après une application similaire de celle de Bell.
La malchance de Gray a contribué à garantir que l'histoire de la téléphonie à Chicago serait longtemps dominée par des entreprises qui ont ramené leur lignée à Bell. Ces entreprises comprenaient Chicago Telephone Company, la société dominante de Chicago au tournant du XXe siècle, et Illinois Bell, qui a absorbé Chicago Telephone en 1920.
Ces deux entreprises étaient des piliers du "Bell System", le réseau téléphonique national qui était coordonné après 1900 par American Téléphone et Télégraphe (AT & T).

En 1878, la première compagnie Bell a commencé ses activités avec seulement 75 téléphones.

Blake passa l'été 1878 à expérimenter un transmetteur téléphonique. Avant la fin de l'année, il avait inventé "l'émetteur Blake" et l'avait vendu à Bell pour des actions dans la compagnie de téléphone.
Les émetteurs Berliner et Blake avaient tous deux leurs avantages, alors Bell a demandé à Berliner de combiner leurs meilleurs attributs dans un émetteur «Berliner-Blake» qui a été utilisé dans les téléphones jusqu'au milieu des années 1890 aux États-Unis et jusqu'au début des années 1900 dans des endroits comme la Grande-Bretagne. Berliner a également ajouté des bobines d'induction aux téléphones, améliorant encore la transmission, bien que Western Union ait affirmé que cela enfreignait l'utilisation antérieure par Edison de bobines d'induction dans son émetteur.

Janvier 1878 Bell, encore en Angleterre, recevra un télégramme de Sir T.Bidduph serétaire privé de la reine Victoria d'Angleterre pour faire une démonstration à Osborne House, résidence royale familiale dans l'ile de Whight. Bell accepte mais il y sera reçu seul sans sa Mabel très déçue de cette réponse.
Reynolds fera réaliser une liaison est établie entre Osborne House et la ville de Cowes située à un kilométre.et invite la journaliste Kate Field, du Times de Londres, du Now Yord Heraldet divers ...
Le 14 janvier en soirée Bell commence la présentation et la reine Victoria put prendre l'appareil pour dialoguer avec son secrétaire ... la démonstartion dure trois heures.
La reine a consigné dans son journal (voir site) cet événement et Sir Thomas Biddulph demanda à Bell dans une lettre, que la reine Victoria était très intéressée à acquérir un ensemble de téléphones pour le palais (photo ci dessous).Voir aussi les correspondances.


Correspondance concernant l'achat de téléphones par la reine Victoria pour la maison d'Osborne.

En Angleterre, sur le plan des affaires, c'est trise mine, Reynolds et Bell éprouvent des diffiultés pour mettre en place la nouvelle société, pour trouver des capitaux ... les commandes n'arrivent pas, les britaniques bien équipés en télégraphes ne voient pas beaucoup d'interêts dans le téléphone.

Pendant que les Bell étaient en lune de miel, Hubbard a tenté de vendre tous les brevets de Bell à Western Union pour 100 000 $ (environ 1 660 000 $ en dollars de 2001). Mais la compagnie de télégraphe a pensé que l'appareil était inutile et a refusé l'offre - sans aucun doute l'une des pires décisions commerciales de tous les temps.

Le 12 Février 1878
sous l'impulsion de Hubbard la New England Telephone Company fut créée parceque la soièté fidulaire Bell Telephone Company et son investisseur Sanders n'avait enore pas touché un sou. Il fallait trouver de l'argent. La bell Compagny céde des droits d'installation à une autre soiété. ...
En Mai Hubbard engage un jeune manager T.N. Vail en temps que direteur de la Bell Compagny. Aussitôt envoie à tous ses agents du térritoire une copie du brevet de Bell et d'une note pour combattre toute tentative d'implantation de téléphonique de la part de la Western Union.
le 12 septembre 1878 Hubbard et Vail assignent en justice Peter A Dowd, de la Speaking Telephone Compagny, pour détournement de brevet et contrefaçon.

19 Mars 1878 A. G. BELL dépose le 8 février 1878, un brevet "Speaking Telephone" qui est attribué le 19 mars brevet No. 201,488.
Dans d'autres Brevets, j'ai montré et décrit des méthodes permettant de produire du son à distance au moyen de courants électriques régulateurs, grâce à quoi un certain nombre de messages télégraphiques peuvent être transmis simultanément dans un seul circuit ou dans un sens ou dans l'autre, et grâce à quoi une parole articulée peut être produite électriquement.
Pour illustrer mon système de téléphonie électrique, j'ai montré dans mon brevet précité (n ° 1 8 187), sous la forme d'une forme de téléphone électrique, une tige droite en fer ou en acier avec une bobine de fil autour d'une extrémité, dont l'extrémité est placée très près d'une plaque de fer ou d'acier, sans toutefois la toucher. La tige est soit un aimant permanent, soit est rendue magnétique au moyen d’abattants. Dans cette forme d'appareil, la plaque est fixée à un bloc de bois et un tube parlant ou auditif est utilisé pour véhiculer des sons vers ou à partir de la plaque. La voix des orateurs est dirigée contre le côté de la plaque qui est détourné de l'aimant, et l'un des pôles de l'aimant reste inutilisé ... Mon amélioration actuelle consiste à utiliser un aimant tubulaire à la place de la tige solide précédemment utilisée et à fixer la plaque à ce pôle de l'aimant qui n'avait pas été utilisé auparavant...

Le premier central téléphonique de Providence a été ouvert le 2 avril 1879 et la première ligne interurbaine commerciale, de Providence à Boston a été ouverte le 12 janvier 1881.

Mai 1878 en Angleterre, Mabel donne jour à une petite fille Elie May. Hubbard demande à son gendre Bell de revenir aux Usa. Mais Bell ne veut plus entendre parler du téléphone, il désire refaire de l'enseignement.

Le 12 septembre 1878, la société Bell Telephone a intenté une action contre Peter A. Dowd, chef de l'American Speaking Telephone Company, affirmant que la technologie d'Edison et Gray enfreignait les brevets de Bell.
Pour empêcher Western Union de voler toutes ses affaires pendant la bataille juridique qui a suivi, Bell avait besoin d'un meilleur émetteur pour être concurrentiel sur le marché..
L'un des avocats de Bell avait écrit le 22 janvier 1878, une lettre à Berliner qui disait en partie : "Je ne suppose pas que vous croyez sérieusement que votre invention vaut 12 000 $ à l'heure actuelle." Mais Western Union gagnait du terrain sur Bell et, en septembre 1878, la Bell Telephone Company se retrouva à payer à Berliner 50 000 $ (l'équivalent de 877 000 $ en dollars américains de 2001) pour les droits sur son brevet, en plus de lui donner le poste d'ingénieur en chef. Ce téléphone émetteur était initialement connu sous le nom de "téléphone Bell-Berliner".
La mise en garde de Berliner, décrivant le concept de résistance électrique variable résultant d'une pression variable, avait été déposée le 4 avril 1877, juste avant la demande de brevet d'émetteur de carbone d'Edison du 27 avril 1877. Cela permit à la société Bell en septembre 1878 de déposer une « interférence ». » contre l'émetteur carbone à pression variable/résistance variable d'Edison, puis utiliser un émetteur carbone de sa propre conception sans être immédiatement arrêté par les tribunaux. Cette démarche légale astucieuse a permis à Bell d'acquérir les droits d'un nouvel émetteur de carbone - tout ce dont ils avaient besoin maintenant, c'était l'émetteur.
Heureusement, en 1878, le professeur David Edward Hughes a inventé l'une des premières versions du microphone à charbon. Il a découvert qu'une tige de carbone permettait un contact électrique lâche contre un diaphragme, ce qui permet la production de courants ondulatoires correspondant étroitement aux ondes sonores de la voix humaine (Hughes et Berliner ont tous deux utilisé le terme « microphone » pour distinguer leurs émetteurs). Francis Blake, Jr, de Weston, Massachusetts, prodige des mathématiques, photographe et ancien officier de l'U.S. Coast Survey, s'est inspiré des expériences du professeur Hughes et a passé l'été 1878 à développer un émetteur reposant sur un contact variable entre un diaphragme métallique et un bloc de carbone, qu'il a également proposé à Bell en tant que rival de l'émetteur d'Edison. La Bell Company a donné à Blake des actions pour les droits sur l'émetteur de carbone et a commencé à l'utiliser en décembre 1878.

En septembre 1878, un émetteur de carbone a été breveté par un pasteur anglais, le révérend Henry Hunnings de Bolton Percy, Yorkshire.
L'émetteur de Hunnings reposait sur de multiples contacts lâches sous la forme de granulés de coke faiblement compactés qui vibraient entre deux électrodes constituées d'un diaphragme et d'une plaque arrière en métal. Le premier appareil de Hunnings avait un problème où les particules de carbone se « emballaient » ou collaient ensemble, réduisant leur efficacité à transduire la voix. Pourtant, la technologie Hunnings-White a finalement remplacé celle de Blake en tant qu'émetteur standard des sociétés Bell, bien qu'Edison jouisse d'un crédit historique en tant qu'inventeur du microphone en carbone du téléphone.

Le 31 octobre 1878, la petite famille Bell reprend le bateau jusqu'à Québec. A sa grande surprise l'attendait T.Watson son fidéle collaborateur, envoyé par Hubbard pour le convaincre de rentreR à washington au bureau des brevets. suite au procès intenté le 12 septembre par Hubbard et Vail, le tribunal a besoin de compléments à fournir par l'inventeur lui même.

Lu dans le Moniteur industriel belge début 1878 :

Le Daily News est le premier journal qui ait fait une application pratique du téléphone. Depuis quelques jours, les bureaux de ce journal sont en communication avec la Chambre des Communes par le moyen d'un téléphone adapté à un fil télégraphique ordinaire. La conversation est entendue distinctement en dépit du bruit produit par les autres fils télégraphiques et le compterendu sommaire des débats du Parlement, publié chaque matin dans le Daily News lui parvient par cette voie intéressante et nouvelle.

Avant la fin de 1878, les hommes qui réussissaient dans d’autres secteurs d’industrie se rendaient compte que si l’offre rudimentaire et limitéeles installations offertes par ces premiers centraux offraient un service considéré par le public comme une commodité souhaitable, alors les nombreux avantages qui pourraient être tirés d'un système de central téléphonique englobant tous les utilisateurs probables du service téléphonique dans une ville ou un village seraient en rapport direct à la croissance et à l'expansion de ce système. Par conséquent, comme il est apparu évident que cette nouvelle industrie était parvenue à perdurer et qu'elle était susceptible de se révéler une bonne source de revenus, les capitalistes ont commencé à considérer favorablement le « jouet de Bell », à se demander s'il ne se révélerait pas un produit extrêmement précieux. invention et s'il était sécuritaire de violer les brevets de Bell. C'est ainsi qu'avant la fin de 1878, un certain nombre de promoteurs qui s'étaient autrefois moqués de l'inventeur et de son téléphone offraient de grosses sommes en espèces contre des droits exclusifs d'exploitation sur un territoire donné, payant dans plusieurs cas une bonne prime pour le même droits offerts pour un paiement symbolique un an auparavant.
Ces conversions soudaines à une croyance implicite dans la valeur tangible du téléphone apparaissent d'autant plus remarquables si l'on se souvient du fait que partout aux États-Unis, les affaires commerciales et financières sont restées dans un état déprimé pendant toute l'année 1878, et que ce fut une question extrêmement difficile. pour intéresser les capitaux à toute nouvelle entreprise. Néanmoins, près de soixante-dix centraux Bell étaient en cours de planification, ou étaient en construction, ou étaient en opération à la fin de l'année. Dans les villes suivantes, les centraux Bell étaient en opération à la fin de 1878 et, bien que le nombre de téléphones en service soit relativement faible, les archives montrent que plusieurs de ces centraux avaient obtenu de deux à quatre fois ce nombre de contrats. et connections les nouveaux abonnés le plus rapidement possible.

Ensuite, des centraux étaient en cours de construction à Washington, Louisville, La Nouvelle-Orléans, Nashville, Cleveland, Springfield, Hartford, Providence et ailleurs.
Une situation très différente prévalait dans les milieux financiers et commerciaux un an plus tard, lorsque, à l'automne 1879, la reprise du paiement en espèces provoqua un sentiment d'exaltation dans toutes les branches de l'industrie et déclencha un essor remarquable dans la construction ferroviaire et dans la spéculation boursière qui s'est répandue dans tout le pays. Il n’est donc pas surprenant que de nombreux investisseurs semblent désireux de s’identifier à l’industrie du téléphone, ni si remarquable que, parmi les résultats de cette activité frénétique, il y ait plusieurs centaines de sociétés Bell en activité à la fin de l’année 1879.
Chacune de ces sociétés fonctionnait sous sa propre direction, était régie par sa propre politique et fournissait ses services aux tarifs qu'elle jugeait les plus adaptés pour répondre aux opinions des clients locaux. Il y avait peu ou pas d'uniformité dans ces taux, car la majorité avait été établie non seulement sans tenir compte de l'expérience brève mais coûteuse des taux bas qu'avaient vécue les sociétés créées en 1878, mais aussi à l'encontre des suggestions judicieuses de la société mère de rendre le service si bon que les entreprises paieraient au moins un dollar par semaine pour le service téléphonique local. Encore une fois, non seulement les tarifs ont été établis sans tenir dûment compte du montant de l'investissement en espèces qui serait requis par abonné, mais en oubliant complètement deux facteurs essentiels dans la détermination du coût de production et d'approvisionnement .
Dans certains États, il y avait, en 1879, une licence Bell pour chaque comté, et comme chaque titulaire de licence était totalement indépendant de tous les autres titulaires de licence, il est naturellement apparu une grande diversité d'opinions concernant les méthodes appropriées de construction et d'exploitation, les échanges équitables. du trafic des lignes à péage, des tarifs avantageux et de la protection juridique que la société mère doit assurer à ses concessionnaires. En outre, les titulaires de licences à l'esprit plus large ont commencé à comprendre que le secteur du téléphone, au lieu d'être simplement une question locale, avait non seulement un caractère interurbain et interétatique, mais aussi une portée continentale, et que la croissance saine et le succès ultime de ces sociétés d'exploitation étaient dépend largement de l'étendue et de la nature du service fourni, plutôt que de la protection par brevet.
En 1879, il était également prévu qu'il faudrait investir un montant de capital plusieurs fois supérieur à l'estimation initiale demandée pour donner à l'entreprise une base permanente. Ainsi, la sagesse de regrouper ces petits détenteurs de licences de comté en grandes sociétés d'État ou interétatiques a été perçue, et de grandes sociétés d'exploitation contrôlant les bourses dans de nombreux comtés existaient avant la fin de 1879.
À propos, il convient de rappeler que si certains des pionniers étaient des hommes à qui on ne saurait accorder trop de crédit pour la manière intelligente et persistante avec laquelle les améliorations et les extensions du service ont été introduites, il y avait d'autres pionniers dont la compréhension des problèmes auxquels ils étaient confrontés étaient extrêmement légers, même si ces derniers n'hésitaient pas à qualifier d'hérétiques toutes les opinions opposées aux leurs, ou à combattre les suggestions progressistes de la société mère. Même la presse technique était pessimiste quant à l'avenir du téléphone. En 1882, le rédacteur en chef de The Operator écrivait : « Le téléphone est presque entièrement une commodité locale, presque autant que l'éclairage au gaz et les voitures à chevaux ; son monopole, qui n'est pas oppressif, repose sur la possession de brevets et doit expirent avec les brevets.
Le fait que certains des principaux titulaires de licences de Bell avaient beaucoup à apprendre concernant les problèmes téléphoniques est bien illustré par la déclaration publiée du président de l'une des sociétés les plus importantes. En 1883, il fut cité comme suit concernant la nécessité d'un service longue distance.

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Janvier 1879, la Bell Telephone Company fusionna avec la New England Telephone Company pour former une nouvelle entreprise la National Bell Telephone Company, à sa tête le financier, William H. Forbes, gendre de Ralph Waldo Emerson , devint l'un des plus importants.
Théodore Vail en devint le directeur général, et Hubbard le président.
La nouvelle entreprise reçu en dotation les brevets de Bell et les droits d'exploiter le téléphone en Nouvelle-Angleterre en échange d'une participation de 50%
C'était le succès qui servira de modèle pour le "Bell System", jusqu'en 1894
La compagnie Bell a commencé à chercher d’autres fabricants pour construire l’équipement téléphonique associé, comme des sonneries d’appel et des appareils d’échange, afin de libérer Williams afin qu’il puisse se concentrer sur les téléphones.
Au printemps de 1879 la National Bell Telephone Company a conclu des ententes avec quatre autres fabricants d'équipement téléphonique.
The Electric Merchandising Co. de Chicago, Davis et Watts de Baltimore, Post and Company de Cincinnati et la Indianapolis Telephone Company (une récente licence de Bell gérée par ET Gilliland) Williams était toujours le seul producteur de récepteurs et d’émetteurs, mais désormais libre de concentrez-vous sur eux seulement, bien qu'il ait fait des appareils pour les marchés de la Nouvelle-Angleterre et de New York.
À la fin de l’année, Williams avait investi 2 000 dollars dans de nouvelles machines et porté sa main-d’œuvre à 60.
Sa production est passée à 670 téléphones par semaine et, en 1880, à 1 000 par semaine, mais cela ne suffisait toujours pas.
Durant cette période, Bell fait face à une forte concurrence de la part de Western Union.
En 1877, Gardiner Hubbard avait offert les droits de Bell à la Western Union pour 100 000 $, mais Western Union a refusé et décida plus tard de se lancer dans le secteur du téléphone avec les brevets d'Elisha Gray,
Thomas Edison, George Phelps et d'autres entreprentent un procès pour contrefaçon de brevet qui en novembre 1879 a abouti en faveur de Bell.
À Chicago et à New York. Ce règlement en justice a exclu la Western Union des activités téléphoniques

Le premier central téléphonique de Providence a été ouvert le 2 avril 1879.
La première ligne interurbaine à succès sur le plan commercial, entre Providence et Boston, sera mise en service le 12 janvier 1881.

Au début de l'année 1879, on comptait plus de 26 000 téléphones Bell d'un usage quotidien aux États- Unis.

Williams fabriqua tout le matériel de Bell Telephone jusqu'au printemps 1879.
La demande de téléphones dépassant la capacité du magasin de Williams, d'autres fabricants obtinrent une licence.
Le téléphone installé chez les abonnés s'appelait le "cercueil Williams" en raison de sa forme de boîte étroite et de sa construction en bois.
Williams a également construit le premier standard téléphonique de conception Doolittle en 1878.
L’ensemble des activités, des installations physiques et des licences de Williams a été acheté par Western Electric en 1882.
La réputation d’innovation de Williams s’est maintenue et a beaucoup influencé Western Electric.

En 1879 Gardiner Hubbard fonde l'International Bell Telephone Company afin de promouvoir la vente de son équipement téléphonique dans toute l'Europe.
Lors de sa tournée sur le continent, le gouvernement belge lui a offert les meilleures incitations financières pour établir le siège de sa filiale européenne dans son pays. L'International Bell Telephone Company (IBTC) est rapidement devenue une société de portefeuille pour ses différentes divisions de service téléphonique et de production, dont la principale entreprise manufacturière est la Bell Telephone Manufacturing Company (BTMC), fondée à Anvers, en Belgique, le 26 avril 1882.

En 1879 Edison a produit un récepteur téléphonique connu sous le nom de «récepteur à craie, «récepteur de motogramme».
Il n'a pas eu de succès commercial.
A la base
un projet datant de 1875 qu'il avait appelé l'électromotographe.

Il est extrêmement simple et ne nécessite pas d'ajustements fréquents, alors qu'il est tout aussi sensible que les formes d'émetteur existantes.
Les détails de sa construction seront compris par la Fig. 2. Un bras de vulcanite est fixé au centre du diaphragme en mica au moyen d'un petit boulon, qui est relié à un pôle de la batterie par un morceau de feuille métallique ou très mince. fil de cuivre. La tête de ce boulon est en forme de platine et s'enfonce profondément dans le bras de vulcanite, la même cavité contenant également un morceau de crayon de carbone, comme celui utilisé pour les bougies électriques. Le carbone s'adapte librement à la cavité et est arrondi aux deux extrémités. Son extrémité externe est pressée par un cylindre de craie à face de platine et le caoutchouc à surface de platine.
Le cylindre de craie tourne sur la variation du frottement du caoutchouc en fonction de la variation des courants primaire, secondaire et tertiaire.
Le caoutchouc à surface de platine est relié au diaphragme et le frottement du caoutchouc suffit, quand aucun courant ne passe, pour tirer le diaphragme vers l'avant lorsque le cylindre est tourné; mais quand le moindre courant est envoyé à travers la bobine primaire, le courant tertiaire induit transforme la surface friclionale de la craie en une surface sans frottement et le diaphragme revient en arrière. Tout cela pour décrire une seule vibration du diaphragme, dont des milliers sont nécessaires pour prononcer une seule phrase. Il n'est pas essentiel que le courant soit rompu pour produire l'effet dans le récepteur. Il est probable qu'une rupture absolue ne se produise jamais dans l'utilisation normale du téléphone.
Une sonnerie d'appel ordinaire est adoptée dans ce système pour déclencher une alarme.
Ce téléphone est sans égal pour le volume de la voix et un électro-aimant n'est pas nécessaire dans sa construction

La rotation d'un cylindre de craie mouillée au contact d'une armature, elle-même attachée à un diaphragme engendrait une friction faisant varier le courant microphonique produit par les vibrations du diaphragme. C'était incroyablement sensible, il était assez fort pour être entendu dans une grande pièce . Son inconvénient : une poignée sur le côté de l'instrument devait être constamment tournée pendant la conversation.

1879 Tableau Edison de commutation manuelle à six chevilles.
fabriquée par la Edison Telegraph Company de Londres Limited,

Chaque carte a été conçue pour recevoir 24 lignes d'abonnés elle nécessite un opérateur pour établir les connexions entre deux lignes téléphoniques.
L'interrupteur ou connecteur consistait en un ensemble de barres horizontales et un ensemble de barres verticales. Chaque ligne téléphonique était connectée à l'une des barres verticales. Le téléphone de l'opérateur était connecté au bout de la barre. Des chevilles ont été insérées dans les points de croisement pour permettre la connexion de deux téléphones.


L'American Bell Company, a été créée le 20 février 1880, avec un capital de plus de sept millions de dollars. Bell gère maintenant 133 000 téléphones.

En tant que chef de l’exploitation, Theodore Vail a commencé à créer le système Bell, composé de sociétés régionales offrant un service local, d’une société de services interurbains offrant un service de péage et d’un groupe de fabrication fournissant des équipements.
Pour le fabricant, il s'est tourné vers un ancien rival de l'entreprise. En 1880, Vail commença à acheter des actions de Western Electric et prit une participation majoritaire en novembre 1881.
La prise de contrôle sera effectuée le 26 février 1882, Western Electric cédant ses droits de brevet restants et acceptant de fabriquer des produits exclusivement pour American Bell. Ce n'est qu'en 1885 que Vail fondera sa compagnie de téléphone longue distance. Qui s'appelait AT & T.

En 1880, lorsque le gouvernement français a décerné à Alexander Graham Bell le prix Volta de 50 000 francs pour l' invention du téléphone (équivalent à environ 10 000 $ US à l'époque, ou environ 290 000 $ maintenant), il a utilisé le prix pour financer la Volta Laboratoire (également connu sous le nom de "Alexander Graham Bell Laboratory") à Washington, DC en collaboration avec Sumner Tainter et le cousin de Bell, Chichester Bell . Le laboratoire était diversement connu sous le nom de Volta Bureau , Bell Carriage House , Bell Laboratory et de Volta Laboratory .
Bell s'est concentré sur l'analyse, l'enregistrement et la transmission du son. Bell a utilisé ses bénéfices considérables du laboratoire pour poursuivre ses recherches et son éducation afin de permettre la "diffusion [accrue] des connaissances relatives aux sourds", aboutissant à la fondation du Volta Bureau (vers 1887) qui était situé à Bell's la maison du père au 1527 35th Street NW à Washington, DC Sa remise est devenue leur siège social en 1889.
En 1893, Bell a construit un nouveau bâtiment à proximité au 1537 35th Street NW, spécifiquement pour abriter le laboratoire. Ce bâtiment a été déclaré monument historique national en 1972. Après l'invention du téléphone, Bell a maintenu un rôle relativement distant avec le système Bell dans son ensemble, mais a continué à poursuivre ses propres intérêts de recherche personnels.

La National Bell fera valoir ses propres droits dans plus de 600 affaires de brevets – en produisant, devant les tribunaux, des témoignages d’une épaisseur totale de neuf pieds – et aurait finalement gain de cause.
Dans le lien suivant : Vous pouvez consulter divers documents , compte rendus de tribunaux sur ces litiges.
Une fois la bataille judiciaire terminée, Bell a décidé de supprimer progressivement l'émetteur Blake-Berliner et de le remplacer par la technologie supérieure d'émetteur à bouton d'Edison. Mais avant que cela ne se produise, les idées d'Edison, Blake et Berliner ont été encore améliorées par l'ingénieur Bell Anthony C. White en 1892. Dans l'émetteur de White, deux électrodes à bouton en carbone ont été placées en contact. L'un était fixe et l'autre (devant) était attaché à un diaphragme constitué d'un disque de mica. Des granules de carbone en vrac se trouvaient entre les deux. Les vibrations sonores ont déplacé le disque de mica d'avant en arrière comme un piston, bousculant les particules de carbone et faisant varier rapidement la résistance du circuit. Cet émetteur "à dos solide" était le plus fiable jamais conçu et a été utilisé de 1892 jusqu'en 1925 environ.

Au cours des six années qu’il avait consacrées à ce champ de recherches, l’infatigable Bell, curieux de tout, avait travaillé à divers instruments.
En 1879, il avait conçu un audiomètre ; incidemment, une unité de mesure des signaux acoustiques et électriques, le décibel, serait baptisée en son honneur.
Sa dernière invention en télécommunications vit le jour au début de 1880, pendant qu’il collaborait avec un fabricant d’instruments d’optique, Charles Sumner Tainter.

Le téléphone est une merveille, mais sans le central téléphonique, sans le système téléphonique, il ne serait pas une merveille révolutionnaire.
Bien qu’il n’ait joué qu’un rôle mineur dans la construction du système, Alexander Graham Bell a vu clairement, et avant tout le monde, ce que cela impliquerait.
Dans une lettre écrite en 1878, il en a détaillé les détails avec une précision remarquable :
« Nous disposons actuellement d’un réseau parfait de conduites de gaz et d’eau dans nos grandes villes. Nous avons des canalisations principales posées sous les rues et communiquant par des canalisations secondaires avec les différentes habitations, ce qui permet aux membres de s’approvisionner en gaz et en eau à partir d’une source commune».
« De la même manière, il est concevable que des câbles téléphoniques puissent être posés sous terre ou suspendus au-dessus de la tête, communiquant par des fils secondaires avec des habitations privées, des comptoirs, des navires, des usines, etc., etc., en les unissant par le câble principal à un bureau central où les fils pourraient être connectés à volonté, établissant une communication directe entre deux endroits quelconques de la ville. Un tel plan, bien qu’impraticable à l’heure actuelle, sera, je le crois fermement, le résultat de l’introduction du téléphone au public. Non seulement cela, mais je crois qu’à l’avenir, les fils uniront les sièges sociaux des compagnies de téléphone dans différentes villes et qu’un homme d’une partie du pays pourra communiquer de bouche à oreille avec un autre dans un endroit éloigné. »
La vision de Bell d’un « réseau parfait » a guidé la compagnie de téléphone bien après la fin de sa participation active à la société. Sa lettre concentre l’attention exactement là où elle doit être : non pas sur le téléphone lui-même, mais sur le système téléphonique. Il n’est pas logique, après tout, de parler d’un seul téléphone ; il faut être deux pour parler. Mais il est logique de parler d’un seul système. « Le réseau téléphonique qui interconnecte aujourd’hui les continents est de loin la plus grande machine intégrée du monde ». Et dans un essai publié juste avant la cession, dans le numéro d’adieu du Bell Telephone Magazine , l’historien Theodore H. White a commenté : « “Système” est le mot auquel il faut s’accrocher alors que nous nous séparons. … Ni les miracles des micro-ondes, ni les miracles du transistor, ni les miracles à venir de la fibre de verre transportant des photons à la vitesse de la lumière ne peuvent se comparer à la réalisation d’un système unique. … » L’histoire d’AT&T est l’histoire du système.

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1875 - 1882 Les principaux brevets de Bell et Watson

Quelques-uns des brevets accordés à Alexander Graham
US 161,739 Apr 6, 1875 Improvement in Transmitters and Receivers for Electric Telegraphs(tuned steel reeds)
US 174,465 Mar 7, 1876 First Telephone Patent:Improvement in Telegraphy
US 178,399 June 6, 1876 Telephonic Telegraphic Receiver (vibrating reed)
US 181,553 Aug 29, 1876 Improvement in making electric currents to replace voltaic batteries
US186,787 Jan 30, 1877 Second Telephone Patent: Electric Telegraphy(permanent magnet receiver)
US 201,488 Mar 19, 1878 Speaking Telephone (receiver design)
US 213,090 Mar 11, 1879 Electric Speaking Telephone (frictional transmitter)
US 220,791 Oct21,1879 Telephone Circuit; Return wires for quality improvement
US 228,507 June 8, 1880 Electric Telephone transmitter
US 230,168 July 20, 1880 Automatic short circuiter for Telephones
US 235,199 Dec 7, 1881 Apparatus for signaling and communicating, called Photophone
US 235,496 Dec 14, 1880 Photophone transmitter
US 238,833 Mar 15, 1881 Electric call bell
US 241,184 May 10, 1881 Telephone Receiver
US 244,426 July 19, 1881 Telephone Circuit
US 250,704 Dec 13, 1881 Speaking Telephone: ear piece and mouth piece

Quelques Brevets de Thomas Watson: Au total, il avait quelque 60 brevets à son nom.
US 199,007 Jan 8, 1878 Buzzer for telephone apparatus
US 202,495 Apr 16, 1878 Improvement in telephone call-signal apparatus
US 209,592 Nov 5, 1878 Improvement in automatic switch or cut-out for telephones
US 210,866 Dec 17, 1878 Polarized Armature for Electric Bells
US 217,561 July 15, 1879 Speaking Telephones: improvement of Blake’s telephone
US 231,739 Aug 31, 1880 Telephone: improving the transmitter
US 232,788 Sep28, 1880 Telephone Circuit
US 232,862 Oct 5, 1880 Vibrating surface for Sound Transmission
US 234,154 Nov 9, 1880 Telephone Exchange System
US 245,105 Aug 2, 1881 Telephone: improvements in the conversion of sound waves in electric undulations
US 245,600 Aug 16, 1881 Telephone Signal
US 252,160 Jan 10,1882 Compound Telephone
US 256,258 Apr 11, 1882 Telephone Exchange System

Bell a engagé son cousin, Chichester Bell, ainsi qu'un scientifique anglais, Charles Sumner Tainter, qui a vite fait de détourner leur attention vers la conception d'un phonographe amélioré basé sur le brevet anglais d'Edison daté de 1878. Le photophone :
Pour alimenter un circuit téléphonique, ils avaient mis au point une cellule photosensible au sélénium.
Un rayon de soleil se réfléchissait sur la cellule par l’entremise d’un miroir auquel la voix imprimait des vibrations.
Ces vibrations modifiaient l’intensité du rayon et la résistance de la cellule et transformaient le courant de celle-ci en courant ondulatoire. Ensuite, le courant se changeait en un son audible par l’intermédiaire d’un récepteur. « J’ai entendu un rayon de soleil », écrivit Bell à son père le 26 février. 1880

Avec son photophone, il réalisa une transmission sans fil, 16 ans avant la transmission radio de Guglielmo Marconi, c'était un présage de la fibre optique.

En 1885 et 1886 respectivement, Bell et son cousin ont obtenu un brevet d'invention canadien et américain pour leur machine, qu'ils ont baptisée graphophone.
Il ressemblait au phonographe mais comptait quelques améliorations importantes. Au lieu d'une feuille d'étain, qui était difficile à enlever et à remplacer sans endommager l'enregistrement, Bell et Tainter ont utilisé des cylindres de carton enrobés de cire. En plus de la plus grande facilité de manipulation, l'utilisation de la cire permettait également de produire un enregistrement de qualité supérieure et permettait une utilisation plus longue. De plus, Bell et Tainter ont utilisé un mécanisme d'horlogerie, une pédale et, par la suite, un moteur électrique au lieu de la manivelle d'Edison.

Le 19 juillet 1881, Bell obtint un brevet pour le concept à deux fils reliant chaque téléphone.
Jusque-là, un seul fil de fer connectait les abonnés au téléphone, tout comme un circuit télégraphique, avec mise à la terre de chaque extrémité
Jusqu'alors les maisons, les usines et le système télégraphique mettaient tous leurs circuits électriques à la terre en utilisant la même terre que la compagnie de téléphone. Par conséquent, une quantité énorme de parasites a été introduite en utilisant le circuit mis à la terre. Un circuit métallique, par contre, utilisait deux fils pour compléter le circuit électrique, évitant complètement la mise à la terre et offrant ainsi une meilleure sonorité.

TELEPHONE CHARLES WILLIAMS CO. MANUFACTURER, BOSTON" fabriqué vers 1880

TROUVE DANS LA "RÉSIDENCE MALVINA K. WETMORE", AVENUE BELLEVUE, NEWPORT "(Rhode Island) et vendu aux enchères en 2018 pour $22,000.00

Brevet Williams "téléphone switch" en 1880 avec le crochet la sonnerie lé télphone et le parafoudre, que l'on trouvera chez les abonnés au téléphone.
.
Patent 226528
En 1880 il y avait aussi le microphone à charbon d'Edison pour compléter ce poste.

Patent 226528, April 13, 1880, Edward N. Lord, Assignor of one half to Charles Williams Jr., Telephone Switch.

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Les démonstrations faites par Alexander Bell en Angleterre et les développements commerciaux qui en ont résulté ont montré que le téléphone, bien qu'encore un produit immature essayant de trouver son application, avait un grand potentiel commercial. Pour Bell et ses associés, il était clair qu'après avoir obtenu les brevets américains, leur invention devait également être protégée en Europe.
Le premier pays à déposer une demande de brevet fut la Grande-Bretagne, un choix évident pour de nombreux inventeurs américains de l’époque. Pour Bell, c'était très intéressant, car les droits étrangers n'étaient pas inclus dans l'accord d'association et pouvaient constituer pour lui une source de revenus supplémentaires. Pour obtenir son brevet britannique, affaire compliquée et comportant toujours le risque d'une publication préalable, il passe un accord avec les frères canadiens Brown. Cependant, cet effort a échoué et c’est par une voie différente que Bell a obtenu le brevet britannique 4 765 en 1876. Ce brevet ne contrôlait cependant que le récepteur téléphonique, alors que le brevet britannique d’Edison contrôlerait l’émetteur.
Bientôt, Bell s'est organisée pour obtenir des droits de brevet dans d'autres pays européens. Là encore, il a rencontré les mêmes problèmes. Obtenir un brevet en Europe était compliqué car chaque pays avait sa propre loi sur les brevets. En novembre 1877, il écrivit à Hubbard : J'ai déposé des brevets en Italie, en Norvège, en Suède et au Danemark, mais aucun brevet n'est accordé aux Pays-Bas ou en Suisse et si je ne vends pas rapidement ici, l'Europe sera inondée de téléphones bon marché en provenance de Hollande et de Suisse. .
Les brevets scandinaves ont été obtenus grâce au fait qu’un ingénieur civil norvégien nommé Jens Hopstock a, de sa propre initiative, déposé des brevets scandinaves au nom de Bell. Le reconnaissant Bell lui a donné une licence de deux ans . Cependant, le brevet allemand avait été perdu parce que Bell était arrivé trop tard selon les règles de la loi allemande sur les brevets.
Et en effet, la société allemande Siemens & Halske, déjà un fabricant électrique dominant actif dans le domaine de la télégraphie – entre autres moteurs électriques et dynamos –, a rapidement produit des téléphones bon marché. Obtenir un brevet aux Pays-Bas était impossible car le droit des brevets y avait été suspendu en 1869. Et en France, la demande de brevet était menacée parce que la téléphonie menaçait le système télégraphique gouvernemental.
Faire des affaires dans tous ces différents pays s'est avéré encore plus
difficile. Les gouvernements ont agi différemment et les partenaires commerciaux locaux potentiels n’ont pas toujours été choisis judicieusement. Et Edison était un adversaire sérieux en Grande-Bretagne en raison de sa position en matière de brevets, et non en raison du succès de son entreprise. Puis, après pas mal de difficultés, Edison et Bell unissent leurs forces et créent la « United Telephone Company Ltd. » (brevet de Bell et Edison) le 13 mai 1880.
Dans l'ensemble, le voyage en Europe aurait pu sensibiliser le public au nouveau phénomène de la téléphonie, mais d'un point de vue commercial, il n'a pas été très réussi. Pour Alexander Bell personnellement, faire des affaires ne faisait pas partie de ses meilleures capacités, comme il le reconnut quelques années plus tard lorsqu'il écrivait : Je ne suis pas un homme d'affaires et je dois admettre que les relations financières me déplaisent et ne correspondent pas du tout à mon métier.
Cependant, d’autres ont désormais compris le potentiel commercial du télégraphe parlant. Pas seulement en Angleterre, mais dans toute l'Europe du Nord.

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Puis Bell mit fin à ses recherches en communications, mais il dut subir ensuite 12 années de batailles judiciaires.

Dans un discours prononcé à Washington en 1891 à l’occasion d’un congrès sur les brevets, Bell expliquerait ce qui le poussait à travailler avec autant d’acharnement : « L’inventeur est un homme qui observe le monde et qui ne se satisfait pas de l’état des choses. Il veut améliorer tout ce qu’il voit pour le bénéfice de tous. Une idée le hante. L’esprit d’invention le possède et cherche à se matérialiser. » Les nombreux papiers et carnets de Bell ont permis aux biographes d’isoler d’autres traits de sa personnalité : fierté, recours fréquent à l’analogie, doute constructif, absolue confiance en soi, ténacité dans l’application, dossiers minutieusement tenus, satisfaction de réaliser ses ambitions.

Administrées avec beaucoup de discernement par Mabel, les richesses provenant du téléphone permettaient à Bell de donner libre cours à son génie inventif.
Leurs maisons de Washington étaient élégantes et coûteuses. Avec les 50 000 francs qui accompagnaient le prix Volta, reçu du gouvernement français en 1880 pour le téléphone, Bell finança à Washington un laboratoire de recherche et d’invention au bénéfice des sourds.
Après que son fils nouveau-né eut succombé, l’année suivante, à une insuffisance respiratoire (son deuxième fils mourrait à la naissance en 1883), il se lança dans la recherche médicale. Il inventa une veste sous vide (ancêtre du poumon d’acier) ainsi qu’un détecteur de métal dont les journaux parlèrent beaucoup parce qu’il le mit au point dans l’espoir de sauver le président des États-Unis, James Abram Garfield. Cet appareil, ancêtre de l’ultrason, permettait de repérer une balle de fusil à l’intérieur d’un corps à l’aide des ondes sonores. Par la suite, Bell le combina à une sonde en forme d’aiguille connectée à un récepteur téléphonique qui émettait une sonnerie quand l’aiguille touchait une balle. Bien qu’il en ait laissé la commercialisation à une entreprise de l’extérieur, cette sonde téléphonique lui permit de remporter en 1886 une distinction rare, soit un doctorat honorifique en médecine de la prestigieuse université Rupert-Charles de Heidelberg, en Allemagne. Beaucoup d’autres diplômes et prix lui seraient décernés.

Bell déplorait de ne pas avoir montré plus d’obstination dans ses recherches sur les appareils phonographiques.
En 1882, au Volta Laboratory, il avait mis au point le graphophone en collaboration avec son cousin Chichester A. Bell et Charles Sumner Tainter.
Cet appareil était muni d’un stylet mobile qui enregistrait les sons sur un cylindre réutilisable en cire et les reproduisait en les lisant sur ce même cylindre.
Devancé de plusieurs années par Thomas Alva Edison dans la mise en marché d’un modèle pratique de phonographe, Bell regrettait d’avoir « laissé cette invention [lui] filer entre les doigts ». Les brevets de ses inventions phonographiques demeuraient quand même les plus lucratifs pour lui après ceux du téléphone.
Bell n’était pas homme à thésauriser. Quand il vendit ses actions de la société de portefeuille qui exploitait le graphophone, il remit à son père le produit de la vente, 100 000 $, afin qu’il constitue un fonds de fiducie pour la recherche sur la surdité.
En outre, il aida le Science de New York à se maintenir à flot jusqu’à ce que, en 1900, l’American Association for the Advancement of Science, sise à Washington, en fasse son organe officiel.

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Dans les années 1880 dans le monde rural, des milliers de kilomètres de fils de fer barbelés parcouraient le pays.
Pour transformer les fils de clôture en acier en lignes téléphoniques, il leur fallait simplement les connecter à un téléphone dans une maison ou une grange avec un morceau de fil lisse. Le signal a ensuite traversé le fil lisse et le long du fil barbelé, soit vers un standard téléphonique, soit vers d’autres maisons situées le long de la ligne. Dans certains cas, pas moins de 20 téléphones étaient raccordés ensemble, et tous sonnaient simultanément à chaque appel, quels que soient les destinataires et les destinataires. Les codes convenus - trois sonneries courtes pour vous, deux longues sonneries pour moi - aidaient les gens à savoir si l'appel les concernait.
Cette façon de se conneter a changé la nature de la vie aux frontières. Au Big Bend Country, au Texas, l’avantage du réseau n’était pas la façon dont il reliait les agriculteurs au monde extérieur, mais la façon dont il reliait les soi-disant voisins qui vivaient à des kilomètres de distance.
«Partout où ces téléphones de pays ont été introduits, et ils peuvent sembler extrêmement primitifs, ils sont considérés comme une commodité indispensable», écrit Richard F. Steele dans Une histoire illustrée du pays du Big Bend .
En cas d'urgence médicale, un médecin peut être convoqué en quelques minutes, sans l'attente atroce d'un messager à cheval pour se rendre en ville et revenir à nouveau.
À Colfax, au Nouveau-Mexique, les téléphones à fils de fer barbelés ont également fourni des divertissements, à une époque où les loisirs étaient peut-être limités à la lecture et à la relecture de journaux et de livres. «L’opérateur a amené tout le monde à écouter les garçons Floyd et d’autres jouant du banjo, du piano ou de la guitare et chantant. Cinq sonneries signifiaient également que quelqu'un avec une radio avait les nouvelles du soir pour que tous les agriculteurs puissent avoir les informations et la météo. ”
Lorsque, ailleurs dans l'État, deux chers taureaux de race pure ont été tués par de nouveaux trains en direction de l'Arizona, la compagnie de chemin de fer a indemnisé les homesteaders locaux du comté de Hidalgo en leur permettant d'utiliser le fil de fer barbelé de la clôture de la voie ferrée comme téléphone. ligne.

Le 20 février 1880, Bell créa une nouvelle entité, l'American Bell Telephone Company, et le 17 avril 1880, les opérations de National Bell devinrent officiellement celles de l'American Bell. Le 26 novembre 1881, American Bell prit une participation majoritaire dans la Western Electric Manufacturing Co., la fusionnant avec la propre usine de fabrication de Bell à Boston et la réorganisant sous le nom de Western Electric Company, qui fit ses débuts le 6 février 1882. Western Electric était désormais le seul fournisseur de téléphones et d'équipements téléphoniques du système Bell - les contrats de licence des cinq fabricants de téléphones d'origine étaient désormais attribués à Western Electric. (L'entreprise a refusé de renouveler les contrats lorsqu'ils ont expiré.) La petite entreprise d'Elisha Gray et d'Enos Barton est finalement devenue l'une des plus grandes entreprises de fabrication d'électricité au monde.

Bien que Gray ait peut-être manqué de recevoir la distinction d '«inventeur du téléphone», il a fait beaucoup d'argent grâce à ses 70 autres brevets. Et, en 1880, il devint professeur d'électricité dynamique à l'Oberlin College, à Oberlin, Ohio. Gray est mort d'une crise cardiaque à Newtonville, Massachusetts en 1901. Peu de temps après, une note a été trouvée parmi ses effets personnels qui est peut-être le commentaire le plus ironique de tous sur la naissance du téléphone. Il disait, en partie, "L'histoire du téléphone ne sera jamais entièrement écrite... Il est en partie caché, et en partie couché sur les cœurs et les consciences de quelques-uns dont les lèvres sont scellées - certains dans la mort et d'autres par un fermoir doré dont la prise est encore plus serrée.

Début 1881 à la première réunion des actionnaires de la National Bell Telephone Company, W Forbes annoncera un bilan satisfaisant, la société était bénéfiiare et representait 130 000 lignes.

Le 23 juillet 1881, Charles Williams a offert de vendre son entreprise à l’American Bell Co pour 120 000 $ en espèces ou en actions de la nouvelle Consolidated Mfg Co. Un contrat a été signé le 6 février 1882 avec une série complexe de transferts de titres.

De ce fait, la Western Electric Company a été créée en recevant des droits permanents et exclusifs pour la fabrication de téléphones et d’appareils pour American Bell. Charles Ezra Scribner, en était l'ingénieur en chef de Western Electric, il détiendra plus de brevets (441) que n’importe quel homme dans l' industrie électrique. Sa contribution la plus importante a été le développement du standard multiple.

1881 Hubbard devient aussi le principal investisseur de la Edison Speaking Phonograph Company et, alors qu'Edison négligeait le développement du phonographe, aide Alexander Graham Bell à l'organisation d'une société concurrente développant des cylindres et des disques en carton enduits de cire à utiliser sur un graphophone. Chichester Bell, cousin d'Alexander et Charles Sumner Tainter, collaborant à la Volta Laboratory and Bureau, développent et perfectionnent ainsi des modèles de phonographe.
Hubbard et Chichester Bell proposent à Edison de combiner leurs intérêts mais ce dernier refuse.
L'association de la Volta Laboratory avec la Volta Graphophone Company deviendra en 1886 la Columbia Records.

Après avoir quitté Bell en 1881, Watson, enrichi indépendamment par sa part des redevances au téléphone, a parcouru l'Europe, s'est marié, a fondé une famille et a tenté en vain de cultiver le long de la rivière Weymouth Fore, à East Braintree, dans le Sud-Est. de Boston. En 1885, après avoir ouvert un atelier d'usinage dans un bâtiment de sa propriété agricole, il créa une nouvelle entreprise, la Fore River Engine Company, en partenariat avec son assistant, Frank O. Wellington. Les deux partenaires ont d'abord construit des moteurs marins, puis en 1896, ils ont reçu leur premier contrat avec le gouvernement, pour deux destroyers. Au cours des huit années suivantes, Watson déménage le chantier naval à Quincy, dans le Massachusetts, change le nom de la société en pleine croissance en Fore River Ship & Engine Company et prend des contrats pour la construction de bateaux-phares, croiseurs, cuirassés, goélettes et autres navires.Après sa retraite de la construction navale en 1904, Watson mena une existence agitée et itinérante. Lui et sa femme ont étudié la géologie; il a agi dans une compagnie shakespearienne; et en 1926, il publia une autobiographie, Exploring Life.
Le 25 janvier 1915, Watson rejoindra Bell pour inaugurer le premier appel téléphonique transcontinental, entre New York et San Francisco. Watson est décédé dans sa maison d'hiver en Floride.

1882 Bell obtint la citoyenneté américaine en 1882, mais ses liens avec le Canada se resserrèrent à compter de 1885.
Cet été-là, lui-même et sa femme visitèrent Baddeck, sur les lacs Bras d’Or, dans l’île du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse.
Ils y avaient été attirés par le livre consacré à Baddeck par l’auteur de récits de voyages Charles Dudley Warner et peut-être aussi par le climat tempéré – Bell détestait les grandes chaleurs d’été.
La région et les habitants lui rappelaient l’Écosse. L’été suivant, ils louèrent un chalet, dont ils deviendraient propriétaires, et commencèrent d’acheter des terres sur la grande pointe de Red Head, dans la baie de Baddeck.
En avril 1882, Bell détenait 53% du stock de Western Electric.
Le magasin de Williams, maintenant agrandi, situé au 109 et au 115, rue Court, est devenu une usine de Western Electric, Charles Williams étant son directeur
Seulement trois ans plus tôt, la Western Union avait rejetée l'offre de Gardiner Hubbard de lui vendre tous les droits au téléphone pour 100 000 $ US (environ 2,54 millions de dollars).
En quelques années seulement, le président de la Western Union reconnut qu'il s'agissait d'une erreur commerciale sérieuse, qui a presque fait que son entreprise a failli être engloutie par le nouveau géant des télécommunications dans lequel Bell Telephone allait évoluer.
La Western Union a été sauvée seulement par les interventions antimonopoles du gouvernement américain

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Poursuite de l'évolution du téléphone aux USA Deuxième partie

En 1885, l'American Telephone & Telegraph Company (AT&T) a été constituée dans l'État de New York pour gérer le service interurbain d'American Bell. L'interurbain coûtait plus cher que le service local; et dans les années 1890, la société mère des sociétés d'exploitation locales de Bell était en difficulté, tandis que la filiale interurbaine prospérait. La solution consistait à faire de la filiale la société mère.
Ainsi, en 1899, AT&T est devenue la société mère, absorbant American Bell. AT&T et le système Bell domineront presque complètement les télécommunications américaines jusqu'au 1er janvier 1984. À cette date, cédant aux pressions anti-monopole du ministère de la Justice et des tribunaux, le système Bell est cédé à sept sociétés régionales "Baby Bell" (fournissant service local) et un AT&T plus petit pour gérer le service longue distance. (Western Electric est resté avec AT&T et a été renommé AT&T Technologies).

Bell à cette époque cesse ses activités sur le téléphone, mais l'évolution est en marche.


Pendant 36 ans, soit jusqu’à sa mort, Bell habiterait alternativement à Washington et en Nouvelle-Écosse.
En novembre 1893, il termina la construction d’une résidence comportant 13 chambres à coucher sur la pointe de Red Head. Il l’appela Beinn Bhreagh (prononcer Ben Vriah), c’est-à-dire « belle montagne » en gaélique. Dessinée par un bureau d’architectes de Boston, elle avait été bâtie par la compagnie de Nelson Admiral Rhodes.
Le Morning Chronicle de Halifax la surnommait le « palais Bell ». Vivre à cet endroit lui rendait le dominion du Nord encore plus cher à Bell.
« Bien que je ne puisse prétendre être Canadien, dirait-il, le Canada occupe une place toute spéciale dans mon cœur. »
À Beinn Bhreagh tout comme à Washington, il se consacrait à ses études scientifiques, qui portaient souvent sur la surdité.

En 1882, Bell avait ouvert à Washington un externat privé pour les sourds, mais, occupé par les contestations de brevets, il dut le fermer en 1885.
Son questionnement sur le caractère héréditaire de la surdité l’amena à la génétique.
Dans le titre d’un article paru en 1884, il avait malencontreusement utilisé l’expression « une variété sourde de la race humaine ». Les journaux rapportèrent son exposé hors contexte, ce qui irrita encore davantage des groupes de personnes atteintes de surdité.

En 1887, il profita d’une conférence devant le National Deaf-Mute College pour mettre les choses au point. On considère que cette conférence et la recherche complémentaire effectuée par Edward Allen Fay, financée par Bell et publiée dans les American Annals of the Deaf de Washington, forment l’étude la plus utile sur l’hérédité humaine faite par des chercheurs du xixe siècle.
Selon le biographe Robert V. Bruce, il s’agit de « l’apport le plus notable [de Bell] à la science fondamentale, abstraction faite de ses inventions ».
L’intérêt de Bell pour l’hérédité l’amena aussi à l’eugénique – son élevage de moutons à Beinn Bhreagh serait son expérience la plus longue et la plus constante – quoique, foncièrement sceptique, il se soit méfié des « maniaques de l’eugénique ».
En 1887, Bell fit la connaissance de celle qui, de tous ses élèves sourds, deviendrait la plus célèbre : Helen Keller.
Enfermée dans une solitude d’autant plus complète qu’elle était aveugle, elle avait six ans lorsque son père la conduisit chez Bell à Washington.
Elle l’aima tout de suite : « Je n’imaginais pas que, grâce à cette rencontre, je passerais de l’ombre à la lumière. » Bell entretiendrait des relations avec les Keller durant plus de 30 ans.
Non seulement enseigna-t-il à Helen, mais il constitua un fonds de fiducie pour lui permettre d’étudier au Radcliffe College et l’accueillit souvent à Beinn Bhreagh. La principale préceptrice de la jeune fille, Anne Mansfield Sullivan, était frappée par la courtoisie de Bell et par sa faculté de mettre les gens à l’aise.
« Il répondait à toutes les questions à la lumière claire et froide de la raison », a-t-elle dit.
De même, Bell fit grande impression en Angleterre en 1888 quand il témoigna devant la commission royale sur les aveugles et les sourds-muets. Il attaqua de front les théories et prétentions d’Edward Miner Gallaudet et répondit à plus de 600 questions.
Son témoignage est considéré comme l’exposé le plus complet de sa philosophie et de ses objectifs en matière d’éducation des sourds.
Bell et Gallaudet défendaient avec une ferveur égale des techniques irréconciliables, à savoir respectivement l’oralisme et le langage gestuel. Chacun soutenait que c’était sa méthode qui convenait tout naturellement aux personnes atteintes de surdité. Gallaudet, comme son père Thomas Hopkins Gallaudet, affirmait que le geste était la forme ultime de communication humaine, un don de Dieu qui pouvait remédier à la surdité. Il déclara à la commission britannique que la meilleure façon d’enseigner à des sourds était de les confier à des instituteurs eux-mêmes sourds qui utilisaient la langue des signes.
Bell, à l’instar de son père et de son grand-père, avait la conviction que le propre de l’être humain était la parole. Dans une lettre dont il fit lecture à la commission, il avait dit à Edward Miner Gallaudet que, même avec une prononciation imparfaite, la parole était d’une importance capitale pour les sourds. Confier leur éducation à des instituteurs souffrant du même handicap était néfaste parce que, à son avis, ils ne pouvaient pas enseigner l’articulation et perpétuaient donc la surdité.

L’exploration intéressait Bell et son beau-père.
Lorsque Gardiner Greene Hubbard participa à la fondation de la National Geographic Society en 1888, Bell accéda à la présidence de cet organisme. Il exercerait cette fonction jusqu’en 1903.
On attribue à ce grand amateur de photographie le mérite d’avoir lancé le National Geographic Magazine (Washington), périodique illustré à grand tirage. Il en esquissa la mission en exhortant son gendre Gilbert Hovey Grosvenor, premier rédacteur en chef du magazine, à montrer « le monde et tout ce qui s’y trouve ». Voilà qui reflétait bien la diversité de ses champs d’intérêt.
On connaît moins le travail accompli par Bell avec une forme alors nouvelle de photographie médicale, la radiographie. « Voir avec l’électricité » était l’un de ses rêves.
À peine quatre mois après la découverte des rayons X par Wilhelm Conrad Röntgen (en novembre 1895), il acheta un tube de Crookes et fabriqua son propre appareil à Beinn Bhreagh. Il prit sa première radiographie (des pièces de monnaie dans une bourse) avec l’assistance de William H. D. Ellis le 10 juin 1896, quatre mois après que la McGill University eut réalisé la première radiographie diagnostique au Canada.
Dans les années suivantes, il prit un certain nombre de radiographies cliniques. Il envisagea d’utiliser la stéréoscopie pour produire des radiographies tridimensionnelles du squelette – ce qui présageait le scanner, ou tomographe informatisé – et se demanda si les rayons X pouvaient émettre des sons dans un téléphone. On croit qu’il fut le premier à suggérer d’employer une substance radioactive in vivo pour traiter des masses cancéreuses profondes. Dans une lettre adressée à son médecin et publiée dans Science en juillet 1903, il décrivait un appareil servant à sceller une petite source de radium à l’intérieur d’un tube de verre.
Avec sa corpulence, sa belle barbe blanche et son éternel complet de tweed, Bell était un personnage plus grand que nature.
Ce protecteur de la science et des sourds, a dit Bruce, avait « la majesté d’un Moïse et la bienveillance d’un père Noël ».
Pourtant, il ne prétendait pas être parfait et pouvait se montrer capricieux ou têtu. Selon David Grandison Fairchild, le mari de sa deuxième fille, Marian Hubbard (Daisy), c’était un solitaire. Il avait, amarrée sur la plage d’une anse, une maison flottante, la Mabel of Beinn Bhreagh, où il se retirait souvent, la fin de semaine, pour réfléchir.


Petite anecdote : Vers la fin de l’été de 1885 survint un événement qui allait changer le cours de la vie de McCurdy : sa rencontre avec Alexander Graham Bell et la femme de celui-ci, Mabel Gardiner Hubbard, alors en visite à Baddeck.
Chez les McCurdy, on utilisait déjà l’invention de Bell : William Fraser avait acheté des téléphones pour relier le magasin à sa maison et à celle de son père.
Un jour où, d’après la tradition familiale, Arthur Williams avait des problèmes avec l’appareil du magasin, un étranger entra et le répara. « Comment avez-vous su quoi faire ? », demanda McCurdy. « Je m’appelle Alexander Graham Bell », répondit le visiteur.
Bell fut tellement séduit par Baddeck que, de retour chez lui à Washington, il écrivit à Mme Kate M. Dunlop, de l’hôtel Telegraph House, où il avait séjourné, pour lui dire que lui-même et sa femme souhaitaient y retourner l’année suivante et acheter un cottage.
Mme Dunlop lui recommanda de prendre McCurdy comme agent.
Le premier achat des Bell était une maison de ferme située sur Crescent Grove, à côté de la demeure des parents de McCurdy.
Une solide amitié naquit entre Bell et McCurdy. Ils jouaient aux échecs ensemble. Ils avaient en commun une insatiable curiosité et l’amour de l’invention.

Pendant ce temps, la famille de McCurdy s’agrandissait. Son troisième enfant, John Alexander Douglas, vit le jour en 1886.
Cependant, l’économie du Cap-Breton commençait à décliner, et l’entreprise familiale fit faillite en 1887.
Par bonheur, McCurdy se vit offrir par Bell d’être son secrétaire particulier. Pendant 15 ans, il vivrait tantôt à Baddeck, tantôt à Washington.
Bell et Mabel établirent une relation toute spéciale avec le jeune homme.
L’enthousiaste et infatigable McCurdy avait une allure imposante : de grande taille, il arborait une grosse moustache et une barbe à la Van Dyck. Ce passionné de plein air emmenait les Bell en camping ; il leur apprit à marcher avec des raquettes et à tirer au fusil. À l’occasion d’une visite dans un village micmac, il les photographia à côté de deux tipis près desquels venaient d’être installés des poteaux téléphoniques. Daisy Bell rappellerait qu’il offrait à ses parents « une sorte d’amitié juvénile qu’ils n’eurent jamais avec personne d’autre. ils faisaient avec lui des choses qu’ils n’auraient jamais pu faire sans lui ».
Bientôt, les Bell furent à l’étroit dans leur première maison. Tombé amoureux de la grande pointe de Red Head, dans la baie de Baddeck, Bell confia à McCurdy la tâche d’acheter cette propriété avec 50 acres adjacents.
Ensemble, ils conçurent les plans de la maison rustique des Bell – The Lodge – qui allait s’élever sur la pointe.
Leur relation s’affermit après le décès de Lucy McCurdy, survenu le 25 mars 1888, une semaine après la naissance d’un autre fils.
Les enfants de McCurdy, bien qu’élevés par sa sœur Georgina, s’intégrèrent au clan des Bell. En plus, les McCurdy étaient apparentés à la mère de Mabel, Gertrude Mercer McCurdy.
À compter de 1889, McCurdy eut des fonctions plus diversifiées puisque Bell rouvrit son laboratoire de Washington et le prit comme assistant, avec un autre.
Tout en travaillant à des expériences, McCurdy consignait quotidiennement dans des carnets les réflexions que Bell lui dictait.
Ces carnets portaient un titre correspondant à l’endroit où ils étaient gardés : « Lab Notes » et « Home Notes ». « Vous êtes mon secrétaire particulier et [mon] alter ego dans le monde », lui dit Bell dans une lettre de décembre 1896.
Le même échange révèle que la façon dont Bell travaillait dans un bureau avait de quoi irriter. « Vraiment, écrivait-il, la pagaille règne dans nos affaires.
C’est entièrement ma faute, et je vous plains d’avoir à travailler avec quelqu’un d’aussi désorganisé que moi. »
Le 28 janvier, McCurdy répondit en mettant les points sur les i :
1. Vous devez venir au bureau au moment opportun et ne pas reporter le travail jusqu’à trois ou quatre heures et à l’après-midi.
2. [Si vous] prenez des lettres dans les dossiers du bureau, ne vous attendez pas que je les trouve lorsque vous en avez besoin.
3. [Si vous] partez avec des lettres en attente, ne vous attendez pas que j’y réponde. »
Non seulement McCurdy exécutait-il des tâches administratives, mais il fut le premier employé à produire des documents visuels sur les expériences et les activités de l’inventeur.
Comme lui, il pratiquait l’art et la science de la photographie. On lui doit l’une des plus célèbres images de Bell et de Mabel – main dans la main au cours d’une visite à l’île de Sable, en Nouvelle-Écosse, en 1898.
De l’amour de McCurdy pour la photographie résulta en 1899 une de ses inventions : une petite cuve portative pour développement en plein jour, l’Ebedec (nom amérindien de Baddeck). Des générations de photographes utiliseraient ce dispositif. Avec l’aide financière de Bell, McCurdy passa trois ans à le commercialiser. Après l’obtention d’un brevet américain en 1902, il vendit les droits à Eastman Kodak.
Le prototype, qu’il présenta à Mabel, se trouve maintenant au Musée Bell à Baddeck. Il laissa son emploi chez Bell en 1902 afin de consacrer tout son temps à ses inventions. Par exemple, il mit au point une méthode qui permettait d’imprimer des cartes statistiques au moyen de « caractères cartographiques » interchangeables. Quelques mois après avoir quitté Bell, il épousa une nièce de la belle-mère de celui-ci, Hattie Maria Mace, de Sydenham, en Ontario, et s’installa avec elle à Toronto, où leur premier enfant naquit en 1903. La même année, il reçut la prime et la médaille John Scott du Franklin Institute de Philadelphie pour ses succès d’inventeur. Un deuxième enfant vit le jour en 1905 à Baddeck où, pendant l’été de 1906, John Alexander Douglas, fils de McCurdy, étudiant en génie à la University of Toronto, commença à aider Bell à concevoir et à faire voler des aéronefs. Les Bell adoraient Douglas et avaient offert de l’adopter après la mort de sa mère.

En 1889 La compagnie ATT rachète la société "Bell Telephone"
L'American Bell Telephone Company AT & T, devint une des plus grande compagnie de téléphone au monde.

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Malgré la fierté que lui inspiraient ses travaux, Mme Bell avouait trouver qu’il passait trop de temps loin d’elle, et leurs filles étaient jalouses qu’il s’occupe tant de Helen Keller. L’indéfectible soutien de Mabel se révèle toutefois dans une lettre où elle lui exprime son admiration pour le « courage tranquille avec lequel [il a] persisté malgré un échec après l’autre ».
Pour lui, échouer n’était d’ailleurs pas moins instructif que réussir. « En recherche scientifique, disait-il, il n’y a pas d’expériences ratées ; chaque expérience contient une leçon. Si un chercheur abandonne la partie parce qu’il n’a pas obtenu les résultats escomptés, c’est lui qui a échoué, pas l’expérience. »
L’échec, Bell le connut plus souvent en aéronautique que dans tout autre domaine.
Le 23 septembre 1877, en marchant sur une plage d’Écosse, il avait observé le vol d’une mouette et, inspiré par ce spectacle, avait dessiné une machine volante pourvue d’ailerons. Ce croquis ressemble étonnamment aux dessins de Léonard de Vinci, artiste et inventeur de la Renaissance. (Les chercheurs qui ont examiné les carnets de Bell sont souvent frappés par les affinités entre ces deux grands généralistes.) Bell se mit à la réalisation de cette machine en 1891 en commanditant les expériences de Samuel Pierpont Langley, physicien américain et secrétaire de la Smithsonian Institution.
Les deux hommes devinrent de grands amis, et c’est en partie grâce à Langley que, en 1898, le Congrès des États-Unis nomma Bell membre du conseil de la Smithsonian Institution. Il occuperait ce poste honorifique jusqu’à son décès.
En aéronautique comme en téléphonie, Bell était un visionnaire. En 1907, il prédit que, avant longtemps, « un homme pourrait dîner à New York et, le lendemain matin, prendre son petit déjeuner à Liverpool ». Il pressentait aussi l’importance stratégique que le vol aérien acquerrait du point de vue militaire.
En 1908, il écrivit dans un magazine : « La nation qui s’assurera la maîtrise des airs finira par dominer le monde. »
Pendant 31 ans, à compter du moment où il finança les travaux de Langley, il réalisa avec ses collaborateurs plus de 1 200 expériences d’aéronautique.
La plupart eurent lieu à Baddeck. Au début, il espérait simplement prouver que les formes tétraèdres, brevetées par lui en 1903, pouvaient servir à bâtir des machines volantes à structure légère et résistante. Des centaines de fois, sur la pente herbeuse de Red Head, son « pré aux cerfs-volants », il recommença les mêmes essais. Pour les habitants de Baddeck, c’était un étrange spectacle. Selon un témoignage rapporté par John Hamilton Parkin, un batelier qui observait l’une de ces expériences n’était pas loin de croire Bell fou : « Il grimpe là, sur le flanc de la colline, les après-midi où il fait soleil, et, avec un tas de machins, il passe toute la sainte journée à faire voler des cerfs-volants, vous vous rendez compte ? Il installe un tableau noir et il écrit des chiffres à propos de ces cerfs-volants et des drôles d’engins qu’il fait danser dans le ciel. Il en a des dizaines. Jamais je n’ai rien vu d’aussi fou. » Même les noms des cerfs-volants étaient étranges – Codger (Drôle de bonhomme) ou Frost King (Roi du givre) par exemple.
Le 28 décembre 1905, le Frost King, fait de 1 300 cellules en soie rouge, hissa un assistant de Bell à 30 pieds dans les airs.
Tous ces essais firent naître une industrie artisanale au Cap-Breton : des centaines de familles de fermiers fabriquaient des bâtis en épinette, en bambou et en métal pour les cellules tétraèdres.
Bell et ses collaborateurs à Beinn Bhreagh ne tardèrent pas à être dépassés : les cerfs-volants devenaient trop gros pour leur expertise de concepteurs.
À l’été de 1906, Bell et sa femme se mirent donc en quête de jeunes talents. Ils pressentirent d’abord John Alexander Douglas McCurdy. Natif de Baddeck, ce jeune homme intrépide était le fils d’Arthur Williams McCurdy, principal assistant de Bell à Beinn Bhreagh. Mieux encore, il étudiait le génie à la University of Toronto. Il accepta la proposition des Bell et les mit en contact avec un ami, récemment diplômé en génie, l’athlétique Frederick Walker (Casey) Baldwin.
La première tâche de Baldwin consista à ériger une immense tour afin de prouver que les tétraèdres pouvaient aussi servir à construire des bâtiments.
L’année suivante, Bell s’assura la collaboration de deux autres experts qui aideraient énormément le groupe à réaliser des vols propulsés.
Le premier, Glenn Hammond Curtiss, rencontré par Bell à une démonstration dans un aéroclub, vint à Beinn Bhreagh à titre de spécialiste des moteurs.
Le second, le lieutenant Thomas Etholen Selfridge, âgé de 25 ans, était la grande autorité de l’armée américaine en aéronautique.
Après que Selfridge eut communiqué avec lui pour se renseigner sur ses expériences, Bell demanda au président Theodore Roosevelt de le détacher à Beinn Bhreagh, et Selfridge arriva en septembre.
Un des premiers prototypes auquel travailla l’équipe fut l’Ugly Duckling. La réalisation de ce catamaran conçu pour tester les hélices aériennes marqua le début de 13 ans de recherches sur un type de bateaux à moteur que Bell appelait des « hydrodromes ».
On reconnaît à Mabel Hubbard Bell le mérite d’avoir proposé aux cinq hommes de créer une société afin de financer leurs travaux et de partager les bénéfices éventuels des brevets. Cette société, l’Aerial Experiment Association, vit le jour à Halifax le 1er octobre 1907. Mabel fournit la mise de fonds. Bell assuma les fonctions de coordonnateur et de promoteur, tout en continuant de travailler à la conception et à l’invention d’aéroplanes.
L’association, dit Selfridge, avait simplement pour but de « monter dans les airs ».
Cependant, les frères Wright l’avaient devancée de quelques années : en décembre 1903, au cours d’un essai secret à Kill Devill Hills, en Caroline du Nord, Orville Wright avait volé à bord d’un aéroplane à hélices et à moteur.
L’Aerial Experiment Association, elle, réaliserait son premier vol avec le Cygnet, le plus gros de tous les cerfs-volants jamais fabriqués par Bell.
Le 6 décembre 1907, une fois terminée la construction de ce monstre fait de plus de 3 300 cellules tétraèdres en soie rouge montées sur des pontons, Selfridge y prit place et s’éleva à 104 pieds au-dessus du Grand lac Bras d’Or.
Toutefois, il fallut le repêcher dans les eaux glacées, car le câble de remorquage n’avait pas été coupé après l’atterrissage de la délicate machine (qui fut d’ailleurs réduite en pièces). Après cet incident, Bell accepta d’intégrer des biplans aux essais.
Les membres de l’Aerial Experiment Association partirent passer l’hiver à Hammondsport, dans l’État de New York. Ils avaient apporté un planeur en soie, le Red Wing, dans lequel ils installèrent un moteur mis au point par Curtiss.
Le 12 mars 1908, Baldwin décolla avec cet appareil, convaincu d’être le premier sujet britannique à piloter un aéronef.
Le 17, le Red Wing s’écrasa. Trois jours plus tard, dans une lettre à Baldwin, Bell proposa des « extrémités d’aile mobiles » afin d’obtenir le même résultat que les frères Wright avec leur système de gauchissement des ailes, et il suggéra de relier ces extrémités à des fils métalliques croisés afin que le pilote puisse les actionner. Il fit breveter le dispositif, auquel il donna le nom d’aileron. (La famille de Baldwin soutiendrait par la suite que l’idée venait de Casey.)
Le 18 mai, Baldwin s’envola à bord du White Wing, deuxième « aérodrome » construit par l’association (« aérodrome » était le terme que Bell préférait donner à ces appareils). Outre des ailerons, le White Wing avait un train d’atterrissage à trois roues. Il s’écrasa lui aussi.
Le 4 juillet, le troisième appareil, baptisé June Bug, participa à un concours parrainé par la revue Scientific American. Le but était d’effectuer le premier vol public sur une distance de un kilomètre. Vainqueur de la compétition, le June Bug volerait encore 150 fois sans s’écraser.

Le Silver Dart figure dans les livres de records canadiens parce qu’il fut le premier aéronef motorisé à voler au Canada. McCurdy en était le principal concepteur. Après des essais à Hammondsport, l’équipe de Bell transporta cet appareil d’allure fragile jusque sur la glace de la baie de Baddeck.
Le 23 février 1909, McCurdy franchit à son bord une distance de un demi-mille à une vitesse de 45 milles à l’heure. Il s’agissait du premier vol accompli par un sujet britannique au-dessus d’un territoire de l’Empire. Le Silver Dart ferait plusieurs autres vols de plus longue durée.
Le 27 mars, Bell parla des succès des membres de son équipe devant le Canadian Club à Ottawa. Gonflé d’orgueil impérial, le gouverneur général lord Grey, qui visiterait Beinn Bhreagh en décembre, lui répondit par des éloges, et le ministre des Finances, William Stevens Fielding, laissa entendre que le gouvernement pourrait soutenir le groupe
.L’Aerial Experiment Association fut dissoute à la fin de mars 1909, mais, encouragés par ses exploits, Bell, Baldwin et McCurdy fondèrent bientôt, à Baddeck, la Canadian Aerodrome Company. Leur but était de fabriquer des aéroplanes pour les forces armées. Bien que le gouvernement de sir Wilfrid Laurier ait refusé de les subventionner, l’armée canadienne soutint des vols d’essai à Petawawa, en Ontario, où le Silver Dart fut irrémédiablement endommagé en août 1909.
Pendant encore cinq ans, le groupe tenta sans relâche d’intéresser les militaires à des aéronefs de fabrication canadienne, mais, dit Parkin, il ne rencontra que « mesquinerie, ignorance et futilité en haut lieu ».
En décembre 1914, malgré la Première Guerre mondiale, le ministre de la Milice et de la Défense, le major-général Samuel Hughes, rejeta tout financement et tout projet liés à l’aviation.
Bell et Baldwin renoncèrent donc à conquérir le ciel. Depuis 1912, ils se consacraient à la mise au point d’hydroptères grandeur nature.
Le premier de ces véhicules, le HD-1, atteignit une vitesse de 45 milles à l’heure en juillet 1912.
La dernière grande réalisation de Bell fut le HD-4. Avec le soutien des marines canadienne et américaine, il établit le 9 septembre 1919 un record mondial de vitesse aquatique, 70,86 milles à l’heure, qui tiendrait durant dix ans.
Toutefois, en 1919, Bell souffrait d’un diabète avancé. La gravité de son état explique peut-être pourquoi il refusait de voler ou de naviguer à bord d’un hydroptère. Deux photographies de l’épreuve de vitesse du HD-4 laissent deviner ce qu’il pouvait ressentir. La première le montre debout sur un quai à Beinn Bhreagh ; il observe le bateau qui, avec Mabel à la barre, fend les eaux de la baie. Sur la deuxième, prise quelques minutes après le retour de Mabel, on les voit enlacés.
Jusqu’à la fin, Bell demeura un humaniste doux et aimant. Depuis longtemps défenseur des droits des femmes, il rallia finalement Mabel à cette cause au plus tard en 1910.
L’année où il fêta son soixante-sixième anniversaire, ils assistèrent tous deux, à Washington, à un défilé en faveur du suffrage féminin. Il adorait la musique, abhorrait l’intolérance raciale et, pendant les hostilités, il lui arriva de mettre de côté son aversion pour les conflits afin de soutenir l’effort de guerre.
À la suite de l’explosion de Halifax le 6 décembre 1917, les Bell envoyèrent des couvertures et des vêtements aux sinistrés.
Pendant les périodes où ils résidaient à Beinn Bhreagh, du printemps à l’automne, ils participaient activement à la vie communautaire de Baddeck.
Les Bell aimaient les États-Unis, mais ils se plaisaient aussi à Beinn Bhreagh – l’endroit semblait toujours vibrer de la présence de membres de leur famille et d’invités – et ils en vinrent à connaître tous les coins du Cap-Breton.

Une seule invention, le téléphone, aurait suffi à faire entrer Bell dans l’histoire, mais la variété de ses champs d’intérêt et la pertinence de ses visions continuent d’impressionner et d’éclairer.
En 1917, dans une communication sur l’épuisement des richesses naturelles, Bell déclara que l’utilisation inconsidérée des combustibles fossiles finirait par provoquer une « sorte d’effet de serre » et un réchauffement de la planète.
En 1918, dans un article où il exposait les cheminements de sa pensée, ce rêveur doté de sens pratique donna un conseil d’une valeur intemporelle : « Nous avons tous trop tendance, je crois, à traverser la vie les yeux fermés. Nous ne devrions pas toujours rester sur la voie publique, nous contenter de suivre les traces des autres. À l’occasion, nous devrions sortir des sentiers battus et pénétrer dans les bois. Soyez assurés que, chaque fois, vous trouverez quelque chose que vous n’aviez encore jamais vu . Suivez [cette chose et] explorez tous les abords. Une découverte en entraînera une autre et, avant même que vous vous en rendiez compte, votre esprit sera occupé à quelque chose de valable, car toutes les découvertes vraiment importantes sont le fruit de la pensée. »

Ce découvreur tint son esprit occupé jusqu’au terme de « son » expédition, à l'âge de 75 ans
., le 2 août 1922 où, avec Mabel à son chevet, il mourut, à Beinn Bhreagh, de complications du diabète.
On l’enterra au sommet de la colline qui domine la baie de Baddeck.

Le 4 août 1922, dès la conclusion de l'enterrement de Bell, " tous les téléphones sur le continent de l'Amérique du Nord ont été réduits au silence pendant une minute en l'honneur de l'homme qui avait donné à l'humanité les moyens de communication directe à distance".
Document sur le mémorial qui a été édifié à Brandford

En cette année 1922, il y avait 13 millions de téléphone dans le monde.

Décédée le 3 janvier 1923, Mabel fut inhumée à ses côtés.
Leur pierre tombale évoque les trois patries de Bell : « Né à Édimbourg […] Décédé citoyen des États-Unis […] Ici reposent [Aleck et Mabel] »

Quant à ce qu’il est advenu de l’héritage auquel son nom demeure le plus attaché, Alexander Graham Bell reconnaîtrait sans doute que l’on nage en plein paradoxe. La société moderne est tellement à la merci du téléphone qu’une panne des réseaux numériques peut ralentir des économies entières.
En même temps, les neuf dixièmes de la population mondiale n’ont toujours pas le téléphone. Les pontes des communications ont beau annoncer que la distance n’existera plus et que l’espèce humaine se transformera en une grande famille bavarde, le réseau grandiose dont rêvait Bell n’est pas pour demain.

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Quelques autres réferences sur Bell :

En 1913 Watson écrit un livre BIRTH and BABYHOOD OF THE TELEPHONE , traduit sommairement en Français, qui racconte à sa manière son histoire.
Une allocution prononcée avant le troisième congrès annuel des Telephone Pioneers of America à Chicago, le 17 octobre 1913


A.G BELL était un homme qui écrivait beaucoup, les archives nationales des USA permettent de consulter sa correspondance on y retroupe toutes ses recherches sur le téléphone.

Vous pouvez consultez le mémoire lu par BELL à la société des ingénieurs télégraphistes de Londres le 31 octobre 1877 et qui a été reproduit clans le journal de la société. :
The Telephone. A Lecture Entitled Researches in Electric Telephony, By Professor Alexander Graham Bell, Delivered Before The Society of Telegraph Engineers, October 31st, 1877 .
Premier document à être publié dans le pays natal de Bell.

Récit repris par Th Du Moncel qui écrit dans la presse scientifique Française : "Extrait de l'exposé de l'électricité de TH Du Moncel"
(en pdf avec les gravures)

La majeure partie des papiers personnels d’Alexander Graham Bell sont conservés à la Library of Congress, Manuscript Div., Washington, dans l’immense collection des papiers de la famille de Bell (0330M).
Cette collection contient 147 000 documents, dont la volumineuse correspondance de Bell, des livres et des papiers, des cahiers de laboratoire qui font état de ses travaux quotidiens de 1865 à 1922, des revues et des journaux personnels, des copies de documents juridiques, des coupures de journaux et des photographies. Environ 4 700 documents ont été mis sur le Web dans le cadre du programme « American Memory : hist. colls. for the National Digital Library » de la Library of Congress et peuvent être consultés au site American Memory (http ://memory.loc.gov/ammem/bellhtml).
La Manuscript Div. possède aussi les papiers de la famille Grosvenor (0622D), qui comprennent 180 volumes de lettres et de documents biographiques rassemblés par Gilbert H. Grosvenor, beau-fils de Bell, ainsi que les papiers de la famille Hubbard (0183D). On trouve une vaste collection de photographies professionnelles et personnelles de Bell dans la collection Gilbert H. Grosvenor à la Prints and Photographs Div. de la Library of Congress.

Des documents manuscrits importants liés au travail de Bell avec les sourds sont conservés à la Volta Bureau Library de l’Alexander Graham Bell Assoc. for the Deaf and Hard of Hearing à Washington.
Le musée Bell, au lieu historique national Alexander-Graham-Bell à Baddeck, en N.-É., possède la plus importante collection de papiers et d’archives sur Bell au Canada. On y trouve une série complète de ses « Home Notes » (135 vol.), de ses bulletins polycopiés, les « A.E.A. Bull. » (41 vol., 1907–1909) et les « Beinn Bhreagh Recorder » (25 vol., 1909–1923).
On peut aussi consulter plusieurs volumes du « Beinn Bhreagh Recorder » sur microfilm aux AN, MG 30, B78.
Un index exhaustif des papiers Bell a été compilé par l’Alexander Graham Bell Institute à l’University College of Cape Breton, à Sydney, en N.-É.
Le Bell Institute a de plus préparé une version Web de certaines parties des papiers de la famille Bell, qu’on peut consulter au site de cet organisme (http ://bell.uccb.ns.ca).
Les AN conservent des documents utiles, notamment des lettres de George Brown à sa femme concernant les droits de brevet du téléphone (papiers George Brown, MG 24, B40, 10 : 2398, 2416), et une copie de la première location de téléphone au Canada (papiers Charles Fleetford Sise, MG 30, D187).
On peut voir un certain nombre de photographies aux Arch. Notman, au Musée McCord d’hist. canadienne, à Montréal.

Sa déposition finale de 1892 dans le litige sur le brevet du téléphone figure dans The Bell telephone : deposition of Alexander Graham Bell in the suit brought by the United States to annul the Bell patents (Boston, 1908 ; réimpr., New York, 1974).
On trouve un exposé complet sur le photophone dans l’article de Bell intitulé « On the production and reproduction of sound by light », American Journal of Science (New Haven, Conn.), 3e sér., 20 (juill.–déc. 1880) : 305–324. Bell suggéra l’utilisation d’implants de radium pour le traitement du cancer dans « Radium and cancer », Science (New York), nouv. sér., 18 (juill.–déc. 1903) : 155s.
Une bibliographie complète des publications et allocutions de Bell ainsi que la liste de ses brevets figurent dans H. S. Osborne, « Biographical memoir of Alexander Graham Bell, 1847–1922 », National Academy of Sciences, Biog. memoirs (Washington), 23 (1943), 1er mémoire, 1–29.
La biographie qui fait autorité est R. V. Bruce, Bell : Alexander Graham Bell and the conquest of solitude (Boston, 1973).
Il en existe aussi d’autres, notamment : E. S. Grosvenor, « A man for all times », AT&T Focus (????), oct. 1991 ; E. S. Grosvenor et Morgan Wesson, Alexander Graham Bell : the life and times of the man who invented the telephone (New York, 1997) ; Lilian Grosvenor, « My grandfather Bell », New Yorker, 11 nov. 1950 : 44–48 ; Dorothy Harley Eber, Genius at work : images of Alexander Graham Bell (New York, 1982) ; George Kennan, « A few recollections of Alexander Graham Bell », Outlook (Middleton, N.-É.), 27 sept. 1922 ; J. [A.] Mackay, Sounds out of silence : a life of Alexander Graham Bell (Édimbourg, 1997) ; et C. D. MacKenzie, Alexander Graham Bell, the man who contracted space (Boston, 1928). [l. s.]Daily Expositor (Brantford, Ontario), 1916.— Daily Mail and Empire, 4, 19 mars 1930.— Globe, 11 août 1875.— Morning Chronicle (Halifax), 1er déc. 1893.— J. [E.] Aldrich, « Alexander Graham Bell », dans A new kind of ray : the radiological sciences in Canada, 1895–1995, J. E. Aldrich et B. C. Lentle, édit. (Vancouver, 1995), 20–23.— D. C. Baynton, Forbidden signs : American culture and the campaign against sign language (Chicago, 1996).— B. W. Brannan et Patricia Thompson, « Alexander Graham Bell : a photographic album », États-Unis, Library of Congress, Quarterly Journal of Current Acquisitions (Washington), 34 (avril 1977) : 73–96.— J. M. S. Careless, Brown of « The Globe » (2 vol., Toronto, 1959–1963), 2.— Lewis Coe, The telephone and its several inventors : a history (Jefferson, N. C., 1995).— C. S. Fischer, America calling : a social history of the telephone to 1940 (Berkeley, Calif., 1992).— A history of engineering and science in the Bell system, M. D. Fagen et al., édit. (7 vol., [New York], 1975–1985), 1.— J. H. Parkin, Bell and Baldwin : their development of aerodromes and hydrodromes at Baddeck, Nova Scotia (Toronto, 1964).— William Patten, Pioneering the telephone in Canada (Montréal, 1926).— L. M. Toward, Mabel Bell : Alexander’s silent partner (Toronto, 1984).

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Document historiques du

Telegraphy - New Inventions in the Science of Electrical Transmission. New York Times, July 10, 1874, p. 2

The Telephone. New York Times, March 22, 1876, p. 4

The Speaking Telephone. New York Times, March 22, 1876, p. 2
Audible Speech by Telegraph. New York Times, October 21, 1876, p. 8
The Telephone; History of the Instrument and its Inventor. New York Times, February 3,1877, p. 2
The Telephone - More Interesting Experiments between Boston and Salem. New York Times, February 27, 1877, p. 5

The Telephone. New York Times, March 4, 1877, p. 6
Telephones and Their Use. New York Times, July 10,1877, p. 2
The Telephone Unmasked. New York Times, October 13,1877, p. 4
An Electrical Outrage. New York Times, November 28,1877, p. 4

The Phones of the Future. New York Times, June 9, 1878 p. 6

The Panama Canal and Improved Phones. New York Times, August 29,1879 p. 3

Embargo on the Telephone. New York Times, February 9, 1880, p. 4

A Rival of Telegraphy. New York Times, February 7, 1881, p. 5
Decision Regarding the Telephone Inventions. New York Times, July 22, 1883, p. 5
Prof. Bell's Claims Upheld, Judge Wallace's Decision in the Great Telephone Case. New York Times, December 2, 1884, p. 8
A Fraudulent Monopoly. New York Times, March 23, 1886, p. 1
The Telephone Octopus; It's Reach and Rapacity Again Demonstrated. New York Times, November 15, 1887, p. 8

Cheap Telephony. New York Times, March 12, 1895, p. 4

How Conversation Across a Continent Came About. New York Times, July 9, 1911, p. SM10

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Comment les télécommunications se sont installées dans une région comme l'OREGON pendant la période de la conquête de l'Ouest jusqu'à nos jours.
(Récit de Frank Dillow chercheur associé au projet Technology & Democracy au Discovery Institute)

LES TEMPS SONT DIFFICILES à la frontière du Missouri au printemps 1846.

La spéculation foncière alimente un effondrement économique qui entraîne des faillites bancaires. Les agriculteurs, incapables de vendre leurs récoltes, ont été saisis.
La terre de l'Oregon, libre d'accès, a fait signe à James Brown, qui, avec sa femme Lucinda et son fils de deux ans, Matt, a laissé derrière lui sa maison du Missouri le 11 avril, rejoignant les quelque 1 200 émigrants affluant vers l'ouest cet été-là. Beaucoup ont orné leurs wagons avec des bannières proclamant "tout l'Oregon", reflétant leur soutien aux menaces du président James K. Polk à l'Angleterre de mettre fin à l'occupation conjointe du pays de l'Oregon par les deux nations.  Le 15 octobre, six mois après avoir quitté le Missouri, Brown a installé sa famille sur leur revendication foncière d'un mile carré le long des rives de Silver Creek, terre qui deviendrait l'extrémité nord de Silverton.
Aujourd'hui, il est difficile d'imaginer à quel point la vie était isolée pour les nouveaux arrivants dans l'Oregon comme la famille Brown.
En juin, peu de temps après avoir quitté le Missouri, Polk a signé un traité avec l'Angleterre, séparant l'Oregon américain du Canada britannique. Les Oregoniens n'apprendraient le changement qu'en novembre, près d'un mois après l'arrivée des Brown.
En l'absence de service postal américain dans l'Oregon jusqu'en 1847, après la fin de l'occupation conjointe américano-britannique de la région, les voyageurs à destination ou en provenance de l'Oregon transportaient du courrier, des journaux, de l'argent, des documents juridiques et des fournitures, à livrer quand ils arrivèrent, comme l'expédition Lewis et Clark l'avait découvert, il n'y avait pas de route « directe et praticable » pour raccourcir les kilomètres séparant l'Oregon du reste de la nation.
Mais la distance n'était pas le seul obstacle. Parce que l'information ne voyageait pas plus vite que la personne qui la portait, même quelques mots prenaient des mois pour être livrés en main propre à travers les deux mille miles entre le Missouri et l'Oregon.

Cependant, les nouvelles technologies de communication finiraient par réduire puis éliminer le temps et la distance de l'équation de la diffusion de l'information. Avec des ressources limitées dans l'Oregon, il a fallu un engagement local pour promouvoir chaque innovation, bien que les changements aient souvent été financés par le gouvernement fédéral ou des sociétés nationales.
Dans les zones rurales de l'Oregon, les entrepreneurs des petites villes et les agriculteurs bricoleurs, y compris les Brown, ont développés leurs systèmes locaux. Matt Brown est devenu l'un des premiers maîtres de poste de Silverton. Son fils Percy a fondé la compagnie de téléphone de la ville. Le fils et les petits-fils de Percy ont développé l'entreprise jusqu'à ce qu'elle soit acquise par une société de portefeuille nationale, avant de devenir une partie de Verizon, l'un des plus grands géants des télécommunications au monde.

Même avant que les Brown ne quittent le Missouri, les graines des futures communications de l'Oregon étaient semées à Washington, alors que le Congrès se précipitait vers l'ajournement en février 1843, débattant vivement de l'opportunité d'établir une occupation militaire dans l'Oregon pour expulser les Britanniques, Samuel FB Morse demanda 30 000 $ pour développer son nouvel appareil, le télégraphe.
Au milieu d'une éloquence joviale comparant le télégraphe «alimenté par la foudre» à l'hypnotisme ou à la parole aux morts, le Congrès, dans la dernière heure de la session, a approuvé sa demande. Quinze mois plus tard, Morse a tapé une séquence de points et de tirets, propulsés par l'électricité à travers des câbles de cuivre qu'il avait construits de son bureau dans la capitale à Baltimore, à quarante-quatre miles de là. Arrivés presque instantanément en utilisant son propre code Morse, les signaux ont été traduits dans le message désormais célèbre, “What Hath God Wrought?” : "Qu'est-ce que Dieu a fait ?"

L'année suivante, le ministère des Postes a décliné l'offre de Morse de leur vendre son télégraphe pour 100 000 $. De même, le Congrès a rejeté sa demande de 100 000 $ pour étendre la ligne à New York, offrant à la place 8 000 $ pour la poursuite des opérations jusqu'à Baltimore. Déçu, Morse organisa la Magnetic Telegraph Company et construisit les premières lignes reliant Baltimore à New York en 1846. Au moment où les Brown s'installèrent dans leur nouvelle maison dans l'Oregon, le service télégraphique offrait des communications presque instantanées entre Washington, DC, Baltimore, Philadelphie, New York et Boston.

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Le télégraphe a eu un effet profond sur l'Amérique, créant autant d'excitation qu'Internet 150 ans plus tard. sans avoir besoin de messagers, les informations pourraient être transmises à la vitesse de l'électricité, de jour comme de nuit, quelles que soient les conditions météorologiques ou routières. Les chemins de fer ont utilisé le télégraphe pour signaler et envoyer leurs trains en toute sécurité, ce qui a finalement conduit à des fuseaux horaires uniformes à travers le pays. Les prévisions météorologiques pourraient être fournies avant l'arrivée du temps. Wall Street est devenue le centre financier du pays, tandis que d'autres grandes villes sont devenues des centres de commerce, reliés par télégraphe à leurs clients. Le besoin d'opérateurs télégraphiques alphabétisés et capables d'épeler avec précision, lorsque ces compétences étaient rares, a favorisé une éducation plus large et créé de nouvelles opportunités d'emploi pour les femmes.

Moins d'un an après son invention, un employé du General Land Office, Charles Fletcher, a exhorté Polk à construire une ligne télégraphique de Washington, DC, à Astoria afin de faire pression sur les Britanniques pour qu'ils abandonnent leurs revendications sur l'Oregon : « Le président peut envoyez une commande à l'embouchure du fleuve Columbia après le petit déjeuner et recevez une réponse avant le dîner.
Néanmoins, il faudrait près de vingt ans avant que les messages télégraphiques n'atteignent l'Oregon. Tout d'abord, les habitants de l'Oregon devaient faire livrer leur courrier, et ce n'était pas une tâche facile lorsque le bureau de poste américain le plus proche se trouvait à près de trois mille kilomètres à Weston, dans le Missouri.

Le gouvernement provisoire de l'Oregon a affecté cinquante dollars en 1845 pour établir son propre bureau de poste à Oregon City. Le printemps suivant, l'Oregon étant désormais sous juridiction américaine, le département américain des postes a ouvert son premier bureau à l'ouest des montagnes Rocheuses à Astoria et a passé un contrat avec la Pacific Mail Steamship Company pour livrer le courrier de la côte est. En quelques semaines, le département a ouvert un deuxième bureau de poste à Oregon City, suivi de bureaux à Salem et Corvallis.

À la fin de 1846, les journaux de New York avaient créé l'Associated Press pour fournir aux lecteurs des rapports mis à jour reçus par télégraphe de la guerre du Mexique, conduisant à l'impression d'éditions quotidiennes populaires qui rapportaient les événements quelques jours après leur apparition. Lorsque les Indiens Cayuse ont attaqué la mission Whitman près de Walla Walla en novembre suivant, cependant, les Oregoniens n'avaient d'autre choix que d'envoyer Joe Meek à cheval à travers le pays pour chercher des renforts militaires. Son apparition au printemps suivant dans la capitale nationale n'a pas apporté d'aide, mais elle a aidé à convaincre le Congrès de faire de l'Oregon le premier territoire américain à l'ouest des montagnes Rocheuses, ce qu'ils ont fait en août. Les Oregoniens apprendraient la désignation cinq mois plus tard.

La découverte d'or en Californie en 1848 a transformé l'Occident. En deux ans, le paisible village mexicain de Yerba Buena, avec une population de six cents habitants, s'est transformé en centre commercial de San Francisco, avec environ trente mille habitants. Le bureau de poste en a fait la plaque tournante de la livraison du courrier de l'Ouest. À partir de 1851, le bateau à vapeur Columbia , construit spécialement pour le service postal de l'Oregon, a commencé une livraison mensuelle plus ou moins régulière entre San Francisco et l'Oregon, choisissant d'abord St. Helens comme terminus, puis le remplaçant par Portland.

Les wagons de courrier ont fourni une livraison mensuelle plus rapide et plus fiable du courrier à l'ouest du Missouri à Salt Lake City à partir du 1er juillet 1850, partant généralement tous les trente jours. L'année suivante, la route est prolongée jusqu'à San Francisco, bien que les livraisons restent erratiques. Des sociétés de messagerie privées ont également commencé à livrer du courrier et des fournitures aux mines d'or de Californie, et en 1852, Wells Fargo, le transporteur le plus prospère, a ouvert un bureau de l'Oregon à Portland au 57 Front Street, livrant parmi les colonies dispersées du nord-ouest du Pacifique à cheval, en diligence, ou bateau fluvial. L'année suivante, ils ont ajouté la livraison express bimensuelle entre Portland et San Francisco. Le bureau de poste a également commencé à étendre ses livraisons de courrier dans le territoire de l'Oregon au début des années 1850, principalement à cheval depuis Oregon City,

En 1854, huit ans après l'arrivée des Brown, Silverton a été fondée et l'expérience de communication de ses habitants est révélatrice.
Chaque fois que quelqu'un arrivait à livrer du courrier en ville, il était jeté sur le sol de l'un des rares magasins locaux. Les résidents venaient chercher leur propre courrier, qui « était tout aussi susceptible d'arriver à Sublimity, Parkersville ou Olympia, qu'à Silverton », L'année suivante, les diligences ont commencé à distribuer le courrier au sud d'Oregon City, partant tous les lundis matin et arrivant à Salem le mardi à midi.

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Le service télégraphique est arrivé sur la côte ouest en 1853, partant de San Francisco.
Un an plus tard, l'agent Charles F. Johnson de l'Alta California Telegraph Company a proposé d'étendre le service au nord jusqu'à l'Oregon. Portland n'étant qu'une des nombreuses colonies en compétition pour devenir le centre commercial de l'Oregon, plusieurs de ses principaux hommes d'affaires, dont le maire George W. Vaughn, ont organisé la Pacific Telegraph Company pour améliorer les communications vers le sud, envoyant leur premier message de Portland à Oregon City le 16 novembre. 1855.
En moins d'un an, les fils du télégtaphe s'étendent d'Oregon City à Lafayette et Dayton, atteignant Salem en septembre. Le manque de patronage a découragé les organisateurs d'étendre la ligne à Corvallis, comme initialement prévu. Le système a fonctionné pendant un certain temps, mais comme le temps a endommagé les fils, la ligne télégraphique a été en grande partie abandonnée.

Les communications se sont considérablement améliorées pour les habitants de l'Oregon en 1857.
Le Congrès a autorisé le ministre des Postes à conclure un contrat pour que la livraison du courrier terrestre du Missouri à la Californie soit « effectuée dans les vingt-cinq jours ». Le service télégraphique s'est également rapproché de l'Oregon lorsque la Northern Telegraph Company de Californie a prolongé les lignes télégraphiques existantes de San Francisco à Marysville plus au nord jusqu'à Yreka.
Les fils télégraphiques se sont répandus vers l'ouest comme des toiles d'araignées de la côte Est jusqu'au Missouri, reliant même les petites villes. Ce printemps-là, l'avocat itinérant Abraham Lincoln entra dans le bureau du télégraphe de Pekin, dans l'Illinois, et demanda à l'opérateur Charles Tinker comment fonctionnait le télégraphe. "Comme c'est simple quand vous savez tout", s'est-il exclamé pendant que Tinker en faisait la démonstration. Quatre ans plus tard, Tinker fesait fonctionner le télégraphe dans le bureau du département de la guerre près de la Maison Blanche, où Lincoln, en était le président

Des rapports selon lesquels le Congrès avait fait de l'Oregon le trente-troisième État le 14 février 1859 ont été télégraphiés à Saint-Louis et sont arrivés en quelques minutes. Près d'un mois plus tard, la nouvelle a été transmise à San Francisco par voie terrestre. À peu près au même moment, un navire est arrivé à Portland en provenance de la côte est, transportant un millier de circulaires imprimées du délégué du Congrès de l'Oregon, Joe Lane, informant les Oregoniens : « Le général Lane n'a aucun espoir de l'admission de l'Oregon et souhaite donc être renvoyé en tant que délégué au Congrès. Quelques jours plus tard, le frère Jonathan a accosté à Oregon City et a annoncé de San Francisco que l'Oregon était déjà un État. La ligne télégraphique précédente avait été abandonnée, alors Stephan Senter est monté vers le sud à cheval portant la nouvelle.

Avec l'élection présidentielle cruciale de 1860, les divisions politiques entre les États du nord et du sud se sont approfondies, augmentant les efforts pour améliorer les liens avec les colonies occidentales. La population de l'Oregon était passée à 52 465 habitants, Portland devenant sa plus grande ville et son centre commercial avec 2 874 habitants. Néanmoins, les commerçants attendaient encore jusqu'à quarante jours pour que les bons de commande parviennent aux fournisseurs à New York, et jusqu'à six mois de plus pour que la marchandise parvienne à leurs magasins. Le 3 avril, cependant, le Pony Express a commencé à courir vers l'ouest depuis St. Joseph, Missouri, et vers l'est depuis Sacramento, Californie, réduisant la livraison du courrier entre les deux villes à dix jours.

Ce printemps-là, le Congrès a affecté une dépense annuelle de 90 000 $ pour fournir un service quotidien de diligence aux passagers et au courrier le long de la route de 710 milles entre Sacramento et Portland, à partir du 15 septembre. Voyageant nuit et jour et faisant soixante arrêts le long de la route, les étapes sont arrivées dans les sept à quatorze jours, selon les conditions météorologiques et les conditions des sentiers. Le nouvel itinéraire reliait également le vaste réseau de diligences californiennes via Portland aux réseaux de bateaux à vapeur et de scènes locales dans le nord-ouest du Pacifique. "Personne n'a désormais besoin de se soumettre aux retards du service postal incertain de l'océan, mais peut écrire quotidiennement, ou et quand il le souhaite", a observé l'Union de Sacramento.
Avant d'ajourner, le Congrès a promulgué le Pacific Telegraph Act de 1860 et a affecté des fonds pour construire "une ligne télégraphique électrique" pour relier Omaha, Nebraska, à San Francisco, Californie, ainsi qu'une "ligne secondaire" à l'Oregon.
Après que d'autres sociétés de télégraphe se soient retirées, la Western Union est devenue la seule soumissionnaire et le département du Trésor a sélectionné la société pour construire la ligne ouest, en utilisant la Pacific Telegraph Company, qu'ils ont créée pour le projet. Dans le même temps, Western Union a conclu un accord avec les sociétés de télégraphe californiennes pour se consolider dans l'Overland Telegraph Company afin d'étendre ses lignes à l'est jusqu'à Salt Lake City, Utah, où les deux lignes se rencontreraient.

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Le 2 octobre 1860, les législateurs de l'Oregon ont choisi comme l'un des sénateurs américains de l'État l'éminent avocat de la côte ouest Edward Baker, ancien partenaire juridique et ami personnel proche d'Abraham Lincoln. L'élection de Lincoln en novembre a mené à une tête les crises nationales menant à la guerre civile. Les habitants de l'Oregon attendaient avec impatience les dernières nouvelles nationales. À Portland, Henry Pittock devint le nouvel éditeur du Weekly Oregonian et, le 1er février 1861, son journal de plus en plus influent devint le quotidien Morning Oregonian. Sous la direction de Pittock, les rapports reçus à San Francisco par Pony Express ont été télégraphiés au nord à Yreka, où ils ont été mis sur une diligence à Jacksonville, puis livrés à cheval à Portland.

Le 1er mai 1861, les lecteurs du Daily Oregonian ont appris que les forces du sud avaient bombardé Fort Sumter dans le port de Charleston en Caroline du Sud, forçant sa reddition et déclenchant la guerre civile six semaines plus tôt. Alors que les équipes de construction travaillaient pour connecter les fils télégraphiques d'Est en Ouest, la guerre entre le Nord et le Sud a éclaté.

Bientôt, le fils et le frère de Baker sont arrivés à Washington, DC, dans le cadre du "California Regiment", et ont été affectés pour aider les forces de l'Union à défendre la capitale nationale. Baker, un officier de l'armée pendant la guerre du Mexique, est devenu leur commandant tout en continuant à servir au Sénat. Le matin du 21 octobre 1861, le régiment de Baker fut déployé pour traverser la rivière Potomac depuis le Maryland à Ball's Bluff, à environ trente milles à l'ouest de la capitale, et capturer le bastion confédéré voisin de Leesburg, en Virginie. Les soldats confédérés, prévenus, repoussèrent rapidement l'attaque de l'Union. Alors que les corps des soldats de l'Union morts flottaient sur la rivière Potomac jusqu'à Washington, Lincoln s'inquiétait pour la sécurité de Baker. N'obtenant aucun rapport de ses généraux, Lincoln a finalement télégraphié à l'officier de terrain dans le Maryland. Bientôt, il eut sa réponse. Baker était mort. Pour le reste de la guerre, Lincoln deviendrait un habitué du bureau du télégraphe, lisant chaque message du terrain et envoyant ses instructions directement aux officiers responsables, utilisant le télégraphe pour transformer le rôle du leadership politique en temps de guerre.

Le lendemain, les travailleurs de Western Union ont attaché leurs fils d'Omaha au bureau télégraphique de Salt Lake City. Alors que des rumeurs circulaient dans la capitale nationale selon lesquelles les Occidentaux pourraient quitter l'Union pour former une "République du Pacifique", le chef mormon Brigham Young a envoyé à l'Est le premier message, y compris l'assurance que "l'Utah n'a pas fait sécession, mais est ferme pour la Constitution et les lois de notre pays autrefois heureux. Deux jours plus tard, les équipages californiens ont connecté leurs fils.
Alors que les opérateurs testaient la ligne pour envoyer le premier message transcontinental, adressé au président Lincoln, un message de l'Utah fut enregistré dans le bureau de San Francisco : EXCITATION INTENSE ET DEUIL À PHILADELPHIE POUR SA MORT. Baker avait été une figure populaire à San Francisco avant de déménager dans l'Oregon, et la nouvelle étonnante a refroidi les célébrations impromptues en Californie.

De l'Atlantique au Pacifique, la nation était désormais connectée, du moins par les mots. Le télégraphe, tarifé à un dollar le mot, connut un énorme succès. Cela signifiait également la fin du Pony Express, qui a cessé de fonctionner un jour après la connexion de la ligne. Les chevaux ne pouvaient pas dépasser la rapidité de l'électricité.
Après avoir terminé la construction, Western Union a rapidement fusionné avec le Pacific Telegraph et l'Overland Telegraph.

Le développeur de télégraphes JE Strong est arrivé à Salem en provenance de Californie en 1861, et il a rapidement commencé à organiser l'Oregon Telegraph Company, dirigée par cinq hommes d'affaires éminents de Portland : WS Ladd, banquier et ancien maire, président ; Simeon Reed, principal propriétaire de l'Oregon Steam Navigation Company, secrétaire ; Henry Corbett, marchand, banquier et futur sénateur américain, trésorier ; John McCracken, ancien maréchal des États-Unis, conseiller municipal et marchand de blé, surintendant ; et Asa Lovejoy, co-fondatrice de Portland, directrice. La construction a commencé au sud de Portland en décembre 1862, atteignant Salem en avril. Près d'un an plus tard, des équipes près de Roseburg ont relié la ligne de l'entreprise à celle construite au nord d'Yreka.
 Cinq ans seulement après avoir obtenu le statut d'État, Portland comptant toujours moins de six mille habitants, une nouvelle ère de communications rapides a commencé pour les habitants de l'Oregon. Le sénateur américain James Nesmith, qui était venu en Oregon en wagon en 1843, a observé : « C'est une époque rapide… les gens voyagent à la vapeur et parlent par la foudre…. les gens comme moi doivent s'éloigner de la "voiture du progrès". Le 5 mars 1864, l'édition spéciale du Morning Oregonian titrait les nouvelles de New York, "seulement 20 heures!" Trois jours plus tard, les habitants de Portland ont célébré avec un défilé aux flambeaux dans les rues boueuses de la ville. Le maire David Logan a échangé ses félicitations avec le maire de Portland, dans le Maine, et le gouverneur de l'Oregon, AC Gibbs, a télégraphié au président Lincoln : « … Notre télégraphe est terminé…. Nous ne voulons pas de République du Pacifique, pas de compromis avec des rebelles en armes, et plus d'esclavage. Les hommes d'affaires de Portland avaient bien plus qu'à célébrer. En achetant et en vendant directement avec les marchés de l'Est, ils pourraient rapidement profiter des changements du marché. Le tarif pour dix mots de Portland à San Francisco a été fixé à 3,00 $ et à New York, à 8,50 $.

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Western Union, fort de son projet transcontinental réussi - en contraste frappant avec les échecs répétés de pose de câbles télégraphiques à travers l'Atlantique vers l'Europe - a développé un plan audacieux pour construire une ligne télégraphique au nord de Portland à Seattle, en Colombie-Britannique, puis en Alaska (toujours partie de la Russie), à travers le détroit de Béring jusqu'en Sibérie, et enfin à l'ouest jusqu'à Moscou, Paris et Londres. La longueur totale serait de plus de 16 000 milles.
En décembre 1864, le président Lincoln a commenté le projet dans son rapport au Congrès, mais à ce moment-là, la construction avait déjà commencé au nord de Portland, arrivant à Seattle le 26 octobre et se connectant à New Westminster, en Colombie-Britannique, en avril suivant. En 1866, le câble transatlantique est achevé avec succès. Ayant déjà investi 3 millions de dollars dans la construction d'une ligne à travers la Sibérie,

La guerre civile avait montré les avantages des communications rapides, mais avait également révélé qu'un grand nombre d'entreprises télégraphiques concurrentes entravaient l'efficacité de la technologie. Le gouvernement fédéral a donc favorisé la consolidation de l'industrie.
En 1866, Western Union était devenue le premier grand monopole national. Dans le nord-ouest du Pacifique, cependant, la société indépendante de navigation à vapeur de l'Oregon a construit un important projet télégraphique reliant Portland à l'est des Dalles en 1868, et jusqu'à Boise, Idaho, l'année suivante.

Dans les années 1860, le service postal de Silverton était passé à une livraison bihebdomadaire, mais ce n'est qu'en 1873, lorsque la ville était passée à trois cents habitants, que les livraisons quotidiennes ont commencé à partir de Salem. Matt Brown, maintenant un constructeur de maisons prospère dans la communauté en pleine croissance, est rapidement devenu le maître de poste de la ville.
 La livraison du courrier à Portland avait également continué de s'améliorer. En 1864, les diligences ont commencé un service direct entre Portland et Salt Lake City, via The Dalles et Boise, Idaho. Le nouvel itinéraire a considérablement réduit le temps de trajet vers et depuis les villes de l'Est en évitant d'aller vers le sud à travers la Californie. Néanmoins, des plaintes continuaient : « Il est d'usage tout le long du parcours de jeter les sacs de courrier des journaux, dans les ruisseaux, dans les endroits marécageux, et autres endroits où les sacs risquent de s'enfoncer, afin que la peine et le travail de les transporter dans les étapes soient épargnés.

ALORS QUE LE SERVICE TÉLÉGRAPHIQUE améliorait considérablement les communications, les clients devaient toujours se rendre au bureau télégraphique le plus proche et remplir un formulaire avec leur message et sa destination. Un opérateur télégraphique collectait les frais, en fonction du nombre de mots et de la distance, et les transmettait sur la ligne, où ils seraient répétés et envoyés de bureau en bureau jusqu'à ce qu'ils arrivent finalement au bureau le plus proche de l'adresse du destinataire. Là, il serait retranscrit par écrit et remis en main propre par messager.En plus des inconvénients, du manque de sécurité et des possibilités d'erreur, un seul message à la fois pouvait être transmis sur chaque fil.

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Une nouvelle génération d'inventeurs a commencé des expériences pour envoyer plus de messages plus rapidement.

Alexander Graham Bell, qui s'est spécialisé dans l'enseignement de la parole aux personnes sourdes en imitant les vibrations des cordes vocales, a commencé des expériences avec son « télégraphe harmonique ». En utilisant des vibrations de différentes hauteurs de son, inspirées par le pincement des cordes de son piano, il a cherché à transmettre plusieurs messages simultanément sur un seul fil.
Lors de son dépôt de brevet le 14 février 1876, il nota que l'appareil pouvait également transmettre le son d'une voix humaine. Quelques jours plus tard, Bell nota dans son cahier de laboratoire sa désormais célèbre demande à son assistant Watson, qui entendit les mots sur son récepteur et accourut. Bell saisit immédiatement l'avenir de son invention et écrivit à son père ce soir-là .
Comme Morse l'avait fait trente ans plus tôt, Bell a proposé de vendre son invention pour 100 000 $, mais il n'a pas approché la poste mais Western Union, qui a rejeté le nouvel appareil comme "un peu plus qu'un jouet", estimant qu'il ne remplacerait jamais le télégraphe.
Western Union a rapidement reconnu l'énormité de son erreur et, contestant les brevets de Bell, est entré dans le secteur du téléphone.

Bell a présenté le téléphone à l'Exposition universelle de 1876 à Philadelphie, et l'année suivante, il a été exposé à l'Oregon State Fair.
Deux mois après que la compagnie de téléphone de Bell ait commencé à exploiter son premier central téléphonique à New Haven, Connecticut, le 29 janvier 1878, Portlander George Ainsworth, un éminent développeur des premiers systèmes de transport fluvial du nord-ouest du Pacifique, a acheté le droit d'introduire le téléphone dans l'Oregon. Les hommes d'affaires de Portland, cependant, ont refusé de le placer dans leurs magasins, expliquant que "ce truc embêtant serait une telle nuisance". Finalement, George Himes accepta d'installer l'un des appareils expérimentaux dans son imprimerie au coin de SW First et de Washington, et il persuada WT Shannahan, propriétaire d'un magasin de musique à proximité, d'installer l'autre téléphone. Peu de temps après, Himes aurait demandé à Ainsworth comment il allait avec son nouveau téléphone. « Pas très bon George », répondit Ainsworth, « tout le monde en doute ; ils pensent que cela ne vaudra jamais rien.

Les habitants de Portland n'étaient pas d'accord. Le 29 mars 1878, une manifestation publique a eu lieu, reliant un appel entre le bureau de FH Lamb, surintendant de division pour Western Union, à SW First et A, et la pharmacie voisine appartenant au Dr Orlando Plummer, qui était arrivé à Portland en 1864 en tant que premier préposé et directeur de la station télégraphique de Western Union. "Le test a été des plus satisfaisants et réussis, le téléphone fonctionnant comme un charme", a rapporté le Morning Oregonian, poursuivant :
La conversation était maintenue par des personnes à chaque extrémité de la ligne avec une parfaite aisance, chaque mot étant transmis distinctement sur la distance d'un demi-mille. L'un des messieurs de la pharmacie a placé l'instrument près de ses lèvres et a sifflé un air, c'est ertainement [le téléphone] une merveilleuse invention. Ce test a démontré sans aucun doute le caractère pratique du téléphone et a montré les nombreuses utilisations qui peuvent en être faites dans les affaires quotidiennes.

À peine deux semaines plus tard, Western Union a conclu un appel entre ses bureaux de Portland et de Roseburg, distants de 208 miles. Malheureusement pour l'entreprise, le son de la voix humaine s'estompait à chaque kilomètre qui passait et les interférences électriques provoquaient de l'électricité statique et du bruit. Néanmoins, le Morning Oregonian a conclu que parler à « longue distance » serait pratique.

Sur la même page, le journal a publié sa première publicité pour les téléphones. « Le téléphone de Bell ! Le succès de ce merveilleux instrument est sans précédent…. La demande est si forte qu'il faut 30 jours pour exécuter les commandes », a déclaré l'agent de Bell à Portland, James H. Guild. Opérateur télégraphique, Guild était l'un des trois fondateurs de la Bell's Portland District Telephone Company, qui proposait « de construire et d'entretenir des lignes téléphoniques dans toute la ville ». En une semaine, Western Union avait sa propre annonce pour la vente d'instruments "non Bell", "supérieurs à tout autre en force et en clarté d'articulation".

Le 2 août, Portland est devenue la neuvième ville du pays à offrir un service téléphonique local. L' American Telephone and District Telegraph Company de Western Union a commencé à exploiter le service à partir d'une petite pièce à côté de son bureau de télégraphe, avec Plummer parmi ses premiers administrateurs et le Morning Oregonian parmi ses trente-deux premiers abonnés, dont le nombre est passé à près d'une centaine en un an. . Les frais du service téléphonique, disponible tous les jours de 7 h à minuit, étaient de 2,50 $ par mois, ce qui comprenait la location du téléphone.

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Les premiers téléphones étaient directement connectés les uns aux autres, mais les inventeurs les ont rapidement modifiés en développant des appareils permettant à toutes les lignes de se connecter à un «bureau central». Cette innovation obligeait les appelants à tourner une manivelle, qui envoyait un signal électrique au standard téléphonique central, où l'appelant disait à l'opérateur qui il essayait d'appeler une personne et l'opérateur connectait les deux parties en branchant des prises dans les prises appropriées. De jeunes garçons ont été embauchés comme premiers opérateurs. Le premier de Portland était George Thomas, quinze ans, qui a insisté pour garder la fenêtre de son bureau ouverte afin qu'il puisse crier à travers l'ouverture, au cas où les clients ne pourraient pas l'entendre au téléphone. Pour un supplément de 50 cents, il courrait également dans la ville pour livrer des messages personnellement ou amener un client à un téléphone. Il n'y avait pas d'autres centraux téléphoniques en dehors de Portland, mais avant la fin de l'année, l'Oregon and Washington Railroad Company a construit pour son propre usage la première ligne longue distance de l'État entre Portland et Oregon City.

En 1879, trois ans seulement après que Western Union eut rejeté l'offre de Bell de vendre son téléphone, la société de Bell acquit les opérations nationales de téléphonie et de télégraphe de Western Union, y compris son tout nouveau réseau de Portland. Deux ans plus tard, les deux sociétés ont été regroupées sous le nom de Portland Telephone, Telegraph and Electric Light Company. Son nouveau chef, JH Thatcher, était venu à Portland trois ans auparavant pour diriger le bureau télégraphique de Western Union.
Au cours de sa première année d'exploitation, la nouvelle société comptait 172 abonnés. En 1883, il avait étendu le service téléphonique à l'est de Portland en croissance rapide, avec un câble sous-marin traversant la rivière Willamette jusqu'à son bureau à SE Union et Washington. À peu près au même moment, la compagnie de téléphone a commencé à offrir un service spécial pour les hôtels de Portland. Un guetteur à Linnton appelait à l'avance pour souscrire des hôtels lorsque les navires remontaient le fleuve, s'approchant de Portland. Avec le préavis, les hôtels pourraient envoyer des hackneys sur les quais pour récupérer les passagers dès leur arrivée. En 1880, Corvallis avait accordé une franchise au système téléphonique de Western Union, opérant à partir de l'épicerie d'Albert Ray dans les rues Second et Monroe; il a été rapidement absorbé par le système Bell. Le succès de Bell à Portland a conduit l'entreprise à s'étendre à Seattle en 1883 ainsi qu'aux plus grandes villes de l'Oregon de l'époque, à commencer par Astoria en avril 1884, puis Salem, avec quinze clients, un mois plus tard. Corvallis avait accordé une franchise au système téléphonique de Western Union, opérant à partir de l'épicerie d'Albert Ray dans les rues Second et Monroe; il a été rapidement absorbé par le système Bell. Le succès de Bell à Portland a conduit l'entreprise à s'étendre à Seattle en 1883 ainsi qu'aux plus grandes villes de l'Oregon de l'époque, à commencer par Astoria en avril 1884, puis Salem, avec quinze clients, un mois plus tard. Corvallis avait accordé une franchise au système téléphonique de Western Union, opérant à partir de l'épicerie d'Albert Ray dans les rues Second et Monroe; il a été rapidement absorbé par le système Bell. Le succès de Bell à Portland a conduit l'entreprise à s'étendre à Seattle en 1883 ainsi qu'aux plus grandes villes de l'Oregon de l'époque, à commencer par Astoria en avril 1884, puis Salem, avec quinze clients, un mois plus tard.

Toujours en 1884, près de dix ans avant l'expiration des brevets de Bell, Samuel "Grant" Hughes, un télégraphiste de Forest Grove âgé de vingt-trois ans, construisit un standard téléphonique primitif et connecta ses douze premiers clients, créant l'Independent Telephone Company of Forest Grove dans une arrière-boutique de la quincaillerie de son père. Hughes sera plus tard décrit comme « le père du système téléphonique indépendant [non-Bell] dans cet État ». En 1908, son entreprise comptait plus de sept cents clients, avec deux cents kilomètres de lignes desservant Forest Grove, Cornelius, Banks et Gales Creek, chaque ville ayant son propre standard.

La société nationale d'interurbains Bell, uniquement disponible pour les clients des compagnies de téléphone locales Bell, s'est réorganisée en 1884, adoptant un nouveau nom, l'American Telephone and Telegraph Company (AT&T). En 1891, AT&T avait étendu son service interurbain de Portland à Salem, et en deux ans, il a achevé la construction au sud d'Albany, Corvallis et Eugene ainsi qu'au nord de Seattle et à l'est de Spokane. En 1898, les équipes d'AT&T à Ashland ont connecté des câbles entre Portland et San Francisco et, plus tard cette année-là, ont ajouté un service à l'est de Boise. Peu de temps après le tournant du siècle, AT&T est devenue la société mère de toutes les opérations de téléphonie, de fabrication et de recherche de Bell et est rapidement devenue la plus grande société en Amérique.

Tout le monde n'était pas d'accord avec les avantages que les téléphones auraient apportés à leurs communautés.
Les fils téléphoniques, tendus au hasard d'un bâtiment à l'autre, ajoutaient des dangers pour les habitants de Portland. Le maire à la retraite, le Dr James Chapman, par exemple, a accidentellement conduit son buggy dans un fil suspendu en 1885. Jeté au sol, il est décédé plusieurs semaines plus tard des suites de ses blessures. Walter Pierce, qui deviendra plus tard gouverneur et membre du Congrès, était greffier du comté d'Umatilla en 1891, lorsque Sam Jackson, rédacteur en chef du Pendleton East Oregonian, vint à son bureau. montrant le téléphone, et demandé: "Comment pouvez vou aimez ça ?" Pierce a répondu: "C'est une nuisance infernale." Jackson a suggéré qu'ils se débarrassent tous les deux de leurs téléphones, puis Jackson "écrivit tous les soirs une tirade dans le journal ... ", jusqu'à ce qu'ils chassent les téléphones de Pendleton.

Lexington USA, premier centre d'échange manuel avec batteries centrales Année/Date 1893

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Lorsque les brevets de Bell ont commencé à expirer au printemps 1893, de nombreux fabricants ont commencé à vendre cet équipement très rentable. Les agriculteurs feuilletant le catalogue Sears Roebuck pouvaient acheter tout ce dont ils avaient besoin pour installer leurs propres systèmes téléphoniques. Lorsqu'il était connecté à l'équipement de leurs voisins, utilisant souvent des clôtures en fil de fer barbelé pour le fil téléphonique, cela fonctionnait, au moins sur de courtes distances. Ces systèmes simples et directement connectés sont devenus connus sous le nom de "lignes d'agriculteurs", chaque client se voyant attribuer un numéro. N'importe qui pouvait appeler n'importe quel 'autre connecté au système en envoyant des trains de sonneries, qui pouvaient être entendues sur chaque chaque téléphone de la ligne, le nombre de sonnerie identifiant qui était appelé. N'importe qui d'autre sur la ligne pouvait également décrocher son téléphone et écouter. Plus il y avait de clients qui décrochaient leurs récepteurs, plus le son devenait faible, de sorte que les messages étaient souvent relayés d'un auditeur à l'autre. L'électricité statique sur les lignes a poussé les clients à crier pour se faire entendre, ce qui a conduit les lignes d'agriculteurs à devenir connues sous le nom de téléphones « whoop and holler ».

En 1903, une publication sur la Willamette Valley décrivait Matt Brown comme "l'un des hommes d'affaires les plus énergiques et les plus clairvoyants de Silverton". Ses fils Percy et Carl avaient utilisé Silver Creek pour approvisionner leur Silverton Water Works et pour produire de l'électricité pour leur compagnie locale d'éclairage et d'électricité, qu'ils ont ensuite vendue à Portland General Electric (PGE).
En 1904, Percy a visité l'Exposition universelle de Saint-Louis et est rentré chez lui avec suffisamment d'équipement téléphonique pour démarrer l'Interurban Telephone Company, desservant Silverton et le mont Angel à proximité. Avec neuf clients au départ, l'entreprise est passée à cinquante à la fin de l'année. En 1908, Percy faisait la publicité d'un service téléphonique local et interurbain dans « presque toutes les villes et tous les comtés de la vallée de la Willamette ».

La Marquam Mutual Telephone Association, basée à des agriculteurs, avait également des clients à Mt. Angel, mais comme cette société n'était pas connectée à Brown's, les clients devaient utiliser les deux systèmes s'ils voulaient parler aux clients des deux sociétés. En 1910, le producteur laitier Henry Berning a convaincu les pères de la ville qu'il était temps d'organiser leur propre compagnie de téléphone. Avec vingt-quatre actionnaires et quarante-cinq clients, la Mt. Angel Telephone Company a commencé ses opérations. Trois ans plus tard, John Bauman est arrivé à Mt. Angel. Avant longtemps, il a épousé l'une des filles de Berning et est devenu le directeur de l'entreprise, connu localement sous le nom de «Mr. Téléphone." Son fils Ivo lui a succédé comme chef d'entreprise pendant de nombreuses années. Le fils d'Ivo, Tom, a poursuivi la tradition familiale en tant que chef d'entreprise tout en étant également maire de la ville.

Des opérateurs indépendants formaient également des sociétés dans d'autres villes de l'Oregon. Le long de la rivière Molalla, à environ deux milles au sud de Canby, un groupe d'agriculteurs s'est réuni en 1904 pour fonder la Macksburg Mutual Telephone Association. Parmi eux se trouvait JP Cole, dont la famille resterait active dans l'industrie du téléphone de l'Oregon au cours des quatre générations suivantes, soit plus de cent ans. L'adhésion était de vingt-quatre dollars, ou neuf dollars si les membres fournissaient leurs propres téléphones. Des réseaux d'agriculteurs similaires se sont développés dans les quartiers ruraux de la région, notamment New Era, Central Point, Mundorf, East Canby, Barlow, Union Hall, Riverside, Mill Creek et Oak Grove. Dix ans plus tard, ils ont commencé à se consolider, formant le Canby Exchange of Mutual Telephone Companies, qui en 1940, avec 515 clients, est devenu connu sous le nom de Canby Telephone Association.

Le 14 août 1904, le système téléphonique de Prineville, qui avait déjà son propre service via The Dalles à Portland, a connecté le service à Bend dans le centre de l'Oregon, célébrant l'inauguration du système avec des appels gratuits disponibles dans la communauté. En 1907, la Pioneer Telephone and Telegraph Company comptait sept clients à Bend. Pendant les années 1890, les aqueducs de Portland avaient dirigé une ligne téléphonique à l'est de leur approvisionnement en eau à Bull Run, permettant aux résidents locaux de l'utiliser en cas d'urgence. En 1906, les habitants de la région avaient lancé leur propre ligne d'agriculteurs locale à dix, appelée Multnomah and Clackamas County Mutual System, exploitée à partir de la pharmacie de Gresham.

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Avec l'apparition d'entreprises locales dans tout l'État, les premiers propriétaires et opérateurs sont devenus compétents dans tous les aspects de l'activité téléphonique. Ils ont escaladé les poteaux et épissé les fils, câblé les tableaux de distribution, installé les téléphones, tenu les livres et fourni des opérateurs pour aider les clients. Les standardistes, travaillant parfois depuis leur propre cuisine, ont déclaré avoir été invités à rappeler dans un quart d'heure pour rappeler à un client de sortir le pain du four, ou d'écouter au téléphone et de rappeler si le bébé pleurait. Les abonnés "Messieurs" ont été avertis de ne pas "utiliser un langage grossier au téléphone", de peur d'offenser les opérateurs, et ils ont parfois été facturés des frais supplémentaires lorsqu'ils ont ignoré l'avertissement.
Les premiers annuaires téléphoniques avertissaient les clients de ne pas passer plus de temps à parler aux opérateurs "car elle est payée pour répondre à vos appels, et de ne pas bavarder avec vous à nos dépens. Lorsque les numéros de téléphone ont commencé à être utilisés, il a été conseillé aux clients de demander aux opérateurs des numéros, pas des noms, "et de ne pas blâmer l'opérateur si vous vous trompez de correspondant lorsque vous appelez par son nom".

Les pannes fréquentes causées par les conditions météorologiques ou les accidents ont tourmenté les premiers réseaux téléphoniques.
En 1906, par exemple, des fils téléphoniques aériens en "cuivre nu" à Forest Grove se sont emmêlés avec les fils électriques d'un tramway. Le courant électrique a traversé le fil téléphonique jusqu'au standard, qui pris feu. Ray Williams, l'opérateur de nuit, l'a décrit comme "le feu d'artifice le plus animé qu'il ait jamais vu" car il coupait toutes les connexions téléphoniques. "Les clients du service devront faire preuve de patience", a déclaré le journal local quelques jours plus tard. "C'est beaucoup de travail pour tout remettre en état de marche."

En 1907, près d'un million et demi d'Américains ruraux avaient un service téléphonique, représentant près d'un quart de tous les abonnés au téléphone. L'année suivante, la « Commission sur la vie à la campagne » du président Theodore Roosevelt a conclu que l'accès au téléphone, à la livraison du courrier et aux journaux était une influence positive « pour la solution du problème rural » de l'isolement des voisins et des communautés. Avoir accès à un téléphone a commencé à changer radicalement la vie.
En 1912, le service Oregon Telephone Herald annonçait des programmes combinés de journaux et de divertissement, diffusés par téléphone.
Tous les Oregoniens ruraux n'ont pas trouvé le changement une amélioration. L'ancien gouverneur TT Geer s'est renseigné sur son voisin. On lui a dit que depuis qu'une ligne téléphonique avait été érigée dans la région, les appels avaient remplacé les déplacements au bureau de poste à plusieurs kilomètres de là. Un agriculteur local a expliqué : « Vous savez, nous avons maintenant des téléphones et quand je veux parler à une personne, je l'appelle simplement » et c'est tout. » Geer a observé: «Chaque famille dans un rayon de dix miles était sur une« ligne de fête (fermière) », et pour chaque famille entre Salem et Silver Creek Falls et de Silverton à Sublimity, lorsque deux personnes se livraient à des commérages locaux, c'était habituel d'écouter et mettre en panne l'installation."
À l'échelle nationale, les entreprises indépendantes, connues pour leur propriété locale, desservaient presque autant de clients que les entreprises Bell. Parfois dans les mêmes villes. Dans plusieurs des plus grandes communautés de l'Oregon, telles que Portland, Corvallis et Albany, les indépendants étaient en concurrence directe avec Bell. Malgré la faillite de ses prédécesseurs, en 1906, la Home Telephone Company de Portland a remporté une élection de franchise à l'échelle de la ville par le vote déséquilibré de 12 213 voix contre 560. Bien qu'elle appartienne à certains des principaux hommes d'affaires de Portland, elle est restée sous-financée et a eu du mal à survivre. Sans interconnexion, les clients de Portland avaient besoin du service des deux sociétés pour communiquer avec tous ceux qui avaient des téléphones.
Après avoir remplacé les standards des opérateurs par des commutateurs "automatiques" nouvellement inventés, la société a annoncé que les clients n'auraient pas d'opérateurs pour écouter leurs appels. La société Bell a riposté en vantant la courtoisie de ses téléphonistes qui, comme des secrétaires particuliers, assistaient personnellement chaque appelant. Alors que la concurrence entre les deux sociétés s'intensifiait, l'un des propriétaires de Home Telephone, l'homme d'affaires de Portland Abbot Mills, publia une lettre ouverte en 1912 aux habitants de Portland :
La Home Company est votre entreprise, vous avez voté pour son existence… ses actionnaires vivent ici, son argent est dépensé ici ; monopole et tyrannie sont synonymes. Ce que le peuple américain a le droit d'avoir, c'est la concurrence dans la qualité des services rendus…. Le monopole de Bell Telephone dit que les gens qui fréquentent le téléphone résidentiel sont des monstres…. Lisez notre liste d'administrateurs en haut de cette lettre, ces gens sont-ils des monstres ?
En 1919, la société était fauchée et a été acquise par Bell.

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Depuis 1891, le Parti populiste réclamait la nationalisation des compagnies de téléphone et de télégraphe, préférant les agences gouvernementales à la propriété privée. Le Congrès n'a pas répondu jusqu'en 1910, lorsqu'il a étendu la compétence ferroviaire de l'Interstate Commerce Commission (ICC) pour inclure les communications interétatiques. Entre-temps, les électeurs de l'Oregon avaient adopté en 1902 l'initiative d'inspiration populiste et le processus de référendum pour promulguer directement une législation, et deux ans plus tard, ils ont utilisé le système d'initiative pour promulguer une taxe de 2 % sur les revenus bruts des compagnies de téléphone et de télégraphe. La société Bell a défié la nouvelle taxe au motif que seule la législature pouvait décréter la taxe, et l'État a poursuivi la société. Le « système de l'Oregon » de démocratie directe a finalement été confirmé lorsque la Cour suprême des États-Unis a refusé sa compétence.

Pendant ce temps, les habitants de l'Oregon avaient également utilisé le référendum pour étendre la réglementation de l'État par la Commission des chemins de fer de l'Oregon afin d'inclure les opérations intra-étatiques des compagnies de téléphone et de télégraphe de l'Oregon. Dans son rapport annuel au gouverneur en 1913, la Commission a indiqué qu'elle avait résolu 143 plaintes informelles et 40 plaintes formelles, "le principal problème dans les affaires téléphoniques concernant la connexion physique". Le rapport a répertorié plus de 120 compagnies de téléphone opérant dans l'État. Pacific Telephone and Telegraph Company (Pacific Tel), basée à San Francisco , créée par AT&T en 1907, pour regrouper toutes les sociétés Bell de la côte ouest, était de loin la plus importante, avec 55 656 clients de l'Oregon, diminuant rapidement vers la société de Forest Grove avec 950, Silverton's à 603 et Canby's à 278.

AT&T détenait toujours d'importants brevets longue distance et utilisait sa domination et sa puissance financière pour racheter des sociétés indépendantes. Ces pratiques ont atteint leur paroxysme à Portland en 1913, lorsque le ministère américain de la Justice a déposé une plainte antitrust devant le tribunal de district fédéral de l'Oregon, alléguant que l'acquisition par AT&T de la Northwestern Long Distance Company - opérant dans l'Oregon, Washington, Idaho et Montana - violé la loi Sherman. Entre autres choses, le gouvernement alléguait que le refus d'AT&T de permettre aux compagnies de téléphone locales indépendantes de s'interconnecter à son réseau interurbain avait nui à la concurrence locale. La poursuite s'est terminée un an plus tard avec l'historique «Engagement de Kingsbury», dans lequel AT&T a accepté une politique nationale révisée obligeant l'entreprise à: céder les services télégraphiques qu'elle avait acquis de Western Union; s'interconnecter avec d'autres compagnies de téléphone et permettre à ses clients d'utiliser les services interurbains d'AT&T ; et ne pas acquérir d'autres opérations téléphoniques sans l'approbation préalable de l'ICC. Le Congrès a abrogé la troisième disposition en 1921. Le règlement a effectivement créé un monopole national réglementé, avec AT&T responsable des communications téléphoniques de bout en bout, que les parties à chaque extrémité soient des clients d'une société Bell ou d'un indépendant. L'objectif d'AT&T d'avoir un téléphone dans chaque foyer connecté à tous les autres téléphones du pays est devenu connu sous le nom de "service universel".

Pendant ce temps, les chercheurs d'AT&T avaient amélioré la qualité de la transmission du son à longue distance.
Le 25 janvier 1915, Alexander Bell, âgé de soixante-sept ans, a passé le premier appel téléphonique transcontinental de New York à Watson, son ancien assistant de laboratoire, à San Francisco, en utilisant son instrument téléphonique original de 1875 prêté par la Smithsonian Institution pour le occasion. Le président Woodrow Wilson, connecté à l'appel, a observé: "Cela fait appel à l'imagination de parler à travers le continent."
Pour aider à célébrer l'événement, un journaliste de l'Oregon a appelé le San Francisco Chronicle et a rapporté que l'appel avait été connecté "en moins de trois minutes" et était "aussi clair qu'un appel local dans des conditions parfaites". Suite à l'appel, Watson s'est rendu à Portland et s'est adressé à une foule de huit cents passionnés de téléphone au Old Baker Theatre, son discours parrainé par la Telephone and Telegraph Society de Portland. Première personne à entendre un mot prononcé au téléphone, Watson a maintenant déclaré au public que le premier appel n'était qu'à quarante pieds dans le couloir, mais que le dernier appel était à 3 400 milles à travers le continent, "et c'était plus clair". Néanmoins, au prix de 20,70 $ (environ 450 $ en dollars d'aujourd'hui) pour les trois premières minutes et de 6,75 $ pour chaque minute supplémentaire, les appels transcontinentaux restaient largement une nouveauté.

Avec le début de la Première Guerre mondiale, le président Woodrow Wilson a nationalisé le service interurbain en juin 1918, le plaçant sous le contrôle du ministre des Postes. Il a été rendu à AT&T un an plus tard, mais le bref contrôle gouvernemental a encouragé des concepts de tarification téléphonique similaires aux tarifs des timbres-poste. Comme le courrier, les prix des messages téléphoniques interurbains seraient basés sur la durée de l'appel et la distance entre les interlocuteurs, et non sur son coût. La popularité du téléphone a continué de croître après la guerre, l'Oregon Journal observant : « Aujourd'hui, le téléphone est l'un des besoins les plus indispensables du monde des affaires. L'homme d'affaires peut se passer de transport ou d'éclairage électrique, car d'autres choses prendraient leur place. Mais peu d'hommes d'affaires admettront qu'ils pourraient se passer de leur téléphone. »

Partout dans l'Oregon, les entreprises locales ont ajouté de nouveaux clients tout en mettant à jour leurs réseaux. Dans les zones rurales, les agriculteurs étaient impatients que les compagnies de téléphone communautaires locales connectent leurs lignes aux systèmes « commutés » plus avancés offerts dans les villes. L'annuaire téléphonique de Silverton de 1919 annonçait un service de ligne d'agriculteurs à seize postes" pour le prix d'un dollar par mois, payé semestriellement, à l'avance". « a développé un bon système, exploité de manière très efficace » et en 1927, avait installé plus de 529 milles de câbles pour desservir environ 1 100 abonnés. En 1926, Hughes a vendu sa compagnie de téléphone et le nouveau propriétaire s'est rapidement regroupé avec des compagnies de téléphone de la Californie à Washington pour former la West Coast Telephone Company. En 1928, le maire de Forest Grove, Charles Hines, installe un commutateur qui transféra instantanément 1 050 téléphones sur ce dernier standard « automatique » situé dans le nouveau bâtiment du bureau central de la ville. Tous les clients ont reçu de nouveaux numéros de téléphone, tandis que les lignes partagées ont été réduites à quatre abonnés au maximum, avec des frais augmentés à deux dollars par mois pour le service à quatre.

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Alors que les années fastes des « années folles » touchaient à leur fin, Pacific Tel se vantait de 6 100 abonnés à Salem et prévoyait de célébrer son 100 000 ème client à Portland. Au lieu de cela, l'économie s'est effondrée dans la Grande Dépression et le service téléphonique est devenu un luxe durable, même au tarif résidentiel typique de l'État de 1,50 $ par mois. Les lignes de clients ont chuté à Portland de 98 000 en 1930 à 76 000 en 1933. Des réductions similaires se sont produites dans tout l'État. De nombreux clients ont réduit leurs coûts en ajoutant jusqu'à seize autres clients sur des lignes partagées, avec des appels limités à cinq minutes chacun. Les appels interurbains ont pratiquement cessé, car les clients ont évité les frais supplémentaires. Les voisins ont commencé à « partager » leurs téléphones avec des non-abonnés, malgré les efforts de l'entreprise pour décourager cette pratique. Dans certains cas, les agriculteurs payaient leurs factures de téléphone avec les produits de leurs fermes, et les entreprises locales s'attendaient à ce que les clients les aident à entretenir leurs propres lignes. À Canby, le directeur à la retraite Larry Cole se souvient que l'association a échangé une vache contre un téléphone, ce qui lui a causé des ennuis avec les régulateurs de l'État. Canby retarderait plus tard le remplacement de son standard d'opérateur obsolète par un commutateur automatique, les clients ne voulant pas que les opérateurs perdent leur emploi. De même, les opérations florissantes de Brown à Silverton ont connu des moments difficiles. La banque locale a manqué d'argent et a commencé à utiliser ses propres titres. L'épouse de Brown, Ethel, qui dirigeait le bureau d'affaires, a commencé à se promener dans la ville, mettant personnellement dans sa «boîte de collecte» tout l'argent que ses clients pouvaient se permettre et utilisant cet argent pour payer les employés de l'entreprise. La Dépression a également mis fin à la relation de coopération entre l'industrie du téléphone et les régulateurs gouvernementaux, et en 1934, le Congrès a créé la Commission fédérale des communications dans le but d'élargir le service universel et de garantir des "tarifs raisonnables". La même année, les habitants de l'Oregon ont élu le gouverneur Julius Meier, qui a rejeté la Commission de la fonction publique existante comme «un échec total» et a exhorté la législature à abolir la Commission et à la remplacer par un commissaire unique à la tête d'un nouveau département d'État des services publics pour fournir une plus grande réglementation. contrôle sur les entreprises de transport et de services publics au sein de l'État.

En mai 1940, Pacific Tel célèbre enfin l'installation de son 100 000e client à Portland. Ayant été déplacé en tant que plus grand employeur de la région par les chantiers navals en plein essor de la ville, ce fut une célébration mitigée.
La Seconde Guerre mondiale a entraîné des changements économiques rapides dans l'Oregon et a créé d'énormes nouvelles demandes sur l'industrie du téléphone, la transformant d'un luxe en une nécessité. Alors que le service interurbain explosait, les compagnies de téléphone se démenaient pour répondre à leur demande croissante malgré les pénuries de fournitures nécessaires telles que le cuivre, le caoutchouc, le plomb et l'essence pour leurs véhicules.
Dans le boom économique d'après-guerre, la demande de nouveaux services téléphoniques dépassait de loin la capacité de l'industrie à les fournir.

En 1950, Pacific Tel desservait plus de 350 000 clients dans 60 centraux de l'Oregon, près de 200 000 rien qu'à Portland. 69 000 clients supplémentaires étaient desservis par les 81 sociétés indépendantes opérant dans 166 échanges distincts dans tout l'État. Les coûts d'expansion des réseaux, combinés à l'augmentation des coûts de main-d'œuvre pour la main-d'œuvre croissante des compagnies de téléphone, ont exercé une pression sur les bénéfices des entreprises locales, et les petites entreprises ont commencé à fusionner pour répondre aux nouvelles demandes. En 1949, la société Brown's Interurban Telephone a acquis des opérations à Aumsville, Turner, Mill City et Detroit, et en 1956, elle a été rebaptisée Valley Telephone Company.

Les tentatives d'augmenter les revenus grâce à des tarifs locaux plus élevés ont cependant rencontré la résistance des régulateurs et des politiciens des États, qui ont noté qu'AT&T réalisait de beaux bénéfices grâce au service interurbain. L'entreprise a introduit de nouvelles technologies, dont une qu'elle a intitulée "Composition directe à distance", qui éliminait les opérateurs et réduisait les coûts de l'entreprise. Les responsables de l'Oregon, du Congrès et de la FCC ont répondu aux préoccupations selon lesquelles l'augmentation des tarifs locaux nuirait à l'objectif du service universel en créant des «fonds de service universel» qui transféraient davantage de revenus des grandes entreprises urbaines vers les petites entreprises rurales. Étant donné que chaque téléphone était désormais connecté au réseau interurbain d'AT&T, les revenus du service interurbain revenaient aux entreprises Bell locales, ainsi qu'aux indépendants, pour subventionner leurs clients locaux.

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En 1961, les opérations téléphoniques de Bell dans l'Oregon et à Washington se sont séparées de Pacific Tel, basée à San Francisco, pour créer Pacific Northwest Bell (PNB), qui, en 1964, a ajouté son 300 000 ème abonné à Portland et a atteint un total de plus de 600 000 dans tout l'État. . Alors qu'un grand nombre d'Oregoniens se déplaçaient vers les banlieues, les entreprises indépendantes, desservant bon nombre de ces zones en pleine croissance, ont eu du mal à mettre à jour leurs lignes à quatre et huit partis. General Telephone & Electronics Corporation (GTE) a acheté West Coast Telephone Company, desservant de nombreuses banlieues de Portland ainsi que les régions de LaGrande et de Coos Bay dans ses opérations de l'Oregon, en 1964. L'opération de Brown a continué à se développer à partir de son siège social à Silverton, fusionnant en 1966 avec la Sunnyside Telephone Company au sud-est de Portland et acquérant Hoodland Telephone Company, qui utilisait encore un système d'interphone de cuirassé excédentaire de guerre pour fournir un service téléphonique dans la zone de loisirs du mont Hood. 86] Trois ans plus tard, Continental Telephone Corporation a acquis la société créée en 1904 par Percy Brown.
Des téléphones étaient installés dans plus de 90 % des foyers américains en 1970. Dans les années qui ont suivi 1940, les frais mensuels du service téléphonique résidentiel, par rapport aux autres prix à la consommation, avaient diminué de plus de moitié. Au moment où elle a célébré son premier siècle d'activité en 1976, AT&T était devenue la plus grande société au monde, avec plus d'un million d'employés fournissant des services téléphoniques locaux et interurbains à travers le pays. Il fabriquait tout son propre équipement et fournissait la plupart des recherches mondiales sur les communications à partir de ses laboratoires Bell.

Le service téléphonique avait énormément augmenté au cours de ses cent premières années.
Néanmoins, il s'agissait toujours du même service vocal analogique initialement envisagé par Alexander Bell. Bien que les clients commerciaux aient reçu essentiellement le même service vocal que les clients résidentiels, ils se sont vu facturer des prix plus élevés, sur la base d'une notion réglementaire étrange selon laquelle les téléphones étaient plus précieux pour les entreprises, qui étaient mieux en mesure de se le permettre. La technologie, cependant, transformait à nouveau l'industrie. Les entreprises ont commencé à utiliser des ordinateurs, alimentés par des transistors inventés dans les laboratoires Bell, pour traiter de vastes nouvelles quantités de données numériques, et elles devaient transmettre ces données d'un bureau à l'autre. De nouveaux concurrents tels que MCI Corporation ont ciblé les services interurbains et commerciaux lucratifs d'AT & T. La réticence d'AT&T à s'interconnecter avec ces nouveaux concurrents a ravivé de longues allégations silencieuses de pratiques anticoncurrentielles, et plusieurs poursuites antitrust ont commencé à se dérouler devant les tribunaux.
Le président Dwight Eisenhower avait créé en 1958 l'Agence des projets de recherche avancée (ARPA) au sein du ministère de la Défense. Une décennie plus tard, l'ARPA recherchait des propositions pour développer un réseau de télécommunications décentralisé afin de permettre aux ordinateurs de continuer à communiquer entre eux en cas d'attaque nucléaire. Croyant qu'il n'y aurait pas d'argent dans le projet et préoccupé par leurs batailles anti-trust, AT&T a décidé de ne pas enchérir dessus. ARPAnet, comme on l'appelait, allait finalement évoluer vers l'Internet d'aujourd'hui.
Une fois de plus, le monopole des communications existant a raté la prochaine vague d'innovation technologique. Comme ce fut le cas pour le télégraphe, puis le téléphone, les nouvelles communications numériques ont mis du temps à être adoptées, mais "si les avantages des nouvelles technologies sont souvent exagérés au début, ils dépassent souvent les attentes initiales".

En 1980, la FCC, les commissions des services publics de l'État, le Congrès et les tribunaux tentaient tous en vain de remodeler la façon dont AT&T fonctionnerait dans un environnement de plus en plus concurrentiel. Ronald Reagan a été élu président cet automne-là et les républicains ont repris le contrôle du Sénat américain. En tant que nouveau président de la commission sénatoriale du commerce, le sénateur de l'Oregon, Bob Packwood, a dirigé les efforts visant à résoudre tous les problèmes, pour toutes les parties, en un coup de maître complet du Congrès. Tout en préservant le rôle d'AT&T en tant que "transporteur dominant", son projet de loi a créé de nouvelles règles étendues pour permettre la concurrence. Packwood l'a manœuvré astucieusement à travers le Sénat, et le projet de loi a été adopté cet automne par une marge de quatre-vingt-dix contre quatre. La Chambre, cependant, a adopté une approche différente et la législation s'est enlisée.

En l'absence de solution du Congrès en vue et le procès anti-trust approchant de sa conclusion, AT&T a accepté une proposition du ministère de la Justice en décembre 1982 de céder ses opérations téléphoniques locales, créant sept sociétés régionales "Baby Bell" à travers le pays, y compris la US West basée à Denver. , maintenant connu sous le nom de Qwest, qui contenait ses opérations dans l'Oregon. Le «décret de consentement» de 471 pages accepté par AT&T et le ministère de la Justice est entré dans des détails atroces pour «désinvestir» la société géante. À la page 385, après avoir traité du mobilier et de l'outillage de bureau, des fonds de pension et des réserves fiscales, le décret aborde les nouveaux « services de radio cellulaire ». Dans la note de bas de page 387, elle a précisé que lorsque la FCC l'autoriserait, le service prévu serait fourni par les nouvelles compagnies régionales Bell. La décision fatidique, à peine remarquée à l'époque, serait la prochaine grande avancée de la technologie des télécommunications. Au cours des vingt prochaines années, la technologie cellulaire libérerait les communications vocales et de données de la nécessité des connexions filaires.

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En 1990, GTE et Contel ont annoncé une fusion nationale de 6,2 milliards de dollars. Ce qui avait commencé avec les douze clients de Grant Hughes à Forest Grove et les neuf clients de Percy Brown à Silverton comptait désormais 350 000 clients couvrant 5 200 milles carrés dans son exploitation du nord-ouest. Les fusions continueraient à consolider l'industrie, et un peu plus de dix ans plus tard, GTE fusionnerait avec Bell Atlantic, basée sur la côte Est, pour former Verizon Corporation, alors que les distinctions entre les anciennes sociétés «indépendantes» et «Bell» s'estompaient dans l'histoire. Quelques années plus tard, Verizon rachètera son ancien concurrent longue distance, MCI.
Les technologies de communication alternatives, qui semblaient autrefois si cruciales, ont commencé à prendre le chemin du Pony Express. Western Union avait atteint son apogée en 1929, lorsqu'elle a envoyé plus de 200 millions de télégrammes dans le monde entier. Le volume de messages a continuellement diminué à seulement 21 000 en 2005 et le 27 janvier 2006, Western Union a envoyé son dernier télégramme. Son descendant logique, le courrier électronique basé sur Internet, a rendu le télégraphe obsolète. Les services postaux se sont efforcés de s'adapter aux innovations technologiques, dans un effort de l'Oregonian intitulé "Snail Mail Trys to Stay in the Race". En réponse à la baisse de la demande, le service postal a suggéré de regrouper trois mille bureaux à travers l'Amérique, tout en réduisant la livraison du courrier de six à cinq jours par semaine.

De nouvelles politiques gouvernementales adoptées par la législature de l'Oregon et par le Congrès au cours des années 1990 ont accru le recours à la concurrence et à l'innovation dans l'industrie. L'Internet, transmettant d'innombrables bits d'informations simultanément dans le monde entier, s'est étendu pour inclure la transmission vocale et vidéo, en concurrence directe avec les compagnies de téléphone. Les fibres de verre ont remplacé les fils de cuivre, transmettant des données à la vitesse de la lumière. En 2007, Verizon a commencé à fournir une programmation vidéo et des services Internet sur des réseaux à fibre optique, appelés FiOS, à ses clients téléphoniques de la banlieue de Portland, leur permettant de choisir entre les compagnies de câble et de téléphone pour tous leurs besoins de communication. Comcast, la société de télévision par câble de la région, avait deux ans plus tôt « dépassé son activité traditionnelle de télévision par câble et [commencé] à commercialiser des activités de téléphonie locale et longue distance – en volant des affaires à Verizon et Qwest ». Avec la baisse de leur clientèle téléphonique, le 22 avril 2010, Oregonian a rapporté l'annonce de Qwest qu'il avait été vendu à Century Tel, Inc., une compagnie de téléphone rurale basée à Monroe, Louisiane. Country Tel ajouterait quelque 800 000 clients de l'Oregon aux près de 114 000 déjà desservis dans le centre et la côte de l'Oregon.

Avec des entreprises en concurrence pour fournir la voix, la vidéo et les données aux domiciles et aux bureaux, se trouver du mauvais côté de la «fracture numérique» et incapable de se connecter aux dernières technologies était aussi menaçant que d'être isolé de la livraison du courrier l'avait été 150 ans plus tôt. Le président nouvellement élu Barack Obama a relancé la question de l'isolement rural en 2009 et a proposé d'apporter un service Internet haut débit à chaque foyer, rendant les avantages des nouvelles technologies à large bande accessibles à tous les Américains. À la fin de l'année, il avait alloué 7,4 milliards de dollars au projet. "Un nouvel accès haut débit signifie plus de capacité et une meilleure fiabilité dans les zones rurales et les communautés urbaines mal desservies à travers le pays", a expliqué le vice-président Joe Biden. « Les entreprises pourront améliorer leur service client et être plus compétitives dans le monde. » Le futurologue technologique George Gilder a observé : « La communication est la façon dont nous tissons ensemble une personnalité, une famille, une entreprise, une nation et un monde…. les nouvelles technologies de communication rendront la communication humaine universelle, instantanée, illimitée en capacité et à la marge gratuite.

Pour Larry Brown, directeur du téléphone à la retraite, l'arrière-arrière-petit-fils de James, l'effet des changements est évident. Assis dans sa maison dans les collines de Silverton, regardant à travers la concession foncière originale de Brown, Larry peut se demander si les services sans fil et les connexions de données et vidéo à haut débit ont remplacé la ligne d'origine des agriculteurs qui passait près de sa propriété, ce qui lui a permis de communiquer partout dans le monde aussi facilement et rapidement qu'en appelant à côté. Les nouveaux outils de communication lui permettent de choisir quand, où et avec qui il veut être près ou loin, et comment il veut utiliser la technologie. En regardant en arrière pour expliquer la contribution de sa famille aux communications de Silverton, Larry a rappelé que James Brown est venu en Oregon non pas pour écrire l'histoire mais pour démarrer une tannerie. Il a été parmi les premiers Oregoniens à se rendre dans les mines d'or de Californie. De retour avec une théière pleine de poussière d'or, il a ouvert une auberge très réussie le long de la route territoriale serpentant au sud d'Oregon City. "C'était un entrepreneur", a expliqué Larry.[98] Des entrepreneurs comme James Brown, sa famille et tous les développeurs de ce qui est devenu les réseaux de communication pour tous les Oregoniens font partie des héros méconnus du développement économique de l'Oregon.


Dans chaque état des Etats Unis on retrouve la même histoire du développement du téléphone à travers le temps.

Poursuite de l'évolution du téléphone aux USA deuxième partie

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Le système Bell

Extrait de « Encyclopédie des télécommunications » - Charles L. Brown

Le 10 mars 1876, quand Alexander Graham Bell dit dans l'appareil émetteur : « M. Watson, venez ici, je veux vous voir », il pouvait déjà imaginer un grand système téléphonique national. Comme il l'écrivit à son père le soir même : « Je sens que j'ai enfin trouvé la solution à un grand problème, et le jour viendra où les fils télégraphiques seront installés dans les maisons comme l'eau ou le gaz, et où les amis pourront converser entre eux sans quitter leur domicile. » Bell développera plus tard ses attentes :
Il est concevable que des câbles téléphoniques puissent être posés sous terre ou suspendus au-dessus de la tête, communiquant par des fils secondaires avec des habitations privées, des maisons de campagne, des magasins, des usines, etc., etc., les unissant par le câble principal à un bureau central où le fil pourrait être connecté à volonté, établissant une communication directe entre deux endroits quelconques de la ville. Un tel plan sera, je le crois fermement, le résultat de l'introduction du téléphone au public. Non seulement cela, mais je crois qu'à l'avenir, les fils relieront les sièges sociaux de la compagnie de téléphone dans différentes villes, et un homme d'une partie du pays pourra communiquer avec un autre d'un endroit différent.

Bien entendu, tout cela et bien plus encore allait se réaliser, mais même l’inventeur optimiste n’aurait pas pu prédire ce qui allait devenir une association d’entreprises portant son nom, le Bell System. Au moment de sa dissolution, près de 108 ans plus tard, le Bell System aurait un actif de 150 milliards de dollars et plus d’un million d’employés. Ce serait la plus grande entreprise privée du monde.
Inventeur de toujours, Alexander Graham Bell ne s’intéressait pas à la transformation d’une invention en entreprise prospère. Hormis les conférences publiques pour faire connaître son invention et les apparitions ultérieures en tant que témoin dans le long litige concernant ses brevets, Alexander Graham Bell n’était qu’un simple actionnaire dont les intérêts principaux étaient dans d’autres activités scientifiques et humanitaires.

Origines et développement initial de l'entreprise

En fait, la première entreprise commerciale avait débuté avant l'invention, avec un accord entre Thomas Sanders, Gardiner G. Hubbard et Bell daté du 27 février 1875. Formé comme base pour financer les expériences de Bell, l'accord fut appelé Bell Patent Association. Les seuls actifs tangibles de cette association étaient un brevet de Bell, « Améliorations des émetteurs et récepteurs pour le télégraphe électrique », son brevet de base de téléphone, n° 174 465, un « Amélioration de la télégraphie » (7 mars 1876), et deux autres brevets qui suivirent. Ses efforts ayant porté leurs fruits, Bell épousa Mabel Hubbard, la fille de son partenaire, en juillet 1877, et alors qu'ils se préparaient à partir pour l'Europe, les trois membres de l'accord de brevet formèrent la Bell Telephone Company, une association du Massachusetts. Au début, la société n'avait qu'un seul employé à temps plein, Thomas Watson, mais quelques jours plus tard, RW Devonshire fut embauché pour tenir les comptes. Les 5 000 actions de la société ont été réparties comme suit :
Alexander Graham Bell - 10 actions
Mabel Bell - 1497 actions
Gardiner Hubbard - 1387 actions
Gertrude Hubbard (née Mercer) - 100 actions
Thomas Sanders - 1497 actions
Thomas Watson - 499 actions
CE Hubbard (frère de Gardiner) - 10 actions

Les perspectives de l’entreprise étaient mauvaises. Peu après le départ des Bell pour l’Europe, Gardiner Hubbard proposa de vendre tous les brevets de Bell à William Orton, président de la société géante Western Union, pour 100 000 dollars. Ne voyant aucun avantage pour son entreprise, Orton refusa l’offre. Hubbard se remit alors à l’œuvre pour transformer l’invention de Bell en une entreprise prospère. Sa première et plus importante décision fut de louer les appareils téléphoniques au lieu de les vendre. Une stratégie similaire avait été adoptée par la Gordon-McKay Shoe Machinery Company, dont Hubbard avait été l’avocat. Bien que la location permette aux intérêts de Bell de protéger leurs droits de brevet, elle augmentait en réalité les besoins de fonds de l’entreprise pour faire avancer l’entreprise.

Lorsque la Bell Telephone Company fut créée le 1er août 1877, seulement 778 téléphones étaient en service et l’entreprise avait désespérément besoin de capitaux supplémentaires. La deuxième décision stratégique de Hubbard fut de résoudre ce problème en faisant appel à des agents pour développer l’entreprise dans d’autres régions et sur des marchés locaux prometteurs. Thomas Sanders réussit à convaincre un groupe d'hommes du Massachusetts et de Rhode Island d'investir dans une entreprise pour développer le téléphone en Nouvelle-Angleterre. Le 12 février 1878, ils formèrent la New England Telephone Company (cette entreprise n'a aucun lien direct avec l'actuelle New England Telephone and Telegraph Co.) et se mirent à la tâche de louer des téléphones aux clients du Nord-Est urbain. Cependant, les intérêts de Bell manquaient de fonds et, pour attirer de nouveaux investisseurs et le capital dont ils avaient tant besoin, ils constituèrent une nouvelle Bell Telephone Company dans le Massachusetts le 30 juin 1878. Le mois suivant, Hubbard persuada Theodore N. Vail, alors surintendant du service postal ferroviaire du gouvernement, de rejoindre la nouvelle entreprise en tant que directeur général. Avec OE Madden (recruté de la Domestic Sewing Machine Company et placé à la tête des opérations de l'agence), Vail apporta pour la première fois une gestion professionnelle à l'entreprise Bell.
L'une des autres caractéristiques du système téléphonique américain - le progrès technologique rapide - devint également évidente au cours de ces premières années. Au début, chaque paire de téléphones était reliée par une seule ligne, un dispositif coûteux et inefficace. La solution à ce problème fut le commutateur téléphonique et le central téléphonique (et avec lui, les premiers opérateurs). Au central téléphonique, tous les téléphones locaux étaient reliés à un commutateur, très simple au début, mais de plus en plus complexe à mesure que de nouvelles lignes étaient ajoutées. Le commutateur devint le standard téléphonique et le premier central téléphonique ouvrit le 28 janvier 1878 à New Haven, dans le Connecticut.
La Bell Company fut bientôt en mesure de démontrer que le téléphone fonctionnait, qu’il était utile et qu’un grand nombre d’Américains vivant en ville étaient prêts à payer pour bénéficier de ce service. En effet, quelques mois seulement après avoir refusé l’offre de Hubbard, Western Union comprit qu’elle avait commis une erreur : les clients du service de télégraphe passaient commande de téléphones. En 1878, Western Union acheta les brevets téléphoniques d’Elisha Gray, chargea Thomas Edison de travailler sur des améliorations et organisa l’American Speaking Telephone Company. Cela prépara le terrain pour une bataille commerciale majeure avec la jeune Bell Company.
Vail, le nouveau directeur général de Bell, prit la relève. Vail envoya une copie du brevet de Bell à chaque agent, ainsi qu’une lettre demandant à chacun d’eux de continuer à se battre. « Nous avons les brevets téléphoniques originaux », écrivit-il. « Nous avons organisé et lancé l’entreprise et nous n’avons pas l’intention de la voir nous être retirées par une quelconque société. » Il essaya de soutenir les agences afin qu’elles aient « suffisamment de vitalité pour continuer à se battre… ».
À ce stade, la situation semblait toutefois sombre. Edison avait mis au point un émetteur bien plus performant. Western Union utilisait ses ressources supérieures pour attirer de nouveaux abonnés dans les plus grandes villes du pays et avait même pénétré le bastion de Bell dans le Massachusetts. Hubbard et Vail répondirent en intentant un procès pour violation de brevet, mais cette escarmouche juridique menaçait de durer des mois. On pensait que la société Bell pourrait bien faire faillite avant que les tribunaux ne puissent trancher la question.

Déterminés à vaincre la société de télégraphe, les investisseurs de Bell décidèrent de renforcer et de réorganiser leur entreprise à la fin de 1878.
Ils intégrèrent William Forbes, un financier de Boston, au conseil d'administration. Forbes avait une expérience considérable des affaires et une bonne connaissance des problèmes liés à la gestion d'une grande entreprise complexe. Il présenta un plan de réorganisation que le conseil d'administration accepta au début de 1879. Selon ce plan, l'autorité était centralisée dans un nouveau comité exécutif. Hubbard et Sanders n'étaient plus aux commandes. Forbes devint président de la National Bell Telephone Company, une organisation remaniée et recapitalisée qui regroupait la New England Company et l'ancienne Bell Company. Theodore Vail a continué d'occuper le poste de directeur de l'exploitation des opérations consolidées.
La National Bell, ravivée, intensifia la concurrence dans tout le pays et la Western Union, craignant que les tribunaux ne confirment les brevets de Bell, décida de négocier un traité de paix. Le 10 novembre 1879, la Western Union accepta un règlement à l’amiable du procès en contrefaçon et se retira du secteur téléphonique pendant la durée des brevets de Bell. Elle vendit ses 56 000 téléphones à la National Bell. En échange, Bell accepta de ne pas entrer dans le secteur de la télégraphie et de verser à la Western Union 2007o de toutes les redevances versées en vertu de ses anciens contrats de licence. L’accord reflétait le fait qu’en 1879, les technologies du téléphone et du télégraphe étaient essentiellement complémentaires : le téléphone ne pouvait pas être utilisé sur de longues distances, mais il était plus pratique que le télégraphe pour les communications locales.

Mais peu de temps après, les progrès technologiques mirent à mal l’accord. La Bell Company pouvait désormais réunir les capitaux nécessaires pour promouvoir le commerce de téléphonie entre les centraux, acquérir de nouveaux brevets couvrant tous les aspects de l’équipement et des opérations téléphoniques et défendre les brevets originaux. (Pendant les 17 années de monopole du brevet, les sociétés Bell ont intenté plus de 600 procès pour contrefaçon et les ont tous gagnés.)
Leurs ressources étaient désormais suffisantes pour encourager le développement technique et une croissance rapide. Lorsqu'une nouvelle société du Massachusetts, American Bell Telephone Company, fut créée en avril 1880, elle était capitalisée à 10 millions de dollars. American Bell pouvait se permettre de poursuivre ses activités de téléphonie à péage, en étendant progressivement la distance sur laquelle la transmission longue distance était possible. Lorsque les centraux locaux hésitaient à se conformer, American Bell commença à les regrouper en unités plus grandes. Un rapport annuel de 1891 commentait :
«
À mesure que des méthodes seront conçues pour rendre le téléphone commercialement utile sur de longues lignes, les avantages de la centralisation de la gestion seront plus évidents, ainsi que l'importance pour le public de faire des affaires sur de grands territoires sous une seule direction responsable, avec des connexions de grande portée dans tout le pays. »

En plus de consolider les titulaires de licence, American Bell acquit une installation de fabrication plus grande et plus productive.
Au début, tout son équipement téléphonique était fabriqué dans l'atelier d'électricité de Charles Williams à Boston, où Watson et Bell avaient mené leurs premières expériences. Cependant, la demande d'appareils téléphoniques devint bientôt trop importante pour cet atelier et la fabrication fut sous-traitée à plusieurs entreprises de fabrication d'appareils électriques détenues et gérées de manière indépendante. Mais les problèmes de respect des accords contractuels, de maintien de la qualité et de respect des spécifications des brevets forcèrent finalement Vail et Forbes à décider qu'American Bell devait exercer un contrôle de gestion direct de cette fonction. En février 1882, American Bell acquit l'entreprise de fabrication d'appareils électriques basée à Chicago, Western Electric, et lui accorda les droits exclusifs de fabrication de l'équipement téléphonique Bell.

D'autres changements suivirent. En décembre 1883, la société divisa son petit département d'électricité et de brevets en deux unités plus spécialisées. À l'origine, elle avait organisé cette unité principalement pour évaluer les brevets et les appareils développés par des inventeurs indépendants. Elle organisa désormais un département mécanique et d'essais responsable des « travaux expérimentaux liés à la conception des circuits et à l'inspection des équipements » . Le personnel des deux départements passa de 2 à 20 personnes et le département mécanique et d'essais devint le nouveau bras de recherche de la Bell Company. L'intégration verticale dans ce sens allait être une autre caractéristique du système Bell pour le siècle suivant. En 1884, lorsque les contrats de licence de 5 ans furent remplacés par des contrats perpétuels permettant à American Bell de prendre des participations dans les titulaires de licence, l'entreprise Bell était une entité très différente de l'ensemble d'intérêts vaguement coordonnés établi en 1880.
Malgré sa réorganisation et sa recapitalisation, American Bell avait du mal à développer un service longue distance entre les centraux. Au début de 1885, les limites de son approche du marché régional des péages étaient évidentes. La Southern New England Telephone Company annonça qu'elle abandonnait son segment de 200 miles de la ligne à péage expérimentale entre Boston et New York, même si la ligne était un succès technique. Pour l'essentiel, les problèmes de transmission avaient été résolus, mais la ligne s'avéra plus coûteuse que prévu et la compagnie régionale n'était pas intéressée à supporter les dépenses supplémentaires.
Ces complications ont incité Theodore Vail à concevoir une nouvelle façon d'organiser le service longue distance. Avec la bénédiction de ses supérieurs de Boston, Vail a créé une filiale longue distance distincte, détenue à 100 %. Il a recruté Edward J. Hall de la centrale de Buffalo, New York, comme directeur général et Angus S. Hibbard de la Wisconsin Telephone Company comme surintendant général.
Vail, qui est devenu président de la nouvelle société, a demandé à Hall de constituer la filiale, appelée American Telephone and Telegraph Company (AT&T), dans l'État de New York, qui avait des lois de constitution en société beaucoup moins restrictives que celles du Massachusetts. La charte permettrait à AT&T d'augmenter son financement à « un montant illimité ». « Donnez à cette société le pouvoir de construire, d'acheter, de posséder, d'exploiter, de louer, etc. des lignes s'étendant de n'importe quelle ville de l'État à toutes les autres villes des États-Unis, du Canada et du Mexique et d'être connectées par câble au reste du monde connu », a déclaré Vail à Hall. Les statuts constitutifs d'AT&T de 1885 contenaient exactement ces termes. Avec la création d'AT&T, toutes les fonctions de base (service longue distance, opérations locales, fabrication, recherche et développement) qui allaient constituer le système Bell étaient désormais en place et, avec l'ajout des responsabilités de gestionnaire de réseau, le rôle d'American Bell en tant que société mère est devenu plus complexe.

Hall a reconnu que le succès commercial d'AT&T dépendait de sa capacité à utiliser toutes les installations de commutation et de péage existantes appartenant aux titulaires de licences Bell comme « lignes d'alimentation » de son réseau interurbain. Mais il n'était pas simple de persuader les titulaires de licences de coopérer. Ils avaient leurs propres affaires à gérer et leurs propres intérêts à défendre. AT&T s'est retrouvée empêtrée dans des conflits tels que celui qui a surgi à propos de la construction d'une ligne principale entre New York et Philadelphie ; American Bell, la Metropolitan Telephone and Telegraph Company de New York et la Bell Telephone Company de Philadelphie n'ont pas réussi à s'entendre sur les conditions d'interconnexion. Ce conflit interrompit la construction de la ligne jusqu'en janvier 1886. Certains responsables d'American Bell pensaient que la solution consistait à transformer toutes les sociétés associées en filiales à 100 %.
Mais Hall prévint qu'une restructuration plus progressive était nécessaire. American Bell, pensait-il, devait éviter de se lancer de manière ostentatoire dans l'établissement d'un monopole téléphonique national. Son point de vue l'emporta, même si American Bell augmenta sa participation dans les sociétés titulaires de licences. Dix ans plus tard, une fusion complète des sociétés associées fut à nouveau envisagée et rejetée pour les mêmes raisons.

Au cours de ces années, le système Bell ne connut qu'une croissance modeste du nombre de centraux, mais le rythme des progrès techniques fut très rapide.
La capacité des circuits fut augmentée, les fils de fer mis à la terre furent remplacés par de nouveaux circuits métalliques et le système de batterie commun fut amélioré. Comme les opérations longue distance touchaient de plus en plus de zones locales, American Bell fit pression sur les entreprises locales pour qu'elles normalisent leur équipement. Ces efforts furent souvent repoussés par les entreprises locales. Les responsables de Bell découvrirent qu'ils devaient procéder progressivement, en élaborant de nouvelles spécifications par consensus et en laissant la conformité aux entreprises locales du système être contrôlée. American Bell reconnut également qu'un système de comptabilité normalisé était nécessaire pour rendre compte des résultats dans l'ensemble du système, mais les tentatives d'introduction d'un tel système se heurtèrent à bon nombre des mêmes problèmes de mise en œuvre. En fait, il fallut attendre 1891 pour qu'un plan de compromis, mettant l'accent sur les opérations comme principale source de revenus plutôt que sur les redevances basées sur les brevets provenant de la location d'équipements, puisse être introduit.

Bien qu'American Bell ait fait des progrès dans la diffusion du téléphone et l'intégration de la technologie du système, Vail n'était pas satisfait. Il pensait que les investisseurs de Boston étaient trop intéressés par les gros dividendes et voulait que ces fonds soient réinjectés dans le réseau longue distance. Mécontent de la politique à courte vue de l'entreprise, il quitta le secteur de la téléphonie en 1887. Lorsque les brevets de Bell expirèrent en 1893 et ??1894, American Bell dut faire face à une nouvelle ère sans Vail.


Concurrence et consolidation – Le réseau national émerge

À la veille de cette nouvelle ère, en 1892, on comptait près de 240 000 téléphones en service aux États-Unis, la plupart dans les zones urbaines, principalement dans l'est du pays. Dans les six ans qui suivirent l'expiration des brevets, plus de 6 000 compagnies de téléphone indépendantes se lancèrent dans le secteur, étendant rapidement leurs services aux zones rurales et aux petites communautés. Certaines villes se retrouvèrent avec deux ou même trois entreprises concurrentes offrant des services, généralement à des tarifs inférieurs à ceux de la Bell Company locale. La concurrence força les sociétés Bell à baisser leurs prix et à rechercher de nouveaux moyens d'améliorer leur efficacité opérationnelle et managériale.
À mesure que la concurrence s'intensifiait, les besoins en capitaux d'American Bell pour financer sa croissance devinrent énormes. Après avoir conclu un accord avec l'État du Massachusetts, l'entreprise émit 5 000 nouvelles actions à la fin de 1894, suivies d'un autre bloc de 10 000 en 1895, et d'un autre de 21 500 un an plus tard. En 1898, l'American Bell profita de la reprise économique pour émettre des obligations à 10 ans d'une valeur de 10 millions de dollars, inaugurant ainsi une nouvelle phase du financement de l'entreprise. Même si le Bell System continuait ainsi à croître, ses dirigeants décidèrent que le climat d'entreprise du Massachusetts était trop restrictif et, le 31 décembre 1899, ils firent de l'American Telephone and Telegraph Company, basée à New York, la société mère du Bell System. À ce stade, le Bell System - le nom qui apparaît maintenant sur le nouveau sceau de l'entreprise - était organisé institutionnellement comme il le serait quelque 83 ans plus tard.La concurrence féroce obligea la compagnie Bell à élaborer une série de nouvelles politiques : par exemple, elle commença à octroyer des sous-licences à certains centraux indépendants, les intégrant ainsi au système ; elle commença à accorder une aide financière plus importante aux centraux de Bell ; elle continua à promouvoir l’expansion des lignes longue distance ; elle acquit des centraux indépendants stratégiquement situés et intenta des poursuites pour violation de brevets. De toute évidence, son réseau longue distance était l’avantage le plus important de la compagnie (comme Vail l’avait prédit). Les compagnies indépendantes tentèrent à plusieurs reprises, certaines individuellement et d’autres collectivement par le biais de leur association, l’Independent Telephone Association, de développer des réseaux concurrents, mais toutes ces tentatives échouèrent.
Néanmoins, la bataille concurrentielle continua d’accélérer le développement du téléphone : en 1907, on comptait environ 3 132 000 téléphones Bell et 2 987 000 téléphones indépendants en service. D’
autres changements importants eurent lieu dans le système Bell au cours de ces années, mais ils furent occultés par la fureur suscitée par la concurrence. La situation financière précaire de la société permit aux intérêts bancaires de JP Morgan de s'imposer dans les affaires de la société et, en 1901, Morgan tenta de convaincre Vail de revenir à la direction de Bell. Il refusa, mais devint membre du conseil d'administration d'AT&T.
Les efforts de centralisation administrative et de normalisation se poursuivirent également. Le département des ingénieurs d'AT&T était à cette époque devenu le point central pour le développement des spécifications et la promotion du progrès technique dans l'ensemble du système. À cette époque également, Western Electric était devenue plus qu'un simple fabricant d'équipements ; elle fournissait des services d'achat, d'entreposage et de distribution pour les différentes sociétés Bell. En 1908, ces accords furent institutionnalisés avec l'introduction du « contrat d'approvisionnement standard » entre Western et chacun des titulaires de licence.

Sous la présidence de Frederick Fish (1901-1906), la société fit de grands progrès, adoptant les caractéristiques d'un système intégré (bien qu'un peu peu organisé). Mais la concurrence devint encore plus féroce. En 1906-1907, AT&T était à court de fonds et fut obligée de réduire pratiquement tous les programmes d'investissement de ses titulaires de licence. Les banquiers étaient naturellement inquiets et ils finirent par convaincre Vail de revenir à la gestion active. En 1907, il devint président d'AT&T.
Bien qu'âgé de 62 ans, Vail s'attaqua aux problèmes du système avec une vigueur inhabituelle. Il informa les investisseurs et le grand public des problèmes et des solutions qu'il élaborait. Les rapports annuels d'AT&T pour les années 1907 à 1915, apparemment rédigés par Vail lui-même, abordèrent directement les difficultés de l'entreprise et exposèrent clairement les politiques et les stratégies de Vail. Il a clairement exprimé la mission centrale de l'entreprise - le service universel - dans le rapport annuel de 1909 : La valeur d'un système téléphonique se mesure à la possibilité de joindre n'importe qui, à n'importe quel endroit possible, par sa connexion. Il doit s'agir d'un système qui permette de communiquer avec n'importe qui, à n'importe quel moment. Pour ce faire, le système doit offrir une connexion d'un certain type et à des tarifs qui correspondent à la valeur du système pour chaque utilisateur.

Comme l'expliquait Vail, le réseau Bell était « un système interconnecté, intercommunicant et interdépendant ». Vail fit de « Un système, une politique, un service universel » le credo du système Bell. La réglementation gouvernementale joua également un rôle dans les plans de Vail. Il reconnaissait clairement que le système qu'il proposait, un monopole universel et intégré, ne rencontrerait pas l'approbation du public sans une certaine forme de contrôle public. Voulant éviter la propriété municipale et le spectre omniprésent de la nationalisation, Vail embrassa la réglementation étatique.
Bien qu'il ait libéralisé la politique d'AT&T sur l'interconnexion avec les sociétés indépendantes, Vail continua une politique active d'acquisition d'autres entreprises. L'acquisition par AT&T d'une participation de 30 % dans Western Union s'inscrivait dans sa vision d'un système national unique et intégré. Pendant une courte période, la compagnie de télégraphe fut exploitée conjointement avec AT&T.
Entre-temps, Vail s'efforça de renforcer l'entreprise en interne. Il déplaça le département d'ingénierie d'AT&T de Boston à New York et le consolida avec le personnel de recherche de Western Electric. En 1907, il lança une réorganisation majeure des opérations, transformant une organisation territoriale en une organisation fonctionnelle avec trois grands départements opérationnels : les installations, le commerce et le trafic.
Il réorganisa d'abord le département des lignes longues. Il s'avéra plus difficile de persuader les sociétés Bell associées d'adopter la nouvelle structure, et Vail accepta une certaine latitude à leur égard. Mais il ne permit plus aux sociétés d'exploitation d'ordonner à Western Electric de fabriquer des équipements selon leurs propres spécifications. AT&T standardisa alors les équipements et commença à établir des normes pour les procédures d'exploitation également dans l'ensemble du système Bell.

En 1911, le Bell System gagnait le dessus sur le marché national du service téléphonique. La croissance des compagnies indépendantes s'était arrêtée et le nombre de stations indépendantes en service diminuait à mesure que les politiques agressives de Vail prenaient effet. Les indépendants ripostèrent en protestant auprès du ministère américain de la Justice, qui commença à surveiller AT&T pour d'éventuelles violations antitrust. Sous la pression des compagnies indépendantes, le gouvernement déposa une plainte en juillet 1913. La plainte portait sur les politiques d'interconnexion et d'acquisition d'AT&T dans l'Oregon et demandait la cession des propriétés acquises. Le sentiment antitrust étant fort dans tout le pays et le Postmaster General prônant la nationalisation du système téléphonique, AT&T décida de régler l'affaire à l'amiable. Le vice-président d'AT&T, Nathan C. Kingsbury, envoya au gouvernement une lettre d'accord connue sous le nom d'Engagement de Kingsbury. Dans cette lettre, AT&T acceptait : de se débarrasser de ses avoirs Western Union ; d'autoriser les compagnies indépendantes à s'interconnecter de manière limitée avec son réseau longue distance ; et de s'abstenir d'acheter des propriétés indépendantes supplémentaires sans l'approbation de la Commission américaine du commerce interétatique.

Bien que l'engagement de Kingsbury ait réglé la question antitrust pendant un certain temps, le gouvernement a pris le contrôle des systèmes téléphonique et télégraphique pendant une courte période pendant la Première Guerre mondiale. Après la guerre, on a de nouveau voulu nationaliser le système, mais le gouvernement a rendu le système à l'exploitation privée à partir du 1er août 1919. Le Congrès a approuvé cet arrangement - y compris l'accord de Kingsbury - en adoptant la loi Willis-Graham en 1921.
L'un des arguments les plus convaincants en faveur de la privatisation et de l'exploitation du Bell System était le record de progrès technologiques du réseau.
Vail avait clairement amélioré les performances techniques du réseau. Les ingénieurs de Bell avaient relevé le défi de Vail de terminer une ligne transcontinentale à temps pour l'Exposition universelle de Panama-Pacifique. La ligne fut officiellement inaugurée le 25 janvier 1915, avec une communication cérémonielle entre Alexander Graham Bell à New York, Thomas Watson à San Francisco et Theodore Vail à Jekyll Island, en Géorgie.
Le 21 octobre de la même année, les ingénieurs de Bell conquirent l'Atlantique, lorsqu'un ingénieur au sommet de la tour Eiffel à Paris écouta un autre ingénieur à Arlington, en Virginie, par transmission radio. De telles réalisations mettaient en évidence les investissements importants qu'AT&T faisait désormais dans la recherche et l'ingénierie. La nouvelle position, plus importante, de la recherche et du développement au sein du Bell System fut institutionnalisée en 1925 avec la fondation des Bell Telephone Laboratories.

Recentrer dans l'entre-deux-guerres

Lorsque Vail prit sa retraite en tant que président en 1919, le Bell System avait atteint sa structure et son mode de fonctionnement modernes. Le système intégré verticalement était centralisé sur le plan technologique et dédié à l'innovation technique continue. Les sociétés d'exploitation disposaient toujours d'une marge de manœuvre considérable en matière financière et politique afin de pouvoir s'adapter aux conditions locales. Cette décentralisation devint de plus en plus importante à mesure que les commissions de réglementation des États renforçaient leur autorité statutaire.

Au cours des années 1920, avec Harry Thayer puis Walter Gifford (1925) à la barre, le Bell System continua d'étendre ses services malgré les problèmes financiers liés à l'exploitation d'un réseau réglementé en période d'inflation. Dans un effort pour renforcer la confiance des investisseurs, la direction fixa le dividende annuel à 9 $ en 1921. Mais il n'était pas facile de maintenir ce niveau. Le Bell System avait un ratio d'endettement de 46 % et ses coûts augmentaient plus vite que ses revenus. Une amélioration des bénéfices était nécessaire, donc le Bell System poursuivit vigoureusement et avec succès une série de procédures tarifaires par l'intermédiaire des commissions d'État. Ces organismes d'État disposaient d'une latitude considérable pour déterminer la base tarifaire et le taux de rendement, mais leurs commissaires n'étaient souvent pas certains de l'étendue de leur autorité. Il existait de grandes variations entre les commissions et, par conséquent, entre les sociétés Bell, tant dans les tarifs qu'elles pratiquaient que dans les niveaux de revenus qu'elles autorisaient. Néanmoins, les commissions et la direction de Bell étaient déterminées à assurer un service universel satisfaisant et efficace, et elles fonctionnaient en relative harmonie tout au long des années 1920.

Durant cette période, Walter S. Gifford a apporté au Bell System un leadership décisif et innovant. Pendant un certain temps, AT&T avait poursuivi ses succès en recherche et développement dans de nouveaux domaines. Elle a lancé une station de radio commerciale, WEAF, en août 1922, et en octobre 1923, elle a créé le Red Network. Les aventures dans le monde d'Hollywood avec les films sonores ont commencé avec Don Juan en 1926. La direction a organisé une filiale de Western Electric, Electrical Research Products, Inc. (ERPI) pour commercialiser ses nouveaux produits d'équipement sonore. Mais Gifford a décidé que le Bell System devait se concentrer sur une seule activité, la fourniture de services de communication aux États-Unis. Il a commencé à céder ou à concéder sous licence bon nombre de ces sous-produits de la recherche de Bell à d'autres. Il a vendu la radiodiffusion à la National Broadcasting Company en 1926. Western Electric a vendu sa vaste et bien établie entreprise internationale d'équipement, International Western Electric Co., à International Telephone and Telegraph Company (ITT) en 1925 ; trois ans plus tard, Western Electric a vendu la Graybar Electric Co., une filiale de fourniture d'électricité, à ses employés. L'ERPI a été autorisée à continuer ses activités, mais elle est devenue une partie discrète et peu prioritaire des activités de Western. Comme Gifford l'a expliqué à la National Association of Railroad and Utility Commissioners en 1927, le Bell System avait l'obligation inhabituelle de « fournir le meilleur service téléphonique et le meilleur, au moindre coût compatible avec la sécurité financière ». Tout ce qui menaçait d'interférer avec l'exécution de cette « obligation » devait être modifié ou éliminé.

Malgré la crise économique, AT&T a pu maintenir son dividende de 9 $ et, avec lui, la confiance des investisseurs. Le nombre de téléphones en service a en fait diminué et n'a pas retrouvé le pic de 1930 avant 1937, mais Gifford a pu maintenir la confiance du public dans le système Bell, ce qui était particulièrement difficile puisque le Congrès envisageait une nouvelle législation pour réglementer les industries du téléphone, du télégraphe et de la radiodiffusion. En 1934, le Parlement a adopté le Communications Act, qui a créé une nouvelle agence de régulation indépendante, la Federal Communications Commission (FCC). La FCC a rapidement lancé la première enquête gouvernementale complète sur l'industrie du téléphone. AT&T a coopéré en remettant des dossiers volumineux de la société à l'enquête spéciale, mais la direction de Bell a vivement critiqué le fait que la FCC ait refusé de permettre à la société de faire venir ses propres témoins ou de contre-interroger ceux convoqués par la Commission. AT&T avait des raisons de s'inquiéter : le rapport du commissaire Paul Walker (1938) était une attaque en règle contre le système Bell, mettant l'accent sur les liens avec Western Electric et son fonctionnement. AT&T répondit en détail et, en 1939, la FCC approuva un substitut au rapport Walker, conservant les données mais atténuant les critiques du Bell System. L'enquête et le rapport traçaient néanmoins des lignes de bataille entre le gouvernement et le Bell System, dont la structure et le statut de monopole allaient être remis en cause à maintes reprises dans les années suivantes.
Au cours des années suivantes, cependant, le gouvernement s'intéressa davantage aux performances économiques qu'à la lutte contre les monopoles. La Seconde Guerre mondiale mit à rude épreuve les capacités organisationnelles et technologiques du Bell System. Près de 70 000 employés du Bell System s'engagèrent dans les forces armées, tandis que sur le front intérieur, Bell Labs et Western Electric arrêtèrent pratiquement le développement d'équipements téléphoniques civils afin de fournir des installations téléphoniques aux camps militaires, aux réseaux d'alerte des avions, aux arsenaux et aux usines de munitions. AT&T découragea les appels longue distance inutiles afin que le réseau puisse rester libre d'utilisation pour les militaires et le personnel de service. Les Bell Labs travaillèrent sur quelque 1 200 projets gouvernementaux, notamment le directeur de canon antiaérien électrique et le radar. Une formation spécialisée en communications fut dispensée au personnel militaire.

Un système mature atteint ses objectifs

À la fin de la guerre, la demande accumulée créa un arriéré de près de deux millions de commandes non honorées. Financièrement, le Bell System sortit affaibli de ses efforts de guerre et AT&T dut à nouveau verser le dividende de 9 $ provenant de son excédent. Une fois de plus, le Bell System se tourna vers les organismes de réglementation pour obtenir un allègement des tarifs, mais cette fois, le problème fut aggravé par la nécessité de moderniser les installations et de répondre à la demande accrue de services. De plus, pour la première fois de son histoire, le Bell System dut faire face à une lutte majeure avec les syndicats, lorsque la National Federation of Telephone Workers se mit en grève. Il s'agissait de la première grève nationale de l'histoire du téléphone. Le problème central était la négociation locale contre nationale, et la grève, qui dura du 7 avril au 20 mai 1947, eut un impact traumatisant. Le service longue distance fut réduit à environ 20 % de la capacité normale ; le service local était presque normal pour 16,5 millions de téléphones à cadran, mais pratiquement inexistant pour environ 6 des 9 millions de téléphones manuels. AT&T sortait vainqueur de la négociation nationale et des salaires, mais les dirigeants de l'entreprise doutaient de la viabilité de la négociation locale dans les négociations futures.
En 1948, Walter Gifford se retira et fut remplacé par Leroy Wilson à la présidence d'AT&T. Wilson lança une campagne acharnée et impopulaire pour réduire les dépenses et augmenter les bénéfices d'AT&T. Le ratio dette/fonds propres d'AT&T avait grimpé à plus de 50 % et la société risquait de voir la qualité de ses obligations déclassée. Les sociétés Bell déposèrent d'autres plaintes concernant les tarifs, mais il fallut attendre les années 1950 pour que l'activité tarifaire, combinée aux améliorations technologiques, permette au système d'atteindre à nouveau des niveaux de bénéfices acceptables. Wilson mourut subitement en 1951 et Cleo Craig, le nouveau président, poursuivit les initiatives de Wilson de sorte qu'en 1955, le ratio d'endettement était tombé à 35 %. La crise financière du système était passée.
Ces années d'après-guerre furent éprouvantes mais finalement gratifiantes pour le Bell System. Les améliorations de service ne furent souvent pas rapides, mais les retards furent finalement surmontés. En 1956, le pays comptait plus de 60 millions de téléphones en service, dont 51 millions dans le Bell System (soit 24 millions de plus depuis 1946) ; 89 % de tous les téléphones du Bell System étaient à cadran ; 11 millions de clients pouvaient composer des numéros dans les villes voisines et 2,7 millions pouvaient composer directement les 20 millions de téléphones dans tout le pays. Le transistor, inventé aux laboratoires Bell en 1947, commençait à avoir un impact sur l'équipement téléphonique ; le câble coaxial et les systèmes à micro-ondes réduisaient rapidement le coût des appels longue distance ; et AT&T acheva le premier câble téléphonique transatlantique en 1956. Le Bell System, s'appuyant sur son expérience de la guerre aux laboratoires Bell et à Western Electric, fut engagé dans d'importants projets de systèmes de communication et de guidage de défense pour le gouvernement américain, notamment Nike, "White Alice" et la ligne DEW. À la demande du gouvernement, Western Electric avait commencé à gérer le laboratoire d'énergie atomique américain Sandia en 1949.
Au milieu des années 1950, le système avait également surmonté son deuxième défi antitrust. En 1949, le ministère américain de la Justice avait intenté une action en justice antitrust demandant la cession de Western Electric Co. Le procès fut réglé en 1956 avant d'être jugé. Aux termes du décret de consentement, le Bell System limitait ses activités commerciales aux services de communication par transporteur public, acceptait de concéder des licences sur ses inventions à toutes les parties intéressées et limitait Western Electric à la fabrication d'équipements du type utilisé par les sociétés d'exploitation de Bell. En échange, le gouvernement acceptait la relation d'entreprise intégrée entre AT&T, Western Electric, Bell Labs et les sociétés d'exploitation associées.

Frederick Kappel, qui succéda à Cleo Craig à la présidence d'AT&T en 1956, fit de la « vitalité » le mot d'ordre du système.
Les changements dans le financement d'AT&T étaient une incarnation de la stratégie de Kappel. Des droits ont été offerts aux actionnaires existants, le nombre autorisé d'actions de la société étant passé de 60 à 100 millions d'actions. En 1958, AT&T a émis 718 millions de dollars d'obligations convertibles et a offert 7 millions d'actions aux employés de Bell System ; l'année suivante, le conseil d'administration d'AT&T a approuvé un fractionnement des actions à raison de 3 pour 1, ainsi que la première augmentation du dividende depuis 1921. Le conseil d'administration a de nouveau augmenté le dividende en 1961, 1963, 1965 et 1967, et a de nouveau divisé les actions - cette fois à raison de 2 pour 1 - en 1964. Les investisseurs ont commencé à considérer les actions d'AT&T comme une émission de « croissance ».
Ces manœuvres financières, ainsi que d'autres, avaient pour but d'améliorer et d'étendre le réseau national commuté, le véritable système du Bell System.
Au milieu des années 1970, le réseau représentait environ 9 300 % des investissements nets du Bell System et produisait 95 % de ses revenus.
À la base de ce réseau se trouvaient quelque 25 000 bureaux de commutation locaux de Bell et d'entreprises indépendantes. Ces bureaux desservaient de quelques abonnés seulement jusqu'à 10 000 lignes. Il y avait également quatre niveaux supplémentaires de bureaux de commutation, appelés bureaux tandem, et ce réseau complexe s'étendait par câbles puis par satellites au monde entier. Les communications par satellite ont atteint leur maturité au début des années 1960. En 1962, le Congrès a créé la Communications Satellite Corporation (Comsat) par voie de loi pour développer un système de communications international. Également en 1962, le Bell System a lancé son premier satellite de communications expérimental, Telstar, qui a été rapidement suivi par les satellites Telstar II à plus haute altitude et les satellites Relay de RCA.

D’autres avancées technologiques ont eu un impact décisif sur les opérations du Bell System : les systèmes de commutation électronique (ESS) ; la numérotation Touch-Tone ; de nouveaux systèmes de transmission par câble coaxial et micro-ondes de plus grande capacité ; la micro-miniaturisation des équipements de transmission de données et de voix ; un câble transatlantique de plus grande capacité ; et le premier câble transpacifique. Les bénéfices étaient en hausse et la confiance des investisseurs était à son plus haut niveau. Les prix des services longue distance continuaient de baisser et les prix des services locaux restaient stables, en grande partie grâce à l’augmentation des revenus provenant du soutien des services longue distance aux services locaux grâce au processus de séparation (11, 12). Environ 90 % des ménages américains avaient le téléphone et la structure du Bell System avait en fait été ratifiée par le gouvernement fédéral avec le décret de consentement de 1956. Ce furent les années d’or du Bell System.

Changement réglementaire, conflit politique et concurrence sur le marché

Mais bientôt, de nouveaux défis, ainsi que d'anciens, commencèrent à se matérialiser. Encouragées par la disponibilité relativement aisée de nouvelles technologies et par l'identification d'opportunités économiques inhérentes à la tarification réglementée, d'autres entreprises cherchèrent à s'approprier certaines des activités traditionnelles du Bell System. Les premières tentatives d'entrée sur des marchés jusqu'alors fermés eurent lieu dans le secteur relativement restreint des lignes privées ; cela se produisit lorsque la FCC décida d'autoriser d'autres entreprises à construire leurs propres systèmes utilisant le spectre de fréquences radio au-dessus de 890 mégacycles (aujourd'hui mégahertz). Peu après, une petite start-up, Microwave Communications, Inc. (MCI), demanda à la FCC d'offrir un service de ligne privée entre St. Louis et Chicago. La FCC, qui avait inauguré en 1965 une enquête officielle majeure sur les tarifs longue distance du Bell System, ouvrit une brèche en approuvant la demande de MCI. En 1968, une autre politique traditionnelle du Bell System et de la réglementation fut modifiée par la FCC dans sa décision Carterfone , qui annula les tarifs de « raccordement étranger » ; La FCC autorise désormais l'interconnexion d'équipements privés avec le réseau Bell, modifiant ainsi la responsabilité de Bell de bout en bout. À la fin des années 1960, le système Bell rencontre d'autres problèmes graves. Le taux d'inflation augmente depuis le milieu de la décennie et les bénéfices du système Bell s'érodent. Incapable de suivre le rythme par la seule amélioration de la productivité, le système se tourne à nouveau vers les organismes de réglementation pour obtenir des augmentations de tarifs. Cette tâche difficile est aggravée par une baisse de la qualité du service qui atteint des proportions de crise à New York et dans quelques autres villes. HI Romnes, qui a remplacé Kappel à la présidence d'AT&T en 1967, lutte pour remettre le système sur les rails. Il parvient à ramener le service à des niveaux normaux ; après tout, la qualité du service est la valeur fondamentale du système Bell. Il atteint cet objectif malgré une grève majeure des Communications Workers of America (CWA) et de la Fraternité internationale des ouvriers en électricité (IBEW) - une grève qui dure jusqu'à 137 jours dans certaines régions. Tandis que Romnes tentait de s'adapter à l'évolution du marché, la FCC poursuivait sa politique de promotion de la concurrence. En 1971, elle ouvrit l'ensemble du marché des lignes privées à tous les acteurs avec sa décision sur les transporteurs publics spécialisés. Elle lança également une nouvelle enquête à grande échelle sur le taux de rendement du système Bell, en analysant en profondeur les coûts et la structure interne de l'entreprise, en particulier sa relation avec Western Electric.

Lorsque Romnes prit sa retraite en 1972, il fut remplacé par John D. deButts, qui s'empressa de renforcer le moral des employés et les bénéfices en baisse de l'entreprise. deButts s'exprima avec force contre la concurrence, soulignant qu'il pensait qu'elle conduirait à terme à des changements radicaux dans la manière dont le service téléphonique était fourni et tarifé. Il avertit que permettre à d'autres de siphonner les revenus des services longue distance mettait en péril la structure tarifaire réglementaire qui couvrait une partie importante des coûts du service de central. Il critiquait les politiques qui sapaient la responsabilité de bout en bout du Bell System en matière de service. Il pensait que l'intégrité et la qualité de l'ensemble du système étaient menacées. Comme l'a observé Alvin von Auw, proche assistant de deButts, « la base fondamentale de notre activité est attaquée à grande échelle ».
À cette époque, le Bell System était encore essentiellement organisé selon la structure à trois colonnes de Vail : les installations, les activités commerciales et le trafic. Cette structure fonctionnelle avait fait ses preuves dans un système dominé par les opérations et l'ingénierie. Mais deButts, réalisant qu'un changement s'imposait, commença par réorganiser les marchés de services (services clients, services opérateurs et services réseau) et créa un nouveau département marketing au milieu de l'année 1973. Mais même s'il changeait le système, deButts voulait faire tout ce qu'il pouvait pour conserver intacts les aspects du système qu'il jugeait essentiels à un bon service téléphonique. En septembre de cette année-là, il prononça un discours important devant la convention de la National Association of Regulatory and Utility Commissioners. Appelant à un « moratoire sur de nouvelles expériences en économie », il présenta au public la position du Bell System en faveur du principe du transporteur public et « par conséquent, implicitement, de s'opposer à la concurrence [et] d'adopter le monopole » pour l'industrie. Les décisions de la FCC, disait-il, créaient une « concurrence artificielle ». Si la concurrence devait être à l'ordre du jour, observait-il, AT&T allait se livrer à une concurrence vigoureuse. Mais pour ce faire, il devait être libre de manœuvrer . deButts espérait que ses propos percutants susciteraient un débat public et il était convaincu que le système Bell, qui avait bien servi la nation, l'emporterait.

Mais la FCC a continué sur la « pente glissante » qu'elle avait empruntée une décennie plus tôt. Ses décisions d'enregistrement de 1975 et 1976 ont en effet permis aux clients de fournir leurs propres téléphones, autocommutateurs privés (PBX) et autres équipements terminaux sans connexion par une compagnie de téléphone et sans aucune exigence d'interface (tant que les fabricants enregistraient l'équipement auprès de la FCC). Cette décision a mis fin à la responsabilité que les compagnies de téléphone avaient longtemps assumée de fournir le service d'un bout à l'autre de l'appel et de le maintenir.
Les tribunaux se sont alors penchés sur ces questions lorsque les nouveaux concurrents ont intenté des poursuites privées contre Bell System, alléguant divers actes anticoncurrentiels. Ils ont réclamé des dommages et intérêts parce que Bell System avait obtenu la plupart de ses équipements auprès de sa propre branche de fabrication, Western Electric Co., parce que divers ordres réglementaires et procédures de Bell System lui rendaient difficile la vente de ses produits et services, et en raison des réactions de Bell en matière de prix face à la concurrence nouvellement autorisée. Les nouveaux concurrents ont également porté des décisions réglementaires défavorables devant les tribunaux, espérant qu'elles seraient maintenues. L'une de ces décisions, concernant le service longue distance Execunet de MCI, a annulé une décision de la FCC et ouvert pour la première fois l'ensemble du marché longue distance à la concurrence.

En novembre 1974, le ministère américain de la Justice a intenté une action contre Bell System, l'accusant de monopolisation et de complot visant à monopoliser la fourniture de services et d'équipements de télécommunications. Le gouvernement a demandé la cession de diverses parties de l'entreprise intégrée. Bell System a nié avoir violé les lois antitrust et s'est engagé à lutter contre cette affaire par le biais du système juridique.
Dans l’espoir d’obtenir une déclaration claire de politique publique en matière de télécommunications, AT&T a demandé au Congrès de participer aux débats. Après avoir tenu des audiences pendant cinq ans sur plusieurs projets de loi (présentés à partir de 1976) visant à modifier la loi sur les communications, le Congrès a généré des tonnes de papier et des témoignages apparemment sans fin. Mais aucun consensus n’a pu être trouvé et aucune modification n’a été apportée à la loi. La loi sur les communications est toujours en vigueur, telle qu’elle a été adoptée en 1934.
Lorsque John deButts a pris sa retraite en tant que président d’AT&T en 1979, il a laissé derrière lui un paradoxe. Il avait réussi à remettre le système Bell sur pied : les bénéfices étaient bons, le service était meilleur que jamais et les installations étaient rapidement modernisées grâce à la nouvelle technologie générée par Bell Labs et Western Electric. C’était une entreprise solide, viable et en pleine croissance. Mais elle était profondément embourbée dans des confrontations politiques et juridiques. John deButts n’avait pas été en mesure de ralentir la vague de changement venant de nouveaux concurrents, de leurs partisans politiques, des tribunaux et des régulateurs.

C'est la situation qui a été héritée en 1979 par le successeur de deButts, Charles L. Brown, l'auteur de cet article.
Mes premières années à la tête du Bell System ont représenté un défi de gestion difficile. Distraits par des problèmes juridiques, législatifs et réglementaires répétés de la tâche complexe de diriger la plus grande entreprise du monde, les dirigeants du Bell System ont dû trouver une issue aux dilemmes de politique publique ou risquer de perdre le contrôle de la destinée de l'entreprise. Il devenait de plus en plus clair que si rien n'était fait rapidement, le Bell System raterait les opportunités qui se présentaient sur le nouveau marché de l'ère de l'information et, en fait, aurait constamment des difficultés à utiliser ses propres technologies nouvellement développées. Nous avions la responsabilité envers nos actionnaires, nos clients et nos employés de ne pas laisser la législation, la réglementation ou la concurrence entraîner la détérioration de l'entreprise. Nous avons dû faire face aux problèmes suivants : le procès aux États-Unis contre la concurrence, dans lequel une décision défavorable semblait fort probable ; un Congrès qui envisageait une législation réglementaire complexe pour le Bell System qui aurait rendu difficile le fonctionnement efficace de ce dernier ; un système réglementaire qui avait essentiellement abandonné à la fois le principe du transporteur public et le concept d'un réseau unifié et géré ; et des concurrents non réglementés qui avaient aggravé nos problèmes avec les agences gouvernementales et qui s'étaient rapidement installés sur les marchés du Bell System et avaient pris le contrôle de nouveaux marchés de produits sur lesquels AT&T n'était pas autorisée à pénétrer. Le plan de tarification monopolistique selon lequel les revenus longue distance soutenaient les prix des services locaux permettait aux concurrents dont les revenus ne soutenaient pas, pour la plupart, le service local, de réduire facilement les tarifs longue distance d'AT&T.

Cession et restructuration – La fin du Bell System

En décembre 1981, après deux ans de tentatives pour nous débarrasser de l’affaire antitrust et obtenir une législation appropriée, nous avons entamé des discussions avec le procureur général adjoint des États-Unis, William F. Baxter, pour régler le litige. Les négociations se sont déroulées rapidement. Nos positions étaient claires et nous savions tous deux que, quel que soit le résultat, nous devions maintenir une industrie des communications forte et viable pour les États-Unis. Le 8 janvier 1982, nous avons annoncé conjointement que le procès du ministère de la Justice avait été résolu grâce à l’accord du Bell System de se départir des parts de central local de ses 22 compagnies de téléphone en activité. Le ministère de la Justice a accepté de dissoudre le décret de consentement précédent (1956) et de le remplacer par un nouvel accord, libérant ainsi AT&T des restrictions sur les activités et les marchés sur lesquels elle pouvait pénétrer. J’avais évalué la situation de la manière suivante : l’un des principaux devoirs de la direction d’une entreprise est de s’assurer que l’entreprise se conforme à la politique publique. Sinon, à long terme, elle ne survivra pas. La politique publique de l’époque, quelle que soit la manière dont elle a été adoptée, cherchait un changement.

Le Bell System était perçu par une partie de l'opinion publique comme trop grand, trop puissant ou trop envahissant.
La nouvelle politique publique devait faire de la concurrence dans les services longue distance la règle et non l'exception.

Le temps n'était pas en faveur du Bell System : des opportunités seraient manquées et il était impossible de planifier l'avenir tant que les problèmes juridiques, législatifs et réglementaires ne seraient pas résolus.
Pour accéder à de nouveaux marchés et conserver son accès aux marchés actuels, le Bell System devait accepter une restructuration radicale.
L'acceptation de la principale demande du ministère de la Justice, la cession des activités locales par un décret relativement simple et large, laisserait à AT&T la liberté de se réorganiser sur une base commerciale plutôt que de se soumettre à une réorganisation détaillée par un tribunal ou un organe législatif.

Des trois options - poursuivre le litige, accepter une législation paralysante ou un décret d'injonction, ou accepter la cession de nos compagnies de téléphone locales - la dernière était la meilleure voie à suivre pour le public et les actionnaires.
L'objectif du ministère de la Justice était de séparer les activités concurrentielles du Bell System de celles qui relevaient du monopole naturel, c'est-à-dire les activités de commutation locale. Il s'agissait d'une procédure simple mais pénible. Pour conserver sa structure verticale et obtenir la liberté de concurrencer et de proposer sa technologie sur de nouveaux marchés, AT&T devait renoncer à son partenariat national avec des entreprises fournissant un service de communication complet de bout en bout.Ce n’est qu’à ce moment-là que nous avons pu dissiper le nuage d’incertitude qui avait plané sur l’entreprise pendant la majeure partie de la décennie écoulée.
AT&T ayant accepté de se défaire des trois quarts de ses actifs, le Bell System s'est mis à la tâche de restructuration. Sept sociétés régionales, comme le montre le tableau 3, ont été organisées pour prendre en charge les opérations de central local. Une organisation de services centraux, plus tard appelée Bell Communications Research, ou Bellcore, a été créée. Détenue et exploitée par les sociétés régionales, elle fournirait des services techniques et de soutien et de coordination à des fins de défense nationale. J'ai établi quatre principes fondamentaux pour guider la restructuration :
Dans la mesure du possible, notre service à tous les segments du public sera fourni aux mêmes niveaux élevés qui ont été la marque de fabrique du service du Bell System.
L'intégrité de l'investissement des 3 200 000 propriétaires de l'entreprise sera préservée.
La réorganisation sera menée de manière à assurer aux employés du Bell System la plus grande sécurité d'emploi et la poursuite des possibilités de carrière possibles.
Les sociétés cédées seront lancées avec toutes les ressources de gestion, financières, techniques et physiques nécessaires pour en faire des entreprises florissantes dans les régions où elles opéreront.
Je crois que nous avons respecté ces quatre principes.

Lors de la cession, qui a eu lieu le 1er janvier 1984, date à laquelle le système Bell a cessé d'exister, les sept sociétés régionales géraient tous les appels locaux, certaines activités interurbaines intra-étatiques, l'accès des clients aux réseaux longue distance, ainsi que la publicité dans les annuaires. Elles étaient également autorisées à se faire concurrence dans la fourniture de nouveaux équipements pour les clients. Les sociétés Bell régionales n'étaient pas autorisées à fabriquer des équipements téléphoniques et à entrer dans la majeure partie des activités interurbaines et dans certains services « d'information », mais elles pouvaient, avec l'autorisation du tribunal, entrer dans d'autres activités. Les activités de la « nouvelle » AT&T comprenaient les services interurbains, les services pour tous les équipements terminaux clients alors en place, la recherche et le développement, et la société de fabrication Western Electric. AT&T était en concurrence avec toutes les sociétés qui choisissaient d'entrer sur ses marchés, et elle était libre d'entrer sur presque tous les nouveaux marchés qu'elle souhaitait.
Chaque actionnaire recevait une nouvelle action de chacune des sept sociétés holding régionales pour dix actions AT&T détenues. Les huit sociétés ont toutes placé leurs actions en bourse, où elles pouvaient être achetées et vendues librement.

Au moment où nous écrivons ces lignes, chacune des nouvelles entreprises, dénuée d'un héritage et d'une culture communs, trouve sa propre voie dans la nouvelle ère passionnante de l'information. Au fil du temps, elles établiront des cultures et des héritages individuels tout en continuant à faire partie du réseau de services de communications pour l'ensemble des États-Unis. Les accords, les relations commerciales et personnelles et les procédures standardisées établis pendant un siècle dans le cadre du système intégré Bell ont été remplacés par de nouveaux contrats commerciaux indépendants.
Certains changements ont eu lieu aux deux niveaux du système de réglementation des télécommunications : les États ont déréglementé certains services, partiellement ou totalement ; la FCC a éliminé les exigences difficiles de séparation des activités imposées à AT&T au début des années 1980 et a entrepris de remplacer les contraintes lourdes de taux de rendement par des plafonds de prix. Cependant, la réglementation fédérale et étatique est toujours omniprésente et s'applique aux activités de commutation locale monopolistiques des compagnies de téléphone et aux services de télécommunications concurrentiels d'AT&T, mais pas à ses rivaux longue distance.
De plus, le juge fédéral qui a présidé le procès et l'accord de consentement prend régulièrement des décisions importantes concernant le respect du décret. Ces décisions affectent parfois la structure et les performances de l'industrie et les services que reçoit le public américain.
Dans la période relativement courte qui s'est écoulée depuis l'apparition des nouvelles entreprises, de nombreux changements ont eu lieu dans l'organisation des entreprises, les marchés et les produits. De nouvelles technologies sont utilisées pour fournir de nouveaux produits et des services toujours meilleurs. Le changement et l'adaptation - caractéristiques de longue date du système Bell - continuent d'être des aspects centraux de l'industrie des télécommunications aujourd'hui.

Ma vision de l'avenir à l'ère de l'information est forte et positive, tout comme l'était la vision d'Alexander Graham Bell pour sa nouvelle invention en 1876. Aujourd'hui, Theodore Vail serait peut-être contrarié par les différences marquées entre notre industrie et le système Bell qu'il a contribué à créer il y a près de 100 ans. Il aurait regretté la fin du système Bell, mais aurait applaudi la capacité de l'entreprise à s'adapter aux demandes actuelles, aux nouveaux produits et services, à l'étendue mondiale des opérations d'AT&T et aux nouvelles technologies qui composent notre vision de l'avenir des télécommunications.

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