CGCT Compagnie générale de constructions téléphoniques


1884 Dès la fin du siècle dernier, la COMPAGNIE GÉNÉRALE DE CONSTRUCTIONS TÉLÉPHONIQUES participe à l'installation des premiers centraux publics, en réalisant notamment ceux de Bordeaux et de Lyon.

Spécialisée depuis plus de soixante ans dans l'étude, la fabrication et le montage du matériel pour installations téléphoniques publiques et privées de toute importance, au cours de cette longue période, elle n'a cessé d'apporter des perfectionnements à la technique de cette branche si particulière de la construction électrique et, par cela même, d'assurer, pour une large part, le développement, en France et dans les territoires de l'Union Française, de ce merveilleux moyen d'échange de la pensée.

Peu de temps après l'apparition des applications pratiques du téléphone, c'est-à-dire vers la fin du siècle dernier, la COMPAGNIE GENERALE DE CONSTRUCTIONS TELEPHONIQUES commençait à fournir à l'État des centraux pour l'exploitation des premiers réseaux publics créés dans les grandes villes de la métropole .

Ses modestes usines appartenaient à cette époque à la Société des Établissements POSTEL-VINAY et devaient être incorporées par la suite à celles de la Compagnie française pour 'Exploitation des Procédés THOMSON-HOUSTON dont elles ne tardèrent pas à devenir l'un des Départements les plus prospères.

L'importante extension prise par ses fabrications conduisit la COMPAGNIE GENERALE DE CONSTRUCTIONS TELEPHONIQUES à faire construire, en I916, de nouvelles usines à PARIS, rue des Favorites, qui constituèrent l'amorce de l'important bloc d'immeubles actuel situé en bordure des rues de Vaugirard, des Favorites et Paul Barruel, dans le quartier de Vaugirard.

Paris, 251 Rue de Vaugirard Paris Bâtiment du ministère de l'Agriculture, anciennement siège social de la CGCT

Dans ces bâtiments sont groupés, outre les Usines, le Siège Social de la Compagnie, les Services Administratifs, Techniques et Commerciaux.
En 1953 La COMPAGNIE GENERALE DE CONSTRUCTIONS TELEPHONIQUES occupa près de 3.500 personnes dont l'activité s'exerce tant en France que dans les Territoires de l'Union Française.

En 1925 , La CGCT fut créée la Compagnie des Téléphones Thomson-Houston (CTTH) pour prendre la succession industrielle et commerciale de ce Département, dénomination qui devait être remplacée en 1940 par celle de COMPAGNIE GENERALE DE CONSTRUCTIONS TELEPHONIQUES.

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LA CGCT n'est pas seulement l'une des plus anciennes Sociétés de l'Industrie Téléphonique Française, on lui doit aussi d'avoir apporté dans cette trancbe des créations d'une grande valeur technique.
Telles sont notamment :
- L'introduction de l'usage du téléphone automatique Strowger en France en installant à NICE, en 1913, pour le compte de l'Administration Française des P.T.T., les premiers autocommutateurs utilisés pour l'exploitation des réseaux publics.
- Le développement et le perfectionnement du système de téléphonie automatique "R6" adopté en 1929 par l'Administration Française des P.T.T., pour l'équipement des centraux téléphoniques des villes de province en France et des grands centres dans les territoires rattachés à l'Union Française ( Afrique du Nord, A.E.F., A.O.F., Madagascar, Indochine, etc .. .).
- L'adoption par l'Administration des P.T.T., en 1935 à la suite d'un concours technique, du système de téléphonie automatique créé et présenté par la CGCT pour l'équipement des réseaux ruraux.
- Une participation importante à l'équipement des télécommunications par haute fréquence sur les lignes de transport d'énergie à haute tension, des réseaux : de " Électricité de France " et " Électricité et Gaz d'Algérie ",
- Une position exceptionnelle dans les réalisations en matière de commande à distance, principalement sur les lignes des chemins de fer électrifiés de la S.N.C.F. (commande centralisée de Paris à Lyon).

Les particularités d'une fabrication qui, en raison de sa diversité et de la précision qu'elle exige, impose l'emploi d'un outillage très moderne approprié, permettant de fabriquer en grandes séries des organes souvent délicats ayant à satisfaire à des conditions rigoureuses d'utilisation tant au point de vue électrique que mécanique, quelques unes de ses plus remarquables réalisations concernant l'équipement des grands centraux téléphoniques urbains et interurbains fournis à l'État, les installations privées où ses références sont nombreuses et de premier ordre, les installations de téléphonie par Haute Fréquence sur les lignes de transport d'énergie à Haute Tension, les installations de Télécommande, etc.
Pour assurer la parfaite qualité de ses productions, la CGCT exerce un contrôle rigoureux à tous les stades de la fabrication.
Elle dispose, d'autre part, d'un personnel d'une formation très poussée et de laboratoires de recherches, grâce auxquels les problèmes si variés et si complexes qui se posent constamment reçoioen: les solutions les plus rationnelles.

C' est à cet ensemble de moyens remarquables à tous égards que la CGCT doit cette notoriété incontestée qui lui vaut d'occuper une place de tout premier plan dans l'industrie téléphonique et qui lui permet de prendre une part appréciable à l'accroissement de la productivité Française.

Alger

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MÉTHODES ET PRODUCTIONS

L'industrie moderne doit faire facê: chaque jour à des facteurs impératifs de tous ordres.
L'organisation du travail est l'outil qui permet de résoudre tous ces problèmes dans les conditions optima d'efficience.
L'Atelier Une Fraiseuse.
Le Service des Méthodes de la Compagnie Générale de Constructions Téléphoniques, choisit les matières premières et les machines les plus appropriées à l'exécution d'un matériel déterminé. Il en met au point également les procédés de fabrication.
Le Service chargé de l'Ordonnancement les délais et contrôle l'exécution du travail.
Le Service de la Production procède au lancement des fabrications et surveille l'état d'avancement des commandes.

Le matériel téléphonique exige une qualité qui ne peut être obtenue qu'avec des moyens de fabrication les plus perfectionnés et un contrôle sévère.
L'outillage spécial de haute précision qui est nécessaire pour des productions de pièces en grandes séries, interchangeables, est fabriqué dans les ateliers mêmes de la Compagnie Générale de Constructions Téléphoniques équipés de machines-outils les plus modernes.

Machines à pointer de haute précision destinées au pointage des parties les plus précises des outils de presses et gabarits exécutés dans nos ateliers. Précision garantie : + 0,001 m/m.

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Fabrication de centraux téléphoniques et d'appareils téléphoniques

La grande variété des installations réalisées par la CGCT nécessite un nombre très important d'organes et d'appareils divers qui constituent une gamme étendue de matériel.

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Centraux Rotatif Strowger et R6


Montage des bancs de commutateurs rotatifs , et soudage des multiplages.

Centraux crossbar

Georges Goudet a une fort intéressante carrière. Né en 1912, ce normalien, docteur ès-sciences, travaille en 1944-1945 au Laboratoire central des télécommunications. Ses travaux portent sur l'optique électronique et les ondes ultra-courtes. Il devient ensuite chef du service « Hyperfréquences » au CNET, qu'il quitte en 1951 pour la faculté des sciences de Nancy (chaire d'électrotechnique et direction de l'Ecole nationale supérieure d'électricité et de mécanique). En 1955 G. Goudet passe définitivement dans l'industrie privée, au sein du groupe Le Matériel Téléphonique où il dirige le LCT : Laboratoire Central des Télécommunications et deviendra PDG de la CGCT. Il continue cependant à enseigner dans diverses écoles d'ingénieurs ...

1954 Le premier Commutateur électromécanique de type PENTACONTA (500) est commandé en Avril 1954 à la CGCT, et est mis en service le 23 juillet 1955 à Melun.

Le Système, est conçu à partir de 1951, par les sociétés LMT et CGCT toutes deux filiales françaises de l'américain ITT. Ce système a été nommé à partir du préfixe grec « Penta » parce que l’élément-multisélecteur de base à barres croisées comporte 52 points de sortie.

La conception de ce système doit beaucoup à M. l'Ingénieur CGCT - Fernand Gohorel ayant conçu personnellement l'architecture du système et qui supervisa la conception du Multisélecteur à barres croisées.

Il faut rapper aussi qu'en 1924, Téléphones Thomson-Houston rachète le brevet R6 à son concepteur M. Barnay et va être, développé par l'Ingénieur français Fernand Gohorel de la Compagnie des Téléphones Thomson-Houston et ses équipes ... avant d'inégrer la CGCT.

Gohorel, Fernand deviendra Directeur général de la Compagnie de constructions téléphoniques .

Suivra le PENTACONTA type 1000 A (Multisélecteur à 1040 points)
Et le PENTACONTA type 1000 B (Multisélecteur à 1040 points de sortie développé dans les années soixante, pour permettre de relier jusqu'à 50.000 abonnés ou circuits par cœur de chaîne et pourvoir Paris ainsi que les très grandes villes françaises.
Il est installé à La-Plaine-Saint-Denis Chénier (Paris zone suburbaine 1ère couronne), par la CGCT.
L'autre sera installé au Centre Téléphonique Boulogne-Billancourt - Molitor (Paris zone suburbaine 1ère couronne), par la société LMT,
...
Et dans les années 1975 le PENTACONTA type 2000 (Multisélecteur à 2080) Il est aussi bien utilisé en Commutateur d’abonnés de grande capacité (50.000 lignes) qu’en CTU (Centre de Transit Urbain) essentiellement pour Paris puis Lyon.
Le montage

Si la valeur technique des systèmes de la CGCT et la perfection de ses fabrications contribuent, pour une large part, à assurer le bon fonctionnement des installations, elles ne sauraient permettre, à elles seules, d'atteindre complètement ce but.
Les questions se rattachant au montage et à l'entretien du matériel posent, en effet, elles aussi, des problèmes divers, souvent complexes, dont dépend pour beaucoup, la marche régulière des appareils et qui ne peuvent être résolus que grâce à l'application, par des spécialistes expérimentés, d'une technique très particulière.
C'est pourquoi la CGCT a créé d'importants SERVICES DE MONTAGE et d'ENTRETIEN dont le personnel, très nombreux, est réparti dans toutes les régions.
A Paris, le centre d'entretien est situé au cœur même de la capitale, près de la Madeleine, ce qui facilite et rend plus rapides les déplacements des techniciens attachés à ce service.
La CGCT se voit généralement confier l'entretien des installations qu'elle a réalisées et s'engage, dans ce cas, par contrat, à assurer la bonne marche de celles-ci.
Elle reste ainsi en contact direct avec sa clientèle, ce qui lui permet d'en bien connaître les besoins et de mettre en œuvre les puissants moyens dont elle dispose pour les satisfaire.
Quant aux clients, ils trouvent un intérêt évident à n'avoir affaire qu'au constructeur même du matériel entrant dans la constitution de leurs nstallations et qui reste, à leur égard, le seul responsable.

En 1957, la CGCT Compagnie Générale de Constructions Téléphoniques ouvre une usine à Saint-Omer (62), rue de Hazebrouck, spécialement dédiée à la fabrication des Commutateurs PENTACONTA.

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Des services Régionaux qui constituent le prolongement de l'organisation centrale, permettent à la clientèle de province de trouver sur place des techniciens qualifiés pour assurer les liaisons utiles avec les Services du Siège.
En Afrique du Nord, des Succursales avec Services annexes dans les grands centres, assurent un rôle analogue.
Enfin, la CGCT est représentée dans les territoires rattachés à l'Union Française et dans tous les pays du monde.
Ainsi, la clientèle est-elle assurée de trouver, quelle que soit la région dans laquelle elle se trouve, des organisations où des techniciens expérimentés
ingénieurs, chefs de travaux, monteurs, etc. sont à sa disposition pour lui fournir rapidement, monter et entretenir des installations offrant les meilleures garanties à tous égards.



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Le 17 mars 1970, l'usine se St-Omer est transférée à Longuenesse (62), route des Bruyères.

Début 1971 Un nouvel atelier ouvre à Boulogne sur Mer.

La CGCT coexista avec l'autre filiale d'ITT Le Matériel Téléphonique (LMT) jusqu'à la nationalisation consécutive à l'élection de François Mitterrand à la présidence de la république1 en 1981.


Contrôleur à la Compagnie générale de constructions téléphoniques à Lannion en 1973.

Quelques Téléphones CGCT
Années 1945 1970 et 1980

le « Digitel 2000 » lancé par l’Administration des PTT, est fabriqué par la Compagnie Générale des Constructions Téléphoniques (CGCT). Il est commercialisé à partir d’octobre 1980.

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1986 Voilà bientôt dix ans que le sort de la CGCT empoisonne les pouvoirs publics.
Cette filiale d’ITT qui, dans les années 70, fabriquait des centraux Metaconta à la technologie dépassée, proposait de livrer, à l’avenir, le nouveau central (Système 12) du groupe international. Or les PTT françaises avaient déjà deux fournisseurs, la CGE et Thomson, qui produisent chacun un central électronique.
La petite CGCT, avec 16 % de parts des marchés publics, n’avait guère sa place, les PTT se refusant à installer trois types différents de centraux dans le réseau. Les conversations entre ITT et le directeur général de la Direction générale de télécommunications (DGT) de l’époque, M. Gérard Théry, seront longues, tendues et ne déboucheront sur rien.
Après mai 1981, on pense le problème résolu, les filiales d’ITT figurant sur la liste des nationalisations.
A l’issue d’une difficile négociation, la CGCT est donc nationalisée : 215 millions de francs d’indemnités sont versés à ITT.
Certes, il y avait bien eu quelques voix pour suggérer qu’une telle opération ne s’imposait pas ; que, au lieu de résoudre les problèmes, on allait les multiplier ; qu’il valait peut-être mieux laisser ITT se débrouiller avec sa filiale. Elles ne seront pas entendues.

Le démantèlement, au début de 1984, du monopole d’American Telegraph & Telephone (ATT) ne visait pas seulement à introduire une concurrence interne aux Etats-Unis dans le domaine des télécommunications. L’objectif était aussi de permettre aux géants américains ATT et IBM de s’attaquer — à titre de réciprocité — aux marchés étrangers protégés, tel celui de la France.
La privatisation de la Compagnie générale de constructions téléphoniques
(CGCT) offre ainsi une magnifique occasion à ATT de s’installer dans l’Hexagone. Le groupe allemand Siemens s’est cependant, lui aussi, porté candidat.
Le gouvernement français devra choisir entre l’amorce d’une intégration des PTT à une stratégie mondiale, qui se décide outre-Atlantique, et la création, in extremis, du noyau dur d’une Europe des télécommunications.
Choix symbolique, lourd de conséquences, qui va bien au-delà du simple rachat d’une société nationalisée. Car, derrière les deux principaux candidats, l’américain ATT et l’allemand Siemens, ce sont deux options politiques différentes qui se profilent. D’un côté, l’alliance avec le géant d’outre-Atlantique qui rêve de devenir, aux côtés d’IBM, le grand communicateur de l’an 2000 ; de l’autre, le renforcement de l’axe franco-allemand, point de passage obligé d’une construction européenne qui marque le pas.

En 1986, le CGCT est privatisée et ses actifs sont répartis entre Alcatel-Thomson et Matra.

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