ALGERIE
L'Algérie, le Maroc et la Tunisie sont tous
d'anciennes dépendances de la France :
l'Algérie de 1830 à 1962, le Maroc de 1912 à
1956, la Tunisie de 1881 à 1956. Les trois États maghrébins
partagent des caractéristiques culturelles, linguistiques et
religieuses communes.
La colonisation française bouleverse la formation sociale
existante et cause la destruction d'une grande partie patrimoine religieux.
L'émergence, au début du XXe siècle, d'un mouvement
national mène au déclenchement de la guerre d'Algérie
en 1954, une insurrection armée qui s'achève par l'indépendance
du pays en 1962, et la constitution de l'État-nation actuel.
La colonisation de l'Algérie était,
selon de nombreux travaux des historiens, un prélude
à la naissance de la "France-Afrique" et de l'empire
colonial français. La route de l'Afrique est rouverte
avec la fondation de comptoirs sur la côte occidentale, qui
forment en 1862 les Établissements français de la Côte-de-l'Or
et du Gabon, tandis qu'à l'est, la France achète Obock
(1862), au débouché de la mer Rouge.
Le Sénégal, conquis par Faidherbe (1854-1865), devient
aussi une base de pénétration vers l'Afrique intérieure.
Mayotte (1843), Tahiti (1842-1847) et la Nouvelle-Calédonie
(1853) fut intégré dans le domaine français.
Au Maghreb, après l'Algérie, la
France a étendu sa présence en Tunisie et au Maroc placés
sous protectorat respectivement en 1881 et 1912...
Pour comprendre un peu mieux le contexte vers 1849,
un document du Docteur THÉM. LESTIBOUDOIS chargé de
mission sur la question de l'Algérie :
ETUDES SUR LA COLONISATION DE L'AFRIQUE FRANÇAISE,
Extrait : ... On a à se demander s'il est possible
, en principe, de séparer la France et nos possessions d'Afrique,
par une ligne de douanes; si, en fait, la suppression de toute entrave
douanière pourrait nuire à la production de la Métropole.
Pour répondre à ces questions que j'ai déjà
traitées, je me contenterai de transcrire ici ce que j'ai dit,
sur ce sujet, au Conseil général de, l'agriculture ,
des manufactures, et du commerce, réuni au Luxembourg, en 1850
, et consulté par le gouvernement sur le projet de loi qu'il
se proposait de présenter à l'Assembléenationale,
afin d'arriver à la suppression des droits qui frappaient les
produits algériens à leur entrée en France ;
j'adoptais ce projet, et, pour le soutenir,
je m'exprimais ainsi :
" Je suis partisan zélé du système protecteur,
je l'ai toujours défendu dans les discussions économiques
auxquelles j'ai été appelé à prendre part
; ma conviction est fondée sûr une raison bien simple,
elle est unique , mais elle est bien forte: il faut que le travailleur
français soit défendu contre le producteur étranger,
parce que l'existence et la richesse du travailleur français
, c'est la force, c'est la puissance de la France ; les richesses
des pays étrangers, de l'Angleterre, de la Belgique, par exemple,
ne concourent pas à notre grandeur, elles peuvent menacer notre
sûreté. Voilà la seule raison du système
protecteur" .... Si l'Algérie développe sa production,
elle consommera ses produits, elle nous en vendra une partie, elle
consommera les denrées sorties de notre sol, elle sera dans
la situation des autres parties du territoire français : la
situation de notre agriculture ne sera pas plus modifiée que
si un département nouveau était annexé à
la France ... Ces considérations nous semblent établir
nettement qu'il faut traiter l'Algérie comme française
...
sommaire
Années 2000 : L'Algérie est le deuxième plus
grand pays d'Afrique, couvrant une superficie d'un peu moins de 2,4
millions de kilomètres carrés avec une population en
1992 de 26,3 millions d'habitants. Quatre-vingt-quinze pour cent de
ses habitants vivent le long de l'étroite zone côtière
nord située entre la Méditerranée et les montagnes
de l'Atlas. Cinquante-quatre pour cent de ses habitants vivent dans
des zones urbaines, dont 12 pour cent concentrés dans la capitale,
Alger. L'Algérie est un pays exportateur de pétrole.
L'économie de la région sud est basée sur les
hydrocarbures (pétrole et gaz liquéfié), tandis
que pratiquement toutes les activités non liées aux
hydrocarbures de son économie - y compris la production agricole,
les unités gouvernementales, les services et l'industrie -
sont concentrées dans la zone côtière nord ,
Période française des télécommunications,
années 1853 1962 .
Le télégraphe
Vers 1853, peu de temps après ses débuts en France,
on introduit en Algérie le télégraphe électrique.
Les gouvernants sont les premiers bénéficiaires de ces
équipements, comme le suggèrent les propos du ministre
de la Guerre en 1854 :
Rapport du maréchal Vaillant, ministre de la Guerre, présenté
à lEmpereur et inséré au Moniteur, (...)
"Les services rendus par le télégraphe pour
le gouvernement des tribus, ont décidé mon département
à donner une grande extension à cet utile auxiliaire
de notre domination en Algérie. Cette communication rapide
des nouvelles, cette facilité de réprimer les premiers
ferments dagitation, de combiner presquinstantanément
les mouvements de troupes, ont imprimé aux Arabes une terreur
salutaire".
Au moment de la conquête de la Kabylie dans les années
1850, le télégraphe assure la communication des troupes
françaises avec Alger.
« À mesure que la colonne expéditionnaire avançait
dans le pays insoumis le directeur du service télégraphique,
Jules Lair, établit la ligne entre Bordj-Ménaïel,
Tizi-Ouzou et Fort Napoléon (ancien nom de Fort-National).
Les militaires transportent également le courrier, y compris
celui destiné aux populations civiles. Jusquà
ce que le gouverneur général organise en Kabylie un
service postal régulier. À la fondation du village de
Palestro en 1869, il décide ainsi qu« un arabe
partira tous les jours à midi pour le col [des Beni-Aïcha,
situé à 26 km] et sera de retour dans la matinée
du lendemain »,
Fin 1854, trois lignes sont ouvertes, soit 249 km au total :
- Oran/Mostaganem (76 km)
- Alger/Médéa (90 km)
- Constantine/Philippeville (83 km.)
En 1861, il existait 38 bureaux télégraphiques
et 3.179 km de ligne. Des liaisons par voie sous-marine furent établies
avec la France dès 1870.
Le réseau intérieur se confond intimement avec celui
du téléphone et dessert 950 bureaux télégraphiques.
Les appareils utilisés ont suivi les mêmes perfectionnements.
Après le système Chappe et le Morse. l'appareil français
Baudot à très grand rendement a été généralisé
et fait place maintenant progressivement au téléimprimeur,
véritable machine à écrire à distance.
Des réseaux d'abonnés utilisant à partir de leur
domicile ce dernier appareil seront vraisemblablement créés
au cours des prochaines années.
Le 1er juillet 1871 le premier câble Marseille-Alger est livré
et exploité par le système Hughes-
Picard. Ils sont suivis de sept autres :
- Marseille-Alger : 1879, 1880 et 1883
- Marseille-Oran : 1892, 1932 et 1939
- Marseille-Philippeville :1905
En 1872 6000 kilomètres de lignes télégraphiques
sont déjà construits en Algérie .
Le passage de relais des militaires aux services civils
est interrompu par linsurrection qui éclate au début
de lannée 1871, lorsque Mohammed el-Mokrani et plusieurs
milliers de Kabyles sattaquent aux fermes et aux centres de
colonisation.
La population européenne se réfugie en bordure de mer
et les renforts militaires sont un temps tenus en échec. Sans
doute parce quils symbolisent lemprise de lÉtat
colonisateur et quils sont de précieux outils de la répression,
les poteaux et les fils télégraphiques sont pris pour
cible. Les liaisons entre Les Issers, Dellys et Fort Napoléon
et entre Aumale et Dra-el-Mizan sont mises hors service et au total,
573 kilomètres de lignes sont détruits, La restauration
de lordre colonial en Kabylie passe aussi par la réfection
du télégraphe. À partir lautomne 1871,
426 kilomètres de ligne sont réparés et 1 122
kilomètres de fil sont posés. Le remplacement du personnel
militaire par des agents de ladministration télégraphique
se poursuit et à Dra-el-Mizan, Fort-National et Tizi-Ouzou,
les services postaux ou télégraphiques, installés
dans des locaux provisoires ou repliés pendant linsurrection
dans le fort militaire, sont déplacés vers le centre
du village. Entre 1872 et 1875, le « retour à la normale
» en Kabylie absorbe une partie des efforts déquipement.
Lentrée des femmes dans ladministration
des postes et télégraphes date, comme en Métropole,
de la fin des années 1870.
Lannuaire général de lAlgérie de
lannée 1880 signale la présence de femmes dans
plusieurs bureaux de poste de lAlgérois. Mais les femmes
ne sont pas affectées aux mêmes emplois que les hommes.
Au final 7 câbles reposant au fond des
eaux relient l'Algérie à la mère patrie ; trois
entre MARSEILLE et ALGER posés en 1879, 1880 et 1913, trois
entre MARSEILLE et ORAN datant de 1892. 1932 et 1939 ; un autre enfin
entre MARSEILLE et PHILIPPEVILLE a été livré
à l'exploitation en 1925.
En 1872 il ya 75 bureaux télégraphiques et une
centaine détablissements postaux , Par la suite, le trafic
télégraphique subira un déclin. Après
un regain d'activité, dû aux circonstances, pendant les
hostilités de 1939-1945, le télégraphe est à
nouveau en décroissance.
Les concurrents du télégraphe sont
le Téléphone et la Poste Aérienne.
sommaire
Le téléphone :
Dès 1882, le Service Téléphonique fut concédé
à une compagnie privée qui exploita les réseaux
d' ALGER et d'ORAN jusqu'au 31 mars 1889.
Arrive la nationalisation comme vu dans le récit du début
du téléphone en France et
partie 2
Larrêté ministériel du 23 novembre 1882
concède à la Société générale
des téléphones, le service téléphonique
pour les réseaux dAlger et dOran jusquau
31 mars 1889, date à laquelle cest ladministration
des Postes et Télégraphes qui prend en charge lexploitation
du téléphone.
Le réseau dessert tout dabord les centres importants
puis les agglomérations rurales.
En 1884, au 31 mars, la Société
Générale des Téléphones dessert
en tout et pour tout 11 villes avec un total de 5.079 abonnés
en France + Algérie française : Paris, Lyon, Marseille,
Bordeaux, Nantes, Lille, le Havre, Rouen, Saint-Pierre-lès-Galais,
Alger et Oran.
En 1884 il y avait 20 abonnés reliés à Alger.
Nombre dabonnés en Algérie :
1889 : 81 abonnés
1900 : 732 abonnés
1914 : 7 438 abonnés
1937 : 32 000 abonnés
1943 : 46 000 abonnés.
Apartir du 1er avril 1892, ouverture du réseau
téléphonique à Rouïba .
sommaire
22 janvier 1906 A Alger, un incendie provoque de graves
dégâts dans le bureau central téléphonique.
L' incendie, du à un court-circuit, s'est
déclaré à deux heures de l'après-midi,
dans une pièce de l'hôtel des postes où étaient
réunis tous les fils du réseau téléphonique
urbain. Ces fils, étant tous entourés de gutta-percha
et de paraffine, l'incendie a pris vite des proportions considérables
et une fumée épaisse s'échappait du toit du bâtiment,
lorsque l'alarme fut donnée.
Les pompiers et les gendarmes purent se rendre maîtres du feu.
Aucune personne ne se trouvant dans la salle au moment de l'accident,
il n'y eut aucun blessé, mais tous les fils furent fondus et
les communications téléphoniques ne pourront pas ê!<re
reprises avant dix jours. Les dégâts matériels
sont très importants.
La première station côtière de TSF (radiotélégraphie)
voit le jour dès 1907 à Fort-de-lEau (près
dAlger), affectée à la surveillance de navires
en mer.
Le premier émetteur à faible puissance est installé
à Alger en 1922. Il diffuse essentiellement des programmes
musicaux avant la création en 1923 de la première véritable
station de radiodiffusion dénommée « Radio-Alger
».
En 1937, la radiodiffusion algérienne calque son organisation
sur celle de la métropole, rattachée aux PTT .
1908 Monsieur le Gouverneur Général de lAlgérie
a autorisé la mise en activité à partir du 16
novembre 1908 de :
1 - dun réseau téléphonique à Saint-
Leu (Oran).
2 - dun réseau téléphonique à Chéraia
(Constantine).
3 - dune cabine téléphonique à Oran
Faubourg Saint Antoine.
En 1909 dans "Délégations
financières algériennes / Gouvernement général
de l'Algérie" on y lit :
Article 52. Le gouvernement général
aura la faculté de faire, le long des voies, toutes les
constructions, de poser tous les appareils nécessaires
à l'établissement d'une ou plusieurs lignes télégraphiques
ou téléphoniques, et de déposer gratuitement,
le long des voies, le matériel destiné à
l'établissement ou à l'entretien de ces lignes,
le tout sans nuire au service du chemin de fer.
...
« Nous avons constaté, avec satisfaction, que l'administration
nous consulte maintenant sur les changements à apporter
dans le prix des taxes postales, télégraphiques
et téléphoniques, ce qu'elle n'avait pas l'ait jusqu'ici.
Il est vrai qu'il s'agit, dans l'espèce, des relations
entre l'Algérie et les colonies et possessions françaises,
mais nous voulons y voir une manifestation du désir qu'a
la métropole de rentrer dans la règle fixée
par la loi du 19 décembre 1900. Non vous proposons d'approuver-
le projet de décision qui n'entraîne d'ailleurs aucune
modification dans les évaluations de recettes. »
...
C'est l'amélioration et l'extension de notre service des
postes et des télégraphes, suivant pas à
pas l'oeuvre de la colonisation, la devançant même
souvent, et la création de ce superbe réseau téléphonique
constitué de toutes pièces dans un intervalle de
quelques années, et auquel restera, attaché le nom
de l'éminent technicien qui l'a conçu et exécuté
(Très bien! très bien !).
... |
A Alger, le centre téléphonique de
1884 ne peut plus faire face à l'extension du nombre d'abonnés,
il est temps de mettre un système plus grand et plus performant,
le multiple.
sommaire
28 juillet 1923 vu dans "L'Afrique du
Nord illustrée : journal hebdomadaire d'actualités nord-africaines
: Algérie, Tunisie, Maroc".
LE TÉLÉPHONE A
ALGER
Au moment où la question du téléphone
préoccupe à juste titre l'opinion publique, nous
avons pensé qu'il ne serait pas sans intérêt
d'exposer à nos lecteurs l'origine de ce service à
Alger, son développement progressif, son fonctionnement
et les projets de l'Administration en vue d'en assurer l'extension,
projets adoptés par les Assemblées financières
dans un programme d'ensemble qui. d'ailleurs, est en voie de
réalisation.
Concédé tout d'abord à
la Société Générale
des Téléphones, de 1882 à
1889, ce service était resté peu important
; au moment du rachat à cette Société,
le 31 août 1889, le réseau d'Alger comptait
84 abonnés : il existait aucun autre réseau
d'abonnés en dehors de la ville d'Alger et aucune ligne
ne reliait cette ville avec d'autres localités : le service
interurbain était donc inexistant.
Progressivement, des réseaux furent
établis à Oran, à Coustantine
et dans d'autres localités des trois départements.
En 1900, on comptait 18 réseaux
comprenant 735 abonnés : mais les lignes téléphoniques
reliant les villes entre elles étaient encore, à
cette époque, peu nombreuses ; elles se bornaient aux
lignes d'Alger à Blida, d'Oran à
Sidi-bel-Abbès et de Coustantine à
Philippeville ; la longueur totale de ces lignes était
de 469 kilomètres.
Mais à partir de l'année
1900, le développement du service téléphonique
en Algérie n'a cessé de se manifester.
En 1912, il existait 357 réseaux
groupant 5 598 abonnés, et la longueur des lignes
interurbaines était de 10,068 kilomètres ; à
la fin de 1920, le nombre des réseaux était
passé à 492, celui des abonnés à
10 529 et la longueur des circuits interurbains atteignait
17 239 kilomètres ; enfin, au 31 décembre dernier
(1922), la situation se présentait ainsi : 592 réseaux,
12 404 abonnés et 19 030 kilomètres
de lignes interurbaines, dont, pour le département d'Alger,
222 réseaux, 6.006 abonnés et 7.643 kilomètres
de lignes.
Il est quelquefois intéressant de consulter
les documents officiels pour se rendre compte de l'importance
d'un service dout tout le monde parle parce qu'il est indispensable
à tout le monde, et pour se faire une idée du
travail qui incombe au service téléphonique qu'il
faut améliorer constamment, personne n'en doute, et l'Administration
la première.
Dans l'exposé de la situation générales
de l'Algérie en 1922, présenté aux Délégations
financières par M. Steeg, gouverneur général,
où nous avons pris les renseignements afférents
à l'année 1922, et que nous venons de donner,
il est indiqué aussi que le nombre de communications
échangées par les lignes interurbaines, exception
faite, par conséquent, des conversations locales, avait
été, pour le département d'Alger, de 4,190.000
; pour Coustantine, de 3,368,000, et pour Oran, de 2,178,000.
Si l'on remarque, en outre, que pour l'année
1922 seulement, le nombre des abonnés s'est accru de
825 et qu'il a été construit 853 kilomètres
de lignes, on ne peut méconnaître que non seulement
le trafic a été considérable, mais aussi
qu'un effort sérieux a été fait quant à
la constitution de nouvelles communications.
M. Treuillé, chef du Service des Postes, Télégraphes
et Téléphones d'Algérie au Gouvernement
général.
Mais il faut bien se persuader que cet effort,
s'il a pu amélirer une situation très tendue,
ne pouvait pas résoudre toutes les difficultés
qui existaient et dont l'origine tient à la constitution
d'un réseau de lignes faite pour ainsi (lire, au hasard
sans programme d'ensemble répondant aux besoins réels
du service ; l'arrêt toute construction,
pendant les années de guerre, a encore, singulièrement
compliqué la situation.
Faire face à un trafic qui s'accroît
sans cesse, compenser par des travaux hâtifs, l'insuffisance
des moyens de communications, constituer de nouvelles voies,
au résumé, créer un réseau rationnel
: voilà l'oeuvre qui incombe à l'Administration.
Grâce aux décisions des Assemblées
financières, qui ont bien compris l'intérêt
qui s'attache à faciliter les communications téléphoniques,
le programme qu'elles ont adopté en 1920 est en voie
d'exécution.
Le nombre de lignes doit ètre augmenté,
des lignes transversales dégageant les centraux et évitant
des bureaux intermédiaires doivent être construites,
et, enfin, le réseau doit être complété
par l'installation du téléphone dans les localités
où il n'existe pas encore.
Mais tout ne peut être fait à
la fois ; la construction des lignes ne peut dépasser
un certain nombre de kilomètres par an. et il y a aussi
et surtout des difficultés qui n'apparaissent pas aux
yeux de tous pour obtenir les approvisionnements d'un matériel
spécial.
C'est donc une tâche importante
qu'il faut prévoir et dont les effets ne seront appréciés
que lorsque les travaux envisagés auront été
exécutés.
A Alger, comme à Oran et à Coustantine,
le service urbain est fait au moyen d'un « multiple
» sur lequel arrivent les lignes des abonnés.
Nous ne décrirons pas les nombreux
organes, très délicats, devant fonctionner sous
l'influence de courants relativement faibles pour arriver à
établir la communication entre deux abonnés ;
il faudrait enI lier dans les explications d'ordre technique
qui ne sauraient trouver leur place ici ; mais on conçoit
facilement, lorsqu'on connaît le
détail de tous ces organes dont le réglage exige
des soins constants et une surveillance de tous les instants,
que des dérangements passagers se produisent et que les
abonnés ne s'expliquent pas, attribuant, par erreur,
aux téléphonistes des difficultés momentanées
dont la cause est, d'une manière générale,
un déréglage de l'appareil de l'abonné
ou d'un de ces nombreux organes accessoires, mais indispensables
; situation ignorée aussi bien de la téléphoniste
que de l'abonné et qui trop souvent occasionne des malentendus
ou des pertes de temps.
Aussi ne peut-on que recommander aux abonnés,
que lorsque ces difficultés se produisent, de prévenir
le service, la dame surveillante notamment, en utilisant le
poste d'un autre abonné ou celui d'une cabine publique
; c'est le seul moyen pratique et rapide de provoquer une vérification
du poste et les réparations nécessaires.
Le téléphone a d'autres
difficultés ; en dehors des appareils, il y a les lignes.
- Dans les réseaux des villes,
les câbles souterrains sont sujets aussi à des
dérangements ; un trou dans la gaine de plomb qui protège
les câbles peut se produire et l'humidité arrive
ainsi à pénétrer dans le câble lui-même
met la ligne de l'abonné hors de service, car cette humidité
enlève l'isolement indispensable à chaque paire
de conducteurs constituant les lignes des abonnés, isolés
les uns des autres par des enroulements en papier.
- Dans le service interurbain, les lignes
aériennes sont, elles aussi, soumises à des épreuves
continuelles diminuant leur isolement, condition essentielle
d'une bonne communication : bris d'isolateurs, rupture des fils
par suite des chutes de branches d'arbres, orages, vent renversant
les poteaux, en un mot tout ce qui peut porter atteinte au bon
fonctionnement des communications.
En ce qui concerne les bris des isolateurs,
véritables cibles uli'lisées par les jeunes indigènes,
sait-on que l'on a compté plus de 20,000 cloches brisées
dans une année ?
Nous donnons ci-dessous l'aspect d'un organe,
appelé le « répartiteur général
», sur lequel arrivent à Alger les lignes téléphoniques
; il est donc placé entre, les postes des abonnés
et le « multiple » , qui a pour rôle
à mettre les lignes des abonnés, venues des différents
points de la ville, à la place indiquée par leurs
numéros d'appel.
Répartiteur.
La photographie
représente une vue d'une partie de la salle du «
multiple » d'Alger,
Les lignes d'abonnés, groupées par
câbles de 56 ou 112 paires de conducteurs, traversent, dès
leur sortie du câble, des organes de protection composés
de un coupe-circuit à plomb fusible, un paratonnerre et
d'une bobine thermique, et sont ensuite fixées sur des
plots doubles placés sur une réglette verticale
sur la face avant du répartiteur.
La face arrière du répartiteur
porte également des réglettes de 100 plots douilles,
placées horizontalement, el correspondant aux 100 numéros
du tableau; les réglettes portent elles-mêmes les
numéros des différents tableaux.
La liaison entre les deux faces du répartiteur,
c'està-dire entre les lignes venant des abonnés
(face avant) et des lignes allant au multiple (face arrière)
est faite à l'aide d'un cordon souple à deux conducteurs.
Les appareils du multiple recevant les abonnés
de la ville et composé de tableaux ajoutés et liés
les uns aux autres suivant l'augmentation des abonnés sont
actuellement au nombre de près de 4,000.
En terminant cet exposé sommaire du service
téléphonique, nous indiqueront le rôle des
téléphonistes donnant les communications au bureau
central d'Alger et nous exprimerons quelques conseils qui, s'ils
étaient suivis, faciliteraient le service, permettraient
d'activer les communications et, car conséquent, profiteraient
à l'ensemble des abonnés.
Une téléphoniste dessert
de 80 à 100 abonnés. Elle dispose de 16 paires
de fiches lui permettant d'établir 16 communications.
Quand elle reçoit l'appel d'un abonné,
elle lui répond en disant : « J'écoute ».
Aussitôt que celui-ci lui a demandé
la communication qu'il désire, elle s'assure si l'abonné
demandé est libre. Si elle entend une vibration dans
son récepteur, que ce dernier est
en communication. Elle en informe aussitôt le demandeur
en lui disant : «Tel numéro pas libre» Si
elle n'entend aucune vibration, elle fait un appel el se relire
pour répondre à d'autres abonnés. Elle
en sert deux ou trois et revient sur la communication établie.
Dans le cas où le numéro
demandé n'a pas répondu, elle en informe le demandeur
et avise la surveillante de cette non-réponse.
Il est indispensable que les abonnés
aient un peu de patience en ne rappelant pas trop vite quand
ils n'ont pas obtenu, sur le champ, leur communication, la téléphoniste
ayant, comme il est dit plus haut, 80 à 100 abonnés
à desservir. Ils doivent s'abstenir d'engager une conversation
quelconque avec la téléphoniste qui les dessert,
celle-ci n'ayant pas une seconde à perdre. S'ils ont
une réclamation à formuler c'est à la surveillante
qu'ils doivent l'adresser.
Le travail d'une téléphoniste
est très ingrat et surtout très
pénible. A certaines heures de la journée, elle
donne, sur certains tableaux, plus de 200 communications à
l'heure.
Si les abonnés procédaient
toujours régulièrement, en se conformant aux prescriptions
figurant à l'Annuaire, pages 5, 6, 7 el 8, les téléphonistes
seraient moins surmenées et elles pourraient répondre
plus rapidement. Il y a un intérêt général
à ce que les indications données par l'Administration
aux abonnés soient suivies ; toute perte de temps entraîne
des retards et ces retards se répercutent sur d'autres
abonnés qui sont soumis ainsi à une plus longue
attente ; enfin, un oubli fréquent dont se plaignent
les téléphonistes, c'est celui du signal de lin
de conversation. Cet oubli oblige la téléphoniste
à des manoeuvres qui pourraient être évitées
au profit d'autres communications.
|
sommaire
Dans le journal La Tafna : journal de l'arrondissement
de Tlemcen du 22 Aout 1883, on y lisait
Le Téléphone à
Oran.
D'après les renseignements qu'on nous a communiqués,
les grands services administratifs vont être pourvus d'appareils
téléphoniques qui rendent tant de services. C'est
là croyons-nous, une bonne idée de la part des fonctionnaires
; leur tâche ne se fera que plus rapidement.On
ne saurait trop vulgariser l'application de cette utile invention.
|
Incendie du centre de Oran Décembre 1926
vu dans "Les Annales coloniales"
Au central téléphonique d'Oran M. Escande, ingénieur
en chef des P. T.T. à Alger, est parti pour Oran, afin de diriger
les travaux dont l'urgence s'imposait après le grave incendie
du central téléphonique. Des son arrivée, des
équipes d'ouvriers spécialistes se sont mises à
uvrc affin de rétablir les communications téléphoniques
dans un délai minimum. Ce travail a été
rendu plus facile en raison du bon état de l'appareil répartiteur
qui, heureusement, n'avait pas été endommagé.
50 postes d'ubonnés ont été installés
rapidement, ce qui a permis de rétablir presque immédiatement
les relations téléphoniques entre Oran et tes villes
du département. De plus, 75 abonnés,
y compris les cabines publiques, ont déjà leurs postes
rétablis.
Toutes les mesures sont prises pour que ta réfection
soit totale le plus rapidement possible.
Il faut donc espérer que toute trace
de ce sinistre aura bientôt disparu et que les relations seront
normales non seulement dans Je département, mais encore avec
l'extérieur.
CENTRAL TELÉPHONIQUE D'ORAN
L'Afrique du Nord illustrée
du 26 Novembre 1927
Nos lecteurs en particulier nos lecteurs
oranais ont encore présent à la mémoire
l'incendie qui, dans la matinée du 27 novembre 192G,
anéantit avec une rapidité foudroyante, et ce
en dépit de l'admirable dévouement des sauveteurs,
le Central téléphonique d'Oran.
Nous avons publié à l'époque
quelques clichés des ruines lamentables accumulées
par le feu.
Nous présentons aujourd'hui, un
aspect certes autrement réjouissant du Central entièrement
rénové avec une précision et une célérité
d'autant plus louables qu'il s'agissait de manipuler et de reconstituer
des appareils d'une extrême complexité.
Les nouveaux multiples sont à batterie
centrale intégrale et à appel automatique. Ils
ont été fournis par l'A.O.I.P. (Association
des Ouvriers en Instruments de précision).
- Le meuble urbain, susceptible de recevoir 3.600
abonnés, se compose de :
24 groupes dont 20 actuellement en service ;
2 tables de surveillantes et
1 table de renseignements.
- Le meuble interurbain, moins important, comporte :
12 groupes équipés de façon à desservir
80 circuits interurbains ;
1 service d'annotatrices à 6 positions d'opératrices
;
1 table de surveillantes ;
1 table d'essais et mesures.
En prévision d'un prochain développement
des circuits et d'une large extension des communications départementales
et interdépartementales, 6 autres groupes, attendus sous
peu, seront montés incessamment.
En raison des délais exigés pour
l'expédition du matériel, le montage de ces deux
meubles n'a commencé qu'au début d'avril.
En particulier le câblage, travail long et délicat
et qui portait sur plus de 20.000 mètres de tronçon
comportant 42 ou 63 fils, n'a pu être amorcé que
le 1" juin, le premier essai de câbles n'étant
parvenu à Oran que le 29 mai.
Le 4 août, 1 200 postes étaient mis en service.
Les 1 600 autres ont été rattachés
au Central dès que la révision sommaire de leurs
installations et de leurs lignes l'a permis.
ORAN. Le Central téléphonique : le Meuble
urbain en service.
CENTRAL TÉLÉPHONIQUE DE TLEMCEN
L'Administration des P. T .T. procède
également dans cette ville à l'installation d'un
multiple à batterie centrale intégrale et à
appel automatique capable de desservir
un millier d'abonnés.
Fourni comme les précédents,
par l'A.O.I.P., ce meuble provisoirement équipé
pour recevoir 300 postes comprend :
2 groupes urbains ; 4 groupes interurbains ; 1
table d'essais et mesures ; 2 positions
annotatrices et 1 table de surveillantes.
Le montage de ce meuble a commencé le
15 novembre.
E. B.
|
sommaire
19 mars 1928, inauguration de la ligne téléphonique
Paris - Alger [M. Bokanowski au téléphone à
Paris].
Le 19 mars 1928, marque la première communication téléphonique
entre la France et l'Algérie Française, obtenue par
voie entièrement manuelle.
Cette première conversation se déroule,
à Paris, dans le bureau de M. le Ministre des PTT - Maurice
Bokanowski, en présence, notamment de M. le Directeur de l'Exploitation
Téléphonique - Henri Milon.
La conversation est obtenue, à partir de Paris à 10H36,
par voie entièrement manuelle, au départ du bureau de
M. le Ministre des PTT, raccordé au Centre Téléphonique
Ségur ; l'appel étant transféré au Centre
Téléphonique Louvre par voie manuelle, puis, transféré
au Bureau Central Radio (BCR) sis rue Montmartre, puis transmis par
câble Liaison Souterraine à Grande Distance (LGD), à
la station Radio de Sainte-Assise, laquelle transmet la communication
téléphonique suivant la nouvelle technique dite des
ondes courtes projetées.
La station Radio d'Alger (à proximité de la Colonne
Voirol), distante de 1500 km, transmet la communication par liaison
filaire au Centre Téléphonique d'Alger. La communication
est transférée par voie manuelle au Centre Téléphonique
du Gouvernement général de l'Algérie, jusqu'au
bureau de M. le Gouverneur général.
M. le Ministre des PTT - Maurice Bokanowski entrera en contact
avec M. le Gouverneur général en Algérie - Pierre
Bordes.
Situation en 1930
Dès 1930, Blida était équipée
du téléphone automatique, puis ce fut le tour de Bel-Abbès,
Sétif, Tiaret, Mas, Mostaganem,
Oran, Constantine, Bône.
L'installation d'Alger, qui présentait un travail considérable,
vient d'être terminée et sera mise en service dans quelques
semaines.
sommaire
Dans toute l'Algérie, les abonnés se répartissent
en réseaux locaux urbains et ruraux dont le nombre était
déjà de prés de 500 en 1914 pour dépasser
1000 en 1944, on comptera ensuite 1188 réseaux téléphoniques.
Un vaste maillage de liaisons interurbaines joint tous ces abonnés,
il va depuis la ligne téléphonique simple à 2
fils sur poteaux jusqu'au câble souterrain à très
grande capacité d'écoulement de plusieurs centaines
de communications simultanées.
Ce réseau déploie plus de 150.000 km de fils aériens
et 2.000 km de câble à grande distance, et fait appel
à tous les procédés techniques modernes susceptibles
d'augmenter le rendement des liaisons.
L'outillage des centraux téléphoniques s'est considérablement
amélioré comme en France
Constitué à l'origine par de simples tableaux manuels,
il comporte ensuite 15 centraux automatiques desservant 58
des abonnés et plusieurs multiples manuels.
Une soixantaine de bureaux sont équipés de l'automatique
rural. Le système R6 utilisé
est très intéressant parce que, comme en zone rurale
en France, il permet aux abonnés des campagnes d'obtenir des
communications téléphoniques à toute heure du
Jour et de nuit est en voie d'extension.
En 1932 Le central automatique d'Oran est bientôt
terminé, le vieux centre manuel va être remplacé
par un centre urbain automatique, les communications vers l'extérieur
à Oran seront toujours effectuées par des opératrices
vu dans L'Afrique du Nord illustrée du 16 janvier 1932
Le nouveau Central télégraphique
et téléphonique est en voie d'achèvement.
Sis à l'angle des rues Alsace-Lorraine
et Floréal Mathieu et mitoyen avec les propriétés
Dahan, Illouz, Babet et Brotons, cet immense bâtiment,
dont la nécessité se faisait sentir depuis longtemps,
sera, pense-t-on, complètement équipé et
prêt à fonctionner dans le premier semestre
de 1932.
Il comprendra :
Au sous-sol : un magasin où sei'ont
entreposés les matériaux et fournitures nécessaires
à la marche du service ; une salle des accumulateurs,
une poulies archives périmées, un dépôt
de combustibles, etc. Au rez-de-chaussée : une salle
du télégraphe, une de comptabilité télégraphique,
une des expéditions, une salle d'attente pour les facteurs,
le bureau du chef de centre, etc..
Au 1" étage : une salle
de l'interurbain où aboutiront et d'où partiront
toutes les communications autres que celles de la ville, une
station de relais et des salles de repos pour le personnel.
Au 2'' étage : une salle de
l'automatique, un l'épartiteur, une comptabilité
téléphonique, des salles d'archives et autres
dépendances.
Au 3'' étage : les logements du
receveur du Télégraphe et du receveur du Téléphone.
C'est M. Ducuing, architecte, qui a été
chargé de la construction de cet immeuble.
Ajoutons, pour être complet, que la mise
en fonction de ce nouveau Central innovera, à Oran, le
téléphone automatique pour les communications
urbaines.
Le public enregistrera certainement avec joie la création
de l'automatique dont les résultats pratiques, appréciés
déjà partout ailleurs où il est installé,
prouvent que cette nouvelle formule est celle de l'avenir.
|
ORAN. Le nouveau Central téléphonique
Aménagement de la route des Planteurs.
La route dos Planteurs, récemment
aménagée, offre enfin maintenant un accès
facile aux autos et autres véhicules, grâce à
l'ouverture pratiquée dans le mur qui contourne la ville
à proximité du Petit Santon.
Le vaste immeuble qui loge tous les services
présente l'aspect d'une maison de rapport où tout
a été aménagé pour l'air et le confort.
La promenade des Planteurs, qui est une des
plus belles parures de la grande cité de l'Ouest, deviendra
ainsi plus facile d'accès et par cela même plus
agréable aux nombreux touristes qui ne quittent jamais
la ville sans avoir admiré du haut du Belvédère,
le magnifique panorama d'Oran.
Les Oranais qui aiment particulièrement
leur ville pour tous les attraits et charmes qu'elle offre à
ceux qui les connaissent, apprécieront certaine.
|
Extrait de l'Echo d'Alger du 4 octobre
1932
"Ce nouveau Central, qui dresse son imposante bâtisse
rue Alsace-Lorraine, est entré en service dans la nuit de samedi
à dimanche.
Le câble 1932 est branché sur ce Central. Le câble
1892 ne sera branché que plus tard. Les services téléphoniques
continueront à, fonctionner à la Grande-Poste."
1937
- mise en service à Meknès dun central
téléphonique multiple extensible à batterie centrale,
comportant 1.4.00 lignes dabonnés et pouvant en desservir
3.000.
- travaux dextension en cours à Casablanca de 1000 lignes
et à Rabat de 500 lignes, pour augmenter la capacité
des centraux téléphoniques.
Si le télégraphe est en régression. le trafic
téléphonique. au contraire, n'a cessé de croître.
En effet, le nombre de communications téléphoniques
qui était de 1'ordre de 30 millions en 1927 est passé
à 55 millions en 1947 : il dépasse 60 millions pour
1950, dont 18 millions de communications interurbaines contre 6 millions
en 1927.
sommaire
2 juillet 1938 Mise en service du centre R6
à Alger
Baies d'abonnés
du central R6
Echo
d'Alger du 24-5-1938,
Après les liaisons radiotéléphoniques
bilatérales France-Algérie et l'installation d'un
réseau de câbles téléphoniques souterrains
reliant Alger aux principaux centres des départements
voisins, l'Administration algérienne des P.T.T. (à
la tête de laquelle préside un polytechnicien ;
M. Escande, jeune et actif directeur, brillamment secondé
pour la partie technique par M. Lelluch, également polytechnicien
et ingénieur en chef des P.T.T.) va compléter
son équipemènt moderne par la prochaine mise en
service du téléphone automatique.
De plus en plus l'automatisme tend à s'imposer dans tous
les domaines de la vie publique et le téléphone
ne devait pas échapper à cette évolution.
Dès 1930, Blida était équipée du
téléphone automatique, puis ce fut le tour de
Bel-Abbès, Sétif, Tiaret, Mas, Mostaganem, Oran,
Constantine, Bône. L'installation d'Alger, qui présentait
un travail considérable, vient d'être terminée
et sera mise en service dans quelques semaines.
Par une aimable attention de MM. Escande et Lelluch, nous avons
été convié à
une très intéressante visite du nouvel équipement,
visite des plus instructives grâce aux nombreux renseignements
fournis par les ingénieurs de l'administration, MM. Lelluch
et Dèzes, et de la Compagnie des téléphones
Thomson-Houston, MM. Delpoux et Charvet, qui a construit et
installé les organes automatiques.
L'ancien
téléphone dit manuel
Au préalable, donnons
quelques explications sur le fonctionnement du té léphone
que, pour la commodité de notre exposé, nous appellerons
téléphone manuel et qui, depuis plus de trente
ans. a assuré cet important service public.
Tous les abonnés d'Alger, dont le nombre atteint dix
mille, sont raccordés à la Grande Poste sur deux
multiples, l'un en batterie locale pouvant recevoir 7.000 abonnés,
l'autre en batterie centrale recevant 3.000 abonnés.
Au central, les téléphonistes sont assises devant
des panneaux meublés de tablettes horizontales percées
d'innombrables trous appelés jacks ou prise femelle.
A ces panneaux aboutissent les lignes d'abonnés qui s'épanouissent
en un certain nombre de dérivations appelées "
multiplage ". Dans le bas des panneaux arrivent également
un certain nombre de lignes d'abonnés (100 sur le meuble
à batterie locale et 180 sur le meuble à batterie
centrale). L'opératrice, assise devant ce panneau, a
à surveiller et à répondre aux, appels
des abonnés précités. Ces appels se manifestent
par l'allumage d'une petite lampe. La téléphoniste
dispose de seize cordons souples, appelés dicordes, qui
lui servent à établir les connexions entre abonnés
et les autres services.
Lorsque l'un de ces abonnés appelle le central, la lampe
commandée par son circuit s'allume. L'opératrice
répond et. en même temps que son correspondant
énonce son numéro, elle approche la fiche libre
du cordon dicorde vers le groupe des mille et des centaines
annonces et, dès lors, elle a vite fait de se trouver
en face des dizaines et de l'unité
terminant le numéro demandé.
La communication prenant fin, l'abonné provoque, soit
par le raccrochage de son combiné soit par un tour de
magnéto, soit en appuyant sur le bouton d'appel, l'allumage
d'une autre lampe dite de fin de communication, ce qui avertit
l'opératrice qui n'a plus qu'à s' assurer de la
fin de conversation.
Lorsqu'un abonné demande à correspondre avec l'interurbain,
l'opératrice du tableau dispose d'un certain nombre de
jacks lui permettant de passer son abonné au service
de " l'inter ", où une annotatrice inscrit
la demande sur une fiche, ces fiches, après classement
par localité, sont remises par les boulistes aux opératrices
interurbaines desservant les localités demandées.
Le téléphone
automatique
Le téléphone
automatique est un merveilleux mécanisme, actif, précis,
discret et infatigable qui remplace les yeux, les oreilles,
les bras et le cerveau des 'téléphonistes.- Tout
cela, grâce au simple fonctionnement de petits électro
aimants classiques, commandés directement par l'usager,
sans aucune autre intervention, tout au moins en ce qui concerne
les communications urbaines et, bientôt, celles de la
périphérie algéroise.
Comme nous l'avons fait pour le téléphone manuel,
nous allons donner quelques explications élémentaires
sur le principe de fonctionnement de l'automatique.
Tous les appareils installés chez les abonnés
sont munis d'un cadran d'appel constitué par un disque
percé de dix trous en face desquels sont inscrits dix
chiffres.
Pour appeler un correspondant, il suffit, après avoir
décroché le récepteur et entendu dans l'écouteur
un signal l'invitant à numéroter, d'introduire
le doigt successivement dans les trous du disque mobile correspondant
au chiffre formant le numéro de l'abonné demandé
et de faire tourner chaque fois le disque, dans le sens des
aiguilles d'une montre, jusqu'à une butée d'arrrêt;
puis de l'abandonner pour qu'il revienne de lui-même à
son point de départ.
Ces simples manoeuvres actionnent chaque fois des électro-aimants
formant relais. Dès le décrochage de son récepteur,
l'usager connecte automatiquement sa ligne sur un enregistreur
qui enregistre les chiffres composés par l'abonné
et les retransmet, commandant ainsi toujours automatiquement
les sélections successives jusqu'à la connexion
avec le correspondant demandé. Dès ses ma-Dès
ses manipulations terminées, .le demandeur perçoit
dans l'écouteur un signal d'attente indiquant que ses
ordres sont en train de s'exécuter et, sitôt après,
un signal très caractéristique dénommé
" retour d'appel " l'informera que la sonnerie du
poste appelé est actionnée.
Si le poste est occupé, un autre signal à cadence
musicale lente dit " signal d'occupation " se fait
entendre et le demandeur n'a plus qu'à raccrocher et
à rappeler quelques instants après.
Pour obtenir automatiquement l'interurbain, les renseignements
ou les réclamations, le demandeur, après avoir
décroché son microphone, n'a qu'à entraîner
deux fois le disque mobile en composant les chiffres indiqués
au cadran même.
L'interurbaio a par exemple, le chiffre 10. Après l'établissement
de cette combinaison, l'abonné sera automatiquement et
directement relié avec l'inter sans passer par l'annotatrice,
ce qui est un gain de temps appréciable. L'opératrice
de l'inter, après avoir noté le numéro
demandé, prie alors son correspondant de raccrocher et
l'appelle quelques instants après ; ce rappel est fait
pour s'assurer de l'identité du demandeur et éviter
que des " resquilleurs " empruntant le numéro
d'un abonné ayant des provisions puissent obtenir des
communications interurbaines au frais de l'abonné précité.
Cette nouvelle disposition de l'interurbain permet un écoulement
plus rapide du trafic, car si l'opératrice ne peut obtenir
immédiatement la communication demandée, elle
note et passe l'instance, grâce à un minuscule
tapis roulant, à l'une de ses collègues spécialisée
pour l'établissement de ces communications différées.
Toutes
les communications urbaines ou interurbaines seront payantes
Toutes les communications urbaines,
sauf celles à destination des services spéciaux
(numéros à deux chiffres) seront payantes ; elles
viendront s'ajouter au forfait actuellement en pratique, mais
ce dernier sera réduit dans de sensibles proportions.
Un compteur notera automatiquement le nombre de conversations
urbaines de chaque demandeur. En effet, les communications entre
abonnés urbains s'établissent automatiquement
sans le secours d'une opératrice. Aussi a-t-on chargé
un compteur d'inscrire chaque conversation.
Le montage de l'automatique s'est fait,
sans interrompre ni gêner le service quotidien du téléphone
manuel, sous la direction de M. Charvet, ingénieur de
la Compagnie Thomson-Houston, adjudicatrice de ces installations,
et avec le concours des services techniques des P.T.T. sous
le contrôle de M. Dèze, ingénieur des P.T.T.
Quelques détails supplémentaires.
Si l'on ajoutait bout à bout les circuits des abonnes
algérois du téléphone, on pourrait facilement
établir un circuit qui ferait un tour complet de la terre.
11 y à en effet 40.000 kilomètres de lignes à
deux conducteurs
Toutes ces lignes arrivent aux centraux par de gros câbles
qui aboutissent à des tunnels. De là, ces câbles
sont amenés dans un ordre parfait jusqu'aux salles des
répartiteurs, où les circuits d'abonnés
s'épanouissent, classés par centaines, sur des
châssis où chaque ligne est protégée
par des fusibles, des parafoudres, des bobines thermiques. En
outre, des lampes d'alarme signalent, automatiquement, les avaries
sur chaque section.
Dans ces salles se trouvent des tables de contrôle et
de mesure de haute précision qui permettent de déterminer
rapidement la cause et le lieu d'un dérangement.
Dans chaque central automatique, des tables identiques assurent,
de même, la localisations de tout mauvais fonctionnement
des organes automatiques.
Si l'on sait que dans un simple cadre des circuits de l'automatique,
cadre de 60 centimètres au carré, il y a 24.000
connexions soudées, l'on appréciera le rôle
et l'importance de ces tables de contrôle qui, cependant,
sont rarement mises au travail..
En terminant, signalons que l'administration s'efforcera de
réaffecter le plus grand nombre possible de teléphonistes
dont l'emploi sera vacant par suite de la nouvelle installation.
Remercions tout particulièrement M. Escande, directeur
des services algériens des P.T.T. : M. Lelluch. ingénieur
chef des P.T.T. et M. Delpoux. ingénieur en chef de la
Compagnie Thomson-Houston d'Algérie, pour l'amabilité
avec laquelle ils nous ont documenté.
Fred BEDEIL
|
sommaire
Au début, les bureaux
importants dAlger ont tous une direction masculine. Cest
le cas aussi des bureaux de distribution-entrepôts ainsi que
des bureaux télégraphiques. Par contre, tous les petits
bureaux de simple distribution de lAlgérois sont sous
la responsabilité de femmes (trois veuves et cinq célibataires).
On constate cette même division sexuelle des emplois à
lenregistrement. Les bureaux de recette de lenregistrement
dAlger nemploient que des hommes mais, sur les six postes
de distribution de papiers timbrés dAlger, cinq sont
attribués à des femmes.
Dans les bureaux de poste des petites communes,
les dames ou demoiselles des PTT pouvaient être amenées
à jouer un rôle qui dépassait celui lié
à leur fonction. Ainsi à Berrouaghia sur les hauts plateaux
de lAlgérois, au lendemain de la première guerre
mondiale, au bureau de poste, le jour de marché,
on faisait la queue. Les paysans arabes se pressaient pour toucher
ou envoyer un mandat. La postière devenait, alors, conseiller
daffaires, écrivain public et interprète en sabir,
car, si sa clientèle ignorait la lecture et un français
correct, la préposée ne savait guère que quelques
mots darabe.
Et quand elles nétaient pas employées
en titre des PTT, mais simplement épouses dun agent des
postes, certaines femmes devaient seconder leur époux dans
leurs tâches, au point de le remplacer en cas de besoin. Lors
de lincident de Margueritte, quand, le 26 avril 1901, le village
fut investi par une centaine de musulmans révoltés,
« le receveur des PTT ayant été enlevé,
ce fut sa femme qui donna lalerte en le remplaçant pour
télégraphier dans toutes les directions ».
La féminisation des emplois offerts par
les PTT saccroît à mesure quon avance dans
le XXe siècle.
En 1925, les femmes employées des PTT sont, en Algérie,
presque aussi nombreuses que les hommes, puisque le nombre dagents
pour lensemble des services est de 3 163 hommes pour 2 393 femmes.
Il est vrai quà cette époque, les postes de télégraphistes
et téléphonistes, jugés au début trop
techniques pour être attribués à des femmes, étaient
souvent occupés par ces dernières. Au central téléphonique
dAlger à la veille de la seconde guerre mondiale, les
standardistes étaient quasiment toutes des femmes.
sommaire
La Radiotélégraphie Radiotéléphonie.
L'Algérie participe depuis le début de l'apparition
de la T.S.F. à la sécurité des navires en mer.
Elle possède à Fort-de-l'Eau une station côtière
radio-maritime.
Elle exploite depuis 1927 des liaisons radiolélégraphiques
avec la France par le système français Baudot Verdan.
De 1943 à 1945, ALGER a été tète de ligne
de plusieurs liaisons radiotélégiaphiques internationales
très importantes.
Des relations avec la France concédées à des
organismes publics ou privés, exploitées au téléimprimeur
sont actuellement en service.
Mais c'est surtout en radiotéléphonie que des progrès
très nets ont été réalisés.
Dès 1933, une liaison téléphonique France-Algérie
a été mise en service. Interrompu pendant les hostilités,
le service a repris en 1946 et présente actuellement une grande
activité.
Il est assuré par des liaisons modernes à grande puissance
offrant 6 voies téléphoniques simultanées.
Le trafic est passe de 28.500 communications en 1946 à 56.500
en 1947 pour atteindre 109.400 en 1950 ; c'est dire la faveur de ce
mode de communication qui permet de converser non seulement avec ha
France mais avec de nombreux pays du monde.
Enfin, des stations de radiotéléphonie avec les bateaux
installés à ALGER. ORAN et BONE contribuent à
l' amélioration des transports maritimes et a la sécurité
des services.
Le service social des P.T.T. Né en 1946.
Ce service est géré par un Comité central et
trois Comités départementaux : ses attributions sont
multiples : dépistage et lutte contre la tuberculose, surveillance
des jeunes, agents au point de vue physique et moral, assistance pré
et postnatale, secours d'urgence, prêts d'honneur, postes de
secours, colonies de vacances, arbres de Noël, etc... Cette uvre
est encore imparfaite ruais, grâce au dévouement de chacun
et à la collaboration efficace de toutes les organisations
syndicales, ce service se perfectionne progressivement au profit de
ceux que le maladie ou le malheur viennent frapper.
Le budget des P.T.T.
Le Service algérien des P.T.T. supporte des charges très
lourdes : traitements de personnel supérieurs en moyenne de
15 % à ceux de la Métropole, indemnités spéciales,
frais de transport et d'entretien élevés en raison de
la topographie du pays et de la dispersion des usagers. etc... Malgré
cela. l'Administration des P.T.T. en Algérie présente
un bilan dans lequel le montant des dépenses ne l'emporte sur
celui des recettes que de 9 %. On peut donc affirmer que sans ces
charges spéciales, le budget algérien des P.T.T. serait,
non seulement équilibré, mais légèrement
bénéficiaire.
Telle est résumée la vie d'un service dont l'activité
s'étend à tous les domaines et qui est fier d'apporter
sa contribution à l'uvre humaine et sociale entreprise
par la France, en Algérie. depuis plus de cent ans.
On doit dire en conclusion que seules les difficultés
nées de la guerre ont empêché que cet essor soit
encore plus rapide et plus important, car les besoins exprimés
n'ont pu être pleinement satisfaits en raison de la pénurie
des approvisionnements.
Le téléphone, en effet, exerce un attrait tout particulier
sur les populations musulmanes pour lesquelles il constitue un moyen
d'échange des idées, d'une grande commodité.
sommaire
De la période coloniale à l'Algérie
contemporaine
Contrairement à ses deux voisins, le Maroc et la Tunisie, l'Algérie
est devenue indépendante après une guerre sanglante
de près de huit ans, qui a vu l'engagement de 2 000 000 d'hommes,
un million de pertes de vies humaines, laissé 300 000 orphelins
et déplacé 3 000 000 de personnes.
La France, quant à elle, a vu affluer plus d'un million de
rapatriés sur son territoire (dont 651 000 pour la seule année
1962, année de l'indépendance algérienne). Les
accords d'Evian, aux termes desquels l'Algérie accédait
à son indépendance ("l'indépendance de l'Algérie
en coopération avec la France répond aux intérêts
des deux pays.") ., prévoyaient, dans la déclaration
générale, des garanties de l'Algérie à
l'égard des intérêts de la France et des droits
acquis des personnes physiques et morales. En contrepartie, la France
accordait à l'Algérie son assistance technique et culturelle
ainsi qu'une aide, financière privilégiée pour
son développement économique et social.
A l'indépendance, sanctionnée par les accords d'Evian
et le référendum de 1962, l'économie algérienne,
jusque là entièrement tournée vers la nation
colonisatrice, fut délaissée par 90% des européens,
virtuellement tous les entrepreneurs, techniciens, administrateurs,
enseignants, médecins et ouvriers qualifiés du pays.
Même s'il s'agit là d'une chose du passé, ce fait
doit être rappelé pour comprendre l'Algérie contemporaine.
D'une part, il a permis aux ferments d'idéologie socialiste
qui existaient avant l'indépendance de trouver un terrain favorable
aux principes de gestion et d'organisation socialistes qui existent
encore aujourd'hui. Ce vide a également permis une certaine
pérennité au pouvoir de ceux qui avaient trouvé
leur légitimité dans la lutte armée: pouvoir
politique, pouvoir économique, pouvoir administratif, pouvoir
militaire furent ainsi accaparés par un parti unique, le Front
de Libération Nationale (FLN), force motrice du pays. Dans
un contexte où l'industrie n'était qu'embryonnaire et
les grands domaines agricoles désertés, l'autogestion
fut instaurée en principe de base du "socialisme algérien",
la gestion des "biens vacants" confiée à des
entreprises autogérées, les entreprises agro-alimentaires
et de distribution contrôlées par la mise en place d'offices
ou de sociétés nationales.
Suivirent des politiques de nationalisations dans les secteurs du
sous-sol, de la chimie, de la mécanique, du textile, de la
construction, du bois et ultérieurement du pétrole,
sur lesquelles allaient s'appuyer les différents plans de développement.
L'indépendance de l'Algérie.
En 1962, la constitution d'une fonction
publique autonome s'imposa comme l'un des tout premiers défis
du jeune État algérien.
Il avait fallu attendre la Seconde Guerre mondiale pour que l'accès
des « Français musulmans d'Algérie » à
la fonction publique française soit effectivement facilité
mais, malgré les tentatives de réformes, ils occupaient
encore dans les années 1950 des emplois subalternes.
Le 5 juillet 1962, ils furent généralement rayés
des cadres de l'administration française et transférés
dans la fonction publique algérienne.
Ils étaient toutefois trop peu nombreux pour assurer seuls
la relève.
Les Algériens en fonction dans l'administration métropolitaine
dans les années 1950 et rentrés se placer au service
de la nouvelle République algérienne ne permirent pas
non plus de combler le vide des administrations.
Les accords d'Évian avaient déjà soulevé
le problème, mais les départs désordonnés
des fonctionnaires « français de souche européenne
» compliquèrent encore la donne.
Les autorités algériennes peinaient à pourvoir
les postes qualifiés, si bien que, le 6 novembre 1962, le président
Ben Bella rappela, lors de la visite de Jean-Marcel Jeanneney, haut
représentant de la France en Algérie, que la coopération
entre l'Algérie et la France constituait une « nécessité
impérieuse qu'il serait vain de nier ».
Ce dernier le rassura : « Qu'il s'agisse de l'enseignement,
de la santé, des grands services publics ou de la mise en valeur
des richesses du sous-sol saharien, des conventions et des protocoles
ont été signés qui ont permis à des professeurs,
des médecins, des ingénieurs ou des administrateurs
de répondre déjà nombreux aux appels qui leur
ont été adressés
1962 - Central telephonique TPH ADOUR - ORAN
- 810 gret et 814 get
sommaire
1953 COMPARAISON AVEC LES AUTRES PAYS D'AFRIQUE
DU NORD
Il est intéressant de comparer la situation actuelle en Algérie
à celles des pays voisins placés dans des situations
géographiques et économiques équivalentes. Pour
établir une comparaison homogène, toutes les statistiques
utilisées sont celles arrêtées à la date
du l er janvier 1953.
Situation générale des différents territoires
Les différentes statistiques établies pour les cinq
principaux territoires dAfrique du Nord permettent de dresser
le tableau suivant :
Développement du téléphone dans les principaux
pays d'Afrique du Nord (Situation au Ie' janvier 1953)
Le développement général du téléphone
est donc comparable dans les différents territoires.
Situation dans les principales villes d'Afrique du Nord
En Afrique du Nord, la répartition téléphonique
est extrêmement irrégulière et la grande majorité
des installations est concentrée dans les villes importantes
qui constituent les centres économiques et commerciaux.
Le tableau indique au point de vue de léquipement téléphonique,
la situation des 15 principales villes de la côte nord, de Casablanca
à Suez.
Développement du téléphone dans les principales
villes dAfrique du Nord (Situation au 1er janvier 1953)
sommaire
Extrait d'un document du Comité pour l'histoire de la
Poste
Décoloniser un service public. Itinéraires
de postiers entre lAlgérie et la France (1956-1971)
Entre mai 1955 et janvier 1962, 78 agents des PTT décédèrent
en Algérie et 150 furent blessés.
Certaines professions étaient cependant plus exposées
que d'autres. Les métiers exercés principalement
à l'extérieur et généralement par
des hommes, comme ceux de facteur ou d'agent des installations
électromécaniques, se révélèrent
beaucoup plus dangereux.
Dans la matinée du 22 février 1962, une vague
d'attentats contre les distributeurs d'Alger fit quatre morts
et trois blessés.
Pourtant, la majorité du personnel français d'Algérie
de l'administration ne se résolut à partir que
tardivement, en général après le cessez-le-feu,
au mois d'avril ou de mai 1962, et souvent parce eux-mêmes,
un collègue de travail, un voisin ou un membre de leur
famille avait été menacé, blessé
ou tué.
Lidée faisait cependant son chemin, comme le suggère
le témoignage de Louise Raffa-Lonati :
« Quelques mois passèrent dans une Algérie
plus que jamais déchirée, la situation était
catastrophique. Comme toues les familles, comme toutes les mamans,
je me faisais du souci pour les enfants ; et je réfléchissais
déjà à la prochaine rentrée scolaire.
N'était-il pas temps de prendre une décision radicale
? »
Anticiper le rapatriement du personnel et faire face
aux situations irrégulières
Peut-on dire que les responsables métropolitains et ceux
de la direction centrale à Alger parvinrent à
anticiper le départ massif du personnel Français
d'Algérie pour la métropole ?
L'administration ne se décida à consulter ses
agents en service en Algérie quà la fin
du mois de mai, dans le but de déterminer combien d'entre
eux seraient prêts à rester sur place après
l'indépendance. Le premier objectif de ces questionnaires
était donc de recenser les volontaires pour la coopération
technique. Ce nest quensuite, et parce que cette
consultation confirmait le caractère massif du rapatriement,
quil fut officiellement décidé que ces questionnaires
feraient office de fiches de vux pour ceux qui souhaitaient
obtenir une mutation en métropole.
Lordonnance du 30 mai 1962 accordait un délai de
six mois à l'administration pour reclasser en France
ses fonctionnaires en service en Algérie qui en faisaient
la demande. Cela lui permettait en théorie d'échelonner
les arrivées de ses agents rapatriés, tout en
facilitant sur place la transition vers une administration algérienne.
Cependant, de nombreux agents Français d'Algérie
arrivèrent en métropole sans avoir reçu
leur avis officiel d'affectation (par exemple, à lissu
des vacances dété passées en France
ou dun congé maladie). Près de 2 700 fonctionnaires
des PTT débarquèrent ainsi en France en dehors
du plan de retours échelonnés.
Ladministration ne savait quelle réponse apporter
à ces situations irrégulières. La correspondance
de Charles Trebbia, directeur central en Algérie, reflètent
bien cette tension entre dune part, la volonté
de ne pas ouvrir la voie à des retours désordonnés
et incontrôlés et, d'autre part, le souci de prendre
en considération des situations de détresse qui
pouvaient nécessiter un système dérogatoire6.
Finalement, rares furent les sanctions à l'encontre du
personnel rentré d'Algérie en situation irrégulière,
même si, pour ces personnes, labsence de concertation
rendait difficile la mise en place dun accueil spécifique
à leur arrivée en France.
Le premier accueil en France métropolitaine
Laccueil des agents rapatriés de Tunisie fut sans
conteste mieux organisé que dans le cas algérien.
Ces rapatriements avaient la particularité davoir
pu être préparés depuis l'ambassade française
à Tunis, par un service spécial, qui organisa
des réunions d'information et des départs groupés.
Les rapatriés de Tunisie étaient toutefois beaucoup
moins nombreux : au cours de lannée 1962,6 800
des 7 500 fonctionnaires Français en service en Algérie
furent rapatriés et reclassés en France. En y
ajoutant, les 776 agents non titulaires susceptibles d'être
réutilisés en métropole, ainsi que les
familles de tous ces employés, cest près
de 22 000 personnes que ladministration des P&T devait
accueillir.
Malgré une réelle désorganisation des services,
il faut dépasser une analyse uniquement centrée
sur lidée du « mauvais accueil » des
rapatriés dAlgérie.
Si la thèse de Jean-Jacques Jordi a pu faire de Marseille
le symbole de l'incapacité des pouvoirs publics à
prévoir et gérer l'accueil des Français
dAlgérie, les travaux récents de Yann Scioldo-Zürcher
ont réévalué laction des pouvoirs
publics, notamment au niveau local.
Dans le cas de ladministration des Postes et Télécommunications,
un dispositif d'accueil des agents arrivés d'Algérie
fut mis sur pied assez tôt dans les grandes villes, à
tel point que l'on peut se demander si les directions régionales
métropolitaines n'avaient pas une longueur d'avance sur
les services de Paris ou d'Alger.
Fin mai 1962, une réunion des chefs de service et des
assistantes sociales se tint à Strasbourg pour décider
de l'ouverture d'un « bureau d'accueil des rapatriés
d'Algérie », bureau qui sattela à
rechercher des logements vacants et improvisa des dortoirs à
l'hôtel des postes dans les salles libérées
par le centre de chèques postaux
Cet accueil se voulait humain, sur le modèle de ce qui
sétait fait pour les fonctionnaires de Tunisie.
Une note adressée à cette occasion aux directeurs
régionaux estimait qu'il fallait : « réserver
le meilleur accueil à ces agents et faciliter dans toute
la mesure du possible leur intégration à la vie
et aux services métropolitains. (...) je vous recommande
en particulier de veiller à ce que les intéressés
trouvent à la gare d'arrivée une assistante sociale
ou un représentant de vos services (...). Il importe
également que ces fonctionnaires, dès leur arrivée,
soient reçus par vous-même ou l'un de vos collaborateurs
directs, et que leur soient adressées à cette
occasion des paroles de bienvenue et de réconfort qui
leur témoigneront toute la sollicitude de l'Administration
». La qualité de l'accueil a certainement varié
dune ville à l'autre, selon le nombre d'agents
reclassés dans la région ou la personnalité
du directeur régional et de l'inspecteur du service social.
Néanmoins, l'existence d'une réelle coordination
entre les régions a permis la mise en uvre dactions
inédites.
En revanche, comment expliquer la répartition générale
des fonctionnaires d'Algérie sur le territoire métropolitain
pour l'année 1962 ?
La direction du personnel devait résoudre une difficile
équation, tenant compte de deux paramètres incompatibles,
les vux des agents dAlgérie et les impératifs
du service. Il semble alors que la priorité ne fut pas
donnée à la satisfaction des vux du personnel
rapatrié d'Algérie, dans la mesure où elle
ne pouvait pas se permettre de trop favoriser le personnel tout
juste arrivé d'Algérie, par rapport à des
« métropolitains » qui attendaient parfois
une affectation dans le sud depuis plusieurs années.
Les besoins de chaque centre, recette ou service et les capacités
de logement de chaque département furent donc des critères
déterminants.
Cest pourquoi, des avertissements inscrits en gras au
bas des questionnaires de juin et des fiches de vux recommandaient
de demander surtout les résidences situées au
Nord de la Loire. « Votre attention est attirée
sur le fait quen ce qui concerne les régions de
BORDEAUX, TOULOUSE, MARSEILLE, MONTPELLIER, CLERMONT-FERRAND,
il existe des inscriptions au tableau remontant à une
dizaine dannées et que de façon générale,
il nexiste que peu demplois vacants au Sud dune
ligne NANTES-BESANCON ».
Cest ainsi que de nombreux fonctionnaires furent affectés
dans les départements du Bas-Rhin, du Nord ou du Rhône,
et surtout dans le département de la Seine, où
près de 2 600 fonctionnaires d'Algérie furent
nommés au cours de la seule année 1962.
Les agents des PTT rapatriés dAlgérie neurent
donc pas vraiment la possibilité d'aller là où
ils le souhaitaient.
Mais pour juger si ladministration des PTT a « abandonné
», « négligé » ou au contraire
« protégé » son personnel rapatrié
dAlgérie, il faut également examiner à
quel grade et selon quelles conditions de salaire, ces agents
furent reclassés.
Reclassement ou ... déclassement
?
La circulaire du 13 juillet 1962 prévoyait que «
les agents [seraient] reclassés suivant leur ancienneté
de service, à l'échelon de salaire correspondant
à leur nouvel emploi » et de fait, presque tous
purent retrouver en métropole une situation professionnelle
équivalente à celle qu'ils venaient de quitter
en Algérie.
La principale perte de salaire fut liée à la suppression
du « tiers colonial », majoration de 33 % du traitement
de base versée pour les services effectués en
Algérie. Néanmoins, l'indice permettant de calculer
ce traitement de base ne fut aucunement modifié.
La contrepartie d'une répartition sur le territoire français
souvent subie par les agents semble donc avoir été
la garantie d'une certaine stabilité des carrières
professionnelles. Le cas des agents contractuels était
en revanche plus incertain. Nétant pas titulaires
de leur poste, l'ordonnance du 11 avril 1962 ne leur accordait
quun recrutement prioritaire dans l'administration métropolitaine.
Cette mesure nétait pas automatique et dépendait
des besoins du service.
De plus, les possibilités d'avancement restaient bien
dessous de ce quils pouvaient espérer dans une
Algérie qui serait restée française.
L'installation des agents d'Algérie en métropole
Dans un contexte de pénurie de logements, l'administration
des P&T entreprit, dans les années cinquante, de
réserver des logements HLM à ses fonctionnaires,
en échange de prêts avantageux ou dune participation
financière de l'administration à leur construction.
Cela restait toutefois insuffisant et au moment du rapatriement,
elle dut recourir à des procédures extraordinaires.
Ainsi les directeurs régionaux furent-ils chargés
de recenser les moyens dont leur région disposait en
matière d'hébergement individuel et collectif.
Le directeur régional des services postaux en poste à
Orléans, Charles Bretton, considérait alors la
situation « critique » dans l'agglomération
d'Orléans et fondait ses espoirs sur des villes secondaires
comme Gien et Pithiviers. Dans chaque localité du Loiret,
les facteurs furent chargés de repérer, au cours
de leur tournée, tous les types de logements potentiels
; les receveurs sollicitaient ensuite les particuliers qui disposaient
de logements inoccupés.
Les choses furent plus difficiles pour les familles nombreuses.
Louise Raffa-Lonati eut de la chance : mère de six enfants,
elle fut embauchée comme auxiliaire au central téléphonique
de Versailles. Les services sociaux lui trouvèrent un
logement dans un foyer pour jeunes filles des PTT, pendant que
les aînés de ses enfants étaient mis à
l'abri à l'orphelinat des PTT à Cachan et les
trois plus jeunes placés au home d'enfants de la Mutuelle
générale des PTT à Meudon.
Cependant, laide de ladministration fut loin dêtre
systématique et de très nombreux agents durent
se débrouiller par leurs propres moyens, en logeant à
l'hôtel ou chez des proches. Les parcours locatifs des
rapatriés d'Algérie furent particulièrement
accidentés : changeant plusieurs fois de logement, passant
dun hôtel hors de prix à un meublés
sale ou sans chauffage, ils attendirent souvent plus d'un an
avant de trouver enfin un appartement convenable et à
un prix correct.
Refusant de se cantonner à une histoire des fonctionnaires
rapatriés en métropole, ce travail entend s'intéresser
aussi au personnel encore présent en Algérie après
1962 : non seulement aux Français qui choisirent de travailler
dans les services algériens des Postes et Télécommunications
au titre de la coopération technique, mais aussi aux
premiers agents algériens de la nouvelle administration.
Transfert de souveraineté et coopération
technique dans l'Algérie indépendante (juillet
1962 - 1971)
Le principe d'une coopération économique, financière,
culturelle et technique fut posé lors des accords d'Évian
comme la contrepartie de la préservation de certains
intérêts français économiques et
militaires et le respect des ressortissants français
dans l'Algérie indépendante.
Les autorités algériennes entendaient de leur
côté assurer la pérennité de l'action
publique et la formation du personnel algérien. Pourtant,
en juillet 1962, l'Algérie était confrontée
à un vide administratif en raison du départ massif
des fonctionnaires et des cadres « français de
souche européenne ».
Coopération technique ou rapatriement différé
?
Cest ladministration des Postes et Télécommunications
qui, avec l'Éducation nationale, fournit le plus de coopérants
à l'Algérie.
En mars 1963, ils étaient entre 1000 et 1250 fonctionnaires
français P&T détachés en Algérie
au titre de la coopération technique et encore 480, deux
ans plus tard, en février 1965. Le statut de coopérant
était particulièrement favorable. Il offrait la
garantie de rester fonctionnaire français et d'être
réintégré dans son corps d'origine à
l'issue du contrat de coopération technique, en principe
fixé à 2 ans. La rémunération était
également très attractive, puisque lÉtat
algérien prenait en charge le traitement de base, les
indemnités (majoration algérienne de 33 %, indemnité
de résidence de 13,5 %, indemnité de 17 % pour
ceux qui servaient dans le Sahara, indemnités liées
à la catégorie, etc.) et les prestations familiales.
Ladministration française versait quant à
elle une prime de 20 % du traitement de base pour tout contrat
d'au moins un an et une « prime complémentaire
» de 10 % pour les contrats de deux années. Ceux
qui avaient été recrutés en France touchaient
également une prime de départ (équivalente
à quatre mois de salaire, majorée d'un mois pour
les fonctionnaires mariés et un mois par enfants à
charge), ainsi que le remboursement de tous leurs frais de transport
et de déménagement vers leur résidence
de détachement en Algérie.
Au total, le salaire se trouvait quasiment
doublé.
Derrière ces avantages, se cachait la volonté
du gouvernement français de limiter les retours et dinciter
les fonctionnaires français à rester en Algérie.
Pourtant, le départ massif du personnel Français
d'Algérie de l'administration témoigne de léchec
dun tel calcul.
Les Français d'Algérie en instance de rapatriement,
malgré de nombreux départs désordonnés,
furent tout de même 3 500 fonctionnaires à attendre
pour partir le feu vert de la direction du personnel, feu vert
qui intervint dans les six mois suivant la date du 5 juillet
1962.
Dans les faits, ils furent généralement reclassés
en France à l'automne 1962.
Ces quelques mois de coopération « subie »
furent cependant vécus dans limpatience et avec
la crainte de passer après tous les agents revenus en
métropole en situation irrégulière. En
compensation, ladministration algérienne leur versait
une indemnité de 10 % du traitement de base jusqu'au
moment de leur remise à la disposition de l'administration
française.
Dautres agents Français dAlgérie choisirent
toutefois volontairement la formule de la coopération
pour un ou deux ans : soit parce qu'ils estimaient qu'il leur
serait possible de poursuivre leur vie dans leur Algérie
natale ; soit parce qu'ils pensaient ainsi bénéficier,
une fois amorti le choc des rapatriements de 1962, de conditions
de reclassement plus favorables. Cette période de coopération
technique pouvait leur permettre de progresser dans le tableau
des vux de mutation et de se rapprocher de l'endroit où
ils souhaitaient vivre en France.
Il fallu cependant aussi faire appel à des fonctionnaires
« métropolitains », arrivés progressivement
en Algérie. Ils avaient été sensibilisés
par des campagnes de mobilisation de ladministration française
en faveur de la coopération technique, ou bien parfois
sollicités par leur syndicat pour venir travailler en
Algérie.
La formation du personnel algérien
Les quelques quatre mille anciens agents « Français
musulmans dAlgérie », rayés des cadres
français à compter du 5 juillet 1962, devinrent
les premiers fonctionnaires algériens de la nouvelle
administration des Postes et Télécommunications.
Nombreux dans les rangs du personnel de gestion et d'exploitation,
notamment dans la catégorie C (agent d'exploitation,
préposé, agent technique, ouvrier d'État),
lexpérience de ces agents, déjà en
service du temps de lAlgérie française,
fut déterminante.
Le départ du personnel européen causa des difficultés
inégales selon les services. Si le secteur de la distribution
se releva assez vite, la désorganisation fut presque
totale, pendant la période de l'été et
de lautomne 1962, aux chèques postaux dAlger
et dans les services techniques des télécommunications.
Ladministration algérienne héritait des
inégalités de la période coloniale.
En juillet 1962, seulement deux inspecteurs et dix contrôleurs
algériens étaient en fonctions. Ces rares fonctionnaires
algériens de catégorie A ou B, en poste avant
l'indépendance, devinrent les premiers cadres de l'administration
centrale algérienne des Postes et Télécommunications.
Mais leur nombre était largement insuffisant.
La présence de fonctionnaires français de la coopération
permit donc de compenser cette pénurie de personnel qualifié.
Cependant, la liste des 480 coopérants de février
1965 montre quil faut dépasser l'idée d'une
coopération technique masculine reposant uniquement sur
des cadres supérieurs.
En 1965, la moitié des fonctionnaires français
sur le terrain en Algérie appartenaient aux catégories
C ou D. De plus, les trois quarts de ces fonctionnaires de catégories
C et D étaient des femmes. Cette coopération se
fit à tous les niveaux, quoique très concentrée
dans le département dAlger. Près de 60 %
des fonctionnaires français des P&T travaillaient
en fait dans la capitale algérienne en 1965. C'est à
Alger, en effet, que se trouvaient le nouveau Ministère
algérien des Postes, des Télécommunications
et des Transports, le seul centre de chèques postaux
du pays et le seul centre de formation professionnelle d'envergure
nationale.
La formation des agents algériens se fit également
en France.
Dans les dix-huit mois qui suivirent l'indépendance,
plus de 360 Algériens suivirent des cours professionnels
ouverts aux fonctionnaires étrangers. Organisés
à Paris ou en province, il sagissait surtout de
cours de montage pose et entretien de poste téléphoniques
simples et de service postal spécialité
guichet ou comptabilité. Un peu plus tard, quelques fonctionnaires-élèves
algériens furent également accueillis à
l'École Nationale Supérieure des PTT et à
l'École Nationale des Télécommunications.
Cependant, ladministration algérienne, qui considérait
la coopération technique comme une « solution dappoint
», entendait donner naissance des organismes de formation
professionnelle algériens pour son personnel d'exécution.
Le centre régional d'instruction d'Alger devint, en 1963,
un centre national d'instruction, qui assurait la formation
de 125 élèves-inspecteurs, receveurs et surveillantes.
Trois autres centres régionaux furent crées à
Oran, Constantine et Laghouat pour les agents d'exécution
de la branche postale.
En 1964, lÉcole Nationale des Télécommunications,
véritable établissement d'enseignement supérieur
capable de former des ingénieurs, ouvrit ses portes sur
le site d'Alger-Bab-el-Oued. Entre 1963 et 1969, l'administration
algérienne des postes et télécommunications
parvint à assurer la formation de « près
de six mille agents, soit environ 50 % des effectifs globaux
de l'administration
Les contentieux entre les administrations
française et algérienne (1962-1971)
La collaboration de fonctionnaires français et algériens
ne fut pas facile ; en témoignent les nombreux conflits,
à toutes les échelles, entre les personnes et
entre les services français et algériens, mais
aussi, les tensions qui, débordant du cadre des administrations,
s'inscrirent dans celui, plus complexe encore, des relations
entre les deux États.
Les témoignages de Français d'Algérie rapatriés
manque ici ceux des fonctionnaires algériens pour
compléter le tableau font le récit de cette
tension palpable au travail durant lété
1962. « Ils s'imposèrent en vainqueurs, décorant
les murs des bureaux d'articles de journaux relatant certaines
exactions (pour les uns), faits de guerre (pour les autres).
Aux coupures de journaux s'ajoutaient drapeaux du FLN, couteaux,
médailles russes, etc. La démence. La Direction
Centrale devenait (comme tous les bâtiments publics) un
musée de la guerre. Par contre en ce qui concernait le
travail, quelle foutaise ! Personne n'était formé.
Nul ne voulait travailler ».
Mais si certains fonctionnaires français, nés
en Algérie, rechignaient à donner aux Algériens
les moyens de diriger seuls une administration et des services
mis en place du temps de la domination française, d'autres,
au contraire, mirent à profit cette période pour
former leurs collègues algériens.
La nouvelle administration algérienne, consciente de
son intérêt au bon déroulement de la coopération
technique, semble avoir donné des directives allant dans
le sens de l'apaisement.
En revanche, la question financière devint rapidement
la principale source de conflits entre les deux administrations
des P&T.
Ladministration algérienne refusait en effet de
payer les rappels de traitement, indemnités et primes
de rendement aux fonctionnaires français d'Algérie
qui s'étaient « placés en marge de la réglementation
» (en quittant leur poste sans autorisation ou à
l'expiration de leur congé administratif). Selon le ministre
français, en mars 1963, « la récapitulation
des sommes (...) demeurées dues aux 2 750 fonctionnaires
de [ses] services, rentrés d'Algérie en dehors
du plan de rapatriement [sélevait] à un
total d'environ 5 millions de francs ».
Les autorités algériennes réclamaient de
leur côté aux fonctionnaires des P&T rapatriés
certains traitements versés par erreur et surtout le
remboursement des prêts contractés avant lindépendance,
par exemple auprès de la Caisse de crédit municipal
d'Alger.
Enfin, ces conflits touchèrent aussi le domaine diplomatique,
notamment dans la seconde moitié des années soixante,
alors même que les missions des coopérants français
en Algérie devenaient plus ponctuelles et plus techniques.
Le secteur des télécommunications était
en effet particulièrement sensible du point de vue stratégique.
LEtat algérien devait donc résoudre le paradoxe
suivant : accepter l'aide française, tout en cherchant
à ne dépendre en ce domaine d'aucun autre État.
Cette méfiance nétait dailleurs pas
tout à fait infondée, si l'on en juge par le récit
de Georges B., rapatrié de Tunisie, qui fut recruté
en 1956 par les services de renseignement français pour
détourner quotidiennement le courrier des dirigeants
tunisiens, dont celui d'Habib Bourguiba.
Les lettres étaient ainsi contrôlées, parfois
recopiées, avant d'être replacées par ses
soins dans le circuit de la distribution postale.
En Algérie, le durcissement des relations internationales
à la fin des années soixante (guerre contre Israël
en 1967, aide militaire de l'Union soviétique à
lAlgérie) semble avoir renforcé lutilisation
des fonctionnaires français de la coopération
pour des missions de renseignement et notamment pour la mise
en place de réseaux d'écoute. Cest ce que
confirme le cas de deux fonctionnaires français, coopérants
dans la branche des télécommunications à
Alger, qui furent arrêtés par la Sécurité
militaire algérienne, en février 1970. On les
accusait d'avoir mis en place un système d'écoute
pour le compte du gouvernement français. Les récits
des deux agents font état des violences qu'ils subirent
durant leur détention : « Tous les interrogatoires
se sont déroulés les yeux bandés, et presque
tous sous la contrainte physique ou morale ». Injures,
coup de pieds sur tout le corps, violentes gifles sur les oreilles,
bande magnétique diffusant des cris, menace avec une
arme à feu, simulation d'une exécution, épreuve
de la baignoire, d'après leurs rapports, les diverses
tortures ne leur firent rien avouer.
L'issue de l'affaire est difficile à cerner. Après
une parodie de procès, se déroulant à huis
clos, ils furent condamnés à cinq ans de prison
et finalement libérés le 22 mars 1971 et rapatriés
en France, après plus d'un an de détention.
En suivant les circulations de Français d'Algérie,
de métropolitains et aussi d'Algériens, d'hommes
et de femmes, de titulaires et de contractuels, de facteurs
et d'inspecteurs, entre les deux rives de la Méditerranée,
il devient possible de dépasser les frontières
temporelles et spatiales traditionnelles. Il était en
effet nécessaire de comprendre comment se construisit,
sur le sol algérien, dans un contexte dextrême
violence, lidée dun départ inéluctable
chez la plupart des Français dAlgérie employés
dans ladministration des PTT.
Le reclassement de plusieurs milliers de fonctionnaires d'Algérie
constitua pour l'administration des PTT une situation inédite
et complexe.
Il ne sagit aucunement de nier les traumatismes et la
frustration de ces agents qui abandonnèrent la terre
où ils étaient nés, pour être affectés
dans des villes de métropole qui correspondaient rarement
avec les vux qu'ils avaient pu formuler.
Les difficultés à leur arrivée en France
métropolitaine furent nombreuses et la question du logement
souvent délicate. Néanmoins, les agents furent
réintégrés au même grade, indice
et ancienneté qu'ils avaient atteint lors de leur dernier
poste occupé en Algérie : la continuité
des trajectoires professionnelles des fonctionnaires des PTT
rapatriés d'Algérie semble donc avoir été
préservée.
De plus, ce modèle d'intégration ne fut pas exclusivement
centré sur l'emploi et les services sociaux, en coordination
avec les mutuelles, les syndicats et les comités d'assistance
du personnel des PTT, menèrent de multiples actions pour
apaiser la détresse psychologique et matérielle
des rapatriés.
Enfin, retourner en Algérie après lindépendance
permet de saisir les conditions de la formation du nouveau personnel
algérien des Postes et Télécommunications,
avec laide de fonctionnaires français détachés
au titre de la coopération technique.
Cette histoire du passage d'une administration des P&T à
une autre en Algérie fut une histoire paradoxale, faite
d'échanges et de collaboration, mais aussi de négociations
et de conflits.
|
sommaire
Les entités d'exploitation des télécommunications
de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie ont toutes été
créées sous le colonialisme et calquées sur le
ministère français des Postes, Télégraphes
et Téléphones (FIT), un département appartenant
au gouvernement.
La majorité du service téléphonique dans les
trois États était fournie par les PTT. Pendant le colonialisme
et les années qui suivirent immédiatement l'indépendance,
tous les appels téléphoniques internationaux en provenance
d'Afrique du Nord passaient par Paris. Les réseaux de communication
internes ne suivaient que quelques artères principales d'échange
d'informations, car les téléphones étaient concentrés
dans les zones urbaines. La plupart des équipements radio utilisés
avant l'indépendance dans chacun des trois États provenaient
de fabricants français, notamment la Compagnie Française
Thomson-Houston et la Société Française Radioélectrique-Afrique,
Avant la fin des années 1950, un maximum
de seulement neuf appels nationaux pouvaient être placés
simultanément le long de l'axe nord-sud de l'Algérie.
Pour surmonter ces limitations, les compagnies pétrolières
étrangères opérant en Algérie ont commencé
à maintenir leur propre système de radio local étendu
pour aider à la recherche de pétrole dans le Sahara
(Hermassi 1972 ). Les lignes téléphoniques publiques
exploitées par les PTT étaient des fils de transmission
suspendus à des poteaux. Lors du soulèvement national
pour l'indépendance à partir de 1954, ces lignes étaient
des cibles faciles pour les Algériens qui tentaient de perturber
les communications longue distance des Français. Afin de surmonter
cette vulnérabilité, les Français ont développé
un nouveau réseau longue distance basé sur des communications
radio contrôlées de manière centralisée
via les PTT à Alger.
La Charte nationale algérienne de 1976 a déclaré
que le développement associé d'une infrastructure de
télécommunications adéquate était une
condition préalable à la réalisation de l'objectif
d'autosuffisance nationale du pays. Parmi les industries créées
pour promouvoir l'autosuffisance algérienne au début
des années 1970 (lorsque la technologie analogique était
à la pointe de la technologie), figurait la fabrication d'équipements
de télécommunications.
Après avoir été relativement
négligé jusqu'au début des années 1970,
le secteur des télécommunications en Algérie
a fait l'objet d'investissements importants en une dizaine d'années.
Mais alors que les premiers investissements majeurs ont eu lieu à
l'époque des grands projets de "l'industrie industrialisante"
notamment avec la création d'une usine à Tlemcen,
dans l'Ouest du pays, destinée à produire des équipements
de central (commutateurs), des PBX et des appareils d'abonnés,
le développement du secteur des télécommunications,
tout en bénéficiant de dotations importantes dans le
cadre du Plan, s'est heurté à un certain nombre de problèmes
complexes qui ne sont pas sans rappeler des difficultés analogues
dans d'autres secteurs de l'économie algérienne.
Les retards enregistrés dans les plans de production locale,
dans l'installation et la mise en service des équipements,
dans les taux d'utilisation des capacités, les problèmes
de formation de la main d'oeuvre, les insuffisances de la planification,
de la coordination et de la gestion ne sont pas les moindres des facteurs
qui ont perturbé le déroulement des programmes prévus
dans le domaine des télécommunications.
Sur une dotation initiale de 6 milliards de dinars algériens
(DA), soit l'équivalent de 1.5 milliard de dollars US, dans
le cadre du 3e Plan (1980-1984), il en aura été
dépensé moins du tiers durant les trois premières
années (1980-1982), et ceci en incluant les travaux d'achèvement
des plans antérieurs pour près de la moitié des
dépenses effectuées de 1980 à 1982.
Le bilan des réalisations en 1982, la
confirmation des télécommunications comme secteur prioritaire,
le réexamen de choix technologiques antérieurs et la
décision d'intégrer la technologie numérique
dans les développements futurs de la commutation et de la transmission
ont été des facteurs importants dans les nouvelles orientations
prises par le Ministère des P & T, responsable de l'ensemble
des télécommunications intérieures et internationales
par l'intermédiaire de la Direction Générale
des Télécommunications (DGT), mais non du secteur de
la radiodiffusion et de la télévision qui dépendent
du Ministère de l'Information par l'intermédiaire de
la RTA (Radio Télévision Algérienne).
La décision d'intégrer la technologie
numérique au développement des télécommunications
algériennes devrait se traduire par des changements qui dépasseront
la seule dimension technique. Alors que trois fournisseurs ont, de
longue date, dominé le marché de la commutation en téléphonie
et en télégraphie (ITT par l'entremise de ses filiales
espagnoles et françaises, L.M. Ericsson
et Siemens) et que les japonais
(NEC et Fujitsu) ont pénétré le marché
de façon impressionnante dans le domaine de la transmission
depuis la fin des années 1970, on peut s'attendre à
ce que des opportunités se manifestent pour des fournisseurs
autres que ces fournisseurs traditionnels.
Le suédois Ericsson est
lopérateur dominant en matière de téléphonie.
Grâce à son partenariat exclusif avec lEtat
algérien depuis le début des années 1970,
cette entreprise a fourni 95 % de léquipement de téléphonie
fixe installé par Algérie Télécom.
Elle possède également une part de 35 % dans Sitel,
une usine basée à Tlemcen qui fabrique le système
commutatoire Axe.
En 1988, Ericsson décroche le premier contrat GSM, suivi
par une extension du réseau de lopérateur public
de la téléphonie en 2003.
Le suédois a la main heureuse et surfe sur le succès
en décrochant un autre important contrat de fourniture déquipement
pour Wataniya Telecom Algérie, le troisième opérateur
GSM. Le nouvel opérateur de téléphonie mobile
a opté pour la technologie Ericsson avec lambition de
promouvoir son produit Nedjma et permettre ainsi aux Algériens
de communiquer dune autre manière. Ericsson dame le pion
à ses concurrents et se place en pole position dans un marché,
estimé selon les responsables de la firme, «en pleine
croissance avec un immense potentiel par de nouvelles technologies
et solutions télécoms».
Dautres compagnies explorent les opportunités, dont les
chinois Huawei et ZTE, le canadien Nortel et laméricain
Motorola.
Alcatel a gagné 50% de
lappel doffres lancé par Orascom Telecom Algérie,
le second opérateur GSM de réseau privé. «La
position dominante historique de Ericsson sur le marché algérien
ne pose pas de risque à la compétitivité de lenvironnement
tant que le processus dappel doffres est conduit de manière
juste et transparente», note un rapport de la Banque mondiale.
Siemens reste également dans la course.
Siemens lopérateur
allemand, présent en Algérie depuis plus de quarante
ans, a fourni et installé des équipements pour Orascom
Telecom Algérie. Peter Dannerbauer, directeur général
de Siemens Algérie, estime que
«le marché algérien est très porteur».
L'organisation du secteur des télécommunications
Tout ce qui, de près ou de loin, touche le domaine des télécommunications
relève du Ministère des Postes et Télécommunications
(P&T), soit par contrôle direct, soit par autorisation préalable
ou par règlementation en liaison avec les autres ministères.
C'est par l'intermédiaire de la Direction Générale
des Télécommunications (DGT) que le Ministère
exerce son monopole sur les télécommunications. Celleci
est divisée en quatre grandes directions
Direction des programmes, des études et des relations
industrielles
Direction de la commutation (téléphonie publique
et privée, télex...)
Direction de la transmission (réseaux câblés,
radio-communications..)
Direction des opérations et des actions commerciales
(1)
Les services publics nationaux et internationaux en matière
de téléphone, télégraphe, télex
et transmission de données sont fournis par la DGT qui met
également des circuits et services spéciaux à
la disposition de l'armée, du ministère de l'intérieur,
de la Radio et Télévision Algérienne (RIA). Les
grandes sociétés d'Etat comme la SONATRACH, la SONELGAZ,
Air Algérie, la SNTF et les autorités portuaires et
aéroportuaires peuvent utiliser leurs propres sytèmes
de communications avec l'autorisation des P&T.
Sous la tutelle du Ministère des P&T, deux sociétés
d'Etat, la SONELEC (Société Nationale de Fabrication
et de Montage du Matériel Electrique et Electronique) et la
SONATITE (Société Nationale des Travaux d'Infrastructure
des Télécommunications), sont respectivement chargées
de la fabrication de certains équipements (centraux publics
sous licence ITT, PABX, appareils d'abonnés dans une usine
à Tlemcen, dans l'Ouest de l'Algérie, et câbles
multipaires de faible capacité dans une usine à Alger)
et de leur installation.
Mesurée par l'évolution du parc téléphonique
en service (nombre de postes principaux), la situation des télécommunications
algériennes est en progression notable depuis le milieu des
années 1970.
La densité téléphonique en postes principaux
est passée de 0.6-0.8/100 habitants à 1.3 entre la période
1966-1976 et 1979.
Elle se situerait en 1982 aux alentours de 2 postes pour cent habitants.
Pourtant, cette évolution apparemment favorable masque deux
faits: d'une part, une certaine incapacité à satisfaire
la demande totale, comme en témoigne l'évolution des
listes d'attente, d'autre part un certain retard par rapport à
d'autres pays du Tiers Monde.
Plusieurs goulots d'étranglement expliquent cette situation
de retard et d'incapacité à satisfaire la demande :
- l'engorgement des réseaux urbains, notamment celui d'Alger,
- le décalage dans le temps entre les installations de centraux
et les installations d'abonnés et de réseaux locaux
(pas assez nombreuses et de capacité insuffisante,
- le taux d'utilisation des capacités de centraux dépasse
à peine 60%), et, de manière générale,
le retard chronique dans la réalisation des plans.
Comme dans la plupart des autres secteurs de l'économie algérienne,
on retrouve dans celui des télécommunications l'existence
de "restes à réaliser" ou travaux d'achèvement
des plans-antérieurs,dont l'origine est imputable à
une planification déficiente et aux causes générales
déjà évoquées.
De plus, les disparités d'équipement importantes entre
les zones rurales ou les régions éloignées et
les zones urbaines (le taux de densité téléphonique
n'était que de 1.4 pour 100 habitants en dehors des zones urbaines
en 1982, alors qu'il était de 4 à 5% dans les grandes
villes pour une moyenne nationale de 2), les insuffisances au niveàu
des centraux interurbains et internationaux, notamment en raison d'une
maintenance déficiente.
Constitué presque exclusivement d'équipements
importés jusqu'à la mise en service d'une production
locale de câbles par la SONELEC (Société Nationale
de Fabrication et de Montage du Matériel Electrique et Electronique)
en 1974 et d'une usine d'équipements de commutation et d'appareils
d'abonnés à Tlemcen en 1980, le réseau
public des télécommunications algériennes a longtemps
reposé sur les techniques électro-mécaniques
de commutation et sur la transmission analogique.
Toutefois, depuis 1982, les techniques numériques font leur
apparition, la décision de la DGT, est prise en 1982, d'intégrer
les technologies numériques au développement futur des
télécommunications algériennes alors que jusqu'à
cette date les technologies conventionnelles
avaient prévalu, ensuite l'extension du 3e Plan jusqu'à
l'horizon 1988, dans une perspective décennale, et enfin la
consécration du secteur des télécommunications
comme secteur prioritaire, à la fois dans le budget d'équipement
de 1984 et dans les travaux préparatoires du prochain plan
quinquennal 1985-1989.
Les principaux fournisseurs :
8UDAVOX Hongrie Matériel de transmission PCM
FUJITSU Japon Câbles coaxiaux, terminaux multiplex
GTE EtatUnis Matériel de transmission PCM et de communications
par satellites (Stations terrestres) ITT (Filiales du groupe)
CGCT France Matériel de centraux électromécaniques
crossbar (Pentaconta)
CITESA Espagne PBX et appareils d'abonnés
SESA Espagne Matériel de centraux électromécaniques
crossbar (Pentaconta) et électroniques (Métaconta),
appareils d'abonnés
L.M. ERICSSON Suède « Matériel de centraux
électromécaniques crossbar (ARF), PABX, matériel
de transmission PCM
MARCONI Royaume Uni Matériel de transmission PCM
MOTOROLA Etats Unis Matériel de radio mobile
NEC japon Matériel micro ondes
PYE (Groupe PHILIPS) Royaume Uni Matériel de radio mobile
SIEMENS R.F.A. Matériel de centraux télex de type crosspoint,
équipements de multiplexage TDM , téléscripteurs
STORNO Radio Coms Danemark Matériel de radio mobile
Le taux d'équipement téléphonique
doubla entre 1982 et 1988, passant de 2 à plus de 4 postes
principaux par 100 habitants en six ans.
Les capacités des centraux installés passentt de 650
000 lignes à près de 1.5 millions de lignes au cours
de la même période soit une multiplication
par plus de 2.3.
Le ministère de la Poste, des Télécommunications,
des Technologies et du Numérique est un ministère
algérien chargé notamment de la gestion des sociétés
étatiques Algérie Poste (finance et transaction bancaire),
et Algérie Télécom
(technologies et télécommunications)
Algérie Télécom
a été créée le 1er janvier 2003 d'une
séparation des activités postales et télécommunications
des anciens services de PTT.
En 2003, Algérie Télécom comptait près
de 130 000 abonnés GSM et 1,9 million de clients sur le
réseau fixe.
Ses activités comprennent la téléphonie fixe,
la téléphonie mobile, Internet et les télécommunications
par satellite.
Le 30 mars 2014, Algérie Télécom
a lancé sa nouvelle gamme d'offres internet, baptisée
« Idoom ADSL », avec des débits allant de 1 à
8 Mbit/s.
Le 28 mai 2014, Algérie Télécom
propose la téléphonie fixe en illimité à
travers sa nouvelle gamme d'offres, « Idoom Fixe ».
Le 8 septembre 2014, Algérie Télécom
lance la 4G en mode fixe à ses clients résidentiels.
Le 20 avril 2015, Algérie Télécom
a procédé au lancement du premier service Wi-Fi Outdoor
en Algérie, baptisé « WiCi », une solution
innovante qui permet de couvrir de larges zones urbaines avec du haut
débit sans fil. Le 6 juin 2018, son monopole sur la fourniture
d'accès à internet a pris fin avec l'ouverture à
la concurrence de la boucle locale.
Le 25 avril 2016, Algérie Télécom
lance sa nouvelle offre ADSL illimité avec un débit
allant jusqu'à 20 Mbit/s.
Le 31 juillet 2016, Algérie Télécom
a annoncé la commercialisation du 1er service VoLTE en Algérie.
Le 21 novembre 2019, Algérie Télécom
lance l'application « E-Paiement espace client », pour
le rechargement des comptes Idoom et le paiement des factures téléphoniques.
sommaire
|