TUNISIE
L'Algérie, le Maroc et la Tunisie sont tous
d'anciennes dépendances de la France :
l'Algérie de 1830 à 1962, le Maroc de 1912 à
1956, la Tunisie de 1881 à 1956. Les trois États
maghrébins partagent des caractéristiques culturelles,
linguistiques et religieuses communes.
La Tunisie couvre une superficie de 164 000 kilomètres carrés,
avec une population de 8,4 millions d'habitants en 1992. Cinquante-sept
pour cent de sa population totale vivent dans des zones urbaines et
20 pour cent vivent dans la capitale, Tunis. Bien que l'industrie
pétrolière ait été la principale source
de devises de la Tunisie, la croissance de l'économie tunisienne
dépend désormais largement des résultats de son
secteur agricole, des exportations de textile et du tourisme. Le tourisme
et les textiles fournissent la plus grande part de ses recettes en
devises (environ 1 milliard de dollars EU et 1,25 milliard de dollars
EU, respectivement, en 1990).
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C'est en 1847 que sont réalisés
les premiers éléments d'un service postal et
d'un service télégraphique en Tunisie, avec l'ouverture
de la première poste à Tunis.
Or, c'est l'administration française qui, bien avant l'instauration
du protectorat, les organise.
Le 14 septembre 1848, un premier réseau télégraphique
aérien est créé à la demande d'Ahmed
Ier Bey pour relier ses résidences du Bardo et de
La Goulette.
Le service postal est instauré, sous la forme d'une distribution
confiée à l'agent consulaire français de Tunis,
lors de l'établissement d'un service français bimensuel
de paquebots entre Bône et La Goulette.
Les limites du territoire à coloniser sont
à la fois floues et mouvantes. Au cours de la décennie
1843-1852, les militaires français établissent une première
ligne de forts à la latitude des hauts plateaux, depuis Sebdou,
à louest, jusquà Batna côté
tunisien, en passant par Saïda, Tiaret, Laghouat et Bou-Saada.
Le réseau postal et télégraphique suit de près
la progression des militaires.
Dans quelle mesure les frontières avec les voisins maghrébins
marquent-elles des limites sur lesquelles viennent buter les lignes
télégraphiques algériennes et les cavaliers chargés
de transporter le courrier ? Dès les années 1850, un
projet évoque la possibilité de tracer une voie ferrée
parallèle à la côte reliant le Maroc à
la Tunisie. Le ministre de la Guerre vante aussi à lEmpereur
les mérites du télégraphe grâce auquel,
« les distances venant à être comblées,
nous pourrons en un seul jour surveiller et le Maroc, et Tunis, et
le désert .
Bien avant détablir leur protectorat
sur la Tunisie en 1881, les Français semblent avoir anticipé
le prolongement vers lest du réseau de communication
algérien. La compagnie Bazin assure dans les années
1840 un service maritime régulier entre le port de Stora
en Algérie et Tunis.
À cette époque déjà, le directeur du service
télégraphique estime que « dimportants avantages
politiques résulteraient de la liaison de notre système
télégraphique avec celui que Sadok bey de Tunis
désire établir dans ses États». En 1859,
Mohamed Sadok, poursuivant la politique de réformes de son
prédécesseur, conclut une convention avec la France
pour installer le télégraphe.
Cinq cents kilomètres de lignes sont alors construits par des
employés du service algérien entre Souk-Ahras et Tunis
et une seconde ligne est entreprise en direction du sud-est pour relier
Sousse, en août 1861, puis Sfax.
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Sadok Bey aurait souhaité, lors de son
accès au trône en 1859, apporter quelques progrès
au pays. Il en est empêché par les réticences
de la population, l'impossibilité où il se trouve de
maintenir l'ordre, les défauts d'organisation administrative
et les difficultés financières.
Il conclut toutefois avec la France, en 1859
et 1861, des accords qui permettent à l'administration métropolitaine
de construire une ligne télégraphique entre Tunis
et Alger (ouverte le 8 mai 1860), une autre entre Tunis, Sousse,
Sfax et Djerba et d'installer douze bureaux télégraphiques.
Le 19 avril 1861, la Tunisie adhère à la convention
télégraphique conclue à Bruxelles et à
Berne en 1858 ; elle entre au sein de l'Union postale universelle
en même temps que la France, le 1er juin 1878.
Il se préoccupe également de l'organisation
de transports à l'aide de diligences et d'un service régulier
de courriers, mais, semble-t-il, sans grand résultat. Il n'existe
encore, en 1881, que sept distributions postales installées
aux diverses escales de la côte et gérées par
les agents consulaires de France. L'escale de Tunis possède
uniquement une recette et le trafic est limité à l'échange
des correspondances ordinaires. Parallèlement, les agents consulaires
italiens font le service de la poste italienne dans les ports de relâche
des paquebots italiens.
Après la grande révolte de 1864,
qui détruit une partie des équipements, de nouveaux
bureaux télégraphiques sont ouverts au Kef, à
Bizerte, à La Goulette, au Bardo ou à Mahdia. Ils sont
généralement tenus par des employés français,
tout comme dailleurs la poste de Tunis, dirigée en 1874
par un receveur et un commis qui touchent lindemnité
du quart colonial. Arabisant, lagent consulaire Bernard Roy
est détaché au bureau télégraphique du
Kef, où il mène des missions de renseignement pour le
compte de la France. Le Premier ministre tunisien sinquiète
dailleurs de voir son entourage insuffisamment familiarisé
avec la manipulation du télégraphe et de la forte dépendance,
technique et financière, qui sinstaure à légard
du service franco-algérien. Les difficultés du gouvernement
tunisien, qui retardent le rachat des installations pourtant prévu
par les conventions, permettent à ladministration française
den conserver lexploitation pendant plus de vingt-cinq
ans.
Les autorités françaises espèrent prolonger ces
communications vers lest du Maghreb dans le contexte dintense
compétition politique et commerciale qui les oppose aux Anglais
et aux Italiens.
Les dirigeants français tentent de convaincre le gouvernement
ottoman de lintérêt détendre la ligne
télégraphique jusquà Tripoli, au lieu de
réparer le câble sous-marin britannique Tripoli-Malte-Alexandrie,
rompu en 1871. Finalement, le projet dextension est abandonné
et le gouvernement ottoman réalise lui-même, plus tard
en 1906, la jonction entre Tripoli et Ghadamès.
Avant même létablissement du protectorat, le télégraphe
tunisien se présente donc comme une excroissance du réseau
algérien
La signature du traité du Bardo en mai 1881 aboutit au rattachement
des postes et télégraphes tunisiens à la métropole.
Le protectorat français
Ce n'est qu'à partir de 1881,
après le traité de protectorat, que le service postal
peut être réellement organisé et le service télégraphique
développé par l'administration française puis,
à dater d'une nouvelle convention, par l'Office tunisien
des postes et des télégraphes fondé le 1er
juillet 1888 ; le lendemain a lieu l'émission du premier
timbre-poste tunisien.
Au cours des années 1890, une ligne télégraphique
est établie entre El-Oued et Nefta et le commandant
de la division de Constantine présente le prolongement vers
Tozeur comme le moyen de lutter plus efficacement « contre les
bandits qui font parfois leur apparition dans cette région».
Les choses se compliquent à larrivée du téléphone,
les deux voisins ayant recours à des dispositifs techniques
différents.
À lorigine, linfrastructure des
postes nécessite un personnel qualifié : en 1891,
lingénieur des Ponts et Chaussées, Résal,
est chargé de la construction de lhôtel des
Postes à Tunis ; Sins, ingénieur de lOffice
postal dirige les travaux du réseau téléphonique.
Le 1er avril 1891 est inauguré
le premier réseau téléphonique à Tunis,
La Goulette et La Marsa, l'installation en a d'ailleurs
été effectuée par la Société Générale
des Téléphones.
Tunis Hôtel-des-postes, avec la tour d'accueil des
câbles téléphoniques et télégraphiques
« La Tunisie sest créé
très rapidement un réseau téléphonique
dont tous les fils sont en fer, semblables aux fils télégraphiques
et ne peuvent servir quà des distances relativement faibles.
LAlgérie au contraire, a pu, grâce à dimportantes
ressources, créer un réseau à fils de cuivre
de gros diamètre, permettant des communications à de
très grandes distances. Il ny a donc pas égalité
entre les deux réseaux qui, pris séparément,
fonctionnent très bien mais qui accouplés, donneraient
de déplorables résultats. » Faut-il
y voir une politique délibérée de séparation
ou le simple reflet des difficultés budgétaires de la
Tunisie ?
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Dans la presse locale "La Dépêche tunisienne du
28-04-1898" on peut y lire :
Le téléphone. De la dépêche
Sfaxienne :
Après la mise en vigueur dans la
capitale des communications électriques du téléphone,
l'Office postal a étendu cette commodité aux villes
avoisinantes et les a ensuite reliées à Tunis.
C'est ainsi que les réseaux de Sousse, Kairouan
et Bizerte ont été créés,
c'est aujourd'hui le tour de Sfax l'Office postal
va créer le réseau urbain et à la fin de
l'année relier Sfax à Tunis par un fil téléphonique.
Nous croyons inutile de faire ressortir
tous les avantages qu'on tirera de cette installation notre
population commerçante et industrielle sfaxienne. Les
services rendus par le téléphone dans l'expédition
des affaires sont connus de tout le monde et l'ennui bien discutable
qu'en pourront ressentir quetques-uns d'être a la merci
d'un appel téléphonique, dans un moment inopportun,
sera largement compensé par la facilité qu'ils
auront de se tenir au courant rapidement de ce qui se passe
loin d'eux.
Pour nous, qui poursuivons le développement
de la région sfaxienne, qui lui avons voué notre
modeste savoir-fatré et toute notre bonne volonté,
nous saluons cet nouveau pas du progrès,
cette nouvelle manifestation de ta sotticitude de l'Office postal
pour le Sud tunisien et nous nous réjouissons de voir
ce lien électripue diminuer la distance qui nous sépare
de Tunis.
|
Le 1er février 1893, un câble sous-marin
télégraphique entre en servie entre Tunis et Marseille.
Dans la presse locale "La
Dépêche tunisienne du 11-02-1899" on peut y
lire :
NOTES ET CROQUIS ÇA ET LA
II est contre la bienséance de donner
à flairer les viandes; et il faut se bien garder de les
remettre dans le plat après qu'eiles auront été
flairées.
Je relève textuellement ce conseil,
d'ailleurs fort sage, dans un petit livre, dont l'auteur aurait
sûrement fait fortune si son uvre était plus
connu.
Afin d'éviter tout quiproquo, je ne vous
célerai pas que le profond philosophe qui a fait cette
trouvaille est un Belge, et que son ouvrage est un « Code
de civilité ».
Que voulez-vous? On ne peut pas toujours
tirer ses citations des grammaires de nos meilleurs maîtres.
Au fond, la recommandation n'est pas si
saugrenue qu'elle en a l'air.
Il est certain que tris peu de gens du
monde, et même peu de ministres, se permettraient, au
cours d'un repas de gala, de vous passer sous le nez une tranche
de gigot et de la faire emporter sans vous avoir servi.
Cette plaisanterie serait sévèrement
jugée, fût-ce au déjeuner officiel de la
Conférence Consultative.
Mais combien de ces mêmes personnages
ne se font aucun scrupule, dans le fameux banquet de la vie,
de vous donner à flairer et de remettre dans le plat
en laissant le pauvre public manger son pain à la fumée
du rôti !
L'année dernière, par exemple, M. le Directeur
de l'Office Postal Tunisien promettait solennellement
à la Conférence précitée que le
téléphone serait installé, en 1899,
entre Tunis et Radès.
M. le Directeur a tenu parole. Le téléphone
est installé, seulement, il ne fonctionne pas ! Voilà
ce que j'appelle donner à flairer !
Depuis dix mois, les Radésiens flairent le téléphone,
dont les fils étaient scupuleusement posés au
jour dit.
Le Conseil municipal a émis je
ne sais combien de vux pour le voir marcher.
Et M. le Directeur a répondu «J'avais
promis le téléphone. Vous avez le téléphone.
Que vous faut-il de plus ? « Je
n'ai pas dit qu'il fonctionnerait. »
Et comme le public et le Conseil eurent le tort de ne pas se
contenter de ce raisonnement, le Directeur des Postes consentit
à mettre les points sur les i, mais ne consentit pas
à mettre l'appareil récepteur à sa place.
« Tout le monde sait que pour faire marcher un téléphone,
il faut un receveur. Or, je ne vous ai donné qu'un instituteur.
Quand vous aurez une recette de plein exercice, nous verrons.
Jusque-là, rien de fait. Ça compliquerait trop
le service. »
Cette logique n'est pas de première
force; elle est même beaucoup moins serrée que
les cordons de la bourse de l'Administration postale attendu
qu'il est infiniment rare de voir des gens se précipiter
dans la cabine téléphonique uniquement pour faire
une niche au receveur.
Le plus généralement, quand
on téléphone, et lorsqu'on
a quelque chose à dire et qu'on n'a pas de téléphone.
on télégraphie.
L'instituteur-receveur de Radès aurait donc, au contraire,
beaucoup moins de mal à donner ou demander la communication
qu'il n'en a actuellement à transcrire ou envoyer les
dépêches.
Ça semble bête comme chou.
Seulement, à quoi servirait d'être directeur de
quelque administration, si l'on n'avait précisément
pour mission de donner à la moindre question une importance
qu'elle ne comporte pas ? Et notez bien que je parle de l'Office
Postal, c'est-à-dire d'un des services de la Régence
dont le public ait le moins à se plaindre. Je lui rends
cette justice; et je suis d'autant plus heureux de le faire
que j'ai été amené, depuis un certain temps,
à le critiquer assez souvent.
Cela provient d'un amour exagéré,
qui bene amat.
En attendant, La Goulette, La Marsa et Hammam-Lif,
qui sont, aux points de vue postal et télégraphique,
exactement dans les mêmes conditions que Rades, ont leur
téléphone.
Et puis, me sera-t-il permis de demander à M. Jacques
pourquoi il a fait faire de mirifiques cartes couvertes d'un
réseau ressemblant vaguement à une toile d'araignée,
si ce n'est pour donner au public des renseignements exacts
?
A moins que cette toile d'araignée
ne soit destinée à attraper les gogos, en les
trompant sur les facilités de nos communications Je ne
veux pas m'arrêter un seul instant à ....
En 1900, le Monde étonné
va admirer les services de l'Office Postal. On
s'exclamera à la vue de chaque petit rond bleu, lequel
indique au dire de la légende un bureau téléphonique.
Et le Monde se dira Voyez jusqu'à Radès, qui a
le téléphone »
C'est mal, monsieur le Direoteur, c'est très mal; et
je n'attendais pas cela d'un homme de votre caractère.
Vous deviez faire des petits ronds d'une autre
couleur (verte, par exemple. l'espérance) pour certaines
localités, avec cette légende «Les petits
ronds verts indiquent les localités qui flairent le téléphone
».
LE Promeneur
|
Le Maroc et la Tunisie sont également reliés
par une longue ligne télégraphique saharienne «
allant de Djenien-bou-Rezg à El-Oued en passant par Aïn-Sefra,
El-Abiod, Géryville, Aflou, Laghouat, Ghardaïa, Ouargla
et Touggourt». Cette ligne est prolongée jusquà
Nefta en 1898, de lautre côté de la frontière
tunisienne et en 1914, elle atteint Bou Denib, côté marocain.
Cette logique transversale nexclut pas le prolongement des axes
de pénétration vers le sud, comme en témoigne
larrivée du télégraphe à El-Goléa
en 1894, puis à Timimoun en 1902. LAlgérie conquise,
représentée et aménagée par les Français
au tournant du siècle sancre plus fermement dans un espace
africain auparavant délaissé. Les autorités coloniales
entendent faire du Sahara une « interface à léchelle
impériale», capable de connecter, via les réseaux
de communication, Alger et donc Paris aux possessions
françaises dAfrique occidentale.
Dans "La Dépêche tunisienne du 25-04-1900"
on pouvait y lire : LE TÉLÉPHONE
A VOLONTÉ
Paris, 9 h (...) Mougeot, sous secrétaire d'Etat des postes
et télégraphes, est parti pour Berlin, où il
va étudier un appareil permettant aux abonnés du téléphone
de se mettre en communication eux mêmes.
On est encore loin d'imaginer ce que serait "le téléphone
automatique", mais les dirigeants, à l'écoute des
progrès dans le monde, se prépare et étudient
les nouveautés réalisés en Amérique et
en Allemagne.
En 1913, la section téléphonique
Tunis-Ghardimaou, destinée à être prolongée
jusquà Constantine, nest toujours pas achevée.
En Tunisie, le service téléphonique est assuré
par un personnel masculin de commis . L'Office tunisien n'a pas constaté
jusqu'ici que ce service ait une influence particulière sur
la santé du personnel qui l'exécute, et il n'a eu à
prendre aucune mesure en vue de diminuer les absences des téléphonistes
pour cause de maladie. Les commis affectés au téléphone
sont choisis indistinctement parmi ceux dont le service dispose et
ne sont, par conséquent, soumis à aucune condition spéciale
de recrutement ou d'examen médical
Le 1er novembre 1915 a lieu la première communication
téléphonique internationale entre la Tunisie et l'Algérie
; l'ouverture des relations téléphoniques avec le Maroc
a lieu le 1er août 1934.
Télégraphe téléphone
Le télégraphe, bien qu'il
soit très largement l'aîné des deux techniques,
s'est trouvé peu à peu supplanté par le téléphone,
qui a évolué beaucoup plus vite.
Ce moyen de transmission de la pensée garde cependant ses avantages
de sécurité et de bon marché surtout dans le
service international et dans les liaisons à grande distance,
et un télégramme a toute la valeur du document écrit
nécessaire dans de nombreuses opérations commerciales.
Ce serait donc une erreur de croire qu'il s'agit là d'un mode
de transmission désuet. Il est aussi susceptible d'améliorations,
dans la voie de la rapidité notamment, par le progrès
de la technique, et ses possibilités seront élargies,
en particulier par la mise d'appareils télégraphiques
à la disposition des usagers.
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En 1926 : Il est est prévu un Commutateur
système Strowger pour Tunis. Ce projet ne sera pas validé.
Le 29 juillet 1928,
à Tunis Hôtel-des-postes, un commutateur R6
de la Thomson-Houston
est mis en service avec 500 abonnés prioritaires raccordés
en automatique et les 4000 autres abonnés du réseau
étant raccordés sur ce commutateur en semi-automatique,
avec pupitres d'opératrices obtenues par simple décrochage
des abonnés. Ce commutateur comptait au moins 8.000 lignes.
On compte 33 personnes qui, en 1937, bénéficient de
l'automatique au quartiers Belvédère Supérieur
et à Mutuelleville.
L'automatique intégral arriva jusque à La Goulette
vers 1951-52, une fois que les équipements d'extension
furent ajoutés au commutateur R6 de Tunis. Le cadran du poste
PTT 1924 servait enfin à quelque chose.
En 1953, le plan de numérotation est passé à
trois chiffres, c'est déjà un signe du peu d'abonnés
au téléphone à cette époque.
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Evolution du téléphone 1933-1953
Au 31 décembre 1953, On comptait
en Tunisie 30.666 postes téléphoniques en
service (dont 20.787 postes principaux), soit une densité
téléphonique moyenne, pour lensemble du pavs,
de lordre de 9 postes pour 1.000 habitants.
En fait, cette répartition est très irrégulière.
Les villes principales Tunis, Sousse, Sfax et Bizerte groupent,
à elles seules, plus de 70 % des abonnés et la densité
téléphonique moyenne tombe, pour le reste du pays,
à environ 3 postes pour 1.000 habitants.
Le téléphone na pas pénétré
profondément dans les campagnes, où dailleurs
la grande dispersion de la population nest pas un élément
favorable à son développement.
Pendant les vingt dernières années, le nombre
des postes téléphoniques installés dans la
Régence a presque triplé, puisquil est passé
de moins de 12.000 en 1933 à plus de 30.000 en
1953.
Cette évolution a surtout été rapide et régulière
depuis 1943 et le nombre des postes en service a doublé
entre 1944 et 1953, soit en moins de 10 ans. En ce qui concerne
plus particulièrement lagglomération de Tunis,
cet accroissement a été légèrement
moins rapide. Le nombre des postes installés est néanmoins
passé de 11.000 en 1944 à près de 18.000
en 1954.
Le trafic téléphonique a dépassé,
en 1953, le chiffre de 23 millions de communications, dont 16,6
millions de communications urbaines et environ 7 millions de communications
interurbaines ou internationales, marquant ainsi une évolution
lente mais régulière par rapport aux années
antérieures.
Depuis 1935, lévolution de ce trafic a été
caractérisée par :
une période de stabilité de 1935 à
1942
une période de perturbation de 1942 à 1945
une période de croissance rapide jusquen 1947
une période de stabilité depuis 1918.
Entre 1918 et 1953, laccroissement du trafic a été
de lordre de 25 %, alors que laugmentation du nombre
des postes installés a été, pendant cette
même période, de 10 % environ. Cette divergence sexplique
facilement par le fait que le trafic moyen des nouveaux abonnés
est plus faible que celui des anciens.
Celte constatation est absolument générale et la
croissance du trafic est toujours plus lente que celle du nombre
des postes.
COMPARAISON AVEC LES AUTRES PAYS D'AFRIQUE DU NORD
Il est intéressant de comparer la situation actuelle en
Tunisie à celles des pays voisins placés dans des
situations géographiques et économiques équivalentes.
Pour établir une comparaison homogène, toutes les
statistiques utilisées sont celles arrêtées
à la date du l err janvier 1953.
Situation générale des différents
territoires
Les différentes statistiques établies pour les cinq
principaux territoires dAfrique du Nord permettent de dresser
le tableau suivant :
Développement du téléphone dans les
principaux pays d'Afrique du Nord (Situation au Ie' janvier 1953)
Le développement général du téléphone
est donc comparable dans les différents territoires.
Les pourcentages moyens sont partout faibles et de lordre
de 1 poste pour 100 habitants.
Nous sommes donc loin des pourcentages élevés atteints
dans les pays fortement industrialisés.
Cette situation est normale, étant donné le développement
économique des différents pays dAfrique du
Nord, mais il est toutefois intéressant de noter, quà
ce point de vue, ces territoires se trouvent placés nettement
en dessous de la moyenne mondiale qui est de lordre de 3,4
postes pour 100 habitants.
Situation dans les principales villes d'Afrique du Nord
En Afrique du Nord, la répartition téléphonique
est extrêmement irrégulière et la grande majorité
des installations est concentrée dans les villes importantes
qui constituent les centres économiques et commerciaux.
Le tableau indique au point de vue de léquipement
téléphonique, la situation des 15 principales villes
de la côte nord, de Casablanca à Suez.
Développement du téléphone dans les principales
villes dAfrique du Nord (Situation au 1er janvier 1953)
On constate quà part Alger, où le développement
du téléphone a atteint un stade normal, la plupart
des villes, où lactivité commerciale est pourtant
intense, sont encore nettement sous-équipées. Dans
tous ces centres, la limite de saturation est encore loin dêtre
atteinte.
Comparaison des trafics moyens
Si lon compare du point de vue trafic les positions des
trois territoires dAfrique Française du Nord, on
constate quelles sont très voisines.
Le trafic moyen, par habitant, y est faible et partout inférieur
à 10 communications par an.
l/équipement téléphonique de la Régence
est en plein développement.
Les demandes dépassent largement les possibilités
de réalisation qui sont limitées actuellement par
des impératifs dordre budgétaire.
Mais cet équipement reste faible et le pays est nettement
souséquipé.
Le retard ainsi constaté nest pas, comme nous lavons
vu précédemment, propre à la Tunisie. Cest
une caractéristique générale de tous les
pays dAfrique du Nord et une conséquence de lévolution
économique rapide de ceux-ci.
A lheure actuelle, lactivité commerciale et
industrielle de la Tunisie, sa position géographique au
confluent de différents courants commerciaux sont autant
déléments qui militent en faveur dun
accroissement important de son équipement téléphonique
et plus généralement de tous ses moyens de communication.
Ce développement des télécommunications conditionne
dailleurs, dans une certaine mesure, lessor de lactivité
économique du pays, car, dç nos jours, le téléphone
est entré dans les moeurs et il constitue un outil indispensable,
un auxiliaire puissant et mêne un stimulant de lindustrie
et du commerce. |
LE DEVELOPPEMENT DU TELEPHONE DANS LES CENTRES URBAINS
Avant 1953 Répartition
des abonnés et des demandes non satisfaites pour les principales
villes de Tunisie
Sur un délai de 5 ans, l'Office Postal doit prévoir
le raccordement de 11.600 abonnés nouveaux, soit une extension
du service de 75%.
Ce sont du reste ces chiffres qui ont servi de base à l'établissement
du plan général d'équipement.
Une telle extension implique le développement ou la création
de réseaux de câbles souterrains, et une extension
des centraux.
Le développement des réseaux souterrains est en
cours. L'objectif fixé sera atteint vers la fin de 1949
dans toutes les petites localités de l'intérieur
où les travaux sont relativement peu importants. Par contre,
des travaux de longue haleine sont entrepris dans les villes de
Sousse, Sfax, Bizerte et surtout Tunis, où porte l'effort
principal depuis plus d'un an.
C'est ainsi qu'à Tunis, le réseau de canalisations
multitubulaires, qui permet la pose ultérieure de câbles
à frais réduits et un entretien plus commode est
en bonne voie de réalisation. Un important réseau
entièrement souterrain a été mis en place
dans le quartier du Palais Consulaire. D'autres extensions sont
en cours, et l'on pense que dans deux ans environ le réseau
aura été complètement remanié.
Les extensions des petits et moyens centraux sont réalisés
par les ateliers de l'Office. Au cours des années 1948
et antérieures ont surtout été réalisées
des extensions partielles, permettant de satisfaire les demandes
les plus anciennes dans chaque localité.
Les commandes de matériel en cours permettront de
renouveler totalement dans le courant de l'année 1949,
les installations des bureaux de Gabès, ICairouan, Le Kef,
Souk-el-Arba, Béja, Mateur.
Toutes les demandes pourront être satisfaites dans ces localités,
et le nombre de positions d'opératrices sera suffisant
pour l'écoulement rapide du trafic.
Comme pour les réseaux souterrains, ce sont les grandes
villes qui posent les problèmes les plus délicats
en matière de centraux.
L'Office Postal s'est arrêté, pour Tunis et sa banlieue,
Bizerte, Sousse et Sfax, à la solution de la transformation
des réseaux manuels en réseaux automatiques,
Ainsi Tunis, Le Bardo et la totalité de la banlieue Nord,
vers le début de 1951, et ultérieurement la banlieue
Sud, formeront un vaste réseau où tous les abonnés
pourront s'appeler au cadran.
Nous pensons que cette transformation engendrant rapidité
et sûreté des communications sera appréciée
par les abonnés.
L'administration y trouvera d'ailleurs son compte par l'économie
du personnel d'exploitation.
Le central automatique de Bizerte sera installé vers la
fin de 1950 ,et celui de Sousse en 1951, tandis qu'à Sfax,
des extensions provisoires du central manuel actuel seront nécessaires
avant la construction du futur hôtel des postes qui abritera
l'automatique.
Pour les travaux extrêmément importants d'installation
des centraux automatiques, il est fait appel à un constructeur
français.
Le choix du système à installer et celui du fournisseur
ont été longuement étudiés et les
marchés ont été récemment passés
avec la Compagnie Industrielle des Téléphones.
Les installations seront réalisées en système
L.43, système des plus modernes, présentant
par rapport aux autres systèmes de très sérieux
avantages, notamment en ce qui concerne la qualité du service
assuré.
Les facilités d'entretien et de relève des dérangements
qu'il procure permettront une meilleure qualité de service,
tandis que, dans les communications faisant intervenir plusieurs
centraux, il y aura un gain appréciable de rapidité
par rapport aux systèmes antérieurs.
Les marchés actuels portent sur 5.100 lignes. Ils ne sont
pas encore suffisants et dautres marchés sont à
l'étude de façon à ce qu'enfin il n'y ait
plus de restriction d'aucune sorte sur le téléphone.
Les délais de mise en service sont d'ailleurs tels que
cette situation ne pourra, avec la cadence d'accroissement des
besoins et s'il n'y a pas de difficulté de financement,
être atteinte qu'en 1953. |
Le service téléphonique rural en Tunisie
L'organisation du service téléphonique
rural se pose pour une administration exploitante, sous un aspect
tout à fait différent suivant que le pays est
à population dense ou dispersée et la solution
du problème est d'autant plus délicate à
trouver que cette dispersion est plus grande.
Dans les pays d'Afrique du Nord, et en Tunisie en particulier,
ce facteur de répartition joue dans un sens nettement
défavorable et le problème à résoudre
est particulièrement complexe.
En effet, un grand nombre d'usagers possibles, qui tiennent
en main une partie importante de l'économie du pays,
se trouvent éloignés à des distances parfois
considérables, de tout centre important.
La diffusion du service téléphonique dans ces
régions à population très dispersée
se présente donc sous un jour défavorable et pose,
en fait deux problèmes distincts :
l'un d'ordre économique par suite du prix de revient
élevé des lignes téléphoniques de
grande longueur ;
l'autre d'ordre technique en raison de la nécessité
détendre au plus grand nombre possible d'abonnés
le service permanent.
A première vue, ces deux considérations conduisent
à des solutions divergentes.
En effet, pour réduire le prix des lignes individuelles
on serait tenté d'en limiter la longueur et par conséquent
de créer des réseaux jusque dans les plus petites
localités.
Pour organiser, au contraire, le service permanent sur des bases
logiques ,et pour réduire les frais d'exploitation, il
faudrait rassembler les abonnés en un petit nombre de
centres relativement importants, mais desservant par conséquent
une zone très étendue.
Un compromis doit donc être trouvé entre ces deux
tendances contradictoires.
Différentes solutions ont été utilisées
et ont permis d'aboutir à des résultats en général
satisfaisants .
LE POINT DE VUE ECONOMIQUE
Le prix de revient très élevé des lignes
d'abonnés de grande longueur a toujours constitué
un obstacle important au développement du service téléphonique
dans les campagnes.
Actuellement, une ligne téléphonique neuve réalisée
en fil de bronze de 15/10°, suivant les normes classiques
revient, à environ 170.000 francs le kilomètre.
C'est dire combien, pour un abonné isolé et éloigné,
le prix d'une ligne longue devient vite prohibitif.
Il a donc fallu mettre en service d'une part des moyens techniques
propres à limiter le prix de revient de ces lignes et
d'autre part des règles administratives spéciales
permettant de réduire considérablement les contributions
demandées aux usagers pour la construction des lignes
d'abonnement de grande longueur.
1° Les moyens techniques mis en uvre
Les moyens techniques mis en uvre pour limiter le prix
de revient des lignes d'abonnement téléphonique
ont été de deux ordres :
le système des lignes partagées ;
les constructions du type « économique »
a) Le système des lignes partagées
Le système des lignes partagées » qui consiste
à relier plusieurs abonnés (4 à 8) sur
une ligne de rattachement commune est en vigueur depuis fort
longtemps en Tunisie où il a connu un certain succès
puisque plus de 500 abonnés ruraux sont encore desservis
par ce système.
Il permet de réduire de façon très sensible
les contributions à verser par les usagers puisque, en
dehors de son branchement particulier, l'usager ne doit verser
que le quart (ou le huitième) des frais relatifs à
la partie commune.
Ce système a donc apporté une solution intéressante
du point de vue économique et son introduction en Tunisie
vers 1920 a été l'une des causes déterminantes
du développement du téléphone rural entre
1920 et 1940.
Malheureusement, les différents systèmes utilisés
jusqu'ici pour réaliser ces lignes partagées se
sont révélés en général d'un
fonctionnement délicat et l'entretien des installations
de ces abonnés associés a toujours posé,
pour l'Administration, un problème difficile.
Toutes les installations réalisées comportent
lappel sélectif, cest-à-dire que lorsquun
abonné émet un appel, celui-ci est reçu
par le central seulement, et inversement le central a la possibilité
dappeler un abonné déterminé de la
ligne. Depuis, quelques installations ont été
modifiées de façon à assurer le secret
des communications : pendant la conversation dun abonné
dun groupe, les installations des autres abonnés
du groupe sont isolées de la ligne. Lessai prolongé
semble donner satisfaction; si cette appréciation se
confirme dans les mois à venir, un programme de rem placement
progressif des anciennes installations sera établi.
Il faut signaler également un service très intéressant
qui a été mis à la disposition des abonnés
de la banlieue de Tunis, grâce aux lignes partagées
reliées à lautomatique. Ces postes sont
utilisés comme des postes automatiques ordinaires, avec
léconomie résultant de lutilisation
dune ligne commune. Ces installations ne seront cependant
pas généralisées, du fait de la prochaine
installation de centraux automatiques en banlieue.
b) les constructions du type « économique
»
Pour lutter, par ailleurs, contre le prix de revient élevé
des lignes construites suivant les normes classiques, l'Administration
a cherché à adopter des procédés
de construction moins onéreux et, en 1948, un type de
ligne dit « économique » a été
expérimenté.
Ce mode de construction basé sur l'utilisation de fil
bimétallique à haute résistance mécanique
(moins cher que le fil de cuivre ou de bronze) permettant des
portées plus longues n'a pas donné, en fait, les
résultats escomptés.
Les lignes ainsi construites se sont révélées
fragiles et beaucoup trop vulnérables aux intempéries
.
Par ailleurs l'approvisionnement en fil spécial s'est
heurté à de sérieuses difficultés
de sorte que l'Administration a dû renoncer, à
partir de 1952, à ce mode de construction qui à
priori se montiait pourtant fort séduisant.
Actuellement ,les recherches se poursuivent dans d'autres voies.
Organisation
du groupement rural de Grombalia
2° Les règles administratives spéciales
Les dispositions techniques décrites précédemment
ne sont pas apparues comme suffisantes pour permettre d'offrir
aux agriculteurs isolés des conditions de prix qu'ils
puissent accepter dans la plupart des cas.
C'est pourquoi, en 1948, une réglementation spéciale
a été mise au point par l'Office Tunisien des
P.T.T.
Cette réglementation a fait l'objet du décret
beylical du 21 octobre 1948 relatif à la participation
de l'Etat aux frais de construction des lignes longues d'abonnement
téléphonique .
Grâce à ces nouvelles dispositions une partie seulement
des dépenses d'établissement (environ le tiers)
est payée par l'usager au moment de la construction de
la ligne. Mais celui-ci est astreint, en contrepartie,
pendant une duree déterminee à un minimum de communications
calculé de telle sorte que l'abattement ainsi accordé
soit compensé, à 1'expiration de la durée
fixée, par le produit de ces communications.
Cette réglementation particulière, complétant
les diverses dispositions techniques visant à l'économie,
a contribué très efficacement a la diffusion du
téléphoné rural qui a marque un renouveau
très net depuis 1948.
Il y a lieu de remarquer que ces dispositions originales ont
été prises en faveur des abonnés ruraux
dans un esprit très large puisque l'Administration, si
elle récupère au bout d'un certain temps le prix
de la construction de la ligne, renonce délibérément
à faire participer les abonnes a l'amortissement du réseau.
Elles répondent au seul souci d'accroître la sécurité
et de lutter contre l'isolement des campagnes .
L'EXTENSION DU SERVICE PERMANENT
1° Nature du problème
L'organisation de la permanence téléphonique,
de jour et de nuit, dans les centres importants est un problème
simple, car le prix de revient supplémentaire par abonné
y est très faible et l'Administration l'a toujours pris
à sa charge.
Pendant fort longtemps, seuls les réseaux importants
groupant en général plus de 2 à 300 abonnés
bénéficiaient, en Tunisie, du service permanent.
Le nombre de ces centres à service permanent était
donc très faible.
Organisation
du groupement rural de Kairouan
A partir de 1945 une organisation particulière dite des
« Consortium » d'abonnés a permis d'étendre
le bénéfice du service permanent à tous
les réseaux d'importance moyenne groupant de 50 à
200 abonnés.
D'après cette réglementation, les usagers de ces
réseaux forment, sous l'égide de l'Administration
des P.T.T., un « Consortium » et se partagent les
frais de permanence.
Ces « Consortium » ont connu un grand succès
en Tunisie et grâce à eux le nombre des centres
à service permanent est passé de 4 en 1938 à
plus de 50 en 1946. Par contre, le problème des petits
réseaux (moins de 50 abonnés en général)
restait à traiter, car dans ces réseaux ni les
usagers, ni l'Administration ne pouvaient supporter les frais
de permanence.
Le problème à résoudre était donc
un problème technique. C'était celui du regroupement
général des réseaux téléphoniques
qui, compte tenu des impératifs d'ordre économique,
devait être réalisé sans augmentation importante
de la longueur des lignes des usagers.
L'utilisation des lignes partagées permettant le raccordement
de plusieurs abonnés sur une ligne commune avait déjà
apporté une première solution à ce problème
en évitant la création de réseaux dans
les très petites localités.
Nous avons vu précédemment quels étaient,
en fait, les avantages et les inconvénients de ce système.
Une autre solution consistait à installer dans les petits
réseaux des organes automatiques spéciaux destinés
à permettre le rattachement des abonnés locaux
à un centre distant plus important bénéficiant
lui du service permanent.
C'est le système de l'automatique rural qui est développé
progressivement dans la Régence depuis quelques années.
2° Le système « Automatique rural »
Ce système de conception originale a été
étudié et mis au point, en France, à partir
de 1930.
Il équipe actuellement sensiblement la moitié
des réseaux ruraux français. Son introduction
en Tunisie remonte, en fait, à 1935, mais, jusqu'en 1952,
il n'avait été utilisé que dans la banlieue
de Tunis où son utilisation ne posait pas de problèmes
particuliers.
En effet, ce système a été conçu
pour desservir des zones rurales à population relativement
groupée et s'accomode mal des lignes d'abonnés
très longues.
Par ailleurs, faisant appel à des organes spéciaux
de la téléphonie automatique, il exige pour son
fonctionnement une source d'énergie non négligeable
et pour son entretien la présence d'agents spécialisés.
Ce sont ces trois aspects du problème qui ont retardé
le développement de l'automatique rural en Tunisie où
la population est très dispersée, où l'énergie
électrique fait souvent défaut dans les campagnes
et où le recrutement du personnel technique spécialisé
est parfois délicat.
Ce sont ces trois points fondamentaux qui limiteront également,
dans l'avenir, l'emploi de ce système.
Meuble
automatique rural à 40 directions
3° Les réalisations de cette période
Depuis 1952, lAdministration des P.T.T. a fait un effort
serieux dans ce domaine et dè nombreux centres de l'intérieur
ont été équipés avec le système
automatique rural.
C est ainsi que des groupements ruraux relativement importants
ont été créés récemment autour
des centres de :
Grombalia, Bizerte, Moteur, Nabeul, Sousse, Kairouan
où les conditions fondamentales décrites précédemment
étaient en partie réalisées.
A titre d'exemple, le centre de Grombalia groupe 10 réseaux
de la zone agricole du Cap Bon et dessert de façon permanente
plus de 80 abonnés ruraux. Celui de Kairouan, qui couvre
une zone beaucoup plus étendue, groupe sept réseaux
et dessert 74 usagers .
Depuis 1952, l'augmentation du nombre des centres équipés
et du nombre des abonnés raccordés a été
rapide.
Au 1er mars 1955, le nombre des réseaux desservis par
le système automatique rural était de 59 (contre
17 au 1er janvier 1951) et le nombre des usagers à service
permanent raccordés à ces installations atteignait
pratiquement 700 (contre 268 au 1er janvier 1951) .
4° Les résultats obtenus
Comme nous l'avons vu, jusqu'en 1945, le service permanent n'avait
pu être institué que dans les réseaux importants.
Le pourcentage des usagers bénéficiant de la permanence
du service téléphonique était donc relativement
faible.
L'organisation, sous l'égide de l'Administration, des
« Consortium » d abonnes a constitue, en 1945, un
element décisif gui a provogué une augmentation
considérable du nombre des centres à service permanent.
De ce fait, le pourcentage d'usagers bénéficiant
du service permanent qui n'était que de 67% en 1938 est
passé à plus de 90% dès 1946.
Depuis cette date, comme le montre le tableau ci-après,
ce pourcentage caractéristique s'est toujours maintenu
au-dessus de ce chiffre malgré la diffusion de plus en
plus profonde donnée au téléphone rural
grâce aux dispositions particulières du décret
de 1948 .
Nous venons d'analyser les différents problèmes
posés, en Tunisie, par l'organisation du service téléphonique
rural et nous venons de voir les résultats obtenus, dans
ce domaine, durant les dix dernières années.
Ces résultats sont encourageants mais ils sont encore
nettement insuffisants.
L'Office Tunisien des P.T.T. s'est en effet fixé pour
but
:a) une augmentation sensible de la densité téléphonique
dans les campagnes ;
b) un accroissement constant du nombre des réseaux et
centres à service permanent.
Pour le premier point, nous bénéficions maintenant
des facilités importantes offertes par le décret
beylical du 21 octobre 1948 qui, en permettant de réduire
sensiblement les parts contributives demandées aux usagers,
constituent toujours un élément particulièrement
favorable à la diffusion du téléphone dans
les campagnes.
Guérite rurale à Villejacques près de
Tunis
Les seules améliorations susceptibles d'être apportées
dans ce domaine sont celles qui, d'ordre technique, permettraient
de limiter le prix de revient des lignes.
Différentes solutions sont (à cette époque)
à l'étude, mais compte tenu des particularités
du climat tunisien et notamment de la violence des éléments
atmosphériques il paraît assez difficile de gagner
beaucoup dans ce domaine.
Le second point pose essentiellement un problème d'ordre
technique, car on ne peut guère espérer un nouveau
développement important du système des «
Consortium » d'abonnés.
Deux solutions sont possibles, comme nous l'avons vu :
l'installation de l'automatique rural,
la multiplication des groupes de lignes partagées.
Le développement de l'automatique rural apparaît,
à priori, comme la solution de beaucoup la plus séduisante.
Mais par sa nature même ce système est d'un emploi
limité. Son extension pose un double problème
de personnel qualifié pour son entretien et surtout de
source d'énergie pour son fonctionnement du fait que
la plupart des petits réseaux qui pourraient ainsi être
équipés sont totalement dépourvus de secteur
électrique.
Ce système restera donc, en fait, l'apanage de certaines
zones privilégiées qui coïncident en général
avec les zones agricoles actives où la densité
de population est relativement grande.
Son installation sera entreprise prochainement dans la zone
de Sfax et continuée dans le Cap Bon et toute la zone
Nord de la Régence.
Pour les autres régions à population très
dispersée, le système des lignes partagées
à tronc commun de grande longueur est le seul système
viable. C'est pourquoi l'Administration des P.T.T. s'efforce
actuellement de mettre au point un système de ce genre
plus satisfaisant que ceux utilisés jusqu'ici et qui
permette d'offrir aux usagers une qualité de service
convenable.
C est par l'utilisation simultanée et coordonnée
de ces deux moyens techniques que l'Office compte pouvoir étendre
à la quasi totalité des usagers tunisiens le bénéfice
du service téléphonique permanent et atteindre
ainsi complètement le but quil s'était fixé
en 1945 lors de l'organisation des premiers « consortium
» d'abonnés.
Les délais de réalisation de ce programme dépendront
essentiellement des moyens financiers qui pourront être
mis en uvre et du caractère des investissements
qui seront effectués dans les prochaines années.
Car, si la diffusion de plus en plus profonde du téléphone
dans les campagnes pose des problèmes techniques délicats,
elle pose également un dilemme financier inquiétant
pour une administration exploitante. En effet, si le téléphone
est d'une rentabilité certaine dans les grands centres
où l'activité économique et le trafic sont
intenses, il n'en n'est pas de même dans les zones rurales.Compte
tenu du prix de revient très élevé des
lignes et installations, des facilités importantes offertes
aux usagers par le décret de 1948 et du trafic en général
faible écoulé par les abonnés ruraux le
téléphone rural constitue, en fait, une charge
importante pour le budget de l'Office Tunisien des Postes, Télégraphes
et Téléphones.
Son développement, qui présente un caractère
social évident et reconnu de tous, est donc malgré
tout fonction de la situation budgétaire générale
du pays.
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sommaire
1961 Le premier plan de numérotation
tunisien a été mis en uvre avec linstallation
des centraux automatiques Crossbar
en 1961. Il couvrait à lorigine 8 zones géographiques
(numérotées de 1 à 8) et a été
constitué de :
5 chiffres pour les zones 2 à 8,
6 chiffres pour la zone 1 du grand Tunis.
Les entités d'exploitation des télécommunications
de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie ont toutes été
créées sous le colonialisme et calquées sur le
ministère français des Postes, Télégraphes
et Téléphones (FIT), un département appartenant
au gouvernement.
La majorité du service téléphonique dans les
trois États était fournie par les PTT. Pendant le colonialisme
et les années qui suivirent immédiatement l'indépendance,
tous les appels téléphoniques internationaux en provenance
d'Afrique du Nord passaient par Paris. Les réseaux de communication
internes ne suivaient que quelques artères principales d'échange
d'informations, car les téléphones étaient concentrés
dans les zones urbaines. La plupart des équipements radio utilisés
avant l'indépendance dans chacun des trois États provenaient
de fabricants français, notamment la Compagnie Française
Thomson-Houston et la Société Française Radioélectrique-Afrique,
La technologie des télécommunications
a joué un rôle important dans la lutte de la Tunisie
pour l'accession à l'État lors des troubles révolutionnaires
qui ont conduit à l'indépendance en 1956, les nationalistes
tunisiens ont utilisé des télégrammes pour organiser
des manifestations et des campagnes dans tout le pays (Anderson 1987
).
En 1968, 83 % des téléphones tunisiens se trouvaient
à Tunis, la capitale, où résidaient 8 % de la
population totale. Les zones rurales de la Tunisie ont été
historiquement desservies par radiotéléphone, là
où elles n'ont jamais été desservies.
En Juillet 1974, les
relations entre la France et la Tunisie sont automatisées.
Régimes Bourguiba et Ben Ali
En juillet 1967, le premier centre de tri est
créé sur l'avenue de la République à Tunis.
Le 20 mars 1980, le code postal est introduit, suivi en mai 1982 par
le service de courrier rapide Rapid-Post.
En janvier 1984 a lieu la construction et la mécanisation du
complexe postal de Tunis-Carthage.
En janvier 1996 a lieu le démarrage de l'aéropostale,
suivi par le démarrage du service Internet d'archivage des
timbres le 7 novembre 1997.
En décembre 1997 est inaugurée l'Imprimerie de la Poste
tunisienne.
Le 2 juin 1998, le Code de la Poste, réglementant l'exercice
de l'activité postale, est promulgué, conduisant à
la création de l'Office national des postes le 15 juin,
même s'il ne démarre effectivement ses activités
que le 1er janvier 1999.
En Octobre 1993, une extension à 6 chiffres a été
généralisée pour couvrir la totalité des
zones permettant ainsi daugmenter la capacité du plan
à léchelle régionale. Cette mesure a été
dictée par le nombre déquipements dabonnés
à installer au titre du programme déquipement
du 7ème plan au niveau des différentes régions
pour permettre délever la densité téléphonique
et atteindre les objectifs du plan.
La loi portant création de l'Office national
des télécommunications, dont le nom commercial est Tunisie
Télécom, est promulguée le 17 avril 1995 et entre
en vigueur le 1er janvier 1996.
Le 7 novembre 2000, le site web de l'entreprise est lancé.
Tunisie Télécom met en place, exploite et commercialise
le premier réseau GSM en Mauritanie (Mattel) à partir
de mai 20003. Elle conclut également une convention de coopération
technique avec Djibouti Télécom pour le développement
de ses réseaux de télécommunications.
Le 28 août 2000, la Poste tunisienne lance le mode de paiement
électronique, l'e-Dinar, suivi par la carte de paiement e-DINARPOST
pour les titulaires de comptes courants postaux, en novembre 2002.
En 2001, il y a eu le passage à un plan de numérotation
à 8 chiffres qui demeure jusquau nos jours et on a confié
à lInstance Nationale des télécommunications
(INT) la responsabilité de la gestion et du contrôle
du plan de numérotation téléphonique tunisien.
Devenu société anonyme de droit public fin 2002, Tunisie
Télécom change de statut juridique, par un décret
du 5 avril 2004, pour devenir une société anonyme dénommée
« Tunisie Télécom ». Elle connaît
une privatisation partielle en juillet 2006 avec l'entrée dans
son capital, à hauteur de 35 %1, du fonds d'investissement
émirati EIT (Emirates International Telecommunications)4, appartenant
à Dubai Holding
Le 02 décembre 2009, larrêté
du Ministre des Technologies de la Communication a approuvé
le nouveau plan de numérotation apportant des modifications
dans sa structure et ses procédures de gestion et a confié
à lINT la gestion des codes didentification des
réseaux mobiles et des codes des points sémaphores nationaux
et internationaux .
En 2003, l'e-Dinar devient l'e-Dinar universel. À la fin de
2008, la Poste lance l'e-Dinar Smart.
Après la révolution de 2011
En 2016, suite au contrat de partenariat signé
entre Enda Tamweel et la Poste tunisienne, une nouvelle carte de paiement
appelée Carte Mobitamweel est lancée dans le but de
permettre aux clients Enda d'avoir accès à de nouvelles
options digitales via leur smartphone.
En mai 2017, dans le cadre de sa stratégie
de développement de son service de banque en ligne, la Poste
Tunisienne annonce qu'elle a signé une nouvelle convention
de partenariat avec Zitouna Tamkeen, une institution tunisienne de
microfinance.
Cet accord prévoit le lancement de MobiTamkeen, une nouvelle
carte de paiement co-brandée qui permettra aux clients de la
poste de bénéficier de plusieurs services digitaux avec
leur smartphone et à travers la plateforme Mobiposte.
sommaire
Les ingénieurs des PTT
BEN CHEIKH Habib. Né à Mahdia en 1928.
Etudes primaires à Mahdia et études secondaires au collège
Sadiki à Tunis. Il poursuit des études à l'Ecole
supérieure des télécommunications à Paris
et obtient le titre d'ingénieur des Télécommunications.
De retour à Tunis en 1952, il est recruté au titre d'ingénieur
au ministère des PTT. Nommé directeur général
de la Radio et de la Télévision tunisienne (1968-72),
puis ministre des PTT.
CABANTOUS Jean, Ariel. Ingénieur délégué
des PTT, est nommé le 1er décembre 1942 chef de service
à la direction de l'Office tunisien des PTT.
CLEMENT. Sous-ingénieur en 1937 à l'Office postal tunisien,
faisant fonction d'inspecteur dans les services électriques.
DEZES Jean Louis. Né en 1902 à Montbrisson
(Loire). Fils d'un magistrat qui a débuté en Oranie
et terminé sa carrière comme conseiller à la
cour d'appel de Toulouse. Après des études au lycée
de Toulouse, il est admis à l'Ecole polytechnique en 1921.
Il en sort dans le cadre des ingénieurs des Postes et des Télégraphes.
Après un passage dans diverses écoles d'application,
il est nommé ingénieur à Lille, puis à
Montpellier et enfin à Alger en 1931. En Algérie, où
il est promu chef des PTT en 1938, cet ingénieur en chef est
spécialement chargé de l'installation de la téléphonie
automatique à Oran, Constantine, Bône, et Alger. Il prend
la direction des services régionaux en Algérie. En 1941,
il est appelé par l'amiral Estéva à diriger l'Office
tunisien des postes et des télégraphes (1941-1953).
LE GOURRIEREC René. Ingénieur des Postes,
Télégraphes et Téléphone ; chef de service
à l'Office tunisien des PTT du 1er avril 1948 jusqu'à
1952.
LE SAGET Louis. Ingénieur de première
classe des Télécommunications. Nommé le 1er août
1952 chef de service à l'Office des postes et des télécommunications
de Tunisie.
KHOUADJA Ibrahim. Né à Mahdia en 1927.
L'un des premiers élèves du collège Sadiki à
avoir passé le baccalauréat mathématiques (1947),
après les réformes de l'enseignement dispensé
dans ce collège. Il poursuit des études supérieures
en télécommunications et obtient le titre d'ingénieur
des Télécommunications (1954). Il a travaillé
en France pendant un an. De retour à Tunis, il est recruté
en tant qu'ingénieur adjoint. Il est directeur puis directeur
général des Télécommunications (1966)
; secrétaire d'Etat aux PTT (1979), ministre du Transport et
des Télécommunications puis ministre des Télécommunications
jusqu'à sa retraite en 1989.
MILI Mohamed, Hasard et persévérance
résument l'itinéraire de Mohamed El Mili. Né
le 4 décembre 1917 à Djemmal (Sahel de Sousse), d'un
père notaire (Adl). Il obtient en 1930 le certificat d'études
primaires à l'école franco-arabe. Son père, qui
a voulu faire de lui un instituteur, l'inscrit au collège de
Sousse où il obtient en 1934 le brevet élémentaire.
Il réussit le concours d'entrée à l'Ecole normale
de Tunis où il obtient le brevet supérieur. Admis au
concours de l'Ecole normale de Toulouse en 4e année (1938-1939),
après avoir passé un premier examen de « vérification
des connaissances » en mathématiques et en physique,
une sorte de sélection préalable. Admis en 1939, à
l'Ecole normale supérieure de Saint-Cloud. Pendant la guerre,
il enseigne pendant deux ans au collège technique Emile Loubet
à Tunis. En même temps, il prépare une licence
de mathématiques par correspondance avec Alger. Il retourne
en 1941, en pleine guerre, à Paris à l'Ecole nationale
supérieure de Saint-Cloud pour passer différents certificats.
Titulaire en 1944 d'une licence de la Sorbonne, il obtient la même
année le diplôme de professeur. A cette époque,
l'Ecole nationale supérieure des télécommunications
était encore peu connue et les filières qui y conduisent
aussi. Mili un « matheux » qui voulait être ingénieur,
est informé « par hasard » : le « doyen »
Khereddine Haqqi, étudiant syrien d'Alep, l'a renseigné
sur les conditions d'entrée (avoir cinq certificats de licence).
Elève de l'Ecole nationale des télécommunications
de 1944 à 1946, il en sort ingénieur civil des Télécommunications
et présente sa candidature pour être recruté en
tant qu'ingénieur à l'Office postal de Tunisie ; sa
candidature est refusée par « manque de postes disponibles
». En réalité, on refuse l'entrée d'un
destourien dans un secteur qui relève de la Sécurité
de l'Etat. En 1948, le département des Télécommunications,
espérant rencontrer un refus du candidat, propose à
Mohamed Mili un poste d'ingénieur adjoint (équivalent
à celui d'un technicien français) et le charge du parc
des voitures, jusqu'à 1952. Soutenu par le syndicat tunisien
de l'UGTT qui, en accord avec les partis nationalistes, pousse les
Tunisiens à entrer dans la fonction publique, Mili accepte
un poste inférieur à son grade à l'Office postal.
Il est le premier tunisien à entrer à la direction de
l'Office postal ; il porte le fez, dit-il, « pour se distinguer
». En 1952, à cause de pannes fréquentes, il est
accusé par le directeur de l'Office de sabotage de voitures
(Mili venait en fait de recruter des chauffeurs tunisiens). Vu l'importance
politique de son poste, et « ne cherchant pas l'éclat
», Mili se défend de toute action de sabotage. En revanche,
étudiant à Paris, il a servi pendant la Seconde Guerre
mondiale, après la fuite de Habib Thameur, d'agent de liaison
pour les militants destouriens entre Tunis et le Caire (diffusion
des lettres). Ingénieur en chef des PTT depuis 1957, il est
nommé en 1975 directeur général des télécommunications
et représentera la Tunisie à l'Union internationale
des télécommunications dont il est actuellement secrétaire
général honoraire. Il a enseigné, dès
1948, les mathématiques en arabe à la Khaldounia ; il
a présidé l'association scoute L'Espoir et l'Association
tunisienne des caravanes de jeunes (1951).
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