Belgique
En 1830, la Belgique prend son indépendance des Pays-Bas,
mais ne peut prétendre au moindre territoire de l'empire colonial
néerlandais. Après avoir fait jouer son réseau
pour assurer la survie et les frontières de son nouveau pays,
le roi Léopold Ier se sent rapidement à l'étroit
dans son petit territoire. Persuadé que le rayonnement viendra
de la puissance coloniale, mais totalement inexpérimenté,
il soutient une cinquantaine d'initiatives diverses (commerciales,
privées, gouvernementales ou mixtes), dont aucune ne sera pérennisée.
Parmi celles-ci :
- dans le district de Santo Tomás de Castilla au Guatemala
par la Compagnie belge de colonisation à partir de 1841 ;
- dans la république du Texas ;
- dans l'État brésilien de Santa Catarina, par la Compagnie
belgo-brésilienne de colonisation ;
- dans l'estuaire du Rio Nunez, sur le territoire de l'actuelle Guinée
; au Mexique, en participant à l'intervention militaire française
(appuyée par l'Angleterre) destinée à soutenir
le nouvel empereur issu de la dynastie autrichienne des Habsbourg,
Maximilien, dont l'épouse Charlotte est la fille du roi des
Belges. Celui-ci cultivait l'espoir d'une expansion belge dans la
contrée.
Finalement, l'empire colonial belge apparaît donc,
à l'origine, comme étant le fruit d'initiatives privées
et officielles dont la plus importante est, au XIXe siècle,
l'expansion africaine sous l'impulsion de Léopold II. C'est
avec l'appui complémentaire d'emprunts négociés
en Belgique avec l'appui du Parlement et par l'envoi d'officiers mis
en congé temporaire de l'Armée belge que le centre de
l'Afrique a été conquis avant de devenir un empire politique
à partir de l'annexion votée par le parlement belge
en 1908. Deux colonies principales se distinguent : d'une part, le
Congo belge formé pour partie
à partir du territoire de l'ancien royaume du Kongo et auquel
est adjoint le Katanga sous administration distincte
et, d'autre part, la province du Ruanda-Urundi.
Une concession en Chine a également fait partie de l'expansion
belge jusqu'en 1931, date de sa rétrocession à la Chine.
sommaire
1835 A peine cinq ans après la déclaration
de son indépendance, l'État belge avait déjà
pris d'importantes décisions en matière de poste et
de chemins de fer.
Par contre, bien que les première lignes de télégraphie
optique aient fait leur apparition dès 1834, il faudra
attendre plusieurs décennies avant qu'un service public ne
s'établisse dans ce domaine. L'époque de la télégraphie
optique fut cependant bientôt révolue avec l'apparition
du télégraphe électrique.
L'indécision manifestée par le gouvernement belge sur
la question du développement ou non d'un réseau télégraphique
optique qui était un « instrument diplomatique et militaire
strict, a donné plus de possibilités à l'initiative
privée qu'en France.
À partir de 1837, des rapports paraissent régulièrement
dans Le Moniteur Belge sur les possibilités du télégraphe
électrique. Les articles ont probablement tous été
rédigés par Quetelet, directeur de l'Observatoire royal
de Bruxelles.
En 1845, le Britannique Wheatstone pressa Quetelet de défendre
son idée de ligne télégraphique privée
auprès du gouvernement belge.
Un an plus tard, la première ligne télégraphique
électrique entre Bruxelles et Anvers était une réalit.
La société Wheatstone a reçu une concession,
mais était responsable des investissements et de l'exploitation
de la ligne. En échange, lentreprise devait ouvrir la
voie au commerce. Le gouvernement disposait d'une ligne distincte
pour la correspondance.
D'une part, l'État ne devait pas investir lui-même dans
ce domaine et, d'autre part, cette solution permettait de rencontrer
les exigences exprimées en matière de libre concurrence.
En effet, l'État imposa, entre autres, à Cooke et Wheatstone
Bruxellois d'exploiter publiquement la ligne télégraphique,
et cela « pour les avantages du commerce en général.
A partir de 1847, la Prusse et la France ont exercé de fortes
pressions sur la Belgique pour qu'elle établisse des liaisons
internationales et permette le transit des communications sur son
territoire. Contrairement à la France,
la Belgique ne décida donc pas de nationaliser le télégraphe
à cette époque.
La différence entre les deux pays peut s'expliquer par la moindre
importance accordée par la Belgique à l'argument de
la sûreté nationale et par la plus forte poussée
du libéralisme économique et politique que connaissait
ce pays.La volonté politique de garantir
l'égalité d'accès n'impliquait cependant pas
nécessairement l'exploitation du service par l'État.
Ainsi, si la Belgique avait hérité de la France un service
postal déjà nationalisé, une gestion mixte avait
été appliquée au cas des chemins de fer et l'exploitation
privée de la télégraphie restait possible. Ce
sont des influences extérieures qui ont amené le gouvernement
à revoir ses modalités d'exploitation.
En 1849, le gouvernement nomma un comité
qui, dirigé par Quetelet, vérifia dans quelle mesure
l'accès pouvait être accordé au grand public et
comment cela pouvait générer des revenus pour le gouvernement.
A cette époque, la Grande-Bretagne disposait déjà
de 3 800 km de lignes reliant 150 villes. Le gouvernement a entamé
des négociations avec la France pour accorder au grand public
l'accès au réseau français.
Un arrêté royal du 4 juin 1850 entraîna le développement
rapide d'un réseau télégraphique 13 . La même
année, plusieurs bureaux télégraphiques des grandes
villes belges seront connectés aux lignes de l'Union télégraphique
prussienne-autrichienne et plus tard également au réseau
français. Dès 1865, la Belgique dispose d'un réseau
national dense. De fortes baisses de tarifs ont contribué à
augmenter le trafic télégraphique. À partir de
1865, la moitié du trafic télégraphique sera
absorbée par la consommation privée. La création
de lUnion télégraphique internationale en 1865
et la Convention de Saint-Pétersbourg de 1875 marquèrent
le début dune vaste coopération européenne.
Le marché télégraphique commun à tarifs
fixes ouvrait l'accès à chaque citoyen « européen
». Cependant, selon Van der Herten, limpact sur le public
ne doit pas être surestimé. Dans un premier temps, les
taux plus élevés conduiraient à ce que les classes
supérieures y aient recours principalement, mais même
après la baisse des prix, cette activité est restée
essentiellement élitiste. Après tout, le service postal
proposait une correspondance beaucoup moins chère. Contrairement
à la Grande-Bretagne, ce sont principalement les couches supérieures
de la population qui utilisent régulièrement la télégraphie.
À la fin du XIXe siècle, il jouait un rôle extrêmement
important dans la correspondance internationale. Contrairement par
exemple à la Grande-Bretagne, il n'existait pas de réseau
télégraphique urbain en Belgique, ce qui se produira
à partir de 1880 en raison de l'essor de la téléphonie.
Fin 1849, l'influente Chambre anversoise du
commerce et de l'industrie montra à quel point le manque de
lignes internationales défavorisait la Belgique et risquait
de lui faire perdre un important trafic commercial. Cette intervention
a considérablement accéléré le processus
de décision : l'État construirait le réseau
télégraphique, l'exploiterait et en confierait la gestion
à l'administration des chemins de fer et de la poste.
Contrairement au secteur privé, l'État ne se
limitait pas à offrir le service lorsque le rendement était
élevé.
Ce même raisonnement fut suivi en téléphonie.
Ainsi, commenca la première période d'exploitation
privée du téléphone début 1879.
sommaire
La
Belgique : est l'un des pays
du continent qui, dès les premières applications du
téléphone, a le mieux compris les avantages immenses
et de toute nature qu'on pouvait retirer de la merveilleuse invention
de M. Graham Bell. Voir la
rubrique Bell pour le détail ...
En Belgique, le premier brevet dimportation
relatif au téléphone fut déposé par Alexandre
Graham Bell, dEdimbourg (Ecosse), professeur de physiologie
vocale à lUniversité de Boston (États-Unis),
le 27 juillet 1877, sous le n° 42696, et accordé
le 16 août de la même année. Le brevet français
porte la date du 25 juillet 1877.
Nous donnons ci-après les diverses revendications de Graham
Bell. Comme elles nont jamais été reproduites,
en Belgique du moins, nous pensons que leur publication est destinée
à attirer lattention de tous ceux qui sintéressent
à cette admirable invention.
Nous transcrivons en observant lordre indiqué dans le
dit brevet.
1° Dans un téléphone électrique, la combinaison
dun aimant tubulaire avec une membrane en fer, acier ou autre
matière susceptible daction inductive, comme cela a été
ci-dessus décrit;
2° Dans un téléphone électrique, la combinaison
dune membrane en fer, acier ou autre matière susceptible
dune action inductive avec un aimant tubulaire, de manière
que la membrane en fer soit en contact avec un des pôles de
laimant tubulaire et libre de vibrer dans le voisinage de lautre
pôle, le tout devant fonctionner de la manière indiquée
et décrite ;
3° Dans un téléphone électrique, comme cela
a été ci-dessus décrit et illustré, un
aimant tubulaire devant être employé pour parler ou pour
entendre, à leffet de conduire les sons dans la direction
de la plaque ou sécartant de la plaque;
4° Dans un téléphone électrique, comme cela
a été ci-dessus décrit et illustré, lemploi
dun aimant servant de poignée pour lever le téléphone
soit à la bouche, soit à loreille;
5° Dans un téléphone électrique, la combinaison
avec un aimant tubulaire et une plaque métallique, dune
bobine de fil métallique isolé remplissant complètement
lintérieur du téléphone, comme cela a été
ci-dessus indiqué et illustré;
6° Dans un téléphone électrique, un aimant
tubulaire composé comme cela a été ci-dessus
indiqué et décrit;
La méthode pour produire des ondulations dans un courant voltaïque
continu en augmentant ou diminuant graduellement la puissance de la
batterie, comme cela a été ci-dessus décrit;
7° La méthode de transmission électrique des sons
vocaux ou autres, en faisant varier lintensité dun
courant électrique, dune manière proportionnelle
aux variations de la densité produite dans lair par les
dits sons;
8° La méthode de transmettre électriquement des
sons vocaux ou autres, en faisant varier lintensité et
la polarité dun courant, suivant une manière proportionnelle
à la vélocité et à la direction du mouvement
des particules de lair pendant la production des sons;
9° Lunion sur un circuit électrique et à laide
de ce circuit, de deux ou dun plus grand nombre de téléphones
construits pour opérer comme il a été dit, de
sorte que si larmature platine de lun ou de lautre
des dits instruments soit mobilisée dune manière
quelconque, les armatures de tous les autres téléphones
sur le même circuit seront mobilisées de la même
manière et que si larmature de transmission est mobilisée
ou mise en vibration par un son, des sons similaires seront produits
par le mouvement ou vibration de larmature des autres téléphones
sur le circuit ;
10° Dans un système de télégraphie électrique
ou téléphonie consistant en des instruments transmetteurs
et récepteurs réunis sur un circuit électrique.
Je revendique la production, dans larmature de chaque instrument
récepteur, dun mouvement donné quelconque, en
soumettant la dite armature à une attraction variante dune
intensité, quel que soit le mode de production de cette variation
dans laimant et doù je revendique la production
dun son ou de plusieurs sons par larmature de linstrument
récepteur, en soumettant la dite armature à une attraction
dont lintensité varie, de manière à mettre
larmature dans cette forme de vibration qui caractérise
le son ou les sons donnés;
11 ° La combinaison avec un électro-aimant dune plaque
en fer, acier ou autre matière susceptible dune action
inductive qui peut être mise en vibration par le mouvement de
lair ambiant ou par lattraction dun aimant ;
12° Conjointement avec une plaque et électro-aimant, les
moyens ci-dessus décrits ou leurs équivalents, pour
ajuster la position des deux, de sorte que sans se toucher, ils peuvent
être montés aussi près lune de lautre
que possible ;
13° Dans un téléphone électrique, la combinaison
avec la plaque dun aimant ayant des spères sur lextrémité
ou les extrémités de laimant les plus rapprochées
de la plaque, comme cela a été ci-dessus décrit;
14° La combinaison avec un téléphone électrique,
tel que ceux ci-dessus décrits, dune boîte sonore,
telle que celles ci-dessus décrites ;
15° Conjointement avec un téléphone électrique
ci-dessus décrit, lemploi dun tube pour transmettre
aussi bien que pour recevoir ces sons passant par le téléphone,
comme cela a été ci-dessus décrit;
16° Dans un téléphone électrique, la combinaison
avec un aimant permanent et une armature plaque, dun pôle
en fer doux formant le noyau pour la bobine, comme cela a été
ci-dessus décrit;
17° Dans un système de télégraphie dans lequel
le récepteur vibrant opère lorgane interrompant
le circuit, dun circuit local indépendant du dit récepteur,
comme cela a été décrit, dun organe vibratoire
servant à interrompre le courant pour le dit circuit local,
consistant en un bras à ressort léger dont lextrémité
libre déborde la portion vibrante du récepteur, conjointement
avec une portion du récepteur et conjointement avec une pointe
de contact dans le dit circuit, avec laquelle le dit bras établit
et interrompt le contact comme cela a été décrit;
et
18° Le télégraphe autographe, comprenant la combinaison
dune série de transmetteurs et de fils transmetteurs,
un seul fil de ligne, des récepteurs correspondants en nombre
avec les transmetteurs accordés à un diapason pour vibrer
en unisson avec la succession dimpulsions électriques
transmises de leurs transmetteurs respectifs, organes vibratoires
pour interrompre le circuit, dont un pour chaque récepteur
et un circuit local et fil récepteur pour chacun de ces organes
vibratoires, la série des fils portant sur du papier préparé,
le tout pour fonctionner comme il a été ci-dessus décrit.
Un second brevet fut déposé à Bruxelles,
le i3 février 1878, sous le n° 44273B, et accordé
le 28 février de la même année.
Voici quelles sont les revendications indiquées par Graham
Bell dans ce brevet :
1° La méthode sus décrite pour produire ou transmettre
des notes musicales à laide de courants ondulatoires
délectricité et à laide desquels
deux ou un plus grand nombre de signaux ou dépêches peuvent
être transmis simultanément sur un seul circuit dans
la même ou dans des directions opposées;
2° Lemploi dans un système de télégraphie
multiple à courants ondulatoires délectricité,
dinstruments récepteurs dont les armatures sont accordées
à des diapasons définis, de manière à
vibrer seulement quand un son de même diapason est transmis,
comme cela a été ci-dessus écrit;
3+ Un système de télégraphie dans lequel le récepteur
est mis en vibration par lemploi de courants ondulatoires délectricité,
comme cela a été ci-dessus décrit;
4° La combinaison sus décrite dun aimant permanent
ou autre corps susceptible dune action inductive, avec un circuit
fermé, de manière que la vibration de lun occasionne
des ondulations électriques dans lautre ou dans lui-même
et se revendique cette disposition, que laimant permanent soit
mis en vibration dans le voisinage du fil de conduite formant le circuit
ou que le fil de conduite soit mis en vibration dans le voisinage
de laimant permanent ou soit que le fil de conduite et laimant
permanent soient tous les deux simultanément mis en vibration
dans le voisinage lun de lautre;
5° La méthode pour produire des ondulations dans un courant
voltaïque contenu par la vibration ou mouvement de corps susceptibles
dune action inductive ou par la vibration ou mouvement du fil
de conduite lui-même dans le voisinage de ces corps, comme cela
a été ci-dessus décrit.
Le payement des premières annuités de ces deux brevets
ayant été négligé, conformément
à la loi du 24 mai 1854, par les arrêtés des 7
avril et 21 août 1881, la déchéance de ces deux
brevets fut prononcée. Doù il résulte
quen Belgique, de même quen France et dans beaucoup
dautres pays, les premiers brevets de linventeur du téléphone
sont tombés dans le domaine public.
Toutefois il nen est pas de même en Amérique et
en Angleterre où tous les droits de linventeur ont été
sauvegardés.
29 novembre 1877 un bref compte-rendu de l'expérience
a été enregistré dans le magazine belge «Le
Moniteur».
Il s'agit d'une expérience à Malines du 29 novembre
1877. "Lors d'une expérience menée au collège
Sint Rombouts à Malines, les appareils ont été
placés, l'un dans la salle de le professeur de physique, l'autre
dans celle de son confrèret situé dans un autre bâtiment
à 60 mètres. Pour connecter les appareils, les fils
électriques qui actionnent les pendules électriques
de l'institution avait été utilisés. Le courant
électrique généré par la voix humaine
était donc obligé, au-delà de la distance séparant
les deux pièces, de parcourir les bobines des pendules dont
l'enroulement correspondrait à plusieurs centaines de mètres
de fil télégraphique. Ce qui distingue le téléphone
des autres appareils télégraphiques, c'est sa grande
simplicité : celui qui a été expérimenté
au Collège de Sint Rombouts a été construit par
le professeur de physique en quelques heures. Imaginez une tabatière
ronde de 7 cm de diamètre et 3 cm de hauteur, dont le fond
est attaché à un tube dont le manchon a une longueur
de 12 cm et un diamètre de 3 cm. Au centre de la tabatière,
ouverte par un pavillon, se trouve une ouverture de la taille d'un
gâteau. Tout cela est en bois. Le tube ou manchon contient une
tige de fer magnétisé dont l'extrémité,
qui débouche dans la tabatière, est munie d'une petite
bobine enveloppée d'un très fin fil de cuivre enroulé
de soie. Entre la tabatière et son couvercle se trouve une
plaque en fer très fine dont le centre est très proche
de l'aimant. Cette plaque étant retenue sur sa circonférence,
la partie centrale peut vibrer à l'extrémité
de l'aimant portant la bobine. En s'approchant ou en s'éloignant
de manière presque imperceptible la plaque de l'aimant, le
fil de la bobine crée des courants électriques extrêmement
faibles, qui sont néanmoins suffisants pour générer
des vibrations similaires dans l'autre dispositif. La batterie a ainsi
été complètement éliminée. Différents
instruments de musique ont été testés: violon,
flûte, harmonium, etc. ils ont chanté à l'unisson
avec les différents accords, différentes voix et paroles,
et tout se propage comme par magie à travers un fil de fer
immobile. L'avenir et les nombreux tests qui seront effectués
montreront ce que l'on peut réellement attendre de l'utilisation
de cet instrument et s'il y a un avenir.
Le téléphone
de Bell a été décrit pour la première
fois en Belgique le 17 décembre 1877 par M.
Delarge, ingénieur en chef, directeur
des télégraphes de l'Etat belge. dans une note
publiée dans la Revue universelle des mines, on y trouve
également des détails très intéressants
sur les expériences faites en Belgique.
Les journaux, les revues et les ouvrages qui ont paru depuis la publication
de cette note, nous ont donné les résultats des différentes
expériences faites au moyen du téléphone Bell,
pour la transmission de la parole à de longues distances.
Hiver 1877 : l'Allemagne envoie deux téléphones
en Belgique pour les tests et fournit les informations demandées.
La Suisse et l'Italie reçoivent également deux appareils
chacune.
En 1877, la Société
des Charbonnages de Mariemont fit des expériences
avec le téléphone Bell, mais ce n'est que vers la fin
de l'année 1878 que commencèrent à s'établir,
dans les principales villes, des communications téléphoniques
privées.
La première modification apportée au
téléphone de Bell est due fin 1877,à
M. le colonel Navez de Bruxelles qui augmente considérablement
la sensibilité du microphone à charbon par la superposition
de plusieurs pastilles de carbone dans lesquelles doit passer le courant
électrique.
Le colonel d'artillerie belge Navez, l'auteur du "chronographe
balistique" bien connu, a cherché à améliorer
le téléphone d'Edison en employant plusieurs disques
de charbon au lieu d'un seul.
Suivant lui, les variations de résistance électrique
produites par les disques de charbon, sous l'influence de pressions
inégales, dépendent surtout de leur surface de contact,
et il croit en conséquence que plus ces surfaces sont multipliées,
plus les différences en question sont considérables,
comme cela a lieu quand on polarise la lumière avec une pile
de glaces. Les meilleurs résultats ont été obtenus
par lui avec une pile de douze rondelles de charbon. «Ces rondelles,
dit-il, agissent bien par leurs surfaces de contact, car il suffit
de les séparer par des rondelles d'étain interposées,
pour détruire toute articulation de la parole reproduite.»
fig 29 fig 30
Pour éteindre les vibrations musicales nuisibles qui accompagnent
les transmissions téléphoniques, M. Navez emploie, comme
lame vibrante du transmetteur, une lame de cuivre recouverte d'argent,
et pour lame vibrante du récepteur, une lame de fer doublée
d'une plaque de laiton, le tout soudé ensemble. Il emploie
d'ailleurs des tubes de caoutchouc munis d'embouchures et de conduits
auriculaires, pour la transmission et la réception des sons,
et les appareils sont disposés à plat, sur une table.
À cet effet, le barreau aimanté du téléphone
récepteur est alors remplacé par deux aimants horizontaux
agissant par un pôle de même nom sur un petit noyau de
fer qui porte la bobine et qui se trouve placé verticalement
entre les deux aimants. Il emploie naturellement une petite bobine
de Ruhmkorff, pour transformer l'électricité de la pile
en électricité d'induction.
Les figures 29 et 30 représentent les deux parties de ce système
téléphonique. La pile de charbon est en C, fig. 29;
la lame vibrante en LL, et l'embouchure E, adaptée à
un tube en caoutchouc TE, correspond par le dessous à la lame
vibrante. La pile de charbons est réunie métalliquement
au circuit par une tige de platine EC, et la lame vibrante communique
également au circuit par l'intermédiaire d'un bouton
d'attache. Dans le téléphone récepteur, fig.
30, la partie supérieure est disposée à peu près
comme dans les téléphones ordinaires; seulement, au
lieu d'une embouchure, on a adapté à l'appareil un conduit
auriculaire TO. Les deux aimants qui communiquent une polarité
uniforme au noyau de fer N portant la bobine d'induction B, sont en
A, A' et ont la forme de fers à cheval; on en voit un en coupe
en D du côté droit, et l'autre ne montre en C que la
courbe du fer à cheval. Les deux boutons d'attache de ce récepteur
correspondent aux deux extrémités du fil induit de la
bobine d'induction supplémentaire, et les deux boutons d'attache
du transmetteur correspondent aux deux bouts du fil primaire de cette
bobine et à la pile qui est interposée dans le circuit
près de cet appareil.
Cet appareil a été en outre perfectionné par
M. l'ingénieur Monseu de Roux.
Sur ce nouveau sujet
le microphone, ne manquez pas de lire sur la
page de M Hughes les polémiques qui suivirent entre
Navez, Edison, et Du Moncel
Le colonel Navez, dans une note
intéressante sur un système nouveau de téléphone
présenté à l'Académie royale de Belgique
le 2 février 1878, ne fait qu'indiquer cette disposition
comme moyen de reproduire la parole à de longues distances;
mais il ne cite aucune expérience qui montre nettement les
avantages de cette combinaison.
MM. Pollard et Garnier vingt jours après M. Navez, et sans
avoir eu connaissance du travail de ce dernier, ont envoyé
les résultats au Comte Du Moncel,
qu'ils avaient obtenus par un moyen semblable, et ces résultats
m'ont paru si intéressants que il a fait l'objet d'une communication
à l'Académie des sciences en Francce, le 25 février
1878 par Du Moncel .
Une notice sur la téléphonie
à grande distance dans laquelle M. Banneux, ingénieur
en chef des télégraphes de l'État belge, fait
remarquer que l'on ignore trop généralement en Belgique
que l'idée d'employer la bobine très connue de Rhumkorff
sans interrupteur pour obtenir la reproduction de la parole à
grande distance doit être attribuée à M. le colonel
Navez de Bruxelles, l'inventeur du premier appareil électro
balistique réellement pratique " et précis.
Une note de MM. Navez père et
fils, insérée dans les Bulletins de l'Académie
royale de Belgique, 2e série, n° 2, de 1879, expose
l'application de la bobine d'induction à la téléphonie.
sommaire
Le gouvernement belge, au cours de la tournée de Bell
sur le continent en 1878, offrit à Bell, les plus grandes
incitations financières pour établir le siège
de sa filiale européenne en Belgique : La compagnie
de téléphone internationale Bell (IBTC)
qui a rapidement évolué pour devenir une société
de portefeuille pour ses différentes divisions de services
téléphoniques et de production.
En 1878 Le Daily News
est le premier journal qui ait fait une application pratique du téléphone
dans :
Depuis quelques jours, les bureaux de ce journal sont en communication
avec la Chambre des Communes par le moyen d'un téléphone
adapté à un fil télégraphique ordinaire.
La conversation est entendue distinctement en dépit du bruit
produit par les autres fils télégraphiques et le compterendu
sommaire des débats du Parlement, publié chaque matin
dans le Diaily News lui parvient par cette voie intéressante
et nouvelle. (Moniteur industriel belge).
En 1879, des applications
importantes furent faites entre la direction des télégraphes
de Bruxelles et les villes de Malines, d'une part (20
km.),et d'Ostende (124 km.), d'autre part.
A Bruxelles, Cornélius Herz;
accompagné d'un nombreux personnel, réalisa, avec l'aide
de M. Gotendorf, son habile ingénieur, les installations
les plus variées. Des lignes aériennes placées
entre différents points de la ville fonctionnaient parfaitement.
La première ligne téléphonique belge a
été installée dans le Parlement en 1879.
Vers la fin de cette même année, il fut installé
à Bruxelles une organisation urbaine semblable à celles
des villes américaines.
Dès 1879, des demandes d'exploitation furent
adressées au Ministère des Travaux Publics de Belgique
par des sociétés privées.
Trois compagnies se sont ainsi constituées pour installer des
réseaux, dont la plus importante était le groupe contrôlé
par l'International Bell Telephone Company
IBTC, Rappelons que en 1879, c'est Gardiner
Hubbard, le beau-père d' Alexander Graham Bell
et premier président de la compagnie
de téléphone Bell qui fonda la compagnie
de téléphone internationale Bell afin de promouvoir
la vente de son équipement téléphonique dans
toute l'Europe, et trouvera en Belgique et en Angleterre de bons
alliés. Le quartier général fut implanté
en 1880 à Anvers.
L'exploitation privée du téléphone
allait cependant poser des problèmes. À Bruxelles, par
exemple, il existait trois réseaux incompatibles et les abonnés
d'un réseau ne
pouvaient communiquer avec ceux des autres réseaux. Ces dysfonctionnements,
qui contrastaient avec les réussites de l'exploitation des
télégraphes par l'État, provoquèrent une
prise de conscience de la nécessité d'une forme de centralisation
monopolistique.
Celle-ci fut d'abord privée, les trois groupes d'entreprises
de téléphonie ayant décidé de fusionner
sous le contrôle de l'I.B.T.C
En février 1880, une demande fut adressée
à l'autorité supérieure, pour la concession d'un
bureau central de téléphone dans l'agglomération
liégeoise et dans celle de Verviers.
Un bureau central, établi au centre de la ville de Liège,
devait comprendre tout le territoire de la commune, ainsi que les
localités de Brosseux, Jemeppe et Seraing.
La Compagnie sollicita cette concession pour une durée de trente
années.
Au mois de juin de la même année, le téléphone
fut placé dans le vieux palais de justice, à Bruxelles,
afin d'établir une communication rapide entre les deux parquets
du procureur du roi et du procureur général.
Indépendamment des réseaux téléphoniques
qui furent établis en 1880 dans les principales villes, un
grand nombre de réseaux particuliers furent créés
dans les grands centres industriels, les mines, les chemins de fer
...
Afin de pouvoir offrir des tarifs moins élevés
et assurer une plus grande extension géographique du réseau,
et au vu du succès croissant que rencontrait la téléphonie,
principalement dans les milieux du commerce et de l'industrie, succès
qui risquait de nuire aux revenus du service public télégraphique,
l'État décida en 1891 d'exploiter la téléphonie
en tant que service public. Une exploitation conjointe de la télégraphie
et de la téléphonie permettrait au surplus de réaliser
des économies substantielles.
En 1896, l'ensemble des réseaux concédés avait
été repris et la téléphonie devint elle
aussi un monopole de l'État.
À partir du début des années
1880, l'État belge, qui gère les lignes télégraphiques
depuis 1850 et en a confirmé le monopole par la loi de 1876,
se prépare à s'adjoindre progressivement les innovations
technologiques que constituent les réseaux téléphoniques
en développement.
Le téléphone est commercialisé aux États-Unis
par son inventeur Graham Bell depuis 1877 et connaît des initiatives
en Belgique dès 1879 avec des demandes d'exploitation de trois
sociétés privées parmi lesquelles l'International
Bell Telephone Company, qui installe
son uartier général européen à Anvers
.
Les TELEPHONES réversibles BELL
Dans presque toutes les expositions des sections
étrangères nous trouvons des récepteurs
Bell en grand nombre; ces récepteurs ne diffèrent
pour ainsi dire pas des premiers modèles mis en service.
Cest un barreau aimanté dont lune des extrémités
est garnie dune bobine délectroaimant; en
regard, la plaque vibrante en tôle est pincée entre
une embouchure en ébonite et une gaine de même
matière qui enveloppe tout linstrument.
Dans ce téléphone à manche (fig. 9), les
bornes dattache des cordons, auxquelles viennent aboutir
les extrémités du fil de la bobine, sont situées
à la partie inférieure. Une gorge, ménagée
dans lenveloppe en ébonite, permet de suspendre
linstrument au transmetteur, dont le levier-commutateur
se termine par une fourche.
Au milieu : modèle Breguet-Roosvelt
en France
|
|
sommaire
Dans la revue l'Electricien de 1882, on pouvait lire :
FILS DE BRONZE PHOSPHOREUX
On se préoccupe beaucoup en Belgique
de l'emploi du bronze phosphoreux comme conducteur télégraphique
et téléphonique . Aussi croyons - nous intéressant
de résumer quelyues renseignements intéressants
que publie l'Ingénieur - Conseil sur ce sujet .
Il résulte d'expériences
faites par MM . Nyström et Rothen que les fils de bronze
phosphoreux ont une conductibilité électrique
égale à 1/5 environ de celle du cuivre , 1,5 fois
plus grande que celle du fer .
M. Bède a trouvé de son
côté que 1 kilomètre de fil de bronze phosphoreux
de 2 millimètres de diamètre a 28 ohms de résistance
, tandis qu'un fil de fer en a 40 sous les mêmes dimensions
. Un fil for tement écroui à la filière
résiste à 120 kilogrammes par millimètre
carré et ne s'allonge que de 1 pour 100 environ avant
de se rompre . Un fil convenablement recuit s'allonge d'environ
60 pour 100 , mais l'effort de rupture descend à environ
40 kilogrammes par millimètre carré . La rupture
d'un fil télégraphique ou téléphonique
dans les villes peut causer des accidents . Un fil de fer qui
tombe sur la voie publique frappe des personnes ou s'enroule
autour des jambes des chevaux . M. Bède a constaté
que lorsqu'un fil téléphonique de bronze phospho
reux se rompait pendant la pose , par suite d'une maladresse
, son élasticité en ramenait les deux fragments
vers les supports voisins , avant que ces fragments aient eu
le temps de descendre de quelques mètres .
A Bruxelles on a posé un grand
nombre de lignes téléphoniques avec des fils de
bronze phosphoreux de 8/10 de millimètre de diamètre
. A Gand , presque tout le réseau téléphonique
est fait avec les mêmes fils . On voit à peine
ces fils , ils ne produisent aucun produit et char gent très
peu les toitures , puisqu'ils ne pèsent pas 5 kilogrammes
par kilomètre de longueur . On n'a pas craint d'employer
ce petit diamètre , parce que l'inoxydabilité
du fil permettait de répondre de sa durée . La
pose des fils très minces demande cependant beaucoup
d'attention et il est arrivé fréquemment que des
ouvriers maladroits les brisaient . Il serait plus pratique
d'employer des diamètres un peu plus forts . En Italie
, la Société internationale des téléphones
emploie uniquement des fils de bronze phosphoreux de 1 millimètre
1/4 ; le gouvernement suisse , après avoir essayé
ce même fil , en fait de nouvelles appli cations .
Cette dimension est certainement très
convenable . On a encore ainsi un fil très léger
( 10,5 kilog . par kilomètre ) , mais bien plus maniable
que le fil de 0,8 millimètre . Ce fil remplace parfaitement
le fil d'acier de 2 millimètres , mais son prix est sensiblement
plus élevé . Actuellement , il coûte environ
10 francs le kilomètre , tandis que le fil d'acier galvanisé
de 2 millimetres ne coûte pas 20 francs ; mais il faut
remarquer que le prix d'un kilomètre de ligne téléphonique
, en comptant sur celui des chevalets , les frais de réparation
des toitures el ceux de pose , est au moins de 350 francs .
La différence de 20 francs sur le prix du fil n'est donc
pas bien importante et est très largement achetée
par la réduction des frais de pose des lignes et de construction
des chevalets , qui peuvent être naturellement bien plus
légers , lorsqu'il s'agit de porter du fil 2 1/2 fois
moins lourd que le fil d'acier . Le fil de bronze durera bien
plus longtemps que le fil d'acier . Tout comple fait , les fils
de bronze phosphoreux de 1 millimètre 1/4 de diamètre
semblent être d'un emploi plus économique que les
fils d'acier de 2 millimetres ; leur supériorité
sous tous les autres rapports n'est compensée par aucune
infériorité.
|
Western Electric qui
était une entreprise commercialisant linvention de Graham
Bell, voulait développer leurs activités en Europe.
Finalement, ils ont choisi la Belgique puisque le gouvernement belge
leur a offert les meilleures conditions tout en exigeant que les équipements
soient construit en Belgique. La création de Bell
Telephone Manufacturing Company a eu lieu en 1882, et
les bureaux et l'usine étaient situés à Anvers,
en Belgique.
Les objectifs étaient "la production,
la vente, l'achat et la location de matériel pour la téléphonie
et la télégraphie et tout ce qui est directement ou
indirectement lié à l'électricité.
Les fondateurs étaient :
- Francis Welles, délégué
de l'American Western Electric Company,
- Louis De Groof, représentant de l'International
Bell Telephone Company,
- et un certain nombre de dignitaires locaux.
En 1890, Western Electric
décide de racheter International Bell Telephone, de sorte que
ses représentants au conseil d'administration doivent partir,
parmi lesquels Louis De Groof et son frère Jean-Corneille.
Une nouvelle entreprise a été fondée, les frères
De Groof ont convaincu un directeur local de la société
d'exploitation Bell (appelée «la Compagnie Belge du Téléphone
Bell») de se joindre à eux pour démarrer une nouvelle
entreprise de téléphonie.
sommaire
Voici les principaux appareils téléphoniques
testés et adoptés en Belgique
Les téléphones
EDISON. Edison
aux Usa avait déjà imaginé ce concept ainsi que
le microphone à charbon qui sera breveté en 1878.
Selon M. Bede dans son ouvrage sur la téléphonie,
ce serait à Edison que revient tout le mérite de l'invention
du transmetteur à charbon EN 1876.
Le téléphone d'Edison
est fondé sur ce principe énoncé déjà
dès 1856 par M. le comte Du Moncel, à savoir que la
pression exercée au point de contact entre deux corps conducteurs
appuyés sur l'autre pouvait influer considérablement
sur l'intensité électrique développée.
Le premier brevet pris par Édison en Belgique pour sonn téléphone
a été demandé le 11 janvier 1878, et a été
accordé le 3i janvier, sous le n° 43984. Il sagit
dun brevet importation, le brevet français datant du
19 décembre 1877.
Edison a donné à son transmetteur la forme indiquée
dans la photo ci dessous .
Voici la description donnée par M. Bede :
|
L'appareil Edison présente trois pièces
principales, une plaque vibrante, une pastille de charbon platinée,
c'est à dire recouverte d'une couche de platine, et d'une
seconde pastille de charbon. La plaque vibrante ou diaphragme
porte une couronne garnie de trois pointes de charbon qui s'appuie
sur la pastille de charbon platinée. Celle-ci est en communication
par une bande qui l'entoure avec l'un des pôles d'une pile
; la seconde pastille de charbon est mise en communication avec
l'autre au moyen d'un petit cordon métallique très
flexible. Une vis de pression qui s'appuie sur cette pastille
permet de la presser plus ou moins fort contre la première.
Ainsi dans tout le système, il n'y a réellement
de flexible que le diaphragme. Lorsqu'il rentre en vibration,
il exerce des pressions très variables contre les charbons,
et le contact de ceux-ci éprouve par là des variations
continuelles qui se reproduisent dans l'intensité du courant
qui franchit ce contact pour se rendre dans le circuit inducteur
d'une bobine d'induction, dont le courant induit est en communication
avec le fil de ligne et le circuit du téléphone
récepteur. |
Le système du diaphragme et des charbons est
placé dans un bâti de fonte articulé sur un bras
attaché à un pupitre qui porte la bobine d'induction
et le crochet communicateur auquel on suspend le téléphone
et qui est disposé de telle façon que lorsque le téléphone
y est accroché, les courants
envoyés dans la ligne ne peuvent pas le traverser et se rendent
dans une sonnerie ou un appareil d'appel quelconque.
Lorsque, au contraire, ou décroche le téléphone
pour le porter à l'oreille, le circuit de la sonnerie est interrompu
et le téléphone reçoit le courant qui fait vibrer
sou diaphragme.
Les appareils d'Edison sont employés principalement lorsqu'il
s'agit de franchir des distances considérables. Aussi est-ce
à dater de l'apparition de ces transmetteurs que la téléphonie
a pris une extension qui s'accroît chaque jour davantage."
avec écouteur Phelps Pony-Crown
Les appareils d'Edison
sont employés principalement lorsqu'il s'agit de franchir des
distances considérables.
Deux modèles de postes téléphoniques
d'Edison tels qu'ils sont en usage en Belgique pour un grand
nombre de communications privées, et notamment à
Bruxelles et à Anvers par les compagnies qui
ont installés sur des réseaux publics.
Le premier brevet Edison en Belgique a été
demandé le 11 janvier sous le n°43984. 'est un brevet d'importation
français du 19 décembre 1877.
sommaire
Les téléphones GOWER
Concurrement avec les appareils Blake et Bell installés par
M. Bede, le téléphone Gower fut le premier appareil
téléphonique installé en Belgique. Mais bien
que ces derniers constituent un perfectionnement des plus importants
sur eux de Bell, ils ont étés rapidement été
delaissés, et lorsque la Compagnie Bell a repris les réseaux
Belges, elle s'est empressée de remplacer tous les téléphones
Gower par les appareils Blake-Bell.
En France le "téléphone
chronomètre" Gower, brevet du 3 décembre
1878. est l'appareil qui est présenté à la
l'Académie des sciences du 27 janvier 1879. C'est un appareil
très performant et n'utilisant pas d'éléctricité.
Gower, réalisa une des premières modifications du téléphone
Bell, il eut l'idée de replier l'aimant en arc de cercle, de
manière à présenter ses deux pôles en regard
de la membrane de fer sur laquelle ils doivent agir.
L'action doit être plus énergique, puisqu'elle s'exerce
par deux pôles au lieu d'un. En même temps, M. Gower donna
à la membrane vibrante plus de surface, ce qui accrut l'effet
de résonnance. La membrane de fer circulaire est placée
au fond d'une boîte ronde, en laiton.
Un sifflet à l'intérieur de la boîte tient lieu
de sonnerie d'appel lorsque l'on souffle fort avec l'appareil appelant.
Lire "La
Nature de Décembre 1878" qui présente ce nouveau
téléphone magnétique Gower (photo Cnam
à Paris)
sommaire
Les téléphones BLAKE
De tous les perfectionnements auxquels le téléphone
d'Edison a donné naissance un des plus remarquables est celui
dû à M. Blake.
Par son ingénieuse combinaison cet appareil peut être
classé également au nombre des parleurs microphoniques
à charbon les plus puissants.
Dans le transmetteur Blake, comme dans celui d'Edison, dit M. le comte
Du Moncel, le contact des charbons au lieu d'être effectué
par la pression
de deux pièces, dont l'une est fixe et l'autre mobile, ce qui
rend l'appareil impressionnable aux actions physiques extérieures,
est constitué par deux organes mobiles qui sont toujours en
contact léger l'un avec l'autre et qui sont complètement
indépendants du diaphragme.
|
La figure donne tous les détails
de la disposition intérieure du transmetteur :
h est une pastille de charbon. g, disque de cuivre dans lequel
est fixée cette pastille. d, ressort d'acier, c est une
petite pointe de platine formant le contact avec le charbon, rivée
à un ressort très mince. C est le diaphragme.
Les deux ressorts d et ce sont isolés par une lame en os
et fixés à un levier en fonte F, sur la partie inférieure
de celui-ci appuie une vis G qui sert au réglage de l'appareil,
soit qu'on veuille éloigner ou rapprocher le levier du
diaphragme, afin d'augmenter ou de diminuer le contact du charbon
avec la pointe de platine. I est une bobine d'induction dans le
circuit de laquelle passe le courant de la pile dite pile du microphone,
et dont l'un des pôles est en communication au moyeu d'un
fil avec le bâti, tandis que l'autre pôle est rattaché
par un fil au ressort cc. |
On a donné différentes dispositions au
transmetteur Blake :
Celle que nous venons de décrire est la forme primitive ; actuellement
le type le plus en usage est celui ci .
C'est sous cette forme qu'il est employé en Amérique,
combiné avec une sonnerie magnétique dite " Magnéto
Call ".
Un téléphone Bell sert de récepteur, il est suspendu
à un contact faisant commutateur, et le transmetteur est le microphone
en question dans lequel on fait passer le courant d'une pile Leclanché.
C'est cette combinaison d'appareils Blake et Bell, comme on peut s'en
rendre compte en Belgique, que l'International Bell Telephone Company
a adoptée pour tous ses réseaux téléphoniques
en Amérique et en Europe.
|
Toutes les parties de l'appareil
téléphonique sont réunies sur une planche
: la sonnerie Magneto, le microphone Blake, le Téléphone
.
Bell avec son cordon spécial et la pile contenue dans une
boîte formant pupitre sur lequel on peut écrire ou
lire pendant qu'on se sert de l'appareil pour communiquer, ce
qui se fait en portant le téléphone Bell à
l'oreille et en causant à 25 centimètres de l'embouchure
du microphone.
Mais de toutes les dispositions qui ont été imaginées
pour le microphone Blake, la plus simple, la plus commode, et
la moins coûteuse, c'est celle appliquée à
l'appareil qu'employait M. Bede lorsqu'il installa les premiers
réseaux téléphoniques dans les principales
villes en Belgique.
Le transmetteur conserve la forme , mais on y ajoute un bouton
d'appel et un crochet formant commutateur sur lequel repose le
téléphone Bell relié au microphone par le
cordon .
À chaque transmetteur on joint une sonnerie trembleuse
qui fonctionne au moyen d'une batterie de 2, de 4, de 6 ou de
8 éléments Leclanché, suivant la distance
qui sépare le poste transmetteur du poste récepteur.
Pour parler à son correspondant, il suffit de presser sur
le bouton d'appel qui fait fonctionner la sonnerie placée
chez ce dernier. Dès qu'il a répondu, on décroche
le téléphone que l'on met à l'oreille et
l'on parle dans le microphone de sa voix naturelle à 25
ou 30 centimètres du transmetteur .
Cet appareil ainsi disposé peut fonctionner à plus
de 25 kilomètres.
L'usage de ce microphone Blake ainsi disposé tend à
se généraliser chaque jour de plus en plus par suite
de la facilité avec laquelle on peut l'installer ; il se
recommande en outre par le peu d'entretien qu'il nécessite
et par son prix minime relativement surtout à celui des
autres appareils téléphoniques d'Ader, d'Edison,
de Gower, de Crossley, etc., etc. |
Les entrepreneurs qui s'occupent spécialement
d'installations téléphoniques privées comprenant,
comme on sait, toutes les communications en dehors des réseaux
établis par les compagnies soit pour relier entre eux
établissements industriels, des châteaux avec leurs
fermes ou des administrations emploient de préférence
le transmetteur Blake que nous venons d'indiquer.
Un simple coup d'oeil jeté sur le diagramme de la pose
(voir planche ) de cet appareil montrera la facilité
avec laquelle on peut le placer.
La figure ci contre. montre le poste tout monté
avec le microphone Blake, son récepteur Bell et la sonnerie
d'appel.
Ce transmetteur est choisi généralement de préférence
à tout autre par suite du peu de place qu'il exige et
de la facilité que l'on a de placer la sonnerie ou les
sonneries de cet appareil dans un appartement autre que celui
dans lequel il se trouve, de telle sorte que la sonnerie d'appel
peut être entendue de toutes les parties d'une maison.
|
|
En Belgique un brevet d'importation a été
pris par M.Soulerin le 20 juillet 1879, n°48,888. Il fut transféré
à la Compagnie du téléphone
Bell qui exploite ce transmetteur.
sommaire
Les téléphones BERLINER (Voir
la page sur Emile Berliner)
Le premier microphone Berliner : Le microphone Berliner, qui est construit
par l'American Bell téléphone
company, est représenté figure ci contre dans
sa position à moitié ouverte.
L'instrument est simple
et compact et ne peut pas facilement se déranger. Sa particularité
consiste dans la disposition des constacts de charbon. Un des
charbons a de ce contact est fixé au centre de la membrane,
tandis que l'autre charbon b est placé dans une capsule
qui est portée par une bande de cuivre c, munie d'une charnière
qui se trouve attachée à un bras d placé
sur le côté de derrière de la boîte
sonore c. Ce charbon disposé de cette manière est
par conséquent mobile et son extrémité arrondie
se place facilement sur le bout plat du premier charbon. Le bras
mentionné plus haut a un double but; il supporte d'une
part l'électrode de charbon mobile et de l'autre il sert
à fixer la membrane sonore sur la partie de derrière
de la boîte sonore de fer. La membrane sonore est couverte
sur le bord avec de la gomme molle g, et séparée
de la boite sonore par une bague en carton. La boîte sonore
de fer c est réunie par une charnière à un
morceau de fonte k, fixé dans une boîte ronde; cette
boite contient la bobine d'induction l, et les bornes pl,p2 p3,
p., pour les fils de la ligne et la ligne de terre. Devant la
bobine d'induction se'trouve rapportée une
plaque i, réunie avec le fil de la batterie; cette plaque
porte un ressort b, dont le bout libre est armé d'une vis
v ; cette vis pousse avec sa tête contre un autre ressort
b' qui est posé au centre de la membrane sonore et
qui remplit autant le service d'amortisseur que celui de conducteur
par lequel passe le courant pour se rendre
à l'électrode de charbon a également placé
sur le milieu de la membrane. Le courant de la batterie rentre
par
une des bornes p', passe parle fil primaire de la bobine d'induction
et par les deux ressorts f et f dans l'électrode de charbon
fixé sur la membrane et la boîte sonore, enfin par
la charnière et se tourne par la borne
p à la batterie. |
|
Par suite des oscillations de la membrane sonore excitées
par la voix, le contact de l'électrode de charbon entre en vibration;
ces vibrations de contact appellent dans le circuit de la spirale primaire
des vibrations de courants correspondantes et, par suite des courants
ondulatoires provenant de la batterie qui traversent la spirale, il
se produit dans la spirale secondaire, des courants ondulatoires d'induction
qui se transmettent par la ligne au récepteur téléphonique.
L'instrument fonctionne parfaitement bien avec tout téléphone
ordinaire (récepteur) de bonne construction et par suite il est
très répandu.
Si l'on emploie ce microphone pour de longues lignes, il faut que l'électrode
de charbon mobile soit suffisamment lourde pour vaincre, par un contact
plus intime, la résistance du circuit et augmenter les courantsondulatoires
dans la spirale primaire
En 1886 Sous ce nom, M. Berliner a désigné
un microphone qui, au moyen de deux boulons, peut sadapter aux
postes de tous les systèmes.
La figure 74 en représente une vue densemble, et la figure
75 une coupe.
Sur le boîtier métallique B, qui soutient les deux boulons
servant à fixer linstrument, est vissé un couvercle
C, terminé par lajutage A, auquel sadapte l'embouchure
D. Entre le boîtier et le couvercle C est pincée la plaque
de charbon M, qui constitue la plaque vibrante. Un bloc de char bon
E est fixé par un boulon au boîtier B.
Le bloc de charbon E, dans lequel des rainures circulaires et concentriques
ont été creusées, forme avec la lame de charbon
une boîte conique remplie de granules de charbon. Le bloc E
est isolé du boîtier B ; sur sa face inférieure
il en est séparé par une lame de fibre vulcanisée,
et le boulon b est entouré débonite. Un ressort
r réunit le bloc E à la tige F. La plaque de charbon
M repose sur le boîtier B et communique avec la tige G. A sa
partie supérieure, cette plaque est recouverte par un disque
de mica sur lequel repose une rondelle en carton. Le couvercle C,
qui se visse sur le boîtier, porte un ressort r terminé
par un petit disque de feutre a, qui sappuie sur le disque de
mica. Dautre part, le bloc E est entouré dun anneau
de feutre H, qui repose sur la périphérie de la membrane
en charbon M.
Le disque de feutre a et lanneau de feutre H forment des amortisseurs
qui empêchent les crachements.
Ce microphone est construit en Autriche par la Société
anonyme de la fabrique de téléphones, à
Vienne.
Dans le modèle adopté par l'administration Belge, le
transmetteur est ùonté directement sur la boite d'une
sonnerie magnéto du modèle Gilliland.
sommaire
Les téléphones ADER
Les récepteurs Ader en France, d'abord construits par
la Société Générale
des Téléphones jusqu'en 1993, et ensuite par
lla Société industrielle des Téléphones.
Indépendemment la Compagnie Intérnationale des Téléphones
à Bruxelles mais dont les résaux sont en Italie et à
Malte, elle a adopté les appareils Ader concurrement avec ceux
de Crossley. En Belgique les premiers appareils Ader ont étés
construits par les ateliers Mourlon et Cie à Bruxelles. Par
la suite une convention fut passée avec le concéssionnaire
des brevets Roosvelt de Paris pour exploiter ces transmetteurs en
Belgique.
Dans le premier modèle figure 1, désigné dans
le catalogue de la Société Générale
des Téléphones sous Ader le n° 1,
laimant est en dehors du boîtier et forme la poignée
ou lanneau de suspension de linstrument. La figure 2 montre
une coupe du récepteur Ader n° 1. Laimant A affecte
la forme dun anneau ouvert. Sur les pôles de cet aimant
sont vissées des équerres en fer doux formant les noyaux
des bobines b , b. Sur les bords du boîtier B, en laiton nickelé,
vissé sur les pôles de l'aimant A, repose la plaque vibrante
D, en tôle étamée. Des rondelles de réglage
en laiton sont interposées entre le boîtier, la membrane
et le couvercle C qui se visse sur le boîtier. Ce couvercle
porte, en X, un anneau excitateur en fer et, en E, une embouchure
en ébonite ou en ivorine.
Les bobines montées sur carcasse métallique ont une
résistance totale denviron 150 ohms; lediamètre
de la plaque vibrante est de 50 mm, son épaisseur de 0,32 mm.
Les extrémités des fils des bobines, qui sont montées
en série, aboutissent à des bornes extérieures
isolées du boîtier par des rondelles en os ou mieux en
ébonite. Le modèle Ader n° 2 est verni en
noir au lieu dêtre nickelé.
Dans le second type, connu sous le nom de récepteur Ader
n° 3, laimant est à lintérieur du
boîtier.
A poignée Le
même sur manche
Dans le modèle n° 3 aussi SGT puis SIT, quil soit
à poignée (fig. 3) ou à manche, quil appartienne
à un appareil combiné ou à un serre-tête,
lorgane électromagnétique est constitué
par deux anneaux en acier aimanté AA (fig-4) dont deux équerres
forment les pôles, en meme temps qu elles constituent les noyaux
de deux bobines, montées en série, dont la résistance
est de 150 ohms. La plaque vibrante D a 54 mm de diamètre sur
une épaisseur de 0,21 mm.
Ader N°12bAder
N°11b
Le
serre-tête
|
Le transmetteur ADER
Le microphone Ader se compose dune mince planchette
en sapin, de forme rectangulaire, ayant 16 cm de longueur sur
11 de largeur.
A cette planchette sont fixés, par des boulons, trois prismes
de charbon a, b , c (fig. 33), parallèles et espacés
denviron 45 mm.
Dans les trous pratiqués à lintérieur
de ces trois prismes, sengagent des cylindres de charbon
EL, dont la partie médiane a 8 mm de diamètre, tandis
que les extrémités nont plus quun diamètre
de 4 mm.
Les trous des prismes sont plus grands que les bouts des cylindres,
de sorte que ceux-ci sy meuvent librement, tout en restant
emprisonnés entre les trois prismes.
Les cylindres de charbon sont au nombre de dix, formant deux rangées
de cinq. Les deux prismes extrêmes portent chacun une petite
languette de cuivre, fixée par un écrou, et à
laquelle est soudé le fil de communication.
La planchette de sapin est collée sur une bandelette de
caoutchouc, adhérente elle-même à lébénisterie
du transmetteur.
Dans les divers transmetteurs de réseau auxquels la Société
industrielle des Téléphones a appliqué le
microphone Ader, elle a fait usage dun mécanisme
uniforme auquel il na été apporté quelques
changements de détails que dans les cas dabsolue
nécessité.
La clé dappel (fig.34) est à double
fil ; elle se compose de deux ressorts RR,, parallèles,
isolés lun de lautre et montés sur les
plots AB. Un bouton dappel C rend ces deux ressorts solidaires,
tout en les main tenant isolés lun par rapport à
lautre. Les butées de travail sont représentées
par les pièces métalliques DE ; les butées
de repos par les équerres FG. Les contacts sont à
friction.
|
Les transmetteurs Ader muraux à pupitre,
connus sous les noms de type n° 1 et type n°2, comportent
les organes que nous venons de décrire; ils ne diffèrent
entre eux que parle vernissage; le n° 1 est verni au tampon ;
le n° 2 est verni au pinceau.
N°4
N°2
Consultez
le catalogue SGT de 1891 .
sommaire
Le téléphone de Böttcher de
Francfort sur le Mein Allemagne a imaginé un téléphone
de forme spéciale.
Le transmetteur Böttccher
La différence de ce téléphone de tous ceux
décrits jusqu'ici, consiste particulièrement en
ceci, que l'aimant m n'est point placé dans la boîte
à poste fixe, comme cela a généralement lieu,
mais se trouve suspendu à l'aide de vis et de fils minces
d'acier.
Cette disposition a pour effet de faire osciller l'aimant avec
la membrane c, ce qui augmente l'énergie, mais aussi par
contre le son se produit d'une façon moins nette et moins
distincte que dans les systèmes Bell, Ader, Fein et autres.
Si dans le téléphone Boettscher on
pose l'oreille tout contre le porte-voix, le son est moins dislinct,
que si on l'éloigné de 7 à 8 centimètres.
Les plaques polaires sur lesquelles sont posées les bobines
d'induction b ne sont point en fer massif, mais formées
de trois petites barres de fer cylindriques écartées
légèrement es unes des autres, ce qui leur permet
de changer plus facilement et plus vite de magnétisme.
L'aimant m estattiré vers le haut par les vis a et vers
le bas par la vis aï, de sorte que celui-ci est suspendu
librement dans la boîte, et les bouts qui portent les plaques
polaires se trouvent à peu près à un demi-millimètre
au-dessous de la membrane c. Ce téléphone est fait
entièrement en métal et il n'y a pas à craindre
qu'il joue, comme cela peut arriver avec les boîtes de bois;
on ne le règle qu'une fois pour toutes. La boîte
est pourvue de pieds, qui servent à la fixer. Pour parler,
il faut approcher la bouche du porte-voix le plus possible, par
contre l'audition est meilleureà une certaine distance,
comme nous l'avons déjà dit.
Ce téléphone est d'un mauvais usage dans les endroits
où il y a beaucoup de bruit.
|
|
Le récepteur Bottcher.
Le noyau en fer doux N porte la bobine B et est attaché
à angle droit sur l'aimant droit; P est la plaque vibrante .
Ce modèle de récepteur présente l'avantage d'être
très facile à manier, il est en usage dans beaucoup de
réseaux en Allemagne.
Le
shéma de principe
Le poste ordinaire fonctionne avec une sonnerie à pile,
l'autre modèle avec une sonnerie magnétique, ce poste
ne nécessite donc pas de de pile pour fonctionner (comme le
Gower), il est peu sujet aux dérangements.
sommaire
Le téléphone DEJONGH
Scientifique Belge employé des télégraphes belges
, Dejongh a imaginé un transmetteurs à contacts multiples.
Le microphone est constitué de deux fois 4 crayons de charbon
montés en parallèle.
Il existe deux modèles : mural et portatif.
sommaire
En 1880 L'ingénieur belge Léon de Locht-Labye
est l'inventeur du pantéléphone, appareil plus
évolué que celui de Bell et
entra directement en concurrence avec le téléphone de
Bell.
C'est un transmetteur microphonique très sensible aux vibrations
sonores, dont le point de départ peut être situé
à plusieurs centaines de mètres ; il transmet à
plusieurs lieues, par l'intermédiaire de téléphones
récepteurs, la parole prononcée à vingt mètres
et plus de l'appareil ; on peut d'ailleurs parler d'aussi près
que l'on veut ; la parole transmise gagne en force et surtout en netteté.
Modèle
Journaux
C'est le premier téléphone qui a être installé
entre le fonds d'un puits de mine et la surface.
Pantéléphone, d'ou vient ce nom ?
C'est M. Mercadier durant ses travaux sur la télégraphie
multiplex, s'est proposé vers 1887, de construire de qui s'appelle
le monotéléphone, reproduisant un son unique, par
opposition au téléphone ordinaire, qui reproduisait indistinctement
tous les sons et qui s'appelle pantéléphone.
On sait que le téléphone ordinaire se compose essentiellement
d'un diaphragme en forme de disque mince en fer ou en acier, encastré
sur les bords, à peu de distance du pôle d'un électro
aimant.
Pour construire le monotéléphone, M.Mercadier tout en
maintenant le diaphragme très prés du pôle de l'électro
aimant, lui a rendu la liberté de vibrer transversalement, en
fixant seulement par trois points choisis sur la ligne nodale de son
premier harmonique. ...
On retrouve aussi des traces dans les Comptes
rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences
de 1887
Sur la théorie du téléphone
monotéléphone ou résonateur électromagnétique.
Note de M. E. Mercadier, présentée par M. Cornu.
« Dans une étude précédente sur la
théorie du téléphone, je crois avoir démontré
que le diaphragme magnétique de cet appareil est animé
de deux espèces de mouvements différents qui se
superposent. Les uns sont des mouvements de résonance,
moléculaires, indépendants de la forme extérieure
ce sont précisément ceux qui permettent au diaphragme
de transmettre et de reproduire tous les sons, propriété
caractéristique qu'il aurait fallu préciser nettement
dans le nom même du téléphone en l'appelant
pantéléphone
Les autres sont des mouvements d'ensemble, transversaux, correspondant
au son fondamental et aux harmoniques du diaphragme, et qui dépendent
de son élasticité, de sa forme et de sa structure
ceux-là sont nuisibles au point de vue de la transmission
nette de la musique et de la parole, car ils altèrent le
timbre, leurs harmoniques ne coïncidant que par le plus grand
des hasards avec ceux de la voix ou des instruments usuels.
» Pour mettre hors de doute l'existence
et la superposition de ces deux genres de mouvements, j'ai cherché
à faire prédominer les uns ou les autres à
volonté dans le même diaphragme. On y parvient à
l'aide de la disposition suivante que j'avais réalisée
dès 1881, et que j'ai seulement simplifiée depuis.
» I. On place le diaphragme
d'un téléphone quelconque dans les conditions les
plus favorables pour qu'il puisse vibrer transversalement sans
obstacle, et de façon à laisser se produire facilement
la division en lignes nodales correspondant à un son donné
bien déterminé. Pour cela, au lieu d'encastrer le
diaphragme sur ses bords, comme on le fait ordinairement, on le
pose simplement aussi près que possible du pôle de
l'électro-aimant sur un nombre de points suffisants d'une
ligne nodale.
» Si c'est un diaphragme rectangulaire,
on le pose sur deux appuis rectilignes coïncidant avec les
deux lignes nodales du son fondamental. » Si c'est un diaphragme
circulaire, on perce trois ouvertures de 2mm à 3mm (le
diamètre sur les sommets d'un triangle équilatéral
inscrit dans la circonférence qui constitue la ligne nodale
du premier harmonique, et l'on pose le disque
sur trois pointes en liège disposées de la même
manière sur un plateau fixe et pénétrant
dans les ouvertures.
» Cela étant, faisons passer
dans la bobine de l'appareil une série de courants d'intensité
très faible, de période graduellement décroissante,
par exemple, provenant de l'émission de sons musicaux devant
un transmetteur quelconque téléphonique ou radiophonique.
Alors le récepteur téléphonique, modifié
comme il est dit ci-dessus, ne vibre, d'une manière appréciable,
que sous l'action des courants dont la période est égale
à celle du son correspondant à la nodale sur laquelle
repose le diaphragme, son que j'appellerai particulier ou spécial
il ne reproduit plus une série continue de sons de hauteur
graduellement croissante, indifféremment et avec la même
intensité, comme le téléphone ordinaire;
il n'en reproduit énergiquement qu'un seul; il n'est plus
pantéléphonique, il est monotéléphonique
on peut donc l'appeler monotéléphone.
» Ce résultat n'est pas absolu.
En réalité, le diaphragme fait entendre quelques
sous-harmoniques du son spécial correspondant à
la ligne nodale fixée mais leur intensité est relativement
très faible. De plus, le diaphragme reproduit des sons
de période un peu inférieure ou supérieure
à celle du son spécial, mais l'intervalle extrême
entre ces sons est assez petit et n'excède généralement
pas un ou deux commas.
» Ces réserves sont de la même
nature que celles qu'on doit faire au sujet des résonateurs
en Acoustique. Du reste, le rôle d'analyseur que le monotéléphone
joue par rapport à ce qu'on peut appeler les ondes électromagnétiques
est analogue à celui que joue un résonateur par
rapport aux ondes sonores si on leur communique en effet une série
d'ondes successives ou simultanées de périodes différentes,
chacun d'eux choisit en quelque sorte celle du son spécial
qui correspond à sa forme géométrique et
aux conditions dans lesquelles il est placé, et la renforce
énergi- quement.
» Le monotéléphone peut
donc s'appeler aussi bien résonateur électromagnétique.
» II. Dans le dispositif qu'on
vient de décrire, les mouvements transversaux prédominent,
et il est aisé de voir l'effet qu'ils peuvent avoir dans
un téléphone ordinaire car si l'on essaye de faire
reproduire par un monotéléphone la parole articulée
émise dans un transmetteur, ou bien on n'entend à
peu près rien si le son spécial de l'appareil est
hors de l'échelle où se meut la voix humaine (de
l'ut2 à l'ut4), ou bien, dans le cas contraire, on n'entend
que des sons d'un timbre modifié et des articulations émoussées,
le tout noyé en quelque sorte dans la sonorité du
son spécial, toutes les fois qu'il se fait entendre.
» Mais il est très facile de
produire l'effet inverse, de faire prédominer les mouvements
moléculaires de résonance sur les transversaux,
de rendre au monotéléphone le rôle pantéléphonique,
de lui faire reproduire tous les sons avec la même intensité
et la parole articulée avec netteté.
» Il suffit, pour cela, de mettre obstacle aux vibrations
transversales d'ensemble, en fixant légèrement les
bords ou plusieurs points du diaphragme, par exemple en y appuyant
convenablement les doigts.
» Le moyen le plus simple de faire l'expérience est
le suivant. On reçoit dans le monotéléphone
des sons différents successifs ou simultanés parmi
lesquels se trouve le son spécial, ou des paroles articulées
à peu près à la hauteur de ce son. On approche
l'oreille du diaphragme tant qu'elle en est à une certaine
distance ou qu'elle l'effleure tout au plus, on entend seulement
le son spécial mais, si l'on appuie de plus en plus l'oreille
sur le diaphragme, le son spécial s'affaiblit peu à
peu, et l'on finit par entendre tous les sons avec une égale
intensité, ainsi que la parole articulée sans altération
sensible du timbre. Par cette seule opération très
simple on a rendu aux mouvements de résonance la prédominance
sur les transversaux et à l'appareil la propriété
pantéléphonique que possède le téléphone
ordinaire à diaphragme encastré.
» Dans une Communication ultérieure,
je reviendrai sur la construction du résonateur électromagnétique
et sur ses applications. » |
Les avantages sur ces concurrents étaient la
qualité de la transmission sonore et l'utilisation d'un seul
fil entre les deux appareils, qui peut donc utiliser un fil de télégraphie
avec ou sans le télégraphe simultanément comme
nous allons le voir ci après.
Il fut utilisé dans quelques villes européennes et surtout
à grande échelle en Argentine à partir de
1880 ou le colonel Navez est arrivé pour concurencer
la compagnie Gower (brevet Gower-Bell) qui exploite déjà
500 abonnés sur un réseau aou figurent 42 lignes
gouvernementales et particulières.
On voit que cet ingénieux appareil réunit
toutes les conditions nécessaires pour être employé
avec succès, non seulement pour les installations téléphoniques
de lignes privées, mais aussi pour les communications entre
abonnés d'un réseau important comme ceux établis
dans nos grandes villes.
C'est d'ailleurs l'appareil choisi par la " Société
nationale du Pantéléphone système de Locht.
" Cette société, établie à Buenos-Ayres,
Argentine,
Installation d'un appareil en Argentine
Clément
Cabanettes Un aventurier français de Ambec. En
1879, il apprend que la république argentine cherche à
recruter des officiers français pour moderniser son armée.
Il décide alors d'un nouveau changement radical, et part pour
l'Argentine en novembre 1879.
Il est alors pris dans des mouvements politico-économiques
qui le dépassent totalement. Au cours
de ces événements, il entre en contact avec les représentants
d'une société qui souhaite introduire dans le pays le
téléphone inventé par Graham Bell.
C'est ainsi que l'on peut lire dans le numéro
de "La Prensa" du 16 février 1881 :
"Monsieur Cabanettes, directeur de la société du
Pantéléphone de Léon de Loch, qui
a obtenu une licence d'exploitation pour le "parleur" microphonique
système Loch, appelé " Pantéléphone"
a eu l'autorisation du président de la municipalité,
Monsieur Torcuato de Alvear, d'établir une ligne d'essai depuis
le "Coliseum" jusqu'au bâtiment de la municipalité.
La ligne s'étendra sur une longueur de 12 cuadras (1 cuadra
= 250 m) et aura, en outre, une résistance de fil en bobine
de 10 à 15 kilomètres". Le fait que le général
Roca, chef de l'État, décide aussitôt de faire
poser des lignes entre son domicile personnel et la Casa Rosada, siège
de la présidence, ne suffit ni à assurer à Clément
Cabanettes sa pérennité à la tête de la
société (il se retire l'année suivante) ni à
le convaincre de continuer à travailler dans ce domaine...
De nombreuses installations de cet appareil ont été
faites en France et eu Angleterre, surtout après
les succès qu'il a remportés à l'Exposition d'électricité
de Paris et du Palais de Cristal à Londres.
sommaire
1882 Le téléphone HAMMER-TELEPHONE
de Léon de Locht-Labye
Breveté en
Angleterre octobre 1882, et en Autriche le 9
juin
Mon invention
concerne un téléphone dans lequel la transmission
et la reproduction des sons et de la parole articulée sont
effectuées en produisant des chocs à partir ou vers
un obstacle rigide, et par conséquent des mouvements instantanés
d'une armature en face d'un aimant permanent ou électro
au lieu de par les inflexions de un disque mince ou un tympan,
tel qu'utilisé dans les téléphones de ce
que l'on appelle le type Bell. L'appareil
est applicable à la fois comme émetteur et comme
récepteur.
A est un aimant en fer à cheval pourvu
à ses pôles N S de prolongements ou extensions en
fer doux, sur lesquels sont placées des bobines B B de
fil de cuivre isolé. Cet aimant est fixé de manière
inamovible à un châssis, C, qui sert de support à
l'ensemble de l'appareil. Devant et à proximité
immédiate des pôles N S de l'aimant se trouve une
armature, C, constituée d'une épaisse barre rigide
en fer doux ou en acier magnétisé. Cette barre fait
partie d'un levier rigide, L, se déplaçant librement
sur un axe fixe, a a, porté sur un support, p p, en cuivre,
laiton ou autre matériau approprié. On voit ainsi
que le levier d'induit est libre, et par conséquent n'a
en lui-même en rien la nature d'un disque souple. Il n'est
fixé au support que par son axe et n'est relié à
aucune membrane ou autre organe. Il se termine par un petit chapeau
ou marteau, M, en liège, caoutchouc, bois, métal
ou autre matériau approprié, fixé à
l'extrémité d'une vis de réglage, fu. Ce
marteau dans sa position normale repose sur l'obstacle rigide
ou le corps rigide précédemment mentionné,
consistant en une pièce inexible épaisse et rigide,
P, de bois, de verre, d'ébonite ou d'un autre matériau
approprié de toute forme, mais qui, pour l'amour de symétrie,
est supposée cylindrique dans l'appareil représenté
sur les dessins, l'embouchure ou l'écouteur T du téléphone
étant monté sur ladite pièce P.La
position du levier d'induit est déterminée par l'attraction
magnétique des pôles de l'aimant, dont l'effet est
contrebalancé par la réaction de l'obstacle rigide
supportant le marteau à l'extrémité du levier.
A l'aide de la vis c, qui porte ce marteau, la distance entre
les pôles de l'aimant et l'armature peut être réglée
avec facilité, de manière à obtenir le maximum
d'effet téléphonique.
|
|
L'embouchure ou l'écouteur et l'obstacle rigide
P sont reliés au cadre C 'C au moyen de trois piliers, D D.
Dans l'exemple illustré sur les dessins,
la boîte ou l'étui de fermeture habituel est omis, il n'est
pas nécessaire d'en utiliser un pour la réalisation de
mon invention, car le corps rigide peut être mis directement en
contact avec la bouche ou l'oreille par une bouche appropriée.
pièce ou écouteur.
En supprimant ainsi la caisse de résonance, les réverbérations
et échos indésirables, qui sont communs à de nombreux
téléphones, sont évités.
Si on le souhaite, l'une des deux extrémités
de l'armature peut être en contact avec le pôle magnétique
qui lui est opposé, l'autre extrémité étant
séparée de l'autre pôle.
sommaire
En 1881, à l'occasion de l'exposition
électrique à Paris, Tivadar
Puskas avait mis en service un certain type de Théatrophone,
qui permettait aux visiteurs de l'exposition d'écouter, dans
les cabines téléphoniques de l'exposition, les représentations
de l'opéra.
Lors de l'exposition
de Paris en 1881 en plus du système automatique
américain Connolly, deux
inventeurs Leduc (français) et Bartelous (belge),
ont également présenté des machines de commutation
automatique, qui n'ont également jamais été utilisées
à cette date, mais le système Bartelous a été
mis en service à Bruxelles en 1886 avec 19 abonnés.
(lire la suite sur cette page ).
Le standard automatique de M.Bartelous a été adopté
par la Compagnie Téléphonique Belge.
A Bruxelles, la longueur des lignes de liaison
avec la gare centrale est de 7 kilomètres, avec une résistance
de 350 ohms.
19 abonnés sont regroupés, la résistance supplémentaire
s'élevant à 2 000 ohms.
Avec des distances plus courtes et moins de résistance, jusqu'à
vingt-cinq personnes pourraient être regroupées.
En 1886 en Belgique il y avait 5 bureaux auxiliaires
du réseau de Bruxelles sont desservis par des commutateurs
automatiques du système Bartelous
Une installation de Théatrophone
fut construite par Puskas en 1882 à Anvers, nommée
« orchestrion téléphonique », par
laquelle les hôtes d'un restaurant du quai Van Dick pouvaient
écouter par téléphone les concerts du Grand
café de la paix.
En France Dès
1882 la Société
Générale des Téléphones,
la souveraine, sinquiéte des trops nombreux constructeurs qui
commençaient à proposer des téléphones
pour les installations domestiques et à lui faire de l'ombre.
1883 la SGT décide de leur
faire un procès pour contrefaçon pour essayer d'enrayer
cette concurence.
La SGT est représenté par Armengaud Jeune, ingénieur
conseil et administrateur de la société, et J.E.Engrand
avoué de 1ere instance auprès du tribunal de la Seine.
Suivirent des saisies descriptives chez certains constructeurs et
fait assigner devant le tribunal de la Seine des sociétés
dont : La Société anonyme Maison Bréguet; Maiche,
Lenczewski, Journaux, De Locht-Labye , Beillahache, M portevin fils...
Mildé fils, la Société du gaz de nice , Bert
et D'Arsonval, D'Argy ...
A.Jeune expert en brevet tend à prouver que les appareils dérivent
des brevet français d'Edison pour l'emploi du micro à
charbon et de la bobine d'induction.
1885 l'affaire de contrefaçon de 1882 intentée
par la SGT refait surface.
Les avocats de la SGT produisent un document pour instruire le futur
procès ( à lire dans la lumière électrique
du 21 mars 1885), pour Louis Maiche la conclusion est sans appel "Ce
parleur de M.Maiche reproduit tous les caractères distinctifs
du système Edison"; L.Maiche ne peut pas luter contre
la mauvaise foi de la puissante et souveraine SGT. Et c'est pareil
pour les autres sociétés poursuivies : La Société
anonyme Maison Bréguet; Lenczewski, ... Bert et D'Arsonval,
d'Argy, Mildé ....
Cela entraina la faillite de Locht Labye ainsi que d'autres
constructeurs.
La loi du 11 juin 1883 prise à l'initiative
du Cabinet du libéral liégeois Walthère Frère-Orban
(1812-1896) règle le régime du téléphone.
Elle inscrit la Belgique dans une logique de monopole d'exploitation
au profit de l'État avec des concessions à des entreprises
privées, pour une durée de vingt-cinq ans. L'opposition
catholique s'insurge. Elle fait valoir que la règle doit être
que toutes les industries susceptibles d'être exercées
par les particuliers restent en dehors des atteintes du Gouvernement.
Celui-ci ne doit intervenir que lorsque l'initiative privée
est impuissante à desservir convenablement les intérêts
de la généralité des citoyens. Or, l'existence
même des téléphones en dehors de l'action gouvernementale
prouve à elle seule que son intervention est inutile
En Belgique, le service téléphonique
est exploité simultanément par l'Etat et par les Sociétés
privées ; mais, dans une intéressante étude sur
cette matière, M. l'ingénieur Banneux, Directeur
du service télégraphique, dont la compétence
est généralement reconnue, se prononce catégoriquement
en faveur de l'exploitation par l'Etat. D'autre
part, personne ne conteste que le Gouvernement ne doive réunir,
à un moment donné, le service téléphonique
sous sa seule direction, ainsi qu'il l'a déjà fait pour
le télégraphe; comme ce n'est qu'une question de temps,
on trouve généralement qu'il conviendrait de le faire
dès maintenant.
Le gouvernement quant à lui estime que le téléphone
touche à l'intérêt général et qu'il
ne peut rester l'apanage d'un petit nombre de localités favorisées.
Il annonce que l'État ne distribuera pas les bénéfices
à des actionnaires, mais qu'il les consacrera à des
initiatives moins rémunératrices, à des localités
où les résultats seront plus lents à se développer,
compensant les pertes subies d'un côté par les gains
récoltés de l'autre et proclamant une fois de plus la
grande loi de solidarité qui existe entre les citoyens d'un
même pays. Comme l'indique l'économiste Joseph Pirard,
les notions de service universel et de l'optimalité du service
rendu au consommateur sont donc explicitement abordées à
l'occasion de ces débats.
sommaire
Extrait du journal LÉlectricité,
1880 à propos de lExpositon délectricité
à Paris
De tous les appareils téléphoniques installés
aux Champs-Elysées, celui qui obtient le succès
le plus complet est sans contredit le Pantéléphone
de Locht-Labye, adopté par le gourvernement de la
République Argentine.
Tandis que les appareils des Compagnies téléphoniques
sont installés avec un luxe inouï de précautions
dans des guérites matelassées et calfeutrées
de toutes parts, les postes téléphoniques de M.
de Locht sont adaptés sans aucune précaution à
des cloisons de bois.
Malgré le bruit assourdissant des machines qui avoisinent
les postes, les chocs des marteaux, le mouvement et les conversations
de la foule qui se succède dune manière continue
devant les installations de M. de Locht, les communications téléphoniques
se font avec la plus grande facilité, et les visiteurs
se retirent émerveillés du résultat des expériences
extraordinaires auxquelles ils assitent.
La personne qui parle peut sécarter jusquà
trente mètres de lappareil, et ses paroles ne cessent
dêtre comprises et répétées pour
le contrôle. Les paroles adressées à voix
basse étouffée, et ce jusquà cinquante
centimètres au moins de lappareil, sont encore comprises
et répétées avec la même fidélité.
Il est bon dajouter que le mot de Pantéléphone
a été choisi par M. de Locht-Labye parce que son
instrument est impressionnable par toutes espèces de sons
articulés ou inarticulés, forts ou faibles, provenant
de loin ou de près.
En outre ce transmetteur sapplique à toute espèce
de récepteur téléphonique.
Figure 1 - Vue extérieure
Nous donnons le dessin densemble et le dessin détaillé
du poste pantéléphonique. Ce quon appelle
un poste, cest la réunion dans un seul appareil des
pièces suivantes : le pantéléphone, le bouton
dappel a b d, la sonnerie trembleuse S, le signal g R I
persitant après lappel, le commutateur interrupteur
A agissant par le poids du téléphone, et la bobine
dinduction e f V.
Toutes ces pièces sont fixées sur la plaque de fond
de la boîte. Louverture de la porte ne produit aucun
dérangement de lappareil. Le réglage et lexpérimentation
peuvent ainsi être faits sans la moindre difficulté.
Sur la gauche, se trouve disposé le pantéléphone.
La petite plaque de liège P P P, suspendue par deux petits
ressorts (lun deux est marqué F) en métal
souple, porte encastré à sa partie inférieure
un petit disque O en charbon parfaitement plan, qui est en contact
avec une arête en platine fixée à lextrémité
dun petit doigt métallique terminé à
son extrémité n par une articulation à grenouillère.
Ce mode darticulation permet daugmenter ou de diminuer
la pression des deux corps et dassurer le contact du plan
de charbon et de larête de platine sur toute la longueur
de celle-ci.
Des huit bornes serre-fils représentées à
la partie inférieure, les deux extrêmes t t de chaque
côté reçoivent les bouts des conducteurs téléphoniques
.La borne C3 est rattachée au pôle positif de la
batterie voltaïque servant aux appels de la sonnerie.La borne
C1 est reliée au pôle positif du dernier élément
de cette pile ; cest lélément pantéléphonique.
Le pôle négatif de la pile, rattaché dailleurs
au fil de retour ou à la terre, correspond à la
borne T.La borne L reçoit le fil de ligne. Les postes sont
disposés dune manière identique dans les deux
stations correspondantes.
Voici la marche des courants pour les appels et pour la conversation
:La pression du doigt sur le bouton dappel dans la première
station rompt le contact du ressort b avec la pièce de
contact d et létablit avec le butoir a.Le courant
électrique suit dans la première station le chemin
C3 a b L, passe par le fil de ligne à la deuxième
station dans lappareil de laquelle il pénètre
par la borne L, arrive au commutateur A par la route L b d A ;
le levier commutateur étant en contact avec la borne S,
le courant passe dans les bobines de la sonnerie S, doù
par larmature et le ressort il arrive en V et par la borne
T et le fil de retour rejoint le pôle négatif de
la pile de la première station.Le circuit étant
fermé, la sonnerie trembeuse fonctionne dans le second
poste et lappel sy produit. Aussitôt sopère
le déclanchement du levier g R qui découvre la cible
I. Si le correspondant est absent au moment de lappel, ce
signal persistant lui permet de sapercevoir à sa
rentrée quon désire correspondre téléphoniquement
avec lui.La réponse se fait comme lappel ; puis les
correspondants décrochent leurs téléphones,
les portent aux oreilles et les y maintiennent appliqués
pendant la durée de la conversation.Ils peuvent dailleurs
parler sur le ton naturel sans fatigue et sans être obligés
de sapprocher de lappareil.Dans la plupart des cas,
il suffit de tenir un seul téléphone à loreille,
mais cest toujours celui de droite qui doit être décroché
pour faire fonctionner le levier commutateur.Ce levier est amené
contre la borne D en même temps que sétablit
le contact du petit ressort m avec son butoir.
Figure 2 - Vue intérieure
Dans chaque poste le courant dun élément voltaïque
part de C1, arrive en n, passe au contact O de pression variable,
puis par un fil métallique dissimulé sur la face
postérieure du liège au ressort de suspension F,
de là au butoir en contact avec le ressort m, pénètre
en e dans lhélice intérieure de la bobine
dinduction, et par V et la borne T se referme au pôle
négatif de la pile.
Chaque modification de ce courant, par la variation de la résistance
au contact microphonique, détermine dans lhélice
extérieure de la bobine dinduction un courant instantané
qui se propage dans la ligne et les téléphones des
deux postes.
Ce courant téléphonique suit le fil de ligne L b
d A D t, traverse le téléphone de droite, passe
à celui de gauche dont le second fil t est rattaché
en f au fil intérieur de la bobine dinduction dont
lautre bout en V est relié à la borne T.Le
courant passe ainsi au poste correspondant dans lequel il parcourt
le chemin inverse, et le circuit se ferme par le fil de ligne.
La conversation achevée, on suspend les téléphones
et on relève le signal dans chaque station
.Cette description permet à nos lecteurs de comprendre
parfaitement le mécanisme de cet appareil, qui réalise
lidéal de la simplicité.
Tout le réglage consiste à faire jouer larticulation
du butoir n, de manière à produire un contact intime
entre les deux corps, le plan de charbon et larête
de platine, et à modifier par linclinaison de la
plaque la pression plus ou moins grande de la plaque sur le butoir.
Ce réglage na rien de difficile, puisquil y
a plus dun centimètre décart entre les
positions extrêmes du butoir, qui permettent détablir
la conversation dans les conditions ordinaires.
Nous avons été des premiers à appeler
lattention du public sur le pantéléphone,
nous avons insisté à différentes reprises
sur les qualités exceptionnelles de lappareil de
M. L. de Locht-Labye, et sur le succès sans égal
quil obtient à lExpositon délectricité.Nous
ne doutons pas que son usage se répande de plus en plus
dans la pratique. |
Une affaire de bobine, ca sent le gaz
: comme tous les dépositaires de brevet de téléphone
faisant de l'ombre à la SGT , la belgique n'a pas été
épargnée avec L'AFFAIRE
de la SOCIÉTÉ du GAZ DE NICE et C. DE LOCHT-LABYE.
à propos du Pantéléphone !!!
Extrait de "L'Electricien"
de 1883
Les appareils d'Ader étaient, pour ainsi dire, à
peuprès inconnus en Belgique, où l'on sait que,
seuls, les postes Blake Bell sont en faveur concurremment avec
ceux d'Edison . MM . Mourlon, de Bruxelles, viennent de faire
une installation des transmetteurs et récepteurs d'Ader
tels qu'ils ont été adoptés à Paris
par la Société générale des téléphones.
Cette installation a été faite dans les vastes locaux
occupés à Bruxelles par la Société
générale pour favoriser l'industrie nationale :
tous les directeurs et chefs des principaux services peuvent communiquer
entre eux téléphoniquement.
Un bureau central , installé avec un grand luxe, est placé
dans la salle des huissiers et permet à l'un de ceux-ci
de donner les différentes communications qui sont demandées.
On appréciera sans peine les services que rend cette application
du téléphone : en outre, le poste central étant
mis en communication avec le réseau de la ville, chaque
directeur peut, de son bureau ,communiquer avec tous les abonnés
de l'agglomération bruxelloise.
Une installation également importante d'appareils Ader
a élé faite aux carrières de Quenast en Belgique.
Ces immenses exploitations,qui occupent une superficie de plusieurs
kilomètres, possédaient déjà un réseau
télégraphique privé, reliant entre eux les
principaux bureaux avec l'administration centrale et le cabinet
du directeur des travaux, ce dernier ayant sous ses ordres un
personnel de plus de 2000 employés et ouvriers.
Les appareils télégraphiques qui élaient
encore du système à cadran de Bréguet, ont,
partout, été remplacés par des postes Ader
microtéléphoniques. Un système de commutateurs
permet au directeur de correspondre, de sa place, avec les principaux
sièges d'exploitation.
L'administration des télégraphes de l'Etat belge,
qui aura, sous peu, à entreprendre de nombreuses installations
téléphoniques, a fait faire plusieurs essais par
son personnel technique, de tous les systèmes les plus
employés, mais la préférence semble devoir
être accordée aux transmetteurs et récepteurs
Ader.
Les Ingénieurs des télégraphes de l'Etat
belge ont apporté une modification dans la disposition
du poste microtéléphonique : au lieu de la sonnerie
à piles, qui est employée généralement,
ils ont fait construire des sonneries du système américain
appelées Magneto bell avec aimants en fer à cheval,
véritables petites machines d'induction de Clarke très
ingénieusement combinées. Elles se placent dans
une boite carrée, en bois de noyer, au -dessus du transmetteur
microphonique d'Ader, et le tout est réuni sur une planchette
qu'on fixe au mur.
Par la suppression de la sonnerie à pile, il ne faut plus
qu'un élément pour le microphone, il en résulte
une grande facilité pour l'installation des appareils et
une notable réduction des prix d'entretien.
Le système de sonneries magnétiques, abandonné
pour ainsi dire en France, est actuellement le seul en usage en
Belgique, en Hollande et en Suisse, où il est installé
concurremment avec le microphone de Blake . |
1883
-- M. Olin , ministre des travaux publics, vient de déposer
à la Chambre, un projet de loi sur l'établissement
et l'exploitation de lignes téléphoniques en Belgique.
Ce projet vient remplacer celui qui fut présenté
aux Chambres législatives le 31 mars 1882 et que le ministre,
à cette époque M. Sainctelette, fut obligé
de retirer, en présence de l'opposition de la majorité
des membres.
Voici les articles de ce nouveau projet de loi :
Article premier. - Le gouvernement est autorisé à
entreprendre lui-même ou à concéder, conformément
aux clauses du cahier des charges annexé à la présente
loi , l'établissement et l'exploitation de réseaux
téléphoniques.
Art. 2. Les lois pénales et les règlements
de police relatifs aux télégraphes sont applicables
aux lignes téléphoniques établies ou concédées
par le gouvernement. La loi du 1er mars 1851 est également
étendue aux correspondances téléphoniques.
Art. 3 . Toute personne qui, sans être munie d'une concession
régulière , exploite, moyennant péage, une
ligne télégraphique ou téléphonique,
est punie d'une amende de 100 à 500 francs.
Le cahier des charges type proposé et visé par l'article
premier,contient les principales dispositions suivantes :
Art. premier. La concession est accordée pour une
durée de vingt-cinq ans au maximum .
Art. 3. - Lorsque plusieurs concessions sont installées
dans la même agglomération, le gouvernement peut
exiger que les différentsréseaux soient reliés
entre eux de manière à permettre aux abonnésde
chaque concession de correspondre avec les abonnés des
autresréseaux. Les conditions de raccordement sont fixées
de commun accord, et, à défaut d'entente, elles
sont réglées par l'administration .
Art. 5. Les communications établies entre une ligne
téléphonique et une ligne télégraphique
ou entre plusieurs réseaux téléphoniques
d'une même agglomération ne donnent lieu à
aucun péagesupplémentaire.
Art. 7 . Le concessionnaire est astreint à ouvrir des bureaux
au public, s'il en est requis par l'administration, à raison
d'un bureauen plus par 150 abonnés.
Art. 8 . Toute personne ayant un établissement dans le
périmètre de la concession a le droit de le faire
relier au réseau dans les conditions générales
de l'abonnement.
Art. 9 . La taxe annuelle que le concessionnaire est autorisé
à percevoir, à titre d'abonnement, est fixée
par le gouvernement dans l'acte de concession , mais, en aucun
cas elle ne dépasse 250 francs lorsque le raccordement
est établi dans un rayon de 3 kilomètres du bureau
principal. Cette taxe est susceptible d'une augmentation de 50
francs par kilomètre au delà de ce rayon, tous frais
d'installation et d'entretien des fils, appareils, etc. , restant
à la charge du concessionnaire .
Art. 11 . Toute conversation par l'intermédiaire d'un bureau
ouvert au public donne lieu à une perception de 50 centimes
au plus par fraction indivisible de 10 minutes. Cette taxe n'est
pas exigible des personnes abonnées au réseau dont
dépend le bureau.
Art. 12. Le gouvernement a le pouvoir d'ordonner la substitution
d'un réseau souterrain au réseau aérien ;
dans ce cas, le concessionnaire est autorisé à élever
le prix de l'abonnement de 50 francs.
Art. 14. Tout abonné a le droit de mettre à
la disposition des tiers les appareils affectés à
son usage, mais en s'abstenant de percevoir de ce chef aucune
taxe ni péage.
.
Nul doute que cette loi sera votée et qu'elle donnera satisfaction
à de nombreux intérêts engagés et à
tous les projets de réseaux téléphoniques
qui ont été présentés au département
des travaux publics.
Jusqu'ici Anvers, Bruxelles, Gand , Charleroi, Liège, Verviers,
sont dotés d'un réseau téléphonique,
mais d'autres villes non moins importantes au point de vue des
affaires et de leur industrie réclament l'établissement
de communications téléphoniques. A Louvain , l'ingénieur
Van Hulle a déjà entrepris plusieurs installations
importantes , et å Hasselt, les premières lignes
téléphoniques vont être installées
cette semaine, pour réunir entre elles les nombreuses et
puissantes distilleries de cette localité . Les propriétaires
de ces grands établissements ont pris à cet effet
des arrangements avec MM. Mourlon, de Bruxelles, qui doivent leur
fournir tout le matériel et les appareils téléphoniques
du système Bell , pour assurer un service régulier
de communication .
Tous les établissements industriels du bassin du centre
de Mons et de Charleroi, vont être reliés entre eux.
Un projet a été présenté par MM .
Mourlon, Vellut et Willemin , pour la création d'un réseau,
le plus important peut-être qu'il y ait eu jusqu'ici en
Belgique. En effet, il s'agira de réunir notamment les
charbonnages et toutes leurs dépendances créées
par feu M. Warocquié, à Mariemont, avec les hauts
fourneaux, laminoirs, ateliers de construction , etc. , si nombreux
dans ce pays.
Des bureaux centraux seront placés dans les principaux
groupes industriels et mis en communication par une ligne avec
les stations de l'État les plus rapprochées de manière
à pouvoir, suivant un tarif admis, adresser par téléphone
les dépêches télégraphiques de chaque
abonné.
On voit d'ici les immenses services que pourra rendre cette nouvelle
combinaison du téléphone avec le télégraphe.
Cette entreprise qui a réuni de nombreuses adhésions
est soumise en ce moment à l'approbation du Ministre des
travaux publics, et sitôt après le vote des Chambres,
on va mettre immédiatement la main å læuvre
pour l'établissement de ces réseaux téléphoniques.
Les fils seront aériens et placés sur poteaux et
chevalets . Les appareils transmetteurs et récepteurs,
ainsi que tableaux indicateurs avec commutateurs des bureaux centraux
seront du système Ader.
Bien que l'éclairage de la salle des séances de
la Chambre des représentants entrepris par la Compagnie
générale d'électricité de Bruxelles,
au moyen de lampes à incandescence ait parfaitement réussi
, il ne semble pas avoir rencontré l'approbation unanime
parmi les membres de l'Assemblée législative et
parmi les habitués des tribunes. |
sommaire
- 1880-1881 On doit à un ingénieur
des télégraphes belges, M. Van Rysselberghe,
dimportantes recherches pour préserver les fils télégraphiques
de linfluence perturbatrice des courants induits, résultant
du voisinage des fils télégraphiques.
- Le Dr Cornélius Herz
avait construit un appareil qui permetait de supprimer les courants
dinduction, si préjudiciables aux transmissions téléphoniques
faites au moyen des fils des télégraphes, mais lappareil
du Dr Herz na jamais entré dans la pratique.
- 1880-1881 On doit à un ingénieur des télégraphes
belges, M. Van Rysselberghe, dimportantes recherches
pour préserver les fils télégraphiques de linfluence
perturbatrice des courants induits, résultant du voisinage
des fils télégraphiques.
- Langdon-Davies de Londres est aussi
dans la course, au milieu des années 1880, il s'inspire des
travaux de François van Rysselberghe
- D'autres expériences du même
domaine, ont commencé en 1881, bien avant les travaux de Langdon-Davies
avec Cardew à la Society of Telegraph Engineers
L'idée de superposer un signal téléphonique
sur une ligne télégraphique :
Van
Rysselberghe |
Van Rysselberghe
était professeur de physique à l'école industrielle
de l'école de navigation d'Ostende.
Il était encore dans son adolescence au début de
sa carrière et avait acquis une réputation de brillant.
Il a conçu une station météorologique pour
la lecture à distance alors qu'il était rattaché
à l'Observatoire royal de Belgique et c'est probablement
ce qui l'a amené à l'idée de superposer
un signal téléphonique sur une ligne télégraphique.
Il a peut-être suivi l'uvre originale de David Hughes
en Grande-Bretagne, publiée en 1879. Hughes a proposé
l'utilisation d'une bobine d'arrêt pour réduire les
interférences entre les circuits télégraphiques.
Van Rysselberghe finira par breveter son système en
1882
Les courants téléphoniques, au lieu dêtre
lancés et interrompus brusquement par les appareils, sont
gradués, au moyen de résistances que lon intercale
successivement dans le circuit, au moment de la fermeture, et
que lon retire de la même façon, au moment
de louverture du circuit.Rien
nest changé dans le mode de transmission ; seul,
le manipulateur, convenablement agencé, opère automatiquement
les commutations nécessaires.Bien quil fournisse
une solution pratique suffisante, ce système avait linconvénient
dexiger des manipulateurs dune construction spéciale.
|
M. Van Rysselberghe a donc cherché à résoudre
le même problème en nemployant que des appareils
ordinaires. De plus, ayant reconnu que les courants téléphoniques
et télégraphiques lancés simultanément sur
un même fil, dans le même sens ou en sens inverse, ne se
mélangent point, et peuvent être séparés,
ce physicien est arrivé à un résultat très
remarquable. La puissance dun réseau télégraphique
peut être plus que doublée, sans rien changer à
la ligne, puisque, avec ladjonction pure et simple dun petit
nombre dappareils accessoires dans chaque poste, et dune
paire de téléphones, on peut à la fois téléphoner
ou télégraphier, cest-à-dire parler et écrire
simultanément.
Tout le système est basé sur lemploi dune
bobine, dont le mode denroulement a pour effet dajouter
la puissance des courants téléphoniques et de neutraliser
les courants télégraphiques.
TELEGRAPHE et TELEPHONE SIMULTANEMENT
Le sujet est d'importance à cette époque
ou le télégraphe éxistait dans le monde entier
avec son infrastructure : fils, poteaux, ingénieurs, peronnel
... et voici qu'un petit nouveau "le téléphone"
voudrait bien s'inviter dans la danse. On en parle dans le journal
télégraphique de juin 1882
De l'influence du développement
de la téléphonie sur le service télégraphique,
par M. E. CHARMER, Commis principal des
télégraphess belges à Liègc.
Il y a juste 3 ans, nous développions
dans ce journal quelques considérations en faveur du travail
télégraphique à l'ouïe. Après
avoir fait ressortir les nombreux avantages de ce système,
nous terminions en le recommandant comme un moyen transitoire
ou plutôt comme un acheminement vers l'introduction futur
des téléphones dans les services télégraphiques.
Or, il n'est plus guère permis de
mettre en doute la réalisation prochaine de cette dernière
éventualité, surtout en présence de l'intéressante
découverte faite récemment par M. van Eysselberghe.
Eliminer les inconvénients de l'induction
dans les téléphones et permettre l'emploi de ces
instruments sur les longues lignes concurremment et même
simultanément avec les autres appareils, tel est le double
problème presque complètement résolu de la
manière la plus heureuse par le savant météorologiste
de l'observatoire de Bruxelles. Encore un petit effort et ce sera
Parfait.
Nous avons parlé dans notre dernier
numéro, des experiences faites avec les nouvelles dispositions
imaginées par M.van Rysselberghe.
Voilà certes un fait de la plus haute
importance au point de vue de l'avancement de la télégraphie.
C'est tout un événement qui va provoquer une véritable
révolution, non-seulement dans le mode de transmission
mais encore dans la marche du travail des bureaux.
Extrême simplification des procédés
d'échange, économie considérable dans l'exploitation
des réseaux, tels seront, en deux mots, les principaux
facteurs de cette nouvelle conquête : de la science électrique,
dont l'application ne pourra guère tarder à se
faire en grand . Bientôt sans doute nous verrons l'avènement
de cette ère pressentie par M. Preece, lorsque réminent
électricien prédisait comme le dernier mot de
la télégraphie l'adoption finale de systèmes
acoustiques très-simples pour les relations en général.
Les résultats de la transformation qui s'annonce seront
d'autant plus appréciables qu'ils s'appliqueront à
la masse des correspondances, c'est-à-dire à celles
qui constituent le trafic interne de chaque pays. En Belgique
où les communications, directes se font à des
distances médiocres, la substitution du téléphone
aux appareils actuels semble pouvoir s'effectuer dans les meilleurs
conditions.
Il serait évidemment puéril de prétendre
que ce changement pourra s'opérer du jour au lendemain,
sans préliminaires et sans quelques tâtonnements.
D'abord,, il est clair qu'avant, d'aborder la pratique, il faudra
modifier au préalable les installations existantes, s'occuper
de l'initiation du personnel au nouveau système réglementer
la marche des opérations, etc. De même, il y aura
lieu de songer au raccordement, peut-être à la
fusion des services téléphoniques urbains avec
le service télégraphique, en vue d'assurer les
relations directes entre abonnés de ville à ville;
enfin, comme conséquence de ce dernier point, il s'agira
de fixer des tarifs appropriés à cette nouvelle
catégorie de correspondances.
Ce sont autant de questions qu'il importera de résoudre.
Nul cloute qu'après une courte expérience, on
n'en ait facilement raison. Pour ce qui regarde les installations
et la mise en oeuvre des téléphones, il existe
d'ailleurs déjà de nombreux types dans les exploitations
urbaines qui fourniront des indications très-utiles à
cette fin.
Y a-t-il lieu maintenant d'appréhender la transition
qui se prépare. Nous n'envisagerons ici la question qu'au
point de vue de l'influence que l'innovation en perspective
peut avoir sur la situation du personnel spécial de la
télégraphie, c'est-à-dire sur celui qui
fonctionne dans les bureaux les plus importants où se
concentre le gros du mouvement et du travail télégraphique
proprement dit.
A notre avis, ce changement doit être
considéré à tous les égards comme
un événement très-heureux, en ce sens qu'il
contribuera à rehausser encore l'importance du rôle
de télégraphiste.
En effet, pour peu que l'on compare le
rôle dévolu jusqu'ici aux opérateurs, à
celui que leur imposera l'échange par téléphone,
on reconnaîtra facilement que, loin de s'amoindrir, ce
rôle devra s'élaigir très sensiblement,
parce qu'il exigera des aptitudes nouvelles et des conditions
d'intelligence et de savoir beaucoup plus étendues. Pour
nous en convaincre, examinons d'abord les fonctions de l'employé
chargé de transmettre verbalement; elles réclament
assurément un ensemble de qualités que tout le
monde ne possède point. Abstraction faite de la question
d'organe, il faut ici du calme, une attention soutenue, une
prononciation nette et bien distincte, de l'intelligence pour
la lecture exacte de textes variant à l'infini, souvent
mal orthographiés, mais plus souvent encore mal écrits.
Il faudra surtout à l'opérateur beaucoup de discernement
pour distinguer et épeler certains mots ou passages extraordinaires
qu'il importera de bien faire saisir.
Et ce n'est pas tout. On conçoit
qu'un semblable exercice, prolongé pendant de longues
séances, embrassant une foule de sujets et d'idées
disparates et tenant tous les sens en éveil, doit être
autrement pénible et laborieux qu'une simple lecture
courante ou la manoeuvre d'un système mécanique.
Voyons maintenant le même employé
à l'oeuvre pour la réception. Il
semble superflu de démontrer qu'il est incomparablement
plus difficile d'écrire sous la dictée, avec l'intermédiaire
du téléphone, que de copier, comme maintenant,
des dépêches imprimées sur une bande.
La tache, dans le second cas, ne sera
pas moins ardue que dans le premier. Nous ne parlerons pas du
sens auditif qui, naturellement, ne doit rien laisser à
désirer. Quand à l'attention, elle ne peut être
distraite un seul instant. Indépendamment d'une écriture
expéditive et lisible, l'employé qui reçoit
doit posséder à fond la langue usuelle du pays
sous peine d'être arrêté à chaque
instant ou du moins de commettre des erreurs, des non-sens et
de ces fautes tout élémentaires qui nuiraient
à la confiance qu'une administration sérieuse
doit inspirer au public.
Limitées aux plus stricts besoins
du service télégraphique, les conditions que nous
venons de résumer seront indispensables en général.
Mais il en est d'autres dont la nécessité,
bien que moins absolue, se fera vivement sentir, parce qu'elles
concernent une partie notable des correspondances. Nous voulons
parler des connaissances linguistiques. Avec le nouveau mode
de transmission l'extrême utilité de ces connaissances
devient évidente et en quelque sorte palpable, si l'on
veut retirer du travail téléphonique tous les
avantages qu'il est suscep. tible de produire. Nous pouvons
en augurer que les administrations se trouveront pour ainsi
dire mises eu demeure de faire une position exceptionnelle à
ceux de leurs agents reconnus capables de correspondre en plu.
sieurs langues.
La question des langues acquiert, dans
les circonstances actuelles, une importance considérable.
Rappelons à ce propros, qu'elle a déjà
fait l'objet de plusieurs articles antérieurs dont deux,
dus à l'initiative de M. Gould, ont mis en lumière
toute une série de faits d'un intérêt pratique
incontestable.
En résumé, nous voici bien
loin, comme on le voit, du rôle de copiste et de simple
lecteur que d'après certaines prévisions peu judicieuses,
l'introduction des téléphones réserverait
aux télégraphistes.
Pour assumer, nous ne dirons pas à
la perfection, mais d'une manière convenable, l'emploi
de téléphoniste, un personnel de choix sera de
rigueur. Pourra-t-on le confier à de très-jeunes
gens, à de très-jeunes personnes ? Evidemment
non. Nous estimons qu'il faudra des agents formés, entendus,
sinon très-instruits du moins doués d'un jugement
mûr, renforcé de cette expérience et de
ces notions générales qui ne s'acquièrent
qu'à un certain âge.
Qu'on ne s'y trompe point, c'est précisément
là que se rencontrera la vraie pierre d'achoppement quand
il s'agira d'organiser le service téléphonique
avec les éléments actuels. Il n'y a pas d'illusions
possibles. Le succès du nouveau système sera sans
restriction solidaire de la valeur du personnel appelé
à le mettre en oeuvre. Nous ne parlerons pas des exigences
plus grandes encore que l'avenir pourrait faire naître,
par exemple, de l'application de la sténographie dont
la place semble marquée à côté du
téléphone pour accélérer les réceptions.
Bref, sans faire preuve d'un optimisme exagéré,
nous avons le ferme espoir que la transformation qui va s'accomplir
aura pour effet de faire une plus large part à l'activité
et à l'intelligence des travailleurs an télégraphe
|
sommaire
Comme les autres pionniers, M. Van Rysselberghe
s'est appliqué à perfectionner le microphone, en
augmentant sa puissance pour porter la parole au dela de 200 km. Il
recommande pour produire le courant inducteur une source éléctromotrice
à résistance intérieure extrémement faible
(inférieure à 2 ohms) et une disposition de huit barres
de charbons à contacts multiples, la résistace totale
ne dépassera pas 16 ohms. (comme les autres systèmes
déjà décrits).
Nous avons vu, la disposition donnée par M.
F. van Rysselberghe à son nouveau microphone à contacts
multiples , dans lequel les charbons sont tous montés en quantité
.Ce nouveau poste se compose d'une boite en
noyer contenant un inducteur complet qui , mis en mouvement au moyen
d'une petite manivelle placée sur le côté de l'appareil
, fait fonctionner les sonneries placées aux deux postes en
communication . Ces sonneries sont indépendantes de l'appareil
transmetteur , ce qui permet de les placer dans une autre salle que
ce dernier , comme cela existe pour les appareils munis de sonneries
à piles . Sur le couvercle de la boite
en noyer renfermant l'inducteur sont disposés les charbons
du microphone montés , comme nous l'avons dil , en quantité
. La planchette qui supporte ces charbons ,
présente une certaine analogie avec celle du microphone Ader
. Seulement , au lieu d'être collée , elle se trouve
encastrée dans un cadre métallique . Le
récepteur est un téléphone Bell , avec gaine
en ébonite ; la résistance intérieure de la bobine
est d'au moins 100 ohms . Ce récepteur repose sur deux crochets
dont l'un est fixe ; l'autre est automatique et fait l'office de commutateur
. L'installation de l'appareil est d'une grande
simplicité ; comme il ne nécessite pas de réglage
, il n'est sujet à aucun dérangement . Sur
la planchette du microphone est fixé un cylindre en ébonite,
de façon que lorsqu'on fait usage de l'appareil , les ondes
sonores sont dirigées perpendiculairement vers le milieu de
la planchette du microphone . L'adaptation bien simple de ce tube
en ébonite donne d'excellents résultats au point de
vue de la transmission de la parole .
De cette manière , tout en écoutant par
le récepteur Bell , on peut facilement écrire le message
téléphonique transmis . Un presse - papier retient le
papier sur le pupitre . Cet appareil est destiné particulièrement
aux cabines téléphoniques publiques , aux stations et
surtout aux bureaux télégraphiques où toute dépêche
transmise ou reçue doit être écrite . La figure
ci - contre indique la disposition arrêtée pour le poste
microtéléphonique destiné au service des réseaux
téléphoniques pour les communications à Jongue
distance .
La forme
adoptée est soit en mural soit en pupitre de table :
Les six bornes dont est muni l'appareil , sont reliées
comme suit : La borne L communique avec la ligne , et la borne
T avec la terre ; par les bornes SS les deux fils communiquent
à la sonnerie ; PP correspondent aux pôles de la
pile . Celle - ci est composée de deux éléments
Leclanché à plaques agglomérées (
grand modèle ) renfermés dans une boîte indépendante
du poste téléphonique .
Les sonneries sont de type Bell indépendantes de l'appareil
pour permettre de placer les sonneries aux endroits appropriés
au besoin.
|
|
Chacun de ces types de microphones , dont les dispositions
nouvelles sont essentiellement pratiques , vient compléter
l'ensemble du système anti - inducteur de M. F. van Rysselberghe
. Les derniers essais , faits en présence des fonctionnaires
de l'État belge , prouvent suffisamment que , partout où
l'on appliquera les dispositifs imaginés par M. F. van Rysselberghe
pour arriver à la suppression de l'induction , il faudra nécessairement
, comme complément du système , faire usage de ces microphones
qui transmettent la parole à de grandes distances . Mais peut
être les compagnies et les particuliers reculeront - ils devant
la dépense que nécessiterait le remplacement des appareils
actuellement en service par l'un de ces nouveaux postes microtéléphoniques
dont nous venons de parler .
C'est pourquoi M. F. van Rysselberghe a indiqué certaines modifications
aux appareils existants ; nous essayerons d'en donner une idée
par les deux figures qui suivent . Ces modifications , imaginées
par l'inventeur , portent surtout sur les transmetteurs Blake et Ader
, employés dans tous les pays d'Europe où des réseaux
téléphoniques ont été installés
. En France , le microphone Ader , avec sonnerie à piles ,
est usité , mais en Belgique , par exemple , où l'on
a renoncé à ce genre de son neries , on a également
appliqué la sonnerie magnétique dite magneto call au
transmetteur Ader . Les appareils adoptés presque exclusive
ment par l'administration des télégraphes de l'État
belge , avec les modifications que M. van Rysselberghe apporte dans
la disposition des charbons et des contacts , sont du modèle
représenté par la figure 3 .
Une autre modification consiste à placer la sonnerie magnéto
avec le récepteur Bell en dessous du transmetteur ( fig . 4
) .
Sur la planchette du microphone , on peut aussi fixer un cylindre
d'ébonite , comme dans l'appareil précedent.
Quant à l'appareil Blake - Bell , employé par l'International
Bell telephone C dans tous ses réseaux , la modification qu'y
a apportée M. van Rysselberghe est bien simple ; la figure
5 en rend compte . On connait la description de l'appareil Blake Bell
. M est une sonneriemagnéto du système américain
( modèle Gilliland ) dite magnéto - call ; T est un
téléphone Bell avec son cordon ; P est la boite contenant
la pile du microphone ; B est un microphone Blake dont on utilise
la bobine pour le transmetteur à charbon V , lequel communique
d'une part à cette bobine par le fil a et à la pile
placée dans la boite P par le conducteur b . Au lieu de parler
comme d'ordinaire devant le microphone B , on se place au - dessus
du cylindre en ébonite C posé sur la planchette du microphone
van Rysselberghe , pour que , comme nous venons de le dire , la voix
arrive bien perpendiculairement sur le milieu de la planchette qui
supporte les charbons du microphone . Ce cylindre en ébonite
a encore pour avantage d'indiquer , bien mieux que lorsqu'on fait
usage des transmetteurs ordinaires d'Ader et de Blake , la distance
à laquelle la personne qui parle doit se tenir de la planchelle
du microphone .
D'autres modifications plus simples encore apportées au micro
phone Blake ont été étudiées par M. van
Rysselberghe , afin d'arriver à introduire , à très
peu de frais , certains changements indispensables pour l'emploi de
ces appareils pour les communications interurbaines . ( Le microphone
Blake est jusqu'ici le seul appareil employé en Belgique par
les compagnies de téléphones . )
Quant au microphone de M. F. van Rysselberghe , tel qu'il est est
avec des appareils ainsi montés qu'on a pu établir les
récentes communications télé phoniques à
grande distance qui ont eu tant de relentissement et qui ont été
échangées entre :
Ostende et Bruxelles .. Anvers et Bruxelles .. Paris et Bruxelles
.. Porto et Lisbonne .. Rouen et le Havre . Buenos - Ayres et Rosario
...
Ce sont également ces microphones que
l'on a employés pour relier le chalet royal d'Ostende et le
palais de Laeken au théâtre de la Mon naie de Bruxelles
.
Nous avons déjà dit dans un article
précédent que pour établir ces communications
, qui permettaient à la reine d'entendre les opéras
joués sur la première scène lyrique de Belgique
, on empruntait les lignes de la compagnie belge du téléphone
Bell ainsi que le réseau télé graphique de l'État
, sans cléranger ce dernier de son service , par suite de l'application
du système anti - inducteur de M. J. van Rysselberghe , que
le gouvernement belge a appliqué d'une façon générale
sur toutes ses lignes télégraphiques .
sommaire
En Belgique et en Amérique,
où M. Van Rysselberghe est allé mettre sa méthode
en pratique, lenvoi simultané des dépêches
télégraphiques et téléphoniques se fait
dune manière régulière dans le service.
Aussi les appareils de M. Van Rysselberghe pour la téléphonie
à grande distance nont-ils jusquici trouvé
dapplications que sur quelques lignes de la Belgique, mises,
à titre dessai, à la disposition de linventeur.
Système M. Van Rysselberghe,
Document
télégraphie et téléphonie simultanés
de Mourlon 1884 ou en fichier
Pour aler droit au but si vous vouler passer sur la
partie explication technique suivante, le système fonctionnait
sur un seul fil de télégraphe aérien.
Un inducteur est formé en utilisant une bobine de
fil , capable de filtrer la fréquence Morse inférieure
de la fréquence vocale beaucoup plus élevée et
bloque la fréquence vocale la plus élevée
mais a laissé passer la fréquence Morse basse.
De manière similaire mais opposée à leffet
de linducteur , un condensateur est installé,
qui transmet la fréquence vocale la plus élevée
mais bloque la fréquence Morse inférieure. Les deux
fréquences séparées ont été détournées
des instruments respectifs, soit l'instrument Morse, soit l'instrument
téléphonique.
En exemple, un rapport du gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud
décrit une économie de 93% en utilisant ce système
à condensateur sur un seul fil de télégraphe
plutôt que de construire un deuxième fil pour fournir
un service téléphonique classique.
sommaire
"journal télégraphique" du 25 Aout 1882
: La téléphonie à grande distance.
Bruxelles, 4 juin 1882. J. BANNEUX.
"Le compte rendu de M. Banneux date du mois de Juin
dernier. Depuis, les études et les expériences
ont été poursuivies
activement et nous croyons savoir que M. Banneux se propose
de faire connaître prochainement les résultats
beaucoup plus concluants auxquels M. Van Rysselberghe et lui
Sont déjà parvenus ou espèrent prochainement
arriver. Nous aurons donc, sans doute aussi, à revenir
bientôt sur cette intéressante question de la téléphonie
à grande distance dont l'intérêt s'augmente
ici de sa combinaison avec la transmission télégraphique
ordinaire".
Jusqu'à présent le téléphone
n'a guère été employé que pour les
communications locales entre habitants d'une même ville,
mais si telle a été et telle devait être
effectivement la première application pratique de cette
merveilleuse invention, l'on a bien vite pressenti qu'il ne
resterait pas confiné dans ce domaine restreint et qu'un
jour viendrait certainement où, franchissant les limites
imposées d'abord à son activité, il deviendrait
un des modes les plus précieux de communication à
longue distance, soit parallèlement, soit concurremment
avec la télégraphie. Aussi, de nombreux essais
ont-ils été tentés déjà pour
lui permettre d'atteindre à ce résultat dans les
conditions de précision et de sécurité
voulues pour toute exploitation pratique. Parmi les différentes
tentatives faites en vue de résoudre le problème,
celles qui, dans ces derniers temps, ont le plus frappé
l'attention, sont les expériences faites par le savant
Directeur de l'Observatoire d'Ostende, M. Van Rysselberghe,
entre Bruxelles et Paris et qui, si le succès définitif
répond aux espérances qu'ont fait naîtte
les premiers essais, réaliserait non seulement ce desideratum
des communications régulières à longue
distance par le téléphone, mais encore la double
transmission télégraphique et téléphonique
simultanée par les mêmes fils.
Le Journal télégraphique
a déjà, dans son numéro du mois de Mai
dernier, dit un mot de ces expériences.
Nous sommes heureux de pouvoir y revenir plus en détail
aujourd'hui, en reproduisant une étude faite sur cette
question par M. J. Banneux, Inspecteur des télégraphes
belges, qui a suivi et assisté M. Van Rysselberghe dans
le cours de ses expériences.
-Depuis le jour où le téléphone, poussant
ses premiers vagissements, faibles et incertains, fit entendre
à Sir William Thomson émerveillé le To
be or not to be de Hamlet (c'était à l'exposition
de Philadelphie, en 1876), chaque mois, pour ainsi dire, a amené
un perfectionnement tendant à renforcer sa voix de pygniée
et à la porter à des distances de plus en plus
considérables.
S'il n'avait dû compter que sur les éléments
dont l'a définitivement composé son glorieux inventeur,
le professeur Graham Bell, il n'eût cependant pu prétendre
qu'à un rôle fort modeste, car il ne lui eût
été possible de faire parvenir la parole qu'à
un petit nombre de kilomètres. Excellent comme transformateur
des courants engendrés par des vibrations acoustiqxies,
il ne convenait guère comme producteur des courants d'émission.
- La découverte du microphone par Edison et Hughes, au
commencement de 1878, vint à propos fournir un transmetteur
d'une puissance sinon illimitée, du moins infiniment
supérieure à celle du téléphone
magnéto-électrique: la portée du son s'allongea
sans exiger de la part de l'opérateur plus d'efforts
vocaux qu'auparavant. Les transmetteurs les plus connus
aujourd'hui, les Edison, les Navez, les Blake,
les Berliner, les Crossley, les Ader, les
Gower-Bell, les Pantéléphones, les
Theiler et une foule d'autres ne sont que des variétés
de microphones.
- L'usage d'une pile voltaïque, comme source du courant
dont les variations, causées par les vibrations du microphone,
se transformaient dans le téléphone récepteur,
eu parole articulée, musique ou chant, permettait de
régler jusqu'à un certain point la force motrice
proportionnellement à la distance à franchir,
mais exposait aussi à voir brûler les charbons
des appareils de transmission et à perdre en route une
notable partie du courant initial.
- Un nouveau progrès fut marqué par l'emploi dos
bobines d'induction ; là, le courant de la pile, rendu
ondulatoire par les mouvements du microphone, a pour unique
fonction de créer, sans quitter le poste transmetteur,
des courants induits dans le fil fin d'une bobine relié
au fil de la ligne. Ces courants induits jouissent de la remarquable
propriété de surmonter, plus aisément que
les courants directs, les résistances électriques
de tout ordre, ou, ce qui revient au même, d'atteindre
plus rapidement pour une intensité donnée l'extrémité
du conducteur ; ce sont eux qui arrivent dans le téléphone
récepteur, dont ils mettent en vibration tous les organes
et principalement la plaque métallique pour reproduire,
à une échelle réduite, les sons émis
devant le microphone du départ.
Qui eut le premier l'idée d'employer la bobine
bien connue de Rhumkorff, sans interrupteur, pour obtenir la
reproduction de la parole à de grandes distances ? On
ignore trop généralement, en Belgique, qu'elle
doit être attribuée à M. le colonel Navez,
de Bruxelles, l'inventeur du premier appareil électrobalistique
réellement pratique et précis. L'application de
la bobine d'induction à la téléphonie est
exposée dans une note de MM. Navez, père et fils,
dans les Bulletins de l'Académie royale de Belgique,
2° série, n° 2, de 1878. Nous avons eu nous-mêne
l'occasion d'expérimenter, chez M. Navez, dans les premiers
jours du mois de mars de cette même année, la combinaison
d'un transmetteur à disques multiples de charbon, genre
Edison, en circuit avec une pile locale et le fil primaire d'une
bobine, et un récepteur de Bell relié au fil secondaire
et au fil de ligne. A cette époque, le microphone à
charbon d'Edison apprenait à parler : il articulait mal,
il bredouillait M. Navez l'avait heureusement modifié
tout en cherchant, par de nombreux essais, à en pénétrer
la théorie. Les résultats fournis par des instruments
sommairement construits étaient fort encourageants ;
malheureusement, les circonstances n'ont pas permis à
notre compatriote de poursuivre son oeuvre. Ce fut plusieurs
mois après seulement que les premiers appareils d'Edison,
munis d'une bobine d'induction, firent leur apparition en Europe.
Les éléments principaux de toute
installation téléphonique étaient dès-lors
trouvés : un microphone transmetteur, une bobine d'induction,
une pile, un fil de ligne et, enfin, un téléphone
de Bell pour la réception.
Mais on avait auparavant déjà cherché à
déterminer la portée des appareils téléphoniques.
M. Niaudet, dans une brochure publiée en décembre
1877, raconte que le professeur Bell lui a affirmé avoir
fait des expériences sur une ligne de 415 kilomètres,
entre Boston et New-York ; on ne dit pas dans quelles conditions
ni avec quel résultat. En novembre et décembre
de la même année, des essais entre Berlin et Magdebourg
(70 kilomètres), par une ligne sur poteaux, n'avaient
pas réussi ; au contraire, on avait pu correspondre entre
Aberdeen et Inverness (Ecosse), à 174 kilomètres
de distance, entre Berlin et Brandebourg (68 kilomètres),
entre Plymouth et Exeter (75 kilom.), entre Aberdeen et Banff
(83 kilom.).
En Belgique, les expériences faites par les ingénieurs
des télégraphes le 13 décembre 1877, sur
un circuit de deux fils télégraphiques de la ligne
de Bruxelles à Liège (100 kilomètres),
au moyen de téléphones de Bell, laissèrent
entendre la voix et comprendre quelques phrases usuelles; encore
fallait-il que les autres fils télégraphiques
de la mémo ligne fussent muets. Un air de cornet à
piston, joué à Bruxelles, fut toutefois bien reçu
à Liège, mais on sait que le chant et la musique
instrumentale se transmettent bien plus aisément on tontes
circonstances que la parole articulée.
En Allemagne, dans les conditions les plus favorables, la portée
du téléphone Siemens par un seul fil sur poteaux
ne dépassait pas 163 kilomètres au commencement
de 1878. Cette distance se réduisait à 53 kilomètres
lorsque le fil téléphonique avait pour voisins
d'autres conducteurs en activité, an nombre de 1 à
5. Sur un fil en partie aérien et en partie souterrain,
on allait à 126 kilomètres, mais les autres fils
devaient être au repos, et il fallait transmettre en élevant
la voix. Un seul fil répétait la parole à
50 kil., malgré le travail de 10 fils télégraphiques
voisins, avec cette circonstance spéciale qu'ils étaient
suspendus à des poteaux de fer sur une portion de leur
trajet. Avaut la mise en service du câble de Berlin à
Magdebourg, on correspondait facilement par un des fils souterrains
à une distance de 70 kilomètres, la terre était
prise comme retour. Par contre, il fallait employer un double
fil pour atteindre 38 kilomètres seulement par le câble
de Berlin à Halle qui en a 165, durant la période
de travail des autres Dis du même câble.
Le 13 novembre 1877, un ingénieur delà Submarine
Teleraphe Cie tint pendant deux heures une conversation de St-Margaret
'hay, sur la côte anglaise, près de Douvres, à
Santgate, près de Calais, par un fil sous-marin reliant
ces deux points et qui a 42 kilomètres de longueur; il
put lire les signaux morse passant par les autres fils du câble.
Le 7 décembre, les ingénieurs belges ne parvenaient
pas à s'entendre à deux kil. de distance, d'un
bureau télégraphique à l'autre de Bruxelles,
à travers un seul fil souterrain : les perturbations
causées par le passage des courants télégraphiques
dans les conducteurs du voisinage couvraient absolument la voix
téléphoniqne.
Il serait facile de poursuivre à l'infini cette énumération,
où les résultats se heurtent, se contredisent,
du moins en apparence, car le défaut général
des comptes rendus d'expériences de l'espèce est
le manque de précision et l'insuffisance du détail
des conditions où elles ont été faites.
Il nous souvient d'avoir lu la description d'essais téléphoniques
exécutés entre deux localités belges ;
il s'agissait justement d'entendre à l'oeuvre un microphone
d'invention liégeoise, concurremment avec un autre d'origine
étrangère. Le premier, j'ai honte de le dire,
fit piteuse figure ; le second, au contraire, se comporta vaillamment.
Le lendemain, par un phénomène remarquable, la
victoire de l'un était transformée en une défaite
éclatante par les journaux qui mettaient un succès
merveilleux au compte du microphone du crû. Certes, tout
le monde était de bonne foi, le microphone seul avait
tort. Que croire, par exemple, des résultats superbes
obtenus en avril 1878 par un transmetteur à charbon d'Edison,
sans bobine d'induction, et un récepteur Bell, au moyen
d'un seul fil de la ligne télégraphique de New-York
à Philadelphie (133 kilomètres) ? La correspondance
fut parfaite, malgré le fonctionnement d'une masse d'autres
fils télégraphiques de la même ligne, qui
présentait une petite section souterraine, le reste étant
aérien. Ainsi dirent les journaux américains de
1 époque. Il est vrai qu'ils, nous viennent de si loin
!
La correspondance téléphonique par le câble
sous-marin de Middelkerke, près d'Ostende, à Ramsgate,
près Douvres (140 kilomètres), fut encore essayée
le 20 décembre 1877 par les ingénieurs belges
et anglais. Le résultat fut peu satisfaisant. Un journal
l'attribua au bruit des vagues qui déferlaient sur le
rivage au point d'atterrissement sur la côte de Belgique.
La vérité est que ce jour-là la mer était
calme et unie comme un miroir. Pour parvenir à saisir
quelques mots, les expérimentateurs durent employer deux
fils en un circuit métallique et supprimer tout passage
des dépêches par les autres conducteurs du câble.
Les ingénieurs belges reconnurent que leurs collègues
étrangers parlaient l'anglais et devaient hausser fortement
le ton de la voix pour se faire entendre.
Ceux-ci curent le plaisir d'ouïr le God save the Queen
joué par un cornet à piston de bon|ne
volonté ; les autres perçurent à Middelkerke
les signaux Morse arrivant de l'intérieur
de l'Angleterre jusque dans le voisinage du point d'atterrissement
de Ramsgate, et ce fut tout. On ne réussit pas mieux
sur le câble de Holyhead, à Dublin, qui a environ
120 kilomètres de long.
Dans une Note lue en avril 1878 par M.
W. H. Preece, à la Physical Society, nous trouvons quelques
renseignements précis sur les transmissions téléphoniques
par câbles, au moyen du seul téléphone Bell.
Entre Manchester et Liverpool (48 Ml.) et même entre Dublin
et Holyhead, sur ce même câble déjà
signalé par lés journaux comme ayant fourni des
résultats négatifs, on peut converser avec facilité,
malgré le travail télégraphique des six
autres conducteurs de chaque ligne. On constatait sans doute
de l'induction, mais à un degré qui ne gênait
pas la correspondance verbale. Les mêmes effets furent
fournis par le câble de Ghiernesey à Darmouth,
qui a 96 kilom. de long. Sur un câble atlantique artificiel
de Clark et Muirhead, M. Preece n'eut aucune difficulté
de se faire entendre à l'extrémité d'un
circuit équivalent à 160 kilomètres, quoique
sa voix fût emmitouflée; de cette distance jusqu'à
241 kilomètres, cet étouffement commença
à contrarier la conversation et augmenta jusqu'à
320 kilomètres de longueur, ce qui représente
l'écart entre Bruxelles et Paris.
Dans les premiers jours de septembre 1878,
un représentant d'Edison vint en Belgique pour tenter
de communiquer de Bruxelles (Nord) à Douvres. L'entreprise
était hardie. Le circuit comprenait une section aérienne
d'environ 150 kilomètres et un câble sous-marin
à 4 conducteurs reliant la Panne, près de Furnes,
à la côte anglaise (87 kilomètres). On fit
usage d'appareils d'Edison avec bobines d'induction ; la pile
du microphone se composait de deux éléments Fuller
au bichromate de potasse. Avec un seul fil de ligne, c'est à
peine si Douvres entendit les appels de Bruxelles, cependant
lancés d'une voix formidable ; en employant 2 fils avec
terres, le résultat fut encore moins heureux. Un circuit
entièrement métallique formé par deux fils
améliora l'effet : le correspondant anglais perçut
quelques mots ; en revanche, Bruxelles n'entendit rien du tout.
C'était entre dix heures et une heure après-midi.
De 3 à 6 heures, toujours en pleine activité télégraphique,
Douvres comprit quelques courtes phrases et constata l'absence
complète de tout bruit d'induction de son côté
; le téléphone de Bruxelles persista dans son
mutisme vocal, mais continua de dénoncer énergiquement
le passage des courants télégraphiques sur les
fils voisins.
La montagne ne venant pas, on alla à
la montagne. Le lendemain, de 10 h. 30 à midi, on refit
les essais entre Ostonde et Douvres avec deux fils sans terres
; la section aérienne se trouvait ici réduite
à une ligne de 10 à 4 fils sur environ 36 kilomètres.
Cette fois, Douvres déclara comprendre distinctement,
même avec un seul téléphone, mais Ostende
ne reçut que de temps et autre la vague notion de paroles
prononcées de l'autre côté de la Manche.
C'était, bien peu! Quelques jours auparavant, les appareils
d'Edison avaient de nouveau permis une
correspondance facile entre Douvres et Calais 42 (kilom.).
En Belgique, sur les artères principales
du réseau aérien, où le nombre des fils
est en moyenne de 10 et s'élève sur certaines
sections, à 20 et même à 66, on n'avait
jamais pu, jusque dans ces derniers temps, obtenir une communication
téléphonique passable entre Bruxelles et la province,
sans être obligé d'employer, pendant les heures
du travail télégraphique, deux des fils conducteurs
ordinaires. Les fils voisins, surtout ceux desservis par l'appareil
imprimeur de Hughes, à émissions rapides, produisent
dans le circuit téléphonique des courants nuisibles
intenses qui se transforment dans les téléphones
en éclats d'une sonorité parfois douloureuse,
lorsque la terre est prise comme retour. Cet effet est amoindri
par la suppression de celle-ci, mais reste toujours assez énergique
pour rendre aléatoire toute tentative de relations suivies
entre les localités reliées. Ainsi, même
sur la courte distance de Bruxelles à Malines (24 kilom.),
on ne pouvait garantir un service téléphonique
régulier par deux fils tels qu'ils sont posés
sur les poteaux, et par un seul fil, il eût été
extrêmement difficile de se faire eutendre de Bruxelles
(Nord) à Schaerbeek : le bureau télégraphique
et la station du Nord sont, à ce point de vue, de véritables
forges de Vulcain dont le téléphone se fait l'écho
jusqu'aux limites du pays.
En août 1881, on essaya sans grand
succès la communication entre Buffalo et Paterson, aux
Etats-Unis, sur une distance de 563 kilomètres, au moyeu
d'un fil de la ligne télégraphique de la Western
Union. Quelques phrases seulement furent intelligibles, et certainement
c'est déjà là un résultat remarquable.
Pour assurer les communications journalières entre les
réseaux téléphoniques de New-Port et de
Cardiff, le Post-Office anglais a dû établir à
la fin de 1881, d'une façon toute spéciale, un
double fil sur les poteaux de la ligne télégraphique,
bien que ces villes ne soient éloignées que de
17 kilomètres, soit une distance moindre que celle de
Liège à Pepinstér.
On emploie le Gower-Bell. La même installation est faite
entre Manchester et Liverpool (48 kilomètres). Nous ajouterons
en passant que la correspondance téléphonique
entre ces deux groupes de localiés est devenue rapidement
si active, qu'ils sont reliés aujourd'hui chacun par
deux fils doubles.
Lorsque les fils du téléphone
n'accompagnent sur les mêmes poteaux qu'un très-petit
nombre de fils télégraphiques, ou mieux encore
lorsqu'on dispose de lignes distinctes spécialement affectées
à la correspondance verbale, la portée de la voix
augmente pratiquement d'une façon merveilleuse. Il suffit
alors d'un conducteur unique. On cite dans la Nouvelle Zélande
un fil téléphonique de 161 kilomètres,
où la conversation s'effectue depuis quatre mois avec
facilité, et un autre, plus long encore, de Melbourne
à Albany, en Australie, sur une distance do 320 kilomètres.
Les communications nombreuses échangées dernièrement
entre la gare de l'Est, à Paris, et celle de Nancy, sur
353 kilomètres, au moyen des appareils d'Ader et par
un seul fil, sont une autre confirmation
de même fait ; elles avaient lieu entre minuit et une
heure du matin, en l'absence de tout cause perturbatrice.
Les expériences du docteur Cornélius
Hérz, en 1880 et 1881, au moyen de systèmes téléphoniques
nouveaux, avaient fait concevoir les plus belles espérances
sur le succès dos comrnunications à toute distance
par un fil unique des lignes télégraphiques. L'objectif
était d'amplifier les variations d'intensités
des courants téléphoniques afin d'augmenter l'énergie
de la voix reçue, sans obliger le correspondant à
forcer le ton et en outre, d'éliminer, dans le circuit
téléphonique, les courants nuisibles provenant
de l'induction statique, de l'induction dynamique et des dérivations
des autres fils du voisinage. On abandonna d'abord la bobiné
d'induction ; on établit, en dérivation sur une
pile assez forte, uu microphone à contacts multiples
et résistants, et on interposa dans le fil un condensateur
destiné à présenter une solution de continuité
aux courants gênants, tout en laissant agir les courants
utiles. Le condensateur, on le sait, est composé de séries
alternatives de feuilles de papier paraffiné et de feuilles
d'étain ; on le connaît surtout par sa propriété
de reproduire le chant, mais le docteur Hera était parvenu,
au commencement de 1880, a le faire parler comme un vulgaire
téléphone, et même il l'employait comme
récepteur eu lieu et place de celui-ci. En septembre
1880, on put converser sur le câble sous-marin de Brest
à Penzance, d'une étendue do 300 kilomètres.
Quelques mois après, on réussit à entendre
quelques phrases détachées au bout d'un fil aérien
des lignes françaises, à la distance fabuleuse
de 1,100 kilomètres (environ trois fois et demie la distance
d'Ostendc à Arlon), mais dans le silence de la nuit ;
enfin, entre Orléans et Bordeaux, par un fil de 457 kilomètres,
une conversation fut possible, les demandes et les réponses
s'échangaient régulièrement aux heures
d'activité des autres fils télégraphiques.
Plus tard, le docteur Herz revint aux bobines d'induction et
résolut le problème d'augmenter la durée
des courants induite utiles pour en accroître les effets.
Mais, d'après des renseignements que nous avons lieu
de croire exacts, les conclusions de toutes ces expériences
n'ont pas encore répondu pratiquement aux prémisses
annoncées, et il est à craindre que ces laborieux
et persévérants efforts n'aient abouti à
annihiler les courants nuisibles qu'à la manière
de cet original qui, écoutant de la musique, se bouchait
les oreilles pour ne pas être trouble par la conversation
de ses voisins.
L'historique qui précède présente
sans doute bien des lacunes ; nous espérons cependant
qu'il dissipera beaucoup d'erreurs propagées dans un
but intéressé ou par un enthousiasme prématuré
sur la praticabilité de la téléphonie à
longue distance par les fils du télégraphe ; en
tous cas, il fournira des termes de comparaison avec les résultats
des expériences de M. Van Rysselberghe, dont nous allons
maintenant nous occuper.
On a cherché jusqu'ici à remédier
à l'induction, et en général aux influences
perturbatrices, de quatre manières différentes
:
1° En soustrayant le circuit téléphonique
aux influences hrductives et autres ;
2° En augmentant l'énergie de la voix téléphonique
jusqu'à lui faire dominer les bruits nuisibles ;
3° Eu diminuant la sensibilité du téléphone
récepteur au point de le rendre indifférent aux
courants étrangers, tout en le laissant impressionné
par les courants utiles ;
4° En contré-balançant lés effets de
l'induction.
Le premier remède trouve sa formulé dans rétablissement
de lignes affectées uniquement aux usages téléphoniques
et suffisammentéloignées, par leurs extrémités
et dans tout leur parcours, des bureaux et des lignes télégraphiques.
Ce remède réussit à peu près complètement
lorsque les fils sont posés sur poteaux, et plus efficacement
encore lorsque les poteaux sont métalliques ; mais il
laisse beaucoup à désirer sur des lignes de câbles
du type télégraphique, c'est-à-dire ayant
des conducteurs isolés parallèles les uns aux
autres, dont l'ensemble est protégé par une armature
de fils de fer ou enveloppé d'une garniture formée
d'un textile quelconque et placé dans des tuyaux. En
effet, dans les câbles ainsi construits, les courants
téléphoniques circulant dans un fil induisent
des courants dans les fils du voisinage, comme le font les fils
télégraphiques ; si la force de ces courants est
moindre, en revanche on peut généralement saisir
par un des fils téléphoniques les conversations
échangées sur les autres. On a alors cherché
à interposer un véritable écran magnétique
entre chaque conducteur et ses voisins en l'insérant
isolément, et sur tout son parcours, dans un tube métallique
relié à la terre ; le câble à conducteurs
multiples se compose ainsi d'une série de petits câbles
protégés par une garniture commune. Les inconvénients
du système sont d'augmenter dans une forte proportion
le prix de la conduite et d'occuper beaucoup de place pour un
petit nombre de conducteurs; encore la suppression de l'induction
n'est-elle pas radicale.
Le deuxième remède indiqué, combiné
généralement avec le troisième, a été
expérimenté en Amérique par Edison, en
France par le docteur Cornélius Herz, et aussi par bien
d'autres, sans doute ; il a obtenu pensons-nous, peu de succès
pratique.
Le parti auquel on s'est arrêté jusqu'à
présent et qui donne les résultats les plus efficaces
consiste à neutraliser dans un circuit téléphonique
les courants étrangers engendrés soit par des
courants téléphoniques, soit par des courants
télégraphiques il faut, dans ce but, former un
circuit indépendant de toute liaison électrique
avec le sol, en employant pour chaque relation deux fils, l'un
d'aller, l'autre de retour, tordus en hélices l'un sur
l'autre dans toute l'étendue de la ligne. Par cette position,
les courants induits tendent à circuler simultanément
dans les fils en sens contraire les uns des autres et, par conséquent,
ils s'annihilent s'ils sont de forces égales.
On démontre que cette neutralisation n'est parfaite que
lorsque la cause inductrice est située à l'infini
et que les deux fils téléphoniques sont infiniment
rapprochés ; d'où il suit qu'en pratique les bruits
d'induction continuent à subsister sur les lignes à
câbles, mais la correspondance téléphonique
n'en souffre pas sensiblement.
Cette méthode est adoptée sur toutes les lignes
souterraines en Angleterre et ailleurs ; c'est celle appliquée
au réseau téléphonique de Paris, où
des câbles sont posés, à côté
des câblés; télégraphiques, dans
les égouts à grande section.
Dans la disposition de M. Brasseur, de Bruxelles, les conducteurs
téléphoniques sont également au nombre
de deux, mais leur circuit est relié à la terre,
ce qui a pour effet de réduire la résistance électrique
de l'ensemble au quart; de celle des deux fils sans terre.
Sur les poteaux, l'arrangement des deux
fils en hélices, présente des difficultés
pratiques et ne réussit guère aussi bien que sur
des lignes souterraines. Il faut ici compter non-seulement avec
l'induction, mais surtout avec les courants de pile qui s'échappent
des fils télégraphiques Voisins, et qui, par l'air
et les supports, se fraient un chemin dans le circuit téléphonique.
D'autre part, quoi que l'on fasse, les deux conducteurs ne peuvent
jamais être également influencés au point
dé vue de l'induction par leurs compagnons du télégraphe
; il existe donc toujours dans les téléphones
des perturbations désagréables. C'est, toutefois,
ce système, à défaut d'un meilleur, et
au prix d'un surcroît de frais d'établissement
et d'entretien et d'une surcharge des poteaux, qui est appliqué
aux lignes de Manchester à Liverpool et de Newport à
Cardiff (48 et 17 kilom.). Cette disposition aurait dû
être employée sur les lignes télégraphiques
principales de notre pays s'il avait fallu et l'utilité
en sera reconnue dans un avenir très-prochain -
relier entre eux par cette voie les réseaux téléphoniques
urbains aujourd'hui en exploitation.
La nécessité de la duplication
dès fils pour chaque relation téléphonique
entraîne évidemment des dépenses assez élevées
pour qu'on hésite, même sur de courtes distances,
à établir des conduites souterraines, déjà
de cinq à sept fois plus coûteuses que les lignes
aériennes dans les circonstances ordinaires de la télégraphié.
Cette considération est d'une importance infiniment plus
grande encore sur les lignes sous-marines et, certes aucune
Compagnie ne consentirait à immobiliser ses fils conducteurs
en partie double alors qu'isolément ils lui rendent télégraphiquement
de meilleurs services.
Tel était, résumé aussi
fidèlement que possible, l'état de la question
au moment où M. Van Rysselberglie entreprit les expériences
dont les journaux ont parlé il y a quelques jours. Les
renseignements qui vont suivre sont puisés à une
source authentique, et s'ils ne paraissent pas confirmer toutes
les assertions qu'on a propagées sur les progrès
réellement acquis jusqu'à présent, ils
laissent pressentir une victoire plus complète.
Au début de ses études,
M. Van Rysselberglie se proposait uniquement d'arriver à
utiliser, pour des communications téléphoniques,
le fil spécial établi entre l'Observatoire do
Bruxelles et la station météorologique
d'Ostende et destiné au service du télémétéorographe
du même inventeur, sans nuire au fonctionnement de ce
dernier système.
Le fil part de l'Observatoire, traverse aériennement
là ville sur 1000 mètres environ et aboutit, au
bureau télégraphique du Nord, à un commutateur
qui le relié à un câble ordinaire à
7 fils en service longeant la façade latérale
du bâtiment dé la station; de là, le conducteur
passe sur les poteaux de la ligne de l'Etat, qu'il emprunte
jusqu'à Ostende, où il pénètre dans
le bureau télégraphique, et il repart aériennement
dans la ville jusqu'à la station météorologique,
à une distance de 1300 mètres environ. Sur la
ligue principale de Bruxelles (Nord) à Ostende (station),
qui est longue de 122 kilomètres, le fil spécial
est accompagné d'autres fils télégraphiques
dont le nombre varie de 7 sur 42 kilomètres à
41 sur un kilomètre, et dont quelques-uns sont actionnés
par les appareils Hughes, le reste l'étant par les appareils
Morse. Sans entrer dans de plus longs détails sur ce
point, il suffit de constater que trois des fils desservis par
les Hughes suivent le fil téléphonique dans tout
son parcours de Bruxelles à Ostende. On rencontre donc
ici à un haut degré les circonstances perturbatrices
qui ont amené les insuccès des expériences
antérieures sur les lignes partant de la capitale.
Les premières recherches de M.
Yan Rysselberghe portèrent sur les moyens de renforcer
l'intensité de la voix des téléphones récepteurs,
afin de dominer les bruits étrangers. Se basant sur la
théorie, il reconnut nécessaire de proportionner
la résistance des téléphones à celle
de la ligne et du circuit secondaire de la bobine d'induction,
en exagérant même la résistance totale ;
il partait de cette idée que les courants dérivés
des fils télégraphiques étaient tout autant
à craindre que les courants induits et qu'en conséquence
un excès de résistance dans les téléphones
ne nuirait pas à la reproduction vocale, au contraire,
tandis qu'elle amoindrirait dans une grande mesure les courants
nuisibles. D'un autre côté, il constatait la nécessité
de réduire, dans les limites les plus étroites,
la résistance électrique du circuit inducteur
du départ, c'est-à-dire celle de la pile, du microphone
transmetteur et du fil primaire de la bobine d'induction ; enfin,
il écarta le téléphone pendant l'opération
de la transmission.
A la demande de M. Houzeau, directeur
de l'Observatoire, l'Administration des télégraphes
s'empressa de mettre à la disposition de M. Van Rysselberglie
ses lignes, ses bureaux, son personnel et ses instruments, en
vue des essais préalables à faire pour déterminer
tous les éléments du problème. Les premières
expériences en ligne eurent lieu le 16 janvier 1882 entre
Bruxelles (Nord) et Anvers (Est) sur un fil de 44 kilomètres,
prenant de part et d'autre la terre des bureaux télégraphiques.
Malgré le vacarme produit dans les téléphones
par les fils télégraphiques en travail, on put
comprendre à Anvers quelques-unes des phrases prononcées
à Bruxelles et recevoir exactement, sauf quelques erreurs,
une longue série de nombres composés de un à
cinq chiffres. Ce résultat était encourageant,
car il n'avait pas encore été atteint, avec degré
de précision, dans les expériences antérieures
faites les ingénieurs de l'Etat sur la même section,
au moyeu d'm seul fil et des appareils téléphoniques
ordinaires.
Un jour, au bureau de Bruxelles (Nord),
M. Van Rysselberglie constata avec surprise que l'un des fils
télégraphiques, Hughes allant vers Ostende faisait
plus de bruit dans le téléphone qu'un autre de
la même ligne qui, la veille, se distinguait au dessus
de tous les autres par son tapage : les rôies étaient
renversés. La cause du phénomène était
une simple transposition des fils d'un appareil Hughes l'un
sur l'autre. Vérification faite, l'instrument le moins
bruyant présentait à son manipulateur un défaut
tel que les courants de la pile, au lieu d'être envoyés
brusquement sur la ligne avec leur intensité habituelle,
s'émettaient avec une force graduellement croissante.
Cette simple observation, recueillie par un esprit sagace donna
la clef du problème cherché. Il fallait, non pas,
comme comme on l'avait tenté jusqu'alors, neutraliser
ou amoindrir les courants nuisibles dans le circuit téléphonique
même, mais attaquer leur cause dans les circuits télégraphiques.
C'est là, en effet, la caractéristique
du système de M. Yan Rysselberglie : au lieu de détruire
les effets, il cherche à enlever la source du mal.
Ce point bien établi, il ne fut pas difficile de trouver
la formule du remède. L'arsenal des instruments électriques
contient un outil aussi merveilleux dans ses effets que mystérieux
dans sa théorie : c'est le condensateur, véritable
panacée, qui a rendu possible la transmission en sens
inverse, et simultanément par un seul fil, de deux et
même de quatre dépêches télégraphiques,
qui chante et parle à volonté. D'autre part, combiner
des transmetteurs à émissions et extinctions graduelles
des courants voltaïques n'était pas, pour l'inventeur
du télémétéorographe, un obstacle
bien sérieux.
Entretemps, et sans user d'aucun moyen préventif contre
l'induction des fils télégraphiques, M. Van Rysselberglie
réussissait à établir une correspondance
journalière entre l'Observatoire de Bruxelles et la station
météorologique d'Ostendê. Sans doute, ce
n'était pas parfait : les bruits anormaux conservaient
leur intensité, mais les modifications apportées
au transmetteur et les dispositions rationnelles de l'ensemble
donnaient à la voix reçue une force et une netteté
que les ingéniours de l'Administration n'avaient jamais
pu obtenir des appareils ordinaires dans des conditions de distance
et de circuits plus favorables.
Au commencement d'avril on essaya avec le plus grand succès
la correspondance téléphonique sur un fil de la
ligne souterraine de là ville d'Anvers, d'une longueur
d'environ 1100 mètres. Des quatre autres fils du même
câble, deux fonctionnaient simultanément par les
appareils Hughes et les autres par le Morse : les effets d'induction
n'apportaient aucun obstacle à la communication verbale.
On relia ensuite au ni câble un fil aérien de Bruxelles
(Nord), de façon à obtenir un circuit
partant de la Bourse d'Anvers, passant par la station de cette
ville, allant à Bruxelles par une ligne de poteaux et
en revenant par une autre jusqu'à Anvers (station); total,
1150 mètres de ligne souterraine et 88 kilomètres
de parcours aérien. Le travail des fils télégraphiques,
quoique dans son plein, n'interrompit pas l'entente ; il fallut
seulement élever la voix devant le transmetteur et articuler
nettement; la parole parvint ainsi à se faire jour d'une
manière intelligible.
Dans ces deux expériences, les fils influençants
n'avaient pas été munis du système anti-inducteur
de M. Van Rysselberglie ; au contraire, dans les expériences
d'Ostende à Bruxelles (Observatoire) effectuées
le 31 mai, en présence de MM. les Ministres Eolin, Graux
et Gratry, les fils de la ligne télégraphique
les plus bruyants avaient été armés de
condensateurs tant à Bruxelles (Nord) qu'à Grand
et à Ostende; aussi ces essais ont-ils mieux réussi
que tous les autres.
Indépendamment du fait en lui-même
de la praticabilité d'une correspondance dans des circonstances
où tous les moyens imaginés jusqu'ici avaient
échoué, ce qui a frappé le public, c'est
la possibilité de faire passer simultanément sur
un même fil conducteur des dépêches verbales
et des dépêches télégraphiques. Cependant,
rien n'est moins extraordinaire : les dispositions prises par
M. Van Rysselberglie au point de vue purement téléphonique
avaient pour corollaire logique la probabilité du succès
d'un essai par des appareils téléphoniques et
télégraphiques à la fois. On peut dire
que la correspondance Morse a été obtenue par
surcroît. Les appareils et les combinaisons à employer
furent rapidement trouvés par l'inventeur ; il avait
sous la main des condensateurs et des résistances artificielles
et cela lui suffit. Les courants téléphoniques
directs, de même que les courants induits étrangers,
ont une action nulle ou peu sensible sur les récepteurs
télégraphiques ; les téléphones
seuls craignent les télégraphes et les premiers
fonctionnent dans des circonstances où les derniers restent
absolument inertes.
Les expériences faites jusqu'alors
avaient porté sur des fils de l'intérieur ; il
était très-intéressant de s'assurer si
les combinaisons de notre compatriote pour le transmetteur et
les récepteurs téléphoniques parviendraient
à reproduire la parole a quelques centaines de kilomètres
aux heures du repos des fis télégraphiques. Les
Administrations belge et française s'entendirent pour
prêter un fil de Bruxelles (Nord) à Paris (Centre).
M. Van Rysselberglie profita de l'occasion pour expérimenter
en même temps le travail par l'appareil Morse sur le même
conducteur, et les dispositions suivantes furent prises le 16
et le 17 mai : de part et d'autre, on relia le fil à
la terre des bureaux télégraphiques des deux capitales
; on établit des condensateurs sur les fils de la même
ligne les plus troublants et on installa les postes téléphoniques
et les postes télégraphiques Morse, modifiés
en vue des émissions et des extinctions graduelles des
courants. Le but, répétons-le, étant surtout
de chercher à correspondre à grande distance à
l'abri des influences perturbatrices des fils du voisinage,
ou choisit pour les essais la période
de 4 à 8 heures du mâtin, pendant laquelle le travail
télégraphique chôme ou est insignifiant.
Il n'était donc pas nécessaire d'armer les fils
voisins contre l'induction, et, dans tous les cas, l'ou n'avait
pu prendre aucune mesure contre les perturbations résultant
des conditions particulières du bureau de Paris, conditions
que les expériences elles mêmes devaient mettre
en lumière et qui furent reconnues singulièrement
nuisibles à la correspondance téléphonique.
Le 16 mai, vers 4 heures du matin, les
premières paroles prononcées à Paris par
M. Van Rysseîberghè se répétaient
fidèlement à Bruxelles ; le timbre de la voix
était parfaitement conservé. La conversation se
tînt avec beaucoup de régularité pendant
3 heures. Vers 7 heures, les fils télégraphiques
commencèrent à entrer en activité et progressivement
le tapage augmenta dans les téléphones jusqu'à
couvrir entièrement la voix des expérimentateurs
à Bruxelles, mais non à Paris. Entré 7
et 8 heures, Bruxelles expédia par le fil conducteur
simultanément la dépêche verbale et la dépêche
télégraphique Morse, dont les journaux ont reproduit
le texte, d'ailleurs inexact. Le lendemain, de grand matin,
on recommença avec le même succès. Dire
que la correspondance a pu s'échanger à; cette
longue distance de 320 kilomètres aussi facilement que
de l'extrémité à l'autre d'une ville serait
une exagération manifeste. Personne n'y comptait et rien
ne sert de forcer l'importance du résultat. L'inventeur
avait atteint son but actuel : démontrer que son système
avait une portée vocale considérable et reconnaître
la possibilité de faire servir le même fil à
la transmission simultanée de messages parlés
et de messages télégraphiques.
Le succès est certes très-beau, mais il ne sera
parfait que lorsque des expériences nouvelles, exécutées
après l'appropriation conrplète des circuits télégraphiques
suivant les idées de M. Van Rysselberglie, auront prouvé
que la correspondance verbale est pratique pour de grandes distances
durant les heures d'activité de la correspondance télégraphique,
c'est-à-dire lorsque les résultats seront aussi
brillants, par exemple, que ceux obtenus par le Morse et le
téléphone sur le fil de Bruxelles à Ostende.
Pour un seul fil téléphonique partant de Bruxelles
(Nord), l'appropriation de ce bureau doit être à
peu près aussi importante que s'il s'agissait d'utiliser
à la correspondance en double tous les fils qui y aboutissent
; la même obligation s'imposant pour chaque bureau relié,
et même pour d'autres, on comprend que l'inventeur n'ait
pu exécuter des essais préliminaires en s'astreignant
aux dépenses qu'entraînerait l'exploitation de
son système sur la majeure partie du réseau télégraphique.
Lorsque les moyens préventifs, parfaitement connus dès
maintenant, seront appliqués sur une plus grande échelle
qu'ils ne l'ont été sur la ligne de Bruxelles
à Paris, les expériences recommenceront ; on a
tout lieu d'espérer qu'elles seront concluantes.
|
sommaire
On retrouve le fonctionnement du système
Rysselberghe, tiré du "journal télégraphique"
janvier 1884
Télégraphie
et téléphonie simultanées par les mêmes
fils conducteurs , système
F. Van Rysselberghe
par M. J. BANKEUX Ingénieur
on chef des télègraphes belges.
Dans son numéro du 25 Août
1882, le Journal télégraphique a rendu sommairement
compte des premières expériences de M. Van Rysselberghe,
ayant pour objet la suppression dans un eircuit téléphonique,
des effets d'induction produits par le travail télégraphique
de fils conducteurs voisins et parallèles, ainsi que
l'utilisation de ces mêmes fils à la correspondance
duplex, télégraphique et téléphonique.
Bien que les recherches dans cette direction aient complètement
abouti depuis six mois, des raisons entièrement personnelles
à l'inventeur ont empêché la publication
du système.
Aujourd'hui que tout obstacle a disparu et que d'ailleurs les
appropriations d'une partie des réseaux du télégraphe,
en Belgique et en Hollande, sont près de faire
entrer les nouvelles combinaisons téléphoniques
dans la pratique courante, il nous est possible d'exposer
celles-ci avec quelques détails.
Graduation, des courants télégraphiques.
Nous avons déjà dit dans quelles circonstances
M. Van Bysselberghe a été amené à
combattre l'induction télégraphique dans le circuit
primaire lui-même, à la différence des autres
procédés généralement en usage,
qui tendent à neutraliser les effets dans le circuit
secondaire ou téléphonique. Les courants induits
les plus marqués et par conséquent les plus nuisibles
sont ceux qui correspondent à la fermeture et à
l'ouverture du circuit inducteur, et leur intensité est
directement proportionnelle à celle des courants qui
les ont provoqués à ces deux époques de
la transmission d'un signal. Dès-lors, graduer l'émission
et l'extinction du courant primaire, de telle sorte que de zéro
à I il aille régulièrement en augmentant
et de I à zéro régulièrement en
décroissant, c'est réduire la force des courants
induits et les graduer à leur tour, c'est-à-dire
en définitive faire fléchir seulement la membrane
du téléphone récepteur, sans donner lieu
à aucun son. : Après avoir essayé comme
graduateurs des manipulateurs modifiant automatiquement la résistance
du circuit primaire, M. Van Bysselberghe obtint des résultats
infiniment supérieurs par l'emploi d'électro-aimants
et de condensateurs, dont le jeu purement électrique
se prête mieux à toutes les applications et qui
ne réclament aucune modification des transmetteurs télégraphiques
ordinaires.
fig 1
fig 2
Soient deux fils Li1, et Li2 voisins
et parallèles (fig. 1); M et B respectivement un manipulateur
et un récepteur télégraphiques; E un électro-aimant
droit, d'une résistance d'environ 1000 ohms, intercalé
entre la pile et la clef.
Les courants lancés sur le fil
Li1, par le manipulateur M, ne sont point perçus ou sont
peu sensibles dans le téléphone
T2 et leur action directe sur le téléphone Tt
est considérablement moindre que si l'électroaimant
E n'existait pas.
Le résultat est meilleur encore
si l'on dispose en outre un condensateur entré les bornes
pile et ligne de la clef de transmission (fig. 2).
Enfin, les téléphones Tt et T2
restent absolument silencieux, quelle que soit la force de la
pile P, lorsque le condensateur est raccordé en dérivation
à la terre entre les deux électro-aimants Ej et
E8, qui ont alors chacun une résistance de 500 ohms (fig.
3).
fig 3
Pour que l'expérience réussisse
complètement, il faut que le fil télégraphique
Lj ait une certaine longueur et que la résistance du
récepteur B ne soit pas inférieure à 500
ohms ; la capacité du condensateurgraduateur peut être
uniformément de 2 microfarads pour la généralité
des installations télégraphiques.
En ce qui concerne le travail par Morse,
les éleetrograduateurs ne sont pas nécessaires
lorsque les courants traversent, au départ
d'un poste, les bobines du récepteur B.
Dans le cas de l'appareil Hughes, on obtient
une réduction notable des bruits d'induction par la suppression
pure et simple de la dérivation par l'armature, à
l'exclusion de tout dispositif de graduation. Il est préférable
d'intercaler un électro-aimant de 1000 ohms dans cette
dérivation, mais la combinaison qui s'harmonise le mieux
avec toutes les conditions variables des lignes et des appareils
est celle de la figure 3, savoir, dans chaque bureau terminus
: un électro-graduateur de pile, un: autre de ligne et
un condensateur branché de la ligne à la terre.
Une application très-intéressante
du système antiinducteur est faite en Belgique
à la suite des recherches de M. Van Bysselberghe et de
M. Buels, chef de bureau, sur un fil de 45 kilomètres
fonctionnant en duplex-Hughes entre Bruxelles (Nord) et Anvers
(Bourse).
Le travail de ce fil produisait dans les circuits voisins un
tapage téléphonique intense, qu'il fallait éteindre
sans nuire à l'établissement de la balance télégraphique.
La disposition suivante résout complètement le
problème.
fig 4
Les deux côtés du pont sont
représentés par deux électro-aimants E1,
et E2 à noyaux de fer mohiles; on règle la balance
de la façon habituelle au moyen du rhéostat B,
puis en envoyant des courants interrompus on modifie par tâtonnements
la longueur de pénétration des noyaux, de telle
sorte que l'équilibre se maintienne sous l'influence
des effets statiques et dynamiques dont les électro-aimants
sont le siège; le condensateur-gradnateur devient inutile.
Il ressort de cet exposé: 1°
que, sur une ligne télégraphique donnée,
on peut assurer un service téléphonique téléphonique
l'aide d'un fil simple avec terres, lorsque tous les autres
conducteurs, voisins et parallèles, parcourus par des
courants télégraphiques, sont armés du
dispositif anti-inducteur Van Bysselberghe, et 2°,
que si tous les fils indistinctement sont armés, l'un
quelconque d'entre eux est capable de desservir une correspondance
duplex, télégrapho-téléphonique,
à l'abri des perturbations causées par l'induction
et, comme l'expérience le démontre, de celles
provenant des dérivations; de courants d'un fil à
l'autre. Dans le premiercas,: on perd une communication télégraphique
; dans le second, l'identité absolue des circuits télégraphique
et téléphonique donnerait lieu en pratique à
des inconvénients tels que la combinaison serait, difficilement
acceptable. Un fait d'observation a fourni à l'inventeur
le moyen de rendre les deux services indépendants autant
qu'ils peuvent l'être.
fig 5
Soient TLT' un circuit téléphonique
simple ayant une dérivation KMN à la terre (fig.
5);
C un condensateur de '/z microfarad ou
moins r
B une résistance de 500 ohms ou
plus;
T et T' des téléphones dont
les résistances peuvent varier de 0,1 à 4000 ohms.
Que l'on supprime ou maintienne la dérivation
KMN, les correspondants ne s'aperçoivent d'aucune différence
dans l'intensité des courants téléphoniques.
Nous avons expérimenté sur des lignes aériennes
de 45 à 110 kilomètres (fils de fer de 4 milliru.),
sur celle de Bruxelles à Paris, en 5 millim., d'une longueur
de 320 kilomètres^ et sur le câble sous-marin de
Douvres à Ostende (138 kilom.).
En ce qui regarde les rapports de résistance
à établir entre la ligne, les récepteurs
téléphoniques, le fil secondaire, de la bobine
d'induction des transmetteurs microphoniques, la pile, le microphone
et le fil primaire de la bobine, les expériences ont
démontré que, à l'encontre des lois admises
en télégraphie, des téléphones ayant
seulement quelques tours de gros fil fonctionnent parfaitement
sur des lignes aériennes de plus de 300 kilomètres,
et que les résultats sont les plus favorables
quand la résistance du circuit inducteur, au poste de
transmission, est réduite dans la plus large mesure possible.
C'est pourquoi M. Van Bysselberghe fait usage comme générateur
d'électricité, de piles à très-faible
résistance intérieure, telles que les accumulateurs,
et multiplie les contacts microphoniques en les accouplant en
surface.
Télégraphie et téléphonie
simultanées.
En appliquant à un fil télégraphique le
principe indiqué fig. 5, on forme l'installation duplex
de la figure 6, dans laquelle le condensateur-graduateur
C, a une capacité de 0,5 ou au besoin de 0,1 microfarad
seulement, et le condensateur-séparateur C2 une capacité
de 2 microfarads. On réalise ainsi l'indépendance
des deux modes de correspondance.
fig 6
Les dispositions anti-inductrices
Van Bysselberghe ont été expérimentées
à différentes reprises sur le réseau télégraphique
belge avec le plus franc succès. Nous citerons notamment
l'expérience ou trois opérateurs établis
respectivement à l'Observatoire de Bruxelles,
à Ostende et à Anvers, ont conversé
entre eux sans aucune difficulté par l'intermédiaire
d'un fil de fer de 4 millimètres
pose sur les poteaux des lignes reliant ces localités,
et ce, durant la période la plus active du travail Morse
et Hughes de nombreux fils courant parallèlement au premier,
et dont quelques-uns seulement, les plus bruyants, avaient été
armés. La distance d'Ostende à Anvers est de 170
kilomètres. On se servait de transmetteurs microphoniques
et de récepteurs Bell modifiés par M. Van Bysselberghe
en vue de reproduire la parole avec une grande intensité,
de façon à dominer entièrement les bruits
nuisibles que l'on avait intentionnellement laissés subsister.
Nous signalerons encore la transmission téléphonique,
en service régulier, du Palais Législatif, à
Bruxelles, aux bureaux d'un journal quotidien, à Gand,
du compte-rendu des débats parlementaires, des cotes
de la Bourse et des marchés, par un fil aérien
de la ligne télégraphique de Bruxelles à
Ostende, lequel sert en même temps à la transmission
des courants voltaïques actionnant les télémétéorographes
installés aux observatoires de ces deux villes.
Cette dernière application est
un exemple des ressources que présente le système
adopté pour obtenir l'indépendance mutuelle des
deux services à l'aide d'un même fil conducteur.
Deux stations A et D peuvent correspondre par télégraphe
pendant que deux autres intermédiaires B et C tiennent
une conversation par le fil qui relie les deux premières.
Mieux encore: on peut sectionner téléphoniquement
un fil télégraphique continu, de manière
à multiplier, sans interférence, le nombre des
postes en relation (fig. 7).
E, et E2 sont des électro de 1000
ohms ; E3 et E4 des bobines ou, de préférence,
des électro-aimants de 500 ohms environ ; B, et B2 des
récepteurs d'au moins 500 ohms, et enfin C, . . . . C5
des condensateurs de 0,5 microfarad.
Dans ces conditions, T, et T2 d'une part,
T., et T4 de l'autre communiquent par téléphone,
dans.le même temps que les postes extrêmes échangent
dos télégrammes.
Admettons maintenant que tous les fils
d'une ligne aérienne donnée sont armés
du système anti-inducteur et aussi les fils d'embranchement,
ceux qui viennent prendre terre aux bureaux terminus, et, en
général, tous les conducteurs télégraphiques
dont le travail est susceptible de provoquer des courants d'induction
ou de dérivation dans un Circuit téléphonique.
Est-il possible d'utiliser plusieurs fils simples de cette ligne
à des communications verbales indépendantes et
simultanées ? La réponse est absolument négative
: tout ce qui se dit sur un fil est nettement compris sur tous
les autres. Le pire ennemi du téléphone n'est
plus letélégraphe, mais bien le téléphone
lui-même.
Dès-lors, toutes les fois que l'on
aura besoin de plusieurs circuits téléphoniques
entre deux points déterminés, iL faudra prendre
en double les fils télégraphiques, qui conservent
d'ailleurs, isolément leur affectation ordinaire. M.
Van Bysselberghe indique les deux solutions suivantes.
Première solution. (Fig.. 8.)
Dans cette disposition, S, et S2 représentent des résistances
d'au moins 500 ohms; B2 est un récepteur d'une résistance
de 1000 ohms ou davantage, et E2 est un électro-aimant
d'environ 1000 ohms. On satisfait en outre à la condition
SxL2 = S2xL1
Sous le rapport téléphonique, il y a avantage
à prendre pour E,, St et S2 des électro-aimants,
afin de ne pas avoir à remplir rigoureusement cette condition
d'équilibre.
Deuxième solution. (Fig. 9.)
Lj et L2; fils télégraphiques quelconques;
E,, E2, E3 et E4: électro-aimants de 500 ohms;
C, et C2: condensateurs de 0,5 microfarad;
C8 et C4: B ' de 2 mierofarads;
Bi et B2: récepteurs télégraphiques dont
la résistance n'est pas inférieure à 500
ohms.
C'est cette dernière combinaison qui a été
réalisée en Belgique sur la ligne de Bruxelles
à Anvers, entre Haeren et Berchem
(35 kilomètres), et en Hollande, entre Amsterdam
et Haarlem (18 kilomètres).
Lorsque l'on veut utiliser un fil télégraphique
international au service téléphonique, ou seulement
l'empêcher de nuire à la correspondance verbale
échangée par des fils de la même ligne,
on peut se dispenser de réclamer l'appropriation du conducteur
sur le territoire étranger: il suffit, d'intercaler à
la frontière ou en un point intermédiaire convenablement
choisi, un électro-aimant de 500 ohms^ et de placer un
condensateur de 2 microfarads dans une. dérivation de
la ligne au sol.
Il est mutile d'insister sur la nécessité d'isoler
électriquement avec le plus grand soin, dans toutes les
installations duplex, les fils de connexion et les instruments
des postes téléphoniques, afin d'éviter
le mélange des signaux télégraphiques ou
des pertes à la terre.
Les condensateurs réclament des soins particuliers, car
ils doivent résister à l'action de la plus grande
différence de potentiel créée par les piles
les plus énergiques employées en télégraphie.
On les soumet à cet effet à l'épreuve suivante:
un circuit étant composé d'une batterie de 300
éléments Leelanché, de trois électro-aimants
de 500 ohms et d'un interrupteur à vibrations rapides,
aux bornes duquel se relient, en circuit dérivé,
les armatures d'un condensateur shunté lui-même
par un paratonnerre, le condensateur est tenu de supporter sans
avarie les extra-courants ainsi produits. Néanmoins,
dans l'éventualité de dégradations accidentelles,
il importe de combiner les choses de telle sorte que-le remplacement
des condensateurs et des paratonnerres s'opère en un
tour de main.
Il reste à exposer le mode de rattachement des circuits
entièrement métalliques des lignes intra-urbaines
aux circuits à fil simple des abonnés des réseaux
téléphoniques locaux.
Le problème dans sa plus grande simplicité a été
résolu en Angleterre à l'époque où
le Post Office se décida à établir sur
ses poteaux télégraphiques, pour l'usage des Compagnies
concessionnaires, des circuits spéciaux formés
chacun de deux fils se tordant en hélices l'un autour
de l'autre, d'après le principe indiqué par le
Professeur Hughes. On sait que la solution consiste à
interposer une bobine d'induction dont l'un des fils fait partie
du circuit métallique de la trunk line, et l'autre du
conducteur reliant l'abonné et prenant terre à
ses deux extrémités. Malgré la double transformation
inductive introduite par surcroît dans le système
téléphonique et l'augmentation de la résistance
du circuit intermédiaire, la correspondance à
grande distance reste possible, si le rapport des résistances
des fils des bobines répétitrices est convenablement
réglé. Dans le dispositif Van Bysselberghe, la
question se complique de l'intervention des courants télégraphiques
et de l'obligation d'assurer la décharge des condensateurs-séparateurs
(fig. 9). L'inventeur relie à cette fin à la terre
le milieu de celui des deux circuits de l.a bobine d'induction
qui compose le pont téléphonique. On peut se représenter,
comme le montrent les flèches de la figure 10,
la marche des courants téléphoniques. En réalité,
il faut empêcher la réaction mutuelle des deux
parties de la bobine et dédoubler celle-ci. Chaque moitié
forme une bobine d'induction d'induction n'ayant de commun avec
l'autre que la liaison à la terre, et les axes ou noyaux
de fer doux sont perpendiculaires entre eux. Cette disposition
des axes est également observée dans l'installation
de plusieurs électro-aimants graduateurs, lorsqu'on est
forcé de placer ces accessoires côte-à-côte;
toutefois M. Van Bysselberghe obtient le résultat désiré
en insérant chaque électro dans un cylindre de
fer doux.
Une conséquence curieuse de la combinaison fig. 10 :
si, en l'absence de tout travail télégraphique,
on isole l'un des fils L1 ou L 2, l'intensité de la réception
ne diffère pas sensiblement de celle obtenue au moyen
du double circuit.
Il est clair que les bobines de translation ou, plus exactement,
de répétition, et les condensateurs-séparateurs
doivent se trouver dans les bureaux télégraphiques
terminus de la trunk line et non aux bureaux centraux des téléphones;
il est désirable aussi que chaque connexion entre ces
bureaux soit faite par un fil d'aller bouclé d'un côté,
à travers la bobine d'induction, à un fil de retour
allant prendre terre de l'autre, et que ces conducteurs soient
isolés au moins au même degré que les fils
télégraphiques. Jusqu'ici, comptant sur la réelle
bonne volonté des courants téléphoniques
à arriver en quantité suffisante au bout d'un
fil urbain posé sur des isolateurs déplorables,
l'on ne s'est guère préoccupé de l'isolation
; cependant les échos réciproques de conducteurs
voisins peuvent provenir tout autant de la dérivation
que de l'induction. Nous croyons que cette considération
ne devra plus être négligée si l'on veut
voir réussir la correspondance à grande distance,
directement entre les abonnés des villes. Peut-être
devra-t-on également, dans certains cas, renforcer la
puissance des transmetteurs téléphoniques communément
en usage, en attendant l'invention d'un véritable relais
téléphonique. Déjà, pour l'appel
d'un bureau central à l'autre, il est nécessaire,
dans le système Van Bysselberghe, d'éviter les
sonneries fonctionnant par courants voltaïques et les magneto-calls
ordinaires, afin de ne pas troubler le travail télégraphique
des fils utilisés en duplex;, dès-lors les appareils
téléphoniques doivent produire par eux-mêmes
un signal suffisamment bruyant pour éveiller l'attention
du bureau appelé.
Nous avons admis jusqu'ici qu'un fil télégraphique
ne se prête supplémentairement à la correspondance
téléphonique entre deux points donnés que
s'il est continu d'une extrémité à l'autre.
Cette condition n'est pas absolue. Supposons deux fils reliant
respectivement les postes A et C à un troisième
B où ils vont prendre terre à travers des appareils
télégraphiques; il suffit de shunter l'ensemble
de ceux-ci par un pont avec condensateur établi entre
les fils de ligne dans le bureau B, pouf
vu que chaque jeu d'appareils présente aux côùrants
téléphoniques uhe. résistance d' au moins
500 homs .Dans l'hypôthèse de l'emploi entre deux
loalalités de plusieurs circuit téléphoniques
composés chacun deux fils télégraphiques
courants pàrallellement sur lesmêmes poteaux et
approprié suivant lesystème Rysselberghe, il importe
beaucoup d'être fixé sur le degré, d'influence
téléphonique que conservent les circuits les uns
sur les autres. Si les conversations tenues sur l'un d'eux font
écho au point d'être intelligibles sur les voisins,
l'avantage du double fil disparaît et l'on est obligé
de limiter à un seul conducteur avec terres les moyens
de correspondance duplex. Le remède serait, dans
ce cas encore, la pose croisée des fils, telle qu'elle
est réalisée en Angleterre; mais ce mode d'installation
exigerait le remaniement complet des lignes télégraphiques
et il serait inapplicable dans les pays où les isolateurs
sont attachés aux poteaux mêmes et non à
des bras ou traverses.
Les expériences faites
jusqu'à présent en Belgique sur des lignes de
100 kilomètres et moins, ont démontré que
quand les plans de chaque couple de fils sont parallèles
et rapprochés, on entend la voix induite, et on parvient
parfois à comprendre des mots, voire des lambeaux de
phrases. Toutefois l'induction diminue et même disparaît
lorsque ces plans s'écartent ou, mieux encore, se croisent
jusqu'à devenir perpendiculaires. On obtient un excellent
résultat en associant, par exemple, le premier fil à
la droite des poteaux avec le second de la rangée de
gauche, et le premier de gauche avec le troisième de
droite.
La solution générale de M. Van Bysselberghe
remédie à l'inégalité des effets
d'induction des fils voisins sur chacun des conducteurs
télégraphiques composant le couple téléphonique.
A cet effet, on fait glisser l'un sur l'autre les deux parties
de la bobine répétitrice correspondant au fil
téléphonique le plus influencé, de manière
à diminuer l'action inductive des solénoïdes
primaire et secondaire. On arrive ainsi à rendre presque
insensible l'induction réciproque des cireuits doubles
posés sur les mêmes appuis. Il importe peu, d'ailleurs,
en pratique, que l'on entende le discours transmis par un circuit
voisin; il suffit qu'on ne le comprenne pas.
Une conséquence directe de l'application
du système Van Bysselberghe est le renforcement des piles
télégraphiques, pour tenir compte de la résistance
supplémentaire fixe 1500 ohms apportée par les
électro-graduateurs dans chaque circuit. Il est bien
permis de s'effrayer, au premier abord, de la dépense
à laquelle on est entraîné, car les installations
doivent être complétées;
dans tous les bureaux dont les fils peuvent agir sur les fils
téléphoniques, soit par induction, soit' par bifurcation
: de courants. Cependant; si l'on calcule les frais que réclameraient
des lignes téléphoniques spécialement construites
pour un uorribre : de circuits égal à celui qui
est fourni par les fils télégraphiques existant
dans un réseau donné, on reconnaît immédiatement
les avantages économiques des dispositions de M. Van
Bysselberghe.
C'est guidé par ces considérations,
et en vue d'organiser sans délai le service de la
téléphonie entre les principales villes de Belgique
première étape vers un service international
que M. Olin, Ministre des travaux publics, a approuvé,
en Décembre dernier, un contrat par lequella maison
Mourlon et Cie, de Bruxelles, s'engage à fournir,
sous la direction de l'inventeur, tous les accessoires du système
Van Bysselberghe nécessaires à l'appropriation
du réseau belge.
Nous avons à mentionner, pour terminer,
l'objection ; formulée par M. W. Preece dans une
note lue au meeting de Southampton de la British Association,
en 1882: Quel avantage y a-t-il à correspondre verbalement
sur aun fil au détriment de la communication télégraphique
?
En Angleterre, la vitesse est tout, et nous éliminons
toutes les influences qui retardent la vitesse; par conséquent,
il ne peut être question d'électro-aimants et de
condensateurs dans les circuits télégraphiques
; ils «retardent la télégraphie.
Si le Wheatstone automatique était en
usage en Belgique, nous eussions cherché à déterminer
in anima vili l'influence du dispositif anti-inducteur sur la
rapidité du travail de cet appareil, après avoir
eu soin d'augmenter la force électro-motrice afin de
conserver au courant son intensité primitive. Mais
nous ne doutons pas que les Administrations étrangères
qui utilisent le Rapide la Grande-Bretagne, la France,
l'Italie, la Russie et la Suède ne consentent
à exécuter, sur leurs lignes, les expériences
destinées à élucider pratiquement ce point,
et à en publier les résultats, au bénéfice
de la communauté, par la voie du Journal télégraphique.
Quoi qu'il en soit, on a travaillé chez nous sur un fil
de 244 kilomètres au moyen d'appareils Hughes réglés
à 150 tours de chariot, sans que l'intercalation et la
suppression alternatives d'un électro-aimant de 1000
ohms dans le circuit produisissent une fausse lettre ou un dérangement
quelconque; on transmettait cependant les combinaisons classiques
les plus compliquées. En outre, pendant environ deux
mois, le bureau de Bruxelles (Nord) a. fait le service avec
Paris (320 kilomètres), à 145 tours, l'électro-graduateur
étant alors inséré dans la dérivation
des bobines du Hughes. Cette innocuité du système
anti-inducteur s'étend évidemment
a fortiori au travail par Morse.
Les inventions de M. Van Bysselberghe sont brevetées
en tous pays.
Bruxelles, Janvier 1884.
|
M. Olin, Ministre des travaux publics, a approuvé,
en Décembre dernier, un contrat par lequella maison Mourlon
et Cie, de Bruxelles, s'engage à fournir, sous la direction
de l'inventeur, tous les accessoires du système Van Bysselberghe
nécessaires à l'appropriation du réseau belge.
sommaire
De 1880 à 1889, Charles Mourlon collabore avec François
Van Rysselberghe à la commercialisation de son invention
consistant à utiliser les mêmes câbles pour la
télégraphie et la téléphonie.
En 1880, Charles Mourlon créa les premiers ateliers
de construction de matériel électrique en Belgique.
Charles
Mourlon
|
Charles Mourlon était un homme
d'affaires de Brus-Roy principalement actif dans les applications
électrotechniques.
Avec Van Tysselberghe, ils vendent des licences et des appareils
pour ce qu'on appelle le "système Van Rysselberghe"
dans le monde entier.
L'invention, brevetée en 1882 en Belgique et au Royaume-Uni,
a entraîné l'expansion rapide de l'usine de Mourlon
à Bruxelles.
Plus tard, des brevets ont été obtenus dans le
monde entier.
Il publia de nombreux ouvrages se rapportant à l'électricité,
au téléphone, aux industries des lampes, etc., qui
furent traduits en plusieurs langues.
Il participa à de nombreuses expositions nationales, internationales
et universelles, de 1888 à 1925, en tant que membre, secrétaire
ou Président du Groupe de l'Electricité et membre
des Jurys ; il orchestra largement l'effet médiatique de
ces manifestations.
Les téléphones usuels :
"Le Mourlon"
est un des livres très recherché par les collectionneurs
et historiens .
1885 Rysselberghe recoit le
brevet du Phonopore
|
C. Mourlon a ausi été concepteur de téléphones,
on ne trouve pas beaucoup de références et de photos :
Van Rysselberghe se rendit aux États-Unis
en 1885 pour tester son système sur des lignes plus
longues et parvient à établir un appel entre New
York et Chicago, à une distance d'environ 1 000
milles.
Malheureusement aux États-Unis, la situation était différente
de celle de l'Europe. Western Union Telegraph
et Bell Telephones ont réglé
leurs différends juridiques, et un des termes de l'accord prévoyait
qu'ils resteraient en dehors des affaires de chacun.
Cela a obligé Bell à construire son propre réseau
interurbain à partir de zéro, une proposition coûteuse.
Pour cette raison, la démonstration de Van Rysselberghe, bien
que très réussie, n'attira pas beaucoup plus l'attention.
Bell ne pourra pas établir de connexion directe entre les deux
villes avant 1892.
Dans la revue L'Eectricite de 1885 on y lisait
:
"LA REINE DE BELGIQUE ÉLECTRICIENNE . On lit dans les
Nouvelles : « La reine , émerveillée des progrès
des applications de l'électricité , s'est mise , il
y a quelque temps , à étudier sérieusement cette
science . Sa Majesté s'est fait expliquer par le menu tous
les phénomènes électriques et tous les instruments
à l'aide desquels on est parvenu , depuis quelque temps , à
transporter instantanément à distance la lumière
, la force , le son et l'écriture . D'explications en lectures
et de lectures en explications , la reine est devenue ce qu'on peut
appeler une véritable « électricienne »
. La Compagnie Van Rysselberghe et Mourlon , durant l'installation
des téléphones reliant le théâtre de la
Monnaie au chalet royal d'Ostende el au château de Laeken ,
s'est prétée de tout son pouvoir à ce complément
de l'instruction de Sa Majesté . Celle - ci vient de lui en
témoigner sa reconnaissance en faisant parvenir , avec une
bonne grâce charmante , un souvenir aux diverses personnes de
la Compagnie qui ont été en rapport avec elle . M. Van
Rysselberghe a été prié par Sa Majesté
de vouloir bien accepter un magnifique brillant : M. Mourlon , ingénieur
, a reçu un splendide album signé de la reine ; M. Ferdinand
Hobet , directeur des ateliers , a reçu une montre en or avec
chaine ; M. Jean Remes , contremailre , une montre en or ; enfin ,
M. Éinile de Bremaeker , électricien , qui a placé
à Ostende et à Laeken les appareils Van Rysselberghe
, a reçu une magnifique épingle en or enrichie de brillants
.
....
AUDITIONS THÉATRALES TÉLÉPHONIQUES
. La reine des Belges prend décidément goût
aux auditions téléphoniques à grande distance
, on sait qu'une installation téléphonique permanente
existe entre le palais de Laeken et le théâtre de la
Monnaie à Bruxelles . La musique et le chant sont transmis
d'abord par les fils de la Compagnie du téléphone Bell
de Bruxelles , puis par les fils du télégraphe , sans
que ceux - ci soient dérangés de leur service ; c'est
là une application très intéressante et bien
originale du système de M. F. Van Rysselberghe . Sa Majesté
a exprimé le désir de pouvoir entendre de son palais
de Lacken les représentations du nouvel opéra du Grand
Théâtre d'Anvers . Des pourparlers sont entamés
avec la direction pour laisser mettre sur la scène les microphones
Van Rysselberghe , qui permettront à la reine d'entendre le
chant et la musique de ce nouvel opéra , dont les Anversois
ont eu la primeur , à une distance de plus de 55 kilomètres
, et cela en utilisant les fils du télégraphe et ceux
des réseaux installés à Bruxelles et à
Anvers . "
sommaire
Ce n'est que lorsque Pupin invente la bobine de nombreuses
années plus tard que Bell fut en mesure de fournir de véritables
appels interurbains.
Rysselberghe concéde son système sous licence
dans le monde entier et son succès a été
tel quen 1889, ils a pris contact avec les gouvernements britannique
et français pour mettre en place une ligne téléphonique
transmanche. Elle serait payée par la société
et remboursée par une redevance sur les appels vocaux et télégraphiques
effectués. Les deux gouvernements ont rejeté la proposition,
car ils s'inquiétaient de la quantité de propriété
privée dans le secteur florissant de la téléphonie.
John Goldfinch a attiré mon attention sur un document
présenté par le capitaine P. Cardew en 1886 à
la Society of Telegraph Engineers, précurseur de l'Institution
of Electrical Engineers. Il y décrit des tests et des essais
sur le terrain d'un système de signalisation presque identique,
utilisant un avertisseur sonore pour générer des tonalités
audio reçues sur un instrument téléphonique.
Cardew à son tour se réfère indirectement au
brevet de Granville T. Wood pour des communications de trains en mouvement
utilisant le même principe . Le brevet a été déposé
en 1885 et délivré en 1887, les expériences
de Cardew ont commencé en 1881, bien avant les travaux de Langdon-Davies.
Le système de Cardew s'est avéré simple à
installer, ne nécessitait aucun réglage et fonctionnait
sur de longues distances, tout comme le phonopore, quelques années
plus tard.
Le 15 septembre 1887, une communication téléphonique
a été faite en publique entre le réseau de Malines
et ceux de Bruxelles et Anvers.
sommaire
Entre temps Langdon-Davies de Londres
au milieu des années 1880 qui s'est inspiré des
travaux antérieurs de François van Rysselberghe développe
et brevette un nouvel appareil LE Phonopore
ou Pont Acoustique dont le fonctionnement
de leurs deux systèmes etait similaires.
Le Phonopore a rapidement attiré l'attention des chemins
de fer de Belgique et s'est bien vendu en Grande-Bretagne et à
l'étranger.
Le phonopore était un téléphone
pouvant être connecté au même fil qu'un circuit
Morse permettant la parole et la télégraphie simultanées.
Il a permis aux administrations des télécommunications
et aux chemins de fer d'économiser beaucoup d'argent vers la
fin du 19e siècle en supprimant tout besoin urgent d'installer
une nouvelle infrastructure de lignes pour fournir un nouveau service
de téléphonie.
Le récepteur du Phonopore et le transmeteur.
Langdon-Davies
a vendu ses Phonopores par lintermédiaire de sa société,
Phonopore Construction Co. Ltd.
à une usine située à Southall, en
Grande-Bretagne.
Bien que le système Van Rysselberghe ait aussi été
conçu pour fonctionner entre des centraux téléphoniques
ou sur des circuits de téléphone à téléphone,
le Phonopore a été conçu spécifiquement
pour fonctionner sur les lignes de télégraphe Morse
à faible vitesse appartenant aux chemins de fer, pour répondre
à leurs besoins.
Pour ce faire, il lui fallait un filtre pour couper les impulsions
Morse basse fréquence de la conversation téléphonique
et pour couper les fréquences de l'appel vocal en Morse,
ce fut fait par le travail effectué par Van Rysselberghe.
Restait un dernier problème, le signal d'appel téléphonique.
Le vibrateur invention : pour signaler l'appel téléphonique
sans interférer avec le canal télégraphique.
Pour résoudre ce problème, Langdon-Davies avait
besoin dune fréquence de sonnerie supérieure
aux fréquences vocales, et non inférieure aux fréquences
Morse.
Les oscillateurs étant inconnus à ce moment-là,
il conçut un "vibrateur", un dispositif
mécanique qui générait une fréquence
de sonnerie en s'ouvrant et en se fermant très rapidement
à environ 135 Hertz.
Un tel vibrateur était disponible auprès de la société
Collier-Marr. c'était le haut-parleur idéal
pour le Phonopore, le son du récepteur était supposé
sonner comme un crissement de corbeau.
Alors que les téléphones étaient de plus
en plus utilisés, Langdon-Davies a jugé nécessaire
dajouter à la gamme des Phonopores à deux
lignes, des standards, des postes téléphoniques
et des interphones.
Un bureau Phonopore était également disponible.
Langdon-Davies a finalement commercialisé un système
PAX de 50 lignes pas à pas pour les bureaux administratifs
des chemins de fer. |
|
Ce n'est qu'en 1891 que Langdon-Davies publia
une explication du phonopore et plus particulièrement du simplex
Phonopore Telegraph .
Le principe semble assez simple aujourd'hui. En utilisant une tonalité
audible, un second circuit Morse pourrait être créé
sur le même fil que le circuit à courant continu normal.
La tonalité a été générée
par un relais à auto-interruption ou une sonnerie. La séparation
entre les deux circuits Morse pourrait être réalisée
à l'aide d'un condensateur, mais Langdon-Davies utilisait en
fait une bobine bifilaire à extrémités ouvertes.
La capacité mutuelle entre les enroulements a fourni le couplage
et l'inductance des enroulements a aidé à filtrer les
clics Morse. Langdon-Davies a décrit le couplage comme un canal
sonore, ou "phonopore".
Linventeur a également mis au point un arrangement pour
lapplication du phonopore à des fins téléphoniques.
Grâce au phonopore, les communications téléphoniques
peuvent être acheminées via un fil télégraphique
ordinaire sans aucune interférence avec la télégraphie.
Sur le Great Western Railway, deux appareils de signalisation distants
de 3,5 km lun de lautre ont été reliés
par téléphone au moyen de la présente invention,
le téléphone étant installé sur un câble
de signalisation. On trouve que le système répond admirablement,
les deux services sur le même fil ninterférant
aucunement.
Par la suite M. Arthur Nicholson, ingénieur en chef
de la société New Phonopore,
a mis au point un système de signalisation de ligne en 1914
qui permettait jusqu'à douze connexions. Il l'a fait en utilisant
des relais sensibles à des niveaux de courant particuliers.
Une partie du bruit télégraphique pouvait toujours pénétrer
dans le récepteur du Phonopore lorsque le téléphone
et le télégraphe fonctionnaient simultanément
sur de longues lignes avec des signaux puissants.
M. Mark Jacobs, ingénieur électricien en électricité,
a mis au point un certain nombre de méthodes pour filtrer cette
diaphonie en insérant un condensateur ou une bobine de compensateur
redessinée dans le circuit. Il a breveté cela en 1905.
M. Jacobs et Thorrowgood, un autre ingénieur, ont reçu
un brevet en 1907 pour une idée similaire. En enroulant soigneusement
une bobine de compensation dans un récepteur, une petite capacité
pourrait être intégrée afin de réduire
davantage le bruit. Dans la pratique, peu de récepteurs ont
été enroulés avec les bobines de récepteur,
il est plus simple et moins coûteux dajouter la bobine
de compensation appropriée dans le circuit à un moment
opportun, selon la conception antérieure de Jacobs.
La simplicité et la fiabilité du système Phonopore
doivent avoir séduit les chemins de fer, qui disposaient de
peu de dépanneurs techniques.
La simplicité de fonctionnement du Phonopore doit également
constituer un attrait : appuyer sur un bouton, attendre une réponse
et parler.
Un télégraphe Morse nécessitait un opérateur
formé et bien payé à chaque extrémité,
mais un Phonopore pouvait être utilisé par n'importe
qui.
.....
Divers modèles de Phonopores mis en exploitation et les très
importantes bobines de compensation.
Vers 1914, M. Langdon-Davies vendit lactivité Phonopore
à Sterling Telephone & Electric. qui ont poursuivi la production
avec des téléphones pratiquement inchangés.
La production a cessé au début des années
1920 face à la concurrence des réseaux téléphoniques
publics en pleine croissance.
Cependant, de nombreux chemins de fer ont aimé leurs Phonopores
et les téléphones ont souvent été remis
à neuf dans les ateliers des chemins de fer.
Modèle
type avec des récepteurs Ader et un émetteur de Hunnings.
En Belgique le plus considérable de ces réseaux etait
celui de la Société de charbonnage
de Mariemont et de Bascoup.
On sait que les houillères de Mariemont et de Bascoup sont
les plus importantes exploitations de ce genre, non seulement en Belgique,
mais encore en Europe.
Il a été examiné dans le magazine américain
"Manufacturer and Builder" en septembre 1885. Une mention
britannique précoce figure dans la "Pall Mall Gazette"
du 27 mai 1886, où l'auteur fut intrigué par l'idée
de l'envoi de deux signaux séparés le long d'un même
fil.
sommaire
1884
NAUGURATION DU SYSTÈME
Van RysselBERGHE ( TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE
SIMULTANÉES PAR LES MÊMES Fils ) .
Le système de téléphonie à grande distance
par les fils du télégraphe imaginé par M. F. Van
Rysselberghe , vient d'être inauguré dans des conditions
toute spéciales qui ne manquent pas d'originalité .
La commission de l'Exposition universelle
d'Anvers ayant projeté d'établir une salle d'auditions
téléphoniques musicales de façon à permettre
l'été prochain au public d'entendre à Anvers la
musique des concerts de nos principales villes et cela en utilisant
les lignes télégraphiques , s'était adressée
à M. Van Rysselberghe . Un essai a eu lieu lundi , 1er septembre
, et cet essai a dépassé toute attente . On pouvait ,
en effet , entendre de la station de Bruxelles - Nord et de la gare
d'Anvers la musique du Vaux - Hall de Bruxelles . Non seulement les
morceaux d'ensemble étaient reproduits avec la plus grande clarté
mais le solo de violon , exécuté par M. Hermann sur la
méditation de Gounod , a pu être entendu à Anvers
, sans qu'aucun détail de l'exe cution ait pu échapper
aux auditeurs . Il est à remarquer qu'en même temps qu'on
entendait d'Anvers la musique de Bruxelles par les fils du télégraphe
, ceux - ci n'étaient pas distraits de leur service ordinaire
et continuaient à envoyer des dépèches dans tous
les sens . Six microphones avaient été fixés aux
deux petites colonnes du kiosque du Waux - Hall , de façon à
se trouver à la hauteur des instruments de musique . Ces transmelteurs
à charbon du modèle imaginé par M. Van Rysselberghe
, étaient tous montés en quantités et actionnés
par un petit accumulateur Faure . Ces transmetteurs étaient reliés
au bureau central de la Compagnie des téléphones . De
là le circuit était prolongé en double fil , pour
éviter l'induction téléphonique , jusqu'à
la station centrale des télégraphes de Bruxelles - Nord
, et communiquait au bureau de M. le directeur Delarge , où on
avait intercale dans le circuit dix récepteurs Bell pour permettre
d'entendre la musique du concert , tandis que celle - ci était
transmise jusqu'à la station d'Anvers - Est .
Dans le bureau de M. Delarge , se trouvaient M. le ministre Vandenpeere
boom , le personnel supérieur des télégraphes de
l'État , ainsi que l'inventeur qui a été , à
différentes reprises , chaleureusement félicité
par ces hauts fonctionnaires qui inauguraient ainsi la téléphonie
à longue distance , dont le service sera ouvert au public dans
quelques jours . A Anvers se trouvaient M. le professeur Rousseau ,
président du comité de l'électricité à
lExposition universelle d'Anvers , plusieurs membres de la commission
, MM , Van Gend , de Caters , Van Bellinghen et de Brown de Liège
, administrateurs de la compagnie Bell , le lieutenant Lemière
de la télégraphie militaire d'Anvers , M. Charles Mourlon
, directeur des ateliers dans lesquels ont été construits
tous les appareils du système Van Rysselberghe , et enfin M.
l'ingénieur Bertin , chargé de l'organisation des experts
, et en outre de la direction des installations nécessaires à
l'appropriation générale du réseau télégraphique
belge à la téléphonie . Plusieurs membres de la
presse anversoise assistaient également à ces auditions
téléphoniques , et tous ont envoyé par téléphone
à Bruxelles leurs félicilations à l'inventeur .
A la demande de M. le ministre des chemins de fer , postes et télégraphes
, les expériences ont été répétées
toujours avec le même succès le lendemain mardi 2 septembre
, en présence de tous ses collègues de cabinet : MM .
Beernaert , de Moreau , de Jacobs , Woeste et le général
Pontus . Tous les ministres ont pu constater le beau succès obtenu
par la méthode de M. Van Rysselberghe et ont exprimé à
celui - ci toute leur satisfaction . Enfin grâce à l'obligeance
de MM . Stoumon et Calabresi , M. Van Rysselberghe vient de prendre
les dispositions nécessaires pour permettre à LL . MM
. le Roi et la Reine d'entendre , d'entendre de leur chalet d'Ostende
, les opéras exécutés sur notre première
scène lyrique . Et cela toujours par les fils du télégraphe
, car il est à remarquer que c'est cela qui en fait la nouveauté
.
Ce n'est pas la première fois que le téléphone
est utilisé pour la transmission au loin de concerts , de discours
, etc. Mais ici il n'y a pas le moindre fil conducteur à placer
, tout se fait par les fils du télégraphe et sans devoir
interrompre le service de celui - ci . Le télégraphiste
ne s'aperçoit pas du fonctionnement du téléphone
, le télé phoniste ne s'aperçoit pas du travail
du télégraphe ; les deux services sont entièrement
distincts .
Les expériences qui viennent d'être relatées inaugurent
pour la téléphonie à grande distance une ère
nouvelle , et nous sommes heureux de constater que c'est dans notre
pays que cette belle invention a vu le jour . ( Moniteur belge )
1885 INAUGURATION DU SYSTÈME VAN RYSSELBERGHE
EN Suisse .
L'inauguration du système de télégraphie et de
téléphonie simultanées par les mêmes fils
, de M. van Rysselberghe , vient d'avoir lieu en Suisse , entre Lausanne
et Genève , c'est - à - dire sur la partie la plus compliquée
du réseau .
Après avoir permis aux abonnés des compagnies téléphoniques
de ces deux grands centres de correspondre entre eux , M. Buels , électricien
belge chargé de diriger les installations , ne s'est pas contenté
de ces résultats , il a voulu que ces mêmes abonnés
puissent correspondre directement avec ceux de Vevey , Montreux , Glion
et Aigle qui sont reliés à Lausanne par un fil spécial
. " Bien qu'on opérât dans les conditions les plus
défavorables , puisqu'il s'agissait de porter la voix d'un circuit
à double fil , de Genève à Lausanne , sur un circuit
ne comportant qu'un seul fil , les résultats ont été
des plus concluants .
Cette dernière expérience est d'autant plus digne d'être
notée qu'elle a été réalisée par
un temps détestable , au milieu d'averses continues qui devaient
occasionner de fortes déviations . Les journaux suisses , qui
ne tarissent pas d'éloges sur les résultats obtenus par
l'appropriation d'une partie du réseau de la Confédération
au système belge comme on l'appelle , font remarquer que les
abonnés des réseaux télégraphiques n'ont
pas été peu surpris de pouvoir tout à coup causer
entre eux d'un bout à l'autre du lac Léman , depuis les
rives du beau lac bleu à Genève jusqu'au - dessus des
nuages , à Glion , sur les bauteurs du Righi Vaudois , en franchissant
une longueur de plus de 150 kilomètres de fils télégraphiques
.
Alors que la Belgique en 1882 ne comptait que
2000 abonnés au téléphone la S.A.Bell
Telephone Mfg est fondée, avec Francis Welles
ermployé de la Western Electric et Louis De Groof fondé
de pouvoir de l'International Telephone Compagnie, et se fixèrent
comme objectif : la fabrication la vente, l'achat et la location bail
d'équipements de téléphonie et de télégraphie
et de tout ce qui touche directement ou indirectement à l'électricité.
Le siège social est établi au 278 de la Dambruggestratt
à Anvers, la ou fut installé le central téléphonique
initial.
Dans l'année qui a suivi sa fondation en 1882, S.A.Bell
Telephone Mfg qui n'avait pas encore pas de production
employa 35 personnes pour ses ateliers étaient installés
dans une petite usine située au 4 Boudewijnstraat,
Anvers .
sommaire
BTMC a ensuite
créé la Compagnie Belge du
Téléphone Bell la
même année que sa filiale dexploitation belge,
une des nombreuses sociétés fournissant des services
téléphoniques dans le pays, les autres ayant principalement
évolué à partir dopérateurs télégraphiques.
BTMC est devenue la propriété
principale du fabricant de téléphones Western Electric
et a créé plusieurs autres divisions en tant que sociétés
nationales en Europe continentale et en Russie .
Plus tard, Western Electric était elle-même détenue
majoritairement par la compagnie de téléphone américaine
Bell, ce qui a permis à la société Bell de reprendre
le contrôle de BTMC.
BTMC était détenue à 45% par American Bell Telephone
et à 55% par le principal fournisseur américain de Bell,
Western Electric (dont Bell était également actionnaire
majoritaire).
Western Electric, société américaine a été
créée à l'époque du télégraphe,
elle est devenue le même fournisseur américain de téléphones
d'Amérique la même année. À la suite d'une
vente d'actions à Western Electric, American Bell a ensuite
cédé sa propriété à BTMC en 1890
afin de se concentrer sur les opérations du système
téléphonique.
Depuis qu'American Bell est l'actionnaire majoritaire de Western Electric,
elle a conservé une propriété indirecte d'IBTC.
C'est sur ce créneau que
la société
de fabrication de téléphones Bell
(BTMC), a été créée à Anvers
en Belgique le 26 avril 1882 par l'IBTC (compagnie
de téléphone internationale Bell) fondée
par G.Hubbard en 1879.
(agrandir) Anvers 4 Boudewijnstraat, Anvers vers
1910 les usines BTMC
sommaire
En 1883, une concession fut accordée
par décret royal, à la Société
des Téléphones en Belgique pour l'installation
de lignes à Bruxelles, Anvers, Charleroi, Gand, Lo viers et
Vcrviers.
Cette concession comprend un rayon de dix kilomètres et s'applique
aussi à la ville de Liège ; elle est fixée à
vingt-cinq années. Le prix des abonnements est de 250 francs
par an et 150 francs pour six mois. Au delà de trois kilomètres,
on paye un prix complémentaire de 50 francs par kilomètre
ou fraction.
L'administration des postes et des télégraphes
se réserve le droit d'organiser le service des téléphones
au moment où elle le jugera opportun,
et garde pour elle le libre accès des bureaux de la Compagnie.
On établit, cette même année, des installations
téléphoniques à grande distance. C'est ainsi
qu'un journal de Gand, la Flandre Libérale, lit installer un
fil téléphonique spécial entre ses bureaux, à
Gand et à Bruxelles. La longueur de cette ligne est d'environ
cinquante kilomètres.
Pendant cette année, la progression fut de dix-neuf pour cent
en douze mois pour les villes de Bruxelles, Anvers, Charleroi, Gand
et Verviers, exploitées par la Compagnie
belge du téléphone Bell.
C'est en février 1884 que le bureau central fut ouvert
aux communications.
Ce bureau est installé dans les locaux de l'administration
centrale à Mariemont, d'où partent toutes les
lignes vers les différentes directions.
On se fera une idée exacte de l'importance de cette installation
si l'on songe que le développement des fils téléphoniques
reliant tous les postes comprend un circuit de plus de soixante-seize
kilomètres de fils aériens. Le fil employé pour
les lignes est en acier galvanisé, de 21/10 millimètres.
La rentrée des lignes an bureau central est faite au moyen
de câbles très solides, fixés le long des montants.
Ces fils traversent ensuite le mur du bâtiment.
Grâce à une organisation des mieux étudiées,
le service téléphonique des sociétés charbonnières
de Maricmont et de Bascoup fonctionne avec la plus grande
régularité.
Des instructions spéciales sont affichées à côté
de chaque poste et règlent la mise en communication de ces
trente-cinq stations téléphoniques entre elles
par l'intermédiaire du bureau central.
Une des lignes du réseau est raccordée par un appareil
placé au bureau de la gare de Mariemont, et permet ainsi
d'envoyer directement, et de recevoir de même, des télégrammes
par l'intermédiaire du bureau central à chacun des postes
principaux.
Le poste le plus éloigné est distant de sept kilomètres
du bureau central ; la fosse no7, à Trazegnies, de cinq kilomètres
et demi. Lorsque ces deux postes sont en communication par le bureau
central, la parole franchit une distance de douze kilomètres
et demi.
A l'exemple de la Société des
Charbonnages de Mariemont et de Bascoup, la
Société Gockerill, de Seraing, et plusieurs sociétés
de charbonnages belges ont fait établir des services téléphoniques
entre l'intérieur des puits et les bureaux des compagnies ;
l'avantage des communications par téléphone est de mettre
constamment en rapport direct l'ngénieur et le personnel des
mines.
Après plusieurs mois d'essais, la Société
Gockerill étendit, au commencement de 1883, ses
installations téléphoniques de la houillère
Marie à tous ses sièges d'extraction de charbon.
Les fils sont poussés en avant en même temps que les
travaux.
Dans la houillère Marie, les différents fils de l'intérieur
aboutissent à l'endroit du fond spécialement réservé
au rallumage des lampes et qui se trouve toujours placé près
du puits. L'appareil placé à trois cent cinquante mètres
de profondeur, fonctionne très bien. L'instantanéité
des communications, la possibilité de converser épargnent
beaucoup de manuvres. En cas d'accident aux câbles, de
déraillement des cages, de rupture de cordon de sonnette ou
de dérangement de la sonnerie électrique, d'interruption
du service d'extraction pour une cause quelconque, le personnel de
l'intérieur peut être prévenu immédiatement.
Les ordres, les renseignements urgents sont transmis aussitôt
de la surface à l'intérieur et réciproquement,
même dans le cas où les communications ordinaires seraient
interrompues.
Son principal bras de production est la BTMC. qui se développe
dans toute lEurope, où de nombreux pays appliquaient
une politique commerciale nationaliste favorisant les fournisseurs
nationaux.
En 1884,1e Ministre des travaux publics approuva une convention
permettant de relier téléphoniquement les bureaux
télégraphiques avec les bureaux centraux de la Compagnie
des Téléphones.
En janvier, ce nouveau service existait à Bruxelles; depuis
cette époque, les abonnés au téléphone
de Bruxelles peuvent dicter verbalement leurs télé-
grammes ou les recevoir à Taide de leurs appareils, à
leur domicile. Une copie de la dépêche leur est ensuite
envoyée par la poste sans frais, de sorte que le destinataire
peut être sûr qu'on lui a téléphoné
d'une manière correcte.
Le Ministre des travaux publics, adressa en janvier 1884, à
tous les abonnés du réseau de Bruxelles, une circulaire
réglant la transmission par voie téléphonique
des télégrammes entre les bureaux télégraphiques
de Bruxelles (Nord) et les abonnés par l'intermédiaire
du bureau central du réseau téléphonique. D'après
cette circulaire, le bureau télégraphique de Bruxelles
(Nord) est raccordé téléphoniquement au bureau
central de la concession établi à Bruxelles, rue de
la Montagne, 73 ; de telle sorte que les abonnés du réseau
concédé peuvent être mis en communication directe,
par le bureau central, avec le bureau télégraphique
de l'Etat. Jour et nuit les abonnés ont la faculté de
transmettre, par cette voie, au bureau télégraphique,
des télégrammes privés à destination de
l'intérieur ou de l'étranger, y compris les dépêches
qui doivent être remises par les messagers de l'administration
dans le rayon de distribution des bureaux télégraphiques
de la localité même.
Ces télégrammes sont souniis, sans surtaxe, au tarif
ordinaire des correspondances télégraphiques. Les abonnés
peuvent également obtenir que les télégrammes
qui leur sont adressés soient expédiés téléphoniquement
par le bureau télégrai)hique de Bruxelles. Ils en font
la demande par écrit au percepteur de ce bureau en ayant soin
d'indiquer les jours et les heures auxquels ils sont en mesure de
répondre aux appels. Lorsqu'un appel reste sans réponse
pendant cinq minutes, le télégramme est remis à
destination par porteur.
Une copie confirmative du texte transmis par le fil téléphonique
est remise au domicile du destinataire par la poste et sans frais.
La copie peut être envoyée par exprès moyennant
le paiement d'une taxe de 25 centimes pour les correspondances à
remettre dans le rayon de distribution gratuite du bureau télégraphique,
ou dcs fraisd d'exprès stipulés par les règlements
du service télégraphique pour les correspondances à
porter en dehors de ce rayon.
En mars 1884, on a échangé en Belgique neuf mille sept
cent soixanle-dix-sept télégrammes par téléphone
entre les abonnés des concessions téléphoniques
et les bureaux télégraphiques de raccordement. En avril
ce nombre s'est élevé à 11.447, savoir : 2.261
à Liège; 2.149 à Bruxelles; 1.979 à Gand,
1.696 à Anvers; 1.235 à Charlcroi; 1.159 à Louvain
et 952 à Verviers; soit une augmentation de 1670 sur le mois
précédent. Au commencement de cette même année,
on installa à Bruxelles des bureaux publics de correspondance
téléphonique o ù tout le monde peut être
mis en communicatîon avec les abonnés de la Compagnie,
moyennant une taxe de 25 centimes par partie individuelle de 10 minutes.
On organisa à cette époque le service public d^une ville
à une autre; depuis le mois de mars 1884, ce service fonctionne
entre Bruxelles, Anvers, Gand, Liège, Verviers, Gharleroi et
Louvain.
On se sert pour les communications de cette nature des fils télégraphiques;
et le prix est de 1 franc pour cinq minutes de conversation, et de
1 fr. 50 pour dix minutes.
Depuis le 28 septembre 1884, seuls, les abonnés de la Compagnie
Bell pouvaient user de la communication entre Bruxelles et
Anvers ; mais à partir du 20 octobre suivant, la correspondance
téléphonique entre ces deux villes fut rendue accessible
au public.
Se basant sur l'article premier de la loi du 11 juin 1883, qui autorise
le gouvernement à entreprendre lui-même ou à concéder
l'établissement et l'exploitation de réseaux, l'administration
des postes et télégraphes a commencé par concéder
le service de correspondance téléphonique dans les villes
d'Anvers, Bruxelles, Gharleroi, Gand, La Louvière, Liège,
Louvain, Mons et Verviers, et dans les communes environnantes.
Ces exploitations fonctionnent régulièrement et ont
acquis un notable développement.
Dans un rapport adressé au roi et qui parut au Moniteur Belge
le 27 octobre 1884, le Ministre des chemins de fer, postes et télégraphes
constate que
l'emploi du téléphone, restreint au champ d'action assigné
aux concessions, ne peut pas produire tons les avantages que le public
et les diverses branches de l'activité nationale sont en droit
d'en attendre.
La correspondance téléphonique, dit-il, doit être
rendue possible à l'intérieur du royaume entre les localités
importantes, et plus tard, avec les pays voisins ; la mise en relation
des réseaux concédés est un premier pas à
faire dans cette voie.
Le gouvernement doit se réserver l'exploitation de la téléphonie
à grande distance, qui peut affecter dans une certaine mesure,
le produit des correspondances télégraphiques.
Il incombait notamment à l'administration d'établir,
à cette fin, les fils conducteurs destinés à
relier entre elles les entreprises locales. Mais l'installation de
conduites téléphoniques spéciales aurait réclamé
des dépenses et un délai d'exécution qui eussent
reporté à une époque assez éloignée
la réalisation du progrès.
Grâce aux inventions d'un jeune Belge, les lignes télégraphiques
existantes peuvent être appropriées, moyennant une dépense
modérée, de manière à transmettre la parole
sans cesser de donner cours aux correspondances du télégraphe.
En présence de ce résultat, mon département peut
légitimement se féliciter d'avoir accordé un
large concours aux études et aux expériences préliminaires
de l'inventeur.
L'exécution des mesures d'approbation entreprises par l'administration,
au début de la présente année étant aujourd'hui
menée à bonne fin et les
grandes lignes de l'Etat étant raccordées aux bureaux
centraux des concessions, il reste à fixer en vue d'une exploitation
régulière, les tarifs et les conditions réglementaires
des correspondances téléphoniques à échanger
entre deux points quelconques du territoire belge par les lignes de
l'Etat.
Ces considérants sont suivis d'un arrêté royal,
en date du 10 octobre 1884, établissant les taxes auxquelles
les communications téléphoniques inter
urbaines sont soumises, et d'un arrêté ministériel
du 16 du même mois fixant au 20 octobre la date de l'ouverture
du service de la correspondance entre les réseaux concédés
de Bruxelles à Anvers. La feuille officielle publiait, en outre,
une circulaire réglant le mode d'application de ces arrêtés.
Une loi votée par la Chambre des députés de Belgique
règle l'exploitation de la téléphonie.
Le gouvernement est autorisé à accorder des concessions
d'une durée n'excédant pas vingt-cinq ans. L'industrie
privée est libre d'exploiter les agglomérations ; l'État
se réserve les communications de ville à ville ou de
pays à pays.
sommaire
1884 LA MULTIPLICITÉ DES CONCESSIONS TÉLÉPHONIQUES
.
Pour montrer combien la multiplicité des compagnies téléphoniques
est préjudiciable à la fois au service et aux intérêts
mêmes des abonnés , citons quelques exemples . Il y avait
, il y a environ trois ans , trois compagnies téléphoniques
riyales à Bruxelles , deux à Liège et deux à
Anvers . Après quelque temps de lutte , ces compagnies ont dû
fusionner en augmentant sen siblement le prix de l'abonnement .
La concurrence produisit un abaissement momentané du prix , mais
en fin de compte , la fusion ayant amené un prix plus élevé
qu'auparavant , le bénéfice fut illusoire .
A Christiania , le magistrat a pris la décision suivante pour
obliger les deux compagnies rivales à fusionner : (Christiania
, le 9 aodt 1881 ).
Considérant que , jusqu'ici , les deux compagnies rivales n'ont
rien fait que se combattre continuellement , et n'ont pas pu parvenir
à un accord å l'amiable , désiré cependant
par tout le monde , le magistrat , afin de venir à bout de cette
opposition acharnée et préjudiciable à tous les
intérêts engagés dans cette exploitation , qui est
devenue une nécessité de la vie journalière , décide
de notifier aux deux Compagnies , qu'à l'expiration de quinze
jours après le reçu de la notification , elles ne seront
plus autorisées à placer de nouvelles lignes sur les rues
et places de la ville , tout en les sommant de se fusionner dans une
seule Compagnie , å investir du monopole selon la concession .
A Turin , le syndic prend une mesure analogue
et supprime , à la date du 9 février 1884 , toute nouvelle
permission pour installation des lignes jusqu'à l'accord complet
entre les deux sociétés . Et c'est au moment où
toutes les administrations des grandes villes reconnaissent les inconvénients
des réseaux téléphoniques multiples , et prennent
des mesures énergiques pour faire fusionner les compa gnies rivales
, que Paris accorde de nouvelles concessions , sous l'illusoire prétexte
d'une réduction du prix d'abonnement ? A quand la fusion et le
prix d'abonnement fusionné à 700 ou 800 francs ?
sommaire
VISITE DU ROI DES Belges AUX INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES
DE L'EXPOSITION D'Anvers 1885 .
Le roi a fait une longue visite hier soir à l'Exposition
d'Anvers , dans la section d'électricité . Sa Majesté
était accompagnée du maréchal du palais , le
comte J. d'Oultremont , du colonel baron van Rode , du comte de Mérode
et du comte de Lalaing .
Le roi , arrivé par train spécial à la gare du
Sud , a été reçu par le chevalier de Moreau ,
ministre de l'agriculture et des travaux publics , et par le comte
A. d'Oultremont , commissaire général , par MM . Gody
et de Cazenawe , secrétaires généraux , M. Lynen
et les membres de la com mission exécutive , le bourgmestre
De Wael , M. Rousseau , président du comité d'électricité
, et MM . Wybauv , le capitaine Léon Gody (capitaine d'artillerie,
répétiteur à l'Ecole militaire, Bruxelles) ,
les ingénieurs Déry et Dumont , etc .... , etc ... ,
membres de ce comité .
Sa Majesti , accompagnée de M. de Graux , ingénieur
de la galerie des machines , a parcouru successivement les installations
de lumière électrique des compartiments allemand et
français , dont elle se faisait présenter les exposants
. Dans la section française , Sa Majesté a visité
tout particulièrement les installations de la compagnie générale
des téléphones de Paris , de la maison Menier et de
MM . Scrive et Hermite de Lille .
Dans le compartiment belge , Sa Majesté s'est particulièrement
inté ressée aux explications et aux renseignements que
lui ont donnés MM . Julien , Nothomb et Jaspar , sur les différents
systèmes d'appareils qu'ils exposent . Passant de la galerie
des machines au compartiment de l'électricité , le Roi
s'est rendu dans le nouveau laboratoire de la Commission des essais
électriques , dont les honneurs lui ont été faits
par MM . Rousseau et Eric Gérard . Sa Majesté s'est
entretenue avec quelques délégués étrangers
, notamment avec MM . Collette , ingénieur en chef des télégraphes
néerlandais , Karcis , ingénieur en chef des télégraphes
autrichiens , chargé par son gouvernement de venir étudier
en Belgique , pour l'appliquer en Autriche , le système de
téléphonie interurbain qui fonctionne dans toute la
Belgique .
En sortant du compartiment d'électricité , Sa Majesté
s'est arrèlée aux installations de tous les appareils
du système Van Rysselberghe et s'est entretenue longuement
avec M. Ch . Mourlon , auquel elle a demande de nombreux renseignements
sur cette belle invention et notamment sur ses applications à
l'étranger et sur les expériences si intéressantes
faites tout récemment entre le chalet royal d'Ostende et Bruxelles
, expériences qui ont pu permettre à la reine d'entendre
la musique et le chant de l'Opéra , qui lui sont transmis à
25 lieues de distance par les fils du télégraphe et
sans déranger ceux - ci de leur service .
Le roi a remonté ensuite l'escalier qui conduit au balcon de
la halle aux machines pour se rendre dans la galerie centrale , brillamment
éclairée par les différentes compagnies de lumière
électrique . Sa Majesté a également voulu voir
du grand portique l'effet de l'éclairage des jardins et des
principaux pavillons ; elle est ensuite rentrée dans l'Exposition
pour se rendre à la gare du Sud en repassant par la halle aux
machines , où elle a admiré encore une fois le splendide
coup d'oeil de ces immenses locaux où tous les systèmes
d'éclairage électrique luttent d'intensité et
de puissance.
sommaire
1888 LA TÉLÉGRAPHIE ET LA TÉLÉPHONIE
SIMULTANÉES EN Chine.
Le Céleste Empire était une des seules régions
du globe où le système de télégraphie et
de téléphonic simultanées, qui fonctionne dans
toute la Belgique ainsi qu'entre Paris et Bruxelles, n'avait pas acquis
droit decité .
Grâce à l'intervention de M. le baron Sadoine, lors de
son passageen Chine, M. C. Poulsen , le directeur des télégraphes
à Tien - Tsin, s'est mis en rapport avec les constructeurs des
appareils Van Rysselbergh pour être en mesure d'expérimenter
le système en question .
A la suite d'essais qui viennent d'avoir lieu en présence de
tous les mandarins de l'administration des télégraphes
impériaux, ces derniers viennent d'adopter le système
pour la Chine, et déjà l'on a mis à l'étude
l'appropriation de la ligne de Sanghaï å Tien - Tsin.
LES PATENTES EN 1888 . 18 029 palentes ont été prises
en Angleterre en 1887. En 1886 , le nombre était de 17 162. En
1885, 16101 et en 1884 , l'année de la réforme de l'ancienne
loi , 17110. Soit un total de 68 402 dans quatre années .
sommaire
Le Théatrophone de Breguet arrive aussi
en Belgique.
À Charleroi, le 14 août 1884,
la Compagnie des téléphones Bell
fit à ses abonnés la surprise dun concert à
domicile.
Chaque abonné avait reçu, le matin, lavis suivant
: Concert-Téléphone. Dimanche, 14 août,
concert au bureau central du téléphone Bell.
Toutes les communications seront établies à onze heures
précises du matin. Mettre le cornet à loreille,
à lheure juste, sans avertir le bureau central. Le concert
eut lieu à lheure dite, et fut très applaudi des
abonnés. µ
À Bruxelles, en septembre 1884, on installa une communication
avec le châlet de la reine des Belges à Ostende et le
théâtre royal de la Monnaie. La reine put ainsi entendre,
à une distance de plus de 250 kilomètres, Guillaume
Tell, et le lendemain, la répétition générale
du Barbier de Séville.
Après la mort du roi dEspagne, la cour de Bruxelles ayant
pris le deuil, la reine ne paraissait plus au théâtre.
On établit une ligne téléphonique, avec les appareils
nécessaires, entre le théâtre de la Monnaie et
le château de Laëken, où résidait la reine
; de sorte que la royale Majesté put assister, de loin, aux
représentations de lOpéra.
Il paraît même quelle se plaisait à écouter
les répétitions. Un journal de Bruxelles a raconté,
à ce propos, une anecdote curieuse. La reine suivait, un jour,
par lappareil téléphonique, la répétition
de lopéra des Templiers. Tout à coup, elle eut
un tel mouvement de brusque surprise, que le téléphone
lui tomba des mains. Cest quelle venait dentendre
le chef dorchestre, dans un moment dimpatience contre
les churs, lancer le nom du Très-Haut dune manière
qui navait rien dédifiant .Depuis ce jour, les
répétitions au théâtre de la Monnaie furent
conduites, dit-on, de la façon la plus correcte.
En septembre 1884, on put entendre, de la gare dAnvers,
la musique du Vauxhall de Bruxelles. Non seulement les morceaux densemble
étaient perçus avec la plus grande netteté, mais
le solo de violon, exécuté par M. Hermann, sur la Méditation
de Gounod, put être entendu à Anvers sans quaucun
détail de lexécution échappât aux
auditeurs. Et chose extraordinaire, on faisait, à ce moment
même, des expériences de transmission simultanée
par le téléphone et le télégraphe, par
le système Van Rysselberghe ; de sorte que, tandis quon
entendait à Anvers la musique de Bruxelles par le fil du téléphone,
ce même fil remplissait son service ordinaire et continuait
à envoyer des dépêches télégraphiques.
En 1884, la toute première ligne interurbaine
européenne est créée entre Anvers et Bruxelles.
Aussi, en 1885, la téléphonie
était exploitée sur une très grande échelle,
et, dans le courant de cette année, un certain nombre de villes
furent reliées
entre elles par des lignes téléphoniques. Ia Compagnie
des Téléphones qui a établi un réseau
deLiège exploite, depuis le mois de janvier 1885,
la banlieue de cette ville dans un rayon de dix kilomètres.
Le service de la correspondance fut ouvert au public entre les réseaux
concédés, à savoir :
Le 15 avril 1885, entre Anvers et Gand; le 1" juin, entre Bruxelles
et Liège ; le 29 du même mois, entre Loujain, Bruxelles
et Anvers; le 15 juillet, entre Mons et Bruxelles; le 3 août,
entre Bruxelles et Ostende, et entre Mons et Ostende ; le 31 août,
entre Bruxelles et Charleroi, etc.
Le service des communications de ville à ville se fait
d'après le système Van Rysselbergh, pour l'échange
simultané des dépêches télégraphiques
et des correspondances téléphoniques. Les taxes et les
diverses conditions de la correspondance sont celles que nous avons
indiquées en parlant de l'ouverture de la correspondance téléphonique
entre Bruxelles et Anvers.
En 1885, la fabrication locale à Anvers avait remplacé
l'importation de centraux manuels et d'instruments téléphoniques.
Le volume de fabrication a plus que doublé chaque année,
Bell commençant à desservir la majeure partie de l'Europe.
Avant le tournant du siècle, Bell était le principal
fournisseur de systèmes téléphoniques en Égypte,
en Chine, au Japon et en Amérique du Sud.
sommaire
En 1886, trois compagnies avaient organisé le service
téléphonique, dans sept villes avec trois mille trois
cent soixante-cinq abonnés. Charleroi tenait la tête
avec une proportion d'abonnés de 12.5 % de sa population; puis
Verviers avec 9 %, Anvers avec 4 %, Bruxelles, Gand et
Liège avec 2 et 3 % .
Les divers réseaux sont, depuis 1886 tous reliés entre
eux et avec le télégraphe, ce qui offre de grandes facilités
au point de vue commercial.
Lorsqu'une commission spéciale fut nommée pour faire
choix du matériel nécessaire aux installations électriques,
à l'intérieur du Palais de justice de
Bruxelles, il fut décidé qu'il serait fait une application
très complète du téléphone pour relier
entre elles les salles de cet immense édifice.
Des postes téléphoniques du système Ader
ont été installés dans les différentes
salles du Palais.
Tous les appareils sont reliés à un commutateur principal
placé dans les bureaux du télégraphe, et destiné
à mettre en communication les magistrats, les avocats, etc.
De plus, ces derniers peuvent correspondre avec les abonnés
des réseaux de Bruxelles et de ses faubourgs, et même
avec Anvers, Gand, Liège, Charleroi, Mons, Verviers, etc.
On peut dire que l'installation téléphonique à
l'intérieur du Palais de justice de Bruxelles, est une des
plus importantes de la Belgique.
Pendant le mois de juillet 1886 il a été échangé
trente et un mille huit cent douze télégrammes par téléphone
entre les abonnés des concessions téléphoniques
et les bureaux télégraphiques de raccordement. Ce nombre
s'est élevé pendant les mois d'août, septembre
et octobre de la même aunée au chiffre de quatre vingt-quinze
mille cinq cent cinq, ainsi répartis :
Bruxelle 24,662 télégrammes Anvers 18,394
Liège 14,433 Charleroi 11,422 Gand 9,129
Mens 8,148 Verviers 5,528 Louvain 3,789 Comparé
au mouvement des trois mois correspondants de l'année précédente,
ce nombre accuse une augmentation de onze mille cinq cent quarante
et une dépêches, ou de 13,78 %.
En outre pendant la même période de Tannée 1886,
les nouveaux réseaux de Namur, Ostende, La Louvière
et Gourtrai ont fourni un total de sept mille sept cent cinquante
télégrammes téléphonés.
À la fin de 1886, la division belge comptait au total
6 900 kilomètres de lignes téléphoniques
et 3 532 abonnés répartis dans sept villes,
dont Bruxelles , Anvers , Charleroi , Gand , Verviers et Liège.
Les taxes sont indistinctement applicables aux communications échangées
au moyen des appareils des abonnés des réseaux locaux,
et à celles des personnes demandant à correspondre dans
les bureaux publics. Ces taxes sont pour la période de jour
: de sept heures du matin à neuf heures du soir: 1 franc pour
cinq minutes de conversation ou moins; 1 fr.50 pour plus de cinq minutes,
jusqu'à dix minutes.
Aucune surtaxe ne peut être réclamée aux personnes
non abonnées.
En 1887, un projet a été soumis, par M. Mourlon de
Bruxelles, au gouvernement autrichien, pour rétablissement
d'un système téléphonique international, qui
aurait son centre à Vienne. Le réseau s'étendrait
de Vienne à Berlin, Zurich, Paris, Bruxelles, Rome et Saint-Pétersbourg.
En 1887,
la première ligne internationale en Europe est ouverte entre
Bruxelles et Paris.
Quand
on créa, en 1887, un service téléphonique de
Paris à Bruxelles, on renonça à tout système
préventif des courants dinduction, et on se décida
à tendre entre ces deux villes un fil spécial
en bronze silicieux, sans aucun rapport avec les lignes télégraphiques,
en le maintenant à une distance convenable des fils du télégraphe.
Cet alliage de bronze silicieux est plus résistant que
le fer, cest-à-dire peut être plus facilement tendu
sans se rompre. Chaque fil pèse 63 kilogrammes par kilomètre.
Il est attaché aux poteaux télégraphiques de
la voie ferrée, mais à une distance convenable des fils
télégraphiques.
Cest par ce moyen que Paris et Bruxelles, ensuite Bruxelles
et Amsterdam, furent reliés par un fil téléphonique,
en 1887.
Le succès de la ligne téléphonique de Paris
à Bruxelles, au moyen dun fil de bronze silicieux, fut
le signal de létablissement de communicationssemblables
entre dautres grandes villes de lEurope.
sommaire
1888 A la suite d'une convention entre les gouvernements belge
et allemand, une ligne téléphonique sera établie
entre Verviers et Aix-la-Chapelle. Le tarif sera de
1 fr.25 par cinq minutes d'entretien pour les premiers kilomètres
de distance, et de 2 fr.50 pour toute la longueur de la ligne.
A partir de 1889, les réseaux concédés
au secteur privé sont progressivement rachetés par l'État
qui souhaite d'exploiter la téléphonie en tant que service
public en considérant que la concurrence entre opérateurs
privés, travaillant avec des systèmes incompatibles,
non seulement nuit aux revenus du télégraphe public,
mais ralentit l'expansion du service à la population.
En mars 1892, le ministre belge
des Chemins de fer, des Postes et Télégraphes, le
catholique Jules Vandenpeereboom (1843-1917), fait notifier aux
sociétés privées de téléphone
encore en activité que, à partir du 1er janvier
1893, le Gouvernement reprendra à son compte toutes les
lignes téléphoniques. Le gouvernement belge opère
conformément aux termes des cahiers des charges qui ont
été annexés aux actes de concession et à
la loi réglant la matière des concessions téléphoniques.
Le but du gouvernement et de l'Administration des Télégraphes
et des Téléphones est de donner, dans un bref délai,
une extension très rapide au réseau téléphonique
dans tout le pays. Et le ministre d'estimer, à la Chambre
le 22 mars 1892, que : nous pouvons le faire dans de bonnes conditions,
car nous sommes parfaitement outillés ; nous avons les
bureaux télégraphiques, dans lesquels on peut installer
des appareils téléphoniques et dont le personnel
peut être employé aussi au service du téléphone.
On pourra
utiliser des lignes télégraphiques pour les communications
téléphoniques, lorsque le réseau aura été
renouvelé et que nous nous serons pourvus d'un matériel
neuf et spécialement de lignes en bronze phosphoreux ou
faites d'un métal analogue. Ce sera là un grand
service rendu au public, et, si la Chambre veut bien consentir
à mettre à notre disposition les crédits
nécessaires, nous aboutirons à un excellent résultat.
Dans la suite de son discours, le ministrene manque pas de souligner
la qualité de ses fonctionnaires : nous avons, à
la tête de l'administration des télégraphes,
des ingénieurs que vous connaissez ; ce sont des hommes
de premier ordre et, entre leurs mains, ce service ne peut que
grandir et s'améliorer...
Une polémique va pourtant éclater à la Chambre
autour de la question de savoir si le choix initial de 1883 de
laisser l'initiative aux industriels du privé était
judicieux ou si l'État aurait dû prendre d'emblée
cette initiative lui-même ?
Le débat n'est évidemment pas tranché. Si
on lui enlève le caractère idéologique -
ce que nous tentons de faire dans cette note - on doit reconnaître
avec Joseph Pirard que le passage en gestion publique va permettre
l'abandon de la tarification forfaitaire, considérée
comme injuste et nuisant à la généralisation
des services téléphoniques . La Bell est rachetée
en 1897. À la fin du XIXe siècle, l'État
belge exploite tous les réseaux du pays et, en commun avec
la Grande-Bretagne, les câbles sous-marins anglo-belges.
Cette question de l'intérêt général
rebondira à la fin des années 1920 lorsque sera
discuté le nouveau statut de régie autonome de l'administration
des télégraphes et téléphones, dans
ce qui deviendra la loi du 19 juillet 1930, fondant la Régie
des Télégraphes et Téléphones (RTT).
Le leader socialiste Émile Vandervelde (1866-1938) lancera
au Premier ministre catholique Henri Jaspar (1870-1939) que le
projet aliène une part importante du domaine national,
le livrant à une majorité de membres du Comité
de gestion représentant des intérêts d'affaires
qui sont souvent en contradiction avec l'intérêt
général... "Vous aliénez une propriété
de l'État" s'exclame Vandervelde . Aux yeux du gouvernement,
l'institution de la Régie visait à améliorer
la gestion de l'entreprise et à faciliter le financement
de la modernisation du réseau, l'État peinant à
financer les investissements nécessaires à l'extension
de la commutation automatique .
La crainte de certains parlementaires venait du fait que l'État
cédait à la RTT la propriété des installations
et des réseaux de télégraphie et de téléphonie
publics. Cette cession de propriété et l'attribution
de la personnalité civile consacraient l'autonomie financière
de la Régie. De
surcroît, le gouvernement mit à la disposition de
la nouvelle entité un fonds spécial de 600 millions
de francs qui devait désormais se charger, sans aucune
intervention du Trésor, du financement de ses programmes
d'extension et de modernisation. La RTT était autorisée
à émettre des emprunts moyennant une approbation
préalable des Chambres et l'accord du ministre des Finances.
Elle devait verser à l'État un intérêt
annuel et perpétuel de 4,5% de la valeur d'inventaire des
biens cédés et du fonds spécial qui lui avait
été attribué .
Ce débat revient devant l'actualité soixante ans
plus tard sous l'influence de la Commission européenne
et de sa volonté de libéraliser le marché
des télécommunications à partir du 30 juin
1987. Ainsi, la loi du 21 mars 1991 réforme certaines entreprises
publiques et transforme la Régie en entreprise publique
autonome sous le nom de Belgacom. Un contrat de gestion est passé
avec la nouvelle entité. Ce nouveau statut porte distinction
des missions de service public et des activités visant
au développement de l'entreprise. Les fonctions de réglementation
et de surveillance que la RTT accomplissait ne sont pas transférées
à Belgacom, mais exercées désormais par l'Institut
belge des Services postaux et des Télécommunications
(IBPT), sous la responsabilité du gouvernement. Toutes
les activités de télécommunications ne faisant
pas partie de la concession exclusive sont soumises à la
libre concurrence . En 1992, Belgacom sa constitue une entreprise
publique autonome, puis deux
ans plus tard en une société anonyme de droit public.
Faisant suite à plusieurs directives européennes
et en vue de la libéralisation annoncée pour le
1er janvier 1998, en 1996, le Gouvernement belge vend 49% de ses
actions au consortium international ADSB Communications, comprenant
aussi trois institutions financières belges. En 2004, Belgacom
fait son entrée en bourse. En 2016, il prend le nom de
sa filiale Proximus, intégrée dans le groupe depuis
2010 11. Il n'est évidemment plus qu'un opérateur
parmi quelques autres dans un paysage technologique, économique
et commercial qui s'est profondément transformé
à de nombreuses reprises et continuera à se métamorphoser...
Ce retour sur la trajectoire rétrospective des réseaux
téléphoniques nous permet d'entreprendre notre analyse
sur la forme de l'État et ce que nous appelons son périmètre
: l'État-législateur, qui réglemente ou normalise,
l'État-administrateur, gestionnaire des recettes et des
dépenses, État-entrepreneur ou actionnaire, qui
produit des biens et services, notamment en tant que propriétaire
ou principal actionnaire d'entreprise, l'État-(re)distributeur
de revenus, etc. Cette évolution nous rappelle aussi, avec
Christopher Hood que, dans un contexte séculaire d'extension
des prérogatives et missions étatiques, l'abandon
des services ou des secteurs par l'État est loin d'être
inconnu. Hood donnait le grand exemple du retrait de l'État
du XXe siècle de la plupart de ce que, en tant qu'Anglais,
il qualifiait de responsabilités impériales dans
les décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale.
Ainsi, la Grande-Bretagne, le Portugal avec l'Angola, ou encore
la Belgique avec le Congo sont autant de pays
qui ont fermé leurs services et ministères des colonies.
Le professeur à l'Université d'Oxford rappelait
également - et nous ne sommes pas loin de notre exemple
- les cas d'abandon par l'État de services technologiquement
obsolètes tels que les télégraphes ou le
fait que, dans la téléphonie vocale, au cours du
dernier quart de siècle, de nombreux États européens
sont passés d'un monopole public complet de ces services
par le biais d'une prestation privée réglementée,
à l'abandon total du contrôle des prix et des licences
pour tous les domaines de la téléphonie vocale.
D'autres exemples nationaux d'abandons de services pour des raisons
de réduction des coûts, indépendamment de
l'obsolescence technologique, comprennent le retrait des commodités
publiques municipales au cours des dernières décennies,
l'abandon des défenses côtières et le dragage
des embouchures de rivières dans de nombreux pays. En Grande-Bretagne,
plus de 4000 miles du réseau ferroviaire ont été
fermés entre 1963 et 1973
après que le gouvernement de l'époque eut accepté
le célèbre Rapport Beeching de 1963. Hood mentionne
aussi la décision historique de 1968 du gouvernement travailliste
d'Harold Wilson (1916-1995) d'abandonner la majeure partie de
la chaîne des bases militaires britanniques d'outre-mer
que la Grande-Bretagne avait autrefois maintenues, de la Méditerranée
à la mer de Chine méridionale, et de faire fi de
la plupart des engagements
militaires antérieurs de la Grande-Bretagne à «l'Est
de Suez». Cette formule à l'Est de Suez est devenue
chez le politologue, le titre d'un scénario synonyme de
choix radical dans le domaine public et plus particulièrement
de retrait complet des services publics de certains domaines existants
afin que les ressources réduites puissent être concentrées
plus efficacement sur un éventail plus restreint de préoccupations
... |
ATEA «Ateliers de
Téléphone et Electricité Anversoise» ou
The Antwerp Telephone and Electrical Works est
la première dénomination officielle de
ATEA qui appartient successivement à des sociétés
belges, britanniques, américaines et allemandes, fabrique
des équipements téléphoniques en Belgique depuis
1890
En avril 1892, une nouvelle société nommée
«Antwerp Telephone and Electrical
Works» a été créée par ces
3 personnes ainsi que 5 agents locaux fournissant une partie du capital-risque
et ont démarré leur entreprise à Berchem, une
banlieue d'Anvers.
La mission de l'entreprise était la fabrication, l'achat, la
vente et la location de matériel de téléphonie,
télégraphie et électricité.
Ils ont livré, entre autres, des centres manuels et des téléphones
dans toute l'Europe.
Outre la Belgique et les Pays-Bas, d(autres marchés
ont été passés dans de nombreux pays, même
avant la Première Guerre mondiale. Quelques exemples :
Russie Saint-Petersburg, Moscow, Kiev, Riga, Odessa
Italie Rome, Milan, Turin, Bologna, Como, Piacen-za, Venice,
Naples, Palermo-Sicily
Royaumes Unis Canterbury, Moorgate,
Glasgow
Pologne Warsaw , Lodz
Allemagne Bielefeld
Mexique Vera Cruz
En regardants d'anciens catalogues de téléphones, nous
observons beaucoup de ressemblance avec les téléphones
d'autres fournisseurs.
De nombreuses sociétés de téléphonie de
cette période ont utilisé des pièces de Siemens
et Ericsson jusqu'à ce qu'elles puissent en construire elles-mêmes.
Parmi celles-ci figurent BTMC en Belgique, Sterling et Peel
Conner en Grande-Bretagne, Elektrisk Bureau en Norvège,
Mollers au Danemark et des entreprises françaises.
La plupart de ces entreprises utilisaient à peu près
toutes les pièces importées sauf celles enbois, puis
ont progressivement commencé à introduire leur propre
ferronnerie au fur et à mesure que l'entreprise grandissait.
Malgré de nombreux changements de nom d'entreprise, les produits
ont toujours conservé la marque ATEA.
Le tableau suivant vous donne un aperçu pour éviter
toute confusion.
Année
|
Companie
|
Nom
|
1892
|
The Antwerp
Telephone and Electrical Works
|
Atea
|
1919
|
The New
Antwerp Telephone
and Electrical Works
|
Atea
|
1931
|
Automatique Electrique de Belgique
|
Atea
|
1939
|
Automatique Electrique
|
Atea
|
1962
|
Automatic Electric
|
Atea
|
1970
|
Atea
|
Atea
|
1971
|
GTE Atea
|
Atea
|
1986
|
Atea
|
Atea
|
1995
|
Siemens Atea
|
Atea
|
En 1895, les gouvernements européens
ont décidé qu'il était inapproprié de
laisser les réseaux téléphoniques nationaux aux
mains de sociétés privées.
Le gouvernement belge a racheté Bell
Antwerp à son prix dexploitation et a poursuivi
son essor grâce à ses activités de fabrication
et dinstallation en expansion.
sommaire
...
1890 Lorsque la demande de services ( téléphone)
a explosé, la compagnie de téléphone Bell ne
disposait pas de fonds de fonctionnement suffisants pour augmenter
rapidement le réseau téléphonique, ce qui a amené
Western Electric à racheter la
totalité des 45% des actions détenues par Bell. Ezra
Gilliland, de Western Electric, a contribué à la
création de la branche manufacturière.
C'est à ce moment-là qu'un jeune Américain diplômé
d'université, polyglotte, Francis R. Welles, a repris
ses fonctions sous le titre "Administrateur délégue".
Francis Raymond Welles (né à Athens, en Pennsylvanie,
le 18 août 1854 - décédé le 4 décembre
1936), obtint son baccalauréat accéléré
en 1875 à l' Université de Rochester. et un an plus
tard, il a commencé à travailler comme secrétaire
dEnos M. Barton, cofondateur de Western Electric. Barton
l'avait déjà envoyé en Australie et en Nouvelle-Zélande
pour l'aider dans ses opérations. Welles a ensuite été
transféré à Bruxelles.
Welles dirigera la société BTMC à l'étranger
pour les 30 prochaines années avec l'aide de Louis De Groof,
un mandataire belge.
IBTC a démarré des usines de fabrication subsidiaires
dans les grandes villes de toute l'Europe, les politiques nationalistes
favorisant les fabricants locaux.
Son usine avait été entièrement reconstruite
après un incendie en 1882 et, en 1885, l'installation de Bell
Antwerp avait cessé d'être importée aux États-Unis
pour passer à la fabrication locale. La production a plus que
doublé chaque année grâce à la fourniture
de BTMC. leurs autres divisions à travers l'Europe.
sommaire-
1900 LA TÉLÉGRAPHIE SANS FIL
La Belgique fut l'un des premiers
pays à utiliser la télégraphie sans fil.
En 1900, Guglielmo Marconi vint présenter ses inventions
au palais royal à Bruxelles, sur invitation du roi Léopold
II. L'émetteur fut installé dans une chambre à
l'étage et le récepteur dans l'auditoire de la salle
de bal, à une distance d'environ 150 mètres. Divers
messages furent transmis en morse et, comme le résultat
s'avéra concluant, Léopold II fut immédiatement
intéressé, non seulement pour un usage commercial
mais aussi comme nouveau moyen de communication à l'armée
et à la colonie.
Après ces essais fructueux, l'Administration des Télégraphes
établit le premier service radio public au monde entre
les navires et le réseau télégraphique terrestre.
Une station côtière provisoire fut installée
à La Panne en 1900, en même temps qu'était
entamée la construction d'une cabine radio sur le pont
de la malle belge "Princesse Clémentine" de la
ligne Ostende-Douvres.
Toutes les malles belges furent ensuite équipées
de radio et un poste définitif fut mis en service à
Nieuport en 1902, et ouvert au trafic public en 1904, avant d'être
détruit en 1914, lors de la première bataille del'Yser.
Immédiatement après la retraite de l'occupant, la
reconstruction des services radiomaritimes fut entamée.
Un poste moderne fut établi à Ostende en 1919 tandis
qu'une deuxième station fut installée à Anvers.
Ces deux stations furent bientôt capables de demeurer en
communication avec les paquebots Belgique-Congo pendant toute
la durée de leur voyage. Les passagers des avions furent
également autorisés à émettre ou à
recevoir par radio des messages privés à l'intervention
des stations terrestres de l'Aéronautique.
Tels étaient les services mobiles (maritime et aérien)
de radiotélégraphie. Des liaisons par radio entre
points fixes furent également établies.
En 1902, les premiers signaux radioélectriques traversèrent
l'Atlantique Nord.
Avant la première guerre mondiale, les premiers essais
pratiques de liaisons radio à grande distance furent effectués,
pour relier la Belgique au Congo, alors en pleine expansion, le
chimiste Robert Goldschmidt, qui avait été chargé
par Léopold II puis Albert Ier d'étudier les moyens
d'installer la radiocommunication au Congo, construisit dans le
domaine royal de Laeken une puissante station intercontinentale
de télégraphie sans fil qui, peu de temps avant
la déclaration de guerre, se fit entendre à Boma,
mais fut détruite à l'arrivée des Allemands
à Bruxelles.
Dès l'après-guerre, un projet de relier la Belgique
par T.S.F. au Congo, aux États-Unis et à l'Amérique
du Sud fut mis à l'étude.
En 1921, l'Administration belge des Télégraphes
et des Téléphones construisit une station moderne
de réception, permettant de recevoir des messages des U.S.A.
En 1925, Robert Goldschmidt fit des recherches sur l'emploi des
ondes inférieures à 60 mètres dans les relations
radiotélégraphiques entre la Belgique et le Congo.
Au moyen d'un poste privé, qu'il installa en Belgique,
à Machelen, et de récepteurs spéciaux qu'il
envoya à Stanleyville, il fit la preuve indiscutable que
ces ondes bravaient les parasites atmosphériques et qu'avec
des puissances très faibles, elles permettaient de communiquer
régulièrement entre Bruxelles et Stanleyville.
En 1926, deux stations émettrices sur ondes très
courtes furent établies au Congo, à Kinshasa et
à Stanleyville, et toutes deux communiquaient
régulièrement entre elles et avec la Belgique. Une
station intercontinentale de grande puissance fut inaugurée
en Belgique en 1927. Le nouveau service de radiocommunications
à grand rayon d'action fut dénommé "Voie
Belradio"; il comportait trois centres d'activités:
le centre d'émission, situé à Ruiselede,
en Flandre occidentale; le centre de réception, à
Liedekerke, près d'Alost; et le Bureau Central Radio (BCR),
installé au centre télégraphique de Bruxelles,
pour les opérations de transmission et d'enregistrement
des radiotélégrammes. |
sommaire
En 1900, BTMC était également le principal fournisseur
de systèmes téléphoniques de sa nouvelle société
mère ( AT & T ) en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique
du Sud.
Linstallation dAnvers était en grande partie
responsable de lintroduction du téléphone dans
une grande partie de lEurope, avec ses premiers centraux téléphoniques
manuels et à cadran .
À la fin du XIXe siècle, les gouvernements européens
ont décidé de nationaliser leurs compagnies de téléphone.
BMTCl était passée à 700 personnes et le bâtiment
d'origine et avait déjà été considérablement
agrandi.
Les concessions de services téléphoniques de la Compagnie
Belge du Téléphone Bell ont expiré ou ont été
rachetées par le gouvernement belge.
En 1902 le premier centre à batterie centrale
fut inaugurée le 1er novembre à Bruxelles.
En 1907 Le nombre centre à batterie
centrale passa à 1800 , les ateliers de prodution à
Anvers furent agrandits.
1909 : Il y a 12.000 abonnés au téléphone
à Bruxelles et le réseau a été conçu
pour installer maximum 14.000 lignes téléphoniques dans
la ville.
Ladministration décide de maintenir des tarifs élevés
pour freiner larrivée de nouveaux abonnés, pour
éviter de devoir installer de nouveaux câbles dans la
ville et dagrandir le central téléphonique de
la Rue de la Paille.
Ancien poteau métallique
téléphonique
En Belgique la construction des lignes était
très particulière selon le livre "telephony
the construction of aerial lines" de P.Abbott :
Ce document date de 1903
...
L'Europe, et par conséquent les compagnies de téléphone
et de télégraphe ont presque sans exception adhéré
à l'emploi des poteaux en bois, mais les compagnies d'électricité
et de chemin de fer ont depuis les premiers largement adopté
les poteaux en fer comme étant à long terme la
forme la moins chère et la plus satisfaisante à
construire lorsque la permanence et la durabilité sont
prises en considération; et il semble y avoir peu de
raison pour laquelle les compagnies de téléphone
et de télégraphe, qui souhaitent continuer à
utiliser des circuits aériens, ne devraient pas suivre
cet exemple et ériger quelque chose qui soit vraiment
une structure, durable et substantielle, et qui ne soit pas
aussi irrémédiablement offensant pour les yeux
que le poteau en bois ordinaire doubler.
Un exemple moderne d'excellente conception dans les poteaux
structuraux en fer est donné par la ligne belge, illustrée
à la Fig.12.
Fig 12, 13 et
14
Les poteaux, comme on le verra sur la figure 13, sont composés
de quatre fers angulaires, qui sont tissés ensemble de
manière à former un support d'une résistance
supérieure. Les bras transversaux sont construits avec
des angles transversaux qui sont boulonnés aux angles
verticaux, et sur lesquels les broches et les isolateurs sont
portés. Chaque bras transversal est généralement
doublé; c'est-à-dire de deux angles placés
dos à dos, entre lesquels les broches sont insérées
et boulonnées en place. La base du mât forme une
colonne de fer creuse dans laquelle un carreau émaillé
est inséré, comme illustré à la
Fig.14.
De toute évidence, une telle méthode de construction
d'une ligne coûte beaucoup plus cher que la pratique américaine,
mais elle possède des caractéristiques de durabilité
et d'effet artistique qui plairont de force au directeur général,
qui désire des moyens qui réduisent au minimum
les charges annuelles et souhaite obtenir des franchises supplémentaires
pour étendre les lignes aériennes; car l'adoption
d'une telle forme de construction contribuerait largement à
supprimer la répugnance que manifestent aujourd'hui les
organismes municipaux de toutes sortes à accorder des
franchises pour les lignes ouvertes.
Il est extrêmement facile de construire une ligne de poteaux
sur une telle conception de presque n'importe quelle capacité,
et de concevoir les poteaux de manière à ce qu'ils
soient capables de résister aux vents les plus violents
et à la tempête de grésil que l'hiver puisse
infliger.
...
Anciennes cartes postale des poteaux restants dans les années
1930, ils n'y avait plus de fils aériens.
On retrouve ce type de pylone à Zurich
Suisse dès 1894.
|
1907 Un nouveau matériau a été
introduit dans l'industrie du téléphone: la bakélite.
Il a été inventé par le chimiste belge Leo
Hendrik Baekeland et a été l'un des premiers types
de plastique synthétique. Il a ouvert la voie aux idées
des concepteurs et à une toute nouvelle génération
de téléphones dont les formes étaient plus sculpturales
qu'architecturales.
En 1913, alors que lAllemagne réunit
ses troupes, une grande partie de la Belgique est raccordée
en téléphone : gares, bureaux de poste et de télégraphe
sont équipés de cabines téléphoniques
publiques.
1914-1918 La Grande Guerre a infligé
de graves dommages aux opérations et aux installations de production
de BTMC, dont une grande partie a été détruite
ou saisie par l'armée allemande envahissante, a contraint Bell
Telephone à fermer ses portes le 9 octobre 1914.
Beaucoup de documents et de matériel, des mahines pour le Rotary
purent être mis à l'abri au Pays-Bas ou Bell avait fondé
une filiale en 1911, en Angleterre ainsi qu'aux Etats Unis.
Les dirigeants américains de la société se sont
immédiatement rendus au Royaume-Uni ou sont rentrés
chez eux, alors que de nombreux employés de l'usine avaient
été détachés dans l'armée belge
ou avaient été mutés dans d'autres pays inoccupés.
Le contact et le contrôle de la société au siège
social de Western Electric ont été perdus pendant toute
la durée de la guerre et la quasi-totalité du développement
technique et de la fabrication ont été arrêtés
pendant le reste de la guerre.
Il faaudra attendre 1920 pour que l'entreprise puisse se mettre à
produire dans de bonnes conditions et avec 1500 travailleurs.
En 1918, cest le désert pour la téléphonie.
Le secteur sest harmonisé sous la tutelle de ladministration
des télégraphes et téléphones, mais les
dommages créés par la guerre et le démantèlement
partiel du réseau ont anéanti lavancée
technologique que la Belgique avait pu prendre.
La Première Guerre mondiale est un nouveau
détonateur des communications de masse, ayant notamment encouragé
la recherche daméliorations techniques dont vont surtout
profiter les communications téléphoniques et radioélectriques.
Ces recherches sont menées par les grandes sociétés
privées actives depuis le 19e siècle et leurs filiales,
installées dans des pays qui nont pas ou peu souffert
de la guerre : aux Etats-Unis principalement, par la célèbre
American Telephone & Telegraph Company de Alexander Graham Bell
et par la Western Electric, mais aussi en Suède par Ericsson,
en Angleterre par les sociétés de Guglielmo Marconi
ou en Allemagne, par Siemens & Halske.
Au lendemain de la première guerre mondiale,
une importante restructuration de l'organisation des télécommunications
en Belgique s'avéra nécessaire au vu
de l'accroissement de la demande. Le budget de l'Administration, qui
était inscrit dans le budget annuel de l'État et était
de ce fait discuté chaque année
au Parlement, était insuffisant pour mettre en uvre la
reconstruction et la modernisation du réseau téléphonique.
La principale invention téléphonique
de laprès-guerre est celle des « commutateurs automatiques
» pour établir une connexion, là où auparavant
chaque ligne était connectée manuellement par les légendaires
demoiselles du téléphone. Il suffit de composer un numéro
dappel sur le cadran de lappareil téléphonique
pour que le contact avec la ligne du destinataire soit établi.
Lintroduction de lautomatisation est cependant très
lente, vu son coût et sa complexité technique, et les
connexions manuelles vont persister en Europe pendant encore près
de cinquante ans. Dautres contraintes techniques subsistent
: seul un appel à la fois peut passer sur une ligne téléphonique,
ce qui nécessite une extension toujours croissante de la quantité
de câbles utilisée, et donc des coûts importants
y afférant ; par ailleurs, le signal faiblit avec la distance
et les conditions météorologiques, surtout lorsque le
câble est aérien, nécessitant des protections
renforcées de celui-ci. Ces progrès complexes et
coûteux entraînent une modification importante de loffre
industrielle des télécommunications : les petits producteurs
dappareils et de matériel téléphoniques,
incapables de faire face aux coûts de lévolution
technologique, cèdent la place aux grands acteurs internationaux
précités.
A partir de 1919, une importante adaptation
de l'organisation du télégraphe et du téléphone
fut mise en place.
Cette restructuration s'avérait nécessaire pour faire
face à l'accroissement de la demande. L'administration ne parvenait
en effet pas à mettre en uvre la reconstruction et la
modernisation du réseau téléphonique, pourtant
indispensable. La planification de grands projets d'investissement,
comme l'automatisation du réseau, exigeait une gestion à
long terme de type industriel et une plus grande autonomie financière.
Or le budget de l'administration était inscrit dans le budget
annuel de l'État, et la gestion de l'exploitation était
de ce fait discutée chaque année au Parlement. Par ailleurs,
l'État manquait continuellement d'argent à cette époque
et ne pouvait répondre aux besoins financiers accrus de l'exploitant
qui, de son côté, ne pouvait légalement contracter
des emprunts sur le marché.
La création de la Régie du Télégraphe
et du Téléphone (RTT) en 1930 permit de remédier
à ces problèmes de gestion.
En même temps, le nombre de tâches confiées au
service de télécommunication public augmenta. Bien que
cette obligation ne soit pas inscrite dans ses statuts, la Régie
fut également contrainte, à partir de 1930, de soutenir
les équipementiers basés en Belgique.
sommaire
La compagnie de téléphone internationale
Bell était également responsable de lintroduction
du téléphone en Suisse , Itale, Pays bas ... Norvège
et en Suède , l'offre industrielle a
également évolué dans l'entre-deux- guerres.
Les petits producteurs laissaient de plus en plus la place à
de grandes entreprises. Chez les équipementiers, notamment,
d'importants mouvements de concentration étaient à l'uvre.
En Belgique, le marché était dominé par la Bell
Telephone Manufacturing Company (Bell Mfg).
Le téléphone automatique
Au moment où la Régie des Télégraphes
et des Téléphones reprit de l'ancienne administration
la tâche de conduire l'exploitation du téléphone
et du télégraphe en Belgique dans la voie du développement
et du progrès, l'établissement des communications téléphoniques
locales se faisait encore, dans la grande majorité des réseaux,
à l'intervention d'opératrices. A fortiori, le trafic
régional et le trafic interurbain étaient-ils intégralement
acheminés par la voie manuelle. Bruxelles, Anvers, Liège
et Gand avaient été dotées, dans le courant des
années 20, des premières centrales automatiques.
Bien que la téléphonie automatique ait
été pratiquement utilisée pour la première
fois à la fin du 19e siècle par M. Strowger
aux États-Unis, Bell et Western Electric
restèrent attachés aux centres manuels avec des
opérateurs jusquà la fin des années
1920.
En Europe en 1910 aucun autre sysème automatique en dehors
du système Strowger
n'a trouvé d'application significative.
En France en 1908 on testa le système Lorimer.
Il fallu attendre 1906 pour se décider sur le système
Rotary de Bell Telephone sous la direction de Frank McBerty.
En 1911 le développement du Rotay est transféré
à Anvers et son succès en Angleterre Suisse France
Suède Norvège et Nouvelle Zelande fit tourner les usines
à plein régime.
En Europe, des efforts supplémentaires ont été
déployés pour automatiser les réseaux téléphoniques
dès le début, alimentés par les développements
en Allemagne (Siemens) et en Suède (Ericsson).
Le central téléphonique McBerty Rotary,
développé chez Western Electric
(la société mère de BTMC)
en Amérique, sur la base des brevets Lorimer,
a été conçu pour un trafic téléphonique
entièrement automatique, au Pays-Bas à «La Haye»
comme dans d'autres pays d'Europe, les autorités voulaient
un type de centre téléphonique pour les abonnés
qui n'avaient pas encore d'appareil avec un cadran.
D'une part, l'introduction de dispositifs avec numérotation
automatique nécessitait un investissement considérable,
d'autre part, les opérateurs téléphoniques étaient
encore relativement bon marché (cela ne changera qu'après
la Première Guerre mondiale) et la numérotation n'était
pas encore accessibles aux abonnés.
Il n'est donc pas surprenant qu'il ait fallu attendre 1914 pour que
le développement du système Rotary
à Anvers ait progressé au point où
les autorités et Bell ont pu signer un contrat. La fabrication
des centrauxs Rotary a été transférée
d'Anvers au site de Western Electric en Angleterre, et dès
1916 à Hawthorne près de Chicago aux États-Unis.
Western Electric a également pris en charge le développement
de la centrale électrique Rotary là-bas.
En 1916, Western Electric a acheté les droits de brevet
de la société "Automanual", qui avait développé
un central téléphonique semi-automatique avec
un moyen très efficace de traitement des appels. Dès
qu'un abonné décroche le récepteur de son téléphone,
deux types de chercheurs entrent en action dans le central téléphonique.
Un groupe cherche la ligne qui appele et l'autre cherche un opérateur
libre. Dès que l'abonné appelant communiquait le numéro
souhaité, il suffisait à l'opérateur de saisir
ce numéro sur un clavier et après avoir appuyé
sur le bouton de démarrage, les sélecteurs établissaient
un chemin vers l'abonné à appeler.
Western Electric a ainsi combiné deux technologies : à
savoir le concept Automanual précité et la technologie
à bouton-poussoir des téléphones Lorimer. L'usine
Rotary, qui avait déjà été numérotée
«7» (pour indiquer qu'il s'agit d'un produit Western Electric
en vente en dehors des Amériques), était désormais
étiquetée «A» pour «Automanual».
C'est le Roray 7A.
Néanmoins, la municipalité de
La Haye prévoit en 1916 qu'une capacité de 20
000 numéros sera insuffisante et le contrat est élargi
pour inclure un réseau de six centraux de 10 000 lignes chacun.
Après la guerre, BTMC peut à
nouveau prendre des commandes de La Haye de 25 000 lignes pour les
centraux du Centre, Bezuidenhout et l'extension de Scheveningen
et Marnixstraat.
C'est donc ce type de centre (Rotary 7A) que le centre de Scheveningen
achevé en 1919 sera mis en service, et plus tard également
à La Haye.
Plus tard, les versions donc les désignations 7A1 et 7A2,
7B (B pour Banlieu, banlieue parisienne), 7D (D pour District),
E (pour électronique) et EN sont apparues. L'ajout
"N" signifie "Nouveau" pour le PTT néerlandais
et pour les Pays-Bas pour le "RTT" belge.
En 1919, lEtat sengage résolument
dans la reconstruction de ses réseaux télégraphique
et téléphonique complètement détruits
par la guerre. Les grandes lignes, surtout télégraphiques,
sont rétablies en quelques mois, malgré la pénurie
de matières premières (les fils de bronze, en particulier)
et dappareils. Mais la reconstruction est particulièrement
utilisée, à partir de 1920, pour moderniser le réseau
téléphonique : les premiers projets dautomatisation
des connexions sont développés (le bureau dUccle,
à Bruxelles, est automatisé dès novembre 1922
!27), davantage de « postes à prépaiement »,
ancêtres des cabines téléphoniques publiques,
sont installés, les communications internationales sont étendues.
Tels sont les progrès principalement dorigine
technique les plus déterminants réalisés
dans les années 1920
Le Rotary 7B: pour Banlieu et les entreprises
Pour l'innovation: d'une part appliquer de nouvelles techniques mécaniques
fines, et d'autre part abaisser le prix de revient et le prix de vente,
il en résulte une conception hautement rationalisée
avec de nouveaux commutateurs de suivi horizontal, 100 viseurs de
ligne et 300 sélecteurs de ligne. Les embrayages à friction
des viseurs et des sélecteurs avec l'arbre d'entraînement
ont été remplacés par des embrayages à
engrenages.
En 1915, un centre McBerty Rotary entre en service à
Angers (France), suivie en 1919 d'un centre à Marseille.
Cela apporte l'expérience nécessaire et il n'est donc
pas étonnant qu'après la fin de la Première Guerre
mondiale, seulement en 1925, une troisième centrale, désormais
de type 7A1, entre en service à Nantes. Pour l'Île
de France, l'agglomération métropolitaine autour de
Paris, les PTT français empruntent un chemin différent.
Pour les villages, le système R (otatif) 6 est choisi, un concept
simplifié développé par BTMC et LMT - et pour
les grands quartiers des centres du réseau 7A1, dont le premier
est mis en service en 1928 à Carnot.
Mais là où le R6 est beaucoup moins cher que le système
de sélecteur rotatif à levier de Siemens (évidemment
pas un choix logique en France), le système Rotary 7A1 est
beaucoup plus cher. La réponse à ce défi budgétaire
est venue en un an, en 1927, sous la forme de du centre Rotary
7B.
Le "B" peut être lu comme une lettre de fin après
"A", mais aussi comme l'abréviation de "Banlieu".
La simplification est le maître mot: le chercheur 100 lignes
du 7A1 est désormais utilisé pour les numéroteurs
et les chercheurs, mais le contrôle de registre bien connu est
entièrement conservé, de sorte que l'interaction entre
les échanges réseau et les échanges locaux est
possible sans problème.
La période de crise jette une clé dans les travaux:
entre 1929 et 1932, seules quelques centrales électriques en
France entrent en service, comme en Espagne, en Roumanie et en Hongrie.
Ces centrales se retrouvent également dans les grandes villes
d'Espagne et de Turquie.
A terme, jusqu'en 1966, plus d'un million de Parisiens appelleront
depuis l'une des 480 000 connexions vers un central 7A1 ou via l'une
des 430 000 connexions vers un central 7B.
L'une des dernières "réalisations" de la technologie
7B aux Pays-Bas est la commande, fin 1951, et la livraison d'un central
téléphonique d'entreprise 7055 pour jusqu'à 400
appareils pour le service central d'importation et d'exportation.
Le Rotary 7D: automatisation "24/7" du trafic téléphonique
dans les quartiers
Quiconque, sur la base de l'explication ci-dessus, pourrait penser
qu'après le 7A (pour "A" utomanual) et 7B (pour "B"
anlieu) une centrale 7C aurait vu le jour, sera déçu.
Au moins
dans nos recherches, nous n'avons jamais pu trouver
un tel type.
Comme décrit précédemment, les centraux 7A et
7B étaient destinés à automatiser le trafic téléphonique
dans les grandes agglomérations métropolitaines. Ainsi,
les centraux 7A sont entrés en service dans les grandes agglomérations
urbaines du service téléphonique municipal de La Haye
et dans les grands réseaux téléphoniques nationaux
de Haarlem et d'Utrecht, à l'époque respectivement quatrième
et cinquième région urbaine de notre pays.
En 1923, le nouveau Rotary 7A1
était prêt pour la production et l'un des premiers réseaux
téléphoniques à en être équipé
est le quartier d'ingénierie de Haarlem du Rijkstelephone.
Haarlem était alors la quatrième plus grande agglomération
urbaine des Pays-Bas en termes de taille et la société
sur française LMT avait également acquis l'expérience
nécessaire avec les centres rotatifs.
Ils sont luvre de ladministration,
qui conserve son monopole dexploitation télégraphique
et téléphonique. Des liens étroits sont néanmoins
maintenus avec les deux entreprises privées qui lui fournissent
le matériel et les appareils nécessaires, les sociétés
Bell et ATEA, bien que celles-ci soient désormais toutes les
deux contrôlées par une des grandes multinationales évoquées
en tête de ce chapitre. De nouveaux contrats relatifs à
lautomatisation du téléphone sont même signés
en 1928 avec Bell pour la plus grande partie du réseau, et
en 1932 avec ATEA, pour les zones de Mons, Verviers et Hasselt. Cest
la poursuite dun duopole des partenaires industriels de ladministration,
qui se maintiendra encore pendant près de soixante ans.
La Belgique bien sur avait fait son choix pour le
Rotary, le premier centre automatique
fut ouvert à Uccle Bruxelles en 1922.
Anvers devait suivre en 1924,
Liège et Gand en 1929.
Comme il s'agissait des plus grandes villes
du pays, la proportion d'abonnés disposant d'un reliement automatique
atteignait déjà un niveau assez élevé:
51% des 225.000 abonnés de l'époque.
Les quatre réseaux comportaient 23 centrales, dont 5
de plus de 10.000 lignes.
sommaire
Les communications radio connaissent également
des améliorations techniques significatives, qui permettent
notamment des liaisons téléphoniques transocéaniques
dès 1926. Le câble téléphonique ne permet
pas une telle performance avant la Seconde Guerre mondiale. La radio
accompagne également la conquête de lair et la
construction des premiers aéronefs.
Mais ce qui caractérise la radio des années 1920 est
son utilisation comme un outil dinformation destiné au
public, plus seulement comme un moyen de communication. Cest
la véritable naissance de ce que lon appelle rapidement
la radiodiffusion, initiée par les émissions de Laeken
en 1914.
Les premiers programmes quotidiens débutent en 1920 en Angleterre,
aux Etats-Unis ainsi que dans lUnion soviétique, en 1923
en Belgique, et connaissent ensuite une croissance phénoménale
dans toute lEurope. Là où la configuration géographique,
voire parfois lenvironnement urbain, perturbent la réception
des émissions
radiophoniques, lidée naît également, aux
Pays-Bas notamment, de capter ailleurs ces émissions via un
appareil récepteur, puis de les redistribuer par câble,
sur le modèle du téléphone. Cest ainsi
quapparaît au début des années 1930, en
Belgique, la radiodistribution.
En 1925, de sérieuses propositions de
rachat du réseau téléphonique belge sont formulées,
conduisant à un débat animé au Sénat sur
lopportunité de privatiser ou non la régie des
téléphones. Le refus finalement opposé à
la vente du réseau belge mène à une réflexion
plus vaste sur les modalités daction de lEtat dans
les télégraphes et les téléphones. En
même temps, lévolution de la radiodiffusion impose
également à lEtat de prendre des initiatives et
de réfléchir à son rôle dans cette nouvelle
activité. Cela conduit à ladoption dun impressionnant
train de réforme en 1930. Cinq lois fondamentales sont promulguées
cette année-là en matière de télécommunications,
qui consacrent le rôle exclusif de lEtat dans ce secteur
pour plusieurs décennies.
Les trois premières lois adoptées en mai et juin 1930
réforment de fond en comble le régime juridique des
radiocommunications.
Les deux autres lois, adoptées en juillet et octobre 1930,
redessinent complètement le paysage juridique et administratif
de lexploitation des télégraphes et des téléphones.
La loi du 19 juillet 1930 crée la Régie des télégraphes
et des téléphones (RTT), compromis entre les tenants
du maintien de la gestion centralisée du service par ladministration,
telle quelle était assurée depuis 1850, et les
partisans de la privatisation du réseau belge des téléphones.
La régie « exploite, dans lintérêt
général, avec application des méthodes industrielles
et commerciales, la télégraphie et la téléphonie
avec et sans fil ». La nouvelle régie publique autonome
est néanmoins autorisée à sintéresser
« à la construction, à lentretien et au
fonctionnement des installations privées »43. Cest
la loi du 13 octobre 1930 qui précise explicitement le monopole
de la RTT, qui a « seule le droit détablir
et dexploiter, pour la correspondance du public, des lignes
et des bureaux télégraphiques et téléphoniques
». Elle peut, cependant, « par des arrangements particuliers,
autoriser des tiers à coopérer à cette exploitation
», visant par là les relations avec les grandes compagnies
de câbles télégraphiques étrangères.
Enfin, cette loi soumet pour la première fois, à linstar
des radiocommunications, le maintien et létablissement
de lignes télégraphiques ou téléphoniques
privées à un régime de déclaration et
dautorisation. Conformément aux objectifs invoqués
pour justifier la création de la RTT, les travaux publics menés
par celle-ci durant les années 1930 sont colossaux. Ils permettent
tant laccroissement du nombre dabonnés au téléphone
que la poursuite de lautomatisation générale du
réseau téléphonique et la « modernisation
» constante du télégraphe et de la radio. La mise
à la disposition de téléphones dans les bureaux
publics et sur la voie publique connaît également un
succès constant.
Plus que jamais auparavant, en matière de télécommunications,
le monopole de lEtat est donc affirmé. Il simpose
en matière de radiodiffusion, et se précise juridiquement
tant pour les télégraphes et les téléphones
que pour les radiocommunications. Monopole national qui, pour ces
dernières, nempêche pas une situation de concurrence
avec les monopoles étrangers. Seule la radiodistribution échappe
encore en partie à laction publique, mais pas au régime
dautorisation préalable. Il nen demeure pas moins
remarquable que lensemble de ces activités monopolisées
par lEtat sont, juridiquement, accessibles à linitiative
privée, pour autant quelles ne nuisent pas aux services
publics et moyennant une autorisation préalable.
Laction des nombreux ministres successifs compétents
pour délivrer de telles autorisations doit cependant encore
être étudiée, même si lon sait déjà
que, pour la radiodiffusion et dans une moindre mesure pour la radiodistribution,
linitiative privée a été sérieusement
bridée par la politique restrictive doctroi des autorisations
nécessaires.
Le premier souci de ladministration est de réorganiser
et rééquiper ses services télégraphiques
et téléphoniques au niveau davant-guerre. Il sagit
principalement de relier à nouveau lensemble de ses bureaux
télégraphiques locaux, dengager de nouveaux fonctionnaires
et de les former, et de la réparation ou de lacquisition
du matériel nécessaire. Il sagit ensuite de procéder
aux travaux incessants rendus nécessaires par lexpansion
toujours croissante des utilisateurs du télégraphe,
du téléphone et de la radio.
Cest cependant en 1930 que lexploitation publique de ces
différents services est fondamentalement transformée,
on la vu, par la création des deux organismes publics
autonomes que sont lINR et la RTT, auxquels sont confiés
la gestion exclusive de la radiodiffusion publique, pour le premier,
et des communications télégraphiques et téléphoniques
publiques, pour la seconde. Reléguée à larrière-plan,
ladministration centrale des postes, télégraphes
et téléphones conserve néanmoins un rôle
important dans le secteur.
LINR est un « établissement public », doté
de la personnalité civile, et géré par un «
conseil de gestion », composé du ministre qui a les télégraphes
et les téléphones dans ses attributions et de neuf membres
nommés pour un tiers par le roi, pour un tiers par la Chambre
des représentants et pour un tiers par le Sénat ; ce
conseil est préparé par un « comité permanent
» réduit à quatre membre, dont le ministre ou
son délégué. La composition effective de ces
organes de gestion est fortement politisée et marque lintrusion
de lélectoralisme, selon lexpression de lépoque,
au sein de lInstitut : en pratique, il y eut le plus souvent
trois catholiques, trois socialistes et trois libéraux, répartis
entre trois bruxellois, trois flamands et trois wallons, mais également
trois musiciens, trois ingénieurs et trois journalistes.
En droit, il sagit des prémisses dune règle
belge de pluralisme idéologique au sein des organismes publics,
méthodiquement décryptée par le professeur Hugues
Dumont dans sa thèse de doctorat. Le ministre conserve néanmoins
un droit de veto sur toutes les décisions prises par le conseil
de gestion de lINR, sil les estime contraires «
aux lois et arrêtés ou à lintérêt
public », et doit approuver le budget annuel de lInstitut.
Cela na pas manqué dêtre critiqué
: « lorsquon crée un établissement public
autonome, ce nest pas pour y placer, au sein de ses organes
de gestion, celui-là même qui est chargé de les
contrôler et dexercer sur ses
décisions le droit de veto et le pouvoir de tutelle ».
Sous une structure unitaire dans un premier temps, lINR est
néanmoins chargé demblée de lexploitation
de deux stations radiophoniques, chacune étant affectée
à une des deux langues nationales. Mais sous la pression du
mouvement flamand notamment, lInstitut lui-même est réorganisé
dès 1937.
Trois départements sont créés en son sein : celui
des émissions françaises, celui des émissions
flamandes, tous deux chapeautés par un directeur général,
et celui des services communs (administration, services techniques
et orchestres). Deux commissions culturelles consultatives sont en
outre constituées, lune pour les émissions flamandes
et lautre pour les émissions françaises. Elles
sont composées de représentants du monde culturel (universités,
académies, conservatoires, organismes de radiodiffusion, associations
littéraires), chargées daméliorer lavaleur
culturelle des émissions. La RTT est, quant à elle,
une « régie » autonome, également dotée
de la personnalité civile. Elle est « représentée
et gérée par le Ministre qui a les télégraphes
et les téléphones dans ses attributions » : elle
est donc directement administrée par le pouvoir central, contrairement
à lINR, et le ministre y dispose des pleins pouvoirs,
notamment à légard du personnel. Sauf du point
de vue budgétaire et comptable, qui est au cur de son
autonomie, lévolution administrative concrète
est donc faible. Le personnel de lancienne administration est
transféré à la Régie et poursuit son travail
; elle reprend également lensemble des immeubles et meubles
affectés aux « services publics » des télégraphes
et des téléphones. La nouvelle RTT exploite quatre services
: la télégraphie avec fil, la téléphonie
avec fil, les services radio maritimes (stations radio côtières
et à bord des paquebots de lEtat) et le service
international Belradio.
Troisième branche étatique en matière de télécommunications,
ladministration centrale des postes, des télégraphes
et des téléphones conserve plusieurs compétences
importantes, dont les moindres ne sont sans doute pas la tutelle sur
lINR et, indirectement via son ministre, la participation à
la gestion de la RTT. Elle demeure surtout compétente pour
délivrer aux entrepreneurs privés les autorisations
requises pour toute activité télégraphique et
téléphonique, avec ou sans fil, et toute activité
de radiodiffusion ou de radiodistribution, se portant ainsi garante
du monopole public attribué aux deux nouveaux parastataux.
Certes, les acteurs publics se multiplient dans le secteur des télécommunications,
amorçant une tendance lourde qui perdure encore aujourdhui.
Il nempêche, à lexception des acteurs communaux,
cest le ministre qui a les télégraphes et les
téléphones dans ses attributions qui reste hiérarchiquement
à la tête de ladministration centrale et qui, en
même temps, est légalement le président de lINR
et le gestionnaire de la RTT.
Une importante réforme des tarifs téléphoniques
est appliquée en 1924. Si de manière générale,
elle hausse encore sensiblement les tarifs, leur calcul est désormais
radicalement différent. Labonnement annuel, plus cher,
permet le raccordement dun poste téléphonique
au réseau local et son usage (pour un maximum de huit milles
communications annuelles), mais chaque communication est en outre
facturée en fonction de sa durée (par unité de
trois minutes, sauf pour une communication locale dont la durée
reste illimitée) et de la distance (sont distingués
les tarifs locaux, régionaux, interurbains et, plus tard, internationaux).
Cest une petite révolution pour les déjà
nombreux habitués du téléphone : plus question
dy passer des heures une fois la connexion établie. A
dater de ladoption de ce nouveau mode de calcul, la hausse des
tarifs est régulière jusquà la création
de la RTT et au-delà. Malgré une croissance «
prodigieuse » du nombre dabonnés, qui sont passés
de 50.000 en 1920 à 200.000 en 1930, les recettes exponentielles
permettent à peine de couvrir les investissements nécessaires.
Un changement significatif, à cet égard, affecte la
structure des coûts de lexploitation téléphonique.
Alors que, auparavant, les frais de personnel constituaient le poste
le plus lourd du budget, ce sont désormais les investissements
en infrastructures qui les remplacent. Les coûts de personnel
représentent à peine un cinquième des dépenses
en 1933.
Ce changement ne concerne pas les télégraphes, dont
les frais de personnel constituent toujours, la même année,
plus de la moitié des dépenses engagées.
La croissance du secteur des télécommunications durant
lentre-deux-guerres, telle est fascinante. De nouveaux services
sont apparus, tels la radiodiffusion, la radiodistribution ou le service
Belradio. Le télégraphe passe au second plan, «
supplanté par le téléphone qui, de moyen de luxe
quil était avant la guerre, est devenu un moyen déchange
constant », mais il nen demeure pas moins un important
moyen de télécommunication en Belgique, avec son trafic
annuel de plus de 6,5 millions de télégrammes privés
et un million davis de services. Cest surtout le téléphone
qui sest véritablement imposé durant cette période
comme nouveau moyen de communication de masse, au succès constant
avéré par ses plus de 300.000 abonnements en 1940. Lorganisation
administrative a également été fondamentalement
modifiée, mettant en place lINR et la RTT, deux institutions
durables et symboliques dans la mémoire belge.
sommaire
De 1930 à 1935, il fut procédé
à l'automatisation de 3 autres réseaux importants:
Charleroi, Verviers et Bruges, ainsi que de réseaux
proches de grands centres,
notamment autour de l'agglomération bruxelloise.
En 1935 fut mis à l'étude un projet d'ensemble
traçant les grandes lignes suivant lesquelles la Régie
pourrait arriver progressivement à réaliser l'automatisation
intégrale du pays.
Cette automatisation devait, en phase ultime, permettre à tout
abonné d'entrer directement, par la seule manuvre de
son disque, c'est-à-dire sans aucun intermédiaire manuel,
en relation avec un autre abonné du pays quelque distant qu'il
fût.
Pour des raisons d'économie et d'exploitation, il fut décidé
de grouper les centrales en zones autour de centrales de plus grande
importance, dénommées "centres de zone". Le
problème de l'interurbain automatique se ramenait ainsi à
celui de l'interconnexion de centres de zone. Le centre interautomatique
installé dans chacun de ceux-ci constituait le point de passage
obligé de toutes les communications interurbaines intéressant
les abonnés de la zone. Il centralisait donc l'appareillage
propre à la commutation du trafic interurbain et à la
taxation de ce trafic.
La mise en automatique d'un bureau manuel supposait généralement
la construction préalable d'un bâtiment beaucoup plus
vaste que celui qui existait. Pour procéder à l'exécution
de son programme d'automatisation, la Régie devait donc se
préoccuper avant tout de faire construire un grand nombre de
bâtiments.
Le déclenchement de la seconde guerre mondiale eut pour effet
de ralentir la réalisation des travaux de modernisation.
En revanche, entre 1945 et 1950 la Régie connut une période
d'activité constructrice extraordinaire. Plus de cent bâtiments
de tailles diverses furent mis en chantier pour permettre l'installation
des volumineux appareillages nécessités par l'introduction
de l'interurbain automatique et répondre à l'afflux
de demandes de raccordement.
Les centrales téléphoniques automatiques étaient
réalisées en Belgique suivant deux systèmes:
le système Rotary, construit
par la Bell Telephone Manufacturing Company, et le système
Strowger,
fourni par la S.A. Automatique Électrique
(ATEA).
sommaire
Taxation et Abonnements :
Jusqu'en 1914, le prix de l'abonnement
au téléphone, en Belgique, constituait un forfait, c'est-à-dire
que la redevance annuelle payée par l'abonné lui donnait
droit à un nombre illimité de communications dans les
limites du groupement local.
La redevance variait de 110 à 250 francs
par an, suivant l'importance du réseau. Pour les abonnés
dont les immeubles à raccorder étaient situés
à plus de trois kilomètres en ligne droite du bureau
central, il était perçu un supplément annuel
de 50 fr. par kilomètre.
Le pays était divisé en 17 groupements locaux.
La communication de groupement à groupement
était taxée uniformément à un franc par
5 minutes indivisibles de conversation.
A partir du 1er mai 1914, les
17 groupements locaux furent supprimés. La redevance annuelle
d'abonnement se composa d'une redevance de base fixée à
110, 120 ou 130 fr., suivant que le réseau de raccordement
comptait moins de 1000, plus de 1000 ou plus de 10 000 abonnés
et d'une redevance de conversations fixée à: 40 fr.
pour 1200 communications, 80 fr. pour 3000 communications, 130 fr.
pour 6000 communications, 180 fr. pour 10 000 communications.
Ces communications pouvaient être prises avec les abonnés
du réseau local et avec ceux des autres réseaux voisins
jusqu'à la distance de 30 kilomètres.
Pour les distances supérieures à 30 kilomètres,
on payait : jusqu'à 60 km : 0,50 fr pour 3 minutes, jusqu a
125 km, 0,70 fr. et pour plus de 125 km, 1,00 fr toujpurs pour 3 minutes.
Après la guerre, toutes les redevances et taxes
furent doublées. Le rayon initial du réseau de Bruxel-les,
c'est-à-dire le rayon à l'intérieur duquel aucune
surtaxe n'était perçue pour la ligne de raccordement,
fut porté de 3 à 6 kilomètres. Le 1er novembre
1924, le prix de l'abonnement fut fixé à 300 fr. dans
les réseaux de moins de 1000 abonnés et à 320
fr. dans les réseaux de plus de 1000 abonnés.
Dans ces redevances, étaient compris respectivement des crédits
de 150 et de 90 fr pour l'obtention de communications locales et régionales.
Les communications locales et régionales furent toutes dénombrées
et taxées, les locales à: 0,15 fr., jusqu'à 3000
conversations, 0,125 fr., jusqu'à 6000 conversations, 0,10
fr., au delà de 6000 conversations.
La taxe unitaire des communications régionales fut fixée
à 30 centimes par trois minutes.
Le rayon initial des réseaux d'Anvers, de Liège et de
Gand fut porté de 3 à 6 kilomètres.
Le tarif interurbain s'établissait comme il suit de 18 et 8
heures : jusqu'à 75 km 1,00 fr, de 75 à 125 km 1,50
fr avec réduction entre de 125 à 175 km 2,25 fr, plus
de 175 km 3,00 fr.
Le 1er avril 1926, le tarif des abonnements fut fixé
à 300, 320 et 345 fr., suivant que le réseau de raccordement
comptait moins de 1000, plus de 1000 ou plus de 10 000 abonnés.
La redevance de 300 fr. comprenait toujours un crédit de 150
fr. pour communications locales et interurbaines; les redevances de
320 et 345 fr. en comprenaient un de 90 fr applicable au payement
de communications locales exclusivement. Le prix de la communication
locale fut fixé à 20 centimes.
Toutes les communications sortant des limites du réseau local
furent réputées interurbaines et taxées d'après
le tarif ci-après, par unité de trois minutes (avec
réduction entre 18 et 8 heures) : jusqu'à 20 km, 0,40
fr. de 20 à 30 km, 0,60 fr. de 30 à 40 km, 0,80 fr.
de 40 à 50 km, 1,50 fr.de 50 à 75 km, 2,00 fr, de 75
à 125 km, 2,50 fr. de 125 à 175 km, 3,00 fr. plus de
175 km, 3,50 fr.
Le 1er novembre suivant, le prix de l'abonnement fut
ramené de 300, 320 et 345, respectivement, à 200, 280
et 305 fr., mais l'abonné n'avait plus droit à aucune
communication gratuite : toutes les communications tant locales qu'interurbaines
étaient comptées et taxées séparément.
Le prix de la communication locale fut porté de 20 à
30 centimes.
On paya dans le service interurbain (avec réduction entre 18
et 8 heures,) : jusqu'à 20 km, 0,50 fr. de 20 à 30 km,
0,75 fr. de 30 à 40 km, 1,25 fr. de 40 a 50 km, 2,25 fr. de
50 a 75 km, 3,00 fr. de 75 à 125 km, 3,75 fr. plus de 125 km,
4,50 fr. .
A partir du 1er décembre 1930, les tarifs sont
à nouveau modifiés et ils se présentent comme
il suit : Réseaux de 300 abonnés au maximum, 375 fr.
par an donnant droit à 400 communications locales gratuites;
Réseaux de 301 à 1000 abonnés, 450 fr. par an
donnant droit à 500 communications locales gratuites ; Réseaux
de 1001 à 10 000 abonnés, 525 fr. par an donnant droit
à 600 communications locales gratuites; Réseaux de plus
de 10 000 abonnés, 600 fr. par an donnant droit à 700
communications locales gratuites.
Les communications locales prises en sus des nombres indiqués
ci-dessus sont taxées à raison de 40 centimes.
Les communications entre abonnés appartenant à des réseaux
distants de 10 km au maximum, sont assimilées aux communications
locales et taxées comme telles.
Les taxes des communications interurbaines sont modifiées comme
ci-après (avec réduction entre 18 et 8 heures); de 10
à 20 km, 0,80 fr. de 20 à 30 km, 1,20 fr. de 30 à
40 km, 2,00 fr. de 40 à 50 km, 3,50 fr. , de 50 à 75
km, 5,00 fr. plus de 75 km, 6,00 fr.
Les communications urgentes donnent lieu à l'application d'une
surtaxe égale à la taxe unitaire, mais cette surtaxe
est valable pour deux unités de conversation.
Enfin, depuis le 1er janvier 1938, on applique un régime
de taxation comportant une redevance an-nuelle uniforme de 320 fr.,
quelles que soient la longueur de la ligne de raccordement et l'importance
du réseau. Cette redevance payable par trimestre ne donne droit
à aucune communication au départ.
Le réseau général est divisé en 101 secteurs
d'étendues diverses comprenant un ou plusieurs réseaux
locaux; dans la délimitation des secteurs, il a été
tenu compte, autant que possible, des affinités attestées
par les courants de trafic, des intérêts de l'industrie
et du commerce, des exigences résultant de l'existence de trois
langues nationales et de celles qui sont inhérentes au programme
de l'automatisation générale du réseau.
A l'intérieur de chaque secteur, la communication est dite
régionale et est taxée à raison de 40 centimes
quelle que soit sa durée.
De secteur à secteur, la communication est dite interurbaine
et est taxée comme il suit: jusqu'à 10 km de centre
à centre de réseau, quelle que soit la durée
de la communication 0,40 fr. jusqu'à 20 km de centre à
centre du secteur et à toute distance lorsque les deux secteurs
sont contigus, par unité de 3 mi-mutes 0,80 fr. au delà,
jusqu'à 40 km par 3 minutes 1,20 fr. de 40 à 50 km par
3 minutes 3,00 fr. au delà de 50 km par 3 minutes . . . 5,00
fr.
Pour les distances supérieures à 40 km, les communications
sont taxées par minute au delà de la 3e minute.
Aux mêmes distances, les communications échangées
entre 19 et 8 heures bénéficient d'une réduction
de 2/5.
Des communications urgentes à tarif doublé, peuvent
être obtenues dans les relations interurbaines à plus
de 10 kilomètres qui ne sont pas organisées automatiquement.
L'abonnement local est souscrit pour une première période
d'un an qui se prolonge de trimestre en tri-mestre, sauf résiliation
notifiée à la Régie 15 jours au moins avant l'échéance
annuelle ou trimestrielle.
Il existe également des abonnements semestriels dont la redevance
d'usage est de 220 fr. par semestre.
En règle générale, tout le matériel entrant
dans la composition des raccordements est et reste la propriété
de la Régie; l'abonné ne possède sur ce matériel
qu'un droit d'usage. Toutefois, lorsqu'il s'agit de réaliser
une installation intérieure à service manuel ou automatique,
actionnée par une source d'énergie n'appartenant pas
à la Régie, celle-ci peut autoriser l'abonné
à acquérir la propriété de cette installation.
Tout abonné doit déposer une provision en espèces,
dont il fixe lui-même le montant, en tenant compte de l'importance
probable de son trafic, mais qui ne peut être inférieure
à 50 fr.
Périodiquement, la Régie envoie à ses abonnés
le compte de leurs redevances et de leurs taxes. L'envoi a lieu normalement
tous les mois par la voie postale pour les comptes de communications
et tous les trois mois pour les comptes de redevances. A ces comptes,
sont joints le relevé du nombre des communications régionales
prises par l'abonné ainsi que les fiches de ses communications
interurbaines et internationales.
Le tarif des communications régionales et des communications
interurbaines (jusqu'à 10 km) prises au départ des bureaux
publics établis par la Régie ainsi qu'au départ
des cabines placées par elle sur les voies publiques des centres
urbains, est d'un franc. Ces communications peuvent être coupées
au bout de six minutes. Le tarif des communications interurbaines
(à plus de 10 km) prises dans les bureaux publics est le même
que celui qui est appliqué aux abonnés mais avec un
supplément de 25 centimes par conversation.
Le nouveau tarif d'abonnements, essentiellement démocratique,
a évidemment provoqué un aflux d'abonnements.
Alors que l'augmentation nette du nombre des abonnés avait
été respectivement de 8500, 14 000 et 19 000 pour les
exercices 1935, 1936 et 1937, elle s'est élevée à
30 600 en 1938 portant ainsi à 310 000 le total des abonnés
à la fin dudit exercice.
Toutefois, cette augmentation extraordinaire a été de
faible durée; au bout de 7 à 8 mois, l'accroissement
mensuel moyen du nombre des abonnés est tombé de 3200
à 1500, c'est-à-dire qu'il a repris l'ascension moyenne
constatée en 1937.
En général, les abonnés nouveaux amenés
par l'attrait du nouveau tarif ont constitué pour ]a Régie
des clients peu intéressants. Ce sont pour la plupart de faibles
consommateurs; d'un autre côté, leurs raccordements ont
donné lieu fréquemment à des frais exceptionnellement
élevés en raison de la longueur des lignes à
construire. En Belgique, l'abonné au téléphone,
qu'il soit distant de 1 ou de 10 kilomètres du bureau central
de raccordement, acquitte une redevance uniforme sans
qu'il ait en aucun cas à intervenir dans les frais de premier
établissement de sa ligne de raccordement. Ce régime
a été imposé à la Régie à
un moment où les bénéfices réalisés
par le téléphone étaient relativement élevés
et à la faveur de considérations qui n'avaient rien
de commun avec les exigences d'une bonne exploitation industrielle.
sommaire
L'automatisation requérait des investissements
très importants, nécessitait un système de gestion
à caractère commercial et industriel et une plus grande
autonomie
financière.
En 1925, l'International Telegraph and
Telephone Company (ITT), créée quelques années
plus tôt par les frères Behn pour exploiter des réseaux
concédés en Amérique du Sud et en Europe, racheta
l'unité anversoise (la Bell Mfg) de production d'équipements
(installée en 1882) de la Bell Telephone Manufacturing Company
et introduisit une offre d'achat du réseau belge.
ITT menait une politique d'intégration verticale, joignant
la production d'équipements à l'exploitation de réseaux.
Les difficultés financières auxquelles était
confrontée l'Administration des Télégraphes et
des Téléphones et la mauvaise situation financière
de l'État à l'époque jouaient en faveur de l'offre
d'ITT: celle-ci fut soutenue par le parti libéral mais
rejetée par le parti ouvrier, qui craignait qu'une telle décision
n'entraînât la fin du service public.
La création, par la loi du 19 juillet 1930, de la Régie
des Télégraphes et des Téléphones constituait
une solution de compromis entre les deux tendances opposées.
La Régie fut instituée sous la forme d'une personne
civile séparée de l'État, représentée
et gérée par le ministre ayant les télégraphes
et les téléphones dans ses attributions. L'État
lui céda la propriété des installations et des
réseaux de télégraphie et de téléphonie
publics. Ces deux dispositions de la loi (attribution de la personnalité
civile et cession de propriété) consacraient l'autonomie
financière de la Régie.
Un fonds spécial de 600 millions de francs fut mis à
la disposition de cette dernière par l'État, afin de
la doter des moyens financiers nécessaires pour assumer d'emblée
cette autonomie. La Régie devait, à l'avenir, se charger,
sans aucune intervention du Trésor, du financement de ses programmes
d'extension et de modernisation.
Elle était autorisée, à cet effet, à émettre
des emprunts moyennant approbation préalable des Chambres et
accord du Ministre des Finances, quant aux modalités d'émission.
Elle devait verser à l'État un intérêt
annuel et perpétuel de 4,5% de la valeur d'inventaire des biens
cédés et du fonds spécial de 600 millions.
Le monopole et les règles d'exploitation de la R.T.T. furent
arrêtés dans la loi du 13 octobre 1930
La pénétration rapide de la téléphonie
automatique dans de nombreux pays a entraîné une expansion
remarquable de la société Bell.
L'effectif a augmenté régulièrement, atteignant
un sommet d'avant-guerre en 1927 avec plus de 11 000 employés.
Toujours dans ces années d'or, le Bell Telephone Stadium, un
parc de sports et de loisirs pour les employés, a été
ouvert à Hoboken.
Après que la firme belge a quitté le
giron américain en 1925, le nom de «Bell Telephone Manufacturing
Company» a été conservé, sans doute pour
des raisons de tradition, bien que certains comptes-rendus prétendent
que cette anomalie est due à un oubli des avocats de la société.
En tout état de cause, le nom de Bell restait le nom légal
de la société, avec le droit d'utiliser le logotype
de Bell.
Le titre commercial Alcatel Bell est toujours utilisé par la
société, qui en définit clairement le patrimoine
dans l'historique de la société sur son site Web.
Cependant, la crise économique a laissé
sa marque dans les années 1930.
En 1930, la Société Nationale des Chemins de fer Belges
(SNCB) avait ainsi été créée dans le cadre
de l'assainissement du franc belge, à l'initiative du libéral
E. Franqui, qui était également directeur de la puissante
Société Générale de Belgique. Les possesseurs
d'obligations d'État avaient été contraints de
les échanger contre des actions de la SNCB. Franqui nourrissait
alors des projets similaires pour la téléphonie.
Les projets de mise en concession du réseau de télécommunication
rencontraient cependant l'opposition du POB Celui-ci arguait qu'une
telle décision réfuterait le rôle économique
de l'État et signifierait la fin du service public. Tout comme
dans le dossier des chemins de fer, le POB entama une campagne d'opposition
systématique. La situation était cependant différente,
puisque les chemins de fer n'étaient plus un poste de pertes
important dans les finances publiques. De ce fait, et suite à
la réforme fructueuse du franc belge, l'application du deuxième
volet du «plan Franqui» n'était plus aussi pressante.
Aussi, dans un contexte de conflits et de tensions entre les grands
trusts internationaux et le POB un compromis fut finalement atteint
par la création d'une régie autonome, la RTT
Régie des Télégraphes et Téléphones.
Les efforts de ladministration pour mettre en
uvre la modernisation du réseau téléphonique
durent. En vain, faute de moyens. Le chantier exige la mise en place
dune gestion à long terme de type industriel et une plus
grande autonomie financière.
En 1930 Le monde politique tranche. ET procède, le 19
juillet 1930, à la création de la Régie des Télégraphes
et Téléphones
Avec la création de la RTT. Il
y avait alors un peu moins de 200.000 abonnés.
Les options fondamentales qui ont présidé
à l'apparition de la RTT prenaient en compte les arguments
des deux opposants. D'une part, la RTT restait une propriété
de l'État et était placée sous la tutelle directe
du ministre des PTT. Le POB veillait également au maintien
d'un contrôle sur la Régie par le Parlement, qui devait
en approuver les budgets. D'autre part, une large autonomie financière
était accordée à la Régie afin d'assurer
une meilleure gestion mais aussi afin de lui permettre de se lier
contractuellement à l'industrie, et ce à long terme.
De la sorte s'établirait entre l'exploitant du réseau
et les constructeurs une relation qui garantissait le maintien d'un
service public tout en offrant un débouché protégé
à l'industrie.
La création de la RTT formalisait ainsi
les rapports de forces qui s'étaient établis entre le
monde de l'industrie, les producteurs et l'État, gestionnaire
du réseau.
Lorsque la récession internationale a atteint son point bas,
Bell ne comptait encore que 2 700 employés.
Bell a tenté de renverser la tendance en se concentrant sur
le secteur des consommables durables, y compris la radio, un nouveau
support qui faisait alors fureur. Au cours de la même décennie,
Bell a également commencé à produire du matériel
de réfrigération, des systèmes de climatisation
et même des ampoules.
1931 Les Bruxellois en rentrant de vacances
ont eu l'agréable surprise de trouver une liaison téléphonique
instantanée entre Bruxelles, Liège et Anvers. Dans
ces trois grandes agglomérations le téléphone
automatique a été complètement installé
au cours des dernières années. C'est ce qui! a permis
de relier cet été, les réseaux entre eux. L'usager
forme un numéro spécial et, à l'intervention
d'une seule emplpyée qui doit, enregistrer la communication.
pour la taxe, cette communication est établie avec le correspondant
installé à 100 kilomètres de distance, à
Liège. Cela ne prend pas trente secondes. Ce perfectionnement
est particulièrement apprécié par les hommes
d'affaires et les journalistes.
sommaire
Même à travers une succession de propriétaires,
la BTMC a conservé son nom d'origine.
La BTMC a été transférée
en 1925 de la propriété de Bell (cest-à-dire
dAT & T) à la nouvelle société internationale
de téléphonie et de télégraphie (ITT)
créée en 1920 (cette association a pris fin le
1er janvier 1987 lors de la reprise par la Compagnie Générale
d'Electricité (CGE), maintenant Alcatel Alsthom.
C'est en 1925 que la société mère de Bell Antwerp,
Western Electric, avait un besoin urgent de capitaux afin de ne pas
rater l'expansion du téléphone aux États-Unis.
Pour mobiliser le capital requis, Western Electric a vendu Bell International
et plusieurs autres compagnies de téléphone européennes
à International Telephone and Telegraph Corporation (ITT)
Francis Welles a pris sa retraite de BTMC en 1913 et est rentré
aux États-Unis peu de temps avant la Première Guerre
mondiale.
BTMC Catalogue 1924 et matériel
en production autours de 1910
sommaire
L'entreprise ATEA
1892 AUTOMATlQUE EJ.ECTRIQUE, S,A"
Anvers, Belgique, connue notamment sous le nom d'Ateliers
de Téléphonie et d'Electricité d'Anvers,
a été fondée en 1892 et est donc l'une
des plus anciennes entreprises de fabrication de téléphones
en Europe.
Dès sa création, la société a joué
un rôle de premier plan dans le développement de
l'industrie du téléphone, et le siècle
actuel n'était pas très avancé lorsque
des appareils portant la célèbre marque "ATEA"
pouvaient être trouvés en service dans toute l'Europe
et l'Asie.
En 1914, faute de pouvoir exporter, The
Antwerp Telephone and Electrical Works - la première
dénomination officielle d'ATEA
- se retrouve complètement paralysée. C'est la
faillite. mais non la fin. Six mois après la «Grande
Guerre», elle redémarre sous le nom de New
Antwerp Telephone and Electrical Works. Elle est déjà
un peu moins belge. De fait, son capital est souscrit par un
groupe industriel de Liverpool.
Faut-il le regretter ? Sa renommée à l'étranger
est sa meilleure carte de visite. Sans quoi, la jeune PME aurait
sombré corps et biens.
En 1919, une société nouvelle
et renaissante a été fondée «la
nouvelle usine de téléphonie et d'électricité
d'Anvers».
L'entreprise a redémarré, avec deux actionnaires
:
- La «Banque dOutremer» représentant
un groupe apportant du nouveau capital-risque,
- L'ancienne «Antwerp Telephone and Electrical Works»,
apporte les biens immobiliers, les outils, les machines et le
savoir-faire de l'ancienne société. Les membres
du conseil étaient également des actionnaires
minoritaires.
La gamme de produits s'est élargie avec
la création d'une division sur les équipements
de mesure (wattmètres, voltmètres, etc.). Ils
ont livré des équipements de mesure en tant que
produits OEM pour les centrales électriques, les mines,
les navires
.
Atea était célèbre pour la personnalisation
des compteurs. Les compteurs kilowattheures étaient également
un produit très populaire, beaucoup d'entre eux étant
achetés par la compagnie d'électricité
locale . Cette gamme de produits a connu un succès jusque
dans les années 1960 et au début des années
1970.
ATEA a été
créé en 1890 sous le nom d'Ateliers
de Téléphonie et d'Électricité d'Anvers
et en 1922, il est devenu le Antwerp
Telephone And Electric Works, propriété
de la société Automatic
Telephone Equipment Company (ATE) de Liverpool,
en Angleterre.
Après la Première Guerre mondiale, l'automatisation
de la téléphonie est devenue populaire.
En 1923 Atea pris contact avec la Relay
Automatic Telephony Company (RAT) de Londres et a
obtenu une licence pour leur commutation automatique pour le
Benelux (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg) et l'Espagne.
En 1926, ils ont signé un contrat
avec la Grèce, pour automatiser leur réseau téléphonique
national, et ils devraient prendre une franchise sur ce réseau
. La technologie RAT, développée
par Betulander était
techniquement bonne mais coûteuse, en particulier pour
les grandes installations.
Ces premiers centraux acceptent jusqu'à 50 lignes.
Un record ! Selon les techniciens anversois, des modèles
ont fonctionné de façon continue jusque dans les
années soixante...
A cette époque, la téléphonie n'est pas
encore l'industrie que l'on connaît aujourd'hui.
Aussi, entre deux commandes, l'usine anversoise diversifie ses
activités. C'est ainsi qu'elle se lancera dans la production
de « tirettes» sous la marque Ritz - qui, en néerlandais,
donne naissance au terme générique «ritssluiting»
Certaines personnes tirent le nom du "nouvel" acronyme
ATEA de Automatic Telephone & Electric, avec la lettre "A"
après ATE signifiant Anvers, mais à ce moment-là,
la société de nétait pas encore devenue
ATE.
Le prochain changement de nom (Automatique Electrique de Belgique)
a eu lieu en 1926 ou 1931, lorsque la société
a été reprise par Automatic Electric of Chicago
mais a continué à utiliser la marque établie
ATEA.
Le «nouveau service téléphonique
et électrique d'Anvers» a dû chercher des
solutions rentables. Ils ont donc contacté Automatic
Electric à Chicago pour obtenir une licence sur
la technologie Strowger.
Associated Telephone and Telegraph,
qui possédait Automatic Electric,
a pris un «intérêt majeur» dans l'entreprise.
Les centrales téléphoniques automatiques
étaient réalisées en Belgique suivant deux
systèmes: le système Rotary,
construit par la Bell Telephone Manufacturing Company, et le
système Strowger,
fourni par la S.A. Automatique Électrique
(ATEA).
1926 Grâce à cette relation, Atea
a eu accès à la technologie Strowger et a été
soutenu par Automatic Telephone Manufacturing
Company (ATM) de Liverpool. ATM avait déjà
une expertise dans la technologie Strowger avant la Première
Guerre mondiale; ils ont livré leur premier commutateur
au bureau de poste britannique en 1912.
La société d'exploitation belge
locale s'est également intéressée aux équipements
Strowger et les livraisons adaptése ont commencé
à la fin des années 1920. Sous
le nom de The New Antwerp Telephone
and Electrical Works, ATEA est devenue, comme elle
l'est aujourd'hui, une partie importante et intégrante
du groupe Automatic Electric.
Après sous le nom d'Automatique
Electrique, S.A., avec ses vastes bâtiments,
ses installations de fabrication modernes et ses laboratoires
bien équipés, et partageant les techniques très
avancées et les réalisations de recherche de l'ensemble
du groupe, l'entreprise fabrique une gamme complète d'équipements
téléphoniques automatiques et manuels Strowger-
bureau central et sous-station à des fins publiques,
privées, maritimes et de défense.
Équipement Strowger Automatic fourni par Automatique
Electrique, S.A., pour l'important centre de commutation de
Tongres, Belgique.
L'équipement qui prévoit la billetterie automatique
des appels de péage peut être vu au premier plan.
En tant qu'important fournisseur d'équipements téléphoniques
pour la Régie des Télégraphes et des Téléphones
belges, ATEA dispose d'une liste impressionnante de centraux
téléphoniques Strowger Automatic en fonctionnement
ou en construction en Belgique. Les réseaux ou centres
de commutation importants de cette catégorie sont ceux
centrés à Tournai, Mons, La Louvière, Tongres,
Hasselt et Hornu, qui prévoient tous la billetterie automatique
des appels de péage.
Une autre réalisation technique a été le
réseau national qui fournit aux besoins de télécommunication
des chemins de fer belges un réseau plus moderne que
tout ce qu'on peut trouver dans n'importe quel autre pays.
Automatique Electrique, S.A., est également l'un des
principaux fabricants d'appareils électriques de mesure
et d'enregistrement, et est l'un des producteurs européens
bien connus de compteurs de wattheure, monophasés et
multiphasés, à usage domestique et industriel.
L'usine d'Automatique Electrique, S. A., à Anvers,
où la fabrication de l'équipement téléphonique
automatique Strowger a commencé en 1926.
1930 : création de la Régie des Télégraphe
et Téléphone. Atea, qui s'appelle alors Automatique
Electrique de Belgique, propose à l'opérateur
les premiers centraux Strowger de l'Américaine
Automatic Electric.
La firme anversoise ne se contente pas de les importer et de
les adapter, elle innove en imaginant un système de tarification
automatique en communication interurbaine... qui sera ensuite
largement diffusé aux États-Unis.
Automatique Electrique, S.A., est un important fournisseur
d'équipements téléphoniques de la Régie
belge des Télégraphes et des Téléphones.
Ci-dessus, un groupe d'imprimantes de tickets de péage
fournies par ATEA pour l'échange à La Louvière
Nouvelle étape après la Seconde
Guerre mondiale. La téléphonie se banalise. Atea
développe le premier poste à clef.
Désigné 600, il fera vite le tour du monde...
avant que notre régie nationale ne l'agrée
L'après-guerre marque aussi l'avènement du transistor,
pas moins. Et, donc, un virage décisif dans la production
des systèmes téléphoniques.
Une mutation, aussi, sur la plan de la productivité.
En effet, le phénomène du circuit imprimé
va de pair avec l'automatisation de la soudure et du montage.
Il en résultera une forte réduction du temps de
fabrication. Les méthodes de travail sont à la
veille de grands bouleversements.
C'est à cette époque, encore, qu'Atea développe
les premiers feux de signalisation routière. Quel lien,
direz-vous, entre un feu tricolore et le téléphone
? Le plus évident qui soit : c'est par ligne téléphonie
que l'on règle les feux ! Au début, peu convaincue
de la fiabilité de tels systèmes, la ville d'Anvers,
qui les expérimentait, avait exigé d'Atea qu'on
les installe en périphérie, aux abords même
de l'usine...
La suite, on la connaît. Aujourd'hui encore, la majorité
des signaux sont toujours «griffés» Atea.
Les feux de signalisation routière et
routière constituent un autre élément important
de la gamme de produits de la société et comprennent
une grande variété de types pour tous les types
de besoins, synchronisés et non synchronisés,
et à temps fixe et à fonctionnement par trafic.
Directement ou par l'intermédiaire de l'organisation
mondiale de services d'International Automatic Electric Corporation,
Chicago, Automatique Electrique, S. A., fournit l'équipement
et le matériel "ATEA" aux administrations téléphoniques
et autres acheteurs dans presque toutes les régions du
monde.
En 1962, General Telephone and Electronics Corporation (GTE)
acquit la société Automatic Electric et devint
ainsi propriétaire majoritaire de la société
belge, connue sous le nom de GTE-ATEA jusqu'à son acquisition
par Siemens, en Allemagne, en septembre 1986.
Le 800 succède au 600. L'entreprise anversoise en produira
plus de 2 millions d'exemplaires. Il s'agit toujours de systèmes
à clef.
Dans certains pays, le concept même sera vulgarisé
sous le nom générique... «Atea»
Ce sont les «golden sixties». Les effectifs dépassent
les 3.000 personnes, soit un doublement en 10 ans.
En même temps, les budgets, calculés en francs
constants, quadruplent.
A cette époque, GTE vendit 80% de lensemble de
ses actions européennes à Siemens.
Le contrôle de ATEA est donc passé sous le contrôle
de Siemens et le nom de GTE
a été abandonné, même si ATEA de
Herentals a continué de vendre et de proposer des produits
GTE.
Pendant toute cette période de participation majoritaire
dans le GTE, GTE-ATEA détenait traditionnellement 30%
des activités en Belgique.
La société a également développé
une activité rentable dans le PABX et les systèmes
de bureau généraux basés sur la gamme de
produits Omni de GTE.
Lhistoire de la société a également
soulevé un problème technique intéressant
pour le choix des futurs centraux numériques que Siemens
/ ATEA fournirait à la RTT belge (ladministration
belge des télécommunications, aujourdhui
Belgacom).
La RTT a de nombreux commutateurs numériques de type
GTE GTD-5C en service.
Ces centraux ont été construits en Belgique et
installés par ATEA. Siemens espérait bien entendu
pouvoir introduire ses produits EWS de conception allemande
en Belgique via ATEA, bien que EWS nécessitât un
développement logiciel supplémentaire pour pouvoir
fonctionner avec les systèmes déchange existants
GTD et [Alcatel] System 12.
Apparemment, afin d'introduire le SAP dans un autre pays européen,
Siemens était prêt à payer pour le développement
logiciel requis.
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sommaire
1899 L'Otomat: Société
belge de téléphonie perfectionnée l'Otomat.
Otomat est le distributeur d'une société
allemande "PRIvat-TElephon-Gesellschaft
H. Fuld & Co. GmbH (PRITEG),
fondée en 1899 par Harry Fuld à Francfort-sur-le-Main.
Au 1er janvier 1912, Otomat avait livré plus de
410 000 téléphones.
Harry Fuld était le fils unique
d'un riche marchand d'art et d'antiquités à Francfort,
en Allemagne, et devait rejoindre le magasin d'art et
d'antiquités familial. Ne trouvant pas de place dans
l'entreprise familiale, Fuld à l'âge de 20 ans,
se joint à Carl Lehner, maître horloger
et technicien allemand pour fonder la DeutschePRIvat-TElephon-Gesellschaft
H.Fuld & Co. (PRITEG) en 1899 .
Fuld a commencé à louer des produits de téléphonie
aux entreprises. Les équipements étaient d'abord
acheté à la Bell Telephone Manufacturing Company
de Anvers, en Belgique, pui un an plus tard, Harry Fuld commence
sa propre production de postes téléphoniques.
L'installation et la maintenance des équipements téléphoniques
sont effectuées par des distributeurs, et basés
sur un système de franchise.
PRITEG a fourni le savoir et la formation sur les équipements
aux entreprises de distribution locales qui devaient être
fondées. En contrepartie, les «filiales»
transféraient une partie de leurs revenus des contrats
de location à la société mère et
lui permettaient de consulter à tout moment leurs comptes.
L'avantage était une croissance rapide, avec des capitaux
étrangers.
Chaque distributeur avait sa propre entreprise, et si cette
entreprise faisait faillite, il n'y avait aucune influence sur
la «société mère» de Harry
Fuld. Au début, les distributeurs se trouvaient principalement
dans toutes les grandes villes allemandes. Dans un deuxième
temps, il a encouragé les gens à créer
leur propre société de distribution pour presque
tous les pays européens, sur la base de ce système
de franchise.
Dans de nombreux cas, les entreprises étrangères
étaient gérées par des citoyens allemands,
c'est-à-dire qu'au Royaume-Uni, il y avait des distributeurs
Fuld avec une direction allemande à Birmingham, Leeds,
en Irlande, dans le Lancashire, dans le Yorkshire et à
Glasgow.
Pour distribuer ses produits en Belgique, Otomat de PRITEG
les téléphones, le savoir-faire et la formation
du personnel, à condition qu'ils cèdent un pourcentage
des ventes. À court terme, Harry Fuld a développé
un vaste réseau de distribution, surtout avant la Première
Guerre mondiale.
|
PRITEG
a changé de nom en 1918 en "H.Fuld
& Co. Telephon und Telegraphenwerke". Fulds,
en pleine expansion, s'était développé
en 1928 pour devenir un groupe industriel avec plus de 100
entreprises et un vaste réseau de succursales, il
était en 1930 l'une des principales sociétés
de communication en Europe
L'anglais Frederic Thomas Jackson en 1902 est employé
de The Private Telephone Com-pany
et en 4 ans, il devint secrétaire général
de la PTC (UK) qui utilisait
du matériel importé par Harry Fuld en Allemagne.
Un certain nombre d'autres sociétés d'exploitation
essentiellement allemandes faisaient de même en Grande-Bretagne
à l'époque.
PTC a été rebaptisé New
System PTC ou TMC
et a proposé des téléphones internes
à la location plutôt qu'à l'achat.
La TMC (Londres) en
1920, entre en bourse, acquiert d'autres sociétés
de location de téléphones et se développe
en Belgique, en France et en Australie. |
On connait au moins cinq distributeurs au Royaume-Uni,
et plusieurs dans d'autres pays tels que la Belgique, les Pays-Bas,
la Suisse, l'Espagne et la France. D'après les informations
dont je dispose, il y aurait certainement eu un distributeur à
Lille Paris et peut-être aussi à Marseille sans compter
Strasbourg qui était en Allemagne avant la première
guerre mondiale. Dans l'acte de fondation de la TMC en 1920 de
la société à Bruxelles, on peut voir que
FT Jackson détient la majorité des actions. Les
autres actions appartiennent à des hommes d'affaires locaux
.
En 1929, les bénéfices doublèrent et l'entreprise
fut scindée en fabrication (TMC) et location (Telephone
Rentals ou TR), bien que les deux appartenaient au même
conseil d'administration.
FT Jackson et les sociétés de fabrication de téléphones
ont créé des sociétés de distribution
en France et en Belgique juste après la Première
Guerre mondiale, appelées «Téléautomate».
En raison de la politique de location et de détruire les
anciens téléphones en location après quelques
contrats, les premiers téléphones TMC sont étonnamment
difficiles à trouver. De nombreux téléphones
fournis par Fuld n'avaient qu'une décalcomanie TMC pour
les identifier, elle a séchée et a fini par s'écailler,
les téléphones sont devenus difficile à identifier.
TMC ne semble pas non plus avoir produit beaucoup de catalogues,
il y a donc très peu d'informations disponibles à
leur sujet. |
sommaire
Continuons :
Comme en 14-18, la Seconde Guerre
mondiale bouleverse une nouvelle fois les télécommunications.
La radio et le téléphone sont un instrument essentiel
de la guerre,
quaucune création littéraire ou cinématographique,
par exemple, na omis de représenter.
LINR, qui a sabordé ses installations en mai 1940, et
la RTT, sont gérés durant la guerre par les secrétaires
généraux, sous le contrôle allemand, et leurs
équipements encore debout deviennent des cibles stratégiques
des bombardements alliés.
Dès 1945, la plupart des lignes et services existants avant
guerre sont reconstruits (sauf à Liège, où le
bureau central a été complètement détruit
lors du retrait des troupes allemandes), et lactivité
téléphonique reprend de plus belle, sous la tutelle
confirmée de la RTT. Le gouvernement belge en exil sest
également forgé ses propres armes de propagande, en
créant à Londres un Office de radiodiffusion nationale,
dont le principal poste émetteur est installé à
Léopoldville, au Congo belge. Cest lOffice qui
est chargé, à la libération, de reprendre les
activités radiophoniques, le matériel et les installations
subsistants de lINR, en attendant une réforme parlementaire
de celui-ci. Les installations de Veltem sont intégralement
reconstituées et les émissions y reprennent dès
novembre 1944.
Lorsque la Seconde Guerre
mondiale éclatait, une nouvelle période
de croissance semblait imminente, mais Bell devait attendre jusqu'en
1945.
En 1947/48, les commandes dépassaient de beaucoup la capacité
de production et divers ateliers de production devaient être
loués temporairement. C'est pour cette raison qu'une usine
a été construite à Hoboken en 1948. En
1954, la construction du clocher a commencé et, en 1958,
un terrain a été acheté pour la construction
d'une nouvelle usine..
Le 24 octobre 1953 à 14 heures, 2000
abonnés du réseau de Liège sont raccordés
à une nouvelle centrale téléphonique automatique.
Peu de temps après, Bell a réussi à proposer
le système téléphonique Pentaconta
sur les marchés mondiaux et le service dautomatisation
postale a également élargi son éventail dactivités.
La numérotation :
A partir de ce moment, les numéros dappel
de ces abonnés sont modifiés. Les mentions de ces abonnés
figurent pour la dernière fois avec leur nouveau et leur ancien
numéro. Cest ainsi que pour les réseaux de Liège,
Aywaille, Comblain-au-Pont, Engis, Esneux, Fexhe-le-Haut-Clocher,
Micheroux, Trooz et Visé, il faut former le numéro
dappel de labonné, ces villes sont en téléphonie
automatique .
Par contre, pour Anthisnes, Bassenge, Blegny, Louveigné,
ROTHEUX-RIMIERE, Sprimont, Verlaine, Villers-lEvêque et
Warsage, il faut former le numéro mentionné en regard
du nom du bureau intéressé. Au centre téléphonique
manuel , à lagent qui répond à lappel,
il faut encore indiquer le numéro du correspondant.
Mais pour la première fois, Rotheux-Rimière hérite
du 04/71.44.22.
En 1953, la Belgique est divisée en cinq zones téléphoniques
:
Bruxelles (I), Gand (II), Anvers (III), Liège-Luxembourg (IV),
Mons, Charleroi, Namur (V).
Chaque tome (5 parties) représente la division en zones (ex.
Eupen, Huy, Barvaux ou Libramont). Chaque zone est divisée
en secteurs (ex. Rotheux, Houffalize, Spontin ou Mouscron). Ajoutons
enfin quil existe des bureaux téléphoniques, centres
de zones (ex. Liège, Verviers, Bastogne ou Arlon) et des bureaux
téléphoniques (ex. Rotheux, Esneux, Sprimont ou Anthisnes).
Pour un SOS urgent il faut former le 34.80.97, le 34.80.98 ou le 34.80.99
la
maison a le temps de brûler ! En cas daccident davion,
il faut aviser laérodrome national de Bruxelles au 12.88.05
ou les postes de secours les plus proches (police, pompiers, gendarmerie).
Et là rien nest simple non plus ; il faudrait presque
un mini bottin téléphonique dans son portefeuille
Ainsi, par exemple, dans la région de Liège, pour appeler
les pompiers il faut faire le 23.23.21 mais à Seraing, le 34.09.53,
à Herstal le 66.09.73, à Jemeppe le 33.94.39 ou encore
à Flémalle le 33.94.39. Si la catastrophe a lieu à
Sclessin, on est perdu ! Si on veut appeler la police dans cette même
zone on a plus de chance car il y a 14 numéros à retenir.
Pour Sclessin, cela se complique puisque on peut appeler Tilleur,
Saint-Nicolas ou encore Montegnée ! Quant à la Gendarmerie,
cest plus simple, mais ils arriveront moins vite car les bureaux
sont situés à Chênée, Fexhe-Slins, Flémalle-Haute,
Fléron, Hollogne-aux-Pierres et Wandre. Le temps de choisir
et notre maison est en cendres
Les relations téléphoniques sont évidemment ouvertes
avec tous les pays européens et même mondiaux, à
lexception de lAlbanie. Les taxes diffèrent évidemment
suivant les pays en relation.
Par exemple, pour une période de trois
minutes, on paie 24 francs pour Lille, 93 pour Berlin, 174 pour Gibraltar,
192 pour Helsinki et même 198 pour le Vatican (ils ne perdront
jamais le nord
). Quand il sagit de communications «
urgentes », double tarif, quand elles sont « éclair
», triple tarif, on va quand même pas se gêner surtout
quand grand-maman est mourante et quil faut expliquer en détail
ce qui est arrivé
Mais examinons aussi les pays «
extra-européens » car si vous avez une communication
éclair à destination de la Bolivie, il vous en coûtera
3006 francs ! Par contre, si vous souhaitez téléphoner
en Chine, en Mongolie, ou au Vietnam, cest impossible. Par ailleurs,
je vous conseille la Nouvelle-Zélande (480 francs), le Congo
belge (294 francs) ou encore les Açores (288 francs). Il est
même possible de téléphoner à des bateaux
soit par lintermédiaire de la station dOstende,
soit par celle dAnvers,
cela dépend doù
le bateau est parti ! Avec un bateau étranger, je cite : «
la taxe varie suivant la nature du bateau et la distance à
laquelle il se trouve » (sic). Sans blague
Les paquebots
sont évidemment accessibles comme les belges Albertville, Armand
Grisar, Baudouinville, Charlesville, Copacabana, Elisabethville, Gouverneur
Galopin, Léopoldville ou Mar del Plata. Les paquebots américains,
britanniques, français, italiens, néerlandais et même
norvégien (le Oslofjord, très cher au-delà de
35° de longitude ouest).
La Seconde Guerre mondiale freine quelque peu la dynamique
mais lentreprise est reine sur le marché et la demande
en services de télécommunication saccroît
à un rythme élevé: 350.000 abonnés en
1946, 522.000 en 1951, plus dun million en 1965.
La RTT vit ses belles années. Vastes, ses bureaux
servent à lÉtat de réservoir à lemploi
pour contrer la montée du chômage, ce qui pèse
sur ses coûts.
En ayant recours à deux constructeurs,
la Régie des Télégraphes et des Téléphones
provoqua une concurrence qui lui permit de bénéficier
de prix favorables.
Le 29 mai 1956 fut inauguré en première mondiale
le service international automatique Bruxelles-Paris et Bruxelles-Lille.
En 1965, Bell entre également dans le domaine des voyages
dans lespace et, deux ans plus tard, le premier central téléphonique
électronique de type Metaconta est mis en service. Le Metaconta
10C et la version modernisée 10 CN ont été
les dignes successeurs du Rotary et de Pentaconta.
Plus de 3 millions de lignes ont été installées
dans le monde et, dans certains pays, elles ont également été
produites localement dans le cadre daccords de licence.
En 1965 : La Belgique compte 1.000.000 dabonnés
au téléphone.
En 1966 : La RTT lance le service de sémaphonie. Le
"sémaphone", ou bipeur, est un petit appareil
auquel on peut envoyer 12 chiffres : un numéro de téléphone
à rappeler ou un code signifiant une information ou une action
à réaliser. Il se porte à la ceinture. Pour rappeler
le numéro affiché à lécran, on cherche
une cabine téléphonique dans les environs. Les numéros
des sémaphones commencent par le préfixe 018.
Le 8 octobre 1970
l'automatisation intégrale du réseau téléphonique
intérieur fut achevée , soit quarante ans après
la création de la R.T.T.
Le nombre d'abonnés passa à 1.370.000.
Dans les années 70, après avoir entièrement réalisé
son plan d'automatisation du téléphone, la R.T.T. s'engagea
dans l'exécution d'un nouveau projet de
modernisation et d'adaptation, qui consistait à équiper
progressivement le réseau téléphonique belge
de centraux semi-électroniques.
Le 28 septembre 1975 , le premier central interurbain Metaconta
@ 10 C a été mis en service à Wavre,
en Belgique.
Ce premier central de la série peut initialement gérer
1 350 circuits qui seront étendus à 2 550 au début
de 1975.
Le central de Wavre fonctionne comme un hub régional
avec sept centraux rotatifs 7 D et un central local 10
C pour une partie du trafic interurbain rural et international.
Le contrôle des systèmes interurbains Metaconta @ 10
C est réalisé avec des ordinateurs ITT 3200.
L'administration belge a déjà mis en service 11 centraux
interurbains, qui totaliseront une mise en service de 35 000 circuits
d'ici la fin de 1976.
Concernant le marché étranger, Australie (28 000 circuits)
et la Yougoslavie (54 000 circuits) bénéficieront de
ce système en 1974.
Rien qu'en Belgique, en 1973, il y avait environ 40 000 lignes en
service et des commandes ont été reçues pour
90 000 lignes supplémentaires pour 1974 et 50 000 pour 1975.
Le marché d'exportation continue de croître, avec des
commandes de Yougoslavie déjà en cours (14 000 lignes),
Hong Kong (44 000), la Norvège (SOOO), Taïwan (30 000)
et les Bermudes (6 000).
En tant que décennie, les années 1970 devaient
être principalement caractérisées par un bond
en avant sans précédent.
Dans le domaine de la recherche et du développement, Bell a
concentré ses efforts sur la micro-électronique, le
développement de logiciels, les études de systèmes,
les applications informatiques et lintroduction de nouvelles
techniques telles que la modulation par impulsions codées (PCM).
Dans le domaine de la technique de commutation, la numérisation
a trouvé une application dans le nouveau système de
commutation numérique "System 12",
le premier commutateur en Belgique ayant été installé
à Brecht en 1981.
Le système actuel Alcatel 1000 S12, produit et
exporté à grande échelle et dont aujourd'hui
plus de 50 millions de lignes ont été commandées
par 39 pays, est la version moderne de cette première génération
de centraux téléphoniques entièrement numériques.
En Belgique, tant la finalité de l'exploitation
(service universel) que la structure économique (monopole)
et le mode d'exploitation (gestion par l'État) ont pris forme
en même temps et sont réunis dans un unique concept organique
: le service public
L'extension du réseau vers des segments non rentables ne concernait
que la classe dominante : les tarifs, aussi réduits qu'ils
aient été, excluaient de fait l'accès de la classe
populaire à ce service. Ce n'est qu'après la percée
politique du mouvement ouvrier, au début du xxe siècle,
que l'idée d'un « téléphone pour les ménages
» a lentement pris forme. Cette ouverture « démocratique
» était cependant motivée avant tout par les possibilités
d'amélioration de la rentabilité du réseau -
sous-utilisé à certaines heures - qu'elle offrait. Il
faut attendre les années 60 pour entendre un parlementaire
se référer à la téléphonie comme
à un service « social » devant aussi être
mis à la disposition des utilisateurs défavorisés.
La politique européenne de libéralisation
a exercé une influence croissante sur l'histoire récente
de la communication en Belgique.
En effet, la réglementation des télécommunications
belges fut adaptée au exigences européennes dès
1991 et, de même, la privatisation partielle (20% des
actions) de l'opérateur national, Belgacom, en mars 1994 est
publiquement justifiée par la nécessité de s'adapter
au marché européen.
Les années quatre-vingt-dix voient lémergence
dune nouvelle génération de services de télécommunication,
tels que les achats à domicile, les services de banque à
domicile pour les utilisateurs résidentiels et léchange
de données à haut débit et la vidéoconférence
pour les entreprises.
Des services multimédia avancés combinant vidéo,
éléments graphiques, images, données et son,
mettent une richesse d'informations, de détente et de nombreux
moyens de communication à la disposition des utilisateurs.
Pour une communication interactive à distance, des réseaux
puissants sont nécessaires. Alcatel dispose de la technologie
et du savoir-faire technologique nécessaires pour transformer
n'importe quel réseau en une "autoroute de l'information",
qu'il s'agisse de cuivre, de câbles coaxiaux ou de fibres optiques.
La technologie de pointe d'Alcatel repose sur l'ATM (commutation à
large bande), l'ADSL (accès à large bande), la SDH (transmission
à large bande) et le Skybridge (système de communication
par satellite). +
Belgacom est la société
héritière de lancien monopole public. Jusquen
1991, ce monopole a été assuré par la RTT
(Régie des télégraphes et téléphones).
Suite à la loi du 21 mars 1991, la RTT est devenue une entreprise
publique autonome.
Belgacom a ainsi vu le jour. À cette époque, elle détenait
encore un monopole pour certains services de base, à commencer
par la téléphonie vocale.
En 1994, elle a été transformée en société
anonyme de droit public.
En 1995, 49,9 % du capital de la société ont été
cédés par lÉtat pour 73 milliards FB au
consortium ADSB, qui regroupe Ameritech, Tele Danmark et Singapore
Télécommunications Limited.
Depuis 1995, Belgacom a connu une réorganisation en profondeur.
Lentreprise se redéploie vers une diversification des
services et un renforcement de leur valeur ajoutée. La décentralisation
a été accentuée dans la gestion des services.
Leffectif du personnel est passé de 26.000 à 20.000
personnes en quatre ans, suite à un programme de prépensions
négocié avec les syndicats, qui sest révélé
onéreux à la fois pour lentreprise et la puissance
publique. Le personnel restant connaît des réaffectations
massives.
Lentreprise a été réorganisée en
fonction des clientèles, et non plus des zones géographiques.
Belgacom a créé des filiales dans les pays voisins (en
Allemagne, en France et aux Pays-Bas surtout), ainsi que dans de nouveaux
secteurs dactivités (fourniture dInternet, multimédia,
sécurité).
Belgacom nest plus la seule grande entreprise de services de
télécommunications en Belgique. Plusieurs autres sociétés
ont développé leurs investissements en Belgique de manière
significative : Mobistar, WorldCom et Telenet sont les trois exemples
les plus frappants. Ces trois entreprises se déploient sur
le marché dune manière fort différente.
Mobistar est devenu en 1995 le deuxième opérateur
de téléphonie mobile en Belgique. Il sagit dune
entreprise constituée autour de lactionnaire majoritaire
France Telecom. Depuis lors, Mobistar a dépassé ses
objectifs en terme de clientèle. Une mise en bourse réussie
a été réalisée à lautomne
1998. Lentreprise offre maintenant aussi des services de téléphonie
vocale fixe. Elle entend également se lancer dans loffre
dInternet, ainsi que dans la création de réseaux
de données, afin doffrir une gamme de produits aussi
étendue que possible.
Telenet a été constituée au départ
dune initiative du gouvernement flamand. Elle vise à
mettre en valeur les réseaux locaux de télédistribution
en les modernisant. Une société a été
créée. Elle regroupe ces télédistributeurs,
lentreprise US West, ainsi que quelques acteurs flamands traditionnels.
Elle offre à la fois des services de télévision
et de télécommunications, dont laccès à
Internet. Elle vise ainsi en premier lieu le client résidentiel.
Initialement conçue pour développer des services en
Flandre, elle a depuis lors étendu ses ambitions à lensemble
de la Belgique.
WorldCom constitue une filiale de la société
américaine qui a connu une croissance foudroyante aux États-Unis
pendant les dix dernières années grâce au développement
dun puissant réseau de fibre optique et de services liés
à Internet. Plusieurs filiales ont été constituées
en Europe pour reproduire cette stratégie. En Belgique, cette
filiale a été créée dans un partenariat
avec Coditel, afin de bénéficier des réseaux
de cet acteur belge traditionnel, spécialement dans la Région
bruxelloise. WorldCom mène une concurrence plus ciblée,
en fournissant aux entreprises, spécialement multinationales,
des services à valeur ajoutée et à large bande
passante.
Plusieurs alliances internationales existent dans le monde pour offrir
des services globaux aux entreprises multinationales. Elles offrent
des tarifs réduits, ainsi quune gestion globale du trafic
des clients (global reach). Elles ont également
déployé leurs services en Belgique. En règle
générale, elles y ont établi une filiale.
Ainsi, Unisource regroupe KPN, Swisscom et Telia. Créée
en 1992, Unisource Belgium connaît une forte participation de
KPN. Recourant dabord aux réseaux déjà
existants (Belgacom, Telenet et SNCB par exemple), lentreprise
développe maintenant un réseau propre. Elle offre ses
services dabord aux sociétés multinationales et
aux organisations internationales. Toutefois, certains services sont
aussi destinés depuis 1998 aux petites et moyennes entreprises.
Une autre alliance internationale, Global One, regroupe Deutsche Telekom,
France Telecom et Sprint. Elle offre également ses services
en Belgique. BT (British Telecom) a établi une filiale en Belgique
dès 1988. Quoique participant à des alliances internationales
importantes (naguère avec MCI dans Concert, maintenant avec
ATT), BT na pas formé dassociation sur le marché
belge. Elle a recouru aux réseaux déjà existants,
mais développe maintenant un réseau propre.
...
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Cest en 1846 que la première
liaison de télégraphie électrique avait été
installée le long du chemin de fer entre Bruxelles et Anvers
donnant ainsi naissance au télégramme, un service
lancé par la RTT (Régie des télégraphes
et téléphones), qui permettait de délivrer
un message urgent. Cest par exemple par télégramme
que le Titanic a demandé du secours au moment dimpact
avec liceberg, et cest aussi par télégramme
que sannonçaient les naissances, les mariages, ou
les décès, surtout en temps de guerre.
Au fil du temps et des avancées technologiques,
dautres moyens de communication plus accessibles et plus
élaborés, sont venus concurrencer le télégramme
et ce, à un tel point quaujourdhui devoir
payer entre 15 et 20 euros pour envoyer une vingtaine de mots
par télégramme semble presque ridicule. Pourtant,
pour ceux qui nécessitent une preuve légale de
leur envoi, prenez les huissiers de justice par exemple, le
télégramme est au contraire un choix avantageux.
Mais cette minorité dutilisateurs
na pas pu empêcher le déclin du service,
pourtant si populaire dans les années 60. Petit à
petit, le million et demi de télégrammes envoyés
en Belgique dans les années 80 sest restreint à
un envoi de 50.000 messages en 2010, pour finalement diminuer
à 8.000 messages en 2017. Pour Proximus, le temps était
venu de mettre un terme au service.
Bien quelle ny était plus
contrainte depuis 2013, la Belgique avait malgré tout
décidé de continuer à proposer ce «
service dintérêt public ». Dautres
pays, par contre, avaient déjà fait le choix de
sen séparer bien avant, cest le cas des Etats-Unis,
de lInde, ou la Grande-Bretagne, le tout premier pays
au monde à envoyer un télégramme. Malgré
cela, pour lEspagne, lItalie et lArgentine,
le télégramme continue à se porter plutôt
bien et à jouir dun succès discret.
Pour la Belgique, en tout cas, cest ici
que sarrête lhistoire dun service qui
en son temps a su révolutionner les moyens de communication.
Fin du télégramme. Stop.
2018 Fin du télégraphe
|
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Au GRAND DUCHÉ DE LUXEMBOURG
L'exploitation des Jigiies téléphoniques dans le Grand-Duché
de Luxembourg est réglementée par un arrêté
royal, qui fixe le prix de l'abonnement à 80 francs par an
dans les limites de la localilé où se trouve Je bureau
central.
En Europe, c'est le prix de l'abonnement le moins élevé
qui existe actuellement, si l'on en excepte toutefois celui de quelques
sociétés coopératives en Suède et en Norwège.
Des conditions spéciales sont faites aux hôtels, cafés,
sociétés de réunions, etc., dont les clients
peuvent utiliser le téléphone.
Pour ces établissements, le nombre annuel des communications
auxquelles donne droit l'abonnement est limité à deux
mille.
Au delà de ce nombre, toute communication doit être payée
à raison de 25 centimes, mais cette taxe supplémentaire
peut être récupérée par l'abonné,
sur la personne qui l'a motivée en faisant usage des téléphones
au delà du chiffre accordé.
C'est seulement le 1er octobre 1885, que fut ouvert le premier
réseau téléphonique dans la ville de Luxembourg.
La rapidité avec laquelle s'est augmenté le nombre des
abonnés a démontré l'utilité des servis
que pouvait rendre cette nouvelle industrie qui fut accueillie avec
empressement par la population Luxembourgeoise.
A la fin de l'année 1886, ce réseau comptait
déjà deux cent neuf abonnés, et le nombre
total des communications établies par le bureau central s'élevait
à cent dix-neuf mille neuf cent cinquante-quatre, ce
qui donnait une moyenne de trois communications par jour et par abonné.
A la fin de 1887, il y avait trois cents abonnés
au réseau téléphonique de la ville de Luxembourg.
Trois cabines téléphoniques publiques ont en outre été
ouvertes, avec un tarif de 25 centimes par cinq minutes de conversation.
Quatorze autres petits réseaux créés dans les
localités les plus importantes du Grand-Duché, rayonnent
autour de la ville de Luxembourg et sont tous reliés au réseau
central de la capital par l'intermédiaire duquel ils sont mis
en communication.
L'ensemble des abonnés du Grand-Duché s'élève
au nombre de quatre cent quatre-vingt-cinq.
Une somme de 100,000 francs fut votée en 1887, par la Chambre
des députés, en vue de construire de nouvelles lignes
téléphoniques de manière à établir
des communications dans tous les villages du pays.
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LE TÉLÉTYPE ET LA CONSTITUTION D'UN RÉSEAU
TÉLÉGRAPHIQUE AUTOMATIQUE
La grande majorité des liaisons
intérieures du réseau télégraphique
étaient constituées par des fils aériens
établis le long des lignes de chemin de fer.
L'entretien en était coûteux et ces lignes exposées
aux intempéries étaient sujettes à des perturbations
fréquentes, parfois de longue durée, principalement
en hiver et dans les régions accidentées du pays.
La modernisation du service télégraphique débuta
dès que les appareils imprimants du type Hughes et Baudot
purent être remplacés par le télétype
(appelé aussi téléscripteur ou téléimprimeur),
qui assurait la transmission par clavier de machine à écrire
et pouvait donc être manipulé par n'importe quel
dactylographe, après un minimum d'initiation. Il imprimait
directement le texte en clair à la réception. L'adoption
de cet appareil, qui se répandit largement dans les bureaux
télégraphiques belges d'une certaine importance
au lendemain de la seconde guerre mondiale, permettait d'envisager
la constitution d'un réseau télégraphique
automatique.
Dès 1926 avait commencé la mise en câbles
souterrains des lignes télégraphiques et téléphoniques
interurbaines, ce qui leur assurait une plus grande sécurité
de fonctionnement. Cette opération était indispensable
en vue de l'exploitation par appareils téléimprimeurs.
En effet, à chaque caractère d'un texte à
transmettre correspondait une combinaison différente de
cinq éléments de courant d'une durée d'un
vingtième de seconde. Il suffisait donc d'une perturbation
électrique d'un vingtième de seconde, et même
moins, pour provoquer l'impression d'un faux caractère
à la réception.
LE TÉLEX
À la même époque fut introduit le système
de télégraphie à fréquences harmoniques
(ou vocales), permettant de superposer sur un même circuit
un
grand nombre de communications télégraphiques. Cette
technique, utilisée d'abord sur les faisceaux télégraphiques
internationaux, fut étendue
progressivement aux circuits de jonction entre centrales du réseau
télégraphique automatique intérieur.
Ces centrales, qui étaient établies dans les villes
principales du pays et auxquelles étaient raccordés,
au moyen d'appareils téléimprimeurs, les bureaux
télégraphiques les plus importants, servaient également
pour le service "télex". Les abonnés au
service télex, qui fut créé en 1946 et d'abord
utilisé dans le trafic international puis intérieur,
échangeaient leurs messages au moyen d'appareils téléimprimeurs
installés à domicile. L'appel du correspondant se
faisait, comme au téléphone, par un disque d'appel.
La mise en communication et l'identification de l'appelé
étaient
entièrement automatiques. La transmission avait lieu par
clavier ordinaire de machine à écrire et pouvait
se faire en l'absence du destinataire. La réception se
faisait sur rouleau de papier. À l'émission, le
téléimprimeur fournissait une copie du télégramme
transmis. Les abonnés au service télex pouvaient
également transmettre par téléimprimeur des
télégrammes au bureau télégraphique
et recevoir par la même voie ceux qui leur étaient
destinés.
C'est en 1954 que la première communication télex
internationale automatique fut établie. La Suisse est le
premier pays à s'être prêté à
un échange en automatique intégral des messages
télex. Les abonnés du réseau télex
belge pouvaient donc appeler directement au disque leurs correspondants
suisses. |
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LA STATION TERRIENNE DE TÉLÉCOMMUNICATIONS
SPATIALES DE LESSIVE
Les techniques de transmission utilisées
pour les télécommunications intercontinentales furent
basées, jusque dans les années 60, sur l'utilisation
du
câble sous-marin transocéanique pour les artères
principales et sur la propagation des ondes courtes pour la plupart
des autres liaisons. Compte tenu de la qualité parfois
déficiente et de la saturation du spectre disponible pour
les ondes courtes, d'une part, et de la capacité restreinte
des câbles existants à l'époque, d'autre part,
il eût été très difficile de s'adapter
à l'évolution explosive des besoins qui allait caractériser
le trafic international pendant la décennie 1960-1970 et
au-delà.
L'avènement de l'ère spatiale en 1958 permit,petit
à petit mais à un rythme néanmoins rapide,
d'éviter la congestion de ces moyens classiques de transmission,
notamment par la mise sur orbite de satellites de télécommunication
capables d'établir, en tant que relais actifs, un nombre
presque illimité de voies téléphoniques intercontinentales
d'excellente qualité.
La Belgique, en tant que point nodal de communications, participa
très tôt à l'établissement des circuits
par voie spatiale. La Régie des Télégraphes
et des Téléphones acquit une part de copropriété
dans la station terrienne française de Pleumeur-Bodou (Bretagne)
et dans la station allemande de Raisting. Toutefois, en raison
de l'accroissement continu de la demande en circuits intercontinentaux,
principalement avec les États-Unis, la solution consistant
en l'utilisation de stations terriennes étrangères
pour l'écoulement du trafic spatial belge s'avéra
rapidement insuffisante. La Régie des T.T. devait donc
disposer de sa propre station terrienne de télécommunications
spatiales.
Celle-ci fut réalisée à Lessive par la Bell
Telephone Manufacturing Company et inaugurée officiellement
le 21 septembre 1972. |
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BELGACOM, ENTREPRISE PUBLIQUE AUTONOME
Dans le courant des années
'80, la Communauté européenne intervint de plus
en plus activement dans le domaine des télécommunications:
ses directives, qui avaient force de loi pour la R.T.T., modifièrent
de fond en comble la réglementation et l'exploitation des
télécommunications. Dans plusieurs pays, des mesures
furent dès lors prises pour moderniser le statut social
des entreprises des T.T. et pour adapter l'exploitation des télécommunications
aux directives de la Communauté européenne. Tout
comme la loi de 1930, le projet de loi de 1989 "portant réforme
de certaines entreprises publiques économiques" 3avait
pour but l'adaptation de l'exploitant public à un nouvel
environnement politique et économique. Pour répondre
aux enjeux de la libéralisation européenne, appliquée
à partir du 30 juin 1987 au marché des télécommunications,
et améliorer sa compétitivité, la R.T.T.
avait besoin d'une plus grande autonomie de gestion.
La loi du 21 mars 1991 transforma la Régie en une "entreprise
publique autonome", baptisée Belgacom.
La situation de monopole absolu qu'avait toujours détenu
la Régie dans le domaine des équipements et services
en matière de télécommunications était
désormais modifiée. Belgacom obtint une concession
exclusive pour les télécommunications publiques:
l'infrastructure publique telle que les centraux, les câbles,
les réseaux...; les services télégraphique,
téléphonique et télex; les installations
de télécommunications se trouvant sur le domaine
public et accessibles au public, telles que les cabines téléphoniques.
L'accomplissement de cette concession exclusive conjointement
avec l'exécution de quelques autres tâches, définies
dans un contrat de gestion, constituaient les "missions de
service public" dont Belgacom était chargée.
La réforme ne concernait pas seulement la Régie
des T.T., mais aussi la Régie des Postes, la Régie
des Voies aériennes et la Société nationale
des Chemins de Fer belges. aspects du monde des télécommunications
étaient en train de prendre une importance croissante.
La Communauté européenne n'était certainement
pas étrangère à leur apparition. Tout d'abord,
les fonctions de réglementation et de surveillance que
la Régie des T.T. avait toujours accomplies ne furent pas
transférées à Belgacom; elles furent exercées
désormais sous le pouvoir de décision du Ministre
des P.T.T. par un organisme séparé, à savoir
l'Institut belge des services postaux et des télécommunications
(l'I.B.P.T.). D'autre part, toutes les activités de télécommunications
qui ne faisaient pas partie de la concession exclusive pouvaient
dorénavant être exercées par chacun en concurrence.
Par conséquent, Belgacom devrait faire face à ses
concurrents, non seulement pour garder sa position sur le marché
existant, mais également afin de s'installer sur le marché
lorsque se présenteraient de nouvelles activités.
En résumé, du monopole absolu de la Régie,
une partie était mise en libre concurrence, tandis qu'une
autre restait monopolistique, mais partagée entre Belgacom
(la concession exclusive) et l'I.B.P.T. (la réglementation
et la surveillance) |
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PRINCIPAUX OUVRAGES ANIENS PUBLIÉS EN
BELGIQUE SUR LA TÉLÉPHONIE
BANNEUX, M.-J. ingénieur, chef de service des télégraphes
de l'Etat.
L'électricité en Belgique. 1 broch. 1881.
La téléphonie à grande distance, lbroch.
1882
BEDE, E., ingénieur, ancien professeur
à l'Université de Liège.
Sur les communications téléphoniques, note présentée
au Congrès international du commerce et de l'indus-trie à
Bruxelles, septembre 1880 (Revue universelle des Mines, 2me série,
1880).
La téléphonie. Histoire, description et appli-cation
des téléphones. 1 vol. in-8°.
DELARGE ngénieur en chef des télégraphes
de l'État.
Note sur le téléphone appliqué dans le
voisinage des lignes télégraphiques ordinaires (Extrait
des Annales de l'Académie royale de Belgique, 2me série,
tome XLVII, n° 1, 1879
Note sur le téléphone, année 1871 (Revue
universelle des Mines).
DE LOCHT-LABYE, ingénieur, répétiteur
à l'école des mines de Liège.
Les progrès de la téléphonie, ses applications
pratiques (Revue universelle des Mines, année 1878).
La téléphonie, sa théorie,
ses applications. (Le pantéléphone, brochure, 1880).
LEBRUN, Léon. Renseignements divers sur les téléphones
(Bulletin de la Société industrielle et commerciale
de Verviers, 1878, tome VII).
NAVEZ, lieutenant-colonel d'artillerie et NAVEZ fils.
Application de la bobine de Ruhmkorff au téléphone
pour reproduire la parole aux grandes distances (Bulletin de l'Académieroyale
de Belgique, tome XLV, 1878).
Note sur la théorie du téléphone (Bulletin
de l'Académie royale de Belgique, tome XLV, 1878).
Réponse à una lettre de M. Du Moncel rela-tive
à la note de MM. Navez et fils (même correspondance,
tome XLV et XLVI, 1878).
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