Frédérick
Allen GOWER
Frederick Allen Gower
est né le 25 juillet 1851 à Sedgwick, USA. Son père
est décédé en 1859 quand il avait 2 ans et il a
été éduqué par un gentleman à Farmington.
(Il était le frère du général George Lewis
Gower du Rhode Island.)
Frederick contine ses études à l'école publique
et intégre The High School.
En 1868, sa mère Maria Susan Gower, se remarie avec Wyer Grover.
Sargent, qui avait trois filleset 3 garçons.
W. G. Sargent t était un entrepreneur américain associé
d'Alexander Graham Bell.
En 1869 Frederick intégre l'université de Brown, mais
a été renvoyé pour indicipline. Il part travailler
à New Haven et reprend ses étudesà l'université
de Yale puis se décide à devenir journaliste.
En 1871 Frederick travailla comme éditorialiste chez Providence
Press et Star , il couvre les régates... il couvre la
guerre civile ...
En 1877 il a 26 ans et fait une ascension en ballon.
Il est dit que Gower rencontra Bell
par hasard, lorsqu'il perdit un pari avec un autre membre du personnel,
le perdant devant interroger le "fou" qui a pensé qu'il
était possible de transmettre la voix humaine sur des fils télégraphiques.
Intrigué par les idées de Bell, Gower devint agent de
presse de Bell, puis partenaire d'affaires et conseiller en chef, ce
qui en fit un homme riche.
Selon un article paru dans le journal Providence en 1940, Gower aurait
convaincu Bell que le téléphone était une invention
pratique destinée à un usage autre que commercial.
En 1877 au début de l'année, Frederic qui a rejoint
depuis 1875 l'association littéraire "Le Franklin Lyceum",
est chargé de repérer les évenemants qui pourrait
attirer les lecteurs. Il tombe sur un article du 13 février du
Boston Evening Transcript qui parle de la découverte
du téléphone par G. Bell et de l'expérience de
Boston-Salem.
Le journal fut pour M. Gower bien mieux qu'une fortune, il lui valait
la connaissance et l'amitié de M. Bell.
Monday Evening,
May 28, 1877
Gower s'empresse d'écrire au professeur Bell pour faire une expérience
à Providence ...
Il se livra tout particulièrement à l'étude de
l'électricité, de la propriété des platines
électriques, de la harpe téléphonique de Gray ...
En juillet 1877, Bell rendit visite à sa mère et, à
la demande de Wyer Sargent, il apporta avec lui plusieurs des nouveaux
téléphones.
Le récit qui suit, d'auteur inconnu, décrit cette visite
et l'essai d'utilisation de ces téléphones.
sommaire
Toujours aux Eats-Unis,
le jeudi 28 juin 1877, Rutherford
B. Hayes , président des États-Unis, était l'invité
d'honneur de la Grande Armée du Royaume des États-Unis,
le troisième des quatre jours réservés à
l'une des plus grandes célébrations de l'histoire de la
Grande Armée de la République à Rocky Point
Clambake. Entre discours, salut au canon, feu d'artifice, défilé,
acclamations et tumulte général, il a été
annoncé qu'une démonstration de "ce nouvel engin",
appelé le téléphone, avait été
organisée pour amuser le président et son parti.
Après la brève allocution du maire de Providence, le président
s'est retiré dans ce que les journaux ont décrit comme
un "salon", où l'agent de M. Bell, M. Frederick
Allen Gower, avait installé un instrument téléphonique.
Une connexion a été établie avec le City Hotel
à Providence, et le président Hayes a expérimenté
pendant quelques minutes l'envoi et la réception de messages
vocaux. C'était la première fois que le directeur général
utilisait l'appareil, et il s'est dit satisfait des efforts "très
remarquables" produits et de la facilité avec laquelle il
a été en mesure de le gérer.
Le gouverneur de Pennsylvanie et plusieurs autres messieurs ont fait
entendre leur voix avec les mêmes résultats encourageants.
Il serait intéressant dentendre parler de toute personne
vivante qui se trouverait à lautre bout de la file à
lhôtel City, lorsque, pour la première fois de lhistoire,
la voix dun président aurait été portée
sur au moins un point douze miles de distance.
Le journal Providence du 29 juin 1877
rapporte :
Vers 3 heures, le président connut une nouvelle sensation. Sous
la direction de M. F A. Gower, agent exécutif du professeur Bell,
un fil téléphonique a été connecté
au réseau de la Western Union Telegraph
[à Rocky Point], offert aux fins du gestionnaire Bradford,
et une communication téléphonique a été
établie avec le professeur. Bell au City Hotel dans cette ville.
Le président a ensuite été invité à
placer l'un des téléphones, qui ressemblait d'ailleurs
à une bobine de taille assez importante, contre une oreille,
ce qu'il a fait lorsque M. Gower a parlé d'une voix modérée,
en disant: " Professeur Bell, jai lhonneur de vous
présenter le président des États-Unis, qui écoute
lautre téléphone, comprenez-vous ? Le président
écouta avec attention tandis qu'un sourire progressivement croissant
parcourait ses lèvres, et l'émerveillement brillait de
plus en plus dans ses yeux, jusqu'à ce qu'il prenne le petit
instrument de son oreille, le regarda un instant avec surprise, et remarqua:
"C'est merveilleux." Pendant ce temps, le professeur Bell
a déclaré, selon M. Gower, qui écoutait au téléphone:
"Monsieur le président, je suis parfaitement conscient du
grand honneur qui ma été conféré pour
la première fois en présentant le téléphone
parlant à lattention de du président des États-Unis.
Je me trouve dans lun des salons de lhôtel City, à
Providence, je vous parle à travers treize milles de fil, sans
utiliser de courant galvanique sur la ligne. J'espère que vous
comprenez distinctement ce que je dis, et je serai très heureux
d'entendre quelque chose de votre part en réponse, s'il vous
plaît.
À la suggestion de M. Gower, de parler avec le professeur Bell,
le président dit: "Parlez un peu plus lentement, s'il vous
plaît." Quelques messages supplémentaires ont été
transmis, lorsque le président a de nouveau déclaré:
"C'est merveilleux", affirmant qu'il pouvait très bien
comprendre certains mots, mais qu'il ne pouvait pas comprendre de phrases.
Le gouverneur [de Pennsylvanie] John Hartranft a également essayé
le merveilleux petit instrument, avec une expérience similaire
à celle du président, en réponse à une question
du professeur Bell: "Je vous comprends très bien."
sommaire
En Angleterre en Juillet 1877
à Londres le téléphone de Bell faisait parler de
lui :
"Le figuier
1878 " "L'année scientifique et industrielle"
Aout 1877 Bell arrivé en Angleterre, pour organiser
la logistique de ses conférences,il fait appel à Fréderic
Allen Gower, jeune éditeur du journal "Providence Press".
et il obtint un grand succès en Angleterre.
Le 31 octobre 1877 le mémoire lu par Bell à
la société des ingénieurs télégraphistes
de Londres été reproduit dans le journal de la société.
Le 21 Novembre 1877,
Bell arrive à Paris guidé par A.Niaudet , pour participer
à ce rendez vous historique , relaté dans "La Nature"
du 4 mai 1878 :
HISTOIRE DU TÉLÉPHONE RACONTÉE PAR SON INVENTEUR.
(Lire l'exxposé à cette page)
...
Mon ami M. Frederic A. Gower ma communiqué une observation
non moins curieuse quil avait faite sur la faible communication
de terre requise pour établir un circuit téléphonique.
Nous fîmes ainsi une série dexpériences, qui
nous donnèrent des résultats surprenants. Nous prîmes
donc deux téléphones adaptés à un fil isolé
de la longueur de 100 yards environ dans un jardin, et nous pûmes
engager une conversation avec la plus grande facilité, en tenant
en main ce qui remplaçait le fil de terre, de façon à
former à chaque bout la communication avec le sol au travers
de nos corps et ayant aux pieds des chaussettes en coton et des bottes
en cuir. Il faisait beau temps, et lherbe que nous foulions était,
en apparence, parfaitement sèche. Nous tenant sur une allée
sablée, les sons vocaux, quoique diminués, étaient
toujours parfaitement intelligibles; le même résultat se
produisait quand on était sur un briquetage de la hauteur de
un pied, mais, lorsque lun de nous se tenait sur de la pierre
de taille, nous nobtenions plus aucun son.
Une expérience que nous fîmes fut si intéressante,
que je dois en parler en détail. A lextrémité
de sa position M. Gower établit une communication entre la ligne
et la terre en se maintenant sur une pelouse, tandis que de mon côté
jétais sur une planche. Je priai M. Gower de chanter une
note musicale continue, et à ma grande surprise le son dans mon
téléphone fut parfaitement distinct ; examinant la place
de mon pied, je vis quil touchait un brin dherbe recourbé
à cette place. Jécartai cette herbe, et nentendis
plus rien du téléphone. Touchant du bout de la botte une
herbe ou le pétale dune pâquerette je percevais de
nouveau le son...
Arrive ensuite la première conférence téléphonique
Bell en Angleterre. le 22 novembre 1877.
sommaire
Le téléphone
Harpe
Au début de la Bell Telephone
Company, Gower fut nommé agent général pour la
Nouvelle-Angleterre (à l'exception de la ville de Boston) et,
après le départ de Bell, il reçut également
le droit exclusif de donner des conférences sur l'invention aux
États-Unis,
Mr. Mason J. Matthews de la "Maison and Hamlin Organ Company of
Boston", et Thomas Watson aident F. Gower à mener ses expériences.
Il s'initie à l'électricité et les trois hommes
mettent au point un téléphone musical selon le principe
du téléphone harpe d'Elisha Gray.
Des touches qui ressemblent à des touches de piano font vibrer
des lamelles d'acier différentes pour obtenir des sons de fréquences
différentes. Ces vibrations produisent des interruptions de courant
d'une pile et sont transmises sur un fil sur un appareil téléphonique
distant qui reproduit les sons.
Cependant il est difficile de l'utiliser pour transmettre la parole,
l'intensité du son n'est pas transmise, mais seulement sa hauteur.
Ce n'est pas le même principe que le téléphone de
Bell (la Box) qui reproduit fidélement la parole.
Sponsorisé par "The Young Mens'
Christian Association", le 14 janvier 1878 , Gower présente
son nouveau téléphone au Tabernacle de Boston.
Le transmetteur est placé à Cambridge et relié
par les fils télégraphiques.
Gower s'était placé hors de portée de voix et,
à l'aide de sa "harpe téléphonique",
il transmettait les sons de "Men of Harlech" sur la ligne
et étaient diffusés sur quatre récepteurs soigneusement
positionnés autour du public. C'est un succès. Une seconde
soirée fut organiséele 15 janvier pour le grand public
de Boston. Bien que le prix élevé de 50 et 25 cents pour
une place assise et 10 cents pour une place debout la demande dépasse
les attentes et le grand auditorium sera loué pour satisfaire
les 5000 personnes le 16 janvier 1878. Vu le succés une
autre soirée a été organisée.
M.J. Matthews et F.A Gower déposent un brevet à Boston
le 23 janvier 1878 et est délivré le 16 avril 1878
Brevet N° 202,539 pour un "Electro-Harmonic Telegraph"
Amélioration du téléphone Harpe avec un
tube à vide de Geissler
Cet ajout permettait de produire des éclairs lumineux modulés
par le son du téléphone harpe et doffrir aux spectateurs
un magnifique spéctacle.
Extrait du "The Cambridge Chronicle"
du 26 January 1878
CONCERT TÉLÉPHONIQUE.
Les ondes sonores sont diffusées sur deux milles et ont été
entendues dans la salle de l'Union.
Un public peu nombreux mais très apprécié a
accueilli M. Frederick Allen Gower mercredi soir, à Union
Hall, lors de sa conférence illustrée et de son concert
sur l'instrument nouvellement inventé, le téléphone.
Les voix téléphoniques provenaient de la boulangerie
de M. Frank A. Kennedy, sur Green Street, et du bureau général
de Pearl Street, à Boston. Il commença par expliquer
brièvement la théorie simple et l'application pratique
de certains faits scientifiques bien connus, tels que les ondes
sonores produites dans l'air, ainsi que leur concentration et leur
transmission par connexion avec un fil télégraphique,
à toute distance raisonnable. Il a affirmé que le
professeur Alex. Graham Bell, de Londres, qui a fait des expériences
si merveilleuses à Boston il y a quelques années pour
illustrer un langage universel, montrant comment on pouvait faire
parler les plus stupides, et nous l'avons entendu le démontrer
également avec succès (un homme scientifique des plus
ingénieux). était l'inventeur original du téléphone,
malgré le fait que le professeur Dolbear, du Tufts College,
le revendique également comme étant le sien. Disséquant
l'appareil téléphonique, il expliqua lucidement sa
construction et son fonctionnement. Il demanda alors un solo de
cornet à la boulangerie de M. Kennedy, et celui-ci fut donné
clairement et fort, les notes étant parfaitement restituées,
soit par l'instrument sur la plate-forme, soit par les instruments
suspendus au plafond par des fils. Pearl Street, Boston, fut alors
appelée, et M. Mathews fut invité à jouer de
la harpe téléphonique, qui est un instrument composé
de quatre octaves de fines languettes en acier, placées dans
un cadre en acier, comme un harmonica à bouche. Sous chaque
langueuette se trouve un marteau actionné comme une touche
télégraphique ou de pianoforte. Lorsque l'on joue
sur les touches, les marteaux poussent les languettes vers le haut,
les mettant en contact avec une pointe métallique comme celle
de n'importe quel instrument télégraphique. Lorsque
ces points sont touchés par les langueuettes vibrantes, le
circuit s'ouvre, la note musicale est transmise par le fil et répétée
à l'autre bout par le téléphone.
M. Gower a déclaré le fait merveilleux que la vibration
du son s'élevait de trente par seconde à un nombre
presque incroyable de dizaines de milliers, et qu'une partie de
la musique qui serait entendue provoquait 40 000 vibrations par
seconde. Le vent violent de la soirée était quelque
peu défavorable, car, en raison du balancement des câbles,
l'effet, bien qu'excellent, n'était pas aussi parfait qu'il
aurait été autrement. Mais le grand événement
de la soirée arriva enfin et fut le démonstration
surprenante que la musique pouvait non seulement être entendue
lorsqu'elle était jouée à une distance de trois
miles ou plus, mais qu'elle pouvait également être
vue. Cette découverte la plus merveilleuse que les vibrations
du son peuvent être ainsi transmises à distance et
à l'aide d'une batterie qui faisait passer l'électricité
à travers ce qu'on appelle un tube de Geissler, ressemblant
à la lettre U, et contenant de l'hydrogène gazeux
et comme le son des notes étaient jouées sur la harpe
téléphonique de Boston, les ondes sonores ou vibrations
de la musique correspondaient exactement aux éclairs de lumière
de différentes couleurs, qui étaient ainsi diffusés.
La salle était bien sûr assombrie, lors de cette expérience
réussie, qui a fait l'unanimité du public. applaudi
comme un succès très marqué et triomphal de
découverte scientifique et dapplication pratique.
Quelques autres remarques ont été faites par M. Gower,
démontrant le succès commercial actuel du téléphone,
pas plus de 6 000 exemplaires étant actuellement utilisés
aux États-Unis, et la nouvelle vient d'être reçue
de sa récente adoption dans la nation intelligente et progressiste
d'Amérique. Japon. En conclusion, il a déclaré
qu'il n'appartenait qu'aux parties situées dans ce voisinage
précis de contester la prétention du professeur Bell
à l'originalité exclusive de la découverte. |
Gower se sent prêt pour se lancer à
l'assau de la Nouvelle Angleterre, mais !!!
Hubbard négociait en secret avec des investisseurs du Massachusetts
et du Rhode Island et fin janvier, il décide de leur vendre le
droit d'exploiter les téléphones Bell dans toute la Nouvelle
Angleterre. Gower se trouve du fait mis à pied.
Gower s"embarque pour l'Angleterre, arrive à Londres en
avril 1878 et retrouve A.G. Bell et son épouse. Bell est bien
sûr désolé de ce qu'il s'est passé et rejette
la faute sur son beau père. Le 1ermai 1878 le Dr. Hooker, président
de la société royale de Londres, organise une soirée
à Burlington House et présente toute une serie d'objets
scientifiques. Recommandé par Bell, Gower est l'invité
surprise et présente son Télephone Harpeavec les effets
lumineux ... C'est une réussite.
Le 8 mai Gower est invité à la Société des
Ingénieurs Télegraphistes et présente son Téléphone
Harpe ...
Avant de retourner aux Etats-Unis,
complétement ruiné, Gower décide de se rendre en
France pour visiter l'Exposition Universelle.
A lexposition universelle
de 1878 Cornélius Roosevelt rencontre Frederic Allen Gower,
les deux hommes décident de travailler ensemble.
Automne 1878 les deux Américains venus en France pour
développer les interêts de Bell, deviennent associés
dans le but d'accélerer la mise en place de réseaux téléphoniques.
Arrivé vers octobre ou novembre 1878, Gower s'installe d'abord
chez Roosvelt. ils se mirent à la tâche, déposant
4 brevets en quelques mois pour tous les accéssoires utiles à
une utilisation commerciale : sonnerie, câbles ...
Gower s'occupa de racheter et développer des ateliers de construction
pour la production d'appareils téléphoniques.
On comprend donc pourquoi Roosvelt avait racheté
touts les droits à Breguet qui n'était qu'un constructeur
et n'avait pas la vocation à développer des réseaux.
Les premières modificaton appotées par Gower aboutissent
à un modèle mural, construits par Breguet. Le comte du
Moncel présente ce modèle qu'il appella le "modèle
carré".
Les deux compères déposent leur premier brevet commun
le 12 semptembre 1878 sous le n° 126.511.
Puis rapidement déposent un deuxième brevet le 25 septembre
1878 sous le N) 126.697 pour "téléphone à
signal pneumatique", avec un signal d'appel sans recours à
l'électricité, d'une sonnerie auxilliaire.
Gower continue à travailler
et propose une dernière modification du téléphone
à boite: Le brevet 127 417 pour un "signal magnétique"
pour téléphone" déposé le 13 novembre
1878 à Paris. C'est toujours la box verticale avec une sonnerie
magnétique double timbre .
sommaire
Le téléphone chronomètre
Gower
propose de remplacer le signal pneumatique par un signal mécanique
: Brevet 128583. du 21 janvier Système de téléphone
à signal mécanique.
LAcadémie est rendue témoin par M. Gower,
dintéressantes expériences avec un téléphone
de construction nouvelle.
Si nous avons bien compris, en effet, cest la vibration dune
lame, sous linfluence du son à transmettre, qui lancerait
dans le circuit des courants dinduction développés
en présence dun aimant en fer à cheval de forme
spécial. Grâce à la sensibilité de lappareil
un courant ainsi produit et qui na pas plus dintensité
que le courant ordinaire des lignes télégraphiques, supposé
affaiblis par une longueur de fil égale à 290 fois le
tour du monde, suffît pour produire un son perceptible dans une
salle entière. Nous avons entendu des airs de cornet à
piston, des morceaux de chant et des phrases articulées
Vu dans "La Nature du 22
février 1879 : TÉLÉPHONE DE M. GOWER
Nous avons sous les yeux la copie
du mémoire présenté par M. Gower à lAcadémie
le lundi 27 janvier 1879, et dont les Comptes rendus
ont donné un extrait. Nous allons résumer la discussion
quil contient des mérites comparatifs des différents
systèmes téléphoniques. Il paraît démontré
que les courants électriques interrompus sont impropres à
la transmission de la parole articulée. Ils permettent de
produire à distance des bruits dune hauteur déterminée
ou des notes musicales ; mais ils paraissent incapables de donner
les effets du timbre. Rappelons pour fixer les idées que
le téléphone de Reis est le type des appareils électriques
reproducteurs des sons sans leur timbre, fondés sur lemploi
des courants interrompus. On les appelle téléphones
musicaux, quoiquils ne fassent entendre quune fort mauvaise
musique.
Lemploi des courants appelés par M. Bell ondulatoires
a permis de franchir lénorme distance qui sépare
les téléphones dits musicaux des téléphones
articulants. Les courants ondulatoires sont ceux dont lintensité
subit des variations qui peuvent être figurées par
une courbe ondulée analogue à celle qui représente
les phénomènes du son. Ces variations dintensité
peuvent être obtenues de deux façons :
1° En faisant varier la résistance du circuit, tandis
que la source électrique reste invariable ;
2° En faisant varier la force électromotrice de la source
tandis que la résistance du circuit reste fixe ; nous avons
dans ce cas deux classes de téléphones articulants.
A la première appartient le transmetteur à charbon
de M. Edison et les microphones. Dans tous ces appareils des variations
dans le contact entre deux pièces faisant partie du circuit,
déterminent des variations dans la résistance du courant
fourni par une pile constante. La seconde classe comprend les téléphones
magnéto-électriques de Bell qui, après avoir
excité tant détonnement et dadmiration
en 1877 viennent de recevoir entre les mains de M. Gower une puissance
dont on ne pouvait les croire susceptibles.
Le téléphone de M. Gower est représenté
par les figures ci-jointes, qui sont faites à léchelle
de 1 et donnent par conséquent la dimension de linstrument
qui a reçu le nom de téléphone chronomètre.
Une des préoccupations de lauteur a été
de faire emploi des aimants les plus forts possible, tout en réduisant
au minimum la dimension des boîtes contenant linstrument.
Il a fait construire des aimants du meilleur acier français
connu, supérieur pour cet usage seul à tous ses rivaux
anglais. Il a adopté la forme fermée NOS. Enfin ces
pièces ont été aimantées par lemploi
dun électro-aimant fort gros, excité par le
passage du courant dune puissante machine Gramme. Les deux
pôles portent chacun une petite pièce de fer oblongue
sur laquelle est montée une bobine de fil ; cette forme aplatie
essayée déjà autrefois en Amérique par
M. Gower et rejetée, a été reprise par lui
et lui a donné de meilleurs effets que la forme cylindrique,
sans doute à cause de la force extraordinaire de laimant.
Une boîte de laiton contient les organes que nous venons de
décrire; son couvercle, de même métal, porte
la membrane vibrante qui est quelque peu plus épaisse que
dans les appareils du même genre construits jusquici
; elle est maintenue sur toute sa circonférence par une bague
de laiton et les vis qui lattachent au couvercle ne touchent
en aucun point la membrane. Le disque de métal qui forme
le couvercle nest séparé que par une chambre
excessivement mince de la membrane vibrante, circonstance importante,
comme on sait; car sil est important de diminuer les effets
de résonnance de la boîte elle-même, au-dessous
de la membrane, il lest bien plus encore de les écarter
complètement au-dessus. M. Gower assure dautre part
que ce couvercle présente une vibration appréciable
daccord avec celle de la membrane elle-même. La forme
ancienne de lembouchure téléphonique a été
abandonnée, et on a pu sans rien perdre de lintensité
du son faire usage de tuyaux acoustiques souples avec leurs embouchures
ordinaires.
Cette disposition paraît extrêmement commode, car il
devient facile de parler et dentendre sans se lever de sa
table, tandis que le téléphone est solidement suspendu
au mur. On arrive ainsi à toute la commodité que présentent
les porte-voix ordinaires. Pour compléter la ressemblance
avec les tuyaux acoustiques, M. Gower a pourvu son appareil dun
avertisseur ou appel qui forme la particularité la plus nouvelle
de son instrument. On voit sur la membrane une pièce A, représentée
à part et en plus grand ; elle se compose dun tube
recourbé à angle droit, ouvrant par un bout T sur
le dessus de la membrane et par lautre dans la boîte
; elle contient une anche vibrante. Si on souffle dans le tuyau
acoustique, lair chassé dans ce tube A, fait vibrer
lanche et par communication solide la membrane entre en un
mouvement vibratoire dont les excursions sont beaucoup plus étendues
que dans les téléphones ordinaires ; elles le sont
assez pour quon les sente au doigt. Ces vibra, tions intenses
produisent des courants induits dune intensité considérable
dans le téléphone transmetteur ; il en résulte
au récepteur une vibration correspondante qui fait entendre
un son assez fort. Cet appel peut être entendu dans toute
une pièce si grande quelle soit, alors même quil
ny règne pas un silence absolu. Le timbre particulier-
de ce son contribue dailleurs à le rendre facilement
perceptible au milieu dun certain bruit ambiant.
Ainsi se trouve résolu le problème, si souvent cherché,
de transmettre au moyen du même instrument un appel assez
fort et ensuite la parole articulée. On pourrait croire que
laddition sur la membrane du tube A contenant cette anche
vibrante, trouble la netteté de la transmission ; il nen
est rien et il paraît même que ce poids ; ainsi placé,
joue le rôle détouffoir et contribue à
rendre plus distincte et plus naturelle la parole articulée.
Le téléphone chronomètre a été
expérimenté dans la salle des séances de lAcadémie
des sciences le 27 janvier et dans la salle relativement petite
de la Société de physique le 5 février. On
a pu constater que lappel était entendu dans toute
la salle de lInstitut ; on a entendu également de tous
les points de cette pièce les sons dun cornet à
piston joué près dun transmetteur. Enfin la
parole articulée a pu être entendue à distance;
des phrases simples parlées à voix haute au transmetteur,
ont été entendues à cinq ou six mètres
du récepteur, résultat qui navait jamais été
obtenu jusquà ce jour. Pour entendre à distance
de linstrument il faut larmer dun grand cornet
résonnateur, dans le genre de celui quon emploie pour
renforcer les sons du phonographe; mais dans la pratique lemploi
du tuyau acoustique nous paraît préférable.
Avec le cornet dont nous venons de parler on peut encore exécuter
une expérience curieuse quon fait dailleurs avec
tous les bons microphones (à piles) ; on parle devant le
transmetteur en se tenant à un mètre ou deux de linstrument,
et la parole est clairement reproduite par le récepteur écouté
de près.
A. NIAUDET. |
Vu dans "La Nature" du 8 mars 1879
:
M. Niaudet présente, au nom de M. Gower, un nouveau téléphone
analogue au téléphone de Bell par son principe, mais qui
en diffère par le détail des dispositions adoptées
et par lintensité des sons perçus. Nous renvoyons
le lecteur à la description que la Nature a donnée précédemment
de cet intéressant appareil. (Voy. n° 299, du 22 février,
page 188.)
Le 5 février 1879, Roosvelet organise une présentation
du téléphone Gower à l'Hôtel Continental
ou loge Gower.
Les présentation se succèdent, Gower et
Roosevelt passent à l'installation de quelques clients en commençant
par Adolphe Cochery
le nouveau mistre des postes et Télégraphes....
C'est en 1879, que le ministre des Postes
et Télégraphes, Albert Cochery,
décide de créer une commission dexamen pour tenter
de savoir ce que valent vraiment les différents systèmes
téléphoniques. L'arrêté relatif aux autorisations
d'établissements de communications téléphoniques
le 26 juin 1879, le Ministre des Postes et des Télégraphes
Adolphe Cochery autorise les entrepreneurs de l'industrie privée
(qualifiés dans le texte de Permissionnaires) à construire
et à exploiter dans certaines villes des réseaux téléphoniques
en fixant ses clauses et conditions.
Il y aura trois demandes de concessions, pour l'organisation de réseaux
téléphoniques formulées par des sociétes
présentant des garanties suffisantes et furent admises , trois
sociétés détentrices de brevets américains
chargés d'établir et d'exploiter pendant cinq ans des
réseaux dans quatre importantes villes de France : Paris, Lyon,
Marseille et Bordeaux.
En février 1879 des journeaux anglais annoncent
ce nouveau télphone. Gower est invité à Londres
pour poursuivre ses présentations.
Il est plus puissant que le téléphone Bell, mais plus
encombrant. Ses points de différence sont qu'il possède
un diaphragme plus grand et plus épais (environ 4,25 pouces contre
2,25 pouces de diamètre), un puissant aimant en fer à
cheval dont les deux pôles sont rapprochés. L'aimant est
placé à l'intérieur d'une boîte en laiton
peu profonde, munie de deux vis de fixation, auxquelles sont reliées
les bobines reliées en série.
Le diaphragme en fer étamé est serré
dans le couvercle de la boîte par un anneau et des vis en laiton.
De l'autre côté du diaphragme est fixé un tube en
laiton dans lequel est fixé un tube flexible avec embouchure.
D'après les dimensions indiquées,
il sera évident que l'instrument est trop lourd et encombrant
pour être porté à l'oreille, et la nécessité
qui en résulte d'utiliser des tubes flexibles nuit considérablement
à son efficacité, car ils renferment une grande quantité
d'air, qui doit tous être mis en vibration, l'amplitude des vibrations
qui parviennent à l'oreille étant ainsi diminuée.
Frederic Allan Gower a exploité
pendant un certain temps une franchise Bell dans l'État américain
de la Nouvelle-Angleterre. Il fit des tournées et donna des conférences
avec Bell et Watson avant de partir pour l'Angleterre au début
des années 1880. Ici, il a réalisé la conception
qui est devenue la norme de la poste britannique pendant de nombreuses
années.
Le téléphone, parfaitement
en mesure de faire son chemin tout seul en Amérique, n'ayant
nul besoin de lui, M. Gower partit pour la vieille Europe et se rendit
d'abord en Angleterre où l'appelaient des affinités de
race.
Ici de nouvelles difficultés s'ofraient, notamment l'humidité
du climat, qui amollit les ondes sonores. Les difficultés, à
peine entrevues, furent aussitôt résolues, et M. Gower
n'y trouva que l'occasion de nouveaux triomphes. A Londres, comme à
New-York, le succès fut immédiat, et partant le séjour
de M. Gower fut très-court.
sommaire
La France l'attendait, pays difficile
à un autre point de vue, peu prompt à s'enthousiasmer
pratiquement, à la façon anglo-saxonne, et assez porté,
pour le cas présent, à voir dans le téléphone
une invention admirable, mais peu pratique.
Convertir les Parisiens, sur ce point, a été peut-être
le succès le plus brillant que M. Gower ait obtenu. Il est vrai
qu'il fut servi, dans cette délicate besogne, par un capitaliste
américain d'un type prodigieusement rare : M. Cornélius
RooseveIl, esprit ardent, curieux, libéral, enthousiaste,
qui met au service du travail et du progrès sa fortune, et qui
n'hésita pas un instant à commissionner M. Gower pour
la fondation de la Société des Téléphones,
et à mettre à sa disposition ses droits, en France, sur
le brevet de M. Bell, droits acquis par lui dès le début
de l'invention.
Il est vrai encore que le grand et populaire savant anglais, M.Tyndall,
après avoir entretenu ses compatriotes des inventions de M. Gower,
consentait à convertir les Parisiens au téléphone
par des conférences qui furent suivies avec le plus vif intérêt.
Il est vrai enfin que M. du Moncel, entièrement gagné
aux idées de M. Gower, multipliant ses rapports à l'Académie,
à la Société d'encouragement, etc., par l'autorité
de ses affirmations, ébranlait les incrédules, triomphait
des hésitants.
L'un des premiers
réseau privé en France : s'est construit Normandie,
la ou la première liaison a été établie
en décembre 1877.
En juillet
1878, M. Dutertre installe un fil téléphonique
entre sa demeure particulière et la mairie de la petite commune
de La Vaupalière dont il est le maire.
Puis peu à peu, il ajoute de nouveaux fils: il relie le garde
champêtre distant de 1600 mètres, le receveur des contributions,
distant de 2000 mètres.
Et en mai 1879, il fait la demande officielle pour un réseau
avec 6 stations : j'ai l'intention de faire construire un
réseau complet de lignes aériennes qui relieraient
à la Mairie la recette des contributions indirectes, dont
le receveur est un conseiller municipal et le domicile du garde-champêtre.
Les mêmes poteaux serviraient à supporter des fils
spéciaux mettant en communication la Mairie avec le presbytère
et la maison de l'adjoint au maire plus le prolongement de la ligne
vers ma demeure particulière.
Les avantages généraux de cette installation seraient
de relier les extrémités de la commune avec la Mairie
d'où seraient expédiés des ordres, il serait
facile d'obtenir promptement les secours des sapeurs pompiers ou
de la gendarmerie.
En mai 1880 M. Dutertre obtient du Ministre, avec avis favorable
du préfet, l'autorisation de relier son réseau à
Maromme, le chef lieu de canton situé à 4 km de La
Vaupalière.
Voici la description du réseau : "l'appareil
choisi est celui de Gower (système de Bell perfectionné).
Des études comparatives ont fait reconnaître que le
système Bell est encore celui qui a la supériorité
pour transmettre les caractères distinctifs de la voix M.
Dutertre a ajouté un ingénieux petit système
avertisseur, pour qu'il fût possible de savoir sans retard
si quelqu'un se trouvait à l'appareil sollicité pour
répondre immédiatement. Le fil est supporté
à l'aide d'isolateurs mobiles dits à queue. La portion
du fil susceptible d'être en contact avec le support est entourée
d'un morceau de caoutchouc vulcanisé. Dans une grande étendue
du parcours, les supports-isolateurs sont piqués aux arbres
de la forêt le long de la route qui conduit à La Vaupalière.
Une fois en haut de la côte, les isolateurs sont apposés
contre les maisons; puis, sur un espace d'environ deux kilomètres,
ils sont attachés à des poteaux placés de 90
mètres en 90 mètres. En face de la mairie, un certain
nombre de fils devant provenir de différentes directions
et attendant une destination sont réunis dans un tuyau, traversent
le chemin sous terre et arrivent au système receveur. Pendant
ce cours trajet les fils sont chacun revêtus d'une couche
de gutta-percha ; cet enduit a pour but d'isoler les courants.
Là, chaque fil est mis en rapport avec un commutateur
suisse.
Par le moyen de cet appareil, on établit la communication
avec le point téléphonique avec lequel on doit correspondre.
Les essais sont tout à fait concluants
et certifiés par le docteur Laurent, membre de la Société
Industrielle de Rouen, qui rapporte: j'ai entendu distinctement
les paroles et les phrases émises par les personnes qui
ont communiqué avec moi par le téléphone
administratif de M. Dutertre.
Le son de la voix arrive à l'oreille, de manière
à comprendre très clairement. Le timbre présente
même des différences caractéristiques qui
permettent de reconnaître la voix des personnes qui parlent
".
De son côté, M. Dutertre écrit au Directeur
ingénieur des télégraphes de Rouen : "ce
fil a fait ses preuves; gendarmes, contrôleur des contributions
directes et indirectes, percepteur, agent-voyer, l'ont tous employé
pour avoir des renseignements plus prompts; des malfaiteurs, des
conducteurs de voiture ivres ou sans lanterne, ont pu être
arrêtés, signalés au passage par le secrétaire
de la mairie' (juin 1881).
En novembre 1880, M. Dutertre présente
à ses collègues de la Société Industrielle,
un projet de "téléphonie administrative dans
les communes rurales et de son application au service public".
II montre tout d'abord la supériorité du téléphone
sur le télégraphe : "pour un service télégraphique
il faut un employé spécial, un employé initié
aux difficultés de la marche de l'appareil télégraphique.
Avec l'appareil téléphonique, point de complications
semblables. Tout le monde est apte à parler dans un cornet
téléphonique, à mettre le cornet à
l'oreille, à écouter. Il suffit d'une explication
fort simple, d'une démonstration élémentaire
pour permettre à même une personne dont l'instruction
est très restreinte, pour ne pas dire nulle, de correspondre
par le téléphone. ".
M. Dutertre insiste ensuite sur les profits que
chaque commune rurale doit retirer du téléphone
: "je mentionnerai tout d'abord les communications qui doivent
avoir lieu dans la commune. Quand il est nécessaire de
recourir au garde champêtre, il faut avoir sous la main
quelqu'un à envoyer chez ce fonctionnaire, il faut écrire
l'ordre à transmettre, remarquez la vitesse d'exécution
avec l'emploi du téléphone. Une communication verbale
est rapidement faite et allège le fardeau bureaucratique.
Actuellement, il faut de trois à cinq jours pour les communications
de commune à commune.
Les intérêts agricoles eux mêmes
ont une part considérable à attendre du téléphone
administratif. Les dépêches astronomiques, le cours
des denrées, certains conseils urgents, etc... pourront
être propagés dans un bref délai parmi les
habitants. Il n'est pas jusqu'à l'administration militaire
pour le recrutement; lors d'une levée d'hommes, en cas
de guerre, et même la stratégie qui n'aient à
profiler largement de linstallation en question.
En cas d'incendie, on ne saurait encore contester
qu'il soit du devoir de l'autorité municipale de recourir
le plus promptement possible, à tous les moyens, pour faire
appel aux personnes capables de porter secours. II en sera de
même s'il arrive un accident.
Un aune point essentiel que je ne puis passer
sous silence, c'est l'assistance médicale dans les campagnes.
Vous remarquerez que notre petite commune, comme bien d'autres,
est trop petite pour posséder un médecin et un pharmacien.
Les habitants sont obligés, pour se faire soigner, de sadresser
à un praticien domicilié à une distance plus
ou moins gronde ; le médecin n'est pas chez lui, est en
tournée, quelquefois dans une commune avoisinant La Vaupalière
; il retourne fort tard à son domicile où il trouve
l'adresse du malade de La Vaupalière. Le médecin,
harassé de fatigue renverra au lendemain matin la visite
à faire. Avec l'installation d'un appareil téléphonique
quelle différence ! Un appareil serait placé chez
le médecin cantonal chargé de la médecine
chez les indigents et le médecin le plus voisin de la commune.
Le médecin pourrait être prévenu par le téléphone,
chez lui et dans les communes où il est en tournée,
Il pourrait en passant à chaque station téléphonique,
s'informer s'il est demandé. On peut dire de même
pour ce qui concerne le pharmacien et l'obtention de médicaments
urgents.
Ainsi encore, au moment des élections,
pour les renseignements nombreux que les autorités réclament
,cette installation sera on ne peut plus utile.
M. Dutertre propose ensuite la formation dun
réseau plus complet qui relierait 13 communes du canton
de Maromme.
Il prévoit même des lignes supplémentaires
qui fonctionneraient dans le cas où une ligne du réseau
serait interrompue pour une cause ou pour une autre".
Après avoir pris contact avec les deux compagnies qui exploitent
le téléphone â Paris, il évalue le
coût total à 6.500 Fr dont 150 Fr par km de fil et
100 Fr pour chaque station téléphonique.
Enfin, pour rentabiliser le réseau, M.
Dutertre propose que le téléphone administratif
soit autorisé à servir les particuliers pour les
communications privées Cela créerait une source
de revenus qui pourrait être employée : premièrement
à la défalcation des premières dépenses
d'installation , deuxièmement à la satisfaction
des frais d'entretien , troisièmement à la rémunération
des employés ou des personnes employées à
la manipulation et au soin des appareils.
Est-il nécessaire de préciser que
ce projet fut présenté au Conseil Général
et au préfet, qu'il fut jugé intéressant
mais que, personne n'y donna suite mis à part une
demande d'enquête du Ministre en juin 1881 qui écrivait
alors : 'j'ai tout lieu de craindre aujourd'hui que la ligne ne
serve à tout autre chose qu'à l'usage auquel elle
était primitivement destinée." Heureusement
pour M.Dutertre, une discrète vérification des gendarmes
permet au préfet de répondre : "le fil ne sert
que dans un intérêt administratif et général".
Malgré le support du docteur Laurent, membre
de la Société Industrielle de Rouen, qui argumenta
sur la supériorité dun réseau téléphonique
entre communes rurales par rapport au télégraphe,
Louis Dutertre qui avait construit et entretenu ce réseau
à ses propres frais dans le souci de lintérêt
administratif et général dut se résoudre
à en arrêter les améliorations en labsence
de certitudes durables de la part des autorités.
|
De la Téléphonie administrative
dans les communes rurales et de son application au service public.
septembre 1881
RAPPORT sur l'installation faite par M. Dutertre, maire de La Vaupalière,
membre de la Société industrielle, etc PAR M. le D''
LAURENT.
SEANCE DU 2 SEPTEMBRE 1881. ( que vous trouverez
à cette adresse https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1225841/)
MESSIEURS,
Dans la séance de novembre 1880 du
comité d'utilité publique, M. Dutertre a appelé
l'attention des membres présents sur l'application qu'il
avait faite de la téléphonie à La Vaupalière,
commune dont il est maire, et M. Mairesse a été
choisi pour rapporteur. Mais des occupations nouvelles et non
prévues ont obligé cet honorable collègue
de renoncer à l'élaboration de ce travail. C'est
ainsi que, dans la séance du 20 juillet dernier, j'ai été
désigné pour vous exposer l'organisation téléphonique
installée à la mairie de La Vaupalière.
Vous vous rappelez les conférences
faites à l'Hôtel-de-Ville de Rouen, en décembre
1877, par notre collègue, M. Gouault. Après avoir
démontré les principes essentiels sur lesquels était
basé le téléphone, le conférencier
nous a parlé des détails de sa construction et des
services que cet instrument était appelé à
rendre dans un avenir plus ou moins prochain.
Je n'ai donc pas à m'occuper de la
description du téléphone ni de sa théorie.
Je ne crois pas non plus qu'il m'incombe de vous signaler dans
ce rapport les améliorations successives apportées
aux appareils téléphoniques, depuis décembre
1877. D'ailleurs, une exposition industrielle
réservée à l'électricité est
ouverte à Paris depuis le 1er août, et je suis persuadé
que chacun des membres de la Société
industrielle de Rouen sera désireux d'examiner les merveilleux
petits instruments dont l'usage se répand si rapidement
depuis la découverte de Graham Bell. Tout ami du progrès
ne peut manquer de reconnaître la nécessité
de s'initier aux améliorations qui vont permettre de généraliser
de plus en plus ce moyen de communication.
Il appartenait à notre distingué
collègue, M. Dutertre, de nous faire apprécier par
la pratique quelques-uns des services que peut procurer la téléphonie.
J'ai dit appartenait; en effet, Messieurs, la science télégraphique
est redevable à cet électricien de perfectionnements
importants, qui ont même été adoptés
par l'Administration des Télégraphes. C'est vous
faire remarquer, dès le début, quelle compétence
possède le créateur du service téléphonique
administratif dans les communes rurales.
Dès le mois de février qui suivit
la conférence (février 1878), M. Dutertre a installé
un fil entre sa demeure particulière, à La Vaupalière,
et la mairie. Puis, peu à peu, il a ajouté de nouveaux
fils à La Vaupalière même plus tard, en avril
1880, il a relié cette commune avec le chef-lieu du canton.
J'ai vérifié à différentes
reprises le fonctionnement de la ligne téléphonique
dont j'ai à vous entretenir. Ce fonctionnement avait été
examiné précédemment par plusieurs membres
de notre compagnie, et notamment par MM. Besselièvro, Mairesse,
Bernardini et Deshays. Ces messieurs pourraient donc vous confirmer
les résultats qui seront consignés par moi dans
ce rapport. J'ai entendu distinctement les paroles et les phrases
émises par les personnes qui ont communiqué avec
moi par le téléphone administratif de M. Dutertre.
Etant à Maromme, j'ai conversé
à La Vaupalière avec M. Quibel, receveur des Contributions,
avec M. Dutertre, avec M. Manneville, secrétaire de la
mairie. J'ai entendu, de Maromme même, la conversation qui
avait lieu à La Vaupalière entre deux points téléphoniques
à l'un était M. Dutertre, à l'autre M. Manneville.
A La Vaupalière, je me suis entretenu avec le secrétaire
de la mairie de Maromme, M. Morel, avec le garde champêtre
et le receveur des Contributions. Le son
de la voix arrive à l'oreille, de manière à
comprendre très clairement. Le timbre présente même
des différences caractéristiques qui permettent
de reconnaître la voix des personnes qui parlent. Il faut
se rendre compte par soi-même de ces phénomènes
réellement curieux pour croire qu'il n'y a rien d'exagéré
dans les résultats publiés par les expérimentateurs.
Comment se figurer que la voix parvienne si distinctement, après
avoir parcouru une distance plus ou moins considérable,
passant par un fil très mince ? Les physiciens ont trouvé
que la vitesse de propagation du son dans le fer peut être
évaluée à 5 kilomètres par seconde.
Ici, il ne s'agit plus du son seulement, mais bien de rélectricité,
dont la vitesse de propagation est de 120,000 lieues par seconde.
Les paroles parties du point le plus éloigné du
réseau actuel mettent donc bien moins d'une seconde à
se rendre à l'autre extrémité. Leur transmission
a lieu instantanément. Enfin, étant à Rouen,
j'ai eu recours aux deux voies télégraphique et
téléphonique pour correspondre avec M. Dutertre.
Le secrétaire de la mairie de Maromme a bien voulu servir
d'intermédiaire. La dépêche télégraphique
étant adressée à M. Morel, cet employé
l'a transmise téléphoniquement, à La Vaupalière,
à M. Dutertre. Cette combinaison des deux moyens nous a
permis de correspondre plus facilement; par la voie télégraphique
seule, qui s'arrête à Maromme, on eût été
contraint d'envoyer ensuite un express à la commune de
La Vaupalière.
Mes essais ont donc été aussi variés
que possible pour m'éclairer sur les avantages de cette
installation.
La ligne téléphonique, dont
il est question ici, est constituée en ce moment par un
réseau partant de la mairie de La Vaupalière et
s'étendant par des ramifications :
1° Chez le garde champêtre de
La Vaupalière son habitation est à 1,600 mètres
de la mairie
2° Chez le receveur des Contributions,
dont le domicile est à 2 kilomètres de la mairie
3° A la mairie de Maromme, chef-lieu
du canton, située à 4 kilomètres de la mairie
de La Vaupalière.
Ce réseau est incomplet. Dans ses
essais primitifs, limités dans la
commune seule, M. Dutertre avait installé quelques lignes
supplémentaires qu'il a été obligé
de supprimer. L'installation a donc dû rester jusqu'à
présent bornée aux ramifications précédentes.
La téléphonie administrative dans
les communes rurales est une innovation. Malheureusement, dans
notre beau pays, tout ce qui est innovation rencontre le plus
souvent des entraves diverses et puissantes. On a à compter
avec la routine, l'ignorance, les préventions, les superstitions,
etc. Aussi, dois-je dire qu'il a fallu la force de conviction
et la méritante persévérance de notre collègue
pour ne pas être rebuté et ne pas renoncer entièrement
à cette entreprise d'ulilité publique. Car, il ne
s'agit pas d'une exploitation privée, mais bien d'un réseau
qui a pour but les intérêts de la commune, les intérêts
du canton et les intérêts départementaux.
Je dois ajouter que c'est à ses frais, avec ses propres
deniers, que M. Dutertre a installé et entretient ce service
administratif. Ne sachant pas si la ligne téléphonique
serait autorisée à fonctionner, et si, par conséquent,
elle avait l'espoir d'une existence plus ou moins durable, notre
collègue a cru devoir s'arrêter dans la voie des
améliorations. Cette ligne marche aujourd'hui telle qu'elle
a été disposée tout d'abord. A La Vaupalière,
sous la main du secrétaire de la mairie, dans la maison
commune, est placé un appareil téléphonique.
A chaque point avec lequel a lieu la communication existe un autre
appareil téléphonique.
L'appareil choisi est celui de Gower (système de Bell perfectionné).
Des études comparatives ont fait reconnaître à
notre collègue que le système Bell est encore celui
qui a la supériorité pour transmettre les caractères
distinctifs de la voix. Mais peu importe, an point de vue qui
nous occupe, l'appareil mis en usage. Il n'est pas douteux que
les progrès de la construction téléphonique
feront adopter successivement le mécanisme le plus approprié.
M. Dutertre a ajouté un ingénieux petit système
avertisseur, pour qu'il fût possible de savoir sans retard
si quelqu'un se trouvait à l'appareil sollicité
pour répondre immédiatement.
Un petit bouton à ressort donne lieu à une première
sonnerie (sonnerie d'appel), qui transmet l'avis du désir
de correspondre. Dans le système employé par M.
Dutertre, une seconde sonnerie renfermée dans une petite
boîte superposée à l'appareil fondamental,
informe de la présence d'un auditeur. On n'a pas besoin
d'attendre longtemps pour s'assurer s'il y a, oui ou non, quelqu'un
qui répondra à l'appel du point de départ.
Le fil est supporté à l'aide d'isolateurs mobiles
que l'on peut facilement fixer soit contre le tronc d'un arbre,
soit contre une maison, soit sur des poteaux. Ce sont des isolateurs
dits à queue, et dont la tige terminale s'implante très
facilement dans le bois. La portion du fil en contact et susceptible
d'être en contact avec le support est entourée d'un
morceau de caoutchouc vulcanisé. On évite ainsi
l'usure résultant du frottement que produit l'agitation
du fil par le vent.
J'ai constaté que, dans une grande étendue du parcours,
les supports-isolateurs étaient piqués aux arbres
de la forêt, le long de la route qui conduit à La
Vaupalière. Une fois au haut de la côte, les isolateurs
sont apposés contre les maisons puis, sur un espace d'environ
deux kilomètres, ils sont attachés à des
poteaux placés de 90 mètres en 90 mètres.
En face de la mairie, un certain nombre de fils devant provenir
de différentes directions et attendant une destination
sont réunis dans un tuyau, traversent le chemin sous terre
et arrivent au système receveur. Pendant ce court trajet,
les fils sont chacun revêtus d'une couche de guttapercha
cet enduit a pour but d'isoler les courants. Là, chaque
fil est mis en rapport avec un commutateur suisse. Par le moyen
de cet appareil, on établit la communication avec le point
téléphonique avec lequel on doit correspondre. M.
Dutertre a appelé tout particulièrement mon attention
sur la commodité des isolateurs qu'il a employés.
C'est ainsi que notre collègue a pu, dans l'espace de deux
heures et demie au plus, établir tous les fils sur la partie
du réseau qui va de la mairie de Maromme à la Maine.
La promptitude d'une installation a une valeur dont il est bon
de tenir compte pour la pose première ou les réparations
ultérieures.
M. Dutertre considère encore comme très important
l'état de relâchement du fil de fer dans l'intervalle
d'un support isolateur à l'autre. La tension aussi exacte
que possible n'est nullement nécessaire, quoiqu'elle soit
exigée pour les lignes télégraphiques. C'est
là un résultat pratique démontré par
une expérience suffisante, puisqu'il en est ainsi depuis
la pose du fil qui va de Maromme à La Vaupalière,
c'est-à-dire depuis avril 1880 jusqu'àce jour, fin
juillet 1881, seize mois environ.
En examinant la disposition des supports-isolateurs sur les arbres
d'une certaine hauteur, on constate facilement que lorsqu'il fait
du vent, des ouragans, les arbres sont mis en mouvement, s'écartant
et se rapprochant plus ou moins sous l'iinfluence des perturbateurs
atmosphériques sur la cime et les branches. Un étirement
exact tend infailliblement à amener la rupture du fil,
soit par la force soutenue, soit par la brusquerie de l'effort.
On explique de cette façon la rupture assez fréquente
des fils télégraphiques soumis aux révolutions
aériennes. Or, comme M. Dutertre l'a vérifié,
l'inextension des fils téléphoniques ne gêne
en rien la transmission, et on aurait tort de croire à
une déperdition capable d'interrompre la circulation vocale.
Elle offre même un certain avantage, en ce que la transmission
téléphonique n'est pas gênée par le
bruit que le vent détermine, lors des ouragans, dans les
fils fortement tendus.
J'ai même vu que quelques poteaux avaient été
renversés dans une partie du trajet. Le 61 porte simplement
sur une haie d'épine et il n'existe pas d'interruption.
Les poteaux n'ont pas été relevés jusqu'à
présent. Ce fait est une preuve de plus de l'effet de l'inextension
du fil téléphonique.
Ces détails pratiques méritent d'être appréciés,
et tendent à démontrer la facilité de la
pose d'un trajet téléphonique. Il convient toutefois
d'isoler le fil de tout corps susceptible de propager le courant
transmis. Les corps qu'il importe d'éviter sont ceux dénommés
conducteurs de l'électricité.
Les fils installés par M. Dutertre passent dans la forêt,
à travers les feuilles, et même, sont plus ou moins
en rapport avec des ramifications de petite dimension. Jusqu'ici
on n'a pas accusé la moindre viciation dans la transmission.
J'ai parlé plus haut de préventions et superstitions
contre lesquelles tout inventeur a à lutter. Il ne faudrait
pas croire que M. Dutertre, tout maire qu'il était, n'a
eu qu'à prier ses administrés pour être autorisé
à poser ses supports-isolateurs contre les maisons ou à
la proximité des propriétés. Un certain nombre
avaient peur que les fils n'attirassent le tonnerre. Notre collègue
a dû parlementer à maintes reprises, et tâcher
de les persuader de toutes les manières, que les voisins
de fils téléphoniques ne devaient pas redouter plus
que les autres la chute de la foudre. Les événements
sont même venus favoriser les efforts de M. Dutertre. Depuis
l'installation téléphonique, la foudre n'est tombée
qu'une fois à La Vaupalière, mais à une distance
assez grande d'une maison supportant un de ces fils, à
quarante mètres environ. Ce fait n'a pas peu contribué
à rassurer les voisins des isolateurs.
Messieurs, je ne sais si je vous ai tracé d'une façon
suffisamment explicite les traits qui doivent reproduire dans
votre esprit l'organisation téléphonique due à
l'initiative de M. Dutertre.
Notre collègue a été amené à
cette installation, la première qui existe sur tout le
territoire français, par le désir de satisfaire
à certaines parties du service administratif, et, ici,
Messieurs, je tiens à vous faire reconnaître la supériorité
réelle d'un service téléphonique pour faire
communiquer les communes rurales sur un service télégraphique
employé au même objet.
Rendons-nous bien compte des exigences d'un poste télégraphique
et comparons-les à celles d'un poste téléphonique.
Pour un service télégraphique, il faut un employé
spécial, un employé initié aux difficultés
de la marche de l'appareil télégraphique, un employé
que vous devez payer dans une certaine proportion, en raison de
ses études préliminaires. Malgré la diffusion
de plus en plus grande de l'instruction, vous recruterez rarement
cet employé parmi les habitants de la commune rurale.
Avec l'appareil téléphonique, point de complications
semblables. Tout le monde est apte à parler dans un cornet
téléphonique, à mettre le cornet à
l'oreille, à écouter, à interrompre un trajet,
une communication à l'aide du commutateur. Il suffit d'une
explication fort simple, d'une démonstration élémentaire
pour mettre à même une personne dont l'iustruction
est très restreinte, pour ne pas dire nulle, de correspondre
par le téléphone.
Veuillez approfondir toutes les conséquences de cette facilité
du fonctionnement téléphonique. De quel prix n'est
pas la simplicité de manipulation ?.
Mais voici un autre avantage non moins précieux qu'il convient
de vous signaler.
Tandis qu'avec le télégraphe vous ne pouvez faire
passer qu'un nombre de mots très limité dans un
temps donné, dans le même temps, si l'on a recours
au téléphone, on aura conversé très
longuement, et des réponses nombreuses auront été
échangées de part et d'autre; une quantité
presque incalculable de mots aura circulé. En outre, remarquez
à ce sujet ce qui a lieu dans les campagnes pour le fonctionnement
télégraphique.
Une dépêche arrive pour une commune située
à deux ou trois lieues du bureau. Les dépêches
sont assez rares. On n'a pas immédiatement à sa
disposition, comme dans les grandes villes, un employé
ou un commissionnaire pour porter la dépêche. Ce
n'est qu'après un temps plus ou moins long qu'on se procure
quelqu'un qui consente à aller remettre une lettre. Ce
commissionnaire met un certain temps à parcourir la distance
nécessaire et arriver chez le destinataire, même
quand il y met toute la célérité possible.
Que sera-ce dans le cas où le commissionnaire fera certaines
rencontres, s'arrêtera chez un ami, prendra un rafraîchissement,
etc.? Il faut ensuite rapporter la réponse au bureau et
expédier télégraphiquement cette réponse.
Quand on réfléchit à ces lenteurs obligées
d'un service télégraphique dans les communes rurales,
n'est-il pas opportun de constater au contraire, avec l'adoption
du système téléphonique, des avantages multiples,
avantages de temps, avantages d'argent ?
Je vais insister sur les profits que chaque commune rurale doit
retirer du téléphone administratif.
Si nous examinons les nécessités spécialement
administratives, je mentionnerai tout d'abord les communications
qui doivent avoir lieu dans la commune seule.
Quand il est nécessaire de recourir au garde champêtre,
il faut avoir sous la main quelqu'un à envoyer chez ce
fonctionnaire, il faut écrire l'ordre à transmettre,
il faut donc en plus le temps d'écrire cet ordre. On peut
en dire autant pour le receveur des Contributions directes et
indirectes, l'agent voyer, le commissaire. Remarquez la vitesse
d'exécution avec l'emploi du téléphone. Une
communication verbale est rapidement faite et allège le
fardeau bureaucratique. Actuellement, il faut de trois à
cinq jours pour les communications de commune à commune.
J'extrais d'une lettre officielle, adressée par M. Dutertre
à M. le Directeur, ingénieur des Télégraphes,
à Rouen, le passage suivant M. le Directeur contestait
au garde champêtre le rang de fonctionnaire et voulait,
pour la ligne qui va de la mairie de La Vaupalière chez
ce fonctionnaire, exiger une rétribution comme n'étant
pas une communication administrative.
« Le garde champêtre, écrit M. Dutertre, insuffisamment
payé est obligé d'avoir recours à un travail
manuel et ne peut être astreint à venir tous les
jours à la mairie (son habitation est à 1,600 mètres
de la maison commune). Faudra-t-il, lorsqu'il arrivera une demande
de renseignements ou un ordre, courir le chercher à près
de deux kilomètres? (Ma commune a près de six kilomètres
de longueur.) Le secrétaire de la mairie, instituteur,
ne peut ni ne doit se déranger. »
« Ce fil a fait ses preuves; gendarmes, contrôleurs
des contributions directes et indirectes, percepteur, agent-voyer,
l'ont tous employé pour avoir des renseignements plus prompts;
des malfaiteurs, des conducteurs de voitures ivres ou sans lanterne,
ont pu être arrêtés, signalés au passage
par le secrétaire de la mairie. » (Lettre du 7 juin
1881.) Les intérêts agricoles eux-mêmes ont
une part considérable à attendre du téléphone
administratif. Les dépêches astronomiques, le cours
des denrées, certains conseils urgents, etc pourront être
propagés dans un bref délai parmi les habitants.
Il n'est pas jusqu'à
l'administration militaire pour le recrutement, lors d'une levée
d'hommes, en cas de guerre, et même la stratégie
qui n'aient à profiter largement de l'installation en question.
En cas d'incendie, on ne saurait encore
contester qu'il soit du devoir de l'autorité municipale
de recourir, le plus promptement possible, à tous les moyens,
pour faire appel aux personnes capables de porter secours. Le
téléphone administratif sera encore là dans
son rôle. Il en sera de même s'il arrive un accident.
Un autre point essentiel que je ne puis passer sous silence, c'est
l'assistance médicale dans les campagnes.
Pour ne parler que de La Vaupalière,
vous remarquerez que cette petite commune, comme bien d'autres,
est trop petite pour posséder un médecin et un pharmacien.
Les habitants sont obligés, pour se faire soigner, de s'adresser
à un praticien domicilié à une distance plus
ou moins grande. Actuellement, il faut aller à Maromme,
à Notre-Dame-de-Bondeville, à Déville, etc.
Il faut un certain temps pour se rendre à la demeure du
médecin le médecin n'est pas chez lui, est en tournée,
quelquefois dans une commune avoisinant La Vaupalière.
La personne envoyée ne peut revenir assez tôt pour
l'atteindre dans cette autre commune, d'où le praticien,
continuant ses visites dans une autre direction, est parti pour
retourner fort tard à son domicile où il trouve
l'adresse du malade de La Vaupalière. Le médecin,
harassé de fatigue, renverra au lendemain matin la visite
à faire. Quel est celui qui souffre le plus de tous ces
retards ? C'est le pauvre malade.
Avec l'installation d'un service téléphonique,
quelle différence Un appareil serait placé chez
le médecin cantonal, chargé de la médecine
chez les indigents ou le médecin le plus voisin desservant
la commune de La Vaupalière. Le médecin pourrait
être prévenu par le téléphone, chez
lui et dans les communes où il est en tournée. Il
pourrait, en passant à chaque station téléphonique,
s'informer s'il est demandé.
On peut en dire de même pour ce qui
concerne le pharmacien et l'obtention des médicaments urgents.
Je n'ai pas la prétention d'avoir
énuméré tous les services que le téléphone
administratif est appelé à rendre dans les communes
rurales. Ainsi encore, au moment des élections, pour les
renseignements nombreux que les autorités réclament,
cette installation sera on ne peut plus utile.
Comme vous pouvez vous en rendre compte,
elle facilitera considérablement les relations de commune
à commune et les relations de chaque commune avec le chef-lieu
de canton. Il y aura évidemment plus de célérité
dans l'envoi des documents et des rapports, etc.
Messieurs, notre collègue, M. Dutertre,
en établissant le téléphone administratif
de La Vaupalière à Maromme, s'est surtout préoccupé
de servir les intérêts de sa commune et de la région
qu'il habite. Il a étudié la formation d'un réseau
qui comprendrait tout le canton de Maromme.
Je mets sous vos yeux le tracé de
ce réseau qui intéresse treize communes, dont Maromme
qui est le chef-lieu de canton des douze autres.
(Voir pl. XIX.) représente la ligne
téléphonique qui fonctionne
actuellement entre la Vaupalière et Maromme. Les tracés
indiquent les communications projetées avec les autres
communes.
Les lignes représentent des lignes
supplémentaires qui fonctionneraient dans le cas où
une ligne du réseau serait interrompue pour une cause ou
pour une autre.
Le tracé proposé par M. Dutertre
paraît à notre collègue constituer ce qu'il
y aurait de plus économique et ce qui répondrait
le mieux à toutes les exigences des relations administratives.La
longueur du tracé est d'environ 36
kilomètres, l'évaluation maximum
de la dépense est de 150 fr. par kilomètre. Il faut
ajouter 100 fr. par chaque station téléphonique.
Ce serait un total d'environ 6,500 fr.
Les lignes pointillées ne sont pas
comprises dans les frais. Chaque commune pourrait ensuite compléter
les lignes cidessus, suivant les différents besoins, au
point de vue de la bienfaisance ou assistance (service médical,
service des incendies,etc.), au point de
vue de la sécurité (gendarmerie, garde champêtre,
etc.), etc.
Je croirais sortir du cadre de cet exposé
en essayant d'esquisser les ramifications que réclameraient
ces divers services dans chaque commune. Après ce que je
viens de dire, il suffit de les énoncer pour avoir une
idée satisfaisante de leur utilité et de la facilité
de leur établissement.
Avant de clore ce rapport, permettez-moi de vous
lire un passage emprunté à un livre paru récemment
(1881) sur les télégraphes, par Ternant (Bibliothèque
des Merveilles), page 54.
« Alors qu'en France, le service
des communications téléphoniques se limite à
Paris, en ce moment on compte actuellement dans le nouveau monde
quatre-vingt-cinq villes qui se servent de ces installations.
A Chicago, il y a 3,000 abonnés, 600 à Philadelphie,
autant à Cincinnati, un nombre sans cesse croissant à
New-York, et le chiffre des personnes abonnées aux compagnies
téléphoniques en Amérique dépasse
70,000. »
Ce passage n'est pas, je crois, tout à fait exact quant
à la France. Si je suis bien informé,
nous avons dans notre département quelques installations
téléphoniques privées. Si les nouvelles inventions
y rencontrent un nombre considérable de sceptiques, nous
possédons des amis du progrès qui sont bien aises
d'encourager les inventeurs. Il y a aussi des industriels qui
s'empressent d'expérimenter les innovations. Ils sont en
petit nombre, il est vrai, mais il en existe et il importe de
stimuler leurs idées généreuses.
Si le téléphone administratif
était autorisé à servir les particuliers
pour les communications privées, on créerait une
source de revenus qui pourraient être employés à
: 1° la défalcation des premières dépenses
d'installation; 2° à la satisfaction des frais d'entretien;
3° à la rémunération des employés
ou personnes préposées à la manipulation
et au soin des appareils. Mais à ces résultats qu'il
est nécessaire d'envisager quand une organisation est à
fonder et qui constituent la partie matérielle de l'uvre,
viennent s'en adjoindre qu'on ne peut passer sous silence.
En facilitant les communications entre les communes
d'un même canton, en facilitant les communications entre
les habitants de ces communes, on multiplie les éléments
de progrès, on augmente les moyens de développement
de l'intelligence, et par cela même de développement
du commerce et de l'industrie, on ouvre la véritable voie
de prospérité d'un pays quel qu'il soit, tout en
contribuant aussi à assurer son bien-être.
Si l'établissement d'un téléphone
administratif est déjà une amélioration considérable
pour une population, l'adjonction de la téléphonie
privée est un complément nécessaire et je
ne doute pas que les hommes qui ont souci de l'intérêt
général ne s'efforcent de concourir à un
but aussi louable, en contribuant de leur influence et même
de leurs capitaux.
CONCLUSIONS.
Pour résumer les développements
donnés dans le cours de ce rapport, me servant des expressions
citées précédemment, je puis dire sans crainte
d'être démenti le téléphone administratif
de La Vaupalière à Maromme a fait ses preuves.
Je dois en même temps faire ressortir
:
1° Les avantages inhérents au
fonctionnement d'un service téléphonique dans les
communes rurales;
2° La supériorité du téléphone
sur le télégraphe pour les communications des habitants
des campagnes;
3° Enfin, l'initiative de notre collègue,
M. Dutertre.
L'installation dont je vous ai entretenu est due à sa spontanéité.
C'est la première de ce genre sur le territoire français
et je crois qu'il importe de lui donner tout le développement
que mérite son utilité incontestable.
Le comité d'utilité publique a l'honneur
de proposer 1° De solliciter le concours de la Société
industrielle en faveur d'un projet qui, d'ailleurs, émane
d'un de ses membres; 2° Que MM. les membres de la Société
veuillent bien inviter son Bureau à prier M. le Préfet
de soumettre à l'approbation de MM. les membres du Conseil
général l'achèvement du réseau téléphonique
du canton de Maromme.
Le fonctionnement de ce réseau servirait
de type à l'établissement de réseaux semblables
dans les autres cantons de la Seine-Inférieure.
|
sommaire
1879 La première société Française
à demander une concession est la Compagie du Téléphone
Gower Roosvelt la CdTG.
Gower à cette date avait
racheté les ateliers Rodde du 9 boulevard Magenta,
ainsi que sa collaboration qui lui aussi avait cherché
à mettre au point un nouveau téléphone.
Gower installa aussi un atelier et des bureaux près
de la place Vendôme, 66 rue des petits champs.
|
La CdTg obtient l'autorisation le 29 juin 1879 pour
les villes de Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes et
Lille grace à Gower qui avait le soutient du Sénateur
Hébrard.
Le représentant de cette société étant
M. le Sénateur Adrien Hébrard.
Elle ouvre son Central 66 Rue Neuve des Petits Champs
à Paris en décembre 1879.
Ce fut le premier central téléphonique français,
on y raccorda les 42 premiers abonnés au réseau
Parisien fin 1879 et 60 personnes ont signé une promesse
dabonnement.
Cornélius Rossvelt qui posséde les
droits d'exploitation Bell , et Gower, avaient déjà
en décembre 1878 brevetés une modification
du téléphone Bell " le téléphone
chronomètre" : brevet du 3 décembre
1878.
C'est l'appareil qui est présenté à
la l'Académie des sciences du 27 janvier 1879.
|
Pendant ce temps, et en pleine formation
d'une Société financière, M. Gower, nullement
absorbé par la question d'affaire, poursuivait, grâce
aux efforts de M. Roosevelt, ses recherches scientifiques avec un
zèle infatigable, créait le câble spiral qui
réduit des quatre cinquièmes les frais de pose et
supprime les indiscrétions si gênantes dans les anciennes
lignes téléphoniques, inventait son appel par trompe,
sans pile, ajoutait, sur son diaphragme, une anche vibrante qui
accroît l'intensité des vibrations sonores au lieu
de les arrèter (miracle de physique qui attend son explication),
combinait enfin son téléphone à lui, le téléphone
Gower, le plus simple et le plus pratique de tous.
Le téléphone chronomètre : C'est un appareil
très performant et n'utilisant pas d'éléctricité.
Gower, réalisa une des premières modifications du
téléphone Bell, il eut l'idée de replier l'aimant
en arc de cercle, de manière à présenter ses
deux pôles en regard de la membrane de fer sur laquelle ils
doivent agir. L'action doit être plus énergique, puisqu'elle
s'exerce par deux pôles au lieu d'un. En même temps,
M. Gower donna à la membrane vibrante plus de surface, ce
qui accrut l'effet de résonnance. La membrane de fer circulaire
est placée au fond d'une boîte ronde, en laiton.
Pour éviter de violer les brevets de Bell, Gower a développé
une version alternative d'un récepteur de style « boîtier
de montre », qu'il a breveté avant de quitter les États-Unis.
Lire "La
Nature de Décembre 1878" qui présente ce
nouveau téléphone magnétique Gower (photo
Cnam à Paris)
Le commutateur
suisse
Le bureau central du réseau de Paris est dirigé
par un jeune ingénieur, Clément Ader, qui ne tardera
pas à faire parler de lui.
Ainsi le 24 septembre 1879 la société Gower a demandé
a la préfecture du département de la Seine l'autorisation
de faire établir dans les égouts de Paris 101 lignes
téléphoniques.
Le premier modéle de téléphone Gower fut adopté
pendant quelque temps, pour la correspondance téléphonique,
par la Société de Paris, qui ne tarda pas néanmoins
à l'abandonner, vu son prix élevé, son volume
considérable et sa trop faible portée.
C'est donc fini, Paris a sa grande Société
téléphonique, à qui deux mois ont suffi pour
lui créer une situation prospère. Dirigée
par M. Lartigue, riche des inventions de tous les grands téléphonistes,
assurée de la collaboration active de M. Gower, elle est
appelée, nous n'en doutons pas, à donner une nouvelle
preuve d'un fait depuis longtemps constaté. C'est que le
progrès, souvent tardif chez nous, parcourt parfois le
monde avant de nous atteindre, mais aime se fixer définitivement
sur notre sol.
1881 Quant à M. Gower,
il a fondé la téléphonie à Londres
et à Paris. C'est le commencement de son tour d'Europe
; il ne se reposera qu'après le triomphe complet du téléphone.
Peut-être quand on dit le téléphone Bell,
serait-il plus équitable, il est plus vrai de dire le téléphone
Bell-Gower, car si Bell a eu l'honneur de découvrir
le principe, Gower. immédiatement associé aux recherches
de son illustre ami, eut la gloire de trouver la solution pratique
que Bell avait cherchée inutilement. Le téléphone
sans pile .
Devenue la Société générale
des téléphones en 1880, la société
Gower lance en 1881 le théâtrophone,
sur une idée d'Ader
|
LES
BREVETS GOWER
En 1878
202539 FA Gower et MJ Matthews du 16 avril 1878 The
Electro-Harmonic Telegraph
126511. B. de 15 ans, 12 septembre; Roosevelt et Gower.
Perfectionnements dans le téléphone.
126697. B. de 15
ans, 26 septembre ; Gower et Roosevelt. Téléphone
à signal pneumatique.
127417. B. de 15
ans, 13 novembre ; Gower et Roosevelt. Signal magnétique
pour téléphone.
127733. B. de 15
ans, 3 décembre; Gower et Roosevelt. Nouveau
téléphone dit : téléphone-chronomètre.
En 1879
128 550 29 janvier 1879 Gower
et Roosevelt
Le Magnophone , appareil servant à la transmission et la réception
de la parole et des sons dit : magnophone.
128583. B. de 15
ans, 21 janvier ; Gower et Roosevelt. Système
de téléphone à signal mécanique.
131271. B. de 15
ans, 18 juin; Gower et Roosevelt. Système
de câble pour relier les appareils téléphoniques
ou télégraphiques.
137430. B. de 45
ans, 24 juin; Gower. Perfectionnements : dans les appareils
et transmissions téléphoniques.
Frederick a épousé la star
de l'opéra soprano Lillian « La Nordica »
Norton en 1883.
C'est en lisant un article de "La lumière électrique"
que Gower découvre le microphone de Crossley.
Le brevet Crossley déposé le 16 juin 1879, N°
131237, le texte permet à Gower de comprendre son fonctionnement.
Sans tarder des essais lui permet de concevoir un nouveau microphone
et en parle à Roosevelt .
Gower se rend en Angleterre pour rencontrer Crossley et se propose
de lui racheter les droits d'exploitation pour la France, alors
que Roosevelt n'est pas au courant de cette démarche. Crossley
lui recommande de s'adresser à Charles Moseley and son, de
manchester pour fabriquer son nouveau microphone.
Quelques jours plus tard le nouveau microphone à crayons
de charbon est fabriqué, après des essais concluants,
sur les conseils de Moseley, Gower présente son appareil
à une compagnie londonnienne d'installatons privées
: The General Telephone Agency Compagny crée par Scott et
Wollaston à Londres.
Sans tarder une publicité parait dans les journaux relatant
la qualité de ce nouveau téléphone, la presse
le baptise The Loud Speaking Gwer-Bell Teléphone.
De retour en France le 4 janvier 1880 , Gower se retouve à
la table des négociations des sociétés Edison
et Soulerin qui refusent de signer de la nouvelle société
qui entraînerait la cession de tous ses futurs brevets.
En février 1880 arès la fusio de la Compagnie du Téléphone
Gower avec celle de Soulerin, Gower démissionne de son nouveau
poste de directeur de la nouvelle société.
sommaire
Riche et à nouveau disponible Gower rejoint l'Angleterre.
Son nouveau téléphone est mis au point et Gower dépose
un brevet pour des "Téléphone Wires or cables"
sous le N° GB814, décrivant le réseau et l'installation
du matériel nécessaire à une liqison téléphonique
complète.
Suite aux nombreuses expériences, Gower modifie son téléphone
et confie à Emile Barrault le soin de le représenter
pour déposer son nouveau brevet à Paris.
Brevet N° 137 430 le 24 juin 1880 pour des "Perfectionnements
dans les appareils et transmetteurs téléphoniques".
Ce brevet représentait à l'otigine seulement 6 crayons,
par la suite il y en avait 8
Un autre brevet est déposé en Angleterre chez Johson
le 26 juin 1880 pour des "telephones or Telephonic apparatus"
sous le N° GB 2610
Un brevet est également pris aux Etats-Unis le 28 décembre
1880 Brevet
N° 236021
1880 Premier téléphone Gower-Bell .
Brevet
236021 du 28 décembre 1880
Ce premier modèle , fabriqué par la société
Gower-Bell, utilisait un mécanisme de réception
assez grand , inventé par Frederick Gower.
Il s'agissait d'un très gros aimant qui le rendait plus puissant
que les autres marques, mais il était trop lourd pour être
tenu à l'oreille. C'est pour cette raison qu'il a été
installé à l'intérieur du meuble mural et relié
à deux tubes d'écoute. Le boîtier était
en bois, mesurant 520 mm x 40 mm x 200 mm et pesait 5,86 kg.
L'émetteur qui est monté sur le couvercle du coffret,
en dessous du bouton poussoir, est du type Crayon. Cet émetteur
Gower est une variante du microphone à crayon de carbone
Hughes (investi en mai 1878), mais se compose de huit crayons de
carbone maintenus en place par neuf blocs de carbone. Ceux-ci sont
disposés en étoile et reliés à deux
bandes de cuivre, fixées à une planche de pin de 9"
x 5" x 1/8". Cela forme deux groupes de crayons en série
avec chaque groupe de quatre crayons qui sont en parallèle.
Huit crayons ont été choisis car si moins de huit
étaient utilisés, du bruit pouvait être entendu
lorsque les crayons se déplaçaient contre les blocs
de contact.
Une fine membrane recouvrait l'émetteur et celui-ci lui-même
était parfois recouvert d'une feuille de bois comportant
des fentes et des sculptures pour laisser passer le son. Une bobine
d'induction avec des résistances de 0,5 ohms (primaire) et
secondaire de 250 ohms (secondaire) a été installée.
Il y a deux interrupteurs automatiques à broches, de chaque
côté du téléphone, dans lesquels sont
placés les écouteurs des tubes flexibles lorsqu'ils
ne sont pas utilisés. Celui de droite sert à couper
le circuit du microphone local, le levier de gauche est l'habituel
sonnette et téléphone automatique.
En haut du téléphone se trouve un bouton-poussoir
permettant d'appeler le central.
Le signal d'appel entrant était une sonnerie tremblante qui
était dans les locaux de l'abonné sous le contrôle
d'un relais actionné par un courant de signalisation reçu
du central. Le relais était installé à l'intérieur
du téléphone. Une particularité de ce système
de fonctionnement au son moderne était que lorsqu'une opératrice
sonnait sur l'abonné, elle pouvait entendre l'interruption
du courant provoquée par le contact de la sonnerie tremblante,
précurseur de la sonnerie. La résistance du relais
serait de 100 ohms.
Le câblage téléphonique se trouvait à
l'arrière de l'instrument et consistait en un fil non isolé,
agrafé au bois.
L'un des principaux inconvénients de l'utilisation de ce
téléphone était que la conception de l'instrument
obligeait l'utilisateur à retirer et à tenir les deux
tubes tout en parlant.
Un certain nombre de modifications ont été apportées
à ce modèle de téléphone, comme en témoignent
les modifications apportées aux circuits et à la disposition
des terminaux. Sur certains téléphones, les étiquettes
étaient marquées : BC, ZE, L et C, le modèle
à six terminaux était marqué BC, L, Z, ZC,
tandis que le modèle à huit terminaux était
marqué de 1 à 8.
Le téléphone a également changé lorsque
le couvercle du microphone a été remplacé par
une plaque de bois plus épaisse, sur laquelle était
fixé un embout en porcelaine de couleur blanche au centre.
Cela a permis de concentrer la parole sur le mécanisme émetteur
installé en dessous. La Consolidated Telephone Company
en a fait beaucoup comme ça. Les étiquettes blanches
apposées sur les bornes étaient en ivoirine.
De nombreux premiers téléphones ont été
achetés à titre privé et connectés entre
des bâtiments, jusqu'à 14 miles l'un de l'autre.
Dans le brevet original, la ligne
est représentée comme un fil unique avec un retour
à la terre, ce qui était la manière normale
de se connecter à l'époque. Mais à cause de
l'induction de la multitude de lignes aériennes à
l'époque, les téléphones utilisant un retour
à la terre étaient extrêmement bruyants. Les
diagrammes GPO ne montrent qu'une connectivité à deux
fils et c'était le meilleur moyen d'arrêter l'induction
à l'époque.
Revenons en juin 1880, la Gower-Bell
Telephone Company a été créée
en 1880.
Le téléphone Gower-Bell avait d'abord été
fabriqué par MM. Scott et Wollaston avec une licence qui
leur avait été délivrée par The Telephone
Company Ltd.
Gower s'associe avec Jhonathan Aldous Mats et rachète la
Generale Telephone Company pour fonder la Gower
Bell Telephone Compny Wollaston au n°9 Great Winchester
Street.
Contrairement à la France ou des sociètés exploitent
le téléphone sous licence de l'Etat et lui verse des
royalties, la Telephone Compgny Ltd fondée en juin 1878 par
Bell et l'Edison Telephone Comany of London Ltd, fondée en
août 1879, se sont implantées sans autrisation du gouvernement.
Mais en réaction, le gouvernement britanique porte plainte
à l'encontre des deux compagnies.
Finalement Gower se rapproche du dépatement
britanique des Postes le GPO, et lui confie des appareils pour
expérimentation.
Le 15 novemebre 1880, les tests sont très bon, Gower
est reçu intimement par le Postmaster General qui l'informe
que s'il gagne son procès une commande de 5000 téléphone
Gower-Bell sera faite. Le lendemain Gower répond qu'il
sera ejnn mesure de fournir les 5000 postes, livrables chaque
mois sous un délais de 18 mois à partir de la
commande pour un prix de 9 livres pièce.
Le 17 décembre 1880 le Postmaster répond qu'il
donnera sa répnse définitive le 20 décembre
à l'issu du jugement et précise trois points :
- il souhaite que les 5000 postes soient livrés sur une
période de 2 ans.
- il demande la possibilité d'en commander 15000 de plus
sur une période de 3 ans.
- il demande l'autorisation d'en assurer la maintenance, le
dépannage.
Bein sûr Gower répond favorablement tout en souhaitant
un engagement sur 20000 téléphones sur trois ans.
Le procès s'ouvre le 29 novembre,
les débats sont passionnés et le Postmaster a finalement
gain de cause dès le 20 décembre 1880.
Toute société privée souhaitant exploiter un
bureau téléphonique devra désormais acheter
une licence au gouvernement et lui verser 10% de ses recettes. Annonce
qui ne plaiera guère à la l'United Telephone Compny
en le faisant savoir dans la presse. Ce qui mis en colère
le Postmaster qui en réaction prend la décision de
commander 20000 téléphones à al Gower-Bell
Telephone Company ...
Gower créa aussitôt une nouvelle
compagnie La British
Gower-Bell Telephone Company Limited le 23 mars 1881
pour acquérir et agrandir la Gower-Bell Telephone Company
et acheter les six brevets sur lesquels elle a été
fondée.
La Consolidated Telephone Construction
and Maintenance Company Limited a ensuite été
créée le 8avril 1881. Elle a obtenu tous les droits
de brevet de Gower au Royaume-Uni et à l'étranger,
à l'exception de l'Amérique du Nord, de la France
et des pays desservis par Oriental Telephone Company Limited.
Elle a conclu des accords avec la United Telephone Company pour
obtenir le droit exclusif de fabriquer les brevets Bell, Edison
et Gower pendant vingt ans
Puis la Edison Gower-Bell Telephone
Company of Europe, Ltd. a été créée
le 28 octobre 1881.
Ses zones d'activité couvraient toute l'Europe continentale,
à l'exclusion de la France, de la Turquie et de la Grèce.
Elle a été créée pour contrôler les
brevets et les intérêts commerciaux d'Alexander Graham
Bell , Thomas Edison et Frederic Allan Gower des États-Unis,
qui détenaient auparavant une franchise de la Bell Telephone
Company en Nouvelle-Angleterre au début des années 1880.
sommaire
Comment fonctionne le téléphone
Gower-Bell
Tiré d'un article sur le téléphone Gower-Bell,
mais le même système fonctionnait avec le poste Crossley
(Blakey & Emmott) et les téléphones GPO n°17 et
19.
Le système adopté par la
Poste (GPO) a été conçu pour fonctionner selon
le principe de l'appel et de la sonnerie automatiques. Mais à
l'origine, la plupart des téléphones utilisaient un
bouton-poussoir pour appeler le central, ce qui déconnectait
la batterie du téléphone, faisant ainsi tomber l'indicateur
au niveau du central.
Le téléphone est connecté de telle sorte que
lorsqu'il est raccroché, un courant est envoyé
au central. Ce courant passe à travers un indicateur
ponté en permanence à travers la ligne, disposé
de telle sorte que le courant traversant son électro-aimant
maintient un volet en fer.
Lorsque le courant est arrêté, l'obturateur tombe,
attirant l'attention des opérateurs sur le circuit. Une petite
aiguille magnétisée est également ajoutée,
ce qui indique quand un courant circule à travers l'électro-aimant.
Cela indique que la sonnerie est coupée ou que le signal
est terminé. La mise au repos du ou des combinés téléphoniques
rétablit automatiquement le courant permanent.
L'appareil du client contient un relais réglable et le courant
permanent passe par ce relais qui est polarisé contre lui.
L'anneau est ainsi réalisé en augmentant le courant
traversant le relais en réunissant la batterie du téléphone
avec la batterie du centre téléphonique, faisant ainsi
fonctionner le relais. Si le téléphone n'était
qu'à une courte distance du central, aucun relais ne serait
utilisé, la sonnerieétant directement connectée
en circuit.
Le schéma ci-dessous montre que
la batterie utilisée est composée de quatre cellules,
dont deux sont utilisées pour le microphone et deux pour
la sonnerie locale.
la sonnerie est à droite en BE. Le relais est au centre
du schéma
Le courant permanent, généralement d'environ 7 milliampères,
est envoyé par les quatre cellules.
La résistance de l'indicateur d'échange est de 1000
ohms, donc pour des distances raisonnables la résistance
de la ligne importe peu. Le courant circule du pôle positif
de la batterie à la borne 1, à travers le relais
et le ressort du crochet de l'interrupteur droit, à travers
le contact arrière du bouton-poussoir jusqu'à la
ligne A, à travers l'indicateur d'échange le long
de la ligne B jusqu'à la borne 5 et Retour au pôle
négatif de la batterie.
Le retrait du récepteur du crochet interrupteur arrête
le courant permanent, faisant ainsi tomber l'indicateur d'échange.
Cet arrangement était connu sous le nom de signalisation
automatique.
Le relais à l'intérieur du téléphone
est polarisé contre le courant permanent qui le traverse
et afin d'effectuer une sonnerie, l'employé du central
connecte une batterie à la ligne, qui se combine avec la
batterie de l'abonné, surmontant ainsi la polarisation
du relais et fermant le local. circuit. Le chemin de ce circuit
local va de la division de la batterie à la borne 6, de
là à travers la cloche jusqu'à la borne 8,
jusqu'à la vis de contact du relais puis via l'autre vis
de contact jusqu'au pôle négatif de la batterie.
|
Le téléphone Gower-Bell du premier
modèle est resté le choix du bureau de poste britanique
pendant de nombreuses années et a été continuellement
développé.
Téléphone Gower-Bell premier modèle avec couvercle
retiré
Première dispositions de circuits du modèle Gower-Bell
Type ordinaire avec 4
bornes
Ordinaire chez Bell. Il servait sur des
circuits directs ne dépassant pas 200 ohms de résistance.
Ce téléphone dispose de quatre bornes, d'un relais et
d'une sonnerie intégrée.
Type original à six bornes.
Le téléphone à six terminaux est disponible en
deux variantes ; "Ancien formulaire" et "Nouveau formulaire"
et peuvent être facilement identifiés par la disposition
du terminal. Sur l'ancien formulaire, les terminaux sont bloqués
par trois, un bloc à gauche et un autre bloc à droite
du téléphone, le tout en bas du panneau arrière.
Il dispose également de trois terminaux internes. Le New Form
comporte quatre bornes internes et six bornes en ligne droite, au
bas du panneau arrière.
Il y a un relais sur ces téléphones et le mécanisme
de sonnerie a été supprimé, une sonnerie externe
aurait donc été fournie.
Ce modèle était généralement utilisé,
mais en 1898, il en restait peu en service. Des batteries Leclanche
(forme pot poreux) doivent être utilisées, sauf si le
circuit est exceptionnellement long et souterrain ou très fréquenté.
Dans de tels cas, l'autorisation peut être obtenue pour utiliser
des batteries d'agglomérats à 6 blocs pour parler. Deux
cellules doivent être utilisées pour parler et deux pour
les communications locales. les circuits locaux.
Courant requis pour les relais, 16 milliampères. Courant requis
pour Bell s, 20 milliampères.
Nouvelle forme dans un agencement simple
Utilisé sur des circuits directs ne dépassant pas une
résistance de 200 ohms. La sonnerie est distincte du téléphone.
Aucun relais n'est installé dans cet arrangement.
Nouvelle forme avec relais
Elle a été utilisée sur des circuits qui dépassent
une résistance de 200 ohms ou qui ont des bureaux intermédiaires.
Un relais est installé qui actionne la sonnerie externe.
|
Le relais a été ajusté
avec une « polarisation » suffisante pour l'empêcher
de répondre au courant permanent de la batterie Daniell
à 5 cellules . Un bloc de résistance doit être
inséré dans le circuit relais pour réduire
le courant permanent à entre 18 et 20 milliampères.
Entre ZE et C sont connectées
les deux cellules Leclanche nécessaires au microphone.
Entre EC et ZE cinq cellules Daniell. Lorsque le levier gauche
est abaissé, cette batterie est connectée en permanence
à la ligne.
Ceci constitue la particularité du système, car
il fonctionne en circuit fermé, un courant de batterie
passant toujours par la ligne lorsque l'instrument n'est pas
utilisé. Aucun retour de terre n'a été
utilisé sur cet instrument, des circuits doubles ou métalliques
étant presque exclusivement employés, et ceux-ci
étaient absolument nécessaires, en raison du fait
que les lignes passent à proximité immédiate
de circuits télégraphiques à un seul fil,
dont l'induction sur un seul fil Les lignes téléphoniques
filaires rendaient la voix presque ou tout à fait inaudible
|
Type à huit bornes
On l'appelait le « téléphone universel »
car les connexions internes étaient disposées de manière
à pouvoir être utilisées danssituation ordinaire
. . Les informations ici datent de 1886 et tous les schémas
montrent l'utilisation d'un récepteur Gower.
Aucune modification des connexions internes n'était nécessaire,
mais lorsqu'un relais était placé dans le boîtier
du téléphone , les extrémités de la bobine
auraient été connectées aux deux goujons à
vis de droite, la plaque de base au quatrième goujon à
vis (en comptant à partir de la gauche). ), à laquelle
une extrémité des bobines du récepteur était
également connectée, et le bloc de contacts au fil déconnecté.
Lorsqu'un relais n'est pas utilisé, les deux goujons à
vis de droite doivent être connectés entre eux par un
fil.
Des batteries Leclanche (forme pot poreux) ont été utilisées,
sauf si le circuit était exceptionnellement long et souterrain,
ou très fréquenté. Dans de tels cas, l'autorisation
aurait été obtenue pour des batteries Leclanché
d'agglomération à 6 blocs pour parler.
Deux cellules étaient utilisées pour parler et deux
pour les communications locales. les circuits locaux.
Courant requis pour les relais, 16 milliampères. Courant requis
pour les sonneries 20 milliampères
Des sonneries ou des relais séparés
sont dans tous les cas traités comme des appareils distincts.
Le téléphone est équipé de six bornes
internes et de bornes plots, en bas du panneau arrière, numérotés
de 1 à 8, de gauche à droite.
Dans cet instrument, les deux récepteurs
Bell sont représentés réunis en parallèle.
La bobine d'induction est installée sous le boîtier et
avait auparavant une résistance de 0,5 ohms et 150 ohms respectivement
pour le primaire et le secondaire. Une bobine allant de 0,9 ohms à
1,2 ohms et 25 ohms est maintenant utilisée (bobine, induction
n°1). L'instrument est équipé de huit bornes externes,
qui correspondent précisément aux huit bornes équipant
le téléphone Gower-Bell du premier modèle. Les
deux terminaux centraux sont connectés aux lignes. De la borne
4, le courant passe à l'extrémité du bouton du
levier, le long de celui-ci jusqu'au levier de l'interrupteur gauche
en passant par le contact supérieur jusqu'à la borne
1 ; de la borne 5 au centre du levier de commutation droit, en passant
par le contact supérieur jusqu'à 3. Ainsi la sonnerie
doit être jointe entre 1 et 3. Lorsque les récepteurs
sont relevés, le bras de commutation gauche les relie, et le
bras de commutation droit relie la batterie du microphone, qui est
connectée entre 5 et 6. La borne 7 est utilisée pour
la batterie de sonnerie, qui est connectée en série
avec la batterie du microphone, qui est connectée en série
avec la batterie du microphone, qui s'unit à lui.
On voit sur le schéma de circuit que deux bornes sont reliées
entre elles par une ligne pointillée et qu'elles sont marquées
« relais ». Lorsqu'un relais n'est pas utilisé,
ces bornes sont connectées ensemble au moyen d'une liaison
filaire, mais lorsqu'un relais est utilisé, ce fil est retiré
et la bobine du relais connectée entre elles. Les contacts
du relais sont reliés aux deux fils marqués «
local ».
L'adoption de ce système uniforme
de connexion des téléphones évite toute confusion
lors du passage d'une classe d'instrument à une autre. Les
téléphones plus récents, équipés
d'émetteurs Deckert, sont reliés exactement de la même
manière.
Un relais pouvait être installé dans le téléphone
et lorsqu'un relais n'était pas installé, les bornes
étaient reliées entre elles par une liaison filaire.
Le téléphone du côté de l'abonné
est connecté comme indiqué dans le schéma ci-dessous.
On voit que la batterie employée est constituée de quatre
cellules, dont deux servent également pour le microphone et
également comme batterie locale pour la cloche. Le courant
permanent, généralement d'environ 7 milliampères,
est envoyé par les quatre cellules. La résistance de
l'indicateur au central est de 1000 ohms, donc pour des distances
raisonnables la résistance de la ligne importe peu. Le courant
circule du pôle positif de la batterie à la borne 1,
à travers le relais et le ressort du levier de commande droit,
à travers le contact arrière du bouton-poussoir jusqu'à
la ligne A, à travers l'indicateur d'échange le long
de la ligne B jusqu'à la borne 5. , et retour au pôle
négatif de la batterie.
On voit ainsi que le retrait du récepteur
des bras de commutation arrête le courant permanent, faisant
ainsi chuter l'indicateur d'échange. Cette signalisation automatique
est une des particularités du système La Poste.
Le relais du côté de l'abonné
est polarisé contre le courant permanent qui le traverse, et
afin d'effectuer une sonnerie, l'employé du central connecte
une batterie à la ligne, qui se combine avec la batterie de
l'abonné, surmontant ainsi la polarisation du relais et fermant
le circuit local. Le chemin de ce circuit local va de la fente de
la batterie à la borne 6, de là à travers la
cloche jusqu'à la borne 8, jusqu'à la vis de contact
du relais, et à travers la languette jusqu'au pôle négatif
de la batterie
Les déscriptions du type à
huit bornes ci-dessus sont générales pour toutes les
différentes situations utilisées
- Utilisation simple sur des circuits directs ne dépassant
pas 200 ohms de résistance. Ce téléphone ne contient
aucun relais. La sonnerie est externe.
-Utilisation avec relais Utilisé sur les circuits dont
la résistance dépasse 200 ohms ou auxquels des bureaux
intermédiaires sont connectés .
Deux relais étaient disponibles, le Relay 100ohms et le Relay
1000 ohms.
- Utilisation pour le centre "Bias Working",
le relais w été ajusté avec une « polarisation
» suffisante pour l'empêcher de répondre au courant
permanent de la batterie Daniell à 5 cellules. Un bloc de résistance
serait inséré dans le circuit relais pour réduire
le courant permanent entre 18 et 20 milliampères .
- Utilisation "Biais" fonctionnant
avec une batterie supplémentaire
Ce système n'était requis que lorsque deux abonnés
souhaitaient être connectés (via le central) pour communiquer
indépendamment du central.
La batterie supplémentaire, fournie avec chaque téléphone,
permet à chacun d'attirer l'attention de l'autre sans appeler
le central. Ceci s'applique principalement aux cas où un abonné
disposant de deux lignes distinctes souhaite être connecté
la nuit.
Le relais a été ajusté avec une « polarisation
» suffisante pour l'empêcher de répondre au courant
permanent de la batterie Daniell à 5 ??cellules. Une résistance
serait insérée dans le circuit du relais pour réduire
le courant permanent entre 18 mA et 20 mA.
- Utilisation du Téléphone au bureau intermédiaire
Ceci montre les connexions du téléphone et du bureau
intermédiaire. sur un circuit d'échange où un
commutateur intermédiaire.
Toutes les informations ci-dessus proviennent de l'instruction GPO
Telegraph Apparatus Connections and Circuits (datée de 1886).
Deuxième disposition du téléphone
Gower-Bell
Téléphone Gower-Bell de deuxième modèle
fabriqué par le Consolidated Telephone Construction and
Maintenance Company Limited
|
Le deuxième motif était
considérablement plus petit que le premier, mesurant
7 pouces sur 5 pouces et dépassant 6 pouces.
Le diaphragme est coloré en noir. La grande objection
à l'agencement de l'embout en porcelaine, utilisé
sur le premier modèle, réside dans le fait que
l'humidité se condense dessus et que lorsque le téléphone
est beaucoup utilisé, les odeurs les plus désagréables
sont présentes. L'embout en porcelaine a donc été
retiré et le téléphone a retrouvé
son aspect d'origine.
Les têtes de fixation de l'émetteur ont été
délibérément laissées visibles sur
la tablette de l'émetteur pour tenter d'empêcher
les utilisateurs d'utiliser la plaque comme surface sur laquelle
écrire.
L'émetteur est connecté
à deux brides à l'intérieur du boîtier.
Une vis traverse la bride de chaque côté ; joignant
ainsi le microphone aux connexions sur la carte arrière
de l'instrument.
Dans cet instrument, les deux récepteurs
Bell sont représentés réunis en parallèle.
La bobine d'induction est installée sous le boîtier
et avait auparavant une résistance de 0,5 ohms et 150
ohms respectivement pour le primaire et le secondaire. Une bobine
allant de 0,9 ohms à 1,2 ohms et 25 ohms est maintenant
utilisée (bobine, induction n°1). L'instrument est
équipé de huit bornes externes, qui correspondent
précisément aux huit bornes équipant le
téléphone Gower-Bell du premier modèle.
Les deux terminaux centraux sont connectés aux lignes.
De la borne 4, le courant passe à l'extrémité
du bouton du levier, le long de celui-ci jusqu'au levier de
l'interrupteur gauche en passant par le contact supérieur
jusqu'à la borne 1 ; de la borne 5 au centre du levier
de commutation droit, en passant par le contact supérieur
jusqu'à 3. Ainsi la sonnerie doit être jointe entre
1 et 3. Lorsque les récepteurs sont relevés, le
bras de commutation gauche les relie, et le bras de commutation
droit relie la batterie du microphone, qui est connectée
entre 5 et 6. La borne 7 est utilisée pour la batterie
de sonnerie, qui est connectée en série avec la
batterie du microphone, qui est connectée en série
avec la batterie du microphone, qui s'unit à il.
|
Schéma de circuit du deuxième
modèle (récepteur unique) Il montre un relais au milieu
du schéma.
Les bornes sont numérotées de 1 à 8 de gauche à
droite. Ce schéma de circuit se trouve également dans
un annuaire téléphonique de 1898.
On voit sur le schéma de circuit
que deux bornes sont reliées entre elles par une ligne
pointillée et qu'elles sont marquées « relais
».
Lorsqu'un relais n'est pas utilisé, ces bornes sont connectées
ensemble au moyen d'une liaison filaire, mais lorsqu'un relais
est utilisé, ce fil est retiré et la bobine du
relais connectée entre elles.
Les contacts du relais sont reliés aux deux fils marqués
« local ».
Le téléphone de bureau
de poste est également équipé d'un récepteur
dans certains cas, et dans cet instrument, les terminaux correspondent
également à ceux du Gower-Bell et du bureau de
poste « téléphone à double récepteur
».
L'adoption de ce système uniforme de connexion des téléphones
évite toute confusion lors du passage d'une classe d'instrument
à une autre. Les téléphones plus récents,
équipés d'émetteurs Deckert, sont reliés
exactement de la même manière.
|
|
Un relais pouvait être installé
dans le téléphone et lorsqu'un relais n'était pas
installé, les bornes étaient reliées entre elles
par une liaison filaire.
Le téléphone du côté de l'abonné est
connecté comme indiqué dans le schéma ci-dessu.
On voit que la batterie employée est constituée de quatre
cellules, dont deux servent également pour le microphone et également
comme batterie locale pour la cloche. Le courant permanent, généralement
d'environ 7 milliampères, est envoyé par les quatre cellules.
La résistance de l'indicateur au central est de 1000 ohms, donc
pour des distances raisonnables la résistance de la ligne importe
peu. Le courant circule du pôle positif de la batterie à
la borne 1, à travers le relais et le ressort du levier de commande
droit, à travers le contact arrière du bouton-poussoir
jusqu'à la ligne A, à travers l'indicateur d'échange
le long de la ligne B jusqu'à la borne 5. , et retour au pôle
négatif de la batterie.
On voit ainsi que le retrait du récepteur
des bras de commutation arrête le courant permanent, faisant
ainsi chuter l'indicateur d'échange.
Cette signalisation automatique est une des particularités
du système La Poste.
Le relais du côté de l'abonné est polarisé
contre le courant permanent qui le traverse, et afin d'effectuer une
sonnerie, l'employé du central connecte une batterie à
la ligne, qui se combine avec la batterie de l'abonné, surmontant
ainsi la polarisation du relais et fermant le circuit local. Le chemin
de ce circuit local va de la fente de la batterie à la borne
6, de là à travers la sonnerie jusqu'à la borne
8, jusqu'à la vis de contact du relais, et à travers
la languette jusqu'au pôle négatif de la batterie.
Schéma de circuit du deuxième modèle (double
récepteur). Il ne montre aucun relais au milieu du schéma,
le relais étant remplacé par une liaison filaire et
les fils de contact laissés prêts à être
connectés si un relais est requis .
Description opérationnelle
Fig 1 Fig
2
La partie microphone de l'émetteur est représentée
sur la figure 1 , qui représente le couvercle (partiellement
relevé pour montrer l'intérieur) qui est placé
sur l'appareil sur la base représentée sur la figure
2 . La forme du microphone est celle conçue à l'origine
par Gower et connue sous le nom d'émetteur Gower-Bell, mais
ses détails ont été modifiés et améliorés
par la Poste. Il s'agit évidemment simplement d'un arrangement
spécial du microphone original de Hughes et se compose de huit
cylindres ou crayons de carbone montés à l'arrière
d'une fine planche de pin de 7 pouces de long et 5 pouces de large.
Cette planche est montée sur un cadre en bois substantiel avec
de petits coussinets en caoutchouc indien interposés, dans
le but d' intercepter les vibrations dont le corps de l'instrument
peut être soumis. Deux bandes de cuivre mince, cc, ayant chacune
un contour angulaire, sont fixées sur la face inférieure
de la planche de pin, et sur chacune d'elles sont fixés à
quatre boutons de carbone au moyen de petits boulons en laiton passant
par le centre de chaque bouton et à travers le diaphragme,
et ayant de petits écrous sur les extrémités
inférieures ou intérieures. Les extrémités
supérieures de ces boulons dépassent de part en part
du tableau, de manière à éviter qu'il ne soit
utilisé comme pupitre d'écriture, pour lequel son inclinaison
le rendrait autrement très pratique, avec cependant le risque
d'une probable dislocation du . crayons de carbone en dessous. On
retrouve également un gros bouton central en carbone fixé
à la planche de la même manière. Les crayons de
carbone sont de petits cylindres dont les extrémités
sont rabattues pour s'insérer sans serrer dans les trous circulaires
des boutons. Ils sont disposés dans l'ordre indiqué,
qui peut être décrit électriquement comme quatre
en parallèle et deux en série. En tout, il y en a seize
contacts microphoniques.
Les bandes de cuivre cc sont reliées par des fils à
deux pièces substantielles de laiton, B, dont une seule est
représentée sur la figure 1 . Lorsque le couvercle est
mis en place sur la base AA (Fig. 2 ), ces blocs sont vissés
fermement aux pièces en laiton bb en forme d'angle, établissant
un bon contact électrique. L'autre appareil représenté
au tableau est constitué des leviers L1 L2 , permettant de
suspendre les récepteurs lorsqu'ils ne sont pas utilisés.
Ce processus de raccrochage modifie les contacts aux extrémités
des leviers de C1 à C2 et de C3 à C4 , respectivement.
Le bobine d'induction est en I et il y a huit bornes à vis
le long de la partie inférieure de la carte, qui restent exposées
lorsque le couvercle est vissé.
Lorsqu'un relais n'est pas installé, un lien filaire est inséré
en position S sur la fig. 3
Fig 3
Les liaisons entre les différentes pièces sont réalisées
par des fils à l'arrière de la carte et sont schématisées
en la figure 3 , où les huit vis des bornes au bas de la carte
sont numérotées pour référence. La bobine
d'induction est représentée par des spirales fines et
épaisses, et il y a un bouton poussoir p pour la sonnerie ,
non représenté sur les autres figures. Les récepteurs
RR sont représentés suspendus aux leviers L1 L2 , les
cordons qui y sont attachés étant constitués
de fils jumelés dont les autres extrémités sont
reliées aux vis de la platine ; les vis elles-mêmes étant
tellement interconnectées que les deux récepteurs sont
en parallèle. Les différentes lignes droites fines représentent
les fils de connexion isolés d'un autres à leurs croisements
sur le schéma.
Lorsqu'il est utilisé pour des travaux "simples"
sur des lignes courtes dont la résistance n'excède pas
2 00 ohms, une sonnerie tremblante ordinaire est fixée aux
bornes 1. et 3, les fils de ligne sont fixés aux bornes 4 et
5, et une batterie divisée de cellules Leclanché à
5, 6 et 7. Dans ce cas, les bornes 2 et 8 ne sont pas utilisées.
Un fil est inséré à la position de la ligne pointillée
s.
Comme indiqué, l'appareil est prêt à recevoir
un « appel ». Un courant arrivant par le fil de ligne
vers 4 passe par p jusqu'au centre du levier L2 , puis par le ressort
C4 et le fil s jusqu'à la borne 1, par la cloche jusqu'à
la borne 3, puis par le ressort C2 , levier L1 , pour borne 5, et
retour par l'autre fil de ligne. La cloche sonne ainsi sans que le
courant ne traverse d'autres résistances que celles de fils
de liaison et des contacts.
Les récepteurs RR étant maintenant décrochés
et portés aux oreilles, les courants arrivant par les fils
de ligne ont un parcours totalement différent. En arrivant
à la borne 4, un courant passe par p vers L2 comme auparavant,
mais maintenant le contact est établi avec le ressort C3 ,
au lieu du ressort C4 . Depuis C3 le courant traverse la fine spirale
de la bobine d'induction, traverse les deux récepteurs en parallèle,
puis jusqu'à L 1 , et revient vers la ligne par la borne 5.
Le message téléphonique est donc entendu dans les récepteurs.
Pour la transmission, le circuit ci-dessus est soumis à une
action inductive par la spirale primaire de la bobine d'induction,
et les courants induits empruntent le chemin qui vient d'être
tracé . La spirale primaire est en circuit avec la batterie
et le microphone, ce qui provoque les pulsations sonores dans le courant
de la batterie. Le courant de la batterie prend le parcours suivant
: - Partant de la borne 6, il traverse la spirale épaisse de
la bobine d'induction jusqu'au bloc B2, puis traverse le microphone
M jusqu'à bloc B1 , à travers le ressort C1 jusqu'à
L1 , et de retour au bloc B1. batterie par la borne 5. Ainsi tout
changement de résistance en M modifie ce courant. Les changements
de résistance requis s'obtiennent simplement en parlant à
proximité et en direction de la planche inclinée (Fig.
1) , qui porte sur sa face inférieure les seize contacts microphoniques.
Il nest ni nécessaire ni conseillé de crier ou
de parler fort au conseil dadministration. Une énonciation
claire et distincte sur un ton de conversation ordinaire, avec la
bouche de l'orateur à dix ou douze pouces du tableau, donne
d'excellents résultats si la ligne est en bon état de
fonctionnement.
Le circuit pour appeler le central ou le correspondant distant est
très simple. Lorsque le bouton P est enfoncé, le ressort
p rompt le contact à gauche et entre en contact avec le bouton
A situé en dessous. Le courant de la batterie pleine partant
de la borne 7 passe par A et p jusqu'à la borne 4, loin vers
le lointain extrémité éloignée et revient
à la batterie par l'autre ligne via la borne 5.
Nous avons décrit le parcours des
différents courants lorsque l'appareil est utilisé sur
une simple ligne téléphonique. Sans altérer les
connexions internes, il peut également être utilisé
dans un central ou dans un central intermédiaire, ou encore
dans un bureau d'abonné ordinaire. Si nécessaire, un
relais peut être inséré pour la sonnerie. Elle
s'applique donc à toutes les exigences habituelles du travail
téléphonique ordinaire.
Il reste seulement à ajouter que les récepteurs Bell
sont du type bipolaire , très peu modifié par rapport
au modèle de Siemens et Halske
Aucune date d'introduction n'a encore été trouvée
pour cet appareil, mais cela devait être après 1891 et
avant 1901 (le brevet du récepteur Bell a été
étendu en 1891 et le téléphone n° 17 était
disponible vers 1901). La disposition des composants et les schémas
de circuit du téléphone du 2ème modèle
montrent que le panneau arrière et les composants ont été
utilisés comme base pour les téléphones n °
17 , 19 et 21. , les seules différences étant un nouveau
boîtier avant et un émetteur Deckert. Le
schéma de circuit du 2e modèle, récepteur simple,
modèle est le même que celui du téléphone
n° 17 et du 2e modèle, récepteur double, modèle
est le même que celui du téléphone n° 19.
Les téléphones Gower-Bell
ont été fournis dans le monde entier, mais tous les
téléphones Gower-Bell produits pour le GPO étaient
clairement marqués sur le devant du boîtier avec une
plaque émaillée.
Utilisation de ce modèle hors GPO, peut-être
dans le métro de Londres
En octobre 1888, le directeur général se plaignait de
l'efficacité des vieux instruments télégraphiques
à aiguille unique ; les messages étaient mal compris
(ou pas pris du tout) là où les signaleurs étaient
lents ou manquaient des compétences nécessaires, en
particulier dans les cabines de la Circle Line où les intervalles
entre les trains étaient si courts que le personnel occupé
n'avait pas le temps nécessaire pour prendre les messages correctement.
Il a demandé que les instruments soient remplacés par
des téléphones ne nécessitant aucune expérience.
Cela a dû être accepté avec une certaine vigueur.
Des instructions datées de février 1889 expliquent que
des téléphones avaient été fournis «
à chaque gare et poste de signalisation intermédiaire
» entre Aldgate et Notting Hill Gate et entre Baker Street et
Rickmansworth dans le but d'améliorer la communication sur
le fonctionnement des trains ; ceux-ci avaient évidemment entièrement
remplacé l'utilisation d'« instruments parlants »
qui avaient été supprimés sur ces sections. Les
instructions indiquaient que chaque station disposait de deux instruments
téléphoniques, l'un se connectant à la station
ou au poste de signalisation situé devant et l'autre à
celui de l'autre côté. Chaque téléphone
était équipé de deux récepteurs séparés,
qui devaient tous deux être utilisés (impliquant l'utilisation
d'instruments Gower Bell) et d'un seul bouton-poussoir qui faisait
sonner la cloche du téléphone à l'autre extrémité
de ce circuit. Il nexistait à cette époque aucun
système déchange ni aucune autre interconnexion
entre les instruments. Malheureusement, l'avis semble remplacer les
instructions datées de décembre 1885, ouvrant la possibilité
que les téléphones aient été installés
puis, avec quelques modifications en 1889, peut-être la suppression
des télégraphes. (Tiré de London Transport Telecommunications
par M. Horne).
Au Japon En 1893, le service téléphonique a commencé
dans la région d'Osaka-Kobe au Japon en utilisant deux systèmes
de commutation manuelle et 224 téléphones téléphoniques
Gower-Bell.
En Afrique du Sud Un téléphone Gower/Bell a été
utilisé lors de l'ouverture du premier central téléphonique
public en Afrique du Sud le 1er mai 1882.
sommaire
En 1882, le téléphone
Gower-Bell devint l'appareil standard du GPO avec 20 000 appareils
commandés.
Il y avait deux types d'instruments Gower-Bell utilisés par la
poste britannique. Le premier modèle utilisait des tubes pour
recevoir la parole (bien que certains aient ensuite été
équipés de récepteurs Bell) et le deuxième
modèle, qui avait un boîtier plus petit et utilisait uniquement
des récepteurs Bell pour la réception de la parole.
Au Portugal, l'Edison Gower Bell a commencé
à fonctionner à Lisbonne en 1882. En 1887, elle a été
vendue à l'Anglo Portugais Telephone Co. qui a maintenu un monopole
à Lisbonne et à Porto jusqu'en 1968.
En 1886, il était connu sous le nom de téléphone
universel, ainsi appelé parce qu'il pouvait être
adapté pour être utilisé dans pratiquement toutes
les conditions susceptibles d'être rencontrées dans le
service postal britanique.
Il est probable que les conduits acoustiques de certains téléphones
aient été remplacés après l'expiration des
brevets de Bell (1891).
Le téléphone conservait toujours l'émetteur Gower,
avec embout, mais le récepteur et les tubes avaient cédé
la place à une paire de récepteurs Bell.
La société Gower-Bell a appelé l'instrument le
« téléphone à haut-parleur Gower-Bell ».
Le téléphone Gower-Bell a remplacé le Crossley
(fabriqué par Blakey et Emmott) qui était le premier téléphone
du bureau de poste.
Certains téléphones ultérieurs
ont été équipés d'un émetteur de
type Hunnings. Celui-ci était connu par le PO sous le
nom d'« émetteur granulaire » et la couverture des
téléphones Gower-Bells ultérieurs prévoyait
la fixation d'un « émetteur Deckert ».
Lorsque la sonnerie et les récepteurs
ont été introduits, le Gower-Bell était fourni
sous forme d'instrument à récepteur unique ou à
double récepteur. Les téléphones étaient
fournis avec les cordons récepteurs, mais les récepteurs
seraient obtenus et installés localement.
Un relais pourrait également être installé à
l'intérieur du boîtier du téléphone. La bobine
serait connectée aux deux postes marqués "Relais".
Lorsqu'un relais n'est pas installé, les deux bornes sont reliées
entre elles par un fil.
sommaire
Le centre téléphonique
à courant permanent
Ceci nest quun aperçu
et ne donne pas tous les détails du fonctionnement du central .
Ces échanges de courant permanents étaient généralement
utilisés par la Poste à partir de 1880 jusqu'à leur
remplacement par les systèmes plus avancés Mà agneto,
CB (batterie locale) et CBS. Tous ces centres étaient manuels.
Ce qu'il faut retenir, c'est que nous sommes aux premiers jours de l'utilisation
du téléphone comme moyen de communication et que les personnes
susceptibles d'utiliser un téléphone étaient déjà
en communication avec d'autres par télégramme ou par leur
utilisation personnelle d'un instrument ABC. Il y avait également
d'autres compagnies de téléphone en activité et celles-ci,
en particulier la National Telephone Company (NTC), avaient des
connexions aux centraux du GPO, afin que les appels longue distance puissent
être acheminés.
Les lignes entre les centraux de la Poste et les centraux NTC étaient
appelées « Jonctions » tandis que les lignes entre
les centraux de la Poste étaient appelées « Trunks
».
Les 3 types de Tableaux de distribution
- Le Tableaux de distribution A :
Le système utilisait également des indicateurs électromagnétiques
car aucune lampe miniature n'avait été fabriquée
et les deux grands galvanomètres étaient à installer
dans les tableaux de distribution. Les indicateurs étaient de différents
types selon la manière dont ils étaient utilisés.
Un autre point intéressant est que le Royaume-Uni a essayé
des panneaux avec prises horizontales ou de table avec un portique au-dessus
des panneaux qui abritait les cordons et les indicateurs. Pur éviter
la poussière, une pompe d'aspiration a été utilisée,
mais après un certain temps, ils sont tombés en disgrâce
et des vérins montés verticalement ont été
utilisés en raison de leur facilité d'entretien et d'accès.
Ceux-ci sont utilisés
dans les très petits bureaux où il y a moins de 3 lignes
principales, une section de type "A" est utilisée.
Sur une section de commutation "A",
trois paires de chevilles, avec leurs trois touches parlantes, six
touches de sonnerie et des indicateurs de sonnerie correspondants,
sont installées.
Les indicateurs à sonnerie sont placés en haut de
la section, les indicateurs à auto-restauration étant
placés en haut.
Sous les galvanomètres d'échange se trouvent les relais
indicateurs polarisés correspondant aux troncs, dont les
ressorts de commutation correspondants se trouvent au bas du tableau.
A côté des relais principaux se trouve un espace pour
dix indicateurs de chute polarisés de la forme décrite
précédemment.
Les lignes des abonnés sont reliées aux ressorts extérieurs,
tandis que les ressorts intérieurs sont reliés à
l'indicateur. L'obturateur est maintenu par le courant permanent,
qui dévie également l'aiguille vers la droite. Lorsque
le courant permanent est arrêté par la suppression
des récepteurs, l'obturateur descend et attire l'attention
de l'opérateur.
Il y a trois indicateurs à rétablissement
automatique attachés aux trois circuits entre le commutateur
et le central de la société nationale.
|
|
Les jonctions se terminent toutes par des ressorts
d'interrupteur à cinq points, et aucun indicateur n'y est installé.
Les contacts locaux sont précisément ceux décrits dans
le cas de la section « A ».
- Le Tableaux de distribution"B"
Lorsqu'il y a de trois à cinq lignes réseau, une section
de commutation B est utilisée.
La section « B » a exactement
la même taille et la même forme que la section «
A » décrite précédemment ; mais une bande
de cinq ressorts d'aiguillage à cinq points est ajoutée
pour accueillir les jonctions supplémentaires.
En plus de cela, six paires de cordons, ainsi que les touches de
sonnerie et de parole nécessaires, sont fournies.
Dans certains cas, deux indicateurs visuels sont ajoutés
; mais c'est une question qui sera traitée plus tard.
Les dispositions sont présentées
dans la figure ci-contre, à l'exception du fait que le fil
de service vers la société se termine par l'un des
indicateurs à rétablissement automatique.
En cas de problème, une jonction peut être utilisée
en laissant une cheville à chaque extrémité
et en laissant ainsi les indicateurs de sonnerie dans le circuit.
|
|
- LE COMMUTATEUR "C"
Dans tous les grands bureaux, des sections
d'interrupteurs du type "C" sont installées.
Là où l'on estime que le nombre de sections de commutation
est susceptible de passer à quatre, c'est-à-dire .,
lignes réseau ou plus, il n'est pas souhaitable de fixer
des sections "B", car changer une section "B"
en section "C" est un peu difficile et coûteux.
Pour prendre un exemple, un certain bureau,
au moment du transfert, ne disposait que de douze ou treize lignes
réseau ; mais ici des sections "C" ont été
installées, et la sagesse de cette politique est démontrée
par le fait qu'une section supplémentaire a été
récemment fixée.
Dans un autre cas, le nombre de troncs était à peu
près le même, mais leur croissance était si
improbable que des sections "B" ont été
installées.
Le principal point de différence
entre un tronçon "B" et un tronçon "C"
réside dans la disposition du circuit de transfert ; indicateurs
et ressorts de commutation, pour dix circuits de transfert étant
installés au lieu de deux, comme dans les sections "B".
Ceux-ci sont montés en quatre bandes. La bande supérieure
est
constituée de cinq visuels, en dessous desquels est placée
la bande de cinq interrupteurs-ressorts qui leur correspondent ;
viennent ensuite les cinq seconds visuels et ressorts de commutation.
Deux circuits de transfert sont prévus de la section 1 à
la section 3 et deux de 1 à 4. La section 2 peut atteindre
tout sauf la section 4, entre laquelle deux circuits sont prévus.
|
|
Tableaux de section « C »
CARTE DE TRANSFERT DE LIGNE
Il sera tout à fait évident que lorsqu'un grand nombre
de sections de commutateurs interurbains doivent être équipées
de circuits de transfert, des circuits directs de chaque section vers toutes
les autres sections du central seraient totalement irréalisables.
Lorsqu'il est possible d'adopter ce système, il est évidemment
souhaitable de le faire, car il permet d'économiser des opérations
de commutation qui, aussi intelligemment exécutées soient-elles,
prennent du temps. Il est quelque peu difficile de dire combien de sections
peuvent être traitées de cette manière, tant les conditions
varient. Par exemple, un bureau peut disposer de quarante lignes réseau,
dont douze à destination d'une ville. Là encore, en considérant
soigneusement la disposition des troncs sur les sections, le travail de
transfert peut être réduit au minimum. D'une manière
générale, nous pouvons dire que lorsque le nombre de sections
dépasse six ou huit, une commission de transfert sera indispensable.
La planche de transfert constitue le lien de
liaison entre les différentes sections. Il y a des circuits depuis
chaque section de la pièce jusqu'au tableau de transfert, et des
moyens pour les connecter ensemble de toute manière prescrite sont
fournis. Afin de rendre le travail aussi rapide que possible, les circuits
entre les sections et la carte de transfert sont divisés en deux
groupes, appelés circuits A et B. Les circuits A sont ceux sur
lesquels l'opérateur de section transmet un appel à l'opérateur
de la carte de transfert. Les circuits B sont ceux sur lesquels ce dernier
transmet à nouveau l'appel à la section de commutation requise.
Les circuits A sont alors utilisés vers l'extérieur et les
circuits B vers l'intérieur des sections. A chaque section sont
attribués trois circuits A et deux circuits B , c'est-à-dire
que l'opérateur de section peut renvoyer trois appels et en recevoir
deux simultanément si nécessaire.
Les circuits A sont ceux sur lesquels les appels arrivent vers la carte
de transfert, et ceux-ci sont placés sur le bureau incliné
(Figure 93). Les visuels liés à ces circuits se trouvent
en haut du pupitre incliné, et immédiatement en dessous
se trouvent les touches combinées dont le but est de permettre
à l'opérateur de transfert de parler et de signaler sur
n'importe quel circuit. La boucle de chaque circuit se termine par une
cheville, et sur ce circuit il n'y a absolument aucun appareil. Ces patères
sont visibles au-dessus du bureau. Chaque circuit A est fourni avec une
cheville, un indicateur visuel et une clé combinée. On remarquera
que la planche représentée n'est qu'à moitié
montée ; mais il est bien entendu très simple d'ajouter
des appareils supplémentaires lorsque cela est nécessaire.
Tableaux de transfert de sections de lignes principales
LES INDICATEURS
Indicateur n°2A et Indicateur n°2A
Indicateur visuel Ce drapeau indicateur aligne la section noire
avec les fentes sur le panneau avant. Lorsqu'il est utilisé, la
section blanche s'affiche.
Indicateur, auto-restauration : Ce relais est doté de deux
bobines. Un pour actionner le rabat et un pour restaurer le rabat.
Ceci nest quun aperçu et
ne donne pas tous les détails du fonctionnement du centre téléphonique.
Ces téléphones fonctionnaient sur les échanges de
courant permanent qui étaient généralement
utilisés par la poste à partir de 1880 jusqu'à leur
remplacement par les systèmes à Magneto, CB et CBS plus
avancés. Tous ces centres téléphoniques étaient
manuels.
sommaire
Gower se marie à Paris le 22 janvier 1883 avec la célébre
cantatrice Lillian Norton.
Le couple se sépare au printemeps 1884, Lillian continant sa
prenante carrière pour chanter dde ville en ville
Gower continua à assouvir sa passion, le vol en ballon.
Lu dans la revue "La Nature"
du 20 semptembre 1884 :
Lundi 8 septembre 1884, nous avons exécuté en compagnie
de M. Frédéric S. Gower, linventeur américain
bien connu du téléphone qui porte son nom, une ascension
en ballon ; et rarement, il ma vait été donné
dadmirer un tableau plus grandiose de nuages amoncelés.
Le départ a eu lieu de notre atelier aérostatique, près
le Point-du-Jour, à midi 45 minutes. Nous avons traversé
Paris dans sa plus grande largeur, passant successivement au-dessus
du Champ-de-Mars, du Luxembourg, du Panthéon et de la place des
Nations, nous dirigeant ainsi de lEst à l'Ouest. Au delà
de Vincennes, nous nous sommes élevés au-dessus des cumulus
qui planaient dans le ciel, et nous avons atteint laltitude de
1900 mètres où la température était de 7°
seulement. Au-dessus des nuages, il y avail un autre courant aérien
qui formait avec le premier, un angle très appréciable,
et qui se déplaçait du Nord-Ouest vers le Sud-Est. Les
nuages flottaient à la partie supérieure du courant de
terre ; on les voyait courir à quelques centaines de mètres
au-dessous de la nacelle ; ils passaient les uns à la suite des
autres, comme dimmenses montagnes de neige, et quelques-uns dentre
eux atteignaient des proportions énormes, ayant plusieurs centaines
de mètres de hauteur, et plus dun kilomètre de longueur.
Au-dessus de cette première couche de nuages qui sétendaient
à 700 mètres daltitude, il y avait, à 5000
mètres de hauteur environ, une seconde nappe de nuages, quil
nous a été impossible de iraverser, en raison du petit
volume de l'aérostat (550 mètres cubes). A 3 heures nous
avons opéré notre descente, revenant à terre, par
suite de la condensation du gaz, avec une très grande rapidité.
Latterrissage eut lieu par un vent violent, mais dans de très
bonnes conditions, à Nangis (Seine-et-Marne), après un
parcours de 70 kilomètres.
Par une singulière coïncidence, la semaine précédente,
mon frère Albert Tissandier, accompagné du même
voyageur M. F.-S. Gower, avait pris terre, avec le même ballon,
presque dans la même localité, à Vimpelles (Seine-
ct-Marne). Létat atmosphérique pendant ce voyage
nétait plus le même, et les observateurs restèrent
immergés dans des massifs de brume grisâtre offrant parfois
aussi cependant, des scènes majestueuses à contempler
et des effets de nuages très curieux.
Gaston TISSANDIER
Aussi dans "La Nature" du 13 juin 1885 : La traversée
de la Manche en ballon.
Nous apprenons que M. Frédéric Gower, linventeur
du téléphone qui porte son nom, vient de réussir
avec grand succès la traversée de la Manche en ballon,
dans un petit aérostat de soie de 566 mètres cubes, appelé
Peace. Parti de Hythe près Folkestone le 1 er juin, à
midi 15 minutes, M. Gower sest élevé seul dans les
airs avec un poids considérable de lest, et il a touché
terre, à quatre heures du soir sur la côte française,
dans le voisinage dEtaples au sud de Boulogne. M. Gower après
cette belle traversée a ramené son matériel à
Calais où il se dispose à exécuter un nouveau voyage
aérien. M. Gower nest pas un débutant en navigation
aérienne; il a exécuté antérieurement plusieurs
ascensions intéressantes avec MM. Tissandier et avec M. Lachambre.
Triste sort, le 18 juillet 1885, Gower
décolla de Cherbourg, pour une excursion en ballon et ne fut
plus jamais revu.
Dans "La Nature" du 01
aout 1885 : DEUX BALLONS PERDUS EN MER
Les journaux quotidiens ont annoncé la double catastrophe
qui vient accroître la liste déjà longue des victimes
de laéronautique. Mais, parmi les nouvelles contradictoires
souvent publiées à la hâte, on na pas encore
été exactement renseigné ; nous allons nous efforcer,
après informations prises, de reconstituer exactement lhistoire
de ces drames, qui paraissent avoir coûté la vie à
deux hommes de cur et dénergie, M. Eloy et M.
Gower.
- M. Eloy est un aéronaute de profession, ami de M. Lhoste,
lheureux voyageur aérien océanique, qui a exécuté
de nombreuses ascensions au-dessus de la mer, et qui a traversé
le Pas de Calais, à deux reprises différentes. Homme jeune
et courageux, très épris de son art, M. Eloy s était
engagé à exécuter une ascension à Lorient
à loccasion de la fête nationale du 14 juillet, dans
un aérostat de petite dimension, gonflé au gaz de léclairage.
Il séleva à 6 h. 50 m. aux applaudissements de la
foule, et il ne tarda pas à se diriger au-dessus de lOcéan.
Bientôt le ballon dépassa les bateaux envoyés à
son secours, et qui avaient quitté le port en même temps
que lui. Il fut impossible aux marins de rejoindre laéronaute,
et, quand la nuit vint, on perdit celui-ci de vue. Le surlendemain, des
marins trouvèrent au large de l île de Croix la casquette
et la jaquette de laéronaute, surnageant à la surface
de la mer; un peu plus tard, un voilier, le Duc, partant pour la Suède,
annonça quil avait rencontré, au delà de Belle-Ile
en Mer, un ballon encore gonflé, mais sans aéronaute. Il
est présumable quEloy aura essayé de gagner lîle
de Croix à la nage et quil aura péri sans avoir pu
être sauvé par un navire le 14 juillet, il paraît,
hélas ! à peu près certain quon ne peut
plus douter du sort de linfortuné aéronaute.
- M. Frédéric A. Gower est un ingénieur américain
bien connu ; inventeur du système de téléphone qui
porte son nom, ami de M. Graham Bell, ayant gagné une fortune par
ses découvertes, il soccupait avec passion, depuis quelques
années, de laéronautique, et voulait créer
un nouveau système de ballons-torpilles fonctionnant automatiquement
dans latmosphère. M. Gower, homme jeune et sympathique, aimé
de tous ceux qui lont connu, avait beaucoup dénergie,
beaucoup de sang-froid, mais peut-être trop de témérité.
Mon frère et moi, nous avions exécuté avec lui plusieurs
ascensions à notre atelier aérostatique dAuteuil,
où nous avions été heureux de lui donner lhospitalité.
M. Gower, après ses premiers essais de ballons libres automatiques,
était allé en Angleterre. Il avait traversé la Manche,
dans son aérostat, de Douvres à Boulogne, puis il sétait
installé à Cherbourg, dans le but dexpérimenter
à nouveau ses ballons automatiques et de traverser la Manche une
seconde fois, de Cherbourg en Angleterre.
Vers le milieu de juillet, deux frégates américaines et
une frégate russe vinrent à Cherbourg. M. Gower en profita
pour faire dabord, le vendredi 17, une ascension de courte durée
avec un officier russe. Il descendit sur terre au Vaast, à 22 kilomètres
de Cherbourg. «
Le samedi 18, nous écrit le directeur de lusine
à gaz de Cherbourg, M. A. Ploquin, M. Gower partit seul dans son
ballon la Ville d'Hyères, précédé de son petit
aérostat automatique. Le temps était beau, bonne brise,
mais le vent ne pouvait le mener en Angleterre. Il prévoyait toucher
terre à Dieppe. Il partit à 1 h. 45 m. de laprès-midi;
à trois heures, le sémaphore de Gatteville le signala.
Puis nous nen avons plus entendu parler. « Le lundi suivant,
le capitaine dun petit navire entrait en rade de Cherbourg rapportant
le ballon automatique quil avait trouvé à 50 milles
de Barfleur, vers 5h,1/2 du soir samedi 18 courant, et il dit avoir vu
le ballon avec nacelle descendant sur la moi à 20 milles plus loin,
autant quil a pu en juger, sélever et sabaisser
plusieurs fois, puis navoir rien vu pendant 10 minutes ou 15 minutes,
après quoi il la vu sélever de nouveau très
rapidement et disparaître. Il ne peut dire si à ce moment
il était dépourvu de sa nacelle.
« Dautre part, jai télégraphié
à Dieppe doù il ma été répondu
que la barque de pêche le Phénix avait trouvé le ballon
la Ville dHyères à 15 milles de Dieppe à 7
heures du soir le 18, mais quil navait pas de nacelle, et
que les cordages avaient été coupés au couteau. »
Il est probable que le ballon traînant en mer et séloignant
du bateau à bord duquel laéronaute espérait
le salut, M. Gower aura coupé les cordes de laérostat,
pour flotter dans sa nacelle dosier à la surface de lOcéan.
Le secours attendu ne sera pas venu ! Il se peut encore que la nacelle
ait été séparée pendant le sauvetage, mais
alors on aurait probablement des nouvelles de ce sauvetage; il se peut
enfin quelle était abandonnée comme lest, laéronaute
restant dans le cercle dont il aurait été séparé
postérieurement. Quoi quil en soit, il est à craindre
que le sort de M. Gower ne soit le même que celui dEloy.
Malgré la douleur que nous causent ces catastrophes, nous ne pouvons
nous empêcher dajouter quil est bien téméraire
de sengager au-dessus de la mer, avec un aérostat de petite
dimension, sans dispositions spéciales, et incapable de séjourner
longtemps dans latmosphère.
Gaston TISSANDIER
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