La transmission
analogique
Avec l'accroissement continu du trafic téléphonique,
et notamment le trafic interurbain, s'imposa à l'Administration
la nécessité d'accroître le nombre de voies téléphoniques
de transmission entre commutateurs téléphoniques.En effet,
pour pouvoir acheminer les communications à travers tout le pays,
il est nécessaire de construire un réseau de câbles
téléphoniques chargés de connecter les commutateurs
téléphoniques entre eux.
Ce fut donc la course pour multiplier les câbles
de transmissions sur tout le territoire, "ouvrir les liaisons"
entre les villes, avec toutes les difficultés matérielles
et financières que cela comportait.
La Transmission Analogique :
- Initialement, une liaison de transmission ne pouvait véhiculer
qu'une seule voie téléphonique, qu'une seule conversation
téléphonique à la fois.
- Au début du téléphone, sur ces premières
liaisons téléphoniques, les courants qui circulaient étaient
tout simplement les courants analogiques bruts générés
par les voix des deux correspondants au travers des microphones des téléphones.
De ce fait, les signaux étaient rapidement affaiblis par les pertes
induites par les câbles métalliques, ainsi que par les courants
telluriques qui parasitaient les transmissions vocales brutes. Les liaisons
de longue distance, interurbaines, étaient alors impossibles.
Avant le début de la première guerre mondiale, il existe
alors en France, seulement 2 câbles téléphoniques
pupinisés de quelques kilomètres seulement : Paris-Versailles,
et Lille-Tourcoing. Il s'agit plus de câbles suburbains que de câbles
réellement interurbains, étant donné leur faible
longueur.
- Dès le lendemain de la première guerre mondiale, les premiers
amplificateurs analogiques stables à tubes électroniques,
issus de l'invention de la triode par M. Lee De Forest en 1906 furent
déployés sur le réseau de transmissions pour accroître
la portée des liaisons téléphoniques de transmissions.
Il s'agissait d'appareils fragiles qui nécessitaient une surveillance
régulière et un entretien continu. Ils étaient disposés
à intervalles de 70Km.
- La première liaison interurbaine téléphonique à
grande distance (interurbain manuel), entre Paris et Strasbourg, est commandée
le 7 septembre 1923
Au fur et à mesure du déploiement du réseau téléphonique
interurbain et transfrontalier, il est apparu de plus en plus compliqué
et coûteux de maintenir le principe "une paire téléphonique
pour une communication téléphonique".
Dès 1918, aux USA, est inventé le procédé
de Multiplexage Analogique par onde porteuse. Désormais sur une
liaison de transmission il est possible de transmettre deux conversations
téléphoniques simultanément, sans qu'elles se mélangent,
grâce à la Répartition en Fréquences.
- En 1931, l'ingénieur français Pierre Marzin, conçoit
un procédé de Multiplexage Analogique par onde porteuse
que l'on dénommera Système Marzin pouvant transmettre 2
voies téléphoniques simultanément.
Puis, les progrès furent continus, on parvint à faire passer
ultérieurement 3 puis 6 conversations téléphoniques
simultanées sur la même liaison métallique de deux
fils à partir de 1942 (Système CNET) et plus encore par
la suite...
- Il fut inventé également le principe du circuit fantôme
qui consista, avec deux liaisons, à créer une troisième
voie, la voie fantôme : c'est à dire qu'avec deux liaisons
métalliques de transmissions, nous pouvions désormais transmettre
1 voie téléphonique supplémentaire portée
entre les deux liaisons métalliques, ce qui permettait d'augmenter
sensiblement le nombre de voies de transmissions avec le même nombre
de liaisons métalliques installées...
Dans le monde, le premier système à courants porteurs à
3 voies téléphoniques modulées est mis en service
entre Londres et Madrid (avec stations intermédiaires à
Versailles, Saumur, Saintes, Bordeaux, Saint-Sébastien et Saragosse)
le 8 juin 1928.
En France, les 2 premiers systèmes à courants porteurs à
3 voies sont mis en service (fournis par la société LMT)
pour les communications interurbaines : le 5 août 1929 entre Dijon
et Annemasse, le 5 octobre 1929 entre Marseille et Nice.
Les différents supports de liaisons à courants porteurs
:
Les liaisons normalisées, au fur et à mesure des innovations
technologiques, sont réalisées par regroupements de groupements
de base normalisés sur différents supports.
Câbles souterrains à paires symétriques
par liaisons 4 fils :
Pour chaque quarte symétrique au choix, par 12, 24, 36, 60 ou 120
voies téléphoniques maximum, par formation à partir
de Groupes Primaires (GP) et/ou Groupes Secondaires (GS).
Câbles souterrains à paires symétriques par liaisons
2 fils :
Pour chaque paire symétrique à 2 fils, au choix, de 12 à
300 voies téléphoniques maximum, par formation à
partir de Groupes Primaires (GP) et/ou Groupes Secondaires (GS).
Câbles souterrains à paires coaxiales :
Pour chaque paire coaxiale, au choix, de 120 à 10.800 voies téléphoniques
maximum, par formation à partir de Groupes Secondaires (GS), Groupes
Tertiaires (GT) et/ou Groupes Quaternaires (GQ). (en général
lutilisation des câbles coaxiaux débute au minimum
pour 300 voies). Elles sont désignées par la fréquence
supérieure limite du spectre transmis : 1,3 MHz (300 voies téléphoniques),
4 MHz (960 voies téléphoniques), 6 MHz (1.200 voies téléphoniques),
12 MHz (2.700 voies téléphoniques)
Jusquà
60 MHz maximum (soit pour un maximum de 10.800 voies téléphoniques).
Câbles sous-marins internationaux : aller
à voir la page
Et les faisceaux hertziens :
Sommaire
Un faisceau hertzien est un système de transmission
de signaux aujourd'hui principalement numériques
mono-directionnel ou bi-directionnel et généralement permanent,
entre deux sites géographiques fixes.
Il exploite le support d'ondes radioélectriques, par des fréquences
porteuses allant de 1 à 86 GHz1 (gamme des micro-ondes), focalisées
et concentrées grâce à des antennes directives.
Ces émissions sont notamment sensibles aux obstacles
et masquages (relief, végétation, bâtiments, etc.),
aux précipitations, aux conditions de réfractivité
de l'atmosphère, aux perturbations électromagnétiques
et présentent une sensibilité assez forte aux phénomènes
de réflexion (pour les signaux analogiques mais la modulation numérique
peut, au moins en partie, compenser le taux d'erreur de transmission dû
à ces nuisances).
À cause des limites de distance géographique
et des contraintes de « visibilité », le trajet hertzien
entre deux équipements d'extrémité est souvent découpé
en plusieurs tronçons, communément appelés «
bonds », à l'aide de stations relais (exemple : la tour hertzienne
du Vigen).
Dans des conditions optimales (profil dégagé, conditions
géoclimatiques favorables, faible débit, etc.), un bond
hertzien peut dépasser 100 km.
En téléphonie il a été réalisé
un grand réseau de faisceaux herziens utilisé pour
établir les communications téléphoniques à
grande distance sur tout le territoire Français.
Les bandes de fréquences représentent donc une ressource
rare et leur exploitation est réglementée par certains organismes
officiels nationaux et internationaux.
Pour chaque liaison hertzienne bilatérale, deux fréquences
distinctes sont exploitées ; elles correspondent chacune à
un des sens de transmission.
Dans le cas d'un réseau composé de plusieurs bonds ou de
liaisons géographiquement proches, certains problèmes d'interférences
peuvent apparaître, affectant la qualité des transmissions
ou pouvant nuire à d'autres transmissions.
La définition d'un plan de fréquences est censé minimiser
les perturbations tout en optimisant l'efficience de la ressource spectrale
exploitée.
La ressource hertzienne est saturée en raison des
multiples applications exploitées (radiotéléphonie,
télédiffusion, transmissions militaires ou de sécurité,
etc.).
Le signal source (vidéo, audio, données, texte, etc.) à
retransmettre est transposé en fréquence par modulation.
L'opération de modulation transforme le signal d'origine en bande
de base, par un signal modulé dit « à bande étroite
», dans une bande passante définie et conforme aux normes
exploitées.
En France, les modulations analogique (AM et FM) sont désormais
remplacées par des codages numériques :
à 4 ou 16 états (QPSK, 4 QAM, 16QAM, etc.) pour les signaux
de type PDH ;
à 64 ou 128 états (64 QAM, 128 QAM
) pour les signaux
de type SDH.
Le quadruplement du nombre d'états (de 4 à
16) réduit pour un débit donné la bande passante
nécessaire d'un facteur 2 (inversement pour une bande passante
donnée, il permet de doubler le débit).
En contrepartie, la moins bonne tolérance au bruit des signaux
modulés suppose une réduction de la portée effective
des liaisons.
Sommaire
Aujourd'ui avec les réseaux numériques,
on se demande quel sont les Intérêts et les inconvénients
par rapport aux câbles et à la fibre optique :
Les faisceaux hertziens ont une latence inférieure
à celle de la fibre optique. Dans cette dernière,
le phénomène de dispersion modale augmente la distance
parcourue par l'information lumineuse par rapport à la distance
de fibre effective. L'indice de réfraction du verre diminue
aussi la vitesse de transmission de la lumière dans une fibre
optique qui est ainsi de 75 % de la vitesse des ondes radioélectriques
utilisées par les faisceaux hertziens en air libre.
En outre, les travaux de génie civil requis pour l'installation
de câbles ou de fibres optiques sont généralement
plus coûteux, puisqu'ils sont à effectuer sur l'ensemble
du trajet de transmission, et que l'information est transmise de
bout en bout par le matériel.
À l'inverse, il suffit d'installer deux antennes, surplombant
une éventuelle tour, pour créer un faisceau hertzien,
dont le signal est porté par l'air.
Cependant, le débit des liaisons hertziennes
est inférieur à celui des fibres optiques. En outre,
un câble ou une fibre optique peuvent être blindés
et sont peu, voire pas sensibles aux interférences, là
où les conditions atmosphériques affectent directement
la qualité des transmission radio.
En Téléphonie mobile
Un opérateur de téléphonie peut utiliser les
faisceaux hertziens pour relier ses antennes-relais, qui desserviront
à leur tour les téléphones cellulaires dans
leur zone de couverture. Dans certaines conditions, comme en montagne,
l'opération est moins coûteuse que d'installer une
fibre optique jusqu'aux antennes-relais.
Il y a une carte interactive à jour des liaisons herziens
sur cette
adresse 'https://carte-fh.lafibre.info)
Dans les années 1970, des faisceaux hertziens à
vocations régionales ont été utilisés
par France Télécom .
Pendant plus de cinquante ans, ces liaisons hertziennes ont permis
d'acheminer les communications téléphoniques entre
les grandes villes de Métropole : elles faisaient partie
du réseau national de transmission de l'Administration des
PTT (qui devint ensuite France-Télécom).
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A l'occasion d'un appel vers un département distant,
nous en avons tous bénéficié sans imaginer la complexité
technique du réseau et sans penser aux centaines de kilomètres
empruntées par notre parole. Seules quelques grandes tours hertziennes
ici et là avaient pu éveiller notre curiosité.
Vous trouverez ici des informations très variées
sur ces anciens faisceaux hertziens, telles que leurs évolutions
au fil des années, les différents modèles d'antennes
utilisées, des cartes du réseau, des photos d'époque
ou bien contemporaines.
Il est à noter que depuis le début des années
2000, ces anciennes tours France-Télécom accueillent de
nouveaux faisceaux hertziens qui en général sont utilisés
par les opérateurs de téléphonie mobile.
Sommaire
Le réseau téléphonique fixe (RTC) en France
est complexe. Rappelons son organisation à l'échelle
nationale qui est résumée par le schéma suivant
Le fonctionnement du réseau téléphonique sappuie
sur une découpe du territoire métropolitain, en zones
élémentaires appelées « ZAA »
Zone à Autonomie dAcheminement.
En 1994, on dénombrait 430 ZAA. A la fin des années 90,
ce nombre est divisé par 3 ou 4, suite à la généralisation
des transmissions par fibres optiques.
Chaque ZAA comporte un ou plusieurs commutateurs (central
téléphonique ) dits "CAA" Commutateur
à Autonomie d'Acheminement auxquels sont raccordés les
abonnés de la zone en question. Les CAA sont des commutateurs de
capacité importante, situés dans les villes de faible et
moyenne importance.
Pour des raisons technico-économiques, un abonné ne peut
être distant de plus d'une dizaine de kilomètres de son commutateur.
Cela pose problème pour les abonnés habitant en zone rurale
et trop éloignés de leur CAA : on les raccorde alors à
des petits commutateurs de faible capacité, situés dans
la zone rurale en question, et appelés CL Commutateur
Local rélié au CAA de dépendance. par câbles
aériens ou sous terrains.
Les ZAA doivent leur nom au fait que, chacune d'entre elles est autonome
pour aiguiller une communication entre deux de ses abonnés : il
s'agit alors d'un appel en " local ".
La partie du réseau téléphonique interne à
chaque ZAA est appelée " Réseau Local ", "
Réseau Régional ", ou encore " Réseau Intra-ZAA
".
Les Zones Urbaines :
Les très grandes villes comme Paris ou Lyon, ont un réseau
téléphonique avec des caractéristiques particulières,
à cause de la forte densité d'habitants : cela se traduit
par des commutateurs de grande capacité en nombre élevé,
et des zones de desserte des abonnés de superficie restreinte.
On ne parle alors plus de ZAA et de CAA, mais plutôt de ZU
Zone Urbaine et de CU Commutateur Urbain.
Le Réseau National :
Les ZAA et ZU sont reliées entre elles, grâce au "
Réseau National " (ou " Réseau Interurbain "
ou " Réseau Inter-ZAA " ou encore " Réseau
Interrégional ").
Ce réseau qui permet donc les appels en " national ",
est constitué d'un ensemble de commutateurs spécialisés,
appelés CT Commutateurs de Transit et reliés
entre eux grâce à un réseau maillé d'artères
de transmission à grande distance et de forte capacité :
ce sont les Liaisons à Grande Distance du Réseau National.
Au début des années 2000, on dénombre en France environ
une centaine de commutateurs de transit, pour un millier de commutateurs
dabonnés. Les CAA et CU sont quant à eux, raccordés
au Réseau National à l'aide d'artères de capacité
plus faible, appelées liaisons sectorielles, et venant se "
raccrocher " en étoile aux nuds du réseau maillé.
Pendant les années 60, 70 et 80, les Liaisons à
Grande Distance interconnectant les CT de la Métropole, étaient
réalisées exclusivement à l'aide de Câbles
Coaxiaux et de Faisceaux Hertziens .
Ces deux types de support de transmission ne formaient pas deux réseaux
indépendants, mais étaient étroitement imbriqués,
constituant ensemble un réseau dartères bien maillé.
Les années 90 ont vu progressivement apparaître
l'utilisation de la Fibre Optique pour établir des Liaisons
à Grande Distance : ce nouveau type de support de transmission
obtiendra l'exclusivité au début des années 2000,
après le démantèlement des liaisons par Câbles
Coaxiaux et par Faisceaux Hertziens.
Néanmoins, quelques Faisceaux Hertziens semblent rester intéressants,
dans des zones géographiques difficiles ( zones de montagneuse,
îles, etc).
Il faut également signaler que le Réseau
National est connecté aux Territoires et Départements d'Outre-Mer,
ainsi qu'aux pays étrangers : des liaisons par câble optique
sous-marin et par satellite sont utilisées.
Le site https://www.hertzien.fr/
détaille ce réseau national, desannées 50 jusqu'au
démantellement de 1996 à 1998 au profit de la fibre optique.
Sommaire
Un peu d'histoire :
Cables coaxiaux :
En 1939, juste avant la déclaration de guerre, les premiers câbles
coaxiaux furent déployés à titre expérimental
entre Paris et Vierzon et Vierzon et Limoges et exploités initialement
en Basse Fréquence, puis, une fois convertis après la guerre
au multiplexage analogique, permirent à l'aide d'amplificateurs
à tubes électroniques disposés tous les 9 km d'atteindre
une bande passante utile de 4 MHz, et qui permettait de ce fait de transporter
960 voies de conversations téléphoniques sur le même
câble, par Multiplexage Analogique lorsque le Multiplexage Analogique
fut mis ultérieurement en service. Ces deux câbles sont fabriqués
par la société LTT.
Il faut attendre le 29 juillet 1947 pour qu'un second câble coaxial
soit mis en service en France : Paris - Toulouse. Il s'agira du premier
câble coaxial multiplexé mis en service régulier dans
notre pays.
1939 Premier câble coaxial mis en service en France : Paris - Toulouse.
1952 Second câble coaxial mis en service en France : Dijon - Nancy.
960 voies téléphoniques, sur une distance de 281 km.
1952 Premier câble coaxial avec Répéteurs à
Transistors : Paris - Bordeaux.
Faiseaux herzien :
Dès la Libération en Mai 1945, la France entreprend
la réalisation d'une nouvelle manière de transmettre les
conversations téléphoniques à distance. L'étude
ayant débuté discrètement sous l'occupation en 1941,
par des expériences de propagation des ondes centimétriques
dans les environs de Toulon. Pour ce faire, elle s'inspire de la technologie
du radar améliorée par nos amis britanniques dès
le début de la seconde guerre mondiale (nos amis ayant en cela
bénéficié des résultats prometteurs menés
par la France et brevetés à partir de 1934, que nous avions
transférés en Grande-Bretagne in-extremis avant notre invasion
- ce qui permit à la Grande-Bretagne de ne pas s'effondrer sous
le poids de la Luftwaffe.
Le 19 avril 1946, ont lieu pour la première
fois en France les premiers essais de téléphonie transmise
par Faisceau Hertzien en ondes ultra-courtes entre Paris et Montmorency,
en présence de M. le Ministre des PTT - Jean Letourneau qui inaugure
le dispositif installé dans la forêt de Montmorency.
Les travaux réalisés en 1946 s'avérant concluants,
l'Administration des PTT s'engage dans la construction de la première
liaison hertzienne d'exploitation courante en France en 1949 sous l'impulsion
de M. le Directeur Général des Télécommunications
- Charles Lange.
Le 12 juillet 1951, Paris-Lille sera la première liaison
hertzienne construite et mise en service, d'une longueur de 219 km,
La capacité de portance de ce tronçon hertzien est de 720
voies téléphoniques simultanées,
Le 23 février 1952, l'artère hertzienne Dijon
- Strasbourg est inaugurée par M. le Ministre des PTT - Roger
Duchet, au Centre Hertzien du Mont Afrique (Dijon), lors de sa mise en
service.
Du 2 juillet au 19 août 1952 sont réalisés
en Tunisie, par le SRCT, des essais de transmission hertzienne longue
distance dans la bande des 3,75 GHz (longueur d'onde de 8 cm).
Le 2 juin 1953, c'est par la liaison hertzienne de Cassel (59),
via Bouvigny (62), Bavincourt (62), Belleuse (80), La Neuville d'Aumont
(60), jusqu'au Centre Hertzien de Cormeilles-en-Parisis (ex-78 Seine-et-Oise
) - (centre terminal côté Paris) que pourra être diffusé
en France le couronnement de SM la Reine Elizabeth II de Grande-Bretagne
et d'Irlande du Nord.
Le 20 avril 1964, est mise en service la première Liaison
Hertzienne à 960 voies téléphoniques simultanées,
entre Paris (Tour Hertzienne de Meudon) et Nancy.
Limites de la Transmission Analogique.
- Les liaisons analogiques demeurent quoi que l'on fasse, sensibles
aux parasites et à l'affaiblissement électrique. Elles demeurent
donc chères à exploiter par l'usage obligatoire d'amplificateurs
qui nécessitent d'être multipliés partout le long
des liaisons de transmissions et d'équipes de techniciens chargés
de les étalonner et dépanner régulièrement...
- L'explosion du trafic téléphonique à partir du
début des années 1960 rendait la situation intenable ; il
eût fallu multiplier sur tout le territoire national le nombre de
câbles multiplexés analogiquement, avec les effectifs qui
aillent avec, dans des proportions tout bonnement utopiques techniquement
et matériellement...
- De plus, pour les petits faisceaux locaux de transmissions, vu le coût
et la complexité des installations de multiplexage et de démultiplexage
analogique à généraliser il n'était pas rentable
de généraliser le Multiplexage Analogique. Donc pour le
maillage local, départemental, les signaux étaient transmis,
avec plus ou moins de succès, uniquement en basses fréquences,
avec une liaison métallique = une conversation téléphonique,
comme aux débuts du téléphone...
Le Multiplexage Analogique était une bonne technologie éprouvée,
mais hélas complexe et coûteuse à construire, à
mettre en uvre et à entretenir, et de ce fait, elle n'était
rentable à exploiter que sur les grandes artères de transmissions.
Il fallait donc trouver une nouvelle solution technologique...
Sommaire
Sommaire
Carte en 1968
Sommaire
Carte en 1980
Sommaire
Entre technique entreprises et politique : Une histoire
de la gestion internationale des ressourcés hertziennes
Pascal Griset
Le développement des télécommunications a imposé
dès l'origine une concertation étroite entre les Etats,
une véritable coopération internationale. Pour connecter
les différents systèmes, des règles communes, des
procédures d'arbitrage étaient indispensables. Les premières
institutions internationales se constituérent en Europe dès
le milieu du xix siècle. Le projet de liaison télégraphique
Berlin-Vienne entraîna la signature du premierv accord international
en matière de télécommunications entre la Prusse
et l'Autriche en 1849. L'année suivante, la création de
l'Union télégraphique austro-allemande amorça un
mouvement qui associa progressivement la majorité des puissances
concernées; convention entre la Belgique, la France et la Prusse
(1852), conférences de Berlin (1855) et de Bruxelles (1858), autant
d'initiatives qui permirent la signature à Paris, le 17 mai 1865,
de la premiere Convention télégraphique internationale créant
l'Union télégraphique internationale
(1).
Trois conférences, Vienne (1868), Rome (1871)
et Saint-Pétersbourg (1875), fixèrent les procédures
communes, les normes, les règlements tarifaires donnant à
la croissance des liaisons internationales un cadre indispensable.
Structures de coopération, ces institutions devinrent aussi lieu
d'affrontements opposant les intérêts nationaux en présence.
Le développement des liaisons hertziennes à partir des premières
années du XXe siècle posa un nouveau problème de
coordination internationale. Après le temps des structures autonomes,
spécialement créées pour encadrer le développement
de la nouvelle technologie, vint celui des regroupements et de l'intégration
aux structures internationales préexistantes. La notion d'espace
hertzien, de plus en plus considéré comme une ressource
naturelle, donna aux conférences de l'après Seconde Guerre
mondiale une connotation très différente. Au temps de la
coopération se substitua progressivement celui du partage, voire
du marchandage (2).
1865 Le
document (pdf) est disponible ici.
Délégués à la première
Conférence télégraphique internationale (Paris, 1865)
(Source : UIT)
GENÈSE DE L'UNION INTERNATIONALE DES TÉLÉCOMMUNICATIONS
L'émergence de la radio suscita la création d'institutions
internationales spécifiques. Sa gestion fut ensuite intégrée
dans une nouvelle structure regroupant les technologies câble et
hertziennes. Alors qu'au XIXe siècle le développement des
instances internationales s'était effectué sous la domination
presque exclusive des administrations, la présence beaucoup plus
forte d'entreprises privées dans l'histoire de la radio donna un
caractère différent aux structures coordonnant son développement.
Sur l'axe d'opposition entre Etats, toujours présent, se superposa
un clivage privé/administrations dans les débats concernant
l'avenir des télécommunications.
Aux origines : écarter la mise en place d'un monopole privé
.
Le « marconisme » marqua profondément les premières
années de développement des radiocommunications.
Dès 1901, la Marconi Wireless ne vendait plus ses appareils mais
les louait, proposant à ses clients un service complet incluant
la présence d'un opérateur à bord. S'appuyant sur
un nombre croissant de stations côtières, le système
Marconi s'affirma donc comme le premier réseau radio
opérationnel (3). L'entreprise anglaise comptait bien conserver
cette situation privilégiée. Contrôlant par ses opérateurs
l'ensemble du système, elle institua l'interdiction pour les postes
portant sa marque de communiquer avec des postes de manufacturiers concurrents,
sauf en cas de détresse. Elle justifiait cette clause d'exclusivité
en affirmant, contre toute logique technique, que ses postes ne pouvaient
assurer un service de qualité avec des matériels qui n'étaient
pas strictement identiques. En fait, Marconi tentait d'établir
un monopole sur les liaisons maritimes, en captant de manière exclusive
la clientèle 4. L'opinion internationale fut choquée par
la brutalité de cette politique qui suscita une vive opposition,
principalement orchestrée par l'Allemagne 5. Venant d'une entreprise
britannique, c'est-à-dire du pays qui contrôlait déjà
la majeure partie des câbles transocéaniques, la tentative
d'instaurer un monopole ne pouvait que provoquer une réaction générale.
L'Allemagne proposa en 1903 aux responsables des principales administrations
de se rencontrer à Berlin pour étudier les problèmes
relatifs à l'organisation des radiocommunications internationales.
A l'exception de l'Angleterre et de l'Italie toutes les délégations
adoptèrent une position claire affirmant la liberté de communication
face aux prétentions hégémoniques de l'industriel
britannique et affirmèrent le principe de la liberté de
communication, précisant que les stations côtières
et les postes embarqués devaient échanger leurs messages
« sans distinction des systèmes de télégraphie
sans fil employés ».
L'action conjuguée des administrations de divers pays et le jeu
de la concurrence internationale avaient ainsi écarté la
mise en place d'un monopole dangereux pour la sécurité des
communications, tout en évitant les perturbations qu'une concurrence
trop virulente entre opérateurs privés aurait inévitablement
entraînées.
Les conférences de Berlin (1906) et de Londres (1912) réaffirmèrent
ces principes et organisèrent le fonctionnement des communications
radioélectriques. Vingt-neuf nations participèrent à
la première Conférence radiotélégraphique
internationale de Berlin en I906. Un texte fixant les cadres d'une convention
radiotélégraphique et un autre établissant un «
Règlement des radiocommunications » furent adoptés.
Ils entrèrent en vigueur en juillet 1908. Une première attribution
de fréquences y fut organisée, l'obligation de communiquer
les caractéristiques de son matériel à toute station
émettrice étant imposée. Les procédures réglant
les communications ainsi qu'une première normalisation technique
furent décidées. L'augmentation extrêmement rapide
des stations entraîna en 1912 la convocation d'une nouvelle conférence.
L'attribution des fréquences fut révisée en fonction
des nouveaux services développés. Malgré le retentissement
du naufrage du Titanic, l'obligation pour tout navire d'être équipé
d'un appareil radio ne put être décidée. Certaines
délégations estimèrent en effet qu'une telle décision
empiéterait sur les juridictions nationales. La
mesure fut finalement adoptée en 1914 à la Conférence
internationale sur la sauvegarde de la vie humaine en mer.
L'attitude des Etats-Unis fut relativement réservée vis-à-vis
de l'utilité de cette coopération internationale. L'administration
américaine ne signa la convention radiotélégraphique
de 1907 qu'après avoir consulté les principales entreprises
du secteur. Leurs avis furent très contrastés. Si l'American
Marconi plaida bien entendu pour la non-ratification, arguant que l'attitude
du groupe international avait pour seul but de se protéger contre
les contrefaçons, la United Wireless Telegraph Company et la compagnie
De Forest furent en revanche favorables à une ratification rapide
du texte afin de gêner leur principal concurrent. La compagnie Fessenden,
moins directement concernée par le marconisme, révélait
cependant mieux le véritable sentiment des Américains vis-à-vis
des instances internationales, en déclarant que « la régulation
du système américain doit être réalisée
par les autorités américaines et [que] le développement
de cette technique ne doit pas être gêné par les conditions
archaïques existant à l'étranger ».
Cette hostilité s'expliquait en fait par le contrôle exercé
par les puissances européennes sur ces structures.
Contrer cette influence devint l'un des objectifs majeurs des Etats-Unis
après la Première Guerre mondiale (6).
Les institutions internationales après la Première Guerre
mondiale
Clubs relativement restreints jusqu'en 1914, les institutions internationales
connurent un développement très net durant l'entre-deux-guerres.Si
le rôle des puissances européennes resta fondamental, les
Etats-Unis furent en mesure d'influencer notablement les décisions.
Les réorganisations intervenues dans les institutions internationales
permirent de donner un cadre moderne au développement des télécommunications
internationales
et de les adapter aux fortes évolutions technologiques intervenues
en quelques décennies (7).
Les réticences américaines vis-à-vis de toute autorité
supranationale expliquent en grande partie la longue période qui
s'écoula entre la fin de la Première Guerre mondiale et
la tenue de la conférence de Washington en 1927. Les procédures
et accords concernant les radiocommunications, élaborés
par les alliés durant le conflit, furent réunis 8 en un
texte devant servir de cadre au développement des services commerciaux.
Ce projet
provoqua une vive opposition aux Etats-Unis où un groupe d'industriels,
mené par RCA, organisa une vigoureuse campagne contre le protocole
(9). Un comité consultatif, formé par les Américains,
regroupant les administrations concernées et les représentants
des milieux professionnels, publia en 1920 un rapport critiquant les principes
définis par le protocole de 1919. Sans tenir compte de cet avis,
le Département approuva en 1921 un projet de convention prévoyant
une fusion des réglementations internationales pour les câbles
et la radio. Cette attitude vivement critiquée par les industriels
révélait les contradictions existant au sein même
de l'Administration américaine (10). La traditionnelle domination
des administration ne pouvait en effet être acceptée par
RCA qui, dans un mémorandum publié en mai 1921, se fit le
porte-parole des intérêts des entreprises privées
américaines. Opposant le dynamisme de l'initiative privée
à l'immobilisme des lourdes organisations gouvernementales, RCA
estimait qu'une union internationale empêcherait tout investissement
de capitaux privés dans les réseaux internationaux et bloquerait,
en raison de sa « naturelle » lenteur, toute évolution
technologique. Afin de flatter l'isolationnisme croissant en ces années
d'après-guerre, le projet d'union universelle des communications
électriques fut également présenté comme un
«super gouvernement... répondant aux mêmes principes
que la Société des Nations... aboutissant à une complète
subordination du nationalisme à un internationalisme utopique,
au détriment de l'intérêt des Etats-Unis ».
La perspective de RCA se voulait en effet géopolitique.
Elle reprenait à son compte une position défendue par beaucoup
dans l'Administration américaine.
En analysant les futures institutions en termes de pouvoir,le projet de
fusion des conventions câbles et radio était interprété
comme un instrument devant permettre aux intérêts britanniques
d'encadrer la croissance des futurs réseaux. Pour freiner ces ambitions,
les Etats-Unis devaient donc s'efforcer de maintenir aussi longtemps que
possible la séparation entre les organismes gérant les câbles
et la radio. « En raison de la position dominante de la Grande-Bretagne
dans le domaine des câbles sous-marins, celle-ci tenterait naturellement,
et dans une large mesure réussirait, à dominer une convention
commune aux câbles et à la radio; les plus petites nations,
dépendantes de la Grande-Bretagne pour leurs communications par
câbles, ne pourraient que soutenir celle-ci lors des questions controversées.
La Grande-Bretagne en viendrait également tout naturellement à
tenter de façonner la convention afin de prévenir, ou du
moins de rendre difficile, l'établissement d'un réseau de
radiocommunications susceptible
de mettre en danger son contrôle des communications mondiales (11)
« En revanche». Dans une convention radio les Etats-Unis seraient
placés en position dominante proportionnelle à leur part
dans le développement passé et présent de la radio
; les plus petites nations, souhaitant de plus en plus communiquer directement
avec les Etats-Unis, seraient entièrement favorables aux ambitions
des Etats-Unis ». En argumentant de la sorte, RCA entendait obtenir
le soutien du gouvernement américain dans une compétition
où chaque entreprise - aux Etats Unis comme en Europe - se présentait
comme un champion national.
Comme le déclarait un général américain en
1921 : « RCA is one hundred per cent american... its growing success
is an indication of american ideals... its affairs will always be conducted
according to the fine ideals of service for country and for humanity...
»
(RCA est cent pour cent américaine... son succès croissant
est une indication des idéaux américains... ses affaires
seront toujours menées selon les nobles idéaux du service
au pays et à l'humanité...)
Vers l'unification
En raison de ces tensions, la réactualisation des règlements
décidés à Londres en 1912 n'eut lieu qu'en 1927 à
Washington. En accueillant cette conférence, les Américains
espéraient pouvoir plus facilement en contrôler les évolutions.
Le département d'Etat réunit les principales entreprises
radioélectriques en 1926 pour examiner leur point de vue. Des représentants
de l'industrie privée furent ensuite inclus dans la délégation
officielle américaine (12). Le président Coolidge ouvrit
la conférence le 8 octobre, par un discours appelant à un
accroissement des communications internationales. Les enjeux réels
dépassaient cependant ce simple vu partagé par tous
les délégués représentant quatre-vingts pays
et soixante-quatre organismes privés et publics. La répartition
des fréquences radio constituait la tâche majeure de cette
conférence. « Les membres de la délégation
américaine représentant l'industrie avaient préparé
un plan d'allocation des fréquences visionnaire. Il prévoyait
de récompenser l'innovation technologique par l'attribution d'une
plus large portion du spectre hertzien et suggérait que l'attribution
des fréquences soit établie sur la base des services et
non sur celle des nationalités (13). » En fait, les Américains
défendirent le principe du « premier arrivé, premier
servi », alors que les pays européens étaient plus
favorables à un partage apriori des fréquences, plus équitable
pour les nations ne disposant pas encore du niveau technologique nécessaire
à la « conquête » des plus hautes fréquences.
La délégation américaine soutint également
le principe d'accords régionaux concernant les fréquences
utilisées sur le continent américain. L'adoption de ces
deux principes récompensa les efforts déployés par
les Etats-Unis qui réussirent également à contrer
les projets d'unification des conventions câbles et radio. La conférence
fut « un succès exceptionnel pour le gouvernement américain,
pour l'industrie radioélectrique américaine et pour le principe
du private leadership dans la variante américaine d'une coopération
privé-public (14) ». Alors que l'organisation internationale
était encore profondément marquée au début
des années 1920 par les conceptions des administrations européennes,
en dix ans les entreprises américaines, soutenues malgré
quelques divergences par leur gouvernement, avaient réussit à
modeler dans une large mesure la politique internationale des radiocommunications.
L'Union internationale de radiodiffusion, créée à
Genève en août 1925 à l'initiative de la BBC, tient
une place tout à fait particulière dans l'histoire des organismes
internationaux. L'UIR, dont la vocation était de coordonner les
activités radiophoniques à l'échelle internationale,
s'organisa en effet en dehors des administrations nationales.
La France n'y fut ainsi représentée à l'origine que
par des stations privées. Son plan de répartition des fréquences
en Europe, adopté sous le nom de « Plan de Genève
», permit la réduction des interférences et des brouillages.
Son action dépassa cependant le domaine technique. Alors que les
Etats s'inquiétaient devant les risques de propagande étrangère
radiodiffusée traversant sans contrôle leurs frontières,
l'UIR proposa un code de conduite destiné à limiter les
frictions entre nations. « Le conseil émet le vu que
les entreprises d'exploitation radiophonique s'entourent du maximum de
garanties pour que les émissions nationales ne comportent, dans
le domaine politique, confessionnel, économique, intellectuel,
artistique, aucune atteinte à l'esprit de coopération et
de bonne entente internationale qui est d'une nécessité
indiscutable pour permettre le développement international de la
radiophonie. » Ce vu fut transmis à la SDN qui devait
se charger de le remettre aux gouvernements concernés.
L'UIR ne fut reconnue officiellement qu'en 1929, les administrations s'associant
à ses travaux.
L'Union internationale des télécommunications, créée
à Madrid en 1932, rassembla en un seul organisme les Unions télégraphiques
et radiotélégraphiques. Les Etats-Unis, bien que longtemps
hostiles à cette fusion, ne furent guère gênés
par une décision qui entérinait les évolutions
techniques et commerciales intervenues à la fin des années
I92O. La suprématie britannique en termes de télécommunications
internationales avait disparu, rien ne s'opposait plus à la création
d'une organisation unique dans laquelle les Etats-Unis tiendraient vraisemblablement
une place centrale. Cette conférence adopta le terme de télécommunications
pour désigner la réunion des différentes activités
concernées. Ce mot, introduit en 1904 dans la langue française
par E. Estaunie, directeur de l'Ecole professionnelle supérieure
des postes et télégraphes, fut ainsi défini :
« Toute communication télégraphique ou téléphonique
de signes, de signaux, d'écrits et de sons de toute nature, par
fil et par radio ou autres systèmes ou procédés de
signalisation électriques ou visuels (sémaphores). »
La langue française, seule langue officielle de l'Union, donnait
ainsi une définition claire et précise d'un ensemble de
domaines jusqu'alors dispersés (15).
DE LA COOPÉRATION AU PARTAGE, L'UIT ET LE SPECTRE HERTZIEN DEPUIS
LA SECONDE GUERRE MONDIALE
L'hégémonie américaine (l6)
Apparue lors de la conférence de Washington, en 1927, l'influence
des Etats-Unis sur les décisions prises au sein de l'UIT s'accrut
notablement au cours des années I95O-I96O (17).
La première conférence d'après guerre de l'UIT réunit
six cents délégués de soixante-seize pays à
Atlantic City en 1947. Elle établit un règlement international
pour les radiocommunications, destiné à mieux gérer
leur développement futur. Le Comité international d'enregistrement
des fréquences fut créé dans ce but. La planète
était divisée en trois zones : Europe-Afrique, Amériques,
Asie et Pacifique Sud. Les Etats-Unis surent peser sur les
décisions de cette institution, par des méthodes comparables
à celles destinées à l'établissement de majorités
solides aux Nations-Unies. La « politisation de l'UIT », que
dénonça par la suite Washington, fut donc une réalité
dès le début des années 1950. « Nous avons
insisté durant de nombreuses années pour refuser l'entrée
de certains pays au sein de l'UIT selon des critères politiques
et non techniques. », déclarait quelques années plus
tard un officiel américain. « We could do this because it
was an « old boy's club » that we run with the European, Russians
and Japanese. » La Chine populaire resta ainsi de nombreuses années
hors de l'Union (18). Relativement discrète, cette « politisation
» ne remit cependant pas en cause la mission essentiellement technique
de l'UIT qui réunissait quatre-vingt-seize membres à la
fin des années 1950. La gestion
du spectre radioélectrique constitua encore l'une des missions
principales de l'UIT. Cette ressource naturelle n'est « finie »
qu'en théorie. Dans la pratique, l'évolution des techniques
permet de placer un nombre croissant de liaisons sur un espace hertzien
identique. Un émetteur radio des années 1980 utilisait par
exemple quatre fois moins de « place » sur le spectre radioélectrique
qu'un matériel équivalant des années 1920 (19). A
mesure que ces gains d'espace se sont accrus, le niveau technologique
des matériels s'est en contrepartie élevé, rendant
leur maîtrise beaucoup plus complexe. En effet, « Le spectre
hertzien est disponible à l'état naturel, qu'il fasse ou
non l'objet d'une utilisation par l'homme. Toutefois, le spectre n'est
exploité que sous condition d'investissements adéquats liés
à des technologies spécifiques sans cesse améliorées
: lois de la physique et conditions techniques détermineront l'offre
maximale de spectre disponible à un moment donné (20) ».
La World Administrative Radio Conférence (Ware) donna en 1959 à
Genève un cadre réactualisé aux liaisons radioélectriques
(21). Le principe du « premier arrivé, premier servi »
fut cette fois encore appliqué. Fondé sur l'enregistrement
a posteriori des positions occupées sur le spectre par l'UIT, sur
la négociation en cas de contestation pour certaines fréquences
et sur la non-perturbation de services existant déjà, ce
mode de gestion permettait une approche pragmatique des problèmes
mais favorisait de fait les nations les plus avancées techniquement.
Cette règle adoptée sous la pression des Etats-Unis à
la conférence de Washington, en 1927, reproduisait les coutumes
maritimes de la « découverte ». L'évolution
des techniques a en effet favorisé « la conquête du
spectre sur un mode extensif, avec l'utilisation d'un plus grand nombre
de fréquences, mais aussi sur un mode intensif, en permettant de
faire passer de plus en plus d'information sur une même portion
de fréquence (22) ». Dans la conquête des « hautes
fréquences », les nations dotées d'industries de haut
niveau technologique, à commencer par les Etats-Unis, étaient
donc en mesure de s'octroyer les positions les plus confortables.
L'organisation des premières liaisons par satellite constitua rapidement
l'un des enjeux essentiels des réunions internationales. La conférence
Ware de 1959 avait attribué à titre expérimental
treize fréquences pour les liaisons par satellite. Les progrès
considérables intervenus dans des délais extrêmement
courts imposèrent cependant une organisation beaucoup plus sérieuse
de ce secteur en plein développement. Une conférence extraordinaire
fut organisée dans ce but à Genève, en octobre 1963.
Les négociations furent parfois difficiles au sein des différents
groupes de travail. Arguments techniques, principes administratifs et
affrontements idéologiques se superposèrent en effet pour
faire des alliés d'un jour les adversaires du lendemain. Lorsque
la France, inquiète d'une propagande incontrôlée venue
de l'espace, proposa l'interdiction de l'utilisation des satellites pour
la radio et la télédiffusion, elle fut ainsi contrée
par une alliance de circonstance réunissant les deux seules puissance
spatiales du moment, l'Union soviétique et les Etats-Unis. L'attribution
du spectre radioélectrique provoqua en revanche un clivage plus
classique entre Soviétiques et Occidentaux, un compromis assez
proche des propositions américaines étant finalement trouvé.
Les propositions de la France, qui désirait donner à l'IUT
un pouvoir de coordination important, et de l'Union Soviétique
soutenue en cette occasion par Israël, visant à établir
une redistribution régulière des fréquences en fonction
de l'évolution des besoins des différents pays, furent rejetées.
Grâce au haut niveau de préparation de leur délégation
(23) et à l'appui de pays « fidèles », les Etats-Unis
surent jouer de ces équilibres et firent de cette conférence
un large succès.
De nouveaux rapports deforce
Dans le prolongement des combats menés pour l'indépendance
et dans une réflexion intégrant une analyse du néo-colonialisme,
les pays du tiers monde commencèrent à contester dans les
années 1970 l'organisation internationale de la communication telle
qu'elle était selon eux imposée par les puissances industrielles.
Le sommet des pays non alignés, en demandant en 1973, à
Alger, « la réorganisation des canaux de communication existants,
legs du passé colonial », donna une nouvelle dimension au
débat (24). La réunion à New Delhi, en 1976, des
ministres de l'Information des pays non alignés permit de structurer
cette revendication autour de l'expression « Nouvel Ordre international
de l'information et de la communication (25) ». La dix-neuvième
Assemblée générale de l'Unesco réunie en 1976
à Nairobi intégra ce nouveau concept à son programme.
Afin d'éviter un affrontement directe entre pays occidentaux et
partisans du texte, une Commission internationale pour l'étude
des problèmes de la communication fut créée, le vote
sur le
texte ne devant intervenir que lorsque la Commission aurait rendu ses
conclusions. Si le débat se centra essentiellement sur le rôle
des médias, le contrôle des réseaux de télécommunications
par les puissances industrielles fut également mis en cause. Forum
international, l'Unesco n'avait cependant aucun pouvoir en matière
de télécommunications. Il n'en était pas de même
pour l'UIT.
La vénérable institution apparut progressivement comme un
nouveau lieu d'affrontements entre partisans et adversaires du Nouvel
Ordre. Les modifications provoquées au sein de l'UIT par la décolonisation
favorisèrent un tel dessein. « We and other old boys are
a minority in a one
country one vote organization (26. » Alors que les Etats-Unis pouvaient
dans une large mesure faire et défaire les majorités jusqu'au
début des années I960, ils durent à partir des années
1970 prendre en compte le vote des pays en voie de développement.
La conférence Ware 1979 s'ouvrit dans ce nouveau contexte, l'UIT
comptait dorénavant cent cinquante-quatre membres. La conférence
réunit deux mille trois cents délégués représentant
cent quarante-deux nations et quarante organismes indépendants.
L'évolution des techniques de télécommunications
avait été telle qu'une très grande partie du spectre
radioélectrique était concernée par la conférence
; pour beaucoup d'observateurs, Ware 1979 était considérée
comme la première conférence de l'âge de l'information.
Le plan américain avait été particulièrement
bien préparé. Il comportait de nombreuses positions de repli
permettant aux négociateurs de s'adapter aux arguments des parties
adverses (27). Cette attitude ultra-technocratique des Etats-Unis fut
cependant mal adaptée au nouveau type de dialogue que les pays
en voie de développement entendaient privilégier pour Ware
1979- Partant de la constatation que les pays développés,
avec 10% de la
population mondiale, contrôlaient 90% du spectre électromagnétique,
ce fut le changement même des règles du jeu qu'ils réclamèrent
à Genève.
Le problème de la bande HF, très utile pour développer
en Afrique des moyens de télécommunications peu coûteux,
mais terriblement encombrée, constitua le premier point de conflit
(28). Le problème soulevé par ces fréquences, vitales
pour certains pays et secondaires pour les pays développés,
révéla le non-dialogue existant entre certaines délégations
extrêmement préparées, mobilisant des dizaines d'ingénieurs
de très haut niveau, et d'autres qui venaient pour la première
fois à une conférence de l'UIT et ne comprenaient qu'un
ou deux techniciens. La France, en remettant spontanément à
la disposition des experts de l'UIT une large bande de fréquences
HF qui ne lui était plus utile compte tenu de l'évolution
de ses moyens de communication, débloqua quelque peu la situation.
Elle permit d'établir le principe d'une remise à disposition
des fréquences délaissées par les pays développés
au profit des pays en voie de développement.
Fidèles à leur logique, les Etats-Unis, proposèrent
un plan permettant de doubler à partir de 1995 la capacité
de la bande HF, grâce à l'adoption de nouveaux matériels.
Une telle proposition semblait mal adaptée pour répondre
aux attentes de pays frappés de plein fouet par la crise énergétique.
Refusant la partie d'échecs technologique, les pays en voie de
développement envisageaient plutôt la négociation
en termes de « moralité », accroissant selon G. Robinson,
ambassadeur des Etats-Unis à la conférence de Genève,
la « politisation de l'UIT ».
La répartition des places disponibles sur l'orbite géostationnaire
fit réapparaître ces clivages (29). Les Etats-Unis, forts
de leur avantage sur l'ensemble des nations, avaient commencé à
occuper un nombre croissant de fréquences et de positions en orbite
géostationnaire. Ils désiraient voir cette situation officiellement
entérinée par la conférence, comme cela était
devenu l'usage. Les pays en voie de développement proposèrent
en revanche « que les fréquences et positions orbitales soient
allouées en fonction d'une répartition proportionnelle,
pays par pays.
Ils désiraient un système leur permettant de préserver
des fréquences pour leurs usages futurs. Ce type de planification
favoriserait de leur point de vue un accès plus juste et plus égalitaire
au spectre radio et aux places orbitales, préservant leurs droits
pour le jour où ils seraient en mesure de disposer de leurs propres
lanceurs ou bien d'acheter des satellites (30) ». Les objections
occidentales à cette revendication ne manquèrent pas. Ralentissement
du progrès technique, non-utilisation pendant des années,
voire à jamais, de places précieuses pour le développement
des télécommunications. Après plusieurs semaines
d'impasse, l'indispensable compromis fut finalement trouvé (31).
Obtenant des satisfactions dans le domaine de la bande HF, recevant l'assurance
d'une assistance accrue en matière d'identification des interférences
et de gestion des
ressources hertziennes, les pays en voie de développement renoncèrent
à la politique du pire et votèrent le rapport final (32).
Les pays industrialisés obtinrent quant à eux le report
du problème des liaisons par satellite à une double conférence
devant « garantir un accès équitable à l'orbite
géostationnaire pour tous les pays (33) ». La satisfaction
des Etats-Unis était double. Ils avaient réussi à
rejeter le principe d'une planification systématique; les éventuelles
recommandations ne pourraient prendre effet avant 1990 au plus tôt.
Durant ce laps de temps, ils pourraient avoir accès à des
fréquences encore plus élevées non concernées
par les propositions de la Ware.
Au-delà de ces problèmes politiques, Ware 1979 avait posé
le problème du gigantisme de telles réunions, de nombreux
problèmes n'ayant pu être correctement traités.
La complexité croissante des problèmes et la dimension politique
croissante des enjeux provoquèrent une véritable remise
en cause des méthodes de travail et de la nature de l'Union. L'organisation
de conférences spécialisées réunies durant
les années 1980 permit de tourner le problème du gigantisme
croissant des assemblées plénières. Lors de la conférence
Ware HF 84, le problème des liaisons HF put ainsi être réexaminé.
Aux revendications maximalistes proposant un « partage équitable
» des fréquences HF sans tenir compte des besoins réels
des pays, fut opposée une vision plus opérationnelle défendue
par les pays industrialisés. Un système informatisé
de gestion des ressources et un plan de vingt ans pour l'adoption d'émetteurs
«single band» doublant la capacité de la bande HF furent
adoptés. En ayant pu préparer la réunion les pays
industrialisés furent en mesure de répondre de manière
concrète aux revendications des pays du tiers monde. Le chef de
la délégation américaine reconnut que
les problèmes techniques avaient été au centre des
préoccupations d'une conférence qui se termina dans un sentiment
partagé de succès.
Les tensions politiques réapparurent en revanche plus fortes que
jamais lors de la conférence Ware ORB 85, consacrée à
l'espace. « The conference was described as divisise, frustrating,
catastrophic, acrimonious and even surrealistic in nature (34). »
Jamais les tensions politiques
n'avaient autant perturbé les travaux d'une instance fondamentalement
destinée à gérer des problèmes techniques
(35). Un compromis de dernière minute fut finalement trouvé,
le tiers monde n'y trouvant pas les garanties strictes qu'il avait espéré,
les Etats-Unis et leurs alliés étant cependant obligés
d'accepter un minimum de planification a prion.
Les Etats-Unis songèrent à quitter l'UIT, comme ils le firent
pour l'Unesco, l'estimant opposée de façon systématique
à leurs intérêts. Cette option fut violemment combattue
par de nombreux experts qui soulignèrent le rôle crucial
de l'UIT en matière de normalisation. Dans cette optique, les débats
idéologiques soulevés par les nations du tiers monde ne
devaient pas masquer les enjeux économiques et l'action des Japonais
et des Européens « who try to snooker us on technical standards
so they can get an industrial jump ? (36) ». Plus que jamais l'UIT
restait un élément indispensable pour le futur des télécommunications.
« Au-delà de leurs divergences philosophiques et économiques
les pays en voie de développement et l'Occident avaient réalisé
qu'en tout état de cause le système international de télécommunications
devait être à la fois ordonné et opérationnel
(37). »
Les conférences Ware furent donc des lieux de négociations
et d'affrontements. Cet aspect ne doit cependant pas masquer que la plus
ancienne institution internationale a su gérer avec intelligence
et savoir-faire le spectre radioélectrique. Jusqu'à présent,
aucune nation ne s'est vu refuser l'ouverture d'un service en raison d'une
pénurie d'espace hertzien. L'UIT a toujours su trouver une solution
et a tenu un rôle réellement fondamental dans le développement
des communications internationales. Les compromis finalement élaborés
à la fin des différentes conférences n'ont pas sensiblement
remis en cause la position dominante des Etats-Unis. Leur conviction est
qu'en tout état de cause leurs avancées technologiques leur
permettront de prendre de vitesse les réglementations de l'UIT.
Ce principe s'est jusqu'à présent toujours vérifié.
A la fin des années 1980, l'initiative de certains petits pays,
prêts à « sous-louer » des fréquences
à des nations plus favorisées semble quelque peu changer
les données du problème. De politiques, les négociations
deviendront de plus en plus économiques, voire financières.
Si « un marché ou une bourse des fréquences n'existe
à l'heure actuelle nulle part,... des propositions en ce sens on
déjà été avancées aux Etats-Unis, au
Royaume-Uni ou en Nouvelle-Zélande (38) ». Cette tendance
se confirmera peut-être le jour où cette ressource deviendra,
comme d'autres, de plus en plus rare.
Notes
1. L'aspect tout à fait exceptionnel de cette évolution
est souligné par le fait que l'Union postale universelle, gérant
pourtant une technique plus ancienne, ne fut créée que neuf
ans plus tard. P.-A. Carré, « Archéologie d'une Europe
des télécommunications 1865-1939 », Revue française
des télécommunications, n° 70, 1989.
2. P. Griset, les Révolutions de la communication, Paris, Hachette,1991.
3. S. Sturmey, The Economie Development of Radio, G. Duckworth, Londres,
1958.
4. Celle-ci avait en effet tout intérêt à choisir
le matériel Marconi, qui lui ouvrait les portes d'un réseau
déjà important, plutôt que de s'adresser à
une éventuelle concurrence disposant de stations peu nombreuses
et trop localisées.
5. H. Aitken, Syntony and Sparks : the Origines of Radio, Princeton, 1976.
6. H. Aitken, The Continuous Wave .· Technology and American Radio,
1900-1932, Princeton, 1985.
7. A. Beltran,P. Griset, Histoire des techniques, xnf'-XXe siècles,
Paris, Colin, 1990.
8. Protocole signé le 25 août 1919 par les quatre puissances.
Durant le conflit, les représentants militaires des Etats-Unis,
de la France, de la Grande-Bretagne et de l'Italie s'étaient régulièrement
rencontrés à
Paris pour coordonner l'activité de leurs services de radiocommunication
et éviter ainsi les problèmes d'interférences.
9. R. Sobel, RCA, Stein and Day publishers, New York, 1986.
10. Les Etats-Unis, bien que désireux de conquérir une place
128 centrale dans le futur réseau de télécommunications
international, ne disposaient pas encore d'une politique cohérente
unissant son industrie et les différents courants de son administration.
11. La rivalité anglo-américaine a été vécue
comme une véritable guerre économique au cours de cette
période. CfL. Denny, America conquers Britain : A record of Economie
War, New York, 1930.
12. RCA, AT&T et Westinghouse préparèrent avec minutie
leur dossier.
13.JSchwoch, «The American radio industry and international communications
conferences, 1919-1927 », Historical journal of film,radio and television,
vol 7, n° 3, 1987.
14. J Schwoch, id., ibid.
15. L.-J. Libois, Genèse et croissance des télécommunications,
Masson, Paris, 1983.
16. P. Griset « Fondation et Empire : l'hégémonie
américaine dans les télécommunications internationales,
1919-1980 »,Réseaux,n° 49,Cnet,
1991.
17. La dimension internationale des Etats-Unis s'est affirmée au
cours de cette période. Cf : J. Heffer les Etats-Unis de Truman
à Bush,
Armand Colin, Paris, 1990.
18. W. P. Dizard, « The International Telecommunication Union and
the United States : Partners or Rivais ? », International communi-
cations and information policy, George Washington University, 1984, pp.
40-44.
19. A. Vasseur, De la TSF à l'électronique, Paris, 1975.
20. L. Benzoni, E. Kaiman, E. Zinovieff, « Spectre hertzien : l'émergence
de l'économique », Revue française des télécommunications,
février 1991, n° 76, pp. 22-30 et p. 24.
21. Chargée de réexaminer l'ensemble des liaisons radio,
elle se réunit en séance plénière tous les
vingt ans.
22. Benzoni, Kaiman, Zinovieff, op. cit., pp. 22-30 et p. 24.
23. La délégation américaine comprenait quarante-trois
membres
représentant l'Administration mais également l'industrie
et la communauté scientifique.
24. La crise pétrolière donna à cette démarche
un appui indirect en renforçant la position de certains pays non
alignés par rapport au
monde industrialisé.
25. Référence explicite au Nouvel Ordre économique
international.
26. W. P. Dizard, op. cit., pp. 40-44.
27. Une équipe d'un millier de techniciens avait introduit sur
ordinateur l'ensemble des données scientifiques et techniques concernant
les conditions de propagation des ondes ainsi que les renseignements concernant
les revendications des autres délégations. La délégation
américaine comprenait une centaine de personnes.
28. »[...] avec une complexité comparable à celle
de la question du Schleswig-Holstein au xix6 siècle, qui, selon
Palmerston, avait été comprise par trois personnes, l'une
était morte, une autre en était devenue folle, la troisième
l'avait oublié [...]. » : A. Smith, The geopolitics of information,
Londres, 1980.
29. J. Galloway, The politics and technology of satellite communications,
Heath, New York, 1972.
30. T. McPhail, Electronic colonialism, Sage, Los Angeles, 1987.
31. A la différence de l'Unesco, l'UIT avait un réel pouvoir,
son action ne pouvait être bloquée sous peine de voir de
nombreux problèmes pratiques se poser dans un proche avenir.
32. Les pressions exercées à la fois par l'Union soviétique
et par les Etats-Unis, la crainte de certains pays de voir leur système
de télécommunications gêné par le report de
certaines décisions, les dissensions enfin entre différents
pays « non alignés », autant de facteur qui favorisèrent
l'émergence d'un compromis.
33. La première conférence déciderait quel type d'utilisation
de l'espace devait être planifié, la seconde définirait
les procédures nécessaires à la mise en uvre
d'une telle planification.
34. T. McPhail, op. cit.
35. L'ambassadrice des Etats-Unis, D. Dougan, stigmatisa l'attitude de
certains conférenciers, s'estimant « prise en otage par une
poignée de délégués soucieux de leurs seuls
objectifs idéologiques ». Dans cette ambiance tendue, deux
votes furent un jour nécessaires pour décider d'une pause
café !
36. W. P. Dizard, op. cit., pp. 40-44. Pour relever ce nouveau défi,
estimait un expert de la FCC, les Etats-Unis avaient essentiellement besoin
de « more permanant experienced multidisciplinary participants in
both private and public sectors... better organization and availability
of relèvent informations; the private sector needs more government
assistance in bilateral meetings with foreign government ». A. Rutkowski,
intervention à propos de W. P. Dizard, « The International
Telecommunication Union and the United States : Partners or Rivals ? »,
International communications and information policy, George Washington
University, 1984, pp. 40-44.
37. T. McPhail, op. cit.
38. Benzoni, Kaiman, Zinovieff, op. cit., pp. 22-30
Sommaire
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