CROMMWELL VARLEY a t'il été le premier
à transmettre la parole sur un fil électrique ?
Cromwell Fleetwood Varley , (6 avril 1828
- 2 septembre 1883) était un ingénieur anglais, particulièrement
associé au développement du télégraphe électrique
et d'un des premiers câbles télégraphiques transatlantiques
. Il s'est également intéressé à la parapsychologie
et au spiritisme.
Né à Kentish Town , Londres , Cromwell
Fleetwood Varley est le deuxième d'une famille de dix enfants.
Son père était Cornelius Varley , un membre actif de la
Society of Arts (Royal Society of Arts ), surtout connu pour ses recherches
scientifiques. Sa mère était Elizabeth Livermore Straker.
Les frères de CF Varley, Samuel Alfred Varley et Frederick Henry
Varley, étaient également des améliorateurs et
des inventeurs dans le domaine de la télégraphie . La
famille croyait les descendants d' Oliver Cromwell et du général
Charles Fleetwood , d'où ses prénoms. La famille était
sandemanienne , faisant partie de la même congrégation
que Michael Faraday , mais Varley n'a pas poursuivi son association
avec la secte jusqu'à l'âge adulte. Un de ses cousins germains
était le microscopiste Andrew Pritchard .
La maison de M. Cornelius Varley était une sorte de musée
de bric-à-brac scientifique. Les appareils électriques
et scientifiques étaient les seuls jouets, et un atelier et un
laboratoire étaient le terrain de jeu dans lequel ses fils passaient
la plupart de leur temps libre.
Du point de vue d'un maître d'école, Cromwell
Varley était loin d'être un garçon modèle,
les cours étant pour lui aussi ennuyeux que la construction de
batteries galvaniques et les expériences étaient un délice.
Lorsque l'électrotypage attira l'attention du public, M. Varley
devint un électrotypeur enthousiaste et, alors qu'il était
encore jeune, il construisit une batterie en terre, utilisant les conduites
d'eau pour un élément et plusieurs boisseaux de coke enfouis
dans la terre pour l'autre. Avec cette pile dont l'action était
très lente, il prenait plus d'un électrotype. C'était
un manipulateur habile et extrêmement minutieux et persévérant
dans tout travail qu'il entreprenait pour son propre compte. Son manuel
préféré était les « Conférences
sur l'électricité » de Noad ; les conférences
auxquelles il était le plus heureux d'assister étaient
celles prononcées par Grove à la Royal Institution. Les
batteries ont été décrites quelque part comme «
du cuivre et du zinc, de lacide et de la puanteur », mais
ce nétait pas le cas pour Cromwell Varley. Amalgamer les
zincs, charger les batteries, les vider ensuite et laver les plaques,
si fastidieuses pour la plupart des gens, ne lui posaient aucun problème.
On peut donc à juste titre prétendre au nom de M. Varley
qu'il était électricien par sélection naturelle
et non, comme beaucoup de nos ingénieurs télégraphistes,
par la force des circonstances.
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En 1846, il entra au service de la Compagnie du Télégraphe
Électrique (Electric Telegraph Company)
et, deux ans plus tard, il fut nommé assistant du surintendant
des travaux routiers. Les fils souterrains de cette époque étaient
des fils de cuivre recouverts de coton, isolés par un mélange
de résine et de goudron de Stockholm enfermés dans des
tubes de plomb, et étaient une source de grands problèmes
du fait de leur panne constante. M. Varley se retrouva ici dans son
élément spécial, localisant avec une relative facilité
la position des défauts intermittents (ce qui déconcerta
tellement ses collègues), coupant les parties défectueuses
et réparant les fils. Il expérimenta ces fils, reconnut
qu'ils possédaient des conditions favorables à la manifestation
de l'induction, en observa des indications et utilisa cette indication
comme test d'isolation.
L'introduction des fils recouverts de gutta-percha en
1849 a grandement amélioré l'isolation des lignes souterraines,
et M. Varley a utilisé la capacité du fil isolé
à retenir une charge statique, comme un test plus approfondi
de la perfection de l'isolation que celle de la déflexion d'un
galvanomètre. À la fin de 1851, M. Varley eut l'occasion
d'expérimenter sur une longueur de dix milles de fil recouvert
de gutta-percha. Entre autres expériences, ce fil a été
chargé statiquement par 300 cellules de batterie, et déchargé
comme un pot de Leyde ordinaire à travers le corps humain, un
choc très puissant et désagréable étant
ressenti. La conclusion à laquelle M. Varley arriva alors fut
que si des fils recouverts de gutta-percha étaient employés
pour des circuits d'une longueur considérable, l'induction se
manifesterait si puissamment qu'elle offrirait de sérieux obstacles
à la télégraphie. Ces points de vue ont été
représentés au siège, mais ils n'ont pas été
pris en compte. Quelques années plus tard, des circuits souterrains
furent établis entre Londres, Birmingham, Manchester et Liverpool,
lorsque l'induction se manifesta à un degré aussi grand
ou plus grand que ne l'avait prévu M. Varley. Cette manifestation
était considérée par ses collègues comme
un phénomène nouveau, imprévisible. Faraday fut
consulté pour les aider à sortir de leurs difficultés,
et il en fit le sujet d'une conférence instructive, dans laquelle
il qualifia ce phénomène de « forte confirmation
de la véracité des vues qu'il avait avancées dès
1838 ». »
Lheure de M. Varley était désormais venue. Il fut
nommé ingénieur télégraphiste du district
de Londres en 1852, mais à partir de ce moment il devint pratiquement
le conseiller en électricité de l'Electric and International
Telegraph Company.
Le 16 février 1854, M. Varley déposa son premier brevet
pour ce qu'on appelle le système à double courant de Varley,
qui surmontait pratiquement la difficulté de travailler dans
des circuits souterrains d'une telle longueur qu'il existait alors.
Ce brevet fut rapidement suivi par d'autres brevets concernant des appareils
de traduction et d'autres fins trop nombreux pour être mentionnés.
En 1857, l'Atlantic Telegraph Company fut créée, et la
télégraphie sous-marine attira l'attention de l'Institution
of Civil Engineers et fit l'objet de plus d'un article lu devant eux.
Le frère de M. Varley, M. Alfred Varley, a soumis des articles
à l'Institution of Civil Engineers et à la Society of
Arts, sur les « qualifications électriques nécessaires
dans les longs câbles sous-marins », ainsi que sur la «
portée pratique de la théorie de l'électricité
dans la télégraphie sous-marine. .» Dans ces articles,
il démontra que les conclusions électriques sur lesquelles
était basée la construction du câble étaient
erronées, et que le plan préconisé par le Dr Siemens,
consistant à former le conducteur du câble de deux fils
séparés à une courte distance l'un de l'autre,
et enduits de gutta-percha, en utilisant l'un d'eux à la place
de la terre pour le circuit de retour, augmenterait considérablement
le retard au lieu de le réduire de moitié, comme le prévoyait
alors le Dr Charles Siemens. Ces articles ont été reproduits
dans les revues scientifiques de l'époque et, après la
panne du premier câble de l'Atlantique, M. Cromwell Varley a été
consulté et il est devenu conseiller électrique de l'Atlantic
Telegraph Company et il a également été nommé
ingénieur en chef. à la Société Électrique
et Télégraphique Internationale. C'est dans l'exercice
de ces fonctions qu'il fit apparaître l'isolant double V, dont
on peut dire qu'il est presque universellement adopté dans ce
pays. Il étendit considérablement le système télégraphique
et améliora l'isolation générale des lignes. Il
a également consacré son attention et a largement contribué
à résoudre le problème du travail rapide à
travers de longs câbles sous-marins, travaillant pendant un certain
temps en collaboration avec Sir William Thomson et Fleming Jenkin. Il
accompagna l'expédition de 1865, qui échoua, et lorsqu'en
1866 la communication fut établie avec succès entre l'Angleterre
et l'Amérique, le câble fut exploité sous les brevets
conjoints de Thomson, Varley et Jenkin.
M. Varley possédait dans une large mesure ce
pouvoir de se donner une peine infinie que Carlyle a décrit comme
l'attribut du génie. Mais dans le vrai sens du terme, il n'était
pas si original qu'il apparaissait au monde extérieur. Dans les
inventions qu'il proposait, il y avait souvent un germe, ou quelque
chose de plus qu'un germe, provenant de quelqu'un d'autre. Ce fut le
cas de son premier brevet, mais aussi de certains de ses autres. Le
multiplicateur électrique, par exemple, qui est décrit
dans les mémoires parus dernièrement chez quelques-uns
de nos contemporains comme né d'une inspiration de génie
de la part de M. Varley, aidé de deux casseroles isothermes,
et qui aurait été La base de la machine de Holtz était
en réalité basée sur le « double condensateur
électrique de Péclet », décrit dans les «
Conférences sur l'électricité » de Noad,
publiées en 1849, la seule différence étant que
les opérations manuelles successives employées par Péclet
sont ingénieusement organisées dans l'invention de M.
Varley. à effectuer en tournant une poignée. La ligne
artificielle également, qui était généralement
attribuée à M. Cromwell Varley, était en réalité
l'invention de son frère, M. Alfred Varley, qui suggéra
son utilisation pour résoudre par expérience directe le
taux de transmission à travers des circuits ayant des conducteurs
de longueur et de section variables. zone et différentes épaisseurs
de matériau isolant ; et il est décrit minutieusement
dans le document mentionné plus haut, qui fut lu devant la Société
des Arts le 30 mars 1859. Si, cependant, il faut avouer que M. Varley
a reçu une aide plus grande qu'il ne le voulait pour l'admettre,
il faut reconnaître que sa perception claire saisissait l'ensemble
du sujet chaque fois qu'une bonne idée lui était suggérée,
et qu'il travaillait sans relâche à sa réalisation
; et si son activité affirmée identifiait son nom à
l'invention, son énergie presque volcanique s'imposait contre
l'opposition, et c'est souvent à lui que revient en réalité
le mérite de sa réalisation pratique. À une occasion,
lors d'un débat public, un ingénieur télégraphiste
a affirmé être à l'origine de l'utilisation de bobines
de résistance pour tester les circuits, lorsque la réponse
d'un des collègues de M. Varley a été : «
Où sont les bobines ? Où est la preuve de leur adoption
? M. Varley a non seulement suggéré, mais il a fabriqué
les bobines et nous a montré comment les utiliser.
En 1858 Le premier câble télégraphique transatlantique
tombe en panne et Varley est nommé membre d'un comité
d'enquête, créé et présenté par le
Board of Trade et l' Atlantic Telegraph Company. Le comité présenta
son rapport en 1861 et à propos de la construction d'un deuxième
câble en 1865, Varley remplaçant Wildman Whitehouse en
tant qu'électricien en chef.
Malgré les difficultés rencontrées, le second câble
est un succès et Varley met au point de nombreuses améliorations
technologiques.
Varley était un homme d'affaires avisé et le partenariat
qu'il forma avec le 1er baron Kelvin et Fleeming Jenkin pour exploiter
leurs inventions télégraphiques respectives rapporta d'importants
bénéfices aux trois hommes.
En 1870, Varley a été le premier à
faire breveter un système de téléphone musical
:
Le cymaphen , est un type de télégraphe
capable de transmettre la parole. Brevet qu'il a appelé
cymaphène, pour la transmission de signaux sonores, et
on prétend pour lui qu'il contient l'essentiel du téléphone
moderne.
Quoi qu'il en soit, avant la date du brevet Bell, c'est-à-dire
en 1870, la musique était transmise par cet instrument depuis
le Canterbury Music-hall de Westminster Bridge Road jusqu'au Queen's
Theatre de Long Acre sur un fil télégraphique ordinaire
avec succès.
Autres activités de Varley.
Il était favorable aux revendications du spiritisme et a mené
des recherches avec son collègue médecin William Crookes
en utilisant un galvanomètre pour mesurer les phénomènes
supposé.
En 1871, il rédige un article scientifique suggérant que
les rayons cathodiques sont des flux de particules d'électricité.
Varley pense que le rayonnement cathodique est causé par la collision
de particules. Sa conviction était basée sur l'idée
que, puisque les rayons étaient déviés en présence
d'un aimant , ces particules devaient être considérées
comme porteuses d'une charge électrique.
Cela l'a amené à penser que les particules chargées
électriques devaient être déviées par la
présence d'un champ électrique. Il n'a jamais pu le prouver.
CF Varley meurt à Cromwell House , Bexleyheath, dans le Kent
, en 1883, à l'âge de 55 ans, de causes non divulguées.
sommaire
Qui est le véritable inventeur
du téléphone ?
Vous avez sans doute lu, que l'on attribue à Reis
en Allemagne, linvention du téléphone, et que cette
assertion sur le contenu dun rapport que Reis fut lut en décembre
1861 à la Société de physique de Francfort-sur-Mein.
Si nous revenons à lhistoire du téléphone,
nous devons mentionner, que les essais pour transporter au loin les sons
à laide dun moyen de transmission particulier des ondes
sonores, appartiennent à un passé déjà assez
éloigné. Ainsi lélectricien Preece nous raconte
que son compatriote, le physicien Robert Hooke, faisait déjà
en 1667 des expériences de ce genre, bien quelles fussent
encore assez grossières, et employait à cet effet un fil
tendu. Plus tard en 1819, Wheatstone construisit un appareil téléphonique,
quil désigna sous le nom de « lyre magique »
; il consistait en une branche longue et mince en bois de sapin qui était
munie à ses deux extrémités de petites caisses sonores;
il recevait ainsi dun côté les sons, provenant de cordes
tendues, qui étaient transmis à lautre bout par suite
des vibrations moléculaires.
Linvention du véritable téléphone
à ficelle qui consiste à réunir deux membranes
élastiques à laide dune ficelle fortement tendue,
et qui a figuré récemment parmi les jouets denfants,
doit peut-être son origine à ces premières inventions
ou peut-être existait-elle avant celles-ci. Ce simple appareil est
très intéressant, bien quil ne puisse servir que pour
de courtes distances, car il montre que les ondes sonores qui servent
à lémission fies mots, bien quétant excessivement
petites, développent cependant une énergie considérable
puisquelles peuvent circuler sur une longueur de fil de 100 mètres.
La possibilité de transmettre non seulement des sons, mais encore
des consonnes et des voyelles à de grandes distances, fut trouvée
par ce moyen et fut lobjet de recherches faites par Helmholtz
qui firent époque. Celui-ci montra que les consonnes et les voyelles
ne se distinguent des sons proprement dits que parce que ces derniers
sont formés par des ondes sonores simples, tandis que les premiers
se composent dondes placées plusieurs à la fois lune
sur lautre. Comme les mots, sont également formés
par des vibrations, il est possible de transmettre les consonnes, les
voyelles et les paroles à un endroit plus ou moins éloigné
de leur naissance, pourvu quon se serve à cet effet dun
appareil qui reproduise le plus fidèlement possible ces diverses
vibrations. Les plaques et membranes élastiques possèdent
particulièrement cette faculté.
Comme base de linvention du téléphone électrique
et en dehors des faits cités plus haut, la découverte des
soi-disant tons galvaniques ou musique galvanique par les physiciens américains
Page et Henry en lannée 1837 peut également servir.
Ceux-ci observèrent quune barre de fer enroulée de
fil de cuivre, ce que lon appelle un électro-aimant, peut,
en se magnétisant et en se démagnétisant rapidement,
au moyen dun courant galvanique passant à travers le fil
denroulement et souvent interrompu par des changements de courant,
donner naissance à des sons.
Le défunt maître décole Philippe Reis de Friedrichsdorf,
près Francfort-sur-Mein, prenant ce fait pour base, construisit
le premier téléphone électrique, quil présenta
le 26 octobre 1861 à la société de physique de Francfort-sur-Mein.
Ce téléphone transmettait à des distances assez éloignées
des sons musicaux et même des paroles, quoique dune manière
assez imparfaite.
Le téléphone de Reis nexcita lattention que
peu de temps en Allemagne, et tomba vite dans loubli, probablement
parce que les physiciens dalors, jugeant que cette invention navait
que peu dimportance, ny donnèrent aucune suite: En
Amérique, au contraire, on poursuivait des expériences pour
la construction dun téléphone simple et pratique.
Plus tardivement le 17 juin 2002 on a révélé que
à Washington, le Congrès a attribué à Antonio
Meucci l'invention du téléphone, «au lieu de Graham
Bell» qui se serait approprié
les travaux de l'Italien.
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Tous ces téléphones avaient surtout pour but, et même
quelques-uns pour but exclusif, de transmettre des sons musicaux et non
des sons articulés ou des paroles ; mais on pouvait cependant transmettre
des accords entiers, et même des sons composés. Limperfection
de ces téléphones consiste en ce quils transmettaient
les ondes sonores par des interruptions mécaniques du courant électrique
et de fortes saccades de courant, et non par des ondulations de courant
correspondant avec les ondes sonores. Cette solution du problème,
qui paraissait impossible en ce moment aux physiciens, fut trouvée
dune manière ingénieuse par lécossais
Graham Bell à Boston.
Graham Bell, instituteur de sourds-muets, émigra en 1868 dEdimbourg
aux États-Unis et parut à lExposition universelle
de 1876 de Philadelphie, avec son téléphone parlant, qui
excita la plus grande admiration par suite de la faculté quil
possédait de reproduire distinctement la parole à de très
grandes distances.
Le téléphone de Bell se distingue essentiellement de celui
de Reis en ce quil est muni dune membrane magnétique
formée dune très mince plaque de fer, qui est placée
devant les pôles dun électro-aimant. Cette membrane
est mise en vibration paroles ondes sonores et excite ainsi, par les lois
de linduction magnétique, dans les enroulements des fils
de lélectro-aimant, des courants électriques vibrants,
lesquels mettent est vibration la membrane de fer métallique du
téléphone qui se trouve à lautre extrémité
du courant, lequel, construit dans les mêmes conditions, reproduit
par suite identiquement des vibrations magnétiques correspondantes.
De cette manière, lappareil daudition on récepteur
reproduit exactement les ondes sonores qnî lui sont transmises par
lappareil qui sert à parier ou transmetteur.
...
Le téléphone Reis nayant
jamais pu reproduire la parole dune manière convenable, ainsi
que le reconnaît lui-même son auteur, ce nest donc point
à Reis quil faut attribuer la gloire de cette magnifique
découverte, mais à Graham Bell, qui réalisa le premier
dune façon raisonnée et constante la transmission
de la parole.
Si, comme le fait fort judicieusement remarquer le regretté M.
du Moncel dans un article publié par la "Lumière électrique",
l'on devait rechercher les véritables antériorités
basées sur des conceptions, cest M. Charles
Bourseul, fonctionnaire de ladministration télégraphique
française, qui devrait être regardé comme le véritable
inventeur du téléphone. Dans une note publiée en
1854, M. Bourseul en effet a décrit les dispositifs quon
pourrait employer pour obtenir la transmission de la parole, dispositifs
qui ressemblent beaucoup à ceux employés aujourdhui.
Mais pour nous le véritable inventeur est celui qui rend pratique
une invention, et qui obtient des résultats constants basés
sur des principes raisonnés et ne laissant rien à des causes
accidentelles et insaisissables comme ont été les résultats
obtenus par Reis.
Or pour nous, cest M. Bell qui a résolu le premier le problème
dune manière pratique et raisonnable, il est donc le véritable
inventeur du téléphone. En outre, cest Bell qui le
premier a reconnu le principe servant de base aux effets téléphoniques,
et qui a combiné le premier, pour produire les courants ondulatoires
et traduire leurs effets par des sons perceptibles à loreille,
des appareils qui ont pu reproduire distinctement, dune manière
continue et non accidentellement, une conversation.
Cest bien lui, quoi quen puissent dire tous ceux qui ont intérêt
à dire le contraire, qui est le véritable inventeur du téléphone
articulant, et M. Reis na fait quexpérimenter le premier
lidée de M. Bourseul.
Si lon examine maintenant tous les systèmes téléphoniques
qui ont été imaginés, il est bien certain quil
en est beaucoup qui constituent de véritables inventions: mais
en somme, on en revient toujours plus ou moins au système primitif
de Bell, avec des systèmes magnétiques plus ou moins perfectionnés.
Linvention de Bell était donc, dès lorigine,
arrivée à un état de perfectionnement bien rare à
rencontrer dans une invention dune aussi grande nouveauté,
et il faut en vérité une grande dose de mauvaise volonté
pour vouloir reléguer M. Bell dans la catégorie des inventeurs
de second ordre qui ne font que perfectionner les inventions.
Une intéressante modification de lancien
téléphone Reis fut faite en 1865 par S. Yeates à
Dublin, qui établit lappareil récepteur (comme Reis
layait déjà fait dans son téléphone
perfectionné) avec un électro-aimant double et une armature
mobile. Mais dans le transmetteur, entre le petit disque de métal
posé sur la membrane et la pointe de contact mobile qui se trouve
au-dessus, il introduisit une goutte deau faiblement acidulée,
de sorte quau lieu dune série de courants intermittents,
il obtint dans le circuit un courant continuel, dont la force variait
avec les vibrations de la membrane, suivant que la pointe du contact sapprochait
du petit disque métallique ou y touchait.
En novembre 1863, Yeates présenta cet appareil à une séance
de la société philosophique de Dublin, et il réussit,
dit-on, à transmettre des paroles dune façon assez
distincte ; il ne donna cependant pas suite à cette invention.
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Un successeur de Reis dans la fabrication des téléphones
à musique a été Cromvell Varley de Londres, qui,
en 1870, construisit un appareil similaire, en y adaptant un diapason
ou langue de métal vibrante. Dans cet appareil le diapason est
en communication avec ce que lon nomme un condensateur électrique,
et le son musical est produit par le chargement et le déchargement
rapide du condensateur.
Le principe de lappareil de Varley, nommé télégraphe
musical, repose sur ce point, quun son produit à une extrémité
dun fil, dans lequel circule un courant électrique intermittent,
se reproduit à lautre extrémité du fil; cest
donc exactement le même principe que celui qui servait de base au
premier appareil de Reis.
Entre 1870 et 1874 trois systèmes de téléphone
musical ont été inventé :
1- En 1870, Vârley résolut
le problème dune manière différente de
Reis, en employant, pour interrompre le courant électrique, le
corps qui sert à produire le son, cest-à-dire le diapason.
De cette manière le courant, dans une unité de temps, éprouve
autant dinterruptions quil se produit de vibrations ou ondes
sonores provenant du corps qui résonne. Il est facile de comprendre
que, par lélectro-magnétisme ou par dautres
moyens, les interruptions et réouvertures rapides du courant doivent
produire à lautre bout du fil conducteur un son semblable
à celui que le corps a donné au point de départ du
fil.
Dans sa patente datée de 1870, Varley propose de se servir de son
appareil téléphonique en relation avec les appareils de
télégraphie ordinaire en y excitant des ondulations électriques
très rapides, qui nont quune influence très
faible sur les effets mécaniques ou chimiques des courants ordinairement
employés aux signaux télégraphiques, mais qui peuvent
cependant produire des signaux distinctement appréciables par loreille
ou autrement. « Un électro-aimant, dit Varley, oppose, au
premier moment, au passage du courant électrique une grande résistance,
et peut par cela même, en ce qui concerne la transmission de changements
très rapides de courants ou dondulations de courants, être
regardé comme partiellement impassable (opaque).
Dans la figure 9 la disposition de lappareil de lune des extrémités
du circuit est représentée daprès le système
de Yarley.
Lappareil placé à lextrémité gauche
extérieure du circuit L se compose dun manipulateur T1 réuni
avec la batterie galvanique B1 ; cette disposition est tout à fait
semblable à celle que lon emploie pour la transmission de
lécriture Morse dans la télégraphie ordinaire;
mais à droite on a intercalé lappareil de téléphonie
nécessaire pour chaque station. Sur le circuit L est relié
un condensateur G, avec lequel communique un second manipulateur T2. Les
autres parties du système comprennent une batterie galvanique B2,
un diapason G, une bobine dinduction avec deux spirales primaires?1
et P2 et une spirale secondaire S qui communique avec le récepteur
K, que Varley appelle Cymaplione. Ej E2 sont des plaques
posées en terre pour le courant de retour.
Nous examinerons dabord la production et la transmission des oscillations
du diapason dont il sagit ici spécialement. Le diapason G,
accordé pour reproduire un certain son, a une de ses branches allongée
et placée entre 'deux ressorts minces fL et f2. Un des pôles
de la batterie B2 est réuni avec le manche du diapason, tandis
que lautre pôle de cette batterie est en même temps
en communication avec la première spirale primaire P1 et la deuxième
spirale primaire P*, de la bobine dinduction. Lautre bout
de la première spirale primaire est réuni avec une paire
de petits électro-aimants m, m, et par eux avec le ressort b1.
Lautre bout de la deuxième spirale primaire est en communication
directe avec le ressort f2. Un des bouts de la spirale secondaire est
conduit en terre au point E2, tandis que lautre bout est réuni
avec le manipulateur T2.
Lorsque la branche allongée du diapason se trouve courbée
de façon à ce qu'elle vienne en contact avec le ressort
il passe un courant par la première spirale, primaire P1 et par
lélectro-aimant m, m. Ces aimants écartent légèrement
les branches du diapason et la branche allongée quitte le conctact
Z*1 pour toucher le contact Z*2, de sorte quil passe un courant
dans la deuxième spirale primaire P. Mais pendant que le courant
est interrompu dans le circuit du courant primaire, la branche retourne
au ressort fl et quitte de nouveau les électro-aimants. Cela continue
ainsi tant que les électro-aimants tiennent le diapason en oscillations
et, par suite, des courants intermittents et momentanés passent
alternativement par la première et la deuxième spirale primaire.
Ces deux spirales primaires sont enroulées en sens inverse et par
suite les courants induits dans la spirale secondaire sont alternativement
de direction opposée. Cest ainsi que l'on excite dans la
spirale secondaire une suite dondulations électriques, dont
le nombre correspond à celui des vibrations du diapason. Par suite
de la pression exercée sur le manipulateur, le condensateur se
trouve, par le fait de ces ondulations, alternativement chargé
et déchargé, et il se produit dans le circuit une série
dondulations électriques correspondantes, qui se transmettent
à la station éloignée.
Un système de ce genre, a été expérimenté
vers 1865 au moment de la pose du câble transatlantique français.
Daprès le dire de Varley on peut également employer
une languette métallique pareille à celle que l'on emploie
dans les accordéons, dont les vibrations entre les contacts agissent
sur lair qui met à son tour le condensateur alternativement
en communication avec la batterie et la terre, ou avec le pôle positif
et le pôle négatif de la batterie, si les pôles opposés
de la batterie sont reliés avec la terre. Comme générateur
de courant, Varley propose également demployer une machine
magnéto-électrique tournant avec rapidité et contrôlée
par un bon régulateur.
Pour utiliser ces vibrations à lusage des cymaphones
(voir plus haut), Varley a construit un appareil fort ingénieux.
La partie principale de cet appareil se compose dun fil de fer ou
dacier fortement étiré et tendu sur deux chevalets
placés sur une caisse sonore. Ce fil passe à travers une
spirale de fil de cuivre entouré de soie et à chaque bout
du fil est attaché un électroaimant en forme de fer à
cheval. Lorsque Les courants électriques traversent la spirale,
le fil de fer se trouve aimanté et alternativement attiré
ou repoussé par les deux électro-aimants. Si la tension
du fil est réglée de façon à ce quil
vibre synchroniquement avec lappareil éloigné et quil
produise les mêmes changements de courant, on peut avec des courants
très faibles produire des sons très distincts. On peut également
placer une petite pièce de monnaie sur la caisse sonore; cette
pièce est mise en danse par les oscillations et augmente 3a force
du son. Comme caisse sonore une peau de tambour tendue remplit très
bien le but.
Dautres cymaphones peuvent se construire de la manière suivante
;
On prépare un condensateur avec du papier sec et des feuilles métalliques
(papier détain) dont le chargement et le déchargement
rapide produisent un son musical.
Par lemploi de la découverte de Page citée plus haut,
une barre de fer produit des vibrations longitudinales, si elle est alternativement
et rapidement aimantée et désaimantée : de même
une languette daccordéon peut être mise en vibration
distincte, si elle est entourée par nne spirale de fil, par lequel
on lance des courants alternatifs; ce cas se produit surtout si un faible
courant dair passe par-dessus la languette. En ajoutant des tuyaux
dune longueur appropriée et des caisses sonores, on peut
encore augmenter le son.
Si lori fixe la languette aimantée à un peigne musical
que lon place entre les pôles dun électro-aimant
avec un petit noyau de fer, ou dans une spirale de fil métallique,
celle-ci se mettra en vibration par le passage des ondulations électriques.
Cette disposition, de même que celle dun fil dacier
tendu entre des électro-aimants, ne produira cependant des sons,
que si les vibrations qui passent se trouvent en harmonie avec la languette
ou le fil métallique ; enfin deux ou plusieurs séries de
vibrations peuvent être mises en action sur un nombre correspondant
de différents appareils mis daccord, de sorte que lon
peut transmettre différentes communications en même temps
par un seul et même circuit. En intercalant un commutateur synchronique
entre le condensateur et le Morse, ou tout autre appareil récepteur,
les courants alternatifs peuvent servir de la manière ordinaire
au fonctionnement de cet appareil.
Pour rendre sensibles à la vue les signaux vibratoires, M. Varley
propose d'employer, pour la reproduction des vibrations, un fil d'acier
fin, tendu à travers une hélice, en regard d'une fente très
étroite. On place derrière la fente une lumière qui
est interceptée par le fil. Mais aussitôt qu'un courant passe,
le fil vibre et une lumière appariait. Une lentille placée
en avant projette une image agrandie de la fente lumineuse sur un écran
blanc tant que le fil est en vibration .
Deux autres points à lavantage du système Varley méritent
encore dêtre particulièrement cités, ce sont
dabord la possibilité de lemployer avec le système
Duplex (double parleur), et ensuite la faculté, par suite de lintercalation
dune paire délectro-aimants dans le circuit, de pouvoir
partager celui-ci en parties.séparées, qui, tout en laissant
librement passer les signaux ordinaires, empêchent cependant le
passage de signaux ondulatoires, de sorte que pendant que le fil conducteur
est employé dans son entier, on peut encore en même temps
Tutiliser par fractions pour la transmission de télégrammes
locaux.
sommaire
2- Le deuxième système de téléphone
musical est celui de Paul Lacour, sous-directeur de linstitut
météorologique de Copenhague, a inventé un autre
système de télégraphie téléphonique.
Les premiers résultats de ses travaux sont indiqués dans
une patente anglaise du 2 septembre 1874.
Son premier essai fut exécuté le 5 juin 1874, sur une petite
fraction dune ligne télégraphique à Copenhague;
mais comme lon craignait que les vibrations sur une distance plus
longue ne pussent être distinguées, Lacour fit de nouvelles
expériences au mois de novembre de la même année entre
Friédéricia (dans le Jütland) et Copenhague, cest-à-dire
sur une distance de 390 kilom., sur un circuit composé, partie
par un câble sous-marin et partie par une ligne souterraine. Même
en employant de faibles courants, il obtint un résultat satisfaisant
et les sons excités par les pulsations du courant pouvaient être
distinctement entendus.
Lappareil transmetteur de Lacour est représenté figure
10.
Linterrupteur de courant (Interrupteur) se compose dun diapason
S dont le manche est fixé horizontalement sur une sellette en bois.
Lorsque ce diapason entre en vibration, il établit le contact avec
le ressort f dont la position peut-être réglée au
moyen dune vis. Le support du ressort f est isolé de la sellette
par une plaque en caoutchouc durci et il est nécessaire que la
vis de réglage du ressort soit également isolée.
Lorsque le manche du diapason est mis en communication au moyen du manipulateur
E avec le pôle de la batterie génératrice B dont lautre
pôle est mis en terre au point E, et que le ressort f se trouve
en communication avec le circuit, ou lorsque, comme le représente
la figure 10, cette communication existe de la manière opposée,
par la réunion de la batterie B, avec le ressort f et celle du
manche du diapason par le manipulateur T avec le circuit, pendant que
le fil de retour passe parles plaques de terre EE, un courant intermittent
traversera le circuit chaque fois quon appuiera sur le manipulateur
T. Les interruptions de courant seront naturellement égales au
nombre des vibrations du diapason et isochrones avec elles.
Ce manipulateur se manie comme un manipulateur ordinaire, mais en place
de courants continus, il passera comme il est dit plus haut des courants
intermittents. Le nombre des interruptions de courant obtenues dans une
seconde dépend du diapason.
Par lemploi dun deuxième contact avec la seconde branche
du diapason, on peut alternativement, comme par le système Varley,
exciter dans le circuit une série dimpulsions opposées.
La figure 11 représente lappareil récepteur de Lacour;
celui-ci se compose dun diapason qui nest pas en acier comme
celui du transmetteur, mais qui est fait en fer doux, et dont les deux
branches sont entourées par des bobines de fil c, c, de sorte que
ce diapason représente un électro-aimant à deux branches
placées perpendiculairement, dont les pôles se trouvent tout
près en dessous des branches du diapason dont les extrémités
dépassent la bobine, ce qui leur laisse la faculté dentrer
librementen vibrations. Le courant venant du circuit général
L passe dabord par les bobines de fil, c, c, du diapason, puis se
rend par E vers la terre à travers les bobines de lélectro-aimant
m, m. De cette manière il se produit dans lesvbranches en fer du
diapason une polarité opposée à celle des aimants
m, m, et, comme les extrémités des branches du diapason
se trouvent juste au-dessus des pôles opposés de lélectro-aimant,
elles sont fortement écartées lune de lautre
et mises en vibrations rapides par le courant intermittent. Par suite
le diapason du récepteur, figure 11, se mettra en vibrations concordantes
avec le diapason du transmetteur de la figure 10. Ces vibrations amènent
le contact de lune des branches du diapason avec le ressort F, et
il en résulte un courant local de la batterie B, de sorte que ce
récepteur est organisé comme un relais de forme ordinaire.
De cette manière les courants ondulatoires peuvent servir au fonctionnement
dun appareil ordinaire Morse ou de tout autre appareil de télégraphie.
« Je nai pu encore, dit Lacour à lAcadémie
royale des sciences de Danemark en 1875, calculer le temps nécessaire
pour produire dans le diapason du récepteur des vibrations dun
ordre déterminé ; le temps est fonction de différents
facteurs ; des expériences mont démontré que
le temps qui sécoule avant la fermeture du circuit local
nest quune fraction dune seconde, si petite, quelle
est, pour ainsi dire, presque inappréciable, même si lon
opère avec un courant très faible. »
Lavantage de ce système consiste, en ce quil admet
facilement la télégraphie-multiplex, quil
permet la transmission simultanée par un seul fil dun certain
nombre de signaux et enfin que le courant local permet, pour la transmission
des télégrammes, lemploi de certains appareils télégraphiques
usuels. Le courant intermittent na daction que sur un diapason
accordé à lunisson avec le diapason qui produit les
interruptions de courant. On peut donc, par suite, employer un certain
nombre de diapasons différemment accordés, qui sont disposés
comme dans la figure 10, et qui peuvent servir à envoyer en une
fois avec le manipulateur, une quantité de courants intermittents
dans le circuit.
Par ce moyen les diapasons à accord semblable qui seront installés
comme l'indique la figure 11, résonneront tous ensemble à
la station de réception. Ces ondulations de courant produites en
même temps sur un fil conducteur ne peuvent se déranger lune
lautre en aucune façon. Le diapason mis à laccord
est toujours excité par son courant particulier, et si on ny
lance point de courants, il restera en repos, tandis que les autres diapasons
en relation avec le circuit dont les courants sont en action, feront retentir
leur son.
On peut donc, en baissant en même temps deux ou plusieurs manipulateurs,
et au moyen dune combinaison de signaux élémentaires,
jouer, pour ainsi dire, un mot sur deux ou plusieurs diapasons, comme
si lon jouait sur les touches dun piano. Les signaux donnés
en même temps de cette manière peuvent également faire
partie dune dépêche déterminée.
Ces procédés permettent donc à la station extrême
dun circuit télégraphique de se mettre en communication
avec une ou plusieurs stations du milieu, ou aux stations du milieu de
communiquer avec la station extrême, sans que dans aucun cas le
service des autres stations puisse être dérangé. On
peut également échanger ainsi un signal entre deux stations
quelconques, sans quil puisse être reçu par les autres
stations. Dans tous les cas, où il devient important, comme à
la guerre ou dans le service des incendies, etc., de ne transmettre des
signaux quà des points déterminés, ce système
est parfaitement applicable et possède une grande valeur.
Le même mode de fonctionnement pour la transmission de plusieurs
signaux en même temps est applicable au fonctionnement du pan-télégraphe
ou télégraphe à facsimilé. Dans les pan-télégraphes
actuels de Bain, Caselli et autres, il ny a quun seul style
traceur qui agisse, et il faut que celui-ci passe par toute la surface
du papier du télégramme pour en reproduire une copie ; mais
avec lappareil télégraphique de Lacour il est possible
demployer une grande quantité de styles, qui sont rangés
comme un peigne les uns à côté des autres, et il suffit
de tirer ce peigne dans un sens pour quil passe en une fois sur
tout le télégramme. On peut ainsi produire une copie fidèle
du télégramme en beaucoup moins de temps quavec les
méthodes antérieures.
Lacour ajoute également à son système ce que Varley
prend en considération pour le sien; cest-à-dire,
que des courants ordinaires peuvent passer du circuit par le récepteur,
sans que leur passage apporte aucun trouble dans le fonctionnement de
ces appareils, pourvu cependant que ces courants ne soient pas très
forts. Lavantage qui en résulte consiste en ce que les courants
atmosphériques et terrestres ne troublent point le fonctionnement
de ce système de télégraphie téléphonique,
comme cela arrive avec les autres .systèmes.
Ainsi quil ressort de la description que nous avons donnée
de lappareil transmetteur, il existe dans le système Lacour
un défaut, en ce que le diapason transmetteur nest pas soutenu
dans ses vibrations, de sorte que par suite de la résistance de
lair, celles-ci sont finalement forcées de cesser. Plus tard
dans une patente anglaise de 1876, Lacour décrit un perfectionnement
à son appareil, qui remédie à cet inconvénient.
Ce perfectionnement consiste en ce que lénergie vibratoire
du diapason transmetteur peut être conservée au moyen délectro-aimants
excités par les interruptions de courants provenant du diapason
lui-même après que celui-ci a dabord été
mis en vibration avec la main.
Cet appareil ressemble beaucoup au récepteur représenté
figure 11; aussi navons-nous pas besoin den donner dautre
explication. Par suite de cette organisation les diapasons restent constamment
en vibration continuelle et en touchant les manipulateurs, on peut envoyer
dans le circuit une suite de sons intermittents. « Un tel courant,
vibrant continuellement, dit Lacour, peut aussi servir à d'autres
usages quà lusage télégraphique ; car
sa régularité est si grande que, pour des milliers de courants,
il ny a pas autant de divergence ou différence que dans un
seul courant de la moyenne normale de lappareil ordinaire. Employé
comme régulateur pour régler les mouvements des horloges,
cet appareil donne dans beaucoup de cas une exactitude plus grande quavec
un bon pendule de compensation, »
On peut encore citer ici deux autres perfectionnements de lappareil
Lacour. Il propose lemploi dune ou de plusieurs bobines dinduction
mises en relation avec les diapasons transmetteurs. Les bobines primaires
sont intercalées avec les diapasons dans un circuit, tandis que
la bobine secondaire fait partie du circuit général. De
cette manière, le circuit est traversé par une série
de courants alternativement positifs ou négatifs, qui produisent
des courants ondulatoires. Cette méthode facilite et simplifie
beaucoup lopération et permet le passage simultané
dun plus grand nombre de courants, sans quils se dérangent
lun lautre.
Lautre perfectionnement consiste dans le moyen de rendre la durée
du courant local de lappareil récepteur semblable au courant
agissant et ondulant qui ferme le courant local. Dans ce but le diapason
de lappareil récepteur est construit de manière à
rendre son point dinertie aussi petit que possible, de façon
à ce quil puisse entrer rapidement en vibration et revenir
de même aussi rapidement à létat de repos. Le
moyen qui a le mieux réussi à cet effet a été
dintroduire dabord les deux branches du diapason dans une
même bobine, de façon quelles puissent y vibrer librement
et de prolonger en arrière le pied du diapason, de sorte quaprès
sètre recourbé, il passât à travers une
seconde bobine se divisant en deux branches et embrassant sans les toucher
les deux branches vibrantes. Lorsquun courant traverse les deux
bobines, il produit dans ces deux systèmes qui constituent une
sorte délectro-aimant en fer à cheval, des polarités
contraires qui provoquent une double réaction sur les branches
vibrantes, réaction par répulsion exercée par ces
deux branches en raison de leur même polarité, réaction
par action, par les deux autres branches en raison de leurs polarités
contraires. Cette double action est renouvelée par le jeu dun
interrupteur de courant adapté à lune des branches
vibrantes du diapason qui sert à reproduire par interruption du
courant les vibrations désirées.
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3 - Le troisième système
de téléphone musical est celui que lon appelle télégraphe-électro-harmonique
dElisha Gray de Chicago.
En 1874, quelques mois avant Lacour, Gray prit une patente anglaise pour
un moyen de transmettre des sons musicaux, de nimporte quelle élévation,
par un circuit électrique traversé par une série
dimpulsions électriques correspondant au nombre des vibrations
composant le son... Vous pouvez consulter en détail les travaux
de Gray sur cette page: Elisha Gray.
Parallélement en 1868 un certain Van
de Wayde construisit un téléphone Reiss perfectionné
quil présenta au cercle polytechnique de Philadelphie. Lappareil
transmettait, à ce que lon dit, distinctement bien que faiblement
et dun ton nasillard, les paroles prononcées.
Van der Wayde continua ses expériences et à ses efforts
vinrent se joindre ceux dElislia Gray de Chicago, pendant quen
Angleterre, en 1876, Léonard de Wray exposaient au public un appareil
semblable au téléphone Reis,
Malgré cet admirable succès, il ne parait pourtant pas que
ces téléphones musicaux aient reçu dapplication
pratique, doù lon peut conclure quils ne possèdent
pas encore une marche suffisamment sûre pour fonctionner longtemps
sans présenter quelques inconvénients.
G. Bell inspiré de tous ces travaux
fut le premier à faire fonctionner le téléphone parlant
et le brevetant e
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Cromwell Varley continua ses travaux et mis au point cette fois un téléphone
assz particulier.
Le condensateur chantant de Polard et Garnier, appelé le Livre
chantant, est beaucoup plus simple que lappareil que nous venons
de décrire.
En 1878 Warley imagina le condensateur chantant,
qui reçu une forme pratique par une combinaison très simple
que lui donnèrent MM. Pollard et Garnier.
Lappareil de Varley était très encombrant, le récepteur
était un tambour dun mètre de diamètre.
Le condensateur K est formé de 30 feuilles de papier superposées,
de 9 sur 13 centimètres , entre lesquelles sont interposées
28 feuilles détain de 6 sur 12 centimètres. Les feuilles
paires sont réunies ensemble à lun des bouts du cahier
de papier et les feuilles impaires à lautre bout. Le tout
est relié avec une bande de papier et les feuilles détain
réunies aux deux garnitures de cuivre munies de bornes dattache.
Lappareil transmetteur se compose dune boîte cylindrique
portant une embouchure E. Sous rembouchure E se trouve une lame vibrante
en fer-blanc, au centre de laquelle est soudé un morceau cylindrique
de charbon D. Contre ce charbon appuie un autre cylindre de la même
matière, qui est porté par une traverse en bois GF articulée
en G et fixée de lautre côté au moyen dune
vis de réglage F. Un ressort arqué R, placé en travers
de cette pièce, lui donne une certaine élasticité.
La lame de fer est mise en rapport avec un des pôles dune
pile P, de 6 éléments Leclanché, et le charbon inférieur
H correspond à lhélice primaire dune bobine
dinduction B reliée dautre part au second pôle
de la pile.
Enfîn les deux bouts de lhélice secondaire de la bobine
sont en relation avec les deux armatures du condensateur.
On règle les charbons de manière que les extrémités
en regard soient très près lune de lautre.
On arrive facilement à ce réglage par tâtonnement,
en émettant la même note dans lembouchure, jusquà
ce que le condensateur résonne.
Si trois notes émises successivement sont bien reproduites, lappareil
peut être considéré comme suffisamment réglé.
Pour le faire fonctionner, il suffit denfoncer la bouche dans lembouchure
et de chanter. Il faut, pour obtenir un bon résultat, que lon
entende la laine vibrer à la manière des mirlitons. Au lieu
de charbons, on peut employer des contacts en platine.
Des perfectionnements nouveaux ont permis de transformer
le condensateur en un véritable téléphone , c'est
le condensateur parlant.
Différents observateurs, comme MM. Herz,
Dunant et Dolbear, ont constaté qu'un
condensateur d'une certaine construction spéciale, intercalé
à la place d'un téléphone récepteur dans le
circuit secondaire d'une bobine d'induction, pouvait reproduire les sons
musicaux chantés dans un téléphone ou microphone
intercalé dans le circuit primaire de la même bobine.
M. Dolbear a même construit un téléphone
basé sur le principe de deux plaques juxtaposées dont l'une,
par les charges et décharges de l'autre, fait des mouvements vibratoires.
C'est probablement M. W. Holtz qui le premier a observé
un phénomène qui est le précurseur du condensateur
chantant, et M. Giltay a étudié les observations
de ses prédécesseurs et les a complétées par
ses propres investigations.
sommaire
Dans le livre de premier ouvrage Français traitant du Téléphone
en 1878, (sur cette page)
, ou à
feuilleter. on peut lire :
Téléphone de M. Varley.
Ce téléphone n'est à proprement parler
qu'un téléphone musical dans le genre
de celui de M. Gray, mais dont le récepteur présente
une disposition originale vraiment intéressante.
Cette partie de l'appareil est essentiellement constituée
par un véritable tambour de grandes dimensions (3 ou 4 pieds
de diamètre), dans l'intérieur duquel est placé
un condensateur formé de quatre feuilles de papier d'étain
séparées par des feuilles en matière parfaitement
isolante, et dont la surface représente à peu près
la moitié de celle du tambour. Les lames de ce condensateur
sont disposées parallèlement aux membranes du tambour
et à une très-petite distance de leur surface.
Si une charge électrique est communiquée
à l'une des séries de plaques conductrices de ce condensateur,
celles qui leur correspondront se trouveront attirées, et
si elles peuvent se mouvoir, elles pourront communiquer aux couches
d'air interposées un mouvement qui, en se communiquant aux
membranes du tambour, pourront, pour une série de charges
très-rapprochées les unes des autres, faire vibrer
ces membranes et engendrer des sons; or ces sons seront en rapport
avec le nombre des charges et décharges qui seront produites.
Comme ces charges et décharges peuvent être déterminées
par la réunion des deux armatures du condensateur aux extrémités
du circuit secondaire d'une bobine d'induction dont le circuit primaire
sera interrompu convenablement, on voit immédiatement que,
pour faire émettre par le tambour un son donné, il
suffira de faire fonctionner l'interrupteur de la bobine d'induction
de manière à produire le nombre de vibrations que
comporte ce son.
Le moyen employé par M. Varley pour produire
ces interruptions est celui qui a été déjà
mis en usage dans plusieurs applications électriques et notamment
pour les chronographes; c'est un diapason électro-magnétique
réglé de manière à émettre le
son qu'il s'agit de transmettre. Ce diapason peut, en formant lui-même
interrupteur, réagir sur le courant primaire de la bobine
d'induction, et s'il y a autant de ces diapasons que de notes musicales
à transmettre, et que les électro-aimants qui les
animent soient reliés à un clavier de piano, il sera
possible de transmettre de cette manière une mélodie
à distance comme dans le système de M. Elisha Gray.
La seule chose particulière dans ce système
est le fait de la reproduction des sons par l'action d'un condensateur,
et nous verrons plus loin que cette idée, reprise par MM.
Pollard et Garnier, a conduit à des résultats
vraiment intéressants.
...
Téléphones de MM. Pollard et Garnier.
Le téléphone à pile construit par MM.
Pollard et Garnier est différent en ce qu'il met simplement
à contribution deux pointes de mine de plomb portées
par des porte-crayons métalliques, et que ces pointes sont
appliquées directement contre la lame vibrante avec une pression
qui doit être réglée.
La fig. 31 représente la disposition qu'ils ont adoptée,
et qui du reste peut être variée d'une infinité
de manières.
Fig. 31.
LL est la lame vibrante en fer-blanc au-dessus de laquelle se trouve
l'embouchure E, et P, P' sont les deux pointes de graphite munies
de leur porte-crayons. Ces porte-crayons portent à leur partie
inférieure un pas de vis qui, étant engagé
dans un trou fileté pratiqué dans une plaque métallique
CC, permet de serrer plus ou moins les crayons contre la lame LL.
Cette plaque métallique CC est composée de deux parties
juxtaposées qui, étant isolées l'une de l'autre,
peuvent être mises en rapport avec un commutateur cylindrique
au moyen duquel on peut disposer le circuit de diverses manières.
Ce commutateur étant pourvu de cinq lames, permet de passer
presque instantanément d'une combinaison à l'autre,
et ces combinaisons sont les suivantes:
1o Le courant entre par le crayon P, passe dans la plaque et de
là dans la ligne.
2o Le courant arrive par le crayon P', passe dans la plaque et de
là dans la ligne;
3o Le courant arrive à la fois par les crayons P et P', se
rend dans la plaque et de là à la ligne;
4o Le courant arrive par le crayon P, va de là à la
plaque, puis dans le crayon P', et de là à la ligne.
On a donc de cette manière deux éléments de
combinaison que l'on peut utiliser séparément ou en
les associant en tension ou en quantité.
Lorsque les crayons sont bien réglés et donnent une
transmission bien régulière et de même intensité,
on peut étudier facilement les effets produits quand on passe
de l'une des combinaisons à l'autre, et l'on constate:
1o que pour un circuit court, il n'y a pas de changement appréciable,
quelle que soit la combinaison employée;
2o que quand le circuit est long ou présente une grande résistance,
c'est la combinaison en tension qui a l'avantage, et cela d'autant
plus que la ligne est plus longue.
Ce système téléphonique, comme du reste les
deux précédents, met à contribution une machine
d'induction pour transformer les courants voltaïques en courants
induits; nous parlerons plus tard de cet accessoire important de
ces sortes d'appareils.
Quant au téléphone récepteur, la disposition
adoptée par MM. Pollard et Garnier est à peu près
celle de Bell.
Seulement ils emploient des lames de fer-blanc et des hélices
beaucoup plus résistantes. Cette résistance est, en
effet, de cent cinquante à deux cents kilomètres.
Nous avons toujours reconnu, disent ces messieurs, que quelle que
soit la résistance du circuit extérieur, on a avantage
à augmenter le nombre des tours de spires, même en
faisant usage du fil no 42, qui est celui que nous avons employé
de préférence.
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Vu dans la revue "La Nature 1878", l'Exposé
de M. Du Moncel :
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