Thomas Alva
Edison
Thomas Alva Edison, né le 11 février
1847 à Milan dans l'Ohio et mort le 18 octobre 1931
à West Orange dans le New Jersey, est un inventeur, un
scientifique et un industriel américain.
Fondateur de la General Electric,
l'une des premières puissances industrielles mondiales,
il est un inventeur prolifique (plus de 1 000 brevets) et controversé.
Pionnier de l'électricité, de la télégraphie
du téléphone, diffuseur, vulgarisateur, il est également
l'un des inventeurs du cinéma et de l'enregistrement du
son.
Il est parfois surnommé « le sorcier de Menlo Park
», ville rebaptisée Edison en son honneur en 1954.
Thomas Alva Edison est le septième et dernier fils de Samuel
Edison (1804-1896), Canadien d'origine néerlandaise, qui
dut fuir le Canada pour avoir participé aux rébellions
de 1837-1838 et qui fut tour à tour brocanteur, épicier,
agent immobilier, charpentier.
Sa mère, Nancy Elliot (1810-1871), ancienne institutrice,
était également Canadienne mais d'origine écossaise.
Le père de Nancy était un héros de la guerre
d'indépendance des États-Unis.
Thomas Alva Edison est le cadet d'une famille modeste qui le stimule
intellectuellement et politiquement.
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sommaire
En 1854, alors qu'il est âgé de 7 ans, sa famille
s'installe à Port Huron dans le Michigan.
«Thomas, fit durement le maître décole, vous
ne serez jamais quun sot ! » Sous le poids de cette sombre
prophétie, lélève courba le front et pleura.
Puis comme, au retour de la classe, ses larmes coulaient encore
grosses larmes intarissables dun bambin de huit ans sa mère
linterrogea. Au récit de lenfant, blessée dans
sa fierté maternelle, elle bondit jusque chez le maître décole
et lui cria : « Monsieur, mon fils est moins sot que vous ! Désormais,
instruit par mes soins, il se passera de vos leçons. »
Cette scène avait lieu vers 1855, dans le petit bourg de
Port-Huron (État de Michigan), où Thomas Alva Edison venait
darriver avec les siens. À Port-Huron, le père, assez
peu entendu en affaires, mais réputé pour son « humour
» ; la mère, originaire comme son mari du Canada, où
elle avait été institutrice ; enfin Thomas, gamin bizarre,
renfermé et étourdi, dont sa mère vantait lintelligence
docile, ouverte surtout aux choses scientifiques, mais que tout le village
appelait un « bêta ».
Ne le voyait-on pas sans cesse rôder parmi les chantiers et les
quais et poser aux ouvriers mille questions oiseuses sur leur travail
ou leurs outils ? « A quoi sert ceci ? Comment démonte-t-on
cela ? » Aidé par sa mère qui lui donne des cours
à la maison, il complète alors sa formation de base en parfait
autodidacte, lisant des grands auteurs comme Charles Dickens ou Shakespeare,
et dévorant tous les livres de science que sa mère lui apporte,
notamment l'ouvrage de physique expérimentale School of Natural
Philosophy de Richard Green Parker9. Il fréquente assidûment
la bibliothèque de Détroit : « Si mes souvenirs sont
exacts, je commençai par le premier livre du rayon du bas pour
dévorer ensuite tout le reste, l'un après l'autre. Je n'ai
pas lu quelques livres ; j'ai lu la bibliothèque entière».
En 1857, âgé de 10 ans, Thomas possède
déjà un vrai petit laboratoire de chimie dans le sous-sol
de la maison de ses parents pour développer son intelligence et
ses capacités, en reproduisant les expériences de School
of Natural Philosophy.
En 1859, âgé de 12 ans, Thomas obtient la concession
exclusive de vendeur de journaux, boissons, cigares, cigarettes, bonbons,
dans le train de la « Grand Trunk Railway » qui fait l'aller-retour
quotidien Port Huron-Detroit, en utilisant ses premières économies
pour acheter des produits chimiques à la pharmacie locale.
Il en profite pour vendre dans les gares des fruits et légumes.
Avec l'argent gagné et l'aide de quatre assistants, il s'achète
vers 1862 une presse d'imprimerie d'occasion qu'il installe dans un wagon
à bagages pour la rédaction et l'impression (durant les
trajets) de son propre mini-journal hebdomadaire le Weekly Herald, premier
à paraître à bord d'un train, tiré à
400 exemplaires.
Le 6 avril 1862, Edison annonce à ses voyageurs lecteurs, grâce
à un ami télégraphiste de Détroit, les nouvelles
de la bataille de Shiloh.
La même année, il s'intéresse également au
télégraphe du train, inventé en 1838 par Samuel Morse.
Il est autorisé à aménager son laboratoire de chimie
dans son wagon à bagages-imprimerie. Il poursuit ses expériences
durant les haltes de 5 heures à Détroit. Une embardée
du train renverse un flacon de phosphore et provoque un incendie, ce qui
lui vaut son renvoi immédiat avec cependant ses premiers 2 000
dollars de gain commercial, fièrement gagnés.Âgé
de 13 ans, il attrape la scarlatine dont il ressort pratiquement sourd,
même si Edison forge sa légende en racontant qu'il eut une
surdité partielle de l'oreille gauche après qu'un cheminot
l'eut empoigné par les oreilles (autre version qu'il donne : l'eut
giflé) alors que son laboratoire de chimie prenait feu.
Dès lors, ce handicap influence fortement son caractère,
comme il l'explique lui-même : « J'étais exclu de cette
forme particulière des relations sociales qu'on appelle le bavardage.
Et j'en suis fort heureux... Comme ma surdité me dispensait de
participer à ces bavardages, j'avais le temps et la possibilité
de réfléchir aux problèmes qui me préoccupaient».
Ce comportement renfermé sur la pensée et la réflexion
influence aussi l'orientation de ses recherches. Son désir d'améliorer
le sort de l'humanité décuple son avidité pour la
lecture, en particulier pour les ouvrages de chimie, d'électricité,
de physique et de mécanique. « Ma surdité m'avait
appris que presque n'importe quel livre peut être agréable
ou instructif».
Les messages reçus sur le télégraphe
Morse initial étaient inscrits sous forme d'une série de
points et de traits sur une bande de papier qui était décodée
et lue. La surdité partielle d'Edison ne constituait donc pas un
handicap. Cependant, les récepteurs étaient de plus en plus
souvent équipés d'une touche sonore, permettant aux télégraphistes
de « lire » les messages par clics. La transformation de la
télégraphie en art auditif laissa Edison de plus en plus
désavantagé au cours de ses six années de carrière
de télégraphiste itinérant dans le Midwest, le Sud,
le Canada et la Nouvelle-Angleterre . Débordant d'ingéniosité
et de perspicacité, il consacra une grande partie de son énergie
à améliorer l'équipement embryonnaire et à
inventer des dispositifs facilitant certaines tâches que ses limitations
physiques rendaient difficiles. En janvier 1869, il avait suffisamment
progressé avec un télégraphe duplex (un appareil
capable de transmettre deux messages simultanément sur un seul
fil) et une imprimante , qui convertissait les signaux électriques
en lettres, pour abandonner la télégraphie pour se consacrer
pleinement à l'invention et à l'entrepreneuriat.
Télégraphe
de Samuel Morse en 1838.
Edison employé télégraphiste
Toujours en 1862, à 15 ans Thomas sauve héroïquement
Jimmie MacKenzie, un enfant de trois ans qui manque se faire écraser
par un train, Jimmie étant le fils de J.U. MacKenzie, chef de gare
à Port Huron.
Pour le remercier, l'officier accepte de lui apprendre l'alphabet morse
et l'utilisation de son télégraphe durant deux mois de formation.
Cette nouvelle compétence-passion lui permet de trouver un emploi
de télégraphiste à Memphis.
Son directeur remarque qu'Edison lit ou dort pendant son travail, il lui
ordonne d'envoyer toutes les demi-heures un message morse pour attester
qu'il travaille. Comme il a consacré le loisir de ses journées
à lire et à étudier, notre veilleur est souvent pris,
durant son service, dinvincibles assoupissements, dont les conséquences
risquent dêtre redoutables. « Désormais, lui
dit alors son chef irrité, vous me télégraphierez
la lettre A toutes les demi-heures ! » « Bien ! » répond
le délinquant. Le lendemain, il a établi entre son appareil
et un mouvement dhorlogerie le raccord nécessaire qui, automatiquement,
envoie la lettre demandée et assure au dormeur la paix et limpunité
Un jour, ce directeur se présente à la cabine de télégraphie
pour constater qu'Edison l'a dupé en automatisant le transmetteur.
En 1866, âgé de 19 ans, il emménage à
Toronto au Canada et trouve un emploi d'assistant-télégraphiste
à la Western Union Company. Son travail consiste à transmettre
par télégraphe les messages reçus à chaque
heure. Il réalise alors sa première invention : il transforme
son télégraphe en « transmetteur-récepteur
duplex automatique de code Morse », capable de transmettre sur un
même câble deux dépêches en sens inverse, automatiquement
sans intervention humaine, et dépose ainsi son premier brevet.
Continuant ses expériences pendant son travail, il laisse échapper
de l'acide sulfurique d'une batterie au plomb, acide qui traverse le plancher
et atterrit dans le bureau du directeur de la compagnie qui le licencie
sur le champ.
Puis, il devient opérateur télégraphiste, itinérant
de ville en ville dans tout l'Est des États-Unis.
En 1868, âgé de 21 ans, expert en télégraphie,
Thomas est embauché comme opérateur-télégraphiste
de nuit à la Western Union Company de
Boston et travaille en parallèle sur plusieurs projets d'inventions
dont une machine de comptage automatique de vote qui n'est pas retenue
par le Congrès des États-Unis car jugée trop rapide
Il en déduit un de ses futurs grands principes de base : «
Never invent something that people don't want » (ne jamais inventer
quelque chose dont les gens ne veulent pas).
En 1869, il tente sa chance à New York, où il trouve
une chambre de bonne dans les sous-sols de la chaufferie de la Bourse
de New York à Wall Street. Il dort à côté du
téléscripteur qui transmet les cours de l'or sur les marchés
financiers, et étudie cette machine de près.
Il aide un jour le télégraphiste de la Western Union à
résoudre une panne importante et se voit proposer une confortable
place d'assistant de l'ingénieur en chef de la Western Union de
New York, aux appointements de 300 dollars, avec pour mission d'améliorer
le téléscripteur de la Bourse de New York. Parallèlement,
il étudie à la Cooper Union qui lui permet, grâce
à des cours gratuits, d'augmenter ses connaissances en chimie.
En 1869, Edison installe ses ateliers aux numéros
10 et 12 de Ward Street, à Newark, dans le New Jersey. Enfin, il
devient propriétaire de sa propre usine, qui se spécialise
dans la production de matériel télégraphique et l'amélioration
de la vitesse d'exécution de la machine à écrire.
Outre ses travaux sur la plume et la presse électriques, future
machine à polycopier, il améliore en 1871 le fonctionnement
de la machine à écrire brevetée par Christopher Scholes,
à la demande de l'Automatic Telegraph Company.
Le 25 décembre 1871, il épouse Mary Stilwell,
une des employées de son laboratoire, âgée de quinze
ans, qui décède prématurément à l'âge
de 28 ans, laissant Thomas veuf avec trois enfants : Marion Estelle
Edison, Thomas Alva Edison Jr. et William Leslie Edison
.
Il se remariera à Mina Miller en 1886, avec qui il
aura trois autres enfants : Madeleine Edison, Charles Edison
et Theodore Miller Edison.
sommaire
Edison patron d'entreprise
Il développe et commercialise pour 40 000 dollars son télégraphe
multiplexe automatique breveté, le Edison Universal Stock Printer,
pouvant transmettre et imprimer simultanément plusieurs cours de
valeurs boursières.
Télégraphe Stock Ticker d'Edison, pour la bourse de New
York
En 1874 avec les 40 000 dollars récoltés de son télégraphe
multiplexé, il fonde son entreprise industrielle de « Menlo
Park », avec des laboratoires de recherche à Newark dans
le New Jersey près de New York.
Il est précurseur de la recherche industrielle moderne appliquée,
avec deux associés et une équipe de 60 chercheurs salariés
(au lieu de chercheurs isolés). Thomas Edison vit dans son laboratoire
et ne dort que quatre heures. Il dit être capable de travailler
48 heures, voire 72 heures d'affilée.Quelques brevets sur la télégraphie
qui se rapporte aussi à la téléphonie :
L'inventeur américain amène quelques perfectionnements
à l' invention révolutionnaire du téléphone,
avant de quitter son atelier de Newark en 1875 pour Menlo Park dans le
New Jersey. Ainsi est baptisé son laboratoire de recherche industrielle.
Près de New York, il travaillera désormais avec l'aide d'une
équipe restreinte, dont chaque membre possède son logement
sur le site, à inventer et à innover.
Déposé le 05 septembre 1876 Brevet
192 296 "Acoustic Télégraph" accordé
le 10 Octobre 1876
Déposé le 4 Mars 1876, du Brevet
198 087 puis le Brevet 198
088 "Téléphonie Télégraph"
le 11 décembre 1877
suivi du Brevet 198 089
"Téléphonic Or Electro Harmonic Télégraphs"
le 11 décembre 1877.Industriel en 1878, lors d'une partie
de pêche au lac Battle dans la Sierra Madre, État du Wyoming,
Edison observe à quel point les fibres d'un morceau de bambou (de
sa canne à pêche), jeté au feu, brillent sans se désintégrer.
Cette observation lui inspire l'idée d'utiliser un filament fortement
chauffé par un courant électrique à l'intérieur
d'une ampoule hermétique, de laquelle on a enlevé l'air
par une pompe à vide, pour produire de la lumière.
1878 Le phonographe
Le Français Édouard-Léon Scott de Martinville
avait déjà enregistré des sons sur papier en 1857,
inventant ainsi la phonautographie, enregistrement visuel sans possibilité
de reproduction. En avril 1877, un autre inventeur français, Charles
Cros, adresse à l'Académie des sciences, un mémoire
décrivant le principe d'un appareil de reproduction des sons, qu'il
nomme paléophone, et réussit un enregistrement, mais
bute à son tour sur le problème de la reproduction de ces
sons, visiblement enregistrés mais que l'on ne peut écouter.
Les deux chercheurs n'ont pas trouvé le moyen adéquat pour
résoudre ce problème, il leur manque ce qui ferait d'eux
les inventeurs de l'enregistrement sonore ; ils n'en sont que les précurseurs.
Au même moment, Edison achève la mise au point de son phonographe,
capable non seulement d'enregistrer mais aussi de restituer toute forme
de sons dont la voix humaine. Les premiers phonographes sont munis d'un
cylindre phonographique d'acier en rotation, couvert d'une feuille d'étain,
et la gravure est effectuée par une aiguille d'acier transformant
les sons reçus en vibrations verticales qui tracent un sillon continu,
le porte-aiguille se déplaçant horizontalement le long du
cylindre. L'enregistrement, limité au début à une
ou deux minutes, est lu par la même aiguille dont les vibrations
sur un diaphragme mince sont amplifiées par un cornet acoustique.
Le cylindre est remplacé plus tard par une galette de cire durcie
après enregistrement.
En France dans La
Semaine du Clergé
du 10 Octobre 1877 figure le premier article relatif à
l'invention du phonographe, signé Le Blanc. Sous le pseudonyme
de ce chroniqueur scientifique se cache l'abbé Lenoir, un ami de
Charles Cros. Pour la première fois, le mot phonographe est employé
pour désigner l'invention décrite quelques mois plus tôt
par le poète dans son pli cacheté adressé le 18 avril
1877 à l 'Académie des Sciences.
La même année que Charles Cros, le 17 juillet 1877, Thomas
A Edison décrit un appareil qui enregistre un message télégraphique
sur du papier qui ensuite pouvait être envoyé de nouveau
par télégraphie. Il en conclut qu'un message téléphonique
peut être enregistré de la même manière.
On a là l'exemple d' une fécondation croisée de deux
techniques, celle du télégraphe et du téléphone.
Le matin suivant, il se rend compte qu'il n'enregistre pas seulement un
message mais un son.
18.- Juillet 1877 - Esquisse d'un " appareil parlant " 
Une fois esquissé, il fera réalisé le prototype par
son assistant John Kruesi du 4 au 6 décembre 1877. Thomas A Edison
teste alors la nouvelle machine en chantant "Mary had a little lamb."
A sa grande surprise, la " machine parlante " répèta
la chanson.
Il en fit ensuite la démonstration dans les bureaux du Scientific
American à New York City qui relate l'évènement dans
son édition du 22 décembre 1877. Auparavant, Thomas A Edison
avait déposé sa demande de brevet le 19 décembre
1877 pour son "phonographe".
Le brevet fut accepté le 17 fèvrier 1878 et décrivait
un appareil très simple.

Archives Edison "
The Edison papers "
Antoine Bréguet,
dans la Revue des deux mondes de juillet-août 1878 sur «
La Transmission de la parole : le phonographe, le microphone, laérophone
», insiste sur laptitude du Nouveau Monde à concevoir
mais surtout mettre en uvre les avancées du progrès
technique.
" Aux Etats-Unis, tout devient franchement commerce
Thomas Edison est peut-être lexemple le plus frappant de notre
époque dun physicien prodigieusement fécond qui nest
jamais tenté de recherches abstraites
Nous avions annoncé, il y a déjà plus de six mois,
quun appareil capable denregistrer les sons de la voix humaine
était sur le point de faire son apparition. Cette prophétie,
alors presque téméraire, sest réalisée
aujourdhui. Plusieurs esprits distingués soccupaient
à la fois de trouver une solution de ce séduisant problème.
Cest à lAmérique que revient la gloire davoir
présenté le premier phonographe, le seul encore pour le
moment. Il est difficile de concevoir un appareil plus simple que celui
dEdison."
Mai 1880 obtention du brevet sur le "Phonograph" Brevet
227 679
A propos de ces deux inventions le Téléphone et le
Phonographe il y a un beau récit d'un journaliste Maurice
Dreyfous à Paris, en 1913
" Ce
qu'il me reste à dire : un demi siècle de choses vues
et entendues (1848-1900)" :
...
J'étais installé rue de la Bourse depuis fort peu de
temps, lorsque je reçus la visite d'un jeune journaliste prodigieusement
débrouillard, qui était accompagné d'un Américain
à grosses lunettes d'or, parlant fort mal le français,
lequel avait nom Roosevelt.
Tous deux m'invitèrent à venir voir, dans une boutique
située juste en face de chez moi, un instrument bizarre, que
Roosevelt désignait sous le nom de plume électrique.
(Il prononçait « le ploume électric ».)
C'était la plus stupide de toutes les inventions. Elle consistait
en une sorte de petite batterie électrique actionnant une aiguille,
prise dans un tube. On écrivait en tenant le tube comme un
porte-plume. L'aiguille toujours en mouvement piquait d'une série
de petits trous un papier sur lequel, on étendait, au moyen
d'un. rouleau de l'encre d'imprimerie. Grâce à ce dispositif,
on pouvait faire un nombre indéfini de copies.
C'est cet objet inepte que le groupe d'Américains installé
rue de la Bourse considérait comme des plus extraordinaires
et destiné à les enrichir.
Ce groupe d'Américains comportait trois personnages principaux
: Roosevelt déjà nommé, Graham
Bell, que les autres avaient l'air de considérer
comme un personnage de médiocre importance, et enfin, un homme
actif, insinuant, toujours en vedette, aimable, empressé, qui
n'était ni grand ni petit, plutôt gras que maigre.
Alors que les autres jargonnaient à peine le français,
il le parlait à peu près bien, mais avec un accent difficile
à définir, ni anglais, ni allemand, ni français
non plus. Il parlait pour eux tous, il était le metteur en
uvre de toute l'aventure.. Il n'avait pas le sol, et il eût
été très difficile de lui assigner une profession
définie. Il se targuait vaguement du titre de docteur en médecine,
mais il ne se parait jamais de ce titre dans ses relations qui, alors,
n'étaient pas très étendues. Il se contentait
de s'appeler, avec une aimable simplicité, Cornélius
Herz.
A côté de la plume électrique, il y avait trois
inventions :
1 - Une lampe électrique au charbon dont l'un des charbons
était en forme de tige comme celui des appareils de démonstration,
en usage dans les laboratoires d'étude, tandis que l'autre,
là résidait la nouveauté était en forme
de pion de damier. Un mouvement d'horlogerie l'animait d'un va-et-vient
et la largeur de la surface productrice d'étincelles multipliait
les ressources d'incandescence. Nos inventeurs comptaient beaucoup
sur cette lampe je crois que leurs espoirs ont été déçus.
Tout au moins a-t-elle eu l'avantage de servir de guide aux ingénieurs
qui ont créé les lampes électriques au charbon
encore en usage aujourd'hui.
2 - Il y avait bien aussi, dans la boutique où nos inventeurs
exhibaient la plume électrique, un drôle de joujou,
une drôle de mécanique.
Au moyen d'un cornet, d'une sorte de porte-voix retourné, on
envoyait des paroles sur un petit appareil posé sur un cylindre
bardé comme un perdreau d'une pâte sur laquelle on collait
une feuille d'étain très mince.
Tout en parlant dans le cylindre, on tournait une petite manivelle
qui faisait reculer le cylindre à mesure qu'on parlait. Puis,
cette première manuvre étant terminée,
on actionnait la manivelle dans le sens opposé, et la mécanique
répétait, avec une voix de polichinelle essoufflé,
ce qu'on venait de dire dans le cornet récepteur.
Ces messieurs comptaient sur cette amusante machine pour l'exploiter
sur les champs de foire.
Ils l'avaient, dès le premier jour, appelée phonographe.
3 - Enfin, dans la même boutique, se trouvait un petit
appareil dont ses importateurs voyaient vaguement l'application pratique.
Il se composait d'une paire de tubes de bois surmontés d'une
rondelle qui leur donnait l'aspect d'une patère de rideaux.
Tout un mécanisme spécial s'y trouvait enfermé,
les deux appareils étaient reliés entre eux par un fil
métallique, recouvert de soie.
On mettait l'un d'eux devant sa bouche, et l'autre à l'oreille
du voisin, le voisin, alors, entendait ce qui avait été
dit dans l'autre tube.
C'était encore un joujou. Toutefois ce joujou, présenté
à l'Académie des Sciences par l'illustre Bréguet,
avait déjà été pris au sérieux
dans le monde savant. Lorsque l'Académie des Sciences fut appelée
à le voir, il n'en existait que deux exemplaires.
C'était le téléphone de Graham Bell.
Elle le reçut avec une curiosité froide et défiante.
Au sortir de la séance, Graham Bell n'eut rien de mieux à
faire que de le replacer dans la boutique de la rue de la Bourse,
où il fonctionna pour la joie des voisins.
A quelques jours de là, Graham Bell et Cornelius Roosevelt,
flanqués de l'inévitable Cornelius Herz, tout joyeux,
me racontaient le succès d'une première expérience
qu'ils venaient d'exécuter entre une maison de la rue Vivienne,
et une maison de la place de la Bourse située à une
centaine de mètres de celle-ci. C'est là que fut donné
le premier coup de téléphone qui ait retenti en France,
et peut-être même en Europe.
Cornélius Herz se démena, intrigua jusqu'à ce
qu'il eût abordé le ministre compétent, et obtenu
de lui l'autorisation de se servir des lignes télégraphiques
pour faire un essai de conversation entre Versailles et Paris. L'expérience
réussit, on causa entre le palais de Versailles, et le cabinet
du Ministre. Le lendemain, l'invention. du téléphone
était lancée.
Il ne restait plus qu'à la vulgariser pour arriver à
l'exploiter. C'était là une grosse affaire.
Cornelius Herz s'y employa, avec intelligence et ténacité.
Il ne se faisait point faute de chercher, partout où il le
pouvait, les gens qui consentiraient à s'abonner au téléphone,
même en payant très bon marché. Il n'en trouvait
guère.
Le phonographe réussit beaucoup plus facilement que
le téléphone. Le jeune journaliste qui marchait de pair
avec la troupe d'Américains, eut l'idée ingénieuse
d'organiser des auditions du phonographe dans une salle du boulevard
des Capucines, ordinairement consacrée à des conférences.
La première représentation du phonographe est restée
pour lui et pour moi quelque chose de mémorable.
La stupéfaction des invités, en entendant cette mécanique,
qui parlait toute seule, fut bien l'une des impressions les plus bouffonnes
que jamais des hommes aient ressenties.
Un employé spécial faisait un boniment qu'il commençait
chaque fois en ces termes
« Monsieur le phonographe, parlez-vous français ? »
L'appareil ripostait en nasillant Oui,monsieur. Oui, oh! alors c'est
très bien! » Nos auditeurs se tordirent de rire, mais
leur gaîté devint délirante lorsqu'on eut placé
des chanteurs de l'Opéra devant l'appareil et quand la mécanique
proclama, sur l'air de Guillaume Tell, et avec des accents de baryton
traduits par Polichinelle A mon pays je dois la vie, Il me devra la
liberté
Le tout se terminait par un couac et par un bruit de friture spécial
et jusqu'alors inconnu.
Pendant tout l'hiver, chaque soir, moyennant dix ou vingt sous par
personne, le phonographe proclama, devant des salles pleines, qu'il
parlait français ; qu'il était très bien et qu'il
avait été inventé par Edison.
Puis chose assez curieuse pendant bien des années, les représentations
de phonographes furent abandonnées aux seuls tenanciers des
baraques foraines.
Quant au téléphone, il a subi bien des transformations,
mais il n'en reste pas moins que l'appareil de Graham Bell, en sa
forme primitive ou à peu près, existe encore d'une façon
courante dans certains postes téléphoniques.
On eut bien vite oublié la quasi indifférence qui l'a
accueilli à son début au temps où Roosevelt et
ses partners coiffés de leur idée « du ploume
électric» ne le présentaient qu'en seconde ligne.
Maurice Dreyfous Paris, 1913 |
En 1879-1880, en rivalité directe avec l'Anglais
Joseph Swan, Edison expérimente et brevète
l'ampoule électrique à base de filament en bambou du Japon
sous basse tension électrique à l'intérieur d'une
ampoule de verre vidée de son air, après avoir testé
6 000 substances végétales qu'il a fait récolter
dans le monde entier, disposant d'un budget de 40 000 dollars. Sans être
les inventeurs de l'ampoule électrique, l'équipe d'Edison
et celle de Joseph Swan ont apporté des contributions essentielles
au développement industriel de l'ampoule à incandescence.
sommaire
LE MICROPHONE
Parmi les documents intéressants déposés
au Laboratoire Orange figure une lithographie, de la taille d'un dessin
de brevet ordinaire, intitulée « Premier téléphone
enregistré ». Cette affirmation remonte à l'époque
de la guerre et de la controverse acharnée quant à l'invention
du téléphone. L'appareil présenté, fabriqué
par Edison en 1875, était en réalité inclus dans
une réserve déposée le 14 janvier 1876, un mois avant
Bell ou Gray. Il représente un petit solénoïde, dont
l'extrémité du piston est fixée à la membrane
d'une chambre de résonance. Edison affirme que, bien que l'appareil
puisse être utilisé comme magnétotéléphone,
il ne l'a pas inventé pour transmettre la parole, mais comme appareil
d'analyse des ondes complexes issues de divers sons. Il a été
fabriqué dans le cadre de ses recherches sur les télégraphes
harmoniques. Il n'a pas testé l'effet des ondes sonores produites
par la voix humaine avant l'arrivée de Bell quelques mois plus
tard ; Mais il découvrit alors que cet appareil, fabriqué
en 1875, pouvait servir de téléphone. Dans ses témoignages
et ses déclarations publiques, Edison a toujours attribué
à Bell le mérite de la découverte de la transmission
de la parole articulée en parlant contre un diaphragme placé
devant un électro-aimant ; il convient toutefois de noter ici,
en passant, le fait curieux qu'il avait effectivement produit un appareil
capable de parler, avant 1876, et qu'il était donc très
proche de Bell, qui fit un grand pas en avant. La valeur et l'importance
du travail d'Edison dans le développement du transmetteur à
charbon se trouvent clairement dans la décision du juge Brown de
la Cour d'appel des États-Unis, siégeant à Boston,
le 27 février 1901, déclarant nul le célèbre
brevet Berliner du système téléphonique Bell. Le
brevet de Bell de 1876 était d'une portée universelle, à
laquelle seul le principe de la rupture, s'il était applicable,
aurait pu échapper.
Il y était souligné que Bell avait découvert le grand
principe selon lequel les ondulations électriques induites par
les vibrations d'un courant produit par des ondes sonores peuvent être
représentées graphiquement par la même courbe sinusoïdale
qui exprime les vibrations sonores originales elles-mêmes ; ou,
en d'autres termes, qu'une courbe représentant les vibrations sonores
correspondra précisément à une courbe représentant
les impulsions électriques produites ou générées
par ces mêmes vibrations sonores comme, par exemple, lorsque
ces dernières frappent un diaphragme faisant office d'armature
d'un électro-aimant, et qui, par un mouvement de va-et-vient, crée
les impulsions électriques par induction. En clair, les impulsions
électriques correspondent en forme et en caractère à
la vibration sonore qu'elles représentent.
Ce principe, réduit à une « revendication »
de brevet, a régi l'art aussi fermement qu'une bulle papale a permis
à l'Espagne de dominer le monde occidental pendant des siècles.
La revendication est formulée ainsi : « La méthode
et l'appareil de transmission télégraphique de sons vocaux
ou autres, tels que décrits ici, en provoquant des ondulations
électriques de forme similaire aux vibrations de l'air accompagnant
lesdits sons vocaux ou autres, sensiblement comme indiqué. »
Il fallut cependant longtemps avant que le caractère inclusif de
cette concession sur tous les téléphones possibles ne soit
compris ou reconnu, et les litiges pour et contre le brevet durèrent
toute sa durée de vie. Au départ, la valeur commerciale
du téléphone était peu appréciée du
public, et Bell eut les plus grandes difficultés à réunir
des capitaux ; mais parmi les inventeurs clairvoyants, il y eut immédiatement
une « ruée vers les mines d'or ». Le premier appareil
de Bell était médiocre, les résultats étant
décrits par lui-même comme « insatisfaisants et décourageants
», ce qui était presque aussi vrai pour les appareils qu'il
exposa au centenaire de Philadelphie.
Les nouveaux venus, comme Edison, Berliner, Blake, Hughes, Gray, Dolbear
et d'autres, apportèrent une mine d'idées, une ingéniosité
mécanique et une capacité d'invention qui firent bientôt
du téléphone l'une des avancées les plus remarquables
du siècle et l'un des apports les plus précieux aux ressources
humaines. L'uvre d'Edison fut, comme toujours, marquée par
une infinie variété de méthodes ainsi que par la
capacité à saisir l'élément essentiel du succès
pratique. Chacun des six millions de téléphones en service
aux États-Unis, et des millions d'autres dans le monde, porte l'empreinte
de son génie, car ces appareils portaient autrefois son nom. Pendant
des années, son nom fut apposé sur chaque appareil téléphonique
Bell, et ses brevets furent un pilier de ce que l'on a appelé le
« monopole Bell ».
Parlant de ses propres efforts dans ce domaine, M. Edison déclare
: En 1876, je repris mes expériences pour la Western Union et
M. Orton. Cette fois, il s'agissait du téléphone. Bell inventa
le premier téléphone, composé du récepteur
actuel, utilisé à la fois comme émetteur et comme
récepteur (de type magnéto). On tenta de le commercialiser,
mais il échoua en raison de sa faible intensité et des bruits
parasites qui parvenaient sur ses fils pour diverses raisons. M. Orton
souhaitait que je m'en empare et que je le commercialise. Ayant également
travaillé sur un système télégraphique utilisant
des diapasons, en même temps que Bell et Gray, je connaissais bien
le sujet. Je me lançai et produisis rapidement l'émetteur
à charbon, aujourd'hui universellement utilisé.
Des tests furent effectués entre New York et Philadelphie,
puis entre New York et Washington, en utilisant les lignes Western Union
classiques. Les bruits étaient si forts qu'on n'entendait plus
un mot avec le récepteur Bell utilisé comme émetteur
entre New York et Newark, dans le New Jersey. M. Orton, W.K. Vanderbilt
et le conseil d'administration assistèrent aux tests et y participèrent.
La Western Union les installa ensuite sur des lignes privées. M.
Theodore Puskas, de Budapest, en Hongrie, fut le premier à proposer
un central téléphonique, et peu après, des centraux
furent établis. Le service téléphonique fut confié
à Hamilton McK. Twombly, le gendre le plus compétent de
Vanderbilt, qui en fit un succès. La compagnie Bell, de Boston,
lança également un central, et la bataille fit rage : la
Western Union piratait le récepteur Bell, et la compagnie de Boston
piratait l'émetteur Western Union. À cette époque,
je voulais qu'on s'occupe de moi. J'ai laissé entendre ce désir.
Puis M. Orton me fit appeler. Il avait appris que les inventeurs ne faisaient
pas d'affaires. par la procédure habituelle, et j'ai conclu qu'il
clôturerait le dossier immédiatement. Il m'a demandé
combien je voulais. J'avais décidé que cela valait certainement
25 000 $, si jamais cela pouvait servir à quelque chose pour un
travail à la gare centrale ; c'était donc la somme que je
voulais obtenir avec obstination. Pourtant, le travail avait été
facile, et ne nécessitait que quelques mois, et j'étais
un peu hésitant et incertain. Je lui ai donc demandé une
offre. Il a immédiatement dit qu'il me donnerait 100 000 $. «
D'accord », ai-je dit. « Il est à vous à une
condition : vous ne payez pas la totalité en une seule fois, mais
me payez 6 000 $ par an pendant dix-sept ans », soit la durée
du brevet. Il a semblé ravi de le faire, et le dossier a été
clôturé. Mon ambition était environ quatre fois supérieure
à mes capacités commerciales, et je savais que je dépenserais
rapidement cet argent en expérimentations si j'obtenais la totalité
en une seule fois, alors j'ai arrangé les choses pour que ce ne
soit pas possible. J'ai ainsi économisé dix-sept ans. d'inquiétude
à cause de cet accident vasculaire cérébral."
Ainsi sont relatées avec modestie les débuts d'Edison dans
l'art du téléphone.
Avec son émetteur à charbon, il a introduit le principe
précieux de la variation de la résistance du circuit émetteur
en fonction des variations de pression, ainsi que la pratique essentielle
de l'utilisation de la bobine d'induction pour augmenter la longueur effective
du circuit de communication. Sans ces principes, la téléphonie
moderne n'aurait pas existé et ne pourrait pas exister. Mais Edison,
en téléphonie comme dans d'autres domaines, fut remarquablement
fécond et prolifique.
Ses premières inventions, réalisées en 1875-1876,
perdurent pendant de nombreuses années, notamment toutes sortes
d'instruments à charbon : le téléphone à eau,
le téléphone électrostatique, le téléphone
à condensateur, le téléphone chimique, divers téléphones
à magnéto, le téléphone à inertie,
le téléphone à mercure, le téléphone
à pile voltaïque, le transmetteur musical et l'électromotographe.
Tous furent effectivement fabriqués et testés.
En bref, la différence essentielle entre le téléphone
de Bell et celui d'Edison, c'est ceci : avec le les vibrations sonores
frappent un diaphragme en acier disposé à côté
du pôle d'un électroaimant à barreau, par lequel le
diaphragme agit comme une armature, et par son les vibrations induisent
de très faibles impulsions électriques dans la bobine magnétique.
Ces impulsions, selon la théorie de Bell, correspondent en forme
aux ondes sonores et passant sur les la ligne alimente la bobine magnétique
à l'extrémité réceptrice, et par la variation
du magnétisme provoque l'apparition du diaphragme récepteur
vibrait de la même manière pour reproduire les sons. Un seul
appareil est donc utilisé à chaque extrémité,
effectuant la double fonction d'émetteur et de récepteur.
Avec le téléphone, on utilise un circuit fermé sur
lequel est constamment circulant un courant de batterie, et inclus dans
ce circuit est un paire d'électrodes, dont l'une ou les deux sont
en carbone. Ces les électrodes sont toujours en contact avec une
certaine valeur initiale pression, de sorte que le courant circulera toujours
sur la circuit. L'une des électrodes est connectée au diaphragme
sur lequel les ondes sonores frappent, et le la vibration de ce diaphragme
provoque la pression entre les électrodes qui doivent être
modifiées en conséquence, et ainsi les effets d'une variation
du courant, entraînant la production de impulsions qui actionnent
l'aimant récepteur. Autrement dit, avec le téléphone
de Bell, les ondes sonores elles-mêmes génèrent les
impulsions électriques, qui sont donc extrêmement faibles.
Avec le téléphone Edison, les ondes sonores actionnent un
circuit électrique à valve, pour ainsi dire, et permettent
des variations dans un courant de toute force désirée.
Une deuxième distinction entre les deux téléphones
est la suivante :
Avec l'appareil de Bell, les impulsions électriques très
faibles générées par la vibration du diaphragme transmetteur
passent sur toute la ligne jusqu'à l'extrémité réceptrice,
et en conséquence, la longueur autorisée de la ligne est
limitée à quelques kilomètres dans des conditions
idéales. Avec le téléphone d'Edison le courant de
la batterie ne circule pas sur la ligne principale, mais traverse le circuit
primaire d'une bobine d'induction, par quelles impulsions correspondantes
d'un potentiel énormément plus élevé sont
envoyés sur la ligne principale jusqu'au destinataire.
Par conséquent, la ligne pourrait s'étendre sur des centaines
de kilomètres.
La décision dEdison dutiliser le carbone sappuie
sur ses efforts pour comprendre les subtilités du des câbles
du télégraphe quil a vu en Angleterre en 1873. Afin
de mener des expériences en laboratoire, il construit des câbles
artificiels utilisant des rhéostats à haute résistance
constitués de tubes de verre remplis de carbone. Il a constaté
que ses câbles artificiels n'étaient pas fiables car la résistance
du carbone variait en raison du bruit et du mouvement, mais ce type de
résistance variable sensible était exactement ce dont il
avait besoin pour le téléphone.
Au fur et à mesure que les ondes sonores déplaçaient
le diaphragme, la pression sur le bouton changeait, modifiant ainsi la
résistance du courant.
Edison a finalisé la forme de la disposition du diaphragme
et des boutons en février suivant.
Les boutons en carbone des premiers téléphones Edison commercialisés
par Western Union ont tous été fabriqués au laboratoire
Menlo Park. Le noir de fumée était produit au laboratoire
en tant que sous-produit sur les cheminées en verre de lampes à
pétrole qui brûlaient continuellement dans un petit hangar.
Le noir de fumée a ensuite été enlevé de la
vitre et enfoncé dans des boutons.
Dans le livre de James Baird McClure, "Edison and His Inventions
1890 " à propos du téléphone on peut lire comment
Edison raconte ses recherches :
« Ma première tentative de construction
d'un téléphone articulé », explique
M. Edison, « a été réalisée
avec l'émetteur Reiss et l'un de mes récepteurs résonants.
Mes expériences dans ce domaine, qui se sont poursuivies jusqu'à
la production de mon téléphone à charbon actuel,
couvrent plusieurs milliers de pages de manuscrit. Je ne décrirai
cependant ici que quelques-unes des plus importantes.
Lors de l'une de mes premières expériences, j'ai intégré
un émetteur Reiss simplifié, doté d'une vis en
platine face au diaphragme, dans un circuit contenant vingt éléments
de batterie et le récepteur résonant, puis j'ai placé
une goutte d'eau entre les pointes ; les résultats, cependant,
lorsque l'appareil était en fonctionnement, n'étaient
pas satisfaisants : l'eau se décomposait rapidement et
un dépôt de sédiments restait sur le platine. »
J'ai ensuite utilisé des disques fixés au diaphragme
et à la vis, avec quelques gouttes d'eau intercalées
et retenues par capillarité. Cependant, la décomposition
rapide de l'eau, impure, s'est poursuivie, et les mots sont sortis
du récepteur très confus. Diverses solutions acidulées
ont ensuite été essayées, mais les sons confus
et les décompositions ont été les seuls résultats
obtenus. Avec de l'eau distillée, je n'ai rien obtenu, probablement
parce qu'à l'époque j'utilisais des diaphragmes en fer
très épais, comme j'ai obtenu depuis de bons résultats ;
ou peut-être parce que mon oreille n'était pas encore
habituée à cette fonction et que je ne savais donc pas
quoi rechercher. Si tel était le cas, cela illustre bien le
fait observé par le professeur Mayer, à savoir que nous
ne parvenons souvent pas à distinguer les sons faibles dans
certains cas lorsque nous ne savons pas à quoi nous attendre.
De l'éponge, du papier et du feutrage, saturés de diverses
solutions, ont également été utilisés
entre les disques, et des lames de couteau ont été substituées
à ces dernières sans meilleur résultat. Des pointes
immergées dans des cellules électrolytiques furent également
testées, et les expériences avec diverses solutions,
dispositifs, etc. se poursuivirent jusqu'en février 1876, date
à laquelle j'abandonnai les fluides décomposables et
tentai de faire varier la résistance du circuit proportionnellement
à l'amplitude de vibration du diaphragme en utilisant une multitude
de pointes de platine, de ressorts et de bobines de résistance,
tous conçus pour être contrôlés par les
mouvements du diaphragme. Aucun de ces dispositifs ne fut efficace.
Au printemps 1876 et durant l'été suivant, je tentai
d'exploiter la grande résistance de fines couches de plomb
et de pierre à huile blanche d'Arkansas, sur du verre dépoli,
et c'est là que je réussis pour la première fois
à transmettre par fil de nombreuses phrases articulées.
Des ressorts fixés au diaphragme et de nombreux autres dispositifs
ont été conçus pour couper ou interrompre plus
ou moins le circuit du film de plombagine, mais les perturbations
que ces dispositifs eux-mêmes provoquaient dans les vibrations
réelles du diaphragme empêchaient l'obtention de résultats
pratiques.
Un de mes assistants poursuivit cependant les expériences sans
interruption jusqu'en janvier 1877, date à laquelle j'appliquai
la propriété particulière des semi-conducteurs
de faire varier leur résistance avec la pression, une propriété
que j'avais découverte en 1873 lors de la construction de rhéostats
pour câbles artificiels, utilisant du carbone, du plombagine
et d'autres matériaux en poudre, dans des tubes de verre.
Pour réaliser cette application, je construisis un appareil
muni d'un diaphragme portant en son centre un ressort élastique,
revêtu de platine. Devant celui-ci, je plaçai, dans une
coupelle fixée à une vis de réglage, des bâtonnets
de plombagine brut, combinés en proportions variables avec
des poudres sèches, des résines, etc. J'obtins ainsi
un téléphone produisant un son puissant, mais dont l'articulation
était assez médiocre ; une fois familiarisé
avec sa sonorité particulière, on n'éprouvait
cependant que peu de difficulté à comprendre une conversation
ordinaire. Après avoir mené une longue série
d'expériences avec des matériaux solides, je les ai
finalement abandonnés et les ai remplacés par des touffes
de fibres conductrices, constituées de soie enduite de plombagine
et d'autres semi-conducteurs. Les résultats étaient
alors bien meilleurs, mais si le volume sonore restait important,
l'articulation n'était pas aussi nette que celle du magnétotéléphone
du professeur Bell. De plus, l'instrument nécessitait des réglages
très fréquents, ce qui constituait une caractéristique
critiquable.
Après examen, la différence de résistance produite
par la variation de pression sur le semi-conducteur s'est avérée
extrêmement faible, et il m'est venu à l'esprit que,
comme une variation aussi minime dans un circuit de grande résistance
n'était qu'un facteur négligeable, dans le circuit primaire
d'une bobine d'induction, où une légère variation
de résistance serait un facteur important, cela me permettrait
d'obtenir immédiatement des résultats nettement meilleurs.
L'expérience, cependant, échoua en raison de la grande
résistance des semi-conducteurs alors utilisés.
Après de nouvelles expérimentations dans diverses directions,
j'ai été amené à croire que si je pouvais
réduire la résistance normale du semi-conducteur à
quelques ohms, tout en modifiant sa résistance par la pression
exercée par la membrane vibrante, je pourrais l'utiliser dans
le circuit primaire d'une bobine d'induction.
Arrivé à cette conclusion, j'ai construit un émetteur
dans lequel un bouton en matériau semi-conducteur était
placé entre deux disques de platine, dans une sorte de coupelle
ou de petit récipient. La connexion électrique entre
le bouton et les disques était maintenue par la légère
pression d'un tube en caoutchouc de 1,6 cm de diamètre et 1,6
cm de long, fixé à la membrane et reposant également
contre le disque extérieur. Les vibrations du diaphragme ont
ainsi pu produire la pression requise sur le disque de platine et
ainsi faire varier la résistance du bouton inclus dans le circuit
primaire de la bobine d'induction.
On a d'abord utilisé un bouton en plombagine massif, tel qu'il
est employé par les électrotypistes, et les résultats
obtenus ont été jugés excellents : tout
ce qui était transmis était assez distinct, mais le
volume sonore n'était pas supérieur à celui du
magnétotéléphone.
Afin d'obtenir des disques ou des boutons qui, avec une faible résistance
normale, pouvaient également, par une légère
pression, varier considérablement à cet égard,
j'ai immédiatement essayé une grande variété
de substances, telles que des oxydes conducteurs, des sulfures et
d'autres conducteurs partiels, parmi lesquels une petite quantité
de noir de fumée prélevé dans une lampe à
pétrole fumante et conservé comme curiosité en
raison de sa couleur noire intense.
Un petit disque fabriqué avec cette substance, placé
dans le téléphone, a donné d'excellents résultats :
l'articulation était distincte et le volume sonore était
plusieurs fois supérieur à celui des téléphones
fonctionnant selon le principe de la magnéto. Des recherches
ont rapidement démontré que la résistance du
disque pouvait varier de trois cents ohms à une fraction d'ohm
par simple pression, et que les meilleurs résultats étaient
obtenus lorsque la résistance de la bobine primaire, dans laquelle
le disque de carbone était inclus, était de six dixièmes
d'ohm et la résistance normale du disque lui-même de
trois ohms.
M. Henry Bentley, président de la Local Telegraph Company de
Philadelphie, qui a effectué une série exhaustive d'expériences
avec un ensemble complet de cet appareil sur les fils de la Western
Union Telegraph Company, a effectivement réussi à l'utiliser
sur un fil de 1160 kilomètres de long et a constaté
qu'il s'agissait d'un instrument utilisable sur des fils de 160 à
320 kilomètres, malgré le fait que ces derniers étaient
placés sur des poteaux avec de nombreux autres fils, ce qui
provoquait des courants induits suffisamment puissants pour détruire
complètement l'articulation du magnétotéléphone.
J'apprends également qu'il a constaté que l'instrument
était utilisable, lorsqu'il était intégré
à un circuit Morse, avec une batterie de huit ou dix stations
équipées d'un appareil Morse ordinaire. et que plusieurs
stations intermédiaires pouvaient échanger des affaires
téléphoniques sur un fil relié à un quadruplex
sans perturber ce dernier, et ce malgré l'action des puissants
courants inverses du quadruplex sur les diaphragmes du récepteur.
Il semblerait donc que le volume sonore produit par la voix avec cet
appareil compense largement le bruit causé par de telles actions.
En expérimentant avec mon téléphone afin de déterminer
s'il était possible de se passer du tube en caoutchouc reliant
le diaphragme au disque rhéostatique, tube qui présentait
des inconvénients en raison de sa tendance à s'aplatir
sous l'effet de vibrations continues, nécessitant ainsi un
réajustement de l'appareil, j'ai découvert que mon principe,
contrairement à tous les autres dispositifs acoustiques de
transmission de la parole, ne nécessitait aucune vibration
du diaphragme ; en fait, les ondes sonores pouvaient être
transformées en pulsations électriques sans l'intervention
d'aucun mécanisme. Voici comment je suis arrivé à
ce résultat :
Jai dabord remplacé le tube en caoutchouc reliant
le diaphragme aux disques par un ressort spiralé denviron
un quart de pouce de longueur, contenant quatre spires de fil. Jai
cependant constaté que ce ressort produisait une sonorité
musicale qui interférait quelque peu avec les effets produits
par la voix. Mais, dans lespoir de remédier à
ce défaut, jai continué à utiliser des
ressorts spiralés de fil plus épais, ce qui ma
permis de constater que larticulation devenait à la fois
plus claire et plus forte. Finalement, jai remplacé les
ressorts, progressivement rendus de plus en plus rigides, par une
substance solide, et jai obtenu des résultats très
nettement améliorés. Il mest alors venu à
lesprit que tout cela nétait quune question
de pression, et quil nétait pas nécessaire
que le diaphragme vibre. J'ai donc installé un diaphragme lourd,
d'un pouce et trois quarts de diamètre et d'un seizième
de pouce d'épaisseur, et j'ai solidement fixé le disque
et la plaque de carbone ensemble, de sorte que cette dernière
ne vibre pas aux sons les plus forts. Après essai, mes suppositions
se sont confirmées : l'articulation était parfaite
et le volume sonore était si puissant qu'une conversation chuchotée
à un mètre du téléphone était clairement
entendue et comprise à l'autre bout du fil. C'est donc la disposition
que j'ai adoptée pour mon appareil actuel, que j'appelle le
téléphone à charbon, afin de le distinguer des
autres. Les accessoires et connexions de cet appareil pour les circuits
longs sont illustrés à la figure 3.
fig 3
A est une bobine d'induction dont le fil primaire, P, d'une résistance
de plusieurs ohms, est placé autour du fil secondaire, au lieu
d'être à l'intérieur de celui-ci comme c'est habituellement
le cas. La bobine secondaire, J, en fil plus fin, a une résistance
de 150 à 200 ohms, selon la tension requise ; et le récepteur
téléphonique, R, est simplement constitué d'un
aimant, d'une bobine et d'un diaphragme. Un pôle de l'aimant
est relié au bord extérieur du diaphragme, et l'autre,
qui porte la bobine de fil d'environ 77 ohms de résistance
et est intégré à la ligne principale, est placé
juste en face de son centre.
« P R. » est le relais de signalisation dont
le levier, actionné par le courant provenant d'une station
éloignée sur la ligne à laquelle l'appareil est
connecté, ferme un circuit local contenant la sonnerie d'appel
vibrante, B, et donne ainsi l'alerte lorsqu'une communication vocale
est souhaitée.
Outre son rôle de commande de la sonnette d'appel, la batterie
locale B sert également à envoyer le signal d'appel.
S est un interrupteur dont le levier, placé en o, entre m et
«, déconnecte l'émetteur T et la batterie locale
E de la bobine A, laissant ainsi ce relais polarisé P R libre
de réagir aux courants de la station distante. Cependant, lorsque
cette station est sollicitée, le levier S est tourné
vers la gauche sur « et enfoncé plusieurs fois rapidement.
Le courant de la batterie locale traverse ainsi la bobine primaire
de A, induisant ainsi, à chaque fermeture et fermeture du circuit,
de puissants courants dans le secondaire j, qui passent dans la ligne
et actionnent la sonnette d'appel distante.
Une fois les signaux d'appel échangés, les deux stations
terminales placent leurs interrupteurs à droite sur m, introduisant
ainsi l'émetteur à charbon dans la ligne. leurs circuits
respectifs. La variation de pression produite par la parole contre
le diaphragme de l'un ou l'autre émetteur sert alors, comme
indiqué précédemment, à faire varier la
résistance du charbon et ainsi à produire des variations
correspondantes dans les courants induits. Ces derniers, agissant
à travers l'appareil récepteur, reproduisent à
la station distante ce qui a été dit dans l'appareil
émetteur.
fig 4
Pour les lignes de longueurs modérées, disons de un
à trente milles, une autre disposition, illustrée à
la figure 4, peut être avantageusement utilisée. La bobine
d'induction, la clé, la batterie et les téléphones
récepteurs et émetteurs portent les mêmes lettres
que dans la gravure précédente et sont en tous points
similaires à l'appareil représenté ; l'interrupteur
S, cependant, diffère quelque peu de celui déjà
décrit, mais est conçu pour une fonction similaire.
Lorsqu'une fiche est insérée entre 3 et 4, seuls le
relais ou avertisseur sonore R, la batterie E et la touche K sont
inclus dans le circuit principal, ce qui constitue la configuration
normale de l'appareil pour la signalisation. La batterie, généralement
composée d'environ trois éléments de type Daniell,
sert également de batterie locale et principale. Lorsqu'une
fiche est insérée entre 1, a et 4, l'appareil est disponible
pour la communication téléphonique. J'ai également
constaté, sur des lignes de 1 à 20 miles de longueur,
que l'appel ordinaire peut être supprimé et remplacé
par un dispositif simplifié.
fig 5
Ce dernier consiste simplement en un récepteur téléphonique
ordinaire, sur le diaphragme duquel repose un levier libre L, comme
illustré à la figure 5. Lorsque les courants induits
par la station distante agissent sur le récepteur R, le diaphragme
de ce dernier est mis en vibration, mais ne peut, à lui seul,
produire qu'un son relativement faible. Cependant, lorsque le levier
repose en son centre, un bruit aigu et pénétrant est
produit par les rebonds constants et rapides du levier, qui convient
ainsi parfaitement aux appels dans les stations où le bruit
est relativement faible.
Parmi les diverses autres méthodes de signalisation que j'ai
expérimentées, je peux citer la production d'une note
par la voix dans un petit téléphone Reiss ; l'utilisation
d'une anche auto-vibrante dans le circuit local ; et une roue
dentée à plusieurs engrenages, disposée de manière
à interrompre le circuit lorsqu'elle est mise en mouvement.
J'ai également utilisé des courants continus et induits
pour libérer le mécanisme d'horlogerie et ainsi déclencher
un appel. Lors de mes précédentes expériences
acoustiques, j'ai utilisé des diapasons dont les vibrations
devant des aimants provoquaient des courants électriques dans
les bobines entourant ces derniers.
Pour l'action ultérieure de ces courants sur des diapasons
similaires à une station intermédiaire, des cloches
ont été sonnées, et des signaux ont été
émis.
fig 6
La figure 6 illustre un tel dispositif. A et R sont deux diapasons
magnétisés, ayant la même fréquence de
vibration et placés à deux stations terminales. Des
électro-aimants m et niy sont placés en face d'une des
branches des diapasons à chaque station, tandis qu'une cloche,
C ou D, est placée en face de l'autre. Les bobines de l'aimant
sont connectées respectivement au fil de ligne et à
la terre. Lorsqu'une des diapasons est mise en vibration par une clé
de mise en marche prévue à cet effet, les courants produits
par l'approche et le retrait de l'une de ses branches magnétisées
vers l'aimant passent dans la ligne et vers les stations suivantes
où leur action fait vibrer la seconde diapason avec une amplitude
constamment croissante, jusqu'à ce que la cloche soit frappée
et le signal donné.
fig 7
Un autre appareil d'appel que j'ai utilisé est représenté
à la figure 7. Dans ce dispositif, deux petits pendules magnétiques,
dont les fréquences de vibration sont identiques, sont placés
devant des électro-aimants distincts, dont les hélices
se rejoignent dans le circuit principal. Lorsque l'un des pendules
est mis en mouvement, les courants générés par
ses oscillations avant et arrière devant l'électro-aimant
passent dans la ligne et, à la borne opposée, agissant
par l'intermédiaire de l'hélice, font vibrer le second
pendule à l'unisson du premier.
fig 8
La figure 8 illustre un type de téléphone électrostatique
fonctionnant par rapprochement ou retrait du diaphragme contenu en
A ou B d'un électrophore fortement chargé en C ou D.
Les vibrations du diaphragme émetteur perturbent la charge
aux deux extrémités de la ligne, produisant ainsi des
sons faibles. Une isolation parfaite est toutefois nécessaire,
et les deux appareils peuvent être utilisés à
la fois pour l'émission et la réception, mais les résultats
sont forcément très faibles.
fig 9
La figure 9 illustre un autre type de téléphone électrostatique.
Dans ce dispositif, des piles de Deluc, composées d'environ
20 000 disques chacune, sont contenues dans des tubes de verre,
A et B, et montées sur des supports en verre, en bois ou en
métal. Les diaphragmes, reliés électriquement
à la terre, sont également placés en face d'un
pôle de chaque pile, tandis que les pôles opposés
sont reliés par le conducteur de ligne. Toute vibration de
l'un ou l'autre diaphragme est donc susceptible de perturber l'état
électrique des disques voisins, comme dans les téléphones
à électrophores. Par conséquent, les vibrations,
produites par la voix dans un instrument, engendrent des changements
électriques correspondants dans l'autre, reproduisant ainsi
ce qui a été dit dans l'embouchure du premier.
Ce dispositif permet d'obtenir d'excellents résultats, et il
n'est pas nécessaire que l'isolation soit aussi parfaite que
pour les appareils à électrophores.
fig 10
La figure 10 montre un type de téléphone électromécanique,
au moyen duquel j'ai tenté de transmettre des impulsions électriques
d'intensité variable afin de reproduire des paroles à
distance. De petites bobines de résistance (i, 3, 3, etc.)
étaient disposées avec des ressorts de connexion à
proximité d'un levier à face de platine (B), en liaison
avec le diaphragme (A), de sorte que tout mouvement de ce dernier
provoquait l'insertion ou la déconnexion d'une ou plusieurs
bobines du circuit primaire d'une bobine d'induction (C), dont le
nombre variait bien sûr avec l'amplitude de la membrane vibrante.
Des courants induits, dont l'intensité correspondait aux variations
de résistance, étaient ainsi envoyés sur la ligne
et pouvaient alors agir sur un téléphone récepteur
ordinaire. En disposant les ressorts en tournesol autour d'un levier
circulaire, des phrases articulées ont été transmises
par cette méthode, mais les résultats étaient
très durs et désagréables.

La figure 11 montre une forme de téléphone à
eau, dans laquelle une double cellule était utilisée
afin d'obtenir une variation considérable de résistance
pour les très légers mouvements du diaphragme. Le fonctionnement
de l'appareil est facilement compréhensible grâce à
la gravure, où l'on voit un fil en forme de U, dont le coude
est relié au diaphragme et dont les extrémités
plongent dans les cellules séparées, faisant ainsi partie
du circuit lorsque la ligne est raccordée à l'instrument
en a et e.
Je mène actuellement des expériences avec un téléphone
thermoélectrique, qui semble prometteur. Dans ce dispositif,
une thermopile sensible est placée devant un diaphragme en
ébonite à chaque extrémité d'un fil de
ligne, dans le circuit duquel sont intégrés des instruments
de réception à faible résistance. Le principe
de fonctionnement de l'appareil repose sur la variation de température
produite dans le diaphragme vibrant,
qui, comme je l'ai constaté, diminue considérablement
lorsque ce dernier avance, et augmente également proportionnellement
lors du retour.
Les ondes sonores sont ainsi converties en ondes de chaleur présentant
des variations caractéristiques similaires, et j'espère
pouvoir, grâce à l'utilisation de thermopiles plus sensibles,
transformer ces ondes de chaleur en courants électriques suffisamment
puissants pour produire un téléphone pratique basé
sur ce nouveau principe.
Avant de conclure, je dois mentionner un fait intéressant lié
à la transmission téléphonique, découvert
lors de certaines de mes expériences avec le magnétotéléphone :
un disque de cuivre peut remplacer le diaphragme en fer aujourd'hui
universellement utilisé. Ce même fait, je crois, a également
été annoncé par M. W. H. Preece à la Société
de physique de Londres.
Si une pièce de cuivre, disons d'un seizième de pouce
d'épaisseur et de trois quarts de pouce de diamètre,
est fixée au centre d'un diaphragme en ébonite, l'effet
devient très marqué et l'appareil est encore plus sensible
que lorsque le diaphragme est entièrement en cuivre. La cause
du son est sans doute due à la production de très faibles
courants électriques dans le disque de cuivre.
Cette description de M. Edison montre que le téléphone
à charbon n'a pas été l'uvre d'un seul
jour, mais de plusieurs années, pendant lesquelles il a travaillé
avec une patience et une ténacité remarquables. Le génie
de cet instrument réside dans le bouton à charbon. C'est
le facteur essentiel, non seulement du téléphone, mais
aussi du tasimètre et des autres inventions de M. Edison. Il
compte parmi les plus grandes découvertes du XIXe siècle.
Grâce à ces appareils, il est possible qu'un coup de
tonnerre fasse le tour du monde, et dans un avenir proche, de meilleurs
résultats seront certainement obtenus. Grâce à
ce même bouton merveilleux du tasimètre, la chaleur d'une
étoile télescopique est enregistrée avec précision,
et pourtant l'étoile fixe la plus proche se trouve à
plus de trente trillions de kilomètres de la Terre. Si ce n'est
pas la pierre philosophale, elle est certainement à ses côtés,
grâce à ses formidables capacités de transformation.
M. Edison a récemment inventé un nouveau récepteur
téléphonique, sans aimant. Il est basé sur le
principe de l'électro-motographe, décrit ailleurs dans
ce volume. Grâce à ce nouveau récepteur, le volume
du message transmis est augmenté de manière à
être entendu distinctement à cinq mètres de l'instrument.
On espère que cette nouvelle invention permettra de communiquer
par le câble transatlantique, et que cela deviendra une réalité
quotidienne entre les grandes villes du pays. Il introduit également
un « double émetteur ».
...
|
A. Edison, de Menlo Park, dans le New Jersey, a inventé
un téléphone qui, comme celui de Gray, repose sur le principe
de la variation de l'intensité du courant d'une pile en fonction
de la montée et de la descente de la voix. Faire varier la résistance
contrôlée par le diaphragme pour obtenir ce résultat
n'était pas chose aisée. Cependant, grâce à
des expérimentations constantes, M. Edison a finalement découvert
que, correctement préparé, le carbone possédait la
remarquable propriété de modifier sa résistance sous
l'effet de la pression, et que les rapports de ces variations correspondaient
d'ailleurs exactement à la pression.
La figure illustre
de manière pratique et aisée la diminution de la résistance
de cette substance ainsi soumise. L'appareil se compose d'un disque de
carbone, de deux ou trois piles et d'un galvanomètre tangentiel,
ou autre forme de galvanomètre. Le carbone C est placé entre
deux plaques métalliques reliées au galvanomètre
et à la pile dans un seul circuit, traversé par le courant
de la pile. Lorsqu'un poids donné est placé sur la plaque
supérieure, le carbone est soumis à une pression définie,
indiquée par la déviation de l'aiguille du galvanomètre
d'un certain nombre de degrés. À mesure que le poids augmente,
la déviation augmente de plus en plus, de sorte qu'en notant soigneusement
les déviations correspondant à l'augmentation progressive
de la pression, nous pouvons suivre à loisir les différentes
variations de résistance. Voici donc la solution : en faisant
vibrer un diaphragme avec des degrés de pression variables contre
un disque de carbone, faisant partie d'un circuit électrique, la
résistance du disque varierait en fonction précise de la
pression, ce qui entraînerait une variation proportionnelle de l'intensité
du courant. Ce dernier posséderait ainsi toutes les caractéristiques
des ondes vocales et, par réaction avec un électro-aimant,
pourrait les transférer à un autre disque, le faisant vibrer
et reproduisant ainsi une parole audible.
Cette
figure montre le téléphone construit par M. Edison.
Le disque de carbone est représenté par la partie noire,
E, près du diaphragme, AA, placée entre deux plaques de
platine, D et G, connectées au circuit de la batterie, comme indiqué
par les lignes. Un petit morceau de tube en caoutchouc, B, est fixé
au centre du diaphragme métallique et appuie légèrement
sur une pièce d'ivoire, C, placée directement sur l'une
des plaques de platine. Ainsi, chaque mouvement du diaphragme est immédiatement
suivi d'une pression correspondante sur le carbone et d'une variation
de résistance de ce dernier, comme décrit précédemment.
L'utilisation du caoutchouc susmentionné vise à amortir
le mouvement du disque, de manière à l'immobiliser presque
immédiatement après la cessation de la cause qui l'a mis
en mouvement ; les interférences avec l'articulation, que
la vibration prolongée du métal tend à produire en
raison de son élasticité, sont ainsi évitées,
et le son est clair et distinct. Il est évident que tout électro-aimant,
correctement équipé d'un diaphragme en fer, peut servir
d'instrument récepteur pour cet appareil.
Cette figure montre un téléphone émetteur-récepteur
et un boîtier contenant la pile.
Dans le dernier type d'émetteur introduit par M. Edison, le diaphragme
vibrant est totalement supprimé, car on a constaté que de
bien meilleurs résultats sont obtenus en le remplaçant par
une plaque métallique rigide. Avec l'ancien diaphragme vibrant,
l'articulation produite dans le récepteur est plus ou moins atténuée,
en raison des légères variations de pression provoquées
par le disque vibrant, probablement dues à un amortissement tardif
des vibrations après leur mise en route. Dans le nouveau dispositif,
cependant, l'articulation est si claire et si bien rendue que même
un murmure peut être facilement transmis et compris. La plaque inflexible,
bien sûr, ne sert, en raison de sa surface relativement importante,
qu'à concentrer une partie considérable des ondes sonores
sur le petit disque ou bouton de carbone ; Pour un effort donné
de la part du locuteur, une pression bien plus forte est ainsi exercée
sur le disque que celle obtenue en utilisant uniquement sa petite surface.
La meilleure substance découverte jusqu'à présent
pour ces disques est le noir de fumée, tel qu'il est produit par
la combustion d'hydrocarbures légers. M. Edison a cependant découvert
que le plombagine, l'hyperoxyde de plomb, l'iodure de cuivre, le charbon
actif en poudre pour cornue à gaz, l'oxyde noir de manganèse,
le phosphore amorphe, les métaux finement divisés et de
nombreux sulfures peuvent être utilisés. De fait, des touffes
de fibres, enduites de divers métaux par voie chimique et pressées
pour former des boutons, ont également été utilisées,
mais elles sont toutes moins sensibles que le noir de fumée et
ont donc été abandonnées au profit de ce dernier.
Poste Edison simple avec sa batterie d'alimentation
et poste Edison plus élaboré : Dans ce dispositif, la planchette
d'acajou porte au milieu une petite étagère C pour y poser les deux téléphones
par leur partie plate. La sonnerie S est mise en action par un parleur
électro-magnétique P qui peut servir, par l'adjonction d'une clef Morse
M au système, à l'échange d'une correspondance en langage Morse, si les
téléphones faisaient défaut, ou pour l'organisation de ces téléphones
eux-mêmes.

Au-dessous de ce parleur, est disposé un commutateur à bouchon D pour
mettre la ligne en transmission ou en réception, avec ou sans sonnerie,
et enfin au-dessous de la planchette étagère C, est disposée, dans une
petite boîte fermée E, la bobine d'induction destinée à transformer les
courants voltaïques en courants induits.
Quand le commutateur est placé sur réception, la ligne correspond directement
soit au parleur, soit au téléphone récepteur, suivant le trou dans lequel
le bouchon est introduit; quand, au contraire, il est placé sur transmission,
la ligne correspond au circuit secondaire de la bobine d'induction. Dans
ces conditions, la manœuvre ne peut plus être automatique; mais comme
ce genre de téléphone ne peut être appliqué avec avantage que pour la
télégraphie et que ce sont alors des personnes habituées aux appareils
électriques qui en font usage, cette complication ne peut présenter d'inconvénients.
Avec le téléphone, comme avec les instruments télégraphiques
ordinaires, il existe bien sûr une limite au-delà de laquelle
l'appareil ne peut être rendu pratiquement utilisable, mais dans
la plupart des cas, cette limite est atteinte plus tôt pour le téléphone
que pour les autres instruments utilisés pour la transmission télégraphique.
L'une des raisons de ce phénomène est probablement que les
pulsations de courant générées par la membrane vibrante
se succèdent avec une rapidité bien supérieure à
celles transmises à la ligne par une manipulation manuelle ordinaire,
ce qui réduit le temps de charge et de décharge de la ligne,
et le phénomène de retard inductif se manifeste donc plus
rapidement dans le premier cas.
Une autre raison, cependant, et peut-être la principale, est que
les perturbations créées par l'action inductive des courants
électriques dans les fils voisins se combinent aux signaux et les
brouillent tellement dans de nombreux cas qu'il devient totalement impossible
de les distinguer. Il est donc nécessaire, lorsque l'on souhaite
parler à longue distance, ou sur des fils proches de lignes Morse,
soit d'employer un moyen pour neutraliser ces perturbations, soit d'augmenter
le volume de l'articulation afin qu'elle soit audible au-dessus de ce
mélange confus de nombreux sons. L'un des meilleurs moyens suggérés
jusqu'à présent pour surmonter cette difficulté est
l'utilisation de circuits métalliques pour le téléphone.
Les deux fils formant un seul circuit sont placés très près
l'un de l'autre, de manière à rendre l'action inductive
pratiquement identique dans chacun. Les courants résultants se
neutraliseraient ainsi, laissant le téléphone parfaitement
libre.
On affirme que les perturbations inductives que nous venons d'observer
sont beaucoup moins marquées avec le téléphone de
M. Edison qu'avec tous les autres, car les signaux ou les sons du premier
sont produits par des courants plus forts, et les appareils récepteurs
sont moins sensibles aux courants fugitifs que l'on rencontre toujours
sur les lignes télégraphiques.
Conçu en novembre 1877 , le 19 décembre
1877 Edison dépose un brevet à Paris no 121 687 pour
"des perfectionnements dans les instruments pour contrôler
par le son, la transmission des courants électriques et de la reproduction
des sons correspondants au lointain" .
 
M. Edison a récemment inventé un répéteur
téléphonique, conçu pour être utilisé
en conjonction avec son appareil afin d'augmenter sa portée. Les
principaux éléments sont représentés à
la figure suivante.
I est une bobine d'induction, dont le secondaire est connecté à
la ligne principale L', où doit s'effectuer la répétition ;
C est un émetteur à charbon, intégré à
la pile B dans le circuit primaire, et actionné par l'aimant M
plutôt que par la voix. Les variations de courant produites par
la parole contre le disque de l'instrument à l'extrémité
émettrice de la ligne, font agir cet aimant sur le diaphragme de
l'émetteur, produisant ainsi différents degrés de
pression sur le disque de charbon, modifiant ainsi sa résistance.
Une variation correspondante du courant de la bobine primaire se produit,
donnant naissance à une série de courants induits dans le
secondaire, qui passent dans la ligne et, en atteignant le récepteur
à la borne opposée, sont transformés en son audible.
Nous n'avons pas encore personnellement expérimenté cet
appareil, mais s'il peut être rendu légèrement aussi
efficace que les téléphones à charbon ordinaires,
qui ont déjà permis de maintenir des conversations sur plus
de huit cents kilomètres de lignes télégraphiques,
ses avantages devront tôt ou tard être mis à profit.
Au lieu de la magnéto et de la sonnerie d'appel, déjà
décrites en rapport avec le téléphone, une batterie
et une sonnerie vibrante peuvent être utilisées, et le sont
parfois, à des fins de signalisation.
La figure illustre les
connexions d'un tel dispositif.
Le fil de ligne est relié à l'extrémité arrière
d'un interrupteur à bouton-poussoir à quatre points, S.
Le contact avant droit mène à l'une des extrémités
des hélices qui entourent l'aimant de la sonnerie, et dont l'extrémité
opposée est en liaison métallique avec le levier de l'armature.
En position normale, ce levier est maintenu par un ressort spiral contre
la butée arrière, reliée à un fil relié
à la terre. Le point central avant de l'interrupteur communique
avec un pôle d'une pile, E, dont le pôle opposé est
relié au fil de terre, et le point gauche est relié à
un ou deux téléphones, T, également reliés
à la terre.
Lorsque l'appareil n'est pas utilisé, l'interrupteur est laissé
sur le contact de droite, de sorte que le courant provenant de la ligne
puisse circuler librement à travers les hélices, le levier
d'armature et la butée arrière jusqu'à la terre.
Le noyau de fer doux est ainsi rendu magnétique et attire l'armature,
mais après un court déplacement de celle-ci, il quitte le
ressort faisant partie de la butée arrière, coupant ainsi
le circuit. Le magnétisme des noyaux disparaît alors et l'armature
est ramenée en arrière afin de fermer à nouveau le
circuit. Une nouvelle attraction se produit alors, et le processus se
poursuit ainsi alternativement tant que la pile est maintenue à
la station éloignée. Chaque attraction provoque donc un
coup distinct sur la cloche, et comme la magnétisation et la démagnétisation
sont extrêmement rapides, les coups se succèdent avec une
rapidité suffisante pour maintenir une sonnerie continue. Si l'on
a besoin de l'opérateur du poste distant, l'interrupteur est placé
sur le contact central, ce qui permet au courant de la batterie E de passer
sur la ligne, déclenchant ainsi la sonnerie du poste distant. L'interrupteur
est ensuite tourné à nouveau vers la droite. Si le signal
a été détecté, le correspondant distant accuse
réception de sa batterie, ce qui déclenche la sonnerie du
poste initial. Les deux interrupteurs sont ensuite tournés vers
la gauche, ce qui permet de mettre les téléphones en circuit
et de les rendre disponibles pour l'échange de correspondance.

Cette figure illustre un dispositif combinant le Morse et le téléphone,
très pratique dans de nombreux cas.
Lorsque l'interrupteur est placé sur le contact droit, l'appareil
Morse est en circuit et peut alors être utilisé pour les
échanges commerciaux habituels. L'appareil Morse répond
également à un appel pour attirer l'attention d'un correspondant
lorsqu'il est sollicité ; la batterie locale a été
omise sur le schéma. Lorsque l'interrupteur est tourné vers
la gauche, seuls les téléphones sont en circuit.
Avant de quitter ce sujet, il convient de mentionner plus particulièrement
un point trop intéressant pour être négligé.
Il s'agit des diverses caractéristiques ou formes d'action qui
interviennent dans la transmission de la parole articulée et qui,
dans le fonctionnement du téléphone parlant, illustrent
parfaitement la corrélation des forces, ou leur convertibilité
mutuelle. Lorsque nous parlons dans un téléphone, les efforts
musculaires exercés sur les poumons poussent l'air à travers
le larynx, à l'intérieur duquel se trouvent deux membranes
appelées cordes vocales. Celles-ci peuvent être contractées
ou relâchées à volonté par l'action de certains
muscles et, mises en vibration par le passage de l'air, produisent une
série d'ondes sonores ou de pulsations aériennes, dont la
hauteur varie selon la tension ou le relâchement des cordes. L'impact
de ces pulsations sur la membrane métallique produit à son
tour des vibrations correspondantes de cette dernière, qui, comme
nous l'avons vu, se trouve à proximité immédiate
des pôles d'un aimant permanent. Ainsi, l'action inductive de la
membrane sur l'aimant est activée, et une série de courants
électriques sont générés dans l'hélice
environnante. Le conducteur intermédiaire les achemine jusqu'à
la station distante, où leur action ultérieure contribue
à la production de magnétisme. La membrane réceptrice,
mise en vibration par les attractions qui en résultent, répond
avec une précision fidèle aux vibrations initialement produites
à l'extrémité émettrice de la ligne, et reproduit
ainsi les ondes sonores qui atteignent l'oreille et nous donnent la sensation
du son. Nous avons donc ici, d'abord, les effets mécaniques de
l'action musculaire convertis en électricité, puis en magnétisme,
et enfin de nouveau en action mécanique. Cependant, à chaque
transformation, une partie de l'énergie est perdue, dans la mesure
où elle est utilisable ; et, par conséquent, les ondes
sonores qui atteignent l'oreille, bien que d'une hauteur et d'une qualité
identiques à celles initialement produites par les organes vocaux,
voient néanmoins leur amplitude, dont seule dépend la puissance,
fortement diminuée par la quantité d'énergie perdue
lors de la transformation.
Edison Exhibits
Vous pouvez accèder aux archives Edison à cette
adressse :
https://edisondigital.rutgers.edu/folder/TI2-F?sort_by=created&sort_order=asc&page=1
Les archives du Parc historique national Edison (ENHP) contiennent
sept volumes reliés et une brochure relatant les procédures
de l'Office des brevets relatives aux revendications contradictoires
concernant l'inventeur du téléphone.
Quatre de ces volumes contiennent le compte rendu d'un ensemble
d'interférences intitulé « Cas A à L
» et « Cas n° 1 ». Les parties en litige étaient
Thomas Edison, Alexander Graham Bell, Elisha Gray, A. E. Dolbear,
J. W. McDonough, George B. Richmond, William L. Voelker,
J. H. Irwin et Francis Blake, Jr. Bien que les déclarations
préliminaires d'Edison aient été déposées
en septembre 1878, son témoignage n'a été recueilli
qu'en 1880. Ce compte rendu a été imprimé en
1881.
Le deuxième volume contient les pièces d'Edison, notamment
des photolithographies de dessins de laboratoire, des brevets et
des demandes de brevet, ainsi que des articles de journaux et de
revues. Les dessins portent des numéros de pièces
correspondant à un système de numérotation
des pages et des volumes utilisé par Edison et son avocat
en brevets, Lemuel W. Serrell, en 1880, lorsque les notes techniques
et les dessins d'Edison furent numérotés et examinés
en vue d'une éventuelle inclusion comme pièces dans
ces interférences. Nombre des documents de cette série
numérotée n'ont pas été sélectionnés
comme pièces ; ils sont conservés dans les archives
du Parc historique national Edison. (Voir Carnets non reliés,
volumes 8 à 18.)
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sommaire
Edison invente un instrument très similaire au
téléphone à charbon :
Lors d'une expérience réalisée en novembre 1877,
Edison utilisa une bande de papier poreux entre deux électrodes,
dont le diaphragme. Le papier était maintenu humide en le suspendant
dans un récipient rempli d'eau. On constata que le papier offrait
une résistance variable sous pression et, bien sûr, ne se
tasseait pas. De plus, cette méthode n'était pas pratique,
car elle devait être montée à plat pour maintenir
l'eau dans le récipient.
Contrairement au Telefon de Reis, le contact ne se faisait pas par intermittence,
mais dépendait de la variation de pression, fournissant ainsi un
signal continu. Il était en réalité trop sensible
pour être utilisé dans un téléphone, car il
captait également toutes sortes de bruits de fond. .
fig 1 fig
2
Le 27 juin 1877, Edison essaya un pot rempli de carbone, avec une électrode
de carbone au fond et une autre, le diaphragme, au-dessus. L'espace entre
les deux était rempli de noir de fumée, une poudre de carbone
très molle. Bien que très simple, le dispositif fonctionnait
bien et démontrait la faisabilité du principe de résistance
variable. Cependant, le problème de tassement, le carbone se tassant
au fond du pot, diminuait l'efficacité de l'émetteur. Bien
que l'émetteur fonctionnait, il commençait à présenter
certains problèmes qui allaient compromettre son développement
en un instrument performant .
La différence essentielle étant que le carbone est remplacé
par du papier absorbant, humidifié avec de l'eau. Ce semi-conducteur,
comme le carbone, change de résistance sous l'effet de variations
de pression. Le papier est maintenu humide par capillarité grâce
à une bandelette dont l'extrémité plonge dans un
réservoir d'eau. La figure 2 du téléphone conçue
le 27 juin 187, montre une forme de téléphone à transmission
au carbone, ne nécessitant aucun réglage et fonctionnant
bien malgré sa simplicité de construction.
Il se compose essentiellement d'une plaque de métal posée
au fond d'un récipient creux et portant un bloc de carbone préparé,
sur lequel est posée une seconde plaque métallique légère.
Le poids de la plaque supérieure assure une pression initiale,
que l'on fait varier en parlant dans l'ouverture du récipient.
Le bloc de carbone peut être remplacé par un disque de tissu
dont les pores ont été remplis de plomb noir pulvérisé.
Grâce à ce traitement, le tissu devient légèrement
conducteur.
fig 3 fig
4
L'instrument ainsi modifié est représenté à
la figure 3 (conçue le 20 septembre 1877).
À la figure 4 (conçue le 12 août 1877), le plombagine
pulvérisé P flotte sur le mercure M et est comprimé
entre la surface du mercure et un bloc métallique fixé au
centre du diaphragme.
fig 5
Une autre forme d'émetteur Edison est illustrée en figure
5, conçue le 5 juillet 1877.
Le charbon C repose sur le diaphragme, qui, dans cet instrument, est une
plaque horizontale formant le sommet d'une chambre de vocalisation, l'embouchure
étant sur le côté. Trois fines cordes fixent le charbon
à la structure du diaphragme et l'empêchent de se déplacer
lorsque celui-ci vibre. Cet instrument ressemble en apparence au téléphone
Reiss, et en principe, il serait très similaire si, en vibrant,
le charbon ne quittait jamais la plaque sur laquelle il repose, mais ne
libérait simplement, l'espace d'un instant, sa pression. Il est
évident que la résistance du circuit dépend de la
connexion électrique entre le charbon et le diaphragme, et que
cette connexion dépend de la pression du charbon, qui varie constamment
lorsque le diaphragme vibre. Cet appareil est trop sensible aux bruits
parasites pour être utile en téléphonie.
sommaire
30 septembre 1877 Le téléphone à
inertie
Une autre forme de téléphone fonctionnant
selon un principe très similaire est illustrée par la figure
6 ; on lappelle le téléphone à inertie,
bien quil soit difficile de dire que son action soit uniquement
due à linertie.
fig 6 et 7
Le charbon C est placé entre deux plaques métalliques, dont
lune est fixée au diaphragme, et lautre est maintenue
par une vis dans un cadre, lui-même fixé au diaphragme par
des supports isolants. En vibration, cest lensemble du système
qui se déplace, et non la plaque P seule, comme dans un transmetteur
à charbon ordinaire. M. Edison explique son mode daction
par la variation de la pression exercée par le charbon sur les
plaques pendant la vibration. Ainsi, après un mouvement vers la
droite, le diaphragme sarrête brusquement et le charbon appuie,
par inertie, sur la plaque P. Un avantage du magnétotéléphone
par rapport aux premiers modèles de téléphone de
M. Edison est que sa membrane ne touche rien et peut donc vibrer en toute
liberté. En revanche, la membrane du téléphone à
charbon, utilisée avant l'adoption de la plaque rigide non vibrante
actuelle, exerce une pression considérable sur le charbon, provoquant
ainsi de fausses vibrations.
Dans la forme illustrée à la figure 7 (conçue le
25 juin 1877), cette difficulté est évitée. La membrane
porte une armature, A, en fer doux, qui fait face à l'aimant B
sans le toucher. A et B sont les pôles opposés du même
aimant, connectés en P et polarisés par un circuit local.
L'aimant B exerce une pression sur le charbon en C, la pression étant
réglée par la vis S. L'attraction entre A et B varie en
fonction de la distance qui les sépare. Lorsque, en vibrant, A
se rapproche de B, l'attraction augmente rapidement et B diminue sa pression
sur C.
Lors d'un mouvement en sens inverse, l'attraction diminue et B, attiré
par le ressort S, augmente sa pression sur C.
Au cours de l'année écoulée, le téléphone
articulé ou parlant a suscité un intérêt et
une attention très larges, non seulement aux États-Unis,
mais aussi en Europe. Il a déjà été largement
utilisé ici sur plusieurs de lignes courtes et promet de devenir
d'application quasi universelle à court terme. Son extrême
simplicité et la fiabilité de son fonctionnement en font
l'un des appareils électriques les plus pratiques.
En Allemagne, il a été intégré au système
télégraphique du pays et, là-bas, comme dans d'autres
pays étrangers, il est également largement utilisé
à diverses fins privées, pour établir des communications
avec l'intérieur des terres.
fig 8
Un dispositif similaire est illustré à la figure 8 (Conçu
le 10 avril 1877).
Le diaphragme porte une armature, A, qui, par son mouvement, modifie le
potentiel de deux électro-aimants.
Ces variations de magnétisme amènent une barre, située
dans leur champ magnétique, à reproduire les vibrations
initiales. Les extrémités de la barre sont maintenues par
la force magnétique contre deux pièces de carbone, c et
c. Ces pièces et la barre forment le circuit primaire d'une bobine
d'induction. La résistance du circuit diminue lorsque la barre
est tirée vers le haut et augmente lorsqu'elle descend.
De toutes les substances testées dans le téléphone
pour augmenter et diminuer la résistance du circuit par l'effet
des vibrations sonores, le noir de fumée issu des hydrocarbures
plus légers s'avère le plus efficace. Il est essentiel que
le noir de fumée soit déposé à la température
la plus basse possible et que la flamme de la lampe ne puisse pas jouer
sur le dépôt ; sinon, le produit est très résistant
et totalement inadapté à cet usage. Le noir de fumée
commercial de la meilleure qualité laisse difficilement passer
le courant, tandis que celui obtenu par le procédé décrit
ici n'offre qu'une faible résistance.
Le noir de fumée, tel qu'il sort de l'appareil de combustion, est
déposé sur une plaque blanche, et les parties présentant
une teinte brune sont extraites de la masse ; le reste est ensuite
broyé au mortier, placé dans un grand moule et soumis à
une pression de plusieurs milliers de livres. Le gâteau ainsi pressé
est repulpé et comprimé plusieurs fois. Enfin, il est pesé
par tranches de trois cents milligrammes et moulé en boutons, comme
ceux que l'on voit dans le téléphone.
La raison pour laquelle le noir de fumée ainsi moulé est
supérieur à tout autre matériau s'explique de manière
satisfaisante lorsque l'on considère que, de toutes les substances
finement divisées obtenues par action mécanique ou précipitation
chimique, c'est au microscope qu'il présente le plus grand nombre
de particules, ou, en d'autres termes, qu'il est le plus finement divisé.
Il est bien connu que l'augmentation et la diminution de la résistance
de tout bouton en matière conductrice finement divisée,
soumis à une pression, sont entièrement dues au contact
d'un nombre plus ou moins grand de particules à la jonction ou
aux surfaces. De plus, on sait que le téléphone est extrêmement
sensible à la moindre variation de résistance dans le circuit ;
ainsi, si un bouton en charbon de cornue à gaz, composé
de particules inélastiques, peu nombreuses (comparativement au
noir de fumée), est utilisé dans un téléphone,
la production d'une onde par augmentation progressive de la pression est
obtenue par le nombre croissant de particules mises en contact avec les
plaques de surface. Or, ces particules sont si peu nombreuses et si grosses,
et souvent plusieurs particules agrégées dans le charbon
de cornue, que l'onde, au lieu d'être pure, est rude et grinçante.
Cette onde peut être représentée graphiquement par
une ligne dentelée inclinée à 45°, les points
représentant la perturbation du courant par l'effet des particules
elles-mêmes. Si l'on remplace le bouton de charbon de cornue à
gaz par un bouton de graphite, composé de particules beaucoup plus
petites, sans agrégats comme le premier, les ondes seront représentées
par la ligne ci-dessus, mais les points seront à peine perceptibles,
et ces espaces, si infimes, sont hors de portée du téléphone.
On obtient ainsi une onde pure, mais ces espaces affaiblissent l'onde
dans son ensemble par leur effet sur l'auto-induction du récepteur
téléphonique. Dans le cas du noir de fumée, les particules
sont infiniment plus fines que celles du graphite, et de plus, le bouton
est relativement élastique ; la ligne représentant
la forme de l'onde sera donc parfaitement droite, bien qu'il y ait théoriquement
des espaces. Ces espaces étant infiniment petits comparés
au graphite ou à tout autre matériau conducteur, non seulement
on évite les sons durs, mais on obtient une onde plus forte, grâce
à l'absence d'espaces et à leur effet sur l'auto-induction
de l'aimant. Le noir de fumée, une fois moulé en boutons,
possède une autre propriété qui le distingue de tout
autre matériau conducteur : son élasticité.
Par exemple, si lon soumet des boutons de matériaux différents
à une pression, la plus grande différence de résistance,
pour un poids donné, se produira sur le bouton noir de fumée ;
de même, si lon augmente le poids de tous les boutons, on
atteindra un point où tout poids supplémentaire cessera
de réduire sensiblement la résistance, sauf dans le cas
du noir de fumée, dont la résistance continue de diminuer
sous leffet du poids supplémentaire longtemps après
que les autres boutons ont cessé dêtre affectés,
car toutes les particules susceptibles dentrer en contact le seront
sous un léger poids, en raison de sa nature inélastique.
M. Edison a tenté dobtenir une approximation du nombre de
points de contact sur le bouton noir de fumée actuellement utilisé.
Pour y parvenir, il a d'abord placé sous le microscope un réseau
de diffraction de Rutherford comportant 17 291 lignes réglées
sur un métal spéculaire dans un espace de 2,5 cm, et à
côté de celui-ci un bouton de noir de fumée. Puis,
en passant de l'un à l'autre, il a calculé qu'il y avait
pas moins de 10 000 000 de points à la surface du bouton,
presque tous constamment utilisés lorsqu'ils étaient soumis
aux vibrations sonores. Si le réseau de Rutherford avait été
réglé dans les deux sens, il y aurait eu 298 000 000
de points, et il ne fait aucun doute qu'un bouton de platine réglé
deux fois de cette manière donnerait de bons résultats au
téléphone, mais n'égalerait pas le noir de fumée,
en raison de son manque d'élasticité.
L'élasticité du bouton en noir de fumée présente
un autre avantage : elle permet d'exercer une pression initiale considérable
sans réduire sensiblement sa sensibilité. L'appareil est
donc moins susceptible de se dérégler que ceux utilisant
un bouton inélastique, où la pression initiale doit être
extrêmement légère pour conserver sa sensibilité.
Ainsi réglé, un son fort provoque une coupure du circuit.
Les sons sont durs et désagréables, et laissent apparaître
des étincelles qui, à terme, enrobent l'armature métallique
et la rendent impropre à l'utilisation. Le seul défaut,
si l'on peut dire, du bouton en noir de fumée est sa friabilité.
Mais l'expérience de M. Edison prouve que si le téléphone
est fabriqué de manière appropriée, de sorte qu'aucune
de ses parties, sous l'effet des ondes sonores, ne vibre et ne heurte
le bouton, il durera des mois et, autant que l'on puisse en juger, durera
aussi longtemps que l'instrument qui le maintient. En revanche, si l'instrument
est conçu de manière à ce que les armatures puissent
heurter le bouton, ou si la pression initiale est très légère
et que l'instrument subit une violente secousse (par exemple, en tombant
au sol), le bouton risque de se fissurer, mais même dans ce cas,
le volume sonore n'est pas sensiblement diminué. M. Edison a tenté
de durcir ces boutons en mélangeant du noir de fumée avec
du sucre, du goudron et d'autres substances avant le moulage, puis en
les soumettant à une température élevée après
le moulage. Ce traitement les rend durs mais inélastiques, et pourtant
bien supérieurs à toutes les autres substances qu'il a testées.
La valeur des différentes substances utilisées comme boutons
dans le téléphone est indiquée ci-dessous.
La première mentionnée est la meilleure, et les suivantes,
dans l'ordre indiqué :
noir de fumée,
hyperoxyde de plomb,
iodure de cuivre,
graphite,
gaz de carbone,
noir de platine.
Les matériaux finement divisés qui ne s'oxydent pas à
l'air, tels que l'osmium, le ruthénium, le silicium, le bore, l'iridium
et le platine, donnent des résultats proportionnels à cette
fine division, mais nombre d'entre eux sont de si bons conducteurs qu'il
est nécessaire de leur mélanger un matériau non conducteur
très fin avant le moulage.
M. Edison a testé tous les oxydes, sulfures, iodures conducteurs
et presque tous les métaux finement divisés, à divers
degrés de divisibilité et en mélange avec diverses
substances. Les liquides contenus dans des boutons poreux de matériaux
non conducteurs finement divisés rendent ces particules conductrices
et, par conséquent, agissent de la même manière, mais,
bien sûr, en raison de la formation de gaz, de la polarisation,
etc., ils sont indésirables.
M. Edison a très tôt expérimenté le procédé
consistant à utiliser plusieurs morceaux de semi-conducteur au
lieu d'un seul. Il a constaté, en général, que la
multiplication des surfaces de contact augmentait l'intensité du
son, mais que l'articulation était également altérée.
Ces instruments sont depuis connus sous le nom de microphones, bien qu'il
soit peu probable que des sons faibles aient jamais été
amplifiés grâce à eux au point d'être facilement
reconnus à distance de leur source.
fig 9 fig
10 et 11
La figure 9 montre l'une des premières formes, inventée
par M. Edison le 1er avril 1877. Quatre morceaux de charbon de bois sont
utilisés, C, C, etc., chacun soutenu par un ressort vertical, comme
à Sand S'. Le morceau de charbon de bois le plus proche du diaphragme
heurte un disque de carbone fixé au centre du diaphragme. Les fils
primaires d'une bobine d'induction sont reliés au diaphragme et
au ressort S. Le circuit est ensuite complété par les semi-conducteurs.
D'autres formes sont présentées aux figures 10 et 11.
La première comporte deux charbons séparés par une
plaque de métal. La seconde comporte trois morceaux de charbon
contigus.
La figure 12 (conçue le 21 septembre 1877) illustre un microphone
composé de dix plaques de soie ; un mélange de dextrine
et de noir de fumée ayant été préalablement
incorporé dans les pores.
fig 12 et 13
La figure 13 (conçue le 7 juin 1877) montre cinquante disques,
D, dont la surface est protoxydée par le fer, enfermés dans
un tube de verre.
Une nouvelle forme d'émetteur utilisée par M. Edison dans
ses expériences est présentée à la figure
14 (conçue le 12 août 1877). Le semi-conducteur est un ensemble
de petits fragments de liège recouverts de plombagine. Il peut
être utilisé avec ou sans diaphragme.
fig 14 fig
15
L'instrument représenté à la figure 15 (conçu
le 24 août 1877) agit à la fois comme émetteur et
récepteur, ce dernier étant découvert par M. Chas
Batchelor, assistant de M. Edison. Le carbone solide de l'émetteur
est ici remplacé par des fibres de soie recouvertes de graphite.
Son action réceptrice est probablement due à l'attraction
de courants parallèles ; le volume de l'ensemble se contracte
lors du passage d'un courant à travers F.
En mai 1878, M. Hughes, de Londres, publia des expériences intéressantes,
basées sur la découverte par M. Edison de la résistance
variable des conducteurs solides soumis à une pression.
fig 16 fig
17
Dans la Fig. 16 : A est un tube de verre rempli dun mélange
détain et de zinc métalliques, communément
appelé poudre dargent blanc. Cette poudre est légèrement
comprimée par deux bouchons de charbon gazeux insérés
à leurs extrémités, auxquels sont fixés des
fils électriques, une pile B et un galvanomètre G étant
connectés. Les bouchons sont scellés à leur place
en les recouvrant de cire à cacheter ordinaire. En saisissant ce
tube par ses deux extrémités et en exerçant une contrainte
de traction en les tirant en sens inverse, mais dans le sens de sa longueur,
laiguille du galvanomètre est déviée dans un
sens. En poussant les extrémités lune vers lautre,
de manière à exercer une contrainte de compression, laiguille
du galvanomètre est instantanément déviée
dans le sens opposé. Dans ce cas, les particules métalliques
finement divisées constituant le contenu du tube sont rapprochées
par compression et davantage séparées lors de l'extension.
La résistance du circuit varie ainsi, augmentant le courant dans
un premier temps et le diminuant dans un second temps. Si ce point de
vue est correct, le mouvement inverse de l'aiguille du galvanomètre
ne peut être qualifié de déviation, mais de retour
à zéro, s'arrêtant à la position qui représente
l'intensité du courant traversant ses bobines lorsque le tube est
étendu. Cette expérience à elle seule constituerait
un exemple remarquable de la merveilleuse sensibilité du téléphone
en tant que détecteur d'infimes variations de force électrique,
car il est difficile d'imaginer l'augmentation infime de la longueur ou
de la capacité d'un tube de verre d'environ 7,5 cm de long lorsqu'on
le tire avec les doigts. Mais ce tube sensible est bien plus délicat
que ne le montre cette dernière expérience. Il est si sensible
qu'il est capable de capter les vibrations sonores et, par ses propres
vibrations sous leur influence, de transmettre, par un fil électrique,
à un téléphone distant, des courants ondulatoires
capables de reproduire tous les sons qui les ont produits, avec une perfection
encore plus grande que celle obtenue si un téléphone était
l'instrument émetteur. En fixant l'un de ces tubes à une
petite caisse résonnante, comme illustré à la figure
17, on obtient l'un des téléphones électriques articulés
les plus simples jamais fabriqués. Il ne consiste en rien d'autre
qu'un tube de verre rempli d'une poudre dont la conductivité électrique
peut être modifiée par des variations de compression, des
fils étant acheminés aux deux extrémités,
et ce petit appareil étant fixé à une petite boîte
ouverte à une extrémité, qui sert d'embouchure à
l'instrument.
Les fils sont reliés à un téléphone distant
et sont équipés d'une batterie de trois petites piles Daniell.
Avec ce simple téléphone, les sons sont si forts qu'il est
possible de chanter dans un instrument et d'entendre simultanément
chanter depuis une station éloignée dans un autre. Ce montage
duplex avec un seul circuit fonctionne parfaitement, l'une des communications
n'interférant en aucune façon avec l'autre. Lorsqu'on utilise
un bâton de charbon végétal pur, tel qu'utilisé
par les artistes, à la place du tube, aucun effet n'est produit,
car sa très haute résistance en fait un parfait non-conducteur.
Mais en le chauffant jusqu'à incanlescence et en le plongeant brusquement
dans un bain de mercure, il s'imprègne de minuscules particules
de ce métal et, dans cet état, peut être utilisé
presque aussi bien qu'un tube de poudre métallique composée.
De même, le charbon de bois imprégné de perchlorure
de platine peut être utilisé avec avantage, que ce soit sous
forme de bâtonnet ou de poudre contenue dans un tube.
M. Hughes, en expérimentant diverses substances, est arrivé
à la conclusion que, quel que soit le conducteur utilisé,
il ne doit pas être homogène par nature, de sorte que l'augmentation
ou la diminution de pression, en produisant une union plus ou moins étroite
entre ses particules conductrices, a la propriété de faire
varier l'intensité du courant transmis, lui conférant un
caractère ondulatoire. Un tube contenant de la grenaille de plomb
propre présentera ce phénomène, mais au bout d'un
certain temps, suite à la formation d'un oxyde isolant à
la surface de chaque grenaille, il cesse de véhiculer le courant.
On peut le faire en immergeant la grenaille dans un bain non oxydant.
Avec un milieu tel que le naphte, le défaut pourrait être
corrigé, mais des substances bien meilleures que la grenaille peuvent
être trouvées pour les expériences.
fig 18
La figure 18 représente une vue en perspective d'une petite boîte
en bois ouverte à une extrémité, ressemblant aux
boîtes utilisées comme résonateurs pour les diapasons.
Une taille pratique est de 25 cm de large, 25 cm de long et 18 cm de profondeur.
Sur cette boîte se trouve un petit tube de verre ouvert aux deux
extrémités et fixé avec de la cire à cacheter.
Dans le tube se trouvent plusieurs morceaux de charbon de bois de saule
métallisés au fer. Pour préparer ce charbon, prenez
des bâtonnets de charbon de bois et placez-les sans serrer dans
une boîte en fer munie d'un couvercle amovible. Portez ensuite lentement
la boîte à blanc. Cela a pour effet d'éliminer l'eau
éventuellement retenue dans les pores du charbon, remplacée
par de la vapeur de fer. De ce fait, une fois refroidis, les bâtonnets
de charbon sont chargés de fer et présentent un anneau métallique
prononcé. De petits morceaux de charbon métallisé
sont placés dans le tube de verre et pressés fermement les
uns contre les autres jusqu'à ce qu'il soit plein et qu'une partie
du charbon dépasse à chaque extrémité, comme
illustré sur la figure. Les fils d'un circuit téléphonique
sont enroulés autour de ces extrémités saillantes,
puis les extrémités du tube sont scellées avec de
la cire à cacheter. Cet appareil, aussi simple soit-il, constitue
un émetteur téléphonique d'une sensibilité
remarquable. En portant un téléphone magnéto-électrique
ordinaire à l'oreille (avec une pile branchée), on entend
avec une netteté parfaite le simple frottement du doigt sur le
boîtier, la trace d'un crayon ou le pas d'une mouche domestique
se promenant sur ou à proximité. Cet instrument est si sensible
que les sons inaudibles à l'oreille deviennent clairs dans le téléphone.
Une montre posée sur le boîtier restitue tous les sons de
son fonctionnement : le grincement des roues, le tintement sonore
du ressort et le plus infime tic-tac des engrenages. Les mots prononcés
dans le boîtier résonnent avec la puissance d'une trompette
dans le téléphone, et le souffle du souffle ressemble au
rugissement du vent dans une forêt.
fig 19
fig 20
La figure 19 représente une autre forme d'émetteur basée
sur les mêmes principes. A est un petit morceau de pointe de charbon,
comme celle utilisée dans l'éclairage électrique,
monté sur un bras métallique pivotant sur le montant C.
Deux de ces montants sont fixés à la plaque de bois, un
de chaque côté du bâton de charbon. A D est un petit
bloc de charbon métallisé reposant sur un isolant (cire
à cacheter). X et Y sont les deux fils d'une ligne téléphonique.
Cet appareil illustre l'effet d'une pression variable sur la résistance
électrique. En soulevant l'extrémité inférieure
de la masse de charbon, le circuit est coupé. En appuyant sur le
charbon, la résistance électrique varie avec la pression,
aussi minime soit-elle. La pression exercée par les vibrations
sonores, même causées par le pas d'une mouche ou la pression
d'un doigt, provoque de si grandes variations de l'état électrique
de la ligne que, lorsque le combiné téléphonique
est placé près de l'oreille, ces infimes mouvements sont
distinctement audibles.
La figure 20 représente une fine planche de pin d'environ quinze
centimètres carrés, posée verticalement sur un support
approprié. On y fixe, à l'aide de cire à cacheter,
deux morceaux de charbon gazeux ordinaire, C, C.
Dans chaque morceau est creusée une coupelle peu profonde, entre
laquelle est soutenu un fuseau vertical de charbon gazeux, A, dont les
extrémités pointues touchent à peine les coupelles.
Ce fuseau est placé dans un circuit téléphonique
en enroulant les fils autour des coupelles en carbone, comme le montre
le dessin. Les paroles prononcées devant cette table d'harmonie,
même à plusieurs mètres de distance, sont distinctement
audibles dans le téléphone. Ces émetteurs, aussi
rudimentaires et grossiers qu'ils puissent paraître, démontrent
clairement qu'un progrès considérable a été
réalisé en téléphonie. Des instruments de
construction plus fine permettent d'obtenir des résultats encore
plus remarquables. Les structures mécaniques ordinaires, comportant
de nombreux joints, comme une petite machine ou une petite chaîne,
agglutinées, fonctionnent presque aussi bien que les substances
mentionnées. Dans ces cas particuliers, les phénomènes
sont probablement dus au fait que le courant électrique lui a conféré
un caractère ondulatoire en étant transmis à travers
un circuit contenant un certain nombre de ce que l'ingénieur télégraphiste
appellerait des défauts, dont l'intensité varie en fonction
des variations de pression entre les différentes parties de la
structure conductrice. Cela peut paraître étrange, et pourtant
c'est un fait : si l'on place deux clous ordinaires dans un circuit
téléphonique, que l'on les isole l'un de l'autre, puis que
l'on place un troisième clou dessus pour fermer le circuit, on
obtient immédiatement un émetteur performant. Les vibrations
sonores, tombant sur le clou, sont reproduites dans le téléphone
avec une netteté saisissante. La figure 96 illustre un tel émetteur.
Deux clous ordinaires, A, sont fixés à une planche horizontale ;
les fils X et Y y sont reliés, reliant une batterie, B, et un téléphone,
de telle sorte que les clous constituent la seule interruption du circuit,
qui peut être fermée en posant un matériau conducteur
dessus. Lorsqu'un troisième clou est posé sur les deux autres,
il apparaît clairement que (un cylindre ne pouvant toucher qu'un
autre cylindre dont l'axe ne lui est pas parallèle en un seul point)
le circuit électrique présente une connexion très
imparfaite aux points de contact entre les clous, et c'est à cette
connexion défectueuse que la sensibilité de ce dispositif
est due.
Dans les comptes rendus d'expériences publiées avec le microphone,
on a souvent affirmé que les sons infimes sont amplifiés
par celui-ci, de la même manière que les objets infimes sont
amplifiés par le microscope. Une brève réflexion
montrera cependant qu'il n'y a pas de réelle analogie entre le
fonctionnement des deux instruments. Le son entendu dans l'instrument
récepteur du microphone lorsqu'une mouche se déplace sur
la planche sur laquelle est placé l'émetteur n'est pas le
bruit des pas de la mouche, pas plus que le coup d'une puissante cloche
électrique n'est le son amplifié des doigts de l'opérateur
tapotant légèrement et, parfois, de manière inaudible
sur la touche. Cette vision des choses explique aisément pourquoi
le microphone n'a pas répondu aux attentes de nombreuses personnes
qui, dès sa première utilisation, annonçaient avec
enthousiasme que, grâce à lui, nous pourrions entendre de
nombreux sons de la nature jusqu'alors totalement inaudibles.
Plusieurs téléphones inventés par M. Edison peuvent
être classés comme des téléphones à
court-circuit ou à coupure. Leur principe de fonctionnement peut
être résumé ainsi : en vibrant, le diaphragme
coupe du circuit des résistances proportionnelles à lamplitude
des vibrations.
fig 21 fig 22
Un émetteur construit selon ce principe est illustré à
la figure 21 (conçue le 20 mars 1877). Un levier métallique,
L, vibrant dans un plan vertical, repose à une extrémité
sur une bande de soie carbonisée, C, qui fait partie du circuit
primaire de la bobine dinduction I. Au cours de ses vibrations,
le levier coupe du circuit des parties de la soie, le courant le traversant
temporairement. Un autre émetteur fonctionnant sur le même
principe, mais de construction très différente, est illustré
à la figure 22 (conçue le 21 août 1877).
Un fil fin W de haute résistance est enroulé autour dun
cylindre dans une rainure en spirale. Le fil fait partie du circuit primaire
de la bobine C. Un ressort métallique S, de forme elliptique, est
fixé d'un côté au diaphragme, tandis que l'autre côté
appuie contre le fil non isolé du cylindre. En se déplaçant
vers la droite, le diaphragme aplatit le ressort, le faisant ainsi subir
un plus grand nombre de spires que s'il se déplaçait en
sens inverse. La résistance du circuit dépend donc de la
position du centre du diaphragme. L'inconvénient de cette disposition
est qu'elle supprime une spire entière, voire aucune, du circuit,
ce qui rend le courant plus intermittent que pulsatoire.
fig 23 fig 24
Sur la figure 23 (conçue le 21 octobre 1877), un ressort similaire
repose sur une étroite bande de métal, à la surface
d'une plaque de verre.
Le film, représenté en perspective en F, est constitué
d'une fine bande de la surface argentée d'un miroir ; le reste
du métal bruni a été retiré.
Une autre forme de téléphone à court-circuit est
illustrée sur la figure 24 (conçue le 1er novembre 1877).
Un ressort spiral, W, est enroulé autour d'un cylindre, le diaphragme
appuyant sur la dernière spire, de sorte que, en vibrant, les spires
se rapprochent ou s'éloignent les unes des autres. Un très
léger mouvement du diaphragme suffit à rapprocher les premières
spires ; et, en général, le nombre de spires ainsi
en contact dépend de l'amplitude du mouvement du diaphragme. Le
fil est intégré au circuit primaire d'une bobine d'induction,
de sorte que la résistance du circuit fluctue lorsque le diaphragme
vibre. Ce fil a également été utilisé comme
primaire de la bobine d'induction elle-même, avec de meilleurs résultats.
sommaire
le 30 juillet 1877, Edison dépose
un autre brevet qui montre l'utilisation de la bobine d'induction
pour amplifier le courant microphonique.
Avec les téléphones à pile, le problème est plus complexe, à cause
de l'emploi d'une pile qui doit être commune à deux systèmes d'appareils,
et de la bobine d'induction qui doit être intercalée dans deux circuits
distincts.
Comme le signal microphonique ne couvrait pas de grandes ditances, c'est
aussi Edison qui trouve le moyen de solutioner
ce handicap en introduisant une bobine d'induction .Ce principe
du microphone et de la bobine d'induction va se généraliser
et contribera au développement du téléphone dans
le monde entier.

sommaire
LES TÉLÉPHONES À CONDENSATEUR
Des téléphones dans lesquels la charge statique, plutôt
que l'intensité du courant, varie en fonction des paroles, ont
également été testés avec succès par
M. Edison. Les modèles illustrés aux figures 25 et 26 (conçus
les 9 février et 10 décembre 1877) ne diffèrent que
par leur construction, et non par leur principe.
fig 25 fig
26
Le premier est constitué d'une chambre de vocalisation circulaire
avec embouchure en V. Cette chambre est entourée de plaques, reliées
entre elles et au sol. Ces plaques sont libres de vibrer et sont représentées
sur la figure en coupe, en P'. Juste derrière chacune d'elles se
trouve une plaque similaire à celle en P, maintenue en son centre
par une vis de réglage.
Les plaques de la rangée extérieure sont reliées
électriquement entre elles et à la batterie qui les relie
à la ligne. Lorsque la rangée intérieure de plaques
vibre sous l'effet d'un son, la distance entre elles varie et modifie
leur capacité statique.
fif 27 fig 28
Sur la figure 27, les plaques sont disposées comme dans un condensateur
ordinaire. Une pression initiale est exercée sur elles par une
vis logée dans le cadre solide de l'instrument. Le diaphragme,
en vibrant, fait varier la distance entre les plaques ; cela modifie
leur charge statique et affecte également la tension électrique
de la ligne.
La résistance d'un conducteur dépend de sa forme. Si un
bloc de métal isométrique est étiré pour former
un fil, sa résistance peut être indéfiniment augmentée.
Ce fait est à la base de plusieurs téléphones ingénieux
inventés par M. Edison.
Celui de la figure 28 (conçu le 17 août 1877) est d'une construction
extrêmement simple. Un globule de mercure, M, repose sur une plaque
métallique légèrement concave. Une aiguille du diaphragme
en indente la surface supérieure et, en vibrant, modifie légèrement
la forme du globule. Cette modification, bien que très faible,
suffit à faire varier considérablement la résistance
du courant téléphonique.
Une caractéristique particulière d'un globule de mercure
est de changer de forme lorsqu'il est traversé par un courant.
M. Edison a appliqué ce phénomène au récepteur
téléphonique illustré à la figure 104 (conçu
le 19 août 1877). Le globule de mercure M est placé, avec
une solution conductrice, dans un tube en U. Les courants provenant d'un
transmetteur, traversant le contenu du tube, allongent le mercure. Cela
agite le liquide et fait vibrer le flotteur F, fixé au centre du
diaphragme.
sommaire
LE TÉLÉPHONE À PILE VOLTAÏQUE.
fig 29 fig
30
Nous avons représenté sur la figure 29 (conçue le
25 août 1877) un appareil appelé téléphone
à pile.
Un morceau de liège, K, fixé au diaphragme, appuie sur une
bande de platine, elle-même fixée à une plaque de
cuivre. Cette dernière est l'une des plaques terminales d'une pile
voltaïque ordinaire. L'autre plaque terminale appuie sur le cadre
métallique de l'appareil. Lorsque la pile est intégrée
à un circuit téléphonique fermé, elle fournit
un courant continu. L'intensité de ce courant dépend de
la résistance interne de la pile et de sa polarisation, qui sont
modifiées par la vibration du diaphragme.
Un récepteur pratique et particulier utilisé par M. Edison
est représenté sur la figure 30 (conçue le 30 août
1877). Il est semblable au téléphone magnéto ordinaire,
sauf que le diaphragme circulaire est remplacé par une fine bande
de fer dont les bords ont été pliés pour le rigidifier.
Nous le mentionnons simplement parce qu'il démontre qu'il n'est
pas indispensable d'utiliser un diaphragme circulaire.
fig 31
Un téléphone nouveau et purement mécanique est illustré
par la figure 31 (conçue en août 1877).
Au lieu d'un fil de ligne, on utilise le gaz d'éclairage contenu
dans des conduites de gaz. Ce calcul est effectué uniquement pour
de courtes distances, car il est essentiel que le gaz utilisé dans
les bureaux communiquant soit tiré de la même conduite principale.
Sur la figure, P représente la conduite principale. Les téléphones
sont représentés en T et T'. L'instrument est simplement
un cône fixé par son sommet à la conduite de gaz à
la place du brûleur. L'extrémité la plus large est
fermée par un fin diaphragme circulaire. Les vibrations sont transmises
d'une conduite à l'autre par l'intermédiaire du gaz.
sommaire
Le phonographe et le téléphone, combinés, forment
un instrument appelé téléphonographe, (conçue
le 17 août 1877) est une représentation.
Le tambour du phonographe est représenté en coupe. Le diaphragme,
au lieu d'être mis en vibration par la voix, est mis en vibration
par les courants qui parcourent l'hélice H et qui proviennent d'une
station éloignée.
Il s'agit d'une simple combinaison des deux instruments, comme le montre
le schéma ci-joint. Le tambour du phonographe est représenté
en coupe. Le diaphragme, au lieu d'être mis en vibration par la
voix, est mis en vibration par les courants qui traversent l'hélice
H et proviennent d'une station distante. L'objectif de ce nouvel instrument
est d'obtenir un enregistrement des paroles prononcées au bureau
distant, qui peut être converti en son si nécessaire. Cet
instrument confère une signification supplémentaire au phonographe.
30 Avril 1878 Brevet
203 013 "Speaking Telegraph" 
Le 30 avril 1878 Brevet
203 014 "Speaking Télégraph"
puis le brevet 203 014 "Telephon
Call Signal" suivi
du brevet 203 016

Le 10 décembre 1878 Brevet
210 767 Edison dépose le brevet du microphone à charbon
. Il se compose d'un bouton de poudre de carbone molle comprimée,
de la taille d'une pièce de dix pence, placée entre deux
disques de laiton, contre l'un desquels appuie un diaphragme de fer.
La parole dans l'embouchure fait vibrer le diaphragme et produit des variations
de la résistance.
(photos de l'original).
Edison, Lettre à Tracy Edson, Menlo Park,
16 juillet 1879
Mon cher Monsieur Edson
Votre faveur d'hier est à portée de
main.
J'ai fabriqué de nombreux récepteurs neufs, dont plusieurs
modèles se sont tous révélés défectueux.
J'en ai fabriqué 50 de différents types pour un coût
compris entre 15 et 1 800 $, puis je les ai tous jetés. Je
souhaite être satisfait de l'appareil avant qu'il ne me quitte,
ce qui me permettra d'économiser de l'argent par la suite.
Bien sûr, comme je dois recevoir 1 $ pour chaque appareil
utilisé par l'entreprise, j'ai intérêt à
les lui remettre au plus vite. Tant que j'ai vu une occasion de
les améliorer, j'ai continué à travailler.
Je compte livrer d'ici deux semaines un modèle d'appareil
qui fonctionnera parfaitement avec votre système de central
téléphonique et qui vous donnera entière satisfaction.
Très sincèrement.
TA Edison
1. Edson avait demandé : « Où
est le problème qui nous empêche d'obtenir certains
de vos nouveaux récepteurs ? Est-ce notre faute ? Ne pouvez-vous
pas nous en fabriquer, ou nous empêcher de les faire fabriquer
? » Les notes de Stockton Griffin pour cette réponse
figurent au verso de la lettre d'Edson. George Walker avait formulé
une demande similaire concernant le récepteur le 14 juillet,
lorsqu'il avait écrit à Edison qu'il avait entendu
« des comptes rendus incendiaires à leur sujet dans
les journaux et de la part de personnes ayant visité votre
usine ; un homme a rapporté que vous aviez engagé
toute votre équipe dans la construction de 500 appareils
pour l'Europe. Il me semble que nous devrions bénéficier
d'au moins un échantillon, avant que le marché extérieur
ne soit approvisionné. » La réponse d'Edison
du 16 juillet à la lettre de Walker est similaire à
ce document, sauf qu'il nie expressément avoir fabriqué
500 appareils et déclare en outre n'avoir « envoyé
que 4 téléphones insatisfaisants en Europe »
2. Edison envoya six récepteurs à Gold et Stock le
16 août et rapporta à Arnold White deux jours plus
tard que dix instruments fonctionnaient de manière satisfaisante.
|
9 décembre 1879
brevet 222 390 "Carbon Téléphone "

En 1885, Edison a développé un émetteur
de carbone amélioré pour la Bell Telephone Company, qui
utilisait des granules de charbon anthracite torréfié plutôt
que du noir de fumée. La conception de base d'Edison a continué
d'être couramment utilisée jusqu'à l'apparition des
téléphones numériques dans les années 1980.
Résolvant un problème alors considéré
comme insurmontable, et par l'adaptabilité de ses principes à
des difficultés apparemment insurmontables apparues ultérieurement
dans d'autres domaines, cette invention est l'une des plus remarquables
parmi les nombreuses inventions d'Edison au cours de sa longue carrière
d'inventeur.
L'objectif principal recherché était la répétition
de signaux télégraphiques à distance, sans galvanomètre
ni relais électromagnétique, afin de contourner les revendications
du brevet Page. Cet objectif a été atteint avec le dispositif
décrit dans le brevet de base d'Edison n° 158 787,
délivré le 19 janvier 1875, en remplaçant
la présence et l'absence de magnétisme par des frottements
et des antifrictions dans un relais de régulation.
On notera, entre parenthèses, à l'intention du lecteur profane,
qu'en télégraphie, le dispositif appelé relais est
un instrument récepteur contenant un électroaimant adapté
pour réagir au faible courant de ligne. Son armature se déplace
en fonction des impulsions électriques, ou signaux, transmis à
distance et, en réponse, fonctionne mécaniquement pour fermer
et ouvrir alternativement un circuit local séparé, équipé
d'un avertisseur sonore et d'une puissante batterie. Utilisé à
des fins de véritable relais, les signaux reçus à
distance sont à leur tour répétés sur la section
suivante de la ligne, la puissante batterie locale fournissant le courant
nécessaire. Comme cela provoque une forte répétition
des signaux d'origine, le relais constitue une méthode économique
pour étendre un circuit télégraphique au-delà
des limites naturelles de la puissance de sa batterie.
À l'époque de l'invention d'Edison, il n'existait aucune
autre méthode connue que celle qui vient d'être décrite
pour la répétition des signaux transmis, limitant ainsi
l'application de la télégraphie au plaisir de ceux qui pourraient
détenir un brevet contrôlant le relais, sauf sur les circuits
simples où une seule batterie suffisait. La découverte antérieure
d'Edison sur le frottement différentiel des surfaces par décomposition
électrochimique fut alors adaptée par lui pour produire
un mouvement à l'extrémité d'un circuit sans l'intervention
d'un électroaimant. En d'autres termes, il inventa un instrument
télégraphique doté d'un vibrateur commandé
par décomposition électrochimique, remplaçant une
armature vibrante actionnée par un électroaimant, ouvrant
ainsi une voie artistique entièrement nouvelle et insoupçonnée.
sommaire
L'ÉLECTROMOTOGRAPHE
Edison a produit un récepteur téléphonique
connu sous le nom de «récepteur à craie»,
«récepteur de motogramme» ou «électromotographe».
La rotation d'un cylindre de craie mouillée au contact d'une armature,
elle-même attachée à un diaphragme engendrait une
friction faisant varier le courant microphonique produit par les vibrations
du diaphragme. C'était incroyablement sensible, il était
assez fort pour être entendu dans une grande pièce . Son
inconvénient : une poignée sur le côté de l'instrument
devait être constamment tournée pendant la conversation.
Il n'a pas eu de succès commercial.
Pour qu'on puisse comprendre le principe de ce téléphone,
nous devrons entrer dans quelques détails sur l'électro-motographe
de M. Edison, découvert en 1872 . Cet appareil est fondé
sur ce principe : que si une feuille de papier, préparée
avec une solution d'hydrate de potasse, est appliquée sur une plaque
métallique réunie au pôle positif d'une pile, et qu'une
pointe de plomb ou de platine reliée au pôle négatif
soit promenée sur le papier, le frottement que cette pointe rencontre
cesse dès que le courant passe, et elle peut dès lors glisser
comme sur une glace jusqu'à ce que le courant soit interrompu.
Or, comme cette réaction peut être effectuée instantanément
sous l'influence de courants excessivement faibles, les effets mécaniques
produits par ces alternatives d'arrêt et de glissement, peuvent,
pour une disposition convenable de l'appareil, déterminer des vibrations
en rapport avec les interruptions de courant produites par le transmetteur.
Dans ce système, le récepteur téléphoniquese
composé d' un résonnateur et d'un tambour monté sur
un axe que fait tourner une manivelle. Une bande de papier en provision
sur un rouleau, passe sur le tambour dont la surface est rugueuse, et
sur cette bande appuie fortement une pointe émoussée de
platine qui est adaptée à l'extrémité d' un
ressort fixé au centre du résonnateur. Le courant de la
pile dirigé d'abord sur le ressort, passe par la pointe de platine
à travers le papier chimique, et retourne par le tambour à
la pile. Quand on tourne la manivelle, le papier avance, et le frottement
normal qui se produit entre le papier et la pointe de platine, pousse
en avant cette dernière, en provoquant par l'intermédiaire
du ressort une traction sur un des côtés du résonnateur
; mais au moment de chaque passage du courant à travers le papier,
tout frottement cessant, le ressort n'est plus entraîné,
et le résonnateur revient à sa position normale. Or, comme
à chaque vibration effectuée au transmetteur ce double effet
se manifeste, il en résulte une série de vibrations du résonnateur
qui sont la répétition de celles du transmetteur et, par
conséquent, la reproduction plus ou moins réduite des sons
musicaux qui ont affecté le transmetteur. Suivant les journaux
américains, cet appareil aurait fourni des résultats surprenants;
les courants les plus faibles, qui n'exerceraient aucune action sur un
électro-aimant, produisent de cette manière des effets complets.
L'appareil peut même reproduire , avec une grande intensité
, les notes les plus élevées de la voix humaine, notes que
l'on peut à peine distinguer lorsque l'on emploie des électro-aimants.
Le transmetteur est à peu près le même que celui que
nous avons décrit précédemment; seulement, au lieu
du disque de charbon, c' est une pointe de platine qui est employée,
et elle ne doit pas être en contact continuel avec la lame vibrante.
Voici du reste comment il est décrit dans le Telegraphic Journal
: « Il consiste simplement dans un long tube de deux pouces de diamètre,
ayant un de ses bouts recouvert d' un diaphragme constitué par
une mince feuille de cuivre et maintenu serré au moyen d'une bague
élastique.
Au centre du diaphragme de cuivre se trouve rivé un petit disque
de platine, et devant ce disque, est ajustée une pointe du même
métal adaptée à un support fixe .
Quand on chante devant le diaphragme, celui-ci en vibrant rencontre la
pointe de platine et lui fait produire le nombre de fermetures de courant
en rapport avec les vibrations des notes chantées . »
D'après de nouvelles expériences faites en Amérique
pour juger du mérite des différents systèmes de téléphones,
ce serait celui de M. Edison qui aurait fourni les meilleurs résultats
. Voici ce que nous lisons, en effet, dans le Telegraphic Journal du 1
er mai 1878 ( p. 187 ) :
« Le 2 avril dernier, on expérimenta le téléphone
à charbon de M . Edison entre New-York et Philadelphie, sur une
des lignes si nombreuses de la compagnie de l' Ouest Union. La ligne avait
une longueur de cent six milles, et dans presque tout son parcours elle
longeait les autres fils . Or les effets d'induction déterminés
par les transmissions télégraphiques à travers les
fils voisins , et qui étaient suffisants pour empêcher l'audition
de la parole dans tous les téléphones essayés, furent
sans influence quand on employa le téléphone d'Edison avec
deux éléments de pile et une petite bobine d' induction
, et MM. Batchelor, Phelps et Edison purent échanger facilement
une conversation . Le téléphone magnétique de M.
Phelps regardé comme le plus puissant de son espèce , donna
même de moins bons résultats. »
Dans des expériences faites entre le palais de l' Exposition de
Paris et Versailles, la commission du jury a pu constater les mêmes
résultats avantageux.
En pratique, le tambour à craie était relié
électriquement à un pôle d'un circuit télégraphique
entrant, et le bras vibrant et le patin à l'autre pôle. Lorsque
le tambour tournait, le frottement du patin entraînait le bras vibrant
vers l'avant, mais une impulsion électrique parcourant la ligne
décomposait la solution chimique imbibée du tambour, provoquant
un effet similaire à celui d'une lubrification, permettant ainsi
au patin de glisser librement vers l'arrière sous l'effet de son
ressort rétractile. Les mouvements de frottement du patin avec
le tambour étaient plus ou moins longs et correspondaient à
la longueur des impulsions envoyées sur la ligne. Ainsi, la transmission
des points et des traits Morse par l'opérateur distant entraînait
des mouvements de longueur correspondante du patin et du bras vibrant.

Edison a aussi fabriqué un modèle mural pour les
Usa.

Le Récepteur Motographe.
Conçue le 23 novembre 1877
Il est décrit comme suit : Un diaphragme en mica de dix centimètres
de diamètre est maintenu dans un cadre approprié. Une manivelle
ou une vis (en A) fait tourner un cylindre de craie D (préalablement
imprégné de la solution chimique) avec un mouvement continu
vers l'avant, directement depuis la face du diaphragme. Une extrémité
d'une barre métallique est fixée au centre du diaphragme
et l'autre extrémité repose sur le cylindre de craie, maintenue
fermement par un ressort. Le circuit est formé de cette barre métallique,
à travers le cylindre de craie, jusqu'à la base. Lorsque
le cylindre est tourné, que ce soit à la main ou par un
autre moyen, le frottement entre la barre métallique et le cylindre
de craie est très important, et le diaphragme est tiré ou
courbé vers l'extérieur, en direction du cylindre. Cette
opération est purement mécanique et locale. Lorsque les
ondes électriques sont transmises de la station distante par le
locuteur (qui utilise l'émetteur à charbon d'Edison) via
le fil jusqu'au récepteur, chaque onde, en traversant le cylindre
de craie, neutralise plus ou moins, par décomposition électrochimique,
la friction entre la barre et le cylindre, selon que l'onde est forte
ou faible. L'effet résultant de chaque onde est la libération
du diaphragme, lui permettant de retrouver sa position normale. Ainsi,
une série d'ondes électriques, alternées entre elles,
provoque une vibration du diaphragme en parfaite harmonie avec la voix
du locuteur.
Courier de Joshua Bailey à Edison
Paris 7 juillet 1879.
Cher Monsieur,
Nous avons bien reçu votre télégramme
annonçant l'envoi des motographes dans dix jours, et nous
vous en avons adressé un autre aujourd'hui pour vous informer
de leur expédition. Il est crucial pour nous d'avoir le motographe
en main, car cela nous permettrait d'attirer l'attention du public
et nous aiderait dans nos démarches. Avant-hier, les téléphones
ont été installés au ministère des Télégraphes,
dans le bureau correspondant en France à la salle d'opération
située au sommet du bâtiment de la Western Union, et
nous les avons utilisés avec grand succès en présence
de tous les chefs de bureau de l'administration entre Versailles
et le bureau. Chacun de ces agents s'est assis à tour de
rôle au téléphone, a conversé avec les
agents à Versailles et, en se levant, a déclaré
: « Parfait, parfait . »
C'est le seul cas où un téléphone a pu fonctionner
dans de telles circonstances. Le Gower & Bell, ainsi que le
Siemens , ont échoué lamentablement à tous
ces tests. Le fil qui nous a été fourni était
un simple fil de câble télégraphique. Nous poursuivons
actuellement notre demande de câble télégraphique
et de concession, et une réponse favorable nous est promise.
Nous militons également activement pour l'organisation du
central téléphonique et prévoyons de mettre
en service notre premier instrument d'ici la fin de la semaine prochaine.
Notre expérience avec votre neveu n'est pas satisfaisante.
Nous constatons que, depuis qu'il est à notre service, il
est en contact avec le groupe Herz et, d'après ce que nous
avons compris, a accepté un engagement avec eux. En lui parlant
de cette affaire il y a quelques jours et en faisant référence
au contrat que nous avions conclu avec lui pour six mois, il s'est
montré un excellent avocat en affirmant qu'il avait bien
conclu un accord avec nous, mais que cet accord nous engageait,
et non lui. Nous pensons que cela témoigne davantage de sa
perspicacité juridique que de son sens de l'honneur.
Je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments
distingués.
J.F. Bailey.
1874 Bell déposa un caveat à Boston
et le transforma rapidement en trois demandes de brevets distincts
déposés entre le 25 février et le 10 mars sous
les conseillés des avocats Pollok et Bailey,
missionnés aussi par Hubbard de tenter de briser le monopole
exercé par la Western Union.
Bailey fut aussi rédacteur en chef du Journal de février
1889 à novembre 1890. Avant de découvrir la Science
Chrétienne et de devenir praticien et enseignant, sa carrière
variée l'a amené à représenter Thomas
A. Edison en Europe, où il a promu l'utilisation accrue de
la lumière électrique...
Bailey était chargé de collecter les taxes auprès
des distilleries de New York et de saisir toute boisson alcoolisée
non déclarée. Il assuma ses fonctions avec «
zèle et détermination à faire de leur accomplissement
fidèle un moyen d'assurer de nouveaux progrès et une
plus grande approbation du public ».Mais cette attitude dintérêt
public la amené à entrer en conflit avec le
Whiskey Ring. ...
|
Lettre de Tracy R. Edson à Edison, New York,
le 23 septembre 1879
Monsieur,
J'ai cru comprendre que M. Wiley vous a adressé, au nom de
la G.&S. T. Co., une demande pour deux de vos Motophones extra-puissants
destinés à être exposés à la foire
de l'Institut américain de New York.
J'espère que vous accéderez à cette demande si
possible, car le public est très intéressé par
cette merveilleuse nouveauté, et cela renforcerait grandement
votre réputation de satisfaire le désir national de
la voir.
Tous les frais seront bien entendu pris en charge par la société.
Cordialement,
Tracy R. Edson
George L. Wiley était directeur du service des lignes privées
et du téléphone de la Gold and Stock Telegraph Co. à
New York.
Le 17 septembre, Wiley demanda à Edison de fournir «
très rapidement, disons sous 8 ou 10 jours, une paire d'électro-motographes
extra-puissants » pour l'American Institute Fair, une exposition
annuelle new-yorkaise consacrée à la fabrication, à
l'invention et à l'agriculture. Edison indiqua dans un brouillon
de réponse qu'il n'avait « aucun de ces appareils puissants
sous la main, seulement des modèles standard » et proposa
de les lui fournir s'il le souhaitait.
Wiley écrivit de nouveau le 22 septembre, rappelant à
Edison le prestige de la Foire et l'exhortant à « fabriquer
une paire de haut-parleurs ou à modifier une paire standard
pour en faire des haut-parleurs ». Edison accepta d'en faire
fabriquer une paire de chaque et promit d'« envoyer mes hommes
les mettre en service ». Les instruments devaient être
présentés par des câbles reliant deux bureaux
du centre-ville au bâtiment d'exposition de la 63e Rue. Après
les avoir testés, Wiley écrivit le 24 septembre que
« le récepteur chimique reçoit mieux l'émetteur
à charbon classique que l'émetteur qui l'accompagne
». Edison nota dans cette lettre que « nous avons également
jeté l'émetteur et sommes revenus à l'ancien
émetteur à carburateur ». |
Premier central téléphonique en Europe
21 août 1879 Ce jour ùarque l'histoire
du téléphone, le premier central téléphonique
d'Europe, de la Telephone Company Ltd, ouvrait à Londres. Située
au 36 Coleman Street, la Telephone Company Ltd avait une capacité
de 150 lignes et comptait à son ouverture environ 8 abonnés.
Des centraux téléphoniques ont également
été ouverts par la société plus tard dans
l'année à Glasgow, Manchester, Liverpool, Sheffield, Édimbourg,
Birmingham et Bristol.
L'Edison Telephone Company of London Ltd fut enregistrée
le 2 août avec un capital de 200 000 £ pour exploiter les
brevets téléphoniques d'Edison. Le premier central téléphonique
de la société fut officiellement inauguré le 6 septembre
au 11 Queen Victoria Street, à Londres, avec dix abonnés
utilisant des émetteurs à charbon et des récepteurs
à craie.
Fin février suivant, avec deux autres centraux en service, la société
comptait 172 abonnés.
Le tarif annuel était de 12 £, contre 20 £ pour la
Bell Company.
Cette année, lorsqu'on lui a demandé si
le téléphone serait un instrument d'avenir largement adopté
par le public, M. William Preece (plus tard Sir William Preece), du service
des ingénieurs des Postes, a répondu : « Je ne pense
pas. » Interrogé plus longuement, il a ajouté : «
J'imagine que les descriptions que nous recevons de son utilisation en
Amérique sont un peu exagérées ; mais certaines conditions
en Amérique nécessitent davantage l'utilisation d'instruments
de ce type qu'ici. Nous avons ici une surabondance de messagers, de coursiers
et autres personnes de ce genre. »
Le téléphone musical d'Edison.
Les effets curieux et réellement très-avantageux que M.
Edison avait obtenus avec son électro-motographe, lui donnèrentl'idée,
dès le commencement de l'année 1877 , d'appliquer le principe
de cet appareil au téléphone pour la reproduction des sons
transmis, et il a obtenu des résultats tellement intéressants
que l'auteur d'un article sur les téléphones , publié
dans le Telegraphic Journal du1 5 août 1877 , présente cette
invention comme l'une des plus belles du dix-neuvième siècle.
Ce qui est certain, c'est qu'elle semble avoir donné naissance
au phonographe qui , dans ces derniers temps , a fait tant de bruit
et a tant étonné les savants .
LE TÉLÉPHONE ÉLECTROCHIMIQUE.
M. Edison a appliqué, avec un succès remarquable, le principe
de l'électro-motographe à la construction d'un récepteur
téléphonique d'une puissance et d'une perfection extraordinaires.
Cet instrument, dans sa forme la plus simple, consiste en un diaphragme
mis en vibration par les variations de frottement entre une bande métallique
et un cylindre rotatif préparé chimiquement, sous l'effet
des variations d'intensité d'un courant électrique passant
au point de contact entre la bande métallique et le cylindre. Dans
sa forme la plus simple, l'appareil consiste en un cylindre composé
de craie et d'hydrate de potassium additionné d'une petite quantité
d'acétate de mercure, moulé autour d'un rouleau ou d'une
bobine en laiton à bride, dont les surfaces en contact avec le
mélange sont revêtues de platine, lequel est maintenu humide.
Sur la circonférence supérieure du cylindre, qui tourne
sur un axe horizontal, une bande métallique est pressée
avec une pression ferme et uniforme au moyen d'un ressort réglable.
La partie de la bande qui appuie sur le cylindre est revêtue de
platine, et l'extrémité opposée est fixée
à un diaphragme de mica de quatre pouces de diamètre, solidement
fixé par sa circonférence. Le cylindre est relié
à l'élément en cuivre d'une pile, et la bande au
pôle en zinc, un téléphone émetteur étant
intégré au circuit. Si, en l'absence de courant, le cylindre
tourne à vitesse uniforme en s'éloignant du diaphragme,
le frottement entre le cylindre et la bande entraîne l'attraction
du diaphragme vers l'intérieur, c'est-à-dire vers le cylindre,
et le diaphragme prend une position fixe dépendant de sa propre
rigidité et du frottement entre le cylindre et la bande.
Cependant, dès qu'un courant traverse l'instrument, le frottement
diminue et le diaphragme revient en arrière grâce à
son élasticité sans résistance, la variation du frottement
étant proportionnelle à la variation de l'intensité
du courant électrique ; Cette combinaison est si merveilleusement
sensible que les variations d'intensité du courant électrique
provoquées par la voix humaine parlant contre un téléphone
à charbon produisent instantanément les variations de frottement
correspondantes, et le diaphragme répète les mots, mais
beaucoup plus fort qu'à l'origine, à la station distante.
Cette figure est une vue en perspective de l'appareil, qui est en réalité
trois instruments en un, combinant un émetteur, un récepteur
et une sonnette d'appel, et qui, de ce fait, présente une apparence
quelque peu complexe.
La partie supérieure, quant à elle, constitue entièrement
la sonnette d'appel et le dispositif de signalisation, qui permettent
d'attirer l'attention de l'autre station et de recevoir les appels. Cet
appareil ne diffère en rien d'une sonnette électrique ordinaire,
dotée d'une touche et d'un interrupteur permettant de la mettre
en circuit.
Devant le boîtier, en fonte, se trouve le grand diaphragme, mais
celui-ci présente lui aussi une apparence plus complexe, car le
téléphone à charbon est fixé devant et concentriquement
à celui-ci. Si l'émetteur et la sonnette d'appel étaient
retirés, l'apparence extérieure du récepteur se résumerait
à une boîte rectangulaire, percée d'un trou de quatre
pouces sur sa face avant émaillée au mica, et dotée
d'une petite manivelle de treuil dépassant du côté
droit.
 
L'agencement intérieur est illustré à la figure ci
dessus à gauche, qui est une vue arrière de l'intérieur.
A représente le cylindre de craie monté sur l'arbre horizontal
B B, qui, grâce à une roue droite et un pignon, peut être
mis en rotation à vitesse modérée en tournant la
manivelle du treuil W. L'axe B, tournant vers l'intérieur, est
soutenu par le long palier à bossage illustré sur la figure,
qui fait partie du support en fonte H H, auquel sont fixées toutes
les pièces de l'appareil, à l'exception du diaphragme et
de sa bande de liaison. Dis le diaphragme, constitué d'un disque
de mica épais de quatre pouces de diamètre, et C une bande
métallique fixée en son centre, pressée fermement
contre la partie supérieure du cylindre par le ressort rigide S,
dont la pression est régulée par la vis E. G est un arbre
de renvoi, que l'on peut faire tourner légèrement en appuyant
sur un levier fixé à l'extérieur du boîtier.
Ce mécanisme permet de soulever, grâce à un levier
à fourche, un rouleau amortisseur contre la surface du cylindre
de craie, et ainsi de compenser occasionnellement les pertes d'eau par
évaporation. Lorsqu'il n'est pas utilisé, le rouleau repose
dans un bac d'eau T et ne doit être soulevé qu'occasionnellement,
lorsque le cylindre est trop sec, pour obtenir les meilleurs résultats.
Lorsque cet instrument est connecté à un téléphone
au carbone, dont la puissance de la batterie ne dépasse pas deux
piles Fuller, tout son émis dans l'émetteur est non seulement
parfaitement reproduit par le diaphragme en mica, mais son son est tellement
amplifié qu'il constitue ce qui, dans un haut-parleur, serait considéré
comme une voix inhabituellement forte.
M. Edison a constaté que cet instrument, comme le récepteur
magnétique, produit des résultats bien plus satisfaisants
lorsqu'il fonctionne sur un circuit à induction que lorsqu'il est
connecté directement à l'émetteur au charbon. Il
adopte donc le principe consistant à placer l'instrument récepteur
en circuit avec le fil secondaire d'une bobine d'induction, l'émetteur
et la pile étant sur le circuit primaire.
Le caractère ondulatoire conféré au courant voltaïque
par sa transmission à travers le disque de charbon, dont la résistance
varie continuellement sous l'influence des vibrations sonores, produit
par induction un courant ondulatoire correspondant dans le circuit secondaire
de la bobine d'induction. Ce courant variable, transmis par le fil de
ligne à l'instrument récepteur, en faisant varier l'intensité
de la décomposition électrochimique entre le cylindre de
craie et la pointe de platine qui appuie dessus, provoque une variation
correspondante du coefficient de frottement entre les deux surfaces.
Le secret de la grande puissance de cet instrument, qui lui permet de
parler d'une voix distincte dans une grande pièce, réside
dans le fait que le mouvement mécanique du diaphragme est produit
par des moyens mécaniques locaux, tels qu'un mécanisme d'horlogerie
ou une rotation manuelle, et non par le courant électrique, comme
dans tous les autres récepteurs téléphoniques. Le
courant électrique contrôle simplement le moment où
cette force mécanique est exercée et son intensité.
On peut le comparer mécaniquement à un accouplement à
friction, ou à un embrayage, par lequel une machine est entraînée
par une machine à vapeur et qui peut à tout moment transmettre
la pleine puissance du moteur à la machine, ou, en faisant varier
le frottement, n'en transmettre qu'une partie.
Brevet 231.704 Electro-Chemical
Receiving-Telephone 31 aout 1880
LE DERNIER TÉLÉPHONE D'EDISON
La forme, n'est pas la seule modification. Dans le premier
téléphone électrochimique, le cylindre de craie était
humidifié par un rouleau mobile qui trempait le fluide d'excitation
et l'humidifiait. Ce rouleau mobile est désormais supprimé,
et le cylindre de craie est enfermé dans un boîtier en ébonite,
visible à l'extrémité du bras mobile. Une fois humidifié,
le cylindre reste dans cet état indéfiniment, le boîtier
étant pratiquement étanche à l'air. Le petit arbre
parallèle au bras en fer traverse le côté du boîtier
et porte le cylindre de craie. À l'extrémité opposée
se trouve un petit pignon mû par une vis sans fin, dont la manivelle
est actionnée par le doigt. La membrane de l'instrument récepteur
est recouverte par la face avant du boîtier, à l'exception
d'une petite partie centrale, largement suffisante pour la sortie du son.
Le bras qui soutient l'instrument récepteur est articulé,
ce qui permet de le relever verticalement lorsque le téléphone
n'est pas utilisé.
L'émetteur est logé dans le boîtier rectangulaire
fixe ; son embouchure est légèrement saillante, et la membrane,
en mica, est soutenue par un cadre métallique et des ressorts à
l'intérieur du couvercle. Cet émetteur est très différent
des émetteurs au carbone, aujourd'hui si largement utilisés
aux États-Unis. Il est extrêmement simple et ne nécessite
pas de réglages fréquents, tout en étant aussi sensible
que les émetteurs existants.
25 Novembre 1879 Brevet 221 957

Un bras en ébonite est fixé au centre du
diaphragme en mica par un petit boulon, relié à un pôle
de la pile par une feuille métallique ou un fil de cuivre très
fin. La tête de ce boulon, plaquée platine, est profondément
enfoncée dans le bras en ébonite. Cette même cavité
contient également un crayon de carbone, tel qu'on en utilise pour
les bougies électriques. Le carbone s'insère librement dans
la cavité et est arrondi à ses deux extrémités.
Son extrémité extérieure est comprimée par
un ressort plaqué platine, fixé à l'extrémité
extérieure du bras en ébonite. Le ressort porte à
son extrémité libre, exactement en face du morceau de carbone,
un poids en laiton, et la pression du ressort sur le carbone est réglée
par la petite vis de réglage. Un fil métallique ou un morceau
de feuille de cuivre, relié au ressort, complète un circuit
électrique comprenant le primaire d'une bobine d'induction contenue
dans le boîtier rectangulaire. Le fil secondaire de la bobine d'induction
est relié à la ligne téléphonique, et une
bobine tertiaire, qui enveloppe le secondaire, est reliée au cylindre
en caoutchouc et en craie de l'appareil récepteur. Sous le boîtier
de l'émetteur se trouvent deux touches : celle de droite sert
à la signalisation, celle de gauche à la fermeture du circuit
tertiaire lors de la réception d'un message.
Le cylindre de l'appareil récepteur est constitué de craie
précipitée solidifiée par une forte pression. Le
fluide utilisé pour saturer la craie est une solution diluée
de phosphate disodique d'hydrogène. M. Edison a découvert,
par une longue série d'expériences, que la solution employée
doit être celle d'un alcali ou le phosphate d'un alcali, et le phosphate
disodique d'hydrogène s'est révélé supérieur
à tous les autres.
Le fonctionnement de ce téléphone sera compris en se référant
à la description du premier téléphone électrochimique.
La vibration du diaphragme de l'appareil émetteur fait varier la
résistance entre le carbone et les deux électrodes, de sorte
qu'un courant variable ou ondulatoire traverse le primaire de la bobine
d'induction ; Ceci, bien sûr, produit un courant secondaire
d'intensité variable dans le fil secondaire de la bobine d'induction,
lequel, étant en circuit avec le fil secondaire de la bobine d'induction
d'un instrument distant, produit un courant dans le fil tertiaire enroulé
autour de la seconde bobine. Le courant tertiaire traverse le cylindre
de craie et le caoutchouc recouvert de platine. Lorsque le cylindre de
craie tourne, le frottement du caoutchouc varie en fonction de la variation
des courants primaire, secondaire et tertiaire. Le caoutchouc recouvert
de platine est relié au diaphragme, et le frottement du caoutchouc
est suffisant, lorsqu'un faible courant passe, pour tirer le diaphragme
vers l'avant lorsque le cylindre tourne ; mais lorsque la moindre
augmentation de courant traverse la bobine primaire, le courant tertiaire
induit transforme la surface de frottement de la craie en une surface
sans frottement, et le diaphragme revient en arrière. Tout cela
est nécessaire pour décrire une seule vibration du diaphragme,
dont des milliers sont nécessaires pour prononcer une seule phrase.
Il n'est pas nécessaire que le courant soit interrompu pour produire
l'effet désiré dans le récepteur. En effet, il est
probable qu'une rupture absolue ne se produise jamais dans l'utilisation
courante du téléphone. Ce système utilise une sonnette
d'appel ordinaire pour donner l'alarme. Ce téléphone est
inégalé en termes de volume sonore et ne nécessite
pas d'électroaimant pour sa construction. Le système est
protégé par le brevet Bell, et les améliorations
d'Edison appartiennent à l'American Bell Telephone Company.

Cette figure montre une cabine téléphonique contenant un
émetteur Edison et un récepteur bipolaire Gray. Cet appareil
fut l'une des modifications les plus efficaces du téléphone
Bell introduites aux États-Unis. L'autre figure représente
la disposition des circuits du système Edison.
Ce modèle fut présenté au publique
dans le journal le 'Scientific American, New York, le 27
Septembre, 1879
Quelques semaines après que nous ayons décrit le téléphone
électrochimique du professeur Edison comme il était apparu
pour la première fois sous une forme pratique; depuis lors, il
a subi une succession de changements jusqu'à ce qu'il ait finalement
pris la forme compacte et commode indiquée dans la gravure qui
l'accompagne.
La forme, cependant, n'est pas le seul changement. On se souvient que
dans le premier téléphone électrochimique, le cylindre
à craie était rempli d'humidité par un rouleau mobile
plongeant dans le fluide excitant et le remplissant d'humidité.
On se débarrasse maintenant de ce rouleau mobile, et le cylindre
de craie est incliné dans une boîte de vulcanite, vue à
l'extrémité du bras mobile. Une fois humidifié, le
cylindre reste dans cet état pendant une durée indéterminée,
car la boîte est pratiquement étanche.
Le petit arbre parallèle au bras de fer traverse le côté
de la boîte et porte le cylindre de craie. À l'extrémité
opposée se trouve un petit pignon entraîné par une
vis sans fin dont la manivelle est tournée par le doigt. Le diaphragme
de l'instrument de réception est recouvert par l'avant du boîtier,
à l'exception d'une petite partie centrale qui est tout à
fait suffisante pour la sortie du son.
Le bras qui supporte l'instrument récepteur est articulé
de manière à pouvoir être soulevé verticalement
lorsque le téléphone n'est pas utilisé.
L'émetteur est contenu dans la boîte rectangulaire fixe;
son embout buccal se projette légèrement et le diaphragme
en mica est soutenu par un cadre métallique et des ressorts à
l'intérieur du couvercle du boîtier. Cet émetteur
est tout à fait différent des émetteurs de carbone
actuellement si largement utilisés dans ce pays, et il sera nouveau
pour beaucoup de nos lecteurs; mais c'est l'un des premiers et meilleurs
téléphones ou microphones du professeur Edison.
 |
Il est extrêmement simple et ne nécessite
pas d'ajustements fréquents, alors qu'il est tout aussi sensible
que les formes d'émetteur existantes.
Les détails de sa construction seront compris par la Fig.
2. Un bras de vulcanite est fixé au centre du diaphragme
en mica au moyen d'un petit boulon, qui est relié à
un pôle de la batterie par un morceau de feuille métallique
ou très mince. fil de cuivre. La tête de ce boulon
est en forme de platine et s'enfonce profondément dans le
bras de vulcanite, la même cavité contenant également
un morceau de crayon de carbone, comme celui utilisé pour
les bougies électriques. Le carbone s'adapte librement à
la cavité et est arrondi aux deux extrémités.
Son extrémité externe est pressée par un cylindre
de craie à face de platine et le caoutchouc à surface
de platine.
Le cylindre de craie tourne sur la variation du frottement du caoutchouc
en fonction de la variation des courants primaire, secondaire et
tertiaire.
Le caoutchouc à surface de platine est relié au diaphragme
et le frottement du caoutchouc suffit, quand aucun courant ne passe,
pour tirer le diaphragme vers l'avant lorsque le cylindre est tourné;
mais quand le moindre courant est envoyé à travers
la bobine primaire, le courant tertiaire induit transforme la surface
friclionale de la craie en une surface sans frottement et le diaphragme
revient en arrière. Tout cela pour décrire une seule
vibration du diaphragme, dont des milliers sont nécessaires
pour prononcer une seule phrase. Il n'est pas essentiel que le courant
soit rompu pour produire l'effet dans le récepteur. Il est
probable qu'une rupture absolue ne se produise jamais dans l'utilisation
normale du téléphone.
Une sonnerie d'appel ordinaire est adoptée dans ce système
pour déclencher une alarme.
Ce téléphone est sans égal pour le volume de
la voix et un électro-aimant n'est pas nécessaire
dans sa construction
|
TÉLÉPHONE COMMERCIAL BRITANNIQUE
Le 10 juillet, Edison avait apporté plusieurs modifications importantes
à la conception des appareils téléphoniques qu'il
avait envoyés en Grande-Bretagne fin février. Le premier
modèle avait été construit pour des démonstrations,
tandis que le nouveau était destiné à un usage commercial.
La modification la plus visible concernait l'emplacement du récepteur.
L'un des critères de laboratoire pour juger de l'efficacité
du récepteur était la distance d'audibilité des conversations,
mais les qualités sonores du récepteur de l'électromotographe
empêchaient apparemment d'entendre les signaux plus faibles dans
une pièce bruyante.
Le récepteur fut donc déplacé de la cabine téléphonique
à l'extrémité d'un bras articulé pouvant être
placé au niveau de l'oreille de l'auditeur. Cette conception, apparue
au cours de la première semaine de juillet, fut rendue possible
grâce à une nouvelle composition de craie qui restait humide
indéfiniment après avoir été mouillée.
Edison découvrit qu'il pouvait maintenir l'humidité des
craies en les plaçant dans un récipient hermétique
en ébonite, sans rouleau mouilleur ni réservoir d'eau. Les
premiers modèles du nouveau récepteur à bras oscillant
plaçaient la manivelle permettant de faire tourner la craie sur
le boîtier du récepteur, reliée à l'arbre du
récepteur par une vis sans fin ; plus tard, l'arbre fut repositionné
et relié directement à la manivelle. L'un de ces modèles
a peut-être été utilisé dans une commande du
10 juillet pour « deux nouveaux récepteurs à
bras oscillants ». Le même jour, cependant, Batchelor
ordonna à l'atelier de « fabriquer un nouveau récepteur
avec un mouvement de vis sans fin pour entraîner l'articulation
du bras », suggérant que la manivelle devait être
placée à la base du bras et reliée à la craie
par une vis sans fin et un arbre, comme le montre un plan mesuré
du 12 juillet pour un modèle de l'Office des brevets.
Le 10 juillet également, une autre commande fut passée
pour un récepteur doté d'un « mouvement d'horlogerie
et d'un volant d'inertie », similaire à celui décrit
dans la demande de brevet déposée par Edison le 17 juillet
(brevet américain n° 231 704).
Les téléphones commerciaux expédiés
en Angleterre à la mi-juillet avaient la manivelle à la
base du bras, reliée à la craie par une vis sans fin et
un arbre. Deux modifications supplémentaires ont également
été apportées au nouveau récepteur.
Brevet
Croqui du du 7 juillet de Charles Batchelor représentant le récepteur
boulonné au bras, la craie étant tournée par une
manivelle montée directement sur l'arbre.
Un bloc en caoutchouc, fixé à l'extrémité
d'une vis à oreilles, a remplacé l'ancien système
de ressort de tension afin de maintenir la pression entre le ressort de
contact métallique et la craie. Le récepteur lui-même
a été placé dans le circuit tertiaire d'une bobine
d'induction.
En juillet, le nouvel émetteur à inertie a remplacé
l'émetteur Edison standard, et l'embouchure en bois a été
remplacée par une embouchure en caoutchouc. Fin septembre, l'émetteur
à inertie a été abandonné au profit d'un retour
à l'émetteur à charbon standard, couramment utilisé
aux États-Unis, dont le bouton en charbon est maintenu dans une
coupelle fixée sur le corps de l'émetteur.
(Un boîtier en ébonite contenait le récepteur, constitué
d'un diaphragme en mica d'où sortait le ressort de contact. Ce
ressort glissait sur la surface du cylindre de craie rotatif sous la pression
du bloc en caoutchouc, réglée par une vis à oreilles.)
Le modèle de brevet trouvé à l'Edison Institute,
Dearborn, Michigan, pour le brevet américain Edison n° 231 704
est basé sur le dessin de ce brevet, qui montre la manivelle sur
le boîtier. Une version légèrement différente
du dessin du modèle du brevet du 12 juillet apparaît dans
le brevet britannique Edison n° 5 335 (1879).
Il existe également deux dessins mesurés réalisés
par John Kruesi en août
Lun des premiers modèles commerciaux, identifié par
son embouchure en bois, se trouve au Science Museum de Londres. On ignore
si linstrument présenté possède un transmetteur
à inertie ou un transmetteur à charbon standard.
Le Scientific American a décrit et illustré un instrument
équipé d'un émetteur à inertie dans son numéro
du 27 septembre 1879. Cependant, lorsque le dessinateur de laboratoire
Samuel Mott a réalisé des dessins couleur mesurés
en octobre 1879, l'émetteur à inertie avait été
supplanté. « Le dernier téléphone d'Edison ».
Dessins de Charles Batchelor, datés du 12 juillet, pour un modèle
de l'Office américain des brevets, montrant le nouveau récepteur
sur un bras oscillant.

Dessin de Samuel Mott doctobre 1879 avec lavant du téléphone
ouvert pour montrer la bobine dinduction, et dessin de Samuel Mott
doctobre 1879 montrant lémetteur à carbone standard
qui a remplacé lémetteur à inertie ; il est
connecté à la bobine dinduction.
Correspondances
À Edward Johnson [Menlo Park,] 21 juillet
1879
Monsieur
Je vous ai expédié samedi quatre instruments qui,
j'en suis absolument certain, vous donneront entière satisfaction.
Ils ont le mérite d'être simples, pratiques et bon
marché, et ne risquent absolument pas de tomber en panne.
Vous constaterez que la craie est maintenant dans un récipient
parfaitement fermé. La craie est un phosphate de soude, et
de toutes les substances, c'est la seule parfaite. Elle semble absolument
parfaite et dure plusieurs jours à l'air libre. Le sel est
parfaitement neutre et ne s'altère pas. Vous constaterez
peut-être une cristallisation à la surface de la craie
à la réception, car je crains qu'elle n'ait été
trop imbibée. Ils fonctionnent de la même manière,
qu'ils soient mouillés au quart ou complètement. Nous
préparons une solution concentrée de phosphate de
soude, que nous diluons avec la moitié de l'eau, puis nous
l'humidifions avec un pinceau à lettres. La surface est la
plus lisse de toutes les craies et ne change jamais, sauf si nous
la satureons trop, ce qui provoque sa cristallisation. Avec le récepteur
tel qu'il a été livré, nous gagnons toute la
marge possible. Avec l'ancien appareil, il était difficile
d'entendre à cause de la distance, mais avec celui-ci, nous
obtenons le même volume sonore. La poignée est plus
facile à manipuler et l'ensemble est meilleur. Nous en enverrons
huit autres la semaine prochaine : quatre auront un autre type
de poignée et des boîtiers en acajou poli, et quatre
autres contiendront l'émetteur téléphonique
à inertie, indéréglable, réglable en
une seconde, coûtant 20 centimes et capable de chuchoter à
7,5 mètres de distance et de communiquer à 7,5 cm.
Par la suite, nous enverrons la moitié d'un émetteur
à inertie et la moitié d'un émetteur standard
jusqu'à épuisement des émetteurs Bergmann.
À ce moment-là, nous pourrons connaître votre
choix.
Pour la première fois, je me sens parfaitement à l'aise
avec le téléphone. Nous allons en installer deux à
New York la semaine prochaine, en standard. Vous savez que je ne
le ferais pas si je n'étais pas entièrement satisfait.
S'il y a des cristallisations, épongez-les simplement à
l'eau et tout ira bien. Je parie ma vie que ces craies n'auront
pas besoin d'être humidifiées plus de deux fois par
an.
Batchelor vous donne plus de détails.
Très sincèrement
T. A. Edison Griffin
- Le 18 juillet, Charles Batchelor a donné
instruction à l'atelier du laboratoire de « modifier
quatre téléphones destinés à l'Angleterre
afin d'y intégrer une bobine primaire de 40 ohms, une secondaire
de 150 ohms et une tertiaire de 400 ohms, et de fabriquer un nouveau
boîtier et un nouveau socle adaptés. Il a fallu installer
une charnière sur le dessus du boîtier afin que nous
puissions accéder à l'émetteur pour le régler.»
L'atelier a exécuté la commande le samedi 19 juillet.
- Dans son article sur le nouveau téléphone d'Edison,
Scientific American notait que le réservoir et le rouleau
utilisés auparavant pour humidifier les craies avaient été
supprimés et remplacés par « le cylindre
de craie enfermé dans une boîte en ébonite
à l'extrémité du bras mobile. Une fois humidifié,
le cylindre reste dans cet état indéfiniment, la boîte
étant pratiquement hermétique.»
- La brosse était utilisée pour humidifier une feuille
de papier de soie dans un cahier typographique afin que l'encre
d'une lettre ou d'un autre document puisse y être transférée
pour en faire une copie. La feuille humide et l'original étaient
placés entre des feuilles huilées (afin d'éviter
le transfert d'encre sur les autres pages du cahier), puis le cahier
fermé était placé sous pression dans une presse
typographique afin de transférer une partie de l'encre de
l'original sur le papier de soie.
Charles Batchelor à Edward Johnson [Menlo Park], 31 juillet
1879
Cher Johnson,
Nous avons bien reçu votre lettre et sommes heureux d'apprendre
que vous avez fait un bon voyage.
Nous vous envoyons aujourd'hui les huit instruments promis dans
ma dernière lettre : ils sont tous équipés
d'émetteurs à inertie, mais pas de plombagine. Nous
y avons inséré un petit morceau de charbon de bois
provenant d'une bougie Jablochkoff. Ils sont tout simplement immenses
et leur beauté réside dans le fait que vous pouvez
parler soit dans l'embouchure, soit à quinze centimètres
de distance, tout en conservant la même clarté et le
réglage. Sur les quatre derniers instruments de ce lot, équipés
d'embouchures en caoutchouc, vous constaterez que le ressort de
pression en caoutchouc est muni d'une goupille vissée dessus.
Nous avons constaté que cela donne de meilleurs résultats
qu'un condensateur, c'est pourquoi nous vous avons envoyé
un certain nombre de broches pour les installer. Nous vous avons
également envoyé un certain nombre de charbons émetteurs,
même si je ne vois pas pourquoi vous en aurez besoin. Nous
vous envoyons également huit boutons de craie supplémentaires,
qui n'ont pas été mouillés du tout. Edison
vous demande de bien vouloir livrer deux instruments complets à
Puskas, car seuls six de ces huit sont facturés à
Londres. Nous vous en fournirons bientôt un grand nombre.
Cordialement.
- Edison télégraphia à Gouraud ce jour-là :
« Expédié aujourd'hui, lot de téléphones,
c'est tout simplement parfait. Télégraphe via Drexel :
sept mille cinq cents pour 500 $. Paiement différé.
Téléphones, les fabricants exigent une avance et un
paiement immédiat.» Gouraud répondit qu'il avait
immédiatement demandé à la maison Drexel de
Londres de créditer Edison de 8 000 $. Cet arrangement
était conforme à la suggestion de Gouraud dans une
lettre du 15 juillet, dans laquelle il conseillait également
à Edison de « conclure vos contrats pour mille
dollars au lieu de 450, car plusieurs centaines seront nécessaires
pour la création des sociétés provinciales »,
qui incluaient désormais une future entreprise de Glasgow.
Lorsqu'il accusa réception de cette lettre le 29 juillet,
Edison déclara : « Je dois déterminer
le style qui sera adopté, car j'envoie différents
styles et je ne sais pas encore lequel conviendra à vos clients. »
- Batchelor a observé le 25 juillet : « Nous
constatons que le carbone très dur, tel que celui utilisé
dans les bougies Jablochkoff, est le meilleur pour la transmission,
permettant une communication claire, que lon parle dans le
microphone ou à distance. » Le 29 juillet, il
rédigea de longues instructions pour la préparation
des huit instruments en vue de leur expédition. Il indiquait
à John Kruesi : « Les quatre téléphones
à inertie équipés de petites bougies Jablochkoff
sur votre bureau sont en bon état et peuvent être emballés
immédiatement. Les quatre téléphones à
émetteur Bergmann sur létabli de [Charles] Flammer
doivent être équipés de nouveaux boîtiers,
avec des téléphones à inertie en mica épais
et des bandes de connexion collées aux diaphragmes
Dans les téléphones à inertie, fabriquez des
boutons-poussoirs Jablochkoff et arrondissez-les aux deux extrémités.»
- Dans ses instructions écrites, Batchelor indiquait à
Kruesi que les téléphones « devaient être
équipés d'un embout en caoutchouc, provenant des téléphones
Bergmann, vissé dans le bois
au lieu de façonner
le bois en forme d'embout ».
- Kruesi a rédigé un bon de commande vers le 15 juillet
pour la fabrication de 100 boutons et leur envoi « à
Johnson avec la prochaine livraison de téléphones
», qui comprenait également 50 sondeurs Bunnell.
- Batchelor a donné instruction à Kruesi : « Nadressez
rien à Puskas ».
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sommaire
LE MICRO-TASIMETRE.
Le micro-tasimètre est le fruit des expériences d'Edison
avec son téléphone à charbon.
Après avoir expérimenté des diaphragmes de différentes
épaisseurs, il a constaté que les meilleurs résultats
étaient obtenus avec les diaphragmes les plus épais. À
ce stade, il a rencontré une nouvelle difficulté. Le bouton
de charbon était si sensible aux changements d'état que
la dilatation de la poignée en caoutchouc du téléphone
rendait l'instrument inarticulé, et finalement inopérant.
Des poignées en fer ont été remplacées, avec
un résultat similaire, mais avec la particularité supplémentaire
de produire des sons musicaux et grinçants distinctement audibles
dans l'appareil récepteur.
Edison attribuait ces sons au mouvement des molécules de fer entre
elles pendant la dilatation. Il les appelle « musique moléculaire ».
Pour éviter ces perturbations dans le téléphone,
la poignée a été supprimée, mais elle avait
grandement contribué à révéler l'extrême
sensibilité du bouton de charbon, et cette découverte a
ouvert la voie à l'invention de ce nouvel et merveilleux instrument.

Le micro-tasimètre est représenté en perspective
sur la figure en coupe sur la figure ci dessus, ainsi que le plan de disposition
dans le circuit électrique. L'instrument se compose essentiellement
d'un cadre rigide en fer servant à maintenir le bouton de charbon,
placé entre deux surfaces de platine, l'une fixe et l'autre mobile.
L'instrument se compose essentiellement d'un cadre rigide en fer supportant
le bouton de carbone, placé entre deux surfaces en platine, l'une
fixe et l'autre mobile, et d'un dispositif de maintien de l'objet à
tester, de sorte que la pression résultant de sa dilatation agisse
sur le bouton de carbone.
Deux tiges robustes, A et B, dépassent de la base rigide C.
Un disque en ébonite, D, est fixé à la tige A par
la vis à tête en platine E, dont la tête repose au
fond d'une cavité circulaire peu profonde au centre du disque.
Dans cette cavité, et en contact avec la tête de la vis E,
est placé le bouton de carbone F. Sur la face extérieure
du bouton se trouve un disque en feuille de platine, en communication
électrique avec la pile. Une coupelle métallique, G, est
placée en contact avec le disque de platine pour recevoir une extrémité
de la bande de matériau utilisé pour faire fonctionner l'instrument.
La borne B se trouve à environ dix centimètres de la borne
A et comporte un galet suiveur à vis H portant une coupelle I,
entre laquelle est placée une bandelette de la substance dont on
souhaite démontrer l'extensibilité. La borne A est en communication
électrique avec un galvanomètre, lequel est relié
à la batterie. La bandelette de la substance à tester est
soumise à une légère pression initiale, ce qui dévie
l'aiguille du galvanomètre de quelques degrés par rapport
au point neutre. Lorsque l'aiguille s'immobilise, sa position est notée.
La moindre dilatation ou contraction ultérieure de la bandelette
est indiquée par le mouvement de l'aiguille du galvanomètre.
Une fine bandelette de caoutchouc dur, placée dans l'instrument,
présente une extrême sensibilité : elle se dilate
sous l'effet de la chaleur de la main, de sorte qu'elle déplace
de plusieurs degrés l'aiguille d'un galvanomètre ordinaire,
qui n'est absolument pas affectée par une thermopile placée
face à un fer rouge. Dans cette expérience, la main est
maintenue à quelques centimètres de la bande de caoutchouc.
Une bande de mica est sensiblement affectée par la chaleur de la
main, et une bande de gélatine, placée dans l'instrument,
se dilate instantanément sous l'effet de l'humidité d'un
morceau de papier humide tenu à deux ou trois pouces de distance.
Pour ces expériences, l'instrument est disposé comme illustré
à la figure 291, mais pour des opérations plus délicates,
il est relié à un galvanomètre à réflexion
de Thomson, et le courant est régulé par un pont de Wheatstone
et un rhéostat, de sorte que la résistance des deux côtés
du galvanomètre soit égale et que le faisceau lumineux du
réflecteur tombe sur 0° de l'échelle. Cette disposition
est illustrée à la figure 290, et le principe est illustré
par le schéma de la figure 293. Ici, le galvanomètre est
en g, et l'instrument en ii est réglé, par exemple, sur
une résistance de dix ohms. En a, b et e, la résistance
est la même. Une augmentation ou une diminution de la pression exercée
sur le bouton de carbone par une dilatation ou une contraction infinitésimale
de la substance testée est indiquée sur l'échelle
du galvanomètre.
Le bouton de carbone peut être comparé à une valve :
lorsqu'il est comprimé, même légèrement, sa
conductivité électrique augmente, et lorsqu'il se dilate,
il perd partiellement son pouvoir conducteur.
La chaleur dégagée par la main, tenue à quinze ou
vingt centimètres d'une bande d'ébonite placée dans
l'instrument, disposé comme décrit précédemment,
suffit à dévier le miroir du galvanomètre et à
projeter le faisceau lumineux hors de l'échelle. Un corps froid
placé près de la bande d'ébonite transportera le
faisceau lumineux dans la direction opposée.
Une pression inappréciable et indétectable par d'autres
moyens est clairement indiquée par cet instrument. M. Edison propose
d'appliquer le principe de cet instrument à de nombreux usages,
parmi lesquels les thermomètres, baromètres et hygromètres
délicats.
 
La figure montre en perspective la dernière version du microtasimètre
d'Edison, ou mesureur de pression infinitésimale.
L'intérêt de cet instrument réside dans sa capacité
à détecter de faibles variations de température.
Ceci est réalisé indirectement. Le changement de température
provoque la dilatation ou la contraction d'une tige de vulcanite, ou d'un
autre matériau, ce qui modifie la résistance d'un circuit
électrique, en faisant varier la pression qu'elle exerce sur un
bouton de carbone intégré au circuit.
Lors de l'éclipse totale de Soleil du 29 juillet 1878, cette méthode
a permis de démontrer avec succès l'existence de chaleur
dans la couronne. Elle permet également de déterminer la
dilatation relative de la matière due à l'élévation
de température.
L'autre figure présente les parties importantes en coupe, offrant
un aperçu de sa construction et de son fonctionnement.
La substance dont la dilatation doit être mesurée est représentée
en A. Elle est fermement fixée en B, son extrémité
inférieure s'insérant dans une fente de la plaque métallique
M, qui repose sur le bouton de charbon. Ce dernier est intégré
à un circuit électrique, qui comprend également un
galvanomètre délicat. Toute variation de longueur de la
tige modifie la pression exercée sur le charbon et modifie la résistance
du circuit.
Ceci provoque une déviation de l'aiguille du galvanomètre ;
un mouvement dans un sens indique une dilatation de A, tandis qu'un mouvement
opposé indique une contraction. Pour éviter toute déviation
pouvant résulter d'une variation de puissance de la pile, le tasimètre
est inséré dans un bras du pont de Wheatstone, tandis que
le galvanomètre est utilisé dans le fil du pont.
Afin de déterminer la valeur exacte de la dilatation, en décimales
de pouce, la vis S, située devant le cadran, est tournée
jusqu'à reproduire la déviation précédemment
provoquée par le changement de température. La vis actionne
une seconde vis, faisant monter ou descendre la tige, et la distance exacte
parcourue par la tige est indiquée par l'aiguille N, sur le cadran.
L'instrument peut également être utilisé avantageusement
pour mesurer les variations d'humidité de l'atmosphère.
Dans ce cas, la bande de vulcanite est remplacée par une bande
de gélatine, qui change de volume en absorbant l'humidité.
La sensibilité de l'appareil à la chaleur est remarquable
et dépasse de loin celle de tout autre appareil. Lorsqu'il est
réglé avec une sensibilité modérée,
la chaleur de l'aiguille placée en ligne avec le cône du
tasimètre à une distance de neuf mètres provoque
la sortie du point lumineux du galvanomètre de l'échelle.
sommaire
L'AÉROPHONE.
L'aérophone, une invention de M. Edison pour amplifier le son,
a déjà suscité un intérêt considérable,
bien qu'il ne soit pas encore perfectionné.
Son objectif est d'augmenter le volume des paroles sans altérer
la netteté de l'articulation.
Le fonctionnement de l'instrument est le suivant :
Le son amplifié provient d'un grand diaphragme, mis en vibration
par de la vapeur ou de l'air comprimé. La source d'énergie
est contrôlée par le mouvement d'un second diaphragme vibrant
sous l'influence du son à amplifier.
L'instrument se compose de trois parties distinctes :
- Une source d'énergie ;
- Un instrument de contrôle de l'énergie ;
- Un diaphragme vibrant sous l'influence de l'énergie.
La première partie est généralement de l'air comprimé,
fourni par un réservoir. Il est nécessaire qu'il soit à
pression constante.

La seconde partie, illustrée en coupe à la figure ci dessus,
est constituée d'un diaphragme et d'un embout, comme ceux utilisés
dans le téléphone. Un cylindre creux est fixé par
une tige au centre du diaphragme. Le cylindre et sa chambre E vibrent
donc avec le diaphragme. Un mouvement vers le bas permet à la chambre
de communiquer avec la sortie H, un mouvement vers le haut avec la sortie
G. L'air comprimé entre en A et remplit la chambre, qui, en position
normale, n'a pas de sortie. Chaque vibration vers le bas du diaphragme
condense ainsi l'air dans le tuyau C, permettant simultanément
à l'air de B de s'échapper par F. Un mouvement vers le haut
condense l'air de B, mais ouvre I.

La troisième et dernière partie est représentée
en coupe à la figure ci-ddessus. Elle est constituée d'un
cylindre et d'un piston P, comme ceux utilisés dans un moteur ordinaire.
La tige du piston est fixée au centre d'un grand diaphragme D.
Les tuyaux C et B sont les prolongements de ceux désignés
par les mêmes lettres à la fig. 34. Le tuyau C communique
avec une chambre du cylindre et le tuyau B avec l'autre. Le piston, se
déplaçant sous l'effet de l'air comprimé, actionne
également le diaphragme, dont le nombre et la durée des
vibrations sont identiques à ceux du diaphragme de l'embouchure.
L'intensité du son émis par le tube directeur F dépend
de la taille du diaphragme et de la force qui le fait bouger. La première
est très grande, et la seconde peut atteindre plusieurs centaines
de livres de pression.

Cet instrument est représenté sur la figure ci dessus. M.
Edison affirme que 90 % de l'énergie provenant de la batterie est
utilisée par son intermédiaire. La pièce maîtresse
de la machine est un diapason de grandes dimensions, vibrant environ 35
fois par seconde, et portant sur chaque bras un poids de 15 kg. L'amplitude
des vibrations est d'environ 0,8 mm, et les vibrations sont entretenues
par deux très petits électro-aimants placés près
de l'extrémité de chaque bras. Ces aimants sont connectés
en circuit entre eux et à un commutateur actionné par l'un
des bras. De petites branches partent des bras de fourche pour aboutir
à un boîtier contenant une pompe miniature à deux
pistons, un fixé à chaque bras. Chaque coup de pompe soulève
une très faible quantité d'eau, compensée par la
rapidité des coups. M. Edison propose de comprimer l'air avec le
moteur harmonique et de l'utiliser comme moteur pour propulser les machines
à coudre et autres machines légères. Ce moteur semble
considérablement en avance sur les autres moteurs électriques
et, grâce à lui, l'électricité pourrait devenir
une précieuse force motrice.
sommaire
1879
Edison s'intéressa également sérieusement
pour la première fois à l'énergie et à la
transmission électriques. Il entama une correspondance avec Adolph
Sutro au sujet de la production d'hydroélectricité sur la
rivière Virginia, au Nevada, afin d'alimenter les moteurs de ventilation
et de drainage des puits des mines de Comstock Lode, situées à
plusieurs kilomètres de là. Francis Upton effectua des calculs
détaillés pour différentes configurations d'un tel
système. Edison dirigea des recherches sur de petits moteurs électriques
conçus sur le principe de sa dynamo pour les machines à
coudre, les ascenseurs et les petits ateliers, il sollicita des fabricants
de machines à coudre pour leur fournir du matériel permettant
de tester les petits moteurs. Upton commença à tester les
moteurs début septembre et poursuivit cette activité par
intervalles.
Avec les progrès de la lumière électrique,
Edison et Charles Batchelor consacrèrent beaucoup de temps et d'efforts
au téléphone. Ils apportèrent plusieurs modifications
importantes au modèle adopté en février. Début
juillet, ils testèrent avec succès une nouvelle composition
pour le bouton à craie du récepteur de l'électromotographe.
Une douzaine de nouvelles craies furent incluses dans le premier lot de
téléphones envoyé en Angleterre le 9 juillet (ce
lot comprenait également le premier standard téléphonique
d'Edison). Comme la nouvelle craie ne semblait pas sécher, Edison
supprima le réservoir d'eau de la cabine téléphonique
et déplaça le récepteur de la cabine vers un bras
pivotant afin de le placer facilement contre l'oreille de l'utilisateur.
Ce modèle devint la norme pour son téléphone commercial
en Angleterre, avec des modifications mineures ultérieures au mécanisme
de rotation de la craie. À la mi-juillet, il décida également
d'utiliser un autre type d'émetteur à charbon, basé
sur des modèles expérimentaux réalisés en
1877. Ce dispositif, appelé émetteur à inertie, était
plus sensible et ne semblait jamais nécessiter de réglage.
Edison promit de l'intégrer dans la moitié des téléphones
envoyés à Londres afin qu'Edward Johnson puisse tirer ses
propres conclusions, mais il confia à Johnson le 21 il se sentit
pour la première fois « parfaitement satisfait » du
téléphone.
Johnson rapporta en août que les nouvelles craies
ne résistaient pas bien. Edison et Batchelor élaborèrent
une nouvelle théorie de l'action chimique à l'intérieur
des craies et suggérèrent en conséquence un nouveau
protocole d'humidification avant leur mise en service. Johnson se plaignit
également du manque de fiabilité de l'émetteur à
inertie, qui devait être fréquemment ajusté. Après
de nouvelles expériences, Edison décida en septembre de
l'abandonner et d'utiliser à la place son émetteur à
charbon standard.
Début septembre, Edison avait signé un contrat
pour la fabrication de trente téléphones par semaine (plus
tard cinquante), qui devaient être assemblés au laboratoire
et expédiés en Angleterre. La compagnie de téléphone
lui demanda de se dépêcher encore davantage, car la demande
publique d'instruments depuis une démonstration à la presse
s'élevait à « des centaines par jour ». 8 On
lui demanda également de fabriquer cinquante standards téléphoniques
pour Londres et des entreprises de Liverpool et de Manchester. Fin septembre,
il commença à embaucher une demi-douzaine d'inspecteurs
pour superviser l'installation et la maintenance de tout cet équipement.
Edison avait des raisons d'être moins optimiste
quant à la situation du téléphone en France. Sur
l'insistance de Joshua Bailey, il envoya deux instruments complets à
Paris en juillet afin de capitaliser sur l'intérêt du public
pour la jeune entreprise Edison. Peu après, cependant, il commença
à recevoir des allégations selon lesquelles Theodore Puskas,
un associé de confiance et partenaire de la future entreprise,
avait l'intention de vendre ses parts à une entreprise de téléphonie
concurrente. Une série d'accusations, de démentis et de
contre-allégations paralysa les efforts visant à légaliser
l'entreprise et assombrit ses perspectives pendant des mois. Certaines
des accusations concernaient Charley Edison, qui avait ignoré son
ordre de rentrer chez lui et semblait avoir noué des liens avec
un groupe concurrent.
À cette époque, Edison était également
pressé de construire des instruments de réception pour la
Gold and Stock Telegraph Co. Il en fabriqua un petit nombre en juillet
et en promit plusieurs autres pour une exposition à l'American
Institute en septembre, mais ne se lança pas dans une production
à grande échelle pour le marché américain.
Il promit également des téléphones pour démonstration
au Japon, en prévision de la vente de ses droits en Extrême-Orient.
Fin août, Edison reçut de son avocat un avis
l'informant que l'Office des brevets avait déclaré six nouveaux
cas d'interférence de brevets impliquant des transmetteurs téléphoniques
à charbon. Des cas d'interférence individuels similaires
avaient déjà été déclarés en
janvier, février et le 6 août, ce dernier concernant un transmetteur
à inertie. Edison s'arrangea pour reporter à octobre la
date limite de réponse officielle à ces six cas. Dans un
autre dossier, Grosvenor Lowrey proposa à Edison de lever des fonds
pour des expériences sur la lumière électrique en
vendant ses droits sur d'autres pays étrangers, mais rien n'en
sortit à ce moment-là. Edison approuva en août un
projet de l'Edison Speaking Phonograph Co. visant à fabriquer au
moins cinq cents petits phonographes destinés à être
vendus comme jouets.
Edison semble avoir embauché moins d'hommes durant cette période
que durant les mois précédents, bien que des archives incomplètes
rendent cette information difficile à établir. On sait qu'il
a recruté Albert Herrick, un assistant de laboratoire qui travaillait
principalement sur l'éclairage électrique. Il a également
passé une annonce pour un souffleur de verre à temps plein
et a embauché Ludwig Böhm, un artisan hautement qualifié
qui avait travaillé avec Heinrich Geissler à Bonn, en Allemagne.
Böhm est arrivé vers le 20 août et, en quelques semaines,
fabriquait des modèles expérimentaux de pompes à
vide. Samuel Mott, un dessinateur, a peut-être commencé au
début de l'été (ou dès octobre) à réaliser
des dessins de brevets. Durant l'été, Francis Upton a commencé
à assumer les responsabilités d'auteur qu'Edison lui avait
déléguées. Il a révisé les parties
techniques de trois articles sur les inventions d'Edison, écrits
pour Scribner's Monthly par un journaliste new-yorkais. Il a également
aidé Edison à rédiger une lettre au rédacteur
en chef de la revue britannique Engineering au sujet des tests de dynamo
effectués par John Hopkinson ; la lettre a été publiée
au nom d'Upton .
sommaire
Exposition Internationale de l'Electricité à
Paris
1er mai 1878 : le
Maréchal Mac Mahon, président de la République inaugure
l'Exposition universelle de Paris
Entre le palais du Trocadéro et un autre palais hâtivement
bâti sur le champ de Mars, la galerie des machines, la galerie du
travail, l'exposition sur l'histoire de l'industrie abritent les merveilles
du « siècle de l'industrie ».
Le stand de la firme Edison, fort de ses quelques premiers succès
dans le domaine de l'éclairage, remporte un grand succès
lors de l'Exposition Internationale de l'Electricité à Paris,
en août 1881, qui fut pour Edison un tremplin médiatique
inespéré. Il installa pour cette occasion 1000 lampes qui
éclairaient en même temps et furent, sans conteste, une des
attractions de cette manifestation. A cette occasion, est également
présentée aux visiteurs une dynamo géante.
Dans un coin de la section électricité, un petit dispositif
pour le moment n'attire guère l'attention. On l'appelle le téléphone.
La commission chargée de mettre en place la section d'électricité
de l'Exposition a même failli l'oublier.
Pourtant les représentants commerciaux des inventeurs américains
Bell et Edison s'activent. Ils ont déposé
des brevets en Europe et rassemblent des capitaux pour monter des sociétés
de Téléphone. Ils adressent au ministre des P. et T. des
demandes de concession en bonne et due forme.
Les démonstrations emportèrent l'adhésion des journalistes
mais pas celui du public qui était plutôt interessé
par le phonographe d'Edison.
Le 5 décembre 1878 La Société
du Téléphone Edison est fondée à linitiative
de Tivadar Puskas représentant des intérêts de Thomas
Edison en Europe.
Le 5 Aout 1879 Brevet
218 166 "Magnéto Electric Machine", la fameuse "magnéto"
qui équipera beaucoup d'appareils dans le monde.
En France : Une concession d'exploitation de téléphone,
est accordée le 8 septembre 1879 à M. Alfred Berthon
avec le système Edison. Son siège
était au 45 avenue de l'opéra. Obtentention
de concession pour les villes de Paris, Lyon, Marseille,
Bordeaux, Nantes et Lille.
Dans un premier temps, la socièté choisit de concentrer
ses efforts sur Paris.
La compagnie installe chez ses abonnés le téléphone
à pupitre imaginé par George Phelps : les récepteurs
sont des Phelps, le microphone à charbon est celui dEdison.
 |
Un modèle singulier, trouvé en France,
avec un écouteur Phelps pony-crown et un microphone
Edison comme l'appareil ci dessus. un boitier plus tardif
.
Constructeur Gimé et Cie Paris
Le « poney-crown » était peut-être
une version réduite, qui peut-être avec une seule barre
(Prescott 1878 p 601-602)
|
Le téléphone
à couronne Phelps était une forme de magnéto, utilisant
des aimants en barreaux incurvés disposés de manière
à ressembler à une couronne. Dans sa lettre du 12 juin,
Glass avait demandé à Edison un émetteur portatif
au carbone à utiliser avec ses récepteurs Phelps, car les
instruments étaient disponibles chez Gold and Stock à San
Francisco.
Au mois de mars 1880, 24 abonnés sont raccordés
et 150 ont signé une promesse dabonnement.
Texte dune annonce publiée dans les journaux de lépoque
:
Abonnez-vous au téléphone Il y a déjà
à Paris quelques abonnés au téléphone. La
Société des Téléphones Edison, 45, Avenue
de lOpéra, annonce quelle reçoit les abonnements
au tarif de 600 francs payables 50 francs par mois, labonnement
comporte la pose et lentretien des fils et appareils.
Edison transmitter and a 'pony-crown' receiver
En France le 27 mars 1880, La Banque Franco-Égyptienne
fonde la Société Française
des Téléphones (Système Edison
et autres), en rachetant la Société Berthon et Cie.
Au mois doctobre 1880, 240 abonnés sont raccordés
et 330 sont en attente de construction ; le bureau central est situé
au 45, avenue de lOpéra, et deux bureaux auxiliaires fonctionnent.
La société installe chez ses clients lappareil à
pupitre Edison-Phelps mais reçoit de nombreuses plaintes du fait
du fonctionnement très délicat du microphone Edison qui
demande de fréquents déplacements chez les clients pour
le remettre en état.
sommaire
1879 Tableau Edison de commutation
manuelle à six chevilles, fabriquée par la Edison
Telegraph Company de Londres Limited, Londres.
Chaque carte a été conçue pour recevoir 24 lignes
d'abonnés elle nécessite un opérateur pour établir
les connexions entre deux lignes téléphoniques.
L'interrupteur ou connecteur consistait en un ensemble de barres horizontales
et un ensemble de barres verticales.
Chaque ligne téléphonique était connectée
à l'une des barres verticales.
Le téléphone de l'opérateur était connecté
au bout de la barre.
Des chevilles sont insérées dans les points de croisement
pour permettre la connexion électrique de deux téléphones.
En Angleterre La deuxième société la
compagnie de téléphone Edison de Londres Ltd a
été enregistrée le 2 août avec un capital de
£ 200.000
Le premier centre de la société a officiellement ouvert
ses portes le 6 septembre au 11 Queen Victoria Street, à Londres,
avec dix abonnés qui utilisaient des émetteurs de
carbone et des récepteurs à craie.
À la fin du mois de février, alors que la compagnie avait
deux autres circonscriptions en activité, elle desservait 172
abonnés.
Le tarif annuel était de 12 £ contre 20 £ facturé
par la compagnie Bell.
La compagnie de téléphone Edison de
Glasgow, Ltd. a été créée le 28
octobre 1879 pour commercialiser le téléphone Edison
à Glasgow et dans ses environs.
Elle a été absorbé par la Edison Telephone Company
de London, Ltd. le 5 mai 1880.
Edison Telephone Company of London, Ltd.
Certificat RARE n ° 5 magnifiquement gravé de la Edison
Telephone Company de Glasgow Limited, publié en 1880. Ce document
historique est orné dune bordure ornée dune
vignette du nom de la société. Cet article est signé
à la main par les administrateurs et le secrétaire de la
société et a plus de 125 ans. Après la fusion,
la Edison Telephone Company de London, Ltd. est devenue United
Telephone Company, Ltd le 13 mai 1880.
1880 La Edison Telephone Company de Londres a publié
son premier annuaire le 23 mars.
Après quelques litiges en matière de brevets, la Telephone
Company Ltd et l'Edison Telephone Company de London Ltd ont été
fusionnées le
13 mai 1880 pour former la United
Telephone Company avec un capital de 500 000 £.
La nouvelle société, qui contrôle désormais
les brevets de Bell et d'Edison, reflète la situation aux États-Unis.
Annuaire Londres 1880
Le taux de droit annuel de la nouvelle société était
de 20 £.
La première ligne téléphonique principale a été
ouverte entre Leeds et Bradford le 29 janvier.
En 1879, M. William Preece du bureau d'ingénierie de la Poste,
lorsqu'on lui a demandé si le téléphone serait un
instrument du futur qui serait largement repris par le public, a répondu
"je ne pense pas". Interrogé plus loin, il dit: «Je
crois que les descriptions que nous avons de son usage en Amérique
sont un peu exagérées; mais il y a des conditions en Amérique
qui nécessitent l'utilisation d'instruments de ce genre plus qu'ici.
Ici nous une surabondance de messagers, de messagers et de choses de ce
genre. " Le principe de l'ampoule électrique
avait été auparavant établi et expérimenté
sans suite industrielle par l'Écossais James Bowman Lindsay en
1835.
sommaire
Partout dans le monde le téléphone s'implante, comme
par exemple :
en 1881 - Alexander Graham Bell et Thomas Edison fondent la Compagnie
de téléphone oriental de New York et Angle-Indian
Telephone Company Ltd. Ces sociétés sont autorisées
à vendre des téléphones dans dautres pays tels
que le Grèce, la Turquie, lInde, le Japon et la Chine.
On ne sait pas quand la compagnie Oriental Bell Telephone a été
dissoute, mais certaines des lignes téléphoniques installées
sont longtemps restées fonctionnelles. En 1881, l'exposition
internationale d'Électricité de Paris porte Thomas Edison
au rang de « symbole international de la modernité et du
progrès social scientifique »
En cet été 1881, Paris mérite, plus que jamais, son
surnom de « ville-lumière ».
Du 15 août au 15 novembre, le Palais de lIndustrie, sur les
Champs Elysées, accueille la première Exposition internationale
dElectricité.
Trois ans après la fameuse Exposition universelle, la capitale
française a décidé de mettre en valeur les grands
génies de cette fin de siècle. Elle déroule le tapis
rouge aux champions de lélectricité.
Le public, les journalistes et les dirigeants politiques et économiques
ont de quoi être ébahis. Sur scène, se succèdent
les innovateurs les plus inspirés. Et se dévoilent les inventions
les plus avant-gardistes. Le tramway électrique de Werner Von Siemens,
le téléphone dAlexandre Graham Bell, une voiture électrique
de Gustave Trouvé
Et, clou du spectacle, les ampoules
électriques à incandescence de lingénieur et
entrepreneur américain Thomas Edison.
Ce sont ses ampoules révolutionnaires qui éclaireront le
grand escalier de lexposition, lieu le plus emblématique
et spectaculaire.
Comme un coup de foudre avec la France, cette rencontre parisienne donnera
à Edison loccasion de lier de premiers contacts commerciaux.
A cette époque, lélectricité, chère
et mal maîtrisée, néclaire quune poignée
de bâtiments prestigieux dans la capitale.
Son invention les Français le comprennent pourrait
démocratiser la lumière électrique.
Ainsi, une fois lExposition internationale terminée, l
« Edison light company » maintient
ses contacts avec la France.
Et Paris non plus na pas oublié Thomas Edison, qui recevra
la croix de Commandeur de la Légion dHonneur en 1889.
Son entreprise, devenue General Electric en 1892, ouvrira un bureau parisien
juste après sa création.
Comme une officialisation des débuts dune longue histoire
commune entre GE et la France. Toujours en téléphonie :

17 janvier 1882 Brevet 252 442 "Téléphon"

3 mai 1882 Brevet 474 230 "Speaking
Télégraph" 17 octobre 1882 Brevet
266 022 "Telephone" nouvelle forme du microphone à
charbon
sommaire
Le 12 janvier 1882, Pearl Street Stationil inaugure la
Edison's central station de Holborn Viaduct à Londres puis fait
une exposition à Crystal Palace à Londres. Puis le 4 septembre
1882, il présenta un sytème complet d'éclairage électrique
et d'énergie pour une partie de Manhattan alimentée par
la centrale électrique à courant continu de forte puissance
de Pearl Street Station dans le district de Wall Street.
Suit la construction de la première centrale hydroélectrique,
sur la Fox River à Appleton, dans le Wisconsin. En 1882, celle-ci
dessert 431 immeubles, soit plus de 10.000 lampes.
L'Edison Electric Light Company connaît malgré tout des difficultés
financières. Se multiplient en effet les installations autonomes,
donc non reliées à une "centrale", une idée
qui s'impose progressivement. Cette situation difficile impose le développement
de nouvelles structures commerciales. Des vendeurs vont parcourir les
Etats-Unis et démarcher pour le compte de la compagnie, qui édite
un Bulletin chaque décade.
En novembre 1882, il ferme le laboratoire de Menlo Park
et installe un laboratoire de recherche d'inventions dans l'usine Bergmann
and Company à New York City, à l'angle de la 17e rue et
de Avenue B.
Thomas Edison poursuit ses recherches, tentant par là même
de diversifier la production de son entreprise. Il s'intéresse
ainsi à la mise au point d'un chemin de fer électrique léger.
Celui-ci pourrait répondre au problème qui se pose notamment
dans les plaines du Middle West du transport des céréales.
Une voie expérimentale est même installée à
Menlo Park, grâce au financement qu'attribue à l'ingénieur
la Northern Pacific Railroad. Celui-ci fait bientôt défaut
à Thomas Edison, qui, faute de temps, se désintéresse
de l'entreprise.
Deux années après le décès de son épouse,
en 1884, il se marie, en secondes noces, avec Mina Miller, fille d'un
industriel fortuné, qui lui donnera trois enfants. Ensemble, ils
vivront dans les décennies qui suivent à Glenmont, une villa
construite à Orange, dans les faubourgs de Newark. A partir de
1885, Edison s'engage sur la voie du combat juridique, destiné
à protéger ses inventions, plagiées et utilisées
sans son accord.
Quinze années plus tard, le coût de ces procédures
atteint deux millions de dollars! A cette époque, Edison est en
passe de perdre la "bataille du courant" - technique, économique
et même politique - qui l'oppose à un de ses anciens collaborateurs,
Nikola Tesla. Ce dernier, partisan du courant alternatif, est à
juste titre convaincu que celui-ci permettra un transport plus efficient
de celle qui se présente comme l'énergie de l'avenir.
En 1887, Edison s'installe à West Orange dans le New Jersey,
près de New York, il déclare : « Je vais rendre l'électricité
si bon marché que seuls les riches pourront se payer le luxe d'utiliser
des bougies
Thomas Edison se lie avec des hommes d'affaires parmi les plus riches
de New York et fonde l'Edison Electric Light Company, qui deviendra en
1889 l'Edison General Electric Company
, puis la General Electric en 1892.
En 1887, Edison s'installe à West Orange dans le New Jersey
près de New York, pour multiplier par neuf la taille de ses laboratoires
de recherche, sur un immense complexe industriel comportant 14 bâtiments,
dont 6 consacrés à la recherche et au développement,
une usine de fabrique d'ampoules, une centrale de production électrique,
une bibliothèque et plus de 5 000 employés sur le siteDès
1888, Edison se consacre également à la recherche
sur l'image photographique animée, dont les aboutissements ultimes
seront en 1891 les premiers « films » Edison et en 1895 les
premières projections de « vues photographiques animées
» des frères Lumière, en passant par les premières
projections sur grand écran des dessins animés qu'Émile
Reynaud a inventés en 1892 et qu'il a nommés pantomimes
lumineuses.
En 1889, Edison visite l'exposition universelle de Paris, où
il expose son phonographe à la galerie des machines.
Le Figaro est la pour raconter ce passage en Europe ;
Il rencontre aussi Gustave Eiffel, qui lui fait visiter la tour Eiffel.
Il assiste à la séance du 19 août de l'Académie
des sciences, à qui il offre un phonographe.
L'éminent ingénieur est donc reçu par Le Figaro lors
d'une fête somptueuse.
Les invités sont nombreux: «Nos amis s'étaient accrus
des amis d'Edison et des Parisiens de marque, désireux de saluer
et de voir de près l'illustre savant. C'est assez dire qu'on s'est
serré les coudes.» Le cadre: «Une serre tout embaumée
et toute fleurie, où le soleil est remplacé par la lumière
électrique- le soleil d'Edison».
Des spectacles variés se succèdent: une pantomime interprétée
par la Comédie française, du chant, de la musique
Mais, le clou du programme, c'est le fameux phonographe d'Edison. «En
convive galant, il a voulu porter son plat au festin où on l'avait
convié. Ce plat, c'était le phonographe». L'engin
retransmet un témoignage d'admiration et de sympathie en l'honneur
d'Edison qualifié «d'un des princes de ce monde par droit
de génie».
Edison est ainsi sous le charme: «Admirable soirée! nous
a-t-il dit en prenant congé de nous. Je suis enchanté, ravi!».
Pour toute la rédaction du Figaro, cette reception fut mémorable.
Cette visite reste celle dont Le Figaro est le plus fier: elle représente
comme «un symbole de la fraternité des lettres et des sciences»
En 1889, lors de ses essais de prises de vues photographiques animées,
Edison installera côte à côte, sur le même cylindre
tournant de son phonographe, un graveur de sons et un appareil de prise
de vues sur une feuille de papier enduite de bromure d'argent.
Il pensera ainsi à tort avoir trouvé la solution
des prises de vues animées sonores (sans désynchronisation).
Les versions suivantes du phonographe sont à la base de l'Industrie
de la musique enregistrée.
Encore pour le téléphone : 7 Mars 1893 Brevet
492 789 "Telephone Speaking" 
sommaire
Il y eut beauoup plus de Brevet sur le téléphone et le
télégraphe
Voici la principale base de données dans laquelle j'ai puisée
ce qui est présenté.
No.
|
Executed
|
Applied
|
Issued
|
PatentNo.
|
Title
|
2. |
01/25/69 |
02/17/69 |
06/22/69 |
91,527 |
Printing-Telegraphs |
3. |
08/17/69 |
08/27/69 |
11/09/69 |
96,567 |
Printing-Telegraph
Apparatus |
4. |
08/27/69 |
09/04/69 |
11/09/69 |
96,681 |
Automatic
Electrical Switch for Telegraph Apparatus |
5. |
09/16/69 |
10/27/69 |
04/26/70 |
102,320 |
Printing-Telegraph
Apparatus (with Franklin L. Pope) |
6. |
02/05/70 |
04/11/70 |
05/17/70 |
103,035 |
Electro-Motor
Escapements |
7. |
04/12/70 |
04/14/70 |
06/07/70 |
103,924 |
Printing-Telegraph
Instruments (with Franklin L. Pope) |
8. |
05/24/70 |
05/27/70 |
07/02/72 |
128,608 |
Printing-Telegraph
Instruments (with Franklin L. Pope) |
9. |
06/22/70 |
06/28/70 |
05/09/71 |
114,656 |
Telegraphic
Transmitting Instruments |
10. |
06/22/70 |
06/28/70 |
05/09/71 |
114,658 |
Electro-Magnets
for Telegraph Instruments |
11. |
06/29/70 |
07/06/70 |
01/24/71 |
111,112 |
Governors
for Electro-Motors |
12. |
09/06/70 |
09/21/70 |
05/09/71 |
114,657 |
Relay-Magnets
for Telegraph Instruments |
13. |
11/17/70 |
11/22/70 |
03/28/71 |
113,033 |
Printing-Telegraph
Apparatus |
14. |
01/10/71 |
01/14/71 |
03/28/71 |
113,034 |
Printing-Telegraph
Apparatus |
15. |
07/26/71 |
08/04/71 |
01/23/72 |
123,005 |
Telegraph
Apparatus |
16. |
07/26/71 |
08/04/71 |
01/23/72 |
123,006 |
Printing-Telegraphs |
17. |
07/26/71 |
08/04/71 |
02/27/72 |
123,984 |
Telegraph
Apparatus |
18. |
08/12/71 |
08/18/71 |
03/19/72 |
124,800 |
Telegraphic
Recording Instruments |
19. |
08/16/71 |
08/18/71 |
12/05/71 |
121,601 |
Machinery
for Perforating Paper for Telegraph Purposes |
20. |
11/13/71 |
11/18/71 |
05/07/72 |
126,535 |
Printing-Telegraphs |
22. |
01/03/72 |
01/12/72 |
05/07/72 |
126,532 |
Printing-Telegraphs |
23. |
01/17/72 |
01/24/72 |
05/07/72 |
126,531 |
Printing-Telegraphs |
24. |
01/17/72 |
01/24/72 |
05/07/72 |
126,534 |
Printing-Telegraphs |
25. |
01/23/72 |
01/30/72 |
05/07/72 |
126,528 |
Type-Wheels
for Printing-Telegraphs |
26. |
01/23/72 |
01/30/72 |
05/07/72 |
126,529 |
Type-Wheels
for Printing-Telegraphs |
27. |
02/14/72 |
02/19/72 |
05/07/72 |
126,530 |
Printing-Telegraphs |
28. |
02/14/72 |
02/19/72 |
05/07/72 |
126,533 |
Printing-Telegraphs |
29. |
03/15/72 |
03/22/72 |
10/22/72 |
132,456 |
Apparatus
for Perforating Paper for Telegraphic Use |
30. |
04/10/72 |
04/16/72 |
10/22/72 |
132,455 |
Paper
for Chemical Telegraphs etc. |
32. |
04/26/72 |
05/07/72 |
06/18/72 |
128,131 |
Printing-Telegraphs |
33. |
04/26/72 |
05/07/72 |
07/02/72 |
128,604 |
Printing-Telegraphs |
34. |
04/26/72 |
05/07/72 |
07/02/72 |
128,605 |
Printing-Telegraphs |
35. |
04/26/72 |
05/07/72 |
07/02/72 |
128,606 |
Printing-Telegraphs |
36. |
04/26/72 |
05/07/72 |
07/02/72 |
128,607 |
Printing-Telegraphs |
37. |
05/06/72 |
06/06/72 |
09/17/72 |
131,334 |
Rheotomes
or Circuit-Directors |
38. |
05/08/72 |
06/06/72 |
01/14/73 |
134,867 |
Automatic
Telegraph Instruments |
39. |
05/08/72 |
06/06/72 |
01/14/73 |
134,868 |
Electro-Magnetic
Adjusters |
40. |
05/09/72 |
06/06/72 |
08/27/72 |
130,795 |
Electro-Magnets |
41. |
05/09/72 |
06/06/72 |
09/17/72 |
131,342 |
Printing-Telegraph
Instruments |
42. |
05/28/72 |
06/06/72 |
09/17/72 |
131,341 |
Printing-Telegraph
Instruments |
43. |
06/10/72 |
07/09/72 |
09/17/72 |
131,337 |
Printing-Telegraphs |
44. |
06/10/72 |
07/09/72 |
09/17/72 |
131,340 |
Printing-Telegraphs |
45. |
06/10/72 |
07/09/72 |
09/17/72 |
131,343 |
Transmitters
and Circuits for Printing-Telegraphs |
46. |
06/15/72 |
07/09/72 |
09/17/72 |
131,335 |
Printing-Telegraphs |
47. |
06/15/72 |
07/09/72 |
09/17/72 |
131,336 |
Printing-Telegraphs |
48. |
06/29/72 |
07/09/72 |
09/17/72 |
131,338 |
Printing-Telegraphs |
49. |
06/29/72 |
07/09/72 |
09/17/72 |
131,339 |
Printing-Telegraphs |
50. |
06/29/72 |
07/09/72 |
09/17/72 |
131,344 |
Unison-Stops
for Printing-Telegraphs |
51. |
10/16/72 |
10/22/72 |
01/14/73 |
134,866 |
Printing-Telegraph
Instruments |
52. |
10/16/72 |
10/22/72 |
05/13/73 |
138,869 |
Printing-Telegraphs |
53. |
10/31/72 |
11/05/72 |
09/23/73 |
142,999 |
Galvanic
Batteries |
54. |
11/05/72 |
11/09/72 |
08/12/73 |
141,772 |
Circuits
for Automatic or Chemical Telegraphs |
55. |
11/09/72 |
11/11/72 |
02/04/73 |
135,531 |
Circuits
for Chemical Telegraphs |
56. |
11/26/72 |
12/03/72 |
01/27/74 |
146,812 |
Telegraph-Signal
Boxes |
57. |
12/12/72 |
01/15/73 |
08/12/73 |
141,773 |
Circuits
for Automatic Telegraphs |
58. |
12/12/72 |
01/15/73 |
08/12/73 |
141,776 |
Circuits
for Automatic Telegraphs |
59. |
12/12/72 |
01/15/73 |
05/12/74 |
150,848 |
Chemical
or Automatic Telegraphs |
60. |
01/21/73 |
02/18/73 |
05/20/73 |
139,128 |
Printing-Telegraphs |
61. |
02/13/73 |
02/18/73 |
05/20/73 |
139,129 |
Printing-Telegraphs |
62. |
02/13/73 |
02/18/73 |
07/01/73 |
140,487 |
Printing-Telegraphs |
63. |
02/13/73 |
02/18/73 |
07/01/73 |
140,489 |
Circuits
for Printing-Telegraphs |
64. |
03/07/73 |
03/13/73 |
05/13/73 |
138,870 |
Printing-Telegraphs |
65. |
03/07/73 |
03/13/73 |
08/12/73 |
141,774 |
Chemical
Telegraphs |
66. |
03/07/73 |
03/13/73 |
08/12/73 |
141,775 |
Perforators
for Automatic Telegraphs |
67. |
03/07/73 |
03/13/73 |
08/12/73 |
141,777 |
Relay-Magnets |
68. |
03/07/73 |
03/13/73 |
09/09/73 |
142,688 |
Electrical
Regulators for Transmitting-Instruments |
69. |
03/07/73 |
03/13/73 |
11/17/74 |
156,843 |
Duplex
Chemical Telegraphs |
70. |
03/24/73 |
07/29/73 |
02/10/74 |
147,312 |
Perforators
for Automatic Telegraphy |
71. |
03/24/73 |
07/29/73 |
02/10/74 |
147,314 |
Circuits
for Chemical Telegraphs |
72. |
03/24/73 |
07/29/73 |
05/12/74 |
150,847 |
Receiving
Instruments for Chemical Telegraphs |
73. |
04/22/73 |
04/26/73 |
04/27/75 |
162,633 |
Duplex
Telegraphs |
74. |
04/23/73 |
05/16/73 |
07/01/73 |
140,488 |
Printing-Telegraphs |
75. |
04/23/73 |
06/27/73 |
02/24/74 |
147,917 |
Duplex
Telegraphs |
76. |
04/23/73 |
06/27/73 |
05/12/74 |
150,846 |
Telegraph-Relays |
77. |
04/23/73 |
07/29/73 |
02/10/74 |
147,311 |
Electric
Telegraphs |
78. |
04/23/73 |
07/29/73 |
02/10/74 |
147,313 |
Chemical
Telegraphs |
79. |
04/23/73 |
07/29/73 |
03/02/75 |
160,405 |
Adjustable
Electro-Magnets for Relays, etc. |
80. |
08/25/73 |
09/02/73 |
05/26/74 |
151,209 |
Automatic
Telegraphy and Perforators Therefor |
81. |
09/29/73 |
06/01/74 |
03/02/75 |
160,402 |
Solutions
for Chemical Telegraph-Paper |
82. |
09/29/73 |
06/01/74 |
03/02/75 |
160,404 |
Solutions
for Chemical Telegraph-Paper |
83. |
10/14/73 |
06/01/74 |
03/09/75 |
160,580 |
Solutions
for Chemical Telegraph-Paper |
84. |
10/29/73 |
06/01/74 |
03/02/75 |
160,403 |
Solutions
for Chemical Telegraph-Paper |
85. |
04/02/74 |
05/11/74 |
09/08/74 |
154,788 |
District
Telegraph Signal-Boxes |
86. |
05/22/74 |
06/01/74 |
09/21/75 |
168,004 |
Printing-Telegraphs |
87. |
06/01/74 |
07/25/74 |
08/17/75 |
166,859 |
Chemical
Telegraphy |
88. |
06/01/74 |
07/25/74 |
08/17/75 |
166,860 |
Chemical
Telegraphy |
89. |
06/01/74 |
07/25/74 |
08/17/75 |
166,861 |
Chemical
Telegraphy |
90. |
08/07/74 |
08/13/74 |
01/19/75 |
158,787 |
Telegraph
Apparatus |
91. |
08/07/74 |
01/15/75 |
01/18/76 |
172,305 |
Automatic
Roman-Character Telegraphs |
92. |
08/07/74 |
01/15/75 |
02/22/76 |
173,718 |
Automatic
Telegraphy |
93. |
08/14/74 |
01/15/75 |
10/05/75 |
168,465 |
Solutions
for Chemical Telegraphs |
94. |
08/19/74 |
09/01/74 |
05/30/76 |
178,221 |
Duplex
Telegraphs |
95. |
08/19/74 |
09/01/74 |
05/30/76 |
178,222 |
Duplex
Telegraphs |
96. |
08/19/74 |
09/01/74 |
05/30/76 |
178,223 |
Duplex
Telegraphs |
97. |
08/19/74 |
09/01/74 |
08/08/76 |
180,858 |
Duplex
Telegraphs |
98. |
08/19/74 |
09/01/74 |
09/03/78 |
207,723 |
Duplex
Telegraphs |
99. |
08/19/74 |
09/01/74 |
08/09/92 |
480,567 |
Duplex
Telegraph |
100. |
12/14/74 |
12/28/74 |
09/03/78 |
207,724 |
Duplex
Telegraphs |
101. |
01/18/75 |
01/26/75 |
09/28/75 |
168,242 |
Transmitters
and Receivers for Automatic Telegraphs |
102. |
01/18/75 |
01/26/75 |
09/28/75 |
168,243 |
Automatic
Telegraphs |
103. |
01/18/75 |
01/26/75 |
10/05/75 |
168,385 |
Duplex
Telegraphs |
104. |
01/18/75 |
01/26/75 |
10/05/75 |
168,466 |
Solutions
for Chemical Telegraphs |
105. |
01/18/75 |
01/26/75 |
10/05/75 |
168,467 |
Recording-Points
for Chemical Telegraphs |
106. |
01/18/75 |
01/27/75 |
10/02/77 |
195,751 |
Automatic
Telegraphs |
107. |
01/19/75 |
01/27/75 |
10/02/77 |
195,752 |
Automatic
Telegraphs |
108. |
02/11/75 |
02/16/75 |
12/21/75 |
171,273 |
Telegraph
Apparatus |
109. |
02/24/75 |
03/23/75 |
11/16/75 |
169,972 |
Electric-Signalling
Instruments |
110. |
02/24/75 |
03/23/75 |
10/22/78 |
209,241 |
Quadruplex-Telegraph
Repeaters |
112. |
04/03/76 |
04/06/76 |
12/11/77 |
198,088 |
Telephonic
Telegraphs |
113. |
04/03/76 |
04/06/76 |
12/11/77 |
198,089 |
Telephonic
or Electro-Harmonic Telegraphs |
114. |
05/09/76 |
05/16/76 |
10/10/76 |
182,996 |
Acoustic
Telegraphs |
115. |
05/09/76 |
05/16/76 |
01/16/77 |
186,330 |
Acoustic
Electric Telegraphs |
116. |
05/09/76 |
05/16/76 |
12/11/77 |
198,087 |
Telephonic
Telegraphs |
117. |
05/09/76 |
05/18/76 |
01/23/77 |
186,548 |
Telegraphic
Alarm and Signal Apparatus |
118. |
08/16/76 |
08/31/76 |
12/19/76 |
185,507 |
Electro-Harmonic
Multiplex Telegraphs |
119. |
08/26/76 |
09/18/76 |
03/05/78 |
200,993 |
Acoustic
Telegraphs |
120. |
08/26/76 |
09/30/76 |
12/07/80 |
235,142 |
Acoustic
Telegraph |
121. |
10/30/76 |
11/01/76 |
02/05/78 |
200,032 |
Synchronous
Movements for Electric Telegraphs |
122. |
10/30/76 |
11/11/76 |
03/05/78 |
200,994 |
Automatic-Telegraph
Perforator and Transmitter |
123. |
02/03/77 |
03/26/77 |
03/25/79 |
213,554 |
Automatic
Telegraphs |
127. |
04/18/77 |
04/27/77 |
05/03/92 |
474,230 |
Speaking-Telegraph |
129. |
05/08/77 |
05/14/77 |
07/22/79 |
217,781 |
Sextuplex
Telegraphs |
130. |
05/08/77 |
05/14/77 |
02/07/88 |
377,374 |
Telegraphy |
131. |
05/31/77 |
06/02/77 |
05/26/91 |
452,913 |
Sextuplex
Telegraph |
132. |
05/31/77 |
06/02/77 |
06/02/91 |
453,601 |
Sextuplex
Telegraph |
133. |
05/31/77 |
06/02/77 |
01/16/94 |
512,872 |
Sextuplex
Telegraph |
134. |
07/09/77 |
07/20/77 |
05/03/92 |
474,231 |
Speaking-Telegraph |
135. |
07/16/77 |
07/20/77 |
04/30/78 |
203,014 |
Speaking-Telegraphs |
136. |
07/16/77 |
07/20/77 |
09/24/78 |
208,299 |
Speaking-Telephones |
137. |
08/16/77 |
08/22/77 |
02/04/90 |
420,594 |
Quadruplex
Telegraph |
138. |
08/16/77 |
08/28/77 |
04/30/78 |
203,015 |
Speaking-Telegraphs |
139. |
08/31/77 |
09/05/77 |
03/07/93 |
492,789 |
Speaking-Telegraph |
140. |
12/08/77 |
12/13/77 |
04/30/78 |
203,013 |
Speaking-Telegraphs |
141. |
12/08/77 |
12/13/77 |
04/30/78 |
203,018 |
Telephones
or Speaking-Telegraphs |
143. |
02/13/78 |
02/21/78 |
04/30/78 |
203,019 |
Circuits
for Acoustic or Telephonic Telegraphs |
145. |
02/28/78 |
03/04/78 |
04/30/78 |
203,017 |
Telephone
Call-Signal |
146. |
02/28/78 |
03/07/78 |
04/30/78 |
203,016 |
Speaking-Telephones |
149. |
11/08/78 |
11/11/78 |
12/09/79 |
222,390 |
Carbon-Telephones |
150. |
11/11/78 |
11/14/78 |
07/22/79 |
217,782 |
Duplex
Telegraphs |
162. |
03/24/79 |
03/31/79 |
11/25/79 |
221,957 |
Telephones |
166. |
07/17/79 |
07/25/79 |
08/31/80 |
231,704 |
Electro-Chemical
Receiving-Telephone |
167. |
08/01/79 |
08/06/79 |
10/17/82 |
266,022 |
Telephone |
168. |
08/04/79 |
08/06/79 |
01/17/82 |
252,442 |
Telephone |
192. |
07/29/80 |
08/09/80 |
08/19/90 |
434,585 |
Telegraph-Relay |
213. |
10/21/80 |
11/11/80 |
02/22/81 |
238,098 |
Magneto
Signal Apparatus |
222. |
12/11/80 |
12/14/80 |
03/22/81 |
239,154 |
Relay
for Telegraphs |
280. |
07/26/81 |
12/06/81 |
07/19/92 |
479,184 |
Fac-simile
Telegraph |
287. |
09/07/81 |
10/17/81 |
05/09/82 |
257,677 |
Telephone |
288. |
09/07/81 |
10/17/81 |
10/17/82 |
266,021 |
Telephone |
336. |
03/30/82 |
10/06/82 |
02/13/83 |
272,034 |
Telephone |
337. |
03/30/82 |
10/06/82 |
03/27/83 |
274,576 |
Transmitting-Telephone |
338. |
03/30/82 |
10/06/82 |
03/27/83 |
274,577 |
Telephone |
483. |
11/10/83 |
11/13/83 |
03/02/86 |
337,254 |
Telephone |
497. |
02/09/84 |
03/19/84 |
03/17/85 |
314,115 |
Chemical
Stock Quotation Telegraph |
507. |
09/24/84 |
12/15/84 |
10/14/90 |
438,304 |
Electric
Signaling Apparatus |
508. |
10/21/84 |
12/01/84 |
03/04/90 |
422,577 |
Apparatus
for Speaking-Telephones |
509. |
12/03/84 |
12/15/84 |
10/27/85 |
329,030 |
Telephone |
510. |
12/09/84 |
12/15/84 |
04/27/86 |
340,707 |
Telephonic
Repeater |
511. |
12/09/84 |
12/15/84 |
03/04/90 |
422,578 |
Telephonic
Repeater |
512. |
12/09/84 |
12/15/84 |
03/04/90 |
422,579 |
Telephonic
Repeater |
513. |
12/19/84 |
01/12/85 |
04/27/86 |
340,708 |
Electrical
Signaling Apparatus |
514. |
12/19/84 |
01/12/85 |
08/10/86 |
347,097 |
Electrical
Signaling Apparatus |
515. |
12/31/84 |
10/14/85 |
07/12/92 |
478,743 |
Telephone-Repeater |
516. |
01/02/85 |
10/14/85 |
04/27/86 |
340,709 |
Telephone-Circuit |
517. |
01/09/85 |
10/14/85 |
02/14/88 |
378,044 |
Telephone-Transmitter |
518. |
01/12/85 |
10/14/85 |
08/24/86 |
348,114 |
Electrode
for Telephone-Transmitters |
520. |
03/27/85 |
04/07/85 |
10/05/86 |
350,234 |
System
of Railway Signaling |
521. |
03/27/85 |
04/07/85 |
11/22/92 |
486,634 |
System
of Railway Signaling |
522. |
04/27/85 |
05/08/85 |
12/29/85 |
333,289 |
Telegraphy |
523. |
04/30/85 |
05/08/85 |
12/29/85 |
333,290 |
Duplex
Telegraphy |
524. |
05/06/85 |
05/16/85 |
12/29/85 |
333,291 |
Way-Station
Quadruplex Telegraphy |
525. |
05/14/85 |
05/23/85 |
12/29/91 |
465,971 |
Means
for Transmitting Signals Electrically |
526. |
10/07/85 |
10/23/85 |
02/25/90 |
422,072 |
Telegraphy |
527. |
10/07/85 |
10/23/85 |
09/30/90 |
437,422 |
Telegraphy |
528. |
11/12/85 |
11/24/85 |
02/25/90 |
422,073 |
Telegraphy |
529. |
11/24/85 |
02/19/86 |
02/25/90 |
422,074 |
Telegraphy |
530. |
11/30/85 |
02/19/86 |
09/02/90 |
435,689 |
Telegraphy |
531. |
12/22/85 |
02/19/86 |
10/14/90 |
438,306 |
Telephone |
532. |
12/28/85 |
01/13/86 |
10/05/86 |
350,235 |
Railway-Telegraphy |
533. |
01/28/86 |
02/19/86 |
07/09/89 |
406,567 |
Telephone |
534. |
02/17/86 |
02/18/86 |
05/03/92 |
474,232 |
Speaking-Telegraph |
535. |
05/11/86 |
05/15/86 |
09/20/87 |
370,132 |
Telegraphy |
538. |
07/15/86 |
07/19/86 |
03/24/91 |
448,779 |
Telegraph |
550. |
11/24/86 |
11/29/86 |
06/19/88 |
384,830 |
Railway
Signaling |
875. |
09/14/05 |
09/15/05 |
12/19/11 |
1,012,250 |
Recording-Telephone |
918. |
06/18/07 |
06/20/07 |
01/19/09 |
909,877 |
Telegraphy |
1042. |
10/23/18 |
10/26/18 |
08/08/22 |
1,425,183 |
Transmitter |
Pendant 62 ans, 1 093 brevets qui lui sont accordés. De plus, entre
500 et 600 demandes ont été refusées ou abandonnées.
Au plus fort de son activité créatrice en 1882, 106 brevets
lui sont accordés, dans le domaine de l'électricité
ou de la lumière. Sa société emploie plus de 35 000
personnes dans un « empire industriel » qui est fondé
sur l'utilisation de l'électricité dans le monde entier.
Travailleur acharné, Edison se concentre tellement
sur ses travaux qu'il ne passe que peu de temps auprès de sa famille.
Il évite la plupart des situations sociales, d'autant que sa surdité
lui évite les bavardages. Sa détermination et son esprit
procédurier sont souvent vécus comme tyranniques par ses
employés et son entourage.
Lors de la Première Guerre mondiale, Edison conçoit et fait
fonctionner des usines chimiques et il est nommé président
du comité consultatif de la marine américaine.
sommaire
L'automobile électrique
Voiture fabriquée
par Edison
Edison travaille en 1902 avec son collègue Waldemar Jungner autour
dune batterie pour automobile avec le couple Nickel-Fer, les deux
métaux étant immergés dans une solution alcaline.
Cette batterie résiste bien au temps et aux décharges ;
malheureusement, elle peine à dégager une forte énergie
en peu de temps. Un avantage néanmoins sur les batteries plomb-acide,
courantes à cette époque : elle est moins coûteuse.
Edison, en fervent promoteur des voitures électriques, décide
de prouver lautonomie de sa batterie : en 1910, il participe à
une course automobile dendurance, dune longueur de 1000 miles,
avec la Bailey Electric Phaeton. Cependant, la Bailey ne parvient pas
à suivre le rythme des automobiles à essence. En 1915, le
constructeur Bailey abandonne la voiture électrique, tandis quEdison
se détourne également du projet.
sommaire
L'inventeur américain a affirmé que la batterie au nickel-fer
était incroyablement solide et pouvait se recharger deux fois plus
vite que les batteries au plomb-acide. Il a même passé un
accord avec le constructeur automobile Ford Motors pour produire ce véhicule
électrique censé être plus efficace. Mais la batterie
nickel-fer avait quelques problèmes. Elle était plus grosse
que les batteries au plomb-acide utilisées et elle était
également plus chère.
De plus, lorsqu'elle est chargée, elle libère de l'hydrogène,
ce qui à l'époque était considéré comme
préoccupant et pouvait être dangereux.
Malheureusement, au moment où Edison a réussi à construire
un prototype plus raffiné, les véhicules électriques
disparaissaient et les voitures alimentées par des combustibles
fossiles gagnaient du terrain car elles pouvaient parcourir de plus longues
distances au lieu de devoir s'arrêter pour se recharger. L'accord
d'Edison avec Ford Motors est resté inachevé, bien que sa
batterie ait continué à être utilisée dans
certains créneaux tels que la signalisation ferroviaire, où
sa taille encombrante n'était pas un obstacle.
En 1930, âgé de 83 ans, il mène encore des
tests sur 17 000 plantes pour produire de la gomme synthétique.
La même année, il dépose son dernier brevet.
En 1931, à l'âge de 84 ans, alors qu'il poursuit inlassablement
ses travaux, il meurt sur son site de West Orange.
Thomas Edison en 1878.
Décorations et hommages
1878 : chevalier de la Légion d'honneur (France).
1889 : commandeur de la Légion d'honneur (France).
1892 : Albert Medal de la Royal Society of Arts de Grande-Bretagne.
1895 : prix Rumford pour ses travaux sur l'électricité.
1915 : médaille Franklin pour ses contributions à l'amélioration
du bien-être de l'humanité.
1917 : prix d'honneur décerné par la reine d'Espagne pour
une personnalité philanthrope (Espagne).
1928 : médaille d'or du Congrès des États-Unis pour
« le développement et l'application d'inventions qui ont
révolutionné la civilisation au cours du siècle passé
».
1930 : Oscar d'honneur.
1954 : la ville de 100 000 habitants de Menlo Park dans le New Jersey
est renommée Edison en son honneur.
sommaire
Le Kinétographe et kinétoscope. Les premiers films du
cinéma.
Dès 1888, Edison se consacre également à
la recherche sur l'image photographique animée, dont les
aboutissements ultimes seront en 1891 les premiers « films »
Edison et en 1895 les premières projections de « vues photographiques
animées » des frères Lumière, en passant par
les premières projections sur grand écran des dessins animés
qu'Émile Reynaud a inventés en 1892 et qu'il a nommés
pantomimes lumineuses.
En 1889, lors de son passage à l'Exposition universelle
de Paris, il déclare s'intéresser à un projet de
transmission à distance des images, mais rien n'atteste de travaux
importants dans ce domaine.
Avec son ingénieur électricien William Kennedy Laurie Dickson,
Thomas Edison travaille d'abord sur un modèle de caméra
qui utilise un cylindre tournant, selon une technique bien rodée
avec le phonographe.
Ce cylindre est en verre transparent et directement enduit de bromure
dargent, puis enfermé dans une boîte étanche
à la lumière.
Un objectif se déplace sur une vis sans fin, recevant la lumière
du sujet visé et la dirigeant sur le cylindre en rotation.
Un obturateur à pales provoque lenregistrement espacé
des instantanés selon le procédé du stroboscope.
Le cylindre est ensuite plongé dans les bains de traitement successifs
et en ressort sous forme de négatif aux valeurs inversées
: noir pour blanc, blanc pour noir.
Pour obtenir un rétablissement de ces valeurs et permettre la manipulation
des clichés, une feuille de papier photosensible est enroulée
autour du cylindre en verre que lon éclaire de lintérieur.
Selon la technique du tirage contact, les différents photogrammes
sont ainsi reportés sur cette feuille qui peut ensuite être
découpée.
Ses essais sont visibles à lil nu, image par image,
mais comme les essais à la même époque de Louis Aimé
Augustin Le Prince, ou ceux d'Étienne-Jules Marey, le procédé
sur papier ne permet pas de visionner les images photographiques en mouvement,
le support étant opaque et fragile.
Dickson tourne ainsi trois essais : Monkeyshines, No. 1, No. 2 et No.
3. « Des silhouettes blanches s'agitent sur un fond noir et sont
généralement aussi inhumaines que des pantins. On peut les
comparer à des ombres chinoises en négatif. », écrit
l'historien du cinéma Georges Sadoul.En 1889, Edison se
procure le film souple en celluloïd (nitrate de cellulose), inventé
par John Carbutt, et commercialisé par l'industriel George Eastman
sous la forme de rouleaux de 70 mm de large, sans perforations.
Avec Dickson, il découpe le film en trois rouleaux de 19 mm de
large qu'il dote d'une seule rangée de perforations rectangulaires
arrondies, dont il dépose plusieurs brevets internationaux.
Selon les directives et croquis d'Edison, Laurie Dickson et son aide,
William Heise, développent un nouveau modèle de caméra,
le kinétographe, dont il dépose de nombreux brevets internationaux.
C'est la première caméra de l'histoire, munie d'une seule
optique, et entraînée par un moteur électrique.
On la charge avec une bobine de pellicule 19 mm à défilement
horizontal d'environ 17 mètres de longueur, dont le passage se
fait dans l'appareil en moins d'une minute.
L'unique rangée de perforations est située en bas des photogrammes,
à raison de six perforations par image.
Les photogrammes sont circulaires, dernier rappel des jouets optiques,
et ont un diamètre denviron 12 mm.
Les premiers essais sont ensuite visionnés sur le kinétoscope,
une machine de visionnement individuel, développée par Dickson,
dont Edison dépose un brevet valable seulement aux États-Unis,
la machine lui paraissant n'être qu'un premier pas vers une autre
invention qui en découlerait, alliant à l'image un son enregistré,
un projet qui lui tient particulièrement à cur.
Il rêve en effet de coupler au phonographe une machine qui permettrait
denregistrer limage dun chanteur ou dun orchestre
interprétant une chanson ou un air dopéra.
Son rêve va dans le sens d'un besoin général à
la fin du XIXe siècle de transporter la voix et l'image : il existe
des salles de téléphonie, les parlors (parloirs) dans le
monde anglo-saxon, où l'on diffuse, avant que la T.S.F. n'existe,
des journaux parlés mais aussi des opéras en direct hors-salle
au moyen de « téléphones » à cornet non
électriques, des systèmes à tubes, identiques aux
systèmes de communication embarqués entre ponts sur les
navires. « On pourrait ainsi assister à un concert du Metropolitan
Opera cinquante ans plus tard alors que tous les interprètes auraient
disparu depuis longtemps»
En 1891, Edison organise devant un public exclusivement féminin,
des militantes de la Federation of Womens Clubs (en), le visionnement
de l'un des essais,
Le Salut de Dickson (Dickson Greeting). Cet essai dure moins de dix secondes
mais comme il est disposé en boucle dans la machine, il peut être
vu et revu indéfiniment.
L'accueil de ce premier public du cinéma, qui consacre Le salut
de Dickson comme premier film du cinéma présenté
au public, est enthousiaste, ainsi que les éloges de la presse.
C'est Edison qui a l'idée d'adopter le mot anglais film
pour désigner les bobinesx impressionnés.
Mais l'industriel et ses employés ne sont pas entièrement
satisfaits de ces essais, l'image est jugée trop petite et manque
de définition au visionnement, surtout quand le cadre est large.
Ils décident alors de découper la bande Eastman de 70 mm
par son milieu, créant deux galettes au format 35 mm de large,
qu'ils font défiler cette fois verticalement dans la caméra
en la munissant d'une seule rangée de quatre perforations rectangulaires
sur l'un des bords.
Encore une fois, le résultat est décevant par manque de
stabilité. La dotation d'une seconde rangée de perforations
est décidée : l'entraînement est alors parfait, chaque
photogramme est encadré de huit perforations, quatre de chaque
côté.
Ce format, à quelques aménagements de détail près,
est celui qui existe encore aujourd'hui. « Edison fit accomplir
au cinéma une étape décisive, en créant le
film moderne de 35 mm, à quatre paires de perforations par image.
»
sommaire
En 1888, Edison fonde l'Edison
General Electric Company
Thomas Edison se lie avec des hommes d'affaires parmi les plus riches
de New York et fonde l'Edison Electric Light Company,
qui deviendra en 1889 l'Edison General Electric
Company », puis la General Electric
en 1892.
Industriel en 1878, lors d'une partie de pêche au lac Battle dans
la Sierra Madre, État du Wyoming, Edison observe à quel
point les fibres d'un morceau de bambou (de sa canne à pêche),
jeté au feu, brillent sans se désintégrer.
Cette observation lui inspire l'idée d'utiliser un filament fortement
chauffé par un courant électrique à l'intérieur
d'une ampoule hermétique, de laquelle on a enlevé l'air
par une pompe à vide, pour produire de la lumière.
Le principe de l'ampoule électrique avait été auparavant
établi et expérimenté sans suite industrielle par
l'Écossais James Bowman Lindsay en 1835. En 1879-1880, en rivalité
directe avec l'Anglais Joseph Swan, il expérimente et brevète
l'ampoule électrique à base de filament en bambou du Japon
sous basse tension électrique à l'intérieur d'une
ampoule de verre vidée de son air, après avoir testé
6 000 substances végétales qu'il a fait récolter
dans le monde entier, disposant d'un budget de 40 000 dollars.
Sans être les inventeurs de l'ampoule électrique, l'équipe
d'Edison et celle de Joseph Swan ont apporté des contributions
essentielles au développement industriel de l'ampoule à
incandescence.
Ampoule
électrique de Thomas Edison (1879).
Le Brevet
Laboratoire d'Edison, équipé des premières ampoules
électriques.
Lewis Howard Latimer, ingénieur de l'Edison Company,
remédie au problème majeur de l'ampoule à filament
de bambou, qui grille au bout de 30 heures. En 1881, il dépose
avec son ami Joseph V. Nichols un brevet portant sur la première
ampoule à incandescence avec filament de carbone puis obtient,
seul, en 1882, un brevet pour son procédé de fabrication
et de montage de filaments de carbone. Il est le seul Noir dans léquipe
de recherche scientifique dEdison, et la présence d'un Afro-Américain
à un poste d'ingénieur est une nouveauté qu'il faut
souligner. Latimer est chargé de l'installation du système
de la lumière électrique publique à Philadelphie,
ainsi quà Montréal au Québec.
Puis il est envoyé à Londres, où il crée et
dirige un département de lampes à incandescence pour la
Maxim-Weston Electric
Light Company. William Hammer, un des ingénieurs de Thomas
Edison, découvre à partir de cette invention l'effet Edison
: émission d'électrons par un filament chaud qui conduit
à l'invention des lampes de radio qui sont à la base de
l'électronique moderne et de la radiophonie, bien qu'Edison ne
croie pas en l'avenir de la radiodiffusion.
En 1880, Edison illumine le 1er janvier toute la rue, la bibliothèque
et le laboratoire de Menlo Park avec une dynamo et 40 ampoules électriques
basse tension. Il fonde en octobre avec l'aide de grands financiers, sa
propre fabrique d'ampoules de l'Edison Electric Light Company. De mai
à juin, il dépose une série de 33 brevets de «
distribution complète d'éclairage électrique domestique
», de générateurs électriques, conducteurs
électriques, moteurs électriques, fusibles, etc. Il améliore
les brevets de ses prédécesseurs tels que Joseph Swan, Henry
Woodward, James Bowman Lindsay et William Sawyer.
En 1881, l'exposition internationale d'Électricité de Paris
porte Thomas Edison au rang de « symbole international de la modernité
et du progrès social scientifique ».
Plaque suspendue
à l'entrée des maisons à louer ou des hôtels
pour indiquer la présence d'un éclairage électrique
Menlo Park Il développe et commercialise
pour 40 000 dollars son télégraphe multiplexé automatique
breveté, le Edison Universal Stock Printer, pouvant transmettre
et imprimer simultanément plusieurs cours de valeurs boursières.
En 1874 avec les 40 000 dollars ainsi récoltés, il fonde
son « empire industriel » de « Menlo Park », doté
de laboratoires de recherche à Newark dans le New Jersey, près
de New York. En janvier 1880, selon divers journaux dont le New York Herald,
il aurait déclaré : « Je vais rendre l'électricité
si bon marché que seuls les riches pourront se payer le luxe d'utiliser
des bougies ».
Laboratoire à West Orange dans le New Jersey
1879 Si Edison perd en grande partie le contrôle de son entreprise,
la création de cette société anonyme lui permet de
disposer de capitaux.
Ceux-ci ont jusqu'ici fait cruellement défaut à celui qui
est désormais une célébrité mondiale. Deux
années plus tard, l'industriel américain reçoit un
accueil triomphal à l'Exposition universelle à Paris. Avec
ses collaborateurs, il modernise son phonographe, qui se trouve muni d'un
moteur électrique et emploie la cire pour ses enregistrements.
Parmi les possibles développements de l'invention, citons la poupée
parlante! Celle-ci fait l'objet de multiples démonstrations publiques,
en Europe notamment, devant la Reine Victoria, le Kaiser Guillaume
Au tournant du siècle cependant, le disque remplace progressivement
le cylindre pour l'enregistrement de la musique. Et une fois encore, l'inventeur
est dépassé par ses concurrents qui apportent à son
innovation l'amélioration nécessaire, alors que ce dernier
se contente de croire en l'efficience de son uvre originelle.
En 1887, Edison s'installe à West Orange dans le New Jersey,
près de New York.
En août 1889, il visite l'exposition universelle de Paris, où
il expose son phonographe dans la galerie des machines.
Il rencontre aussi Gustave Eiffel, qui lui fait visiter la tour Eiffel
et à qui il offre un phonographe Class M. Il assiste à la
séance du 19 août de l'Académie des sciences, puis
le 10 septembre 1889, il envoie la dédicace suivante à Gustave
Eiffel « À M. Eiffel, le courageux constructeur de ce
gigantesque et original spécimen dingénierie moderne,
de la part de celui qui a le plus grand respect pour tous les Ingénieurs,
y compris le Grand Ingénieur, le Bon Dieu »
Centrale et chaise électrique
Le 4 septembre 1882, l'Edison Electric Light
Company fonde la première centrale électrique à
charbon du monde, la Pearl Street Station, à base de 6 dynamos
Jumbo, pour produire du courant continu dans le quartier de Wall Street
à Manhattan, d'une capacité de 1 200 lampes pour éclairer
85 maisons, bureaux ou boutiques. Moins d'un an plus tard, d'autres centrales
toujours plus puissantes éclairent plus de 430 immeubles new-yorkais
avec plus de 10 000 ampoules. C'est ensuite le tour de Londres.
En 1884, Edison, fervent partisan du courant continu,
se sépare de son employé Nikola Tesla, un des pionniers
du courant alternatif qui peut être acheminé sur de plus
longues distances que le courant continu, grâce à l'utilisation
de transformateurs électriques.
Les deux hommes ne peuvent s'entendre. Edison use de ses relations afin
de discréditer Tesla aux yeux de l'opinion publique, ce dernier
se mettant alors au service de George Westinghouse qui persuade les industriels
de s'équiper en courant alternatif. Edison tente une campagne de
lobbying en faisant des démonstrations publiques d'électrocution
de différents animaux, pour prouver le danger du courant alternatif.
Ces démonstrations conduisent à l'invention de la chaise
électrique et à l'adoption progressive de l'électrocution
comme moyen d'exécuter les condamnés à mort. Edison
embauche à cet effet Harold P. Brown qui achète un générateur
alternatif pour électrocuter William Kemmler.
Malgré les recours juridiques de George Westinghouse, l'exécution
a bien lieu mais Edison ne parvient cependant pas à imposer le
mot « westinghousé » au lieu d'« électrocuté
» dans le langage public.
Le nécrophone
Thomas Edison croyait que les esprits devaient tous avoir des attributs
matériels et qu'on pouvait capter leur présence avec des
instruments ultrasensibles. Il construisit et testa son appareil avec
des spirites au début des années 1920. L'appareil fut nommé
« nécrophone » ou appareil nécrophonique. Cet
appareil consistait en une boîte en bois contenant un microphone.
Cette boîte était surmontée d'une trompette en aluminium
contenant du permanganate de potassium au centre duquel était placée
une électrode Cet appareil était censé permettre
la communication avec les morts, en enregistrant leur voix et leurs sons[44]
(spirit phone en anglais). Les tests conduits avec cet appareil ont été
négatifs ; la communication avec les esprits n'a pu être
établie.
sommaire
La fin du siècle voit d'ailleurs le génial
Edison échoué dans une autre des grandes entreprises qui
lui tient à cur, la réalisation d'images parlantes
et animées. En 1891 en effet, il fait breveter son kinétoscope,
une grande boite en bois équipée de huit bobines de films
et munie d'un viseur permettant au spectateur de voir les images. Deux
années plus tard, un studio d'enregistrement, la Black Maria, une
fois encore le premier du genre, est installé dans la cour de son
laboratoire de West Orange. Peu après, ont lieu les premières
projections publiques. Le 14 avril 1894, à New York, une galerie
entière de kinétoscope est ainsi ouverte aux curieux émerveillés.
En France cependant, les frères Lumière invente le cinématographe.
Studios de cinéma
En 1893, Edison fait construire par William K.L. Dickson le premier
studio de cinéma, la « Black Maria », et fait enregistrer
en quelques années plusieurs dizaines de films grâce au kinétographe.
Il équipe les « Kinetoscope Parlors » (les premières
salles de cinéma, à visionnement individuel, après
le sous-sol du musée Grévin qui accueille dès 1892
les pantomimes lumineuses dessinées sur pellicule mais projetées
sur grand écran par Émile Reynaud).
Si Edison a pris soin de protéger le kinétographe par de
nombreux brevets internationaux, paradoxalement son kinétoscope
est protégé sur le seul territoire des États-Unis.
Il est aussitôt l'objet de nombreuses contrefaçons dans le
monde entier. « À ce moment-là, il était bien
entendu déjà trop tard pour protéger mes intérêts.
», écrit Edison dans ses mémoires.
Dickson entre en conflit avec son employeur. Il estime que les kinétoscopes,
dont il est pourtant le principal inventeur, ne sont qu'une première
étape vers ce qu'il pense être l'aboutissement des recherches
: un appareil permettant la projection sur un écran, ce qui ne
pose aucun problème technique insurmontable à partir du
moment où le principal, l'avancée intermittente de la pellicule,
a été obtenu dès la conception du kinétographe.
Mais Edison s'oppose fermement à cette idée.
Ce qu'il a toujours voulu, c'est coupler le son et l'image, il ne croit
pas à l'exploitation des films devant un public assemblé.
Cela se résumerait, selon lui, à « tuer la poule aux
ufs d'or », l'exploitation des films avec le kinétoscope
est alors florissante.
La brouille entre les deux hommes est inévitable, Dickson organise
son départ et entre secrètement au service de Woodville
Latham dont le rêve est justement d'arriver à projeter les
films Edison sur grand écran.
Latham se présente d'abord à Edison comme un simple client
désireux d'acheter les productions filmées de l'Edison Manufacturing
Company.En 1894, une démonstration commerciale du kinétoscope
est organisée à Paris, à laquelle assiste Antoine
Lumière, le peintre dont les fils, Auguste et Louis, seront
célébrés par la postérité sous le nom
des frères Lumière et selon certains auteurs crédités
seuls de l'invention du cinéma.
La recherche aboutit en 1895 à la conception du cinématographe
Lumière, une machine plus aboutie que le couple kinétographe/kinétoscope
et que le Théâtre optique d'Émile Reynaud, ce qui
lui assure un succès mondial éclipsant les procédés
de ses prédécesseurs partout dans le monde.
Edison est alors bien forcé de reconnaître son erreur et,
pour rattraper le temps perdu, se contente d'acheter à un autre
inventeur le brevet d'un appareil de projection qu'il présente
en 1896 au public américain comme « la dernière merveille
», le Vitascope.
Bien que d'autres dispositifs aient vu le jour dans cette même période,
comme la boucle de Latham et le bioscope, c'est en définitive le
cinématographe qui allait assurer le succès des projections
de vues photographiques animées. En 1896, Georges Méliès,
entre autres cinéastes, reprend le dessin des perforations rectangulaires
du film 35 mm mises au point par Edison et Dickson, et qui, elles, font
l'objet de brevets internationaux.
En 1902, lorsque Méliès investit aux États-Unis
en faisant ouvrir un bureau par son frère, Thomas Edison fait saisir
par la justice américaine la moitié des copies du film Le
Voyage dans la Lune, adapté du célèbre roman de Jules
Verne, De la Terre à la Lune.
Edison pensait se rembourser ainsi le « manque à gagner par
contrefaçon » du kinétoscope et des perforations Edison,
sur le seul Georges Méliès, dont la tentative d'implantation
aux États-Unis échoua.
Pourtant ce n'est pas ce qui explique sa faillite 21 ans plus tard, en
1923, date à laquelle sa société, la Star Film, dépose
son bilan.
Pour certains auteurs, Thomas Edison est accusé d'être à
l'origine de la déconfiture de Georges Méliès, mais
en vérité, cette accusation ne repose sur aucune source.
En effet, Méliès et Edison avaient conclu un accord qui
mit fin à leur querelle.
Cette publicité
papier provient d'un magazine du 1er août 1949. Phone Ediphone est
en vedette dans cette annonce Edison.
"Vous prenez du bon temps assis derrière votre bureau, détendu,
parlant de vos idées dans un instrument qui a libéré
votre secrétaire pour dautres tâches".
sommaire
Années 1890, la société d'Edison
fusionne avec la Thomson-Houston Company, qui
donne naissance à un géant industriel, la General
Electric Company.
L'inventeur, qui espère toujours s'enrichir, se lance lui dans
l'exploitation d'une carrière de minerai de fer, au Nord du New
Jersey. A proximité, est construite une usine de traitement et
de fabrication de briquettes. L'affaire tourne court, car on découvre
peu après les gisements de la montagne Mesabi au Minnesota. Par
chance, en 1898, Edison met à jour une autre carrière, de
roches à ciment cette fois-ci. Dix années plus tard, après
avoir construit en 1902 une usine à ciment, il dépose un
brevet de construction de maisons en béton, projetant même
de fabriquer en série habitations et meubles!
L'inventeur, qui a cédé à l'Italien Marconi un de
ses brevets concernant les ondes hertziennes, apprend en 1899 que celles-ci
viennent de franchir la Manche. La radio naîtra avec le nouveau
siècle. Edison s'intéresse à présent à
la mise au point d'une automobile électrique, convaincu que la
vapeur à fait son temps.
S'il rencontre Henri Ford, qui devient son ami, ce dernier à d'autres
convictions quant au mode de traction du futur véhicule. Qu'importe.
En 1904, Edison met sur le marché américain ses batteries
accumulatrices, qui permettent d'atteindre les 40 Km/h avec une autonomie
de 160 Km de distance. Mais, là encore, le moteur à explosion
l'emportera rapidement.
Avec l'entrée en guerre des grandes nations commerçantes
et industrielles en Europe, Thomas Edison doit faire face à de
nouvelles difficultés Ses principaux circuits d'approvisionnements
en matières premières sont coupés. Ainsi manque t-il
du phénol nécessaire à la fabrication des disques
à phonogramme. A l'âge de soixante-sept ans, l'inventeur
déplore également l'incendie de son laboratoire de West
Orange, le 14 décembre 1914.
Une fois encore, il se relèvera. A l'appel de Josephus Daniels,
secrétaire du Département de la Marine, Edison est nommé
président du Comité consultatif de la Marine. Après
la déclaration de guerre des Etats-Unis aux Empires centraux, en
1917, il consacre entièrement son temps et pendant deux années
entières à ses recherches en matière d'armement.
Ses premiers travaux portent ainsi sur l'acoustique et la détection
des sous-marins, l'arme anti-blocus employée par les Allemands,
de ses torpilles.
Le 24 janvier 1918, ses anciens collaborateurs fondent
une Amicale des Pionniers d'Edison, qui se destine à propager et
à entretenir la légende. Deux années plus tard, celui-ci
reçoit la médaille d'or du Congrès, suprême
récompense pour un Américain.
Enfin, en 1929, son ami Henri Ford organise les célébrations
du Jubilé d'or de la Lumière à Dearborn, dans le
Michigan. A cette occasion, le laboratoire de Menlo Park est reconstitué,
qui servira désormais de musée du plus célèbre
des inventeurs. Il est inauguré le 21 octobre en présence
du président Hoover.
Au cours de l'été 1931, l'état de
santé de Thomas Edison se dégrade. Atteint de diabète
et d'urémie, il décède le 18 octobre, à West
Orange dans le New Jersey, à l'âge de quatre-vingt quatre
ans. Trois jours plus tard, l'Amérique rend hommage à l'un
de ses grands pionniers. L'ensemble du pays est plongé une minute
dans l'obscurité, clin d'il à celui qui demeure l'inventeur
de la lumière électrique.
Il aura à cur d'industrialiser ses inventions
au sein de ses propres compagnies. Celles-ci seront regroupées
dès 1892 en une seule du nom de General Electric qui est encore
aujourd'hui l'une des plus grandes entreprises du monde.
Consulter le site de sa biographie
très détaillée
sommaire
LE BUG
Saviez-vous qu'Edison a inventé le terme «
bug » pour désigner un problème technique ?
La première utilisation documentée de ce terme pour désigner
un problème technique se trouve dans l'Oxford English Dictionary,
qui cite une lettre à l'éditeur du numéro du 15 septembre
1875 de la revue Operator : « Le plus gros « bug » à
ce jour a été découvert dans l'annonciateur électrique
d'un hôtel américain. » Cependant, la phrase commence
ainsi : « Les « bugs » sur le « quad » sont
tous très bien à leur manière, mais
»
Ce que l'OED n'a pas compris, c'est que cette utilisation du terme «
bug » a été inventée par Edison en lien avec
son télégraphe quadruplex.
En 1874, Edison inventa le télégraphe quadruplex,
qui transmettait quatre messages, deux dans chaque direction, sur un seul
fil. En septembre 1875, le quadruplex était largement utilisé
par la Western Union. L'une de ses caractéristiques principales
était ce qu'Edison appelait un « piège à insectes
».
Peu de traces des travaux expérimentaux d'Edison
sur le quadruplex apparaissent dans les carnets de notes existants. Ce
n'est qu'avec le compte rendu plus complet de ses expériences au
laboratoire de Menlo Park, qu'il commença à exploiter en
avril 1876, que nous le voyons utiliser les termes « punaise
» et « piège à punaises ».
Durant l'été 1876, Edison utilise le terme « punaise
» pour décrire les problèmes rencontrés par
d'autres systèmes télégraphiques pour l'envoi de
messages multiples, ainsi que le nouvel appareil qu'il baptisa «
électromotographe », fruit de ses travaux sur les enregistreurs
pour télégraphes automatiques.
Edison's "Bug Trap"
La première version d'un piège à micros (non encore
nommé) figure dans la mise en garde du brevet d'Edison datant de
début août 1873. Le terme apparaît pour la première
fois dans le témoignage d'Edison en avril 1877 lors d'un litige
concernant la propriété de son quadruplex. À peu
près à la même époque, il commença à
l'utiliser dans des carnets décrivant les dispositifs du quadruplex
et de son système expérimental sextuplex permettant d'envoyer
six messages. Les « pièges à micros » représentaient
l'une des stratégies inventives clés d'Edison. Lorsqu'il
ne parvenait pas à éliminer la cause d'un problème,
il cherchait un arrangement qui en rendait les effets insignifiants.
L'année suivante, Edison commença à utiliser le terme
« bug » pour décrire les problèmes techniques
rencontrés lors de ses expériences téléphoniques.
Dans une lettre du 13 mars 1878 adressée au président de
la Western Union, William Orton, Edison écrivait :
Vous aviez en partie raison, j'ai bien trouvé un "bug"
dans mon appareil, mais il n'était pas dans le téléphone
proprement dit. Il était du genre "callbellum". L'insecte
semble trouver les conditions de son existence dans tous les appareils
d'appel des téléphones.
Et écrivant à William Preece à propos de son téléphone
le 19 mai 1878, Edison notait : « Si la charge statique est le bug,
je demanderai une compensation. »
Bugs dans le récepteur
À l'automne 1878, son neveu Charles Edison devint le principal
expérimentateur du récepteur et la première personne
du laboratoire, autre qu'Edison, à utiliser ce terme dans un carnet.
Exaspéré par le dysfonctionnement de l'appareil, il dessina
un « insecte à double face » et écrivit plusieurs
allusions humoristiques aux insectes. Il décrivit également
un appareil permettant de résoudre ces problèmes sous le
nom de « Boog Troup ».
Peu de temps après avoir commencé à travailler sur
l'éclairage électrique, Edison a écrit une lettre
(datée du 13 novembre 1878) dans laquelle il a fourni la meilleure
description de son utilisation du bug pour décrire les problèmes
techniques :
Il en a été ainsi dans toutes mes inventions. La première
étape est une intuition, qui surgit brusquement. Puis les difficultés
surgissent. Puis ceci donne, cela."Insectes".
Des mois d'observation, d'étude et de travail intenses sont nécessaires
avant que le succès commercial - ou l'échec - ne soit certainement
atteint.
Certains associés d'Edison commencèrent
à adopter ce terme en lien avec ses travaux sur l'éclairage
électrique. Dans une lettre du 3 novembre 1878 à Edison,
son ami George Barker, professeur à l'Université de Pennsylvanie,
se plaignait du retard d'Edison à lui fournir une de ses nouvelles
lampes pour une conférence. Il lui demandait : « Avez-vous
trouvé un insecte dans la lampe ? C'est la raison pour laquelle
vous ne voulez pas que je la montre ? » Un autre visiteur du laboratoire,
Addison Burk, commentant une communication sur la lampe d'Edison présentée
lors de la réunion du Franklin Institute du 21 janvier 1880, déclara
: « M. Edison appelle toutes les difficultés des insectes.
»
La production commerciale de lampes, qui débuta
à l'automne 1880, était particulièrement vulnérable
aux microbes.
En avril 1881, Francis Upton écrivait depuis la fabrique de lampes
: « Il ne se passe guère de jour sans qu'un nouveau microbe
n'apparaisse. »
Des problèmes à la fabrique de lampes exigeaient parfois
l'attention d'Edison. Par exemple, en février 1882, le secrétaire
d'Edison, Samuel Insull, rapporta qu'il était passé à
l'usine « très souvent ces derniers temps et m'a dit il y
a quelques minutes qu'il pensait avoir trouvé le microbe radical
dans la lampe. » À Paris, où Charles Batchelor avait
établi une fabrique de lampes européenne, des microbes firent
également leur apparition. Par exemple, en juillet 1882, il déclara
à Edison : « J'ai trouvé un microbe qui, j'en suis
sûr, se trouve dans le verre. » Charles Clarke, ingénieur
en chef d'Edison Electric, avertit Edison d'un « gros microbe dans
les douilles en laiton de Bergmann », qui provoquait un court-circuit.
D'autres bugs apparurent lors de l'exposition du nouveau système
électrique d'Edison à Paris et à Londres.
En novembre 1881, alors qu'Edward Johnson préparait l'exposition
d'Edison à l'Exposition de Crystal Palace à Londres, il
prévoyait d'améliorer le bilan de sa précédente
exposition à l'Exposition de l'Électricité de Paris,
expliquant : « Le point sur lequel Paris a échoué
le plus manifestement était la fiabilité. Je privilégie
donc ce bug plus que tout autre, bien qu'il en existe d'autres presque
aussi importants. » En réponse à la lettre de Johnson,
Edison lui fit savoir :
Les courroies sont susceptibles de glisser, vous devez donc vous assurer
que toutes vos courroies sont bien serrées, car c'est un mauvais
bug lorsque vous faites fonctionner les machines dans plusieurs arcs,
car si certaines courroies sont lâches, les autres machines feront
tout le travail et ce sera comme mettre 100 lumières sur une machine.
Des problèmes surgirent également à la gare de Pearl
Street.
Peu après son ouverture en septembre 1882, Edison dut repenser
l'accouplement de ses dynamos Jumbo afin que les moteurs à vapeur
qui les actionnaient fonctionnent ensemble. Dans son rapport à
Charles Batchelor, qui dirigeait l'entreprise d'éclairage Edison
à Paris, Samuel Insull écrivit : « Maintenant que
ce bug a été éradiqué, il semble que les machines
de la gare centrale fonctionneront parfaitement. » Alors qu'Edison
commençait à installer de nouvelles gares en 1883, des bugs
apparurent également. Écrivant depuis la première
de ces nouvelles gares à Sunbury, en Pennsylvanie, William Andrews
écrivit à Edison au sujet d'un « bug dans les connexions
des dynamos » et lui envoya un plan pour une nouvelle méthode
de connexion des dynamos de rechange, lui demandant : « Veuillez
les examiner et voir si vous pouvez y trouver un bug. »
Le terme fait partie du génie électrique
La première utilisation du terme « bug » apparaît
dans un article de James Ashley, rédacteur en chef du Journal of
the Telegraph .
- Ancien associé d'Edison au sein du cabinet Pope, Edison &
Co., Ashley était devenu un ennemi acharné d'Edison dès
1874, lorsqu'il commença à surnommer l'inventeur «
le professeur de duplicité et de quadruplicité ».
Dans son article de mai 1877 intitulé « Inventions et inventeurs
de la télégraphie électrique », Ashley notait
que « les bugs sont généralement nombreux dans les
nouvelles inventions
Cela a été démontré
de manière convaincante par l'adaptation pratique des inventions
duplex et quadruplex. Les bugs découverts et éliminés
constitueraient une vaste collection entomologique (métaphorique)
».
- Au milieu des années 1880, le piège à insectes
d'Edison est apparu dans des livres et des articles sur le quadruplex
et un autre inventeur a même breveté une amélioration
des « pièges à insectes » pour les instruments
de réception télégraphique.
- À la fin de la décennie, Edwin Houston a défini
à la fois les insectes et les pièges à insectes dans
son Dictionnaire des mots, termes et expressions électriques de
1889 :
Bug. Terme initialement réservé à la télégraphie
quadruplex pour désigner tout défaut de fonctionnement de
l'appareil. Ce terme n'est pas employé, dans une certaine mesure,
pour les défauts de fonctionnement des appareils électriques
en général.
- Puis, dans son Standard Electrical Dictionary de 1892 , Thomas O'Conor
Sloane fut le premier à décrire « bug » comme
« tout défaut ou problème dans les connexions ou le
fonctionnement d'un appareil électrique » et « bug
trap » comme « une connexion ou un arrangement pour surmonter
un « bug ». » Mais il nota également que ces
termes étaient censés provenir de la télégraphie
quadruplex ...
Plus tard le "Bug" est revenu dans le langage informatique,
comme plantage ou défaut de fonctionnement.
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