COMMUNIQUER
Avant le téléphone, transmettre le son et l'écriture.

1 - INTRODUCTION

2 - EXPÉRIENCES DE DOM CAUTHEY

3 - EXPÉRIENCES DE ARNOLDT

4 - FRANÇOIS SUDRE ET LA TÉLÉPHONIE MUSICALE

5 - PREMIERS ESSAIS DE TÉLÉPHONIE ACOUSTIQUE

6 - LE TELEGRAPHE électrique

7 - DATES CLES

Retour au sommaire

INTRODUCTION

Jusqu'à 1890. - Cette période comprend toute la série des tentatives et la transformation incessante des méthodes techniques par lesquelles dès la première connaissance des phénomènes électriques il a été possible de fixer les grandes lignes de ce qui deviendra plus tard la l'industrie électrique moderne. Il est particulièrement important de suivre les phases de cette évolution pour comprendre pour quelles raisons la technique définitive s'est établie sur certains préceptes plutôt que sur certains autres, quelles sont les difficultés rencontrées, quelles sont les raisons des nombreuses tentatives.
Les premières réalisations . - Alors qu'avant 1800 et Alessandro Volta les expériences électriques formaient un objet de pure curiosité, après la découverte des piles et du courant électrique les physiciens virent la possibilité de s'en servir pour des résultats d'intérêt pratique et travaillèrent à fond sur cet objet.
Sir Humphry Davy a réussi en 1807 avec le courant électrique à obtenir du potassium et du sodium libres à partir d'alcalis et à effectuer un grand nombre de décompositions qui ont ouvert la voie à l'électrochimie. JFD Arago en 1820 et dans les années suivantes montra que le fer pouvait être magnétisé par le courant électrique, il fit des expériences d'électromagnétisme et construisit des appareils qui constituèrent le germe d'applications importantes.
L. Nobili en 1825 a inventé le galvanomètre astatique, qui a été le premier appareil de mesure adapté à la technique et à l'origine de l'industrie de la mesure électrique ; plus tard, il a construit le premier modèle de moteur électrique, qui est resté oublié et dont l'original est conservé au Musée Scientifique de Florence.
Le premier des générateurs aptes aux applications fut la cellule à deux liquides, avec dépolarisation au sulfate de cuivre, inventée par JF Daniell en 1836.
...
La télégraphie fut la première industrie électrotechnique, et mobilisa bientôt beaucoup de capitaux, avant que toute autre application de l'électricité ne devînt industrielle. avec une seule ligne, et diverses applications ont suivi .

Définition du terme "Télécommunications"

Le terme télécommunications n'a été défini officiellement, pour la première fois, qu'à la conférence internationale de Madrid en 1932.
En fait, jusqu'à cette date, il existait deux entités juridiques différentes, la Conférence internationale télégraphique, d'une part (la plus ancienne : elle avait été créée en 1865 à Paris) et la Conférence internationale radiotélégraphique (dont la première réunion s'était tenue à Berlin en 1906).
En 1932, ces deux conférences se réunirent à nouveau, mais ensemble, à Madrid. La langue française, qui demeurait encore la seule langue officielle, fut utilisée pendant toute la conférence et pour la rédaction des actes finals. Il fallut d'abord trouver un nom pour la nouvelle organisation. Après discussions et échanges de vue, on s'entendit finalement sur l'appellation Union Internationale des Télécommunications (UIT). Quant au terme même de télécommunication il a été défini à la conférence de Madrid de la façon suivante :

« Toute communication télégraphique ou téléphonique de signes, de signaux, d'écrits et de sons de toute nature, par fil par radio ou autres systèmes ou procédés de signalisation électriques ou visuels (sémaphores) ».

La conférence de Madrid, qui fut la dernière conférence de plénipotentiaires avant la Seconde Guerre mondiale, marque la fin d'une époque, c'est-à-dire celle d'une période d'une cinquantaine d'années qui avait vu le développement du télégraphe, l'avènement et l'expansion prodigieuse du téléphone, puis l'apparition des radiocommunications.

C'est en 1947, à Atlantic City, aux États-Unis, que se tint la première grande conférence internationale de l'après-guerre.
De multiples problèmes y furent abordés et étudiés, tant techniques qu'administratifs ou politiques.
Les relations entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union internationale des télécommunications furent précisées et, après bien des discussions, l'ONU donna son accord pour que l'UIT soit reconnue comme « l'institution spécialisée » en matière de télécommunications.

Une nouvelle définition du mot télécommunication fut adoptée tu cours de la Conférence d'Atlantic City. Cette version, qui n'est pas fondamentalement très différente de la première, constitue la définition officielle actuelle.
« On entend par télécommunication toute transmission, émission ou réception de signes, de signaux, d'écrits, d'images, de sons ou de renseignements de toute nature par fil, radioélectricité, optique ou autres systèmes électromagnétiques ».

Le contenu d'une télécommunication peut donc être pratiquement de n'importe quelle nature, mais le moyen de transmission doit être de type électromagnétique, ce qui est d'ailleurs très vaste, puisque l'on sait, depuis Maxwell, que les ondes électromagnétiques englobent l'électricité et l'optique. Une transmission par vole acoustique n'est donc pas, à proprement parier, une télécommunication.

sommaire

COMMUNIQUER

1- Avant le téléphone magnétique

Aussi loin que l'histoire nous permette de remonter le cours des temps, l'homme a essayé de communiquer par les moyens dont il disposait, essentiellement, la vue et l'ouïe. Les dieux eux-mêmes, avaient un messager, Hermès ou Mercure, qui, avec ses ailes sur le dos et aux talons, se riait des distances.
Quant à l'Archange Gabriel, il est devenu le protecteur officiel des transmetteurs.
Mais les moyens humains se heurtent un obstacle commun : la distance.
L'invention de l'écriture a eu pour corollaire, la possibilité de porter des messages.
Mais la vitesse d'une telle transmission a été limitée, pendant des millénaires, à celle du coureur à pied ; témoin en est l'histoire du soldat de Marathon.

Pour résoudre les problèmes dus à la lenteur des transports de messages et à la limite de portée de la parole, l'homme a utilisé des signaux codés ayant une signification connue des deux interlocuteurs et utilisant un support à plus longue portée.
En effet, certains signaux sonores peuvent franchir des distances fort respectables, que ce soit le tam-tam africain, les sirènes ou les sifflets de la marine, ou même, la corne de brume, bien connue des plaisanciers.


Une chanson de geste française, écrite au début du Xllème siècle, assure qu'un preux de Charlemagne, Roland, avant d'être tué vers 780 dans un combat contre des montagnards basques, fut capable d'alerter son empereur à des lieues de distance en sonnant du cor : le fait témoigne surtout de la vigueur de son souffle...

Mais c'est surtout le domaine des signaux optiques qui a été et est encore utilisé : signaux de fumées des Indiens d'Amérique, de feu des Grecs et des Romains, pavillons ou sémaphore de la marine.
sommaire  
Le télégraphe optique, fut pendant un siècle, le premier système de télécommunications digne de ce nom.
Le plus connu et le plus utilisé fut celui du français Chappe (1792).
Quant à la transmission directe de la parole elle-même, elle fut toujours utilisée malgré l'obstacle de la distance.

Si l'on entend par téléphone tout appareil propre à transmettre un son au loin, la téléphonie a existé de tout temps.
A la rigueur, on pourrait dire que crier c'est téléphoner, de telle sorte que les Gaulois employaient la téléphonie, d'après le témoignage de Jules César qui a été cité dans le chapitre précédent au sujet des premières transmissions rapides.
Les historiens rapportent qu'Alexandre le Grand se servait d'un cor gigantesque pour appeler ses soldats et donner des ordres à ses troupes éloignées; c'était encore là de la téléphonie rudimentaire.
Les cloches, les tambours, les clairons sont des instruments téléphoniques. Les coups de canon sont des moyens de téléphoner.

Certaines dispositions particulières peuvent fournir à deux personnes éloignées la faculté de s'entendre l'une ou l'autre en causant à voix basse.
Dans une des salles du Conservatoire des arts et métiers, à Paris, deux visiteurs peuvent, grâce à la forme de la voûte, converser en parlant bas dans les deux angles diagonalement opposés.
Dans la salle des antiques du musée du Louvre, on a placé deux coupes gigantesques en marbre; quoique ces coupes soient séparées par toute la longueur de la salle, on entend très distinctement, en écoutant dans l'une, les propos tenus àvoix basse dans l'autre.
Le porte-voix est aussi un téléphone.
Il se compose d'un tube de fer blanc légèrement conique, terminé à l'une de ses extrémités par un large pavillon, à l'autre par une embouchure à laquelle les lèvres peuvent s'adapter exactement, de manière que les sons émis soient entièrement recueillis par l'instrument.
En suivant le tube, les ondes sonores prennent des directions divergentes et se transmettent au loin.
Avec un bon porte-voix, on peut, quand l'atmosphère est tranquille, se faire entendre à plus de deux kilomètres.

Je vous recommande l'excellent ouvrage "L'ACOUSTIQUE par Rodolphe Radau Librairie Hachette 1870" qui permet de comprendre ou en était les recherches sur la transmission du son, à quelques années de cette fabuleuse découverte " Le téléphone" Magnétique ".


2 - EXPÉRIENCES DE DOM CAUTHEY

Nous savons qu'en 1782 un jeune bénédictin, Dom Gauthey, imagina un moyen de correspondre, entre deux points éloignés, au moyen de tubes métalliques dans lesquels la voix se propageait sans perdre sensiblement de son intensité.
Les expériences que fit l'inventeur constituent le premier essai de téléphonie.
On doit même dire que l'on n'accorda pas à ces expériences tout le crédit et toute l'attention qu'elles méritaient : on jugea qu'elles ne comportaient rien de pratique, et peut-être on se trompa.
La vérité, c'est que, dans des tubes métalliques, convenablement construits et établis, non seulement les sons émis ne perdent rien de leur intensité en parcourant une distance considérable, mais encore cette intensitéaugmente.
C'est ainsi, par exemple, que si l'on tire un coup de pistolet à l'une des extrémités d'un tube de cent mètres de longueur, on entend à l'autre extrémité une détonation comparable à celle d'un coup de canon.

C'est ainsi que le mouvement d'une montre à peine sensible à l'oreille à une distance d'un mètre se perçoit très nettement au bout d'un tuyau métallique de seize mètres de longueur, sans que la montre touche la paroi de ce tuyau.
On a pu communiquer, en parlant à voix basse, de l'une à l'autre des extrémités d'un tube de deux cents mètres de longueur,
dont les diverses portions étaient mal jointes et formaient onze coudes à angle droit; on a constaté, de plus, que les bruits extérieurs ne nuisaient en rien à la netteté de la perception des sons.

Ces observations ont conduit à l'invention des téléphones d'appartement et d'administration, qui consistent en des tubes allant d'une pièce à une autre et permettent à des personnes séparées par un plancher ou par un mur de communiquer sans se déranger.



Dans l'air, le son se propage beaucoup moins loin que dans des conducteurs tabulaires ; on a cependant enregistré des cas où des bruits ont été perçus à des distances considérables.
sommaire

3 - EXPÉRIENCES DE ARNOLDT
Pendant la traversée d'Amérique en Europe, le docteur Arnoldt entendit à bord du paquebot le son des cloches.
Il crut à une illusion, car on était à cent lieues de la côte ; mais, plus tard, il apprit qu'au jour même et à l'heure exacte où il avait perçu les sons, il y avait eu à Rio-Janeiro un branle-bas de cloches à l'occasion d'une fête publique.
Il chercha alors l'explication du phénomène, et il la découvrit : au moment de l'audition, il se prouvait placé au foyer d'une voile rendue concave par une forte brise de terre; la brise avait poussé le son vers le navire, où il avait été recueilli dans le creux formé par la voile.

En se fondant sur ce fait et sur d'autres analogues, le docteur Arnofdt proposa l'établissement de lignes télégraphiques à langage parlé ; en d'autres termes, de lignes téléphoniques.

L'appareil dont il recommandait l'emploi consistait en un miroir métallique concave, placé sur une éminence de terrain à l'une des extrémités de la ligne, et en un grand porte-voix parabolique installé à l'autre extrémité, la distance entre les deux postes étant de plusieurs lieues.
En se plaçant au foyer du miroir, disait-il, les sons envoyés par le porte-voix devaient être parfaitement distincts.

Ce système de correspondance est-il pratique ou ne l'est-il pas, on l'ignore, attendu qu'il n'a été l'objet d'aucune expérience; s'il l'était, il aurait le grand mérite, de pouvoir être utilisé n'importe où et à peu de frais.

François Sudre, professeur à l'école de Sorèze, passa six années de sa vie, de 1817 à 1823, à établir une langue musicale universelle, qui devait servir, entre autres applications, à la téléphonie.

En 1827, il présenta à l'Institut un mémoire qui fut l'objet d'un rapport très flatteur.

L'auteur, était-il dit dans ce document, avait parfaitement atteint le but qu'il s'était proposé; il avait créé une véritable langue musicale, qui offrait aux hommes un nouveau moyen de se communiquer leurs idées et de se les transmettre à des distances éloignées.

sommaire

4 - FRANÇOIS SUDRE ET LA TÉLÉPHONIE MUSICALE

C'est en combinant de manières diverses les sept notes de la gamme que Sudre était parvenu à exprimer toutes les idées.
En somme, le professeur de Sorèze recourait, comme Chappe, à des signes conventionnels; mais, au lieu de rendre ces signes visibles à l'oeil, il les rendait perceptibles pour l'oreille.

Des expériences eurent lieu par ordre du ministère de la guerre et du ministère de la marine.
On fit évoluer une escadre et l'on fit exécuter des manoeuvres à des troupes en donnant les commandements au moyen de cinq notes du clairon combinées d'après les indications de Sudre.

Toutes ces expériences réussirent à souhait, et la commission d'officiers généraux devant qui elles avaient eu lieu conclut à l'adoption du nouveau système dans l'armée et dans la marine.

Après une seconde série d'épreuves, aussi concluante que la première, une commission supérieure proposa d'accorder une somme de cinquante mille francs à l'inventeur comme indemnité de ses travaux, et un traitement annuel de trois mille francs comme directeur d'une école de téléphonie dont la création s'imposait.

François Sudre

Malheureusement pour François Sudre, le gouvernement ne crut pas devoir réaliser ces desiderata.
sommaire
L'inventeur cependant continua à prôner son système ; il fit même mieux, il le perfectionna.
Il réduisit d'abord à trois le nombre des notes qu'il employait; il arriva à ne se servir que d'une seule note, ce qui permettait de transmettre les ordres par un instrument quelconque ne donnant qu'un son unique.
De nouvelles expériences eurent lieu le 4 février 1846; et voici, d'après le Moniteur, comment les choses se passèrent :
Des expériences de télégraphie acoustique pratiquée par le canon ont été faites aujourd'hui à Vincennes, en présence de M. le duc de Montpensier, de M. le général Gourgaud, président du comité d'artillerie, et de plusieurs autres officiers généraux et supérieurs.
On avait mis à la disposition de M. Sudre huit pièces d'artillerie qu'on avait placées en avant de la porte sud du château.
L'élève de M. Sudre, qui devait interpréter les ordres, était derrière les buttes du polygone. Tous les ordres, transmis avec une grande rapidité et sans autre auxiliaire que le canon, ont été interprétés avec la plus scrupuleuse fidélité; et, lorsque la séance a été terminée, S. A. R. ainsi que les généraux ont témoigné toute leur satisfaction à M. Sudre.
Le 3 mars 1850, nouvelles expériences, en se servant de trois notes de clairon (sol grave, do, sol aigu).
II s'agissait, cette fois, de savoir si des ordres partant de l'École militaire pouvaient être communiqués, au moyen de plusieurs postes de clairons échelonnés de distance en distance, au village de Rueil, éloigné de dix kilomètres du point de départ.
Le succès le plus complet a été obtenu.
Voici le texte des ordres que M. le général Guillabert a donnés à M. Sudre :
Gardez-vous sur votre flanc gauche; nous sommes attaqués par des forces supérieures ; envoyez-nous de l'artillerie.
De son côté, l'officier d'état-major qui était à Rueil a transmis au général Guillabert les deux ordres suivants : La brèche est faite au bastion n° 25, prenez vos dispositions pour que l'assaut soit donné demain matin; rentrez au camp.
Malgré ces résultats, on n'introduisit pas officiellement la téléphonie dans l'armée; mais on s'en servit, en 1855, pendant la guerre de Crimée.
Du reste, Sudre ne fut pas sans obtenir pour ses travaux quelques récompenses : en 1855, le jury de l'exposition universelle, présidé par le prince Napoléon, lui alloua une somme de dix mille francs; sept ans plus tard, en 1862, il obtint à l'exposition universelle de Londres une médaille d'honneur pour son invention de la langue musicale universelle et de la téléphonie.

François Sudre est mort le 2 octobre 1862; il avait passé quarante-cinq ans de sa vie à trouver ou à perfectionner son système.
Sa veuve a publié, en 1866, un ouvrage qui porte pour titre : Langue musicale universelle inventée par François Sudre, également inventeur de la téléphonie musicale.

sommaire

5 - PREMIERS ESSAIS DE TÉLÉPHONIE ACCOUSTiQUE

Tout le monde sait que le son met un certain temps à se propager dans l'air, tandis que la lumière parcourt des distances considérables dans un temps inappréciable.
Si l'on tire un coup de canon à quelques kilomètres de nous, nous apercevons immédiatement la lueur produite, et nous n'entendons la détonation qu'après plusieurs secondes; de même, l'éclair nous apparaît avant que le bruit du tonnerre ne nous parvienne.

C'est en 1822 que l'on a déterminé, en une expérience célèbre, la vitesse du son dans l'air.
Les membres du Bureau des longitudes s'étaient séparés en deux groupes, dont le premier s'était porté à Villejuif et le second à Montlhéry, sur deux éminences de terrain d'où ils s'apercevaient réciproquement.
A chacune des stations une pièce de canon avait été installée.
Les observateurs étaient convenus que toutes les cinq minutes un coup de canon serait tiré alternativement à Villejuif et à Montlhéry et qu'à chaque détonation on noterait le nombre de secondes écoulées entre le moment de l'apparition de la lumière et celui de l'audition du son ; la moyenne de ces nombres devait donner une évaluation très exacte de la vitesse du son.
Chaque groupe était d'ailleurs muni de longues-vues et de chronomètres parfaitement réglés.
Le résultat de l'expérience fut que le son parcourt trois cent quarante mètres quatre-vingt-huit centimètres par seconde à la température de seize degrés.
-------------------------------------------------------------------------------------

La vitesse du son dans l'eau a été déterminée par Colladon et Sturm, en 1827, sur le lac de Genève.

Une cloche plongée dans l'eau était frappée par un marteau extérieur, et le choc provoquait l'inflammation d'une petite quantité de poudre.
A une distance mesurée d'avance avec une rigoureuse exactitude, un observateur appuyait l'oreille contre l'embouchure d'un cornet acoustique dont le pavillon s'ouvrait dans l'eau à une profondeur égale à la profondeur d'immersion de la cloche.
Comme dans l'expérience de Villejuif, on notait le temps écoulé entre l'instant de la vision et celui de la perception.

Le résultat auquel on arriva fut que le son parcourt dans l'eau mille quatre cent trente-cinq mètres par seconde à la température de huit degrés.
sommaire
La vitesse du son dans l'eau a été déterminée par Colladon et Sturm, en 1827, sur le lac de Genève.


Le résultat auquel on arriva fut que le son parcourt dans l'eau mille quatre cent trente-cinq mètres par seconde à la température de 8 degrés.
sommaire  

- LE TELEPHONE ACOUSTIQUE
Avant l'invention de la téléphonie électrique, la conversation à distance se faisait à l'intérieur des habitations, voire même entre immeubles voisins, au moyen de porte-voix, dits acoustiques.

Ces appareils consistaient simplement en un tube de cuivre qui reliait les deux points entre lesquels devaient se produire les entretiens.
A chaque extrémité du tube de cuivre était fixée une embouchure en bois destinée à faciliter l'émission de la parole.
L'acoustique est, comme on le voit, d'une grande simplicité et son emploi a été fréquent toutes les fois qu'il s'agit de converser entre deux pièces très rapprochées, comme par exemple d'un étage à un autre ou entre deux appartements voisins.

On conçoit que le tube de cuivre ne saurait être d'une seule longueur.
Dans les parties droites on se sert de tubes ayant d'ordinaire de 2m,80 à 3 mètres et on les raccorde au moyen de petites parties d'un tube d'un diamètre un peu supérieur appelées mandions et qui chaussent sur les premiers.
Pour permettre au porte-voix de suivre les contours des murs, on se sert de différentes pièces de formes appropriées.
Les coudes servent à contourner les angles, les S à échapper des entablements ou parties de boiseries en saillie.
A chaque extrémité d'un porte-voix, on met ce que l'on appelle une bague à vis servant à relier un tube souple qui se termine par l'embouchure en bois que l'on approche ainsi aisément de ses lèvres.

a
Cliquez
sur la vue agrandir

D'autres fois on simplifie les choses et on rend les appels plus faciles en posant une sonnerie électrique annonce et réponse qui double en quelque sorte le porte-voix.
L'addition d'appareils électriques a cet avantage qu'elle permet de donner un appel dont on peut faire varier l'intensité en prenant des sonneries plus ou moins fortes.
Ces dernières peuvent également Nous allons donner quelques installations de porte-voix prises parmi les plus couramment employées.

sommaire
Les porte-voix les plus simples sont ceux qui servent à transmettre des ordres entre deux pièces superposées que l'on réunit directement par un tube en cuivre de fort diamètre (30 millimètres d'ordinaire).
L'extrémité du tube placée à côté de la personne qui transmet les ordres est terminée par une embouchure en cuivre sur laquelle elle applique ses lèvres pour parler ; l'autre extrémité est munie d'un pavillon de forme très évasée, semblable à celui des instruments de musique. Ce pavillon porte le nom de conque. Il permet d'entendre les ordres transmis dans toute la pièce où il se trouve.
A ce porte-voix il n'est adjoint aucun mode d'appel d'avertissement, les deux personnes qu'il met en rapport sont supposées être constamment près de l'appareil.
C'est le porte-voix du capitaine de navire qui donne au mécanicien tous les ordres de marche.
C'est également celui qui est en usage dans de nombreux restaurants et qui réunit la salle occupée par le public à la cuisine située au sous-sol.
Les ordres se transmettent de la même façon. Au lieu de commander : En avant, plus vite, doucement, stop ! ! les garçons de restaurant indiquent à haute voix au cuisinier affairé autour de ses fourneaux, les différents plats commandés par leurs clients, en faisant suivre souvent leur énonciation d'un Boum ! que dans les moments de presse ils envoient avec un brio tout professionnel.
Dans cette embouchure en bois est enfoncé un sifflet. Quand l'un des interlocuteurs veut entrer en conversation, il retire le sifflet de l'embouchure et souffle dans celle-ci pour faire résonner le sifflet placé dans l'autre embouchure, et le remet ensuite en place.
La personne appelée retire son sifflet et souffle à son tour afin d'avertir qu'elle est prête à écouter, et l'entretien commence en portant alternativement l'embouchure de la bouche à l'oreille pour parler et écouter.

On trouvera, dans la vue ci contre, un spécimen de porte-voix dans lequel nous avons réuni toutes les pièces les plus couramment usitées dans la pratique.
Lorsque d'un seul endroit on désire correspondre à plusieurs autres, on en fait partir un nombre de tubes égal à celui des directions à relier au poste central.
Les appels se font ainsi qu'il a été dit pour un porte-voix simple. Toutefois, comme au central on a besoin de savoir de quelles directions viennent ces appels, on munit chaque embouchure d'un sifflet donnant un son différent qui permet de les distinguer entre eux.
Quand on désire savoir si on a été appelé pendant une absence ou encore si l'on veut éviter les sifflets de sons différents, on fait usage d'embouchures à signal. Le sifflet de ces embouchures est muni d'une petite tige en bois terminée par une boule qui la rend plus visible. Quand on souffle dans ce sifflet, cette tige est projetée au dehors du logement qu'elle occupait et reste apparente tant qu'elle n'a pas été remise en place à la main.

sommaire


Cliquez sur les pièces pour les agrandir

Un porte-voix à peu près analogue est celui que l'on emploie dans les maisons où l'enfant est confié aux soins d'une nourrice occupant une chambre assez éloignée de celle où se tient la mère du bébé.
Un gros tube réunit les deux pièces. L'extrémité qui se trouve dans la chambre de la nourrice aboutit au-dessus même du berceau et se termine par un large pavillon placé en quelque sorte comme la pomme d'un appareil à douche, de façon à ce que l'on puisse entendre en prêtant l'oreille à l'autre bout ce qui se passe dans la pièce.
La mère peut ainsi surveiller à distance son enfant, se rendre compte s'il crie ou s'il se plaint et au besoin parler à la nourrice.
Nous avons dit que le porte-voix le plus couramment employé consistait en un tube de cuivre droit muni à chacun de ses bouts d'une embouchure avec sifflet.
Un tube souple sert d'intermédiaire et rend plus facile l'entretien.
Quand on doit appeler de deux points différents à un seul endroit, on se sert d'une fourche ou Y et, pour faciliter les appels, on emploie les sonneries électriques.
Dans les hôtels à voyageurs, on met souvent un porte-voix qui relie chacun des étages au rez-de-chaussée : le même tube comporte un branchement par étage. L'embouchure du rez-de-chaussée est munie d'un sifflet qui indique les appels ; les autres embouchures sont fermées par un bouchon sans sifflet.

sommaire
Si on veut pouvoir appeler réciproquement, on installe des sonneries électriques afin de pouvoir sonner à tel étage que l'on désire, et au besoin on met un tableau indicateur au rez-de-chaussée, au cas où la personne qui doit répondre est exposée à s'absenter.
On pourra également se servir de porte-voix séparés pour relier ensemble les différents appartements d'un même immeuble à la loge du concierge. Chaque locataire a, de la sorte, la faculté de demander ce dernier ou de lui transmettre des ordres pendant le jour ou la nuit. Un tableau électrique est alors à peu près indispensable, à moins que le nombre d'étages ne dépasse pas deux ou trois, auquel cas les deux ou trois embouchures du rez-de-chaussée comportent simplement des sifflets de sons différents ou des sifflets à signal.
Donnons enfin un système de porte-voix assez peu connu et qui cependant pourra rendre des services.
Il consiste en deux porte-voix A A mettant en relation deux pièces éloignées avec une troisième B. Les deux porte-voix sont simples, c'est-à-dire se terminent chacun par des embouchures ordinaires distinctes. On pourra, en employant une embouchure dite conjuguée, mettre en relation directe les deux pièces A, soit momentanément, soit pour un laps de temps voulu. A cet effet, on enlèvera les deux sifflets en B et on fixera les deux embouchures dans le tube & double cône C, De la sorte, on obtiendra un porte-voix direct entre A A qui pourront s'appeler et se causer en cas d'absence de la personne placée en B .

Cliquez pour agrandir

Les embouchures de porte-voix sont d'ordinaire soutenues par des lyres en cuivre. Ces lyres ont le double but et d'éviter que les sifflets ne tombent si l'embouchure restait pendante, ce qui empêcherait tout appel, et de la mettre commodément à portée de la main. Lorsque plusieurs porte-voix sont placés à côté les uns des autres, les lyres, de formes spéciales, comportent des étiquettes indiquant les pièces auxquelles ils correspondent.
Pour remédier à la chute des sifflets, on a fait usage, il y a un certain nombre d'années, d'embouchures ayant un mécanisme spécial supprimant le sifflet. Ces appareils coûtaient fort cher et étaient d'un fonctionnement assez irrégulier, aussi ont-ils été peu à peu abandonnés.
Je ne m'arrêterai pas davantage sur ce sujet.



sommaire
L'établissement des porte-voix ne présente que des difficultés matérielles d'exécution qui réclament simplement du soin et une certaine habitude de faire les percements et de poser correctement les tubes.
Les fabricants donnent à toutes les personnes qui désirent les utiliser les renseignements que nous ne pourrions donner ici, parce qu'il faudrait trop multiplier les détails si l'on voulait embrasser tous les cas que l'on rencontre dans la pratique.
L'emploi simultané des appareils électriques et des porte-voix rend des services fort appréciés dans les grandes administrations, les hôtels, les usines, etc.

Les porte-voix ont l'avantage de ne demander aucun entretien et transmettent la parole de façon constamment régulière.
Ils présentent par suite une sécurité absolue lorsqu'il est nécessaire de pouvoir éviter toute interruption de service.
Ils échappent à des causes de dérangement souvent difficiles à éviter avec les téléphones électriques et ne réclament d'ouvriers spéciaux ni pour leur installation, ni pour leur entretien.
Quand on a à lutter contre de fortes trépidations, ou encore lorsqu'il faut réunir deux ateliers bruyants soumis à des vibrations mécaniques violentes, les téléphones ne donnent que des résultats médiocres ou nécessitent un établissement spécial, parfois celui de cabines isolées; le porte-voix leur sera alors préféré si la distance le permet.
C'est ainsi que l'usage du porte-voix a été maintenu pour certaines applications dans lesquelles les téléphones n'ont pu donner satisfaction en dépit de toute leur perfection.


6- LE TELEGRAPHE électrique

Ce petit paragraphe n'est qu'une brève histoire du télégraphe pour introduire l'histoire du téléphone.
Il existe de nombreux sites sérieux et complets qui détaillent ce sujet, ce n'est pas l'objectif de ce site consacré au téléphone.

Introduction :

Le télégraphe aérien fut essentiellement un moyen de communication convenant aux pouvoirs publics centralisé comme celui qu'a connu la France sous la Révolution et l’Empire ; toutes les liaisons partaient d’ailleurs de Paris. Mais on ne peut considérer l'avènement du télégraphe aérien comme celui d’un nouveau média.
Ce nouveau média, ce sera le télégraphe électrique. C'est lui qui ouvrira les portes de l’avenir et c'est pourquoi on peut considérer que l'ère des télécommunications modernes commence avec les premiers pas du télégraphe électrique, Plus précisément, c'est l'invention du télégraphe électrique par Samuel Morse, en 1837, aux États-Unis, qui constitue l'événement décisif.
Certes, exactement à la même époque, Cooke et Wheatstone, en Grande-Bretagne, faisaient les premières démonstrations de leur « télégraphe à aiguilles » qui allait prendre par la suite une assez grande extension. La Grande-Bretagne sera même le premier pays à construire et à mettre en exploitation des liaisons télégraphiques, à partir de 1843.
Néanmoins, il ne fait aucun doute que la grande invention est celle de Samuel Morse. Morse, qui sut, concevoir un système d'une étonnante simplicité : un code séquentiel à deux éléments seulement (le trait et le point). Ce code s'adaptera parfaitement à tous les moyens de communication futurs et notamment à la radio, aussi bien en phonie (lecteur au son) qu'en graphie.
En quelque sorte, l'invention de Morse était un événement porteur d'avenir, et c'est à ce titre qu'il peut être qualifié d'historique et marque le début des télécommunications modernes.

Voyons de façon rapide comment est arrivé le télégraphe
En France le pionnier en télégraphie est Abraham-Louis Breguet, fournisseur régulier du télégraphe optique de Chappes. Lire l'histoire Bréguet

Avant de passer à la découverte du téléphone magntétique, il faut voir savoir qu'à cette époque, les principes de l'éléctromagnetisme étaient mis en application avec le télégraphe éléctrique qui succéda au télégraphe optique de Chappes.

Qui fut le premier à faire fonctionner un télégraphe au moyen d'une pile ?
Cet honneur revient tout entier au baron Schilling, officier fie l'armée russe, qui construisit à Saint-Pétersbourg le premier télégraphe électro-magnétique, et nous verrons comment ce fait détermina l'introduction des télégraphes électriques en Angleterre.
On sait que Sœmmering, en Allemagne, avait construit un télégraphe dans lequel les signaux étaient produits par l'action du courant galvanique dans l'eau qu'il décompose. Il reste à lixer l'époque exacte et la cause de cette découverte; car les auteurs diffèrent tous sur cette époque, et Steinheil lui-même, qui vivait dans la même ville que Sœmmering, commet une erreur de date. Poppe et Kohi, comme Steinheil, ne décrivent d'ailleurs pas correctement l'appareil.
Le 6 août 1809, fut construit ce premier télégraphe galvano-électrique .Le docteur Samuel-Thomas von Sœmmering, né à Thiin en 1755, et décédé en 1830 à Francfort-sur-le-Mein, avait fait ses études à l'Université de Gœttingen. Nous le trouvons professeur d'anatomie à Mayence de 1785 à 1796; puis, médecin pratiquant à Francfort jusqu'en 1805; ensuite à Munich, où il devint membre de l'Académie des sciences et conseiller privé du roi de Bavière.

Le galvanisme l'avait occupé, comme Hiimhohlt et d'autres, et il recherchait à l'appliquer à la découverte des mystères de la physiologie. Dés le mois de novembre 1801, son attention s'était surtout fixée sur l'action chimique du courant galvanique, et en janvier 1808, aidé du chimiste Gehlen, son collègue de l'Académie, il communiqua à ce corps savant les brillantes découvertes chimico-galvaniques de Humphry Davy, dans son laboratoire de l'Institution royale de Londres.
Sœmmering, abandonnant la voie des télégraphes optiques, chercha si l'évolution visible du gaz qui résulte de la décomposition de l'eau par l'action du courant galvanique ne pourrait pas lui fournir le moyen de communication désiré, et il inscrit dans ses notes :
« Je ne me suis pas reposé jusqu'à ce que j'aie pu réaliser mon idée de faire un télégraphe au moyen de l'évolution du gaz. »
Le 22 juillet, son appareil était si avancé qu'il pouvait fonctionner, et il écrit : « Enfin, mon télégraphe est terminé » puis : « La nouvelle petite machine télégraphique fonctionne bien. »
II l'améliora toutefois encore, et ce ne fut que le 6 août qu'il considéra son télégraphe comme complet. Il en était enchanté, car il le faisait fonctionner à travers un circuit de 724 pieds, et il note ce jour-là :
«J'ai essayé mon appareil, maintenant complet, et il répond entièrement à' mon attente. Il fonctionne avec vitesse à travers fies fils ayant deux fois 362 pieds prussiens, ce qui forme un circuit de 724 pieds. »

sommaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Deux jours plus tard, ce circuit était élevé à mille pieds, et le 18 à deux mille.
Enfin, le 29, il présenta son appareil à l'Académie des sciences de Munich.
Le baron Larrey , revenant de l'armée, visita son ami Sœmmering, qui ne manqua pas de lui montrer son télégraphe. Il fut de suite convenu que Larrey l'emporterait à Paris pour le présenter à l'Institut.
L'appareil fut en effet présenté à l'Institut; mais aucun rapport ne fut rédigé par la commission d'examen.
Sans doute le télégraphe de Chappe paraissait suffisant à l'Académie.
A l'époque où Sœmmering fut nommé membre de l'Académie des sciences de Munich (1805), un officier russe, le baron Pawel Lwowitsch Schilling (de Cronstadt) était attaché à la mission militaire de l'ambassade.
Cet officier vit les expériences de Sœmmeiïug, en 1810, et fut tellement frappé de l'utilité de l'invention qu'il fit, dès ce jour, son étude favorite dn galvanisme et de ses applications. Ce fut vers cette époque (le 23 août 1810) que Sœmmering inventa la première sonnerie électrique. En voici la description sommaire : Le gaz, s'élevant dans deux tubes pleins d'eau sous l'influence des pointes électrisées, s'accumulait sous une espèce de cuillère en verre dont le levier, en s'abaissant graduellement, opérait le déclenchement d'un autre levier qui libérait une petite balle en plomb, dont la chute sur un timbre produisait l'alarme.
Ce petit appareil causa une grande joie à Soemmering.

sommaire

Cette sonnerie n'est pas représentée dans la description du télégraphe de Soemmering, dans les Mémoires (Denkschriften) de l'Académie de Munich publiés en 1811, qui ne contient que la description sommaire que nous avons reproduite ci-dessus.
Le 7 septembre 1810, Sœmmering et Schilling expérimentèrent le télégraphe avec des fils recouverts d'une solution de caoutchouc, puis d'un vernis. C'est sans doute la première application d'une matière isolante soluble sur un fil conducteur. Sœmmering habitait alors la maison de Leyden, et son fil sole faisait plusieurs fois le tour de cette habitation.
Au printemps de 1812, Schilling, poursuivant l'amélioration de l'isolement des conducteurs électriques, les avait suffisamment isolés pour pouvoir envoyer le courant sans perte à travers de longues distances sous l'eau. La guerre pendante entre la France et la Russie rendait Schilling anxieux de pouvoir relier le champ de bataille aux places fortes au moyen d'un câble de ce genre. Il voulait aussi faire sauter des mines à travers les cours d'eau. Son moyen d'enflammer la poudre était remarquable pour l'époque et consistait à obtenir, de deux morceaux de charbon de bois taillés en pointe, la flamme qui devait embraser la mine. Dans l'automne de 1812, il fit sauter plusieurs mines de cette façon à travers la Neva, à Saint-Pétersbourg.
Ayant rejoint l'armée à la fin de 1813, il fit la campagne de France en 1814, et, étant entré dans Paris le 31 mars, à la suile de l'empereur Alexandre Ier, il reprit ses expériences durant son séjour dans la capitale, où l'on put le voir plusieurs fois faire sauter des mines au moyen du courant électrique à travers la Seine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A son retour à Munich, en 1815, Schilling communiqua à Scemmering un petit livre imprimé à Paris, en 1805, et intitulé : Manuel du galvanisme, par Joseph Izarn, professeur de physique au lycée Bonaparte. Ce manuel fait mention de la découverte de Romagnesi. Toutefois, ni Sœmmering ni son ami ne furent frappés de l'application pratique que la découverte de Romagnesi pouvait recevoir. Sœmmering et Schilling connaissaient donc, la découverte de Gian-Domenico Romagnesi, et ils avaient lu son mémoire publié à Trente, le 3 août 1802, et commençant ainsi : « II signore consigliere Gian-Domenico Romagnesi si affretta a communicare ai fisici dell' Europa 11110 sperimento relative alfluido galvanipo applicato al magnétisme. » On connaît l'importante découverte de Romagnesi, qui avait fait dévier une aiguille aimantée sous l'influence d'un courant galvanique.
On sait que l'année 1820 ouvrit une ère nouvelle à l'électricité. C'est à dater d'alors que l'avenir de la télégraphie électrique pouvait être prévu.
Hans Christian Œrstedt avait étudié plus attentivement que Romngnesi les effets d'un courant voltaïque sur l'aiguille aimantée. Arago avait communiqué à l'Académie des sciences les expériences d'Œrstedt, et Delarive, en septembre 1820, avait répété avec Pictet ces expériences à Genève.
On a prétendu qu'Œrstedt avait eu connaissance de la découverte faite, en 1802, par Romagnesi.

Nous avons vu que cette découverte avait été indiquée dans le Manuel du galvanisme d'Izarn ; elle était pareillement décrite dans un livre publié en 1801, à Paris, par Giovanni Aldiui (neveu de Galvani) et intitulé : Essai théorique et expérimental sur le galvanisme, imprimé à Paris en 1804 et dédié à Bonaparte. Il dit, à la page l'.M : « M. Romagnesi, physicien de Trente, a reconnu que le galvanisme faisait décliner l'aiguille aimantée. .»
Œrstedt, qui vint à Paris en 1802 et 1803, et de nouveau en 1813, fut chaque fois en relation avec Aldini. Le manuel d'Izarn, imprimé en 1805, semble reproduire textuellement ce passage du livre d'Aldini imprimé en 1801; voici ce passage : « D'après les observations de Romagnesi, physicien de Trente, l'aiguille déjà aimantée et que l'on soumet au courant galvanique éprouve une déclinaison. » N'est-ce pas là littéralement ce que le monde a été habitué à appeler, depuis 1820, la découverte d'Œrstedt. II était certainement du à Romagnesi de le reconnaître comme ayant défriché un terrain qui a tant rapporté à d'autres depuis.
Le livre d'Aldini fait aussi mention du chimiste Joseph Mojon, de Gènes, comme ayant, avant 1804, observé une sorte de polarité dans les aiguilles non aimantées qu'on exposait dans le voisinage du courant galvanique. Izarne répète dans son Manuel du galvanisme qui, ayant été, par ordre, placé dans la bibliothèque de tous les lycées de France, doit exister encore en nombre dans notre pays.

sommaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ampère fut le premier à émettre l'idée que les mouvements de l'aiguille aimantée, ainsi obtenus, pourraient servir à la télégraphie; mais ni lui ni personne autre ne songea alors à construire un appareil sur cette base.
Il était réservé au baron Schilling de construire, à Saint-Pétersbourg, le premier télégraphe électro-magnétique. Ses relations avec Sœmmering l'avaient rendu passionnément attaché à l'idée de faire de la télégraphie au moyen du galvanisme.
Son premier appareil se composa d'une aiguille aimantée suspendue horizontalement par un fil de soie au centre d'un multiplicateur de Schweiger; sous l'aiguille, il avait placé un disque de papier teinté en deux couleurs, de façon à mieux distinguer ses mouvements.
Afin de donner de la fixité à son aiguille et éviter les oscillations, Schilling avait placé, à l'extrémité inférieure de son axe, une petite pièce légère en platine, plongée dans une coupe pleine de mercure. Graduellement, il simplifia son appareil.
Longtemps il employa cinq aiguilles; puis il parvint à signaler avec nue seule aiguille et un seul multiplicateur, produisant, par une combinaison de mouvements dans les deux directions, tous les signaux nécessaires pour les lettres et les chiffres.
En septembre de cette année, Schilling exhiba son appareil devant la réunion des naturalistes allemands de Bonn, sur le Rhin, dans la section de physique et de chimie que présidait le professeur Georg Whilhelm Muncke, de l'Université d'Heidelberg.
Ce savant fut tellement charmé de cet appareil qu'il en fit construire immédiatement un semblable, pour le montrer dans ses conférences.
Cet appareil existe encore dans le cabinet de physique de l'Université d'Heidelberg.



Vue avant du télégraphage à aiguille



sommaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il nous reste à voir comment ce télégraphe, qui fut d'ailleurs imité par Weber de Gœttingen, fut ensuite importé à Londres.
On sera surpris de voir le nom de lord Byron apparaître ici, mais ses œuvres poétiques mentionnent, dans un quatrain, le nom de John William Rizzo Hoppner, qui fut l'ami intime de William Fothergill Cooke, l'introducteur du télégraphe en Angleterre.
W. F. Cooke ne songeait aucunement an télégraphe, ni aux applications de l'électricité à la télégraphie, pendant le séjour qu'il fit à Heidelberg à partir de l'été 1835. Fils du docteur William Cooke, professeur de médecine à Durham, il s'était fixé à Ileidelberg, pour y apprendre à mouler, en cire, les pièces anatomiques nécessaires à sa profession.
Ce fut au commencement de mars 1836 que son ami Hoppner, étudiant de I'université d'Heidelberg, lui apprit que le professeur de physique avait dans son cabinet un appareil électrique au moyen duquel il pouvait transmettre des signaux d'une pièce à une autre. Ce professeur n'était autre que l'ami de Schilling, Georg Whilelm Muncke, qui avait relié son habitation au cabinet de physique où il donnait ses leçons, au moyen de fils suspendus.
M. Hoppner mena son ami Cooke à une des leçons du docteur Muncke, le 20 mars 1830.
Quand M. Cooke eut vu l'appareil et qu'on lui eut expliqué qu'il pouvait fonctionner à de grandes distances, il fut frappé de l'utilité qu'offrirait un pareil moyen de correspondance en Angleterre, particulièrement dans les tunnels de chemin de fer qui, à l'époque, s'étendaient chaque jour de plus en plus. Il se décida dés lors à abandonner ses études anatomiques à Heidelberg, et à rentrer en Angleterre pour y poursuivre l'établissement de télégraphes électriques.
M. Cooke, qui ne s'était jamais occupé de physique en général , ni d'électricité, en particulier, ne fit pas la connaissance du professeur Muncke, qu'il appelle Moncke dans ses écrits. Il n'avait donc pas l'idée que le télégraphe qu'il avait vu avait été imaginé par Schilling et construit sur le modèle qu'il avait à Bonn. Il en attribue tout le mérite à Gauss qu'il appelle Gaüss.



Vue arrière du télégraphage à aiguille

 

 

 

sommaire


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voici d'ailleurs ce que Cooke écrivait sur ce sujet en 1841 : «Étant revenu des Indes en congé, pour cause de santé, j'étudiais l'anatomie et modelais mes dissections à Heidelberg, lorsque, en mars 1830, il m'arriva d'assister à une de ces applications si communes de l'électricité à des expériences de télégraphie, que l'on a répétées sans aucun résultat pratique depuis un demi-siècle. Comprenant que l'agent employé pouvait être utilisé à un objet plus utile que l'illustration de leçons de physique, j'abandonnai immédiatement mes études d'anatomie et donnai toute mon attention à la construction d'un télégraphe électrique pratique. »
On ne s'imaginerait guère, en lisant ceci, que M. Cooke avait vu des expériences faites avec une copie d'un télégraphe électromagnétique construit en Russie par Schilling, qui l'avait apporté à Bonn six mois avant l'époque dont parle Cooke. Le fonctionnement de cet appareil est d'ailleurs traité par lui « comme une de ces expériences si communes répétées depuis un demi-siècle »; conséquemment, avant même la découverte de la pile de Volta et de l'électro-magnétisme.
Lorsque, par suite de différents désagréables entre le professeur Wheatstone et M. Cooke, sir lsambart Brunel et le professeur Daniell furent nommés arbitres, en 1840, sans prendre la peine de recherchër l'origine du télégraphe de Cooke, ils décidèrent dans leur arbitrage (en 1841) que «M. Cooke avait vu, en mars 1830, à Heidelberg où il s'occupait de recherches scientifiques, et cela pour la première fois, une de ces expériences bien connues sur l'électricité (considérée au point de vue des moyens de communications télégraphiques), qui ont été essayées et reproduites de temps en temps, depuis des années, par divers physiciens. »

Mr. Cooke écrit ailleurs : «An mois de mars 1836, j'étais à Heidelberg occupé d'anatomie, lorsque, le 6 mars, une circonstance fortuite donna une direction toute nouvelle à ma pensée. Ayant vu faire une expérience de télégraphie électrique par le professeur Moncke d'Heidelberg, qui avait, je crois, emprunté ses idées à Gaüss, je fus tellement frappé du pouvoir étonnant de l'électricité et si fortement impressionné de l'application qu'on peut en faire à la transmission télégraphique des nouvelles, qu'à partir de ce jour j'abandonnai complètement mes occupations antérieures et m'adonnai avec toute l'ardeur qu'on me connaît à la réalisation pratique d'un télégraphe électrique, objet qui a toujours occupé toute mon énergie depuis. L'expérience du professeur Moncke était, à cette époque, la seule que j'aie vue ou dont j'aie entendu parler sur ce sujet. »
M. Cooke nous informe que, trois semaines après avoir vu l'expérience de Muncke, il avait construit, en partie à Heidelberg (où M. Hoppner l'assista), en partie à Francfort, un appareil semblable, mais ayant trois aiguilles, produisant vingt-six signaux.
Il revint à Londres le 22 avril 1836, où il s'appliqua jour et nuit à la construction de ce qu'il appelle un instrument mécanique, mis en mouvement par l'attraction d'un électro-aimant.
Cet appareil fut soumis, eu janvier 1837, à certains des directeurs du chemin de fer de Liverpool à Manchester, et M. Cooke leur proposa l'adoption de son système dans le long tunnel qui descend d'Edge-Hill, près de Liverpool, à la station centrale de Lime-Street, mais sa proposition ne reçut aucune suite.


sommaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Après avoir consulté deux fois Faraday, Cooke, sur le conseil du Dr Roget, fit une visite, le 27 février 1837, au professeur Charles Wbeatstone, à sa résidence de Conduit-Street, et peu après au cabinet de physique du professeur au « King's-College ».
Le résultat de ces entrevues amena, en mai 1837, la résolution d'allier leurs efforts pour introduire l'emploi du télégraphe en Angleterre.
Le professeur Wheatstone n'était pas encore certain à cette époque que l'électro-aimant pût fonctionner à de grandes distances, et M. Cooke, qui avait laissé derrière lui l'appareil construit à Heidelberg, en construisit un nouveau avec quatre aiguilles. L'opinion commune était que le principe qui faisait agir l'appareil de Muncke était celui qu'il fallait adopter pour l'usage pratique.
Ni le professeur Wheatstone, ni M. Cooke, ne savaient qu'en agissant ainsi ils se servaient du plan de Schilling.
Le 12 juin, le brevet fut enregistré, et il fut décidé qu'on ferait une expérience préliminaire avec l'appareil télégraphique projeté, sur nue ligne de quelque étendue.
En conséquence, le 25 juillet 1837, un essai fut fait à la station du London and Birmingham Railway, alors en construction, sur des fils d'une longueur de un mille et quart, reliant Euston-Square à Gamden-Town. C'était la première fois que l'on faisait une pareille expérience au dehors, en Angleterre, avec un appareil électrique. Cette expérience eut lieu treize jours avant la mort du baron Schilling, qui succomba à Saint-Pétersbourg, le 7 août, sans avoir jamais eu connaissance de l'introduction de son télégraphe en Angleterre.


sommaire

Le 19 novembre 1837, MM. Cooke et Wheatstone conclurent un acte d'association, et le 12 décembre, ils envoyèrent au « Patent Office » la description de leur appareil.
Cette description n'était pas désignée comme une invention nouvelle, mais comme un perfectionnement. En réalité, ses parties essentielles étaient fondées sur le même principe que celui de Schilling, c'est-à-dire sur la déviation de l'aiguille aimantée sous l'effet de multiplicateurs.
Le professeur Wheatstone avait considérablement amélioré l'application, comme on devait s'y attendre d'un pareil physicien, et les aiguilles étaient maintenues verticales au lieu d'être horizontales.
L'abbé Moigno, citant une communication l'aile à l'Académie des sciences de Paris, dit que Schilling avait employé aussi jusqu'à cinq aiguilles verticales dans son appareil. Schilling n'a jamais eu d'aiguilles verticales dans son instrument.
Le premier appareil construit sur les données de Wheatstone avait cinq aiguilles; elles furent promptement réduites à deux, et sur certaines lignes on en construisit même à une aiguille.
Il faut rendre à M. Cooke cette justice, que son zéle et ses efforts ont certainement déterminé l'établissement de la télégraphie en Angleterre.
Après tout ce qui s'était fait on Europe avant le mois de septembre 1837, par Schilling, Steinheil, Gauss et Weber, Cooke et Wheatstone, il est pénible de remarquer que le peintre américain Morse, qui fit, le 4 septembre 1837, une pauvre expérience qu'il considéra comme ayant réussi, ait pu être considéré par toute l'Europe comme l'inventeur du Télégraphe électro-magnétique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Samuel Finley Breese Morse naquit en 1791 et était l'aine de trois frères.
Son père, le Révérend Jedediah Morse, avait encouragé son goût pour la peinture, et Morse voyageait parfois en Europe pour copier des tableaux. Pendant l'automne de 183:2 il rentrait du Havre en Amérique.
À bord du paquebot le Sully se trouvait, parmi les passagers, le Dr Charles F. Jackson, de Boston, qui avait assisté aux conférences faites par Pouillet à la Sorbonne. On se souviendra, sans doute, qu'en 1831 Pouillet avait exhibé dans ces conférences son grand électro-aimant, supportant un poids supérieur à plus de 1 000 kilogrammes.
Pendant le voyage, qui dura du 8 octobre au 15 novembre, le Dr Jackson ramena constamment la conversation sur l'électricité et l'électro-magnétisme, ce qui amena l'occasion de parler de la possibilité de télégraphier au moyen de signaux électro-magnétiques.
Le Dr Jackson avait à bord un petit électro-aimant, acheté à Paris, chez Pixii fils, et aussi une petite pile galvanique. Arrivé à New-York, Morse reprit sa profession de peintre, qui le faisait vivre, et songea, comme on peut le penser, à ses conversations à bord du Sully.
Comme on a toujours désigné Morse sous le titre de professeur, il convient de rappeler ici qu'il n'était pas autre chose que professeur de littérature et de dessin, titre qui lui fut donné par l'Université de New-York, où il n'a d'ailleurs jamais professé. Vers la fin de 1835, Morse fit des essais de signaux électromagnétiques, mais n'obtint aucun résultat.

Morse


Deux ans plus tard (1837), ayant appris les découvertes faites en Europe (son frère Sidney éditait un grand journal), il s'aboucha avec un amateur de science, et, mettant à profit les expériences faites à Princetown par le professeur Henry, il produisit un appareil qui ne donna toutefois aucun résultat pratique.
Les professeurs américains Henry et Bâche avaient été à Londres en 1837 et avaient fait une visite à Wheatstone à « King's Collège » le 11 avril, et plusieurs Américains connaissaient le désir de Wheatstone de protéger ses inventions en Amérique en y prenant des brevets.
Morse n'avait pas alors l'idée de produire sur le papier des lettres représentées par des signes.

sommaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ses signaux se bornaient à la représentation des chiffres de la numération.
Avec les nombres ainsi obtenus, il trouvait dans un vocabulaire les mots que ces groupes de chiffres représentaient.
Quand des chiffres et non des mots devaient être exprimés, un onzième signe en donnait avis.
Pour chaque signal, il avait construit des types dentés qui, introduits successivement dans une règle, pouvaient recevoir un mouvement en avant.
Les dents des types soulevaient un levier par le moyen duquel le courant électrique, après avoir traversé la ligne, s'écoulait à travers les bobines d'un électro-aimant, qui attirait une armature à l'extrémité de laquelle on avait fixé un crayon.
Ce crayon, en passant lentement sur un rouleau, inscrivait sur une bande des zigzags ressemblant aux dents d'une scie.
Les signaux ainsi obtenus et représentant des nombres étaient alors traduits d'après le vocabulaire.
Le Dr Léonard D. Gale, professeur de chimie, et résidant dans la même maison que Morse, lui avait appris à construire les bobines d'un électro-aimant.
Il lui avait également procuré le fil nécessaire et une pile convenable. Morse l'associa à ses travaux, et lui fit obtenir plus tard (1846) une position dans le« Patent office » de Washington.
Lorsque, vers la fin d'août 1837, arriva en Amérique un compte rendu des travaux de Steinbeil, à Munich, traduit du Neue Wiirzlurfier Zeitung du 30 juin, le lendemain même, par l'influence de Morse et de son frère, un journal américain publia un article où il tançait vertement la feuille qui avait traduit le compte rendu allemand,

sommaire




ajoutant que ceux qui copient ces articles dans les journaux européens paraissent ignorer que le télégraphe électrique, cette merveille de notre temps, qui excite en Europe l'attention du public scientifique, est une découverte américaine.
Le professeur Morse l'a inventé il va cinq ans, lors de son retour de France en Amérique. »
Puis le journal ajoutait :
« Morse n'a caché à personne, à bord du Sully, l'idée générale de son invention ; au contraire, il l'a communiquée librement à tous ses co-passagers de toutes nations. »
On cherchait ainsi à faire croire au public américain que Schilling, Steinhcil,Weber, Gauss, Gooke et Wlieatstone avaient appris du peintre Morse l'art de télégraphier au moyen de l'électro-magnétisme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme le journal annonçait aussi que Morse avait son télégraphe à son logis, il reçut la visite de nombreuses personnes désireuses de voir « la merveille du temps. »
Parmi elles se trouvait le jeune Alfred Vail qui, avec son frère George, devint très utile à Morse qui en fit ses co-associés.
Alfred Vail construisit lui-même, aux ateliers de Speedwell, Morristown, New-Jersey, l'appareil qui fut plus tard exposé à Washington, dans la salle du comité du commerce, au Capitole.
Cet appareil fonctionnait avec plus de régularité que celui inventé par Morse.

Le jour dit, 2 septembre, la machine de Morse ne voulait rien marquer correctement.
De grands efforts furent faits pour la faire fonctionner; mais ce ne fut que le 4septembre que Morse arriva à en obtenir des nombres représentant cinq mots et la date.


Pour cette phrase, il avait fallu soixante-deux zigzags et quinze lignes droites sur le papier.
Ces signaux représentaient les nombres suivants: 215, 36, 2, 58, 112, 04, 01837.
En cherchant dans le vocabulaire le sens de ces nombres, on trouva qu'ils exprimaient la phrase suivante : Suceessf'ul experiment with telegraph Septembeir 4, 1837.


sommaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On retrouve la reproduction de la bande ainsi obtenue dans le journal de Silliman : American Journal of Science and Arts, 23e volume, page 168, et dans le London Mechanic's Magazine du 10 février 1838.

Morse écrivit à cette époque (1er février 1838) au capitaine Pell, commandant du Sully ,je prétends avoir inventé le télégraphe électro-magnétique, le 19 octobre 1832, à bord du paquebot le Sully, dans ma traversée de France aux États-Unis; conséquemment, je suis l'inventeur du premier télégraphe vraiment praticable basé sur les principes électriques.
Tous les télégraphes européens praticables sont basés sur un principe différent, et, sans une seule exception, ont été inventés ultérieurement au mien.
Ainsi parlait le peintre Morse, après avoir obtenu, le 4 septembre, le pauvre résultat que nous avons décrit au moyen de la machine que le docteur Gale l'avait aidé à construire.
Il réclamait la priorité sur tout ce qui avait été fait avant lui en télégraphie.
Son résultat, il l'avait obtenu un mois après la mort de Schilling qui, 27 ans auparavant (1810), avait vu à Munich, chez Sœmmeriug, le,premier télégraphe galvanique connu, et qui, environ douze ans avant Morse, avait construit le premier télégraphe électro-magnétique, que nous avons vu exhibé à Bonn deux années plus tard, puis transféré à Heidelherg, d'où Cooke l'importa en Angleterre.
C'est là, d'ailleurs, qu'un télégraphe construit sur le même principe que celui de Schilling avait fonctionné sur une ligne de un mille et quart, quarante et un jours avant le 4 septembre 1837.

 

sommaire




 


II convient de noter ici qu'à l'époque de son voyage à Londres et à Paris, en 1838, Morse put croire, par ce qui lui en fut dit, que Schilling n'avait inventé son télégraphe qu'en décembre 1832 ou 1833.
Cette erreur fut un encouragement pour Morse à réclamer la priorité mal fondée que nous trouvons dans sa lettre d'octobre 1832.
Malheureusement aussi, tous les traités de télégraphie électrique perpétuent cette erreur, en donnant 1833 comme date de l'invention de Schilling.
Grâce aux efforts d'Alfred Vail et de son frère, le Morse actuel, cet appareil si véritablement utile, atteint un degré de perfection qui permet son adoption par toutes les administrations, et restera longtemps, le meilleur type d'appareil alphabétique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 





La première ligne télégraphique exploitée au moyen de l'électricité fut construite par M. Cooke, de Londres (Paddingtou), sur le GreatWestern Railway, à West-Drayton en 1838-1839.

L'année suivante, il établit le télégraphe sur le chemin de fer de Blackwall, et en 1841 sur le chemin de fer d'Edimbourg et de Glasgow.
En 1842-43, la ligne de West-Drayton fut continuée jusqu'à Slough.
Elle servit, le 1er janvier 1845, à arrêter le meurtrier Tawell, ce qui donna de suite une grande importance au télégraphe, que l'on avait peu employé jusqu'alors.

sommaire

En Amérique, la première ligne, allant .de Washington à Baltimore, fut complétée en 1844.
Le 24 mars de cette année, une phrase dictée par la fille de l'ami de Morse, M. Elsworth, chef du Patent office, fut transmise par la ligne et répétée par Baltimore.
L'original de ce premier télégramme a été conservé dans le Musée de la Société historique de Hartford (Connecticut).
L'Allemagne eut la gloire d'avoir établi les premières correspondances de télégraphie électrique.
Ce fut, il est vrai, sur de très petites lignes qui unissaient l'intérieur des villes de Gœttingue et de Munich avec les observatoires de M. Gauss d'une part, et de M. Steinheil de l'autre; mais c'était réellement la solution ébauchée du grand problème.
Dès le commencement de 1842, M. Wheatstone avait importé à Berlin deux de ses appareils, qui fonctionnèrent à travers un simple fil métallique porté par deux poteaux.
La première grande ligne allemande, de Mayence à Francfort, fut installée en 1849 par M. Fardely, ingénieur de Manheim.
Cet essai éveilla l'attention du gouvernement prussien, qui relia par le f'1 électrique le palais de Berlin au château de Potsdam.
L'Autriche ne fut pas non plus en retard, et possédait trois lignes importantes eu 1851.
La première communication télégraphique établie en Belgique entre Bruxelles et Anvers était due à l'entreprise privée. Toutefois, peu de temps après son inauguration, elle devint la propriété du gouvernement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un acte du parlement belge, en date du 15 mars 1851, ouvrit ces lignes au public moyennant un tarif de 2f.50 pour 20 mots dans la zone inférieure à 75 kilomètres, et 5 francs pour la même dépêche an delà de cette limite.
Le premier télégraphe construit en Suéde, en 1853, reliait Stockholm à Upsala, distance d'environ 80 kilomètres.
En Norvège, on attendit l'année 1850 pour relier d'abord Christiania, la capitale, avec Drammen.
La compagnie du chemin de fer de Saint-Pétersbourg à Moscou avait établi, vers 1852, un fil souterrain longeant sa ligne; ce fil devint promptement mauvais, et le gouvernement russe, qui avait déjà relié Cronstadt à la capitale en 1853, décida en 1854 de racheter la ligne de la compagnie du chemin de fer, afin d'assurer les communications avec Moscou.
La Suisse parait avoir été une des premières à apprécier l'importance du télégraphe électrique. Une loi fédérale en date du 5 décembre 1852 établit une taxe uniforme de 1 franc par dépêche de 20 mots, de 2 francs jusqu'à 50 mots, et de 3 francs jusqu'à cent.
M. Matteucci établit la première ligne télégraphique d'Italie eu 1847, en reliant Pisé à Livourne.



Il fit construire ses appareils par M. Pierucci, mécanicien de l'Université, sur le modèle de ceux que lui avait fournis M. Bréguet.
L'Espagne suivit très tardivement le mouvement général.
Une ligne expérimentale, construite en 1854 sur la route de Madrid à Irun, ne fut complétée qu'en 1856, époque à laquelle le public commença à participer aux avantages des communications télégraphiques.

sommaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'administration télégraphique française ne songea guère que vers 1842 à doter le pays d'un télégraphe électrique.
Néanmoins les premiers télégraphes qui fonctionnèrent en France furent établis par Wheatstone entre Paris, Saint-Cloud et Versailles, sur le chemin de fer construit par une compagnie anglaise, et entre les deux premières stations du chemin de fer de Paris à Orléans.
Malgré ces résultats, Wheatstone ne put convaincre l'administration qu'il pourrait transmettre le courant électrique sans station intermédiaire entre Paris et le Havre.
Offensé de ces doutes, et dégoûté d'ailleurs par l'assurance qu'on lui donna que ses brevets français étaient sans valeur par suite du monopole de l'État, Wheatstone se tint à l'écart et manifesta son mécontentement.
Ce ne fut qu'en 1844 que le gouvernement français songea sérieusement à étudier la question de la télégraphie électrique.
Par un arrêté du 8 novembre 1844, le ministre de l'intérieur nomma une commission spéciale chargée de lui présenter un rapport sur la valeur des systèmes de télégraphie électrique, les avantages de ce système et la possibilité de leur application. MM. Arago, Becquerel et Pouillet faisaient partie de cette commission.
Le 23 novembre 1844, sur le rapport favorable du comte Duchâtel, le roi ouvrait au ministre de l'intérieur un crédit extraordinaire de 240 000 francs, pour un essai de télégraphie électrique, sauf régularisation de ce crédit par les Chambres. Le 30 janvier 1845, on commença à tendre les fils sur la ligne de chemin de fer de Paris à Rouen.

sommaire

Cette opération étant terminée jusqu'à Maisons, le 1er mars suivant, MM. Bréguet et Gounelle, inspecteurs de la ligne, commencèrent une série d'essais, qui furent successivement étendus avec l'allongement des fils.

Des signaux furent échangés entre Paris et Rouen, le dimanche 4 mai 1845, au moyen d'un appareil formé d'un aimant temporaire en fera cheval, entre les branches duquel était placée une aiguille aimantée, dont l'un des pôles était attiré par l'une ou l'autre branche, selon que l'on faisait marcher le courant dans un sens ou dans l'autre.
Le dimanche 11 juin 1845, les signes conventionnels à obtenir de l'appareil à aiguilles étant bien connus des membres de la commission, la première dépèche télégraphique fut transmise entre M. Bréguet qui se trouvait à Rouen et les membres de la commission siégeant à Paris.
L'appareil à signaux fut ensuite mis en expérience et permit une nouvelle conversation entre les stations.
Le temps employé à faire ces diverses communications peut se comparer à celui qui aurait été nécessaire pour les écrire à la main en caractères un peu gros. »

Telle est l'histoire du premier essai de télégraphie électrique officielle en France.
On ne connaîtra jamais à fond les causes qui ont retardé si longtemps l'adoption de la télégraphie électrique eu France. On a certainement été injuste envers M. Foy, qui, dès 1842, s'était donné à lui-même la mission d'aller étudier le télégraphe électrique de Wheatstone en Angleterre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais, lorsque Arago lui-même exprimait des doutes sur la possibilité de transmettre le courant d'une seule traite de Paris au Havre, et cela publiquement, à la tribune de la Chambre, il était bien permis à l'administrateur du télégraphe aérien d'hésiter.
D'ailleurs, cette télégraphie aérienne était hostile à l'introduction d'un système qui devait la révolutionner et la détruire.
Grâce à l'influence considérable de certains personnages, les progrès de la télégraphie électrique furent très lents en France, à l'origine, et ne reçurent de développement qu'à l'avénement de M. de Vougy comme directeur général des ligues télégraphiques, le 28 octobre 1853.
La télégraphie aérienne subsista jusqu'en 1855, époque à laquelle elle alla succomber en Crimée, où elle rendit d'ailleurs des services; mais elle était tenace, et certains inventeurs qui, comme le Dr Jules Guyot, avaient intérêt à faire prévaloir leurs inventions, la critiquaient d'une façon qui paraîtra bien étrange à notre époque.
Le Dr Guyot, qui passait à bon droit pour un des savants de son époque, était bien aveuglé par son intérêt en écrivant les lignes qui suivent, le 30 avril 1846 (notez la date), dans un mémoire écrit à la Chambre des députés, pour défendre les télégraphes aériens menacés de destruction par un projet de loi de l'administration, demandant un crédit de 408 650 francs pour remplacer sur la ligne de Lille la télégraphie aérienne par la télégraphie électrique.
Nous ne donnerons que de courtes citations de ce long factura, qui s'explique parce fait qu'en 1843, sur un rapport de M. Pouillet à la Chambre des députés, le Dr Guyot avait obtenu un crédit de 30000 francs pour l'établissement de son télégraphe de nuit entre Paris et Dijon ; que son système, fruit de longs travaux, était, comme le télégraphe Chappe, entièrement bouleversé par l'introduction du télégraphe électrique, et que ses espérances de voir ce système étendu en France s'évanouissaient avec la décision de l'administration.


Télégraphe Morse de construction Breguet



sommaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voici donc ce que disait le Dr Guyot, en 1846 :

» Autant, comme étude de physique, comme application de grand luxe à quelques besoins de vastes établissements, la télégraphie électrique est intéressante, autant elle est ridicule, on peut le dire, comme moyen de gouvernement. Ridicule est le mot propre, si celui qui la prône est de bonne foi et ne sait pas ce qu'il fait; blâmable, si elle est appliquée en connaissance de cause.
» Car, fonctionnât-elle dans la perfection, ce qui est loin d'être démontré, elle est sans protection possible et laisse le pouvoir à la merci des plus légères excitations populaires et des moindres caprices du premier mauvais sujet venu.
» Que peut-on attendre de misérables fils dans de pareilles circonstances ?
» En vérité, notre nation aurait à rougir de honte, si elle voyait ainsi renverser le sens commun et détruire, par des procédés si infirmes et des considérations si peu fondées, les oeuvres du génie.
Deux des frères Chappe vivent encore; ils auraient dû mourir plus tôt, ils n'auraient pas été témoins de ces outrages à la grande découverte à laquelle est attaché leur nom, et qui a rendu tant de services au pays depuis cinquante ans.
» ..... Quoi qu'il en soit, Messieurs, la télégraphie électrique n'est point une télégraphie gouvernementale sérieuse, et le jour n'est pas loin où cette vérité vous sera pleinement démontrée.

sommaire

» Cette imbécillité de la télégraphie électrique est tellement évidente, qu'elle a dû frapper les esprits les plus prévenus : ainsi l'administrateur en chef des télégraphes (M. Foy), par la bouche de M. le ministre (car M. le ministre m'a dit à moi-même qu'en fait de télégraphie, il s'en rapportait à l'administrateur), sent la nécessité de répondre d'avance à mes objections dans l'exposé des motifs, etc. »
Et plus loin : « Tout esprit sensé peut affirmer que, en un seul jour, et sans qu'on puisse l'en empêcher, un seul homme pourra couper tous les fils télégraphiques aboutissant à Paris ; on peut affirmer qu'un seul homme pourra couper en dix endroits, dans les vingt-quatre heures, les fils électriques d'une même ligne sans être arrêté, ni même reconnu.
« Si l'on veut enlever à cette action tout ce qu'elle aurait de blâmable pour en faire une simple expérience, il est facile de fournir la démonstration de cette assertion. »
Voilà à quel degré d'aberration peut arriver un homme d'esprit prévenu par ses intérêts.

Le Dr Guyot, qui avait, en homme intelligent, prévu l'utilité de la télégraphie pneumatique dans les grands centres, eût bien mieux fait de poursuivre cette idée, et sans doute qu'il eût doté la France, dès son époque, de la poste tubulaire. Il ne faut pas, d'ailleurs, s'étonner de l'animosité du Dr Guyot ; n'avons-nous pas vu M. Thiers nier la possibilité des chemins de fer, et M. Babinet celle des télégraphes sous-marins ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Télégraphe de Hughes

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

sommaire

7- DATES CLES

14 mars 1837 - Wheatstone & Cooke envoie le premier message télégraphique britannique.

10 juin 1837 - Charles Wheatstone, de Hanover Square, Middlesex, et William Fothergill Cooke, de Breeds Place, Hastings, reçoivent un brevet anglais pour le « télégraphe à cinq aiguilles » électrique ; nécessitait six fils entre chacune de ses stations;

6 janvier 1838 - Samuel Morse et son associé, Alfred Vail, ont fait la première démonstration publique d'un système télégraphique électrique à Vail's Speedwell Iron Works à Morristown, NJ (a transmis une phrase de 2 miles) ; 24 janvier 1838 - deuxième manifestation à l'Université de New York ;

21 février 1838
- Morse fait une démonstration du télégraphe au président Van Buren, cabinet à Washington ;

21 janvier 1840 - Charles Wheatstone et WF Cooke reçoivent le premier brevet télégraphique alphabétique anglais ; Le télégraphe ABC était populaire en Angleterre et en Europe et ne nécessitait pas de télégraphiste qualifié pour lire et envoyer les messages ; première application pratique de la communication numérique codée en série.

10 juin 1840 - Wheatstone a reçu un brevet américain pour une "amélioration du télégraphe électromagnétique" ("améliorations nouvelles et utiles pour donner des signaux et déclencher des alarmes dans des endroits éloignés au moyen de courants électriques transmis à travers des circuits métalliques"); 10 jours avant Morse a reçu le brevet, mais Morse a eu la priorité en tant que premier inventeur ; le brevet Morse décrivait le prototype du célèbre code point-dash ; au Royaume-Uni, leur télégraphe n'avait aucun moyen d'enregistrer des messages (Morse le considérait comme un grand inconvénient).

20 juin 1840 - Samuel FB Morse, de New York, NY, reçoit un brevet pour les « signes télégraphiques » (« Amélioration du mode de communication d'informations par signaux par application de l'électromagnétisme ») ; "Télégraphe électromagnétique américain".

3 mars 1843 – Le Congrès adopte un projet de loi prévoyant une dépense de 30 000 $ pour une ligne télégraphique entre Washington, DC et Baltimore ; - Première ligne télégraphique publique, de Paddington à Slough.

24 mai 1844 - La première ligne téléphonique américaine est terminée,
L'inventeur américain Samuel FB Morse inaugure la première ligne télégraphique commerciale au monde lors d'une démonstration en présence de membres du Congrès ; message télégraphique envoyé (« Qu'est-ce que Dieu a fait ? » tiré de la Bible, - suggéré à Morse par Annie Ellworth, fille du commissaire aux brevets) du Capitole des États-Unis à Alfred Vail à la gare de Baltimore, MD ; message télégraphié au Capitole un instant plus tard par Vail.

6 novembre 1845 - Première ligne télégraphique (commerciale) payante (deuxième ligne aux États-Unis) ouverte le long de l'emprise ferroviaire entre Lancaster, Pennsylvanie et Harrisburg, Pennsylvanie ; 8 janvier 1946 - premier message reçu.

18 avril 1846 - Royal E. House, de New York, reçoit un brevet pour un « télégraphe à impression » ; un téléscripteur qui imprimerait les lettres de l'alphabet ; capable d'imprimer à une cadence de 50 mots par minute en lettres romaines.

5 juin 1846 - Ouverture d'une ligne télégraphique entre Philadelphie et Baltimore.

27 juin 1847 – New York et Boston reliées par des fils télégraphiques.

10 juin 1848 – Première liaison télégraphique établie entre New York et Chicago.

13 juin 1848 - réédition du brevet pour « Amélioration des télégraphes électromagnétiques » ; Morse.

1849 - Antonio Meucci découvre le principe du téléphone (découvre la transmission de la voix humaine par électricité en appliquant l'électrothérapie à un patient souffrant de rhumatismes à la tête) ;

1859 - Meucci dépose un cavea de modèle de téléphone fonctionnel (de nombreuses années avant le brevet d'Alexander Graham Bell en 1876). Cependant, les aléas de l'histoire et du bureau des brevets ont déterminé qu'Antonio Meucci ne sera reconnu qu'en Italie comme le véritable inventeur du téléphone ;

1er mai 1849 - Samuel FB Morse reçoit un brevet pour un « télégraphe » (« amélioration des télégraphes électriques ») ; registre télégraphique; incorporé les fonctionnalités de base du récepteur 1844 et la méthode de marquage de points et de tirets sur papier.

Avril 1851 - Un groupe d'hommes d'affaires de Rochester, dans l'État de New York, forme la New York and Mississippi Valley Printing Telegraph Company ;

13 novembre 1851 – Début du service télégraphique entre Londres et Paris.

1856 - Hiram Sibley et Don Alonzo Watson acquièrent une série de systèmes télégraphiques concurrents (le plus grand actionnaire d'Ezra Cornell) ; a changé son nom pour The Western Union Telegraph Company (signifie l'union des lignes télégraphiques « occidentales » avec les lignes orientales ») ;

20 mai 1856 – David Edward Hughes. de Louisville, KY, a reçu un brevet pour un « télégraphe » ; premier téléscripteur qui a imprimé avec succès des caractères ; 1857 - vend les droits pour 100 000 $ à la Commercial Co.

19 mai 1857 - William F. Channing, de Boston, MA, Moses G. Farmer, de Salem, , ont reçu un brevet pour un « télégraphe d'alarme incendie électromagnétique pour les villes » (« pour donner une alarme instantanée et définitive, soit générale ou local, dans une ville ou un village, en cas d'incendie");

4 août 1858 - Cyrus W. Field a achevé le câble de l'Atlantique, établi la communication télégraphique entre les États-Unis et l'Angleterre (avait conçu l'idée du câble télégraphique en 1854, obtenu une charte pour poser une ligne bien isolée à travers le fond de l'océan Atlantique ; obtenu l'aide des Britanniques et des Américains. des navires de guerre ; firent quatre tentatives infructueuses en 1857 ; quatre navires britanniques et américains [Agamemnon, Valorous, Niagara, Gorgon] se rencontrèrent au milieu de l'océan pour une cinquième tentative en juillet 1858, avec leur chargement de câbles, partis pour la baie de la Trinité ; , Terre-Neuve, Agamemnon et Valorous s'embarquèrent pour Valentia, Irlande le 29 juillet 1858);
5 août 1858 - le navire Niagara, ancré sur la côte de Terre-Neuve, pose 1 016 milles de câble ; quelques jours plus tard, l'autre extrémité du câble a atterri avec succès en Irlande ; s'étendait sur près de 2 000 milles à travers l'Atlantique à une profondeur souvent supérieure à deux milles ;
16 août 1858 - Le président James Buchanan a échangé des messages d'introduction et de compliments officiels avec la reine Victoria ; Il a fallu près de 18 heures pour atteindre Terre-Neuve (99 mots, 509 lettres, en moyenne environ 2 minutes par lettre ; message transmis à travers Terre-Neuve par fil aérien soutenu par des poteaux ; à travers le détroit de Cabot par câble sous-marin jusqu'à Aspy Bay, Cap-Breton ; par fil aérien à travers l'est Canada et Maine, via Boston jusqu'à New York) ;
Septembre 1858 - le câble s'est avéré faible, le courant insuffisant et a cessé de fonctionner ;
1866 - Câble amélioré posé avec succès.

8 octobre 1860 – Ouverture de la ligne télégraphique entre Los Angeles et San Francisco.

1861 – achèvement de la première ligne télégraphique transcontinentale, assurant des communications rapides d'un océan à l'autre pendant la guerre civile américaine ;

24 octobre 1861
- La Western Union Telegraph Company reliait les réseaux télégraphiques de l'est et de l'ouest du pays à Salt Lake City, UT ; la ligne transcontinentale achevée, a permis une communication instantanée entre Washington, DC et San Francisco (huit ans avant que le chemin de fer transcontinental ne soit achevé) ; Stephen J. Field, juge en chef de Californie, a envoyé le premier télégramme transcontinental au président Abraham Lincoln, prédisant que la nouvelle liaison de communication contribuerait à garantir la loyauté des États occidentaux envers l'Union pendant la guerre civile.

24 mai 1862 - Télégraphe de campagne utilisé pour la première fois dans la guerre américaine ; quartier général du général de l'armée près de Williamsport, en Virginie. connecté par fil à l'avant-garde à plusieurs kilomètres de là à Mechanicsville, en Virginie.

1866 – introduction du premier stock ticker, a fourni aux sociétés de courtage les cotations de la Bourse de New York ;

27 juillet 1866 - Après deux échecs, Cyrus W. Field réussit à poser le premier câble télégraphique sous-marin entre l'Amérique du Nord et l'Europe.

1869 - Elisha Gray, client, rachète la participation de George Shawk, copropriétaire de l'atelier de fabrication de Cleveland associé aux sociétés télégraphiques Western Union ; formé Gray and Barton, en partenariat avec Enos N. Barton, ancien opérateur télégraphique en chef pour Western Union à Rochester, New York ; Anson Stager, surintendant général de Western Union, a rejoint le partenariat ;

1870 - lancement du service de gestion du temps, a contribué à standardiser l'heure à l'échelle nationale (a été distingué en tant que « le gardien du temps de la nation » pendant près d'un siècle );

7 juin 1870 - Frank L. Pope, d'Elizabeth, NJ, et Thomas A. Edison reçoivent un brevet pour une "amélioration des instruments d'imprimerie et de télégraphie" ("les communications peuvent non seulement être enregistrées automatiquement en caractères imprimés, à un ou plusieurs points éloignés, au gré de l'opérateur émetteur, mais grâce auxquels ce résultat peut être obtenu avec une plus grande certitude et d'une manière beaucoup plus simple").

28 décembre 1871 - Meucci dépose sa première opposition au brevet (avis d'intention de déposer un brevet), sur le "Talking Telegraph", renouvelé en 1872 et 1873 mais, malheureusement, pas par la suite ; déclenchant une série d’événements mystérieux et d’injustices qui seraient incroyables s’ils n’étaient pas aussi bien documentés.

1871 - Introduction du service de transfert d'argent de Western Union, qui est devenu le principal service de l'entreprise ; entreprise ;

1872 - Réorganisée sous le nom de Western Electric Manufacturing Company après que Stager ait convaincu le président de Western Union, William Orton, d'investir dans une entreprise manufacturière ; est devenu le principal fournisseur de Western Union ;

30 juillet 1872 - Mahlon Loomis reçoit un brevet pour une « amélioration du télégraphe » (« mode nouveau et amélioré de télégraphie et de génération de lumière, de chaleur et de force motrice ») ; radio sans-fil.

22 octobre 1872 - Thomas A. Edison a reçu des brevets pour une amélioration du "Papier pour télégraphes chimiques" (utilisant une pâte très fine de farine et d'eau qui, avec une solution d'iodure de potassium, pénétrerait dans le tissu en papier) et pour un "Appareil" amélioré. for Perforating Paper for Telegraph Use" (une machine compacte pour perforer du ruban perforé utilisé pour transmettre des messages télégraphiques - un seul trou pour un point ou trois trous pour un tiret).

1er juillet 1873 - Thomas Edison reçoit un brevet pour une « amélioration des circuits pour télégraphes chimiques » ; concernait une méthode pour réduire le problème des marques qui se rejoignent sur du papier chimique dues à l'action électrique d'une pulsation d'un fil télégraphique qui ne s'efface pas avant la suivante ; 3 mai 1892 – Thomas Edison reçoit un brevet pour un télégraphe parlant.

4 février 1873 - Thomas A. Edison obtient son brevet pour une « amélioration des circuits pour télégraphes chimiques » ; méthode pour aiguiser les impulsions, réduire le problème des marques qui se rejoignent sur le papier chimique dues à l'action électrique d'une pulsation d'un fil télégraphique qui ne s'efface pas avant la suivante.

26 mai 1874 - Thomas A. Edison reçoit un brevet pour la « télégraphie automatique et ses perforateurs » ; produit le message directement sur une bande de papier de telle sorte qu'il soit prêt à être plié, envoyé immédiatement à sa destination ; lettres formées par un carré de 5x5 de 25 fils perforés.

1875 - Gardiner G. Hubbard, de Cambridge, MA, et Thomas Sanders, de Haverhill, MA, acceptent de financer les travaux d'Alexander Graham Bell qui essayait d'inventer un télégraphe parlant - un téléphone ;

6 avril 1875 - Alexander Graham Bell, de Salem, a reçu un brevet pour une « amélioration des émetteurs et récepteurs pour télégraphes électriques » ; attribué à Hubbard et Sanders;

1875 - Gray vend sa participation et prend sa retraite ;

7 mars 1876 - Bell a reçu un brevet pour « l'amélioration de la télégraphie » ;

9 juillet 1877 - Bell, Greene, Hubbard et Thomas Watson fondent Bell Telephone Company pour exploiter l'invention ;

18 février 1876 – Liaison télégraphique directe établie entre la Grande-Bretagne et la Nouvelle-Zélande.

14 février 1876 – Bell et son inventeur rival Elisha Gray déposent une demande de brevet pour le téléphone à quelques heures d'intervalle ;

3 mars 1976, Alexander Graham Bell, de Salem, reçoit le brevet n° 174 465 pour le téléphone.

Avril 1876 - Lars Magnus Ericsson ouvre un atelier électromécanique dans une cuisine louée à Stockholm pour réparer les instruments télégraphiques et autres appareils électriques ; le fonds de roulement était de 1 000 couronnes, empruntées à Mme Maria Stromberg de Nygard ; société nommée LM Ericsson & Co. ; Novembre 1878 - livraison des premiers téléphones de la fabrication Ericsson.

30 mai 1876 - Thomas a. Edison a reçu trois brevets pour une « amélioration des télégraphes duplex » ; le signal transmis activé soit envoyé sur le même fil que le signal reçu.

27 juillet 1876 - Après deux échecs, Cyrus W. Field réussit à poser le premier câble télégraphique sous-marin entre l'Amérique du Nord et l'Europe.

9 octobre 1876 - La première conversation téléphonique bidirectionnelle a eu lieu sur des fils extérieurs entre Alexander Graham Bell et Watson sur une ligne télégraphique reliant Boston et East Cambridge.

sommaire