COMMUNIQUER
Avant le téléphone, transmettre le son et l'écriture.
1 - INTRODUCTION
2 - EXPÉRIENCES
DE DOM CAUTHEY
3 - EXPÉRIENCES DE
ARNOLDT
4 - FRANÇOIS SUDRE
ET LA TÉLÉPHONIE MUSICALE
5 - PREMIERS ESSAIS DE TÉLÉPHONIE
ACOUSTIQUE
6 -
LE TELEGRAPHE électrique
7 - DATES CLES
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au sommaire
INTRODUCTION
Jusqu'à 1890. - Cette période
comprend toute la série des tentatives et la transformation
incessante des méthodes techniques par lesquelles dès
la première connaissance des phénomènes électriques
il a été possible de fixer les grandes lignes de ce
qui deviendra plus tard la l'industrie électrique moderne.
Il est particulièrement important de suivre les phases de
cette évolution pour comprendre pour quelles raisons la technique
définitive s'est établie sur certains préceptes
plutôt que sur certains autres, quelles sont les difficultés
rencontrées, quelles sont les raisons des nombreuses tentatives.
Les premières réalisations .
- Alors qu'avant 1800 et Alessandro Volta les expériences
électriques formaient un objet de pure curiosité,
après la découverte des piles et du courant électrique
les physiciens virent la possibilité de s'en servir pour
des résultats d'intérêt pratique et travaillèrent
à fond sur cet objet.
Sir Humphry Davy a réussi en 1807 avec
le courant électrique à obtenir du potassium et du
sodium libres à partir d'alcalis et à effectuer un
grand nombre de décompositions qui ont ouvert la voie à
l'électrochimie. JFD Arago en 1820 et dans les années
suivantes montra que le fer pouvait être magnétisé
par le courant électrique, il fit des expériences
d'électromagnétisme et construisit des appareils qui
constituèrent le germe d'applications importantes.
L. Nobili en 1825 a inventé le galvanomètre
astatique, qui a été le premier appareil de mesure
adapté à la technique et à l'origine de l'industrie
de la mesure électrique ; plus tard, il a construit le premier
modèle de moteur électrique, qui est resté
oublié et dont l'original est conservé au Musée
Scientifique de Florence.
Le premier des générateurs aptes
aux applications fut la cellule à deux liquides, avec dépolarisation
au sulfate de cuivre, inventée par JF Daniell
en 1836.
...
La télégraphie fut la première industrie électrotechnique,
et mobilisa bientôt beaucoup de capitaux, avant que toute
autre application de l'électricité ne devînt
industrielle. avec une seule ligne, et diverses applications ont
suivi .
|
Définition du terme "Télécommunications"
Le terme télécommunications n'a été
défini officiellement, pour la première fois, qu'à
la conférence internationale de Madrid en 1932.
En fait, jusqu'à cette date, il existait deux entités
juridiques différentes, la Conférence internationale
télégraphique, d'une part (la plus ancienne : elle
avait été créée en 1865 à Paris)
et la Conférence internationale radiotélégraphique
(dont la première réunion s'était tenue à
Berlin en 1906).
En 1932, ces deux conférences se réunirent à
nouveau, mais ensemble, à Madrid. La langue française,
qui demeurait encore la seule langue officielle, fut utilisée
pendant toute la conférence et pour la rédaction des
actes finals. Il fallut d'abord trouver un nom pour la nouvelle
organisation. Après discussions et échanges de vue,
on s'entendit finalement sur l'appellation Union
Internationale des Télécommunications (UIT).
Quant au terme même de télécommunication il
a été défini à la conférence
de Madrid de la façon suivante :
« Toute communication télégraphique
ou téléphonique de signes, de signaux, d'écrits
et de sons de toute nature, par fil par radio ou autres systèmes
ou procédés de signalisation électriques ou
visuels (sémaphores) ».
La conférence de Madrid, qui fut la dernière
conférence de plénipotentiaires avant la Seconde Guerre
mondiale, marque la fin d'une époque, c'est-à-dire
celle d'une période d'une cinquantaine d'années qui
avait vu le développement du télégraphe, l'avènement
et l'expansion prodigieuse du téléphone, puis l'apparition
des radiocommunications.
C'est en 1947, à Atlantic City, aux États-Unis,
que se tint la première grande conférence internationale
de l'après-guerre.
De multiples problèmes y furent abordés et étudiés,
tant techniques qu'administratifs ou politiques.
Les relations entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union
internationale des télécommunications furent précisées
et, après bien des discussions, l'ONU donna son accord pour
que l'UIT soit reconnue comme « l'institution spécialisée
» en matière de télécommunications.
Une nouvelle définition du mot télécommunication
fut adoptée tu cours de la Conférence d'Atlantic City.
Cette version, qui n'est pas fondamentalement très différente
de la première, constitue la définition officielle
actuelle.
« On entend par télécommunication
toute transmission, émission ou réception de signes,
de signaux, d'écrits, d'images, de sons ou de renseignements
de toute nature par fil, radioélectricité, optique
ou autres systèmes électromagnétiques ».
Le contenu d'une télécommunication
peut donc être pratiquement de n'importe quelle nature, mais
le moyen de transmission doit être de type électromagnétique,
ce qui est d'ailleurs très vaste, puisque l'on sait, depuis
Maxwell, que les ondes électromagnétiques englobent
l'électricité et l'optique. Une transmission par vole
acoustique n'est donc pas, à proprement parier, une télécommunication.
|
sommaire
COMMUNIQUER
1-
Avant le téléphone magnétique
Aussi loin que l'histoire nous permette de remonter le cours des
temps, l'homme a essayé de communiquer par les moyens dont
il disposait, essentiellement, la vue et l'ouïe. Les dieux
eux-mêmes, avaient un messager, Hermès ou Mercure,
qui, avec ses ailes sur le dos et aux talons, se riait des distances.
Quant à l'Archange Gabriel, il est devenu le protecteur officiel
des transmetteurs.
Mais les moyens humains se heurtent un obstacle commun : la distance.
L'invention de l'écriture a eu pour corollaire, la possibilité
de porter des messages.
Mais la vitesse d'une telle transmission a été limitée,
pendant des millénaires, à celle du coureur à
pied ; témoin en est l'histoire du soldat de Marathon.
Pour résoudre les problèmes dus à la lenteur
des transports de messages et à la limite de portée
de la parole, l'homme a utilisé des signaux codés
ayant une signification connue des deux interlocuteurs et utilisant
un support à plus longue portée.
En effet, certains signaux sonores peuvent franchir des distances
fort respectables, que ce soit le tam-tam africain, les sirènes
ou les sifflets de la marine, ou même, la corne de brume,
bien connue des plaisanciers.
|
Une chanson de geste française, écrite au début
du Xllème siècle, assure qu'un preux de Charlemagne,
Roland, avant d'être tué vers 780 dans un combat contre
des montagnards basques, fut capable d'alerter son empereur à
des lieues de distance en sonnant du cor : le fait témoigne
surtout de la vigueur de son souffle...
Mais c'est surtout le domaine des signaux optiques qui a été
et est encore utilisé : signaux de fumées des Indiens
d'Amérique, de feu des Grecs et des Romains, pavillons ou
sémaphore de la marine. |
sommaire
Le
télégraphe optique, fut pendant un siècle,
le premier système de télécommunications digne
de ce nom.
Le plus connu et le plus utilisé fut celui du français
Chappe (1792).
Quant à la transmission directe de la parole elle-même,
elle fut toujours utilisée malgré l'obstacle de la
distance.
Si l'on entend par téléphone tout appareil propre
à transmettre un son au loin, la téléphonie
a existé de tout temps.
A la rigueur, on pourrait dire que crier c'est téléphoner,
de telle sorte que les Gaulois employaient la téléphonie,
d'après le témoignage de Jules César qui a
été cité dans le chapitre précédent
au sujet des premières transmissions rapides.
Les historiens rapportent qu'Alexandre le Grand se servait d'un
cor gigantesque pour appeler ses soldats et donner des ordres à
ses troupes éloignées; c'était encore là
de la téléphonie rudimentaire.
Les cloches, les tambours, les clairons sont des instruments téléphoniques.
Les coups de canon sont des moyens de téléphoner.
Certaines dispositions particulières peuvent fournir à
deux personnes éloignées la faculté de s'entendre
l'une ou l'autre en causant à voix basse.
Dans une des salles du Conservatoire des arts et métiers,
à Paris, deux visiteurs peuvent, grâce à la
forme de la voûte, converser en parlant bas dans les deux
angles diagonalement opposés.
|
Dans
la salle des antiques du musée du Louvre, on a placé
deux coupes gigantesques en marbre; quoique ces coupes soient séparées
par toute la longueur de la salle, on entend très distinctement,
en écoutant dans l'une, les propos tenus àvoix basse
dans l'autre.
Le porte-voix est aussi un téléphone.
Il se compose d'un tube de fer blanc légèrement conique,
terminé à l'une de ses extrémités par
un large pavillon, à l'autre par une embouchure à
laquelle les lèvres peuvent s'adapter exactement, de manière
que les sons émis soient entièrement recueillis par
l'instrument.
En suivant le tube, les ondes sonores prennent des directions divergentes
et se transmettent au loin.
Avec un bon porte-voix, on peut, quand l'atmosphère est tranquille,
se faire entendre à plus de deux kilomètres.
Je vous recommande l'excellent ouvrage "L'ACOUSTIQUE par Rodolphe
Radau Librairie Hachette 1870" qui permet de comprendre ou
en était les recherches sur la transmission du son, à
quelques années de cette fabuleuse découverte "
Le téléphone" Magnétique ".
|
2
- EXPÉRIENCES DE DOM CAUTHEY
Nous
savons qu'en 1782 un jeune bénédictin, Dom
Gauthey, imagina un moyen de correspondre, entre deux points
éloignés, au moyen de tubes métalliques dans
lesquels la voix se propageait sans perdre sensiblement de son intensité.
Les expériences que fit l'inventeur constituent le premier
essai de téléphonie.
On doit même dire que l'on n'accorda pas à ces expériences
tout le crédit et toute l'attention qu'elles méritaient
: on jugea qu'elles ne comportaient rien de pratique, et peut-être
on se trompa.
La vérité, c'est que, dans des tubes métalliques,
convenablement construits et établis, non seulement les sons
émis ne perdent rien de leur intensité en parcourant
une distance considérable, mais encore cette intensitéaugmente.
C'est ainsi, par exemple, que si l'on tire un coup de pistolet à
l'une des extrémités d'un tube de cent mètres
de longueur, on entend à l'autre extrémité
une détonation comparable à celle d'un coup de canon.
C'est ainsi que le mouvement d'une montre à peine sensible
à l'oreille à une distance d'un mètre se perçoit
très nettement au bout d'un tuyau métallique de seize
mètres de longueur, sans que la montre touche la paroi de
ce tuyau.
On a pu communiquer, en parlant à voix basse, de l'une à
l'autre des extrémités d'un tube de deux cents mètres
de longueur,
|
dont
les diverses portions étaient mal jointes et formaient onze
coudes à angle droit; on a constaté, de plus, que
les bruits extérieurs ne nuisaient en rien à la netteté
de la perception des sons.
Ces observations ont conduit à l'invention des téléphones
d'appartement et d'administration, qui consistent en des tubes allant
d'une pièce à une autre et permettent à des
personnes séparées par un plancher ou par un mur de
communiquer sans se déranger.
Dans l'air, le son se propage beaucoup moins loin que dans des conducteurs
tabulaires ; on a cependant enregistré des cas où
des bruits ont été perçus à des distances
considérables. |
Pendant
la traversée d'Amérique en Europe, le docteur Arnoldt
entendit à bord du paquebot le son des cloches.
Il crut à une illusion, car on était à cent
lieues de la côte ; mais, plus tard, il apprit qu'au jour
même et à l'heure exacte où il avait perçu
les sons, il y avait eu à Rio-Janeiro un branle-bas de cloches
à l'occasion d'une fête publique.
Il chercha alors l'explication du phénomène, et il
la découvrit : au moment de l'audition, il se prouvait placé
au foyer d'une voile rendue concave par une forte brise de terre;
la brise avait poussé le son vers le navire, où il
avait été recueilli dans le creux formé par
la voile.
En se fondant sur ce fait et sur d'autres analogues, le docteur
Arnofdt proposa l'établissement de lignes télégraphiques
à langage parlé ; en d'autres termes, de lignes téléphoniques.
L'appareil dont il recommandait l'emploi consistait en un miroir
métallique concave, placé sur une éminence
de terrain à l'une des extrémités de la ligne,
et en un grand porte-voix parabolique installé à l'autre
extrémité, la distance entre les deux postes étant
de plusieurs lieues. |
En
se plaçant au foyer du miroir, disait-il, les sons envoyés
par le porte-voix devaient être parfaitement distincts.
Ce système de correspondance est-il pratique ou ne l'est-il
pas, on l'ignore, attendu qu'il n'a été l'objet d'aucune
expérience; s'il l'était, il aurait le grand mérite,
de pouvoir être utilisé n'importe où et à
peu de frais.
François Sudre, professeur à l'école
de Sorèze, passa six années de sa vie, de 1817 à
1823, à établir une langue musicale universelle,
qui devait servir, entre autres applications, à la téléphonie.
En 1827, il présenta à l'Institut un mémoire
qui fut l'objet d'un rapport très flatteur.
L'auteur, était-il dit dans ce document, avait parfaitement
atteint le but qu'il s'était proposé; il avait créé
une véritable langue musicale, qui offrait aux hommes un
nouveau moyen de se communiquer leurs idées et de se les
transmettre à des distances éloignées. |
sommaire
4 - FRANÇOIS SUDRE ET LA
TÉLÉPHONIE MUSICALE
C'est
en combinant de manières diverses les sept notes de
la gamme que Sudre était parvenu à exprimer
toutes les idées.
En somme, le professeur de Sorèze recourait, comme Chappe,
à des signes conventionnels; mais, au lieu de rendre ces
signes visibles à l'oeil, il les rendait perceptibles pour
l'oreille.
Des expériences eurent lieu par ordre du ministère
de la guerre et du ministère de la marine.
On fit évoluer une escadre et l'on fit exécuter
des manoeuvres à des troupes en donnant les commandements
au moyen de cinq notes du clairon combinées d'après
les indications de Sudre.
Toutes ces expériences réussirent à souhait,
et la commission d'officiers généraux devant qui
elles avaient eu lieu conclut à l'adoption du nouveau système
dans l'armée et dans la marine.
Après une seconde série d'épreuves, aussi
concluante que la première, une commission supérieure
proposa d'accorder une somme de cinquante mille francs à
l'inventeur comme indemnité de ses travaux, et un traitement
annuel de trois mille francs comme directeur d'une école
de téléphonie dont la création s'imposait.
|
François Sudre
Malheureusement pour François Sudre, le gouvernement
ne crut pas devoir réaliser ces desiderata.
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sommaire
L'inventeur
cependant continua à prôner son système
; il fit même mieux, il le perfectionna.
Il réduisit d'abord à trois le nombre des notes
qu'il employait; il arriva à ne se servir que d'une seule
note, ce qui permettait de transmettre les ordres par un instrument
quelconque ne donnant qu'un son unique.
De nouvelles expériences eurent lieu le 4 février
1846; et voici, d'après le Moniteur, comment les choses
se passèrent :
Des expériences de télégraphie acoustique
pratiquée par le canon ont été faites aujourd'hui
à Vincennes, en présence de M. le duc de Montpensier,
de M. le général Gourgaud, président du
comité d'artillerie, et de plusieurs autres officiers
généraux et supérieurs.
On avait mis à la disposition de M. Sudre huit pièces
d'artillerie qu'on avait placées en avant de la porte
sud du château.
L'élève de M. Sudre, qui devait interpréter
les ordres, était derrière les buttes du polygone.
Tous les ordres, transmis avec une grande rapidité et
sans autre auxiliaire que le canon, ont été interprétés
avec la plus scrupuleuse fidélité; et, lorsque
la séance a été terminée, S. A.
R. ainsi que les généraux ont témoigné
toute leur satisfaction à M. Sudre.
Le 3 mars 1850, nouvelles expériences, en se servant
de trois notes de clairon (sol grave, do, sol aigu).
II s'agissait, cette fois, de savoir si des ordres partant de
l'École militaire pouvaient être communiqués,
au moyen de plusieurs postes de clairons échelonnés
de distance en distance, au village de Rueil, éloigné
de dix kilomètres du point de départ. |
Le succès le plus complet
a été obtenu.
Voici le texte des ordres que M. le général
Guillabert a donnés à M. Sudre :
Gardez-vous sur votre flanc gauche; nous sommes attaqués
par des forces supérieures ; envoyez-nous de l'artillerie.
De son côté, l'officier d'état-major qui
était à Rueil a transmis au général
Guillabert les deux ordres suivants : La brèche est
faite au bastion n° 25, prenez vos dispositions pour que
l'assaut soit donné demain matin; rentrez au camp.
Malgré ces résultats, on n'introduisit pas
officiellement la téléphonie dans l'armée;
mais on s'en servit, en 1855, pendant la guerre de Crimée.
Du reste, Sudre ne fut pas sans obtenir pour ses travaux quelques
récompenses : en 1855, le jury de l'exposition universelle,
présidé par le prince Napoléon, lui alloua
une somme de dix mille francs; sept ans plus tard, en 1862,
il obtint à l'exposition universelle de Londres une
médaille d'honneur pour son invention de la langue
musicale universelle et de la téléphonie.
François Sudre est mort le 2 octobre 1862; il avait
passé quarante-cinq ans de sa vie à trouver
ou à perfectionner son système.
Sa veuve a publié, en 1866, un ouvrage qui porte pour
titre : Langue musicale universelle inventée par François
Sudre, également inventeur de la téléphonie
musicale.
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5 - PREMIERS ESSAIS DE TÉLÉPHONIE
ACCOUSTiQUE
Tout
le monde sait que le son met un certain temps à se
propager dans l'air, tandis que la lumière parcourt
des distances considérables dans un temps inappréciable.
Si l'on tire un coup de canon à quelques kilomètres
de nous, nous apercevons immédiatement la lueur produite,
et nous n'entendons la détonation qu'après plusieurs
secondes; de même, l'éclair nous apparaît
avant que le bruit du tonnerre ne nous parvienne.
C'est en 1822 que l'on a déterminé, en
une expérience célèbre, la vitesse du
son dans l'air.
Les membres du Bureau des longitudes s'étaient séparés
en deux groupes, dont le premier s'était porté
à Villejuif et le second à Montlhéry,
sur deux éminences de terrain d'où ils s'apercevaient
réciproquement.
A chacune des stations une pièce de canon avait été
installée.
Les observateurs étaient convenus que toutes les cinq
minutes un coup de canon serait tiré alternativement
à Villejuif et à Montlhéry et qu'à
chaque détonation on noterait le nombre de secondes
écoulées entre le moment de l'apparition de
la lumière et celui de l'audition du son ; la moyenne
de ces nombres devait donner une évaluation très
exacte de la vitesse du son.
Chaque groupe était d'ailleurs muni de longues-vues
et de chronomètres parfaitement réglés.
|
Le résultat de l'expérience
fut que le son parcourt trois cent quarante mètres
quatre-vingt-huit centimètres par seconde à
la température de seize degrés.
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La vitesse du son dans l'eau a été déterminée
par Colladon et Sturm, en 1827, sur le lac de Genève.
Une cloche plongée dans l'eau était frappée
par un marteau extérieur, et le choc provoquait l'inflammation
d'une petite quantité de poudre.
A une distance mesurée d'avance avec une rigoureuse
exactitude, un observateur appuyait l'oreille contre l'embouchure
d'un cornet acoustique dont le pavillon s'ouvrait dans l'eau
à une profondeur égale à la profondeur
d'immersion de la cloche.
Comme dans l'expérience de Villejuif, on notait le
temps écoulé entre l'instant de la vision
et celui de la perception.
Le résultat auquel on arriva fut que le son parcourt
dans l'eau mille quatre cent trente-cinq mètres par
seconde à la température de huit degrés.
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La
vitesse du son dans l'eau a été déterminée
par Colladon et Sturm, en 1827, sur le lac de Genève.
Le résultat auquel on arriva fut que le son parcourt
dans l'eau mille quatre cent trente-cinq mètres par
seconde à la température de 8 degrés. |
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- LE
TELEPHONE ACOUSTIQUE
Avant l'invention
de la téléphonie électrique, la conversation
à distance se faisait à l'intérieur
des habitations, voire même entre immeubles voisins,
au moyen de porte-voix, dits acoustiques.
Ces appareils consistaient simplement en un tube de cuivre
qui reliait les deux points entre lesquels devaient se produire
les entretiens.
A chaque extrémité du tube de cuivre était
fixée une embouchure en bois destinée à
faciliter l'émission de la parole.
L'acoustique est, comme on le voit, d'une grande simplicité
et son emploi a été fréquent toutes
les fois qu'il s'agit de converser entre deux pièces
très rapprochées, comme par exemple d'un étage
à un autre ou entre deux appartements voisins.
On conçoit que le tube de cuivre ne saurait être
d'une seule longueur.
Dans les parties droites on se sert de tubes ayant d'ordinaire
de 2m,80 à 3 mètres et on les raccorde au
moyen de petites parties d'un tube d'un diamètre
un peu supérieur appelées mandions et qui
chaussent sur les premiers.
Pour permettre au porte-voix de suivre les contours des
murs, on se sert de différentes pièces de
formes appropriées.
Les coudes servent à contourner les angles, les S
à échapper des entablements ou parties de
boiseries en saillie.
A chaque extrémité d'un porte-voix, on met
ce que l'on appelle une bague à vis servant à
relier un tube souple qui se termine par l'embouchure en
bois que l'on approche ainsi aisément de ses lèvres.
|
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D'autres fois on simplifie les choses et on rend les appels plus
faciles en posant une sonnerie électrique annonce et réponse
qui double en quelque sorte le porte-voix.
L'addition d'appareils électriques a cet avantage qu'elle
permet de donner un appel dont on peut faire varier l'intensité
en prenant des sonneries plus ou moins fortes.
Ces dernières peuvent également Nous allons donner
quelques installations de porte-voix prises parmi les plus couramment
employées.
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|
Les porte-voix les plus simples
sont ceux qui servent à transmettre des ordres entre deux
pièces superposées que l'on réunit directement
par un tube en cuivre de fort diamètre (30 millimètres
d'ordinaire).
L'extrémité du tube placée à côté
de la personne qui transmet les ordres est terminée par une
embouchure en cuivre sur laquelle elle applique ses lèvres
pour parler ; l'autre extrémité est munie d'un pavillon
de forme très évasée, semblable à celui
des instruments de musique. Ce pavillon porte le nom de conque.
Il permet d'entendre les ordres transmis dans toute la pièce
où il se trouve.
A ce porte-voix il n'est adjoint aucun mode d'appel d'avertissement,
les deux personnes qu'il met en rapport sont supposées être
constamment près de l'appareil.
C'est le porte-voix du capitaine de navire qui donne au mécanicien
tous les ordres de marche.
C'est également celui qui est en usage dans de nombreux restaurants
et qui réunit la salle occupée par le public à
la cuisine située au sous-sol.
Les ordres se transmettent de la même façon. Au lieu
de commander : En avant, plus vite, doucement, stop ! ! les garçons
de restaurant indiquent à haute voix au cuisinier affairé
autour de ses fourneaux, les différents plats commandés
par leurs clients, en faisant suivre souvent leur énonciation
d'un Boum ! que dans les moments de presse ils envoient avec un
brio tout professionnel.
|
Dans cette embouchure en bois
est enfoncé un sifflet. Quand l'un des interlocuteurs veut
entrer en conversation, il retire le sifflet de l'embouchure et
souffle dans celle-ci pour faire résonner le sifflet placé
dans l'autre embouchure, et le remet ensuite en place.
La personne appelée retire son sifflet et souffle à
son tour afin d'avertir qu'elle est prête à écouter,
et l'entretien commence en portant alternativement l'embouchure
de la bouche à l'oreille pour parler et écouter.
On trouvera, dans la vue ci contre, un spécimen de porte-voix
dans lequel nous avons réuni toutes les pièces les
plus couramment usitées dans la pratique.
Lorsque d'un seul endroit on désire correspondre à
plusieurs autres, on en fait partir un nombre de tubes égal
à celui des directions à relier au poste central.
Les appels se font ainsi qu'il a été dit pour un porte-voix
simple. Toutefois, comme au central on a besoin de savoir de quelles
directions viennent ces appels, on munit chaque embouchure d'un
sifflet donnant un son différent qui permet de les distinguer
entre eux.
Quand on désire savoir si on a été appelé
pendant une absence ou encore si l'on veut éviter les sifflets
de sons différents, on fait usage d'embouchures à
signal. Le sifflet de ces embouchures est muni d'une petite tige
en bois terminée par une boule qui la rend plus visible.
Quand on souffle dans ce sifflet, cette tige est projetée
au dehors du logement qu'elle occupait et reste apparente tant qu'elle
n'a pas été remise en place à la main.
sommaire
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Cliquez sur les pièces pour les
agrandir
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Un porte-voix à peu près
analogue est celui que l'on emploie dans les maisons où l'enfant
est confié aux soins d'une nourrice occupant une chambre
assez éloignée de celle où se tient la mère
du bébé.
Un gros tube réunit les deux pièces. L'extrémité
qui se trouve dans la chambre de la nourrice aboutit au-dessus même
du berceau et se termine par un large pavillon placé en quelque
sorte comme la pomme d'un appareil à douche, de façon
à ce que l'on puisse entendre en prêtant l'oreille
à l'autre bout ce qui se passe dans la pièce.
La mère peut ainsi surveiller à distance son enfant,
se rendre compte s'il crie ou s'il se plaint et au besoin parler
à la nourrice.
Nous avons dit que le porte-voix le plus couramment employé
consistait en un tube de cuivre droit muni à chacun de ses
bouts d'une embouchure avec sifflet.
Un tube souple sert d'intermédiaire et rend plus facile l'entretien.
Quand on doit appeler de deux points différents à
un seul endroit, on se sert d'une fourche ou Y et, pour faciliter
les appels, on emploie les sonneries électriques.
Dans les hôtels à voyageurs, on met souvent un porte-voix
qui relie chacun des étages au rez-de-chaussée : le
même tube comporte un branchement par étage. L'embouchure
du rez-de-chaussée est munie d'un sifflet qui indique les
appels ; les autres embouchures sont fermées par un bouchon
sans sifflet.
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Si on veut pouvoir appeler réciproquement,
on installe des sonneries électriques afin de pouvoir sonner
à tel étage que l'on désire, et au besoin on
met un tableau indicateur au rez-de-chaussée, au cas où
la personne qui doit répondre est exposée à
s'absenter.
On pourra également se servir de porte-voix séparés
pour relier ensemble les différents appartements d'un même
immeuble à la loge du concierge. Chaque locataire a, de la
sorte, la faculté de demander ce dernier ou de lui transmettre
des ordres pendant le jour ou la nuit. Un tableau électrique
est alors à peu près indispensable, à moins
que le nombre d'étages ne dépasse pas deux ou trois,
auquel cas les deux ou trois embouchures du rez-de-chaussée
comportent simplement des sifflets de sons différents ou
des sifflets à signal.
Donnons enfin un système de porte-voix assez peu connu et
qui cependant pourra rendre des services.
Il consiste en deux porte-voix A A mettant en relation deux pièces
éloignées avec une troisième B. Les deux porte-voix
sont simples, c'est-à-dire se terminent chacun par des embouchures
ordinaires distinctes. On pourra, en employant une embouchure dite
conjuguée, mettre en relation directe les deux pièces
A, soit momentanément, soit pour un laps de temps voulu.
A cet effet, on enlèvera les deux sifflets en B et on fixera
les deux embouchures dans le tube & double cône C, De
la sorte, on obtiendra un porte-voix direct entre A A qui pourront
s'appeler et se causer en cas d'absence de la personne placée
en B .
|
Cliquez pour agrandir
Les embouchures de porte-voix sont d'ordinaire soutenues par
des lyres en cuivre. Ces lyres ont le double but et d'éviter
que les sifflets ne tombent si l'embouchure restait pendante, ce
qui empêcherait tout appel, et de la mettre commodément
à portée de la main. Lorsque plusieurs porte-voix
sont placés à côté les uns des autres,
les lyres, de formes spéciales, comportent des étiquettes
indiquant les pièces auxquelles ils correspondent.
Pour remédier à la chute des sifflets, on a fait usage,
il y a un certain nombre d'années, d'embouchures ayant un
mécanisme spécial supprimant le sifflet. Ces appareils
coûtaient fort cher et étaient d'un fonctionnement
assez irrégulier, aussi ont-ils été peu à
peu abandonnés.
Je ne m'arrêterai pas davantage sur ce sujet.
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L'établissement des porte-voix
ne présente que des difficultés matérielles
d'exécution qui réclament simplement du soin et une
certaine habitude de faire les percements et de poser correctement
les tubes.
Les fabricants donnent à toutes les personnes qui désirent
les utiliser les renseignements que nous ne pourrions donner ici,
parce qu'il faudrait trop multiplier les détails si l'on
voulait embrasser tous les cas que l'on rencontre dans la pratique.
L'emploi simultané des appareils électriques et des
porte-voix rend des services fort appréciés dans les
grandes administrations, les hôtels, les usines, etc.
Les porte-voix ont l'avantage de ne demander aucun entretien et
transmettent la parole de façon constamment régulière.
Ils présentent par suite une sécurité absolue
lorsqu'il est nécessaire de pouvoir éviter toute interruption
de service.
Ils échappent à des causes de dérangement souvent
difficiles à éviter avec les téléphones
électriques et ne réclament d'ouvriers spéciaux
ni pour leur installation, ni pour leur entretien.
Quand on a à lutter contre de fortes trépidations,
ou encore lorsqu'il faut réunir deux ateliers bruyants soumis
à des vibrations mécaniques violentes, les téléphones
ne donnent que des résultats médiocres ou nécessitent
un établissement spécial, parfois celui de cabines
isolées; le porte-voix leur sera alors préféré
si la distance le permet.
C'est ainsi que l'usage du porte-voix a été maintenu
pour certaines applications dans lesquelles les téléphones
n'ont pu donner satisfaction en dépit de toute leur perfection.
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6- LE TELEGRAPHE
électrique
Ce petit paragraphe n'est qu'une brève histoire
du télégraphe pour introduire l'histoire du téléphone.
Il existe de nombreux sites sérieux et complets qui détaillent
ce sujet, ce n'est pas l'objectif de ce site consacré au téléphone.
Introduction :
Le télégraphe aérien fut essentiellement un moyen
de communication convenant aux pouvoirs publics centralisé
comme celui qu'a connu la France sous la Révolution et lEmpire
; toutes les liaisons partaient dailleurs de Paris. Mais on
ne peut considérer l'avènement du télégraphe
aérien comme celui dun nouveau média.
Ce nouveau média, ce sera le télégraphe électrique.
C'est lui qui ouvrira les portes de lavenir et c'est pourquoi
on peut considérer que l'ère des télécommunications
modernes commence avec les premiers pas du télégraphe
électrique, Plus précisément, c'est l'invention
du télégraphe électrique par Samuel Morse, en
1837, aux États-Unis, qui constitue l'événement
décisif.
Certes, exactement à la même époque, Cooke et
Wheatstone, en Grande-Bretagne, faisaient les premières démonstrations
de leur « télégraphe à aiguilles »
qui allait prendre par la suite une assez grande extension. La Grande-Bretagne
sera même le premier pays à construire et à mettre
en exploitation des liaisons télégraphiques, à
partir de 1843.
Néanmoins, il ne fait aucun doute que
la grande invention est celle de Samuel Morse. Morse, qui sut, concevoir
un système d'une étonnante simplicité : un code
séquentiel à deux éléments seulement (le
trait et le point). Ce code s'adaptera parfaitement à tous
les moyens de communication futurs et notamment à la radio,
aussi bien en phonie (lecteur au son) qu'en graphie.
En quelque sorte, l'invention de Morse était un événement
porteur d'avenir, et c'est à ce titre qu'il peut être
qualifié d'historique et marque le début des télécommunications
modernes. |
Voyons
de façon rapide comment est arrivé le télégraphe
En France le pionnier en télégraphie est Abraham-Louis Breguet,
fournisseur régulier du télégraphe optique de Chappes.
Lire l'histoire
Bréguet
Avant de passer à la découverte
du téléphone magntétique, il faut voir savoir
qu'à cette époque, les principes de l'éléctromagnetisme
étaient mis en application avec le télégraphe
éléctrique qui succéda au télégraphe
optique de Chappes.
Qui fut le premier à faire fonctionner un télégraphe
au moyen d'une pile ?
Cet honneur revient tout entier au baron Schilling, officier
fie l'armée russe, qui construisit à Saint-Pétersbourg
le premier télégraphe électro-magnétique,
et nous verrons comment ce fait détermina l'introduction
des télégraphes électriques en Angleterre.
On sait que Smmering, en Allemagne, avait construit un télégraphe
dans lequel les signaux étaient produits par l'action du
courant galvanique dans l'eau qu'il décompose. Il reste
à lixer l'époque exacte et la cause de cette découverte;
car les auteurs diffèrent tous sur cette époque,
et Steinheil lui-même, qui vivait dans la même ville
que Smmering, commet une erreur de date. Poppe et Kohi,
comme Steinheil, ne décrivent d'ailleurs pas correctement
l'appareil.
Le 6 août 1809, fut construit ce premier télégraphe
galvano-électrique .Le docteur Samuel-Thomas von Smmering,
né à Thiin en 1755, et décédé
en 1830 à Francfort-sur-le-Mein, avait fait ses études
à l'Université de Gttingen. Nous le trouvons
professeur d'anatomie à Mayence de 1785 à 1796;
puis, médecin pratiquant à Francfort jusqu'en 1805;
ensuite à Munich, où il devint membre de l'Académie
des sciences et conseiller privé du roi de Bavière.
|
Le galvanisme l'avait occupé,
comme Hiimhohlt et d'autres, et il recherchait à l'appliquer
à la découverte des mystères de la physiologie.
Dés le mois de novembre 1801, son attention s'était
surtout fixée sur l'action chimique du courant galvanique,
et en janvier 1808, aidé du chimiste Gehlen, son collègue
de l'Académie, il communiqua à ce corps savant
les brillantes découvertes chimico-galvaniques de Humphry
Davy, dans son laboratoire de l'Institution royale de Londres.
Smmering, abandonnant la voie des télégraphes
optiques, chercha si l'évolution visible du gaz qui résulte
de la décomposition de l'eau par l'action du courant
galvanique ne pourrait pas lui fournir le moyen de communication
désiré, et il inscrit dans ses notes :
« Je ne me suis pas reposé jusqu'à ce que
j'aie pu réaliser mon idée de faire un télégraphe
au moyen de l'évolution du gaz. »
Le 22 juillet, son appareil était si avancé qu'il
pouvait fonctionner, et il écrit : « Enfin, mon
télégraphe est terminé » puis : «
La nouvelle petite machine télégraphique fonctionne
bien. »
II l'améliora toutefois encore, et ce ne fut que le 6
août qu'il considéra son télégraphe
comme complet. Il en était enchanté, car
il le faisait fonctionner à travers un circuit de 724
pieds, et il note ce jour-là :
«J'ai essayé mon appareil, maintenant complet,
et il répond entièrement à' mon attente.
Il fonctionne avec vitesse à travers fies fils ayant
deux fois 362 pieds prussiens, ce qui forme un circuit de 724
pieds. »
sommaire
|
Deux jours plus tard, ce circuit
était élevé à mille pieds, et le 18
à deux mille.
Enfin, le 29, il présenta son appareil à l'Académie
des sciences de Munich.
Le baron Larrey , revenant de l'armée, visita son ami Smmering,
qui ne manqua pas de lui montrer son télégraphe.
Il fut de suite convenu que Larrey l'emporterait à Paris
pour le présenter à l'Institut.
L'appareil fut en effet présenté à l'Institut;
mais aucun rapport ne fut rédigé par la commission
d'examen.
Sans doute le télégraphe de Chappe paraissait suffisant
à l'Académie.
A l'époque où Smmering fut nommé membre
de l'Académie des sciences de Munich (1805), un officier
russe, le baron Pawel Lwowitsch Schilling (de Cronstadt) était
attaché à la mission militaire de l'ambassade.
Cet officier vit les expériences de Smmeiïug,
en 1810, et fut tellement frappé de l'utilité de
l'invention qu'il fit, dès ce jour, son étude favorite
dn galvanisme et de ses applications. Ce fut vers cette époque
(le 23 août 1810) que Smmering inventa la première
sonnerie électrique. En voici la description sommaire :
Le gaz, s'élevant dans deux tubes pleins d'eau sous l'influence
des pointes électrisées, s'accumulait sous une espèce
de cuillère en verre dont le levier, en s'abaissant graduellement,
opérait le déclenchement d'un autre levier qui libérait
une petite balle en plomb, dont la chute sur un timbre produisait
l'alarme.
Ce petit appareil causa une grande joie à Soemmering.
sommaire
|
Cette sonnerie n'est pas représentée
dans la description du télégraphe de Soemmering,
dans les Mémoires (Denkschriften) de l'Académie
de Munich publiés en 1811, qui ne contient que la description
sommaire que nous avons reproduite ci-dessus.
Le 7 septembre 1810, Smmering et Schilling expérimentèrent
le télégraphe avec des fils recouverts d'une solution
de caoutchouc, puis d'un vernis. C'est sans doute la première
application d'une matière isolante soluble sur un fil
conducteur. Smmering habitait alors la maison de Leyden,
et son fil sole faisait plusieurs fois le tour de cette habitation.
Au printemps de 1812, Schilling, poursuivant l'amélioration
de l'isolement des conducteurs électriques, les avait
suffisamment isolés pour pouvoir envoyer le courant sans
perte à travers de longues distances sous l'eau. La guerre
pendante entre la France et la Russie rendait Schilling anxieux
de pouvoir relier le champ de bataille aux places fortes au
moyen d'un câble de ce genre. Il voulait aussi faire sauter
des mines à travers les cours d'eau. Son moyen d'enflammer
la poudre était remarquable pour l'époque et consistait
à obtenir, de deux morceaux de charbon de bois taillés
en pointe, la flamme qui devait embraser la mine. Dans l'automne
de 1812, il fit sauter plusieurs mines de cette façon
à travers la Neva, à Saint-Pétersbourg.
Ayant rejoint l'armée à la fin de 1813, il fit
la campagne de France en 1814, et, étant entré
dans Paris le 31 mars, à la suile de l'empereur Alexandre
Ier, il reprit ses expériences durant son séjour
dans la capitale, où l'on put le voir plusieurs fois
faire sauter des mines au moyen du courant électrique
à travers la Seine.
|
A son retour à Munich, en
1815, Schilling communiqua à Scemmering un petit livre
imprimé à Paris, en 1805, et intitulé : Manuel
du galvanisme, par Joseph Izarn, professeur de physique au lycée
Bonaparte. Ce manuel fait mention de la découverte de Romagnesi.
Toutefois, ni Smmering ni son ami ne furent frappés
de l'application pratique que la découverte de Romagnesi
pouvait recevoir. Smmering et Schilling connaissaient donc,
la découverte de Gian-Domenico Romagnesi, et ils avaient
lu son mémoire publié à Trente, le 3 août
1802, et commençant ainsi : « II signore consigliere
Gian-Domenico Romagnesi si affretta a communicare ai fisici dell'
Europa 11110 sperimento relative alfluido galvanipo applicato
al magnétisme. » On connaît l'importante découverte
de Romagnesi, qui avait fait dévier une aiguille aimantée
sous l'influence d'un courant galvanique.
On sait que l'année 1820 ouvrit une ère nouvelle
à l'électricité. C'est à dater d'alors
que l'avenir de la télégraphie électrique
pouvait être prévu.
Hans Christian rstedt avait étudié plus attentivement
que Romngnesi les effets d'un courant voltaïque sur l'aiguille
aimantée. Arago avait communiqué à l'Académie
des sciences les expériences d'rstedt, et Delarive,
en septembre 1820, avait répété avec Pictet
ces expériences à Genève.
On a prétendu qu'rstedt avait eu connaissance de
la découverte faite, en 1802, par Romagnesi.
|
Nous avons vu que cette découverte
avait été indiquée dans le Manuel du galvanisme
d'Izarn ; elle était pareillement décrite dans
un livre publié en 1801, à Paris, par Giovanni
Aldiui (neveu de Galvani) et intitulé : Essai théorique
et expérimental sur le galvanisme, imprimé à
Paris en 1804 et dédié à Bonaparte. Il
dit, à la page l'.M : « M. Romagnesi, physicien
de Trente, a reconnu que le galvanisme faisait décliner
l'aiguille aimantée. .»
rstedt, qui vint à Paris en 1802 et 1803, et de
nouveau en 1813, fut chaque fois en relation avec Aldini. Le
manuel d'Izarn, imprimé en 1805, semble reproduire textuellement
ce passage du livre d'Aldini imprimé en 1801; voici ce
passage : « D'après les observations de Romagnesi,
physicien de Trente, l'aiguille déjà aimantée
et que l'on soumet au courant galvanique éprouve une
déclinaison. » N'est-ce pas là littéralement
ce que le monde a été habitué à
appeler, depuis 1820, la découverte d'rstedt. II
était certainement du à Romagnesi de le reconnaître
comme ayant défriché un terrain qui a tant rapporté
à d'autres depuis.
Le livre d'Aldini fait aussi mention du chimiste Joseph Mojon,
de Gènes, comme ayant, avant 1804, observé une
sorte de polarité dans les aiguilles non aimantées
qu'on exposait dans le voisinage du courant galvanique. Izarne
répète dans son Manuel du galvanisme qui, ayant
été, par ordre, placé dans la bibliothèque
de tous les lycées de France, doit exister encore en
nombre dans notre pays.
sommaire
|
Ampère fut le premier
à émettre l'idée que les mouvements de l'aiguille
aimantée, ainsi obtenus, pourraient servir à la
télégraphie; mais ni lui ni personne autre ne songea
alors à construire un appareil sur cette base.
Il était réservé au baron Schilling de construire,
à Saint-Pétersbourg, le premier télégraphe
électro-magnétique. Ses relations avec Smmering
l'avaient rendu passionnément attaché à l'idée
de faire de la télégraphie au moyen du galvanisme.
Son premier appareil se composa d'une aiguille aimantée
suspendue horizontalement par un fil de soie au centre d'un multiplicateur
de Schweiger; sous l'aiguille, il avait placé un disque
de papier teinté en deux couleurs, de façon à
mieux distinguer ses mouvements.
Afin de donner de la fixité à son aiguille et éviter
les oscillations, Schilling avait placé, à l'extrémité
inférieure de son axe, une petite pièce légère
en platine, plongée dans une coupe pleine de mercure. Graduellement,
il simplifia son appareil.
Longtemps il employa cinq aiguilles; puis il parvint à
signaler avec nue seule aiguille et un seul multiplicateur, produisant,
par une combinaison de mouvements dans les deux directions, tous
les signaux nécessaires pour les lettres et les chiffres.
En septembre de cette année, Schilling exhiba son appareil
devant la réunion des naturalistes allemands de Bonn, sur
le Rhin, dans la section de physique et de chimie que présidait
le professeur Georg Whilhelm Muncke, de l'Université d'Heidelberg.
Ce savant fut tellement charmé de cet appareil qu'il en
fit construire immédiatement un semblable, pour le montrer
dans ses conférences.
Cet appareil existe encore dans le cabinet de physique de l'Université
d'Heidelberg.
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Vue
avant du télégraphage à aiguille
sommaire
|
Il nous reste à
voir comment ce télégraphe, qui fut d'ailleurs imité
par Weber de Gttingen, fut ensuite importé à
Londres.
On sera surpris de voir le nom de lord Byron apparaître
ici, mais ses uvres poétiques mentionnent, dans un
quatrain, le nom de John William Rizzo Hoppner, qui fut l'ami
intime de William Fothergill Cooke, l'introducteur du télégraphe
en Angleterre.
W. F. Cooke ne songeait aucunement an télégraphe,
ni aux applications de l'électricité à la
télégraphie, pendant le séjour qu'il fit
à Heidelberg à partir de l'été 1835.
Fils du docteur William Cooke, professeur de médecine à
Durham, il s'était fixé à Ileidelberg, pour
y apprendre à mouler, en cire, les pièces anatomiques
nécessaires à sa profession.
Ce fut au commencement de mars 1836 que son ami Hoppner, étudiant
de I'université d'Heidelberg, lui apprit que le professeur
de physique avait dans son cabinet un appareil électrique
au moyen duquel il pouvait transmettre des signaux d'une pièce
à une autre. Ce professeur n'était autre que l'ami
de Schilling, Georg Whilelm Muncke, qui avait relié son
habitation au cabinet de physique où il donnait ses leçons,
au moyen de fils suspendus.
M. Hoppner mena son ami Cooke à une des leçons du
docteur Muncke, le 20 mars 1830.
Quand M. Cooke eut vu l'appareil et qu'on lui eut expliqué
qu'il pouvait fonctionner à de grandes distances, il fut
frappé de l'utilité qu'offrirait un pareil moyen
de correspondance en Angleterre, particulièrement dans
les tunnels de chemin de fer qui, à l'époque, s'étendaient
chaque jour de plus en plus. Il se décida dés lors
à abandonner ses études anatomiques à Heidelberg,
et à rentrer en Angleterre pour y poursuivre l'établissement
de télégraphes électriques.
M. Cooke, qui ne s'était jamais occupé de physique
en général , ni d'électricité, en
particulier, ne fit pas la connaissance du professeur Muncke,
qu'il appelle Moncke dans ses écrits. Il n'avait donc pas
l'idée que le télégraphe qu'il avait vu avait
été imaginé par Schilling et construit sur
le modèle qu'il avait à Bonn. Il en attribue tout
le mérite à Gauss qu'il appelle Gaüss.
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Vue
arrière du télégraphage à aiguille
sommaire
|
Voici d'ailleurs ce que Cooke écrivait
sur ce sujet en 1841 : «Étant revenu des Indes en
congé, pour cause de santé, j'étudiais l'anatomie
et modelais mes dissections à Heidelberg, lorsque, en mars
1830, il m'arriva d'assister à une de ces applications
si communes de l'électricité à des expériences
de télégraphie, que l'on a répétées
sans aucun résultat pratique depuis un demi-siècle.
Comprenant que l'agent employé pouvait être utilisé
à un objet plus utile que l'illustration de leçons
de physique, j'abandonnai immédiatement mes études
d'anatomie et donnai toute mon attention à la construction
d'un télégraphe électrique pratique. »
On ne s'imaginerait guère, en lisant ceci, que M. Cooke
avait vu des expériences faites avec une copie d'un télégraphe
électromagnétique construit en Russie par Schilling,
qui l'avait apporté à Bonn six mois avant l'époque
dont parle Cooke. Le fonctionnement de cet appareil est d'ailleurs
traité par lui « comme une de ces expériences
si communes répétées depuis un demi-siècle
»; conséquemment, avant même la découverte
de la pile de Volta et de l'électro-magnétisme.
Lorsque, par suite de différents désagréables
entre le professeur Wheatstone et M. Cooke, sir lsambart Brunel
et le professeur Daniell furent nommés arbitres, en
1840, sans prendre la peine de recherchër l'origine du télégraphe
de Cooke, ils décidèrent dans leur arbitrage (en
1841) que «M. Cooke avait vu, en mars 1830, à Heidelberg
où il s'occupait de recherches scientifiques, et cela pour
la première fois, une de ces expériences bien connues
sur l'électricité (considérée au point
de vue des moyens de communications télégraphiques),
qui ont été essayées et reproduites de temps
en temps, depuis des années, par divers physiciens. »
|
Mr. Cooke écrit ailleurs
: «An mois de mars 1836, j'étais à Heidelberg
occupé d'anatomie, lorsque, le 6 mars, une circonstance
fortuite donna une direction toute nouvelle à ma pensée.
Ayant vu faire une expérience de télégraphie
électrique par le professeur Moncke d'Heidelberg, qui
avait, je crois, emprunté ses idées à Gaüss,
je fus tellement frappé du pouvoir étonnant de
l'électricité et si fortement impressionné
de l'application qu'on peut en faire à la transmission
télégraphique des nouvelles, qu'à partir
de ce jour j'abandonnai complètement mes occupations
antérieures et m'adonnai avec toute l'ardeur qu'on me
connaît à la réalisation pratique d'un télégraphe
électrique, objet qui a toujours occupé toute
mon énergie depuis. L'expérience du professeur
Moncke était, à cette époque, la seule
que j'aie vue ou dont j'aie entendu parler sur ce sujet. »
M. Cooke nous informe que, trois semaines après avoir
vu l'expérience de Muncke, il avait construit, en partie
à Heidelberg (où M. Hoppner l'assista), en partie
à Francfort, un appareil semblable, mais ayant trois
aiguilles, produisant vingt-six signaux.
Il revint à Londres le 22 avril 1836, où il s'appliqua
jour et nuit à la construction de ce qu'il appelle un
instrument mécanique, mis en mouvement par l'attraction
d'un électro-aimant.
Cet appareil fut soumis, eu janvier 1837, à certains
des directeurs du chemin de fer de Liverpool à Manchester,
et M. Cooke leur proposa l'adoption de son système dans
le long tunnel qui descend d'Edge-Hill, près de Liverpool,
à la station centrale de Lime-Street, mais sa proposition
ne reçut aucune suite.
sommaire
|
Après avoir consulté
deux fois Faraday, Cooke, sur le conseil du Dr Roget, fit une
visite, le 27 février 1837, au professeur Charles Wbeatstone,
à sa résidence de Conduit-Street, et peu après
au cabinet de physique du professeur au « King's-College
».
Le résultat de ces entrevues amena, en mai 1837, la résolution
d'allier leurs efforts pour introduire l'emploi du télégraphe
en Angleterre.
Le professeur Wheatstone n'était pas encore certain à
cette époque que l'électro-aimant pût fonctionner
à de grandes distances, et M. Cooke, qui avait laissé
derrière lui l'appareil construit à Heidelberg,
en construisit un nouveau avec quatre aiguilles. L'opinion commune
était que le principe qui faisait agir l'appareil de Muncke
était celui qu'il fallait adopter pour l'usage pratique.
Ni le professeur Wheatstone, ni M. Cooke, ne savaient qu'en agissant
ainsi ils se servaient du plan de Schilling.
Le 12 juin, le brevet fut enregistré, et il fut décidé
qu'on ferait une expérience préliminaire avec l'appareil
télégraphique projeté, sur nue ligne de quelque
étendue.
En conséquence, le 25 juillet 1837, un essai fut fait à
la station du London and Birmingham Railway, alors en construction,
sur des fils d'une longueur de un mille et quart, reliant Euston-Square
à Gamden-Town. C'était la première fois que
l'on faisait une pareille expérience au dehors, en Angleterre,
avec un appareil électrique. Cette expérience eut
lieu treize jours avant la mort du baron Schilling, qui succomba
à Saint-Pétersbourg, le 7 août, sans avoir
jamais eu connaissance de l'introduction de son télégraphe
en Angleterre.
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|
Le 19 novembre 1837, MM. Cooke
et Wheatstone conclurent un acte d'association, et le 12 décembre,
ils envoyèrent au « Patent Office » la description
de leur appareil.
Cette description n'était pas désignée
comme une invention nouvelle, mais comme un perfectionnement.
En réalité, ses parties essentielles étaient
fondées sur le même principe que celui de Schilling,
c'est-à-dire sur la déviation de l'aiguille aimantée
sous l'effet de multiplicateurs.
Le professeur Wheatstone avait considérablement amélioré
l'application, comme on devait s'y attendre d'un pareil physicien,
et les aiguilles étaient maintenues verticales au lieu
d'être horizontales.
L'abbé Moigno, citant une communication l'aile à
l'Académie des sciences de Paris, dit que Schilling avait
employé aussi jusqu'à cinq aiguilles verticales
dans son appareil. Schilling n'a jamais eu d'aiguilles verticales
dans son instrument.
Le premier appareil construit sur les données de Wheatstone
avait cinq aiguilles; elles furent promptement réduites
à deux, et sur certaines lignes on en construisit même
à une aiguille.
Il faut rendre à M. Cooke cette justice, que son zéle
et ses efforts ont certainement déterminé l'établissement
de la télégraphie en Angleterre.
Après tout ce qui s'était fait on Europe avant
le mois de septembre 1837, par Schilling, Steinheil, Gauss et
Weber, Cooke et Wheatstone, il est pénible de remarquer
que le peintre américain Morse, qui fit, le 4 septembre
1837, une pauvre expérience qu'il considéra comme
ayant réussi, ait pu être considéré
par toute l'Europe comme l'inventeur du Télégraphe
électro-magnétique.
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Samuel Finley Breese Morse
naquit en 1791 et était l'aine de trois frères.
Son père, le Révérend Jedediah Morse, avait
encouragé son goût pour la peinture, et Morse voyageait
parfois en Europe pour copier des tableaux. Pendant l'automne
de 183:2 il rentrait du Havre en Amérique.
À bord du paquebot le Sully se trouvait, parmi les passagers,
le Dr Charles F. Jackson, de Boston, qui avait assisté
aux conférences faites par Pouillet à la Sorbonne.
On se souviendra, sans doute, qu'en 1831 Pouillet avait exhibé
dans ces conférences son grand électro-aimant, supportant
un poids supérieur à plus de 1 000 kilogrammes.
Pendant le voyage, qui dura du 8 octobre au 15 novembre, le Dr
Jackson ramena constamment la conversation sur l'électricité
et l'électro-magnétisme, ce qui amena l'occasion
de parler de la possibilité de télégraphier
au moyen de signaux électro-magnétiques.
Le Dr Jackson avait à bord un petit électro-aimant,
acheté à Paris, chez Pixii fils, et aussi une petite
pile galvanique. Arrivé à New-York, Morse reprit
sa profession de peintre, qui le faisait vivre, et songea, comme
on peut le penser, à ses conversations à bord du
Sully.
Comme on a toujours désigné Morse sous le titre
de professeur, il convient de rappeler ici qu'il n'était
pas autre chose que professeur de littérature et de dessin,
titre qui lui fut donné par l'Université de New-York,
où il n'a d'ailleurs jamais professé. Vers la fin
de 1835, Morse fit des essais de signaux électromagnétiques,
mais n'obtint aucun résultat.
|
Morse
Deux ans plus tard (1837), ayant appris les découvertes
faites en Europe (son frère Sidney éditait un
grand journal), il s'aboucha avec un amateur de science, et,
mettant à profit les expériences faites à
Princetown par le professeur Henry, il produisit un appareil
qui ne donna toutefois aucun résultat pratique.
Les professeurs américains Henry et Bâche avaient
été à Londres en 1837 et avaient fait une
visite à Wheatstone à « King's Collège
» le 11 avril, et plusieurs Américains connaissaient
le désir de Wheatstone de protéger ses inventions
en Amérique en y prenant des brevets.
Morse n'avait pas alors l'idée de produire sur le papier
des lettres représentées par des signes.
sommaire
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Ses signaux se bornaient à
la représentation des chiffres de la numération.
Avec les nombres ainsi obtenus, il trouvait dans un vocabulaire
les mots que ces groupes de chiffres représentaient.
Quand des chiffres et non des mots devaient être exprimés,
un onzième signe en donnait avis.
Pour chaque signal, il avait construit des types dentés
qui, introduits successivement dans une règle, pouvaient
recevoir un mouvement en avant.
Les dents des types soulevaient un levier par le moyen duquel
le courant électrique, après avoir traversé
la ligne, s'écoulait à travers les bobines d'un
électro-aimant, qui attirait une armature à l'extrémité
de laquelle on avait fixé un crayon.
Ce crayon, en passant lentement sur un rouleau, inscrivait sur
une bande des zigzags ressemblant aux dents d'une scie.
Les signaux ainsi obtenus et représentant des nombres étaient
alors traduits d'après le vocabulaire.
Le Dr Léonard D. Gale, professeur de chimie, et résidant
dans la même maison que Morse, lui avait appris à
construire les bobines d'un électro-aimant.
Il lui avait également procuré le fil nécessaire
et une pile convenable. Morse l'associa à ses travaux,
et lui fit obtenir plus tard (1846) une position dans le«
Patent office » de Washington.
Lorsque, vers la fin d'août 1837, arriva en Amérique
un compte rendu des travaux de Steinbeil, à Munich, traduit
du Neue Wiirzlurfier Zeitung du 30 juin, le lendemain même,
par l'influence de Morse et de son frère, un journal américain
publia un article où il tançait vertement la feuille
qui avait traduit le compte rendu allemand,
sommaire
|
ajoutant que ceux qui copient ces articles dans les
journaux européens paraissent ignorer que le télégraphe
électrique, cette merveille de notre temps, qui excite
en Europe l'attention du public scientifique, est une découverte
américaine.
Le professeur Morse l'a inventé il va cinq ans, lors
de son retour de France en Amérique. »
Puis le journal ajoutait :
« Morse n'a caché à personne, à bord
du Sully, l'idée générale de son invention
; au contraire, il l'a communiquée librement à
tous ses co-passagers de toutes nations. »
On cherchait ainsi à faire croire au public américain
que Schilling, Steinhcil,Weber, Gauss, Gooke et Wlieatstone
avaient appris du peintre Morse l'art de télégraphier
au moyen de l'électro-magnétisme.
|
Comme le journal annonçait
aussi que Morse avait son télégraphe à son
logis, il reçut la visite de nombreuses personnes désireuses
de voir « la merveille du temps. »
Parmi elles se trouvait le jeune Alfred Vail qui, avec
son frère George, devint très utile à Morse
qui en fit ses co-associés.
Alfred Vail construisit lui-même, aux ateliers de Speedwell,
Morristown, New-Jersey, l'appareil qui fut plus tard exposé
à Washington, dans la salle du comité du commerce,
au Capitole.
Cet appareil fonctionnait avec plus de régularité
que celui inventé par Morse.
Le jour dit, 2 septembre, la machine de Morse ne voulait rien
marquer correctement.
De grands efforts furent faits pour la faire fonctionner; mais
ce ne fut que le 4septembre que Morse arriva à en obtenir
des nombres représentant cinq mots et la date.
|
Pour cette phrase, il avait fallu soixante-deux zigzags et quinze
lignes droites sur le papier.
Ces signaux représentaient les nombres suivants: 215,
36, 2, 58, 112, 04, 01837.
En cherchant dans le vocabulaire le sens de ces nombres, on
trouva qu'ils exprimaient la phrase suivante : Suceessf'ul experiment
with telegraph Septembeir 4, 1837.
sommaire
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On retrouve la reproduction de la bande ainsi
obtenue dans le journal de Silliman : American Journal of Science
and Arts, 23e volume, page 168, et dans le London Mechanic's
Magazine du 10 février 1838.
Morse écrivit à cette époque (1er
février 1838) au capitaine Pell, commandant du Sully
,je prétends avoir inventé le télégraphe
électro-magnétique, le 19 octobre 1832, à
bord du paquebot le Sully, dans ma traversée de France
aux États-Unis; conséquemment, je suis l'inventeur
du premier télégraphe vraiment praticable basé
sur les principes électriques.
Tous les télégraphes européens praticables
sont basés sur un principe différent, et, sans
une seule exception, ont été inventés ultérieurement
au mien.
Ainsi parlait le peintre Morse, après avoir obtenu, le
4 septembre, le pauvre résultat que nous avons décrit
au moyen de la machine que le docteur Gale l'avait aidé
à construire.
Il réclamait la priorité sur tout ce qui avait
été fait avant lui en télégraphie.
Son résultat, il l'avait obtenu un mois après
la mort de Schilling qui, 27 ans auparavant (1810), avait vu
à Munich, chez Smmeriug, le,premier télégraphe
galvanique connu, et qui, environ douze ans avant Morse, avait
construit le premier télégraphe électro-magnétique,
que nous avons vu exhibé à Bonn deux années
plus tard, puis transféré à Heidelherg,
d'où Cooke l'importa en Angleterre.
C'est là, d'ailleurs, qu'un télégraphe
construit sur le même principe que celui de Schilling
avait fonctionné sur une ligne de un mille et quart,
quarante et un jours avant le 4 septembre 1837.
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II convient de noter ici qu'à l'époque de
son voyage à Londres et à Paris, en 1838, Morse
put croire, par ce qui lui en fut dit, que Schilling n'avait
inventé son télégraphe qu'en décembre
1832 ou 1833.
Cette erreur fut un encouragement pour Morse à réclamer
la priorité mal fondée que nous trouvons dans
sa lettre d'octobre 1832.
Malheureusement aussi, tous les traités de télégraphie
électrique perpétuent cette erreur, en donnant
1833 comme date de l'invention de Schilling.
Grâce aux efforts d'Alfred Vail et de son frère,
le Morse actuel, cet appareil si véritablement utile,
atteint un degré de perfection qui permet son adoption
par toutes les administrations, et restera longtemps, le meilleur
type d'appareil alphabétique.
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La première ligne télégraphique
exploitée au moyen de l'électricité fut
construite par M. Cooke, de Londres (Paddingtou), sur le GreatWestern
Railway, à West-Drayton en 1838-1839.
L'année suivante, il établit le télégraphe
sur le chemin de fer de Blackwall, et en 1841 sur le chemin
de fer d'Edimbourg et de Glasgow.
En 1842-43, la ligne de West-Drayton fut continuée jusqu'à
Slough.
Elle servit, le 1er janvier 1845, à arrêter le
meurtrier Tawell, ce qui donna de suite une grande importance
au télégraphe, que l'on avait peu employé
jusqu'alors.
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En Amérique, la première
ligne, allant .de Washington à Baltimore, fut complétée
en 1844.
Le 24 mars de cette année, une phrase dictée par
la fille de l'ami de Morse, M. Elsworth, chef du Patent office,
fut transmise par la ligne et répétée par
Baltimore.
L'original de ce premier télégramme a été
conservé dans le Musée de la Société
historique de Hartford (Connecticut).
L'Allemagne eut la gloire d'avoir établi les premières
correspondances de télégraphie électrique.
Ce fut, il est vrai, sur de très petites lignes qui unissaient
l'intérieur des villes de Gttingue et de Munich
avec les observatoires de M. Gauss d'une part, et de M. Steinheil
de l'autre; mais c'était réellement la solution
ébauchée du grand problème.
Dès le commencement de 1842, M. Wheatstone avait importé
à Berlin deux de ses appareils, qui fonctionnèrent
à travers un simple fil métallique porté
par deux poteaux.
La première grande ligne allemande, de Mayence à
Francfort, fut installée en 1849 par M. Fardely, ingénieur
de Manheim.
Cet essai éveilla l'attention du gouvernement prussien,
qui relia par le f'1 électrique le palais de Berlin au
château de Potsdam.
L'Autriche ne fut pas non plus en retard, et possédait
trois lignes importantes eu 1851.
La première communication télégraphique
établie en Belgique entre Bruxelles et Anvers était
due à l'entreprise privée. Toutefois, peu de temps
après son inauguration, elle devint la propriété
du gouvernement.
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Un acte du parlement belge, en
date du 15 mars 1851, ouvrit ces lignes au public moyennant un
tarif de 2f.50 pour 20 mots dans la zone inférieure à
75 kilomètres, et 5 francs pour la même dépêche
an delà de cette limite.
Le premier télégraphe construit en Suéde,
en 1853, reliait Stockholm à Upsala, distance d'environ
80 kilomètres.
En Norvège, on attendit l'année 1850 pour relier
d'abord Christiania, la capitale, avec Drammen.
La compagnie du chemin de fer de Saint-Pétersbourg à
Moscou avait établi, vers 1852, un fil souterrain longeant
sa ligne; ce fil devint promptement mauvais, et le gouvernement
russe, qui avait déjà relié Cronstadt à
la capitale en 1853, décida en 1854 de racheter la ligne
de la compagnie du chemin de fer, afin d'assurer les communications
avec Moscou.
La Suisse parait avoir été une des premières
à apprécier l'importance du télégraphe
électrique. Une loi fédérale en date du 5
décembre 1852 établit une taxe uniforme de 1 franc
par dépêche de 20 mots, de 2 francs jusqu'à
50 mots, et de 3 francs jusqu'à cent.
M. Matteucci établit la première ligne télégraphique
d'Italie eu 1847, en reliant Pisé à Livourne.
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Il fit construire ses appareils par M. Pierucci,
mécanicien de l'Université, sur le modèle
de ceux que lui avait fournis M. Bréguet.
L'Espagne suivit très tardivement le mouvement général.
Une ligne expérimentale, construite en 1854 sur la route
de Madrid à Irun, ne fut complétée qu'en
1856, époque à laquelle le public commença
à participer aux avantages des communications télégraphiques.
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L'administration télégraphique
française ne songea guère que vers 1842 à
doter le pays d'un télégraphe électrique.
Néanmoins les premiers télégraphes qui
fonctionnèrent en France furent établis par Wheatstone
entre Paris, Saint-Cloud et Versailles, sur le chemin de fer
construit par une compagnie anglaise, et entre les deux premières
stations du chemin de fer de Paris à Orléans.
Malgré ces résultats, Wheatstone ne put convaincre
l'administration qu'il pourrait transmettre le courant électrique
sans station intermédiaire entre Paris et le Havre.
Offensé de ces doutes, et dégoûté
d'ailleurs par l'assurance qu'on lui donna que ses brevets français
étaient sans valeur par suite du monopole de l'État,
Wheatstone se tint à l'écart et manifesta son
mécontentement.
Ce ne fut qu'en 1844 que le gouvernement français
songea sérieusement à étudier la question
de la télégraphie électrique.
Par un arrêté du 8 novembre 1844, le ministre de
l'intérieur nomma une commission spéciale chargée
de lui présenter un rapport sur la valeur des systèmes
de télégraphie électrique, les avantages
de ce système et la possibilité de leur application.
MM. Arago, Becquerel et Pouillet faisaient partie de cette commission.
Le 23 novembre 1844, sur le rapport favorable du comte Duchâtel,
le roi ouvrait au ministre de l'intérieur un crédit
extraordinaire de 240 000 francs, pour un essai de télégraphie
électrique, sauf régularisation de ce crédit
par les Chambres. Le 30 janvier 1845, on commença à
tendre les fils sur la ligne de chemin de fer de Paris à
Rouen.
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Cette opération étant
terminée jusqu'à Maisons, le 1er mars suivant,
MM. Bréguet et Gounelle, inspecteurs de
la ligne, commencèrent une série d'essais, qui
furent successivement étendus avec l'allongement des
fils.
Des signaux furent échangés entre Paris et Rouen,
le dimanche 4 mai 1845, au moyen d'un appareil formé
d'un aimant temporaire en fera cheval, entre les branches duquel
était placée une aiguille aimantée, dont
l'un des pôles était attiré par l'une ou
l'autre branche, selon que l'on faisait marcher le courant dans
un sens ou dans l'autre.
Le dimanche 11 juin 1845, les signes conventionnels à
obtenir de l'appareil à aiguilles étant bien connus
des membres de la commission, la première dépèche
télégraphique fut transmise entre M. Bréguet
qui se trouvait à Rouen et les membres de la commission
siégeant à Paris.
L'appareil à signaux fut ensuite mis en expérience
et permit une nouvelle conversation entre les stations.
Le temps employé à faire ces diverses communications
peut se comparer à celui qui aurait été
nécessaire pour les écrire à la main en
caractères un peu gros. »
Telle est l'histoire du premier essai de télégraphie
électrique officielle en France.
On ne connaîtra jamais à fond les causes qui ont
retardé si longtemps l'adoption de la télégraphie
électrique eu France. On a certainement été
injuste envers M. Foy, qui, dès 1842, s'était
donné à lui-même la mission d'aller étudier
le télégraphe électrique de Wheatstone
en Angleterre.
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Mais, lorsque Arago lui-même
exprimait des doutes sur la possibilité de transmettre
le courant d'une seule traite de Paris au Havre, et cela publiquement,
à la tribune de la Chambre, il était bien permis
à l'administrateur du télégraphe aérien
d'hésiter.
D'ailleurs, cette télégraphie aérienne était
hostile à l'introduction d'un système qui devait
la révolutionner et la détruire.
Grâce à l'influence considérable de
certains personnages, les progrès de la télégraphie
électrique furent très lents en France,
à l'origine, et ne reçurent de développement
qu'à l'avénement de M. de Vougy comme directeur
général des ligues télégraphiques,
le 28 octobre 1853.
La télégraphie aérienne subsista jusqu'en
1855, époque à laquelle elle alla succomber en Crimée,
où elle rendit d'ailleurs des services; mais elle était
tenace, et certains inventeurs qui, comme le Dr Jules Guyot, avaient
intérêt à faire prévaloir leurs inventions,
la critiquaient d'une façon qui paraîtra bien étrange
à notre époque.
Le Dr Guyot, qui passait à bon droit pour un des savants
de son époque, était bien aveuglé par son
intérêt en écrivant les lignes qui suivent,
le 30 avril 1846 (notez la date), dans un mémoire écrit
à la Chambre des députés, pour défendre
les télégraphes aériens menacés de
destruction par un projet de loi de l'administration, demandant
un crédit de 408 650 francs pour remplacer sur la ligne
de Lille la télégraphie aérienne par la télégraphie
électrique.
Nous ne donnerons que de courtes citations de ce long factura,
qui s'explique parce fait qu'en 1843, sur un rapport de M. Pouillet
à la Chambre des députés, le Dr Guyot avait
obtenu un crédit de 30000 francs pour l'établissement
de son télégraphe de nuit entre Paris et Dijon ;
que son système, fruit de longs travaux, était,
comme le télégraphe Chappe, entièrement bouleversé
par l'introduction du télégraphe électrique,
et que ses espérances de voir ce système étendu
en France s'évanouissaient avec la décision de l'administration.
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Télégraphe Morse de construction
Breguet
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Voici donc ce que disait le
Dr Guyot, en 1846 :
» Autant, comme étude de physique, comme application
de grand luxe à quelques besoins de vastes établissements,
la télégraphie électrique est intéressante,
autant elle est ridicule, on peut le dire, comme moyen de gouvernement.
Ridicule est le mot propre, si celui qui la prône est de
bonne foi et ne sait pas ce qu'il fait; blâmable, si elle
est appliquée en connaissance de cause.
» Car, fonctionnât-elle dans la perfection, ce qui
est loin d'être démontré, elle est sans protection
possible et laisse le pouvoir à la merci des plus légères
excitations populaires et des moindres caprices du premier mauvais
sujet venu.
» Que peut-on attendre de misérables fils dans de
pareilles circonstances ?
» En vérité, notre nation aurait à
rougir de honte, si elle voyait ainsi renverser le sens commun
et détruire, par des procédés si infirmes
et des considérations si peu fondées, les oeuvres
du génie.
Deux des frères Chappe vivent encore; ils auraient dû
mourir plus tôt, ils n'auraient pas été témoins
de ces outrages à la grande découverte à
laquelle est attaché leur nom, et qui a rendu tant de services
au pays depuis cinquante ans.
» ..... Quoi qu'il en soit, Messieurs, la télégraphie
électrique n'est point une télégraphie gouvernementale
sérieuse, et le jour n'est pas loin où cette vérité
vous sera pleinement démontrée.
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» Cette imbécillité
de la télégraphie électrique est tellement
évidente, qu'elle a dû frapper les esprits les
plus prévenus : ainsi l'administrateur en chef des télégraphes
(M. Foy), par la bouche de M. le ministre (car M. le ministre
m'a dit à moi-même qu'en fait de télégraphie,
il s'en rapportait à l'administrateur), sent la nécessité
de répondre d'avance à mes objections dans l'exposé
des motifs, etc. »
Et plus loin : « Tout esprit sensé peut affirmer
que, en un seul jour, et sans qu'on puisse l'en empêcher,
un seul homme pourra couper tous les fils télégraphiques
aboutissant à Paris ; on peut affirmer qu'un seul homme
pourra couper en dix endroits, dans les vingt-quatre heures,
les fils électriques d'une même ligne sans être
arrêté, ni même reconnu.
« Si l'on veut enlever à cette action tout ce qu'elle
aurait de blâmable pour en faire une simple expérience,
il est facile de fournir la démonstration de cette assertion.
»
Voilà à quel degré d'aberration peut arriver
un homme d'esprit prévenu par ses intérêts.
Le Dr Guyot, qui avait, en homme intelligent, prévu l'utilité
de la télégraphie pneumatique dans les grands
centres, eût bien mieux fait de poursuivre cette idée,
et sans doute qu'il eût doté la France, dès
son époque, de la poste tubulaire. Il ne faut pas, d'ailleurs,
s'étonner de l'animosité du Dr Guyot ; n'avons-nous
pas vu M. Thiers nier la possibilité des chemins de fer,
et M. Babinet celle des télégraphes sous-marins
?
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Télégraphe de Hughes
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7- DATES
CLES
14 mars 1837 - Wheatstone & Cooke envoie le
premier message télégraphique britannique.
10 juin 1837 - Charles Wheatstone, de Hanover Square,
Middlesex, et William Fothergill Cooke, de Breeds Place, Hastings, reçoivent
un brevet anglais pour le « télégraphe à cinq
aiguilles » électrique ; nécessitait six fils entre
chacune de ses stations;
6 janvier 1838 - Samuel Morse et son associé,
Alfred Vail, ont fait la première démonstration publique
d'un système télégraphique électrique à
Vail's Speedwell Iron Works à Morristown, NJ (a transmis une phrase
de 2 miles) ; 24 janvier 1838 - deuxième manifestation à
l'Université de New York ;
21 février 1838 - Morse fait une démonstration du télégraphe
au président Van Buren, cabinet à Washington ;
21 janvier 1840 - Charles Wheatstone et WF Cooke
reçoivent le premier brevet télégraphique alphabétique
anglais ; Le télégraphe ABC était populaire en Angleterre
et en Europe et ne nécessitait pas de télégraphiste
qualifié pour lire et envoyer les messages ; première application
pratique de la communication numérique codée en série.
10 juin 1840 - Wheatstone a reçu un brevet américain
pour une "amélioration du télégraphe électromagnétique"
("améliorations nouvelles et utiles pour donner des signaux
et déclencher des alarmes dans des endroits éloignés
au moyen de courants électriques transmis à travers des
circuits métalliques"); 10 jours avant Morse a reçu
le brevet, mais Morse a eu la priorité en tant que premier inventeur
; le brevet Morse décrivait le prototype du célèbre
code point-dash ; au Royaume-Uni, leur télégraphe n'avait
aucun moyen d'enregistrer des messages (Morse le considérait comme
un grand inconvénient).
20 juin 1840 - Samuel FB Morse, de New York, NY,
reçoit un brevet pour les « signes télégraphiques
» (« Amélioration du mode de communication d'informations
par signaux par application de l'électromagnétisme »)
; "Télégraphe électromagnétique américain".
3 mars 1843 Le Congrès adopte un
projet de loi prévoyant une dépense de 30 000 $ pour une
ligne télégraphique entre Washington, DC et Baltimore ;
- Première ligne télégraphique publique, de Paddington
à Slough.
24 mai 1844 - La première ligne téléphonique
américaine est terminée,
L'inventeur américain Samuel FB Morse inaugure
la première ligne télégraphique commerciale au monde
lors d'une démonstration en présence de membres du Congrès
; message télégraphique envoyé (« Qu'est-ce
que Dieu a fait ? » tiré de la Bible, - suggéré
à Morse par Annie Ellworth, fille du commissaire aux brevets) du
Capitole des États-Unis à Alfred Vail à la gare de
Baltimore, MD ; message télégraphié au Capitole un
instant plus tard par Vail.
6 novembre 1845 - Première ligne télégraphique
(commerciale) payante (deuxième ligne aux États-Unis) ouverte
le long de l'emprise ferroviaire entre Lancaster, Pennsylvanie et Harrisburg,
Pennsylvanie ; 8 janvier 1946 - premier message reçu.
18 avril 1846 - Royal E. House, de New York, reçoit
un brevet pour un « télégraphe à impression
» ; un téléscripteur qui imprimerait les lettres de
l'alphabet ; capable d'imprimer à une cadence de 50 mots par minute
en lettres romaines.
5 juin 1846 - Ouverture d'une ligne télégraphique
entre Philadelphie et Baltimore.
27 juin 1847 New York et Boston reliées
par des fils télégraphiques.
10 juin 1848 Première liaison télégraphique
établie entre New York et Chicago.
13 juin 1848 - réédition du brevet pour « Amélioration
des télégraphes électromagnétiques »
; Morse.
1849 - Antonio Meucci découvre le principe
du téléphone (découvre la transmission de la voix
humaine par électricité en appliquant l'électrothérapie
à un patient souffrant de rhumatismes à la tête) ;
1859 - Meucci dépose un cavea de modèle de téléphone
fonctionnel (de nombreuses années avant le brevet d'Alexander Graham
Bell en 1876). Cependant, les aléas de l'histoire et du bureau
des brevets ont déterminé qu'Antonio Meucci ne sera reconnu
qu'en Italie comme le véritable inventeur du téléphone
;
1er mai 1849 - Samuel FB Morse reçoit un
brevet pour un « télégraphe » (« amélioration
des télégraphes électriques ») ; registre télégraphique;
incorporé les fonctionnalités de base du récepteur
1844 et la méthode de marquage de points et de tirets sur papier.
Avril 1851 - Un groupe d'hommes d'affaires de Rochester,
dans l'État de New York, forme la New York and Mississippi Valley
Printing Telegraph Company ;
13 novembre 1851 Début du service
télégraphique entre Londres et Paris.
1856 - Hiram Sibley et Don Alonzo Watson acquièrent une
série de systèmes télégraphiques concurrents
(le plus grand actionnaire d'Ezra Cornell) ; a changé son nom pour
The Western Union Telegraph Company (signifie l'union des lignes télégraphiques
« occidentales » avec les lignes orientales ») ;
20 mai 1856 David Edward Hughes. de Louisville,
KY, a reçu un brevet pour un « télégraphe »
; premier téléscripteur qui a imprimé avec succès
des caractères ; 1857 - vend les droits pour 100 000 $ à
la Commercial Co.
19 mai 1857 - William F. Channing, de Boston, MA,
Moses G. Farmer, de Salem, , ont reçu un brevet pour un «
télégraphe d'alarme incendie électromagnétique
pour les villes » (« pour donner une alarme instantanée
et définitive, soit générale ou local, dans une ville
ou un village, en cas d'incendie");
4 août 1858 - Cyrus W. Field a achevé
le câble de l'Atlantique, établi la communication télégraphique
entre les États-Unis et l'Angleterre (avait conçu l'idée
du câble télégraphique en 1854, obtenu une charte
pour poser une ligne bien isolée à travers le fond de l'océan
Atlantique ; obtenu l'aide des Britanniques et des Américains.
des navires de guerre ; firent quatre tentatives infructueuses en 1857
; quatre navires britanniques et américains [Agamemnon, Valorous,
Niagara, Gorgon] se rencontrèrent au milieu de l'océan pour
une cinquième tentative en juillet 1858, avec leur chargement de
câbles, partis pour la baie de la Trinité ; , Terre-Neuve,
Agamemnon et Valorous s'embarquèrent pour Valentia, Irlande le
29 juillet 1858);
5 août 1858 - le navire Niagara, ancré sur la côte
de Terre-Neuve, pose 1 016 milles de câble ; quelques jours plus
tard, l'autre extrémité du câble a atterri avec succès
en Irlande ; s'étendait sur près de 2 000 milles à
travers l'Atlantique à une profondeur souvent supérieure
à deux milles ;
16 août 1858 - Le président James Buchanan a échangé
des messages d'introduction et de compliments officiels avec la reine
Victoria ; Il a fallu près de 18 heures pour atteindre Terre-Neuve
(99 mots, 509 lettres, en moyenne environ 2 minutes par lettre ; message
transmis à travers Terre-Neuve par fil aérien soutenu par
des poteaux ; à travers le détroit de Cabot par câble
sous-marin jusqu'à Aspy Bay, Cap-Breton ; par fil aérien
à travers l'est Canada et Maine, via Boston jusqu'à New
York) ;
Septembre 1858 - le câble s'est avéré faible,
le courant insuffisant et a cessé de fonctionner ;
1866 - Câble amélioré posé avec succès.
8 octobre 1860 Ouverture de la ligne télégraphique
entre Los Angeles et San Francisco.
1861 achèvement de la première
ligne télégraphique transcontinentale, assurant des communications
rapides d'un océan à l'autre pendant la guerre civile américaine
;
24 octobre 1861 - La Western Union Telegraph
Company reliait les réseaux télégraphiques de l'est
et de l'ouest du pays à Salt Lake City, UT ; la ligne transcontinentale
achevée, a permis une communication instantanée entre Washington,
DC et San Francisco (huit ans avant que le chemin de fer transcontinental
ne soit achevé) ; Stephen J. Field, juge en chef de Californie,
a envoyé le premier télégramme transcontinental au
président Abraham Lincoln, prédisant que la nouvelle liaison
de communication contribuerait à garantir la loyauté des
États occidentaux envers l'Union pendant la guerre civile.
24 mai 1862 - Télégraphe de campagne utilisé
pour la première fois dans la guerre américaine ; quartier
général du général de l'armée près
de Williamsport, en Virginie. connecté par fil à l'avant-garde
à plusieurs kilomètres de là à Mechanicsville,
en Virginie.
1866 introduction du premier stock ticker, a fourni aux
sociétés de courtage les cotations de la Bourse de New York
;
27 juillet 1866 - Après
deux échecs, Cyrus W. Field réussit à poser le premier
câble télégraphique sous-marin entre l'Amérique
du Nord et l'Europe.
1869 - Elisha Gray, client, rachète la participation de
George Shawk, copropriétaire de l'atelier de fabrication de Cleveland
associé aux sociétés télégraphiques
Western Union ; formé Gray and Barton, en partenariat avec Enos
N. Barton, ancien opérateur télégraphique en chef
pour Western Union à Rochester, New York ; Anson Stager, surintendant
général de Western Union, a rejoint le partenariat ;
1870 - lancement du service de gestion du temps, a contribué
à standardiser l'heure à l'échelle nationale (a été
distingué en tant que « le gardien du temps de la nation
» pendant près d'un siècle );
7 juin 1870 - Frank L. Pope, d'Elizabeth, NJ, et Thomas A. Edison
reçoivent un brevet pour une "amélioration des instruments
d'imprimerie et de télégraphie" ("les communications
peuvent non seulement être enregistrées automatiquement en
caractères imprimés, à un ou plusieurs points éloignés,
au gré de l'opérateur émetteur, mais grâce
auxquels ce résultat peut être obtenu avec une plus grande
certitude et d'une manière beaucoup plus simple").
28 décembre 1871 - Meucci dépose
sa première opposition au brevet (avis d'intention de déposer
un brevet), sur le "Talking Telegraph", renouvelé en
1872 et 1873 mais, malheureusement, pas par la suite ; déclenchant
une série dévénements mystérieux et
dinjustices qui seraient incroyables sils nétaient
pas aussi bien documentés.
1871 - Introduction du service de transfert d'argent de Western
Union, qui est devenu le principal service de l'entreprise ; entreprise
;
1872 - Réorganisée sous le nom de
Western Electric Manufacturing Company après que Stager ait convaincu
le président de Western Union, William Orton, d'investir dans une
entreprise manufacturière ; est devenu le principal fournisseur
de Western Union ;
30 juillet 1872 - Mahlon Loomis reçoit un brevet pour une
« amélioration du télégraphe » («
mode nouveau et amélioré de télégraphie et
de génération de lumière, de chaleur et de force
motrice ») ; radio sans-fil.
22 octobre 1872 - Thomas A.
Edison a reçu des brevets pour une amélioration du "Papier
pour télégraphes chimiques" (utilisant une pâte
très fine de farine et d'eau qui, avec une solution d'iodure de
potassium, pénétrerait dans le tissu en papier) et pour
un "Appareil" amélioré. for Perforating Paper
for Telegraph Use" (une machine compacte pour perforer du ruban perforé
utilisé pour transmettre des messages télégraphiques
- un seul trou pour un point ou trois trous pour un tiret).
1er juillet 1873 - Thomas Edison reçoit un brevet pour une
« amélioration des circuits pour télégraphes
chimiques » ; concernait une méthode pour réduire
le problème des marques qui se rejoignent sur du papier chimique
dues à l'action électrique d'une pulsation d'un fil télégraphique
qui ne s'efface pas avant la suivante ; 3 mai 1892 Thomas Edison
reçoit un brevet pour un télégraphe parlant.
4 février 1873 - Thomas A. Edison obtient son brevet pour
une « amélioration des circuits pour télégraphes
chimiques » ; méthode pour aiguiser les impulsions, réduire
le problème des marques qui se rejoignent sur le papier chimique
dues à l'action électrique d'une pulsation d'un fil télégraphique
qui ne s'efface pas avant la suivante.
26 mai 1874 - Thomas A. Edison reçoit un
brevet pour la « télégraphie automatique et ses perforateurs
» ; produit le message directement sur une bande de papier de telle
sorte qu'il soit prêt à être plié, envoyé
immédiatement à sa destination ; lettres formées
par un carré de 5x5 de 25 fils perforés.
1875 - Gardiner G. Hubbard, de Cambridge, MA, et Thomas Sanders,
de Haverhill, MA, acceptent de financer les travaux d'Alexander Graham
Bell qui essayait d'inventer un télégraphe parlant - un
téléphone ;
6 avril 1875 - Alexander Graham Bell, de Salem, a reçu
un brevet pour une « amélioration des émetteurs et
récepteurs pour télégraphes électriques »
; attribué à Hubbard et Sanders;
1875 - Gray vend sa participation et prend sa retraite ;
7 mars 1876 - Bell a reçu un brevet pour « l'amélioration
de la télégraphie » ;
9 juillet 1877 - Bell, Greene, Hubbard et Thomas Watson fondent
Bell Telephone Company pour exploiter l'invention ;
18 février 1876 Liaison télégraphique
directe établie entre la Grande-Bretagne et la Nouvelle-Zélande.
14 février 1876 Bell et son inventeur rival Elisha
Gray déposent une demande de brevet pour le téléphone
à quelques heures d'intervalle ;
3 mars 1976, Alexander Graham Bell, de Salem,
reçoit le brevet n° 174 465 pour le téléphone.
Avril 1876 - Lars Magnus Ericsson ouvre un atelier
électromécanique dans une cuisine louée à
Stockholm pour réparer les instruments télégraphiques
et autres appareils électriques ; le fonds de roulement était
de 1 000 couronnes, empruntées à Mme Maria Stromberg de
Nygard ; société nommée LM Ericsson & Co. ; Novembre
1878 - livraison des premiers téléphones de la fabrication
Ericsson.
30 mai 1876 - Thomas a. Edison a reçu trois
brevets pour une « amélioration des télégraphes
duplex » ; le signal transmis activé soit envoyé sur
le même fil que le signal reçu.
27 juillet 1876 - Après deux échecs,
Cyrus W. Field réussit à poser le premier câble télégraphique
sous-marin entre l'Amérique du Nord et l'Europe.
9 octobre 1876 - La première conversation
téléphonique bidirectionnelle a eu lieu sur des fils extérieurs
entre Alexander Graham Bell et Watson sur une ligne télégraphique
reliant Boston et East Cambridge.
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