RNIS
Réseau Numérique à Intégration de Services
ou Numéris
Historique
La transmission de données à distance commence à
préoccuper le pays dès les années 1960, au départ
il est fait appel au Réseau Téléphonique Commuté
analogique existant initialement prévu pour une bande passante
d'une largeur de 3.000 Hz, en empruntant que des commutateurs téléphoniques
de type crossbar (Pentaconta ou CP400). Malgré cette limitation,
avec un simple modem, on pouvait atteindre des débits jusqu'à
1200 bit/s. (600 bit/s dans les cas les plus défavorables.)
Avec l'arrivée des premiers ordinateurs de laboratoire dans
le courant des années 1950, puis du début de leur démocratisation
dans les années 1960, l'augmentation du poids des données
à transmettre pose désormais un problème.
Ainsi les Ingénieurs des Télécommunications ont-ils
commencé à étudier la question pour augmenter
substantiellement la vitesse de transmissions de données d'un
lieu à l'autre.
Le précurseur analogique
Janvier 1969 cette solution de réseau indépendant
est reprise en lançant le projet CADUCÉE (Centre
Automatique de Données Utilisant la Commutation Électronique
et Électromécanique). Les études lancées
par le CNET qui ont duré 6 mois s'avèrent concluantes.
- En Septembre 1969, M. le Ministre des P et T - Robert Galley prend
la décision de construire le Réseau CADUCÉE.
- Le 14 janvier 1972, ouverture du Réseau Expérimental
Téléinformatique CADUCÉE (autorisé rétroactivement
par arrêté du 17 janvier 1972).
- Le 21 janvier 1972, raccordement du premier abonné au Réseau
CADUCÉE, il s'agit du Centre de Promotion de la Téléinformatique
sis dans le Centre Téléphonique Paris-Littré.
4 autres abonnés suivent quelques jours plus tard, dont deux
à Nice.
Ce nouveau service, utilisant un ensemble de commutateur téléphoniques
dédiés, de système crossbar CP400 permet d'atteindre
des débits nettement supérieurs. En effet une transmission
de données fiable peut désormais atteindre, suivant
les options choisies les 2400 bit/s, 4.800 bit/s, 9.600 bit/s voire
les 19.200 bit/s avec ce nouveau système, dès sa commercialisation.
L'on parvient à de tels débits sur des lignes analogiques
par le biais d'emploi de lignes téléphoniques à
4 fils uniquement : 2 fils servent à l'émission de données,
2 autres fils servent à la réception de données.
Les commutateurs CP400 sont aussi de types à 4 fils, ainsi
que les équipements de Transmissions sur 4 fils également.
Le réseau CADUCÉE s'arrêta le 1er janvier 1990
et l'ensemble des commutateurs CP400 qui le composent sont mis à
l'arrêt à cette date.
Les réseaux numériques
Au départ de la transmission de
données "numériques", à partir
des années 1930, l'on ne peut citer que le Télex
qui, avec son propre réseau de transmissions et de commutation
séparé, permet de transmettre à très basse
vitesse (50 Baud qui équivalent à 50 bit/s), soit environ
60 mots de textes par minute, des données. Par la suite, le
Telex sera amélioré et l'on parviendra à transmettre
jusqu'à 200 Baud, soit 200 bit/s.
1975 arrive le projet du réseau COLISÉE
: (contraction de COmmutation de LIaisons SpécialiSÉEs)
Ce projet est autorisée 4 octobre 1975 et la mise en service
du réseau ouvre après l'ouverture des premiers commutateurs
téléphoniques numériques Temporels d'abonnés
E10N3 en France, en utilisant des commutateurs E10N3 dédiés
à 4 fils, tel le premier commutateur installé à
Paris-Échiquier.
Ultérieurement des commutateurs E10N1 dédiés
seront utilisés, tels que celui de Chennevières-sur-Marne.
Le Réseau COLISÉE se substitue progressivement au Réseau
CADUCÉE, ce qui permet un fonctionnement réellement
fiabilisé et une meilleure maintenance. COLISÉE permet
une certaine démocratisation de la transmission de données,
jusqu'à 32.000 bit/s.
Le Réseau COLISÉE est catégorisé comme
un Réseau Pré-Intelligent.
En Janvier 1992, le Service COLISÉE est modernisé
et devient COLISÉE Numéris.
Courant 1993, Le Service COLISÉE Numéris fusionne avec
le Réseau Téléphonique Commuté classique
(désormais numérisé).
En outre, 2 Commutateurs MT25 supplémentaires sont mis en service
à Paris-Échiquier (21 juillet 1991 puis Octobre 1993)
et 2 Commutateurs MT 25 d'abonnés (CAA) de province sont reconvertis
en commutateurs COLISÉE Numéris : 1 à Caen (en
Septembre 1994) et 1 à Louviers (24 mai 1995).
Le 31 décembre 1999, cessation définitive du
service COLISÉE Numéris. :
En 1971, début des études par
le CNET
d'un Réseau Commuté par Paquets TRANSPAC
à voir à cette page
sommaire
L'Union internationale des télécommunications
(UIT) a défini la technologie RNIS comme un réseau
fournissant une connectivité numérique de bout en bout
avec une grande variété de services.
Deux caractéristiques importantes des réseaux RNIS les
distinguent des réseaux téléphoniques traditionnels
:
- les connexions sont numériques d'une extrémité
à l'autre ;
- la connexion est permanente et n'est pas facturée à
la durée, contrairement aux connexions par modem ;
RNIS définit un jeu de protocoles d'interface utilisateur/réseau
standard.
De cette façon, tous les équipements RNIS utilisent
les mêmes connexions physiques et les mêmes protocoles
de signalisation pour accéder aux services.
RNIS combine la large couverture géographique d'un réseau
téléphonique avec la capacité de transport d'un
réseau de données supportant simultanément la
voix, les données et la vidéo.
En France et en Belgique, le réseau national de télécommunications
a été entièrement numérisé et les
protocoles d'accès implantés sont conformes au standard
Euro-ISDN publié par l'ETSI et l'UIT.
1983 Le projet RENAN
Un réseau numérique à
intégration de services (RNIS, en anglais ISDN pour Integrated
Services Digital Network) est un réseau de télécommunications
constitué de liaisons numériques permettant,
par rapport au réseau téléphonique analogique,
une meilleure qualité et des débits pouvant atteindre
2 Mbit/s (accès E1) contre 56 kbit/s pour un modem classique
analogique.
Un réseau numérique à intégration de services
permet d'échanger des sons, des données ou des images,
de telle manière qu'on peut l'utiliser pour offrir des services
comme la téléphonie, la visiophonie, la télécopie,
la messagerie électronique, etc.
On peut voir l'architecture RNIS comme
une évolution entièrement numérique des réseaux
téléphoniques plus anciens, conçue pour associer
la voix, les données, la vidéo et toute autre application
ou service.
RNIS s'opposait donc au réseau téléphonique commuté
(RTC) traditionnel ; il a été normalisé à
la fin des années 1980 par le CCITT2.
En Juin 1982, le CCITT adopte les premiers 3 avis définissant
les premières normes RNIS dans le monde.
Le 29 mars 1983, l'aventure RNIS commence sous la forme du
projet RENAN (Raccordement Expérimental Numérique
pour lignes d'abonnés Analogiques et Numériques) lancé
par le CNET sous l'autorité de M. l'Ingénieur des Télécommunications
Marc Pautrat. En effet, il s'agit non seulement avec le projet RENAN
d'expérimenter le raccordement des abonnés directement
en liaison numérique (qui donnera plus tard le RNIS), mais
aussi de tester la transmission de données via les lignes analogiques
poussées au maximum de leurs possibilités.
(Nota : ne pas confondre ce projet RENAN initial de 1983 et le second
projet RENAN signifiant RNIS d'Entreprise pour de Nouvelles Applications
Numériques, consistant à partir du 4 janvier 1988 à
autoriser des abonnements RNIS améliorés à 144
kbit/s aux entreprises).
En France, 2 sites pilotes sont choisis. L'un dans les Côtes-du-Nord
(Brest) et l'autre en Île-de-France (Puteaux).
- Du 7 au 11 mai 1984, le Colloque International de la Commutation
(ISS 84) qui se tient à Florence donne une place prépondérante
au RNIS.
- En Mai 1985, les Directeurs des Télécommunications
de France, RFA, Italie et Grande-Bretagne décident d'harmoniser
les spécifications pour le RNIS à venir.
- En Décembre 1986, le raccordement des lignes Analogiques
est opérationnel sur le site de Brest.
- Le 29 septembre 1987 se tiennent les Assises du RNIS regroupant
les représentants de l'Administration des Télécommunications,
les constructeurs et les associations d'utilisateurs.
La Taxe de raccordement au réseau est fixée à
675 francs.
L'abonnement mensuel est fixé à 300 francs.
- En Octobre 1987, le raccordement des lignes Numériques est
opérationnel sur le site de Brest.
- Avec l'arrivée du RNIS, il devient donc possible d'amener
à partir de la ligne téléphonique ordinaire le
signal numérique jusque chez les abonnés.
- Le 21 décembre 1987, le RNIS est mis en service pour
la première fois dans le monde, en France, dans le département
des Côtes-du-Nord (22), dans la ville de Saint-Brieuc, pour
une capacité initiale de 300 abonnés.
Ces premiers abonnés RNIS sont portés par le commutateur
E10N1 - Saint-Brieuc Résistance 4 (CN54). Il s'agit de la Version
Numérique numéro 1 : VN1, qui permet la mise en service
des Accès de Base à 128 kbit/s.
Suivront ensuite dans le monde les USA le 12 avril 1988, le Japon
le 19 avril 1988 et la RFA le 8 mars 1989.
- Dans le même laps de temps, Alcatel, S.A.T (Philips) et Matra
produisent leurs premiers terminaux téléphoniques Numéris,
distribués par l'Administration des Télécommunications.
- En Janvier 1988 est créé le CERNIS (Centre
d'Essais RNIS) basé au CNET Lannion, chargé de procéder
aux essais préalables de tous les matériels Numéris
(dont les terminaux, postes téléphoniques, etc.) avant
leur validation puis mise sur le marché.
- En Février 1988, plus de 60% des nuds de commutation
et des artères de transmissions sont alors numérisés,
ce qui permet d'envisager la diffusion et la généralisation
du RNIS sur l'ensemble du territoire, dans un futur relativement court
(2 à 3 années).
- En Avril 1988, le RNIS est mis en service dans la ville de Rennes
(35).
- Le 3 août 1988, le RNIS est mis en service technique à
Paris et en Île-de-France : Numéris est prêt pour
la rentrée 1988-89. Le premier site d'Île-de-France choisi
est celui de Puteaux.
- Ce premier commutateur, Puteaux 6 ET4 (CC86), permet le raccordement
de 1.000 abonnés sur toute l'Île-de-France (capacité
initiale).
- Puteaux est une ville sise sur le périmètre de la
Direction Régionale de Nanterre (92).
- Sont alors implantées en plusieurs points clef de Paris et
d'Île-de-France un certain nombre d'Unités de Raccordement
d'Abonnés Déportées qui sont des CSN Déportés
équipés de cartes terminales abonnés RNIS.
- En Île-de-France, au tout début du RNIS, ces CSN Déportés
sont donc commandés à distance par ce tout premier cur
de chaîne E10N1 placé à Puteaux. Cette singularité
perdurera quelques mois jusqu'à l'ouverture à Numéris
d'autres commutateurs téléphoniques en Île-de-France.
- Le 25 août 1988, le premier abonné RNIS d'Île-de-France
est mis en service à la Défense : Société
Arthur Andersen.
- Le 30 septembre 1988, l'ouverture commerciale au RNIS est effective
en Île-de-France.
- Le 20 octobre 1988, le nom de marque Numéris est déposé,
le 29 novembre 1988, la Cérémonie d'inauguration
nationale du Réseau Numérique à Intégration
de Services (RNIS), baptisé commercialement Numéris
en cette occasion, se déroule à Paris, à la Cité
des Sciences et de l'Industrie de La Villette, en présence
de M. Paul Quilès, Ministre des Postes, des Télécommunications
et de l'Espace et de M. Yves Fargette, Directeur Régional d'Île-de-France
; ainsi qu'à Rennes, à la Maison-du-Champs-de-Mars,
en vidéoconférence simultanée.
Appellation dans les pays francophones
L'abréviation ISDN est utilisée en Belgique et
en Suisse. En Suisse, l'abréviation RNIS n'est pas utilisée
car Swisscom a souhaité avoir un terme unique pour lallemand
et le français. L'abréviation RNIS était
utilisée en France et au Canada. Cependant, le réseau
RNIS de France Telecom est plus connu sous son nom commercial
Numéris.
sommaire
RÉSEAU
DE TRANSMISSION NUMÉRIQUE, avis du CITT
Sur le réseau de transmission numérique, les informations
utiles sont portées par des signaux codés binaires de
nature électrique ou radio-électrique. Ces signaux sont
organisés en trame normalisée par le CCITT. Consulter
le document en ligne.
Synchronisation du Réseau :
Entre 1986 et 1987, au préalable à
la généralisation du RNIS sur tout le territoire national,
il a fallu mettre en uvre la Synchronisation Totale de tout
le Réseau Téléphonique Temporel de France. En
effet, pour travailler en norme RNIS, il est nécessaire pour
sauvegarder l'intégrité des données commutées
et transmises que chaque horloge interne de tous les commutateurs
Électroniques Temporels soient toutes synchronisées
entre elles, partout en France.
La raison est que les données numériques émises
par un Commutateur sont cadencées par l'horloge du Commutateur
d'émission mais qu'elles sont reçues à la cadence
de l'horloge du Commutateur de réception. On comprend que si
la fréquence des horloges est tant soit peu différente,
il va exister un effet de glissement (on nomme ceci l'effet de gigue)
et ainsi, certains éléments binaires (Bit) seront lus
2 fois, tandis que d'autres éléments binaires (Bit)
ne seront jamais lus (ils seront perdus). En pratique, par rapport
à la précision de dérive des horloges des commutateurs,
en moyenne, 1 élément binaire (Bit) est perdu toutes
les minutes.
Alors qu'une si minuscule altération du signal numérique
est parfaitement négligeable et inaudible dans le cas de simples
transmissions de conversations téléphoniques entre abonnés
analogiques standard, cette altération devient une source majeure
d'altération de trame et de pertes de données pouvant
aller jusqu'à la rupture de la liaison téléphonique
en pleine conversation ou en pleine transmission de données
(et/ou des fichiers de données transmises qui pourraient se
retrouver altérés et inutilisables à l'arrivée).
Il aura donc fallu que tout le réseau des Commutateurs Électroniques
Temporels soit synchronisé avant de pouvoir mettre en service
la technologie RNIS partout dans notre pays.
En Avril 1988, la synchronisation du Réseau Téléphonique
est parachevée, préalable technique nécessaire
à la généralisation sur tout le territoire du
RNIS en France.
sommaire
Le Code CCITT n°7 :
Pour déployer le RNIS, les anciens codes de
signalisation utilisés pour les abonnés analogiques
(code CCITT n°3, n°5) ne suffisent plus pour le RNIS. Il faut
absolument que le code de signalisation évolue et ce sera chose
faire avec le Code CCITT n°7, déployé dans tout
le réseau téléphonique français.
- Historiquement, les Commutateurs Téléphoniques ont
toujours eu besoin d'échanger des données entre eux,
en plus d'acheminer les communications des abonnés.
- Au tout début, la signalisation a commencé par le
seul envoi des numéros de téléphone des abonnés
demandés vers le bon commutateur d'arrivé, ainsi que
du retour sonnerie - ou d'occupation - de la ligne du demandé
vers le commutateur de départ.
- Avec l'extension du réseau téléphonique automatique
français, et spécialement avec la généralisation
du réseau interurbain automatique, le réseau téléphonique
s'est progressivement complexifié. Il devenait nécessaire
d'échanger entre Commutateurs Téléphoniques de
plus en plus d'informations en vue de maintenir un délai raisonnable
d'établissement des communications quelle qu'en soit la distance...
- De surcroît l'apparition de nouveau service (dits de confort)
ont accru ce besoin de signalisations inter-centraux de plus en plus
performantes.
- La volonté internationale de développer un code de
signalisation commun et efficace pour les échanges téléphoniques
mondiaux a conduit à une première tentative : le Code
de Signalisation CCITT n°6, au moyen d'une liaison entre les commutateurs
de 2,4 kbit/s, qui s'est avérée suffisante pour les
systèmes Semi-Électroniques Spatiaux, mais insuffisante
pour les systèmes Électroniques Temporels. La solution
du Code de Signalisation CCITT n°6, mort-née, a dû
faire place à un code encore plus performant.
Avec l'apparition de lÉlectronique Temporelle (le tout
digital) dans le réseau Français qui a été
le premier numérisé du monde aussi bien chronologiquement
que quantitativement, la France a naturellement joué un rôle
moteur dans l'élaboration du nouveau Code de Signalisation
CCITT n°7.
- Alors que les premiers Codes de Signalisation utilisent la même
liaison téléphonique en cours d'établissement
(puis établie lorsque l'appel aboutissait) où doivent
circuler les conversations téléphoniques, la logique
du Code CCITT n°7 est toute autre : désormais, un canal
totalement séparé des conversations téléphoniques
(nommé Canal Sémaphore) est créé entre
chaque commutateur voulant entrer en contact.
- Ainsi, désormais, le transfert d'informations entre commutateurs
à propos des liaisons téléphoniques à
établir est nettement plus rapide, efficace et fiabilisé.
La création du Canal Sémaphore permet, en outre, une
auto-adaptation avec une grande souplesse des itinéraires de
communications quasiment en temps réel, solution d'une grande
importance pour parvenir à trouver des chemins d'écoulement
des communications pendant les heures particulièrement chargées.
Une fois le Code CCITT n°7 ayant été déployé
dans le réseau téléphonique, le RNIS a pu faire
son apparition en France.
Chronologie :
- En 1976, les études de cette nouvelle signalisation débutent,
sous la direction de M. l'Ingénieur Général des
Télécommunications - Pierre Lucas.
- En 1980, les premières prescriptions provisoires sur le Code
CCITT n°7 sont publiées.
- En Juillet 1984, les premières expérimentations techniques
débutent en France sur Centraux Téléphoniques
Captifs, c'est à dire non reliés au réseau.
- En Juillet 1985, les premières communications téléphoniques
en code CCITT n°7 entre centraux captifs (c'est à dire
non reliés au réseau) sont acheminées entre systèmes
E12 et MT20.
- En Novembre 1985, les premières communications téléphoniques
en code CCITT n°7 entre centraux captifs sont établies
entre systèmes E10N1 et MT20.
- En Décembre 1985, les premières communications téléphoniques
en code CCITT n°7 entre centraux captifs sont établies
entre systèmes E10N1 et E12.
- En Mars 1986, les études d'adaptation en laboratoire aux
commutateurs de types E10N1, E12, MT20 et MT25 sont achevées.
- À partir de Janvier 1987, les expérimentations commencent
dans les huit commutateurs du Réseau Téléphonique
Commuté public suivants :
Janvier 1987 : Commutateur de Transit E12 Saint-Ouen-l'Aumône
CT1 (RP81)
Janvier 1987 : Commutateur d'Abonnés E10N1 Cergy A3 (NE73)
Janvier 1987 : Commutateur d'Abonnés E10N1 Corbeil A3 (SF33)
Juillet 1987 : Commutateur de Transit MT20 Rueil-Malmaison 4 CTU (RP23)
Novembre 1987 : Commutateur d'Abonnés MT25 Alésia 3
ET1 (CB06)
Novembre 1987 : Commutateur d'Abonnés MT25 Nanterre 2 ET1 (CC42)
Novembre 1987 : Commutateur d'Abonnés MT25 Villeurbanne (LY58)
Novembre 1987 : Commutateur d'Abonnés MT25 Marseille Menpenti
B (MA97)
- En 1991 : la généralisation dans la totalité
du parc de commutateurs Électroniques Temporels est accomplie.
sommaire
L'arrivée des CSN (Centre
Satellite Numérique) dans le réseau téléphonique
français sont alors la condition première à
la naissance du RNIS dans notre pays. Chaque CSN peut héberger
jusqu'à 5120 abonnés analogiques et jusqu'à 2560
abonnés RNIS..
Les premiers CSN mis en service sont d'abord raccordés sur
commutateurs E10N1 existants courant 1987, peu avant l'arrivée
du Numéris le 21 novembre 1987 à Brest
En Décembre 1988, il est planifié le déploiement
du RNIS dans la France entière en 1990.
- Le 15 décembre 1988, ouverture commerciale au Numéris
dans Marseille-Ville.
À noter que dans les Bouches-du-Rhône, les deux uniques
autocommutateurs E10N1 fonctionnels, seul système capable de
connecter les lignes Numéris, sont situés à Salon-de-Provence.
Finalement l'autocommutateur SALON-DE-PROVENCE REINE JEANNE 3 (PA98)
sera utilisé à partir de l'ouverture expérimentale
au RNIS du 30 octobre 1987 à Aix-en-Provence, pour toutes les
Bouches-du-Rhône, ainsi que pour une partie de Vaucluse, et
même, à certaines périodes, pour Toulouse et Bordeaux,
par le biais d'unités de raccordement d'abonnés RNIS
très éloignées... La situation ne reviendra à
la normale que mi -1991, lorsque les autocommutateurs MT25 auront
été mis à jour et adapté au RNIS.
- En Septembre 1989, les Régions des Télécommunications
de Lyon (dont Villeurbanne ville pilote), de Marseille (dont Martigues
et Marignane villes pilotes) et de Lille sont mises en service Numéris.
- Le 15 février 1989, il devient possible d'utiliser le service
TRANSPAC en y accédant par le système RNIS. (Ouverture
commerciale de ce nouveau moyen d'interconnexion).
- Le 5 octobre 1989, la Version Numérique numéro 2,
VN2, est mise en service - elle remplace la VN1 à cette date
et permet la mise en service, en plus des Accès de Base, des
Accès Primaires à 1920 kbit/s.
- Le 4 janvier 1990, le Commutateur International MT20 Bagnolet
4 CTI (BGI4-RT16) est mis en service avec deux calculateurs MU321
et équipé du code de signalisation CCITT n°7
qui autorisera bientôt la connexion du RNIS français
avec les pays étrangers ayant développé aussi
le RNIS. C'est par ce premier commutateur MT20 que le RNIS français
va pouvoir s'ouvrir à l'international durant l'année
1990. BGI4 assurera ses fonctions jusqu'au 12 février 2002.
- Le 27 février 1990, la région Picardie est mise en
service en Numéris.
- En Avril 1990, a lieu une expérimentation d'interconnexion
entre les RNIS de France et de RFA. Un commutateur MT20 de Paris Pastourelle
adapté au Numéris est mis en relation avec un commutateur
S12 de Nuremberg.
- Le 31 août 1990, la région Aquitaine est mise en service
en Numéris.
- Le 20 septembre 1990, l'interconnexion entre les RNIS de France
et de Belgique est mise en service. Il s'agit de la première
interconnexion entre le RNIS français et un autre pays.
- Le 25 septembre 1990, la région Midi-Pyrénées
est mise en service en Numéris.
- Le 19 novembre 1990, l'interconnexion entre le RNIS de France et
d'Allemagne (RFA) est mise en service.
- Entre Décembre 1990 et Mars 1991, les interconnexions entre
le RNIS de France et les USA, la Finlande, le Japon et les Pays-Bas
sont mises en service.
- Le 8 avril 1991, l'interconnexion entre le RNIS de France et de
Grande-Bretagne est mise en service.
- Le 8 mai 1991, l'interconnexion entre le RNIS de France et de Singapour
est mise en service.
- Le 1er août 1991, l'interconnexion entre le RNIS de France
et du Danemark est mise en service.
- Le 7 octobre 1991, l'interconnexion entre le RNIS de France et la
Norvège est mise en service.
- Entre Septembre 1991 et Décembre 1992, les interconnexions
entre le RNIS de France et l'Australie, Hong-Kong, la Suède,
la Suisse et l'Espagne sont mises en service.
- En 1992, la Version Numérique numéro 3, VN3, est mise
en service. La Norme VN3 demeure commercialisée par France
Télécom jusqu'en 1995.
- Le 31 juillet 1992, les abonnés du Luxembourg désireux
d'être équipés au plus vite de lignes RNIS peuvent
être rattachés directement au réseau téléphonique
français RNIS de France-Télécom, une convention
entre les PTT Luxembourgeois et France Télécom étant
signée à cet effet. Les abonnés luxembourgeois
se voient attribuer un numéro de téléphone français
de type 3638MCDU. Ces abonnés luxembourgeois sont alors raccordés
au Commutateur Téléphonique E10N1 - Thionville-Balanciers
3 (MZ53). Il s'agit là d'une solution transitoire, le temps
que le Luxembourg se dote de la technologie RNIS sur son territoire
grand-ducal. (Note DG/DPR/STEP du 17 juillet 1992)
- Le 15 janvier 1993, l'interconnexion entre le RNIS de France et
d'Italie est mise en service. (soit 16 pays en relation RNIS avec
la France).
- Le 22 juin 1993, ouverture commerciale du Numéris dans les
départements d'Outre-Mer (DOM) de Guadeloupe, Martinique, Guyane
et Réunion. L'interconnexion entre le Numéris de ces
trois DOM avec la Métropole est effective le même jour.
- Le 28 juin 1993, le service de Garantie du Temps de Rétablissement
(GTR) est ouvert à France-Télécom. Réservé
aux lignes RNIS, ainsi que pour les lignes Transfix et les Liaisons
Spécialisées (LS), et garantit un temps de rétablissements
dans un délai de moins de 4 heures, en cas de panne ou de rupture
du service.
- Le 4 octobre 1993, l'interconnexion entre le RNIS de France et du
Canada est mise en service. (soit 17 pays en relation RNIS avec la
France).
- Le 14 décembre 1993, le RNIS Européen est officiellement
ouvert, entre la France et une vingtaine de villes européennes.
- Le 1er janvier 1994, France Télécom commercialise
la Norme Euronuméris/VN4. La Norme VN4 demeure commercialisée
par France Télécom jusqu'en 1997.
- Le 5 septembre 1994, l'interconnexion entre le RNIS de France et
du Luxembourg est mise en service.
- En 1997, France Télécom commercialise la Norme Euronuméris/VN5.
La Norme VN5 demeure commercialisée par France Télécom
jusqu'en 1998.
- Le 10 mars 1997, les interconnexions entre le RNIS de France et
de Russie, et le RNIS de France et de Taïwan (République
de Chine - Nationaliste) sont mises en service. (soit 35 pays en relation
RNIS avec la France).
- En 1998, France Télécom commercialise la Norme Euronuméris/VN6.
La Norme VN6 demeure commercialisée par France Télécom
jusqu'en 1999.
- Le 12 mai 1998, l'interconnexion entre le RNIS de France et de Corée-du-Sud
est mise en service. (36ème pays en relation RNIS avec la France).
- Le 28 mai 1998, l'interconnexion entre le RNIS de France et du Chili
est mise en service. (soit 37 pays en relation RNIS avec la France).
- Le 5 août 1998, l'interconnexion entre le RNIS de France et
de Pologne est mise en service. (soit 47 pays en relation RNIS avec
la France).
- Le 1er septembre 1998, l'interconnexion entre le RNIS de France
et d'Israël est mise en service. (soit 48 pays en relation RNIS
avec la France)
- En 1999, France Télécom commercialise la Norme Euronuméris/VN6.
La Norme VN6 demeure commercialisée par France Télécom
jusqu'en 2000.
...
Cette technologie est en voie de disparition, et remplcée par
le « tout IP ».
Orange France, par exemple, a cessé toute commercialisation
depuis novembre 2019 en France métropolitaine.
Pour les cinq départements dOutre-Mer, la fin de la commercialisation
est prévue le 15 novembre 2021.
sommaire
Une connexion RNIS donne accès à plusieurs canaux numériques
: les canaux de type B (64 kbit/s en Europe, 56 kbit/s en Amérique
du Nord) et les canaux de type D (16 kbit/s).
Les canaux B servent au transport de données et peuvent être
agglomérés pour augmenter la bande passante.
Les canaux D servent à la signalisation des communications
mais peuvent également servir pour le raccordement de terminaux
de paiement comme Banksys. Ces derniers utilisent une bande passante
de 4 kbit/s.
Accès de Base
Le principal avantage de scinder les canaux de cette façon
est de pouvoir séparer les informations de signalisation des
données elles-mêmes.
Cette façon de faire s'appelle la signalisation 'out
band' (hors bande) par opposition à la signalisation
(in band).
On peut aussi faire transiter sur les canaux B des données
de types différents, par exemple, voix sur l'un et données
sur l'autre.
On dispose alors d'une ligne téléphonique permettant
plusieurs communications simultanées.
Ce raccordement s'appelle Accès de Base mais
aussi 2B+D, par rapport à l'utilisation qu'il fait des canaux.
On peut aussi trouver l'anglicisme BRI qui signifie 'Basic Rate Interface'.
Cette offre est fortement étendue géographiquement puisqu'elle
peut se servir d'une ligne téléphonique standard.
Téléphone
RNIS T-Concept
Les réseaux RNIS bande de base fournissent
des services à faible débit : de 64 kbit/s à
2 Mbit/s.
La technologie ATM développée dans les années
1990 et dédiée aux réseaux grandes distances
(WAN) faisait à l'origine partie des définitions RNIS
sous la dénomination RNIS large bande (B-ISDN) pour les services
à haut débit : de 10 Mbit/s à 622 Mbit/s.
Cette technologie (ATM) n'a connu qu'un succès éphémère
puis a été remplacée par les réseaux IP
et le MPLS.
Avec RNIS, les sites régionaux et internationaux
de petite taille pouvaient se connecter aux réseaux d'entreprises
à un coût mieux adapté à la consommation
réelle qu'avec des lignes spécialisées. Les liaisons
à la demande RNIS pouvaient être utilisées soit
pour remplacer les lignes spécialisées, soit en complément
pour augmenter la bande passante ou assurer une redondance. Avec ces
mêmes liaisons, les sites ou les utilisateurs distants pouvaient
accéder efficacement aux ressources critiques à travers
l'Internet en toute sécurité.
Un accès possède donc un numéro
de téléphone et il est nécessaire de numéroter
pour entrer en communication avec un correspondant.
- Vous pouvez associer des séquences de numéros à
un même accès.
Ainsi vous pourriez donner 5 numéros à un T0 (01.46.46.10.00
à 05 par exemple). On appelle cela une SDA (Sélection
Directe à lArrivée). Cette SDA peut ainsi être
répartie entre 5 postes sur le bus S (derrière la TNR
: Terminal Numérique de Réseau).
- Si vous souhaitez pouvoir émettre 6 communications simultanément,
vous pouvez commander plusieurs T0 (ici il vous en faut 3, car 3*2
canaux B = 6 canaux !). Ces accès peuvent être montés
en groupement daccès et associés à une
seule séquence SDA
- Enfin au-delà de 12 canaux (6 T0) il est préférable
de commander un T2. Vous pouvez très bien commander un T2 mais
ny prendre que 15 canaux sur les 30. La facturation de lopérateur
sopère au canal. A ce T2 vous pouvez bien sûr associer
une séquence SDA (50 numéros par exemple). A noter quun
T2 sera généralement connecté à un équipement
capable de gérer un grand nombre de lignes. Dans le cas dune
utilisation pour le service téléphonique il sera connecté
à un PABX (Private Branch Exchange). Dans le cas dun
réseau informatique il pourra être connecté à
un NAS (Network Access Server) ou un routeur.
Pourquoi avoir plus de numéros que de canaux possibles ?
Parce que tout le monde ne téléphone pas en même
temps ! Vous pouvez très bien avoir 30 personnes dans votre
entreprise (donc 30 numéros) mais ne jamais avoir plus de 10
communications en même temps !
Le schéma ci-après tente de synthétiser
mes propos
Le cas 1 : permet avec un accès
de 2 canaux B (deux communications simultanées) dadresser
5 postes téléphoniques grâce à la SDA de
5 numéros.
Le cas 2 : permet dobtenir un débit de
support maximum de 128 Kbps en cumulant les deux canaux B. Une séquence
SDA est inutile puisquil sagit de joindre uniquement un
seul équipement (le routeur). A noter que le routeur est installé
derrière la TNR et devra présenter une interface S0
pour se connecter au Bus RNIS. Chez Cisco vous utiliserez des cartes
WIC-1B-S/T, WIC-2B-S/T, NM-4B-S/T ou NM-8B-S/T selon le nombre daccès
T0/S0 à connecter.
Le cas 3 : permet de connecter un groupement de T0 (ici 3)
à un PABX. Ce PABX pourra desservir jusque 15 postes grâce
à la séquence de SDA 15 numéros associée.
Bien sûr il ne pourra y avoir au maximum que 6 communications
simultanées.
Le cas 4 : présente le raccordement dun PABX par
un T2 offrant 30 canaux B. Il est associé à une séquence
SDA de 100 numéros et peut donc servir 100 postes. Mais seulement
30 communications simultanées.
Le cas 5 : présente un routeur connecté à
un T2 offrant 30 canaux B. Le débit maximum possible sera donc
de 1920 Kbps en cumulant tous les canaux B. Cet accès est uniquement
associé à un numéro (dit Tête de groupement)
car il y a un seul équipement à adresser. Le routeur
doit être équipé dune interface T2. Chez
Cisco vous utiliserez des interfaces NM-1A-E1 ou NM-1A-2E1 selon le
nombre de T2 à raccorder.
Le cas 6 : permet de connecter un groupement de T0 (ici 3)
à un routeur. Ce routeur disposera au maximum dun débit
de 384 Kbps égal à 6 fois 64 Kbps (6 canaux B). Cet
accès est uniquement associé à un numéro
(dit Tête de groupement) car il y a un seul équipement
à adresser.
sommaire
Fonctionnement
En ligne une Brochure
- Numéris. Techniques
Dans un réseau téléphonique analogique,
une boucle locale sur une paire torsadée de fils de cuivre
entre le commutateur central de la compagnie de télécommunications
et l'abonné (boucle locale) supporte un canal de transmission
unique. Ce canal ne traite qu'un seul service simultanément
: la voix ou les données.
Avec un réseau numérique à intégration
de services, plusieurs canaux logiques sont multiplexés
sur la même paire torsadée.
Les canaux logiques RNIS
Le RNIS définit deux types de canaux logiques que l'on distingue
par leur fonction et leur débit.
- Les canaux B transmettent avec un débit de 64 kbit/s,
en commutation de circuit ou de paquet, les informations utilisateur
: voix, données, fax. Tous les services réseau sont
accessibles à partir des canaux B.
- Les canaux D transmettent à un débit de 16
kbit/s en accès de base et 64 kbit/s en accès primaire.
Ils supportent les informations de signalisation : appels, établissement
des connexions, demandes de services, routage des données sur
les canaux B et enfin libération des connexions. Ces informations
de signalisation ont été conçues pour cheminer
sur un réseau totalement distinct des canaux B.
C'est cette signalisation hors bande qui permet aux réseaux
RNIS des temps d'établissement de connexion rapides (environ
4 secondes) relativement aux réseaux analogiques (environ 40
secondes).
Il est aussi possible de transmettre des données utilisateur
à travers les canaux D (protocole X.31b), mais comme le débit
de ces canaux est limité ce type d'utilisation est rare.
Les interfaces standard RNIS
Une interface d'accès à un réseau RNIS
est une association de canaux B et D.
Il existe deux interfaces standard. Elles correspondent à deux
catégories d'utilisation distinctes :
- Résidentielle : utilisation simultanée des services
téléphoniques et d'une connexion Internet.
- Professionnelle : utilisation d'un commutateur téléphonique
(PABX) et/ou d'un routeur d'agence.
Dans les deux cas, le nombre de canaux utilisés peut varier
suivant les besoins, le débit maximum étant fixé
par le type d'interface.
Accès de base
L'accès de base ou Basic Rate Interface (BRI ou T0) comprend
2 canaux B et un canal D pour la signalisation : 2B+D.
Accès primaire
L'accès primaire ou Primary Rate Interface (PRI ou T2) comprend
30 canaux B et un canal D à 64 kbit/s en Europe, en Afrique,
en Amérique du Sud, au Moyen-Orient, en Asie (hors Japon) :
30B+D. Aux États-Unis, au Canada et au Japon la définition
est différente : 23B+D. Seule la protection des marchés
explique les différences de définition entre l'Europe,
les États-Unis, le Canada et le Japon. Cet accès est
l'équivalent RNIS des liaisons T1/E1 à 1 544 kbit/s
et 2 048 kbit/s.
L'adaptation des débits
Les équipements non-RNIS n'ont pas nécessairement
des débits compatibles avec la définition du canal B
: 64 kbit/s.
Dans ce cas, les adaptateurs de terminal (TA) réalisent une
adaptation en réduisant le débit effectif du canal B
jusqu'à une valeur compatible avec le dispositif non-RNIS.
Il existe 2 protocoles de gestion d'adaptation : V.110
très utilisé en Europe et V.120 aux États-Unis.
Ces 2 protocoles gèrent les transmissions synchrones et asynchrones.
Le protocole V.110 peut fonctionner avec le sous-système RNIS
Linux et un téléphone mobile GSM par exemple. C'est
au prestataire de téléphonie cellulaire de fournir la
passerelle RNIS/V.110
L'allocation dynamique de bande passante
La bande passante dynamique ou l'allocation de canaux est
obtenue par l'agrégation des canaux B.
On obtient ainsi une bande passante maximale de 128 kbit/s (2 ×
64 kbit/s) pour l'accès de base (BRI) et de 1 920 kbit/s (30
× 64 kbit/s) pour l'accès primaire (PRI) en Europe.
Cette fonctionnalité permet d'adapter le débit et donc
le coût de communication aux besoins effectifs pour les flux
entrants et sortants.
Suivant les heures de la journée ou les jours de la semaine,
les besoins de connectivité varient fortement. Il est possible
que le coût forfaitaire d'utilisation d'une ligne spécialisée
soit supérieur au coût en temps de communication d'une
liaison RNIS, lorsque cette dernière utilise correctement la
bande passante à la demande en ouvrant/fermant les connexions
aux heures choisies.
Il existe deux techniques pour agréger les
canaux B appelées bonding et bundling.
- Le bonding travaille au niveau 1 (couche physique) du modèle
OSI. Il assure une synchronisation au niveau bit. Cette technique
nécessite donc un matériel spécifique. Elle est
surtout utilisée dans les équipements dédiés
de visioconférence et très peu dans les équipements
de réseaux de données.
- Le bundling est une technique générique qui travaille
au niveau 2 (couche de liaison) du modèle OSI. Dans le cas
d'une connexion RNIS, elle permet d'ouvrir simultanément plusieurs
canaux B entre deux systèmes. Le standard Multilink-PPP (ML-PPP)
décrit comment séparer, recombiner et séquencer
des datagrammes sur plusieurs canaux B pour créer une connexion
logique unique. Ce standard est dédié au protocole PPP,
le standard de niveau liaison du modèle TCP/IP pour les accès
téléphoniques aux réseaux locaux (LAN) et à
Internet. Les documents RFC 17173 puis RFC 19904 : The PPP Multilink
Protocol (MP) décrivent le logiciel de niveau liaison associé
à PPP. Il est implanté dans le sous-système RNIS
de Linux et dans de nombreuses solutions matérielles (Cisco,
Alcatel-Lucent, Huawei
)
sommaire
Dispositif de connexion RNIS
La configuration physique vue du côté
de l'utilisateur RNIS est divisée en groupes fonctionnels séparés
par des points de référence. Un groupe fonctionnel est
une association particulière d'équipements qui assurent
un ensemble de fonctions RNIS. Les points de référence
sont les limites qui séparent les différents groupes
fonctionnels. À chacun de ces points de référence
correspond une interface standard à laquelle les fournisseurs
d'équipements doivent se conformer. Ces interfaces standards
ont aussi pour but de permettre à l'utilisateur de choisir
son équipement librement.
R, S, T, U : points de références.
TNL-TNR/NT1 : Terminal Numérique de Ligne-Terminal Numérique
de Réseau/Network Termination 1.
TNA/NT2 : Terminal Numérique d'abonné/Network Termination
2.
Terminal RNIS/TE1 : Terminal Equipment 1.
Adaptateur/TA : Terminal Adapter.
Terminal non RNIS/TE2 : Terminal Equipment 2.
Le schéma ci-dessus fait apparaître les
dénominations anglo-saxonnes et françaises (en italique).
Suivant la répartition entre opérateurs téléphoniques
de la prise en charge des liaisons, il peut y avoir des regroupements
entre groupes fonctionnels.
En France le « dégroupage » est devenu possible
avec l'ouverture du marché à de nouveaux opérateurs
téléphoniques.
Terminal Numérique de Réseau ou de Ligne
Selon la définition, le groupe fonctionnel NT1 est la liaison
physique et électrique entre le commutateur central de l'opérateur
téléphonique et le réseau de l'abonné.
Ce groupe supporte les interfaces usager/réseau avec de multiples
canaux à multiplexage temporel (Time-Division Mutiplexing -
TDM). La connexion n'autorise que des équipements RNIS.
Terminal Numérique d'Abonné
Le groupe fonctionnel NT2 n'est utilisé que pour les
accès primaires. Ce groupe possède de nombreuses fonctions
de commutation de circuits ou de paquets avec plusieurs connexions
de bus S0. En règle générale, ce groupe correspond
à un commutateur local (PABX) opérant au niveau réseau.
Terminal RNIS
Un terminal RNIS (TE1) possède une interface S0 sans adaptation.
Typiquement, les ordinateurs avec des modems internes RNIS sont des
terminaux RNIS.
Adaptateur
Le rôle de l'adaptateur est de rendre compatible le débit
du terminal non RNIS avec celui du canal B du bus S0 : 64 kbps. Typiquement,
les modems externes sont appelés Terminal Adapters.
Terminal non RNIS
Un terminal non RNIS (TE2) ne possède pas d'interface S0 directe
tout comme les dispositifs utilisant des ports série, des bus
USB, etc.
Points de référence
Le point U est placé entre le groupe NT1 et la boucle de transmission
de l'opérateur téléphonique qui fournit une liaison
bidirectionnelle (full-duplex) entre l'abonné et le commutateur
central sur deux fils. L'interface U n'est utilisée qu'en Amérique
du nord.
- Le point T est placé entre le groupe NT2 qui possède
des fonctions de niveaux 1 à 3 et le groupe NT1 qui ne possède
que des fonctions de niveau 1. C'est le point de connexion minimal
entre l'abonné et l'opérateur. Il existe plusieurs appellations
suivant les types d'accès :
- T0 : accès de base (BRI) 2B+D ;
- T2 : accès primaire (PRI) 30B+D. En France, les accès
T2 sont déclinables en 15, 20, 25 et 30 canaux B.
L'interface S peut être assimilée à un bus passif
pouvant supporter huit terminaux (TE) en série sur le même
câble. Dans ce cas, chaque canal B est affecté à
un terminal particulier pour la durée d'un appel.
Le point R est la limite conceptuelle entre le terminal non RNIS et
l'adaptateur.
sommaire
Les protocoles RNIS
Organisation des protocoles RNIS dans la modélisation OSI.
Couche Physique (1)
La couche physique (ou niveau 1) est identique pour les canaux B et
D qui sont multiplexés pour composer un accès de base
ou un accès primaire. Pour la suite de la présentation,
nous prenons l'exemple de l'accès de base 2B+D.
La structure de la trame est composée de 48
bits répétés toutes les 250 µs, soit un
débit total de 192 kbps. La distribution des débits
entre les canaux B et le canal D est réalisée par mutiplexage.
Chaque trame contient :
- deux octets pour le premier canal B (B1) ;
- deux octets pour le second canal B (B2) ;
- quatre bits pour le canal D répartis sur la trame.
Formats de trames
Les formats de trames dépendent du sens de transmission entre
le terminal RNIS (TE) et le Terminal Numérique de Réseau
(TNR).
F : Framing bit, synchronisation de trame.
L : DC-balancing bit, équilibrage de la composante continue.
E : D-channel Echo bit, bit d'écho du canal D.
A : Activation bit, bit d'activation du terminal.
Fa : auxiliary Framing bit, synchronisation auxiliaire.
N : opposé du bit de synchronisation auxiliaire.
M : Multiframing bit.
B1, B2 : bits des canaux B ; 16 bits par trame.
D : bits du canal D ; 4 bits par trame.
S : Spare bits, bits disponibles.
Méthode d'accès au bus S0
Un canal B est toujours dédié à un terminal alors
que le canal D est partagé entre tous les terminaux connectés
sur le bus S0. La méthode d'accès au canal D employée
par RNIS est voisine de celle d'Ethernet. Son appellation est : CSMA/CR
Carrier Sense Multiple Access with Contention Resolution.
Une station (ou un terminal) qui n'a rien à transmettre émet
continuellement des niveaux '1' logiques (no signal). Le nombre de
niveaux '1' logiques (de 8 à 11) correspond à une priorité
prédéfinie.
- Les services téléphoniques sont prioritaires sur les
autres types de services.
- Les informations de signalisation sont prioritaires sur les autres
types d'informations.
Une station prête à émettre scrute le bit E des
trames provenant du réseau. Le bit E, émis par le réseau
(NT), est l'écho du bit D précédemment transmis
par le terminal (TE). Si une station (ou un terminal) détecte
un bit E différent du bit D émis, il y a collision.
Cette station stoppe immédiatement son émission. Cette
technique simple de résolution des collisions garantit qu'une
seule station émet sur le canal D simultanément. Après
une transmission complète sur le canal D, la priorité
du terminal concerné est réduite. Il doit détecter
davantage de niveaux '1' logiques pour pouvoir émettre à
nouveau. La priorité d'un terminal ne peut être augmentée
avant que tous les autres terminaux du bus S0 aient cessé d'émettre.
Couche Liaison
Comme indiqué ci-avant, les modes de fonctionnement des canaux
B et D sont très différents.
- Canal B
Il existe trois modes de connexion : commutation de circuits, mode
semi-permanent et commutation de paquets.
- Commutation de circuits : le circuit est établi, maintenu
et libéré en utilisant la signalisation du canal D.
Les données utilisateur sont échangées sur les
canaux B avec les protocoles utilisateur.
- Mode semi-permanent : le circuit est établi entre les utilisateurs
et le réseau pour une durée délimitée
ou non. Une fois le circuit établi, le canal D n'est plus nécessaire
pour la signalisation.
- Commutation de paquets : dans ce cas, une connexion en mode commutation
de circuits doit être établie entre l'abonné RNIS
et un nud du réseau à commutation de paquets sur
le canal B. Cette connexion en mode commutation de circuits implique
l'utilisation de la signalisation du canal D. Le réseau à
commutation de paquets peut être partiellement RNIS. RNIS peut
donc fournir un service de commutation de paquets sur les canaux B
(protocole X.31a).
Pour la transmission sur les réseaux de données, notamment
Internet, la commutation de circuits est le mode de connexion le plus
largement adopté. Ce guide s'appuie sur ce mode de transmission.
- Canal D
Il existe trois types de services sur le canal D : signalisation,
commutation de paquets et télémétrie. Ces services
sont tous intégrés dans le même protocole de niveau
2 appelé LAP-D. Ce protocole est voisin de la normalisation
X25.2 : trames au format HDLC (High-Level Data Link Control) et protocole
LAP-B (Link Access Protocol - Balanced Mode).
Le rôle des trames HDLC est de contrôler la liaison de
données entre le Terminal Numérique de Réseau
(TNR) et le Terminal RNIS (TE1).
Le protocole LAP-D est normalisé par l'ITU : spécifications
Q.920 et Q.921. La principale différence entre les protocoles
LAP-B et LAP-D réside dans l'adressage (champ Address). À
partir des champs TEI/SAPI, l'adressage LAP-D permet de gérer
les liaisons multipoints : plusieurs services pour une même
interface ou diffusion d'un message vers toutes les interfaces du
bus S0. Les champs Flag et Control sont identiques au format HDLC.
La taille maximale de trame est limitée à 260 octets.
Champs de la trame HDLC
Flag : délimiteur de trame = 7Eh ou 01111110 en binaire.
Address : adressage RNIS : services & terminaux. Voir Adressage
LAP-D ci-après.
Control : contrôle des appels. Voir Contrôle de connexion
ci-après.
Data : données de la trame.
Frame Check Sequence, FCS : somme de contrôle. Vérification
de la cohérence de la trame.
Flag : délimiteur de trame identique au premier champ.
De même que pour la méthode d'accès
au média, les fonctionnalités d'adressage sont analogues
entre Ethernet et LAP-D. Le champ TEI correspond au champ MAC de la
trame Ethernet IEEE 802.3. La valeur TEI n'occupe que sept bits au
lieu de six octets. Contrairement à Ethernet, cette valeur
est attribuée lors de la connexion et elle n'est pas censée
être unique pour la totalité des réseaux téléphoniques.
Les champs SAPI et C/R correspondent aux champs SSAP et DSAP de la
norme IEEE 802.2.
Adressage LAP-D
Service Access Point Identifier, SAPI : identification des
services fournis à la couche réseau (niveau 3).
Command/Response, C/R : indique si la trame est une commande ou une
réponse.
Terminal End-point Identifier, TEI : identification unique du terminal
(de l'interface) ou diffusion à tous les terminaux (valeur
127 - tous les bits à 1).
End Address, EA : extension d'adresse : valeur 0 au premier octet
et 1 au second.
La gestion des appels est assurée par le champ Control qui
occupe un ou deux octets suivant le type de contrôle.
Contrôle de connexion
- Information, (I) : les trames I sont utilisées pour
le transfert d'informations sur les services de niveau 2 utilisés
par le niveau 3. Elles contiennent en plus les numéros de séquences.
Elles occupent donc deux octets. On trouve un exemple de ce type de
trames après le choix du canal B au début d'une séquence
de connexion.
- Supervision, (S) : les trames S sont un ensemble de commandes de
supervision de liaison. Elles contiennent les numéros d'acquittement
en plus des commandes. Elles occupent donc deux octets. Non numéroté,
(U) : les trames U ne sont pas numérotées. Elles occupent
un seul octet. On ne peut donc pas contrôler leur séquencement.
Elles utilisent un jeu de commandes (ou questions/réponses)
pour l'établissement et la libération des liaisons de
données.
- La commande Set Asynchronous Balanced Mode Extended (SABME) est
une demande d'initialisation de liaison de données avec remise
à zéro des numéros de séquence.
- La commande Unnumbered Acknowledgement (UA) est un acquittement
qui indique que le terminal est disponible pour l'établissement
d'une liaison de données.
- Les commandes Unnumbered Information (UI) jouent un rôle très
important. Elles assurent l'échange d'informations sans connexion
: messages d'établissement et gestion des TEI. Leur fonctionnement
est analogue à celui du protocole PPP au niveau 3 pour l'attribution
des adresses IP lors d'une connexion téléphonique.
- La commande Disconnected Mode (DM) indique que le terminal est déconnecté.
- La commande Disconnect (DISC) indique la libération de la
liaison de données et la remise à zéro des numéros
de séquence.
- La commande Frame Reject (FRMR) est un rejet de trame dû à
une erreur sur la validité d'un ou plusieurs champs : information
non valide, numéro de séquence erroné ou longueur
de trame incorrecte. On peut comparer cette commande à l'émission
du JAM sur les réseaux Ethernet.
Couche Réseau
Comme pour le niveau précédent, les modes de
fonctionnement des canaux B et D sont très différents.
- Canal B
Il n'existe pas de protocole RNIS spécifique au niveau 3 pour
les canaux B. Suivant le mode de commutation choisi au niveau 2, on
peut utiliser différents protocoles.
La commutation de circuits étant le mode d'accès privilégié
pour les connexions à Internet, on retrouve donc les protocoles
du modèle TCP/IP au niveau réseau.
Les protocoles X.25 et X.75 sont utilisables pour accéder aux
réseaux à commutation de paquets. Le protocole X.75
est voisin d'X.25. Il est dédié aux services internationaux
de commutations de paquets : mode STE-STE (Signalling Terminal Equipement).
Il existe deux situations types d'accès aux réseaux
à commutation de paquets :
accès à un réseau public X.25 à partir
d'un raccordement physique sur un canal B RNIS. Ce cas de figure est
défini par le protocole X.31a,
utilisation des téléservices au-dessus du protocole
réseau ISO-8208. ISO-8208 en mode DTE-DTE est très similaire
à X.25. Le service EUROfile transfer est un bon exemple de
ces téléservices.
- Canal D
Le protocole de niveau 3 ou protocole D gère principalement
l'établissement, le maintien et la libération des connexions.
Il peut aussi assurer le transfert d'informations (protocole X.31b)
et des compléments de services.
Les spécifications ITU I.450/Q.930 et I.451/Q.931 définissent
les messages de gestion des connexions. Voici un exemple de dialogue
en commutation de circuit : protocole Q.921 en bleu et protocole Q.931
en rouge.
Le document FAQ ISDN/Numéris
- Version Juin 2000 de Franck Brunel est une ressource de qualité
sur la technologie RNIS.
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