GRAMMONT - SAT - SAGEM

Les établissements Grammont sont créés en 1849 à Pont-de-Chéruy par Etienne-Claude Grammont.
Salarié d’une entreprise qui fabriquait notamment des cages de crinolines et des baleines de parapluies, il décide de s’installer à son compte et se lance dans des activités rapidement profitables. Il installe en effet successivement des ateliers de tréfilage, fonderie, laminage à froid et à chaud sur les bords de la Bourde. En 1885, alors que se développe en France les réseaux télégraphique et téléphonique, la société Grammont emploie 500 personnes.

En 1890, son fils Alexandre, de retour des Etats-Unis est associé. Ayant hérité de l'esprit d'initiative de son père, il possède par ailleurs de grandes qualités d'homme d'affaires ; il pressent tout l'avenir réservée à l'entreprise et après avoir acheté les brevets de la firme anglo-américaine Mordey-Victoria commence à se diversifier vers les applications industrielles de l'électricité en développant la production de matériels électriques.
Il s’agit d’abord de la fabrication des conducteurs électriques : fils et câbles nus, pour transport de force ; fils trolley, câbles sous gaine étanche en plomb. Cela entraîne le développement des ateliers de fonderie, de laminage existants et la création d’une câblerie.
En 1890, Grammont se voit confier la construction d'un câble télégraphique sous-marin entre Marseille et Bizerte. Une nouvelle usine est alors construite directement sur le littoral méditerranéen, sur la baie des Canebiers à Saint-Tropez (devenu le quartier de la Câblerie)
Un premier câble français de 1200 km est posé entre Marseille et Tunis en 1893, d’autres suivent (Mozambique, Madagascar, La Réunion, L’île Maurice, Indochine, Chine, Indonésie) enfouis dans certains cas à plus de 5 500 m.

Dés 1890, lors de l'exposition à Paris, c’est un groupe électrogène avec altérateur triphasé des Etablissements Grammont qui fournit, en partie, l'électricité dont l'exposition a besoin.
Cette deuxième phase de l'évolution industrielle est marquée par la construction de transformateurs, de dynamos, de moteurs, d’alternateurs, de moteurs asynchrones, dont certains fonctionneront longtemps dans les mûrs des entreprises qui s’y succéderont plus tard. C’est également la construction de moteurs électriques pour tramways, l'installation des lignes de Saint-Etienne, de Besançon et de Dijon. Cet effort est récompensé par un grand prix à l'exposition de Lyon en 1894.
L'utilisation du caoutchouc comme isolant de conducteurs électriques incite Alexandre Grammont à entreprendre, pressentant le développement de l'industrie automobile, la fabrication de bandages pleins puis après avoir acheté les brevets de John Boyd Dunlop de véritables pneumatiques pour poids lourds. D’autres applications voient également le jour ; tuyaux, courroies, clapets, joints pour pompes et chambres à air pour vélos et autos.
En 1905, la production des équipements électriques est installée dans la filiale « Ateliers de Constructions Electriques de Lyon et du Dauphiné » route d’Heyrieux à Lyon.
Il s’agit donc d’un essor prodigieux qui fait du groupe Grammont, l’une des premières industries d’Europe. Il employait 143 personnes en 1881, 500 en 1895 et 2 150 à la veille de la guerre de 1914. Il va fournir à l’armée des fils téléphoniques, des laitons pour les arsenaux, des douilles d'obus et des pneumatiques pour les véhicules militaires.

Au début du XXe siècle, l'activité de Grammont continue à s'étendre. En 1910, la société devient la « Société anonyme des établissements industriels E.C. et Alexandre Grammont ». À la veille de la Grande Guerre, la société emploie 2 150 personnes et l’un des fils d’Alexandre, François Grammont, formé à l'école normale supérieure et devenu administrateur de la société, oriente l'entreprise familiale sur la construction de matériel électrique. La guerre générant une forte demande en ce domaine, l'usine de Pont-de-Chéruy s'agrandit considérablement.

En octobre 1914, Gustave Ferrié installe l'émetteur militaire de Lyon La Doua. Se tournant vers Grammont qui, maîtrisant la capacité de tréfiler le tungstène en fils de moins de 0,1 mm de diamètre, a installé à Cuire et Caluire une usine de production de lampes d'éclairage, il lui confie la fabrication de la première triode amplificatrice. En février 1915, un premier modèle, encore fragile, sort de chez Grammont en petite série... La lampe TM est née, elle est produite à raison de 1 000 par jour en novembre 1918. La paix revenue, la production concerne des modèles civils de la marque FOTOS.

Durant la guerre, alors que les ouvriers sont envoyés au front, les usines Grammont fonctionnent à plein régime grâce à la main d’œuvre provenant principalement de Grèce, d’Italie et Arménie. Au-delà, le développement des activités continue à se poursuivre avec la création de la Société des Porcelaines et Appareillages Electriques Grammont, qui reprenant les activités de la Société EURIEULT (41, rue Cantagrel à Paris) et exploitant les brevets de General Electric et Western Electric, produit de nombreux terminaux téléphoniques et deviendra Société des Téléphones Grammont.
Après la Première Guerre Mondiale pendant laquelle ses établissements fabriquent beaucoup de munitions, GRAMMONT décide de continuer à se diversifier en créant une activité d’équipements téléphoniques de réseau.
Grammont se lance aussi dans la fabrication de lampes triodes, de combinés téléphoniques, de postes récepteurs de radio et de moteurs électriques et dès la fin des années 1920, d'équipements pour le réseau téléphonique (répéteurs).
Les activités antérieures concernaient les câbles électriques, télégraphiques puis téléphoniques, les tubes radio et les équipements électriques. Ces derniers avaient été regroupés en 1919 dans une filiale : les Ateliers de Constructions Électriques de Lyon et du Dauphiné.
En 1923, les Ateliers de Construction électriques de Lyon et du Dauphiné achètent l'usine de construction téléphonique qu'une filiale de la General Electric Company de Londres avait créée à Malakoff (immeuble Régina au 11 de la rue RASPAIL).
C’est là que va s’installer la filiale créée pour prendre en charge une nouvelle activité dans le domaine des équipements téléphoniques, la Société des Téléphones GRAMMONT, et que les études et la fabrication d’amplificateurs, de répéteurs et d’adaptateurs d’impédance pour les câbles à longue distance vont s’effectuer. L’âme des études est Myron LEBEDINSKY, il diirige le laboratoire du matériel de transmission et supervise la fabrication et les installations. Les moyens dont il disposait étaient encore très réduits. Malgré cette déficience la moisson fut magnifique. il sut tirer tout le parti possible de sa découverte (les inductances mutuelles à couplage négatif à fuites). Il l'étendit à de nombreux appareils adaptateurs d'impédance, correcteurs de distorsion, équilibreurs de câble… de sorte que les premiers répéteurs construits (ensuite) par la SAT se distinguaient déjà, non seulement par leur haute qualité et des schémas originaux, mais encore par un encombrement réduit obtenu par un groupement en quartes des unités de translateurs. C'est ainsi que naît une technique française concernant les répéteurs à 2 fils avec un adaptateur d'impédance, un dispositif de contre-réaction et un équilibreur de lignes utilisant les inductances mutuelles à fuite.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Inductance_de_fuite
Transformateur à fuite élevée. L'inductance de fuite peut être une propriété indésirable, car elle fait varier la tension en fonction de la charge.

Les illustrations ci-dessous témoignent de la variété des produits proposés par le groupe Grammont dans les années 1920 à 1930.

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GRAMMONT a des ambitions dans le domaine de la commutation téléphonique. Au début, l'activité concerne le câblage de bâtis de commutation en sous-traitance.

Un atelier (photo vers 1920) est monté dans l'établissement Régina, sis au 11 de la rue RASPAIL à Malakoff, racheté à General Electric. Ce sera le siège des débuts de GRAMMONT dans les équipements de transmission téléphonique. L'activité de GRAMMONT dans la commutation s'arrêtera là !

L'industriel Alexandre Grammont décide de créer sa filiale dans la banlieue parisienne sous le nom de Société des Téléphones Grammont.

La première adresse de la Société des Téléphones Grammont fut en fait le 41 rue Cantagrel au moment de la reprise des Etablissements EURIEULT.

Quelques téléphones GRAMMONT sociétés des porcelaines appareillages électriques 10 rue d'Uzès 75002 Paris

Grammont & système Eurieult

Mais au-delà de 1929, les mauvaises affaires, puis la seconde guerre mondiale provoquent la disparition progressive de l’empire Grammont, non sans un dernier sursaut : la tentative de diversification dans la production de récepteurs de radiodiffusion, des gramophones puis, à la fin des années 1940, des téléviseurs et des platine tourne-disques. Elle était basée boulevard Gabriel-Péri à Malakoff. En 1967, elle fusionne avec Ribet Desjardins, Sonneclair et CGE-Continental-Edison.

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Les années 1930 voient le déclin du groupe Grammont frappé par la crise économique et affaibli par une mauvaise gestion financière.
En 1932, sous la pression des PTT inquiets de ses difficultés financières, le Groupe GRAMMONT est incité à créer une filiale dédiée aux câbles à quartes à longue distance, dont il a montré qu’il maîtrisait la technique et la fabrication. Mais les PTT y mettent une condition : l’équipe qui a fait ses preuves devra diriger la nouvelle société. Le Groupe GRAMMONT ayant dû entre temps abandonner l’activité de câbles à longue distance, les responsables de l’équipe ont quitté GRAMMONT. Ils doivent y revenir. La nouvelle société prend pour nom : "Société d’Applications Téléphoniques" et s’installe dans un immeuble au 41 rue Cantagrel, appartenant à GRAMMONT. C’est la première SAT.

L’équipe qui travaille dans l’immeuble Régina de Malakoff sur les équipements de réseaux téléphoniques rejoint la SAT qui a alors presque le périmètre d’activités qu’elle aura jusqu’à sa fin dans le domaine des télécommunications : câbles et équipements de réseaux.
En 1939, les PTT interviennent de nouveau dans le destin de la SAT. Il faut pérenniser la capacité technique qu’elle a acquise et qui permet de ne pas être dépendant de la technique américaine. Ils exigent qu’une société tierce prenne une part importante du capital de la SAT. Ce sera la SAGEM intéressée à se diversifier.
Une nouvelle société dans laquelle la SAGEM est majoritaire est créée : la Société Anonyme des Télécommunications (SAT) dont le sigle est inchangé. GRAMMONT conservera une participation minoritaire dans la nouvelle société jusqu’en 1943.





Lors du transfert de la fabrication des téléphones à l'usine Régina, c'est la production des lampes FOTOS qui s'installa à cet emplacement jusqu'à l'implantation de la Société des Applications Téléphoniques ou "première SAT" en 1932 !
Cette production concerne à la fois des lampes amplificatrices pour récepteurs de radiodiffusion mais également des tubes de puissance pour émetteurs militaires et professionnels. Grammont est également le premier fabricant de lampes agréé pour la fourniture de lampes à l'administration des PTT en raison de leur fiabilité.

A partir de 1941, la SAT fut autorisée à poursuivre certaines activités avec le personnel resté à Paris. Elles s’effectuaient sous la surveillance permanente d’un colonel allemand. Celui-ci avait travaillé chez FELTEN & GUILLAUME et connaissait bien, non seulement le domaine de la transmission téléphonique, mais aussi la SAT en raison de l’exploitation par celle-ci de licences concernant certains câbles et le frittage de ferrites. Il parlait un excellent français et n’était pas un nazi convaincu, comme en témoigne ce qui suit.
Chaque matin, Louis HENRY arrivait le premier ; quand l’allemand arrivait à son tour, il entrait dans le bureau de Louis HENRY qui le saluait : « Heil HITLER ! ». L’allemand, répondait systématiquement : « Assieds-toi et ferme ta gueule ! ».
Si la « surveillance » des travaux n’apportait pas vraiment de contrainte, le contrôle des commandes d’achats de composants et de matières premières était fondamental ! La poudre de fer était notamment un produit stratégique à cette époque. Louis HENRY avait prévenu M. BREUIL : « Vous pouvez vous tromper et demander plus que nécessaire, mais si l’allemand s’en aperçoit et le demande, je vous mettrais à la porte » (ce qu’il n’aurait pas fait, bien sûr ; il aurait sûrement trouvé une autre solution !)
Un jour M. BREUIL avait multiplié les besoins par 10. L’allemand examina la commande et dit : « Vous vous êtes trompé ! Ce n’est pas le chiffre que vous avez mis qui est le bon » et il doubla la commande finale !

De 1946 à 1949, la reconstruction puis l’extension du réseau téléphonique fournissait beaucoup de travail à la SAT

Produits :
- Le Telsat 830 est un modem fabriqué en 1975 par la SAT (Société Anonyme de Télécommunications) qui se présente sous forme d’un boitier. Celui-ci laisse apparaître en face avant, capot fermé, l’état des signaux importants de la jonction entre le modem et l’équipement de traitement de données qui lui est connecté.
Les réseaux informatiques qui se développaient fortement à l’époque utilisaient comme supports de transmission les circuits téléphoniques spécialisés loués aux PTT (2 ou 4 fils) ou parfois les liaisons établies grâce au réseau téléphonique commuté. Les défis de l’époque étaient de disposer de modems de plus en plus performants en termes de débit et de facilité de mise en œuvre ; Le Telsat 830 était bien adapté à la demande.

Les Managers :
Georges Bertrand et Fernand Febvret (représentants de Grammont à la création de la SAT de 1932)
Marcel Môme (représentant la SAGEM à la création de la SAT de 1939, puis premier président de la seconde SAT au début de la guerre)
Paul Gellos, deuxième président
Jacques Boulin, troisième président
Pierre Faurre, président de SAGEM et dernier président de la SAT

Les Ingenieurs : Léon Parcé, Jean Turck



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LA SAGEM

1925 Création de la Société d'Applications Générales d'Électricité et de Mécanique (Sagem) par Marcel Môme.
Cette entreprise, dont l'activité principale est la mécanique, se spécialise rapidement dans les équipements de précision pour la Marine nationale.
En 1939, Sagem prend le contrôle de la Société Anonyme de Télécommunications (SAT).
Avec l’évolution de la technologie, l'entreprise se lance dans l’électronique et ses deux produits phares, les téléscripteurs, puis les télécopieurs, et les centrales inertielles lui permettent de devenir une grande entreprise internationale dans les années 1970. Elle développe également des applications militaires et aéronautiques. En 2005, elle fusionne avec Snecma pour donner naissance au groupe Safran.

La société d’applications générales électriques et mécaniques est créée à Paris en 1925 par Marcel Môme, alors âgé de 26 ans. L’entreprise emploie sept personnes et possède un capital de 250 000 francs, porté l’année suivante à 500 000 francs. Elle fabrique par exemple des outillages pour Michelin (où Marcel Môme avait travaillé). Elle installe également des « colonnes montantes » permettant d’amener l’électricité dans les immeubles.
Fin 1926, la Sagem compte cinquante salariés, a un capital de deux millions de francs et déménage à Argenteuil, puis construit une usine à Montluçon en 1934. La Sagem compte alors 883 salariés.
Entre 1933 et 1935, la société s’agrandit et devient cotée à la Bourse de Paris, le capital est alors de 30 millions de francs français.
En 1935 la Sagem fabrique des produits tels des postes de direction de tir, des plates-formes pour télémètres ou télépointage de nuit, des traceurs de route.
Dans les années 1930, la Sagem va étudier la fabrication de gyrocompas pour la Marine nationale française, mais ne pourra pas le fabriquer, celui-ci étant breveté par un concurrent allemand. L’entreprise passe le cap des 1 000 puis des 2 000 salariés.
La société se lance dans les produits d’armement à la demande du gouvernement : canons antichar, canons, appareils orienteurs, radio émetteur-récepteurs, etc., et s’installe dans de nouvelles usines.
En 1939, la Sagem prend une participation dans la Société anonyme de télécommunications (SAT) créée en 1932 sous le nom « Société d’applications téléphoniques ».
Pendant la Seconde Guerre mondiale, une partie du personnel est transférée d’Argenteuil à Montluçon (qui était au sud de la ligne de démarcation, en zone libre). Les produits sont adaptés aux années de guerre, avec par exemple les gazogènes à bois permettant de se passer d’essence. Dans le même temps, les équipes travaillent sur des prototypes des téléscripteurs.
À la libération, le Gouvernement provisoire de la République française commande à la Sagem du matériel d’armement. Les activités civiles se développent, comme des machines à produire des chaussures, des machines-outils, la SAT s’agrandit. La Sagem souffre cependant de la baisse des commandes militaires à la fin des années 1940 et se voit obligée de licencier une partie de son personnel, passant de 3 000 à 2 400 salariés.
Au début des années 1950, la société commence à vendre, après plusieurs années de développement, des haveuses et des téléscripteurs. Elle devient une référence dans ces domaines. Les activités militaires reprennent, avec la production de roquettes notamment. La Sagem emploie 4 200 personnes en 1955.
Les années 1955 à 1985 sont marquées par l’internationalisation de l’entreprise grâce aux téléscripteurs et à la navigation inertielle. Les effectifs sont de 6 700 salariés en 1968, 8 400 en 1970, 7 700 en 1972. En 1962, Marcel Môme meurt, il est remplacé par un de ses gendres : Robert Labarre.

Dans les années 1960, la Sagem introduit le téléscripteur SPE, équipé d’électronique.
Spe Tx20
Il fut développé avec la collaboration du CNET Centre national d'études des télécommunications. Il est produit à l’usine de Saint-Étienne-du-Rouvray. Les importantes commandes des administrations civiles et militaires nécessitent l’ouverture de nouvelles usines, à Fougères et à Coutances. Cette activité va toutefois stagner au début des années 1970.
Vers 1974, la Sagem est au troisième rang mondial de cette spécialité, les téléscripteurs sont vendus en Europe, au Moyen-Orient, en Amérique latine… Les modèles évoluent, avec l’apparition du TX 20 en 1975 (équipé d’un microprocesseur) puis du TX 35 doté de fonctions de traitement de texte et d’un écran cathodique. En 1985, la Sagem est le premier constructeur mondial de téléscripteurs à écran.

La navigation inertielle (association de gyroscopes et d’accéléromètres pour connaître sa position) fut développée par les Allemands à la fin de la Seconde Guerre mondiale sur les missiles V2. Plus tard ce seront les Américains qui reprendront cette technologie. La Sagem, qui fabriquait déjà des gyroscopes, va entrer dans la haute technologie en concluant des accords avec des entreprises du secteur et en lançant ses propres études, à la demande du Gouvernement français. En juin 1961, la première centrale à inertie s’envole sur un Nord 2501 du Centre d'essais en vol de Brétigny-sur-Orge. L’équipement pèse alors près de 500 kg. La miniaturisation se fait alors rapidement et, en 1965, lors du lancement du premier satellite français (Astérix), la fusée Diamant est pilotée par une centrale inertielle Sagem qui ne pèse plus que 20 kg.
Les centrales inertielles de la Sagem vont équiper les missiles M20, S3 et Exocet, les sous-marins nucléaires et les blindés français ; des avions civils (dont le prototype du Concorde et l’Airbus A300) et surtout des avions militaires en équipant la plupart des avions Dassault (Super-Étendard, Mirage F1, Alpha Jet, Mirage 2000, Rafale, Breguet Atlantique 27...). Ces centrales inertielles, associées à des capteurs et calculateurs de mission permettent la réalisation de la modernisation des systèmes de nombreux avions d'armes exports (Mirage III/V, Mirage F1...). Les activités d’optronique démarrent avec par exemple des périscopes de sous-marins. Dans l’aéronautique, la Sagem construit des calculateurs de vol8.

En 1986, les salariés de la Sagem constituent la COFICEM qui rachète 40 % du capital de la société. Celle-ci possède alors deux filiales : la SAT (à 38 %) et Sagem International (à 99 %).
En 1987, un autre gendre de Marcel Môme, Pierre Faurre, prend la succession à la tête de l’entreprise, alors dans un état médiocre. Le nouveau PDG supprime 1 000 emplois et réoriente les activités de défense vers le guidage et l’optronique. La Sagem se lance ensuite dans le télécopieur et devient rapidement le numéro deux européen.
En 1994, le groupe Sagem emploie 15 000 personnes et œuvre dans les télécommunications, la défense, l’automobile et les câbles via trois sociétés, Sagem, SAT et SILEC. Il fabrique des fax, des décodeurs, des téléviseurs, des radiotéléphones, des fibres optiques, des systèmes de visée nocturne pour avions de combat, des gyroscopes, des compteurs d'électricité, des horodateurs. Il a dégagé un bénéfice de 487 millions de francs pour un chiffre d'affaires de 13,7 milliards
.

A consulter : Histoire Sagem

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