Alexander
Graham BELL le téléphone aux Etats-Unis
Première partie
Bell
est un scientifique, un ingénieur et un inventeur britanno-canadien,
qui est surtout connu pour l'invention du téléphone,
pour laquelle l'antériorité d'AntonioMeucci a depuis été
officiellement reconnue le 11 juin 2002 par la Chambre des représentants
des États-Unis.
Alexandre Bell est né à Édimbourg en
Écosse le 3 mars 1847, il avait deux frères : Melvin
James Bell (1845-1870) et Edward Charles Bell (1848-1867), tous
deux morts de la tuberculose.
Son père Alexander Melville Bell était professeur,
et sa mère était Eliza Grace Symonds.
Alexandre, alors âgé de 10 ans, réclama à
son père de pouvoir porter un deuxième prénom,
comme ses frères.
Son père accepta et lui permit, à l'occasion de son
11e anniversaire, le deuxième prénom "Graham".
Il choisit ce prénom en raison de son admiration pour Alexandre
Graham, un interne Canadien soigné par son père, qui
devint un ami de la famille.
Pour ceux qui préfèrent découvrir en image,
voir le film The
Story of Alexander Graham Bell (1939) Beaucoup d'inventions marquèrent
la vie d'Alexander Graham Bell : les travaux exploratoires en télécommunications
optiques, l'hydroptère en aéronautique.
En 1888, il devint l'un des membres fondateurs de la National Geographic
Society
Le mot téléphone remonte
à 1845. Il était donné à un appareil imaginé
par le capitaine John Taylor, "un instrument puissant destiné
à transmettre des signaux, pendant le brouillard, à laide
de sons produits par de lair comprimé traversant des trompettes".
Puis en 1854, le même nom a été appliqué au
système de langage musical imaginé par Sudre.
Les découvertes de ces dernières années ont considérablement
modifié et précisé le sens de ces deux mots, en le
réservant aux appareils qui servent à la transmission de
la voix à distance.
Le téléphone
Bell nest pas dû, comme daucuns pourraient le croire,
à la découverte fortuite dun heureux inventeur. Bell
avait connaissance des travaux de ses devanciers, parmi lesquels il cite
Page, Marrion, Beatson, Gassiot, De la Rive, Mat-teucci, Guillemin, Wertheim,
etc., et s était livré à de laborieuses études
sur lacoustique, en collaboration avec son père.
Il commença par létude des sons des voyelles, fit
des expériences parallèles à celles de Helmholtz
sur la reproduction artificielle des voyelles au moyen de diapasons électriques,
combina un harmonica électrique à clavier et un Morse à
audition ou sounder. Cest à partir de ce moment que commencèrent
sérieusement ses recherches sur les téléphones électriques,
et notamment sur la nature des courants engendrés par des actions
différentes. On lui doit la découverte des courants ondulatoires,
sur laquelle il basa la théorie de son merveilleux appareil.
Mais avant à partir de 1832, plusieurs inventeurs contribuent
par leurs travaux à la conception du télégraphe
électrique dont le diplomate russe Pavel Schilling, lAnglais
William Fothergill Cooke, un jeune servant dans larmée
des Indes, et Charles Wheatstone, un physicien.
En mai 1837, Cooke et Wheatstone brevetèrent un système
télégraphique utilisant un certain nombre d'aiguilles sur
un tableau pouvant être déplacées pour indiquer les
lettres de l'alphabet.... En Angleterre, télégraphe epérimenté par
la compagnie de chemin de fer Great Western ne souhaitant pas financer
un système qu'elle considérait encore comme expérimental,
elle avait insisté pour son usage exclusif de la ligne et avait
refusé à Cooke l'autorisation d'ouvrir des bureaux publics
de télégraphe. Mais le nouvel accord signé par Cooke
autorisait le chemin de fer à utiliser le système gratuitement
en échange du droit pour Cooke d'ouvrir des bureaux publics, établissant
pour la première fois un service de télégraphie public.
Un tarif forfaitaire était fixé (à la différence
de tous les services télégraphiques ultérieurs facturant
par nombres de mots) d'un shilling, mais de nombreuses personnes ne payaient
ce shilling que pour voir cet étrange équipement.
À partir de ce moment, l'utilisation du télégraphe
électrique a commencé à se développer sur
les nouveaux chemins de fer construits à partir de Londres. Le
chemin de fer Londres - Blackwall (une autre installation à traction
par cordes) était équipé du télégraphe
Cooke et Wheatstone lors de son ouverture en 1840, et de nombreux autres
suivirent. ...
La vision dun entrepreneur a donné naissance au télégraphe
qui a déclenché la révolution de linformation.
L'américain Samuel Morse s'inspire des travaux de ses prédécesseurs
(notamment André-Marie Ampère, François Arago) pour
inventer un système simple et robuste. Après un voyage en
Europe, c'est en 1832, sur le Sully, navire qui le ramène aux États-Unis,
qu'il conçoit l'idée d'un télégraphe électrique
après une conversation sur l'utilisation de l'électro-aimant
et les travaux d'Ampère avec le géologue Charles Thomas
Jackson. Le 20 juin 1840, un brevet est accordé pour l'invention
du télégraphe électrique31 pour lequel son assistant
Alfred Vail invente un code original de transmission, le code Morse, via
la transcription en une série de points et de traits des lettres
de l'alphabet, des chiffres et de la ponctuation courante. Le point est
une impulsion brève et le trait une impulsion longue ...
Le télégraphe électrique qui ne tarde pas
à se répendre dans le monde entier comme le moyen le plus
rapide de communication.
Samuel Morse fait construire en 1843 la première
ligne télégraphique entre Baltimore et Washington,
puis contribue à fonder la « Western
Union Telegraph » qui deviendra l'ATT. De son côté
Charles Wheatstone produit un télégraphe automatique (ancêtre
du Télex) qui transmet jusqu'à 190 mots par minute.
L'essor commercial de la télégraphie commence
: le premier câble transManche fonctionne entre Douvres et Calais
en 1851. En 1866, la première liaison transatlantique durablement
opérationnelle est réalisée entre l'Irlande et les
États-Unis via Terre-Neuve.
Gardiner Greene Hubbard (25 août 1822
11 décembre 1897) était un avocat, financier et leader communautaire
américain. Il fut l'un des fondateurs de la revue Science ; et
un défenseur de l'éducation à la parole orale pour
les sourds.
Pour optimiser les liaisons en cuivre/laiton, Hubbard
et son associé Thomas Sanders (dont le fils était
aussi sourd), financent des expériences pour le développement
du télégraphe multiple, ce qui amène divers brevets
et conduira Alexander Graham Bell à l'invention du téléphone. Hubbard était alors un des fondateurs de la Clarke Schools
for Hearing and Speech, la première école orale pour les
sourds aux États-Unis, située à Northampton.
Gardiner Hubbard s'installe
d'abord à Cambridge et rejoint le cabinet d'avocats de
Boston Benjamin Robbins Curtis . Là, il est devenu actif
dans les institutions locales. Hubbard a aidé à
établir une usine d'adduction d'eau de la ville de Cambridge,
a été l'un des fondateurs de la Cambridge Gas
Co. et a ensuite organisé un système de tramway
entre Cambridge et Boston. Hubbard a également joué
un rôle central dans la fondation de la Clarke School
for the Deaf à Northampton, Massachusetts . Ce fut la
première école orale pour sourds aux États-Unis,
et Hubbard en resta administrateur pour le reste de sa vie.
Hubbard est entré sur la scène nationale en devenant
un partisan de la nationalisation du système
télégraphique (alors un monopole de la
Western Union Company) sous la direction du service postal américain
, déclarant dans un article : « Les changements
proposés dans le système télégraphique
». On ne prétend pas que le système postal
soit exempt de défauts, mais qu'il élimine bon
nombre des graves maux du système actuel, sans en introduire
de nouveaux ; et que la balance des avantages prédomine
grandement en faveur du système postal. tarifs bon marché,
installations accrues, pouvoirs limités et divisés
du système postal. À la fin des années 1860, Hubbard a fait pression
sur le Congrès pour qu'il adopte le projet de loi américain
sur le télégraphe postal, connu sous le nom de
projet de loi Hubbard. Le projet de loi aurait créé
la US Postal Telegraph Company qui serait connectée au
bureau de poste américain , mais le projet de loi n'a
pas été adopté.
Pour bénéficier du projet de loi, Hubbard
avait besoin de brevets qui dominaient des aspects essentiels de la
technologie télégraphique, tels que l'envoi simultané
de plusieurs messages sur un seul fil télégraphique.
C'est ce qu'on appelait le « télégraphe
harmonique » ou télégraphie acoustique
. Pour acquérir de tels brevets, Hubbard et son partenaire
Thomas Sanders (dont le fils était sourd) ont financé
les expériences d'Alexander Graham Bell et le développement
d'un télégraphe acoustique, qui ont conduit à
son invention du téléphone...
Puis le 9 juillet 1877, il fonde et organise la Bell Telephone Company
et en devient président
Edwin Holmes qui a démarré
son entreprise en 1849 à Boston, en tant que vendeur d'articles ménagers
et entrepreneur, a acquis des compétences qui l'ont aidé plus
tard à établir l'industrie des alarmes incendie et antivol.
L'alarme électrique a été brevetée en 1853 par
le révérend Augustus Russell Pope de Somerville, Massachusetts.
Le fils Edwin Thomas Holmes a acquis les droits de brevet de Pope
en 1857 pour 1 500 USD et a fabriqué l'appareil dans son usine de
Boston, Massachusetts . Il a commencé à les vendre en 1858.
Puis il repris l'entreprise de son père après sa mort .
Au début, les gens étaient craintifs et sceptiques
quant à l'utilisation de l'électricité pour les alarmes,
et l'affaire ne marchait pas bien. Par conséquent, en 1859, à
la recherche d'un nouveau et plus grand marché, Holmes a déménagé
son entreprise à New York, qui était alors perçue comme
un endroit où « tous les cambrioleurs du pays avaient élu
domicile ». En 1866, il y a installé 1 200 alarmes domestiques
et a commencé à commercialiser avec succès auprès
des entreprises commerciales. En 1877, c'est à cette date que Holmes
et Bell vont entrer en relation, Holmes sera la première personne
à avoir un téléphone à domicile.
Alexander Graham Bell est
hautement redevable à son grand-père paternel Alexander
qui, ne voulant pas devenir cordonnier comme on létait dans
sa famille de père en fils, avait quitté le Fifeshire pour
faire carrière dans un domaine alors nouveau, lélocution.
Passionné par le métier dacteur, il avait perfectionné
sa diction et sétait installé à Dundee, en
1826, pour enseigner lélocution à temps plein. Il
sintéressa bientôt aux troubles du langage, en particulier
au bégaiement, et commença à écrire un manuel
sur le sujet. Alors que sa femme était allée à Édimbourg
pour livrer le manuscrit, une de leurs connaissances découvrit
quelle avait une liaison.
Après leur divorce, Alexander sétablit à Londres
avec leur plus jeune fils, Alexander Melville, en 1834.
Lannée suivante, il y publia The practical elocutionist,
livre dans lequel il indiquait les groupes de mots et les accents par
des symboles semblables à des virgules, jetant ainsi les bases
dun système de visualisation du langage en même temps
que celles dune vocation qui intéresserait trois générations
de Bell.
En 1838, soit peu après le remariage de son père,
Alexander Melville Bell, épuisé par ses longues heures de
travail comme assistant dun marchand drapier de Londres, fut envoyé
à Terre-Neuve pour se refaire une santé. Il habita chez
un ami de la famille à St Johns et trouva un emploi de commis
dans une entreprise de navigation. Il aida ses collègues à
obtenir la réduction de leur semaine de travail et organisa cours
et pièces de théâtre. De plus, il commença
à traiter des bègues, selon les méthodes de son père,
avec un succès qui lui valut une certaine reconnaissance publique.
De retour en Angleterre en 1842, il se lança avec son père
dans des études originales sur la physiologie des organes vocaux.
En voyage à Édimbourg lannée suivante, il fit
la connaissance dEliza Grace Symonds, une miniaturiste anglaise
de dix ans son aînée.
Dans des souvenirs rédigés à lintention de
ses petits-enfants, il écrirait : « Je ne suis pas tout à
fait tombé amoureux dès la première rencontre, mais
jai été frappé dès la première
rencontre. » Attiré par cette femme cultivée, il admettait
avoir aussi éprouvé de la sympathie pour elle, dautant
plus quelle était partiellement sourde. Leur longue et tendre
union soutiendrait Alexander Graham Bell toute sa vie.
Le couple, marié en 1844, sinstalla à
Édimbourg. Lannée suivante, Alexander Melville
Bell y publia son premier ouvrage, The art of reading, dont il
se servit dans ses conférences sur lélocution. Il
lut également en public des extraits des uvres « impies
» de Charles Dickens, pratique à laquelle les autorités
de sa paroisse lui demandèrent de mettre fin. Bell changea plutôt
de paroisse.
La prospérité apportée par lintérêt
croissant que suscitaient ses conférences permit au couple demménager
dans un spacieux appartement de la rue Charlotte Sud, où naquit
Alexander.
Le jeune Aleck, comme on lappelait, fit ses premières
classes auprès de ses parents. Son père, qui sut reconnaître
sa passion pour les collections de spécimens naturels, lintéressa
à la biologie. Sa mère lui transmit son amour de la musique.
Aleck avait, semble-t-il, un véritable don pour jouer doreille,
don quil perdit, selon lui, en apprenant à lire la musique.
Les leçons du distingué pianiste Benoît-Auguste Bertini
lui inspirèrent pendant un moment le désir de devenir musicien.
Si ce désir sestompa, lexpérience nen
fut pas moins utile : « Je suis porté à croire [...]
que ma passion précoce pour la musique ma bien préparé
à létude scientifique des sons », écrirait-il
dans son autobiographie.
Premières inventions En 1857, Aleck commença à fréquenter
lécole, la Hamilton Place Academy.
Dès son plus jeune âge, Bell disposait d'une grande curiosité
pour le monde qui l'entourait, il fit ainsi collection d'espèces
de plantes et réalisa déjà ses premières expériences.
Son meilleur ami était Ben Herdman, un voisin, dont la famille
travaillait dans un moulin. Alexandre et Ben allaient souvent au moulin.
Le jeune Alexandre demanda ce qui devait être amélioré
au moulin. On lui expliqua que le blé devait être décortiqué
à l'aide d'un procédé complexe et laborieux. Alexander,
à l'âge de 12 ans, construisit un appareil qui combinait
des palettes tournantes et un ensemble de brosses à ongles, inventant
ainsi une simple machine pour le décorticage du grain.
Cette machine fut utilisée avec succès, et ce pendant plusieurs
années. En retour, John Herdman donna aux deux garçons un
petit atelier où « inventer ».
Prise de conscience Bell montra également très jeune un vif intérêt,
et un talent, pour l'art, la poésie et la musique, intérêts
encouragés par sa mère. Il apprit le piano sans professeur
ni manuel, et devint le pianiste familial. Bien que d'un naturel calme
et introspectif, il faisait couramment des "blagues vocales"
et de la ventriloquie pour divertir la famille. Bell fut très affecté
par la surdité graduelle de sa mère (elle commença
à perdre l'audition quand Bell avait 12 ans) et apprit un petit
manuel de langue des signes. Ainsi, il pouvait s'asseoir à côté
d'elle et converser silencieusement dans le salon familial. Il développa
également une technique de parler par des sons clairs et modulés
directement sur le front de sa mère, ce qui lui permettait d'entendre
son fils relativement clairement. La préoccupation de Bell au sujet
de la surdité de sa mère, le conduisit à étudier
l'acoustique.
Sa famille était depuis longtemps associée
à l'enseignement de l'élocution : son grand-père,
M. Alexandre Bell, à Londres, son oncle à Dublin et son
père à Édimbourg étaient professeurs de diction.
Son père a publié énormément à ce sujet,
et nombre de ses travaux sont encore bien connus actuellement, surtout
son "The Standard Elocutionist", apparu dans 168 éditions
britanniques et vendu à plus de 250 000 exemplaires aux États-Unis
. Dans ce traité, son père explique les méthodes
qu'il a développées pour apprendre aux sourds-muets (appellation
de l'époque) à articuler les mots et lire sur les lèvres
des autres afin de comprendre les messages qui leur étaient adressés.
Le père d'Alexandre lui avait expliqué ainsi qu'à
ses frères de ne pas seulement écrire mais aussi identifier
chaque symbole et le son l'accompagnant. Alexandre devint si doué
qu'il fut l'assistant de son père lors de démonstrations
publiques où il étonna l'assistance par ses facultés
à déchiffrer les symboles du latin, du gaélique et
du sanskrit.
Comme ses frères, Bell reçut très jeune des
cours à la maison par son père. Il fut également
enrôlé très tôt à la Royal High School,
Édimbourg, Écosse, qu'il quitta à l'âge de
15 ans, finissant seulement les 4 premières années. Il ne
fut pas un brillant élève, sa scolarité ayant plus
été marquée par l'absentéisme et des résultats
ternes. Son principal intérêt restait dans les sciences,
et plus particulièrement en biologie, alors qu'il traitait des
autres sujets d'école avec indifférence, à la plus
grande consternation de son père. Après avoir quitté
l'école, Bell déménagea à Londres pour vivre
avec son grand-père, Alexandre Bell. Il prit goût à
l'enseignement durant les années qu'il passa avec son grand-père,
grâce aux longues et sérieuses discussions mais aussi de
nombreuses heures d'études. Son grand-père fit de gros efforts
pour que son petit-fils parle clairement et avec conviction, qualités
nécessaires pour qu'il puisse être un bon enseignant.
À l'âge de 16 ans, Bell fut nommé étudiant-professeur
de diction et de musique à la Weston House Academy (Elgin, Moray,
Écosse). Il était lui-même étudiant en latin-grec,
mais donnait des cours pour 10 $ la session. L'année suivante,
il rejoignit son frère Melville à l'université d'Édimbourg.
Alexander Graham Bell est initialement attiré par la musique.
Il sen détourne cependant au profit détudes
sur la phonétique, suivant les traces de son père et probablement
touché par les problèmes de surdité dont souffrait
sa mère.
Après des études à l'université d'Oxford (Angleterre),
il sétablit au Canada en 1870, puis
aux États-Unis dAmérique un an plus tard.
Il fonde en 1872 une école pour les malentendants et débute
ses travaux qui aboutiront au téléphone. Avant quAleck ne quitte Londres, son père encouragea
l'intérêt de son fils pour la parole et, en 1863, l'emmena
voir un automate développé par Charles
Wheatstone, scientifique de premier plan et chercheur en télégraphie,
pour voir sa reproduction de la « machine parlante » inventée
au xviiie siècle par Wolfgang von Kempelen machine qui simulait
une voix humaine.
Cette machine inspira Aleck et son frère Melville James (Melly),
qui fabriquèrent leur propre version dun larynx parlant
Il obtint une copie de l'ouvrage de von Kempelen "L'homme mécanique"
(en allemand) et la traduisit péniblement. Il construisit alors
avec son frère Melville leur propre automate (une tête).
Leur père, très intéressé par ce projet, leur
paya toutes les fournitures et pour les encourager, leur promit un "prix"
s'ils réussissaient ce projet. Alors que son frère construisait
la gorge et le larynx, Alexandre surmonta la difficile tâche de
recréer un crâne réaliste.
Ces efforts furent récompensés car il créa une tête
aussi vraie que nature, capable de prononcer seulement quelques mots.
Les garçons ajustèrent précautionneusement les "lèvres"
et quand un soufflet d'air forcé passa à travers la trachée,
un très reconnaissable "maman" se fit entendre, au plus
grand plaisir des voisins qui vinrent voir l'invention du fils Bell.
Intrigué par les résultats de cet automate, Bell continua
ses expériences sur un sujet vivant, le Skye Terrier de la famille
"Trouve".
Après qu'il lui apprit à faire des grognements continus,
Alexandre manipula les lèvres et les cordes vocales de son chien
pour produire un son brut "Ow ah oo ga ma ma". Avec un peu de
volonté, les visiteurs pouvaient croire que le chien articulait
"How are you grandma ?" (« Comment allez-vous grand-mère
? »).
Bell était assez joueur et ses expériences ont convaincu
plus d'un visiteur d'avoir affaire à un chien parlant. Quoi qu'il
en soit, ces premières expériences avec les sons encouragèrent
Bell à entreprendre ses premiers travaux sérieux sur le
son en utilisant une fourchette modifiée pour étudier la
résonance.
Les Bell recevaient chez eux bien des grands de cette
époque. Alexander Graham y revit Wheatstone
et rencontra des hommes comme Alexander John Ellis,
le célèbre phonéticien de Londres, collègue
de son père qui sera plus tard décrit comme le professeur
Henry Higgins dans Pygmalion..
À 16 ans, toutefois, Aleck avait hâte de subvenir lui-même
à ses besoins. Il obtint un poste de professeur stagiaire délocution
et de musique dans une académie dElgin. Il écrivit
un rapport sur son travail et l'envoya à Alexander Ellis,
En 1867, la tragédie frappa la famille, alors établie
à Londres : le frère cadet dAlexander Graham, Edward
Charles, fut emporté par la tuberculose.
La même année, Alexander Melville Bell publia à
Londres son plus important traité, Visible
speech : the science of universal alphabetics.
En outre, il prit Alexander Graham comme assistant et, soucieux de diffuser
son code de « langage visible », son alphabet universel et
sa méthode de transcription phonétique, lui confia la tâche
denseigner à ses élèves sourds pendant ses
absences.
De 1868 à 1870, Alexander Graham (Aleck) suivit des cours danatomie
et de physiologie au University College de Londres, mais ne se rendit
pas jusquau diplôme. En mai 1868, son père lui avait
demandé dadapter sa méthode de langage visible pour
enseigner à des enfants sourds dans une école de Kensington
(Londres) pendant que lui-même ferait une tournée de conférences
en Amérique du Nord avec son frère.
En route pour Chicago au mois daoût, les deux hommes sarrêtèrent
chez un ami écossais, le révérend Thomas Henderson,
à Paris, en Ontario.
Alexander Melville fut saisi par la beauté du paysage. Un an après
sa conférence au Lowell Institute de Boston, le conseil scolaire
de cette ville ouvrirait, sous la direction de Sarah Fuller, un externat
pour les sourds où lon mettrait à lessai les
nouvelles méthodes orales denseignement. À lété de 1869, Henderson encouragea
Alexander Melville Bell, qui songeait à accepter une nouvelle invitation
à Boston, à émigrer au Canada.
Les Bell envisagèrent de le faire à cause de la maladie
de Melly, puis écartèrent cette idée. Melly mourut
de tuberculose en mai 1870.
La famille accepta alors la proposition de Henderson. Pendant un de leurs
derniers repas chez eux à Londres cet été-là,
Ellis insista pour quAlexander Graham examine un récent ouvrage
du physicien allemand Herman
Ludwig Ferdinand von Helmholtz.
Après avoir lu le Traité physiologique de la musique, fondé
sur létude des sensations auditives, le jeune homme sexclama
quil serait bientôt possible de « parler par le télégraphe
». Le livre lincita également à en apprendre
davantage sur lélectromagnétisme et lélectricité
ingrédients essentiels de ses futurs travaux sur le télégraphe
parlant , ce quil ferait dans le Nouveau Monde.
Consterné d'apprendre que le travail exploratoire avait déjà
été entrepris par Helmholtz
qui avait transporté des voyelles avec une fourchette modifiée
semblable à la sienne, il étudia de manière approfondie
le livre du scientifique allemand (Sensations of Tone).
Travaillant sur sa propre mauvaise traduction de l'édition originale
allemande, Alexandre fit fortuitement la déduction qui fut la ligne
directrice de tous ses futurs travaux sur la transmission du son, reportant
: "Sans en connaître beaucoup sur le sujet, il me semblait
que si les voyelles pouvaient être produites par de l'électricité,
les consonnes pourraient également l'être, et ainsi
il serait possible de reproduire la parole", et il remarqua aussi
plus tard : "Je pensais qu'Helmholtz l'avait fait ... et que mon
échec était seulement dû à ma méconnaissance
de l'électricité.
Ce fut une erreur constructive ... Si j'avais été capable
de lire l'allemand en ce temps-là, je n'aurais sans doute jamais
commencé mes expériences.
Arrivés à Québec le 1er août, Bell, ses parents
et la veuve de son frère partirent pour Paris, en Ontario.
Ils entendirent parler dune maison à vendre en campagne près
de Brantford et, avant la fin de la semaine, Alexander Melville Bell avait
acheté Tutelo Heights, qui donnait sur la rivière Grand.
Alexander Graham sy trouva rapidement un repaire : « Javais
coutume, lété, dapporter une couverture, un
oreiller et un bon livre dans ce petit coin douillet, écrirait-il,
et de me payer le luxe de passer laprès-midi à rêvasser.
» En avril 1871, Bell quitta ses parents pour enseigner à
lécole de Sarah Fuller, à Boston.
Lidée quon puisse apprendre à des enfants sourds
à parler était nouvelle en Amérique du Nord. On estimait
généralement, à lépoque, que les personnes
sourdes étaient nécessairement muettes et navaient
pas de place dans la société. Les Bell nétaient
pas daccord avec ce point de vue et Alexander Graham réussit
à démontrer, à Boston, comment utiliser les techniques
du langage visible pour former les professeurs.
En quelques semaines, il parvint à enseigner aux enfants à
prononcer plus de 400 syllabes. Ce progrès lamena à
faire des démonstrations à la Clarke Institution for Deaf-Mutes
de Northampton ainsi quà lAmerican Asylum for the Education
and Instruction of the Deaf and Dumb à Hartford, au Connecticut.
La demande devint telle que, en octobre 1872, Bell ouvrit sa propre
école à Boston.
Il exigeait de ses professeurs quils aient « une bonne éducation
à langlaise, une oreille juste, une connaissance pratique
de lenseignement et [soient] aimables envers les enfants ». sommaire Une grande partie du travail de Bell consiste
en une série d'observations découlant l'une de l'autre.
Son intérêt combiné pour le son et la communication
donnent naissance à un intérêt pour l'amélioration
du télégraphe, lui-même à l'origine de son
succès avec le téléphone. En 1860 Alfreed G Holcomb brevette le phonetic telgraphic relay
qui au final ne sra pas reconnu comme appareil parlant.
En 1870, Elysa Gray rachète
le premier partenaire de l'ancien télégraphiste Enos M.
Barton (George Shawk) dans une petite entreprise de cambriolage et d'alarme
incendie et ensemble, ils forment le partenariat de Gray et Barton. L'opération
se déplace bientôt de Cleveland, Ohio à Chicago, Illinois,
et en 1872, une participation d'un tiers est prise dans l'entreprise par
la Western Union Telegraph Company. Le nom
Gray and Barton est changé en Western Electric
Manufacturing Company. Elle fournit entre autres du matériel
télégraphique à Western
Union.
En 1872, Bell lit un article de journal portant sur une somme substantielle
payée par la Western Union Company
à l'inventeur d'un système de télégraphe qui
pourrait transmettre deux messages en même temps sur le même
fil.
Ces possibilités l'enthousiasment et, inspiré par des conférences
publiques entendues au Massachusetts Institute of Technology, il cherche
à reproduire certaines des
expériences d'Herman Helmholtzavec le courant électrique.
Le télégraphe existe déjà depuis plus de 30
ans.
Malgré la réussite du système, le télégraphe
se limite à envoyer et à recevoir un message à la
fois à l'aide du code Morse.
Même avant de venir au Canada, Bell est intrigué par l'idée
d'utiliser un phénomène musical bien connu pour transmettre
simultanément des messages téléphoniques multiples.
Il sait que tout a une fréquence naturelle (la rapidité
des vibrations) et que le ton dépend de la fréquence du
son.
En chantant dans un piano, il découvre qu'en modifiant le ton de
sa voix, il peut faire vibrer différentes cordes du piano.
Ses observations mènent à l'idée d'envoyer de nombreux
messages différents sur le même fil, mais modulés
par des diapasons réglés à des fréquences
différentes à chaque bout du fil pour envoyer et recevoir
le signal, un système qu'il appelle le « télégraphe
harmonique ».
Bell avait fait la connaissance de son futur beau-père le 8
avril 1872. Important conseiller juridique en propriété
industrielle, Gardiner Greene Hubbard
était président de la Clarke Institution. Sa fille
Mabel était devenue sourde à cinq ans, en 1863, à
cause de la scarlatine.
La rencontre avec Hubbard fut heureuse pour Bell à deux égards
: Hubbard lui demanda de donner des cours particuliers à sa fille,
et il était fasciné par les inventions électriques,
en particulier par tout ce qui avait trait au télégraphe.
En même temps, Bell continuait de correspondre avec son père,
demeuré à Brantford. Le registre de cette correspondance
et de leurs conversations deviendrait crucial pour la défense de
ses brevets dinvention. Cest, de fait, dans une lettre à
son père le 11 novembre 1872 quAlexander Graham, avec
son audace habituelle, explora lextraordinaire idée dun
télégraphe qui enverrait simultanément plusieurs
messages sur un même fil télégraphique.
Bell sinspirait, cet automne-là, des conférences publiques
présentées au Massachusetts Institute of Technology qui,
après lavoir amené à répéter
certaines expériences de Helmholtz sur le courant électrique,
le mettraient sur la piste du téléphone.
Comme la écrit son biographe Robert V. Bruce, Bell avait
le talent, le tempérament et les connaissances nécessaires
pour cette tâche. Il sétait trouvé au bon endroit
au bon moment. La ville de Boston était non seulement un centre
intellectuel et scientifique en pleine effervescence, mais elle était
également habitée par dentreprenants capitalistes.
La nomination de Bell comme professeur de physiologie vocale et délocution
à la Boston University au début de 1873 lobligea
à poursuivre ses expériences sur le télégraphe
multiplex la nuit.
En novembre, il commença à donner des cours à Mabel
Gardiner Hubbard. Le professeur de 26 ans devint tout de suite amoureux
de sa jeune élève de 15 ans.
Le père de cette dernière senthousiasma pour le projet
de télégraphe de Bell, dautant plus quil y voyait
un moyen de briser le monopole de la détestable Western
Union Telegraph Company.
Le phonautographe
. Capsule de Knig
Au printemps de 1874 cependant, deux nouveaux instruments scientifiques
susceptibles de rendre la parole visible amenèrent Bell à
sintéresser davantage à lacoustique : le phonautographe,
inventé en France par Leon Scott, appareil doté dune
membrane qui, en vibrant à lémission dun son,
faisait bouger un pinceau qui traçait alors des lignes sur du verre
fumé ; et la capsule manométrique de Karl Rudolf Knig,
qui analysait le son au moyen des changements produits dans la forme dune
flamme par les vibrations de lair.
En vue de créer les conditions les plus proches de la réalité
dans ses propres expériences sur le phonautographe,
Bell se procura, chez un ortologiste, une oreille humaine prélevée
sur un cadavre.
Avant un bref séjour à Brantford, il assista, le 13 juin,
au deuxième congrès des professeurs darticulation
auprès des sourds et muets à Worcester, au Massachusetts,
et fut élu président.
Lors de la création dAT&T en 1873, les
conditions industrielles dominantes étaient connues sous le nom
de capitalisme compétitif. Les entreprises industrielles étaient
petites, soumises à des contraintes étatiques et gérées
par leur propriétaire. Il nexistait pas une seule société
industrielle publique. Le capitalisme compétitif ne sest
toutefois révélé que transitoire.
Du début au milieu des années 1870, Gray
et Bell travaillaient initialement sur des « télégraphes
harmoniques » capables d'envoyer plusieurs signaux télégraphiques
sur la même ligne simultanément dans les deux sens. Edison
avait déjà breveté un télégraphe multiplex
simple en 1870, et en 1875 Émile Baudot de France a multiplié
la vitesse de transmission par un facteur de quatre via un système
de multiplexage difficile à utiliser. Même ainsi, on pensait
que 30 ou 40 signaux simultanés pouvaient être faits pour
occuper la même ligne télégraphique. Cette idée
était si importante que Western Union avait mis en place un prix
d'un million de dollars pour quiconque pourrait multiplier la capacité
du réseau télégraphique.
Alors que Bell tente d'intéresser le président
de Western Union, William Orton, à son invention télégraphique
encore inachevée, Orton parle favorablement de «l'ingénieux
ouvrier» Elysa Gray et exaspère
Bell lorsqu'il lui dit que son équipement est rudimentaire en comparaison.
Dans le "Scientific-American" du 1er Aout 1874 on pouvait lire
:
M. Elisha Gray, de Chicago, homme d'affaires
connu comme inventeur et fabricant d'appareils télégraphiques,
a mis au point un instrument grâce auquel, selon le Journal
of the Telegraph, 80 fils électriques placés
à une extrémité d'un fil peuvent être transmis
à l'autre par l'électricité, sur des circuits
de grande longueur. Il a déjà été testé,
selon le Journal, sur les fils de la Western Union Telegraph Company
sur un circuit de 2 400 milles, avec les résultats les plus
satisfaisants. Les notes jouées sur le panneau de la partie
émettrice de l'appareil étaient distinctement audibles
et reproduites sans erreur, note pour note, à l'extrémité
éloignée de ce long circuit.
L'appareil a été appelé par M. Gray le téléphone.
L'appareil de transmission se compose d'un clavier comportant un certain
nombre d'électro-aimants correspondant au nombre de touches
du clavier, auxquelles sont attachées des touches vibrantes
ou des anches, accordées sur une échelle musicale. Chacune
de ces touches peut être mise en mouvement séparément
en appuyant sur la touche qui lui correspond.
10 cet instrument de transmission est muni d'un fil conducteur, l'autre
extrémité étant reliée à l'appareil
récepteur, qui peut être n'importe quel appareil sonore
pourvu qu'il soit en quelque sorte conducteur d'électricité.
Un violon, avec une bande métallique tendue entre les anneaux
à un point où le chevalet de l'instrument est ordinairement
placé, produira, en recevant le son transmis par le fil conducteur
du piano, une mélodie très semblable en qualité
à celle d'un violon ordinaire.
Bell et Gray ne sont pas les seuls à travailler sur
le sujet, dans le "Scientific-American" du 20 novembre on pouvait
lire :
Nouveau système de télégraphe
.
Un nouveau système de télégraphe inventé
par Paul La Cour, vice-président de l'Institut météorologique
royal de Copenhague, a récemment suscité une attention
considérable au Congrès télégraphique
international de Saint-Pétersbourg, où l'inventeur l'a
exposé. L'invention est ainsi décrite par l'inventeur
: Le système ne consiste pas en une nouvelle forme d'appareil
de réception et de transmission qui, grâce aux combinaisons
talentueuses de Hughes, Wheatstone, Siemens et autres, a atteint un
tel état de perfection que de grandes améliorations
semblent improbables.
Le système de La Cour ouvre cependant un nouveau domaine à
la télégraphie, en ce qu'il a construit un instrument
simple, par lequel le courant électrique, en passant à
travers un instrument différent, obtient des qualités
différentes, par lesquelles il peut agir sur les instruments
correspondants de la station réceptrice. Supposons que vingt
fils conducteurs soient conduits d'un des pôles d'une batterie
à travers vingt de ces instruments ; alors, en reliant chacun
ou certains d'entre eux par un seul fil télégraphique,
on obtient le résultat suivant, à savoir qu'un courant
électrique local est produit dans les vingt fils conducteurs
correspondants de la station réceptrice, exactement comme si
les vingt fils conducteurs de la station émettrice étaient
reliés aux vingt fils conducteurs de la station réceptrice
au moyen de vingt fils télégraphiques distincts. Chacun
de ces instruments contient un diapason relié à un électro-aimant
et à deux bobines de fil, de sorte que le courant électrique
vibre de manière isochrone dans les mesures qui correspondent
aux notes des diapasons ; et ainsi les diapasons qui ont la même
note que ceux des instruments de transmission sont mis en vibration,
et un courant est créé dans leurs fils locaux.
Le système ci-dessus semble être identique à celui
de M. Elisha Gray, de Chicago, dont nous avons publié un compte
rendu dans le SCIENTIFIC AMERICAN du 1er août 1874. Il y était
indiqué que l'invention avait été essayée
avec succès sur un circuit de 2 400 milles sur les lignes télégraphiques
de la Western Union. Des détails sur le modus operandi
étaient donnés, suffisamment pour permettre à
tout électricien compétent de construire un appareil
sur le même plan. Il se peut que le vice-président de
la Royal Meteorological Society de Copenhague n'ait pas vu le SCIENTIFIC
AMERICAN, bien que nous ayons des abonnés là-bas, et
que nous croyions que notre article soit archivé dans certaines
bibliothèques de cette ville ; il se peut aussi qu'il soit
un inventeur indépendant de l'amélioration. Mais à
moins qu'il ne puisse produire des preuves d'une date d'invention
antérieure à celle de M. Gray, M. La Cour devrait, en
toute justice, accorder publiquement à ce dernier les honneurs
de la priorité. Les électriciens attendront avec intérêt
la réponse de M. La Cour à ce sujet
Le
New York Time le 10juillet 1874 publie un article sur
les travaux d'Elysa Gray ou on peut y lire
: transmettre la "musique via le télégraphe"
et dans lequel apparait le mot téléphone
bien qu'i n'y ait pas eu transmission de la parole, que "L'appareil
qui a permis cette prouesse a été bpabtisé par Mr
Gray le téléphone ..."
Contrairement à lidée
répandue par les entreprises du réseau Bell, Alexander
Graham Bell
ne fut ni le premier, ni le seul à imaginer le téléphone.
Aucun des travaux qui menèrent jusque-là
naurait été possible sans les expériences
de Michael Faraday sur lélectromagnétisme
et linduction.
De nombreux scientifiques avaient déjà émis lhypothèse
de la transmission électrique de la parole. CharlesWheatstone avait déjà fait des
expériences sur des tables dharmonie. Charles Grafton
Page, de Salem, avait décrit un phénomène
quil qualifiait de musique galvanisée le son produit
par la rupture dun circuit électrique relié à
un aimant. Joseph Henry, physicien au College of New Jersey,
avait écrit en 1846 quil était possible de fabriquer
une sorte de clavier avec une glotte en caoutchouc munie délectro-aimants
qui transmettrait des mots par le télégraphe.
* Le Français Charles Bourseul avait expliqué
en 1854 quon pourrait se servir de plaques flexibles vibrant
en fonction des variations dans la pression de lair pour ouvrir
ou fermer un circuit électrique.
* LItalien Antonio Meucci avait
travaillé dans les années 1850 à des variantes
primitives du téléphone.
* Linstituteur allemand Philipp Reis,
qui avait inventé un émetteur capable denvoyer
des sons audibles sur un fil télégraphique, avait employé
pour la première fois le mot téléphonie dans
une conférence en 1861 ...
* Elysa Gray, le plus célèbre
rival de Bell, qui, allié à la Western Union, essayait
depuis 1866 de transmettre des sons par le télégraphe.
* Un autre prétendant moin onnu, James
W. McDonough de Chicago, Illinois avait la distinction
peu connue d'être le seul inventeur à démanteler
Alexander Bell en tant qu'inventeur original du téléphone.
Depuis
1867, il expérimentait le son produit électriquement,
il a inventé un récepteur téléphonique
en 1875 (photo ci contre) , avant Bell. Il se composait d'un
disque de fer entraîné par un électro-aimant.
En 1876, il a déposé une demande de brevet le
baptisant «Telelogue».
Son application comprenait un émetteur similaire au modèle
de Philip Reiss, utilisant un disjoncteur.
Le problème principal avec l'application de McDonough
n'était pas le récepteur, mais son émetteur.
Bien que physiquement différent de l'émetteur
de Reis, il était en principe pratiquement identique.
Et si cela ne suffisait pas, McDonough a fait la même
erreur que Reis a fait quand il l'a appelé un «disjoncteur»,
un instrument qui ferait et romprait le circuit - du moins c'est
ce qu'il pensait.
Comme Reis, McDonough n'avait pas encore entendu parler du mot
de microphone.
Et comme Reis, l'explication de fabrication et de rupture de
McDonough serait tout aussi fatale.
La demande de brevet de McDonough s'est finalement
retrouvée impliquée dans des actions d'interférence
(qui revendiquent essentiellement la même invention) avec d'autres
inventeurs de téléphones, dont Bell et Elisha Gray.
. Lorsque cela s'est produit, l'affaire a été renvoyée
à l'examinateur des ingérences, dont la tâche
était de déterminer, à l'aide d'auditions et
de témoignages, qui avait conçu la première invention.
Aux États-Unis, dans les actions en ingérence, le brevet
va à l'inventeur qui peut prouver la priorité de conception,
pas nécessairement à celui qui a été le
premier à déposer.
Et puis, il y avait Daniel
Drawbaugh C'était un inventeur qui vivait
à Eberly Mills, près de Harrisburg, en Pennsylvanie.
Au cours de sa vie, il a acquis plus de 125 brevets pour diverses
inventions. Il était un pionnier dans la pose d'isolant sur
des fils électriques et avait une curiosité particulière
pour l'électricité et fonda la Peoples
Telephone Company.
Son intérêt pour l'électricité l'a amené
à expérimenter avec des téléphones
dès 1861 Il aurait inventé un téléphone
(date incertaine) en 1866-67, c'était un instrument qui comprenait
une membrane flexible sur une tasse de thé qu'il avait reliée
par un morceau de fil à un récepteur alimenté
par un électro-aimant.
Personne ne l'a encouragé à protéger son invention
et incapable de payer la demande de brevet. il n'a pas déposé
de brevet, mais suffisamment de preuves ont été trouvées
pour promouvoir une «défense» devant le tribunal
au sujet de sa prétention qu'il avait inventé le téléphone.
Des voisins ont témoigné qu'ils avaient entendu une
transmission étouffée de mots de l'étage supérieur.
Cependant, au tribunal, il a endommagé son cas en disant qu'en
1876, il avait vu l'invention de Bell à l'Exposition du centenaire
de Philadelphie mais n'avait fait aucune mention de son invention
plus tôt. N'admettant pas sa défaite, la Bell Telephone
Company lui a proposé un règlement pour mettre fin à
son litige.
En 1867, il était capable de transmettre une voix humaine
qu'il démontrait à sa famille et à ses amis.
A cette époque Alexander Graham Bell serait venu voir le travail
de Daniel Drawbaugh.
Peu de temps après la visite de Bell, le magasin de Daniel
Drawbaugh a été cambriolé et lun de ses
appareils téléphoniques a été volé.
Lorsque Alexander Graham Bell reçut son brevet le 14 février
1876, Daniel Drawbaugh affirma que cétait son invention,
et non celle dAlexander Graham Bell.
Les avocats en brevets de Bell, Anthony Pollok
et Marcellus Bailey sont en bons termes avec Zenas Fisk Wilber,
l'examinateur de brevets en charge des inventions
liées au télégraphe (Wilber a servi avec Bailey
pendant la guerre civile). Wilber, un cousin du président
américain Rutherford B. Hayes, aime trop le whisky - pendant
un an seulement, la police de Washington, DC reçoit 20 plaintes
concernant son comportement ivre et désordonné - et
il emprunte librement de l'argent à Bailey (Wilber a ensuite
travaillé pour Thomas Edison et a été licencié
après avoir « emprunté » 1 300 $ sur un
compte destiné à payer les frais de brevet d'Edison).
L'avocat de Bell, Pollock, rédige non pas
une mais trois demandes de brevet différentes pour Bell,
dont l'une est conçue pour "entrer en collision"
avec les revendications de Gray, ce qui signifie que l'examinateur
de brevets Wilber devra déclarer une "ingérence"
qui pourrait lier Gray à un litige. pendant des mois ou des
années. Il se trouve que l'autre demande interfère
avec une autre déposée en 1864 par un électricien
danois nommé Mr Paul la Cour.
Revenons en arrière :
En 1860, Philipp Reis, comme nous l'avons vu, a produit un téléphone
qui pouvait transmettre des notes de musique, et même un mot
ou deux zézayant ; et une dizaine d'années plus tard,
M. Cromwell Fleetwood Varley, F.R.S., un électricien anglais
connu, a breveté un certain nombre de dispositifs ingénieux
pour appliquer le téléphone musical pour transmettre
des messages en divisant les notes en signaux courts ou longs, après
le code Morse, qui pourrait être interprété
par l'oreille ou par l'il en leur faisant marquer un papier
en mouvement. Ces inventions n'ont pas été mises en
pratique ; mais quatre ans après, Mr Paul la Cour,
un inventeur danois, a expérimenté un appareil similaire
sur une ligne de télégraphe entre Copenhague et Fredericia
dans le Jutland. Dans celui-ci un diapason vibrant interrompait
le courant qui, après avoir traversé la ligne, traversait
un électro-aimant, et attirait les branches d'un autre diapason,
lui faisant frapper une note comme la diapason émetteur.
En brisant la note à la station émettrice avec une
touche de signalisation, le message était entendu comme une
série de bourdonnements longs et courts. De plus, les bourdonnements
étaient amenés à s'enregistrer sur papier en
transformant le récepteur électro-magnétique
en relais, qui actionnait une imprimante Morse au moyen d'une pile
locale.
Nous reparlerons
de ces batailles de brevet un peu plus loin dans notre leture. Toutefois, cest Bell qui,
le premier, réussit de façon satisfaisante à
transformer le son en impulsions électriques dans un
émetteur et à retransformer ces signaux en discours
audible dans un récepteur. (mais l'histoire viendra nous
montrer qu'il ne fut pas le premier ... )
La solution simposa à Bell dans son « repaire
» de Tutelo Heights le 26 juillet 1874 au moment où
il venait de terminer son phonautographe.
Linspiration lui vient, alors quil observe le courant
de la rivière Grand. Tout à coup, le fonctionnement du tympan,
le souvenir des cordes à piano activées par le son, ses
expériences sur linduction électrique, les travaux
de Reis sur les courants et ceux de Bourseul sur les plaques vibrantes
(quil connaissait par le livre de Jean-Baptiste-Alexandre Baille
sur lélectricité, dont il avait lu la traduction de
1872), toutes ces idées ne firent quune dans son esprit.
« Il [nous] serait possible, raconterait-il, de transmettre nimporte
quelle sorte de son si lon pouvait seulement provoquer une variation
de lintensité du courant comme il sen produit dans
la densité de lair quand un son est émis. »
Sa théorie était la suivante : des anches magnétisées
induiraient un courant ondulatoire qui serait transmis par fil à
un électro-aimant, lequel convertirait ce courant en vibrations
qui, à leur tour, se répercuteraient sur un diaphragme,
reproduisant ainsi le son original. Une question demeurait : la voix humaine
était-elle assez puissante pour induire le courant nécessaire
?
Cest grâce aux explications quil donna sur ce sujet
dans une lettre à son père en novembre que Bell put revendiquer
la paternité du téléphone.
De retour à Boston en septembre, Bell continua à enseigner.
Pendant son séjour en Ontario, il avait participé au congrès
des American Instructors of the Deaf and Dumb, à Belleville, et
y avait traité de la difficulté, pour ceux qui lisent sur
les lèvres, de distinguer certaines consonnes comme P et B. .
Bell a découvert qu'il pouvait utiliser ses
anches vibrantes non seulement pour ouvrir et fermer rapidement un circuit
comme un télégraphe, mais lorsque cette anche était
déplacée dans un champ magnétique, cela générait
réellement un courant ondulatoire dans le circuit.
Pour continuer ses expériences le soir et la nuit, il loua un laboratoire
dans le grenier de son fournisseur de matériel électrique,
Charles Williams, dont la boutique
du 109 de la rue Court à Boston était un paradis pour les
inventeurs.
Williams permettait également lembauche dassistants,
et Thomas Augustus Watson collabora avec Bell
à compter de janvier 1875.
Watson se souviendrait de Bell à 27 ans comme dun «
jeune homme grand [et] mince, nerveux, au visage pâle, avec des
favoris noirs, une moustache à la gauloise, un gros nez ainsi quun
front large et incliné surmonté dune épaisse
chevelure noire comme jais »
Toute cette période conduit BELL à sa découverte
et à la compétition avec Elysa Gray qui
travaille aussi sur un brevet de télégraphe multiplex.
Les travaux avancèrent rapidement.
Le 1er mars 1874, Bell fit part de ses conclusions à Joseph
Henry, alors directeur de la Smithsonian Institution de
Washington, et lui expliqua son projet de téléphone.
« Vous avez là lembryon dune grande invention
», répondit Henry, lui conseillant de ne rien publier sur
le sujet avant davoir résolu tous les problèmes. À
Bell qui protestait ne pas avoir les connaissances nécessaires
en électricité, Henry rétorqua : « Acquérez-les
! »
Gardiner Greene Hubbard, cependant, nétait
pas aussi enchanté et jugeait que le téléphone pouvait
attendre.
Quelques jours auparavant, Gardiner Greene Hubbard
et Thomas Sanders, marchand de cuir et père dun élève
de Bell, avaient signé une entente selon laquelle, en échange
de leur soutien financier, ils partageraient avec Bell les profits tirés
de toutes ses inventions télégraphiques.
Déçu que Bell nait pas encore mis au point son télégraphe
multiplex, Hubbard lui lança, au printemps,
un ultimatum : linventeur devait choisir entre Mabel et ses travaux
sur la transmission électrique de la parole. Têtu, Bell refusa
de choisir ; le rejet de son télégraphe multiplex par la
Western Union (à cause de la participation de Hubbard) et dimportantes
découvertes en téléphonie finirent de rallier Hubbard
à sa cause. Le 4 mai, Bell lui écrivit quon pouvait compenser
la faiblesse des courants induits en appliquant un autre principe de transmission
: « Jai lu quelque part que la résistance dun
fil [...] est affectée par la tension du fil. Si cest le
cas, un courant continu délectricité passant dans
un fil susceptible de vibrer devrait rencontrer une résistance
variable, ce qui devrait induire une pulsation dans le courant. [... Par
conséquent], on pourrait transmettre le timbre dun son [...
et] augmenter la puissance du courant [...] sans détruire les intensités
relatives des vibrations. »
Cette lettre confirma que Bell avait, le premier, imaginé la résistance
variable, dernière clé de linvention du téléphone.
Il lui restait maintenant à mêler tous ces éléments.
En novembre 1874Bell dépose un caveat à Boston et le transforme
rapidement en trois demandes de brevets distincts déposés
entre le 25 février et le 10 mars sous les conseilks des avocats
Pollok et Bailey, missionnés aussi par Hubbard de tenter
de briser le monopole exercé par la Western Union.
(Un caveat était un document décrivant une invention qui
n'avait pas encore fait l'objet d'une application et qui devait être
transformé en demande de brevet dans un temps imparti ).
Début 1875,Thomas Watson
dans le magasin de Charles Williams que Bell fréquente,
à la demande de celui ci, construit un premier modèle téléphonique
sur ce principe : un diaphragme qui, en vibrant dans le champ d'un électro-aimant,
a produit un courant ondulatoire dans le circuit de l'aimant. Cet appareil
a réussi à transmettre une sorte de sons vocaux étouffés.
Il est fascinant de lire ces découvertes car la science de l'époque
n'était pas encore mature pour expliquer le phénomène
et c'est pourquoi Bell s'est appuyé sur le travail de Charles G.
Page pour rendre compte du son. Cette idée sest rapidement
révélée fausse par les diverses expériences
quil a effectuées. Nous savons maintenant que la cause du
"bruit de bobine" est simplement due à la force de Lorrentz
subie par les fils en présence d'un champ magnétique.
Les recherches de Bell continue avec beaucoup de succès,
il informe son futur beau-père Gardiner Greene Hubbard,
de la possibilité du télégraphe multiple.
Un test du télégraphe multiple a été très
réussi, comme le décrit Aleck dans cette lettre à
ses parents et à sa belle-sur.
Salem à Boston
Jeudi 18 février 1875
Chers P. M. & C.
La nuit dernière a été une grande journée
pour moi. Une expérience a été faite avec mes
instruments qui n'a jamais été réalisée
avec succès auparavant - à savoir - pour permettre aux
stations intermédiaires de communiquer pendant que les messages
passaient entre les stations extrêmes.
Chez Mme Sanders - quatre postes ont été construits
comme suit Mme Thomas Sanders (opérant à A) a envoyé
le mot «Bravo» à M. Watson à D - en même
temps que M. Sanders (opérant à B) m'a envoyé
le message «Good Tiding» à C.
Mme Sanders ayant le message le plus court avait terminé avant
que l'autre ne soit à moitié fait - afin que tous les
instruments puissent fonctionner en même temps - elle continuait
à taper sur l'instrument en A - en envoyant des signaux au
hasard à D - mais elle les signaux n'ont pas du tout gêné
la réception de l'autre message en C.
Un télégramme reçu de M. Hubbard a retardé
mon départ jusqu'à vendredi.
M. Sanders et moi descendons ensemble vers 21 h.
Je suppose que je trouverai des lettres de vous qui m'attendent.
Je suis bien préparé - et je crains - si quelque chose
entrave le brevet - je serai malade.
Avec beaucoup d'amour
Aleck
A la suite d'une expérience le 19
février 1875 dans la résidence de Hubbard
à Washington Bell parvient à réaliser deux transmissions
avec deux recepteurs et deux émetteurs sur une seule et unique
ligne en la présence de William Orton le patron de Western
Union Telegraph Compagny.
Suite à ce succès en présence d'ingénieurs
de la Western Union, Bell raccorde son dispositif
au réseau télégraphique reliant New York à
Philadelphie en rebouclant cette ligne à Philadelphie.
Les ingénieurs demandent à Bell de conserver le dispositif
pour d'autres tests, mais en fin d'apès-midi lorsque Bell vient
reprendre ses appareils, Orton retourne la situation et signifie
clairement à Bell, qu'il ne veut pas traiter avec un chercheur
indépendant préferant les travaux de son protégé
Elisha Gray !!! Hubbard vient de payer son action menée contre la Western Union
Telegraph Company de détenir le monopole des communications.
Tandis que Bell poursuivait ses recherches sur l'amélioration du
télégraphe, il avait appris que Joseph Henry avait
déjà découvert certains des phénomènes
acoustiques qu'il rencontrait auparavant. A cette époque, Joseph
Henry a été Premier secrétaire du Smithsonian
Institute (1846-1878 ); auparavant professeur à Princeton College;
puis premier contributeur à la science d'électromagnétisme
(contemporain de Ohm, Faraday , et Ampère), il avait aussi réussi
à reproduire les expériences récentes du scientifique
britannique Michael Faraday démontrant l'effet du magnétisme
sur la lumière. Henry a astucieusement qualifié le phénomène
observé par Faraday de "la plus grande découverte du
siècle présent",
C'était donc une référence dans le domaine.
Bell a ensuite procédé à diverses expériences
afin de mieux comprendre le phénomène et dappuyer
ses affirmations.
Le noyau de fer d'un électro-aimant a été remplacé
par un noyau constitué de minces disques de fer disposés
côte à côte.
Le son résultant devrait être plus fort que le noyau solide.
Pour prouver cette théorie, il a pris trois instruments et les
a mis côte à côte, comme indiqué ci-dessous. Selon ses attentes,
le son qu'il a entendu était beaucoup plus fort que ceux émis
auparavant.
Il a ensuite remplacé les trois noyaux de fer par deux clous de
fer maintenus face à face.
L'intensité du son a encore augmenté
Le diapason d'un grand diapason a été
modifié pour le synchroniser avec l'instrument émetteur.
Lors de l'insertion de la tige de la fourche, le diapason a retenti. Enfin, un clou en
fer forgé a été placé entre deux cylindres,
comme indiqué ci-dessous
Une note de musique claire a été observée, qui était
similaire en hauteur à l'armature de l'instrument émetteur
et également en intensité.
Le
1er et 2 mars 1875Alexander
Graham Bell rend donc visite à Joseph Henry et lui présente
son appareil capable de produire un son à partir d'un courant «ondulant».
Nous connaissons bien l'interaction d'Alexander Graham Bell avec Joseph
Henry d'après la lettre
qu'il a écrite à ses parents,
le 18 mars 1875, Bell a expliqué cet effet à son père
Melville Bell dans une lettre.
Dans cette lettre Bell décrit sa visite au Smithsonian
Institute pour en apprendre davantage sur l'électricité
et le magnétisme de l'un des principaux innovateurs et scientifiques
américains, Joseph Henry.
Voir l'image l'extrait de la lettre Le
18 mars 1875
Au cours de cette réunion, les professeurs Henry et Bell réalisent
une expérience dans laquelle ils produisent du bruit à
partir dune bobine en excitant celle-ci avec un courant électrique.
Ce qui intriguait Henry était le son que Bell entendit venant d'une
simple bobine de fil de cuivre lorsqu'un courant d'électricité
la traversa. Henry a demandé à Bell de répéter
l'expérience pour lui, et Bell l'a fait le lendemain.
Dans une conversation entre les deux scientifiques américains,
Bell a mentionné son désir d'inventer un objet capable
de transmettre la voix humaine à travers un fil et d'être
entendu du côté destinataire.
Cependant, Bell a confié à Henry quil navait
pas les connaissances requises en électromagnétisme pour
concrétiser cette idée phénoménale.
La réponse concise de M. Henry était la suivante: "Comprenez-le".
On pense que cette réponse à la fois simple et historique
est le motif qui a incité Bell à atteindre son objectif
et à inventer ce que lon appelle maintenant le téléphone.
Dans cette lettre voici ce que Bell a écrit
: ... J'ai mis l'instrument en état de marche et il resta longtemps
assis à la table, écoutant le son avec la bobine de
fil contre son oreille. J'étais tellement encouragé
par son intérêt que je décidai de lui demander
conseil au sujet de l'appareil que j'ai conçu pour la transmission
de la voix humaine par télégraphe. J'ai expliqué
l'idée et dit: Que conseillez-vous de faire - publiez-le et
laissez les autres le résoudre - ou tentez de résoudre
le problème moi-même ? Il a dit qu'il pensait que c'était
"le germe d'une grande invention" et m'a conseillé
de travailler moi-même au lieu de publier. J'ai dit que je reconnaissais
le fait qu'il existait des difficultés mécaniques qui
rendaient le plan impraticable à l'heure actuelle. Jai
ajouté javais limpression que je navais pas
les connaissances électriques nécessaires pour surmonter
les difficultés. Sa réponse laconique a été:
"Comprenez-le.
Je ne peux pas dire à quel point ces deux mots m'ont encouragé.
Je vis trop dans une atmosphère de découragement pour
la recherche scientifique...
Une idée aussi chimérique que de télégraphier
des sons de voix semblerait à la plupart des esprits assez
difficilement réalisable pour perdre du temps à travailler
dessus. Je pense toutefois que c'est faisable et que j'ai compris
la solution du problème....
Le
6 mars 1875 toujours pour ses travaux sur
la télégraphie multiple, Bell dépose unbrevet
No 161 739 "Améliorations Émetteurs et récepteurs
pour la télégraphie électrique" ,accordé
en avril 1875 (signaux de multiplexage sur un seul fil).
Le 2 avril 1875,Bell écrivit à Joseph Henry au sujet de sa dernière
observation.
Bell a supposé que le son provenant de la boucle était un
effet secondaire des vibrations du fil provoquées par un courant
traversant le conducteur.
Il a également expliqué comment il avait essayé et
découvert une relation positive entre la résistance du fil
et la puissance du son créée.
De plus, Bell a parlé d'une seconde expérience connexe.
Figure I et II ci-dessous.
Bell a dessiné un croquis à la main et a expliqué en
quoi les conséquences de ce test ont contribuées à
renforcer ses spéculations.
Bell a affirmé qu'il avait découvert qu'un son pouvait être
généré à partir de la bobine sans compléter
(fermer) le circuit dans lequel elle est placée.
Dans la figure ci-dessus, un électro-aimant (E) avec une armature
vibrante (A) contre la pointe (P).
Les fils (W) et (W ') ont été placés dans une pièce
séparée et connectés à une bobine (C). W sur
l'enroulement en gros fil, W' sur le fin.
Après cela, un bruit emis de la bobine était distinctement
entendu et l'expérience ci-dessus était reproductible à
l'aide d'un condenseur en aluminium.
Un bruit plus audible et fort a été émis par le condenseur
en aluminium.
Il a poursuivi l'expérience en croisant les deux fils. Cela a conduit
à la création d'étincelles avec une fréquence
similaire à celle de la vibration de (A).
Sa présomption était que ces effets ont été
créés en raison des courants produits dans l'électroaimant
et non par le courant intermittent dans la batterie. Bell ferma la lettre
en demandant si ses pensées étaient uniques.
Hubbard n'est pas particulièrement impressionné
par la transmission de la voix par fil et il croit que le travail de Bell
retarde le développement du télégraphe multiple.
Il lance donc à Bell un ultimatum : choisir entre travailler
à la transmission électrique de la voix et Mabel,
sa fille et future femme du jeune homme. Bell est résolu à avoir les deux et écrit
à Hubbard le 4 mai 1875 au
sujet de ses théories voulant qu'un courant d'électricité
continue qui passe dans un fil en vibration devrait induire une action
pulsatoire du courant.
Hubbard est conquis par la détermination de Bell et furieux du
retournement de position de la Western Union,
Hubbard s'associe à Sanders et donnent
à Bell le soutien financier dont il a besoin en incluant le salaire
de son nouvel assistant Thomas Watson chargé de transformer
les théories et croquis de Bell en appareils fonctionnels. Ensemble
ils explorent l'idée d'un dispositif qui pourrait transmettre la
voix sous forme électrique.
Malgré un emploi du temps chargé cumulant dans la journée
les cours particuliers et les conférences destinées à
promouvoir le "Langage Visuel", Bell consacre une grande partie
de ses nuits à la poursuite de ses expériences en télégraphie
dans le sous-sol de la maison de Salem transformée en véritable
laboratoire.
Vers le milieu de 1875, Bell se laisse distraire
lorsqu'il découvre qu'il peut transmettre le son. Bell comprend
maintenant qu'un seul relais Reed peut recevoir des sons complexes. Elysa
Gray affirmera plus tard avoir découvert un phénomène
similaire en 1867, mais contrairement à Bell, Gray n'a jamais documenté
ses sources.
Pour comprendre les choses de façon chronologique, je vous
invite à lire auparavant les biographies de Reiss,
Gray et Meucci
et de poursuivre cette belle histoire.
Courant 1875, Bell
travaille avec Thomas Watson, le jeune électricien
devenu son assistant, et Charles Williams
qui tient un magasin d'électricité à Boston et qui
loue un atelier à Bell.
Bell poursuit toujours ses essais sur le télégraphe multiplex
sur un ensemble de trois stations télégraphiques,
(voir schéma
inclus dans le brevet) chacune contenant un transmetteurs dans une
pièce et deux récépteurs dans une autre pièce.
Chaque transmetteur est maintenu en vibration et oscille, les coupures
plus ou moins longues forment les points et les traits du code morse ...
Le point de rencontre
des pionniers en télégraphie EDISON, WATSON et BELL
était dans le magasin de CHARLES WILLIAMS
Williams fabricant important d'instruments de télégraphe,
a commencé par offrir ces services uniquement pour gagner sa
vie et celle de ses machinistes.
En fin de compte, il est devenu un pionnier dans la fabrication de
téléphones et l'un des premiers millionnaires téléphoniques
aux États-Unis.
Edison inventeur en télégraphie
à son début, a travaillé la nuit pour la Western
Union et, pendant ses heures de repos, il travaillait sur ses
projets à la boutique Williams.
Williams lui a donné lespace dont il avait besoin et
les crédits pour des matériaux et la main d'oeuvre d'ouvriers
dont il avait besoin. Il travaillait parfois après que Williams
soit rentré chez lui.
Pendant son séjour à Boston, Edison a travaillé
sur un certain nombre de projets, notamment un relais à réglage
automatique, une imprimante de stock et son propre télégraphe
d'alarme incendie.
En octobre 1868, Edison déposa son premier brevet, un enregistreur
de votes pour les organes législatifs.
En décembre 1868, il publia sa première publicité
pour l'une de ses inventions et inscrivit le magasin Williams comme
son adresse
Le plus célèbre des ouvriers de Charles Williams était
Thomas Watson.
Au début de 1874, alors qu'il travaillait sur un appareil
de Farmer's, Alexander Graham Bell entra dans le magasin de Williams
et se présenta directement à Watson.
Il cherchait à modifier un émetteur et un récepteur
de son télégraphe harmonique.
Sa conception consistait à envoyer 6 à 8 messages à
différents simultanément sur un fil et à les
recevoir sur des récepteurs accordés.
Watson,
le nouvel assistant est recruté par Bell chez Williams.
Depuis janvier 1875, Watson est associé à Bell,
(en plus de travailler avec d'autres inventeurs) pour
le compte de Ch Williams.
Dans le grenier du magasin de Williams,
le 2 juin 1875, Bell et Watson poursuivaient
leurs expériences avec des émetteurs et des récepteurs
afin denvoyer plusieurs messages télégraphiques
simultanés sur une seule ligne...
Thomas Watson travaillait au magasin Williams depuis juillet 1872,
à l'âge de 18 ans, en tant qu'apprenti .
Nous avons de la chance que Watson ait décrit l'opération.
Cela nous donne un aperçu de la fabrication dinstruments
télégraphiques au début des années
1870. Watson rapporte que Williams employait environ vingt-cinq
hommes.
Il y avait vingt tours à main et deux tours à moteur
en plus des outils à main.
Le laiton, l'acier, le bois d'oeuvre et les moulages bruts sont
partout.
Les ouvriers de Williams ont commencé avec le bois brut
et le métal et, au milieu de la boutique, il y avait un
petit bureau qui gérait les réunions avec les clients
et l'exposition des appareils.
c'est la que l'on reboucle avec l'histoire de Bell et le téléphone.
Le 2 juin 1875
Pendant les travaux, alors que Watson signale à Bell qu'un récepteur
est resté bloqué, Bell coupe l'alimentation et demande
à Watson de le débloquer, ce qu'il fit d'un geste sur, il
entendit un son "Twang" de la lamelle qui se débloque.
Par chance à cet instant Bell constate que l'armature du transmetteur
correspondant entre en vibration alors que le circuit n'est plus alimenté,
il se précipite dans l'autre pièce et demande à Watson
de répèter son geste.
Watson répète l'opération sur chaque récepteur
et de l'autre côté chaque transmetteur correspondant entre
en vibration. Lorsque Bell approche son oreille de la bobine il perçoit
un faible son.
La découverte est d'importance, elle signifie qu'un faible courant
alternatif induit par la vibration de la palette d'un éléctro
aimant dans le noyau légeremnt aimenté de façon résiduelle,
a été suffisant pour produire des effets audibles à
distance.
Configuration expérimentale : schématique de l'émetteur
et du récepteur et une image rare de l'émetteur et du récepteur
de Bell Schéma
de branchement de l'expérience
Ce récepteur est une version plus avancée du récepteur
précédent avec un circuit reed et make-and-break.
Pour Bell cela a dissipé son doute sur le fait qu'une quantité
minime de courant était suffisante pour générer des
sons audibles, et il a été cité en disant: "Ces
expériences," dit-il, "dissipèrent aussitôt
le doute qui me trottait dans la tête depuis l'été
1874.
Immédiatement, il sentit qu'il avait la clé pour réaliser
son rêve chéri depuis longtemps, celui du téléphone
à conversation électrique.
Thomas Watson dira, le "Twang" de cette anche
que jai pincée le 2 juin 1875 a marqué la naissance
de lune des plus grandes inventions modernes.
Bell déposera plus tard un brevet
178.399 "Récepteurs
télégraphiques " , brevet de Bell daté d'avril
1876, délivré en juin 1876 Petite anécdote au passage : Lorsque Alexander Graham Bell a commencé à
travailler au téléphone, Bailey
conseil en brevets était associé du conseil en brevets
d'Anthony Pollok au sein du cabinet d'avocats Pollok & Bailey.
Le patron et futur futur père de Bell, Gardiner Hubbard, a engagé
Pollok et Bailey pour travailler sur les demandes de brevet et les brevets
de Bell.
L'affaire fortuite avec les anches métalliques
conduit à la première tentative de Bell de fabriquer un
émetteur téléphonique - le "modèle
de potence", un téléphone magnéto-inductif
à commande vocale. Essentiellement, c'est l'un de ses relais Reed
attaché à un diaphragme ou à une membrane avec une
cavité parlante dessus. Parler dans la cavité fait vibrer
la membrane et ces vibrations sont traduites en un courant électrique
par l'anche amortie, et qui serait envoyé à un dispositif
similaire à l'autre extrémité d'un fil. Cela aurait
dû fonctionner, mais les aimants de Bell étaient trop puissants,
supprimant ainsi la capacité du diaphragme à vibrer. Un
deuxième modèle légèrement amélioré
transmet quelques "sons vocaux" faibles mais pas de parole articulée.
Bell réalise qu'il vient de franchir une nouvelle étape
et décide d'abandonner le télégraphe multiplex pour
se consacrer à la transmission de la parole à distance.
Il réalise alors un croquis de ce que va être son premier
téléphone et
charge Watson de le réaliser.
Le 3 juin 1875
le Premier téléphone appelé "GallowsFrame " est testé par Bell et Thomas A. Watson dans
une mansarde au 109 Rue de la cour. Il a transmis des sons de parole reconnaissables,
mais pas le discours intelligible. Les premiers essais sont décevants.
En raison de sa ressemblance fantaisiste avec l'échafaud
d'un bourreau, les historiens ont qualifié cet instrument de "Gallows
Frame "
(réplique du modèle gallow)
La représentation de Watson de cette esquisse, le modèle
Gallows, était simplement une version raffinée du relais
Reed décrit ci-dessus. Il sagissait essentiellement dun
relais à anche dont larmature était collée
sur une membrane ou un diaphragme en parchemin.
Avec cela, Bell espérait prouver ce que le relais à anche
original avait simplement promis quil pouvait désormais transmettre
un discours articulé sur un fil télégraphique.
Bell a connecté le modèle Gallows à plusieurs cellules
dune batterie et au relais Reed précédent. Pendant
que Watson écoutait le récepteur à anche, Bell cria
dans le diaphragme de l'instrument. Watson a affirmé qu'il pouvait
entendre des «sons vocaux» provenant du récepteur Reed,
mais il ne pouvait pas comprendre ce que disait Bell. Ils ont changé
de place et Watson a crié pendant que Bell écoutait. Encore
une fois, aucun discours n'a été entendu. Déçu,
Bell a qualifié lexpérience déchec.
Quelques semaines plus tard le Premier juillet
1875, les essais reprennent avec de nouveaux appareils,
le transmetteur équipé d'une menbrane plus épaisse
et d'une armature plus légère, est installé au premier
étage et est relié au recepteur(gallow) posé au rez
de chaussé.
Bell parle et chante au plus prêt de la membrane du transmetteur,
lorsqu'il fut interrompu par Watson tout exité "Monsieur
je vous ai entendu, faiblement, mais je vous ai entendu" et Watson
de répéter les mots qu'il a distingués.
Les deux hommes intervertissent les rôles , Bell colle son oreille
au récépteur, mais les résultats sont décevants,
Bell ne parvient pas à comprendre les mots prononcés par
Watson.
Bell poursuivit ses travaux à Brantford en septembre.
À la suggestion du médecin de ses parents, il plaça
un mince disque de fer sur la membrane de parchemin et constata que le
son était devenu plus audible. Puis, de retour à Boston
plus tard ce mois-là, il commença à préparer
le mémoire descriptif de son invention tandis que Watson perfectionnait
lappareil. Bell avait déjà vendu les droits pour
les États-Unis à Hubbard et les deux hommes souhaitaient
ardemment vendre les droits pour létranger. Étant
donné que lobtention dun brevet en Grande-Bretagne
était essentiel et que ce brevet ne pouvait leur être accordé
si une autre demande était en instance dacceptation aux États-Unis,
ils attendirent pour faire breveter leur invention aux États-Unis.
Dans la foulée, il fait état de l'avancement de ses travaux
dans
une lettre à Sarah Fuller : " Grande déouverte
en télégraphie aujourd'hui. La voix humaine transmise pour
la première fois ... "
Techniquement, ces modèles Gallows auraient
dû fonctionner et, paradoxalement, les modèles fabriqués
des années plus tard ont effectivement fonctionné.
Le problème des deux versions originales nétait
pas un problème de conception, mais de mise en uvre.
D'après des recherches et des analyses ultérieures,
il semble que la résistance des relais de Bell était
trop faible pour la tension de batterie relativement élevée
utilisée, ce qui entraîne un très faible rendement.
Des reproductions ultérieures ont corrigé ce problème.
Malgré sa déception, Bell savait qu'en juillet 1875
il avait envoyé une sorte de "sons vocaux"
sur un fil. Ces deux mots figureront plus tard dans son célèbre
brevet.
Au début doctobre 1875, Bell retourna à
Brantford dans lintention doffrir les droits à sir
Hugh Allan , puissant financier et président de la Compagnie
du télégraphe de Montréal.
Mais le voisin des parents de Bell et propriétaire du Globe de
Toronto, George Brownministre des États du Canada,
à qui il avait demandé de le recommander à Allan,
lui offrit dacheter lui-même les droits. Il promit
également de déposer la demande de brevet en Grande-Bretagne
pendant son voyage à Londres, en février. Peu après Noël, les deux hommes conclurent une entente
à Toronto et, le 25 janvier 1876, soit la veille du départ
de Brown,
Bell lui remit le mémoire descriptif de son invention à
New York.
Brown et un associé sassurèrent quil ny
avait pas contrefaçon et déposèrent la demande de
Bell le 16 février.
Brown, cependant, ne comprenait pas toute la portée des travaux
de Bell et semblait douter du caractère pratique de linvention.
Sans lavertir, il décida « de ne pas donner suite à
laffaire ».
Le 29 décembre 1875 Bell apprenant que Mr Brown
n'est pas encore parti, lui fit une seconde visite à Toronto et
lui remit les dessins de son appareil, avec un mémoire à
l'appui de sa demande de brevet.
Bell termine la rédaction d'une nouvelle
demande de brevet de télégraphe harmonique en janvier
1876. Presque après coup, il inclut une illustration du téléphone
à potence développé six mois auparavant. Cela inquiète
les conseils en brevets de Bell, puisque le droit des brevets interdit
de déposer deux inventions sous le même brevet (un «
double brevet »). Néanmoins, l'appareil téléphonique
brut sera inclus dans le prochain brevet de Bell, le fameux brevet de
téléphone du 7 mars 1876.
Le 17 janvier 1876, Bell loue deux chambres
à 800 mètres du magasin de Williams dans le grenier au 5
Exeter Place à Boston et déménage, afin d'avoir l'usage
d'une pièce au troisième étage en tant que laboratoire.
Bell dormit dans l'une et Watson installa le laboratoire dans l'autre.
Watson a apporté des modifications aux instruments dans
le magasin de Williams et les a ensuite transportés vers Exeter
Place.
Il expérimentait encore avec le "type gallow " et d'autres
formes d'émetteur magnétique et de recepteurs "telephones-reed"
.
La plupart des expériences pour les deux
années suivantes ont été effectuées là-bas
jusqu'à ce que le téléphone soit en pleine production.
Le 25 janvier 1876, Bell, son futur beau-père
Gardiner Greene Hubbard et l'avocat Pollok rencontrent à New York
George Brown, un ami de la famille Bell qui était l'ancien premier
ministre du Canada et rédacteur en chef du Toronto Globe. Brown
a accepté de se rendre en Angleterre le lendemain pour montrer
les plans de télégraphe harmonique de Bell au scientifique
Sir William Thomson (connu plus tard sous le nom de Lord Kelvin) et pour
obtenir un brevet auprès du British Patent Office. Brown
embarqua pour l'Europe le lendemain.
De son côté, Brown devait recevoir un intérêt
financier dans l'invention. Le moment était primordial - l'Office
britannique des brevets exigeait qu'une invention ne soit pas divulguée
avant le dépôt, donc Brown devait déposer en Angleterre,
puis envoyer un télégramme transocéanique à
Bell signalant que la version américaine de la demande de brevet
pouvait désormais être déposée en Angleterre.
Brown arrive à Londres le week-end du 5 février 1876
Mais ces savants ne trouvèrent pas que l'invention fût
sérieuse, de sorte que M Brown hésitait à faire la
demande du brevet.
Bell écrivait lettres sur lettres à son compatriote, pour
le presser d'exécuter sa promesse.
Survint un évenement tragique, Bell reçut une dépêche
télégraphique, lui annonçant que le ministre du
Canada M Brown, avait été assassiné dans une rue
de Londres. Il est pourtant évident qu'en 19 jours Brown n'a
pas pu faire la traversée de l'atlantique et de se rendre à
Londres et contacter un expert.
A cette nouvelle, M. Grabam Bell, renonçant à
prendre pour le moment son brevet en Europe, s'occupa de le prendre, sans
autre relard, en Amérique. Bell décida de garder son appareil expérimental
à lécart jusquà ce quil obtienne
des brevets, ce qui nétait pas possible au magasin de Williams.
Il s'inquiétait des possibles espions d'Elisha Gray de
la Western Electric Mfg. Co., qui travaillait également
dans ce domaine.
Le vendredi 11 février,
Gray,
qui travaillait auparavant sur un téléphone dans un relatif
secret, décide maintenant de laisser le chat sortir du sac et a
l'intention de déposer une mise en garde auprès de l'Office
américain des brevets le lundi 14 février (Saint-Valentin).
Il donne à son assistant, William Goodridge, un dessin approximatif
et quelques pages de texte décrivant l'invention, avec des instructions
pour que les dessins d'avertissement soient finalisés par William
Skinkle, un employé de l'avocat de Gray, William D. Baldwin (Gray
et Baldwin mettraient fin à leur relation acrimonieuse des années
plus tard ; Gray découvrirait que Baldwin, tout en représentant
Gray contre la Bell Telephone Company, avait en fait été
sur la liste de paie de Bell. Curieusement, la dernière facture
de Baldwin pour ses services juridiques a été rejetée
avec colère par Gray, et Baldwin n'a jamais exigé de paiement).
La meilleure preuve que le téléphone électrique
que M. Graham Bel fit breveter le 14 février 1876, et auquel le
tribunal américain accorda l'antériorité sur celui
de M. Elisah Gray, était un instrument sans valeur pratique, c'est
qu'à peine ce brevet fut-il obtenu que l'inventeur s'empressa de
le mettre de côté, et de chercher mieux".
Et il chercha avec tant d'ardeur qu'il finit par accomplir l'une des plus
grandes découvertes de la physique moderne.
Il transmit la parole sans l'intermédiaire du courant électrique.
LE BREVET : 174
465 d'émetteur-recepteur télégraphique
Heureusement pour Bell, limpatient Hubbard,
qui nen pouvait plus dattendre la réponse de Brown,
déposa la demande de brevet aux États-Unis le 14 février,
et ce, quelques heures seulement avant celle de son concurrent Elisha
Gray.
Le Brevet 174,465 Document
complet en pdf
Le Brevet 174,465 , Page 1 et Page 2 (clic
pour agrandir) et le facsimile : maintained at the Library of Congress,
of the first drawing Alexander Graham Bell made of a telephone .
Récit
lu dans "Le figuier l'éléctricité"
Ecoutons M. Graham Bell nous raconter ses premiers essais, c'est-à-dire
ceux qui suivirent la construction de l'oreille téléphone,
imitée du premier, appareil de Philippe Reis.
« La disproportion considérable de masse et de grandeur
qui, dans cet appareil, existait entre la membrane et les osselets
mis en vibration par elle, attira particulièrement mon attention,
et me fit penser à substituer à la disposition compli-
quée que j'avais employée pour mon téléphone
à transmission de sons multiples,
une simple membrane à laquelle était fixée une
armature de fer.
« Cet appareil fut alors disposé comme l'indique la figure
ci-contre, et je croyais obtenir par lui les courants ondulatoires
qui m'étaient nécessaires . En effet, en articulant
à la branche sans bobine d'un électro-aimant boiteux
A une armature de fer doux, a b, reliée par une
tige à une membran een or battu M, je devais obtenir,
par suite des vibrations de celle-ci, une série de courants
induits ondulatoires, lesquels réagissant sur l'électro-aimant
d'un appareil semblable placé à distance, devaient faire
reproduire à l'armature de celui-ci, a' b', les mouvements
de la première armature, et par conséquent faire vibrer
la membrane correspondante M' exactement comme celle ayant
provoqué les courants.
«
Toutefois, les résultats que j'obtins de cet arrangement ne
furent pas satisfaisants , et il me fallut encore entreprendre bien
des essais, qui m'amenèrent
à réduire autant que possible les dimensions et le pied
des armatures et même à les constituer avec des ressorts
de pendule de la grandeur de l'ongle de mon
pouce. ...
Replica of Bell's 'Patent-office' telephone of 1876, made by Science Museum
Workshops, South Kensington, London, England, 1959
Les expériences avec des
émetteurs à résistance variable a commencé à
peu près à cette époque. sommaire
Quelque chose motive soudainement le groupe de Bell à
violer leur accord avec Brown. Ils se précipitent et déposent
un dossier auprès de l'office américain des brevets avant
midi le lundi 14 février, sans entendre parler de Brown ni exiger
de lui un rapport d'étape.
Dépot du brevet BELL d'émetteur-recepteur
télégraphique le 14
février 1876
Voici ce qui se passa, le 14 février 1876, à Washington,
au bureau des patentes américaines, récit
"Le figuier l'éléctricité" .
Si le récit qui va suivre a les allures d'un
roman, qu'on ne l'attribue pas à l'imagination de l'auteur,
car tout ce qui se passa dans la journée du 14 février
1876, au bureau des patentes de Washington, est appuyé sur
des pièces et des documents qui ont figuré en justice,
à l'occasion du procès auquel donna lieu le cas sans
exemple que nous allons raconter.
Ce qui se passa le 24 février 1876, dans le bureau du directeur
des patentes américaines de Washington.
Le téléphone à pile de M. Graham Bell
et le téléphone à pile de M. Elisha Gray se
trouvent face à face. Un conflit judiciaire.
Comment les tribunaux américains proclament M. Graham Bell
l'inventeur du téléphone, et ce qui s'ensuivit.
Je ne saurais dire exactement comment est disposé, à
Washington, le burcau des patentes, mais il ne doit pas beaucoup
différer des établissements de ce genre qui sont consacrés,
à peu près en tout pays, aux enregistrements officiels
des demandes et des délivrances de brevets d'invention. Ils
sont distribués, en général, comme il suit.
Une vaste salle est divisée en un certain nombre de compartiments,
servant chacun de bureau à un employé.
Les murs de cette salle sont couverts de dessins au lavis, de plans
géométraux ou de planches gravées en noir et
en couleur, représentant divers appareils de mécanique
industrielle. De grandes bibliothèques, renfermant l'interminable
collection des volumes que chaque nation consacre aux brevets expirés,
s'étendent des deux cotés de la salle.
Là se trouvent les collections des brevets expirés
enregistrés en France depuis 1800, et la série des
patentes anglaises et américaines; ce qui, joint aux principaux
recueils scientifiques d'Europe et d'Amérique, forme l'indispensable
répertoire que les employés ont à consulter.
De ces employés, les uns travaillent à la correspondance,
les autres copient le texte des brevets déposés par
les inventeurs. Certains s'occupent à reproduire sur la planche
à lavis, les plans, coupes et dessins qui accompagnent les
brevets. Tandis que quelques-uns colorient, à la main, les
dessins tracés à l'encre, d'autres autûgraphient
des manuscrits ou gravent sur pierre ces dessins, pour en faire
des tirages plus nombreux.
Au milieu delà grande salle occupée par les petits
bureaux des employés, estime porte, donnant accès
dans le cabinet du directeur du bureau.
Le 14 février 1876, à deux, heures de l'après-midi,
le directeur du bureau des patentes américaines était
occupe à expédier les affaires courantes de son service,
quand on frappa à sa porte.
« Toc, toc... Entrez. »
On entra.
« C'est vous, monsieur Patrick, dit le directeur; quel bon
vent vous amène ?
Une demande de brevet.
De la part ?...
De la part de M. Grabam Bell.
De M. Grabam Bell, le professeur de l'institution des sourds-muets
de Boston ?
Précisément. Et de quelle invention
s'agit-il ?
D'un téléphone, c'est-à-dire d'un appareil
qui transmet les sons à distance
Voici le modèle de son appareil. Voulez-vous en prendre
connaissance ? »
L'agent d'affaires déposa sur un meuble le modèle
du téléphone à pile de M. Graham Bell, et remit
au directeur le mémoire du professeur de Boston.
Le Brevet 174,465 Document
complet en pdf
Le directeur commença la lecture de ce mémoire, que
nous allons lire par dessus son épaule.
« Mon invention est il dit dans le mémoire de
M. Graham Bell à l'appui de sa demande de brevet consiste
dans l'emploi d'un courant électrique vibratoire, ou ondulatoire,
en opposition à un courant simplement intermittent ou pulsatoire,
et d'une méthode ainsi que d'un appareil pour produire une
ondulation électrique sur le fil de ligne.
« On comprendra la distinction entre un courant ondulatoire
et un courant pulsatoire, si l'on considère que les pulsations
électriques sont produites par des changements d'intensité
soudains et instantanés, et que les courants ondulatoires
résultent de changements graduels d'intensité, analogues
aux changements de densité occasionnes dans l'air par de
simples vibrations du pendule.
Le mouvement électrique, comme le mouvement aérien,
peut être représenté par une courbe sinusoïdale
ou par la résultante de plusieurs courbes sinusoïdales.
»
M. Graham Bell expose ensuite comment les courants ondulatoires
peuvent servir à la transmission simultanée de plusieurs
dépèches, et il décrit
en dernier lieu la disposition suivante :
« Un autre mode est représenté par la figure
ci-jointe, dans lequel le mouvement peut être communique à
l'armature par la voix humaine ou par le moyen d'un instrument musical.
« L'armature ab est attachée librement à la
patte d'un électro-aimant A, et son autre extrémité
est liée au centre d'une membrane tendue, M
Un cône, P, sert à faire converger les vibrations du
son sur la membrane M. Quand un son est émis dans le cône,
la membrane est mise en vibration, l'armature est forcée
de partager ce mouvement, et ainsi des ondulations sont créées
dans le circuit.
Ces ondulations sont semblables en forme aux vibrations de l'air
causées par le son, c'est-à-dire qu'elles sont représentées
graphiquement par des courbes semblables. Les courants ondulatoires
passant par l'électro-aimant a'b' agissent sur l'armature
M' pour lui faire copier le mouvement de l'armature M. On entend
alors sortir du cône P' un son semblable à celui qui
est émis en P. »
Nous ne donnons qu'une esquisse du portrait de M. Graiiam Bell,
parce que nous n'avons pu nous procurer de photographie de l'original.
Ce profil a été fait de mémoire,
M. Graham Bell termine ainsi :
« Ayant décrit mon invention, ce que je réclame
et désire assurer par la patente est ce qui suit :
« 1. Un système de télégraphie dans lequel
le récepteur est mis en vibration par l'emploi de courants
électriques ondulatoires, essentiellement comme il est décrit
plus haut.
« 2. La combinaison, décrite plus haut, d'un aimant
permanent, ou d'un autre corps capable d'une action inductive, avec
un circuit fermé, de sorte que la vibration de l'un doit
occasionner des ondulations électriques dans l'autre, ou
dans lui même; et je le réclame, soit que l'aimant
permanent soit mis en vibration dans le voisinage du fil conducteur
formant le circuit, soit que le fil conducteur soit mis en vibration
dans le voisinage de l'aimant permanent, soit que le fil conducteur
et l'aimant permanent, tous deux simultanément, soient mis
en vibration dans le voisinage l'un de l'autre.
« 3. La méthode de produire des ondulations dans un
courant voltaïque continu par la vibration ou le mouvement
de corps capables d'une action inductive, ou par la vibration ou
le mouvement du fil conducteur lui-même, dans le voisinage
de tels corps, comme il est établi précédemment.
»
Ayant pris connaissance de cette demande de brevet, qui était
formulée conformément aux lois et règlements
de l'administration des Etats-Unis, le
directeur du bureau des patentes fit signer la demande à
l'agent d'affaires de M. Graham Bell et le congédia. Ceci se passait à deux heures.
A peine le dépositaire était-il sorti du bureau des
brevets (alors que Bell est à Boston, ce ne pouvait être
qur Hubbard ou les avocats Pollok ou Bailey) pour déposer
le dossier de Bell, qu'un autre physicien, entra au bureau déposer
au caveat portant sur la même invention. À quatre heures, !e directeur entend de nouveau frapper
à sa porte
« Toc, toc!.... Entrez. »
On entra.
« C'est vous, monsieur Jonathan, dit le directeur ; quel bon
venlvous amène ?
-- Une demande de caveat.
De la part ?
De la part de M. Elisha
Gray.
M. Elisha Gray, l'électricien de Chicago ?
Lui-même.
Et quelle invention M. Elisha Gray veut-il faire breveter
?
Un téléphone, c'est-à-dire un appareil
qui transmet la parole à distance. »
Le directeur se leva de son fauteuil, comme poussé par un
ressort.
« Un téléphone ?... En ôtes-vous bien
sûr ?...
Voici le modèle de l'appareil de M. Elisha Gray, et
voici ses dessins.
Voulez-vous prendre connaissance du mémoire qui accompagne
tout cela ?
Comment donc, monsieur Jonathan ; mais avec le plus grand
empressement ! »
Et le directeur, excessivement intrigué, mais sans rien laisser
paraître encore de ce qui lui causait un si vif étonnement,
prit des mains du sieur
Jonathan le mémoire de M. Elisha Gray, et s'en donna lecture
à lui-même, en accentuant bien chaque phrase.
L'honnête M. Jonathan, qui avait bien des fois rempli le même
mandat qu'il accomplissait en ce moment, n'avait jamais vu le directeur
du bureau des patentes américaines s'intéresser à
ce point à une invention.
II en était émerveillé, et ne savait comment
expliquer l'attention tout à fait nouvelle que le directeur
apportait à celte affaire.
Voici le texte exact du document manuscrit qui accompagnait la demande
de l'électricien de Chicago.
On reconnaîtra bien vite que la description du téléphone
faite par M. Elisha Gray est autrement claire, nette et précise,
que celle de M. Graham Bell, qui disserte, au lieu de décrire,
qui s'égare clans des considérations de physique étrangères
au sujet, et dont l'appareil a plutôt pour objet un perleclionncment
à la télégraphie électrique qu'un téléphone.
En tête du mémoire de M. Elisha Gray est un dessin,
qui porte pour légende : « Instruments for transmitting
and receiving vocal sounds tele-
graphicalhj, caveat filed 14 February ' 1870, c'est-à-dire
: Instruments pour transmettre et recevoir télégraphiquement
des sons vocaux.
Caveat, enregistré le 14 février 1870.
Voici maintenant le texte de l'inventeur : « A tous ceux que
cela peut concerner, qu'il soit connu que moi, Elisha Gray, de Chicago,
comté de Cook et État d'illinois, ai inventé
un nouveau mode de transmettre des sons vocaux télégraphiquement.
Ce qui suit en est la description. « L'objet de mon invention
est de transmettre les tons de la voix humaine au travers d'un circuit
télégraphique et de les reproduire à l'extrémité
réceptrice de la ligne, de telle façon que des conversations
effectives puissent cire tenues par des personnes se trouvant à
une grande distance l'une de l'autre.
« J'ai inventé et fait breveter des méthodes
de transmettre télégraphiquement des impressions ou
sons musicaux, et mon invention actuelle est basée sur une
modification du principe de ladite invention, qui est décrite
et exposée dans des cttres patentes des États-Unis,
qui m'ont été accordées le 27 juillet 1875,
sous les numéros respectifs 166 095 et 166096, et, de plus,
dans une demande de patente déposée par moi le 25
février 1875.
« Pour atteindre l'objet de mon invention, j'ai imagine un
instrument pouvant émettre des vibrations concordant avec
tous les tons de la voix bumaine, et par lequel ces tons, ou sons,
sont rendus perceptibles.
« J'ai représenté sur les dessins ci-joints
un appareil renfermant mes perfectionnements de la meilleure manière
qui me soit connue maintenant, mais je projette différentes
autres applications, ainsi que des changements dans les détails
de construction de l'appareil, changements dont quelques-uns se
seront nécessairement déjà présentés
d'eux-mêmes à un électricien habile ou à
une personne versée dans l'acoustique, à la vue de
la présente application.
« La première figure de mon mémoire représente
une section centrale verticale au travers de l'instrument transmetteur
;
LE TÉLÉPHONE A PRESSION D'EAU VARIABLE , DE M. Elisha
Gray.
A, boite acoustique du transmetteur; B, vase
de verre plein d'eau; a, diaphragme en baudruche portant une fil
métallique attachée à sa partie inférieure
; b, suite de la tige métallique brisée, et communiquant
avec le fil conducteur c ; T, communication avec la terre.
« La deuxième figure de mon mémoire
représente une section semblable au travers du récepteur;
« La troisième figure, un dessin d'ensemble de tout
l'appareil.
« Mon opinion actuelle est que la méthode la plus efficace
pour obtenir un appareil capable de rendre les sons variés
de la voix humaine, consiste à étendre un tympan,
tambour ou diaphragme en travers d'une extrémité de
la boîte qui porte un appareil produisant des fluctuations
dans le potentiel du courant électrique, et par suite variant
dans sa force.
« Sur le dessin ci-joint la personne qui transmet les sons
est représentée parlant dans une boîte A, en
travers de l'extrémité extérieure de laquelle
est tendu un diaphragme a, d'une substance mince quelconque, telle
que du parchemin ou de la baudruche, capable de rendre tous les
tons de la voix humaine, qu'ils soient simples ou complexes.
A ce diaphragme est fixée une petite tige métallique
conductrice de l'électricité, qui descend jusque dans
un vase B fait de verre ou d'autre matière isolante et dont
la partie inférieure est fermée par un tanipon b qui
peut être métallique ou au travers de laquelle passe
un conducteur c qui
l'orme en partie circuit.
« Ce vase est rempli d'un liquide possédant une grande
résistance, tel que de l'eau par exemple, de sorte que les
vibrations de la tige métallique qui ne touche pas entièrement
le conducteur b amèneront des variations dans la résistance
électrique, et par conséquent dans le potentiel du
courant qui passe au travers de la tige métallique.
« Il résulte de ce mode de construction que la résistance
varie constamment en concordance avec les vibrations du diapbragme,
lesquelles, quoique irrégulières, non seulement en
amplitude, mais aussi en rapidité, n'en sont pas moins transmises,
et peuvent, par conséquent, être envoyées par
une seule tige, ce qui ne pourrait pas être obtenu en établissant
et eu rompant alternativement le courant là où l'on
emploie des points de contact.
« J'étudie cependant l'emploi de séries de diaphragmes
dans une boîte vocale commune, chaque diaphragme portant une
tige indépendante et répondant à une vibration
d'une rapidité et d'une intensité différentes,
cas dans lequel on peut employer des points de contact montés
sur d'autres diaphragmes. Les vibrations communiquées de
cette façon sont transmises au travers d'un circuit électrique
à la station réceptrice.
Dans ce circuit est compris un électro-aimant de construction
ordinaire, agissant sur un diaphragme, auquel est fixée une
pièce de fer doux.
Ce diaphragme est tendu en travers d'une boite vocale réceptrice
c, quelque peu semblable à la boîte vocale correspondante
A.
« Le diaphragme à l'extrémité réceptrice
de la ligne reçoit alors des vibrations correspondant à
celles du côté transmetteur et il se produit des sons
ou mots perceptibles.
« L'application pratique évidente de mon perfectionnement
sera de permettre à des personnes, postées à
de grandes dislances, de converser l'une avec l'autre dans un circuit
télégraphique, absolument comme elles le font actuellement
en présence l'une de l'autre ou dans un porte-voix.
« Je revendique comme étant mon invention l'art de
transmettre des sons vocaux ou conversations télégraphiquement
par un circuit télégraphique. » Nous ouvrirons ici une parenthèse pour dire que celte
description est si précise et si complète qu'elle
permettrait de construire un appareil qui pourrait certainement
constituer un téléphone parlant.
En lisant avec soin la description qui précède et
examinant le dessin qui accompagne le brevet de M. Elislia Gray,
dessin que nous avons reproduit
exactement d'après le brevet de l'inventeur, on comprend
que le jeu de cet appareil est le suivant.
La voix faisant vibrer le diaphragme a de la boîte du transmetteur
A, les vibrations de ce diaphragme se communiquent à la tige
métallique qui est attachée à ce diaphragme,
et cette lige, en vibrant, presse plus ou moins la mince couche
d'eau sur laquelle porte l'extrémité inférieure
de cette même tige. Ces variations dans la compression de
l'eau font varier l'intensité du courant électrique,
et ces variations dans l'intensité du courant se
communiquent, par la tige métallique b, et par le fil conducteur
c, au récepteur A', après avoir traversé la
terre, qui sert de conducteur de retour.
Dès lors, le diaphragme du récepteur A' vibre identiquement
comme le diaphragme du transmetteur, c'est-à-dire reproduit
les sons de la voix qui a
fait parler le transmetteur.
C'est le principe du téléphone à pile et à
conducteur de charbon que M. Edison construisit
plus tard, et que nous retrouverons en son lieu.
Il importe de remarquer que le téléphone de M, Elisha
Gray diffère du téléphone de Philippe
Reis en deux points très importants.
Le transmetteur n'agit pas par des interruptions de contact avec
la membrane animale, comme dans l'appareil du maître d'école
allemand, mais par les variations de résistance offertes
par un liquide au passage du courant électrique.
M. Elisha Gray insiste sur ce point, qui est, en cflèt, d'une
importance capitale.
Reprenons l'entretien de nos deux personnages, que nous avons interrompu
pour donner l'explication technique du téléphone de
l'électricien de Chicago.
Caveat de M. Elisha Gray
Ayant lu consciencieusement, et dans son entier, le mémoire
déposé par M. Elisha Gray à l'appui de son
caveat, le directeur des patentes fit signer
la demande par l'agent d'affaires; puis, au lieu de le congédier,
il le retint du geste. M. Jonathan, qui allait se retirer, et tenait
déjà le bouton de la porte, s'arrêta, prêt
à écouter de toutes ses oreilles la déclaration
qu'allait lui faire l'employé supérieur.
« Vous avez sans doute remarqué, lui dit le directeur,
la surprise que j'ai ressentie quand vous m'avez fait part de l'objet
de votre demande.
Il me reste à vous expliquer la cause de cette surprise.
Sachez donc que deux heures à peine avant que vous entriez
ici, votre honorable confrère, M. Patrick, en sortait, après
m'avoir remis une demande de brevet pour un téléphone,
qui diffère sans doute, par son mécanisme, de celui
de
M. Elisha Gray, mais qui donne, en fait, le même résultat,
c'est-à-dire qui transporte la paroleà distance, par
l'intermédiaire d'un courant électrique. »
Et comme M. Jonathan se récriait, le directeur tira d'un
carton et mit sous ses yeux les pièces relatives à
la demande de brevet de M. GrahamBell.
« Je vous communique ces pièces, monsieur Jonathan,
dit le directeur, pour que vous reconnaissiez par vous-même
la vérité de ce que j'avance...
Et j'ajoute que vous ne sauriez contester que la demande de M. Graham
Bell n'ait l'antériorité sur celle de M. Elisha Gray,
attendu qu'elle a élé déposée aujourd'hui
à deux heures, et la vôtre à quatre heures seulement.
C'est ce que je n'ai nullement l'intention de nier, répliqua
le mandataire de M. Elisha Gray. IL y aura certainement procès
entre nos deux inven-
teurs, et l'on ne peut savoir quelle en sera l'issue.
Quant à nous, qui n'avons été, en tout ceci,
que les intermédiaires, nous ne pourrons que constater la
réalité et la sincérité des faits.
Leur appréciation appartiendra au tribunal. »
Sur ces dernières paroles, le sieur Jonathan se retira. Ce
qu'avait prévu notre agent d'affaires ne manqua pas, d'ailleurs,
de se produire. Comparaison des shémas Bell et Gray :Lire la petite histoire
de Gray
La loi sur les brevets de l'époque (la loi sur
les brevets de 1836) stipule qu'une « ingérence » ne
peut se produire que si Gray dépose sa mise en garde avant que
Bell ne dépose sa demande de brevet. Les demandes de Bell et de
Gray sont remises en mains propres avant midi ; les deux ensembles de
documents auraient dû rester dans un panier "In" jusqu'à
15 heures, après quoi ils auraient été envoyés
au bureau du greffier en chef, connectés à un "caisse
buvard" (un livre comptable non chronologique répertoriant
le nom de chaque demandeur ainsi que la taxe de dépôt), et
transmise à un examinateur de brevets le lendemain.
Étrangement, la personne qui remet en main propre
la demande de brevet de Bell (et non Bell, qui était à Boston
à l'époque) exige que les documents soient immédiatement
remis à l'examinateur de brevets télégraphiques Zenas
Wilber dans la salle 118. Un commis obligeant fait exactement cela ( violant
la procédure standard), s'arrêtant brièvement en cours
de route pour entrer la demande de Bell dans le sous-main, ce qui en fait
la cinquième entrée pour ce jour-là. La paperasse
de mise en garde de Gray, toujours dans le panier, passe par des canaux
normaux, plus lents, et devient la 39e entrée dans le buvard. Ainsi
naît le mythe populaire - encouragé par les avocats de Bell
- selon lequel la demande de brevet de Bell a été déposée
"deux heures" avant la mise en garde de Gray (dans certaines
versions de l'histoire, c'est quatre heures).
Au cours de la semaine qui suit, l'examinateur de brevets Zenas Wilber
examine les deux ensembles de documents. Il voit que les revendications
1, 4 et 5 de la demande de Bell pourraient interférer avec la mise
en garde de Gray et, conformément à la procédure
standard, envoie une lettre à Bell et à ses avocats indiquant
qu'il suspend le brevet de Bell pendant 90 jours. Gray aurait maintenant
dû avoir 90 jours pour déposer une demande de brevet complète,
après quoi l'examinateur déterminerait alors avec finalité
si une condition d'interférence existait réellement.
Les avocats de Bell envoient ensuite une lettre à Ellis Spear,
commissaire aux brevets par intérim, contenant ce qui suit : "Nous avons demandé la date de dépôt de cette
mise en garde (dans la mesure où nous avons droit à cette
connaissance) et avons constaté qu'elle était le 14 février
1876, le jour même où notre demande a été déposée.
Si notre demande a été déposée plus tôt
dans la journée que la mise en garde, il n'y a alors aucun mandat
pour la mesure prise par le Bureau.Nous suggérons
qu'un examen des livres dans les chambres de l'examinateur, M. Moore [un
greffier] et du greffier en chef, soit effectué en vue de trancher
cette question". Mais les avocats de Bell n'avaient pas "droit
à cette connaissance" (la mise en garde interférente
aurait pu arriver jusqu'à un an avant la demande de Bell) et la
lettre de Wilber à leur intention n'indique pas que la mise en
garde était celle de Gray. Les avocats de Bell savent déjà
d'une manière ou d'une autre que l'entrée de Bell dans le
sous-main était en avance sur celle de Gray. Naturellement, les
avocats de Bell attirent déjà l'attention sur "les
livres" pour trancher la question. Mais la procédure standard
du Bureau des brevets insiste sur le fait que seule la date et non l'heure
du dépôt est significative, sauf dans des circonstances exceptionnelles.
Néanmoins, le jour fatidique du 25 février 1976,
Ellis Spear, pour des raisons encore inconnues, viole les procédures
standard qu'il suit depuis des années et ordonne à Wilber
de lever la suspension de la demande de Bell. Dans toutes les années
tumultueuses et litigieuses qui suivent, on ne demande jamais à
Spear pourquoi il a révoqué la suspension du brevet de Bell
. Étonnamment, Bell et ses associés
doivent encore surmonter plus de difficultés. Wilber trouve une
autre mise en garde antérieure de Gray, déposée le
27 janvier, qui peut certainement interférer avec la demande de
Bell. Wilber informe les avocats de Bell, qui demandent à Bell
de venir à Washington et de voir l'examinateur de brevets Wilber
en personne pour discuter des mises en garde de Grays. Bell a un problème. La deuxième
mise en garde de Gray comprend des informations sur le principe de la
résistance électrique variable et décrit un dispositif
de transmission de liquide, dont aucun n'est mentionné dans la
demande de Bell.
Au lieu de déposer une ingérence et de demander à
d'autres de régler l'affaire, l'examinateur de brevets Wilber prend
sur lui de communiquer des informations concernant l'invention de Gray
à Bell et de permettre à Bell d'apporter des modifications
à sa demande de brevet, la première éliminant soigneusement
toute interférence possible avec La mise en garde de Gray.
Quelques mois après, les deux inventeurs étaient en procès.
Le tribunal de Washington dut être fort embarrassé; car si,
d'une part, la description du téléphone électrique
de M. Elisha Gray était magistrale, et les effets de son appareil
aussi nets qu'on pût le désirer, d'autre part, le mémoire
de M. Graham Bell trahit des hésitations continuelles, et ne paraît
contenir que le germe d'une invention, ayant pour objet la télégraphie
électrique, plutôt qu'une invention définitive relative
à la téléphonie.
Cependant le tribunal de Washington se prononça en faveur de M.
Graham Bell.
Il déposséda l'électricien de Chicago, et investit
le professeur de Boston du privilège de la découverte du
téléphone.
Ce qui dicta sans doute la sentence des juges américains, ce fut
l'antériorité de deux heures dans le dépôt
des pièces, antériorité établie en faveur
de M. Graham Bell, mais surtout cette considération que M. Graham
Bell avait fait une demande de brevet, en bonne et due forme, tandis que
M. Elisha Gray n'avait pris qu'un simple caveat.
Il importe, en effet, de savoir qu'aux Etals-Unis, ce qui n'existe pas
en France, l'inventeur qui juge que sa découverte n'est pas arrivée
à maturité,
peut, avant de demander un brevet, déposer à l'Office des
patentes un caveat, c'est-à-dire un mémoire manuscrit, indiquant
le plan, l'objet et les
caractères distinctifs de son invention, en demandant protection
pour son droit, jusqu'à ce qu'il ait mûri sa découverte.
Il paye, pour cela, une taxe de 20 dollars, dont il lui est tenu compte
plus lard, s'il demande un brevet.
Si, pendant l'année qui suit le dépôt d'un caveat,
l'Office des patentes reçoit une demande pour une invention semblable
à celle du déposant de ce
caveat, celui-ci en est informé et peut faire opposition.
C'est parce qu'il n'avait demandé qu'un caveat que M. Elisha Gray
perdit son procès.
Quant au mérite comparatif des deux appareils, personne n'aurait
hésité un instant à décerner la palme à
l'instrument téléphonique de l'électricien de Chicago.
Dans la version de l'histoire de Bell, il n'était
pas autorisé à voir la mise en garde de Gray. Cependant,
au cours d'une enquête ultérieure du Congrès, Wilber
produisit son propre récit "final" dans un affidavit
daté du 6 avril 1886. L'affidavit parut dans de nombreux journaux
mais fut rejeté par les membres du comité en raison des
"habitudes dissolues" de Wilber et d'un précédent
affidavit contradictoire. . Dans ce dernier affidavit, Wilber dit qu'il
a permis à Bell (devant des témoins) de regarder la mise
en garde de Gray et "a pleinement expliqué la méthode
de transmission et de réception de Gray". Wilber a ensuite
déclaré que Bell avait quitté le bâtiment,
puis était revenu vers 14 heures. Enfin, selon Wilber, "A
son départ, je l'ai accompagné dans le hall et au coin de
la rue dans un couloir menant à la cour, où le professeur
Bell m'a présenté un billet de cent dollars." Bell
a bien sûr publié son propre affidavit niant toutes les allégations
de Wilber, mais Bell ne l'a jamais poursuivi pour diffamation, et les
rumeurs sur l'incident ont persisté à ce jour.
Quoi qu'il en soit, à la suite de la visite de Bell à Wilber
au Bureau des brevets, le concept de résistance variable de Gray
apparaît maintenant sous la forme d'une minuscule note marginale
manuscrite dans la demande de brevet de Bell. Bell mentionne brièvement
l'utilisation de mercure liquide comme moyen d'y parvenir, ce qui ne fonctionne
pas (le concept de Gray utilise de l'eau, ce qui fonctionnera)
Le 3 mars 1976, le brevet n°
174 465 est délivré à A.G. Bell et il apparaît
dans le numéro du 7 mars 1876 de la Gazette officielle. Bell devint titulaire du brevet sur le téléphone,
deuxième des 30 brevets quil obtiendrait entre 1875 et 1922.
Intitulé « Améliorations en télégraphie
», ce brevet serait le plus lucratif jamais accordé dans
lhistoire des inventions, et lun des plus contestés.
Et dans la presse le meme jour on lisait :
Quelques jours après l'obtention du brevet,
BELL reprend ses essais, tous les appareils on été tansférés
au dessus de l'atelier de Charles Wiliams à son domicile.
Entre le 7 et le 10 Mars 1876, Bell et
Watson réalisent une série d'expériences avec un
nouveau transmetteur non pas de type éléctromagnétique
comme décrit dans le brevet mais un transmetteur à résistance
variable à eau acidulée entrainant une variation de résistance
du circuit lorsque la membrane entre en vibration.
Watson dans ses dernières années, tenant
le téléphone original. L'émetteur
à micro liquide (à acide) et le schéma
original dans son notebook.
Bell navait pas réussi à transmettre
une phrase complète et audible dans son téléphone
mais, fait significatif, il avait modifié la description de son
invention au début de janvier pour y incorporer un émetteur
à résistance variable.
La première conversation
téléphonique de l'histoire est effectuée le 10 mars
1876, à Boston entre Bell et son assistant Watson qui se
trouvait alors dans une autre pièce.
Cette transmission a eu lieu dans le laboratoire de leur grenier situé,
au 5 Exeter Place.
La plaque commémorative peut être vue à proximité
de Lafayette Place, près du point de croisement des rues Avenue
de Lafayette et Essex.
En
soirée du 10 Mars 1876 , Bell installe le recepteur
dans une pièce et le transmetteur dans une autre pièce
à quelques mètres. A la suite d'une nième tentative,
Bell ajoute de l'acide dans le transmetteur et en renverse sur son
patalon le faisant s'exclamer ;
Mr watson i want to see you (M. Watson,
j'ai besoin de vous)
De son côté Watson entend la voix de Bell dans l'appareil
et se précipte dans l'autre pièce et déclare
qu'il avait entendu et compris ce que Bell disait. Bell demande de
répéter les mots. Watson a répondu, "Vous
avez dit "M. Watson, j'ai besoin de vous" Fou de joie il
se mirent à danser une danse Mohawh (tribue indienne).
... En changeant de place Bell a pu écouter
tandis que M. Watson lisait quelques passages d'un livre dans l'embouchure,
les mots étaient à peine audible mais la parole venait
d'être transmise pour la première fois, si on ne tient
pas compte de l'histoire de Meucci
Le soir même Bell écrit à son père
qu'il est enfin parvenu à transmettre la parole.
Lexclamation nétait pas aussi élégante
que le premier message télégraphique de Samuel Finley Morse
« Dieu tout-puissant ! » , mais elle est devenue
plus célèbre. Cette phrase est souvent citée sans les
mots « to see ». Bell les a notés dans son carnet, mais
Watson les a omis dans ses notes sur lesquelles il sest appuyé
pour la rédaction de ses mémoires, largement cités.
La question de savoir laquelle des deux villes, de Boston ou de Brantford,
pouvait senorgueillir de linvention du téléphone
a soulevé une controverse encore plus vive Selon lopinion la plus répandue
et consacrée par un important livre sur lhistoire du téléphone,
publié en 1985, qui décrit cet appareil comme « la grande
invention yankee » , ce serait Boston. Pour sa part, Bell croyait
que les deux villes pouvaient se flatter dune paternité commune
et il sest maintes fois prononcé sur la question.
À loccasion dun banquet donné en son honneur par
le Bureau de commerce à Brantford en 1906, il expliqua prudemment
que cest dans cette ville que « lidée du téléphone,
les premières expériences et la solution du problème
avaient vu le jour ».
Dans une lettre au Daily Expositor de la même localité en mars
1916, il affirmerait que « Brantford [pouvait] à juste titre
se dire la ville du téléphone ».
Lannée suivante, lors du dévoilement dun monument
en son honneur, il rappellerait que « le téléphone,
né à Boston en 1875, a[vait] été conçu
à Brantford en 1874 ».
Fin avril 1876 Bell laisse de côté
le premier transmetteur à résistance liquide variable et
revient à des expérimentations éléctromagnétiques,
le concept original. Watson a construit
un ensemble dinstruments dans le magasin de Williams en utilisant
du bronze plutôt que du bois et en les polissant comme des miroirs.
Suite du
récit de Bell lu dans "Le figuier l'éléctricité"
... Dans ces conditions, au lieu d'articuler ces armatures, je les
attachai au centre des membranes, et mon appareil fut alors disposé
comme l'indique la figure suivante. »
Dans le second appareil auquel fait allusion M. Graham Bell, le courant
électrique était interrompu par les vibrations d'un
mince disque de fer, placé en face d'un électro-aimant.
La membrane de fer vibrait par la résonnance de la voix, et
ses vibrations étaient transmises par le fil de la pile à
un appareil vibrant identiquement comme la membrane du transmetteur.
Les sons de la voix étaient ainsi fidèlement reproduits.
Les figures ci contre représentent cet appareil.
Le transmetteur se compose : d'un électro-aimant, c'est-à-dire
d'une lame de fer pur parcouru par un courant électrique, qui
lui communique l'aimantation, d'un disque mince de fer placé
au fond de l'ouverture du pavillon. Au moyen des vis, on peut tendre
plus ou moins la membrane vibrante. Le récepteur se compose d'un électro-aimant,
que les physiciens appellent électro aimant tubulaire. L'aimant
a une forme cylindrique, et la bobine de fils parcourue par le courant
qui lui communique l'aimantation artificielle, est renfermée
à l'intérieur du cylindre. L'armature, de l'élcctro-aimant,
c'est-à-dire la pièce de fer attirée par cet
aimant, est placée au-dessus du cylindre, et forme comme le
couvercle d'une boîte.
Cette dernière disposition de l'électro-aimant rappelle
le récepteur du téléphone musical de Philippe
Reis.
Ajoutons que le transmetteur pouvait fonctionner comme transmetteur
et comme récepteur indifféremment, mais que le récepteur
ne pouvait remplir ce double office. En d'autres termes, le transmetteur
était réversible, comme on le dit aujourd'hui, mais
le récepteur ne l'était pas.
Cet assemblage était assez bizarre, et l'on ne pouvait en espérer
rien de bien sérieux. Mais la téléphonie est
l'heureuse fille du hasard et de la fortune, et M. Graham Bell expérimentait
un peu à l'aventure. Aussi, rien ne saurait donner l'idée
de la surprise et de la joie qu'éprouva l'inventeur, lorsque,
pour la première fois, le courant électrique traversant
ce singulier système, transporta à distance les sons
de la voix humaine.
5 mai 1876 Lettre
d'Alexander Graham Bell à Alexander Melville Bell et Eliza Symonds
Bell,
Correspondance familiale - Bell, Alexander Graham, 1876 Documents de la
famille Alexander Graham Bell, Division des manuscrits, Bibliothèque
du Congrès
le 10
Mai 1876 Bell réalise une conférence devant
l'Américan and Sciences de Boston à l'Athenaeum
C'est l'entousiasme.
Bell
lit un article intitulé "Researches in Telephony"
devant l'Académie américaine des arts et des sciences
à Boston.
M. Graham Bell avait établi le transmetteur de son
appareil dans une salle de l'Université de Boston servant à
des conférences, et il se tenait près de ce transmetteur.
Le récepteur était disposé dans une pièce située
à i'élage au-dessous, et un élève écoutait
ou parlait dans le récepteur.
M. Graham Bell ayant prononcé ces mots devant le transmetteur : «
Comprenez-vous ce que je dis », il crut rêver lorsqu'il entendit,
à travers l'instrument, cette bienheureuse réponse, un peu
confuse, un peu voilée sans doute, mais enfin perceptible : «
Je vous comprends ».
Quelques jours plus tard une démonstration est réalisée
au MIT avec le même succès.
A dater de ce moment le problème de la transmission de la parole
par le courant électrique était résolu.
Nous sommes en Amérique, et dans ce pays les savants qui se livrent
à des recherches nouvelles ont deux objectifs, qui se succèdent
dans un ordre méthodique : 1° la découverte, 2° son
exploitation industrielle, assurée au moyen d'un brevet d'invention.
M. Graham Bell, en construisant son téléphone à pile,
dans lequel une membrane de fer vibrait à l'égal de la voix
et transmettait fidèlement ces vibrations à un appareil semblable,
placé à une station éloignée, avait réalisé
la première partie du programme. La seconde ne se fit pas attendre.
Le 25 MAI 1876 Bell donne une conférence téléphonique
devant la Société of Arts, Massachusetts Institute of Technology,
Boston.
sommaire
Le téléphone va prendre
son essor avec l'Exposition du centenaire de Philadelphie.
Linvention du téléphone
coïncidait avec le centenaire de lIndépendance des États-Unis.
Talonné par Mabel, maintenant sa fiancée, Bell loua un kiosque
à lExposition universelle de Philadelphie et y fit une démonstration
le 25 juin 1876. Les inventions
et les machines montrés à cette exposition,qui rendaient
hommage aux « progrès de lépoque » transformaient
déjà la société.
Outre le téléphone, il y avait la machine à écrire,
lampoule électrique, la levure empaquetée, le moteur
à combustion interne et la puissante machine à vapeur Corliss
de 700 tonnes. Mais léconomie nord-américaine en pleine
crise donnait peu de raisons de se réjouir et, tant au Canada quaux
États-Unis, les grandes entreprises de télégraphe
continuaient à dominer le monde des communications.
Le 25 JUIN 1876 Bell expose un appareil téléphonique
à l'Exposition su Centenaire à Philadelphie ; avec démonstration
pour Dom Pedro, empereur du Brésil, et Sir William
Thomson, physicien britannique (devenu Lord Kelvin). Gardiner Hubbard (futur beau père) qui
a pris conscience du potentiel commercial du téléphone,
sait que ses démonstrations ne sont qu'une étape.
Une opportunité se présente avec l'Exposition Internationale
célébrant le centenaire des Etats-Unis à Philadelphie
en juin 1876,
Hubbard par l'action de sa fille Mabel, a réservé des emplacements
pour présenter les travaux de sun futur gendre. Jusqu'à la fin du printemps 1876, Gray
employa aussi toute son énergie à développer
son système de télégraphie multiplex en prévision
de l'Exposition du Centenaire.
Ses projets pour cette exposition étaient d'une telle ampleur qu'en
avril, il construisit une ligne télégraphique spéciale
entre Philadelphie et New York sur les poteaux des Chemins de Fer de Pennsylvanie.
Cette ligne devait servir à la démonstration du télégraphe
multiplex.
L'Exposition du Centenaire marquerait le point culminant des travaux de
Gray sur la télégraphie multiplex ; Gray voulait faire la
preuve de ses compétences devant toutes les autorités nationales
de la télégraphie.
Il effectua sa démontration en présence du jury le dernier
samedi de juin 15.
La possibilité de transmettre simultanément huit messages
sur un seul fil étonna beaucoup les juges, mais c'est à
l'invention d'Alexander Graham Bell, le téléphone électromagnétique,
que devaient aller finalement leurs éloges.
Gray assista à la démonstration de Bell, qui réussit
à transmettre avec succès une partie du monologue d'Hamlet.
Après cela, Gray écrivit à son conseiller en brevet
pour lui demander une copie de son caveat.
Dès la réception du document, Gray chargea son fabricant
d'instruments William Goodridge de construire un transmetteur analogue
à celui décrit dans le caveat. Goodridge exécuta
ce transmetteur en juillet 1876
et l'expérimenta à l'exposition en liaison avec un des transmetteur
de Gray.
Les expériences échouèrent, mais il est important
de noter que c'était la première fois que Gray tentait de
traduire concrètement ses anciennes idées sur
la transmission de la voix. Et cette tentative venait après qu'il
eut assisté à une démonstration réussie de
Bell. Pour la petite histoire : Elisha Gray, essaya le
téléphone de Bell peu après. Il fut donc un des premiers
utilisateur du téléphone qu'il n'avait pas réussir
à fabriquer.
Le soir même il rencontra Bell à son hôtel et lui proposa
une alliance, qui sera sans suite, pour éviter que leurs inventions
ne tombent sous l'empire de Western Union.
Parmi
les personnalités présente à cete exposition, figurent
l'empereur du Brésil, Dom Pedro,
visitant l'Exposition de Philadelphie, arriva en se promenant jusqu'au
stand du jeune Alexander Bell ; il prit l'instrument en forme de
cône qui était exposé là, et lorsqu'il le placa
contre son oreille, Bell se mit à parler dans le transmetteur.
« Mon Dieu, mais ça parle ! » s'écria
Sa Majesté ; et, dès ce moment, le téléphone
devint le clou de l'exposition.
Tel est le compte rendu de la première démonstration du
téléphone présenté par Samuel E.Morison
et Henry S. Commager dans l'un des manuels d'histoire
des Etats-Unis les plus usités et les plus respectés : The
Growth of the American Republic.
Bien que le lieu, l'époque et les protagonistes mentionnés
dans ce passage correspondent à la réalité, l'histoire
racontée là n'est jamais arrivée.
Le téléphone de Bell, exposé seulement pendant quelques
jours, ne devint jamais le «clou de l'exposition».
A cette Exposition
universelle de Philadelphie assistait, Sir William Thomson,
futur Lord Kelvin (Royaumes-Unis), très impressionné par
cette découverte, obteint une nouvelle démonstration en
privé le lendemain du 25 juin 76.
Avant de s'embarquer pour l'Angleterre, Thomson est passé par Boston
et Bell lui a donné un ensemble de téléphones comme
ceux qu'il avait vus à Philadelphie, c'est à ce moment que
commence l'aventure du téléphone en Europe. L'année
du Centenaire se termina sur la même note.
Dans de vieux livres, voici comment est raccontée
cette fabuleuse histoire :
Comme si les étoiles de leurs cours travaillaient pour ce jeune
magicien du fil parlant, l'Exposition du Centenaire de Philadelphie
ouvrit ses portes exactement deux mois après que le téléphone
eut appris à parler.
C'était une occasion exceptionnelle de faire connaître
au monde entier ce qui avait été accompli, et heureusement,
Hubbard était l'un des commissaires du Centenaire. Grâce
à son influence, une petite table fut installée au Département
de l'Éducation, dans un espace étroit entre un escalier
et un mur, et sur cette table fut déposé le premier
des téléphones.
Bell n'avait aucune intention d'aller lui-même
au Centenaire. Il était trop pauvre. Sanders et Hubbard n'avaient
jamais fait plus que payer son loyer et le coût de ses expériences.
Après trois ou quatre années d'invention, il n'avait
encore rien reçu rien que son brevet.
Pour survivre, il avait été contraint de réorganiser
ses cours et de se remettre sur pied dans sa profession négligée
par ses recherches.
Mais un vendredi après-midi, vers la
fin juin, sa bien-aimée, Mabel Hubbard, prenait le train pour
le Centenaire ; il se rendit à la gare pour lui dire au revoir.
C'est là que Mlle Hubbard apprit pour la première fois
que Bell ne partirait pas.
Elle tenta de le convaincre et de le supplier, sans succès.
Puis, alors que le train démarrait, laissant Bell sur le quai,
la jeune fille affectueuse ne put plus se contrôler et fut prise
d'une violente crise de larmes. À ces mots, Bell, sensible,
tel un véritable Sir Galahad, se précipita à
la suite du train en marche et sauta à bord, sans billet ni
bagage, oubliant sa classe sociale, sa pauvreté et tout le
reste, sauf la détresse de cette jeune fille. « Je n'ai
jamais vu un homme aussi amoureux que Bell », dit Watson.
Il se trouve que cette visite impromptue au
Centenaire s'avéra être l'un des actes les plus opportuns
de sa vie.
Le dimanche après-midi suivant, les juges devaient effectuer
une visite d'inspection spéciale, et M. Hubbard, après
bien des difficultés, avait obtenu la promesse qu'ils consacreraient
quelques minutes à l'examen du téléphone de Bell.
À ce moment-là, il était exposé depuis
plus de six semaines, sans attirer l'attention de quiconque.
Le dimanche après-midi, Bell était
à sa petite table, nerveux et pourtant confiant. Mais les heures
passèrent sans que les juges n'arrivent.
La journée était d'une chaleur intense et ils avaient
de nombreuses merveilles à examiner. Il y avait la première
lumière électrique, la première lieuse à
grains, le télégraphe musical d'Elisha Gray et la merveilleuse
exposition de télégraphes d'impression présentée
par la Western Union Company.
Lorsqu'ils arrivèrent à la table de Bell, à travers
un fouillis de pupitres et de tableaux noirs, il était 19 heures,
et tous les hommes du groupe avaient chaud, étaient fatigués
et affamés. Plusieurs annoncèrent leur intention de
rentrer à leur hôtel.
L'un d'eux prit un combiné téléphonique, le regarda
d'un air absent, puis le reposa. Il ne le porta même pas à
son oreille.
Un autre juge fit une remarque désobligeante qui déclencha
un rire aux dépens de Bell. Puis se produisit un événement
des plus merveilleux un incident qui ferait un chapitre des
« Divertissements des Mille et Une Nuits ».
Accompagné de son épouse, l'impératrice
Thérèse, et d'une assemblée de courtisans, l'empereur
du Brésil, Dom Pedro de Alcantara, entra dans la salle, s'avança,
les mains tendues, vers Bell, déconcerté, et s'exclama
: « Professeur Bell, je suis ravi de vous revoir. »
Les juges oublièrent aussitôt la chaleur, la fatigue
et la faim. Qui était ce jeune inventeur, au teint pâle
et aux yeux noirs, pour être l'ami des empereurs ?
Ils ignoraient, et Bell lui-même l'avait oublié sur le
moment, que Dom Pedro avait autrefois visité sa classe de sourds-muets
à l'université de Boston. Il s'intéressait particulièrement
à ce type d'uvre humanitaire et avait récemment
contribué à l'organisation de la première école
brésilienne pour sourds-muets à Rio de Janeiro.
Ainsi, avec Dom Pedro, grand et blond, au centre, les juges et les
scientifiques ils étaient une cinquantaine au total
se lancèrent avec un enthousiasme inhabituel dans les
débats de cette première exposition téléphonique.
Un fil avait été tendu d'un bout
à l'autre de la pièce, et tandis que Bell se dirigeait
vers l'émetteur, Dom Pedro prit le récepteur et le porta
à son oreille. L'attente fut intense. Personne ne savait vraiment
ce qui allait se passer, lorsque l'Empereur, d'un geste théâtral,
leva la tête du récepteur et s'exclama, l'air stupéfait
: « Mon Dieu, il parle ! »
Puis vint au récepteur le plus ancien
scientifique du groupe, le vénérable Joseph Henry, dont
les encouragements à Bell étaient si opportuns. Il s'arrêta
pour écouter et, comme le dit plus tard l'un des spectateurs,
personne ne pouvait oublier l'expression de crainte qui se lut sur
son visage en entendant ce disque de fer parler d'une voix humaine.
« Ceci », dit-il, « est plus près de renverser
la doctrine de la conservation de l'énergie que tout ce que
j'ai jamais vu. »
Puis vint Sir William Thomson, plus tard connu
sous le nom de Lord Kelvin. Sa présence était tout à
fait appropriée, car il était le plus grand électricien
du monde à l'époque et avait été l'ingénieur
du premier câble transatlantique. Il écouta et apprit
ce qu'il ignorait lui-même : un corps métallique solide
pouvait capter de l'air toutes les innombrables vibrations produites
par la parole, et que ces vibrations pouvaient être transportées
le long d'un fil et reproduites à l'identique par un second
corps métallique. Il hocha solennellement la tête en
se levant du combiné. « Ça parle », dit-il
avec emphase. « C'est la chose la plus merveilleuse que j'aie
jamais vue en Amérique.
Ainsi, l'un après l'autre, ce groupe d'hommes remarquables
écoutèrent la voix du premier téléphone,
et plus ils en savaient sur la science, moins ils étaient enclins
à en croire leurs oreilles. Plus ils étaient savants,
plus ils s'interrogeaient. Pour Henry et Thomson, les maîtres
de la magie électrique, cet instrument était aussi surprenant
que pour le commun des mortels. Et tous deux eurent la noblesse d'avouer
franchement leur étonnement dans les rapports qu'ils rédigèrent
en tant que juges, lorsqu'ils décernèrent à Bell
un certificat de récompense. « M. Bell a obtenu un résultat
d'un intérêt scientifique transcendant », écrivit
Sir William Thomson. « Je l'ai entendu prononcer distinctement
plusieurs phrases J'étais stupéfait et ravi
C'est la plus grande merveille jamais réalisée par le
télégraphe électrique. »
Jusqu'à près de 22 heures ce soir-là, les juges
discutèrent et écoutèrent tour à tour
au téléphone.
Puis, le lendemain matin, ils apportèrent l'appareil au pavillon
des juges, où, pendant le reste de l'été, il
fut pris d'assaut par les juges et les scientifiques. Sir William
Thomson et sa femme couraient d'un bout à l'autre du fil, comme
des enfants ravis.
C'est ainsi que ce petit instrument rudimentaire, jeté dans
un coin perdu, devint la vedette du Centenaire. Il ne figurait que
dix-huit mots dans le catalogue officiel, et là, il était
acclamé comme la merveille des merveilles. Il avait été
conçu dans une cave et né dans un atelier d'usinage
; et maintenant, de tous les cadeaux que notre jeune république
américaine avait reçus pour son centième anniversaire,
le téléphone était honoré comme le plus
rare et le plus apprécié de tous.
En juin 1876
, Gray avait vu fonctionner le téléphone
électromagnétique de Bell et, en juillet,
il avait essayé le transmetteur à résistance variable
décrit dans son caveat. Mais, au lieu de poursuivre ces expériences,
il continua à améliorer son télégraphe multiplex. William Orton et la Western Union
n'étaient pas à la recherche d'un téléphone
et ils continuaient à négocier avec Gray l'achat de son
système de télégraphie multiplex. Dans le Sientifc Américain il est dit : Inventions brevetées
en Angleterre par Derlcans début juillet 1876 :
From July 4 to July 28, 1876, inclusive. ACOUSTIC TELEGRAPH
. -T . A. Edison, Menlo Park, N. J.
Sir William Thomson
écrit à un journal de Londres : " je viens de trouver
à l'Exposition la merveille des merveilles en télégraphie
".
Joseph Henry a continué d'appuyer les efforts
de Bell pour développer le téléphone. et dans son rôle
de juge à l'exposition du centenaire de 1876 à Philadelphie,
Henry soumit un rapport "Alexander Graham Bell en 1876". Archives
de la Smithsonian Institution (nég. N ° 9823-C ou SIA2012-1090).
Les témoignages de Henry et d'autres scientifiques éminents
ont aidé à établir la crédibilité de
Bell à un moment où sa situation financière était
précaire.
Bell n'oublia pas la contribution de J.Henry. Peu de temps après
la mort d'Henry en 1878, Bell organisa un service téléphonique
gratuit pour la veuve d'Henry, Harriet, et ses filles
Entre temps Bell de retour à Brandford
au Canada passe l'été 1876 chez son père,
et imagine qu'il serait mieux de faire une communication un peu plus longue
que entre deux pièces, et comme réaliser soit même
une ligne pour une expérience serait trop couteuse, il en profite
pofite pour écrire à Toronto au directeur de Dominion
Telegraph Thomas Swinyard, pour louer penant une heure la
ligne télégraphique entre Brandford et Paris dans Ontariosur
sur des lignes télégraphiques de 8 km et 68 km de long.
La permission d'utiliser cette ligne télégraphique a été
accordée par Lewis B. McFarlane, un responsable télégraphique,
qui adoptera une activité téléphonique en 1879, il
deviendra président de la Compagnie de téléphone
Bell du Canada de 1915 à 1925. Swinyard s'exclama " encore une tête brulée ",
et ajouta à l'intention du du directeur de bureau de Toronto Lewis
McFarlane : "à classer au paniers" . McFarlane finit
par convaicre Swinyard et apporta le concours de Dominion
Telegraph pour l'expérience.
Bell se servit donc dune ligne de la Compagnie de télégraphe,
quil brancha à la maison de son père avec du fil métallique
servant à consolider les tuyaux de poêle. le 3 août 1876 , le premier appel
interurbain au monde, depuis le magasin général de Wallace
Ellis à Mount Pleasant jusquà Tutelo Heights, à
quatre milles de là. Trois autres essais sont faits de Brandford
et Mount Pleasant à 5 km, on récite des tirades, on chante
.... tout marche.
Bell utilisait les fils télégraphiques
de la Dominion Telegraph Company entre
son bureau de Brantford et le bureau à Paris.
Comme la puissance de la batterie disponible à Brantford était
trop faible pour les téléphones à membrane de
Bell, la Dominion Telegraph Company lui fourni l'énergie à
partir de Hamilton et de Toronto, en Ontario. Bell a branché
son téléphone émétteur à membrane
aux fils du bureau de Brantford, puis, le récepteur (sorte
de boîte en fer) au bureau de Paris.
Bell pouvait entendre les voix de Brantford en grâce aux bobines
électromagnétiques à haute résistance
sur chaque extrémité de la ligne, les sons étaient
transmis et reçus si distinctement que Bell pouvait reconnaître
les voix des haut-parleurs.
Le maire et tout le village écoutent pendant une heure Macbeth,
puis l'heure de fin convenue arriva, et ils refusaient de quitter
le bureau, il fallu télégraphier à la Dominion
Telegraph Company pour demander une ralonge de temps sinon les fils
auraient été débranchés.
Le 10 août, il parvint à
relier Brantford et Paris, distants de huit milles : les voix, la
musique et les chansons venant de la maison des Bell parvinrent jusquà
la foule assemblée dans le magasin de chaussures de Robert White.
Grâce à cet essai qui, selon le Daily Expositor, « ravit
et informa lauditoire », Bell attira encore lattention
sur lui et eut droit à un article dans le Scientific American
de New York, qui paru le 09
septembre 1876, et publié dans le monde
entier.
L'article consacré au téléphone de Bell,
explique comment construire un appareil, le succès est foudroyant.
Voir
à la page 163,
(pdf) Texte sans croquis et faisant
référence au téléphone à ficelle montré
il y a plusieurs semaines auparavant.
The HUinan Voice Tramllnltted
by Telegraph.
it Several weeks ago we gave a sketch and description of the thread
telegraph, consisting oftwo small tin or wooden cylinders, each having
a membrane stretchedover one end, the two membranesconnected by a
stout thread. Twopersons may readily communicatethe sounds of the
voice by means of these instruments over a thread fiftyor a hundred
feet in length. The person sending speaks within one of the cylinders,
which causes the membrane to vibrate; the vibration passes along the
stretched thread to the membrane of the other cylinder ; which being
held to the ear of the ear of the person receiving the message, the
vibration is duly heard, or, in other words, the voice of the sender
is made audible.
Professor Graham Bell, by a device somewhat analogous, has succeeded
in transmitting the tones of the human voice by telegraph.
In stead of the thread he connects the membranes of the two cylinders
or drums with the armatures of the electro, magnets, one drum being
placed at each end of the telegraph wire.
In fact, he not long ago demonstrate the possibility of conveying
vocal sounds by means of the ord nary telegraph wires and special
appliances for transmitting and receiving thesounds. The apparatus
used by Professor Bell is thus described :
Two single-pole electro magnets, each having a resistance 10 ohms,
were arranged in circuit with a battery of five carbon elements-the
total resistance being about 25 ohms.
A drumhead of goldbeater's skin, about 21 inches in diameter, was
placed in front of each electro-magnet, and a circular piece of clock
spring was glued to the middle of the membrane of each drumhead.
One of these telephones was placed in the experimental room, and the
other in the basement of an adjoining house. Upon singing into the
telephone thesounds of the voice were reproduced by the instrument
in the distant room; and if two persons sang simultaneously, the two
notes were audible at the other telephone. At the time of the lecture,
an experiment was made to show the transmission of articulate speech,
an assistant going into the adjoining building where one of the telephones
was placed.
Several familiar questions were, it is said, understood after a few
repetitions. The vowel sounds alone are those faithfully reproduced
; dipthongal sounds and rotund vowels are readily distinguished, but
consonants are generally unrecognizable. Now and then, however, a
sentence comes out with almost startling distinctness, the consonants
as well as the vowels being clearly audible.
Professor Bell stated that telephonic effects can be produced with
three varieties of currents-the intermittent, the pulsatory, and the
undulatory. The first are characterized by the alternate presence
and absence of electricity in the circuit ; the pulsatory current
by sudden changes in intemsity, while undulatory currents are obtained
by gradual changes analogous to the changes of density of air produced
by vibrations of a pendulum The most recent trial of Professor Bell's
instrument was at his residence, Brantford, Canada, August 11.
The Toronto Globe states that instruments were placed, one in the
porch of the residence and the other in an outhouse on the grounds,
and communication between these made by ten miles of wire.
Musical notes, the human voice, and songs spoken and sung before one
instrument were plainly audible by placing the instrument to the ear
at the other.
By this invention, too, any number of messages can be conveyed over
one wire in either direction, provided they have a different pitch
; the tones of the voice can pass over the electric wire, enabling
the hearer at any distance to hear distinctly what is said, and to
distinguish the voice of the speaker.
On August 10 the professor had communication made with his instrument
on the common telegraph wire between Brantford and Mount Pleasant
(five miles), and was spoken with, while in Mount Pleasant, by Professor
D. C. Bell and Mr. Griffin from the Dominion office in Brantford.
On the evening of August 12, the professor tried a new experiment,
having had an instrument made so that three persons could sing different
tunes or different parts of the same tune into the instrument at the
same time.
The trial was perfectly successful, the different voices coming distinctly
over the wire at the same time, so that they could be separately distinguished
by the listener.
The practical exemplification of the lately discovered system of telephony
made by the professor afforded much pleasure and information to those
present.
La voix
humaine retransmise par Telegraph.
il y a plusieurs semaines, nous avons donné un schéma
et une description du télégraphe en fil, constitué
de deux petits cylindres en étain ou en bois, chacun ayant
une membrane étirée à une extrémité,
les deux membranes étant reliées par un fil solide.
Deux personnes peuvent facilement communiquer les sons de la voix
au moyen de ces instruments sur un fil de cinquante à cent
pieds de longueur. La personne qui envoie parle dans lun des
cylindres, ce qui fait vibrer la membrane; la vibration passe le long
du fil tendu jusqu'à la membrane de l'autre cylindre; la vibration
étant dûment entendue ou, en d'autres termes, la voix
de l'expéditeur est rendue audible. Le professeur Graham Bell, par un dispositif quelque peu
analogue, a réussi à transmettre les sons de la
voix humaine par télégraphe.
Au lieu du fil, il relie les membranes des deux cylindres ou tambours
aux armatures des électro-aimants, un tambour étant
placé à chaque extrémité du fil télégraphique.
En fait, il a récemment démontré la possibilité
de transmettre des sons vocaux au moyen de fils télégraphiques
ordinaires et dappareils spéciaux pour la transmission
et la réception des sons. L'appareil utilisé par le professeur Bell est ainsi décrit
:
Deux électro-aimants unipolaires, ayant chacun une résistance
de 10 ohms, ont été disposés en circuit avec
une batterie de cinq éléments au carbone, la résistance
totale étant d'environ 25 ohms.
Une peau de tambour peau de batteur d'or, d'environ 21 pouces de diamètre,
a été placée devant chaque électro-aimant
et un morceau circulaire de ressort d'horloge a été
collé au centre de la membrane de chaque peau de tambour.
L'un de ces téléphones était placé dans
la salle d'expérimentation et l'autre au sous-sol d'une maison
voisine.
En chantant devant le téléphone, les sons de la voix
ont été reproduits par l'instrument dans la pièce
éloignée; et si deux personnes chantaient simultanément,
les deux notes étaient audibles à l'autre téléphone.
Au moment de la conférence, une expérience a été
faite pour montrer la transmission de la parole articulée,
un assistant se rendant dans le bâtiment voisin où lun
des téléphones était placé.
On dit que plusieurs questions familières ont été
comprises après quelques répétitions. Les voyelles
seules sont celles fidèlement reproduites; les sons dipthonges
(voyelle qui, au cours de sa tenue ou émission, subit une
variation de timbre et qui, de ce fait, peut être considérée
comme la fusion en une seule syllabe) et les voyelles rondes se
distinguent facilement, mais les consonnes sont généralement
méconnaissables.
De temps en temps, cependant, une phrase apparaît avec une netteté
presque surprenante, les consonnes ainsi que les voyelles étant
clairement audibles.
Le professeur Bell a déclaré que les effets téléphoniques
peuvent être produits avec trois types de courants: les courants
intermittent, pulsatoire et ondulatoire.
Les premiers sont caractérisés par la présence
et l'absence d'électricité dans le circuit; le courant
pulsatoire par des changements brusques d'intensité, tandis
que les courants ondulatoires sont obtenus par des changements graduels
analogues aux changements de densité de l'air produits par
les vibrations d'un pendule
Le dernier essai de l'instrument de professeur Bell a eu lieu
à sa résidence, Brantford, Canada, le 11 août
.
Le Toronto Globe indique que des instruments ont été
placés, lun dans le porche de la résidence et
lautre dans une dépendance sur le terrain, et que la
communication entre eux a été établie au moyen
de 15 km de câbles.
Les notes de musique, la voix humaine et les chansons parlées
et chantées devant un instrument étaient clairement
audibles en plaçant l'instrument à l'oreille de l'autre.
Grâce à cette invention également, un nombre quelconque
de messages peuvent être acheminés sur un fil dans l'une
ou l'autre direction, à condition qu'ils aient une hauteur
différente ; les tonalités de la voix peuvent passer
sur le fil électrique, ce qui permet à l'auditeur, à
n'importe quelle distance, d'entendre distinctement ce qui est dit
et de distinguer la voix du locuteur. Le 10 août, le professeur avait communiqué avec
son instrument sur le fil télégraphique commun entre
Brantford et Mount Pleasant (cinq milles) et le professeur DC Bell
et M. Griffin du bureau du Dominion à Brantford parlaient alors
qu'il se trouvait à Mount Plellant.
Le 12 août au soir, le professeur tenta une nouvelle expérience
en faisant fabriquer un instrument permettant à trois personnes
de chanter différents airs ou différentes parties d'un
même air à la fois.
Le procédé a parfaitement réussi, les différentes
voix venant distinctement sur le fil en même temps, de sorte
qu'elles puissent être distinguées séparément
par l'auditeur.
L'exemplication pratique du système de téléphonie
récemment découvert par le professeur a procuré
beaucoup de plaisir et d'information aux personnes présentes.
Aux USA ces démonstrations ne changèrent
pas l'opinion du commanditaire Hubbard et futur beau-père
de Bell, qui ne voyait toujours dans le téléphone qu'un
simple jouet.
Ceci servit même plutôt à le convaincre que Bell devait
cesser de « passer d'un sujet à l'autre » avec
ces expériences sur le téléphone et consacrer exclusivement
ses efforts à perfectionner la télégraphie multiplex.
«Si vous arriviez à faire une seule bonne invention en télégraphie,
lui écrivit-il, vous pourriez doubler votre traitement actuel de
professeur... et poursuivre ainsi vos expériences [sur le téléphone?]
l'esprit tranquille.»
C'est seulement le 1er octobre 1876
que Bell rejeta enfin les arguments de Hubbard.
Pendant une semaine entière, il se consacra uniquement au téléphone
et, après plusieurs expériences réussies, écrivit
à ses parents ces mots prophétiques (qui demandaient un
certain courage pour l'époque) : «Si seulement je peux continuer
[à travailler sur le téléphone], notre fortune est
faite.
Le succès [financier] ne fait plus aucun doute. Je sais que la
fortune est entre mes mains. Je sais que le succès total est à
la portée de la main.»
La démonstration de Bell à l'exposition ne modifia pas non
plus les idées de Gray sur l'intérêt «pratique»
du téléphone.
Après avoir fait la démonstration de son système
multiplex devant les responsables de la Western
Union, Gray écrivit à Hayes :
«Bell a dit tellement de choses et il en a réalisé
si peu...]e travaille sur un octoplex entre Philadelphie et New York quatre
messages simultanés dans chaque sens, huit à la fois. Je
voudrais bien voir Bell faire la même chose avec son appareil.»
Plus tard, il écrivit à Baldwin : « Quant au
télégraphe parlant de Bell, il ne suscite l'intérêt
que dans les milieux scientifiques. En tant que jouet scientifique, il
est beau ; mais avec un fil et dans le même temps, on peut déjà
faire beaucoup plus de choses. Sa valeur commerciale est donc limitée,
du moins en ce qui concerne le service télégraphique.»
Le lendemain, il écrivait de nouveau à Hayes : «...
le télégraphe parlant est un bel objet du point de vue scientifique...
Mais si on le considère sous l'angle commercial, il n'a aucune
valeur. Avec un fil, on peut faire actuellement beaucoup plus, et la vitesse
est la seule chose qui nous intéresse.
Bien sûr, une fois amélioré, il peut avoir un certain
intérêt comme tube acoustique...
Tel est le verdict des hommes qui ont la pratique du télégraphe.
» Ce verdict fut traduit fin 1876 par le principal porte-parole des
«hommes qui ont la pratique du télégraphe» :
William Orton, président de la Western
Union.
A cette époque, Bell et ses associés proposèrent,
en effet, à la Western Union d'acheter
leurs brevets pour la somme de 100 000 $.
Orton refusa net. Il voulait un télégraphe multiplex,
pas une «curiosité scientifique».
Le télégraphe parlant vu dans le
The Scientific American Supplement for 1876.
Nous avons déjà parlé du succès
remarquable du professeur Bell dans la transmission des vibrations
de la voix humaine par des moyens électriques sur un fil télégraphique.
Il a récemment amélioré sa méthode de
transmission, en se passant de l'utilisation de la batterie et en
remplaçant le système magnéto-électrique
de production du courant. Le Boston Transcript décrit une expérience
récente avec le nouvel appareil, grâce à laquelle
des conversations et des chants ont été menés
avec succès entre Boston et Malden, à une distance de
six milles. Le téléphone, dans sa forme actuelle, consiste
en un puissant aimant permanent composé, aux pôles duquel
sont attachées des bobines télégraphiques ordinaires
en fil isolé. Devant les pôles, entourés de ces
bobines de fil, est placé un diaphragme en fer. Un embout pour
faire converger le son sur ce diaphragme complète en grande
partie l'ensemble. Comme on le sait, le mouvement de l'acier ou du
fer devant les pôles d'un aimant crée un courant électrique
dans les bobines entourant les pôles de l'aimant, et la durée
de ce courant électrique coïncide avec la durée
du mouvement de l'acier ou du fer déplacé ou vibré
à proximité de l'aimant. Lorsque la voix humaine fait
vibrer le diaphragme, des ondulations électriques sont induites
dans les bobines entourant les aimants, exactement analogues aux ondulations
de l'air produites par cette voix. Ces bobines sont reliées
au fil de ligne, qui peut être de n'importe quelle longueur,
pourvu que l'isolation soit bonne. Les ondulations induites dans ces
bobines parcourent le fil de ligne et, en passant par les bobines
d'un instrument de construction exactement similaire à la station
éloignée, sont à nouveau transformées
en ondulations de l'air par le diaphragme de cet instrument.
Les expériences furent les suivantes : les
téléphones ayant été reliés à
la ligne télégraphique privée de la Boston
Rubber Shoe Company, la conversation commença aussitôt.
Posté à l'extrémité du fil à
Boston, le professeur Bell demanda à M. Watson, qui se trouvait
à l'extrémité à Malden, de parler à
voix haute, afin de permettre à toute la compagnie de distinguer
immédiatement les sons.
Cette méthode fut si efficace qu'un sourire
de plaisir et de surprise se dessina sur les traits des personnes
présentes. Mais pour éviter de croire que parler à
haute voix était indispensable à l'intelligibilité,
M. Bell expliqua que les voix douces pouvaient être entendues
à travers les fils plus distinctement encore que les paroles
fortes, et même un chuchotement était audible. Pour
confirmer cette déclaration, M. Watson commença à
parler à tour de rôle à chaque membre de la
compagnie ; et après que l'efficacité de cette méthode
eut été prouvée à la satisfaction de
tous, il prit un journal et informa l'assemblée que l'or
avait fermé la veille au soir à New York à
105-5/8. Comme il y avait un assez grand nombre d'hommes d'affaires
présents, l'effet produit par cette démonstration
pratique de la valeur du téléphone ne peut guère
être exagéré. D'autres passages des journaux
quotidiens furent alors cités et, à ce moment-là,
le désir de conversation étant devenu général,
M. Watson fut assailli de questions telles que : « Est-ce
qu'il fait froid ou dégel à Malden ? Qui sera le prochain
président ? » etc. Il était remarquable que
M. Watson ait pu distinguer les voix à l'extrémité
de Boston, appelant au moins un monsieur par son nom dès
que ce dernier commençait à parler.
Cela dura un certain temps, jusqu'à ce qu'une
dame du côté de Malden envoya à la compagnie
une invitation à déjeuner par téléphone,
et une réponse appropriée fut donnée par le
même médium. Finalement, la compagnie de Boston fut
priée de rester tranquille pendant qu'une dame à l'autre
bout du fil leur transmettait les doux accents de la musique. L'assemblée
écouta alors avec une attention ravie une jeune femme se
mettre à chanter "The Last Rose of Summer". L'effet
fut tout simplement charmant. Le son de la voix pénétra
dans l'extrémité du téléphone de Boston
avec une netteté égale à celle que l'on peut
atteindre dans les parties les plus éloignées d'une
grande salle de concert, et un vote de remerciements unanime fut
envoyé par le petit instrument pratique qui avait procuré
à l'assemblée une heure si agréable.
Le 9 octobre 1876,
un téléphone était raccordé à chaque
extrémité d'un circuit télégraphique appartenant
à "The Walworth Manufacturing Company", qui s'étend
de leur bureau de Boston à leur usine de Cambridge, à une
distance d'environ deux milles.
La batterie télégraphique de la société composé
de neuf cellules de Daniell, ont été retirés du circuit
et un autre élément sur dix a été substitué.
"
Les sons, d'abord faibles et indistincts, sont soudainement devenus tout
à fait forts et intelligibles" .
La batterie télégraphique de l'entreprise constitués
de neuf cellules de Daniell, ont été retirés du circuit
et un autre de dix éléments carbonés a été
remplacé. Il est enregistré que « la transmission
a ensuite eu lieu à travers le fil. Les sons, d'abord faibles et
indistincts, sont devenus soudainement assez forts et intelligibles ».
Un autre exemple des premières utilisations pratiques du téléphone
a été la connexion des usines d'eau avec le bureau central
des commissaires à l'eau de Cambridge, Massachusetts.
Fin 1876, six mois après sa
démonstration à l'exposition et neuf après sa première
expérience réussie, Bell était enfin arrivé
à convaincre Hubbard que le téléphone supplanterait
un jour le télégraphe.
De retour à Boston ou Bell
retouve Watson, il abandonne le transmetteur voltaique et revient à
l'idée initiale, il ne cesse alors de perfectionner ses prototypes
et réussi à mettre au point un dispositif bidirectionnel,
et en remplaçant la membrane par un disque de fer, des éléctro-aimants
par des aimants permanents, l'appareil ne nécessite
plus de source de courant.
L'appareil est constitué d'une bobine entourant un aimant permanent.
Devant cet aimant vibre une membrane en fer doux.
Les vibrations communiquées par la parole à la membrane
du transmetteur (la partie où l'on parle), entraînent des
variations de flux magnétique du barreau aimanté.
Rapidement un autre modèle fera l'objet d'un nouveau brevet , la
"BOX" qui est un appareil réversible, il
sert aussi bien de transmetteur que de recepteur.
Le
1er septembre 1876 Accord sur un contrat
entre Thomas A. Watson et Gardiner Greene Hubbard pour lequel Watson
se consacre au développement du télégraphe harmonique
et le téléphone, et en retour il recoit un dixième
d'intérêt pour tous les brevets de Bell.
Le contrat a été signé par Watson le 4 septembre.
L'accord au début était
convenu sur un mi temps, car son employeur Williams n'a pas voulu laisser
tomber l'activité de Watson à son magasin. Cette arrangement
a duré "pendant quelques semaines" selon Watson.
Sur le vieux continent, c'est d'abord
en Angleterrre, le 7 septembre 1877
lors de la réunion à Glasgow de l'Association britannique
pour l'avancement de la science, transcrite intégralement par le
London Times le lendemain et par La nature le 14, que WH
Preece éléctricien du "British Post-Office"
et Sir W.Thomson, montrent le téléphone
que Bell avait donné à Sir W.Thomson à à Boston.
le 1er octobre, The Telegraphic Journal en a donné davantage de
détails. Des images n'apparaîtront que le 22 décembre,
lorsqu'un autre magazine britannique, Engineering, publiera des dessins
de l'émetteur et du récepteur.
Dans la revue LA NATURE 27 AVRIL 1878 en France, Bell
écrit un article sur ses travaux :
Il y a bien des années, mon père,
Alexandre Melville-Bell, dEdimbourg, appelait mon attention
sur le mécanisme de la parole; il avait fait de longues études
sur ce sujet. Plusieurs d'entre vous peuvent se rappeler linvention
de mon père; elle consistait en un moyen de représenter
dune manière admirablement exacte les positions des
organes vocaux, dans la formation des sons. Nous entreprîmes
ensemble de nombreuses expériences nous cherchâmes
dabord à découvrir le mécanisme des éléments
anglais et étrangers de la parole. Je me souviens surtout
dune recherche dans laquelle nous nous trouvâmes engagés,
concernant les relations musicales des sons de voyelles. Quand des
sons de voyelles sont
émis, il semble que chaquevoyelle possède une hauleur
de ton propre; en prononçant certaines voyelles successivement,
lon peut distinctement percevoir une échelle musicale.
Nous nous proposâmes de déterminer la hauteur de ton
naturelle à chaque voyelle. Des difficultés inattendues
nous firent obstacle; plusieurs voyelles semblaient posséder
une double hauteur; probablement la hauteur de la résonnance
de lair dans la bouche, et la hauteur de la résonnance
de lair contenu dans la cavité postérieure de
la langue, cavité comprenant le pharynx et le larynx.
Jimaginai un expédient pour déterminer
la hauteur, et crus posséder la priorité de la découverte,
qui consistait à faire vibrer un diapason devant la bouche
durant les accommodations des organes vocaux prises silencieusement.
Il fut constaté que chaque position
de voyelle renforçait tel ou tel diapason ou plusieurs diapasons
spécialement.
Jécrivis une relation de ces recherches à M.
Alex. J. Ellis, de Londres. Sa réponse minforma
que les expériences relatées avaient déjà
été faites par Helmholtz
(Die Lehre von den Tonempfindungen traduction anglaise par Alexandre
J. Ellis. Theory of tone, Théorie de la perception
des sons.) et dune manière beaucoup plus parfaite
que je ne lavais fait. M.
Ellis me dit, en effet, que Helmholtz, non-seulement avait analysé
les sons de voyelles en leurs éléments musicaux constitutifs,
mais qu'il avait réalisé la synthèse de ces
éléments. Helmholtz avait réussi à produire
artificiellement certains sons de voyelles en faisant vibrer simultanément,
par un courant électrique, des diapasons de différentes
hauteurs. M. Ellis eut la bonté de maccorder une entrevue
dans le but de mexpliquer la disposition des appareils employés
par Helmholtz, pour produire ces effets extraordinaires et je consacrai
la plus grande partie dune journée avec lui à
létude de ce sujet.
A cette époque, cependant, je nétais pas assez
familiarisé avec les lois de lélectricité
pour comprendre parfaitement les explications qui me furent données,
mais lentrevue eut pour effet dappeler toute mon attention
sur les sujets du son et de lélectricité, et
je neus pas de repos avant dêtre entré
en possession dun exemplaire du grand traité de Helmholtz,
et davoir essayé, dune manière rudimentaire
et imparfaite, il est vrai, de reproduire les mêmes résultats.
En réfléchissant aux possibilités de production
du son par des moyens électriques, je fus comme frappé
par lidée que le principe de faire vibrer un diapason
par lattraction intermittente dun électro-aimant
pouvait sappliquer à la production électrique
de là musique. Jimaginai donc une série de diapasons
de différentes hauteurs dintonation, et les disposai
de façon à les faire vibrer automatiquement de la
manière indiquée par Helmholtz, chaque diapason interrompant
à chaque vibration un courant voltaïque. Et pourquoi,
pensai-je, labaissement dune clef, telle quune
touche de piano, ne dirigerait-elle point le courant dinterruption
de lun quelconque de ces diapasons, au travers dun fil
télégraphique, jusquà une série
délectro-aimants actionnant les cordes dun piano
ou dun autre instrument de musique? Ainsi une personne pourrait
jouer du piano-diapason en un lieu, et la musique pourrait sentendre
en un autre lieu, en une ville lointaine, sur un piano électro-magnétique.
Plus je réfléchissais à cet arrangement, plus
il me paraissait réalisable. Je ne voyais en effet nulle
raison pour laquelle labaissement dun certain nombre
de clefs au point de départ du diapason ne serait pas accompagné,
dans le circuit, de la production, au lieu darrivée,
dun plein accord perceptible sur le piano à lunisson.
Lattrait que moffrait alors létude de lélectricité
me conduisit à létude des divers systèmes
en usage en Angleterre et en Amérique. Jadmirai surtout
la simplicité de lalphabet Morse et ce fait que cet
alphabet pouvait être lu par la perception du son que produit
son fonctionnement. Au lieu de se reporter sur les points et les
traits enregistrés sur le papier, les opérateurs contractent
lhabitude dobserver la durée de tic-tac des appareils,
et ainsi de distinguer à loreille les divers signaux.
La possibilité de représenter, dune manière
analogue, le point et le trait du code Morse par la durée
dune note musicale, sempara de mon esprit. Une personne
pourrait agir sur lune des clefs du piano-diapason, dont nous
avons plus haut vu larrangement, et la durée du son
émis par la corde correspondante du piano lointain y pouvait
être observée par une autre personne.
Il me sembla quainsi plusieurs messages télégraphiques
distincts pouvaient être simultanément transmis dun
piano-diapason jusquà lautre extrémité
du circuit, par des opérateurs manipulant chacun une clef
différente de linstrument. Ces messages seraient lus,
me disais-je, par des opérateurs placés auprès
du piano darrivée, chacun deux écoutant
des signaux dune hauteur définie de ton et ignorant
tous les autres. Lon pouvait ainsi réaliser la transmission
simultanée de plusieurs messages télégraphiques
par un seul fil, le nombre de ces messages nétant limité
que par la délicatesse doreille de celui qui écoutait.
Lidée daccroître la puissance
de transmission dun fil télégraphique de cette
manière me vint à lesprit, et ce fut ce but
pratique que jeus en vue, en commençant mes recherches
sur la téléphonie électrique. Il se trouve
généralement que dans le progrès de la science
la complication conduit à la simplification, et quen
faisant lhistoire dune découverte scientifique,
il est souvent utile de commencer par la fin. Lorsque je porte un
regard rétrospectif sur mes recherches, je reconnais la nécessité
de désigner, par des noms spéciaux, une variété
de courants électriques qui peuvent produire des sons. Jappellerai
votre attention sur plusieurs espèces distinctes de courants
délectricité que lon pourrait appeler
téléphoniques . Afin que les particularités
de ces courants soient bien comprises, je prierai M. Frost de projeter
sur lécran une illustration graphique de ces différentes
variétés. La méthode graphique de représenter
des courants électriques, et que nous voyons ici, est la
meilleure que lon puisse imaginer pour étudier exactement
les effets produits par diverses formes dappareils téléphoniques.
Elle ma fait concevoir cette sorte particulière de
courant téléphonique que jappellerai ici courant
ondulatoire, et qui rend possible la production artificielle du
langage articulé par des moyens électriques.
Une ligne horizontale g g (fig. 1) est prise comme ligne du courant
à zéro ; les impulsions délectricité
positive sont représentées au-dessus de cette ligne,
celles délectricité négative au-dessous
ou bien vice versa. Lépaisseur verticale dune
impulsion électrique quelconque (b ou d) mesurée à
partir de la ligne de zéro, indique lintensité
du courant électrique au point observé, et l'extension
horizontale de la ligne électrique (b ou d) indique la durée
de limpulsion. Il y a neuf variétés de courants
téléphoniques; il me suffira de vous en indiquer six.
Les trois variétés primaires, désignées
sous les noms dintermittentes, de pulsatoires et dondulatoires,
sont représentées par les lignes 1, 2 et 3. Des sous-variétés
peuvent être distinguées sous les désignations
de courants directs, ou de courants inverses, selon que les impulsions
électriques sont toutes dune sorte, ou alternativement
positives et négatives. Les courants directs peuvent encore
se distinguer comme positifs ou négatifs suivant que les
impulsions sont dune sorte ou de lautre. Un courant
intermittent est caractérisé par la présence
et labsence alternatives de lélectricité
dans le circuit. Un courant pul- satoire résulte de changements
instantanés dans lintensité dun courant
continu, et un courant ondulatoire est un courant délectricité,
dont lintensité varie dune manière proportionnelle
à la vitesse du mouvement dune particule dair
durant la production du son.
Ainsi la courbe représentant graphiquement le courant ondulatoire
pour un simple ton musical est celle qui exprime une oscillation
simple du pendule, cest-à-dire une courbe sinusoïdale.
Je dois faire ici la remarque que si la théorie du courant
ondulatoire délectricité est une conception
dont je puis revendiquer lorigine, on connaît néanmoins
des méthodes de produire des sons au moyen de courants intermittents
et pulsatoires. Par exemple, il y a longtemps que lon a fait
la découverte quun électro-aimant émet
un son lorsquil est subitement aimanté ou désaimanté.
Lorsque le circuit dans lequel est placé cet électro
aimant est rapidement fermé et ouvert, une succession de
crépitations partent de laimant. Ces bruits produisent
à loreille leffet dune note musicale, lorsque
le courant est interrompu un nombre suffisant de fois par seconde.
La découverte de la musique galvanique par Page (1) , en
1837, conduisit les recherches faites en différentes parties
du monde, presque simultanément dans le domaine de la téléphonie.
Les effets dacoustique produits par laimantation furent
soigneusement étudiés par Marrian (2) , Beatson (3)
, Gassiot (4) , de la Rive (5) , Matteucci (6) , Guillemin (7) .
Vertheim (8) , Wartmann (9) , Janniar (10) , Joule (11) , Laborde
(12) , Légat (13) Reis (14) , Poggendorf (15) , du Moncel
(16) , Delezennes (17), et dautres encore (18) .
Il faut aussi mentionner que Gore (19) obtint des notes musicales
claires par le mercure ; ces notes étaient accompagnées
de rides, singulièrement belles à la surface durant
le cours des expériences électrolytiques. Page (20)
produisit des tons musicaux dans les barres de Trevelyan par laction
du courant galvanique. Sullivan découvrit plus tard quun
courant délectricité est engendré par
la vibration dun fil composé partie dun métal
et partie dun autre.
1 C. G. Page, la Production de la musique galvanique.
Journal de Sillimann, 1857, XXXIII, p.396; Journal de Silli- man,
1858, xxxiii, p. 118; Bibl. univ. (nouvelle série, 1859,
n, p. 598).
2 J. P. Marrian, Phil. Mag., xxv, p. 382; Inst., 1845, p. 20; Arch.
de l'électricité, voy. p. 195.
3 Beatson, Arch. de l'électricité, voy. p. 197 ; Arch.
des Sc. phys. et nat. (2 e série), n, p. 115.
4 Gassiot, voy. Preatise on Electricity, par de la Rive, i, p. 500.
5 De la Rive, Treatise on Electricity, i, p. 500; Phil. Mag., xxxv,
p. 422; Arch. de lélect.,-voy. p. 200; Inst., 1846,
p. 85; Comptes rendus, xx, p. 1287; Compt. rend., XXII, p. 452;
Pogg. ann., p. 657 ; ann. de chim. et de phys., xxvi, p. 158.
6 Matteucci, Inst., 1845; Arch. de lélect., voy.p.
389.
7 Guillemin, Compt.rend., xxii, p. 264; Inst., 1846, p. 30; Arch.
des sc. phys. et nat. (2 e série), i, p. 191.
8 G. Wertheim, Compt. rend., xxn, p. 356-544; Inst., 1846, p. 65,
100; Pogg. ann., t. XVIII, p. 140; Compt. rend., xxvi, p. 505 ;
Inst., 1848, p. 142 ; Ann. de chim. et dephys., xxm, p. 305 ; Arch.
des sc. phys. et nat., vin, p. 206 ; Pogg. ann., t. xxvn, p. 45;
Berl Ber., IV, p. 121.
9 Elle Wartmann, Compt. rend., xxn, p. 544; Phil. Mag. (3 e série),
xxviii, p. 544 ; Arch. des sc. phys. et nat. (2 e série),
i, p. 419; Inst., 1846, p. 290; M. natschr. d. Ber Rad., 1846, p.
111.
10 Janniar, Compt. rend., XXIII, p. 519; Inst., 1846, p. 269; Arch.
des sc. phys. et nat. (2 e série), p. 394.
11 J. P. Joule, Phil. Mag., xxv, p. 76-225; Berl Ber., m, p. 489.
12 Laborde, Comptes rendus, i, p. 692; Cosmos, XVII, p. 154.
13 Legal, Brix, ZS, ix, p. 125.
14 Reis, Téléphonie Polytech. Journ., c. t. xvm, p.
185, Bôttger's notiz, b., 1863, no 6. 5 J. C.
15 Poggendorff Pogg., Ann., XCVIII,p. 192, Berliner Monatsbar, 1856,
p. 133; Cosmos, ix, p.49; Berl Ber., XII, p. 241 ; Pogg. ann., t.
xxxvii, p. 159.
16 Du Moncel, Exposé, n, p. 125, et in, p. 85.
17 Delezenne, Sound produced by magnetization; Bibl. univ. (new-series),
1841, xvi, p. 406.
18 Voy. London Journ., XXXII, p. 402; Polytech. Journ., ex, p. 161;
Cosmos, iv, p. 45; Gl sener, Traité général,
et c. p.550; Dove, Repert., vi,p. 58; Pogg., Ann., xm, p. 411; Berl.
Bern, 1, p. 144; Arch. des sc. phys. et nat.; xvi, p. 406; Khuns
Encyclopédie der Physik, p. 1014-1021.
19 Gore, Proceedings of Royal Society, xn, p. 217. 8
20 C. G. Page, Vibration of Trevelyans bars by the galva-
nic current; Sillimans Journal, 1850, ix, p. 105-108; Sullivan
; Currents of Electricity produced by the vibration of mêlais:
Phyl. Mag., 1845, p. 261; Arch. de lélect., x, p.480.
Le courant durait aussi longtemps que lémission
duné note musicale et sarrêtait immédiatement
après la cessation du son. Pendant plusieurs années,
mon attention se porta presque exclusivement sur les moyens dobtenir
un instrument interrupteur extrêmement rapide de circuit voltaïque
et destiné à prendre la place du diapason transmetteur
employé dans les recherches de Helmholtz. Cest un fait
singulier que dimportantes découvertes sont souvent
faites presque simultanément par plusieurs personnes en différentes
parties du monde, et que lidée de la télégraphie
multiple, telle quil la développée dans
les divers diagrammes montrés à la Société,
paraît sêtre présentée isolément
tant en Amérique quen Europe à quatre inventeurs
différents. Les détails eux-mêmes des arrangements
en circuit ont une très-grande ressemblance avec ceux quont
proposés M. Cromwell Varley, de Londres, M. Elisha Gray,
de Chicago, M. Paul Lacour, de Copenhague, et M. Thomas Edison,
deRewark dans lÉtat de New-Jersey. Quant à la
question de priorité dinvention, je ne me propose pas
de la discuter.
Pour faire mieux comprendre la difficulté de lusage
dun courant intermittent, je vous prierai de me suivre dans
l'application de l'effet produit quand deux signaux musicaux de
hauteurs dintonation différentes sont simultanément
dirigés le long dun même circuit.
La figure 2 fait voir un arrangement dans lequel les tiges aa de
deux transmetteurs interrompent le courant de la même pile
B.
Supposons que lintervalle musical entre les deux tiges soit
une tierce majeure. En ce cas leurs vibrations sont dans la proportion
de 4 à 5, cest-à-dire que 4 vibrations de a
sont faites dans le même temps que 3 vibrations de A1. A2
et B 2 représentent les courants intermittents produits,
4 impulsions de B2 étant produites dans le même temps
que 5 impulsions de A2 . La ligne A2 et B2 représente leffet
résultant sur la ligne principale de la simultanéité
daction des tiges a et b , interrompant et rétablissant
le même circuit. Vous voyez par le dessin que le courant résultant,
tout en conservant une intensité uniforme, est moins interrompu
lorsque les deux tiges sont en opération, que lorsquune
seule tige est employée. Continuant dapprofondir la
question, vous reconnaissez que si un plus grand nombre de tiges
de différentes hauteurs de tons ou de différentes
vitesses de vibration sont occupées simultanément
à interrompre et à rétablir le même circuit,
leffet résultant sur la ligne principale est réellement
léquivalant dun courant continu. Vous comprenez
aussi que le nombre maximum de signaux musicaux pouvant simultanément
être dirigés le long dun seul fil sans confusion,
dépend beaucoup delà proportion de durée du
rétablissement quant à celle de linterruption.
Plus le contact est court, en même temps que plus linterruption
est longue, plus le nombre des signaux pouvant se transmettre sans
confusion est grand, et vice versa. Lappareil au moyen duquel
cette conclusion théorique a été vérifiée
se trouve devant vous. Il consiste en une boîte ordinaire
d'harmonium, dont les tiges sont actionnées par lair
de la manière habituelle. Devant chaque tige est une vis
métallique contre laquelle la tige frappe en vibrant. En
ajustant la vis on rend le contact long ou court. Les tiges sont
reliées à lun des pôles dune pile,
et les vis contre lesquelles elles frappent communiquent avec la
ligne; des impulsions partent ainsi de la pile dans la ligne durant
la vibration des tiges. Sans entrer dans des détails de calcul,
vous voyez quavec un courant pulsatoire leffet de transmission
simultanée de signaux musicaux est presque léquivalent
dun courant continu d'intensité minima, comme lindique
la figure 3. Si des courants ondulatoires sont employés,
leffet est différent (voyez la figure 4).
Le courant qui vient de la pile B, est formé en ondulations
à la suite de faction inductive des tiges de fer ou dacier
MM', lesquelles vibrent devant les électro-aimants ed mis
dans le circuit de la pile. A2 et B2 représentent les ondulations
causées dans le courant par la vibration des corps aimantés
et lon voit quil y a quatre ondulations de B2 pour cinq
de A2 . La résultante deffet sur la grande ligne est
exprimée par la courbe A2 - B 2 , somme algébrique
des courbes sinusoïdales A2 et B2 . Un semblable effet est
produit quand des courants ondulatoires inverses sont employés
comme on le voit en la figure 5 où le courant est produit
par la vibration daimants réunis en circuit sans une
pile voltaïque.
Par les figures 4 et 5, on peut voir que leffet de la transmission
de sons musicaux de différentes hauteurs simultanément
le long dun seul fil, nest point deflaccr le caractère
vibratoire du courant comme dans le cas des courants intermittents
et pulsatoires, mais de changer les formes des ondulations électriques.
En effet, le courant est influencé précisément
dune manière analogue à celle de lair
par la vibration des corps inducteurs MM'. Il devrait donc être
possible de transmettre simultanément autant de tons musicaux
par un fil télégraphique que par lair.
La possibilité de se servir de courants ondulatoires, dans
un but de télégraphie multiple, ma permis de
laisser de côté tous les arrangements compliqués
de circuit et demployer une seule pile pour tout le circuit,
en ne conservant que les récepteurs qui mavaient précédemment
servi.
Jai dit que Helmholtz avait pu produire artificiellement des
tons de voyelles en combinant des tons musicaux de différentes
hauteurs et intensités. Nous voyons son appareil en la figure
6.
Des diapasons de différentes hauteurs sont placés
entre les pôles délectro-aimants (a1 , a2, etc.),
et maintenus en vibration par laction dun courant intermittent
qui part du diapason g. Des résonnateurs 1, 2, 3, etc , sont
placés de façon à renforcer les sons, plus
ou moins, selon que les orifices extérieurs sont plus ou
moins élargis. On voit que dans le procédé
de Helmholtz, les diapasons eux-mêmes produisent des tons
dintensité uniforme, et dont la sonorité varie
par un renforcement externe. Ce qui me frappa, cest que les
mêmes résultats pouvaient être obtenus, et dune
manière beaucoup plus parfaite, en faisant vibrer les diapasons
à différents degrés damplitude. Jimaginai alors lappareil de la figure 7 ; ce fut
ma première forme de téléphone articulé.
Dans cette figure, une harpe à tiges dacier est attachée
aux pôles dun aimant permanent N S. Lorsque lune
quelconque des tiges est mise en vibration, un courant ondulatoire
est produit dans les bobines de lélectro-aimant ; l'électro-
aimant correspondant E attire les tiges de la harpe IT avec
une force variable, et met en vibration celle des tiges qui se trouve
à lunisson de la tige qui vibre à lautre
extrémité du circuit. Ce nest pas tout ; lamplitude
de vibration dans lune des tiges détermine lamplitude
de vibration dans lautre, car lintensité du courant
induit est déterminée par lamplitude de la vibration
inductrice, et lamplitude de la vibration à lextrémité
de réception dépend de lintensité des
impulsions attractives. Lorsque nous chantons dans un piano, certaines
cordes de linstrument sont mises en vibration avec sympathie
par laction de la voix, et, à différents degrés
damplitude, un son approché de la voyelle proférée
part du piano. La théorie nous fait voir que si le piano
avait un nombre beaucoup plus considérable de cordes, à
loctave, les sons de voyelles seraient parfaitement reproduits.
Mon idée de laction de lappareil, action indiquée
en la figure 7, était la suivante : proférer un son
dans le voisinage de la harpe H, et certaines tiges seraient mises
en vibration à des amplitudes différentes. A lautre
extrémité du circuit, les tiges correspondantes de
la harpe H' vibreraient avec leurs relations propres de force, et
le timbre du son serait reproduit. La dépense de la construction
dun semblable appareil mempêcha de mengager
dans cet ordre de recherches. Jai déjà parlé
d'une invention de mon père, dun système de
symboles physiologiques, pour représenter laction des
organes vocaux, et javais été invité
par le Conseil de linstruction publique de Boston, à
faire une série dexpériences sur ce système
dans lÉcole des sourds et muets. Lon sait que
les sourds-muets sont muets parce quils sont sourds, et que
dans leurs organes vocaux il ny a aucun défaut qui
les empêche de parler. Lon avait donc pensé que
le système de mon père, système de symboles
illustrés et depuis longtemps connu sous la désignation
vulgaire de langage visible, pourrait être le moyen dapprendre
à un sourd-muet à se servir de ses organes vocaux
et à parler. Le grand succès de ces expériences
me porta vers la recherche de méthodes de représentation
graphique et optique des vibrations du son, pour lenseignement
des sourds-muets. Pendant quelque temps, je poursuivis mes expériences
avec la capsule manométrique de Koenig, et avec le phonautographe
de Léon Scott.
Les appareils scientifiques de lInstitut de technologie de
Boston furent généreusement mis à ma disposition
pour ces expériences, et il se trouva quà cette
époque, un étudiant de lInstitut de technologie,
M. Maurey, venait dimaginer un perfectionnement du phonautographe.
Il avait réussi à faire vibrer par la voix un style
de bois de la longueur environ dun pied, fixé à
la membrane du phonautographe. Par cette disposition il avait obtenu
des traces agrandies sur une surface plane et noircie à la
fumée. Avec cet appareil, je réussis à mon
tour à produire de très-belles traces des vibrations
de lair par les vibrations de voyelles. Quelques-unes de ces
traces sont indiquées dans la figure 8. Mon esprit
fut frappé par cette forme perfectionnée de lappareil,
et je vis là une ressemblance remarquable entre la manière
dont la pièce de bois vibrait sous laction de la membrane
du phonautographe, et celle dont les osselets de loreille
humaine obéissaient au mouvement de la membrane du tympan.
Je résolus donc de construire un phonautographe plus exactement
modelé sur le mécanisme de loreille humaine,
et, dans ce but, jeus recours aux lumières dun
spécialiste distingué, du docteur Clarence J. Blake.
Celui-ci me suggéra lidée demployer loreille
humaine comme phonautographe, au lieu den faire une imitation
artificielle. L'enclume fut retirée, et, à lextrémité
du marteau fut fixé un style en brin de foin, de la longueur
denviron un pouce. En mouillant la membrane du tympan et les
osselets avec une mixture de glycérine et deau, on
obtenait la mobilité nécessaire des parties. En chantant
dans loreille externe, on mettait en vibration le style, et
lon obtenait des traces sur une surface plane en verre recouvert
de noir de fumée, placée au-dessous du style (fig.
9).
Tandis que jétais livré à ces expériences,
je fus surpris à la vue de la disproportion remarquable qui
existait entre la membrane et les os quelle faisait vibrer.
Je pensai que si une membrane aussi mince quun tissu de papier
pouvait gouverner la vibration dos, qui, comparés à
cette membrane, étaient dune dimension et dun
poids immense, à plus forte raison une membrane plus grande
et plus épaisse ferait-elle vibrer un morceau de fer contre
un électro-aimant, et dans ce cas, la complication des tiges
dacier, que nous voyons dans ma première forme du téléphone
(fig. 7), serait écarté. Un simple morceau de fer,
fixé à la membrane, serait alors placé à
chaque extrémité du circuit télégraphique.
Partout des amateurs fabriquent des téléphones
en Amérique et aussi en Europe.
Les ventes augmentèrent, début
1877 Watson avait déjà construit et vendu plus de 1000 appareils,
Le problème n'était pas un manque d'intérêt
des gens mais la réaction des hommes d'affaires qui considéraient
cet instrument comme un jouet.
Le 9 octobre 1876,
Bell réussit à établir une conversation réciproque
(dans les deux sens) avec Watson, au moyen de la ligne télégraphique
reliant Boston à East Cambridge, dans la ville voisine.
Le Le 26 novembre Bell,
Watson et d'autres participent à la démonstration du "Premier
appel longue distance" dans les deux sens simultanément entre
Boston et Salem, sur 16 milles de lignes de télégraphe .
Dans les deux sens veut dire émission et réception sur le
même fil télégraphique (l'autre etant la terre comme
pour l'usage du télégraphe).
Le 3 décembre
Conversation longue distance, entre Boston et North Conway, N. H., 143
milles, sur une ligne télégraphique entre Bell, Watson,
Hubbard et d'autres.
Parallélement depuis l'automne 1876, des
expériences téléphoniques avaient lieu à l'université
Brown de Providence :
En entendant parler des expériences intéressantes et de
la remarquable invention de Bell, deux professeurs de l'Université
Brown , Un groupe de scientifiques s'est réuni autour de Blake
pour travailler sur un projet particulier. Parmi eux se trouvaient le
professeur John Peirce et le Dr William
F. Channing, médecin et expert en électricité,
fils du révérend William Ellery Channing.
Eli Whitney Blake(1836-1895), professeur de physique,
est né à New Haven le 20 avril 1836. Son grand-oncle était
Eli Whitney, inventeur de l'égreneuse à coton. Son père
était l'inventeur du brise-pierre Blake utilisé dans la
construction de routes et était également l'ami et l'aide
de Morse dans les premiers jours du télégraphe. Le jeune
Eli a suivi dans des poursuites scientifiques. Il est diplômé
de Yale en 1857. Il a enseigné pendant un an dans une école
privée à Unionville, Connecticut, puis a repris ses études
à la Sheffield Scientific School. Il étudia ensuite en Allemagne
à Heidelberg sous Bunsen et Kirchhoff, à Marburg sous Kolbe,
à Berlin sous Dove et Magnus. Il avait prévu d'être
chimiste, mais a fini par devenir physicien. Entre 1866 et 1870, il enseigna
à l'Université du Vermont, à Columbia et à
Cornell. En 1870, il fut nommé premier professeur de physique à
l'université Brown de Providence.
Ce petit groupe savait que Bell travaillait sur la théorie selon
laquelle la puissance de ses instruments était proportionnelle
à leur taille. En fait, lorsque Bell a exposé ses découvertes
dans l'ancien Music Hall de Providence, il avait montré de petits
instruments à diaphragmes d'un pouce de diamètre, ainsi
qu'un plus grand doté d'un diaphragme d'un pied. Les plus petits
avaient parfaitement reproduit la musique, mais pas parfaitement la voix
humaine.
Alexander Graham Bell avait breveté son téléphone
après avoir soumis un modèle brut avec sa demande le 14
février 1876. Son téléphone,avec un récepteur
maladroit pesant dix livres, il a été exposé à
l'exposition du centenaire cet été. Bell était au
courant et ennuyé par les travaux en cours jusqu'à ce qu'il
apprenne qu'ils étaient menés pour des intérêts
scientifiques plutôt que commerciaux. Après cela, bien qu'il
les appelait avec condescendance «les expérimentateurs»,
il était prêt à connaître leurs progrès.
À la fin de l'hiver ou au début du printemps 1877, à
la maison de Rowland Hazard au 45, rue Williams, où vivait le professeur
Blake, Blake assista à une démonstration du téléphone
avec l'aide de William Ely.
Le fil était tendu entre la salle de réception,
juste à l'intérieur de la porte d'entrée, et le bureau
à l'autre bout du long couloir, avec un téléphone
à chaque extrémité. Il se trouve qu'Ely écoutait
le récepteur dans le bureau, où le professeur Blake terminait
sa préparation, lorsqu'il a entendu une voix familière à
l'autre bout du fil et a dit : «Mon père vient d'entrer,
j'entends sa voix; vous l'attendiez ?
Le professeur Blake était abasourdi et ravi, car même dans
leurs envolées les plus folles, les scientifiques n'avaient pas
rêvé de la possibilité de reconnaître les voix
individuelles.
Le plus gros problème avec ce téléphone
était la taille imposante du récepteur. William Ely peut
être crédité de l'idée de remplacer l'aimant
en fer à cheval par un aimant à barre de fer aimantée.
Le résultat a été ce que John Peirce l'a appelé
le «butterstamp» en raison de sa ressemblance avec
un ustensile ménager alors utilisé pour estamper des motifs
sur des morceaux de beurre. Ce récepteur a également produit
des tonalités plus claires. Walter Lee Munro se souvint du matin
de mai 1877 lorsque les descriptions et les illustrations du téléphone
de Bell parurent dans le Providence Journal :
Le Prof. Blake entra dans la salle de conférence
dans un état de grande excitation, une copie du papier à
la main et s'adressa essentiellement à la classe comme suit: Messieurs,
vous avez vu l'annonce du téléphone du professeur Bell dans
le journal de ce matin. Vous connaissez tous l'instrument; certains d'entre
vous les ont eux-mêmes fabriqués. Je veux vous dire qu'il
y a quelque temps, le professeur Bell est venu de Boston pour comparer
des notes avec le professeur Peirce, le Dr Channing et moi-même.
Il nous a dit qu'il avait maîtrisé le principe du téléphone
mais qu'il n'avait pas été en mesure de concevoir un récepteur
qui ne soit pas trop encombrant à utiliser. Nous lui avons montré
notre récepteur que vous connaissez tous. Je vous demande de comparer
cela avec celui du professeur Bell, comme illustré dans le journal
aujourd'hui. C'était l'heure de triomphe du professeur Blake, car
il savait que la classe savait de quoi il parlait .
Pour Bell vendre le téléphone est
la conséquence logique de son invention, il partagera les droits
avec ses deux associées, Watson et Hubbard.
Une nouvelle répartition sera effectuée pour donner 10%
à Watson à condition qu'il quitte son emploi chez Williams
pour se consacrer à la fabrication des appareils téléphoniques.
Il hésita et finit par acccepter la proposition car à cette
époque, chez Williams Watson ne gagnait qu'un salaire de compagnon
de 3,00 $ par jour et attendait en vain de devenir contremaître.
Hiver 1876-77 la fortune des assoiés
ne suffit plus à soutenir le rythme de fabrication, Hubbard
voulu offrir les droits sur le téléphone à Western
Union pour 100 000 dollars, offre que la Western Union refusa.
Dès le début de 1877, un premier
prospectus vantait l'appareil capable de communiquer jusqu'à 20
milles. Aucune allusion n'était faite à des réseaux
d'abonnement.
Le deuxième brevet : la box Les avocats de Bell le pressent de rédiger
des spécifications et le 15
janvier 1877, il dépose à Washington son
deuxième brevet sur le téléphone incluant les différentes
améliorations. Il lui est attribué le 30 janvier sous
le no 186 787 dont voici une
reproduction :
et
( en pdf )
Ce téléphone volumineux est une encore une
boite disgracieuse (sauf pour les collectionneurs), de plus il n'y avait
pas encore de dispositif tel qu'une sonnerie ou un avertisseur sonore
pour attirer l'attention de la personne à la réception d'un
appel. Il fallait taper fortement avec un crayon sur le diaphragme ou
hurler devant l'embouchure. Son utilisation était désagréable:
il fallait prendre la boite et crier, puis la porter à l'oreille
pour écouter.
Malgré ces problèmes, Bell et son groupe ont décidé
de commercialiser entièrement l'invention. "
Photos au National Museum of Scotland" d'un appareil qui servit aux
démonstrations.
il sagissait du tout premier type de téléphone mis
en vente
Bell employa comme transmetteur un aimant aussi fort que
possible, composé, d'après leprincipe de Jamin, d'un certain
nombre de lames minces d'acier réunies en forme de fer à
cheval, comme le représente la figure ci dessous.
Septembre
1877 Contrat entre Melville Bell et lhonorable Alexander Mackenzie
pour la location de deux téléphones manuels en bois et deux
téléphones en forme de boîte.
Ce téléphone ressemblant à un appareil photographique
a été le premier téléphone utilisé
dans un cadre commercial. Deux de ces appareils, en plus de deux téléphones
manuels en bois, ont été les premiers à être
loués au Canada, reliant le bureau du premier ministre Alexander
Mackenzie à Rideau Hall à la résidence privée
du gouverneur général Lord Dufferin.
Le 12 février 1877,
Bell donne une conférence téléphonée
au Lycée de Salem. assité par Thomas A. Watson, à
l'autre extrémité à Boston.
Plus tard dans la soirée du 12 février
1877, après la manifestation Henry M.
Butchelder, un journaliste du Boston Globe, téléphone
son rapport à AB Fletcher, un autre journaliste du Globe, présent
à la conférence téléphonique improvisée
de Boston.
Ainsi, le premier article de journal envoyé par téléphone
a été imprimé dans le journal le lendemain matin.
Le Rutland Daily Globe a reproduit lhistoire du Boston
Globe.
Comme vous pouvez le constater dans la coupure de presse publiée
ci-dessous, le Butland Dailly Globe voyait un grand potentiel dans
la technologie téléphonique.
Voici un extrait d'une histoire de Salem Focus intitulée,
Le premier appel interurbain
Le 12 février 1877, Bell effectua le premier appel téléphonique
longue distance de lhistoire, du lycée de Salem à
Watson au Boston Globe de Boston.
Le téléphone utilisé par Bell lors de sa démonstration
était ce qu'il appelait son téléphone "Interurbain".
C'était une boîte en bois d'environ dix pouces sur dix
sur huit avec un trou à l'avant. L'appelant parle et écoute
à travers le même trou.
Thomas Watson avait mis au point un "thumper" qui était
utilisé pour signaler au récepteur l'arrivée
d'un appel.
À présent, Bell tenait l'appareil et émettait
un son de tapotement sur le diaphragme, lequel reproduisait à
son tour le même son sur le diaphragme du téléphone
de Watson à Boston.
Quelques instants plus tard, Bell entendit un son dans son téléphone
indiquant que Watson était prêt pour la communication.
Bell se pencha près de la boîte et parla dans l'appareil,
suffisamment fort pour que son auditoire l'entende : M. Watson, tu m'entends ?
Pendant un instant, la seule chose que l'auditoire entendit fut un
craquement provenant de l'appareil récepteur. Puis une voix
se fit entendre.
Oui, monsieur, je vous entends.
Une brève pause ....
Ensuite, M. Bell, je voudrais chanter une chanson pour votre public
à Salem. Es-tu prêt ?
...
Le "Télégraphique journal",
assure du reste qu'une conversation a été échangée
de cette manière entre les villes de Boston et de Salem (Massachusetts),
éloignées l'une de l'autre de 18 milles, et, cette fois, si
la chose est vraie, il n'y a plus qu'à s'incliner devant un résultat
aussi merveilleux...
Le magazine Popular Science de décembre 1906
décrit le premier exemple de reportage téléphonique:
Après la naissance du téléphone à
Boston, son baptême au Bureau des brevets et son accueil royal au
centenaire de Philadelphie, on pouvait supposer que la vie de Bell serait
désormais paisible et agréable. Mais comme il s'agit d'histoire,
et non d'imagination, il faut noter le fait très surprenant que
le jeune nouveau venu ne reçut aucun accueil favorable ni aucune
attention de la part du grand monde des affaires. « C'est un jouet
scientifique », disaient les commerçants. « C'est un
instrument intéressant, bien sûr, pour les professeurs d'électricité
et d'acoustique ; mais il ne peut jamais être une nécessité
pratique. Autant proposer d'installer un télescope dans une aciérie
ou d'atteler un ballon à une fabrique de chaussures. »
Le pauvre Bell, au lieu d'être applaudi, fut
la cible d'une pluie de moqueries. C'était un « imposteur
», un « ventriloque », un « excentrique qui prétend
pouvoir parler à travers un fil ». Le Times de Londres qualifia
pompeusement le téléphone de dernière imposture américaine
et donna de nombreuses raisons sérieuses pour lesquelles la parole
ne pouvait être transmise par fil, en raison de la nature intermittente
du courant électrique. Presque tous les électriciens
ceux qui étaient censés s'y connaître déclarèrent
que le téléphone était une invention impossible ;
et ceux qui ne le dénoncèrent pas ouvertement comme un canular
crurent que Bell avait découvert par hasard une utilisation bizarre
de l'électricité, qui ne pourrait jamais avoir la moindre
utilité pratique.
Bien qu'arrivé tard dans la lignée
des inventeurs, Bell dut essuyer moqueries et adversités.
L'accueil réservé à son téléphone par
le public lui fit sympathiser avec Howe, dont la première machine
à coudre fut détruite par une foule de Boston ; avec McCormick,
dont la première faucheuse fut qualifiée de « mélange
entre un char Astley, une brouette et une machine volante » ; avec
Morse, que dix Congrès considérèrent comme une nuisance
; avec Cyrus Field, dont le câble transatlantique fut dénoncé
comme « un phénomène fou d'ignorance obstinée
» ; et avec Westinghouse, traité d'idiot pour avoir proposé
« d'arrêter un train avec du vent ».
L'idée même de parler à une
plaque de tôle était si nouvelle et extraordinaire que l'esprit
normal la répugnait. Pour l'ouvrier comme pour le scientifique,
c'était incompréhensible. C'était trop étrange,
trop bizarre, pour être utilisé hors du laboratoire et du
musée. Personne, littéralement, ne comprenait son fonctionnement
; et le seul homme à proposer une solution claire au mystère
était un mécanicien de Boston, qui soutenait qu'il y avait
« un trou au milieu du fil ».
Ceux qui parlaient pour la première fois dans une cabine téléphonique
ressentaient une sorte de trac. Ils se sentaient ridicules. Agir ainsi
semblait absurde, surtout lorsqu'il fallait crier à tue-tête.
De toute évidence, le confort que pouvait procurer ce nouveau dispositif
était largement compensé par la perte de dignité
personnelle ; et rares étaient ceux qui avaient assez d'imagination
pour imaginer le téléphone comme faisant partie intégrante
de leur travail quotidien. Le banquier disait que cela pourrait convenir
aux épiciers, mais que cela ne servirait jamais au secteur bancaire
; et l'épicier disait que cela pourrait convenir aux banquiers,
mais que cela ne servirait jamais aux épiciers.
Alors que Bell mettait au point son invention à
Salem, un rédacteur en chef afficha le titre « Sorcellerie
de Salem ». Le New York Herald écrivit : « Leffet
est étrange, presque surnaturel. » Le Providence Press ajouta
: « Difficile de résister à lidée que
les puissances des ténèbres y soient, dune manière
ou dune autre, de mèche. » Et le Boston Times écrivit,
dans un éditorial ironique : « On peut désormais courtiser
sa femme en Chine aussi bien quà East Boston ; mais le plus
grave dans cette invention est le pouvoir effroyable et irresponsable
quelle confèrera à la belle-mère moyenne, qui
pourra ainsi faire entendre sa voix aux quatre coins du globe. »
En 1876, des centaines de capitalistes astucieux scrutaient
les villes américaines, cherchant avec perspicacité des
opportunités commerciales. Mais aucun d'entre eux ne proposa à
Bell d'acheter son brevet. Aucun ne se présenta pour un contrat
d'État. Et aucun parlement, ni aucun conseil municipal, ne se porta
volontaire pour offrir à la population un service téléphonique
bon marché et efficace. Quant à Bell lui-même, il
n'était pas un homme d'affaires. Dans tous les aspects pratiques
des affaires, il était aussi incompétent qu'un Byron ou
un Shelley. Il avait fait sa part, et il restait maintenant à des
hommes aux compétences diverses de s'approprier son téléphone
et de l'adapter aux usages et aux conditions du monde des affaires.
Le premier homme à entreprendre cette uvre
fut Gardiner G. Hubbard, qui devint peu après le beau-père
de Bell. Lui aussi était un homme d'enthousiasme plutôt que
d'efficacité. Il n'était ni riche ni expérimenté
en affaires, mais il était admirablement qualifié pour introduire
le téléphone auprès d'un public hostile. Son père
avait été juge à la Cour suprême du Massachusetts
; lui-même était avocat et avait principalement exercé
en droit. En 1876, c'était un homme d'apparence respectable, avec
des cheveux blancs longs et une barbe patriarcale. C'était une
figure familière à Washington et bien connue des hommes
publics de son époque. Compagnon polyvalent et divertissant, tour
à tour prospère et pauvre, et toujours optimiste, Gardiner
Hubbard devint un élément indispensable en tant que premier
agent de promotion du téléphone.
Aucun autre citoyen n'avait fait autant pour la ville de Cambridge que
Hubbard. C'est lui qui avait assuré l'approvisionnement en gaz
de Cambridge en 1853, l'approvisionnement en eau potable et la construction
d'un tramway vers Boston. Il avait traversé le Sud en 1860 dans
l'espoir patriotique d'éviter la guerre de Sécession imminente.
Il avait convaincu le Parlement de fonder la première école
publique pour sourds-muets, l'école qui avait attiré Bell
à Boston en 1871. Et il avait été pendant des années
un ardent défenseur des améliorations de la télégraphie
et de la poste. Ainsi, en tant que promoteur de projets d'intérêt
général, Hubbard n'était en aucun cas un novice.
Sa première démarche pour capter l'attention d'une nation
indifférente fut de faire grand bruit. Il comprit que cette nouvelle
idée du téléphone devait être familière
au public. Il parlait téléphone jour et nuit. À chaque
voyage, il emportait deux de ces instruments magiques dans sa valise et
faisait des démonstrations dans les trains et les hôtels.
Il s'adressait à tous les hommes influents qu'il croisait. C'était
un véritable « vieux marin » du téléphone.
Aucun auditeur potentiel n'était autorisé à s'échapper.
Pour promouvoir cette campagne publicitaire, Hubbard
encouragea Bell et Watson à réaliser une série d'exploits
sensationnels avec le téléphone. Un fil télégraphique
entre New York et Boston fut emprunté pendant une demi-heure et,
en présence de Sir William Thomson, Bell envoya une mélodie
sur la ligne de 380 kilomètres. « Entendez-vous ? »
demanda-t-il à l'opératrice du côté new-yorkais.
« Élégamment », répondit l'opératrice.
« Quel air ? » demanda Bell. « Yankee Doodle »,
fut la réponse. Peu après, alors que Bell était en
visite chez son père au Canada, il acheta tout le fil de poêle
de la ville et le fixa à une clôture en fer forgé
entre la maison et un bureau télégraphique. Puis il se rendit
dans un village distant de 13 kilomètres et envoya des bribes de
chansons et des citations shakespeariennes sur le fil.
Un grand nombre de personnes niaient encore la transmission
de la parole par fil. Lorsque Watson discutait avec Bell lors de manifestations
publiques, certains rédacteurs en chef parlaient avec scepticisme
du « suppositif Watson ». Pour faire taire ces sceptiques,
Bell et Watson préparèrent un test très rigoureux
du téléphone. Ils empruntèrent la ligne télégraphique
entre Boston et l'observatoire de Cambridge, et y branchèrent un
téléphone à chaque extrémité. Puis,
pendant trois heures ou plus, ils maintinrent la PREMIÈRE conversation
téléphonique soutenue, chacun prenant soigneusement des
notes de ce qu'il disait et de ce qu'il entendait. Ces notes furent publiées
dans des colonnes parallèles du Boston Advertiser du 19 octobre
1876 et prouvèrent sans l'ombre d'un doute que le téléphone
était désormais un succès.
Après cela, les événements se succédèrent
rapidement. Une série de dix conférences fut organisée
pour Bell, à cent dollars chacune, ce qui constituait la première
rémunération qu'il recevait pour son invention. Sa première
eut lieu à Salem, devant un auditoire de cinq cents personnes,
et Mme Sanders, la vieille dame maternelle qui avait hébergé
Bell à l'époque de son expérience, était fièrement
assise à l'un des premiers sièges. Un poteau fut dressé
à l'avant de la salle, soutenant l'extrémité d'un
fil télégraphique reliant Salem à Boston. Watson,
qui devint le premier orateur public par téléphone, envoya
des messages de Boston à divers membres de l'auditoire. Un compte
rendu de cette conférence fut envoyé par téléphone
au Boston Globe, qui annonça le lendemain matin :
« Cette dépêche spéciale du
Globe a été transmise par téléphone en présence
de vingt personnes, qui ont ainsi été témoins d'un
exploit jamais tenté auparavant : l'envoi de nouvelles sur une
distance de seize milles par la voix humaine. »
Cette dépêche du Globe réveilla les
rédacteurs en chef avec un sursaut inattendu. Pour la première
fois, ils commencèrent à remarquer l'apparition d'un nouveau
mot dans la langue et d'une nouvelle idée dans le monde scientifique.
Aucun journal n'avait fait la moindre mention du téléphone
pendant les soixante-quinze jours qui suivirent l'obtention du brevet
de Bell. Aucun des nombreux journalistes qui se pressaient au centenaire
de Philadelphie n'avait considéré le téléphone
comme un sujet d'intérêt public. Mais lorsqu'une chronique
fut envoyée par téléphone au Boston Globe, le monde
entier de la presse fut en émoi. Mille plumes écrivirent
le nom de Bell. Des demandes de répétition de sa conférence
lui parvinrent de la part de Cyrus W. Field, le vétéran
du câble transatlantique, du poète Longfellow et de bien
d'autres.
Étant orateur de profession, Bell sut tirer le
meilleur parti de ces occasions. Ses conférences devinrent des
divertissements populaires. Elles étaient données dans les
plus grandes salles. Lors d'une conférence, deux Japonais furent
amenés à parler dans leur propre langue, par téléphone.
Lors d'une deuxième conférence, un orchestre joua «
The Star-Spangled Banner » à Boston, et fut entendu par un
auditoire de deux mille personnes à Providence. Lors d'une troisième
conférence, Signor Ferranti, de Providence, chanta un extrait des
« Noces de Figaro » devant un auditoire bostonien. Lors d'une
quatrième conférence, une exhortation de Moody et une chanson
de Sankey furent diffusées sur la corde vibrante. Et lors d'une
cinquième conférence, à New Haven, Bell fit seize
professeurs de Yale alignés, main dans la main, et parlèrent
à voix haute un exploit qui était alors, et qui l'est
encore aujourd'hui, presque inimaginable.
Le 17 mars 1877 Encouragé
par ce succès, l'inventeur multiplie les essais et les démonstrations
publiques comme celle réalisée sur une ligne télégraphique
de la compagnie sur 9 km qui relie Boston et Malden.
3 avril 1877 - Première conversation
téléphonique entre Watson à Boston et Bell
à New York, sur uneligne télégraphique; conversation
réussie mais extrêmement difficile
Peu après son arrivée à
Somerville, Williams a commencé
à travailler dans la fabrication de télégraphes,
ouvrant finalement sa propre usine et son bureau à Boston. Déménageant
au 109 Court Street en 1862, son entreprise fournit des équipements
aux grandes entreprises de télégraphe et constitue également
le lieu de la recherche et des inventions ouvert à tous les pionniers
comme Bell, Edison ... Watson était un des employés
qui collaborait avec Bell comme on l'a vu précedement. Williams
était impatient d'essayer la nouvelle invention réalisée
par Bell et Watson : "le téléphone" et
a commencé à construire une ligne entre son bureau à
son domicile.
Le 4 Avril 1877,
La première ligne téléphonique privée à
usage pratique a été installée entre Boston et Somerville. Alexander Graham Bell
connecta un téléphone entre son laboratoire de Boston et
le domicile de Charles Williams Jr., situé au 1, rue Arlington,
à East Somerville, dans le Massachusetts, à environ 8 km.
Modèle Bell installé :
Recepteur Emetteur ou Transmetteur
En France voici ce que rapparte le Journal télégraphique
de septembre 1877 :
Les résultats ainsi obtenus ont encouragé
un riche particulier, M. Williams, à faire établir
entre ses propriétés la première ligne expressément
affectée à la téléphonie. Cette ligne
dont l'étendue est de 8 kilomètres fonctionnerait très-bien
et permettrait d'entretenir à cette distance une conversation
aussi facilement que si les interlocuteurs se trouvaient dans la même
pièce.
Les hommes de Williams ont érigé cette ligne entre Williams
Shop et au 5 Exeter Place. C'était 12 fils galvanisés,
d'un demi-mille de long qui couraient sur les sommets des maisons.
Cette ligne resta constamment utilisée jusqu'à son abandon
en juillet 1877.
Watson passa des heures la nuit à écouter les courants
parasites sur cette ligne avec les récepteurs primitifs
Quant aux dispositions de l'appareil téléphonique
de Bell, voici la description qu'en donne M. Cardarelli dans
L'Elettricista (tome lor, page 56).
« L'appareil transmetteur se compose essentiellement
d'un petit tube en laiton, d'un diamètre de 7cm. Une des ouvertures
est fermée par une membrane tendue extrêmement mince
au milieu de laquelle est collé à l'extérieur
un petit disque de fer doux de forme ronde ou allongée. Ce
petit disque est placé tout près des pôles d'un
électro-aimant à une distance que des vis micrométriques
permettent de régler à volonté. L'appareil est
disposé de façon qu'on puisse parler dans le tube. Le
fil de la bobine de l'électro-aimant communique avec la ligne
et par celle-ci avec le récepteur à l'autre station.
Le récepteur est également très-simple ; il se
compose d'un électro-aimant à une seule bobine, enfermé
dans un tube de fer qui, entre autres fonctions, a pour effet de condenser
l'intensité du champ magnétique. L'ouverture du tube
de fer est fermée par une feuille de fer doux très-mince
fixée par un seul point au tube qui dans toutes ses autres
parties peut vibrer librement.
...
Malgré les beaux résultats obtenus
de nos jours avec la téléphonie, il nous paraîtrait
encoire prématuré de se prononcer dès maintenant
sur son application pratique et durable. L'avenir nous dira prochainement,
sans doute, si ce nouveau mode de communication électrique
est appelé à sortir des limites des succès de
cabinet et des expériences de curiosité, pour entrer
dans le domaine plus vaste de l'exploitation pratique qui subirait
alors une transformation radicale.
Il
sagirait du premier circuit téléphonique construit
aux États-Unis.
Très lentement,
ces conférences et l'activité infatigable de Hubbard repoussèrent
le ridicule et l'incrédulité ; et, au cours du joyeux mois
de mai 1877, un certain Emery arriva au bureau de Hubbard, venant de la
ville voisine de Charlestown, et loua deux téléphones pour
vingt dollars réels la première somme jamais payée
pour un téléphone. C'était le premier signe, faible,
qu'une nouveauté comme le téléphone pouvait s'établir
; et jamais aucune somme n'avait paru plus précieuse que ces vingt
dollars à Bell, Sanders, Hubbard et Watson. C'était le maigre
premier fruit de la fortune.
Fortement encouragés, ils rédigèrent une petite circulaire
qui fut la première publicité pour le téléphone.
Ce document, d'une simplicité étonnante aujourd'hui, était
pourtant surprenant pour un esprit de 1877. Il affirmait modestement que
le téléphone était supérieur au télégraphe
pour trois raisons :
(1) Aucun opérateur qualifié n'est requis, mais une communication
directe peut être établie par la parole sans l'intervention
d'une tierce personne.
(2) La communication est beaucoup plus rapide, le nombre moyen de mots
transmis en une minute par le sondeur Morse étant de quinze à
vingt, par téléphone de cent à deux cents.
(3) Aucune dépense n'est nécessaire, ni pour son fonctionnement
ni pour sa réparation. Il ne nécessite ni batterie ni mécanisme
complexe. Son économie et sa simplicité sont inégalées.
À cette époque, la seule ligne téléphonique
au monde reliait l'atelier des Williams à Boston au domicile de
M. Williams à Somerville. Mais en mai 1877, un jeune homme nommé
E.T. Holmes, qui dirigeait une entreprise d'alarmes anti-intrusion à
Boston, proposa de relier quelques téléphones à ses
lignes. Ami et client de Williams, il suggéra ce projet, mi-blague,
mi-sérieux. Hubbard saisit rapidement l'occasion et prêta
aussitôt une douzaine de téléphones à Holmes.
Sans demander la permission, Holmes se rendit dans six banques et installa
un téléphone dans chacune d'elles. Cinq banquiers ne protestèrent
pas, mais le sixième, indigné, ordonna de retirer «
ce jouet ». Les cinq autres téléphones pouvaient être
reliés par un commutateur dans le bureau de Holmes, et ainsi naquit
le premier central téléphonique, minuscule et rudimentaire.
Il fonctionna là pendant plusieurs semaines, servant de système
téléphonique le jour et d'alarme anti-intrusion la nuit.
Les banquiers ne payèrent rien. Ce service leur fut offert à
titre d'exposition et de publicité. La petite étagère
avec ses cinq téléphones ne ressemblait pas plus aux merveilleux
centraux d'aujourd'hui qu'un canot à un Cunarder, mais c'était
incontestablement le premier endroit où plusieurs fils téléphoniques
se rejoignaient et pouvaient être unis.
Croquis d'artiste du bureau privé de Charles Williams.
dans le bureau de son usine au 109, rue Court à Boston, Massachusetts
.
Dans cette scène, E.T.Holmes
regarde Williams qui parle avec son téléphone.
En
mai 1877, un ami de C.Williams,
du nom de E. T. Holmes,
qui comme on vient de le voir, exploitait une entreprise dalarme
antivol à Boston, proposa de relier quelques téléphones
pour l'usage de ses fils,
Holmes était un ami et client de Williams et a lui suggéré
ce plan moitié plaisanterie et moitié sérieux.
Hubbard n'a pas tardé à saisir cette occasion et
a immédiatement prêté à Holmes une douzaine
de téléphones.
Sans demander la permission, Holmes se rendit dans six banques et
y installa un téléphone.
Cinq banquiers ne protestèrent pas, mais le sixième
ordonna indigne de faire sortir "ce jouet".
Les cinq autres téléphones pouvant être connectés
via un commutateur dans le bureau de Holmes, est ainsi né le
premier standard téléphonique minuscule et grossier.
Il fonctionnait pendant plusieurs semaines comme système téléphonique
le jour et comme alarme anti-effraction la nuit. Aucun argent n'a
été demandé aux banquiers. Le service rendu était
sous forme d'exposition et de publicité. .
Donc le premier client au monde, Roswell
C. Downer, banquier à Salem, le 1er mai 1877,
a été relié sur une ligne privée entre
son bureau au State Street à Boston et sa résidence
au 170 central Street .
Mais le premier client payant sera James Emery, le 30 mai
1877, pour 20 dollars sur un bail d'un an.
Les 20 dollars, Williams les mis dans sa poche pendant un moment jusqu'à
ce qu'il puisse demander à Gardiner Hubbard quoi faire, car
à cette époque, seule une «association de brevets»
existait, il n'y avait pas encore de socièté commerciale
déclarée.
Un son audible "Thump"
d'ou le nom de "Thumper".
Pour remédir au soucis de la signalisation, les téléphones
de cette ligne étaient équipés du développement
alors tardif connu sous le nom de "Thumper" de Watson.
Dans ce dispositif, un petit marteau était monté à
l'intérieur du téléphone de telle manière
que le fait d'appuyer sur un bouton à l'avant du boîtier
amènerait le marteau à frapper le bord du diaphragme.
Le seul avantage que ce système avait sur la méthode
du crayon était d'éviter les blessures au diaphragme.
Lorsque l'appelant voulait lancer un appel, il appuyait sur
le bouton (à gauche ) sur le devant, ce qui a fait que le battant
heurte le diaphragme en fer. Les vibrations engendraient une grande impulsion
dans la bobine, qui se rendrait au téléphone de la partie
réceptrice et générerait un "coup" fort dans
son diaphragme, appelant la partie réceptrice au téléphone.
En 1877, Boston était l'épicentre de l'innovation.
Latelier délectricité de Charles Williams
Jr, à Boston, comme nous l'avons déjà cité,
fabriquait des instruments de télégraphe, mais était
également le lieu de prédilection des innovateurs et des
inventeurs.
En 1877, lactivité dalarme de la Holmes
Burglar Alarm Company a grandi et sest
étendue à dautres villes.
Elle sétait développée à un point tel
que latelier Williams ne pouvait plus accueillir le volume daffaires
de Holmes.
De nouveaux ateliers ont donc été aménagés
pour la fabrication d'armoires et d'appareils électriques .
COMMENT RELIER LES ABONNES ENTRE EUX ?
Il faut se souvenir pour comprendre la suite que : 1 - Le
brevet d'alarme qui avait été brevetée en 1853 par
le révérend Augustus Russell Pope (18191858) de Somerville,
dans le Massachusetts. a été acquis par Edwin Thomas
Holmes pour 1500 USD et a fabriqué l'appareil dans son usine
de Boston, dans le Massachusetts. Il a commencé à les vendre
en 1858.
La HolmesBurglar Alarm Company
va se développer rapidement sur New-York et Boston.
Au début, les gens avaient peur et étaient sceptiques quant
à l'utilisation de l'électricité pour les alarmes,
et l'entreprise ne s'est pas bien développée.
C'est pourquoi, en 1859, à la recherche d'un marché nouveau
et plus vaste, Holmes déménage son entreprise à New
York, qui est alors perçue comme un lieu où "tous les
cambrioleurs du pays ont élu domicile".
En 1866, Holmes installe 1 200 alarmes sonores et commence à commercialiser
avec succès auprès des entreprises. Et en 1877, il établit
le premier réseau d'alarmes surveillé par une station centrale
à New York et envoya son fils installer et développer ce
système à Boston. Edwin Thomas a cependant découvert
que le réseau pouvait utiliser les câbles téléphoniques
préexistants au lieu de poser les siens. De cette manière,
il a rapidement assemblé un réseau de 700 alarmes, que son
père a ensuite imité à New York. 2 -
que en 1863, sur ce type de réseau
(télégraphique-alarme), Edward A. Calahan invente
un nouvel usage pour la bourse et a créé la Gold
and Stock Telegraph Company en 1867 pour exploiter cette
technologie.
Gold and Stock a mis au point un système
de messagerie qui envoie des instructions à destination
de la bourse.
Trois ans plus tard, le président de la Gold and Stock Telegraph
Company s'est réveillé en surprenant un cambrioleur
dans son domicile, ce qui l'a inspiré pour créer un
système d'alerte basé sur le télégraphe.
Ce système a permi de connecter 50 de ses voisins à
une station centrale où toutes les boîtes d'alerte étaient
surveillées.
Il existait de nombreuses petites entreprises de distribution télégraphique
aux États-Unis au 19ème siècle.
En 1874, 57 entreprises de distribution télégraphique
de district se sont affiliées et sont devenues "l' American
District Telegraph".
(Nous le verrons plus tard qu'avec l'augmentation de l'utilisation
du téléphone à la fin du 19ème siècle,
l'activité de messagerie d'ADT
a lentement décliné en popularité. ADT a essayé
de se diversifier et de développer son activité de signalisation,
tout en maintenant son activité de télégraphe
en tant que principale source de revenus. ADT sera intégrée
à Western Union en 1901 et a séparé son activité
de messagerie de son activité principale de signalisation à
cette époque. En 1909, Western Union et ADT passèrent
sous le contrôle de l'American Telephone & Telegraph Company
(AT & T). ADT a commencé à s'étendre dans
de nouveaux domaines, tels que les alarmes incendie et les alarmes
de sécurité, entre 1910 et 1930, mais a été
maintenu à l'écart du secteur des alarmes Holmes d'AT
& T. ADT est devenue une société cotée en
bourse dans les années 1960 )
1877 Holmes connecte le nouveau téléphone Bell à
son système dalarme et le tout premier central téléphonique
au monde voit le jour :
L'année suivante, le bureau central des alarmes
Holmes à Boston est devenu le premier central téléphonique,
les fils du système d'alarme aériens étant utilisés
à des fins téléphoniques pendant les heures ouvrables.
Le premier standard était une affaire simple, desservant seulement
une poignée d'abonnés.
Le bureau de New York remplissait la même fonction.
Charles Glidden, un télégraphiste de lépoque,
a assisté à une conférence de Bell à Huntington
Hall, à Lowell. Glidden était inspiré et croyait
que la téléphonie était une progression logique de
la télégraphie.
Peu de temps après, le standard de Holmes a attiré l'attention
du monde entier, ce qui a incité Glidden à rendre visite
à la société de distribution téléphonique
Holmes.
Holmes écrira dans son livre, «A Wonderful Fifty Years»;
Glidden, un opérateur télégraphique, est entré
et est ensuite rentré chez lui avec les droits de Lowell dans sa
poche . Charles Jasper Glidden était un pionnier du téléphone
américain, un financier.
Charles Glidden venait de démontrer la faisabilité
dun standard téléphonique pouvant gérer 50
lignes téléphoniques. en 1880 le Lowell Telephone
Exchange a ouvert ses portes et a été le premier
central du Massachusetts à être connecté « longue
distance » à la Boston Telephone Dispatch Company de Boston,
MA. Finalement, le Lowell Telephone Exchange, ainsi que la Boston Telephone
Dispatch Company, se sont transformés en The New England Telephone
and Telegraph Company.
Peu après, Holmes sortit ses téléphones
des banques et lança une véritable affaire de téléphonie
auprès des compagnies de messagerie express de Boston. Mais à
cette époque, plusieurs centraux avaient été ouverts
pour les affaires courantes, à New Haven, Bridgeport, New York
et Philadelphie. Un homme du Michigan était également arrivé,
qui avait eu l'audace de demander une agence d'État : George W.
Balch, de Détroit. Il fut si bien accueilli que Hubbard lui accorda
avec joie tout ce qu'il demandait : un droit perpétuel sur tout
l'État du Michigan. Balch n'eut pas à payer un centime d'avance,
sauf son billet de train, et, bien avant d'avoir atteint l'âge de
plusieurs années, il avait vendu son bail pour une belle fortune
d'un quart de million de dollars, honnêtement gagnée grâce
à son initiative et à son esprit d'entreprise.
En août, alors que le brevet de Bell
avait seize mois, 778 téléphones étaient en service.
Pour Hubbard, optimiste, cela semblait être un succès. Il
décida que le moment était venu d'organiser l'entreprise
et créa donc un accord simple qu'il baptisa « Bell
Telephone Association ». Cet accord accordait à
Bell, Hubbard et Sanders trois dixièmes chacun des brevets, et
à Watson un dixième. IL N'Y AVAIT PAS DE CAPITAL. Il n'y
en avait pas à acquérir. Les quatre hommes détenaient
alors un monopole absolu sur le marché du téléphone
; et tous les autres étaient tout à fait disposés
à le leur accorder.
Le seul homme qui avait de l'argent et osait miser
sur l'avenir du téléphone était Thomas Sanders,
et ce n'était pas principalement pour des raisons professionnelles.
Lui et Hubbard étaient attachés à Bell principalement
par sentiment, car Bell avait débarrassé le jeune fils de
Sanders de son mutisme et allait bientôt épouser la fille
de Hubbard.
De plus, Sanders ne s'attendait pas, au départ,
à avoir besoin d'autant d'argent. Il n'était pas riche.
Son entreprise, qui consistait à découper des semelles pour
des fabricants de chaussures, ne valait à aucun moment plus de
trente-cinq mille dollars. Pourtant, de 1874 à 1878, il avait avancé
les neuf dixièmes des fonds dépensés pour le téléphone.
Il avait payé le loyer de Bell, le salaire de Watson, les dépenses
de Williams et le coût de l'exposition du Centenaire. Les cinq mille
premiers téléphones, et plus encore, furent fabriqués
avec son argent. Et tant de longs et coûteux mois s'écoulèrent
avant que Sanders ne trouve un soulagement, qu'il fut contraint, bien
contre sa volonté et son sens des affaires, d'étirer son
crédit au bord de la rupture pour aider Bell et le téléphone.
Désespérément, il signa note après note jusqu'à
ce qu'il se retrouve avec un total de cent dix mille dollars. Si le nouveau
« jouet scientifique » réussissait, ce dont il doutait
souvent, il deviendrait le citoyen le plus riche de Haverhill ; et sil
échouait, ce quil craignait profondément, il serait
en faillite.
C'est l'endroit ou le 3 juin 1875, Alexander
Graham Bell a transmis pour la première fois la parole par
des fils électriques depuis cette pièce mansardée.
À l'époque, cette pièce se trouvait au cinquième
étage d'un immeuble appartenant à Charles Williams,
Jr. au 109 Court Street (aujourd'hui le John Fitzgerald Kennedy Federal
Office Building), à Boston. Lorsque l'immeuble fut démoli
à la fin des années 1920, chaque pièce de bois
de la pièce mansardée fut soigneusement retirée,
numérotée et notée sur des plans précis.
La fenêtre fut conservée intacte. Thomas A. Watson,
l'assistant du Dr Bell, authentifia chacun des dessins, et les poutres,
les chevrons, le revêtement et les planches de plancher furent
soigneusement entreposés dans un bâtiment de la compagnie
de téléphone.
En 1959, à partir des plans originaux, la pièce fut
réassemblée dans le hall du bâtiment du siège
de la New England Telephone and Telegraph Company au 185 Franklin
Street, à Boston. Elle est ouverte au public le 3 juin, jour
du 84e anniversaire de la naissance du téléphone, la
pièce apparaît telle qu'elle était en octobre
1875, lorsque le Dr Bell préparait des croquis et des modèles
pour le premier brevet de téléphone qui fut accordé
le 7 mars 1876. Bien que le bois d'origine et les plans de réassemblage
étaient facilement disponibles, des recherches approfondies
s'avérèrent nécessaires pour recréer la
pièce telle que le Dr Bell la connaissait. La consultation
d'anciennes cartes de la ville et de dessins de bâtiments du
quartier a permis de recréer la vue depuis la fenêtre
de l'atelier. Le diorama est non seulement historiquement exact, mais
les effets de lumière permettent de présenter l'odeur
telle qu'elle apparaissait à n'importe quel moment du jour
ou de la nuit. L'établi et les étagères étaient
temporaires et n'ont été utilisés que pendant
dix mois. En s'appuyant sur le témoignage du Dr Bell dans les
affaires de brevets et sur les mémoires de M. Watson, l'établi
et les matériaux qui s'y trouvaient ont été recréés.
Tous les modèles et répliques ont été
construits par les Bell Telephone Laboratories à partir de
dessins originaux fournis par le Dr Bell. Les livres et autres documents
de référenceont été assemblés après
des recherches intensives. Parmi ceux-ci, on trouve le Standard Elocutionist
de Bell, écrit par l'oncle du Dr Bell et son père, ainsi
que la Théorie physiologique de la musique de Helmholtz en
français.
Les briques composant un mur proviennent d'un bâtiment dont
l'existence est connue en 1870 et sont conformes à la déclaration
de M. Watson concernant leur couleur. Dans l'un des murs de la salle,
une vitrine à trophées présente les objets les
plus importants associés aux débuts de l'histoire du
téléphone.
Parmi ces objets figurent le premier standard téléphonique
au monde exploité par ET Holmes au 342 Washington Street,
à Boston en mai 1877 et le premier téléphone
commercial au monde qui se trouvait dans la boutique de Charles
Williams et était relié au standard de Holmes. Des
répliques des premiers téléphones à
transmettre la parole intelligible et des reproductions du premier
brevet de téléphone et des plans à partir desquels
la salle a été réassemblée.
Pendant
ce temps En avril 1877, Blake
et Pierce construisirent le premier téléphone
portable conçu par Peirce.
Il était fait de deux blocs de bois, dont l'un avait une embouchure
conique de deux pouces et un trou en son centre, L'autre bloc de bois
cubique, contenait un aimant en fer à cheval composé de
deux aimants permanents. Il y avait une plaque de tôle éffleurant
une bobine de fil isolé placée en son centre. (bobine de
petit calibre pour capter les sons) . Les courants électriques
générés par la bobine de fil étaient générés
par les vibrations de la voix d'une personne parlant devant l'embouchure.
Il pesait environ douze onces et pouvait être tenu dans une main.
Selon les procédures de la Rhode Island Historical Society, c'est
Peirce qui a inventé le nom "téléphone"
À la suite de cette recherche et de ces expériences, les
professeurs Blake et Pierce firent une démonstration au domicile
de M. Rowland Hazard, rue Williams, des téléphones ont été
installés sur des fils électriques entre deux pièces,
séparés d'une certaine distance.
Un grand rassemblement de personnes avait été invité
à assister à l'expérience et beaucoup d'entre elles
étaient complètement étonnées d'entendre les
voix d'amis qu'ils avaient reconnues, mais ne se doutaient pas qu'il y
en avait parmi les invités. Le 8 avril 1877, Pierce
ècrit à Bell pour l'informer des travaux qu'il mène
avec Blake
Lorsque Alexander Graham Bell pris connaissance des expériences
en cours dans les laboratoires de Brown et que la nouvelle de la remarquable
manifestation organisée à la Hazard House de Providence
lui est parvenue, il a fait exactement ce que tout inventeur ferait dans
les circonstances. Il en a perdu de sommeil et a leur a écrit plusieurs
lettres d'explications et de revendications .
Ont-ils tenté de tirer profit de leurs découvertes privées
? ont-ils fait appel à un avocat spécialisé en brevets
pour tenter de prouver qu'ils avaient déjà revendiqué
l'invention et mis au point ce qui semblait être un miracle de la
science ?
Pas du tout. Ils s'étaient juste amusés et poursuivaient
leurs recherches et leurs expériences.
Et quand ils eurent fini, lun de leurs instruments, qui aurait été
le premier à faire entendre le discours, fut emballé dans
une boîte en carton et envoyé à M. Bell, avec leurs
cartes de visite.
Peu de temps après, ils purent communiquer avec Bell, en affirmant
que, dans la mesure où ils ne l'avait pas fait pour s'enrichir,
mais agissaient uniquement dans le véritable esprit de la recherche
scientifique
Naturellement, cette action généreuse a amené Bell
immédiatement à l'université de Providence pour rencontrer
ses futurs amis et sentretenir avec eux, et à partir de ce
moment, beaucoup de choses se sont produites dans lévolution
de lappareil.
John Peirce qui était un professeur de chimie
américain, un scientifique et un inventeur. a contribué
à la création d'un récepteur et d'un émetteur
à manche en bois utilisant un aimant permanent maintenu à
l'intérieur du manche en bois plutôt que des électro-aimants
qui avaient été utilisés auparavant. Les premiers
modèles de téléphone avaient un seul récepteur/émetteur,
mais cela était déroutant pour les utilisateurs, ainsi que
peu pratique car l'appareil devait être constamment déplacé
entre la bouche et l'oreille. De 1877 à 1902,
le récepteur « butterstamp » est resté
le récepteur standard, puis a été remplacé
par un modèle plus efficace. Les récepteurs ont été
appelés « butterstamp » parce qu'ils ressemblaient
au tampon utilisé pour faire de petites mottes de beurre.
Le 15 Mai 1877
- Bell Présente le téléphone à main (hand
telephone). Mentionné dans une lettre de Theodore N. Vail
à William A. Childs, président de la Law Telegraph
Company. il
présente au public son invention sous une nouvelle forme imaginée
par le professeur Pierce : "the Hand
Telephone" ou "Téléphone à Main" aussi
appelé "butterstamp" car sa forme évoquait bien
les tampons pour mouler le beurre.
Parution tardive dans le Scientific American le 10 octobre 1877
Cette publicité de 1879 illustre le nouveau téléphone
mural, créé dans le but de satisfaire aux utilisateurs qui
perdaient des bouts de conversation lorsquils déplaçaient
le transmetteur/récepteur de la bouche à loreille.
Dans le "Scientific American" du 9 juin 1877
on s'inqiète déjà du devenir du télégraphe.
Le téléphone parlant du professeur
Bell.
Un correspondant demande : « Pensez-vous que le téléphone
remplacera le télégraphe actuellement utilisé
? »
Comme cette question est posée par beaucoup de gens, nous répondrons
que non. Il peut peut-être remplacer le système Morse
dans une certaine mesure pour les lignes privées et autres,
et peut-être pourra-t-il être utilisé pour transmettre
des articles de presse ; mais pour la télégraphie commerciale
régulière, il ne nous semble pas présenter, dans
l'état actuel des choses, d'avantages. En premier lieu, les
messages devraient être notés en sténographie
par l'opératrice réceptrice, puis copiés en écriture
; et nous connaissons tous les risques d'erreur, sans parler des longs
délais d'un tel système.
En outre, bien que « Auld Lang Syne », « Home Sweet
Home » ou tout autre expression que nous connaissons parfaitement
puisse être très facilement reconnu, il est douteux que
des messages réguliers puissent être « télégraphiés
» sans que de graves erreurs ne se produisent. C'est un peu
comme parler à travers un petit télégraphe amoureux
ou un tube parlant ordinaire. Si vous prenez grand soin de parler
lentement et distinctement, et que vous avez une idée de ce
qui arrive, vous pouvez généralement comprendre ce que
dit une personne. Mais il nous semble que personne ne voudrait faire
confiance à des messages importants, parfois impliquant la
vie ou la mort, ou des milliers de dollars, envoyés de cette
manière. Nous avons relaté, dans l'avant-dernier numéro,
une erreur ridicule commise de cette façon. Un journaliste
a télégraphié par télégramme de
la police au rédacteur en chef d'un journal de Brooklyn qu'il
se trouvait à l'asile de fous, où il était allé
pour affaires, et qu'il ne pourrait pas revenir à temps pour
l'édition de l'après-midi. Le sergent a demandé
à un policier de faire le tour du bureau du journal et d'informer
le rédacteur en chef que Koselowski (le journaliste) se trouvait
à l'asile de fous. Le policier a mal compris le message et
a signalé au rédacteur en chef que le cardinal McCloskey
était fou et avait été transféré
à l'asile de fous. Il nest pas exagéré
de penser que de telles erreurs se produiraient constamment si le
téléphone était utilisé pour la télégraphie
commerciale.
Pour les raisons évoquées ci-dessus, nous ne pensons
pas que les télégraphistes doivent craindre que le téléphone
ne prenne, dans une large mesure, la place du système qui leur
a été transmis par le professeur Morse.
A Providence
jeudi 28 juin 1877, troisième des quatre jours réservés
à l'une des plus grandes célébrations de l'histoire
du Rhode Island, Rutherford B. Hayes , président
des États-Unis, était l'invité d'honneur de la
Grande Armée de la République à un Rocky Pointclambake.
Entre les discours, les coups de canon, les feux d'artifice, les défilés,
les acclamations et le tumulte général, il a été
annoncé qu'une démonstration de «ce nouvel engin »,
appelé le téléphone, avait été
organisée pour l'amusement du président et de son parti.
Après que le maire de Providence eut terminé son bref discours,
le président se retira dans ce que les journaux qualifièrent
alors de «salon», où l'agent du professeur Bell, M.
Frederick A. Gower, avait installé
un appareil téléphonique. Une connexion a été
établie avec le City Hotel de Providence, et le président
Hayes a expérimenté pendant quelques minutes l'envoi et
la réception de messages vocaux.
C'était la première expérience du directeur général
avec l'appareil, et il s'est dit satisfait des efforts «très
remarquables» produits et de la facilité avec laquelle il
a pu le gérer. Le gouverneur de Pennsylvanie et plusieurs autres
messieurs ont essayé leurs voix et leurs oreilles avec les mêmes
résultats gratifiants.
Plusieurs mois avant le premier message téléphonique
présidentiel, un appel sur une distance beaucoup plus longue avait
été passé lorsque le professeur Bell a parlé
de Providence à M. Watson, son assistant, à Boston. Le premier
essai a été réalisé à partir de l'ancienne
gare Union, utilisant la ligne télégraphique Providence
et Boston, mais bien que des sons puissent être entendus, le nombre
de relais et la force du vent soufflant contre les fils rendaient la parole
inintelligible. Mais en utilisant une nouvelle ligne télégraphique
jusque dans les salles de rédaction du Star and Press
sur Dyer Street, ce deuxième essai s'est avéré totalement
réussi.
Extrait du Providence Journal , 29
juin 1877:
Le président au téléphone
Vers 3 heures, le président a connu une nouvelle
sensation. Sous la direction de M. Fred A. Gower, agent de gestion
du professeur Bell, un fil téléphonique a été
connecté au fil Western Union Telegraph [à Rocky Point],
soumis aux fins du directeur Bradford, et une communication téléphonique
établie avec le professeur. Bell à l'hôtel de
la ville dans cette ville.
Le président a ensuite été invité
à placer l'un des téléphones, qui ressemblait
d'ailleurs à une bobine assez grande, contre une oreille, ce
qu'il a fait, lorsque M. Gower a parlé dans l'autre d'un ton
modéré en disant: " Prof. Bell, j'ai l'honneur
de vous présenter le président des États-Unis,
qui écoute à l'autre téléphone; vous comprenez
? "
Le président écoutait attentivement tandis
qu'un sourire de plus en plus grand entourait ses lèvres, et
l'émerveillement brillait de plus en plus dans ses yeux, jusqu'à
ce qu'il prenne le petit instrument de son oreille, le regarda un
moment avec surprise et remarqua: «C'est merveilleux».
Pendant ce temps, le professeur Bell a déclaré,
selon M. Gower, qui écoutait au téléphone : «Monsieur
le président, je suis dûment conscient du grand honneur
qui ma été conféré en présentant
pour la première fois le téléphone parlant à
lattention. du président des États-Unis. Je suis
situé dans l'un des salons du City Hotel, à Providence.
Je vous parle à travers treize kilomètres de fil, sans
utiliser de courant galvanique sur la ligne. J'espère que vous
comprenez bien ce que je dis, et je serai très heureux d'entendre
quelque chose de votre part en réponse, s'il vous plaît.
"
À la suggestion de M. Gower, qu'il devrait parler
au professeur Bell, le président a dit: «Veuillez parler
un peu plus lentement.
Quelques messages supplémentaires sont passés, lorsque
le président a de nouveau déclaré: «C'est
merveilleux», disant qu'il pouvait très bien comprendre
certains mots, mais qu'il ne pouvait pas saisir les phrases.
Le gouverneur [de Pennsylvanie] [John] Hartranft a
également essayé le merveilleux petit instrument, avec
à peu près la même expérience que le président,
disant en réponse à une question du professeur Bell
: "Je vous comprends très bien."
Ce modèle de téléphone dit "Hand
Téléphone" ou "Butterstamp" va rapidement
faire le tour du monde et sera même copié juste avec
les explications et photos lus dans la presse.
De Thomas E.Cornish
Philadelphie 1877
Une brochure rare et ancienne de 4 pages de la Philadelphia
Telephone Company, faisant la promotion du nouveau et étonnant
téléphone parlant .
La première version promotionnelle mérite d'être
citée: «Le téléphone parlant de Bell attire
l'attention du monde entier; moins de six mois après son introduction,
5000 ont été utilisés dans ce pays.
Aucune invention récente n'a été aussi bien reçue
par le public, et si pleinement approuvée par la presse et
il nest pas étonnant que les résultats soient
étonnants.
Avec cet instrument simple, on peut converser avec un autre, même
sur plusieurs kilomètres .
Description manuscrite d'un ancien récepteur
téléphonique mis au point par Alexander Graham Bell.
Source: Musées Victoria de Melbourne Australie.
Edward Symonds la peut-être écrite entre 1876
et 1877. Symonds était loncle de Bell.
Il a été acheté par Symonds lors
dune visite à la famille Bell à Brantford, en
Ontario, puis emmené par Symonds en Australie.
En Australie, le téléphone suscitait beaucoup
d'enthousiasme.
Linvention a été une inspiration pour commencer
à travailler sur le premier téléphone australien.
Un inspecteur des douanes de Geelong, WJ Thomas, a utilisé
un instrument artisanal et lié deux maisons de son quartier
à la fin de 1877. Il a ensuite transmis sur une distance plus
longue, entre Geelong et Ballarat, le soir du 9 janvier 1878, puis
entre Geelong et Queenscliff. .
Lettre de John Peirce à Alexander Graham Bell,
7 juillet 1877 : (page
1, page
2, page
3)
Le professeur Blake a poursuivi
ses expériences à Peace Dale, dans le Rhode Island, où
il a créé une ligne téléphonique commode pour
faciliter la tâche, entre le domicile de Rowland Hazard et celui
de son frère. Cette ligne avait un quart de mille de long et était
la première à être utilisée à des fins
autres qu'expérimentales.
Sur ordre de Bell, Watson,
passa à Williams la première
commande pour 25 box et 50 téléphones (handphone) les nouveaux
téléphones dont il est question maintenant.
Il y eut ensuite de nombreux scientifiques et amateurs pour améliorer
ce tout jeune téléphone de Bell, qui fabriquèrent
des modèles de plus en plus performants et ingénieux.
Puis vint la première des circulaires téléphoniques.
Trois pages contenaient des approbations de la presse et des scientifiques,
tandis que la première page contenait les déclarations suivantes
qui semblent uniques à la lumière des connaissances ultérieures
Le Téléphone
Les propriétaires du téléphone, invention d'Alexander
Graham Bell, pour lequel des brevets ont été délivrés
par les États-Unis et la Grande-Bretagne, sont maintenant prêts
à fournir des téléphones pour la transmission de
la parole articulée au moyen d'instruments distants d'une vingtaine
de kilomètres. La conversation peut être facilement poursuivie
après un peu de pratique et avec la répétition occasionnelle
d'un mot ou d'une phrase. A la première écoute du téléphone,
bien que le son soit parfaitement audible, l'articulation semble indistincte
; mais après quelques essais, l'oreille s'habitue au son particulier
et n'éprouve aucune difficulté à comprendre les mots.Le
téléphone doit être placé dans un endroit calme,
où il n'y a aucun bruit susceptible d'interrompre les conversations
ordinaires.
Les avantages du téléphone par rapport au télégraphe
pour les entreprises locales sont
1. Qu'aucun opérateur qualifié n'est requis, mais que la
communication directe peut s'effectuer par la parole sans l'intervention
d'un tiers.
2. Que la communication est beaucoup plus rapide, le nombre moyen de mots
transmis par minute par sondeur Morse étant de quinze à
vingt, par téléphone de un à deux cents.
3. Qu'aucune dépense n'est requise ni pour son fonctionnement,
ni pour son entretien, ni pour sa réparation. Il na pas besoin
de batterie et ne dispose daucune machinerie compliquée.
Il est inégalé en termes d'économie et de simplicité.
Les conditions de location de deux téléphones à usage
social reliant une maison d'habitation à tout autre bâtiment
seront de 20 $ par an, à des fins commerciales 40 $ par an, payable
semestriellement à l'avance, avec le coût du transport express
depuis Boston, New York, Cincinnati, Chicago, St. Louis ou San Francisco.
Les instruments seront maintenus en bon état de fonctionnement
par les loueurs, sans frais, sauf blessures résultant d'une grande
négligence.
Plusieurs téléphones peuvent être placés sur
la même ligne moyennant un loyer supplémentaire de 10 $ pour
chaque instrument ; mais il n'est pas conseillé d'en utiliser plus
de deux sur la même ligne lorsque la confidentialité est
requise. Toute personne se trouvant à une distance auditive ordinaire
peut entendre la voix qui appelle via le téléphone. Si un
appel plus fort est nécessaire, un appel peut être fourni
pour 5 $. Des lignes télégraphiques seront construites
par les propriétaires si cela est souhaité. Le prix variera
de 100 $ à 150 $ le mile ; tout bon mécanicien peut construire
une ligne ; Le fil n° 9 coûte 8 £ cents la livre, soit
320 livres par mile ; 34 isolateurs à 25 cents chacun ; le prix
des poteaux et du montage varie selon les localités ; fil de cordage
5 $ par mile ; articles divers 10 $ par mile.
Les parties qui louent le téléphone n'engagent aucune dépense
au-delà de la location annuelle et de la réparation du fil
de ligne. Dans les pages suivantes figurent des extraits de presse et
d'autres sources relatives au téléphone.
------------------------------------------- Gardiner G. Hubbard. -----------------------
Cambridge, Massachusetts, mai 1877.
Pour plus dinformations et adresse de commande Thomas A. Watson,
109 Court St., Boston .
Le travail de fourniture aux clients des téléphones
portables, mentionnés dans la circulaire précédente,
fut confié à l'assistant de Graham Bell, M. Thomas A. Watson,
qui était entré au service des propriétaires du téléphone
vers le 1er avril 1876. Il occupa un petit espace de bureau et beaucoup
de bancs dans la petite usine de Charles Williams, au 109 Court Street,
Boston. Ici, M. Watson a fabriqué et assemblé les pièces,
comme les téléphones étaient nécessaires.
Naturellement, des améliorations étaient à l'ordre
du jour, et bientôt un magnéto-téléphone à
poignée en acajou plus petit et plus attrayant fut adopté.
La rapidité avec laquelle le « jouet
de Bell » a commencé à gagner la faveur du public
est indiquée par la déclaration selon laquelle le 31 juillet
1877, soit moins de quatre mois à compter du jour où la
première circulaire a été envoyée par M. Hubbard,
778 téléphones avaient été loués. ,
alors que selon toute probabilité, un nombre égal de téléphones
expérimentaux avaient été fabriqués par des
mécaniciens et des scientifiques qui pensaient qu'il serait facile
d'améliorer la méthode de Bell. À la fin de lannée
1877, 5 491 téléphones Bell étaient en service.
Puis le développement du commerce des changes et la cession des
droits territoriaux commencèrent sérieusement, et M. Hubbard
visita toutes les grandes villes cherchant à intéresser
des hommes éminents. Mais bien qu'il voyageât ici et là,
s'efforçant d'influencer le capital pour qu'il considère
favorablement le téléphone comme un investissement souhaitable,
la tâche d'intéresser les investisseurs au développement
des échanges locaux s'est avérée difficile, et les
progrès ont été réalisés lentement
aux États-Unis.
Aux États-Unis, le premier bail de droits territoriaux fut signé
les 2 et 1er octobre 1877 avec la Telephone and
Telegraph Construction Company, de Detroit, Michigan ; pourtant,
onze mois s'écoulèrent avant qu'un central téléphonique
ne soit ouvert dans cette ville.
Le deuxième bail a été attribué à la
District Telephone Company de New
Haven, Connecticut, et comprenait les comtés de New Haven et Middlesex.
L'ancien comté s'est développé rapidement et a l'honneur
d'avoir établi dans ses limites les deux premiers centraux téléphoniques
commerciaux (à New Haven et à Meriden), la première
mutuellecentral téléphonique (Bridgeport), le premier système
de central téléphonique privé (Ansonia) et les premières
lignes téléphoniques payantes régulièrement
connectées aux centraux téléphoniques commerciaux
en activité.
Le 12 février 1878, le territoire fut attribué à
la New England Telephone Company,
de Boston. Le 8 mars 1878, une licence fut accordée à l'American
District Telegraph Company, de Saint-Louis, et le 3 juillet 1878, une
licence fut accordée pour la ville de New York et incluant un rayon
de trente-trois milles.
Le 9 juillet 1877, Hubbard fonde et organise la Bell
Telephone Company et en devient président .
Cette activité a créé une forte demande de téléphones,
et par. à la fin de juillet 1878, plus de 12 000 avaient été
placés. Il a donc été jugé plus sage d'organiser
une société plus grande et plus flexible.
Ainsi, le 30 juillet 3 878, M. Hubbard organisa la Bell
Telephone Company, de Boston, sous les lois du Massachusetts,
pour fabriquer, vendre et utiliser des téléphones en dehors
de la Nouvelle-Angleterre, et la capitalisa à 150 000 $. M. Hubbard
était administrateur, M. Sanders, trésorier, le Dr Bell,
électricien, et Thomas A. Watson, surintendant. Cette société
a acquis tous les brevets, propriétés et droits de son prédécesseur,
la Bell Telephone Association, et son siège social est resté
à l'usine Williams au 109 Court Street.
Cette deuxième société mère a conclu neuf
accords formels accordant des droits exclusifs d'utilisation des téléphones
Bell dans certains territoires spécifiés et a fait un si
excellent travail en développant l'ouverture des centraux, que
quelque 22 000 téléphones étaient en service lorsque,
le 13 mars 1879, il a été a jugé plus sage d'organiser
une nouvelle société mère disposant d'un soutien
financier suffisant combiné à une influence personnelle
et commerciale qui permettrait de gérer l'entreprise à la
grande échelle qu'exigeaient les conditions de maturation.
Ainsi, la National Bell Telephone Company a été constituée
en vertu des lois de l'État du Massachusetts et la société
a capitalisé 850 000 $. Les bureaux exécutifs de cette société
mère furent transférés à New York, en août
1878, et situés aux 66 et 68 Reade Street. Un an plus tard, l'entreprise
est retournée à Boston et a obtenu des bureaux au 95 Milk
Street.
Entretemps, Bell a pris un congé le 11 juillet 1877, pour
épouser Mabel Hubbard, l'une de ses élèves
sourdes et fille de l'un de ses partenaires, Gardiner Greene Hubbard.
Le lendemain, Bell concéda 75 % de ses droits
canadiens à son père et le reste à Charles Williams,
son fabricant déquipement.
Alexander Melville Bell nomma son ami Thomas Henderson agent de son fils
en Ontario. Puis, tous deux accordèrent à un promoteur de
tramways de Hamilton, Hugh Cossart Baker fils, lautorisation
exclusive de louer des téléphones dans cette province.
En 1877, A.G. Bell cède 75 % des droits du brevet canadien
du téléphone à son père, le professeur Alexander
Melville Bell. Après avoir reçu les droits canadiens de
la part de son fils, Melville Bell, en collaboration avec lagent
Thomas Henderson, met sur pied une entreprise canadienne du téléphone.
Cest le début de la commercialisation du téléphone.
Le premier commutateur téléphonique. Même le composant électrique le plus simple d'un téléphone
a été breveté très tôt et son inventeur
est resté dans les mémoires des historiens.
Watson en septembre 1877 ne tarda pas à
perfectionner le crochet
commutateur et rendre pratique l'utilisation du téléphone
de Bell
AMÉLIORATION DE LA COUPURE AUTOMATIQUE DE L'INTERRUPTEUR POUR
LES TÉLÉPHONES.
Spécification faisant partie des lettres patentes n° 209
592, datées du 5 novembre 1878 ; demande déposée
le 17 septembre 1877
A tous ceux que cela concerne :
Sachez que moi, THOMAS A. WATSON, de Boston, dans le comté
de Suffolk et l'État du Massachusetts, j'ai inventé
un perfectionnement au mécanisme de commutation ou de coupure
pour les téléphones, dont ce qui suit est une spécification :
Il est d'usage, en relation avec les téléphones, d'employer
un interrupteur, qui peut être changé de position pour
diriger le circuit via le téléphone, ou via une cloche
électrique ou magnéto-électrique, pour attirer
l'attention.
Dans cette présente invention, le commutateur est rendu automatique
dans son fonctionnement, il reste, lorsque le téléphone
n'est pas levé pour l'utilisation, en contact avec une vis
ou un point métallique connecté en circuit avec la sonnerie
et la masse, et lorsqu'il est en cours d'utilisation, il reste en
contact avec une autre vis ou point métallique en circuit avec
le téléphone.
La figure 1 représente en élévation latérale,
en traits pleins, une forme de mon mécanisme de commutation
illustrant cette invention, le téléphone étant
supposé être utilisé, et sur cette figure les
lignes pointillées montrent le téléphone pris
en charge et non utilisé. La figure 2 représente, en
vue de face, l'appareil représenté sur la figure 1,
avec le téléphone non utilisé. La figure 3 montre,
sous forme de schéma, l'appareil dans une station lorsqu'il
est utilisé comme interrupteur ; Fig. 4, un diagramme
lorsqu'il est utilisé comme découpe.
La carte a, sur laquelle le mécanisme de commutation est fixé,
peut avoir n'importe quelle forme ou taille appropriée. Le
support téléphonique est, dans ce cas de l'invention,
constitué d'un levier, b, avec des bras c et un ressort, d.
Ce levier est supporté par les extrémités de
vis c, munies de sièges concaves pour recevoir les pointes
d'un arbre f, prolongé à travers le levier. À
l'arrière du levier se trouve un ressort g, pour presser la
partie métallique de fermeture du circuit 1 - de préférence
un ressort - contre la vis ou le point h, relié par un fil
approprié, comme en fi, à la coupelle à vis j,
avec laquelle est également connecté un fil, qui s'étend
jusqu'à l'une des coupelles à vis, 2, du téléphone.
Le levier b est, par le fil l, relié au fil de ligne. Lorsque
le poids du téléphone est retiré du levier, ou
lorsque le téléphone est mis en service, ce levier est
simultanément actionné pour déplacer la partie
d en contact avec la vis h, qui met le téléphone en
circuit avec le fil de ligne. .
La coupelle à vis 3 du téléphone est reliée
par un fil à la masse ou au fil menant au poste suivant. La
coupelle à vis m est reliée à la vis o, et est
également reliée par une cloche à la masse ou
au fil.
Dans le diagramme, la Fig. 3,1' représente la cloche, p s son
marteau, et son électro-aimant, étant utilisé
avec la cloche une batterie voltaïque appropriée ou un
autre générateur d'électricité.
Pour utiliser cet appareil comme découpe, les fils seront disposés
comme indiqué sur le schéma de la figure 4, dans lequel
le fil de ligne est représenté par la lettre l. Lorsque
le téléphone est mis de côté, la partie
d reposera contre la vis o, enlevant ainsi la résistance du
téléphone de la ligne.
Grâce à cette invention, il est évident que le
simple fait de prendre le téléphone pour l'utiliser
et de le remplacer ou de le laisser tomber après utilisation
change automatiquement le commutateur pour placer soit le téléphone,
soit la cloche en circuit, ou actionner la partie de fermeture du
circuit pour la placer. le téléphone en circuit ou le
couper du circuit.
Après avoir ainsi décrit mon invention, je ferai remarquer
que je ne prétends pas être le premier et original inventeur
du commutateur automatique actionné par le transfert du poids
du téléphone. En cela, je crois que H. L. Roosevelt
avait anticipé ce phénomène ; mais
Un support de téléphone composé des cointinten.'
combinaison d'un joug 011 extrémité d'un levier du premier
ordre, amené à basculer par le retrait du téléphone,
avec deux points fixes, l'un faisant circuit de connexion par l'intermédiaire
de l'instrument de signalisation ou d'appel, l'autre par le téléphone
, sensiblement comme illustré et exposé ici.
En témoignage de quoi, j'ai signé mon nom sur cette
spécification en présence de deux témoins signataires.
THOMAS A. WATSON. Les témoins: GW GREGORY, W. J PRATT.
Un mois plus tard c'est Hilborne
Roosevelt, un facteur d'orgues à tuyaux à New
York et l'un des fondateurs de la première compagnie
de téléphone de cette ville, dépose une
autre demande de brevet sur un commutateur téléphonique
en 1877.
Dans cette configuration, le téléphone est pendu en
sens inverses par un fil, la gravité agit sur un petit contacteur.
Hilborne L. Roosevelt, "Amélioration des commutateurs
téléphoniques", brevet
n° 215 837, daté du 27 mai 1879 ; demande déposée
le 3 octobre 1877.
L'un de ses dessins de brevet est illustré, où l'interrupteur
à ressort (S) entre en contact avec une goupille (P) pour
terminer le circuit du récepteur lorsque le récepteur
est soulevé.
Dans un autre dessin du brevet de Roosevelt, une broche (A) était
incluse dans un circuit de sorte que l'interrupteur fonctionnait
comme un interrupteur unipolaire à deux directions.
Dans les conceptions ultérieures, un crochet était
utilisé pour maintenir le récepteur, au lieu d'une
ficelle comme dans le brevet de Roosevelt; par conséquent,
le commutateur est appelé commutateur à crochet ou
crochet de commutateur.
Bien que la conception mécanique de nombreux interrupteurs
à crochet soit très intelligente, leur fonctionnement
électrique est plutôt évident.
Le 1er Aout 1877 Gardiner
Greene Hubbard au conseil de direction de la compagnie du téléphone
Bell rédige un rapport sur les agences désignées
pour louer des téléphones. C'est très interessant
( document
consultable ici )
Traduction selon Google
Une circulaire de 1877 Le téléphone
Les propriétaires du téléphone,
l'invention d'Alexander Graham Bell, dont les brevets ont été
délivrés par les États-Unis et la Grande-Bretagne,
sont maintenant prêts à fournir des téléphones
pour la transmission de la parole articulée à travers
des instruments distants d'au plus trente kilomètres. La
conversation peut facilement être poursuivie après
une légère pratique et avec la répétition
occasionnelle d'un mot ou d'une phrase.
Lors de la première écoute du téléphone,
bien que le son soit parfaitement audible, l'articulation semble
indistincte, mais après quelques essais l'oreille s'habitue
à le son particulier et trouve peu de difficulté à
comprendre les mots.
Le téléphone doit être
placé dans un endroit calme, où aucun bruit n'interrompt
la conversation ordinaire.
Les avantages du téléphone par
rapport au télégraphe pour les entreprises locales
sont les suivants :
(1) qu'aucun opérateur qualifié n'est requis, mais
une communication directe peut être établie par la
parole sans l'intervention d'une tierce personne.
(2) Que la communication est beaucoup plus rapide, le nombre moyen
de mots transmis par minute par Morse Sounder étant de quinze
à vingt, par téléphone de un à deux
cents.
(3) Qu'aucune dépense n'est requise ni pour son entretien,
ni pour sa réparation. Il n'a pas besoin de batterie et n'a
pas de machinerie compliquée. Il est inégalé
pour l'économie et la simplicité.
Les conditions de location de deux téléphones
à des fins sociales reliant une maison d'habitation à
tout autre bâtiment seront de 20 $ par an, à des fins
commerciales, de 40 $ par an, payables semestriellement à
l'avance, avec les frais d'expression de Boston, New York, Cincinnati,
St. Louis ou San Francisco.
Les instruments seront conservés en bon état de marche
par les bailleurs, sans frais, à l'exception des blessures
résultant d'une grande négligence.
Plusieurs téléphones peuvent
être placés sur la même ligne moyennant une location
supplémentaire de 10 $ pour chaque instrument; mais l'utilisation
de plus de deux sur la même ligne où la confidentialité
est requise n'est pas recommandée.
Toute personne se trouvant à une distance auditive ordinaire
peut entendre l'appel vocal via le téléphone.
Si un appel plus fort est requis, un appel peut être fourni
pour 5 $.
Les lignes télégraphiques seront
construites par les propriétaires si désiré.
Le prix variera de 100 $ à 150 $ le mille; tout bon mécanicien
peut construire une ligne; Le fil n ° 9 coûte 8 1/2 cents
la livre, 320 livres aux 34 isolateurs du mile à 25 cents
chacun; le prix des poteaux et le réglage varient dans chaque
localité; fil de filage de 5 $ par mille; divers 10 $ par
mile.
Les parties qui louent le téléphone
n'encourent aucune dépense au-delà de la location
annuelle et de la réparation du fil de ligne.
Sur la page suivante, vous trouverez des extraits de la presse et
d'autres sources relatives au téléphone.
Gardiner G Hubbard
Cambridge, Mass, mai 1877 "[Kingsbury 67]
MM. Sanders & Hubbard ont donc prêté
à M. Williams 500 dollars. Williams a commencé à
livrer des téléphones à nos agents le 10 juin et
depuis lors, il a livré 650 hand téléphones ... presque
tous sont actuellement en service, aucun deux na été
retourné ou, à notre connaissance, na pas donné
satisfaction
... Bell et Mabel Hubbart et s'apprêtent
à partir en voyage de noce, ils embarquent
pour l'Angleterre le 4 aout 1877 , Bell en profitera pour promouvoir
son invention en Europe bien qu'elle
soit déjà étudiée et reproduite à l'étranger
simplement avec ce que l'on trouvait dans la presse de cette époque.
En
août 1877 La
BOITE "Box" s'améliore
linconvénient de cette forme initiale pour un usage commercial
a été rapidement reconnu
Le modèle illustré à la figure ci contre a été
proposé par Gower en 1878.
En plaçant les pièces polaires et le diaphragme à
droite au lieu de s'aligner sur l'aimant de l'instrument était
bien adapté pour se fixer à un mur, et cela constituait
l'émetteur.
Le téléphone fit lobjet dune
première démonstration publique au Canada le 29 août
; Baker avait organisé lévénement. Le premier
contrat de location déquipement téléphonique
au Canada, signé le 18 octobre, portait sur une connexion entre
le domicile de Baker et ceux de deux de ses collègues.
Le mois suivant, à Ottawa, Baker installa une ligne entre le bureau
du premier ministre Alexander Mackenzie et Rideau Hall, la résidence
du gouverneur général. Pendant encore deux ans, le père
de Bell promut la commercialisation du téléphone au Canada
et rechercha des agents pour les autres provinces.
Bell navait pas seulement inventé
le téléphone, il avait aussi conçu un système
pour lexploiter.
Le jour même où Watson lentendit pour la première
fois par le truchement de lappareil, il écrivait à
son père : « Je pense avoir enfin résolu un gros problème
et bientôt, le jour viendra où des fils télégraphiques
se rendront jusquaux maisons, tout comme leau ou le gaz, et
où des amis converseront sans sortir de chez eux. »
Le 5 mars 1878, il développait le même thème dans
un remarquable prospectus à lintention des financiers britanniques
: « On peut concevoir que des câbles téléphoniques
soient enfouis sous terre ou suspendus dans les airs et soient reliés,
par des lignes secondaires, à des logements de particuliers, à
des bureaux de comptabilité, à des magasins, à des
manufactures, etc. ce qui permettrait détablir une communication
directe entre deux points quelconques de la ville Je suis convaincu que,
dans lavenir, des fils relieront les bureaux centraux des compagnies
de téléphone de différentes villes et que quelquun
[qui se trouvera] dans une partie du pays pourra communiquer verbalement
avec un autre personne qui sera loin de là. »
A la fin d'août 1877,
on comptait 1300 lignes téléphoniques directes poste à
poste, en service aux Etats Unis.
Une série de rebuffades décourageantes força
peu à peu Sanders à comprendre que le monde des affaires
refusait d'accepter le téléphone comme un article de commerce.
C'était un jouet, un accessoire, une merveille scientifique, mais
pas une nécessité pour le commun des mortels. Les capitalistes
le traitèrent exactement comme ils avaient traité le projet
de câble transatlantique lors de la visite de Cyrus Field à
Boston en 1862. Ils admirèrent et s'émerveillèrent,
mais pas un seul homme ne souscrivit un seul dollar. De plus, Sanders
comprit très vite que le moment était particulièrement
défavorable à la création d'une nouvelle entreprise.
C'était une période de troubles et de suspicion. Entre la
faillite de Jay Cooke, l'impasse Hayes-Tilden et l'éclatement d'une
centaine de bulles financières ferroviaires, l'actualité
était bien peu propice à l'investissement.
Il était impossible pour Sanders, Bell ou
Hubbard d'élaborer un plan précis. Quel qu'il fût,
ils n'avaient pas les moyens de le mettre en uvre. Ils croyaient
tenir quelque chose de nouveau et de merveilleux, que quelqu'un, quelque
part, serait prêt à acheter. En attendant l'arrivée
de ce génie, ils ne pouvaient que patauger et accepter les affaires
les plus proches et les moins chères. Ainsi, tandis que Bell, dans
ses éloquentes éloges, dépeignait sous les applaudissements
d'un public enthousiaste les images d'un service téléphonique
universel, Sanders et Hubbard louaient des téléphones deux
par deux à des hommes d'affaires qui utilisaient auparavant les
lignes privées de la Western Union Telegraph Company.
Cette grande entreprise était alors leur
ennemi naturel et inévitable. Elle avait englouti la plupart de
ses concurrents et cherchait à monopoliser tous les moyens de communication
par fil. Le plus bel espoir qui planait sur Sanders et Hubbard était
que la Western Union finisse par racheter les brevets de Bell, comme elle
en avait déjà acquis bien d'autres. Dans un moment de découragement,
ils avaient proposé le téléphone au président
Orton, de la Western Union, pour 100 000 dollars ; et Orton avait refusé.
« À quoi bon », demanda-t-il aimablement, « cette
entreprise pourrait-elle bien utiliser un jouet électrique ? »
Mais outre l'exploitation de ses propres lignes,
la Western Union fournissait à ses clients divers types de télégraphes
à impression et à cadran, dont certains pouvaient transmettre
soixante mots par minute. Ces instruments de précision, croyait-elle,
ne pourraient jamais être remplacés par une curiosité
scientifique telle que le téléphone. Et elle continua à
croire cela jusqu'à ce qu'une de ses filiales, la Gold and Stock,
signale que plusieurs de ses machines avaient été remplacées
par des téléphones.
La Western Union sortit aussitôt de son indifférence.
Il fallait mettre un terme à cette infime atteinte à ses
activités. Elle réagit rapidement et créa l'«
American Speaking-Telephone Company », dotée d'un capital
de 300 000 dollars et comptant parmi ses employés trois inventeurs
de l'électricité, Edison, Gray et Dolbear. Forte de toute
sa richesse et de son prestige, elle s'abattit sur Bell et sa petite garde
du corps. Elle piétina le brevet de Bell avec aussi peu d'inquiétude
qu'un éléphant peut l'être lorsqu'il piétine
une fourmilière. À la stupéfaction totale de Bell,
elle annonça froidement qu'elle possédait « le seul
téléphone original » et qu'elle était prête
à fournir « des téléphones de qualité
supérieure dotés des dernières améliorations
apportées par les inventeurs originaux : Dolbear, Gray et Edison
».
Le résultat fut étrange et inattendu. Le
groupe Bell, au lieu d'être évincé du marché,
fut immédiatement propulsé à un niveau supérieur
dans le monde des affaires. L'effet fut comparable à celui de la
Standard Oil Company qui se lançait dans la fabrication d'avions.
En un éclair, le téléphone cessa d'être un
« jouet scientifique » pour devenir un article de commerce.
Il commença à être pris au sérieux pour la
première fois. Et la Western Union, soucieuse de protéger
ses lignes privées, devint involontairement un indicateur pour
guider les capitalistes vers le téléphone.
Les proches de Sanders, nombreux et riches, vinrent
à son secours. La plupart étaient des hommes d'affaires
renommés : les Bradley, les Saltonstall, Fay, Silsbee et Carlton.
Ces hommes, ainsi que le colonel William H. Forbes, ami des Bradley, furent
les premiers capitalistes à investir, pour des raisons purement
commerciales, dans les brevets de Bell. Deux mois après que la
Western Union eut donné son soutien massif au téléphone,
ces hommes créèrent une société exclusivement
axée sur la Nouvelle-Angleterre et y déposèrent cinquante
mille dollars.
En peu de temps, Hubbard, ravi, se retrouva à
louer des téléphones à raison de mille dollars par
mois. Il n'était plus promoteur, mais directeur général.
Des gens faisaient la queue pour trouver des agences. De petits centraux
téléphoniques rudimentaires étaient installés
dans une douzaine de villes. L'esprit de confiance et d'entreprise régnait
; et la prochaine étape, clairement, était de créer
une organisation commerciale. Aucun des associés n'était
compétent pour entreprendre une telle entreprise. Hubbard manquait
d'aptitudes pour l'organisation ; Bell n'en avait aucune ; et Sanders
était attaché à ses intérêts dans le
cuir. Voilà enfin, après quatre années d'efforts
héroïques, les matériaux de base pour bâtir une
entreprise de téléphonie. Mais qui allait être le
constructeur, et où le trouver ?
Un matin, l'infatigable Hubbard résout le
problème. « Watson », dit-il, « il y a un jeune
homme à Washington qui peut gérer cette situation, et je
veux que tu ailles voir ce que tu en penses. » Watson s'y rendit,
fit un rapport favorable et, environ un jour plus tard, le jeune homme
reçut une lettre de Hubbard lui offrant le poste de directeur général,
pour un salaire annuel de trois mille cinq cents dollars. « Nous
comptons », dit Hubbard, « sur vos compétences en gestion,
votre fidélité et votre zèle indéfectible.
» Le jeune homme répondit par une de ces lettres solennelles,
plus courantes au XIXe siècle qu'au XXe. « Ma foi dans le
succès de l'entreprise est telle que je suis prêt à
lui faire confiance », écrivit-il, « et je suis convaincu
que nous établirons l'harmonie et la coopération essentielles
au succès d'une entreprise de ce genre. » Une semaine plus
tard, le jeune homme, Theodore N. Vail, prit ses fonctions de directeur
général dans un petit bureau de Reade Street, à New
York, et la construction de l'entreprise commença.
L'arrivée de Vail au moment critique soulignait
que Bell était l'un des inventeurs les plus chanceux. Il ne fut
pas privé de son invention, comme cela aurait pu facilement arriver.
Un à un, des hommes compétents arrivèrent pour l'aider,
dotés de toutes les compétences requises par l'évolution
de la situation. La concentration des facteurs était telle que
toute l'affaire semblait avoir été préparée
à l'avance. À peine Bell apparut-il sur scène que
ses seconds rôles, chacun à son tour, reçurent leur
réplique et prirent part à l'action. Aucun de ces hommes
n'aurait pu faire l'uvre d'un autre. Chacun était unique
et indispensable. Bell inventa le téléphone ; Watson le
construisit ; Sanders le finança ; Hubbard le lança ; et
Vail en fit une entreprise commerciale.
Le journal "LA
NATURE" du 23 Mars 1878, du 27 AVRIL 1878, du 4
MAI 1878.... reproduis presque en totalité la conférence
de M. Bell. faite pour la revue 'La Nature'. Ce document, inédit
en France, nous paraît offrir une importance capitale ; nous le
recommandons à lattention de nos lecteurs.
Aussi en 1877,
Alfred Galpin, un banquier dAppleton, fit construire
une ligne téléphonique entre son domicile et son bureau
et selon certaines informations, il serait le premier téléphone
dans le Wisconsin.
Le pharmacien L. N. Benoit a ensuite installé des téléphones
dans son magasin, lui permettant de se connecter aux cabinets de médecins.
Platteville a aussi rivalisé avec Appleton , Richard Valentine
crée une ligne privée pour lui-même et une pour son
frère à Janesville en 1877.
En 1878, Benoit installe un standard connecté à 25 téléphones
de la ville, c'était le premier standard dans le Wisconsin.
Les incursions initiales dans la téléphonie ont suivi l'exemple
de Galpin et Valentine. À Madison, la nouveauté s'est étendue
sur l'isthme. Des médecins, des avocats, des banquiers, des pharmaciens
et des commerçants sintéressaient tous aux nouveaux
moyens de communication.
Les hommes prévoyants, quelle que soit leur profession, ont également
acquis le téléphone.
Les lignes communes ont permis aux hommes importants d'une communauté
de partager des informations et de créer des espaces publics virtuels....
Nous pensons que par suite du
bruit que fit en Amérique, en 1877, la découverte du téléphone
par M. Elisha Gray et par M. Graham Bell, l'attention fut ramenée
sur le télégraphe
à ficelle, et que ce petit instrument se répandit alors
aux États-Unis, puis en Europe.
C'est peut-être, selon nous, en voyant fonctionner, à Boston,
ce jouet populaire, en reconnaissant avec quelle facilité la parole
se transmet dans le télégraphe à ficelle, que M.
Graham Bell conçut l'idée de se passer du courant électrique
pour créer un téléphone, et qu'il vint à penser
qu'un fil tendu entre deux membranes vibrantes, pourvues d'un aimant,
suffirait à la transmission des sons à dislance.
Cette même année
1877 Emile Berliner né
à Hanovre, Allemagne, immigre aux États-Unis et s'est tout
d'abord établi à New York, où il a effectué
de petits travaux afin d'assurer sa subsistance, puis décide de
déménager à Washington, D.C, car on lui avait offert
un emploi de commis dans une mercerie dont le propriétaire était
un compatriote allemand. C'est durant cette période que M. Berliner a commencé
à expérimenter avec la technologie associée au téléphone
nouvellement inventé. Ayant eut connaissance des travaux de Hughes
sur le microphone à charbon, Berliner a conçu et breveté
un émetteur ou microphone avec pastille de carbone .
Le microphone Berlinern'est à proprement parler qu'un transmetteur téléphonique
du genre de celui de Pollard dont la lame vibrante est constituée
par une lame de charbon sur laquelle viennent appuyer, du côté
opposé à l'embouchure, une ou deux vis métalliques
en rapport avec le circuit téléphonique, et qui constituent
les pièces fixes du contact. On mentionne dans le brevet que ces
pièces peuvent être constituées avec du charbon; de
sorte que l'on pourrait admettre que ce serait M. Berliner qui aurait
le premier combiné les transmetteurs à charbon. Berliner Le 8 avril 1877 : notre chercheur expérimentait
un émetteur constitué d'une petite caisse à savon
en bois. Il avait remplacé le fond par une feuille métallique
mince formant diaphragme, une vis réglable terminée par
une bille d'acier poli venait buter au centre de cette menbranne. Un fil
reliat le diaphragme à une borne de la batterie, le second joignait
la vis à l'autre borne. Lorsqu'il ferma le circuit il entendit
un "cloc" venant de la membrane. Il subsista alors à
l'interrupteur un diapason, en enroulant une extrémité du
fil du circuit à une se ses branhes. Après avoir excité
le diapason, il obtent la note émise par la membrane. Berliner
nota " si cette membrane était capable de reproduire un son
musical, elle devait, en toute logique, pouvoir reproduire des mots, lorsque
à la place d'un courant alternatif simple, un courant modulé
plus complexe interviendrait pour l'influencer". En fait il avait
découvert un modèle de microphone à contact imparfait.
Trop pauvre pour prendre un brevet, il deposa un caveat le 14 avril 1877
qui sera transformé en demande de brevet le 4 juin suivant.
Berliner proposa son microphone à la Bell Company qui lui acheta
en septembre 1877 et le nomma conseiller technique. Mais la bell Company
préferera le micro de Blake.U.S. Patent
199,141 Telephone . the transmitter, déposé October
1877, accordé le 15 January 1878
Micro Berliner 4 mars 1877
Le microphone de Berliner était sensiblement le même qu'un
microphone construit et démontré publiquement par l'Allemand
Philipp Reis en 1864, ainsi que par un microphone
développé par l'Américain James W.
McDonough, (vu un peu plus en avant) qui a déposé
une demande de brevet pour son invention le 10 avril 1876.
Plus tard le microphone d'Berliner a été racheté
par Alexander Graham Bell pour la somme de 100 000 $ et de 5 000 $ par
année pour garder Berliner sous contrat. Cet argent a permis
à Berliner de se consacrer exclusivement à la création
du gramophone, mais c'est Edison qui concrétisera le gramophone
en 1878.
Reis et McDonough ont décrit à tort leurs
microphones comme établissant et rompant des connexions électriques
en réponse aux ondes sonores.
La communauté scientifique, ainsi que l'Office des brevets des
États-Unis, ont correctement noté que la parole ne pouvait
pas être transmise en établissant et en rompant des connexions
électriques. En tant que tels, les microphones Reis et McDonough
ont été rejetés par la communauté scientifique,
et la demande de brevet de McDonough a été rejetée
par le US Patent Office, car ils étaient basés sur une "fausse
théorie", même si les deux microphones ont fonctionné.
Thomas Edison a breveté un émetteur similaire, ou
microphone, cette même année 1877, ce qui entrainera
une certaine controverse ( à savoir à qui doit être
attribué l'invention du microphone.)
Début 1877 les dirigeants de la Western
Union Telegraph Company se rendent compte
que Bell en inventant le téléphone, avait créé
un nouveau marché, dont il s'agissait de ne pas perdre la maîtrise.
La western Union prospecta les chercheurs succcéptibles de lui
fournir un autre appareil téléphonique que celui construit
par Bell. Pour ce faire , elle s'adressa aux laboratoirs Edison qui se
mirent aussitôt au travail.
Le 18 avril 1877, ces recherches aboutirent à la mise au point
d'un émetteur téléphonique à la plombagine,
D'une manière empirique, l'équipe Edison avait en effet
découvert que la résistance électrique de la plombagine
variait en raison inverse de la pression à laquelle elle était
soumise. Une pastille de plombagine intercalée derrière
la membrane vibrante d'un émetteur téléphonique permettait
donc de moduler un courant électrique, en fait Edison avait inventé
le microphone qu'il perfectionna par la suite en remplaçant la
plombagine par du charbon en poudre.
IL est très similaire aux microphones conçus par David Edward
Hughes qui restera officielemnt l'inventeur du microphone
à charbon.
La décision dEdison dutiliser le carbone sappuie
sur ses efforts pour comprendre les subtilités du des câbles
du télégraphe quil a vu en Angleterre en 1873. Afin
de mener des expériences en laboratoire, il construit des câbles
artificiels utilisant des rhéostats à haute résistance
constitués de tubes de verre remplis de carbone. Il a constaté
que ses câbles artificiels n'étaient pas fiables car la résistance
du carbone variait en raison du bruit et du mouvement, mais ce type de
résistance variable sensible était exactement ce dont il
avait besoin pour le téléphone.
À la fin de 1877, Edison avait donc conçu un émetteur
dans lequel un petit bouton de carbone noir de fumée était
placé sous le diaphragme de l'émetteur.
De plus Edison avait compris que
le téléphone devait communiquer à grande distance,
ce que ne faisait pas le système Bell, alors il employa l'énergie
de "la pile" et conçu aussi un système à
variation de résistance
.
Assez insolite, le téléphone de HavensParu
dans le "Scientific American" du 11 Aout 1877
Nouveau Téléphone
M. George B. Havens, de Lafayette, Indiana, a inventé une forme
très simple de téléphone, que nous illustrons
dans la gravure ci-jointe. On peut dire que l'instrument remplace
une « touche télégraphique », étant
actionné par la voix au lieu de la main, et au lieu d'envoyer
un message comme dans les instruments télégraphiques,
c'est de la musique qui est transmise. Il peut être utilisé
sur n'importe quelle ligne télégraphique ordinaire.
On peut dire que l'instrument est constitué d'un cylindre métallique,
ressemblant à un seau d'un quart, tourné sur le côté
et attaché à un bloc de bois.
En référence à la gravure, A est le bloc ou la
base dans laquelle sont placées les parties fonctionnelles
de l'instrument. B est la caisse de résonance en métal,
et peut être en laiton, de la taille d'une mesure de quart,
ouverte à l'extrémité, C, et fermée à
l'autre extrémité, qui sert de vibrateur.
Devant E se trouve un étalon métallique, D, avec une
vis de réglage à pointe de platine, qui est en léger
contact avec le vibrateur, E. Les fils principaux, F, G, relient E
et D.
L'instrument est connecté à la ligne télégraphique
principale, comme un relais ordinaire, et les mélodies sont
fredonnées dans l'extrémité ouverte de la boîte,
B, et entendues depuis l'armature de tous les relais du circuit. De
cette manière, des mélodies ont été envoyées,
comme nous l'informe M. Havens, sur plus de cent milles. En parlant
de l'instrument, M. Havens dit : « Seule l'armature des relais
en circuit vibre.
Ces vibrations sont si rapides que le levier n'a pas le temps de faire
des allers-retours. Souvent, en maintenant le levier du relais enfoncé,
les vibrations sont beaucoup plus fortes, et pour savoir si la musique
passe, nous utilisons la clé ordinaire et l'instrument télégraphique.
J'ai également pu télégraphier l'alphabet Morse
avec ma voix, en émettant un son long pour un tiret et un son
court pour un point. Nous rapprochons parfois les aimants du relais
de l'armature pour rendre le son plus fort. »
Le 17 novembre 1877, Western
Union décida de contester le monopole de Bell dans le
secteur de la téléphonie et créa à la fois
l'American Speaking Telephone Co. et la Gold
& Stock Telephone Company pour combiner son intérêt
dans les brevets d'émetteur d'Edison avec les brevets de récepteur
d'Elisha Gray, maintenant détenus. par l'Harmonic Telegraph Company.
Western Union était une énorme entreprise à l'époque
et a commencé à déployer des systèmes téléphoniques
dans le monde entier. En théorie, la petite Bell Company n'avait
aucune chance.
Tandis que ni Elisha Gray ni la Western Union ne voyaient le moindre
intérêt économique au téléphone,
Alexander Bell et ses associés continuaient leurs démonstrations
en mettant l'accent sur sa «praticabilité».
Des hommes éminents tels que le président de Harvard et
celui du MIT soutinrent le projet de Bell et, en un an, le scepticisme
des experts se transforma en dépit. Une fois que les responsables de la Western Union
eurent réalisé l'intérêt du téléphone,
ils voulurent se lancer eux aussi dans cette affaire. Mais ils durent se passer des brevets de Bell. Fin 1877, la compagnie Western
Union décida de contester la priorité de l'invention
du téléphone à Bell.
Elle passa donc un accord avec Gray et fonda ses revendications sur le
caveat de ce dernier. L'histoire de la bataille
juridique qui s'ensuivit est longue et confuse.
Le procès porté devant la cour itinérante des Etats-Unis
se termina par un compromis aux termes duquel la Western Union renonça
à ses intérêts dans le téléphone au
profit de l'American Bell Telephone Company,
en échange d'une participation de 20 % sur toutes les royalties
et les abonnements que celle-ci percevrait jusqu'à l'expiration
des brevets. Ainsi se termina l'intervention de la Western Union sur le
marché du téléphone.
Mais pour Elisha Gray, les améliorations du téléphone
continuaient, de même que la bataille juridique pour la priorité
de l'invention.
A l'époque du compromis, en effet, Gray venait juste de réaliser
l'intérêt commercial du téléphone.
Durant dix sept ans, 600 procès
vont opposer les avocats de Bell aux différentes compagnies
concurentes.
Après les années 1878-79, la compagnie Bell remporte des
centaines de poursuites judiciaires en matière de brevets, ce qui
fait la fortune dAlexander Graham Bell avant ses 35 ans. Vous
pouvez consulter divers documents , compte rendus de tribunaux sur ces
litiges.
Les prétendants
Le tribunal de Boston ayant exclu toute possibilité de contourner
les droits de Bell, les tentatives dinvalidation du brevet sont
apparues. Là encore, lactivité était canalisée
par la configuration particulière du droit américain. Alors
que la plupart des pays reconnaissaient le premier demandeur à
déposer un brevet, les brevets américains étaient
délivrés uniquement au « premier et véritable
» inventeur une invitation permanente, acceptée avec
gratitude par le nombre croissant d'opposants à Bell, à
mettre en avant les inventeurs antérieurs « découverts
» après que la technologie soit devenue une entreprise en
activité.
On se souvient à juste titre du litige téléphonique
grâce à cette troupe de personnages hauts en couleur : des
hommes comme le mécanicien Daniel Drawbaugh d'Eberly's
Mills, Pennsylvanie, autoproclamé comme « l'un des plus
grands génies inventifs de cette époque », qui prétendait
avoir construit des téléphones en les années 1860
et le début des années 1870. Un autre prétendant,
le Dr Sylvanus Cushman, affirmait qu'il l'avait fait à Racine,
Wisconsin, en 1851, lorsque ses expériences électriques
lui avaient soudainement permis d'entendre le coassement des grenouilles
dans un marais voisin. Un troisième, le machiniste d'origine italienne
Antonio Meucci, affirmait avoir inventé un télégraphe
parlant alors qu'il était décorateur de théâtre
à La Havane en 1849 ou 1850. Meucci avait déposé
une réserve (avis d'invention) auprès de l'Office américain
des brevets en 1871, mais avait Il n'a pas déposé une demande
complète, a-t-il expliqué, parce qu'une explosion sur le
ferry de Staten Island l'avait rendu invalide. Ces hommes et dautres
comme eux pourraient sappuyer sur une longue histoire personnelle
dexpérimentation électrique. Mais leur qualification
principale était l'obscurité préalable, accompagnée
d'arguments de pauvreté pour expliquer pourquoi ils n'avaient pas
rendu public leurs découvertes plus tôt.
La société Bell, soucieuse de réfuter les affirmations
des prétendants, a répondu en engageant l'agence nationale
de détective Pinkerton pour découvrir les détails
discréditants.
Toutes les compagnies de téléphone rivales n'ont pas découvert
leur propre demandeur. Beaucoup ont invoqué les travaux du German
Reis, dont la réputation scientifique a connu un remarquable regain
dintérêt à titre posthume au milieu des années
1880. À l'aide d'un appareil qui, comme un télégraphe,
produisait et coupait alternativement un courant électrique, Reis
avait transmis des sons musicaux au début des années 1860.
Il na pas fallu grand-chose seulement le poids dune
armature ou létirement plus serré dun diaphragme
pour que le téléphone de Reis fonctionne avec le
courant constant et fluctuant utilisé par Bell. Ainsi configuré
et manipulé avec beaucoup de soin, le téléphone Reis
pouvait parler. Sur cette base, les opposants de Bell affirmaient que
Reis avait inventé le téléphone (certains prétendaient
qu'il avait transmis de la parole dans les années 1860), ou, à
tout le moins, que la distinction rigide établie par le tribunal
de Boston entre les téléphones à courant ondulatoire
et les téléphones à courant alternatif les dispositifs
de freinage ont devancé la compréhension scientifique de
l'électricité.
Bien que communément considérées comme des offres
de crédit inventif, les contestations de la priorité de
Bell étaient en fin de compte motivées par des considérations
financières. Le nombre de prétendants était, comme
le faisait remarquer Scientific American, « un indice fidèle
de la valeur du prix ». Meucci est resté obscur jusqu'à
ce qu'il soit porté à l'attention d'un syndicat de Philadelphie,
dont les membres ont organisé une société soutenue
par les intérêts du Baltimore & Ohio Telegraph. Cushman
a attiré le soutien des conseillers municipaux de Chicago et des
propriétaires de pharmacies.
Le lien le plus important s'est peut-être produit en 1879, lorsqu'un
avocat en brevets de Washington, Lysander Hill, a représenté
Drawbaugh et son partenaire Edgar Chellis dans un litige en matière
de brevet concernant un robinet. Peu de temps après, ces hommes
formèrent un partenariat pour promouvoir les réclamations
téléphoniques de Drawbaugh, s'associant à des hommes
d'affaires de New York, de Washington et de Cincinnati pour constituer
la People's Telephone Company avec une capitalisation autorisée
de 5 millions de dollars.
La Peoples Company a rejoint un groupe diversifié dentreprises
de téléphonie établies au mépris du brevet
de Bell. Il est impossible de les rendre tous compte ; même les
600 poursuites en contrefaçon engagées par Bell n'ont pas
permis de découvrir tous les échanges de l'arrière-pays
et tous les téléphones fabriqués en atelier. Cependant,
les contrevenants les plus déterminés ceux qui ont
mené la lutte juridique contre Bell ont adopté un
modèle spéculatif caractéristique. Après s'être
constituées avec une collection de brevets téléphoniques
mineurs et une importante valorisation papier, ces entreprises ont promu
des sociétés d'exploitation dans plusieurs États,
dans le but de tirer profit de la vente de licences et d'actions. Ainsi,
la Molecular Telephone Company, basée à New York, a autorisé
une succursale à Cleveland, tandis que l'Overland Telephone Company
a promu des filiales en Pennsylvanie, au New Jersey et au Kentucky.
La Panlectric Telephone Company, créée dans le Tennessee,
a commercialisé ses brevets auprès de parties du Missouri,
de l'Illinois, de l'Alabama, du Texas et de la région de Washington,
D.C. Certaines de ces entreprises ont abouti à la construction
de véritables lignes téléphoniques, tandis que d'autres
sont restées sur papier.
Tous partageaient cependant un objectif commun : éviter l'inévitable
poursuite en contrefaçon de Bell....
Dans cette bataille : En 1877
Amos Dolbear, diplômé de l'Ohio Wesleyan University,
professeur de physique et d'astronomie
Alors qu'il était étudiant à Ohio Wesleyan, il avait
fait un "télégraphe parlant" et inventé
un récepteur contenant deux caractéristiques du téléphone
moderne: un aimant permanent et un diaphragme métallique . Il aurait
inventé le premier récepteur téléphonique
à aimant permanent en 1865, 11 ans avant qu'Alexander Graham Bell
ne brevette son modèle.
En janvier 1876 Dolbear apprend que Bell a déposé
une demande le 15 janvier 1877 de brevet le concernant, mais ne donne
pas de suite sur ce point
mais Dolbear édite son livre "The
Telephone" en 1877
Reproduction
Prototype tel qui est photographié dans le livre
"The
Telephone" de A.E Dolbear , le premier livre sur le telephone
publié en 1877.
En 1880 Dolbear déposera une demande
de brevet pour un type de téléphone élétrostatique,
différents du téléphone éléctromagnétique.
Il obtiendra son brevet en 1881 .
Bell réagira et déposa une plainte pour contrefaçon.
Au procès les avocats de Dolbear ont eut la mauvaise idée
d'amener un téléphone de Reiss pour lui en donner la patérnité,
ce qui priverait Bell de ce privilége. Mais l'appareil refuse
de fonctionner. C'était encore un système de type télégraphique
à rupture du courant et non pas courant de modulation produit par
la voix. Dans le jugement en 1883 le juge décrète que Bell a breveté
la véritable idée de transmission de la parole par l'électricité
.... Bell avait il été au courant de cette améloiration
et en a t'il tiré parti ?
Des échanges de courriers continueront
entre Bell et Pierce : (lettre du 13 avril 1878 page
1, page
2, page
3) ... voir les archives de Bell.
Au milieu des années 1880, la question
des brevets téléphoniques a dépassé le monde
des avocats, des financiers et des ingénieurs pour atteindre une
scène publique plus large.
Là, la réputation du brevet Bell s'est mêlée
à l'une des grandes préoccupations de l'âge d'or :
la corruption. Des allégations de malhonnêteté ont
tourbillonné autour d'Alexander Graham Bell et du Bureau des brevets,
aboutissant à l'accusation selon laquelle Bell avait obtenu son
brevet par fraude. Cette affirmation sensationnelle est devenue la base
dun procès du gouvernement fédéral contre la
société Bell une intervention remarquable qui allait
elle-même tourner au scandale.
En 1884 WH PREECE étéit en
visite ay Canada et aux Etats-Unis, et rapportait :
Le téléphone a traversé une
période assez difficile aux États-Unis. On a tenté
avec détermination de renverser les brevets de Bell dans ce
pays ; et ceux qui ont visité lexposition de Philadelphie
ont vu les instruments exposés sur lesquels les avocats du
plaignant sappuyaient. On dit quun Américain très
ingénieux, nommé Drawbaugh, avait devancé tous
les inventeurs de chaque partie du système téléphonique
; quil avait inventé un récepteur avant Bell ;
quil avait inventé le dispositif à charbon comprimé
avant Edison ; quil avait inventé le microphone avant
notre ami le professeur Hughes ; et quen fait, il avait tout
fait sur la surface de la terre pour établir les revendications
énoncées. Certains de ses brevets ont été
présentés, et jai non seulement dû examiner
ses brevets, mais jai dû passer en revue un grand nombre
de dépositions des preuves présentées, et je
dois avouer que je nai jamais vu de cas plus fragile porté
devant un tribunal. Je ne sais pas si je serai diffamatoire en exprimant
mon opinion (je m'en remettrai à notre avocat avant que les
notes ne soient imprimées), mais je n'hésiterais pas
à dire que je n'ai jamais vu de complot plus évident
pour tenter de perturber la position d'un brevet bien établi.
Cependant, j'ai entendu dire que le jugement a été rendu
comme le public l'avait généralement supposé
; car dès que l'affaire a été terminée,
les actions de la compagnie Bell, qui valaient 150 dollars, ont grimpé
à 190 dollars, et maintenant que la décision est rendue,
on m'a dit qu'elles atteindront probablement 290 dollars.
A peu près à la même époque, le Dr Fenner
H. Peckham, futur responsable de la Providence
Telephone Company, a établi une communication entre son
domicile du 27 Benefit Street et son bureau situé à proximité
du tunnel de chemin de fer de North Main Street.
Cette ligne avait une longueur de 800 mètres et utilisait des fils
télégraphiques déjà connectés entre
les deux endroits. Le premier appel à une assistance médicale jamais
reçu par téléphone a été transmis sur
cette ligne, un message durgence qui a immédiatement démontré
lénorme valeur pratique de la nouvelle invention..
A lépoque, toutefois, Bell
sest déjà éloigné de la compagnie pour
se consacrer à dautres champs dintérêt.
Les Bell ont deux filles, Elsie May Bell (1878-1964) et Marian Hubbard
« Daisy » Bell (1880-1962), ainsi que deux fils, Edward (1881)
et Robert (1883), qui meurent tous deux en bas âge
Fin 1877
début 1878, le téléphone
construit par Brown Ayres, de l'institut Stevens, d'Hoboken
(États-Unis), se distingue par une organisation simple et une action
énergique. le Dr Brown Ayres, était président de
l'Université du Tennessee à sa mort en 1919.
C'était un
homme brillant qui avait déjéà installé une
ligne téléphonique en 1877 sur un fil de laWestern Union,
Son talent précoce en électricité et télécommunications
lui a valu de devenir ami avec Thomas Edison et Alexander Graham Bell,
qui lui ont offert lopportunité de rejoindre le système
de communication naissant de Bell alors quil était encore
jeune.
Il a même refusé l'offre d'emploi de Bell au profit de la
poursuite de sa carrière universitaire, qui l'a finalement conduit
à Knoxville à la présidence de l'Université
du Tennessee, où il a joué un rôle déterminant
dans la planification et la conception d'un nouveau bâtiment spectaculaire
qui devait être placé au sommet. de la plus haute colline
sur le campus. Mais il est mort deux ans avant la fin des travaux sur
The Hill.
Le Téléphone
de Brown Ayres
La figure en donne la coupe en Jong.
La boite a, 17 centimètres de. longueur et 7 centimètres
de diamètre, A travers le bloc cylindrique de bois, on a creusé
un trou de 5 centimètres de diamètre, dans lequel les
aimants se trouvent fortement enserrés et fixes, mais peuvent
toutefois glisser au moyen de la vis v, Ils se composent de deux aimants
en fer à cheval, m, m, chacun de 7 centimètres 5 de
longueur, et sont semblables à ceux que l'on trouve chez les
quincailliers. Ces deux aimants sont réunis en ce que l'on
appelle un aimant composé, et séparés par un
morceau de bois t, d'environ 3 millimètres d'épaisseur;
les pôles de même nom sont placés l'un sur l'autre.
Entre chaque paire de pôles semblables, on serre un morceau
de fil de fer doux, i, à peu près de 4 à 5 millimètres
de diamètre et de 30 millimètres de longueur,dont l'un
des bouts sur une longueur de 15 millimètres, a été
limé à plat des deux côtés; cet ensemble
magnétique est, à l'aide de deux morceaux de bois w,
w, et deux vis abois, réunis en un tout solide, comme le représente
la figure ci contre.
A la partie de derrière des morceaux de bois w, est fixée
au moyen de petites vis une bande de laiton d. C'est à travers
le milieu de cette bande, qui est tendue dans l'intérieur de
la boîte de bois, que passe la vis v au moyen de laquelle on
règle l'écartement, entre les pôles magnétiques
et la membrane. Sur chacun des deux morceaux de fer i, qui dépassent
les pôles magnétiques, se trouve placée une petite
bobine b, en carton, bois de buis ou caoutchouc durci, entouré
de
fil de cuivre recouvert (n° 38 de la jauge de Birmingham).
Chacune des deux bobines a 13 millimètres 5 de; longueur et
12 millimètres 5 de diamètre. Les deux bouts de fil
des bobines sont réunisparles bornespl,p-, qui servent à
intercaler l'instrument dans le circuit. La membrane é est
faite en tôle de. fer mince légèrement
vernie. La bonne marche de l'appareil dépend de la qualité.
Photos du modèle de la collection Jean Godi
Au Canada en 2021, une lettre de 1878 d'Alexander
Graham Bell à ses parents provenant d'une archive conservée
par un associé de Bell.
Cette lettre, datée du 30 décembre, de 8 pages comprend
des dessins rares et élaborés du téléphone,
s'est vendue à près de 93 000 $
Bell répondait à une lettre de ses parents à
Brantford, en Ontario, lui expliquant comment un coup de foudre
avait endommagé leur câblage.
La lettre indique aux parents de Bell comment mettre
le téléphone à la terre pour éviter
les dommages causés par la foudre lors de l'accident à
Tutelo Heights.
Il leur ordonne de faire passer un fil de cuivre solide de leur
maison à l'étang à canards et de l'y enterrer.
"Si vous avez une bonne connexion avec
une couche de terre constamment humide, vous n'avez jamais à
craindre la foudre et vos messages seront en sécurité",
a écrit Bell.
Le vice-président de RRAuction, Bobby
Livingston, ne nommerait pas le meilleur enchérisseur, mais
il l'a décrit comme «un collectionneur de documents
de au Texas qui a l'il pour les meilleures choses».
L'enchère s'est conclue à 92 856 $.
L'accident montre que les bornes de terre de votre
ligne téléphonique sont défectueuses car le
courant a trouvé un chemin plus court vers le sol à
travers deux de vos pôles que par le chemin approprié
'.
Et il continue de dessiner un schéma remarquable
- deux téléphones - montrant le bon assemblage mécanique
pour assurer le bon fonctionnement et, surtout, la sécurité.
Il poursuit: `` Comme je ne connais pas vos connexions,
je vais simplement indiquer quelles connexions je devrais conseiller
afin d'éviter une répétition de l'accident
- ce qui aurait pu être plus grave si les poteaux n'avaient
pas été heurtés et avait ainsi permis un passage
partiel à la Terre.'
Cette même lettre, décrite
comme «l'une des 10 meilleures lettres scientifiques»
existantes, a de nouveau été proposée à
la vente l'année suivante par un autre revendeur américain
de documents historiques, pour 115 000 $.
PUBLICITE
Offre spéciale. Notre nouveau téléphone
métallique amélioré à double bobine est le
meilleur au monde et le seul instrument à bas prix complètement
satisfaisant, avec un dispositif d'appel à ressort, fabriqué
par des machinistes pratiques selon des principes scientifiques ; garanti
pour fonctionner sur un mile, sans être affecté par les changements
de temps. Nous enverrons à une adresse un ensemble d'échantillons,
comprenant deux téléphones, deux supports en noyer, six
isolateurs en cuivre et un fil épais de 200 pieds, avec une remise
de 25 pour cent sur les tarifs réguliers, soit 3,00 $ pour les
instruments à 4,00 $. Cette offre ne sera pas valable après
le 15 janvier 1879, car nos produits seront alors suffisamment connus
pour être vendus dans le commerce et nous serons obligés
de maintenir strictement le prix de détail. Toute personne d'intelligence
ordinaire peut les mettre en vente en suivant les instructions envoyées
avec chaque paire. Nous avons vendu au cours des trois derniers mois près
de 1000 de ces instruments et avons des centaines de témoignages
de toutes les régions du pays. Nous garantissons tous les instruments
vendus. Pour tout téléphone qui ne fonctionne pas, nous
vous rembourserons l'argent et paierons tous les frais. Demandez à
n'importe quelle agence commerciale et vous constaterez que nous sommes
bons pour tout ce que nous acceptons de faire.
Nommez ce document lorsque vous écrivez. Kent, Woodman & Co., 25 Congress St., Boston, Mass.
Autre pub : TÉLÉPHONES « BELL ».
N'importe qui peut en fabriquer en quinze minutes. Envoyez trois timbres
de 3 cents indiquant « Où trouver les pièces, les
prix (total 3,60 $ la paire) et comment les assembler ».
Janvier 1878. Note à l'attention du rédacteur
en chef du Scientific American : Bell est partout reconnu comme l'inventeur
du téléphone. Que votre journal soit donc le premier à
faire remonter son nom dans le temps avec sa grande invention. Appelons-le
tous le " Bellophone ".
Philadelphie, Pennsylvanie.
Octobre 1878 dans le "Scientic American" Hopkins
décrit comment fabriquer son téléphone :
TÉLÉPHONES SIMPLES.
Le téléphone, bien que généralement bien
connu aujourd'hui, n'est pas moins intéressant qu'il ne l'était
au début. Il existe de nombreuses formes de ce merveilleux
instrument, dont certaines sont très simples, faciles à
construire et à utiliser, tandis que d'autres sont plus compliquées.
Le principe est le même dans toutes.
Dans la gravure ci-jointe, la figure 1 représente un téléphone
en service ; la figure 2 est un instrument facile à construire
; la figure 3 est une coupe verticale d'une partie du même ;
la figure 4 est un téléphone de la forme Bell ; et les
figures 5 et 6 illustrent les méthodes de magnétisation
des barres pour téléphones.
Le téléphone représenté sur la figure
2 utilise deux aimants en U ordinaires, qui peuvent être de
n'importe quelle taille pratique et peuvent être achetés
dans presque n'importe quelle quincaillerie ou magasin de jouets.
Un noyau de fer de 80 pieds est serré entre deux pôles
similaires des aimants et est fileté pour recevoir la bobine,
sur laquelle est formée une bride pour supporter le diaphragme
et l'embouchure. Les extrémités du fil qui forme la
bobine sont reliées aux bornes de connexion vissées
dans la bride. Le disque ou diaphragme est constitué d'une
plaque de ferrotype ordinaire, telle qu'on peut s'en procurer chez
n'importe quel photographe.
Le téléphone représenté sur la figure
4 a un manche en bois qui contient un aimant en barre ronde, K, ayant
à une extrémité une bobine, L, en fil fin isolé.
Les bornes de la bobine sont reliées aux bornes de connexion,
N, à l'extrémité du manche. Le disque en fer,
J, est supporté dans l'embouchure près de l'extrémité
de l'aimant.
Lorsque les ondes sonores frappent le disque du téléphone
émetteur, le disque vibre devant l'aimant, et comme il est
lui-même un aimant par induction, sa puissance change constamment
pendant qu'il vibre. Lorsque la plaque se déplace vers la bobine,
un courant est induit dans cette dernière, qui traverse toute
la longueur du fil la reliant à un instrument distant ; lorsque
la plaque revient, un courant inverse s'ensuit. Ces courants ondulants
produisent dans le disque de l'instrument récepteur des vibrations
similaires à celles de l'instrument émetteur.
A l'intention de tous ceux qui désirent construire un téléphone,
nous avons publié dans le SUPPLÉMENT SCIENTIFIC AMERICAN,
n° 142, des instructions complètes, accompagnées
de dessins grandeur nature, pour la fabrication d'un téléphone
fonctionnel.
SUPPLÉMENT 142 page 2261 : COMMENT FABRIQUER
UN TÉLÉPHONE FONCTIONNEL. Par Georce M. Hopkins.
Comme la plupart, sinon tous les lecteurs de ce journal, connaissent
le principe du téléphone articulé, et comme une
compréhension approfondie du principe sur lequel il fonctionne
n'est pas essentielle à la construction de l'instrument, je
vais omettre les détails du principe de fonctionnement, et
je vais procéder immédiatement à la description
de la manière dont un téléphone peut être
facilement fabriqué.
La figure 1 de la gravure de la page 2260 montre le téléphone
en fonctionnement actif, un téléphone utilisant des
aimants en U ordinaires.
La figure 3 est une vue en coupe détaillée du même.
La figure 4 est une élévation latérale partiellement
en coupe d'un téléphone qui est essentiellement le même
que celui de Bell. Les figures 5 et 6 représentent des dispositifs
pour magnétiser les barres des téléphones. Les
figures 2, 3 et 4 représentent la taille réelle des
instruments.
Le téléphone représenté sur les figures
2 et 3 est très facile à fabriquer. Les deux aimants
en U, B, qui peuvent être de la taille indiquée sur la
gravure, ou plus grands ou plus petits, peuvent être achetés
dans presque toutes les quincailleries ou magasins de jouets, et le
noyau en fer doux, A, sur lequel est placée la bobine, D, peut
être fileté extérieurement et aplati pour s'adapter
entre les aimants par n'importe quel forgeron ou ouvrier en fer. Le
noyau en fer, A, doit avoir un diamètre de 30 pouces, et l'extrémité
aplatie qui s'étend sur environ 1 pouce entre les aimants doit
avoir une épaisseur de 14 pouces, et les autres pôles
doivent être séparés de la même distance
par un bloc de bois.
Les deux aimants sont fermement serrés ensemble par les vis,
C, et la vis, qui s'étend à travers l'un d'eux dans
un trou taraudé dans l'autre. Les aimants doivent être
disposés avec des pôles similaires en contact avec le
noyau en fer doux, A.
La bobine en bois, D, a un diamètre de 1 pouce et une longueur
de 50, et a sur son extrémité extérieure une
bride concave, E ayant une surface d'appui annulaire pour le diaphragme
; F. La bride a un diamètre de 244 pouces et la surface d'appui
annulaire a une largeur de 1/2 pouce, ce qui laisse la partie médiane
du diaphragme, qui a un diamètre de 134 pouces, libre de vibrer.
La bobine est enroulée avec 1/2 once de fil de cuivre recouvert
de soie n° 36 ou n° 38, et les extrémités du
fil sont fixées à de petites vis de serrage, a, qui
dépassent de l'arrière de la bride concave, E.
Le diaphragme, qui est simplement un disque de fer étamé
très léger ou une plaque de ferrotype, a le même
diamètre que la bride, E, sur laquelle il est placé.
L'embouchure, G, est fixée à la bride, E, par trois
petites vis ; le diaphragme étant fixé à trois
endroits équidistants pour permettre ce mode de fixation. Le
diamètre de l'ouverture de l'embouchure est de 14 pouces et
l'embouchure, comme la bride, doit être concave.
La distance entre le diaphragme F et l'extrémité du
noyau en fer doux A est réglée en vissant la bobine
D vers le haut ou vers le bas sur le noyau. Le meilleur réglage
consiste probablement à placer le diaphragme aussi près
que possible de l'extrémité du noyau sans provoquer
de secousses lorsque l'on parle à l'instrument.
Ce téléphone, lorsqu'il est connecté à
un autre du même type au moyen de deux fils porteurs fixés
dans les bornes de connexion, fonctionnera admirablement. Un seul
fil peut être utilisé pour connecter une borne de connexion
de chaque téléphone, l'autre borne de connexion étant
connectée à la conduite d'eau ou à un fil de
terre correctement connecté à de grandes plaques métalliques
enterrées dans la terre constamment humide.
Le téléphone ainsi décrit est plus facile à
fabriquer que celui représenté sur la figure 4, car
le problème de magnétisation de l'acier est évité.
En remplaçant le noyau de fer A par un aimant en barre de 3
pouces de diamètre et de 5 pouces de long, fileté à
une extrémité, on obtient un téléphone
très compact et facile à régler.
Le téléphone représenté en coupe partielle
sur la figure 4 se compose de 5 parties principales : la poignée
H, l'embouchure I, le diaphragme J, l'aimant K et la bobine L. La
poignée est percée longitudinalement au centre pour
recevoir l'aimant rond K et il y a deux petits trous sur les côtés
opposés de l'aimant, à travers lesquels passent les
fils robustes M, qui sont soudés aux bornes de la bobine L
et reliés aux vis de fixation N à l'extrémité
de la poignée. La poignée H est logée pour recevoir
la bobine L et possède une embouchure I et un diaphragme J
qui sont de la même taille que ceux décrits précédemment.
Dans le cas présent, l'embouchure ou le capuchon est vissé
sur la poignée, mais il peut être fixé avec tout
autant d'avantages au moyen de petites vis, comme le montrent les
figures 2 et 3.
La bobine doit être remplie d'environ 1 once. de fil de cuivre
recouvert de soie n° 36 ou n° 38, et les aimants doivent être
placés aussi près que possible du diaphragme sans le
toucher, et lorsqu'il est correctement réglé, il est
serré par une vis, O, à l'extrémité la
plus petite de la poignée. L'aimant en barre, K, a un diamètre
de 3 pouces 1/2 et une longueur de 6 pouces.
La connexion entre deux ou plusieurs téléphones et la
connexion à la terre est effectuée de la manière
décrite précédemment.
Il existe deux méthodes de magnétisation des barres
que je vais décrire. La première chose à faire
est de durcir et de tremper la barre. Cela se fait en la chauffant
jusqu'à ce qu'elle soit rouge cerise foncé et en la
plongeant dans de l'eau froide, puis en tirant la trempe jusqu'à
ce qu'elle soit de couleur paille. La première méthode
de magnétisation consiste à placer à chaque extrémité
de la barre d'acier trempé, Q (fig. 5), un capuchon en fer
doux, R, et à enfermer la barre ainsi armée dans une
hélice, P, faite de trois ou quatre couches de fil de cuivre
isolé n° 16, et à connecter l'hélice à
4 ou 6 piles Bunsen disposées en fonction de la quantité.
L'hélice doit s'étendre jusqu'aux extrémités
des capuchons en fer doux, et elle doit être déconnectée
de la batterie avant de retirer l'aimant.
Une autre méthode consiste à faire passer une hélice,
8, sur la barre, T (fig. 6). L'hélice, 8, est composée
d'environ 10 onces. Le fil de cuivre isolé n° 16 a un diamètre
intérieur de 40 pouces et une longueur d'environ 144 pouces.
L'hélice étant connectée à une batterie
de 6 cellules Bunsen, elle est tirée sur la barre d'un bout
à l'autre et ramenée au milieu de la barre lorsque la
batterie doit être déconnectée. Ce sont des méthodes
de magnétisation faciles et peuvent être pratiquées
par toute personne possédant les appareils, mais les aimants
ne posséderont pas la force présentée par des
aimants chargés par une puissante machine magnéto-électrique.
Le fil de la ligne téléphonique doit être isolé
de la même manière que les fils télégraphiques.
Pour les lignes courtes, un fil de retour doit être utilisé
; pour les lignes longues, il faudra une connexion à la terre.
Février 1878 vu dans le "Scientic American" Utilisation du téléphone.
Les gens de 'Bell telephone' dans une ville ont adopté le système
de location d'appareils à 50 $ la paire double par an pour une
utilisation sur les lignes locales et refusent de les vendre aux utilisateurs.
Afin d'empêcher toute violation de leurs brevets, ils confient à
des agents le soin de surveiller les tentatives de fabrication privée
de l'invention dans certains districts et, en cas de détection,
d'exiger du fabricant non autorisé le même loyer que s'il
avait régulièrement loué son appareil. Cette méthode
de gestion d'un brevet est rarement couronnée de succès.
L'appareil peut être construit très facilement et pour seulement
quelques cents ; c'est une telle nouveauté que des centaines de
personnes le fabriqueront, ne serait-ce que pour satisfaire leur curiosité,
tandis que d'autres, ayant trouvé des utilisations pour lui, continueront
à l'utiliser aussi librement qu'ils le feraient pour le télégraphe.
Aucun système d'espionnage ne peut tenir compte de tous ces cas,
et par conséquent, il serait probablement beaucoup plus rémunérateur
si l'invention était fabriquée et vendue avec un bénéfice
raisonnable. C'est ce qui se fait déjà en Allemagne, nous
écrit un correspondant, où le professeur Bell n'a pas de
brevets et où l'on peut acheter une paire d'instruments pour six
dollars. En Angleterre, le prix demandé est de 150 dollars, ce
qui est évidemment excessif. Les titulaires et les propriétaires
de brevets commettent une erreur en essayant de réaliser de plus
gros profits en gardant leurs appareils si étroitement. Il y a
plus à gagner en les laissant entrer dans l'usage le plus large
possible et en faisant preuve d'une libéralité raisonnable.
Fait marquant à
Providence (État du Rhode Island) :
Le colonel William H. Reynolds, qui vivait
à Providence plusieurs années avant sa mort en 1906,
et qui était le grand-père du citoyen local bien connu,
qui porte le même nom, sintéressa beaucoup à
linvention de M. Bell et a pu entrer en contact avec celui ci.
Le colonel Reynolds était un ancien combattant de la guerre de
Sécession, ayant été lieutenant-colonel du premier
régiment d'artillerie à la tête de la batterie A à
la bataille de Bull Run. ... Pour la somme de 5
000 $, le colonel Reynolds a finalement acheté le contrôle
du brevet de M. Bell pour le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et
d'Irlande, et pour 2 500 $ de plus, il a obtenu les droits de contrôle
pour l'Espagne, l'Italie, le Portugal et la Russie.
En Angleterre on ne tardera pas à faire de la publicité
pour le téléphone de Bell
28 février 1878
à New Haven , le premier centre téléphonique
manuel ouvre : (le standard manuel) Bell a continué à perfectionner son invention. Lorsque
le premier central téléphonique a été fondé
à New Haven, Connecticut, le 28 février 1878, les
abonnés utilisaient le téléphone « nouveau
et amélioré » Butterstamp, nommé d'après
un gadget de cuisine et de restaurant à l'époque, utilisé
pour presser un motif décoratif dans un pat de beurre. Chaque composant
"butterstamp" mesure environ 6 pouces de long et environ 3 pouces
de diamètre. À l'intérieur, on peut trouver une barre
aimantée, une petite bobine de fil et un diaphragme en fer. Les
spécimens existants du téléphone butterstamp fonctionnent
toujours aujourd'hui
Les démonstrations se multiplient aux quatres
coins du pays, certaines villes commencent à installer des appareils;
L'un des plus prolifiques de ces inventeurs était le président
de Highland Park, ElishaGray.pour qui sa demande de brevet
est parvenue au gouvernement seulement deux heures après une application
similaire de celle de Bell.
La malchance de Gray a contribué à garantir que l'histoire
de la téléphonie à Chicago serait longtemps dominée
par des entreprises qui ont ramené leur lignée à
Bell. Ces entreprises comprenaient Chicago Telephone
Company, la société dominante de Chicago au tournant
du XXe siècle, et Illinois Bell, qui a absorbé Chicago
Telephone en 1920.
Ces deux entreprises étaient des piliers du "Bell System",
le réseau téléphonique national qui était
coordonné après 1900 par American
Téléphone et Télégraphe (AT & T). En
1878, la première compagnie Bell a commencé
ses activités avec seulement 75 téléphones.
Blake passa l'été 1878 à expérimenter
un transmetteur téléphonique. Avant la fin de l'année,
il avait inventé "l'émetteur Blake" et l'avait
vendu à Bell pour des actions dans la compagnie de téléphone.
Les émetteurs Berliner et Blake avaient tous
deux leurs avantages, alors Bell a demandé à Berliner de
combiner leurs meilleurs attributs dans un émetteur «Berliner-Blake»
qui a été utilisé dans les téléphones
jusqu'au milieu des années 1890 aux États-Unis et jusqu'au
début des années 1900 dans des endroits comme la Grande-Bretagne.
Berliner a également ajouté des bobines d'induction aux
téléphones, améliorant encore la transmission, bien
que Western Union ait affirmé que cela enfreignait l'utilisation
antérieure par Edison de bobines d'induction dans son émetteur.
Janvier 1878
Bell, encore en Angleterre, recevra un télégramme
de Sir T.Bidduph serétaire privé de la
reine Victoria d'Angleterre pour faire une démonstration
à Osborne House, résidence royale familiale dans l'ile
de Whight. Bell accepte mais il y sera reçu seul sans sa Mabel
très déçue de cette réponse. Reynolds fera réaliser une liaison est établie entre
Osborne House et la ville de Cowes située à un kilométre.et
invite la journaliste Kate Field, du Times de Londres, du Now Yord Heraldet
divers ...
Le 14 janvier en soirée Bell commence la présentation et
la reine Victoria put prendre l'appareil pour dialoguer avec son secrétaire
... la démonstartion dure trois heures. La
reine a consigné dans son journal (voir site) cet événement
et Sir Thomas Biddulph demanda à Bell dans une lettre, que la reine
Victoria était très intéressée à acquérir
un ensemble de téléphones pour le palais (photo ci dessous).Voir
aussi les correspondances.
Correspondance concernant l'achat de téléphones par la reine
Victoria pour la maison d'Osborne.
En Angleterre, sur le plan des affaires, c'est trise
mine, Reynolds et Bell éprouvent des diffiultés pour mettre
en place la nouvelle société, pour trouver des capitaux
... les commandes n'arrivent pas, les britaniques bien équipés
en télégraphes ne voient pas beaucoup d'interêts dans
le téléphone.
Pendant que les Bell étaient en lune de miel, Hubbard
a tenté de vendre tous les brevets de Bell à Western Union
pour 100 000 $ (environ 1 660 000 $ en dollars de 2001). Mais la compagnie
de télégraphe a pensé que l'appareil était
inutile et a refusé l'offre - sans aucun doute l'une des pires
décisions commerciales de tous les temps.
Le 12 Février1878 sous
l'impulsion de Hubbard la New England Telephone
Company fut créée parceque la soièté
fidulaire Bell Telephone Company et
son investisseur Sanders n'avait enore pas touché un sou.
Il fallait trouver de l'argent. La bell Compagny
céde des droits d'installation à une autre soiété.
...
En Mai Hubbard engage un jeune
manager T.N. Vail en temps que direteur de la Bell Compagny. Aussitôt
envoie à tous ses agents du térritoire une copie du brevet
de Bell et d'une note pour combattre toute tentative d'implantation de
téléphonique de la part de la Western Union.
le 12 septembre 1878 Hubbard et Vail assignent en justice Peter A Dowd,
de la Speaking Telephone Compagny, pour détournement
de brevet et contrefaçon.
19 Mars1878
A. G. BELL dépose le 8 février 1878, un brevet "Speaking
Telephone" qui est attribué le 19 mars brevet
No. 201,488.
Dans d'autres Brevets, j'ai montré
et décrit des méthodes permettant de produire du son
à distance au moyen de courants électriques régulateurs,
grâce à quoi un certain nombre de messages télégraphiques
peuvent être transmis simultanément dans un seul circuit
ou dans un sens ou dans l'autre, et grâce à quoi une
parole articulée peut être produite électriquement.
Pour illustrer mon système de téléphonie électrique,
j'ai montré dans mon brevet précité (n °
1 8 187), sous la forme d'une forme de téléphone électrique,
une tige droite en fer ou en acier avec une bobine de fil autour d'une
extrémité, dont l'extrémité est placée
très près d'une plaque de fer ou d'acier, sans toutefois
la toucher. La tige est soit un aimant permanent, soit est rendue
magnétique au moyen dabattants. Dans cette forme d'appareil,
la plaque est fixée à un bloc de bois et un tube parlant
ou auditif est utilisé pour véhiculer des sons vers
ou à partir de la plaque. La voix des orateurs est dirigée
contre le côté de la plaque qui est détourné
de l'aimant, et l'un des pôles de l'aimant reste inutilisé
... Mon amélioration actuelle consiste à utiliser un
aimant tubulaire à la place de la tige solide précédemment
utilisée et à fixer la plaque à ce pôle
de l'aimant qui n'avait pas été utilisé auparavant...
Le premier central téléphonique de Providence
a été ouvert le 2 avril 1879 et la première
ligne interurbaine commerciale, de Providence à Boston a été
ouverte le 12 janvier 1881.
Mai 1878 en Angleterre,
Mabel donne jour à une petite fille Elie May. Hubbard
demande à son gendre Bell de revenir aux Usa. Mais Bell ne veut
plus entendre parler du téléphone, il désire refaire
de l'enseignement.
Le 12
septembre 1878, la société Bell Telephone a intenté
une action contre Peter A. Dowd, chef de l'American Speaking Telephone
Company, affirmant que la technologie d'Edison et Gray enfreignait les
brevets de Bell. Pour empêcher Western Union
de voler toutes ses affaires pendant la bataille juridique qui a suivi,
Bell avait besoin d'un meilleur émetteur pour être concurrentiel
sur le marché..
L'un des avocats de Bell avait écrit le 22 janvier 1878, une lettre
à Berliner qui disait en partie : "Je ne suppose pas que vous
croyez sérieusement que votre invention vaut 12 000 $ à
l'heure actuelle." Mais Western Union gagnait du terrain sur Bell
et, en septembre 1878, la Bell Telephone Company se retrouva à
payer à Berliner 50 000 $ (l'équivalent de 877 000 $ en
dollars américains de 2001) pour les droits sur son brevet, en
plus de lui donner le poste d'ingénieur en chef. Ce téléphone
émetteur était initialement connu sous le nom de "téléphone
Bell-Berliner".
La mise en garde de Berliner, décrivant le concept de résistance
électrique variable résultant d'une pression variable, avait
été déposée le 4 avril 1877, juste avant la
demande de brevet d'émetteur de carbone d'Edison du 27 avril 1877.
Cela permit à la société Bell en septembre 1878 de
déposer une « interférence ». » contre
l'émetteur carbone à pression variable/résistance
variable d'Edison, puis utiliser un émetteur carbone de sa propre
conception sans être immédiatement arrêté par
les tribunaux. Cette démarche légale astucieuse a permis
à Bell d'acquérir les droits d'un nouvel émetteur
de carbone - tout ce dont ils avaient besoin maintenant, c'était
l'émetteur.
Heureusement, en 1878, le professeur David Edward Hughes a inventé
l'une des premières versions du microphone à charbon. Il
a découvert qu'une tige de carbone permettait un contact électrique
lâche contre un diaphragme, ce qui permet la production de courants
ondulatoires correspondant étroitement aux ondes sonores de la
voix humaine (Hughes et Berliner ont tous deux utilisé le terme
« microphone » pour distinguer leurs émetteurs). Francis
Blake, Jr, de Weston, Massachusetts, prodige des mathématiques,
photographe et ancien officier de l'U.S. Coast Survey, s'est inspiré
des expériences du professeur Hughes et a passé l'été
1878 à développer un émetteur reposant sur un contact
variable entre un diaphragme métallique et un bloc de carbone,
qu'il a également proposé à Bell en tant que rival
de l'émetteur d'Edison. La Bell Company a donné à
Blake des actions pour les droits sur l'émetteur de carbone et
a commencé à l'utiliser en décembre 1878.
En septembre 1878,
un émetteur de carbone a été breveté par un
pasteur anglais, le révérend Henry Hunnings de Bolton
Percy, Yorkshire.
L'émetteur de Hunnings reposait sur de multiples contacts lâches
sous la forme de granulés de coke faiblement compactés qui
vibraient entre deux électrodes constituées d'un diaphragme
et d'une plaque arrière en métal. Le premier appareil de
Hunnings avait un problème où les particules de carbone
se « emballaient » ou collaient ensemble, réduisant
leur efficacité à transduire la voix. Pourtant, la technologie
Hunnings-White a finalement remplacé celle de Blake en tant qu'émetteur
standard des sociétés Bell, bien qu'Edison jouisse d'un
crédit historique en tant qu'inventeur du microphone en carbone
du téléphone.
Le 31 octobre 1878, la petite famille
Bell reprend le bateau jusqu'à Québec. A sa grande surprise
l'attendait T.Watson son fidéle collaborateur, envoyé
par Hubbard pour le convaincre de rentreR à washington au bureau
des brevets. suite au procès intenté le 12 septembre par
Hubbard et Vail, le tribunal a besoin de compléments à fournir
par l'inventeur lui même.
Lu dans le Moniteur industriel belge début 1878 :
Le Daily News est le premier journal qui ait fait
une application pratique du téléphone. Depuis quelques
jours, les bureaux de ce journal sont en communication avec la Chambre
des Communes par le moyen d'un téléphone adapté
à un fil télégraphique ordinaire. La conversation
est entendue distinctement en dépit du bruit produit par les
autres fils télégraphiques et le compterendu sommaire
des débats du Parlement, publié chaque matin dans le
Daily News lui parvient par cette voie intéressante et nouvelle.
Avant la fin de 1878, les hommes qui réussissaient
dans dautres secteurs dindustrie se rendaient compte que si
loffre rudimentaire et limitéeles installations offertes
par ces premiers centraux offraient un service considéré
par le public comme une commodité souhaitable, alors les nombreux
avantages qui pourraient être tirés d'un système de
central téléphonique englobant tous les utilisateurs probables
du service téléphonique dans une ville ou un village seraient
en rapport direct à la croissance et à l'expansion de ce
système. Par conséquent, comme il est apparu évident
que cette nouvelle industrie était parvenue à perdurer et
qu'elle était susceptible de se révéler une bonne
source de revenus, les capitalistes ont commencé à considérer
favorablement le « jouet de Bell », à se demander s'il
ne se révélerait pas un produit extrêmement précieux.
invention et s'il était sécuritaire de violer les brevets
de Bell. C'est ainsi qu'avant la fin de 1878, un certain nombre de promoteurs
qui s'étaient autrefois moqués de l'inventeur et de son
téléphone offraient de grosses sommes en espèces
contre des droits exclusifs d'exploitation sur un territoire donné,
payant dans plusieurs cas une bonne prime pour le même droits offerts
pour un paiement symbolique un an auparavant.
Ces conversions soudaines à une croyance implicite dans la valeur
tangible du téléphone apparaissent d'autant plus remarquables
si l'on se souvient du fait que partout aux États-Unis, les affaires
commerciales et financières sont restées dans un état
déprimé pendant toute l'année 1878, et que ce fut
une question extrêmement difficile. pour intéresser les capitaux
à toute nouvelle entreprise. Néanmoins, près de soixante-dix
centraux Bell étaient en cours de planification, ou étaient
en construction, ou étaient en opération à la fin
de l'année. Dans les villes suivantes, les centraux Bell étaient
en opération à la fin de 1878 et, bien que le nombre de
téléphones en service soit relativement faible, les archives
montrent que plusieurs de ces centraux avaient obtenu de deux à
quatre fois ce nombre de contrats. et connections les nouveaux abonnés
le plus rapidement possible.
Ensuite, des centraux étaient en cours de construction à
Washington, Louisville, La Nouvelle-Orléans, Nashville, Cleveland,
Springfield, Hartford, Providence et ailleurs.
Une situation très différente prévalait dans les
milieux financiers et commerciaux un an plus tard, lorsque, à l'automne
1879, la reprise du paiement en espèces provoqua un sentiment d'exaltation
dans toutes les branches de l'industrie et déclencha un essor remarquable
dans la construction ferroviaire et dans la spéculation boursière
qui s'est répandue dans tout le pays. Il nest donc pas surprenant
que de nombreux investisseurs semblent désireux de sidentifier
à lindustrie du téléphone, ni si remarquable
que, parmi les résultats de cette activité frénétique,
il y ait plusieurs centaines de sociétés Bell en activité
à la fin de lannée 1879.
Chacune de ces sociétés fonctionnait
sous sa propre direction, était régie par sa propre politique
et fournissait ses services aux tarifs qu'elle jugeait les plus adaptés
pour répondre aux opinions des clients locaux. Il y avait peu ou
pas d'uniformité dans ces taux, car la majorité avait été
établie non seulement sans tenir compte de l'expérience
brève mais coûteuse des taux bas qu'avaient vécue
les sociétés créées en 1878, mais aussi à
l'encontre des suggestions judicieuses de la société mère
de rendre le service si bon que les entreprises paieraient au moins un
dollar par semaine pour le service téléphonique local. Encore
une fois, non seulement les tarifs ont été établis
sans tenir dûment compte du montant de l'investissement en espèces
qui serait requis par abonné, mais en oubliant complètement
deux facteurs essentiels dans la détermination du coût de
production et d'approvisionnement .
Dans certains États, il y avait, en 1879, une licence Bell pour
chaque comté, et comme chaque titulaire de licence était
totalement indépendant de tous les autres titulaires de licence,
il est naturellement apparu une grande diversité d'opinions concernant
les méthodes appropriées de construction et d'exploitation,
les échanges équitables. du trafic des lignes à péage,
des tarifs avantageux et de la protection juridique que la société
mère doit assurer à ses concessionnaires. En outre, les
titulaires de licences à l'esprit plus large ont commencé
à comprendre que le secteur du téléphone, au lieu
d'être simplement une question locale, avait non seulement un caractère
interurbain et interétatique, mais aussi une portée continentale,
et que la croissance saine et le succès ultime de ces sociétés
d'exploitation étaient dépend largement de l'étendue
et de la nature du service fourni, plutôt que de la protection par
brevet.
En 1879, il était également prévu qu'il faudrait
investir un montant de capital plusieurs fois supérieur à
l'estimation initiale demandée pour donner à l'entreprise
une base permanente. Ainsi, la sagesse de regrouper ces petits détenteurs
de licences de comté en grandes sociétés d'État
ou interétatiques a été perçue, et de grandes
sociétés d'exploitation contrôlant les bourses dans
de nombreux comtés existaient avant la fin de 1879.
À propos, il convient de rappeler que si
certains des pionniers étaient des hommes à qui on ne saurait
accorder trop de crédit pour la manière intelligente et
persistante avec laquelle les améliorations et les extensions du
service ont été introduites, il y avait d'autres pionniers
dont la compréhension des problèmes auxquels ils étaient
confrontés étaient extrêmement légers, même
si ces derniers n'hésitaient pas à qualifier d'hérétiques
toutes les opinions opposées aux leurs, ou à combattre les
suggestions progressistes de la société mère. Même
la presse technique était pessimiste quant à l'avenir du
téléphone. En 1882, le rédacteur en chef de The Operator
écrivait : « Le téléphone est presque entièrement
une commodité locale, presque autant que l'éclairage au
gaz et les voitures à chevaux ; son monopole, qui n'est pas oppressif,
repose sur la possession de brevets et doit expirent avec les brevets.
Le fait que certains des principaux titulaires de
licences de Bell avaient beaucoup à apprendre concernant les problèmes
téléphoniques est bien illustré par la déclaration
publiée du président de l'une des sociétés
les plus importantes. En 1883, il fut cité comme suit concernant
la nécessité d'un service longue distance.
Janvier 1879, la
Bell Telephone Company fusionna avec la New
England Telephone Company pour former une nouvelle entreprise
la National Bell Telephone Company,
à sa tête le financier, William H. Forbes, gendre
de Ralph Waldo Emerson , devint l'un des plus importants.
Théodore Vail en devint le directeur général,
et Hubbard le président.
La nouvelle entreprise reçu en dotation les brevets de Bell
et les droits d'exploiter le téléphone en Nouvelle-Angleterre
en échange d'une participation de 50%
C'était le succès qui servira de modèle pour le "Bell
System", jusqu'en 1894
La compagnie Bell a commencé à chercher dautres fabricants
pour construire léquipement téléphonique associé,
comme des sonneries dappel et des appareils déchange,
afin de libérer Williams afin quil puisse se concentrer
sur les téléphones.
Au printemps de 1879 la National Bell Telephone
Company a conclu des ententes avec quatre autres fabricants
d'équipement téléphonique. The Electric Merchandising Co. de Chicago, Davis et Watts de Baltimore,
Post and Company de Cincinnati et la Indianapolis Telephone Company
(une récente licence de Bell gérée par ET Gilliland)
Williams était toujours le seul producteur de récepteurs
et démetteurs, mais désormais libre de concentrez-vous
sur eux seulement, bien qu'il ait fait des appareils pour les marchés
de la Nouvelle-Angleterre et de New York.
À la fin de lannée, Williams avait investi 2 000 dollars
dans de nouvelles machines et porté sa main-duvre à
60. Sa production est passée à 670 téléphones
par semaine et, en 1880, à 1 000 par semaine, mais cela ne
suffisait toujours pas.
Durant cette période, Bell fait face à une forte concurrence
de la part de Western Union.
En 1877, Gardiner Hubbard avait offert les droits de Bell à la
Western Union pour 100 000 $, mais Western Union a refusé et décida
plus tard de se lancer dans le secteur du téléphone avec
les brevets d'Elisha Gray,
Thomas Edison, George Phelps et d'autres entreprentent un procès
pour contrefaçon de brevet qui en novembre 1879 a abouti en faveur
de Bell.
À Chicago et à New York. Ce règlement en justice
a exclu la Western Union des activités téléphoniques
Le premier central téléphonique de
Providence a été ouvert le 2 avril 1879.
La première ligne interurbaine à succès sur le plan
commercial, entre Providence et Boston, sera mise en service le 12 janvier
1881.
Au début de l'année 1879, on comptait plus de
26 000 téléphones Bell d'un usage quotidien aux États-
Unis.
Williams fabriqua tout le matériel de Bell Telephone
jusqu'au printemps 1879.
La demande de téléphones dépassant la capacité
du magasin de Williams, d'autres fabricants obtinrent une licence.
Le téléphone installé chez les abonnés s'appelait
le "cercueil Williams" en raison de sa forme de boîte
étroite et de sa construction en bois.
Williams a également construit le premier standard téléphonique
de conception Doolittle en 1878.
Lensemble des activités, des installations physiques et des
licences de Williams a été acheté par Western Electric
en 1882.
La réputation dinnovation de Williams sest maintenue
et a beaucoup influencé Western Electric.
En 1879 Gardiner Hubbard fonde l'International
Bell Telephone Company afin de promouvoir la vente de son équipement
téléphonique dans toute l'Europe.
Lors de sa tournée sur le continent, le gouvernement belge lui
a offert les meilleures incitations financières pour établir
le siège de sa filiale européenne dans son pays. L'International
Bell Telephone Company (IBTC) est rapidement devenue une société
de portefeuille pour ses différentes divisions de service téléphonique
et de production, dont la principale entreprise manufacturière
est la Bell Telephone Manufacturing Company (BTMC), fondée à
Anvers, en Belgique, le 26 avril 1882.
En 1879 Edison
a produit un récepteur téléphonique connu sous le
nom de «récepteur à craie, «récepteur
de motogramme».
Il n'a pas eu de succès commercial.
A la base un projet datant de 1875
qu'il avait appelé l'électromotographe.
Il est extrêmement simple et ne nécessite
pas d'ajustements fréquents, alors qu'il est tout aussi sensible
que les formes d'émetteur existantes.
Les détails de sa construction seront compris par la Fig.
2. Un bras de vulcanite est fixé au centre du diaphragme
en mica au moyen d'un petit boulon, qui est relié à
un pôle de la batterie par un morceau de feuille métallique
ou très mince. fil de cuivre. La tête de ce boulon
est en forme de platine et s'enfonce profondément dans le
bras de vulcanite, la même cavité contenant également
un morceau de crayon de carbone, comme celui utilisé pour
les bougies électriques. Le carbone s'adapte librement à
la cavité et est arrondi aux deux extrémités.
Son extrémité externe est pressée par un cylindre
de craie à face de platine et le caoutchouc à surface
de platine.
Le cylindre de craie tourne sur la variation du frottement du caoutchouc
en fonction de la variation des courants primaire, secondaire et
tertiaire.
Le caoutchouc à surface de platine est relié au diaphragme
et le frottement du caoutchouc suffit, quand aucun courant ne passe,
pour tirer le diaphragme vers l'avant lorsque le cylindre est tourné;
mais quand le moindre courant est envoyé à travers
la bobine primaire, le courant tertiaire induit transforme la surface
friclionale de la craie en une surface sans frottement et le diaphragme
revient en arrière. Tout cela pour décrire une seule
vibration du diaphragme, dont des milliers sont nécessaires
pour prononcer une seule phrase. Il n'est pas essentiel que le courant
soit rompu pour produire l'effet dans le récepteur. Il est
probable qu'une rupture absolue ne se produise jamais dans l'utilisation
normale du téléphone. Une sonnerie d'appel ordinaire est
adoptée dans ce système pour déclencher une
alarme.
Ce téléphone est sans égal pour le volume de
la voix et un électro-aimant n'est pas nécessaire
dans sa construction
La rotation d'un cylindre de craie mouillée au
contact d'une armature, elle-même attachée à un diaphragme
engendrait une friction faisant varier le courant microphonique produit
par les vibrations du diaphragme. C'était incroyablement sensible,
il était assez fort pour être entendu dans une grande pièce
. Son inconvénient : une poignée sur le côté
de l'instrument devait être constamment tournée pendant la
conversation.
1879 Tableau Edison
de commutation manuelle à six chevilles.
fabriquée par la Edison Telegraph Company de Londres Limited,
Chaque carte a été conçue pour recevoir 24 lignes
d'abonnés elle nécessite un opérateur pour établir
les connexions entre deux lignes téléphoniques.
L'interrupteur ou connecteur consistait en un ensemble de barres horizontales
et un ensemble de barres verticales. Chaque ligne téléphonique
était connectée à l'une des barres verticales. Le
téléphone de l'opérateur était connecté
au bout de la barre. Des chevilles ont été insérées
dans les points de croisement pour permettre la connexion de deux téléphones.
L'American Bell Company, a été
créée le 20 février 1880, avec un capital de
plus de sept millions de dollars. Bell gère maintenant 133 000
téléphones.
En tant que chef de lexploitation, Theodore Vail
a commencé à créer le système Bell, composé
de sociétés régionales offrant un service local, dune
société de services interurbains offrant un service de péage
et dun groupe de fabrication fournissant des équipements.
Pour le fabricant, il s'est tourné vers un ancien rival de l'entreprise.
En 1880, Vail commença à acheter des actions de Western
Electric et prit une participation majoritaire en novembre 1881.
La prise de contrôle sera effectuée le 26 février 1882,
Western Electric cédant ses droits de brevet restants et acceptant
de fabriquer des produits exclusivement pour American Bell. Ce n'est qu'en
1885 que Vail fondera sa compagnie de téléphone longue distance.
Qui s'appelait AT & T.
En 1880, lorsque le gouvernement français
a décerné à Alexander Graham Bell le prix Volta
de 50 000 francs pour l' invention du téléphone (équivalent
à environ 10 000 $ US à l'époque, ou environ 290
000 $ maintenant), il a utilisé le prix pour financer la Volta
Laboratoire (également connu sous le nom de "Alexander Graham
Bell Laboratory") à Washington, DC en collaboration avec Sumner
Tainter et le cousin de Bell, Chichester Bell . Le laboratoire était
diversement connu sous le nom de Volta Bureau , Bell Carriage House ,
Bell Laboratory et de Volta Laboratory .
Bell s'est concentré
sur l'analyse, l'enregistrement et la transmission du son. Bell a utilisé
ses bénéfices considérables du laboratoire pour poursuivre
ses recherches et son éducation afin de permettre la "diffusion
[accrue] des connaissances relatives aux sourds", aboutissant à
la fondation du Volta Bureau (vers 1887) qui était situé
à Bell's la maison du père au 1527 35th Street NW à
Washington, DC Sa remise est devenue leur siège social en 1889.
En 1893, Bell a construit un nouveau bâtiment
à proximité au 1537 35th Street NW, spécifiquement
pour abriter le laboratoire. Ce bâtiment a été déclaré
monument historique national en 1972. Après
l'invention du téléphone, Bell a maintenu un rôle
relativement distant avec le système Bell dans son ensemble, mais
a continué à poursuivre ses propres intérêts
de recherche personnels.
La National Bell
fera valoir ses propres droits dans plus de 600 affaires de brevets
en produisant, devant les tribunaux, des témoignages dune
épaisseur totale de neuf pieds et aurait finalement gain
de cause.
Dans le lien suivant : Vous pouvez consulter
divers documents , compte rendus de tribunaux sur ces litiges.
Une fois la bataille judiciaire terminée, Bell a décidé
de supprimer progressivement l'émetteur Blake-Berliner et de le
remplacer par la technologie supérieure d'émetteur à
bouton d'Edison. Mais avant que cela ne se produise, les idées
d'Edison, Blake et Berliner ont été encore améliorées
par l'ingénieur Bell Anthony C. White en 1892. Dans l'émetteur
de White, deux électrodes à bouton en carbone ont été
placées en contact. L'un était fixe et l'autre (devant)
était attaché à un diaphragme constitué d'un
disque de mica. Des granules de carbone en vrac se trouvaient entre les
deux. Les vibrations sonores ont déplacé le disque de mica
d'avant en arrière comme un piston, bousculant les particules de
carbone et faisant varier rapidement la résistance du circuit.
Cet émetteur "à dos solide" était le plus
fiable jamais conçu et a été utilisé de 1892
jusqu'en 1925 environ.
Au cours des six années quil avait consacrées à
ce champ de recherches, linfatigable Bell, curieux de tout, avait
travaillé à divers instruments.
En 1879, il avait conçu un audiomètre ; incidemment,
une unité de mesure des signaux acoustiques et électriques,
le décibel, serait baptisée en son honneur.
Sa dernière invention en télécommunications vit le
jour au début de 1880, pendant quil collaborait avec un fabricant
dinstruments doptique, Charles Sumner Tainter.
Le téléphone est une merveille, mais sans
le central téléphonique, sans le système téléphonique,
il ne serait pas une merveille révolutionnaire.
Bien quil nait joué quun rôle mineur dans
la construction du système, Alexander Graham Bell a vu clairement,
et avant tout le monde, ce que cela impliquerait.
Dans une lettre écrite en 1878, il en a détaillé
les détails avec une précision remarquable :
« Nous disposons actuellement dun
réseau parfait de conduites de gaz et deau dans nos grandes
villes. Nous avons des canalisations principales posées sous les
rues et communiquant par des canalisations secondaires avec les différentes
habitations, ce qui permet aux membres de sapprovisionner en gaz
et en eau à partir dune source commune».
« De la même manière, il est
concevable que des câbles téléphoniques puissent être
posés sous terre ou suspendus au-dessus de la tête, communiquant
par des fils secondaires avec des habitations privées, des comptoirs,
des navires, des usines, etc., etc., en les unissant par le câble
principal à un bureau central où les fils pourraient être
connectés à volonté, établissant une communication
directe entre deux endroits quelconques de la ville. Un tel plan, bien
quimpraticable à lheure actuelle, sera, je le crois
fermement, le résultat de lintroduction du téléphone
au public. Non seulement cela, mais je crois quà lavenir,
les fils uniront les sièges sociaux des compagnies de téléphone
dans différentes villes et quun homme dune partie du
pays pourra communiquer de bouche à oreille avec un autre dans
un endroit éloigné. »
La vision de Bell dun « réseau parfait
» a guidé la compagnie de téléphone bien après
la fin de sa participation active à la société. Sa
lettre concentre lattention exactement là où elle
doit être : non pas sur le téléphone lui-même,
mais sur le système téléphonique. Il nest pas
logique, après tout, de parler dun seul téléphone
; il faut être deux pour parler. Mais il est logique de parler dun
seul système. « Le réseau téléphonique
qui interconnecte aujourdhui les continents est de loin la plus
grande machine intégrée du monde ». Et dans un essai
publié juste avant la cession, dans le numéro dadieu
du Bell Telephone Magazine , lhistorien Theodore H. White a commenté
: « Système est le mot auquel il faut saccrocher
alors que nous nous séparons. Ni les miracles des micro-ondes,
ni les miracles du transistor, ni les miracles à venir de la fibre
de verre transportant des photons à la vitesse de la lumière
ne peuvent se comparer à la réalisation dun système
unique. » Lhistoire dAT&T est lhistoire
du système.
1875 - 1882 Les principaux brevets de Bell et Watson
Quelques-uns des brevets accordés à
Alexander Graham US 161,739 Apr 6, 1875 Improvement in Transmitters and Receivers
for Electric Telegraphs(tuned steel reeds) US 174,465 Mar 7, 1876 First Telephone Patent:Improvement
in Telegraphy US 178,399 June 6, 1876 Telephonic Telegraphic Receiver (vibrating
reed) US 181,553 Aug 29, 1876 Improvement in making electric currents
to replace voltaic batteries US186,787 Jan 30, 1877 Second Telephone Patent: Electric
Telegraphy(permanent magnet receiver) US 201,488 Mar 19, 1878 Speaking Telephone (receiver design) US 213,090 Mar 11, 1879 Electric Speaking Telephone (frictional
transmitter) US 220,791 Oct21,1879 Telephone Circuit; Return wires for
quality improvement US 228,507 June 8, 1880 Electric Telephone transmitter US 230,168 July 20, 1880 Automatic short circuiter for Telephones US 235,199 Dec 7, 1881 Apparatus for signaling and communicating,
called Photophone US 235,496 Dec 14, 1880 Photophone transmitter US 238,833 Mar 15, 1881 Electric call bell US 241,184 May 10, 1881 Telephone Receiver US 244,426 July 19, 1881 Telephone Circuit US 250,704 Dec 13, 1881 Speaking Telephone: ear piece and
mouth piece
Quelques Brevets de Thomas Watson: Au total,
il avait quelque 60 brevets à son nom. US 199,007 Jan 8, 1878 Buzzer for telephone apparatus US 202,495 Apr 16, 1878 Improvement in telephone call-signal
apparatus US 209,592 Nov 5, 1878 Improvement in automatic switch or
cut-out for telephones US 210,866 Dec 17, 1878 Polarized Armature for Electric Bells US 217,561 July 15, 1879 Speaking Telephones: improvement
of Blakes telephone US 231,739 Aug 31, 1880 Telephone: improving the transmitter US 232,788 Sep28, 1880 Telephone Circuit US 232,862 Oct 5, 1880 Vibrating surface for Sound Transmission US 234,154 Nov 9, 1880 Telephone Exchange System US 245,105 Aug 2, 1881 Telephone: improvements in the conversion
of sound waves in electric undulations US 245,600 Aug 16, 1881 Telephone Signal US 252,160 Jan 10,1882 Compound Telephone US 256,258 Apr 11, 1882 Telephone Exchange System
Bell a engagé son cousin, Chichester Bell, ainsi
qu'un scientifique anglais, Charles Sumner Tainter, qui a vite fait de
détourner leur attention vers la conception d'un phonographe amélioré
basé sur le brevet anglais d'Edison daté de 1878. Le
photophone :
Pour alimenter un circuit téléphonique, ils avaient mis
au point une cellule photosensible au sélénium.
Un rayon de soleil se réfléchissait sur la cellule par lentremise
dun miroir auquel la voix imprimait des vibrations.
Ces vibrations modifiaient lintensité du rayon et la résistance
de la cellule et transformaient le courant de celle-ci en courant ondulatoire.
Ensuite, le courant se changeait en un son audible par lintermédiaire
dun récepteur. « Jai entendu un rayon de soleil
», écrivit Bell à son père le 26 février.
1880
Avec son photophone, il réalisa
une transmission sans fil, 16 ans avant la transmission radio de Guglielmo
Marconi, c'était un présage de la fibre optique.
En 1885 et 1886 respectivement, Bell et son cousin ont obtenu un brevet
d'invention canadien et américain pour leur machine, qu'ils ont
baptisée graphophone.
Il ressemblait au phonographe mais comptait quelques améliorations
importantes. Au lieu d'une feuille d'étain, qui était difficile
à enlever et à remplacer sans endommager l'enregistrement,
Bell et Tainter ont utilisé des cylindres de carton enrobés
de cire. En plus de la plus grande facilité de manipulation, l'utilisation
de la cire permettait également de produire un enregistrement de
qualité supérieure et permettait une utilisation plus longue.
De plus, Bell et Tainter ont utilisé un mécanisme d'horlogerie,
une pédale et, par la suite, un moteur électrique au lieu
de la manivelle d'Edison.
Le 19 juillet 1881,
Bell obtint un brevet pour le concept à deux fils reliant chaque
téléphone.
Jusque-là, un seul fil de fer connectait les abonnés au
téléphone, tout comme un circuit télégraphique,
avec mise à la terre de chaque extrémité
Jusqu'alors les maisons, les usines et le système télégraphique
mettaient tous leurs circuits électriques à la terre en
utilisant la même terre que la compagnie de téléphone.
Par conséquent, une quantité énorme de parasites
a été introduite en utilisant le circuit mis à la
terre. Un circuit métallique, par contre, utilisait deux fils pour
compléter le circuit électrique, évitant complètement
la mise à la terre et offrant ainsi une meilleure sonorité. TELEPHONE CHARLES WILLIAMS
CO. MANUFACTURER, BOSTON" fabriqué vers 1880
TROUVE DANS LA "RÉSIDENCE MALVINA K. WETMORE",
AVENUE BELLEVUE, NEWPORT "(Rhode Island) et vendu aux enchères
en 2018 pour $22,000.00
Brevet Williams "téléphone switch"
en 1880 avec le crochet la sonnerie lé télphone et
le parafoudre, que l'on trouvera chez les abonnés au téléphone.
.Patent
226528
En 1880 il y avait aussi le microphone à charbon
d'Edison pour compléter ce poste.
Patent 226528,
April 13, 1880, Edward N. Lord, Assignor of one half to Charles
Williams Jr., Telephone Switch.
Les démonstrations faites par Alexander Bell en Angleterre et les
développements commerciaux qui en ont résulté ont
montré que le téléphone, bien qu'encore un produit
immature essayant de trouver son application, avait un grand potentiel
commercial. Pour Bell et ses associés, il était clair qu'après
avoir obtenu les brevets américains, leur invention devait également
être protégée en Europe.
Le premier pays à déposer une demande de brevet fut la Grande-Bretagne,
un choix évident pour de nombreux inventeurs américains
de lépoque. Pour Bell, c'était très intéressant,
car les droits étrangers n'étaient pas inclus dans l'accord
d'association et pouvaient constituer pour lui une source de revenus supplémentaires.
Pour obtenir son brevet britannique, affaire compliquée et comportant
toujours le risque d'une publication préalable, il passe un accord
avec les frères canadiens Brown. Cependant, cet effort a échoué
et cest par une voie différente que Bell a obtenu le brevet
britannique 4 765 en 1876. Ce brevet ne contrôlait cependant
que le récepteur téléphonique, alors que le brevet
britannique dEdison contrôlerait lémetteur.
Bientôt, Bell s'est organisée pour obtenir des droits de
brevet dans d'autres pays européens. Là encore, il a rencontré
les mêmes problèmes. Obtenir un brevet en Europe était
compliqué car chaque pays avait sa propre loi sur les brevets.
En novembre 1877, il écrivit à Hubbard : J'ai déposé
des brevets en Italie, en Norvège, en Suède et au Danemark,
mais aucun brevet n'est accordé aux Pays-Bas ou en Suisse et si
je ne vends pas rapidement ici, l'Europe sera inondée de téléphones
bon marché en provenance de Hollande et de Suisse. .
Les brevets scandinaves ont été obtenus grâce au fait
quun ingénieur civil norvégien nommé Jens Hopstock
a, de sa propre initiative, déposé des brevets scandinaves
au nom de Bell. Le reconnaissant Bell lui a donné une licence de
deux ans . Cependant, le brevet allemand avait été perdu
parce que Bell était arrivé trop tard selon les règles
de la loi allemande sur les brevets.
Et en effet, la société allemande Siemens & Halske,
déjà un fabricant électrique dominant actif dans
le domaine de la télégraphie entre autres moteurs
électriques et dynamos , a rapidement produit des téléphones
bon marché. Obtenir un brevet aux Pays-Bas était impossible
car le droit des brevets y avait été suspendu en 1869. Et
en France, la demande de brevet était menacée parce que
la téléphonie menaçait le système télégraphique
gouvernemental.
Faire des affaires dans tous ces différents pays s'est avéré
encore plus
difficile. Les gouvernements ont agi différemment et les partenaires
commerciaux locaux potentiels nont pas toujours été
choisis judicieusement. Et Edison était un adversaire sérieux
en Grande-Bretagne en raison de sa position en matière de brevets,
et non en raison du succès de son entreprise. Puis, après
pas mal de difficultés, Edison et Bell unissent leurs forces et
créent la « United Telephone Company Ltd. » (brevet
de Bell et Edison) le 13 mai 1880.
Dans l'ensemble, le voyage en Europe aurait pu sensibiliser le public
au nouveau phénomène de la téléphonie, mais
d'un point de vue commercial, il n'a pas été très
réussi. Pour Alexander Bell personnellement, faire des affaires
ne faisait pas partie de ses meilleures capacités, comme il le
reconnut quelques années plus tard lorsqu'il écrivait :
Je ne suis pas un homme d'affaires et je dois admettre que les relations
financières me déplaisent et ne correspondent pas du tout
à mon métier.
Cependant, dautres ont désormais compris le potentiel commercial
du télégraphe parlant. Pas seulement en Angleterre, mais
dans toute l'Europe du Nord.
Puis Bell mit fin à ses recherches en communications,
mais il dut subir ensuite 12 années de batailles judiciaires.
Dans un discours prononcé à Washington en 1891 à
loccasion dun congrès sur les brevets, Bell expliquerait
ce qui le poussait à travailler avec autant dacharnement
: « Linventeur est un homme qui observe le monde et qui ne
se satisfait pas de létat des choses. Il veut améliorer
tout ce quil voit pour le bénéfice de tous. Une idée
le hante. Lesprit dinvention le possède et cherche
à se matérialiser. » Les nombreux papiers et carnets
de Bell ont permis aux biographes disoler dautres traits de
sa personnalité : fierté, recours fréquent à
lanalogie, doute constructif, absolue confiance en soi, ténacité
dans lapplication, dossiers minutieusement tenus, satisfaction de
réaliser ses ambitions.
Administrées avec beaucoup de discernement par Mabel,
les richesses provenant du téléphone permettaient à
Bell de donner libre cours à son génie inventif.
Leurs maisons de Washington étaient élégantes et coûteuses.
Avec les 50 000 francs qui accompagnaient le prix Volta, reçu du
gouvernement français en 1880 pour le téléphone, Bell
finança à Washington un laboratoire de recherche et dinvention
au bénéfice des sourds.
Après que son fils nouveau-né eut succombé, lannée
suivante, à une insuffisance respiratoire (son deuxième fils
mourrait à la naissance en 1883), il se lança dans la recherche
médicale. Il inventa une veste sous vide (ancêtre du poumon
dacier) ainsi quun détecteur de métal dont les
journaux parlèrent beaucoup parce quil le mit au point dans
lespoir de sauver le président des États-Unis, James
Abram Garfield. Cet appareil, ancêtre de lultrason, permettait
de repérer une balle de fusil à lintérieur dun
corps à laide des ondes sonores. Par la suite, Bell le combina
à une sonde en forme daiguille connectée à un
récepteur téléphonique qui émettait une sonnerie
quand laiguille touchait une balle. Bien quil en ait laissé
la commercialisation à une entreprise de lextérieur,
cette sonde téléphonique lui permit de remporter en 1886 une
distinction rare, soit un doctorat honorifique en médecine de la
prestigieuse université Rupert-Charles de Heidelberg, en Allemagne.
Beaucoup dautres diplômes et prix lui seraient décernés.
Bell déplorait de ne pas avoir montré plus
dobstination dans ses recherches sur les appareils phonographiques.
En 1882, au Volta Laboratory, il avait mis au point le graphophone
en collaboration avec son cousin Chichester A. Bell et Charles Sumner Tainter.
Cet appareil était muni dun stylet mobile qui enregistrait
les sons sur un cylindre réutilisable en cire et les reproduisait
en les lisant sur ce même cylindre.
Devancé de plusieurs années par Thomas Alva Edison dans la
mise en marché dun modèle pratique de phonographe, Bell
regrettait davoir « laissé cette invention [lui] filer
entre les doigts ». Les brevets de ses inventions phonographiques
demeuraient quand même les plus lucratifs pour lui après ceux
du téléphone.
Bell nétait pas homme à thésauriser. Quand il
vendit ses actions de la société de portefeuille qui exploitait
le graphophone, il remit à son père le produit de la vente,
100 000 $, afin quil constitue un fonds de fiducie pour la recherche
sur la surdité.
En outre, il aida le Science de New York à se maintenir à
flot jusquà ce que, en 1900, lAmerican Association for
the Advancement of Science, sise à Washington, en fasse son organe
officiel.
Dans les années 1880 dans le monde rural,
des milliers de kilomètres de fils de fer barbelés parcouraient
le pays.
Pour transformer les fils de clôture en acier en lignes téléphoniques,
il leur fallait simplement les connecter à un téléphone
dans une maison ou une grange avec un morceau de fil lisse. Le signal
a ensuite traversé le fil lisse et le long du fil barbelé,
soit vers un standard téléphonique, soit vers dautres
maisons situées le long de la ligne. Dans certains cas, pas moins
de 20 téléphones étaient raccordés ensemble,
et tous sonnaient simultanément à chaque appel, quels que
soient les destinataires et les destinataires. Les codes convenus - trois
sonneries courtes pour vous, deux longues sonneries pour moi - aidaient
les gens à savoir si l'appel les concernait.
Cette façon de se conneter a changé la nature de la vie
aux frontières. Au Big Bend Country, au Texas, lavantage
du réseau nétait pas la façon dont il reliait
les agriculteurs au monde extérieur, mais la façon dont
il reliait les soi-disant voisins qui vivaient à des kilomètres
de distance.
«Partout où ces téléphones de pays ont été
introduits, et ils peuvent sembler extrêmement primitifs, ils sont
considérés comme une commodité indispensable»,
écrit Richard F. Steele dans Une histoire illustrée du pays
du Big Bend .
En cas d'urgence médicale, un médecin peut être convoqué
en quelques minutes, sans l'attente atroce d'un messager à cheval
pour se rendre en ville et revenir à nouveau.
À Colfax, au Nouveau-Mexique, les téléphones à
fils de fer barbelés ont également fourni des divertissements,
à une époque où les loisirs étaient peut-être
limités à la lecture et à la relecture de journaux
et de livres. «Lopérateur a amené tout le monde
à écouter les garçons Floyd et dautres jouant
du banjo, du piano ou de la guitare et chantant. Cinq sonneries signifiaient
également que quelqu'un avec une radio avait les nouvelles du soir
pour que tous les agriculteurs puissent avoir les informations et la météo.
Lorsque, ailleurs dans l'État, deux
chers taureaux de race pure ont été tués par de nouveaux
trains en direction de l'Arizona, la compagnie de chemin de fer a indemnisé
les homesteaders locaux du comté de Hidalgo en leur permettant
d'utiliser le fil de fer barbelé de la clôture de la voie
ferrée comme téléphone. ligne.
Le 20 février 1880,
Bell créa une nouvelle entité, l'American
Bell Telephone Company, et le 17 avril 1880, les opérations
de National Bell devinrent officiellement celles de l'American Bell. Le
26 novembre 1881, American Bell prit une participation majoritaire dans
la Western Electric Manufacturing Co., la fusionnant avec la propre usine
de fabrication de Bell à Boston et la réorganisant sous
le nom de Western Electric Company,
qui fit ses débuts le 6 février 1882. Western Electric
était désormais le seul fournisseur de téléphones
et d'équipements téléphoniques du système
Bell - les contrats de licence des cinq fabricants de téléphones
d'origine étaient désormais attribués à Western
Electric. (L'entreprise a refusé de renouveler les contrats lorsqu'ils
ont expiré.) La petite entreprise d'Elisha Gray et d'Enos Barton
est finalement devenue l'une des plus grandes entreprises de fabrication
d'électricité au monde.
Bien que Gray ait peut-être manqué de recevoir
la distinction d '«inventeur du téléphone»,
il a fait beaucoup d'argent grâce à ses 70 autres brevets.
Et, en 1880, il devint professeur d'électricité dynamique
à l'Oberlin College, à Oberlin, Ohio. Gray
est mort d'une crise cardiaque à Newtonville, Massachusetts en
1901. Peu de temps après, une note a été trouvée
parmi ses effets personnels qui est peut-être le commentaire le
plus ironique de tous sur la naissance du téléphone. Il
disait, en partie, "L'histoire du téléphone ne sera
jamais entièrement écrite... Il est en partie caché,
et en partie couché sur les curs et les consciences de quelques-uns
dont les lèvres sont scellées - certains dans la mort et
d'autres par un fermoir doré dont la prise est encore plus serrée.
Début 1881
à la première réunion des actionnaires de la National
Bell Telephone Company, W Forbes annoncera un bilan
satisfaisant, la société était bénéfiiare
et representait 130 000 lignes.
Le 23 juillet 1881,
Charles Williams a offert de vendre son entreprise à lAmerican
Bell Co pour 120 000 $ en espèces ou en actions de la nouvelle
Consolidated Mfg Co. Un contrat a été signé le 6
février 1882 avec une série complexe de transferts de titres.
De ce fait, la Western Electric Company a
été créée en recevant des droits permanents
et exclusifs pour la fabrication de téléphones et dappareils
pour American Bell. Charles Ezra Scribner,
en était l'ingénieur en chef de Western Electric, il détiendra
plus de brevets (441) que nimporte quel homme dans l' industrie
électrique. Sa contribution la plus importante a été
le développement du standard multiple.
1881 Hubbard devient aussi le principal investisseur de la Edison
Speaking Phonograph Company et, alors qu'Edison négligeait
le développement du phonographe, aide Alexander Graham Bell à
l'organisation d'une société concurrente développant
des cylindres et des disques en carton enduits de cire à utiliser
sur un graphophone. Chichester Bell, cousin d'Alexander et Charles Sumner
Tainter, collaborant à la Volta Laboratory and Bureau, développent
et perfectionnent ainsi des modèles de phonographe.
Hubbard et Chichester Bell proposent à Edison de combiner leurs
intérêts mais ce dernier refuse.
L'association de la Volta Laboratory avec la Volta Graphophone Company
deviendra en 1886 la Columbia Records.
Après avoir quitté Bell en 1881,
Watson, enrichi indépendamment par sa part des redevances
au téléphone, a parcouru l'Europe, s'est marié, a
fondé une famille et a tenté en vain de cultiver le long
de la rivière Weymouth Fore, à East Braintree, dans le Sud-Est.
de Boston. En 1885, après avoir ouvert un atelier d'usinage dans
un bâtiment de sa propriété agricole, il créa
une nouvelle entreprise, la Fore River Engine Company, en partenariat
avec son assistant, Frank O. Wellington. Les deux partenaires ont d'abord
construit des moteurs marins, puis en 1896, ils ont reçu leur premier
contrat avec le gouvernement, pour deux destroyers. Au cours des huit
années suivantes, Watson déménage le chantier naval
à Quincy, dans le Massachusetts, change le nom de la société
en pleine croissance en Fore River Ship & Engine Company et prend
des contrats pour la construction de bateaux-phares, croiseurs, cuirassés,
goélettes et autres navires.Après sa retraite de la construction
navale en 1904, Watson mena une existence agitée et itinérante.
Lui et sa femme ont étudié la géologie; il a agi
dans une compagnie shakespearienne; et en 1926, il publia une autobiographie,
Exploring Life. Le 25 janvier 1915, Watson rejoindra Bell pour inaugurer le premier
appel téléphonique transcontinental, entre New York et San
Francisco. Watson est décédé dans sa maison d'hiver
en Floride.
1882 Bell obtint la
citoyenneté américaine en 1882, mais ses liens avec le Canada
se resserrèrent à compter de 1885.
Cet été-là, lui-même et sa femme visitèrent
Baddeck, sur les lacs Bras dOr, dans lîle du Cap-Breton,
en Nouvelle-Écosse.
Ils y avaient été attirés par le livre consacré
à Baddeck par lauteur de récits de voyages Charles
Dudley Warner et peut-être aussi par le climat tempéré
Bell détestait les grandes chaleurs dété.
La région et les habitants lui rappelaient lÉcosse.
Lété suivant, ils louèrent un chalet, dont
ils deviendraient propriétaires, et commencèrent dacheter
des terres sur la grande pointe de Red Head, dans la baie de Baddeck. En avril 1882, Bell détenait
53% du stock de Western Electric.
Le magasin de Williams, maintenant agrandi, situé au 109 et au
115, rue Court, est devenu une usine de Western Electric, Charles Williams
étant son directeur
Seulement trois ans plus tôt, la Western Union avait rejetée
l'offre de Gardiner Hubbard de lui vendre tous les droits au téléphone
pour 100 000 $ US (environ 2,54 millions de dollars).
En quelques années seulement, le président de la Western
Union reconnut qu'il s'agissait d'une erreur commerciale sérieuse,
qui a presque fait que son entreprise a failli être engloutie par
le nouveau géant des télécommunications dans lequel
Bell Telephone allait évoluer.
La Western Union a été sauvée seulement par les interventions
antimonopoles du gouvernement américain
En
1885, l'American Telephone & Telegraph
Company (AT&T) a été constituée dans
l'État de New York pour gérer le service interurbain d'American
Bell. L'interurbain coûtait plus cher que le service local; et dans
les années 1890, la société mère des sociétés
d'exploitation locales de Bell était en difficulté, tandis
que la filiale interurbaine prospérait. La solution consistait
à faire de la filiale la société mère.
Ainsi, en 1899, AT&T est devenue la société mère,
absorbant American Bell. AT&T et le système Bell domineront
presque complètement les télécommunications américaines
jusqu'au 1er janvier 1984. À cette date, cédant aux pressions
anti-monopole du ministère de la Justice et des tribunaux, le système
Bell est cédé à sept sociétés régionales
"Baby Bell" (fournissant service local) et un AT&T plus
petit pour gérer le service longue distance. (Western Electric
est resté avec AT&T et a été renommé AT&T
Technologies).
Bell à cette époque cesse ses activités sur le téléphone,
mais l'évolution est en marche.
Pendant 36 ans, soit jusquà sa mort, Bell habiterait alternativement
à Washington et en Nouvelle-Écosse.
En novembre 1893, il termina la construction dune résidence
comportant 13 chambres à coucher sur la pointe de Red Head. Il
lappela Beinn Bhreagh (prononcer Ben Vriah), cest-à-dire
« belle montagne » en gaélique. Dessinée par
un bureau darchitectes de Boston, elle avait été bâtie
par la compagnie de Nelson Admiral Rhodes.
Le Morning Chronicle de Halifax la surnommait le « palais Bell ».
Vivre à cet endroit lui rendait le dominion du Nord encore plus
cher à Bell.
« Bien que je ne puisse prétendre être Canadien, dirait-il,
le Canada occupe une place toute spéciale dans mon cur. »
À Beinn Bhreagh tout comme à Washington, il se consacrait
à ses études scientifiques, qui portaient souvent sur la
surdité.
En 1882, Bell avait ouvert à Washington un externat privé
pour les sourds, mais, occupé par les contestations de brevets,
il dut le fermer en 1885.
Son questionnement sur le caractère héréditaire de
la surdité lamena à la génétique.
Dans le titre dun article paru en 1884, il avait malencontreusement
utilisé lexpression « une variété sourde
de la race humaine ». Les journaux rapportèrent son exposé
hors contexte, ce qui irrita encore davantage des groupes de personnes
atteintes de surdité.
En 1887, il profita dune conférence devant le National Deaf-Mute
College pour mettre les choses au point. On considère que cette
conférence et la recherche complémentaire effectuée
par Edward Allen Fay, financée par Bell et publiée dans
les American Annals of the Deaf de Washington, forment létude
la plus utile sur lhérédité humaine faite par
des chercheurs du xixe siècle.
Selon le biographe Robert V. Bruce, il sagit de « lapport
le plus notable [de Bell] à la science fondamentale, abstraction
faite de ses inventions ».
Lintérêt de Bell pour lhérédité
lamena aussi à leugénique son élevage
de moutons à Beinn Bhreagh serait son expérience la plus
longue et la plus constante quoique, foncièrement sceptique,
il se soit méfié des « maniaques de leugénique
».
En 1887, Bell fit la connaissance de celle qui, de tous ses élèves
sourds, deviendrait la plus célèbre : Helen Keller.
Enfermée dans une solitude dautant plus complète quelle
était aveugle, elle avait six ans lorsque son père la conduisit
chez Bell à Washington.
Elle laima tout de suite : « Je nimaginais pas que,
grâce à cette rencontre, je passerais de lombre à
la lumière. » Bell entretiendrait des relations avec les
Keller durant plus de 30 ans.
Non seulement enseigna-t-il à Helen, mais il constitua un fonds
de fiducie pour lui permettre détudier au Radcliffe College
et laccueillit souvent à Beinn Bhreagh. La principale préceptrice
de la jeune fille, Anne Mansfield Sullivan, était frappée
par la courtoisie de Bell et par sa faculté de mettre les gens
à laise.
« Il répondait à toutes les questions à la
lumière claire et froide de la raison », a-t-elle dit.
De même, Bell fit grande impression en Angleterre en 1888 quand
il témoigna devant la commission royale sur les aveugles et les
sourds-muets. Il attaqua de front les théories et prétentions
dEdward Miner Gallaudet et répondit à plus de 600
questions.
Son témoignage est considéré comme lexposé
le plus complet de sa philosophie et de ses objectifs en matière
déducation des sourds.
Bell et Gallaudet défendaient avec une ferveur égale des
techniques irréconciliables, à savoir respectivement loralisme
et le langage gestuel. Chacun soutenait que cétait sa méthode
qui convenait tout naturellement aux personnes atteintes de surdité.
Gallaudet, comme son père Thomas Hopkins Gallaudet, affirmait que
le geste était la forme ultime de communication humaine, un don
de Dieu qui pouvait remédier à la surdité. Il déclara
à la commission britannique que la meilleure façon denseigner
à des sourds était de les confier à des instituteurs
eux-mêmes sourds qui utilisaient la langue des signes.
Bell, à linstar de son père et de son grand-père,
avait la conviction que le propre de lêtre humain était
la parole. Dans une lettre dont il fit lecture à la commission,
il avait dit à Edward Miner Gallaudet que, même avec une
prononciation imparfaite, la parole était dune importance
capitale pour les sourds. Confier leur éducation à des instituteurs
souffrant du même handicap était néfaste parce que,
à son avis, ils ne pouvaient pas enseigner larticulation
et perpétuaient donc la surdité.
Lexploration intéressait Bell et son beau-père.
Lorsque Gardiner Greene Hubbard participa à la fondation de la
National Geographic Society en 1888, Bell accéda à la présidence
de cet organisme. Il exercerait cette fonction jusquen 1903.
On attribue à ce grand amateur de photographie le mérite
davoir lancé le National Geographic Magazine (Washington),
périodique illustré à grand tirage. Il en esquissa
la mission en exhortant son gendre Gilbert Hovey Grosvenor, premier rédacteur
en chef du magazine, à montrer « le monde et tout ce qui
sy trouve ». Voilà qui reflétait bien la diversité
de ses champs dintérêt.
On connaît moins le travail accompli par Bell avec une forme alors
nouvelle de photographie médicale, la radiographie. « Voir
avec lélectricité » était lun de
ses rêves.
À peine quatre mois après la découverte des rayons
X par Wilhelm Conrad Röntgen (en novembre 1895), il acheta un tube
de Crookes et fabriqua son propre appareil à Beinn Bhreagh. Il
prit sa première radiographie (des pièces de monnaie dans
une bourse) avec lassistance de William H. D. Ellis le 10 juin 1896,
quatre mois après que la McGill University eut réalisé
la première radiographie diagnostique au Canada.
Dans les années suivantes, il prit un certain nombre de radiographies
cliniques. Il envisagea dutiliser la stéréoscopie
pour produire des radiographies tridimensionnelles du squelette
ce qui présageait le scanner, ou tomographe informatisé
et se demanda si les rayons X pouvaient émettre des sons
dans un téléphone. On croit quil fut le premier à
suggérer demployer une substance radioactive in vivo pour
traiter des masses cancéreuses profondes. Dans une lettre adressée
à son médecin et publiée dans Science en juillet
1903, il décrivait un appareil servant à sceller une petite
source de radium à lintérieur dun tube de verre.
Avec sa corpulence, sa belle barbe blanche et son éternel complet
de tweed, Bell était un personnage plus grand que nature.
Ce protecteur de la science et des sourds, a dit Bruce, avait «
la majesté dun Moïse et la bienveillance dun père
Noël ».
Pourtant, il ne prétendait pas être parfait et pouvait se
montrer capricieux ou têtu. Selon David Grandison Fairchild, le
mari de sa deuxième fille, Marian Hubbard (Daisy), cétait
un solitaire. Il avait, amarrée sur la plage dune anse, une
maison flottante, la Mabel of Beinn Bhreagh, où il se retirait
souvent, la fin de semaine, pour réfléchir.
Petite anecdote : Vers la fin de lété de 1885
survint un événement qui allait changer le cours de la vie
de McCurdy : sa rencontre avec Alexander Graham Bell et la femme de celui-ci,
Mabel Gardiner Hubbard, alors en visite à Baddeck.
Chez les McCurdy, on utilisait déjà linvention de Bell
: William Fraser avait acheté des téléphones pour relier
le magasin à sa maison et à celle de son père.
Un jour où, daprès la tradition familiale, Arthur Williams
avait des problèmes avec lappareil du magasin, un étranger
entra et le répara. « Comment avez-vous su quoi faire ? »,
demanda McCurdy. « Je mappelle Alexander Graham Bell »,
répondit le visiteur.
Bell fut tellement séduit par Baddeck que, de retour chez lui à
Washington, il écrivit à Mme Kate M. Dunlop, de lhôtel
Telegraph House, où il avait séjourné, pour lui dire
que lui-même et sa femme souhaitaient y retourner lannée
suivante et acheter un cottage.
Mme Dunlop lui recommanda de prendre McCurdy comme agent.
Le premier achat des Bell était une maison de ferme située
sur Crescent Grove, à côté de la demeure des parents
de McCurdy.
Une solide amitié naquit entre Bell et McCurdy. Ils jouaient aux
échecs ensemble. Ils avaient en commun une insatiable curiosité
et lamour de linvention.
Pendant ce temps, la famille de McCurdy sagrandissait.
Son troisième enfant, John Alexander Douglas, vit le jour en 1886.
Cependant, léconomie du Cap-Breton commençait à
décliner, et lentreprise familiale fit faillite en 1887.
Par bonheur, McCurdy se vit offrir par Bell dêtre son secrétaire
particulier. Pendant 15 ans, il vivrait tantôt à Baddeck, tantôt
à Washington.
Bell et Mabel établirent une relation toute spéciale avec
le jeune homme.
Lenthousiaste et infatigable McCurdy avait une allure imposante :
de grande taille, il arborait une grosse moustache et une barbe à
la Van Dyck. Ce passionné de plein air emmenait les Bell en camping
; il leur apprit à marcher avec des raquettes et à tirer au
fusil. À loccasion dune visite dans un village micmac,
il les photographia à côté de deux tipis près
desquels venaient dêtre installés des poteaux téléphoniques.
Daisy Bell rappellerait quil offrait à ses parents «
une sorte damitié juvénile quils neurent
jamais avec personne dautre. ils faisaient avec lui des choses quils
nauraient jamais pu faire sans lui ».
Bientôt, les Bell furent à létroit dans leur première
maison. Tombé amoureux de la grande pointe de Red Head, dans la baie
de Baddeck, Bell confia à McCurdy la tâche dacheter cette
propriété avec 50 acres adjacents.
Ensemble, ils conçurent les plans de la maison rustique des Bell
The Lodge qui allait sélever sur la pointe.
Leur relation saffermit après le décès de Lucy
McCurdy, survenu le 25 mars 1888, une semaine après la naissance
dun autre fils.
Les enfants de McCurdy, bien quélevés par sa sur
Georgina, sintégrèrent au clan des Bell. En plus, les
McCurdy étaient apparentés à la mère de Mabel,
Gertrude Mercer McCurdy.
À compter de 1889, McCurdy eut des fonctions plus diversifiées
puisque Bell rouvrit son laboratoire de Washington et le prit comme assistant,
avec un autre.
Tout en travaillant à des expériences, McCurdy consignait
quotidiennement dans des carnets les réflexions que Bell lui dictait.
Ces carnets portaient un titre correspondant à lendroit où
ils étaient gardés : « Lab Notes » et «
Home Notes ». « Vous êtes mon secrétaire particulier
et [mon] alter ego dans le monde », lui dit Bell dans une lettre de
décembre 1896.
Le même échange révèle que la façon dont
Bell travaillait dans un bureau avait de quoi irriter. « Vraiment,
écrivait-il, la pagaille règne dans nos affaires.
Cest entièrement ma faute, et je vous plains davoir à
travailler avec quelquun daussi désorganisé que
moi. »
Le 28 janvier, McCurdy répondit en mettant les points sur les i :
1. Vous devez venir au bureau au moment opportun et ne pas reporter le travail
jusquà trois ou quatre heures et à laprès-midi.
2. [Si vous] prenez des lettres dans les dossiers du bureau, ne vous attendez
pas que je les trouve lorsque vous en avez besoin.
3. [Si vous] partez avec des lettres en attente, ne vous attendez pas que
jy réponde. »
Non seulement McCurdy exécutait-il des tâches administratives,
mais il fut le premier employé à produire des documents visuels
sur les expériences et les activités de linventeur.
Comme lui, il pratiquait lart et la science de la photographie. On
lui doit lune des plus célèbres images de Bell et de
Mabel main dans la main au cours dune visite à lîle
de Sable, en Nouvelle-Écosse, en 1898.
De lamour de McCurdy pour la photographie résulta en 1899 une
de ses inventions : une petite cuve portative pour développement
en plein jour, lEbedec (nom amérindien de Baddeck). Des générations
de photographes utiliseraient ce dispositif. Avec laide financière
de Bell, McCurdy passa trois ans à le commercialiser. Après
lobtention dun brevet américain en 1902, il vendit les
droits à Eastman Kodak.
Le prototype, quil présenta à Mabel, se trouve maintenant
au Musée Bell à Baddeck. Il laissa son emploi chez Bell en
1902 afin de consacrer tout son temps à ses inventions. Par exemple,
il mit au point une méthode qui permettait dimprimer des cartes
statistiques au moyen de « caractères cartographiques »
interchangeables. Quelques mois après avoir quitté Bell, il
épousa une nièce de la belle-mère de celui-ci, Hattie
Maria Mace, de Sydenham, en Ontario, et sinstalla avec elle à
Toronto, où leur premier enfant naquit en 1903. La même année,
il reçut la prime et la médaille John Scott du Franklin Institute
de Philadelphie pour ses succès dinventeur. Un deuxième
enfant vit le jour en 1905 à Baddeck où, pendant lété
de 1906, John Alexander Douglas, fils de McCurdy, étudiant en génie
à la University of Toronto, commença à aider Bell à
concevoir et à faire voler des aéronefs. Les Bell adoraient
Douglas et avaient offert de ladopter après la mort de sa mère.
En 1889 La compagnie ATT
rachète la société "Bell
Telephone"
L'American Bell Telephone Company AT
& T, devint une des plus grande compagnie de téléphone
au monde.
Malgré la fierté que lui inspiraient ses travaux, Mme Bell
avouait trouver quil passait trop de temps loin delle, et
leurs filles étaient jalouses quil soccupe tant de
Helen Keller. Lindéfectible soutien de Mabel se révèle
toutefois dans une lettre où elle lui exprime son admiration pour
le « courage tranquille avec lequel [il a] persisté malgré
un échec après lautre ».
Pour lui, échouer nétait dailleurs pas moins
instructif que réussir. « En recherche scientifique, disait-il,
il ny a pas dexpériences ratées ; chaque expérience
contient une leçon. Si un chercheur abandonne la partie parce quil
na pas obtenu les résultats escomptés, cest
lui qui a échoué, pas lexpérience. »
Léchec, Bell le connut plus souvent en aéronautique
que dans tout autre domaine.
Le 23 septembre 1877, en marchant sur une plage dÉcosse,
il avait observé le vol dune mouette et, inspiré par
ce spectacle, avait dessiné une machine volante pourvue dailerons.
Ce croquis ressemble étonnamment aux dessins de Léonard
de Vinci, artiste et inventeur de la Renaissance. (Les chercheurs qui
ont examiné les carnets de Bell sont souvent frappés par
les affinités entre ces deux grands généralistes.)
Bell se mit à la réalisation de cette machine en 1891 en
commanditant les expériences de Samuel Pierpont Langley, physicien
américain et secrétaire de la Smithsonian Institution.
Les deux hommes devinrent de grands amis, et cest en partie grâce
à Langley que, en 1898, le Congrès des États-Unis
nomma Bell membre du conseil de la Smithsonian Institution. Il occuperait
ce poste honorifique jusquà son décès.
En aéronautique comme en téléphonie, Bell était
un visionnaire. En 1907, il prédit que, avant longtemps, «
un homme pourrait dîner à New York et, le lendemain matin,
prendre son petit déjeuner à Liverpool ». Il pressentait
aussi limportance stratégique que le vol aérien acquerrait
du point de vue militaire.
En 1908, il écrivit dans un magazine : « La nation qui sassurera
la maîtrise des airs finira par dominer le monde. »
Pendant 31 ans, à compter du moment où il finança
les travaux de Langley, il réalisa avec ses collaborateurs plus
de 1 200 expériences daéronautique.
La plupart eurent lieu à Baddeck. Au début, il espérait
simplement prouver que les formes tétraèdres, brevetées
par lui en 1903, pouvaient servir à bâtir des machines volantes
à structure légère et résistante. Des centaines
de fois, sur la pente herbeuse de Red Head, son « pré aux
cerfs-volants », il recommença les mêmes essais. Pour
les habitants de Baddeck, cétait un étrange spectacle.
Selon un témoignage rapporté par John Hamilton Parkin, un
batelier qui observait lune de ces expériences nétait
pas loin de croire Bell fou : « Il grimpe là, sur le flanc
de la colline, les après-midi où il fait soleil, et, avec
un tas de machins, il passe toute la sainte journée à faire
voler des cerfs-volants, vous vous rendez compte ? Il installe un tableau
noir et il écrit des chiffres à propos de ces cerfs-volants
et des drôles dengins quil fait danser dans le ciel.
Il en a des dizaines. Jamais je nai rien vu daussi fou. »
Même les noms des cerfs-volants étaient étranges
Codger (Drôle de bonhomme) ou Frost King (Roi du givre) par exemple.
Le 28 décembre 1905, le Frost King, fait de 1 300 cellules en soie
rouge, hissa un assistant de Bell à 30 pieds dans les airs.
Tous ces essais firent naître une industrie artisanale au Cap-Breton
: des centaines de familles de fermiers fabriquaient des bâtis en
épinette, en bambou et en métal pour les cellules tétraèdres.
Bell et ses collaborateurs à Beinn Bhreagh ne tardèrent
pas à être dépassés : les cerfs-volants devenaient
trop gros pour leur expertise de concepteurs.
À lété de 1906, Bell et sa femme se mirent
donc en quête de jeunes talents. Ils pressentirent dabord
John Alexander Douglas McCurdy. Natif de Baddeck, ce jeune homme intrépide
était le fils dArthur Williams McCurdy, principal assistant
de Bell à Beinn Bhreagh. Mieux encore, il étudiait le génie
à la University of Toronto. Il accepta la proposition des Bell
et les mit en contact avec un ami, récemment diplômé
en génie, lathlétique Frederick Walker (Casey) Baldwin.
La première tâche de Baldwin consista à ériger
une immense tour afin de prouver que les tétraèdres pouvaient
aussi servir à construire des bâtiments.
Lannée suivante, Bell sassura la collaboration de deux
autres experts qui aideraient énormément le groupe à
réaliser des vols propulsés.
Le premier, Glenn Hammond Curtiss, rencontré par Bell à
une démonstration dans un aéroclub, vint à Beinn
Bhreagh à titre de spécialiste des moteurs.
Le second, le lieutenant Thomas Etholen Selfridge, âgé de
25 ans, était la grande autorité de larmée
américaine en aéronautique.
Après que Selfridge eut communiqué avec lui pour se renseigner
sur ses expériences, Bell demanda au président Theodore
Roosevelt de le détacher à Beinn Bhreagh, et Selfridge arriva
en septembre.
Un des premiers prototypes auquel travailla léquipe fut lUgly
Duckling. La réalisation de ce catamaran conçu pour tester
les hélices aériennes marqua le début de 13 ans de
recherches sur un type de bateaux à moteur que Bell appelait des
« hydrodromes ».
On reconnaît à Mabel Hubbard Bell le mérite davoir
proposé aux cinq hommes de créer une société
afin de financer leurs travaux et de partager les bénéfices
éventuels des brevets. Cette société, lAerial
Experiment Association, vit le jour à Halifax le 1er octobre 1907.
Mabel fournit la mise de fonds. Bell assuma les fonctions de coordonnateur
et de promoteur, tout en continuant de travailler à la conception
et à linvention daéroplanes.
Lassociation, dit Selfridge, avait simplement pour but de «
monter dans les airs ».
Cependant, les frères Wright lavaient devancée
de quelques années : en décembre 1903, au cours dun
essai secret à Kill Devill Hills, en Caroline du Nord, Orville
Wright avait volé à bord dun aéroplane à
hélices et à moteur.
LAerial Experiment Association, elle, réaliserait son premier
vol avec le Cygnet, le plus gros de tous les cerfs-volants jamais fabriqués
par Bell.
Le 6 décembre 1907, une fois terminée la construction de
ce monstre fait de plus de 3 300 cellules tétraèdres en
soie rouge montées sur des pontons, Selfridge y prit place et séleva
à 104 pieds au-dessus du Grand lac Bras dOr.
Toutefois, il fallut le repêcher dans les eaux glacées, car
le câble de remorquage navait pas été coupé
après latterrissage de la délicate machine (qui fut
dailleurs réduite en pièces). Après cet incident,
Bell accepta dintégrer des biplans aux essais.
Les membres de lAerial Experiment Association partirent passer lhiver
à Hammondsport, dans lÉtat de New York. Ils avaient
apporté un planeur en soie, le Red Wing, dans lequel ils installèrent
un moteur mis au point par Curtiss.
Le 12 mars 1908, Baldwin décolla avec cet appareil, convaincu dêtre
le premier sujet britannique à piloter un aéronef.
Le 17, le Red Wing sécrasa. Trois jours plus tard, dans une
lettre à Baldwin, Bell proposa des « extrémités
daile mobiles » afin dobtenir le même résultat
que les frères Wright avec leur système de gauchissement
des ailes, et il suggéra de relier ces extrémités
à des fils métalliques croisés afin que le pilote
puisse les actionner. Il fit breveter le dispositif, auquel il donna le
nom daileron. (La famille de Baldwin soutiendrait par la suite que
lidée venait de Casey.)
Le 18 mai, Baldwin senvola à bord du White Wing, deuxième
« aérodrome » construit par lassociation («
aérodrome » était le terme que Bell préférait
donner à ces appareils). Outre des ailerons, le White Wing avait
un train datterrissage à trois roues. Il sécrasa
lui aussi.
Le 4 juillet, le troisième appareil, baptisé June Bug, participa
à un concours parrainé par la revue Scientific American.
Le but était deffectuer le premier vol public sur une distance
de un kilomètre. Vainqueur de la compétition, le June Bug
volerait encore 150 fois sans sécraser.
Le Silver Dart figure dans les livres de records canadiens parce quil
fut le premier aéronef motorisé à voler au Canada.
McCurdy en était le principal concepteur. Après des essais
à Hammondsport, léquipe de Bell transporta cet appareil
dallure fragile jusque sur la glace de la baie de Baddeck.
Le 23 février 1909, McCurdy franchit à son bord une distance
de un demi-mille à une vitesse de 45 milles à lheure.
Il sagissait du premier vol accompli par un sujet britannique au-dessus
dun territoire de lEmpire. Le Silver Dart ferait plusieurs
autres vols de plus longue durée.
Le 27 mars, Bell parla des succès des membres de son équipe
devant le Canadian Club à Ottawa. Gonflé dorgueil
impérial, le gouverneur général lord Grey, qui visiterait
Beinn Bhreagh en décembre, lui répondit par des éloges,
et le ministre des Finances, William Stevens Fielding, laissa entendre
que le gouvernement pourrait soutenir le groupe
.LAerial Experiment Association fut dissoute à la fin de
mars 1909, mais, encouragés par ses exploits, Bell, Baldwin et
McCurdy fondèrent bientôt, à Baddeck, la Canadian
Aerodrome Company. Leur but était de fabriquer des aéroplanes
pour les forces armées. Bien que le gouvernement de sir Wilfrid
Laurier ait refusé de les subventionner, larmée canadienne
soutint des vols dessai à Petawawa, en Ontario, où
le Silver Dart fut irrémédiablement endommagé en
août 1909.
Pendant encore cinq ans, le groupe tenta sans relâche dintéresser
les militaires à des aéronefs de fabrication canadienne,
mais, dit Parkin, il ne rencontra que « mesquinerie, ignorance et
futilité en haut lieu ».
En décembre 1914, malgré la Première Guerre mondiale,
le ministre de la Milice et de la Défense, le major-général
Samuel Hughes, rejeta tout financement et tout projet liés à
laviation.
Bell et Baldwin renoncèrent donc à conquérir le ciel.
Depuis 1912, ils se consacraient à la mise au point dhydroptères
grandeur nature.
Le premier de ces véhicules, le HD-1, atteignit une vitesse de
45 milles à lheure en juillet 1912.
La dernière grande réalisation de Bell fut le HD-4. Avec
le soutien des marines canadienne et américaine, il établit
le 9 septembre 1919 un record mondial de vitesse aquatique, 70,86 milles
à lheure, qui tiendrait durant dix ans.
Toutefois, en 1919, Bell souffrait dun diabète avancé.
La gravité de son état explique peut-être pourquoi
il refusait de voler ou de naviguer à bord dun hydroptère.
Deux photographies de lépreuve de vitesse du HD-4 laissent
deviner ce quil pouvait ressentir. La première le montre
debout sur un quai à Beinn Bhreagh ; il observe le bateau qui,
avec Mabel à la barre, fend les eaux de la baie. Sur la deuxième,
prise quelques minutes après le retour de Mabel, on les voit enlacés.
Jusquà la fin, Bell demeura un humaniste doux et aimant.
Depuis longtemps défenseur des droits des femmes, il rallia finalement
Mabel à cette cause au plus tard en 1910.
Lannée où il fêta son soixante-sixième
anniversaire, ils assistèrent tous deux, à Washington, à
un défilé en faveur du suffrage féminin. Il adorait
la musique, abhorrait lintolérance raciale et, pendant les
hostilités, il lui arriva de mettre de côté son aversion
pour les conflits afin de soutenir leffort de guerre.
À la suite de lexplosion de Halifax le 6 décembre
1917, les Bell envoyèrent des couvertures et des vêtements
aux sinistrés.
Pendant les périodes où ils résidaient à Beinn
Bhreagh, du printemps à lautomne, ils participaient activement
à la vie communautaire de Baddeck.
Les Bell aimaient les États-Unis, mais ils se plaisaient aussi
à Beinn Bhreagh lendroit semblait toujours vibrer
de la présence de membres de leur famille et dinvités
et ils en vinrent à connaître tous les coins du Cap-Breton.
Une seule invention, le téléphone, aurait suffi à
faire entrer Bell dans lhistoire, mais la variété
de ses champs dintérêt et la pertinence de ses visions
continuent dimpressionner et déclairer. En 1917, dans une communication sur lépuisement des richesses
naturelles, Bell déclara que lutilisation inconsidérée
des combustibles fossiles finirait par provoquer une « sorte deffet
de serre » et un réchauffement de la planète.
En 1918, dans un article où il exposait les cheminements de sa
pensée, ce rêveur doté de sens pratique donna un conseil
dune valeur intemporelle : « Nous avons tous trop tendance,
je crois, à traverser la vie les yeux fermés. Nous ne devrions
pas toujours rester sur la voie publique, nous contenter de suivre les
traces des autres. À loccasion, nous devrions sortir des
sentiers battus et pénétrer dans les bois. Soyez assurés
que, chaque fois, vous trouverez quelque chose que vous naviez encore
jamais vu . Suivez [cette chose et] explorez tous les abords. Une découverte
en entraînera une autre et, avant même que vous vous en rendiez
compte, votre esprit sera occupé à quelque chose de valable,
car toutes les découvertes vraiment importantes sont le fruit de
la pensée. »
Ce découvreur tint son esprit occupé jusquau terme
de « son » expédition, à l'âge de 75 ans.,
le 2 août 1922 où,
avec Mabel à son chevet, il mourut, à Beinn Bhreagh, de
complications du diabète.
On lenterra au sommet de la colline qui domine la baie de Baddeck.
Le 4 août 1922, dès la conclusion de l'enterrement
de Bell, " tous les téléphones sur le continent de
l'Amérique du Nord ont été réduits au silence
pendant une minute en l'honneur de l'homme qui avait donné
à l'humanité les moyens de communication directe à
distance". Document sur
le mémorial qui a été édifié à
Brandford
En cette année 1922, il y avait 13 millions de téléphone
dans le monde.
Décédée le 3 janvier 1923, Mabel
fut inhumée à ses côtés.
Leur pierre tombale évoque les trois patries de Bell : «
Né à Édimbourg [ ] Décédé
citoyen des États-Unis [ ] Ici reposent [Aleck et Mabel] »
Quant à ce quil est advenu de lhéritage
auquel son nom demeure le plus attaché, Alexander Graham Bell reconnaîtrait
sans doute que lon nage en plein paradoxe. La société
moderne est tellement à la merci du téléphone quune
panne des réseaux numériques peut ralentir des économies
entières.
En même temps, les neuf dixièmes de la population mondiale
nont toujours pas le téléphone. Les pontes des communications
ont beau annoncer que la distance nexistera plus et que lespèce
humaine se transformera en une grande famille bavarde, le réseau
grandiose dont rêvait Bell nest pas pour demain.
La majeure partie des papiers personnels dAlexander
Graham Bell sont conservés à la Library of Congress, Manuscript
Div., Washington, dans limmense collection des papiers de la famille
de Bell (0330M).
Cette collection contient 147 000 documents, dont la volumineuse correspondance
de Bell, des livres et des papiers, des cahiers de laboratoire qui font
état de ses travaux quotidiens de 1865 à 1922, des revues
et des journaux personnels, des copies de documents juridiques, des coupures
de journaux et des photographies. Environ 4 700 documents ont été
mis sur le Web dans le cadre du programme « American Memory : hist.
colls. for the National Digital Library » de la Library of Congress
et peuvent être consultés au site American Memory (http
://memory.loc.gov/ammem/bellhtml).
La Manuscript Div. possède aussi les papiers de la famille Grosvenor
(0622D), qui comprennent 180 volumes de lettres et de documents biographiques
rassemblés par Gilbert H. Grosvenor, beau-fils de Bell, ainsi que
les papiers de la famille Hubbard (0183D). On trouve une vaste collection
de photographies professionnelles et personnelles de Bell dans la collection
Gilbert H. Grosvenor à la Prints and Photographs Div. de la Library
of Congress.
Des documents manuscrits importants liés au travail de Bell avec
les sourds sont conservés à la Volta Bureau Library de lAlexander
Graham Bell Assoc. for the Deaf and Hard of Hearing à Washington.
Le musée Bell, au lieu historique national Alexander-Graham-Bell
à Baddeck, en N.-É., possède la plus importante collection
de papiers et darchives sur Bell au Canada. On y trouve une série
complète de ses « Home Notes » (135 vol.), de ses bulletins
polycopiés, les « A.E.A. Bull. » (41 vol., 19071909)
et les « Beinn Bhreagh Recorder » (25 vol., 19091923).
On peut aussi consulter plusieurs volumes du « Beinn Bhreagh Recorder
» sur microfilm aux AN, MG 30, B78.
Un index exhaustif des papiers Bell a été compilé par
lAlexander Graham Bell Institute à lUniversity College
of Cape Breton, à Sydney, en N.-É.
Le Bell Institute a de plus préparé une version Web de certaines
parties des papiers de la famille Bell, quon peut consulter au site
de cet organisme (http
://bell.uccb.ns.ca).
Les AN conservent des documents utiles, notamment des lettres de George
Brown à sa femme concernant les droits de brevet du téléphone
(papiers George Brown, MG 24, B40, 10 : 2398, 2416), et une copie de la
première location de téléphone au Canada (papiers Charles
Fleetford Sise, MG 30, D187).
On peut voir un certain nombre de photographies aux Arch. Notman, au Musée
McCord dhist. canadienne, à Montréal.
Sa déposition finale de 1892 dans le litige sur le brevet du téléphone
figure dans The Bell telephone : deposition of Alexander Graham Bell in
the suit brought by the United States to annul the Bell patents (Boston,
1908 ; réimpr., New York, 1974).
On trouve un exposé complet sur le photophone dans larticle
de Bell intitulé « On the production and reproduction of sound
by light », American Journal of Science (New Haven, Conn.), 3e sér.,
20 (juill.déc. 1880) : 305324. Bell suggéra lutilisation
dimplants de radium pour le traitement du cancer dans « Radium
and cancer », Science (New York), nouv. sér., 18 (juill.déc.
1903) : 155s.
Une bibliographie complète des publications et allocutions de Bell
ainsi que la liste de ses brevets figurent dans H. S. Osborne, « Biographical
memoir of Alexander Graham Bell, 18471922 », National Academy
of Sciences, Biog. memoirs (Washington), 23 (1943), 1er mémoire,
129.
La biographie qui fait autorité est R. V. Bruce, Bell : Alexander
Graham Bell and the conquest of solitude (Boston, 1973).
Il en existe aussi dautres, notamment : E. S. Grosvenor, « A
man for all times », AT&T Focus (????), oct. 1991 ; E. S. Grosvenor
et Morgan Wesson, Alexander Graham Bell : the life and times of the man
who invented the telephone (New York, 1997) ; Lilian Grosvenor, «
My grandfather Bell », New Yorker, 11 nov. 1950 : 4448 ; Dorothy
Harley Eber, Genius at work : images of Alexander Graham Bell (New York,
1982) ; George Kennan, « A few recollections of Alexander Graham Bell
», Outlook (Middleton, N.-É.), 27 sept. 1922 ; J. [A.] Mackay,
Sounds out of silence : a life of Alexander Graham Bell (Édimbourg,
1997) ; et C. D. MacKenzie, Alexander Graham Bell, the man who contracted
space (Boston, 1928). [l. s.]Daily Expositor (Brantford, Ontario), 1916.
Daily Mail and Empire, 4, 19 mars 1930. Globe, 11 août 1875.
Morning Chronicle (Halifax), 1er déc. 1893. J. [E.] Aldrich,
« Alexander Graham Bell », dans A new kind of ray : the radiological
sciences in Canada, 18951995, J. E. Aldrich et B. C. Lentle, édit.
(Vancouver, 1995), 2023. D. C. Baynton, Forbidden signs : American
culture and the campaign against sign language (Chicago, 1996). B.
W. Brannan et Patricia Thompson, « Alexander Graham Bell : a photographic
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of Current Acquisitions (Washington), 34 (avril 1977) : 7396.
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Comment les télécommunications se sont installées
dans une région comme l'OREGON pendant la période
de la conquête de l'Ouest jusqu'à nos jours. (Récit de Frank Dillow chercheur associé au projet
Technology & Democracy au Discovery Institute)
LES TEMPS SONT DIFFICILES à la frontière
du Missouri au printemps 1846.
La spéculation foncière alimente un effondrement économique
qui entraîne des faillites bancaires. Les agriculteurs, incapables
de vendre leurs récoltes, ont été saisis.
La terre de l'Oregon, libre d'accès, a fait signe à
James Brown, qui, avec sa femme Lucinda et son fils de deux
ans, Matt, a laissé derrière lui sa maison du Missouri
le 11 avril, rejoignant les quelque 1 200 émigrants affluant
vers l'ouest cet été-là. Beaucoup ont orné
leurs wagons avec des bannières proclamant "tout l'Oregon",
reflétant leur soutien aux menaces du président James
K. Polk à l'Angleterre de mettre fin à l'occupation
conjointe du pays de l'Oregon par les deux nations. Le 15
octobre, six mois après avoir quitté le Missouri,
Brown a installé sa famille sur leur revendication foncière
d'un mile carré le long des rives de Silver Creek, terre
qui deviendrait l'extrémité nord de Silverton.
Aujourd'hui, il est difficile d'imaginer à quel point la
vie était isolée pour les nouveaux arrivants dans
l'Oregon comme la famille Brown.
En juin, peu de temps après avoir quitté le Missouri,
Polk a signé un traité avec l'Angleterre, séparant
l'Oregon américain du Canada britannique. Les Oregoniens
n'apprendraient le changement qu'en novembre, près d'un mois
après l'arrivée des Brown.
En l'absence de service postal américain dans l'Oregon jusqu'en
1847, après la fin de l'occupation conjointe américano-britannique
de la région, les voyageurs à destination ou en provenance
de l'Oregon transportaient du courrier, des journaux, de l'argent,
des documents juridiques et des fournitures, à livrer quand
ils arrivèrent, comme l'expédition Lewis et Clark
l'avait découvert, il n'y avait pas de route « directe
et praticable » pour raccourcir les kilomètres séparant
l'Oregon du reste de la nation.
Mais la distance n'était pas le seul obstacle. Parce que
l'information ne voyageait pas plus vite que la personne qui la
portait, même quelques mots prenaient des mois pour être
livrés en main propre à travers les deux mille miles
entre le Missouri et l'Oregon.
Cependant, les nouvelles technologies de communication
finiraient par réduire puis éliminer le temps et la
distance de l'équation de la diffusion de l'information.
Avec des ressources limitées dans l'Oregon, il a fallu un
engagement local pour promouvoir chaque innovation, bien que les
changements aient souvent été financés par
le gouvernement fédéral ou des sociétés
nationales.
Dans les zones rurales de l'Oregon, les entrepreneurs des petites
villes et les agriculteurs bricoleurs, y compris les Brown, ont
développés leurs systèmes locaux. Matt Brown
est devenu l'un des premiers maîtres de poste de Silverton.
Son fils Percy a fondé la compagnie de téléphone
de la ville. Le fils et les petits-fils de Percy ont développé
l'entreprise jusqu'à ce qu'elle soit acquise par une société
de portefeuille nationale, avant de devenir une partie de Verizon,
l'un des plus grands géants des télécommunications
au monde.
Même avant que les Brown ne quittent le Missouri,
les graines des futures communications de l'Oregon étaient
semées à Washington, alors que le Congrès se
précipitait vers l'ajournement en février 1843, débattant
vivement de l'opportunité d'établir une occupation
militaire dans l'Oregon pour expulser les Britanniques, Samuel
FB Morse demanda 30 000 $ pour développer son nouvel
appareil, le télégraphe.
Au milieu d'une éloquence joviale comparant le télégraphe
«alimenté par la foudre» à l'hypnotisme
ou à la parole aux morts, le Congrès, dans la dernière
heure de la session, a approuvé sa demande. Quinze mois plus
tard, Morse a tapé une séquence de points et de tirets,
propulsés par l'électricité à travers
des câbles de cuivre qu'il avait construits de son bureau
dans la capitale à Baltimore, à quarante-quatre miles
de là. Arrivés presque instantanément en utilisant
son propre code Morse, les signaux ont été traduits
dans le message désormais célèbre, What
Hath God Wrought? : "Qu'est-ce que Dieu a fait ?"
L'année suivante, le ministère des
Postes a décliné l'offre de Morse de leur vendre son
télégraphe pour 100 000 $. De même, le Congrès
a rejeté sa demande de 100 000 $ pour étendre la ligne
à New York, offrant à la place 8 000 $ pour la poursuite
des opérations jusqu'à Baltimore. Déçu,
Morse organisa la Magnetic Telegraph Company et construisit
les premières lignes reliant Baltimore à New York
en 1846. Au moment où les Brown s'installèrent dans
leur nouvelle maison dans l'Oregon, le service télégraphique
offrait des communications presque instantanées entre Washington,
DC, Baltimore, Philadelphie, New York et Boston.
Le télégraphe a eu un effet profond
sur l'Amérique, créant autant d'excitation qu'Internet
150 ans plus tard. sans avoir besoin de messagers, les informations
pourraient être transmises à la vitesse de l'électricité,
de jour comme de nuit, quelles que soient les conditions météorologiques
ou routières. Les chemins de fer ont utilisé le télégraphe
pour signaler et envoyer leurs trains en toute sécurité,
ce qui a finalement conduit à des fuseaux horaires uniformes
à travers le pays. Les prévisions météorologiques
pourraient être fournies avant l'arrivée du temps.
Wall Street est devenue le centre financier du pays, tandis que
d'autres grandes villes sont devenues des centres de commerce, reliés
par télégraphe à leurs clients. Le besoin d'opérateurs
télégraphiques alphabétisés et capables
d'épeler avec précision, lorsque ces compétences
étaient rares, a favorisé une éducation plus
large et créé de nouvelles opportunités d'emploi
pour les femmes.
Moins d'un an après son invention, un employé
du General Land Office, Charles Fletcher, a exhorté Polk
à construire une ligne télégraphique de Washington,
DC, à Astoria afin de faire pression sur les Britanniques
pour qu'ils abandonnent leurs revendications sur l'Oregon : «
Le président peut envoyez une commande à l'embouchure
du fleuve Columbia après le petit déjeuner et recevez
une réponse avant le dîner.
Néanmoins, il faudrait près de vingt ans avant que
les messages télégraphiques n'atteignent l'Oregon.
Tout d'abord, les habitants de l'Oregon devaient faire livrer leur
courrier, et ce n'était pas une tâche facile lorsque
le bureau de poste américain le plus proche se trouvait à
près de trois mille kilomètres à Weston, dans
le Missouri.
Le gouvernement provisoire de l'Oregon a affecté
cinquante dollars en 1845 pour établir son propre bureau
de poste à Oregon City. Le printemps suivant, l'Oregon étant
désormais sous juridiction américaine, le département
américain des postes a ouvert son premier bureau à
l'ouest des montagnes Rocheuses à Astoria et a passé
un contrat avec la Pacific Mail Steamship Company pour livrer le
courrier de la côte est. En quelques semaines, le département
a ouvert un deuxième bureau de poste à Oregon City,
suivi de bureaux à Salem et Corvallis.
À la fin de 1846, les journaux de New York
avaient créé l'Associated Press pour fournir aux lecteurs
des rapports mis à jour reçus par télégraphe
de la guerre du Mexique, conduisant à l'impression d'éditions
quotidiennes populaires qui rapportaient les événements
quelques jours après leur apparition. Lorsque les Indiens
Cayuse ont attaqué la mission Whitman près de Walla
Walla en novembre suivant, cependant, les Oregoniens n'avaient d'autre
choix que d'envoyer Joe Meek à cheval à travers le
pays pour chercher des renforts militaires. Son apparition au printemps
suivant dans la capitale nationale n'a pas apporté d'aide,
mais elle a aidé à convaincre le Congrès de
faire de l'Oregon le premier territoire américain à
l'ouest des montagnes Rocheuses, ce qu'ils ont fait en août.
Les Oregoniens apprendraient la désignation cinq mois plus
tard.
La découverte d'or en Californie en 1848
a transformé l'Occident. En deux ans, le paisible village
mexicain de Yerba Buena, avec une population de six cents habitants,
s'est transformé en centre commercial de San Francisco, avec
environ trente mille habitants. Le bureau de poste en a fait la
plaque tournante de la livraison du courrier de l'Ouest. À
partir de 1851, le bateau à vapeur Columbia , construit spécialement
pour le service postal de l'Oregon, a commencé une livraison
mensuelle plus ou moins régulière entre San Francisco
et l'Oregon, choisissant d'abord St. Helens comme terminus, puis
le remplaçant par Portland.
Les wagons de courrier ont fourni une livraison
mensuelle plus rapide et plus fiable du courrier à l'ouest
du Missouri à Salt Lake City à partir du 1er juillet
1850, partant généralement tous les trente jours.
L'année suivante, la route est prolongée jusqu'à
San Francisco, bien que les livraisons restent erratiques. Des sociétés
de messagerie privées ont également commencé
à livrer du courrier et des fournitures aux mines d'or de
Californie, et en 1852, Wells Fargo, le transporteur le plus prospère,
a ouvert un bureau de l'Oregon à Portland au 57 Front Street,
livrant parmi les colonies dispersées du nord-ouest du Pacifique
à cheval, en diligence, ou bateau fluvial. L'année
suivante, ils ont ajouté la livraison express bimensuelle
entre Portland et San Francisco. Le bureau de poste a également
commencé à étendre ses livraisons de courrier
dans le territoire de l'Oregon au début des années
1850, principalement à cheval depuis Oregon City,
En 1854, huit ans après l'arrivée
des Brown, Silverton a été fondée et l'expérience
de communication de ses habitants est révélatrice.
Chaque fois que quelqu'un arrivait à livrer du courrier en
ville, il était jeté sur le sol de l'un des rares
magasins locaux. Les résidents venaient chercher leur propre
courrier, qui « était tout aussi susceptible d'arriver
à Sublimity, Parkersville ou Olympia, qu'à Silverton
», L'année suivante, les diligences ont commencé
à distribuer le courrier au sud d'Oregon City, partant tous
les lundis matin et arrivant à Salem le mardi à midi.
Le service télégraphique est arrivé
sur la côte ouest en 1853, partant de San Francisco.
Un an plus tard, l'agent Charles F. Johnson de l'Alta California
Telegraph Company a proposé d'étendre le service au
nord jusqu'à l'Oregon. Portland n'étant qu'une des
nombreuses colonies en compétition pour devenir le centre
commercial de l'Oregon, plusieurs de ses principaux hommes d'affaires,
dont le maire George W. Vaughn, ont organisé la Pacific Telegraph
Company pour améliorer les communications vers le sud, envoyant
leur premier message de Portland à Oregon City le 16 novembre.
1855.
En moins d'un an, les fils du télégtaphe s'étendent
d'Oregon City à Lafayette et Dayton, atteignant Salem en
septembre. Le manque de patronage a découragé les
organisateurs d'étendre la ligne à Corvallis, comme
initialement prévu. Le système a fonctionné
pendant un certain temps, mais comme le temps a endommagé
les fils, la ligne télégraphique a été
en grande partie abandonnée.
Les communications se sont considérablement
améliorées pour les habitants de l'Oregon en 1857.
Le Congrès a autorisé le ministre des Postes à
conclure un contrat pour que la livraison du courrier terrestre
du Missouri à la Californie soit « effectuée
dans les vingt-cinq jours ». Le service télégraphique
s'est également rapproché de l'Oregon lorsque la Northern
Telegraph Company de Californie a prolongé les lignes télégraphiques
existantes de San Francisco à Marysville plus au nord jusqu'à
Yreka.
Les fils télégraphiques se sont répandus vers
l'ouest comme des toiles d'araignées de la côte Est
jusqu'au Missouri, reliant même les petites villes. Ce printemps-là,
l'avocat itinérant Abraham Lincoln entra dans
le bureau du télégraphe de Pekin, dans l'Illinois,
et demanda à l'opérateur Charles Tinker comment fonctionnait
le télégraphe. "Comme c'est simple quand vous
savez tout", s'est-il exclamé pendant que Tinker en
faisait la démonstration. Quatre ans plus tard, Tinker fesait
fonctionner le télégraphe dans le bureau du département
de la guerre près de la Maison Blanche, où Lincoln,
en était le président
Des rapports selon lesquels le Congrès avait
fait de l'Oregon le trente-troisième État le 14 février
1859 ont été télégraphiés à
Saint-Louis et sont arrivés en quelques minutes. Près
d'un mois plus tard, la nouvelle a été transmise à
San Francisco par voie terrestre. À peu près au même
moment, un navire est arrivé à Portland en provenance
de la côte est, transportant un millier de circulaires imprimées
du délégué du Congrès de l'Oregon, Joe
Lane, informant les Oregoniens : « Le général
Lane n'a aucun espoir de l'admission de l'Oregon et souhaite donc
être renvoyé en tant que délégué
au Congrès. Quelques jours plus tard, le frère Jonathan
a accosté à Oregon City et a annoncé de San
Francisco que l'Oregon était déjà un État.
La ligne télégraphique précédente avait
été abandonnée, alors Stephan Senter est monté
vers le sud à cheval portant la nouvelle.
Avec l'élection présidentielle cruciale
de 1860, les divisions politiques entre les États du nord
et du sud se sont approfondies, augmentant les efforts pour améliorer
les liens avec les colonies occidentales. La population de l'Oregon
était passée à 52 465 habitants, Portland devenant
sa plus grande ville et son centre commercial avec 2 874 habitants.
Néanmoins, les commerçants attendaient encore jusqu'à
quarante jours pour que les bons de commande parviennent aux fournisseurs
à New York, et jusqu'à six mois de plus pour que la
marchandise parvienne à leurs magasins. Le 3 avril, cependant,
le Pony Express a commencé à courir vers l'ouest depuis
St. Joseph, Missouri, et vers l'est depuis Sacramento, Californie,
réduisant la livraison du courrier entre les deux villes
à dix jours.
Ce printemps-là, le Congrès a affecté
une dépense annuelle de 90 000 $ pour fournir un service
quotidien de diligence aux passagers et au courrier le long de la
route de 710 milles entre Sacramento et Portland, à partir
du 15 septembre. Voyageant nuit et jour et faisant soixante arrêts
le long de la route, les étapes sont arrivées dans
les sept à quatorze jours, selon les conditions météorologiques
et les conditions des sentiers. Le nouvel itinéraire reliait
également le vaste réseau de diligences californiennes
via Portland aux réseaux de bateaux à vapeur et de
scènes locales dans le nord-ouest du Pacifique. "Personne
n'a désormais besoin de se soumettre aux retards du service
postal incertain de l'océan, mais peut écrire quotidiennement,
ou et quand il le souhaite", a observé l'Union de Sacramento.
Avant d'ajourner, le Congrès a promulgué le Pacific
Telegraph Act de 1860 et a affecté des fonds pour construire
"une ligne télégraphique électrique"
pour relier Omaha, Nebraska, à San Francisco, Californie,
ainsi qu'une "ligne secondaire" à l'Oregon.
Après que d'autres sociétés de télégraphe
se soient retirées, la Western
Union est devenue la seule soumissionnaire et le
département du Trésor a sélectionné
la société pour construire la ligne ouest, en utilisant
la Pacific Telegraph Company, qu'ils ont créée pour
le projet. Dans le même temps, Western Union a conclu un accord
avec les sociétés de télégraphe californiennes
pour se consolider dans l'Overland Telegraph Company afin d'étendre
ses lignes à l'est jusqu'à Salt Lake City, Utah, où
les deux lignes se rencontreraient.
Le 2 octobre 1860, les législateurs de l'Oregon
ont choisi comme l'un des sénateurs américains de
l'État l'éminent avocat de la côte ouest Edward
Baker, ancien partenaire juridique et ami personnel proche d'Abraham
Lincoln. L'élection de Lincoln en novembre a mené
à une tête les crises nationales menant à la
guerre civile. Les habitants de l'Oregon attendaient avec impatience
les dernières nouvelles nationales. À Portland, Henry
Pittock devint le nouvel éditeur du Weekly Oregonian et,
le 1er février 1861, son journal de plus en plus influent
devint le quotidien Morning Oregonian. Sous la direction de Pittock,
les rapports reçus à San Francisco par Pony Express
ont été télégraphiés au nord
à Yreka, où ils ont été mis sur une
diligence à Jacksonville, puis livrés à cheval
à Portland.
Le 1er mai 1861, les lecteurs du Daily Oregonian
ont appris que les forces du sud avaient bombardé Fort Sumter
dans le port de Charleston en Caroline du Sud, forçant sa
reddition et déclenchant la guerre civile six semaines plus
tôt. Alors que les équipes de construction travaillaient
pour connecter les fils télégraphiques d'Est en Ouest,
la guerre entre le Nord et le Sud a éclaté.
Bientôt, le fils et le frère de Baker
sont arrivés à Washington, DC, dans le cadre du "California
Regiment", et ont été affectés pour aider
les forces de l'Union à défendre la capitale nationale.
Baker, un officier de l'armée pendant la guerre du Mexique,
est devenu leur commandant tout en continuant à servir au
Sénat. Le matin du 21 octobre 1861, le régiment de
Baker fut déployé pour traverser la rivière
Potomac depuis le Maryland à Ball's Bluff, à environ
trente milles à l'ouest de la capitale, et capturer le bastion
confédéré voisin de Leesburg, en Virginie.
Les soldats confédérés, prévenus, repoussèrent
rapidement l'attaque de l'Union. Alors que les corps des soldats
de l'Union morts flottaient sur la rivière Potomac jusqu'à
Washington, Lincoln s'inquiétait pour la sécurité
de Baker. N'obtenant aucun rapport de ses généraux,
Lincoln a finalement télégraphié à l'officier
de terrain dans le Maryland. Bientôt, il eut sa réponse.
Baker était mort. Pour le reste de la guerre, Lincoln deviendrait
un habitué du bureau du télégraphe, lisant
chaque message du terrain et envoyant ses instructions directement
aux officiers responsables, utilisant le télégraphe
pour transformer le rôle du leadership politique en temps
de guerre.
Le lendemain, les travailleurs de Western Union
ont attaché leurs fils d'Omaha au bureau télégraphique
de Salt Lake City. Alors que des rumeurs circulaient dans la capitale
nationale selon lesquelles les Occidentaux pourraient quitter l'Union
pour former une "République du Pacifique", le chef
mormon Brigham Young a envoyé à l'Est le premier message,
y compris l'assurance que "l'Utah n'a pas fait sécession,
mais est ferme pour la Constitution et les lois de notre pays autrefois
heureux. Deux jours plus tard, les équipages californiens
ont connecté leurs fils.
Alors que les opérateurs testaient la ligne pour envoyer
le premier message transcontinental, adressé au président
Lincoln, un message de l'Utah fut enregistré dans le bureau
de San Francisco : EXCITATION INTENSE ET DEUIL À PHILADELPHIE
POUR SA MORT. Baker avait été une figure populaire
à San Francisco avant de déménager dans l'Oregon,
et la nouvelle étonnante a refroidi les célébrations
impromptues en Californie.
De l'Atlantique au Pacifique, la nation était
désormais connectée, du moins par les mots. Le télégraphe,
tarifé à un dollar le mot, connut un énorme
succès. Cela signifiait également la fin du Pony Express,
qui a cessé de fonctionner un jour après la connexion
de la ligne. Les chevaux ne pouvaient pas dépasser la rapidité
de l'électricité.
Après avoir terminé la construction, Western
Union a rapidement fusionné avec le Pacific
Telegraph et l'Overland Telegraph.
Le développeur de télégraphes
JE Strong est arrivé à Salem en provenance de Californie
en 1861, et il a rapidement commencé à organiser l'Oregon
Telegraph Company, dirigée par cinq hommes d'affaires éminents
de Portland : WS Ladd, banquier et ancien maire, président
; Simeon Reed, principal propriétaire de l'Oregon Steam Navigation
Company, secrétaire ; Henry Corbett, marchand, banquier
et futur sénateur américain, trésorier ;
John McCracken, ancien maréchal des États-Unis, conseiller
municipal et marchand de blé, surintendant ; et Asa
Lovejoy, co-fondatrice de Portland, directrice. La construction
a commencé au sud de Portland en décembre 1862, atteignant
Salem en avril. Près d'un an plus tard, des équipes
près de Roseburg ont relié la ligne de l'entreprise
à celle construite au nord d'Yreka.
Cinq ans seulement après avoir obtenu le statut d'État,
Portland comptant toujours moins de six mille habitants, une nouvelle
ère de communications rapides a commencé pour les
habitants de l'Oregon. Le sénateur américain James
Nesmith, qui était venu en Oregon en wagon en 1843, a observé
: « C'est une époque rapide les gens voyagent
à la vapeur et parlent par la foudre . les gens comme
moi doivent s'éloigner de la "voiture du progrès".
Le 5 mars 1864, l'édition spéciale du Morning Oregonian
titrait les nouvelles de New York, "seulement 20 heures!"
Trois jours plus tard, les habitants de Portland ont célébré
avec un défilé aux flambeaux dans les rues boueuses
de la ville. Le maire David Logan a échangé ses félicitations
avec le maire de Portland, dans le Maine, et le gouverneur de l'Oregon,
AC Gibbs, a télégraphié au président
Lincoln : « Notre télégraphe est terminé .
Nous ne voulons pas de République du Pacifique, pas de compromis
avec des rebelles en armes, et plus d'esclavage. Les hommes d'affaires
de Portland avaient bien plus qu'à célébrer.
En achetant et en vendant directement avec les marchés de
l'Est, ils pourraient rapidement profiter des changements du marché.
Le tarif pour dix mots de Portland à San Francisco a été
fixé à 3,00 $ et à New York, à 8,50
$.
Western Union, fort de son projet transcontinental
réussi - en contraste frappant avec les échecs répétés
de pose de câbles télégraphiques à travers
l'Atlantique vers l'Europe - a développé un plan audacieux
pour construire une ligne télégraphique au nord de
Portland à Seattle, en Colombie-Britannique, puis en Alaska
(toujours partie de la Russie), à travers le détroit
de Béring jusqu'en Sibérie, et enfin à l'ouest
jusqu'à Moscou, Paris et Londres. La longueur totale serait
de plus de 16 000 milles.
En décembre 1864, le président Lincoln a commenté
le projet dans son rapport au Congrès, mais à ce moment-là,
la construction avait déjà commencé au nord
de Portland, arrivant à Seattle le 26 octobre et se connectant
à New Westminster, en Colombie-Britannique, en avril suivant.
En 1866, le câble transatlantique est achevé avec succès.
Ayant déjà investi 3 millions de dollars dans la construction
d'une ligne à travers la Sibérie,
La guerre civile avait montré les avantages
des communications rapides, mais avait également révélé
qu'un grand nombre d'entreprises télégraphiques concurrentes
entravaient l'efficacité de la technologie. Le gouvernement
fédéral a donc favorisé la consolidation de
l'industrie.
En 1866, Western Union était devenue le premier grand monopole
national. Dans le nord-ouest du Pacifique, cependant, la société
indépendante de navigation à vapeur de l'Oregon a
construit un important projet télégraphique reliant
Portland à l'est des Dalles en 1868, et jusqu'à Boise,
Idaho, l'année suivante.
Dans les années 1860, le service postal de
Silverton était passé à une livraison bihebdomadaire,
mais ce n'est qu'en 1873, lorsque la ville était passée
à trois cents habitants, que les livraisons quotidiennes
ont commencé à partir de Salem. Matt Brown, maintenant
un constructeur de maisons prospère dans la communauté
en pleine croissance, est rapidement devenu le maître de poste
de la ville.
La livraison du courrier à Portland avait également
continué de s'améliorer. En 1864, les diligences ont
commencé un service direct entre Portland et Salt Lake City,
via The Dalles et Boise, Idaho. Le nouvel itinéraire a considérablement
réduit le temps de trajet vers et depuis les villes de l'Est
en évitant d'aller vers le sud à travers la Californie.
Néanmoins, des plaintes continuaient : « Il est d'usage
tout le long du parcours de jeter les sacs de courrier des journaux,
dans les ruisseaux, dans les endroits marécageux, et autres
endroits où les sacs risquent de s'enfoncer, afin que la
peine et le travail de les transporter dans les étapes soient
épargnés.
ALORS QUE LE SERVICE TÉLÉGRAPHIQUE
améliorait considérablement les communications, les
clients devaient toujours se rendre au bureau télégraphique
le plus proche et remplir un formulaire avec leur message et sa
destination. Un opérateur télégraphique collectait
les frais, en fonction du nombre de mots et de la distance, et les
transmettait sur la ligne, où ils seraient répétés
et envoyés de bureau en bureau jusqu'à ce qu'ils arrivent
finalement au bureau le plus proche de l'adresse du destinataire.
Là, il serait retranscrit par écrit et remis en main
propre par messager.En plus des inconvénients, du manque
de sécurité et des possibilités d'erreur, un
seul message à la fois pouvait être transmis sur chaque
fil.
Une nouvelle génération d'inventeurs a commencé
des expériences pour envoyer plus de messages plus rapidement.
Alexander Graham Bell, qui s'est spécialisé
dans l'enseignement de la parole aux personnes sourdes en imitant
les vibrations des cordes vocales, a commencé des expériences
avec son « télégraphe harmonique
». En utilisant des vibrations de différentes hauteurs
de son, inspirées par le pincement des cordes de son piano,
il a cherché à transmettre plusieurs messages simultanément
sur un seul fil.
Lors de son dépôt de brevet le 14 février 1876,
il nota que l'appareil pouvait également transmettre le son
d'une voix humaine. Quelques jours plus tard, Bell nota dans son
cahier de laboratoire sa désormais célèbre
demande à son assistant Watson, qui entendit les mots sur
son récepteur et accourut. Bell saisit immédiatement
l'avenir de son invention et écrivit à son père
ce soir-là .
Comme Morse l'avait fait trente ans plus tôt, Bell a proposé
de vendre son invention pour 100 000 $, mais il n'a pas approché
la poste mais Western Union, qui a rejeté le nouvel appareil
comme "un peu plus qu'un jouet", estimant qu'il ne remplacerait
jamais le télégraphe.
Western Union a rapidement reconnu l'énormité de son
erreur et, contestant les brevets de Bell, est entré dans
le secteur du téléphone.
Bell a présenté le téléphone
à l'Exposition universelle de 1876 à Philadelphie,
et l'année suivante, il a été exposé
à l'Oregon State Fair.
Deux mois après que la compagnie de téléphone
de Bell ait commencé à exploiter son premier central
téléphonique à New Haven, Connecticut, le 29
janvier 1878, Portlander George Ainsworth, un éminent développeur
des premiers systèmes de transport fluvial du nord-ouest
du Pacifique, a acheté le droit d'introduire le téléphone
dans l'Oregon. Les hommes d'affaires de Portland, cependant, ont
refusé de le placer dans leurs magasins, expliquant que "ce
truc embêtant serait une telle nuisance". Finalement,
George Himes accepta d'installer l'un des appareils expérimentaux
dans son imprimerie au coin de SW First et de Washington, et il
persuada WT Shannahan, propriétaire d'un magasin de musique
à proximité, d'installer l'autre téléphone.
Peu de temps après, Himes aurait demandé à
Ainsworth comment il allait avec son nouveau téléphone.
« Pas très bon George », répondit Ainsworth,
« tout le monde en doute ; ils pensent que cela ne vaudra
jamais rien.
Les habitants de Portland n'étaient pas d'accord.
Le 29 mars 1878, une manifestation publique a eu lieu, reliant un
appel entre le bureau de FH Lamb, surintendant de division pour
Western Union, à SW First et A, et la pharmacie voisine appartenant
au Dr Orlando Plummer, qui était arrivé à Portland
en 1864 en tant que premier préposé et directeur de
la station télégraphique de Western Union. "Le
test a été des plus satisfaisants et réussis,
le téléphone fonctionnant comme un charme", a
rapporté le Morning Oregonian, poursuivant : La conversation était maintenue par des personnes à
chaque extrémité de la ligne avec une parfaite aisance,
chaque mot étant transmis distinctement sur la distance d'un
demi-mille. L'un des messieurs de la pharmacie a placé l'instrument
près de ses lèvres et a sifflé un air, c'est
ertainement [le téléphone] une merveilleuse invention.
Ce test a démontré sans aucun doute le caractère
pratique du téléphone et a montré les nombreuses
utilisations qui peuvent en être faites dans les affaires
quotidiennes.
À peine deux semaines plus tard, Western
Union a conclu un appel entre ses bureaux de Portland et de Roseburg,
distants de 208 miles. Malheureusement pour l'entreprise, le son
de la voix humaine s'estompait à chaque kilomètre
qui passait et les interférences électriques provoquaient
de l'électricité statique et du bruit. Néanmoins,
le Morning Oregonian a conclu que parler à « longue
distance » serait pratique.
Sur la même page, le journal a publié
sa première publicité pour les téléphones.
« Le téléphone de Bell ! Le succès
de ce merveilleux instrument est sans précédent .
La demande est si forte qu'il faut 30 jours pour exécuter
les commandes », a déclaré l'agent de Bell
à Portland, James H. Guild. Opérateur télégraphique,
Guild était l'un des trois fondateurs de la Bell's Portland
District Telephone Company, qui proposait « de construire
et d'entretenir des lignes téléphoniques dans toute
la ville ». En une semaine, Western Union avait sa propre
annonce pour la vente d'instruments "non Bell", "supérieurs
à tout autre en force et en clarté d'articulation".
Le 2 août, Portland est devenue la neuvième
ville du pays à offrir un service téléphonique
local. L' American Telephone and District Telegraph Company de Western
Union a commencé à exploiter le service à partir
d'une petite pièce à côté de son bureau
de télégraphe, avec Plummer parmi ses premiers administrateurs
et le Morning Oregonian parmi ses trente-deux premiers abonnés,
dont le nombre est passé à près d'une centaine
en un an. . Les frais du service téléphonique, disponible
tous les jours de 7 h à minuit, étaient de 2,50 $
par mois, ce qui comprenait la location du téléphone.
Les premiers téléphones étaient
directement connectés les uns aux autres, mais les inventeurs
les ont rapidement modifiés en développant des appareils
permettant à toutes les lignes de se connecter à un
«bureau central». Cette innovation obligeait les appelants
à tourner une manivelle, qui envoyait un signal électrique
au standard téléphonique central, où l'appelant
disait à l'opérateur qui il essayait d'appeler une
personne et l'opérateur connectait les deux parties en branchant
des prises dans les prises appropriées. De jeunes garçons
ont été embauchés comme premiers opérateurs.
Le premier de Portland était George Thomas, quinze ans, qui
a insisté pour garder la fenêtre de son bureau ouverte
afin qu'il puisse crier à travers l'ouverture, au cas où
les clients ne pourraient pas l'entendre au téléphone.
Pour un supplément de 50 cents, il courrait également
dans la ville pour livrer des messages personnellement ou amener
un client à un téléphone. Il n'y avait pas
d'autres centraux téléphoniques en dehors de Portland,
mais avant la fin de l'année, l'Oregon and Washington Railroad
Company a construit pour son propre usage la première ligne
longue distance de l'État entre Portland et Oregon City.
En 1879, trois ans seulement après que Western
Union eut rejeté l'offre de Bell de vendre son téléphone,
la société de Bell acquit les opérations nationales
de téléphonie et de télégraphe de Western
Union, y compris son tout nouveau réseau de Portland. Deux
ans plus tard, les deux sociétés ont été
regroupées sous le nom de Portland
Telephone, Telegraph and Electric Light Company.
Son nouveau chef, JH Thatcher, était venu à Portland
trois ans auparavant pour diriger le bureau télégraphique
de Western Union.
Au cours de sa première année d'exploitation, la nouvelle
société comptait 172 abonnés. En 1883, il avait
étendu le service téléphonique à l'est
de Portland en croissance rapide, avec un câble sous-marin
traversant la rivière Willamette jusqu'à son bureau
à SE Union et Washington. À peu près au même
moment, la compagnie de téléphone a commencé
à offrir un service spécial pour les hôtels
de Portland. Un guetteur à Linnton appelait à l'avance
pour souscrire des hôtels lorsque les navires remontaient
le fleuve, s'approchant de Portland. Avec le préavis, les
hôtels pourraient envoyer des hackneys sur les quais pour
récupérer les passagers dès leur arrivée.
En 1880, Corvallis avait accordé une franchise au système
téléphonique de Western Union, opérant à
partir de l'épicerie d'Albert Ray dans les rues Second et
Monroe; il a été rapidement absorbé par le
système Bell. Le succès de Bell à Portland
a conduit l'entreprise à s'étendre à Seattle
en 1883 ainsi qu'aux plus grandes villes de l'Oregon de l'époque,
à commencer par Astoria en avril 1884, puis Salem, avec quinze
clients, un mois plus tard. Corvallis avait accordé une franchise
au système téléphonique de Western Union, opérant
à partir de l'épicerie d'Albert Ray dans les rues
Second et Monroe; il a été rapidement absorbé
par le système Bell. Le succès de Bell à Portland
a conduit l'entreprise à s'étendre à Seattle
en 1883 ainsi qu'aux plus grandes villes de l'Oregon de l'époque,
à commencer par Astoria en avril 1884, puis Salem, avec quinze
clients, un mois plus tard. Corvallis avait accordé une franchise
au système téléphonique de Western Union, opérant
à partir de l'épicerie d'Albert Ray dans les rues
Second et Monroe; il a été rapidement absorbé
par le système Bell. Le succès de Bell à Portland
a conduit l'entreprise à s'étendre à Seattle
en 1883 ainsi qu'aux plus grandes villes de l'Oregon de l'époque,
à commencer par Astoria en avril 1884, puis Salem, avec quinze
clients, un mois plus tard.
Toujours en 1884, près de dix ans avant l'expiration
des brevets de Bell, Samuel "Grant" Hughes, un télégraphiste
de Forest Grove âgé de vingt-trois ans, construisit
un standard téléphonique primitif et connecta ses
douze premiers clients, créant l'Independent Telephone Company
of Forest Grove dans une arrière-boutique de la quincaillerie
de son père. Hughes sera plus tard décrit comme « le
père du système téléphonique indépendant
[non-Bell] dans cet État ». En 1908, son entreprise
comptait plus de sept cents clients, avec deux cents kilomètres
de lignes desservant Forest Grove, Cornelius, Banks et Gales Creek,
chaque ville ayant son propre standard.
La société nationale d'interurbains
Bell, uniquement disponible pour les clients des compagnies de téléphone
locales Bell, s'est réorganisée en 1884, adoptant
un nouveau nom, l'American Telephone
and Telegraph Company (AT&T). En 1891, AT&T
avait étendu son service interurbain de Portland à
Salem, et en deux ans, il a achevé la construction au sud
d'Albany, Corvallis et Eugene ainsi qu'au nord de Seattle et à
l'est de Spokane. En 1898, les équipes d'AT&T à
Ashland ont connecté des câbles entre Portland et San
Francisco et, plus tard cette année-là, ont ajouté
un service à l'est de Boise. Peu de temps après le
tournant du siècle, AT&T est devenue la société
mère de toutes les opérations de téléphonie,
de fabrication et de recherche de Bell et est rapidement devenue
la plus grande société en Amérique.
Tout le monde n'était pas d'accord avec les
avantages que les téléphones auraient apportés
à leurs communautés.
Les fils téléphoniques, tendus au hasard d'un bâtiment
à l'autre, ajoutaient des dangers pour les habitants de Portland.
Le maire à la retraite, le Dr James Chapman, par exemple,
a accidentellement conduit son buggy dans un fil suspendu en 1885.
Jeté au sol, il est décédé plusieurs
semaines plus tard des suites de ses blessures. Walter Pierce, qui
deviendra plus tard gouverneur et membre du Congrès, était
greffier du comté d'Umatilla en 1891, lorsque Sam Jackson,
rédacteur en chef du Pendleton East Oregonian, vint à
son bureau. montrant le téléphone, et demandé:
"Comment pouvez vou aimez ça ?" Pierce a répondu:
"C'est une nuisance infernale." Jackson a suggéré
qu'ils se débarrassent tous les deux de leurs téléphones,
puis Jackson "écrivit tous les soirs une tirade dans
le journal ... ", jusqu'à ce qu'ils chassent les téléphones
de Pendleton.
Lexington USA, premier centre d'échange manuel avec batteries
centrales Année/Date 1893
Lorsque les brevets de Bell ont commencé
à expirer au printemps 1893, de nombreux fabricants ont commencé
à vendre cet équipement très rentable. Les
agriculteurs feuilletant le catalogue Sears Roebuck pouvaient acheter
tout ce dont ils avaient besoin pour installer leurs propres systèmes
téléphoniques. Lorsqu'il était connecté
à l'équipement de leurs voisins, utilisant souvent
des clôtures en fil de fer barbelé pour le fil téléphonique,
cela fonctionnait, au moins sur de courtes distances. Ces systèmes
simples et directement connectés sont devenus connus sous
le nom de "lignes d'agriculteurs", chaque client se voyant
attribuer un numéro. N'importe qui pouvait appeler n'importe
quel 'autre connecté au système en envoyant des trains
de sonneries, qui pouvaient être entendues sur chaque chaque
téléphone de la ligne, le nombre de sonnerie identifiant
qui était appelé. N'importe qui d'autre sur la ligne
pouvait également décrocher son téléphone
et écouter. Plus il y avait de clients qui décrochaient
leurs récepteurs, plus le son devenait faible, de sorte que
les messages étaient souvent relayés d'un auditeur
à l'autre. L'électricité statique sur les lignes
a poussé les clients à crier pour se faire entendre,
ce qui a conduit les lignes d'agriculteurs à devenir connues
sous le nom de téléphones « whoop and holler
».
En 1903, une publication sur la Willamette Valley
décrivait Matt Brown comme "l'un des hommes d'affaires
les plus énergiques et les plus clairvoyants de Silverton".
Ses fils Percy et Carl avaient utilisé Silver Creek pour
approvisionner leur Silverton Water Works et pour produire de l'électricité
pour leur compagnie locale d'éclairage et d'électricité,
qu'ils ont ensuite vendue à Portland General Electric (PGE).
En 1904, Percy a visité l'Exposition universelle de Saint-Louis
et est rentré chez lui avec suffisamment d'équipement
téléphonique pour démarrer l'Interurban Telephone
Company, desservant Silverton et le mont Angel à proximité.
Avec neuf clients au départ, l'entreprise est passée
à cinquante à la fin de l'année. En 1908, Percy
faisait la publicité d'un service téléphonique
local et interurbain dans « presque toutes les villes
et tous les comtés de la vallée de la Willamette ».
La Marquam Mutual Telephone Association, basée
à des agriculteurs, avait également des clients à
Mt. Angel, mais comme cette société n'était
pas connectée à Brown's, les clients devaient utiliser
les deux systèmes s'ils voulaient parler aux clients des
deux sociétés. En 1910, le producteur laitier Henry
Berning a convaincu les pères de la ville qu'il était
temps d'organiser leur propre compagnie de téléphone.
Avec vingt-quatre actionnaires et quarante-cinq clients, la Mt.
Angel Telephone Company a commencé ses opérations.
Trois ans plus tard, John Bauman est arrivé à Mt.
Angel. Avant longtemps, il a épousé l'une des filles
de Berning et est devenu le directeur de l'entreprise, connu localement
sous le nom de «Mr. Téléphone." Son fils
Ivo lui a succédé comme chef d'entreprise pendant
de nombreuses années. Le fils d'Ivo, Tom, a poursuivi la
tradition familiale en tant que chef d'entreprise tout en étant
également maire de la ville.
Des opérateurs indépendants formaient
également des sociétés dans d'autres villes
de l'Oregon. Le long de la rivière Molalla, à environ
deux milles au sud de Canby, un groupe d'agriculteurs s'est réuni
en 1904 pour fonder la Macksburg Mutual Telephone Association. Parmi
eux se trouvait JP Cole, dont la famille resterait active dans l'industrie
du téléphone de l'Oregon au cours des quatre générations
suivantes, soit plus de cent ans. L'adhésion était
de vingt-quatre dollars, ou neuf dollars si les membres fournissaient
leurs propres téléphones. Des réseaux d'agriculteurs
similaires se sont développés dans les quartiers ruraux
de la région, notamment New Era, Central Point, Mundorf,
East Canby, Barlow, Union Hall, Riverside, Mill Creek et Oak Grove.
Dix ans plus tard, ils ont commencé à se consolider,
formant le Canby Exchange of Mutual Telephone Companies, qui en
1940, avec 515 clients, est devenu connu sous le nom de Canby Telephone
Association.
Le 14 août 1904, le système téléphonique
de Prineville, qui avait déjà son propre service via
The Dalles à Portland, a connecté le service à
Bend dans le centre de l'Oregon, célébrant l'inauguration
du système avec des appels gratuits disponibles dans la communauté.
En 1907, la Pioneer Telephone and Telegraph Company comptait sept
clients à Bend. Pendant les années 1890, les aqueducs
de Portland avaient dirigé une ligne téléphonique
à l'est de leur approvisionnement en eau à Bull Run,
permettant aux résidents locaux de l'utiliser en cas d'urgence.
En 1906, les habitants de la région avaient lancé
leur propre ligne d'agriculteurs locale à dix, appelée
Multnomah and Clackamas County Mutual System, exploitée à
partir de la pharmacie de Gresham.
Avec l'apparition d'entreprises locales dans tout
l'État, les premiers propriétaires et opérateurs
sont devenus compétents dans tous les aspects de l'activité
téléphonique. Ils ont escaladé les poteaux
et épissé les fils, câblé les tableaux
de distribution, installé les téléphones, tenu
les livres et fourni des opérateurs pour aider les clients.
Les standardistes, travaillant parfois depuis leur propre cuisine,
ont déclaré avoir été invités
à rappeler dans un quart d'heure pour rappeler à un
client de sortir le pain du four, ou d'écouter au téléphone
et de rappeler si le bébé pleurait. Les abonnés
"Messieurs" ont été avertis de ne pas "utiliser
un langage grossier au téléphone", de peur d'offenser
les opérateurs, et ils ont parfois été facturés
des frais supplémentaires lorsqu'ils ont ignoré l'avertissement.
Les premiers annuaires téléphoniques avertissaient
les clients de ne pas passer plus de temps à parler aux opérateurs
"car elle est payée pour répondre à vos
appels, et de ne pas bavarder avec vous à nos dépens.
Lorsque les numéros de téléphone ont commencé
à être utilisés, il a été conseillé
aux clients de demander aux opérateurs des numéros,
pas des noms, "et de ne pas blâmer l'opérateur
si vous vous trompez de correspondant lorsque vous appelez par son
nom".
Les pannes fréquentes causées par
les conditions météorologiques ou les accidents ont
tourmenté les premiers réseaux téléphoniques.
En 1906, par exemple, des fils téléphoniques aériens
en "cuivre nu" à Forest Grove se sont emmêlés
avec les fils électriques d'un tramway. Le courant électrique
a traversé le fil téléphonique jusqu'au standard,
qui pris feu. Ray Williams, l'opérateur de nuit, l'a décrit
comme "le feu d'artifice le plus animé qu'il ait jamais
vu" car il coupait toutes les connexions téléphoniques.
"Les clients du service devront faire preuve de patience",
a déclaré le journal local quelques jours plus tard.
"C'est beaucoup de travail pour tout remettre en état
de marche."
En 1907, près d'un million et demi d'Américains
ruraux avaient un service téléphonique, représentant
près d'un quart de tous les abonnés au téléphone.
L'année suivante, la « Commission sur la vie à
la campagne » du président Theodore Roosevelt
a conclu que l'accès au téléphone, à
la livraison du courrier et aux journaux était une influence
positive « pour la solution du problème rural »
de l'isolement des voisins et des communautés. Avoir accès
à un téléphone a commencé à changer
radicalement la vie.
En 1912, le service Oregon Telephone Herald annonçait des
programmes combinés de journaux et de divertissement, diffusés
par téléphone.
Tous les Oregoniens ruraux n'ont pas trouvé le changement
une amélioration. L'ancien gouverneur TT Geer s'est renseigné
sur son voisin. On lui a dit que depuis qu'une ligne téléphonique
avait été érigée dans la région,
les appels avaient remplacé les déplacements au bureau
de poste à plusieurs kilomètres de là. Un agriculteur
local a expliqué : « Vous savez, nous avons maintenant
des téléphones et quand je veux parler à une
personne, je l'appelle simplement » et c'est tout. »
Geer a observé: «Chaque famille dans un rayon de dix
miles était sur une« ligne de fête (fermière)
», et pour chaque famille entre Salem et Silver Creek Falls
et de Silverton à Sublimity, lorsque deux personnes se livraient
à des commérages locaux, c'était habituel d'écouter
et mettre en panne l'installation."
À l'échelle nationale, les entreprises indépendantes,
connues pour leur propriété locale, desservaient presque
autant de clients que les entreprises Bell. Parfois dans les mêmes
villes. Dans plusieurs des plus grandes communautés de l'Oregon,
telles que Portland, Corvallis et Albany, les indépendants
étaient en concurrence directe avec Bell. Malgré la
faillite de ses prédécesseurs, en 1906, la Home Telephone
Company de Portland a remporté une élection de franchise
à l'échelle de la ville par le vote déséquilibré
de 12 213 voix contre 560. Bien qu'elle appartienne à certains
des principaux hommes d'affaires de Portland, elle est restée
sous-financée et a eu du mal à survivre. Sans interconnexion,
les clients de Portland avaient besoin du service des deux sociétés
pour communiquer avec tous ceux qui avaient des téléphones.
Après avoir remplacé les standards des opérateurs
par des commutateurs "automatiques" nouvellement inventés,
la société a annoncé que les clients n'auraient
pas d'opérateurs pour écouter leurs appels. La société
Bell a riposté en vantant la courtoisie de ses téléphonistes
qui, comme des secrétaires particuliers, assistaient personnellement
chaque appelant. Alors que la concurrence entre les deux sociétés
s'intensifiait, l'un des propriétaires de Home Telephone,
l'homme d'affaires de Portland Abbot Mills, publia une lettre ouverte
en 1912 aux habitants de Portland : La Home Company est votre entreprise,
vous avez voté pour son existence ses actionnaires
vivent ici, son argent est dépensé ici ; monopole
et tyrannie sont synonymes. Ce que le peuple américain a
le droit d'avoir, c'est la concurrence dans la qualité des
services rendus . Le monopole de Bell Telephone dit que les
gens qui fréquentent le téléphone résidentiel
sont des monstres . Lisez notre liste d'administrateurs en
haut de cette lettre, ces gens sont-ils des monstres ? En 1919, la société était
fauchée et a été acquise par Bell.
Depuis 1891, le Parti populiste réclamait la nationalisation
des compagnies de téléphone et de télégraphe,
préférant les agences gouvernementales à la
propriété privée. Le Congrès n'a pas
répondu jusqu'en 1910, lorsqu'il a étendu la compétence
ferroviaire de l'Interstate Commerce Commission (ICC) pour inclure
les communications interétatiques. Entre-temps, les électeurs
de l'Oregon avaient adopté en 1902 l'initiative d'inspiration
populiste et le processus de référendum pour promulguer
directement une législation, et deux ans plus tard, ils ont
utilisé le système d'initiative pour promulguer une
taxe de 2 % sur les revenus bruts des compagnies de téléphone
et de télégraphe. La société Bell a
défié la nouvelle taxe au motif que seule la législature
pouvait décréter la taxe, et l'État a poursuivi
la société. Le « système de l'Oregon »
de démocratie directe a finalement été confirmé
lorsque la Cour suprême des États-Unis a refusé
sa compétence.
Pendant ce temps, les habitants de l'Oregon avaient
également utilisé le référendum pour
étendre la réglementation de l'État par la
Commission des chemins de fer de l'Oregon afin d'inclure les opérations
intra-étatiques des compagnies de téléphone
et de télégraphe de l'Oregon. Dans son rapport annuel
au gouverneur en 1913, la Commission a indiqué qu'elle avait
résolu 143 plaintes informelles et 40 plaintes formelles,
"le principal problème dans les affaires téléphoniques
concernant la connexion physique". Le rapport a répertorié
plus de 120 compagnies de téléphone opérant
dans l'État. Pacific Telephone and Telegraph Company (Pacific
Tel), basée à San Francisco , créée
par AT&T en 1907, pour regrouper toutes les sociétés
Bell de la côte ouest, était de loin la plus importante,
avec 55 656 clients de l'Oregon, diminuant rapidement vers la société
de Forest Grove avec 950, Silverton's à 603 et Canby's à
278.
AT&T détenait toujours d'importants brevets longue distance
et utilisait sa domination et sa puissance financière pour
racheter des sociétés indépendantes. Ces pratiques
ont atteint leur paroxysme à Portland en 1913, lorsque le
ministère américain de la Justice a déposé
une plainte antitrust devant le tribunal de district fédéral
de l'Oregon, alléguant que l'acquisition par AT&T de
la Northwestern Long Distance Company - opérant dans l'Oregon,
Washington, Idaho et Montana - violé la loi Sherman. Entre
autres choses, le gouvernement alléguait que le refus d'AT&T
de permettre aux compagnies de téléphone locales indépendantes
de s'interconnecter à son réseau interurbain avait
nui à la concurrence locale. La poursuite s'est terminée
un an plus tard avec l'historique «Engagement de Kingsbury»,
dans lequel AT&T a accepté une politique nationale révisée
obligeant l'entreprise à: céder les services télégraphiques
qu'elle avait acquis de Western Union; s'interconnecter avec d'autres
compagnies de téléphone et permettre à ses
clients d'utiliser les services interurbains d'AT&T ; et
ne pas acquérir d'autres opérations téléphoniques
sans l'approbation préalable de l'ICC. Le Congrès
a abrogé la troisième disposition en 1921. Le règlement
a effectivement créé un monopole national réglementé,
avec AT&T responsable des communications téléphoniques
de bout en bout, que les parties à chaque extrémité
soient des clients d'une société Bell ou d'un indépendant.
L'objectif d'AT&T d'avoir un téléphone dans chaque
foyer connecté à tous les autres téléphones
du pays est devenu connu sous le nom de "service universel".
Pendant ce temps, les chercheurs d'AT&T avaient
amélioré la qualité de la transmission du son
à longue distance.
Le 25 janvier 1915, Alexander Bell, âgé de soixante-sept
ans, a passé le premier appel téléphonique
transcontinental de New York à Watson, son ancien assistant
de laboratoire, à San Francisco, en utilisant son instrument
téléphonique original de 1875 prêté par
la Smithsonian Institution pour le occasion. Le président
Woodrow Wilson, connecté à l'appel, a observé:
"Cela fait appel à l'imagination de parler à
travers le continent."
Pour aider à célébrer l'événement,
un journaliste de l'Oregon a appelé le San Francisco Chronicle
et a rapporté que l'appel avait été connecté
"en moins de trois minutes" et était "aussi
clair qu'un appel local dans des conditions parfaites". Suite
à l'appel, Watson s'est rendu à Portland et s'est
adressé à une foule de huit cents passionnés
de téléphone au Old Baker Theatre, son discours parrainé
par la Telephone and Telegraph Society de Portland. Première
personne à entendre un mot prononcé au téléphone,
Watson a maintenant déclaré au public que le premier
appel n'était qu'à quarante pieds dans le couloir,
mais que le dernier appel était à 3 400 milles à
travers le continent, "et c'était plus clair".
Néanmoins, au prix de 20,70 $ (environ 450 $ en
dollars d'aujourd'hui) pour les trois premières minutes et
de 6,75 $ pour chaque minute supplémentaire, les appels
transcontinentaux restaient largement une nouveauté.
Avec le début de la Première Guerre mondiale, le président
Woodrow Wilson a nationalisé le service interurbain en juin
1918, le plaçant sous le contrôle du ministre des Postes.
Il a été rendu à AT&T un an plus tard,
mais le bref contrôle gouvernemental a encouragé des
concepts de tarification téléphonique similaires aux
tarifs des timbres-poste. Comme le courrier, les prix des messages
téléphoniques interurbains seraient basés sur
la durée de l'appel et la distance entre les interlocuteurs,
et non sur son coût. La popularité du téléphone
a continué de croître après la guerre, l'Oregon
Journal observant : « Aujourd'hui, le téléphone
est l'un des besoins les plus indispensables du monde des affaires.
L'homme d'affaires peut se passer de transport ou d'éclairage
électrique, car d'autres choses prendraient leur place. Mais
peu d'hommes d'affaires admettront qu'ils pourraient se passer de
leur téléphone. »
Partout dans l'Oregon, les entreprises locales
ont ajouté de nouveaux clients tout en mettant à jour
leurs réseaux. Dans les zones rurales, les agriculteurs étaient
impatients que les compagnies de téléphone communautaires
locales connectent leurs lignes aux systèmes « commutés »
plus avancés offerts dans les villes. L'annuaire téléphonique
de Silverton de 1919 annonçait un service de ligne d'agriculteurs
à seize postes" pour le prix d'un dollar par mois, payé
semestriellement, à l'avance". « a développé
un bon système, exploité de manière très
efficace » et en 1927, avait installé plus de 529 milles
de câbles pour desservir environ 1 100 abonnés. En
1926, Hughes a vendu sa compagnie de téléphone et
le nouveau propriétaire s'est rapidement regroupé
avec des compagnies de téléphone de la Californie
à Washington pour former la West Coast Telephone Company.
En 1928, le maire de Forest Grove, Charles Hines, installe un commutateur
qui transféra instantanément 1 050 téléphones
sur ce dernier standard « automatique » situé
dans le nouveau bâtiment du bureau central de la ville. Tous
les clients ont reçu de nouveaux numéros de téléphone,
tandis que les lignes partagées ont été réduites
à quatre abonnés au maximum, avec des frais augmentés
à deux dollars par mois pour le service à quatre.
Alors que les années fastes des « années folles
» touchaient à leur fin, Pacific Tel se vantait de
6 100 abonnés à Salem et prévoyait de célébrer
son 100 000 ème client à Portland. Au lieu de cela,
l'économie s'est effondrée dans la Grande Dépression
et le service téléphonique est devenu un luxe durable,
même au tarif résidentiel typique de l'État
de 1,50 $ par mois. Les lignes de clients ont chuté à
Portland de 98 000 en 1930 à 76 000 en 1933. Des réductions
similaires se sont produites dans tout l'État. De nombreux
clients ont réduit leurs coûts en ajoutant jusqu'à
seize autres clients sur des lignes partagées, avec des appels
limités à cinq minutes chacun. Les appels interurbains
ont pratiquement cessé, car les clients ont évité
les frais supplémentaires. Les voisins ont commencé
à « partager » leurs téléphones
avec des non-abonnés, malgré les efforts de l'entreprise
pour décourager cette pratique. Dans certains cas, les agriculteurs
payaient leurs factures de téléphone avec les produits
de leurs fermes, et les entreprises locales s'attendaient à
ce que les clients les aident à entretenir leurs propres
lignes. À Canby, le directeur à la retraite Larry
Cole se souvient que l'association a échangé une vache
contre un téléphone, ce qui lui a causé des
ennuis avec les régulateurs de l'État. Canby retarderait
plus tard le remplacement de son standard d'opérateur obsolète
par un commutateur automatique, les clients ne voulant pas que les
opérateurs perdent leur emploi. De même, les opérations
florissantes de Brown à Silverton ont connu des moments difficiles.
La banque locale a manqué d'argent et a commencé à
utiliser ses propres titres. L'épouse de Brown, Ethel, qui
dirigeait le bureau d'affaires, a commencé à se promener
dans la ville, mettant personnellement dans sa «boîte
de collecte» tout l'argent que ses clients pouvaient se permettre
et utilisant cet argent pour payer les employés de l'entreprise.
La Dépression a également mis fin à la relation
de coopération entre l'industrie du téléphone
et les régulateurs gouvernementaux, et en 1934, le Congrès
a créé la Commission fédérale des communications
dans le but d'élargir le service universel et de garantir
des "tarifs raisonnables". La même année,
les habitants de l'Oregon ont élu le gouverneur Julius Meier,
qui a rejeté la Commission de la fonction publique existante
comme «un échec total» et a exhorté la
législature à abolir la Commission et à la
remplacer par un commissaire unique à la tête d'un
nouveau département d'État des services publics pour
fournir une plus grande réglementation. contrôle sur
les entreprises de transport et de services publics au sein de l'État.
En mai 1940, Pacific Tel célèbre
enfin l'installation de son 100 000e client à Portland. Ayant
été déplacé en tant que plus grand employeur
de la région par les chantiers navals en plein essor de la
ville, ce fut une célébration mitigée.
La Seconde Guerre mondiale a entraîné des changements
économiques rapides dans l'Oregon et a créé
d'énormes nouvelles demandes sur l'industrie du téléphone,
la transformant d'un luxe en une nécessité. Alors
que le service interurbain explosait, les compagnies de téléphone
se démenaient pour répondre à leur demande
croissante malgré les pénuries de fournitures nécessaires
telles que le cuivre, le caoutchouc, le plomb et l'essence pour
leurs véhicules.
Dans le boom économique d'après-guerre, la demande
de nouveaux services téléphoniques dépassait
de loin la capacité de l'industrie à les fournir.
En 1950, Pacific Tel desservait plus de 350 000 clients dans 60
centraux de l'Oregon, près de 200 000 rien qu'à Portland.
69 000 clients supplémentaires étaient desservis par
les 81 sociétés indépendantes opérant
dans 166 échanges distincts dans tout l'État. Les
coûts d'expansion des réseaux, combinés à
l'augmentation des coûts de main-d'uvre pour la main-d'uvre
croissante des compagnies de téléphone, ont exercé
une pression sur les bénéfices des entreprises locales,
et les petites entreprises ont commencé à fusionner
pour répondre aux nouvelles demandes. En 1949, la société
Brown's Interurban Telephone a acquis des opérations à
Aumsville, Turner, Mill City et Detroit, et en 1956, elle a été
rebaptisée Valley Telephone Company.
Les tentatives d'augmenter les revenus grâce à des
tarifs locaux plus élevés ont cependant rencontré
la résistance des régulateurs et des politiciens des
États, qui ont noté qu'AT&T réalisait de
beaux bénéfices grâce au service interurbain.
L'entreprise a introduit de nouvelles technologies, dont une qu'elle
a intitulée "Composition directe à distance",
qui éliminait les opérateurs et réduisait les
coûts de l'entreprise. Les responsables de l'Oregon, du Congrès
et de la FCC ont répondu aux préoccupations selon
lesquelles l'augmentation des tarifs locaux nuirait à l'objectif
du service universel en créant des «fonds de service
universel» qui transféraient davantage de revenus des
grandes entreprises urbaines vers les petites entreprises rurales.
Étant donné que chaque téléphone était
désormais connecté au réseau interurbain d'AT&T,
les revenus du service interurbain revenaient aux entreprises Bell
locales, ainsi qu'aux indépendants, pour subventionner leurs
clients locaux.
En 1961, les opérations téléphoniques
de Bell dans l'Oregon et à Washington se sont séparées
de Pacific Tel, basée à San Francisco, pour créer
Pacific Northwest Bell (PNB), qui, en 1964, a ajouté son
300 000 ème abonné à Portland et a atteint
un total de plus de 600 000 dans tout l'État. . Alors qu'un
grand nombre d'Oregoniens se déplaçaient vers les
banlieues, les entreprises indépendantes, desservant bon
nombre de ces zones en pleine croissance, ont eu du mal à
mettre à jour leurs lignes à quatre et huit partis.
General Telephone & Electronics Corporation (GTE) a acheté
West Coast Telephone Company, desservant de nombreuses banlieues
de Portland ainsi que les régions de LaGrande et de Coos
Bay dans ses opérations de l'Oregon, en 1964. L'opération
de Brown a continué à se développer à
partir de son siège social à Silverton, fusionnant
en 1966 avec la Sunnyside Telephone Company au sud-est de Portland
et acquérant Hoodland Telephone Company, qui utilisait encore
un système d'interphone de cuirassé excédentaire
de guerre pour fournir un service téléphonique dans
la zone de loisirs du mont Hood. 86] Trois ans plus tard, Continental
Telephone Corporation a acquis la société créée
en 1904 par Percy Brown.
Des téléphones étaient installés dans
plus de 90 % des foyers américains en 1970. Dans les
années qui ont suivi 1940, les frais mensuels du service
téléphonique résidentiel, par rapport aux autres
prix à la consommation, avaient diminué de plus de
moitié. Au moment où elle a célébré
son premier siècle d'activité en 1976, AT&T était
devenue la plus grande société au monde, avec plus
d'un million d'employés fournissant des services téléphoniques
locaux et interurbains à travers le pays. Il fabriquait tout
son propre équipement et fournissait la plupart des recherches
mondiales sur les communications à partir de ses laboratoires
Bell.
Le service téléphonique avait énormément
augmenté au cours de ses cent premières années.
Néanmoins, il s'agissait toujours du même service vocal
analogique initialement envisagé par Alexander Bell. Bien
que les clients commerciaux aient reçu essentiellement le
même service vocal que les clients résidentiels, ils
se sont vu facturer des prix plus élevés, sur la base
d'une notion réglementaire étrange selon laquelle
les téléphones étaient plus précieux
pour les entreprises, qui étaient mieux en mesure de se le
permettre. La technologie, cependant, transformait à nouveau
l'industrie. Les entreprises ont commencé à utiliser
des ordinateurs, alimentés par des transistors inventés
dans les laboratoires Bell, pour traiter de vastes nouvelles quantités
de données numériques, et elles devaient transmettre
ces données d'un bureau à l'autre. De nouveaux concurrents
tels que MCI Corporation ont ciblé les services interurbains
et commerciaux lucratifs d'AT & T. La réticence d'AT&T
à s'interconnecter avec ces nouveaux concurrents a ravivé
de longues allégations silencieuses de pratiques anticoncurrentielles,
et plusieurs poursuites antitrust ont commencé à se
dérouler devant les tribunaux.
Le président Dwight Eisenhower avait créé en
1958 l'Agence des projets de recherche avancée (ARPA) au
sein du ministère de la Défense. Une décennie
plus tard, l'ARPA recherchait des propositions pour développer
un réseau de télécommunications décentralisé
afin de permettre aux ordinateurs de continuer à communiquer
entre eux en cas d'attaque nucléaire. Croyant qu'il n'y aurait
pas d'argent dans le projet et préoccupé par leurs
batailles anti-trust, AT&T a décidé de ne pas
enchérir dessus. ARPAnet, comme on l'appelait, allait finalement
évoluer vers l'Internet d'aujourd'hui.
Une fois de plus, le monopole des communications existant a raté
la prochaine vague d'innovation technologique. Comme ce fut le cas
pour le télégraphe, puis le téléphone,
les nouvelles communications numériques ont mis du temps
à être adoptées, mais "si les avantages
des nouvelles technologies sont souvent exagérés au
début, ils dépassent souvent les attentes initiales".
En 1980, la FCC, les commissions des services publics de l'État,
le Congrès et les tribunaux tentaient tous en vain de remodeler
la façon dont AT&T fonctionnerait dans un environnement
de plus en plus concurrentiel. Ronald Reagan a été
élu président cet automne-là et les républicains
ont repris le contrôle du Sénat américain. En
tant que nouveau président de la commission sénatoriale
du commerce, le sénateur de l'Oregon, Bob Packwood, a dirigé
les efforts visant à résoudre tous les problèmes,
pour toutes les parties, en un coup de maître complet du Congrès.
Tout en préservant le rôle d'AT&T en tant que "transporteur
dominant", son projet de loi a créé de nouvelles
règles étendues pour permettre la concurrence. Packwood
l'a manuvré astucieusement à travers le Sénat,
et le projet de loi a été adopté cet automne
par une marge de quatre-vingt-dix contre quatre. La Chambre, cependant,
a adopté une approche différente et la législation
s'est enlisée.
En l'absence de solution du Congrès en vue
et le procès anti-trust approchant de sa conclusion, AT&T
a accepté une proposition du ministère de la Justice
en décembre 1982 de céder ses opérations téléphoniques
locales, créant sept sociétés régionales
"Baby Bell" à travers le pays, y compris la US
West basée à Denver. , maintenant connu sous le nom
de Qwest, qui contenait ses opérations dans l'Oregon. Le
«décret de consentement» de 471 pages accepté
par AT&T et le ministère de la Justice est entré
dans des détails atroces pour «désinvestir»
la société géante. À la page 385, après
avoir traité du mobilier et de l'outillage de bureau, des
fonds de pension et des réserves fiscales, le décret
aborde les nouveaux « services de radio cellulaire ».
Dans la note de bas de page 387, elle a précisé que
lorsque la FCC l'autoriserait, le service prévu serait fourni
par les nouvelles compagnies régionales Bell. La décision
fatidique, à peine remarquée à l'époque,
serait la prochaine grande avancée de la technologie des
télécommunications. Au cours des vingt prochaines
années, la technologie cellulaire libérerait les communications
vocales et de données de la nécessité des connexions
filaires.
En 1990, GTE et Contel ont annoncé une fusion nationale de
6,2 milliards de dollars. Ce qui avait commencé avec les
douze clients de Grant Hughes à Forest Grove et les neuf
clients de Percy Brown à Silverton comptait désormais
350 000 clients couvrant 5 200 milles carrés dans son exploitation
du nord-ouest. Les fusions continueraient à consolider l'industrie,
et un peu plus de dix ans plus tard, GTE fusionnerait avec Bell
Atlantic, basée sur la côte Est, pour former Verizon
Corporation, alors que les distinctions entre les anciennes sociétés
«indépendantes» et «Bell» s'estompaient
dans l'histoire. Quelques années plus tard, Verizon rachètera
son ancien concurrent longue distance, MCI.
Les technologies de communication alternatives, qui semblaient autrefois
si cruciales, ont commencé à prendre le chemin du
Pony Express. Western Union avait atteint son apogée en 1929,
lorsqu'elle a envoyé plus de 200 millions de télégrammes
dans le monde entier. Le volume de messages a continuellement diminué
à seulement 21 000 en 2005 et le 27 janvier 2006, Western
Union a envoyé son dernier télégramme. Son
descendant logique, le courrier électronique basé
sur Internet, a rendu le télégraphe obsolète.
Les services postaux se sont efforcés de s'adapter aux innovations
technologiques, dans un effort de l'Oregonian intitulé "Snail
Mail Trys to Stay in the Race". En réponse à
la baisse de la demande, le service postal a suggéré
de regrouper trois mille bureaux à travers l'Amérique,
tout en réduisant la livraison du courrier de six à
cinq jours par semaine.
De nouvelles politiques gouvernementales adoptées
par la législature de l'Oregon et par le Congrès au
cours des années 1990 ont accru le recours à la concurrence
et à l'innovation dans l'industrie. L'Internet, transmettant
d'innombrables bits d'informations simultanément dans le
monde entier, s'est étendu pour inclure la transmission vocale
et vidéo, en concurrence directe avec les compagnies de téléphone.
Les fibres de verre ont remplacé les fils de cuivre, transmettant
des données à la vitesse de la lumière. En
2007, Verizon a commencé à fournir une programmation
vidéo et des services Internet sur des réseaux à
fibre optique, appelés FiOS, à ses clients téléphoniques
de la banlieue de Portland, leur permettant de choisir entre les
compagnies de câble et de téléphone pour tous
leurs besoins de communication. Comcast, la société
de télévision par câble de la région,
avait deux ans plus tôt « dépassé son
activité traditionnelle de télévision par câble
et [commencé] à commercialiser des activités
de téléphonie locale et longue distance en
volant des affaires à Verizon et Qwest ». Avec la baisse
de leur clientèle téléphonique, le 22 avril
2010, Oregonian a rapporté l'annonce de Qwest qu'il avait
été vendu à Century Tel, Inc., une compagnie
de téléphone rurale basée à Monroe,
Louisiane. Country Tel ajouterait quelque 800 000 clients de l'Oregon
aux près de 114 000 déjà desservis dans le
centre et la côte de l'Oregon.
Avec des entreprises en concurrence pour fournir
la voix, la vidéo et les données aux domiciles et
aux bureaux, se trouver du mauvais côté de la «fracture
numérique» et incapable de se connecter aux dernières
technologies était aussi menaçant que d'être
isolé de la livraison du courrier l'avait été
150 ans plus tôt. Le président nouvellement élu
Barack Obama a relancé la question de l'isolement rural en
2009 et a proposé d'apporter un service Internet haut débit
à chaque foyer, rendant les avantages des nouvelles technologies
à large bande accessibles à tous les Américains.
À la fin de l'année, il avait alloué 7,4 milliards
de dollars au projet. "Un nouvel accès haut débit
signifie plus de capacité et une meilleure fiabilité
dans les zones rurales et les communautés urbaines mal desservies
à travers le pays", a expliqué le vice-président
Joe Biden. « Les entreprises pourront améliorer leur
service client et être plus compétitives dans le monde.
» Le futurologue technologique George Gilder a observé
: « La communication est la façon dont nous tissons
ensemble une personnalité, une famille, une entreprise, une
nation et un monde . les nouvelles technologies de communication
rendront la communication humaine universelle, instantanée,
illimitée en capacité et à la marge gratuite.
Pour Larry Brown, directeur du téléphone
à la retraite, l'arrière-arrière-petit-fils
de James, l'effet des changements est évident. Assis dans
sa maison dans les collines de Silverton, regardant à travers
la concession foncière originale de Brown, Larry peut se
demander si les services sans fil et les connexions de données
et vidéo à haut débit ont remplacé la
ligne d'origine des agriculteurs qui passait près de sa propriété,
ce qui lui a permis de communiquer partout dans le monde aussi facilement
et rapidement qu'en appelant à côté. Les nouveaux
outils de communication lui permettent de choisir quand, où
et avec qui il veut être près ou loin, et comment il
veut utiliser la technologie. En regardant en arrière pour
expliquer la contribution de sa famille aux communications de Silverton,
Larry a rappelé que James Brown est venu en Oregon non pas
pour écrire l'histoire mais pour démarrer une tannerie.
Il a été parmi les premiers Oregoniens à se
rendre dans les mines d'or de Californie. De retour avec une théière
pleine de poussière d'or, il a ouvert une auberge très
réussie le long de la route territoriale serpentant au sud
d'Oregon City. "C'était un entrepreneur", a expliqué
Larry.[98] Des entrepreneurs comme James Brown, sa famille et tous
les développeurs de ce qui est devenu les réseaux
de communication pour tous les Oregoniens font partie des héros
méconnus du développement économique de l'Oregon.
Dans chaque état des Etats Unis on retrouve la
même histoire du développement du téléphone
à travers le temps.
Extrait de « Encyclopédie des télécommunications
» - Charles L. Brown
Le 10 mars 1876, quand Alexander Graham Bell dit dans
l'appareil émetteur : « M. Watson, venez ici, je veux vous
voir », il pouvait déjà imaginer un grand système
téléphonique national. Comme il l'écrivit à
son père le soir même : « Je sens que j'ai enfin trouvé
la solution à un grand problème, et le jour viendra où
les fils télégraphiques seront installés dans les
maisons comme l'eau ou le gaz, et où les amis pourront converser
entre eux sans quitter leur domicile. » Bell développera
plus tard ses attentes :
Il est concevable que des câbles téléphoniques
puissent être posés sous terre ou suspendus au-dessus de
la tête, communiquant par des fils secondaires avec des habitations
privées, des maisons de campagne, des magasins, des usines, etc.,
etc., les unissant par le câble principal à un bureau central
où le fil pourrait être connecté à volonté,
établissant une communication directe entre deux endroits quelconques
de la ville. Un tel plan sera, je le crois fermement, le résultat
de l'introduction du téléphone au public. Non seulement
cela, mais je crois qu'à l'avenir, les fils relieront les sièges
sociaux de la compagnie de téléphone dans différentes
villes, et un homme d'une partie du pays pourra communiquer avec un autre
d'un endroit différent.
Bien entendu, tout cela et bien plus encore allait se réaliser,
mais même linventeur optimiste naurait pas pu prédire
ce qui allait devenir une association dentreprises portant son nom,
le Bell System. Au moment de
sa dissolution, près de 108 ans plus tard, le Bell System aurait
un actif de 150 milliards de dollars et plus dun million demployés.
Ce serait la plus grande entreprise privée du monde.
Inventeur de toujours, Alexander Graham Bell ne
sintéressait pas à la transformation dune invention
en entreprise prospère. Hormis les conférences publiques
pour faire connaître son invention et les apparitions ultérieures
en tant que témoin dans le long litige concernant ses brevets,
Alexander Graham Bell nétait quun simple actionnaire
dont les intérêts principaux étaient dans dautres
activités scientifiques et humanitaires.
Origines et développement initial de l'entreprise
En fait, la première entreprise commerciale avait
débuté avant l'invention, avec un accord entre Thomas Sanders,
Gardiner G. Hubbard et Bell daté du 27 février 1875. Formé
comme base pour financer les expériences de Bell, l'accord fut
appelé Bell Patent Association. Les seuls actifs tangibles de cette
association étaient un brevet de Bell, « Améliorations
des émetteurs et récepteurs pour le télégraphe
électrique », son brevet de base de téléphone,
n° 174 465, un « Amélioration de la télégraphie
» (7 mars 1876), et deux autres brevets qui suivirent. Ses efforts
ayant porté leurs fruits, Bell épousa Mabel Hubbard, la
fille de son partenaire, en juillet 1877, et alors qu'ils se préparaient
à partir pour l'Europe, les trois membres de l'accord de brevet
formèrent la Bell Telephone Company,
une association du Massachusetts. Au début, la société
n'avait qu'un seul employé à temps plein, Thomas Watson,
mais quelques jours plus tard, RW Devonshire fut embauché pour
tenir les comptes. Les 5 000 actions de la société ont été
réparties comme suit :
Alexander Graham Bell - 10 actions
Mabel Bell - 1497 actions
Gardiner Hubbard - 1387 actions
Gertrude Hubbard (née Mercer) - 100 actions
Thomas Sanders - 1497 actions
Thomas Watson - 499 actions
CE Hubbard (frère de Gardiner) - 10 actions
Les perspectives de lentreprise étaient
mauvaises. Peu après le départ des Bell pour lEurope,
Gardiner Hubbard proposa de vendre tous les brevets de Bell à William
Orton, président de la société géante Western
Union, pour 100 000 dollars. Ne voyant aucun avantage pour
son entreprise, Orton refusa loffre. Hubbard se remit alors à
luvre pour transformer linvention de Bell en une entreprise
prospère. Sa première et plus importante décision
fut de louer les appareils téléphoniques au lieu de les
vendre. Une stratégie similaire avait été adoptée
par la Gordon-McKay Shoe Machinery Company, dont Hubbard avait été
lavocat. Bien que la location permette aux intérêts
de Bell de protéger leurs droits de brevet, elle augmentait en
réalité les besoins de fonds de lentreprise pour faire
avancer lentreprise.
Lorsque la Bell Telephone Company fut créée
le 1er août 1877, seulement 778 téléphones étaient
en service et lentreprise avait désespérément
besoin de capitaux supplémentaires. La deuxième décision
stratégique de Hubbard fut de résoudre ce problème
en faisant appel à des agents pour développer lentreprise
dans dautres régions et sur des marchés locaux prometteurs.
Thomas Sanders réussit à convaincre un groupe d'hommes du
Massachusetts et de Rhode Island d'investir dans une entreprise pour développer
le téléphone en Nouvelle-Angleterre. Le 12 février
1878, ils formèrent la New England Telephone Company (cette entreprise
n'a aucun lien direct avec l'actuelle New England Telephone and Telegraph
Co.) et se mirent à la tâche de louer des téléphones
aux clients du Nord-Est urbain. Cependant, les intérêts de
Bell manquaient de fonds et, pour attirer de nouveaux investisseurs et
le capital dont ils avaient tant besoin, ils constituèrent une
nouvelle Bell Telephone Company dans le Massachusetts le 30 juin 1878.
Le mois suivant, Hubbard persuada Theodore N. Vail,
alors surintendant du service postal ferroviaire du gouvernement, de rejoindre
la nouvelle entreprise en tant que directeur général. Avec
OE Madden (recruté de la Domestic Sewing Machine Company et placé
à la tête des opérations de l'agence), Vail apporta
pour la première fois une gestion professionnelle à l'entreprise
Bell.
L'une des autres caractéristiques du système
téléphonique américain - le progrès technologique
rapide - devint également évidente au cours de ces premières
années. Au début, chaque paire de téléphones
était reliée par une seule ligne, un dispositif coûteux
et inefficace. La solution à ce problème fut le commutateur
téléphonique et le central téléphonique (et
avec lui, les premiers opérateurs). Au central téléphonique,
tous les téléphones locaux étaient reliés
à un commutateur, très simple au début, mais de plus
en plus complexe à mesure que de nouvelles lignes étaient
ajoutées. Le commutateur devint le standard téléphonique
et le premier central téléphonique ouvrit le 28 janvier
1878 à New Haven, dans le Connecticut.
La Bell Company fut bientôt en mesure de démontrer
que le téléphone fonctionnait, quil était utile
et quun grand nombre dAméricains vivant en ville étaient
prêts à payer pour bénéficier de ce service.
En effet, quelques mois seulement après avoir refusé loffre
de Hubbard, Western Union comprit quelle avait commis une erreur
: les clients du service de télégraphe passaient commande
de téléphones. En 1878, Western Union acheta les brevets
téléphoniques dElisha Gray, chargea Thomas Edison
de travailler sur des améliorations et organisa lAmerican
Speaking Telephone Company. Cela prépara le terrain
pour une bataille commerciale majeure avec la jeune Bell Company. Vail,
le nouveau directeur général de Bell, prit la relève.
Vail envoya une copie du brevet de Bell à chaque agent, ainsi quune
lettre demandant à chacun deux de continuer à se battre.
« Nous avons les brevets téléphoniques originaux »,
écrivit-il. « Nous avons organisé et lancé
lentreprise et nous navons pas lintention de la voir
nous être retirées par une quelconque société.
» Il essaya de soutenir les agences afin quelles aient «
suffisamment de vitalité pour continuer à se battre
».
À ce stade, la situation semblait toutefois sombre. Edison avait
mis au point un émetteur bien plus performant. Western Union utilisait
ses ressources supérieures pour attirer de nouveaux abonnés
dans les plus grandes villes du pays et avait même pénétré
le bastion de Bell dans le Massachusetts. Hubbard et Vail répondirent
en intentant un procès pour violation de brevet, mais cette escarmouche
juridique menaçait de durer des mois. On pensait que la société
Bell pourrait bien faire faillite avant que les tribunaux ne puissent
trancher la question.
Déterminés à vaincre la société
de télégraphe, les investisseurs de Bell décidèrent
de renforcer et de réorganiser leur entreprise à la fin
de 1878.
Ils intégrèrent William Forbes, un financier de Boston,
au conseil d'administration. Forbes avait une expérience considérable
des affaires et une bonne connaissance des problèmes liés
à la gestion d'une grande entreprise complexe. Il présenta
un plan de réorganisation que le conseil d'administration accepta
au début de 1879. Selon ce plan, l'autorité était
centralisée dans un nouveau comité exécutif. Hubbard
et Sanders n'étaient plus aux commandes. Forbes devint président
de la National Bell Telephone Company, une organisation remaniée
et recapitalisée qui regroupait la New England Company et l'ancienne
Bell Company. Theodore Vail a continué d'occuper le poste de directeur
de l'exploitation des opérations consolidées.
La National Bell, ravivée, intensifia la
concurrence dans tout le pays et la Western Union, craignant que les tribunaux
ne confirment les brevets de Bell, décida de négocier un
traité de paix. Le 10 novembre 1879, la Western Union accepta un
règlement à lamiable du procès en contrefaçon
et se retira du secteur téléphonique pendant la durée
des brevets de Bell. Elle vendit ses 56 000 téléphones à
la National Bell. En échange, Bell accepta de ne pas entrer dans
le secteur de la télégraphie et de verser à la Western
Union 2007o de toutes les redevances versées en vertu de ses anciens
contrats de licence. Laccord reflétait le fait quen
1879, les technologies du téléphone et du télégraphe
étaient essentiellement complémentaires : le téléphone
ne pouvait pas être utilisé sur de longues distances, mais
il était plus pratique que le télégraphe pour les
communications locales.
Mais peu de temps après, les progrès technologiques
mirent à mal laccord. La Bell Company pouvait désormais
réunir les capitaux nécessaires pour promouvoir le commerce
de téléphonie entre les centraux, acquérir de nouveaux
brevets couvrant tous les aspects de léquipement et des opérations
téléphoniques et défendre les brevets originaux.
(Pendant les 17 années de monopole du brevet, les sociétés
Bell ont intenté plus de 600 procès pour contrefaçon
et les ont tous gagnés.)
Leurs ressources étaient désormais suffisantes pour encourager
le développement technique et une croissance rapide. Lorsqu'une
nouvelle société du Massachusetts, American Bell Telephone
Company, fut créée en avril 1880, elle était capitalisée
à 10 millions de dollars. American Bell pouvait se permettre de
poursuivre ses activités de téléphonie à péage,
en étendant progressivement la distance sur laquelle la transmission
longue distance était possible. Lorsque les centraux locaux hésitaient
à se conformer, American Bell commença à les regrouper
en unités plus grandes. Un rapport annuel de 1891 commentait :
« À mesure que des méthodes
seront conçues pour rendre le téléphone commercialement
utile sur de longues lignes, les avantages de la centralisation de la
gestion seront plus évidents, ainsi que l'importance pour le public
de faire des affaires sur de grands territoires sous une seule direction
responsable, avec des connexions de grande portée dans tout le
pays. »
En plus de consolider les titulaires de licence, American
Bell acquit une installation de fabrication plus grande et plus productive.
Au début, tout son équipement téléphonique
était fabriqué dans l'atelier d'électricité
de Charles Williams à Boston, où Watson et Bell avaient
mené leurs premières expériences. Cependant, la demande
d'appareils téléphoniques devint bientôt trop importante
pour cet atelier et la fabrication fut sous-traitée à plusieurs
entreprises de fabrication d'appareils électriques détenues
et gérées de manière indépendante. Mais les
problèmes de respect des accords contractuels, de maintien de la
qualité et de respect des spécifications des brevets forcèrent
finalement Vail et Forbes à décider qu'American Bell devait
exercer un contrôle de gestion direct de cette fonction. En février
1882, American Bell acquit l'entreprise de fabrication d'appareils électriques
basée à Chicago, Western Electric, et lui accorda les droits
exclusifs de fabrication de l'équipement téléphonique
Bell.
D'autres changements suivirent. En décembre 1883,
la société divisa son petit département d'électricité
et de brevets en deux unités plus spécialisées. À
l'origine, elle avait organisé cette unité principalement
pour évaluer les brevets et les appareils développés
par des inventeurs indépendants. Elle organisa désormais
un département mécanique et d'essais responsable des «
travaux expérimentaux liés à la conception des circuits
et à l'inspection des équipements » . Le personnel
des deux départements passa de 2 à 20 personnes et le département
mécanique et d'essais devint le nouveau bras de recherche de la
Bell Company. L'intégration verticale dans ce sens allait être
une autre caractéristique du système Bell pour le siècle
suivant. En 1884, lorsque les contrats de licence de 5 ans furent remplacés
par des contrats perpétuels permettant à American Bell de
prendre des participations dans les titulaires de licence, l'entreprise
Bell était une entité très différente de l'ensemble
d'intérêts vaguement coordonnés établi en 1880.
Malgré sa réorganisation et sa recapitalisation,
American Bell avait du mal à développer un service longue
distance entre les centraux. Au début de 1885, les limites de son
approche du marché régional des péages étaient
évidentes. La Southern New England Telephone Company annonça
qu'elle abandonnait son segment de 200 miles de la ligne à péage
expérimentale entre Boston et New York, même si la ligne
était un succès technique. Pour l'essentiel, les problèmes
de transmission avaient été résolus, mais la ligne
s'avéra plus coûteuse que prévu et la compagnie régionale
n'était pas intéressée à supporter les dépenses
supplémentaires.
Ces complications ont incité Theodore Vail
à concevoir une nouvelle façon d'organiser le service longue
distance. Avec la bénédiction de ses supérieurs de
Boston, Vail a créé une filiale longue distance distincte,
détenue à 100 %. Il a recruté Edward J. Hall de la
centrale de Buffalo, New York, comme directeur général et
Angus S. Hibbard de la Wisconsin Telephone Company comme surintendant
général.
Vail, qui est devenu président de la nouvelle société,
a demandé à Hall de constituer la filiale, appelée
American Telephone and Telegraph Company (AT&T),
dans l'État de New York, qui avait des lois de constitution en
société beaucoup moins restrictives que celles du Massachusetts.
La charte permettrait à AT&T d'augmenter son financement à
« un montant illimité ». « Donnez à cette
société le pouvoir de construire, d'acheter, de posséder,
d'exploiter, de louer, etc. des lignes s'étendant de n'importe
quelle ville de l'État à toutes les autres villes des États-Unis,
du Canada et du Mexique et d'être connectées par câble
au reste du monde connu », a déclaré Vail à
Hall. Les statuts constitutifs d'AT&T de 1885 contenaient exactement
ces termes. Avec la création d'AT&T, toutes les fonctions de
base (service longue distance, opérations locales, fabrication,
recherche et développement) qui allaient constituer le système
Bell étaient désormais en place et, avec l'ajout des responsabilités
de gestionnaire de réseau, le rôle d'American Bell en tant
que société mère est devenu plus complexe.
Hall a reconnu que le succès commercial d'AT&T
dépendait de sa capacité à utiliser toutes les installations
de commutation et de péage existantes appartenant aux titulaires
de licences Bell comme « lignes d'alimentation » de son réseau
interurbain. Mais il n'était pas simple de persuader les titulaires
de licences de coopérer. Ils avaient leurs propres affaires à
gérer et leurs propres intérêts à défendre.
AT&T s'est retrouvée empêtrée dans des conflits
tels que celui qui a surgi à propos de la construction d'une ligne
principale entre New York et Philadelphie ; American Bell, la Metropolitan
Telephone and Telegraph Company de New York et la Bell Telephone Company
de Philadelphie n'ont pas réussi à s'entendre sur les conditions
d'interconnexion. Ce conflit interrompit la construction de la ligne jusqu'en
janvier 1886. Certains responsables d'American Bell pensaient que la solution
consistait à transformer toutes les sociétés associées
en filiales à 100 %.
Mais Hall prévint qu'une restructuration plus progressive était
nécessaire. American Bell, pensait-il, devait éviter de
se lancer de manière ostentatoire dans l'établissement d'un
monopole téléphonique national. Son point de vue l'emporta,
même si American Bell augmenta sa participation dans les sociétés
titulaires de licences. Dix ans plus tard, une fusion complète
des sociétés associées fut à nouveau envisagée
et rejetée pour les mêmes raisons.
Au cours de ces années, le système Bell
ne connut qu'une croissance modeste du nombre de centraux, mais le rythme
des progrès techniques fut très rapide.
La capacité des circuits fut augmentée, les fils de fer
mis à la terre furent remplacés par de nouveaux circuits
métalliques et le système de batterie commun fut amélioré.
Comme les opérations longue distance touchaient de plus en plus
de zones locales, American Bell fit pression sur les entreprises locales
pour qu'elles normalisent leur équipement. Ces efforts furent souvent
repoussés par les entreprises locales. Les responsables de Bell
découvrirent qu'ils devaient procéder progressivement, en
élaborant de nouvelles spécifications par consensus et en
laissant la conformité aux entreprises locales du système
être contrôlée. American Bell reconnut également
qu'un système de comptabilité normalisé était
nécessaire pour rendre compte des résultats dans l'ensemble
du système, mais les tentatives d'introduction d'un tel système
se heurtèrent à bon nombre des mêmes problèmes
de mise en uvre. En fait, il fallut attendre 1891 pour qu'un plan
de compromis, mettant l'accent sur les opérations comme principale
source de revenus plutôt que sur les redevances basées sur
les brevets provenant de la location d'équipements, puisse être
introduit.
Bien qu'American Bell ait fait des progrès dans
la diffusion du téléphone et l'intégration de la
technologie du système, Vail n'était pas satisfait. Il pensait
que les investisseurs de Boston étaient trop intéressés
par les gros dividendes et voulait que ces fonds soient réinjectés
dans le réseau longue distance. Mécontent de la politique
à courte vue de l'entreprise, il quitta le secteur de la téléphonie
en 1887. Lorsque les brevets de Bell expirèrent en 1893 et ??1894,
American Bell dut faire face à une nouvelle ère sans Vail.
Concurrence et consolidation Le réseau national émerge
À la veille de cette nouvelle ère, en 1892,
on comptait près de 240 000 téléphones en service
aux États-Unis, la plupart dans les zones urbaines, principalement
dans l'est du pays. Dans les six ans qui suivirent l'expiration des brevets,
plus de 6 000 compagnies de téléphone indépendantes
se lancèrent dans le secteur, étendant rapidement leurs
services aux zones rurales et aux petites communautés. Certaines
villes se retrouvèrent avec deux ou même trois entreprises
concurrentes offrant des services, généralement à
des tarifs inférieurs à ceux de la Bell Company locale.
La concurrence força les sociétés Bell à baisser
leurs prix et à rechercher de nouveaux moyens d'améliorer
leur efficacité opérationnelle et managériale.
À mesure que la concurrence s'intensifiait,
les besoins en capitaux d'American Bell pour financer sa croissance devinrent
énormes. Après avoir conclu un accord avec l'État
du Massachusetts, l'entreprise émit 5 000 nouvelles actions à
la fin de 1894, suivies d'un autre bloc de 10 000 en 1895, et d'un autre
de 21 500 un an plus tard. En 1898, l'American Bell profita de la reprise
économique pour émettre des obligations à 10 ans
d'une valeur de 10 millions de dollars, inaugurant ainsi une nouvelle
phase du financement de l'entreprise. Même si le Bell System continuait
ainsi à croître, ses dirigeants décidèrent
que le climat d'entreprise du Massachusetts était trop restrictif
et, le 31 décembre 1899, ils firent de l'American Telephone and
Telegraph Company, basée à New York, la société
mère du Bell System. À ce stade, le Bell System - le nom
qui apparaît maintenant sur le nouveau sceau de l'entreprise - était
organisé institutionnellement comme il le serait quelque 83 ans
plus tard.La concurrence féroce obligea la
compagnie Bell à élaborer une série de nouvelles
politiques : par exemple, elle commença à octroyer des sous-licences
à certains centraux indépendants, les intégrant ainsi
au système ; elle commença à accorder une aide financière
plus importante aux centraux de Bell ; elle continua à promouvoir
lexpansion des lignes longue distance ; elle acquit des centraux
indépendants stratégiquement situés et intenta des
poursuites pour violation de brevets. De toute évidence, son réseau
longue distance était lavantage le plus important de la compagnie
(comme Vail lavait prédit). Les compagnies indépendantes
tentèrent à plusieurs reprises, certaines individuellement
et dautres collectivement par le biais de leur association, lIndependent
Telephone Association, de développer des réseaux concurrents,
mais toutes ces tentatives échouèrent.
Néanmoins, la bataille concurrentielle continua daccélérer
le développement du téléphone : en 1907, on comptait
environ 3 132 000 téléphones Bell et 2 987 000 téléphones
indépendants en service. Dautres changements
importants eurent lieu dans le système Bell au cours de ces années,
mais ils furent occultés par la fureur suscitée par la concurrence.
La situation financière précaire de la société
permit aux intérêts bancaires de JP Morgan de s'imposer dans
les affaires de la société et, en 1901, Morgan tenta de
convaincre Vail de revenir à la direction de Bell. Il refusa, mais
devint membre du conseil d'administration d'AT&T.
Les efforts de centralisation administrative et de normalisation se poursuivirent
également. Le département des ingénieurs d'AT&T
était à cette époque devenu le point central pour
le développement des spécifications et la promotion du progrès
technique dans l'ensemble du système. À cette époque
également, Western Electric était devenue plus qu'un simple
fabricant d'équipements ; elle fournissait des services d'achat,
d'entreposage et de distribution pour les différentes sociétés
Bell. En 1908, ces accords furent institutionnalisés avec l'introduction
du « contrat d'approvisionnement standard » entre Western
et chacun des titulaires de licence.
Sous la présidence de Frederick Fish (1901-1906),
la société fit de grands progrès, adoptant les caractéristiques
d'un système intégré (bien qu'un peu peu organisé).
Mais la concurrence devint encore plus féroce. En 1906-1907, AT&T
était à court de fonds et fut obligée de réduire
pratiquement tous les programmes d'investissement de ses titulaires de
licence. Les banquiers étaient naturellement inquiets et ils finirent
par convaincre Vail de revenir à la gestion active. En 1907, il
devint président d'AT&T.
Bien qu'âgé de 62 ans, Vail s'attaqua
aux problèmes du système avec une vigueur inhabituelle.
Il informa les investisseurs et le grand public des problèmes et
des solutions qu'il élaborait. Les rapports annuels d'AT&T
pour les années 1907 à 1915, apparemment rédigés
par Vail lui-même, abordèrent directement les difficultés
de l'entreprise et exposèrent clairement les politiques et les
stratégies de Vail. Il a clairement exprimé la mission centrale
de l'entreprise - le service universel - dans le rapport annuel de 1909
: La valeur d'un système téléphonique
se mesure à la possibilité de joindre n'importe qui, à
n'importe quel endroit possible, par sa connexion. Il doit s'agir d'un
système qui permette de communiquer avec n'importe qui, à
n'importe quel moment. Pour ce faire, le système doit offrir une
connexion d'un certain type et à des tarifs qui correspondent à
la valeur du système pour chaque utilisateur.
Comme l'expliquait Vail, le réseau Bell était
« un système interconnecté, intercommunicant et interdépendant
». Vail fit de « Un système, une politique, un service
universel » le credo du système Bell. La réglementation
gouvernementale joua également un rôle dans les plans de
Vail. Il reconnaissait clairement que le système qu'il proposait,
un monopole universel et intégré, ne rencontrerait pas l'approbation
du public sans une certaine forme de contrôle public. Voulant éviter
la propriété municipale et le spectre omniprésent
de la nationalisation, Vail embrassa la réglementation étatique.
Bien qu'il ait libéralisé la politique
d'AT&T sur l'interconnexion avec les sociétés indépendantes,
Vail continua une politique active d'acquisition d'autres entreprises.
L'acquisition par AT&T d'une participation de 30 % dans Western Union
s'inscrivait dans sa vision d'un système national unique et intégré.
Pendant une courte période, la compagnie de télégraphe
fut exploitée conjointement avec AT&T.
Entre-temps, Vail s'efforça de renforcer
l'entreprise en interne. Il déplaça le département
d'ingénierie d'AT&T de Boston à New York et le consolida
avec le personnel de recherche de Western Electric. En 1907, il lança
une réorganisation majeure des opérations, transformant
une organisation territoriale en une organisation fonctionnelle avec trois
grands départements opérationnels : les installations, le
commerce et le trafic.
Il réorganisa d'abord le département des lignes longues.
Il s'avéra plus difficile de persuader les sociétés
Bell associées d'adopter la nouvelle structure, et Vail accepta
une certaine latitude à leur égard. Mais il ne permit plus
aux sociétés d'exploitation d'ordonner à Western
Electric de fabriquer des équipements selon leurs propres spécifications.
AT&T standardisa alors les équipements et commença à
établir des normes pour les procédures d'exploitation également
dans l'ensemble du système Bell.
En 1911, le Bell System gagnait le dessus sur le marché
national du service téléphonique. La croissance des compagnies
indépendantes s'était arrêtée et le nombre
de stations indépendantes en service diminuait à mesure
que les politiques agressives de Vail prenaient effet. Les indépendants
ripostèrent en protestant auprès du ministère américain
de la Justice, qui commença à surveiller AT&T pour d'éventuelles
violations antitrust. Sous la pression des compagnies indépendantes,
le gouvernement déposa une plainte en juillet 1913. La plainte
portait sur les politiques d'interconnexion et d'acquisition d'AT&T
dans l'Oregon et demandait la cession des propriétés acquises.
Le sentiment antitrust étant fort dans tout le pays et le Postmaster
General prônant la nationalisation du système téléphonique,
AT&T décida de régler l'affaire à l'amiable.
Le vice-président d'AT&T, Nathan C. Kingsbury, envoya au gouvernement
une lettre d'accord connue sous le nom d'Engagement de Kingsbury. Dans
cette lettre, AT&T acceptait : de se débarrasser de ses avoirs
Western Union ; d'autoriser les compagnies indépendantes à
s'interconnecter de manière limitée avec son réseau
longue distance ; et de s'abstenir d'acheter des propriétés
indépendantes supplémentaires sans l'approbation de la Commission
américaine du commerce interétatique.
Bien que l'engagement de Kingsbury ait réglé
la question antitrust pendant un certain temps, le gouvernement a pris
le contrôle des systèmes téléphonique et télégraphique
pendant une courte période pendant la Première Guerre mondiale.
Après la guerre, on a de nouveau voulu nationaliser le système,
mais le gouvernement a rendu le système à l'exploitation
privée à partir du 1er août 1919. Le Congrès
a approuvé cet arrangement - y compris l'accord de Kingsbury -
en adoptant la loi Willis-Graham en 1921.
L'un des arguments les plus convaincants en faveur
de la privatisation et de l'exploitation du Bell System était le
record de progrès technologiques du réseau.
Vail avait clairement amélioré les performances techniques
du réseau. Les ingénieurs de Bell avaient relevé
le défi de Vail de terminer une ligne transcontinentale à
temps pour l'Exposition universelle de Panama-Pacifique. La ligne fut
officiellement inaugurée le 25 janvier 1915, avec une communication
cérémonielle entre Alexander Graham Bell à New York,
Thomas Watson à San Francisco et Theodore Vail à Jekyll
Island, en Géorgie.
Le 21 octobre de la même année, les ingénieurs de
Bell conquirent l'Atlantique, lorsqu'un ingénieur au sommet de
la tour Eiffel à Paris écouta un autre ingénieur
à Arlington, en Virginie, par transmission radio. De telles réalisations
mettaient en évidence les investissements importants qu'AT&T
faisait désormais dans la recherche et l'ingénierie. La
nouvelle position, plus importante, de la recherche et du développement
au sein du Bell System fut institutionnalisée en 1925 avec la fondation
des Bell Telephone Laboratories.
Recentrer dans l'entre-deux-guerres
Lorsque Vail prit sa retraite en tant que président
en 1919, le Bell System avait atteint sa structure et son mode de fonctionnement
modernes. Le système intégré verticalement était
centralisé sur le plan technologique et dédié à
l'innovation technique continue. Les sociétés d'exploitation
disposaient toujours d'une marge de manuvre considérable
en matière financière et politique afin de pouvoir s'adapter
aux conditions locales. Cette décentralisation devint de plus en
plus importante à mesure que les commissions de réglementation
des États renforçaient leur autorité statutaire.
Au cours des années 1920, avec Harry Thayer puis
Walter Gifford (1925) à la barre, le Bell System continua d'étendre
ses services malgré les problèmes financiers liés
à l'exploitation d'un réseau réglementé en
période d'inflation. Dans un effort pour renforcer la confiance
des investisseurs, la direction fixa le dividende annuel à 9 $
en 1921. Mais il n'était pas facile de maintenir ce niveau. Le
Bell System avait un ratio d'endettement de 46 % et ses coûts augmentaient
plus vite que ses revenus. Une amélioration des bénéfices
était nécessaire, donc le Bell System poursuivit vigoureusement
et avec succès une série de procédures tarifaires
par l'intermédiaire des commissions d'État. Ces organismes
d'État disposaient d'une latitude considérable pour déterminer
la base tarifaire et le taux de rendement, mais leurs commissaires n'étaient
souvent pas certains de l'étendue de leur autorité. Il existait
de grandes variations entre les commissions et, par conséquent,
entre les sociétés Bell, tant dans les tarifs qu'elles pratiquaient
que dans les niveaux de revenus qu'elles autorisaient. Néanmoins,
les commissions et la direction de Bell étaient déterminées
à assurer un service universel satisfaisant et efficace, et elles
fonctionnaient en relative harmonie tout au long des années 1920.
Durant cette période, Walter S. Gifford a apporté
au Bell System un leadership décisif et innovant. Pendant un certain
temps, AT&T avait poursuivi ses succès en recherche et développement
dans de nouveaux domaines. Elle a lancé une station de radio commerciale,
WEAF, en août 1922, et en octobre 1923, elle a créé
le Red Network. Les aventures dans le monde d'Hollywood avec les films
sonores ont commencé avec Don Juan en 1926. La direction a organisé
une filiale de Western Electric, Electrical Research Products, Inc. (ERPI)
pour commercialiser ses nouveaux produits d'équipement sonore.
Mais Gifford a décidé que le Bell System devait se concentrer
sur une seule activité, la fourniture de services de communication
aux États-Unis. Il a commencé à céder ou à
concéder sous licence bon nombre de ces sous-produits de la recherche
de Bell à d'autres. Il a vendu la radiodiffusion à la National
Broadcasting Company en 1926. Western Electric a vendu sa vaste et bien
établie entreprise internationale d'équipement, International
Western Electric Co., à International Telephone and Telegraph Company
(ITT) en 1925 ; trois ans plus tard, Western Electric a vendu la Graybar
Electric Co., une filiale de fourniture d'électricité, à
ses employés. L'ERPI a été autorisée à
continuer ses activités, mais elle est devenue une partie discrète
et peu prioritaire des activités de Western. Comme Gifford l'a
expliqué à la National Association of Railroad and Utility
Commissioners en 1927, le Bell System avait l'obligation inhabituelle
de « fournir le meilleur service téléphonique et le
meilleur, au moindre coût compatible avec la sécurité
financière ». Tout ce qui menaçait d'interférer
avec l'exécution de cette « obligation » devait être
modifié ou éliminé.
Malgré la crise économique, AT&T a
pu maintenir son dividende de 9 $ et, avec lui, la confiance des investisseurs.
Le nombre de téléphones en service a en fait diminué
et n'a pas retrouvé le pic de 1930 avant 1937, mais Gifford a pu
maintenir la confiance du public dans le système Bell, ce qui était
particulièrement difficile puisque le Congrès envisageait
une nouvelle législation pour réglementer les industries
du téléphone, du télégraphe et de la radiodiffusion.
En 1934, le Parlement a adopté le Communications Act, qui a créé
une nouvelle agence de régulation indépendante, la Federal
Communications Commission (FCC). La FCC a rapidement lancé la première
enquête gouvernementale complète sur l'industrie du téléphone.
AT&T a coopéré en remettant des dossiers volumineux
de la société à l'enquête spéciale,
mais la direction de Bell a vivement critiqué le fait que la FCC
ait refusé de permettre à la société de faire
venir ses propres témoins ou de contre-interroger ceux convoqués
par la Commission. AT&T avait des raisons de s'inquiéter :
le rapport du commissaire Paul Walker (1938) était une attaque
en règle contre le système Bell, mettant l'accent sur les
liens avec Western Electric et son fonctionnement. AT&T répondit
en détail et, en 1939, la FCC approuva un substitut au rapport
Walker, conservant les données mais atténuant les critiques
du Bell System. L'enquête et le rapport traçaient néanmoins
des lignes de bataille entre le gouvernement et le Bell System, dont la
structure et le statut de monopole allaient être remis en cause
à maintes reprises dans les années suivantes.
Au cours des années suivantes, cependant, le gouvernement s'intéressa
davantage aux performances économiques qu'à la lutte contre
les monopoles. La Seconde Guerre mondiale mit à rude épreuve
les capacités organisationnelles et technologiques du Bell System.
Près de 70 000 employés du Bell System s'engagèrent
dans les forces armées, tandis que sur le front intérieur,
Bell Labs et Western Electric arrêtèrent pratiquement le
développement d'équipements téléphoniques
civils afin de fournir des installations téléphoniques aux
camps militaires, aux réseaux d'alerte des avions, aux arsenaux
et aux usines de munitions. AT&T découragea les appels longue
distance inutiles afin que le réseau puisse rester libre d'utilisation
pour les militaires et le personnel de service. Les Bell Labs travaillèrent
sur quelque 1 200 projets gouvernementaux, notamment le directeur de canon
antiaérien électrique et le radar. Une formation spécialisée
en communications fut dispensée au personnel militaire.
Un système mature atteint ses objectifs
À la fin de la guerre, la demande accumulée
créa un arriéré de près de deux millions de
commandes non honorées. Financièrement, le Bell System sortit
affaibli de ses efforts de guerre et AT&T dut à nouveau verser
le dividende de 9 $ provenant de son excédent. Une fois de plus,
le Bell System se tourna vers les organismes de réglementation
pour obtenir un allègement des tarifs, mais cette fois, le problème
fut aggravé par la nécessité de moderniser les installations
et de répondre à la demande accrue de services. De plus,
pour la première fois de son histoire, le Bell System dut faire
face à une lutte majeure avec les syndicats, lorsque la National
Federation of Telephone Workers se mit en grève. Il s'agissait
de la première grève nationale de l'histoire du téléphone.
Le problème central était la négociation locale contre
nationale, et la grève, qui dura du 7 avril au 20 mai 1947, eut
un impact traumatisant. Le service longue distance fut réduit à
environ 20 % de la capacité normale ; le service local était
presque normal pour 16,5 millions de téléphones à
cadran, mais pratiquement inexistant pour environ 6 des 9 millions de
téléphones manuels. AT&T sortait vainqueur de la négociation
nationale et des salaires, mais les dirigeants de l'entreprise doutaient
de la viabilité de la négociation locale dans les négociations
futures.
En 1948, Walter Gifford se retira et fut remplacé
par Leroy Wilson à la présidence d'AT&T. Wilson lança
une campagne acharnée et impopulaire pour réduire les dépenses
et augmenter les bénéfices d'AT&T. Le ratio dette/fonds
propres d'AT&T avait grimpé à plus de 50 % et la société
risquait de voir la qualité de ses obligations déclassée.
Les sociétés Bell déposèrent d'autres plaintes
concernant les tarifs, mais il fallut attendre les années 1950
pour que l'activité tarifaire, combinée aux améliorations
technologiques, permette au système d'atteindre à nouveau
des niveaux de bénéfices acceptables. Wilson mourut subitement
en 1951 et Cleo Craig, le nouveau président, poursuivit les initiatives
de Wilson de sorte qu'en 1955, le ratio d'endettement était tombé
à 35 %. La crise financière du système était
passée.
Ces années d'après-guerre furent éprouvantes
mais finalement gratifiantes pour le Bell System. Les améliorations
de service ne furent souvent pas rapides, mais les retards furent finalement
surmontés. En 1956, le pays comptait plus de 60 millions de téléphones
en service, dont 51 millions dans le Bell System (soit 24 millions de
plus depuis 1946) ; 89 % de tous les téléphones du Bell
System étaient à cadran ; 11 millions de clients pouvaient
composer des numéros dans les villes voisines et 2,7 millions pouvaient
composer directement les 20 millions de téléphones dans
tout le pays. Le transistor, inventé aux laboratoires Bell en 1947,
commençait à avoir un impact sur l'équipement téléphonique
; le câble coaxial et les systèmes à micro-ondes réduisaient
rapidement le coût des appels longue distance ; et AT&T acheva
le premier câble téléphonique transatlantique en 1956.
Le Bell System, s'appuyant sur son expérience de la guerre aux
laboratoires Bell et à Western Electric, fut engagé dans
d'importants projets de systèmes de communication et de guidage
de défense pour le gouvernement américain, notamment Nike,
"White Alice" et la ligne DEW. À la demande du gouvernement,
Western Electric avait commencé à gérer le laboratoire
d'énergie atomique américain Sandia en 1949.
Au milieu des années 1950, le système
avait également surmonté son deuxième défi
antitrust. En 1949, le ministère américain de la Justice
avait intenté une action en justice antitrust demandant la cession
de Western Electric Co. Le procès fut réglé en 1956
avant d'être jugé. Aux termes du décret de consentement,
le Bell System limitait ses activités commerciales aux services
de communication par transporteur public, acceptait de concéder
des licences sur ses inventions à toutes les parties intéressées
et limitait Western Electric à la fabrication d'équipements
du type utilisé par les sociétés d'exploitation de
Bell. En échange, le gouvernement acceptait la relation d'entreprise
intégrée entre AT&T, Western Electric, Bell Labs et
les sociétés d'exploitation associées.
Frederick Kappel, qui succéda à Cleo Craig
à la présidence d'AT&T en 1956, fit de la « vitalité
» le mot d'ordre du système.
Les changements dans le financement d'AT&T étaient une incarnation
de la stratégie de Kappel. Des droits ont été offerts
aux actionnaires existants, le nombre autorisé d'actions de la
société étant passé de 60 à 100 millions
d'actions. En 1958, AT&T a émis 718 millions de dollars d'obligations
convertibles et a offert 7 millions d'actions aux employés de Bell
System ; l'année suivante, le conseil d'administration d'AT&T
a approuvé un fractionnement des actions à raison de 3 pour
1, ainsi que la première augmentation du dividende depuis 1921.
Le conseil d'administration a de nouveau augmenté le dividende
en 1961, 1963, 1965 et 1967, et a de nouveau divisé les actions
- cette fois à raison de 2 pour 1 - en 1964. Les investisseurs
ont commencé à considérer les actions d'AT&T
comme une émission de « croissance ».
Ces manuvres financières, ainsi que
d'autres, avaient pour but d'améliorer et d'étendre le réseau
national commuté, le véritable système du Bell System.
Au milieu des années 1970, le réseau représentait
environ 9 300 % des investissements nets du Bell System et produisait
95 % de ses revenus.
À la base de ce réseau se trouvaient quelque 25 000 bureaux
de commutation locaux de Bell et d'entreprises indépendantes. Ces
bureaux desservaient de quelques abonnés seulement jusqu'à
10 000 lignes. Il y avait également quatre niveaux supplémentaires
de bureaux de commutation, appelés bureaux tandem, et ce réseau
complexe s'étendait par câbles puis par satellites au monde
entier. Les communications par satellite ont atteint leur maturité
au début des années 1960. En 1962, le Congrès a créé
la Communications Satellite Corporation (Comsat) par voie de loi pour
développer un système de communications international. Également
en 1962, le Bell System a lancé son premier satellite de communications
expérimental, Telstar, qui a été rapidement suivi
par les satellites Telstar II à plus haute altitude et les satellites
Relay de RCA.
Dautres avancées technologiques ont eu un
impact décisif sur les opérations du Bell System : les systèmes
de commutation électronique (ESS) ; la numérotation Touch-Tone
; de nouveaux systèmes de transmission par câble coaxial
et micro-ondes de plus grande capacité ; la micro-miniaturisation
des équipements de transmission de données et de voix ;
un câble transatlantique de plus grande capacité ; et le
premier câble transpacifique. Les bénéfices étaient
en hausse et la confiance des investisseurs était à son
plus haut niveau. Les prix des services longue distance continuaient de
baisser et les prix des services locaux restaient stables, en grande partie
grâce à laugmentation des revenus provenant du soutien
des services longue distance aux services locaux grâce au processus
de séparation (11, 12). Environ 90 % des ménages américains
avaient le téléphone et la structure du Bell System avait
en fait été ratifiée par le gouvernement fédéral
avec le décret de consentement de 1956. Ce furent les années
dor du Bell System.
Changement réglementaire, conflit politique
et concurrence sur le marché
Mais bientôt, de nouveaux défis, ainsi que
d'anciens, commencèrent à se matérialiser. Encouragées
par la disponibilité relativement aisée de nouvelles technologies
et par l'identification d'opportunités économiques inhérentes
à la tarification réglementée, d'autres entreprises
cherchèrent à s'approprier certaines des activités
traditionnelles du Bell System. Les premières tentatives d'entrée
sur des marchés jusqu'alors fermés eurent lieu dans le secteur
relativement restreint des lignes privées ; cela se produisit lorsque
la FCC décida d'autoriser d'autres entreprises à construire
leurs propres systèmes utilisant le spectre de fréquences
radio au-dessus de 890 mégacycles (aujourd'hui mégahertz).
Peu après, une petite start-up, Microwave Communications, Inc.
(MCI), demanda à la FCC d'offrir un service de ligne privée
entre St. Louis et Chicago. La FCC, qui avait inauguré en 1965
une enquête officielle majeure sur les tarifs longue distance du
Bell System, ouvrit une brèche en approuvant la demande de MCI.
En 1968, une autre politique traditionnelle du Bell System et de la réglementation
fut modifiée par la FCC dans sa décision Carterfone , qui
annula les tarifs de « raccordement étranger » ; La
FCC autorise désormais l'interconnexion d'équipements privés
avec le réseau Bell, modifiant ainsi la responsabilité de
Bell de bout en bout. À la fin des années 1960, le système
Bell rencontre d'autres problèmes graves. Le taux d'inflation augmente
depuis le milieu de la décennie et les bénéfices
du système Bell s'érodent. Incapable de suivre le rythme
par la seule amélioration de la productivité, le système
se tourne à nouveau vers les organismes de réglementation
pour obtenir des augmentations de tarifs. Cette tâche difficile
est aggravée par une baisse de la qualité du service qui
atteint des proportions de crise à New York et dans quelques autres
villes. HI Romnes, qui a remplacé Kappel à la présidence
d'AT&T en 1967, lutte pour remettre le système sur les rails.
Il parvient à ramener le service à des niveaux normaux ;
après tout, la qualité du service est la valeur fondamentale
du système Bell. Il atteint cet objectif malgré une grève
majeure des Communications Workers of America (CWA) et de la Fraternité
internationale des ouvriers en électricité (IBEW) - une
grève qui dure jusqu'à 137 jours dans certaines régions.
Tandis que Romnes tentait de s'adapter à l'évolution du
marché, la FCC poursuivait sa politique de promotion de la concurrence.
En 1971, elle ouvrit l'ensemble du marché des lignes privées
à tous les acteurs avec sa décision sur les transporteurs
publics spécialisés. Elle lança également
une nouvelle enquête à grande échelle sur le taux
de rendement du système Bell, en analysant en profondeur les coûts
et la structure interne de l'entreprise, en particulier sa relation avec
Western Electric.
Lorsque Romnes prit sa retraite en 1972, il fut remplacé
par John D. deButts, qui s'empressa de renforcer le moral des employés
et les bénéfices en baisse de l'entreprise. deButts s'exprima
avec force contre la concurrence, soulignant qu'il pensait qu'elle conduirait
à terme à des changements radicaux dans la manière
dont le service téléphonique était fourni et tarifé.
Il avertit que permettre à d'autres de siphonner les revenus des
services longue distance mettait en péril la structure tarifaire
réglementaire qui couvrait une partie importante des coûts
du service de central. Il critiquait les politiques qui sapaient la responsabilité
de bout en bout du Bell System en matière de service. Il pensait
que l'intégrité et la qualité de l'ensemble du système
étaient menacées. Comme l'a observé Alvin von Auw,
proche assistant de deButts, « la base fondamentale de notre activité
est attaquée à grande échelle ».
À cette époque, le Bell System était
encore essentiellement organisé selon la structure à trois
colonnes de Vail : les installations, les activités commerciales
et le trafic. Cette structure fonctionnelle avait fait ses preuves dans
un système dominé par les opérations et l'ingénierie.
Mais deButts, réalisant qu'un changement s'imposait, commença
par réorganiser les marchés de services (services clients,
services opérateurs et services réseau) et créa un
nouveau département marketing au milieu de l'année 1973.
Mais même s'il changeait le système, deButts voulait faire
tout ce qu'il pouvait pour conserver intacts les aspects du système
qu'il jugeait essentiels à un bon service téléphonique.
En septembre de cette année-là, il prononça un discours
important devant la convention de la National Association of Regulatory
and Utility Commissioners. Appelant à un « moratoire sur
de nouvelles expériences en économie », il présenta
au public la position du Bell System en faveur du principe du transporteur
public et « par conséquent, implicitement, de s'opposer à
la concurrence [et] d'adopter le monopole » pour l'industrie. Les
décisions de la FCC, disait-il, créaient une « concurrence
artificielle ». Si la concurrence devait être à l'ordre
du jour, observait-il, AT&T allait se livrer à une concurrence
vigoureuse. Mais pour ce faire, il devait être libre de manuvrer
. deButts espérait que ses propos percutants susciteraient un débat
public et il était convaincu que le système Bell, qui avait
bien servi la nation, l'emporterait.
Mais la FCC a continué sur la « pente glissante
» qu'elle avait empruntée une décennie plus tôt.
Ses décisions d'enregistrement de 1975 et 1976 ont en effet permis
aux clients de fournir leurs propres téléphones, autocommutateurs
privés (PBX) et autres équipements terminaux sans connexion
par une compagnie de téléphone et sans aucune exigence d'interface
(tant que les fabricants enregistraient l'équipement auprès
de la FCC). Cette décision a mis fin à la responsabilité
que les compagnies de téléphone avaient longtemps assumée
de fournir le service d'un bout à l'autre de l'appel et de le maintenir.
Les tribunaux se sont alors penchés sur ces
questions lorsque les nouveaux concurrents ont intenté des poursuites
privées contre Bell System, alléguant divers actes anticoncurrentiels.
Ils ont réclamé des dommages et intérêts parce
que Bell System avait obtenu la plupart de ses équipements auprès
de sa propre branche de fabrication, Western Electric Co., parce que divers
ordres réglementaires et procédures de Bell System lui rendaient
difficile la vente de ses produits et services, et en raison des réactions
de Bell en matière de prix face à la concurrence nouvellement
autorisée. Les nouveaux concurrents ont également porté
des décisions réglementaires défavorables devant
les tribunaux, espérant qu'elles seraient maintenues. L'une de
ces décisions, concernant le service longue distance Execunet de
MCI, a annulé une décision de la FCC et ouvert pour la première
fois l'ensemble du marché longue distance à la concurrence.
En novembre 1974, le ministère américain
de la Justice a intenté une action contre Bell System, l'accusant
de monopolisation et de complot visant à monopoliser la fourniture
de services et d'équipements de télécommunications.
Le gouvernement a demandé la cession de diverses parties de l'entreprise
intégrée. Bell System a nié avoir violé les
lois antitrust et s'est engagé à lutter contre cette affaire
par le biais du système juridique.
Dans lespoir dobtenir une déclaration
claire de politique publique en matière de télécommunications,
AT&T a demandé au Congrès de participer aux débats.
Après avoir tenu des audiences pendant cinq ans sur plusieurs projets
de loi (présentés à partir de 1976) visant à
modifier la loi sur les communications, le Congrès a généré
des tonnes de papier et des témoignages apparemment sans fin. Mais
aucun consensus na pu être trouvé et aucune modification
na été apportée à la loi. La loi sur
les communications est toujours en vigueur, telle quelle a été
adoptée en 1934.
Lorsque John deButts a pris sa retraite en tant
que président dAT&T en 1979, il a laissé derrière
lui un paradoxe. Il avait réussi à remettre le système
Bell sur pied : les bénéfices étaient bons, le service
était meilleur que jamais et les installations étaient rapidement
modernisées grâce à la nouvelle technologie générée
par Bell Labs et Western Electric. Cétait une entreprise
solide, viable et en pleine croissance. Mais elle était profondément
embourbée dans des confrontations politiques et juridiques. John
deButts navait pas été en mesure de ralentir la vague
de changement venant de nouveaux concurrents, de leurs partisans politiques,
des tribunaux et des régulateurs.
C'est la situation qui a été héritée
en 1979 par le successeur de deButts, Charles L. Brown, l'auteur de cet
article.
Mes premières années à la tête du Bell System
ont représenté un défi de gestion difficile. Distraits
par des problèmes juridiques, législatifs et réglementaires
répétés de la tâche complexe de diriger la
plus grande entreprise du monde, les dirigeants du Bell System ont dû
trouver une issue aux dilemmes de politique publique ou risquer de perdre
le contrôle de la destinée de l'entreprise. Il devenait de
plus en plus clair que si rien n'était fait rapidement, le Bell
System raterait les opportunités qui se présentaient sur
le nouveau marché de l'ère de l'information et, en fait,
aurait constamment des difficultés à utiliser ses propres
technologies nouvellement développées. Nous avions la responsabilité
envers nos actionnaires, nos clients et nos employés de ne pas
laisser la législation, la réglementation ou la concurrence
entraîner la détérioration de l'entreprise. Nous avons
dû faire face aux problèmes suivants : le procès aux
États-Unis contre la concurrence, dans lequel une décision
défavorable semblait fort probable ; un Congrès qui envisageait
une législation réglementaire complexe pour le Bell System
qui aurait rendu difficile le fonctionnement efficace de ce dernier ;
un système réglementaire qui avait essentiellement abandonné
à la fois le principe du transporteur public et le concept d'un
réseau unifié et géré ; et des concurrents
non réglementés qui avaient aggravé nos problèmes
avec les agences gouvernementales et qui s'étaient rapidement installés
sur les marchés du Bell System et avaient pris le contrôle
de nouveaux marchés de produits sur lesquels AT&T n'était
pas autorisée à pénétrer. Le plan de tarification
monopolistique selon lequel les revenus longue distance soutenaient les
prix des services locaux permettait aux concurrents dont les revenus ne
soutenaient pas, pour la plupart, le service local, de réduire
facilement les tarifs longue distance d'AT&T.
Cession et restructuration La fin du Bell
System
En décembre 1981, après deux ans de tentatives
pour nous débarrasser de laffaire antitrust et obtenir une
législation appropriée, nous avons entamé des discussions
avec le procureur général adjoint des États-Unis,
William F. Baxter, pour régler le litige. Les négociations
se sont déroulées rapidement. Nos positions étaient
claires et nous savions tous deux que, quel que soit le résultat,
nous devions maintenir une industrie des communications forte et viable
pour les États-Unis. Le 8 janvier 1982, nous avons annoncé
conjointement que le procès du ministère de la Justice avait
été résolu grâce à laccord du
Bell System de se départir des parts de central local de ses 22
compagnies de téléphone en activité. Le ministère
de la Justice a accepté de dissoudre le décret de consentement
précédent (1956) et de le remplacer par un nouvel accord,
libérant ainsi AT&T des restrictions sur les activités
et les marchés sur lesquels elle pouvait pénétrer.
Javais évalué la situation de la manière suivante
: lun des principaux devoirs de la direction
dune entreprise est de sassurer que lentreprise se conforme
à la politique publique. Sinon, à long terme, elle ne survivra
pas. La politique publique de lépoque, quelle que soit la
manière dont elle a été adoptée, cherchait
un changement.
Le Bell System était perçu par une partie
de l'opinion publique comme trop grand, trop puissant ou trop envahissant.
La nouvelle politique publique devait faire de la
concurrence dans les services longue distance la règle et non l'exception.
Le temps n'était pas en faveur du Bell System
: des opportunités seraient manquées et il était
impossible de planifier l'avenir tant que les problèmes juridiques,
législatifs et réglementaires ne seraient pas résolus.
Pour accéder à de nouveaux marchés
et conserver son accès aux marchés actuels, le Bell System
devait accepter une restructuration radicale.
L'acceptation de la principale demande du ministère
de la Justice, la cession des activités locales par un décret
relativement simple et large, laisserait à AT&T la liberté
de se réorganiser sur une base commerciale plutôt que de
se soumettre à une réorganisation détaillée
par un tribunal ou un organe législatif.
Des trois options - poursuivre le litige, accepter une
législation paralysante ou un décret d'injonction, ou accepter
la cession de nos compagnies de téléphone locales - la dernière
était la meilleure voie à suivre pour le public et les actionnaires.
L'objectif du ministère de la Justice était
de séparer les activités concurrentielles du Bell System
de celles qui relevaient du monopole naturel, c'est-à-dire les
activités de commutation locale. Il s'agissait d'une procédure
simple mais pénible. Pour conserver sa structure verticale et obtenir
la liberté de concurrencer et de proposer sa technologie sur de
nouveaux marchés, AT&T devait renoncer à son partenariat
national avec des entreprises fournissant un service de communication
complet de bout en bout.Ce nest quà ce moment-là
que nous avons pu dissiper le nuage dincertitude qui avait plané
sur lentreprise pendant la majeure partie de la décennie
écoulée.
AT&T ayant accepté de se défaire
des trois quarts de ses actifs, le Bell System s'est mis à la tâche
de restructuration. Sept sociétés régionales, comme
le montre le tableau 3, ont été organisées pour prendre
en charge les opérations de central local. Une organisation de
services centraux, plus tard appelée Bell Communications Research,
ou Bellcore, a été créée. Détenue et
exploitée par les sociétés régionales, elle
fournirait des services techniques et de soutien et de coordination à
des fins de défense nationale. J'ai établi quatre principes
fondamentaux pour guider la restructuration :
Dans la mesure du possible, notre service à
tous les segments du public sera fourni aux mêmes niveaux élevés
qui ont été la marque de fabrique du service du Bell System.
L'intégrité de l'investissement des 3 200 000 propriétaires
de l'entreprise sera préservée.
La réorganisation sera menée de manière
à assurer aux employés du Bell System la plus grande sécurité
d'emploi et la poursuite des possibilités de carrière possibles.
Les sociétés cédées
seront lancées avec toutes les ressources de gestion, financières,
techniques et physiques nécessaires pour en faire des entreprises
florissantes dans les régions où elles opéreront.
Je crois que nous avons respecté ces quatre
principes.
Lors de la cession, qui a eu lieu le 1er janvier 1984,
date à laquelle le système Bell a cessé d'exister,
les sept sociétés régionales géraient tous
les appels locaux, certaines activités interurbaines intra-étatiques,
l'accès des clients aux réseaux longue distance, ainsi que
la publicité dans les annuaires. Elles étaient également
autorisées à se faire concurrence dans la fourniture de
nouveaux équipements pour les clients. Les sociétés
Bell régionales n'étaient pas autorisées à
fabriquer des équipements téléphoniques et à
entrer dans la majeure partie des activités interurbaines et dans
certains services « d'information », mais elles pouvaient,
avec l'autorisation du tribunal, entrer dans d'autres activités.
Les activités de la « nouvelle » AT&T comprenaient
les services interurbains, les services pour tous les équipements
terminaux clients alors en place, la recherche et le développement,
et la société de fabrication Western Electric. AT&T
était en concurrence avec toutes les sociétés qui
choisissaient d'entrer sur ses marchés, et elle était libre
d'entrer sur presque tous les nouveaux marchés qu'elle souhaitait.
Chaque actionnaire recevait une nouvelle action
de chacune des sept sociétés holding régionales pour
dix actions AT&T détenues. Les huit sociétés
ont toutes placé leurs actions en bourse, où elles pouvaient
être achetées et vendues librement.
Au moment où nous écrivons ces lignes,
chacune des nouvelles entreprises, dénuée d'un héritage
et d'une culture communs, trouve sa propre voie dans la nouvelle ère
passionnante de l'information. Au fil du temps, elles établiront
des cultures et des héritages individuels tout en continuant à
faire partie du réseau de services de communications pour l'ensemble
des États-Unis. Les accords, les relations commerciales et personnelles
et les procédures standardisées établis pendant un
siècle dans le cadre du système intégré Bell
ont été remplacés par de nouveaux contrats commerciaux
indépendants.
Certains changements ont eu lieu aux deux niveaux
du système de réglementation des télécommunications
: les États ont déréglementé certains services,
partiellement ou totalement ; la FCC a éliminé les exigences
difficiles de séparation des activités imposées à
AT&T au début des années 1980 et a entrepris de remplacer
les contraintes lourdes de taux de rendement par des plafonds de prix.
Cependant, la réglementation fédérale et étatique
est toujours omniprésente et s'applique aux activités de
commutation locale monopolistiques des compagnies de téléphone
et aux services de télécommunications concurrentiels d'AT&T,
mais pas à ses rivaux longue distance.
De plus, le juge fédéral qui a présidé
le procès et l'accord de consentement prend régulièrement
des décisions importantes concernant le respect du décret.
Ces décisions affectent parfois la structure et les performances
de l'industrie et les services que reçoit le public américain.
Dans la période relativement courte qui s'est
écoulée depuis l'apparition des nouvelles entreprises, de
nombreux changements ont eu lieu dans l'organisation des entreprises,
les marchés et les produits. De nouvelles technologies sont utilisées
pour fournir de nouveaux produits et des services toujours meilleurs.
Le changement et l'adaptation - caractéristiques de longue date
du système Bell - continuent d'être des aspects centraux
de l'industrie des télécommunications aujourd'hui.
Ma vision de l'avenir à l'ère de l'information
est forte et positive, tout comme l'était la vision d'Alexander
Graham Bell pour sa nouvelle invention en 1876. Aujourd'hui, Theodore
Vail serait peut-être contrarié par les différences
marquées entre notre industrie et le système Bell qu'il
a contribué à créer il y a près de 100 ans.
Il aurait regretté la fin du système Bell, mais aurait applaudi
la capacité de l'entreprise à s'adapter aux demandes actuelles,
aux nouveaux produits et services, à l'étendue mondiale
des opérations d'AT&T et aux nouvelles technologies qui composent
notre vision de l'avenir des télécommunications.