sommaire
1957-1998
Les centraux semi-électroniques
Contexte :
Après la commutation téléphnique électro-mécanique
et l'évoution de l'électronique et de l'informatique,
arrivent les Commutateurs à calculateur électronique
central ( la transmission des conversations dans le réseau
de connexions demeure maintenue sous forme analogique, par un courant
modulé à la fréquence de la voix de chaque interlocuteur,
en mobilisant pour chaque conversation en cours et pendant toute sa
durée, lemploi dune liaison physique de bout en
bout via le réseau de transmission des télécommunications
par multiplexage analogique (par courants porteurs)).
Le 25 février 1957, les recherches sur la Commutation
Électronique débutent officiellement dans notre
pays,
Dans les années 1950, en raison du développement des
composants électroniques restant encore à perfectionner
grandement, le seul choix matériellement faisable est de privilégier
l'étude de systèmes à commande centralisée,
de telle manière que soient concentrés dans "le
cerveau" du Commutateur tous les composants nobles, à
haute valeur ajoutée ; le reste des organes demeurant relativement
simplifié et rustique.
Du 4 au 6 mars 1957 se tient aux USA le tout premier Colloque
de Commutation Électronique (Electronic Switching Symposium)
à l'initiative des Laboratoires Bell. Ce colloque agit comme
un électrochoc en France.
Les laboratoires Bell
invitent dans leurs laboratoires de Murray Hill, dans le New Jersey,
tous les organismes et sociétés publics ou privés
qui ont des accords de brevets avec Western Electric. Une démonstration
d'une première maquette de central téléphonique
électronique est effectuée devant les participants
à ce colloque : des exposés sont faits et une abondante
documentation est remise aux invités. Pierre
Marzin, qui avait tenu à participer en personne à
ce symposium, en revint enthousiasmé.
Les Commutateurs semi-électroniques :
développés à Issy-les-Moulineaux, dans les laboratoires
du CNET.
Aussi, le 25 mars 1957, il est créé
en France, par Note de Service
du CNET, le Département Recherches sur
les Machines Électroniques, à Issy-les-Moulineaux
avec à sa tête M. Louis-Joseph Libois ; département
faisant partie du Centre National dÉtudes des Télécommunications,
alors dirigé par M. Pierre
Marzin.
En 1958, ayant mené à bien ses premières
études de sous-ensembles (maquettes de mémoires, circuits
logiques), le département RME du CNET décide de les
réunir dans un ordinateur expérimental, "Antinea".
Celui-ci permet de tester fiabilité et performances des circuits,
et d'entraîner les personnels à la conception de systèmes
et à leur programmation. "Antinea", qui commence
à exécuter des programmes en 1960, fait partie de la
nouvelle "génération" des ordinateurs transistorisés.
C'est surtout, de notre point de vue, le premier calculateur électronique
digital construit et mis en service opérationnel par un laboratoire
français du secteur public.
"Antinea" sert de calculateur
de commande à une maquette d'autocommutateur téléphonique,
"Antarès", en 1961-1962.
L'étape suivante consiste à réaliser une machine
plus puissante, "Ramsès", incorporée
en 1964 au central "Aristote" qui desservira la zone
téléphonique de Lannion.
En 1963 : Aristote, a été le premier commutateur
téléphonique électronique de type spatial
en Europe.
Les premières recherches s'orientent donc
rapidement vers des systèmes de commutation à commande
électronique informatisée, fonctionnant à l'aide
de programmes enregistrés. Ce qui aboutit naturellement à
privilégier dans un premier temps, la mise au point de Commutateurs
hybrides, semi-électroniques, dont le système de commande
est certes entièrement électronique, mais qui agit sur
un réseau de connexion encore mécanisé faisant
circuler les courants de conversations purement analogiques.
À cette époque, la voie du Semi-Électronique
Spatial apparaît logiquement comme la solution de progrès
alors envisageable - la technologie temporelle étant jugée
alors trop complexe à maîtriser...
Trois systèmes prototypes semi-Électroniques Spatiaux
sont développés par le CNET: ARISTOTE SOCRATE
et PERICLES.
Du 28 mars au 1er avril 1966, le Colloque International de
la Commutation Électronique qui se tient à Paris permet
de confronter les nombreux systèmes électroniques en
cours d'étude et les quelques prototypes en cours d'expérimentation
(les prototypes français transférés en 1963 et
1964 à Lannion (22) seront visités le 2 avril 1966 par
les participants).
Les leaders en matière d'expérimentation réelle
sont les USA et la France ainsi que la Grande-Bretagne.
Du 6 au 9 juin 1972, durant le Colloque International de la
Commutation qui se tient au M.I.T de Boston (USA), sont présentés
des systèmes Semi-Électroniques Spatiaux entièrement
fonctionnels, prêts à être déployés
massivement dans le monde.
Du 9 au 13 septembre 1974, le Colloque International de la Commutation
qui se tient à Munich (RFA) confirme le choix prioritaire du
Spatial ainsi que l'intérêt de la commande centralisée
par programme enregistré (logiciel).
Les Commutateurs électroniques spatiaux sont
le lien entre les systèmes électromécaniques
et les systèmes entièrement électroniques dits
temporels ; ces systèmes, du type spatial, sont en réalité
semi-électroniques.
Ces Commutateurs permettent à moindre coût et sans nécessiter
de mises au point pointues nécessaires aux commutateurs temporels
alors encore en développement, de combler rapidement le retard
criant du téléphone en France, même s'ils sont
moins perfectionnés que les Commutateurs temporels. Ils occupent
entre le tiers et la moitié de l'espace occupé par un
Commutateur électromécanique crossbar à capacité
égale.
Inaugurés en France à titre expérimental
dès 1963, commandés en grande série en 1976,
les Commutateurs semi-électroniques sont aujourd'hui désinstallés
en France depuis la fin de l'année 2000, (Le dernier Commutateur
Semi-Électronique Spatial de France, Commutateur MÉTACONTA
11F, a été arrêté le 27 novembre 2000,
à Marseille-Garibaldi).
La France est le premier pays en Europe à mettre en fonctionnement
sur le réseau public les premiers Commutateurs électroniques
à calculateur central à programme enregistré.
(systèmes ARISTOTE et SOCRATE).
Par la suite chaque Commutateur semi-électronique remplaçe
avec succès sans aucune adaptation particulière un ou
plusieurs Commutateurs à organes tournants hors d'âge
ou à barres croisées les plus anciens, pour un coup
dachat et dentretien bien moindre.
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Les systèmes semi-électroniques à
calculateur électronique centralisé déployés
en France sont les suivants :
- ARISTOTE prototype
électronique, conception en 1960. testé en 1962 au laboratoire
d'Issy-les-Moulineaux,
- SOCRATE prototype
quasi-électronique, construit puis mis à l'essai à
Issy-les-Moulineaux en 1963. déménagé à
Lannion puis remonté le 21 avril 1964.
- PÉRICLÈS prototypes
semi-électroniques,
- MÉTACONTA 11A semi-électroniques
à usage international,
- MÉTACONTA E11 prototypes
semi-électroniques,
- MÉTACONTA 11F, semi-électroniques
- AXE Spatial, semi-électroniques.
les prototypes :
- ARISTOTE (Autocommutateur
Réalisant Intégralement et Systématiquement Toutes
les Opérations de Téléphonie Électronique)
est mis en conception à partir de 1960. Il est équipé
dun calculateur central unique : RAMSES I (Réalisation
d'un Automate Mathématique pour Système Electronique
Séquentiel) , mais de plusieurs calculateurs périphériques
nommés « Explorateurs ». Sa capacité théorique
atteint 30.000 abonnés.
Le Commutateur électronique ARISTOTE à commande centralisée
est constitué par une organisation à 4 niveaux :
1) Il est équipé au 1er niveau dun Calculateur
Centralisé unique, à structure parallèle de 32
bit : RAMSES I, organe chargé dassurer à lui seul
le fonctionnement des organes périphériques, Le Calculateur
Centralisé assure à lui seul létablissement
ou la fin des communications et il intègre, en plus de son
logiciel de fonctionnement, la cartographie complète de tous
les abonnés qui sont reliés au commutateur ARISTOTE
(numéros de téléphone des abonnés et caractéristiques
optionnelles).
Le Calculateur centralisé RAMSES I emploie 24.000 transistors
et 65.000 diodes.
2) Il est équipé au 2ème niveau de plusieurs
calculateurs périphériques nommés « Explorateurs
», qui sont les organes dentrée du Calculateur
Centralisé chargés dinterroger létat
instantané dans lequel se trouve chaque ligne téléphonique
du commutateur, ainsi que le « Distributeur » qui est
lorgane de sortie placé sous le contrôle direct
du Calculateur Centralisé chargé de commander le Réseau
de Connexion.
3) Il est équipé au 3ème niveau du Réseau
de Connexion du commutateur permettant de créer les routes
temporaires de passage des communications téléphoniques
des abonnés. Il sagit dune Matrice de Commutation,
qui, bien que restant de conception analogique, est désormais
équipée de points de jonctions de commutation entièrement
transistorisés (PNP-NPN) ; donc sans aucune pièce mobile
: ARISTOTE est donc considéré comme un Commutateur Électronique
à part entière.
Le Réseau de Connexion d'ARISTOTE emploie 30.000 transistors
et 45.000 diodes.
4) Il est équipé au 4ème niveau du Groupe
de Concentration (GC) des abonnés, formé par les concentrateurs
locaux ou distants de type crossbar (matériel CP400), où
sont reliés les abonnés du commutateur téléphonique.
Il sagit de linterface dentrée placée
entre les téléphones des abonnés et le reste
du commutateur téléphonique.
La matrice de commutation, même si elle demeure
analogique, est donc désormais équipée de points
de jonctions de commutation entièrement transistorisés
(PNP-NPN) ; donc sans pièces mobiles. Ce sera dailleurs
la seule expérimentation dune matrice analogique sans
pièces mobiles, car linconvénient de ce premier
prototype est quil y a dispersion et affaiblissement des signaux
analogiques de conversation dans la matrice de commutation transistorisée,
ce qui nécessite de rajouter des circuits damplification
électroniques supplémentaires et complique le système.
Ce prototype est déménagé à Lannion en
1963 et mis en service avec succès le 1er décembre 1965
sur "abonnés internes" au CNET Lannion.
Le Commutateur ARISTOTE est mis en service en exploitation réelle
sur le réseau téléphonique public le 10 février
1966 et ce jusque'en 1969.
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- SOCRATE (Système
Organique de Commutation Rapide Automatique à Traitement Électronique
ou Système Original de Commutation Rapide Automatique à
Taxation Électronique).Il est équipé de deux
calculateurs périphériques spécialisés
pour la commutation téléphonique dénommés
« Multienregistreurs » qui constituent de fait un commutateur
centralisé.
Le prototype SOCRATE utilise 17.000 transistors et 70.000 diodes.
Sa mémoire morte (ROM) est de 130.000 bit (16,25 Ko), sa mémoire
vive à tores de ferrite (RAM) est de 130.000 bit (16,25Ko)
et sa mémoire de masse est un tambour (DRUM) de 1Mbit (125
Ko). Sa capacité théorique atteint 20.000 abonnés
Le principe : Plutôt que dédoubler les
organes et les faire travailler en synchronisme assorti dun
contrôle permanent par comparaison, il sagit dans le cas
du système SOCRATE de mettre au point le nouveau principe du
partage de charge de calcul dans plusieurs organes électroniques
centralisés, principe du partage de charge qui sera ultérieurement
adapté et adopté dans les commutateurs de type temporel
à venir, principe qui permet dassurer la fiabilité
du système grâce à ladaptabilité
du système suivant le trafic à gérer et qui permet
une sorte de redondance des organes de calculs par « répartition
». Toutefois, en cas d'arrêt total de l'un des deux calculateurs,
le calculateur indemne doit pouvoir continuer à écouler
la totalité du trafic téléphonique et doit donc
être dimensionné en conséquence.
Afin déviter les pertes de signal, le
Réseau de Connexion est construit à partir de simples
Multisélecteurs électromécaniques crossbar de
type CP400 et des organes classiques de commande et de liaison avec
les Multienregistreurs que sont les Explorateurs et les Distributeurs
; le but de la conception du système SOCRATE n'étant
pas d'effectuer de recherches sur les Réseaux de Connexion.
Ainsi, le système SOCRATE est-il qualifié de Commutateur
Quasi-Électronique.
Commutateur SOCRATE le 21 avril 1964, remonté à Lannion.
- Le Commutateur SOCRATE est mis en service avec succès en
France le 6 novembre 1964 à Lannion sur le réseau téléphonique
public.
- Le Commutateur SOCRATE est le premier Commutateur du monde à
calculateurs fonctionnant en partage de charge.
- Le Commutateur SOCRATE fonctionnera jusques au 20 octobre 1972.
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PÉRICLÈS
(Prototype Expérimental Réalisé Industriellement
dun Commutateur à Logique Électronique Séquentielle)
issu des prototypes ARISTOTE et SOCRATE.
Le but du Commutateur PÉRICLÈS est de continuer à
développer et à fiabiliser le principe du travail en
partage de charge, déjà inauguré avec le Commutateur
SOCRATE entre deux unités de calculs centralisées, capables
de travailler soit en partage de charge en service normal, soit en
synchronisme dans le but deffectuer des contrôles de fonctionnement
par comparaison, soit de manière alternée en cas darrêt
de fonctionnement (voulu ou accidentel) de lun des deux Multienregistreurs.
PÉRICLÈS est onçu par le CNET et le laboratoire
de la SOCOTEL, avec la société LMT concernant le prototype
MICHELET , la CIT et la STE concernant le prototype MAISONS-LAFFITTE
A2.
Le Commutateur semi-électronique PÉRICLÈS
est constitué par une organisation à 4 niveaux :
1) Il est équipé au 1er niveau de 2 Calculateurs
Centralisés spécialisés dans la téléphonie,
fonctionnant en partage de charge, et qui sont appelés Multienregistreur
A et Multienregistreur B ; cet organe-double est chargé dassurer
à lui seul le fonctionnement des organes périphériques,
en collectant et en interprétant les signalisations reçues,
puis en renvoyant aux organes subalternes les ordres de commutation
conformément à ce qui est programmé dans la mémoire
centrale de calcul. Les deux Multienregistreurs A et B assurent à
eux seuls létablissement ou la fin des communications
et incluent, en plus du logiciel de fonctionnement enregistré,
la cartographie complète de tous les abonnés qui sont
reliés au commutateur PÉRICLÈS (numéros
de téléphone des abonnés et caractéristiques
optionnelles). Les deux Multienregistreurs (MR) réalisent en
outre la fonction de taxation et de gestion des abonnés.
2) Il est équipé au 2ème niveau de plusieurs
calculateurs périphériques nommés « Explorateurs
», qui sont les organes dentrée de lUnité
de Calcul Centralisée chargés dinterroger létat
instantané dans lequel se trouve chaque ligne téléphonique
du Commutateur, ainsi que de « Distributeurs » qui sont
les organes de sortie placés sous le contrôle direct
de lUnité de Calcul Centralisée chargée
de commander le Réseau de Connexion.
Il existe des Distributeurs Rapides (DR) placés sous les ordres
de l'un ou l'autre des calculateurs et des Distributeurs Lents (DL)
placés sous les ordres des deux calculateurs. Ils sont actionnés
suivant que laction à mener par lUnité de
Commande Centralisée doive exécuter soit des manuvres
prioritaires (comme par exemple la télétaxation), soit
des manuvres qui ne le sont pas (comme l'envoi de la tonalité
au décrochage abonné).
3) Il est équipé au 3ème niveau du Réseau
de Connexion du Commutateur permettant de créer les routes
de passage temporaires des communications téléphoniques
des abonnés. Il sagit dune Matrice de Commutation,
de conception analogique, équipée de points de jonctions
de commutation à relais miniaturisés à bobine
et à contacts scellés à 3 contacts : 2 contacts
pour les conversations analogiques et 1 contact pour le maintien électrique.
4) Il est équipé au 4ème niveau du Groupe
de Concentration (GC) des abonnés, formé par les concentrateurs
locaux ou distants, où sont reliés les abonnés
du commutateur téléphonique. Il sagit de linterface
dentrée placée entre les téléphones
des abonnés et le reste du commutateur téléphonique.
En outre, le Réseau de Connexion du système
PÉRICLÈS abandonne les Multisélecteurs à
barres croisées au profit de matrices miniaturisées
: désormais, le réseau de connexion est construit à
partir de relais à tiges et contacts scellés groupés
sur des cartes de matrice de base à 64 points, ce qui présente
une miniaturisation par rapport aux matrices à barres croisées
dites « CROSSBAR » tout en évitant d'utiliser une
matrice de commutation transistorisée dont les composants électroniques
ne sont pas assez développés à cette époque
et qui provoquent trop d'affaiblissement et de diaphonie.
Commutateur PÉRICLÈS I Paris-Michelet, peu avant
sa mise en service. Carte composant la Matrice de Connexion des Commutateurs
PÉRICLÈS, réalisée à partir de
128 relais à tige et contacts scellés.
Ce type de Commutateur prototype préfigure dailleurs
la famille à venir des Commutateurs MÉTACONTA. .
- Le Commutateur PÉRICLÈS I
est inauguré à Clamart (92) le 17 décembre 1969
et mis en fonctionnement sur 200 abonnés tests.
Puis il est mis en service avec succès sur le réseau
téléphonique public en France le 21 décembre
1970 à Paris-Michelet (Clamart) pour une capacité de
800 abonnés poussée ultérieurement à 2000.
Il fonctionnera jusques en 1974.
- Un second Commutateur PÉRICLÈS II, d'une
capacité de 3000 abonnés, fabriqué par la SLE-CITEREL,
est mis en test courant 1971 puis en exploitation sur le réseau
téléphonique public à Maisons-Laffitte le 18
décembre 1973 (Maisons-Laffitte A2). Il fonctionnera jusques
au 16 juillet 1981 (date de remplacement par un Commutateur AXE Spatial).
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Le MÉTACONTA
:
La société américaine ITT, ayant participé
à en France au programme PÉRICLÈS, investit massivement
dans les commutateurs semi-électroniques à partir de
l'année 1965. En effet, à cette époque, la commutation
temporelle reste encore un idéal qui ne peut être atteint
dans l'immédiat.
En revanche, il devient à cette époque à la portée
de concevoir un commutateur à commande centralisée et
à programme enregistré de grande fiabilité, de
grande capacité, pouvant équiper les grandes agglomérations.
La société ITT dispose aisément des fonds nécessaires
à l'investissement massif dans cette technologie pour son développement,
si bien qu'elle disposera dès l'année 1972 d'une gamme
de Commutateurs MÉTACONTA parfaitement fonctionnels, fiables
et commercialisables.
MÉTACONTA 11A
aussi connu sous l'appellation MÉTACONTA L, est développé
par la CGCT à Paris, est issu des prototypes SOCRATE, ARISTOTE
et PÉRICLÈS. MÉTACONTA = Après le PENTACONTA
: en effet, l'appellation MÉTACONTA est choisie pour caractériser
la nouvelle famille des commutateurs conçus sous contrôle
de l'ITT (Nom de marque déposé le 22 septembre 1969),
appelée à remplacer la famille PENTACONTA.
Il est équipé dune Unité de Commande Centralisée
constituée de deux calculateurs centraux LCT3200 (32 bits)
très volumineux car réalisés en grande partie
avec des cartes munies des tous premiers Circuits Intégrés
TTL de la Texas Instruments ayant été produits, ainsi
que par une proportion encore significative de composants discrets
(transistors). Les diverses cartes formant les sous-ensembles sont
alors connectées sur un fond de panier où les différentes
broches de connexion sont alors wrappées entre-elles.
Le Calculateur LCT3200 est en France le premier calculateur informatique
à usage téléphonique fabriqué industriellement
en série, il a été intégré à
la partie commutation par Laboratoire Central des Télécommunications,
situé à Vélizy.
Le Calculateur LCT3200 est fabriqué à
l'usine LMT de Laval : un accord-groupe interne à ITT prévoit
que seule la LMT fabrique les calculateurs pour l'ensemble de ses
filiales. Certains Commutateurs MÉTACONTA 11A seront équipés
ultérieurement de calculateurs centraux LCT3202 plus évolués.
Le Réseau de Connexion est constitué du tout nouveau
MINISÉLECTEUR miniaturisé à contacts de type
MÉTABAR à 256 points de connexion implanté sur
circuit imprimé.
Le Minisélecteur est un organe déjà au point
depuis 1967.
Les barres croisées deviennent des rubans de contacts miniaturisés.
Les contacts croisés de ce nouvel organe sont commandés
par des relais eux aussi miniaturisés.
1987
Salle des Transmissions, associée au Commutateur MÉTACONTA
11A de Reims CITP1 (HM03). (Il s'agit des premiers équipements
de modulation numérique mis en service en 1981 pour le desservir)
Le premier Commutateur MÉTACONTA 11A, mis en
installation à partir de Juillet 1971, est mis en service pour
la première fois dans le monde, au Maroc, à Rabat-Agdal,
le 26 février 1972. Le système a en outre été
implanté en Finlande dans la ville de Kuopio en Décembre
1976, puis au Mexique...
- Le système MÉTACONTA 11A est également installé
en France, en seulement 2 exemplaires :
- Paris-Bagnolet 2 en tant que Centre de Transit International, commandé
en 1978, prévu pour 1980, mis en service le 24 novembre 1981,
(arrêt 3 octobre 1991). Premier commutateur à vocation
internationale à commande électronique en France, fabricant
: LMT. (Calculateurs LCT3200). Il assure le trafic international de
départ, et le trafic mixte vers les USA.
- Reims CITP1 en tant que Centre International de Transit Principal,
commandé en 1979, prévu pour 1982, mis en service le
26 avril 1983 (arrêt 5 janvier 1993) - fabricant : CGCT - (capacité
9.000 circuits internationaux ; calculateurs LCT3202).
- À leur mise en service, ces 2 Commutateurs MÉTACONTA
11A assurent désormais l'échelon hiérarchique
le plus haut du réseau international français, en "détrônant"
les 17 Crossbar CIA qui assuraient ce rôle jusqu'alors : Bagnolet
2 pour l'Île-de-France et Reims CITP1 pour la province.
- La capacité typique de raccordement d'un Commutateur MÉTACONTA
11A est de 6.000 circuits en tant que Commutateur de Transit.
ITT a commencé en 1967 le développement
d'une première génération de processeurs
numériques spécifiquement conçus pour le
contrôle des centres de commutation téléphonique.
Plus de 200 unités de l'ITT 3200, l'une de celles conçues
au sein de cette première génération, ont
été construites, et il exista des centraux téléphoniques
contrôlés par cet ordinateur dans plus de 10 pays.
Le processeur ITT 3202 a la même structure de base que
l'ITT 3200.
L'unité centrale de traitement (CPU), qui décode
et exécute les instructions du programme stocké,
est connectée via un canal parallèle (bus) de
32- bit, à un ou plusieurs modules de mémoire
à accès aléatoire et via un autre canal
32 bits avec tous les contrôleurs de périphériques
numériques, dont certains qui ont un accès direct
à la mémoire.
Les connexions aux périphériques téléphoniques
se font par un canal longue distance, également 32 bits.
Enfin, toutes les unités de temporisation, d'échange
de données et de supervision nécessaires au fonctionnement
en configuration dupliquée sont connectées à
l'Unité Centrale de Traitement par la voie d'entrée/sortie
et une voie d'état ; l'échange de données
avec l'autre processeur se fait via un canal inter-processeur.
Il convient de noter que les canaux de mémoire, d'entrée/sortie
et longue distance et le canal d'état sont respectivement
compatibles, fonctionnellement et physiquement, avec les celles
du processeur ITT 3200.
L'unité centrale traite des mots de 32 bits et dispose
d'une capacité d'adressage de 512 Kmots avec possibilité
d'adressage indexé et/ou d'adressage indirect multi-niveaux.
La liste des instructions est de 106 instructions.
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MÉTACONTA E11
(abréviation de : Électronique projet numéro
11) de la LMT à Boulogne, est issu des prototypes Socrate,
Aristote et Périclès. Le système est très
proche du système MÉTACONTA 10R dont il est l'adaptation
pour le marché français, par le développement
conjoint entre LMT et l'Administration des Télécommunications
d'un logiciel adapté au marché français. La dénomination
E11 est décidée par ladministration des télécommunications.
Larchitecture d'un Commutateur MÉTACONTA
E11 est constituée de trois niveaux :
1 ) Le premier niveau est lUnité de Commande Centralisée
composée de deux calculateurs LCT3202, à circuits intégrés
TTL les plus récents (famille TTL - S (Shottky)), fonctionnant
en service normal en partage de charge, c'est-à-dire en se
répartissant les différentes tâches.
Les Calculateurs LCT3202 sont tous fabriqués à l'usine
LMT d'Orvault : un accord-groupe interne à ITT prévoit
que seule la LMT fabrique les calculateurs pour l'ensemble de ses
filiales.
À noter que dans le cas du MÉTACONTA E11, les deux calculateurs
constituant lUnité de Commande Centralisée gèrent
la totalité des opérations de commande, ils ne délèguent
donc aucune tâche de commande de moindre importance à
dautres organes. Een cas d'avarie de l'un des deux calculateurs,
le calculateur restant fonctionnel doit pouvoir à lui seul
reprendre la totalité du trafic téléphonique.
Il doit donc être dimensionné en conséquence.
À titre transitoire, le premier prototype MÉTACONTA
E11 est équipé provisoirement d'une Unité de
Commande Centralisée constituée de deux calculateurs
centraux LCT3200 très volumineux réalisés avec
les tous premiers circuits intégrés TTL sur des cartes
connectées entre-elles par wrappage, jusqu'à son remplacement
quelques mois plus tard par 2 nouveaux calculateurs LCT3202 à
circuits intégrés TTL de nouvelle génération
et pourvus de nouveaux fonds de paniers avec circuits imprimés
multi-couches, plutôt bien miniaturisés pour cette époque
(3 fois moins volumineux), moins gourmands en énergie et deux
fois plus puissants que les précédents. Le Calculateur
LCT3202 constitue, en plus de ses améliorations en termes de
performance, une version industrialisée du Calculateur LCT3200.
Calculateurs (provisoires) LCT3200 du Commutateur prototype MÉTACONTA
E11 de Athis-Mons A1
2 ) Le second niveau est composé du
nombre nécessaire d' Organes dAccès au Réseau
de Connexion : il sagit de Marqueurs (MESL) et (MESG), de Distributeurs
Lents (DL) et d'Explorateurs Autonomes Distributeurs Rapides (EADR),
quatre types d'organes d'interface intimement liés.
Les Marqueurs (MESL et MESG) sont des organes électroniques
qui servent dinterface entre les deux calculateurs qui donnent
les ordres et le Réseau de Connexion (CX). Ils exécutent
les ordres de connexion et déconnexion reçus, en commandant
la mise au travail ou au repos des connexions désignées.
Les Distributeurs Lents (DL) sont des organes dupliqués par
sécurité, qui réalisent à la demande de
l'Unité de Commande centralisée, le repositionnement
des relais des minisélecteurs du Réseau de Connexion
(CX) à leur état de repos initial, et ce lorsque la
contrainte de temps n'est pas prioritaire.
Les Explorateurs Autonomes - Distributeurs Rapides (EADR) sont des
organes dupliqués par sécurité, qui réalisent
deux fonctions :
- la fonction Explorateur Autonome qui consiste à détecter
et à transmettre à l'Unité de Calcul centralisée
tous les changements d'états reçus par les circuits
terminaux. (L'EADR est l'il de l'UC sur le CX)
- la fonction Distributeur Rapide qui réalise, à la
demande de l'Unité de Commande centralisée, le positionnement
des relais des minisélecteurs du Réseau de Connexion
(CX), et ce lorsque la contrainte de temps est prioritaire (Cas typique
de l'établissement d'une communication).
3 ) Le troisième niveau est l'Unité
de Connexion formée par le Réseau de Connexion analogique
spatial (CX) constitué par la somme des cartes équipées
de relais à tige et contacts scellés (modèles
HERKON) ; relais calés par un cadre de plastique. Les cartes
composant la Matrice de Connexion sont intimement associées
aux Éléments de Sélection de Lignes (ESL) où
sont raccordés les abonnés ; idem quant aux Éléments
de Sélection de Groupes (ESG) où sont raccordés
les circuits de jonction (notamment en relation avec les autres commutateurs).
Commandé en été 1973, livré et mis en
test en Juin 1976, le système MÉTACONTA E11 est mis
en service pour la première fois en France à Athis-Mons
le 3 septembre 1976 dans le réseau téléphonique
public. Athis-Mons A1 (SD01) - capacité initiale : 9.000 abonnés
- fabricant LMT - (arrêt le 18 avril 1984)
Salle du Réseau de Connexion du Commutateur prototype MÉTACONTA
E11 Athis-Mons A1. Carte équipée de relais à
tiges et contacts scellés (modèles HERKON) appartenant
au Réseau de Connexion du Commutateur MÉTACONTA E11.
Relais Herkon utilisé
(Longueur de l'ampoule de verre : 28 mm)
Dans le Réseau de Connexion du Commutateur
MÉTACONTA E11, il est à noter que le maintien des connexions
établies dans les relais durant les conversations téléphoniques
seffectue désormais magnétiquement par effet daimantation,
ce qui ne nécessite que la présence des 2 seuls fils
véhiculant les conversations téléphoniques pour
chaque abonné ce qui assure, comparé au prototype précédent
PÉRICLÈS (à 3 fils) une simplification notable
du Réseau de Connexion, visible en comparant les photographies
des exemplaires de cartes composant les matrices de connexion respectives
des systèmes E11 et PÉRICLÈS).
À partir du Commutateur dabonnés MÉTACONTA
E11, les Commutateurs électroniques de type spatial sont capables
d'accepter la numérotation depuis l'abonné de départ
en fréquences vocales (DTMF) en plus d'accepter la numérotation
à impulsions décimales (DC) en vigueur en France depuis
1913.
- Un second Commutateur MÉTACONTA E11 est commandé en
Juin 1974. Il est mis en service le 28 avril 1977 à Marseille.
Marseille-Prado 1 (MA51) - Fabricant LMT (arrêt le 4 juin 1985).
En plus de la création de nouveaux abonnés, il sera
utilisé, après son extension, pour reprendre les abonnés
du Commutateur ROTARY 7A1 de Marseille-Prado en Septembre 1978.
- Seuls deux Commutateurs dabonnés de ce modèle
sont installés en France et une dizaine de technologie voisine
dans le reste du monde.
- La capacité typique de raccordement est de 30.000 abonnés,
soit 3.000 erlangs avec Calculateurs provisoires LCT3200 installés.
- Ce système est capable d'écouler 110.000 appels à
l'heure.
- Ces deux Commutateurs MÉTACONTA E11 sont arrêtés
judicieusement avant l'entrée en vigueur de la Nouvelle Numérotation
à 8 chiffres du 25 octobre 1985, ce qui évite d'avoir
à étudier les adaptations logicielles à réaliser
dans le réseau français.
sommaire
MÉTACONTA CENTREX &
MÉTACONTA 10R :
Le MÉTACONTA CENTREX
particulier pour la France est construit par la LMT, équipé
de calculateurs LCT3200 tel un MÉTACONTA 11A, mais pourvu d'une
matrice de connexion réalisée en mini-relais à
contacts scellés Herkon, qui sera réutilisée
pour le MÉTACONTA E11.
Il y aura un seul exemplaire en service en France, à
titre semi-public et semi-privé :
- Par souci d'organisation et d'efficacité,
Aéroport de Paris souhaite alors unifier et améliorer
la desserte téléphonique du futur aéroport de
Roissy, en donnant à tous les utilisateurs les services adaptés
à leurs besoins, avec toute la souplesse et les facilités
possibles, tout en évitant la prolifération de nombreux
standards et autres petits PABX. La solution d'un Commutateur semi-Électronique
à commande à programme enregistré semble alors
la solution la plus moderne à adopter.
- Le marché entre l'Administration des Télécommunications
et la société LMT est signé en Juin 1969.
- La capacité typique de raccordement est de 30.000 abonnés,
soit 3.000 erlangs avec Calculateurs LCT3200 installés.
- Ce système est capable d'écouler 110.000 appels à
l'heure.
- Ce Commutateur est le premier Commutateur téléphonique
à équiper le nouvel Aéroport Nord Roissy Charles
De Gaulle qui ouvre à la clientèle le 13 mars 1974.
- Ce Commutateur est équipé de la fonction Sélection
Directe à l'Arrivée.
- Le raccordement au réseau public des premiers Commutateurs
Téléphoniques privés pourvus de la fonction Sélection
Directe à l'Arrivée est autorisée par arrêté
du Ministre des Postes et Télécommunications du 14 juin
1972.
- Le Commutateur MÉTACONTA Centrex Aéroport Nord 1 (ND01)
est mis en service le 11 décembre 1972, avec une capacité
initiale de 6.000 abonnés qui sera étendue ultérieurement
à 30.000.
- À sa mise en service, la connexion au Réseau Téléphonique
Commuté Public s'effectue via une liaison de Transmission Analogique
Multiplexée, via câble coaxial de type 4 MHz, soit 960
voies téléphoniques simultanées, directement
reliée jusqu'au Centre l'Exploitation du Réseau National
Paris-Interurbain-Archives, situé dans Paris.
- Une cérémonie d'inauguration en grande pompe se déroule
le 27 février 1973 en présence de M. le Directeur Général
des Télécommunications - Louis-Joseph Libois et de M.
le PDG de la société LMT - Claude Etchegaray. Il est
vrai qu'il s'agit du 1er Commutateur de la famille MÉTACONTA
qui soit mis en service en France.
- La Compagnie France Centrex, notamment chargée d'exploiter
ce Commutateur téléphonique, est créée
le 5 novembre 1973.
- La convention entre l'État et cette société
est signée le 9 novembre 1973 par M. le Directeur Général
des Télécommunications - Louis-Joseph Libois et M. le
PDG de la société Guy Cornet-Vernet.
- Le Commutateur MÉTACONTA Centrex Aéroport Nord 1 (ND01)
est arrêté le 18 mai 1989.
Le MÉTACONTA 10R,
Du MÉTACONTA Centrex découlera le MÉTACONTA 10R,
non déployé en France, mais du MÉTACONTA 10R
sera issu le MÉTACONTA E11...
- Le premier exemplaire de Commutateur MÉTACONTA 10R dans le
monde en tant que Commutateur dabonnés est mis en service
aux USA, dans le Nevada, à Las Vegas, le 2 septembre 1974.
Il est dune capacité de 10.000 lignes et dessert les
quartiers du centre de la ville.
sommaire
Le MÉTACONTA
11F des sociétés françaises
CGCT et LMT est commandé dès 1976 par l'Administration
des Télécommunications.
L la première commande de 5 Commutateurs MÉTACONTA 11F
le 28 septembre 1976 concernant Paris, Lyon et Marseille.
Cette variante de Commutateurs MÉTACONTA est spécifique
aux besoins du marché français (d'où le F).
Le système est développé pour la France par un
Groupement d'Intérêt Économique CGCT-LMT dénommé
FRAMETA. Il est le résultat de la fusion technologique des
systèmes MÉTACONTA 11A et E11 issues des deux sociétés
surs filiales dITT :
- Il reprend dune part le calculateur central
LCT3202 (32 e.b) à circuits intégrés du système
MÉTACONTA E11 de la LMT (trois fois moins volumineux et deux
fois plus puissant que le calculateur LCT3200 du MÉTACONTA
11A), ainsi que le logiciel développé initialement pour
le système E11.
- Il reprend dautre part le réseau de connexion du nouveau
MINISÉLECTEUR miniaturisé à contacts de type
MÉTABAR à 256 points de connexion conçu initialement
pour le prototype MÉTACONTA 11A de la CGCT.
Il existe également un modèle de MINISÉLECTEUR
miniaturisé à contacts de type MÉTABAR à
160 points de connexion afin de raccorder les abonnés en bout
de chaîne. Ont existé 8 variantes de cartes équipées
de MINISÉLECTEURS.
Le principe même du MINISÉLECTEUR avait alors séduit
les ingénieurs des télécommunications, qui les
préféraient aux relais reed ; les MINISÉLECTEURS
rappelant les MULTISÉLECTEURS crossbar utilisés en PENTACONTA
et CP400.
Montage en cours du Commutateur MÉTACONTA 11F Michelet 2 ES1
(CC22) par l'équipe CGCT.
Larchitecture d'un Commutateur MÉTACONTA 11F est constituée
de trois niveaux.
1 ) Le premier niveau est lUnité de Commande Centralisée
composée de deux calculateurs LCT3202, à circuits intégrés
TTL, fonctionnant en service normal en partage de charge, c'est-à-dire
en se répartissant les différentes tâches. À
noter que dans le cas du 11F, les deux calculateurs constituant lUnité
de Commande Centralisée (qui dans le cas du 11F porte intégralement
son nom) gèrent la totalité des opérations de
commande, ils ne délèguent donc aucune tâche de
commande de moindre importance à dautres organes. À
noter qu'en cas d'avarie de l'un des deux calculateurs, le calculateur
restant fonctionnel doit pouvoir à lui seul reprendre la totalité
du trafic téléphonique. Il doit donc être dimensionné
en conséquence.
2 ) Le second niveau est composé du
nombre nécessaire d' Organes dAccès au Réseau
de Connexion : il sagit de Marqueurs (MESL) et (MESG), de Distributeurs
Lents (DL) et d'Explorateurs Distributeurs Rapides (EDR), quatre types
d'organes intimement liés.
Les Marqueurs (MESL et MESG) sont des organes électroniques
qui servent dinterface entre les deux calculateurs et le Réseau
de Connexion (CX). Ils exécutent les ordres de connexion et
déconnexion reçus, en commandant la mise au travail
ou au repos des connexions désignées.
-Chaque Marqueur (MESL) peut gérer un bloc maximal de 4096
abonnés.
-Chaque Marqueur (MESG) peut gérer un bloc maximal de 1024
circuits de jonction.
Les Distributeurs Lents (DL) sont des organes dupliqués par
sécurité, qui réalisent à la demande de
l'Unité de Commande centralisée, le repositionnement
des relais des Minisélecteurs du Réseau de Connexion
(CX) à leur état de repos initial, et ce lorsque la
contrainte de temps n'est pas prioritaire.
- Chaque Distributeur Lent (DL) peut gérer un bloc maximal
de 512 circuits terminaux.
Les Explorateurs - Distributeurs Rapides (EDR) sont des organes dupliqués
par sécurité, qui réalisent deux fonctions :
- la fonction Explorateur qui consiste à détecter et
à transmettre à l'Unité de Calcul centralisée
tous les changements d'états reçus par les circuits
terminaux. (L'EDR est l'il de l'UC sur le CX)
- la fonction Distributeur Rapide qui réalise, à la
demande de l'Unité de Commande centralisée, le positionnement
des relais des Minisélecteurs du Réseau de Connexion
(CX), et ce lorsque la contrainte de temps est prioritaire (Cas typique
de l'établissement d'une communication) .
-Chaque Explorateur Distributeur Rapide (EDR) peut gérer un
bloc maximal de 8192 circuits terminaux.
3 ) Le troisième niveau est l'Unité
de Connexion formée par le Réseau de Connexion analogique
spatial (CX) constitué par la somme des Minisélecteurs
MÉTABAR qui sont intimement associés aux Éléments
de Sélection de Lignes (ESL) où sont raccordés
les abonnés ; idem quant aux Éléments de Sélection
de Groupes (ESG) où sont raccordés les circuits de jonction
(notamment en relation avec les autres commutateurs).
Le Réseau de Connexion Analogique Spatial (CX) est un réseau
maillé modulaire réparti sur 6 niveaux de Minisélecteurs,
qui se constituent conventionnellement en ESL et en ESG.
Chaque Élément de Sélection de Groupe (ESG) assure
la totalité du brassage du trafic à écouler.
L'on distingue conventionnellement deux types d'ESG (qui sont en réalité
techniquement identiques) :
les Éléments de Sélection Intermédiaire
(ESI) qui sont placés au centre du Réseau de Connexion,
formés de 2 étages de Minisélecteurs à
16 entrées et 16 sorties, assurant le brassage interne des
communications dans le commutateur, ce qui donne pour un ESI 256 entrées
et 256 sorties.
les Éléments de Sélection de Jonctions (ESJ)
qui assurent le brassage vers les autres commutateurs téléphoniques
du réseau téléphonique français. Ils sont
eux-aussi constitués par 2 étages de Minisélecteurs
à 16 entrées et 16 sorties, ce qui donne pour un ESJ
256 entrées et 256 sorties.
Chaque Élément de Sélection de Lignes (ESL) assure
la concentration et l'expansion du trafic téléphonique
en provenance ou à destination des abonnés analogiques
desservis par le commutateur 11F.
Il existe 8 types différents d'ESL. Seuls 3 sont normalisés
et homologués. Les 5 autres types pouvant être utilisés
sur dérogation particulière en cas d'utilisation particulière
requise.
Un ESL est formé par la combinaison de Minisélecteurs
sur 2 étages de matrices. Un ESL possède, suivant son
type, 128, 256, 512 ou 1024 entrées, pour deux types possibles
de sorties : le type (b) à 96 sorties ou le type (a) 128 sorties,
ce qui nous donne bien 8 types d'ESL possibles.
Seuls sont homologués: les ESL type (b) à 512 entrées
et à 96 sorties, les ESL type (a) à 512 entrées
et à 128 sorties, les ESL type (a) à 1024 entrées
et à 128 sorties.
Minisélecteur
MÉTABAR à 16 entrées pour 10 sorties pour ESL.
Un Commutateur MÉTACONTA 11F inclut au moins
un dérouleur de bande magnétique pour assurer la sauvegarde
du programme de fonctionnement, les mises à jour, lexportation
des données de taxation etc... Il comprend également
une Unité de Signalisation qui regroupe les organes secondaires
comme les générateurs de tonalités, de sonnerie,
les Récepteurs de Numérotation décimale ou vocale
(RN), les équipements de télétaxation (TTX) câblés
en série sur les lignes d'abonnés (dans des baies toutefois
séparées), les circuits de test (essais et mesures).
De plus, il est équipé dun programme intégré
aux deux calculateurs chargé de détecter, de classer
par ordre durgence et de signaler les défauts de fonctionnement,
mais aussi de mettre automatiquement hors service lorgane ou
le circuit défaillant, en attendant quil soit dépanné
ou remplacé par léquipe de maintenance.
Le système MÉTACONTA 11F est conçu
pour être utilisé en Commutateur d'abonnés. Bien
qu'il puisse être utilisé en Commutateur de transit (intercentraux),
la structure du Réseau de Connexion n'est pas optimisée
pour être utilisée en Commutateur de transit ; cet emploi
est normalement proscrit. Il a été essentiellement employé
pour remplacer rapidement les derniers commutateurs téléphoniques
à organes tournants hors d'âge (comme le Rotary 7A1 et
7B1 pour Paris, l'Île-de-France, Marseille...), tout en réutilisant
le réseau de transmission analogique (jonctions) existant.
À titre dexemple, les 3 BPQ Rotary historiques
ELYsées, BALzac et ALMa (actuellement les ABPQ 4359, 4225 et
4256) du Centre Téléphonique Paris Élysées
dont le premier Commutateur ROTARY 7A1 avait été mis
en service le 21 mai 1932 (ELYsées), ont été
repris l'un après l'autre par le nouveau commutateur MÉTACONTA
11F de BEAUJON mis en service le 24 janvier 1980 ; Commutateur lui-même
remplacé le 3 juin 1998 à 8H00 (dont jai participé
au basculage jadis) par un AXE10 mis en service la veille.
Concernant les Services Confort : le système
supporte les services du Réveil, du Transfert d'Appel Local
(à l'intérieur de la même Circonscription de Taxe),
du Signal d'Appel, de la Conversation à 3 depuis le 1er juillet
1983.
Le Transfert d'Appel National est disponible sur la
totalité du parc des Commutateurs MÉTACONTA 11F depuis
Mai 1989.
Après autorisation gouvernementale par arrêté
du 9 février 1983, le service de Facturation Détaillée
(FADET) est ouvert progressivement à l'exploitation à
partir du 5 décembre 1983. Les premiers Commutateurs à
pouvoir délivrer ce service en France seront les Commutateurs
de type MÉTACONTA 11F.
Le système MÉTACONTA 11F ne supportait ni le service
Présentation de l'Identité du Demandeur (PID) mis en
service en France Métropolitaine le 2 septembre 1997, ni la
Portabilité du Numéro d'Abonné (en cas de déménagement
dans la même Circonscription Tarifaire) mise en service à
partir du 1er janvier 1998.
115 Commutateurs MÉTACONTA 11F sont installés
en France, dont 31 pour Paris intra-muros + 1ère couronne (zone
suburbaine). Il n'a pas été déployé en
2ème couronne (grande banlieue parisienne).
En Province, ce système a été essentiellement
déployé dans l'arc allant du sud-ouest au sud-est, en
passant par le sud et le centre ; plus quelques unités dans
le nord du pays.
Le système MÉTACONTA 11F est capable de gérer
64.000 abonnés par cur de chaîne, pour une capacité
nominale de 6.000 erlangs (10.000 erlangs en limite de pointe absolue
et momentanée).
Il est capable d'écouler 150.000 appels à l'heure, avec
une réserve de sécurité en cas de pointe de trafic
de 40%.
La mise en service planifiée en France dès 1978
à Paris, Lyon et Marseille, n'est effective qu'en 1979 :
- Clamart au central Paris-Michelet 2 ES1 (CC22), le 20 septembre
1979, (1ère mise en service MÉTACONTA 11F en France
et en Île-de-France), capacité initiale de 19.456 lignes.
- Paris-Ségur 2 ES1 , le 27 septembre 1979, concernant Paris
intra-muros (1ère mise en service MÉTACONTA 11F dans
Paris), capacité initiale de 17.408 lignes. (Ce Commutateur
ayant fait l'objet d'une commande complémentaire en fin 1976.
À titre d'exemple, Ségur 2 ES1 remplacera à lui
seul les 4 Commutateurs ROTARY 7A1 et 7B1 du central Ségur
: FONtenoy, SUFren, SEGur ; puis BREtagne le 12 mai 1981... )
- Lyon-Franklin-Gailleton (LY17) et Lyon-Lalande (LY19), le 4 octobre
1979, capacités initiales de 24.504 et 11.264 lignes.
- Marseille-National (MA62) le 19 octobre 1979 et Marseille-Garibaldi
le 26 octobre 1979, capacités initiales de 9.216 et 14.336
lignes.
- Au moins un Commutateur MÉTACONTA 11F est inauguré
par M. le Secrétaire dÉtat des PTT - Norbert Ségard
le 13 février 1980, au Centre Téléphonique de
Paris-Gobelins 2 ES1 mis en service depuis le 16 octobre 1979 pour
une capacité de 24.576 lignes.
- Un Commutateur MÉTACONTA 11F prototype, commandé en
1979, est mis en service le 4 février 1982 (Talence 2 ) pourvu
d'Unités de Raccordements d'Abonnés Temporelles URA2G
moyennant des unités d'adaptations spécifiques ; ces
URA2G sont ainsi testées avant leur mise en service dans les
futurs commutateurs temporels MT25 alors en fin de développement.
Ce Commutateur MÉTACONTA 11F particulier a fonctionné
jusques au 28 juin 1999.
Le Commutateur MÉTACONTA 11F le plus récent
de France (et d'Île-de-France) est mis en service le 21 novembre
1985 (Paris-Auteuil).
- Le premier MÉTACONTA 11F d'Île-de-France à être
mis à l'arrêt le 17 octobre 1991 est Ivry 2 ES1 - Bien
que retiré du réseau, il est reconverti en Maquette
de test et de formation et survit quelques années de plus.
- La campagne de démontage des Commutateurs MÉTACONTA
11 version F a commencé en 1994.
- Le premier Commutateur MÉTACONTA 11F de Paris intra-muros
à être mis à l'arrêt le 1er décembre
1994 est Anjou 2 ES1.
- Le dernier Commutateur MÉTACONTA 11F d'Île-de-France
(hors Paris) à être mis à l'arrêt le 18
novembre 1998 à Asnières est Grésillons 2 ES1.
- Le dernier Commutateur MÉTACONTA 11F de Paris intra-muros
à être mis à l'arrêt le 27 juin 2000 est
Marcadet 2 ES1. Il avait été commandé le 23 septembre
1977. L'ultime GEC 11F d'Île-de-France était le GEC Montmartre
- dont M. Patrick Offroy et son équipe ont orchestré
l'arrêt.
- Le dernier Commutateur MÉTACONTA 11F de France est mis à
l'arrêt le 27 novembre 2000, à Marseille-Garibaldi.
sommaire
AXE (nom complet
: Automatic eXchange Electric) de la société L.M. Ericsson,
est un Commutateur d'origine suédoise dont le développement
est confié à M. l'Ingénieur-coordinateur - Bengt
Gunnar Magnusson. Adopté en France lui aussi en 1976, sachant
que ce système électronique spatial était déjà
susceptible de pouvoir évoluer ultérieurement vers le
tout électronique temporel : ce sera le système AXE10
à venir. Il s'agit d'un système essentiellement centralisé
(tout en étant partiellement décentralisé).
En effet, le système AXE Spatial suédois
a lui aussi été retenu et adopté en France, afin,
par principe, de ne pas laisser le monopole du marché français
sur lÉlectronique Spatial au seul américain ITT
alors dirigé par M. Harold S. Geneen, particulièrement
dur en affaire, propriétaire d'une gamme MÉTACONTA déjà
opérationnelle depuis 1972 dans le monde.
La Société Française des Téléphones
Ericsson, filiale française du suédois L.M. Ericsson,
est ensuite rachetée pour la plus grande part de son capital
par la société Thomson-CSF en Juin 1976 dans le cadre
de la "francisation" de l'industrie des télécommunications
voulue par M. le Président de la République - Valéry
Giscard d'Estaing ; la société devient alors : Société
des Téléphones Ericsson.
M. le Secrétaire dÉtat aux P et T - Norbert Ségard
signe la première commande d'un Commutateur AXE Spatial le
28 septembre 1976 concernant Orléans.
Sachant que L. M. Ericsson avait un besoin vital qu'un
premier pays significatif commandât son système AXE Spatial
afin d'engendrer d'autres commandes de la part de pays hésitants,
la France en profita pour écraser les prix, si bien que L.M.
Ericsson ne tira qu'un faible bénéfice direct des commandes
françaises, mais se rattrapa avec de gros contrats mondiaux,
tels l'Arabie Saoudite et l'Australie.
Larchitecture du système AXE Spatial
est organisée en trois niveaux.
1 ) Le premier niveau est lUnité de Commande Centralisée
(CPS) composée de deux Calculateurs Centraux (CP-A et CP-B)
de modèle APZ210.03 fonctionnant, en service normal, en synchronisme
total, c'est-à-dire en exécutant les mêmes tâches
en même temps. Ces 2 Calculateurs Centraux communiquent entre-eux
pour comparer leur état respectif. En cas davarie dun
des deux calculateurs, il est automatiquement mis hors service et
le calculateur restant continue à traiter la totalité
du trafic. De plus, le premier niveau est équipé dune
Unité de Test du Calculateur (PTU) chargée de détecter,
de classer par ordre durgence et de signaler les défauts
de fonctionnement, mais aussi de mettre automatiquement hors service
lorgane ou le circuit défaillant, en attendant quil
soit redémarré, dépanné ou remplacé
par léquipe de maintenance.
2 ) Le second niveau est composé de
Calculateurs Périphériques -Regional Processors- (RP)
chargés dexécuter les tâches courantes et
répétitives ainsi que daccéder au Réseau
de Connexion analogique. Il constitue également l'interface
entre les deux Calculateurs Centralisés du 1er Niveau (CP-A
et CP-B)
3 ) Le troisième niveau est constitué
essentiellement par le Réseau de Connexion ainsi que par les
récepteurs de numérotation (KRD).
Le Réseau de Connexion analogique spatial,
commutant sur 2 fils en France, est constitué :
De 9 étages de matrices de base à points de croisements
constituées de relais à tige et contacts scellés
à maintien par aimantation magnétique (matrices similaires
à celles déjà employées dans le commutateur
prototype de type E11) ; il s'agit d'un réseau maillé
modulaire réparti sur 9 niveaux de matrices à relais
reed, qui se constituent conventionnellement en SSN et en GSN.
Chaque matrice de base enfichable comprend 64 relais (à contacts
protégés dans une ampoule de verre emplie d'azote gazeux)
par carte à circuit imprimé (8 entrées x 8 sorties).
Ces cartes pourvues de relais reed sont combinées entre elles
suivant options de programmation pour obtenir, par exemple, des ensembles
de sélection d'abonnés de 2048 entrées et de
256, 384, 512 ou 768 sorties.
En Suède, la commutation téléphonique
du Réseau de Connexion interne est réalisée sur
3 fils via relais reed à maintien électrique (Comme
l'avait déjà été expérimenté
en France sur le commutateur de type PERICLES).
En revanche, pour l'exportation, donc pour la France, la commutation
du Réseau de Connexion est effectuée sur 2 fils, via
relais reed à maintien par aimantation magnétique. (En
effet, les PTT de France ont décidé de ne pas retenir
l'exploitation sur 3 fils).
Les Réseau de Connexion est organisé
en :
Éléments de Sélection de Lignes (SSN) où
sont branchés les abonnés et où les opérations
d'expansion et de concentration du trafic sont réalisées,
sur une matrice de 3 étages de cartes de relais. Chaque SSN
permet le raccordement de 2048 abonnés en entrée, pour
un nombre de sorties au choix, suivant architecture retenue de 256,
384, 512 ou 768 sorties pointant vers l'intérieur du Réseau
de Connexion du commutateur.
Éléments de Sélection de Groupe (GSN) qui constituent
le Réseau de Brassage, où la totalité du brassage
est réalisée. L'on distingue par convention les Éléments
de Sélection de Groupe Entrants (GSNI) et les Éléments
de Sélection de Groupe Sortants (GSNO) qui sont identiques
et symétriques.
Le Réseau de Brassage analogique, réalisé par
association de GSNI et de GSNO prend la forme d'un tonneau, respectant
en cela la tradition suédoise déjà utilisée
sur les systèmes Crossbar CP400.
Au centre du Réseau de Brassage, l'expansion réalisée
est d'un facteur 1,5 fois le nombre d'entrées et de sorties
du tonneau. Chaque GSNI comprend structurellement 512 voies d'entrées
et 768 voies de sorties sur 3 étages de matrices, puis chaque
GSNO comprend structurellement 768 voies d'entrées et 512 voies
de sorties sur 3 étages de matrices.
Les GSNI sont situés au centre du Réseau de Connexion
du commutateur AXE Spatial dans son ensemble.
Les GSNO pointent vers les jonctions des autres commutateurs téléphoniques
voisins permettant de se relier au Réseau Téléphonique
Français.
En outre, les Commutateurs AXE Spatiaux sont équipés
dune interface de sauvegarde par lecteur de cartouche magnétique
à bande (CT).
Une lourde tâche d'adaptation logicielle aux
impératifs du Réseau Téléphonique Français,
menée par le groupe Thomson durant 3 années jusqu'en
1981 est également nécessaire, en matière : des
multiples signalisations utilisées chez nous, de notre système
de taxation très élaboré, de notre organisation
de maintenance et d'exploitation du réseau très pointilleuse,
et de l'observation de trafic méticuleuse.
Au niveau de linterface logicielle homme-machine,
le système AXE Spatial communique en langue française,
la francisation ayant aussi été accomplie par le groupe
Thomson. En revanche, les codes de commande utilisés pour communiquer
avec le système, ainsi que les acronymes sont directement basés
sur la langue anglaise ce qui hélas nest pas mnémotechnique
pour les locuteurs français.
Le système AXE Spatial a donc été
adapté au réseau téléphonique français
et aux Normes d'Exploitation et de Fonctionnement françaises
par le groupe Thomson, de telle manière que dès le premier
commutateur AXE Spatial mis en service dans le réseau téléphonique
français (Orléans Grenier-à-Sel AXE), celui-ci
réponde entièrement aux N.E.F.
C'est le premier Commutateur AXE Spatial mis en service en France
le 28 juin 1979 - hors service le 3 juin 1997 - Fabricant : Société
des Téléphones Ericsson .
Vue partielle du Commutateur AXE Spatial Orléans Grenier-à-Sel,
et des Calculateurs.
Concernant les Services Confort : le système
AXE Spatial supporte les services du Réveil, du Transfert d'Appel
Local, du Signal d'Appel, de la Conversation à 3 depuis le
30 juillet 1984.
Le Transfert d'Appel National est disponible sur la totalité
du parc des AXE Spatiaux depuis le 1er février 1988.
Le Transfert d'Appel National (TAN) est expérimenté
pour la première fois en France, sur un Commutateur AXE Spatial,
celui de Versailles A3 (WE03), le 4 juin 1987.
L'AXE Spatial ne supportait ni le service Présentation de l'Identité
du Demandeur (PID) mis en service en France Métropolitaine
le 2 septembre 1997, ni la Portabilité du Numéro d'Abonné
(en cas de déménagement dans la même Circonscription
Tarifaire) mise en service à partir du 1er janvier 1998.
58 Commutateurs AXE Spatiaux sont installés
en France, dont 12 en Île-de-France, (aucun AXE dans
Paris intra-muros).
- Les Commutateurs AXE Spatiaux ont été déployés
entre un arc passant par le grand-ouest, le nord et le grand-est de
la France. Il n'a été déployé ni dans
le centre, ni le sud, ni le sud-ouest, ni le sud-est.
- Le système AXE Spatial est capable de gérer typiquement
30.000 abonnés par cur de chaîne, avec une capacité
jusqu'à 5.100 ou 6.400 erlangs suivant option PTT. (capacité
maximale d'adressage de 64.000 abonnés maximum - limite en
pratique jamais atteinte en France)
- Le système AXE Spatial est capable d'écouler jusqu'à
110.000 appels à l'heure, en pleine charge. (et jusqu'à
139.000 appels à l'heure, en limite de pointe)
- Le système AXE Spatial est mis à l'étude en
Suède en Juillet 1970. Le premier rapport d'étude de
Juillet 1971 recommande l'utilisation d'un réseau de connexion
spatial de type relais-reed et une structure de commande centralisée.Un
prototype de Calculateur centralisé est disponible en 1974,
un prototype de Commutateur de laboratoire est opérationnel
en 1976 en Suède.
- Le premier Commutateur AXE Spatial est mis en exploitation publique
en Suède, à Södertälje le 1er mars 1977 (3.000
lignes).
- En France, le premier Commutateur AXE Spatial est commandé
le 28 septembre 1976 par M. le Secrétaire dÉtat
des Postes et Télécommunications - Norbert Ségard,
mis en test en Octobre 1978 pour être éprouvé,
puis mis en exploitation publique le 28 juin 1979 à Orléans-Grenier-à-sel
AXE, capacité initiale de 13.312 abonnés.
- La mise au point des logiciels de fonctionnement ainsi que la francisation
des Commutateurs AXE Spatiaux est effective en 1981.
- Les mises en service en série sont retardées en raison
de manques de certains composants électroniques spécifiques.
- Les derniers Commutateurs AXE Spatiaux sont commandés en
1981 - l'arrêt des commandes ayant été anticipé
de 3 années, en raison du manque de composants électroniques
spécifiques et du temps perdu engendré, et la capacité
de traitement des appels s'étant avérée insuffisante,
par rapport aux Commutateurs MÉTACONTA 11F.
- Le Commutateur AXE Spatial le plus récent est mis en service,
en France, le 8 novembre 1983 à Homécourt (Homécourt
2).
- Le Transfert d'Appel National (TAN) est expérimenté
pour la première fois en France, sur un Commutateur AXE Spatial,
celui de Versailles A3, le 4 juin 1987.
- En France, le démontage des Commutateurs AXE Spatiaux a commencé
en 1993.
- Notons que le Commutateur Massy A4 est le premier Commutateur AXE
Spatial a être testé à la préparation au
passage à la Numérotation à 10 chiffres à
partir du 2 mars 1994 (site pilote en système AXE), bien qu'il
ne connaîtra lui-même jamais cette Nouvelle Numérotation
(arrêt le 12 octobre 1995).
- Le premier Commutateur AXE Spatial d'Île-de-France à
être arrêté le 14 février 1995 est Chelles
B2.
- L'ultime Commutateur AXE Spatial d'Île-de-France à
être arrêté le 20 juin 1996 est Argenteuil C1.
- Le dernier Commutateur AXE Spatial de France est mis à l'arrêt
le 28 septembre 1998 : Dijon-Voltaire 2.
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