LE PHONOPORE
de Langdon-Davies
Rappel sur la télégraphie
et la téléphonie simultanée :
En Belgique de 1880 à 1889, Charles Mourlon collabore
avec François Van Rysselberghe à la commercialisation
de son invention, consistant à utiliser les mêmes câbles
pour la télégraphie et la téléphonie. Charles
Mourlon créa les premiers ateliers de construction de matériel
électrique en Belgique, c'était un homme d'affaires de
Brus-Roy principalement actif dans les applications électrotechniques.
Avec Van Rysselberghe, ils vendent des licences et des appareils
de télégraphie et téléphonie simultanée,
ce qu'on appelle le "système Van Rysselberghe"
dans le monde entier,
L'invention, brevetée en 1882 en Belgique et au Royaume-Uni,
a entraîné l'expansion rapide de l'usine de Mourlon à
Bruxelles. Plus tard, des brevets ont été obtenus dans
le monde entier.
Système M. Van Rysselberghe, Document
télégraphie et téléphonie simultanés
de Mourlon 1884 et fichier
Van Rysselberghe entreprit de fournir un téléphone
longue distance utilisant les réseaux télégraphiques
existants appartenant aux différents bureaux de poste. Pour ce
faire, il devait filtrer les signaux Morse de la voix et la voix du
Morse. Son timing était favorable. Il y avait désormais
de nombreux téléphones en service et les abonnés
souhaitaient passer des appels à plus longue distance. L'immense
réseau télégraphique était déjà
en place. En Europe, les réseaux télégraphiques
appartenaient aux mêmes bureaux de poste publics qui possédaient
les lignes téléphoniques principales. Il était
donc judicieux d'étendre le service principal en utilisant l'infrastructure
existante. En Grande-Bretagne, WH Preece, l'électricien en chef
de la Poste, a hésité à utiliser le circuit non
pas à cause de ses propres défauts, mais parce que le
système de télégraphie à grande vitesse
de Wheatstone utilisé en Grande-Bretagne sur les principales
lignes télégraphiques avait peut-être des problèmes
avec celui-ci. . Malgré cela, il a quand même finalement
été introduit. C'est peut-être le résultat
d'une visite de Preece à Paris en 1889, où il a vu le
système en action et a été autorisé à
le tester.
sommaire
Le Phonopore
de Langdon-Davies
Au Royaume-Unis, Langdon-Davies de Londres au milieu des années
1880 qui s'est inspiré des travaux antérieurs de
François van Rysselberghe développe et brevette un nouvel
appareil dont le fonctionnement de leurs deux systèmes etait
similaires.
Les télégraphes harmoniques sont basés
sur la propriété des courants ondulatoires de diverses périodes,
de se superposer parfaitement, en donnant un courant résultant
dans lequel des récepteurs appropriés peuvent déceler
et en quelque sorte trier les courants ondulatoires constituants.
Si le courant ondulatoire résulte, par exemple, de la superposition
de courants à nombres dondes égaux à ceux du
la1, do1, mi1 et quon lui fasse traverser un récepteur qui
ne donne que le mi1, comme le monotéléphone Mercadier, ce
récepteur fournira le mi1 sous linfluence du courant composé,
comme si les courants relatifs au la1 et do1 ny existaient pas.
Si le récepteur était accordé pour une autre note
que le la1, do1 ou mi1, le courant résultant considéré
le traverserait sans linfluencer dune manière sensible.
Il y a là un fait analogue à celui quon observe avec
les résonnateurs de Helmholz, qui ne sont impressionnés
par une onde musicale complexe que pour autant que leur son propre ou
spécial entre dans la composition de cette onde.
Lappareil caractéristique du système
est un transmetteur dont les propriétés tiennent à
la fois du transformateur et du condensateur. Cest une bobine dinduction
dont le circuit primaire cc (fig. ci dessus) présente plusieurs
enroulements égaux unis en quantité, tandis que le circuit
secondaire est constitué par deux enroulements isolés a
et b. Une des extrémités de b est reliée à
la terre T, lextrémité opposée de a au récepteur,
puis à la ligne; les deux autres bouts restent isolés. Tous
ces circuits sont enroulés autour dun noyau en fer doux N,
fendu suivant une génératrice pour éviter la production
des courants de Foucault.
Dans le circuit primaire se trouve une clé Morse Mm permettant,
soit détablir un court-circuit sur les bobines, position
de repos; soit dintroduire une pile P et un interrupteur spécial
DBA, position dattaque.
Cet interrupteur se compose dune lame vibrante A, dune seconde
lame vibrante D beaucoup plus légère et par conséquent
facilement gouvernée par A, dune vis de butée B.
La durée du contact entre A et D et, par conséquent, du
passage du courant dans le circuit primaire, dépend de la position
de la vis de butée. On la règle de manière que le
contact ait exactement lieu pendant la moitié de la course de la
languette R.
Lappareil rend alors un son musical, tandis que son circuit secondaire
est parcouru par un courant ondulatoire de même période que
le son simple produit.
Les courants variables seront donc transmis, mais les courants permanents
ne passeront pas, vu louverture du secondaire.
La subdivision du primaire en plusieurs enroulements égaux a pour
but de diminuer son coefficient de self-induction, donc de réduire
lextra-courant de rupture et, par suite, de prolonger la vie du
vibrateur.
Le récepteur sintercale entre la ligne et le transmetteur.
Il se compose de deux bobines S et S! (fig. ci dessus) chaussées
sur un noyau commun, S est connecté à la ligne L dune
part, au transmetteur en E dautre part. S j, appelée par
linventeur bobine augmenatrice, est insérée dans le
circuit local dune pile Plt dun balancier U Uj et dun
contact Cj. Entre le balancier et le noyau se trouve une anche RR en fer
doux, accordée au même nombre de vibrations que la languette
rythmique du transmetteur et qui, en temps normal, est incurvée
sous lattraction du noyau des bobines.
Lorsquon fait fonctionner le transmetteur en abaissant la clé
Mm, les courants sinusoïdaux lancés dans le récepteur
font vibrer synchroniquement lanche RR, qui rend le même son
musical que le transmetteur.
On peut donc recevoir à Youie des sons longs et courts, correspondant
aux barres et points de lalphabet Morse, et lire ainsi les dépêches
transmises.
M. Langdon-Davies a été plus loin. Il obtient en outre lenregistrement
des barres et des points au moyen du du dispositif très simple
représenté au bas de la figure.
Quand le récepteur ne fonctionne pas, laimantation de son
noyau maintient levé un levier U2U2 faisant partie dun circuit
local comprenant une pile P2 et un récepteur Morse ordinaire. Le
circuit est donc coupé. Sitôt fonctionnement du récepteur
et entrée en vibration de lanche RR, lamplitude des
vibrations de celle-ci est assez grande, au bout dun temps excessivement
court, pour frapper le balancier UjUï, rompre le circuit local UjCj
et le maintenir rompu. À ce moment le levier U2U2 retombe, le récepteur
Morse est actionné et son traceur marque un trait, aussi longtemps
que les courants rythmés traversent la bobine S.
Le montage du poste phonoporique est représenté
par la figure ci dessous :.
Il shunte les postes Morse ordinaires R et R'; mais ce shuntage nest
quapparent, puisque son circuit présente une solution de
continuité.
La position des postes phonoporiques dans la ligne peut dailleurs
être quelconque.
Si les postes Morse R et R' fonctionnent en simplex, la ligne servira
à léchange simultané de deux télégrammes
: un Morse et un phonoporique. Sils fonctionnent en duplex, trois
transmissions séchangeront simultanément, etc.
Remarquons en passant que la réception Morse réalisée
exclusivement à louïe fait rentrer le système
télégraphique Morse dans le domaine de la téléphonie,
car son récepteur devient ainsi un véritable monotéléphone.
Les appareils phonoporiques ont été bien étudiés
au point de vue pratique. Lors de lessai du système fait
en Suisse, on a constaté que son fonctionnement produit une forte
induction dans les lignes téléphoniques à simple
fil même éloignées. Il est donc nécessaire
de linstaller en circuit métallique.
Van Rysselberghe s'associe à Charles Mourlon à
Bruxelles pour fabriquer les instruments de son système. ils ont
autorisé leur système dans le monde entier et son succès
fut tel qu'en 1889, ils contactèrent les gouvernements britannique
et français pour établir une ligne téléphonique
transmanche. Il était prévu de la faire payer par la compagnie
et de la rembourser par une redevance sur les appels vocaux et télégraphiques
effectués sur celle-ci. La proposition a été rejetée
par les deux gouvernements, car ils commençaient à s'inquiéter
du niveau de propriété privée dans la nouvelle et
florissante industrie du téléphone.
Le nom de Van Rysselberghe est tombé dans l'oubli, tandis que Langdon-Davies
a continué à produire des téléphones pratiques
dans un domaine que Van Rysselberghe semble avoir ignoré : les
chemins de fer.
sommaire
Le phonopore était un téléphone
pouvant être connecté au même fil qu'un circuit Morse
permettant la parole et la télégraphie simultanées.
Il a permis aux administrations des télécommunications et
aux chemins de fer d'économiser beaucoup d'argent vers la fin du
19e siècle en supprimant tout besoin urgent d'installer une nouvelle
infrastructure de lignes pour fournir un nouveau service de téléphonie.
Le récepteur du Phonopore et le transmeteur.
Le Phonopore a rapidement attiré l'attention des chemins de
fer de Belgique et s'est bien vendu en Grande-Bretagne et à l'étranger.
Le phonopore était un téléphone pouvant
être connecté au même fil qu'un circuit Morse permettant
la parole et la télégraphie simultanées.
Il a permis aux administrations des télécommunications et
aux chemins de fer d'économiser beaucoup d'argent vers la fin du
19e siècle en supprimant tout besoin urgent d'installer une nouvelle
infrastructure de lignes pour fournir un nouveau service de téléphonie.
Vu dans la evue "l'électricité de 1886"
LE PHONOPORE .
Un autre inventeur vient de s'inscrire sur la liste de ceux que les
lauriers de M. Van Rysselberghe empêchent de dormir .
Le vocabulaire électrique s'est en même
temps enrichi d'un nom sonore de plus , et dame Nature elle - même
n'a pas été négligée dans cette distribution
de bienfaits ; elle se trouve ornée d'une force de plus :
l'impulsion phonoporique ! A qui le tour ?
Notre grand confrère The Times nous
présente , dans un tout récent numéro , pas
un plat de son choix , car il ne fait que décrire sans commenter
, mais tout au moins un plat du choix de l'inventeur de l'appareil
en question ; car l'on sent , à la lecture de l'article auquel
ledit journal consacre généreusement plus d'une demi
- colonne , que ledit inventeur a été traité
en enfant terrible auquel on laisse faire tout ce qu'il veut .
Dans ce cas , l'enfant terrible parait avoir dit tout ce qu'il a
voulu , et le grand journal s'est contenté d'enregistrer
.
Nous ne le suivrons pas dans tous les détails
élogieux dont il accompagne sa description , cela nous entraînerait
trop loin .
Après un exorde pompeux de l'inventeur
que nous avons oublié de nommer , M. Langdon - Davies
, et de ses travaux de recherches , le journal The Times ( M. L.
D. ) , décrit la construction de l'appareil et donne sur
son compte des renseignements quelquefois plus abondants que lucides
; nous en extrayons brièvement les suivants : l'extrême
sensibilité de l'instrument offrirait probablement la possibilité
d'un bon fonctionnement , malgré les défauts d'isolement
, de joints faits à la hâte , de contacts à
la terre , etc. , etc.
En pratique , l'analogie presque absolue des
clics produits dans le téléphone par les make and
break ( contacts et ruptures ) causa une grande difficulté
de lecture d'autant plus sérieuse qu'elle offrait la possibilité
de lire les signaux renversés .
Des expériences eurent lieu à
cette époque avec des sounder vibra teurs construit par MM
. Theiler et construits sur le principe des vibrateurs de sonneries
électriques ordinaires , mais disposés pour émettre
une note musicale .
D'autres expériences très intéressantes
furent conduites en vue de déterminer à quelle distance
la transmission des signaux était possible avec ce système
, lorsque cette transmission était effectuée au moyen
de fils nus simplement posés sur le sol .
Dans une première expérience
, faite sur 25 kilomètres de fil dont 16 kilomètres
en fil de fer doux galvanisé et 9 kilomètres de fil
de cuivre de 1mm , 65 posé tantôt sur des haies , tantôt
par terre , ou sur des poteaux télégraphiques parallèlement
à des fils existants , ou encore dans des tranchées
et traversant de nombreux jardins où la terre fraîchement
remuée avait une conductibilité relativement élevée
, le résultat fut le suivant : avec une clé Morse
ordinaire et 10 éléments Leclanché à
chaque extrémité , l'un des postes installé
dans un appartement fermé pouvait entendre les signaux ,
assez faiblement , à la condition de tenir le téléphone
à l'oreille . L'autre poste , établi en plein air
n'a pu , souvent , lire les signaux à cause du vent qui produisait
du bruit dans le téléphone .
L'addition d'un sounder vibrateur a donné
les meilleurs résultats , les signaux devenant parfaitement
intelligibles et distincts des signaux dus à l'induction
et aux courants terrestres .
Un autre avantage résultant de l'emploi
du téléphone comme récepteur c'est qu'il n'exige
aucun ajustement et est toujours prêt à fonctionner
.
A l'occasion d'autres expériences ,
des signaux étaient échangés entre deux stations
distantes réunies par un fil nu posé par terre en
même temps que l'érection des poteaux et la pose des
fils avaient lieu , démontrant ainsi la possibilité
, en campagne , d'installer une ligne télégraphique
en fil nu , aussi vite que l'armée avance , l'érection
des poteaux et la pose des fils se faisant à loisir et la
communication se trouvant ainsi établie depuis le commencement
de la pose de la ligne .
Ce système a été exclusivement
employé en Égypte , en 1882 ; à la bataille
de Tel - el - Kebir , 115 dépêches d'environ 30 mots
chacune étant transmises du champ de bataille même
, de 84,30 du matin à 6 heures du soir .
Avec un vibrateur perfectionné , sur
une ligne aérienne isolée d'autres fils , par un beau
temps , des signaux très distincts étaient échangés
aux Indes , à 600 kilomètres de distance . Avec 30
éléments Minotto le téléphone était
clairement entendu à distance de l'oreille . Avec quatre
éléments seulement , il fallait tenir l'instrument
à l'oreille .
Le mémoire du capitaine Cardew contient
une foule d'intéressants renseignemenis et résultats
d'expériences et sera publié en entier , avec un certain
nombre d'illustrations , dans un prochain numéro du journal
de la Société .
J.-A. Berly .
|
Langdon-Davies a
vendu ses Phonopores par lintermédiaire de sa société,
Phonopore Construction Co. Ltd.
à une usine située à Southall, en Grande-Bretagne.
Bien que le système Van Rysselberghe ait aussi été
conçu pour fonctionner entre des centraux téléphoniques
ou sur des circuits de téléphone à téléphone,
le Phonopore a été conçu spécifiquement
pour fonctionner sur les lignes de télégraphe Morse
à faible vitesse appartenant aux chemins de fer, pour répondre
à leurs besoins.
Pour ce faire, il lui fallait un filtre pour couper les impulsions
Morse basse fréquence de la conversation téléphonique
et pour couper les fréquences de l'appel vocal en Morse, ce
fut fait par le travail effectué par Van Rysselberghe. Restait
un dernier problème, le signal d'appel téléphonique.
Le vibrateur invention : pour signaler l'appel téléphonique
sans interférer avec le canal télégraphique.
Pour résoudre ce problème, Langdon-Davies avait besoin
dune fréquence de sonnerie supérieure aux fréquences
vocales, et non inférieure aux fréquences Morse.
Les oscillateurs étant inconnus à ce moment-là,
il conçut un "vibrateur", un dispositif mécanique
qui générait une fréquence de sonnerie en s'ouvrant
et en se fermant très rapidement à environ 135 Hertz.
Un tel vibrateur était disponible auprès de la société
Collier-Marr. c'était le haut-parleur idéal pour
le Phonopore, le son du récepteur était supposé
sonner comme un crissement de corbeau.
Alors que les téléphones étaient de plus en plus
utilisés, Langdon-Davies a jugé nécessaire dajouter
à la gamme des Phonopores à deux lignes, des standards,
des postes téléphoniques et des interphones.
Un bureau Phonopore était également disponible. Langdon-Davies
a finalement commercialisé un système PAX de 50 lignes
pas à pas pour les bureaux administratifs des chemins de fer.
|
|
Ce n'est qu'en 1891 que Langdon-Davies publia une
explication du phonopore et plus particulièrement du simplex
Phonopore Telegraph .
(consultable en pdf)
Le principe semble assez simple aujourd'hui. En utilisant une tonalité
audible, un second circuit Morse pourrait être créé
sur le même fil que le circuit à courant continu normal.
La tonalité a été générée par
un relais à auto-interruption ou une sonnerie. La séparation
entre les deux circuits Morse pourrait être réalisée
à l'aide d'un condensateur, mais Langdon-Davies utilisait en fait
une bobine bifilaire à extrémités ouvertes. La capacité
mutuelle entre les enroulements a fourni le couplage et l'inductance des
enroulements a aidé à filtrer les clics Morse. Langdon-Davies
a décrit le couplage comme un canal sonore, ou "phonopore".
Linventeur a également mis au point un arrangement pour lapplication
du phonopore à des fins téléphoniques. Grâce
au phonopore, les communications téléphoniques peuvent être
acheminées via un fil télégraphique ordinaire sans
aucune interférence avec la télégraphie. Sur le Great
Western Railway, deux appareils de signalisation distants de 3,5 km lun
de lautre ont été reliés par téléphone
au moyen de la présente invention, le téléphone étant
installé sur un câble de signalisation. On trouve que le
système répond admirablement, les deux services sur le même
fil ninterférant aucunement.
Par la suite M. Arthur Nicholson, ingénieur en chef de la
société New Phonopore, a mis
au point un système de signalisation de ligne en 1914 qui permettait
jusqu'à douze connexions. Il l'a fait en utilisant des relais sensibles
à des niveaux de courant particuliers.
Une partie du bruit télégraphique pouvait toujours pénétrer
dans le récepteur du Phonopore lorsque le téléphone
et le télégraphe fonctionnaient simultanément sur
de longues lignes avec des signaux puissants.
M. Mark Jacobs, ingénieur électricien en électricité,
a mis au point un certain nombre de méthodes pour filtrer cette
diaphonie en insérant un condensateur ou une bobine de compensateur
redessinée dans le circuit. Il a breveté cela en 1905.
M. Jacobs et Thorrowgood, un autre ingénieur, ont reçu
un brevet en 1907 pour une idée similaire. En enroulant soigneusement
une bobine de compensation dans un récepteur, une petite capacité
pourrait être intégrée afin de réduire davantage
le bruit. Dans la pratique, peu de récepteurs ont été
enroulés avec les bobines de récepteur, il est plus simple
et moins coûteux dajouter la bobine de compensation appropriée
dans le circuit à un moment opportun, selon la conception antérieure
de Jacobs.
sommaire
Les Fabricants
Les téléphones Phonopore ont été
fabriqués par la société Langdon-Davies, The
Phonopore Construction Co Ltd de Southall, Londres.
Des pièces telles que l'émetteur et le récepteur
ont été importées de Kellogg
aux États-Unis. On soupçonne que les fabricants britanniques
établis n'étaient pas très satisfaits de cette entreprise
récemment arrivée et ont tenté de la fermer. Sinon,
pourquoi faudrait-il acheter des pièces détachées
aux États-Unis ?
Publicité pour la
nouvelle Phonopore Co
Plus tard, la société devient The
New Phonopore Company suite à une opération de
refinancement. Les phonopores étaient évidemment exportés
vers de nombreux pays doutre-mer, notamment lAustralie, lArgentine
et lUruguay.
Western Electric a développé un système en Amérique
sur des principes similaires qu'ils ont appelé un circuit composite,
combinant un télégraphe Morse et un téléphone
avec appel à audiofréquence.
De même, British Insulated et Helsby ont produit
un instrument rival appelé Pantophone.
Le « Pantophone » de BI&H.
British Insulated & Helsby
Il s'agissait d'un téléphone de type phonopore destiné
à être utilisé sur les lignes télégraphiques
ferroviaires.
Notez qu'ils ont utilisé un émetteur Ericsson pour
le signal "sonnerie". Comme la plupart des autres sociétés,
ils produisaient également une petite gamme de téléphones
interphones.
On pourrait supposer que le phonopore serait devenu
obsolète dans les années 1930. Cependant, même
à cette époque, la London and North Eastern Railway
incluait des schémas de circuit pour la maintenance dans
son livre de schémas standards. Même si peu de nouvelles
lignes en avaient besoin, le phonopore est resté utilisé
jusque dans les années 1950 dans les zones rurales. De nombreuses
lignes secondaires mineures avaient des tracés de poteaux
avec un seul bras, ne laissant aucun espace pour les deux fils supplémentaires
d'un téléphone. Des fils supplémentaires signifieraient
un deuxième bras à chaque pôle. Les chemins
de fer ont toujours été réticents à
dépenser de l'argent inutilement, alors les circuits phonopores
ont continué .
|
ATM TELEPHONE T.707 |
ATM TELEPHONE T.714A |
sommaire
Vu dans le "Journal Télégraphique"
du 25 mars 1887
Le télégraphe phonopore.
Depuis le 5 Février courant un double service de télégraphe
a fonctionné entre London Bridge et Folkestone Earbour (84 milles
anglais = 134 kilomètres). Ce double service consiste en un service
télégraphique ordinaire et un service phonoporique en action
simultanée sur le même fil. Le service télégraphique
ordinaire comprend quatre appareils à une aiguille: un appareil
à chaque station tête de ligne et à chacune des deux
stations
intermédiaires. Le service phonoporique consiste en un service
direct entre les mêmes stations tête de ligne; il franchit
les appareils intermédiaires par le moyen de shunts phonoporiques
(qui n'ont aucun effet sur les appareils ordinaires) et met en action
un Sounder Morse et un relais universel.
Force électro-motrice de la pile du télégraphe ordinaire,
40 volts; celle de la pile du phonopore, 10 volts.
Nombre d'impulsions phonoporiques produites par le transmetteur à
Folkestone, 4500 par seconde. Nombre d'impulsions produites par le transmetteur
à Londres, 240 par seconde.
Le courant dont on se sert dans le récepteur phonoporique est de
3 milli-ampères.
Le 28 Février 1887
EXTRAIT DU RAPPORT DE Mr. LATIMER CLARK, F. B. S.,
(Ancien Président de la Société des Ingénieurs
des Télégraphes et des Electriciens), sur les expériences
faites le 5 Février 1887.
Avec mon associé, Mr. Herbert Taylor, j'ai assisté aujourd'hui
à une série d'essais du système le Phonopore en action
simultanée sur le même fil avec le télégraphe
à aiguille ordinaire, sur la ligne télégraphique
entre London Bridge et Folkestone.
Ce circuit contient quatre appareils à une aiguille installés
à London Bridge, Nutfield, Shorncliffe et Folkestone Harbour, et
les deux télégraphes phonoporiques simples en action étaient
placés, l'un à London Bridge et l'autre à la station
du chemin de fer du South Eastern " à Folkestone Harbour.
Les expériences préalablement convenues étaient:
1. Transmettre une dépêche phonoporique seule de Folkestone
à London Bridge, où elle sera reçue par un relais
universel, dit Post Office relay, (Relais Siemens modifié)
et par un Sounder Morse ordinaire.
2. Transmettre et recevoir également une dépêche phonoporique,
pendant qu'une dépêche télégraphique ordinaire
parcourt le même fil, dans la même direction, entre les mêmes
stations.
3. Transmettre et recevoir une dépêche phonoporique, pendant
qu'une dépêche télégraphique ordinaire est
transmise sur le même fil, dans la direction opposée, entre
les mêmes stations.
4. Transmettre et recevoir une dépêche phonoporique entre
les stations tête de ligne, pendant qu'une dépêche
télégraphique ordinaire est transmise sur le même
fil, entre deux stations intermédiaires.
5. Interrompre le circuit aux deux points indiqués par des flèches
à London Bridge et Folkestone et transmettre, dans ces conditions,
une dépêche phonoporique, quoi qu'il soit impossible de mettre
en action les télégraphes ordinaires, parce qu'il n'y a
pas de circuit continu dans la ligne.
Ces diverses expériences ont été dûment et
successivement exécutées et avec un succès complet.
Les signaux puissants et bons faisaient fonctionner le relais (Post Office
Eelay) et le Sounder Morse ; ils auraient pu aussi faire fonctionner l'appareil
Morse imprimeur. Il ne s'est produit aucun obstacle, aucune difficulté
ni dans les signaux ni dans le réglage et le fonctionnement paraissait
être celui d'un circuit ordinaire séparé, quoi qu'il
y eût deux dépêches transmises simultanément
sur le même fil.
Vous avez placé devant moi un exposé des avantages du système
phonoporique simple sur le système duplex ordinaire, et après
l'avoir considéré avec soin et modifié comme ci-dessous,
je le confirme.
Sur les avantages du télégraphe phonoporique simple.
L'installation d'un service télégraphique duplex avec l'adjonction
d'un télégraphe phonoporique simple présente les
avantages suivants sur le système duplex ordinaire actuellement
en usage.
1. Le système duplex ordinaire demande, à chaque extrémité
du fil, une ligne de compensation contenant des résistances graduées
et des condensateurs, ce qui exige des réglages fréquents
pour maintenir l'équilibre entre ces appareils et la ligne télégraphique
réelle, constamment influencée par les variations du climat,
de l'atmosphère et d'autres causes qui se produisent incessamment.
Le phonopore ne demande aucune ligne de compensation.
2. Le système duplex ordinaire demande, à chaque extrémité
de la ligne, un opérateur habile et capable d'effectuer les réglages
et les compensations électriques nécessaires.
Tout opérateur qui est à même de manipuler la clef
Morse peut manipuler le phonopore.
3. Par le système duplex ordinaire on ne peut transmettre deux
dépêches dans la même direction, il faut qu'elles soient
transmises dans des directions opposées.
Par le système phonoporique deux dépêches peuvent
être transmises simultanément soit dans la même direction,
soit dans des directions opposées.
4. Le système duplex, tel qu'on l'applique actuellement, demande
que les deux installations fonctionnent dans les mêmes stations,
et que ces stations soient des stations tête de ligne.
Le système phonoporique peut à volonté fonctionner
soit entre les stations tête de ligne, soit entre des stations intermédiaires
quelconques ; et ces stations peuvent être ou les stations du service
ordinaire ou d'autres stations phonoporiques séparées et
éloignées, enfin l'une de ces stations et même les
deux peuvent être situées sur des lignes d'embranchement
et à des distances quelconques. On peut employer le plionopore
entre les
stations tête de ligne comme un service express, la même ligne
étant utilisée en même temps comme une ligne omnibus.
5. Pour l'installation d'un système télégraphique
duplex ordinaire il faut que la ligne soit revisée avec soin, et
cette installation exige une certaine habileté.
Il faut aussi que l'isolement soit assez bon.
On peut installer le phonopore sans modifier la ligne en quoi que ce soit,
et c'est un ouvrage de grande simplicité. L'isolement peut être
imparfait sans qu'il en résulte une interruption dans les signaux.
Les frais que demande la construction du phonopore ne s'élèvent
probablement pas à la moitié des frais que demande la construction
du duplex ordinaire. Les frais d'exploitation sont aussi moins élevés.
Le phonopore est d'une manipulation plus facile, il est plus promptement
installé et toujours prêt à être adapté
à une ligne encombrée. D'ailleurs il peut remplir tous les
services du duplex, en sus des services importants et des avantages mentionnés
ci-dessus, dont le duplex n'est pas capable.
J'ai déjà constaté ailleurs que je crois le système
capable d'être combiné avantageusement avec les systèmes
télégraphiques ordinaires, dont le rendement sera en conséquence
beaucoup augmenté ; et les expériences que je viens d'examiner
aujourd'hui ont complètement confirmé cette impression.
LATIMER CLARK.
sommaire
1889 Vu dans la lumière électrique
Lephonopore. Il y a deux ans environ, M. Landon Davies,
imagina un nouveau système de télégraphie, qui permettait
dutiliser les lignes déjà éxistantes, un peu
comme on le fait dans le système Van
Rysselberghe et avec le phonoplex
dÉdison ; dans ces derniers temps, M. Davies, après
avoir développé son système vient de faire des expériences
sur la ligne de Derby à Londres, expériences qui paraissent
avoir donné de bons résultats et qui nous engagent à
revenir sur lappareil lui-mêuie qni en 1886 avait été
décrit dune manière bien vague.
Ce nest pas sans intention que nous rappelions les systèmes
de van Rysselberghe de télégraphie et de téléphonie
simultanées et le phonoplex dEdison;
cest, en effet, exactement le même principe qui sert à
la base du phonopore. Il consiste à insérer les appareils
transmetteurs et récepteurs en dérivation sur la ligne,
en les en séparant par un condensateur ; on communique alors sur
cette ligné spéciale au moyen de courants ondulatoires de
très courte durée, décomposés en traits et
points comme les signaux Morse, mais qui ne peuvent actionner les récepteurs
Morse. En outre, le récepteur phonoporique est une sorte de récepteur
harmonique qui nest pas influencé par les charges et décharges
du condensateur produites par les signaux Morse ordinaires.
Cest donc surtout par le récepteur que ce système
se distingue de celui de M. Van Rysselberghe, et le principal inconvénient
de ce dernier, les électro-aimants graduateurs nexiste plus.
Enfin; au lieu de condensateurs ordinaires, M. Davies, se sert dun
appareil spècial, le phonopore, qui consiste, en principe, simplement
en deux fils isolés enroulés côte à côte.
Voyons maintenant le nouveau système dun peu plus près.
La figure 1 en représente lapplication à la ligne
Derby-Londres; comme on le voit, les appareils phonoporiques sont
placés en dérivation sur la ligne; lun des postes
était à une distance de 48 kilomètres dun bureau
télégraphique, lautre poste, au contraire, était
en dérivation entre deux bureaux. PRX1 et PR2 représentent
les récepteurs phonoporiques et PT1, PT2 les transmetteurs que
nous allons décrire, les dérivations nétant
reliées à la terre que par lintermédiaire de
phonopores, le courant des appareils télégraphiques passe
directement dans la ligne en ne produisant quune charge de ces sortes
de condensateurs, courant de charge qui est sans effet sur les récepteurs
phonoporiques.
Fig 1
Fig 2
La figure 2 représente en détail le poste phonoporique de
lextrémité de gauche, T étant un sounder ou
un relais.
Le transmetteur phonoporique PT consiste principalement en un électro-aimant
particulier muni de trois enroulements ; le premier qui se trouve dans
un circuit local formé de la clef R dune pile P et dune
anche vibrante R est formé dun grand nombre de tours de fil
fin reliés ert quantité. Cette disposition a pour but de
diminuer autant que possible les étincelles dextra-courant
au moment de louverture du circuit; les diverses spires ayant des
coefficients de self-induction différents ; Une partie de ces extra-courants
se déchargent dans ces spires mêmes.
Le circuit secondaire de cette bobine dinduction est constitué
par deux fils isolés lun de lautre, et enroulés
côte à côte, lune des extrémités
de chacun deux restant libre, isolée; lautre extrémité
étant reliée respectivement à la terre et à
la ligne.
C'est ce fil double isolé formant condensateur qui constitue le
phonopore.
Lors donc que lanche R vibre à une vitesse déterminée,
les forces électromotrices induites dans le circuit secondaire
chargent cette sorte de condensateur et donnent lieu à une série
d'impulsions électriques sur la ligne. Les courants sont naturellement
trop peu intenses et sont alternés trop rapidement pour pouvoir
influencer les appareils récepteurs ordinaires. Le poste récepteur
ou le transformateur est également représenté figure
2, il consiste en un appareil variable aux courants phonoporiques qui
lorsquil est actionné rompt le circuit dune pile P,
et dun relais et larmature de celui-ci en rompant le circuit
dune seule pile locale fait marcher un sounder ordinaire.
Fig 3 Fig
4
Le détail du récepteur ou du transformateur est indiqué
figure 3. Il consiste en un électro-aimant dont le noyau 1 est
excité continuellement par la pile P en circuit avec la bobine
A C, un relais, et deux interrupteurs TV et PV dont nous verrons tout
à lheure le rôle.
Sur le même noyau I est montée une seconde bobine LC qui
fait partie de la ligne phonoporique, et reçoit les impulsions
électriques envoyées de lautre station. Sous leur
action une membrane ou anche en fer r r, dont la période propre
de vibration est la même que celle du vibrateur transmetteur RB2,
et qui est maintenue attirée par le noyau I se met à vibrer,
et vient toucher le contact T V, en écartant une sorte de marteau
F, V' en sorte qué le contact entre les deux présente une
grande résistance, comme cela a lieu dans certains appels phoniques.
Le courant diminue donc dans le circuit du relais R, le noyau I étant
moins aimanté attire moins lanche r qui vient frapper fortement
entre les contacts TV, PV en rompant le circuit; larmature du relais
nest plus attirée et on ferme le circuit local du sounder
qui donne un signal.
La figure 4 représente les appareils du poste transmetteur. Ces
appareils ont été essayés avec succès sur
diverses lignes anglaises, et paraissent avoir donné de bons résultats;
en particulier la vitesse de transmission serait très grande, assez
grande pour que M. Davies ait songé à appliquer au transmetteur
le principe du Wheatstone automatique.
Daprès la nature des appareils transmetteurs et récepteurs,
on voit quon peut appliquer au phonopore le principe des télégraphes
harmoniques et disposer, sur la même ligne une série dappareils
ayant des périodes propres de vibration, de manière à
ne répondre chacun quaux signaux dune période
déterminée. Mais jusquici on na fait dexpériences
en ligne que sur lappareil que nous avons décrit.
sommaire
La simplicité et la fiabilité du système Phonopore
doivent avoir séduit les chemins de fer, qui disposaient de peu
de dépanneurs techniques.
La simplicité de fonctionnement du Phonopore doit également
constituer un attrait : appuyer sur un bouton, attendre une réponse
et parler.
Un télégraphe Morse nécessitait un opérateur
formé et bien payé à chaque extrémité,
mais un Phonopore pouvait être utilisé par n'importe qui.
.....
Divers modèles de Phonopores mis en exploitation et les très
importantes bobines de compensation.
New Phonopore Telephone
Co Ltd, Southall, Middlesex, England, 1903-1913
Vers 1914, M. Langdon-Davies vendit lactivité Phonopore à
Sterling Telephone & Electric.
qui ont poursuivi la production avec des téléphones pratiquement
inchangés.
La production a cessé au début des années 1920
face à la concurrence des réseaux téléphoniques
publics en pleine croissance.
Cependant, de nombreux chemins de fer ont aimé leurs Phonopores
et les téléphones ont souvent été remis à
neuf dans les ateliers des chemins de fer.
Modèle type
avec des récepteurs Ader et un émetteur de Hunnings.
En Belgique le plus considérable de ces réseaux etait celui
de la Société de charbonnage de Mariemont
et de Bascoup.
On sait que les houillères de Mariemont et de Bascoup sont les
plus importantes exploitations de ce genre, non seulement en Belgique,
mais encore en Europe.
Même lorsque la fonction phonopore n'était
plus nécessaire, les téléphones eux-mêmes ont
trouvé une nouvelle vie en étant convertis en instruments
à batterie locaux standard. Le hurleur Collier-Marr a été
remplacé par une cloche tremblante normale actionnée par
un relais. Malheureusement, cela signifie que les téléphones
phonopores originaux sont relativement rares en Grande-Bretagne.
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