LSGD
, LGD Lignes à grande distance
De linvention du téléphone, en 1876,
à la nationalisation de la société française
du téléphone en 1889, le développement du réseau
téléphonique est pris en charge par des sociétés
privées. On compte alors 12 000 abonnés au service téléphonique
en France, contre 177 000 en Europe, et 211 000 aux États-Unis.
Le ministère des postes et télégraphes, les «
PTT », créé en 1879, le 26 juin 1879,
il publie un arrêté déterminant les conditions auxquelles
pourront être concédés les réseaux téléphoniques.
Les contraintes se retrouvent dans les conditions qui président
à l'établissement du réseau : d'une part, la SGT
agit sous l'oeil sévère et parfois suspicieux de l'administration
; d'autre part, elle uvre dans Paris, ville aux institutions anciennes
dont le sous-sol est à la fois très convoité et
très réglementé.
La France demeure très en retard néanmoins, le nombre
dabonnés passant de 62 000 à 212 000 entre 1900
et 1910, ce qui correspond à un accroissement annuel moyen de
13 %, contre 21 % aux États-Unis, où lautomatisation
des centraux téléphoniques est déjà en cours.
sommaire
Communiquer plus loin : On constate au début
du téléphone que les microphones à charbon peuvent
être utilisés comme amplificateurs .
Cette capacité a été utilisée dans les premiers
répéteurs téléphoniques ,
rendant les appels téléphoniques longue distance possibles
à l'époque précédant les amplificateurs
à tubes à vide. Dans ces répéteurs, un récepteur
téléphonique magnétique (un transducteur électrique-mécanique
) était couplé mécaniquement à un microphone
à charbon. Étant donné qu'un microphone à
charbon fonctionne en faisant varier le courant qui le traverse, au
lieu de générer une tension de signal comme avec la plupart
des autres types de microphones, cet arrangement pourrait être
utilisé pour amplifier les signaux faibles et les envoyer sur
toute la ligne. Ces amplificateurs ont été pour la plupart
abandonnés avec le développement des tubes à vide
, qui offraient un gain plus élevé et une meilleure qualité
sonore ...
Une illustration de l'amplification fournie par
les microphones à charbon était l'oscillation provoquée
par le feedback (larsen), qui se traduisait par un cri audible du vieux
« téléphone chandelier » si son écouteur
était placé près du microphone à charbon.
Aux États-Unis, en 1888, un gigantesque
blizzard abat tous les fils aériens.
Vu les conséquences économiques de cette catastrophe,
la Bell Téléphone lance létude de la mise
au point de câbles souterrains, si bien que dans les années
90 il a pu être commencé de les utiliser. Cest le
point de départ des câbles souterrains à grande
distance ; mais le vrai démarrage apparaît avec la généralisation
dans ce pays de la pupinisation et lapparition des amplificateurs
à lampes.
Au début du téléphone, sur ces premières
liaisons téléphoniques, les courants qui circulaient étaient
tout simplement les courants analogiques bruts générés
par les voix des deux correspondants au travers des microphones des
téléphones. De ce fait, les signaux étaient rapidement
affaiblis par les pertes induites par les câbles métalliques,
ainsi que par les courants telluriques qui parasitaient les transmissions
vocales brutes. Les liaisons de longue distance, interurbaines, étaient
alors impossibles.:
En
1894 Mihajlo
Idvorski Pupin inventa une technologie qui permit de limiter l'affaiblissement
des conversations vocales sur de longues distances, par le biais
de bobines de charge insérées à intervalles
réguliers tous les 1830 mètres sur les liaisons de
transmissions.
Ces bobines ont été familièrement désignées
par le terme 'Pupin'.
Grâce à ces bobines, l'affaiblissement restait identique
dans la gamme de fréquences de la voix téléphonique.
Il était alors possible de faire des communications longue
distance sans passer par des éléments actifs.
Bien que la gloire et tous les avantages matériels provenant
de l'acquisition du brevet en 1899 par AT&T,
il revinrent à Pupin,
L'utilisation de bobines en série sur les câbles de
communication avait été développée par
George Ashley Campbell, à partir d'un article de Oliver Heaviside
(1887).
AT&T préféra acquérir le brevet
de Pupin plutôt que de risquer de ne pas bénéficier
de la protection d'un brevet du tout en cas de procès.
Document à lire pour plus de détails
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Heaviside : Le concept de bobines de charge
a été découvert par Oliver Heaviside en étudiant
le problème de la lenteur de la vitesse de signalisation du premier
câble télégraphique transatlantique dans les années
1860. Il en a conclu qu'une inductance supplémentaire était
nécessaire pour éviter la distorsion de l'amplitude et du
délai du signal transmis .
Laffaiblissement dune paire est dautant plus élevé
que la self-induction linéique est plus élevée, on
peut la réduire :
1 -- soit de façon continue, en enroulant autour de chaque
conducteur de cuivre un fil ou un méplat en fer doux à spires
jointives, cest le câble Krarup, du nom du physicien
danois qui en est à lorigine, des câbles de cette technique
ont été posés en France sur de courtes distances
et pour desservir les îles, cette technique étant mieux adaptée
à la pose en mer que la pupinisation.
John S. Stone a travaillé pour l'American Telephone & Telegraph
Company (AT&T) et a été le premier à tenter d'appliquer
les idées de Heaviside aux télécommunications
réelles. L'idée de Stone (1896) était d'utiliser
un câble bi-métallique fer-cuivre qu'il avait breveté.
Ce câble de Stone augmenterait l'inductance de la ligne en raison
de la teneur en fer et avait le potentiel de satisfaire à la condition
de Heaviside. Cependant, Stone a quitté la société
en 1899 et l'idée n'a jamais été mise en uvre.
Le câble de Stone était un exemple de charge continue, un
principe qui a finalement été mis en pratique sous d'autres
formes, voir par exemple le câble de Krarup ci-dessous :
Le câble Krarup est une méthode de
chargement des lignes pour réduire leur distorsion. Toutes
les méthodes pratiques de chargement ajoutent une inductance
série au câble pour tenter de respecter la condition
Heaviside d'absence de distorsion du signal. Le câble Krarup
est constitué de fils de fer enroulés étroitement
autour des âmes conductrices en cuivre et c'est le fer qui
est la source de l'inductance supplémentaire. Cependant,
il ne possède toujours pas une inductance suffisante pour
répondre pleinement à la condition Heaviside.
Sa construction le rend également coûteux par rapport
à la méthode existante consistant à ajouter
des bobines de chargement discrètes à intervalles
le long du câble. Par contre, le câble Krarup est plus
léger et plus facile à poser. Le poids des premiers
câbles sous-marins utilisant des bobines de chargement pouvait
provoquer des contraintes excessives sur le câble s'il n'était
pas manipulé avec soin. De plus, le câble Krarup ne
présente aucun des problèmes d'étanchéité
des joints à l'eau de mer, ce qui constituait un problème
majeur lors du chargement des bobines avant que les polymères
modernes ne commencent à être utilisés. Pour
ces raisons, le câble Krarup était populaire sur des
distances plus courtes, où la distorsion n'était pas
si élevée qu'il fallait utiliser des bobines de chargement,
jusqu'à ce que l'avènement du câble en permalloy
le remplace. Le premier câble posé avec le câble
Krarup, en fait le premier câble posé avec un quelconque
type de charge continue, était entre Helsingør (Danemark)
et Helsingborg (Suède) en 1902. Ce câble a été
conçu par Krarup lui-même. |
Signalons de plus que des câbles côtiers krarupisés
ont encore été posés par les Allemands au cours de
la dernière guerre, par exemple entre la côte et Belle-Île.
2 -- soit de façon discontinue en insérant des bobines
(*) de faible résistance à des distances les unes des autres
suffisamment petites devant la longueur dondes des signaux à
transmettre, les bobines Pupin, du nom du physicien tchèque-américain
qui a mis cette technique au point ; cest cette technique qui, généralisée
aux États-Unis dès 1910, a été retenue en
France.
( * Initialement les noyaux étaient réalisés en
fils de fer puis de ferrosilicate bobinés, puis on utilisa de la
poudre de fer noyée dans un isolant. Après 1948, apparaîtra
de la poudre dalliage de fer puis des ferrites ferromagnétiques
en 1950. Cette évolution entraînera bien entendu des diminutions
de volume significatives) .
Le circuit ainsi équipé se comporte comme
un filtre passe-bas ; la fréquence de coupure et la vitesse de
propagation des signaux se réduisent lorsque lon augmente
la valeur des selfs rajoutées. Le tableau suivant donne pour
les charges courantes, la fréquence de coupure, la distance entre
pots de bobines retenue internationalement est 1 830 m repérée
par H, les valeurs indiquées sont celles du circuit combinant
puis du circuit combiné.
- 177/63 mH ........ 2850/3700 Hz ;
- 88/36 mH .......... 5700/6800 Hz ;
- 44/18 mH .......... 5700/6800 Hz ;
- 22/9 mH ............ 8000/9800 Hz.
La charge 177/63 a été relativement rapidement abandonnée
pour la charge 88/36.
Les valeurs retenues en France permettent davoir le même
affaiblissement pour les circuits combinants et combinés alors
quà létranger les valeurs retenues 177/107
et 44/25 donnent la même fréquence de coupure pour les
deux types de circuits mais avec un affaiblissement plus faible pour
les combinés.
Il est aussi utilisé des charges plus faibles pour avoir une
bande transmise plus grande, par exemple pour la radiodiffusion de qualité
mais le pas retenu est aussi plus faible (indice B pour 915 m).
Information : Georges-Antoine Viard, ingénieur
du corps des Postes et Télégraphes à sa sortie
de lécole Polytechnique, puis directeur général
de LTT, est considéré par ses pairs comme étant
à lorigine, par sa détermination, de limplantation
en France des câbles pupinisés .
1911 En France, un service chargé exclusivement
des câbles souterrains est créé au ministère.
Pour mailler le territoire français, il ne suffit
pas que chaque ville ou agglomération constitue son réseau
de câbles...
Encore faut-il que toutes les villes de France soient reliées
entre-elles par un réseau construit le plus rationnellement possible.
Si la toute première solution fut, au début de l'épopée
téléphonique, de poser des liaisons dites aériennes
le long des chemins de fer, tel qu'il avait été pratiqué
pour le réseau télégraphique, cette solution s'est
avérée rapidement saturée et de surcroît
techniquement inutilisable pour les liaisons à très grande
distance destinées à transporter les signaux électriques
analogiques de la parole : au delà d'une certaine distance, l'on
n'entendait plus que les parasites et les courants telluriques...
La solution adoptée pour les liaisons interurbaines fut la pose
de câbles sous enveloppe de plomb, qui étaient enfouis
sous la terre.
Pour pouvoir acheminer les communications à travers tout le pays,
il est nécessaire de construire un réseau de câbles
téléphoniques chargés de connecter les commutateurs
téléphoniques entre eux. Ce fut donc la course pour multiplier
les câbles de transmissions sur tout le territoire, "ouvrir
les liaisons" entre les villes, avec toutes les difficultés
matérielles et financières que cela comportait.
Ce service a procédé, avant la guerre de 1914, à
la pose des premiers câbles téléphoniques régionaux
français pupinisés sur des distances encore
modestes, Paris Versailles et Paris Juvisy , avec du matériel
Western Electric mais avec une vue
sur lavenir, comme le montre la composition du câble Paris
Versailles à 56 paires : 28 avec des conducteurs de 1
mm destinées aux liaisons de Paris à Versailles, 28 avec
des conducteurs de 1,4 mm, amorces de circuits sur la ligne Paris
Brest, 14 avec des conducteurs de 1,5 mm, amorces de circuits plus longs.
Pour les premiers câbles les bobines pupins et les répéteurs
étaient importés de la Western Electric.
Pendant la guerre, létude dun câble Paris
Lille a été mise au point en 1917.
Étudié dans le détail, en collaboration entre lAdministration
et la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques
(SACM), il sagissait dun câble à charges lourdes
dont les conducteurs avaient 2,5 mm de diamètre ; la guerre a
arrêté ce projet.
Ainsi donc, pour poser ces câbles interurbains,
l'on utilise des Trancheuses.
sommaire
Les câbles souterrains à grande distance
de 1919 à 1939 :
Les communications vers Lille dune part, Rouen Le Havre
dautre part, ont toujours été privilégiées
car ces villes sont les plus proches de Paris, parmi les villes économiquement
importantes, et que les terrains se prêtent à des travaux
faciles. Il faut cependant souligner que, en réponse au député
Pierre Robert, lAdministration a indiqué que, si le câble
Paris Strasbourg a été inscrit en tête du
programme et sera souterrain (en particulier en raison dun avis
du comité supérieur de la Défense Nationale), le
choix entre souterrain et aérien pour les câbles Paris
Amiens avec embranchements vers Lille Roubaix et Paris
Rouen Le Havre qui venaient ensuite, nétait
pas encore fait et quil serait tenu compte des conditions techniques
et financières. Heureusement la pose en souterrain fut ultérieurement
retenue et généralisée.
Le réseau téléphonique à la fin des hostilités
était à remettre en état, suite aux destructions
dune part, mais aussi et surtout par le fait que la politique
menée avant la guerre navait pas permis davoir un
réseau cohérent.
Les premières fournitures des sociétés créées
à la suggestion de lAdministration ont été
:
1 - pour LTT (société
des Lignes Télégraphiques et Téléphoniques),
le câble Paris Strasbourg (la fabrication extrêmement
soignée de ce premier câble, dont la qualité électrique
dépassait sensiblement le cahier des charges, en fit un grand
succès Pour les prestations en nature câble et accessoires,
il ny eut pas de droits de douane à payer mais, par contre,lAdministration
a dû payer la taxe à limportation). Puis le câble
Paris Boulogne et Paris Lyon, fabriqués à
partir de 1924 dans de bonnes conditions ;
2 - pour la SELT (Société d'Etudes pour les Liaisons
Téléphoniques), entre 1921 et 1928, les liaisons
Paris Sainte-Assise, Lyon Saint-Étienne, Paris
Rouen Le Havre (210 km commandés en mai 1924), Paris
Lille (230 km commandés en février 1925) et Paris
Juvisy. Ces câbles ont été fournis dans de
très mauvaises conditions : beaucoup de déchets en câbleries,
équilibrage laborieux sur les chantiers pour des résultats
techniques médiocres.
Signalons que le câble Paris Bordeaux (livré entièrement
plombé) a été fourni par Siemens au titre des dommages
de guerre.
La SELT regroupe la SIT (Société Industrielle des Téléphones),
la SACM (Société Alsacienne de Construc-tions Mécaniques)
et les établissements GRAMMONT. La coopération se limite
aux études 1923
Dès le lendemain de la première
guerre mondiale, les premiers amplificateurs analogiques stables à
tubes électroniques, issus de l'invention de la triode par M.
Lee De Forest en 1906 furent déployés sur le réseau
de transmissions pour accroître la portée des liaisons
téléphoniques de transmissions. Il s'agissait d'appareils
fragiles qui nécessitaient une surveillance régulière
et un entretien continu. Ils étaient disposés à
intervalles de 70 Km. La première liaison interurbaine téléphonique
à grande distance (interurbain manuel), entre Paris et Strasbourg,
est commandée le 7 septembre 1923 (date de notification du marché),
Le but de l'existence du câble Paris-Strasbourg est alors, au
lendemain de la Première Guerre Mondiale, de rattacher téléphoniquement
de manière efficace l'Alsace-Lorraine de nouveau réintégrée
dans la Nation Française.
Le câble Paris-Strasbourg mis
en construction du câble dès Septembre 1923 par la
LTT, une
filiale entre autres de la société LMT,
la liaison est livrée en ordre de marche le 1er avril 1926
à l'Administration des PTT,
Ouverture officielle à l'exploitation le 9 août 1926.
À Paris, l'extrémité de ce câble est
implantée dans le central de la rue des Archives, le "Cerveau
Téléphonique de la France" comme l'on disait
jadis.
Câble sous enveloppe de plomb, à 94 Quartes Combinables
: 28 quartes de conducteurs de 1,3mm et 66 quartes de 0,9 mm.
Le câble Paris-Strasbourg, le premier sur notre territoire,
baptisé LGD 1 (pour Ligne Grande Distance numéro
1) assurera un service continu jusques en Décembre 1994,
soit une durée de 67 ans !
Cet illustre câble, sous enveloppe de plomb, de fiabilité
supérieure tant il était constitué de plusieurs
couches protectrices qui lui permirent de traverser 7 décennies
sans trop de problèmes, est remplacé par une fibre
optique en modulation numérique synchrone. |
|
Retrouvez ici une série d'articles de 1929
concernant les Liaisons Téléphoniques Grande Distance
- de la Revue LMT.
Salle des répeteurs
Aussi bien pour la SELT que pour les premiers câbles fournis par
LTT (travaillant sous le contrôle de la Western Electric), lAdministration
ne pouvait avoir accès quau contrôle final, les procédés,
méthodes et moyens de production étant maintenus secrets
par les fournisseurs, ce qui nétait pas sans poser des
problèmes.
La mauvaise qualité des fournitures de la SELT inquiète
très fortement lAdministration qui lui alloue cependant
en 1928 les « câbles de la dernière chance »
: Bordeaux Toulouse, Tours Nantes et Angoulême
Limoges. Malgré des efforts de la SIT, les résultats ne
sont pas bons, sauf pour les fournitures de Grammont. Doù
léchec de la SELT.
En 1927, en effet, au sein de Grammont, une petite équipe dingénieurs
a relevé le défit et met au point une spécification
de fabrication du câble complète et précise. La
fabrication du câble Angoulême-Limoges est réalisée
dansde bonnes conditions. Malheureusement la crise de 1929 arrive et
Grammont est contraint à vendre sa câblerie de Pont-de-Chéruy
aux Tréfileries et Laminoirs du Havre qui y arrêtent la
production de câbles à grande distance.
En 1927 Le premier câble téléphonique
sous-marin entre la France et lAngleterre fut posé par
le Post-Office, le contrat du deuxième, sous responsabilité
française, a été confié à Siemens
et Halske dans le cadre des dommages de guerre, prestations en nature
(contrat homologué en novembre 1929). Ces 2 câbles étaient
à frais communs entre la France et lAngleterre.
En 1929, le câble Paris Boulogne est confié
à la LTT, Paris Le Havre à la SELT. Les répéteurs
et les bobines Pupin sont maintenant fabriqués en France, toujours
sous brevets américains pour LTT (ultérieurement ce constructeur
fabriquera les répéteurs avec des techniques dinspiration
Siemens) et General Electric pour la SELT.
Ladministration, qui a confiance dans léquipe qui
a ainsi réussi, confie à Grammont les câbles Le
Mans Rennes et Le Mans Angers, à condition que
cette équipe en ait la responsabilité totale et quelle
puisse disposer des moyens financiers et de production nécessaires.
La solution trouvée est de créer une nouvelle société
dans laquelle Grammont apporte ses connaissances et son savoir-faire
et lautre partenaire, la Compagnie des Signaux et dEntreprises
Electriques, les finances et la câblerie que cette dernière
possède à Riom.
Le protocole daccord est signé le 9 décembre 1931
; il est suivi deux mois après de la création de la Société
dApplications Téléphoniques, la SAT.
Le marché promis par les PTT avait été notifié
le 23 juillet 1931 pour la fourniture, la pose et le raccordement du
câble, la fourniture des équipements et la mise en service
des liaisons.
Fabriqués à partir de février 1932 et livrés
en septembre 1934, ces liaisons ont donné satisfaction
aux PTT qui continuaient à passer des commandes, mais suite aux
graves difficultés financières de Grammont qui entraînaient
des manques de matières premières et des avances sur salaires
pour les cadres, la SAGEM (Société
dApplication Générale dÉlectricité
et de Mécanique) a repris la participation de celle-ci.
La SAT est devenue la SAT, Société
Anonyme de Télécommunication.
En 1937, le service des Lignes Souterraines à Grande
Distance (LSGD), qui le 29 septembre 1926 avait succédé
au service cité précédemment, a suffisamment de
savoir-faire pour normaliser le matériel quil utilise selon
ses propres spécifications. les LSGD, sont devenu par
la suite les LGD (lignes à grande distance) à l'apparition
de l'hertzien.
À la naissance du service, les câbles étaient fort
menacés par les courants vagabonds circulant dans le sol : dans
toutes les grandes villes (Paris, Toulouse, Lyon, Nantes...) des réseaux
de tramways à courant continu existaient qui induisaient le percement
des câbles souterrains proches par des cratères délectrolyse
; les vibrations produites par les camions sur les routes ou les ouvrages
d'art arrivaient parfois à provoquer la cristallisation du plomb
des enveloppes de câbles ou lapparition de fissures ; des
insectes et des rongeurs sattaquaient aux câbles, en particulier
dans les conduites. (Avant 1928, les enveloppes étaient en plomb
pur sauf pour le Paris Strasbourg (3 % détain),
ce qui les rendaient très sensibles à ce phénomène.
On utilisera ensuite un alliage plomb-antimoine (1 % à 3 %) puis,
après 1941, un alliage ternaire plomb-antimoine-cuivre.)
Signalons à ce sujet quont été retirés
du service en 1927 :
- le câble Boulogne Audresselles (partie dune liaison
avec lAngleterre), 7 quartes krarupisées, sous plomb nu,
tiré en conduite, long de 15 km, après seize ans de service,
pour corrosion par électrolyse ;
- le câble Lyon Saint-Étienne 1, posé en
terrain minier, la plus grande partie sous la bande de roulement dune
route nationale, long de 65 km, après vingt-quatre ans et cinq
mois de service, pour cristallisation ;
- les termites ont dévoré sur plusieurs mètres
la dérivation vers Luçon du câble La Roche-sur-Yon
La Rochelle.
Le câble Paris Sainte-Assise (SELT), posé en 1921-1922,
destiné à assurer les liaisons télégraphiques
avec les émetteurs de Sainte-Assise et les communications de
service sur une distance de 50 km est en majeure partie en aérien,
avec câble porteur en acier. Il comporte 7 quartes : les circuits
réels, prévus pour la téléphonie, étaient
pupinisés avec une charge de 0,12 mH tous les 3 km, les circuits
fantômes, non chargés, étaient prévus pour
la télégraphie. Cependant, une des quartes a été
réservée uniquement à la téléphonie,
elle a été chargée avec 4 bobines unifilaires égales
donnant pour les circuits réels une charge de 120 mH et pour
le fantôme une charge de 60 mH.
Le câble Lyon Saint-Étienne est lancêtre
des câbles à grande distance français. Il a été
remplacé par un câble commandé à la SELT
en 1923 et livré en mars 1925. Souterrain, sous plomb, armé
de 2 feuillards de 1 mm enroulés en sens contraire ; il est posé
en pleine terre à 80 cm de profondeur mais traverse les villes
dans des dalles multitubulaires ou sous la protection de grillage ou
de briques. Long de 62,5 km, il comporte 19 quartes de fils de 1 mm
équipées de bobines de charges de 177 mH pour les circuits
réels et de 104 mH pour les fantômes (comme sur le câble
Paris Sainte-Assise, une quarte était cependant équipée
de charge unifilaire).
Le câble Paris Rouen Le Havre comporte 81 quartes
(50 en conducteurs de 1 mm, et 31, couche extérieure, en conducteurs
de 0,9 mm) de Paris à Rouen et 62 (49 en fils de 1 mm, 12 en
fils de 0,9 mm) entre Rouen et Le Havre. Les stations relais, tenant
compte du tracé (route nationale Paris Rouen par Pontoise
et Magny, Rouen Le Havre par le chemin de grande communication
qui longe la Seine, par Duclair, Caudebec et Lillebonne) sont situées
à Saint-Clair-sur-Epte pour tous les circuits Paris Rouen
et Paris Le Havre et à Duclair seulement pour les circuits
Paris Le Havre. La couche des quartes en 0,9 mm a été
divisée en 4 groupes déquilibrage : 2 opposées
pour les circuits 4 fils, une par sens, les deux autres pour les circuits
2 fils. Les bobines de charges étaient les mêmes que pour
le Lyon Saint-Étienne sans charges unifilaires. Il a été
mis en service progressivement entre fin 1926 et 1927.
Aussi, en 1928, après une période dentretien
des premiers câbles par les sociétés qui les avaient
construits (ce qui a permis au personnel des PTT de se former sur le
tas, car les moyens du petit laboratoire dÉtat existant,
le SERT, créé en 1912, lié à lÉcole
Supérieure des P et T, étaient trop insuffisants), les
premières équipes spécialisées ont pu être
créées à Paris (En plus des câbles à
grande distance, le Service des LGD doit assurer la surveillance des
travaux neufs et le contrôle des petits câbles, câbles
régionaux, krarupisés ou pupinisés).
Elles sont au nombre de 4 et doivent assurer la relève des dérangements
des câbles Paris Sélestat Strasbourg
Bâle, Paris Le Havre, Paris Lille et Paris
Boulogne. Lannée suivante sajoutent Paris
Marseille et Paris Bordeaux. Les lieux de dérangement,
que des méthodes de mesures électriques et/ou pneumatiques
permettent de localiser, peuvent donc être éloignés
de Paris et, comme les véhicules automobiles dont les
équipes sont dotées sont trop légers pour entreprendre
de longs voyages, c'est en train quil faut que le personnel se
rende sur le site du défaut pour intervenir.
Vu ces inconvénients et le développement du réseau,
des centres chargés de la maintenance des câbles sont créés,
en 1930 à Lyon,
Nancy et Bordeaux, en 1934 à Toulouse, en 1938
à Lille, puis arrive la guerre.
En 1937 les équipes dintervention sont au nombre de 12.
Bien entendu des emplois sont créés en conséquence.
Carte des câbles téléphoniques Liaisons Grande Distance
en Février 1939 .
1939 Voici, par exemple, le nombre de défauts et leur
répartition en gravité dune part, en causes techniques
dautre part, pour lannée : pour 10 193 km de câbles
sont apparus 103 défauts dont 90 à faible gravité
(moins de 15 % de quartes touchées, 4 à forte gravité
(15 % à 90 %) et 9 avec interruption totale. 40 étaient
des défauts de fabrication ou de mise en place, 38 des accidents
(coups de pioche,etc.), 5 avaient pour cause lélectrolyse,
5 la cristallisation, 2 la foudre et 13 étaient classés
divers.
Il faut bien voir que ces premiers câbles souterrains formaient
déjà un véritable réseau international français,
centré sur Paris et permettant de joindre :
° par le Paris Boulogne : lAngleterre ;
° par le Paris Lille : la Belgique et les Pays-Bas ;
° par et le Paris Nancy Sélestat Stras-bourg
:
-1- antenne Nancy Metz Thionville : le Luxembourg,
-2- antenne Sélestat Bâle : la Suisse,
-3- à partir de Strasbourg : lAllemagne.
Le premier câble mixte PTT-SNCF a été
posé entre Trappes et Le Mans en 1936. Lexpérience
de la proximité dun câble de transmission avec les
caténaires (appels de courant au passage des convois) et de stations
de redressage du courant, acquise ici, a permis de développer
cette technique après la guerre.
En 1928, LTT
crée une usine à Maison-Carrée, à côté
dAlger, pour la fabrication et la mise en place du réseau
nord-africain, qui sort son premier câble en 1930. Le câble
Oran Alger Constantine est mis en service en 1929.
La pupinisation limitant la bande transmise ne permet la mise en place
de plusieurs voies téléphoniques quavec des charges
légères. Cest en 1933, sur le câble Dijon
Mulhouse, que furent mises en place pour la première fois
de telles charges.
sommaire
Les débuts du Multiplexage à Répartition
de Fréquences (MRF) :
Au fur et à mesure du déploiement du réseau
téléphonique interurbain et transfrontalier, il est apparu
de plus en plus compliqué et coûteux de maintenir le principe
"une paire téléphonique pour une communication téléphonique".
Aussi, les recherches se concentrèrent sur la possibilité
de pouvoir faire circuler simultanément plusieurs conversations
téléphoniques sur une seule paire de cuivre. Nous pouvons
aisément imaginer le gain en matières premières
et en frais d'installation et d'entretien.
- Dès 1918, aux USA, est inventé le procédé
de Multiplexage Analogique par onde porteuse.
Désormais sur une liaison de transmission il est possible de
transmettre deux conversations téléphoniques simultanément,
sans qu'elles se mélangent, grâce à la Répartition
en Fréquences.
- La technique des courants porteurs est développée
dans le très modeste laboratoire de la rue de Grenelle, par l'ingénieur
Pierre Marzin en 1931, qui conçoit un procédé de
Multiplexage Analogique par onde porteuse que l'on dénommera
Système Marzin pouvant transmettre 2 voies téléphoniques
simultanément. Puis, les progrès furent continus, on parvint
à faire passer ultérieurement 3 puis 6 conversations téléphoniques
simultanées sur la même liaison métallique de deux
fils à partir de 1942 (Système CNET) et plus encore par
la suite...
Dans le monde, le premier système à courants
porteurs à 3 voies téléphoniques modulées
est mis en service entre Londres et Madrid (avec stations intermédiaires
à Versailles, Saumur, Saintes, Bordeaux, Saint-Sébastien
et Saragosse) le 8 juin 1928.
En France, les 2 premiers systèmes à courants porteurs
à 3 voies sont mis en service (fournis par la société
LMT
) pour les communications interurbaines : le 5 août 1929 entre
Dijon et Annemasse et le 5 octobre 1929 entre Marseille et Nice.
Vue d'ensemble d'un imposant équipement terminal d'un système
à courants porteurs à 3 voies, à Paris.
En haut, à droite sur la baie la plus à droite, nous distinguons
8 rangées de tubes électroniques à effet thermoïonique,
utilisés pour l'amplification, la modulation et la démodulation
des signaux téléphoniques transmis.
Ces systèmes 3 voies simultanées seront modernisés
après la seconde guerre mondiale et permettront le passage de
6, puis 12 voies téléphoniques simultanées au lieu
de 3.
- Il fut inventé également le principe du circuit fantôme
qui consista, avec deux liaisons, à créer une troisième
voie, la voie fantôme : c'est à dire qu'avec deux liaisons
métalliques de transmissions, nous pouvions désormais
transmettre 1 voie téléphonique supplémentaire
portée entre les deux liaisons métalliques, ce qui permettait
d'augmenter sensiblement le nombre de voies de transmissions avec le
même nombre de liaisons métalliques installées...
Ce Multiplexage ne fut réellement appliquée
quen 1940-1941 (La qualité des câbles posés
a permis, en retirant les bobines pupins (la dépupinisation),
dutiliser un certain nombre de quartes, variable suivant les câbles,
pour des circuits à courants porteurs ou, ultérieurement,
pour des MIC
(transmission à Modulation par Impulsions et Codage ou Modulation
par Impulsions Codées), car à partir des années
1950 après l'invention du transistor en 1948 et avec la miniaturisation
des composants électroniques, il est alors devenu possible de
commencer à mettre en application une invention Françaies
de 1937 : la Modulation par Impulsion et Codage, couramment appelée
MIC
. Elle permet de transporter facilement les conversations sur de longues
distances sans affaiblissement ni altération.
Les avantages de la modulation par impulsions codées
peuvent être utilisés au mieux dans un réseau intégré,
c'est-à-dire un réseau dans lequel la transmission et
la commutation se font avec le même type de modulation. L'expérience
a montré que la modulation par impulsions codées, en raison
de sa résistance aux interférences, peut être transmise
sur des paires téléphoniques ordinaires, qu'elles fassent
ou non partie d'un câble téléphonique ordinaire.
L'atténuation de l'impulsion est bien sûr grande, mais
il suffit d'introduire un simple répéteur tous les 2 kilomètres
environ, pour restituer l'ensemble de l'information sans perte. En pratique,
ces répéteurs pourraient occuper la place des bobines
Pupin utilisées actuellement, n'entraînant ainsi que de
faibles dépenses d'installation.
Ce nest quen avril 1939 que fut commencée
la pose du premier câble véritablement pour hautes fréquences,
suite à la décision de lAdministration de prévoir
pour les câbles inscrits au programme des circuits non chargés,
destinés à la transmission simultanée de 12 communications
téléphoniques.
Cest le câble Paris Calais qui se poursuit sur Londres
par câble sous-marin. Sa pose ne se termina quau cours de
lété 1941, par suite des hostilités. Cest
le premier en France à être équipé des systèmes
à 12 voies (12-60 kHz), les deux sens dans le même câble.
Mais, pour éviter la paradiaphonie, ils sont séparés
par un écran, dit « en plomb » dans certains documents,
qui, en fait, est composé de rubans multiples de cuivre et d'acier
(Un ruban de cuivre, 2 feuillards dacier, 1 ruban de cuivre, 2
feuillards dacier, 1 ruban de cuivre)
Lutilisation dun câble par sens a ultérieurement
été préférée pour des raisons économiques.
Sa composition était variable le long de son trajet, mais chaque
tronçon comportait deux groupes de 8 quartes étoile, séparés
par lécran, destinées à la transmission des
systèmes 12 voies formées de conducteurs de 1,3 mm de
diamètre, 4 paires radio de 1,4 mm et 3 quartes combinables de
1 mm. Des quartes combinables pupinisées, en nombre variable,
à conducteurs normalisés de 0,9 mm de diamètre
complétaient le câble (8 entre Paris et Clermont dans lOise,
16 entre Clermont de Saint-Pol-sur-Ternoise).
Il est prolongé vers lAngleterre à partir de Sangatte
(15 km à louest de Calais), par un câble sous-marin
dont lâme est de technique identique à celle dun
câble terrestre, mais avec un renforcement de lenveloppe
en plomb et son recouvrement par une gaine en caoutchouc avant lapplication
de larmure sous-marine. Le câble Calais Saint-Margaret
(dénomination du câble sous-marin) est le dernier de cette
technique, il contenait 7 quartes, capables chacune de supporter un
12 voies, et 16 paires. Il était de fabrication française
(usine de Calais des Câbles de Lyon). Ces 2 câbles étaient
à frais communs entre la France et lAngleterre.) . Il a
été en service jusque dans les années 60.
Les signaux basse fréquence doivent y être amplifiés
tous les 60 km alors que pour les circuits 12 voies, lamplification
était nécessaire tous les 30 km. Il a donc été
décidé dutiliser deux types de centre damplification
: tous les 60 km sera mis en place un centre principal et entre deux
de ceux-ci sera placé un centre intermédiaire, namplifiant
que les circuits 12 voies.
En France, les centres principaux sont, à partir de Paris, situés
à Clermont, Amiens, Lillers et Calais, les centres intermédiaires
à Luzarches, Vandeult Caply, Beauval et Saint-Pol, Tilques (un
peu après Saint-Omer) et Sangatte. Entre Amiens et Lillers, il
a été placé deux centres intermédiaires
pour tenir lécartement denviron 30 km, lamplification
des autres circuits le permettant (valeur nominale de la distance damplification,
75 km).
En 1940, le câble Paris Calais était terminé,
ses stations principales et intermédiaires étaient construites
mais il nétait pas encore équipé de ses installations
12 voies. Il était exploité en basses-fréquences
de Paris à Amiens.
Il faut aussi noter que les besoins militaires ont joué un rôle
important dans la mise en souterrain du réseau à grande
distance. Cest en 1934 que lon commença les travaux
dadaptation du réseau à une situation de guerre,
car les besoins de la clientèle, seuls retenus, nétaient
pas spécialement exposée.
Des stations de répéteurs protégées et,même,
des câbles spéciaux en rocade furent posés, cest
le cas de Nancy (la station de répéteurs y fut même
déplacée), Metz, Lyon, Marseille.
Signalons à ce sujet, la station de Paris-Saint-Amand (*) , avec
ses centraux téléphoniques associés, à lépoque
de sa mise en service (1939) était unique au monde militaire.
Malgré cette création, en ce qui concerne lexploitation
civile, les circuits passent toujours en coupure à Archives où
est situé lunique interurbain.
En accord avec le ministère de la Guerre et dans certains cas
avec laide de ses crédits, des travaux de doublement de
certaines liaisons et létablissement de rocades furent
entrepris, en particulier dans lEst et le Nord de la France, par
exemple le câble Paris Metz qui nétait pas
économiquement justifié et, pour les mêmes besoins,
de nombreuses poses ont été réalisées pendant
la drôle de guerre, comme lindique par exemple Robert Chapuis,
en ce qui concerne la Normandie. Par ailleurs, lorsquune ville
était considérée comme stratégique, une
deuxième déserte était prévue.
* La répartition des câbles entre Paris-Archives et Paris-Saint-Amand
est :
° Paris-Archives : Rouen 1 Le Havre, Boulogne Calais,
Lille 1 (par Roye), Lille 2 (par Chauny), Nancy Strasbourg, Lyon
1 (par Dijon), Lyon 2 (par Moulins), Tours Nantes Bordeaux,
liaisons avec les stations radio (Pontoise, émission, Noiseau,
réception) ;
° Paris-Saint-Amand : Amiens Calais, Metz, Limoges
Toulouse, Le Mans Rennes, Rouen 2 Caen .
sommaire
La première carte donne la situation du réseau de câbles
à grande distance existant ou en construction en 1930 et la deuxième
létat des câbles en juin 1940.
en 1930
en 1940
Dans lannexe 3 sont indiquées les câbles
à grande distance dont la construction a été entreprise
entre les deux guerres mondiales.
Cas particulier : en 1934, des câbles spéciaux ont été
construits pour assurer les liaisons studio-émetteurs de radiodiffusion.
Ils étaient composés de 7 paires à faible capacité
sous écran individuel. Vu leur faible impédance, les capacités
magnétiques nétant pas négligeables, la SAT
(Société Anonyme des Télécommunications)
a reconnu la première la nécessité déquilibrer
les couplages entre paires.
Liste des câbles à grande distance dont
la construction a été entreprise avant 1940 :
(1) Il sagit du premier tronçon du câble coaxial
Paris Bordeaux Toulouse.
(2) Il faut ajouter le tronçon coaxial Bordeaux Coutras
sommaire
Le budget annexe et le début de la politique
industrielle dans le domaine des câbles à grande distance.
En 1910, Ch. Dumont, rapporteur du budget, préconise la séparation
du budget général pour permettre demprunter de façon
moins archaïque que les avances remboursables avec la tenue de
comptes dexploitation sur le modèle industriel, loctroi
de crédits supplémentaires et la préparation de
plans déquipement avec comme unique suite la création
dun directeur de lexploitation téléphonique
(cest la première fois que le mot téléphone
apparaît à un niveau élevé dans lAdministration).
Les besoins financiers pour léquipement dun véritable
réseau téléphonique à un moment où
il y a pléthore de mini réseaux au niveau local avec des
liens entre eux très notoirement insuffisants ne peuvent être
résolus dans le cadre du budget de létat. (Le
système des avances remboursables, accompagné dun
manque de crédits au niveau national, a conduit à laprolifération
de mini-réseaux, avec des liens entre eux trop lâches si
ce nest inexistants, au détriment des liaisons à
grande distance et dun réseau national. )
Alors que, suite à la guerre, les besoins de reconstructions
et de constructions nouvelles sont énormes, les crédits
dinvestissement de 151 millions en 1920, passent à 88 millions
en 1921 et à 67 millions en 1922 ! Par contre, le service téléphonique
verse ses recettes au budget de létat, ce qui le transforme
en système fiscal.
Les besoins en investissements pour le téléphone ne sont
cependant pas inconnus, comme le montre un projet de budget pour ces
besoins présenté à lAssemblée nationale
le 12 juillet 1914, mais la guerre empêche sa réalisation
prévue sur cinq ans. Il a été représenté
de nouveau le 28 mai 1920 sans succès.
Un rapport au ministre et un projet de loi préconisent en 1921
la privatisation des PTT, sans succès. Il y est prévu
que le budget des PTT devienne autonome et que sa gestion suive une
logique plus industrielle, mais son application ne sera pas immédiate
et ce ne sera que larticle 70 de la loi de finances du 30 juin
1923 (avec effet au 1 er janvier de la même année) qui
instituera un budget annexe comprenant deux sections : recettes et dépenses
dexploitation ; dépenses de premier établissement
et ressources affectées à cette dépense.
Ce budget, qui doit assurer lautofinancement des services reste
cependant sous le contrôle strict des finances, par exemple par
lautorisation des emprunts (article 75 de cette même loi)
pour lesquels les possibilités de placement sont limitées
et doivent couvrir tous les besoins de létat.
La politique industrielle des PTT à la suite de cette loi peut
se résumer comme suit :
° disposer durgence de moyens de production sur le territoire
national, sans écarter à priori les fournisseurs travaillant
sous licences étrangères ;
° à plus long terme, promouvoir les techniques dorigine
française ;
° participer sur un plan dégalité à lélaboration
des règles dinterconnexion des réseaux nationaux
au sein du Comité Consultatif International Télégraphique
et Téléphonique (CCI à ses débuts,
devenu ultérieurement CCITT ) ;
° ne pas négliger lexportation, donc disposer de matériels
ne tombant pas sous le coup de brevets étrangers et capables
de rivaliser avec les meilleures productions mondiales en technique
et en fiabilité.
( CCITT Comité Consultatif International Télégraphique
et Téléphonique, dont les trois premières assemblées
plénières se sont tenues sur invitation de la France,
à Paris, en 1924, 1925 et 1926 sous la présidence de Monsieur
Milon, directeur de lExploitation Téléphonique en
France. Signalons à cette occasion que cest un Français,
Georges Valensi, ingénieur des Postes et Télégraphes,
qui a été secrétaire général puis
directeur de cette organisation internationale de 1924 à 1956
)
Cela a conduit à la création, sur la suggestion de lAdministration
qui avait anticipé la loi, des deux sociétés
suivantes :
1° LTT
(Lignes Télégraphiques et Téléphoniques),
fondée en mars 1920, au capital de 10 millions de francs, par
les Tréfileries et Laminoirs du Havre, accompagnés par
la Compagnie Générale des Câbles de Lyon, Le Matériel
Téléphonique et Les Forges et Ateliers de Constructions
électriques de Jeumont (Société franco-belge)
. Avec lassistance technique de grande valeur du Bell System américain
;
(Le Matériel Téléphonique Filiale de lInternational
Western Electric, tombera dans le giron dITT (International Telegraph
and Telephone) en même temps que CTH (Compagnie Française
Thomson-Houston) en 1925.)
2° la SELT, ou SELTT, totalement française :
SIT, issue de la Compagnie générale des Téléphones
qui deviendra ultérieurement CIT (Compagnie Industrielle
Téléphone), puis CIT-Alcatel, Alcatel enfin Alcatel-Câbles,
dont la partie câbles était connue sous le nom de Câbles
de Lyon, société issue initialement du suisse Cortaillod
,
SACM, Société Alsacienne de Construction Mécaniques,
que la CIT absorbera ultérieurement ; Établissements Grammont
(*) , considérés comme lancêtre de la Société
Anonyme des Télécommunications.
La SELT avait pour but de répartir les commandes passées
par les PTT entre les trois sociétés fondatrices : câbles
(les trois), bobines de charges (SACM), amplificateurs (SIT et Grammont),
de créer un laboratoire détude pour assurer lassistance
technique à la fabrication et de se charger des chantiers de
pose et de raccordement des câbles.
( En raison de la mauvaise qualité des fournitures de la SELT,
qui nétait quun organisme détudes et
de répartition des fournitures entre ses membres, cette filière
a été abandonnée. Cependant léquipe
de Grammont qui avait réussi la fourniture du câble Angoulême-Limoges
avait gardé par là-même la confiance de lAdministration.
Comme Grammont, à cause de difficultés financières,
avait vendu sa câblerie de Pont-de-Chéruy aux Tréfileries
et Laminoirs du Havre et que ceux-ci, liés dans LTT, avaient
décidé dabandonner la fabrication des câbles
à grande distance, il a fallu trouver un industriel comme partenaire
de Grammont et son équipe technique. Des accords entre Grammont
et la Compagnie des Signaux et dEntreprises Électrique
(CSEE) avec sa câblerie de Riom, construite en 1921 et qui, outre
des câbles électriques, avait une section câbles
téléphoniques urbains, ont conduit à la création
de la première SAT (alors Société dApplications
Téléphonique). De nouvelles difficultés de Grammont
lui ont fait céder sa participation à la SAGEM sous forme
de la deuxième SAT (Société Anonyme de Télécommunications),
conservant ainsi le même sigle. Ultérieurement, la câblerie
de Riom a été supprimée et regroupée à
Montereau à la câblerie SILEC dans le cadre de la SAGEM.).
sommaire
Evolution des circuits téléphoniques à grande
distance.
L'un des premiers domaines dans lesquels les valves (Triode, lampe à
vide) ont été utilisées était la fabrication
de répéteurs téléphoniques, et bien que
les performances soient médiocres, elles ont permis d'améliorer
considérablement les circuits téléphoniques longue
distance.
En Amérique en 1932 : Cette question a fait l'objet d'un
rapport de MM. Clark et Osborne (Etats-Unis), dans lequel les auteurs
font un intéressant historique de l'installation des câbles
téléphoniques aux Etats-Unis, et montrent les étapes
successives qui ont conduit à la technique moderne des câbles
à grande distance.
Les premiers circuits en câbles pupinisés utilisés
aux Etats-Unis furent posés en 1902. La distance couverte n'était
que de 17 km, entre New York City et Newmark dans le New Jersey. Au
cours des années suivantes, la portée des câbles
s'accrût et atteignit des distances de l'ordre de 150 km. Ces
câbles primitifs ne contenaient que des circuits réels.
Ce n'est qu'en 1910 que les problèmes posés par l'utilisation
des circuits combinés ou fantômes notamment en ce
qui concerne les phénomènes de diaphonie entraînés
par le déséquilibre entre conducteurs furent résolus
et permirent la pose d'un câble destiné à relier
Boston à Neponset (Massachusetts).
L'année 1914 marque le point extrême de l'évolution
des câbles chargés à conducteurs de gros diamètre,
avec la pose du câble de Boston à Washington couvrant une
distance de 724 km.
En janvier 1915, le répéteur téléphonique
à tube à vide fut utilisé pour la première
fois avec succès, lors de l'inauguration de la ligne téléphonique
New York San Francisco. On chercha a développer ces installations;
mais, on ne tarda pas à constater que les circuits à 2
fils munis de répéteurs auraient toujours une portée
limitée, en raison des difficultés d'équilibrage
des répéteurs et de l'influence marquée des phénomènes
de diaphonie dans ces circuits. Aussi fut-on conduit à expérimenter
une nouvelle méthode consistant à utiliser des circuits
à 4 conducteurs. Cette expérimentation mit en évidence
des difficultés d'un autre ordre, notamment celle d'obtenir une
courbe d'affaiblissement à peu près uniforme pour toutes
les fréquences transmises. Il fallut alors, procéder à
des études nouvelles sur la valeur de la charge à donner
aux bobines Pupin, étude qui aboutit au système de pupinisation
connu sous la désignation abrégée H. 44-25, consistant
dans l'introduction tous les 1830 m de bobines de 44 mH. sur les circuits
réels et 25 mH. sur les circuits fantômes. D'après
les auteurs, ce fut le commencement des circuits modernes en câbles
à grande distance en Amérique.
Après cet exposé, MM. Clark et Osborne passent à
la spécification des circuits téléphoniques interurbains
en câbles, signalant qu'ils se borneront à
citer les caractéristiques principales des types de circuits
utilisés aux Etats-Unis en s'efforçant d'en justifier
le choix. Ils passent ainsi en revue : les constantes du câble
interurbain normal utilisé dans le réseau du système
Bell; les caractéristiques des circuits réels et des circuits
fantômes; les conditions d'utilisation des circuits à 2
et à 4 fils; l'inductance et l'espacement des bobines de charge
qui, pour des raisons d'économie, correspondent à des
pas de pupinisation respectivement de 915 et de 1830 m ; l'espacement
des répéteurs et des régulateurs automatiques de
la transmission les répéteurs étant placés
à une distance aussi voisine que possible de 80 km, les régulateurs
automatiques, généralement introduits sur les câbles
aériens d'une longueur supérieure à 80 ou 160 km
étant disposés de préférence toutes les
deux stations de répéteurs .
Les auteurs examinent également: les gains de transmission des
répéteurs tant en ce qui concerne les circuits à
4 fils que les circuits à 2 conducteurs; la régularité
de l'impédance en ce qui concerne l'utilisation des circuits
à deux fils et la limitation de la diaphonie, tant à l'émission
la plus importante
pour les circuits à deux fils qu'à la réception
la plus importante pour les circuits à quatre fils . Ils signalent
à ce sujet les précautions prises dans la constitution
des câbles pour séparer l'un de l'autre le groupe des voies
d'aller et le groupe des voies de retour des circuits à 4 fils,
à cause des différences relativement importantes entre
les niveaux de transmission sur les voies d'aller et de retour. Enfin,
ils examinent le problème de 3 a limitation de la distorsion
de phase, très importante dans le cas des longs circuits à
4 fils, et à laquelle on peut dans une certaine mesure porter
remède par l'utilisation de dispositifs appelés «
compensateurs de phases ».
Les auteurs examinent ensuite les caractéristiques de fonctionnement
des câbles. Après avoir défini la perte nette minimum
de puissance en service et indiqué le rôle qu'elle joue
dans la détermination des portées des' câbles selon
leur spécification, ils étudient, avec courbes à
l'appui, les pertes nettes minima de puissance admissibles en service
pour des circuits à deux fils et à quatre fils utilisés
exclusivement pour le trafic terminal. Suit rémunération
des conditions imposées aux caractéristiques techniques
des câbles aux Etats-Unis, de manière à permettre
l'interconnexion des divers réseaux. Ces conditions, relativement
peu différentes de celles qui ont été arrêtées
par le Comité consultatif international des communications téléphoniques
à grande distance, figurent en même temps que ces dernières
au rapport.
L'une des parties les plus intéressantes de l'étude concerne
les conditions à imposer à l'avenir aux câbles téléphoniques
pour la réalisation des très
grandes portées. Les spécifications actuelles permettent
de réaliser dans de bonnes conditions des liaisons atteignant
3000 km. Mais, l'expérimentation effectuée sur des longueurs
de câble à 4 fils dépassant 6000 km a montré
que des modifications devront être apportées aux caractéristiques,
si l'on veut établir de bonnes liaisons à des distances
de cet ordre ou à des distances supérieures.
Il faudra, en particulier, des suppresseurs d'écho plus efficaces.
Les appareils du type ordinaire ne permettent pas, pour des distances
de Y ordre de 6000 km, une exploitation convenable avec la perte nette
de puissance de 9 décibels qu'il est désirable de réaliser.
En ce qui concerne la distorsion de phases, alors que des compensateurs
ne semblent pas nécessaires pour des circuits de l'ordre de 3000
km, il faudra envisager l'utilisation systématique de tels dispositifs
lorsque la distance deviendra double.
Le temps de propagation lui-même, dans un circuit à charge
légère de 6000 km, prend une importance relativement grande;
il devient de l'ordre du quart de seconde dans chaque sens, ce qui est
la limite provisoire fixée par le C. C. I. Tph. pour la communication
entière. En raison de ce temps de propagation, les suppresseurs
d'écho introduisent certains troubles dans l'échange des
communications. En supposant, en effet, les suppresseurs d'écho
distants de 3000 km, le temps de propagation entre ces dispositifs est
de l'ordre du huitième de seconde pour chaque sens de transmission.
S'il y a simultanéité de conversation aux deux extrémités
du circuit, les deux suppresseurs d'écho fonctionnent en même
temps, bloquant chacun
une voie du circuit, et introduisent, de ce fait, dans la conversation,
des trous qui sont appréciables.
Toutes ces considérations montrent que des circuits en câbles
meilleurs que les circuits actuels sont nécessaires pour réaliser
d'une manière satis-
faisante des communications à très.grandes distances.
Peut-être faudra-t-il s'adresser au téléphone par
courant porteur pour résoudre ce problème, la vitesse
de propagation d'un tel courant étant de l'ordre de 160 000 km
à la seconde en tenant compte de l'accroissement du temps de
propagation dû aux appareils.
Comme conclusion de leur rapport, les auteurs signalent que, bien que
le développement de la technique de la téléphonie
à grande distance ait été
très rapide au cours des derniers vingt ans, il n'est pas exagéré
de prévoir pour les vingt ou trente prochaines années
des progrès techniques au moins aussi importants.
1947 Linvention du transistor à pointes en Amérique
en décembre 1947 et sa révélation publique - après
dépôt des brevets - le 30 juin 1948 font partie de lhistoire
bien connue de lélectronique. Mais il est moins connu quen
France, au même moment, nous étions de manière indépendante
quasiment au même point.
Le 13 août 1948, les docteurs Herbert
F. Mataré et Heinrich J. Welker déposent en France un
brevet pour leur « Transistron », suite à
leurs travaux pour le compte de la Compagnie des Freins et Signaux Westinghouse.
Ces travaux ont été financés dans le cadre dun
second contrat par le ministère des P.T.T. qui recherchait
le moyen de remplacer les amplificateurs relais à tubes dans
les liaisons téléphoniques, beaucoup trop gourmands
en énergie.
|
Le « Transistron » nest rien
moins que la version européenne du transistor à
pointes dont le nom a été subtilement changé
par René Sueur pour se démarquer du vocable américain
de transistor. La photo ci-contre montre la première réalisation
en Juin 1948 selon le docteur Mataré (donc un peu avant
lannonce officielle US du 30 juin 1948).
Premier transistor européen construit en juin 1948 au laboratoire
de la
Compagnie des Freins et Signaux Westinghouse, Paris, par les docteurs
H.F. Mataré et H. Welker (source Deutsches Museum)
Noter la similitude avec le type A de Bel
|
Cette invention « française » (on devrait
dire franco-allemande car les travaux des 2 chercheurs allemands ont commencé
en Allemagne avant et pendant la guerre 39-45) sera rendue publique le
18 mai 1949 soit quatre jours après la visite des
Bell Labs - et sera qualifiée par les autorités à
juste titre de « brillante réalisation de la recherche française
». Linformation était classée secret défense
avant cette date.
Cest donc par la voie des quotidiens que la nouvelle est diffusée.
Ils montrent la photo du Secrétaire dEtat aux P.T.T., M.
Eugène Thomas, tenant dans sa main une lampe et le nouveau Transistron
Le Transistron montré en comparaison avec une lampe PTT de la S.I.F.
Photos du Transistron 1949 avec une règle pour léchelle
(source Patrice Zeissloff). Vue en coupe du Transistron 1949.
A cette présentation publique du « Transistron triode
type P.T.T. 601 » seront montrés quelques appareils équipés
de ce nouvel amplificateur « solide » : un poste récepteur
radio, un poste émetteur, et des répéteurs téléphoniques.Voici
la photo dun répéteur téléphonique
:
Répéteur
auto-alimenté à 2 Transistrons (source Patrice Zeissloff)
Malgré les conditions difficiles dues à laprès-guerre,
une production en quantité limitée est obtenue début
1949 et livrée aux services commanditaires des P.T.T. Le premier
objectif industriel est déquiper la ligne téléphonique
Paris-Limoges de répéteurs à Transistrons.
Voici une photo de cette version industrielle de 1949-50 :
Ligne par ligne, les anciennes lignes pupinisées
seraont remplacé par des répéteurs électroniques.
sommaire
Réseau de lignes à grande distance par
câbles (les câbles coaxiaux)
Pendant la guerre, surtout en 1944, le réseau interurbain subit
des dégâts importants. A la Libération, on comptait
2 000 coupures et, sur 130 centres principaux, 45 étaient entièrement
détruits ou avaient leur gros uvre fortement endommagé
; les 85 autres avaient également subi des dégâts.
Au début de cette période et jusquen 1948, la tâche
du Service des lignes à grande distance consista
essentiellement à remettre en létat lensemble
du réseau. En ce qui concerne les câbles, il fallait rétablir
leur continuité, reprendre leur « équilibrage »
pour permettre la reprise de lexploitation du réseau câblé.
Grâce au dévouement du personnel et à lorganisation
méthodique des travaux, cinq mois après la libération
de Paris, 90 % des circuits de 1939 étaient rétablis,
mais la longueur totale de ces circuits ne représentait encore
que 60 % de celle davant-guerre.
Mais lévénement le plus marquant de cette époque
fut la mise en service du premier câble coaxial du réseau
français. Cest à la veille de la guerre quavait
été entreprise la pose dun câble coaxial de
gros diamètre (5/18 mm), prévu pour 600 voies téléphoniques,
sur litinéraire Paris Toulouse Bordeaux.
Mais les hostilités entraînèrent larrêt
des travaux ; ce nest quen 1947 que la première liaison
Paris Toulouse par câble coaxial sera effectivement mise
en service.
En fait, cest seulement à partir de 1950 que ladministration
française sengagera résolument dans le développement
des artères à grande distance par câbles coaxiaux.
Le premier câble coaxial, conforme aux nouvelles recommandations
du CCITT sera posé entre Lyon et Grenoble. A partir du second
semestre de lannée 1954, le rythme des travaux saccélère
et le réseau français de câbles coaxiaux se développe
très rapidement jusquen 1955, grâce aux programmes
dinfrastructure financés par lOTAN. Au cours de lannée
1954, on posera 1400 kilomètres de câbles ; mais il faudra
attendre près de 20 ans (1972) pour retrouver cette cadence.
Lutilisation généralisée des câbles
coaxiaux pour les liaisons à grande distance constitue, dans
le domaine de la transmission, lévénement le plus
important de cette période daprès-guerre.
Réseau de liaisons à grande distance par ondes radioélectriques
(faisceaux hertziens)
En France, malgré la guerre et loccupation, les chercheurs
ne restèrent pas inactifs : ainsi, des études entreprises
au Laboratoire Central des Télécommunications conduisirent
à la réalisation, dès 1944, dun équipement
de faisceau hertzien tout à fait remarquable pour lépoque.
Une liaison expérimentale fut établie par le Service des
recherches et du contrôle technique des PTT entre Paris et Montmorency.
Une première liaison par faisceau hertzien est mise en exploitation,
en 1947, entre Calenzana, en Corse, et Grasse, sur la Côte dAzur.
A cause de la grande distance à couvrir (plus de 200 kilomètres)
et dune zone de non visibilité importante à franchir
(50 kilomètres), les longueurs donde utilisées étaient
relativement longues, de lordre de 3 mètres.
Une liaison plus importante est mise en service, entre Dijon et Strasbourg,
à la fin de lannée 1951. Cette liaison comportait
quatre stations : une station terminale au Mont Afrique, près
de Dijon, deux stations relais, lune à Montfaucon près
de Besançon, lautre au sommet du Grand Ballon de Guebwiller,
à 1400 mètres daltitude, et une station terminale
à Strasbourg. La liaison Dijon-Strasbourg, fut inaugurée
officiellement le 23 février 1952 ...
Liaisons
Interurbaines Automatiques en service (en gras) en 1954
sommaire
La SAT-SAGEM
L'usine Grammont.
L'histoire de SAT-SAGEM commence en 1849 lorsque Claude Etienne
Grammont quitte l'entreprise Gindre-Chavany, fabricant de fils
pour tissus cousus, dont il était contremaître. Grammont
fonde son entreprise de filature "La Grammonière"
en 1870.
Alexandre Grammont, fils du fondateur, ancien élève
de l'Ecole Centrale, dirige les activités de l'entreprise
vers le tréfilage de câbles en cuivre et de moteurs
électriques. En 1881, l'entreprise employait 143 personnes.
En 1891, Alexandre Grammont décide de se lancer dans la
fabrication de câbles télégraphiques, téléphoniques
et énergétiques et déménage bientôt
l'usine à Saint-Tropez où une usine de 7200 mètres
carrés devient opérationnelle en 1892.
En 1898, la Compagnie des Signaux est fondée à Riom.
Alors que les commandes commençaient à baisser en
1906, du fait de la densité du réseau télégraphique,
Grammont rencontra des difficultés. De plus, lentreprise
ne possédait pas de câblier contrairement à
la concurrence. En 1913, l'usine de câbles de Saint-Tropez
est mise en veilleuse. L'année suivante, à la veille
de la Première Guerre mondiale, Grammont employait 2 150
personnes.
Une usine de câbles de la Compagnie des Signaux.
Pendant la Première Guerre mondiale, Grammont s'implique
dans la production industrielle nécessaire à la
guerre, produisant des obus dans son usine de Pont Chéruy.
Entre temps (1915) Grammont se lance dans la fabrication de lampes
d'amplification pour émetteurs radio et s'adresse après
la guerre au domaine des équipements d'amplification des
lignes téléphoniques sur de longues distances (répéteurs).
1921 voit la construction de l'usine de câbles à
Riom par la Compagnie des Signaux . Cette même année
voit la création de la Société d'Etudes pour
les Liaisons Téléphoniques (SELT), qui comprend
la SIT ( Société Industrielle des Téléphones
), la SACM ( Société Alsacienne de Constructions
Mécaniques ) et les entreprises de Grammont. Leur coopération
s'est limitée à la recherche.
Jacques Roussel rejoint Grammont en 1923 et y reste 45 ans, devenant
un pilier de la création et du conseil en gestion de la
future SAT.
Après ses études à l'Institut Polytechnique
de Grenoble, Myron Lebedinsky entre en 1924 à la compagnie
de téléphone Grammont où il travaille à
l'amplification des équipements et à la terminaison
des câbles.
Entre 1925 et 1927, les câbles fabriqués par SELT
sont de mauvaise qualité technique, avec beaucoup de déchets.
Malgré cela, il fut décidé en 1928 de tenter
une dernière tentative avec SELT. Un câble a dû
être réalisé pour la liaison Angoulème-Limoges
(102 km). Grâce à de nouvelles connaissances et à
une bonne gestion du projet, l'ensemble du câble fut fabriqué
le 17 novembre 1928. Une chaîne française de câbles
longue distance était née, un événement
qui fut le document fondateur de la SAT.
L'usine de Montluçon dans les années 1940.
En 1931, suite au succès de Grammont, les PTT décident
de prendre le contrôle de deux câbles : Le Mans-Rennes
et Le Mans-Angers. Mais ils ont exigé que la production
soit soutenue par l'équipe qui avait réussi sur
le dernier câble. Un accord a été signé
entre Grammont et la Compagnie des Signaux le 9 décembre.
Le 6 février 1932 est fondée la première
SAT ( Société des Applications Téléphoniques
) , dont le premier président est Georges Bertrand, ingénieur
à Grammont.
Les conséquences de la crise économique du début
des années 1930 et le laxisme de la gestion financière
de Grammont conduisent les PTT à promouvoir la reprise
de la SAT par une société plus crédible.
Voulant se diversifier, SAGEM prend le contrôle de la SAT
en août 1939. Félix Verny, beau-père de Marcel
Mome et Président de la SAGEM est le premier Président
de la Deuxième et dernière SAT ( Société
Anonyme des Télécommunications ) .
La France déclare la guerre à l'Allemagne le 2 septembre
1939 et de nombreux hommes de la SAT sont mobilisés. Lors
de la première assemblée générale
de la SAT le 27 décembre 1940 Marcel Mome, président
de la SAGEM devient président de la SAT. Dans la période
1942-1943, SAT a produit le système d'écoute "source
K" pour capter les communications de l'occupant à
partir des câbles français. A la demande des PTT,
une grande partie du matériel produit est cachée
dans 42 fermes autour de Montluçon dans la période
1942-1944 et particulièrement au moulin d'Allorant à
Sainte-Sévère-sur-Indre. En 1942, Paul Gellos devient
président de la SAT. André Hardy est président-directeur
général et Léon Parcé administrateur.
Dans la nuit du 14 au 15 septembre 1943, le hall 9 de Montluçon,
qui abritait la SAT, est détruit par les bombardements
alliés visant l'usine Dunlop. Les alliés débarquent
en Normandie le 6 juin 1944 et le 25 août Montluçon
est libérée (et Paris le lendemain aussi). En septembre,
le personnel de la SAT revient à Paris, mais Montluçon
reste leur principal atelier de fabrication. L'effectif de la
SAT compte environ 200 personnes en 1945.
Durant la période 1949-1951, la situation économique
générale est difficile. L'horaire de travail est
réduit de 45 à 40 heures. En 1951, une importante
commande d'exportation ramène l'horaire à 45 heures.
La première version du Minilir.
La SAT intègre les ateliers de Jean Turck en 1956. C'est
le début d'une diversification des activités vers
le domaine de la détection et des équipements infrarouges
pour les industries de défense. Jean Turck arrive avec
120 personnes dont Pierre Lamelot, Roger Bouchard et René
Bertelet qui deviennent directeurs. Le personnel de la SAT a atteint
800 personnes.
Le transistor arrive à maturité en 1958 et est utilisé
dans l'équipement à la place des lampes amplificatrices
habituelles. En 1960, la recherche du premier chercheur infrarouge,
l'AD530, a commencé ainsi que la recherche du système
de télémétrie AJAX. Le centre d'essais en
vol choisit SAT comme maître d'uvre du système
de télémétrie AJAX en 1961, essentiellement
destiné au développement de lanceurs militaires.
En 1962, le premier modem a été fabriqué
avec des vitesses de 1 200 bit/s. 1963 voit le début des
recherches sur l'analyseur infrarouge monoligne.
Les premiers AD530 furent fabriqués en 1964, dont 1500
exemplaires furent livrés entre 1964 et 1979 et entre temps
la recherche d'un nouvel autodirecteur infrarouge, l'AD550 (qui
deviendra le MAGIC 1), fut lancée en 1965.
Le système de télémétrie numérique
proposé par la SAT pour le satellite européen ESRO
1 a été sélectionné par l'ESRO (devenue
l'ESA). SAT a fourni l'encodeur et les émetteurs intégrés
(Sud Aviation) et enregistreur (LOCKHEED).
Les premières recherches sur un multidétecteur infrarouge
ont débuté en 1971. Ils ont d'abord réussi
à créer des bandes, puis des matrices, basées
sur leur propre technologie ou inspirées de celles mises
en uvre dans la technologie du silicium. Ces recherches
permettraient d'aboutir à des capteurs performants, notamment
pour l'imagerie infrarouge. En 1972, il en résulte le Minilir
, un théodolite capable de suivre n'importe quelle source
infrarouge mobile.2
Le chiffre d'affaires atteint 979 millions de francs en 1974,
soit une augmentation de 170 % par rapport à 1969 à
prix constants.1 L'effectif atteint désormais 6 000 personnes.
L'essor de l'activité conduit à la construction
en 1979 de La Chaume , comprenant un laboratoire infrarouge. Michel
Comte Blache est nommé directeur de l'établissement
de Dourdan. La fabrication des détecteurs PbS et InSb ainsi
que l'atelier optique ont été transférés
à Poitiers.
En 1978, les revenus générés par l'activité
infrarouge atteignaient 300 millions de francs, soit près
de 20 % du chiffre d'affaires de la SAT. L'année suivante,
les recherches sur le chercheur infrarouge MISTRAL ont commencé.
En 1982, une coopération tripartite (France, Allemagne,
Grande-Bretagne) démarre dans le domaine de la détection
et du guidage infrarouge. Il a fallu 3 ans pour commencer et 15
ans pour terminer !
...
A la demande de la Délégation générale
à l'armement (DGA) en 1984, la SAT et Thomson sont «
invités » à réunir, dans une entreprise
commune, l'ensemble des compétences françaises dans
le domaine de la technologie des composants infrarouges. La SAT
a perdu une grande partie des investissements qu'elle avait réalisés
depuis près de 40 ans avec les établissements Turck
dans ce secteur stratégique. Cette année, pour la
première fois, la SAT perd 45 millions de francs, alors
que la prévision pour 1985 était de 227 millions
de francs.
La production de 4000 exemplaires de l'autodirecteur MAGIC 2 dans
les usines de Poitiers et Montluçon démarre en 1985,
tandis qu'à Poitiers démarre la fabrication d'équipements
infrarouges pour la marine (le Vampir, le PIRANA et le SEID).
En 1987, SAT remporte un contrat pour la fourniture de la caméra
thermique haute performance ATHOS pour le char LECLERC. 30 caméras
étaient produites mensuellement par l'usine de Poitiers.
En 1988, la SAT est réorganisée en trois divisions
: la Division Télécommunications (DTEL), la Division
Communications d'Entreprise (DCE) et la Division Optronique et
Défense (DOD).
La production d'un nouvel autodirecteur infrarouge, le MISTRAL,
démarre en 1988. 15 000 exemplaires sont fabriqués
à raison de 2 000 par an. L'année suivante, des
recherches préliminaires ont été effectuées
pour un nouveau chercheur IR bispectral pour le missile MICA .
En 1996 le DOD fusionne avec la Division de Navigation et de Défense
de SAGEM pour devenir une nouvelle Division de SAGEM : Défense
et Sécurité. C'est la fin des activités infrarouges
à la SAT qu'ils ont exercées pendant près
de 40 ans (et 60 ans si l'on inclut la société Turck).
Le personnel du DOD est dispersé entre les différents
établissements de la SAGEM.
Bien que le résultat de SAT ait augmenté en pourcentage
du chiffre d'affaires (6%) et en francs en 1998, lors des assemblées
générales de SAGEM et de SAT tenues le 19 mai de
la même année, il a été décidé
de fusionner par absorption la SAT dans SAGEM. La décision
est entrée en vigueur le 1er janvier 1998. La deuxième
SAT a vécu un peu moins de 57 ans, alors que cela faisait
128 ans depuis le début de l'activité de Grammont
dans le domaine des câbles.
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sommaire
Avec lévolution des matériels,
les types de liaisons ont été normalisés :
-Le Groupe Primaire (GP) a été normalisé en regroupant
12 voies téléphoniques, modulées par 12 ondes porteuses
différentes par 12 circuits, sur une bande de fréquences
large de 48 kHz. (de 60 kHz à 108 kHz).
-Le Groupe Secondaire (GS) a été normalisé en regroupant
60 voies téléphoniques, en regroupant 5 Groupes Primaires
(GP), modulés par 5 ondes porteuses différentes, par 5
circuits, sur une bande de fréquences large de 240 kHz. (de 312
kHz à 552 kHz).
-Le Groupe Tertiaire (GT) a été normalisé en regroupant
300 voies téléphoniques, en regroupant 5 Groupes Secondaires
(GS), modulés par 5 ondes porteuses différentes, par 5
circuits, sur une bande de fréquences large de 1,232 MHz. (de
812 kHz à 2,044 MHz).
-Le Groupe Quaternaire (GQ) a été normalisé en
regroupant 900 voies téléphoniques, en regroupant 3 Groupes
Tertiaires (GT), modulés par 3 ondes porteuses différentes,
par 3 circuits, sur une bande de fréquences large de 3,872 MHz.
(de 8,516 MHz à 12,388 MHz).
-Au 1er janvier 1970, la France compte en service 4705 Groupes Primaires
(GP) de 12 voies téléphoniques à courants porteurs.
-Le 10.000ème Groupe Primaire (GP) de 12 voies téléphoniques
à courants porteurs est mis en service le 10 février 1973.
-Le 20.000ème Groupe Primaire (GP) de 12 voies téléphoniques
à courants porteurs est mis en service en France, entre Paris
et Bordeaux, via un faisceau hertzien
de 1.800 voies, le 2 juin 1975.
Après les tous débuts des premiers câbles
mis en service en France dans les années 1926-33 avec leurs premiers
équipements de multiplexage analogique à courants porteurs
évoqués plus-haut, qui marquent les débuts de lexploitation
interurbaine et internationale moderne, les principaux matériels
damplification ultérieurs, modulation-démodulation,
amplification et transmission ont été les suivants, notamment
déployés à Paris-Interurbain-Archives.
-Matériels Type 1934 de la LTT, technologie à tubes électroniques
à effet thermoïonique,
-Matériels Type 1937 de la LTT, technologie à tubes électroniques,
en complément du Matériel Type 1934.
-Matériels Type 1944, technologie à tubes électroniques,
déployés dans limmédiate après guerre
en débutant sur les liaisons Paris-Lyon. Ce matériel a
été utilisé jusques en Juin 1978 et définitivement
réformé en 1980.
-Matériels Type 1951L déployés à partir
de 1953 à Paris Inter Archives, technologie à tubes électroniques
miniaturisés, en remplacement des Matériels Types 1934
et 1937. Ce matériel a été réformé
vers 1982.
-Matériels Type TASI importé des USA, mis en service en
1960 à Paris Inter Archives, permettant de doubler le nombre
de voies entrantes sur les premiers câbles internationaux (alors
de petite capacité) puis les premières liaisons internationales
par satellite. Ce matériel a été progressivement
supplanté jusquen 1982 par larrivée des technologies
de Transmission Numérique.
-Matériels Type 1960B et C à transistors, déployés
à Paris Inter Archives et à Paris Saint-Amand à
partir de 1963, permettant de compléter puis remplacer très
progressivement les anciennes installations à tubes électroniques.
Ces matériels sont plus stables et plus fiables que les systèmes
à tubes. Ce matériel a été réformé
dans le courant des années 1990 au profit des technologies de
Transmission Numérique.
-Matériels Type 1960K déployé au début de
lannée 1969 à Paris Inter Archives, technologie
à transistors, étant lultime modernisation des Matériels
Types 1960. Par exemple, à Paris Inter Archives, 216 Groupes
Primaires en Type 1960K ont été installés, soit
2592 voies téléphoniques simultanées. Ce matériel
a été réformé dans le courant des années
1990 au profit des technologies de Transmission Numérique.
-Matériels Type 1970 déployé à partir de
Juin 1970 durant toutes les années septante. Lon comptera
sur le site de Paris Inter Archives environ 2.000 Groupes Primaires,
soit 24.000 voies téléphoniques dans cette technologie.
Ce matériel a été réformé dans le
courant des années 1990 au profit des technologies de Transmission
Numérique.
Multiplexeurs Analogiques - Type 1970
sommaire
Les différents supports de liaisons à
courants porteurs :
Les liaisons normalisées, au fur et à
mesure des innovations technologiques, sont réalisées
par regroupements de groupements de base normalisés sur différents
supports.
- Câbles souterrains à paires symétriques
par liaisons 4 fils : Pour chaque quarte symétrique au choix,
par 12, 24, 36, 60 ou 120 voies téléphoniques maximum,
par formation à partir de Groupes Primaires (GP) et/ou Groupes
Secondaires (GS).
- Câbles souterrains à paires symétriques par liaisons
2 fils : Pour chaque paire symétrique à 2 fils, au choix,
de 12 à 300 voies téléphoniques maximum, par formation
à partir de Groupes Primaires (GP) et/ou Groupes Secondaires
(GS).
- Câbles souterrains à paires coaxiales : Pour chaque paire
coaxiale, au choix, de 120 à 10.800 voies téléphoniques
maximum, par formation à partir de Groupes Secondaires (GS),
Groupes Tertiaires (GT) et/ou Groupes Quaternaires (GQ). (en général
lutilisation des câbles coaxiaux débute au minimum
pour 300 voies). Elles sont désignées par la fréquence
supérieure limite du spectre transmis : 1,3 MHz (300 voies téléphoniques),
4 MHz (960 voies téléphoniques), 6 MHz (1.200 voies téléphoniques),
12 MHz (2.700 voies téléphoniques)
Jusquà
60 MHz maximum (soit pour un maximum de 10.800 voies téléphoniques).
Faisceaux Hertziens :
Le service LGD (lignes à grande distance) est créé
à l'apparition de l'hertzien.
La mission était de mailler le territoire national pour assurer
l'acheminement des communications et des réseaux spécialisés
entre les centraux téléphoniques interurbains, les centres
de transit régionaux et les points de connexion internationaux.
Au début, la Direction des LGD, s'appuyait essentiellement sur
deux types de centres, les centres d'amplification, là où
il fallait amplifier, devenu par la suite, les centres dexploitation
du réseau national, et les centres de câble aux endroits
les mieux placés pour assurer la maintenance et la réparation
des câbles.
En matière de transmission, la différentiation technique
entre les LGD et les directions régionales a longtemps porté
sur les infrastructures : les LGD s'occupant des câbles à
quartes et coaxiaux, puis des liaisons hertziennes, et des systèmes
de transmission adaptés à ces infrastructures, alors que
les Directions Régionales (DR) n'avaient comme support de transmission
que l'aérien et les câbles à paires pour desservir
les abonnés. Le seul système de transmission qu'elles
maîtrisaient, était le système à courants
porteurs 6 voies, conçu spécialement pour l'aérien.
Tout cela évolua peu à peu. C'est ainsi que dans le domaine
organisationnel, les LGD devinrent TRN et sa direction la DTRN. Elle
était implantée historiquement, rue du Commandant Mouchotte
à Paris, elle fut décentralisée dans la zone aéroportuaire
de Toulouse-Blagnac à la fin des années 70. Puis furent
créées, en relais entre la Direction et les Centres, les
Directions Opérationnelles des Télécommunications
du Réseau National
(DOTRN). Les Centre d'exploitation du Réseau National situés
dans les chefs-lieux de région prirent le nom de CPRN et animaient
les autres centres d'exploitation du réseau national situés
dans leur région (CERN) ainsi que le centre hertzien (CHRN).
Cette logique de métier, transmetteur, évolua en 1986,
vers une vision réseau, avec lintégration au sein
de la DTRN des centres de de commutation interurbain. Ainsi, les CPE
de transit des DR furent intégrés à la DTRN pour
devenir des centres de transit interurbains (CTRI).
Une page sur le Herzien est disponible sur le site.
Pour chaque faisceau hertzien, la capacité varie entre 120, 300,
600, 1200, 1800 et 2.700 voies téléphoniques maximum,
par formation à partir de Groupes Secondaires (GS), Groupes Tertiaires
(GT) et/ou Groupes Quaternaires (GQ). Les liaisons hertziennes sont
désignées par la bande de fréquences dondes
radio utilisée : bande des 6 GHz, 7 GHz
Câbles sous-marins
Voir la
page en lien.
- Câbles internationaux :
La distorsion est un problème particulier pour les câbles
de communication sous-marins, en partie parce que leur grande longueur
permet à la distorsion de s'accumuler, mais aussi parce qu'ils
sont plus sensibles à la distorsion que les fils ouverts sur
les poteaux en raison des caractéristiques du matériau
isolant. Les différentes longueurs d'onde du signal se déplacent
à des vitesses différentes dans le matériau, ce
qui entraîne une dispersion. C'est ce problème sur le premier
câble télégraphique transatlantique qui a motivé
Heaviside à étudier le problème et à trouver
la solution. Les bobines de charge résolvent le problème
de dispersion, et la première utilisation de celles-ci sur un
câble sous-marin a été faite en 1906 par Siemens
& Halske dans un câble traversant le lac de Constance.
L'utilisation de bobines de charge avec des câbles
sous-marins lourds pose un certain nombre de problèmes. Le renflement
des bobines de chargement ne pouvait pas facilement passer à
travers l'appareil de pose des câbliers et le navire devait ralentir
pendant la pose d'une bobine de chargement36. Les discontinuités
à l'endroit où les bobines étaient installées
provoquaient des tensions dans le câble pendant la pose. Si l'on
n'y prend pas garde, le câble risque de se rompre et d'être
difficile à réparer. Un autre problème était
que la science des matériaux de l'époque avait des difficultés
à sceller la jonction entre la bobine et le câble contre
la pénétration de l'eau de mer. Le chargement continu
a été développé pour surmonter ces problèmes,
ce qui présente également l'avantage de ne pas avoir de
fréquence de coupure.
- Câble en permalloy : "Cable de télégraphie"
ou "cable de téléphonie" sous-marin enveloppé
d'une bande permalloy.
Même si le câble de Krarup ajoutait
une inductance à la ligne, celle-ci était insuffisante
pour satisfaire la condition de Heaviside. AT&T a cherché
un meilleur matériau avec une perméabilité magnétique
plus élevée. En 1914, Gustav Elmen découvre le
permalloy, un alliage magnétique de nickel et de fer recuit.
Vers 1915, Oliver E. Buckley, Harold D. Arnold (en) et Elmen, tous travaillant
aux Laboratoires Bell, améliorent considérablement les
vitesses de transmission en suggérant une méthode de construction
de câbles de communication sous-marins utilisant un ruban de permalloy
enroulé autour des conducteurs en cuivre.
Le câble a été testé
aux Bermudes en 1923. Le premier câble en permalloy mis en service
reliait New York et Horta (Açores) en septembre 1924.
Le câble en permalloy a permis d'augmenter la vitesse de signalisation
sur les câbles télégraphiques sous-marins à
400 mots/min à une époque où 40 mots/min était
considéré comme bon39. Le premier câble transatlantique
n'a atteint que deux mots/min.
- Câble métallique en mu-métal
Le mu-métal a des propriétés magnétiques
similaires à celles du permalloy, mais l'ajout de cuivre à
l'alliage augmente la ductilité et permet au métal d'être
étiré en fil. Le câble en mu-métal est plus
facile à construire que le câble en permalliage, le mu-métal
étant enroulé autour du conducteur central en cuivre de
la même manière que le fil de fer dans le câble de
Krarup. Un autre avantage du câble en mu-métal est que
sa construction se prête à un profil de charge variable,
la charge s'amenuisant vers les extrémités.
Le mu-métal a été inventé en 1923 par la
Telegraph Construction and Maintenance Company (en), Londres, qui a
fabriqué le câble, dans un premier temps, pour la Western
Union Telegraph Co. La Western Union était en concurrence avec
AT&T et la Western Electric Company qui utilisaient le permalloy.
Le brevet pour le permalloy était détenu par Western Electric,
ce qui empêchait Western Union de l'utiliser.
Le câble chargé n'est plus une technologie
utile pour les câbles de communication sous-marins, ayant d'abord
été supplanté par le câble coaxial utilisant
des répéteurs en ligne alimentés électriquement,
puis par le câble à fibre optique. La fabrication de câbles
chargés a décliné dans les années 1930 et
a été supplantée par d'autres technologies après
la Seconde Guerre mondiale. On trouve encore aujourd'hui des bobines
de charge dans certaines lignes téléphoniques terrestres,
mais les nouvelles installations utilisent une technologie plus moderne.
En Multiplexage Analogique, la largeur de bande
allouée à chaque voie téléphonique est réduite
à seulement 3 kHz (au lieu des 4 kHz habituels des liaisons interurbaines
ou internationales terrestres ou hertziennes). Ceci permet de passer
plus de communications téléphoniques simultanées
sur le même câble sous-marins, au prix dune sensible
perte de qualité téléphonométrique.
Ainsi, dans les premières années d'exploitation des câbles
sous-marins, la largeur de bande était initialement de 4 kHz.
Quelques années plus tard, les équipements d'extrémités
ont été changés, pour passer à une largeur
de bande de 3 kHz afin d'augmenter le nombre de voies.
Par convention, les Groupes Primaires (GP) portent 16 voies téléphoniques
et les Groupes Secondaires (GS) portent 80 voies téléphoniques,
en norme « sous-marine ». Leur capacité sétendant
jusquà plusieurs milliers de voies téléphoniques
simultanées.
Câbles Coaxiaux souterrains.
Expérimentation coaxiale : En 1939, juste avant
la déclaration de guerre, les premiers câbles coaxiaux
furent déployés à titre expérimental entre
Paris et Vierzon et Vierzon et Limoges et exploités initialement
en Basse Fréquence, puis, une fois convertis après la
guerre au multiplexage analogique, permirent à l'aide d'amplificateurs
à tubes électroniques disposés tous les 9 km d'atteindre
une bande passante utile de 4 MHz, et qui permettait de ce fait de transporter
960 voies de conversations téléphoniques sur le même
câble, par Multiplexage Analogique lorsque le Multiplexage Analogique
fut mis ultérieurement en service. Ces deux câbles sont
fabriqués par la société LTT.
Il faut attendre le 29 juillet 1947 pour qu'un second câble coaxial
soit mis en service en France : Paris - Toulouse. Il s'agira du premier
câble coaxial multiplexé mis en service régulier
dans notre pays.
C'est grâce à cette technologie de Câbles Coaxiaux
que le téléphone interurbain a pu être multiplié,
grandement accru à partir du début des années 1950
sur tout le territoire national.
Premier câble coaxial mis en service en France
: Paris - Toulouse.
Concernant l'historique du câble coaxial Paris-Toulouse
:
Ce câble coaxial est conçu dès 1937, mais sa construction
et sa mise en service sont stoppées nettes par la seconde guerre
mondiale,
Le projet redémarre en Mars 1946 sous l'impulsion de Pierre Marzin
alors Directeur du SRCT,
De Mars à Août 1946, les études et expérimentations
en laboratoire sont entreprises,
D'Août 1946 à Décembre 1946, une expérimentation
entre Paris et Vierzon en multiplexage analogique a lieu,
De Décembre 1946 à Février 1947, le choix des matériels
et de leurs caractéristiques techniques sont arrêtés
et transmis, aux fins de productions, à l'industrie privée,
De Février à Mai 1947, le matériel est fabriqué
puis livré,
La pose du câble et l'installation des matériels de transmissions
associés se déroule entre Mai et Juillet 1947,
La mise en service effective du câble téléphonique
coaxial Paris-Toulouse a lieu le 29 juillet 1947 à 16H00 en présence
de M. le Ministre des PTT - Eugène Thomas, au 6 rue Saint-Amand
à Paris (station-relais - Centre d'Amplification).
Concernant les caractéristiques techniques du câble coaxial
Paris-Toulouse :
Le câble à une paire coaxiale possède un conducteur
interne de 5 mm de diamètre et un conducteur externe (concentrique
au premier) de 18 mm de diamètre. Sa longueur est de 700 km.
Chaque intervalle transportant les signaux vocaux analogiques modulés
sont d'une largeur de 4 kHz.
La bande passante du câble est de 5 MHz.
Le câble et ses équipements sont prévus pour permettre
la transmission simultanée de 600 voies téléphoniques
(contre 15 voies simultanées avec les installations précédentes).
Le câble est amplifié par 42 stations. 1 station de départ/arrivée
à chaque extrémité du câble et 40 stations
d'amplification intermédiaires.
Le câble coaxial téléphonique interurbain entre
Grenoble et Lyon. est un câble coaxial à 4 paires, de 2.400
voies simultanées en tout, faisant partie de la rocade Lyon -
Roanne - Saint-Étienne - Grenoble destinée à acheminer
les communications interurbaines automatiques à l'intérieur
de cette zone, ainsi que celles provenant de Paris via Lyon à
partir du 30 novembre 1951.
Second câble coaxial mis en service en France
: Dijon - Nancy.
Le 5 avril 1952 est inauguré le câble coaxial Dijon - Nancy
par M. le Ministre des PTT - Roger Duchet en présence de M. le
Directeur du SRCT - Pierre Marzin. Cette seconde liaison coaxiale permet
la transmission simultanées de 960 voies téléphoniques,
sur une distance de 281 km.
Premier câble coaxial avec Répéteurs
à Transistors : Paris - Bordeaux.
En Octobre 1952 l'artère coaxiale Paris - Bordeaux est mise en
service, équipée de 6 répéteurs-régénérateurs
à transistors.
Câbles
Coaxiaux pour Transmission Analogique de 60 MHz.
- Avec l'arrivée du transistor inventé
en 1948, les amplificateurs et les modulateurs analogiques (les multiplexeurs)
se miniaturisèrent, devinrent plus fiables et moins coûteux,
si bien qu'ils furent désormais disposés tous les 4,5
km, ce qui permit d'atteindre une bande passante exploitable de 12 MHz,
soit 2.700 voies à la fin des années 1950. En combinant
des câbles coaxiaux entre eux, en les regroupant nous pouvions
multiplier le nombres de voies de conversations téléphoniques
analogiques...
- Le Multiplexage Analogique permettait une qualité
de service très-élevée, allant de 12 voies en paires
symétriques (fréquence supérieure jusque 60 kHz)
jusqu'à 10.800 voies téléphoniques sur un même
câble coaxial (fréquence supérieure jusque 60 MHz),
qui perdura jusques à la fin de l'année 1997. Cette technologie
analogique fut donc exploitée jusqu'à son maximum, en
employant des câbles métalliques coaxiaux, si bien que
jusque vers la fin des années 1950 la plupart des ingénieurs
des télécommunications ne juraient que par le coaxial
qui permettait de multiplier les voies téléphoniques en
utilisant le spectre de fréquences disponibles.
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Inauguration du premier câble coaxial interurbain,
dans les murs du Centre d'Amplification PTT de Paris Saint-Amand, le
29 juillet 1947 :
Au
premier plan, de g-à-d : M. le Directeur Général
des Télécommunications - Charles Lange et M. le Ministre
des PTT - Eugène Thomas au téléphone avec Toulouse.
1950 Station relais
de Sant Amand
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Câbles Coaxiaux sous-marins.
Le Service des Câbles Sous-Marins français
est créé le 15 octobre 1912 par décret. C'est à
partir de cette date que la France va commencer à se doter d'une
flotte de navires câbliers, mais devra pendant une bonne vingtaine
d'années faire appel régulièrement à la flotte
câblière de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, nettement
plus développée.
Les premiers câbles téléphoniques sous-marin entre
la France et un autre pays cont posés entre la Grande-Bretagne
et la France, d'une portée maximale comprise entre 30 et 40 km.
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Les systèmes de transmissions multiplex
Un autre fait, au moins aussi important en terme de transmission, est
lapparition dun nouveau procédé de groupement,
ou « multiplexage », des voies sur une même artère.
Ce nouveau procédé est basé, non plus sur la répartition
des communications dans léchelle des fréquences, comme
dans les systèmes à courants porteurs, mais sur leur répartition
dans le temps. On a donc affaire à un système « temporel
».
Cest à la veille de la Seconde Guerre mondiale que les questions
de modulation par impulsions et de multiplexage dans le temps commencent
à faire lobjet détudes théoriques et
de réalisations expérimentales. Différents systèmes
furent réalisés à lépoque par lindustrie
française. Cest le progrès de lélectronique
qui permettra aux systèmes de multiplexage dans le temps, couramment
appelés « systèmes Multiplex » de prendre leur
véritable essor au début des années 60.
Ce sera dans le domaine des liaisons à courte distance que seront
utilisés en premier ces nouveaux systèmes multiplex. Un
problème se posait en effet dans les grandes agglomérations
urbaines, celui de la saturation des câbles entre centraux. Afin
déviter linstallation de nouveaux câbles et surtout
celle de nouvelles canalisations dans les rues, il fallait augmenter la
capacité des artères existantes. La « modulation par
impulsions et codage » (MIC), cest-à-dire le codage
numérique de linformation sous forme binaire (« 0 »
ou « 1 »), allait apporter une très bonne solution
technique et économique à ce problème. En France,
la première liaison multiplex expérimentale utilisant la
« modulation par impulsions et codage » est mise en service
en 1966 dans la région parisienne. Depuis cette date, le développement
des systèmes numériques sest poursuivi à un
rythme accéléré .En 1970, le CNET installait une
première liaison MIC opérationnelle en Bretagne. En 1972,
plus de 200 liaisons de ce type étaient déjà en service
en France et le rythme de production de ces équipements allait
en saccélérant. De nos jours, tous les systèmes
de transmission utilisée sont du type numérique.
En outre, des systèmes à plus grande capacité, destinés
à des liaisons interurbaines, ont été étudiés
et développés dès les années 1975, aux Etats-Unis,
au Canada, en Europe et au Japon. Il sagissait de systèmes
utilisables sur câbles coaxiaux ou sur faisceaux hertziens. Les
débits par canal étaient déjà de plusieurs
centaines de mégabits par seconde.
Mais cest sans doute en France que les techniques numériques
progressèrent le plus rapidement. Le programme de « numérisation
» du réseau était particulièrement avancé.
La Direction Générale des Télécommunications
indiquait en 1980, que la part des commandes déquipements
numériques de transmission par rapport à lensemble
des commandes déquipements numériques de transmission
avait évolué comme suit : 30 % en 1978, 50 % en 1979, 85
% en 1980, et 100 % dès 1982.
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