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PALESTINE
: CISJORDANIE, ISRAEL, GAZA
La Palestine située au Moyen-Orient,
est présente sur les territoires palestiniens occupés
et revendique Jérusalem-Est et l'entièreté
de la Cisjordanie. Ses frontières sont, de facto et depuis
1994, celles des zones A et B de la Cisjordanie, gouvernée par
l'Autorité palestinienne, et celles de la bande de Gaza, sous
contrôle du Hamas depuis 2007 mais revendiquée par l'Autorité
palestinienne.
Sa capitale est de part le droit Jérusalem, cependant
le siège du gouvernement palestinien se situe à Ramallah
en raison de l'annexion de Jérusalem-Est par Israël.
Anciennement intégrée à l'Empire ottoman, puis
passée sous mandat britannique après la Première
guerre mondiale, elle émerge comme État indépendant
à la suite de la guerre israélo-arabe de 1948-1949.
La déclaration du 15 novembre 1988 de l'Organisation de libération
de la Palestine en exil à Alger a été retenue par
l'État de Palestine comme sa déclaration d'indépendance
et acceptée comme telle par la Ligue arabe et l'Organisation
de la coopération islamique.
Sa souveraineté nationale, sa reconnaissance internationale,
ses réfugiés, son territoire et ses frontières,
sa capitale même sont l'objet de conflits armés et de débats
politiques.
L'accord d'Oslo Il parachève la première phase des négociations
israélo-palestiniennes. Succédant à l'accord Gaza-Jéricho,
il étend le statut d'autonomie accordé à ces deux
zones aux villes de Cisjordanie et permet aux Palestiniens de gérer
leurs affaires internes.
En 2024, l'État de Palestine est reconnu par 141 États
(73 % des 193 États membres que compte l'Organisation des Nations
unies plus le Vatican),
sommaire
Un peu d'histoire : Au cours des années
1880, des colons allemands et des immigrants juifs apportèrent
des machines modernes et des capitaux nécessaires au développement
du pays. On estime que la Palestine abritait quelque 24 000 Juifs et
majoritairement à Jérusalem, alors que la population totale
s'élevait à environ 470 000 habitants. Le gouvernement
ottoman imposa de sévères restrictions à l'immigration
et à l'achat de terres par les Juifs. À la fin du XIXe
siècle, la région est divisée en trois districts,
ceux d'Acre, de Balqa et de Jérusalem, les deux premiers appartenant
à la wilayet de Beyrouth.
L'effondrement de l'Empire ottoman vers 1923
a été accompagné par lémergence du
nationalisme dans ses provinces arabes, ...
La Plalestine fut le terrain du conflit de plus en plus violent entre
Arabes et Juifs palestiniens dont les revendications nationalistes respectives
ne purent être conciliées par les Britanniques. ... Le
conflit entre la communauté juive et la communauté arabe
de Palestine conduit à l'abandon par les Britanniques du Mandat
qu'ils décident de remettre à l'ONU. Celle-ci procède
à un vote de partage du territoire en vue d'y créer un
État juif et un État arabe, tout en faisant de Jérusalem
et de ses alentours un corpus separatum sous statut international. Le
Plan de partage voté à l'assemblée générale
de l'ONU en novembre 1947, prévoit la création d'un État
arabe et d'un État juif. Le plan est rejeté par la partie
arabe, mais accepté par la partie juive. Le 14 mai 1948, la veille
de l'expiration du mandat britannique, David Ben Gourion proclame l'indépendance
de lÉtat d'Israël. La Ligue arabe refuse le
plan de partition des Nations unies et proclame le droit à l'autodétermination
pour les Arabes de la Palestine mandataire. Cinq états arabes
déclarent la guerre à l'État d'Israël immédiatement
après sa proclamation; des contingents de quatre des sept pays
membres de la Ligue arabe à cette époque, l'Égypte,
l'Irak, la Jordanie et la Syrie ainsi que l'Armée de libération
arabe, envahissent le territoire de l'ex-mandat britannique de Palestine....
En 1949, Israël signe des armistices séparés avec
lÉgypte, le Liban, la Jordanie et la Syrie. Selon ces accords
d'armistice, le territoire d'Israël comprend environ 78 % de la
Palestine mandataire (soit 18 % de plus que défini par proposition
de partition de l'ONU). Ces lignes de cessez-le-feu ont été
dénommées la « Ligne verte ». La bande de
Gaza et la Cisjordanie sont respectivement occupées
par lÉgypte et la Jordanie qui annexe cette région,
ainsi que la Vieille ville de Jérusalem. Israël sera reconnu
dans ces nouvelles frontières, mais les annexions de la Bande
de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est ne sont pas reconnues
par la communauté internationale. À la suite de ce conflit,
environ 700 000 des 900 000 Arabes palestiniens ont fui ou ont été
expulsés des territoires qui sont devenus lÉtat
d'Israël.

Le 20 septembre 1948, la Ligue arabe déclare la création
d'un gouvernement palestinien, et le 22 septembre un gouvernement arabe
de toute la Palestine est établi dans la Bande de Gaza occupée
par l'Égypte. Cette décision n'est pas acceptée
par la Jordanie qui annexe les territoires qu'elle occupe. Quelques
jours plus tard, une Assemblée constituante se réunit,
élit comme Président le Mufti Hadj Mohammed Amin al-Husseini
et prend le nom de Conseil national palestinien. L'Assemblée
vote également une Constitution provisoire, mais cette proclamation
n'est suivie d'aucune reconnaissance internationale.
Le nationalisme palestinien connaît un regain en juin 1967 à
l'issue de la Guerre des Six Jours, au cours de laquelle Israël
conquiert les territoires annexés par la Jordanie en 1949, Jérusalem-Est
incluse, ainsi que la bande de Gaza gérée par l'Égypte
et le Golan appartenant à la Syrie....
1988 Reconnaissance de l'indépendance de la Palestine par l'Assemblée
générale de l'ONU, puis par de nombreux pays... les conflits
continuent.
sommaire
Sous l'Empire ottoman
en 1855, la première ligne de télégraphe
est ouverte .
Puis en 1881 les premières lignes de téléphone
expérimentales ont été posées à Istanbul,
Des demandes provenant de banquiers allemands à Jérusalem
voulant installer une ligne téléphonique entre leurs usines
et les banques.
A la veille de la Première Guerre mondiale, il est prévu
dinstaller lélectricité, un système
téléphonique et de construire des lignes de tramway.
En 1865, Jérusalem est reliée au télégraphe
.
Après 1892, il a fallu six ans pour que le téléphone
utilisé dans le consulat russe à Jérusalem soit
autorisé.
1913 L'une des revendications des provinces pour l'établissement
d'un réseau téléphonique venait de Jérusalem.
Cet endroit a également été mentionné parmi
les endroits "importants" comme d'autres régions -
et il a été déclaré qu'un téléphone
était nécessaire pour la sécurité, le commerce
et la communication rapide.
Avant la guerre 1914-1918 il n'y
a pas de réseau téléphonique, pas de service postal
unique et seulement un réseau télégraphique médiocre.
1920 Document du contrat pour l'installation
d'une ligne téléphonique en Palestine, du 8 décembre
entre Joseph Deutch et A.M. Société Freund et le ministre
des Postes, a été signé pour la construction de
l'une des premières lignes téléphoniques en
Palestine.

Selon les archives d'État, en juillet 1921, six mois après
la signature du contrat, seules 43 lignes téléphoniques
étaient en service dans le pays.
C'est ladministration
britannique qui commença à développer le système
de télécommunications de la Palestine.
1929, le réseau téléphonique relie quelque
3 977 téléphones privés (4 pour 1 000 habitants),
et il est également connecté à lÉgypte.
Un réseau télégraphique de qualité connecte
toutes les villes et tous les gros villages de Palestine au reste du
monde.

1934 Ouverture du entral téléphonique automatique
Strowger
de Tel-Aviv.

Jérusalem La construction du bâtiment de la Poste
centrale s'est déroulée entre 1934 et 1938 pendant le
mandat britannique. Il est destiné à abriter le personnel
administratif et technique de Palestine Post, Telegraph & Telephone
, le central téléphonique central de Jérusalem
et le bureau de poste de Jérusalem.
1938 le 17 juin, le nouveau central téléphonique
a été inauguré à Jérusalem.
Ce central Strowger,
d'une capacité de 10 000 lignes,
La British General Electric Company, qui
a équipé le bâtiment de la Poste il y a 22 ans,
a également installé les équipements du nouveau
central.

table des opératrices
PROVIDENCE, R. I.. FRIDAY, JULY 22, 1938
1948 Changement de gestionnaire :
Le service postal israélien (ministère
des Transports, des Postes, Télégraphes et Radio) remplace
le système de service postal fourni pendant le mandat britannique
sur la Palestine .
1955 Le premier bureau de poste mobile d'Israël est
ouvert dans le Néguev .
sommaire
1981 Le premier central téléphonique
électronique d'Israël sera mis en service fin janvier,
mais les abonnés de Kfar Saba, près de Tel Aviv, qui attendent
depuis des années l'installation d'un téléphone,
se sont fait dire qu'ils préféreraient peut-être
attendre encore un an, car le nouveau central pourrait rencontrer des
problèmes lors de sa première mise en service. mois d'exploitation.
Un deuxième central, plus grand, entrera en service à
la fin de l'année prochaine et, d'ici 1985, aucun central mécanique
classique ne sera installé.
Les centraux électroniques fournissent non seulement aux clients
une facture détaillée des appels directs interurbains
et internationaux ainsi que des
1984, Bezeq a été créée pour
réduire la bureaucratie et améliorer l'efficacité,
en réduisant considérablement le délai d'attente
pour l'installation de nouvelles lignes téléphoniques.
1986, l' Autorité postale israélienne a été
fondée.
1986, Pelephone (la première entreprise de téléphonie
mobile en Israël) a été créée par Motorola
et Tadiran .
Découpage territorial Intérimaire
28 septembre 1995, depuis l'Accord d'Oslo (13 septembre 1993
et se concrétise le 4 mai 1994).


Elément central du processus, l'accord d'Oslo découpe
le territoire de la Cisjordanie en zones A, B et C et y prévoit
un retrait israélien sans précision sur son ampleur. Trois
ans après, les modalités d'application de cet accord dessinent
les frontières réelles : les territoires occupés
sont devenus territoires disputés (disputed Lands), le retrait
(withdrawal) des troupes israéliennes s'est traduit par un redéploiement
partiel, les Palestiniens ont dû diminuer l'étendue et
le nombre de leurs déplacements et sont cloisonnés dans
des espaces autonomes réduits à la zone A. On peut se
demander si l'esprit d'Oslo - une reconnaissance mutuelle devant conduire
à la coexistence de deux Etats-, n'a pas été détourné,
les dirigeants israéliens semblant tout mettre en uvre
pour empêcher l'établissement d'une continuité géographique
palestinienne, condition sine qua non de la naissance d'un Etat.
En contrepartie de l'autonomie accordée aux villes qui constituent
la zone A, la mainmise israélienne sur le reste des territoires
s'intensifie : terrains expropriés par l'armée, maillage
de la Cisjordanie par des routes réservées aux colons,
transformation des zones autonomes en ghettos fermés par des
barrages militaires, absence de liberté de circulation entre
la Cisjordanie et Gaza. La dynamique des accords conduit-elle à
un mode d'exercice différent du pouvoir sur la Cisjordanie et
la bande de Gaza ? En se libérant de la gestion administrative
des Palestiniens tout en conservant la maîtrise des frontières,
Israël a-t-il fait évoluer son dispositif de domination
d'un contrôle du territoire vers un contrôle des flux ?
L'enjeu de pouvoir ne se limite pas à la conquête de la
terre (quel pourcentage obtenu ?) mais glisse vers le contrôle
des mouvements de personnes, de biens, d'information «de»
et «vers» les territoires recouvré s par les Palestiniens
(quelle viabilité des enclaves ?).
Pour mesurer ce glissement du terrain d'affrontement (terre/flux), il
convient de combiner une approche territoriale et une approche en termes
de réseaux. Au delà des équipements, du tracé
et d'une emprise au sol s'inscrivant concrètement dans l'espace,
les réseaux constituent aussi un système de relations
organisées indépendantes d'une existence matérielle
directe, ou d'une consommation d'espace.
Les années 1990 ont été une décennie
de changements marqués dans l'industrie israélienne des
télécommunications et de développements massifs
dans les communications cellulaires , Internet, la télévision
commerciale et les plates-formes de télévision multicanaux
telles que la télévision par câble et la télévision
par satellite.
Selon l'article 36 de 1' Accord intérimaire, l'Autorité
palestinienne (AP) a la charge du réseau téléphonique
« entre » et « dans » les zones autonomes .
En mai 1995, le ministère des Télécommunications
a chargé la Compagnie de téléphone palestinienne
(PalTel) de s'occuper des communic ations et des services téléphoniques.
La séparation des réseaux téléphoniques
est une tâche compliquée, mais cruciale.
Israël a construit le réseau téléphonique
et les infrastructures principales hors de la Cisjordanie et de la bande
de Gaza.
Les centraux locaux sont situ és dans 15 villes palestiniennes
regroupés en trois sous-ensembles :
- au nord (Jénine, Tulkarem Naplouse, Qalqilya) ;
- au centre-sud (Ramallah, Jéricho, Bethléhem, Hébron
et Jérusalem);
- dans la bande de Gaza (Old Gaza, New Gaza, Deir El-Baleh, Khan Younis,
Rafah et Jiblia). La structure de Gaza est unifiée depuis juin
1998.
Les centraux principaux sont localisés en Israël dans quatre
lieux (Afula, Natania, Jérusalem et Ashkelon) ainsi que les centraux
permettant l'accès à l'international (Haifa, Tel Aviv
et Petah Tikva).
Dans cette structure, les communications interurbaines et les appels
internationaux passent par un serveur situé en Israël. Un
appel entre Naplouse et Jénine dans le nord la Cisjordanie sort
en Israël à Nétania, puis Afoula avant de revenir
en zone A. De plus, le réseau de transmission est composé
de câbles fibres optiques limités, dont la possession est
objet de dispute.
Quelques liens micro-ondes directs existent entre les villes palestiniennes.
Pour établir une liaison interurbaine, il faut poser des antennes
au sommet des collines pour capter les ondes. Or , en Cisjordanie, la
plupart des hauteurs sont occupées par les colonies israéliennes.
Une connexion entre Ramallah et Naplouse passe de Ramallah vers une
implantation à l'est de la ville, puis vers une autre jusqu'au
Mont Jerzeen à Naplouse pour terminer à travers un câble
jusqu'au serveur urbain.
Outre le contrôle physique et technique des transmissions, les
Israéliens maîtrisent le système de facturation.
La compagnie téléphonique israélienne (Bezeq) facture
les communications à PalTel qui les envoie au consommateur palestinien.
Résultat, le trafic entre la bande de Gaza et la Cisjordanie
est surchargé et l' AP ne perçoit pas toujours les bénéfices
des communications internationales. En cas de grève de l'administration
israélienne (ce fut le cas à l'automne 1997), le service
de facturation est paralysé. L'un des enjeux est l'obtention
d'un code international direct.
En juillet 1998, les Palestiniens ont changé les indicatifs des
régions de Cisjordanie et de Gaza en vue de différencier
leurs appels téléphoniques de ceux des Israéliens
de la même zone .
En 1995, il y avait environ 3,6 téléphones pour 100 personnes
(2,7/ 100 à Gaza, 4.5/100 en Cisjordanie) .
La structure fibre optique serait la solution idéale
pour les communications interurbaines . Cependant, les zones passées
sous contrôle de l'AP ne sont pas géographiquement contiguës.
Lier les villes entre elles nécessite une structure qui passe
à travers les zones C et requiert une permission is raélienne
. De plus, cette construction est coûteuse en argent et en temps.
La liaison Gaza-Cisjordanie pose problème. En zone A, PaiTel
maîtrise le réseau intra-urbain .
En juin 1998, le nombre de lignes té lé phoniques
a atteint 132 000, le double des postes hérités en 1995
(près de 73 000).
Une structure sans fil et les liai sons micro-ondes offrent une solution
rapide et peu coûteuse mais entraîne d 'autres complications.
Les liaisons mi cro-ondes nécessitent des sites appropriés
(au sommet des hauteurs aux mains des colons israéliens) et des
fréquences qui demeurent sous contrôle israélien
. Le système actuel des portables est exclusivement israélien.
Motorola et Cellcom, vendus en territoires palestiniens utilisent la
technologie américaine AMPS en vigueur en Israël. De son
côté, PalTel négocie J'accès aux fréquences
et souhaite construire un système GSM. De plus, les Palestiniens
travaillent sur un projet de liaison micro-onde direct e entre Gaza
et Hébron : un défi technologique car la distance est
de 58 km . Dans la région , la plus longue distance micro-onde
est de 61 km entre la Jordanie et le Liban.
Les satellites peuvent être utilisés pour lier les villes
palestiniennes. Le coût de fonctionnement est très élevé
et les fréquences satellitaires sont sous contrôle israélien.
De plus, une distance de 500 km est nécessaire entre deux stations
terrestres, alors que seulement 200 km séparent Naplou se de
Gaza.
Au début des pourparlers de paix , les Palestiniens se sont retrouvés
disposer d 'un accès à l 'international à travers
le système israélien et d'ordinateurs équipés
de modem . Malgré un contrôle israélien des infrastructures
dans le domaine des télécommunications, l 'accès
à l'extérieur devenait possible même s'il était
limité. L'université palestinienne de Birzeit a ainsi
expérimenté le développement d'Internet.
Dans nombre de pays, cet événement ne serait pas de grande
importance, mais dans le cas palestinien , il est majeur.
Des universitaires empêchés de sortir pour participer à
des conférences à l'étranger, trouvent une liberté
d'expression dans l 'espace cybernétique. Le projet d 'action
en faveur des droits de l'Homme utilise les capacités électroniques
pour prévenir lorsqu' un étudiant ou un membre de la faculté
est arrêté et torturé .
Parallèlement à ces développements, un réseau
palestinien appelé Baraka (bénédiction en arabe)
fut installé pour répondre aux demandes des organismes
internationaux ; il offre un accès à des newsgroups. D'autres
organisations ont suivi : le programme de développement des Nations
unies et des sociétés privées (Planet, PaiNet).
D'autre part, les Israéliens, dans l'impossibilité de
circuler dans les territoires autonomes, trouvent un moyen de parler
avec les Palestiniens à travers les groupes de dialogue conjoints,
tels que Salaam Shalom (« paix » en arabe et en hébreu).
Aujourd'hui, la technologie a atteint un point tel que les restrictions
décrites précédemment ne sont plus possibles.
Oter le droit d'utiliser le système téléphonique
israélien ou la poste électronique! Avec un ordinateur
portable, et un téléphone mobile acheté en Jordanie,
on peut équiper un système universitaire d'adresses électroniques
et un serveur Web international dans le désert, si besoin est.
Donner aux institutions locales les moyens d'autosuffisance en leur
fournissant la technologie de base nécessaire pour rejoindre
le système global d'information : les frontières disparaissent
alors et les restrictions en matière d'information deviennent
impuissantes.
La nature des négociations d'Oslo diffère de la substance
du processus sur le terrain et les structures de domination se poursuivent
sous une autre forme. Entre 1993 et 1998, 1'appropriation israélienne
des territoires s'est exercée par une conquête «
micro » (locale) de la terre et par un contrôle «macro
» (régional) des flux. Cette dynamique s'appuie sur la
construction d'un réseau routier sélectif et sur une structure
militarisée de l'espace. Les Israéliens contrôlent,
administrativement et militairement, les mouvements de personnes ou
de biens et maîtrisent, techniquement et financièrement,
les flux d'information. Le découpage spatial, la pratique des
bulldozers et la tactique des militaires créent divers compartiments
de confinement, périodiquement bouclés, où les
flux sont canalisés, filtrés ou interrompus. Si les Palestiniens
recouvrent un territoire, la viabilité d'une entité souveraine
reste menacée par une politique asphyxiante de restrictions des
circulations.
Au-delà de l'aménagement politique et militaire du territoire,
il existe cependant un aménagement de 1'espace par les entrepreneurs
qui créent une autre réalité.
Les zones A sont en voie de restructuration grâce à un
dégel de la dynamique urbaine et certaines pratiques économiques
conduisent au désenclavement. Dans ce système de contraintes,
les stratégies de contournement organisent les circulations.
Les nouveaux acteurs (les transporteurs, les architectes ou les fournisseurs
d'Internet) et les lieux de transit (Al Ram, Jérusalem-Est ou
Kami) jouent les interfaces. Des marchés informels constitués
de baraques en tôle s'improvisent au nord de lénine et
à Tulkarem, le long de la « ligne verte ». Les flux
qui échappent aux militaires, tournés principalement vers
le contrôle des flux matériels, passent par l'immatériel.
Les hauteurs topographiques , les ondes et les fréquences deviennent
un enjeu de pouvoir.
Sous cette domination israélienne revisitée par les accords
d'Oslo, un espace de développement spontané est né
des contournements et des stratégies entrepreneuriales : il empêche
une radicalisation de la situation.
2014, le secteur des télécommunications
en Israël avait des revenus supérieurs à 15 milliards,
ce qui représente environ 2 % du PIB.
Du point de vue technologique et industriel, l'industrie israélienne
des télécommunications fait partie des leaders mondiaux
en matière de développement technologique, pionnier dans
le développement de protocoles tels que WiMAX , VoIP et TDMoIP
.
Au cours des années 2000, Israël est devenu lun des
principaux fournisseurs de lindustrie mondiale des télécommunications
et un leader mondial en matière de recherche technologique .
sommaire
2018 Les infrastructures de télécommunications
en Palestine sont devenues un outil de répression
Au checkpoint de Qalandia, le plus grand poste de contrôle militaire
israélien en Cisjordanie occupée, aucun réseau de
téléphonie portable nest accessible. Les fournisseurs
palestiniens nont pas lautorisation dinstaller déquipement
dans ce secteur et les fournisseurs israéliens non pas grand intérêt
à le faire. Par conséquent, les palestiniens qui passent
par ce poste de contrôle, un lieu où les droits humains sont
bafoués de manière récurrente, se retrouvent dans
ce quHelga Tawil Souri, spécialisée dans la recherche
sur les médias, appelle « un no mans land téléphonique
».
Pour appréhender ce no mans land téléphonique,
il est nécessaire de comprendre que les infrastructures permettant
dexploiter un réseau de téléphonie mobile sont
tout sauf mobiles. Lexploitation dun réseau de téléphonie
cellulaire repose sur deux éléments clefs : des appareils
mobiles et une antenne-relais fixe. Pour fonctionner, une zone géographique
donnée est divisée en milliers de « cellules »
géographiques qui sont toutes équipées dune
antenne-relais (appelée également station radio de base)
qui est une installation physique couvrant une zone limitée. Les
cellules se recoupent pour créer ce qui est communément
appelé une couverture cellulaire, et le téléphone
portable transmet et reçoit des signaux radio avec la station de
base. Dans les zones où les cellules ne se recoupent pas, généralement
en raison dobstacles physiques, comme dans le cas dun relief
montagneux, la couverture est interrompue et la réception est limitée
ou inexistante. Cependant, lexistence de zones blanches, comme dans
le cas de Qalandia, sexplique par la politique plutôt que
par la topographie, ce qui soulève dimportantes questions
sur le lien entre la technologie mobile et les droits humains. Ces zones
blanches mettent en exergue la problématique des infrastructures
physiques et des inégalités et vulnérabilités
structurelles engendrées par les infrastructures, en particulier
en cas doccupation militaire.
Les débats, dune importance cruciale, sur
les risques pesant sur les droits humains dans le domaine des technologies
de télécommunications ont couvert des problématiques
variées, comme le coût humain de la chaîne dapprovisionnement
en lien avec les smartphones, le danger des applications mal conçues
de rencontre pour les personnes LGBT, la question du droit au respect
de la vie privée et de la surveillance exercée par les États.
Cependant, nous devons nous pencher davantage sur les implications dans
les domaines politiques, économiques et des droits humains du contrôle
des infrastructures de téléphonie mobile en situation doccupation,
y compris de léventualité que les infrastructures
soient utilisées comme une arme par une puissance belligérante
occupante et exploitées dans une économie captive et sous
contrôle
Concernant les territoires palestiniens occupés,
les infrastructures de télécommunications, bien quofficiellement
indépendantes et contrôlées par lAutorité
palestinienne et par les entreprises palestiniennes depuis 1995, demeurent
sous le joug de loccupation, une situation entérinée
par les protocoles économiques figurant dans les accords dOslo.
Les restrictions constantes, imposées par Israël sur la bande
passante des liaisons sans fil, forcent Paltel, lentreprise palestinienne
de télécommunications, à acheminer tous les appels
entre la Cisjordanie et Gaza, et de nombreux appels au sein de Gaza ou
de la Cisjordanie, via des fournisseurs israéliens. Ces fournisseurs
prélèvent un pourcentage sur toutes les recettes dinterconnexion
des appels entre les lignes fixes et les téléphones mobiles
palestiniens, ainsi que les appels entre les téléphones
mobiles des opérateurs palestiniens et des opérateurs israéliens.
Israël empêche Paltel dexploiter sa propre passerelle
internationale, exigeant que les opérateurs palestiniens passent
par une entreprise immatriculée en Israël pour accéder
aux réseaux internationaux. Ce type de pratique permet aux entreprises
israéliennes de télécommunications, qui collectent
des frais de terminaison pour les appels nationaux et internationaux,
dengranger des profits faciles.
La dépendance des infrastructures palestiniennes à légard
de larchitecture israélienne pour toutes les activités
liées à internet, aux lignes fixes et à la téléphonie
mobile, donne également à la puissance occupante des capacités
de surveillance massives qui peuvent être utilisées non seulement
pour diffuser sa propagande mais également pour espionner la population
occupée. En contrôlant les fréquences radio, larmée
israélienne peut pirater, perturber et couper les radiodiffusions.
Israël, lors de son attaque militaire de grande ampleur sur Gaza
en 2008-2009 et en 2014, a utilisé la possibilité dappeler
et denvoyer des SMS aux résidents de Gaza dont les maisons,
ou le quartier, étaient sur le point dêtre bombardés.
Le cyberespace palestinien, en particulier les réseaux sociaux,
ont également fait lobjet dune surveillance accrue,
les tweets et les messages publiés sur Facebook servant de prétexte
aux arrestations par les forces israéliennes des deux côtés
de la ligne verte.
Les entreprises israéliennes de téléphonie
mobile peuvent exploiter létat de dépendance et la
régression du secteur palestinien des télécommunications
sans avoir de comptes à rendre. Déjà présents
sur le terrain en tant que fournisseurs de service à des colonies
illégales, avec des centaines dantennes-relais parsemées
dans toute la Cisjordanie, les entreprises israéliennes sont bien
placées pour capter le trafic illicite dans leurs réseaux.
Aidés par une occupation privilégiant les avant-postes en
zone montagneuse et les installations militaires, les signaux cellulaires
israéliens pénètrent profondément les centres
urbains palestiniens. En fait, les signaux pénètrent si
profondément que lon peut se demander si ce déploiement
excessif nest pas délibéré, laccès
illicite au marché palestinien permettant de subventionner efficacement
linstallation et la maintenance des infrastructures de télécommunications
dans des colonies isolées à faible densité de peuplement.
Ainsi, bien quofficiellement interdites dopérer
sur le marché palestinien, les entreprises israéliennes
de téléphonie mobile, grâce à leurs activités
non autorisées, captent environ 20 % à 40 % du marché
palestinien des télécommunications. Au vu des restrictions
imposées sur les opérateurs palestiniens, et notamment limpossibilité
de proposer la 4G (et jusquà récemment la 3G) et une
couverture cellulaire exhaustive, ces chiffres ne sont pas surprenants.
La Banque mondiale a estimé que, dans la période allant
de 2013 à 2015, pour les opérateurs palestiniens de téléphonie
mobile, la perte de chiffre daffaires directement imputable à
labsence de 3G, se chiffrait entre 339 et 742 millions de dollars
américains. De plus, leurs activités nétant
pas autorisées, les opérateurs israéliens de téléphonie
mobile ne payent pas de frais de licence ou dimpôt à
lautorité palestinienne invoquant le problème de double
imposition. Par conséquent, léconomie palestinienne
ne reçoit pas même une fraction des profits conséquents
générés grâce aux utilisateurs palestiniens.
Vu que le secteur israélien des télécommunications
est intégralement privatisé, ce sont les entreprises internationales
(comme Altice, basée aux Pays-Bas) et israéliennes (comme
Bezeq) qui exploitent les télécommunications palestiniennes
et captent les profits. Ces dernières années, plusieurs
grandes entreprises de télécommunications ont adopté
les Principes directeurs en matière de liberté dexpression
et de protection de la vie privée qui sinspirent des Principes
de lONU en matière de protection, de respect et de réparation
concernant les entreprises et les droits de l'homme. En 2017, sept entreprises
de télécommunications sont devenues membres de lorganisation
Global Network Initiative (GNI). Bien que positifs, ces efforts doivent
être grandement renforcés afin dadresser les préoccupations
en matière de droits humains qui, comme celles dont nous avons
parlé dans ce document, nentrent pas dans le champ des droits
à la vie privée et à la liberté dexpression.
Tant que les entreprises de télécommunications persistent
à négliger leur devoir en matière de respect des
droits humains et du droit international et continuent dopérer
dans un contexte doccupation prolongée et belligérante,
les infrastructures de télécommunications resteront un outil
de contrôle social, dexploitation économique et de
répression.
* Cet article est basé sur le récent rapport
du centre de recherche Who Profits Research Center sur les télécommunications
sous loccupation israélienne.
sommaire
Depuis 2020, Bezeq , HOT , Partner et Cellcom proposent
des services de téléphonie fixe. Bezeq propose des services
traditionnels, tandis que les autres proposent de la voix sur IP , le
service de Hot étant acheminé via un intranet.
En 2020, Bezeq disposait de 9 500 téléphones
publics dans tout le pays. En décembre de la même année,
ils ont reçu l'autorisation du gouvernement de démonter
la grande majorité de ces téléphones, ne laissant
que ceux en usage actif et ceux qui se trouvent dans des espaces fermés,
comme les prisons, où d'autres choix ne sont pas disponibles.
Depuis janvier 2020, six principaux opérateurs de réseau
en Israël proposent des services de communication cellulaire : Pelephone
, Cellcom , Partner , Hot Mobile , Golan Telecom et we4G .
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Septembre 2024 L'affaire des bipeurs
du Liban
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