La Production d'électricité : Piles Batteries
Accumulateurs
L'électricité
Le mot électricité désigne un ensemble de phénomènes
créés par le déplacement de particules élémentaires
et se manifestant sous forme calorifique, chimique, lumineuse, magnétique
ou mécanique, dont les manifestations naturelles sont la foudre
et la capacité d'attraction/répulsion qu'ont certains
matériaux préalablement frottés.
Il y a 2600 ans, Thalès est parvenu à
attirer des brins de pailles à laide dambre, une
pierre, dont le nom grec est « elektron », qui a
donné son nom à lélectricité.
En 1672, l'Allemand Otto von Guericke construisit un générateur
primitif à friction : une boule de soufre tournant à grande
vitesse sur un axe. Quand Guericke a posé sa main sur la boule
et a tourné l'axe rapidement, une charge d'électricité
statique s'est accumulée. C'est la première d'une longue
série de machines qui vont servir aux scientifiques étudiant
l'électricité, et à l'amusement du grand public
grâce aux effets électrostatiques parfois spectaculaires
présentés.
Dans les années 1720, l'anglais Stephen Gray établit expérimentalement
que l'électricité peut être transmise par certains
matériaux et ne l'est pas par d'autres : c'est le début
de la notion de matériaux conducteurs et isolants. Il constate
aussi qu'un corps électrisé peut en électriser
un autre qui lui est proche . Poursuivant les travaux de Gray, le français
Charles-Antoine Dufay constate que deux corps électrisés
peuvent soit s'attirer, soit se repousser, ce qui le conduit à
émettre l'hypothèse de l'existence de deux sortes d'électricité
statique : l'électricité « vitrée »,
obtenue en frottant verre, pierres ou fourrure, et l'électricité
« résineuse », obtenue en frottant ambre, résine
ou soie. Il formule la théorie selon laquelle deux corps contenant
la même électricité se repoussent, alors que deux
corps contenant de l'électricité de nature différente
s'attirent. Ses travaux, publiés dans plusieurs Mémoires
adressés à l'Académie royale des Sciences à
partir de 1733, relancent la polémique entre scientifiques sur
la nature de l'électricité, qui durera jusqu'à
la fin du siècle.
En 1745, l'Allemand, Ewald von Kleist, trouva une méthode
pour stocker cette charge dans une bouteille en verre remplie à
moitié d'eau et refermée à l'aide d'un bouchon
de liège. Il stocka l'électricité dans l'eau par
l'intermédiaire d'un clou inséré dans le liège
et touchant le fluide, le clou étant chargé à l'aide
d'un générateur à friction. Alors qu'il tenait
la bouteille d'une main, il reçut une puissante décharge
lorsqu'il toucha le clou avec son autre main. Kleist se convainquit
qu'une charge substantielle pourrait être accumulée lorsqu'il
reçut ce choc électrique significatif.
Cette invention est restée sous le nom de « bouteille
de Leyde » parce qu'en 1746, Pieter van Musschenbroek, professeur
de l'université de Leyde, fit indépendamment la même
découverte et la fit connaître au monde scientifique. Musschenbroek
décrit ainsi son expérience dans une lettre du 20 avril
1746, adressée à Réaumur :
« Dans ce but, j'avais suspendu à deux fils de soie
bleue (toujours de la soie bleue) un canon de fer, qui par communication
recevait l'électricité d'un globe de verre qu'on faisait
tourner rapidement sur son axe, pendant qu'on le frottait en y appliquant
les mains. À l'autre extrémité pendait librement
un fil de laiton dont le bout était plongé dans un vase
de verre rond, en partie plein d'eau, que je tenais dans ma mains droite
; avec l'autre main, j'essayais de tirer des étincelles du canon
de fer électrisé. Tout à coup ma main droite fut
frappée avec tant de violence, que j'eus tout le corps ébranlé
comme d'un coup de foudre. »
Daniel Gralath combina le premier plusieurs bouteilles en parallèle
dans une « batterie » de capacité totale supérieure
à celle d'une seule bouteille.
En 1756, le philosophe allemand Æpinus fabrique
sur le même principe le condensateur plan qui porte son nom, le
diélectrique est maintenant l'air compris entre deux plaques
de métal que l'on peut rapprocher ou éloigner pour changer
la capacité de celui-ci.
La première application de cette invention était
de donner des commotions (chocs électriques ou électrisations)
au public dans les foires. Par exemple, à Versailles, on présenta
au roi Louis XV l'expérience de la décharge d'une grosse
bouteille de Leyde à travers le circuit formé de plus
de deux cents courtisans.
La bouteille de Leyde est un condensateur formé de deux conducteurs
séparés par le verre de la bouteille. Le premier conducteur
est généralement constitué d'une électrode
supérieure, reliée par une petite chaîne à
des feuilles en étain chiffonnées contenues dans la bouteille.
Le second conducteur est formé par une feuille métallique
enveloppant la bouteille. Les faces intérieure et extérieure
stockent une charge électrique égale mais de signe opposé.
La bouteille originale était constituée
d'une bouteille en verre recouverte d'une feuille de métal et
contenant accidentellement de l'eau impure agissant comme un conducteur,
reliée par une chaine à une sphère métallique.
L'hypothèse initiale était que le courant électrique
était analogue au courant de l'eau et donc que l'électricité
pouvait être stockée dans l'eau. On a découvert
ensuite que les charges s'accumulent sur les surfaces en vis-à-vis,
séparées par le verre formant un diélectrique,
et que le liquide pouvait être remplacé par des feuilles
métalliques reliées à l'électrode par une
tige conductrice. Les charges sont stockées à la surface
des éléments, à la frontière avec le diélectrique.
Plus le diélectrique est fin et donc plus l'espace entre les
plaques est mince, plus la charge cumulable à une tension donnée
est importante.
En 1768, la « machine de Ramsden » voit
le jour, elle permet de créer de lélectricité
statique en actionnant une manivelle.
...
La production, le transport et les usages de l'électricité
se développent rapidement à partir du milieu du XIXe siècle,
impactant de nombreux secteurs industriels, comme la métallurgie
et la chimie, permettant l'émergence des télécommunications
et de l'électronique, et provoquant des changements profonds
du cadre de vie, notamment avec l'éclairage, l'électroménager,
la radio et la télévision. Vecteur d'information et d'énergie,
l'électricité est devenue incontournable dans les sociétés
modernes depuis le milieu du XXe siècle.
Une révolution scientifique majeure a lieu durant les XVIIe et
XVIIIe siècle : l'approche scientifique se fonde désormais
sur l'expérimentation, devenant de plus en plus quantitative,
et la recherche d'explications rationnelles s'émancipe des références
religieuses passées en s'appuyant sur des méthodes, des
outils mathématiques et des instruments de mesure de plus en
plus précis...
sommaire
Avant de revisiter
la version officielle de lhistoire des inventions scientifiques,
il existe, depuis plus de quatre-vingts ans, une histoire parallèle
qui est censée remonter la date de linvention de la pile
électrique à il y a près de deux mille ans ! Cette
histoire parallèle est anonyme et na pas de fondement «
historique », mais une origine archéologique.
La pile électrique des Parthes
En 1936, des archéologues européens ont mené des
fouilles dans des ruines antiques datant approximativement du début
de notre ère, sur une colline située près de Khujut
Rabu, un village qui se trouve au sud-est de Bagdad, et où se
situait autrefois la ville de Ctésiphon, ancienne capitale de
la dynastie parthe des Arsacides (247 av. J.-C.-224 apr. J.-C.), puis
de la dynastie perse des Sassanides (224-651 apr. J.-C.).
Ctésiphon fut construite par les Arsacides face
à Séleucie du Tigre, ancienne capitale des Séleucides.
La ville parthe sétendait sur 30 km². Ctésiphon
fut longtemps la résidence dhiver des rois arsacides. Plus
tard, la ville devint lune des capitales de la dynastie des Sassanides.
Dès 317 de notre ère, Ctésiphon fut le siège
principal de lÉglise de lOrient. En 637, la capitale
sassanide fut envahie par les troupes arabes musulmanes pendant la conquête
de la Perse. En 762, les Arabes commencèrent à utiliser
les matériaux de Ctésiphon pour construire Bagdad, bâtie
à quelques kilomètres de la ville antique.
Lors des fouilles de 1936 à Khujut Rabu, les archéologues
découvrirent de nombreux objets dont un vase qui les laissa perplexes
sur son usage antique. Ces objets furent transférés aux
caves du Musée archéologique de Bagdad où travaillait
lAutrichien Wilhelm König.
Wilhelm König se rendit en Irak en 1930 pour accompagner
une mission archéologique de la Deutsche Orient-Gesellschaft
(DOG, Société allemande dOrient). Il travailla pendant
un an pour le compte de la DOG sur le site dUruk, cité
de lancienne Mésopotamie dans le sud de lIrak. En
1931, König sinstalla à Bagdad et accepta un poste
dassistant technique au Musée archéologique de Bagdad
(aujourdhui, Musée national irakien). Wilhelm König
occupa ce poste jusquen février 1939 avant son retour à
Vienne suite à une infection sanguine. Dès son retour
en Autriche, König publia un livre intitulé « Im verlorenen
Paradies, Neun Jahre Irak » dans lequel il raconte son séjour
irakien.

Le Tâq-e Kasrâ, un palais sassanide, à 35 km au sud-est
de Bagdad, est le seul vestige visible de Ctésiphon.
En 1936, König se mit à étudier les objets découverts
à Khujut Rabu et sintéressa particulièrement
au vase « mystérieux ». Il sagissait dun
petit vase de terre cuite de 15 centimètres de hauteur sur environ
7,5 centimètres de diamètre. Le vase lui-même navait
rien détrange, cétait son contenu qui le rendait
énigmatique. Il était fermé initialement avec un
bouchon en bitume. Sous le bouchon se trouvait une tige de fer insérée
à lintérieur dun cylindre de cuivre. Les deux
éléments métalliques avaient été
isolés soigneusement lun de lautre à la base
du vase par un tampon en bitume. Dailleurs, le cylindre de cuivre
était soudé en son fond par un alliage de plomb et détain.
Ce dispositif était familier à König et aux archéologues
qui avaient découvert lobjet. Ce vase de la dimension dune
lampe de poche ordinaire ne semblait pas pouvoir être autre chose
quune pile électrique ! Ny manquaient quun
acide (électrolyte) et un fil conducteur allant du cylindre de
cuivre à lextérieur (et qui sétait
peut-être décomposé au cours des siècles
?).
Daprès König, lensemble trouvé dans chaque
vase pouvait constituer une pile électrique dont il reconstitua
le schéma . « Il suffit pour la compléter de verser
une solution saline ou acide dans le tube de cuivre. », écrit-il
en 1938.

Schéma de la pile de Bagdad, présenté par Wilhelm
König.
Au grand étonnement de König, le vase nétait
pas un objet isolé. Les archéologues en avaient découvert
quelques-uns à Khujut Rabu et une dizaine dautres sur le
site de Ctésiphon.
Wilhelm König pensait que ces poteries étranges dataient
de lépoque de lEmpire parthe des Arsacides. Mais
plus tard, le docteur St John Simpson du département du Proche-Orient
antique du British Museum a estimé que le vase daterait plutôt
du début de lère des Sassanides.
En tout état de cause, dès le début,
Wilhelm König fut convaincu quil sagissait dune
pile électrique.
Mais comment expliquer linvention et surtout lusage dune
batterie électrique quon peut dater de la période
parthe, entre le Ier siècle avant et le Ier siècle après
J.-C.? Admettons, pour le moment, quil sagirait vraiment
dune pile produisant un faible courant électrique : à
quoi cela pouvait-il servir ? Pour présenter sa découverte,
König publia en 1936 un court article de deux pages dans la revue
scientifique « Forschungen und Fortschritte » intitulé
« Un élément galvanique de la période parthe
? »

Dispositif des orfèvres de Bagdad au début du XXe siècle
pour dorer les petits objets métalliques.
A : poterie poreuse contenant une solution de cyanure dor
B : récipient contenant de leau salée à lextérieur
de la poterie
C : tige soutenant le fil métallique de conduction
D : objet à dorer
E : fil métallique
F : morceau de zinc
Pour appuyer son hypothèse, Wilhelm König
se référa à une technique élémentaire
de galvanisation utilisée vers le début du XXe siècle
par les orfèvres de Bagdad pour dorer les bijoux. Il avait vu
les orfèvres de Bagdad utiliser une pile rudimentaire grâce
à laquelle il se produisait une réaction électrochimique
dorant les petits objets métalliques. Larchéologue
autrichien croyait que cette technique pouvait être issue dun
dispositif plus ancien : la pile électrique des Parthes (Figure
ci dessus).
Mais la « pile de Bagdad » fonctionne-t-elle réellement
? Des chercheurs ou des centres scientifiques ont testé de nombreuses
fois ces objets archéologiques en tant que pile électrique
en procédant avec des répliques exactes des « piles
électriques » des Parthes.
En 1939, Willy Ley, ingénieur et vulgarisateur
scientifique américain dorigine allemande, popularise lidée
de König dans une revue de science-fiction. Un an plus tard, lAméricain
Willard Gray, ingénieur au laboratoire de General Electric à
Pittsfield (Massachusetts), lit la théorie de König. À
laide de dessins et de détails fournis par Willy Ley, Gray
créé une reproduction fidèle de lobjet antique.
En utilisant une solution de sulfate de cuivre, il réussit à
générer près de 0,5 volt délectricité.
Après cette expérience, le vulgarisateur Willy Ley dit
quil était convaincu qu« à lépoque
de Jésus Christ, les Parthes avaient des piles électriques
à Ctésiphon ».
En 1978, légyptologue allemand Arne Eggebrecht fabriqua
une réplique de la pile de Bagdad et la remplit de jus de raisin
fraîchement pressé, en estimant que lacide acétique
ou lacide citrique comme électrolyte étaient aisément
disponibles à lépoque antique. Sa réplique
généra 0,87 V délectricité. Il utilisa
ensuite le courant de la batterie pour galvaniser une statuette en argent
avec de lor. Différents spécialistes ont reproduit
la pile en utilisant du jus de raisin comme électrolyte et ont
effectivement obtenu un courant électrique, suivant les expérimentateurs,
entre 0,5 et 1,5 volt.
Les piles électriques de Bagdad deviennent de plus en plus populaires
dans les années 2000.
En 2005, les équipes de « MythBusters », une émission
télévisée de Discovery Channel, reproduisent lexpérience
de dorure sous les yeux des téléspectateurs et disent
que lhypothèse de la pile de Bagdad est « plausible
».
Ces expériences suffisent-elles pour prouver que les batteries
électriques ont été inventées et utilisées
environ 1800 ans avant leur invention moderne par Alessandro Volta en
1799 ? On imagine que ces « piles électriques » étaient
utilisées dans lAntiquité pour galvaniser de lor
sur des objets métalliques, mais jusquà présent
cette affirmation na pas été prouvée concrètement.
La communauté scientifique reste très
dubitative quant à lhypothèse de linvention
et de lusage des piles électriques à Ctésiphon
à lépoque des Arsacides, il y a 2000 ans. Les historiens
des sciences mettent également en doute que cette « pile
» ait été utilisée pour la dorure dobjets
métalliques.

Les doutes exprimés par les savants se fondent sur une question
de « méthode scientifique ». Autrement dit, ils mettent
en doute le fondement scientifique et même historique de linvention
et de lusage des piles électriques à lépoque
des Parthes. Bien que les vases découverts à Khujut Rabu
et Ctésiphon puissent servir de « pile électrique
voltaïque », ils insistent à dire que certains éléments
(dont les fils conducteurs) manquent à cet ensemble. En outre,
la dorure dobjets métalliques par électrolyse supposerait,
selon les savants, que dans lAntiquité, les gens auraient
eu accès à des sels dor en solution, ce qui serait
très peu vraisemblable, car ces derniers ne furent connus que
beaucoup plus tard pendant le Moyen-Âge. Le procédé
des orfèvres de Bagdad que König mentionne dans son article
de 1936 suppose lusage de sels dor en solution. Or, dans
lAntiquité lusage de tels sels est très hypothétique,
selon les historiens des sciences. Lor est un « métal
noble » qui résiste à la corrosion et à loxydation.
Lor ne soxyde pas et on le trouve dans la nature uniquement
à létat métallique, car lor nest
pas soluble dans les solutions basiques ou les acides forts, à
lexception de leau régale.
Avant les progrès de lalchimie médiévale,
dus essentiellement aux méthodes expérimentales des savants
musulmans, on ne connaît pas, selon les historiens des sciences,
de méthode permettant par une réaction chimique de «
dissoudre » lor pour obtenir des sels dor solubles.
Les Parthes navaient-ils réellement pas la possibilité
davoir accès au sel dor soluble ? Pour répondre
à cette question, le chimiste Emmerich Paszthory publia un article
en 1989 pour montrer quil était théoriquement possible
dobtenir, il y a 2000 ans, des sels dor en solution. Dans
cet article, Paszthory explique que si on écrase des amandes
amères ou des noyaux de cerises aigres avec un peu de levure
de bière, de leau et de la poudre dor, on pourra
obtenir, avec de la chaleur et du temps, une « très bonne
solution électrolytique de sel dor » !
Cet exemple explique très clairement largument
principal de la communauté scientifique qui rejette lidée
de linvention et de lusage des piles électriques
à lépoque des Parthes à Ctésiphon
en mettant en mettant en question la « méthode de recherche
». Les savants disent quil ne suffit pas que les archéologues
se fondent sur nos connaissances actuelles pour montrer quune
technique ancienne aurait été possible pour en conclure
ensuite quellea effectivement été appliquée.
sommaire
Les premières méthodes de production d'électricité
consistèrent à créer une charge statique.
Alessandro Volta (1745-1827) inventa un dispositif connu sous le nom
de « pistolet électrique » qui consistait en un fil
électrique placé dans un bocal rempli de méthane
sous forme gazeuse. En envoyant une étincelle électrique
à travers le fil, le bocal se mettait à exploser.
Par la suite Volta pensa utiliser cette invention pour essayer de fournir
des communications interurbaines, mais vu le résultat obtenu
il ne réussit bien sûr à envoyer qu'un seul bit...
(explosif !) Un fil de fer supporté par des poteaux en bois devait
être posé entre Como et Milan en Italie. Le fil à
l'autre extrémité, devait aboutir dans un bocal rempli
de méthane sous forme gazeuse. Au signal donné, une étincelle
électrique devait être envoyée par le fil et provoquer
une détonation signifiant un événement codé.
Cette liaison de télécommunications ne fut jamais été
construite.
L'étape suivante de production d'électricité
apparut grâce à l'électrolyse.
Historique du développement des piles et batteries
1600 Gilbert (Angleterre) Établissement des premières
études sur l'électrochimie
1791 Galvani (Italie) Découverte de « l'électricité
animale »
1800 Volta (Italie) Invention de la pile voltaïque
1802 Cruickshank (Angleterre) Première production en série
d'une batterie électrique
1820 Ampère (France) Électricité produite par magnétisme
1833 Faraday (Angleterre) Annonce de la Loi de Faraday
1836 Daniell (Angleterre) Invention de la pile Daniell
1859 Planté (France) Invention de la batterie acide-plomb
1868 Leclanché (France) Invention de la pile Leclanché
1888 Gassner (É-U) Élaboration de l'élément
de pile sèche
1899 Jungner (Suède) Invention de la batterie au nickel-cadmium
1901 Edison (É-U) Invention de la
batterie au nickel-fer
1932 Shlecht & Ackermann (Allemagne) Invention de l'électrode
frittée (sintered)
1947 Neumann (France) Étanchéification réussie
de la batterie NiCd
1990 Union Carbide (É-U) Développement de la batterie
alcaline primaire
1992 Kordesch (Canada) Développement de la batterie acide-plomb
à valve régulée
1999 Commercialisation de la batterie NiMH
Milieu années 60 Commercialisation de la batterie alcaline réutilisable
Milieu années 70 Commercialisation de la batterie Li-ion polymère
2002 Production limitée d'une pile à combustible avec
membrane à échange de protons (PEM)
La troisième méthode d'obtention
d'électricité fut découverte relativement tard
l'électricité produite par magnétisme.
En 1820, André-Marie Ampère (1775-1836) s'aperçut
que des fils transportant un courant électrique étaient
de temps en temps attirés l'un vers l'autre mais que parfois
ils se repoussaient.
En 1831, Michael Faraday (1791-1867) démontra comment un disque
de cuivre pouvait produire le passage d'un courant électrique
en permanence quand il était en rotation à l'intérieur
d'un fort champ magnétique. Faraday et son équipe de recherche
réussirent à produire une force électrique permanente
tant que le mouvement entre une bobine et un aimant continuait.
sommaire
Une pile électrique, couramment dénommée
« pile », est un dispositif électrochimique qui produit
de l'électricité en convertissant de l'énergie
chimique en énergie électrique grâce à une
réaction d'oxydoréduction.
Le terme « batterie » désigne une association
en série ou en parallèle de piles ou d'accumulateurs afin
que l'ensemble atteigne certaines caractéristiques nominales,
telles que la tension, le courant maximum admissible ou la capacité.
Si les éléments montés les uns avec les autres
sont des accumulateurs, ils forment une batterie d'accumulateurs. Dans
le cas d'une association de piles, l'assemblage, non rechargeable, est
nommé batterie primaire.
Le terme de « batterie » utilisé dans l'industrie
automobile désigne donc plus exactement une batterie d'accumulateurs,
celle-ci étant rechargeable.
Par analogie, le terme « pile » désigne tout empilement
déléments produisant de l'électricité,
de même que « batterie » désigne toute
mise en série de piles ou d'accumulateurs électriques.
Le mot « pile » désigne aujourd'hui tout élément
monobloc, dont la décharge est irréversible. En effet,
une fois que le potentiel des électrodes a été
égalisé, il n'est plus possible de restaurer le potentiel
électrique initial.
Définition actuelle des Piles et Accumulateurs
(PA)
En France, nous distinguons trois types de piles et accumulateurs. Le
premier sont les portables : « est considéré comme
pile ou accumulateur portable toute pile, pile bouton, assemblage en
batterie ou accumulateur qui est scellé et susceptible dêtre
porté à la main et qui nest, par ailleurs, ni une
pile ou un accumulateur industriel, ni une pile ou un accumulateur automobile
». Le deuxième sont les PA automobiles : « toute
pile ou accumulateur destiné à alimenter un système
de démarrage, déclairage ou dallumage automobile
». Enfin, nous trouvons ceux destinés à lindustrie
: «toute pile ou accumulateur conçu à des fins exclusivement
industrielles ou professionnelles ou utilisé dans tout type de
véhicule électrique »
sommaire
On connaît aujourdhui
deux sortes de piles : les piles simples, à un seul liquide,
et les piles composées, qui sont à deux liquides, ou formées
dun liquide et dune substance solide dépolarisante.
Telles sont les piles à acides, les piles à oxydes, les
piles à sulfates, les piles à chlorures, les piles au
bichromate de potasse, etc., etc.
1800 La pile Volta
La première pile simple fut créée par Volta.
Le physicien italien Alessandro Volta (1745-1827) sintéresse
de près aux expériences menées par Luigi Galvani
en 1786.
Luigi Galvani testait la machine de Ramsden, une machine conçue
vers 1768, pour générer des étincelles mécaniquement
à laide dune manivelle, sur les cadavres de grenouilles.
Cette machine produisait des petits sursauts au niveau des muscles des
cadavres.
Volta déjà connu pour ses divers travaux sur lélectricité
lorsque, à lâge de cinquante ans, met au point la
première pile voltaïque.
Cest en 1799, pour trancher une controverse qui loppose
au physicien Luigi Galvani, quil réalise une expérience
qui montre que le contact entre deux matériaux différents,
reliés par un conducteur, permet de fabriquer de lélectricité.
Volta découvrit qu'un flux continu de force électrique
était possible lorsqu'on utilisait certains fluides conducteurs
pour engendrer une réaction chimique entre des métaux.
De plus Volta s'aperçut que la tension augmentait lorsque les
piles voltaïques étaient empilées. Ceci conduisit
à l'invention de la batterie.
Dès lors les expériences conduites ne se limitèrent
plus à une brève démonstration d'étincelles
ne durant qu'une fraction de seconde. Un écoulement apparemment
continu de courant électrique était désormais disponible.
Ce système électrochimique empile alternativement des
couches de métaux différents (cuivre ou zinc et argent),
séparées par des feutres imbibés d'acide (électrolyte).
Volta conçoit ainsi une colonne, 'pila' en latin, constituée
de plusieurs couples de disques de zinc et de cuivre, séparés
par un tissu imbibé deau salée ou dacide sulfurique.
La toute première pile comporte environ 600 disques et mesure
presque 1,5 m. Un fil métallique relie les deux extrémités
: le zinc se charge de fluide positif, et le cuivre, de tension négative,
créant un fort courant électrique.

Cette invention prodigieuse était cependant composée déléments
assez simples : un récipient, des disques de deux métaux
différents (cuivre et zinc) et de la saumure dune solution
aqueuse de sel (NaCl) qui servait délectrolyte, cest-à-dire
une substance conductrice, car elle contient des ions mobiles.
Mais l'étape sensationnelle fut franchie vers
1880, lorsque Faure en France et Brush en Amérique
rompirent avec le processus lent et fastidieux de « formage »
des plaques et découvrirent des méthodes astucieuses pour
les fournir « prêtes à l'emploi », pour ainsi
dire, en tamponnant du minium sur des plaques grillagées en plomb,
comme on tartine du beurre sur une tranche de pain maison.
En 1801, Napoléon Bonaparte assiste à la présentation
de Volta devant lInstitut de France : le physicien montre sa pile,
énonce la loi des tensions, ainsi que la valeur des métaux
classés par ordre délectropositivité décroissante,
du zinc à largent.

C'est ainsi que fut construite,sur l'ordre de Napoléon et aux
frais de l'Etat, la magnifique pile voltaïque de l'École
polytechnique (photo de droite) . Cette pile était composée
de 600 cellules de cuivre et de zinc de 9 décimètres carrés
pour chaque plaque ; toute la batterie avait 54 mètres carrés
de surface.
Par la suite de nombreux inventeurs vont améliorer ce procédé
en trouvant dautres combinaisons susceptibles de fournir plus
délectricité avec moins dinconvénients
dutilisation.
1802 Nicolas Gautherot constate lors dexpériences
délectrolyse de leau que les électrodes en
platine utilisées restent polarisées après lexpérience
(par adsorption doxygène et dhydrogène) et
observe en court-circuitant ces deux électrodes un courant «
secondaire ». Le terme de batterie secondaire qui tient son origine
de ces courants secondaires, est associé aux batteries rechargeables.
1802 le Docteur William Cruickshank conçut
la première batterie électrique capable d'être produite
en série.
Sir Humphry Davy installa la plus grosse et la plus puissante batterie
électrique dans les chambres fortes de la 'Royal Institution'
de Londres. Il raccorda la batterie à des électrodes en
charbon et produisit la première lumière électrique.
Comme il le fut rapporté par des témoins, sa lampe voltaïque
à arc produisit « l'arc ascendant de lumière d'une
brillance encore jamais vue »
Cruickshank arrangea des feuilles carrées de cuivre soudées
à leurs extrémités et intercalées avec des
feuilles de zinc de même taille. Ces feuilles étaient placées
dans une longue boîte en bois rectangulaire qui était ensuite
refermée étanchement à l'aide de ciment . Des encoches
à l'intérieur de la
boîte permettaient de maintenir les plaques métalliques
bien en place. La boîte était remplie d'une solution aqueuse
salée (saumure) ou d'acide dilué.
Jusqu'à une certaine époque toutes les batteries comportaient
des éléments/accumulateurs primaires, ce qui voulait dire
qu'elles n'étaient pas rechargeables.
1802 La pile à auge était une variante
de la pile Volta, inventée par William Cruickshank
La pile Volta était formée d'un empilement de disques
de zinc et de cuivre séparés par des disques de feutre
imbibés de saumure. La pression de la colonne sur les disques
du bas provoque un assèchement des cylindres de feutre qui finissent
par ne plus contenir d'électrolyte.
Cruickshank a résolu ce problème en plaçant la
pile horizontalement dans une boîte rectangulaire. La pile (au
sens empilement) n'en est plus une, même si le nom est resté.

L'intérieur de la boîte était isolé à
l'aide de gomme-laque, et des paires de plaques de zinc et de cuivre
(ou d'argent) de grande surface étaient placées dans la
boîte de manière régulière. L'espace entre
les plaques (les auges) était rempli d'acide sulfurique dilué
ou de chlorure d'ammonium. Tant que la caisse ne bougeait pas, il n'y
avait aucune déperdition d'électrolyte. La pile contenait
typiquement une soixantaine de cellules.
Du fait de la taille des plaques, agrandie par rapport au modèle
de Volta, la résistance interne devient beaucoup plus faible.
Les piles à auge ont pu être associées en batterie.
Autour de 1810, plusieurs centaines d'auges seront reliées, à
la Royal Institution de Londres ou à l'École Polytechnique
de Paris. Elles seront fréquemment utilisées pour les
expérimentations d'électrochimie au début du XIXe
siècle, incluant celles de Humphry Davy, qui isole le sodium
et le potassium grâce aux tensions atteintes par ces piles.
A la demande explicite de l'Empereur Napoléon Bonaparte, une
pile du même type fut réalisée à l'Ecole
Polytechnique. Elle fut utilisée par de nombreux savants et par
Ampère lui-même pour des expérimentations scientifiques.
1819 La Pile en hélice
Dans la pile en hélice imaginée par le chimiste américain
Robert HARE, les lames de cuivre et de zinc, séparée par
des lanières de drap, sont enroulées et placées
dans un récipient plein d'eau acidulée.
1815 La Pile de Wollaston
Afin de retarder la polarisation de la pile voltaïque, la chimiste
anglais William HydeWOLLASTON proposa une solution dans laquelle l'électrode
de cuivre entoure l'électrode de zinc.
De cette façon, la surface de l'électrode est doublée
et le fonctionnement de la pile est prolongé. Plusieurs éléments
sont montés en série pour obtenir la tension désirée.
La pile de MÜNCH est une variante de la pile de Wollaston
dans laquelle les lames de cuivre sont pliées en U dans le sens
vertical et viennent s'intercaler entre les lames de zinc.
1829 Cependant, le dépôt de minuscules bulles d'hydrogène
sur le cuivre freinait le passage du courant. Les chercheurs de l'époque
découvrirent que cet inconvénient était dû
à des phénomènes chimiques complexes auxquelles
on donna le nom de polarisation.
Un grand savant français, Antoine César Becquerel,
se préoccupa de cette question de polarisation et inventa en
1829 une pile qui évitait le phénomène parasite.
C'est la pile à deux liquides séparés. Becquerel
eut l'idée d'enfermer la plaque de zinc baignant dans l'eau acidulée
à l'intérieur d'un petit sac de baudruche, c'est-à-dire
d'une pellicule très fine fabriquée avec le gros intestin
du beuf, dont on faisait aussi des ballons. Le tout est plongé
dans un vase rectangulaire en cuivre rempli d'une solution saturée
de sulfate de cuivre. La baudruche empêche le mélange défavorable
des deux liquides, mais ne gène pas les phénomènes
électriques. Cet instrument est reconnu comme la première
pile à courant constant.
Le physicien Becquerel avait écrit :
« La pile porte avec elle la cause des diminutions quéprouve
le courant électrique ; car, dès linstant quelle
fonctionne, il sopère des décompositions et des
transports de substances, qui polarisent les plaques, de manière
à produire un courant en sens inverse du premier. Lart
consiste à dissoudre ces dépôts à mesure
quils se forment, avec des liquides convenablement placés.
»
1832 Qui fut le premier à faire fonctionner
un télégraphe au moyen d'une pile ?
Cet honneur revient tout entier au baron Schilling, officier
de l'armée russe, qui construisit à Saint-Pétersbourg
le premier télégraphe à aiguilles électro-magnétique
qui utilisait six fils pour la signalisation, lors d'une démonstration
à Saint-Pétersbourg. Un projet avait été
lancé par le gouvernement pour l'installer en Russie, mais l'idée
a été abandonnée après la mort de Schilling.
C'est Samuel Morse, en 1837, aux États-Unis, qui constite
le point de départ du télégraphe électrique.
D'autres types de piles ont été inventés
qui peuvent se classer en deux familles principales :
- Les piles impolarisables dans lesquelles le passage du courant ne
modifie pas la nature des contacts électrochimiques,
- Les piles à dépolarisant dans lesquelles l'hydrogène
qui se forme au pôle positif doit être réduit par
l'oxygène sous peine de voir la pile cesser de fonctionner (polarisation).
Les piles actuelles font presque toutes partie de cette deuxième
famille.
sommaire
1836 La Pile Daniell
Le physicien anglais John Frédéric Daniell,
membre de la Société Royale, eut l'idée de remplacer
la baudruche par un vase en terre de pipe poreuse, poreuse parce qu'elle
n'a été cuite qu'en partie. La pile de Daniell au chlorure
de platine, très proche de celle de Becquerel, eut un grand succès.
Elle fut longtemps utilisée par ceux qui recherchaient un courant
stable.
sommaire
1840 La pile d'Oxford, ou de Clarencon
Ce carillon conservé à l'université d'Oxford (Angleterre)
est alimenté par la même pile expérimentale installée
au Laboratoire Clarendon depuis 1840. Il est aujourd'hui exposé
dans une vitrine, dans un couloir du foyer du laboratoire Clarendon,
au département de physique de l'université d'Oxford (Angleterre).
On ne l'entend plus, mais derrière les parois de verre, le battant
continue son mouvement d'une cloche à l'autre. Depuis au moins
1840, date de sa mise en service officielle, ce carillon n'a pas cessé
de sonner, émettant plus de 10 milliards de "dings"
et "dongs".
Le secret de cette longévité, c'est une pile, la même
depuis 176 ans. Baptisée "pile sèche de Clarendon",
elle a été placée sur le carillon par Robert Walker,
enseignant à l'université, pour une expérience.
C'est lui qui a placé une étiquette sur le carillon indiquant
qu'elle avait été mise en service en 1840. Mais d'autres
documents retrouvés à l'université laissent penser
que la pile a été fabriquée 15 ans plus tôt.
Aujourd'hui encore, cette pile intrigue les scientifiques, qui ne connaissent
pas exactement le secret de sa confection : ils n'osent pas la démonter,
de peur d'interrompre ce fonctionnement d'une durée record.
La pile de Clarendon ne fait pas exception : elle aussi fonctionne
avec une réaction chimique. Alors, pourquoi ne s'use-t-elle pas
? Le Dr A.J. Croft, du laboratoire Clarendon, a consacré un article
au carillon en 1984 dans l'"European Journal of Physics",
avec un descriptif précis. "La période est variable,
dépendant du temps. Les oscillations sont plus lentes lorsque
le temps est humide, et l'humidité amène le mouvement
à cesser de temps en temps. Il recommence sans assistance extérieure".
La pile, elle, est enrobée de soufre.
La pile de Zamboni est une variante de la "pile de Volta"
: les empilements de couches où se produisent les réactions
chimiques qui fournissent l'électricité sont branchés
"en série", ce qui fournit un voltage suffisant pour
les applications désirées, un peu comme s'il y avait des
milliers de mini-piles dont les puissances s'ajoutent.
Pour le Dr Croft, la pile d'Oxfordest "similaire à celles
qui étaient fabriquées par Zamboni, qui étaient
constituées d'environ 2.000 paires de disques de feuille d'étain
collés à un papier imprégné de sulfate de
zinc et recouvert de l'autre côté de dioxyde de manganèse.
Les piles ne sont pas sèches, mais contiennent la quantité
d'eau nécessaire pour fournir l'électrolyte sans causer
un court-circuit".
1838 La pile Grove est une pile électrique
du nom de son inventeur, le chimiste William Grove.
Elle consistait en une anode de zinc dans de l'acide sulfurique diluée,
et une cathode de platine dans de l'acide nitrique concentré.
Les deux liquides étaient séparés par un pot en
céramique poreuse.
L'invention de la pile Grove a fait l'objet d'un mémoire intitulé
: « Pile voltaïque d'une grande énergie électro-chimique;
par M. W. Grove », présenté pour la première
fois à l'Académie des Sciences de Paris par Henri Becquerel,
le 1er janvier 1839.
La pile Grove était la source d'énergie privilégiée
du télégraphe système américain au début
de la période 1840-1860 parce qu'elle offrait une sortie de courant
électrique élevée et une tension supérieure
à la pile Daniell (respectivement 1,9 et 1,1 volt).
Mais la pile Grove entraînait le dégagement de fumées
toxiques de dioxyde d'azote par réaction redox qui sont dangereuses
pour la santé.
Le 8 août 1839, le physicien russe d'origine prussienne Moritz
von Jacobi a utilisé à Saint-Pétersbourg sur la
Néva, une batterie composée de 64 piles Grove, en faisant
naviguer contre le courant un bateau propulsé par 40 moteurs
électriques de 700 W de son invention avec 14 passagers à
bord pendant 7 heures à une vitesse d'environ 4,2 km/h. Sa batterie
était particulièrement puissante mais onéreuse
car elle a nécessité 3 m2 de surface de platine.
1841 La pile Bunsen
On a vu, dans la Notice sur la Pile de Volta, des Merveilles de la science,
comment le physicien Grove, pour produire la dépolarisation du
zinc, le phénomène funeste qui arrête la continuation
du courant, fit usage dacide azotique, qui détruit lagent
polarisateur, cest-à-dire le gaz hydrogène provenant
de la décomposition de leau, Nous avons dit aussi comment
Bunsen, profitant dune première tentative du physicien
français Archereau, créa la pile à deux liquides
(acides azotique et sulfurique) connue aujourdhui sous le nom
de pile de Bunsen.
Pile Bunsen
En 1843, le chimiste allemand Robert Wilhelm BUNSEN perfectionne la
pile de GROVE en remplaçant lélectrode en platine
par une électrode en charbon artificiel, beaucoup plus économique.
Cette pile convient parfaitement à léclairage électrique
à condition dassocier plusieurs éléments
: une trentaine au minimum pour un arc électrique. Elle consistait
en une anode de zinc dans de l'acide sulfurique dilué, et une
cathode de carbone dans de l'acide nitrique concentré. Les deux
liquides étaient séparés par un pot en céramique
poreuse. C'est une modification de la pile Grove, Bunsen ayant remplacé
la cathode de platine par une électrode de carbone.
Labbé MOIGNO écrit dans la revue Les Mondes
du 24 juillet 1879 « Après trois mois dexpériences
et dobservations constantes, nous avons pu constater que la dépense
de la pile, pour une lampe à incandescence, est denviron
un litre dacide nitrique et deux litres deau acidulée
par jour, et celle de la lampe de 15 à 20 centimètres
de charbon par heure. » Ce type de pile, qui porte le nom de son
inventeur, sera perfectionné par la suite par Georges LECLANCHE.
Les Piles au bichromate de potasse
Diverses améliorations (pile TROUVE, pile CARDIN, pile VOISIN
et DROBIER
) suivront pour isoler cette électrode.
Piles à treuil
Trouvé
Ducretet
M. Fuller, physicien anglais, a construit un élément
au bichromate de potasse quutilise avantageusement ladministration
des télégraphes du Post-Office de Londres. Cet élément
est disposé de la manière suivante. Un zinc, de forme
pyramidale, et dont la base baigne dans du mercure recouvert deau
acidulée, occupe le fond du vase poreux. Autour de ce dernier
et dans le vase extérieur, se trouve lélectrode
de charbon, qui plonge dans un mélange de bichromate de potasse
et dacide sulfurique étendu deau.
Cet élément, dont la force électro-motrice est
de 2 volts et la résistance égale à 1 ohm, est
très intense, assez constant et très économique.
Les lignes télégraphiques anglaises ont employé
plus de 20 000 éléments ; ce qui est une preuve suffisante
de ses qualités, au point de vue de la télégraphie.
La Pile Camacho. M. Camacho obtient la dépolarisation
de la pile au bichromate de potasse en disposant les éléments
en cascade, ce qui établit la circulation du liquide, et en augmente
la surface du charbon. La figure ci-dessus donne le dessin exact de
la pile Camacho.
Les vases contenant la solution de bichromate de potasse sont placés
sur des gradins, et comme en escalier. Dun réservoir supérieur
A, le liquide excitateur tombe dans le vase poreux de lélément
le plus élevé ; il en sort par la partie inférieure
de ce vase, et au moyen dun siphon en caoutchouc, B, il passe
dans le vase poreux suivant, et ainsi de suite. Lélectrode
négative (charbon) est composée dune tige de charbon
de cornue et dune masse convenable de fragments de charbon, qui
remplit tout le vase poreux. La surface énorme que représente
lélectrode rend très lente la polarisation de cette
pile. Au bout de quelque temps de service il faut laver les vases poreux
et lélectrode, en faisant passer, au lieu du liquide acide,
de leau pure, qui le débarrasse du dépôt de
chrome qui sy est formé, par la réaction chimique.
ET :
Dans la batterie de M. Stohrer, la surface du charbon est totalement
utilisée et les plaques de zinc plus étroites que celles
du charbon, ce qui est encore un avantage.
M. Chuteaux remplace, dans son élément, la solution
ordinaire de bichromate par un mélange formé deau,
de bisulfate de mercure, de bichromate de potasse et dacide sulfurique.
En outre, il dispose ses éléments dune façon
très ingénieuse, qui en facilite la vidange. Cette pile,
qui est peu constante, fut utilisée pendant le siège de
Paris, pour léclairage électrique.
M. Delaurier emploie un mélange plus économique
que les précédents, et qui consiste en 5 parties de bichromate
de potasse, 5 de sulfate de soude, 4 de sulfate de fer, 25 dacide
sulfurique à 66° B. et 30 deau.
M. Cloris Baudet a construit une pile impolarisable à
courant constant qui est douée dune grande force électro-motrice.
Cette pile, qui ne dégage aucune odeur et noccasionne quune
très faible dépense, peut sappliquer indifféremment
à la télégraphie, aux moteurs électriques
et aux horloges électriques, à la galvanoplastie, à
la lumière électrique, à la médecine, etc.,
etc. ; Elle est à un ou deux liquides, suivant lusage auquel
on la destine.
La pile à un seul liquide se compose : dun vase de grès,
rempli dune dissolution de bichromate de potasse, de sel marin
et dacide sulfurique, dans laquelle plonge une lame de charbon
; et dun vase poreux, à trois compartiments, plongeant
aussi dans le vase de grès ; lun des compartiments contient
des cristaux de bichromate de potasse, lautre de lacide
sulfurique, et celui du milieu, qui est percé dun trou
à sa base, afin de permettre au liquide extérieur dy
pénétrer, contient une lame de zinc.
La pile à deux liquides est formée des mêmes éléments
que la première, mais le compartiment du milieu du vase poreux
est rempli dune dissolution de sel marin. M. Cloris Baudet a également
construit une batterie à courant constant, qui doit cet avantage
à ce que les liquides de la pile se renouvellent constamment
autour des éléments. Cet écoulement a pour effet
de maintenir les liquides dans le même état, et déviter
les métallisations et les encrassements. La pile étant
montée une première fois, lentretien se borne à
remplir les réservoirs lorsquils sont vides ; ce quon
peut faire sans arrêter le fonctionnement de la pile, et à
changer les zincs lorsquils sont usés.
M. le capitaine Putot a imaginé, pour les opérations militaires,
une pile au chlorochromate de potasse, qui donne dexcellents résultats.
Elle se compose de quatre éléments associés en
tension. Chaque élément est formé dun cylindre
en zinc, au milieu duquel est un bâton de charbon. Ils sont placés
en carré, et noyés tous les quatre dans une masse cylindrique
de gutta-percha.
Le mélange excitateur est formé de 6 grammes de bisulfate
de potasse et de 20 grammes de chlorochromate de potasse dissous dans
100 grammes deau acidulée.
Pour actionner les machines à coudre, M. Griscom a construit
une batterie à bichromate, dans laquelle le relèvement
des éléments sopère à laide
dun ressort que lon met en action en pressant plus ou moins
sur un levier angulaire, ce qui les fait plonger plus ou moins dans
le liquide excitateur. On peut ainsi modérer ou accélérer
la marche de la machine, et même larrêter complètement.
M. Partz a aussi perfectionné la pile au bichromate et
en a fait une pile à courant constant, qui ne suse que
quand le circuit est fermé. Dans chaque élément,
le liquide excitateur est composé dune solution de bichromate
dammoniaque et de chlorure de zinc, dans laquelle plongent une
lame de zinc et une plaque de charbon de cornue.
Coupe et plan de la pile
au bichromate dammoniaque de M. Partz.
Le liquide est sans action sur le zinc tant que le courant nest
pas fermé. Dès que la communication est établie
entre les deux pôles, la pile travaille : le bichromate dammoniaque
est décomposé, et il se forme sur le zinc un dépôt
de couleur olive, formé de chromo-oxychlorure de zinc, qui se
détache bientôt du zinc, comme dune enveloppe, en
laissant le métal à nu. Il se dégage, du pôle
positif, du gaz hydrogène et de lammoniaque, grâce
à lélimination des produits de la réaction
qui se fait soit par la précipitation du composé insoluble,
soit par le dégagement gazeux. Le liquide conserve une composition
constante. Il suffit donc, pour entretenir le courant, de renouveler
le sel et de remplacer le zinc, quand il est usé.
Le pôle négatif de la pile Partz est un morceau de charbon
de cornue formant un cylindre creux que lon a scié extérieurement
dans le sens de la longueur de manière quil forme une rangée
circulaire de barres de charbon C, C, ainsi quon le voit par la
coupe que présente la figure 323. La baguette de zinc Z, qui
forme le pôle positif, est suspendue au milieu de ce cylindre.
Par sa partie inférieure le zinc plonge dans un petit vase plein
de mercure, M, placé au fond. La pile Partz est dun grand
usage en Amérique.
Enfin, MM. Grenet et Jarriant ont construit
une batterie au bichromate de soude et à un seul liquide, qui
a servi à léclairage du Comptoir descompte
de Paris.
En 1883, la pile au bichromate de potasse de MM. Grenet et Jarriant,
fut employée pour léclairage électrique du
Comptoir descompte à Paris. Mais les résultats se
montrèrent très défavorables ; car, au bout de
quelques mois, léclairage électrique et la pile
au bichromate de potasse furent supprimés.
1850 La pile de GRENET
La formule initiale de cette pile découle des travaux de
Poggendorff qui préconisa d'utiliser le couple carbone/zinc comme
dans la pile Bunsen, mais en dissolvant du dichromate de potassium dans
l'électrolyte constitué par une solution d'acide sulfurique.
La pile de Grenet, conforme à cette formule, est proposée
à partir des années 1850.
La pile GRENET est une pile à un seul liquide, avec des électrodes
en charbon et en zinc amalgamé (préalablement trempé
dans du mercure) plongées dans une solution de bichromate additionnée
dacide sulfurique. Quand la pile nest pas utilisée,
il est nécessaire de relever lélectrode centrale
en zinc pour la préserver.
La pile GRENET, aussi appelée pile bouteille à cause de
sa forme, se compose dun corps en verre contenant une solution
acide de bichromate de potassium dans laquelle sont plongées
des électrodes fixées sur le couvercle en ébonite.
Les charbons, reliés à une borne en cuivre, sont fixés
définitivement tandis que la plaque en zinc située entre
les deux charbons, relié à lautre borne en cuivre,
peut coulisser verticalement à laide dune tige en
laiton retenue par une vis afin de léconomiser lorsque
lon ne se sert pas de la pile. Celle-ci peut fonctionner neuf
à dix heures et suffit pour pratiquer certaines expériences
ou alimenter une ampoule électrique de faible consommation.
On trouvait dans le commerce des piles de différentes tailles
suivant les applications à alimenter.
Les plus petites piles que l'on retrouve avaient un volume d'environ
1/4 de litre et les plus grosses pouvaient avoir une hauteur de plus
de 30 cm et contenir plusieurs litres d'électrolyte.
La pile brevetée par le Dr A. Vincent était une
variante de la pile de Grenet qui était équipée
d'un syphon latéral qui permettait de remplacer l'électrolyte
au fur et à mesure de son usure pendant le fonctionnement de
la pile.
La pile VOISIN et DRONIER est une autre variante de la pile bouteille.
La pile "à treuil" inventée par Gustave
TROUVE (1838-1902) constructeur français d'instruments scientifiques
en est un autre exemple. Les électrodes de cette pile étaient
équipées d'un système de relevage à manivelle.
Dans certaines piles, la dépolarisation seffectue
par le chlore, et non par loxygène ou les oxydes métalliques
: ce sont les piles dites à chlorures.
La première de ce genre (après celle de Daniell au chlorure
de platine) est la pile de M. Marié Davy, au chlorure
dargent.
Chaque élément se compose dun vase extérieur,
en forme de cylindre, de 13 centimètres de long et de 3 centimètres
de diamètre, dans lequel un crayon de zinc non amalgamé
tient lieu délectrode soluble. Au crayon est soudée
une lame dargent, qui constitue le pôle du couple suivant,
et autour duquel on a fondu un petit bâton de chlorure dargent
(pôle positif) quon isole à laide dun
petit cylindre en papier parchemin. Le vase extérieur est fermé
par un bouchon en paraffine, et contient une dissolution de chlorhydrate
dammoniaque formée de 23 grammes de sel pour 1 000 deau.
Cette pile, dont le comburant est un corps solide, insoluble, qui na
dautre rôle que de fournir le chlore nécessaire à
la dissolution du zinc, est à courant constant, et ne suse
que quand son circuit est fermé. Sa résistance dépend
de son temps de service et de la grandeur de chaque élément.
Quant à sa force électro-motrice, elle est relativement
énergique.
Pile au chlorure dargent de M. Warren de la Rue. 
La pile au chlorure dargent, imaginée par M. Marié
Davy, en 1860, a été perfectionnée en 1868, par
M. Warren de la Rue, qui lui a donné la forme que représente
la figure ci-dessus.
M. Marié Davy a encore essayé, comme dépolarisant,
le chlorure de plomb. Mais vu le prix assez élevé de ce
corps et le peu dénergie des éléments au
chlorure, cette pile na pas reçu dapplication.
M. Duchemin a essayé, mais sans succès, de dépolariser
les piles au moyen du perchlorure de fer.
M. Niaudet a construit une pile constante et assez énergique,
dans laquelle il utilise les propriétés dépolarisantes
du chlorure de chaux.
Dans le vase poreux, on place une plaque de charbon, autour de laquelle
on entasse du charbon concassé, puis une couche de chlorure de
chaux, une nouvelle couche de charbon, etc., etc., jusquà
ce quon arrive au bord supérieur ; on ferme le tout avec
une couche de poix. À la distance voulue, et retenu par de petits
bâtons en bois, le vase poreux est entouré dun cylindre
de zinc, qui trempe dans de leau salée, où il peut
rester impunément, puisque ni ce sel, ni le chlore ne peuvent
lattaquer.
Le vase poreux, ainsi que le cylindre de zinc qui y est fixé,
sont cimentés avec le col du vase, pour éviter tout dégagement
de chlore, et on ne laisse quune ouverture pour le remplissage
de leau salée, que lon prépare en dissolvant
dans 100 parties en poids deau 24 parties de sel de cuisine, proportion
qui donne la plus petite résistance.
Au début, la force électromotrice est de 1,5 volt, mais
elle tombe, au bout de quelques mois, à 1,38 volt. Toutefois,
la réduction de lhydrogène ne se fait pas complètement
; de sorte que la force électro-motrice peut tomber à
1,28 volt, même à 1,03 si lon ferme la pile à
court circuit ; mais il suffit dun court repos pour quelle
reprenne sa force primitive.
Enfin Gaiffe a construit une petite pile au chlorure dargent.
Lélément se compose dun petit cylindre de
caoutchouc durci, qui porte un couvercle vissé se fermant hermétiquement.
Les deux électrodes sont fixées au couvercle par des écrous.
Lélectrode négative est un petit creuset en cuivre
qui contient du chlorure dargent fondu, enveloppé dans
de la toile. De petits buttoirs de caoutchouc assurent la distance nécessaire
de lélectrode zinc, et un bracelet en caoutchouc les serre
tous deux contre ces buttoirs.
Cet élément qui contient du liquide ne peut pas être
retourné, puisque quand le couvercle est mouillé il se
produit aussitôt une fermeture ; aussi Gaiffe remplaçait
dordinaire le liquide par des couches de papier buvard imprégné
dune dissolution de chlorure de zinc à 5 pour 100.
Ces éléments sont très économiques et très
commodes pour les usages médicaux.
De même que le chlore, liode, le brome et le soufre ont
été employés comme dépolarisants.
Ainsi, M. Laurie a construit une pile dont les électrodes
plongent dans une dissolution diodure de zinc, à laquelle
on ajoute de liode.
Dans lélément de M. Doat, le vase extérieur
contient du mercure, où plonge un fil de platine, et le vase
poreux renferme une dissolution diodure de potassium qui entoure
le charbon.
M. Regnault a remplacé liode par le brome et liodure
de potassium par du bromure, sans obtenir de meilleurs résultats.
Enfin MM. Blanc et Savary ont essayé de réduire
lhydrogène par le soufre, et de construire, avec ce métalloïde,
des piles impolarisables.
Aucune de ces piles, dont la force motrice est dailleurs très
faible, na reçu dapplication pratique.
1853 La pile de Callaud est aussi appelée
gravity battery.
Cette pile électrique, inventée par Armand Callaud en
1853, est constituée comme la pile Daniell d'un réservoir
contenant deux électrolytes différents, sulfate de cuivre
et eau acidulée, les deux solutions étant séparées
par simple différence de densité.
Cette pile doit débiter en continu, et rester immobile afin d'éviter
tout mélange des deux solutions. C'est pour cela que ce type
de pile fut employée pour la téléphonie.
1859 La pile Planté
Jusqu'à une certaine époque toutes les batteries comportaient
des éléments/accumulateurs primaires, ce qui voulait dire
qu'elles n'étaient pas rechargeables. En 1859, Le physicien français
Gaston Planté inventa la première batterie rechargeable.
La batterie secondaire était basée sur un couple chimique
acide plomb, qui est toujours utilisée de nos jours . Il l'améliore
en 1865 ; Camille Faure l'améliorera encore en 1881.
En France, une loi du 28 mars 1866 stipule que «
un prix de cinquante mille francs (50,000f), à décerner
dans cinq ans, est institué en faveur de lauteur de la
découverte qui rendra la pile de VOLTA applicable avec économie
: soit à lindustrie comme source de chaleur ; soit à
léclairage ; soit à la chimie ; soit à la
mécanique ; soit à la médecine pratique. »
Bulletin des lois 28 mars 1866
sommaire
Au lieu de produire un dégagement doxygène,
pour réduire lhydrogène, cause de la dépolarisation
des piles, on peut se servir dun oxyde métallique, qui
produise la même réduction de lhydrogène.
Auguste de la Rive eut le premier lidée de se servir
dun oxyde métallique pour produire la réduction
de lhydrogène, et par conséquent, la dépolarisation
du zinc. La pile à oxyde de manganèse proposée
par Auguste de la Rive ne fut jamais mise en usage, mais un physicien
français, Léclanché, construisit, trente
ans plus tard, une pile, qui repose sur le même principe, et qui
est adoptée aujourdhui dans le monde entier.
1866 La Pile Leclanché
Une pile Leclanché est un type de pile électrique
(cellule primaire) fonctionnant par oxydoréduction entre le zinc
et le dioxyde de manganèse, avec un électrolyte constitué
de chlorure de zinc et de chlorure d'ammonium.
 |
Très jeune et talentueux ingénieur,
Georges Leclanché inventa la première « pile
sèche ». Cest en effet en 1866 que Georges
Leclanché dépose un brevet pour une pile au carbonate
de cuivre. Il améliore son prototype et un an plus tard met
au point une pile au dioxyde de manganèse, qui reçoit
un prix à lExposition universelle de Paris.
Cette pile est rapidement utilisée par les télégraphes
belges et les chemins de fer néerlandais, car elle ne
suse pas au repos, contrairement aux piles existant jusque-là,
qui consomment en permanence du métal.
Grâce à son invention, Georges Leclanché permet
le développement de piles peu coûteuses, adaptées
aux utilisations ne nécessitant pas une forte intensité.
Né en France en 1839 dans une famille dopposants à
Napoléon III, Georges Leclanché a effectué
une partie de ses études à Londres en raison de lexil
de ses parents, avant de passer par lEcole Centrale des arts
et manufactures de Paris, dont il sort ingénieur en 1860.
Employé des chemins de fer de lEst, il est peu satisfait
des piles à sa disposition et cest ainsi quil
commence ses recherches. Il séjourne en Belgique, puis rentre
en France après la chute de Napoléon III et y crée
la première société française de piles,
Leclanché-Barbier. Il meurt en 1882, à 42 ans. |
Son principe est à l'origine des piles cylindriques
ou bâton. Sa force électromotrice vaut 1,5 V ; sa densité
d'énergie est de l'ordre de 0,18 W h cm-3, soit 650 kJ L. Après
une pile au carbonate de cuivre (CuCO3) brevetée 8 janvier 1866,
Georges Leclanché met au point en Belgique, en 1867, la première
pile au dioxyde de manganèse. Récompensée à
l'Exposition universelle de Paris la même année, elle est
rapidement utilisée par l'administration belge des télégraphes
et par les chemins de fer néerlandais.
Après 1871, Georges Leclanché fonde à Paris avec
Ernest Barbier la fabrique des piles Leclanché-Barbier, qui est
presque l'unique producteur de piles en France. En effet, la pile Leclanché
est la première pile à être fabriquée massivement
en grande série. Son fils et son frère améliorent
les performances de cette pile en travaillant sur l'immobilisation des
liquides (d'où le nom de "pile sèche").
En 1876, Leclanché gélifie l'électrolyte
de sa pile en ajoutant de l'amidon au chlorure d'ammonium. Cette modification
permet de rendre la pile transportable.
Ce sont des piles peu coûteuses à l'achat, mais qui - comme
les piles alcalines - sont à usage unique contrairement aux accumulateurs
électriques qui peuvent être rechargés. Elles peuvent
être employées dans des utilisations intermittentes ne
nécessitant pas une forte intensité : sonnerie,
télégraphe, téléphone puis
télécommande, réveil, poste de radio ...
Bien avant que Victor Hérold ne fonde la première
usine de batteries alcalines de France, Georges Leclanché avait
créé la première fabrique de piles sèches
françaises à Paris, après 1871 et la fin du second
Empire. Lorsquil meurt en 1882, il laisse à son frère
Maurice et à son fils une entreprise florissante.
Le nom Leclanché est également utilisé par une
société suisse d'Yverdon (canton de Vaud) fondée
en 1909, qui a acquis en 2006 la société allemande Bullith,
devenue « Leclanché Lithium GmbH », basée
à Willstätt, toujours dans le domaine des piles.
En 1881, il en avait vendu plus de 300 000 ! Relativement
petite et mobile, elle était utilisée pour alimenter des
petits objets portatifs, comme les premières lampes torches,
les horloges et surtout les téléphones.
En effet, avant que lélectricité
ne soit acheminée par les câbles téléphones
eux-mêmes, chaque téléphone avait besoin dune
source dénergie indépendante. La batterie était
cachée dans une boîte en bois à côté
du téléphone. Cependant, la batterie étant peu
puissante, les longues conversations finissaient souvent par être
inaudibles !
Les piles zinc-carbone et au chlorure de zinc sont deux
des piles primaires à base dacide. Les piles zinc-carbone
existent depuis 1886, lorsque l'Allemand Dr Carl Gassner modifie
la pile Leclanché pour la rendre sèche en utilisant un
bloc comprimé de dioxyde de manganèse entouré par
une boîte de zinc qui agit comme lanode. Pour lélectrolyte,
le Dr Gassner dissous le chlorure dammonium dans de leau
mélangé avec du plâtre de Paris pour créer
un gel. La pile zinc-carbone est devenue la première pile sèche
commercialisée en 1900 lorsque la société EverReady
a commencé à les vendre. Son succès fut immédiat
: en moins de deux ans, plus de 2000 exemplaires étaient déjà
utilisés pour les télégraphes.
Ce sont toujours les piles primaires les moins chères commercialisées
pour un usage général, cependant, elles fonctionnent mieux
pour un usage de faible consommation et pour des dispositifs à
usage intermittent, comme les télécommandes, les lampes
de poche ou les horloges. Les piles zinc-carbone en raison de leur prix
peu élevé sont encore largement utilisées comme
les piles qui sont offertes lors de lachat de certains appareils.
En raison du caractère véritablement novateur de la pile
Leclanché, les clients potentiels doutent et la pile ne trouve
guère dacheteur.
De plus, il na pas de brevet pour cette invention. Cest
au contraire Carl Gassner qui obtiendra un brevet fin 1887 pour
une pile similaire
En 1933, la « société des piles Leclanché
» passe un contrat avec la « société de l'accumulateur
Fulmen », pour la fabrication d'accumulateur au plomb. Mais de
nombreux concurrents apparaissent, dont Wonder en France et l'entreprise
périclite.
Elle change plusieurs fois de mains, passe sous le giron de la société
Fulmen et se fond finalement dans le groupe CGE.
En 1938, Fulmen acheta à Chasseneuil-du-Poitou un ancien abattoir,
transformé en fabrique de charcuterie, pour en faire une usine
de petit matériel électrique. Des piles électriques
y sont aussi fabriquées, sous la marque Leclanché. Cest
cette usine qui est ensuite reprise par Saft en 1952. Saft et Fulmen
appartenaient alors toutes deux à la Compagnie Générale
dElectricité (CGE).
Dans les années cinquante, lusine de Chasseneuil-du-Poitou
a employé jusquà un millier de salariés pour
fabriquer ces piles sèches dont les usages étaient en
train de se démultiplier. Lusine était un pôle
industriel important dans cette région rurale et attirait nombre
de jeunes de la région, parfois par familles entières.
On appelait alors cette usine « Leclanché », tout
simplement, ou encore « La Pile ».

Saft continua la production de piles grand public jusquà
la reprise de cette activité par Bernard Tapie. Entretemps, en
1965, lusine de Chasseneuil et sa production avaient été
transférées non loin, à Poitiers. Ladresse
de cette usine est
avenue Georges-Leclanché !
Lélément Binder nest
quune modification de la pile Léclanché. Il se compose
dun vase cylindrique, qui porte, à peu près vers
son milieu, une saillie, servant dappui à un cylindre de
zinc, creux. Au centre du vase, se trouve un crayon de charbon, que
lon entoure dun mélange de bioxyde de manganèse
et de charbon, jusquà la hauteur de la saillie. Un couvercle
percé de deux ouvertures par lesquelles passent les électrodes
empêche lévaporation de la solution de chlorhydrate
dammoniaque.
Gaiffe a modifié la pile Léclanché en remplaçant
le chlorhydrate dammoniaque par du chlorure de zinc à 45°
B. Le courant résulte de loxydation du zinc aux dépens
du bioxyde de manganèse, qui passe à létat
de sesquioxyde. Loxychlorure de zinc étant soluble dans
le chlorure de zinc, laction nest pas arrêtée.
La force électromotrice du couple équivaut à un
couple et demi de Daniell. Sa constance est assez grande, et sa polarisation
très lente ; elle disparaît même lorsquon laisse
quelque temps la pile en repos.
pile de Gaiffe au chlorure
de zinc
Le charbon est prismatique ; mais il est percé, dans le sens
de sa longueur, de 4 trous, dans lesquels on place le bioxyde de manganèse,
en le tassant légèrement ; ce qui a pour effet de supprimer
le vase poreux, tout en diminuant la résistance électrique.
Ces trous servent à retirer le produit résultant de la
réaction chimique qui a engendré lélectricité.
Le vase de verre qui contient le charbon est carré, et fermé
par un bouchon luté à la cire, et présentant seulement
un trou, qui sert à introduire le liquide dans le vase, et à
faire pénétrer le bâton de zinc.
La force électro-motrice de la pile au chlorure de zinc, de Gaiffe,
est inférieure à celle de la pile Léclanché.
Pour éviter la décroissance rapide quéprouve
la force électro-motrice des piles au bioxyde de manganèse,
M. Devos a construit un couple dans lequel le vase poreux est
supprimé, et où lélément dépolarisateur
et lélément actif sont mélangés autour
du conducteur positif. Ce dernier consiste en une lame de charbon, qui
divise la pile en deux parties : dun côté est le
zinc et le bioxyde de manganèse, de lautre, un mélange
de chlorhydrate dammoniaque et de coke concassé. On charge
le couple avec de leau pure, qui dissout le sel ammoniac et met
la pile en activité. Le zinc se transforme en chlorure, et le
graphite joue le rôle de dépolarisateur mécanique.
MM. Leroux et Guiguet ont obtenu des piles à courant intense,
en substituant à lacide azotique de la pile Archereau,
du bioxyde de manganèse, et en remplaçant lacide
sulfurique par de lacide chlorhydrique étendu deau.
M. Edredge a fait une pile au protoxyde de plomb, que lon
dit être très constante, et qui est formée dun
vase au fond duquel est placée une plaque de plomb, constituant
le conducteur positif. Au-dessus, se trouve la litharge, puis de leau
salée, dans laquelle plonge le conducteur négatif. Celui-ci
consiste en une lame de zinc amalgamé, suspendue, par trois agrafes,
au vase de la pile. Laction est la suivante : lhydrogène,
dégagé par lattaque du zinc, réduit la litharge,
qui se dépose à létat métallique sur
la lame de plomb.
MM. Clamond et Gaiffe ont substitué au bioxyde de manganèse
de la pile Léclanché le sesquioxyde de fer. Le défaut
de cette pile est doffrir une énorme résistance
intérieure ; en revanche elle est impolarisable, et ne suse
que quand son circuit est fermé.
M. Reynier a construit une pile dont le vase poreux, constitué
par du papier-parchemin, renferme du cuivre métallique et du
sulfate de cuivre. Autour est une solution concentrée de soude
caustique. Le principal avantage de cette pile réside dans son
peu de résistance, qui lui donne une intensité considérable.
Avec moins de 30 éléments on peut produire lincandescence
dune lampe électrique Swam ou Edison.
M. Desruelles a construit des piles Daniell et Léclanché
quil a rendues facilement transportables en entourant le vase
poreux damiante imbibée de la solution excitatrice.
Ces piles, analogues à celle que Zamboni proposa,
en 1812, ne sont applicables que pour les actions discontinues, parce
que le liquide, étant immobilisé, ne peut reprendre son
homogénéité que par diffusion à travers
lamiante.
MM. de Lalande et Chaperon ont imaginé
de construire, avec loxyde de cuivre et la potasse, une pile à
un seul liquide et à dépolarisant solide, qui constitue
un générateur électrique constant, simple, économique,
et ne consommant les matières actives quen proportion du
travail fourni.
Loxyde de cuivre est un des oxydes qui abandonnent le plus facilement
loxygène, et ce composé a encore lavantage
de donner, après sa réduction, un métal très
bon conducteur de lélectricité. Cest cet oxyde
que MM. Lalande et Chaperon emploient comme dépolarisant, en
le mettant en contact avec une surface métallique dont le prolongement
constitue lélectrode négative.
Lélectrode positive est une tige à lame de zinc,
plongeant dans une solution de potasse caustique à 30 ou 40 p.
100, qui sert de liquide excitateur.
Pile Lalande et Chaperon (modèle en spirale)
Un dernier modèle, que les inventeurs appellent modèle
en spirale.
.Lélément
à spirale à couvercle mobile est formé dun
vase cylindrique en verre, V, contenant :
1° Une boîte en tôle, A, pouvant servir à transporter
la potasse caustique, et destinée à recevoir loxyde
de cuivre lorsque la pile est montée.
2° Un zinc amalgamé, D, contourné en spirale et quun
écrou, F, servant de borne, fixe au couvercle mobile. Un tube
de caoutchouc, C, protège le zinc, qui a toujours une tendance
à se casser au niveau du liquide excitateur.
3° Une tige de cuivre, G, isolée par un tube de caoutchouc
et traversant le couvercle. Cette tige est fixée, à sa
partie inférieure, à la boîte A, et constitue le
pôle positif de lélément.
Pour mettre cet élément en service, on retire la boîte
de tôle, pour la charger doxyde, puis on la replace au fond
du vase, que lon remplit ensuite avec la solution de potasse.
Lorsque le liquide est devenu clair, on remet le couvercle, en ayant
soin que le caoutchouc qui entoure la tige de cuivre lisole bien
du zinc.
Lélément à spirale se recommande spécialement
pour la charge des accumulateurs.
Pile de Lalande et Chaperon (élément à auge).
La deuxième forme de ces éléments est le modèle
à grande surface, dit modèle à auge. Il se compose
dune auge A, en tôle de fer, dont le fond est garni dune
couche doxyde de cuivre. Sur cette couche est étendue une
feuille de papier-parchemin, sur laquelle reposent, aux quatre coins,
les supports isolateurs L, devant porter la plaque de zinc amalgamé,
D.
Sur lauge même est fixée la borne C, du pôle
positif ; celle du pôle négatif, M, est attachée
à une lame de cuivre rivée au zinc.
Lélément à auge semploie pour la galvanoplastie,
la charge des accumulateurs et la lumière électrique.
Deux éléments, grand modèle, équivalent
à un élément Bunsen de 0m,20 de hauteur.
M. dArsonval, qui a expérimenté à plusieurs
reprises lélément à auge de MM. de Lalande
et Chaperon, sexprime ainsi dans la Lumière électrique
du 25 août 1883 :
« Un kilogramme daccumulateurs dépose 20 grammes
de cuivre, tandis que 1 kilogramme de pile Lalande-Chaperon dépose
100 grammes. La quantité de coulombs donnée par la pile
est donc 5 fois plus grande que celle qui est fournie par laccumulateur
du même poids.
Quant au travail électrique, la pile Lalande-Chaperon, à
poids égal, vaut deux accumulateurs Planté, bien formés
comme quantité dénergie emmagasinée. Jai
souvent pesé le zinc, après avoir fait donner à
la pile un travail connu ; toujours la consommation a été
à très peu près égale à celle qui
est indiquée par la théorie. Ce fait prouve, par conséquent,
que ce couple est exempt de réactions secondaires et ne consomme
quen proportion du travail fourni.
Les essais de M. Hospitalier rapportés dans lÉlectricien
du 1er août 1882 ont donné les résultats suivants
:
La pile dont la face électro-motrice initiale, une heure après
le montage, était de 0,98 volts, a été mise en
circuit pendant six jours entiers sur une résistance au fil de
maillechort de 0,8 ohm.
Le courant fourni a été, en moyenne, dun demi-ampère
pendant six jours en 518 400 secondes. La quantité totale délectricité
fournie a été de 259 000 coulombs, le poids de zinc consommé
de 88 grammes, ce qui correspond à une production théorique
de 260 000 coulombs ; cest là un point des plus importants,
très favorable à la pile de MM. de Lalande et Chaperon,
car il montre que la consommation est théorique, cest-à-dire
que laction locale est pratiquement nulle. Lénergie
que la pile est susceptible de fournir est donc disponible à
volonté par fractions quelconques, sans quon soit obligé
de toucher aux éléments pour retirer le zinc du liquide.»
La constance remarquable du débit doit être surtout attribuée
à ce que le produit de la réduction est du cuivre métallique
bon conducteur. »
Pile de Lalande et Chaperon (élément en obus).
MM. de Lalande et Chaperon ont donné à leur élément
une autre disposition, très avantageuse, qui le rend facilement
transportable, et lui donne une très grande solidité.
Nous voulons parler du modèle en obus représenté
ici. Le vase extérieur, au lieu dêtre en verre, est
formé par une sorte de bouteille en fonte, qui constitue le pôle
positif de lélément. Un tenon, A, sert à
fixer la lame A C, formant électrode. Le vase V est paraffiné
à chaud, pour empêcher les dérivations et afin de
le rendre inoxydable. Une tige de laiton amalgamé K, terminée
par la borne F, est fixée au bouchon de caoutchouc, C, et porte
un gros cylindre de zinc amalgamé, D. Enfin, une soupape H, formée
dun bout de tube en caoutchouc fendu à sa partie supérieure,
termine un petit tube métallique qui traverse le bouchon F.
Lélément en obus est surtout employé pour
les téléphones et les sonneries dappartements.
Il en existe un modèle à grande surface qui peut donner
un débit allant jusquà dix ampères, et semploie
aux mêmes usages que les éléments Bunsen ou à
bichromate de potasse.
La pile à oxyde de cuivre de MM. de Lalande et Chaperon a lavantage
dêtre dune grande surface et de ne produire aucune
émanation pénible. Aucune réaction ne se produit
tant que le circuit est ouvert. Quand le courant est fermé, le
zinc se dissout dans la potasse, en formant du zincate de potasse, et
le gaz hydrogène qui se dégage réduit loxyde
de cuivre.
Ce dernier peut être ramené à létat
doxyde, en le chauffant au rouge, et il peut servir à de
nouvelles opérations.
sommaire
1881 Camille Alphonse Faure 1840 est un ingénieur
chimiste français qui a, de façon significative, amélioré
le design de la batterie inventée par Planté 1859. Les
améliorations de Faure ont beaucoup augmenté la capacité
de la batterie et ont mené directement à sa fabrication
sur une échelle industrielle. En 1880, Faure fit breveter une
méthode pour enrober les plaques de plomb avec une pâte
faite de plomb oxydé, d'acide sulfurique et d'eau. Les plaques
étaient ensuite séchées et doucement réchauffées
dans une atmosphère humide. Lors du séchage la pâte
se changeait en une mixture de sulfates de plomb, qui adhérait
à la plaque de plomb.
Le grand scientifique anglais, Sir William Thomson, fut fou d'enthousiasme
lorsqu'on lui apporta de Paris une « boîte d'électricité
» Faure contenant un million de pieds-livres d'énergie
stockée. Son biographe, le Dr Sylvanus P. Thompson, le décrit
alité, malade, avec une jambe blessée, observant les résultats
avec une lampe à incandescence fixée au rideau de son
lit par une épingle de sûreté et éclairée
par le courant de la petite pile Faure. Sir William déclara :
« Ce sera une invention extrêmement précieuse
et pratique, aussi précieuse que les citernes d'eau pour les
gens, qu'ils aient ou non des systèmes de canalisations et d'approvisionnement
en eau. » En effet, dans un élan de louange, le physicien
avisé remarqua qu'il y voyait « la concrétisation
de l'aspiration scientifique la plus ardente et la plus profonde de
sa vie une aspiration qu'il osait à peine espérer
ou voir se réaliser. » Un peu plus tard, cependant, Sir
William, toujours prudent et rusé, commença à découvrir
les défauts inhérents à la batterie primitive,
tels que la désintégration, l'inefficacité, le
coût, etc., et, malgré des incitations alléchantes,
refusa de prêter son nom à son introduction financière.
Il accepta néanmoins le principe comme valable et mit la batterie
en pratique.
En 1881 Le Bureau international des poids et
mesures choisit de nommer l'unité de potentiel électrique
le « volt », en référence à
Volta.
La pile Volta permet de nouvelles avancées sur lélectricité,
comme lhydrolyse et les batteries.
Avec cette pile énorme et puissante, les physiciens et les chimistes
français, Gay-Lussac, Thénard, Ampère, Arago et
bien d'autres purent à leur tour travailler et faire de grandes
découvertes. Il en alla de même en Angleterre où
la pile créée par la " Royal Institution " de
Londres atteignit 800 cellules.
Le 19 Avril 1881, Gustave Trouvé
fait circuler à Paris, rue de Valois un tricycle doté
de batteries et d'un moteur électrique.
Trouvé met en place un atelier dans le centre de Paris, où
il brevette de nombreuses applications très diverses dans le
domaine de l'électricité, inventions décrites régulièrement
par les magazines de vulgarisation scientifique de l'époque telles
que La Nature. Pour alimenter ses automates électriques miniatures,
il invente une batterie de poche carbone-zinc qui devient rapidement
très populaire. Une batterie similaire a été inventée
et largement commercialisée par Georges Leclanché.
sommaire
La Pile Radiguet
C'est une pile
à deux électrolytes : eau acidulée et bichromate
de potassium
Elle dispose d'un support à amalgamer qui permet de supprimer
le relevage de l'électrode en zinc. Ce dispositif entretient
la couche de mercure à la surface du zinc. De plus il permet
d'utiliser des déchets de ce métal (rognures ou billes
de zinc) que l'on introduit périodiquement dans la pile comme
on met du charbon dans un fourneau.Une telle pile avec une fem d'environ
2,1 V est capable de débiter plus de 1 Ampère .
La maison Radiguet a acquis une juste
notoriété par les heureuses dispositions quelle
a données à la pile de Poggendorff : elle a obtenu une
médaille dargent. Les éléments Radiguet sont
constitués par 4 lames de charbon qui entourent le vase poreux
renfermant le zinc : on en forme des batteries en les groupant en deux
rangées parallèles, surmontées dun treuil
pour le relèvement des zincs.
Un modèle, dit à bascule, a obtenu un légitime
succès, car il permet non-seulement de retirer le zinc de leau
acidulée, mais encore disoler le bichromate du liquide
excitateur, ce qui est avantageux, car on sait que les liquides se mêlent
à travers la paroi des vases poreux. Pour cela, ces vases ont
reçu la forme dun cur à deux lobes très
découpés, de façon à former deux vases distincts
situés à angle droit lun par rapporta lautre:
un des lobes est perméable, lautre est émaillé,
donc rendu imperméable. Le premier trempe dans le bichromate
quand lélément est en service ; lautre est
en lair.4 mais à létat de repos, on fait basculer
le cur, de manière à retirer la portion poreuse
du liquide : le zinc suit ce mouvement et leau acidulée
se déverse dans le lobe émaillé. Dune main,
on fait mouvoir tous les éléments dune batterie
: ce dispositif assure une durée beaucoup plus grande des zincs
et des liquides.
M. Radiguet a créé
un autre modèle de pile qui est réellement pratique :
cest une pile domestique. Les éléments qui la composent
sont placés sur une cuve en bois garnie de plomb ou vernie au
bitume de Judée ; elle forme gouttière et a un écoulement
au dehors. Chaque élément est composé sur le type
de Poggendorff, mais le charbon est au dehors du vase poreux et le zinc
à lintérieur. Le charbon a la forme dun cylindre
; le zinc est à létat de rognures ou de déchets,
contenus dans un appareil spécial, appelé par linventeur
le support à amalgamer. Cet appareil se compose dun tube
en cuivre rouge portant à sa base une sorte de corbeille destinée
à recevoir les fragments de zinc ; sous cette corbeille est suspendue,
par deux tiges de cuivre, une cuvette remplie dun amalgame tenant
un peu de zinc en dissolution. Par une action que M. Radiguet croit
électrique, mais qui pourrait être capillaire, le mercure
grimpe le long du support et maintient le zinc de la corbeille dans
un parfait état damalgamation, pendant plusieurs mois.
La manipulation des liquides se fait à laide dun
siphon, quon amorce en soufflant et quon désamorce
aussi en soufflant, sans avoir à boucher la branche découlement
: on peut souffler à la bouche ou employer une poire en caoutchouc.
Grâce à ce siphon, on renouvelle à volonté
les liquides, qui tombent sur la table à gouttière et
sont évacués au dehors. Tout est ingénieux dans
cette pile, qui donne du reste dexcellents résultats. Nous
signalerons encore la Pile Tommasi et Radiguet.
La Pile Tommasi et Radiguet
Au centre dun vase de verre cylindrique se trouve un bâton
de charbon recouvert dune couche épaisse de peroxyde de
plomb (PbO2), et le tout est renfermé dans un sac en toile .

Cette électrode, ainsi enveloppée, est placée
dans un tube de charbon percé de trous ; le tout est mis dans
un vase de verre rempli de fragments de charbon de cornue et dune
solution concentrée de chlorure de sodium additionnée
de chlorure de calcium ; le niveau de cette solution ne doit pas dépasser
le milieu du vase de verre. Les fragments de charbon qui ne sont pas
mouillés sont recouverts dune couche de chlorure de calcium.
Cette pile, dont la f. c. m. est de 0,6 à 0,7 volt, ne travaille
quen circuit fermé.
Comme elle se polarise rapidement, elle ne convient que pour les applications
qui réclament un courant intermittent.
1885 La Pile à oxyde de cuivre de Lalande
et Chaperon
Cette pile utilise comme "liquide excitateur" (nous disons
électrolyte de nos jours) une solution de potasse à 30
ou 40 %.
Le dépolarisant est de l'oxyde de cuivre qui peut être
sous forme de poudre ou de briquette de poudre comprimée.
L'électrode négative est un barreau de zincamalgamé
et l'électrode positive est un conteneur en acier rempli d'oxyde
de cuivre.
Cette pile est d'un fonctionnement remarquable, mais la force électromotrice
d'un élément n'est pas très élevée
et ne dépasse pas 0,9 V.
En France, cette pile a été produite et commercialisée
à partir des années 1885 par différentes entreprises
et en particulier par la Société DE BRANVILLE et Co à
Paris qui fournissait l'Administration des Postes et Télégraphes.
Elle a été produite en grande série, à la
même époque, par Edison aux Etats-Unis
1887 la pile sèche « bâton »
YAI Sakizo est sans doute assez méconnu en France, il est
en effet rare de trouver son nom sur les sites français dédiés
aux piles électriques. On en parle un peu sur les pages en anglais
et bien sûr en japonais. Même sur Wikipédia, il nexiste
manifestement quune page en japonais qui lui soit consacrée
A ses débuts, YAI Sakizo nétait pas spécialement
intéressé par les piles. Il était plus séduit
par lhorlogerie, il est dailleurs linventeur dune
« montre continue électrique » en 1885.

Or la pile quil utilise pour son invention est une « pile
Leclanché », du français Georges Leclanché,
avec laquelle il éprouve quelques difficultés en raison
de la solution quutilise cette pile. Cest là quil
décide de se pencher sur ce problème de pile et quil
met au point un tout nouveau produit en 1887. Sen suivra une bataille
Yai-skizo-Leclanché juridique qui sachèvera finalement
sur la reconnaissance de YAI: sa pile a été brevetée
en 1892. Sa présentation au monde (à Chicago) en 1893
suscitera enfin lintérêt dune très grand
nombre de personnes. Son succès sera confirmé par une
grande utilisation durant la guerre sino-japonaise de 1894-1895.
Ce nest quen 1910, à la toute fin de lère
Meiji, que naîtra la société « les piles sèches
YAI » dont les formes seront celles que lon connaît
toujours aujourdhui.
Yai-skizo séteindra en 1927 et sa société
disparaitra en 1950. Sans doute en raison dune trop grande concurrence
de tous les géants que lon connait aujourdhui dans
le domaine de lélectricité et électro-ménager
comme Panasonic, Toshiba et autres.
Il nen reste pas moins que cest bien lui qui a mis au point
ces piles que nous utilisons toujours énormément à
travers le monde
sommaire
1899 la pile Waldemar Jungner, Suède I
Jungner invente la pile au nickel-cadmium.
La pile Daniell
Inventée en 1836 par John Frederic Daniell, elle est constituée
par une lame de cuivre et une lame de zinc, chacune plongeant dans une
solution de l'un de ses sels. Par suite de l'existence de la différence
de potentiel métal/solution, lorsque les deux compartiments communiquent
par une jonction électrique, il s'établit une tension
entre les deux conducteurs métalliques. Quand la pile fonctionne,
le courant va du pôle + au pôle -, ce qui correspond à
une circulation d'électrons en sens inverse. Au total, il y a
dépôt de cuivre et dissolution du zinc, selon la réaction
globale : Cu2+ + Zn ? Zn2+ + Cu. C'est la réaction qui se produit
spontanément si on trempe une lame de zinc dans une solution
d'ions cuivriques. Mais l'intérêt du montage précédent
est de permettre la récupération de l'énergie de
cette réaction sous forme d'électricité. (? électrochimie.)

Lorsque M. Daniell fit les premiers essais de cette nouvelle disposition
de la pile, il remarqua, en enlevant un fragment de cuivre qui sétait
déposé sur le cylindre de cuivre C, que les éraillures
de ce conducteur de cuivre se trouvaient fidèlement reproduites
sur le cuivre précipité, provenant de la décomposition
du sulfate de cuivre. Cette observation aurait pu conduire à
la découverte de la galvanoplastie ; mais, comme M. Daniell portait
alors toute son attention sur la marche et la construction de son instrument,
il ne poussa pas plus loin lexamen de ce fait.
La pile Leclanché et ses variantes
Les piles les plus utilisées sont les piles du type Leclanché,
mises au point en 1868 par lingénieur français Georges
Leclanché. Elles sont constituées par une électrode
zinc (pôle négatif) en contact avec une solution gélifiée
de chlorure d'ammonium. Le pôle positif est une tige de carbone
aggloméré avec un oxydant, le bioxyde de manganèse.
La force électromotrice obtenue est voisine de 1,5 V.
sommaire
1901 Thomas Edison, conçoit des modèles
de batteries alcalines au nickel-fer.
Pendant de nombreuses années, la batterie plomb-plomb
moderne, ainsi présentée avec tant de fanfare, connut
des difficultés.
Edison, même en tant que complément utile à son
système d'éclairage, fut toujours sceptique, et il fit
remarquer avec mépris que la meilleure batterie de stockage qu'il
connaissait était une tonne de charbon. Les fortunes financières
de la batterie, des deux côtés de l'Atlantique, furent
aussi diverses et désastreuses que son succès industriel
; mais elle finit par émerger et « s'imposer ».
Voiture fabriquée
par Edison
Edison travaille en 1902 avec son collègue Waldemar Jungner autour
dune batterie pour automobile avec le couple Nickel-Fer, les deux
métaux étant immergés dans une solution alcaline.
Cette batterie résiste bien au temps et aux décharges
; malheureusement, elle peine à dégager une forte énergie
en peu de temps. Un avantage néanmoins sur les batteries plomb-acide,
courantes à cette époque : elle est moins coûteuse.
Edison, en fervent promoteur des voitures électriques, décide
de prouver lautonomie de sa batterie : en 1910, il participe à
une course automobile dendurance, dune longueur de 1000
miles, avec la Bailey Electric Phaeton. Cependant, la Bailey ne parvient
pas à suivre le rythme des automobiles à essence. En 1915,
le constructeur Bailey abandonne la voiture électrique, tandis
quEdison se détourne également du projet.
L'inventeur américain a affirmé que la batterie au nickel-fer
était incroyablement solide et pouvait se recharger deux fois
plus vite que les batteries au plomb-acide. Il a même passé
un accord avec le constructeur automobile Ford Motors pour produire
ce véhicule électrique censé être plus efficace.
Mais la batterie nickel-fer avait quelques problèmes. Elle était
plus grosse que les batteries au plomb-acide utilisées et elle
était également plus chère.
De plus, lorsqu'elle est chargée, elle libère de l'hydrogène,
ce qui à l'époque était considéré
comme préoccupant et pouvait être dangereux.
Malheureusement, au moment où Edison a réussi à
construire un prototype plus raffiné, les véhicules électriques
disparaissaient et les voitures alimentées par des combustibles
fossiles gagnaient du terrain car elles pouvaient parcourir de plus
longues distances au lieu de devoir s'arrêter pour se recharger.
L'accord d'Edison avec Ford Motors est resté inachevé,
bien que sa batterie ait continué à être utilisée
dans certains créneaux tels que la signalisation ferroviaire,
où sa taille encombrante n'était pas un obstacle.
La batterie de stockage est aujourd'hui considérée
comme un complément important et indispensable à presque
tous les systèmes modernes d'éclairage et de chemin de
fer électriques, quelle que soit leur ampleur. et en 1909, malgré
son poids, il avait été adopté dans plus de dix
mille automobiles de types camions, fourgons de livraison, voitures
de plaisance et runabouts en Amérique.
Edison suivit attentivement ces premiers développements
pendant une quinzaine d'années, sans jamais changer d'avis sur
ce qu'il considérait comme les défauts incurables du type
plomb-plomb, mais en vint progressivement à la conclusion que
si une batterie d'accumulateurs d'un autre type, plus performante, pouvait
être mise au point, elle comblerait tous les espoirs initiaux,
aussi extravagants soient-ils, d'hommes comme Kelvin (Sir William Thomson),
et deviendrait aussi nécessaire et universelle que la lampe à
incandescence ou le moteur électrique. Le début du siècle
présent le trouva à un nouveau départ. D'une manière
générale, les personnes non techniques et non initiées
ont tendance à considérer une invention comme le résultat
ultime d'une heureuse inspiration. Et, en effet, il ne fait aucun doute
que tel peut être le cas dans certains cas ; mais, dans la plupart
des cas, l'inventeur a délibérément cherché
à atteindre un résultat précis et souhaité,
principalement en appliquant les lois connues de l'art dans lequel il
travaille. Il est cependant rare qu'un homme se lance délibérément,
comme Edison, dans le développement d'un type radicalement nouveau
d'un dispositif aussi complexe que la batterie d'accumulateurs, avec
seulement un fil conducteur et un point de départ vague.
Compte tenu du succès du problème qu'il entreprit de résoudre
en 1900, il sera intéressant de revenir sur son état d'esprit
à cette époque. lors de la fermeture de l'usine de concentration
de minerai de fer magnétique d'Edison, dans le New Jersey, il
décida de travailler sur un nouveau type de batterie de stockage.
C'est à cette époque que, lors d'une conversation avec
M. R.H. Beach, alors employé du département tramway de
la General Electric Company, il déclara : « Beach, je ne
pense pas que la nature serait assez cruelle pour nous cacher le secret
d'une BONNE batterie de stockage si on la recherche sérieusement.
Je vais la chercher. »
On a souvent demandé à Edison quel était, selon
lui, le secret de la réussite. Il a invariablement répondu
: « Un travail acharné, basé sur une réflexion
approfondie. » Les archives de laboratoire témoignent
pleinement qu'il a systématiquement suivi cette prescription
à la lettre. La perfection de toutes ses grandes inventions a
été marquée par un effort patient, persistant et
incessant qui, ne reconnaissant rien de moins que le succès,
a conduit à l'accomplissement ultime de ses idées. Optimiste
et plein d'espoir, Edison a l'heureuse faculté de commencer la
journée avec l'esprit ouvert d'un enfant, les déceptions
et les échecs d'hier étant écartés et ignorés
par les possibilités séduisantes de demain.
De toutes ses inventions, il est douteux qu'une seule ait suscité
plus de réflexion originale, de travail, de persévérance,
d'ingéniosité et de patience monumentale que celle dont
nous parlons aujourd'hui. L'un de ses associés, qui a vécu
avec lui pendant de nombreuses années le travail fastidieux sur
les batteries de stockage, a déclaré : « Si les
expériences, les recherches et les travaux d'Edison sur cette
batterie étaient tout ce qu'il avait jamais fait, je dirais qu'il
était non seulement un inventeur remarquable, mais aussi un grand
homme. Il est presque impossible d'apprécier les énormes
difficultés qu'il a surmontées. » Après des
débuts pratiquement obscurs, il fallut attendre plus de dix mille
expériences pour obtenir des résultats préliminaires
positifs. Malgré toutes ces recherches, aucun signe de l'action
électrique recherchée n'avait été observé.
Ces expériences s'étaient étalées sur plusieurs
mois de travail incessant, jour et nuit, sans que la foi d'Edison en
son succès final ne s'en trouve ébranlée, ni ses
espoirs optimistes et confiants. L'échec d'une expérience
signifiait simplement pour lui qu'il avait trouvé autre chose
qui ne fonctionnerait pas, rapprochant ainsi un peu plus son objectif
potentiel par un processus d'élimination minutieux.
Cependant, après ces nombreux mois de travail
acharné, au cours desquels il avait examiné et testé
pratiquement tous les éléments connus dans de nombreuses
combinaisons chimiques, l'action électrique qu'il recherchait
était obtenue, lui offrant ainsi les premiers aperçus
du secret qu'il avait ardemment tenté d'arracher à la
Nature. Il faut garder à l'esprit que, dès le départ,
Edison avait dédaigné toute intention de suivre les seules
pistes alors connues, en utilisant le plomb et l'acide sulfurique comme
composants d'une batterie de stockage performante. Impressionné
par ce qu'il considérait comme les graves défauts inhérents
aux batteries fabriquées avec ces matériaux, et par la
complexité extrême des réactions chimiques se produisant
dans tous les types de piles, il décida hardiment, dès
le départ, de concevoir une batterie sans plomb,
intégrant une solution alcaline une forme
qui, il en était fermement convaincu, serait intrinsèquement
moins sujette à la dégradation et à la dissolution
que le type standard, qui, après de nombreux échecs, avait
finalement permis une production annuelle de plusieurs milliers de piles,
valant des millions de dollars.
Deux ou trois mille des premières expériences
suivirent la ligne de sa célèbre pile primaire
dans la tentative d'emploi de l'oxyde de cuivre comme élément
dans un nouveau type de cellule de stockage ; mais son utilisation n'offrait
aucun avantage, et la chasse se poursuivit dans d'autres directions
et se poursuivit jusqu'à ce qu'Edison se soit assuré par
un grand nombre d'expériences que le nickel et le fer possédaient
les qualifications souhaitables qu'il recherchait. Cette immense enquête,
qui avait mobilisé tant de mois de travail et qui avait abouti
à la découverte d'une série de réactions
prometteuses entre le nickel et le fer, ouvrit à Edison les portes
d'un territoire étrange et jusqu'alors inexploré. Lentement
mais sûrement, les résultats de ses derniers milliers d'expériences
préliminaires lui avaient inévitablement révélé
une région nouvelle et fertile. Il avait découvert le
passage secret et détenait la clé qu'il avait tant cherchée.
Et maintenant, ayant tracé une voie précise, Edison était
tout déterminé à poursuivre son chemin avec vigueur
afin de pouvoir pénétrer dans ce territoire et en prendre
possession.
C'est un dicton banal que « l'histoire se répète
», et aucun axiome n'est plus vrai que celui-ci lorsqu'il s'applique
à l'histoire de chacune des inventions importantes d'Edison.
Le développement de la batterie de stockage n'a pas fait exception
; loin de là, car au cours des dix années qui se sont
écoulées depuis qu'il s'est mis à travailler, avec
ses mécaniciens, chimistes, machinistes et expérimentateurs,
à la mise au point d'une pile commerciale pratique, la vieille
histoire des efforts incessants et persistants, si manifestes dans la
mise au point d'autres inventions, s'est pleinement répétée.
Peu de temps après avoir décidé
d'utiliser le nickel et le fer comme métaux élémentaires
pour sa batterie, Edison établit une usine chimique à
Silver Lake, dans le New Jersey, à quelques kilomètres
du laboratoire d'Orange, sur un terrain acheté quelque temps
auparavant. Ce lieu fut le théâtre d'expériences
ultérieures visant à développer les différentes
formes chimiques du nickel et du fer, et à déterminer
par des tests celles qui seraient les mieux adaptées à
une utilisation dans des cellules fabriquées à l'échelle
commerciale. Entouré d'une poignée d'expérimentateurs
triés sur le volet, Edison se lança dans l'une de ses
luttes caractéristiques pour la suprématie. C'était,
dans une certaine mesure, un retour aux anciennes journées (ou
plutôt aux nuits) de Menlo Park. Certains de ceux qui avaient
travaillé sur les expériences préliminaires, ainsi
que quelques nouveaux venus, travaillèrent ensemble malgré
le temps qui passait et souvent dans des conditions très décourageantes,
mais avec ce remarquable esprit de corps qui a toujours marqué
les relations d'Edison avec ses collègues et qui a si largement
contribué à la réussite de ses idées.
Le groupe qui a pris part à ces premières
années de travail ardu d'Edison comprenait son ancien assistant,
Fred Ott, ainsi que son chimiste, JW Aylsworth, ainsi que EJ Ross, Jr.,
WE Holland et Ralph Arbogast, et un peu plus tard WG Bee, qui ont tous
grandi avec la batterie et consacrent toujours leur énergie à
son développement commercial. L'un de ces ouvriers, relatant
les expériences pénibles de ces quelques années,
raconte : « C'était un travail pénible et de longues
heures, mais il y avait quand même quelques choses qui rendaient
la vie agréable. L'une d'elles était l'heure du dîner
dont nous appréciions le plus lorsque nous travaillions le soir.
M. Edison faisait livrer le dîner vers minuit, et nous nous asseyions
tous ensemble, lui y compris. On oubliait le travail pour l'instant,
et tout le monde était prêt à s'amuser. J'ai de
très bons souvenirs de M. Edison à ces moments-là.
Il se détendait toujours et contribuait à rendre le moment
agréable, et je l'ai parfois vu déborder d'énergie,
comme un garçon qui sort de l'école. Mais après
le dîner, il redevenait l'inventeur sérieux et énergique,
profondément absorbé par son travail. »
Il aimait beaucoup raconter et écouter des histoires, et appréciait
toujours une blague. Je me souviens d'une qu'il aimait bien nous raconter
de temps en temps. Notre système d'éclairage était
en double, et vers 12 h 30 ou 1 h du matin, à la fin du dîner,
on changeait d'éclairage : l'éclairage électrique
s'éteignait progressivement et revenait lentement à la
puissance des bougies, le tout prenant probablement une trentaine de
secondes. Parfois, pendant ce temps, Edison croisait les mains, se calmait
comme s'il dormait profondément, et lorsque les lumières
étaient à nouveau allumées, il semblait se réveiller
en disant : « Eh bien, les gars, on s'est bien reposés
; maintenant, remettons-nous au travail. »
Un autre souvenir intéressant et amusant de cette
période d'activité a été recueilli auprès
d'un autre membre de la famille d'expérimentateurs : «
Parfois, après de longues heures de travail, M. Edison avait
envie d'une petite sieste. C'était l'une des choses les plus
drôles que j'aie jamais vues : le voir se glisser dans un simple
bureau à cylindre, se recroqueviller et faire une sieste. Plus
drôle encore, le voir se retourner sur le côté, tout
en restant assis à son bureau. Il utilisait plusieurs volumes
du Dictionnaire de chimie de Watts comme oreiller, et nous, les gars,
disions qu'il en absorbait le contenu pendant son sommeil, à
en juger par le flot d'idées nouvelles qu'il avait au réveil.
»
De tels incidents ne servent qu'à illustrer les
moments plus légers qui se détachent du contexte plus
sombre de ces années difficiles. Car, de toutes les périodes
intenses et absorbantes de la vie inventive d'Edison, les cinq premières
années de l'ère des accumulateurs furent parmi les plus
intenses. Non pas qu'il restait un principe fondamental à découvrir
ou à simplifier, car cela avait déjà été
fait ; mais c'est dans la mise en pratique de ces principes que surgirent
de nombreuses difficultés, parfois insurmontables. Mais, selon
un autre collègue, « Edison semblait heureux lorsqu'il
se heurtait à une difficulté majeure. Cela semblait lui
redonner courage et le rendre plus prolifique en idées nouvelles.
Pendant un temps, j'ai pensé qu'il était stupide d'imaginer
une telle chose, mais je n'ai jamais pu me défaire de l'impression
qu'il paraissait réellement heureux lorsqu'il se heurtait à
un obstacle majeur. C'était dans ma jeunesse, et j'ai vite appris
que l'échec d'une expérience ne le décourage jamais,
sauf s'il est dû à la négligence de son auteur.
Edison se sent alors dégoûté. Si l'expérience
échoue sur le fond, il ne s'en inquiète pas, mais, au
contraire, la considère comme un apprentissage utile ; il reste
optimiste et tente autre chose. Je l'ai vu revenir sur une expérience
infructueuse et s'en sortir sans problème. »
Suivre en détail les traces d'Edison à
travers les innombrables péripéties de ses expérimentations
et recherches sur la batterie de stockage, au cours des dix dernières
années, ne cadrerait pas avec le propos de ce récit et
ne servirait à rien. De plus, de tels détails occuperaient
un volume considérable. Le récit, cependant, ne serait
pas complet sans une brève description des grandes lignes de
son travail, et nous pouvons en citer brièvement quelques-uns
des points principaux. Et pour que le lecteur ne pense pas que le mot
« innombrables » ait été employé à
la légère ou à la hâte, nous citerons la
réponse d'un assistant de laboratoire lorsqu'on lui a demandé
combien d'expériences avaient été réalisées
sur la pile d'accumulateurs Edison depuis 1900 : « Dieu seul le
sait ! Nous numérotions nos expériences de 1 à
10 000, et lorsque nous arrivions à 10 000, nous revenions à
1, puis à 10 000, et ainsi de suite. Nous avons parcouru plusieurs
séries je ne sais pas combien, et j'en ai perdu la trace
maintenant, mais il y en avait près de cinquante mille. »
Dès le départ, l'idée générale
d'Edison pour sa batterie de stockage consistait à fabriquer
des conteneurs métalliques perforés contenant les matériaux
actifs : de l'hydrate de nickel pour la plaque positive et de l'oxyde
de fer pour la plaque négative. Ce plan a été respecté
jusqu'à la fin et a trouvé son aboutissement dans la forme
actuelle de la pile commerciale achevée. Cependant, entre les
débuts rudimentaires et le modèle perfectionné
d'aujourd'hui, se trouve un monde de réflexion originale, de
travail patient et de réussite.
La première nécessité était naturellement
d'obtenir les composés les plus purs et les plus performants
pour les matières actives. Edison constata que les chimistes
industriels connaissaient relativement peu de choses sur les oxydes
de nickel et de fer de la haute qualité et de la pureté
qu'il recherchait. Il lui fallut donc créer sa propre usine chimique
et la confier à des hommes spécialement formés
par lui-même, avec qui il travailla. Il s'agissait de l'usine
de Silver Lake, mentionnée plus haut. Pendant plusieurs années,
la préparation de ces composés chimiques, par tous les
procédés imaginables et les tests ultérieurs, y
connut une activité incessante. Le chimiste en chef d'Edison
explique : « Nous avons tout mis en uvre pour trouver un
moyen de fabriquer ces produits chimiques afin qu'ils donnent les meilleurs
résultats. Nous avons mené les expériences avec
les deux produits ensemble. Parfois, le nickel était en tête
des tests, puis il était en retard. Pour nous encourager à
progresser davantage, Edison a accroché une carte indiquant les
résultats des tests en milliampères-heures obtenus par
les éléments expérimentaux, tandis que nous les
testions avec les différentes qualités de nickel et de
fer que nous avions fabriquées. Cela a suscité une grande
ambition chez les garçons, qui souhaitaient augmenter les valeurs.
Certains de nos premiers tests ont montré environ 300, mais à
mesure que nous améliorions le matériau, elles ont progressivement
dépassé 500. À cette époque, Edison a fait
un voyage au Canada et, à son retour, nous avions tellement progressé
que les valeurs avaient grimpé jusqu'à environ 1 000.
Je me souviens très bien de sa grande satisfaction. »
À propos du développement de l'élément
négatif de la pile, M. Aylsworth déclara : « De
la même manière, le fer a dû être développé
et amélioré ; et finalement, le fer, qui avait généralement
bénéficié d'une capacité supérieure
à son homologue, le nickel, a dû subir une formation afin
de conserver son plomb, ce qui était impératif pour produire
une courbe de tension uniforme et constante. Un jour, discutant avec
moi des difficultés auxquelles nous étions confrontés
et les comparant à l'expérimentation sur le phonographe,
Edison m'a dit : « En phonographie, nous pouvons utiliser nos
oreilles et nos yeux, aidés de puissants microscopes ; mais avec
la pile, nos difficultés ne peuvent être ni vues ni entendues,
mais doivent être observées par l'il de l'esprit
! » Et grâce à cette vision passée, Edison
est maintenant capable de voir clairement à travers la forêt
de difficultés après les avoir éliminées
une à une. »
La taille et la forme des alvéoles des plaques
ou éléments de la batterie, ainsi que leur degré
de perforation, ont fait l'objet de nombreuses années d'études
et d'expérimentations approfondies. De fait, leur perfectionnement
est encore aujourd'hui l'objet d'un travail constant, bien que leur
forme générale actuelle ait été définie
il y a plusieurs années. La construction mécanique de
la batterie, dans son ensemble, dans sa forme actuelle, force l'admiration
par sa beauté et sa perfection. M. Edison n'a épargné
ni réflexion, ni ingéniosité, ni travail, ni argent
pour en faire la cellule de stockage la plus complète et la plus
performante possible, et les résultats démontrent que
son talent, son jugement et sa clairvoyance n'ont rien perdu de la puissance
qui a fondé et bâti d'autres grands arts à chacune
des étapes précédentes de sa carrière.
Parmi les nombreux et complexes problèmes qui
se posèrent lors de l'évolution de la batterie figurait
celui de la conductivité interne de l'unité positive.
L'hydrate de nickel était un mauvais conducteur électrique,
et même si une poche de nickel métallique en était
remplie, l'action électrique souhaitée ne se produirait
pas sans un mélange de substance conductrice, incorporée
et compactée de manière à assurer un bon contact
électrique. Ce problème s'avéra être des
plus complexes et complexes, délicat et évasif, laissant
toujours entrevoir quelque chose, pour finalement s'évanouir,
laissant le travail inachevé. La patience et la persévérance
remarquables d'Edison face à ce problème épineux
et le résoudre finalement lui valurent une admiration plus que
banale de la part de ses collaborateurs. L'un d'eux, évoquant
les expériences apparemment interminables menées pour
résoudre ce problème, déclara : « Je suppose
que cette question de la conductivité de la poche positive lui
a donné des cheveux blancs. Je n'aurais jamais imaginé
qu'un homme puisse faire preuve d'une telle patience et d'une telle
persévérance. N'importe quel autre homme qu'Edison aurait
abandonné mille fois, mais pas lui ! La situation paraissait
souvent sombre à nos yeux, mais il était toujours optimiste.
Je me souviens d'une fois où la situation me paraissait si sombre
que j'étais sur le point de quitter mon emploi, mais un heureux
hasard est arrivé et je n'ai pas hésité. Aujourd'hui,
je suis heureux d'avoir persévéré, car nous avons
un bel avenir devant nous. »
La difficulté d'obtenir un bon contact électrique
dans l'élément positif fut en effet le principal problème
d'Edison pendant de nombreuses années. Après de nombreux
travaux et expérimentations, il opta pour une forme de graphite
qui semblait convenir à cet usage, puis lança la fabrication
commerciale de la pile dans une usine spécialement installée
à Glen Ridge, dans le New Jersey. Les acheteurs ne manquaient
pas, mais l'usine était incapable de produire suffisamment de
piles. Les journaux avaient déjà publié des articles
soulignant la capacité et les performances inhabituelles de la
pile, suscitant ainsi un vif intérêt du public.
Malgré l'instauration d'un système régulier
de fabrication et de vente, Edison ne cessa d'expérimenter pour
améliorer la batterie. Bien que le graphite ait apparemment rempli
les fonctions attendues, il n'était pas entièrement satisfait
de ses performances et procéda à des essais approfondis
avec d'autres substances, mais ne trouva rien de plus satisfaisant à
l'époque. Des tests continus des cellules commerciales furent
effectués en laboratoire, ainsi que des essais plus pratiques
et plus rigoureux sur des automobiles, constamment en circulation dans
la campagne environnante, sur toutes sortes de routes. Tous ces tests
étaient surveillés de très près par Edison,
qui exigeait que les différents essais de la batterie soient
menés avec la plus grande rigueur afin d'obtenir les meilleurs
résultats et de détecter toute faiblesse éventuelle.
Il insistait tellement sur ce point que si une automobile roulait plusieurs
jours sans crever un pneu ou casser une pièce, il accusait le
chauffeur de choisir des chemins faciles.
Après que ces tests eurent duré un certain
temps, et que des milliers de cellules eurent été vendues
et donnèrent des résultats satisfaisants aux acheteurs,
les feuilles de tests et l'expérience acquise auprès de
diverses sources indiquèrent qu'il arrivait qu'une cellule, ici
ou là, présente une capacité insuffisante. Les
procédés de fabrication étant très précis
et soigneusement contrôlés, et chaque cellule étant
fabriquée de manière aussi uniforme que le permettaient
les compétences et le soin humains, un sérieux problème
surgit. Edison concentra ses efforts sur l'étude de ce problème
et découvrit que la cause principale résidait dans le
graphite. D'autres problèmes mineurs retinrent également
son attention. La question importante qui se posait à lui était
de savoir quoi faire. Fermer l'usine signifiait de lourdes pertes et
une apparente défaillance. Il en était pleinement conscient,
mais il savait aussi que poursuivre ne ferait qu'augmenter le nombre
de batteries défectueuses en circulation, ce qui entraînerait
à terme une fermeture définitive et une véritable
défaillance. Il adopta donc la ligne de conduite que l'on pouvait
attendre du bon sens et de la franchise d'Edison. Insatisfait du succès
total de la batterie, il ferma l'usine et reprit ses expériences.
« Et puis », raconte l'un des laborantins,
« nous avons entamé une nouvelle série d'expériences
record qui ont duré plus de cinq ans. J'irais presque jusqu'à
dire déchirantes, car de toutes les choses insaisissables et
décevantes que l'on ait jamais recherchées, c'était
la pire. Mais les secrets doivent être longs et bien cachés
pour échapper au « Vieux » qui les traque. Il ne
s'énerve pas s'il les rate, il continue de sourire et de tirer,
et les ramène généralement au camp. C'est ce qu'il
a fait avec la batterie : après un travail acharné, il
a perfectionné l'idée et le procédé des
paillettes de nickel, et a apporté une grande amélioration
: l'utilisation de tubes au lieu de poches plates pour le positif. Il
a également apporté une petite amélioration ici
et là, et nous avons maintenant une batterie plus performante
que nous ne l'aurions jamais imaginé. »
Entre-temps, alors que les expérimentations de
ces cinq dernières années se poursuivaient, de nombreux
clients ayant acheté des batteries du modèle original
frappèrent à la porte, commandant des équipements
supplémentaires pour équiper davantage de wagons et de
camions. Edison exprima ses regrets, mais déclara ne pas être
satisfait des anciennes cellules et s'employait à les améliorer.
Les clients répondirent alors qu'ils étaient entièrement
satisfaits et prêts à payer pour d'autres batteries du
même type ; mais Edison ne put se laisser influencer par sa détermination,
malgré des pressions parfois considérables.
L'expérimentation s'est poursuivie au-delà du possible
et, après la construction de nouvelles machines, la fabrication
du nouveau type de cellule a débuté au début de
l'été 1909. À l'heure actuelle, elle progresse
aussi vite que les machines supplémentaires nécessaires
peuvent être fabriquées. Le produit est expédié
dès son achèvement.
La lamelle de nickel, solution ingénieuse d'Edison au
problème de la conductivité, est en soi un produit des
plus intéressants, d'une application extrêmement pratique
et d'une fabrication fascinante. Elle est obtenue par galvanoplastie
sur un cylindre métallique de couches alternées de cuivre
et de nickel, cent de chaque, après quoi la feuille combinée
est retirée du cylindre. Les couches sont si fines que cette
feuille n'a qu'environ l'épaisseur d'une carte de visite, et
pourtant elle est composée de deux cents couches de métal.
La feuille est découpée en minuscules carrés d'environ
un seizième de pouce chacun, puis placée dans un bain
où le cuivre est dissous. Cela libère les couches de nickel,
de sorte que chacun de ces petits carrés devient une centaine
de minuscules feuilles, ou lamelles, de nickel métallique pur,
si fines qu'une fois sèches, elles flottent dans l'air, comme
du duvet de chardon. Pour la fabrication de piles, les paillettes sont
utilisées grâce à une machine spéciale, conçue
de telle sorte que de petites charges d'hydrate de nickel et de paillettes
de nickel sont introduites alternativement dans les alvéoles
destinées aux positifs, puis compactées avec une pression
d'environ quatre tonnes par pouce carré. Ceci assure un contact
parfait et, par conséquent, une conductivité électrique
dans toute l'unité.
Le développement de la lamelle de nickel est
un récit de patientes recherches, de travail et de réussites,
mais nous n'avons pas la place de le consacrer, ni de retracer l'immense
travail accompli pour développer et perfectionner les nombreux
autres composants et accessoires de cette remarquable pile. Il suffit
de dire que lorsqu'Edison s'est lancé avec audace dans de nouveaux
territoires, à la recherche d'un objet totalement inconnu, il
était prêt à travailler dur et à explorer.
Il a exploré ces deux domaines sans compter, mais a persévéré
jusqu'à ce qu'après un long voyage, il ait trouvé
tout ce qu'il attendait et accompli quelque chose de plus. La nature
a répondu à son appel enthousiaste et, à la fin
de la quête, a révélé une pile de stockage
performante d'un type entièrement nouveau. Edison a non seulement
reconnu et exploité les principes qu'il avait découverts,
mais en les adaptant à un usage commercial, il a développé
des procédés et des dispositifs mécaniques des
plus ingénieux pour mettre ses découvertes en pratique.
En effet, on peut dire que linvention dune énorme
variété de nouvelles machines et dappareils mécaniques
rendus nécessaires par chaque changement au cours des différentes
étapes de développement de la batterie, de la première
à la dernière, constitue un hommage durable à létendue
et à la polyvalence de ses pouvoirs.
Il n'entre pas dans le cadre de ce récit de décrire
les mérites relatifs de la batterie d'accumulateurs Edison, cette
tâche étant du ressort d'un catalogue commercial. Il semble
toutefois tout à fait légitime de souligner que, si, à
l'heure actuelle, les tests effectués ne s'étendent que
sur quelques années, leurs résultats et la valeur intrinsèque
de cette invention caractéristique d'Edison sont d'une telle
ampleur qu'ils laissent présager la croissance inévitable
d'une autre grande industrie issue de sa fabrication, et de son application
généralisée à de nombreux usages.
L'usage principal envisagé par Edison pour sa batterie est le
transport de marchandises et de passagers par camion, automobile et
tramway. La capacité considérablement accrue par rapport
à son poids la rend particulièrement adaptée à
ce type d'utilisation, grâce à son rayon de déplacement
bien plus grand. Ce dernier avantage est celui qui séduit le
plus l'automobiliste, puisqu'il peut ainsi parcourir, affirme-t-on,
plus de trois fois plus de distance qu'auparavant avec une seule charge
de batterie.
Edison estime que l'utilisation de sa batterie de stockage pour la propulsion
des tramways présente d'importants avantages.
Dans le système d'exploitation actuel, une installation fournissant
l'énergie électrique aux tramways doit être suffisamment
grande pour fournir le courant nécessaire à la charge
maximale aux heures de pointe, même si une grande partie des machines
peut rester inutilisée et improductive aux heures de charge minimale.
Grâce à l'utilisation de wagons à batterie de stockage,
cet investissement maximal, immense et peu rentable, peut être
ramené à des proportions véritablement économiques,
car la charge des batteries peut être assurée à
un rythme uniforme avec un investissement raisonnable pour la production
d'énergie. De plus, chaque wagon devient une unité mobile
indépendante, non sujette aux retards dus à une panne
générale de la centrale ou de la ligne. Outre ces avantages,
les rues seraient libérées du poids des câbles et
des canalisations de tramway. Pour mettre ses idées en pratique,
Edison construisit une courte ligne de chemin de fer à l'usine
d'Orange durant l'hiver 1909-1910 et, en collaboration avec M. R.H.
Beach, construisit un type spécial de tramway, qu'il équipa
d'un moteur, d'une batterie de stockage et des autres dispositifs de
fonctionnement nécessaires. Ce tramway fut ensuite installé
sur les lignes de tramway de New York et démontra son efficacité
à tel point qu'il fut racheté par l'une des compagnies
de tramway, qui en commanda depuis des wagons supplémentaires
pour ses lignes. La démonstration de ce premier tramway a été
suivie avec intérêt par de nombreux responsables ferroviaires,
et ses performances furent si fructueuses qu'à l'heure où
nous écrivons (été 1910), il a fallu organiser
et équiper une usine préliminaire pour la construction
de nombreux autres tramways de type similaire, commandés par
d'autres compagnies de tramway. Cette entreprise sera menée par
une société spécialement créée à
cet effet. Ainsi a été initié le développement
d'une nouvelle et importante industrie dont les dimensions finales dépassent
les prévisions actuelles. Aussi vaste que puisse devenir cette
industrie, Edison est fermement convaincu que le plus grand domaine
d'application de sa batterie de stockage réside dans son adaptation
au transport routier et commercial, ainsi qu'aux véhicules de
plaisance, en comparaison desquels le secteur des tramways, même
avec ses grandes possibilités, ne représentera pas plus
de 1 %.
1910 Edison a résumé succinctement
son travail et ses idées dans un article sur « Les lendemains
de l'électricité et de l'invention » paru dans Popular
Electricity de juin 1910. Il y écrit : « Depuis des
années, j'essaie de perfectionner une batterie de stockage et
je l'ai maintenant rendue parfaitement adaptée à l'automobile
et à d'autres travaux. Il n'y a absolument aucune raison d'autoriser
les chevaux en ville ; car entre l'essence et la voiture électrique,
il n'y a plus de place pour eux. Ils ne sont plus nécessaires.
La vache et le cochon ont disparu, et le cheval est encore plus indésirable.
Un idéal public plus élevé de santé et de
propreté uvre très rapidement vers un tel bannissement
; et alors, nous aurons des rues décentes, au lieu d'écuries
faites de bandes de pavés bordées de trottoirs. Le pire
usage de l'argent est de construire une belle artère, puis de
la confier aux chevaux. De plus, ce changement entraînera la faillite
des sociétés protectrices des animaux. Nombreux sont ceux
qui rechargent aujourd'hui leurs batteries eux-mêmes, faute d'installations
; mais je crois que les centrales électriques trouveront dans
ce travail de grands avantages. » Bientôt la plus grande
partie de leur charge. La New York Edison Company, ou la Chicago Edison
Company, devrait avoir autant de courant pour les batteries de stockage
que pour les moteurs électriques ; et ce sera bientôt le
cas.
La Pile GUIRAUD
C'est une pile à deux électrolytes : eau salée
et bichromate de potassium. La force électromotrice de cet élément
est de 2V.
Cette pile comporte un vase poreux de diamètre relativement grand
qui sépare les deux électrolytes. Le dépolarisant
est à base de bichromate et est mis à l'intérieur
du vase poreux. Une électrode en charbon composé d'un
faisceau de lames réunies par une pièce spéciale
en laiton plonge dans ce liquide. Le zinc circulaire, non amalgamé,
plonge dans une solution de chlorure de sodium (sel marin) à
raison de 325 g /l. Il est suspendu par des crochets.
C'était une pile "sans mercure" et déjà
écologique pour l'époque ... bien que le bichromate ne
soit pas un produit facile à manipuler.
Cette pile était vendue pour ses bonnes caractéristiques
de stabilité dans le temps et le prix de revient du courant produit
était "5 à 6 fois moins élevé que les
autres types de piles" suivant des tests réalisés
à l'époque.
Son inventeur avait reçu une médaille d'or au concours
de Inventions de Marseille de 1909.
1914-18 La Pile FERY

Leur emploi était très répandue dans les années
20 comme en témoigne la publicité d'époque ci-dessus.
Pour une raison historique, la pile FERY mérite d'être
évoquée. Cette pile a été développée
pendant la guerre de 14-18, à la demande du Général
FERRIE, pour satisfaire les besoins de la Télégraphie
Militaire.
A cette époque le bioxyde de manganèse nécessaire
à la fabrication des piles de type Leclanché provenait
de gisements naturels depyrolusite (bioxyde double de manganèse
et de fer) et exigeait un minerai de grande pureté chimique.
Un tel minerai, rare en France, était importé d'Allemagne
et était devenue, du fait de la guerre, une matière première
sensible.
Compte tenu de ces restrictions d'approvisionnement, Charles FERY examine
s'il ne serait pas possible de remplacer ce bioxyde par l'oxygène
de l'air qui est présent partout et qui est, de plus, totalement
gratuit. Il met au point une pile d'un nouveau type "à dépolarisant
par l'air" dont le
fonctionnement s'avère remarquable et le coût de production
et d'entretien tout à fait satisfaisant.
Le pôle + de cette pile est constitué d'un tube de charbon
poreux qui dépasse largement au dessus du vase et dans lesquels
se fait la recombinaison de l'hydrogène (naissant) avec de l'oxygène
présent.
Le zinc est placé au fond du vase et dans ces conditions, il
n'est pas attaqué par l'oxygène de l'air.
L'hydrogène est généré dans la partie basse
du charbon et disparaît en période de repos de la pile
sous l'effet de l'activation d'une "pile interne" qui le recombine
en eau, en partie haute du charbon, près de la surface chargée
en oxygène de l'air.
Les piles FERY sont caractérisées par une très
grande capacité massique. Il était possible d'obtenir
au minimum 90 ampères-heures avec 100 grammes de sel d'ammoniac
pour une pile dont le poids ne dépassait pas 2,1 Kg.
En 1947, Neumann réussit à étanchéifier
complètement l'accumulateur. Ces progrès conduisirent
à la batterie moderne étanche au nickel-cadmium.
sommaire
Plus d'un siècle plus tard, les ingénieurs
ont redécouvert la batterie nickel-fer comme une sorte de diamant
brut.
Elle est actuellement étudiée comme une réponse
au défi permanent de la production d'énergie renouvelable
et de la complémentarité des sources d'énergie
propres telles que le vent et le solaire.
Et l'hydrogène, autrefois considéré comme dangereux,
pourrait devenir l'un des éléments les plus utiles de
ces batteries.
Au milieu des années 2010, une équipe de recherche de
l'Université de technologie de Delft aux Pays-Bas a découvert
comment utiliser la batterie nickel-fer à base d'hydrogène.
Lorsque l'électricité traverse la batterie lors de sa
recharge, elle subit une réaction chimique qui libère
de l'hydrogène et de l'oxygène.
L'équipe a reconnu que la réaction ressemble à
celle utilisée pour libérer de l'hydrogène de l'eau,
connue sous le nom d'électrolyse.
"Il m'a semblé que la chimie était la même",
explique Fokko Mulder, chef de l'équipe de recherche à
l'Université de Delft.
Cette réaction de division de l'eau est un moyen par lequel l'hydrogène
est produit pour être utilisé comme carburant et complètement
propre, à condition que l'énergie utilisée pour
conduire la réaction provienne d'une source renouvelable.
Alors que Mulder et son équipe savaient que les électrodes
de batterie nickel-fer étaient capables de diviser l'eau, ils
ont été surpris de voir que les électrodes ont
commencé à avoir un stockage d'énergie plus important
qu'avant la production d'hydrogène.
En d'autres termes, elle est devenue une meilleure batterie lorsqu'elle
a également été utilisée comme électrolyseur.
Ils ont également été étonnés de
voir à quel point les électrodes résistaient à
l'électrolyse, qui peut dégrader excessivement des batteries
plus traditionnelles.
"Et bien sûr, nous étions heureux que l'efficacité
énergétique semble être bonne dans tout cela",
dit Mulder, atteignant des niveaux de 80 % à 90 %.
Mulder a nommé sa création le "battolyser" et
espère que la découverte pourra aider à résoudre
deux défis majeurs pour les énergies renouvelables : stocker
l'énergie et, lorsque les batteries sont pleines, produire du
carburant propre.
"Vous entendrez des arguments sur les batteries d'une part et l'hydrogène
d'autre part", dit Mulder. "Il y a eu toujours une sorte de
compétition entre les deux, mais en gros il faut les deux",
ajoute-t-il.
sommaire
Les piles thermo-électriques sont des
appareils qui transforment directement la chaleur en électricité.
La première de ces piles fut construite en 1821,
par Thomas Seebeck, professeur de physique à Berlin. Elle
se composait dune barre de bismuth, sur laquelle étaient
soudées les extrémités dune lame de cuivre,
recourbée de manière à laisser un espace vide entre
les deux métaux. En chauffant lune des soudures de ce système,
Seebeck reconnut quil se produisait un courant électrique
se dirigeant de la soudure chaude à travers le barreau de bismuth.
Les lois des phénomènes que présentent les générateurs
thermo-électriques furent établies en 1823, par A. C.
Becquerel. Lillustre physicien observa : quentre les mêmes
limites de températures, on obtient, suivant les métaux
employés, des courants dintensité variable, qui
correspondent à des pouvoirs thermo-électriques différents
; quil existe, à des températures différentes,
des courants thermo-électriques entre deux portions dun
même métal homogène ; quenfin, les
mêmes phénomènes se reproduisent encore au contact
des liquides et des solides, et des liquides entre eux.
rsted et Fourier, sur les indications de Seebeck, construisirent
une pile thermo-électrique, composée de barreaux de bismuth,
qui se terminaient par une partie soudée, quon refroidissait
avec de la glace, tandis que les autres soudures étaient chauffées
à laide de petites lampes à alcool.
Pouillet construisit, pour ses recherches sur les lois des courants,
une pile thermo-électrique formée de lames de cuivre et
de cylindres de bismuth soudés alternativement les uns aux autres.
Il suffit, pour mettre cette pile en fonction, de plonger dans de leau
chaude toutes les soudures impaires, et de placer toutes les soudures
paires dans de la glace.
La Pile thermo-électrique de Nobili.

Dans la pile de Nobili, qui est composée de bismuth
et dantimoine, toutes les soudures paires sont dun côté
et les soudures impaires de lautre. Généralement,
cette pile consiste en un premier couple sur lequel on place une feuille
de papier verni, puis un second couple semblable au précédent
et relié avec lui. On continue à superposer et à
isoler de la même manière un certain nombre de ces couples
jusquà ce que la pile forme un parallélépipède,
que lon mastique dans une pièce rectangulaire de cuivre,
de façon que les soudures soient découvertes et présentent
deux faces que lon enduit de noir de fumée pour les rendre
plus sensibles à laction de la chaleur. De chaque côté
de la monture de la pile sont fixées deux bornes correspondant
: lune avec le premier bismuth et lautre avec le dernier
antimoine. Lappareil est supporté par un poids à
charnière qui permet de lui donner toutes les positions voulues.
Enfin, et pour que la chaleur environnante ninflue pas sur la
pile, celle-ci est renfermée dans un étui rectangulaire
dont les extrémités sont munies décrans au
moyen desquels on peut ne laisser arriver la chaleur que sur lune
de ses faces.
Cette pile est une simplification et un perfectionnement de celle drsted
et Fourier ; elle mesure environ deux centimètres cubes de côté,
et renferme cinquante couples. Melloni la appliquée à
létude du rayonnement de la chaleur.
Dans lindustrie on a utilisé plusieurs
alliages à la formation des piles thermo-électriques,
dans le but dobtenir un courant plus intense.
Cest ainsi que MM. Mathiessen, Marcus, Wheatstone et Ladd
ont employé un alliage de nickel, de cuivre et de zinc, et un
autre formé de bismuth, de zinc et dantimoine. Ils ont
pu, à laide de cette pile, rendre incandescent un fil de
platine et obtenir des étincelles dune bobine Rhumkorff.
M. Farmer, de Boston, a construit une pile de ce genre, dont
les lames positives étaient formées par un alliage de
cuivre, de zinc et de nickel, et les lames négatives de zinc,
de bismuth et dantimoine.
M. Bunsen, et plus tard M. Edmond Becquerel, ont utilisé
dans la construction des piles thermo-électriques la pyrite de
cuivre. Celle que M. Edmond Becquerel imagina, en 1865, était
formée de sulfure de cuivre artificiel et de maillechort (alliage
de cuivre et de nickel).
Aucune des piles que nous venons dexaminer na reçu
dapplication pratique. La première dont on fait usage industriellement
est celle de M. Noé, physicien de Vienne, faite avec du
maillechort et un alliage de zinc et dantimoine.
la pile thermo-électrique Noé
Les soudures S, S, qui par leur échauffement doivent produire
le courant électrique, sont chauffées dans un petit cylindre
de laiton A, porté sur une base métallique circulaire,
L, au centre de laquelle sélève une tige de cuivre
rouge, B, terminée en pointe, et cest cette pointe métallique
qui reçoit la chaleur produite par un bec de gaz dans la flamme
duquel on plonge ce petit cylindre. Une pile Noé de 25 éléments
décompose leau.
La pile Noé est employée en Autriche, pour les opérations
de dorure, dargenture et de nickelage. Lappareil est dune
assez grande durée.
Vint ensuite la pile de M. Clamond, puis celle de MM. Mure et Clamond,
et enfin, la nouvelle pile thermo-électrique que M. Clamond a
construite en 1879 .
Lappareil de M. Clamond est, de tous les générateurs
de ce genre, le plus pratique et le plus puissant. Il peut servir, soit
pour la galvanoplastie, soit pour mettre en action de petits moteurs,
soit enfin pour produire de la lumière. La pile dont M. Clamond
sest servi pour ses expériences déclairage
électrique se composait de 6 000 couples, capables dalimenter
deux régulateurs Serrin, fournissant chacun une lumière
équivalente à 50 becs Carcel. Son principal inconvénient
est de saltérer à la longue.
Les piles thermo-électriques sont loin davoir
dit leur dernier mot. Lidée dallumer un calorifère
pour produire un courant électrique est, en effet, de nature
à exciter le zèle des inventeurs, et peut-être trouvera-t-on
un jour dans ce genre dappareil la solution du problème
de la production de lélectricité à bon marché.
LES PILES THERMO-ÉLECTRIQUES A LUMIÈRE
DE M. CLAMOND Th.
du Moncel
Les piles thermo-électriques imaginées
par M. Seebeck, en 1821, navaient été
considérées pendant longtemps que comme des générateurs
dune grande constance, susceptibles dêtre employés
avec beaucoup davantage dans les expériences scientifiques,
mais incapables dêtre appliqués en pratique
en raison de la faiblesse du courant quils produisaient;
lapplication que fit, il y a quelques années. M.
Marcus du pouvoir thermo-électrique considérable
des alliages métalliques (*) et la possibilité de
les chaufter à une température élevée
sans détériorer la pile, firent entrer la question
des piles thermo-électriques dans une nouvelle phase, qui
fut exploitée avec succès par plusieurs physiciens
et en particulier par MM. Farmer, Bunsen, Ed. Becquerel, Clamond,
Noé, etc. On put alors obtenir des piles dont lintensité
électrique pouvait être comparée à
celle des éléments à acide, et ces piles
furent même employées avec beaucoup davantages
pour la galvanoplastie et lélectrotypie ; mais, de
tous les appareils de ce genre, ceux qui donnèrent les
plus grands effets furent sans contredit les piles de M. Clamond.
Dès lorigine de son invention, cest-à-dire
en 1870, M. Clamond avait prévu quil pourrait un
jour obtenir avec ce genre de pile de la lumière électrique
et voici ce que jen disais dans mon Exposé des applications
de lélectricité, t. I, p. 426, publié
en 1871 : « MM. Mure et Clamond construisent en ce moment,
dans ce système, des batteries de 1500 grands éléments,
quils prétendent être de la force de 50 éléments
Bunsen. Si, comme tout le fait espérer, la dépense
se produit dans les mêmes conditions que dans le cas étudié
(chauffage au coke), la dépense sera environ de 3.0 centimes
par heure, et la pile thermo-électrique pourra ainsi devenir
une source économique de lumière électrique.
»
Ce résultat toutefois ne put être obtenu par suite
des mauvaises conditions dinstallation de la pile, et parce
que la galène que M. Clamond employait alors saltérait
au feu. Néanmoins ces expériences purent le convaincre
que le problème pourrait être un jour résolu,
et cest en effet ce que nous voyons aujourdhui. Toutefois,
pour arriver au résultat si important que nous avons pu
constater, il a fallu que M. Clamond se livrât à
de nombreuses expériences et à de nombreuses recherches,
et ce nest quaprès neul années quil
a pu résoudre complètement le problème. Aujourdhui
une pile Clamond, disposée un peu comme un calorifère
et dont les dimensions ne dépassent pas 1 mètre
50 cent, de hauteur sur 80 centimètres de côté,
peut fournir quatre foyers de lumière électrique
valant chacun de 15 à 20 becs de gaz en nexigeant
pour toute dépense daction électrique quune
combustion denviron 9 kilogrammes et demi de coke par heure.

Cest, comme on le voit, un résultat vraiment merveilleux
et dautant plus important quun appareil de ce genre
ne nécessite pas la présence dun mécanicien
ou dune personne compétente. Lappareil peut
être placé dans une cave et disposé même
de manière à pouvoir. être employé
comme calorifère, et toute personne est susceptible de
pouvoir le faire fonctionner, puisquil ne sagit, pour
cela, que de le chauffer comme un calorifère ordinaire.
Mais disons sur quel principe repose cet ingénieux
appareil.
Si deux métaux différents se trouvent soudés
ensemble par une de leurs extrémités et quon
chauffe cette partie soudée, le mouvement de la chaleur,
se produisant dune manière différente dans
les deux métaux, détermine une force électromotrice
qui fournit un courant électrique que lon peut recueillir
aux extrémités des deux lames. Les métaux
simples dont la réunion donne les effets thermo-électriques
les plus marqués sont le bismuth et lantimoine, mais,
comme nous lavons dit, les alliages et certains minerais
métalliques donnent des effets beaucoup plus énergiques.
Dans lorigine, la pile de M. Clamond se composait de barreaux
de galène soudés à des lames de tôle;
mais il dut bientôt y renoncer, et il eut recours à
un alliage composé dantimoine et de zinc, tout en
conservant la lame de fer comme lame électropositive. En
disposant ces éléments en couronne, en superposant
plusieurs de ces couronnes lune au-dessus de lautre
et en projetant la flamme dun foyer central sur les différentes
soudures de ces éléments à lintérieur
des couronnes, il put obtenir, avec une pile de dimension assez
petite, un courant électrique dune valeur égale
à celui de deux éléments Bunsen. Mais, dans
ce système, la force électro-motrice du couple était
en rapport avec la différence de température des
deux extrémités de chaque barreau,et il fallait,en
conséquence, que ces barreaux fussent un peu longs pour
obtenir un effet énergique. Dun autre côté,
il arrivait.
(*). La découverte du pouvoir thermo-électrique
considérable des ulliages métalliques avait été
faite, dès lorigine, par .M. Seebeck, qui indique
même lalliage danti moine et de zinc comme un
de ceux que lon peut avantageusement employer, mais ce nest
quil y a une dizaine dannées que ces systèmes
thermo-électriques ont été appliqués,
et la combinaison qui développe la plus grande force électro-motrice
est celle que M. Ed. Becquerel a indiquée et dans laquelle
lun des barreaux est composé dantimoine et
de cadmium à équivalents égaux et lautre
barreau de bismuth et dantimoine, ce d ernier métal
nentrant que pour un dixième dans lalliage.
Pour les reche relies scientifiques cette combinaison donne les
meilleurs résultats, m ais pour les applications industrielles
elle ne pourrait pas être facilement employée; dabord
parce que le prix de lappareil serait excessivement élevé,
et en second lieu parce que le système ne pourrait pas
être soumisà une température aussi haute que
celle à laquelle peuvent être exposés les
autres alliages. De sorte que la combinaison antimoine et zinc
avec lames de fer adoptée par M. Clamond, quoique ne donnant
pis par elle-même une force électro- motrice aussi
considérable, peut fournir de meilleurs résultats
par la plus grande différence des échaufFements
que lon peut lui communiquer.
NOTE DE M. C. CLAMOND SUR SA NOUVELLE PILE THERMO-ÉLECTRIQUE
Présentée à lAcadémie des sciences
Par M. Th. du Moncel, en séance du 5 mai 1879
La nouvelle pile thermo-électrique que jai lhonneur
de présenter à lAcadémie réalise,
dans lensemble et les détails de sa construction,
des dispositifs très-importants qui ont complètement
changé le rendement obtenu jusqualors de ce genre
dappareils et en font de puissants générateurs
délectricité capables de produire économiquement
la lumière électrique.
Les piles thermo-électriques construites jusquici
étaient un assemblage de prismes ou barreaux qui, après
avoir été fondus dans des moules spéciaux,
étaient ensuite réunis et soudés les uns
aux autres.
La chaleur était communiquée aux soudures chaudes
des couples, par le contact de flammes, combiné parfois
avec le rayonnement de surfaces chauffées par ces mêmes
flammes. Les prismes se refroidissant progressivement sur toute
leur longueur, par le rayonnement et le contact de lair,
on obtenait la différence de température nécessaire
entre les deux séries de soudures.
Les appareils ainsi compris présentent dans leur principe
même des imperfections radicales au point de vue du rendement.
1° Ils entraînent la nécessité de donner
aux couples une certaine longueur pour quils puissent se
refroidir suffisamment et maintenir la différence de température
indispensable entre les deux séries de soudures. Cette
longueur crée une résistance électrique considérable
du couple et, partant, une faible intensité du courant
produit.
2° Us comportent une consommation inutile du calorique ; car
le calorique qui, par le rayonnement et le contact de lair,
séchappe des surfaces latérales du prisme,
se trouve ne pas avoir parcouru toute la longueur du barreau,
et, par conséquent, ne donne pas le maximum dutilisation
dont il est susceptible au point de vue de sa transformation en
électricité.
3° Lemploi des flammes ou des surfaces rayonnantes rend
le chauffage des couples très-difficile à régler
et nest guère pratique quavec le gaz pour combustible
et des appareils de petites dimensions. De plus, comme les surfaces
de chauffe, représentées par les sections des couples
ou des appendices polaires dont ils sont quelquefois munis, sont
très-faibles, une petite proportion du calorique développé
par la combustion est seulement recueillie, les produits de la
combustion se dégageant à une très-haute
température.
Dans le nouveau système, je me suis attaché à
éviter les vices précités.
A cet effet, lappareil est composé de trois parties
entièrement distinctes.
1° Le collecteur qui est un assemblage de pièces de
fonte de fer légères, de formes telles quelles
présentent une suite de carneaux dans lesquels circule
lair brûlé provenant dun foyer quelconque.
Ces pièces offrent une très-grande surface au mouvement
des gaz chauds quelles nabandonnent quà
une température très-voisine de la leur; elles emmagasinent
la chaleur quelles communiquent ensuite aux couples.
2° Le diffuseur de calorique qui forme lextérieur
de lappareil et est constitué par des lames métalliques
présentant à la circulation de lair ambiant
une surface considérable.
3 ° Le système thermo-électrique proprement
dit qui est placé entre le collecteur et le diffuseur,
de manière à ce que les séries opposées
des soudures participent aux températures différentes
de ces deux organes. Lécoulement de la chaleur se
produit du collecteur au diffuseur au travers des couples, parallèlement
à leur longueur, sans perte appréciable de calorique
par les surfaces latérales; réalisant ainsi le maximum
du rendement de transformation dont les substances employées
sont susceptibles.
Le système thermo-électrique est combiné
de manière à rendre sa construction économique
et pratique, sa manipulation facile et sûre, et sa résistance
iîitérieure aussi faible que possible. La longueur
des prismes est très-faible et nest pas la plus grande
des trois dimensions.
Les lames métalliques qui les relient présentent
un dispositif particulier qui a pour effet de répartir
les points de soudure ou contacts sur toute la section du barreau.
Enfin, dans des moules dont lemploi est très-simple,
ou coule dun seul jet, un grand nombre de ces couples qui,
par lopération même, se trouvent réunis
en tension et constituent une chaîne flexible, aussi longue
que lon veut, dont les extrémités sont les
deux pôles dune pile élémentaire thermo-électrique.
Ces chaînes, pressées entre le collecteur et le diffuseur,
desquels elles sont convenablement isolées, peuvent être
reliées les unes aux autres par leurs extrémités
libres, ce qui permet de réaliser à volonté
tous les accouplements et combinaisons que lon se propose.
En résumé, lappareil peut être assimilé
à un calorifère chauffé par un foyer ordinaire
dans lequel est brûlé un combustible quelconque et
dont les parois, par suite des systèmes de construction
précédemment exposés, transforment en électricité
une portion du calorique qui sécoule au travers.
Lextérieur du calorifère, présentant
une très-grande surface diffusante, rend ces appareils
éminemment propres au chauffage et leur permet de remplir
la double fonction déclairer et de chauffer.
Le coefficient de transformation des alliages thermo-électriques
énergiques est beaucoup plus élevé quil
nétait communément préjugé,
et je me propose de faire ultérieurement à ce sujet
des communications fixant quelques-unes de ces données.
Pour le moment, en prenant lappareil au point de vue de
son rendement pratique, cest-à-dire considérant
le poids de combustible brûlé sur la grille et les
données numériques du courant produit, voici quelques
chiffres daprès les expériences que M. G.
Cabanellas a faites depuis deux mois ; expériences qui
concordent dailleurs avec les miennes.
Ces expériences ont été faites
sur un appareil dont la surface de chauffage est de 20 mètres
carrés, qui mesure 1 mètre de diamètre et
peut faire marcher simultanément deux lampes, système
Serrin, avec un pouvoir éclairant variant de 30 à
50 becs carcels pour chaque lampe, le foyer ayant été
soumis à différentes conditions de tirage et de
chauffage.
La résistance intérieure dun demi générateur
est : R= 15,5 ohms.
La force électro-motrice en chauffe normale est : E = 109
volts.
Ce qui pour la pile entière représente une force
électromotrice de 218 volts. Cette force électro-motrice
équivaut à celle de 121 couples de Bunsen fraîchement
montés (1,8 volt par Bunsen). La consommation en chauffe
normale est en moyenne de 9 kilogrammes de coke à lheure.
Léquivalent du courant résultant des données
précédentes est de 1,534 unités électro-mécaniques,
lesquelles représentent 156 kilogrammètres par seconde.
C. Clamond.
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sommaire
Usages de la pile dans les télécommunications.
Les piles dans lesquelles le sulfate de cuivre est employé
comme dépolarisant sont très nombreuses, et un certain
nombre sont en usage en télégraphie, sinon en France,
du moins à létranger. Cest ce qui nous engage
à les faire connaître.
Le point de départ des piles à sulfate de cuivre, cest
la pile de Daniell, dont linvention est déjà ancienne,
mais qui est encore en usage, soit par elle-même, soit par ses
nombreuses imitations ou perfectionnements.
Cest en 1836 que le physicien anglais Daniell construisit sa première
pile au sulfate de cuivre. Elle était très compliquée,
mais elle fournissait un courant parfaitement constant. Elle était
munie dun siphon destiné à débarrasser la
pile des liquides saturés de sel, et à lui fournir, en
échange, de leau pure, qui maintenait constant le degré
de saturation des liquides.
Après avoir essayé successivement des diaphragmes en vessie,
en cuir et en toile, Daniell sarrêta enfin au vase poreux
en porcelaine dégourdie.
Pile
de Daniell.
Le modèle de pile de Daniell que construit M.
Bréguet se compose dun vase extérieur contenant
de leau acidulée, dans laquelle plonge une lame cylindrique
de zinc, Z.

Au centre de ce vase, se trouve un vase poreux, rempli dune solution
concentrée de sulfate de cuivre, où plonge une lame de
cuivre, C. Dans cette pile, le zinc se dissout en soxydant, et
forme du sulfate de zinc ; lhydrogène produit passe à
travers le vase poreux, et réduit le sulfate de cuivre. Il se
forme donc du cuivre métallique, qui se dépose sur la
lame de cuivre et le vase poreux, et lhydrogène se combine
avec loxygène, pour former de leau.
La disposition donnée à la pile de Daniell par M. Vérité,
horloger de Beauvais, pile que nous représentons, dispense de
tout entretien.
Un ballon B, rempli deau et de sulfate de cuivre, et dont le goulot
porte un bouchon, traversé par un tube de verre, plonge dans
le liquide du vase poreux. À mesure que le sulfate de cuivre
dissous se consomme, dans la pile, il est remplacé par celui
du ballon, qui maintient sans cesse la saturation du liquide dépolarisateur,
mais a linconvénient de réduire un peu lintensité
du courant.
Pile Daniell
à auge.
La pile de Daniell représentée a servi pendant très
longtemps, en Angleterre, pour la télégraphie, et elle
est encore très répandue pour cet usage.
Elle se compose dune boîte en bois de teck, divisée
en dix compartiments par une plaque dardoise C ; chaque compartiment
renferme deux cloisons séparées par une plaque de porcelaine
poreuse. Sur chaque ardoise on met, à cheval, une lame de cuivre,
qui supporte, dun côté une plaque de cuivre, et de
lautre côté une lame de zinc. Dans le dernier compartiment,
à gauche, est une plaque de cuivre, qui aboutit à un bouton
; cest le pôle positif de la pile.
Dans les compartiments délectrode cuivre on met la dissolution
de sulfate de cuivre avec quelques cristaux du même sel, qui maintiennent
la dissolution saturée.
Lemploi dune caisse en bois a pour but de supprimer les
vases de verre, très exposés à être brisés
pendant un long service. Il faut seulement que la caisse soit bien étanche,
ce qui narrive pas toujours, et la pile est alors hors de service.
La boîte étant fermée par un couvercle de bois lévaporation
de leau est très lente. Enfin le transport de lappareil
est facile.
Cette pile que les télégraphistes anglais appellent trough
battery (pile à auge) a les dimensions suivantes : pour
le cuivre un carré de 7 centimètres de côté
; pour le zinc un rectangle de 9 centimètres sur 5. Une pile
de dix éléments coûte 26sh25 et lentretien
revient à 10 livres par an. Elle fonctionne un mois sans que
lon ait à ouvrir la boîte.
La pile Muirhead, très employée en Angleterre,
pour le service des lignes télégraphiques, est un perfectionnement
de la précédente.
Elle se compose dune caisse en bois, contenant cinq vases de porcelaine,
munis de deux séparations dans lesquelles sont placés
des vases poreux plats. Le vase extérieur est carré et
en porcelaine blanche. On y place un vase poreux en terre rouge, qui
reçoit lélectrode de cuivre et le sulfate de cuivre.
À lextérieur du vase poreux on met lélectrode
zinc. Les électrodes de cette pile sont les mêmes que ceux
de la pile de Daniell à auges, que nous venons de décrire.
La pile Muirhead a été la plus employée en Angleterre
pour la télégraphie. Au bureau central des télégraphes
du gouvernement, à Londres, il y a 20 000 éléments
semblables à ceux dont nous venons de parler.
En Italie et dans lInde anglaise, on emploie la pile de M.
Minotto (de Venise), dans laquelle le vase poreux est remplacé
par une couche de sable ou de sciure de bois, imprégnée
dune dissolution de sulfate de cuivre.
Cest une pile de Daniell à sable. Une simple
feuille de papier buvard sépare les deux liquides. Dans leau
acidulée plonge le pôle négatif, formé dun
disque plat de zinc ; et au fond de la pile se trouve le pôle
positif, formé dun disque semblable de cuivre rouge.
Cette pile est très constante, et sa résistance est denviron
2 ohms quand elle est en bonne condition.
Les piles Minotto quemploient les Compagnies de câbles sous-marins
diffèrent de la précédente quant à la forme.
Elles se composent dun vase en gutta-percha, au fond duquel est
placé un disque de cuivre, doù part un fil isolé,
formant électrode. Cette pile a lavantage dêtre
très portative ; aussi lemploie-t-on généralement
pour les épreuves faites à la mer ou même à
terre, sur les câbles sous-marins.
Une troisième forme de pile Minotto consiste en un vase de cuivre,
au fond duquel on dépose des cristaux de sulfate de cuivre, que
lon recouvre ensuite de sciure de bois. Cest sur cette couche
que repose le zinc. Le montage de cette pile est des plus simples et
son fonctionnement dune régularité parfaite. Il
suffit pour lentretenir de lhumecter de temps à autre.
La pile Minotto est employée pour la télégraphie
dans toute lInde anglaise.
Sir W. Thomson a construit un élément
à sulfate de cuivre, beaucoup moins résistant et beaucoup
plus énergique que celui de Daniell. Les éléments
qui servent à faire fonctionner son siphon-recorder, cest-à-dire
lappareil qui enregistre les signaux du télégraphe
transatlantique, et que nous aurons à décrire dans le
Supplément au Câble transatlantique, sont formés
dauges ayant 0m,40 carrés à la base, et évasées
au sommet. Elles sont doublées de plomb intérieurement
et contiennent des grilles en zinc sappuyant sur des blocs en
terre cuite émaillée, comme on le voit sur la figure ci-jointe
Une lame de cuivre est soudée sur le bord extérieur de
chaque auge, pour servir, au besoin, délectrode. Afin de
faciliter lenlèvement des dépôts de cuivre,
une lame étroite de ce métal est soudée au fond
et au milieu de chaque auge ; et tout le restant du plomb qui recouvre
lintérieur et les côtés est enduit dun
vernis isolant, formé de copal et de térébenthine.
Une plaque de cuivre très mince également, vernie sur
une de ses faces, excepté au centre et aux coins, fait contact,
par la pression des blocs de terre cuite et la grille en zinc, avec
le revêtement de plomb convenablement gratté dans les coins.
La face supérieure de la plaque de cuivre est décapée.
Elle est, dailleurs, de la même dimension que lintérieur
des auges (0m,40 carrés). Sur ses coins on place les blocs de
terre cuite qui supportent le zinc en forme de grille.
Cet élément est enveloppé de papier-parchemin,
plié avec soin sur les côtés et fixé solidement
par de la ficelle et de la cire à cacheter. Le papier, une fois
humecté, agit comme un diaphragme, et retient homogène
lensemble du grillage en zinc, que le temps détériorerait.
Pour supporter une de ces pièces à auge, on construit
un bâti en bois, muni de quatre isolateurs en porcelaine, sur
lesquels vient sappuyer la première auge.
Cette pile doit être disposée de façon à
ce que lon puisse tourner facilement autour. La première
auge et le support doivent être soigneusement nivelés.
Au fond de la première auge, on place lélément
cuivre, dont on assure le contact métallique au centre et aux
quatre coins ; puis on place sur ces coins les quatre blocs de terre
vernie formant de petits cubes qui servent de support au grillage en
zinc. On verse alors dans lauge une solution de sulfate de zinc
dune densité de 1,1 en humectant dabord la grille
et son enveloppe en parchemin. On sassure ensuite que les quatre
coins supérieurs du zinc et les quatre coins inférieurs
en plomb de lauge suivante sont propres et secs, et lon
appuie lauge no 2 sur le zinc no 1, et ainsi de suite jusquà
ce que la pile soit complète.
Les cristaux de sulfate de cuivre quon emploie dans cette pile
doivent être en petits morceaux de la grosseur dun pois
; on les pèse par petites quantités, denviron 30
grammes. Pour mettre la pile en action, on verse ces 30 grammes de sulfate
de cuivre séparément, sur chaque face, distribuant cette
quantité aussi également que possible entre les blocs
de terre cuite. Immédiatement après, on met chaque élément
en court circuit, et au bout de dix minutes, la pile est prête
à agir, avec toute sa force. De temps en temps, il faut ajouter
du sulfate de cuivre, toujours par quantités égales pour
chaque auge, comme au moment où la pile a été chargée
; mais il ne faut jamais mettre de nouveau sulfate de cuivre, tant que
la quantité mise précédemment nest pas complètement
usée. De temps à autre, il faut retirer, avec un siphon,
et à partir dun point inférieur au niveau extrême
du sulfate de zinc, assez de liqueur pour abaisser son niveau denviron
7 millimètres, puis rétablir ce niveau en versant de leau
fraîche jusquà ce quelle soit à la hauteur
des grilles de zinc.
La résistance intérieure de ces éléments
est très faible, tandis que leur force électromotrice
est considérable.
La pile Siemens & Halske
Lélément Siemens et Halske, adopté en Allemagne,
est une pile Daniell dont la cloison poreuse est plus épaisse.
Il se compose, comme on le voit, dun vase cylindrique de verre,
au fond duquel est placée une bande de cuivre, C, en forme de
S, à laquelle est soudé un fil servant délectrode
négative. On recouvre la bande de sulfate de cuivre, et, après
avoir placé dessus une cloche en terre poreuse, surmontée
dun manchon en verre, K, sur lequel pose lélectrode,
on la remplit de cristaux de sulfate de cuivre.
Au-dessus de la cloche on met, après lavoir exprimée,
une sorte de bouillie faite avec du papier et son quart en poids dacide
sulfurique étendu de quatre fois autant deau. Sur cette
pâte, qui sert de vase poreux, on pose un morceau de toile, que
lon recouvre de cristaux de sulfate de zinc, et par-dessus, un
cylindre de zinc fondu, muni dune borne en laiton.
Pour mettre lélément en activité, on verse
de leau dans le manchon de verre et sur le zinc.
Bien que la résistance intérieure de cette pile soit assez
grande, on lemploie néanmoins avantageusement en télégraphie.
Pour éviter que le sulfate de cuivre ne traverse la pâte
de papier et ne recouvre la cloche de terre poreuse, M. Varley
a eu lheureuse idée de remplacer la pâte de lélément
Siemens-Halske par de la sciure de bois recouverte doxyde de zinc.
La Pile Trouvé, à disque de papier
Dans le modèle de pile Daniell construit par M. Trouvé
chaque élément se compose de disques plats, lun
de cuivre, et lautre de zinc, entre lesquels se trouve une assez
grande épaisseur de rondelles de papier buvard. La moitié
inférieure de ces rondelles est imprégnée dune
solution saturée de sulfate de cuivre, tandis que la moitié
supérieure contient une solution de sulfate de zinc. Le tout
est maintenu par une tige débonite fixée au couvercle
de la pile. Il suffit de plonger lensemble de ces disques pour
mettre lélément en action.
La pile de M. Trouvé est très régulière
et dune résistance très faible ; on lemploie
avec avantage en télégraphie et pour actionner les appareils
électro-médicaux.
La Pile Callaud. 
La pile Callaud, qui est dun très grand
usage dans la télégraphie française, est encore
une modification de la pile Daniell. Elle se compose dun vase
en verre, sur le bord duquel repose, à laide de trois crochets,
un cylindre de zinc. Une bande de cuivre, remplacée souvent par
un gros fil de cuivre roulé en spirale, est placée sur
le fond du vase, et terminée par un conducteur recouvert de gutta-percha.
Pour mettre la pile en action, on verse dabord dans le vase de
leau pure, ou mieux une dissolution étendue de sulfate
de zinc ; puis on ajoute une dissolution de sulfate de cuivre, au moyen
dun siphon, qui plonge jusquau fond du vase.
Cette pile est très économique et sa résistance
très faible ; quant à sa force électro-motrice
elle ne tombe que de 1/40 environ de sa valeur initiale, dans lespace
de trois ou quatre mois.
Le modèle de pile Callaud, adopté aux États-Unis,
se compose dun vase de verre, auquel est suspendue une plaque
de zinc fondu ayant la forme dune roue dhorloge à
quatre barrettes, sans denture. Le cuivre est enroulé en spirale
et soudé à une tige de même métal, mais isolée,
qui vient aboutir au dehors. Pour mettre cette pile en action, il suffit
dy jeter des cristaux de sulfate de cuivre et de verser par-dessus
de leau pure. Les deux solutions se séparent en vertu de
leur densité, et le courant apparaît presque aussitôt
après le montage.
On doit à Gaiffe une pile de Daniell,
dans laquelle la réaction du zinc sur le sulfate de cuivre reste
nulle tant que le circuit est ouvert.
Lélément se compose : dun bocal en verre à
la partie supérieure duquel est suspendu un zinc comme dans lélément
Callaud ; dun vase central formé dune partie poreuse
et dune partie non poreuse, constituée par un verre à
boire ordinaire ; enfin dun cylindre de cuivre, contenu dans le
vase central, et dont un prolongement recourbé en dehors de ce
vase plonge jusquau fond du bocal, et se termine par un anneau.
Le couple se charge à laide dune solution concentrée
de sulfate de zinc.
Enfin, M. Trouvé a construit un élément
Callaud dont le prix de revient est des plus modiques.
Il est formé dun vase de verre sur les bords duquel le
cylindre de zinc est retenu par trois courbures que lon y pratique
avec une tenaille. Lélectrode négative est constituée
par un fil de cuivre en spirale dont le bout, isolé par un tube
de verre, sert de fil de dérivation. Le fil du pôle zinc
de chaque élément vient senrouler sur le fil de
cuivre de lélément suivant et rend ainsi très
facile son accouplement. La pile Callaud-Trouvé peut être
employée avec avantage dans linstallation des sonneries
dappartements, des télégraphes et des téléphones
domestiques, mais elle a été construite surtout pour des
usages médicinaux.
Ladministration badoise des télégraphes
ainsi que celle de lAllemagne du Nord, emploient une pile au sulfate
de zinc, qui est basée, comme les précédentes,
sur la différence de densité de deux liquides. Nous voulons
parler de la pile Meidinger, dont lusage est aujourdhui
très répandu.

Chaque élément se compose dun vase en verre, rétréci
vers la base, et contenant une sorte de capsule d, d, reposant sur le
fond.
Une éprouvette h, remplie de cristaux de sulfate de cuivre, et
percée, à sa partie inférieure, dun petit
orifice, repose sur les bords de la capsule. Celle-ci contient un cylindre
de plomb g auquel est soudé un fil de cuivre isolé aboutissant
au dehors. Enfin un cylindre de zinc, Z, muni de son électrode,
vient reposer sur le rebord que forme le rétrécissement
du vase extérieur.
Pour charger lélément, on remplit dabord le
vase en verre dune solution deau additionnée de 90
grammes de sulfate de magnésie ; on y introduit ensuite la capsule,
puis le cylindre de plomb et enfin léprouvette garnie de
sulfate de cuivre. Pour éviter la concentration de la solution
de sulfate de magnésie, il convient dajouter un peu deau
de temps en temps. Il est indispensable denduire aussi de paraffine
les bords du vase extérieur afin dempêcher le dépôt
des cristaux de sulfate de soude.
Dans lAllemagne du Nord, on remplace souvent léprouvette
par un ballon en verre rempli dune dissolution concentrée
de sulfate de cuivre, et muni dun bouchon au travers duquel passe
un petit tube en verre qui plonge dans la capsule.
Pile
Meidinger à ballon.
On emploie beaucoup en Allemagne la pile Kohlfurst,
qui est aussi un perfectionnement de la pile de Daniell, et qui se recommande
surtout par sa constance. Lélément se compose dun
vase étranglé à sa partie inférieure, et dont
la partie supérieure est fermée par un couvercle en fonte
de fer, auquel est fixé un bloc de zinc qui se termine extérieurement
par une borne en cuivre, servant de pôle négatif. Une plaque
de plomb, qui constitue le pôle positif, repose au fond du vase
et communique au dehors par un fil de cuivre recouvert de gutta-percha.
On garnit de cristaux de sulfate de cuivre lespace compris entre
le fond du vase et létranglement sur lequel vient sappuyer
un disque de terre cuite non vernie et percée de trous, puis on
remplit le vase dune dissolution de sulfate de zinc ou de magnésie.
Cet élément, dont la résistance intérieure
est très faible, et la force électromotrice relativement
considérable, fonctionne plus dune année, sans exiger
le moindre entretien.
Enfin M. Reynier a perfectionné lélément
Daniell en remplaçant lacide sulfurique par de la soude
caustique. Il diminue ainsi la consommation du zinc, empêche la
diffusion de la solution cuprique, lorsque la pile est au repos, et
augmente dans de notables proportions la force électro-motrice
qui peut atteindre jusquà 11 volts.
Le télégraphe électrique
Le télégraphe électrique a pu être développé
grâce à la découverte de nombreux phénomènes
scientifiques ainsi que linvention des batteries.
En 1820, Hans Christian Oersted constate la déviation
dune aiguille magnétique par un courant électrique.
La première démonstration dun télégraphe
électrique en 1832 à Saint-Pétersbourg par Paul
Schilling utilise ce phénomène. Par la suite, de nombreux
autres scientifiques et inventeurs proposèrent une nouvelle version
du télégraphe électrique mais cest le système
développé par le peintre Samuel Morse en 1837 qui est
massivement utilisé à partir de 1840. Avec laide
dAlfred Vail, Samuel Morse développe
un système de télégraphe électrique qui
utilise un code spécifique portant son nom : le morse. Lémetteur
est un interrupteur alimenté par une batterie. Le récepteur
est un électroaimant qui actionne lécriture du message.
Le télégraphe devient le moyen de communication le plus
rapide aux États-Unis et en Europe. Ses lignes sont installées
en parallèles des lignes de chemin de fer. Il joue notamment
un rôle très important lors de la guerre de Sécession
en permettant la communication rapide de messages entre plusieurs bataillons.
Le télégraphe sans fil
Le développement du télégraphe sans fil a été
dune grande utilité pour la sécurité en mer.
Cest notamment grâce à lui que les naufragés
du Titanic ont pu être secourus en 1912. À la suite de
ce tragique événement, deux conférences internationales
rendirent obligatoire la présence d'un équipement de télégraphie
sans fil à bord de tous les navires. À partir des 1980,
avec la mise en place dun réseau international de satellites
de télécommunications, la télégraphie sans
fil fut abandonnée.
Le téléphone
Le téléphone naît de la volonté daméliorer
le télégraphe. En 1875, Alexander Graham
Bell travaillait sur un télégraphe en utilisant des
courants alternatifs lorsqu'il entendit la voix de son assistant à
travers un électroaimant à la suite de la soudure dun
des contacts. Dès lors, le téléphone connait une
diffusion fulgurante. En 1878, ce sont des milliers de téléphones
qui sont installés aux États-Unis. En 1879, 27 000 téléphones
sont en service dans le monde, en 1900, 2 millions et en 2000, 1,5 milliards
téléphones de toutes sortes.
Les premiers postes téléphoniques nécessitaient
une batterie pour alimenter le microphone et lutilisateur devait
tourner une manivelle pour faire sonner le poste de son correspondant.
Les premiers postes téléphoniques étaient connectés
deux à deux. À partir de 1878, les centraux téléphoniques
manuels permirent aux utilisateurs de communiquer avec nimporte
quel autre poste relié. En 1889, Amon Strowger
développe le premier sélecteur qui lui permet de mettre
en service le premier central téléphonique automatique.
Les télécommunications et les débuts de la
mondialisation
Le télégraphe a servi à instaurer la grandeur
et la puissance de lempire anglais pendant le 19eme siècle.
Possédant le plus grand nombre de câbles de télégraphe,
l'Angleterre est aussi le pays où la télégraphie
sans fil fait ses débuts. Cette dernière permit lintensification
des flux de communications avec les navires mais aussi avec les colonies
reculées non reliées par le télégraphe filaire.
Cest grâce à cette capacité dobtenir
rapidement des informations que lempire anglais a pu conserver
sa suprématie sur le monde durant le 19ème siècle.
Lutilisation du télégraphe et par
la suite du téléphone, a aussi bénéficié
à la suprématie des entreprises américaines. Etant
détenteurs des brevets du téléphone et du télégraphe,
des compagnies comme American Telephon ou Telagraph Company ce sont
imposées comme les leaders mondiaux des communications. Avec
le développement du téléphone eu Europe, leurs
monopôles sétend aux marchés européens
et ces compagnies deviennent les principaux fournisseurs de matériels
de communication dans le monde.
Le développement des télécommunications
favorise aussi le développement des multinationales industrielles
et tertiaires. Les communications entre différents pays pouvant
maintenant seffectuer en quelques heures, les entreprises commencent
à installer des filiales à létranger pour
pouvoir augmenter leur parts de marché et leurs bénéfices.
Les télécommunications permettent aussi laugmentation
de la productivité des systèmes de productions. Les informations
de direction, les nouvelles des marchés et les exploits commerciaux
circulent beaucoup plus rapidement, les négociations de contrat
sont plus rapides. Tout ceci permet une augmentation de la rapidité
de prise de décision et ainsi une meilleure productivité
des chaînes de production. De plus, les télécommunications
contribuent à lalignement des prix des marchés mondiaux
et donc à la naissance de la notion de compétitivité.
En permettant la circulation dinformations beaucoup plus rapides
sur létat des marchés, les coûts et prix de
production dans différents endroits du monde, les télécommunications
ont favorisé la concurrence mondiale. Par exemple, de 1870 à
1913, lécart du prix du fer entre Philadelphie et Londres
est passé de 85% à 19%. Le développement des télécommunications
a permis une véritable mondialisation de léconomie.
Devenue un atout indispensable pour la compétitivité des
entreprises, les télécommunications ont révolutionné
les modes de production et la valeur du travail. Avec les débuts
de la concurrence internationale, cest toute lorganisation
de la chaîne de production qui est repensée pour satisfaire
au plus les critères de compétitivité, à
savoir produire une marchandise à des coûts les plus bas
possibles tout en maintenant un niveau de qualité acceptable.
Cette révolution, en parallèle avec les avancées
technologiques, aboutira à la mécanisation des chaînes
de production et à une modification des garanties sociales des
employés qui aura pour conséquence de nombreuses revendications.
Les télécommunications ont également
permis laugmentation des flux financiers. En 1851, la première
utilisation du câble reliant Londres à Paris fut pour communiquer
les coûts de clôture de la bourse de Paris aux banquiers
de Londres. Dès lors, les banques et investisseurs, informés
par les états des marchés grâce au télégraphe,
peuvent en quelques minutes décider dinvestir dans nimporte
quelle entreprise mondiale. Le télégraphe a permis lexplosion
des investissements spéculatifs qui en 1900 constituaient près
de 80% des flux de capitaux.
Laugmentation de ces divers flux a favorisé
un développement déséquilibré des pays du
monde, en favorisant les pays riches possédant les dernières
technologies de communications. ...
sommaire
De nombreuses variantes de piles existent : piles alcalines,
piles au mercure, etc. Toutes ont cependant en commun de ne pas être
rechargeables.
Suite à la création de la pile électrique,
les technologies de pile évoluent.
En effet, de nouveaux formats apparaissent, de nouveaux matériaux
également. Le progrès permet lamélioration
permanente de la pile dans son utilisation et sa durée de vie.
La pile saline : En 1859, la première
batterie rechargeable au plomb est inventée par Gaston Planté,
un physicien français. Quelques années plus tard, la pile
« sèche » est créée, qui est à
lorigine de la pile saline, constituée de zinc et de dioxyde
de manganèse.

Les piles au mercure
Lentreprise Duracell est à linitiative de la
création des piles au mercure. Son histoire commence dès
le début des années 1920 avec le scientifique Samuel Ruben
et un fabricant de filaments de tungstène, Philip Mallory. C'est
leur collaboration qui va leur permettre de faire avancer les choses.
Samuel Ruben a révolutionné la technologie de la pile.
En effet, pendant la Seconde Guerre Mondiale, il conçoit une
pile au mercure assez résistante pour être utilisée
dans des climats extrêmes, comme en Afrique du Nord et dans le
sud du Pacifique. De plus, il a souhaité concevoir une pile qui
possède une plus grande capacité dans un espace moindre.
Il était à ce moment-là important de trouver une
autre solution car les batteries zinc-charbon, habituellement utilisées
dans les torches électriques, les détecteurs de mines
et les talkies-walkies, ne pouvaient pas résister à d'aussi
fortes conditions. Suite à cela, Mallory a fabriqué des
millions de piles au mercure pour les armées.
Peu après, dans les années 1950, Samuel Ruben a continué
d'améliorer la pile alcaline au manganèse, en la rendant
plus compacte, et en prolongeant sa durée de vie, afin d'en faire
la plus performante de toutes les piles fabriquées jusquà
cette époque.
En 1991, le mercure est définitivement interdit dans les piles
bâton. Il faudra cependant attendre près de 20 ans pour
qu'enfin, depuis 2012, les fabricants nutilisent plus de mercure
dans les piles bouton.
En effet, on sest peu à peu rendu compte de la dangerosité
de ce métal : il peut causer de graves problèmes de santé
(effets toxiques sur les systèmes nerveux, digestif et immunitaire,
et sur les poumons, les reins, la peau et les yeux). Le mercure est
considéré par lOMS comme lun des dix produits
chimiques ou groupes de produits chimiques extrêmement préoccupants
pour la santé publique.
La pile alcaline :
Milieu des années 60 Union Carbide (Karl Kordesch), États-Unis
Développement de la pile alcaline primaire.
Plus performante et plus petite, elle est utilisée dans de nombreux
appareils de la vie domestique comme les lampes électriques,
les talkies-walkies des militaires ou encore les détecteurs de
mines.
Cette pile rencontre un véritable succès car elle est
beaucoup plus performante que la pile saline.
Les piles alcalines, comme sont appelées les piles primaires
zinc-chimie, sont les plus utilisées dans le monde, ce qui représente
un bond de 70 pour cent du marché des piles en 2011 avec 10 milliards
dunités individuelles produites dans le monde et le marché
de ces piles devrait augmenter dun montant de 5,4 milliards de
dollars rien quaux États-Unis en 2015.
Des cellules primaires qui utilisent une solution alcaline plutôt
que des acides pour leur solution délectrolyte ont existé
depuis le début du 20e siècle grâce aux découvertes
de Waldemar Jungner et Thomas Edison. Cependant, cest lingénieur
canadien Lewis Urry qui a inventé la pile alcaline Zinc/Manganèse
qui est omniprésente actuellement .
La pile au lithium : Au début des années
1970, après de multiples recherches, la pile au lithium est inventée.
Les piles Alcalines devancées par une autre forme de la chimie
de la pile, la Lithium non rechargeable. Ces piles sont faites avec
des anodes de lithium ou du disulfure de lithium-fer et une cathode
de dioxyde de manganèse en suspension dans une pâte délectrolyte
de sel de lithium dissous. Elles sont aussi connu sous le nom de lithium
« en tension compatible», puisque ce type de pile peut produire
des tensions de production de la charge de 1,5 V AA ou alcalines AAA
jusquà 3.7v, mais malheureusement, ces piles utilisent
une forme métallique de lithium pour leurs électrodes
qui empêche leur recharge. Vous pouvez les trouver en vente sous
des noms de marque comme lithium Energizer et Rayovac lithium photo.
Elles ont le double de durée de vie que les piles alcalines dans
les appareils à forte consommation, grâce à leur
plus grande capacité et faible résistance interne et nont
pratiquement aucune autodécharge, ce qui leurs permet davoir
une durée de vie de 10 ans. Elles sont toutefois plus chères
que des piles alcalines classiques et ne peuvent pas être rechargées
comme les cellules NiMH.
Les piles au lithium, ainsi que dautres dispositifs comme les
batteries se développèrent de plus en plus dans les années
80-90.
Milieu des années 70 Développement de
la batterie acide-plomb à valve régulée.

Les piles rechargeables
Le développement des appareils de photo numérique,
des lecteurs de musique MP3, des téléphones et des ordinateurs
portables s'accompagne d'un essor des « piles » rechargeables,
qui sont en fait des accumulateurs (ou batteries) miniaturisés,
dont il existe différents types : nickel-cadmium, nickel-métal-hydrure,
lithium-ion, lithium-polymère.
1990 La batteries au NiMH
La recherche sur les batteries au NiMH commença dans les années
1970 mais les alliages d'hydrures métalliques étaient
instables dans le contexte d'un accumulateur. Des nouveaux alliages
d'hydrures furent développés dans les années 1980
qui améliorèrent leur stabilité. Le NiMH devint
disponible commercialement dans les années 1990.
1992 Karl Kordesch, 1922 , Canada Commercialisation de la pile
alcaline réutilisable.
1999 Commercialisation de la pile Li-ion polymère.
2002 Production limitée d'une pile à combustible
avec membrane à échange de protons (PEM)
Dans son principe, la pile à combustible repose sur la réaction
inverse de l'électrolyse de l'eau (décomposition en hydrogène
et oxygène par un courant électrique) : l'oxydation de
l'hydrogène produit de l'eau et de l'électricité.
Le principe de ce type particulier de pile électrique a été
découvert en 1802 par le Britannique Humphry Davy et c'est son
compatriote William Robert Grove (1811-1896) qui a construit, en 1839,
la première cellule combinant l'hydrogène et l'oxygène.
Les premières piles à combustible opérationnelles
ont été réalisées au milieu du xxe s. aux
États-Unis, et ont été utilisées comme générateurs
électriques pour les vaisseaux spatiaux habités américains
(programmes Gemini et Apollo). Elles ont connu ensuite d'autres applications,
notamment dans le domaine militaire.
Perspectives
Aujourd'hui, avec l'attention portée à la protection de
l'environnement et les craintes suscitées par l'appauvrissement
progressif des ressources énergétiques fossiles, la pile
à combustible fait l'objet d'intenses recherches. Non polluante
(pas de rejets de gaz à effet de serre), silencieuse et d'un
excellent rendement énergétique, elle présente
d'importants atouts pour contribuer, dans le futur, à la production
d'énergie (électricité et chaleur) et à
la propulsion des véhicules automobiles. Cependant, c'est un
dispositif qui reste pour l'instant très coûteux.
L'un des modèles de pile à combustible
les plus étudiés aujourd'hui est la pile à membrane
échangeuse de protons. Elle comprend deux électrodes minces
et poreuses séparées par une membrane de polymère
qui ne laisse passer que les protons. Des catalyseurs recouvrent une
face de chaque électrode. Quand l'hydrogène entre dans
le dispositif, il est décomposé en électrons et
en protons par le catalyseur qui recouvre l'anode. Les électrons
circulent dans un circuit externe et actionnent un moteur électrique,
tandis que les protons migrent à travers la membrane jusqu'à
la cathode. Le catalyseur qui recouvre la cathode combine les protons
avec les électrons qui, avec l'oxygène de l'air, forment
de l'eau.
sommaire
Le rôle de la publicité
Duracell
Pourtant, malgré son caractère discret, la pile reste
un objet de marketing : face à la concurrence, les marques de
piles et batteries se doivent dêtre créatives, afin
de se démarquer auprès de la clientèle. Cest
le cas par exemple de la marque Duracell qui a créé une
mascotte, devenue emblème de la marque : le lapin Duracell. Ce
lapin rose apparaît pour la première fois en 1973 dans
une publicité Duracell, où lon voit des dizaines
de jouets lapins jouer du tambour et tomber progressivement en panne
sauf un : le lapin alimenté par une pile alcaline Duracell. Avec
le succès de cette pub, le lapin devient alors lemblème
de la marque. Il est en effet difficile de susciter une émotion
chez le consommateur avec uniquement une pile électrique, alors
quun lapin peut évoquer lenfance, la douceur et peut
prendre vie. Il existe ainsi une multitude de publicité dans
lesquelles le lapin Duracell excelle par sa force et son endurance dans
tous les sports. Cest donc à travers le lapin que Duracell
affirme que ses piles électriques durent le plus longtemps. Afin
de se renouveler, la marque a créé diverses campagnes
publicitaires telles que « Some toys never die », inspiré
de films dhorreurs tels que Annabelle. Il sagit de mises
en scène angoissantes où lon voit des enfants se
faire hanter par leurs anciens jouets alors quils jouent avec
des nouveaux jouets. Ces caricatures humoristiques montrent que les
jouets alimentés pas des piles Duracell ne « meurent jamais
». Afin de réaliser ces publicités, la marque a
collaboré avec Grey, une agence spécialisée dans
la production de publicités originales. Chaque détail
est donc réfléchi pour mettre en valeur les piles Duracell
et marquer lesprit du consommateur. Par exemple, la lumière
éclaire uniquement les anciens jouets afin de les rendre plus
menaçants.
Energizer
Le succès du lapin Duracell est tel quil attire la convoitise
des autres marques. Ainsi, en 1989, lentreprise Energizer profite
dun oubli de renouvellement des droits dutilisation du «
lapin rose » pour créer son propre lapin et den faire
sa mascotte. La première publicité dEnergizer est
une reprise de celle de Duracell, mais cette fois-ci le lapin dEnergizer
sinvite à la « compétition de durabilité
» et dépasse les autres. La marque rivale de Duracell tente
de se différencier de cette dernière avec un lapin ayant
une attitude plus « cool » et désinvolte. Symbole
de la rivalité entre les deux marques : le méchant «
Supervolt » inventé par Energizer qui tentera par tous
les moyens de détruire le lapin Energizer, sans succès,
et qui est une allusion au lapin concurrent, Duracell. Si le lapin Energizer
sest affirmé aux États-Unis, cest celui de
Duracell qui est resté plus célèbre en Europe
sommaire
les piles et les batteries nous amènent-elles
à un changement de paradigme ?
Leur invention eut un fort impact dans nos vies, et
ce dès le XXème siècle. Elles ont un objectif commun
: faciliter la vie de lHomme en miniaturisant le stockage dénergie,
mais elles restent la partie cachée de liceberg, lobjet
final étant la partie visible. Grâce à la pile,
nous gagnons en autonomie et il est aujourdhui possible et très
courant de se déplacer avec de lénergie sur soi-même,
et ce nimporte quel soit le lieu. Cela contribue fortement à
notre liberté. Nous allons nous appuyer sur des exemples majoritairement
récents, c'est-à-dire développés dans notre
siècle à nous.
Actuellement, il est possible de sortir de chez soi
tout en continuant ses activités si lon en avait entamé
(écouter de la musique, poursuivre un appel téléphonique,
etc.). Les batteries qui sont à lorigine de nombreux produits
high-tech récents tels que les téléphones, tablettes
ou encore ordinateurs, permettent de maintenir le contact pendant les
vacances par exemple, que ce soit avec les proches ou bien dans un cadre
professionnel. Dans un monde qui bouge de plus en plus, il est de nos
jours quasiment primordial de pouvoir communiquer avec ses collègues,
clients, professeurs, et ce même si lon se trouve sur une
plage à lautre bout du monde. Il y a dailleurs plusieurs
métiers qui auraient beaucoup de mal aujourdhui sans indépendance
énergétique, majoritairement sans les téléphones
portables. Comment faire pour communiquer si lon ne travaille
pas dans une endroit fixe ? En effet, les gens travaillant à
domicile par exemple (infirmiers(ères), hommes/femmes de ménages
)
ont besoin déchanger avec leurs clients, pour confirmer
ou annuler un rendez-vous à la dernière minute par exemple.
Ainsi lHomme sest créé une réelle dépendance
face à ces nouveaux objets. Il est en effet facile de lobserver
lorsque l'on se balade dans la rue : les gens regardent leurs pieds,
ou plutôt leur téléphone ou montre connectée
pour prendre des photos, chatter sur les réseaux sociaux, etc.
Dans plusieurs pays comme dans le Royaume-Uni, les trottoirs ont depuis
été adaptés puisque de simples marquages au sol
permettent maintenant de voir si lon arrive à une intersection
(passage piéton) ou non. Aux Pays-Bas, la ville de Bodegraven
teste actuellement un nouveau dispositif : une ligne de LED à
larrivée de chaque passage piéton.
Groupe de jeunes sur leur smartphone
Le traitement de linformation a pris un tournant
inédit. En seulement quelques minutes, une actualité venant
dun coin de la Terre peut être relayée dans le monde
entier. Les smartphones, avec larrivée des réseaux
sociaux et nouveaux moyens de communication, permettent de garder un
lien constant sur linformation en temps réel.
Ces innovations ont bien changé les mentalités
et habitudes humaines. En plus dun réel gain de temps et
de liberté, la fainéantise est lune des autres conséquences
sur notre comportement. La pile qui se trouve dans toutes nos smartphones,
télécommandes, manettes de jeu, produits ménagers
(
), ne facilite en ce sens pas notre activité au sein du
foyer. On a donc un Homme qui devient de plus en plus dépendant
de la nouvelle technologie, et ce sur différents points. Tout
ceci nétait évidemment pas encore le cas quelques
décennies auparavant, ce qui prouve bien quil y a eu un
changement.
Cette transition saccompagne dautres innovations
issues du même principe de stockage dénergie, mais
qui peuvent nécessiter un peu plus de temps pour être réellement
adoptées par tous. Cest le cas des voitures électriques.
Les gens, attachés aux voitures à moteur thermique, réalisent
petit à petit leur impact, et se tournent pour cela de plus en
plus vers des solutions éco-responsables. Toutefois, ces changements
dhabitudes entraînent de nouveaux réaménagements,
tout comme dans les parkings et dans certaines rues avec linstallation
de prises pour les véhicules électriques.
De manière analogue, on peut observer linstallation
de plus en plus fréquente de prises électriques dans les
gares et aéroports par exemple, notamment dans les salles dattente,
dans le but de permettre aux clients de recharger leurs appareils électroniques
à nimporte quel moment de la journée. Ainsi, on
peut voir que ces nouveaux produits high-tech nous impactent non seulement
nous, mais aussi notre environnement : il sagit de repenser et
remoderniser nos infrastructures.
Il ne faut pas oublier que tous ces changements proviennent
de mêmes innovations : celles des piles et batteries. Selon la
définition donnée par Universalis, nous pouvons donc bel
et bien parler dun « changement de paradigme »
sommaire
La pile à Hydrogène
Une pile à combustible, ou PAC, est un générateur
énergétique. Appliquée au domaine de la mobilité,
elle permet de transformer lhydrogène en électricité
pour animer une voiture, un bus ou un camion.
Le principe de la pile à combustible a été découvert
en 1839 par le chercheur d'origine germanique Christian Schönbein.
Il a ensuite été concrétisé sous la forme
d'un prototype par Sir William Grove quelques années plus tard.
À la fin du 19ème siècle, le générateur
prend sa forme actuelle et il faut attendre les années 30 pour
que Francis Thomas Bacon relance des recherches sur la pile à
combustible.
L'ingénieur britannique met au point un premier prototype de
1 kilowatt en 1953, puis un second de 5 kilowatts en 1959. Son invention
sert par la suite de modèle pour concevoir les piles à
combustible utilisées dans le cadre des missions spatiales Apollo
de 1961 à 1972.
Trop onéreuse, cette technologie demeure réservée
durant de nombreuses années à des marchés de niche.
Il faudra attendre les années 90, et l'émergence de divers
problèmes écologiques, pour que les industriels s'intéressent
enfin aux piles à combustible.
En 2025 dénombre six grands types de piles à
combustible :
AFC (Alcaline Fuel Cells) : ces piles alcalines fonctionnent à
une température très limitée comprise entre 65
et 90 degrés Celsius. Utilisées dans le cadre des missions
Apollo, elles offrent un rendement de 50 %.
PEMFC (Proton Exchange Membrane Fuel Cells) : ces piles à membranes
échangeuses de protons bénéficient d'un démarrage
rapide et puissant. Fonctionnant à faible température
(entre 20 et 100 degrés Celsius), elles servent généralement
à alimenter des véhicules ou des installations de petites
dimensions.
DMFC (Direct Methanol Fuel Cell) : ces piles sont alimentées
par du méthanol. Celui-ci est injecté sur leur anode grâce
à de leau. Son oxydation suite à la catalyse génère
des ions H+, ainsi que du gaz carbonique.
PAFC (Phosphoric Acid Fuel Cells) : issues d'une technologie récente,
ces piles à acide phosphorique peuvent fonctionner jusqu'à
210 degrés Celsius. La chaleur très importante qu'elles
produisent permet de les utiliser pour une cogénération.
Elles alimentent majoritairement des structures stationnaires dotées
d'une puissance de plusieurs dizaines de mégawatts.
MCFC (Molten Carbonate Fuel Cells) : ces piles à carbonates de
potassium et de lithium fondus fonctionnent à des températures
supérieures comprises entre 600 et 700 degrés Celsius.
Leur rendement va de 60 à 80 %. Elles servent à alimenter
d'importantes installations énergétiques stationnaires.
SOFC (Solid Oxyde Fuel Cells) : ces piles à oxydes solides fonctionnent
à une température encore plus forte que la catégorie
précédente (entre 800 et 1000 degrés Celsius).
Démarrant lentement et nécessitant des composants pouvant
résister à des températures très élevées,
elles permettent de générer de l'électricité
stationnaire.
Les domaines d'application des piles à combustible
sont très diversifiés. Au niveau de la mobilité,
elles servent, par exemple, à propulser des voitures, ainsi que
des bus et des navires.
Comme nous l'avons vu plus haut, les piles à
combustible peuvent également servir à la génération
stationnaire d'électricité ou à la cogénération
de chaleur et d'électricité. Elles équipent enfin
les sous-marins et les satellites.
Chacun de ces usages nécessite une puissance,
une température et un combustible (hydrogène, oxygène,
méthanol
) distincts et qui correspondent à un type
spécifique de pile.
Fonctionnant à faible température,
les AFC, PEMFC et DMFC produisent au maximum quelques dizaines de kW.
On les utilise donc généralement pour alimenter des véhicules
ou des appareils mobiles. Les PAFC fonctionnent quant à eux à
moyenne température. Leur puissance va de 50 à 200 kW.
Étant modulables, elles peuvent servir de générateurs
de secours stationnaires de 10 mégawatts. Les MCFC et SOFC fonctionnent
à température très élevée et délivrent
une grande puissance. Elles servent notamment à alimenter en
chaleur et en électricité des habitations ou des structures
industrielles...

En France, la première pile à combustible
"marine" fonctionnant à l'hydrogène a été
installée à bord d'Energy Observer courant 2017, pour
une première série d'escales en France puis en Europe
qui a conduit le premier navire autonome jusqu'au cercle arctique en
2019. Au cours de ce premier périple, Energy Observer était
doté d'une pile à combustible conçue en collaboration
avec le CEA, qui développe une puissance de 30 kW. Bien qu'elle
soit toujours à bord et ait rempli son rôle à merveille
pendant ces deux premières années, les besoins énergétiques
du navire sont allés en grandissant, à mesure que de nouvelles
technologies étaient installées pour y être testées
et que les périodes de navigation augmentaient.
C'est ce constat, combiné aux opportunités offertes par
les capacités de nouvelles piles Toyota, plus puissantes, plus
légères et plus compactes, qui ont conduit l'équipe
d'Energy Observer à proposer au constructeur japonais de se prendre
au jeu de l'autonomie énergétique en mer. En travaillant
avec les ingénieurs d'EODev, filiale industrielle d'Energy Observer,
ils ont ainsi pu donner naissance au REXH 2 , (Range EXtender
Hydrogène), dont le but est d'augmenter l'autonomie énergétique
d'un navire, que son utilisation soit destinée à la propulsion,
aux systèmes de bord ou au deux.
Le premier REXH 2, en version expérimentale, a passé de
long mois sur les bancs d'essai de Toyota en Belgique, avant de pouvoir
être enfin installé à bordd'Energy Observer.
Développant jusquà 150 kW de puissance
et prévue pour 2027, la nouvelle pile à combustible de
Honda est à la fois plus compacte et moins chère que la
génération actuelle.
Si la filière hydrogène connait une période
difficile, les acteurs continuent de se mobiliser pour porter de nouvelles
innovations. C'est notamment le cas dans le domaine des piles à
combustible. Alors que Toyota a récemment annoncé larrivée
de sa pile de troisième génération, Honda vient
de révéler à loccasion du salon H2 &
FC EXPO à Tokyo les caractéristiques détaillées
de la prochaine génération de sa pile à hydrogène.
La nouvelle pile à combustible de Honda affiche
une puissance de 150 kW, contre 92,2 kW pour lactuel système
utilisé à bord du Honda CR-V hydrogène. Toutefois,
les avancées les plus marquantes sont ailleurs. En effet, la
firme japonaise annonce une réduction de moitié des coûts
de production et une durée de vie plus que doublée par
rapport à la génération actuelle.
Contrairement à la transition entre la première génération
de 2016 (Honda Clarity) et le modèle actuel, où seuls
les coûts et la longévité avaient été
optimisés, la nouvelle pile bénéficie cette fois
dun bond technologique majeur en termes de compacité et
defficacité. Le module mesure 730 x 580 x 700 mm, pour
un volume total de 300 litres et un poids de 250 kg. Il affiche une
densité énergétique volumétrique de 0,5
kW/l et 0,6 kW/kg.
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