Thomas Alva Edison

Thomas Alva Edison, né le 11 février 1847 à Milan dans l'Ohio et mort le 18 octobre 1931 à West Orange dans le New Jersey, est un inventeur, un scientifique et un industriel américain.
Fondateur de la General Electric, l'une des premières puissances industrielles mondiales, il est un inventeur prolifique (plus de 1 000 brevets) et controversé.
Pionnier de l'électricité, de la télégraphie du téléphone, diffuseur, vulgarisateur, il est également l'un des inventeurs du cinéma et de l'enregistrement du son.

Il est parfois surnommé « le sorcier de Menlo Park », ville rebaptisée Edison en son honneur en 1954.
Thomas Alva Edison est le septième et dernier fils de Samuel Edison (1804-1896), Canadien d'origine néerlandaise, qui dut fuir le Canada pour avoir participé aux rébellions de 1837-1838 et qui fut tour à tour brocanteur, épicier, agent immobilier, charpentier.
Sa mère, Nancy Elliot (1810-1871), ancienne institutrice, était également Canadienne mais d'origine écossaise. Le père de Nancy était un héros de la guerre d'indépendance des États-Unis.
Thomas Alva Edison est le cadet d'une famille modeste qui le stimule intellectuellement et politiquement.

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En 1854, alors qu'il est âgé de 7 ans, sa famille s'installe à Port Huron dans le Michigan.
«Thomas, fit durement le maître d’école, vous ne serez jamais qu’un sot ! » Sous le poids de cette sombre prophétie, l’élève courba le front et pleura. Puis comme, au retour de la classe, ses larmes coulaient encore — grosses larmes intarissables d’un bambin de huit ans — sa mère l’interrogea. Au récit de l’enfant, blessée dans sa fierté maternelle, elle bondit jusque chez le maître d’école et lui cria : « Monsieur, mon fils est moins sot que vous ! Désormais, instruit par mes soins, il se passera de vos leçons. »
Cette scène avait lieu vers 1855, dans le petit bourg de Port-Huron (État de Michigan), où Thomas Alva Edison venait d’arriver avec les siens. À Port-Huron, le père, assez peu entendu en affaires, mais réputé pour son « humour » ; la mère, originaire comme son mari du Canada, où elle avait été institutrice ; enfin Thomas, gamin bizarre, renfermé et étourdi, dont sa mère vantait l’intelligence docile, ouverte surtout aux choses scientifiques, mais que tout le village appelait un « bêta ».
Ne le voyait-on pas sans cesse rôder parmi les chantiers et les quais et poser aux ouvriers mille questions oiseuses sur leur travail ou leurs outils ? « A quoi sert ceci ? Comment démonte-t-on cela ? » Aidé par sa mère qui lui donne des cours à la maison, il complète alors sa formation de base en parfait autodidacte, lisant des grands auteurs comme Charles Dickens ou Shakespeare, et dévorant tous les livres de science que sa mère lui apporte, notamment l'ouvrage de physique expérimentale School of Natural Philosophy de Richard Green Parker9. Il fréquente assidûment la bibliothèque de Détroit : « Si mes souvenirs sont exacts, je commençai par le premier livre du rayon du bas pour dévorer ensuite tout le reste, l'un après l'autre. Je n'ai pas lu quelques livres ; j'ai lu la bibliothèque entière».
En 1857, âgé de 10 ans, Thomas possède déjà un vrai petit laboratoire de chimie dans le sous-sol de la maison de ses parents pour développer son intelligence et ses capacités, en reproduisant les expériences de School of Natural Philosophy.

En 1859, âgé de 12 ans, Thomas obtient la concession exclusive de vendeur de journaux, boissons, cigares, cigarettes, bonbons, dans le train de la « Grand Trunk Railway » qui fait l'aller-retour quotidien Port Huron-Detroit, en utilisant ses premières économies pour acheter des produits chimiques à la pharmacie locale.
Il en profite pour vendre dans les gares des fruits et légumes. Avec l'argent gagné et l'aide de quatre assistants, il s'achète vers 1862 une presse d'imprimerie d'occasion qu'il installe dans un wagon à bagages pour la rédaction et l'impression (durant les trajets) de son propre mini-journal hebdomadaire le Weekly Herald, premier à paraître à bord d'un train, tiré à 400 exemplaires.
Le 6 avril 1862, Edison annonce à ses voyageurs lecteurs, grâce à un ami télégraphiste de Détroit, les nouvelles de la bataille de Shiloh.
La même année, il s'intéresse également au télégraphe du train, inventé en 1838 par Samuel Morse.
Il est autorisé à aménager son laboratoire de chimie dans son wagon à bagages-imprimerie. Il poursuit ses expériences durant les haltes de 5 heures à Détroit. Une embardée du train renverse un flacon de phosphore et provoque un incendie, ce qui lui vaut son renvoi immédiat avec cependant ses premiers 2 000 dollars de gain commercial, fièrement gagnés.Âgé de 13 ans, il attrape la scarlatine dont il ressort pratiquement sourd, même si Edison forge sa légende en racontant qu'il eut une surdité partielle de l'oreille gauche après qu'un cheminot l'eut empoigné par les oreilles (autre version qu'il donne : l'eut giflé) alors que son laboratoire de chimie prenait feu.
Dès lors, ce handicap influence fortement son caractère, comme il l'explique lui-même : « J'étais exclu de cette forme particulière des relations sociales qu'on appelle le bavardage. Et j'en suis fort heureux... Comme ma surdité me dispensait de participer à ces bavardages, j'avais le temps et la possibilité de réfléchir aux problèmes qui me préoccupaient».
Ce comportement renfermé sur la pensée et la réflexion influence aussi l'orientation de ses recherches. Son désir d'améliorer le sort de l'humanité décuple son avidité pour la lecture, en particulier pour les ouvrages de chimie, d'électricité, de physique et de mécanique. « Ma surdité m'avait appris que presque n'importe quel livre peut être agréable ou instructif».

Les messages reçus sur le télégraphe Morse initial étaient inscrits sous forme d'une série de points et de traits sur une bande de papier qui était décodée et lue. La surdité partielle d'Edison ne constituait donc pas un handicap. Cependant, les récepteurs étaient de plus en plus souvent équipés d'une touche sonore, permettant aux télégraphistes de « lire » les messages par clics. La transformation de la télégraphie en art auditif laissa Edison de plus en plus désavantagé au cours de ses six années de carrière de télégraphiste itinérant dans le Midwest, le Sud, le Canada et la Nouvelle-Angleterre . Débordant d'ingéniosité et de perspicacité, il consacra une grande partie de son énergie à améliorer l'équipement embryonnaire et à inventer des dispositifs facilitant certaines tâches que ses limitations physiques rendaient difficiles. En janvier 1869, il avait suffisamment progressé avec un télégraphe duplex (un appareil capable de transmettre deux messages simultanément sur un seul fil) et une imprimante , qui convertissait les signaux électriques en lettres, pour abandonner la télégraphie pour se consacrer pleinement à l'invention et à l'entrepreneuriat.
Télégraphe de Samuel Morse en 1838.

Edison employé télégraphiste

Toujours en 1862, à 15 ans Thomas sauve héroïquement Jimmie MacKenzie, un enfant de trois ans qui manque se faire écraser par un train, Jimmie étant le fils de J.U. MacKenzie, chef de gare à Port Huron.
Pour le remercier, l'officier accepte de lui apprendre l'alphabet morse et l'utilisation de son télégraphe durant deux mois de formation.
Cette nouvelle compétence-passion lui permet de trouver un emploi de télégraphiste à Memphis.
Son directeur remarque qu'Edison lit ou dort pendant son travail, il lui ordonne d'envoyer toutes les demi-heures un message morse pour attester qu'il travaille. Comme il a consacré le loisir de ses journées à lire et à étudier, notre veilleur est souvent pris, durant son service, d’invincibles assoupissements, dont les conséquences risquent d’être redoutables. « Désormais, lui dit alors son chef irrité, vous me télégraphierez la lettre A toutes les demi-heures ! » « Bien ! » répond le délinquant. Le lendemain, il a établi entre son appareil et un mouvement d’horlogerie le raccord nécessaire qui, automatiquement, envoie la lettre demandée et assure au dormeur la paix et l’impunité…
Un jour, ce directeur se présente à la cabine de télégraphie pour constater qu'Edison l'a dupé en automatisant le transmetteur.

En 1866, âgé de 19 ans, il emménage à Toronto au Canada et trouve un emploi d'assistant-télégraphiste à la Western Union Company. Son travail consiste à transmettre par télégraphe les messages reçus à chaque heure. Il réalise alors sa première invention : il transforme son télégraphe en « transmetteur-récepteur duplex automatique de code Morse », capable de transmettre sur un même câble deux dépêches en sens inverse, automatiquement sans intervention humaine, et dépose ainsi son premier brevet. Continuant ses expériences pendant son travail, il laisse échapper de l'acide sulfurique d'une batterie au plomb, acide qui traverse le plancher et atterrit dans le bureau du directeur de la compagnie qui le licencie sur le champ.
Puis, il devient opérateur télégraphiste, itinérant de ville en ville dans tout l'Est des États-Unis.

En 1868, âgé de 21 ans, expert en télégraphie, Thomas est embauché comme opérateur-télégraphiste de nuit à la Western Union Company de Boston et travaille en parallèle sur plusieurs projets d'inventions dont une machine de comptage automatique de vote qui n'est pas retenue par le Congrès des États-Unis car jugée trop rapide… Il en déduit un de ses futurs grands principes de base : « Never invent something that people don't want » (ne jamais inventer quelque chose dont les gens ne veulent pas).

En 1869, il tente sa chance à New York, où il trouve une chambre de bonne dans les sous-sols de la chaufferie de la Bourse de New York à Wall Street. Il dort à côté du téléscripteur qui transmet les cours de l'or sur les marchés financiers, et étudie cette machine de près.
Il aide un jour le télégraphiste de la Western Union à résoudre une panne importante et se voit proposer une confortable place d'assistant de l'ingénieur en chef de la Western Union de New York, aux appointements de 300 dollars, avec pour mission d'améliorer le téléscripteur de la Bourse de New York. Parallèlement, il étudie à la Cooper Union qui lui permet, grâce à des cours gratuits, d'augmenter ses connaissances en chimie.

En 1869, Edison installe ses ateliers aux numéros 10 et 12 de Ward Street, à Newark, dans le New Jersey. Enfin, il devient propriétaire de sa propre usine, qui se spécialise dans la production de matériel télégraphique et l'amélioration de la vitesse d'exécution de la machine à écrire.
Outre ses travaux sur la plume et la presse électriques, future machine à polycopier, il améliore en 1871 le fonctionnement de la machine à écrire brevetée par Christopher Scholes, à la demande de l'Automatic Telegraph Company.

Le 25 décembre 1871, il épouse Mary Stilwell, une des employées de son laboratoire, âgée de quinze ans, qui décède prématurément à l'âge de 28 ans, laissant Thomas veuf avec trois enfants : Marion Estelle Edison, Thomas Alva Edison Jr. et William Leslie Edison .
Il se remariera à Mina Miller en 1886, avec qui il aura trois autres enfants : Madeleine Edison, Charles Edison et Theodore Miller Edison.


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Edison patron d'entreprise

Il développe et commercialise pour 40 000 dollars son télégraphe multiplexe automatique breveté, le Edison Universal Stock Printer, pouvant transmettre et imprimer simultanément plusieurs cours de valeurs boursières.
Télégraphe Stock Ticker d'Edison, pour la bourse de New York

En 1874 avec les 40 000 dollars récoltés de son télégraphe multiplexé, il fonde son entreprise industrielle de « Menlo Park », avec des laboratoires de recherche à Newark dans le New Jersey près de New York.
Il est précurseur de la recherche industrielle moderne appliquée, avec deux associés et une équipe de 60 chercheurs salariés (au lieu de chercheurs isolés). Thomas Edison vit dans son laboratoire et ne dort que quatre heures. Il dit être capable de travailler 48 heures, voire 72 heures d'affilée.Quelques brevets sur la télégraphie qui se rapporte aussi à la téléphonie :

L'inventeur américain amène quelques perfectionnements à l' invention révolutionnaire du téléphone, avant de quitter son atelier de Newark en 1875 pour Menlo Park dans le New Jersey. Ainsi est baptisé son laboratoire de recherche industrielle. Près de New York, il travaillera désormais avec l'aide d'une équipe restreinte, dont chaque membre possède son logement sur le site, à inventer et à innover.

Déposé le 05 septembre 1876 Brevet 192 296 "Acoustic Télégraph" accordé le 10 Octobre 1876

Déposé le 4 Mars 1876, du Brevet 198 087 puis le Brevet 198 088 "Téléphonie Télégraph" le 11 décembre 1877
suivi du Brevet 198 089 "Téléphonic Or Electro Harmonic Télégraphs" le 11 décembre 1877.Industriel en 1878, lors d'une partie de pêche au lac Battle dans la Sierra Madre, État du Wyoming, Edison observe à quel point les fibres d'un morceau de bambou (de sa canne à pêche), jeté au feu, brillent sans se désintégrer.
Cette observation lui inspire l'idée d'utiliser un filament fortement chauffé par un courant électrique à l'intérieur d'une ampoule hermétique, de laquelle on a enlevé l'air par une pompe à vide, pour produire de la lumière.

1878 Le phonographe

Le Français Édouard-Léon Scott de Martinville avait déjà enregistré des sons sur papier en 1857, inventant ainsi la phonautographie, enregistrement visuel sans possibilité de reproduction. En avril 1877, un autre inventeur français, Charles Cros, adresse à l'Académie des sciences, un mémoire décrivant le principe d'un appareil de reproduction des sons, qu'il nomme paléophone, et réussit un enregistrement, mais bute à son tour sur le problème de la reproduction de ces sons, visiblement enregistrés mais que l'on ne peut écouter. Les deux chercheurs n'ont pas trouvé le moyen adéquat pour résoudre ce problème, il leur manque ce qui ferait d'eux les inventeurs de l'enregistrement sonore ; ils n'en sont que les précurseurs.
Au même moment, Edison achève la mise au point de son phonographe, capable non seulement d'enregistrer mais aussi de restituer toute forme de sons dont la voix humaine. Les premiers phonographes sont munis d'un cylindre phonographique d'acier en rotation, couvert d'une feuille d'étain, et la gravure est effectuée par une aiguille d'acier transformant les sons reçus en vibrations verticales qui tracent un sillon continu, le porte-aiguille se déplaçant horizontalement le long du cylindre. L'enregistrement, limité au début à une ou deux minutes, est lu par la même aiguille dont les vibrations sur un diaphragme mince sont amplifiées par un cornet acoustique. Le cylindre est remplacé plus tard par une galette de cire durcie après enregistrement.

En France dans La Semaine du Clergé du 10 Octobre 1877 figure le premier article relatif à l'invention du phonographe, signé Le Blanc. Sous le pseudonyme de ce chroniqueur scientifique se cache l'abbé Lenoir, un ami de Charles Cros. Pour la première fois, le mot phonographe est employé pour désigner l'invention décrite quelques mois plus tôt par le poète dans son pli cacheté adressé le 18 avril 1877 à l 'Académie des Sciences.
La même année que Charles Cros, le 17 juillet 1877, Thomas A Edison décrit un appareil qui enregistre un message télégraphique sur du papier qui ensuite pouvait être envoyé de nouveau par télégraphie. Il en conclut qu'un message téléphonique peut être enregistré de la même manière.
On a là l'exemple d' une fécondation croisée de deux techniques, celle du télégraphe et du téléphone.
Le matin suivant, il se rend compte qu'il n'enregistre pas seulement un message mais un son.
18.- Juillet 1877 - Esquisse d'un " appareil parlant "
Une fois esquissé, il fera réalisé le prototype par son assistant John Kruesi du 4 au 6 décembre 1877. Thomas A Edison teste alors la nouvelle machine en chantant "Mary had a little lamb." A sa grande surprise, la " machine parlante " répèta la chanson.
Il en fit ensuite la démonstration dans les bureaux du Scientific American à New York City qui relate l'évènement dans son édition du 22 décembre 1877. Auparavant, Thomas A Edison avait déposé sa demande de brevet le 19 décembre 1877 pour son "phonographe".
Le brevet fut accepté le 17 fèvrier 1878 et décrivait un appareil très simple.
Archives Edison " The Edison papers "

Antoine Bréguet, dans la Revue des deux mondes de juillet-août 1878 sur « La Transmission de la parole : le phonographe, le microphone, l’aérophone », insiste sur l’aptitude du Nouveau Monde à concevoir mais surtout mettre en œuvre les avancées du progrès technique.
" Aux Etats-Unis, tout devient franchement commerce…
Thomas Edison est peut-être l’exemple le plus frappant de notre époque d’un physicien prodigieusement fécond qui n’est jamais tenté de recherches abstraites…
Nous avions annoncé, il y a déjà plus de six mois, qu’un appareil capable d’enregistrer les sons de la voix humaine était sur le point de faire son apparition. Cette prophétie, alors presque téméraire, s’est réalisée aujourd’hui. Plusieurs esprits distingués s’occupaient à la fois de trouver une solution de ce séduisant problème.
C’est à l’Amérique que revient la gloire d’avoir présenté le premier phonographe, le seul encore pour le moment. Il est difficile de concevoir un appareil plus simple que celui d’Edison."

Mai 1880 obtention du brevet sur le "Phonograph" Brevet 227 679

A propos de ces deux inventions le Téléphone et le Phonographe il y a un beau récit d'un journaliste Maurice Dreyfous à Paris, en 1913

" Ce qu'il me reste à dire : un demi siècle de choses vues et entendues (1848-1900)" :
...
J'étais installé rue de la Bourse depuis fort peu de temps, lorsque je reçus la visite d'un jeune journaliste prodigieusement débrouillard, qui était accompagné d'un Américain à grosses lunettes d'or, parlant fort mal le français, lequel avait nom Roosevelt.
Tous deux m'invitèrent à venir voir, dans une boutique située juste en face de chez moi, un instrument bizarre, que Roosevelt désignait sous le nom de plume électrique. (Il prononçait « le ploume électric ».)
C'était la plus stupide de toutes les inventions. Elle consistait en une sorte de petite batterie électrique actionnant une aiguille, prise dans un tube. On écrivait en tenant le tube comme un porte-plume. L'aiguille toujours en mouvement piquait d'une série de petits trous un papier sur lequel, on étendait, au moyen d'un. rouleau de l'encre d'imprimerie. Grâce à ce dispositif, on pouvait faire un nombre indéfini de copies.
C'est cet objet inepte que le groupe d'Américains installé rue de la Bourse considérait comme des plus extraordinaires et destiné à les enrichir.
Ce groupe d'Américains comportait trois personnages principaux : Roosevelt déjà nommé, Graham Bell, que les autres avaient l'air de considérer comme un personnage de médiocre importance, et enfin, un homme actif, insinuant, toujours en vedette, aimable, empressé, qui n'était ni grand ni petit, plutôt gras que maigre.
Alors que les autres jargonnaient à peine le français, il le parlait à peu près bien, mais avec un accent difficile à définir, ni anglais, ni allemand, ni français non plus. Il parlait pour eux tous, il était le metteur en œuvre de toute l'aventure.. Il n'avait pas le sol, et il eût été très difficile de lui assigner une profession définie. Il se targuait vaguement du titre de docteur en médecine, mais il ne se parait jamais de ce titre dans ses relations qui, alors, n'étaient pas très étendues. Il se contentait de s'appeler, avec une aimable simplicité, Cornélius Herz.

A côté de la plume électrique, il y avait trois inventions :
1 - Une lampe électrique au charbon dont l'un des charbons était en forme de tige comme celui des appareils de démonstration, en usage dans les laboratoires d'étude, tandis que l'autre, là résidait la nouveauté était en forme de pion de damier. Un mouvement d'horlogerie l'animait d'un va-et-vient et la largeur de la surface productrice d'étincelles multipliait les ressources d'incandescence. Nos inventeurs comptaient beaucoup sur cette lampe je crois que leurs espoirs ont été déçus. Tout au moins a-t-elle eu l'avantage de servir de guide aux ingénieurs qui ont créé les lampes électriques au charbon encore en usage aujourd'hui.
2 - Il y avait bien aussi, dans la boutique où nos inventeurs exhibaient la plume électrique, un drôle de joujou, une drôle de mécanique.
Au moyen d'un cornet, d'une sorte de porte-voix retourné, on envoyait des paroles sur un petit appareil posé sur un cylindre bardé comme un perdreau d'une pâte sur laquelle on collait une feuille d'étain très mince.
Tout en parlant dans le cylindre, on tournait une petite manivelle qui faisait reculer le cylindre à mesure qu'on parlait. Puis, cette première manœuvre étant terminée, on actionnait la manivelle dans le sens opposé, et la mécanique répétait, avec une voix de polichinelle essoufflé, ce qu'on venait de dire dans le cornet récepteur.
Ces messieurs comptaient sur cette amusante machine pour l'exploiter sur les champs de foire.
Ils l'avaient, dès le premier jour, appelée phonographe.
3 - Enfin, dans la même boutique, se trouvait un petit appareil dont ses importateurs voyaient vaguement l'application pratique.
Il se composait d'une paire de tubes de bois surmontés d'une rondelle qui leur donnait l'aspect d'une patère de rideaux.
Tout un mécanisme spécial s'y trouvait enfermé, les deux appareils étaient reliés entre eux par un fil métallique, recouvert de soie.
On mettait l'un d'eux devant sa bouche, et l'autre à l'oreille du voisin, le voisin, alors, entendait ce qui avait été dit dans l'autre tube.
C'était encore un joujou. Toutefois ce joujou, présenté à l'Académie des Sciences par l'illustre Bréguet, avait déjà été pris au sérieux dans le monde savant. Lorsque l'Académie des Sciences fut appelée à le voir, il n'en existait que deux exemplaires. C'était le téléphone de Graham Bell.
Elle le reçut avec une curiosité froide et défiante. Au sortir de la séance, Graham Bell n'eut rien de mieux à faire que de le replacer dans la boutique de la rue de la Bourse, où il fonctionna pour la joie des voisins.

A quelques jours de là, Graham Bell et Cornelius Roosevelt, flanqués de l'inévitable Cornelius Herz, tout joyeux, me racontaient le succès d'une première expérience qu'ils venaient d'exécuter entre une maison de la rue Vivienne, et une maison de la place de la Bourse située à une centaine de mètres de celle-ci. C'est là que fut donné le premier coup de téléphone qui ait retenti en France, et peut-être même en Europe.
Cornélius Herz se démena, intrigua jusqu'à ce qu'il eût abordé le ministre compétent, et obtenu de lui l'autorisation de se servir des lignes télégraphiques pour faire un essai de conversation entre Versailles et Paris. L'expérience réussit, on causa entre le palais de Versailles, et le cabinet du Ministre. Le lendemain, l'invention. du téléphone était lancée.
Il ne restait plus qu'à la vulgariser pour arriver à l'exploiter. C'était là une grosse affaire.
Cornelius Herz s'y employa, avec intelligence et ténacité. Il ne se faisait point faute de chercher, partout où il le pouvait, les gens qui consentiraient à s'abonner au téléphone, même en payant très bon marché. Il n'en trouvait guère.

Le phonographe réussit beaucoup plus facilement que le téléphone. Le jeune journaliste qui marchait de pair avec la troupe d'Américains, eut l'idée ingénieuse d'organiser des auditions du phonographe dans une salle du boulevard des Capucines, ordinairement consacrée à des conférences. La première représentation du phonographe est restée pour lui et pour moi quelque chose de mémorable.
La stupéfaction des invités, en entendant cette mécanique, qui parlait toute seule, fut bien l'une des impressions les plus bouffonnes que jamais des hommes aient ressenties.
Un employé spécial faisait un boniment qu'il commençait chaque fois en ces termes
« Monsieur le phonographe, parlez-vous français ? » L'appareil ripostait en nasillant Oui,monsieur. Oui, oh! alors c'est très bien! » Nos auditeurs se tordirent de rire, mais leur gaîté devint délirante lorsqu'on eut placé des chanteurs de l'Opéra devant l'appareil et quand la mécanique proclama, sur l'air de Guillaume Tell, et avec des accents de baryton traduits par Polichinelle A mon pays je dois la vie, Il me devra la liberté
Le tout se terminait par un couac et par un bruit de friture spécial et jusqu'alors inconnu.
Pendant tout l'hiver, chaque soir, moyennant dix ou vingt sous par personne, le phonographe proclama, devant des salles pleines, qu'il parlait français ; qu'il était très bien et qu'il avait été inventé par Edison.
Puis chose assez curieuse pendant bien des années, les représentations de phonographes furent abandonnées aux seuls tenanciers des baraques foraines.
Quant au téléphone, il a subi bien des transformations, mais il n'en reste pas moins que l'appareil de Graham Bell, en sa forme primitive ou à peu près, existe encore d'une façon courante dans certains postes téléphoniques.
On eut bien vite oublié la quasi indifférence qui l'a accueilli à son début au temps où Roosevelt et ses partners coiffés de leur idée « du ploume électric» ne le présentaient qu'en seconde ligne.

Maurice Dreyfous Paris, 1913

En 1879-1880, en rivalité directe avec l'Anglais Joseph Swan, Edison expérimente et brevète l'ampoule électrique à base de filament en bambou du Japon sous basse tension électrique à l'intérieur d'une ampoule de verre vidée de son air, après avoir testé 6 000 substances végétales qu'il a fait récolter dans le monde entier, disposant d'un budget de 40 000 dollars. Sans être les inventeurs de l'ampoule électrique, l'équipe d'Edison et celle de Joseph Swan ont apporté des contributions essentielles au développement industriel de l'ampoule à incandescence.

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LE MICROPHONE

Parmi les documents intéressants déposés au Laboratoire Orange figure une lithographie, de la taille d'un dessin de brevet ordinaire, intitulée « Premier téléphone enregistré ». Cette affirmation remonte à l'époque de la guerre et de la controverse acharnée quant à l'invention du téléphone. L'appareil présenté, fabriqué par Edison en 1875, était en réalité inclus dans une réserve déposée le 14 janvier 1876, un mois avant Bell ou Gray. Il représente un petit solénoïde, dont l'extrémité du piston est fixée à la membrane d'une chambre de résonance. Edison affirme que, bien que l'appareil puisse être utilisé comme magnétotéléphone, il ne l'a pas inventé pour transmettre la parole, mais comme appareil d'analyse des ondes complexes issues de divers sons. Il a été fabriqué dans le cadre de ses recherches sur les télégraphes harmoniques. Il n'a pas testé l'effet des ondes sonores produites par la voix humaine avant l'arrivée de Bell quelques mois plus tard ; Mais il découvrit alors que cet appareil, fabriqué en 1875, pouvait servir de téléphone. Dans ses témoignages et ses déclarations publiques, Edison a toujours attribué à Bell le mérite de la découverte de la transmission de la parole articulée en parlant contre un diaphragme placé devant un électro-aimant ; il convient toutefois de noter ici, en passant, le fait curieux qu'il avait effectivement produit un appareil capable de parler, avant 1876, et qu'il était donc très proche de Bell, qui fit un grand pas en avant. La valeur et l'importance du travail d'Edison dans le développement du transmetteur à charbon se trouvent clairement dans la décision du juge Brown de la Cour d'appel des États-Unis, siégeant à Boston, le 27 février 1901, déclarant nul le célèbre brevet Berliner du système téléphonique Bell. Le brevet de Bell de 1876 était d'une portée universelle, à laquelle seul le principe de la rupture, s'il était applicable, aurait pu échapper.
Il y était souligné que Bell avait découvert le grand principe selon lequel les ondulations électriques induites par les vibrations d'un courant produit par des ondes sonores peuvent être représentées graphiquement par la même courbe sinusoïdale qui exprime les vibrations sonores originales elles-mêmes ; ou, en d'autres termes, qu'une courbe représentant les vibrations sonores correspondra précisément à une courbe représentant les impulsions électriques produites ou générées par ces mêmes vibrations sonores – comme, par exemple, lorsque ces dernières frappent un diaphragme faisant office d'armature d'un électro-aimant, et qui, par un mouvement de va-et-vient, crée les impulsions électriques par induction. En clair, les impulsions électriques correspondent en forme et en caractère à la vibration sonore qu'elles représentent.
Ce principe, réduit à une « revendication » de brevet, a régi l'art aussi fermement qu'une bulle papale a permis à l'Espagne de dominer le monde occidental pendant des siècles. La revendication est formulée ainsi : « La méthode et l'appareil de transmission télégraphique de sons vocaux ou autres, tels que décrits ici, en provoquant des ondulations électriques de forme similaire aux vibrations de l'air accompagnant lesdits sons vocaux ou autres, sensiblement comme indiqué. » Il fallut cependant longtemps avant que le caractère inclusif de cette concession sur tous les téléphones possibles ne soit compris ou reconnu, et les litiges pour et contre le brevet durèrent toute sa durée de vie. Au départ, la valeur commerciale du téléphone était peu appréciée du public, et Bell eut les plus grandes difficultés à réunir des capitaux ; mais parmi les inventeurs clairvoyants, il y eut immédiatement une « ruée vers les mines d'or ». Le premier appareil de Bell était médiocre, les résultats étant décrits par lui-même comme « insatisfaisants et décourageants », ce qui était presque aussi vrai pour les appareils qu'il exposa au centenaire de Philadelphie.
Les nouveaux venus, comme Edison, Berliner, Blake, Hughes, Gray, Dolbear et d'autres, apportèrent une mine d'idées, une ingéniosité mécanique et une capacité d'invention qui firent bientôt du téléphone l'une des avancées les plus remarquables du siècle et l'un des apports les plus précieux aux ressources humaines. L'œuvre d'Edison fut, comme toujours, marquée par une infinie variété de méthodes ainsi que par la capacité à saisir l'élément essentiel du succès pratique. Chacun des six millions de téléphones en service aux États-Unis, et des millions d'autres dans le monde, porte l'empreinte de son génie, car ces appareils portaient autrefois son nom. Pendant des années, son nom fut apposé sur chaque appareil téléphonique Bell, et ses brevets furent un pilier de ce que l'on a appelé le « monopole Bell ».
Parlant de ses propres efforts dans ce domaine, M. Edison déclare : En 1876, je repris mes expériences pour la Western Union et M. Orton. Cette fois, il s'agissait du téléphone. Bell inventa le premier téléphone, composé du récepteur actuel, utilisé à la fois comme émetteur et comme récepteur (de type magnéto). On tenta de le commercialiser, mais il échoua en raison de sa faible intensité et des bruits parasites qui parvenaient sur ses fils pour diverses raisons. M. Orton souhaitait que je m'en empare et que je le commercialise. Ayant également travaillé sur un système télégraphique utilisant des diapasons, en même temps que Bell et Gray, je connaissais bien le sujet. Je me lançai et produisis rapidement l'émetteur à charbon, aujourd'hui universellement utilisé.

Des tests furent effectués entre New York et Philadelphie, puis entre New York et Washington, en utilisant les lignes Western Union classiques. Les bruits étaient si forts qu'on n'entendait plus un mot avec le récepteur Bell utilisé comme émetteur entre New York et Newark, dans le New Jersey. M. Orton, W.K. Vanderbilt et le conseil d'administration assistèrent aux tests et y participèrent. La Western Union les installa ensuite sur des lignes privées. M. Theodore Puskas, de Budapest, en Hongrie, fut le premier à proposer un central téléphonique, et peu après, des centraux furent établis. Le service téléphonique fut confié à Hamilton McK. Twombly, le gendre le plus compétent de Vanderbilt, qui en fit un succès. La compagnie Bell, de Boston, lança également un central, et la bataille fit rage : la Western Union piratait le récepteur Bell, et la compagnie de Boston piratait l'émetteur Western Union. À cette époque, je voulais qu'on s'occupe de moi. J'ai laissé entendre ce désir. Puis M. Orton me fit appeler. Il avait appris que les inventeurs ne faisaient pas d'affaires. par la procédure habituelle, et j'ai conclu qu'il clôturerait le dossier immédiatement. Il m'a demandé combien je voulais. J'avais décidé que cela valait certainement 25 000 $, si jamais cela pouvait servir à quelque chose pour un travail à la gare centrale ; c'était donc la somme que je voulais obtenir avec obstination. Pourtant, le travail avait été facile, et ne nécessitait que quelques mois, et j'étais un peu hésitant et incertain. Je lui ai donc demandé une offre. Il a immédiatement dit qu'il me donnerait 100 000 $. « D'accord », ai-je dit. « Il est à vous à une condition : vous ne payez pas la totalité en une seule fois, mais me payez 6 000 $ par an pendant dix-sept ans », soit la durée du brevet. Il a semblé ravi de le faire, et le dossier a été clôturé. Mon ambition était environ quatre fois supérieure à mes capacités commerciales, et je savais que je dépenserais rapidement cet argent en expérimentations si j'obtenais la totalité en une seule fois, alors j'ai arrangé les choses pour que ce ne soit pas possible. J'ai ainsi économisé dix-sept ans. d'inquiétude à cause de cet accident vasculaire cérébral."
Ainsi sont relatées avec modestie les débuts d'Edison dans l'art du téléphone.

Avec son émetteur à charbon, il a introduit le principe précieux de la variation de la résistance du circuit émetteur en fonction des variations de pression, ainsi que la pratique essentielle de l'utilisation de la bobine d'induction pour augmenter la longueur effective du circuit de communication. Sans ces principes, la téléphonie moderne n'aurait pas existé et ne pourrait pas exister. Mais Edison, en téléphonie comme dans d'autres domaines, fut remarquablement fécond et prolifique.
Ses premières inventions, réalisées en 1875-1876, perdurent pendant de nombreuses années, notamment toutes sortes d'instruments à charbon : le téléphone à eau, le téléphone électrostatique, le téléphone à condensateur, le téléphone chimique, divers téléphones à magnéto, le téléphone à inertie, le téléphone à mercure, le téléphone à pile voltaïque, le transmetteur musical et l'électromotographe.
Tous furent effectivement fabriqués et testés.

En bref, la différence essentielle entre le téléphone de Bell et celui d'Edison, c'est ceci : avec le les vibrations sonores frappent un diaphragme en acier disposé à côté du pôle d'un électroaimant à barreau, par lequel le diaphragme agit comme une armature, et par son les vibrations induisent de très faibles impulsions électriques dans la bobine magnétique. Ces impulsions, selon la théorie de Bell, correspondent en forme aux ondes sonores et passant sur les la ligne alimente la bobine magnétique à l'extrémité réceptrice, et par la variation du magnétisme provoque l'apparition du diaphragme récepteur vibrait de la même manière pour reproduire les sons. Un seul appareil est donc utilisé à chaque extrémité, effectuant la double fonction d'émetteur et de récepteur. Avec le téléphone, on utilise un circuit fermé sur lequel est constamment circulant un courant de batterie, et inclus dans ce circuit est un paire d'électrodes, dont l'une ou les deux sont en carbone. Ces les électrodes sont toujours en contact avec une certaine valeur initiale pression, de sorte que le courant circulera toujours sur la circuit. L'une des électrodes est connectée au diaphragme sur lequel les ondes sonores frappent, et le la vibration de ce diaphragme provoque la pression entre les électrodes qui doivent être modifiées en conséquence, et ainsi les effets d'une variation du courant, entraînant la production de impulsions qui actionnent l'aimant récepteur. Autrement dit, avec le téléphone de Bell, les ondes sonores elles-mêmes génèrent les impulsions électriques, qui sont donc extrêmement faibles. Avec le téléphone Edison, les ondes sonores actionnent un circuit électrique à valve, pour ainsi dire, et permettent des variations dans un courant de toute force désirée.
Une deuxième distinction entre les deux téléphones est la suivante :
Avec l'appareil de Bell, les impulsions électriques très faibles générées par la vibration du diaphragme transmetteur passent sur toute la ligne jusqu'à l'extrémité réceptrice, et en conséquence, la longueur autorisée de la ligne est limitée à quelques kilomètres dans des conditions idéales. Avec le téléphone d'Edison le courant de la batterie ne circule pas sur la ligne principale, mais traverse le circuit primaire d'une bobine d'induction, par quelles impulsions correspondantes d'un potentiel énormément plus élevé sont envoyés sur la ligne principale jusqu'au destinataire.
Par conséquent, la ligne pourrait s'étendre sur des centaines de kilomètres.
La décision d’Edison d’utiliser le carbone s’appuie sur ses efforts pour comprendre les subtilités du des câbles du télégraphe qu’il a vu en Angleterre en 1873. Afin de mener des expériences en laboratoire, il construit des câbles artificiels utilisant des rhéostats à haute résistance constitués de tubes de verre remplis de carbone. Il a constaté que ses câbles artificiels n'étaient pas fiables car la résistance du carbone variait en raison du bruit et du mouvement, mais ce type de résistance variable sensible était exactement ce dont il avait besoin pour le téléphone.
Au fur et à mesure que les ondes sonores déplaçaient le diaphragme, la pression sur le bouton changeait, modifiant ainsi la résistance du courant.

Edison a finalisé la forme de la disposition du diaphragme et des boutons en février suivant.
Les boutons en carbone des premiers téléphones Edison commercialisés par Western Union ont tous été fabriqués au laboratoire Menlo Park. Le noir de fumée était produit au laboratoire en tant que sous-produit sur les cheminées en verre de lampes à pétrole qui brûlaient continuellement dans un petit hangar. Le noir de fumée a ensuite été enlevé de la vitre et enfoncé dans des boutons.

Dans le livre de James Baird McClure, "Edison and His Inventions 1890 " à propos du téléphone on peut lire comment Edison raconte ses recherches :

« Ma première tentative de construction d'un téléphone articulé », explique M. Edison, « a été réalisée avec l'émetteur Reiss et l'un de mes récepteurs résonants. Mes expériences dans ce domaine, qui se sont poursuivies jusqu'à la production de mon téléphone à charbon actuel, couvrent plusieurs milliers de pages de manuscrit. Je ne décrirai cependant ici que quelques-unes des plus importantes.
Lors de l'une de mes premières expériences, j'ai intégré un émetteur Reiss simplifié, doté d'une vis en platine face au diaphragme, dans un circuit contenant vingt éléments de batterie et le récepteur résonant, puis j'ai placé une goutte d'eau entre les pointes ; les résultats, cependant, lorsque l'appareil était en fonctionnement, n'étaient pas satisfaisants : l'eau se décomposait rapidement et un dépôt de sédiments restait sur le platine. » J'ai ensuite utilisé des disques fixés au diaphragme et à la vis, avec quelques gouttes d'eau intercalées et retenues par capillarité. Cependant, la décomposition rapide de l'eau, impure, s'est poursuivie, et les mots sont sortis du récepteur très confus. Diverses solutions acidulées ont ensuite été essayées, mais les sons confus et les décompositions ont été les seuls résultats obtenus. Avec de l'eau distillée, je n'ai rien obtenu, probablement parce qu'à l'époque j'utilisais des diaphragmes en fer très épais, comme j'ai obtenu depuis de bons résultats ; ou peut-être parce que mon oreille n'était pas encore habituée à cette fonction et que je ne savais donc pas quoi rechercher. Si tel était le cas, cela illustre bien le fait observé par le professeur Mayer, à savoir que nous ne parvenons souvent pas à distinguer les sons faibles dans certains cas lorsque nous ne savons pas à quoi nous attendre.
De l'éponge, du papier et du feutrage, saturés de diverses solutions, ont également été utilisés entre les disques, et des lames de couteau ont été substituées à ces dernières sans meilleur résultat. Des pointes immergées dans des cellules électrolytiques furent également testées, et les expériences avec diverses solutions, dispositifs, etc. se poursuivirent jusqu'en février 1876, date à laquelle j'abandonnai les fluides décomposables et tentai de faire varier la résistance du circuit proportionnellement à l'amplitude de vibration du diaphragme en utilisant une multitude de pointes de platine, de ressorts et de bobines de résistance, tous conçus pour être contrôlés par les mouvements du diaphragme. Aucun de ces dispositifs ne fut efficace. Au printemps 1876 et durant l'été suivant, je tentai d'exploiter la grande résistance de fines couches de plomb et de pierre à huile blanche d'Arkansas, sur du verre dépoli, et c'est là que je réussis pour la première fois à transmettre par fil de nombreuses phrases articulées. Des ressorts fixés au diaphragme et de nombreux autres dispositifs ont été conçus pour couper ou interrompre plus ou moins le circuit du film de plombagine, mais les perturbations que ces dispositifs eux-mêmes provoquaient dans les vibrations réelles du diaphragme empêchaient l'obtention de résultats pratiques.
Un de mes assistants poursuivit cependant les expériences sans interruption jusqu'en janvier 1877, date à laquelle j'appliquai la propriété particulière des semi-conducteurs de faire varier leur résistance avec la pression, une propriété que j'avais découverte en 1873 lors de la construction de rhéostats pour câbles artificiels, utilisant du carbone, du plombagine et d'autres matériaux en poudre, dans des tubes de verre.
Pour réaliser cette application, je construisis un appareil muni d'un diaphragme portant en son centre un ressort élastique, revêtu de platine. Devant celui-ci, je plaçai, dans une coupelle fixée à une vis de réglage, des bâtonnets de plombagine brut, combinés en proportions variables avec des poudres sèches, des résines, etc. J'obtins ainsi un téléphone produisant un son puissant, mais dont l'articulation était assez médiocre ; une fois familiarisé avec sa sonorité particulière, on n'éprouvait cependant que peu de difficulté à comprendre une conversation ordinaire. Après avoir mené une longue série d'expériences avec des matériaux solides, je les ai finalement abandonnés et les ai remplacés par des touffes de fibres conductrices, constituées de soie enduite de plombagine et d'autres semi-conducteurs. Les résultats étaient alors bien meilleurs, mais si le volume sonore restait important, l'articulation n'était pas aussi nette que celle du magnétotéléphone du professeur Bell. De plus, l'instrument nécessitait des réglages très fréquents, ce qui constituait une caractéristique critiquable.
Après examen, la différence de résistance produite par la variation de pression sur le semi-conducteur s'est avérée extrêmement faible, et il m'est venu à l'esprit que, comme une variation aussi minime dans un circuit de grande résistance n'était qu'un facteur négligeable, dans le circuit primaire d'une bobine d'induction, où une légère variation de résistance serait un facteur important, cela me permettrait d'obtenir immédiatement des résultats nettement meilleurs. L'expérience, cependant, échoua en raison de la grande résistance des semi-conducteurs alors utilisés.
Après de nouvelles expérimentations dans diverses directions, j'ai été amené à croire que si je pouvais réduire la résistance normale du semi-conducteur à quelques ohms, tout en modifiant sa résistance par la pression exercée par la membrane vibrante, je pourrais l'utiliser dans le circuit primaire d'une bobine d'induction.
Arrivé à cette conclusion, j'ai construit un émetteur dans lequel un bouton en matériau semi-conducteur était placé entre deux disques de platine, dans une sorte de coupelle ou de petit récipient. La connexion électrique entre le bouton et les disques était maintenue par la légère pression d'un tube en caoutchouc de 1,6 cm de diamètre et 1,6 cm de long, fixé à la membrane et reposant également contre le disque extérieur. Les vibrations du diaphragme ont ainsi pu produire la pression requise sur le disque de platine et ainsi faire varier la résistance du bouton inclus dans le circuit primaire de la bobine d'induction.
On a d'abord utilisé un bouton en plombagine massif, tel qu'il est employé par les électrotypistes, et les résultats obtenus ont été jugés excellents : tout ce qui était transmis était assez distinct, mais le volume sonore n'était pas supérieur à celui du magnétotéléphone.
Afin d'obtenir des disques ou des boutons qui, avec une faible résistance normale, pouvaient également, par une légère pression, varier considérablement à cet égard, j'ai immédiatement essayé une grande variété de substances, telles que des oxydes conducteurs, des sulfures et d'autres conducteurs partiels, parmi lesquels une petite quantité de noir de fumée prélevé dans une lampe à pétrole fumante et conservé comme curiosité en raison de sa couleur noire intense.
Un petit disque fabriqué avec cette substance, placé dans le téléphone, a donné d'excellents résultats : l'articulation était distincte et le volume sonore était plusieurs fois supérieur à celui des téléphones fonctionnant selon le principe de la magnéto. Des recherches ont rapidement démontré que la résistance du disque pouvait varier de trois cents ohms à une fraction d'ohm par simple pression, et que les meilleurs résultats étaient obtenus lorsque la résistance de la bobine primaire, dans laquelle le disque de carbone était inclus, était de six dixièmes d'ohm et la résistance normale du disque lui-même de trois ohms.
M. Henry Bentley, président de la Local Telegraph Company de Philadelphie, qui a effectué une série exhaustive d'expériences avec un ensemble complet de cet appareil sur les fils de la Western Union Telegraph Company, a effectivement réussi à l'utiliser sur un fil de 1160 kilomètres de long et a constaté qu'il s'agissait d'un instrument utilisable sur des fils de 160 à 320 kilomètres, malgré le fait que ces derniers étaient placés sur des poteaux avec de nombreux autres fils, ce qui provoquait des courants induits suffisamment puissants pour détruire complètement l'articulation du magnétotéléphone. J'apprends également qu'il a constaté que l'instrument était utilisable, lorsqu'il était intégré à un circuit Morse, avec une batterie de huit ou dix stations équipées d'un appareil Morse ordinaire. et que plusieurs stations intermédiaires pouvaient échanger des affaires téléphoniques sur un fil relié à un quadruplex sans perturber ce dernier, et ce malgré l'action des puissants courants inverses du quadruplex sur les diaphragmes du récepteur. Il semblerait donc que le volume sonore produit par la voix avec cet appareil compense largement le bruit causé par de telles actions.
En expérimentant avec mon téléphone afin de déterminer s'il était possible de se passer du tube en caoutchouc reliant le diaphragme au disque rhéostatique, tube qui présentait des inconvénients en raison de sa tendance à s'aplatir sous l'effet de vibrations continues, nécessitant ainsi un réajustement de l'appareil, j'ai découvert que mon principe, contrairement à tous les autres dispositifs acoustiques de transmission de la parole, ne nécessitait aucune vibration du diaphragme ; en fait, les ondes sonores pouvaient être transformées en pulsations électriques sans l'intervention d'aucun mécanisme. Voici comment je suis arrivé à ce résultat :
J’ai d’abord remplacé le tube en caoutchouc reliant le diaphragme aux disques par un ressort spiralé d’environ un quart de pouce de longueur, contenant quatre spires de fil. J’ai cependant constaté que ce ressort produisait une sonorité musicale qui interférait quelque peu avec les effets produits par la voix. Mais, dans l’espoir de remédier à ce défaut, j’ai continué à utiliser des ressorts spiralés de fil plus épais, ce qui m’a permis de constater que l’articulation devenait à la fois plus claire et plus forte. Finalement, j’ai remplacé les ressorts, progressivement rendus de plus en plus rigides, par une substance solide, et j’ai obtenu des résultats très nettement améliorés. Il m’est alors venu à l’esprit que tout cela n’était qu’une question de pression, et qu’il n’était pas nécessaire que le diaphragme vibre. J'ai donc installé un diaphragme lourd, d'un pouce et trois quarts de diamètre et d'un seizième de pouce d'épaisseur, et j'ai solidement fixé le disque et la plaque de carbone ensemble, de sorte que cette dernière ne vibre pas aux sons les plus forts. Après essai, mes suppositions se sont confirmées : l'articulation était parfaite et le volume sonore était si puissant qu'une conversation chuchotée à un mètre du téléphone était clairement entendue et comprise à l'autre bout du fil. C'est donc la disposition que j'ai adoptée pour mon appareil actuel, que j'appelle le téléphone à charbon, afin de le distinguer des autres. Les accessoires et connexions de cet appareil pour les circuits longs sont illustrés à la figure 3.
fig 3
A est une bobine d'induction dont le fil primaire, P, d'une résistance de plusieurs ohms, est placé autour du fil secondaire, au lieu d'être à l'intérieur de celui-ci comme c'est habituellement le cas. La bobine secondaire, J, en fil plus fin, a une résistance de 150 à 200 ohms, selon la tension requise ; et le récepteur téléphonique, R, est simplement constitué d'un aimant, d'une bobine et d'un diaphragme. Un pôle de l'aimant est relié au bord extérieur du diaphragme, et l'autre, qui porte la bobine de fil d'environ 77 ohms de résistance et est intégré à la ligne principale, est placé juste en face de son centre.
« P R. » est le relais de signalisation dont le levier, actionné par le courant provenant d'une station éloignée sur la ligne à laquelle l'appareil est connecté, ferme un circuit local contenant la sonnerie d'appel vibrante, B, et donne ainsi l'alerte lorsqu'une communication vocale est souhaitée.

Outre son rôle de commande de la sonnette d'appel, la batterie locale B sert également à envoyer le signal d'appel. S est un interrupteur dont le levier, placé en o, entre m et «, déconnecte l'émetteur T et la batterie locale E de la bobine A, laissant ainsi ce relais polarisé P R libre de réagir aux courants de la station distante. Cependant, lorsque cette station est sollicitée, le levier S est tourné vers la gauche sur « et enfoncé plusieurs fois rapidement. Le courant de la batterie locale traverse ainsi la bobine primaire de A, induisant ainsi, à chaque fermeture et fermeture du circuit, de puissants courants dans le secondaire j, qui passent dans la ligne et actionnent la sonnette d'appel distante.
Une fois les signaux d'appel échangés, les deux stations terminales placent leurs interrupteurs à droite sur m, introduisant ainsi l'émetteur à charbon dans la ligne. leurs circuits respectifs. La variation de pression produite par la parole contre le diaphragme de l'un ou l'autre émetteur sert alors, comme indiqué précédemment, à faire varier la résistance du charbon et ainsi à produire des variations correspondantes dans les courants induits. Ces derniers, agissant à travers l'appareil récepteur, reproduisent à la station distante ce qui a été dit dans l'appareil émetteur.
fig 4
Pour les lignes de longueurs modérées, disons de un à trente milles, une autre disposition, illustrée à la figure 4, peut être avantageusement utilisée. La bobine d'induction, la clé, la batterie et les téléphones récepteurs et émetteurs portent les mêmes lettres que dans la gravure précédente et sont en tous points similaires à l'appareil représenté ; l'interrupteur S, cependant, diffère quelque peu de celui déjà décrit, mais est conçu pour une fonction similaire. Lorsqu'une fiche est insérée entre 3 et 4, seuls le relais ou avertisseur sonore R, la batterie E et la touche K sont inclus dans le circuit principal, ce qui constitue la configuration normale de l'appareil pour la signalisation. La batterie, généralement composée d'environ trois éléments de type Daniell, sert également de batterie locale et principale. Lorsqu'une fiche est insérée entre 1, a et 4, l'appareil est disponible pour la communication téléphonique. J'ai également constaté, sur des lignes de 1 à 20 miles de longueur, que l'appel ordinaire peut être supprimé et remplacé par un dispositif simplifié.
fig 5
Ce dernier consiste simplement en un récepteur téléphonique ordinaire, sur le diaphragme duquel repose un levier libre L, comme illustré à la figure 5. Lorsque les courants induits par la station distante agissent sur le récepteur R, le diaphragme de ce dernier est mis en vibration, mais ne peut, à lui seul, produire qu'un son relativement faible. Cependant, lorsque le levier repose en son centre, un bruit aigu et pénétrant est produit par les rebonds constants et rapides du levier, qui convient ainsi parfaitement aux appels dans les stations où le bruit est relativement faible.
Parmi les diverses autres méthodes de signalisation que j'ai expérimentées, je peux citer la production d'une note par la voix dans un petit téléphone Reiss ; l'utilisation d'une anche auto-vibrante dans le circuit local ; et une roue dentée à plusieurs engrenages, disposée de manière à interrompre le circuit lorsqu'elle est mise en mouvement.
J'ai également utilisé des courants continus et induits pour libérer le mécanisme d'horlogerie et ainsi déclencher un appel. Lors de mes précédentes expériences acoustiques, j'ai utilisé des diapasons dont les vibrations devant des aimants provoquaient des courants électriques dans les bobines entourant ces derniers.
Pour l'action ultérieure de ces courants sur des diapasons similaires à une station intermédiaire, des cloches ont été sonnées, et des signaux ont été émis.
fig 6
La figure 6 illustre un tel dispositif. A et R sont deux diapasons magnétisés, ayant la même fréquence de vibration et placés à deux stations terminales. Des électro-aimants m et niy sont placés en face d'une des branches des diapasons à chaque station, tandis qu'une cloche, C ou D, est placée en face de l'autre. Les bobines de l'aimant sont connectées respectivement au fil de ligne et à la terre. Lorsqu'une des diapasons est mise en vibration par une clé de mise en marche prévue à cet effet, les courants produits par l'approche et le retrait de l'une de ses branches magnétisées vers l'aimant passent dans la ligne et vers les stations suivantes où leur action fait vibrer la seconde diapason avec une amplitude constamment croissante, jusqu'à ce que la cloche soit frappée et le signal donné.
fig 7
Un autre appareil d'appel que j'ai utilisé est représenté à la figure 7. Dans ce dispositif, deux petits pendules magnétiques, dont les fréquences de vibration sont identiques, sont placés devant des électro-aimants distincts, dont les hélices se rejoignent dans le circuit principal. Lorsque l'un des pendules est mis en mouvement, les courants générés par ses oscillations avant et arrière devant l'électro-aimant passent dans la ligne et, à la borne opposée, agissant par l'intermédiaire de l'hélice, font vibrer le second pendule à l'unisson du premier.
fig 8
La figure 8 illustre un type de téléphone électrostatique fonctionnant par rapprochement ou retrait du diaphragme contenu en A ou B d'un électrophore fortement chargé en C ou D. Les vibrations du diaphragme émetteur perturbent la charge aux deux extrémités de la ligne, produisant ainsi des sons faibles. Une isolation parfaite est toutefois nécessaire, et les deux appareils peuvent être utilisés à la fois pour l'émission et la réception, mais les résultats sont forcément très faibles.
fig 9
La figure 9 illustre un autre type de téléphone électrostatique. Dans ce dispositif, des piles de Deluc, composées d'environ 20 000 disques chacune, sont contenues dans des tubes de verre, A et B, et montées sur des supports en verre, en bois ou en métal. Les diaphragmes, reliés électriquement à la terre, sont également placés en face d'un pôle de chaque pile, tandis que les pôles opposés sont reliés par le conducteur de ligne. Toute vibration de l'un ou l'autre diaphragme est donc susceptible de perturber l'état électrique des disques voisins, comme dans les téléphones à électrophores. Par conséquent, les vibrations, produites par la voix dans un instrument, engendrent des changements électriques correspondants dans l'autre, reproduisant ainsi ce qui a été dit dans l'embouchure du premier.
Ce dispositif permet d'obtenir d'excellents résultats, et il n'est pas nécessaire que l'isolation soit aussi parfaite que pour les appareils à électrophores.
fig 10
La figure 10 montre un type de téléphone électromécanique, au moyen duquel j'ai tenté de transmettre des impulsions électriques d'intensité variable afin de reproduire des paroles à distance. De petites bobines de résistance (i, 3, 3, etc.) étaient disposées avec des ressorts de connexion à proximité d'un levier à face de platine (B), en liaison avec le diaphragme (A), de sorte que tout mouvement de ce dernier provoquait l'insertion ou la déconnexion d'une ou plusieurs bobines du circuit primaire d'une bobine d'induction (C), dont le nombre variait bien sûr avec l'amplitude de la membrane vibrante. Des courants induits, dont l'intensité correspondait aux variations de résistance, étaient ainsi envoyés sur la ligne et pouvaient alors agir sur un téléphone récepteur ordinaire. En disposant les ressorts en tournesol autour d'un levier circulaire, des phrases articulées ont été transmises par cette méthode, mais les résultats étaient très durs et désagréables.

La figure 11 montre une forme de téléphone à eau, dans laquelle une double cellule était utilisée afin d'obtenir une variation considérable de résistance pour les très légers mouvements du diaphragme. Le fonctionnement de l'appareil est facilement compréhensible grâce à la gravure, où l'on voit un fil en forme de U, dont le coude est relié au diaphragme et dont les extrémités plongent dans les cellules séparées, faisant ainsi partie du circuit lorsque la ligne est raccordée à l'instrument en a et e.
Je mène actuellement des expériences avec un téléphone thermoélectrique, qui semble prometteur. Dans ce dispositif, une thermopile sensible est placée devant un diaphragme en ébonite à chaque extrémité d'un fil de ligne, dans le circuit duquel sont intégrés des instruments de réception à faible résistance. Le principe de fonctionnement de l'appareil repose sur la variation de température produite dans le diaphragme vibrant,
qui, comme je l'ai constaté, diminue considérablement lorsque ce dernier avance, et augmente également proportionnellement lors du retour.
Les ondes sonores sont ainsi converties en ondes de chaleur présentant des variations caractéristiques similaires, et j'espère pouvoir, grâce à l'utilisation de thermopiles plus sensibles, transformer ces ondes de chaleur en courants électriques suffisamment puissants pour produire un téléphone pratique basé sur ce nouveau principe.
Avant de conclure, je dois mentionner un fait intéressant lié à la transmission téléphonique, découvert lors de certaines de mes expériences avec le magnétotéléphone : un disque de cuivre peut remplacer le diaphragme en fer aujourd'hui universellement utilisé. Ce même fait, je crois, a également été annoncé par M. W. H. Preece à la Société de physique de Londres.
Si une pièce de cuivre, disons d'un seizième de pouce d'épaisseur et de trois quarts de pouce de diamètre, est fixée au centre d'un diaphragme en ébonite, l'effet devient très marqué et l'appareil est encore plus sensible que lorsque le diaphragme est entièrement en cuivre. La cause du son est sans doute due à la production de très faibles courants électriques dans le disque de cuivre.
Cette description de M. Edison montre que le téléphone à charbon n'a pas été l'œuvre d'un seul jour, mais de plusieurs années, pendant lesquelles il a travaillé avec une patience et une ténacité remarquables. Le génie de cet instrument réside dans le bouton à charbon. C'est le facteur essentiel, non seulement du téléphone, mais aussi du tasimètre et des autres inventions de M. Edison. Il compte parmi les plus grandes découvertes du XIXe siècle. Grâce à ces appareils, il est possible qu'un coup de tonnerre fasse le tour du monde, et dans un avenir proche, de meilleurs résultats seront certainement obtenus. Grâce à ce même bouton merveilleux du tasimètre, la chaleur d'une étoile télescopique est enregistrée avec précision, et pourtant l'étoile fixe la plus proche se trouve à plus de trente trillions de kilomètres de la Terre. Si ce n'est pas la pierre philosophale, elle est certainement à ses côtés, grâce à ses formidables capacités de transformation.

M. Edison a récemment inventé un nouveau récepteur téléphonique, sans aimant. Il est basé sur le principe de l'électro-motographe, décrit ailleurs dans ce volume. Grâce à ce nouveau récepteur, le volume du message transmis est augmenté de manière à être entendu distinctement à cinq mètres de l'instrument. On espère que cette nouvelle invention permettra de communiquer par le câble transatlantique, et que cela deviendra une réalité quotidienne entre les grandes villes du pays. Il introduit également un « double émetteur ».

...

A. Edison, de Menlo Park, dans le New Jersey, a inventé un téléphone qui, comme celui de Gray, repose sur le principe de la variation de l'intensité du courant d'une pile en fonction de la montée et de la descente de la voix. Faire varier la résistance contrôlée par le diaphragme pour obtenir ce résultat n'était pas chose aisée. Cependant, grâce à des expérimentations constantes, M. Edison a finalement découvert que, correctement préparé, le carbone possédait la remarquable propriété de modifier sa résistance sous l'effet de la pression, et que les rapports de ces variations correspondaient d'ailleurs exactement à la pression.
La figure illustre de manière pratique et aisée la diminution de la résistance de cette substance ainsi soumise. L'appareil se compose d'un disque de carbone, de deux ou trois piles et d'un galvanomètre tangentiel, ou autre forme de galvanomètre. Le carbone C est placé entre deux plaques métalliques reliées au galvanomètre et à la pile dans un seul circuit, traversé par le courant de la pile. Lorsqu'un poids donné est placé sur la plaque supérieure, le carbone est soumis à une pression définie, indiquée par la déviation de l'aiguille du galvanomètre d'un certain nombre de degrés. À mesure que le poids augmente, la déviation augmente de plus en plus, de sorte qu'en notant soigneusement les déviations correspondant à l'augmentation progressive de la pression, nous pouvons suivre à loisir les différentes variations de résistance. Voici donc la solution : en faisant vibrer un diaphragme avec des degrés de pression variables contre un disque de carbone, faisant partie d'un circuit électrique, la résistance du disque varierait en fonction précise de la pression, ce qui entraînerait une variation proportionnelle de l'intensité du courant. Ce dernier posséderait ainsi toutes les caractéristiques des ondes vocales et, par réaction avec un électro-aimant, pourrait les transférer à un autre disque, le faisant vibrer et reproduisant ainsi une parole audible.

Cette figure montre le téléphone construit par M. Edison.
Le disque de carbone est représenté par la partie noire, E, près du diaphragme, AA, placée entre deux plaques de platine, D et G, connectées au circuit de la batterie, comme indiqué par les lignes. Un petit morceau de tube en caoutchouc, B, est fixé au centre du diaphragme métallique et appuie légèrement sur une pièce d'ivoire, C, placée directement sur l'une des plaques de platine. Ainsi, chaque mouvement du diaphragme est immédiatement suivi d'une pression correspondante sur le carbone et d'une variation de résistance de ce dernier, comme décrit précédemment. L'utilisation du caoutchouc susmentionné vise à amortir le mouvement du disque, de manière à l'immobiliser presque immédiatement après la cessation de la cause qui l'a mis en mouvement ; les interférences avec l'articulation, que la vibration prolongée du métal tend à produire en raison de son élasticité, sont ainsi évitées, et le son est clair et distinct. Il est évident que tout électro-aimant, correctement équipé d'un diaphragme en fer, peut servir d'instrument récepteur pour cet appareil.

Cette figure montre un téléphone émetteur-récepteur et un boîtier contenant la pile.

Dans le dernier type d'émetteur introduit par M. Edison, le diaphragme vibrant est totalement supprimé, car on a constaté que de bien meilleurs résultats sont obtenus en le remplaçant par une plaque métallique rigide. Avec l'ancien diaphragme vibrant, l'articulation produite dans le récepteur est plus ou moins atténuée, en raison des légères variations de pression provoquées par le disque vibrant, probablement dues à un amortissement tardif des vibrations après leur mise en route. Dans le nouveau dispositif, cependant, l'articulation est si claire et si bien rendue que même un murmure peut être facilement transmis et compris. La plaque inflexible, bien sûr, ne sert, en raison de sa surface relativement importante, qu'à concentrer une partie considérable des ondes sonores sur le petit disque ou bouton de carbone ; Pour un effort donné de la part du locuteur, une pression bien plus forte est ainsi exercée sur le disque que celle obtenue en utilisant uniquement sa petite surface.
La meilleure substance découverte jusqu'à présent pour ces disques est le noir de fumée, tel qu'il est produit par la combustion d'hydrocarbures légers. M. Edison a cependant découvert que le plombagine, l'hyperoxyde de plomb, l'iodure de cuivre, le charbon actif en poudre pour cornue à gaz, l'oxyde noir de manganèse, le phosphore amorphe, les métaux finement divisés et de nombreux sulfures peuvent être utilisés. De fait, des touffes de fibres, enduites de divers métaux par voie chimique et pressées pour former des boutons, ont également été utilisées, mais elles sont toutes moins sensibles que le noir de fumée et ont donc été abandonnées au profit de ce dernier.

Poste Edison simple avec sa batterie d'alimentation et poste Edison plus élaboré : Dans ce dispositif, la planchette d'acajou porte au milieu une petite étagère C pour y poser les deux téléphones par leur partie plate. La sonnerie S est mise en action par un parleur électro-magnétique P qui peut servir, par l'adjonction d'une clef Morse M au système, à l'échange d'une correspondance en langage Morse, si les téléphones faisaient défaut, ou pour l'organisation de ces téléphones eux-mêmes.

Au-dessous de ce parleur, est disposé un commutateur à bouchon D pour mettre la ligne en transmission ou en réception, avec ou sans sonnerie, et enfin au-dessous de la planchette étagère C, est disposée, dans une petite boîte fermée E, la bobine d'induction destinée à transformer les courants voltaïques en courants induits.
Quand le commutateur est placé sur réception, la ligne correspond directement soit au parleur, soit au téléphone récepteur, suivant le trou dans lequel le bouchon est introduit; quand, au contraire, il est placé sur transmission, la ligne correspond au circuit secondaire de la bobine d'induction. Dans ces conditions, la manœuvre ne peut plus être automatique; mais comme ce genre de téléphone ne peut être appliqué avec avantage que pour la télégraphie et que ce sont alors des personnes habituées aux appareils électriques qui en font usage, cette complication ne peut présenter d'inconvénients.

Avec le téléphone, comme avec les instruments télégraphiques ordinaires, il existe bien sûr une limite au-delà de laquelle l'appareil ne peut être rendu pratiquement utilisable, mais dans la plupart des cas, cette limite est atteinte plus tôt pour le téléphone que pour les autres instruments utilisés pour la transmission télégraphique. L'une des raisons de ce phénomène est probablement que les pulsations de courant générées par la membrane vibrante se succèdent avec une rapidité bien supérieure à celles transmises à la ligne par une manipulation manuelle ordinaire, ce qui réduit le temps de charge et de décharge de la ligne, et le phénomène de retard inductif se manifeste donc plus rapidement dans le premier cas.
Une autre raison, cependant, et peut-être la principale, est que les perturbations créées par l'action inductive des courants électriques dans les fils voisins se combinent aux signaux et les brouillent tellement dans de nombreux cas qu'il devient totalement impossible de les distinguer. Il est donc nécessaire, lorsque l'on souhaite parler à longue distance, ou sur des fils proches de lignes Morse, soit d'employer un moyen pour neutraliser ces perturbations, soit d'augmenter le volume de l'articulation afin qu'elle soit audible au-dessus de ce mélange confus de nombreux sons. L'un des meilleurs moyens suggérés jusqu'à présent pour surmonter cette difficulté est l'utilisation de circuits métalliques pour le téléphone. Les deux fils formant un seul circuit sont placés très près l'un de l'autre, de manière à rendre l'action inductive pratiquement identique dans chacun. Les courants résultants se neutraliseraient ainsi, laissant le téléphone parfaitement libre.
On affirme que les perturbations inductives que nous venons d'observer sont beaucoup moins marquées avec le téléphone de M. Edison qu'avec tous les autres, car les signaux ou les sons du premier sont produits par des courants plus forts, et les appareils récepteurs sont moins sensibles aux courants fugitifs que l'on rencontre toujours sur les lignes télégraphiques.

Conçu en novembre 1877 , le 19 décembre 1877 Edison dépose un brevet à Paris no 121 687 pour "des perfectionnements dans les instruments pour contrôler par le son, la transmission des courants électriques et de la reproduction des sons correspondants au lointain" .

M. Edison a récemment inventé un répéteur téléphonique, conçu pour être utilisé en conjonction avec son appareil afin d'augmenter sa portée. Les principaux éléments sont représentés à la figure suivante.

I est une bobine d'induction, dont le secondaire est connecté à la ligne principale L', où doit s'effectuer la répétition ; C est un émetteur à charbon, intégré à la pile B dans le circuit primaire, et actionné par l'aimant M plutôt que par la voix. Les variations de courant produites par la parole contre le disque de l'instrument à l'extrémité émettrice de la ligne, font agir cet aimant sur le diaphragme de l'émetteur, produisant ainsi différents degrés de pression sur le disque de charbon, modifiant ainsi sa résistance. Une variation correspondante du courant de la bobine primaire se produit, donnant naissance à une série de courants induits dans le secondaire, qui passent dans la ligne et, en atteignant le récepteur à la borne opposée, sont transformés en son audible.
Nous n'avons pas encore personnellement expérimenté cet appareil, mais s'il peut être rendu légèrement aussi efficace que les téléphones à charbon ordinaires, qui ont déjà permis de maintenir des conversations sur plus de huit cents kilomètres de lignes télégraphiques, ses avantages devront tôt ou tard être mis à profit.
Au lieu de la magnéto et de la sonnerie d'appel, déjà décrites en rapport avec le téléphone, une batterie et une sonnerie vibrante peuvent être utilisées, et le sont parfois, à des fins de signalisation.
La figure illustre les connexions d'un tel dispositif.
Le fil de ligne est relié à l'extrémité arrière d'un interrupteur à bouton-poussoir à quatre points, S. Le contact avant droit mène à l'une des extrémités des hélices qui entourent l'aimant de la sonnerie, et dont l'extrémité opposée est en liaison métallique avec le levier de l'armature. En position normale, ce levier est maintenu par un ressort spiral contre la butée arrière, reliée à un fil relié à la terre. Le point central avant de l'interrupteur communique avec un pôle d'une pile, E, dont le pôle opposé est relié au fil de terre, et le point gauche est relié à un ou deux téléphones, T, également reliés à la terre.
Lorsque l'appareil n'est pas utilisé, l'interrupteur est laissé sur le contact de droite, de sorte que le courant provenant de la ligne puisse circuler librement à travers les hélices, le levier d'armature et la butée arrière jusqu'à la terre. Le noyau de fer doux est ainsi rendu magnétique et attire l'armature, mais après un court déplacement de celle-ci, il quitte le ressort faisant partie de la butée arrière, coupant ainsi le circuit. Le magnétisme des noyaux disparaît alors et l'armature est ramenée en arrière afin de fermer à nouveau le circuit. Une nouvelle attraction se produit alors, et le processus se poursuit ainsi alternativement tant que la pile est maintenue à la station éloignée. Chaque attraction provoque donc un coup distinct sur la cloche, et comme la magnétisation et la démagnétisation sont extrêmement rapides, les coups se succèdent avec une rapidité suffisante pour maintenir une sonnerie continue. Si l'on a besoin de l'opérateur du poste distant, l'interrupteur est placé sur le contact central, ce qui permet au courant de la batterie E de passer sur la ligne, déclenchant ainsi la sonnerie du poste distant. L'interrupteur est ensuite tourné à nouveau vers la droite. Si le signal a été détecté, le correspondant distant accuse réception de sa batterie, ce qui déclenche la sonnerie du poste initial. Les deux interrupteurs sont ensuite tournés vers la gauche, ce qui permet de mettre les téléphones en circuit et de les rendre disponibles pour l'échange de correspondance.

Cette figure illustre un dispositif combinant le Morse et le téléphone, très pratique dans de nombreux cas.
Lorsque l'interrupteur est placé sur le contact droit, l'appareil Morse est en circuit et peut alors être utilisé pour les échanges commerciaux habituels. L'appareil Morse répond également à un appel pour attirer l'attention d'un correspondant lorsqu'il est sollicité ; la batterie locale a été omise sur le schéma. Lorsque l'interrupteur est tourné vers la gauche, seuls les téléphones sont en circuit.

Avant de quitter ce sujet, il convient de mentionner plus particulièrement un point trop intéressant pour être négligé. Il s'agit des diverses caractéristiques ou formes d'action qui interviennent dans la transmission de la parole articulée et qui, dans le fonctionnement du téléphone parlant, illustrent parfaitement la corrélation des forces, ou leur convertibilité mutuelle. Lorsque nous parlons dans un téléphone, les efforts musculaires exercés sur les poumons poussent l'air à travers le larynx, à l'intérieur duquel se trouvent deux membranes appelées cordes vocales. Celles-ci peuvent être contractées ou relâchées à volonté par l'action de certains muscles et, mises en vibration par le passage de l'air, produisent une série d'ondes sonores ou de pulsations aériennes, dont la hauteur varie selon la tension ou le relâchement des cordes. L'impact de ces pulsations sur la membrane métallique produit à son tour des vibrations correspondantes de cette dernière, qui, comme nous l'avons vu, se trouve à proximité immédiate des pôles d'un aimant permanent. Ainsi, l'action inductive de la membrane sur l'aimant est activée, et une série de courants électriques sont générés dans l'hélice environnante. Le conducteur intermédiaire les achemine jusqu'à la station distante, où leur action ultérieure contribue à la production de magnétisme. La membrane réceptrice, mise en vibration par les attractions qui en résultent, répond avec une précision fidèle aux vibrations initialement produites à l'extrémité émettrice de la ligne, et reproduit ainsi les ondes sonores qui atteignent l'oreille et nous donnent la sensation du son. Nous avons donc ici, d'abord, les effets mécaniques de l'action musculaire convertis en électricité, puis en magnétisme, et enfin de nouveau en action mécanique. Cependant, à chaque transformation, une partie de l'énergie est perdue, dans la mesure où elle est utilisable ; et, par conséquent, les ondes sonores qui atteignent l'oreille, bien que d'une hauteur et d'une qualité identiques à celles initialement produites par les organes vocaux, voient néanmoins leur amplitude, dont seule dépend la puissance, fortement diminuée par la quantité d'énergie perdue lors de la transformation.

Edison Exhibits

Vous pouvez accèder aux archives Edison à cette adressse :
https://edisondigital.rutgers.edu/folder/TI2-F?sort_by=created&sort_order=asc&page=1

Les archives du Parc historique national Edison (ENHP) contiennent sept volumes reliés et une brochure relatant les procédures de l'Office des brevets relatives aux revendications contradictoires concernant l'inventeur du téléphone.
Quatre de ces volumes contiennent le compte rendu d'un ensemble d'interférences intitulé « Cas A à L » et « Cas n° 1 ». Les parties en litige étaient Thomas Edison, Alexander Graham Bell, Elisha Gray, A. E. Dolbear, J. W. McDonough, George B. Richmond, William L. Voelker, J. H. Irwin et Francis Blake, Jr. Bien que les déclarations préliminaires d'Edison aient été déposées en septembre 1878, son témoignage n'a été recueilli qu'en 1880. Ce compte rendu a été imprimé en 1881.
Le deuxième volume contient les pièces d'Edison, notamment des photolithographies de dessins de laboratoire, des brevets et des demandes de brevet, ainsi que des articles de journaux et de revues. Les dessins portent des numéros de pièces correspondant à un système de numérotation des pages et des volumes utilisé par Edison et son avocat en brevets, Lemuel W. Serrell, en 1880, lorsque les notes techniques et les dessins d'Edison furent numérotés et examinés en vue d'une éventuelle inclusion comme pièces dans ces interférences. Nombre des documents de cette série numérotée n'ont pas été sélectionnés comme pièces ; ils sont conservés dans les archives du Parc historique national Edison. (Voir Carnets non reliés, volumes 8 à 18.)

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Edison invente un instrument très similaire au téléphone à charbon :
Lors d'une expérience réalisée en novembre 1877, Edison utilisa une bande de papier poreux entre deux électrodes, dont le diaphragme. Le papier était maintenu humide en le suspendant dans un récipient rempli d'eau. On constata que le papier offrait une résistance variable sous pression et, bien sûr, ne se tasseait pas. De plus, cette méthode n'était pas pratique, car elle devait être montée à plat pour maintenir l'eau dans le récipient.
Contrairement au Telefon de Reis, le contact ne se faisait pas par intermittence, mais dépendait de la variation de pression, fournissant ainsi un signal continu. Il était en réalité trop sensible pour être utilisé dans un téléphone, car il captait également toutes sortes de bruits de fond. .
fig 1 fig 2
Le 27 juin 1877, Edison essaya un pot rempli de carbone, avec une électrode de carbone au fond et une autre, le diaphragme, au-dessus. L'espace entre les deux était rempli de noir de fumée, une poudre de carbone très molle. Bien que très simple, le dispositif fonctionnait bien et démontrait la faisabilité du principe de résistance variable. Cependant, le problème de tassement, le carbone se tassant au fond du pot, diminuait l'efficacité de l'émetteur. Bien que l'émetteur fonctionnait, il commençait à présenter certains problèmes qui allaient compromettre son développement en un instrument performant .
La différence essentielle étant que le carbone est remplacé par du papier absorbant, humidifié avec de l'eau. Ce semi-conducteur, comme le carbone, change de résistance sous l'effet de variations de pression. Le papier est maintenu humide par capillarité grâce à une bandelette dont l'extrémité plonge dans un réservoir d'eau. La figure 2 du téléphone conçue le 27 juin 187, montre une forme de téléphone à transmission au carbone, ne nécessitant aucun réglage et fonctionnant bien malgré sa simplicité de construction.
Il se compose essentiellement d'une plaque de métal posée au fond d'un récipient creux et portant un bloc de carbone préparé, sur lequel est posée une seconde plaque métallique légère. Le poids de la plaque supérieure assure une pression initiale, que l'on fait varier en parlant dans l'ouverture du récipient. Le bloc de carbone peut être remplacé par un disque de tissu dont les pores ont été remplis de plomb noir pulvérisé. Grâce à ce traitement, le tissu devient légèrement conducteur.
fig 3 fig 4
L'instrument ainsi modifié est représenté à la figure 3 (conçue le 20 septembre 1877).
À la figure 4 (conçue le 12 août 1877), le plombagine pulvérisé P flotte sur le mercure M et est comprimé entre la surface du mercure et un bloc métallique fixé au centre du diaphragme.
fig 5
Une autre forme d'émetteur Edison est illustrée en figure 5, conçue le 5 juillet 1877.
Le charbon C repose sur le diaphragme, qui, dans cet instrument, est une plaque horizontale formant le sommet d'une chambre de vocalisation, l'embouchure étant sur le côté. Trois fines cordes fixent le charbon à la structure du diaphragme et l'empêchent de se déplacer lorsque celui-ci vibre. Cet instrument ressemble en apparence au téléphone Reiss, et en principe, il serait très similaire si, en vibrant, le charbon ne quittait jamais la plaque sur laquelle il repose, mais ne libérait simplement, l'espace d'un instant, sa pression. Il est évident que la résistance du circuit dépend de la connexion électrique entre le charbon et le diaphragme, et que cette connexion dépend de la pression du charbon, qui varie constamment lorsque le diaphragme vibre. Cet appareil est trop sensible aux bruits parasites pour être utile en téléphonie.

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30 septembre 1877 Le téléphone à inertie

Une autre forme de téléphone fonctionnant selon un principe très similaire est illustrée par la figure 6 ; on l’appelle le téléphone à inertie, bien qu’il soit difficile de dire que son action soit uniquement due à l’inertie.
fig 6 et 7
Le charbon C est placé entre deux plaques métalliques, dont l’une est fixée au diaphragme, et l’autre est maintenue par une vis dans un cadre, lui-même fixé au diaphragme par des supports isolants. En vibration, c’est l’ensemble du système qui se déplace, et non la plaque P seule, comme dans un transmetteur à charbon ordinaire. M. Edison explique son mode d’action par la variation de la pression exercée par le charbon sur les plaques pendant la vibration. Ainsi, après un mouvement vers la droite, le diaphragme s’arrête brusquement et le charbon appuie, par inertie, sur la plaque P. Un avantage du magnétotéléphone par rapport aux premiers modèles de téléphone de M. Edison est que sa membrane ne touche rien et peut donc vibrer en toute liberté. En revanche, la membrane du téléphone à charbon, utilisée avant l'adoption de la plaque rigide non vibrante actuelle, exerce une pression considérable sur le charbon, provoquant ainsi de fausses vibrations.
Dans la forme illustrée à la figure 7 (conçue le 25 juin 1877), cette difficulté est évitée. La membrane porte une armature, A, en fer doux, qui fait face à l'aimant B sans le toucher. A et B sont les pôles opposés du même aimant, connectés en P et polarisés par un circuit local. L'aimant B exerce une pression sur le charbon en C, la pression étant réglée par la vis S. L'attraction entre A et B varie en fonction de la distance qui les sépare. Lorsque, en vibrant, A se rapproche de B, l'attraction augmente rapidement et B diminue sa pression sur C.
Lors d'un mouvement en sens inverse, l'attraction diminue et B, attiré par le ressort S, augmente sa pression sur C.

Au cours de l'année écoulée, le téléphone articulé ou parlant a suscité un intérêt et une attention très larges, non seulement aux États-Unis, mais aussi en Europe. Il a déjà été largement utilisé ici sur plusieurs de lignes courtes et promet de devenir d'application quasi universelle à court terme. Son extrême simplicité et la fiabilité de son fonctionnement en font l'un des appareils électriques les plus pratiques.
En Allemagne, il a été intégré au système télégraphique du pays et, là-bas, comme dans d'autres pays étrangers, il est également largement utilisé à diverses fins privées, pour établir des communications avec l'intérieur des terres.

fig 8
Un dispositif similaire est illustré à la figure 8 (Conçu le 10 avril 1877).
Le diaphragme porte une armature, A, qui, par son mouvement, modifie le potentiel de deux électro-aimants.
Ces variations de magnétisme amènent une barre, située dans leur champ magnétique, à reproduire les vibrations initiales. Les extrémités de la barre sont maintenues par la force magnétique contre deux pièces de carbone, c et c. Ces pièces et la barre forment le circuit primaire d'une bobine d'induction. La résistance du circuit diminue lorsque la barre est tirée vers le haut et augmente lorsqu'elle descend.
De toutes les substances testées dans le téléphone pour augmenter et diminuer la résistance du circuit par l'effet des vibrations sonores, le noir de fumée issu des hydrocarbures plus légers s'avère le plus efficace. Il est essentiel que le noir de fumée soit déposé à la température la plus basse possible et que la flamme de la lampe ne puisse pas jouer sur le dépôt ; sinon, le produit est très résistant et totalement inadapté à cet usage. Le noir de fumée commercial de la meilleure qualité laisse difficilement passer le courant, tandis que celui obtenu par le procédé décrit ici n'offre qu'une faible résistance.
Le noir de fumée, tel qu'il sort de l'appareil de combustion, est déposé sur une plaque blanche, et les parties présentant une teinte brune sont extraites de la masse ; le reste est ensuite broyé au mortier, placé dans un grand moule et soumis à une pression de plusieurs milliers de livres. Le gâteau ainsi pressé est repulpé et comprimé plusieurs fois. Enfin, il est pesé par tranches de trois cents milligrammes et moulé en boutons, comme ceux que l'on voit dans le téléphone.
La raison pour laquelle le noir de fumée ainsi moulé est supérieur à tout autre matériau s'explique de manière satisfaisante lorsque l'on considère que, de toutes les substances finement divisées obtenues par action mécanique ou précipitation chimique, c'est au microscope qu'il présente le plus grand nombre de particules, ou, en d'autres termes, qu'il est le plus finement divisé. Il est bien connu que l'augmentation et la diminution de la résistance de tout bouton en matière conductrice finement divisée, soumis à une pression, sont entièrement dues au contact d'un nombre plus ou moins grand de particules à la jonction ou aux surfaces. De plus, on sait que le téléphone est extrêmement sensible à la moindre variation de résistance dans le circuit ; ainsi, si un bouton en charbon de cornue à gaz, composé de particules inélastiques, peu nombreuses (comparativement au noir de fumée), est utilisé dans un téléphone, la production d'une onde par augmentation progressive de la pression est obtenue par le nombre croissant de particules mises en contact avec les plaques de surface. Or, ces particules sont si peu nombreuses et si grosses, et souvent plusieurs particules agrégées dans le charbon de cornue, que l'onde, au lieu d'être pure, est rude et grinçante. Cette onde peut être représentée graphiquement par une ligne dentelée inclinée à 45°, les points représentant la perturbation du courant par l'effet des particules elles-mêmes. Si l'on remplace le bouton de charbon de cornue à gaz par un bouton de graphite, composé de particules beaucoup plus petites, sans agrégats comme le premier, les ondes seront représentées par la ligne ci-dessus, mais les points seront à peine perceptibles, et ces espaces, si infimes, sont hors de portée du téléphone. On obtient ainsi une onde pure, mais ces espaces affaiblissent l'onde dans son ensemble par leur effet sur l'auto-induction du récepteur téléphonique. Dans le cas du noir de fumée, les particules sont infiniment plus fines que celles du graphite, et de plus, le bouton est relativement élastique ; la ligne représentant la forme de l'onde sera donc parfaitement droite, bien qu'il y ait théoriquement des espaces. Ces espaces étant infiniment petits comparés au graphite ou à tout autre matériau conducteur, non seulement on évite les sons durs, mais on obtient une onde plus forte, grâce à l'absence d'espaces et à leur effet sur l'auto-induction de l'aimant. Le noir de fumée, une fois moulé en boutons, possède une autre propriété qui le distingue de tout autre matériau conducteur : son élasticité. Par exemple, si l’on soumet des boutons de matériaux différents à une pression, la plus grande différence de résistance, pour un poids donné, se produira sur le bouton noir de fumée ; de même, si l’on augmente le poids de tous les boutons, on atteindra un point où tout poids supplémentaire cessera de réduire sensiblement la résistance, sauf dans le cas du noir de fumée, dont la résistance continue de diminuer sous l’effet du poids supplémentaire longtemps après que les autres boutons ont cessé d’être affectés, car toutes les particules susceptibles d’entrer en contact le seront sous un léger poids, en raison de sa nature inélastique. M. Edison a tenté d’obtenir une approximation du nombre de points de contact sur le bouton noir de fumée actuellement utilisé. Pour y parvenir, il a d'abord placé sous le microscope un réseau de diffraction de Rutherford comportant 17 291 lignes réglées sur un métal spéculaire dans un espace de 2,5 cm, et à côté de celui-ci un bouton de noir de fumée. Puis, en passant de l'un à l'autre, il a calculé qu'il y avait pas moins de 10 000 000 de points à la surface du bouton, presque tous constamment utilisés lorsqu'ils étaient soumis aux vibrations sonores. Si le réseau de Rutherford avait été réglé dans les deux sens, il y aurait eu 298 000 000 de points, et il ne fait aucun doute qu'un bouton de platine réglé deux fois de cette manière donnerait de bons résultats au téléphone, mais n'égalerait pas le noir de fumée, en raison de son manque d'élasticité.
L'élasticité du bouton en noir de fumée présente un autre avantage : elle permet d'exercer une pression initiale considérable sans réduire sensiblement sa sensibilité. L'appareil est donc moins susceptible de se dérégler que ceux utilisant un bouton inélastique, où la pression initiale doit être extrêmement légère pour conserver sa sensibilité. Ainsi réglé, un son fort provoque une coupure du circuit. Les sons sont durs et désagréables, et laissent apparaître des étincelles qui, à terme, enrobent l'armature métallique et la rendent impropre à l'utilisation. Le seul défaut, si l'on peut dire, du bouton en noir de fumée est sa friabilité. Mais l'expérience de M. Edison prouve que si le téléphone est fabriqué de manière appropriée, de sorte qu'aucune de ses parties, sous l'effet des ondes sonores, ne vibre et ne heurte le bouton, il durera des mois et, autant que l'on puisse en juger, durera aussi longtemps que l'instrument qui le maintient. En revanche, si l'instrument est conçu de manière à ce que les armatures puissent heurter le bouton, ou si la pression initiale est très légère et que l'instrument subit une violente secousse (par exemple, en tombant au sol), le bouton risque de se fissurer, mais même dans ce cas, le volume sonore n'est pas sensiblement diminué. M. Edison a tenté de durcir ces boutons en mélangeant du noir de fumée avec du sucre, du goudron et d'autres substances avant le moulage, puis en les soumettant à une température élevée après le moulage. Ce traitement les rend durs mais inélastiques, et pourtant bien supérieurs à toutes les autres substances qu'il a testées. La valeur des différentes substances utilisées comme boutons dans le téléphone est indiquée ci-dessous.
La première mentionnée est la meilleure, et les suivantes, dans l'ordre indiqué :
noir de fumée,
hyperoxyde de plomb,
iodure de cuivre,
graphite,
gaz de carbone,
noir de platine.
Les matériaux finement divisés qui ne s'oxydent pas à l'air, tels que l'osmium, le ruthénium, le silicium, le bore, l'iridium et le platine, donnent des résultats proportionnels à cette fine division, mais nombre d'entre eux sont de si bons conducteurs qu'il est nécessaire de leur mélanger un matériau non conducteur très fin avant le moulage.
M. Edison a testé tous les oxydes, sulfures, iodures conducteurs et presque tous les métaux finement divisés, à divers degrés de divisibilité et en mélange avec diverses substances. Les liquides contenus dans des boutons poreux de matériaux non conducteurs finement divisés rendent ces particules conductrices et, par conséquent, agissent de la même manière, mais, bien sûr, en raison de la formation de gaz, de la polarisation, etc., ils sont indésirables.

M. Edison a très tôt expérimenté le procédé consistant à utiliser plusieurs morceaux de semi-conducteur au lieu d'un seul. Il a constaté, en général, que la multiplication des surfaces de contact augmentait l'intensité du son, mais que l'articulation était également altérée. Ces instruments sont depuis connus sous le nom de microphones, bien qu'il soit peu probable que des sons faibles aient jamais été amplifiés grâce à eux au point d'être facilement reconnus à distance de leur source.
fig 9 fig 10 et 11
La figure 9 montre l'une des premières formes, inventée par M. Edison le 1er avril 1877. Quatre morceaux de charbon de bois sont utilisés, C, C, etc., chacun soutenu par un ressort vertical, comme à Sand S'. Le morceau de charbon de bois le plus proche du diaphragme heurte un disque de carbone fixé au centre du diaphragme. Les fils primaires d'une bobine d'induction sont reliés au diaphragme et au ressort S. Le circuit est ensuite complété par les semi-conducteurs.

D'autres formes sont présentées aux figures 10 et 11.
La première comporte deux charbons séparés par une plaque de métal. La seconde comporte trois morceaux de charbon contigus.

La figure 12 (conçue le 21 septembre 1877) illustre un microphone composé de dix plaques de soie ; un mélange de dextrine et de noir de fumée ayant été préalablement incorporé dans les pores.
fig 12 et 13
La figure 13 (conçue le 7 juin 1877) montre cinquante disques, D, dont la surface est protoxydée par le fer, enfermés dans un tube de verre.

Une nouvelle forme d'émetteur utilisée par M. Edison dans ses expériences est présentée à la figure 14 (conçue le 12 août 1877). Le semi-conducteur est un ensemble de petits fragments de liège recouverts de plombagine. Il peut être utilisé avec ou sans diaphragme.
fig 14 fig 15
L'instrument représenté à la figure 15 (conçu le 24 août 1877) agit à la fois comme émetteur et récepteur, ce dernier étant découvert par M. Chas Batchelor, assistant de M. Edison. Le carbone solide de l'émetteur est ici remplacé par des fibres de soie recouvertes de graphite. Son action réceptrice est probablement due à l'attraction de courants parallèles ; le volume de l'ensemble se contracte lors du passage d'un courant à travers F.

En mai 1878, M. Hughes, de Londres, publia des expériences intéressantes, basées sur la découverte par M. Edison de la résistance variable des conducteurs solides soumis à une pression.
fig 16 fig 17
Dans la Fig. 16 : A est un tube de verre rempli d’un mélange d’étain et de zinc métalliques, communément appelé poudre d’argent blanc. Cette poudre est légèrement comprimée par deux bouchons de charbon gazeux insérés à leurs extrémités, auxquels sont fixés des fils électriques, une pile B et un galvanomètre G étant connectés. Les bouchons sont scellés à leur place en les recouvrant de cire à cacheter ordinaire. En saisissant ce tube par ses deux extrémités et en exerçant une contrainte de traction en les tirant en sens inverse, mais dans le sens de sa longueur, l’aiguille du galvanomètre est déviée dans un sens. En poussant les extrémités l’une vers l’autre, de manière à exercer une contrainte de compression, l’aiguille du galvanomètre est instantanément déviée dans le sens opposé. Dans ce cas, les particules métalliques finement divisées constituant le contenu du tube sont rapprochées par compression et davantage séparées lors de l'extension. La résistance du circuit varie ainsi, augmentant le courant dans un premier temps et le diminuant dans un second temps. Si ce point de vue est correct, le mouvement inverse de l'aiguille du galvanomètre ne peut être qualifié de déviation, mais de retour à zéro, s'arrêtant à la position qui représente l'intensité du courant traversant ses bobines lorsque le tube est étendu. Cette expérience à elle seule constituerait un exemple remarquable de la merveilleuse sensibilité du téléphone en tant que détecteur d'infimes variations de force électrique, car il est difficile d'imaginer l'augmentation infime de la longueur ou de la capacité d'un tube de verre d'environ 7,5 cm de long lorsqu'on le tire avec les doigts. Mais ce tube sensible est bien plus délicat que ne le montre cette dernière expérience. Il est si sensible qu'il est capable de capter les vibrations sonores et, par ses propres vibrations sous leur influence, de transmettre, par un fil électrique, à un téléphone distant, des courants ondulatoires capables de reproduire tous les sons qui les ont produits, avec une perfection encore plus grande que celle obtenue si un téléphone était l'instrument émetteur. En fixant l'un de ces tubes à une petite caisse résonnante, comme illustré à la figure 17, on obtient l'un des téléphones électriques articulés les plus simples jamais fabriqués. Il ne consiste en rien d'autre qu'un tube de verre rempli d'une poudre dont la conductivité électrique peut être modifiée par des variations de compression, des fils étant acheminés aux deux extrémités, et ce petit appareil étant fixé à une petite boîte ouverte à une extrémité, qui sert d'embouchure à l'instrument.
Les fils sont reliés à un téléphone distant et sont équipés d'une batterie de trois petites piles Daniell. Avec ce simple téléphone, les sons sont si forts qu'il est possible de chanter dans un instrument et d'entendre simultanément chanter depuis une station éloignée dans un autre. Ce montage duplex avec un seul circuit fonctionne parfaitement, l'une des communications n'interférant en aucune façon avec l'autre. Lorsqu'on utilise un bâton de charbon végétal pur, tel qu'utilisé par les artistes, à la place du tube, aucun effet n'est produit, car sa très haute résistance en fait un parfait non-conducteur. Mais en le chauffant jusqu'à incanlescence et en le plongeant brusquement dans un bain de mercure, il s'imprègne de minuscules particules de ce métal et, dans cet état, peut être utilisé presque aussi bien qu'un tube de poudre métallique composée. De même, le charbon de bois imprégné de perchlorure de platine peut être utilisé avec avantage, que ce soit sous forme de bâtonnet ou de poudre contenue dans un tube.
M. Hughes, en expérimentant diverses substances, est arrivé à la conclusion que, quel que soit le conducteur utilisé, il ne doit pas être homogène par nature, de sorte que l'augmentation ou la diminution de pression, en produisant une union plus ou moins étroite entre ses particules conductrices, a la propriété de faire varier l'intensité du courant transmis, lui conférant un caractère ondulatoire. Un tube contenant de la grenaille de plomb propre présentera ce phénomène, mais au bout d'un certain temps, suite à la formation d'un oxyde isolant à la surface de chaque grenaille, il cesse de véhiculer le courant. On peut le faire en immergeant la grenaille dans un bain non oxydant. Avec un milieu tel que le naphte, le défaut pourrait être corrigé, mais des substances bien meilleures que la grenaille peuvent être trouvées pour les expériences.
fig 18
La figure 18 représente une vue en perspective d'une petite boîte en bois ouverte à une extrémité, ressemblant aux boîtes utilisées comme résonateurs pour les diapasons. Une taille pratique est de 25 cm de large, 25 cm de long et 18 cm de profondeur. Sur cette boîte se trouve un petit tube de verre ouvert aux deux extrémités et fixé avec de la cire à cacheter.
Dans le tube se trouvent plusieurs morceaux de charbon de bois de saule métallisés au fer. Pour préparer ce charbon, prenez des bâtonnets de charbon de bois et placez-les sans serrer dans une boîte en fer munie d'un couvercle amovible. Portez ensuite lentement la boîte à blanc. Cela a pour effet d'éliminer l'eau éventuellement retenue dans les pores du charbon, remplacée par de la vapeur de fer. De ce fait, une fois refroidis, les bâtonnets de charbon sont chargés de fer et présentent un anneau métallique prononcé. De petits morceaux de charbon métallisé sont placés dans le tube de verre et pressés fermement les uns contre les autres jusqu'à ce qu'il soit plein et qu'une partie du charbon dépasse à chaque extrémité, comme illustré sur la figure. Les fils d'un circuit téléphonique sont enroulés autour de ces extrémités saillantes, puis les extrémités du tube sont scellées avec de la cire à cacheter. Cet appareil, aussi simple soit-il, constitue un émetteur téléphonique d'une sensibilité remarquable. En portant un téléphone magnéto-électrique ordinaire à l'oreille (avec une pile branchée), on entend avec une netteté parfaite le simple frottement du doigt sur le boîtier, la trace d'un crayon ou le pas d'une mouche domestique se promenant sur ou à proximité. Cet instrument est si sensible que les sons inaudibles à l'oreille deviennent clairs dans le téléphone.
Une montre posée sur le boîtier restitue tous les sons de son fonctionnement : le grincement des roues, le tintement sonore du ressort et le plus infime tic-tac des engrenages. Les mots prononcés dans le boîtier résonnent avec la puissance d'une trompette dans le téléphone, et le souffle du souffle ressemble au rugissement du vent dans une forêt.
fig 19 fig 20
La figure 19 représente une autre forme d'émetteur basée sur les mêmes principes. A est un petit morceau de pointe de charbon, comme celle utilisée dans l'éclairage électrique, monté sur un bras métallique pivotant sur le montant C. Deux de ces montants sont fixés à la plaque de bois, un de chaque côté du bâton de charbon. A D est un petit bloc de charbon métallisé reposant sur un isolant (cire à cacheter). X et Y sont les deux fils d'une ligne téléphonique.
Cet appareil illustre l'effet d'une pression variable sur la résistance électrique. En soulevant l'extrémité inférieure de la masse de charbon, le circuit est coupé. En appuyant sur le charbon, la résistance électrique varie avec la pression, aussi minime soit-elle. La pression exercée par les vibrations sonores, même causées par le pas d'une mouche ou la pression d'un doigt, provoque de si grandes variations de l'état électrique de la ligne que, lorsque le combiné téléphonique est placé près de l'oreille, ces infimes mouvements sont distinctement audibles.
La figure 20 représente une fine planche de pin d'environ quinze centimètres carrés, posée verticalement sur un support approprié. On y fixe, à l'aide de cire à cacheter, deux morceaux de charbon gazeux ordinaire, C, C.
Dans chaque morceau est creusée une coupelle peu profonde, entre laquelle est soutenu un fuseau vertical de charbon gazeux, A, dont les extrémités pointues touchent à peine les coupelles. Ce fuseau est placé dans un circuit téléphonique en enroulant les fils autour des coupelles en carbone, comme le montre le dessin. Les paroles prononcées devant cette table d'harmonie, même à plusieurs mètres de distance, sont distinctement audibles dans le téléphone. Ces émetteurs, aussi rudimentaires et grossiers qu'ils puissent paraître, démontrent clairement qu'un progrès considérable a été réalisé en téléphonie. Des instruments de construction plus fine permettent d'obtenir des résultats encore plus remarquables. Les structures mécaniques ordinaires, comportant de nombreux joints, comme une petite machine ou une petite chaîne, agglutinées, fonctionnent presque aussi bien que les substances mentionnées. Dans ces cas particuliers, les phénomènes sont probablement dus au fait que le courant électrique lui a conféré un caractère ondulatoire en étant transmis à travers un circuit contenant un certain nombre de ce que l'ingénieur télégraphiste appellerait des défauts, dont l'intensité varie en fonction des variations de pression entre les différentes parties de la structure conductrice. Cela peut paraître étrange, et pourtant c'est un fait : si l'on place deux clous ordinaires dans un circuit téléphonique, que l'on les isole l'un de l'autre, puis que l'on place un troisième clou dessus pour fermer le circuit, on obtient immédiatement un émetteur performant. Les vibrations sonores, tombant sur le clou, sont reproduites dans le téléphone avec une netteté saisissante. La figure 96 illustre un tel émetteur. Deux clous ordinaires, A, sont fixés à une planche horizontale ; les fils X et Y y sont reliés, reliant une batterie, B, et un téléphone, de telle sorte que les clous constituent la seule interruption du circuit, qui peut être fermée en posant un matériau conducteur dessus. Lorsqu'un troisième clou est posé sur les deux autres, il apparaît clairement que (un cylindre ne pouvant toucher qu'un autre cylindre dont l'axe ne lui est pas parallèle en un seul point) le circuit électrique présente une connexion très imparfaite aux points de contact entre les clous, et c'est à cette connexion défectueuse que la sensibilité de ce dispositif est due.
Dans les comptes rendus d'expériences publiées avec le microphone, on a souvent affirmé que les sons infimes sont amplifiés par celui-ci, de la même manière que les objets infimes sont amplifiés par le microscope. Une brève réflexion montrera cependant qu'il n'y a pas de réelle analogie entre le fonctionnement des deux instruments. Le son entendu dans l'instrument récepteur du microphone lorsqu'une mouche se déplace sur la planche sur laquelle est placé l'émetteur n'est pas le bruit des pas de la mouche, pas plus que le coup d'une puissante cloche électrique n'est le son amplifié des doigts de l'opérateur tapotant légèrement et, parfois, de manière inaudible sur la touche. Cette vision des choses explique aisément pourquoi le microphone n'a pas répondu aux attentes de nombreuses personnes qui, dès sa première utilisation, annonçaient avec enthousiasme que, grâce à lui, nous pourrions entendre de nombreux sons de la nature jusqu'alors totalement inaudibles.

Plusieurs téléphones inventés par M. Edison peuvent être classés comme des téléphones à court-circuit ou à coupure. Leur principe de fonctionnement peut être résumé ainsi : en vibrant, le diaphragme coupe du circuit des résistances proportionnelles à l’amplitude des vibrations.
fig 21 fig 22
Un émetteur construit selon ce principe est illustré à la figure 21 (conçue le 20 mars 1877). Un levier métallique, L, vibrant dans un plan vertical, repose à une extrémité sur une bande de soie carbonisée, C, qui fait partie du circuit primaire de la bobine d’induction I. Au cours de ses vibrations, le levier coupe du circuit des parties de la soie, le courant le traversant temporairement. Un autre émetteur fonctionnant sur le même principe, mais de construction très différente, est illustré à la figure 22 (conçue le 21 août 1877). Un fil fin W de haute résistance est enroulé autour d’un cylindre dans une rainure en spirale. Le fil fait partie du circuit primaire de la bobine C. Un ressort métallique S, de forme elliptique, est fixé d'un côté au diaphragme, tandis que l'autre côté appuie contre le fil non isolé du cylindre. En se déplaçant vers la droite, le diaphragme aplatit le ressort, le faisant ainsi subir un plus grand nombre de spires que s'il se déplaçait en sens inverse. La résistance du circuit dépend donc de la position du centre du diaphragme. L'inconvénient de cette disposition est qu'elle supprime une spire entière, voire aucune, du circuit, ce qui rend le courant plus intermittent que pulsatoire.
fig 23 fig 24
Sur la figure 23 (conçue le 21 octobre 1877), un ressort similaire repose sur une étroite bande de métal, à la surface d'une plaque de verre.
Le film, représenté en perspective en F, est constitué d'une fine bande de la surface argentée d'un miroir ; le reste du métal bruni a été retiré.
Une autre forme de téléphone à court-circuit est illustrée sur la figure 24 (conçue le 1er novembre 1877). Un ressort spiral, W, est enroulé autour d'un cylindre, le diaphragme appuyant sur la dernière spire, de sorte que, en vibrant, les spires se rapprochent ou s'éloignent les unes des autres. Un très léger mouvement du diaphragme suffit à rapprocher les premières spires ; et, en général, le nombre de spires ainsi en contact dépend de l'amplitude du mouvement du diaphragme. Le fil est intégré au circuit primaire d'une bobine d'induction, de sorte que la résistance du circuit fluctue lorsque le diaphragme vibre. Ce fil a également été utilisé comme primaire de la bobine d'induction elle-même, avec de meilleurs résultats.

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le 30 juillet 1877, Edison dépose un autre brevet qui montre l'utilisation de la bobine d'induction pour amplifier le courant microphonique.
Avec les téléphones à pile, le problème est plus complexe, à cause de l'emploi d'une pile qui doit être commune à deux systèmes d'appareils, et de la bobine d'induction qui doit être intercalée dans deux circuits distincts.
Comme le signal microphonique ne couvrait pas de grandes ditances, c'est aussi Edison qui trouve le moyen de solutioner ce handicap en introduisant une bobine d'induction .Ce principe du microphone et de la bobine d'induction va se généraliser et contribera au développement du téléphone dans le monde entier.

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LES TÉLÉPHONES À CONDENSATEUR

Des téléphones dans lesquels la charge statique, plutôt que l'intensité du courant, varie en fonction des paroles, ont également été testés avec succès par M. Edison. Les modèles illustrés aux figures 25 et 26 (conçus les 9 février et 10 décembre 1877) ne diffèrent que par leur construction, et non par leur principe.
fig 25 fig 26
Le premier est constitué d'une chambre de vocalisation circulaire avec embouchure en V. Cette chambre est entourée de plaques, reliées entre elles et au sol. Ces plaques sont libres de vibrer et sont représentées sur la figure en coupe, en P'. Juste derrière chacune d'elles se trouve une plaque similaire à celle en P, maintenue en son centre par une vis de réglage.
Les plaques de la rangée extérieure sont reliées électriquement entre elles et à la batterie qui les relie à la ligne. Lorsque la rangée intérieure de plaques vibre sous l'effet d'un son, la distance entre elles varie et modifie leur capacité statique.
fif 27 fig 28
Sur la figure 27, les plaques sont disposées comme dans un condensateur ordinaire. Une pression initiale est exercée sur elles par une vis logée dans le cadre solide de l'instrument. Le diaphragme, en vibrant, fait varier la distance entre les plaques ; cela modifie leur charge statique et affecte également la tension électrique de la ligne.
La résistance d'un conducteur dépend de sa forme. Si un bloc de métal isométrique est étiré pour former un fil, sa résistance peut être indéfiniment augmentée. Ce fait est à la base de plusieurs téléphones ingénieux inventés par M. Edison.
Celui de la figure 28 (conçu le 17 août 1877) est d'une construction extrêmement simple. Un globule de mercure, M, repose sur une plaque métallique légèrement concave. Une aiguille du diaphragme en indente la surface supérieure et, en vibrant, modifie légèrement la forme du globule. Cette modification, bien que très faible, suffit à faire varier considérablement la résistance du courant téléphonique.
Une caractéristique particulière d'un globule de mercure est de changer de forme lorsqu'il est traversé par un courant. M. Edison a appliqué ce phénomène au récepteur téléphonique illustré à la figure 104 (conçu le 19 août 1877). Le globule de mercure M est placé, avec une solution conductrice, dans un tube en U. Les courants provenant d'un transmetteur, traversant le contenu du tube, allongent le mercure. Cela agite le liquide et fait vibrer le flotteur F, fixé au centre du diaphragme.

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LE TÉLÉPHONE À PILE VOLTAÏQUE.

fig 29 fig 30
Nous avons représenté sur la figure 29 (conçue le 25 août 1877) un appareil appelé téléphone à pile.
Un morceau de liège, K, fixé au diaphragme, appuie sur une bande de platine, elle-même fixée à une plaque de cuivre. Cette dernière est l'une des plaques terminales d'une pile voltaïque ordinaire. L'autre plaque terminale appuie sur le cadre métallique de l'appareil. Lorsque la pile est intégrée à un circuit téléphonique fermé, elle fournit un courant continu. L'intensité de ce courant dépend de la résistance interne de la pile et de sa polarisation, qui sont modifiées par la vibration du diaphragme.
Un récepteur pratique et particulier utilisé par M. Edison est représenté sur la figure 30 (conçue le 30 août 1877). Il est semblable au téléphone magnéto ordinaire, sauf que le diaphragme circulaire est remplacé par une fine bande de fer dont les bords ont été pliés pour le rigidifier. Nous le mentionnons simplement parce qu'il démontre qu'il n'est pas indispensable d'utiliser un diaphragme circulaire.

fig 31
Un téléphone nouveau et purement mécanique est illustré par la figure 31 (conçue en août 1877).
Au lieu d'un fil de ligne, on utilise le gaz d'éclairage contenu dans des conduites de gaz. Ce calcul est effectué uniquement pour de courtes distances, car il est essentiel que le gaz utilisé dans les bureaux communiquant soit tiré de la même conduite principale. Sur la figure, P représente la conduite principale. Les téléphones sont représentés en T et T'. L'instrument est simplement un cône fixé par son sommet à la conduite de gaz à la place du brûleur. L'extrémité la plus large est fermée par un fin diaphragme circulaire. Les vibrations sont transmises d'une conduite à l'autre par l'intermédiaire du gaz.

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Le phonographe et le téléphone, combinés, forment un instrument appelé téléphonographe, (conçue le 17 août 1877) est une représentation.
Le tambour du phonographe est représenté en coupe. Le diaphragme, au lieu d'être mis en vibration par la voix, est mis en vibration par les courants qui parcourent l'hélice H et qui proviennent d'une station éloignée.

Il s'agit d'une simple combinaison des deux instruments, comme le montre le schéma ci-joint. Le tambour du phonographe est représenté en coupe. Le diaphragme, au lieu d'être mis en vibration par la voix, est mis en vibration par les courants qui traversent l'hélice H et proviennent d'une station distante. L'objectif de ce nouvel instrument est d'obtenir un enregistrement des paroles prononcées au bureau distant, qui peut être converti en son si nécessaire. Cet instrument confère une signification supplémentaire au phonographe.

 

30 Avril 1878 Brevet 203 013 "Speaking Telegraph"

Le 30 avril 1878 Brevet 203 014 "Speaking Télégraph"
puis le brevet 203 014 "Telephon Call Signal"suivi du brevet 203 016

Le 10 décembre 1878 Brevet 210 767 Edison dépose le brevet du microphone à charbon . Il se compose d'un bouton de poudre de carbone molle comprimée, de la taille d'une pièce de dix pence, placée entre deux disques de laiton, contre l'un desquels appuie un diaphragme de fer.
La parole dans l'embouchure fait vibrer le diaphragme et produit des variations de la résistance.
(photos de l'original).

Edison, Lettre à Tracy Edson, Menlo Park, 16 juillet 1879

Mon cher Monsieur Edson

Votre faveur d'hier est à portée de main.
J'ai fabriqué de nombreux récepteurs neufs, dont plusieurs modèles se sont tous révélés défectueux. J'en ai fabriqué 50 de différents types pour un coût compris entre 15 et 1 800 $, puis je les ai tous jetés. Je souhaite être satisfait de l'appareil avant qu'il ne me quitte, ce qui me permettra d'économiser de l'argent par la suite. Bien sûr, comme je dois recevoir 1 $ pour chaque appareil utilisé par l'entreprise, j'ai intérêt à les lui remettre au plus vite. Tant que j'ai vu une occasion de les améliorer, j'ai continué à travailler. Je compte livrer d'ici deux semaines un modèle d'appareil qui fonctionnera parfaitement avec votre système de central téléphonique et qui vous donnera entière satisfaction.
Très sincèrement.
TA Edison

1. Edson avait demandé : « Où est le problème qui nous empêche d'obtenir certains de vos nouveaux récepteurs ? Est-ce notre faute ? Ne pouvez-vous pas nous en fabriquer, ou nous empêcher de les faire fabriquer ? » Les notes de Stockton Griffin pour cette réponse figurent au verso de la lettre d'Edson. George Walker avait formulé une demande similaire concernant le récepteur le 14 juillet, lorsqu'il avait écrit à Edison qu'il avait entendu « des comptes rendus incendiaires à leur sujet dans les journaux et de la part de personnes ayant visité votre usine ; un homme a rapporté que vous aviez engagé toute votre équipe dans la construction de 500 appareils pour l'Europe. Il me semble que nous devrions bénéficier d'au moins un échantillon, avant que le marché extérieur ne soit approvisionné. » La réponse d'Edison du 16 juillet à la lettre de Walker est similaire à ce document, sauf qu'il nie expressément avoir fabriqué 500 appareils et déclare en outre n'avoir « envoyé que 4 téléphones insatisfaisants en Europe »
2. Edison envoya six récepteurs à Gold et Stock le 16 août et rapporta à Arnold White deux jours plus tard que dix instruments fonctionnaient de manière satisfaisante.

9 décembre 1879 brevet 222 390 "Carbon Téléphone "

En 1885, Edison a développé un émetteur de carbone amélioré pour la Bell Telephone Company, qui utilisait des granules de charbon anthracite torréfié plutôt que du noir de fumée. La conception de base d'Edison a continué d'être couramment utilisée jusqu'à l'apparition des téléphones numériques dans les années 1980.

Résolvant un problème alors considéré comme insurmontable, et par l'adaptabilité de ses principes à des difficultés apparemment insurmontables apparues ultérieurement dans d'autres domaines, cette invention est l'une des plus remarquables parmi les nombreuses inventions d'Edison au cours de sa longue carrière d'inventeur.
L'objectif principal recherché était la répétition de signaux télégraphiques à distance, sans galvanomètre ni relais électromagnétique, afin de contourner les revendications du brevet Page. Cet objectif a été atteint avec le dispositif décrit dans le brevet de base d'Edison n° 158 787, délivré le 19 janvier 1875, en remplaçant la présence et l'absence de magnétisme par des frottements et des antifrictions dans un relais de régulation.
On notera, entre parenthèses, à l'intention du lecteur profane, qu'en télégraphie, le dispositif appelé relais est un instrument récepteur contenant un électroaimant adapté pour réagir au faible courant de ligne. Son armature se déplace en fonction des impulsions électriques, ou signaux, transmis à distance et, en réponse, fonctionne mécaniquement pour fermer et ouvrir alternativement un circuit local séparé, équipé d'un avertisseur sonore et d'une puissante batterie. Utilisé à des fins de véritable relais, les signaux reçus à distance sont à leur tour répétés sur la section suivante de la ligne, la puissante batterie locale fournissant le courant nécessaire. Comme cela provoque une forte répétition des signaux d'origine, le relais constitue une méthode économique pour étendre un circuit télégraphique au-delà des limites naturelles de la puissance de sa batterie.
À l'époque de l'invention d'Edison, il n'existait aucune autre méthode connue que celle qui vient d'être décrite pour la répétition des signaux transmis, limitant ainsi l'application de la télégraphie au plaisir de ceux qui pourraient détenir un brevet contrôlant le relais, sauf sur les circuits simples où une seule batterie suffisait. La découverte antérieure d'Edison sur le frottement différentiel des surfaces par décomposition électrochimique fut alors adaptée par lui pour produire un mouvement à l'extrémité d'un circuit sans l'intervention d'un électroaimant. En d'autres termes, il inventa un instrument télégraphique doté d'un vibrateur commandé par décomposition électrochimique, remplaçant une armature vibrante actionnée par un électroaimant, ouvrant ainsi une voie artistique entièrement nouvelle et insoupçonnée.

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L'ÉLECTROMOTOGRAPHE

Edison a produit un récepteur téléphonique connu sous le nom de «récepteur à craie», «récepteur de motogramme» ou «électromotographe».
La rotation d'un cylindre de craie mouillée au contact d'une armature, elle-même attachée à un diaphragme engendrait une friction faisant varier le courant microphonique produit par les vibrations du diaphragme. C'était incroyablement sensible, il était assez fort pour être entendu dans une grande pièce . Son inconvénient : une poignée sur le côté de l'instrument devait être constamment tournée pendant la conversation.
Il n'a pas eu de succès commercial.

Pour qu'on puisse comprendre le principe de ce téléphone, nous devrons entrer dans quelques détails sur l'électro-motographe de M. Edison, découvert en 1872 . Cet appareil est fondé sur ce principe : que si une feuille de papier, préparée avec une solution d'hydrate de potasse, est appliquée sur une plaque métallique réunie au pôle positif d'une pile, et qu'une pointe de plomb ou de platine reliée au pôle négatif soit promenée sur le papier, le frottement que cette pointe rencontre cesse dès que le courant passe, et elle peut dès lors glisser comme sur une glace jusqu'à ce que le courant soit interrompu. Or, comme cette réaction peut être effectuée instantanément sous l'influence de courants excessivement faibles, les effets mécaniques produits par ces alternatives d'arrêt et de glissement, peuvent, pour une disposition convenable de l'appareil, déterminer des vibrations en rapport avec les interruptions de courant produites par le transmetteur.
Dans ce système, le récepteur téléphoniquese composé d' un résonnateur et d'un tambour monté sur un axe que fait tourner une manivelle. Une bande de papier en provision sur un rouleau, passe sur le tambour dont la surface est rugueuse, et sur cette bande appuie fortement une pointe émoussée de platine qui est adaptée à l'extrémité d' un ressort fixé au centre du résonnateur. Le courant de la pile dirigé d'abord sur le ressort, passe par la pointe de platine à travers le papier chimique, et retourne par le tambour à la pile. Quand on tourne la manivelle, le papier avance, et le frottement normal qui se produit entre le papier et la pointe de platine, pousse en avant cette dernière, en provoquant par l'intermédiaire du ressort une traction sur un des côtés du résonnateur ; mais au moment de chaque passage du courant à travers le papier, tout frottement cessant, le ressort n'est plus entraîné, et le résonnateur revient à sa position normale. Or, comme à chaque vibration effectuée au transmetteur ce double effet se manifeste, il en résulte une série de vibrations du résonnateur qui sont la répétition de celles du transmetteur et, par conséquent, la reproduction plus ou moins réduite des sons musicaux qui ont affecté le transmetteur. Suivant les journaux américains, cet appareil aurait fourni des résultats surprenants; les courants les plus faibles, qui n'exerceraient aucune action sur un électro-aimant, produisent de cette manière des effets complets. L'appareil peut même reproduire , avec une grande intensité , les notes les plus élevées de la voix humaine, notes que l'on peut à peine distinguer lorsque l'on emploie des électro-aimants.
Le transmetteur est à peu près le même que celui que nous avons décrit précédemment; seulement, au lieu du disque de charbon, c' est une pointe de platine qui est employée, et elle ne doit pas être en contact continuel avec la lame vibrante. Voici du reste comment il est décrit dans le Telegraphic Journal : « Il consiste simplement dans un long tube de deux pouces de diamètre, ayant un de ses bouts recouvert d' un diaphragme constitué par une mince feuille de cuivre et maintenu serré au moyen d'une bague élastique.
Au centre du diaphragme de cuivre se trouve rivé un petit disque de platine, et devant ce disque, est ajustée une pointe du même métal adaptée à un support fixe .
Quand on chante devant le diaphragme, celui-ci en vibrant rencontre la pointe de platine et lui fait produire le nombre de fermetures de courant en rapport avec les vibrations des notes chantées . »
D'après de nouvelles expériences faites en Amérique pour juger du mérite des différents systèmes de téléphones, ce serait celui de M. Edison qui aurait fourni les meilleurs résultats . Voici ce que nous lisons, en effet, dans le Telegraphic Journal du 1 er mai 1878 ( p. 187 ) :
« Le 2 avril dernier, on expérimenta le téléphone à charbon de M . Edison entre New-York et Philadelphie, sur une des lignes si nombreuses de la compagnie de l' Ouest Union. La ligne avait une longueur de cent six milles, et dans presque tout son parcours elle longeait les autres fils . Or les effets d'induction déterminés par les transmissions télégraphiques à travers les fils voisins , et qui étaient suffisants pour empêcher l'audition de la parole dans tous les téléphones essayés, furent sans influence quand on employa le téléphone d'Edison avec deux éléments de pile et une petite bobine d' induction , et MM. Batchelor, Phelps et Edison purent échanger facilement une conversation . Le téléphone magnétique de M. Phelps regardé comme le plus puissant de son espèce , donna même de moins bons résultats. »
Dans des expériences faites entre le palais de l' Exposition de Paris et Versailles, la commission du jury a pu constater les mêmes résultats avantageux.

En pratique, le tambour à craie était relié électriquement à un pôle d'un circuit télégraphique entrant, et le bras vibrant et le patin à l'autre pôle. Lorsque le tambour tournait, le frottement du patin entraînait le bras vibrant vers l'avant, mais une impulsion électrique parcourant la ligne décomposait la solution chimique imbibée du tambour, provoquant un effet similaire à celui d'une lubrification, permettant ainsi au patin de glisser librement vers l'arrière sous l'effet de son ressort rétractile. Les mouvements de frottement du patin avec le tambour étaient plus ou moins longs et correspondaient à la longueur des impulsions envoyées sur la ligne. Ainsi, la transmission des points et des traits Morse par l'opérateur distant entraînait des mouvements de longueur correspondante du patin et du bras vibrant.


Edison a aussi fabriqué un modèle mural pour les Usa.

Le Récepteur Motographe. Conçue le 23 novembre 1877
Il est décrit comme suit : Un diaphragme en mica de dix centimètres de diamètre est maintenu dans un cadre approprié. Une manivelle ou une vis (en A) fait tourner un cylindre de craie D (préalablement imprégné de la solution chimique) avec un mouvement continu vers l'avant, directement depuis la face du diaphragme. Une extrémité d'une barre métallique est fixée au centre du diaphragme et l'autre extrémité repose sur le cylindre de craie, maintenue fermement par un ressort. Le circuit est formé de cette barre métallique, à travers le cylindre de craie, jusqu'à la base. Lorsque le cylindre est tourné, que ce soit à la main ou par un autre moyen, le frottement entre la barre métallique et le cylindre de craie est très important, et le diaphragme est tiré ou courbé vers l'extérieur, en direction du cylindre. Cette opération est purement mécanique et locale. Lorsque les ondes électriques sont transmises de la station distante par le locuteur (qui utilise l'émetteur à charbon d'Edison) via le fil jusqu'au récepteur, chaque onde, en traversant le cylindre de craie, neutralise plus ou moins, par décomposition électrochimique, la friction entre la barre et le cylindre, selon que l'onde est forte ou faible. L'effet résultant de chaque onde est la libération du diaphragme, lui permettant de retrouver sa position normale. Ainsi, une série d'ondes électriques, alternées entre elles, provoque une vibration du diaphragme en parfaite harmonie avec la voix du locuteur.

Courier de Joshua Bailey à Edison

Paris 7 juillet 1879.

Cher Monsieur,

Nous avons bien reçu votre télégramme annonçant l'envoi des motographes dans dix jours, et nous vous en avons adressé un autre aujourd'hui pour vous informer de leur expédition. Il est crucial pour nous d'avoir le motographe en main, car cela nous permettrait d'attirer l'attention du public et nous aiderait dans nos démarches. Avant-hier, les téléphones ont été installés au ministère des Télégraphes, dans le bureau correspondant en France à la salle d'opération située au sommet du bâtiment de la Western Union, et nous les avons utilisés avec grand succès en présence de tous les chefs de bureau de l'administration entre Versailles et le bureau. Chacun de ces agents s'est assis à tour de rôle au téléphone, a conversé avec les agents à Versailles et, en se levant, a déclaré : « Parfait, parfait . »
C'est le seul cas où un téléphone a pu fonctionner dans de telles circonstances. Le Gower & Bell, ainsi que le Siemens , ont échoué lamentablement à tous ces tests. Le fil qui nous a été fourni était un simple fil de câble télégraphique. Nous poursuivons actuellement notre demande de câble télégraphique et de concession, et une réponse favorable nous est promise. Nous militons également activement pour l'organisation du central téléphonique et prévoyons de mettre en service notre premier instrument d'ici la fin de la semaine prochaine.
Notre expérience avec votre neveu n'est pas satisfaisante. Nous constatons que, depuis qu'il est à notre service, il est en contact avec le groupe Herz et, d'après ce que nous avons compris, a accepté un engagement avec eux. En lui parlant de cette affaire il y a quelques jours et en faisant référence au contrat que nous avions conclu avec lui pour six mois, il s'est montré un excellent avocat en affirmant qu'il avait bien conclu un accord avec nous, mais que cet accord nous engageait, et non lui. Nous pensons que cela témoigne davantage de sa perspicacité juridique que de son sens de l'honneur.
Je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments distingués.

J.F. Bailey.

1874 Bell déposa un caveat à Boston et le transforma rapidement en trois demandes de brevets distincts déposés entre le 25 février et le 10 mars sous les conseillés des avocats Pollok et Bailey, missionnés aussi par Hubbard de tenter de briser le monopole exercé par la Western Union.
Bailey fut aussi rédacteur en chef du Journal de février 1889 à novembre 1890. Avant de découvrir la Science Chrétienne et de devenir praticien et enseignant, sa carrière variée l'a amené à représenter Thomas A. Edison en Europe, où il a promu l'utilisation accrue de la lumière électrique...
Bailey était chargé de collecter les taxes auprès des distilleries de New York et de saisir toute boisson alcoolisée non déclarée. Il assuma ses fonctions avec « zèle et détermination à faire de leur accomplissement fidèle un moyen d'assurer de nouveaux progrès et une plus grande approbation du public ».Mais cette attitude d’intérêt public l’a amené à entrer en conflit avec le Whiskey Ring. ...

Lettre de Tracy R. Edson à Edison, New York, le 23 septembre 1879

Monsieur,
J'ai cru comprendre que M. Wiley vous a adressé, au nom de la G.&S. T. Co., une demande pour deux de vos Motophones extra-puissants destinés à être exposés à la foire de l'Institut américain de New York.
J'espère que vous accéderez à cette demande si possible, car le public est très intéressé par cette merveilleuse nouveauté, et cela renforcerait grandement votre réputation de satisfaire le désir national de la voir.
Tous les frais seront bien entendu pris en charge par la société. Cordialement,
Tracy R. Edson

George L. Wiley était directeur du service des lignes privées et du téléphone de la Gold and Stock Telegraph Co. à New York.
Le 17 septembre, Wiley demanda à Edison de fournir « très rapidement, disons sous 8 ou 10 jours, une paire d'électro-motographes extra-puissants » pour l'American Institute Fair, une exposition annuelle new-yorkaise consacrée à la fabrication, à l'invention et à l'agriculture. Edison indiqua dans un brouillon de réponse qu'il n'avait « aucun de ces appareils puissants sous la main, seulement des modèles standard » et proposa de les lui fournir s'il le souhaitait.
Wiley écrivit de nouveau le 22 septembre, rappelant à Edison le prestige de la Foire et l'exhortant à « fabriquer une paire de haut-parleurs ou à modifier une paire standard pour en faire des haut-parleurs ». Edison accepta d'en faire fabriquer une paire de chaque et promit d'« envoyer mes hommes les mettre en service ». Les instruments devaient être présentés par des câbles reliant deux bureaux du centre-ville au bâtiment d'exposition de la 63e Rue. Après les avoir testés, Wiley écrivit le 24 septembre que « le récepteur chimique reçoit mieux l'émetteur à charbon classique que l'émetteur qui l'accompagne ». Edison nota dans cette lettre que « nous avons également jeté l'émetteur et sommes revenus à l'ancien émetteur à carburateur ».


Premier central téléphonique en Europe

21 août 1879 Ce jour ùarque l'histoire du téléphone, le premier central téléphonique d'Europe, de la Telephone Company Ltd, ouvrait à Londres. Située au 36 Coleman Street, la Telephone Company Ltd avait une capacité de 150 lignes et comptait à son ouverture environ 8 abonnés.
Des centraux téléphoniques ont également été ouverts par la société plus tard dans l'année à Glasgow, Manchester, Liverpool, Sheffield, Édimbourg, Birmingham et Bristol.

L'Edison Telephone Company of London Ltd fut enregistrée le 2 août avec un capital de 200 000 £ pour exploiter les brevets téléphoniques d'Edison. Le premier central téléphonique de la société fut officiellement inauguré le 6 septembre au 11 Queen Victoria Street, à Londres, avec dix abonnés utilisant des émetteurs à charbon et des récepteurs à craie.
Fin février suivant, avec deux autres centraux en service, la société comptait 172 abonnés.
Le tarif annuel était de 12 £, contre 20 £ pour la Bell Company.

Cette année, lorsqu'on lui a demandé si le téléphone serait un instrument d'avenir largement adopté par le public, M. William Preece (plus tard Sir William Preece), du service des ingénieurs des Postes, a répondu : « Je ne pense pas. » Interrogé plus longuement, il a ajouté : « J'imagine que les descriptions que nous recevons de son utilisation en Amérique sont un peu exagérées ; mais certaines conditions en Amérique nécessitent davantage l'utilisation d'instruments de ce type qu'ici. Nous avons ici une surabondance de messagers, de coursiers et autres personnes de ce genre. »

Le téléphone musical d'Edison.
Les effets curieux et réellement très-avantageux que M. Edison avait obtenus avec son électro-motographe, lui donnèrentl'idée, dès le commencement de l'année 1877 , d'appliquer le principe de cet appareil au téléphone pour la reproduction des sons transmis, et il a obtenu des résultats tellement intéressants que l'auteur d'un article sur les téléphones , publié dans le Telegraphic Journal du1 5 août 1877 , présente cette invention comme l'une des plus belles du dix-neuvième siècle. Ce qui est certain, c'est qu'elle semble avoir donné naissance au phonographe qui , dans ces derniers temps , a fait tant de bruit et a tant étonné les savants .

LE TÉLÉPHONE ÉLECTROCHIMIQUE.
M. Edison a appliqué, avec un succès remarquable, le principe de l'électro-motographe à la construction d'un récepteur téléphonique d'une puissance et d'une perfection extraordinaires.
Cet instrument, dans sa forme la plus simple, consiste en un diaphragme mis en vibration par les variations de frottement entre une bande métallique et un cylindre rotatif préparé chimiquement, sous l'effet des variations d'intensité d'un courant électrique passant au point de contact entre la bande métallique et le cylindre. Dans sa forme la plus simple, l'appareil consiste en un cylindre composé de craie et d'hydrate de potassium additionné d'une petite quantité d'acétate de mercure, moulé autour d'un rouleau ou d'une bobine en laiton à bride, dont les surfaces en contact avec le mélange sont revêtues de platine, lequel est maintenu humide. Sur la circonférence supérieure du cylindre, qui tourne sur un axe horizontal, une bande métallique est pressée avec une pression ferme et uniforme au moyen d'un ressort réglable. La partie de la bande qui appuie sur le cylindre est revêtue de platine, et l'extrémité opposée est fixée à un diaphragme de mica de quatre pouces de diamètre, solidement fixé par sa circonférence. Le cylindre est relié à l'élément en cuivre d'une pile, et la bande au pôle en zinc, un téléphone émetteur étant intégré au circuit. Si, en l'absence de courant, le cylindre tourne à vitesse uniforme en s'éloignant du diaphragme, le frottement entre le cylindre et la bande entraîne l'attraction du diaphragme vers l'intérieur, c'est-à-dire vers le cylindre, et le diaphragme prend une position fixe dépendant de sa propre rigidité et du frottement entre le cylindre et la bande.
Cependant, dès qu'un courant traverse l'instrument, le frottement diminue et le diaphragme revient en arrière grâce à son élasticité sans résistance, la variation du frottement étant proportionnelle à la variation de l'intensité du courant électrique ; Cette combinaison est si merveilleusement sensible que les variations d'intensité du courant électrique provoquées par la voix humaine parlant contre un téléphone à charbon produisent instantanément les variations de frottement correspondantes, et le diaphragme répète les mots, mais beaucoup plus fort qu'à l'origine, à la station distante.
Cette figure est une vue en perspective de l'appareil, qui est en réalité trois instruments en un, combinant un émetteur, un récepteur et une sonnette d'appel, et qui, de ce fait, présente une apparence quelque peu complexe.
La partie supérieure, quant à elle, constitue entièrement la sonnette d'appel et le dispositif de signalisation, qui permettent d'attirer l'attention de l'autre station et de recevoir les appels. Cet appareil ne diffère en rien d'une sonnette électrique ordinaire, dotée d'une touche et d'un interrupteur permettant de la mettre en circuit.
Devant le boîtier, en fonte, se trouve le grand diaphragme, mais celui-ci présente lui aussi une apparence plus complexe, car le téléphone à charbon est fixé devant et concentriquement à celui-ci. Si l'émetteur et la sonnette d'appel étaient retirés, l'apparence extérieure du récepteur se résumerait à une boîte rectangulaire, percée d'un trou de quatre pouces sur sa face avant émaillée au mica, et dotée d'une petite manivelle de treuil dépassant du côté droit.

L'agencement intérieur est illustré à la figure ci dessus à gauche, qui est une vue arrière de l'intérieur.
A représente le cylindre de craie monté sur l'arbre horizontal B B, qui, grâce à une roue droite et un pignon, peut être mis en rotation à vitesse modérée en tournant la manivelle du treuil W. L'axe B, tournant vers l'intérieur, est soutenu par le long palier à bossage illustré sur la figure, qui fait partie du support en fonte H H, auquel sont fixées toutes les pièces de l'appareil, à l'exception du diaphragme et de sa bande de liaison. Dis le diaphragme, constitué d'un disque de mica épais de quatre pouces de diamètre, et C une bande métallique fixée en son centre, pressée fermement contre la partie supérieure du cylindre par le ressort rigide S, dont la pression est régulée par la vis E. G est un arbre de renvoi, que l'on peut faire tourner légèrement en appuyant sur un levier fixé à l'extérieur du boîtier. Ce mécanisme permet de soulever, grâce à un levier à fourche, un rouleau amortisseur contre la surface du cylindre de craie, et ainsi de compenser occasionnellement les pertes d'eau par évaporation. Lorsqu'il n'est pas utilisé, le rouleau repose dans un bac d'eau T et ne doit être soulevé qu'occasionnellement, lorsque le cylindre est trop sec, pour obtenir les meilleurs résultats.
Lorsque cet instrument est connecté à un téléphone au carbone, dont la puissance de la batterie ne dépasse pas deux piles Fuller, tout son émis dans l'émetteur est non seulement parfaitement reproduit par le diaphragme en mica, mais son son est tellement amplifié qu'il constitue ce qui, dans un haut-parleur, serait considéré comme une voix inhabituellement forte.
M. Edison a constaté que cet instrument, comme le récepteur magnétique, produit des résultats bien plus satisfaisants lorsqu'il fonctionne sur un circuit à induction que lorsqu'il est connecté directement à l'émetteur au charbon. Il adopte donc le principe consistant à placer l'instrument récepteur en circuit avec le fil secondaire d'une bobine d'induction, l'émetteur et la pile étant sur le circuit primaire.
Le caractère ondulatoire conféré au courant voltaïque par sa transmission à travers le disque de charbon, dont la résistance varie continuellement sous l'influence des vibrations sonores, produit par induction un courant ondulatoire correspondant dans le circuit secondaire de la bobine d'induction. Ce courant variable, transmis par le fil de ligne à l'instrument récepteur, en faisant varier l'intensité de la décomposition électrochimique entre le cylindre de craie et la pointe de platine qui appuie dessus, provoque une variation correspondante du coefficient de frottement entre les deux surfaces.
Le secret de la grande puissance de cet instrument, qui lui permet de parler d'une voix distincte dans une grande pièce, réside dans le fait que le mouvement mécanique du diaphragme est produit par des moyens mécaniques locaux, tels qu'un mécanisme d'horlogerie ou une rotation manuelle, et non par le courant électrique, comme dans tous les autres récepteurs téléphoniques. Le courant électrique contrôle simplement le moment où cette force mécanique est exercée et son intensité. On peut le comparer mécaniquement à un accouplement à friction, ou à un embrayage, par lequel une machine est entraînée par une machine à vapeur et qui peut à tout moment transmettre la pleine puissance du moteur à la machine, ou, en faisant varier le frottement, n'en transmettre qu'une partie.

Brevet 231.704 Electro-Chemical Receiving-Telephone 31 aout 1880

LE DERNIER TÉLÉPHONE D'EDISON

La forme, n'est pas la seule modification. Dans le premier téléphone électrochimique, le cylindre de craie était humidifié par un rouleau mobile qui trempait le fluide d'excitation et l'humidifiait. Ce rouleau mobile est désormais supprimé, et le cylindre de craie est enfermé dans un boîtier en ébonite, visible à l'extrémité du bras mobile. Une fois humidifié, le cylindre reste dans cet état indéfiniment, le boîtier étant pratiquement étanche à l'air. Le petit arbre parallèle au bras en fer traverse le côté du boîtier et porte le cylindre de craie. À l'extrémité opposée se trouve un petit pignon mû par une vis sans fin, dont la manivelle est actionnée par le doigt. La membrane de l'instrument récepteur est recouverte par la face avant du boîtier, à l'exception d'une petite partie centrale, largement suffisante pour la sortie du son.
Le bras qui soutient l'instrument récepteur est articulé, ce qui permet de le relever verticalement lorsque le téléphone n'est pas utilisé.
L'émetteur est logé dans le boîtier rectangulaire fixe ; son embouchure est légèrement saillante, et la membrane, en mica, est soutenue par un cadre métallique et des ressorts à l'intérieur du couvercle. Cet émetteur est très différent des émetteurs au carbone, aujourd'hui si largement utilisés aux États-Unis. Il est extrêmement simple et ne nécessite pas de réglages fréquents, tout en étant aussi sensible que les émetteurs existants.

25 Novembre 1879 Brevet 221 957

Un bras en ébonite est fixé au centre du diaphragme en mica par un petit boulon, relié à un pôle de la pile par une feuille métallique ou un fil de cuivre très fin. La tête de ce boulon, plaquée platine, est profondément enfoncée dans le bras en ébonite. Cette même cavité contient également un crayon de carbone, tel qu'on en utilise pour les bougies électriques. Le carbone s'insère librement dans la cavité et est arrondi à ses deux extrémités. Son extrémité extérieure est comprimée par un ressort plaqué platine, fixé à l'extrémité extérieure du bras en ébonite. Le ressort porte à son extrémité libre, exactement en face du morceau de carbone, un poids en laiton, et la pression du ressort sur le carbone est réglée par la petite vis de réglage. Un fil métallique ou un morceau de feuille de cuivre, relié au ressort, complète un circuit électrique comprenant le primaire d'une bobine d'induction contenue dans le boîtier rectangulaire. Le fil secondaire de la bobine d'induction est relié à la ligne téléphonique, et une bobine tertiaire, qui enveloppe le secondaire, est reliée au cylindre en caoutchouc et en craie de l'appareil récepteur. Sous le boîtier de l'émetteur se trouvent deux touches : celle de droite sert à la signalisation, celle de gauche à la fermeture du circuit tertiaire lors de la réception d'un message.
Le cylindre de l'appareil récepteur est constitué de craie précipitée solidifiée par une forte pression. Le fluide utilisé pour saturer la craie est une solution diluée de phosphate disodique d'hydrogène. M. Edison a découvert, par une longue série d'expériences, que la solution employée doit être celle d'un alcali ou le phosphate d'un alcali, et le phosphate disodique d'hydrogène s'est révélé supérieur à tous les autres.
Le fonctionnement de ce téléphone sera compris en se référant à la description du premier téléphone électrochimique.
La vibration du diaphragme de l'appareil émetteur fait varier la résistance entre le carbone et les deux électrodes, de sorte qu'un courant variable ou ondulatoire traverse le primaire de la bobine d'induction ; Ceci, bien sûr, produit un courant secondaire d'intensité variable dans le fil secondaire de la bobine d'induction, lequel, étant en circuit avec le fil secondaire de la bobine d'induction d'un instrument distant, produit un courant dans le fil tertiaire enroulé autour de la seconde bobine. Le courant tertiaire traverse le cylindre de craie et le caoutchouc recouvert de platine. Lorsque le cylindre de craie tourne, le frottement du caoutchouc varie en fonction de la variation des courants primaire, secondaire et tertiaire. Le caoutchouc recouvert de platine est relié au diaphragme, et le frottement du caoutchouc est suffisant, lorsqu'un faible courant passe, pour tirer le diaphragme vers l'avant lorsque le cylindre tourne ; mais lorsque la moindre augmentation de courant traverse la bobine primaire, le courant tertiaire induit transforme la surface de frottement de la craie en une surface sans frottement, et le diaphragme revient en arrière. Tout cela est nécessaire pour décrire une seule vibration du diaphragme, dont des milliers sont nécessaires pour prononcer une seule phrase. Il n'est pas nécessaire que le courant soit interrompu pour produire l'effet désiré dans le récepteur. En effet, il est probable qu'une rupture absolue ne se produise jamais dans l'utilisation courante du téléphone. Ce système utilise une sonnette d'appel ordinaire pour donner l'alarme. Ce téléphone est inégalé en termes de volume sonore et ne nécessite pas d'électroaimant pour sa construction. Le système est protégé par le brevet Bell, et les améliorations d'Edison appartiennent à l'American Bell Telephone Company.

Cette figure montre une cabine téléphonique contenant un émetteur Edison et un récepteur bipolaire Gray. Cet appareil fut l'une des modifications les plus efficaces du téléphone Bell introduites aux États-Unis. L'autre figure représente la disposition des circuits du système Edison.

Ce modèle fut présenté au publique dans le journal le 'Scientific American, New York, le 27 Septembre, 1879
Quelques semaines après que nous ayons décrit le téléphone électrochimique du professeur Edison comme il était apparu pour la première fois sous une forme pratique; depuis lors, il a subi une succession de changements jusqu'à ce qu'il ait finalement pris la forme compacte et commode indiquée dans la gravure qui l'accompagne.
La forme, cependant, n'est pas le seul changement. On se souvient que dans le premier téléphone électrochimique, le cylindre à craie était rempli d'humidité par un rouleau mobile plongeant dans le fluide excitant et le remplissant d'humidité. On se débarrasse maintenant de ce rouleau mobile, et le cylindre de craie est incliné dans une boîte de vulcanite, vue à l'extrémité du bras mobile. Une fois humidifié, le cylindre reste dans cet état pendant une durée indéterminée, car la boîte est pratiquement étanche.
Le petit arbre parallèle au bras de fer traverse le côté de la boîte et porte le cylindre de craie. À l'extrémité opposée se trouve un petit pignon entraîné par une vis sans fin dont la manivelle est tournée par le doigt. Le diaphragme de l'instrument de réception est recouvert par l'avant du boîtier, à l'exception d'une petite partie centrale qui est tout à fait suffisante pour la sortie du son.
Le bras qui supporte l'instrument récepteur est articulé de manière à pouvoir être soulevé verticalement lorsque le téléphone n'est pas utilisé.
L'émetteur est contenu dans la boîte rectangulaire fixe; son embout buccal se projette légèrement et le diaphragme en mica est soutenu par un cadre métallique et des ressorts à l'intérieur du couvercle du boîtier. Cet émetteur est tout à fait différent des émetteurs de carbone actuellement si largement utilisés dans ce pays, et il sera nouveau pour beaucoup de nos lecteurs; mais c'est l'un des premiers et meilleurs téléphones ou microphones du professeur Edison.

Il est extrêmement simple et ne nécessite pas d'ajustements fréquents, alors qu'il est tout aussi sensible que les formes d'émetteur existantes.
Les détails de sa construction seront compris par la Fig. 2. Un bras de vulcanite est fixé au centre du diaphragme en mica au moyen d'un petit boulon, qui est relié à un pôle de la batterie par un morceau de feuille métallique ou très mince. fil de cuivre. La tête de ce boulon est en forme de platine et s'enfonce profondément dans le bras de vulcanite, la même cavité contenant également un morceau de crayon de carbone, comme celui utilisé pour les bougies électriques. Le carbone s'adapte librement à la cavité et est arrondi aux deux extrémités. Son extrémité externe est pressée par un cylindre de craie à face de platine et le caoutchouc à surface de platine.
Le cylindre de craie tourne sur la variation du frottement du caoutchouc en fonction de la variation des courants primaire, secondaire et tertiaire.
Le caoutchouc à surface de platine est relié au diaphragme et le frottement du caoutchouc suffit, quand aucun courant ne passe, pour tirer le diaphragme vers l'avant lorsque le cylindre est tourné; mais quand le moindre courant est envoyé à travers la bobine primaire, le courant tertiaire induit transforme la surface friclionale de la craie en une surface sans frottement et le diaphragme revient en arrière. Tout cela pour décrire une seule vibration du diaphragme, dont des milliers sont nécessaires pour prononcer une seule phrase. Il n'est pas essentiel que le courant soit rompu pour produire l'effet dans le récepteur. Il est probable qu'une rupture absolue ne se produise jamais dans l'utilisation normale du téléphone.
Une sonnerie d'appel ordinaire est adoptée dans ce système pour déclencher une alarme.
Ce téléphone est sans égal pour le volume de la voix et un électro-aimant n'est pas nécessaire dans sa construction

TÉLÉPHONE COMMERCIAL BRITANNIQUE

Le 10 juillet, Edison avait apporté plusieurs modifications importantes à la conception des appareils téléphoniques qu'il avait envoyés en Grande-Bretagne fin février. Le premier modèle avait été construit pour des démonstrations, tandis que le nouveau était destiné à un usage commercial.
La modification la plus visible concernait l'emplacement du récepteur.
L'un des critères de laboratoire pour juger de l'efficacité du récepteur était la distance d'audibilité des conversations, mais les qualités sonores du récepteur de l'électromotographe empêchaient apparemment d'entendre les signaux plus faibles dans une pièce bruyante.
Le récepteur fut donc déplacé de la cabine téléphonique à l'extrémité d'un bras articulé pouvant être placé au niveau de l'oreille de l'auditeur. Cette conception, apparue au cours de la première semaine de juillet, fut rendue possible grâce à une nouvelle composition de craie qui restait humide indéfiniment après avoir été mouillée.
Edison découvrit qu'il pouvait maintenir l'humidité des craies en les plaçant dans un récipient hermétique en ébonite, sans rouleau mouilleur ni réservoir d'eau. Les premiers modèles du nouveau récepteur à bras oscillant plaçaient la manivelle permettant de faire tourner la craie sur le boîtier du récepteur, reliée à l'arbre du récepteur par une vis sans fin ; plus tard, l'arbre fut repositionné et relié directement à la manivelle. L'un de ces modèles a peut-être été utilisé dans une commande du 10 juillet pour « deux nouveaux récepteurs à bras oscillants ». Le même jour, cependant, Batchelor ordonna à l'atelier de « fabriquer un nouveau récepteur avec un mouvement de vis sans fin pour entraîner l'articulation du bras », suggérant que la manivelle devait être placée à la base du bras et reliée à la craie par une vis sans fin et un arbre, comme le montre un plan mesuré du 12 juillet pour un modèle de l'Office des brevets.
Le 10 juillet également, une autre commande fut passée pour un récepteur doté d'un « mouvement d'horlogerie et d'un volant d'inertie », similaire à celui décrit dans la demande de brevet déposée par Edison le 17 juillet (brevet américain n° 231 704).

Les téléphones commerciaux expédiés en Angleterre à la mi-juillet avaient la manivelle à la base du bras, reliée à la craie par une vis sans fin et un arbre. Deux modifications supplémentaires ont également été apportées au nouveau récepteur.
Brevet Croqui du du 7 juillet de Charles Batchelor représentant le récepteur boulonné au bras, la craie étant tournée par une manivelle montée directement sur l'arbre.

Un bloc en caoutchouc, fixé à l'extrémité d'une vis à oreilles, a remplacé l'ancien système de ressort de tension afin de maintenir la pression entre le ressort de contact métallique et la craie. Le récepteur lui-même a été placé dans le circuit tertiaire d'une bobine d'induction.
En juillet, le nouvel émetteur à inertie a remplacé l'émetteur Edison standard, et l'embouchure en bois a été remplacée par une embouchure en caoutchouc. Fin septembre, l'émetteur à inertie a été abandonné au profit d'un retour à l'émetteur à charbon standard, couramment utilisé aux États-Unis, dont le bouton en charbon est maintenu dans une coupelle fixée sur le corps de l'émetteur.
(Un boîtier en ébonite contenait le récepteur, constitué d'un diaphragme en mica d'où sortait le ressort de contact. Ce ressort glissait sur la surface du cylindre de craie rotatif sous la pression du bloc en caoutchouc, réglée par une vis à oreilles.)

Le modèle de brevet trouvé à l'Edison Institute, Dearborn, Michigan, pour le brevet américain Edison n° 231 704 est basé sur le dessin de ce brevet, qui montre la manivelle sur le boîtier. Une version légèrement différente du dessin du modèle du brevet du 12 juillet apparaît dans le brevet britannique Edison n° 5 335 (1879).
Il existe également deux dessins mesurés réalisés par John Kruesi en août
L’un des premiers modèles commerciaux, identifié par son embouchure en bois, se trouve au Science Museum de Londres. On ignore si l’instrument présenté possède un transmetteur à inertie ou un transmetteur à charbon standard.
Le Scientific American a décrit et illustré un instrument équipé d'un émetteur à inertie dans son numéro du 27 septembre 1879. Cependant, lorsque le dessinateur de laboratoire Samuel Mott a réalisé des dessins couleur mesurés en octobre 1879, l'émetteur à inertie avait été supplanté. « Le dernier téléphone d'Edison ».

Dessins de Charles Batchelor, datés du 12 juillet, pour un modèle de l'Office américain des brevets, montrant le nouveau récepteur sur un bras oscillant.

Dessin de Samuel Mott d’octobre 1879 avec l’avant du téléphone ouvert pour montrer la bobine d’induction, et dessin de Samuel Mott d’octobre 1879 montrant l’émetteur à carbone standard qui a remplacé l’émetteur à inertie ; il est connecté à la bobine d’induction.

Correspondances

À Edward Johnson [Menlo Park,] 21 juillet 1879

Monsieur
Je vous ai expédié samedi quatre instruments qui, j'en suis absolument certain, vous donneront entière satisfaction. Ils ont le mérite d'être simples, pratiques et bon marché, et ne risquent absolument pas de tomber en panne. Vous constaterez que la craie est maintenant dans un récipient parfaitement fermé. La craie est un phosphate de soude, et de toutes les substances, c'est la seule parfaite. Elle semble absolument parfaite et dure plusieurs jours à l'air libre. Le sel est parfaitement neutre et ne s'altère pas. Vous constaterez peut-être une cristallisation à la surface de la craie à la réception, car je crains qu'elle n'ait été trop imbibée. Ils fonctionnent de la même manière, qu'ils soient mouillés au quart ou complètement. Nous préparons une solution concentrée de phosphate de soude, que nous diluons avec la moitié de l'eau, puis nous l'humidifions avec un pinceau à lettres. La surface est la plus lisse de toutes les craies et ne change jamais, sauf si nous la satureons trop, ce qui provoque sa cristallisation. Avec le récepteur tel qu'il a été livré, nous gagnons toute la marge possible. Avec l'ancien appareil, il était difficile d'entendre à cause de la distance, mais avec celui-ci, nous obtenons le même volume sonore. La poignée est plus facile à manipuler et l'ensemble est meilleur. Nous en enverrons huit autres la semaine prochaine : quatre auront un autre type de poignée et des boîtiers en acajou poli, et quatre autres contiendront l'émetteur téléphonique à inertie, indéréglable, réglable en une seconde, coûtant 20 centimes et capable de chuchoter à 7,5 mètres de distance et de communiquer à 7,5 cm.
Par la suite, nous enverrons la moitié d'un émetteur à inertie et la moitié d'un émetteur standard jusqu'à épuisement des émetteurs Bergmann. À ce moment-là, nous pourrons connaître votre choix.
Pour la première fois, je me sens parfaitement à l'aise avec le téléphone. Nous allons en installer deux à New York la semaine prochaine, en standard. Vous savez que je ne le ferais pas si je n'étais pas entièrement satisfait.
S'il y a des cristallisations, épongez-les simplement à l'eau et tout ira bien. Je parie ma vie que ces craies n'auront pas besoin d'être humidifiées plus de deux fois par an.
Batchelor vous donne plus de détails.
Très sincèrement
T. A. Edison Griffin

- Le 18 juillet, Charles Batchelor a donné instruction à l'atelier du laboratoire de « modifier quatre téléphones destinés à l'Angleterre afin d'y intégrer une bobine primaire de 40 ohms, une secondaire de 150 ohms et une tertiaire de 400 ohms, et de fabriquer un nouveau boîtier et un nouveau socle adaptés. Il a fallu installer une charnière sur le dessus du boîtier afin que nous puissions accéder à l'émetteur pour le régler.» L'atelier a exécuté la commande le samedi 19 juillet.
- Dans son article sur le nouveau téléphone d'Edison, Scientific American notait que le réservoir et le rouleau utilisés auparavant pour humidifier les craies avaient été supprimés et remplacés par « le cylindre de craie enfermé dans une boîte en ébonite… à l'extrémité du bras mobile. Une fois humidifié, le cylindre reste dans cet état indéfiniment, la boîte étant pratiquement hermétique.»
- La brosse était utilisée pour humidifier une feuille de papier de soie dans un cahier typographique afin que l'encre d'une lettre ou d'un autre document puisse y être transférée pour en faire une copie. La feuille humide et l'original étaient placés entre des feuilles huilées (afin d'éviter le transfert d'encre sur les autres pages du cahier), puis le cahier fermé était placé sous pression dans une presse typographique afin de transférer une partie de l'encre de l'original sur le papier de soie.

Charles Batchelor à Edward Johnson [Menlo Park], 31 juillet 1879
Cher Johnson,
Nous avons bien reçu votre lettre et sommes heureux d'apprendre que vous avez fait un bon voyage.
Nous vous envoyons aujourd'hui les huit instruments promis dans ma dernière lettre : ils sont tous équipés d'émetteurs à inertie, mais pas de plombagine. Nous y avons inséré un petit morceau de charbon de bois provenant d'une bougie Jablochkoff. Ils sont tout simplement immenses et leur beauté réside dans le fait que vous pouvez parler soit dans l'embouchure, soit à quinze centimètres de distance, tout en conservant la même clarté et le réglage. Sur les quatre derniers instruments de ce lot, équipés d'embouchures en caoutchouc, vous constaterez que le ressort de pression en caoutchouc est muni d'une goupille vissée dessus. Nous avons constaté que cela donne de meilleurs résultats qu'un condensateur, c'est pourquoi nous vous avons envoyé un certain nombre de broches pour les installer. Nous vous avons également envoyé un certain nombre de charbons émetteurs, même si je ne vois pas pourquoi vous en aurez besoin. Nous vous envoyons également huit boutons de craie supplémentaires, qui n'ont pas été mouillés du tout. Edison vous demande de bien vouloir livrer deux instruments complets à Puskas, car seuls six de ces huit sont facturés à Londres. Nous vous en fournirons bientôt un grand nombre.
Cordialement.

- Edison télégraphia à Gouraud ce jour-là : « Expédié aujourd'hui, lot de téléphones, c'est tout simplement parfait. Télégraphe via Drexel : sept mille cinq cents pour 500 $. Paiement différé. Téléphones, les fabricants exigent une avance et un paiement immédiat.» Gouraud répondit qu'il avait immédiatement demandé à la maison Drexel de Londres de créditer Edison de 8 000 $. Cet arrangement était conforme à la suggestion de Gouraud dans une lettre du 15 juillet, dans laquelle il conseillait également à Edison de « conclure vos contrats pour mille dollars au lieu de 450, car plusieurs centaines seront nécessaires pour la création des sociétés provinciales », qui incluaient désormais une future entreprise de Glasgow. Lorsqu'il accusa réception de cette lettre le 29 juillet, Edison déclara : « Je dois déterminer le style qui sera adopté, car j'envoie différents styles et je ne sais pas encore lequel conviendra à vos clients. »
- Batchelor a observé le 25 juillet : « Nous constatons que le carbone très dur, tel que celui utilisé dans les bougies Jablochkoff, est le meilleur pour la transmission, permettant une communication claire, que l’on parle dans le microphone ou à distance. » Le 29 juillet, il rédigea de longues instructions pour la préparation des huit instruments en vue de leur expédition. Il indiquait à John Kruesi : « Les quatre téléphones à inertie équipés de petites bougies Jablochkoff sur votre bureau sont en bon état et peuvent être emballés immédiatement. Les quatre téléphones à émetteur Bergmann sur l’établi de [Charles] Flammer doivent être équipés de nouveaux boîtiers, avec des téléphones à inertie en mica épais et des bandes de connexion collées aux diaphragmes… Dans les téléphones à inertie, fabriquez des boutons-poussoirs Jablochkoff et arrondissez-les aux deux extrémités.»
- Dans ses instructions écrites, Batchelor indiquait à Kruesi que les téléphones « devaient être équipés d'un embout en caoutchouc, provenant des téléphones Bergmann, vissé dans le bois… au lieu de façonner le bois en forme d'embout ».
- Kruesi a rédigé un bon de commande vers le 15 juillet pour la fabrication de 100 boutons et leur envoi « à Johnson avec la prochaine livraison de téléphones », qui comprenait également 50 sondeurs Bunnell.
- Batchelor a donné instruction à Kruesi : « N’adressez rien à Puskas ».

sommaire


LE MICRO-TASIMETRE.

Le micro-tasimètre est le fruit des expériences d'Edison avec son téléphone à charbon.
Après avoir expérimenté des diaphragmes de différentes épaisseurs, il a constaté que les meilleurs résultats étaient obtenus avec les diaphragmes les plus épais. À ce stade, il a rencontré une nouvelle difficulté. Le bouton de charbon était si sensible aux changements d'état que la dilatation de la poignée en caoutchouc du téléphone rendait l'instrument inarticulé, et finalement inopérant. Des poignées en fer ont été remplacées, avec un résultat similaire, mais avec la particularité supplémentaire de produire des sons musicaux et grinçants distinctement audibles dans l'appareil récepteur.
Edison attribuait ces sons au mouvement des molécules de fer entre elles pendant la dilatation. Il les appelle « musique moléculaire ». Pour éviter ces perturbations dans le téléphone, la poignée a été supprimée, mais elle avait grandement contribué à révéler l'extrême sensibilité du bouton de charbon, et cette découverte a ouvert la voie à l'invention de ce nouvel et merveilleux instrument.

Le micro-tasimètre est représenté en perspective sur la figure en coupe sur la figure ci dessus, ainsi que le plan de disposition dans le circuit électrique. L'instrument se compose essentiellement d'un cadre rigide en fer servant à maintenir le bouton de charbon, placé entre deux surfaces de platine, l'une fixe et l'autre mobile.
L'instrument se compose essentiellement d'un cadre rigide en fer supportant le bouton de carbone, placé entre deux surfaces en platine, l'une fixe et l'autre mobile, et d'un dispositif de maintien de l'objet à tester, de sorte que la pression résultant de sa dilatation agisse sur le bouton de carbone.
Deux tiges robustes, A et B, dépassent de la base rigide C.
Un disque en ébonite, D, est fixé à la tige A par la vis à tête en platine E, dont la tête repose au fond d'une cavité circulaire peu profonde au centre du disque. Dans cette cavité, et en contact avec la tête de la vis E, est placé le bouton de carbone F. Sur la face extérieure du bouton se trouve un disque en feuille de platine, en communication électrique avec la pile. Une coupelle métallique, G, est placée en contact avec le disque de platine pour recevoir une extrémité de la bande de matériau utilisé pour faire fonctionner l'instrument. La borne B se trouve à environ dix centimètres de la borne A et comporte un galet suiveur à vis H portant une coupelle I, entre laquelle est placée une bandelette de la substance dont on souhaite démontrer l'extensibilité. La borne A est en communication électrique avec un galvanomètre, lequel est relié à la batterie. La bandelette de la substance à tester est soumise à une légère pression initiale, ce qui dévie l'aiguille du galvanomètre de quelques degrés par rapport au point neutre. Lorsque l'aiguille s'immobilise, sa position est notée. La moindre dilatation ou contraction ultérieure de la bandelette est indiquée par le mouvement de l'aiguille du galvanomètre. Une fine bandelette de caoutchouc dur, placée dans l'instrument, présente une extrême sensibilité : elle se dilate sous l'effet de la chaleur de la main, de sorte qu'elle déplace de plusieurs degrés l'aiguille d'un galvanomètre ordinaire, qui n'est absolument pas affectée par une thermopile placée face à un fer rouge. Dans cette expérience, la main est maintenue à quelques centimètres de la bande de caoutchouc. Une bande de mica est sensiblement affectée par la chaleur de la main, et une bande de gélatine, placée dans l'instrument, se dilate instantanément sous l'effet de l'humidité d'un morceau de papier humide tenu à deux ou trois pouces de distance.
Pour ces expériences, l'instrument est disposé comme illustré à la figure 291, mais pour des opérations plus délicates, il est relié à un galvanomètre à réflexion de Thomson, et le courant est régulé par un pont de Wheatstone et un rhéostat, de sorte que la résistance des deux côtés du galvanomètre soit égale et que le faisceau lumineux du réflecteur tombe sur 0° de l'échelle. Cette disposition est illustrée à la figure 290, et le principe est illustré par le schéma de la figure 293. Ici, le galvanomètre est en g, et l'instrument en ii est réglé, par exemple, sur une résistance de dix ohms. En a, b et e, la résistance est la même. Une augmentation ou une diminution de la pression exercée sur le bouton de carbone par une dilatation ou une contraction infinitésimale de la substance testée est indiquée sur l'échelle du galvanomètre.
Le bouton de carbone peut être comparé à une valve : lorsqu'il est comprimé, même légèrement, sa conductivité électrique augmente, et lorsqu'il se dilate, il perd partiellement son pouvoir conducteur.
La chaleur dégagée par la main, tenue à quinze ou vingt centimètres d'une bande d'ébonite placée dans l'instrument, disposé comme décrit précédemment, suffit à dévier le miroir du galvanomètre et à projeter le faisceau lumineux hors de l'échelle. Un corps froid placé près de la bande d'ébonite transportera le faisceau lumineux dans la direction opposée.
Une pression inappréciable et indétectable par d'autres moyens est clairement indiquée par cet instrument. M. Edison propose d'appliquer le principe de cet instrument à de nombreux usages, parmi lesquels les thermomètres, baromètres et hygromètres délicats.

La figure montre en perspective la dernière version du microtasimètre d'Edison, ou mesureur de pression infinitésimale.
L'intérêt de cet instrument réside dans sa capacité à détecter de faibles variations de température.
Ceci est réalisé indirectement. Le changement de température provoque la dilatation ou la contraction d'une tige de vulcanite, ou d'un autre matériau, ce qui modifie la résistance d'un circuit électrique, en faisant varier la pression qu'elle exerce sur un bouton de carbone intégré au circuit.
Lors de l'éclipse totale de Soleil du 29 juillet 1878, cette méthode a permis de démontrer avec succès l'existence de chaleur dans la couronne. Elle permet également de déterminer la dilatation relative de la matière due à l'élévation de température.
L'autre figure présente les parties importantes en coupe, offrant un aperçu de sa construction et de son fonctionnement.
La substance dont la dilatation doit être mesurée est représentée en A. Elle est fermement fixée en B, son extrémité inférieure s'insérant dans une fente de la plaque métallique M, qui repose sur le bouton de charbon. Ce dernier est intégré à un circuit électrique, qui comprend également un galvanomètre délicat. Toute variation de longueur de la tige modifie la pression exercée sur le charbon et modifie la résistance du circuit.
Ceci provoque une déviation de l'aiguille du galvanomètre ; un mouvement dans un sens indique une dilatation de A, tandis qu'un mouvement opposé indique une contraction. Pour éviter toute déviation pouvant résulter d'une variation de puissance de la pile, le tasimètre est inséré dans un bras du pont de Wheatstone, tandis que le galvanomètre est utilisé dans le fil du pont.
Afin de déterminer la valeur exacte de la dilatation, en décimales de pouce, la vis S, située devant le cadran, est tournée jusqu'à reproduire la déviation précédemment provoquée par le changement de température. La vis actionne une seconde vis, faisant monter ou descendre la tige, et la distance exacte parcourue par la tige est indiquée par l'aiguille N, sur le cadran.
L'instrument peut également être utilisé avantageusement pour mesurer les variations d'humidité de l'atmosphère. Dans ce cas, la bande de vulcanite est remplacée par une bande de gélatine, qui change de volume en absorbant l'humidité. La sensibilité de l'appareil à la chaleur est remarquable et dépasse de loin celle de tout autre appareil. Lorsqu'il est réglé avec une sensibilité modérée, la chaleur de l'aiguille placée en ligne avec le cône du tasimètre à une distance de neuf mètres provoque la sortie du point lumineux du galvanomètre de l'échelle.

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L'AÉROPHONE.

L'aérophone, une invention de M. Edison pour amplifier le son, a déjà suscité un intérêt considérable, bien qu'il ne soit pas encore perfectionné.
Son objectif est d'augmenter le volume des paroles sans altérer la netteté de l'articulation.
Le fonctionnement de l'instrument est le suivant :
Le son amplifié provient d'un grand diaphragme, mis en vibration par de la vapeur ou de l'air comprimé. La source d'énergie est contrôlée par le mouvement d'un second diaphragme vibrant sous l'influence du son à amplifier.
L'instrument se compose de trois parties distinctes :
- Une source d'énergie ;
- Un instrument de contrôle de l'énergie ;
- Un diaphragme vibrant sous l'influence de l'énergie.
La première partie est généralement de l'air comprimé, fourni par un réservoir. Il est nécessaire qu'il soit à pression constante.

La seconde partie, illustrée en coupe à la figure ci dessus, est constituée d'un diaphragme et d'un embout, comme ceux utilisés dans le téléphone. Un cylindre creux est fixé par une tige au centre du diaphragme. Le cylindre et sa chambre E vibrent donc avec le diaphragme. Un mouvement vers le bas permet à la chambre de communiquer avec la sortie H, un mouvement vers le haut avec la sortie G. L'air comprimé entre en A et remplit la chambre, qui, en position normale, n'a pas de sortie. Chaque vibration vers le bas du diaphragme condense ainsi l'air dans le tuyau C, permettant simultanément à l'air de B de s'échapper par F. Un mouvement vers le haut condense l'air de B, mais ouvre I.

La troisième et dernière partie est représentée en coupe à la figure ci-ddessus. Elle est constituée d'un cylindre et d'un piston P, comme ceux utilisés dans un moteur ordinaire. La tige du piston est fixée au centre d'un grand diaphragme D. Les tuyaux C et B sont les prolongements de ceux désignés par les mêmes lettres à la fig. 34. Le tuyau C communique avec une chambre du cylindre et le tuyau B avec l'autre. Le piston, se déplaçant sous l'effet de l'air comprimé, actionne également le diaphragme, dont le nombre et la durée des vibrations sont identiques à ceux du diaphragme de l'embouchure.
L'intensité du son émis par le tube directeur F dépend de la taille du diaphragme et de la force qui le fait bouger. La première est très grande, et la seconde peut atteindre plusieurs centaines de livres de pression.

Cet instrument est représenté sur la figure ci dessus. M. Edison affirme que 90 % de l'énergie provenant de la batterie est utilisée par son intermédiaire. La pièce maîtresse de la machine est un diapason de grandes dimensions, vibrant environ 35 fois par seconde, et portant sur chaque bras un poids de 15 kg. L'amplitude des vibrations est d'environ 0,8 mm, et les vibrations sont entretenues par deux très petits électro-aimants placés près de l'extrémité de chaque bras. Ces aimants sont connectés en circuit entre eux et à un commutateur actionné par l'un des bras. De petites branches partent des bras de fourche pour aboutir à un boîtier contenant une pompe miniature à deux pistons, un fixé à chaque bras. Chaque coup de pompe soulève une très faible quantité d'eau, compensée par la rapidité des coups. M. Edison propose de comprimer l'air avec le moteur harmonique et de l'utiliser comme moteur pour propulser les machines à coudre et autres machines légères. Ce moteur semble considérablement en avance sur les autres moteurs électriques et, grâce à lui, l'électricité pourrait devenir une précieuse force motrice.

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1879

Edison s'intéressa également sérieusement pour la première fois à l'énergie et à la transmission électriques. Il entama une correspondance avec Adolph Sutro au sujet de la production d'hydroélectricité sur la rivière Virginia, au Nevada, afin d'alimenter les moteurs de ventilation et de drainage des puits des mines de Comstock Lode, situées à plusieurs kilomètres de là. Francis Upton effectua des calculs détaillés pour différentes configurations d'un tel système. Edison dirigea des recherches sur de petits moteurs électriques conçus sur le principe de sa dynamo pour les machines à coudre, les ascenseurs et les petits ateliers, il sollicita des fabricants de machines à coudre pour leur fournir du matériel permettant de tester les petits moteurs. Upton commença à tester les moteurs début septembre et poursuivit cette activité par intervalles.

Avec les progrès de la lumière électrique, Edison et Charles Batchelor consacrèrent beaucoup de temps et d'efforts au téléphone. Ils apportèrent plusieurs modifications importantes au modèle adopté en février. Début juillet, ils testèrent avec succès une nouvelle composition pour le bouton à craie du récepteur de l'électromotographe. Une douzaine de nouvelles craies furent incluses dans le premier lot de téléphones envoyé en Angleterre le 9 juillet (ce lot comprenait également le premier standard téléphonique d'Edison). Comme la nouvelle craie ne semblait pas sécher, Edison supprima le réservoir d'eau de la cabine téléphonique et déplaça le récepteur de la cabine vers un bras pivotant afin de le placer facilement contre l'oreille de l'utilisateur. Ce modèle devint la norme pour son téléphone commercial en Angleterre, avec des modifications mineures ultérieures au mécanisme de rotation de la craie. À la mi-juillet, il décida également d'utiliser un autre type d'émetteur à charbon, basé sur des modèles expérimentaux réalisés en 1877. Ce dispositif, appelé émetteur à inertie, était plus sensible et ne semblait jamais nécessiter de réglage. Edison promit de l'intégrer dans la moitié des téléphones envoyés à Londres afin qu'Edward Johnson puisse tirer ses propres conclusions, mais il confia à Johnson le 21 il se sentit pour la première fois « parfaitement satisfait » du téléphone.

Johnson rapporta en août que les nouvelles craies ne résistaient pas bien. Edison et Batchelor élaborèrent une nouvelle théorie de l'action chimique à l'intérieur des craies et suggérèrent en conséquence un nouveau protocole d'humidification avant leur mise en service. Johnson se plaignit également du manque de fiabilité de l'émetteur à inertie, qui devait être fréquemment ajusté. Après de nouvelles expériences, Edison décida en septembre de l'abandonner et d'utiliser à la place son émetteur à charbon standard.

Début septembre, Edison avait signé un contrat pour la fabrication de trente téléphones par semaine (plus tard cinquante), qui devaient être assemblés au laboratoire et expédiés en Angleterre. La compagnie de téléphone lui demanda de se dépêcher encore davantage, car la demande publique d'instruments depuis une démonstration à la presse s'élevait à « des centaines par jour ». 8 On lui demanda également de fabriquer cinquante standards téléphoniques pour Londres et des entreprises de Liverpool et de Manchester. Fin septembre, il commença à embaucher une demi-douzaine d'inspecteurs pour superviser l'installation et la maintenance de tout cet équipement.

Edison avait des raisons d'être moins optimiste quant à la situation du téléphone en France. Sur l'insistance de Joshua Bailey, il envoya deux instruments complets à Paris en juillet afin de capitaliser sur l'intérêt du public pour la jeune entreprise Edison. Peu après, cependant, il commença à recevoir des allégations selon lesquelles Theodore Puskas, un associé de confiance et partenaire de la future entreprise, avait l'intention de vendre ses parts à une entreprise de téléphonie concurrente. Une série d'accusations, de démentis et de contre-allégations paralysa les efforts visant à légaliser l'entreprise et assombrit ses perspectives pendant des mois. Certaines des accusations concernaient Charley Edison, qui avait ignoré son ordre de rentrer chez lui et semblait avoir noué des liens avec un groupe concurrent.

À cette époque, Edison était également pressé de construire des instruments de réception pour la Gold and Stock Telegraph Co. Il en fabriqua un petit nombre en juillet et en promit plusieurs autres pour une exposition à l'American Institute en septembre, mais ne se lança pas dans une production à grande échelle pour le marché américain. Il promit également des téléphones pour démonstration au Japon, en prévision de la vente de ses droits en Extrême-Orient.

Fin août, Edison reçut de son avocat un avis l'informant que l'Office des brevets avait déclaré six nouveaux cas d'interférence de brevets impliquant des transmetteurs téléphoniques à charbon. Des cas d'interférence individuels similaires avaient déjà été déclarés en janvier, février et le 6 août, ce dernier concernant un transmetteur à inertie. Edison s'arrangea pour reporter à octobre la date limite de réponse officielle à ces six cas. Dans un autre dossier, Grosvenor Lowrey proposa à Edison de lever des fonds pour des expériences sur la lumière électrique en vendant ses droits sur d'autres pays étrangers, mais rien n'en sortit à ce moment-là. Edison approuva en août un projet de l'Edison Speaking Phonograph Co. visant à fabriquer au moins cinq cents petits phonographes destinés à être vendus comme jouets.

Edison semble avoir embauché moins d'hommes durant cette période que durant les mois précédents, bien que des archives incomplètes rendent cette information difficile à établir. On sait qu'il a recruté Albert Herrick, un assistant de laboratoire qui travaillait principalement sur l'éclairage électrique. Il a également passé une annonce pour un souffleur de verre à temps plein et a embauché Ludwig Böhm, un artisan hautement qualifié qui avait travaillé avec Heinrich Geissler à Bonn, en Allemagne. Böhm est arrivé vers le 20 août et, en quelques semaines, fabriquait des modèles expérimentaux de pompes à vide. Samuel Mott, un dessinateur, a peut-être commencé au début de l'été (ou dès octobre) à réaliser des dessins de brevets. Durant l'été, Francis Upton a commencé à assumer les responsabilités d'auteur qu'Edison lui avait déléguées. Il a révisé les parties techniques de trois articles sur les inventions d'Edison, écrits pour Scribner's Monthly par un journaliste new-yorkais. Il a également aidé Edison à rédiger une lettre au rédacteur en chef de la revue britannique Engineering au sujet des tests de dynamo effectués par John Hopkinson ; la lettre a été publiée au nom d'Upton .

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Exposition Internationale de l'Electricité à Paris

1er mai 1878 : le Maréchal Mac Mahon, président de la République inaugure l'Exposition universelle de Paris
Entre le palais du Trocadéro et un autre palais hâtivement bâti sur le champ de Mars, la galerie des machines, la galerie du travail, l'exposition sur l'histoire de l'industrie abritent les merveilles du « siècle de l'industrie ».
Le stand de la firme Edison, fort de ses quelques premiers succès dans le domaine de l'éclairage, remporte un grand succès lors de l'Exposition Internationale de l'Electricité à Paris, en août 1881, qui fut pour Edison un tremplin médiatique inespéré. Il installa pour cette occasion 1000 lampes qui éclairaient en même temps et furent, sans conteste, une des attractions de cette manifestation. A cette occasion, est également présentée aux visiteurs une dynamo géante.
Dans un coin de la section électricité, un petit dispositif pour le moment n'attire guère l'attention. On l'appelle le téléphone.
La commission chargée de mettre en place la section d'électricité de l'Exposition a même failli l'oublier.
Pourtant les représentants commerciaux des inventeurs américains Bell et Edison s'activent. Ils ont déposé des brevets en Europe et rassemblent des capitaux pour monter des sociétés de Téléphone. Ils adressent au ministre des P. et T. des demandes de concession en bonne et due forme.
Les démonstrations emportèrent l'adhésion des journalistes mais pas celui du public qui était plutôt interessé par le phonographe d'Edison.
Le 5 décembre 1878 La Société du Téléphone Edison est fondée à l’initiative de Tivadar Puskas représentant des intérêts de Thomas Edison en Europe.

Le 5 Aout 1879 Brevet 218 166 "Magnéto Electric Machine", la fameuse "magnéto" qui équipera beaucoup d'appareils dans le monde.

En France : Une concession d'exploitation de téléphone, est accordée le 8 septembre 1879 à M. Alfred Berthon avec le système Edison. Son siège était au 45 avenue de l'opéra. Obtentention de concession
pour les villes de Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes et Lille.
Dans un premier temps, la socièté choisit de concentrer ses efforts sur Paris.
La compagnie installe chez ses abonnés le téléphone à pupitre imaginé par George Phelps : les récepteurs sont des Phelps, le microphone à charbon est celui d’Edison.

Un modèle singulier, trouvé en France, avec un écouteur Phelps pony-crown et un microphone Edison comme l'appareil ci dessus. un boitier plus tardif .

Constructeur Gimé et Cie Paris

Le « poney-crown » était peut-être une version réduite, qui peut-être avec une seule barre (Prescott 1878 p 601-602)

Le téléphone à couronne Phelps était une forme de magnéto, utilisant des aimants en barreaux incurvés disposés de manière à ressembler à une couronne. Dans sa lettre du 12 juin, Glass avait demandé à Edison un émetteur portatif au carbone à utiliser avec ses récepteurs Phelps, car les instruments étaient disponibles chez Gold and Stock à San Francisco.

Au mois de mars 1880, 24 abonnés sont raccordés et 150 ont signé une promesse d’abonnement.

Texte d’une annonce publiée dans les journaux de l’époque
:
Abonnez-vous au téléphone – Il y a déjà à Paris quelques abonnés au téléphone. La Société des Téléphones Edison, 45, Avenue de l’Opéra, annonce qu’elle reçoit les abonnements au tarif de 600 francs payables 50 francs par mois, l’abonnement comporte la pose et l’entretien des fils et appareils.
Edison transmitter and a 'pony-crown' receiver

En France le 27 mars 1880, La Banque Franco-Égyptienne fonde la Société Française des Téléphones (Système Edison et autres), en rachetant la Société Berthon et Cie.
Au mois d’octobre 1880, 240 abonnés sont raccordés et 330 sont en attente de construction ; le bureau central est situé au 45, avenue de l’Opéra, et deux bureaux auxiliaires fonctionnent. La société installe chez ses clients l’appareil à pupitre Edison-Phelps mais reçoit de nombreuses plaintes du fait du fonctionnement très délicat du microphone Edison qui demande de fréquents déplacements chez les clients pour le remettre en état.

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1879
Tableau Edison de commutation manuelle à six chevilles, fabriquée par la Edison Telegraph Company de Londres Limited, Londres.
Chaque carte a été conçue pour recevoir 24 lignes d'abonnés elle nécessite un opérateur pour établir les connexions entre deux lignes téléphoniques.
L'interrupteur ou connecteur consistait en un ensemble de barres horizontales et un ensemble de barres verticales.
Chaque ligne téléphonique était connectée à l'une des barres verticales.
Le téléphone de l'opérateur était connecté au bout de la barre.
Des chevilles sont insérées dans les points de croisement pour permettre la connexion électrique de deux téléphones.


En Angleterre La deuxième société la compagnie de téléphone Edison de Londres Ltd a été enregistrée le 2 août avec un capital de £ 200.000
Le premier centre de la société a officiellement ouvert ses portes le 6 septembre au 11 Queen Victoria Street, à Londres, avec dix abonnés qui utilisaient des émetteurs de carbone et des récepteurs à craie.

À la fin du mois de février, alors que la compagnie avait deux autres circonscriptions en activité, elle desservait 172 abonnés.
Le tarif annuel était de 12 £ contre 20 £ facturé par la compagnie Bell.

La compagnie de téléphone Edison de Glasgow, Ltd. a été créée le 28 octobre 1879 pour commercialiser le téléphone Edison à Glasgow et dans ses environs.
Elle a été absorbé par la Edison Telephone Company de London, Ltd. le 5 mai 1880. Edison Telephone Company of London, Ltd.

Certificat RARE n ° 5 magnifiquement gravé de la Edison Telephone Company de Glasgow Limited, publié en 1880. Ce document historique est orné d’une bordure ornée d’une vignette du nom de la société. Cet article est signé à la main par les administrateurs et le secrétaire de la société et a plus de 125 ans. Après la fusion, la Edison Telephone Company de London, Ltd. est devenue United Telephone Company, Ltd le 13 mai 1880.

1880 La Edison Telephone Company de Londres a publié son premier annuaire le 23 mars.
Après quelques litiges en matière de brevets, la Telephone Company Ltd et l'Edison Telephone Company de London Ltd ont été fusionnées le 13 mai 1880 pour former la United Telephone Company avec un capital de 500 000 £.
La nouvelle société, qui contrôle désormais les brevets de Bell et d'Edison, reflète la situation aux États-Unis.
Annuaire Londres 1880
Le taux de droit annuel de la nouvelle société était de 20 £.
La première ligne téléphonique principale a été ouverte entre Leeds et Bradford le 29 janvier.

En 1879, M. William Preece
du bureau d'ingénierie de la Poste, lorsqu'on lui a demandé si le téléphone serait un instrument du futur qui serait largement repris par le public, a répondu "je ne pense pas". Interrogé plus loin, il dit: «Je crois que les descriptions que nous avons de son usage en Amérique sont un peu exagérées; mais il y a des conditions en Amérique qui nécessitent l'utilisation d'instruments de ce genre plus qu'ici. Ici nous une surabondance de messagers, de messagers et de choses de ce genre. "
Le principe de l'ampoule électrique avait été auparavant établi et expérimenté sans suite industrielle par l'Écossais James Bowman Lindsay en 1835.

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Partout dans le monde le téléphone s'implante, comme par exemple :
en 1881
- Alexander Graham Bell et Thomas Edison fondent la Compagnie de téléphone oriental de New York et Angle-Indian Telephone Company Ltd. Ces sociétés sont autorisées à vendre des téléphones dans d’autres pays tels que le Grèce, la Turquie, l’Inde, le Japon et la Chine.
On ne sait pas quand la compagnie Oriental Bell Telephone a été dissoute, mais certaines des lignes téléphoniques installées sont longtemps restées fonctionnelles. En 1881, l'exposition internationale d'Électricité de Paris porte Thomas Edison au rang de « symbole international de la modernité et du progrès social scientifique »
En cet été 1881, Paris mérite, plus que jamais, son surnom de « ville-lumière ».
Du 15 août au 15 novembre, le Palais de l’Industrie, sur les Champs Elysées, accueille la première Exposition internationale d’Electricité.
Trois ans après la fameuse Exposition universelle, la capitale française a décidé de mettre en valeur les grands génies de cette fin de siècle. Elle déroule le tapis rouge aux champions de l’électricité.
Le public, les journalistes et les dirigeants politiques et économiques ont de quoi être ébahis. Sur scène, se succèdent les innovateurs les plus inspirés. Et se dévoilent les inventions les plus avant-gardistes. Le tramway électrique de Werner Von Siemens, le téléphone d’Alexandre Graham Bell, une voiture électrique de Gustave Trouvé… Et, clou du spectacle, les ampoules électriques à incandescence de l’ingénieur et entrepreneur américain Thomas Edison.
Ce sont ses ampoules révolutionnaires qui éclaireront le grand escalier de l’exposition, lieu le plus emblématique et spectaculaire.
Comme un coup de foudre avec la France, cette rencontre parisienne donnera à Edison l’occasion de lier de premiers contacts commerciaux.
A cette époque, l’électricité, chère et mal maîtrisée, n’éclaire qu’une poignée de bâtiments prestigieux dans la capitale.
Son invention – les Français le comprennent – pourrait démocratiser la lumière électrique.
Ainsi, une fois l’Exposition internationale terminée, l’ « Edison light company » maintient ses contacts avec la France.
Et Paris non plus n’a pas oublié Thomas Edison, qui recevra la croix de Commandeur de la Légion d’Honneur en 1889.
Son entreprise, devenue General Electric en 1892, ouvrira un bureau parisien juste après sa création.
Comme une officialisation des débuts d’une longue histoire commune entre GE et la France. Toujours en téléphonie :


17 janvier 1882
Brevet 252 442 "Téléphon"

3 mai 1882 Brevet 474 230 "Speaking Télégraph" 17 octobre 1882 Brevet 266 022 "Telephone" nouvelle forme du microphone à charbon

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Le 12 janvier 1882, Pearl Street Stationil inaugure la Edison's central station de Holborn Viaduct à Londres puis fait une exposition à Crystal Palace à Londres. Puis le 4 septembre 1882, il présenta un sytème complet d'éclairage électrique et d'énergie pour une partie de Manhattan alimentée par la centrale électrique à courant continu de forte puissance de Pearl Street Station dans le district de Wall Street.

Suit la construction de la première centrale hydroélectrique, sur la Fox River à Appleton, dans le Wisconsin. En 1882, celle-ci dessert 431 immeubles, soit plus de 10.000 lampes.
L'Edison Electric Light Company connaît malgré tout des difficultés financières. Se multiplient en effet les installations autonomes, donc non reliées à une "centrale", une idée qui s'impose progressivement. Cette situation difficile impose le développement de nouvelles structures commerciales. Des vendeurs vont parcourir les Etats-Unis et démarcher pour le compte de la compagnie, qui édite un Bulletin chaque décade.

En novembre 1882, il ferme le laboratoire de Menlo Park et installe un laboratoire de recherche d'inventions dans l'usine Bergmann and Company à New York City, à l'angle de la 17e rue et de Avenue B.
Thomas Edison poursuit ses recherches, tentant par là même de diversifier la production de son entreprise. Il s'intéresse ainsi à la mise au point d'un chemin de fer électrique léger. Celui-ci pourrait répondre au problème qui se pose notamment dans les plaines du Middle West du transport des céréales. Une voie expérimentale est même installée à Menlo Park, grâce au financement qu'attribue à l'ingénieur la Northern Pacific Railroad. Celui-ci fait bientôt défaut à Thomas Edison, qui, faute de temps, se désintéresse de l'entreprise.

Deux années après le décès de son épouse, en 1884, il se marie, en secondes noces, avec Mina Miller, fille d'un industriel fortuné, qui lui donnera trois enfants. Ensemble, ils vivront dans les décennies qui suivent à Glenmont, une villa construite à Orange, dans les faubourgs de Newark. A partir de 1885, Edison s'engage sur la voie du combat juridique, destiné à protéger ses inventions, plagiées et utilisées sans son accord.
Quinze années plus tard, le coût de ces procédures atteint deux millions de dollars! A cette époque, Edison est en passe de perdre la "bataille du courant" - technique, économique et même politique - qui l'oppose à un de ses anciens collaborateurs, Nikola Tesla. Ce dernier, partisan du courant alternatif, est à juste titre convaincu que celui-ci permettra un transport plus efficient de celle qui se présente comme l'énergie de l'avenir.

En 1887, Edison s'installe à West Orange dans le New Jersey, près de New York, il déclare : « Je vais rendre l'électricité si bon marché que seuls les riches pourront se payer le luxe d'utiliser des bougies
Thomas Edison se lie avec des hommes d'affaires parmi les plus riches de New York et fonde l'Edison Electric Light Company, qui deviendra en 1889 l'Edison General Electric Company , puis la General Electric en 1892.

En 1887, Edison s'installe à West Orange dans le New Jersey près de New York, pour multiplier par neuf la taille de ses laboratoires de recherche, sur un immense complexe industriel comportant 14 bâtiments, dont 6 consacrés à la recherche et au développement, une usine de fabrique d'ampoules, une centrale de production électrique, une bibliothèque et plus de 5 000 employés sur le siteDès 1888, Edison se consacre également à la recherche sur l'image photographique animée, dont les aboutissements ultimes seront en 1891 les premiers « films » Edison et en 1895 les premières projections de « vues photographiques animées » des frères Lumière, en passant par les premières projections sur grand écran des dessins animés qu'Émile Reynaud a inventés en 1892 et qu'il a nommés pantomimes lumineuses.

En 1889, Edison visite l'exposition universelle de Paris, où il expose son phonographe à la galerie des machines.
Le Figaro est la pour raconter ce passage en Europe ;

Il rencontre aussi Gustave Eiffel, qui lui fait visiter la tour Eiffel. Il assiste à la séance du 19 août de l'Académie des sciences, à qui il offre un phonographe.
L'éminent ingénieur est donc reçu par Le Figaro lors d'une fête somptueuse.
Les invités sont nombreux: «Nos amis s'étaient accrus des amis d'Edison et des Parisiens de marque, désireux de saluer et de voir de près l'illustre savant. C'est assez dire qu'on s'est serré les coudes.» Le cadre: «Une serre tout embaumée et toute fleurie, où le soleil est remplacé par la lumière électrique- le soleil d'Edison».
Des spectacles variés se succèdent: une pantomime interprétée par la Comédie française, du chant, de la musique… Mais, le clou du programme, c'est le fameux phonographe d'Edison. «En convive galant, il a voulu porter son plat au festin où on l'avait convié. Ce plat, c'était le phonographe». L'engin retransmet un témoignage d'admiration et de sympathie en l'honneur d'Edison qualifié «d'un des princes de ce monde par droit de génie».
Edison est ainsi sous le charme: «Admirable soirée! nous a-t-il dit en prenant congé de nous. Je suis enchanté, ravi!».
Pour toute la rédaction du Figaro, cette reception fut mémorable. Cette visite reste celle dont Le Figaro est le plus fier: elle représente comme «un symbole de la fraternité des lettres et des sciences»

En 1889, lors de ses essais de prises de vues photographiques animées, Edison installera côte à côte, sur le même cylindre tournant de son phonographe, un graveur de sons et un appareil de prise de vues sur une feuille de papier enduite de bromure d'argent.
Il pensera ainsi — à tort — avoir trouvé la solution des prises de vues animées sonores (sans désynchronisation).
Les versions suivantes du phonographe sont à la base de l'Industrie de la musique enregistrée.


Encore pour le téléphone : 7 Mars 1893
Brevet 492 789 "Telephone Speaking"

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Il y eut beauoup plus de Brevet sur le téléphone et le télégraphe
Voici la principale base de données
dans laquelle j'ai puisée ce qui est présenté.

No.
Executed
Applied
Issued
PatentNo.
Title
2. 01/25/69 02/17/69 06/22/69 91,527 Printing-Telegraphs
3. 08/17/69 08/27/69 11/09/69 96,567 Printing-Telegraph Apparatus
4. 08/27/69 09/04/69 11/09/69 96,681 Automatic Electrical Switch for Telegraph Apparatus
5. 09/16/69 10/27/69 04/26/70 102,320 Printing-Telegraph Apparatus (with Franklin L. Pope)
6. 02/05/70 04/11/70 05/17/70 103,035 Electro-Motor Escapements
7. 04/12/70 04/14/70 06/07/70 103,924 Printing-Telegraph Instruments (with Franklin L. Pope)
8. 05/24/70 05/27/70 07/02/72 128,608 Printing-Telegraph Instruments (with Franklin L. Pope)
9. 06/22/70 06/28/70 05/09/71 114,656 Telegraphic Transmitting Instruments
10. 06/22/70 06/28/70 05/09/71 114,658 Electro-Magnets for Telegraph Instruments
11. 06/29/70 07/06/70 01/24/71 111,112 Governors for Electro-Motors
12. 09/06/70 09/21/70 05/09/71 114,657 Relay-Magnets for Telegraph Instruments
13. 11/17/70 11/22/70 03/28/71 113,033 Printing-Telegraph Apparatus
14. 01/10/71 01/14/71 03/28/71 113,034 Printing-Telegraph Apparatus
15. 07/26/71 08/04/71 01/23/72 123,005 Telegraph Apparatus
16. 07/26/71 08/04/71 01/23/72 123,006 Printing-Telegraphs
17. 07/26/71 08/04/71 02/27/72 123,984 Telegraph Apparatus
18. 08/12/71 08/18/71 03/19/72 124,800 Telegraphic Recording Instruments
19. 08/16/71 08/18/71 12/05/71 121,601 Machinery for Perforating Paper for Telegraph Purposes
20. 11/13/71 11/18/71 05/07/72 126,535 Printing-Telegraphs
22. 01/03/72 01/12/72 05/07/72 126,532 Printing-Telegraphs
23. 01/17/72 01/24/72 05/07/72 126,531 Printing-Telegraphs
24. 01/17/72 01/24/72 05/07/72 126,534 Printing-Telegraphs
25. 01/23/72 01/30/72 05/07/72 126,528 Type-Wheels for Printing-Telegraphs
26. 01/23/72 01/30/72 05/07/72 126,529 Type-Wheels for Printing-Telegraphs
27. 02/14/72 02/19/72 05/07/72 126,530 Printing-Telegraphs
28. 02/14/72 02/19/72 05/07/72 126,533 Printing-Telegraphs
29. 03/15/72 03/22/72 10/22/72 132,456 Apparatus for Perforating Paper for Telegraphic Use
30. 04/10/72 04/16/72 10/22/72 132,455 Paper for Chemical Telegraphs etc.
32. 04/26/72 05/07/72 06/18/72 128,131 Printing-Telegraphs
33. 04/26/72 05/07/72 07/02/72 128,604 Printing-Telegraphs
34. 04/26/72 05/07/72 07/02/72 128,605 Printing-Telegraphs
35. 04/26/72 05/07/72 07/02/72 128,606 Printing-Telegraphs
36. 04/26/72 05/07/72 07/02/72 128,607 Printing-Telegraphs
37. 05/06/72 06/06/72 09/17/72 131,334 Rheotomes or Circuit-Directors
38. 05/08/72 06/06/72 01/14/73 134,867 Automatic Telegraph Instruments
39. 05/08/72 06/06/72 01/14/73 134,868 Electro-Magnetic Adjusters
40. 05/09/72 06/06/72 08/27/72 130,795 Electro-Magnets
41. 05/09/72 06/06/72 09/17/72 131,342 Printing-Telegraph Instruments
42. 05/28/72 06/06/72 09/17/72 131,341 Printing-Telegraph Instruments
43. 06/10/72 07/09/72 09/17/72 131,337 Printing-Telegraphs
44. 06/10/72 07/09/72 09/17/72 131,340 Printing-Telegraphs
45. 06/10/72 07/09/72 09/17/72 131,343 Transmitters and Circuits for Printing-Telegraphs
46. 06/15/72 07/09/72 09/17/72 131,335 Printing-Telegraphs
47. 06/15/72 07/09/72 09/17/72 131,336 Printing-Telegraphs
48. 06/29/72 07/09/72 09/17/72 131,338 Printing-Telegraphs
49. 06/29/72 07/09/72 09/17/72 131,339 Printing-Telegraphs
50. 06/29/72 07/09/72 09/17/72 131,344 Unison-Stops for Printing-Telegraphs
51. 10/16/72 10/22/72 01/14/73 134,866 Printing-Telegraph Instruments
52. 10/16/72 10/22/72 05/13/73 138,869 Printing-Telegraphs
53. 10/31/72 11/05/72 09/23/73 142,999 Galvanic Batteries
54. 11/05/72 11/09/72 08/12/73 141,772 Circuits for Automatic or Chemical Telegraphs
55. 11/09/72 11/11/72 02/04/73 135,531 Circuits for Chemical Telegraphs
56. 11/26/72 12/03/72 01/27/74 146,812 Telegraph-Signal Boxes
57. 12/12/72 01/15/73 08/12/73 141,773 Circuits for Automatic Telegraphs
58. 12/12/72 01/15/73 08/12/73 141,776 Circuits for Automatic Telegraphs
59. 12/12/72 01/15/73 05/12/74 150,848 Chemical or Automatic Telegraphs
60. 01/21/73 02/18/73 05/20/73 139,128 Printing-Telegraphs
61. 02/13/73 02/18/73 05/20/73 139,129 Printing-Telegraphs
62. 02/13/73 02/18/73 07/01/73 140,487 Printing-Telegraphs
63. 02/13/73 02/18/73 07/01/73 140,489 Circuits for Printing-Telegraphs
64. 03/07/73 03/13/73 05/13/73 138,870 Printing-Telegraphs
65. 03/07/73 03/13/73 08/12/73 141,774 Chemical Telegraphs
66. 03/07/73 03/13/73 08/12/73 141,775 Perforators for Automatic Telegraphs
67. 03/07/73 03/13/73 08/12/73 141,777 Relay-Magnets
68. 03/07/73 03/13/73 09/09/73 142,688 Electrical Regulators for Transmitting-Instruments
69. 03/07/73 03/13/73 11/17/74 156,843 Duplex Chemical Telegraphs
70. 03/24/73 07/29/73 02/10/74 147,312 Perforators for Automatic Telegraphy
71. 03/24/73 07/29/73 02/10/74 147,314 Circuits for Chemical Telegraphs
72. 03/24/73 07/29/73 05/12/74 150,847 Receiving Instruments for Chemical Telegraphs
73. 04/22/73 04/26/73 04/27/75 162,633 Duplex Telegraphs
74. 04/23/73 05/16/73 07/01/73 140,488 Printing-Telegraphs
75. 04/23/73 06/27/73 02/24/74 147,917 Duplex Telegraphs
76. 04/23/73 06/27/73 05/12/74 150,846 Telegraph-Relays
77. 04/23/73 07/29/73 02/10/74 147,311 Electric Telegraphs
78. 04/23/73 07/29/73 02/10/74 147,313 Chemical Telegraphs
79. 04/23/73 07/29/73 03/02/75 160,405 Adjustable Electro-Magnets for Relays, etc.
80. 08/25/73 09/02/73 05/26/74 151,209 Automatic Telegraphy and Perforators Therefor
81. 09/29/73 06/01/74 03/02/75 160,402 Solutions for Chemical Telegraph-Paper
82. 09/29/73 06/01/74 03/02/75 160,404 Solutions for Chemical Telegraph-Paper
83. 10/14/73 06/01/74 03/09/75 160,580 Solutions for Chemical Telegraph-Paper
84. 10/29/73 06/01/74 03/02/75 160,403 Solutions for Chemical Telegraph-Paper
85. 04/02/74 05/11/74 09/08/74 154,788 District Telegraph Signal-Boxes
86. 05/22/74 06/01/74 09/21/75 168,004 Printing-Telegraphs
87. 06/01/74 07/25/74 08/17/75 166,859 Chemical Telegraphy
88. 06/01/74 07/25/74 08/17/75 166,860 Chemical Telegraphy
89. 06/01/74 07/25/74 08/17/75 166,861 Chemical Telegraphy
90. 08/07/74 08/13/74 01/19/75 158,787 Telegraph Apparatus
91. 08/07/74 01/15/75 01/18/76 172,305 Automatic Roman-Character Telegraphs
92. 08/07/74 01/15/75 02/22/76 173,718 Automatic Telegraphy
93. 08/14/74 01/15/75 10/05/75 168,465 Solutions for Chemical Telegraphs
94. 08/19/74 09/01/74 05/30/76 178,221 Duplex Telegraphs
95. 08/19/74 09/01/74 05/30/76 178,222 Duplex Telegraphs
96. 08/19/74 09/01/74 05/30/76 178,223 Duplex Telegraphs
97. 08/19/74 09/01/74 08/08/76 180,858 Duplex Telegraphs
98. 08/19/74 09/01/74 09/03/78 207,723 Duplex Telegraphs
99. 08/19/74 09/01/74 08/09/92 480,567 Duplex Telegraph
100. 12/14/74 12/28/74 09/03/78 207,724 Duplex Telegraphs
101. 01/18/75 01/26/75 09/28/75 168,242 Transmitters and Receivers for Automatic Telegraphs
102. 01/18/75 01/26/75 09/28/75 168,243 Automatic Telegraphs
103. 01/18/75 01/26/75 10/05/75 168,385 Duplex Telegraphs
104. 01/18/75 01/26/75 10/05/75 168,466 Solutions for Chemical Telegraphs
105. 01/18/75 01/26/75 10/05/75 168,467 Recording-Points for Chemical Telegraphs
106. 01/18/75 01/27/75 10/02/77 195,751 Automatic Telegraphs
107. 01/19/75 01/27/75 10/02/77 195,752 Automatic Telegraphs
108. 02/11/75 02/16/75 12/21/75 171,273 Telegraph Apparatus
109. 02/24/75 03/23/75 11/16/75 169,972 Electric-Signalling Instruments
110. 02/24/75 03/23/75 10/22/78 209,241 Quadruplex-Telegraph Repeaters
112. 04/03/76 04/06/76 12/11/77 198,088 Telephonic Telegraphs
113. 04/03/76 04/06/76 12/11/77 198,089 Telephonic or Electro-Harmonic Telegraphs
114. 05/09/76 05/16/76 10/10/76 182,996 Acoustic Telegraphs
115. 05/09/76 05/16/76 01/16/77 186,330 Acoustic Electric Telegraphs
116. 05/09/76 05/16/76 12/11/77 198,087 Telephonic Telegraphs
117. 05/09/76 05/18/76 01/23/77 186,548 Telegraphic Alarm and Signal Apparatus
118. 08/16/76 08/31/76 12/19/76 185,507 Electro-Harmonic Multiplex Telegraphs
119. 08/26/76 09/18/76 03/05/78 200,993 Acoustic Telegraphs
120. 08/26/76 09/30/76 12/07/80 235,142 Acoustic Telegraph
121. 10/30/76 11/01/76 02/05/78 200,032 Synchronous Movements for Electric Telegraphs
122. 10/30/76 11/11/76 03/05/78 200,994 Automatic-Telegraph Perforator and Transmitter
123. 02/03/77 03/26/77 03/25/79 213,554 Automatic Telegraphs
127. 04/18/77 04/27/77 05/03/92 474,230 Speaking-Telegraph
129. 05/08/77 05/14/77 07/22/79 217,781 Sextuplex Telegraphs
130. 05/08/77 05/14/77 02/07/88 377,374 Telegraphy
131. 05/31/77 06/02/77 05/26/91 452,913 Sextuplex Telegraph
132. 05/31/77 06/02/77 06/02/91 453,601 Sextuplex Telegraph
133. 05/31/77 06/02/77 01/16/94 512,872 Sextuplex Telegraph
134. 07/09/77 07/20/77 05/03/92 474,231 Speaking-Telegraph
135. 07/16/77 07/20/77 04/30/78 203,014 Speaking-Telegraphs
136. 07/16/77 07/20/77 09/24/78 208,299 Speaking-Telephones
137. 08/16/77 08/22/77 02/04/90 420,594 Quadruplex Telegraph
138. 08/16/77 08/28/77 04/30/78 203,015 Speaking-Telegraphs
139. 08/31/77 09/05/77 03/07/93 492,789 Speaking-Telegraph
140. 12/08/77 12/13/77 04/30/78 203,013 Speaking-Telegraphs
141. 12/08/77 12/13/77 04/30/78 203,018 Telephones or Speaking-Telegraphs
143. 02/13/78 02/21/78 04/30/78 203,019 Circuits for Acoustic or Telephonic Telegraphs
145. 02/28/78 03/04/78 04/30/78 203,017 Telephone Call-Signal
146. 02/28/78 03/07/78 04/30/78 203,016 Speaking-Telephones
149. 11/08/78 11/11/78 12/09/79 222,390 Carbon-Telephones
150. 11/11/78 11/14/78 07/22/79 217,782 Duplex Telegraphs
162. 03/24/79 03/31/79 11/25/79 221,957 Telephones
166. 07/17/79 07/25/79 08/31/80 231,704 Electro-Chemical Receiving-Telephone
167. 08/01/79 08/06/79 10/17/82 266,022 Telephone
168. 08/04/79 08/06/79 01/17/82 252,442 Telephone
192. 07/29/80 08/09/80 08/19/90 434,585 Telegraph-Relay
213. 10/21/80 11/11/80 02/22/81 238,098 Magneto Signal Apparatus
222. 12/11/80 12/14/80 03/22/81 239,154 Relay for Telegraphs
280. 07/26/81 12/06/81 07/19/92 479,184 Fac-simile Telegraph
287. 09/07/81 10/17/81 05/09/82 257,677 Telephone
288. 09/07/81 10/17/81 10/17/82 266,021 Telephone
336. 03/30/82 10/06/82 02/13/83 272,034 Telephone
337. 03/30/82 10/06/82 03/27/83 274,576 Transmitting-Telephone
338. 03/30/82 10/06/82 03/27/83 274,577 Telephone
483. 11/10/83 11/13/83 03/02/86 337,254 Telephone
497. 02/09/84 03/19/84 03/17/85 314,115 Chemical Stock Quotation Telegraph
507. 09/24/84 12/15/84 10/14/90 438,304 Electric Signaling Apparatus
508. 10/21/84 12/01/84 03/04/90 422,577 Apparatus for Speaking-Telephones
509. 12/03/84 12/15/84 10/27/85 329,030 Telephone
510. 12/09/84 12/15/84 04/27/86 340,707 Telephonic Repeater
511. 12/09/84 12/15/84 03/04/90 422,578 Telephonic Repeater
512. 12/09/84 12/15/84 03/04/90 422,579 Telephonic Repeater
513. 12/19/84 01/12/85 04/27/86 340,708 Electrical Signaling Apparatus
514. 12/19/84 01/12/85 08/10/86 347,097 Electrical Signaling Apparatus
515. 12/31/84 10/14/85 07/12/92 478,743 Telephone-Repeater
516. 01/02/85 10/14/85 04/27/86 340,709 Telephone-Circuit
517. 01/09/85 10/14/85 02/14/88 378,044 Telephone-Transmitter
518. 01/12/85 10/14/85 08/24/86 348,114 Electrode for Telephone-Transmitters
520. 03/27/85 04/07/85 10/05/86 350,234 System of Railway Signaling
521. 03/27/85 04/07/85 11/22/92 486,634 System of Railway Signaling
522. 04/27/85 05/08/85 12/29/85 333,289 Telegraphy
523. 04/30/85 05/08/85 12/29/85 333,290 Duplex Telegraphy
524. 05/06/85 05/16/85 12/29/85 333,291 Way-Station Quadruplex Telegraphy
525. 05/14/85 05/23/85 12/29/91 465,971 Means for Transmitting Signals Electrically
526. 10/07/85 10/23/85 02/25/90 422,072 Telegraphy
527. 10/07/85 10/23/85 09/30/90 437,422 Telegraphy
528. 11/12/85 11/24/85 02/25/90 422,073 Telegraphy
529. 11/24/85 02/19/86 02/25/90 422,074 Telegraphy
530. 11/30/85 02/19/86 09/02/90 435,689 Telegraphy
531. 12/22/85 02/19/86 10/14/90 438,306 Telephone
532. 12/28/85 01/13/86 10/05/86 350,235 Railway-Telegraphy
533. 01/28/86 02/19/86 07/09/89 406,567 Telephone
534. 02/17/86 02/18/86 05/03/92 474,232 Speaking-Telegraph
535. 05/11/86 05/15/86 09/20/87 370,132 Telegraphy
538. 07/15/86 07/19/86 03/24/91 448,779 Telegraph
550. 11/24/86 11/29/86 06/19/88 384,830 Railway Signaling
875. 09/14/05 09/15/05 12/19/11 1,012,250 Recording-Telephone
918. 06/18/07 06/20/07 01/19/09 909,877 Telegraphy
1042. 10/23/18 10/26/18 08/08/22 1,425,183 Transmitter

Pendant 62 ans, 1 093 brevets qui lui sont accordés. De plus, entre 500 et 600 demandes ont été refusées ou abandonnées. Au plus fort de son activité créatrice en 1882, 106 brevets lui sont accordés, dans le domaine de l'électricité ou de la lumière. Sa société emploie plus de 35 000 personnes dans un « empire industriel » qui est fondé sur l'utilisation de l'électricité dans le monde entier.

Travailleur acharné, Edison se concentre tellement sur ses travaux qu'il ne passe que peu de temps auprès de sa famille. Il évite la plupart des situations sociales, d'autant que sa surdité lui évite les bavardages. Sa détermination et son esprit procédurier sont souvent vécus comme tyranniques par ses employés et son entourage.
Lors de la Première Guerre mondiale, Edison conçoit et fait fonctionner des usines chimiques et il est nommé président du comité consultatif de la marine américaine.

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L'automobile électrique

Voiture fabriquée par Edison
Edison travaille en 1902 avec son collègue Waldemar Jungner autour d’une batterie pour automobile avec le couple Nickel-Fer, les deux métaux étant immergés dans une solution alcaline. Cette batterie résiste bien au temps et aux décharges ; malheureusement, elle peine à dégager une forte énergie en peu de temps. Un avantage néanmoins sur les batteries plomb-acide, courantes à cette époque : elle est moins coûteuse.
Edison, en fervent promoteur des voitures électriques, décide de prouver l’autonomie de sa batterie : en 1910, il participe à une course automobile d’endurance, d’une longueur de 1000 miles, avec la Bailey Electric Phaeton. Cependant, la Bailey ne parvient pas à suivre le rythme des automobiles à essence. En 1915, le constructeur Bailey abandonne la voiture électrique, tandis qu’Edison se détourne également du projet.

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L'inventeur américain a affirmé que la batterie au nickel-fer était incroyablement solide et pouvait se recharger deux fois plus vite que les batteries au plomb-acide. Il a même passé un accord avec le constructeur automobile Ford Motors pour produire ce véhicule électrique censé être plus efficace. Mais la batterie nickel-fer avait quelques problèmes. Elle était plus grosse que les batteries au plomb-acide utilisées et elle était également plus chère.
De plus, lorsqu'elle est chargée, elle libère de l'hydrogène, ce qui à l'époque était considéré comme préoccupant et pouvait être dangereux.
Malheureusement, au moment où Edison a réussi à construire un prototype plus raffiné, les véhicules électriques disparaissaient et les voitures alimentées par des combustibles fossiles gagnaient du terrain car elles pouvaient parcourir de plus longues distances au lieu de devoir s'arrêter pour se recharger. L'accord d'Edison avec Ford Motors est resté inachevé, bien que sa batterie ait continué à être utilisée dans certains créneaux tels que la signalisation ferroviaire, où sa taille encombrante n'était pas un obstacle.

En 1930, âgé de 83 ans, il mène encore des tests sur 17 000 plantes pour produire de la gomme synthétique.
La même année, il dépose son dernier brevet.
En 1931, à l'âge de 84 ans, alors qu'il poursuit inlassablement ses travaux, il meurt sur son site de West Orange.

Thomas Edison en 1878.

Décorations et hommages
1878 : chevalier de la Légion d'honneur (France).
1889 : commandeur de la Légion d'honneur (France).
1892 : Albert Medal de la Royal Society of Arts de Grande-Bretagne.
1895 : prix Rumford pour ses travaux sur l'électricité.
1915 : médaille Franklin pour ses contributions à l'amélioration du bien-être de l'humanité.
1917 : prix d'honneur décerné par la reine d'Espagne pour une personnalité philanthrope (Espagne).
1928 : médaille d'or du Congrès des États-Unis pour « le développement et l'application d'inventions qui ont révolutionné la civilisation au cours du siècle passé ».
1930 : Oscar d'honneur.
1954 : la ville de 100 000 habitants de Menlo Park dans le New Jersey est renommée Edison en son honneur.

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Le Kinétographe et kinétoscope. Les premiers films du cinéma.
Dès 1888, Edison se consacre également à la recherche sur l'image photographique animée, dont les aboutissements ultimes seront en 1891 les premiers « films » Edison et en 1895 les premières projections de « vues photographiques animées » des frères Lumière, en passant par les premières projections sur grand écran des dessins animés qu'Émile Reynaud a inventés en 1892 et qu'il a nommés pantomimes lumineuses.
En 1889, lors de son passage à l'Exposition universelle de Paris, il déclare s'intéresser à un projet de transmission à distance des images, mais rien n'atteste de travaux importants dans ce domaine.
Avec son ingénieur électricien William Kennedy Laurie Dickson, Thomas Edison travaille d'abord sur un modèle de caméra qui utilise un cylindre tournant, selon une technique bien rodée avec le phonographe.
Ce cylindre est en verre transparent et directement enduit de bromure d’argent, puis enfermé dans une boîte étanche à la lumière.
Un objectif se déplace sur une vis sans fin, recevant la lumière du sujet visé et la dirigeant sur le cylindre en rotation.
Un obturateur à pales provoque l’enregistrement espacé des instantanés selon le procédé du stroboscope.
Le cylindre est ensuite plongé dans les bains de traitement successifs et en ressort sous forme de négatif aux valeurs inversées : noir pour blanc, blanc pour noir.
Pour obtenir un rétablissement de ces valeurs et permettre la manipulation des clichés, une feuille de papier photosensible est enroulée autour du cylindre en verre que l’on éclaire de l’intérieur.
Selon la technique du tirage contact, les différents photogrammes sont ainsi reportés sur cette feuille qui peut ensuite être découpée.
Ses essais sont visibles à l’œil nu, image par image, mais comme les essais à la même époque de Louis Aimé Augustin Le Prince, ou ceux d'Étienne-Jules Marey, le procédé sur papier ne permet pas de visionner les images photographiques en mouvement, le support étant opaque et fragile.
Dickson tourne ainsi trois essais : Monkeyshines, No. 1, No. 2 et No. 3. « Des silhouettes blanches s'agitent sur un fond noir et sont généralement aussi inhumaines que des pantins. On peut les comparer à des ombres chinoises en négatif. », écrit l'historien du cinéma Georges Sadoul.En 1889, Edison se procure le film souple en celluloïd (nitrate de cellulose), inventé par John Carbutt, et commercialisé par l'industriel George Eastman sous la forme de rouleaux de 70 mm de large, sans perforations.
Avec Dickson, il découpe le film en trois rouleaux de 19 mm de large qu'il dote d'une seule rangée de perforations rectangulaires arrondies, dont il dépose plusieurs brevets internationaux.
Selon les directives et croquis d'Edison, Laurie Dickson et son aide, William Heise, développent un nouveau modèle de caméra, le kinétographe, dont il dépose de nombreux brevets internationaux.
C'est la première caméra de l'histoire, munie d'une seule optique, et entraînée par un moteur électrique.
On la charge avec une bobine de pellicule 19 mm à défilement horizontal d'environ 17 mètres de longueur, dont le passage se fait dans l'appareil en moins d'une minute.
L'unique rangée de perforations est située en bas des photogrammes, à raison de six perforations par image.
Les photogrammes sont circulaires, dernier rappel des jouets optiques, et ont un diamètre d’environ 12 mm.
Les premiers essais sont ensuite visionnés sur le kinétoscope, une machine de visionnement individuel, développée par Dickson, dont Edison dépose un brevet valable seulement aux États-Unis, la machine lui paraissant n'être qu'un premier pas vers une autre invention qui en découlerait, alliant à l'image un son enregistré, un projet qui lui tient particulièrement à cœur.
Il rêve en effet de coupler au phonographe une machine qui permettrait d’enregistrer l’image d’un chanteur ou d’un orchestre interprétant une chanson ou un air d’opéra.
Son rêve va dans le sens d'un besoin général à la fin du XIXe siècle de transporter la voix et l'image : il existe des salles de téléphonie, les parlors (parloirs) dans le monde anglo-saxon, où l'on diffuse, avant que la T.S.F. n'existe, des journaux parlés mais aussi des opéras en direct hors-salle au moyen de « téléphones » à cornet non électriques, des systèmes à tubes, identiques aux systèmes de communication embarqués entre ponts sur les navires. « On pourrait ainsi assister à un concert du Metropolitan Opera cinquante ans plus tard alors que tous les interprètes auraient disparu depuis longtemps»
En 1891, Edison organise devant un public exclusivement féminin, des militantes de la Federation of Women’s Clubs (en), le visionnement de l'un des essais,
Le Salut de Dickson (Dickson Greeting). Cet essai dure moins de dix secondes mais comme il est disposé en boucle dans la machine, il peut être vu et revu indéfiniment.
L'accueil de ce premier public du cinéma, qui consacre Le salut de Dickson comme premier film du cinéma présenté au public, est enthousiaste, ainsi que les éloges de la presse.
C'est Edison qui a l'idée d'adopter le mot anglais film pour désigner les bobinesx impressionnés.
Mais l'industriel et ses employés ne sont pas entièrement satisfaits de ces essais, l'image est jugée trop petite et manque de définition au visionnement, surtout quand le cadre est large. Ils décident alors de découper la bande Eastman de 70 mm par son milieu, créant deux galettes au format 35 mm de large, qu'ils font défiler cette fois verticalement dans la caméra en la munissant d'une seule rangée de quatre perforations rectangulaires sur l'un des bords.
Encore une fois, le résultat est décevant par manque de stabilité. La dotation d'une seconde rangée de perforations est décidée : l'entraînement est alors parfait, chaque photogramme est encadré de huit perforations, quatre de chaque côté.
Ce format, à quelques aménagements de détail près, est celui qui existe encore aujourd'hui. « Edison fit accomplir au cinéma une étape décisive, en créant le film moderne de 35 mm, à quatre paires de perforations par image. »

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En 1888, Edison fonde l'Edison General Electric Company

Thomas Edison se lie avec des hommes d'affaires parmi les plus riches de New York et fonde l'Edison Electric Light Company, qui deviendra en 1889 l'Edison General Electric Company », puis la General Electric en 1892.

Industriel en 1878, lors d'une partie de pêche au lac Battle dans la Sierra Madre, État du Wyoming, Edison observe à quel point les fibres d'un morceau de bambou (de sa canne à pêche), jeté au feu, brillent sans se désintégrer.
Cette observation lui inspire l'idée d'utiliser un filament fortement chauffé par un courant électrique à l'intérieur d'une ampoule hermétique, de laquelle on a enlevé l'air par une pompe à vide, pour produire de la lumière.
Le principe de l'ampoule électrique avait été auparavant établi et expérimenté sans suite industrielle par l'Écossais James Bowman Lindsay en 1835. En 1879-1880, en rivalité directe avec l'Anglais Joseph Swan, il expérimente et brevète l'ampoule électrique à base de filament en bambou du Japon sous basse tension électrique à l'intérieur d'une ampoule de verre vidée de son air, après avoir testé 6 000 substances végétales qu'il a fait récolter dans le monde entier, disposant d'un budget de 40 000 dollars.
Sans être les inventeurs de l'ampoule électrique, l'équipe d'Edison et celle de Joseph Swan ont apporté des contributions essentielles au développement industriel de l'ampoule à incandescence.

Ampoule électrique de Thomas Edison (1879). Le Brevet

Laboratoire d'Edison, équipé des premières ampoules électriques.

Lewis Howard Latimer, ingénieur de l'Edison Company, remédie au problème majeur de l'ampoule à filament de bambou, qui grille au bout de 30 heures. En 1881, il dépose avec son ami Joseph V. Nichols un brevet portant sur la première ampoule à incandescence avec filament de carbone puis obtient, seul, en 1882, un brevet pour son procédé de fabrication et de montage de filaments de carbone. Il est le seul Noir dans l’équipe de recherche scientifique d’Edison, et la présence d'un Afro-Américain à un poste d'ingénieur est une nouveauté qu'il faut souligner. Latimer est chargé de l'installation du système de la lumière électrique publique à Philadelphie, ainsi qu’à Montréal au Québec.
Puis il est envoyé à Londres, où il crée et dirige un département de lampes à incandescence pour la Maxim-Weston Electric Light Company. William Hammer, un des ingénieurs de Thomas Edison, découvre à partir de cette invention l'effet Edison : émission d'électrons par un filament chaud qui conduit à l'invention des lampes de radio qui sont à la base de l'électronique moderne et de la radiophonie, bien qu'Edison ne croie pas en l'avenir de la radiodiffusion.
En 1880, Edison illumine le 1er janvier toute la rue, la bibliothèque et le laboratoire de Menlo Park avec une dynamo et 40 ampoules électriques basse tension. Il fonde en octobre avec l'aide de grands financiers, sa propre fabrique d'ampoules de l'Edison Electric Light Company. De mai à juin, il dépose une série de 33 brevets de « distribution complète d'éclairage électrique domestique », de générateurs électriques, conducteurs électriques, moteurs électriques, fusibles, etc. Il améliore les brevets de ses prédécesseurs tels que Joseph Swan, Henry Woodward, James Bowman Lindsay et William Sawyer.
En 1881, l'exposition internationale d'Électricité de Paris porte Thomas Edison au rang de « symbole international de la modernité et du progrès social scientifique ».
Plaque suspendue à l'entrée des maisons à louer ou des hôtels pour indiquer la présence d'un éclairage électrique

Menlo Park Il développe et commercialise pour 40 000 dollars son télégraphe multiplexé automatique breveté, le Edison Universal Stock Printer, pouvant transmettre et imprimer simultanément plusieurs cours de valeurs boursières.
En 1874 avec les 40 000 dollars ainsi récoltés, il fonde son « empire industriel » de « Menlo Park », doté de laboratoires de recherche à Newark dans le New Jersey, près de New York. En janvier 1880, selon divers journaux dont le New York Herald, il aurait déclaré : « Je vais rendre l'électricité si bon marché que seuls les riches pourront se payer le luxe d'utiliser des bougies ».

Laboratoire à West Orange dans le New Jersey
1879 Si Edison perd en grande partie le contrôle de son entreprise, la création de cette société anonyme lui permet de disposer de capitaux.
Ceux-ci ont jusqu'ici fait cruellement défaut à celui qui est désormais une célébrité mondiale. Deux années plus tard, l'industriel américain reçoit un accueil triomphal à l'Exposition universelle à Paris. Avec ses collaborateurs, il modernise son phonographe, qui se trouve muni d'un moteur électrique et emploie la cire pour ses enregistrements. Parmi les possibles développements de l'invention, citons la poupée parlante! Celle-ci fait l'objet de multiples démonstrations publiques, en Europe notamment, devant la Reine Victoria, le Kaiser Guillaume… Au tournant du siècle cependant, le disque remplace progressivement le cylindre pour l'enregistrement de la musique. Et une fois encore, l'inventeur est dépassé par ses concurrents qui apportent à son innovation l'amélioration nécessaire, alors que ce dernier se contente de croire en l'efficience de son œuvre originelle.
En 1887, Edison s'installe à West Orange dans le New Jersey, près de New York.

En août 1889, il visite l'exposition universelle de Paris, où il expose son phonographe dans la galerie des machines.
Il rencontre aussi Gustave Eiffel, qui lui fait visiter la tour Eiffel et à qui il offre un phonographe Class M. Il assiste à la séance du 19 août de l'Académie des sciences, puis le 10 septembre 1889, il envoie la dédicace suivante à Gustave Eiffel « À M. Eiffel, le courageux constructeur de ce gigantesque et original spécimen d’ingénierie moderne, de la part de celui qui a le plus grand respect pour tous les Ingénieurs, y compris le Grand Ingénieur, le Bon Dieu »

Centrale et chaise électrique
Le 4 septembre 1882, l'Edison Electric Light Company fonde la première centrale électrique à charbon du monde, la Pearl Street Station, à base de 6 dynamos Jumbo, pour produire du courant continu dans le quartier de Wall Street à Manhattan, d'une capacité de 1 200 lampes pour éclairer 85 maisons, bureaux ou boutiques. Moins d'un an plus tard, d'autres centrales toujours plus puissantes éclairent plus de 430 immeubles new-yorkais avec plus de 10 000 ampoules. C'est ensuite le tour de Londres.

En 1884, Edison, fervent partisan du courant continu, se sépare de son employé Nikola Tesla, un des pionniers du courant alternatif qui peut être acheminé sur de plus longues distances que le courant continu, grâce à l'utilisation de transformateurs électriques.
Les deux hommes ne peuvent s'entendre. Edison use de ses relations afin de discréditer Tesla aux yeux de l'opinion publique, ce dernier se mettant alors au service de George Westinghouse qui persuade les industriels de s'équiper en courant alternatif. Edison tente une campagne de lobbying en faisant des démonstrations publiques d'électrocution de différents animaux, pour prouver le danger du courant alternatif.
Ces démonstrations conduisent à l'invention de la chaise électrique et à l'adoption progressive de l'électrocution comme moyen d'exécuter les condamnés à mort. Edison embauche à cet effet Harold P. Brown qui achète un générateur alternatif pour électrocuter William Kemmler.
Malgré les recours juridiques de George Westinghouse, l'exécution a bien lieu mais Edison ne parvient cependant pas à imposer le mot « westinghousé » au lieu d'« électrocuté » dans le langage public.

Le nécrophone
Thomas Edison croyait que les esprits devaient tous avoir des attributs matériels et qu'on pouvait capter leur présence avec des instruments ultrasensibles. Il construisit et testa son appareil avec des spirites au début des années 1920. L'appareil fut nommé « nécrophone » ou appareil nécrophonique. Cet appareil consistait en une boîte en bois contenant un microphone. Cette boîte était surmontée d'une trompette en aluminium contenant du permanganate de potassium au centre duquel était placée une électrode Cet appareil était censé permettre la communication avec les morts, en enregistrant leur voix et leurs sons[44] (spirit phone en anglais). Les tests conduits avec cet appareil ont été négatifs ; la communication avec les esprits n'a pu être établie.

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La fin du siècle voit d'ailleurs le génial Edison échoué dans une autre des grandes entreprises qui lui tient à cœur, la réalisation d'images parlantes et animées. En 1891 en effet, il fait breveter son kinétoscope, une grande boite en bois équipée de huit bobines de films et munie d'un viseur permettant au spectateur de voir les images. Deux années plus tard, un studio d'enregistrement, la Black Maria, une fois encore le premier du genre, est installé dans la cour de son laboratoire de West Orange. Peu après, ont lieu les premières projections publiques. Le 14 avril 1894, à New York, une galerie entière de kinétoscope est ainsi ouverte aux curieux émerveillés. En France cependant, les frères Lumière invente le cinématographe.

Studios de cinéma

En 1893, Edison fait construire par William K.L. Dickson le premier studio de cinéma, la « Black Maria », et fait enregistrer en quelques années plusieurs dizaines de films grâce au kinétographe.
Il équipe les « Kinetoscope Parlors » (les premières salles de cinéma, à visionnement individuel, après le sous-sol du musée Grévin qui accueille dès 1892 les pantomimes lumineuses dessinées sur pellicule mais projetées sur grand écran par Émile Reynaud).
Si Edison a pris soin de protéger le kinétographe par de nombreux brevets internationaux, paradoxalement son kinétoscope est protégé sur le seul territoire des États-Unis.
Il est aussitôt l'objet de nombreuses contrefaçons dans le monde entier. « À ce moment-là, il était bien entendu déjà trop tard pour protéger mes intérêts. », écrit Edison dans ses mémoires.
Dickson entre en conflit avec son employeur. Il estime que les kinétoscopes, dont il est pourtant le principal inventeur, ne sont qu'une première étape vers ce qu'il pense être l'aboutissement des recherches : un appareil permettant la projection sur un écran, ce qui ne pose aucun problème technique insurmontable à partir du moment où le principal, l'avancée intermittente de la pellicule, a été obtenu dès la conception du kinétographe. Mais Edison s'oppose fermement à cette idée.
Ce qu'il a toujours voulu, c'est coupler le son et l'image, il ne croit pas à l'exploitation des films devant un public assemblé. Cela se résumerait, selon lui, à « tuer la poule aux œufs d'or », l'exploitation des films avec le kinétoscope est alors florissante.
La brouille entre les deux hommes est inévitable, Dickson organise son départ et entre secrètement au service de Woodville Latham dont le rêve est justement d'arriver à projeter les films Edison sur grand écran.
Latham se présente d'abord à Edison comme un simple client désireux d'acheter les productions filmées de l'Edison Manufacturing Company.En 1894, une démonstration commerciale du kinétoscope est organisée à Paris, à laquelle assiste Antoine Lumière, le peintre dont les fils, Auguste et Louis, seront célébrés par la postérité sous le nom des frères Lumière et selon certains auteurs crédités seuls de l'invention du cinéma.
La recherche aboutit en 1895 à la conception du cinématographe Lumière, une machine plus aboutie que le couple kinétographe/kinétoscope et que le Théâtre optique d'Émile Reynaud, ce qui lui assure un succès mondial éclipsant les procédés de ses prédécesseurs partout dans le monde.
Edison est alors bien forcé de reconnaître son erreur et, pour rattraper le temps perdu, se contente d'acheter à un autre inventeur le brevet d'un appareil de projection qu'il présente en 1896 au public américain comme « la dernière merveille », le Vitascope.
Bien que d'autres dispositifs aient vu le jour dans cette même période, comme la boucle de Latham et le bioscope, c'est en définitive le cinématographe qui allait assurer le succès des projections de vues photographiques animées. En 1896, Georges Méliès, entre autres cinéastes, reprend le dessin des perforations rectangulaires du film 35 mm mises au point par Edison et Dickson, et qui, elles, font l'objet de brevets internationaux.
En 1902, lorsque Méliès investit aux États-Unis en faisant ouvrir un bureau par son frère, Thomas Edison fait saisir par la justice américaine la moitié des copies du film Le Voyage dans la Lune, adapté du célèbre roman de Jules Verne, De la Terre à la Lune.
Edison pensait se rembourser ainsi le « manque à gagner par contrefaçon » du kinétoscope et des perforations Edison, sur le seul Georges Méliès, dont la tentative d'implantation aux États-Unis échoua.
Pourtant ce n'est pas ce qui explique sa faillite 21 ans plus tard, en 1923, date à laquelle sa société, la Star Film, dépose son bilan.
Pour certains auteurs, Thomas Edison est accusé d'être à l'origine de la déconfiture de Georges Méliès, mais en vérité, cette accusation ne repose sur aucune source. En effet, Méliès et Edison avaient conclu un accord qui mit fin à leur querelle.
Cette publicité papier provient d'un magazine du 1er août 1949. Phone Ediphone est en vedette dans cette annonce Edison.
"Vous prenez du bon temps assis derrière votre bureau, détendu, parlant de vos idées dans un instrument qui a libéré votre secrétaire pour d’autres tâches".

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Années 1890, la société d'Edison fusionne avec la Thomson-Houston Company, qui donne naissance à un géant industriel, la General Electric Company.
L'inventeur, qui espère toujours s'enrichir, se lance lui dans l'exploitation d'une carrière de minerai de fer, au Nord du New Jersey. A proximité, est construite une usine de traitement et de fabrication de briquettes. L'affaire tourne court, car on découvre peu après les gisements de la montagne Mesabi au Minnesota. Par chance, en 1898, Edison met à jour une autre carrière, de roches à ciment cette fois-ci. Dix années plus tard, après avoir construit en 1902 une usine à ciment, il dépose un brevet de construction de maisons en béton, projetant même de fabriquer en série habitations et meubles!
L'inventeur, qui a cédé à l'Italien Marconi un de ses brevets concernant les ondes hertziennes, apprend en 1899 que celles-ci viennent de franchir la Manche. La radio naîtra avec le nouveau siècle. Edison s'intéresse à présent à la mise au point d'une automobile électrique, convaincu que la vapeur à fait son temps.
S'il rencontre Henri Ford, qui devient son ami, ce dernier à d'autres convictions quant au mode de traction du futur véhicule. Qu'importe.
En 1904, Edison met sur le marché américain ses batteries accumulatrices, qui permettent d'atteindre les 40 Km/h avec une autonomie de 160 Km de distance. Mais, là encore, le moteur à explosion l'emportera rapidement.

Avec l'entrée en guerre des grandes nations commerçantes et industrielles en Europe, Thomas Edison doit faire face à de nouvelles difficultés Ses principaux circuits d'approvisionnements en matières premières sont coupés. Ainsi manque t-il du phénol nécessaire à la fabrication des disques à phonogramme. A l'âge de soixante-sept ans, l'inventeur déplore également l'incendie de son laboratoire de West Orange, le 14 décembre 1914.

Une fois encore, il se relèvera. A l'appel de Josephus Daniels, secrétaire du Département de la Marine, Edison est nommé président du Comité consultatif de la Marine. Après la déclaration de guerre des Etats-Unis aux Empires centraux, en 1917, il consacre entièrement son temps et pendant deux années entières à ses recherches en matière d'armement. Ses premiers travaux portent ainsi sur l'acoustique et la détection des sous-marins, l'arme anti-blocus employée par les Allemands, de ses torpilles.

Le 24 janvier 1918, ses anciens collaborateurs fondent une Amicale des Pionniers d'Edison, qui se destine à propager et à entretenir la légende. Deux années plus tard, celui-ci reçoit la médaille d'or du Congrès, suprême récompense pour un Américain.
Enfin, en 1929, son ami Henri Ford organise les célébrations du Jubilé d'or de la Lumière à Dearborn, dans le Michigan. A cette occasion, le laboratoire de Menlo Park est reconstitué, qui servira désormais de musée du plus célèbre des inventeurs. Il est inauguré le 21 octobre en présence du président Hoover.

Au cours de l'été 1931, l'état de santé de Thomas Edison se dégrade. Atteint de diabète et d'urémie, il décède le 18 octobre, à West Orange dans le New Jersey, à l'âge de quatre-vingt quatre ans. Trois jours plus tard, l'Amérique rend hommage à l'un de ses grands pionniers. L'ensemble du pays est plongé une minute dans l'obscurité, clin d'œil à celui qui demeure l'inventeur de la lumière électrique.

Il aura à cœur d'industrialiser ses inventions au sein de ses propres compagnies. Celles-ci seront regroupées dès 1892 en une seule du nom de General Electric qui est encore aujourd'hui l'une des plus grandes entreprises du monde.

Consulter le site de sa biographie très détaillée

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LE BUG

Saviez-vous qu'Edison a inventé le terme « bug » pour désigner un problème technique ?
La première utilisation documentée de ce terme pour désigner un problème technique se trouve dans l'Oxford English Dictionary, qui cite une lettre à l'éditeur du numéro du 15 septembre 1875 de la revue Operator : « Le plus gros « bug » à ce jour a été découvert dans l'annonciateur électrique d'un hôtel américain. » Cependant, la phrase commence ainsi : « Les « bugs » sur le « quad » sont tous très bien à leur manière, mais… » Ce que l'OED n'a pas compris, c'est que cette utilisation du terme « bug » a été inventée par Edison en lien avec son télégraphe quadruplex.

En 1874, Edison inventa le télégraphe quadruplex, qui transmettait quatre messages, deux dans chaque direction, sur un seul fil. En septembre 1875, le quadruplex était largement utilisé par la Western Union. L'une de ses caractéristiques principales était ce qu'Edison appelait un « piège à insectes ».

Peu de traces des travaux expérimentaux d'Edison sur le quadruplex apparaissent dans les carnets de notes existants. Ce n'est qu'avec le compte rendu plus complet de ses expériences au laboratoire de Menlo Park, qu'il commença à exploiter en avril 1876, que nous le voyons utiliser les termes « punaise » et « piège à punaises ».
Durant l'été 1876, Edison utilise le terme « punaise » pour décrire les problèmes rencontrés par d'autres systèmes télégraphiques pour l'envoi de messages multiples, ainsi que le nouvel appareil qu'il baptisa « électromotographe », fruit de ses travaux sur les enregistreurs pour télégraphes automatiques.

Edison's "Bug Trap"
La première version d'un piège à micros (non encore nommé) figure dans la mise en garde du brevet d'Edison datant de début août 1873. Le terme apparaît pour la première fois dans le témoignage d'Edison en avril 1877 lors d'un litige concernant la propriété de son quadruplex. À peu près à la même époque, il commença à l'utiliser dans des carnets décrivant les dispositifs du quadruplex et de son système expérimental sextuplex permettant d'envoyer six messages. Les « pièges à micros » représentaient l'une des stratégies inventives clés d'Edison. Lorsqu'il ne parvenait pas à éliminer la cause d'un problème, il cherchait un arrangement qui en rendait les effets insignifiants.

L'année suivante, Edison commença à utiliser le terme « bug » pour décrire les problèmes techniques rencontrés lors de ses expériences téléphoniques. Dans une lettre du 13 mars 1878 adressée au président de la Western Union, William Orton, Edison écrivait :
Vous aviez en partie raison, j'ai bien trouvé un "bug" dans mon appareil, mais il n'était pas dans le téléphone proprement dit. Il était du genre "callbellum". L'insecte semble trouver les conditions de son existence dans tous les appareils d'appel des téléphones.
Et écrivant à William Preece à propos de son téléphone le 19 mai 1878, Edison notait : « Si la charge statique est le bug, je demanderai une compensation. »

Bugs dans le récepteur
À l'automne 1878, son neveu Charles Edison devint le principal expérimentateur du récepteur et la première personne du laboratoire, autre qu'Edison, à utiliser ce terme dans un carnet. Exaspéré par le dysfonctionnement de l'appareil, il dessina un « insecte à double face » et écrivit plusieurs allusions humoristiques aux insectes. Il décrivit également un appareil permettant de résoudre ces problèmes sous le nom de « Boog Troup ».
Peu de temps après avoir commencé à travailler sur l'éclairage électrique, Edison a écrit une lettre (datée du 13 novembre 1878) dans laquelle il a fourni la meilleure description de son utilisation du bug pour décrire les problèmes techniques :
Il en a été ainsi dans toutes mes inventions. La première étape est une intuition, qui surgit brusquement. Puis les difficultés surgissent. Puis ceci donne, cela."Insectes".
Des mois d'observation, d'étude et de travail intenses sont nécessaires avant que le succès commercial - ou l'échec - ne soit certainement atteint.

Certains associés d'Edison commencèrent à adopter ce terme en lien avec ses travaux sur l'éclairage électrique. Dans une lettre du 3 novembre 1878 à Edison, son ami George Barker, professeur à l'Université de Pennsylvanie, se plaignait du retard d'Edison à lui fournir une de ses nouvelles lampes pour une conférence. Il lui demandait : « Avez-vous trouvé un insecte dans la lampe ? C'est la raison pour laquelle vous ne voulez pas que je la montre ? » Un autre visiteur du laboratoire, Addison Burk, commentant une communication sur la lampe d'Edison présentée lors de la réunion du Franklin Institute du 21 janvier 1880, déclara : « M. Edison appelle toutes les difficultés des insectes. »

La production commerciale de lampes, qui débuta à l'automne 1880, était particulièrement vulnérable aux microbes.
En avril 1881, Francis Upton écrivait depuis la fabrique de lampes : « Il ne se passe guère de jour sans qu'un nouveau microbe n'apparaisse. »
Des problèmes à la fabrique de lampes exigeaient parfois l'attention d'Edison. Par exemple, en février 1882, le secrétaire d'Edison, Samuel Insull, rapporta qu'il était passé à l'usine « très souvent ces derniers temps et m'a dit il y a quelques minutes qu'il pensait avoir trouvé le microbe radical dans la lampe. » À Paris, où Charles Batchelor avait établi une fabrique de lampes européenne, des microbes firent également leur apparition. Par exemple, en juillet 1882, il déclara à Edison : « J'ai trouvé un microbe qui, j'en suis sûr, se trouve dans le verre. » Charles Clarke, ingénieur en chef d'Edison Electric, avertit Edison d'un « gros microbe dans les douilles en laiton de Bergmann », qui provoquait un court-circuit.

D'autres bugs apparurent lors de l'exposition du nouveau système électrique d'Edison à Paris et à Londres.
En novembre 1881, alors qu'Edward Johnson préparait l'exposition d'Edison à l'Exposition de Crystal Palace à Londres, il prévoyait d'améliorer le bilan de sa précédente exposition à l'Exposition de l'Électricité de Paris, expliquant : « Le point sur lequel Paris a échoué le plus manifestement était la fiabilité. Je privilégie donc ce bug plus que tout autre, bien qu'il en existe d'autres presque aussi importants. » En réponse à la lettre de Johnson, Edison lui fit savoir :
Les courroies sont susceptibles de glisser, vous devez donc vous assurer que toutes vos courroies sont bien serrées, car c'est un mauvais bug lorsque vous faites fonctionner les machines dans plusieurs arcs, car si certaines courroies sont lâches, les autres machines feront tout le travail et ce sera comme mettre 100 lumières sur une machine.

Des problèmes surgirent également à la gare de Pearl Street.
Peu après son ouverture en septembre 1882, Edison dut repenser l'accouplement de ses dynamos Jumbo afin que les moteurs à vapeur qui les actionnaient fonctionnent ensemble. Dans son rapport à Charles Batchelor, qui dirigeait l'entreprise d'éclairage Edison à Paris, Samuel Insull écrivit : « Maintenant que ce bug a été éradiqué, il semble que les machines de la gare centrale fonctionneront parfaitement. » Alors qu'Edison commençait à installer de nouvelles gares en 1883, des bugs apparurent également. Écrivant depuis la première de ces nouvelles gares à Sunbury, en Pennsylvanie, William Andrews écrivit à Edison au sujet d'un « bug dans les connexions des dynamos » et lui envoya un plan pour une nouvelle méthode de connexion des dynamos de rechange, lui demandant : « Veuillez les examiner et voir si vous pouvez y trouver un bug. »

Le terme fait partie du génie électrique
La première utilisation du terme « bug » apparaît dans un article de James Ashley, rédacteur en chef du Journal of the Telegraph .
- Ancien associé d'Edison au sein du cabinet Pope, Edison & Co., Ashley était devenu un ennemi acharné d'Edison dès 1874, lorsqu'il commença à surnommer l'inventeur « le professeur de duplicité et de quadruplicité ». Dans son article de mai 1877 intitulé « Inventions et inventeurs de la télégraphie électrique », Ashley notait que « les bugs sont généralement nombreux dans les nouvelles inventions… Cela a été démontré de manière convaincante par l'adaptation pratique des inventions duplex et quadruplex. Les bugs découverts et éliminés constitueraient une vaste collection entomologique (métaphorique) ».
- Au milieu des années 1880, le piège à insectes d'Edison est apparu dans des livres et des articles sur le quadruplex et un autre inventeur a même breveté une amélioration des « pièges à insectes » pour les instruments de réception télégraphique.
- À la fin de la décennie, Edwin Houston a défini à la fois les insectes et les pièges à insectes dans son Dictionnaire des mots, termes et expressions électriques de 1889 :
Bug. Terme initialement réservé à la télégraphie quadruplex pour désigner tout défaut de fonctionnement de l'appareil. Ce terme n'est pas employé, dans une certaine mesure, pour les défauts de fonctionnement des appareils électriques en général.
- Puis, dans son Standard Electrical Dictionary de 1892 , Thomas O'Conor Sloane fut le premier à décrire « bug » comme « tout défaut ou problème dans les connexions ou le fonctionnement d'un appareil électrique » et « bug trap » comme « une connexion ou un arrangement pour surmonter un « bug ». » Mais il nota également que ces termes étaient censés provenir de la télégraphie quadruplex ...

Plus tard le "Bug" est revenu dans le langage informatique, comme plantage ou défaut de fonctionnement.

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